https://la-philosophie.com/le-stoicisme Présentation du courant philosophique : LE STOICISME Le stoïcisme, courant philosophique grec et romain, se présente comme une doctrine panthéiste et matérialiste. Né au IVè siècle avant JC avec Zénon de Citium, le stoïcisme se développa jusqu’à la fin du IIIème siècle après JC. Le stoïcisme : De l’Ancien stoïcisme au stoïcisme impérial On distingue plusieurs périodes dans le Stoïcisme : – l’ancien Stoïcisme : fondé par Zénon de Citium. Ce penseur grec enseigna sous le Portique, d’où le nom de l’école du Portique. Nous n’avons que des fragments de ce penseur. Cet ancien stoïcisme est surtout une théorie de l’univers et une logique. Il définit la sagesse comme le “savoir des affaires divines et humaines”, c’est-à-dire comme la connaissance des lois qui régissent l’univers entier, et non seulement la conduite des hommes. – le stoïcisme romain, dit impérial : Sénèque, Epictète (dont le Manuel est un modèle de philosophie stoïcienne) et Marc-Aurèle ont rendu célèbre ce courant philosophique. Le nouveau stoïcisme est centré sur l’homme, sur l’effort et sur l’intention du bien : la sagesse se définit par la possession d’un art convenable, autrement dit l’acquisition de la vertu. L’évolution de la doctrine stoïcienne est claire : on passe d’une physique à une morale. Dans le stoïcisme, le bonheur désigne l’indépendance vis-à-vis des circonstances extérieures et le détachement à l’égard des choses. La maîtrise de nos représentations et l’exercice du jugement permettent d’y accéder. C’est une philosophie de la liberté intérieure. La logique selon les stoïciens La logique étudie les conditions d’accès à la connaissance. Or, c’est le sensible qui est le modèle du vrai. Quand l’âme est essentiellement réceptive, on parle de représentation, définie comme une empreinte dans l’âme. Pour parvenir à la science, c’est-à-dire à une compréhension ferme et assurée, l’esprit doit intervenir activement et dégager la vérité, grâce, en particulier, aux prénotions ou prolepses, principes que contient l’âme dès l’origine et que les objets externes réveillent. L’ensemble des prénotions constitue la raison La physique selon les stoïciens Le centre de la doctrine stoïcienne est la physique, étude de la Nature ou de Dieu. Le Stoïcisme peut, en effet, être considéré comme un panthéisme : Dieu est le Monde. Le Monde, pénétré par la raison, principe d’ordre des choses, est porteur d’unité et d’intelligence. C’est un organisme parfait, que gouverne le Destin, mouvement éternel, continu et réglé. Le Destin est, chez les Stoïciens, une puissance spirituelle qui administre tout l’univers. La providence, définie comme destin et organisation du monde en tant qu’ils sont doués de finalité, tient donc une place importante dans la physique stoïcienne. Cependant, le stoïcisme ne croit pas au fatalisme, car il reste à l’homme une part essentielle de liberté. La morale des stoïciens La morale stoïcienne est une morale de la liberté. Malgré le destin, l’homme demeure libre de ses représentations et opinions. Nous pouvons, malgré la non maîtrise des causes, avoir le contrôle de nos représentations. La liberté désigne la puissance d’agir par soi-même au niveau de la pensée et du jugement. Ce qui dépend de nous, ce sont nos opinions et nos désirs. Ce qui ne dépend pas de nous, c’est le corps, la réputation, les honneurs, les biens matériels. La maîtrise des représentations conduit à l’ataraxie, autrement dit la sérénité de l’âme, à l’absence de trouble, à l’apathie, état de l’âme qui ne perçoit même plus la douleur. L’homme atteint ainsi le Souverain Bien, le bonheur conçu comme existence en accord avec la Nature ou Dieu, comme vie conforme à la raison. Les passions sont le principal danger dans la vie du Sage, mais il parvient à les dominer en dominant ses représentations. Stoïcisme et sagesse “Tout est opinion. Et l’opinion dépend de toi“. C’est invitation de MarcAurèle résume à elle seule la pensée stoïcienne. En cette brève formule, la sagesse stoïcienne illustre pleinement son idéal, lequel exerce sur l’ensemble de la philosophie (Spinoza, Descartes, …) une influence majeure. Le stoïcisme (extraits Wikipédia) Le stoïcisme est un courant philosophique occidental ayant pour finalité le bonheur de l'existence humaine obtenu grâce à une acceptation rationnelle1 de l'ordre du monde et de son évolution2. Il repose notamment sur la distinction centrale entre d'un côté les choses qui dépendent de nous et sur lesquelles nous devons concentrer nos efforts3, et d'un autre côté les choses qui ne dépendent pas de nous, contre lesquelles il est vain de lutter et que nous devons au contraire supporter et accepter (principe de détachement). Dans le langage courant, l'adjectif « stoïque » est utilisé pour désigner une personne inébranlable, qui parvient à rester fixée sur ses objectifs et ne s'effondre pas devant la peur, la douleur, le stress, les privations ou autres difficultés de l'existence. ….. Un des points qui distingue le stoïcisme des autres courants philosophiques issus de l'époque hellénistique est sa psychologie dont les postulats sont à la base des thérapies cognitivo-comportementalesmodernes6,7,8. Les Stoïciens partent du principe que « ce qui trouble les hommes ce ne sont pas les choses mais les opinions qu'ils en ont »9. Ainsi, pour ne plus se laisser atteindre par ce qui ne dépend pas de nous et parvenir à nous concentrer sur ce qui est en notre pouvoir, le stoïcisme exhorte à la pratique d'exercices de préparation aux difficultés (præmeditatio malorum), de travail sur nos représentations erronées8, nos conditionnements, nos désirs et nos aversions conduisant à vivre et agir en accord avec la nature(kathèkon) grâce à la raison1 (faculté de discernement basée sur la connaissance scientifique10,11). L'objectif est de parvenir à l'ataraxie (« absence de troubles ») grâce à l'apatheia (« absence de passions », dans leur sens philosophique), conditions de la sagesse et du bonheur. Epictète résume cette conduite stoïcienne par le précepte Sustine et abstine, qui signifie « Supporte et abstiens-toi ǃ ». En s'appuyant sur la « raison » (le logos)12, les stoïciens adoptent une conception déterministe (fatum stoicum) de l'organisation de l'univers (Cosmos)13 qui est uniquement le résultat de la succession rationnelle des causalités (nexus causarum). La personne humaine, pour vivre heureuse n'a d'autre choix qu'accepter ce déterminisme basé sur les lois de la nature, cette attitude est reprise par Nietzschequi l'appelle l'amor fati. La nature est présentée comme un tout unique au sein duquel l'ensemble des éléments, dont les êtres humains, évoluent constamment en interdépendance dans l'héritage de la pensée d'Héraclite. Les Stoïciens reprennent ainsi logiquement le cosmopolitisme initié par les philosophes cyniques qu'ils approfondissent considérablement faisant de l'humanité une unité au sein de laquelle l'homme, en tant qu'animal naturellement social, doit prendre sa place. …. La psychologie stoïcienne[modifier | modifier le code] Pour M. Pichat45, Épictète enseigne que « ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les représentations qu’ils en fabriquent ». Cet adage est fondateur de l’approche psychologique cognitive de la relation d’aide (thérapie cognitive, coaching cognitif, etc.). En un sens, pour les stoïciens, la projection dans le psychisme que constitue la représentation est une élaboration active de la pensée humaine. La représentation stoïcienne n’est pas une image mentale qui copierait au niveau sensoriel les caractéristiques de l’objet perçu ; au contraire, elle est une reconstruction mentale (Muller, 2006). La représentation est ici pour les stoïciens le fruit du regard sensoriel déformant que nous portons sur l’objet. Épictète fournit des exemples d’opérations de pensée qui sont constitutives de cette ré-élaboration cognitive : « Non seulement nous sommes impressionnés par les objets sensibles lorsque nous les rencontrons, mais encore nous retenons certaines choses, nous en soustrayons d’autres, nous ajoutons, nous composons certaines choses de nous-même, nous passons de certaines choses à d’autres qui leur sont conjointes » (Épictète, Entretiens, I, 6, 10). En ce sens, la représentation stoïcienne relève d’un processus qualifié par la psychologie de « descendant » : la représentation n’est pas une perception fidèle du réel mais une reconstruction de celui-ci, fruit d’une série d’opérations de pensée altérantes. Ces opérations de pensée consistent à réaliser des actions mentales sur les caractéristiques des objets auxquels s’appliquent la perception : les informations issues de ces derniers sont sélectionnées, retenues ou pas, coordonnées, comparées, transposées, pondérées différemment, hiérarchisées, etc. Nous pouvons noter l'écho que la notion stoïcienne de représentation entretient avec la thématique moderne des biais cognitifs (Kahneman, Tversky, 2000), objet d’une intense activité de recherche de la psychologie cognitive. Les biais cognitifs sont en effet des modes singuliers d’analyse des caractéristiques du réel, des erreurs du traitement de l’information (pourtant) disponible, conduisant à des distorsions représentationnelles et à des perceptions non conformes au réel.