-1- ANATOMIE DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR PARTIM MEMBRES Guide d’étude à l’intention des étudiants de BAC 1 kinésithérapie et sciences de la motricité, destiné à faciliter l’étude structurée de l’anatomie de l’appareil locomoteur avec les livres de références « Schémas de travaux pratiques d’anatomie » édités chez Vigot et « Physiologie articulaire » de Kapandji édité chez Maloine. Prof Th. Thirion ULiège -2- Introduction L’étude de l’anatomie reste essentiellement un travail personnel. Il fait largement appel à la mémorisation et est de ce fait ardu. En essayant d’intégrer d’emblée l’anatomie descriptive dans l’étude de la fonction des membres et du tronc, c’est à dire en faisant appel à des exemples de biomécanique dans le cadre du cours d’anatomie descriptive, on peut toutefois aider la mémorisation et surtout rendre cette matière in niment plus attractive. L’e ort de mémorisation restera mais le raisonnement logique de la biomécanique rendra cette étude plus ludique et surtout aidera à ancrer les connaissances. De nombreux atlas de l’anatomie existent ainsi que des traités alliant iconographie et texte très complets. Ces livres peuvent être considérés comme des références mais ne doivent pas à mes yeux constituer le principal outil d’étude. Compte tenu des exigences professionnelles futures qui seront celles des licenciés en éducation physique et des licenciés en kinésithérapie, l’approche de l’anatomie devrait se faire au mieux en intégrant l’étude de l’ouvrage de Kapandji (Physiologie articulaire), qui sera également une référence essentielle du cours de biomécanique et des schémas d’anatomie simples tout en restant complets, sans se charger la mémoire de descriptions littéraires. Il est e ectivement préférable de pouvoir schématiser un os, des insertions ligamentaires, capsulaires et musculaires, la direction des forces des muscles en fonction de la position des os, plutôt que de réciter un texte appris par cœur sans nécessairement avoir une bonne représentation spatiale de l’anatomie, ce qui est pourtant l’essentiel. Outre ce syllabus qui se veut un guide d’étude, les références pour le cours sont : Les schémas de travaux pratiques de l’anatomie édités chez Vigot, volume I, ostéologie et arthrologie du squelette appendiculaire, volume 2 , squelette axial (partim) volumes 3 et 4 , myologie des membres supérieurs et inférieurs, volume 5, myologie du tronc (partim). Les livres de Kapandji : physiologie articulaire membres supérieurs et membres inférieurs. Dans ce syllabus, les illustrations sont référencées par le numéro de page des livres correspondants. Vigot 1, Vigot 2, Vigot 3, Kapandji 1 et Kapandji 2. Toutes les références « Vigot » reprises dans ce syllabus doivent être connues (Les références de Kapandji sont surtout données pour aider à une meilleure compréhension et introduisent l’anatomie fonctionnelle.) Je ne saurais trop encourager les étudiants à apprendre l’anatomie en dessinant et en redessinant les structures et en n’hésitant pas à colorier ces dessins. Loin d’être un jeu, il s’agit de la seule manière de mémoriser cette matière qui, tant pour des kinésithérapeutes que pour les professeurs d’éducation physique, constituera évidemment une connaissance essentielle. Le cours dispensé en Bac 1, « Introduction à l’anatomie » est évidemment un prérequis ff ff fi incontournable. -3- -4- Chapitre I : Région de l’épaule • Os : Clavicule, omoplate, humérus, sternum, 1ère côte. • Articulations : Sterno-claviculaire, acromio-claviculaire, gléno-humérale, plan de glissement sous acromial et plan de glissement scapulo-thoracique. • Muscles : Tous ceux s’insérant sur une des structures osseuses décrites plus haut y compris les muscles ayant un autre point d’insertion au niveau du rachis, le squelette axial faisant partie de la matière de 1ère licence. L’épaule est une articulation complexe : elle présente trois degrés de liberté, qui permettent d’orienter le membre supérieur dans toutes les directions de l’espace. Cette liberté provient non seulement de l’articulation scapulo-humérale mais aussi des articulations reliant le thorax à la clavicule et la clavicule à l’omoplate. Il existe trois articulations anatomiques proprement dites : la sterno-claviculaire qui relie la clavicule au sternum, l’acromio-claviculaire qui relie l’apophyse acromiale appartenant à l’omoplate à l’extrémité distale de la clavicule et en n la scapulo-humérale ou gléno-humérale puisque c’est la cavité glénoïde de l’omoplate qui s’articule avec la tête de l’humérus. Il faut ajouter à ces articulations bien décrites dans le traité d’anatomie, deux plans de glissement qui sont de véritables articulations fonctionnelles : à savoir le plan de glissement entre la face profonde de l’omoplate et la cage thoracique, que l’on peut appeler articulation scapulo-thoracique et un plan de glissement entre la face profonde ou inférieure de l’apophyse acromiale et l’extrémité supérieure de l’humérus qu’on appelle espace sous-acromial. Ce dernier est particulièrement important dans le domaine de la kinésithérapie car il est le siège de nombreuses pathologies qui peuvent perturber grandement la mobilité active et passive de l’épaule alors que les articulations plus traditionnelles peuvent être intactes ou presque (K1 ; 11,27,29). Il Pour notre étude de l’épaule, on peut retenir que le sternum possède à sa partie supérieure et latérale une échancrure ouverte vers le haut et latéralement, concave dans le plan frontal, mais convexe dans le plan sagittal ou antéro-postérieur. Il s’agit donc d’une articulation en selle. L’extrémité proximale de la clavicule présente également une morphologie convexe d’avant en arrière dans le plan sagittal, elle n’est donc pas congruente avec l’articulation sternale proposée. Cette opposition de deux surfaces globalement convexe dans le plan antéro-postérieur augmente la mobilité articulaire, au prix d’une instabilité potentielle. La stabilité de cette articulation, outre l’appareil fi fi ligamentaire, est favorisée par un bro-cartilage de type méniscal, la stabilité de cette -5articulation on l’aura compris dépend néanmoins quasi exclusivement des structures capsulo-ligamentaires environnantes. Toute rupture de ces structures entrainera une instabilité articulaire (V3 ;9-V2 ;55) La clavicule (V1 ;17-20) a globalement un aspect en S italique, elle s’étend latéralement dans le plan frontal depuis l’articulation sterno-claviculaire vers le côté, présente ensuite une courbure vers l’arrière puis une deuxième courbure vers l’avant qui ramène à nouveau la direction de la clavicule dans un plan frontal. Elle se termine à son côté distal par une apophyse dont l’extrémité est une fois de plus convexe, elle sera ici aussi relativement incongruente avec l’extrémité de l’apophyse acromiale, plutôt rectiligne. La forme de ces extrémités osseuses permet une fois de plus une grande mobilité articulaire, le prix à payer est que la stabilité de cette articulation dépend, tout comme l’extrémité proximale de la clavicule, uniquement des structures capsulo-ligamentaires. Ici aussi une lésion de ces structures entraînera une instabilité articulaire. Elle n’aura pas toujours des conséquences néfastes grâce à la compensation qu’assure l’importante chape musculaire de l’épaule (l’intégration de la clavicule et des deux articulations décrites dans le complexe articulaire de l’épaule est décrit dans le schéma Kapandji I page 29. Le texte page 28 de cette même référence décrit parfaitement le complexe articulaire de l’épaule et doit être bien compris). L’omoplate ou scapulum (V1 ;21-26) : Cet os de forme globalement triangulaire comporte un bord médial ou spinal puisqu’il est proche de la colonne vertébrale, un bord latéral et inférieur, oblique de bas en haut et de dedans en dehors, un bord supérieur globalement horizontal. A l’union du bord supérieur et du bord inféro-latéral, l’omoplate qui est globalement plate s’épaissit pour donner naissance à la cavité glénoïde, surface presque plane qui s’articulera avec la tête de l’humérus. Surmontant cette cavité glénoïde, on retrouve l’apophyse coracoïde qui est une apophyse osseuse robuste, se dirigeant d’abord vers le haut puis latéralement et vers l’avant et en redescendant également quelque peu. Cette apophyse coracoïde sera le siège de l’insertion de plusieurs ligaments et muscles. Entre la base de l’apophyse coracoïde latéralement et le bord supérieur de l’omoplate plus médial se dessine l’échancrure coracoïdienne qui sera le lieu de passage d’un nerf qui sera en fait emprisonné dans cette échancrure scapulaire en raison de la présence d’un ligament qui ferme cette échancrure à la partie supérieure, transformant l’échancrure en tunnel, celui-ci pouvant devenir une source d’irritation et de dé cit nerveux. La face profonde ou fi antérieure de l’omoplate est légèrement concave, elle donnera l’insertion au muscle -6sous-scapulaire sur toute sa surface. La face postérieure de l’omoplate est divisée en deux par une crête osseuse à direction antéropostérieure, l’épine de l’omoplate est aussi oblique de dedans qu’en dehors et de bas en haut. La face postérieure de l’omoplate est ainsi divisée en deux moitiés inégales : environ un tiers supérieur et deux tiers inférieurs. On parlera d’une fosse supra-épineuse et d’une fosse sous-épineuse qui donneront insertion aux muscles du même nom. (A noter que page 21 du Vigot 1 il y a confusion entre fosse sus-épineuse et sous-épineuse, cette erreur doit être corrigée). L’épine de l’omoplate se dirige latéralement et s’épaissit pour former l’acromion qui revient vers l’avant. L’acromion viendra s’articuler avec la clavicule comme vu précédemment. Il couvrira également la tête de l’humérus et les tendons des muscles de la coi e des rotateurs qui viennent s’insérer sur l’extrémité proximale de l’humérus. Comme déjà signalé, cette région sous-acromiale sera particulièrement importante en pathologie. Les bords libres de l’épine de l’omoplate, les bords latéraux et médiaux de l’acromion serviront d’insertion à divers muscles qui seront étudiés plus tard. Il faut toujours se souvenir que l’intérêt des di érentes apophyses est en général de créer un bras de levier qui rendra un muscle e cace et aussi de projeter dans une région très particulière de l’espace le point d’ancrage d’un muscle pour que celui-ci puisse justement avoir l’action souhaitée. Petit à petit, l’apprentissage de l’ostéologie, de l’arthrologie et de la myologie prendra ainsi tout son sens puisqu’elle permettra de s’intégrer de manière logique à partir du moment où l’on observe les mouvements possibles dans chaque région du corps. L’omoplate n’est reliée au tronc que par le seul intermédiaire de la clavicule. On comprendra donc que ce sont essentiellement les muscles qui à la fois l’amarrent au tronc et assurent sa mobilité par rapport à celui-ci. La clavicule sert essentiellement à maintenir une distance constante entre le sternum et l’omoplate, toutefois il existe une grande marge de tolérance fonctionnelle au niveau de cette distance puisque les fractures de clavicule avec raccourcissement ou modi cation d’axes n’entraînent que peu de problèmes fonctionnels. L’agénésie claviculaire est également une anomalie qui existe et qui est souvent bien supportée par les personnes qui naissent avec cette anomalie. Par contre quelqu’un qui devrait subir l’exérèse d’une clavicule à l’âge adulte peut avoir quelques di cultés à s’adapter à cette nouvelle situation. Cet exemple illustratif explique le rôle relatif des di érentes structures osseuses et musculaires au niveau de ce que l’on appelle la ceinture scapulaire. fi ff ffi ff ff ffi L’humérus (V1 ;27-31) : -7Le dernier os qui participe à la constitution de l’épaule est l’humérus, os long avec une diaphyse et deux épiphyses. La diaphyse comporte à sa face postérieure une gouttière creusée de dedans en dehors et de haut en bas. Il est utile de se souvenir que cette gouttière abrite le nerf radial et l’artère radiale, sur le plan pratique cela signi e qu’une fracture diaphysaire de l’humérus peut se compliquer d’une paralysie de ce nerf radial, lié à une contusion de celui-ci, exceptionnellement une rupture. Cet exemple illustre que la connaissance de l’anatomie permet de comprendre certaines situations pathologiques et même de les prévoir. L’extrémité proximale de l’humérus est relativement complexe car elle comporte une structure articulaire hémisphérique, la tête humérale qui regarde médialement, légèrement vers le haut et vers l’arrière, avec un angle de plus ou moins 30°. La partie latérale et externe de l’extrémité proximale de l’humérus est constituée essentiellement par ce que l’on appelle la grosse tubérosité de l’humérus ou trochiter, qui servira d’insertion aux muscles de la coi e des rotateurs et a donc une importance particulièrement dans l’abduction de l’épaule. Ces insertions musculaires se font à la partie supérieure et à la partie postérieure de la grosse tubérosité. Le muscle grand pectoral, qui est un muscle dont l’insertion la plus large se fait au niveau de la cage thoracique, s’insère au niveau du bord latéral de ce qui s’appelle la gouttière bicipitale. A la face antérieure de l’extrémité proximale de l’humérus, on retrouve e ectivement une gouttière longitudinale (= coulisse bicipitale) de haut en bas qui contient la longue portion du biceps, qui est un long tendon assurant la liaison entre la masse charnue du muscle biceps au niveau de la face antérieure du bras et le bord supérieur de la cavité glénoïde de l’omoplate. Plus médialement on retrouve bien entendu le bord interne de la coulisse bicipitale. Dans sa partie haute ce bord est large et constitue la petite tubérosité de l’humérus ou trochin sur laquelle viendra s’insérer le muscle sous-scapulaire, la partie inférieure du bord interne de la coulisse bicipitale donnant l’insertion au grand rond qui est un muscle s’étendant du bord latéral ou axillaire de l’omoplate au bord interne de la coulisse bicipitale. Dans le fond de la coulisse bicipitale, sous le tendon du long biceps, le grand dorsal qui est un muscle comparable au grand pectoral dans la mesure où il a également une large insertion thoracique mais cette fois à la face postérieure du tronc, vient prendre une insertion après avoir contourné le grand rond. Les insertions musculaires au niveau de la partie proximale de l’humérus peuvent donc se résumer comme suit : dans la partie haute au niveau des tubérosités on retrouve la coi e des rotateurs avec sur la grosse tubérosité d’avant en arrière le sus-épineux , le sous-épineux et le petit rond. Sur la petite tubérosité on fi ff ff ff retrouve le sous-scapulaire, plus distalement sur les bords de la coulisse bicipitale, on -8retrouve latéralement le grand pectoral et médialement le grand rond et dans le fond de la coulisse bicipitale le grand dorsal recouvert lui-même par le tendon du long biceps. La partie distale de l’humérus sera examinée avec le coude. Pour terminer l’étude de l’épaule, il faut à présent étudier les structures capsuloligamentaires qui assurent la stabilité des di érentes articulations, tout en permettant l’amplitude normale de celles-ci. Il faut également placer les di érents muscles dont l’étude de certains à déjà été ébauchée. Articulation sterno-claviculaire et acromio-claviculaire. Ces deux articulations ont déjà été décrites plus haut. Les formes osseuses sont incongruentes, il n’y a aucune stabilité intrinsèque de ces articulations par la forme des di érentes épiphyses, c’est donc la capsule articulaire renforcée par quelques épaississements capsulaires qui permettent dès lors de dé nir des ligaments qui assure la stabilité de ces deux articulations. L’articulation gléno-humérale (V1 ;33-38/ K1; 31) Est plus complexe. Sur le plan des surfaces osseuses, on retiendra qu’elles sont toutes les deux recouvertes d’un cartilage hyalin. La cavité glénoïde est pratiquement plate alors que la tête de l’humérus représente un hémisphère. Ici aussi il n’y a donc aucune stabilité intrinsèque de l’articulation scapulo-humérale par la forme osseuse. Tout comme au niveau des articulations sterno-claviculaires et acromio-claviculaires, c’est cette incongruence qui donne un potentiel de mobilité considérable au niveau de cette articulation. Il existe un bro-cartilage périphérique amarré au niveau de la cavité glénoïde qui augmente quelque peu la congruence entre la tête de l’humérus et la cavité glénoïde. Toutefois ce bourrelet glénoïdien ou labrum n’est pas très important en volume car sinon il entraînerait précisément une limitation de la mobilité articulaire. C’est donc un stabilisateur relativement accessoire, sa désinsertion ou sa rupture peuvent entraîner des dysfonctionnements douloureux de l’épaule. L’essentiel de la stabilité gléno-humérale provient donc de la capsule gléno-humérale, qui prend son insertion sur tout le bord de la cavité glénoïde au niveau de l’omoplate et à la base de la surface cartilagineuse de la tête de l’humérus, au bord de ce qui est décrit comme le col anatomique de l’humérus. Cette capsule articulaire ne peut pas être très tendue, sinon elle limiterait trop les mouvements de l’épaule. Il existe donc des régions de cette capsule, en particulier la région inférieure, qui sont très lâches en raison de replis, autorisant l’amplitude considérable des mouvements de l’épaule. Il existe par contre des ff fi ff fi ff renforcements de la partie antérieure de la capsule articulaire qui permettent d’éviter -9une mobilisation anormale de la tête humérale vers l’avant. La rupture de cette zone capsulaire antérieure ou sa désinsertion de la cavité glénoïde abouti d’ailleurs à des luxations gléno-humérales responsables d’une instabilité de l’épaule. On retiendra comme ligaments renforçant en avant la capsule gléno-humérale : le ligament glénohuméral supérieur, le ligament gléno-huméral moyen, le ligament gléno-huméral inférieur. Ces ligaments sont tendu en rotation externe et détendu en rotation interne. Les faisceaux moyens et inférieur sont tendus au maximum en abduction. A la partie supérieure de la capsule articulaire, on retiendra le ligament coraco-huméral. On une tension du faisceau trochinien en extension et du faisceau trochitérien en exion. Tous ces ligaments étant donc des renforcements de la capsule articulaire gléno-humérale. Juste en arrière du ligament gléno-humérale supérieur et en avant du ligament coracohuméral, se retrouve le tendon de la longue portion du biceps qui glisse dans une fente tapissée d’une membrane synoviale à la face profonde de la capsule articulaire. La partie postérieure et inférieure de la capsule articulaire gléno-humérale n’est pas renforcée par des structures ligamentaires particulières. Ligaments prenant naissance au niveau de l’apophyse coracoïde. (V1 ;20) Il existe tout d’abord le ligament acromio-coracoïdien (appelé erronément acromioclaviculaire dans Vigot 1 page 20). Ce ligament s’étendant entre deux structures apophysaires appartenant à un seul et même os n’a évidemment aucun rôle de stabilisation. Par contre, il intervient dans la constitution du toit de l’espace sousacromial. Cet espace sous-acromial est limité en arrière et en haut par la face profonde de l’acromion, en avant par ce ligament acromio-coracoïdien et par le bord latéral de l’apophyse coracoïde. Lors de l’étude de la biomécanique de l’épaule, il apparaîtra que ce ligament participe à la stabilisation de la tête de l’humérus dans le mouvement d’abduction, la perte de cette console supérieure peut rendre ine cace le travail des muscles abducteurs de l’humérus. On retiendra donc qu’elle a surtout un rôle de point d’appui mais qu’il ne s’agit pas d’une structure stabilisant une articulation au même titre que les autres ligaments vus précédemment. De la partie plus médiale de l’apophyse coracoïde, partent deux ligaments coracoclaviculaires, en avant le ligament trapézoïde, en arrière le ligament conoïde. Ceux-ci se dirigent tous deux à la face inférieure de l’extrémité distale ou latérale de la clavicule. Il faut noter que le rôle de ces ligaments n’est pas essentiel si la capsule articulaire acromio-claviculaire est intacte, il existe e ectivement une opération où fl ffi ff l’apophyse coracoïde est réséquée et emportée avec l’insertion de la courte portion du - 10 biceps pour être transposée à la face antérieure et inférieure de la cavité glénoïde dans le cadre du traitement chirurgical de certaines luxations de l’épaule. Par contre l’association d’une lésion de la capsule articulaire acromio-claviculaire et des ligaments trapézoïdes et conoïdes peut entraîner une instabilité plus grande de cette articulation acromio-claviculaire que lorsque la capsule est rompue mais que les ligaments trapézoïdes et conoïdes sont plus ou moins conservés. Ici aussi est illustré le fait qu’il faut comprendre le rôle de chaque structure en association avec le rôle des autres structures environnantes, il est rare qu’une seule structure soit responsable d’une seule action, qu’il s’agisse d’ailleurs d’une action active ou passive. Muscles de la région de l’épaule. La grande liberté de mouvements de l’épaule est liée au jeu des 5 articulations décrites plus haut. Le fait de pouvoir activement utiliser cette possibilité de mobilisation dans les trois plans de l’espace dépend de di érents groupes musculaires, prenant des insertions au niveau de la colonne vertébrale, de la cage thoracique, de la clavicule, de la scapula et de l’humérus. Une majorité de muscles s’insèrent au moins en partie sur la scapula et il est assez pratique de débuter l’étude de la myologie à partir de l’omoplate. Il convient toutefois avant cela de décrire quelques muscles qui s’étendent depuis le squelette axial, à savoir la colonne vertébrale et la cage thoracique, jusqu’à la partie proximale des structures osseuses plus périphériques que sont la clavicule et l’omoplate. Le mouvement d’abduction de l’épaule comporte une élévation de la clavicule et de la scapula vers le haut avec comme centre de rotation l’articulation sterno-claviculaire. Un muscle participe de manière importante à ce mouvement, il s’agit du trapèze (V5 ; 41). Il s’agit d’un muscle plat, super ciel, qui s’insère en haut sur le crâne, médialement sur les apophyses épineuses des vertèbres cervicales et dorsales, latéralement au bord supérieur de l’épine de l’omoplate, interne de l’acromion et au bord postérieur du tiers latérale de la clavicule. On comprendra, vu la disposition de ce muscle, qu’il peut en réalité avoir plusieurs actions. Ses bres supérieures, essentiellement celles qui s’étendent du crâne et de la colonne cervicale vers le U formé latéralement par l’extrémité distale de la clavicule, le bord acromial et l’épine de l’omoplate, a e ectivement un rôle d’élévation de la ceinture scapulaire qui participe au mouvement d’abduction en combinaison avec d’autres muscles. Par contre si c’est la partie moyenne fi ff fi ff du trapèze qui se contracte, ou si c’est sa partie inférieure, il y aura plutôt une action de rapprochement de la ligne médiane de la ceinture scapulaire vers l’arrière, voire même une attraction vers le bas de cette ceinture scapulaire. Le muscle grand dentelé ou dentelé antérieur est constitué de 3 faisceaux. Ce muscle s’insère en dedans à la face latérale des 8 premières côtes et s’insère en dehors à la face antérieur du bord médial de la scapula. Ce muscle permet le mouvement d’antépulsion de la scapula et son maintien contre la paroi thoracique. Il participe à la rotation de la scapula Un autre muscle s’étendant depuis le crâne jusqu’à l’extrémité proximale de la clavicule peut participer à la mobilisation vers le haut de la clavicule pour autant que la tête serve de point xe, il s’agit du sterno-cléido-mastoïdien (K3 ;219). Le muscle sous-clavier ou subclavier est un muscle abaisseur de la clavicule et sert de « ligament actif » de l’articulation sterno-claviculaire. De par son insertion au bord inférieur de la clavicule mais surtout au niveau de la jonction ostéo-cartilagineuse de la première côte, il s’agit d’un muscle inspirateur accessoire. Le muscle le plus puissant qui participe à l’abduction de l’épaule et plus particulièrement à l’abduction de l’humérus par rapport à l’omoplate et à la clavicule est le deltoïde (V3 ;16-17). Il s’agit d’un muscle épais, triangulaire, dont l’insertion supérieure et proximale s’étend à la partie antérieure du tiers latéral de la clavicule, au bord latéral de l’acromion et au tiers latéral, bord inférieur, de l’épine de l’omoplate. Il s’agit donc d’un muscle qui suit en partie l’insertion du trapèze, restant en dehors de lui. L’insertion distale du deltoïde se fait au niveau de la face latérale de la diaphyse humérale, au niveau d’une tubérosité appelée V deltoïdien. On comprendra aisément que si le point xe est l’ensemble clavicule-omoplate, ce muscle entraînera l’élévation latérale de l’humérus. Toutefois l’analyse mécanique permettra de démontrer que seul, le deltoïde a tendance à élever l’humérus vers le haut au début, sans créer un mouvement d’abduction, à moins que l’humérus n’ait déjà été placé dans une position d’abduction débutante. Le faisceau antérieur participe à la rotation interne et à l’élévation antérieur, le faisceau moyen est abducteur et le faisceau postérieur semble être extenseur et rotateur externe de l’humérus. A ce moment-là les lignes de force crées par la contraction du deltoïde entraînent e ectivement un véritable mouvement d’abduction de l’humérus. Il faut comprendre qu’une action musculaire peut se modi er en fonction de la position relative des di érentes pièces osseuses et que l’e et d’un muscle peut donc se modi er au fur et à mesure de la contraction de celui-ci et de la modi cation des rapports fi fi ff ff ff fi anatomiques des pièces osseuses. fi fi - 11 - - 12 Nous pouvons maintenant nous intéresser aux muscles plus profonds qui ont quasiment tous une insertion au niveau de l’omoplate. Continuons à étudier les muscles qui permettent le mouvement d’abduction. Le muscle sus-épineux (supra-épineux) (V3 ;13/K1 ;43, 45, 67, 71, 73) s’étend de la fosse sus-épineuse (fosse supra-épineuse) à la facette la plus supérieure de la grosse tubérosité (tubercule majeur) de l’humérus. Il s’agit donc clairement d’un muscle abducteur. Le muscle sous-épineux (infra-épineux) qui s’insère médialement au niveau de la fosse sous-épineuse (infra-épineuse) et latéralement au niveau d’une facette supérieure et postérieure de la grosse tubérosité de l’humérus a également un rôle d’abduction mais a également tendance à attirer cette facette vers l’arrière et le bas, entraînant dès lors un mouvement de rotation externe de l’humérus par rapport à l’omoplate ainsi qu’un mouvement d’élévation de l’humérus vers l’avant. Le petit rond (V3 ; 14/K1 ; 43,45) qui s’insère à la moitié supérieure du bord latéral de l’omoplate, soit sous la cavité glénoïde sur la moitié supérieure du bord latéral ou axial de l’omoplate, et qui rejoint la facette postérieure et inférieure de la grosse tubérosité. Ce muscle n’a aucune action d’abduction, il est par contre rotateur externe. Quant au grand rond (V3 ;14) il s’insère sur l’omoplate en-dessous du petit rond, il se dirige alors vers l’avant pour venir s’insérer au niveau du bord médial de la gouttière bicipitale de l’humérus, sa direction en fait donc un rotateur interne puisqu’au niveau de l’humérus il s’insère à la partie antérieure de celui-ci. Le sous-scapulaire (ou subscapulaire) (V3 ;15/K1 ;43) s’insère à la face profonde de l’omoplate dans la fosse sous-scapulaire, il se dirige latéralement et vers le haut vers la petite tubérosité de l’humérus ou trochin. Il aura donc tendance à entraîner une rotation interne de l’humérus. La longue portion du biceps et la courte portion du biceps (V3 ;18) dont l’existence a été évoquée plus haut, seront étudiées lorsqu’on aura vu le coude car le biceps est e ectivement un muscle qui ponte à la fois l’articulation de l’épaule et du coude, la compréhension de son action implique donc la connaissance de ces deux articulations. Il en va de même du triceps (V3 ;14,20,21) muscle encore non évoqué, dont on pourra toutefois déjà se souvenir qu’il s’insère pour sa portion la plus proximale au niveau du bord inférieur de la glène humérale par ce que l’on appelle la longue portion du triceps, passant entre le grand rond en avant et le petit rond en arrière, le chef latéral ou vaste externe et le chef médial ou vaste interne du triceps s’insérant sur la diaphyse humérale de part et d’autre de la gouttière du nerf radial décrite à la face ff postérieure de la diaphyse humérale. - 13 Il nous faut maintenant remonter à un plan super ciel à la face antérieure et postérieure de l’épaule pour placer le grand pectoral, le petit pectoral et le grand dorsal. Le grand pectoral (V3 ;10, 11) est un muscle antérieur dont l’insertion médiale se fait largement au niveau de la cage thoracique (sur le bord antérieur au tiers interne de la clavicule, sur toute la partie latérale du manubrium sternal, le long du bord latéral du corps du sternum, aussi sur l'aponévrose des muscles grand droits, et son plan profond s'insère sur les 6 premiers cartilages costaux.) Latéralement, il se termine par un tendon plat qui s’insère au niveau de la berge externe de la coulisse bicipitale. Ce muscle a une action puissante de rapprochement de l’humérus vers la cage thoracique, il aura donc un rôle considérable dans toute action de grimper. A la face postérieure, le grand dorsal (V5 ;38,39,42/K1 ;79) est un muscle qui comme le trapèze est un muscle plat, s’insérant au niveau des épineuses de la colonne lombaire et des dernières vertèbres dorsales (T07) ainsi que par une insertion charnue et massive au niveau des arcs postérieurs des vertèbres lombaires distales et du bord interne de l’os iliaque (crête iliaque (bord supérieur de l’os iliaque)). Vers le haut, il se termine latéralement en un tendon plat un peu comme le grand pectoral, pour venir s’insérer au fonds de la gouttière bicipitale après avoir contourné d’arrière en avant le bord inférieur du grand rond. Tout comme le grand pectoral, ce muscle est un puissant adducteur de l’humérus et a donc un rôle capital dans l’action de grimper. Le grand pectoral et le grand dorsal de par la topographie de leurs insertions humérales ont également tendance à entraîner une rotation interne de l’humérus, geste également utile dans l’escalade. Testing : adduction contre résistance. En n, il existe un muscle plus accessoire, le petit pectoral (V5 ;57), avec une insertion thoracique (côte 3 à 5, près des cartilages sterno-costaux) sous le grand pectoral et une insertion latérale et distale au niveau de l’apophyse coracoïde, ce muscle stabilise l’omoplate par rapport à la cage thoracique, son rôle est toutefois relativement accessoire puisque lorsque son insertion coracoïdienne est sacri ée lors de l’opération qui consister à transfère la coracoïde et l’insertion de la courte portion du biceps à la face antérieure de la glène pour traiter certaines luxations de l’épaule, cela ne présente pas de conséquence pratique. NB : pour une meilleure compréhension de la mobilité de l’épaule et des muscles qui en sont responsables, lire l’ensemble des pages 9 à 79 de Kapandji 1. Abduction du membre supérieur se réalise grâce à l’action de 4 muscles : - Couple fonctionnel, moteur dans l’articulation gléno-huméral : Le deltoïde et le fi fi fi sus-épineux - 14 - Couple fonctionnel dans l’articulation scapulo-thoracique : trapèze et dentelé antérieur Rôle de la coaptation gléno-huméral préalable à l’action de deltoïde. L’abduction se réalise en 3 temps : - 0 à 90° ➔ Deltoïde, sus-épineux - 90 à 150° ➔ Trapèze et grand dentelé - 150 à 180° ➔ In exion latérale opposée du tronc ou hyperlordose si abduction bilatérale des MS La exion antérieure du bras se réalise également en 3 temps : - 0 à 60° ➔ Faisceau antérieur du deltoïde, coraco-brachial, faisceau supérieur du grand pectoral. - 60 à 120° ➔ Trapèze et grand dentelé - 120 à 180° ➔ In exion latérale opposée du tronc ou hyperlordose si abduction bilatérale des MS Rotateurs internes Grand dorsal Grand rond Sous-scapulaire Rotateurs externes Adduction du bras* Sous-épineux Grand dorsal Petit rond + adduction de Grand rond Grand pectoral l’omoplate : Extenseur du bras Scapulo Scapulo- - thoraciqu huméral Grand e Rhomboï rond de Petit Trapèze : rond faisceau rhomboïde + trapèze Grand pectoral moyen Rhomboïde Deltoïde Grand : dorsal faisceau + abduction de postérie Grand l’omoplate : grand dorsal dentelé et petit pectoral *On retrouve 2 couples musculaires de l’adduction : - Couple rhomboïde + grand rond ➔ La contraction du rhomboïde s’oppose à la rotation de la scapula vers le haut si le grand rond se contracte - Couple triceps grand dorsal ➔ Le grand dorsale a tendance à luxer la tête fl fl fl humérale en haut, le triceps en se contractant s’y oppose - 15 Coaptation gléno-humérale ➔ Muscle à action transversale par rapport à l’articulation gléno-humérale. Ils assurent le centrage de la tête humérale par rapport à la glène à l’inverse des muscles longitudinaux qui ont une action luxante vers le haut. On retrouve : le sus-épineux, le sous-scapulaire, le petit rond, le sous-épineux et le tendon de la longue portion du biceps ➔ ce sont les muscles de la coi e des rotateurs. Mobilité de l’épaule : Chapitre II : LE BRAS (V1 ; 27-32/V3 ; 21) Le bras est délimité en haut par l’épaule et en bas par le coude. Sur le plan osseux il est constitué par l’humérus dont l’extrémité proximale a déjà été étudiée avec l’épaule, et dont l’extrémité distale sera étudiée avec le coude. La partie diaphysaire de l’humérus comporte de nombreuses insertions musculaires, tant à la face antérieure que postérieure, elle comporte également comme signalé plus haut une gouttière à la face postérieure de la diaphyse humérale orientée de haut en bas et de dedans en dehors dans laquelle chemine le nerf radial avec comme implication en pathologie le risque d’une lésion de ce nerf radial lors de tout traumatisme de la diaphyse humérale. On peut également retenir qu’en coupe transversale la diaphyse humérale est plus ou moins triangulaire avec un versant postérieur, un versant antéro-interne et un versant antéro-externe. Elle se prolonge vers le bas pour s’évaser dans le plan frontal, formant deux colonne, une externe et une interne, très solides, constituant les bords latéraux de ce qui s’appelle la palette humérale qui est en fait l’ensemble de l’extrémité distale de l’humérus. Celle-ci comporte en particulier le versant articulaire huméral du coude. Chapitre III : LE COUDE Le coude est une articulation tout à fait di érente de l’épaule, les degrés de liberté du ff ff ff coude sont e ectivement fortement limités. Seuls deux mouvements y sont possibles : - 16 la exion extension de l’avant-bras par rapport au bras et la pronosupination de l’avant-bras par rapport au bras. On peut subdiviser le coude en deux compartiments articulaires : un destiné uniquement à la exion-extension qui intéresse l’humérus et l’ulna, l’ulna étant l’os le plus médial ou interne de l’avant-bras. L’autre compartiment permettant également la pronosupination, ici il existe une articulation entre le radius et l’humérus mais aussi entre le radius et l’ulna. Cet ensemble articulaire se situe dans la partie externe du coude. Description de la palette humérale (V1 ;27-32/K1, 85,87) : En vue frontale ou antéropostérieure, la palette humérale est globalement triangulaire. Sa pointe supérieure se prolonge par la diaphyse humérale, sa pointe latérale ou épicondyle latéral et sa pointe interne ou épitrochlée, ou encore épicondyle médial, sont les lieux d’insertion musculaire. Entre ces deux épicondyles se situe la portion articulaire qui comporte à l’extérieur un hémisphère regardant vers l’avant appelé condyle huméral, destiné à la tête radiale du radius. Ce condyle se situe dans le tiers latéral de la palette humérale. Les deux tiers internes de la palette, en dehors de l’épitrochlée, sont constitués par la trochlée qui a une forme en diabolo s’articulant avec une échancrure correspondante au niveau de l’ulna, cette articulation de type trochléenne n’autorisant donc que le seul mouvement de exion-extension avec uniquement un peu de jeu dans le plan frontal. On comprendra par contre qu’au niveau du condyle la exion-extension est autorisée mais qu’il existe aussi une possibilité de rotation autour de ce condyle, cette rotation étant nécessaire aux mouvements de pronosupination de l’avant-bras. L’articulation du coude est extrêmement stable, l’extrémité proximale de l’ulna qui s’articule avec la trochlée comporte une apophyse antérieure appelée apophyse coronoïde et une apophyse postérieure appelée olécrâne, qui non seulement servent d’insertion musculaire mais qui assurent également la stabilité antéropostérieure du coude (V1 ; 39-42/K1 ; 85,87) . A n que le mouvement de exion-extension du coude ne soit pas trop limité en raison de ces volumineuses apophyses, la palette humérale est creusée d’une facette coronoïdienne antérieure et d’une facette olécranienne postérieure en haut de la trochlée, ce qui permet dès lors aux apophyses de l’ulna de pénétrer en quelque sorte dans l’humérus et d’augmenter ainsi l’amplitude articulaire. Par ailleurs la projection vers l’avant du condyle pour le radius et de la trochlée pour le l’ulna augmente également l’amplitude articulaire en privilégiant le mouvement antérieur du coude, tel que cela est parfaitement décrit dans Kapandji Tome I pages 86 et fl fl fl fi fl fl 87. - 17 Avant d’étudier les structures capsulo-ligamentaires du coude, il faut décrire les extrémités proximales du radius et de l’ulna. Tout comme l’humérus, le radius et l’ulna sont des os longs, avec une diaphyse et deux épiphyses : une proximale et une distale. L’ulna : Il comporte une extrémité épiphysaire proximale destinée à permettre la exionextension du coude. Dans la masse épiphysaire est donc creusée à la face antérieure ou supérieure, selon la position du cubitus, une large échancrure appelée grande cavité sigmoïde ou échancrure trochléaire. Elle est limitée en arrière par l’olécrane et en avant par l’apophyse coronoïde. Dans le fond de la cavité sigmoïde on retrouve une crête qui s’articule avec le fond du diabolo trochléen de l’humérus. Sur l’extrémité de l’olécrâne s’insèrera un muscle extenseur du coude, le triceps, sur l’apophyse coronoïde un muscle échisseur du coude : le brachial antérieur. Nous reviendrons sur ces muscles plus loin (cf références précédentes + V1 ; 43). A la face latérale de l’extrémité proximale du cubitus mais plus distalement que la grande cavité sigmoïde, on retrouve une petite facette articulaire légèrement concave appelée petite cavité sigmoïde ou échancrure radiale. Elle est destinée à recevoir la tête du radius qui en tournant sur lui-même, centré sur le capitelum de l’humérus, doit également pouvoir glisser librement sur le bord externe du cubitus. Il est inutile de préciser que les di érentes surfaces articulaires décrites : capitelum, trochlée, échancrures sigmoïdes, sont tapissées de cartilage hyalin. L’extrémité distale du cubitus est beaucoup plus simple. Elle présente un aspect presque atrophique, avec uniquement à sa face médiale, un peu postérieure et un peu antérieure, une zone lisse recouverte de cartilage sur laquelle pourra venir glisser l’extrémité distale du radius lors du mouvement de pronosupination lors duquel le radius distal tourne autour du cubitus distal. Dans la région postérieure et interne de l’extrémité distale du cubitus, on retrouve une petite apophyse styloïde. Le radius (V1 ; 39-43/K1 ; 91) présente plusieurs particularités anatomiques importantes : celles-ci sont en particulier liées aux mouvements de pronosupination. La diaphyse du radius présente une courbure qu’on appelle la courbure pronatrice du radius. Sans elle, le radius ne pourrait pas e ectuer son mouvement de circonvolution autour du cubitus et certains cals vicieux post-fracturaires entraînent d’ailleurs une limitation de la pronosupination pour cette raison. L’extrémité proximale du radius est également dessinée de manière à permettre cette pronosupination. La tête radiale comporte en proximal une cavité glénoïde qui ressemble fort à la cavité glénoïde de l’omoplate, il s’agit donc d’une cavité quasi plane, qui o re beaucoup de libertés potentielles dans les di érents plans de l’espace. La forme de l’extrémité proximale du radius n’est en rien exion-extension du coude ni aux mouvements fl fl ff ff ff fl ff une limitation ni aux mouvements de de pronosupination. Le bord de cette tête radiale est lisse, également encroûté de cartilage, et permet donc au radius de tourner sur lui-même autour d’un axe passant par le centre du capitelum et par le centre de la tête radiale. Le bord de la tête radiale glissant contre la petite cavité sigmoïde du cubitus. L’extrémité distale du radius s’élargit dans le plan frontal, prenant un aspect trapézoïdal. Dans sa partie externe elle se termine par une pointe, l’apophyse styloïde, dans sa partie interne, par une facette articulaire qui regarde vers la ligne médiane. Elle a une forme concave destinée à s’articuler avec l’extrémité distale du cubitus. Si au niveau du coude le mouvement de pronosupination s’e ectue grâce à une rotation sur elle-même de la tête radiale, au niveau du poignet, l’épiphyse radiale tourne autour du cubitus qui sert d’axe. L’extrémité distale du radius est quant à elle également creusée dans le plan frontal et sagittal, de manière à s’articuler avec les os du carpe qui seront examinés plus loin. En revenant au niveau de l’extrémité proximale du radius, on devra décrire la tubérosité bicipitale, médiale et antérieure sur laquelle vient s’insérer le biceps brachial, échisseur, comme l’est le brachial antérieur. De nombreux autres muscles s’insèrent à la surface des diaphyses et métaphyses radiale et cubitale et seront décrits plus tard. Décrivons maintenant les structures de liaison au niveau du coude et entre le radius et le cubitus. (V1 ; 43-45, 49, 50/K1 ; 89, 95) Entre le radius et le cubitus s’étale la membrane interosseuse. Elle est tendue entre le bord interne du radius et le bord externe du cubitus, elle stabilise ces deux os dans le plan frontal en évitant un écartement excessif mais aussi dans le plan longitudinal, participant ainsi à la conservation de rapports anatomiques adéquats au niveau des articulations radio-cubitale proximale et radio-cubitale distale. Au niveau du coude il existe une capsule articulaire tendue depuis l’humérus en haut des fossettes coronoïdes et coracoïdes / radiale, jusqu’au radius et cubitus, au bord distal de la tête radiale, à la face postérieure de l’olécrâne et à la face antérieure de l’apophyse coronoïde. Cette capsule présente une certaine liberté. Sa brose entraîne d’ailleurs une limitation de la exion-extension du coude. Elle comporte des renforcements latéraux et médiaux, avec du côté externe un ligament externe composé d’un faisceau postérieur, d’un faisceau moyen qui s’insèrent sur le cubitus qui renforcent le ligament annulaire en avant et en postérieur et d’un faisceau antérieur qui remonte vers le col du radius (ligament collatéral radial). Du côté interne, un ligament huméro-cubital avec des faisceaux antérieur (renforce le ligament annulaire), moyen (le plus puissant) et postérieur ou transverse (ligament collatéral ulnaire) qui tous s’insèrent au bord interne de la grande fi ff cavité sigmoïde. fl fl - 18 - Plus particulier est le ligament annulaire, celui-ci entoure la tête du radius en étant inséré aux bords antérieur et postérieur de la petite cavité sigmoïde du cubitus. Ce ligament annulaire est essentiel, on le comprendra, pour stabiliser la tête radiale lors de son mouvement de rotation sur elle-même dans les mouvements de pronosupination. La rupture de ce complexe ligamentaire et en particulier du ligament annulaire entraîne une instabilité de la tête radiale qui peut être source de douleurs locales et même d’une limitation de mobilité du coude. Les ligaments collatéraux (radial et ulnaire) s’étendent en éventail et assurent la stabilité latérale de l’articulation dans toutes les positions. Le ligament annulaire du radius renforce l’articulation ulnaire proximale. Muscles intéressant le coude (K1 ; 97-101, 133) Les mouvements du coude étant la intéresserons donc aux exion-extension et la pronosupination, nous nous échisseurs, extenseurs, pronateurs et supinateurs. Il faut d’abord rappeler l’existence de deux muscles dont nous avions parlé brièvement lors de l’étude de l’épaule, à savoir le biceps et le triceps. Le biceps (V1 ; 18) est un muscle qui comporte comme son nom l’indique deux chefs musculaires. Cela se marque par deux insertions distinctes à sa partie proximale. La longue portion du biceps se termine par un long tendon n qui parcourt la gouttière bicipitale pour aller s’insérer au niveau de la partie supérieure de la glène. Ce tendon du long biceps participera d’ailleurs à la stabilisation de la tête humérale en empêchant son ascension lors du mouvement d’abduction de l’épaule. Le deuxième chef proximal du biceps, la courte portion, est plus trapu, il se dirige vers l’apophyse coracoïde. Distalement les deux chefs se confondent pour former une insertion unique sur la tubérosité bicipitale du radius. Grâce à cette disposition, le muscle biceps est donc un échisseur du coude et il participe également aux mouvements d’antépulsion de l’épaule, élevant vers l’avant l’humérus par rapport à la ceinture scapulaire. A cause de la disposition spatiale de la tubérosité bicipitale du radius (tubérosité radiale), le biceps est supinateur en même temps que échisseur. A noter que le biceps n’a pas d’insertion humérale. Le biceps est supinateur lorsque le coude est échi. Le triceps (V1 ;20) comporte lui trois chefs à sa partie proximale. La longue portion du triceps, centrale, vient s’insérer par un tendon n, mais qui reste relativement trapu, au niveau du bord inférieur de la glène scapulaire. Le chef médial et le chef latéral (vastes interne et externe) ont de vastes insertions sur la diaphyse postérieure de l’humérus, de part et d’autre de la gouttière radiale. Les trois chefs se confondent distalement, pour venir s’insérer sur l’olécrâne. La disposition du muscle permet donc l’extension du coude, fl fi fi fl fl puisqu’elle étend le cubitus par rapport à l’humérus. Par ailleurs, grâce à son insertion au fl fl - 19 - - 20 niveau de l’omoplate, il participe également à l’extension de l’humérus par rapport à la ceinture scapulaire. Le muscle coraco-brachial (V1 ;19) est un muscle qui suit en profondeur et de manière plus médiale le court biceps. Il s’insère en haut sur l’apophyse coracoïde et en bas sur le bord interne de la diaphyse humérale. Son orientation en fait un adducteur du bras. Sous le biceps se trouve un muscle échisseur, reliant l’humérus et le cubitus, à savoir le brachial antérieur (V1 ; 19). Ce muscle trapu s’insère à la face antérieure de la moitié inférieure de la diaphyse humérale et distalement à la face antéro-interne de l’apophyse coronoïde de l’ulna. Il échit donc le cubitus sur l’humérus. Divers muscles s’insèrent sur l’extrémité distale de l’humérus et sur diverses régions de l’avant-bras. Leur étude suppose la connaissance du poignet pour certains d’entre eux dans la mesure où ils pontent à la fois l’articulation du coude et du poignet. Un certain nombre de muscles peuvent toutefois être décrits dès maintenant. Étudions d’abord ceux qui s’insèrent au niveau de la région épicondylienne. De haut en bas, nous avons l’insertion du long supinateur, ou brachio-radial, puis du premier radial (long extenseur radial du carpe) et en n du deuxième radial (court extenseur radial du carpe) (V1 ; 31-33). Ces muscles s’insèrent donc sur toute la crête externe de la palette humérale dans sa région métaphysaire et épiphysaire. Le long supinateur ou brachio-radial s’insère distalement au niveau de l’apophyse styloïde du radius à sa face externe. Ce muscle a donc une action de exion de l’avantbras sur le bras mais également une action de pronation si les deux os de l’avant-bras sont placés initialement dans un plan frontal. Le long supinateur a e ectivement tendance à faire pivoter le radius autour du cubitus dans un mouvement de rotation interne c'est-àdire de pronation. Ce mouvement est toutefois incomplet car à son plus fort raccourcissement le long biceps entraine une position pronatrice du radius par rapport au cubitus de 45° environ, si on prend comme plan de référence la supination maximale. Il s’agit donc uniquement d’une pronation partielle par rapport à une position de supination complète. Au contraire si le membre supérieur est placé initialement dans une position de pronation d’avant-bras, la contraction du brachio-radial est supinatrice et justi e l’appellation long supinateur. Les deux muscles radiaux ont une insertion distale au niveau du carpe postérieur et seront donc étudiés plus loin, ces muscles étendent le poignet, tout en participant à la exion du coude. Plus profondément, toujours du côté externe du coude, on trouve le muscle court supinateur (muscle supinateur). Son plan super ciel comporte une insertion proximale fl ff fi fi fl fl fl fi au niveau de l’épicondyle huméral, une insertion distale au niveau de la jonction - 21 diaphyso-métaphysaire du radius, face antérieure. Le muscle court supinateur comporte également une insertion proximale au niveau du bord interne du cubitus, et il comporte en n un faisceau profond tendu entre le bord interne du cubitus et la région antéro-latérale du col du radius autour duquel il s’entoure. Sa contraction entraîne bien entendu un mouvement de rotation externe donc de supination du radius. Du côté épitrochléen (V1 ; 23-28), nous retrouvons de la région la plus externe vers la région la plus interne le muscle rond pronateur, tendu de la région antérieure de l’épitrochlée, vers le bord externe du radius lorsque celui-ci est en position de supination maximale. L’insertion radiale se fait dans le tiers proximal, l’orientation musculaire est donc oblique de dedans en dehors et de haut en bas. Le muscle rond pronateur possède par ailleurs un faisceau profond dont l’insertion distale se situe toujours au niveau du radius, mais l’insertion proximale au niveau de la base de l’apophyse coronoïde sous l’insertion du brachial antérieur. Les deux insertions proximales du muscle pronateur et l’insertion distale expliquent l’action pronatrice de ce muscle puisqu’il entraîne un enroulement du radius autour du cubitus grâce à l’action conjointe de la contraction musculaire et de la rotation que rend possible la forme de l’articulation radio-cubitale proximale. Latéralement par rapport au rond pronateur, nous retrouvons dans l’ordre les muscles grand palmaire, petit palmaire et cubital antérieur ( échisseur ulnaire du carpe), tous ayant une insertion proximale sur l’épitrochlée. L’insertion distale se faisant au niveau du carpe, ces muscles seront étudiés lorsque le poignet aura été décrit. En profondeur par rapport à ce groupe de 4 muscles, nous retrouvons des muscles tendus essentiellement entre l’avant-bras et le poignet, et même la main. Il s’agit du super ciel ( échisseur super ciel des doigts), du échisseur commun échisseur commun profond ( échisseur profond des doigts) et du échisseur propre du pouce (long échisseur du pouce). Ces muscles seront également étudiés lorsque auront été décrit le poignet et la main. Il convient toutefois de décrire un dernier muscle qui intéresse uniquement le mouvement de pronosupination, à savoir le carré pronateur. Il s’agit d’un petit muscle, court et trapu, tendu à la face antérieure de l’extrémité distale du radius et du cubitus et dont la contraction entraîne l’enroulement du radius autour du cubitus. Le carré pronateur et le rond pronateur sont les deux muscles qui participent essentiellement à la pronation active de l’avant-bras. J’attire l’attention de l’étudiant sur la remarquable description des mouvements de exion-extension du coude et fl f fl fl fl fl fi fl fi fi fl des mouvements de pronosupination faite par Kapandji dans son traité. La compréhension - 22 de ces mouvements rend limpide l’anatomie qui permet leur existence. Je ne saurais trop conseiller la lecture attentive des pages 80 à 137, d’autant que on y trouve également décrit des mouvements de compensation lors d’une perte de la pronosupination radio-cubitale. On comprendra aisément qu’il est facile de porter la main en pronation par un mouvement d’abduction d’épaule si la pronosupination est bloquée au niveau du coude. On comprendra par contre qu’il est impossible de mettre la main en supination si la pronosupination du coude est bloquée, puisque l’adduction de l’épaule s'arrêtera lorsque le coude vient au contact du tronc. Ceci explique aussi que le rôle des muscles spéci quement supinateurs au niveau du coude et de l’avant-bras se révèle également plus important que celui des muscles pronateurs puisqu’il existe une compensation passive au niveau de l’épaule à la perte de ce mouvement de pronation. C’est sans doute pour cela que la nature a prévu deux innervations di érentes des muscles participant à la supination, en cas de paralysie d’un de ces nerfs, le muscle innervé par l’autre nerf peut continuer à fonctionner alors que dans le cadre de la pronation le même nerf innerve les muscles pronateurs mais en cas de paralysie les conséquences sont moins graves puisque le geste peut être compensé au niveau de l’épaule. Il ne faut pas oublier, même si ce raisonnement est un peu téléologique, que le but premier des mouvements de l’épaule et du coude est d’amener la main à e ectuer la fonction qu’on lui demande. C’est donc la position de la main qu’il faut prendre en compte pour comprendre et expliquer le jeu des articulations en amont. Coaptation et stabilité du coude - Ligaments internes et externes - Le triceps, le brachial antérieur, le biceps, le brachio-radial, les muscles épicondylines et et épitrochléens - Tendance au radius à se luxer vers le haut ➔ plus grand importance des structures ligamentaires. - Tendance de l’ulna à se luxer en antéro-postérieur ➔ importance des butées osseuses. Une compensation d’un dé cit de pronation est possible grâce à une abduction de l’épaule. Chapitre IV : POIGNET ET MAIN L’articulation du poignet est particulièrement complexe, car elle doit permettre à la fois une grande mobilité et être parfaitement stable. La mobilité est favorisée par une articulation fl ff fi ff fi ff radio-carpienne de type glénoïdienne qui o re donc une grande amplitude en exion- - 23 extension et abduction-adduction. En se combinant à la pronosupination de l’avantbras, le poignet peut également bouger dans des mouvements de rotation. Celle-ci ne se passe toutefois pas strictement dans l’articulation du poignet tel que dé ni anatomiquement. Le carpe est formé d’un ensemble de 8 os mobiles entre eux, à des degrés divers toutefois, ce qui permet d’a ner la position des doigts dans l’espace. La stabilité de ce complexe articulaire du poignet et du carpe dépendra, on l’aura compris, des structures capsulo-ligamentaires puisque la forme osseuse des articulations n’o re aucune stabilité intrinsèque de nature géométrique. Les ligaments du poignet sont nombreux et la structure ligamentaire globale est particulièrement complexe. En étudiant la forme et l’orientation des surfaces osseuses, les mouvements que le poignet peut et doit e ectuer, on comprend toutefois les grandes lignes de l’organisation de la structure du complexe capsulo-ligamentaire, ce qui permet d’aider sa mémorisation. Nous allons d’abord étudier la forme des structures osseuses, puis des structures capsulo-ligamentaires, puis nous ajouterons en n les muscles. Le poignet est composé en proximal de l’extrémité distale des deux os de l’avant-bras, à savoir le radius et le cubitus (K1 ; 147, 117, 119, 125). Le radius présente un aspect trapu, plus large qu’épais, avec une styloïde radiale, du côté externe, qui descend beaucoup plus bas que l’extrémité interne de l’épiphyse radiale qui s’articule avec l’extrémité distale du cubitus. Il existe donc une échancrure semi-lunaire qui regarde vers le bas et vers l’intérieur, elle est concave dans le plan frontal et dans le plan sagittal. Elle est recouverte de cartilage hyalin, pour permettre le jeu articulaire avec les os du carpe. La face articulaire de l’extrémité distale du radius est également orientée vers l’avant. L’orientation globale de cette surface articulaire est donc vers le dedans et vers l’avant. Au niveau du cubitus on retrouve un petit ren ement distal, asymétrique, plus volumineux du côté externe vers le radius, avec une zone recouverte de cartilage hyalin pour l’articulation radio-cubitale. Du côté interne, on retrouve un petit appendice styloïde. Aucune des surfaces tout à fait distales du cubitus n’est recouverte de cartilage pour l’articulation avec le carpe. La seule vraie articulation du cubitus se situe au niveau de la radio-cubitale. L’extrémité distale du cubitus est séparée du carpe par le ligament triangulaire ( V1 ; 50 milieu de page) qui s’étend de l’extrémité distale du radius versant interne par sa base jusqu’à la base d’implantation de l’apophyse styloïde par sa pointe. C’est ce ligament qui est en contact avec les os du carpe en regard du cubitus. fi fi ff fl ff ffi Ce ligament a un rôle de stabilisation de la radio-cubitale distale, il centre en quelque - 24 sorte le radius par rapport au cubitus dans le mouvement de pronosupination. En cas de rupture de ce ligament le cubitus a tendance à se projeter en arrière par rapport au radius ce qui perturbe la pronosupination. Globalement l’extrémité distale articulaire de l’avant-bras a une forme ogivale avec une concavité à grand diamètre dans le plan frontal, qui a tendance à regarder vers le dedans, et une concavité dans le plan sagittal, à rayon de courbure plus court, qui a tendance à regarder vers l’avant (K1 ; 147, g.7). Cette orientation de la surface articulaire distale de l’avant-bras pour le poignet est importante, car lorsque la main avec le carpe sera mise en compression contre l’extrémité distale de l’avant-bras, lorsque les muscles sont contractés, il existera une tendance à la fuite du carpe vers le dedans et vers l’avant. La stabilisation du carpe en position centrée par rapport au versant articulaire avant-bras du poignet dépendra donc du complexe capsulo-ligamentaire et explique la direction préférentielle des ligaments qui doivent compenser l’orientation asymétrique de la surface articulaire de l’ensemble radius/ligament triangulaire/ cubitus. Les os du carpe sont au nombre de 8 et s’organisent sur deux rangées (V1 ; 52-54/K1 ; 149). La rangée proximale comporte de dehors en dedans : le scaphoïde, le semi-lunaire ou lunatum, le pyramidal ou triquetrum. A la face antérieure du pyramidal, se positionne le pisiforme. Ce sont essentiellement les trois premiers os de cette rangée proximale du carpe qui sont importants pour l’articulation radio-carpienne. Globalement l’ensemble proximal de cette première rangée du carpe est convexe dans le plan frontal et sagittal, de manière à correspondre à la voûte asymétrique de l’extrémité distale de l’avant-bras. Le scaphoïde est à la fois une poutre et un triangle, il est donc épais dans tous les plans mais il s’a ne dans sa région proximale. Il comporte une surface externe et proximale en continuité, convexe, pour le radius ; une face interne plus aplanie avec des facettes articulaires pour le semi-lunaire en haut et plus bas pour le grand os (capitatum) (deuxième rangée du carpe) et une surface distale également aplanie avec deux facettes pour le trapèze et le trapézoïde ( deuxième rangée du carpe ). Le semi-lunaire est comme son nom l’indique en forme de demi-lune dirigée dans un plan antéro-postérieur ou sagittal. Ses surfaces antérieure, supérieure et postérieure sont en continuité, convexes, pour s’articuler avec la coupole radiale, en continuité avec le scaphoïde qui est latéral par rapport à lui. Ses deux faces latérales, externe pour le scaphoïde, interne pour le pyramidal, sont relativement planes. Sa face distale est concave, creusée dans le plan sagittal, elle s’articule avec le capitatum, dont l’extrémité fi ffi proximale a une forme en dôme, nous y reviendrons. - 25 En n, le pyramidal est un os trapu, plus en forme de poutre que de cube, sa plus grande longueur se situant dans le plan frontal. L’extrémité proximale et latérale de cette poutre regarde en dehors et s’articule par une zone cartilagineuse avec le semi-lunaire. La face proximale et interne du pyramidal est encroûtée de cartilage dans sa partie la plus latérale et est osseuse dans sa partie la plus médiale. Dans sa partie proximale, elle s’articule avec le ligament radio-cubital (ligament triangulaire). L’extrémité distale de la poutre pyramidale, et sa surface inféro-externe s’articulent toutes deux avec l’os crochu ou hamatum (deuxième rangée du carpe). A la face antérieure du pyramidal, on retrouve le pisiforme, une structure osseuse arrondie qui se projette en regard de la moitié interne du pyramidal. On aura remarqué à l’occasion de cette description succincte que les di érents os de la première rangée du carpe et en particulier le scaphoïde et le semi-lunaire sont largement recouverts de cartilage en raison de nombreuses articulations que ces os ont entre eux , ce n’est pas sans importance en clinique dans la mesure où la vascularisation osseuse ne peut se faire qu’à travers une surface osseuse non encroûtée de cartilage, on comprendra donc que ces deux os ont une vascularisation précaire et qu’ils seront plus que d’autres à risque de présenter des nécroses, par exemple à l’occasion de traumatismes. La surface proximale, convexe dans le plan frontal et sagittal de la première rangée des os du carpe est harmonieuse. La face distale de cette première rangée du carpe est plus tourmentée. On peut reconnaître une colonne latérale avec le scaphoïde, une colonne interne avec le pyramidal, un toit formé par le semi-lunaire. Entre ces colonnes et sous le toit vont venir s’inscrire le capitatum (grand os) en regard du semi-lunaire et plus médialement la portion proximale et externe de l’hamatum (l’os crochu) qui se projette en regard du versant externe et inférieur du pyramidal. Les deux colonnes latérales formées par le scaphoïde en externe et le pyramidal en interne se prolongent respectivement par le trapèze et trapézoïde du côté externe, par l’os crochu du côté interne, le capitatum se projette quant à lui dans le prolongement de l’avant-bras sur une même ligne que le semi-lunaire en proximal et le 3ème métacarpien en distal, ceci bien entendu pour autant que la main soit placée en position neutre d’abductionadduction. Décrivons maintenant un peu plus en détail la deuxième rangée des os du carpe. D’externe en interne, nous avons le trapèze, le trapézoïde, le grand os (capitatum), l’os crochu ou hamatum. Le trapèze a une forme, comme son nom l’indique, globalement trapézoïdale avec une base externe et distale qui est creusée en forme de selle et qui s’articule avec la base du ff fi premier métacarpien. Cette articulation en selle autorisera au niveau de cette articulation - 26 carpo-métacarpienne une beaucoup plus grande mobilité que les articulations carpométacarpiennes des 2ème à 5ème métacarpiens. Proximalement on peut assimiler le trapèze à une forme cubique avec un plan supérieur qui s’articule avec le scaphoïde, un plan interne qui s’articule avec le trapézoïde. Le trapézoïde est beaucoup plus cubique que le trapèze, son grand côté est distal, la surface distale est un peu anguleuse, avec une crête sagittale au milieu se projetant, ceci délimite deux demi-facettes distales pour la base du 2ème métacarpien. Les faces externe, proximale et interne du trapézoïde s’articulent respectivement avec le trapèze, le scaphoïde, et le grand os. Le grand os / capitatum peut être assimilé à une poutre placée verticalement, dont on aurait arrondi l’extrémité proximale de manière à ce qu’elle puisse s’inscrire dans la concavité sagittale et frontale qui se dessine au niveau du versant distal de l’ensemble des os de la première rangée du carpe. Cette forme arrondie permettra au grand os des mouvements de exion-extension, d’abduction-adduction, et de rotation par rapport à la première rangée des os du carpe. Il est à ce point de vue un véritable axe. Tout son pôle proximal arrondi s’articule donc en dehors avec la face interne et inférieure du scaphoïde, en haut avec la face concave distale du semi-lunaire et vers l’intérieur avec la face interne et inférieure d’une toute petite partie du pyramidal mais surtout avec le versant externe du hamatum ou os crochu, qui vient vraiment s’in ltrer comme un coin entre la face externe et distale du pyramidal et la face interne de l’ensemble du grand os. L’articulation entre grand os, pyramidal, et os crochu se fait donc par la continuité du cartilage qui recouvre tout le dôme du grand os, mais également le cartilage qui recouvre une facette plane interne. Du côté externe, dans le tiers distal du grand os, on retrouve une surface articulaire plane pour le trapézoïde. A la partie tout à fait distale du grand os, à sa face distale ou inférieure, une surface articulaire plane est destinée au 3ème métacarpien. L’os crochu / Hamatum est ainsi nommé car il présente à sa face antérieure un crochet qui se projette vers l’avant. Pour le reste cet os a une forme globalement triangulaire, avec une base distale qui comporte deux facettes articulaires planes pour les 4ème et 5ème métacarpiens, une facette externe pour le grand os et une face interne qui est également oblique, regardant en dedans et en haut, encroûtée de cartilage dans sa moitié supérieure et avec des courbures convexes dans le plan frontal et sagittal pour la face profonde et inférieure du pyramidal. La partie externe distale de l’os crochu est osseuse. Si nous réétudions les mouvements possibles au niveau du carpe, en fonction de la forme fi fl de certains ensembles, tels que la première rangée et la deuxième rangée du carpe, ou en fonction des articulations individuelles entre les di érents os du carpe, on constatera que la première rangée des os du carpe peut, par rapport à l’extrémité distale du radius et du cubitus, réaliser des mouvements de exion et d’extension ainsi que des mouvements d’abduction-adduction. La rotation de la main dépend de la pronosupination qui s’e ectue au niveau de la radio-cubitale proximale et de la radio-cubitale distale. Il existe également un petit jeu en rotation au niveau de la radio-carpienne. Les di érents os de la première rangée du carpe, (scaphoïde, semi-lunaire, pyramidal) peuvent pivoter quelque peu entre eux dans un plan sagittal. Ces mouvements sont toutefois limités, un jeu important traduirait une lésion capsulo-ligamentaire et une instabilité. Entre la première et la deuxième rangée des os du carpe on retiendra que le capitatum est enchâssé par son dôme proximal dans l’échancrure distale formée par l’ensemble des os de la première rangée du carpe. De manière isolée, ce grand os par rapport à la première rangée des os du carpe, peut se échir, s’étendre ou faire des mouvements d’abduction-adduction et même tourner sur son axe. Ces mouvements sont toutefois limités par l’encombrement procuré par les trapèze - trapézoïde en externe et os crochu en interne : les mouvements d’abduction-adduction sont particulièrement limités. Par contre l’ensemble de la première rangée des os du carpe et l’ensemble de la deuxième rangée des os du carpe peuvent avoir entre eux un certain degré de liberté en exion-extension. Quant à la rotation, les surfaces planes des trapèzes et trapézoïdes qui regardent vers le scaphoïde et la surface convexe dans deux plans, donc condyliennes de la région proximale et interne de l’os crochu permettent un certain déboîtement et donc une légère rotation possible entre la première rangée des os du carpe et la deuxième rangée des os du carpe avec un axe qui passe par le semi-lunaire et le grand os. Ici aussi ces mouvements sont limités par la solidité des structures capsulo-ligamentaires et une trop grande mobilité traduirait une instabilité pathologique. Dans le plan transversal le carpe est creusé en gouttière ouverte vers l’avant. (K1 ; 158/ V1 ; 52). Structures capsulo-ligamentaires. (V1 ; 56-57/K1 ; 151,163, 165) Les os de la première rangée du carpe ont tendance à être luxé vers l’avant et vers l’intérieur par la tension musculaire. Il convient donc qu’il y ait des sangles antérieures et postérieures qui stabilisent le carpe par rapport au radius et au cubitus dans le plan sagittal, et il convient également qu’il y ait des freins qui limitent le glissement interne du carpe par rapport au radius dans le plan frontal. Outre la capsule articulaire, il existe ff fi ff fl fl donc de véritables ligaments qui peuvent être décrits de manière simpli ée comme suit : à ff fl - 27 - - 28 la face antérieure du poignet, il existe un ensemble de structures ligamentaires qui s’étend du bord antérieur de l’épiphyse radiale vers les os du carpe et en particulier vers le pyramidal avec une obliquité qui va du radius au carpe de dehors en dedans. Il s’agit donc d’une véritable sangle rappelant le carpe vers l’extérieur, c'est-à-dire l’appliquant à la face profonde de la surface articulaire du radius. Il existe donc un ligament allant du radius au scaphoïde, appelé faisceau antérieur du ligament latéral externe, un ligament radio-capital, capital signi ant grand os, un ligament radio-lunarien antérieur, un ligament radio-pyramidal antérieur. A la face postérieure du poignet, on retrouve de dehors en dedans le faisceau postérieur du ligament latéral externe, qui s’étend donc de la styloïde radiale au scaphoïde, un ligament radio-lunarien postérieur et en n un ligament radio-pyramidal postérieur. On notera qu’il n’y a pas de faisceau radio-capital postérieur. Il existe par contre à la face dorsale du poignet des renforcements ligamentaires horizontaux, constituant en particulier deux sangles rattachant d’une part le scaphoïde au pyramidal et d’autre part trapézoïde et trapèze d’un côté au pyramidal de l’autre. Ces sangles assurent donc la coaptation dans le plan transversal des os du carpe à la face dorsale. A la face ventrale cette coaptation existe également car outre les ligaments qui ont été décrits plus haut, il existe un ligament luno-capital, un ligament pyramido-capital ou triqueto-capital et si on regarde l’ensemble des ligaments décrits à la face antérieure et en particulier le ligament radio-capital et le ligament triqueto-capital, on constate que ces ligaments constituent également une sorte de sangle transversale assurant la coaptation des os du carpe en avant. Il existe par ailleurs de nombreux petits renforcements ligamentaires qui sont plus des épaississements des plans capsulaires entre les di érents os du carpe. En n, signalons des ligaments radio-cubitaux antérieur et postérieur qui stabilisent l’articulation radio-cubitale distale, de même que le fait le ligament triangulaire qui participe au plan articulaire du poignet, et il existe également un ligament interne, semblable au ligament stylo-carpien radial, il s’agit donc cette fois d’un ligament stylocarpien cubital qui s’étend de l’extrémité styloïde du cubitus jusqu’au pyramidal, prolongé par un faisceau triqueto-hamatal ou triqueto-crochu qui poursuit ainsi le rôle stabilisateur des ligaments du versant interne du poignet. L Rappelons encore que l’ensemble des lignes de force du complexe ligamentaire radiuscarpe se dirige dans un plan qui va du dedans en dehors du carpe vers le radius, ce qui a tendance à éviter le glissement interne du carpe favorisé par l’orientation de l’interligne osseux radio-carpien. Par ailleurs les structures ligamentaires assurent également la fi fi ff ff fi cohésion des di érents os du carpe entre eux pour éviter leur échappée dans les - 29 mouvements complexes du poignet et de la main, qui nécessitent un jeu articulaire parfaitement stabilisé et contrôlé sous peine de créer instabilité, douleur et donc geste maladroit ou ine cace. Les ligaments palmaires et dorsaux du poignets sont des renforcements destinés à lutter contre la fuite du carpe médial. La partie distale de la main est beaucoup plus facile à comprendre en ce qui concerne l’ostéologie et l’arthrologie (V1 ; 51, 53/K1 ; 177). Chaque doigt est composé d’un métacarpien, prolongé de deux ou trois phalanges. Il s’agit chaque fois d’os longs avec une diaphyse et une épiphyse proximale et distale. Le 2ème, 3ème, 4ème et 5ème rayons correspondant à l’index, au majeur, à l’annulaire et à l’auriculaire sont construits selon un même schéma. La face antérieure de ces doigts regarde vers l’avant, par contre au niveau du pouce la face antérieure des os qui constitue ce doigt regarde vers le dedans, le pouce est basculé à 90° par rapport au reste de la main. C’est ce qui fait la particularité de la main humaine. Commençons par la description des rayons II à V. La base des métacarpiens est fort semblable, il s’agit d’un ren ement épiphysaire qui se termine en proximal par une facette plane avec toutefois quelques variantes. Le 2ème métacarpien est un peu échancré, le trapézoïde ayant tendance à venir un peu s’engager dans cette base métacarpienne. Le 3ème métacarpien comporte quant à lui une apophyse styloïde à sa face dorsale qui a tendance à venir s’insinuer dans la région distale et postérieure de l’articulation trapézoïde/grand-os. Quant au 5ème métacarpien, sa surface articulaire est un peu oblique, regardant de bas en haut et de dedans en dehors, ayant donc tendance à s’attacher un peu sur le côté de l’os crochu. La forme de cette surface articulaire de la base des métacarpiens II à V entraîne une mobilité potentielle di érente par rapport aux os du carpe. Le 2ème et 3ème métacarpiens sont plus stables, le 4ème et le 5ème métacarpiens plus mobiles, ce qui en association avec le mouvement d’opposition du pouce qui sera décrit plus loin permet le mouvement de fermeture de l’arc transversal de la main, nécessaire à la préhension (V1, 52). Plus distalement se trouve l’articulation métacarpo-phalangienne. (K1, 185). Elle est ici identique pour les 5 rayons. L’extrémité épiphysaire distale des métacarpiens est de type glénoïde, elle autorise donc en théorie des mouvements de exion-extension et fl fl ff ffi d’abduction-adduction, voire même de rotations car il s’agit d’une glénoïde symétrique - 30 dans le plan frontal et sagittal et la base des premières phalanges est fort plane, donc peu congruente (un peu comme l’articulation gléno-humérale). Toutefois seule la exion extension existera réellement, en raison des structures capsulo-ligamentaires. Les articulations inter-phalangiennes proximale et distale (K1 ; 195), sont de type trochléen qui n’autorise donc en théorie qu’un mouvement de exion-extension, l’extrémité distale des 3ème phalanges pour les 2ème à 5ème rayons et 2ème phalange pour le premier rayon présente un ren ement qui constitue le point d’appui nécessaire pour stabiliser la pulpe des doigts. Le premier rayon ou pouce est très particulier (K1 ; 217, 219-235). Tout d’abord en raison de la courbure dans le plan transversal du carpe, le trapèze se projette vers l’avant, ce qui décentre déjà vers l’avant de la main la base du pouce. De plus, l’articulation en selle distale du trapèze permet au pouce une plus grande liberté en exion-extension et en abduction-adduction, que les articulations carpo-métacarpiennes des 2ème au 5ème rayons. Le premier métacarpien est orienté perpendiculairement par rapport au plan des autres métacarpiens, sa face antérieure regarde vers le côté cubital ou médial du membre supérieur. Dès lors le vrai mouvement de exion-extension du pouce se fait dans le plan frontal et non dans le plan sagittal et le mouvement d’abduction-adduction se fait dans le plan sagittal au lieu du plan frontal. Par ailleurs, les di érentes petites mobilité qui existent au niveau des articulations scapho-trapéziennes, trapézométacarpiennes, trapézo-trapézoïdiennes, permettent un rapprochement de la base du pouce de la ligne médiane qui, combiné aux mouvements possibles dans la trapézométacarpienne, autorise le mouvement particulier qui est l’opposition du pouce par rapport à la paume de la main et aux autres doigts de la main. L’articulation intermétacarpo-phalangienne et l’inter-phalangienne est semblable aux autres articulations du même type. A noter toutefois deux petites structures osseuses à la base de la jonction métaphyso-épiphysaire distale du premier métacarpien, qui sont des os sésamoïdes, noyés dans des structures tendineuses qui seront décrites plus loin. Chaque articulation métacarpo-phalangienne ou inter-phalangienne est munie d’une capsule articulaire et de renforts latéraux qui sont les ligaments latéral interne et externe de ces di érentes articulations (K1 ; 185, 189, 191, 195). Ils évitent ainsi des mouvements d’abduction-adduction excessifs qui perturberaient la stabilité des doigts de la main. Les articulations carpo-métacarpiennes sont également munies de capsules articulaires. Au niveau de la carpo-métacarpienne du pouce, les structures ligamentaires latérales interne et externe sont en réalité antérieure et postérieure de part leur orientation globale du pouce dans l’espace. L’usage veut toutefois qu’on parle fl ff fl fl fl fl ff de ligaments collatéraux. Ceux-ci sont particulièrement importants, de même que les ligaments collatéraux de la métacarpo-phalangienne du pouce qui peuvent être très sollicités lors d’une prise d’un objet, la perturbation du système ligamentaire et en particulier du collatéral médial de la métacarpo-phalangienne du pouce déstabilise celui-ci lors de la préhension et fait perdre une puissance considérable car il n’y a malheureusement pas de structure musculaire qui puisse parfaitement compenser une lésion de ce ligament. On verra plus loin que les ligaments s’intègrent en fait dans une structure complexe, dans laquelle des extensions provenant des divers tendons échisseurs et extenseurs des doigts interviennent. Muscles intéressant le poignet et la main. En ce qui concerne les muscles impliquant le poignet et la main, il convient de séparer les muscles extrinsèques des muscles intrinsèques. Les muscles extrinsèques sont ceux ayant une insertion proximale ailleurs que sur la main, il s’agit donc de muscles prenant leur insertion proximale au niveau du coude ou au niveau de l’avant-bras. Les muscles intrinsèques quant à eux sont des muscles dont toutes les insertions se situent au niveau de la main. La distinction entre les deux familles est importante car par exemple en cas de lésion d’un nerf capital au niveau du poignet, tel que le médian, la musculature intrinsèque sera paralysée mais certaines fonctions primitives de exion-extension des doigts pourront être conservées car la musculature extrinsèque restera fonctionnelle puisque les masses charnues et leur innervation se situent en amont de la lésion. On peut donc se souvenir que les muscles intrinsèques donnent les mouvements primitifs ou grossiers, ou encore élémentaire et qu’une grande partie des mouvements particulièrement ns que nous pouvons faire avec la main dépendent des muscles intrinsèques. Muscles extrinsèques : (K1 ; 166-171, 199, 201, 205) Face postérieure de l’avant-bras Plan super ciel Nous avons déjà vu plus haut le brachio-radial, le premier et deuxième radial (long et court extenseur radiale du carpe) qui sont des muscles épicondyliens parmi lesquels le premier s’insère au niveau de la styloïde du radius, il ne franchit donc pas le poignet, le premier radial et le deuxième radial s’insérant quant à eux respectivement à la face postérieure de la base du 2ème métacarpien et du 3ème métacarpien, il s’agit donc de fi fl muscles franchissant le poignet et ayant une action d’extenseur du poignet (V3 ; 31, 32). fi fl - 31 - Comme autre muscle prenant naissance au niveau de l’épicondyle huméral et atteignant la main, on retiendra le muscle extenseur commun des doigts (extenseurs des doigts) (V3 ; 35) il prend son insertion à la face postérieure de l’épicondyle, son corps charnu se situe comme celui des radiaux et du long supinateur à peu près sur toute l’étendue de l’avant-bras, ce corps charnu donne ensuite 4 tendons qui s’individualisent dans la région métaphysaire distale du radius, au niveau de l’extrémité épiphysaire du radius, ils passent dans l’une des gaines qui s’organisent à la face dorsale de la région radiocubitale distale pour se distribuer au niveau de la main au 2ème, 3ème, 4ème et 5ème rayon, avec une insertion à la base dorsale de la 3ème phalange, il s’agit donc de muscles extenseurs des doigts. Il existe en parallèle à ce muscle extenseur commun un muscle extenseur propre du 5ème doigt (V3 ; 36), le dernier muscle épicondylien est le cubital postérieur (extenseur ulnaire du carpe) (V3 ; 37) qui rappelle les radiaux puisqu’il s’insère en proximal au niveau de l’épicondyle huméral, il s’insère également en partie sur la crête postérieure du cubitus, il donne à hauteur du poignet un tendon qui s’insère à la base dorsale du 5ème métacarpien, tout comme les radiaux s’inséraient sur la base dorsale des 2ème et 3ème métacarpiens. Il s’agit donc d’un muscle extenseur du poignet mais pas des doigts. La contraction associée des radiaux et du muscle cubital postérieur entraîne une dorsiexion relativement symétrique. En cas de prédominance des radiaux la dorsi- exion s’accompagne d’un mouvement d’abduction, en cas de prédominance du cubital postérieur, la dorsi- exion s’accompagne d’une prédominance d’adduction. Le muscle anconé qui s’insère sur la partie arrière de l’épicondyle latérale de l’humérus ainsi que sur l’olécrane et la surface dorsale proximale du corps de l’ulna. Il permet l’extension de l’avant-bras au niveau du coude et permet de tendre la capsule. Plan profond : Les muscles extenseurs nous ont porté à la face dorsale de l’avant-bras et du poignet. Si nous continuons à explorer cette face dorsale de l’avant-bras et que nous descendons dans des loges plus profondes, nous trouvons di érents muscles s’insérant à cheval sur le cubitus, le radius et la membrane inter-osseuse, ces muscles donnant divers tendons s’insérant tantôt à la base de certains doigts, tantôt à leur extrémité (V3 ; 38-41). En partant de la région la plus proximale, on rencontre d’abord le long abducteur du pouce. Il naît de la face dorsale du radius, de la membrane interosseuse et de l'ulna. son tendon s’insère à la base du premier métacarpien. Il réalise donc une abduction du pouce, en tout cas de sa base, et peut également participer à une abduction de la main fl ff plus qu’une vraie abduction du pouce en tant que doigt, vu son insertion très proximale au fl fl - 32 - - 33 niveau de la colonne du pouce. En dessous du long abducteur du pouce se trouve le muscle court extenseur du pouce. Il s'insère à son origine en haut sur le tiers moyen de la face postérieure du radius dont le tendon va s’insérer à la face dorsale de la première phalange. Ce muscle étend donc la première phalange sur le premier métacarpien. Sous le court extenseur du pouce se situe le long extenseur du pouce qui a pour origine la face postérieure de l'ulna et la membrane interosseuse dont le tendon s’insère à la base dorsale de la deuxième phalange, il est donc susceptible d’étendre l’ensemble du pouce. Il existe en n un 4ème muscle, le muscle extenseur propre de l’index. ll s'insère sur la face postéro-latérale de l'ulna dont l’extrémité tendineuse s’insère à la face dorsale de la base des 2ème et 3ème phalanges de l’index. Si nous observons la base de la colonne du pouce au niveau du poignet, et que nous allons de l’avant vers l’arrière, il est possible de palper tout d’abord l’insertion du long abducteur du pouce puis de palper le trajet du court extenseur du pouce, ensuite derrière la tabatière anatomique le long extenseur du pouce en dessous duquel passe les deux tendons radiaux qui ne sont quant à eux pas palpables par le doigt. Face antérieure Plan super ciel : Pour terminer l’étude des muscles extrinsèques, il faut se reporter à la face antérieure de l’avant-bras pour étudier divers échisseurs. Il s’agit cette fois de muscles s’insérant au niveau de l’épitrochlée. Le muscle le plus proximal qui s’insère sur l’épitrochlée a déjà été examiné auparavant, il s’agit du rond pronateur (V 3; 23), il n’implique donc ni le poignet ni la main, si ce n’est par l’intermédiaire du mouvement pronation qui place la main dans une position voulue de l’espace. Les muscles suivants seront étudiés dans l’ordre qui s’écarte progressivement du rond pronateur en allant vers la région interne de l’avant-bras. Tout d’abord se présente le grand palmaire ou échisseur radial du carpe (V3 ; 24), qui s’insère sur l’épitrochlée, présente un corps charnu sur les ¾ proximaux de l’avantbras puis donne un tendon qui vient s’insérer à la base palmaire des 2ème et 3ème métacarpiens. Il s’agit donc d’un muscle qui échit le poignet mais pas les doigts. A noter qu’au niveau du carpe il chemine dans une gouttière individuelle. Nous avons ensuite le petit palmaire ou long palmaire (V3 ; 25) qui s’insère également sur l’épitrochlée, présente un corps charnu sur les 2/3 ou ¾ proximaux de l’avant-bras puis donne un tendon qui reste super ciel et qui vient s’insérer à l’aponévrose palmaire super cielle au niveau de la paume de la main. Il est à noter que ce petit palmaire est fl fl fi fl fi fi fi inconstant. Nous avons ensuite le muscle cubital antérieur ou échisseur ulnarien du carpe (V3 ; 26-27), dont l’insertion se fait au niveau de l’épitrochlée, au niveau du bord interne de la crête postérieure du cubitus, le muscle reste relativement charnu sur toute sa longueur avec un tendon trapu qui vient s’insérer distalement au niveau du pisiforme, de l’os crochu et de la base palmaire du 5ème métacarpien. Il s’agit donc d’un muscle échisseur du poignet, avec une tendance adductrice vu sa position médiale. Le dernier muscle à avoir une insertion épitrochléenne est le muscle échisseur commun super ciel des doigts (V3 ; 28). Son insertion la plus proximale siège e ectivement au niveau de l’épitrochlée, mais ce muscle possède également une insertion au niveau de la région médiale ou interne de l’apophyse coronoïde, il est ensuite libre, présentant une arcade breuse, à l’extrémité latérale de laquelle on retrouve une nouvelle insertion du muscle sur cette fois la face antérieure du radius. La masse charnue fait place à hauteur de l’épiphyse radiale à 4 tendons qui cheminent dans le canal carpien, pour s’épanouir ensuite au niveau des 2ème, 3ème, 4ème et 5ème doigts par une insertion latérale sur le bord externe et interne des premières et deuxièmes phalanges. Ces deux insertions, médiale et latérale, forment donc une échancrure à travers laquelle viendra cheminer le tendon des échisseurs communs profonds que nous allons maintenant décrire. Plan profond : L’insertion proximale du muscle échisseur commun profond (V3 ; 29) se fait directement en dessous du muscle échisseur super ciel et ne comporte pas d’insertion au niveau de l’épitrochlée, l’essentiel de l’insertion se fait au niveau du cubitus, sur les 2/3 proximaux de la face antérieure du cubitus, avec également une zone d’insertion sur la membrane interosseuse et un peu sur le radius juste en dessous de la tubérosité bicipitale. Le corps charnu fait place également à hauteur de l’épiphyse radiale à 4 tendons, qui cheminent également dans le canal carpien, plus profondément que les tendons du échisseur commun super ciel et les 4 tendons s’individualisent ensuite vers chaque doigt, II, III, IV et V. Chaque tendon termine sa course en s’insérant à la face antérieure de la base de la 3ème phalange. Le échisseur profond échit donc P III et l’ensemble du doigt alors que le échisseur commun super ciel échissait P II mais sans entraîner de exion de la 3ème phalange. Latéral par rapport au muscle échisseur profond, nous pouvons décrire le muscle long échisseur propre du pouce (V3 ; 30), dont l’insertion se situe pour l’essentiel à hauteur fl fl fl fi fi fl fl fi fl fl fl fl fl fi fl fl fi du 1/3 moyen du radius, face antérieure et de la membrane interosseuse avec une ff fl fl - 34 - - 35 petite expansion plus proximale à la base distale de l’apophyse coronoïde du cubitus. Le corps charnu fait place à un tendon à hauteur du poignet, celui-ci chemine latéralement par rapport aux échisseurs profonds du doigt, pour venir se terminer à la face antérieure de la base de la 2ème phalange du pouce. Il échit donc ainsi b. Nous en avons ainsi terminé avec l’étude des muscles extrinsèques. Les muscles intrinsèques de la main (K1 ; 199-285 pour les fonctions nes de la main) peuvent être divisés en 4 groupes : les muscles de l’éminence thénar à la base du pouce, les muscles de l’éminence hypothénar à la base du 5ème doigt, les muscles interosseux antérieurs et postérieurs ou encore palmaires et dorsaux entre les métacarpiens et en n les lombricaux qui prennent naissance au niveau des tendons échisseurs des doigts à hauteur des métacarpiens. Commençons par les muscles de l’éminence thénar (V3 ; 42-45/ K1 ; 246-259). Ils sont au nombre de 4 : le muscle court abducteur du pouce s’insère sur le ligament annulaire antérieure du carpe qui ferme en avant le canal carpien + scaphoïde et trapézoïde. Il a une forme triangulaire, isocèle, l’extrémité la plus pointue, distale, venant s’insérer à la face latérale de la base de la première phalange du pouce. Rappelons que cette face latérale se situe en fait dans un plan antérieur vu la position du pouce par rapport aux autres doigts de la main. Le long abducteur du pouce est abducteur du métacarpien, le court abducteur du pouce est abducteur de la première phalange. L’opposant du pouce se situe juste en dessous du court abducteur du pouce, prend une insertion proximale à la face antérieure du ligament annulaire + scaphoïde et trapèze ; et les portions charnues s’insèrent directement sur tout le bord externe du premier métacarpien. Ce muscle lorsqu’il se contracte assure un véritable enroulement du pouce vers la paume, qui dé nit le mouvement d’opposition du pouce. Le court échisseur du pouce est encore plus profond, prenant cette fois son insertion directement sur les os du carpe (chef super ciel : retinaculum des échisseurs + trapèze ; chef profond : trapézoïde et capitatum) à leur face antérieure avec également une forme triangulaire qui rappelle le court abducteur du pouce plus super ciel, l’extrémité distale du muscle s’insérant dans la même région que le court abducteur à la face latérale de la base de la première phalange. Toutefois étant donné la topographie de l’insertion proximale du court échisseur il a une action de exion de P1 alors que l’abducteur dont l’insertion proximale est plus latérale a plutôt un mouvement d’abduction de P1. En n se présente le muscle adducteur du pouce, dont l’insertion la plus large se fait au fi fl fi fl fl fl fi fl fl fi fl fi fi niveau du trapézoïde, du grand os et de la face antérieure du 3ème métacarpien, de là - 36 bres charnues se dirigent en forme de pointe vers la base interne de la 2ème des phalange. Cette disposition entraîne un rapprochement du pouce vers le reste de la main lors de la contraction musculaire et ainsi un mouvement d’adduction ou encore de fermeture de la commissure inter-digitale entre l’index et le pouce. Du côté interne, les muscles de l’éminence hypothénar (V3 ; 46) se présentent comme suit, toujours en allant du plus super ciel au plus profond. D’abord le muscle abducteur du petit doigt dont l’insertion proximale se fait au niveau du pisiforme et l’insertion distale au niveau de la région interne de la base de la première phalange du 5ème doigt. Il a donc tendance à entraîner une abduction du 5ème doigt en prenant comme référence l’axe de la main. Sous lui se trouve le muscle court échisseur du petit doigt, l’insertion proximale est plus latérale puisqu’elle se fait sur le ligament annulaire antérieure et sur le crochet de l’os crochu. L’insertion distale se situe au même endroit que le muscle adducteur du petit doigt mais de par l’insertion proximale des bres, l’orientation générale du muscle entraîne plus un mouvement de exion de P1 sur le métacarpien. En n plus profondément le muscle opposant du petit doigt avec une insertion proximale également au niveau de l’os crochu sur le crochet et une insertion distale large sur toute l’étendue de la face antérieure du 5ème métacarpien. Tout comme l’opposant du pouce, il favorise donc un enroulement du 5ème métacarpien vers la ligne médiane, creuse ainsi la partie interne de la paume et complète le mouvement d’opposition de la main. Les muscles interosseux doivent être divisés en 2 groupes : - les muscles interosseux palmaires (V3 ; 47/K1 ; 206-217) prennent naissance au bord médial des 1er et 2ème métacarpiens pour se diriger au bord médial de la base des premières phalanges du même doigt. Il n’y a pas de muscle interosseux palmaire impliquant le 3ème rayon, au niveau des 4ème et 5ème rayons il s’agit d’une image en miroir par rapport au 1er et 2ème, avec une insertion proximale au bord latéral des métacarpiens, et une insertion distale à la base face latérale des premières phalanges. Ces muscles ont donc tendance à entraîner une adduction des doigts de la main par rapport au 3ème rayon. - Les muscles interosseux dorsaux (V3 ; 48/K1 ; 206-211) remplissent la partie dorsale de l’espace inter-méta-carpien entre 1er/2ème, 2ème/3ème, 3ème/4ème et 4ème/5ème rayon. De cette masse charnue qui dessinée à une forme de plume, s’individualise un tendon qui pour le 1er interosseux dorsal s’insère à la face fi fl fi fl fi fi externe du tendon de l’extenseur commun des doigts au niveau du 2ème rayon, le 2ème interosseux dorsal donne une extension vers le bord latéral de l’extenseur commun des doigts du 3ème rayon, le 3ème interosseux dorsal donne une expansion cette fois au bord interne du tendon de l’extenseur commun des doigts du 3ème rayon et en n le 4ème interosseux dorsal donne une insertion au bord interne du tendon de l’extenseur commun des doigts du 4ème rayon. Le 2ème rayon et le 4ème rayon comportent donc une seule insertion du muscle interosseux dorsal, alors qu’au niveau du 3ème rayon le tendon présente une insertion à la fois latérale et médiale. L’insertion des muscles interosseux dorsaux sur le tendon extenseur se fait à hauteur du tiers proximal de la première phalange. Cette insertion a une forme étalée qui est décrite comme étant la dossière des interosseux. Reste en n à décrire le groupe des muscles lombricaux (V3 ; 49/K1 ; 206-211). Il s’agit de muscles insérés à la face latérale des tendons échisseurs profonds des doigts (2ème à 5ème rayons), à hauteur des métacarpiens. Au niveau du échisseur commun profond du 3ème et 4ème rayons, il existe également une insertion interne. De ces muscles se dégage chaque fois un tendon qui contourne l’articulation métacarpophalangienne du côté externe pour venir se terminer sur la dossière des interosseux correspondants. L’intérêt des muscles lombricaux et interosseux dorsaux est de échir la première phalange sur le métacarpien correspondant alors que l’extenseur permet lui d’étendre la 2ème et 3èmephalange. La combinaison de l’action de ces muscles permet donc de échir la métacarpo-phalangienne tout en obtenant une extension des doigts. Sans l’action de ces inter osseux et lombricaux, toute exion des doigts se fera avec une angulation des métacarpo-phalangiennes et inter-phalangiennes. L’extension des interphalangiennes alors que la métacarpophalangienne se échit est uniquement possible grâce aux interosseux et lombricaux. Dès lors en cas de paralysie des muscles intrinsèques de la main, seul le mouvement grossier de exion des doigts est possible avec une forme de crochet de ces doigts. Il s’agit donc d’un test simple pour reconnaître une paralysie des fl fl fl fi fl fl intrinsèques. fi fl fl - 37 - - 38 Mouvement d’abduction-adduction – Par rapport à la position de référence (Fig 2) • L’amplitude diminue fortement en cas de exion dorsale ou palmaire maximum) – Abduction = inclinaison radiale – Adduction = inclinaison ulnaire (2 à 3 fois supérieure) Mouvement de exion-extension – Ce mouvement est maximum quand la main n’est ni en adduction ou abduction – En passif, les amplitudes sont majorées Mouvement de circumduction – Combinaison des di érents mouvements Mouvement de prono-supination = intégrité du coude • • • • Synergie des échisseurs extenseurs ➔ l’extension du poignet entraine une exion des doigts avec une possibilité théorique de préhension passive si on a une paralysie des échisseurs des doigts. Chapitre V : BASSIN ET HANCHE La hanche est l’articulation la plus proximale du membre inférieur. Comme l’épaule, elle constitue la jointure entre le tronc et un membre. La fonction de la hanche ne peut se comprendre parfaitement sans avoir quelques éléments d’anatomie fonctionnelle de la colonne lombaire. La colonne lombaire fera l’objet d’une étude dans le cadre du module rachis en première licence, nous nous contenterons pour l’instant de savoir que la colonne vertébrale est constituée au niveau lombaire de 5 vertèbres surplombant le sacrum, os unique, conséquence de la non-segmentation de la n du squelette axial, le sacrum pouvant donc être assimilé à un ensemble de 5 vertèbres sacrées fusionnées entre elles. Les particularités de la colonne lombaire et du sacrum sont les suivantes : Le sacrum fait partie du bassin qui par dé nition correspond à un ensemble formé par le sacrum en arrière et au milieu et les deux os coxaux latéralement, ces derniers reliés l’un à l’autre sur la ligne médiane antérieure. Cet ensemble s’appelle également anneau pelvien (V2 ; 80-82). Le sacrum est relativement immobile par rapport aux os coxaux fl fi fi ff fl fl fl fl même s’il existe une articulation sacro-iliaque gauche et droite. - 39 La colonne lombaire (V2 ;67) quant à elle représente un ensemble mobile, essentiellement en exion-extension et dans une moindre mesure en latéro exion et en rotation. La exion-extension et la latéro exion sont importantes sur le plan fonctionnel car elles participeront à des mouvements d’ensemble de la hanche et de la ceinture pelvienne. Il est relativement rare dans la plupart de nos gestes, quel qu’en soit le but, que la hanche, en tant qu’articulation entre l’os coxal et le fémur c’est-à-dire l’articulation coxo-fémorale, fonctionne seule. Au contraire l’amplitude maximale de ce qu’on appellera une exion de hanche ou une abduction de hanche fera souvent appel à la participation de la mobilité rachidienne du segment lombaire. Il faut donc dès à présent en être conscient. De manière très résumée, la colonne lombaire présente une incurvation à sommet antérieur qu’on appelle lordose, il s’agit donc d’un arc de cercle dont la concavité est postérieure et la convexité antérieure. Une délordose favorisera la exion du tronc par rapport aux membres inférieurs ou vice-versa. Une hyperlordose favorisera au contraire l’extension du tronc par rapport au membre inférieur ou vice versa. La latéro- exion du tronc permettra de maintenir la rectitude verticale du tronc alors que le bassin prend une position oblique qui accompagne l’abduction d’un membre inférieur. L’amplitude maximale de ce mouvement de exion, d’extension ou d’abduction de hanche dépend donc non seulement de la mobilité qui existe au niveau de l’articulation coxo-fémorale mais également au niveau du rachis lombaire (K2 ; 15-21). Cette remarque fonctionnelle étant faite, penchons-nous sur l’anatomie de la région de la hanche. Il faudra étudier plus précisément l’os coxal, qui forme la moitié gauche ou droite du bassin et le fémur dans son ensemble. On verra également qu’interviendront dans certaines insertions musculaires la partie proximale du tibia et du péroné qui constituent les deux os du segment jambier sous le genou. Nous prendrons comme exemple pour l’os coxal, l’os coxal droit. L’os coxal (V1 ; 59-66) peut être assimilé à une hélice trapue. E ectivement il existe une certaine échancrure centrale au-dessus de laquelle se trouve l’aile iliaque, dont la face interne est aussi orientée vers l’avant et la face externe vers l’arrière. Le bord supérieur de cette aile iliaque s’appelle la crête iliaque. La partie postérieure de l’aile iliaque s’élargit en une surface triangulaire pour l’articulation sacro-iliaque. La pale inférieure de l’hélice est in niment plus complexe, elle porte près de l’axe de l’hélice jusqu’en dessous de lui, à la face externe et antérieure de l’os, la cavité cotyloïdienne qui est une fl fl ff fl fl fl fi fl fl fl hémisphère creuse correspondant à la partie femelle de l’articulation coxo-fémorale. - 40 Plus distalement, l’os coxal s’élargit pour former une zone arrondie avec un bord supérieur, la branche ilio-pubienne, un bord inférieur, l’ischion et la branche ischiopubienne, un bord distal interne, le pubis. La branche ilio-pubienne, l’ischio-pubienne , le pubis et l’ischion délimitent le trou obturé. Les zones remarquables au point de vue fonctionnel sont au niveau de l’os coxal les suivantes : Tout d’abord bien sûr la cavité cotyloïde pour l’articulation coxo-fémorale ou articulation de la hanche proprement dite. La crête iliaque pour l’insertion de plusieurs muscles de la paroi abdominale. La face interne de l’aile iliaque pour l’insertion de la portion iliaque du muscle psoas iliaque. La face externe de l’aile iliaque donnera insertion aux muscle petit, moyen et grand fessier. Le bord antérieur et externe de la crête iliaque et la portion toute antérieure et supérieure de l’aile iliaque, face externe, donnent insertion au muscle tenseur du fascia lata. L’épine iliaque antéro-supérieure donne insertion au muscle couturier. Les bords du cotyle donnent insertion au droit antérieur selon de insertions complexes car il existe un tendon direct et un tendon ré échi. L’ischion, la branche ischio-pubienne donnent l’insertion des muscles ischio-jambiers et des muscles adducteurs. Le trou obturé fermé par une structure ligamentaire donne insertion au niveau de ces structures ligamentaires à un muscle obturateur interne et un muscle obturateur externe qui se dirige dans une zone particulière de la région proximale du fémur, zone dans laquelle viendra également s’insérer le pyramidal (pisiforme) et les jumeaux, le pyramidal prenant insertion au niveau du sacrum, les jumeaux prenant insertion au niveau de l’os coxal de part et d’autre de l’obturateur interne. On comprendra à cette description encore incomplète la richesse des structures osseuses articulaires, capsulo-ligamentaires ainsi que musculaires de cette région. Décrivons d’abord l’articulation coxo-fémorale. Comme déjà signalé l’os coxal est creusé à peu près à l’union des 2/3 supérieurs et du 1/3 inférieur d’une cavité hémisphérique concave appelée cotyle. Cette structure regarde vers le bas, vers le dehors et légèrement vers l’avant. La portion antérieure, supérieure et postérieure de cette concavité est recouverte de cartilage hyalin, la portion profonde et interne de cette cavité est appelée arrière-fond, en retrait par rapport à la surface encroûtée de cartilage (V1 ; 64,64/K2, 27). Pour poursuivre la description de l’articulation coxo-fémorale, il faut maintenant décrire le fémur (V1 ; 67-69) qui est l’équivalent de l’humérus au niveau du membre supérieur. Il fl s’agit donc d’un os unique, qui donne la rigidité du segment proximal du membre inférieur. - 41 Il est constitué d’une diaphyse, segment cylindrique, tubulaire, central, sur laquelle viennent s’implanter en proximal et en distal des massifs métaphyso-épiphysaires. L’extrémité distale du fémur sera décrite avec plus de détails lors de l’étude du genou, retenons pour l’instant que cette épiphyse comporte deux parties, le condyle fémoral interne et le condyle fémoral externe, l’ensemble formant une articulation trochléenne pour le genou. L’extrémité proximale du fémur ( V1 ; 70,72/K2 ; 27) ressemble à l’extrémité proximale de l’humérus, dans la mesure où elle présente une surface hémisphérique articulaire encroûtée de cartilage, destinée à s’emboiter dans l’os correspondant au niveau du tronc. Toutefois la tête de l’humérus était fort proche de la ligne médiane et le col chirurgical de l’humérus se limitait à un sillon sans être vraiment individualisé. Au niveau du fémur, la tête du fémur est nettement individualisée de la diaphyse fémorale par un col qui fait plusieurs centimètres de longueur. Il existe donc un véritable porte-à-faux mécanique entre la tête du fémur et l’axe de la diaphyse fémorale. Le col du fémur a une inclinaison de l’ordre de 125° par rapport à l’axe diaphysaire, il a également une antéversion d’une 20ène de degrés. L’antéversion représentant un angle que forme le col fémoral par rapport au plan de exion-extension du genou ou plus précisément du plan bicondylien, c'est-à-dire un plan passant par l’axe reliant le centre des condyles fémoraux interne et externe et la base du col fémoral. On comprend dès lors que le cotyle regarde vers l’avant, et que la tête fémorale regarde également vers l’avant (K2 ; 29). A priori ceci pourrait conduire à penser qu’il existera une incongruence articulaire fonctionnelle car cette orientation préférentielle des versants cotyloïdien et fémoral de l’articulation coxo-fémorale limite la rotation externe et l’extension de cette articulation et favorise par contre largement la exion et la rotation interne. Il su t d’observer les attitudes que nous devons prendre dans la vie courante au niveau de la hanche pour comprendre que la exion est précisément le mouvement qui doit être privilégié sur le plan dynamique alors qu’il est utile que l’extension soit mécaniquement limitée vers l’arrière de manière à faciliter la stabilité du tronc en position érigée. Par ailleurs si on retient l’évolution du quadrupède vers l’homme bipède, on comprend également mieux le pourquoi de cette orientation coxo-fémorale particulière. Au niveau du fémur, sur le plan mécanique, il conviendra de dé nir deux axes : Un axe diaphysaire, anatomique, qui correspond à une ligne tracée du sommet du grand trochanter, qui est une tubérosité proximale du fémur dans l’axe de la diaphyse et qui sert d’insertion musculaire, et le milieu de l’extrémité distale intercondylienne du fl fl fi fl ffi fémur. - 42 D’autre part il y a l’axe mécanique, tracé entre le centre de l’articulation coxo-fémorale et le centre de l’articulation du genou, c'est-à-dire distalement toujours de la zone intercondylienne, mais proximalement cette fois le centre de la tête fémorale. L’angle entre l’axe anatomique et l’axe mécanique est de l’ordre de 5° ( K2 ; 31 g.48, 79). Le porte-à-faux qui existe entre la tête du fémur et l’axe diaphysaire anatomique implique que le col fémoral et sa zone de jonction avec la diaphyse présente une architecture particulière, notamment renforcée par des travées osseuses selon les lignes de force en compression et en tension a n de ne pas assister, sauf condition pathologique, à une fracture du col fémoral. Il faut e ectivement assimiler cette structure à une potence et on sait que si on veut éviter la bascule de la portion horizontale d’une potence ou d’une grue il faut d’une manière ou d’une autre l’étançonner par rapport à l’élément vertical porteur. Puisqu’il n’est pas possible au niveau du fémur de placer une structure dans la concavité entre le col fémoral et la diaphyse il faut donc que ce soit au sein même de la structure osseuse qu’il y ait une organisation particulière luttant contre les e orts en tension et en compression. L’architecture interne de l’os coxal et de l’extrémité proximale du fémur selon les lignes de force est décrite dans Vigot, squelette appendiculaire page 66 et dans Kapandji membres inférieurs, page 31. La tête fémorale est recouverte sur 2/3 de sphère de cartilage hyalin qui permettra d’établir un contact cartilagineux avec les zones cartilagineuses correspondantes de l’os coxal dans toutes les positions de exion-extension, abduction-adduction, rotation externe et interne qui sont possibles au niveau de cette articulation. Au sommet de la tête fémorale existe une petite fossette dénuée de cartilage dans laquelle viendra s’insérer le ligament sur lequel nous reviendrons plus tard, la fovea. A la partie proximale du col il faut décrire de nouvelles structures osseuses. En proximal, dans l’axe de la diaphyse, on retrouve le grand trochanter qui est un élargissement de l’os spongieux à ce niveau, formant un véritable massif sur lequel viendront s’insérer di érents muscles décrits plus tard. A la base inféro-interne du col, sur le versant postérieur de la jonction entre le col et la diaphyse fémorale, il existe une autre excroissance qu’on appelle petit trochanter. Grand trochanter et petit trochanter évoquent tant sur le plan forme anatomique que fonctionnel le trochiter et le trochin de l’humérus. Reliant les deux trochanters à la base du col, à la face antérieure et postérieure, il existe des crêtes, la ligne intertrochantérienne antérieure étant peu marquée, la crête inter-trochantérienne postérieure étant par contre clairement en relief. A la face postérieure et interne du grand trochanter, à la base du bord supérieur du col fémoral, existe une fossette fi ff ff fi fl ff digitale qui comme la fossette de la tête fémorale constitue une zone d’insertions qui - 43 sera décrite plus tard. En n la diaphyse fémorale comporte tant à sa face postérieure que sur ce qu’on appelle la crête fémorale postérieure ou ligne âpre, de nombreuses zones d’insertion musculaire (V1 ; 70,73). Nous pouvons maintenant commencer à construire l’articulation coxo-fémorale avec ses structures capsulo-ligamentaires. Tout d’abord l’hémisphère osseux que constitue le cotyle est agrandi par un bourrelet cotyloïdien (labrum acétabulaire) (V1 ; 73,74/K2 ; 27,33) qui augmente dès lors la surface de contact entre l’os coxal et la tête fémorale. Il se crée d’ailleurs un véritable e et de ventouse entre la tête fémorale et l’os coxal, de manière à ce que même sans capsule articulaire la tête fémorale ait tendance à rester stable dans le fond du cotyle. Ce bourrelet cotyloïdien s’insère sur tout le pourtour de la cavité cotyloïdienne, en avant, en haut et en arrière sur un bord osseux, en bas sur ce qu’on appelle le ligament transverse de l’acetabulum qui ferme une échancrure qui existe à la face inférieure du pourtour cotyloïdien osseux. Immédiatement en dehors du bourrelet cotyloïdien, s’insère la capsule articulaire (V1 ; 74/K2 ; 35) au pourtour osseux du cotyle, l’insertion distale de la capsule articulaire se faisant au niveau fémoral à la base du col fémoral. La capsule articulaire est comme souvent renforcée à certains endroits par des ligaments qui améliorent la stabilité articulaire. Le ligament le plus important au niveau de l’articulation coxo-fémorale est le ligament de Bertin (illiofémoral) (V1 ; 75/ K2 ; 37-43), qui a une insertion au sommet du cotyle et qui s’élargit ensuite en éventail, le bord supérieur de l’éventail s’appelle ligament ilio-fémoral supérieur, avec une orientation oblique de dedans en dehors tout en restant dans un plan frontal ; le ligament inférieur est quasi verticalisé, l’insertion distale se situant à la partie interne et inférieure de la ligne inter-trochantérienne antérieure, il porte le nom de ligament ilio-fémoral inférieur ou ilio-prétrochantinien. Le bord inférieur et interne de la capsule articulaire est également épaissi pour former le ligament pubo-fémoral. (On remarquera la similitude de structure entre ces trois faisceaux de renforcement et les faisceaux correspondants au niveau de l’articulation gléno-humérale antérieure de l’épaule). Globalement le faisceau supérieur ou ligament ilioprétrochantérien, le faisceau inférieur ou ilio-prétrochantinien dit ligament de Bertin et le ligament pubo-fémoral forment un Z. Par ailleurs il existe sur le versant postérieur de la capsule un épaississement de forme triangulaire avec une large base au niveau du bord postérieur du cotyle et une pointe qui vient s’insérer dans la fossette digitale : il s’agit du ligament ischio-fémoral. On constatera que tous ces ligaments ont tendance à se tendre une fois que la hanche ff fi est en position d’extension (V1 ; 78). Dès lors si on laisse partir le tronc en extension par - 44 rapport au fémur, sans intervention musculaire l’articulation a tendance à rester stable et à éviter la chute du tronc vers l’arrière. C’est d’ailleurs en pro tant de ce mécanisme que certaines personnes paralysées des membres inférieurs arrivent tout de même à rester debout en verrouillant de manière statique les articulations du membre inférieur et notamment la hanche. Pour le reste ces ligaments assurent évidemment des freins relatifs aux mouvements de rotation, d’adduction et d’abduction de la hanche, ils ne constituent par contre pratiquement aucune limitation à la exion de hanche qui est particulièrement ample. Le ligament rond (V1 ; 77) est un ligament tubulaire avec une insertion distale sur la tête du fémur au niveau d’une fossette appelée fovea et une insertion proximale sur le ligament transverse de l’acetabulum. L’analyse de la forme de ce ligament permet de comprendre aisément que ce ligament n’a aucun e et sur la stabilité articulaire. Par contre il a une importance considérable dans la vascularisation de la tête fémorale car la partie la plus céphalique de la tête fémorale est irriguée grâce à un vaisseau passant par le ligament rond. Nous l’avons vu dans l’introduction générale décrivant globalement l’articulation coxofémorale, les mouvements dans les divers plans de l’espace sont variables au niveau de la hanche en fonction de l’orientation des surfaces articulaires. La exion sera particulièrement favorisée grâce à l’ouverture vers l’avant du cotyle et la direction antérieure du col fémoral. L’abduction sera également favorisée grâce à l’orientation externe de la cavité cotyloïdienne et à l’orientation un peu ascendante du col fémoral puisque l’angle cervico-diaphysaire est en moyenne de 125°. A noter que cet angle cervico-diaphysaire peut varier d’un individu à l’autre, sans être anormal ; en cas d’ouverture plus importante de l’angle on parlera de coxa valga, en cas de fermeture de l’angle on parlera de coxa vara (V1 ; 80). Dans le premier cas il s’agit d’une anatomie qui favorise l’aspect dynamique de la mobilité de la hanche, qui se voit en général chez des sujets longilignes, favorisant en particulier la course. Dans le cas de la coxa vara il s’agit plutôt d’un type breviligne, favorisant la stabilité. Il faut à présent décrire quels sont les muscles qui permettront les di érents mouvements de la hanche. On remarquera que certains muscles peuvent avoir des actions di érentes en raison de vastes zones d’insertion de part et d’autre d’un plan particulier, permettant dès lors des mouvements antagonistes. On remarquera aussi que l’action de certains muscles peut varier en fonction de la position que prendra le fémur par rapport au tronc et qu’un muscle échisseur peut au l de la modi cation des rapports ff ff fl ff fi fi fl fi fl anatomiques osseux lors du mouvement devenir par exemple extenseur. L’analyse détaillée des di érents mouvements de la hanche montrera parfaitement la complexité de la mécanique articulaire et en particulier de l’aspect actif et volontaire de cette mécanique (K2 ; 69, 71). Pour décrire de manière logique l’action des di érents muscles au niveau de la hanche, il est bon de dé nir comme Kapandji trois plans : • Un plan sagittal, antéro-postérieur vertical, passant par le centre de la tête fémorale • Un plan frontal, également vertical et passant par le centre de la tête fémorale • Et en n un plan transversal, horizontal passant par le centre de la tête fémorale. Les muscles dont l’insertion se situent au-dessus du plan transversal et en dehors du plan sagittal auront une action d’abduction, les muscles situés en dedans du plan sagittal et en dessous du plan transversal auront une action d’adduction, les muscles situés en avant du plan frontal seront échisseurs, les muscles situés en arrière du plan frontal seront extenseurs. De plus en fonction des insertions proximales et distales par rapport à l’un ou l’autre plan, les muscles auront une action de rotation externe ou interne de l’articulation. En repositionnant chaque fois les insertions musculaires par rapport au plan décrit et ce qu’elle que soit la position initiale des structures osseuses, on comprendra toujours de manière très logique quel sera le rôle de chaque muscle et on sera en particulier capable de suivre la modi cation de son e et dans le décours d’un mouvement. Commençons par l’étude des muscles abducteurs de la hanche (K2 ; 55,57,73). Ces muscles sont particulièrement importants car ils sont primordiaux dans la stabilité du tronc par rapport au membre inférieur en appui monopodal. Ces muscles ont donc une insertion proximale au niveau de l’os iliaque répartie harmonieusement par rapport au plan frontal et ils possèdent au niveau du fémur proximal également une insertion relativement bien centrée par rapport au plan transversal (K2 ; 59). Le muscle le plus important est le moyen fessier (moyen glutéal) (V4, 12). Il possède une ff fi ff ff fi large insertion sur toute la face externe de l’aile iliaque, et une insertion distale qui se fi fl - 45 - - 46 termine en pointe au niveau de l’extrémité proximale du grand trochanter. Grosso modo, ce muscle moyen fessier est un peu comme le deltoïde au niveau de l’humérus. Le petit fessier (V4, 13) est un muscle un peu plus antérieur que le moyen fessier, il s’insère dans la partie antérieure de l’aile iliaque à sa face externe et distalement au bord antérieur du grand trochanter. On comprendra que ce muscle étant préférentiellement situé en avant du plan frontal, il aura également une action de exion de hanche. Le muscle grand fessier (V4, 11) possède une insertion proximale à la partie postérieure de la crête iliaque et au bord postérieur et externe du sacrum. Distalement il s’insère sur la crête du grand fessier, un peu en dehors et plus bas que la crête intertrochantérienne postérieure. Seules les bres les plus supérieures du grand fessier ont pour des raisons évidentes une action d’abduction. L’essentiel du muscle, situé en arrière du plan frontal, aura une action d’extension et de rotation externe. Il existe un petit muscle, le pyramidal (piriforme) (V4 ; 15-16), qui a une insertion distale au bord postérieur du grand trochanter, en arrière du moyen fessier et une insertion proximale au niveau de la face antérieure du sacrum. Outre son action abductrice, la situation postérieure par rapport au plan frontal de l’insertion proximale du pyramidal entraînera une action de rotation externe. En n il reste à décrire le tenseur du fascia lata (V4 ; 17) muscle prenant son insertion proximale dans la partie antérieure de la crête iliaque (+ épine illiaque antérosupérieur) et se prolongeant après une portion charnue qui descend jusqu’en dessous du massif trochantérien par une longue bandelette aponévrotique très épaisse appelée fascia lata (tractus illio-tibial). Cette bandelette vient s’insérer dans la région antéroexterne de la jonction métaphyso-épiphysaire proximale du tibia sur le tubercule de Gerdy. Tout en ayant un point d’insertion distale très à distance de la hanche et en pontant deux articulations sans insertion précise sur le fémur, le fascia lata a une action globale d’abduction du membre et il stabilise en outre le bassin, luttant contre sa chute contro-latérale en cas d’appui monopodal. Poursuivons par l’étude des muscles adducteurs de la hanche (K2 ; 61-63). Les muscles adducteurs de la hanche sont nombreux, certains sont évidemment plus puissants que d’autres et en particulier le grand adducteur (V4 ; 24) qui a son insertion proximale au bord inférieur de la branche ischio-pubienne et sur l’ischion (+ tubérosité ischiatique) puis se dirige obliquement et en bas vers le fémur, prenant une large insertion au niveau de la ligne âpre, depuis une zone qui débute environ à un travers de fl fi fi doigt en dessous du massif trochantérien, jusqu’une zone qui s’arrête à environ un travers de main des condyles fémoraux ; une portion du grand adducteur présente également un tendon individualisé qui vient s’insérer au bord supérieur et interne du condyle fémoral interne sur un tubercule appelé tubercule du grand adducteur. En avant du grand adducteur, prenant également une insertion sur le pourtour du trou obturé, et plutôt en haut du grand adducteur et en dedans, on citera dans l’ordre, de haut en bas : - le pectiné ➔ faisceau supérieur du pubis – surface postérieure du fémur (ligne rugueuse menant du petit trochanter à la ligne âpre). - Le petit adducteur (court adducteur) ➔ surface externe des faisceaux supérieurs et inférieurs du pubis – dans la ligne menant du petit trochanter à la ligne âpre et dans la partie supérieure de la ligne âpre. - Le moyen adducteur (long adducteur) (V4 ; 21,23) ➔ En avant du pubis, à l’angle de jonction de la crête avec la symphyse – Ligne âpre entre le vaste médial et le grand adducteur. Le premier ayant une direction moins oblique que le dernier. Tendu entre une région proximale qui présente une orientation vers l’avant et l’extérieur et la ligne âpre qui est située à la face postérieure du fémur, les adducteurs auront donc une action accessoire de rotation externe du fémur. De plus, ils auront également une action accessoire de exion du fémur par rapport au bassin, ils sont donc à la fois adducteur, rotateur externe et échisseur. Il faut également décrire un groupe de trois muscles que l’on peut assimiler au tenseur du fascia lata puisqu’ils prennent une insertion au niveau du bassin et à l’extrémité proximale du tibia, sans avoir l’insertion fémorale. Toutefois, tout comme le tenseur du fascia lata qui avait une action abductrice en pontant les deux articulations, ceux-ci ont une fonction adductrice en pontant les deux articulations hanche et genou. Le droit interne (gracile) est tendu entre le bord interne de la branche ischio-pubienne et la région métaphyso-épiphysaire proximale du tibia (par le biais d’un tendon commun du muscle patte d’oie), le demi-tendineux (semi-tendineux) et le demi-membraneux (semimembraneux) (V4 ; 25,26,27) s’insèrent tous les deux proximalement au niveau de l’ischion (tubériosité ischiatique). Distalement le demi-tendineux s’insère dans la région métaphyso-épiphysaire antérieure du tibia comme le droit interne alors que le demimembraneux a une insertion plus complexe, un tendon direct dans la région métaphyso-épiphysaire proximale, mais versant postérieur, du tibia, un tendon ré échi qui se glisse le long du bord interne de l’épiphyse tibiale et en n un tendon récurrent qui vient s’insérer sur la capsule articulaire fémoro-tibiale. Outre le mouvement fl fi fl d’adduction que ces trois muscles entraînent, ils échissent également la jambe sur la fl fl - 47 - cuisse, et pour le demi-membraneux et le demi-tendineux, ils entraînent également une extension de la cuisse sur le bassin et une rotation interne du tibia par rapport au fémur. Reste un muscle dont le point d’insertion est également ischiatique en proximal et dont le point d’insertion distal se situe sur la tête du péroné. Il s’agit du biceps fémoral (V4, 28). Comme son nom l’indique il possède un deuxième chef musculaire qui s’insère sur la moitié inférieure de la ligne âpre du fémur. Si la fonction essentielle du biceps fémoral est d’étendre la cuisse par rapport au bassin et de échir le genou, l’orientation de ses bres musculaires en ce qui concerne le chef qui s’insère sur la tubérosité ischiatique en fait également un adducteur de la hanche et également un rotateur externe de l’articulation coxo-fémorale. Puisque nous venons de voir des muscles dont une des actions est l’extension de la hanche, poursuivons l’étude de ce mouvement et complétons le catalogue des extenseurs (K2 ; 53). Outre les ischio-jambiers (biceps fémoral (chef long), semi-tendineux et semimembraneux) (V4 ; 26-28) qui viennent d’être décrits, les fessiers (petit, moyen et grand glutéal) participent à l’extension de la hanche. Le plus important est le grand fessier (V4, 11), avec ses insertions proximales sur le sacrum, la partie postérieure de la crête iliaque et une insertion distale un peu plus bas que la crête intertrochantérienne postérieure. Ce muscle est le plus puissant du corps, il verrouille véritablement l’extension du fémur par rapport au bassin, ses insertions en font également un rotateur externe du fémur par rapport au bassin. Le moyen et le petit fessier (V4 ; 12-13) participent un peu à l’extension de la hanche en ce qui concerne leurs bres les plus postérieures. Ces muscles essentiellement abducteurs ont une action d’extension ou de exion selon qu’on s’intéresse aux bres les plus postérieures ou aux bres les plus antérieures du muscle. Il faut en fait préciser la position des bres musculaires étudiées par rapport au plan frontal passant par le centre de la tête fémorale comme décrit dans l’introduction. Les muscles échisseurs de la hanche (K2 ; 51) sont également nombreux. Mis à part le droit antérieur qui fait partie du quadriceps, ils ont tous une action accessoire de rotation interne ou externe d’abduction ou d’adduction. Les mouvements accessoires qu’ils induisent pourront parfois devenir prédominants au fur et à mesure de la modi cation des rapports anatomiques des pièces osseuses dans le décours du fi fi fi fl fi fl fl fi mouvement de exion de hanche. fl fi - 48 - Commençons par décrire le muscle quadriceps (V4 ; 18) qui nous intéressera également pour le genou. L’insertion distale du quadriceps se fait sur la rotule, par son intermédiaire il étendra la jambe par rapport au fémur. Le quadriceps comporte 4 chefs dont le plus antérieur (le droit fémoral / antérieur) nous intéresse au niveau de la hanche car son insertion se faisant au bord supérieur et antérieur de la cavité glénoïde sur une tubérosité qu’on appelle l’épine iliaque antéro-inférieure, il entraîne bien entendu une exion du fémur par rapport au bassin. Étant donné que son point d’insertion proximal se situe sensiblement sur une ligne verticale passant par le sommet de la tête fémorale, le droit antérieur a une action presque pure de exion. A noter que son insertion est un peu plus complexe que celle décrite plus haut, au niveau du bassin, car il existe un tendon direct s’insérant sur l’épine iliaque antéro-inférieure, mais il existe également un tendon ré échi qui court à la face externe du bord supérieur du cotyle, au-dessus de la capsule articulaire et du bourrelet. Le pectiné, le moyen adducteur (long adducteur), le droit interne (gracile), les faisceaux antérieurs du petit et moyen fessier (V4 ; 12,13,21,23) ont une action de exion de hanche, combinée à leur action décrite plus haut. Pour compléter la liste des échisseurs de hanche, il faut décrire le psoas iliaque et le couturier. Le psoas iliaque (V4 ; 9,10) est un muscle dont l’insertion distale se fait au niveau du petit trochanter. En proximal s’individualisent pratiquement deux muscles, le psoas est un muscle allongé qui présente diverses insertions au niveau des apophyses transverses de la colonne lombaire et d’autre part l’iliaque plus externe, muscle large s’insérant sur toute la surface interne de l’aile iliaque. Par l’orientation des bres musculaires et la situation postérieure et interne du petit trochanter au niveau du fémur, le psoas iliaque est un rotateur externe de la hanche en même temps qu’un échisseur. En n le couturier (Sartorius) (V4 ; 17) tendu entre l’épine iliaque antéro-supérieure et la région métaphyso-épiphysaire antéro-interne proximale du tibia est à la fois un échisseur de la hanche et un échisseur du genou pontant ces deux articulations, tout en entraînant également un mouvement de rotation externe de la hanche. Ce muscle, par ses insertions pontant la hanche et le genou est à comparer au tenseur du fascia lata et aux ischio-jambiers. Il aura toujours une action combinée à la fois sur la hanche et le genou. Il nous reste à préciser les rotateurs internes et les rotateurs externes de la hanche. Les rotateurs internes (K2 ; 67/V4 ;12,13,17) de la hanche ne sont pas clairement fl fl fi fl fl fl fi individualisés. En fait, ce mouvement est dû à la contraction de portions de muscles qui fl fl fl - 49 - ont par ailleurs une autre action principale, telles que les bres les plus antérieures du moyen fessier et du petit fessier et également le tenseur du fascia lata. Le groupe des muscles rotateurs externes (K2 ; 65) est par contre plus riche. On rappellera bien entendu le rôle accessoire de la portion postérieure du moyen fessier et du petit fessier ainsi que du grand fessier (V4 ; 11-13). Certains muscles dans un plan plus profond ont une action essentiellement rotatrice externe. Le pyramidal, déjà décrit plus haut, l’obturateur interne et les jumeaux, l’obturateur externe, ces 5 muscles ayant une insertion au niveau de la fossette digitale derrière le col fémoral ; il faut y ajouter le carré crural (carré fémoral) (V4 ; 14-16), muscle épais qui n’est pas sans évoquer le carré pronateur au niveau de l’avant-bras, le carré crural est tendu entre le bord inférieur de la crête inter-trochantérienne postérieure sur le fémur et l’ischion sur le bassin. En n, le pectiné et les faisceaux les plus postérieurs du grand adducteur (V4 ; 21,24), outre leur action d’adducteur, ont une composante de rotateur externe. Pour être complet il faut également rappeler que les ischio-jambiers (V4 ; 26-28) sont également rotateurs externes. CHAPITRE VI : GENOU, CUISSE et JAMBE Le fémur (V1 ; 67-69), os de la cuisse, présente une longue diaphyse qui se termine à son extrémité distale par un ren ement bitubérositaire déjeté vers l’arrière pour favoriser la exion du genou (K2,95) : un condyle latéral ou externe et un condyle médial ou interne. L’ensemble de ces deux condyles formera avec l’extrémité proximale du tibia correspondante une articulation de type trochléen, autorisant donc essentiellement un mouvement de exion-extension. Le genou ne dépassant pas la rectitude dans le mouvement d’extension, les condyles fémoraux (V1 ; 71,87) seront recouverts de cartilage à leur face distale horizontale, le genou permettant par contre une large exion vers l’arrière, on comprend que l’encroûtement cartilagineux s’étende largement vers l’arrière au niveau de chaque condyle. Il existe toutefois une structure supplémentaire au niveau du genou qui est la rotule (V1 ; 84, 90-93), os sésamoïde, c'est-à-dire noyée dans une formation tendineuse, en l’occurrence l’extrémité distale du quadriceps. Cette rotule sert de point d’appui pour le muscle quadriceps au niveau du fémur distal, ce qui augmente ainsi son bras de levier et sa puissance dans les mouvements d’extension du genou. Cette rotule frottant sur l’extrémité distale du fémur, elle est recouverte dans ses deux tiers supérieur de cartilage et il y a bien entendu à la face antérieure de l’épiphyse fi fl fi fl distale du fémur une zone correspondante cartilagineuse qu’on appelle trochlée (V1 ; fl fl - 50 - 67,71/K2 ; 87). De manière à ce que la rotule reste centrée au niveau de la trochlée dans les mouvements de exion-extension, et qu’elle ne dérape ni vers l’extérieur ni vers l’intérieur, l’articulation fémoro-patellaire (K2, 103-113) présente au niveau du fémur un creux, donc anatomiquement une trochlée fémorale, la rotule ayant une forme de coin qui se laisse véritablement guider par la trochlée fémorale lors des mouvements de exion-extension. L’échancrure inter-condylienne distale permettra la poursuite de ce guidage de la rotule lorsque dans le décours du mouvement de exion lorsque la rotule quitte le contact avec la zone trochléenne antérieure pour venir en contact avec la zone distale de l’épiphyse fémorale distale. En regard du fémur se situe le tibia (V1 ; 81,82,85), os long avec deux épiphyses, une proximale et une distale, la proximale présentant un évasement robuste qui se termine en haut par un plateau. Ce plateau est marqué en son centre par deux petites éminences appelées épines tibiales. On peut diviser cette plate-forme tibiale supérieure en un plateau interne et un plateau externe. Ces plateaux tibiaux, en regard des condyles fémoraux correspondants, sont encroûtés de cartilage. Par contre les épines et les régions pré et rétrospinales sont osseuses. (V1 ; 84). Les plateaux tibiaux et les condyles fémoraux présentent le même type d’incongruence que la gléno-humérale (K2 ; 91). D’une part au niveau du fémur nous avons une structure arrondie, d’autre part au niveau du tibia nous avons une structure presque plane, en fait même légèrement convexe pour le plateau externe. Ceci entraîne des points de contact sur des zones excessivement réduites, ce qui entraînerait une usure prématurée de l’articulation. Une amélioration du contact articulaire entre les condyles fémoraux et les plateaux tibiaux est donc obtenue par l’intermédiaire de deux ménisques (V1 ; 88/K2 ; 103-107), un externe et un interne, qui sont des bro-cartilages assurant un ajustement entre les condyles et les plateaux tibiaux. Ces ménisques au niveau du genou représentent la forme la plus aboutie sur le plan de leur rôle mécanique de ces structures bro-cartilagineuses endo-articulaires telles qu’on avait déjà pu en rencontrer au niveau de la sterno-claviculaire, de l’acromio-claviculaire et de la gléno-humérale. L’extrémité proximale du tibia présente d’autres caractéristiques particulières. Dans sa région antérieure, à environ deux travers de doigts du bord des plateaux tibiaux on retrouve une éminence appelée tubérosité tibiale antérieure (V1 ; 81,90) sur laquelle viendra s’insérer l’extrémité distale du tendon du quadriceps. Ce tendon du quadriceps portera à ce niveau le nom de tendon rotulien, ou mieux ligament rotulien, puisqu’il est tendu entre la rotule et la tubérosité tibiale, la partie tendineuse du quadriceps qui s’insère au pôle supérieur ou proximal de la rotule portant quant à lui le nom de tendon fl fi fl quadricipital. Fonctionnellement parlant, l’appareil extenseur (V1 ; 91) quadriceps/ fi fl - 51 - - 52 tendon quadricipital/rotule/ligament ou tendon rotulien constitue évidemment un ensemble fonctionnel et un continuum anatomique. En n, dans la région postérieure, inférieure et externe du massif épiphysaire proximal du tibia, on trouve une petite facette articulaire pour le péroné (V1 ; 82), deuxième os de la jambe. Fonctionnellement c’est le tibia qui transmet la pression depuis le sol jusqu’au fémur. C’est e ectivement le tibia qui présente une surface articulaire horizontale au niveau du genou, et une surface articulaire horizontale au niveau de la cheville, s’appuyant sur le premier os du pied. Le péroné (V1 ; 83) est donc un os relativement atrophique qui participe néanmoins à la prise en charge des contraintes mécaniques du membre, car comme nous le verrons au niveau de la cheville, il présente un point d’appui latéral sur le premier os proximal du pied. Par l’intermédiaire de cette articulation se transmet une partie des contraintes axiales qui, se transmettant le long de la diaphyse péronière, viennent s’épuiser au niveau de l’articulation tibio-péronière proximale. Le péroné peut toutefois être sacri é sur une grande partie de sa longueur, par exemple pour reconstruire des structures osseuses plus importantes, sans que cela n’engendre de troubles fonctionnels signi catifs, pour autant que l’extrémité distale au niveau de la cheville soit préservée. La stabilité passive du genou par l’intermédiaire de son système capsulo-ligamentaire (V1 ; 88-92/K2 ; 99,115-133,137-139) est relativement complexe. Il existe comme au niveau de toute articulation synoviale, une capsule articulaire. Pour lutter contre les mouvements de valgus et de varus, c'est-à-dire d’adduction et d’abduction de la jambe par rapport au fémur, il existe des renforcements latéraux de cette capsule que l’on peut individualiser sous forme d’un ligament latéral interne et d’un ligament latéral externe, ce dernier étant tendu entre la face externe du condyle fémoral externe et la tête du péroné, le ligament latéral interne étant lui tendu de la face interne du condyle fémoral interne au bord interne du plateau tibial interne, collé à la capsule articulaire. Il existe en plus au niveau du genou un appareil ligamentaire central par rapport à l’articulation. Ce système articulaire est appelé pivot central. Anatomiquement, on individualise un ligament croisé antérieur et un ligament croisé postérieur, cette appellation venant du fait que les deux ligaments se croisent comme un X. Les ligaments croisés ont pour rôle essentiel de stabiliser dans le plan antéro-postérieur, donc sagittal, le tibia par rapport au fémur dans les mouvements de ligamentaire particulier, la exion-extension. En l’absence de ce système exion du genou par l’intermédiaire des muscles ischio- jambiers s’accompagnerait d’un glissement postérieur des plateaux tibiaux par fi fl fl fi fi ff rapport aux condyles fémoraux, mouvement appelé tiroir postérieur, et d’autre part la - 53 contraction du quadriceps transmettrait via la tubérosité tibiale antérieure un e ort de glissement antérieur du tibia par rapport aux condyles fémoraux, mouvement que l’on appelle tiroir antérieur. Si on prend comme point xe le pied et la jambe, l’absence des ligaments croisés autorise dans les mouvements du corps un jeu excessif dans le plan sagittal, perturbe la stabilité du genou, entraîne éventuellement des phénomènes douloureux mais surtout un risque de chute par dérobement articulaire. Il faut toutefois noter d’emblée que les muscles peuvent largement compenser une faiblesse du pivot central chez un individu n’ayant pas des ambitions fonctionnelles particulièrement importantes. Le ligament croisé antérieur évite le tiroir antérieur, c’est-à-dire par dé nition l’avancée du tibia par rapport au fémur, en étant tendu depuis une insertion proximale au niveau du versant endo-articulaire du condyle externe vers une insertion distale sur la surface préspinale des plateaux tibiaux. Le croisé postérieur présente lui une insertion proximale à la face endo-articulaire du condyle fémoral interne et se dirige à la face postérieure de l’épiphyse proximale du tibia juste en arrière de la surface retro-spinale. Ces ligaments ne sont pas à strictement parler intra-articulaires car il existe un repli de la synoviale qui les isole du liquide synovial, la face externe de la synoviale étant e ectivement au contact de ces ligaments. Toutefois si le croisé postérieur est e ectivement bien individualisé de l’espace intra-articulaire baigné par le liquide synovial, le ligament antérieur, plus central, tapissé par une ne couche de synoviale, peut aisément être abordé par une approche intra-articulaire antérieure du genou. Si nous revenons à la mobilité qui peut exister au niveau du genou, on comprendra qu’en théorie la exion-extension est bien entendu autorisée puisque globalement l’articulation du genou est une trochléenne, mais on devinera aussi qu’étant donné la forme osseuse des extrémités distale du fémur et proximale du tibia, une certaine instabilité rotatoire est possible, partiellement compensée déjà par les ménisques et surtout par le complexe capsulo-ligamentaire et le pivot central. L’adduction-abduction est limitée par la forme trochléenne de l’articulation, associée aux structures ligamentaires externes et internes. C’est donc en pratique seul le mouvement de exion-extension qui est autorisé, avec une extension maximale qui correspond à la rectitude entre la cuisse et la jambe et une exion maximale limitée par la butée entre le bord postérieur des plateaux tibiaux et l’échancrure marquée à la région distale du fémur entre la région métaphysaire et le ren ement postérieur des condyles fémoraux. La mise en tension maximale de l’appareil extenseur ayant également son rôle et bien entendu ff fi fl ff ff fi fi fl fl fl l’encombrement des muscles de la face postérieure de la cuisse et de la jambe qui - 54 viennent au contact l’un de l’autre limite également la exion maximale du genou. Mais également les ligaments collatéral latéral, antérolatéral et collatéral médial. On retrouve également des ligaments postérieurs : - Ligament poplité oblique ➔ bande breuse large et plate qui parcourt le dos de l’articulation du genou, reliant la fosse inter condylaire du fémur à la tête du tibia et le condyle latéral du fémur au condyle médial du tibia. - Ligament poplité arqué (extra capsucalaire) ➔ épaississement du muscle poplité. Il a une forme de Y et s’étend de la tête bulaire postérieur et rejoint le ligament poplité oblique sur le muscle poplité et le chef latéral du gastrocnémien sur l’épicondyle latéral du fémur. Etudions la musculature qui contrôle les mouvements du genou. L’extension complète du genou est un mouvement capital car sans elle le verrouillage du genou en extension qui permet la station debout est impossible ou très fatigant pour la musculature. L’extension du genou est possible grâce au quadriceps (V4 ; 18,19/K2 ; 147,149) muscle dont nous avons déjà parlé à l’occasion de la hanche puisque un des chefs du quadriceps, le droit antérieur s’insère au-dessus du cotyle, au niveau de l’épine iliaque antéro-inférieure par son tendon direct et au bord supérieur du cotyle par son tendon ré échi. Il existe trois autres chefs musculaires qui s’insèrent sur le fémur : - au milieu et sous le droit antérieur, le crural (vaste intermédiaire) ➔ 2/3 supérieurs des surfaces antérieure et latérale du fémur – tendon commun du quadriceps entourant la patella et s’insérant au niveau de la tubérosité tibiale. - Latéralement en interne le vaste interne (vaste médial) ➔ Ligne intertrochantérienne et lèvre médiale de la ligne âpre – patella via le tendon commun du quadriceps ; tubérosité tibiale via le ligament patellaire. - Le vaste externe (vaste latéral) ➔ grand trochanter et surface latérale supérieur de la ligne âpre – patella via le tendon commun du quadriceps ; tubérosité tibiale via le ligament patellaire. Le vaste externe remontant beaucoup plus haut à la face externe de la cuisse que le vaste interne qui se situe plutôt au deux tiers distaux. Le vaste interne est toutefois très important car ce sont ses genou bres qui obtiennent les derniers degrés d’extension du et qui verrouillent par ailleurs la rotule dans une position bien centrée par rapport à la trochlée. La rotule ayant e ectivement tendance à se subluxer vers l’extérieur lors de la exion en raison de l’angle du valgus anatomique qui existe entre le plan de exion-extension mécanique du genou qui correspond à l’axe mécanique du fl fi ff fi fi fl fl fl membre et le plan anatomique d’insertion de l’appareil extenseur qui se confond pour - 55 le quadriceps avec l’axe anatomique de la diaphyse fémorale. Il existe donc une force de translation latérale de la rotule lors du mouvement de exion. Les bres charnues du quadriceps se terminent au bord supérieur de la rotule par un court tendon large et épais, appelé tendon quadricipital. Ce tendon quadricipital englobe la rotule et se prolonge par ce qui est dé ni comme étant le tendon rotulien qui vient s’insérer sur la tubérosité tibiale antérieure. Idéalement ce tendon rotulien doit être appelé ligament rotulien ((V1 ; 91,92) puisque cette portion du tendon se situe entre deux structures osseuses. La rotule est utile dans la transmission de la force d’extension en assurant un point d’appui xe à la face antérieure de la trochlée fémorale. Elle crée un véritable e et de poulie qui ampli e l’action du quadriceps. La rotule peut parfois être l’objet d’une exérèse, il s’ensuit toujours une diminution de la force d’extension du quadriceps. Les échisseurs (K2,151) du genou sont plus nombreux : nous avons tout d’abord les muscles ayant une origine proximale, les ischio-jambiers d’une part avec en dedans le demi-membraneux (V4,27), qui vient s’insérer au bord postérieur et interne des plateaux tibiaux par trois tendons : un direct, un ré échi qui vient au bord interne du plateau tibial et un récurrent qui vient s’épanouir à la face postérieure de la capsule articulaire. Le semi-tendineux (V4,26) dont les bres charnues suivent le demi-membraneux à la face postérieure et interne de la cuisse, mais dont la portion tendineuse distale contourne le condyle fémoral interne pour venir glisser à la face antéro-médiale de la métaphyse tibiale proximale où elle rejoint l’insertion du couturier (V4 ;17) et du droit interne (V4 ; 25), deux muscles qui ont d’ailleurs également une fonction de exion accessoire du genou. L’insertion de ces trois muscles à la face antéro-médiale du tibia proximal s’appelle la patte d’oie (K2 ; 119 g.140). Un dernier ischio-jambier prend son insertion au niveau de l’ischion en proximal, un peu en dehors des précédents, il traverse ensuite le fémur en diagonale, pour venir se xer en distal à l’extrémité proximale du péroné : le biceps crural. Le biceps comporte également une insertion sur la diaphyse fémorale. Les ischio-jambiers ont une action mixte. D’une part ils étendent le fémur par rapport au bassin, nous l’avons déjà vu, d’autre part ils échissent le genou. La puissance maximale pour la elle-même exion du genou sera obtenue lorsque la hanche est échie, ce qui assure déjà une prétension des muscles échisseurs avant qu’ils n’agissent au niveau du genou. Inversement si le genou est étendu, mais que le tronc est penché en avant, cela assurera une prétension des muscles ischio-jambiers ff fi fl fi fl fl fl fi fi fl fi fi fl fi fl fl avant qu’ils ne puissent entrer en action pour redresser le bassin et donc le tronc par rapport aux membres inférieurs. On a donc plus de puissance pour redresser le tronc par rapport au fémur lorsque le genou est tendu que lorsqu’il est échi. Le tenseur du fascia lata et le biceps sont rotateurs externes du tibia par rapport au fémur ; les muscles de la patte d’oie et le demi-membraneux sont rotateurs internes. Il faut maintenant décrire des muscles s’étendant depuis l’extrémité distale du fémur jusqu’au segment jambier. Le plus important est le muscle triceps sural (V4 ; 35,36) et plus particulièrement les jumeaux (gastrocnémiens) qui constituent deux chefs de ce triceps. Le triceps sural est le muscle qui se termine distalement au niveau du talon par le tendon d’Achille connu de tous. Ses insertions proximales se distribuent comme suit : la partie la plus super cielle du triceps sural s’individualise en un jumeau interne et en un jumeau externe. La portion plus profonde du triceps constitue le soléaire (K2 ; 151,217, 219) qui s’insère à la face postérieure des os de la jambe, nous en reparlerons plus loin. L’insertion proximale des jumeaux se fait juste au-dessus de la surface cartilagineuse des condyles fémoraux en amont de l’insertion de la capsule articulaire fémoro-tibiale. Par l’intermédiaire de l’insertion à la partie postérieure du pied, la contraction des jumeaux assure une exion de genou. On comprendra déjà que ce muscle est également capable d’entraîner une exion plantaire du pied. Comme tout muscle pontant deux articulations, la puissance qu’aura ce muscle au niveau du mouvement induit au niveau du genou ou de la cheville dépendra de la position initiale de l’autre articulation pour les raisons mécaniques expliquées plus haut à l’occasion des ischio-jambiers pontant la hanche et le genou. Il existe un petit muscle profond, le poplité (V4, 29), dont l’insertion distale large des bres charnues se fait au niveau de la région métaphysaire postérieure de l’extrémité proximale du tibia. Le muscle prend une orientation oblique en haut et en dehors, reste collé à la capsule articulaire et s’individualise en un tendon qui vient s’insérer à la face postérieure et externe du condyle fémoral externe, juste en dehors de la surface cartilagineuse du condyle, tout en ayant un trajet sous-capsulaire. Il n’est donc isolé de l’espace articulaire fémoro-tibial que par la membrane synoviale, il est également séparé du ménisque externe au niveau de la région postéro-externe par une petite fente, les ménisques étant par ailleurs fermement amarré sur toute leur longueur, à la face profonde de la capsule interne ou externe du genou. Cette petite zone libre de la périphérie du ménisque externe est donc un élément de l’anatomie normale, tout autre fl fl fl perte d’insertion de la partie périphérique du ménisque sur la capsule articulaire fi fi - 56 - - 57 constituant par contre une situation pathologique. La puissance du muscle poplité est évidemment très relative. Le dernier muscle susceptible de participer à la exion du genou est le muscle plantaire grêle (V4, 35): ce muscle comporte une portion charnue à hauteur de l’interligne fémorotibial et de la région épiphyso-métaphysaire du tibia. Il s’insère un peu en dedans du jumeau externe au bord supérieur de l’extrémité postérieure du condyle fémoral externe, il se prolonge rapidement par un tendon long, qui se termine en dedans de l’insertion du tendon d’Achille au niveau du talon. Le tendon du plantaire grêle chemine entre le muscle soléaire en avant et la masse commune des jumeaux en arrière, il s’agit d’un muscle inconstant. La principale utilité est de pouvoir servir à réaliser une suture biologique du tendon d’Achille en cas de rupture de celui-ci. Avant d’aborder la poursuite de la description des muscles du segment jambier, il faut étudier la cheville et le pied puisque tout comme au niveau de l’avant-bras, les muscles du segment jambier auront une action sur la cheville ou les orteils. CHAPITRE VII : JAMBE, CHEVILLE et PIED La jambe (V1 ; 81-83) est formée de deux structures osseuses de type os long avec une diaphyse et deux épiphyses. L’épiphyse proximale du tibia a déjà été examinée antérieurement avec le genou. L’extrémité proximale du péroné comporte au niveau de son extrémité supérieure et interne une facette articulaire pour la face postéro-externe et inférieure de l’épiphyse tibiale proximale a n de former l’articulation tibio-péronière proximale. Contrairement à la complexité de l’articulation du coude entre les parties proximales du cubitus et du radius, cette articulation péronéo-tibiale proximale est réduite à sa plus simple expression, permettant un jeu modéré. Les diaphyses péronière et tibiale donnent insertion à plusieurs muscles que nous verrons plus tard. Signalons toutefois que toute la partie interne et antérieure du tibia est sous-cutanée, ne comporte aucune insertion musculaire si ce n’est les tendons de la patte d’oie dans la région épiphyso-métaphysaire supérieure. Il s’agit d’une structure osseuse mal protégée contre les chocs et les blessures pénétrantes. L’extrémité distale du tibia présente un ren ement métaphyso-épiphysaire asymétrique. L’articulation distale présente une facette horizontale, creusée de manière concave dans le plan sagittal ou antéropostérieur. La portion interne de l’épiphyse distale se prolonge par ailleurs par une apophyse sur une hauteur d’un cm et demi environ, qui est appelée malléole interne. Le fl fi fl rebord inférieur de l’extrémité distale du tibia, appelé aussi pilon tibial, est recouvert de cartilage hyalin, en continuité avec le cartilage hyalin qui couvre la face externe de la malléole interne. L’épiphyse distale du péroné constitue la malléole externe, qui descend un peu plus bas que la malléole interne. Ces deux malléoles verrouillant le premier os du pied ou astragale dans le plan latéral. La métaphyse distale du péroné s’articule sur son versant interne avec une petite facette à la face externe de l’épiphyse distale du tibia. Cette articulation tibio-péronière distale est une articulation de type syndesmose, avec un renforcement ligamentaire antérieur, le ligament tibio-péronier antérieur et postérieur. La petite mobilité péronéo-tibiale distale prendra son importance lorsque nous étudierons le mouvement de exion-extension du pied et la forme particulière du dôme astragalien. En n il existe tout comme au niveau de l’avantbras une longue membrane inter-osseuse entre le péroné et le tibia. Cette membrane participe également à la solidarisation des deux os et contribuera largement aux zones d’insertion musculaire. Il n’y a donc aucune articulation particulière entre le tibia et le péroné, contrairement à l’avant-bras, le seul jeu qui existe grâce aux articulations péronéo-tibiale proximale et surtout péronéo-tibiale distale est un léger écartement des deux os, utile lors de la exion dorsale du pied. Avant de placer les muscles au niveau des di érentes loges jambières, poursuivons l’étude de l’anatomie osseuse de la cheville et du pied. Dans le prolongement vertical du tibia, nous trouvons les deux premiers os du pied : dans l’ordre l’astragale et le calcanéum. La transmission du poids du corps se fait donc à travers ces deux os vers le talon, elle se transmettra également à travers les os du tarse et de l’avant-pied et à la partie antérieure du pied. L’ensemble du pied constituant une voûte avec un point d’appui postérieur et un point d’appui antérieur. Le pied et la cheville doivent supporter tout le poids du corps, plus des contraintes dynamiques lors de la marche, de la course, du saut. Il doit donc résister à des charges extrêmement élevées. Par ailleurs, le pied et la cheville doivent pouvoir s’adapter aux irrégularités du terrain pour que l’ensemble du corps puisse rester bien équilibré, quelle que soit l’orientation du terrain : en pente ou si il existe une irrégularité telle qu’un caillou. Outre la résistance à la charge il doit donc exister des articulations relativement complexes, puisqu’elles doivent permettre une orientation tridimensionnelle du pied par rapport à l’axe de la jambe. L’astragale (V1 ; 100-102) est un os de géométrie très complexe. Limitons nous pour l’instant à sa partie supérieure, appelée corps de l’astragale, appelé souvent en clinique ff fl fi le dôme astragalien, bien qu’il s’agisse d’une appellation impropre : e ectivement le corps ff fl - 58 - - 59 de l’astragale n’a pas une forme de dôme mais plutôt de demi-cylindre, avec un arc de cercle dirigé dans le plan sagittal, de manière à permettre un mouvement de exion- extension de l’astragale par rapport au tibia. On pourrait un peu comparer l’astragale, en ce qui concerne sa partie articulaire avec le tibia, avec le semi-lunaire au niveau du poignet. Toute les surfaces antérieure, supérieure et postérieure de l’hémi-cylindre sont e ectivement recouvertes de cartilage hyalin, de manière à ce qu’il y ait toujours un contact cartilagineux, quelle que soit la position de exion-extension du pied, entre cet os et l’extrémité distale du tibia. Par ailleurs, tout comme le semi-lunaire avait des faces interne et latérale recouvertes de cartilage, les deux faces latérales de l’hémicylindre du corps de l’astragale sont recouvertes de cartilage pour s’articuler avec les facettes correspondantes des malléoles (K2, 165). Une particularité de la voûte astragalienne est que l’hémicylindre est plus large en avant qu’en arrière, raison pour laquelle a n que le mouvement de exion dorsale du pied puisse se faire librement. Il doit exister un léger écartement entre les malléoles dans le mouvement de exion dorsale, ce qui explique l’importance de l’articulation tibio-péronière distale. Lorsque celle-ci doit pour une raison ou une autre être fusionnée, il s’ensuit une limitation de la dorsi- exion du pied qui perturbe le déroulé de la marche. Le corps de l’astragale se prolonge en avant par un col puis par une tête qui a une forme condylienne à grand axe plutôt horizontal. La face inférieure de l’astragale comporte des facettes articulaires, une grande postérieure, une plus petite antérieure, pour le calcanéum en dessous de lui. Par ailleurs le bord externe du corps de l’astragale s’écarte pour former une apophyse latérale qui augmente le contact possible entre la face inférieure de l’astragale et la face supérieure du calcanéum. On comprendra pourquoi il faut élargir cette zone d’appui inférieur de l’astragale lorsqu’on verra l’articulation du calcanéum et qu’on comprendra les relations entre ces deux os au niveau de la sous-astragalienne. Le calcanéum (V1 ; 100-102) est l’os qui met en contact la partie postérieure du pied avec le sol. Il s’agit d’une grosse poutre ayant une direction antéro-postérieure, plus haute en arrière qu’en avant, cette portion postérieure s’appelant la tubérosité du calcanéum ou apophyse postérieure du calcanéum. Elle correspond à la partie postérieure du talon. La moitié supérieure de la face postérieure de l’apophyse est lisse, elle sera recouverte par la face profonde du tendon d’Achille qui vient s’insérer sur le calcanéum à mi-hauteur de cette apophyse postérieure. La paroi latérale du calcanéum ne comporte pas de particularité, si ce n’est l’une ou l’autre petite tubérosité qui aidera au guidage des tendons latéraux de la cheville. La face inférieure est sans particularité, si ce n’est qu’elle a une direction de bas en haut et d’arrière en avant fl fi fl fl fl fi fl ff puisqu’il faut se rappeler que dans le plan de pro l, l’ensemble du pied forme une arche. - 60 La face antérieure du calcanéum est articulaire, avec une facette en selle pour l’os suivant qui est le cuboïde. La face supérieure du calcanéum est plus complexe, sa moitié postérieure est osseuse, sa moitié antérieure comporte deux facettes articulaires, une externe et postérieure, l’autre interne et antérieure pour les deux facettes correspondantes de la face inférieure de l’astragale. Entre les deux facettes articulaires du calcanéum il existe le sillon calcanéen, entre les deux facettes de la face inférieure de l’astragale existe le sillon astragalien. Lorsque l’astragale et le calcanéum sont articulés l’un avec l’autre, ces deux sillons, le toit étant le sillon astragalien, le plancher le sillon calcanéen, forment ce que l’on appelle le sinus du tarse. Il a une direction d’arrière en avant et de dedans en dehors. La forme des articulations supérieures du calcanéum est di érente pour les deux facettes postéro-externe et antéro-interne. La facette postéro-externe est plutôt convexe d’avant en arrière, l’orientation globale de cette surface articulaire est vers l’avant et vers le haut. La facette antéro-interne est quant à elle plutôt concave, d’avant en arrière, toujours avec une orientation vers l’avant et le haut. Il est à noter que la partie la plus interne de la facette antéro-interne du calcanéum est déjetée en porte à faux par rapport à la poutre calcanéenne. En fait l’astragale est déposé en porte à faux sur le calcanéum (V1, 102), le tiers interne de l’astragale est en quelque sorte suspendu dans le vide, les deux tiers externes de l’astragale s’appuyant sur le calcanéum. Ceci explique la raison pour laquelle il existe cette apophyse externe de l’astragale qui vient chercher un appui vers la facette postérieure et latérale du calcanéum. L’apophyse interne du calcanéum qui vient o rir un appui à la face inféro-interne de l’astragale s’appelle sustentaculum tali, il s’agit d’une véritable console. Si l’astragale et le calcanéum sont déposés l’un sur l’autre et qu’on les regarde par la face antérieure, (Vigot partie inférieure de la page 102), on comprend bien l’organisation géométrique de l’ensemble. La face supérieure de l’astragale, ou dôme astragalien et les faces latérales ou internes de l’astragale sont cartilagineuses et s’articulent avec les surfaces correspondantes du pilon tibial et des malléoles interne et externe. La tête de l’astragale se projette vers l’avant, à l’extrémité du col astragalien, mais elle se projette également vers le côté médial, elle se dirige donc vers la colonne interne du pied. L’astragale est posé en porte à faux par rapport à la masse principale du calcanéum, soutenu dans sa partie interne par le sustentaculum tali. A la face antérieure de la poutre calcanéenne, on retrouve la facette articulaire pour le cuboïde, celle-ci est orientée vers la moitié externe du pied, il existe donc une certaine divergence entre la surface articulaire de la tête de l’astragale et la surface articulaire antérieure du ff ff calcanéum. - 61 La exion-extension du pied par rapport à la jambe se fait au niveau de l’articulation tibio-astragalienne. L’adaptation du pied dans le plan frontal, c'est-à-dire la possibilité pour le corps de s’équilibrer dans le plan gauche-droite, par rapport à une obliquité dans le plan frontal du pied, est possible grâce à l’articulation astragalo-calcanéenne. Lorsque cette articulation doit être soudée , par exemple dans certains contextes posttraumatiques, cette adaptation du pied dans le plan frontal est perdue, ce qui peut poser problème à des personnes travaillant régulièrement sur des terrains irréguliers. Le calcanéum et l’astragale forment ce que l’on appelle le tarse postérieure. On pourrait si l’on veut assimiler grossièrement ce tarse postérieur à la première rangée des os du carpe. La deuxième rangée des os du carpe trouve son correspondant dans le tarse antérieur. Si on regarde le pied à sa face dorsale, on peut décrire le tarse antérieur (V1,103) comme étant un rectangle plus large que long, le tiers externe du rectangle étant occupé par le cuboïde, qui est dans le prolongement du calcanéum, les deux tiers internes étant occupé dans sa moitié proximale par le naviculaire ou scaphoïde tarsien, qui s’articule avec le tête de l’astragale, les deux tiers distaux par trois os contigus appelés cunéiformes. Le cuboïde relie le calcanéum aux deux derniers métatarsiens, le naviculaire, via les trois cunéiformes, relie l’astragale avec les trois premiers métatarsiens. On peut aussi dire que l’arche plantaire externe est constituée par le calcanéum, le cuboïde, les 4ème et 5ème métatarsiens, l’arche plantaire interne par le calcanéum, l’astragale, le naviculaire, les trois cunéiformes et les trois premiers métatarsiens. Le cuboïde est un os massif, en forme de cube avec tout de même une longueur un peu plus grande que sa largeur et que sa hauteur. A la face proximale ou postérieure du cuboïde on retrouve la facette calcanéenne en forme de selle, cette articulation en selle calcanéo-cuboïdienne est nettement moins creusée que l’articulation trapézométacarpienne du pouce. La face distale, ou antérieure du cuboïde, est divisée en deux facettes, une à orientation quasi franchement antérieure pour la base du 4ème métacarsien, une autre facette à direction antérieure mais également externe pour le 5ème métatarsien. La face interne du cuboïde comporte deux facettes : une postérieure pour le naviculaire, une antérieure pour le 3ème cunéiforme. Les faces externe, supérieure et inférieure du cuboïde sont sans grande particularité. Le naviculaire présente une face proximale ou postérieure concave dans un plan transversal pour s’articuler avec la tête astragalienne. La face antérieure ou distale du fl naviculaire est convexe et divisée en trois facettes contiguës pour les faces proximales - 62 des trois cunéiformes. La face externe du naviculaire comporte une facette articulaire pour le cuboïde, les faces supérieure, inférieure et interne du naviculaire sont sans grande particularité, si ce n’est que sa face interne se termine en forme de pointe, appelé tubercule du naviculaire ou du scaphoïde tarsien, tubercule aisément palpable sous la peau, et constituant donc un bon repère anatomique. Les cunéiformes sont trois poutres avec une longueur maximale dans le sens de l’axe du pied, le premier cunéiforme est plus massif, il présente une face proximale ou postérieure articulaire pour le naviculaire, une face distale ou antérieure, également articulaire pour la base du premier métacarpien, cette articulation cunéométacarpienne du premier rayon étant plus massive que les autres. La face externe du cunéiforme comporte une face articulaire pour le deuxième cunéiforme, les faces supérieure, interne et inférieure du premier cunéiforme sont sans particularité. Le deuxième cunéiforme est beaucoup plus petit et surtout plus court que ses deux voisins. Il présente une face postérieure ou proximale articulaire pour le naviculaire, une face antérieure ou distale articulaire pour le 2ème métacarpien, des faces interne et externe articulaires pour les 2ème et 3ème cunéiformes, seules ces faces supérieures et inférieures sont osseuses. Étant plus court, la base du deuxième métatarsien vient s’incarcérer entre les parties les plus distales des premier et troisième cunéiforme rappelant l’incarcération du 3ème métacarpien au niveau de la main. Le deuxième métacarpien constitue ainsi une sorte de référence mécanique stable au milieu du pied. Le troisième cunéiforme est à nouveau plus long que le 2ème, son bord antérieur viendra a eurer avec le bord antérieur du cuboïde, sa face postérieure ou proximale est articulaire pour le naviculaire, sa face distale ou antérieure articulaire pour le 3ème métatarsien, ses faces externe et interne articulaires pour respectivement en dehors, le cuboïde, et en dedans pour les 2/3 postérieures, le 2ème cunéiforme et pour le 1/3 distal la face externe de la base du deuxième métatarsien. Dans le plan frontal le cuboïde et les trois cunéiformes forment une arche, le versant latéral de l’arche correspondant au cuboïde descendant plus bas que le versant interne de l’arche représenté par le premier cunéiforme. Si on regarde la face antérieure du cuboïde et des cunéiformes, on note que cette arche est réalisée grâce à une asymétrique frontale des cunéiformes qui sont plus larges en haut qu’en bas, en tous cas en ce qui concerne le 2ème et le 3ème, le premier étant beaucoup plus symétrique. Les 5 métatarsiens (V1, 97,98) sont assez semblables. Il s’agit d’os longs, avec une extrémités proximales un peu cubique, s’articulant soit avec le cuboïde, soit avec le cunéiforme, avec comme particularité un encastrement du 2ème métatarsien entre les ffl premier et 3ème cunéiforme. Comme autre particularité, on notera l’aspect beaucoup plus - 63 massif du premier métatarsien et l’existence au niveau du 5ème métatarsien d’une apophyse styloïde externe et proximale qui déborde un peu le bord externe du cuboïde et qui est également palpable sous la peau, constituant un repère anatomique précis. L’extrémité distale du métatarsien, qu’il s’agisse du premier ou des autres rayons est tout à fait identique aux métacarpiens de la main. Il s’agit d’une articulation condylienne, le premier métatarsien étant simplement beaucoup plus volumineux que les autres. Si on fait une coupe frontale à travers la base des métatarsiens ou à travers leur portion diaphysaire, on retrouve une arche fort marquée avec un 5ème métatarsien qui longe quasiment le sol, et un premier métatarsien qui est par contre suspendu. Si on fait une coupe passant à travers les têtes métatarsiennes, il persiste un petit arche dans le plan frontal avec essentiellement un appui externe au niveau de la tête du 5ème métatarsien et un appui interne au niveau de la tête du premier métatarsien. Mais il existe relativement peu de distance entre le sol et les têtes des 2ème, 3ème et 4ème métatarsiens. Il existe donc un appui privilégié sur les colonnes interne et externe du pied au niveau des têtes des premier et 5ème métatarsiens. On comprendra aussi que le premier métatarsien est beaucoup plus oblique que les autres, d’arrière en avant et de haut en bas puisqu’il doit descendre de l’articulation cunéométatarsienne suspendue plus haut que le bord externe du pied, pour venir prendre son appui antérieur et interne au niveau de l’avant-pied. Les orteils présentent une architecture générale identique à celle qu’on trouvait au niveau des doigts de la main, deux phalanges au niveau du gros orteils ou premier rayon, trois phalanges au niveau des 2ème, 3ème et 4ème et 5ème rayons. L’articulation métatarso-phalangienne est de type condylien, les articulations interphalangiennes sont de type trochléen. Les articulations astragalo-naviculaire et calcanéo-cuboïdienne constituent ensemble ce que l’on appelle l’articulation de Chopart. Au niveau de cette articulation de Chopart existe une possibilité de torsion de l’avant-pied par rapport à l’arrière-pied qui participera en même temps que l’articulation sous-astragalienne à l’adaptation du pied aux irrégularités du terrain( K2, 191-199). L’ensemble articulation de Chopart et articulation sous-astragalienne s’appellent le couple de torsion du pied. Il existe une légère mobilité au niveau des articulations tarso-métatarsiennes, appelée aussi articulation de Lisfranc, qui permet également une meilleure adaptation du pied aux irrégularités du terrain. Toutes ces articulations du pied sont évidemment sous-tendues par des capsules articulaires, renforcées d’épaississement ligamentaire. La description précise de ceux-ci est sans grand intérêt, signalons seulement quelques particularités, - 64 notamment l’existence d’un ligament interosseux au niveau du sinus du tarse, appelé ligament en haie (V1 ;105,107/K2 ; 187) et un ligament au niveau du tarse, mieux dé ni que les autres, appelé ligament en Y ou ligament de Chopart (V1 ; 105/K2 ; 201), dont la base se situe à la face externe de l’apophyse antérieure du calcanéum et qui diverge ensuite vers la portion supéro-externe du naviculaire en haut et latéralement et vers le bas, vers la face supéro-externe du cuboïde. Il est à noter que si l’organisation générale des ligaments inter-tarsiens ou intermétatarso-tarsiens ne méritent pas une description précise dans le cadre de ce cours, il est important de noter que toutes ces structures capsulo-ligamentaires ont un rôle capital dans le jeu indolore du pied. Les lésions traumatiques du pied entraînant des perturbations de ces articulations donnent des syndromes douloureux très di ciles à soigner et pouvant être la conséquence de troubles fonctionnels importants, en particulier chez des sujets exigeants sur le plan fonctionnel, que ce soit dans le cadre des ambitions professionnelles ou sportives. La marche peut même être gravement perturbée dans les activités de la vie quotidienne. Le pied à une fonction certainement moins complexe et moins ne que la main dans ce qui est des possibilités de positionnement dans l’espace, mais dans le cadre du rôle qui lui est imparti, le jeu parfait des di érentes structures articulaires passives et des di érents muscles que nous verrons plus loin est capital. Il importe donc de ne pas négliger cette structure anatomique décrite à la n du cours et souvent étudiée d’une manière un peu trop sommaire. Il convient maintenant de revenir dans la région plus proximale de la cheville et de l’articulation sous-astragalienne pour décrire les structures capsulo-ligamentaires de l’arrière-pied (V1 ; 105-106/K2 ; 167). La capsule articulaire entre les deux os de la jambe et l’arrière-pied est tendue entre les bords du pilon tibial, des malléoles interne et externe en proximal et les bords antérieur et supérieur du dôme astragalien cartilagineux en avant et en arrière et l’astragale ou le calcanéum sur les faces latérales et médiales avec à ce niveau des renforcements ligamentaires antérieur, moyen et postérieur qui ne sont pas sans rappeler l’organisation des ligaments latéral et interne du coude. Du côté externe, siège fréquent d’entorse traumatique, on décrit un faisceau péronéo-astragalien antérieur qui s’étend du bord antérieur de la malléole externe vers le col de l’astragale, au niveau de son versant supéro-externe. Un faisceau ligamentaire péronéo-calcanéen externe, tendu entre la pointe de la malléole externe et la face externe du calcanéum. Ce ligament ayant une orientation légèrement vers fi ffi ff fi fi fi ff l’arrière et vers le bas. Et en n un ligament péronéo-astragalien postérieur, tendu entre - 65 la face postérieure de la malléole externe et la petite apophyse postérieure de l’astragale, derrière le dôme astragalien. A la face interne, on retrouve en avant un ligament tibio-astragalien et tibio-naviculaire antérieur, tendu entre le bord antérieur de la malléole interne et le col de l’astragale ainsi que la base supérieure et interne du naviculaire ou scaphoïde tarsien. Un faisceau tibio-calcanéen moyen, tendu entre la pointe de la malléole interne et le bord interne du sustentaculum tali et en n un ligament tibio-astragalien postérieur, tendu entre le bord postérieur de la malléole interne et le bord interne de l’astragale, juste à la limite de la portion cartilagineuse de l’astragale pour la malléole interne. Ces trois ligaments sont confondus comme l’étaient les trois ligaments internes du coude, pour former le ligament deltoïdien interne de la cheville. Avant d’étudier les muscles de l’extrémité distale du membre inférieur, il est bon de faire quelques commentaires sur l’architecture d’ensemble du pied (V1 ; 100/K2 ; 229-245). Le pied est constitué de trois arches : deux longitudinaux, un interne et un externe, et un transversal antérieur. Il existe donc trois points d’appui préférentiels, un au niveau du talon, deux antérieurs au niveau de la première tête métatarsienne et de la 5ème tête métatarsienne. L’arche interne du pied est plus élevée que l’arche externe. Le sommet de l’arche est décentré au niveau de l’astragale. Cet astragale répartit e ectivement la transmission des contraintes depuis la jambe jusqu’au di érents points d’appui du pied sur le sol. L’arche est liée à la forme des di érents os qui s’articulent entre eux, mais aussi à des éléments de soutien à la face plantaire et notamment un ligament longitudinal tendu depuis le bord inférieur et antérieur de l’apophyse postérieure du calcanéum en arrière, le tarse et le métatarse en avant. Il existe de même un appareillage ligamentaire transversal au niveau des têtes métatarsiennes qui, sous forme d’une sangle transversale reliant l’ensemble des têtes métatarsiennes maintient le creux antérieur et frontal du pied . Ces structures ligamentaires de la voûte plantaire agissant véritablement comme les cordes d’un arc. Il s’agit de structures passives, plusieurs structures actives à savoir les extrémités tendineuses des muscles de la jambe ou du pied participant également au soutien dynamique de l’arche plantaire en évitant l’e ondrement. Naturellement si on ne tient compte que des éléments passifs osseux et capsulo-ligamentaire du pied, le pied aura une tendance naturelle à s’e ondrer du côté interne avec une bascule du bord externe du pied vers l’extérieur, une telle déformation s’appelle un pied plat valgus. Vu de dos, le pied donne l’impression d’être déjeté vers l’extérieur, déjà au niveau de l’arrière pied et plus encore au niveau de ff ff ff fi ff ff l’avant-pied. Pour terminer cet aspect architectural global, on peut s’intéresser également à la répartition des travées osseuses spongieuses. Organisées comme au niveau de la hanche, l’orientation des travées est liée aux forces de compression ou aux forces de tension qui s’exercent au niveau des di érentes structures osseuses et qui sont parfaitement illustrées dans le schéma de Kapandji page 231. Nous pouvons maintenant aborder la myologie, en commençant par les muscles qui ont une action uniquement sur la cheville ou accessoirement sur le genou. Si nous commençons par la région postérieure de la jambe, nous trouvons un ensemble de muscles répartis en deux loges : une loge super cielle et une loge profonde. La loge super cielle est occupée exclusivement par le triceps sural (V4 ; 35,36/K2 ; 217,219) (sural signi e jambe). Le triceps est formé, nous l’avons déjà évoqué dans un chapitre précédent, par trois chefs musculaires : les deux jumeaux, interne et externe et le soléaire. Les jumeaux s’insèrent chacun au-dessus de la surface articulaire du fémur distal, au niveau des condyles fémoraux, le soléaire quant à lui s’insère sur la face postérieure du tibia dans la région métaphyso-épiphysaire et au niveau du col du péroné, après avoir formé une petite arcade breuse entre le tibia et le péroné. Les bres musculaires de ces trois chefs musculaires se rejoignent au niveau de la cheville pour former le plus gros tendon du corps, à savoir le tendon d’Achille, qui vient s’insérer à la face postérieure du calcanéum, à mi-hauteur de l’apophyse postérieure, celui-ci en glissant sur la surface plane et lisse de la moitié supérieure de l’apophyse postérieure du calcanéum. L’action du muscle triceps est double : les trois chefs musculaires échissent le pied vers le bas, il s’agit d’un mouvement de exion plantaire ou d’extension du pied, mais les jumeaux peuvent également échir la jambe sur le fémur. La loge profonde de la jambe (K2 ; 221/V4, 37) comporte des muscles qui s’insèrent sur le tibia, la membrane interosseuse ou le péroné. De dedans en dehors, on trouve le long échisseur commun des orteils, qui s’insère sur la région diaphysaire supérieure, face postérieure du tibia et dont les bres musculaires se transforment en un tendon à hauteur de la cheville. Tendon qui passe derrière la malléole interne puis sous le sustentaculum tali pour aller rejoindre à la face plantaire du pied les 2ème, 3ème, 4ème et 5ème rayons par une insertion sur la base de la 3ème phalange. C’est au niveau du tarse moyen et de l’articulation de Lisfranc que le tendon unique du échisseur commun se divise en 4 tendons individualisés. En dehors du échisseur commun se trouve le jambier ou tibial postérieur (V4 ; 40-41/ K2 ; 225). Il a une insertion qui s’étend sur la région diaphysaire supérieure du tibia, face postérieure mais plus externe que le échisseur commun, sur la moitié ou les 2/3 fl fl fl fi fi ff fl fi fl fi supérieurs de la membrane inter-osseuse et sur la moitié postérieure et interne de la fi fl fi fl - 66 - diaphyse du péroné. Ces bres charnues se transforment à deux travers de doigt au- dessus de l’interligne tibio-astragalien en un tendon, qui reste collé à la face profonde du tibia, croise le tendon du échisseur commun des orteils pour se placer en dedans de lui, au niveau de la gouttière rétromalléolaire interne et du sustentaculum tali. Donc le jambier postérieur présente une masse charnue qui est située en dehors de la masse charnue du long échisseur commun mais du fait du croisement tendineux, le tendon du jambier postérieur se situe en dedans du tendon du échisseur commun. L’extrémité du tendon jambier postérieur, vient s’insérer sur plusieurs structures de la voûte plantaire au niveau du tarse et de la base des métatarsiens. Il présente e ectivement une expansion vers le naviculaire, vers le sustentaculum tali, vers la face inférieure du premier cunéiforme, du 2ème et du 3ème cunéiformes, vers la face antérieure du cuboïde et vers la face inférieure de la base des 2ème, 3ème et 4ème métatarsiens. On comprendra que ce muscle jambier postérieur a un rôle capital dans le soutien dynamique de l’arche plantaire. Une lésion du jambier postérieur aboutissant à la rupture est une des causes principales d’un e ondrement acquis de l’arche plantaire interne. Le gros orteil possède son long échisseur propre (V4 ; 39), les bres charnues de ce muscle s’insèrent sur le péroné en dehors du jambier postérieur, en partie également sur la membrane inter-osseuse dans son versant le plus latéral, le tendon du long échisseur propre du gros orteil se situe au niveau de la région rétromalléolaire interne en dehors du jambier postérieur puis du muscle long échisseur commun. Il existe une phrase mnémotechnique pour retenir l’ordre des di érents tendons, celle-ci prend également en compte les structures vasculo-nerveuses, veine artère et nerf, le moyen mémo-technique est d’utiliser une phrase dont la première lettre de chaque mot correspond à la première lettre de chaque terme anatomique. La phrase est la suivante : jeune voudrait avoir nouveau parapluie. Ce qui correspond à jambier, lle échisseur, veine, artère, nerf, propre (V4 ; 38). Le tendon du long échisseur propre du gros orteil croise le tendon du long échisseur commun des orteils à hauteur de la face inférieure du naviculaire en restant plus profond que celui-ci, pour se terminer à la base de la 2ème phalange du gros orteil. Le jambier postérieur, le échisseur propre et le échisseur commun participent à la exion plantaire du pied, avec une composante d’adduction et de torsion interne qui correspond à une supination (inversion) du pied. Il échit bien évidemment les phalanges. La région antérieure et latérale de la jambe (K2 ; 215, 223) comporte deux loges : une fi fl fl fl fl fi ff ff fl fl fl fl fl fi fl fl fl loge antérieure avec le jambier antérieur, l’extenseur propre du gros orteil, l’extenseur ff fl - 67 - - 68 commun des orteils et une loge latérale comportant le long péronier latéral et le court péronier latéral. Abordons d’abord la loge antérieure (V4 ; 30/K2 ; 225). De dedans en dehors nous avons d’abord le jambier antérieur inséré sur les ¾ supérieurs de la face antéro-externe du tibia et la membrane interosseuse. La masse charnue donne un tendon à un travers de main de l’interligne tibio-astragalien, ce tendon se dirige obliquement vers le bord interne de la face antérieure de la cheville, pour venir s’insérer à la face supéro-interne du premier cunéiforme et de la base du premier métatarsien. De par son action, il assure une dorsi- exion du pied avec une tendance à la rotation interne et à l’adduction du pied, c'est-à-dire un mouvement de supination. Il participe, mais moins bien entendu que le jambier postérieur, au soutien de l’arche plantaire. Au niveau de la cheville, face antérieure, c’est le tendon le plus interne. Le muscle extenseur propre du gros orteil (V4 ; 31) s’insère à la face antérieure du péroné, à son tiers moyen. Les bres charnues font place à un tendon à quelques travers de doigt de l’interligne tibio-astragalien, tendon qui se dirige vers l’extrémité proximale, face dorsale, de la deuxième phalange du gros orteil. Au niveau de la cheville, ce tendon est directement en dehors du tendon du jambier antérieur. L’action de ce muscle est évidemment d’étendre le gros orteil. A noter que l’extension du gros orteil vers le haut s’associe d’une exion dorsale de la cheville. En terminologie, exion et extension au niveau de la cheville et des orteils est parfois source de confusion et il est bon de bien préciser de quel mouvement il s’agit. L’extenseur commun des orteils (long extenseur des orteils) (V4 ; 32) présente une insertion charnue sur la partie supérieure de la diaphyse péronière. Il existe également une petite extension dans la région antéro-inférieure de la jonction épiphysométaphysaire proximale du tibia. La portion charnue du muscle donne un tendon à deux travers de doigt au-dessus de l’interligne tibio-astragalien. Ce tendon unique se divise à hauteur du tarse en 4 tendons individualisés pour les 2ème, 3ème, 4ème et 5ème orteils avec une insertion à l’extrémité proximale de P3 mais aussi une insertion à l’extrémité proximale de P2, très précisément comme le faisait le tendon extenseur au niveau de la main. On peut également décrire un muscle inconstant, le troisième péronier (V4 ; 31), qui présente quelques bres charnues au niveau de la portion antérieure toute distale du péroné, et un tendon qui se dirige vers la face dorsale de la base du 5ème métatarsien. Dans la loge externe (V4 ; 33,34/K2 ; 223) le long péronier s’insère à la face externe du fl fi fl fl fi péroné et sur la cloison inter-musculaire qui sépare la loge latérale de la loge antérieur. - 69 Il donne un tendon à trois ou quatre travers de doigts de l’interligne tibio-astragalien. Ce tendon coulisse derrière la malléole externe, sous le tubercule des péroniers latéraux au niveau de la face externe du calcanéum, à hauteur de l’interligne calcanéocuboïdien le tendon croise la voûte plantaire pour s’insérer à la base du premier métatarsien. Le long péronier participe également au soutien de l’arche plantaire. Lorsqu’il se contracte il entraîne une extension ou exion plantaire du pied, avec une tendance abductrice et rotatrice externe qui correspond à une pronation du pied. Le court péronier latéral présente une insertion dans la moitié inférieure du péroné, également sur la cloison inter-musculaire qui sépare la loge externe de la loge antérieure. Il donne un tendon qui reste un peu en avant du long péronier latéral, qui passe au-dessus des tubercules des péroniers latéraux, longe le bord externe du pied pour venir s’insérer sur l’apophyse proximale du 5ème métatarsien. Il n’a guère de rôle dans le soutien de l’arche plantaire, son extension entraîne par contre un mouvement d’extension de la cheville ou de exion plantaire, avec une tendance abductrice et rotatrice externe, c'est-à-dire une pronation du pied. Il nous reste à décrire quelques muscles dont les insertions se limitent au pied. A la face dorsale du pied, nous trouvons le muscle pédieux (court extenseurs des orteils) (V4 ; 42) qui a une insertion à la face externe et supérieure de l’apophyse antérieure du calcanéum, il se divise en quatre chefs dont le plus interne (court extenseur de l’hallux) vient s’insérer directement à la face dorsale de l’épiphyse proximale de P1. Les 2ème, 3ème et 4ème chefs du pédieux s’insèrent à la face latérale du tendon correspondant de l’extenseur commun des orteils pour participer à l’extension de ceux-ci. A la face plantaire du pied, la distribution musculaire est plus riche. On retrouve en fait une distribution qui n’est pas sans rappeler l’éminence thénar et l’éminence hypothénar de la main. Du côté de la colonne du gros orteil, correspondant à la colonne du pouce, on trouve à la face inférieure et interne le muscle adducteur du gros orteil (V4 ; 43) avec une insertion distale au bord externe de l’interligne métatarso-phalangien et avec diverses insertions proximales : une au niveau de la face inférieure du cuboïde et d’autres petites expansions venant chacune de la jonction diaphyso-métaphysaire distale des 3ème, 4ème et 5ème métatarsiens. Ce muscle entraîne une adduction du gros orteil et de la tête du premier métatarsien. De dedans en dehors, nous trouvons ensuite le court échisseur du gros orteil (V4, 44) fl fl fl avec une insertion à la face inférieure des 2ème et 3ème cunéiformes et du cuboïde, deux chefs se dirigent chacun vers les bords latéral et interne de la tête du premier métatarsien, et à la base de la première phalange. En dedans de lui se trouve l’abducteur du gros orteil (V4 ; 44), dont l’insertion proximale se fait au niveau du bord interne de la grosse tubérosité du calcanéum, la masse charnue va jusqu’à l’articulation cunéo-métatarsienne où elle fait place à un tendon qui s’insère à la face interne de la tête du métatarsien et à la face interne de la base de la première phalange du gros orteil. Ce muscle abducteur du gros orteil est abducteur si on prend comme point de référence le plan sagittal médian du corps, si par contre on prend le plan médian du pied, le muscle abducteur du gros orteil est adducteur et le muscle adducteur serait abducteur. Il convient ici aussi de faire la précision en cas de question sur le sujet. Le court échisseur plantaire (court échisseur des orteils) (V4 ; 45) est un muscle médian, avec une insertion à la face inférieure de la grosse tubérosité, 4 chefs musculaires, d’abord con uant puis se divisant à hauteur des métatarsiens pour se terminer chacun par un tendon à hauteur de l’interligne métatarso-phalangien, tendon qui s’insère à la base de 2ème phalanges, avec une bandelette interne et latérale qui contourne le tendon du muscle long échisseur commun des orteils qui est en quelque sorte le long échisseur profond si l’on veut faire la comparaison avec le membre supérieur, le court échisseur plantaire étant le échisseur super ciel des orteils. Dans un plan plus profond que le court tendons échisseurs communs et échisseur plantaire, nous retrouvons les échisseurs propres. Entre l’arborescence du échisseur commun et la face inférieure du calcanéum, est tendue une masse musculaire charnue appelée chair carrée de Sylvius (carré plantaire) (V4 ; 46). La fonction de ce muscle est de stabiliser et de centrer l’action des tendons échisseurs des orteils alors qu’à l’origine le tendon est très oblique, puisqu’il a contourné le bord interne du pied avant de se diriger vers les 4 orteils les plus externes. On peut décrire dans le même plan 4 muscles lombricaux (V4 ; 46), insérés entre les 2ème-3ème, 3ème- 4ème , 4ème et 5ème tendons échisseurs ainsi qu’à la face interne du 2ème tendon échisseur. Ces 4 muscles lombricaux donnent une expansion tendineuse vers le bord interne de la première phalange, comme au niveau de la main les lombricaux échissent la métatarso-phalangienne tout en étendant les inter-phalangiennes. Au bord interne du pied se retrouve l’équivalent de la loge hypothénar, avec un muscle abducteur du petit orteil qui est le plus super ciel, tendu entre la grosse tubérosité du calcanéum et le bord externe de la base de la première phalange. Dans un plan plus profond, le court échisseur du petit orteil tendu entre la face profonde du cuboïde et fi fl fi fl fi fl fl fl fl fl fl fl fl fl fl fl la base de la première phalange du 5ème orteil et en n le muscle opposant du 5ème orteil, fl fl fl - 70 - - 71 tendu entre le bord externe et inférieure du cuboïde et la face inférieure dans sa moitié distale du 5ème métatarsien (V4 ; 47). Il reste en n à décrire les muscles interosseux dorsaux (V4 ; 48,49/K2 ; 209,211) et les muscles interosseux plantaires . Ils ont une distribution tout à fait identique à celle de la main, si ce n’est que dans le cas du pied, pour les interosseux dorsaux, c’est le 2ème rayon qui sert d’axe médian de référence, avec des bres charnues des muscles interosseux qui donnent un tendon pour la face interne de l’extrémité proximale de la première phalange du 2ème rayon et un tendon pour la face externe de l’extrémité proximale de la première phalange des 2ème, 3ème et 4ème rayons. Les interosseux plantaires naissent de la face ventrale des 3ème, 4ème et 5ème rayons, les bres charnues se dirigent donc vers l’axe du pied pour donner un tendon qui se dirige à son tour vers le bord externe du pied, pour venir s’insérer au bord interne de la base des premières phalanges des 3ème, 4ème et 5ème rayons. Tout comme au niveau de la main, il existe au niveau de la cheville et du pied de multiples gaines synoviales (V4 ; 50-51/K2 ; 213) qui facilitent le glissement des tendons sous des arches bro-ligamentaires qui stabilisent ces tendons en bonne place. Ces gaines synoviales peuvent évidemment être irritées et présenter des épanchements que le kinésithérapeute pourra rencontrer chez ses patients et que le sportif pourra par contre vivre fi fi fi fi de manière plus personnelle.