1 3. Relation praticien.ne-patient.e et alliance de travail 4-2 Quelques questions existentielles Comment recevoir les gens? Comment écouter et mémoriser? Doit-on prendre des notes? Comment écouter l’autre et formuler des interventions? Si la personne ne parle pas, faut-il parler à sa place? Si la personne parle tout le temps, faut-il juste l’écouter? Si la personne s’effondre en larmes, peut-on faire la même chose? Comment sauver sa peau? 4-3 Le setting Tout entretien clinique se passe dans un lieu, qui doit être aménagé de façon à faciliter le travail clinique • Le mobilier : avoir les mêmes sièges pour tout le monde, par exemple, c’est-à-dire éviter que la/le praticien.ne soit sur une chaise « directoriale » alors que les client.e.s sont sur des chaises « simples » • L’arrangement de la salle : pas de lumière crue, ni trop de pénombre. Il faut également éviter le bruit, et assurer à l’inverse que la salle est suffisamment isolée pour empêcher que ce qui est dit puisse être entendu de l’extérieur • Décoration, « esthétique » de la pièce 4-4 Le setting Tout entretien clinique se passe dans un lieu, qui doit être aménagé de façon à faciliter le travail clinique • Dans la plupart des entretiens, patient.e et thérapeute sont assis en quart de profil • Ce setting vise à permettre une discussion, mais s’écarte de la disposition d’une discussion quotidienne Vise à favoriser l’auto-exploration et la « planification cognitive » • 4-5 Le setting Les entretiens multi-personnes impliquent des aménagements pour être « à disposition » de tous Thérapeute QuickTime™ et un décompresseur sont requis pour visionner cette image. Espace transactionnel Client 1 Client 2 QuickTime™ et un décompresseur sont requis pour visionner cette image. QuickTime™ et un décompresseur sont requis pour visionner cette image. Découverte des lieux (montrer caméra le cas échéant, etc.) 4-6 La relation avec la/le patient.e La rencontre avec un.e patient.e ; il s’agit non seulement d’un rapport entre un.e expert.e et quelqu’un qui vient chercher de l’aide, mais aussi d’un échange social Cette rencontre est régie par les règles qui gouvernent tout échange, notamment relatives à la communication Selon le célèbre précepte de l’école de Palo-Alto: « Impossible de ne pas communiquer » Bien que les échanges verbaux soient au cœur du travail clinique, les comportements non verbaux réciproques vont avoir une influence sur l’entretien 4-7 La relation avec la/le patient.e La/le praticien.ne peut transmettre, à son insu, des messages non verbaux de dominance, de froideur, d’incompréhension qui vont altérer la relation avec la/le client.e • Importance des signaux de « disponibilité à l’interaction », qui permettent d’entamer une interaction sociale et de réguler son déroulement jusqu’à son achèvement • Importance de la congruence des messages -> la communication est multi-canal, donc nous pouvons émettre des messages contradictoires entre canaux ou entre « niveaux » de communication • Le comportement de la/du thérapeute doit favoriser l’interaction 4-8 La relation avec la/le patient.e 4-9 Les variables de base (Rogers) Il y a des différences majeures entre un entretien clinique et une rencontre quotidienne, une discussion entre amis Importance de l’attitude thérapeutique Rogers propose trois variables relationnelles dites « de base » qui fondent la relation thérapeutique La congruence et l’authenticité La considération positive ou le regard positif inconditionnel L’empathie Lire le texte de Rogers (1958/2001). Les caractéristiques de la relation d’aide 4-10 Les variables de base (Rogers) La congruence et l’authenticité • La/le thérapeute est franc et sans contrainte • Il y a cohérence entre son discours et son attitude générale (non verbale en particulier) • Comportement non défensif par rapport à ce qu’apporte la/le client.e • Fait profiter le processus thérapeutique des expériences négatives qu’il vit • Peut faire usage de « self-disclosure » (! Pas dans toutes les orientations thérapeutiques) 4-11 Les variables de base (Rogers) La considération positive • Acceptation de la personne telle qu’elle se présente, sans attendre de « présentation » ou de façade • N’implique pas l’approbation de tout ce que la personne dit et fait mais proscrit le jugement ou la non acceptation • Techniquement, implique (i) de ne pas conseiller la personne, (ii) la plus grande acceptation possible selon ses critères propres, (iii) s’investir dans l’écoute en évitant les réponses machinales et automatisées 4-12 Les variables de base (Rogers) L’empathie • Perception, compréhension, reconnaissance et communication des contenus de l’expérience vécue dans le cadre de référence de la/du client.e • Techniquement, implique le « reflet » des émotions d’autrui et/ou la verbalisation de ce que la personne vit au-delà de ce qu’elle exprime explicitement. Il s’agit de communiquer ce que la/le thérapeute croit avoir compris • La/le thérapeute tient compte de ce que la/le client.e (i) exprime explicitement comme contenus émotionnels et expérientiels, (ii) exprime implicitement (raconter d’une voix tremblante mais sans mentionner d’affects), (iii) vit de façon probable au vu des informations fournies 4-13 Les variables de base (Rogers) « The state of empathy, or being empathic, is to perceive the internal frame of reference of another with accuracy and with the emotional components and meanings which pertain thereto as if one were the person, but without ever losing the ‘as if’ condition. Thus, it means to sense the hurt or the pleasure of another as he senses it and to perceive the causes thereof as he perceives them, but without ever losing the recognition that it is as if I were hurt or pleased and so forth » (Rogers, 1959) L’empathie est un processus en trois phases: • La/le thérapeute vit de l’empathie par rapport à la/au client.e • Il communique cette empathie • La/le client.e perçoit l’empathie et la reconnaît 4-14 L’alliance de travail Ces variables de base sont considérées comme formant la base de toute technique d’entretien Elles sont au coeur de l’alliance de travail/thérapeutique Trois éléments composent l’alliance (Bordin; 1979): • L’accord entre praticien.ne et client.e sur les buts du traitement (de l’évaluation) • L’accord entre praticien.ne et client.e sur les tâches à accomplir pour atteindre ces buts • Des liens affectifs, nécessaires pour que praticien.ne et client.e puissent affronter les vicissitudes du changement thérapeutique (les résultats de l’évaluation) 4-15 L’alliance de travail En thérapie, l’alliance est liée positivement à la réussite du traitement, quel que soit le courant thérapeutique. Elle explique jusqu’à 30% de l’efficacité d’une intervention – contre 15% environ pour les techniques spécifiques Baldwin (2007): la contribution du thérapeute à l’alliance est prédictive de la réussite de la thérapie, alors que ce n’est pas le cas de la contribution de la/du client.e Les thérapeutes capables de former une bonne alliance ont de meilleurs résultats. Les aptitudes sociales et empathiques du thérapeute en sont les facteurs principaux