Actifs Immobiliers 1 Plan général Le marché et l’investissement immobilier 1 Patrimoine et actifs immobiliers 2 Rentabilité et risque des projets immobiliers Montages financiers 3 4 Le financement des projets (cours d’actifs financiers) Les solutions de défiscalisation, Etudes de Cas (Alexandre Aurran) Gestion de Portefeuille 5 Gestion de Portefeuille et Immobilier (Logiciel Gestion Patrimoine) 2 Introduction générale Immobilier : au cœur de la vie des particuliers et des entreprises Très influent sur l’activité économique … Mais peu étudié Erreur grossière : l immobilier n’est pas risqué Il s’agit d’un actif : couple rentabilité-risque Objectifs du cours • • • • Établir des prix, des indices NON Recettes de gestion de patrimoine grâce aux dispositions fiscales NON Droit Immobilier (transmission, cession,…) NON Principes de gestion immobilière « optimale » investissement et financement OUI 3 1 Patrimoine et actifs immobiliers 1.1 1.1.1 1.1.2 1.1.3 Composition du patrimoine et son évolution 1995-2010 Evolution du patrimoine des ménages L’immobilier : poids lourd du patrimoine des ménages Le comportement des ménages en matière d’investissement 1.2 1.2.1 1.2.2 La gestion de patrimoine : rentabilité, risque et liquidité Le Bilan Patrimonial L’analyse du Bilan Patrimonial 1.3 1.3.1 1.3.2 1.3.3 Le marché et les actifs immobiliers Présentation du marché Immobilier L’évolution des prix Les actifs immobiliers 4 1.1 Composition du patrimoine et son évolution 1995-2010 1.1.1 Evolution du patrimoine des ménages 1.1.2 L’immobilier : poids lourd du patrimoine des ménages 1.1.3 Le comportement des ménages en matière d’investissement 5 1.1.1 Evolution du patrimoine des ménages Définition du patrimoine par l’INSEE : ensemble des richesses accumulées hors Biens de consommation « durables » (voitures, meubles) Œuvres d’art Droit à la retraite par répartition Une forte évolution du patrimoine sur les 30 dernières années : Augmentation Composition différente 6 1995 2000 2005 2010 Actifs non financiers (ANF) dont : 2323 3021 5906 7409,9 Logements 1482 1804 2500 3262,5 Autres bâtiments et génie civil 108 116 157 147,4 Terrains 570 919 3047 3871 Autres 36 41 43 129 Actifs financiers (AF) dont : 1647 2480 3104 3925,8 Numéraire et dépôts 686 825 980 1123,3 Actions et titres d'OPCVM 395 725 855 1001 Provisions techniques d'assurance 400 752 1088 1468,9 Autres actifs financiers 124 93 76 332,6 Ensemble des Actifs 3970 5501 9010 11335,7 Passifs financiers (crédits) 492 672 943 1232 Patrimoine net 3478 4829 8067 10103,7 7 Quelques chiffres clefs Evolution Patrimoine net par période : +38%, +67%, +25% Evolution sur les 15 dernières années : +190% ! 2005 Composition en 2005 et 2010 2010 terrains 38% 38% biens immobiliers 31% 33% assurances 13% 14,50% actions 11% 9% épargne 12% 11% Patrimoine par année de RDB • Forte croissance portée par les actifs non financiers 8 Envolée du patrimoine non financier Envolée des prix du foncier 9 Evolution du patrimoine financier Actifs financiers détenus par les ménages: entre 1996 et 2010… Forte baisse du numéraire et des dépôts dans les actifs financiers des ménages (41% des AF à 28% des AF) Hausse symétrique de la part des placements en assurance vie Pas d’évolution tendancielle de la part des actions et titres d’OPCVM (mais fluctuations marquées en fonction des aléas boursiers) Passifs financiers des ménages: entre 1996 et 2010… Hausse sensible (de 0,6 à 1,0 année de RDB) pour financer l’acquisition d’un patrimoine immobilier dont le prix augmente fortement. Les flux de nouveaux crédits en 2010 (66,0 Md€) sont encore très en deçà de leur sommet de 2007 (101,2 Md€). 10 Des fortes inégalités de patrimoine… encore accrues 11 1.1.2 L’immobilier : poids lourd du patrimoine des ménages De fin 2003 à 2009, les prix ont fortement augmenté (+43% malgré la baisse de 2009) 12 1.1.3 Le comportement des ménages en matière d’investissement Comportement pro cyclique : irrationnel Achat après une hausse, vente lors d’une baisse Finance comportementale (modèles de rétroaction) Actions en hausse : attire de nouveaux investisseurs (médias, « bouche à oreille »…) Mise en place d’un feedback positif jusqu’à la formation d’une bulle spéculative … puis éclatement Shiller (2002) analyse les indices de confiance (Yale School of Management) : forte hausse du pourcentage d’investisseurs anticipant une hausse future ou une hausse consécutive à une baisse sur les années 90 13 De nombreux exemples Bulles valeurs technologiques ( début 2000) Spéculation sur les tulipes en Hollande au 17ème siècle Extrapolation des cours à partir des données passées (analyse technique) Comportement encouragé par le biais de « self attribution »! • Daniel, Hirshleifer et Subramanyan (1998) : Évènement confirmant ses décisions : compétence Evènement contraire : manque de chance 14 Le comportement pro cyclique des ménages français 15 L’attrait pour les avantages fiscaux Niches fiscales (actifs financiers et immobiliers) Avantages à court terme et risque de perdre de vue la réelle rentabilité des investissements et leur risque! PEA : succès mitigé car avantages fiscaux à la sortie + aversion au risque Immense succès de la défiscalisation immobilière (loi Méhaignerie 1986 puis loi Scellier 2009 : réduction de l’impôt de 25% de l’investissement réalisé) Avantages fiscaux : volonté de l’Etat d’orienter les flux d’investissement des ménages Investissement locatif : amortissement « Périssol », « Besson », « de Robien »… pour favoriser la construction de logements neufs 16 1.2 La gestion de Patrimoine : rentabilité, risque et liquidité 1.2.1 Le Bilan Patrimonial 1.2.2 L’analyse du Bilan Patrimonial 17 1.2.1 Le bilan patrimonial Différent d’une allocation optimale, moyenne…(finance classique !) Grand nombre de variables pour un particulier : Âge, revenus, statut professionnel, capacité d’emprunt, charges familiales, … Répondre à 3 questions Quelle allocation entre les différentes classes d’actifs ? Quelle structure de financement ? Quel niveau de liquidité du patrimoine ? La question fiscale est importante, mais pas fondamentale ! Classer les actifs selon leur nature (photographie du patrimoine). 18 Le Patrimoine immobilier Immobilier d’usage (résidence principale, secondaire) Immobilier de rapport (appartement locatif, terre agricole, forêt exploitée, Sociétés civiles de placement immobilier SCPI Caractéristiques : très peu liquide à court terme, moyennement rentable (selon les périodes) et relativement peu risqué à long terme Le patrimoine financier Actions ou actifs financiers risqués Actions cotées ou non détenues en direct ou via des SICAV Actions non cotées (SA familiale, FCPI, FIP) Contrats d’assurance-vie (partie action) Plan épargne entreprise Produits de taux ou actifs financiers peu risqués Obligations Contrats d’assurance vie en euros Trésorerie ou actifs sans risque SICAP ou FCP de trésorerie Comptes sur livret (A, CEL, PEL) Dépôts bancaires 19 Couple rentabilité risque des actifs financiers Actions Obligations Durée (en années) Rentabilité moyenne (%) Risque (%) Rentabilité moyenne (%) Risque (%) 1 8,7 16,5 6 7,3 5 7,7 8,4 5,7 4 10 7,2 5,8 5,4 3,2 20 6,7 3,2 5 2,1 performance des titres et horizon 2,5 performance 2 1,5 1 ACTIONS 0,5 0 0 5 10 15 20 25 horizon 20 Les actifs patrimoniaux divers Biens souvent détenus à titre d’usage Meubles anciens Œuvres d’art (tableaux, sculptures…) L’Or (pièces et lingots) et bijoux Collections diverses (timbres, instruments…) - Difficulté d’évaluer la rentabilité et le risque, peu liquides Les Dettes Effet de levier + avantage fiscal (en France seul l’immobilier permet d’acceder à l’endettement pour investir) Endettement : phase normale au début du cycle de vie (achat résidence principale) + assurance en cas de décès 21 1.2.2 L’analyse du bilan patrimonial Exemple : cas Fortuna Bilan patrimonial de M. et Mme Fortuna en K€ Actions non cotées (FIP) 50 Assurance -vie en actions 80 Assurance -vie en euros 260 Dettes sur Immo locatif 220 Immobilier locatif 650 livrets et comptes courants 35 meubles anciens 12 Œuvre d'art 28 Pièces d'or 10 Plan epargne actions 440 Résidence principale 800 résidence secondaire 500 22 Analyse Total Actifs Immobiliers : 1950 (1300 usage, 650 rendement) Total Actifs Financiers : 865 (rendement) Total Actifs divers : 50 (usage) Total actif brut :2865 ( 1350 usage, 1515 rendement) Dettes : 220 Actif net : 2645 répartition du patrimoine selon les objectifs 47% 53% Usage Rendement Une structure équilibrée car patrimoine important développement de l investissement de rendement au cours du temps ! 23 Ménage peu endetté Dettes 8% Structure de financement Actif net 92% Composition de l’actif brut : immobilier + actions et peu de produits de taux : Comportement atypique en France Divers 2% Composition actif brut Taux et liquidités 10% Actions 20% Immobilier 68% 24 L’exposition au risque Avantages de la diversification de portefeuille Niveau de risque global ? Grille indicative : Risque Note Exemples Nul 0 dépôts, comptes sur livret Très faible 1 SICAV trésorerie, comptes à terme, Or Faible 2 Produits de taux, obligations, Or Moyen 3 Immobilier Elevé 4 Actions, Très élevé 5 Entreprises industrielles, œuvres d'art 25 Application au couple Fortuna Actifs Immobilier Actions Taux Liquidités Divers TOTAL Montant % 1950 68% 570 20% 260 9% 45 2% 40 1% 2865 100% Risque 3 4 2 0 5 Note pondérée 2,04 0,80 0,18 0,00 0,07 3,09 Indice de risque plus élevé que la moyenne car forte proportion d’actions et peu de produits de taux L’or, bien qu’actif divers, est considéré comme très peu risqué (protection contre l’inflation) car il s’agit de pièces d’or « physique » 26 La liquidité du patrimoine Capacité pour un investisseur de récupérer son capital au prix de marché ou à transformer rapidement en cash sans perte de valeur un actif. (différence entre liquidité et risque !) Absence de liquidité : coût réducteur de la valeur liquidative : Frais de transactions Impôts et taxes afférents à la vente Temps mis pour trouver une contrepartie Coût d'illiquidité Nul (0%) Très faible (0-3%) Faible (3-6%) Moyen (6-14%) Elevé (14-26%) Très élevé (> 26%) Note 0 1 2 3 4 5 Exemples dépôts, comptes sur livret Actions, obligations SICAV trésorerie Assurance vie, Or Immobilier Terre, Œuvre d'art Entreprises industrielles, actions non cotées, forêts 27 Application au cas Fortuna Actifs Immobilier Actions en direct Actions non cotées Assurance vie Liquidités Or Divers TOTAL Montant 1950 440 50 340 35 10 40 2865 % 68% 15% 2% 12% 1% 0% 1% 100% Illiquidité 3 1 5 2 0 2 4 Note pondérée 2,04 0,15 0,09 0,24 0,00 0,01 0,06 2,58 Liquidité proche de la moyenne (forte proportion d’actions en direct) 28 1.3 Le marché et les actifs immobiliers 1.3.1 Présentation du marché Immobilier 1.3.2 L’évolution des prix 1.3.3 Les actifs immobiliers 29 1.3.1 Présentation du marché immobilier Mythe 1 : le marché n’obéit pas à la loi de l’offre et de la demande ! « La pierre c’est du solide ! » …. FAUX ! Le marché immobilier n’est pas parfait (au sens économiste) mais il y a des périodes de hausse et de baisse. Pas un mais plusieurs marchés immobiliers (par zone, par secteur…) sensibles à l’offre et la demande conditionnés par différents facteurs économiques, sociaux ou extérieurs Mythe 2 : Le juste prix et l’intervention nécessaire de l’Etat Justification : logement pas un actif comme les autres, pas de spéculation (loyers encadrés…), conséquences sociales ignorées par le marché Intervention de l’Etat mais souvent contre productive Blocage des loyers : raréfaction de l’offre privée, dégradation des biens, inégalités entre locataires (rente des locataires en place) Mais que se passerait il sans l’intervention de l’Etat ? 30 Le fonctionnement du marché Acheter ou louer ? Décision d’achat : en fonction des prix, mais entraîne une hausse de la demande, donc des prix ! Autres facteurs L’équilibre du marché Valeur des biens : rencontre offre demande solvable. Sensibilité des fonctions d’offre et de demande calculées par l’élasticité Il existe un point d’équilibre Coup de cœur ? …mieux vaut s’en méfier ! 31 Les freins au fonctionnement du marché Interventions de l’Etat ou des pouvoirs publics Information imparfaite de l’acheteur Vision globale du marché difficile Ensemble de facteurs influant le prix très important Contraintes de temps (mutation, rentrée scolaire…) Relative unicité des biens : évaluation difficile ! 32 Les caractéristiques du marché immobilier Un marché peu efficient Définition d’ efficience selon Fama (1970) Faible, semi forte ou forte Absence de marché centralisé Importance de la localisation Importance d’autres facteurs (environnement…) Transparence réduite Prix affichés prix réels de transaction Existence de base de données mais décalage temporel + information incomplète Nécessité pour l’investisseur de voir le bien Une faible liquidité Acheter ou vendre : plusieurs mois Baisse de la valeur liquidative pour améliorer la liquidité 33 Des frais de transaction élevés Marchés financiers : < 1% MAIS Immobilier : frais de notaires Ancien : 8-10%, neuf : 3% (Droit d’enregistrement, frais d’hypothèque…) Freine les possibilités d’arbitrage Couverture des frais avant de vendre, ce qui freine la liquidité Le rôle important de l’Etat et des pouvoirs publics Une forte réglementation Loi Besson (1990) : droit au logement Etablissements publics fonciers locaux visant à acquérir des terrains pour les mettre à disposition des bailleurs sociaux Encadrement des loyers en 2012 ? L’importance de la fiscalité Taxes foncière, d’habitation IR fonciers, plus values immobilières (avant 30 ans depuis 2012), ISF (patrimoine > 1,3 Millions d’Euros) Impôt successions 34 1.3.2 L’évolution des prix Statistiques INSEE + notaires : indices des prix et loyers Au cours des trente dernières années, le prix réel des logements anciens a été multiplié par deux, les loyers réels progressaient de 30 %. 35 Raisons : Evolutions démographiques : Structure familiale Vieillissement population Effets de concentration de la population Augmentation de la qualité des logements Equipements, Qualité de construction 36 Les loyers : une croissance modérée Le Rapport entre l’indice des loyers (prix au m² à qualité constante) et le revenu disponible moyen des ménages a peu évolué depuis les années 1970. Mais qualité des logements fortement accrue (surface, équipements, environnement…) La part de revenu que les locataires consacrent à leurs dépenses de logement a sensiblement augmenté Il faut calculer le taux d’effort ! 37 Taux d’effort brut : le ratio charges financières brutes/revenu total (y compris aides au logement) L’essentiel de l’augmentation de la charge financière pour les premiers quintiles a eu lieu entre 1988 et 1996. Depuis, la hausse des loyers a été modérée pour l’ensemble de la population. La relative modération de la hausse observée (en termes réels) conduit donc à remettre en cause l’idée d’une pénurie généralisée de logements. Si une telle pénurie sévissait, elle aurait dû se traduire par des hausses de loyers bien plus importantes 38 Le prix d’acquisition : une évolution atypique L’indice de prix des logements anciens a connu une croissance très rapide depuis le point bas de 1998. Il a, à qualité constante, été multiplié par 2,5 depuis en nominal 39 Le ratio entre l’indice des prix et le revenu disponible moyen des ménages était resté stable pendant plus de trente ans, il a augmenté de plus de 60 % par rapport à son niveau de long terme depuis le début des années 2000 Le ratio loyer /revenu n’a lui pas divergé de son niveau de long terme. On en déduit que le ratio loyer/prix, indicateur sommaire traditionnellement utilisé pour évaluer le rendement de l’investissement immobilier, s’est fortement dégradé. 40 Une comparaison internationale Forte baisse après la crise de 2008 mais le ratio remonte pour la France ! la baisse des taux d’intérêt, la stabilisation des anticipations d’inflation Politiques publiques ( l’extension du prêt à taux zéro à l’ancien en 2005 ou la déductibilité des intérêts d’emprunt )ont pu accélérer l’évolution des prix par rapport à celle des loyers 41 Prix fondamental du logement ? À l’équilibre, le loyer auquel peut être loué un logement doit être égal au coût d’usage du même logement. Ce coût d’usage comprend quatre composantes : - ce qu’aurait pu rapporter la somme engagée pour l’achat d’un logement en la plaçant au taux d’intérêt sans risque ; - une prime de risque ; - la taxe foncière ; - le coût des réparations et de la maintenance pour garder le logement en état. Deux éléments diminuent ce coût d’usage : - les subventions, comme la déductibilité des intérêts d’emprunt ; - l’appréciation anticipée des prix. 42 Le rôle des conditions de financement baisse des taux d’intérêt nominaux et réels, de l’allongement de la durée d’emprunt, de la hausse du revenu des ménages ou d’innovations dans le secteur financier, la capacité d’emprunt des ménages a fortement augmenté, alimentant la demande. 2001 : emprunts avec une durée de 15 à 20 ans = 45 % des emprunts. emprunts entre 20 et 25 ans très minoritaires (15 %) durée > 25 ans quasiment inexistants (1 %). 2009 : emprunts de durées entre 20 et 25 ans dominants (30 %) durées entre 25 et 30 ans à peine moins fréquents (27 %) Glaeser, Gottlieb et Gyourko (2010) conditions de crédit particulièrement faciles aux États- Unis ne peuvent expliquer que 45 % de la hausse des prix immobiliers entre 2000 et 2005. En France, conditions de financement peuvent expliquer 50 % à 60 % de la hausse des prix dans l’ancien 43 Une offre de logement inélastique L’offre devrait s’ajuster à la demande pour annuler l’augmentation des prix Or hausse des prix du bâti et du foncier ! Du côté du bâti : ralentissement des gains de productivité hausse du coût de la construction. Du côté du foncier, l’offre est inélastique du fait de : sa rareté intrinsèque son rationnement. Au total, la hausse des prix du logement semble principalement attribuable au renchérissement du foncier. 44 L’Hypothèse de Bulle Pas d’explication suffisante à l’accélération de la hausse des prix depuis la fin des années 1990 et à la déconnexion de l’évolution des loyers. L’hypothèse d’une surévaluation des biens immobiliers ne peut être exclue Une déconnexion des prix de leurs fondamentaux serait d’autant plus probable que la proportion de ménages propriétaires de leur résidence principale est importante. Propriétaires beaucoup moins sensibles à la hausse des prix que les accédant : pour un nouveau logement, plus-value réalisée sur la vente de leur logement précédent. N’étant pas soumis de la même manière que les primo-accédant à la contrainte de revenu et de financement, ils ne jouent pas, comme ces derniers, le rôle d’une force de rappel. Exemple : faible hausse en Allemagne et en Suisse ! 45 Impossible de prouver l’existence d’une bulle avant qu’ elle éclate En revanche, il est certain qu’un contexte d’offre rigide, comme c’est le cas en France, favorise la persistance des bulles. Bulle en France : redistribution en défaveur des nouveaux entrants mais pas à une surproduction massive de logements ! De plus : la dette immobilière des ménages français est modérée la pratique de l’extraction de plus-values latentes, courante dans les pays anglo-saxons, ne s’est pas développée. Le système bancaire est donc peu exposé à un retournement brutal du marché immobilier. En revanche, le secteur de la construction pourrait être impacté pendant le temps de l’ajustement ( -30 %). 46 1.3.3 Les actifs immobiliers Caractéristiques fondamentales : Non mobiliers Répondant à un besoin fondamental Hétérogénéité Valeurs unitaires élevées L’importance de l’emplacement Faible liquidité Un investissement à long terme Capacité d’endettement 47 Hétérogénéité Bien unique, non substituable : comparaison difficile entre les biens Intérêt du prix au m² (surtout pour les maisons !) réputation du quartier, environnement, qualité et âge de la construction, étage, état d’entretien… Contrairement aux actions, qui sont aussi différentes, il n’y a pas de comptabilité : quelle valeur attribuer à un étage de plus ? Comparaison difficile mais pas impossible : fenêtre d’évaluation plus large Valeurs unitaires élevées Biens détenus en direct : « ticket d’entrée » minimum de plusieurs milliers d’euros. Diversification (sectorielle et géographique) difficile Une réponse : immobilier papier (Société Civile de Placement Immobilier ou foncière cotée) mais on laisse le gérant piloter la politique d’investissement 48 L’importance de l’emplacement Nature immobilière de l’actif : Emplacement = valeur fondamentale Adage des professionnels de l’immobilier : « les trois caractéristiques qui font la valeur d’un bien sont l’emplacement, l’emplacement, l’emplacement ». Le plus Important : l’évolution de l’environnement le prix du m² dans le 16ème arrondissement < prix du m² dans le 11ème ; mais pas de rattrapage tant que les raisons justifiant cet écart restent présentes Biens devenus invendables suite à la détérioration des conditions de sécurité dans un quartier ou au contraire une accrue suite à la réhabilitation du quartier ou à l’arrivée des transports, d’entreprises… La faible liquidité Transformation en cash prend plusieurs mois Sinon baisse du prix ! gestion de patrimoine : veiller à garder une certaine souplesse et réactivité dace aux évolutions économiques et financières 49 Un investissement à long terme Achat et vente dans l’année assez rare (contrairement aux actifs financiers) motivations de l’investisseur formalisme des transactions enregistrement des transactions fiscalité Conditions de financement (emprunts à long terme) La capacité d’endettement Avantages : faire jouer l’effet de levier ; en France, impossible pour les actions ou les œuvres d’art. Gains fiscaux : déductibilité des intérêts d’emprunt Inconvénients : risque pour l’emprunteur, peu pour la banque qui a des garanties : assurances ou hypothèques. Mais danger : la valeur future des biens n’est pas réellement garantie : 50 crise des subprimes Une méthode d’évaluation particulière Multiples déterminants des prix. Analyse du ministère du logement 2008 : prix croît avec le tourisme et l’urbanisme (Prix les plus élevés : Méditerranée, Rhône-Alpes et Ile de France) Utilisation d’une méthode d’évaluation hédonique Hypothèse : différents biens qui sont échangés sur les marchés ne sont pas recherchés pour eux-mêmes mais pour les quantités de différentes caractéristiques qui les définissent ! les biens ne sont rien d’autre que des vecteurs des différentes caractéristiques qui les définissent. un logement n’existe pas. Seule existe une liste de quantités de caractéristiques possédées par ce logement. Le prix d’un bien échangé sur un marché peut s’interpréter la rémunération qu’accorde ce marché aux caractéristiques que possède ce bien. 51 Principes de la modélisation hédonique 𝑃 = 𝑃(𝑋1 , 𝑋1 …., 𝑋𝑇 ) = α + 𝛽1 𝑋1 + ⋯ + 𝛽𝑇 𝑋𝑇 Trois grands groupes de variables - indicateurs caractérisant les biens : surface, nombre de pièces, parking, garage, ascenseur, étage - indicateurs d’environnement : revenu brut fiscal de la commune, taux de résidences secondaires, taille de la commune, taux de logement HLM. Au niveau départemental : population, chomage, taille des communes… - caractéristiques des acheteurs et vendeurs : âge, catégorie sociale, situation matrimoniale. Résultats de nombreuses études en France: Explication des variations de prix - caractéristiques du bien = 38% des variations de prix - caractéristiques + environnement = 77% des variations de prix 52 Intérêt de la méthode : Explique les prix de logements anciens au sens statistique Permet de construire des indices de prix immobilier Permet de connaître l’impact d’une variable sur le prix Limites : Lourdeur d’utilisation (bases de données) Biens relativement standards Constitution de bases de données INSEE et Notaires Mais toujours se référer à la loi de la confrontation de l’Offre et de la demande 53 Les actifs immobiliers : une mosaïque Diversité : utile pour la gestion de patrimoine L’immobilier en direct Immobilier de jouissance Biens réservé à son propre usage (résidence principale, secondaire, terrains, étangs,…) Ne génère pas de revenus locatifs mais rentabilité Plus value potentielle Economie de loyer pour la résidence principale ( économie non imposée) Patrimoine peu élevé : immobilier de jouissance a une part très importante. L’immobilier de rapport et/ou professionnel prend de l’importance quand le patrimoine augmente 54 L’immobilier de rapport résidentiel Ensemble des biens immobiliers détenus dans l’optique de générer des revenus fonciers Immeubles, appartements, maisons… Loi Mehaignerie (1986) : économies d’impôts pour les investissements locatifs Mais attention : l’investissement reste risqué ! Investissement très divers : taille, zone géographique, locataires ciblés… Mais prix unitaires élevés : diversification difficile ! L’immobilier professionnel Biens dans lesquels s’exerce une activité professionnelle, industrielle, commerciale ou agricole : statut particulier Murs : bail commercial 3-6-9 ans , Régime spécial pour les terres agricoles, Professions libérales : exemption de l’ISF car outil de travail Dirigeants de PME : entreprise scindée en deux = société d’exploitation et société civile immobilière. Permet de protéger le patrimoine immobilier professionnel + revenus à la retraite 55 L’immobilier « papier » Parts de sociétés qui investissent dans l’immobilier Société foncières ou immobilières cotées Activités étroitement liées à l’immobilier : achat vente, immobilier locatif, crédit bail immobilier, gestion foncière… Cours de bourses similaires à celui des entreprises industrielles. Les plus connues : Unibail-Rodamco, Rodamco Europe, Klépierre, Gecina, Société foncière lyonnaise. 56 Exemple : Unibail Rodamco premier groupe coté de l'immobilier commercial en Europe, portefeuille d'actifs d'une valeur de 24,5 milliards d’euros au 31 décembre 2010. groupe créé en 1968 aujourd’hui 1 600 employés. groupe spécialisé dans la gestion, la promotion et l'investissement des grands centres commerciaux situés dans les villes majeures d'Europe, dans les grands immeubles bureaux et dans les centres de congrès-expositions de la région parisienne Exemples : Lyon Part Dieu, Lyon Confluence, Paris Caroussel du Louvre, Paris forum des Halles, Paris le Cnit La Défense Mais aussi de partout en Europe ! Membre de l'indice CAC 40 Nombre d'actions : 90 843 453 titres 57 Prévisions des analystes Réalisé 2011 Estimation 2012 Estimation 2013 Bénéfice Net par Action 9.00 EUR -2% 9.41 EUR +5% 10.05 EUR +7% PER Dividende net par action Rendement 18.01 +19% 8.00 EUR 4.94 % 17.23 -4% 8.30 EUR 5.12 % 16.12 -6% 8.64 EUR 5.33 % Comptes de résultats milliers EUR Revenus locatifs bruts 12.07 880 000 12.08 1 423 000 12.09 1 473 000 12.10 1 485 000 12.11 1 463 000 Produits des activités ordinaires 880 000 1 423 000 1 473 000 1 485 000 1 463 000 Charges directement affectées aux immeubles, contrats 114 000 207 000 216 000 227 000 202 000 Résultat de cessions d'immeubles de placement Résultat opérationnel 21 000 47 000 -40 000 114 000 36 000 1 082 000 -597 000 -1 073 000 2 995 000 2 114 000 Coût de l'endettement financier net -157 000 -275 000 -283 000 -269 000 -301 000 -22 000 3 000 4 000 Quote part resultats des Sociétés Mises en Equivalence Résultat net Résultat net (part du groupe) 8 000 1 141 000 -1 124 000 -1 567 000 2 486 000 1 521 000 959 000 -1 116 000 -99 000 298 000 193 000 Investir dans Unibail revient à investir dans une société cotée 58 Les SCPI Acquisition et gestion d’un patrimoine immobilier. Achat de titres : ticket d’entrée considérablement réduit, mutualisation des risques d’impayés et de dépréciation, sécurité de la perception du revenu (généralement trimestriel), pas de souci de gestion Attention : pas de garantie en capital, actif peu liquide, non côté SCPI « classiques » (durée de vie + de 50 ans) investies en immobilier d’entreprise, de bureau ou commerciales. 90% des SCPI SCPI d’habitation (durée de vie 15 ans) SCPI classiques : dites de rendement (7% par an en moyenne), diversifiées ou spécialisées par support (magasins, locaux, bureaux) ou par zone (régionales, internationales) SCPI d’habitation : dites fiscales car elles misent sur la valorisation des biens détenus et peuvent offrir une réduction d’impôt (investissement, déficit foncier grâce aux travaux et aux intérêts d’emprunt). Les biens détenus dépendent des politiques publiques : SCPI Malraux, Méhaignerie, Robien, Robien recentré, Scellier 59 Exemple : SCPI Scellier Social BBC Conservation des parts entre 9 et 15 ans (l'avantage fiscal ne se transmet pas si les parts sont revendues). Réduction d'impôt de 13 à 21% de la valeur d'achat des parts, dans la limite de 300 000 €, soit 63 000 € (21% × 300 000). La réduction d'impôt est étalée sur la durée de la location. On peut acheter des parts de SCPI Scellier à partir de moins de 1 000 €. Exemple de défiscalisation en SCPI Scellier Vous achetez des parts d'une SCPI Scellier intermédiaire pour 50 000 €. Vous les conservez 15 ans. Vous pouvez déduire de vos impôts 10 500 € (50000* 21%) : 722 € par an les 9 premières années (13% *50000 =6500) puis 6500/9. 667 € par an les 6 années suivantes (10500-6500)/6 60 L’évaluation des la rentabilité des projets immobiliers 2 3.1 3.1.1 3.1.2 Rappels de mathématiques financières La Valeur actuelle nette (VAN) Le Taux de Rentabilité Interne 3.2 3.2.1 3.2.2 Le taux de rendement locatif : critère trompeur Taux de Rendement locatif : comparaison avec le TRI Peux t on évaluer le prix d’un bien grâce au rendement locatif ? 3.3 3.3.1 3.3.2 3.3.3 Rentabilité des Actifs Immobiliers Le cas de l’Immobilier de Jouissance Le cas de l’Immobilier de rapport L’estimation du taux de croissance 3.4 3.4.1 3.4.2 3.4.3 L’effet de levier de la dette Un exemple numérique Formalisation de l’effet de Levier Rentabilité actuarielle des Fonds Propres 61 3.1 Rappels de mathématiques financières 3.1.1 La Valeur actuelle nette (VAN) 3.1.2 Le Taux de rentabilité Interne 62 3.1.1 La Valeur Actuelle Nette (VAN) Connaissant la valeur d’une somme d’argent Sn à terme, on peut calculer sa Valeur Actuelle S0 S0 = Sn (1 + r ) n En faisant la somme des Valeurs Actuelles des Flux de Fonds datés (CFt), on obtient la Valeur Actuelle Nette (VAN) du projet d’investissement n VAN = CFt t + ( 1 r ) = t 0 Rôle primordial du taux d’actualisation. Celui-ci doit représenter le coût moyen pondéré du capital (le taux de rentabilité exigé en moyenne par les bailleurs de fonds). 63 Investissement immobilier : Dette : emprunt bancaire Fonds Propres : ressources propres de l’investisseur Si les CFt sont constants, 𝑛 𝑉𝐴𝑁 = 𝐶𝐹0 + 𝑡=1 𝐶𝐹𝑡 𝐶𝐹 −𝑛 = 𝐶𝐹 + (1 − 1 + 𝑎 ) 𝑂 (1 + 𝑎)𝑡 𝑎 Exemple : un contrat qui rapporte 1000 euros pendant 10 ans a une valeur actuelle de 7360 euros avec a= 6% Si le taux a augmente, la VAN diminue Pour les actifs financiers et immobiliers, une hausse du taux d’intérêt entraîne une baisse de la valeur des actifs. 64 3.1.2 Le Taux de Rentabilité Interne (TRI) Définition taux d’actualisation qui annule la Valeur Actuelle Nette du projet n CFt =0 t t =0 (1 + r*) VAN r* se calcule à l’aide d’une calculatrice financière ou d’un tableur VAN (A) TRI(%) 0 CMP= a% Taux d’actualisation 65 3.2 Le taux de rendement locatif : un critère de rentabilité et d’évaluation trompeur 3.2.1 Taux de Rendement locatif : comparaison avec le TRI ? 3.2.2 Peux t on évaluer le prix d’un bien grâce au rendement locatif ? 66 3.2.1 Rendement locatif et TRI Méthode utilisée par les professionnels et l’administration 𝐿𝑜𝑦𝑒𝑟 (ℎ𝑜𝑟𝑠 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑖é𝑡é) Taux de Rendement locatif : 𝐼𝑛𝑣𝑒𝑠𝑡𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 Exemple : Deux projets d’investissement sur 5 ans , Immo Bureaux et Immo Habitat Immo- Bureaux rendement locatif de 7% pour un investissement de 10000 euros. La valeur de revente de la part de SCPI est estimée à 10000 euros Tri de ce projet : 7% Immo-habitat rendement locatif 5% mais valeur de revente de 13000 Tri du projet : 9,92% 67 VAN des 2 projets €3 500,00 €3 000,00 VAN €2 500,00 €2 000,00 Immo Bureaux €1 500,00 Immo Habitat €1 000,00 €500,00 €0,00 0 0,02 0,04 0,06 0,08 0,1 0,12 0,14 0,16 0,18 CMPC 68 3.2.2 Rendement locatif et évaluation des biens En partant de l’équation définissant le taux de rendement locatif brut : 𝐿1 𝑅𝐿 = 𝑃0 On en déduit une formule très simple pour la valeur du bien : 𝑃0 = 𝐿1 𝑅𝐿 Capitalisation du loyer annuel Exemple : un appartement dont le loyer annuel (hors charges pour le locataire) est de 6000 euros aura une valeur de 100000 euros si le taux de rendement retenu est de 6% Méthode nécessitant d’avoir une bonne estimation du taux de rendement locatif Méthode négligeant l’accroissement des loyers 69 3.3 Rentabilité des Actifs Immobiliers 3.3.1 Le cas de l’Immobilier de Jouissance 3.3.2 Le cas de l’Immobilier de rapport 3.3.3 L’estimation du taux de croissance 70 Rentabilité de l’Immobilier de Jouissance 3.3.1 Résidence principale (abstraction de la fiscalité : économie des loyers et plus value non imposés) Calculons le TRI 𝑃0 = 𝐿1 𝐿 𝐿 𝑃 + 2 2 + ⋯ + 𝑛 𝑛+ 𝑛 𝑛 1+𝑅 (1+𝑅) (1+𝑅) (1+𝑅) Avec Lt le loyer économisé en année t et P0 la valeur d’achat et Pn la valeur de revente. Faisons deux hypothèses : - les loyers augmentent de manière constantes g - le rapport entre loyer et valeur du bien est constant Hypothèses réalistes à moyen –long terme 71 Hypothèse 1 : 𝐿𝑛 = 𝐿1 (1 + 𝑔)𝑛−1 𝐿1 𝐿𝑛+1 𝐿1 (1+𝑔)𝑛 Hypothèse 2 : = = 𝑃0 𝑃𝑛 𝑃𝑛 On en déduit que 𝑃𝑛 = 𝑃0 (1 + 𝑔)𝑛 Remplaçons Pn et les Lt par leurs équivalents : 𝐿1 𝐿 𝐿 𝑃 + 2 2 + ⋯ + 𝑛 𝑛+ 𝑛 𝑛 = 1+𝑅 (1+𝑅) (1+𝑅) (1+𝑅) 𝐿1 1+𝑔 1+𝑔 𝑛−1 1+𝑔 𝑛 1+ + ⋯+ + 𝑃0 (1+𝑅) 1+𝑅 1+𝑅 1+𝑅 𝑃0 = D’où 𝑃0 1 − 𝑃0 1 − 1+𝑔 𝑛 1+𝑅 1+𝑔 𝑛 1+𝑅 = 𝐿 = 1 (1+𝑅) 𝐿1 (1+𝑅) 1+𝑔 1+𝑔 𝑛−1 1+ + ⋯+ 1+𝑅 1+𝑅 1+𝑔 𝑛 −1 1+𝑅 1+𝑔 −1 1+𝑅 d’où 𝑳 𝟏 𝑷𝟎 = 𝑹−𝒈 La valeur actuelle de l’actif immobilier dépend du loyer annuel, du taux de rentabilité et du taux de croissance à long terme des loyers 72 Interprétation et utilisation En retournant l’équation précédente : 𝐿1 𝑅 = +𝑔 𝑃0 La rentabilité actuarielle d’un investissement immobilier taux de rendement locatif + taux annuel de plus value anticipé Relation ex-post ou ex ante ; problème d’estimation du taux de croissance g Investissement rentable ? Comparer R au CMPC utilisé pour financer l’acquisition ! (On peut aussi calculer la VAN) 73 Exemple d’évaluation ex-post : Résidence achetée 500000 euros en 2002. Loyer mensuel de 1500 euro pour un bien équivalent en 2002 Valeur fin 2012 : 1000000 soit une taux de croissance de 7,17% La rentabilité actuarielle est : 12 ∗ 1500 𝑅= + 7,17% = 3,6% + 7,17% = 10,77% 500000 Plus value plus importante que le rendement locatif Dès que cette acquisition est financée par un capital ayant un coût inférieur à 10,77%, cet investissement immobilier a été créateur de richesse pour le ménage 74 Rentabilité de l’Immobilier de Rapport 3.3.2 Fiscalité uniquement sur les loyers On remplace simplement le loyer Lt par le loyer après impôt 𝐿𝑡 (1 − 𝜏) 𝑳𝟏 (𝟏−𝝉) 𝑹−𝒈 On obtient donc 𝑷𝟎 = D’où 𝑅 = 1𝑃 𝐿 (1−𝜏) 0 +𝑔 Exemple précédent (avec un taux d’imposition à 30%) : 𝑅= 18000(1 − 0,30) + 7,17% = 9,7% 500000 Même raisonnement que précédemment 75 Fiscalité sur les loyers et la plus value Pas de simplification de la formule car la valeur du bien lors de la revente n’est pas une fonction simple de la valeur en 0 utilisons le tableur excel Calcul de la plus-value imposable Plus value à long terme = Prix de cession – Prix d’acquisition = 1 000 000 − 500 000 = 500000 Abattement : 2 % entre la 6e et la 17e année de détention, 4 % entre la 18e et la 24e année, 8 % jusqu’à la 30e année (Total ?) Revente après 5 ans = 15% du prix d’acquisition en (gros) travaux (sans justificatif avec justificatifs avant) Frais d’achat : 7,5% du prix ou réel Plus value imposable [1 000 000- 500000*(1,225)]*(1-5*0,02) = 348750 76 Impôt sur la plus value 348750*0,345 = 120318 34,5 % = cotisations sociales (CSG, CRDS,…) 15,5% + Impôt Revenu 19% Calcul des flux générés par le projet : Date 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Investissement -500,00 Loyers bruts 18,00 19,29 20,68 22,16 23,75 25,46 27,28 29,24 31,34 33,59 Loyers nets 12,60 13,50 14,47 15,51 16,63 17,82 19,10 20,47 21,94 23,51 Revente 1000,00 Impot plus value -120,318 Flux nets -500,00 12,60 13,50 14,47 15,51 16,63 17,82 19,10 20,47 21,94 903,2 Rentabilité du projet (Tri ) : 8,47% La valeur du projet dépend fortement de la valeur de revente Reprenons avec une plus value nulle alors Ra = 3,44% Il faut donc bien mesurer le taux de croissance g anticipé 77 3.3.3 Estimation du taux g Calcul ex post très aisé mais peu utile Prolonger les tendances observées ? Dangereux A long terme, l’évolution des prix de l’immobilier suit celle de l’inflation. On peut donc utiliser le taux prévisionnel d’inflation à long terme. Niveau actuel du marché ? Calcul du rendement locatif : rendement locatif bas (2%) : prix élevés donc taux anticipé faible rendement locatif haut (6%) : prix faible donc taux anticipé élevé 78 3.4 L’effet de levier financier de la dette 3.4.1 Un exemple numérique 3.4.2 Formalisation de l’effet de levier 3.4.3 Le calcul de la rentabilité actuarielle des fonds propres 79 3.4.1 Un exemple numérique Investissement en résidence principale Caractéristiques : Ra= 10% (rendement locatif 6% + plus value 4%) Taux d’intérêt emprunt i = 5% Investissement initial AI = 1000 k€ Montant Emprunt : DF= 750 k€ Montant fonds propres : FP= 250 k€ Actif Rc ? Passif Fonds Propres (FP) Actif Immobilisé (AI) (Ra) Dettes (DF) (taux i) 80 Calcul de la rentabilité des fonds propres : Gain sur l’actif : Ra AI = 0,10 1000 = 100 k€ Coût de la dette : i DF= 0,05 750 = 37,5 k€ Gain pour l’investisseur : 100-37,5 = 62,5 k€ Rentabilité des fonds propres : 62,5/250 = 25 % Rentabilité de l’actif = 10% Mais rentabilité pour l’investisseur = 25 % ! Effet de levier de la dette contrepartie : Dette = Risque de non remboursement 81 Formalisation de l’effet de levier (sans imposition) 3.4.2 BN = Bénéfice net pour l’investisseur = Rc FP BN = Bénéfice réalisé sur l’investissement (renta éco) – Remboursement des dettes d’où Rc FP = Ra AI - i DF Notons Levier Financier : l = DF / FP Rc = Ra + (Ra – i) 𝛌 Exemple numérique : Rc = 10% + (10%-5%) (750/250)= 25% 82 Sensibilité de la rentabilité des fonds propres au Levier et à la Rentabilité éco Levier \ Ra 0% 5% 10% 15% 0 0% 5% 10% 15% 1 -5% 5% 15% 25% 2 -10% 5% 20% 35% 3 -15% 5% 25% 45% 4 -20% 5% 30% 55% Effet de Levier Financier 60% 50% Rc 40% 30% levier 0 20% levier 1 10% levier 2 0% levier 3 -10% 0% 2% 4% 6% 8% 10% 12% 14% 16% levier 4 -20% -30% Ra Calcul rapide car dans le cadre de projets immobilier, la structure financière n’est pas stable dans le temps : faire un échéancier 83 Rentabilité actuarielle des fonds propres 3.4.3 Exemple : Résidence principale achetée 500 k€ en 2002, valeur 1000 k€ en 2012 (croissance de 7,17%) Loyer mensuel « équivalent » : 1500 € Aucune fiscalité sauf taxe foncière, négligée ici Résidence financée à 75% par un crédit immobilier à annuités constantes au taux de 5%. DF = 375 k€ Annuités = 𝑖𝐷𝐹 0,05 ×375 = = 48,57 k€ 1−(1+𝑖)−𝑛 1−1,05−10 Hypothèse : pas d’avantage fiscal de déduction des intérêts. Date 0 Investissement -125,00 Loyers bruts Annuité Revente Flux nets -125,00 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 18,00 -48,57 19,29 -48,57 20,67 -48,57 22,16 -48,57 23,74 -48,57 25,45 -48,57 27,27 -48,57 29,23 -48,57 31,32 -48,57 -30,57 -29,28 -27,90 -26,41 -24,83 -23,12 -21,30 -19,34 -17,25 33,57 -48,57 1000,00 985,00 Rc= 14,7% >>> 10,77 % sans financement par dette (exemple initial) 84 Avec la formule de l’effet de levier : Rc= 10,77 %+(10,77%- 5%) 3 = 28,08 % Chiffre différent : pourquoi ? Dans la formule, on considère que la structure financière est constante : Remboursement des intérêts chaque année et du prêt en fin de période ce qui favorise la rentabilité des fonds propres. Dans la simulation précédente, les fonds propres deviennent majoritaires au fur et à mesure du remboursement du prêt ! Hypothèse plus réaliste en matière d’immobilier : remboursement au cours du temps. Mais calcul « simplifié » utile aussi 85 Levier et Rentabilité des fonds propres Rc en fonction du levier 16 14 12 rC 10 8 Rc 6 4 2 0 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 LEVIER FI 86 4 Le risque des projets immobiliers 4.1 4.1.1 4.1.2 Les sources de risque de l’investissement immobilier Risques spécifiques à l’immobilier Risques affectant la rentabilité d’un projet immobilier 4.2 4.2.1 4.2.2 Les mesures du risque utilisées Le risque de ruine Le risque de variabilité 4.3 4.3.1 4.3.2 Le risque diversifiable des sociétés foncières cotées Risque total, systématique et spécifique Application aux sociétés foncières 87 4.1 Les sources de risque de l’investissement immobilier 4.1.1 Risques spécifiques à l’immobilier 4.1.2 Risques affectant la rentabilité d’un projet immobilier 88 4.1.1 Risques spécifiques à l’immobilier L’immobilier n’est pas sans risque ! Exemple : crise début années 90 et 2008 Phases de hausse et de baisse assez longues : comportement moutonnier Mais aussi risques spécifiques à l’immobilier : bien physique avec des caractéristiques financières particulières Le risque environnemental Rénovation de quartier, arrivée de services publics, lignes de transport en commun : influe sur la valeur d’un bien Information sur la situation future fondamentale (mais difficile d’accès) 89 Le risque de construction Défauts de construction Mauvais entretien Risque naturels affectant la construction (glissement de terrain, inondations…) En France, garantie décennale pour les logements neufs Le risque législatif ou réglementaire Interventions des pouvoirs publics (aménagement du territoire, création de zones spécifiques, logement social) Fiscalité (revenus, plus values immobilières…) Financier (encadrement des loyers) Le risque de liquidité -20 à -30% pour vendre rapidement 90 Le risque lié à la faible diversification Valeur unitaire importante : faible diversification ( Solution : pierre papier (SCPI, foncières)) Diversification géographique ou de taille du bien assez limitées Mais investir dans une ville revient aussi à investir dans l’activité économique du lieu : choisir un lieu ayant des activités diversifiées (grandes métropoles) Le risque lié à l’endettement Effet de levier de l’endettement mais risque supplémentaire en cas de baisse du marché Exemple : valeur d’un bien 100 en t=0 financé à 80% par dette (5%). Supposons que les loyers couvrent les intérêts. Risque : Valeur en t=1 +/- 10% (110 ou 90) Bilan en cas de hausse : FP passent de 20 à 30 (+50%) Bilan en cas de baisse : FP passent de 20 à 10 (-50%) Crise des subprimes : baisse des prix et hausse des taux d’intérêts : situation nette négative 91 4.1.2 Risques affectant la rentabilité d’un projet immobilier Risques sur les loyers Risque de non paiement Risque faible mais réel Souscrire une assurance (coût supplémentaire) Risque de ne pas trouver de locataires Programmes immobiliers à but de défiscalisation Limiter ce risque : investir dans des grandes métropoles dynamiques Cependant le loyer ne constitue pas une part très importante de la valeur d’un bien. Rendement locatif 3% 5% 7% Exemple : VA des loyers à 5% 23,2 38,6 54,1 Avec un taux de rendement de 5%, Il faut 20 ans de loyers non actualisés pour rembourser la mise de départ La valeur à Terme Très difficile à estimer, pas de recette pour éliminer ce risque Technique ad hoc : taux de plus value comparable à l’évolution des prix et/ou la croissance du PIB 92 4.2 Les mesures du risque utilisées 4.2.1 Le risque de ruine 4.2.2 Le risque de variabilité 93 4.2.1 Le risque de ruine Exemple : Appartement Valeur en t= 0 : 500 k€, taux rendement locatif : 3,6% Loyers imposés à la tranche de 30% Coût du capital : 6% Plus value imposée à 34,5% Date Investissement Loyers bruts 0 2 3 4 5 6 7 8 18,00 =L1*(1+x) =L2*(1+x) =L3*(1+x) =L4*(1+x) =L5*(1+x) =L6*(1+x) =L7*(1+x) L3 brut *(0,7) L4 brut *(0,7) L5 brut *(0,7) L6 brut *(0,7) =L8*(1+x) L9 brut L7 brut *(0,7) L8 brut *(0,7) *(0,7) L6 brut *(0,7) L9 brut *(0,7) L1 brut *(0,7) L2 brut *(0,7) Loyers nets Revente Impot plus value Flux nets 1 9 10 -500,00 -500,00 L1 brut *(0,7) L2 brut *(0,7) L3 brut *(0,7) L4 brut *(0,7) L5 brut *(0,7) L7 brut *(0,7) L8 brut *(0,7) =L9*(1+x) L10 brut *(0,7) I0*(1+x)^(10) [I0*(1+x)^(10) - (I0)*1,225]*0,9*0,345 L10 brut *(0,7)+I0*(1+x)^(10) -[I0*(1+x)^(10) - (I0)*1,225]*0,9*0,345 Soit X le taux de croissance des loyers (et donc de la valeur du bien). Trouver X tel que la VAN du projet soit nulle avec CMPC = 6% En utilisant le solver d’Excel, on trouve X = 3,9 % C’est le taux de croissance minimum acceptable par l’investisseur. L’investisseur doit apprécier la probabilité d’atteindre au moins ce taux ! 94 4.2.2 Le risque de variabilité Différents scénarios concernant le futur (ici le taux de rendement locatif ainsi que la variation des loyers, donc de la valeur finale du bien) Même exemple avec 3 hypothèses : Proba taux rendement locatif taux croissance HH 30% 6% 8% HM 40% 5% 4% HB 30% 4% 0% Calcul de la VAN et du TRI pour chaque hypothèse Proba VAN HH 30% 237,61 10,92% HM 40% 42,91 7,01% HB 30% -117,76 2,80% TRI 95 Espérance et Variance K E ( R ) = å p k Rk K s ( R) = å p k ( Rk - E ( R)) 2 2 k =1 k =1 Proba VAN HH 30% 237,61 HM 40% 42,91 HB 30% -117,76 ESPERANCE VARIANCE ECART TYPE TRI 10,92% 7,01% 2,80% 54,2533 6,91% 21112 0,11% 145,3007516 3,32% Une fois calculés l’espérance et l’écart-type, il est possible d’arbitrer entre différents projets immobiliers 96 Classement des projets selon le critère moyenne-variance Projets Alpha Beta Gamma Epsilon Risque 17,40% 17,40% 12,70% 22,40% 8,20% 14,50% 8,20% 12,20% Beta 14.5% Epsilon 12.2% 8.2% s (R) E(R) Gamma 12.7% Alpha 17.4% 22.4% Espérance 97 4.3 Le risque diversifiable des sociétés foncières cotées 4.3.1 Risque total, systématique et spécifique 4.3.2 Application aux sociétés foncières 98 4.3.1 Risque total, systématique et spécifique Risque total du portefeuille Théorie moderne du portefeuille Risque systématique dû aux fluctuations du marché non diversifiable + Risque total s i Risque spécifique concerne l’actif diversifiable Risque spécifique (diversifiable) 𝜎𝐼 2 − (𝛽𝑖 𝜎𝑚 )2 Risque systématique b is m 99 Mesure du risque systématique Seul le risque systématique est supposé rémunéré par la marché. MEDAF : E ( Ri ,m ) = R f + ( E ( Rm ) - R f ) b i bi = Cov( Ri , Rm ) Var ( Rm ) Avantage : prise en compte du risque systématique permet d’ajuster le taux de rentabilité. La règle selon laquelle tout projet tel que TRI > CMP n’est plus théoriquement fondée. 100 4.3.2 Application aux sociétés foncières Exemple Unibail Rodamco Etude sur la période Mars 2005- Septembre 2012 CAC 40 : 𝜎𝑚 (𝑎𝑛𝑛𝑢𝑎𝑙𝑖𝑠é) = 18,5% Unibail : 𝜎𝑖 (𝑎𝑛𝑛𝑢𝑎𝑙𝑖𝑠é) = 23,10% 𝛽𝑖 = 0,73 Risque systématique : 𝛽𝑖 𝜎𝑚 = 13,55 % Risque spécifique : 𝜎𝐼 2 − (𝛽𝑖 𝜎𝑚 )2 = 18,71% Importance du risque spécifique par rapport au risque systématique : bon potentiel de diversification; Application aux SCPI cotées ? 101 Montages financiers et diversification de patrimoine 5 Le financement des investissements immobiliers 6 La défiscalisation immobilière 7 Diversification de patrimoine 102 5 Le financement des investissements immobiliers 5.1 5.1.1 5.1.2 Les différents types d’emprunts Taux fixe ou variable ? Les emprunts « administrés » 5.2 5.2.1 5.2.2 5.2.3 Le coût actuariel des emprunts Emprunts à annuités constantes Emprunts à annuités progressives Emprunts in fine 5.3 5.3.1 5.3.2 5.3.3 Impact des taux et de la durée sur la capacité d’emprunt Les taux d’intérêt La durée de l’emprunt Re négociation des termes 103 5.1 Les différents types d’emprunts 5.1.1 Taux fixe ou variable ? 5.1.2 Les emprunts « administrés » 104 5.1.1 Taux fixe ou variable ? Anticipation de l’évolution des taux ! Essor des prêts à taux variables depuis la fin des 80’s Taux initial inférieur à celui du taux fixe La politique monétaire « rigoriste » de l’union européenne Taux courts indexés sur l’ERUIBOR- lutte contre l’inflation Mise en place de taux variables sécurisés Absence de pénalité de remboursement anticipé Exemple : Sept 2012, emprunt sur 20 ans, 100000 € Type de Prêt taux variable taux fixe Taux annuel 3,40% 3,80% Mensualité 574 € 596 € 105 L’indice de référence des taux variables EURIBOR : Euro Interbank Offer Rate 2 variantes : Euribor 3 mois et Euribor 12 mois Mais d’autres indices peuvent être proposés En général, taux appliqué = Taux indice + marge du prêteur Marge : couvre les risques de non paiement, frais administratifs, bénéfice de la banque… Euribor 3 mois depuis 1999 : 106 Principales catégories de taux variables Prêt non capé et non plafonné Aucune sécurité, réservé à des investisseurs avertis Le taux capé Limitation à la hausse seulement, ou, à la fois à la hausse et à la baisse, de la variation globale du taux d'intérêt. Un emprunt avec un taux de 4% capé 1 est un emprunt dont le taux d'intérêt maximum sera de 5%. Un emprunt avec un taux de 3,5% capé +1,5 / -1,5 est un emprunt dont le taux d'intérêt ne pourra varier qu'entre 2% et 5%. Ce dispositif est une garantie essentielle pour les crédits de longue durée. 107 Plafonnement de l'échéance Blocage du montant de l'échéance (ou évolution limitée par an ou de l'équivalent de l'inflation), en cas de hausse de l'indice de référence. Dispositif parfois appelé un 'taux révisable sécurisé'. C'est une appellation trompeuse ! En cas de hausse des taux, la mensualité n'évolue pas ou peu, la durée de remboursement s'allongera en conséquence et alourdira considérablement le coût du crédit. Le plus souvent, l'allongement de cette durée est quand-même limité (par exemple à 5 ans supplémentaires). Le prêt variable à double indexation Taux révisable en fonction d’un indice déterminé, (EURIBOR) Mensualités quant à elle sont indexées sur l’indice des prix publié par l’INSEE. Les mensualités augmentent systématiquement ! 108 Mécanisme : - forte hausse de l'indice de référence (Euribor), supérieure à certaine valeur, la durée sera augmentée, - hausse faible de l'indice de référence (Euribor), la durée inchangée.- (stabilité de l'indice, la durée diminue), - baisse de l'indice de référence, la durée diminue. une reste Choix entre taux fixe et variable ? Emprunteur : risque de taux Emprunter au taux variable dans les années 90 : gains par la baisse de taux ! Aujourd’hui ? Taux très faibles 109 5.1.2 Les emprunts administrés Le prêt à taux Zéro Le prêt à taux zéro renforcé (PTZ+) est réservé aux personnes qui souhaitent acquérir leur première résidence principale. Ce logement doit être neuf. Cependant, il peut être ancien s'il est vendu par un bailleur social à ses occupants ou aux gardiens d'immeuble qu'il emploie ou si les travaux qui doivent y être réalisés l'assimile à un logement neuf . Le PTZ+ ne peut financer qu'une partie de l'achat du logement. Il peut être complété par d'autres prêts immobiliers ou des apports personnels. Conditions de ressources : Pour 2 personnes, le plafond de ressources est de 60900 euros en zone A. 110 Pour calculer le montant du PTZ+, on applique un pourcentage au coût maximal de l'opération toutes taxes comprises (TTC), dans la limite d'un plafond. Ce coût comprend le coût de la construction ou de l'achat et les honoraires de négociation. Les frais d'acte notarié et les droits d'enregistrement ne sont pas inclus. Le pourcentage varie en fonction : de la zone géographique dans lequel se trouve le logement, et de son niveau de performance énergétique. Exemple de calcul Pour un ménage avec 2 enfants qui souhaitent acheter un logement neuf classé BBC 2005 dans la zone B2, le montant maximum du PTZ+ est de : 43.500 €(soit 150.000 €x 29 %) si le coût de l'opération est de 150.000 €, 49.880 €(soit 172.000 €x 29 %) si le coût de l'opération est égal ou supérieur à 172.000 €. 111 Occupants du logement 1 occupant 2 occupants Zone A Zone B1 Zone B2 Zone C 156 000 € 117 000 € 86 000 € 79 000 € 218 000 € 164 000 € 120 000 € 111 000 € Plafonds du prix du bien dans le neuf en 2012 3 occupants 265 000 € 199 000 € 146 000 € 134 000 € 4 occupants 312 000 € 234 000 € 172 000 € 158 000 € 5 occupants et 359 000 € plus 269 000 € 198 000 € Zone A Zone B1 Zone B2 Zone C 182 000 € Logement BBC 38 % Logement non BBC 26 % 33 % 21 % 29 % 16 % 24 % 14 % 112 Le prêt à l’accession sociale (PAS) institué pour favoriser l'accession à la propriété des ménages aux revenus modestes. accordé par une banque ou un établissement financier ayant passé une convention avec l'État pour financer la construction ou l'achat d'un logement, avec ou sans travaux d'amélioration. Remboursable avec intérêts et peut financer jusqu'à l'intégralité du coût de l'investissement. Le PAS peut financer la résidence principale de l'emprunteur, ainsi cela peut concerner : l'achat ou la construction d'un logement neuf, y compris le terrain, l'achat d'un logement ancien, ou des travaux d'amélioration du logement ou d'économie d'énergie, d'un coût minimum de 4.000 €. 113 Conditions de ressources : exemple : 2 personnes Zone A = 35700 € Le montant des ressources prend en compte le revenu fiscal de référence de l'emprunteur auquel on ajoute ceux des autres personnes destinées à occuper le logement qui ne sont pas rattachées au foyer fiscal de l'emprunteur. L'année de référence à prendre en compte est l'avant-dernière année précédant l'offre (année n-2). Durée de remboursement : de 5 à 35 ans. Taux d'intérêt : dépend de la durée d'emprunt. Le plafond de ce taux est susceptible d'être modifié plusieurs fois par an. Durée du prêt Taux fixe Taux variable Inférieure ou égale à 12 ans 4,55 % 4,55 % Entre 12 et 15 ans 4,75 % 4,55 % Entre 15 et 20 ans 4,90 % 4,55 % Supérieure à 20 ans 5,00 % 4,55 % 114 Le prêt conventionné accordé par une banque ou un établissement financier ayant passé une convention avec l'État. Il peut financer jusqu'à l'intégralité du coût de la construction ou l'achat d'un logement neuf ou ancien, mais aussi certains travaux d'amélioration du logement. Il est remboursable avec intérêts et peut donner droit à l'aide personnalisée au logement (APL). Sans condition de ressources Durée : 5 à 35 ans Taux actuels Durée du prêt Taux fixe Taux variable inférieure ou égale à 12 ans 5,15 % 5,15 % entre 12 et 15 ans 5,35 % 5,15 % entre 15 et 20 ans 5,50 % 5,15 % supérieure à 20 ans 5,60 % 5,15 % 115 Prêt Action Logement (ex 1% logement) accordé par Action Logement pour la construction ou l'acquisition d'une résidence principale. Ce logement peut être neuf ou ancien sans travaux, et doit respecter les conditions de performance énergétique (classé D s'il est ancien). Il s'adresse aux salariés des entreprises du secteur privé non agricole de plus de 10 salariés, sous conditions de ressources identiques à celles exigées pour l’attribution du PAS Son taux d'intérêt est fixé à 1,75 %. La durée de prêt est au maximum de 20 ans. Le prêt ne doit pas dépasser 30% du coût total de l'opération. Montant minimum du prêt Montant maximum du prêt Zone de l'opération 15.000 € 25.000 € zone A 15.000 € 20.000 € zone B1 7.000 € 15.000 € zone B2 7.000 € 10.000 € zone C 116 Le plan d’Epargne Logement PEL épargne bloquée qui, quand son terme est atteint, soit 4 ans, peut être utilisée de plusieurs façons. Il peut ainsi soit être clôturé, soit être poursuivi, soit permettre d'obtenir un prêt immobilier à un taux privilégié. L'obtention du prêt permet également au souscripteur de bénéficier d'une prime versée par l'État. Clôture du PEL Au terme des 4 ans, le PEL peut être clôturé. Le souscripteur récupère alors les fonds qu'il a déposé et les intérêts produits. Il conserve également pendant un an le droit au prêt. À noter : les prélèvements sociaux sur les intérêts produits par un PEL sont dus dès la 1ère année. 117 Utilisation du PEL pour obtenir un prêt Le prêt peut permettre notamment : l'achat et la construction d'un logement, résidence principale ou secondaire, neuve ou ancienne, le financement de travaux ou l'amélioration du logement principal. Montant maximum du prêt : 92.000 €. Durée du prêt : 2 à 15 ans. En cas de cumul de compte épargne logement (CEL) et PEL détenus par un même titulaire, le montant maximum du prêt peut atteindre 92.000 € et ces prêts doivent être consentis par le même établissement. Conditions pour bénéficier de la prime d'État Pour les PEL ouvert à partir du 1er mars 2011, la prime d'État est versée à la condition que le PEL donne lieu à un prêt immobilier de 5.000 € minimum. Le montant de la prime est égal à 2/5ème des intérêts acquis dans la limite de 1.525 €et dépend de l'affectation du prêt. 118 Taux PEL : Taux d'intérêt du prêt obtenu Le taux d'intérêt dépend de la période où a été souscrit le PEL. Plans ouverts Taux du prêt Rémunération depuis le 1er août 2003 4,20 % 2,5% entre le 1er juillet 2000 et 31 juillet 2003 4,97% 4,5% entre le 26 juillet 1999 et le 30 juin 2000 4,31% 3,6% entre le 9 juin 1998 et le 25 juillet 1999 4,60% 4% entre le 23 janvier 1997 et le 9 juin 1998 4,80% 4,25 % entre le 7 février 1994 et le 22 janvier 1997 5,54% 5,25 % entre le 16 mai 1986 et le 7 février 1994 6,32% 6% 119 Le Compte Epargne Logement (CEL) permet à son titulaire, sous conditions, d'obtenir un prêt bancaire à un taux préférentiel, pour réaliser notamment un investissement immobilier ou des travaux dans son logement, ainsi qu'une prime d'épargne versée par l'État. Le prêt peut être obtenu pour : construire ou acheter une résidence principale, neuve ou ancienne, acquérir un terrain à construire si le prêt finance simultanément les dépenses de construction, financer des travaux d'économie d'énergie ou d'amélioration. Si le CEL a été ouvert avant le 1 mars 2011, il peut permettre d'obtenir un prêt pour acheter une résidence secondaire. Il est possible d'obtenir un prêt lié au CEL s'il est ouvert depuis au moins 18 mois. De plus, il faut qu'il ait produit un minimum d'intérêts (75 € pour un logement neuf) 120 Montant et durée du prêt Le montant du prêt dépend de sa durée et des intérêts acquis pendant la phase d'épargne. Son montant maximum est de 23.000 €. La durée du prêt est de 2 à 15 ans. À noter : le prêt lié au CEL peut être cumulé avec celui obtenu grâce à un PEL , mais le montant maximum du prêt total ne peut dépasser 92.000 €. Taux d'intérêt du prêt Le taux d'intérêt du prêt est variable et dépend de la période pendant laquelle l'épargne a été effectuée sur le CEL. Prime de l'État Une prime de l'État est accordée en fin de période d'épargne lors de la réalisation du prêt. Le montant maximum de cette prime est de 1.144 €. Cette prime est exonérée de l'impôt sur le revenu. Cette prime est soumise aux prélèvements sociaux au taux de 12,3 %. 121 5.2 Coût actuariel des emprunts 5.2.1 L’emprunt à annuités constantes 5.2.2 L’emprunt à annuités progressives 5.2.3 L’emprunt In fine 122 5.2.1 L’emprunt à annuités constantes Emprunt à taux fixe, annuités constantes : gestion facilité mais pas sans réel « risque » (incertitude) Calcul de l’amortissement Par construction : 𝑛 𝐸= 𝑡=1 Suite géométrique de raison D’où 𝐸 = 𝐴 1+𝑖 𝐴 (1 + 𝑖)𝑡 1 𝐴 et de premier terme 1+𝑖 1+𝑖 1−(1+𝑖)−𝑛 1−(1+𝑖)−1 (démonstration par récurrence ou directe) d’où 𝐸= 𝐴 𝑖 1− 1+𝑖 𝑛 On en déduit le montant de l’ annuité 𝐴= 𝑖𝐸 1−(1+𝑖)−𝑛 123 Exemple : Emprunt annuité constante de 100000 € à 5% sur 10 ans. Calcul de l’annuité : 0,05 × 100000 𝐴= = 12950,46 1 − (1,05)−10 t 1 2 3 4 CRD (t-1) 100000,00 92049,54 83701,56 74936,18 Interêts (t) 5000,00 4602,48 4185,08 3746,81 Amort (t) 7950,46 8347,98 8765,38 9203,65 Annuité 12950,46 12950,46 12950,46 12950,46 5 6 7 8 9 10 65732,53 56068,70 45921,68 35267,31 24080,22 12333,77 3286,63 2803,44 2296,08 1763,37 1204,01 616,69 9663,83 10147,02 10654,37 11187,09 11746,45 12333,77 12950,46 12950,46 12950,46 12950,46 12950,46 12950,46 Annuités constantes 14000 12000 10000 8000 Amort (t) 6000 Interêts (t) t 4000 2000 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 124 Le cas des mensualités constantes Calculer le taux équivalent mensuel : 1 𝑚 = (1 + 𝑎)( 12) −1 Calcul de la mensualité : Dans la pratique on peut prendre un taux proportionnel mais, attention, il s’agit d’une simple approximation 𝑀= 𝑚×𝐸 1−(1+𝑚)−12𝑛 Frais annexes et assurances Même exemple avec des frais de dossiers de 500 euros et une cotisation annuelle d’assurance équivalente à 0,4% du CRD. 125 Total t CRD (t-1) Interêts (t) Amort (t) Cout emprunt 1 100000,00 5000,00 7950,46 12950,46 400,00 13350,46 2 92049,54 4602,48 8347,98 12950,46 368,20 13318,66 3 83701,56 4185,08 8765,38 12950,46 334,81 13285,26 4 74936,18 3746,81 9203,65 12950,46 299,74 13250,20 5 65732,53 3286,63 9663,83 12950,46 262,93 13213,39 6 56068,70 2803,44 10147,02 12950,46 224,27 13174,73 7 45921,68 2296,08 10654,37 12950,46 183,69 13134,14 8 35267,31 1763,37 11187,09 12950,46 141,07 13091,53 9 24080,22 1204,01 11746,45 12950,46 96,32 13046,78 10 12333,77 616,69 12333,77 12950,46 49,34 12999,79 2360,37 131864,94 590091,50 29504,57 100000,00 Assurance 129504,57 Annuités Calcul du coût réel de l’emprunt : calcul du TRI du projet 10 100000 = 500 + 𝑡=1 𝐴𝑡 (1 + 𝑅)𝑡 On trouve TEG (Taux effectif global) = R= 5,50% Loi Scrivener (1979) : Le TEG comprend : - intérêts, les frais de dossier, les primes d’assurance décès, invalidité et incapacité de travail, les frais de garantie ou de constitution de suretés réelles 126 Prise en compte de la fiscalité Si l’emprunt est contracté par un investisseur imposé à 30%, alors il faut calculer les intérêts net d’IR Total t CRD (t-1) Interêts (t) Amort (t) Intérêts nets d'IR 1 100000,00 5000,00 7950,46 3500,00 11450,46 2 92049,54 4602,48 8347,98 3221,73 11569,71 3 83701,56 4185,08 8765,38 2929,55 11694,93 4 74936,18 3746,81 9203,65 2622,77 11826,41 5 65732,53 3286,63 9663,83 2300,64 11964,47 6 56068,70 2803,44 10147,02 1962,40 12109,43 7 45921,68 2296,08 10654,37 1607,26 12261,63 8 35267,31 1763,37 11187,09 1234,36 12421,45 9 24080,22 1204,01 11746,45 842,81 12589,25 10 12333,77 616,69 12333,77 431,68 12765,45 590091,50 29504,57 100000,00 20653,20 flux nets 120653,20 Calcul du coût actuariel (TRI) R=3,50%= 5%(1-0,3) 127 5.2.2 L’Emprunt à annuités progressives Emprunt généralement proposé en période de taux élevés avec une anticipation d’une amélioration des revenus de l’investisseur dans le futur. 𝐸= 𝐴𝑡 𝐴1 𝑛 = 𝑡=1 (1+𝑖)𝑡 1+𝑖 D’où 𝐸 = 𝐴1 1+𝑖 1− 1+𝑔 1+𝑔 2 1+𝑔 𝑛−1 1+ + + ⋯+ 1+𝑖 1+𝑖 1+𝑖 1+𝑔 𝑛 1+𝑖 1+𝑔 1− 1+𝑖 𝐴1 1+𝑔 𝐸= 1− 𝑖−𝑔 1+𝑖 Et 𝐴1 = 𝑛 𝐸(𝑖−𝑔) 1+𝑔 𝑛 1− 1+𝑖 128 Application numérique Emprunt 100000 € sur 10 ans, taux i=8%, croissance de l’annuité g=5% Total t CRD (t-1) Interêts (t) Amort (t) Annuités 1 100000,00 8000,00 4219,63 12219,63 2 95780,37 7662,43 5168,18 12830,61 3 90612,19 7248,98 6223,17 13472,14 4 84389,02 6751,12 7394,63 14145,75 5 76994,39 6159,55 8693,49 14853,04 6 68300,91 5464,07 10131,62 15595,69 7 58169,29 4653,54 11721,93 16375,47 8 46447,36 3715,79 13478,46 17194,25 9 32968,91 2637,51 15416,45 18053,96 10 17552,46 1404,20 17552,46 18956,66 671214,90 53697,19 100000,00 153697,19 Si l’investisseur est imposé à 30%, le taux actuariel est de a=0,08*(1-0,3)=5,6% 129 5.2.3 L’emprunt in fine Opérations de défiscalisation immobilière (maximum de déductibilité des intérêts) Total t CRD (t-1) Interêts (t) Amort (t) Annuité 1 100000,00 5000,00 0,00 5000,00 2 100000,00 5000,00 0,00 5000,00 3 100000,00 5000,00 0,00 5000,00 4 100000,00 5000,00 0,00 5000,00 5 100000,00 5000,00 0,00 5000,00 6 100000,00 5000,00 0,00 5000,00 7 100000,00 5000,00 0,00 5000,00 8 100000,00 5000,00 0,00 5000,00 9 100000,00 5000,00 0,00 5000,00 10 100000,00 5000,00 100000,00 105000,00 1000000,00 50000,00 100000,00 150000,00 Beaucoup plus d’intérêts que dans l’emprunt à annuité constante mais il n’est pas plus cher car le taux actuariel (TRI) des deux emprunts est de 5% ! L’investisseur peut choisir l’emprunt in fine car - Il veut profiter au maximum de la déductibilité des intérêts - Il anticipe une hausse des taux et donc veut « profiter » le plus longtemps possible de taux faibles 130 5.3 Impact des taux et de la durée sur la capacité d’emprunt 5.3.1 Les taux d’intérêt 5.3.2 La durée de l’emprunt 5.3.3 Re négociation des termes de l’emprunt 131 Les taux d’intérêt 5.3.1 Exemple : capacité de remboursement de 1000 € par mois. Le nombre de périodes est de 180 (15 ans). Capacité d’emprunt en fonction des taux : 180 𝐸= 𝑡=1 1000 (1 + 𝑚)𝑡 Taux annuel Taux mensuel E 0,02 0,001651581 155600 0,04 0,00327374 135849 0,06 0,004867551 119718 0,08 0,00643403 106428 0,1 0,00797414 95384 0,12 0,009488793 86134 132 5.3.2 La durée de l’emprunt Capacité de remboursement de 1000 € par mois, taux à 4%. E= 1000 𝑛 𝑡=1 (1+0,04)𝑡 Durée (mois) E 120 99103 180 135849 240 166053 360 211282 Effet combiné des taux et de la durée d’emprunt : très significatif dans certains cas. Par exemple : un ménage qui emprunte à 2% pendant 25 ans en remboursant chaque mois 1000 € peut obtenir un prêt de 236421 € Si il emprunte à 6% pendant 15 ans, il ne peut emprunter que 119718 € ! 133 5.3.3 Re Négociation des termes Baisse des taux : re négociation des prêts. Mais pénalité de remboursement : 3% du CRD pour les particuliers Manque à gagner actualisé pour la banque pour les entreprises et les collectivités locales Frais de garantie : Hypothèque : environ 2% de l’encours Exemple : emprunt 100000 € sur 15 ans au taux de 5%, annuité constante, il y a 5 ans, taux actuels à 3%. Annuité = 9634 €. Au début de l’année 6, il reste 74392 € de CRD. Pénalité de 3% : il reste 74392+3720= 78112 € 134 Pour l’investisseur, rembourser revient à faire un nouvel investissement : 10 78112 = 𝑡=1 9634 (1 + 𝑅)𝑡 On trouve R= 4,01% Tant que le nouvel emprunt a un taux inférieur à R% annuel, l’investisseur a intérêt à rembourser son prêt ! Même si le taux est à 4,01%, la VAN de ce projet est au moins nulle. Pour un taux à 3%, la VAN est de 4069 € ! 135 Focus sur le PEL Le PEL en avenir certain Arbitrage entre PEL (avec prêt avantageux) et Placement puis emprunt aux conditions de marché Exemple : PEL à 3,5%, emprunt à 4,20%, montant initial : 40000 €, versement de 200€/ mois Placement alternatif : 5%, taux d’emprunt : 5,5% Au bout de 5 ans, emprunt sur 10 ans, avec une mensualité de 1000 € PEL Placement Diff Capital cumulé 60382 64414 4032 Capacité d'emprunt 98210 92710 -5500 Il vaut mieux opter pour le PEL 136 Le PEL comme une option de vente PEL : contrat dont l’échéance est la durée du PEL (min 4 ans) Valeur de l’option : avantage de taux consenti par le PEL (traduit par une capacité d’emprunt plus élevée) Premium : manque à gagner sur l’épargne PEL L’option de vente n’est levée que si le montant de prêt accordé par le PEL est supérieur au montant de prêt aux conditions de marché (avec les mêmes mensualités et le même horizon) Valeur de l’option Ep Montant emprunté au taux du marché 137 6 La défiscalisation immobilière 6.1 6.1.1 6.1.2 Rentabilité de l’investissement locatif financé par emprunt L’emprunt amortissable L’emprunt in fine 6.2 6.2.1 6.2.2 6.2.3 Dispositifs de défiscalisation Défiscalisation par l’amortissement Défiscalisation à base de réduction d’impôts Autres dispositifs 6.3 6.3.1 6.3.2 Intérêts et limites de la défiscalisation Bien évaluer les biens Eviter une trop grande concentration du patrimoine 138 6.1 Rentabilité de l’investissement locatif financé par emprunt 6.1.1 L’emprunt amortissable 6.1.2 L’emprunt in fine 139 6.1.1 L’emprunt amortissable Immobilier locatif avec emprunt permet de déduire les intérêts de l’impôt Exemple : Appartement valeur : 200000 €, financé à 80% par un emprunt à annuités constantes au taux de 5% , rendement locatif estimé à 4,5% Frais de gestion à charge du propriétaire (charges non récupérables, taxe foncière…) estimés à 10% du loyer annuel Taux de croissance annuel des loyer et plus value annuelle de l’ordre de 3% Taux d’imposition : 30% , Imposition sur la plus value négligée (pas de revente du bien) Pour calculer la rentabilité du projet, il faut procéder par le calcul des flux de fonds nets, Flux d’exploitation et d’investissement 140 Flux d’ Emprunt CRD (t-1) intérêts amortissement annuités 1 160 8 12,72 20,72 2 147,3 7,4 13,4 20,72 3 133,9 6,7 14,0 20,72 4 119,9 6,0 14,7 20,72 5 105,2 5,3 15,5 20,72 6 89,7 4,5 16,2 20,72 7 73,5 3,7 17,0 20,72 8 56,4 2,8 17,9 20,72 9 38,5 1,9 18,8 20,72 10 19,7 1,0 19,7 20,72 Calcul de l'impôt 0 loyer frais intérêts Revenu foncier imposable Impôts Flux nets loyer frais Annuité Impôt foncier Flux d'exploitation Flux d'investissement Flux nets 1 9,00 0,90 8,00 0,10 0,03 2 9,27 0,93 7,36 0,98 0,29 3 9,55 0,95 6,70 1,90 0,57 4 9,83 0,98 5,99 2,86 0,86 5 10,13 1,01 5,26 3,86 1,16 6 10,43 1,04 4,49 4,90 1,47 7 10,75 1,07 3,67 6,00 1,80 8 11,07 1,11 2,82 7,14 2,14 9 11,40 1,14 1,93 8,33 2,50 10 11,74 1,17 0,99 9,58 2,87 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 9 9,27 9,5481 9,834543 10,12958 10,43347 10,74647 11,06886 11,40093 11,74296 0,9 0,927 0,95481 0,983454 1,012958 1,043347 1,074647 1,106886 1,140093 1,174296 20,72073 20,72073 20,72073 20,72073 20,72073 20,72073 20,72073 20,72073 20,72073 20,72073 0,03 0,293711 0,56915 0,856858 1,157406 1,471387 1,799427 2,142178 2,500326 2,874588 -12,6507 -12,6714 -12,6966 -12,7265 -12,7615 -12,802 -12,8483 -12,9009 -12,9602 -13,0267 -40 268,7833 -40 -12,6507 -12,6714 -12,6966 -12,7265 -12,7615 -12,802 -12,8483 -12,9009 -12,9602 255,7566 Il faut calculer le TRI du projet : 7,8 % Si on emprunte 90% de l’investissement initial, le TRI passe à 8,4 % Inconvénient majeur : l’investisseur doit être capable « d’ avancer » 12,65 k€ chaque année 141 6.1.2 L’emprunt in fine Emprunt in fine : seuls les intérêts sont payés annuellement L’investisseur profite pleinement de la déductibilité fiscale des intérêts s’adresse généralement à des investisseur ayant déjà des revenus fonciers En général, double garantie : hypothèque + nantissement d’un actif financier (sans impôt et sans risque) A échéance : capital accumulé sur l’actif financier permet de rembourser le prêt (élimine le risque sur la revente à terme du bien) Avec un taux de rémunération à 3%, il faut placer 74409 euros pendant 10 ans pour pouvoir rembourser un prêt de 100000 € La somme à placer en actif financier 𝑆 = 𝐾 permet d’obtenir K au bout n (1+𝑟)𝑛 années 142 Montage permettant de déduire 1es intérêts et de garantir le remboursement du prêt. Pas obligatoire (SCPI) mais conseillé ! Même exemple Calcul de l'impôt loyer frais intérêts Revenu foncier imposable Impôts 0 Flux nets loyer frais Annuité Impôt foncier Flux d'exploitation Flux d'investissement Flux nets 0 1 3 4 5 6 7 8 9 10 9,27 0,93 8,00 9,55 0,95 8,00 9,83 0,98 8,00 10,13 1,01 8,00 10,43 1,04 8,00 10,75 1,07 8,00 11,07 1,11 8,00 11,40 1,14 8,00 11,74 1,17 8,00 0,10 0,03 0,34 0,10 0,59 0,18 0,85 0,26 1,12 0,33 1,39 0,42 1,67 0,50 1,96 0,59 2,26 0,68 2,57 0,77 1 9,00 0,90 8,00 0,03 0,07 -40 -40 2 9,00 0,90 8,00 0,07 2 10 11,74 1,17 188,00 0,77 178,20 268,7832759 0,2401 0,415303 0,595762 0,781635 0,973084 1,170277 1,373385 1,582586 90,58133982 9,27 0,93 8,00 0,10 0,24 3 9,55 0,95 8,00 0,18 0,42 4 9,83 0,98 8,00 0,26 0,60 5 10,13 1,01 8,00 0,33 0,78 6 10,43 1,04 8,00 0,42 0,97 7 10,75 1,07 8,00 0,50 1,17 8 11,07 1,11 8,00 0,59 1,37 9 11,40 1,14 8,00 0,68 1,58 Tri = 9,67 %, plus élevé que l’emprunt amortissable et les flux nets par période sont proches de 0 143 Avec nantissement de la dette par une assurance vie à 3% 𝑆= 𝐾 160 = =119,05 (1+𝑟)𝑛 (1,03)10 Flux nets loyer frais Annuité Impôt foncier Flux d'exploitation Flux d'investissement Flux nets 0 1 9,00 0,90 8,00 0,03 0,07 -159,05 -159,05 0,07 2 9,27 0,93 8,00 0,10 0,24 3 9,55 0,95 8,00 0,18 0,42 4 9,83 0,98 8,00 0,26 0,60 5 10,13 1,01 8,00 0,33 0,78 6 10,43 1,04 8,00 0,42 0,97 7 10,75 1,07 8,00 0,50 1,17 8 11,07 1,11 8,00 0,59 1,37 9 10 11,40 1,14 8,00 0,68 1,58 11,74 1,17 188,00 0,77 178,20 428,7832759 0,2401 0,415303 0,595762 0,781635 0,973084 1,170277 1,373385 1,582586 270,5813398 TRI = 5 % Rentabilité beaucoup plus faible car taux d’intérêts sur l’assurance-vie faible ! Montage intéressant si les taux sont élevés (somme à placer en actif financier sera d’autant plus faible) Si le taux pour l’assurance vie est de 7% par an, alors le TRI est de 8% 144 6.2 Dispositifs de défiscalisation 6.2.1 Défiscalisation par l’amortissement 6.2.2 Défiscalisation à base de réduction d’impôts 6.2.3 Autres dispositifs 145 6.2.1 Défiscalisation par l’amortissement Idée : amortir une partie du prix d’acquisition d’un logement neuf Loi Perissol (1996), Besson (1999), De Robien (2003) puis Borloo populaire et Borloo (2007) et Robien recentré (2008 –fin en 2009) Robien recentré Logement neufs, amortir jusqu’à 50% de l‘investissement locatif sur 9 ans : - 6% par an sur les sept premières années Zone Plafond Loyer - 4% par an les deux années suivantes. Zone A : Paris + 1re et 2e couronne parisiennes 19,89€/m² Genevois français Aucun plafond de ressource pour le locataire Cote d'azur Hyères à Menton Zone B1 : Aggglomérations + 250000 hab. Grande couronne parisienne + Annecy, Chambery, Bayonne, Cluses, La Rochelle, Saint Malo + Cote d'azur autre que zone A, DOM, Corse et iles 13,82€/m² Zone B2 : Agglomérations + 50000 heb. Zones frontalières chères limites Iles de France 11,30€/m² Zone C : Reste du territoire 8,28€/m² 146 Exemple : achat appartement zone B1 – 67m² Prix d’achat : 240000 € Loyer du marché compatible avec le plafond Robien recentré. Financement à 90% par emprunt amortissable sur 10 ans a annuités constantes au taux de 5% Frais de gestion annuels : 12% des loyers Taux de croissance espéré : 2% par an - (pas d’impôt sur la plus value) Taux d’imposition marginal de l’investisseur : 40% Annuité CRD intérêts capital Annuité 27,97298819 0 216,0 1 198,8 10,8 17,2 28,0 0 Loyers Frais Amortissement interêts emprunt Revenu Imposable Impots flux d'exploitation Flux d'investissement Flux nets -24,00 -24,00 2 180,8 9,9 18,0 28,0 3 161,9 9,0 18,9 28,0 4 142,0 8,1 19,9 28,0 5 121,1 7,1 20,9 28,0 6 99,2 6,1 21,9 28,0 7 76,2 5,0 23,0 28,0 8 52,0 3,8 24,2 28,0 9 26,6 2,6 25,4 28,0 1 11,11 1,33 14,40 10,80 -15,42 -6,17 -12,03 2 11,33 1,36 14,40 9,94 -14,37 -5,75 -12,25 3 11,56 1,39 14,40 9,04 -13,27 -5,31 -12,49 4 11,79 1,41 14,40 8,09 -12,12 -4,85 -12,75 5 12,03 1,44 14,40 7,10 -10,92 -4,37 -13,02 6 12,27 1,47 14,40 6,06 -9,66 -3,86 -13,31 7 12,51 1,50 14,40 4,96 -8,35 -3,34 -13,62 8 12,76 1,53 9,60 3,81 -2,18 -0,87 -15,87 9 13,02 1,56 9,60 2,60 -0,74 -0,30 -16,22 -12,03 -12,25 -12,49 -12,75 -13,02 -13,31 -13,62 -15,87 -16,22 10 0,0 1,3 26,6 28,0 10 13,28 1,59 1,33 10,35 4,14 -20,43 292,56 272,13 147 TRI du projet : 10,8 % avec une progression des loyers et de la valeur du bien de 2% par an Hypothèse de progression des loyers et de la valeur du bien : Croissance Valeur à terme TRI -2% 196 2,15% 0% 2% 240 292 6,53% 10,8% 4% 355 14,74% La rentabilité de l’investissement dépend toujours de la valeur de revente du bien ! Le risque n’est pas éliminé par l’avantage fiscal 148 6.2.2 Défiscalisation à base de réduction d’impôts Loi Mehaignerie (1986), Dispositifs Scellier (2009) et Duflot (2013) Mécanisme plus simple que celui de l’amortissement, ne dépend pas du taux d’imposition marginal Le dispositif Scellier 2009 -2012 - depuis 2012 : 6% pour du non BBC et 13% pour du BBC pour 9 ans de location maximum, +4% par tranche de 3 ans ensuite pour le scellier social 9-15 ans) Prix maximum de l’investissement 300000 € Etalement de la réduction d’impôt sur 9-15 ans (avec report) Aucune condition de ressources exigées des locataires (sauf Scellier Social) Diversification possible immobilier direct et SCPI Abattement de 30% des loyers pour le Scellier Social 149 Plafond des loyers : Situation géographique Zone A bis Zone A Zone B1 Zone B2 Loi Scellier 21,70 € / m² 16,10 € / m² 13,00 € / m² 10,60 € / m² Loi Scellier social 17,36 € / m² 12,88 € / m² 10,40 € / m² 8,48 € / m² ZONE A bis Paris et 68 communes d'Ile-de-France ZONE A le reste de l'agglomération parisienne, la Côte d'Azur et le Genevois français. ZONE B1 les agglomérations de plus de 250 000 habitants, la grande couronne Parisienne, le pourtour de la Côte d'Azur, DOM et Corse ZONE B2 les autres agglomérations de plus de 50 000 habitants 150 La réduction d'impôt en loi Scellier 2012 est calculée sur le prix de revient du logement retenu dans la limite de plafonds par mètre carré de surface habitable fixés en fonction de la localisation du logement et sans pouvoir dépasser 300 000 €. Plafond par m2 en fonction des zones ZONE A bis ZONE A ZONE B1 ZONE B2 5200 €/m² 5000 €/m² 4000 €/m² 2100 €/m² 151 Scellier et Scellier social en 2012, les différences A option Scellier Avantage fiscal sur 9 ans maximum Réduction d'impôt de 13% du montant investi dans la limite de 300 000 € pour les logements BBC Réduction d'impôt de 6% du montant investi dans la limite de 300 000 € pour les logements non BBC* Plafonds de loyer loi Scellier 2012 B option Scellier social Avantage fiscal sur 9, 12 ou 15 ans au choix du contribuable par prorogation Réduction d'impôt de 13% du montant investi dans la limite de 300 000 € plus deux fois 4% par tranche de 3 ans soit 17% et 21% maximum pour les logements BBC Réduction d'impôt de 6% du montant investi dans la limite de 300 000 € plus deux fois 4% par tranche de 3 ans soit 10% et 14% maximum pour les logements non BBC* Abattement de 30% sur les loyers dès le 1er jour de location et sur toute la période en loi Scellier Sociale (9, 12 ou 15 ans) Plafonds de loyer et de ressources Scellier social 2012 152 Exemple : Valeur du bien : 150000 €, 35 m² en zone B1 Financement à 90% par emprunt amortissable (9 annuités constantes, à 5%). Frais de gestion annuels : 10% des loyers Taux de croissance des loyers et de la valeur du bien : 1% par an Taux d’imposition marginal : 40% Annuité CRD intérêts capital Annuité 18,9931608 0 135,0 0 Loyer Frais interêts Revenu imposable Impôt foncier Reduction d'impôt Flux d'exploitation Flux d'investissement Flux de fonds -15,00 -15,00 1 122,8 6,8 12,2 19,0 1 5,5 0,546 6,8 -1,84 -0,73 2,02 2 109,9 6,1 12,9 19,0 3 96,4 5,5 13,5 19,0 4 82,2 4,8 14,2 19,0 2 3 4 5,5 5,6 5,6 0,55146 0,556975 0,562544 6,1 5,5 4,8 -1,17 -0,48 0,24 -0,47 -0,19 0,10 2,02 2,02 2,02 5 67,3 4,1 14,9 19,0 6 51,7 3,4 15,6 19,0 5 6 5,7 5,7 0,56817 0,573851 4,1 3,4 1,00 1,80 0,40 0,72 2,02 2,02 7 35,3 2,6 16,4 19,0 8 18,1 1,8 17,2 19,0 9 0,0 0,9 18,1 19,0 7 8 5,8 5,9 0,57959 0,585386 2,6 1,8 2,63 3,50 1,05 1,40 2,02 2,02 9 5,9 0,59124 0,9 4,42 1,77 2,02 -11,32 -11,54 -11,77 -12,01 -12,26 -12,53 -12,81 -13,10 -11,32 -11,54 -11,77 -12,01 -12,26 -12,53 -12,81 -13,10 -13,42 164,05 150,64 153 TRI : 5,8% Si le taux de croissance est de 0% : 3,70 % Baisse sensible du TRI mais un peu amortie par la réduction d’impôt ! Si le dispositif 2009 avait été conservé (25 % de réduction d’impôt sans plafond de loyer ni de plafond d’investissement au m²) : Tri à 9,13 % Dispositif avantageux à sa mise en place mais aujourd’hui beaucoup moins en raison des contraintes imposées (plafonnement des loyers, du cadre de réduction d’impôts…) 154 6.2.3 Autres dispositifs Dispositif Girardin (2003) Réduction d’impôt en achetant un bien destiné à devenir sa résidence principale ou être loué. Investissement réalisé entre 2001 et 2017 dans les DOM TO M Investissement locatif dans le secteur libre : réduction de 40% sur 5 ans Investissement locatif dans le secteur intermédiaire : réduction de 50% sur 5 ans Investissement affecté à la résidence principale : réduction de 25% sur 10 ans Réalisation de travaux sur bâtiments achevés depuis plus de 40 ans : réduction de 25% sur 10 ans. Réductions supplémentaires : lieu, performances énergétiques… 155 La base de réduction d’impôt est le prix d’acquisition du logement neuf. Cette base est égale à la multiplication de la surface habitable du logement en m² (plus 14 m² de terrasse) par un plafond revu annuellement (2309 € en 2012). Base de réduction = (Surface habitable + 14 m² terrasse couverte maximum) x 2 309 € Exemple : Pour un T3 de 70 m² ayant une terrasse couverte de 15 m², la base de réduction en 2012 = (70 + 14) x 2309 = 193956 € Exemple pour notre T3 : Montant défiscalisable = 193956 x 40 % = 77583 Réduction annuelle d’impôt = Montant défiscalisable / 5 ans = 15515 € Montant maximal de défiscalisation 40000 € par an. 156 Investissement dans les monuments historiques : loi Malraux (1962) propriétaires d'immeubles anciens, ayant fait l'objet d'une restauration complète et donnés en location, de déduire de leur revenu global le deficit foncier résultant des travaux de restauration. Toutes les dépenses nécessaires à la restauration sont déductibles du revenu global sans plafonnement de leur montant. Le bien doit être loué pendant 6 ans et situé dans une zone rentrant dans le cadre de la loi Malraux. Depuis 2009 l'avantage fiscal ne peut plus être obtenu par les gros dévoreurs de budgets qu'étaient les travaux de démolition, de reconstruction ou d'extension. Il ne concerne plus que les primes d'assurances, les travaux d'entretien, les taxes locales. Les sommes en jeu seront beaucoup plus modestes 157 Location en meublé non professionnel (LMNP) Dispositif Censi Bouvard (2009) logements neufs - Réduction de l’impôt dans la limite du prix de revient des logements d'un montant de 300 000€ HT à hauteur de 11% du prix HT pour les logements (linéaire sur les 9 ans de location) Réduction d'impôt reportable 6 ans. Il est possible d'acquérir plusieurs logements par an - pas soumis à des plafonds de loyers, ni plafonds de ressources du locataire, ni de zonage particulier. - Résidences étudiantes, personnes âgées, de tourisme… Les recettes locatives < 23 000 € par an et < 50% des revenus globaux Recettes locatives imposées dans la catégorie des revenus BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux) après déduction des charges En Location Meublé traditionnel, on déduit l’amortissement de l’emprunt des BIC, ce qui n’est pas le cas avec le dispositif Censi Bouvard 158 LMNP traditionnel Le loueur en meublé non professionnel peut être soumis au régime des microentreprises ou au régime réel Un loueur en meublé non professionnel relève de droit du régime des microentreprises si ses recettes annuelles sont inférieures à 32 600 € (en 2012). L’abattement forfaitaire représentatif des charges est de 50 % des recettes avec un minimum de 305 €. Il est toujours possible pour un loueur en meublé non professionnel d’opter au régime réel. Le régime réel est également le régime de droit qui concerne les loueurs en meublé non professionnels qui dépassent les limites du régime des micro entreprises. Le régime réel permet de déduire les charges réelles, notamment l'amortissement du bien loué (le terrain n'est pas amortissable) et les intérêts des emprunts finançant son acquisition. 159 - Location en Meublé Professionnel (LMP) Revenus locatifs > 23000 € / an ou + 50% des revenus globaux Inscrits au registre du Commerce et des Sociétés comme LMP - Avantages : - - - imputer les déficits (sauf ceux de l’amortissement) sur le revenu global du contribuable Pas de plus value au bout de 5 ans si recettes < 250000 €/ an Exonération d’ISF si activité > 50% des revenus pro Stratégie valable si véritable activité professionnelle 160 6.3 Intérêts et limites de la défiscalisation 6.3.1 Bien évaluer les biens 6.3.2 Eviter une trop grande concentration du patrimoine 161 6.3.1 Bien évaluer les biens Différent de l’investissement financier car des contraintes du propriétaire bailleur, sauf SCPI Qualité des biens ? Localisation « l emplacement, l’emplacement, l’emplacement ». Qualité de la construction Proximité des services Nombreux programmes de défiscalisation dans des petites villes de province : difficulté à trouver des locataires, location en dessous des plafonds, valorisation très aléatoire Exemple : http://www.ladepeche.fr/article/2011/02/08/1008660immobilier-les-mirages-de-la-defiscalisation.html 162 Des prix d’acquisition gonflés ? Prix du marché ? Solution : programmes immobiliers avec une proportion significative de résidence principale Entretien de la résidence Évite de surpayer car les résidences principales ne sont pas défiscalisées Comparaison prix appartements anciens dans le même quartier (+ 20 % à + 30% ) Location ancien ou neuf : écart de rentabilité ? 163 6.3.2 Eviter une trop grande concentration du patrimoine Risque de la défiscalisation : trop forte concentration du patrimoine en immobilier Avantages de la défiscalisation s’estompent au cours du temps. Ne pas oublier la fiscalité immobilière : Impôts sur le foncier Taxe foncière Impôts sur les plus values ISF 164 7 Immobilier et diversification de patrimoine 7.1 7.1.1 7.1.2 L’impact de la diversification sur le couple rentabilité risque Rappel des principes de diversification Le portefeuille de marché et l’actif sans risque 7.2 7.2.1 7.2.2 L’immobilier dans un portefeuille diversifié Corrélation immobilier – actions Les portefeuilles multi actifs 165 7.1 L’impact de la diversification sur le couple rentabilité risque 7.1.1 Rappel des principes de diversification 7.1.2 Le portefeuille de marché et l’actif sans risque 166 7.1.1 Rappel des principes de diversification Le Modèle de Markowitz (1952) Hypotheses : Les investisseurs sont rationnels averses au risque Choix de portefeuille : choix entre les actifs basé sur leur esprérance de rentabilité et leur risque Markowitz (1952) rentabilité espérée: moyenne historique risque : variance historique Hypothèses très restrictives mais compréhensibles ! Modèle général : 𝑴𝒊𝒏 𝑽𝒂𝒓 𝑹𝑷 𝒏 𝒔𝒄 𝑬 𝑹𝒑 = 𝑬 𝒆𝒕 𝒙𝒊 = 𝟏 𝒊=𝟏 167 le cadre « espérance-variance » part du postulat que, pour décrire une rentabilité ex ante R , il suffit de connaître son espérance et sa variance et que, pour étudier les portefeuilles, il faut en plus disposer des coefficients de corrélation linéaire. Pour des rentabilités arithmétiques, il faut calculer la moyenne géométrique des rentabilités (sur k périodes) 𝐸 𝑅 = 𝑘 𝑘 𝑖=1(1 + 𝑅𝑎𝑖 ) -1 Pour les rentabilités logarithmiques, il suffit de calculer la moyenne arithmétiques des rentabilités 1 𝐸 𝑅 = 𝑘 168 𝑘 𝑅𝑔𝑖 𝑖=1 Variance et covariance k V ( R) = 1 [ Ri - E ( R)]2 = s 2 ( R) k i =1 Cov( R1 , R2 ) = E[( R1 - E( R1 ))(R 2 -E( R2 ))] Coefficient de corrélation de pearson Corr(R1 , R2 ) = 169 Cov(R1 , R2 ) s (R1 ) s (R 2 ) Le portefeuille optimal Les portefeuilles optimaux sont sur la frontière efficiente E(Rp) Frontière efficiente B A Rf σp Le cadre « espérance-variance » permet de formaliser une démarche somme toute assez intuitive : la diversification Les principes 171 L’ajout d’un actif dans un portefeuille diminue le risque de ce dernier, dès lors que cet actif n’est pas parfaitement et positivement corrélé au portefeuille. 2. Il existe une limite à la diminution du risque par diversification d’un portefeuille. Le risque limite et résiduel peut être appelé le risque incompressible par diversification ou risque non diversifiable. 3. La volatilité du portefeuille le plus diversifié est la racine carrée de la covariance moyenne qui prévaut en son sein. Formalisation considérons un portefeuille contenant N sociétés différentes avec uniquement des positions longues. Variance d’un portefeuille equipondéré : 𝜎𝑃 2 = 1 𝑁2 𝑁 2 𝑖=1 𝜎𝑖 𝜎𝑃 2 = 1 𝑁2 𝑁 ∗ 𝑣𝑎𝑟𝑁 + Pour N grand, 𝜎𝑃 2 ≈ 𝑐𝑜𝑣𝑁 172 + 1 𝑁2 𝑁 𝑖=1 1 𝑁2 𝑁 ∗ 𝑁 − 1 ∗ 𝑐𝑜𝑣𝑁 𝑁 𝑗=1(𝑖𝑗) 𝜎𝑖𝑗 Interprétation et implications Dans la mesure où la composante non diversifiable est attachée aux covariances, on peut identifier la composante diversifiable de la variance du portefeuille à la somme (ou la moyenne) des variances individuelles. Si la rémunération d’un investisseur est considérée comme la contrepartie légitime d’un risque pris, on comprend que le risque diversifiable ne doit, ni ne peut être rémunéré. Il n’y a aucune raison de rémunérer les investisseurs pour un risque qui disparaît par diversification. le portefeuille le plus diversifié est évidemment parfaitement identifié. C’est celui qui contient tous les actifs du marché. En ce sens, on pourra dire que le risque non diversifiable (ou incompressible par diversification) est le risque du marché. 173 7.1.2 Le portefeuille de marché et l’actif sans risque Theorème de séparation de Fonds (Tobin, 1957) Frontière efficiente E(Rp) Point tangent Q Rf σp Le MEDAF (modèle d’évaluation des actifs financiers) E( Ri ) = R f + [E( Rm ) - R f ] b i COV( Ri , Rm ) s im bi= 2 = VAR( Rm ) sm L’espérance de rentabilité d’un titre ne dépend pas du risque total mais de son exposition au risque de marché (formalisée par le β) Le risque spécifique d’un titre peut être diversifié, donc éliminé ; il ne peut pas être rémunéré par le marché. 175 7.2 L’immobilier dans un portefeuille diversifié 7.2.1 Corrélation immobilier – actions 7.2.2 Les portefeuilles multi actifs 176 7.2.1 Corrélation immobilier – actions Etude sur la période 1996-2011 Marché immobilier : indice trimestriel du prix des logements anciens en France métropolitaine (INSEE) Marché financier : indice SBF 250 CORRELATION Immobilier SBF Moyenne 6,27% 8,58% -0,07 Ecart type 4,11% 23,82% SHARPE 1,52 0,36 Forte rentabilité de l’immobilier et rentabilité historiquement faible des actions sur la période Une correlation négative : fort pouvoir de diversification SUR LA PERIODE 1996-2007 CORRELATION Immobilier SBF Moyenne 8,07% 13,53% -0,35 Ecart type 3,73% 24,05% SHARPE 2,16 0,56 177 Etude internationale sur longue période (Hoesli – 2008) Immobilier USA UK Obligations Moyenne 8,60% 14,40% 8,30% Ecart Type 3,30% 16,10% 8,20% Sharpe 2,61 0,89 1,01 Moyenne 11,50% 12,40% 8,90% Ecart Type 4,50% 15% 5,10% 2,56 0,83 1,75 Sharpe Actions Indices de corrélation Corrélation USA 0,17 UK 0,11 France 0,32 intervalle de [-0,04;0,37] [-0,12;0,33] [-0,14;0,67] confiance 95% Suisse -0,06 [-0,42;0,32] 178 7.2.2 Les portefeuilles multi actifs MPT Markowitz – 1952 Combinaison optimale de titres en portefeuille en fonction de l’aversion au risque de l’investisseur Quels actifs ? Immobilier (direct ou indirect) + Actions + Produits de taux + Autres actifs Autres actifs : Hedge funds, Or, Mais aussi Œuvres d’art, vin….. Principe de gestion reste identique mais attention aux caractéristiques de chacun des actifs 179 180