de Foi et de Chair Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 RESPONSABLE CONCEPTION AUTEUR DÉVELOPPEMENT DES RÈGLES ILLUSTRATIONS RELECTURE CORRECTION CONCEPTION DU KIT D’INITIATION PLAYTESTEURS MARKO M. SEKUL ZOLTAN LEČEI MARKO M. SEKUL KRISTINA TOXICPANDA, MIHAEL VEZNAVER, DALIBOR DAX STARČEVIĆ, DANIEL TYKA, DINO TUMPA, RAMON SANTIAGO MACAIRAP, KYLLIAN GUILLART, MATEUSZ MICHALSKI, MATT BULAHAO, MIGUEL BRUECKER, TOMMASO TAGLIABUE, SLAWOMIR WOLICKI ENVER JURDANA, PLUSING D.O.O. JOSHUA YEARSLEY MARKO M. SEKUL Aco Kuridža, Marko Purišić, Iljko Zlatar, Marko Žilić, Danijel Božić, Lukas Letica,Sara Miani, Sara Peček, Ivana Baričević, Kristijan Faust, Nikola Juretić ÉDITION STUDIO DEADCROWS EN FRANÇAIS DIRECTION DE LA PRODUCTION DIRECTION ÉDITORIALE Auteur Illustrations RELECTURE MISE EN PAGE STEPHAN BARAT MORGANE MUNNS TRICKYTOPHE Tom Zarka ALEXANDRA DOZIÈRe Olivier Trocklé POUR TOUTE INFORMATION SUR LA VERSION FRANÇAISE : CONTACT@DEADCROWS.NET REJOIGNEZ LA COMMUNAUTÉ SUR LE FORUM DE DISCUSSION DÉDIÉ : HTTP://DEADCROWS.NET/FORUM/ et sur Discord : https://discord.gg/57ydb86RqD PUBLIÉ POUR BOOK IN GAME PAR LE STUDIO DEADCROWS, 2019 (6 RUE HENRI RENÉ 34000 MONTPELLIER). SOUS LICENCE © 2014 THE GAMES COLLECTIVE. TOUS DROITS RÉSERVÉS. THE GAMES COLLECTIVE, AWAKEN, BOOK IN GAME, STUDIO DEADCROWS ET LEURS LOGOS APPARTIENNENT À LEURS PROPRIÉTAIRES RESPECTIFS. TOUTE MENTION D’AUTRES PRODUITS SOUS COPYRIGHT NE CONSTITUE EN AUCUN CAS UNE INFRACTION AU CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE. IMPRIMÉ EN LITUANIE PAR UAB STANDARTU SPAUTSUVE. THE GAMES COLLECTIVE INFO@AWAKENRPG.COM - WWW.AWAKENRPG.COM Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Un petit message personnel : Je remercie les Deadcrows pour leur confiance et pour m’avoir permis d’écrire ce supplément. Un merci particulier à Stephan qui est un éditeur proche des auteurs. Je remercie également Zoltan LECEI et Marko M. SEKUL, les créateurs originaux d’Awaken, pour avoir accepté et validé ce projet de création francophone. Awaken évoque les folklores méditerranéens et slaves. J’ai donc décidé, pour vous faire voyager, de m’inspirer de mes lointaines origines polonaises (une pensée pour ma grand-mère Olga) et de la région provençale où je vis aujourd’hui. Trickytophe S o 3 4 11 27 38 40 m m a i r INTRODUCTION FONDATION ET HISTOIRE LE MONASTÈRE ET LES ALENTOURS ENJEUX ET PROTAGONISTES ET MAINTENANT ? Entends-tu l’orage ? e De Foi et de Chair Introduction « Car le sacrifice de leur chair n’est pas vain, ces Colosses incarnent la gloire d’Azimoth. Ils transcendent l’Éveil. Le gigantisme de leur foi sera l’ultime trait qui parachèvera le Cercle. » — Antosh Ogromny Mais aujourd’hui un orage gronde. Récemment, un filon de Résine a été découvert non loin du saint établissement et la Chambre du Commerce s’agite. Surtout, des Vargans ont été aperçus dans les collines et des Chevaliers fougueux du Cercle en appellent à la défense du lieu sacré. De son côté, au nom des origines antiques d’Antosh, Kayla, la Cité des académiciens, aimerait enfin annexer le monastère à son territoire. Tous ces événements sont-ils liés ? Vous trouverez dans ces pages : De Foi et de Chair est un supplément 100 % de création française pour le jeu de rôle de dark fantasy Awaken. Il a été entièrement validé par les auteurs originaux et fait partie à présent du canon de cet univers. Cet ouvrage traite de l’une des spécificités de l’histoire des Vassallis : la création des Colosses (cf. livre de base, page 59). Ce livre fournit un contexte et décrit également une région. C’est autant une boîte à outils qu’un bac à sable, et un cadre de jeu solide et officiel. La meneuse de jeu peut s’en servir pour étoffer sa connaissance du monde d’Awaken, enrichir sa propre campagne de jeu ou proposer des aventures locales et thématiques à son groupe de joueurs. Les Colosses sont l’un des plus incroyables mystères de l’Alliance. Leur apparition remonte à la fondation de l’Ordre du Cercle. Un énigmatique Vassalli est à l’origine des premières expériences qui, à partir des Saintes Écritures, ont permis leur création. Son nom : Antosh Ogromny. Son œuvre a changé à jamais Salvora. Il est le Père des Colosses. À sa mort, sa dépouille sacrée fut conduite au nord de Kayla, sa Cité de naissance. Selon son désir, Antosh fut enterré dans les collines arides de Perran. En hommage, un monastère du Cercle fut érigé autour de sa tombe. Depuis, ce lieu reculé est entouré de secrets. On raconte que même les Grands Inquisiteurs de l’Ordre écoutent l’humble abbé du monastère de Perran. Est-ce également un hasard si les Colosses viennent mourir dans le célèbre jardin situé non loin de là ? hhL’histoire d’Antosh Ogromny et des révélations inédites sur la création des Colosses ; hhLa description de Kayla, des collines de Perran et du monastère ; hhLes différents groupes d’intérêt à l’œuvre et leurs personnages principaux ; hhLes secrets derrière tout cela : la Pyramide de Jarillo, les Colosses, le destin d’Antosh, le monastère, les factions en présence, etc. ; hhDes accroches pour jouer pendant des heures et des heures ; hhDes conseils pour que la meneuse de jeu puisse animer ce riche contexte de jeu ; hhUn scénario idéal pour introduire les personnages joueurs au sein des mystères évoqués dans ce supplément ; hhDes petits encarts disséminés ici et là, précisant tel ou tel point ou apportant des inspirations supplémentaires. Petit conseil liminaire : une lecture attentive du livre de base et une compréhension claire du cadre de jeu proposé sont des fondamentaux indispensables pour bien cerner le contenu de ce présent ouvrage. Les éléments fournis dans le livre des règles autour de la religion d’Azimoth, des Vassallis, de l’Alliance, des Ordres, des factions, etc., doivent être bien appréhendés en amont car ils représentent le socle de ce livret. N’hésitez pas à consulter à nouveau ces notions clés avant de vous plonger dans De Foi et de Chair. 3 Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Awaken FONDATION ET HISTOIRE « Cet enfant est étrange. Il est fasciné par les Saintes Écritures. Il semble en comprendre le sens secret, comme s’il saisissait la parole même d’Azimoth. Antosh fera de grandes choses, j’en suis persuadé. De très grandes choses. Des actions colossales qui pourraient changer le monde ! Aujourd’hui comme demain ! » — Le prêtre Dragan dans une lettre à l’évêché Dans ce chapitre, vous trouverez des informations complémentaires à celles données dans la partie consacrée aux Colosses du livre de base (pages 59 à 64). Elles développent certains points et vous éclaireront sur d’autres. Leur but est de préciser ce qui est écrit dans l’ouvrage principal de la gamme. Tout ce qui est abordé ici devient officiel (même si, comme pour tous les mythes, ceux du monde d’Awaken restent toujours sujets à interprétation). Le livre saint d’Azimoth, les Saintes Écritures, cache toutes les instructions nécessaires pour reproduire le miracle de la création des Premiers-nés, les serviteurs originels d’Azimoth et de Zimitra. Il est en effet possible en décryptant certains passages de l’ouvrage sacré laissé par Zoïs le Silencieux de compiler les informations indispensables pour reproduire ce qui permit à ces êtres divins de créer, il y a des éons de cela, des titans fidèles. Néanmoins, n’est pas Dieu qui veut, et ce rituel, s’il peut être imité, n’aura jamais la même puissance et le même accomplissement que l’original mis au point par les deux voyageurs stellaires. Cependant, les Vassallis actuels, descendants des Puînés d’autrefois, possèdent une part de divin. Ils peuvent ainsi comprendre les mystères de cette création unique et retenter l’expérience. Le génie qui le premier perçut l’existence de ce mystère enchâssé dans les versets du Livre fut un tout jeune Vassalli du Cercle nommé Antosh Ogromny. Un Vassalli, une vision Antosh Ogromny était d’origine paysanne. Il est né dans une ferme proche de Kayla, dans la plaine accidentée située au pied des collines arides de Perran, à un endroit où la terre est plus fertile. Ses parents étaient des serfs. Comme beaucoup d’autres, sa famille cultivait docilement et avec diligence une parcelle afin de nourrir la Cité aux ponts multiples. Dès son plus jeune âge, Antosh fit preuve d’une grande intelligence. À tel point qu’il attira l’attention de Dragan, un prêtre missionnaire d’Azimoth venu évangéliser les populations rurales réputées pour la persistance de leurs croyances païennes. L’Église se méfiait aussi grandement des idées progressistes de certains érudits de Kayla et maintenait au sein de sa zone d’influence, sous couvert d’éduquer les masses, une présence discrète mais vigilante (à raison car, par la suite, la Cité sera un terreau fertile pour l’installation de l’Ordre de Zorya). Sous la tutelle de Dragan, Antosh sut rapidement lire, écrire et compter. Fasciné par la copie partielle des Saintes Écritures que 4 possédait son mentor, l’enfant passait son temps à lire et relire la parole d’Azimoth. Ses réflexions et son raisonnement se faisaient chaque jour plus pointus. Interpellé par le comportement et la maturité de son jeune protégé, Dragan réussit à convaincre les parents d’Antosh de confier leur fils à l’Église. C’est ainsi qu’Antosh devint oblat et partit pour Kayla. Dragan ayant reçu l’ordre de renforcer les rangs de l’évêché local. Sur place, Antosh intégra lui-même le Saint Office en tant que novice. Son dévouement, son intelligence et son degré de spiritualité impressionnaient ses écolâtres. L’enfant devenu adolescent était capable de discourir avec ses aînés et même d’apporter de la contradiction à leurs propos pourtant bien trempés. Curieux et lecteur invétéré, doté d’une analyse et d’une mémoire sans égale, il pouvait aussi tenir la dragée haute à certains professeurs des prestigieuses écoles des collines. Malgré son humble place de novice et la méfiance de l’Église pour les académiciens, son statut privilégié et sa réputation de phénomène lui permirent de fréquenter en parallèle l’université de la ville et même l’Académie collinaire des sciences naturelles. À la mort de Dragan, peu de temps après sa dix-septième année, lors d’une énième lecture des Saintes Écritures qui continuaient de passionner le futur prêtre, Antosh fut frappé d’une révélation. Quelque chose lui était apparu fugacement entre les lignes ! Ce fut comme un éclair qui foudroyait de clarté son esprit. Au même instant, Antosh connut son Éveil et devint Vassalli. Il fut plongé dans un étrange coma. Il délira pendant sept jours et sept nuits. À son réveil, Antosh n’était plus le même. Au-delà du fait d’être devenu un Vassalli, il n’avait plus qu’une obsession : se rendre à Jarillo pour y rencontrer de toute urgence le Hiérophante. Sa nouvelle condition lui valut encore plus de respect de la part du Saint Office local et l’évêque lui-même bénit le voyage d’Antosh vers la Cité sainte. Sans même que la question ne se soit posée, c’est naturellement qu’Antosh devint membre du Cercle. À cette époque, l’Église et le Cercle étaient encore si proches que bien souvent l’Ordre se confondait avec elle. Pendant son périple, Antosh fut accompagné par d’autres prêtres. Il était également protégé par quelques Vassallis du Cercle triés sur le volet et subjugués par l’aura mystique du nouvel Éveillé. Le jeune homme se plongea des heures durant dans une lecture acharnée et minutieuse des Saintes Écritures en prenant quantité de notes et esquissant autant de croquis. Son voyage ressemblait plus à une étude cahotante qu’à la traversée périlleuse de Salvora. Au fil des jours, sa suite vénéra de plus en plus Antosh. Ces compagnons de route voyaient en lui une sorte de messie, un Vassalli illuminé par la sagesse d’Azimoth lui-même. À Jarillo, Antosh fut à son tour impressionné par la grandeur de la ville et la magnificence de la Pyramide. Après quelques péripéties administratives, grâce au soutien du Cercle, il parvint enfin à accéder aux plus hautes instances de l’Église et obtint une entrevue avec le Hiérophante de l’époque nommé Borya. Cette rencontre changea la vie du provincial. Le Hiérophante reconnut en Antosh la sainte marque de Dieu. Au-delà de sa nature déjà exceptionnelle d’Éveillé, le maître du Saint Office vit en Antosh un des futurs grands penseurs de la seule religion possible. Et si… Josaf, un Chevalier du Cercle, serviteur d’élite de l’évêché de Kayla, avait récupéré une partie des notes cryptiques d’Antosh. Ce trésor aurait valeur de relique. Il serait ainsi protégé de génération en génération par les descendants du Vassalli qui fut, il y a bien longtemps, émerveillé par le savoir du jeune prodige. En lien avec les événements décrits dans ce supplément, un des personnages joueurs pourrait être l’actuel descendant de Josaf. Il pourrait avoir hérité de cet étrange petit carnet antique dont l’histoire et la valeur se sont perdues au fil des siècles. Redécouvrir l’histoire de son ancêtre oublié et le poids de son legs pourraient donner une tout autre dimension à la campagne de jeu développée. 5 Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Awaken Surtout, Antosh confia à Borya la révélation qu’il avait eu. En lisant et relisant les pages des Saintes Écritures, le jeune homme y avait décelé et reconstitué un message divin. Le Livre contenait un rituel sacro-saint permettant aux élus d’Azimoth (aux Puînés d’autrefois comme aux Vassallis de maintenant) de devenir ses ultimes serviteurs, de se rapprocher définitivement de la nature de Dieu en faisant de leur chair un vaisseau de la foi la plus pure. Néanmoins, si Antosh avait perçu l’énigme et en comprenait le sens, il n’était pas en mesure pour le moment d’effectuer ce rituel qui recelait encore bien des secrets. Sa connaissance restait parcellaire. Borya fit ordonner prêtre le novice accompli. À la surprise générale de son entourage, il en fit même l’un de ses plus proches et discrets conseillers. Pourquoi un aussi jeune prêtre, membre du Cercle de surcroît, et tout juste ordonné, avait-il l’oreille de l’homme le plus puissant de l’Église ? Borya demanda à Antosh d’aller au bout de sa démarche mystique afin de réaliser le rituel contenu dans les Saintes Écritures. C’était l’œuvre voulue par Dieu ! Antosh expliqua au Hiérophante que sa venue était liée à deux choses : le rencontrer afin de lui faire part de sa découverte, mais surtout être à Jarillo car la Pyramide sacrée était selon lui au centre du rituel caché. Cependant, comme tous les croyants, le Vassalli savait que pénétrer au sein de l’édifice sacré était impossible. Mais Borya le rassura car, s’il avait reçu l’illumination de Dieu, alors Antosh était digne de connaître la vérité sur la Pyramide (cf. cidessous). En effet, si Borya voulait qu’Antosh accomplisse l’œuvre de Dieu, il fallait lui permettre d’accéder à celle-ci afin d’en percer les secrets connexes à ceux du livre de Zoïs. C’est ainsi qu’Antosh installa ses appartements, son étude et son laboratoire au sein même de l’édifice le plus sacré de Salvora. Avec la bénédiction du Hiérophante, il y réunit un aréopage de prêtres hautement qualifiés ainsi que ses fidèles compagnons de voyage devenus sa garde prétorienne. Accéder à la Pyramide Aucune entrée n’est visible de l’extérieur de la structure. Il paraît donc impossible d’entrer au sein de la pyramide étincelante. Cependant, une entrée existe. La pyramide est reliée au Palais du Père de la cité. Lors de son édification du temps de Yuri Vulk et de Zoïs, dans le plus grand secret, le seigneur fit construire à la demande du messie d’Azimoth un passage souterrain menant du palais, également grand temple, jusqu’aux fondations du tétraèdre sacré. Quand ce passage fut terminé, grâce aux pouvoirs extraordinaires de Zoïs, tous les ouvriers liés au projet en perdirent le souvenir. Depuis, le secret est transmis de Père en Père et de Hiérophante en Hiérophante. Sous la Pyramide C’est ainsi qu’Antosh, jeune prêtre, Vassalli du Cercle et génie frappé par le saint esprit d’Azimoth, entra dans les couloirs de l’histoire secrète de l’Église. Une fois sur place et sous terre, le tout nouvellement nommé Chevalier put avoir accès aux Saintes Écritures originelles. Leur lecture assidue compléta la révélation initiale d’Antosh et lui permit de faire un bond en avant dans ses recherches mystiques et ésotériques. Ce que cache la Pyramide La Pyramide est vaste mais à l’intérieur, on ne trouve que cinq grandes salles. La pièce maîtresse de l’édifice est située en son centre. Elle est consacrée à un profond bassin alimenté par la source souterraine et mystérieuse qui fournit ensuite, grâce à divers canaux savamment dissimulés, les étangs limpides des Yeux. Quatre salles secondaires encadrent celle du bassin. Elles y sont reliées par des couloirs étroits et sont situées aux points cardinaux. Toutes ces chambres de pierre sont éclairées par d’anciennes torchères ouvragées mais aussi par des lampes à Résine plus récentes. La température y est fraîche mais supportable. De magnifiques mosaïques et des bas-reliefs détaillés y représentent les scènes majeures de la foi : le combat entre Azimoth et Zimitra, la création des Puînés, le cataclysme, la rencontre entre Yuri et Zoïs aux portes de Jarillo, etc. Surtout, dans la pièce du sud, sur un humble piédestal, reposent les Saintes Écritures originelles de Zoïs. Elles y sont apparues à la suite de la mort de Yuri Vulk et de la disparition soudaine du prophète silencieux alors que la dernière pierre du majestueux édifice était posée. C’est à partir de ce livre fondamental que furent copiés les ouvrages utilisés par les premiers prêtres jusqu’aux prêtres d’aujourd’hui. Néanmoins, le Livre est une relique inégalée. Son aura divine est quasi palpable. Sa lecture ouvre l’esprit et le cœur aux miracles de Dieu ! Le Chevalier travaillait avec son équipe nuit et jour afin de décrypter le rituel contenu dans le livre saint. Parallèlement, il coordonnait diverses autres recherches mystiques pour le compte du Hiérophante et conseillait celui-ci sur les dégâts causés par la Corruption. Son abnégation força l’admiration de ses pairs au point que certains, à l’instar du Hiérophante, considéraient Antosh comme un saint, voire un nouveau prophète. Après de longs mois d’étude, Antosh comprit que le rituel permettait de rassembler l’énergie et la force de plusieurs élus et de multiplier leurs puissances ainsi réunies. Les ultimes serviteurs divins étaient en fait des géants de foi et de chair. Le prêtre fut dès lors en mesure de réaliser le rituel sacré. Néanmoins, il lui fallait des cobayes pour tester celui-ci. Plusieurs membres de sa garde, tous issus du Cercle, se portèrent volontaires. Leur agonie fut terrible. Malgré ses efforts, le génie n’arrivait pas à stabiliser l’énergie divine issue du rituel. Les cobayes devinrent fous et moururent dans d’horribles souffrances. 6 De Foi et de Chair Antosh était bouleversé par ses échecs et le sacrifice de tant de bonnes âmes éveillées. Une nuit, en plein désarroi, il fut visité par un rêve étrange où il se voyait évoluer sous la Pyramide, dans les eaux de la source souterraine. Celles-ci étaient comme faites de lumière. Le prêtre fut convaincu que ce songe était un signe d’Azimoth ! Dès lors, il demanda à ce que les Vassallis volontaires soient lavés grâce à l’eau bénite et qu’ils en ingurgitent une grande quantité avant le rituel. Cette décision améliora les résultats. Certains Vassallis ne mouraient plus. Ils grandissaient et gardaient une partie de leur lucidité. Mais la transformation n’allait jamais jusqu’à son terme. Les cobayes étaient comme bloqués entre deux états. De plus, le comportement de ces créatures hybrides était troublant. Elles étaient très agressives ! Elles devaient être isolées et même enfermées. Plein de pitié, Antosh approcha l’un de ces Vassallis à moitié transformé et retenu prisonnier. Celui-ci semblait plus calme que les autres. Il lui toucha le visage. L’assemblée retint son souffle, suppliant le prophète de s’éloigner des barreaux de la geôle. La chose s’agenouilla docilement devant le prêtre, embrassa sa main puis, sans avertissement, mordit celle-ci à pleines dents. Antosh hurla de douleur alors que le Vassalli se gorgeait de chair et de sang. Les gardes présents réagirent et réussirent à sauver in extremis le bras d’Antosh de la dévoration. Devenu surpuissant, le monstre brisa sa cage et celles des autres Vassallis transformés. Il se jeta sur ses congénères. Dans un spectacle de cannibalisme effroyable, il les dévora tous. Finalement, il se transforma en un amas de chair bouillonnant. Ainsi se déroula le premier des rituels des Colosses réussis (cf. également le livre de base, page 60). Par la suite, dans la plus grande discrétion, alors que l’amas continuait à grandir, il fut conduit à l’extérieur pour achever sa métamorphose. La taille du Colosse engendré était fantastique. Antosh comprit que le rituel devait être accompli sur plusieurs Vassallis simultanément et que tous périraient dans l’expérience, l’un d’eux dévorant les autres. La chair des Vassallis était l’ultime clé. Le rituel, l’eau sacrée, la foi et la chair étaient les ingrédients nécessaires à l’avènement des nouveaux titans d’Azimoth. Antosh fut perturbé par l’atrocité du rituel, par le sacrifice voulu par Azimoth pour créer ses plus forts fidèles. C’était comme si les Vassallis volontaires lui hurlaient : « Prenons, mangeons, ceci est notre corps, ceci est notre sang, pour la rémission de nos péchés et la plus grande gloire de Dieu ! » 7 Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Awaken Le rituel révélé Celui-ci fonctionne en plusieurs étapes : hhLes volontaires doivent prier et jeûner pendant deux jours ; hhLeur corps doit être minutieusement nettoyé et purifié ; hhUn cercle sacré doit être tracé selon des mesures et des symboles secrets indiqués dans les versets du livre. Cette opération est longue et délicate (plusieurs heures) ; hhLes candidats doivent se tenir dans le cercle alors que plusieurs prêtres (au minimum trois) récitent en continu une litanie sacrée au message subliminal. Ce chant hypnotique est aussi épuisant pour les prêtres que pour les Vassallis ; hhÀ un moment indéterminé, les Éveillés entrent dans une torpeur émaillée de cris et de pleurs. Pendant ce délire mystique, la transformation s’initie et les corps se dilatent et craquent ; hhLes transformés se réveillent et s’attaquent les uns les autres pour s’entredévorer. Finalement, un seul survit et devient un monstre en constante mutation. Gorgé de chair et de sang, le monstre devient un amas et finit par se calmer jusqu’à la genèse du Colosse. hhLes légendes sur l’utilisation de sang de Vargan lors du rituel ne sont que des racontars. Le sang de ces créatures impies n’entrent pas en compte dans la création des Colosses. Cependant, il se pourrait que les Vargans utilisent une forme contrefaite du rituel inspirée par Zimitra et non par Azimoth afin d’obtenir les monstres bestiaux et gigantesques qui leur servent d’arsenal. Au nom du père Antosh avait réussi. Il avait découvert le secret du rituel, mais à quel prix... Le prêtre était marqué par ses longs mois d’isolement et d’expériences abominables. De retour auprès du Hiérophante, il livra un guide complet de la procédure. Le Cercle se lança dès lors dans la création de nombreux Colosses pour affirmer sa puissance. Parallèlement, malgré les réticences de celui-ci, l’Église négocia le partage du rituel avec les autres Ordres, ce qui participa largement à la diffusion et à l’ancrage de la religion d’Azimoth partout en Salvora. Cette course à l’armement via une création acharnée de Colosses choqua Antosh. Le prêtre gardait en souvenir les atrocités vécues sous la Pyramide. Sa foi était ébranlée. Le Vassalli comprenait et acceptait l’œuvre d’Azimoth avec la création de serviteurs divins et dévoués mais le rituel lui apparaissait comme terrible. Malgré tout, fervent croyant et loyal au Cercle, Antosh accepta de superviser la création de nouveaux Colosses et même d’aider les autres Ordres à mettre au point leur propre processus. De fait, Antosh devint l’un des personnages les plus précieux de son époque. Extrêmement protégé, pour ne pas dire mis au secret, sa science et sa connaissance inégalée des Saintes Écritures en faisaient un élément essentiel pour l’Église mais aussi pour l’ensemble des Ordres. La vie d’Antosh était simple car on prenait soin de lui comme s’il était au-dessus de quiconque. Discret de nature, Antosh s’accommodait bien de ce mode de vie fait de dissimulation, de voyages et d’étude. Il était devenu l’une des pierres angulaires de la foi et de la consolidation du destin glorieux des Ordres. Autour d’Antosh, on retrouvait les premiers fidèles, ceux du voyage vers Jarillo, mais aussi les disciples des expériences sous la Pyramide. De plus, au fil des ans, son réseau s’enrichissait de nombreux potentats issus de l’Église, des Ordres ou de l’Alliance. De par le secret qui l’entourait, son influence au sein de l’Église et la vénération fanatique de ses disciples, peu à peu, Antosh acquit un statut de légende. On murmurait des récits le concernant dans les antichambres des palais des Pères. On susurrait des éloges ou des craintes dans les couloirs des temples. À la mort du Hiérophante Borya, son successeur, Zlata, avait lui-même peur du pouvoir derrière la Pyramide représenté par le mystérieux et charismatique prophète. De son côté, Antosh menait une existence dédiée aux Colosses et à la recherche d’une réponse sur le pourquoi du supplice infligé par le rituel. Étrangement, malgré la présence des Maîtres dominant les titans, Antosh entretenait avec tous les Colosses un lien et une relation privilégiée. Les créatures semblaient lui reconnaître instinctivement un statut à part. Celui d’un créateur ? C’était particulièrement vrai pour le tout premier d’entre eux. Le Colosse originel montrait à Antosh, lorsqu’il était présent, une véritable déférence. À plusieurs reprises, le formidable géant s’était agenouillé, face contre terre, en attendant que le prêtre accepte enfin de poser la main sur sa gigantesque tête. D’ailleurs, intérieurement, Antosh ne pouvait s’empêcher de ressentir un mélange de compassion et d’amour pour cet être qui le premier avait vu le jour grâce au fruit de ses recherches. Malgré la monstruosité de son accouchement, Antosh conservait un souvenir ému et empreint de pitié de l’événement. 8 De Foi et de Chair La vie d’Antosh fut une vie monastique faite de solitude et de secrets. Figure énigmatique de son Ordre, pair mystérieux de l’Église, Vassalli légendaire et homme de l’ombre du pouvoir émergeant de l’Alliance, Antosh resta un personnage complexe à la foi intense et au quotidien discret. Nommé Récepteur de son Ordre et Grand prêtre au sein du Saint Office, sa vie n’était que lecture, prières et voyages. Antosh mourut de vieillesse dans un temple du Cercle non loin de Jarillo. Jamais il ne trouva la réponse à sa grande question concernant le rituel. Les voies d’Azimoth sont impénétrables… C’est lors de sa mort, des décennies après la réussite initiale du rituel, alors qu’environ deux cents autres Colosses peuplaient l’Alliance, que survint l’incident du premier Colosse sauvage. Alors qu’Antosh rendait son dernier souffle et qu’un de ses plus jeunes disciples, Plamen, lui fermait les paupières à l’autre bout de Salvora, un Colosse échappa au contrôle de ses Maîtres et se suicida (cf. livre de base, page 62). Cet épisode fut les prémices d’une longue suite d’autodestructions ou de fuites éperdues. Les Colosses semblaient ressentir dans leur chair et leur âme le décès de leur père à tous. Seuls les derniers-nés paraissaient immunisés contre ce deuil destructeur. Ces événements eurent l’effet d’une douche froide sur l’ardeur créatrice des Ordres qui mirent fin à leur course à l’armement et contrôlent depuis drastiquement la population colossale. Encore aujourd’hui, la mort d’Antosh semble vrillée à l’âme des Colosses, tel un traumatisme transmissible. Certains Colosses en viennent à ressentir au plus profond de leur esprit l’écho d’une douleur lointaine qui peu à peu les accapare. Une tristesse accompagnée de la sensation d’une perte irréparable qui les plonge dans une colère noire contre eux-mêmes ou leur environnement au point d’en venir à se tuer ou à échapper à tout contrôle. Cependant, ce ne fut pas le seul événement étrange. À l’instar de Zoïs le Silencieux lors de la mort de Yuri Vulk, le corps d’Antosh disparut du temple. Par la suite, après trois jours d’enquête et de tension extrême, certains de ses disciples, dont en premier lieu le jeune Plamen, commencèrent à être visités par des apparitions d’un Antosh rajeuni. Celui-ci, souriant, semblait vouloir leur transmettre un message, des paroles sacrées qu’ils ne pouvaient entendre. Le vénérable Hiérophante Zlata fut luimême témoin d’une des apparitions du prophète ressuscité. Des Maîtres affirmèrent également avoir été approchés en compagnie de leur Colosse par un jeune prêtre baigné de lumière. Quarante jours après la première apparition à Plamen, le corps d’Antosh réapparut par miracle dans les eaux du bassin sous la Pyramide de Jarillo. Le cadavre ne portait aucun signe de décrépitude. Même sa soutane était immaculée et semblait à présent inaltérable. Le vieil Antosh paraissait davantage dormir qu’être mort. L’Église, le Cercle et certains des plus hauts dignitaires des autres Ordres décidèrent de garder secrets tous ces événements mystiques. L’existence d’Antosh avait toujours été préservée et discrète, il en serait de même de sa mort et de son miracle. Le Hiérophante Zlata confia aux adeptes du génie la tâche de respecter ses dernières volontés. Plamen indiqua que son mentor lui avait soufflé vouloir être enterré dans sa terre natale, non loin de la ferme qui l’avait vu naître, sur les hauteurs des collines de Perran. L’Église accepta. Néanmoins, il fallait veiller sur la relique que représentait maintenant son corps sanctifié. Le Hiérophante ordonna qu’un monastère soit érigé autour du tombeau qui recevrait le gisant contenant le corps béni d’Antosh. Plamen en fut nommé abbé et maître d’œuvre. Grâce aux deniers de l’Église et du Cercle, le jeune homme construisit un bâtiment magnifique où il fit mener le Père des Colosses. Seuls les plus proches disciples du Vassalli devenu saint furent mis au courant de l’état de conservation divine du corps d’Antosh. Pour tous les autres, il s’agissait d’édifier un nouveau monastère du Cercle dans une région reculée en l’honneur d’un grand et pourtant humble serviteur d’Azimoth. Le prétexte de la construction d’une bibliothèque religieuse proche du centre intellectuel de l’Alliance fut aussi utilisé (cf. page 24). Lorsque la dernière pierre du monastère initial fut posée, alors que son tombeau central accueillait déjà depuis de nombreuses années le sarcophage d’Antosh, le premier des Colosses se leva, échappa au contrôle de ses Maîtres et se dirigea lentement vers la région de Kayla où il créa le jardin des Colosses (cf. livre de base, pages 48 et 61). Si l’on trace une ligne droite entre la Cité de Kayla et le jardin, celle-ci passe exactement par le monastère de Perran. Cette histoire de dernière pierre posée et de mort du premier des Colosses n’est pas sans rappeler celle de la mort de Yuri Vulk et de l’achèvement de la Pyramide de Jarillo. Depuis ces événements lointains, le monastère de Perran perdure. Il rassemble une communauté monastique d’érudits qui étudient sans relâche les Saintes Écritures et les divers textes des penseurs et théosophes issus du clergé d’Azimoth. Le secret sur ce que renferme le gisant d’Antosh se transmet d’abbé en abbé et de Hiérophante en Hiérophante. Pour beaucoup, le monastère a été érigé à la mémoire d’un saint homme maintenant oublié. 9 Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Awaken Il faut dire que l’Église et le Cercle ont savamment occulté l’histoire et le destin d’Antosh Ogromny. Bien entendu, selon les Hiérophantes, au fil des siècles et des méandres de la politique et de l’histoire, le miracle d’Antosh a pu être transmis à quelques rares Grands Inquisiteurs, évêques, Pères, etc., qui eux-mêmes ont pu divulguer ou non la vérité à quelques privilégiés. Mais cette histoire reste confidentielle. Aujourd’hui, le monastère de Perran est une communauté isolée et peu connue. Au sein du Cercle, les membres savent qu’il existe non loin de Kayla un bâtiment consacré et dédié à un Vassalli qui en son temps a beaucoup œuvré pour la grandeur de la foi d’Azimoth, et que le monastère concentre de nombreux et précieux ouvrages. Mais cela s’arrête souvent là. Il en est de même au sein de l’Église. Néanmoins, certains connaissent le fait historique que le tombeau d’Antosh Ogromny s’y trouve. Pour autant, beaucoup considèrent celui-ci comme un simple artisan de la création des Colosses, un chercheur parmi d’autres. Rares sont ceux qui connaissent la vérité et le rôle majeur du prodige. Actuellement, seul le Hiérophante et quelques hauts personnages sont dans la confidence et savent ce que le gisant contient réellement. Depuis la création de leur congrégation mineure, les moines sont restés eux aussi discrets. Ils se consacrent à l’étude et à la prière. Ils se tiennent loin des péripéties politiques. Cependant, l’abbé du monastère conserve des liens étroits avec l’évêque de Kayla mais aussi avec le Hiérophante de Jarillo. Des membres importants du Cercle et du Saint Office peuvent faire le voyage jusqu’aux collines pour le rencontrer ou bénéficier de la richesse de la bibliothèque. En effet, les abbés sont nommés au sein de leur communauté par les plus hautes autorités religieuses de Jarillo. Ils sont réputés pour leur grande sagesse et leur érudition. 10 Le mystère des transformations spontanées (Cf. livre de base, page 63.) Nul ne sait d’où proviennent ces transformations en dehors de tout rituel ! Comment s’initie la transe hypnotique qui amène des Vassallis (souvent âgés) à se réunir pour s’entredévorer et fusionner ? La réponse est sans appel : Antosh continue à apparaître à certains Éveillés comme il a pu le faire il y a longtemps lors de sa résurrection devant ses disciples. Pourquoi ? Les voies d’Azimoth sont impénétrables… Mais c’est indiscutable : Antosh apparaît à certains. Ceux-ci entendent alors jusqu’au tréfonds de leur âme les paroles sacro-saintes du prophète qui les enjoignent à la transformation. Estce un outil divin pour se débarrasser d’élus infidèles ou devenus hérétiques ? Le dessein d’Azimoth estil tout autre ? Est-ce un plan de Dieu pour réunir une armée de Colosses indépendants (sauvages) qui sauvera l’Alliance des Vargans ? Qui sait... De Foi et de Chair LE MONASTÈRE ET LES ALENTOURS « Les collines de Perran sont un endroit unique. Même le climat y est particulier. Cette région est aride et belle à la fois. Rude aussi, croyez-moi. On n’y croise que bergers, rapaces et épines. Mais une fois arrivé à la Cité aux ponts multiples, vous ne pourrez être que charmé par ce havre de pierre et de sciences. Un oasis de culture au milieu de rien ! » — Un commerçant du Morana croisé en chemin. Le monastère de Perran où est inhumé Antosh Ogromny est situé à la limite du centre de Salvora, dans une région encore tempérée mais aride où siège Kayla, la Cité des académiciens, la ville aux ponts multiples (cf. aussi le livre de base, page 43). Ce territoire est assez isolé. On raconte souvent que les érudits ont voulu construire une cité éloignée des turpitudes de l’Alliance afin de bénéficier d’un cadre propice à leurs études. Vous trouverez dans ce chapitre la description générale des lieux et un focus sur les plus remarquables d’entre eux. Les collines de Perran À titre de comparaison, les collines de Perran ne sont pas sans rappeler certaines élévations de Provence. Les collines de Perran doivent leur nom au fondateur historique de l’université de Kayla. Perran Danilo était un historien et un philosophe réputé. Originaire de la Cité fluviale de Sarach, Perran a quitté l’effervescence de sa ville natale pour rejoindre la Cité qui allait devenir le centre intellectuel de l’Alliance. Déjà de nombreux professeurs s’y rassemblaient, attirés par la quiétude des lieux et les moyens mis en place par les autorités locales pour attirer l’intelligentsia salvorienne. Acteur majeur de l’établissement de la réputation culturelle de la Cité aux multiples ponts, Perran a donné son nom à l’écrin de collines qui l’enserre. Les collines de Perran sont connues pour leur aridité. Celle-ci n’est pas tant due à de fortes chaleurs – bien que les températures y soient clémentes malgré que l’on s’approche du nord – qu’à un manque flagrant de précipitations. Toute la zone bénéficie en effet d’un microclimat particulièrement sec. La présence d’un sol calcaire filtrant contribue aussi à ce dessèchement. Le vent y souffle aussi très régulièrement, chassant les nuages et la pluie. Seuls quelques orages impressionnants viennent arroser à trop peu d’occasions la région. Ils sont souvent facteurs de catastrophes naturelles avec des ruissellements et des glissements de roches destructeurs. Ce relief accidenté s’élève au-dessus d’une vaste plaine. Les collines rompent la monotonie de ce paysage herbeux et enfoncent, tel un coin de rocaille, l’immense forêt située plus au nord. Plus un voyageur s’approche des collines, plus Et si… Le Tribunal de Sarach (cf. livre de base, page 44), du fait de l’origine de Perran, réclamait que le doyen de l’université de Kayla soit à présent nommé par Radomyr, le Père de la Cité fluviale. Après tout, Kayla et Sarach sont toutes les deux proches de Zorya. Une entente pourrait être possible. Cela ouvrirait également la porte à une alliance profitable à tous. Certes, cela compliquerait aussi le contexte géopolitique local déjà bien encombré… Les personnages pourraient arriver dans la région en tant qu’escorte de Leoka, l’ambassadrice venue négocier cette doléance en ville. Cette inspiration peut constituer une introduction alternative au scénario se trouvant à la fin de cet ouvrage. l’environnement devient sec et venteux. Les pierres, les cailloux, les plantes grasses, les arbres adaptés ou les petits arbustes remplacent rapidement l’herbe. On trouve malgré tout quelques étendues de terre fertile avant d’atteindre le pied des premières élévations. C’est là que se regroupent les fermes qui constituent de petits villages ou des lieux-dits assujettis au pouvoir de Kayla. En effet, l’approvisionnement de la ville est un enjeu majeur car, au sein des collines, l’agriculture n’est guère possible en raison de la sécheresse et de la pauvreté des sols. Au sein des collines, les agglomérations sont plus rares. Kayla est le véritable centre de la civilisation locale. Ce qui vit et pousse principalement dans les collines Arbres : chêne vert, genévrier, olivier. Buissons : ajonc, pistachier, romarin, buis, ciste. Plantes : chèvrefeuille, thym, garance. Animaux : sanglier, loup, lièvre, lézard, couleuvre, rapaces dont le busard, araignées, nombreux insectes. Les collines se succèdent et sont de plus en plus élevées. Elles forment ainsi une chaîne. Les plus hautes dépassent les 600 mètres de dénivelé et ont plus des allures de montagnes que de collines. Plus on grimpe et plus l’herbe se fait rare au profit de rivières de pierres et de broussailles épineuses. En termes de faune et de flore, les collines de Perran tiennent de la garrigue. Malgré son aridité, la région propose un écosystème riche et varié. Les collines de Perran ne sont pas un désert, loin de là. Elles forment une région à part. 11 Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Awaken Quelques villages (et sources d’inspiration) Kaplica : gros bourg de la plaine connu pour ses élevages de moutons et de chèvres mais aussi pour sa magnifique chapelle érigée par les premiers missionnaires d’Azimoth. On raconte qu’elle renferme une relique sacrée capable de soigner les maladies (le doigt squelettique d’un ancien Hiérophante aujourd’hui oublié). Wiatr : petit village de quelques fermes seulement où le vent souffle en permanence ou presque. Alfons, son bourgmestre, est un homme étrange qui remet souvent ses décisions au hasard en jetant de l’herbe dans le vent. On lui prétend des dons de voyance. Gora : cette communauté est perchée à flanc de colline et au cœur des oliviers. On raconte qu’on y trouve les plus belles filles de la région. À l’été, lors de sa Fête du Rameau, Gora attire de nombreux jeunes gens. C’est une période de chahut et de joyeuse pagaille. Gruzy : ce village en ruine fait froid dans le dos. Il aurait été dévasté par une bande de pillards il y a une dizaine d’années. Depuis, certaines nuits, on peut entendre dans le vent les pleurs et les râles de ses anciens habitants. Que disent-ils ? Ont-ils besoin d’aide ? Pourquoi ? Voici des tables aléatoires d’événements et de rencontres qui vous permettront d’animer un voyage vers ou à travers les collines de Perran. Ces entrées sont autant de sources d’inspiration pour pimenter ou créer un scénario. Dans la plaine en direction des collines (lancez 1d6) : 1 : les personnages sont pourchassés par des pillards itinérants. Cette bande écume cette partie des Territoires Extérieurs située en dehors de la zone d’influence de Kayla. Les brigands constituent une petite armée hétéroclite. Ils sont violents et relativement bien organisés. Ils n’hésitent pas à attaquer les voyageurs isolés mais aussi les convois de passage. Leur chef est un dangereux Corniaud (cf. livre de base, page 57) nommé Gniewko. Ces hommes le respectent et le craignent. Celui-ci déteste les Vassallis. Sa nature spécifique est reconnaissable grâce à ses yeux violets et à ses capacités télépathiques (Esprit 2 rang 2). 2 : les personnages tombent sur une troupe de saltimbanques, les Marcheurs d’étoiles. Ceux-ci se rendent à Kayla et comptent donner des représentations dans les différents villages qu’ils traverseront. Leur meneur est un Nomade qui a quitté avec perte et fracas l’Ordre de Siebog. Darko ne supportait plus les positions suprémacistes de son Ordre à l’encontre des gens du commun. Chaleureux et profondément humaniste, le chanteur à la voix d’or compte bien s’installer à Kayla où il veut populariser ses idées progressistes. Sa troupe a déjà été infiltrée par l’Aube des flèches (cf. livre de base, page 85) via un jeune couple d’acrobates, Luba et Jacek. 12 3 : près d’un petit lac non répertorié, alors qu’ils s’apprêtent à faire halte pour la nuit, les personnages aperçoivent un étrange petit lézard blafard à six pattes. La créature apeurée a l’air perdu. Recouverte d’une substance poisseuse, elle semble aveugle. En fait, un Bukavac (livre de base, page 196) a établi son nid dans un énorme bouquet de roseaux au bord de l’étendue d’eau. Il a pondu un œuf unique dont ce petit vient de s’échapper. Les personnages peuvent faire du bébé leur repas ou leur gentille mascotte. Quoi qu’il en soit, de retour de chasse (une plongée profonde dans le lac), son parent furieux comptera bien retrouver sa progéniture ! 4 : un feu illumine la plaine. Alors qu’ils s’approchent, les personnages assistent à une cérémonie païenne et orgiaque menée par quelques bergers rassemblés. Au milieu de leurs troupeaux éparpillés, les paysans incultes rendent un hommage impie à une ancienne divinité locale, la Grande Chèvre noire. Après avoir mâché une herbe hallucinogène, la zora, ils forniquent avec des chèvres afin de s’attirer virilité et santé. Découverts, ils se répandent en excuses avant de tenter de fuir. Les Vassallis vontils laisser faire ? Un personnage doté d’Esprit peut percevoir instinctivement une présence malsaine et invisible. Et si la Grande Chèvre noire n’était pas qu’un mythe mais une créature du folklore local bien réelle et maintenant attirée par l’odieux rituel mené par les bergers ? 5 : Dusa et Dusan sont des jumeaux fille et garçon. Ils errent affamés dans la plaine. Leur riche famille de retour de voyage rejoignait Kayla avant d’être attaquée (sans doute par la horde de Gniewko, voir l’entrée n° 1). Les enfants âgés d’environ huit ans, traumatisés et très affaiblis, divaguent. Ils sont incapables de donner une explication claire sur leur présence. Il est possible de remonter leur piste vers les restes de l’équipage de leurs parents. Il n’y a aucun survivant. Les hommes (les gardes et le père) ont été égorgés et la mère des enfants a été violée puis tuée. Comment vont réagir les personnages ? Voudront-ils poursuivre les coupables ? Prendre les jumeaux en charge jusqu’à Kayla où ils devront découvrir qui est leur famille afin de les remettre à leur grand-père maternel, le célèbre académicien Nayden (celuici pourrait devenir un contact intéressant car il est réputé et bien installé auprès des autorités du Tribunal local) ? 6 : Olga est une fervente croyante. Ce n’est pas une Vassalli, ni un membre du Cercle pour autant. Quoi qu’il en soit, elle a décidé de se rendre seule au monastère de Perran à la suite de la mort de son mari Igor, haut fonctionnaire de l’Alliance tué lors d’une simple collecte d’impôts. Olga dit avoir reçu une vision sacrée de la part d’Azimoth qui lui commandait d’aller se recueillir sur le tombeau du saint homme enterré là-bas. Olga vient de Sirin. Elle a déjà parcouru plus de cent kilomètres seule à travers la nature. Son discours mystique est perturbant. Il émane d’elle une sérénité et une force presque dérangeantes. Est-ce une sainte ? Les personnages vont-ils l’intégrer à leur propre voyage vers le monastère ? À travers les collines (lancez 1d6) : 1 : un orage gronde. Celui-ci s’annonce terrible ! Les personnages sont loin de tout. La région est réputée pour ses trombes d’eau catastrophiques. Il faut trouver un abri rapidement. Mais où ? Au loin, alors que la pluie commence à tomber, dans une anfractuosité, un abri troglodyte ancestral est visible. Ce refuge est providentiel ! À l’intérieur, derrière le muret de pierres empilées, se trouvent les restes d’un feu depuis longtemps éteint avec un squelette à proximité. Peut-être un berger blessé ou un voyageur égaré ? En fait, un strigoï sournois niche là, dans les ténèbres des De Foi et de Chair tunnels qui s’étendent dans la colline (cf. livre de base, page 195). Vu l’orage torrentiel qui se déchaîne dehors, il va falloir passer la nuit ici et faire face au monstre affamé et à ses ruses. 2 : Radost est un beau jeune homme issu du village de Gora. Il est amoureux de Kveta, la plus belle des filles de l’endroit. Leur idylle serait parfaite si Vlad, le frère de la jouvencelle, ne comptait pas avec ses amis régler son compte à ce saligaud de Radost qui veut attenter à l’honneur de sa sœur. La bande a traîné le bellâtre dans les collines pour qu’il ait un petit accident, une chute mortelle dans une ravine. Les personnages, un peu égarés, débarquent au moment où Radost supplie ses bourreaux de ne pas commettre le pire. Comment vont réagir les personnages ? 3 : le culte mineur de la Lame brisée est bien implanté dans la région (cf. livre de base, page 84). Un antique autel dédié à Hadak est présent dans les collines. Régulièrement, le culte y organise des combats clandestins. Dans la carrière abandonnée, une foule hétéroclite se rassemble pour combler sa soif d’adrénaline et de sang. Les plus fervents en profitent pour rendre hommage à l’ancienne divinité à grand renfort de prières, de flagellations et de scarifications. L’ambiance est survoltée et apparaît comme complètement décalée au sein des collines désertes. L’arrivée des personnages sera l’occasion pour le maître de cérémonie (et de l’arène improvisée), le colossal Slaw, de proposer des combats inédits incorporant un ou plusieurs Vassallis. Que la fête commence ! Comment vont réagir les personnages ? Mettre fin à ce rassemblement paraît difficile au vu de la foule, et se dérober risque de créer un incident... 4 : à force d’abuser de ses pouvoirs, Jara est devenue une monstruosité. Démente, elle erre à travers les collines. Elle se nourrit de petits animaux et se cache dans les cavernes ou les ravines. Délirante en raison de son état de manque vis-àvis de sa consommation de sang vargan, mais aussi à cause de son esprit grillé par l’abus de ses pouvoirs, Jara marmonne en permanence au sujet d’obscures prophéties. Elle n’hésitera pas à infiltrer le camp des personnages à la faveur de la nuit pour voler de quoi se sustenter. Découverte, elle ricanera et parlera des étoiles noires qui éclairent le destin des personnages. Comment vont-ils réagir face à cette incarnation pathétique de la Corruption ? Pitié ? Froideur ? Et si Olga est présente ? (Voir l’entrée n° 6 ci-dessus.) 5 : le Wilkolaki a pris le groupe en chasse (cf. l’encart cidessous). Au besoin, il a rassemblé une meute de loups avec lui pour mener la traque. Depuis plusieurs heures, les hurlements retentissent et l’hallali a sonné. Les personnages vont devoir faire face à la légende. le Wilkolaki Les loups sont présents dans les collines de Perran. On y trouve plusieurs meutes bien établies. D’ailleurs, les paysans les craignent et les attaques sur le bétail ne sont pas rares. Le voyageur peut ainsi croiser la carcasse à moitié dévorée d’une chèvre sauvage. Les attaques sur l’homme restent, elles, anecdotiques. Pour autant, les récits racontés le soir au coin du feu pour se faire peur sont légion. Parmi eux, circule la légende du féroce et sauvage Wilkolaki, « le loup qui marche debout ». Le Wilkolaki n’est pas un lycanthrope mais un loup monstrueux capable de marcher comme un homme. D’une sauvagerie sans égale, même les alphas le redoutent ! Les meutes le fuient ou lui obéissent. La nuit, perpétuellement affamé, le Wilkolaki rôde dans les collines et attaque tout ce qui bouge pour se rassasier. Tuée, la légende ne meurt pas vraiment. Quelque part dans les collines, un autre loup alpha connaît à son tour, lentement, une odieuse métamorphose. La chasse est éternelle ! SOC 1 INT 2 PHY 4 Agilité 3 Perception 3 Discrétion 2 Mêlée 3 Survie 2 Armure Naturelle +1 Mains nues 16 Endurance 8 Contact / Griffes ou morsure +1 Distance / Rage : le Wilkolaki reçoit +1 dé bonus en combat à mains nues par adversaire supplémentaire face à lui (exemple : Mains nues 17 face à 2 proies). 13 Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Awaken 6 : Voj est un agent du Collectif et plus exactement de l’Œil (cf. livre de base, pages 82-83). Il est en route pour Kayla à la suite des rumeurs concernant les Vargans aperçus (cf. page 28). En chemin, Voj a fait une mauvaise chute et s’est blessé à la cheville. Il appelle les personnages à l’aide. Quelle aubaine que ce soit des Vassallis qui se rendent justement au monastère. C’est l’occasion pour l’espion (et assassin) d’en apprendre plus sur les plans des Ordres et éventuellement des autres Cités concernant les événements actuels. Voj va tout faire pour se rendre aimable et tirer les vers du nez aux Vassallis les plus accessibles du groupe. Que fera-t-il ensuite des informations glanées ? Voj peut devenir un PNJ récurrent de votre campagne autour des mystères du monastère de Perran. Kayla, cité des ponts et des lumières « Adossée à la colline. On y vient à pied, on ne frappe pas. Ceux qui vivent là ont jeté la clé. On se retrouve ensemble. Après des années de route… » Vous remarquerez sans doute à travers les lignes à venir qu’une chanson célèbre et une autre grande cité de collines m’ont inspiré pour Kayla. Éléments principaux (lire aussi le livre de base p.43) : Population : 64 000 Mère de la Cité : Karyn Ordre principal : Zorya Mots-clés : Cité des académiciens, ville aux multiples ponts, agglomération collinaire, plusieurs collines reliées entre elles, centre universitaire et intellectuel, poumon artistique et artisanal, vivier culturel, constructions impressionnantes, pierre blanche. Un peu d’histoire À l’origine, Kayla était un regroupement de villages unis partageant la même vaste colline et formant une principauté isolée, mais de fait indépendante. Chaque village possédait à sa tête un bourgmestre et ceux-ci élisaient parmi eux un « prince » nommé Krolgorz. La principauté était pauvre mais libre. La région était aride et rude mais épargnée. Sa population était pleine de vie mais manquait cruellement d’une vision à long terme à même de lui permettre d’édifier une Cité. Il y a bien longtemps, l’astucieux Krolgorz Olaf réalisa que sa principauté ne pourrait jamais se développer sans l’apport de sang neuf et de richesses extérieures. Initié à la lecture et à l’écriture par un vieux prêtre missionnaire, homme plein de bon sens, Olaf était convaincu que le progrès était la clé de la réussite. Il fallait que des hommes et des femmes intelligents viennent aider les rustres paysans à faire de la principauté un lieu durablement exploitable. Olaf avait les mains, il lui fallait à présent les têtes. Ainsi, le Krolgorz envoya des émissaires, d’humbles bergers, à 14 travers Salvora pour annoncer que tout érudit qui s’installerait au sein de la petite principauté lointaine bénéficierait d’une parcelle de terre libre de tout impôt. Le Krolgorz précisa aussi que les pionniers seraient aidés dans leur installation, et dans la mesure du possible, par la population locale. Ils recevraient pendant la première année de leur arrivée des subventions en nature (huile, viande, légumes secs, main-d’œuvre, etc.). Les autres bourgmestres pensèrent qu’Olaf était fou mais que de toute façon personne de sensé ne répondrait à son appel. Parallèlement, à travers tout Salvora, de nombreux érudits étaient victimes des conflits incessants qui opposaient les divers seigneurs locaux. Les rébellions, guerres et sécessions s’enchaînaient. Il était impossible d’étudier en paix. La science était à l’arrêt. La formation de l’Alliance demandait du temps et des sacrifices. Les recherches et le savoir étaient le cadet des soucis des grands de ce monde en devenir. On trucidait les paisibles intellectuels, plus qu’on ne les écoutait ! De plus, de nombreux savants avaient besoin de subsides pour pouvoir se consacrer pleinement à leurs études variées. Face à l’adversité, certains se rassemblaient et rêvaient de pouvoir fonder des collèges de pensée et d’expérimentation, des assemblées à même de mieux les protéger. Mais où pouvaient-ils s’établir ? Ce contexte favorisa grandement le projet un peu fou du Krolgorz Olaf. C’est ainsi que commencèrent à débarquer des petits groupes de colons bardés de livres et d’écritoires. Olaf les reçut comme des rois. À leur tour, ces premiers intellectuels envoyèrent moultes missives pour confirmer que l’annonce du Krolgorz n’était pas une duperie. Peu à peu, c’est une fuite des cerveaux qui s’organisa vers les collines isolées. Parmi eux, se trouvait l’historien et philosophe Perran qui devint le meilleur ami d’Olaf puis le précepteur et conseiller de son fils, Marek. À la suite des érudits, se furent les artistes et les libres penseurs, les autres grands persécutés par les tourmentes de leur époque, qui furent attirés par la rumeur de cette étrange communauté indépendante et de progrès, par cette maison pour tous sur la colline. Peu à peu, Kayla s’agrandit et ouvrit son horizon. La petite principauté n’en n’était plus une. L’afflux de cerveaux, mais aussi d’arts et d’artisanat, permit aux villages unifiés de terminer leur fusion en adoptant un cap politique clair et férocement tourné vers l’avenir. L’essor économique parallèle fut tout aussi impressionnant. Des solutions furent trouvées pour irriguer les terres fertiles du pied des collines, pour exploiter les nombreuses carrières proches, pour organiser les routes et passer des alliances fructueuses avec les nouvelles Cités de Bit’wa et Sirin. C’est ainsi que grâce à l’idée folle d’un homme (et à une sacrée convergence de facteurs géopolitiques et historiques) la principauté de Kayla devint l’une des cinq Grandes Cités fondatrices de l’Alliance. Le Krolgorz devint le Père de la jeune et bouillonnante cité. Bien entendu, toute l’organisation politique et administrative de l’Alliance se mit progressivement en place et Kayla intégra le système des Tribunaux. Les anciens villages formant la Kayla d’origine devinrent des quartiers de la nouvelle Cité. De même, les collines avoisinantes furent colonisées et devinrent à leur tour des extensions de la ville. Les ponts, passerelles et autres passages suspendus commencèrent à se multiplier afin de relier toute la cité devenue, si ce n’est tentaculaire, tortueuse. Peu à peu, les bourgmestres perdirent de leur autorité au profit des universités ou académies locales. Rapidement, les doyens devinrent les véritables proches De Foi et de Chair du Père ou de la Mère de la Cité. Celui-ci ou celle-ci sont toujours appelés Krolgorz, à Kayla, en souvenir des temps passés. Si le Tribunal de Kayla a la même organisation qu’ailleurs au sein de l’Alliance, force est de reconnaître que les doyens et les érudits les plus prestigieux ont une certaine influence sur les Premiers et les Seconds, à savoir les dirigeants traditionnels. Un peu de politique La politique peut être le cœur d’une partie, voire d’une campagne pour Awaken. N’oublions pas que ce jeu de rôle de dark fantasy est aussi un jeu de factions où s’entremêlent Prodiges et Corruption. Les relations au sein du Tribunal d’une Cité, les interactions parmi les différentes corporations d’une ville, les sales affaires de la rue et des cultes mineurs, tout cela est un terreau fertile pour construire mille et unes aventures tout en nuances de gris. Vous trouverez ci-dessous la liste des membres du Tribunal de la ville et des notables les plus en vue. Les personnages de cette liste sont accompagnés d’une courte description afin d’éveiller votre imagination. La Mère de la Cité : Karyn Lekki est une Aretéenne (cf. livre de base, page 71) et une Unioniste (cf. page 31). Cette Vassalli d’une quarantaine d’années aux yeux argentés impressionne le plus souvent. Elle a des airs de statue animée. Karyn incarne une certaine perfection tant physique que morale. Tous ses gestes et toutes ses paroles sont à la fois mesurés et d’une terrible justesse. Peu de membres du Tribunal osent la contredire. Le Colosse de Kayla La Cité possède l’un des plus anciens Colosses de l’Ordre du Zorya. Celui-ci se trouve au pied de la colline principale. Il reste la plupart du temps inerte. Ses Maîtres entretiennent sur lui un contrôle ferme et vigilant. Les autorités de la ville se servent de ce Colosse pour les gros travaux, comme pour la construction actuelle du pont Dlugi qui reliera bientôt la colline mère à celle plus éloignée de Kuzyn (cf. page 22). Cependant, Karyn Lekki, comme ses prédécesseurs, et comme l’Ordre d’une manière générale, reste méfiante vis-à-vis de ces créatures. Régulièrement, des chercheurs de l’université ou des autres établissements d’étude viennent procéder à des mesures ou à des expériences sur le paisible titan. Lorsqu’il est inactif, le Colosse adopte une étrange position assise, comme s’il était en méditation. Son regard est alors tourné vers le lointain (en direction du monastère de Perran). Ses Maîtres pensent que bientôt le géant rejoindra le jardin des Colosses. Néanmoins, les événements récents autour de la découverte du nouveau filon de Résine et de l’apparition des Vargans vont changer la donne (cf. pages 27-28). Zorya : il s’agit de l’Ordre majeur de la Cité. Zorya regroupe de nombreux érudits, libres penseurs et artistes en tout genre. Bizarrement, cet ensemble hétérogène forme une communauté soudée autour de la Mère de la Cité. Première : Wanda Kwiat est la disciple de la Mère de la Cité et une Unioniste également. Cette Vassalli essaye de suivre les pas de son aînée en tout et espère lui succéder, quitte à faire office de faire-valoir. Second : Kajetan Ostry est un sculpteur de génie et un Vassalli au charisme extraordinaire. Il reste peu intéressé par le pouvoir mais quelques Tuteurs de l’Ordre le préfèrent à la trop insipide Wanda. Le Cercle : l’Ordre local a une approche traditionnelle et reste proche de l’Église d’Azimoth. De fait, les crispations avec Zorya sont fréquentes. Néanmoins, le Cercle est peu représenté à Kayla et n’a pas vraiment la force d’appuyer ses remontrances. Premier : Roman Madry est un Grand Inquisiteur extrêmement intelligent et sage. Il a la confiance de son Ordre. Il joue la carte de la médiation avec Zorya. Roman entretient des relations proches avec l’abbé du monastère de Perran. Il connaît l’existence du tombeau et son secret. Seconde : Salomea Dziki est une Porteuse de l’anneau (cf. livre de base, page 68) aux idées arrêtées. Elle ne supporte que difficilement l’autorité locale de Zorya. Elle essaie souvent de convaincre Roman d’agir avec plus d’intransigeance. Depuis son agression par les Vargans, Salomea est proche du Glaive. Siebog : Siebog est l’autre grande force de la ville. Les artistes et autres amateurs de belles choses sont nombreux dans la Cité reculée. L’alliance locale entre Zorya et Siebog est de mise depuis longtemps, au grand dam du Cercle. Première : Paulina Slowo est professeur de rhétorique à l’université de la ville. Elle est très respectée malgré ses positions souvent condescendantes vis-à-vis des gens du commun. Paulina est l’amante favorite de Kajetan Ostry. En plus du fait qu’elle soit une Unioniste, cela explique sans doute la particulièrement bonne entente actuelle entre les deux Ordres. Second : Artur Noz est un hédoniste. Il passe sa vie à organiser des événements mondains et à côtoyer le gratin local. En secret, Artur est un adepte d’Hadak et le maître du culte de la Lame brisée au sein de Kayla. Slaw (cf. page 13), son homme de main, fait régner la terreur dans les tavernes de la ville. Récemment, Noz a été approché par Malachite. Le Morana : le Morana est peu puissant et présent à Kayla. Certes, l’argent coule et le négoce est actif mais la compagnie n’investit guère dans ce territoire isolé où la priorité est donnée à la science et aux arts. Cela laisse au seul Baron local une certaine marge de manœuvre. Premier : Bogdan Zmiana est un marchand impliqué dans différents commerces. Il est riche et influent. C’est un des Barons de l’Ordre. C’est aussi un mécène pour de nombreuses écoles ou pour de jeunes artistes. Sous son air affable et courtois, Bogdan cache la Corruption qui le ronge peu à peu. Il est en affaires avec Artur Noz et à la tête de Malachite (cf. page 34). Second : Dominik Czarny est un Élégiste (cf. livre de base, page 77). C’est un guerrier et un assassin accompli. Il a été envoyé à Kayla pour surveiller le Baron local qui semble faire passer ses intérêts avant ceux supérieurs de l’Ordre. 15 Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Awaken Les Fils de Sirin : les enfants de Sirin sont très peu nombreux à Kayla. L’Ordre n’entretient qu’une présence symbolique afin de conserver des attaches avec la Cité. Pour autant, toujours à la recherche de réponses concernant l’éventuelle trahison passée de l’Alliance lors de l’invasion varganne, les Fils et Filles de Sirin écument les bibliothèques, les universités et autres lieux de connaissance. Première : Halina Wilk est l’aînée d’Helena. C’est une guerrière farouche et téméraire. Son poste à Kayla l’ennuie mais elle mène ses fonctions avec sérieux. Son inimitié avec Artur Noz est de notoriété publique. Les deux Vassallis se détestent cordialement. Seconde : Helena Wilk est la jeune sœur d’Halina. C’est une archère hors pair et une rebelle dans l’âme. Ses discours radicaux vis-à-vis du Grand Tribunal et de Jarillo lui ont souvent valu l’opprobre du Cercle. Ce qui n’est pas sans compliquer l’attirance mutuelle que ressentent Salomea Dziki et elle… Malgré ses reproches politiques, Helena se rapproche chaque jour un peu plus du Glaive (par amour pour Salomea ?). L’Église d’Azimoth : à Kayla, politiquement parlant, l’Église d’Azimoth souffre depuis toujours de ses anciennes racines communes avec le Cercle. Au-delà, le peuple est éduqué et bénéficie de l’influence des artistes et autres érudits. Tout cela amène le Saint Office à avoir une position fragile au sein de la Cité. Les habitants sont croyants mais éclairés. L’évêque Jozef Blogo est un fervent croyant. Malgré son âge avancé, il est plus proche de Salomea Dziki que de Roman Madry. Jozef rêve de remettre à sa place la Mère de la Cité. Il connaît le monastère de Perran mais ne s’intéresse pas vraiment à ces moines rats de bibliothèque. Le père missionnaire Jan Kryz est un homme simple et tourné vers le peuple. Il s’absente souvent pour aller vers les villages éloignés. Les turpitudes politiques de Kayla le débectent. Il est ami avec l’abbé du monastère de Perran qui l’accueille souvent pour de longues conversations théologiques. Pour autant, même s’il se considère comme un Héritier (cf. page 30), Jan ignore tout du secret du site. La Chambre du Commerce : la Chambre du Commerce et la Banque d’ambre sont présentes à Kayla mais leur influence est plus contenue qu’ailleurs en Salvora. Il faut dire que les institutions mercantiles font face à une Cité aux idées progressistes et plus tournée vers la bohême et l’étude que vers le capital. Riaman Strach est l’homme de paille de Bogdan Zmiana. Le représentant de la Chambre est un vulgaire pion acheté en raison de sa consommation importante d’hallucinogènes, d’alcool et de jeunes éphèbes. Il fait partie de Malachite également. Danuta Zaufanie est une femme intègre. Elle représente la Banque d’ambre au Tribunal. Même si ses intérêts sont avant tout financiers, elle défend les commerçants et les artisans. Elle est appréciée en ville pour cela. Elle ne supporte plus cette larve de Riaman mais n’ose agir en raison des liens qu’elle devine entre lui, Morana et la récente et mystérieuse Malachite. Les représentants des citoyens : contrairement à d’autres Cités de l’Alliance où leur présence est juste symbolique, au sein du Tribunal de Kayla les représentants des citoyens ont une certaine voix au chapitre. Ce n’est pas du goût de tout le monde mais c’est la tradition. 16 De Foi et de Chair Klemens Beczka est le patron de la célèbre taverne Le Pinceau. L’établissement accueille de nombreux artistes et étudiants. C’est un lieu haut en couleurs, de fête et de débat. Les nuits y sont sauvages et libres. On y construit l’Alliance de demain à grand renfort de vin et de chants. Iga Ciazy est la représentante élue des femmes et épouses de Kayla. Une autre particularité de la Cité aux multiples ponts ! Iga incarne la raison et le bon sens. C’est une femme forte dans tous les sens du terme. Malgré son humble statut, la Mère de la Cité l’écoutait et appréciait son discours plein d’amour pour la ville et ses habitants. Depuis la découverte de la Résine, la situation a changé car Iga demande plus de sécurité pour les citoyens et un meilleur traitement des ouvriers de la carrière. Les représentants des universités, écoles et académies : depuis l’époque lointaine d’Olaf, les savants ont toujours joué un rôle majeur à Kayla. Avec la formation des universités, des écoles et des académies, leur pouvoir s’est structuré au point de devenir incontournable. Même s’ils ne font pas partie officiellement du Tribunal, les doyens gardent une influence sur les autorités de la ville. Voici les plus connus et les plus écoutés : Nayden Mozg (cf. aussi l’histoire des jumeaux, page 12) : le doyen de l’université de Kayla est un homme intelligent et rusé. Il entretient de bonnes relations avec tout le monde et connaît de nombreux secrets. Son carnet d’adresses est faramineux. Le vieil homme est l’ombre derrière le trône de Karyn Lekki et un Unionsite fervent. Ewa Wizja : la doyenne de l’Institut du progrès d’Hatalen est aveugle. Cette femme à la voix douce et aux allures mystiques est une Nomade qui a rejeté dans sa jeunesse Zorya pour suivre la voie d’Hatalen, le prédicateur. Elle est la gardienne des Prédications, le livre précieux où son ancien mentor et amant a noté ses étranges prophéties. Nikodem Trojka : le doyen de l’Académie collinaire des sciences naturelles est un herboriste et un médecin réputé. On vient le consulter depuis les confins de Salvora. Nikodem se passionne également pour les écrits de Vladislaw Karpov. On raconte dans les alcôves du Tribunal qu’il possède une copie du Codex vargan. 17 Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Awaken Teofila, l’Épine de la Rosaria Et si… Orest, un descendant d’Olaf, était déçu que sa famille ait été dépossédée du fruit des efforts de son ancêtre. Après tout, même s’il n’est pas Vassalli ou membre d’un Ordre, Orest mérite bien de siéger au Tribunal au simple nom de ses origines. Sa famille reste célèbre et ses divers investissements commerciaux lui assurent une assise non négligeable. Il connaît le Baron Zmiana et a eu vent de Malachite. Orest garde aussi l’oreille des doyens car si les écoles, les académies et les universités existent, c’est bien grâce à la lignée d’Olaf. Le problème dans tout cela est qu’Orest est un parvenu. C’est un fat peu compétent dont le mérite ne repose que sur les bons choix de ses prédécesseurs. L’autre souci, majeur celui-là, est que la Rosaria (cf. livre de base, page 83) voit en Orest un imbécile manipulable et un sacré facteur de troubles en ces temps déjà chargés. Son ambition et son amertume sont des outils puissants pour cette mystérieuse organisation vouée à la mise à sac de l’Alliance. Lorsque la vénéneuse Teofila, agent émérite de la Rosaria, devient la discrète amante du bourgeois et sa plus proche conseillère, Orest se sent pousser des ailes. Il réclame à cor et à cri un poste auprès des officiels : celui d’un des représentants des citoyens ou de la Chambre du Commerce. La tension monte, les réunions s’enchaînent. Mais force est de constater qu’Orest n’est guère adapté au poste. Cependant, la population se passionne car le souvenir de la légende d’Olaf reste vivace (et Orest, sur les conseils de Teofila, arrose qui il faut parmi les libres penseurs, les agitateurs et les artistes en manque de notoriété). Les habitants sont aussi divisés car la ville est aussi multiple que ses ponts. La liberté de penser a ses failles… Au paroxysme de cette petite crise politique parmi toutes les autres turpitudes que traverse Kayla, l’assassinat soudain d’Orest par empoisonnement jette le doute et éclabousse le Tribunal. Les esprits déjà tendus s’échauffent. Kayla est une Cité de libres penseurs et, de fait, le débat s’enflamme. Le Tribunal est au bord de l’explosion alors que la menace varganne rôde ! Chacun en profite pour régler ses comptes : le Cercle contre Zorya, les doyens contre la Chambre du Commerce, etc. Les autorités auraient bien besoin de personnes neutres pour enquêter sur cette sale histoire. Devinez qui pourrait faire l’affaire ? Dans l’ombre, en riant de ce chaos naissant, Teofila et la Rosaria aiguisent leurs griffes. 18 Cette Vassalli est puissante. C’est une experte en déstabilisation politique. Elle peut faire appel à des agents zélés de la Rosaria infiltrés aux quatre coins de la Cité. Aussi belle que mortelle, l’Épine est impitoyable. SOC 4 INT 4 PHY 3 Expression 4 Empathie 3 Érudition 3 Rhétorique 3 Savoir 3 Représentation 2 Perception 3 Agilité 2 Discrétion 3 Mêlée 2 Armes à distance 1 Négoce 2 Armure Endurance 7 de Cuir +1 Mains nues 8 Épée courte +1 Dard de jet +1 Contact 9 Distance 6 Corps 2 (Sens accrus rang 2) Esprit 3 (Sculptesprit rang 3 et Télépathie rang 2) Illusion 1 (Ombre mouvante rang 1) Un peu de géographie Éléments de langage descriptifs Des collines, des centaines de ponts, des tours, un climat sec et aride, une effervescence, populeuse et étendue, labyrinthique, de couleur blanche, faite de pierre, avec une architecture impressionnante et quelquefois surprenante, de la jeunesse, de la culture, des arts, un enseignement réputé, festive et studieuse à la fois, des académies, des universités, des débats d’érudits, des rivalités estudiantines et professorales, un commerce florissant, des taxes, le Bureau des ponts et chaussée, unique… Kayla occupe principalement une seule et même colline du sommet à ses pieds. Néanmoins, au fil des siècles, la Cité s’est étendue tout autour et a débordé sur les collines adjacentes plus petites. À sa création, la Cité a fédéré plusieurs villages. Cela se ressent encore lorsqu’on se promène dans la ville en raison de quelques différences d’architecture. Cette impression est renforcée par le fait que les quartiers de Kayla ont des ambiances et des appartenances distinctes. On ne peut pas par exemple comparer le quartier du Soleil à celui du marché de la Pierre. De plus, Kayla ne suit pas la tradition du corollaire entre élévation physique et sociale. Ce n’est pas parce qu’un quartier est situé dans les hauteurs des collines qu’il est forcément entretenu et réservé aux notables. Kayla est plus complexe (et mélangée) que cela. De Foi et de Chair La ville est connue pour ses centaines de ponts qui relient les édifices et les quartiers entre eux. En effet, le paysage local est accidenté. Les ponts, qu’ils soient de bois, de pierre ou suspendus, permettent aux architectes de se jouer du relief et de la déclinaison. Certains sont de simples passerelles alors que d’autres défient les lois de la physique. De plus, ils peuvent relier des bâtiments entre eux. Les grandes tours académiques forment ainsi aussi bien un réseau de connaissances en termes symboliques qu’un dédale de salles et d’amphithéâtres bien réels. Les ponts les plus impressionnants sont ceux qui rapprochent les différents quartiers collinaires. Souvent majestueux, larges et décorés, ils permettent aux citoyens et aux voyageurs de se rendre aux quatre coins de la Cité et de changer d’ambiance en peu de temps. Il est important de souligner que, même si elle se situe dans une région isolée et aride, Kayla est une agglomération prospère, riche même. L’élite de Salvora y envoie souvent sa jeunesse dorée pour qu’elle se forme, et paie pour cela des droits d’inscription exorbitants. Au-delà, cette population nantie n’hésite pas à consommer et entretient ainsi un système économique lucratif. N’oublions pas non plus que les savants locaux vendent leurs connaissances à prix d’or. De nombreux artistes célèbres logent également à Kayla. Leur art rapporte beaucoup, aussi bien à euxmêmes qu’aux autorités qui taxent les transactions et les œuvres qui quittent la Cité. Les carrières locales riches en pierre blanche de qualité fournissent également une part non négligeable des ressources financières de la ville. Les exportations de pierre brute sont loin d’être négligeables. Les pierres extraites sont essentiellement du tuffeau, de la craie et du travertin. Malgré le fait qu’elle dépende d’un approvisionnement extérieur souvent tendu de la part des nombreux villages sous son influence, Kayla est une Cité où il fait bon vivre. Une autre source de profit sont les taxes liées aux ponts. Certains ouvrages sont gratuits et libres d’accès. D’autres sont gardés par une barrière de péage. Soit les voyageurs et leurs équipages paient un droit de passage à chaque péage (Richesse 2 ou 3 nécessaire), ce qui peut être long et fastidieux, soit ils présentent une lettre de libre circulation achetée auprès du Bureau des ponts et chaussées et valable pour un quartier (Richesse 1 ou 2 nécessaire), plusieurs quartiers (Richesse 2 ou 3), voire toute la ville (Richesse 4). Vous trouverez ci-dessous la courte description des divers quartiers de la Cité avec quelques endroits remarquables. Il ne s’agit pas de vous décrire de manière exhaustive les moindres recoins de la ville mais de vous transmettre des ambiances et des lieux potentiels d’aventures ou d’intrigues pour alimenter ou agrémenter vos propres parties. Les collines mineures où Kayla continue de s’étendre au fil des années sont également traitées succinctement. N’hésitez pas à compléter et à créer vos propres quartiers et autres endroits intéressants. La colline principale : Le quartier du Soleil : il se situe au sommet de la colline dominante où repose la majorité de Kayla. Le quartier du Soleil est celui des artistes et de la création. Tous les disciples et les courants artistiques s’y croisent, de la sculpture à la danse. L’influence de Siebog y est palpable. Certains murmurent que ce quartier est une enclave, une ville dans la ville. Ce quartier est attrayant. De nombreux étudiants viennent s’y distraire. L’ambiance y est festive et le jour se confond souvent avec la nuit tant l’activité y bouillonne en permanence. Le pont de la Belle : un joli pont de pierre blanche orné de bas-reliefs aux motifs floraux qui relie deux tavernes célèbres : Le Pinceau et La Toile. La légende veut qu’une jeune peintre s’y soit suicidée en se jetant dans le vide à la suite d’une dispute amoureuse. Certains racontent que son fantôme hante le pont mais qu’il vient aussi en aide aux amoureux éconduits. Le Pinceau et La Toile : deux tavernes jumelles tenues par un couple d’artistes peintres nommés Klemens (l’un des représentants des citoyens) et Agata Beczka. La jeunesse libertaire de la Cité s’y réunit souvent pour des débats politiques animés sur l’avenir de l’Alliance. La sévère Mère Karyn n’y est pas toujours des plus appréciées. La place Liberté : cette vaste place dallée de pierre est une scène permanente et ouverte aux différents artistes de rue de passage ou résidents. Du matin au soir, on peut assister à différents spectacles traditionnels ou avant-gardistes. Les artistes rivalisent de créativité pour attirer le chaland. On y croise souvent Artur Noz (cf. page 15). Le marché de la Pierre : ce quartier se situe au pied de la colline et de la ville, non loin de la voie principale qui mène à la Cité. C’est ici que se négocient les chargements de pierres. Au centre, se situe effectivement le vaste espace de stockage et de commerce. Il y a aussi des enclos pour les bêtes de somme. La périphérie regroupe de nombreux artisans et leurs ateliers. Ce quartier est quasi industriel (même si le terme est anachronique). On y retrouve la population des ouvriers et autres travailleurs. Le Baron Zmiana du Morana y est très investi. Il n’hésite pas à manipuler certains patrons et certains chiffres pour arranger ses affaires. Après tout, si l’Ordre ne tient pas Kayla en estime, cela lui laisse une marge de manœuvre personnelle appréciable. Léon Moj (cf. page 27) y est aussi apprécié, au grand dam du Baron. Le Pont immaculé : ce pont est fait d’une pierre blanche très pure (du tuffeau). Sa blancheur est exceptionnelle. Elle est entretenue régulièrement par les maîtres artisans locaux. Ce pont est un symbole, celui des exploitants de carrière. Tous les ans, une foire a lieu à ses pieds. C’est l’occasion pour les artisans, les marchands et les négociants de se livrer aux plus juteuses affaires. L’atelier de maître Rodan : Rodan est un fabuleux sculpteur. Ses œuvres magistrales semblent capables de prendre vie, tant 19 Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Awaken elles sont fines et précises. Actuellement, Rodan travaille sur ce qui sera selon lui son chef d’œuvre : la Porte de Zimitra. Cette sculpture titanesque est censée représenter l’huis derrière lequel Dieu, rival d’Azimoth, attend sa revanche. L’Église locale et le Cercle ne sont pas ravis. Salomea Dziki parle d’hérésie ! Le Bureau des ponts et chaussées : c’est dans ce quartier que se trouve le siège de cet organe administratif essentiel à la Cité et à son Tribunal. La plupart des voyageurs et des citoyens y viennent pour acheter leur droit de passage temporaire ou permanent. L’attente est souvent longue. Florentyna Most y règne d’une main de fer. On la dit proche du Baron Zmiana (c’est une de ses amantes). Le quartier de l’Union : ce quartier historique de la Cité est situé à mi-hauteur de la colline. Il est territorialement calqué sur l’ancien village du Krolgorz Olaf. Il regroupe toutes les instances officielles, dont le Palais de la Mère, le siège du Tribunal, la grande église d’Azimoth, etc. Bien sûr, Zorya y est incontournable. C’est un quartier riche et très policé. La plupart des notables et des privilégiés y résident. On y croise la majorité des Vassallis de la Cité. Le pont de l’Aube : le plus grand et le plus majestueux des ouvrages de Kayla relie la colline centrale à celle avoisinante qui fut la première colonisée. Ce pont représente aussi l’avènement de Zorya et sa rupture consommée avec le Cercle. Cet ouvrage est connu à travers Salvora et de nombreux membres de Zorya rêvent de le traverser. C’est un symbole fort pour l’Ordre : le passage des ténèbres (au sens d’obscurantisme) à la lumière. Pour le Cercle, cet édifice a toujours été considéré comme une provocation ostentatoire. Le Palais de la Mère (ou du Père selon les époques) : le bâtiment fait face à la grande église d’Azimoth. Il est plus haut qu’elle et un édit local interdit qu’un autre bâtiment public ou privé, hormis ceux des académies ou universités, soit plus élevé que le Palais. Le Palais regroupe les services d’intendance de la Cité mais pas le siège du Tribunal qui est un bel immeuble distinct situé non loin. Cette implantation a pour but de rappeler le choix de Zorya de faire la part des choses (contrairement au Cercle et au Saint Office auparavant). La Maison dorée : ce petit bâtiment richement décoré et bien gardé abrite à la fois le siège local de la Chambre du Commerce mais aussi l’antenne de la Banque d’ambre. Le bureau de Riaman Strach s’y trouve aussi. La nuit, de jeunes garçons y sont menés par des brutes patibulaires et totalement dévouées (achetées) par le triste sire. Le quartier de l’Université : ce quartier est le poumon de la Cité et sa fierté, le plus vaste également. C’est ici que se trouvent les immenses bâtiments et tours qui forment la célèbre université de Kayla. Il s’agit de la première institution à s’être installée sur place après l’appel du Krolgorz Olaf. L’université de Kayla regroupe de nombreuses disciplines et accueille aussi un département d’art très en vue. Les meilleurs professeurs et chercheurs y enseignent. L’université de Kayla est le véritable flambeau intellectuel de Salvora. Même l’Institut naturel de Jarillo ou l’Académie navale de Liboria, malgré leur excellence, ne peuvent rivaliser avec la qualité de l’enseignement fourni ici. Sortir diplômé de cet établissement est un gage de réussite. Il est important de noter que Zorya participe au financement des lieux et a institué un système de bourses d’études au mérite qui permettent aux citoyens plus modestes d’accéder aux cours. Attention lorsqu’on parle de citoyens 20 plus modestes, il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’enfants de notables. L’université reste réservée à une élite sociale, culturelle et financière. Le quartier de l’Université héberge également de nombreux musées, les autres grandes institutions scolaires (l’Institut du progrès d’Hatalen et l’Académie collinaire des sciences naturelles) et des écoles privées qui, même si elles sont moins prestigieuses que l’université en elle-même, apportent un savoir recherché. Le pont Perran : cet ouvrage doit son nom à Perran Danilo, l’un des premiers érudits à avoir rejoint la Cité. Ce pont est minutieusement décoré. Il retrace les premières étapes de la fondation de la Cité avec l’unification des villages. La grande cérémonie annuelle de remise des diplômes a lieu sur le pont l’été. Il est de coutume pour les étudiants de jeter par-dessus les balustrades du pont une plume d’écriture pour symboliser leur avenir qui s’envole grâce à la connaissance qu’ils ont acquise. La Tour magenta : cette imposante tour crénelée dénote dans le paysage. Sa couleur rouge violacé a été obtenue par un procédé alchimique secret conservé dans la bibliothèque de l’université. Elle a été construite par un architecte militaire originaire de Bit’wa venu enseigner l’art de la fortification et la stratégie de siège. Elle accueille aujourd’hui le centre administratif de l’établissement mais aussi ses deux salles de cours les plus célèbres : la salle aux griffons et la salle aux serpents. Le musée des Ordres : ce musée est dédié à l’histoire des Vassallis et aux légendes liées à Azimoth et Zimitra. On y trouve des ouvrages rares mais aussi des objets et autres reliques du passé. Cet endroit est considéré comme neutre par l’ensemble des Ordres. Avoir recours à des Prodiges ou faire preuve d’agressivité en son sein est très mal considéré. Le bâtiment a pu servir de lieu de négociation discret pour désamorcer des conflits émergents (principalement entre Zorya et le Cercle). Les collines sœurs : La cité originelle de Kayla est construite sur une des plus hautes collines de Perran. Celle-ci est entourée d’autres élévations plus modestes. Trois sont véritablement proches. Pour le moment, deux d’entre elles ont été colonisées au fil du temps et de l’expansion urbaine : Siostra et Kuzyn. Elles sont toutes les deux reliées à leur grande sœur par de nombreux ponts plus ou moins directs. Les habitants de Kayla nomment d’ailleurs souvent ces deux collines « les petites sœurs ». Il est fort à parier que la troisième colline, Ostatni, devienne un jour elle aussi une extension de la Cité historique. Néanmoins, pour cela, il faudra que l’Alliance et la péninsule de Salvora échappent à leur triste destin au vu des temps sombres et difficiles actuels. Même si ces trois collines diffèrent, elles forment une même Cité unie. Kayla rassemble tout ce tissu urbain éparpillé en une seule entité territoriale, politique et culturelle. Un citoyen habitant sur Siostra ne se pose même pas la question : il est de Kayla ! En fait, ces collines sont considérées comme d’autres quartiers de la ville. Siostra : il s’agit de la première colline proche de Kayla à avoir été colonisée. Siostra est encore moins verte que Kayla. Elle est percluse d’éperons rocheux plus ou moins hauts et acérés. Les rivières de pierres sont aussi nombreuses. Le quartier de Siostra ne s’étend pas sur toute la surface de la colline mais juste sur une portion importante de l’une de ses pentes. Ce quartier est calme. De nombreux notables ont d’ailleurs quitté le quartier de l’Union pour venir s’installer ici, loin de l’effervescence de la Cité historique. De Foi et de Chair Un petit générateur de PNJ pour pimenter vos parties dans Kayla et aux alentours Vous trouverez ci-dessous quelques tables aléatoires simples vous permettant de créer sur le pouce un ou plusieurs PNJ typés mais aussi de potentielles accroches d’intrigue. Ces outils vous aideront à développer du jeu ou à rebondir. Laissez voguer votre imagination au fil des tirages. Sexe lancez 1d6 : 1 à 3 : homme 4 à 6 : femme Statut lancez 1d6 : 1 à 4 : citoyen(ne) 5 ou 6 : Vassalli (lancez un autre d6 : 1- nouvellement éveillé(e), 2 ou 3- peu aguerri(e), 4 ou 5- expérimenté(e), 6- puissant(e)) Âge lancez 1d6 : 1 : enfant 2 ou 3 : au choix, adolescent ou jeune adulte 4 ou 5 : adulte dans la force de l’âge 6 : personne âgée Précision sur le statut Si citoyen, lancez 1d6 : 1 ou 2 : pauvre 3 ou 4 : ordinaire 5 ou 6 : riche et/ou puissant (noble, bourgeois, membre d’un Ordre sans être Vassalli, membre de la Chambre du Commerce, de la Banque d’ambre…?) Si Vassalli, lancez 1d6 : 1 : Le Cercle 2 : Zorya 3 : Siebog 4 : Morana 5 : Fils de Sirin 6 : Nomade Trait physique lancez un premier d6 3 : laid(e) 4 : beau (belle) 5 : au choix, cicatrice sinistre ou tatouage impressionnant 6 : aucune pilosité Premier résultat pair : lancez un autre d6 : 1 : porte un bijou étrange (ancien, trop cher pour son statut, avec de la Résine…) 2 : porte de longs gants (pour cacher une maladie, une brûlure, par coquetterie, des traces de Corruption ?...) 3 : tics faciaux 4 : bégaiement 5 : claudique 6 : manchot Identité Masculine : lancez 1d6 : 1- Radek, 2- Filip, 3- Lech, 4- Pawel, 5- Cyprian, 6- Eryk Féminine : lancez 1d6 : 1- Beata, 2- Hilda, 3- Kaja, 4- Monika, 5- Roza, 6- Zenia Accroche lancez 1d6 (les détails et les pourquoi vous appartiennent) : 1 : s’est fait(e) violemment agressé(e) et appelle au secours 2 : croit reconnaître un des personnages et l’interpelle 3 : fuit quelque chose et percute un des personnages 4 : tente de voler ou de provoquer un des personnages (traquenard, hasard ou contrat ?) 5 : hurle des prophéties malaisantes à l’encontre d’un des personnages 6 : cherche un(e) de ses amis(es) qui a disparu et demande de l’aide Premier résultat impair : lancez un autre d6 : 1 : bossu(e) 2 : yeux vairons 21 Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Awaken Le pont Ramiona : il s’agit du pont principal qui relie la colline mère à celle de Siostra. Ce pont est un ouvrage encore récent mais il a souffert il y a quelques années d’un écroulement subit de l’une de ses portions. Un accident tragique qui a causé de nombreux morts. Par superstition, les citoyens passent le plus souvent cet édifice dans un silence quasi religieux. L’opéra Piosenkarz : après des années de travaux, il y a peu, le nouvel opéra de Kayla a ouvert ses portes. L’ancien situé dans le quartier de l’Université était devenu trop petit et archaïque. Il abrite aujourd’hui un musée consacré à la musique. Le nouveau bâtiment est de toute beauté et d’une blancheur aussi éclatante que le Pont immaculé. Les Ordres de Zorya et de Siebog ont investi des sommes colossales dans ce temple du chant et du spectacle qui porte le nom de l’une des plus belles voix de l’histoire de l’Alliance, Brunon Piosenkarz, également un des premiers Pères de la Cité. Kuzyn : cette petite colline est un peu plus éloignée de celle de la Kayla d’origine mais reste proche de celle de Siostra. Kuzyn ferme le triptyque urbain de la Cité actuelle. Son quartier est encore réduit mais en plein chantier. De nombreux jeunes artistes et professeurs progressistes en ont fait un endroit à la mode où il fait bon vivre malgré le boucan et le chaos ambiant des travaux permanents. Le quartier de Kuzyn est construit autour d’un petit lac peu profond (une grande mare plutôt) nommé La Perle. Le pont Dlugi : ce pont est en cours de construction. À terme, il reliera directement la colline mère au quartier de Kuzyn. Pour le moment, il est nécessaire de passer par Siostra pour se rendre à Kuzyn. Néanmoins, le chantier a pris énormément de retard en raison d’un odieux détournement de fonds. Celui-ci a été orchestré par le Baron Zmiana. C‘est ce qui a amené le Morana à le soupçonner et à envoyer Dominik Czarny sur place et à le faire nommer Second. Le terrain de cogne : depuis des années, de jeunes athlètes locaux négocient en coulisse pour faire émerger une ligue de cogne digne de ce nom à Kayla. C’est chose faite et, grâce à différents mécènes, ils ont pu enfin construire un terrain d’entraînement et de compétition, à la condition sine qua non que celui-ci soit éloigné des salles d’étude qui demandent calme et concentration et non bruit et sueur. Pour le moment, la ligue rassemble quatre équipes. Mais les Téméraires, la toute nouvelle équipe championne et tenante du titre local, va bientôt recevoir les célèbres et craints Loups de Sirin pour un match qui s’annonce d’ores et déjà mémorable. 22 Les innovations technologiques à base de Résine (cf. livre de base, pages 23-24) Le télégraphe : Kayla dispose d’un réseau télégraphique étendu et moderne. Celui-ci relie tous les quartiers de la ville et donc les différentes collines. Dans la Cité aux multiples ponts, le télégraphe n’est pas réservé aux militaires, des citoyens riches et puissants y ont aussi accès à leur domicile. Il n’est pas rare qu’une invitation mondaine soit transmise ainsi. Il en est de même pour la plupart des institutions (université et académies comprises). On raconte que des érudits de l’université travaillent ardemment sur une version encore plus perfectionnée et capable de transmettre non pas de vulgaires sons mais la voix. Les radeaux suspendus : seule la colline originelle de Kayla dispose de radeaux suspendus, trois lignes pour être exact. Chacune disposée à différents endroits au pied de la Cité et desservant son sommet, au cœur du quartier du Soleil. Une de ces lignes est ouverte en permanence. Le spectacle de ce radeau illuminé par des lanternes à Résine voguant à travers la nuit est assez unique. Ces trois lignes permettent aux plus pressés et aux plus fortunés (Richesse 3 minimum, 4 pour bénéficier d’un coupe-file) d’accéder rapidement aux différents niveaux et quartiers de la Cité. Le réseau de Kayla est connu pour être vertigineux. En effet, si les ponts permettent de gravir progressivement la colline, les radeaux suspendus ont été mis en place pour un accès direct, ce qui peut s’avérer stressant pour les passagers. De Foi et de Chair Le monastère de Perran À vol d’oiseau le monastère de Perran n’est pas si loin de Kayla, une vingtaine de kilomètres tout au plus. Cependant, à travers les collines, cela représente une journée de marche car il faut descendre et gravir un certain nombre d’élévations au cœur d’un paysage aride et d’un relief accidenté. Le monastère est véritablement imposant. Il est d’ailleurs étonnant qu’un tel ensemble de bâtiments soit situé dans une région si isolée. Vu sa superficie, sa hauteur et sa beauté, l’édifice pourrait siéger dans une des grandes Cités. Cet état de fait a de quoi interpeller. En fait, à sa mort, après sa carrière bien remplie, Antosh a bénéficié des largesses du Saint Office. Le Hiérophante de l’époque a aussi fait en sorte que le héros souvent ignoré de la cause du Cercle et de la foi d’Azimoth soit dans sa mort enfin reconnu pour ce qu’il était. Surtout, le miracle entourant la disparition du génie mystique l’a auréolé d’un respect sincère et d’une dévotion sacrée. C’est pourquoi, même si on a oublié (ou plutôt on a su faire oublier) qui est le glorieux personnage enterré ici, force est de constater que sa dernière demeure et le monastère qui s’est édifié autour sont à la hauteur d’un individu exceptionnel ou qui devait l’être. Un peu d’architecture L’ensemble des bâtiments est situé sur une petite élévation entourée d’un paysage de collines arides (cf. la couverture de ce supplément). Le monastère est organisé de façon à ce que la prière, l’étude et la vie commune soient au centre. Le premier bâtiment du monastère à avoir été construit est la chapelle d’Azimoth, à laquelle est attaché le cloître. Sont ensuite reliés les appartements de l’abbé, la Maison des officiers, les clochers et les salles communes, à savoir la salle du chapitre (ou salle capitulaire) où la communauté se réunit quotidiennement pour les questions touchant à l’organisation matérielle, la salle à manger, la formidable bibliothèque/salle d’études religieuses, les quelques cellules individuelles (réservées aux officiers principaux de la communauté et aux voyageurs de passage) et le dortoir des moines. La construction du monastère a été progressive. Il s’est étendu et a été consolidé au fil des décennies après la pose de sa première pierre. Le dernier bâtiment à avoir été érigé est la Maison des officiers. La chapelle du monastère est un ouvrage à l’architecture classique. Néanmoins, alors qu’elle est considérée comme un édifice secondaire (d’où son nom de chapelle), la structure a de quoi faire pâlir bien des églises. La chapelle du monastère est richement décorée de peintures, statues et autres sculptures. Il ne s’agit pas de richesses précieuses en tant que telles comme de l’or, des pierreries, etc., mais l’ensemble représente un véritable trésor artistique et historique. Le bâtiment est vaste et pourrait accueillir des cérémonies importantes puisqu’il peut accueillir beaucoup plus de fidèles que ceux que compte la communauté actuellement. Un déambulatoire permet d’accéder à des oratoires consacrés à tel ou tel saint ou héros du Cercle ou de l’Église. Citons pêle-mêle saint Adam, célèbre Chevalier du Cercle vassalli s’étant sacrifié lors de la Première guerre varganne pour sauver un village du massacre, ou encore sainte Prudencia, jeune bergère locale ayant reçu au siècle dernier des visions d’Azimoth lui ordonnant de consacrer sa vie aux pauvres et aux malades des collines de Perran. Sous la chapelle se trouve une crypte. C’est dans celle-ci que se situe le tombeau d’Antosh Ogromny. On accède à la crypte par de larges escaliers situés près de l’autel consacré à Azimoth. La crypte est étrangement haute de plafond. Elle est peu décorée mais son aspect massif et sa taille lui donnent un air majestueux. Des torchères et des grandes lanternes à Résine permettent de vivement l’éclairer. Ses lanternes contiennent une quantité importante de matière fabuleuse. Malgré tout, en raison de sa surface et de sa hauteur, ce tombeau reste relativement obscur par endroits. À son centre exact, repose le sarcophage d’Antosh. La pièce maîtresse de celui-ci est son couvercle, un magnifique gisant. Cette sculpture funéraire représente avec force détails Antosh dans la force de l’âge. Le créateur des Colosses est figuré couché, souriant, comme pris dans un sommeil bienheureux. Des bénédictions régulières ont lieu afin de rendre hommage à ce puissant serviteur du Cercle et d’Azimoth. Le cloître forme une petite galerie couverte et fermée en quadrilatère. Elle entoure un jardin intérieur bien entretenu par les moines et constitué de plantes grasses. Un olivier centenaire trône en son centre. Quelques bancs permettent aux membres de la communauté de profiter du soleil pour méditer, prier ou réfléchir aux énigmes des Saintes Écritures ou d’autres textes religieux alambiqués. Les appartements de l’abbé sont une sorte de petit manoir fortifié au cœur du monastère. C’est ici que loge le chef de la communauté et qu’il reçoit ses invités ou les voyageurs de passage pour des entretiens à l’abri des regards et des oreilles. Il n’est pas rare que des dignitaires importants du Saint Office (y compris le Hiérophante) ou du Cercle viennent consulter la bibliothèque du monastère et les conseils de son abbé. Par exemple, les Premiers et les Seconds de l’Ordre à Kayla passent plusieurs fois dans l’année. Au sein de l’Église comme de l’Ordre, de tout temps, l’abbé du monastère reste une référence en matière de religion et de théosophie. En tout cas, la présence de ce bâtiment sécurisé est assez exotique comparativement aux autres monastères de Salvora. En cas de crise, il est évident qu’il pourrait tenir le rôle d’ultime refuge, à l’instar d’un donjon dans un château. L’autre particularité du monastère de Perran est sa Maison des officiers. Il est à noter que cette structure paraît plus récente (elle date malgré tout de plusieurs décennies) par rapport au reste des constructions. Le simple fait que ce bâtiment existe marque encore plus la distinction à faire entre les simples claustraux et les officiers principaux de la communauté. Moins vaste et sécurisée que les appartements de l’abbé, la Maison des officiers n’en reste pas moins un édifice imposant. Pour autant, il n’est constitué que d’une grande salle de réunion où siège une table de pierre de facture antique accompagnée de chaises à hauts dossiers recouvertes d’un cuir patiné, et de deux pièces secondaires pouvant faire office de cellule (dans tous les sens du terme). Il est à noter qu’il n’y a pas de place pour l’abbé autour de la table. Au vu du secret miraculeux qu’il abrite, le monastère se doit d’avoir une double sécurité concernant son encadrement. Si un abbé venait à prendre de mauvaises décisions, le Conseil des officiers pourrait prendre son indépendance afin d’établir des solutions alternatives le temps que le Cercle et/ou le Saint Office prennent des mesures. 23 Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Awaken L’abbé fou Il y a environ 80 ans, l’abbé de l’époque était un puissant Vassalli qui a sombré dans la Corruption. Urban Ciemny a profité de son statut pour accumuler en secret un certain nombre d’ouvrages interdits concernant la Corruption et ses maléfices. Il en a profité pour améliorer ses capacités avant de se transformer inéluctablement en monstruosité. Il finit par tyranniser ses frères et instaurer dans le monastère une ambiance malsaine et délétère. Il fallut l’intervention de plusieurs officiers pour mettre fin à ses méfaits et faire appel aux forces extérieures salvatrices. Heureusement, totalement tourné vers sa propre puissance, Urban ne s’en est jamais pris au cadavre béni d’Antosh. Cependant, pour éviter un autre drame de ce genre, la Maison des officiers fut bâtie et le Conseil des officiers établi. À présent, même si l’abbé reste le chef de la communauté, le pouvoir des autres officiers n’est pas à négliger et ils bénéficient d’un statut à part par rapport aux autres communautés religieuses de Salvora. Les livres captés par Urban forment une bibliothèque interdite. Ils ont été mis au secret dans une des salles d’étude de la bibliothèque officielle. Celle-ci est en permanence fermée et les ouvrages sont remisés dans une armoire de fer impressionnante gravée de symboles religieux et bardée de prières écrites sur des lanières de tissu immaculé. À chaque saison, l’abbé vient bénir la pièce et l’armoire. Chaque mois des moines viennent à tour de rôle jeûner et prier à l’intérieur de la pièce une journée entière. Et si la Corruption d’Urban n’était pas totalement éradiquée ? Et si, au vu des événements récents, en écho, le relent de son âme folle et terrifiante venait hanter le monastère ? Depuis quelques nuits, certains frères font des rêves perturbants et malsains. Aujourd’hui, le jeune novice Tadeusz a été retrouvé mort au pied d’un des clochers. Pourquoi est-il monté ? Un accident ? Un meurtre ? Que signifie cette rose fanée retrouvée près des cloches ? Qui a pu subtiliser dans la bibliothèque interdite le Zakazana Ksiazka, « le Livre noir de l’infinie Corruption », le codex maudit et anonyme rédigé il y a si longtemps ? Le monastère dispose de deux hauts clochers. Un principal situé vers l’avant de l’ensemble des bâtiments et un plus fin et moins haut en retrait. Tous les deux sont équipés de cloches de très bonne facture au son clair et puissant. Leurs tintements se répercutent loin dans les collines. Si le vent souffle fort et dans la bonne direction, on peut quelquefois les entendre faiblement jusqu’à Kayla. 24 La salle du chapitre est basse et voûtée. Comparativement au reste du monastère, elle est sombre et austère. Cela lui confère à la fois une ambiance intime et secrète. C’est sans doute un effet voulu par les bâtisseurs. C’est ici que les moines discutent sous la direction des divers officiers des questions quotidiennes de la communauté mais aussi des points de débat ou du positionnement officiel vis-à-vis des autorités extérieures ou de la population. Sous cette salle, se trouve une vaste crypte où sont enterrés tous les officiers de la communauté qui le désirent (les autres, ceux souhaitant retrouver leur terre natale, sont rendus à leur famille selon leur vœu). La salle à manger est très simple. Plusieurs tables immenses accompagnées de bancs peu confortables s’y trouvent. Les repas sont pris en silence au son de la lecture des Saintes Écritures. Les repas sont bons mais frugaux. Seuls les officiers de la communauté (cf. page 25) bénéficient de cellules individuelles. Il en est de même pour les visiteurs ou les familiers (cf. page 25). Les autres moines dorment en commun dans un vaste dortoir. Les lieux sont très propres et entretenus. L’autre point d’orgue du monastère est sa bibliothèque monumentale qui comporte également un scriptorium et des salles d’étude. La bibliothèque du monastère est un des trésors de l’Église d’Azimoth et du Cercle. Elle contient des milliers d’ouvrages et de rouleaux. Concernant l’histoire de Salvora, la religion et la philosophie, elle n’a pas à rougir face au contenu de celle de l’université de Kayla. En fait, la présence de ces archives justifie en partie, vis-à-vis des regards et des questions extérieures éventuelles, la taille et la prestance du monastère. Les Hiérophantes de Jarillo et les Grands Inquisiteurs du Cercle ont toujours su justifier au mieux l’existence du monastère reculé en se basant à la fois sur l’accueil de la sépulture d’un saint et sur la présence d’une partie des ressources intellectuelles de l’Alliance. Le scriptorium est un atelier silencieux où les moines copistes effectuent leur travail méticuleux. C’est également là que les enlumineurs réalisent des œuvres d’une beauté et d’une précision sans égales et qui rendent grâce à Azimoth et sa lumière divine. Les moines ou les voyageurs désireux de se plonger dans les écrits les plus volumineux ou complexes peuvent avoir accès à de petites salles d’étude annexes qui offrent confort, calme et sérénité. La communauté Il est important de noter que la communauté de Perran en tant que communauté religieuse d’Azimoth n’est pas assujettie à l’évêque de Kayla mais directement au Hiérophante de Jarillo. D’ailleurs, l’abbé est nommé par les plus hautes instances du Cercle, à savoir la chambre des Grands Inquisiteurs les plus puissants. Il est ensuite coopté/ordonné par le Hiérophante, comme cela se faisait systématiquement autrefois avant que l’Ordre prenne quelque peu ses distances avec le Saint Office. C’est à la fois une source d’indépendance mais aussi, selon les périodes, de tension avec les autorités religieuses proches de la Cité aux multiples ponts. Cela pourrait aussi créer des crispations entre l’Église et l’Ordre même si jusqu’ici tout le monde a fait preuve de bonne intelligence (surtout à la vue des enjeux et des secrets). De Foi et de Chair La population du monastère de Perran est composée de plusieurs catégories de personnes. Vous trouverez ci-dessous les différents personnages qui occupent certaines de ces fonctions. Les moines ont prononcé leurs vœux de stabilité, de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Ils sont rattachés définitivement au monastère. Malgré sa taille et son importance, actuellement, la communauté ne comporte qu’une bonne trentaine de moines. Parmi eux, on trouve des officiers. C’est-à-dire des frères occupant une charge utile à la communauté en échange de quelques petits privilèges (souvent en nourriture ou en vin mais toujours avec parcimonie) ou de dispenses de tâches communes. hhL’abbé actuel se nomme Marius Rzeski. Il est le Père de la communauté depuis un peu plus de dix ans. Auparavant, Marius fut le prieur du monastère pendant une autre dizaine d’années et succéda naturellement à l’abbé Krzystof. L’abbé Rzeski est un Vassalli comme tous ses prédécesseurs. C’est un gaillard à la voix tonitruante qui s’est spécialisé dans les Prodiges du Corps alors qu’habituellement les abbés se tournaient plus vers ceux d’Esprit. Voici les différentes charges monacales au monastère de Perran (tous les officiers, sauf l’abbé, forment un Conseil) : hhL’abbé, bien entendu, le Père de la communauté, qui, nommé à vie, dirige celle-ci et commande à tous les autres moines ; hhLe prieur qui remplace l’abbé en cas d’absence et seconde celui-ci au quotidien ; hhLe chantre qui est le conducteur des louanges rendues à Azimoth. Il dirige les chants et les prières sauf lors des cérémonies sous l’égide directe de l’abbé. À Perran, il fait aussi office de sacristain. Il veille donc sur les objets liturgiques et les prépare pour les messes et autres cérémonies ; hhLe cellérier qui a la charge des réserves et de l’approvisionnement. À Perran, celui-ci a une charge multiple et importante puisqu’il fait aussi office d’hôtelier (se charge des hôtes éventuels), de camérier (se charge de la tenue des bâtiments) et de réfectorier (organise les repas) ; h hL’infirmier qui se charge des malades, des blessés et qui cultive les plantes médicinales et s’occupe de l’herboristerie. L’infirmier est souvent également l’intermédiaire de la communauté avec les paysans voisins. Les novices sont des moines en formation. Ils n’ont pas encore prononcé leurs vœux. La plupart resteront attachés au monastère mais certains pourront rejoindre d’autres communautés du Cercle. On trouve aujourd’hui moins de dix novices au sein du monastère. hhLe prieur Maksym Malowmony est un Vassalli discret et silencieux. C’est un homme compétent et obéissant. Pour autant, contrairement à l’abbé qui est plutôt ouvert sur le monde extérieur, Maksym rejette les mœurs actuelles de l’Alliance et du Cercle qu’il juge trop légères. Le prieur est un historien et un religieux nostalgique. Il est doué dans les Prodiges de Réalité. hhLe chantre Jerzy Mily n’est pas un Vassalli. C’est un homme âgé, doux et aimable. Il n’apprécie guère le prieur Malowmony qu’il considère comme un rabatjoie et un oiseau de mauvais augure. Celui-ci le lui rend bien. Jerzy respecte beaucoup l’abbé Rzeski pour son érudition, son calme et sa piété. hhLe cellérier Lech Otyly n’est pas un Vassalli non plus. Ce moine gros et gras est le ciment de la communauté. Il est apprécié par tous les autres membres de sa confrérie pour sa bonne humeur, ses talents de médiateur et ses anecdotes croustillantes sur les petites histoires de la grande histoire de l’Ordre. Lech intervient souvent quand les échanges se tendent entre le prieur et le chantre. hhNikodem Krew est le frère infirmier du monastère. C’est un Vassalli qui occupe ce poste depuis peu. En fait, Nikodem a rejoint la communauté il y a moins d’un an. Il est originaire de Jarillo. C’est le Cercle qui l’a intégré à la confrérie de Perran. Cette « jeunesse » au sein du monastère lui vaut encore une certaine distance de la part de ses frères. Cependant, l’infirmier n’a rien à cacher. Il a juste été nommé, ce n’est pas un espion. Les familiers ne sont pas des religieux. Il s’agit de laïcs bénévoles issus de Kayla mais plus souvent des villages des collines. Ils servent la communauté et logent temporairement au monastère. Ils interviennent pour des tâches précises comme des chantiers de toiture, de maçonnerie ou d’autres travaux de force ou spécialisés. Vu la taille des bâtiments et leur ancienneté, il n’est pas rare de croiser quelques familiers sur place. Les hôtes sont les personnes accueillies temporairement au monastère. Ils peuvent être des religieux ou non. Ils peuvent appartenir au Cercle ou non. Il peut s’agir de voyageurs de passage ou de personnes désirant consulter la bibliothèque ou effectuer une retraite loin des turpitudes du monde. Le monastère est isolé et il garde bien des secrets mais, comme pour les familiers, il n’est pas rare qu’un ou deux invités soient reçus. 25 Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Awaken Quelques autres PNJ hhLudwik Badanie est un novice prometteur. Il a l’esprit alerte. Ludwik se doute que le monastère cache bien des secrets. hhSlavek Oznaczac est un novice et un Vassalli opiniâtre et ambitieux. C’est un proche du prieur Malowmony qu’il considère comme un mentor. hhArkadius Pracownik est un familier et un maçon issu du village de Kaplica. Il a une vénération pour le monastère et les moines. C’est lui qui supervise tous les travaux d’entretien des bâtiments. Il est souvent présent. hhCyryl Piechur est un jeune berger des alentours. Il séjourne souvent au monastère où il apprend à lire, écrire et compter. 26 En échange, il sert de messager à Nikodem vis-à-vis des villages proches. hhLe vieux Chevalier Bartosz Smok est un Vassalli du Cercle et un ami de l’abbé. Il séjourne régulièrement au sein du monastère en tant qu’hôte. C’est une des rares personnes en dehors des plus hautes autorités religieuses et du Cercle à connaître le secret du tombeau. hhDawid Grymuar est un jeune érudit venu de l’université de Kayla pour étudier d’antiques ouvrages d’herboristerie et d’études en sciences naturelles regroupés dans la bibliothèque du monastère. Une relation compliquée (amoureuse) est en train de s’installer entre l’infirmier Krew et lui. De Foi et de Chair ENJEUX ET PROTAGONISTES « Je l’ai vu, je vous dis ! C’était une apparition ! Celle d’un homme du Cercle sévère et droit. Ce fantôme m’a regardé droit dans les yeux. Je suis sûr qu’il voulait me dire quelque chose mais il s’est... effiloché. Abbé, avec tout le respect que je vous dois, vous ne m’ôterez pas de l’idée que tout cela est lié à ce remue-ménage. Les Vargans rôdent ! Une armée se réunit à nos portes ! Une crise gronde. » — Nikodem Krew, frère infirmier, face à l’abbé Rzeski. Maintenant que l’histoire de fond, les lieux et quelques protagonistes ont été posés en guise de repères, il convient d’entrer dans le vif du sujet, à savoir l’actualité de la région et les enjeux qui la traversent. Vous l’aurez compris, les pages précédentes vous offrent déjà un cadre de jeu en format bac à sable tout à fait solide et exploitable. Vous disposez d’ailleurs pour cela d’un certain nombre d’outils qui peuvent vous permettre de créer de l’instantané ou de concevoir votre propre campagne de jeu au long cours au sein de cette région riche et variée. Néanmoins, De Foi et de Chair vous propose aussi une trame axée sur les derniers événements importants qui secouent actuellement la région et viennent bouleverser la géopolitique locale. Libre à vous d’exploiter directement ces péripéties ou de les faire intervenir plus tard, par exemple à la suite d’un ou plusieurs premiers scénarios de votre cru et construits grâce à la matière imaginaire développée jusqu’ici. Voici en résumé ce qui va être à présent évoqué : La région connaît une période troublée comme elle n’en a pas connu depuis longtemps. Des Vargans ont été aperçus dans les collines et des attaques violentes commencent à avoir lieu contre des personnes isolées mais aussi contre des villages. Parallèlement, dans une des nombreuses carrières proches de Kayla, un riche filon de Résine a été découvert. Certains (des érudits, des politiques, des gens du peuple…) pensent qu’il y a un lien de cause à effet entre les deux événements. De plus, ce contexte en télescope un autre, à savoir la volonté du Tribunal de la Cité d’intégrer le monastère dans son giron. L’indépendance de celui-ci ne convient plus à Zorya qui a décidé de provoquer le Cercle en demandant à l’Ordre religieux de convenir que la communauté fait partie de la zone d’influence de la Cité et que celle-ci a donc son mot à dire sur ce qui s’y passe et sur la nomination des abbés. L’entourage de la Mère de la Cité évoque de plus en plus également les origines locales d’Antosh Ogromny qui serait le saint enterré sur place. Cette mise en lumière mécontente fortement l’abbé et le Cercle qui craignent que tout cela ne gâche le secret si bien gardé jusqu’ici. Entre les déclarations de Zorya liées à cette revendication territoriale et la présence de Vargans, de jeunes et fougueux membres du Cercle ont réagi. Sous prétexte de venir sécuriser les moines, ils ont fait le voyage et ont installé un camp aux portes du monastère béni. De son côté, la Chambre du Commerce aimerait exploiter ce nouveau et prometteur filon sans entrave, ni contrôle local. L’effort demandé aux ouvriers de la carrière pour augmenter la cadence et le rendement crée des tensions et les esprits s’échauffent. Tout ce remueménage trouble tout le monde, y compris l’esprit éternel et endormi d’Antosh Ogromny. Cela va provoquer entre autre la rupture du lien entre le Colosse de Kayla et ses Maîtres (cf. le scénario d’introduction proposé). De nouvelles apparitions de l’ancien génie du Cercle vont aussi avoir lieu. Bref, entre velléités patriotiques, rivalités entre Ordres, intérêts mercantiles, secrets religieux et mysticisme, vos PJ pourraient avoir fort à faire. Une actualité chargée Dans ce chapitre, vous trouverez le détail des événements récents. En lien sont indiquées la réaction ou la position des différents milieux d’influence concernés. La découverte d’un nouveau filon Comme ses ancêtres, Léon Moj exploite une carrière de roche massive. Celle-ci est située dans les collines de Perran, vers le nord, quasiment à la limite de la région, près de la vaste forêt qui s’étend au-delà. Le chantier s’effectue à ciel ouvert avec une grande fosse d’une petite centaine de mètres de profondeur, mais des galeries ont été percées pour rechercher et obtenir la roche blanche la plus pure (en vue d’agrandir la fosse également). La famille Moj emploie une centaine d’ouvriers. Elle est liée à la Chambre du Commerce depuis des décennies et plusieurs de ses patriarches en ont été des administrateurs zélés. Léon est aussi en lien avec le Tribunal avec lequel il commerce régulièrement dans le cadre du vaste projet de pont reliant Kayla à Kuzyn. Il ne s’entend guère avec le Baron Zmiana depuis qu’il a refusé que le Morana investisse dans l’entreprise familiale. Le Baron le lui a bien rendu en faisant en sorte que les travaux prennent du retard (un détournement de fonds, cf. page 22). 27 Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Awaken Il y a quelques mois, le contremaître Kamil Szef et son équipe ont percé une nouvelle galerie à partir d’un tunnel principal. À la suite d’un éboulis qui a failli coûter la vie à tout le monde, Kamil a mis au jour une vaste cavité. Les parois de celle-ci étaient recouvertes d’un filon verdâtre de Résine divisé en nombreuses veines ! La Résine était si pure que, dès que les ouvriers l’ont illuminée avec leurs torches, elle a scintillé au point d’éclairer la grotte entière ! Il y en a pour une fortune ! Léon Moj a prévenu les autorités et a fait reconnaître que son droit de propriété concernait aussi la substance merveilleuse. Il a donc étendu sa patente d’exploitation à celle-ci. De fait, la famille Moj, déjà bien en place, est devenue le centre de toutes les attentions. Pour Kayla, cette découverte est une aubaine car elle pourrait permettre à la Cité de s’affranchir pendant un certain temps des importations extérieures. Les attaques vargannes Peu de temps après la découverte du filon, des disparitions inquiétantes ont commencé à avoir lieu dans les collines. Tout d’abord, il ne s’agissait que de quelques bergers ou villageois disparus sans laisser de trace. Puis, toute une classe d’apprentis géologues fut décimée. Les corps atrocement mutilés des élèves et de leur professeur de l’Académie collinaire des sciences naturelles furent abandonnés comme un sinistre avertissement. Beaucoup pensaient à une attaque du légendaire Wilkolaki. Une enquête et une battue furent menées sans succès. À partir de ce moment-là, plusieurs témoins de bonne foi (berger, chasseur, marchand itinérant, percepteur de la Cité, patrouille de gardes) jurèrent avoir vu des créatures horribles rôder dans les collines. Lorsque Salomea Dziki, Seconde du Cercle, et son escorte en chemin vers le monastère de Perran pour y rencontrer l’abbé Rzesky, furent attaquées par un groupe de Vargans, plus aucun doute n’était possible : ces créatures de cauchemar en voulaient à la région. Dès lors, un véritable branle-bas de combat s’organisa et depuis, la Cité et son domaine sont en alerte. Les attaques de Vargans ne font que se multiplier. La Mère de Kayla a ordonné des patrouilles régulières et la sécurité de la ville a été renforcée à la nuit tombée. Parallèlement, les villages ont formé des milices et monté des barricades. L’ambiance locale est en train de changer du tout au tout. Un air de guerre et de peur se répand. Le Tribunal de la Cité a informé le Grand Tribunal de l’Alliance. Les Ordres sont eux aussi au courant. Peu à peu, la rumeur d’une forte menace varganne à Kayla et dans les environs se répand en Salvora. Il est à noter que la présence et les attaques vargannes se concentrent principalement (mais pas que) près de la carrière Moj et du monastère de Perran. La surveillance du site minier devenu crucial en raison de la Résine a été accrue. Le Premier du Cercle, Roma Madry, et l’évêque Jozef Blogo ont demandé officiellement à la Mère de faire protéger le monastère. Cependant, Karyn Lekki a profité des réticences de l’abbé et de sa communauté pour mettre en suspens ce point. Sous la pression de Riaman Strach et du Morana, la Mère a préféré concentrer ses efforts sur la carrière et son trésor. Cette situation divise le Tribunal. Le Cercle et les Fils de Sirin, malgré leurs divergences, ont beaucoup de mal à accepter cette prise de position. Pour les Filles représentantes de leur Ordre, ce manque de réaction flirte avec la trahison d’autrefois, quand Sirin a été selon elles sacrifiée. Pour elles, comme pour le Cercle et l’Église, les Vargans sont le Mal absolu et le monastère ne peut être abandonné. Le Cercle est d’autant plus inquiet que le corps béni d’Antosh doit rester protégé et secret. 28 Résine et Vargans, même combat ? Le Codex vargan rédigé par Vladislaw Karpov (cf. livre de base, page 163) est relativement clair : il existe un lien direct entre la Résine et les Vargans. Celle-ci est un élément essentiel qui intervient dans leur mode de reproduction. La Résine est une matière organique issue de la reine (des reines ?) des Vargans qui permet de nourrir les œufs fécondés à la suite du sacrifice des « pères ». La caverne mise au jour par les ouvriers de la carrière est une des chambres supérieures d’une ruche varganne. C’est un endroit sacré où leur reine a séjourné afin d’en faire une réserve de Résine utile pour le renouvellement de cette importante communauté. La ruche sert aux Vargans à récolter de la Résine pour leur nid/cité inversée où ils « couvent » les œufs de leur reine en les entourant de la matière fabuleuse. Le pillage actuel effectué par les humains est un sacrilège et menace directement la survie de la ruche. Cela explique pourquoi les Vargans attaquent la carrière régulièrement pour en chasser les envahisseurs voleurs. Les stocks de Résine volée sont acheminés à Kayla. Ainsi, les créatures souterraines se rapprochent de plus en plus de la ville. À terme, une bataille risque d’avoir lieu à l’instar de celles qui ont frappé il y a longtemps Sirin et Jarillo. Pourquoi les Vargans rôdent-ils également près du monastère ? Car celui-ci est proche d’une entrée/sortie menant au réseau de la ruche. Les Vargans s’en servent à présent pour explorer la région et se rapprocher peu à peu de la Cité. Au-delà, le peu de Résine détenue par les moines situés à proximité attire les chasseurs vargans. Surtout, ces êtres des profondeurs perçoivent, maintenant qu’ils en sont proches, l’écho du Prodige permanent et surpuissant qui entoure la dépouille d’Antosh (relisez le Codex vargan, pensez au moment où Karpov abuse du Miel et que ses Prodiges s’en retrouvent boostés au point que le Vargan prisonnier peut presque communiquer avec lui). Bref, la boucle est bouclée ! Les hommes ont pillé une réserve de Résine vitale. Les Vargans locaux sont en chasse pour éviter la mort de leur espèce. Le danger plane sur le monastère et Kayla, et ne fait qu’attiser d’autres menaces politiques qui couvaient jusque-là. Les événements actuels s’emballent. Ce qui se passe dans cette région reculée de Salvora pourrait avoir un impact retentissant pour toute l’Alliance et annoncer la nouvelle grande guerre (finale ?) qui opposera l’Humanité accompagnée des Vassallis contre les Vargans. De Foi et de Chair Nid de vipères Réactions en chaîne Fine politicienne et stratège, conseillée par son Ordre et appuyée par Siebog, Karyn est prête à faire protéger le monastère si le Cercle et l’Église reconnaissent enfin que celui-ci n’est pas un territoire indépendant mais qu’il fait bel et bien partie de la zone d’influence de la Cité. Après tout, le saint qui y est enterré était un citoyen de Kayla de naissance (d’un village lui appartenant). De nombreux érudits, dont le puissant doyen Nayden Mozg, soutiennent cette proposition. Elle leur permettrait d’avoir accès bien plus facilement aux trésors intellectuels et historiques de la bibliothèque du monastère. De plus, plusieurs chercheurs universitaires ne sont pas dupes. Ils pensent que la communauté n’est pas là par hasard et que le monastère a des secrets à livrer. Les historiens émérites de l’université sont les premiers à avoir confirmé qu’Antosh Ogromny est bien le saint enterré au sein du monastère. Cela donne de l’eau au moulin de Karyn Lekki (et de Nayden Mozg). L’agression de Salomea a été un événement marquant. La Seconde est revenue blessée après s’être battue comme une tigresse. Cette Vassalli est bien en vue au sein des Porteurs d’anneau qui apprécient ses positions tranchées vis-à-vis des autorités locales du Zorya et en faveur d’une foi plus affirmée. De plus, ses coups de gueule face au Grand Inquisiteur jugé comme modéré ravissent les jeunes Vassallis fougueux et en quête d’une reconnaissance au sein de la Cité aux multiples ponts. Au-delà, l’entente actuelle entre le Cercle et les Fils de Sirin reposent beaucoup sur les bonnes relations qu’entretiennent Salomea et Helena Wilk. Ainsi, la Seconde bénéficie d’une aura et d’une influence grandissantes. C’est ce qui a conduit les Vassallis les plus fervents à en appeler à une défense sacrée du monastère de Perran. En cette nouvelle période tourmentée que vivent l’Alliance et l’ensemble des institutions de Salvora, cet appel aux armes a conquis de nombreux membres du Cercle en manque de symbole et de repères. C’est ainsi qu’est né « le Glaive », une nouvelle faction du Cercle regroupant une nouvelle génération de jeunes et courageux Vassallis épris d’exploits au nom d’Azimoth. Au départ, ce qui n’était qu’une bande locale installée au pied du monastère s’est transformée en troupe organisée au fur et à mesure des arrivées. On pourrait dire que l’on assiste à la naissance d’un nouvel ordre religieux et militaire qui ne jure que par une croisade menée contre les terrifiants Vargans. Pour lui, le monastère est tout un symbole et le moteur de ses aspirations. Chaque semaine, de nouveaux compagnons rejoignent le camp. Qu’ils soient Vassallis ou gens du commun perdus dans un monde au bord du gouffre, ces jeunes hommes et femmes viennent ici trouver un sens à leur vie et à leur croyance. Cette situation inquiète de plus en plus autant Zorya que la communauté monastique, mais pour des raisons différentes. La Mère de Kayla a peur d’un conflit ouvert mais ne peut reculer face au Cercle, l’ennemi de toujours. L’abbé craint pour le secret d’Antosh car, si le secret de ce corps devenu relique venait à être découvert, la fougue du Glaive pourrait se transformer en brasier et changer l’avenir de la région. Néanmoins, il est difficile pour le Père du monastère de rejeter l’appui et la foi des siens. Parallèlement, la population a peur. Que cela soit les citoyens de Kayla derrière les murs de la ville ou les humbles villageois des multiples agglomérations des collines, tous craignent viscéralement les Vargans. Ils réclament la sécurité et demandent aux autorités d’agir. Les représentants du peuple sont sur la brèche. Certains agitateurs en profitent pour fustiger encore plus l’Alliance, son mode d’organisation sclérosé et son incompétence. Iga Ciazy a récemment eu un discours très emporté au nom des femmes et des mères de la Cité contre le manque de préoccupation des puissants pour les plus faibles. Ses remontrances lui ont valu d’être temporairement mise à la porte du lieu des débats. Cet événement, relayé dans la ville, a encore plus tendu l’atmosphère. De son côté, la Chambre du Commerce/Malachite met la pression à Léon Moj pour qu’il fasse extraire le plus de Résine possible, le plus tôt possible. En effet, les marchands craignent que la situation ne bascule, que les autorités ne fassent boucler le secteur et que la carrière ne se transforme en camp retranché. Si c’était le cas, l’exploitation serait arrêtée, les bénéfices aussi. Bref, c’est une véritable course contre la montre qui est engagée. Comme le Baron Zmiana du Morana est derrière la Chambre et que celui-ci déteste cordialement Léon Moj, cette pression est d’autant plus forte et menaçante. Léon a donc ordonné l’abandon de toute autre activité et l’augmentation des cadences de travail. Ce fait, couplé avec de nouvelles attaques et la peur, a crispé les relations entre le prolétariat, les contremaîtres et le patron. Surtout de nombreux ouvriers (mais aussi des citoyens et des notables au sein de la Cité) évoquent le fait que les attaques vargannes sont directement liées à la découverte de la Résine. Certains prônent de refermer la cavité et d’abandonner la matière fantastique au nom de la sécurité et du bien publics. Plusieurs incidents ont déjà eu lieu. Des ouvriers ont déserté l’exploitation. En lien avec le mouvement contestataire initié par Iga Ciazy en ville, des agitateurs sont venus manifester à la carrière pour réclamer plus de sécurité. De jour en jour, la carrière se transforme en chaudron bouillant ! Un autre fait troublant est à prendre en compte. Il s’agit des nouvelles apparitions du fantôme ou de l’âme d’Antosh Ogromny. Comme des siècles auparavant, le Père des Colosses visite certaines personnes. Le premier à avoir vu le spectre est Nikodem Krew, le frère infirmier. Mais plusieurs sentinelles du Glaive parlent à présent d’un fantôme rôdant près du camp. Encore plus récemment, c’est le père missionnaire Jan Kryz qui a été visité alors qu’il était en chemin vers le monastère et qu’il séjournait dans un village des collines. Pour le moment, Antosh Ogromny reste silencieux. Il se contente d’observer avec attention et sévérité. En sera-t-il toujours ainsi ? Est-ce que des racontars et des mystiques vont commencer à crier au loup eux aussi ? L’abbé est inquiet. Il a contacté récemment par courrier le Hiérophante lui-même. 29 Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Awaken Un paysage géopolitique complexe Cette partie décrit techniquement les PNJ majeurs et centraux des différentes factions impliquées dans le contexte géopolitique du monastère de Perran et de Kayla. Vous pouvez vous référer également au livre de base (page 183) pour trouver des profils techniques. De Foi et de Chair propose de nombreux protagonistes et antagonistes. Certains PNJ ne sont pas détaillés volontairement afin de vous laisser une marge de manœuvre et l’opportunité de les concevoir à votre guise. L’abbé Rzeski SOC 2 INT 4 Expression 3 Érudition 5 Empathie 2 Savoir 4 Rhétorique 4 Perception 2 Mains nues 7 Les Héritiers C’est le nom que se donnent les moines du monastère de Perran. Les Héritiers peuvent former une nouvelle faction mineure du Cercle. Rien ne vous empêche à la lecture de ce supplément de créer par la suite des personnages joueurs membres de cette faction. Cela peut même être intéressant qu’un Héritier découvre au fil de votre campagne ce que cache sa propre faction. Tous les membres de la communauté sont au courant de l’existence du tombeau d’Antosh Ogromny et du rôle majeur de celui-ci dans l’histoire de l’Ordre et de la création des Colosses. Pour autant, hormis l’abbé, le prieur et éventuellement d’autres frères triés sur le volet, la très grande majorité ignore le secret de la conservation miraculeuse du corps de l’ancien génie. La plupart des frères pensent que l’importance du monastère se situe surtout dans sa bibliothèque et dans sa proximité d’une Grande Cité de l’Alliance dominée par Zorya, le rival de toujours. PHY 3 Agilité 2 Mêlée 2 Armes à distance 1 Endurance 7 Gourdin 1M +2 Contact 9 Distance 4 Corps 3 (Régénération et Résistance hors du commun rang 2) Illusion 2 (Morphose rang 1) Le prieur Malowmony SOC 3 INT 3 Expression 1 Érudition 3 Empathie 1 Savoir 3 Rhétorique 3 Perception 3 Mains nues 3 PHY 2 Discrétion 2 Mêlée 1 Endurance 6 Dague +1 Contact 4 Distance 2 Esprit 3 (Communication rang 3) Réalité 4 (Intangibilité rang 3 et Altération rang 2) Moine typique SOC 2 INT 3 Expression 1 Érudition 2 Empathie 1 Savoir 2 Rhétorique 2 Perception 1 PHY 2 Discrétion 1 Mêlée 1 Endurance 3 Mains nues 3 Contact 3 Distance 2 Si Vassalli : Corps 2 (Sens accrus rang 2) ou Esprit 2 (Télépathie rang 2). 30 L’abbé Rzeski De Foi et de Chair Les Unionistes Paulina Slowo Cette faction regroupe des membres issus des rangs de Zorya, de Siebog et de l’intelligentsia locale. Mené par Karyn Lekki, la Mère de la Cité appuyée dans l’ombre par Nayden Mozg, ce groupe de pression a pour but de faire de Kayla le flambeau progressiste de l’Alliance. Selon les Unionistes, seule la ville aux multiples ponts peut à terme supplanter Jarillo. Alors que Sirin, la rivale d’autrefois, peine à reprendre ses marques face à la Cité de la Pyramide, c’est donc l’occasion historique pour Kayla de s’imposer. Mais surtout, actuellement, les Unionistes sont occupés par le cas du monastère de Perran. Sa proximité et son indépendance dérangent depuis longtemps. De plus, ce symbole du Cercle est une provocation pour ceux qui rêvent de faire de la Cité des académiciens le nouveau cœur de l’Alliance. Sous prétexte des attaques vargannes, et en lien avec les origines d’Antosh Ogromny, la faction interinstitutionnelle et pluridisciplinaire œuvre pour faire du monastère un lieu sous influence directe du Tribunal. SOC 4 INT 3 Expression 4 Érudition 3 Empathie 3 Savoir 2 Rhétorique 5 Perception 1 PHY 2 Endurance 6 Mains nues 2 Contact 2 Distance 2 Esprit 4 (Serviteur et Souvenirs rang 3) Karyn Lekki SOC 4 Expression 4 Empathie 1 Rhétorique 3 Négoce 3 INT 4 PHY 4 Agilité 3 Érudition 4 Mêlée 3 Savoir 2 Armes à Perception 3 distance 2 Survie 1 Cotte de mailles en Résine +2 Endurance 8 Épée longue +2 Mains nues 12 Contact 14 Distance 6 Corps 4 (Connaissance anatomique et sens accrus rang 3) Illusion 2 (Dégénérescence sensorielle rang 2) Nayden Mozg SOC 4 INT 5 Expression 3 Érudition 5 Empathie 2 Savoir 5 Rhétorique 5 Perception 2 PHY 1 Endurance 2 Mains nues 1 Contact 1 Distance 1 Karyn Lekki, Mère de Kayla 31 Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Awaken Malachite Malachite est le nom que se donne une récente et nouvelle faction de Kayla. Pour autant, ce groupe n’en est pas moins puissant. Il est entièrement noyauté par le Baron Zmiana et ses pantins. Son but est de s’emparer de la Résine détenue par la famille Moj. Malachite est bien entendu en cheville avec le Morana (en partie car n’oublions pas que Bogdan n’est pas en odeur de sainteté et que Dominik Czarny veille), la Chambre du Commerce et le Bureau des ponts et chaussées. Cette faction doit son intitulé à la pierre verte du même nom, une référence détournée à la Résine. Malachite fait pression sur les autorités pour augmenter encore plus l’exploitation du filon. Parallèlement, elle pourrit la vie de la famille Moj. Dans sa folie des grandeurs, Malachite pourrait même favoriser un temps les attaques vargannes afin d’accélérer la mise à sac de la réserve de Résine et de reprendre les rênes de la carrière une fois Léon Moj mis à genoux. Le groupe pourrait par exemple ralentir la logistique, soudoyer les gardes, financer le syndicat pour les pousser à une revendication plus violente, etc. Victime de Corruption, Bogdan ne serait pas contre non plus récupérer du sang de Vargan pour sa consommation personnelle, mais surtout pour se lancer dans un vaste trafic de sang pur et de Miel. En cela, il trouve intéressant le rassemblement formé par le Glaive. Il pourrait peut-être y recruter discrètement des chasseurs avec qui négocier d’éventuelles dépouilles de Vargans ou mieux la capture d’un Vargan vivant. Le Baron Bogdan Zmiana SOC 4 INT 3 PHY 4 Expression 3 Érudition 2 Empathie 3 Savoir 3 Négoce 5 Perception 3 Armure de cuir +1 Endurance 8 Épée courte +1 Mains nues 9 Contact 10 Distance 5 Agilité 2 Mêlée 2 Esprit 4 (Sculptesprit rang 3) Réalité 3 (Faille rang 3) Riaman Strach SOC 3 INT 3 PHY 1 Érudition 3 Expression 2 Savoir 1 Négoce 3 Perception 1 Mains nues 1 Endurance 2 Épée courte +1 Contact 2 Distance 1 Florentyna Most 32 Le Baron Zmiana SOC 3 INT 3 PHY 2 Expression 3 Érudition 2 Agilité 2 Représentation 2 Savoir 2 Discrétion 2 Négoce 3 Perception 2 Mêlée 1 Armure de cuir +1 Endurance 7 Poignard +1 Mains nues 6 Contact 7 Distance 3 De Foi et de Chair Le syndicat des ouvriers Le Glaive La découverte de la Résine a propulsé en avant Léon Moj. Le marchand déjà riche est en passe de devenir richissime et l’une des figures les plus importantes de la vie économique locale. Seul le contremaître Kamil Szef a été récompensé alors que toute l’équipe a participé à la mise au jour du filon. De plus, les cadences s’accélèrent sans cesse depuis, et les attaques meurtrières des Vargans se multiplient. La révolte gronde ! Les récentes manifestations organisées par la représentante des citoyens n’arrangent pas ce climat tendu. Les ouvriers ont décidé de réagir et ont fondé leur propre corporation, un syndicat chargé de les représenter et de défendre leurs intérêts. C’est inédit au sein de l’Alliance ! Jusqu’ici, seuls les marchands (les notables) avaient le droit de se réunir en guilde pour négocier au mieux auprès de la Chambre du commerce et des autorités. C’est Danuta Zaufanie qui a soufflé au revendicateur Aleks Duze-Usta de fonder ce syndicat. La représentante de la Banque d’ambre compte ainsi ralentir les plans de son confrère qu’elle déteste, Riaman Strach. Aleks est un ouvrier charismatique et fort en gueule qui fréquente le quartier du Soleil et particulièrement Le Pinceau et La Toile. Danuta Zaufanie SOC 3 INT 3 Comme cela a déjà été évoqué (cf. page 31), le Glaive est issu de l’agression par les Vargans de Salomea Dziki et de l’appel aux armes qui a suivi et traversé en peu de temps Salvora. À l’instar des Héritiers, il est possible d’incarner un membre du jeune Glaive. Cette faction guerrière regroupe des Vassallis mais aussi des gens ordinaires. Ils partagent tous une foi sincère en Azimoth et sont plus ou moins proches du Cercle. On y trouve aussi des personnes qui veulent éradiquer la menace varganne et/ou qui ont subi des pertes à cause de celle-ci (veufs et veuves, soldats mutilés, érudits tourmentés, etc.). Le Glaive rassemble aussi quelques Fils de Sirin qui se concentrent sur les Vargans plutôt que sur les complots de l’Alliance. Sans le savoir, les forces grandissantes de la nouvelle faction comportent aussi des membres infiltrés du Collectif. Par exemple, si vous l’utilisez, Voj (cf. page 14) s’apprête à se porter volontaire pour rejoindre le Glaive. Pour le moment, c’est surtout l’Œil et dans une moindre mesure l’Esprit qui profitent de l’opportunité offerte par les événements et le jeune groupe pour se rapprocher des Vargans. Alors que le regroupement militaire s’organise peu à peu et attire des personnalités locales comme Salomea ou Helena Wilk, pour le moment, un jeune Vassalli du Cercle issu de Kayla s’impose comme chef. Cezary Slynny est un combattant talentueux et courageux. Il aimerait impressionner l’héroïne qu’est à ses yeux la Seconde de son Ordre. PHY 3 Salomea Dziki Agilité 1 Expression 3 Empathie 3 Rhétorique 3 Négoce 3 Érudition 3 Savoir 2 Perception 2 Discrétion 1 Mêlée 1 à distance 1 Épée courte +1 Endurance 4 Mains nues 6 Contact 7 Distance 6 Discrétion 1 Expression 1 Savoir 2 Mêlée 3 Empathie 1 Perception 3 Armes Médecine 1 Armure de plates en Résine +3 Mains nues 16 SOC 3 INT 2 PHY 5 Expression 2 Savoir 1 Agilité 3 Empathie 1 Perception 2 Discrétion 1 Négoce 1 Artisanat 3 Mêlée 2 Endurance 6 Piolet +2 Contact 12 Distance 5 Mains nues 10 à distance 2 Survie 2 Bouclier avec pointes +2 Aleks Duze-Usta PHY 4 Érudition 1 Couteau de lancer +1 INT 2 Agilité 1 Armes Survie 1 Armure de cuir +1 SOC 2 Endurance 7 Contact 19 Épée courte +2 Arc long +2 Distance 11 Corps 4 (Résistance hors du commun rang 3, Régénération rang 2 et Sens accrus rang 1) 33 Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Awaken Helena Wilk SOC 3 INT 3 PHY 3 Agilité 3 Expression 2 Érudition 1 Empathie 2 Savoir 3 Négoce 1 Perception 4 Discrétion 3 Mêlée 2 Armes à distance 4 Survie 3 Armure de cuir +1 Endurance 7 Mains nues 9 Contact 10 2 Hachettes +1 Arc long +2 Distance 10 Corps 3 (Sens accrus rang 3) Illusion 3 (Ombre mouvante rang 2) Cezary Slynny SOC 3 INT 3 Expression 2 Empathie 2 Rhétorique 2 Négoce 2 PHY 4 Agilité 3 Érudition 1 Mêlée 4 Savoir 2 Armes à distance 2 Perception 2 Survie 2 Armure de plates +3 Endurance 7 Bouclier +2 Mains nues 16 Épée longue +2 Contact 18 Pistolet +5 Distance 16 Réalité 3 (Télékinésie rang 3) Cezary Slynny, capitaine du Glaive 34 De Foi et de Chair Lieux notables complémentaires Au-delà des lieux importants décrits jusqu’ici, de par les événements récents, de nouveaux endroits apparaissent désormais comme incontournables. Ils sont souvent liés directement à l’actualité. La carrière de la famille Moj Cette carrière est l’une des plus grandes de la région. L’exploitation minérale étant une des ressources capitales de Kayla. La famille Moj possède l’endroit depuis des générations. La production a toujours été de qualité. Les marchands de l’entreprise ont la confiance du Tribunal et fournissent les chantiers publics de Kayla. Les pierres extraites sont suffisantes pour vendre également aux riches particuliers et même exporter vers d’autres Cités à la recherche de matériaux de choix. Léon Moj est un patron exigeant mais plutôt correct, même si les derniers événements changent la donne à cause de la pression qu’il subit. Quoi qu’il en soit, la découverte du filon a changé sa vie, celle de son épouse Cecylia et de leurs enfants : Teodor, l’aîné de douze ans (et futur successeur) et Zenia, la petite de six ans. La carrière en elle-même comporte à la fois la fosse à ciel ouvert et des galeries exploitées à des profondeurs différentes. Les parois de la fosse creusées en escaliers au fil des années sont couvertes d’échelles, d’échafaudages, de palans, de grues à roue, etc. Dans les galeries, c’est le domaine des brouettes, des chariots bas à roulettes, des étais, des pioches, des pelles, des barres à mine, des lampes à huile… Partout, on retrouve des engins de chantier. À la surface, dans et autour de la fosse, on y trouve aussi des baraquements pour les ouvriers (une centaine), une cantine, des réserves pour l’outillage, un vaste entrepôt de stockage et des écuries pour les chevaux, ânes et mulets utilisés pour tracter la marchandise. Le grand-père de Léon a fait construire une demeure à la bordure de la carrière. C’est utile pour rester sur place au besoin et traiter des affaires confortablement en faisant, pourquoi pas, visiter les lieux aux clients étrangers. Aujourd’hui, ce manoir supplémentaire sert surtout pour des rencontres régulières avec les envoyés de la Cité, toujours plus exigeants. En termes d’équipement, les ouvriers encadrés par de sévères contremaîtres utilisent des foreuses, des concasseurs, des broyeuses, des brise-roches, des wagonnets, des chariots, des paniers d’osier portés à dos… Tout cet outillage souvent imposant et dangereux est manuel. Il demande un nombre d’hommes impressionnant. Il y a quelques mois, Léon Moj a fait l’acquisition d’une merveille technologique : une foreuse mécanique activée grâce à la Résine (comme pour les radeaux suspendus) et possédant également une mèche en alliage acier-Résine. La carrière a toujours disposé d’un petit poste de garde. Depuis la découverte du filon et les attaques vargannes, celui-ci s’est considérablement renforcé au point de devenir un fortin. Les effectifs mercenaires engagés par Léon (les Lames des Collines) ont aussi été complétés par des gardes officiels de la Cité et des troupes privées de la Chambre du Commerce (les Faucons d’azur). Tous patrouillent et sécurisent les lieux, les ouvriers au travail et les convois de Résine. Sachant que l’activité de la carrière se concentre quasi uniquement sur l’exploitation de la Résine. L’activité est constante. L’endroit est poussiéreux et bruyant. Il y fait souvent chaud, sauf dans les tunnels où règne une fraîcheur malgré un environnement sec. Le métier d’ouvrier est éreintant. Il l’est encore plus avec les demandes régulières d’amélioration de la productivité et les terribles attaques vargannes. Beaucoup d’ouvriers démissionnent et, avec l’appui (la pression) des autorités, Léon Moj pense réquisitionner manu militari le personnel pour interdire toute interruption de travail. La caverne où se trouve la Résine tant convoitée se situe à l’est de la fosse, en profondeur et au bout d’une petite nouvelle galerie issue d’un des tunnels principaux. Elle est extrêmement vaste avec de nombreuses stalagmites et stalactites. Sur celles-ci mais aussi sur les parois et la voûte, de la Résine n’attend que la lueur des torches et des lampes pour scintiller. Par endroits, on observe distinctement que la substance merveilleuse a été arrachée par des griffes puissantes. Autre déduction importante qui peut être faite : la Résine ne semble pas issue de la roche, on dirait plutôt qu’elle y est accrochée comme si elle avait fusionné avec (c’est la reine des Vargans qui l’a déposée). Actuellement, la grotte est en pleine effervescence. De nombreux ouvriers y travaillent sous la surveillance de gardes sur le qui-vive. La tension est au maximum et la peur des Vargans omniprésente. Les attaques ou les disparitions ne sont pas rares. Les hurlements dans les tunnels ont de quoi traumatiser. Pour le moment, personne ne s’est enfoncé plus avant dans les nombreux autres mystérieux tunnels qui mènent jusqu’ici (cf. « L’antre des Vargans » ci-dessous). Léon Moj SOC 3 Expression 3 Empathie 3 Rhétorique 2 Négoce 4 INT 3 Érudition 2 Savoir 2 Artisanat 3 Cotte de mailles +2 Endurance 4 Mains nues 8 Contact 11 PHY 3 Agilité 1 Mêlée 2 Armes à distance 1 Hache +2 Pistolet +5 Distance 10 35 Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Awaken L’antre des Vargans La tanière des Vargans se situe au-delà de la caverne à la Résine. Les sous-sols de Salvora comportent plusieurs ruches plus ou moins importantes. Le célèbre professeur Karpov a pu rêver d’une grande cité inversée. Il a cauchemardé qu’elle se trouverait peut-être sous Jarillo. Peut-être… Cependant, ce qui est sûr, c’est que sous la région dominée par Kayla, sous les collines de Perran, se trouve une colonie active de Vargans. Jusqu’ici, les monstres restaient paisiblement à leur affaire mais depuis le saccage de leur précieuse ressource royale, ils s’agitent et réclament vengeance. L’écho de leur colère s’étend peu à peu jusqu’aux autres ruches. Pour le moment, encore peu nombreuse, la communauté locale multiplie les expéditions punitives, les actions de guérilla, l’exploration de la surface pour découvrir où est cachée la Résine, etc. Les Vargans prennent leurs marques mais déjà leurs opérations sont plus audacieuses. Auront-ils bientôt des renforts envoyés par la reine ? ( Par les autres reines ?) La ruche est un dédale de souterrains angoissants ponctué par des cavités naturelles plus ou moins vastes et éventuellement agrandies par les Vargans. Les endroits importants sont : hhla grotte à la Résine pillée par les humains. C’est là où la reine avait laissé de quoi renouveler la communauté ; hhle nid où se trouvent les grands œufs fécondés ou en attente de l’être. Il s’agit d’une autre vaste salle aux parois gravées de symboles obscurs et malaisants (en tout cas pour des humains). L’endroit est baigné d’une lumière verdâtre pulsante et inquiétante. Il s’agit de l’énergie de la Résine accumulée contre les œufs et absorbée lentement par eux. L’endroit est bien gardé depuis l’invasion humaine. On peut y entendre des sons étranges, comme si les œufs communiquaient entre eux par des chuintements et des cliquetis ; hhla cité inversée où logent les Vargans. Cette salle a été aménagée spécialement par les créatures souterraines. Toutes les stalagmites sont écrasées au fur et à mesure de leur apparition, laissant ainsi la place à un sol net et plat. Au contraire, sur la voûte, des stalactites titanesques trônent. Elles servent d’habitations ou plutôt d’accroches aux Vargans (pensez à des chauves-souris) ; hhl’enclos aux rampeurs où les Vargans s’occupent de deux spécimens adultes en pleine force de l’âge. Ces monstres, entre le calmar et l’araignée, représentent un véritable danger pour Kayla. Ces montures permettent aux Vargans de se déplacer rapidement et peuvent massacrer un Colosse. Les rampeurs ont un cycle d’hibernation très long. Les Vargans peuvent les en sortir grâce à divers rituels primitifs et inconnus des hommes. Le chef de la ruche y songe de plus en plus pour se venger des hommes une fois la cache de la Résine repérée ; Vous pouvez utiliser les rampeurs si vous souhaitez mettre en place une bataille épique au summum de votre campagne de jeu. hhle refuge des Troglodytes (cf. livre de base, page 195) qui est un endroit à part. Il se situe non loin de la ruche. Il est accessible si on s’égare dans les tunnels labyrinthiques. Les Troglodytes sont un peuple souterrain, mystérieux et craintif. Les quelques familles ne se laisseront pas approcher facilement. 36 Néanmoins, elles connaissent le réseau cavernicole aussi bien que les Vargans et pourraient être des alliées temporaires mais précieuses. Vous pouvez utiliser les Troglodytes si vous souhaitez ajouter une autre part de mystère à votre campagne et pour introduire ces créatures étranges : tribu humaine dégénérée et oubliée issue du cataclysme mythique provoqué par Azimoth ? Autre espèce (comme néanderthal et homo sapiens) ?... Le camp du Glaive À la suite de l’attaque des Vargans contre la représentante du Cercle, la création du Glaive a été rapide. Elle a surpris les autorités, y compris celles de l’Ordre. Cela démontre à quel point, dans un monde de plus en plus au bord du gouffre, un besoin d’action/réaction se fait sentir. La protection du monastère de Perran est devenue un symbole. Le symbole d’une jeunesse croyante qui refuse d’avoir peur des créatures de cauchemar et de combattants à la recherche d’un sens au sein d’une Alliance rongée par les conflits d’intérêt et les querelles secondaires mais sanglantes. Pour le Glaive, il est évident que les Vargans émergent près du lieu saint car ce sont des êtres maudits et impies qui ne peuvent vouloir que blasphémer contre la foi d’Azimoth et donc s’en prendre à ses merveilles. Ainsi, la faction et ses membres de plus en plus nombreux organisent une veille vigilante aux abords de la communauté monastique. Cezary Slynny a été le premier avec quelques compagnons combattants du Cercle issus de Kayla à établir un modeste campement au pied de la route rocailleuse menant au monastère. Aujourd’hui, son exemple a fait des émules. D’abord de la région et maintenant du lointain, chaque jour ou presque de nouveaux exaltés rejoignent le Glaive et le campement de fortune qui en a de moins en moins l’air. Le Glaive, rappelons-le, rassemble aussi bien des Vassallis que des gens ordinaires, des combattants comme des personnes voulant juste se rendre utiles. Cezary est considéré à présent comme un capitaine, Salomea Dziki comme une héroïne. C’est un véritable mouvement qui est en train de naître ! Au centre du camp militaire, se trouve une vaste tente frappée du symbole du Cercle et d’une épée stylisée où logent le capitaine Cezary et ses plus fidèles compagnons. À proximité, un oratoire d’Azimoth en plein air a été monté. Il s’agrandit et s’embellit constamment grâce aux savoir-faire réunis. Certains pensent que l’oratoire devrait devenir une petite chapelle de campagne. Tout autour, organisé en cercles concentriques, le reste du camp s’étale. Attention, il ne s’agit pas d’un chaos de tentes et de chariots. Cezary veille et tout est encadré. Des latrines ont été creusées. Un endroit sécurisé et surveillé est consacré aux réserves et à la cantine. Des sentinelles patrouillent dans les environs et filtrent les arrivants. De nuit, elles prennent position dans le camp. Il y a aussi un enclos pour les chevaux et quelques bêtes de somme. À l’extérieur, un terrain d’entraînement rassemble tous les jours les noncombattants pour que les instructeurs nommés par le capitaine leur apprennent des rudiments. Depuis peu, sur les conseils de Brunon Byly, un ancien sous-officier de la garde de Kayla qui considère Cezary comme un guide et un fils à la fois, Cezary a demandé à ce qu’une palissade soit construite et que des épieux soient levés autour de camp. De plus en plus de personnes évoquent l’endroit sous le nom du Camp de la Lame. De Foi et de Chair Brunon Byly Paradoxalement, la situation actuelle déplaît à la fois aux Unionistes de Kayla et aux Héritiers du monastère mais pour des raisons différentes. Les Unionistes n’acceptent pas cette force indépendante mais clairement liée au Cercle qui pourrait contrarier leur plan d’annexion du monastère. Les moines craignent pour leur tranquillité et ceux qui savent n’aiment guère cette agitation qui pourrait mettre en péril le secret régnant autour d’Antosh. Pour autant, force est de reconnaître que les incursions vargannes se font de plus en plus régulières et que malgré tout le Glaive est un gage de sécurité (ou pourrait être l’étincelle qui mettra le feu aux poudres soit avec les Vargans, soit pour des raisons politiques). L’abbé Rzeski craint particulièrement que les apparitions d’Antosh se propagent à l’intérieur du camp et que cette bravade chevaleresque ne devienne mystique et échappe à toute modération et à tout contrôle. SOC 1 INT 2 Savoir 2 Expression 2 Artisanat 2 Médecine 1 Perception 2 Armure de cuir renforcée +2 Endurance 5 Mains nues 11 Contact 15 PHY 4 Agilité 2 Mêlée 3 Armes à distance 2 Survie 3 Grande hache +4 Arbalète +2 Distance 10 37 Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Awaken ET MAINTENANT ? « De tout temps, l’Homme a eu besoin de guides éclairés pour éviter de tomber dans le piège de sa propre corruption. Azimoth nous a laissé les clés nécessaires pour créer les ultimes gardiens qui sauront nous aider à faire face à nous-mêmes. J’ai consacré toute ma foi et toute ma chair à ce dessein. Même si Dieu me rappelle à Lui, je saurai le convaincre de me laisser continuer à œuvrer. » — Antosh Ogromny à son disciple Plamen quelques jours avant sa mort. Comme vous avez pu le lire, l’histoire d’Antosh Ogromny et le contexte local autour de Kayla sont riches. Les événements récents les mettent en perspective et en font un creuset idéal pour y développer moults récits et sessions de jeu. Néanmoins, afin de vous guider, vous trouverez ici une proposition de tournure des événements ainsi qu’un scénario introductif vous permettant de placer vos PJ de manière cohérente face à ceux-ci. Chronologie et développements possibles Vous êtes libre d’utiliser ou non les événements décrits cidessous, de les manipuler ou de les transformer à votre guise. Il ne s’agit que d’un canevas pour vous aider à structurer votre propre campagne autour de Kayla et du monastère. Vous pouvez aussi les enrichir avec les nombreuses pistes et inspirations disséminées au sein de ce supplément. Bien entendu, les PJ doivent rester les personnages principaux du drame épique qui se joue ici. Quel camp vont-ils choisir ? Quelle(s) manigance(s) vont-ils euxmêmes mettre en marche individuellement ou collectivement ? Awaken propose un univers de dark fantasy où la moralité est souvent une question de circonstances et d’opportunités. Les expéditions et les attaques vargannes se multiplient. Les villages ne sont plus sûrs. Peu à peu, la menace se rapproche de Kayla. Des tensions vivaces entre les Unionistes, le Cercle et l’Église d’Azimoth apparaissent. Chaque camp essaie de tirer profit de la situation dangereuse causée par les Vargans pour avancer ses pions politiques. Le Tribunal est divisé. Une entrevue discrète a lieu entre Nayden Mozg et la Mère de la Cité pour faire plier le Cercle et l’Église à propos de la possession du monastère de Perran. Le scénario « Entends-tu l’orage ? » débute dans ce contexte. Les événements du scénario « Entends-tu l’orage ? » ont lieu : attaque varganne mineure, agitation au sein des autorités de Kayla, libération du Colosse de Kayla, nouvelle apparition d’Antosh et attaque varganne significative sur le monastère. 38 Le Glaive est galvanisé par l’assaut des Vargans contre le monastère. Il veut organiser une expédition dans les souterrains à partir de la carrière Moj pour exterminer la menace. Sa position sera encore plus extrémiste si la nouvelle apparition d’Antosh a fuité. Pour lui, si un saint est apparu, c’est qu’Azimoth lui envoie un signe ! Une sorte de croisade est en train de se mettre au point. Craignant la pression de Kayla vis-à-vis du monastère, le Cercle et l’Église se rapprochent et utilisent l’engouement du Glaive pour s’opposer aux manœuvres politiques de la Mère de la Cité et des Unionistes. De fait, les Héritiers n’ont d’autre choix que de bénir l’action du Glaive. Au-delà, l’abbé se prend d’une sincère amitié avec le farouche et vaillant capitaine. Malachite craint que les projets du Glaive vis-à-vis de la carrière offrent l’opportunité à Léon Moj de se faire de puissants nouveaux alliés en proposant son aide et expertise des souterrains. Le Baron Zmiana décide de passer à l’action. Il s’arrange pour que les demandes de la ville en Résine augmentent encore. Parallèlement, il finance divers agitateurs pour accentuer la peur populaire et le mécontentement des ouvriers. Malachite utilise son réseau de l’ombre pour mettre le feu aux poudres et faire tomber la famille Moj. Zmiana compte profiter d’une manifestation pour faire assassiner son rival. Cependant, le Second de Morana veille, ainsi que la représentante de la Banque d’ambre. Un jeu d’espionnage où des sales coups ébranlent encore plus la stabilité de la Cité aux multiples ponts. Les Vargans se rapprochent encore. Les attaques s’intensifient. Ils semblent avoir reçu des renforts d’autres ruches. Kayla sera-telle le théâtre de la première bataille de la nouvelle grande guerre varganne ? Des Colosses sauvages sortis de nulle part rejoignent celui de Kayla, au pied du monastère. Antosh apparaît à d’autres personnes (dont Cezary Slynny). Le Tribunal somme l’abbé de donner des explications. Peu à peu, le secret sur le corps miraculé d’Antosh Ogromny se lève. Le Colosse ancestral de la Cité, à présent indépendant, semble vouloir communiquer. Sa mort est proche. Seule sa présence semble maintenir une cohésion au sein des quelques titans sauvages rassemblés. S’ils venaient à échapper à son autorité, un carnage pourrait avoir lieu. Antosh Ogromny s’exprime pour la première fois distinctement. Un autre Colosse doit être créé en tant qu’héritier de celui de la ville. Azimoth avait-il tout prévu ? La conservation d’Antosh était-elle liée aux événements afin d’offrir une chance à Kayla ? à l’humanité ? Le père des Colosses, à l’instar de ses enfants, sera-t-il un élément-clé face à la guerre qui gronde ? Qui se porte volontaire pour ce rituel ? Salomea Dziki, Cezary Slynny et Helena Wilk répondent à l’appel. Les Filles de Sirin sont divisées. La sœur aînée d’Helena refuse ce sacrifice. Malachite voit là une occasion de se débarrasser des forces vives du Glaive si le rituel échouait. L’organisation compte bien le saboter. De Foi et de Chair Une révolte populaire gronde. Les gens du commun ne supportent plus la lutte des puissants entre eux et la peur a fait son œuvre. Ils demandent de la sécurité et que leur labeur soit mieux reconnu. Des manifestations régulières ont lieu, elles sont sévèrement réprimées. Lors d’une charge de la garde, Iga Ciazy, la représentante des citoyens, meurt (c’est un véritable accident, pas un assassinat). Le Tribunal est débordé. Kayla est au bord du chaos ! Pour garder le pouvoir, les Unionistes et Malachite se rapprochent par l’intermédiaire du doyen de l’université. Après avoir été amadoué plusieurs fois par les séides de Zmiana, Artur Noz refuse de participer à l’odieux complot ourdi par le Morana sous le couvert de Malachite. Une guerre de l’ombre éclate entre la Lame brisée et la faction complotiste. Artur utilise son statut au sein de Siebog pour convaincre la Première de l’Ordre des dangers que fait planer sur la ville la politique désastreuse de la Mère de la Cité. La Première utilise à son tour sa relation intime avec le Second de Zorya pour que son Ordre retrouve la raison. Des tensions apparaissent de plus en plus au sein de Zorya, des camps se forment. Parallèlement, Siebog prend pour la première fois depuis longtemps ses distances avec les dirigeants de la Cité et commence à se rallier au Cercle et au Glaive. À partir de là, plusieurs options qui, mises bout à bout, peuvent constituer un final grandiose en bien comme en mal. Chacune de ces possibilités peut avoir lieu indépendamment les unes des autres. De plus, les détails qui les fondent et les conséquences exactes sont laissés à votre libre appréciation : hhMalachite est démasquée et dissoute ; hhMalachite parvient à ses fins et prend le pouvoir dans l’ombre ; hhLe Baron Zmiana est démasqué, arrêté ou éliminé (par les personnages, par son Ordre, pour Corruption…) ; hhLe Baron devient puissant et incontournable ; hhLa famille Moj s’en tire ; hhLa famille Moj disparaît ; hhLa Mère de la Cité est destituée ; hhLe pouvoir (éventuellement fantoche) de la Mère de la Cité est maintenu ; hhLe Zorya actuel reste en place mais perd définitivement de sa superbe ; hhLe Zorya local est refondé sur de nouvelles bases et avec de nouveaux représentants ; hhSiebog rééquilibre sa position politique. Artur Noz devient un élément incontournable ; hhSiebog continue de courber l’échine et Artur Noz est éliminé ; hhLa Lame brisée locale est détruite ; hhLa Lame brisée devient une force importante. Le culte d’Hadak a de beaux jours devant lui ; hhLe Glaive devient une faction à part entière du Cercle ; hhLe Glaive n’est qu’un épiphénomène ; hhUn nouveau Tribunal se met en place ; hhMalachite organise une purge au sein des autorités et noyaute complètement le Tribunal ; hhL’ancien Colosse meurt et retourne à la pierre au jardin. Un nouveau Colosse naît et assujettit quelques-uns de ses frères sauvages. Kayla dispose d’une arme de destruction massive contre les Vargans et de dissuasion contre ses rivales de l’Alliance ; hhL’ancien Colosse meurt et retourne à la pierre au jardin. Aucun nouveau Colosse ne le remplace car le rituel échoue (éventuel sabotage par Malachite). Les Colosses sauvages deviennent fous et détruisent le monastère avant de repartir (s’ils ne sont pas éliminés). Le tombeau d’Antosh est saccagé. C’est la fin du miracle et du mythe ; hhLes Vargans lancent une offensive effroyable. Une première bataille a lieu dans la carrière puis une seconde au pied du monastère. Enfin, l’assaut est donné contre la Cité des académiciens. C’est le début d’une nouvelle guerre varganne qui secoue toute l’Alliance ! ; hhLes Vargans sont matés ou amadoués avant qu’ils ne déclenchent la série d’offensives finales ; hhLe monastère est détruit (par les Colosses, par les Vargans...) ; hhLe monastère passe sous l’influence directe de Kayla et de Zorya ; hhLe monastère perdure en l’état ; hhLes événements enflamment la région puis l’Alliance ; hhLes événements servent d’alerte à l’Alliance, Kayla devient une Cité d’autant plus majeure, à l’instar de Jarillo ou Sirin en son temps. Amusez-vous bien ! 39 Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Awaken Entends-tu l’orage ? Ce scénario est conçu pour un groupe de 3 à 5 personnages. Il peut s’agir de personnages débutants comme aguerris. En effet, la meneuse de jeu pourra facilement adapter l’opposition en nombre selon la puissance du groupe et son envie de créer des défis plus ou moins faciles à surmonter. Les joueurs peuvent également être novices ou expérimentés car la trame de ce scénario oscille entre ligne directrice et improvisation afin de fournir un intérêt tout en introduisant le groupe dans les événements se déroulant dans la région de Kayla et du monastère de Perran. La meneuse de jeu sera guidée mais elle devra aussi faire preuve d’un bon sens de l’improvisation. Chapitre III : le Colosse siège près du monastère. Les personnages découvrent le camp du Glaive et ses personnalités. Les personnages se rendent au monastère et découvrent aussi la communauté. La fuite et la présence du Colosse inquiètent tout autant qu’elles créent de nouvelles tensions. Ils assistent à une étrange apparition d’Antosh Ogromny qui semble leur pointer le Colosse. Alors qu’un formidable orage éclate, des Vargans s’introduisent à l’intérieur du monastère. Les personnages défendent le tombeau du saint et font peut-être le lien entre lui et leur vision. Synopsis Accroche : un nouveau filon de Résine a été découvert près de la Cité de Kayla. Depuis, des troubles frappent la région. Des Vargans attaquent et des tensions politiques apparaissent. Les personnages sont chargés d’escorter sur place un spécialiste en Résine afin d’évaluer celle-ci. Parallèlement, leurs Ordres respectifs leur ont demandé un rapport discret sur la situation et au besoin de prêter mainforte aux représentants locaux. Introduction : en route pour Kayla, après avoir traversé la plaine, les personnages progressent au sein des collines arides. Ils rencontrent des bergers inquiets. À la nuit tombée, ils sont attaqués par un groupe de Vargans et doivent chèrement défendre leur vie. L’arrivée à Kayla se fait dans une atmosphère tendue alors que le Tribunal se réunit pour une nouvelle session houleuse. Chapitre I : les personnages ont l’occasion de rencontrer diverses personnalités et en apprendre plus sur les événements locaux. Ils peuvent d’ores et déjà passer des alliances ou choisir leur camp. Selon leur positionnement individuel et collectif, ils rencontreront différentes factions et s’attireront peut-être les foudres d’autres. Chapitre II : la ville est sous tension. Le Colosse de Kayla échappe au contrôle de ses Maîtres ! Le titan manque de créer diverses catastrophes sur son passage. Profitant du chaos ambiant, quelqu’un tente de s’en prendre à la représentante des citoyens. Les autorités sont en émoi. Le géant semble se diriger non pas vers le jardin des Colosses mais vers le monastère de Perran. Les personnages sont envoyés à sa suite pour savoir ce qui se passe ou décident d’eux-mêmes d’en apprendre plus. 40 Conclusion : les personnages sont à présent entrés dans les péripéties locales. Ils ont pu se faire des contacts, passer des alliances ou au contraire déjà se faire des ennemis. La suite vous appartient ! Introduction : du sang pour les Vargans L’automne est là. Les personnages ont été réunis par leurs Ordres respectifs. Ils ont déjà appris il y a quelque temps qu’un nouveau filon de Résine avait été découvert près de Kayla. Maintenant, la rumeur court que des Vargans rôdent près de la Cité aux multiples ponts. Mais qu’importe, les affaires vont bon train ! Cet afflux inattendu de Résine dynamise le marché et de nombreux Tribunaux escomptent activer le développement de leur cité grâce à celui-ci. La Résine est devenue un élément aussi fantastique qu’incontournable. Cependant, jusqu’ici, la Mère de Kayla gardait la matière récoltée et privilégiait sa Cité avant tout. Aujourd’hui, les choses changent. Le filon est assez riche pour envisager des exportations. Ainsi, les personnages sont envoyés avec un expert afin d’évaluer la qualité de la Résine extraite au nom de leurs commanditaires. De plus, les Ordres des personnages comptent bien amadouer les autorités locales en leur fournissant quelques courageux Vassallis supplémentaires pour faire face à cette potentielle menace varganne. Au-delà, c’est l’occasion pour leurs supérieurs d’en apprendre plus sur le contexte local qui semble tendu depuis cette découverte. En effet, on parle d’opposition politique, d’un monastère menacé et même d’une nouvelle faction issue du Cercle et prête à se lancer dans une croisade contre les Vargans. Bref, avoir un œil et un pied dans la Cité des académiciens devient crucial tant pour en savoir plus sur la Résine et la marchander que pour ne pas se laisser dépasser par les évènements. Les personnages doivent donc escorter sur place Slava Zlata, une jeune spécialiste de la Résine. La jeune femme n’est pas une Vassalli. C’est une érudite réputée, une indépendante qui travaille pour différents groupes d’intérêt liés au commerce de la Résine. Slava est aussi une scientifique qui étudie pour son propre compte la matière fabuleuse. Elle a récemment publié un traité salué sur l’utilisation pharmacologique de celle-ci. Cette De Foi et de Chair experte a tendance à se croire supérieure intellectuellement et à considérer les Vassallis, certes avec respect, mais aussi avec un intérêt tout scientifique. Après tout, les personnages sont des êtres extraordinaires et avoir l’occasion d’en côtoyer d’aussi près pendant un temps relativement long est très intéressant pour elle. D’ailleurs, Slava n’hésite pas à prendre des notes et à questionner (et étudier) les personnages lors de leur voyage et lors de cette aventure. C’est ainsi que le groupe de personnages se retrouve en route pour Kalya. Jusqu’ici, leur chevauchée a été tranquille (mais rien ne vous empêche de vous inspirer des propositions faites ici et là dans ce supplément pour corser un peu les choses). La traversée de la plaine s’achève et le groupe commence son ascension des premières collines vers celle majestueuse de Kayla. Le temps est maussade, lourd également. Un vent étonnamment chaud souffle et un orage semble toujours sur le point d’éclater. Slava s’est montrée coopérative, même si son comportement professoral et ses questions ont peutêtre quelquefois tendance à agacer les Vassallis. N’hésitez pas à mettre en scène un ou deux épisodes cocasses où les personnages ont l’impression d’être des sujets d’étude. Slava les questionne intimement, demande à inspecter leurs marques, de faire démonstration des Prodiges, etc. Conseils à la meneuse de jeu : Le plus simple est que vos personnages soient issus d’une même Cité, Sirin par exemple. Ils ont déjà peut-être pu collaborer ensemble. Des liens et des secrets les unissent peut-être. Awaken est aussi un jeu d’intrigues et de factions, donc n’hésitez pas à développer leurs supérieurs et leurs commanditaires afin de plonger les personnages dans un réseau riche et tortueux. Ce scénario peut d’ailleurs faire suite à celui du kit d’introduction proposé par la version française et à celui du livre de base. Dans ce sens, vous pouvez, si vous le souhaitez, remplacer l’experte Slava Zlata par Pior, le spécialiste évoqué dans le scénario « Prémices ». Cela peut ajouter de la cohérence à votre propre campagne de jeu. N’hésitez pas non plus à lier un peu plus les personnages à Kayla et à son actualité. Par exemple, un personnage pourrait avoir de la famille sur place. Un autre a pu être approché par un sympathisant du Glaive pour rejoindre le jeune mouvement. Autre possibilité, un des PJ peut avoir étudié sur place et avoir gardé quelques contacts. Il est toujours mieux d’ancrer les personnages dans l’histoire développée au-delà de l’introduction proposée. Vous pouvez aussi faire participer vos joueurs en leur demandant quel est le lien qui unit leur personnage à la région des collines de Perran : affaires personnelles, études, famille, voyage antérieur, sale histoire, etc. Alors qu’ils progressent difficilement au sein d’un décor aride et isolé, les personnages remarquent un troupeau de moutons et de chèvres paître au loin. Les bêtes sont encadrées par plusieurs rudes bergers locaux. Les gaillards sont tendus et peu accueillants. Leur chef, ou en tout cas celui qui a la plus grande gueule, se nomme Plad. Cependant, le statut de Vassallis des personnages les oblige à faire preuve de politesse et d’obéissance. Les joueurs ont l’opportunité de traiter cette rencontre soit en imposant l’autorité de leurs personnages, soit en essayant de se rapprocher plus subtilement des paysans. Bien entendu, plus les personnages se montreront calmes et amicaux, plus les bergers seront ouverts à la discussion. Des tests d’Expression et/ou d’Empathie peuvent être les bienvenus. Slava se tient à l’écart car elle n’apprécie guère les rustres et les gens de petite extraction. D’une manière générale, les bergers évoquent la menace varganne. Leur récit est décousu et teinté de superstition mais leur crainte est bien réelle. L’un d’eux fait un lien direct entre la découverte de la Résine et l’arrivée des monstres. C’est l’occasion pour vous, en tant que meneuse de jeu, de savamment distiller quelques informations : les villages des collines qui se bouclent, l’attaque varganne contre Salomea Dziki, la grogne des ouvriers de la carrière, etc. Après cette entrevue rurale, les personnages reprennent la route. Le récit des bergers a de quoi les inquiéter. La rumeur sur les Vargans qui rôdent dans la région semble sérieuse. Ces créatures sont mystérieuses et terrifiantes à la fois. Les personnages ont entendu mille et une histoires sanglantes et atroces à leur sujet. Si un ou plusieurs personnages en ont déjà affronté, c’est aussi l’occasion de raviver le traumatisme et les mauvais souvenirs. Vous pouvez demander un test de Courage pour éviter d’être accaparé par des pensées plus que désagréables, des pensées qui imposeraient un malus de un dé à chaque action jusqu’au lendemain. Au milieu d’un paysage quasi désertique, alors que des éclairs zèbrent le ciel, les personnages installent un dernier bivouac avant leur arrivée à Kayla prévue demain après-midi. Si au moins l’un d’eux réussit un test de Survie, ils bénéficient d’un abri naturel contre le vent et la pluie (une éperon rocheux, une anfractuosité, etc.). L’ambiance est morose. Même Slava s’enferme dans ses livres et reste mutique. Tout le monde est tendu. En pleine nuit, des Vargans repèrent le campement et attaquent. Il s’agit de jeunes spécimens (cf. livre de base, page 190). Selon la puissance martiale des personnages, comptez deux ou trois créatures pour un groupe de quatre PJ. Le but n’est pas d’écharper les personnages tout de suite mais de leur montrer que la menace est on ne peut plus dangereuse. C’est peut-être aussi l’occasion pour eux de croiser le fer avec ces monstres de légende. Si les Vargans sont mis en difficulté, ils battront en retraite. N’oubliez pas que pour le moment ils mènent surtout des actions de guérilla. Les personnages ont toujours l’opportunité de fuir. Un combat à mort n’est jamais une obligation. Ils peuvent faire preuve de ruse et s’échapper dans la nuit alors qu’une pluie torrentielle s’abat sur la région. Si un personnage dispose de Résine, les monstres s’intéresseront surtout à lui et tenteront de lui arracher son bien. Les Vargans se moquent de Slava mais rien ne vous empêche de mettre en jeu une vilaine blessure ou une tentative de rapt. Les personnages pourraient devoir pourchasser les Vargans à travers la colline, puis dans un petit dédale de grottes pour sauver la précieuse spécialiste. 41 Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Awaken Vous avez carte blanche pour gérer ce combat comme bon vous semble : une simple attaque nocturne ou une épreuve pleine de rebondissements. Surtout, peaufinez vos descriptions car les Vargans doivent être horribles et terrifiants même pour des Vassallis. Ils sont la Némésis de l’Alliance ! À l’issue de cette attaque, les personnages finissent leur périple et arrivent à Kayla. Le panorama est à la fois surprenant et grandiose. Profitez-en pour décrire la ville collinaire, sa blancheur, ses ponts, les barges suspendues, etc. Évoquez d’ores et déjà le vieux Colosse qui stationne en retrait au pied de la colline principale. Il est en attente d’être mené sur un chantier. Slava Zlata SOC 2 INT 2 PHY 2 Érudition 3 Rhétorique 2 Négoce 2 Une fois que votre groupe semble avoir fait un certain tour de la question, il serait temps d’officialiser leur venue et de se rendre auprès du Tribunal. Savoir 1 Artisanat 1 Agilité 1 Médecine 1 Perception 1 Armure de cuir +1 Endurance 3 Dague +1 Mains nues 4 Contact 5 Distance 3 Chapitre I : les nuages s’amoncellent Les personnages doivent se rendre au siège du Tribunal local. Ils ont donc rendez-vous dans le quartier de l’Union. Ils peuvent avant cela décider de se trouver un établissement où loger. Le mieux est de rester sur la colline principale (cf. page 19) pour plus de commodité. Le quartier du Soleil peut être un bon choix afin de profiter d’une ambiance plus légère. Voici quelques noms d’auberges où loger que les passants peuvent conseiller : Le Sanglier d’Or (cuisine gastronomique et clients aisés), Au grimoire bavard (repaire d’érudits et d’enlumineurs), La dernière auberge avant la fin de la rue (un établissement sympathique aux mille ragots)... Se rendre au Bureau des ponts et chaussées (cf. page 22) afin d’acquérir une lettre de libre circulation serait aussi un avantage pour éviter les temps d’attente aux péages. Leurs commanditaires leur ont fourni l’argent nécessaire pour leur voyage et leur séjour prolongé. Pas d’inquiétude concernant la Richesse des personnages, ils ont ce qu’il faut en poche (mais sans excès non plus). Sur place, les personnages peuvent rencontrer Florentyna Most qui, avec sa garde des ponts, punit sévèrement un faussaire en place publique. C’est l’occasion pour les personnages de détester cette femme imbue d’elle-même ou de s’en faire un contact. 42 Dans la Cité en ébullition, la population, des plus pauvres aux plus nantis, ne parle que de deux choses : la Résine et les Vargans. Toutefois avec un peu de patience et de tact (tests d’Empathie et d’Expression), au fil de leurs pérégrinations et des discussions, les personnages peuvent en apprendre plus sur de nombreux sujets comme les Unionistes, le Glaive, le monastère de Perran, etc. Ce chapitre est une invitation au roleplay et à l’interaction. En tant que meneuse, vous devez donner à Kayla l’image d’une Cité active et moderne. C’est le centre intellectuel et culturel de l’Alliance. La ville aux multiples ponts est cosmopolite et dynamique. Elle paraît moins figée dans la tradition. On peut y parler de tout et de rien avec tout le monde. C’est une aubaine pour des personnages sociaux. Slava est aux anges. Elle veut visiter diverses boutiques spécialisées et autres bibliothèques. Elle passerait sa vie à échanger avec des confrères et de fait a du mal à revenir à sa mission première autour de la Résine locale. Contrairement à l’introduction resserrée, ce chapitre est volontairement laissé ouvert. C’est l’occasion pour les personnages de visiter la ville, pour les joueurs de se mettre dans l’ambiance de Kayla et pour la meneuse de jeu de faire découvrir telle ou telle particularité. N’hésitez pas à vous appuyer sur la description de la Cité et les inspirations fournies pour créer diverses rencontres ou incidents. Voici quelques pistes supplémentaires qui peuvent déboucher sur des contacts intéressants, voire sur d’autres péripéties : hhUne dispute qui tourne à la bagarre entre deux groupes d’étudiants qui s’opposent au sujet d’une thèse historique sur la création de Kayla. Les uns mettent en avant le rôle majeur des Krolgorz alors que les autres font l’éloge du bon peuple. Les personnages se retrouvent pris à partie car leur avis de Vassallis a du poids ; hhL’équipe de cogne championne fête sa dernière victoire. C’est la liesse dans les rues. La population oublie un peu les tensions du moment. Les Téméraires ont l’air farouche et paraissent bien avinés. Les personnages remarquent qu’un homme louche à l’allure patibulaire rôde. Il porte un anneau empoisonné pour s’en prendre à Miran, le flamboyant capitaine de l’équipe. Quel est son motif : jalousie, pari perdu, embauché par une équipe adverse… ? hhUn radeau suspendu semble hors de contrôle. C’est la panique ! Il faudrait atteindre l’un des piliers qui soutient le câble en alliage de Résine pour intervenir d’urgence sur le frein mécanique. Léon Moj, le célèbre marchand de pierre et maintenant de Résine, fait partir des voyageurs. Accident ou sabotage ? Qu’en pense le Baron Zmiana qui assiste à la scène non loin ? De Foi et de Chair Au siège du Tribunal, une réunion importante a lieu. Les membres du Tribunal ont été rassemblés sur l’invitation de Karyn Lekki pour débattre des derniers événements. L’exploitation de la Résine de la carrière Moj est bien entendu au cœur des débats, tout comme le fléau vargan. Fait exceptionnel, une délégation du monastère de Perran est aussi présente. Les Vargans ont été repérés non loin et surtout le camp du Glaive inquiète. D’ailleurs, le jeune capitaine Slynny a aussi été convoqué. L’arrivée des personnages en pleine assemblée intrigue mais c’est l’occasion d’en savoir plus sur la position des forces politiques extérieures. Ainsi, contre toute attente, le groupe est introduit en pleine séance et se retrouve au cœur du nid de vipères qu’est le Tribunal. Voici la position des différentes factions vis-à-vis d’eux avec d’éventuelles particularités selon tel ou tel PNJ : hhLes Unionistes : la faction est concentrée sur la récupération du domaine géré par le monastère de Perran (et de ses richesses livresques pour Nayden Mozg). La Mère de la Cité et ses comparses ne s’intéresseront de prime abord aux personnages que si certains sont membres de Zorya ou du Cercle. Dans le premier cas, Karyn Lekki cherche toujours de nouveaux alliés et soutiens. Dans le second, c’est une question de méfiance. Concernant Slava, les Unionistes se serviront d’elle pour conforter l’idée que c’est la carrière Moj qui doit être protégée en priorité et non le monastère près duquel des Vargans ont aussi été repérés. La Résine et sa valeur sont de bons alibis pour cette faction hégémonique ; hhLes Héritiers : la délégation monastique est composée de l’abbé Marius Rzeski, de l’infirmier Nikodem Krew et du vieux Chevalier Bartosz Smok. L’abbé est venu à la fois demander un appui de la part de la Cité voisine et évoquer le problème du campement du Glaive. En effet, même si l’abbé apprécie la démarche de protection de ces fidèles, il craint que la situation ne dégénère et qu’à terme le secret du monastère soit mis en péril. La position de l’abbé est complexe et difficile à tenir. Ses suivants sont perplexes. Les moines sont curieux des nouveaux venus mais ne s’intéressent pas à ce qui concerne la Résine. Des Vassallis du Cercle auront des facilités à entrer en contact avec eux. L’Église d’Azimoth soutient la délégation mais l’évêque n’a d’autre choix que de composer avec la Mère, également au vu du fait que le Saint Office local a besoin des subsides de Cité ; hhMalachite : le Baron et ses sbires ont pour but d’accélérer l’exploitation de Résine, de faire plier la famille Moj et de finalement récupérer la carrière. Ils appuient la position de la mère de la Cité vis-à-vis de la sécurité à mettre en place autour du filon et en ville. Ils se moquent du monastère. Le Baron sera très intéressé par les personnages. Si certains appartiennent au Morana, il comptera aussi les utiliser pour distraire son Second. De plus, la présence de Slava est une aubaine pour faire comprendre que la Résine est un trésor pour la Cité et qu’une simple famille marchande de seconde zone ne peut se l’accaparer. La Chambre du Commerce soutient Malachite mais les personnages pourront remarquer des tensions évidentes entre le représentant de la Chambre et celle de la Banque d’ambre ; hhLes représentants du peuple (et par extension le syndicat des ouvriers) : Klemens Beczka est assez effacé. Il ne porte pas la rigide Karyn Lekki dans son cœur mais il sait que les esprits s’échauffent. Il est témoin des discours et des peurs qui circulent dans son établissement. Au contraire, Iga Ciazy est très remontée. Peu à peu, alors qu’elle avait jusqu’ici l’oreille bienveillante de la Mère, elle se transforme en opposante politique majeure. Elle représente une frange du peuple très mécontente et qui a peur. De plus, ses liens avec le tout nouveau syndicat des ouvriers de la carrière sont évidents. Les tensions avec Malachite vont crescendo. D’ailleurs, une dispute éclate entre elle et le Premier du Morana. Le Baron a du mal à contenir sa rage face à cette « ordinaire » qui ose s’élever contre ses supérieurs et les vrais dirigeants de la Cité. Iga se méfiera des personnages mais voudra aussi en apprendre plus. Par contre, elle déteste d’emblée Slava qui risque d’ajouter du poids aux arguments de ceux qui veulent saigner la carrière et le bon peuple de Kayla. Les personnages ne peuvent que ressentir l’orage qui gronde ; hhLe Glaive : le jeune capitaine Cezary Slynny a tenu à escorter la délégation du monastère sur place. Il est accompagné de quelques compagnons restés à l’extérieur. Si le Glaive est présent à cette réunion, c’est bien pour cela car la faction ne bénéficie d’aucune reconnaissance officielle. Zorya est opposée à ces prémices de croisade qui renforcent à la fois le Cercle et l’Église. Les Unionistes encore plus. Les personnages peuvent remarquer (test d’Empathie) que quelque chose se joue dans le triptyque informel formé par Salomea Dziki, Helena Wilk et le charismatique capitaine. Cezary se montrera avenant visà-vis des personnages et aura à cœur de les convaincre de sa cause contre les Vargans. Le Glaive est clairement à la croisée des événements et chaque faction s’y intéresse. Pour le capitaine, Slava est un élément imprévu et gênant car la Résine est secondaire (voire c’est le cœur du problème avec les Vargans). Seuls comptent le monastère et le symbole qu’il incarne. Au-delà de ces positionnements, les personnages peuvent prendre contact avec leur Ordre au niveau local et les autres protagonistes présents comme par exemple les Fils de Sirin. À la position des factions, il faut ajouter celle des Premiers et Seconds des Ordres (cf. pages 15-16). Ces interactions peuvent ajouter une strate à la richesse des possibilités sociales offertes. À l’instar d’autres jeux de rôle ténébreux d’intrigues, de complots et de factions, nous vous conseillons de tenir à jour une carte mentale des relations de chacun avec les PJ comme nœuds et acteurs principaux. Selon les choix des joueurs et le positionnement politique de leurs personnages (alliés, neutres ou rivaux de telle ou telle organisation), des dissensions peuvent apparaître au sein du groupe. Cependant, n’oubliez pas qu’ils ont une mission commune ordonnée par leurs Ordres respectifs : collaborer pour en apprendre plus sur le contexte actuel et se rapprocher des autorités locales afin de favoriser les échanges commerciaux autour de la Résine. Celle-ci sera un repère et un éventuel rappel si les choses s’enveniment trop. Bien entendu, certains choix, certaines paroles et certains engagements pourront avoir un impact sur les futurs événements (de ce scénario mais aussi de votre propre campagne autour de Kayla et du monastère). Concernant Slava, l’érudite reste une personne centrée sur ses objectifs personnels de recherche et d’accomplissement intellectuel. Pour elle, la Résine est un objet d’étude et non de convoitise. Ainsi, finalement, elle ne se mêlera pas de politique. Elle doit évaluer la qualité de la Résine, estimer sa quantité 43 Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Awaken exploitable et effectuer un rapport. Elle compte bien en profiter pour parfaire ses connaissances et explorer les richesses académiques de Kayla. C’est pourquoi Slava va peu à peu sortir du champ d’action des personnages. Elle restera un PNJ significatif mais selon vos joueurs vous pouvez aussi décider de la mettre de côté. Elle n’interviendra qu’à certains moments lorsque la question de l’exploitation de la Résine sera centrale. Au terme de cette réunion, selon la tournure des rencontres et des échanges, les personnages peuvent être conviés individuellement, collectivement ou en petits groupes à divers autres entretiens. Leur arrivée pile au bon (ou mauvais) moment, leur statut de Vassallis extérieurs, les forces qu’ils représentent, l’attaque qu’ils ont subie de la part des Vargans et leur rôle auprès de Slava Zlata les placent d’emblée au cœur des événements. Référez-vous aux descriptions fournies par ce supplément pour mettre en scène ces potentielles rencontres supplémentaires. Encore une fois, ce chapitre possède une structure assez libre afin de vous permettre de donner vie à la Cité et à ses habitants. Vous allez devoir improviser mais cela ne plongera qu’un peu plus vos joueurs et leurs personnages dans les affres que connaissent Kayla et sa région. Lorsque tout le monde se sentira satisfait des relations passées, commencez le troisième chapitre de ce scénario. Chapitre II : le Colosse s’échappe ! Les événements troublent l’âme d’Antosh Ogromny. L’agitation locale alliée à la présence des Vargans perturbe son repos éternel. Depuis peu, son fantôme apparaît dans les couloirs du monastère et certains moines l’ont entrevu. Au-delà de la mort et des siècles, le saint Antosh semble vouloir poursuivre son œuvre liée aux Colosses et à la préservation de l’Alliance et des enfants d’Azimoth. L’abbé craint que tout ne s’emballe et que le secret du tombeau ne s’évente. Les événements risquent de lui donner raison. Le Colosse de Kayla va ressentir le trouble de son père. N’oublions pas qu’un lien mystique et unique est tissé à jamais entre le créateur et ses titans. À la suite du réveil de l’âme sacrée et bénie par Azimoth d’Antosh, le vénérable géant va briser ses chaînes mentales et échapper au contrôle de ses deux Maîtres. Le couple de Vassallis formé par Kuba et Iwona Lancuch ne va pas pouvoir contenir la crise du Colosse. La panique va frapper la ville ! Cela va arranger les affaires de Malachite qui a planifié une intimidation manu militari de la gênante et de plus en plus populaire représentante des citoyens. La faction n’a rien à voir avec la crise du Colosse mais de fait elle tombe à pic. À la suite de leur arrivée et de leurs différentes entrevues, les personnages vont être invités à se rendre à proximité du Colosse. D’autres personnalités de la ville peuvent aussi être conviées ou présentes selon le déroulement des événements et des rencontres antérieures. Plusieurs possibilités pour faire face au Colosse : hhIls sont invités par la famille Moj ou les autorités de la Cité pour visiter le chantier pharaonique du nouveau pont Dlugi qui reliera la colline principale à une de ses sœurs. Le Colosse est au travail et convoie d’immenses pierres taillées. Iga est présente non loin car elle anime une réunion avec les ouvriers du chantier ; 44 hhZorya organise une rencontre aux abords de la Cité entre les personnages et le couple de Maîtres Lancuch. Le Colosse est au repos et semble en pleine méditation. Iga est à proximité car elle rencontre à l’extérieur de la Cité des représentants des villages des collines ; hhPour rassurer la population face aux Vargans, le Tribunal a organisé des manœuvres militaires à l’extérieur de la ville. Le Colosse y participe car ses Maîtres souhaitent montrer qu’il a conservé tout son potentiel de destruction massive. Iga est présente de par son statut officiel. Kuba et Iwona Lancuch sont membres de Zorya. Ils ont été entraînés dès leur enfance à leur rôle. De fil en aiguille, leur relation a évolué et ils sont maintenant mari et femme. Leur osmose est totale, l’un finissant souvent les phrases de l’autre. Ils semblent se comprendre et agir sans même se parler. Parfois, on pourrait plus les prendre pour des frère et sœur que pour un couple. Cette confusion peut s’avérer gênante et assez malaisante. En pleine démonstration (quel que soit le lieu), le Colosse s’agite. Il se prend la tête entre ses mains. Il hurle. Son comportement est erratique puis chaotique. La crise est progressive mais franche. Ses Maîtres tentent de reprendre le contrôle mais sans succès. Le couple saigne du nez, des oreilles et des yeux. Ils gémissent puis finissent par crier à leur tour. La pagaille puis la panique s’installe. Le Colosse, dans ses mouvements désordonnés et incontrôlés, commence à créer des dégâts et des victimes directes ou collatérales. À vous de mettre en scène un épisode digne d’un film catastrophe ! Les personnages peuvent réagir pour limiter la casse mais ils doivent aussi faire attention à eux. Demandez-leur, selon leurs actions et les circonstances, des tests adaptés : hhExpression et/ou Empathie pour rassurer leur entourage ou canaliser la foule ; hhPerception, Agilité et/ou Discrétion pour éviter le danger : bousculades, chutes d’objets ou de débris, mouvements du Colosse, etc. ; hhMédecine pour soigner des blessés ; hhMêlée et/ou Survie pour se frayer un passage, trouver une issue ou un abri, gérer un paniqué violent… Au milieu de ce chaos ambiant, les personnages, ou certains d’entre eux s’ils ont été séparés, peuvent remarquer qu’un groupe de brutes patibulaires, certes peu rassurées par le drame en cours mais visiblement décidées, se dirigent vers Iga Ciazy. Il s’agit de mercenaires engagés par un intermédiaire pour malmener Iga et l’intimider pour qu’elle arrête d’ouvrir sa grande bouche (et de manquer de respect à ses supérieurs naturels). Il est normalement impossible de remonter jusqu’à Malachite ou le Baron. Cependant, vos personnages feront peut-être preuve d’astuce et de déduction dans ce sens. De même, certaines de leurs rencontres, selon ce que vous aurez mis en place, auront pu leur mettre la puce à l’oreille. S’ils n’interviennent pas, Iga se fera rosser sévèrement. S’ils s’interposent malgré la panique et le risque, c’est l’occasion pour eux de gagner un contact utile et la confiance d’une partie du peuple mécontent. Pour ces malandrins, utilisez le profil des criminels indiqué à la page 185 du livre de base. De Foi et de Chair Une enquête autour de l’agression d’Iga ? Vos joueurs peuvent décider d’essayer de trouver le commanditaire de cette attaque. Comme nous avons pu l’évoquer, à priori, rien ne permet de relier Malachite/le Baron Zmiana aux brutes. Cette enquête secondaire n’est pas prévue dans ce scénario au vu des événements majeurs qui se jouent par ailleurs et qui vont accaparer les personnages. Néanmoins, si vos joueurs veulent s’y intéresser, n’hésitez pas à faire jouer cette investigation. Voici quelques éléments pour vous guider. Les malandrins sont originaires du quartier du marché de la Pierre. C’est une bande de vauriens sans foi ni loi. Ils ont été recrutés dans une taverne malfamée, Le Maillet, par un certain Walenty dit « Couteau noir », un petit criminel local spécialisé dans l’extorsion et l’usure. Celui-ci est en cheville avec Zard, un employé crapuleux de la Chambre du Commerce qui l’emploie de temps en temps pour menacer d’honnêtes commerçants. Zard reçoit ses ordres par plis secrets et anonymes de Riaman Strach. Et comme vous le savez, Riaman est un pion de Zmiana et un membre de Malachite. Bref, cette enquête va plonger les personnages dans le milieu criminel de Kayla. Bonne chance ! Finalement, la crise du Colosse s’arrête net. Son lien est définitivement brisé. Il retrouve son calme et se dirige paisiblement hors de la Cité en direction du monastère de Perran. Il va s’installer à la périphérie du Camp de la Lame. Dans sa position de méditation habituelle, il a le regard braqué sur le monastère. Sa venue sera considérée par les pseudos croisés comme un signe de Dieu. Cela va participer à ancrer le statut du Glaive, de Cezary et à favoriser le rapprochement entre l’abbé et le jeune capitaine. Sur place, la panique s’arrête. Les dégâts sont majeurs. Il y a de nombreux blessés. Cet événement va encore plus fragiliser la position du Tribunal, créer d’autres tensions et éroder la confiance des citoyens. Kuba et Iwona Lancuch SOC 3 INT 3 PHY 3 Érudition 2 Agilité 1 Perception 3 Mêlée 2 Médecine 1 Survie 2 Cotte de mailles +2 Endurance 7 Épée longue +2 Mains nues 9 Contact 11 Distance 5 Empathie 4 Esprit 4 (Serviteur* rang 3, Communication rang 3 et Télépathie rang 3) *Efficace également avec les Colosses. Chapitre III : au nom d’un tombeau À la suite de l’échappée du Colosse, les personnages peuvent décider de se rendre près du monastère ou au monastère luimême pour essayer d’en savoir plus. D’ailleurs, le Tribunal, et plus directement l’Ordre de Zorya, vont eux aussi missionner divers représentants pour essayer de comprendre. Après, c’est une question de choix de la part de vos joueurs. Si jamais leurs personnages ne font pas preuve d’initiative, vous pouvez activer les choses en les missionnant directement par leurs Ordres respectifs qui veulent investiguer sur le titan et sa libération. Vous pouvez aussi utiliser les tables fournies pour agrémenter le voyage des personnages dans les collines vers le monastère avec quelques épisodes inattendus. Ce chapitre est l’occasion de visiter le camp du Glaive mais aussi le monastère. Vous disposez de tout le matériel nécessaire pour mettre en scène et en jeu les rencontres et les descriptions que cela implique. Concernant le Colosse, celui-ci reste calme et immobile. Le couple Lancuch n’arrive plus à accéder à son esprit. Le géant est à présent totalement étanche à tout contrôle. Lors de leur visite au choix, au sein du camp ou du monastère, les personnages vont être les témoins d’une apparition du fantôme d’Antosh Ogromny. Celui-ci semble vouloir s’adresser à eux. Il pointe son index en direction du Colosse. Si les personnages racontent cet événement à des moines, ceux-ci seront mal à l’aise. En effet, même si elles sont récentes, ces apparitions ne sont pas les premières. Au-delà, l’abbé a demandé à ses ouailles de garder le silence à ce sujet et de faire preuve de la plus grande réserve. Même le Conseil des officiers de la communauté reste mutique. Au niveau du Camp de la Lame, si les personnages s’épanchent sur leur vision, cela créera un grand émoi car, en lien avec l’arrivée du Colosse, ce nouvel événement mystique renforcera la foi locale. Tout est analysé comme un signe d’Azimoth qui valide le fait qu’une guerre contre les Vargans doit être menée et que le monastère doit être protégé en priorité. Les Vassallis sont dès lors considérés comme des élus et il est évident qu’ils doivent rejoindre le mouvement. Le capitaine Cezary risque d’insister dans ce sens. Il est fort probable que les personnages finiront par rencontrer l’abbé Rzeski qui est à la fois un spécialiste de la question religieuse mais aussi un puits de science et de sagesse. Il apparaît comme étant la personne la plus à même de répondre aux interrogations des personnages, tant sur le Colosse que sur l’apparition. De plus, maintenant qu’ils ont pu voir le monastère, ils ne peuvent que constater sa taille et son aspect grandiose pour une communauté isolée et si peu connue. Parallèlement, le fait que l’abbé soit si considéré par les hautes autorités du Cercle et que le monastère soit tant au centre des préoccupations de la Mère de la Cité, a de quoi les titiller. L’abbé peut leur faire visiter le monastère et évoquer de nombreuses anecdotes comme par exemple la création du Conseil des officiers et les particularités architecturales. Il évitera cependant de leur montrer la bibliothèque interdite et la crypte. Si les personnages insistent pour en savoir plus sur celleci, Marius Rzeski cèdera afin de ne pas renforcer d’éventuels soupçons. Interrogé, l’abbé se concentrera surtout sur le rôle de gardien des connaissances du monastère. Il restera évasif et aura tendance à brouiller les pistes tant historiques que politiques (tests d’Expression, d’Érudition ou d’Empathie). 45 Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 Awaken Alors que les personnages sont au monastère (l’abbé peut aussi demander à les voir à la suite de leur témoignage sur l’apparition), un orage se prépare et des Vargans pénètrent les lieux. Ils ont furtivement approché l’édifice et ont escaladé les murs. Leur but est d’atteindre la crypte. Ils sont attirés à la fois par les grandes lanternes de Résine qui l’illuminent et par quelque chose de plus profond, de plus viscéral : le corps enchanté d’Antosh Ogromny et l’écho/aura de son âme sacrée. Les Vargans sont des créatures hyper sensibles. Elles sont capables de percevoir des choses insoupçonnées par les hommes. Leurs sens particuliers leur font ressentir la vibration mystique puissante dégagée par le corps miraculeux. Bientôt, des cris retentissent. Des moines sont tués sous les griffes des monstres ! Le sang coule et le monastère se transforme en un théâtre d’horreur macabre. Une lutte terrible s’engage. C’est aux personnages d’organiser la résistance et de protéger les pauvres moines désemparés. De nombreuses options sont possibles, de l’avancée prudente à la technique du dernier carré. Impliquez les joueurs, interrogez-les sur leur stratégie et mettez en scène des escarmouches avec les Vargans dans les bâtiments. Ce combat au cœur du monastère est le point d’orgue de ce scénario. Dehors, un formidable orage, comme seules peuvent en connaître les collines de Perran, éclate. Le tonnerre est incroyable et des éclairs étincelants éclairent la voûte céleste. Les Vargans sont nombreux et déterminés. Il s’agit principalement de jeunes mais quelques adultes sont présents (cf. livre de base, pages 190-191). Grâce à un test de Perception réussi, les personnages peuvent comprendre que les créatures se dirigent vers la crypte. Sur place, elles arrachent et fracassent les lanternes pour en voler la Résine. Puis elles se rassemblent, craintives, autour du tombeau d’Antosh en humant l’air et en dialoguant entre elles. Elles crachent et feulent en direction du gisant avant d’oser passer à l’attaque pour le détruire à son tour. C’est ici que doit avoir lieu la scène finale de cette aventure. Les personnages sont l’ultime rempart. Ils pourront remarquer une ressemblance frappante entre le saint sculpté et la figure de leur apparition. Les Vargans sont nombreux et déchaînés. La situation semble perdue ! Soudain, un cri plus tonitruant que l’orage retentit à l’extérieur. Le Colosse s’est levé et s’est dirigé vers le monastère. Y voyant une alerte, les forces du Glaive ont investi à leur tour le monastère. Les personnages ont pu aussi aller chercher du renfort au camp et participer à cet état de fait. Le capitaine Cezary mène la charge avec Salomea Dziki et Helena Wilk de passage au camp à sa suite. Ces renforts inespérés font pencher la balance. Les Vargans sont massacrés ou se retirent. Le tombeau est sauvé ! 46 Conclusion : et maintenant ? Ce scénario s’achève sur cette scène, au milieu du sang et des cadavres. Les personnages sont peut-être blessés et sans doute hagards. Certains ont pu périr. Leur regard se fixe sur le tombeau. S’il a survécu, l’abbé baisse les yeux. Le temps des secrets semble terminé alors que la région et l’Alliance se dirigent un peu plus vers l’abîme qui s’entrouvre. Les personnages sont maintenant en lien avec de nombreux acteurs majeurs. Ils ont participé à l’actualité brûlante. Ils ont été les témoins d’événements cruciaux. À eux de jouer ! Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427 De Foi et de Chair Les Colosses sont l’un des plus incroyables mystères de l’Alliance. Un énigmatique Vassalli est à l’origine des premières expériences qui, à partir des Saintes Écritures, ont permis leur création. Son nom : Antosh Ogromny. Son œuvre a changé à jamais Salvora. De Foi et de Chair est un supplément 100 % de création française pour le jeu de rôle de dark fantasy Awaken. Il a été entièrement validé par les auteurs originaux et fait partie à présent du canon de cet univers. Ce livre fournit un contexte et décrit également une région. C’est autant une boîte à outils qu’un bac à sable, et un cadre de jeu solide et officiel. La meneuse de jeu peut s’en servir pour étoffer sa connaissance du monde d’Awaken, enrichir sa propre campagne de jeu ou proposer des aventures locales et thématiques à son groupe de joueurs. Vous trouverez dans ces pages : hhL’histoire d’Antosh Ogromny avec des révélations inédites ; hhLa description de la Cité de Kayla, des collines de Perran et du monastère ; hhLes différentes factions locales et leurs personnages principaux ; hhDes secrets sur la Pyramide de Jarillo, les Colosses, le destin d’Antosh, le monastère, etc. ; hhDes inspirations et des conseils pour la meneuse de jeu ; hhUn nouveau scénario : «Entends-tu l’orage ?» ; hhDes illustrations 100% originales. The Games Collective www.awakenrpg.com