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de Foi et de Chair
Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427
RESPONSABLE CONCEPTION
AUTEUR
DÉVELOPPEMENT DES RÈGLES
ILLUSTRATIONS
RELECTURE
CORRECTION
CONCEPTION DU KIT D’INITIATION
PLAYTESTEURS
MARKO M. SEKUL
ZOLTAN LEČEI
MARKO M. SEKUL
KRISTINA TOXICPANDA, MIHAEL
VEZNAVER, DALIBOR DAX STARČEVIĆ,
DANIEL TYKA, DINO TUMPA, RAMON
SANTIAGO MACAIRAP, KYLLIAN GUILLART,
MATEUSZ MICHALSKI, MATT BULAHAO,
MIGUEL BRUECKER, TOMMASO TAGLIABUE,
SLAWOMIR WOLICKI
ENVER JURDANA, PLUSING D.O.O.
JOSHUA YEARSLEY
MARKO M. SEKUL
Aco Kuridža, Marko Purišić, Iljko
Zlatar, Marko Žilić, Danijel Božić,
Lukas Letica,Sara Miani, Sara Peček,
Ivana Baričević, Kristijan Faust,
Nikola Juretić
ÉDITION STUDIO DEADCROWS EN FRANÇAIS
DIRECTION DE LA PRODUCTION
DIRECTION ÉDITORIALE
Auteur
Illustrations
RELECTURE
MISE EN PAGE
STEPHAN BARAT
MORGANE MUNNS
TRICKYTOPHE
Tom Zarka
ALEXANDRA DOZIÈRe
Olivier Trocklé
POUR TOUTE INFORMATION SUR LA VERSION FRANÇAISE : CONTACT@DEADCROWS.NET
REJOIGNEZ LA COMMUNAUTÉ SUR LE FORUM DE DISCUSSION DÉDIÉ : HTTP://DEADCROWS.NET/FORUM/
et sur Discord : https://discord.gg/57ydb86RqD
PUBLIÉ POUR BOOK IN GAME PAR LE STUDIO DEADCROWS, 2019 (6 RUE HENRI RENÉ 34000 MONTPELLIER).
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AUCUN CAS UNE INFRACTION AU CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE.
IMPRIMÉ EN LITUANIE PAR UAB STANDARTU SPAUTSUVE.
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Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427
Un petit message personnel :
Je remercie les Deadcrows pour leur confiance et pour m’avoir permis d’écrire ce supplément. Un
merci particulier à Stephan qui est un éditeur proche des auteurs. Je remercie également Zoltan LECEI
et Marko M. SEKUL, les créateurs originaux d’Awaken, pour avoir accepté et validé ce projet de création
francophone.
Awaken évoque les folklores méditerranéens et slaves. J’ai donc décidé, pour vous faire voyager, de
m’inspirer de mes lointaines origines polonaises (une pensée pour ma grand-mère Olga) et de la région
provençale où je vis aujourd’hui.
Trickytophe
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INTRODUCTION
FONDATION ET HISTOIRE
LE MONASTÈRE ET LES ALENTOURS
ENJEUX ET PROTAGONISTES
ET MAINTENANT ?
Entends-tu l’orage ?
e
De Foi et de Chair
Introduction
« Car le sacrifice de leur chair n’est pas vain,
ces Colosses incarnent la gloire d’Azimoth.
Ils transcendent l’Éveil. Le gigantisme de leur foi
sera l’ultime trait qui parachèvera le Cercle. »
— Antosh Ogromny
Mais aujourd’hui un orage gronde. Récemment, un filon
de Résine a été découvert non loin du saint établissement et la
Chambre du Commerce s’agite. Surtout, des Vargans ont été
aperçus dans les collines et des Chevaliers fougueux du Cercle
en appellent à la défense du lieu sacré. De son côté, au nom des
origines antiques d’Antosh, Kayla, la Cité des académiciens,
aimerait enfin annexer le monastère à son territoire. Tous ces
événements sont-ils liés ?
Vous trouverez dans ces pages :
De Foi et de Chair est un supplément 100 % de création
française pour le jeu de rôle de dark fantasy Awaken. Il a été
entièrement validé par les auteurs originaux et fait partie à
présent du canon de cet univers. Cet ouvrage traite de l’une des
spécificités de l’histoire des Vassallis : la création des Colosses
(cf. livre de base, page 59). Ce livre fournit un contexte et décrit
également une région. C’est autant une boîte à outils qu’un bac
à sable, et un cadre de jeu solide et officiel. La meneuse de jeu
peut s’en servir pour étoffer sa connaissance du monde d’Awaken,
enrichir sa propre campagne de jeu ou proposer des aventures
locales et thématiques à son groupe de joueurs.
Les Colosses sont l’un des plus incroyables mystères de
l’Alliance. Leur apparition remonte à la fondation de l’Ordre
du Cercle. Un énigmatique Vassalli est à l’origine des premières
expériences qui, à partir des Saintes Écritures, ont permis leur
création. Son nom : Antosh Ogromny. Son œuvre a changé à jamais
Salvora. Il est le Père des Colosses. À sa mort, sa dépouille sacrée
fut conduite au nord de Kayla, sa Cité de naissance. Selon son désir,
Antosh fut enterré dans les collines arides de Perran. En hommage,
un monastère du Cercle fut érigé autour de sa tombe. Depuis, ce
lieu reculé est entouré de secrets. On raconte que même les Grands
Inquisiteurs de l’Ordre écoutent l’humble abbé du monastère de
Perran. Est-ce également un hasard si les Colosses viennent mourir
dans le célèbre jardin situé non loin de là ?
hhL’histoire d’Antosh Ogromny et des révélations inédites
sur la création des Colosses ;
hhLa description de Kayla, des collines de Perran et du monastère ;
hhLes différents groupes d’intérêt à l’œuvre et leurs
personnages principaux ;
hhLes secrets derrière tout cela : la Pyramide de Jarillo, les
Colosses, le destin d’Antosh, le monastère, les factions en
présence, etc. ;
hhDes accroches pour jouer pendant des heures et des heures ;
hhDes conseils pour que la meneuse de jeu puisse animer ce
riche contexte de jeu ;
hhUn scénario idéal pour introduire les personnages joueurs
au sein des mystères évoqués dans ce supplément ;
hhDes petits encarts disséminés ici et là, précisant tel ou tel
point ou apportant des inspirations supplémentaires.
Petit conseil liminaire : une lecture attentive du livre de base
et une compréhension claire du cadre de jeu proposé sont des
fondamentaux indispensables pour bien cerner le contenu de ce
présent ouvrage. Les éléments fournis dans le livre des règles autour
de la religion d’Azimoth, des Vassallis, de l’Alliance, des Ordres,
des factions, etc., doivent être bien appréhendés en amont car ils
représentent le socle de ce livret. N’hésitez pas à consulter à nouveau
ces notions clés avant de vous plonger dans De Foi et de Chair.
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Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427
Awaken
FONDATION ET HISTOIRE
« Cet enfant est étrange. Il est fasciné par les Saintes
Écritures. Il semble en comprendre le sens secret,
comme s’il saisissait la parole même d’Azimoth.
Antosh fera de grandes choses, j’en suis persuadé.
De très grandes choses. Des actions colossales qui
pourraient changer le monde !
Aujourd’hui comme demain ! »
— Le prêtre Dragan dans une lettre à l’évêché
Dans ce chapitre, vous trouverez des informations
complémentaires à celles données dans la partie consacrée aux
Colosses du livre de base (pages 59 à 64). Elles développent certains
points et vous éclaireront sur d’autres. Leur but est de préciser ce
qui est écrit dans l’ouvrage principal de la gamme. Tout ce qui est
abordé ici devient officiel (même si, comme pour tous les mythes,
ceux du monde d’Awaken restent toujours sujets à interprétation).
Le livre saint d’Azimoth, les Saintes Écritures, cache toutes les
instructions nécessaires pour reproduire le miracle de la création
des Premiers-nés, les serviteurs originels d’Azimoth et de Zimitra.
Il est en effet possible en décryptant certains passages de l’ouvrage
sacré laissé par Zoïs le Silencieux de compiler les informations
indispensables pour reproduire ce qui permit à ces êtres divins de
créer, il y a des éons de cela, des titans fidèles. Néanmoins, n’est
pas Dieu qui veut, et ce rituel, s’il peut être imité, n’aura jamais la
même puissance et le même accomplissement que l’original mis
au point par les deux voyageurs stellaires. Cependant, les Vassallis
actuels, descendants des Puînés d’autrefois, possèdent une part de
divin. Ils peuvent ainsi comprendre les mystères de cette création
unique et retenter l’expérience.
Le génie qui le premier perçut l’existence de ce mystère
enchâssé dans les versets du Livre fut un tout jeune Vassalli du
Cercle nommé Antosh Ogromny.
Un Vassalli, une vision
Antosh Ogromny était d’origine paysanne. Il est né dans une
ferme proche de Kayla, dans la plaine accidentée située au pied
des collines arides de Perran, à un endroit où la terre est plus
fertile. Ses parents étaient des serfs. Comme beaucoup d’autres,
sa famille cultivait docilement et avec diligence une parcelle afin
de nourrir la Cité aux ponts multiples. Dès son plus jeune âge,
Antosh fit preuve d’une grande intelligence. À tel point qu’il attira
l’attention de Dragan, un prêtre missionnaire d’Azimoth venu
évangéliser les populations rurales réputées pour la persistance
de leurs croyances païennes. L’Église se méfiait aussi grandement
des idées progressistes de certains érudits de Kayla et maintenait
au sein de sa zone d’influence, sous couvert d’éduquer les masses,
une présence discrète mais vigilante (à raison car, par la suite, la
Cité sera un terreau fertile pour l’installation de l’Ordre de Zorya).
Sous la tutelle de Dragan, Antosh sut rapidement lire, écrire et
compter. Fasciné par la copie partielle des Saintes Écritures que
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possédait son mentor, l’enfant passait son temps à lire et relire la
parole d’Azimoth. Ses réflexions et son raisonnement se faisaient
chaque jour plus pointus. Interpellé par le comportement et la
maturité de son jeune protégé, Dragan réussit à convaincre les
parents d’Antosh de confier leur fils à l’Église. C’est ainsi qu’Antosh
devint oblat et partit pour Kayla. Dragan ayant reçu l’ordre de
renforcer les rangs de l’évêché local.
Sur place, Antosh intégra lui-même le Saint Office en tant
que novice. Son dévouement, son intelligence et son degré
de spiritualité impressionnaient ses écolâtres. L’enfant devenu
adolescent était capable de discourir avec ses aînés et même
d’apporter de la contradiction à leurs propos pourtant bien
trempés. Curieux et lecteur invétéré, doté d’une analyse et d’une
mémoire sans égale, il pouvait aussi tenir la dragée haute à
certains professeurs des prestigieuses écoles des collines. Malgré
son humble place de novice et la méfiance de l’Église pour les
académiciens, son statut privilégié et sa réputation de phénomène
lui permirent de fréquenter en parallèle l’université de la ville et
même l’Académie collinaire des sciences naturelles.
À la mort de Dragan, peu de temps après sa dix-septième
année, lors d’une énième lecture des Saintes Écritures qui
continuaient de passionner le futur prêtre, Antosh fut frappé
d’une révélation. Quelque chose lui était apparu fugacement
entre les lignes ! Ce fut comme un éclair qui foudroyait de clarté
son esprit. Au même instant, Antosh connut son Éveil et devint
Vassalli. Il fut plongé dans un étrange coma. Il délira pendant
sept jours et sept nuits. À son réveil, Antosh n’était plus le même.
Au-delà du fait d’être devenu un Vassalli, il n’avait plus qu’une
obsession : se rendre à Jarillo pour y rencontrer de toute urgence
le Hiérophante. Sa nouvelle condition lui valut encore plus de
respect de la part du Saint Office local et l’évêque lui-même bénit
le voyage d’Antosh vers la Cité sainte. Sans même que la question
ne se soit posée, c’est naturellement qu’Antosh devint membre
du Cercle. À cette époque, l’Église et le Cercle étaient encore si
proches que bien souvent l’Ordre se confondait avec elle.
Pendant son périple, Antosh fut accompagné par d’autres
prêtres. Il était également protégé par quelques Vassallis du
Cercle triés sur le volet et subjugués par l’aura mystique du nouvel
Éveillé. Le jeune homme se plongea des heures durant dans une
lecture acharnée et minutieuse des Saintes Écritures en prenant
quantité de notes et esquissant autant de croquis. Son voyage
ressemblait plus à une étude cahotante qu’à la traversée périlleuse
de Salvora. Au fil des jours, sa suite vénéra de plus en plus Antosh.
Ces compagnons de route voyaient en lui une sorte de messie, un
Vassalli illuminé par la sagesse d’Azimoth lui-même.
À Jarillo, Antosh fut à son tour impressionné par la grandeur
de la ville et la magnificence de la Pyramide. Après quelques
péripéties administratives, grâce au soutien du Cercle, il parvint
enfin à accéder aux plus hautes instances de l’Église et obtint une
entrevue avec le Hiérophante de l’époque nommé Borya. Cette
rencontre changea la vie du provincial. Le Hiérophante reconnut
en Antosh la sainte marque de Dieu. Au-delà de sa nature déjà
exceptionnelle d’Éveillé, le maître du Saint Office vit en Antosh
un des futurs grands penseurs de la seule religion possible.
Et si…
Josaf, un Chevalier du Cercle, serviteur d’élite de
l’évêché de Kayla, avait récupéré une partie des notes
cryptiques d’Antosh. Ce trésor aurait valeur de relique.
Il serait ainsi protégé de génération en génération par les
descendants du Vassalli qui fut, il y a bien longtemps,
émerveillé par le savoir du jeune prodige. En lien avec
les événements décrits dans ce supplément, un des
personnages joueurs pourrait être l’actuel descendant de
Josaf. Il pourrait avoir hérité de cet étrange petit carnet
antique dont l’histoire et la valeur se sont perdues au fil
des siècles. Redécouvrir l’histoire de son ancêtre oublié
et le poids de son legs pourraient donner une tout autre
dimension à la campagne de jeu développée.
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Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427
Awaken
Surtout, Antosh confia à Borya la révélation qu’il avait eu. En
lisant et relisant les pages des Saintes Écritures, le jeune homme
y avait décelé et reconstitué un message divin. Le Livre contenait
un rituel sacro-saint permettant aux élus d’Azimoth (aux Puînés
d’autrefois comme aux Vassallis de maintenant) de devenir ses
ultimes serviteurs, de se rapprocher définitivement de la nature
de Dieu en faisant de leur chair un vaisseau de la foi la plus pure.
Néanmoins, si Antosh avait perçu l’énigme et en comprenait le
sens, il n’était pas en mesure pour le moment d’effectuer ce rituel
qui recelait encore bien des secrets. Sa connaissance restait
parcellaire. Borya fit ordonner prêtre le novice accompli. À la
surprise générale de son entourage, il en fit même l’un de ses
plus proches et discrets conseillers. Pourquoi un aussi jeune
prêtre, membre du Cercle de surcroît, et tout juste ordonné,
avait-il l’oreille de l’homme le plus puissant de l’Église ? Borya
demanda à Antosh d’aller au bout de sa démarche mystique afin
de réaliser le rituel contenu dans les Saintes Écritures. C’était
l’œuvre voulue par Dieu !
Antosh expliqua au Hiérophante que sa venue était liée à deux
choses : le rencontrer afin de lui faire part de sa découverte, mais
surtout être à Jarillo car la Pyramide sacrée était selon lui au centre
du rituel caché. Cependant, comme tous les croyants, le Vassalli
savait que pénétrer au sein de l’édifice sacré était impossible. Mais
Borya le rassura car, s’il avait reçu l’illumination de Dieu, alors
Antosh était digne de connaître la vérité sur la Pyramide (cf. cidessous). En effet, si Borya voulait qu’Antosh accomplisse l’œuvre
de Dieu, il fallait lui permettre d’accéder à celle-ci afin d’en percer
les secrets connexes à ceux du livre de Zoïs. C’est ainsi qu’Antosh
installa ses appartements, son étude et son laboratoire au sein
même de l’édifice le plus sacré de Salvora. Avec la bénédiction
du Hiérophante, il y réunit un aréopage de prêtres hautement
qualifiés ainsi que ses fidèles compagnons de voyage devenus sa
garde prétorienne.
Accéder à la Pyramide
Aucune entrée n’est visible de l’extérieur de la
structure. Il paraît donc impossible d’entrer au sein
de la pyramide étincelante. Cependant, une entrée
existe. La pyramide est reliée au Palais du Père de la
cité. Lors de son édification du temps de Yuri Vulk
et de Zoïs, dans le plus grand secret, le seigneur fit
construire à la demande du messie d’Azimoth un
passage souterrain menant du palais, également
grand temple, jusqu’aux fondations du tétraèdre
sacré. Quand ce passage fut terminé, grâce aux
pouvoirs extraordinaires de Zoïs, tous les ouvriers
liés au projet en perdirent le souvenir. Depuis, le
secret est transmis de Père en Père et de Hiérophante
en Hiérophante.
Sous la Pyramide
C’est ainsi qu’Antosh, jeune prêtre, Vassalli du Cercle et génie
frappé par le saint esprit d’Azimoth, entra dans les couloirs de
l’histoire secrète de l’Église. Une fois sur place et sous terre, le
tout nouvellement nommé Chevalier put avoir accès aux Saintes
Écritures originelles. Leur lecture assidue compléta la révélation
initiale d’Antosh et lui permit de faire un bond en avant dans ses
recherches mystiques et ésotériques.
Ce que cache la Pyramide
La Pyramide est vaste mais à l’intérieur, on ne
trouve que cinq grandes salles. La pièce maîtresse de
l’édifice est située en son centre. Elle est consacrée à
un profond bassin alimenté par la source souterraine
et mystérieuse qui fournit ensuite, grâce à divers
canaux savamment dissimulés, les étangs limpides
des Yeux. Quatre salles secondaires encadrent celle
du bassin. Elles y sont reliées par des couloirs étroits
et sont situées aux points cardinaux. Toutes ces
chambres de pierre sont éclairées par d’anciennes
torchères ouvragées mais aussi par des lampes à
Résine plus récentes. La température y est fraîche
mais supportable. De magnifiques mosaïques et des
bas-reliefs détaillés y représentent les scènes majeures
de la foi : le combat entre Azimoth et Zimitra, la
création des Puînés, le cataclysme, la rencontre entre
Yuri et Zoïs aux portes de Jarillo, etc. Surtout, dans
la pièce du sud, sur un humble piédestal, reposent
les Saintes Écritures originelles de Zoïs. Elles y sont
apparues à la suite de la mort de Yuri Vulk et de
la disparition soudaine du prophète silencieux alors
que la dernière pierre du majestueux édifice était
posée. C’est à partir de ce livre fondamental que
furent copiés les ouvrages utilisés par les premiers
prêtres jusqu’aux prêtres d’aujourd’hui. Néanmoins,
le Livre est une relique inégalée. Son aura divine est
quasi palpable. Sa lecture ouvre l’esprit et le cœur
aux miracles de Dieu !
Le Chevalier travaillait avec son équipe nuit et jour afin de
décrypter le rituel contenu dans le livre saint. Parallèlement, il
coordonnait diverses autres recherches mystiques pour le compte
du Hiérophante et conseillait celui-ci sur les dégâts causés par
la Corruption. Son abnégation força l’admiration de ses pairs
au point que certains, à l’instar du Hiérophante, considéraient
Antosh comme un saint, voire un nouveau prophète.
Après de longs mois d’étude, Antosh comprit que le rituel
permettait de rassembler l’énergie et la force de plusieurs élus et
de multiplier leurs puissances ainsi réunies. Les ultimes serviteurs
divins étaient en fait des géants de foi et de chair. Le prêtre fut
dès lors en mesure de réaliser le rituel sacré. Néanmoins, il lui
fallait des cobayes pour tester celui-ci. Plusieurs membres de sa
garde, tous issus du Cercle, se portèrent volontaires. Leur agonie
fut terrible. Malgré ses efforts, le génie n’arrivait pas à stabiliser
l’énergie divine issue du rituel. Les cobayes devinrent fous et
moururent dans d’horribles souffrances.
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De Foi et de Chair
Antosh était bouleversé par ses échecs et le sacrifice de tant
de bonnes âmes éveillées. Une nuit, en plein désarroi, il fut visité
par un rêve étrange où il se voyait évoluer sous la Pyramide, dans
les eaux de la source souterraine. Celles-ci étaient comme faites
de lumière. Le prêtre fut convaincu que ce songe était un signe
d’Azimoth ! Dès lors, il demanda à ce que les Vassallis volontaires
soient lavés grâce à l’eau bénite et qu’ils en ingurgitent une grande
quantité avant le rituel. Cette décision améliora les résultats.
Certains Vassallis ne mouraient plus. Ils grandissaient et gardaient
une partie de leur lucidité. Mais la transformation n’allait jamais
jusqu’à son terme. Les cobayes étaient comme bloqués entre deux
états. De plus, le comportement de ces créatures hybrides était
troublant. Elles étaient très agressives ! Elles devaient être isolées
et même enfermées.
Plein de pitié, Antosh approcha l’un de ces Vassallis à moitié
transformé et retenu prisonnier. Celui-ci semblait plus calme que
les autres. Il lui toucha le visage. L’assemblée retint son souffle,
suppliant le prophète de s’éloigner des barreaux de la geôle. La
chose s’agenouilla docilement devant le prêtre, embrassa sa main
puis, sans avertissement, mordit celle-ci à pleines dents. Antosh
hurla de douleur alors que le Vassalli se gorgeait de chair et
de sang. Les gardes présents réagirent et réussirent à sauver in
extremis le bras d’Antosh de la dévoration. Devenu surpuissant,
le monstre brisa sa cage et celles des autres Vassallis transformés.
Il se jeta sur ses congénères. Dans un spectacle de cannibalisme
effroyable, il les dévora tous. Finalement, il se transforma en
un amas de chair bouillonnant. Ainsi se déroula le premier des
rituels des Colosses réussis (cf. également le livre de base, page
60). Par la suite, dans la plus grande discrétion, alors que l’amas
continuait à grandir, il fut conduit à l’extérieur pour achever sa
métamorphose. La taille du Colosse engendré était fantastique.
Antosh comprit que le rituel devait être accompli sur plusieurs
Vassallis simultanément et que tous périraient dans l’expérience,
l’un d’eux dévorant les autres. La chair des Vassallis était l’ultime
clé. Le rituel, l’eau sacrée, la foi et la chair étaient les ingrédients
nécessaires à l’avènement des nouveaux titans d’Azimoth. Antosh
fut perturbé par l’atrocité du rituel, par le sacrifice voulu par
Azimoth pour créer ses plus forts fidèles. C’était comme si les
Vassallis volontaires lui hurlaient : « Prenons, mangeons, ceci est
notre corps, ceci est notre sang, pour la rémission de nos péchés
et la plus grande gloire de Dieu ! »
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Awaken
Le rituel révélé
Celui-ci fonctionne en plusieurs étapes :
hhLes volontaires doivent prier et jeûner pendant
deux jours ;
hhLeur corps doit être minutieusement nettoyé et
purifié ;
hhUn cercle sacré doit être tracé selon des mesures
et des symboles secrets indiqués dans les versets
du livre. Cette opération est longue et délicate
(plusieurs heures) ;
hhLes candidats doivent se tenir dans le cercle
alors que plusieurs prêtres (au minimum trois)
récitent en continu une litanie sacrée au message
subliminal. Ce chant hypnotique est aussi épuisant
pour les prêtres que pour les Vassallis ;
hhÀ un moment indéterminé, les Éveillés entrent
dans une torpeur émaillée de cris et de pleurs.
Pendant ce délire mystique, la transformation
s’initie et les corps se dilatent et craquent ;
hhLes transformés se réveillent et s’attaquent les uns
les autres pour s’entredévorer. Finalement, un
seul survit et devient un monstre en constante
mutation. Gorgé de chair et de sang, le monstre
devient un amas et finit par se calmer jusqu’à la
genèse du Colosse.
hhLes légendes sur l’utilisation de sang de Vargan lors
du rituel ne sont que des racontars. Le sang de ces
créatures impies n’entrent pas en compte dans la
création des Colosses. Cependant, il se pourrait
que les Vargans utilisent une forme contrefaite du
rituel inspirée par Zimitra et non par Azimoth afin
d’obtenir les monstres bestiaux et gigantesques qui
leur servent d’arsenal.
Au nom du père
Antosh avait réussi. Il avait découvert le secret du rituel, mais
à quel prix... Le prêtre était marqué par ses longs mois d’isolement
et d’expériences abominables. De retour auprès du Hiérophante,
il livra un guide complet de la procédure. Le Cercle se lança dès
lors dans la création de nombreux Colosses pour affirmer sa
puissance. Parallèlement, malgré les réticences de celui-ci, l’Église
négocia le partage du rituel avec les autres Ordres, ce qui participa
largement à la diffusion et à l’ancrage de la religion d’Azimoth
partout en Salvora.
Cette course à l’armement via une création acharnée de
Colosses choqua Antosh. Le prêtre gardait en souvenir les
atrocités vécues sous la Pyramide. Sa foi était ébranlée. Le Vassalli
comprenait et acceptait l’œuvre d’Azimoth avec la création
de serviteurs divins et dévoués mais le rituel lui apparaissait
comme terrible. Malgré tout, fervent croyant et loyal au Cercle,
Antosh accepta de superviser la création de nouveaux Colosses
et même d’aider les autres Ordres à mettre au point leur propre
processus. De fait, Antosh devint l’un des personnages les plus
précieux de son époque. Extrêmement protégé, pour ne pas dire
mis au secret, sa science et sa connaissance inégalée des Saintes
Écritures en faisaient un élément essentiel pour l’Église mais
aussi pour l’ensemble des Ordres. La vie d’Antosh était simple car
on prenait soin de lui comme s’il était au-dessus de quiconque.
Discret de nature, Antosh s’accommodait bien de ce mode de vie
fait de dissimulation, de voyages et d’étude. Il était devenu l’une
des pierres angulaires de la foi et de la consolidation du destin
glorieux des Ordres.
Autour d’Antosh, on retrouvait les premiers fidèles, ceux du
voyage vers Jarillo, mais aussi les disciples des expériences sous
la Pyramide. De plus, au fil des ans, son réseau s’enrichissait de
nombreux potentats issus de l’Église, des Ordres ou de l’Alliance.
De par le secret qui l’entourait, son influence au sein de l’Église et
la vénération fanatique de ses disciples, peu à peu, Antosh acquit
un statut de légende. On murmurait des récits le concernant
dans les antichambres des palais des Pères. On susurrait des
éloges ou des craintes dans les couloirs des temples. À la mort du
Hiérophante Borya, son successeur, Zlata, avait lui-même peur
du pouvoir derrière la Pyramide représenté par le mystérieux
et charismatique prophète. De son côté, Antosh menait une
existence dédiée aux Colosses et à la recherche d’une réponse sur
le pourquoi du supplice infligé par le rituel.
Étrangement, malgré la présence des Maîtres dominant les
titans, Antosh entretenait avec tous les Colosses un lien et une
relation privilégiée. Les créatures semblaient lui reconnaître
instinctivement un statut à part. Celui d’un créateur ? C’était
particulièrement vrai pour le tout premier d’entre eux. Le
Colosse originel montrait à Antosh, lorsqu’il était présent, une
véritable déférence. À plusieurs reprises, le formidable géant
s’était agenouillé, face contre terre, en attendant que le prêtre
accepte enfin de poser la main sur sa gigantesque tête. D’ailleurs,
intérieurement, Antosh ne pouvait s’empêcher de ressentir
un mélange de compassion et d’amour pour cet être qui le
premier avait vu le jour grâce au fruit de ses recherches. Malgré
la monstruosité de son accouchement, Antosh conservait un
souvenir ému et empreint de pitié de l’événement.
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De Foi et de Chair
La vie d’Antosh fut une vie monastique faite de solitude et
de secrets. Figure énigmatique de son Ordre, pair mystérieux
de l’Église, Vassalli légendaire et homme de l’ombre du pouvoir
émergeant de l’Alliance, Antosh resta un personnage complexe à
la foi intense et au quotidien discret. Nommé Récepteur de son
Ordre et Grand prêtre au sein du Saint Office, sa vie n’était que
lecture, prières et voyages.
Antosh mourut de vieillesse dans un temple du Cercle non
loin de Jarillo. Jamais il ne trouva la réponse à sa grande question
concernant le rituel. Les voies d’Azimoth sont impénétrables…
C’est lors de sa mort, des décennies après la réussite initiale
du rituel, alors qu’environ deux cents autres Colosses peuplaient
l’Alliance, que survint l’incident du premier Colosse sauvage.
Alors qu’Antosh rendait son dernier souffle et qu’un de ses plus
jeunes disciples, Plamen, lui fermait les paupières à l’autre bout
de Salvora, un Colosse échappa au contrôle de ses Maîtres et se
suicida (cf. livre de base, page 62). Cet épisode fut les prémices
d’une longue suite d’autodestructions ou de fuites éperdues.
Les Colosses semblaient ressentir dans leur chair et leur âme
le décès de leur père à tous. Seuls les derniers-nés paraissaient
immunisés contre ce deuil destructeur. Ces événements eurent
l’effet d’une douche froide sur l’ardeur créatrice des Ordres
qui mirent fin à leur course à l’armement et contrôlent depuis
drastiquement la population colossale. Encore aujourd’hui,
la mort d’Antosh semble vrillée à l’âme des Colosses, tel un
traumatisme transmissible. Certains Colosses en viennent à
ressentir au plus profond de leur esprit l’écho d’une douleur
lointaine qui peu à peu les accapare. Une tristesse accompagnée
de la sensation d’une perte irréparable qui les plonge dans une
colère noire contre eux-mêmes ou leur environnement au point
d’en venir à se tuer ou à échapper à tout contrôle.
Cependant, ce ne fut pas le seul événement étrange. À
l’instar de Zoïs le Silencieux lors de la mort de Yuri Vulk, le
corps d’Antosh disparut du temple. Par la suite, après trois jours
d’enquête et de tension extrême, certains de ses disciples, dont
en premier lieu le jeune Plamen, commencèrent à être visités par
des apparitions d’un Antosh rajeuni. Celui-ci, souriant, semblait
vouloir leur transmettre un message, des paroles sacrées qu’ils
ne pouvaient entendre. Le vénérable Hiérophante Zlata fut luimême témoin d’une des apparitions du prophète ressuscité. Des
Maîtres affirmèrent également avoir été approchés en compagnie
de leur Colosse par un jeune prêtre baigné de lumière. Quarante
jours après la première apparition à Plamen, le corps d’Antosh
réapparut par miracle dans les eaux du bassin sous la Pyramide de
Jarillo. Le cadavre ne portait aucun signe de décrépitude. Même
sa soutane était immaculée et semblait à présent inaltérable. Le
vieil Antosh paraissait davantage dormir qu’être mort. L’Église,
le Cercle et certains des plus hauts dignitaires des autres Ordres
décidèrent de garder secrets tous ces événements mystiques.
L’existence d’Antosh avait toujours été préservée et discrète, il en
serait de même de sa mort et de son miracle. Le Hiérophante Zlata
confia aux adeptes du génie la tâche de respecter ses dernières
volontés. Plamen indiqua que son mentor lui avait soufflé vouloir
être enterré dans sa terre natale, non loin de la ferme qui l’avait
vu naître, sur les hauteurs des collines de Perran. L’Église accepta.
Néanmoins, il fallait veiller sur la relique que représentait
maintenant son corps sanctifié. Le Hiérophante ordonna qu’un
monastère soit érigé autour du tombeau qui recevrait le gisant
contenant le corps béni d’Antosh. Plamen en fut nommé abbé
et maître d’œuvre. Grâce aux deniers de l’Église et du Cercle, le
jeune homme construisit un bâtiment magnifique où il fit mener
le Père des Colosses. Seuls les plus proches disciples du Vassalli
devenu saint furent mis au courant de l’état de conservation
divine du corps d’Antosh. Pour tous les autres, il s’agissait d’édifier
un nouveau monastère du Cercle dans une région reculée en
l’honneur d’un grand et pourtant humble serviteur d’Azimoth. Le
prétexte de la construction d’une bibliothèque religieuse proche
du centre intellectuel de l’Alliance fut aussi utilisé (cf. page 24).
Lorsque la dernière pierre du monastère initial fut posée, alors
que son tombeau central accueillait déjà depuis de nombreuses
années le sarcophage d’Antosh, le premier des Colosses se leva,
échappa au contrôle de ses Maîtres et se dirigea lentement vers la
région de Kayla où il créa le jardin des Colosses (cf. livre de base,
pages 48 et 61). Si l’on trace une ligne droite entre la Cité de Kayla
et le jardin, celle-ci passe exactement par le monastère de Perran.
Cette histoire de dernière pierre posée et de mort du premier des
Colosses n’est pas sans rappeler celle de la mort de Yuri Vulk et de
l’achèvement de la Pyramide de Jarillo.
Depuis ces événements lointains, le monastère de Perran
perdure. Il rassemble une communauté monastique d’érudits qui
étudient sans relâche les Saintes Écritures et les divers textes des
penseurs et théosophes issus du clergé d’Azimoth. Le secret sur
ce que renferme le gisant d’Antosh se transmet d’abbé en abbé et
de Hiérophante en Hiérophante. Pour beaucoup, le monastère
a été érigé à la mémoire d’un saint homme maintenant oublié.
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Awaken
Il faut dire que l’Église et le Cercle ont savamment occulté
l’histoire et le destin d’Antosh Ogromny. Bien entendu, selon les
Hiérophantes, au fil des siècles et des méandres de la politique
et de l’histoire, le miracle d’Antosh a pu être transmis à quelques
rares Grands Inquisiteurs, évêques, Pères, etc., qui eux-mêmes
ont pu divulguer ou non la vérité à quelques privilégiés. Mais
cette histoire reste confidentielle.
Aujourd’hui, le monastère de Perran est une communauté
isolée et peu connue. Au sein du Cercle, les membres savent
qu’il existe non loin de Kayla un bâtiment consacré et dédié à un
Vassalli qui en son temps a beaucoup œuvré pour la grandeur
de la foi d’Azimoth, et que le monastère concentre de nombreux
et précieux ouvrages. Mais cela s’arrête souvent là. Il en est de
même au sein de l’Église. Néanmoins, certains connaissent le
fait historique que le tombeau d’Antosh Ogromny s’y trouve.
Pour autant, beaucoup considèrent celui-ci comme un simple
artisan de la création des Colosses, un chercheur parmi d’autres.
Rares sont ceux qui connaissent la vérité et le rôle majeur du
prodige. Actuellement, seul le Hiérophante et quelques hauts
personnages sont dans la confidence et savent ce que le gisant
contient réellement.
Depuis la création de leur congrégation mineure, les moines
sont restés eux aussi discrets. Ils se consacrent à l’étude et à la
prière. Ils se tiennent loin des péripéties politiques. Cependant,
l’abbé du monastère conserve des liens étroits avec l’évêque de
Kayla mais aussi avec le Hiérophante de Jarillo. Des membres
importants du Cercle et du Saint Office peuvent faire le voyage
jusqu’aux collines pour le rencontrer ou bénéficier de la richesse
de la bibliothèque. En effet, les abbés sont nommés au sein de leur
communauté par les plus hautes autorités religieuses de Jarillo. Ils
sont réputés pour leur grande sagesse et leur érudition.
10
Le mystère des
transformations spontanées
(Cf. livre de base, page 63.)
Nul ne sait d’où proviennent ces transformations
en dehors de tout rituel ! Comment s’initie la
transe hypnotique qui amène des Vassallis (souvent
âgés) à se réunir pour s’entredévorer et fusionner ?
La réponse est sans appel : Antosh continue à
apparaître à certains Éveillés comme il a pu le
faire il y a longtemps lors de sa résurrection devant
ses disciples. Pourquoi ? Les voies d’Azimoth sont
impénétrables… Mais c’est indiscutable : Antosh
apparaît à certains. Ceux-ci entendent alors jusqu’au
tréfonds de leur âme les paroles sacro-saintes du
prophète qui les enjoignent à la transformation. Estce un outil divin pour se débarrasser d’élus infidèles
ou devenus hérétiques ? Le dessein d’Azimoth estil tout autre ? Est-ce un plan de Dieu pour réunir
une armée de Colosses indépendants (sauvages) qui
sauvera l’Alliance des Vargans ? Qui sait...
De Foi et de Chair
LE MONASTÈRE
ET LES ALENTOURS
« Les collines de Perran sont un endroit unique. Même
le climat y est particulier. Cette région est aride et
belle à la fois. Rude aussi, croyez-moi. On n’y croise
que bergers, rapaces et épines. Mais une fois arrivé à
la Cité aux ponts multiples, vous ne pourrez être que
charmé par ce havre de pierre et de sciences. Un oasis
de culture au milieu de rien ! »
— Un commerçant du Morana croisé en chemin.
Le monastère de Perran où est inhumé Antosh Ogromny
est situé à la limite du centre de Salvora, dans une région encore
tempérée mais aride où siège Kayla, la Cité des académiciens, la
ville aux ponts multiples (cf. aussi le livre de base, page 43). Ce
territoire est assez isolé. On raconte souvent que les érudits ont
voulu construire une cité éloignée des turpitudes de l’Alliance afin
de bénéficier d’un cadre propice à leurs études. Vous trouverez
dans ce chapitre la description générale des lieux et un focus sur
les plus remarquables d’entre eux.
Les collines de Perran
À titre de comparaison, les collines de Perran ne sont
pas sans rappeler certaines élévations de Provence.
Les collines de Perran doivent leur nom au fondateur
historique de l’université de Kayla. Perran Danilo était un
historien et un philosophe réputé. Originaire de la Cité fluviale
de Sarach, Perran a quitté l’effervescence de sa ville natale
pour rejoindre la Cité qui allait devenir le centre intellectuel
de l’Alliance. Déjà de nombreux professeurs s’y rassemblaient,
attirés par la quiétude des lieux et les moyens mis en place par
les autorités locales pour attirer l’intelligentsia salvorienne.
Acteur majeur de l’établissement de la réputation culturelle de
la Cité aux multiples ponts, Perran a donné son nom à l’écrin de
collines qui l’enserre.
Les collines de Perran sont connues pour leur aridité. Celle-ci
n’est pas tant due à de fortes chaleurs – bien que les températures
y soient clémentes malgré que l’on s’approche du nord – qu’à
un manque flagrant de précipitations. Toute la zone bénéficie
en effet d’un microclimat particulièrement sec. La présence
d’un sol calcaire filtrant contribue aussi à ce dessèchement. Le
vent y souffle aussi très régulièrement, chassant les nuages et la
pluie. Seuls quelques orages impressionnants viennent arroser
à trop peu d’occasions la région. Ils sont souvent facteurs de
catastrophes naturelles avec des ruissellements et des glissements
de roches destructeurs. Ce relief accidenté s’élève au-dessus d’une
vaste plaine. Les collines rompent la monotonie de ce paysage
herbeux et enfoncent, tel un coin de rocaille, l’immense forêt
située plus au nord. Plus un voyageur s’approche des collines, plus
Et si…
Le Tribunal de Sarach (cf. livre de base, page
44), du fait de l’origine de Perran, réclamait que le
doyen de l’université de Kayla soit à présent nommé
par Radomyr, le Père de la Cité fluviale. Après
tout, Kayla et Sarach sont toutes les deux proches
de Zorya. Une entente pourrait être possible.
Cela ouvrirait également la porte à une alliance
profitable à tous. Certes, cela compliquerait aussi
le contexte géopolitique local déjà bien encombré…
Les personnages pourraient arriver dans la région
en tant qu’escorte de Leoka, l’ambassadrice venue
négocier cette doléance en ville. Cette inspiration
peut constituer une introduction alternative au
scénario se trouvant à la fin de cet ouvrage.
l’environnement devient sec et venteux. Les pierres, les cailloux,
les plantes grasses, les arbres adaptés ou les petits arbustes
remplacent rapidement l’herbe. On trouve malgré tout quelques
étendues de terre fertile avant d’atteindre le pied des premières
élévations. C’est là que se regroupent les fermes qui constituent
de petits villages ou des lieux-dits assujettis au pouvoir de Kayla.
En effet, l’approvisionnement de la ville est un enjeu majeur car,
au sein des collines, l’agriculture n’est guère possible en raison de
la sécheresse et de la pauvreté des sols. Au sein des collines, les
agglomérations sont plus rares. Kayla est le véritable centre de la
civilisation locale.
Ce qui vit et pousse
principalement dans les collines
Arbres : chêne vert, genévrier, olivier.
Buissons : ajonc, pistachier, romarin, buis, ciste.
Plantes : chèvrefeuille, thym, garance.
Animaux : sanglier, loup, lièvre, lézard, couleuvre,
rapaces dont le busard, araignées, nombreux
insectes.
Les collines se succèdent et sont de plus en plus élevées. Elles
forment ainsi une chaîne. Les plus hautes dépassent les 600 mètres
de dénivelé et ont plus des allures de montagnes que de collines.
Plus on grimpe et plus l’herbe se fait rare au profit de rivières
de pierres et de broussailles épineuses. En termes de faune et
de flore, les collines de Perran tiennent de la garrigue. Malgré
son aridité, la région propose un écosystème riche et varié. Les
collines de Perran ne sont pas un désert, loin de là. Elles forment
une région à part.
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Quelques villages
(et sources d’inspiration)
Kaplica : gros bourg de la plaine connu pour
ses élevages de moutons et de chèvres mais aussi
pour sa magnifique chapelle érigée par les premiers
missionnaires d’Azimoth. On raconte qu’elle
renferme une relique sacrée capable de soigner
les maladies (le doigt squelettique d’un ancien
Hiérophante aujourd’hui oublié).
Wiatr : petit village de quelques fermes seulement
où le vent souffle en permanence ou presque. Alfons,
son bourgmestre, est un homme étrange qui remet
souvent ses décisions au hasard en jetant de l’herbe
dans le vent. On lui prétend des dons de voyance.
Gora : cette communauté est perchée à flanc de
colline et au cœur des oliviers. On raconte qu’on y
trouve les plus belles filles de la région. À l’été, lors
de sa Fête du Rameau, Gora attire de nombreux
jeunes gens. C’est une période de chahut et de
joyeuse pagaille.
Gruzy : ce village en ruine fait froid dans le dos.
Il aurait été dévasté par une bande de pillards il
y a une dizaine d’années. Depuis, certaines nuits,
on peut entendre dans le vent les pleurs et les râles
de ses anciens habitants. Que disent-ils ? Ont-ils
besoin d’aide ? Pourquoi ?
Voici des tables aléatoires d’événements et de rencontres qui
vous permettront d’animer un voyage vers ou à travers les collines
de Perran. Ces entrées sont autant de sources d’inspiration pour
pimenter ou créer un scénario.
Dans la plaine en direction des collines (lancez 1d6) :
1 : les personnages sont pourchassés par des pillards itinérants.
Cette bande écume cette partie des Territoires Extérieurs située en
dehors de la zone d’influence de Kayla. Les brigands constituent
une petite armée hétéroclite. Ils sont violents et relativement bien
organisés. Ils n’hésitent pas à attaquer les voyageurs isolés mais
aussi les convois de passage. Leur chef est un dangereux Corniaud
(cf. livre de base, page 57) nommé Gniewko. Ces hommes le
respectent et le craignent. Celui-ci déteste les Vassallis. Sa nature
spécifique est reconnaissable grâce à ses yeux violets et à ses
capacités télépathiques (Esprit 2 rang 2).
2 : les personnages tombent sur une troupe de saltimbanques,
les Marcheurs d’étoiles. Ceux-ci se rendent à Kayla et comptent
donner des représentations dans les différents villages qu’ils
traverseront. Leur meneur est un Nomade qui a quitté avec
perte et fracas l’Ordre de Siebog. Darko ne supportait plus les
positions suprémacistes de son Ordre à l’encontre des gens du
commun. Chaleureux et profondément humaniste, le chanteur à
la voix d’or compte bien s’installer à Kayla où il veut populariser
ses idées progressistes. Sa troupe a déjà été infiltrée par l’Aube
des flèches (cf. livre de base, page 85) via un jeune couple
d’acrobates, Luba et Jacek.
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3 : près d’un petit lac non répertorié, alors qu’ils s’apprêtent
à faire halte pour la nuit, les personnages aperçoivent un étrange
petit lézard blafard à six pattes. La créature apeurée a l’air perdu.
Recouverte d’une substance poisseuse, elle semble aveugle. En
fait, un Bukavac (livre de base, page 196) a établi son nid dans un
énorme bouquet de roseaux au bord de l’étendue d’eau. Il a pondu
un œuf unique dont ce petit vient de s’échapper. Les personnages
peuvent faire du bébé leur repas ou leur gentille mascotte. Quoi
qu’il en soit, de retour de chasse (une plongée profonde dans le
lac), son parent furieux comptera bien retrouver sa progéniture !
4 : un feu illumine la plaine. Alors qu’ils s’approchent, les
personnages assistent à une cérémonie païenne et orgiaque menée
par quelques bergers rassemblés. Au milieu de leurs troupeaux
éparpillés, les paysans incultes rendent un hommage impie à une
ancienne divinité locale, la Grande Chèvre noire. Après avoir
mâché une herbe hallucinogène, la zora, ils forniquent avec
des chèvres afin de s’attirer virilité et santé. Découverts, ils se
répandent en excuses avant de tenter de fuir. Les Vassallis vontils laisser faire ? Un personnage doté d’Esprit peut percevoir
instinctivement une présence malsaine et invisible. Et si la
Grande Chèvre noire n’était pas qu’un mythe mais une créature
du folklore local bien réelle et maintenant attirée par l’odieux
rituel mené par les bergers ?
5 : Dusa et Dusan sont des jumeaux fille et garçon. Ils errent
affamés dans la plaine. Leur riche famille de retour de voyage
rejoignait Kayla avant d’être attaquée (sans doute par la horde
de Gniewko, voir l’entrée n° 1). Les enfants âgés d’environ huit
ans, traumatisés et très affaiblis, divaguent. Ils sont incapables
de donner une explication claire sur leur présence. Il est possible
de remonter leur piste vers les restes de l’équipage de leurs
parents. Il n’y a aucun survivant. Les hommes (les gardes et le
père) ont été égorgés et la mère des enfants a été violée puis tuée.
Comment vont réagir les personnages ? Voudront-ils poursuivre
les coupables ? Prendre les jumeaux en charge jusqu’à Kayla où
ils devront découvrir qui est leur famille afin de les remettre à
leur grand-père maternel, le célèbre académicien Nayden (celuici pourrait devenir un contact intéressant car il est réputé et bien
installé auprès des autorités du Tribunal local) ?
6 : Olga est une fervente croyante. Ce n’est pas une Vassalli,
ni un membre du Cercle pour autant. Quoi qu’il en soit, elle
a décidé de se rendre seule au monastère de Perran à la suite
de la mort de son mari Igor, haut fonctionnaire de l’Alliance
tué lors d’une simple collecte d’impôts. Olga dit avoir reçu une
vision sacrée de la part d’Azimoth qui lui commandait d’aller
se recueillir sur le tombeau du saint homme enterré là-bas.
Olga vient de Sirin. Elle a déjà parcouru plus de cent kilomètres
seule à travers la nature. Son discours mystique est perturbant.
Il émane d’elle une sérénité et une force presque dérangeantes.
Est-ce une sainte ? Les personnages vont-ils l’intégrer à leur
propre voyage vers le monastère ?
À travers les collines (lancez 1d6) :
1 : un orage gronde. Celui-ci s’annonce terrible ! Les
personnages sont loin de tout. La région est réputée pour ses
trombes d’eau catastrophiques. Il faut trouver un abri rapidement.
Mais où ? Au loin, alors que la pluie commence à tomber, dans une
anfractuosité, un abri troglodyte ancestral est visible. Ce refuge est
providentiel ! À l’intérieur, derrière le muret de pierres empilées,
se trouvent les restes d’un feu depuis longtemps éteint avec un
squelette à proximité. Peut-être un berger blessé ou un voyageur
égaré ? En fait, un strigoï sournois niche là, dans les ténèbres des
De Foi et de Chair
tunnels qui s’étendent dans la colline (cf. livre de base, page 195).
Vu l’orage torrentiel qui se déchaîne dehors, il va falloir passer la
nuit ici et faire face au monstre affamé et à ses ruses.
2 : Radost est un beau jeune homme issu du village de Gora.
Il est amoureux de Kveta, la plus belle des filles de l’endroit. Leur
idylle serait parfaite si Vlad, le frère de la jouvencelle, ne comptait
pas avec ses amis régler son compte à ce saligaud de Radost qui
veut attenter à l’honneur de sa sœur. La bande a traîné le bellâtre
dans les collines pour qu’il ait un petit accident, une chute mortelle
dans une ravine. Les personnages, un peu égarés, débarquent au
moment où Radost supplie ses bourreaux de ne pas commettre le
pire. Comment vont réagir les personnages ?
3 : le culte mineur de la Lame brisée est bien implanté dans la
région (cf. livre de base, page 84). Un antique autel dédié à Hadak
est présent dans les collines. Régulièrement, le culte y organise
des combats clandestins. Dans la carrière abandonnée, une
foule hétéroclite se rassemble pour combler sa soif d’adrénaline
et de sang. Les plus fervents en profitent pour rendre hommage
à l’ancienne divinité à grand renfort de prières, de flagellations
et de scarifications. L’ambiance est survoltée et apparaît comme
complètement décalée au sein des collines désertes. L’arrivée des
personnages sera l’occasion pour le maître de cérémonie (et de
l’arène improvisée), le colossal Slaw, de proposer des combats
inédits incorporant un ou plusieurs Vassallis. Que la fête
commence ! Comment vont réagir les personnages ? Mettre fin
à ce rassemblement paraît difficile au vu de la foule, et se dérober
risque de créer un incident...
4 : à force d’abuser de ses pouvoirs, Jara est devenue une
monstruosité. Démente, elle erre à travers les collines. Elle
se nourrit de petits animaux et se cache dans les cavernes ou
les ravines. Délirante en raison de son état de manque vis-àvis de sa consommation de sang vargan, mais aussi à cause de
son esprit grillé par l’abus de ses pouvoirs, Jara marmonne en
permanence au sujet d’obscures prophéties. Elle n’hésitera pas
à infiltrer le camp des personnages à la faveur de la nuit pour
voler de quoi se sustenter. Découverte, elle ricanera et parlera
des étoiles noires qui éclairent le destin des personnages.
Comment vont-ils réagir face à cette incarnation pathétique de
la Corruption ? Pitié ? Froideur ? Et si Olga est présente ? (Voir
l’entrée n° 6 ci-dessus.)
5 : le Wilkolaki a pris le groupe en chasse (cf. l’encart cidessous). Au besoin, il a rassemblé une meute de loups avec lui
pour mener la traque. Depuis plusieurs heures, les hurlements
retentissent et l’hallali a sonné. Les personnages vont devoir faire
face à la légende.
le Wilkolaki
Les loups sont présents dans les collines de Perran. On y trouve
plusieurs meutes bien établies. D’ailleurs, les paysans les craignent
et les attaques sur le bétail ne sont pas rares. Le voyageur peut
ainsi croiser la carcasse à moitié dévorée d’une chèvre sauvage. Les
attaques sur l’homme restent, elles, anecdotiques. Pour autant, les
récits racontés le soir au coin du feu pour se faire peur sont légion.
Parmi eux, circule la légende du féroce et sauvage Wilkolaki, « le
loup qui marche debout ». Le Wilkolaki n’est pas un lycanthrope
mais un loup monstrueux capable de marcher comme un homme.
D’une sauvagerie sans égale, même les alphas le redoutent ! Les
meutes le fuient ou lui obéissent. La nuit, perpétuellement affamé,
le Wilkolaki rôde dans les collines et attaque tout ce qui bouge pour
se rassasier. Tuée, la légende ne meurt pas vraiment. Quelque part
dans les collines, un autre loup alpha connaît à son tour, lentement,
une odieuse métamorphose. La chasse est éternelle !
SOC 1
INT 2
PHY 4
Agilité 3
Perception 3
Discrétion 2
Mêlée 3
Survie 2
Armure Naturelle
+1
Mains nues 16
Endurance 8
Contact /
Griffes ou
morsure +1
Distance /
Rage : le Wilkolaki reçoit +1 dé bonus en combat à mains nues par
adversaire supplémentaire face à lui (exemple : Mains nues 17
face à 2 proies).
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6 : Voj est un agent du Collectif et plus exactement de l’Œil
(cf. livre de base, pages 82-83). Il est en route pour Kayla à la
suite des rumeurs concernant les Vargans aperçus (cf. page 28).
En chemin, Voj a fait une mauvaise chute et s’est blessé à la
cheville. Il appelle les personnages à l’aide. Quelle aubaine que
ce soit des Vassallis qui se rendent justement au monastère. C’est
l’occasion pour l’espion (et assassin) d’en apprendre plus sur les
plans des Ordres et éventuellement des autres Cités concernant
les événements actuels. Voj va tout faire pour se rendre aimable
et tirer les vers du nez aux Vassallis les plus accessibles du
groupe. Que fera-t-il ensuite des informations glanées ? Voj
peut devenir un PNJ récurrent de votre campagne autour des
mystères du monastère de Perran.
Kayla, cité des ponts
et des lumières
« Adossée à la colline. On y vient à pied, on ne
frappe pas. Ceux qui vivent là ont jeté la clé. On se
retrouve ensemble. Après des années de route… »
Vous remarquerez sans doute à travers les lignes
à venir qu’une chanson célèbre et une autre grande
cité de collines m’ont inspiré pour Kayla.
Éléments principaux (lire aussi le livre de base p.43) :
Population : 64 000
Mère de la Cité : Karyn
Ordre principal : Zorya
Mots-clés : Cité des académiciens, ville aux multiples
ponts, agglomération collinaire, plusieurs collines reliées
entre elles, centre universitaire et intellectuel, poumon
artistique et artisanal, vivier culturel, constructions
impressionnantes, pierre blanche.
Un peu d’histoire
À l’origine, Kayla était un regroupement de villages unis
partageant la même vaste colline et formant une principauté
isolée, mais de fait indépendante. Chaque village possédait à sa
tête un bourgmestre et ceux-ci élisaient parmi eux un « prince »
nommé Krolgorz. La principauté était pauvre mais libre. La région
était aride et rude mais épargnée. Sa population était pleine de vie
mais manquait cruellement d’une vision à long terme à même de
lui permettre d’édifier une Cité.
Il y a bien longtemps, l’astucieux Krolgorz Olaf réalisa que sa
principauté ne pourrait jamais se développer sans l’apport de sang
neuf et de richesses extérieures. Initié à la lecture et à l’écriture
par un vieux prêtre missionnaire, homme plein de bon sens,
Olaf était convaincu que le progrès était la clé de la réussite. Il
fallait que des hommes et des femmes intelligents viennent aider
les rustres paysans à faire de la principauté un lieu durablement
exploitable. Olaf avait les mains, il lui fallait à présent les têtes.
Ainsi, le Krolgorz envoya des émissaires, d’humbles bergers, à
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travers Salvora pour annoncer que tout érudit qui s’installerait au
sein de la petite principauté lointaine bénéficierait d’une parcelle
de terre libre de tout impôt. Le Krolgorz précisa aussi que les
pionniers seraient aidés dans leur installation, et dans la mesure
du possible, par la population locale. Ils recevraient pendant
la première année de leur arrivée des subventions en nature
(huile, viande, légumes secs, main-d’œuvre, etc.). Les autres
bourgmestres pensèrent qu’Olaf était fou mais que de toute façon
personne de sensé ne répondrait à son appel.
Parallèlement, à travers tout Salvora, de nombreux érudits
étaient victimes des conflits incessants qui opposaient les
divers seigneurs locaux. Les rébellions, guerres et sécessions
s’enchaînaient. Il était impossible d’étudier en paix. La science
était à l’arrêt. La formation de l’Alliance demandait du temps et
des sacrifices. Les recherches et le savoir étaient le cadet des soucis
des grands de ce monde en devenir. On trucidait les paisibles
intellectuels, plus qu’on ne les écoutait ! De plus, de nombreux
savants avaient besoin de subsides pour pouvoir se consacrer
pleinement à leurs études variées. Face à l’adversité, certains
se rassemblaient et rêvaient de pouvoir fonder des collèges de
pensée et d’expérimentation, des assemblées à même de mieux
les protéger. Mais où pouvaient-ils s’établir ? Ce contexte favorisa
grandement le projet un peu fou du Krolgorz Olaf.
C’est ainsi que commencèrent à débarquer des petits groupes
de colons bardés de livres et d’écritoires. Olaf les reçut comme des
rois. À leur tour, ces premiers intellectuels envoyèrent moultes
missives pour confirmer que l’annonce du Krolgorz n’était pas une
duperie. Peu à peu, c’est une fuite des cerveaux qui s’organisa vers
les collines isolées. Parmi eux, se trouvait l’historien et philosophe
Perran qui devint le meilleur ami d’Olaf puis le précepteur et
conseiller de son fils, Marek.
À la suite des érudits, se furent les artistes et les libres penseurs,
les autres grands persécutés par les tourmentes de leur époque,
qui furent attirés par la rumeur de cette étrange communauté
indépendante et de progrès, par cette maison pour tous sur la
colline. Peu à peu, Kayla s’agrandit et ouvrit son horizon. La
petite principauté n’en n’était plus une. L’afflux de cerveaux, mais
aussi d’arts et d’artisanat, permit aux villages unifiés de terminer
leur fusion en adoptant un cap politique clair et férocement
tourné vers l’avenir. L’essor économique parallèle fut tout aussi
impressionnant. Des solutions furent trouvées pour irriguer les
terres fertiles du pied des collines, pour exploiter les nombreuses
carrières proches, pour organiser les routes et passer des alliances
fructueuses avec les nouvelles Cités de Bit’wa et Sirin. C’est ainsi
que grâce à l’idée folle d’un homme (et à une sacrée convergence
de facteurs géopolitiques et historiques) la principauté de Kayla
devint l’une des cinq Grandes Cités fondatrices de l’Alliance.
Le Krolgorz devint le Père de la jeune et bouillonnante cité.
Bien entendu, toute l’organisation politique et administrative
de l’Alliance se mit progressivement en place et Kayla intégra le
système des Tribunaux.
Les anciens villages formant la Kayla d’origine devinrent des
quartiers de la nouvelle Cité. De même, les collines avoisinantes
furent colonisées et devinrent à leur tour des extensions de
la ville. Les ponts, passerelles et autres passages suspendus
commencèrent à se multiplier afin de relier toute la cité devenue,
si ce n’est tentaculaire, tortueuse. Peu à peu, les bourgmestres
perdirent de leur autorité au profit des universités ou académies
locales. Rapidement, les doyens devinrent les véritables proches
De Foi et de Chair
du Père ou de la Mère de la Cité. Celui-ci ou celle-ci sont toujours
appelés Krolgorz, à Kayla, en souvenir des temps passés. Si le
Tribunal de Kayla a la même organisation qu’ailleurs au sein de
l’Alliance, force est de reconnaître que les doyens et les érudits les
plus prestigieux ont une certaine influence sur les Premiers et les
Seconds, à savoir les dirigeants traditionnels.
Un peu de politique
La politique peut être le cœur d’une partie, voire d’une
campagne pour Awaken. N’oublions pas que ce jeu de rôle de
dark fantasy est aussi un jeu de factions où s’entremêlent Prodiges
et Corruption. Les relations au sein du Tribunal d’une Cité, les
interactions parmi les différentes corporations d’une ville, les
sales affaires de la rue et des cultes mineurs, tout cela est un
terreau fertile pour construire mille et unes aventures tout en
nuances de gris.
Vous trouverez ci-dessous la liste des membres du Tribunal
de la ville et des notables les plus en vue. Les personnages de cette
liste sont accompagnés d’une courte description afin d’éveiller
votre imagination.
La Mère de la Cité : Karyn Lekki est une Aretéenne (cf.
livre de base, page 71) et une Unioniste (cf. page 31). Cette Vassalli
d’une quarantaine d’années aux yeux argentés impressionne le
plus souvent. Elle a des airs de statue animée. Karyn incarne une
certaine perfection tant physique que morale. Tous ses gestes et
toutes ses paroles sont à la fois mesurés et d’une terrible justesse.
Peu de membres du Tribunal osent la contredire.
Le Colosse de Kayla
La Cité possède l’un des plus anciens Colosses
de l’Ordre du Zorya. Celui-ci se trouve au pied
de la colline principale. Il reste la plupart du
temps inerte. Ses Maîtres entretiennent sur lui un
contrôle ferme et vigilant. Les autorités de la ville
se servent de ce Colosse pour les gros travaux,
comme pour la construction actuelle du pont
Dlugi qui reliera bientôt la colline mère à celle
plus éloignée de Kuzyn (cf. page 22). Cependant,
Karyn Lekki, comme ses prédécesseurs, et comme
l’Ordre d’une manière générale, reste méfiante
vis-à-vis de ces créatures. Régulièrement,
des chercheurs de l’université ou des autres
établissements d’étude viennent procéder à des
mesures ou à des expériences sur le paisible titan.
Lorsqu’il est inactif, le Colosse adopte une étrange
position assise, comme s’il était en méditation.
Son regard est alors tourné vers le lointain (en
direction du monastère de Perran). Ses Maîtres
pensent que bientôt le géant rejoindra le jardin
des Colosses. Néanmoins, les événements récents
autour de la découverte du nouveau filon de
Résine et de l’apparition des Vargans vont changer
la donne (cf. pages 27-28).
Zorya : il s’agit de l’Ordre majeur de la Cité. Zorya regroupe
de nombreux érudits, libres penseurs et artistes en tout genre.
Bizarrement, cet ensemble hétérogène forme une communauté
soudée autour de la Mère de la Cité.
Première : Wanda Kwiat est la disciple de la Mère de la Cité
et une Unioniste également. Cette Vassalli essaye de suivre les pas
de son aînée en tout et espère lui succéder, quitte à faire office de
faire-valoir.
Second : Kajetan Ostry est un sculpteur de génie et un
Vassalli au charisme extraordinaire. Il reste peu intéressé par le
pouvoir mais quelques Tuteurs de l’Ordre le préfèrent à la trop
insipide Wanda.
Le Cercle : l’Ordre local a une approche traditionnelle et
reste proche de l’Église d’Azimoth. De fait, les crispations avec
Zorya sont fréquentes. Néanmoins, le Cercle est peu représenté
à Kayla et n’a pas vraiment la force d’appuyer ses remontrances.
Premier : Roman Madry est un Grand Inquisiteur
extrêmement intelligent et sage. Il a la confiance de son Ordre.
Il joue la carte de la médiation avec Zorya. Roman entretient des
relations proches avec l’abbé du monastère de Perran. Il connaît
l’existence du tombeau et son secret.
Seconde : Salomea Dziki est une Porteuse de l’anneau (cf.
livre de base, page 68) aux idées arrêtées. Elle ne supporte que
difficilement l’autorité locale de Zorya. Elle essaie souvent de
convaincre Roman d’agir avec plus d’intransigeance. Depuis son
agression par les Vargans, Salomea est proche du Glaive.
Siebog : Siebog est l’autre grande force de la ville. Les
artistes et autres amateurs de belles choses sont nombreux dans
la Cité reculée. L’alliance locale entre Zorya et Siebog est de mise
depuis longtemps, au grand dam du Cercle.
Première : Paulina Slowo est professeur de rhétorique à
l’université de la ville. Elle est très respectée malgré ses positions
souvent condescendantes vis-à-vis des gens du commun. Paulina
est l’amante favorite de Kajetan Ostry. En plus du fait qu’elle
soit une Unioniste, cela explique sans doute la particulièrement
bonne entente actuelle entre les deux Ordres.
Second : Artur Noz est un hédoniste. Il passe sa vie à organiser
des événements mondains et à côtoyer le gratin local. En secret,
Artur est un adepte d’Hadak et le maître du culte de la Lame
brisée au sein de Kayla. Slaw (cf. page 13), son homme de main,
fait régner la terreur dans les tavernes de la ville. Récemment,
Noz a été approché par Malachite.
Le Morana : le Morana est peu puissant et présent à Kayla.
Certes, l’argent coule et le négoce est actif mais la compagnie
n’investit guère dans ce territoire isolé où la priorité est donnée à
la science et aux arts. Cela laisse au seul Baron local une certaine
marge de manœuvre.
Premier : Bogdan Zmiana est un marchand impliqué dans
différents commerces. Il est riche et influent. C’est un des Barons
de l’Ordre. C’est aussi un mécène pour de nombreuses écoles ou
pour de jeunes artistes. Sous son air affable et courtois, Bogdan
cache la Corruption qui le ronge peu à peu. Il est en affaires avec
Artur Noz et à la tête de Malachite (cf. page 34).
Second : Dominik Czarny est un Élégiste (cf. livre de base,
page 77). C’est un guerrier et un assassin accompli. Il a été envoyé
à Kayla pour surveiller le Baron local qui semble faire passer ses
intérêts avant ceux supérieurs de l’Ordre.
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Awaken
Les Fils de Sirin : les enfants de Sirin sont très peu
nombreux à Kayla. L’Ordre n’entretient qu’une présence
symbolique afin de conserver des attaches avec la Cité. Pour
autant, toujours à la recherche de réponses concernant l’éventuelle
trahison passée de l’Alliance lors de l’invasion varganne, les Fils et
Filles de Sirin écument les bibliothèques, les universités et autres
lieux de connaissance.
Première : Halina Wilk est l’aînée d’Helena. C’est une guerrière
farouche et téméraire. Son poste à Kayla l’ennuie mais elle mène ses
fonctions avec sérieux. Son inimitié avec Artur Noz est de notoriété
publique. Les deux Vassallis se détestent cordialement.
Seconde : Helena Wilk est la jeune sœur d’Halina. C’est une
archère hors pair et une rebelle dans l’âme. Ses discours radicaux
vis-à-vis du Grand Tribunal et de Jarillo lui ont souvent valu
l’opprobre du Cercle. Ce qui n’est pas sans compliquer l’attirance
mutuelle que ressentent Salomea Dziki et elle… Malgré ses
reproches politiques, Helena se rapproche chaque jour un peu
plus du Glaive (par amour pour Salomea ?).
L’Église d’Azimoth : à Kayla, politiquement parlant,
l’Église d’Azimoth souffre depuis toujours de ses anciennes
racines communes avec le Cercle. Au-delà, le peuple est éduqué
et bénéficie de l’influence des artistes et autres érudits. Tout cela
amène le Saint Office à avoir une position fragile au sein de la
Cité. Les habitants sont croyants mais éclairés.
L’évêque Jozef Blogo est un fervent croyant. Malgré son âge
avancé, il est plus proche de Salomea Dziki que de Roman Madry.
Jozef rêve de remettre à sa place la Mère de la Cité. Il connaît
le monastère de Perran mais ne s’intéresse pas vraiment à ces
moines rats de bibliothèque.
Le père missionnaire Jan Kryz est un homme simple et tourné
vers le peuple. Il s’absente souvent pour aller vers les villages
éloignés. Les turpitudes politiques de Kayla le débectent. Il est
ami avec l’abbé du monastère de Perran qui l’accueille souvent
pour de longues conversations théologiques. Pour autant, même
s’il se considère comme un Héritier (cf. page 30), Jan ignore tout
du secret du site.
La Chambre du Commerce : la Chambre du
Commerce et la Banque d’ambre sont présentes à Kayla mais
leur influence est plus contenue qu’ailleurs en Salvora. Il faut
dire que les institutions mercantiles font face à une Cité aux
idées progressistes et plus tournée vers la bohême et l’étude que
vers le capital.
Riaman Strach est l’homme de paille de Bogdan Zmiana. Le
représentant de la Chambre est un vulgaire pion acheté en raison
de sa consommation importante d’hallucinogènes, d’alcool et de
jeunes éphèbes. Il fait partie de Malachite également.
Danuta Zaufanie est une femme intègre. Elle représente la
Banque d’ambre au Tribunal. Même si ses intérêts sont avant tout
financiers, elle défend les commerçants et les artisans. Elle est
appréciée en ville pour cela. Elle ne supporte plus cette larve de
Riaman mais n’ose agir en raison des liens qu’elle devine entre lui,
Morana et la récente et mystérieuse Malachite.
Les représentants des citoyens : contrairement à
d’autres Cités de l’Alliance où leur présence est juste symbolique,
au sein du Tribunal de Kayla les représentants des citoyens ont
une certaine voix au chapitre. Ce n’est pas du goût de tout le
monde mais c’est la tradition.
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De Foi et de Chair
Klemens Beczka est le patron de la célèbre taverne Le Pinceau.
L’établissement accueille de nombreux artistes et étudiants. C’est
un lieu haut en couleurs, de fête et de débat. Les nuits y sont
sauvages et libres. On y construit l’Alliance de demain à grand
renfort de vin et de chants.
Iga Ciazy est la représentante élue des femmes et épouses de
Kayla. Une autre particularité de la Cité aux multiples ponts ! Iga
incarne la raison et le bon sens. C’est une femme forte dans tous
les sens du terme. Malgré son humble statut, la Mère de la Cité
l’écoutait et appréciait son discours plein d’amour pour la ville
et ses habitants. Depuis la découverte de la Résine, la situation a
changé car Iga demande plus de sécurité pour les citoyens et un
meilleur traitement des ouvriers de la carrière.
Les représentants des universités, écoles
et académies : depuis l’époque lointaine d’Olaf, les savants
ont toujours joué un rôle majeur à Kayla. Avec la formation
des universités, des écoles et des académies, leur pouvoir s’est
structuré au point de devenir incontournable. Même s’ils ne font
pas partie officiellement du Tribunal, les doyens gardent une
influence sur les autorités de la ville. Voici les plus connus et les
plus écoutés :
Nayden Mozg (cf. aussi l’histoire des jumeaux, page 12) :
le doyen de l’université de Kayla est un homme intelligent et rusé.
Il entretient de bonnes relations avec tout le monde et connaît
de nombreux secrets. Son carnet d’adresses est faramineux. Le
vieil homme est l’ombre derrière le trône de Karyn Lekki et un
Unionsite fervent.
Ewa Wizja : la doyenne de l’Institut du progrès d’Hatalen est
aveugle. Cette femme à la voix douce et aux allures mystiques
est une Nomade qui a rejeté dans sa jeunesse Zorya pour suivre
la voie d’Hatalen, le prédicateur. Elle est la gardienne des
Prédications, le livre précieux où son ancien mentor et amant a
noté ses étranges prophéties.
Nikodem Trojka : le doyen de l’Académie collinaire des
sciences naturelles est un herboriste et un médecin réputé. On
vient le consulter depuis les confins de Salvora. Nikodem se
passionne également pour les écrits de Vladislaw Karpov. On
raconte dans les alcôves du Tribunal qu’il possède une copie du
Codex vargan.
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Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427
Awaken
Teofila, l’Épine de la Rosaria
Et si…
Orest, un descendant d’Olaf, était déçu que sa
famille ait été dépossédée du fruit des efforts de son
ancêtre. Après tout, même s’il n’est pas Vassalli ou
membre d’un Ordre, Orest mérite bien de siéger au
Tribunal au simple nom de ses origines. Sa famille reste
célèbre et ses divers investissements commerciaux
lui assurent une assise non négligeable. Il connaît
le Baron Zmiana et a eu vent de Malachite. Orest
garde aussi l’oreille des doyens car si les écoles, les
académies et les universités existent, c’est bien grâce
à la lignée d’Olaf. Le problème dans tout cela est
qu’Orest est un parvenu. C’est un fat peu compétent
dont le mérite ne repose que sur les bons choix de
ses prédécesseurs. L’autre souci, majeur celui-là, est
que la Rosaria (cf. livre de base, page 83) voit en
Orest un imbécile manipulable et un sacré facteur
de troubles en ces temps déjà chargés. Son ambition
et son amertume sont des outils puissants pour
cette mystérieuse organisation vouée à la mise à sac
de l’Alliance. Lorsque la vénéneuse Teofila, agent
émérite de la Rosaria, devient la discrète amante du
bourgeois et sa plus proche conseillère, Orest se sent
pousser des ailes. Il réclame à cor et à cri un poste
auprès des officiels : celui d’un des représentants
des citoyens ou de la Chambre du Commerce. La
tension monte, les réunions s’enchaînent. Mais
force est de constater qu’Orest n’est guère adapté
au poste. Cependant, la population se passionne
car le souvenir de la légende d’Olaf reste vivace (et
Orest, sur les conseils de Teofila, arrose qui il faut
parmi les libres penseurs, les agitateurs et les artistes
en manque de notoriété). Les habitants sont aussi
divisés car la ville est aussi multiple que ses ponts.
La liberté de penser a ses failles… Au paroxysme
de cette petite crise politique parmi toutes les
autres turpitudes que traverse Kayla, l’assassinat
soudain d’Orest par empoisonnement jette le doute
et éclabousse le Tribunal. Les esprits déjà tendus
s’échauffent. Kayla est une Cité de libres penseurs et,
de fait, le débat s’enflamme. Le Tribunal est au bord
de l’explosion alors que la menace varganne rôde !
Chacun en profite pour régler ses comptes : le Cercle
contre Zorya, les doyens contre la Chambre du
Commerce, etc. Les autorités auraient bien besoin
de personnes neutres pour enquêter sur cette sale
histoire. Devinez qui pourrait faire l’affaire ? Dans
l’ombre, en riant de ce chaos naissant, Teofila et la
Rosaria aiguisent leurs griffes.
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Cette Vassalli est puissante. C’est une experte en déstabilisation
politique. Elle peut faire appel à des agents zélés de la Rosaria
infiltrés aux quatre coins de la Cité. Aussi belle que mortelle, l’Épine
est impitoyable.
SOC 4
INT 4
PHY 3
Expression 4
Empathie 3
Érudition 3
Rhétorique 3
Savoir 3
Représentation 2
Perception 3
Agilité 2
Discrétion 3
Mêlée 2
Armes à
distance 1
Négoce 2
Armure
Endurance 7
de Cuir +1
Mains nues 8
Épée courte +1
Dard de jet +1
Contact 9
Distance 6
Corps 2 (Sens accrus rang 2)
Esprit 3 (Sculptesprit rang 3 et Télépathie rang 2)
Illusion 1 (Ombre mouvante rang 1)
Un peu de géographie
Éléments de langage
descriptifs
Des collines, des centaines de ponts, des tours,
un climat sec et aride, une effervescence, populeuse
et étendue, labyrinthique, de couleur blanche, faite
de pierre, avec une architecture impressionnante
et quelquefois surprenante, de la jeunesse, de la
culture, des arts, un enseignement réputé, festive et
studieuse à la fois, des académies, des universités,
des débats d’érudits, des rivalités estudiantines et
professorales, un commerce florissant, des taxes, le
Bureau des ponts et chaussée, unique…
Kayla occupe principalement une seule et même colline du
sommet à ses pieds. Néanmoins, au fil des siècles, la Cité s’est
étendue tout autour et a débordé sur les collines adjacentes plus
petites. À sa création, la Cité a fédéré plusieurs villages. Cela se
ressent encore lorsqu’on se promène dans la ville en raison de
quelques différences d’architecture. Cette impression est renforcée
par le fait que les quartiers de Kayla ont des ambiances et des
appartenances distinctes. On ne peut pas par exemple comparer
le quartier du Soleil à celui du marché de la Pierre. De plus, Kayla
ne suit pas la tradition du corollaire entre élévation physique
et sociale. Ce n’est pas parce qu’un quartier est situé dans les
hauteurs des collines qu’il est forcément entretenu et réservé aux
notables. Kayla est plus complexe (et mélangée) que cela.
De Foi et de Chair
La ville est connue pour ses centaines de ponts qui relient
les édifices et les quartiers entre eux. En effet, le paysage local
est accidenté. Les ponts, qu’ils soient de bois, de pierre ou
suspendus, permettent aux architectes de se jouer du relief et
de la déclinaison. Certains sont de simples passerelles alors
que d’autres défient les lois de la physique. De plus, ils peuvent
relier des bâtiments entre eux. Les grandes tours académiques
forment ainsi aussi bien un réseau de connaissances en
termes symboliques qu’un dédale de salles et d’amphithéâtres
bien réels. Les ponts les plus impressionnants sont ceux qui
rapprochent les différents quartiers collinaires. Souvent
majestueux, larges et décorés, ils permettent aux citoyens et
aux voyageurs de se rendre aux quatre coins de la Cité et de
changer d’ambiance en peu de temps.
Il est important de souligner que, même si elle se situe dans
une région isolée et aride, Kayla est une agglomération prospère,
riche même. L’élite de Salvora y envoie souvent sa jeunesse dorée
pour qu’elle se forme, et paie pour cela des droits d’inscription
exorbitants. Au-delà, cette population nantie n’hésite pas à
consommer et entretient ainsi un système économique lucratif.
N’oublions pas non plus que les savants locaux vendent leurs
connaissances à prix d’or. De nombreux artistes célèbres logent
également à Kayla. Leur art rapporte beaucoup, aussi bien à euxmêmes qu’aux autorités qui taxent les transactions et les œuvres
qui quittent la Cité. Les carrières locales riches en pierre blanche
de qualité fournissent également une part non négligeable des
ressources financières de la ville. Les exportations de pierre
brute sont loin d’être négligeables. Les pierres extraites sont
essentiellement du tuffeau, de la craie et du travertin. Malgré le fait
qu’elle dépende d’un approvisionnement extérieur souvent tendu
de la part des nombreux villages sous son influence, Kayla est une
Cité où il fait bon vivre. Une autre source de profit sont les taxes
liées aux ponts. Certains ouvrages sont gratuits et libres d’accès.
D’autres sont gardés par une barrière de péage. Soit les voyageurs
et leurs équipages paient un droit de passage à chaque péage
(Richesse 2 ou 3 nécessaire), ce qui peut être long et fastidieux,
soit ils présentent une lettre de libre circulation achetée auprès
du Bureau des ponts et chaussées et valable pour un quartier
(Richesse 1 ou 2 nécessaire), plusieurs quartiers (Richesse 2 ou
3), voire toute la ville (Richesse 4).
Vous trouverez ci-dessous la courte description des divers
quartiers de la Cité avec quelques endroits remarquables. Il ne
s’agit pas de vous décrire de manière exhaustive les moindres
recoins de la ville mais de vous transmettre des ambiances et
des lieux potentiels d’aventures ou d’intrigues pour alimenter ou
agrémenter vos propres parties. Les collines mineures où Kayla
continue de s’étendre au fil des années sont également traitées
succinctement. N’hésitez pas à compléter et à créer vos propres
quartiers et autres endroits intéressants.
La colline principale :
Le quartier du Soleil : il se situe au sommet de la
colline dominante où repose la majorité de Kayla. Le quartier
du Soleil est celui des artistes et de la création. Tous les disciples
et les courants artistiques s’y croisent, de la sculpture à la danse.
L’influence de Siebog y est palpable. Certains murmurent que
ce quartier est une enclave, une ville dans la ville. Ce quartier
est attrayant. De nombreux étudiants viennent s’y distraire.
L’ambiance y est festive et le jour se confond souvent avec la nuit
tant l’activité y bouillonne en permanence.
Le pont de la Belle : un joli pont de pierre blanche orné de
bas-reliefs aux motifs floraux qui relie deux tavernes célèbres :
Le Pinceau et La Toile. La légende veut qu’une jeune peintre s’y
soit suicidée en se jetant dans le vide à la suite d’une dispute
amoureuse. Certains racontent que son fantôme hante le pont
mais qu’il vient aussi en aide aux amoureux éconduits.
Le Pinceau et La Toile : deux tavernes jumelles tenues
par un couple d’artistes peintres nommés Klemens (l’un des
représentants des citoyens) et Agata Beczka. La jeunesse
libertaire de la Cité s’y réunit souvent pour des débats politiques
animés sur l’avenir de l’Alliance. La sévère Mère Karyn n’y est
pas toujours des plus appréciées.
La place Liberté : cette vaste place dallée de pierre est une
scène permanente et ouverte aux différents artistes de rue de
passage ou résidents. Du matin au soir, on peut assister à différents
spectacles traditionnels ou avant-gardistes. Les artistes rivalisent
de créativité pour attirer le chaland. On y croise souvent Artur
Noz (cf. page 15).
Le marché de la Pierre : ce quartier se situe au
pied de la colline et de la ville, non loin de la voie principale
qui mène à la Cité. C’est ici que se négocient les chargements
de pierres. Au centre, se situe effectivement le vaste espace
de stockage et de commerce. Il y a aussi des enclos pour les
bêtes de somme. La périphérie regroupe de nombreux artisans
et leurs ateliers. Ce quartier est quasi industriel (même si le
terme est anachronique). On y retrouve la population des
ouvriers et autres travailleurs. Le Baron Zmiana du Morana
y est très investi. Il n’hésite pas à manipuler certains patrons
et certains chiffres pour arranger ses affaires. Après tout, si
l’Ordre ne tient pas Kayla en estime, cela lui laisse une marge
de manœuvre personnelle appréciable. Léon Moj (cf. page 27)
y est aussi apprécié, au grand dam du Baron.
Le Pont immaculé : ce pont est fait d’une pierre blanche
très pure (du tuffeau). Sa blancheur est exceptionnelle. Elle est
entretenue régulièrement par les maîtres artisans locaux. Ce pont
est un symbole, celui des exploitants de carrière. Tous les ans,
une foire a lieu à ses pieds. C’est l’occasion pour les artisans, les
marchands et les négociants de se livrer aux plus juteuses affaires.
L’atelier de maître Rodan : Rodan est un fabuleux sculpteur.
Ses œuvres magistrales semblent capables de prendre vie, tant
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Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427
Awaken
elles sont fines et précises. Actuellement, Rodan travaille sur ce
qui sera selon lui son chef d’œuvre : la Porte de Zimitra. Cette
sculpture titanesque est censée représenter l’huis derrière lequel
Dieu, rival d’Azimoth, attend sa revanche. L’Église locale et le
Cercle ne sont pas ravis. Salomea Dziki parle d’hérésie !
Le Bureau des ponts et chaussées : c’est dans ce quartier que
se trouve le siège de cet organe administratif essentiel à la Cité
et à son Tribunal. La plupart des voyageurs et des citoyens y
viennent pour acheter leur droit de passage temporaire ou
permanent. L’attente est souvent longue. Florentyna Most y
règne d’une main de fer. On la dit proche du Baron Zmiana (c’est
une de ses amantes).
Le quartier de l’Union : ce quartier historique de la
Cité est situé à mi-hauteur de la colline. Il est territorialement
calqué sur l’ancien village du Krolgorz Olaf. Il regroupe toutes
les instances officielles, dont le Palais de la Mère, le siège du
Tribunal, la grande église d’Azimoth, etc. Bien sûr, Zorya y est
incontournable. C’est un quartier riche et très policé. La plupart
des notables et des privilégiés y résident. On y croise la majorité
des Vassallis de la Cité.
Le pont de l’Aube : le plus grand et le plus majestueux des
ouvrages de Kayla relie la colline centrale à celle avoisinante qui
fut la première colonisée. Ce pont représente aussi l’avènement
de Zorya et sa rupture consommée avec le Cercle. Cet ouvrage
est connu à travers Salvora et de nombreux membres de Zorya
rêvent de le traverser. C’est un symbole fort pour l’Ordre : le
passage des ténèbres (au sens d’obscurantisme) à la lumière.
Pour le Cercle, cet édifice a toujours été considéré comme une
provocation ostentatoire.
Le Palais de la Mère (ou du Père selon les époques) : le bâtiment
fait face à la grande église d’Azimoth. Il est plus haut qu’elle et un
édit local interdit qu’un autre bâtiment public ou privé, hormis
ceux des académies ou universités, soit plus élevé que le Palais.
Le Palais regroupe les services d’intendance de la Cité mais pas
le siège du Tribunal qui est un bel immeuble distinct situé non
loin. Cette implantation a pour but de rappeler le choix de Zorya
de faire la part des choses (contrairement au Cercle et au Saint
Office auparavant).
La Maison dorée : ce petit bâtiment richement décoré et bien
gardé abrite à la fois le siège local de la Chambre du Commerce
mais aussi l’antenne de la Banque d’ambre. Le bureau de Riaman
Strach s’y trouve aussi. La nuit, de jeunes garçons y sont menés
par des brutes patibulaires et totalement dévouées (achetées) par
le triste sire.
Le quartier de l’Université : ce quartier est le
poumon de la Cité et sa fierté, le plus vaste également. C’est ici
que se trouvent les immenses bâtiments et tours qui forment la
célèbre université de Kayla. Il s’agit de la première institution
à s’être installée sur place après l’appel du Krolgorz Olaf.
L’université de Kayla regroupe de nombreuses disciplines et
accueille aussi un département d’art très en vue. Les meilleurs
professeurs et chercheurs y enseignent. L’université de Kayla est
le véritable flambeau intellectuel de Salvora. Même l’Institut
naturel de Jarillo ou l’Académie navale de Liboria, malgré leur
excellence, ne peuvent rivaliser avec la qualité de l’enseignement
fourni ici. Sortir diplômé de cet établissement est un gage de
réussite. Il est important de noter que Zorya participe au
financement des lieux et a institué un système de bourses
d’études au mérite qui permettent aux citoyens plus modestes
d’accéder aux cours. Attention lorsqu’on parle de citoyens
20
plus modestes, il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’enfants de
notables. L’université reste réservée à une élite sociale, culturelle
et financière. Le quartier de l’Université héberge également
de nombreux musées, les autres grandes institutions scolaires
(l’Institut du progrès d’Hatalen et l’Académie collinaire des
sciences naturelles) et des écoles privées qui, même si elles sont
moins prestigieuses que l’université en elle-même, apportent un
savoir recherché.
Le pont Perran : cet ouvrage doit son nom à Perran Danilo,
l’un des premiers érudits à avoir rejoint la Cité. Ce pont est
minutieusement décoré. Il retrace les premières étapes de la
fondation de la Cité avec l’unification des villages. La grande
cérémonie annuelle de remise des diplômes a lieu sur le pont
l’été. Il est de coutume pour les étudiants de jeter par-dessus les
balustrades du pont une plume d’écriture pour symboliser leur
avenir qui s’envole grâce à la connaissance qu’ils ont acquise.
La Tour magenta : cette imposante tour crénelée dénote dans
le paysage. Sa couleur rouge violacé a été obtenue par un procédé
alchimique secret conservé dans la bibliothèque de l’université.
Elle a été construite par un architecte militaire originaire de Bit’wa
venu enseigner l’art de la fortification et la stratégie de siège. Elle
accueille aujourd’hui le centre administratif de l’établissement
mais aussi ses deux salles de cours les plus célèbres : la salle aux
griffons et la salle aux serpents.
Le musée des Ordres : ce musée est dédié à l’histoire des
Vassallis et aux légendes liées à Azimoth et Zimitra. On y trouve
des ouvrages rares mais aussi des objets et autres reliques du
passé. Cet endroit est considéré comme neutre par l’ensemble des
Ordres. Avoir recours à des Prodiges ou faire preuve d’agressivité
en son sein est très mal considéré. Le bâtiment a pu servir de lieu
de négociation discret pour désamorcer des conflits émergents
(principalement entre Zorya et le Cercle).
Les collines sœurs :
La cité originelle de Kayla est construite sur une des plus
hautes collines de Perran. Celle-ci est entourée d’autres élévations
plus modestes. Trois sont véritablement proches. Pour le
moment, deux d’entre elles ont été colonisées au fil du temps et
de l’expansion urbaine : Siostra et Kuzyn. Elles sont toutes les
deux reliées à leur grande sœur par de nombreux ponts plus
ou moins directs. Les habitants de Kayla nomment d’ailleurs
souvent ces deux collines « les petites sœurs ». Il est fort à parier
que la troisième colline, Ostatni, devienne un jour elle aussi une
extension de la Cité historique. Néanmoins, pour cela, il faudra
que l’Alliance et la péninsule de Salvora échappent à leur triste
destin au vu des temps sombres et difficiles actuels. Même si
ces trois collines diffèrent, elles forment une même Cité unie.
Kayla rassemble tout ce tissu urbain éparpillé en une seule entité
territoriale, politique et culturelle. Un citoyen habitant sur Siostra
ne se pose même pas la question : il est de Kayla ! En fait, ces
collines sont considérées comme d’autres quartiers de la ville.
Siostra : il s’agit de la première colline proche de Kayla
à avoir été colonisée. Siostra est encore moins verte que Kayla.
Elle est percluse d’éperons rocheux plus ou moins hauts et acérés.
Les rivières de pierres sont aussi nombreuses. Le quartier de
Siostra ne s’étend pas sur toute la surface de la colline mais juste
sur une portion importante de l’une de ses pentes. Ce quartier
est calme. De nombreux notables ont d’ailleurs quitté le quartier
de l’Union pour venir s’installer ici, loin de l’effervescence de la
Cité historique.
De Foi et de Chair
Un petit générateur de PNJ
pour pimenter vos parties dans Kayla et aux alentours
Vous trouverez ci-dessous quelques tables aléatoires simples vous permettant de créer sur le pouce un ou plusieurs PNJ typés
mais aussi de potentielles accroches d’intrigue. Ces outils vous aideront à développer du jeu ou à rebondir.
Laissez voguer votre imagination au fil des tirages.
Sexe
lancez 1d6 :
1 à 3 : homme
4 à 6 : femme
Statut
lancez 1d6 :
1 à 4 : citoyen(ne)
5 ou 6 : Vassalli (lancez un autre d6 :
1- nouvellement éveillé(e), 2 ou 3- peu aguerri(e),
4 ou 5- expérimenté(e), 6- puissant(e))
Âge
lancez 1d6 :
1 : enfant
2 ou 3 : au choix, adolescent ou jeune adulte
4 ou 5 : adulte dans la force de l’âge
6 : personne âgée
Précision sur le statut
Si citoyen, lancez 1d6 :
1 ou 2 : pauvre
3 ou 4 : ordinaire
5 ou 6 : riche et/ou puissant (noble, bourgeois,
membre d’un Ordre sans être Vassalli, membre de la
Chambre du Commerce, de la Banque d’ambre…?)
Si Vassalli, lancez 1d6 :
1 : Le Cercle
2 : Zorya
3 : Siebog
4 : Morana
5 : Fils de Sirin
6 : Nomade
Trait physique
lancez un premier d6
3 : laid(e)
4 : beau (belle)
5 : au choix, cicatrice sinistre ou tatouage
impressionnant
6 : aucune pilosité
Premier résultat pair : lancez un autre d6 :
1 : porte un bijou étrange (ancien, trop cher pour
son statut, avec de la Résine…)
2 : porte de longs gants (pour cacher une maladie,
une brûlure, par coquetterie, des traces de
Corruption ?...)
3 : tics faciaux
4 : bégaiement
5 : claudique
6 : manchot
Identité
Masculine : lancez 1d6 :
1- Radek, 2- Filip, 3- Lech,
4- Pawel, 5- Cyprian, 6- Eryk
Féminine : lancez 1d6 :
1- Beata, 2- Hilda, 3- Kaja,
4- Monika, 5- Roza, 6- Zenia
Accroche
lancez 1d6
(les détails et les pourquoi vous appartiennent) :
1 : s’est fait(e) violemment agressé(e) et appelle au
secours
2 : croit reconnaître un des personnages et
l’interpelle
3 : fuit quelque chose et percute un des personnages
4 : tente de voler ou de provoquer un des
personnages (traquenard, hasard ou contrat ?)
5 : hurle des prophéties malaisantes à l’encontre d’un
des personnages
6 : cherche un(e) de ses amis(es) qui a disparu et
demande de l’aide
Premier résultat impair : lancez un autre d6 :
1 : bossu(e)
2 : yeux vairons
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Awaken
Le pont Ramiona : il s’agit du pont principal qui relie la colline
mère à celle de Siostra. Ce pont est un ouvrage encore récent mais
il a souffert il y a quelques années d’un écroulement subit de l’une
de ses portions. Un accident tragique qui a causé de nombreux
morts. Par superstition, les citoyens passent le plus souvent cet
édifice dans un silence quasi religieux.
L’opéra Piosenkarz : après des années de travaux, il y a peu,
le nouvel opéra de Kayla a ouvert ses portes. L’ancien situé dans
le quartier de l’Université était devenu trop petit et archaïque. Il
abrite aujourd’hui un musée consacré à la musique. Le nouveau
bâtiment est de toute beauté et d’une blancheur aussi éclatante
que le Pont immaculé. Les Ordres de Zorya et de Siebog ont
investi des sommes colossales dans ce temple du chant et du
spectacle qui porte le nom de l’une des plus belles voix de
l’histoire de l’Alliance, Brunon Piosenkarz, également un des
premiers Pères de la Cité.
Kuzyn : cette petite colline est un peu plus éloignée de celle
de la Kayla d’origine mais reste proche de celle de Siostra. Kuzyn
ferme le triptyque urbain de la Cité actuelle. Son quartier est
encore réduit mais en plein chantier. De nombreux jeunes artistes
et professeurs progressistes en ont fait un endroit à la mode où il
fait bon vivre malgré le boucan et le chaos ambiant des travaux
permanents. Le quartier de Kuzyn est construit autour d’un petit
lac peu profond (une grande mare plutôt) nommé La Perle.
Le pont Dlugi : ce pont est en cours de construction. À terme,
il reliera directement la colline mère au quartier de Kuzyn. Pour
le moment, il est nécessaire de passer par Siostra pour se rendre
à Kuzyn. Néanmoins, le chantier a pris énormément de retard
en raison d’un odieux détournement de fonds. Celui-ci a été
orchestré par le Baron Zmiana. C‘est ce qui a amené le Morana à
le soupçonner et à envoyer Dominik Czarny sur place et à le faire
nommer Second.
Le terrain de cogne : depuis des années, de jeunes athlètes
locaux négocient en coulisse pour faire émerger une ligue
de cogne digne de ce nom à Kayla. C’est chose faite et, grâce
à différents mécènes, ils ont pu enfin construire un terrain
d’entraînement et de compétition, à la condition sine qua non
que celui-ci soit éloigné des salles d’étude qui demandent calme
et concentration et non bruit et sueur. Pour le moment, la ligue
rassemble quatre équipes. Mais les Téméraires, la toute nouvelle
équipe championne et tenante du titre local, va bientôt recevoir
les célèbres et craints Loups de Sirin pour un match qui s’annonce
d’ores et déjà mémorable.
22
Les innovations
technologiques
à base de Résine
(cf. livre de base, pages 23-24)
Le télégraphe : Kayla dispose d’un réseau
télégraphique étendu et moderne. Celui-ci relie
tous les quartiers de la ville et donc les différentes
collines. Dans la Cité aux multiples ponts, le
télégraphe n’est pas réservé aux militaires, des
citoyens riches et puissants y ont aussi accès à
leur domicile. Il n’est pas rare qu’une invitation
mondaine soit transmise ainsi. Il en est de même
pour la plupart des institutions (université et
académies comprises). On raconte que des érudits
de l’université travaillent ardemment sur une
version encore plus perfectionnée et capable de
transmettre non pas de vulgaires sons mais la voix.
Les radeaux suspendus : seule la colline
originelle de Kayla dispose de radeaux suspendus,
trois lignes pour être exact. Chacune disposée à
différents endroits au pied de la Cité et desservant
son sommet, au cœur du quartier du Soleil. Une de
ces lignes est ouverte en permanence. Le spectacle
de ce radeau illuminé par des lanternes à Résine
voguant à travers la nuit est assez unique. Ces
trois lignes permettent aux plus pressés et aux plus
fortunés (Richesse 3 minimum, 4 pour bénéficier
d’un coupe-file) d’accéder rapidement aux
différents niveaux et quartiers de la Cité. Le réseau
de Kayla est connu pour être vertigineux. En effet,
si les ponts permettent de gravir progressivement la
colline, les radeaux suspendus ont été mis en place
pour un accès direct, ce qui peut s’avérer stressant
pour les passagers.
De Foi et de Chair
Le monastère de Perran
À vol d’oiseau le monastère de Perran n’est pas si loin de
Kayla, une vingtaine de kilomètres tout au plus. Cependant, à
travers les collines, cela représente une journée de marche car il
faut descendre et gravir un certain nombre d’élévations au cœur
d’un paysage aride et d’un relief accidenté.
Le monastère est véritablement imposant. Il est d’ailleurs
étonnant qu’un tel ensemble de bâtiments soit situé dans une
région si isolée. Vu sa superficie, sa hauteur et sa beauté, l’édifice
pourrait siéger dans une des grandes Cités. Cet état de fait a de
quoi interpeller. En fait, à sa mort, après sa carrière bien remplie,
Antosh a bénéficié des largesses du Saint Office. Le Hiérophante
de l’époque a aussi fait en sorte que le héros souvent ignoré de
la cause du Cercle et de la foi d’Azimoth soit dans sa mort enfin
reconnu pour ce qu’il était. Surtout, le miracle entourant la
disparition du génie mystique l’a auréolé d’un respect sincère et
d’une dévotion sacrée. C’est pourquoi, même si on a oublié (ou
plutôt on a su faire oublier) qui est le glorieux personnage enterré
ici, force est de constater que sa dernière demeure et le monastère
qui s’est édifié autour sont à la hauteur d’un individu exceptionnel
ou qui devait l’être.
Un peu d’architecture
L’ensemble des bâtiments est situé sur une petite élévation
entourée d’un paysage de collines arides (cf. la couverture de
ce supplément). Le monastère est organisé de façon à ce que la
prière, l’étude et la vie commune soient au centre. Le premier
bâtiment du monastère à avoir été construit est la chapelle
d’Azimoth, à laquelle est attaché le cloître. Sont ensuite reliés
les appartements de l’abbé, la Maison des officiers, les clochers
et les salles communes, à savoir la salle du chapitre (ou salle
capitulaire) où la communauté se réunit quotidiennement pour
les questions touchant à l’organisation matérielle, la salle à
manger, la formidable bibliothèque/salle d’études religieuses, les
quelques cellules individuelles (réservées aux officiers principaux
de la communauté et aux voyageurs de passage) et le dortoir des
moines. La construction du monastère a été progressive. Il s’est
étendu et a été consolidé au fil des décennies après la pose de
sa première pierre. Le dernier bâtiment à avoir été érigé est la
Maison des officiers.
La chapelle du monastère est un ouvrage à l’architecture
classique. Néanmoins, alors qu’elle est considérée comme un
édifice secondaire (d’où son nom de chapelle), la structure a de
quoi faire pâlir bien des églises. La chapelle du monastère est
richement décorée de peintures, statues et autres sculptures. Il ne
s’agit pas de richesses précieuses en tant que telles comme de l’or,
des pierreries, etc., mais l’ensemble représente un véritable trésor
artistique et historique. Le bâtiment est vaste et pourrait accueillir
des cérémonies importantes puisqu’il peut accueillir beaucoup
plus de fidèles que ceux que compte la communauté actuellement.
Un déambulatoire permet d’accéder à des oratoires consacrés à
tel ou tel saint ou héros du Cercle ou de l’Église. Citons pêle-mêle
saint Adam, célèbre Chevalier du Cercle vassalli s’étant sacrifié
lors de la Première guerre varganne pour sauver un village du
massacre, ou encore sainte Prudencia, jeune bergère locale ayant
reçu au siècle dernier des visions d’Azimoth lui ordonnant de
consacrer sa vie aux pauvres et aux malades des collines de Perran.
Sous la chapelle se trouve une crypte. C’est dans celle-ci que se
situe le tombeau d’Antosh Ogromny. On accède à la crypte par de
larges escaliers situés près de l’autel consacré à Azimoth.
La crypte est étrangement haute de plafond. Elle est peu
décorée mais son aspect massif et sa taille lui donnent un air
majestueux. Des torchères et des grandes lanternes à Résine
permettent de vivement l’éclairer. Ses lanternes contiennent une
quantité importante de matière fabuleuse. Malgré tout, en raison
de sa surface et de sa hauteur, ce tombeau reste relativement obscur
par endroits. À son centre exact, repose le sarcophage d’Antosh.
La pièce maîtresse de celui-ci est son couvercle, un magnifique
gisant. Cette sculpture funéraire représente avec force détails
Antosh dans la force de l’âge. Le créateur des Colosses est figuré
couché, souriant, comme pris dans un sommeil bienheureux. Des
bénédictions régulières ont lieu afin de rendre hommage à ce
puissant serviteur du Cercle et d’Azimoth.
Le cloître forme une petite galerie couverte et fermée en
quadrilatère. Elle entoure un jardin intérieur bien entretenu par
les moines et constitué de plantes grasses. Un olivier centenaire
trône en son centre. Quelques bancs permettent aux membres
de la communauté de profiter du soleil pour méditer, prier ou
réfléchir aux énigmes des Saintes Écritures ou d’autres textes
religieux alambiqués.
Les appartements de l’abbé sont une sorte de petit manoir
fortifié au cœur du monastère. C’est ici que loge le chef de la
communauté et qu’il reçoit ses invités ou les voyageurs de passage
pour des entretiens à l’abri des regards et des oreilles. Il n’est pas
rare que des dignitaires importants du Saint Office (y compris le
Hiérophante) ou du Cercle viennent consulter la bibliothèque du
monastère et les conseils de son abbé. Par exemple, les Premiers
et les Seconds de l’Ordre à Kayla passent plusieurs fois dans
l’année. Au sein de l’Église comme de l’Ordre, de tout temps,
l’abbé du monastère reste une référence en matière de religion et
de théosophie. En tout cas, la présence de ce bâtiment sécurisé
est assez exotique comparativement aux autres monastères de
Salvora. En cas de crise, il est évident qu’il pourrait tenir le rôle
d’ultime refuge, à l’instar d’un donjon dans un château.
L’autre particularité du monastère de Perran est sa Maison
des officiers. Il est à noter que cette structure paraît plus récente
(elle date malgré tout de plusieurs décennies) par rapport au
reste des constructions. Le simple fait que ce bâtiment existe
marque encore plus la distinction à faire entre les simples
claustraux et les officiers principaux de la communauté. Moins
vaste et sécurisée que les appartements de l’abbé, la Maison des
officiers n’en reste pas moins un édifice imposant. Pour autant,
il n’est constitué que d’une grande salle de réunion où siège une
table de pierre de facture antique accompagnée de chaises à
hauts dossiers recouvertes d’un cuir patiné, et de deux pièces
secondaires pouvant faire office de cellule (dans tous les sens du
terme). Il est à noter qu’il n’y a pas de place pour l’abbé autour
de la table. Au vu du secret miraculeux qu’il abrite, le monastère
se doit d’avoir une double sécurité concernant son encadrement.
Si un abbé venait à prendre de mauvaises décisions, le Conseil
des officiers pourrait prendre son indépendance afin d’établir
des solutions alternatives le temps que le Cercle et/ou le Saint
Office prennent des mesures.
23
Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427
Awaken
L’abbé fou
Il y a environ 80 ans, l’abbé de l’époque était un
puissant Vassalli qui a sombré dans la Corruption.
Urban Ciemny a profité de son statut pour
accumuler en secret un certain nombre d’ouvrages
interdits concernant la Corruption et ses maléfices.
Il en a profité pour améliorer ses capacités avant de
se transformer inéluctablement en monstruosité.
Il finit par tyranniser ses frères et instaurer dans
le monastère une ambiance malsaine et délétère.
Il fallut l’intervention de plusieurs officiers pour
mettre fin à ses méfaits et faire appel aux forces
extérieures salvatrices. Heureusement, totalement
tourné vers sa propre puissance, Urban ne s’en est
jamais pris au cadavre béni d’Antosh. Cependant,
pour éviter un autre drame de ce genre, la Maison
des officiers fut bâtie et le Conseil des officiers
établi. À présent, même si l’abbé reste le chef de la
communauté, le pouvoir des autres officiers n’est
pas à négliger et ils bénéficient d’un statut à part
par rapport aux autres communautés religieuses
de Salvora. Les livres captés par Urban forment
une bibliothèque interdite. Ils ont été mis au secret
dans une des salles d’étude de la bibliothèque
officielle. Celle-ci est en permanence fermée et
les ouvrages sont remisés dans une armoire de fer
impressionnante gravée de symboles religieux et
bardée de prières écrites sur des lanières de tissu
immaculé. À chaque saison, l’abbé vient bénir
la pièce et l’armoire. Chaque mois des moines
viennent à tour de rôle jeûner et prier à l’intérieur
de la pièce une journée entière.
Et si la Corruption d’Urban n’était pas totalement
éradiquée ? Et si, au vu des événements récents,
en écho, le relent de son âme folle et terrifiante
venait hanter le monastère ? Depuis quelques
nuits, certains frères font des rêves perturbants et
malsains. Aujourd’hui, le jeune novice Tadeusz
a été retrouvé mort au pied d’un des clochers.
Pourquoi est-il monté ? Un accident ? Un meurtre
? Que signifie cette rose fanée retrouvée près des
cloches ? Qui a pu subtiliser dans la bibliothèque
interdite le Zakazana Ksiazka, « le Livre noir de
l’infinie Corruption », le codex maudit et anonyme
rédigé il y a si longtemps ?
Le monastère dispose de deux hauts clochers. Un principal
situé vers l’avant de l’ensemble des bâtiments et un plus fin et
moins haut en retrait. Tous les deux sont équipés de cloches de
très bonne facture au son clair et puissant. Leurs tintements se
répercutent loin dans les collines. Si le vent souffle fort et dans
la bonne direction, on peut quelquefois les entendre faiblement
jusqu’à Kayla.
24
La salle du chapitre est basse et voûtée. Comparativement au
reste du monastère, elle est sombre et austère. Cela lui confère à
la fois une ambiance intime et secrète. C’est sans doute un effet
voulu par les bâtisseurs. C’est ici que les moines discutent sous
la direction des divers officiers des questions quotidiennes de la
communauté mais aussi des points de débat ou du positionnement
officiel vis-à-vis des autorités extérieures ou de la population.
Sous cette salle, se trouve une vaste crypte où sont enterrés tous
les officiers de la communauté qui le désirent (les autres, ceux
souhaitant retrouver leur terre natale, sont rendus à leur famille
selon leur vœu).
La salle à manger est très simple. Plusieurs tables immenses
accompagnées de bancs peu confortables s’y trouvent. Les repas
sont pris en silence au son de la lecture des Saintes Écritures. Les
repas sont bons mais frugaux.
Seuls les officiers de la communauté (cf. page 25) bénéficient
de cellules individuelles. Il en est de même pour les visiteurs ou
les familiers (cf. page 25). Les autres moines dorment en commun
dans un vaste dortoir. Les lieux sont très propres et entretenus.
L’autre point d’orgue du monastère est sa bibliothèque
monumentale qui comporte également un scriptorium et des
salles d’étude. La bibliothèque du monastère est un des trésors
de l’Église d’Azimoth et du Cercle. Elle contient des milliers
d’ouvrages et de rouleaux. Concernant l’histoire de Salvora, la
religion et la philosophie, elle n’a pas à rougir face au contenu
de celle de l’université de Kayla. En fait, la présence de ces
archives justifie en partie, vis-à-vis des regards et des questions
extérieures éventuelles, la taille et la prestance du monastère.
Les Hiérophantes de Jarillo et les Grands Inquisiteurs du Cercle
ont toujours su justifier au mieux l’existence du monastère
reculé en se basant à la fois sur l’accueil de la sépulture d’un saint
et sur la présence d’une partie des ressources intellectuelles de
l’Alliance. Le scriptorium est un atelier silencieux où les moines
copistes effectuent leur travail méticuleux. C’est également
là que les enlumineurs réalisent des œuvres d’une beauté et
d’une précision sans égales et qui rendent grâce à Azimoth
et sa lumière divine. Les moines ou les voyageurs désireux de
se plonger dans les écrits les plus volumineux ou complexes
peuvent avoir accès à de petites salles d’étude annexes qui
offrent confort, calme et sérénité.
La communauté
Il est important de noter que la communauté de Perran en
tant que communauté religieuse d’Azimoth n’est pas assujettie à
l’évêque de Kayla mais directement au Hiérophante de Jarillo.
D’ailleurs, l’abbé est nommé par les plus hautes instances du
Cercle, à savoir la chambre des Grands Inquisiteurs les plus
puissants. Il est ensuite coopté/ordonné par le Hiérophante,
comme cela se faisait systématiquement autrefois avant que
l’Ordre prenne quelque peu ses distances avec le Saint Office.
C’est à la fois une source d’indépendance mais aussi, selon
les périodes, de tension avec les autorités religieuses proches
de la Cité aux multiples ponts. Cela pourrait aussi créer des
crispations entre l’Église et l’Ordre même si jusqu’ici tout le
monde a fait preuve de bonne intelligence (surtout à la vue des
enjeux et des secrets).
De Foi et de Chair
La population du monastère de Perran est composée de
plusieurs catégories de personnes.
Vous trouverez ci-dessous les différents personnages qui
occupent certaines de ces fonctions.
Les moines ont prononcé leurs vœux de stabilité, de pauvreté,
de chasteté et d’obéissance. Ils sont rattachés définitivement au
monastère. Malgré sa taille et son importance, actuellement, la
communauté ne comporte qu’une bonne trentaine de moines.
Parmi eux, on trouve des officiers. C’est-à-dire des frères occupant
une charge utile à la communauté en échange de quelques petits
privilèges (souvent en nourriture ou en vin mais toujours avec
parcimonie) ou de dispenses de tâches communes.
hhL’abbé actuel se nomme Marius Rzeski. Il est le Père
de la communauté depuis un peu plus de dix ans.
Auparavant, Marius fut le prieur du monastère pendant
une autre dizaine d’années et succéda naturellement à
l’abbé Krzystof. L’abbé Rzeski est un Vassalli comme
tous ses prédécesseurs. C’est un gaillard à la voix
tonitruante qui s’est spécialisé dans les Prodiges du
Corps alors qu’habituellement les abbés se tournaient
plus vers ceux d’Esprit.
Voici les différentes charges monacales au monastère de
Perran (tous les officiers, sauf l’abbé, forment un Conseil) :
hhL’abbé, bien entendu, le Père de la communauté, qui,
nommé à vie, dirige celle-ci et commande à tous les
autres moines ;
hhLe prieur qui remplace l’abbé en cas d’absence et
seconde celui-ci au quotidien ;
hhLe chantre qui est le conducteur des louanges rendues
à Azimoth. Il dirige les chants et les prières sauf lors
des cérémonies sous l’égide directe de l’abbé. À Perran,
il fait aussi office de sacristain. Il veille donc sur les
objets liturgiques et les prépare pour les messes et
autres cérémonies ;
hhLe cellérier qui a la charge des réserves et de
l’approvisionnement. À Perran, celui-ci a une charge
multiple et importante puisqu’il fait aussi office
d’hôtelier (se charge des hôtes éventuels), de camérier
(se charge de la tenue des bâtiments) et de réfectorier
(organise les repas) ;
h hL’infirmier qui se charge des malades, des
blessés et qui cultive les plantes médicinales et
s’occupe de l’herboristerie. L’infirmier est souvent
également l’intermédiaire de la communauté avec
les paysans voisins.
Les novices sont des moines en formation. Ils n’ont pas
encore prononcé leurs vœux. La plupart resteront attachés
au monastère mais certains pourront rejoindre d’autres
communautés du Cercle. On trouve aujourd’hui moins de dix
novices au sein du monastère.
hhLe prieur Maksym Malowmony est un Vassalli discret
et silencieux. C’est un homme compétent et obéissant.
Pour autant, contrairement à l’abbé qui est plutôt
ouvert sur le monde extérieur, Maksym rejette les
mœurs actuelles de l’Alliance et du Cercle qu’il juge
trop légères. Le prieur est un historien et un religieux
nostalgique. Il est doué dans les Prodiges de Réalité.
hhLe chantre Jerzy Mily n’est pas un Vassalli. C’est un
homme âgé, doux et aimable. Il n’apprécie guère le
prieur Malowmony qu’il considère comme un rabatjoie et un oiseau de mauvais augure. Celui-ci le lui
rend bien. Jerzy respecte beaucoup l’abbé Rzeski pour
son érudition, son calme et sa piété.
hhLe cellérier Lech Otyly n’est pas un Vassalli non plus.
Ce moine gros et gras est le ciment de la communauté.
Il est apprécié par tous les autres membres de sa
confrérie pour sa bonne humeur, ses talents de
médiateur et ses anecdotes croustillantes sur les
petites histoires de la grande histoire de l’Ordre. Lech
intervient souvent quand les échanges se tendent entre
le prieur et le chantre.
hhNikodem Krew est le frère infirmier du monastère.
C’est un Vassalli qui occupe ce poste depuis peu.
En fait, Nikodem a rejoint la communauté il y a
moins d’un an. Il est originaire de Jarillo. C’est le
Cercle qui l’a intégré à la confrérie de Perran. Cette
« jeunesse » au sein du monastère lui vaut encore une
certaine distance de la part de ses frères. Cependant,
l’infirmier n’a rien à cacher. Il a juste été nommé, ce
n’est pas un espion.
Les familiers ne sont pas des religieux. Il s’agit de laïcs
bénévoles issus de Kayla mais plus souvent des villages des
collines. Ils servent la communauté et logent temporairement au
monastère. Ils interviennent pour des tâches précises comme des
chantiers de toiture, de maçonnerie ou d’autres travaux de force
ou spécialisés. Vu la taille des bâtiments et leur ancienneté, il n’est
pas rare de croiser quelques familiers sur place.
Les hôtes sont les personnes accueillies temporairement au
monastère. Ils peuvent être des religieux ou non. Ils peuvent
appartenir au Cercle ou non. Il peut s’agir de voyageurs de passage
ou de personnes désirant consulter la bibliothèque ou effectuer
une retraite loin des turpitudes du monde. Le monastère est isolé
et il garde bien des secrets mais, comme pour les familiers, il n’est
pas rare qu’un ou deux invités soient reçus.
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Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427
Awaken
Quelques autres PNJ
hhLudwik Badanie est un novice prometteur.
Il a l’esprit alerte. Ludwik se doute que le
monastère cache bien des secrets.
hhSlavek Oznaczac est un novice et un Vassalli
opiniâtre et ambitieux. C’est un proche du
prieur Malowmony qu’il considère comme
un mentor.
hhArkadius Pracownik est un familier et un
maçon issu du village de Kaplica. Il a une
vénération pour le monastère et les moines. C’est
lui qui supervise tous les travaux d’entretien des
bâtiments. Il est souvent présent.
hhCyryl Piechur est un jeune berger des
alentours. Il séjourne souvent au monastère
où il apprend à lire, écrire et compter.
26
En échange, il sert de messager à Nikodem
vis-à-vis des villages proches.
hhLe vieux Chevalier Bartosz Smok est un
Vassalli du Cercle et un ami de l’abbé. Il
séjourne régulièrement au sein du monastère
en tant qu’hôte. C’est une des rares personnes
en dehors des plus hautes autorités religieuses
et du Cercle à connaître le secret du tombeau.
hhDawid Grymuar est un jeune érudit venu de
l’université de Kayla pour étudier d’antiques
ouvrages d’herboristerie et d’études en sciences
naturelles regroupés dans la bibliothèque
du monastère. Une relation compliquée
(amoureuse) est en train de s’installer entre
l’infirmier Krew et lui.
De Foi et de Chair
ENJEUX ET PROTAGONISTES
« Je l’ai vu, je vous dis ! C’était une apparition ! Celle
d’un homme du Cercle sévère et droit. Ce fantôme m’a
regardé droit dans les yeux. Je suis sûr qu’il voulait me
dire quelque chose mais il s’est... effiloché. Abbé, avec
tout le respect que je vous dois, vous ne m’ôterez pas
de l’idée que tout cela est lié à ce remue-ménage. Les
Vargans rôdent ! Une armée se réunit à nos portes !
Une crise gronde. »
— Nikodem Krew, frère infirmier, face à l’abbé Rzeski.
Maintenant que l’histoire de fond, les lieux et quelques
protagonistes ont été posés en guise de repères, il convient d’entrer
dans le vif du sujet, à savoir l’actualité de la région et les enjeux
qui la traversent. Vous l’aurez compris, les pages précédentes
vous offrent déjà un cadre de jeu en format bac à sable tout à
fait solide et exploitable. Vous disposez d’ailleurs pour cela d’un
certain nombre d’outils qui peuvent vous permettre de créer de
l’instantané ou de concevoir votre propre campagne de jeu au
long cours au sein de cette région riche et variée.
Néanmoins, De Foi et de Chair vous propose aussi une
trame axée sur les derniers événements importants qui secouent
actuellement la région et viennent bouleverser la géopolitique
locale. Libre à vous d’exploiter directement ces péripéties ou
de les faire intervenir plus tard, par exemple à la suite d’un ou
plusieurs premiers scénarios de votre cru et construits grâce à la
matière imaginaire développée jusqu’ici.
Voici en résumé ce qui va être à présent évoqué :
La région connaît une période troublée comme
elle n’en a pas connu depuis longtemps. Des
Vargans ont été aperçus dans les collines et des
attaques violentes commencent à avoir lieu contre
des personnes isolées mais aussi contre des villages.
Parallèlement, dans une des nombreuses carrières
proches de Kayla, un riche filon de Résine a été
découvert. Certains (des érudits, des politiques,
des gens du peuple…) pensent qu’il y a un lien de
cause à effet entre les deux événements. De plus, ce
contexte en télescope un autre, à savoir la volonté
du Tribunal de la Cité d’intégrer le monastère dans
son giron. L’indépendance de celui-ci ne convient
plus à Zorya qui a décidé de provoquer le Cercle
en demandant à l’Ordre religieux de convenir que
la communauté fait partie de la zone d’influence
de la Cité et que celle-ci a donc son mot à dire sur
ce qui s’y passe et sur la nomination des abbés.
L’entourage de la Mère de la Cité évoque de plus
en plus également les origines locales d’Antosh
Ogromny qui serait le saint enterré sur place.
Cette mise en lumière mécontente fortement
l’abbé et le Cercle qui craignent que tout cela ne
gâche le secret si bien gardé jusqu’ici. Entre les
déclarations de Zorya liées à cette revendication
territoriale et la présence de Vargans, de jeunes
et fougueux membres du Cercle ont réagi. Sous
prétexte de venir sécuriser les moines, ils ont
fait le voyage et ont installé un camp aux portes
du monastère béni. De son côté, la Chambre
du Commerce aimerait exploiter ce nouveau et
prometteur filon sans entrave, ni contrôle local.
L’effort demandé aux ouvriers de la carrière pour
augmenter la cadence et le rendement crée des
tensions et les esprits s’échauffent. Tout ce remueménage trouble tout le monde, y compris l’esprit
éternel et endormi d’Antosh Ogromny. Cela va
provoquer entre autre la rupture du lien entre le
Colosse de Kayla et ses Maîtres (cf. le scénario
d’introduction proposé). De nouvelles apparitions
de l’ancien génie du Cercle vont aussi avoir lieu.
Bref, entre velléités patriotiques, rivalités entre
Ordres, intérêts mercantiles, secrets religieux et
mysticisme, vos PJ pourraient avoir fort à faire.
Une actualité chargée
Dans ce chapitre, vous trouverez le détail des événements
récents. En lien sont indiquées la réaction ou la position des
différents milieux d’influence concernés.
La découverte d’un nouveau filon
Comme ses ancêtres, Léon Moj exploite une carrière de
roche massive. Celle-ci est située dans les collines de Perran,
vers le nord, quasiment à la limite de la région, près de la vaste
forêt qui s’étend au-delà. Le chantier s’effectue à ciel ouvert avec
une grande fosse d’une petite centaine de mètres de profondeur,
mais des galeries ont été percées pour rechercher et obtenir la
roche blanche la plus pure (en vue d’agrandir la fosse également).
La famille Moj emploie une centaine d’ouvriers. Elle est liée à la
Chambre du Commerce depuis des décennies et plusieurs de ses
patriarches en ont été des administrateurs zélés. Léon est aussi
en lien avec le Tribunal avec lequel il commerce régulièrement
dans le cadre du vaste projet de pont reliant Kayla à Kuzyn. Il
ne s’entend guère avec le Baron Zmiana depuis qu’il a refusé
que le Morana investisse dans l’entreprise familiale. Le Baron le
lui a bien rendu en faisant en sorte que les travaux prennent du
retard (un détournement de fonds, cf. page 22).
27
Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427
Awaken
Il y a quelques mois, le contremaître Kamil Szef et son équipe
ont percé une nouvelle galerie à partir d’un tunnel principal.
À la suite d’un éboulis qui a failli coûter la vie à tout le monde,
Kamil a mis au jour une vaste cavité. Les parois de celle-ci étaient
recouvertes d’un filon verdâtre de Résine divisé en nombreuses
veines ! La Résine était si pure que, dès que les ouvriers l’ont
illuminée avec leurs torches, elle a scintillé au point d’éclairer la
grotte entière ! Il y en a pour une fortune !
Léon Moj a prévenu les autorités et a fait reconnaître que son
droit de propriété concernait aussi la substance merveilleuse.
Il a donc étendu sa patente d’exploitation à celle-ci. De fait, la
famille Moj, déjà bien en place, est devenue le centre de toutes les
attentions. Pour Kayla, cette découverte est une aubaine car elle
pourrait permettre à la Cité de s’affranchir pendant un certain
temps des importations extérieures.
Les attaques vargannes
Peu de temps après la découverte du filon, des disparitions
inquiétantes ont commencé à avoir lieu dans les collines. Tout
d’abord, il ne s’agissait que de quelques bergers ou villageois
disparus sans laisser de trace. Puis, toute une classe d’apprentis
géologues fut décimée. Les corps atrocement mutilés des élèves
et de leur professeur de l’Académie collinaire des sciences
naturelles furent abandonnés comme un sinistre avertissement.
Beaucoup pensaient à une attaque du légendaire Wilkolaki.
Une enquête et une battue furent menées sans succès. À partir
de ce moment-là, plusieurs témoins de bonne foi (berger,
chasseur, marchand itinérant, percepteur de la Cité, patrouille
de gardes) jurèrent avoir vu des créatures horribles rôder
dans les collines. Lorsque Salomea Dziki, Seconde du Cercle,
et son escorte en chemin vers le monastère de Perran pour y
rencontrer l’abbé Rzesky, furent attaquées par un groupe de
Vargans, plus aucun doute n’était possible : ces créatures de
cauchemar en voulaient à la région.
Dès lors, un véritable branle-bas de combat s’organisa et
depuis, la Cité et son domaine sont en alerte. Les attaques de
Vargans ne font que se multiplier. La Mère de Kayla a ordonné
des patrouilles régulières et la sécurité de la ville a été renforcée à
la nuit tombée. Parallèlement, les villages ont formé des milices et
monté des barricades. L’ambiance locale est en train de changer du
tout au tout. Un air de guerre et de peur se répand. Le Tribunal de
la Cité a informé le Grand Tribunal de l’Alliance. Les Ordres sont
eux aussi au courant. Peu à peu, la rumeur d’une forte menace
varganne à Kayla et dans les environs se répand en Salvora.
Il est à noter que la présence et les attaques vargannes se
concentrent principalement (mais pas que) près de la carrière Moj
et du monastère de Perran. La surveillance du site minier devenu
crucial en raison de la Résine a été accrue. Le Premier du Cercle,
Roma Madry, et l’évêque Jozef Blogo ont demandé officiellement à
la Mère de faire protéger le monastère. Cependant, Karyn Lekki a
profité des réticences de l’abbé et de sa communauté pour mettre
en suspens ce point. Sous la pression de Riaman Strach et du
Morana, la Mère a préféré concentrer ses efforts sur la carrière et
son trésor. Cette situation divise le Tribunal. Le Cercle et les Fils
de Sirin, malgré leurs divergences, ont beaucoup de mal à accepter
cette prise de position. Pour les Filles représentantes de leur
Ordre, ce manque de réaction flirte avec la trahison d’autrefois,
quand Sirin a été selon elles sacrifiée. Pour elles, comme pour le
Cercle et l’Église, les Vargans sont le Mal absolu et le monastère
ne peut être abandonné. Le Cercle est d’autant plus inquiet que le
corps béni d’Antosh doit rester protégé et secret.
28
Résine et Vargans,
même combat ?
Le Codex vargan rédigé par Vladislaw Karpov
(cf. livre de base, page 163) est relativement clair :
il existe un lien direct entre la Résine et les Vargans.
Celle-ci est un élément essentiel qui intervient
dans leur mode de reproduction. La Résine est une
matière organique issue de la reine (des reines ?) des
Vargans qui permet de nourrir les œufs fécondés à la
suite du sacrifice des « pères ».
La caverne mise au jour par les ouvriers de la
carrière est une des chambres supérieures d’une
ruche varganne. C’est un endroit sacré où leur reine
a séjourné afin d’en faire une réserve de Résine
utile pour le renouvellement de cette importante
communauté. La ruche sert aux Vargans à récolter
de la Résine pour leur nid/cité inversée où ils
« couvent » les œufs de leur reine en les entourant de
la matière fabuleuse. Le pillage actuel effectué par
les humains est un sacrilège et menace directement
la survie de la ruche. Cela explique pourquoi les
Vargans attaquent la carrière régulièrement pour en
chasser les envahisseurs voleurs.
Les stocks de Résine volée sont acheminés
à Kayla. Ainsi, les créatures souterraines se
rapprochent de plus en plus de la ville. À terme, une
bataille risque d’avoir lieu à l’instar de celles qui ont
frappé il y a longtemps Sirin et Jarillo. Pourquoi les
Vargans rôdent-ils également près du monastère ?
Car celui-ci est proche d’une entrée/sortie menant
au réseau de la ruche. Les Vargans s’en servent
à présent pour explorer la région et se rapprocher
peu à peu de la Cité. Au-delà, le peu de Résine
détenue par les moines situés à proximité attire les
chasseurs vargans. Surtout, ces êtres des profondeurs
perçoivent, maintenant qu’ils en sont proches, l’écho
du Prodige permanent et surpuissant qui entoure
la dépouille d’Antosh (relisez le Codex vargan,
pensez au moment où Karpov abuse du Miel et que
ses Prodiges s’en retrouvent boostés au point que le
Vargan prisonnier peut presque communiquer avec
lui). Bref, la boucle est bouclée ! Les hommes ont
pillé une réserve de Résine vitale. Les Vargans locaux
sont en chasse pour éviter la mort de leur espèce. Le
danger plane sur le monastère et Kayla, et ne fait
qu’attiser d’autres menaces politiques qui couvaient
jusque-là. Les événements actuels s’emballent. Ce
qui se passe dans cette région reculée de Salvora
pourrait avoir un impact retentissant pour toute
l’Alliance et annoncer la nouvelle grande guerre
(finale ?) qui opposera l’Humanité accompagnée des
Vassallis contre les Vargans.
De Foi et de Chair
Nid de vipères
Réactions en chaîne
Fine politicienne et stratège, conseillée par son Ordre et
appuyée par Siebog, Karyn est prête à faire protéger le monastère
si le Cercle et l’Église reconnaissent enfin que celui-ci n’est pas un
territoire indépendant mais qu’il fait bel et bien partie de la zone
d’influence de la Cité. Après tout, le saint qui y est enterré était
un citoyen de Kayla de naissance (d’un village lui appartenant).
De nombreux érudits, dont le puissant doyen Nayden Mozg,
soutiennent cette proposition. Elle leur permettrait d’avoir accès
bien plus facilement aux trésors intellectuels et historiques de
la bibliothèque du monastère. De plus, plusieurs chercheurs
universitaires ne sont pas dupes. Ils pensent que la communauté
n’est pas là par hasard et que le monastère a des secrets à livrer.
Les historiens émérites de l’université sont les premiers à avoir
confirmé qu’Antosh Ogromny est bien le saint enterré au sein du
monastère. Cela donne de l’eau au moulin de Karyn Lekki (et de
Nayden Mozg).
L’agression de Salomea a été un événement marquant. La
Seconde est revenue blessée après s’être battue comme une
tigresse. Cette Vassalli est bien en vue au sein des Porteurs
d’anneau qui apprécient ses positions tranchées vis-à-vis des
autorités locales du Zorya et en faveur d’une foi plus affirmée. De
plus, ses coups de gueule face au Grand Inquisiteur jugé comme
modéré ravissent les jeunes Vassallis fougueux et en quête
d’une reconnaissance au sein de la Cité aux multiples ponts.
Au-delà, l’entente actuelle entre le Cercle et les Fils de Sirin
reposent beaucoup sur les bonnes relations qu’entretiennent
Salomea et Helena Wilk. Ainsi, la Seconde bénéficie d’une
aura et d’une influence grandissantes. C’est ce qui a conduit
les Vassallis les plus fervents à en appeler à une défense sacrée
du monastère de Perran. En cette nouvelle période tourmentée
que vivent l’Alliance et l’ensemble des institutions de Salvora,
cet appel aux armes a conquis de nombreux membres du
Cercle en manque de symbole et de repères. C’est ainsi qu’est
né « le Glaive », une nouvelle faction du Cercle regroupant
une nouvelle génération de jeunes et courageux Vassallis épris
d’exploits au nom d’Azimoth. Au départ, ce qui n’était qu’une
bande locale installée au pied du monastère s’est transformée en
troupe organisée au fur et à mesure des arrivées. On pourrait
dire que l’on assiste à la naissance d’un nouvel ordre religieux
et militaire qui ne jure que par une croisade menée contre les
terrifiants Vargans. Pour lui, le monastère est tout un symbole
et le moteur de ses aspirations. Chaque semaine, de nouveaux
compagnons rejoignent le camp. Qu’ils soient Vassallis ou gens
du commun perdus dans un monde au bord du gouffre, ces
jeunes hommes et femmes viennent ici trouver un sens à leur
vie et à leur croyance. Cette situation inquiète de plus en plus
autant Zorya que la communauté monastique, mais pour des
raisons différentes. La Mère de Kayla a peur d’un conflit ouvert
mais ne peut reculer face au Cercle, l’ennemi de toujours. L’abbé
craint pour le secret d’Antosh car, si le secret de ce corps devenu
relique venait à être découvert, la fougue du Glaive pourrait
se transformer en brasier et changer l’avenir de la région.
Néanmoins, il est difficile pour le Père du monastère de rejeter
l’appui et la foi des siens.
Parallèlement, la population a peur. Que cela soit les
citoyens de Kayla derrière les murs de la ville ou les humbles
villageois des multiples agglomérations des collines, tous
craignent viscéralement les Vargans. Ils réclament la sécurité
et demandent aux autorités d’agir. Les représentants du peuple
sont sur la brèche. Certains agitateurs en profitent pour fustiger
encore plus l’Alliance, son mode d’organisation sclérosé et son
incompétence. Iga Ciazy a récemment eu un discours très
emporté au nom des femmes et des mères de la Cité contre le
manque de préoccupation des puissants pour les plus faibles.
Ses remontrances lui ont valu d’être temporairement mise à la
porte du lieu des débats. Cet événement, relayé dans la ville, a
encore plus tendu l’atmosphère.
De son côté, la Chambre du Commerce/Malachite met la
pression à Léon Moj pour qu’il fasse extraire le plus de Résine
possible, le plus tôt possible. En effet, les marchands craignent
que la situation ne bascule, que les autorités ne fassent boucler
le secteur et que la carrière ne se transforme en camp retranché.
Si c’était le cas, l’exploitation serait arrêtée, les bénéfices aussi.
Bref, c’est une véritable course contre la montre qui est engagée.
Comme le Baron Zmiana du Morana est derrière la Chambre
et que celui-ci déteste cordialement Léon Moj, cette pression
est d’autant plus forte et menaçante. Léon a donc ordonné
l’abandon de toute autre activité et l’augmentation des cadences
de travail. Ce fait, couplé avec de nouvelles attaques et la peur,
a crispé les relations entre le prolétariat, les contremaîtres et le
patron. Surtout de nombreux ouvriers (mais aussi des citoyens
et des notables au sein de la Cité) évoquent le fait que les
attaques vargannes sont directement liées à la découverte de la
Résine. Certains prônent de refermer la cavité et d’abandonner
la matière fantastique au nom de la sécurité et du bien publics.
Plusieurs incidents ont déjà eu lieu. Des ouvriers ont déserté
l’exploitation. En lien avec le mouvement contestataire initié
par Iga Ciazy en ville, des agitateurs sont venus manifester à
la carrière pour réclamer plus de sécurité. De jour en jour, la
carrière se transforme en chaudron bouillant !
Un autre fait troublant est à prendre en compte. Il s’agit
des nouvelles apparitions du fantôme ou de l’âme d’Antosh
Ogromny. Comme des siècles auparavant, le Père des Colosses
visite certaines personnes. Le premier à avoir vu le spectre est
Nikodem Krew, le frère infirmier. Mais plusieurs sentinelles
du Glaive parlent à présent d’un fantôme rôdant près du camp.
Encore plus récemment, c’est le père missionnaire Jan Kryz
qui a été visité alors qu’il était en chemin vers le monastère et
qu’il séjournait dans un village des collines. Pour le moment,
Antosh Ogromny reste silencieux. Il se contente d’observer avec
attention et sévérité. En sera-t-il toujours ainsi ? Est-ce que des
racontars et des mystiques vont commencer à crier au loup eux
aussi ? L’abbé est inquiet. Il a contacté récemment par courrier
le Hiérophante lui-même.
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Awaken
Un paysage géopolitique
complexe
Cette partie décrit techniquement les PNJ majeurs et
centraux des différentes factions impliquées dans le contexte
géopolitique du monastère de Perran et de Kayla. Vous pouvez
vous référer également au livre de base (page 183) pour trouver
des profils techniques.
De Foi et de Chair propose de nombreux protagonistes et
antagonistes. Certains PNJ ne sont pas détaillés volontairement
afin de vous laisser une marge de manœuvre et l’opportunité de
les concevoir à votre guise.
L’abbé Rzeski
SOC 2
INT 4
Expression 3
Érudition 5
Empathie 2
Savoir 4
Rhétorique 4
Perception 2
Mains nues 7
Les Héritiers
C’est le nom que se donnent les moines du monastère de
Perran. Les Héritiers peuvent former une nouvelle faction mineure
du Cercle. Rien ne vous empêche à la lecture de ce supplément
de créer par la suite des personnages joueurs membres de cette
faction. Cela peut même être intéressant qu’un Héritier découvre
au fil de votre campagne ce que cache sa propre faction. Tous les
membres de la communauté sont au courant de l’existence du
tombeau d’Antosh Ogromny et du rôle majeur de celui-ci dans
l’histoire de l’Ordre et de la création des Colosses. Pour autant,
hormis l’abbé, le prieur et éventuellement d’autres frères triés sur
le volet, la très grande majorité ignore le secret de la conservation
miraculeuse du corps de l’ancien génie. La plupart des frères
pensent que l’importance du monastère se situe surtout dans sa
bibliothèque et dans sa proximité d’une Grande Cité de l’Alliance
dominée par Zorya, le rival de toujours.
PHY 3
Agilité 2
Mêlée 2
Armes à
distance 1
Endurance 7
Gourdin 1M +2
Contact 9
Distance 4
Corps 3
(Régénération et Résistance hors du commun rang 2)
Illusion 2 (Morphose rang 1)
Le prieur Malowmony
SOC 3
INT 3
Expression 1
Érudition 3
Empathie 1
Savoir 3
Rhétorique 3
Perception 3
Mains nues 3
PHY 2
Discrétion 2
Mêlée 1
Endurance 6
Dague +1
Contact 4
Distance 2
Esprit 3 (Communication rang 3)
Réalité 4 (Intangibilité rang 3 et Altération rang 2)
Moine typique
SOC 2
INT 3
Expression 1
Érudition 2
Empathie 1
Savoir 2
Rhétorique 2
Perception 1
PHY 2
Discrétion 1
Mêlée 1
Endurance 3
Mains nues 3
Contact 3
Distance 2
Si Vassalli : Corps 2 (Sens accrus rang 2)
ou Esprit 2 (Télépathie rang 2).
30
L’abbé Rzeski
De Foi et de Chair
Les Unionistes
Paulina Slowo
Cette faction regroupe des membres issus des rangs de
Zorya, de Siebog et de l’intelligentsia locale. Mené par Karyn
Lekki, la Mère de la Cité appuyée dans l’ombre par Nayden
Mozg, ce groupe de pression a pour but de faire de Kayla le
flambeau progressiste de l’Alliance. Selon les Unionistes, seule
la ville aux multiples ponts peut à terme supplanter Jarillo. Alors
que Sirin, la rivale d’autrefois, peine à reprendre ses marques
face à la Cité de la Pyramide, c’est donc l’occasion historique
pour Kayla de s’imposer. Mais surtout, actuellement, les
Unionistes sont occupés par le cas du monastère de Perran. Sa
proximité et son indépendance dérangent depuis longtemps. De
plus, ce symbole du Cercle est une provocation pour ceux qui
rêvent de faire de la Cité des académiciens le nouveau cœur de
l’Alliance. Sous prétexte des attaques vargannes, et en lien avec
les origines d’Antosh Ogromny, la faction interinstitutionnelle
et pluridisciplinaire œuvre pour faire du monastère un lieu sous
influence directe du Tribunal.
SOC 4
INT 3
Expression 4
Érudition 3
Empathie 3
Savoir 2
Rhétorique 5
Perception 1
PHY 2
Endurance 6
Mains nues 2
Contact 2
Distance 2
Esprit 4 (Serviteur et Souvenirs rang 3)
Karyn Lekki
SOC 4
Expression 4
Empathie 1
Rhétorique 3
Négoce 3
INT 4
PHY 4
Agilité 3
Érudition 4
Mêlée 3
Savoir 2
Armes à
Perception 3
distance 2
Survie 1
Cotte de mailles
en Résine +2
Endurance 8
Épée longue +2
Mains nues 12
Contact 14
Distance 6
Corps 4 (Connaissance anatomique et sens accrus rang 3)
Illusion 2 (Dégénérescence sensorielle rang 2)
Nayden Mozg
SOC 4
INT 5
Expression 3
Érudition 5
Empathie 2
Savoir 5
Rhétorique 5
Perception 2
PHY 1
Endurance 2
Mains nues 1
Contact 1
Distance 1
Karyn Lekki, Mère de Kayla
31
Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427
Awaken
Malachite
Malachite est le nom que se donne une récente et nouvelle
faction de Kayla. Pour autant, ce groupe n’en est pas moins
puissant. Il est entièrement noyauté par le Baron Zmiana et ses
pantins. Son but est de s’emparer de la Résine détenue par la famille
Moj. Malachite est bien entendu en cheville avec le Morana (en
partie car n’oublions pas que Bogdan n’est pas en odeur de sainteté
et que Dominik Czarny veille), la Chambre du Commerce et le
Bureau des ponts et chaussées. Cette faction doit son intitulé à la
pierre verte du même nom, une référence détournée à la Résine.
Malachite fait pression sur les autorités pour augmenter encore
plus l’exploitation du filon. Parallèlement, elle pourrit la vie de
la famille Moj. Dans sa folie des grandeurs, Malachite pourrait
même favoriser un temps les attaques vargannes afin d’accélérer
la mise à sac de la réserve de Résine et de reprendre les rênes de
la carrière une fois Léon Moj mis à genoux. Le groupe pourrait
par exemple ralentir la logistique, soudoyer les gardes, financer
le syndicat pour les pousser à une revendication plus violente,
etc. Victime de Corruption, Bogdan ne serait pas contre non plus
récupérer du sang de Vargan pour sa consommation personnelle,
mais surtout pour se lancer dans un vaste trafic de sang pur et de
Miel. En cela, il trouve intéressant le rassemblement formé par le
Glaive. Il pourrait peut-être y recruter discrètement des chasseurs
avec qui négocier d’éventuelles dépouilles de Vargans ou mieux la
capture d’un Vargan vivant.
Le Baron Bogdan Zmiana
SOC 4
INT 3
PHY 4
Expression 3
Érudition 2
Empathie 3
Savoir 3
Négoce 5
Perception 3
Armure de cuir +1
Endurance 8
Épée courte +1
Mains nues 9
Contact 10
Distance 5
Agilité 2
Mêlée 2
Esprit 4 (Sculptesprit rang 3)
Réalité 3 (Faille rang 3)
Riaman Strach
SOC 3
INT 3
PHY 1
Érudition 3
Expression 2
Savoir 1
Négoce 3
Perception 1
Mains nues 1
Endurance 2
Épée courte +1
Contact 2
Distance 1
Florentyna Most
32
Le Baron Zmiana
SOC 3
INT 3
PHY 2
Expression 3
Érudition 2
Agilité 2
Représentation 2
Savoir 2
Discrétion 2
Négoce 3
Perception 2
Mêlée 1
Armure de cuir +1
Endurance 7
Poignard +1
Mains nues 6
Contact 7
Distance 3
De Foi et de Chair
Le syndicat des ouvriers
Le Glaive
La découverte de la Résine a propulsé en avant Léon Moj.
Le marchand déjà riche est en passe de devenir richissime et
l’une des figures les plus importantes de la vie économique
locale. Seul le contremaître Kamil Szef a été récompensé alors
que toute l’équipe a participé à la mise au jour du filon. De
plus, les cadences s’accélèrent sans cesse depuis, et les attaques
meurtrières des Vargans se multiplient. La révolte gronde ! Les
récentes manifestations organisées par la représentante des
citoyens n’arrangent pas ce climat tendu. Les ouvriers ont décidé
de réagir et ont fondé leur propre corporation, un syndicat
chargé de les représenter et de défendre leurs intérêts. C’est
inédit au sein de l’Alliance ! Jusqu’ici, seuls les marchands (les
notables) avaient le droit de se réunir en guilde pour négocier au
mieux auprès de la Chambre du commerce et des autorités. C’est
Danuta Zaufanie qui a soufflé au revendicateur Aleks Duze-Usta
de fonder ce syndicat. La représentante de la Banque d’ambre
compte ainsi ralentir les plans de son confrère qu’elle déteste,
Riaman Strach. Aleks est un ouvrier charismatique et fort en
gueule qui fréquente le quartier du Soleil et particulièrement Le
Pinceau et La Toile.
Danuta Zaufanie
SOC 3
INT 3
Comme cela a déjà été évoqué (cf. page 31), le Glaive est issu
de l’agression par les Vargans de Salomea Dziki et de l’appel aux
armes qui a suivi et traversé en peu de temps Salvora. À l’instar des
Héritiers, il est possible d’incarner un membre du jeune Glaive.
Cette faction guerrière regroupe des Vassallis mais aussi des gens
ordinaires. Ils partagent tous une foi sincère en Azimoth et sont
plus ou moins proches du Cercle. On y trouve aussi des personnes
qui veulent éradiquer la menace varganne et/ou qui ont subi des
pertes à cause de celle-ci (veufs et veuves, soldats mutilés, érudits
tourmentés, etc.). Le Glaive rassemble aussi quelques Fils de Sirin
qui se concentrent sur les Vargans plutôt que sur les complots de
l’Alliance. Sans le savoir, les forces grandissantes de la nouvelle
faction comportent aussi des membres infiltrés du Collectif.
Par exemple, si vous l’utilisez, Voj (cf. page 14) s’apprête à se
porter volontaire pour rejoindre le Glaive. Pour le moment, c’est
surtout l’Œil et dans une moindre mesure l’Esprit qui profitent de
l’opportunité offerte par les événements et le jeune groupe pour
se rapprocher des Vargans. Alors que le regroupement militaire
s’organise peu à peu et attire des personnalités locales comme
Salomea ou Helena Wilk, pour le moment, un jeune Vassalli du
Cercle issu de Kayla s’impose comme chef. Cezary Slynny est un
combattant talentueux et courageux. Il aimerait impressionner
l’héroïne qu’est à ses yeux la Seconde de son Ordre.
PHY 3
Salomea Dziki
Agilité 1
Expression 3
Empathie 3
Rhétorique 3
Négoce 3
Érudition 3
Savoir 2
Perception 2
Discrétion 1
Mêlée 1
à distance 1
Épée courte +1
Endurance 4
Mains nues 6
Contact 7
Distance 6
Discrétion 1
Expression 1
Savoir 2
Mêlée 3
Empathie 1
Perception 3
Armes
Médecine 1
Armure de plates
en Résine +3
Mains nues 16
SOC 3
INT 2
PHY 5
Expression 2
Savoir 1
Agilité 3
Empathie 1
Perception 2
Discrétion 1
Négoce 1
Artisanat 3
Mêlée 2
Endurance 6
Piolet +2
Contact 12
Distance 5
Mains nues 10
à distance 2
Survie 2
Bouclier avec
pointes +2
Aleks Duze-Usta
PHY 4
Érudition 1
Couteau de
lancer +1
INT 2
Agilité 1
Armes
Survie 1
Armure de cuir +1
SOC 2
Endurance 7
Contact 19
Épée courte +2
Arc long +2
Distance 11
Corps 4
(Résistance hors du commun rang 3, Régénération rang 2
et Sens accrus rang 1)
33
Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427
Awaken
Helena Wilk
SOC 3
INT 3
PHY 3
Agilité 3
Expression 2
Érudition 1
Empathie 2
Savoir 3
Négoce 1
Perception 4
Discrétion 3
Mêlée 2
Armes
à distance 4
Survie 3
Armure de cuir +1
Endurance 7
Mains nues 9
Contact 10
2 Hachettes +1
Arc long +2
Distance 10
Corps 3 (Sens accrus rang 3)
Illusion 3 (Ombre mouvante rang 2)
Cezary Slynny
SOC 3
INT 3
Expression 2
Empathie 2
Rhétorique 2
Négoce 2
PHY 4
Agilité 3
Érudition 1
Mêlée 4
Savoir 2
Armes
à distance 2
Perception 2
Survie 2
Armure de
plates +3
Endurance 7
Bouclier +2
Mains nues 16
Épée longue +2
Contact 18
Pistolet +5
Distance 16
Réalité 3 (Télékinésie rang 3)
Cezary Slynny, capitaine du Glaive
34
De Foi et de Chair
Lieux notables
complémentaires
Au-delà des lieux importants décrits jusqu’ici, de par
les événements récents, de nouveaux endroits apparaissent
désormais comme incontournables. Ils sont souvent liés
directement à l’actualité.
La carrière de la famille Moj
Cette carrière est l’une des plus grandes de la région.
L’exploitation minérale étant une des ressources capitales de
Kayla. La famille Moj possède l’endroit depuis des générations.
La production a toujours été de qualité. Les marchands de
l’entreprise ont la confiance du Tribunal et fournissent les
chantiers publics de Kayla. Les pierres extraites sont suffisantes
pour vendre également aux riches particuliers et même exporter
vers d’autres Cités à la recherche de matériaux de choix. Léon Moj
est un patron exigeant mais plutôt correct, même si les derniers
événements changent la donne à cause de la pression qu’il subit.
Quoi qu’il en soit, la découverte du filon a changé sa vie, celle de
son épouse Cecylia et de leurs enfants : Teodor, l’aîné de douze
ans (et futur successeur) et Zenia, la petite de six ans.
La carrière en elle-même comporte à la fois la fosse à ciel
ouvert et des galeries exploitées à des profondeurs différentes.
Les parois de la fosse creusées en escaliers au fil des années sont
couvertes d’échelles, d’échafaudages, de palans, de grues à roue,
etc. Dans les galeries, c’est le domaine des brouettes, des chariots
bas à roulettes, des étais, des pioches, des pelles, des barres à mine,
des lampes à huile… Partout, on retrouve des engins de chantier.
À la surface, dans et autour de la fosse, on y trouve aussi des
baraquements pour les ouvriers (une centaine), une cantine, des
réserves pour l’outillage, un vaste entrepôt de stockage et des
écuries pour les chevaux, ânes et mulets utilisés pour tracter
la marchandise. Le grand-père de Léon a fait construire une
demeure à la bordure de la carrière. C’est utile pour rester sur
place au besoin et traiter des affaires confortablement en faisant,
pourquoi pas, visiter les lieux aux clients étrangers. Aujourd’hui,
ce manoir supplémentaire sert surtout pour des rencontres
régulières avec les envoyés de la Cité, toujours plus exigeants.
En termes d’équipement, les ouvriers encadrés par de
sévères contremaîtres utilisent des foreuses, des concasseurs,
des broyeuses, des brise-roches, des wagonnets, des chariots, des
paniers d’osier portés à dos… Tout cet outillage souvent imposant
et dangereux est manuel. Il demande un nombre d’hommes
impressionnant. Il y a quelques mois, Léon Moj a fait l’acquisition
d’une merveille technologique : une foreuse mécanique activée
grâce à la Résine (comme pour les radeaux suspendus) et
possédant également une mèche en alliage acier-Résine.
La carrière a toujours disposé d’un petit poste de garde.
Depuis la découverte du filon et les attaques vargannes, celui-ci
s’est considérablement renforcé au point de devenir un fortin. Les
effectifs mercenaires engagés par Léon (les Lames des Collines)
ont aussi été complétés par des gardes officiels de la Cité et
des troupes privées de la Chambre du Commerce (les Faucons
d’azur). Tous patrouillent et sécurisent les lieux, les ouvriers au
travail et les convois de Résine. Sachant que l’activité de la carrière
se concentre quasi uniquement sur l’exploitation de la Résine.
L’activité est constante. L’endroit est poussiéreux et bruyant. Il
y fait souvent chaud, sauf dans les tunnels où règne une fraîcheur
malgré un environnement sec. Le métier d’ouvrier est éreintant.
Il l’est encore plus avec les demandes régulières d’amélioration
de la productivité et les terribles attaques vargannes. Beaucoup
d’ouvriers démissionnent et, avec l’appui (la pression) des
autorités, Léon Moj pense réquisitionner manu militari le
personnel pour interdire toute interruption de travail.
La caverne où se trouve la Résine tant convoitée se situe à l’est
de la fosse, en profondeur et au bout d’une petite nouvelle galerie
issue d’un des tunnels principaux. Elle est extrêmement vaste avec
de nombreuses stalagmites et stalactites. Sur celles-ci mais aussi
sur les parois et la voûte, de la Résine n’attend que la lueur des
torches et des lampes pour scintiller. Par endroits, on observe
distinctement que la substance merveilleuse a été arrachée par
des griffes puissantes. Autre déduction importante qui peut être
faite : la Résine ne semble pas issue de la roche, on dirait plutôt
qu’elle y est accrochée comme si elle avait fusionné avec (c’est
la reine des Vargans qui l’a déposée). Actuellement, la grotte
est en pleine effervescence. De nombreux ouvriers y travaillent
sous la surveillance de gardes sur le qui-vive. La tension est au
maximum et la peur des Vargans omniprésente. Les attaques ou
les disparitions ne sont pas rares. Les hurlements dans les tunnels
ont de quoi traumatiser. Pour le moment, personne ne s’est
enfoncé plus avant dans les nombreux autres mystérieux tunnels
qui mènent jusqu’ici (cf. « L’antre des Vargans » ci-dessous).
Léon Moj
SOC 3
Expression 3
Empathie 3
Rhétorique 2
Négoce 4
INT 3
Érudition 2
Savoir 2
Artisanat 3
Cotte de
mailles +2
Endurance 4
Mains nues 8
Contact 11
PHY 3
Agilité 1
Mêlée 2
Armes
à distance 1
Hache +2
Pistolet +5
Distance 10
35
Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427
Awaken
L’antre des Vargans
La tanière des Vargans se situe au-delà de la caverne à la
Résine. Les sous-sols de Salvora comportent plusieurs ruches plus
ou moins importantes. Le célèbre professeur Karpov a pu rêver
d’une grande cité inversée. Il a cauchemardé qu’elle se trouverait
peut-être sous Jarillo. Peut-être… Cependant, ce qui est sûr, c’est
que sous la région dominée par Kayla, sous les collines de Perran,
se trouve une colonie active de Vargans. Jusqu’ici, les monstres
restaient paisiblement à leur affaire mais depuis le saccage de leur
précieuse ressource royale, ils s’agitent et réclament vengeance.
L’écho de leur colère s’étend peu à peu jusqu’aux autres ruches.
Pour le moment, encore peu nombreuse, la communauté locale
multiplie les expéditions punitives, les actions de guérilla,
l’exploration de la surface pour découvrir où est cachée la
Résine, etc. Les Vargans prennent leurs marques mais déjà leurs
opérations sont plus audacieuses. Auront-ils bientôt des renforts
envoyés par la reine ? ( Par les autres reines ?)
La ruche est un dédale de souterrains angoissants ponctué
par des cavités naturelles plus ou moins vastes et éventuellement
agrandies par les Vargans. Les endroits importants sont :
hhla grotte à la Résine pillée par les humains. C’est là où la
reine avait laissé de quoi renouveler la communauté ;
hhle nid où se trouvent les grands œufs fécondés ou en
attente de l’être. Il s’agit d’une autre vaste salle aux
parois gravées de symboles obscurs et malaisants (en
tout cas pour des humains). L’endroit est baigné d’une
lumière verdâtre pulsante et inquiétante. Il s’agit de
l’énergie de la Résine accumulée contre les œufs et
absorbée lentement par eux. L’endroit est bien gardé
depuis l’invasion humaine. On peut y entendre des
sons étranges, comme si les œufs communiquaient
entre eux par des chuintements et des cliquetis ;
hhla cité inversée où logent les Vargans. Cette salle
a été aménagée spécialement par les créatures
souterraines. Toutes les stalagmites sont écrasées au
fur et à mesure de leur apparition, laissant ainsi la
place à un sol net et plat. Au contraire, sur la voûte,
des stalactites titanesques trônent. Elles servent
d’habitations ou plutôt d’accroches aux Vargans
(pensez à des chauves-souris) ;
hhl’enclos aux rampeurs où les Vargans s’occupent de deux
spécimens adultes en pleine force de l’âge. Ces monstres,
entre le calmar et l’araignée, représentent un véritable
danger pour Kayla. Ces montures permettent aux
Vargans de se déplacer rapidement et peuvent massacrer
un Colosse. Les rampeurs ont un cycle d’hibernation
très long. Les Vargans peuvent les en sortir grâce à
divers rituels primitifs et inconnus des hommes. Le chef
de la ruche y songe de plus en plus pour se venger des
hommes une fois la cache de la Résine repérée ;
Vous pouvez utiliser les rampeurs si vous souhaitez
mettre en place une bataille épique au summum de votre
campagne de jeu.
hhle refuge des Troglodytes (cf. livre de base, page 195)
qui est un endroit à part. Il se situe non loin de la
ruche. Il est accessible si on s’égare dans les tunnels
labyrinthiques. Les Troglodytes sont un peuple
souterrain, mystérieux et craintif. Les quelques
familles ne se laisseront pas approcher facilement.
36
Néanmoins, elles connaissent le réseau cavernicole
aussi bien que les Vargans et pourraient être des alliées
temporaires mais précieuses.
Vous pouvez utiliser les Troglodytes si vous souhaitez
ajouter une autre part de mystère à votre campagne et
pour introduire ces créatures étranges : tribu humaine
dégénérée et oubliée issue du cataclysme mythique
provoqué par Azimoth ? Autre espèce (comme
néanderthal et homo sapiens) ?...
Le camp du Glaive
À la suite de l’attaque des Vargans contre la représentante
du Cercle, la création du Glaive a été rapide. Elle a surpris les
autorités, y compris celles de l’Ordre. Cela démontre à quel
point, dans un monde de plus en plus au bord du gouffre,
un besoin d’action/réaction se fait sentir. La protection du
monastère de Perran est devenue un symbole. Le symbole
d’une jeunesse croyante qui refuse d’avoir peur des créatures
de cauchemar et de combattants à la recherche d’un sens au
sein d’une Alliance rongée par les conflits d’intérêt et les
querelles secondaires mais sanglantes.
Pour le Glaive, il est évident que les Vargans émergent près
du lieu saint car ce sont des êtres maudits et impies qui ne
peuvent vouloir que blasphémer contre la foi d’Azimoth et donc
s’en prendre à ses merveilles. Ainsi, la faction et ses membres de
plus en plus nombreux organisent une veille vigilante aux abords
de la communauté monastique. Cezary Slynny a été le premier
avec quelques compagnons combattants du Cercle issus de Kayla
à établir un modeste campement au pied de la route rocailleuse
menant au monastère.
Aujourd’hui, son exemple a fait des émules. D’abord de
la région et maintenant du lointain, chaque jour ou presque
de nouveaux exaltés rejoignent le Glaive et le campement de
fortune qui en a de moins en moins l’air. Le Glaive, rappelons-le,
rassemble aussi bien des Vassallis que des gens ordinaires, des
combattants comme des personnes voulant juste se rendre utiles.
Cezary est considéré à présent comme un capitaine, Salomea
Dziki comme une héroïne. C’est un véritable mouvement qui est
en train de naître !
Au centre du camp militaire, se trouve une vaste tente
frappée du symbole du Cercle et d’une épée stylisée où logent
le capitaine Cezary et ses plus fidèles compagnons. À proximité,
un oratoire d’Azimoth en plein air a été monté. Il s’agrandit et
s’embellit constamment grâce aux savoir-faire réunis. Certains
pensent que l’oratoire devrait devenir une petite chapelle de
campagne. Tout autour, organisé en cercles concentriques,
le reste du camp s’étale. Attention, il ne s’agit pas d’un chaos
de tentes et de chariots. Cezary veille et tout est encadré.
Des latrines ont été creusées. Un endroit sécurisé et surveillé
est consacré aux réserves et à la cantine. Des sentinelles
patrouillent dans les environs et filtrent les arrivants. De nuit,
elles prennent position dans le camp. Il y a aussi un enclos
pour les chevaux et quelques bêtes de somme. À l’extérieur,
un terrain d’entraînement rassemble tous les jours les noncombattants pour que les instructeurs nommés par le capitaine
leur apprennent des rudiments. Depuis peu, sur les conseils de
Brunon Byly, un ancien sous-officier de la garde de Kayla qui
considère Cezary comme un guide et un fils à la fois, Cezary a
demandé à ce qu’une palissade soit construite et que des épieux
soient levés autour de camp. De plus en plus de personnes
évoquent l’endroit sous le nom du Camp de la Lame.
De Foi et de Chair
Brunon Byly
Paradoxalement, la situation actuelle déplaît à la fois aux
Unionistes de Kayla et aux Héritiers du monastère mais pour
des raisons différentes. Les Unionistes n’acceptent pas cette
force indépendante mais clairement liée au Cercle qui pourrait
contrarier leur plan d’annexion du monastère. Les moines
craignent pour leur tranquillité et ceux qui savent n’aiment guère
cette agitation qui pourrait mettre en péril le secret régnant autour
d’Antosh. Pour autant, force est de reconnaître que les incursions
vargannes se font de plus en plus régulières et que malgré tout
le Glaive est un gage de sécurité (ou pourrait être l’étincelle qui
mettra le feu aux poudres soit avec les Vargans, soit pour des
raisons politiques). L’abbé Rzeski craint particulièrement que les
apparitions d’Antosh se propagent à l’intérieur du camp et que
cette bravade chevaleresque ne devienne mystique et échappe à
toute modération et à tout contrôle.
SOC 1
INT 2
Savoir 2
Expression 2
Artisanat 2
Médecine 1
Perception 2
Armure de cuir
renforcée +2
Endurance 5
Mains nues 11
Contact 15
PHY 4
Agilité 2
Mêlée 3
Armes
à distance 2
Survie 3
Grande hache +4
Arbalète +2
Distance 10
37
Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427
Awaken
ET MAINTENANT ?
« De tout temps, l’Homme a eu besoin de guides
éclairés pour éviter de tomber dans le piège de sa
propre corruption. Azimoth nous a laissé les clés
nécessaires pour créer les ultimes gardiens qui sauront
nous aider à faire face à nous-mêmes. J’ai consacré
toute ma foi et toute ma chair à ce dessein. Même si
Dieu me rappelle à Lui, je saurai le convaincre de me
laisser continuer à œuvrer. »
— Antosh Ogromny à son disciple Plamen
quelques jours avant sa mort.
Comme vous avez pu le lire, l’histoire d’Antosh Ogromny
et le contexte local autour de Kayla sont riches. Les événements
récents les mettent en perspective et en font un creuset idéal pour
y développer moults récits et sessions de jeu. Néanmoins, afin de
vous guider, vous trouverez ici une proposition de tournure des
événements ainsi qu’un scénario introductif vous permettant de
placer vos PJ de manière cohérente face à ceux-ci.
Chronologie et
développements possibles
Vous êtes libre d’utiliser ou non les événements décrits cidessous, de les manipuler ou de les transformer à votre guise. Il ne
s’agit que d’un canevas pour vous aider à structurer votre propre
campagne autour de Kayla et du monastère. Vous pouvez aussi les
enrichir avec les nombreuses pistes et inspirations disséminées
au sein de ce supplément. Bien entendu, les PJ doivent rester les
personnages principaux du drame épique qui se joue ici. Quel
camp vont-ils choisir ? Quelle(s) manigance(s) vont-ils euxmêmes mettre en marche individuellement ou collectivement ?
Awaken propose un univers de dark fantasy où la moralité est
souvent une question de circonstances et d’opportunités.
Les expéditions et les attaques vargannes se multiplient. Les
villages ne sont plus sûrs. Peu à peu, la menace se rapproche
de Kayla. Des tensions vivaces entre les Unionistes, le Cercle
et l’Église d’Azimoth apparaissent. Chaque camp essaie de
tirer profit de la situation dangereuse causée par les Vargans
pour avancer ses pions politiques. Le Tribunal est divisé. Une
entrevue discrète a lieu entre Nayden Mozg et la Mère de la Cité
pour faire plier le Cercle et l’Église à propos de la possession du
monastère de Perran.
Le scénario « Entends-tu l’orage ? » débute dans ce contexte.
Les événements du scénario « Entends-tu l’orage ? » ont
lieu : attaque varganne mineure, agitation au sein des autorités
de Kayla, libération du Colosse de Kayla, nouvelle apparition
d’Antosh et attaque varganne significative sur le monastère.
38
Le Glaive est galvanisé par l’assaut des Vargans contre le
monastère. Il veut organiser une expédition dans les souterrains
à partir de la carrière Moj pour exterminer la menace. Sa position
sera encore plus extrémiste si la nouvelle apparition d’Antosh a
fuité. Pour lui, si un saint est apparu, c’est qu’Azimoth lui envoie
un signe ! Une sorte de croisade est en train de se mettre au
point. Craignant la pression de Kayla vis-à-vis du monastère,
le Cercle et l’Église se rapprochent et utilisent l’engouement du
Glaive pour s’opposer aux manœuvres politiques de la Mère de
la Cité et des Unionistes. De fait, les Héritiers n’ont d’autre choix
que de bénir l’action du Glaive. Au-delà, l’abbé se prend d’une
sincère amitié avec le farouche et vaillant capitaine.
Malachite craint que les projets du Glaive vis-à-vis de
la carrière offrent l’opportunité à Léon Moj de se faire de
puissants nouveaux alliés en proposant son aide et expertise
des souterrains. Le Baron Zmiana décide de passer à l’action.
Il s’arrange pour que les demandes de la ville en Résine
augmentent encore. Parallèlement, il finance divers agitateurs
pour accentuer la peur populaire et le mécontentement des
ouvriers. Malachite utilise son réseau de l’ombre pour mettre
le feu aux poudres et faire tomber la famille Moj. Zmiana
compte profiter d’une manifestation pour faire assassiner son
rival. Cependant, le Second de Morana veille, ainsi que la
représentante de la Banque d’ambre. Un jeu d’espionnage où
des sales coups ébranlent encore plus la stabilité de la Cité aux
multiples ponts.
Les Vargans se rapprochent encore. Les attaques s’intensifient.
Ils semblent avoir reçu des renforts d’autres ruches. Kayla sera-telle le théâtre de la première bataille de la nouvelle grande guerre
varganne ? Des Colosses sauvages sortis de nulle part rejoignent
celui de Kayla, au pied du monastère. Antosh apparaît à d’autres
personnes (dont Cezary Slynny). Le Tribunal somme l’abbé de
donner des explications. Peu à peu, le secret sur le corps miraculé
d’Antosh Ogromny se lève. Le Colosse ancestral de la Cité, à
présent indépendant, semble vouloir communiquer. Sa mort est
proche. Seule sa présence semble maintenir une cohésion au sein
des quelques titans sauvages rassemblés. S’ils venaient à échapper
à son autorité, un carnage pourrait avoir lieu. Antosh Ogromny
s’exprime pour la première fois distinctement. Un autre Colosse
doit être créé en tant qu’héritier de celui de la ville. Azimoth
avait-il tout prévu ? La conservation d’Antosh était-elle liée aux
événements afin d’offrir une chance à Kayla ? à l’humanité ? Le père
des Colosses, à l’instar de ses enfants, sera-t-il un élément-clé face
à la guerre qui gronde ? Qui se porte volontaire pour ce rituel ?
Salomea Dziki, Cezary Slynny et Helena Wilk répondent à l’appel.
Les Filles de Sirin sont divisées. La sœur aînée d’Helena refuse
ce sacrifice. Malachite voit là une occasion de se débarrasser des
forces vives du Glaive si le rituel échouait. L’organisation compte
bien le saboter.
De Foi et de Chair
Une révolte populaire gronde. Les gens du commun ne
supportent plus la lutte des puissants entre eux et la peur a fait
son œuvre. Ils demandent de la sécurité et que leur labeur soit
mieux reconnu. Des manifestations régulières ont lieu, elles sont
sévèrement réprimées. Lors d’une charge de la garde, Iga Ciazy,
la représentante des citoyens, meurt (c’est un véritable accident,
pas un assassinat). Le Tribunal est débordé. Kayla est au bord
du chaos ! Pour garder le pouvoir, les Unionistes et Malachite se
rapprochent par l’intermédiaire du doyen de l’université.
Après avoir été amadoué plusieurs fois par les séides de
Zmiana, Artur Noz refuse de participer à l’odieux complot
ourdi par le Morana sous le couvert de Malachite. Une guerre
de l’ombre éclate entre la Lame brisée et la faction complotiste.
Artur utilise son statut au sein de Siebog pour convaincre la
Première de l’Ordre des dangers que fait planer sur la ville la
politique désastreuse de la Mère de la Cité. La Première utilise
à son tour sa relation intime avec le Second de Zorya pour que
son Ordre retrouve la raison. Des tensions apparaissent de plus
en plus au sein de Zorya, des camps se forment. Parallèlement,
Siebog prend pour la première fois depuis longtemps ses
distances avec les dirigeants de la Cité et commence à se rallier
au Cercle et au Glaive.
À partir de là, plusieurs options qui, mises bout à bout,
peuvent constituer un final grandiose en bien comme en mal.
Chacune de ces possibilités peut avoir lieu indépendamment
les unes des autres. De plus, les détails qui les fondent et les
conséquences exactes sont laissés à votre libre appréciation :
hhMalachite est démasquée et dissoute ;
hhMalachite parvient à ses fins et prend le pouvoir dans
l’ombre ;
hhLe Baron Zmiana est démasqué, arrêté ou éliminé (par les
personnages, par son Ordre, pour Corruption…) ;
hhLe Baron devient puissant et incontournable ;
hhLa famille Moj s’en tire ;
hhLa famille Moj disparaît ;
hhLa Mère de la Cité est destituée ;
hhLe pouvoir (éventuellement fantoche) de la Mère de la Cité
est maintenu ;
hhLe Zorya actuel reste en place mais perd définitivement de
sa superbe ;
hhLe Zorya local est refondé sur de nouvelles bases et avec de
nouveaux représentants ;
hhSiebog rééquilibre sa position politique. Artur Noz devient
un élément incontournable ;
hhSiebog continue de courber l’échine et Artur Noz est
éliminé ;
hhLa Lame brisée locale est détruite ;
hhLa Lame brisée devient une force importante. Le culte
d’Hadak a de beaux jours devant lui ;
hhLe Glaive devient une faction à part entière du Cercle ;
hhLe Glaive n’est qu’un épiphénomène ;
hhUn nouveau Tribunal se met en place ;
hhMalachite organise une purge au sein des autorités et
noyaute complètement le Tribunal ;
hhL’ancien Colosse meurt et retourne à la pierre au jardin.
Un nouveau Colosse naît et assujettit quelques-uns de ses
frères sauvages. Kayla dispose d’une arme de destruction
massive contre les Vargans et de dissuasion contre ses
rivales de l’Alliance ;
hhL’ancien Colosse meurt et retourne à la pierre au jardin.
Aucun nouveau Colosse ne le remplace car le rituel échoue
(éventuel sabotage par Malachite). Les Colosses sauvages
deviennent fous et détruisent le monastère avant de
repartir (s’ils ne sont pas éliminés). Le tombeau d’Antosh
est saccagé. C’est la fin du miracle et du mythe ;
hhLes Vargans lancent une offensive effroyable. Une
première bataille a lieu dans la carrière puis une seconde
au pied du monastère. Enfin, l’assaut est donné contre la
Cité des académiciens. C’est le début d’une nouvelle guerre
varganne qui secoue toute l’Alliance ! ;
hhLes Vargans sont matés ou amadoués avant qu’ils ne
déclenchent la série d’offensives finales ;
hhLe monastère est détruit (par les Colosses, par les
Vargans...) ;
hhLe monastère passe sous l’influence directe de Kayla et de
Zorya ;
hhLe monastère perdure en l’état ;
hhLes événements enflamment la région puis l’Alliance ;
hhLes événements servent d’alerte à l’Alliance, Kayla devient
une Cité d’autant plus majeure, à l’instar de Jarillo ou Sirin
en son temps.
Amusez-vous bien !
39
Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427
Awaken
Entends-tu l’orage ?
Ce scénario est conçu pour un groupe de 3 à 5 personnages.
Il peut s’agir de personnages débutants comme aguerris. En
effet, la meneuse de jeu pourra facilement adapter l’opposition
en nombre selon la puissance du groupe et son envie de créer
des défis plus ou moins faciles à surmonter. Les joueurs
peuvent également être novices ou expérimentés car la trame
de ce scénario oscille entre ligne directrice et improvisation
afin de fournir un intérêt tout en introduisant le groupe dans
les événements se déroulant dans la région de Kayla et du
monastère de Perran. La meneuse de jeu sera guidée mais elle
devra aussi faire preuve d’un bon sens de l’improvisation.
Chapitre III : le Colosse siège près du monastère.
Les personnages découvrent le camp du Glaive et
ses personnalités. Les personnages se rendent au
monastère et découvrent aussi la communauté. La
fuite et la présence du Colosse inquiètent tout autant
qu’elles créent de nouvelles tensions. Ils assistent
à une étrange apparition d’Antosh Ogromny
qui semble leur pointer le Colosse. Alors qu’un
formidable orage éclate, des Vargans s’introduisent à
l’intérieur du monastère. Les personnages défendent
le tombeau du saint et font peut-être le lien entre lui
et leur vision.
Synopsis
Accroche : un nouveau filon de Résine a été
découvert près de la Cité de Kayla. Depuis, des
troubles frappent la région. Des Vargans attaquent et
des tensions politiques apparaissent. Les personnages
sont chargés d’escorter sur place un spécialiste en
Résine afin d’évaluer celle-ci. Parallèlement, leurs
Ordres respectifs leur ont demandé un rapport
discret sur la situation et au besoin de prêter mainforte aux représentants locaux.
Introduction : en route pour Kayla, après
avoir traversé la plaine, les personnages progressent
au sein des collines arides. Ils rencontrent des
bergers inquiets. À la nuit tombée, ils sont attaqués
par un groupe de Vargans et doivent chèrement
défendre leur vie. L’arrivée à Kayla se fait dans une
atmosphère tendue alors que le Tribunal se réunit
pour une nouvelle session houleuse.
Chapitre I : les personnages ont l’occasion de
rencontrer diverses personnalités et en apprendre
plus sur les événements locaux. Ils peuvent d’ores
et déjà passer des alliances ou choisir leur camp.
Selon leur positionnement individuel et collectif,
ils rencontreront différentes factions et s’attireront
peut-être les foudres d’autres.
Chapitre II : la ville est sous tension. Le Colosse
de Kayla échappe au contrôle de ses Maîtres ! Le
titan manque de créer diverses catastrophes sur son
passage. Profitant du chaos ambiant, quelqu’un
tente de s’en prendre à la représentante des citoyens.
Les autorités sont en émoi. Le géant semble se diriger
non pas vers le jardin des Colosses mais vers le
monastère de Perran. Les personnages sont envoyés
à sa suite pour savoir ce qui se passe ou décident
d’eux-mêmes d’en apprendre plus.
40
Conclusion : les personnages sont à présent
entrés dans les péripéties locales. Ils ont pu se faire
des contacts, passer des alliances ou au contraire
déjà se faire des ennemis. La suite vous appartient !
Introduction :
du sang pour les Vargans
L’automne est là. Les personnages ont été réunis par leurs
Ordres respectifs. Ils ont déjà appris il y a quelque temps qu’un
nouveau filon de Résine avait été découvert près de Kayla.
Maintenant, la rumeur court que des Vargans rôdent près de la
Cité aux multiples ponts. Mais qu’importe, les affaires vont bon
train ! Cet afflux inattendu de Résine dynamise le marché et
de nombreux Tribunaux escomptent activer le développement
de leur cité grâce à celui-ci. La Résine est devenue un élément
aussi fantastique qu’incontournable. Cependant, jusqu’ici, la
Mère de Kayla gardait la matière récoltée et privilégiait sa Cité
avant tout. Aujourd’hui, les choses changent. Le filon est assez
riche pour envisager des exportations. Ainsi, les personnages
sont envoyés avec un expert afin d’évaluer la qualité de la Résine
extraite au nom de leurs commanditaires. De plus, les Ordres des
personnages comptent bien amadouer les autorités locales en
leur fournissant quelques courageux Vassallis supplémentaires
pour faire face à cette potentielle menace varganne. Au-delà,
c’est l’occasion pour leurs supérieurs d’en apprendre plus sur
le contexte local qui semble tendu depuis cette découverte. En
effet, on parle d’opposition politique, d’un monastère menacé et
même d’une nouvelle faction issue du Cercle et prête à se lancer
dans une croisade contre les Vargans. Bref, avoir un œil et un
pied dans la Cité des académiciens devient crucial tant pour en
savoir plus sur la Résine et la marchander que pour ne pas se
laisser dépasser par les évènements.
Les personnages doivent donc escorter sur place Slava Zlata,
une jeune spécialiste de la Résine. La jeune femme n’est pas
une Vassalli. C’est une érudite réputée, une indépendante qui
travaille pour différents groupes d’intérêt liés au commerce de
la Résine. Slava est aussi une scientifique qui étudie pour son
propre compte la matière fabuleuse. Elle a récemment publié un
traité salué sur l’utilisation pharmacologique de celle-ci. Cette
De Foi et de Chair
experte a tendance à se croire supérieure intellectuellement et
à considérer les Vassallis, certes avec respect, mais aussi avec
un intérêt tout scientifique. Après tout, les personnages sont
des êtres extraordinaires et avoir l’occasion d’en côtoyer d’aussi
près pendant un temps relativement long est très intéressant
pour elle. D’ailleurs, Slava n’hésite pas à prendre des notes et à
questionner (et étudier) les personnages lors de leur voyage et
lors de cette aventure.
C’est ainsi que le groupe de personnages se retrouve en route
pour Kalya. Jusqu’ici, leur chevauchée a été tranquille (mais
rien ne vous empêche de vous inspirer des propositions faites
ici et là dans ce supplément pour corser un peu les choses).
La traversée de la plaine s’achève et le groupe commence
son ascension des premières collines vers celle majestueuse
de Kayla. Le temps est maussade, lourd également. Un vent
étonnamment chaud souffle et un orage semble toujours
sur le point d’éclater. Slava s’est montrée coopérative, même
si son comportement professoral et ses questions ont peutêtre quelquefois tendance à agacer les Vassallis. N’hésitez
pas à mettre en scène un ou deux épisodes cocasses où les
personnages ont l’impression d’être des sujets d’étude. Slava les
questionne intimement, demande à inspecter leurs marques,
de faire démonstration des Prodiges, etc.
Conseils à la meneuse de jeu :
Le plus simple est que vos personnages soient
issus d’une même Cité, Sirin par exemple. Ils
ont déjà peut-être pu collaborer ensemble. Des
liens et des secrets les unissent peut-être. Awaken
est aussi un jeu d’intrigues et de factions, donc
n’hésitez pas à développer leurs supérieurs et leurs
commanditaires afin de plonger les personnages
dans un réseau riche et tortueux. Ce scénario peut
d’ailleurs faire suite à celui du kit d’introduction
proposé par la version française et à celui du livre
de base. Dans ce sens, vous pouvez, si vous le
souhaitez, remplacer l’experte Slava Zlata par Pior,
le spécialiste évoqué dans le scénario « Prémices ».
Cela peut ajouter de la cohérence à votre propre
campagne de jeu. N’hésitez pas non plus à lier un
peu plus les personnages à Kayla et à son actualité.
Par exemple, un personnage pourrait avoir de la
famille sur place. Un autre a pu être approché par
un sympathisant du Glaive pour rejoindre le jeune
mouvement. Autre possibilité, un des PJ peut avoir
étudié sur place et avoir gardé quelques contacts.
Il est toujours mieux d’ancrer les personnages dans
l’histoire développée au-delà de l’introduction
proposée. Vous pouvez aussi faire participer vos
joueurs en leur demandant quel est le lien qui unit
leur personnage à la région des collines de Perran :
affaires personnelles, études, famille, voyage
antérieur, sale histoire, etc.
Alors qu’ils progressent difficilement au sein d’un décor
aride et isolé, les personnages remarquent un troupeau de
moutons et de chèvres paître au loin. Les bêtes sont encadrées
par plusieurs rudes bergers locaux. Les gaillards sont tendus
et peu accueillants. Leur chef, ou en tout cas celui qui a la
plus grande gueule, se nomme Plad. Cependant, le statut de
Vassallis des personnages les oblige à faire preuve de politesse
et d’obéissance. Les joueurs ont l’opportunité de traiter cette
rencontre soit en imposant l’autorité de leurs personnages, soit
en essayant de se rapprocher plus subtilement des paysans.
Bien entendu, plus les personnages se montreront calmes et
amicaux, plus les bergers seront ouverts à la discussion. Des
tests d’Expression et/ou d’Empathie peuvent être les bienvenus.
Slava se tient à l’écart car elle n’apprécie guère les rustres et les
gens de petite extraction. D’une manière générale, les bergers
évoquent la menace varganne. Leur récit est décousu et teinté
de superstition mais leur crainte est bien réelle. L’un d’eux fait
un lien direct entre la découverte de la Résine et l’arrivée des
monstres. C’est l’occasion pour vous, en tant que meneuse de
jeu, de savamment distiller quelques informations : les villages
des collines qui se bouclent, l’attaque varganne contre Salomea
Dziki, la grogne des ouvriers de la carrière, etc.
Après cette entrevue rurale, les personnages reprennent la
route. Le récit des bergers a de quoi les inquiéter. La rumeur
sur les Vargans qui rôdent dans la région semble sérieuse.
Ces créatures sont mystérieuses et terrifiantes à la fois. Les
personnages ont entendu mille et une histoires sanglantes
et atroces à leur sujet. Si un ou plusieurs personnages en ont
déjà affronté, c’est aussi l’occasion de raviver le traumatisme
et les mauvais souvenirs. Vous pouvez demander un test de
Courage pour éviter d’être accaparé par des pensées plus que
désagréables, des pensées qui imposeraient un malus de un dé à
chaque action jusqu’au lendemain.
Au milieu d’un paysage quasi désertique, alors que des éclairs
zèbrent le ciel, les personnages installent un dernier bivouac
avant leur arrivée à Kayla prévue demain après-midi. Si au moins
l’un d’eux réussit un test de Survie, ils bénéficient d’un abri naturel
contre le vent et la pluie (une éperon rocheux, une anfractuosité,
etc.). L’ambiance est morose. Même Slava s’enferme dans ses
livres et reste mutique. Tout le monde est tendu. En pleine nuit,
des Vargans repèrent le campement et attaquent. Il s’agit de
jeunes spécimens (cf. livre de base, page 190). Selon la puissance
martiale des personnages, comptez deux ou trois créatures
pour un groupe de quatre PJ. Le but n’est pas d’écharper les
personnages tout de suite mais de leur montrer que la menace est
on ne peut plus dangereuse. C’est peut-être aussi l’occasion pour
eux de croiser le fer avec ces monstres de légende. Si les Vargans
sont mis en difficulté, ils battront en retraite. N’oubliez pas que
pour le moment ils mènent surtout des actions de guérilla. Les
personnages ont toujours l’opportunité de fuir. Un combat à
mort n’est jamais une obligation. Ils peuvent faire preuve de ruse
et s’échapper dans la nuit alors qu’une pluie torrentielle s’abat
sur la région. Si un personnage dispose de Résine, les monstres
s’intéresseront surtout à lui et tenteront de lui arracher son bien.
Les Vargans se moquent de Slava mais rien ne vous empêche de
mettre en jeu une vilaine blessure ou une tentative de rapt. Les
personnages pourraient devoir pourchasser les Vargans à travers
la colline, puis dans un petit dédale de grottes pour sauver la
précieuse spécialiste.
41
Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427
Awaken
Vous avez carte blanche pour gérer ce combat comme bon
vous semble : une simple attaque nocturne ou une épreuve
pleine de rebondissements. Surtout, peaufinez vos descriptions
car les Vargans doivent être horribles et terrifiants même pour
des Vassallis. Ils sont la Némésis de l’Alliance !
À l’issue de cette attaque, les personnages finissent leur
périple et arrivent à Kayla. Le panorama est à la fois surprenant
et grandiose. Profitez-en pour décrire la ville collinaire, sa
blancheur, ses ponts, les barges suspendues, etc. Évoquez d’ores et
déjà le vieux Colosse qui stationne en retrait au pied de la colline
principale. Il est en attente d’être mené sur un chantier.
Slava Zlata
SOC 2
INT 2
PHY 2
Érudition 3
Rhétorique 2
Négoce 2
Une fois que votre groupe semble avoir fait un certain tour de
la question, il serait temps d’officialiser leur venue et de se rendre
auprès du Tribunal.
Savoir 1
Artisanat 1
Agilité 1
Médecine 1
Perception 1
Armure de cuir +1
Endurance 3
Dague +1
Mains nues 4
Contact 5
Distance 3
Chapitre I :
les nuages s’amoncellent
Les personnages doivent se rendre au siège du Tribunal
local. Ils ont donc rendez-vous dans le quartier de l’Union. Ils
peuvent avant cela décider de se trouver un établissement où
loger. Le mieux est de rester sur la colline principale (cf. page 19)
pour plus de commodité. Le quartier du Soleil peut être un bon
choix afin de profiter d’une ambiance plus légère. Voici quelques
noms d’auberges où loger que les passants peuvent conseiller :
Le Sanglier d’Or (cuisine gastronomique et clients aisés), Au
grimoire bavard (repaire d’érudits et d’enlumineurs), La dernière
auberge avant la fin de la rue (un établissement sympathique aux
mille ragots)...
Se rendre au Bureau des ponts et chaussées (cf. page 22) afin
d’acquérir une lettre de libre circulation serait aussi un avantage
pour éviter les temps d’attente aux péages. Leurs commanditaires
leur ont fourni l’argent nécessaire pour leur voyage et leur
séjour prolongé. Pas d’inquiétude concernant la Richesse des
personnages, ils ont ce qu’il faut en poche (mais sans excès non
plus). Sur place, les personnages peuvent rencontrer Florentyna
Most qui, avec sa garde des ponts, punit sévèrement un faussaire
en place publique. C’est l’occasion pour les personnages de détester
cette femme imbue d’elle-même ou de s’en faire un contact.
42
Dans la Cité en ébullition, la population, des plus pauvres aux
plus nantis, ne parle que de deux choses : la Résine et les Vargans.
Toutefois avec un peu de patience et de tact (tests d’Empathie et
d’Expression), au fil de leurs pérégrinations et des discussions, les
personnages peuvent en apprendre plus sur de nombreux sujets
comme les Unionistes, le Glaive, le monastère de Perran, etc. Ce
chapitre est une invitation au roleplay et à l’interaction. En tant
que meneuse, vous devez donner à Kayla l’image d’une Cité active
et moderne. C’est le centre intellectuel et culturel de l’Alliance.
La ville aux multiples ponts est cosmopolite et dynamique.
Elle paraît moins figée dans la tradition. On peut y parler de
tout et de rien avec tout le monde. C’est une aubaine pour des
personnages sociaux. Slava est aux anges. Elle veut visiter diverses
boutiques spécialisées et autres bibliothèques. Elle passerait sa vie
à échanger avec des confrères et de fait a du mal à revenir à sa
mission première autour de la Résine locale.
Contrairement à l’introduction resserrée, ce
chapitre est volontairement laissé ouvert. C’est
l’occasion pour les personnages de visiter la ville,
pour les joueurs de se mettre dans l’ambiance
de Kayla et pour la meneuse de jeu de faire
découvrir telle ou telle particularité. N’hésitez pas
à vous appuyer sur la description de la Cité et les
inspirations fournies pour créer diverses rencontres
ou incidents. Voici quelques pistes supplémentaires
qui peuvent déboucher sur des contacts intéressants,
voire sur d’autres péripéties :
hhUne dispute qui tourne à la bagarre entre deux
groupes d’étudiants qui s’opposent au sujet d’une
thèse historique sur la création de Kayla. Les
uns mettent en avant le rôle majeur des Krolgorz
alors que les autres font l’éloge du bon peuple. Les
personnages se retrouvent pris à partie car leur
avis de Vassallis a du poids ;
hhL’équipe de cogne championne fête sa dernière
victoire. C’est la liesse dans les rues. La population
oublie un peu les tensions du moment. Les
Téméraires ont l’air farouche et paraissent bien
avinés. Les personnages remarquent qu’un homme
louche à l’allure patibulaire rôde. Il porte un
anneau empoisonné pour s’en prendre à Miran,
le flamboyant capitaine de l’équipe. Quel est son
motif : jalousie, pari perdu, embauché par une
équipe adverse… ?
hhUn radeau suspendu semble hors de contrôle. C’est
la panique ! Il faudrait atteindre l’un des piliers
qui soutient le câble en alliage de Résine pour
intervenir d’urgence sur le frein mécanique. Léon
Moj, le célèbre marchand de pierre et maintenant
de Résine, fait partir des voyageurs. Accident
ou sabotage ? Qu’en pense le Baron Zmiana qui
assiste à la scène non loin ?
De Foi et de Chair
Au siège du Tribunal, une réunion importante a lieu. Les
membres du Tribunal ont été rassemblés sur l’invitation de Karyn
Lekki pour débattre des derniers événements. L’exploitation de la
Résine de la carrière Moj est bien entendu au cœur des débats,
tout comme le fléau vargan. Fait exceptionnel, une délégation
du monastère de Perran est aussi présente. Les Vargans ont été
repérés non loin et surtout le camp du Glaive inquiète. D’ailleurs,
le jeune capitaine Slynny a aussi été convoqué. L’arrivée des
personnages en pleine assemblée intrigue mais c’est l’occasion d’en
savoir plus sur la position des forces politiques extérieures. Ainsi,
contre toute attente, le groupe est introduit en pleine séance et
se retrouve au cœur du nid de vipères qu’est le Tribunal. Voici la
position des différentes factions vis-à-vis d’eux avec d’éventuelles
particularités selon tel ou tel PNJ :
hhLes Unionistes : la faction est concentrée sur la
récupération du domaine géré par le monastère de Perran
(et de ses richesses livresques pour Nayden Mozg).
La Mère de la Cité et ses comparses ne s’intéresseront
de prime abord aux personnages que si certains sont
membres de Zorya ou du Cercle. Dans le premier cas,
Karyn Lekki cherche toujours de nouveaux alliés et
soutiens. Dans le second, c’est une question de méfiance.
Concernant Slava, les Unionistes se serviront d’elle pour
conforter l’idée que c’est la carrière Moj qui doit être
protégée en priorité et non le monastère près duquel des
Vargans ont aussi été repérés. La Résine et sa valeur sont
de bons alibis pour cette faction hégémonique ;
hhLes Héritiers : la délégation monastique est composée
de l’abbé Marius Rzeski, de l’infirmier Nikodem Krew
et du vieux Chevalier Bartosz Smok. L’abbé est venu à la
fois demander un appui de la part de la Cité voisine et
évoquer le problème du campement du Glaive. En effet,
même si l’abbé apprécie la démarche de protection de ces
fidèles, il craint que la situation ne dégénère et qu’à terme
le secret du monastère soit mis en péril. La position de
l’abbé est complexe et difficile à tenir. Ses suivants sont
perplexes. Les moines sont curieux des nouveaux venus
mais ne s’intéressent pas à ce qui concerne la Résine. Des
Vassallis du Cercle auront des facilités à entrer en contact
avec eux. L’Église d’Azimoth soutient la délégation mais
l’évêque n’a d’autre choix que de composer avec la Mère,
également au vu du fait que le Saint Office local a besoin
des subsides de Cité ;
hhMalachite : le Baron et ses sbires ont pour but d’accélérer
l’exploitation de Résine, de faire plier la famille Moj et de
finalement récupérer la carrière. Ils appuient la position de
la mère de la Cité vis-à-vis de la sécurité à mettre en place
autour du filon et en ville. Ils se moquent du monastère. Le
Baron sera très intéressé par les personnages. Si certains
appartiennent au Morana, il comptera aussi les utiliser
pour distraire son Second. De plus, la présence de Slava
est une aubaine pour faire comprendre que la Résine est
un trésor pour la Cité et qu’une simple famille marchande
de seconde zone ne peut se l’accaparer. La Chambre du
Commerce soutient Malachite mais les personnages
pourront remarquer des tensions évidentes entre le
représentant de la Chambre et celle de la Banque d’ambre ;
hhLes représentants du peuple (et par extension le syndicat
des ouvriers) : Klemens Beczka est assez effacé. Il ne porte
pas la rigide Karyn Lekki dans son cœur mais il sait que
les esprits s’échauffent. Il est témoin des discours et des
peurs qui circulent dans son établissement. Au contraire,
Iga Ciazy est très remontée. Peu à peu, alors qu’elle avait
jusqu’ici l’oreille bienveillante de la Mère, elle se transforme
en opposante politique majeure. Elle représente une frange
du peuple très mécontente et qui a peur. De plus, ses liens
avec le tout nouveau syndicat des ouvriers de la carrière
sont évidents. Les tensions avec Malachite vont crescendo.
D’ailleurs, une dispute éclate entre elle et le Premier du
Morana. Le Baron a du mal à contenir sa rage face à cette
« ordinaire » qui ose s’élever contre ses supérieurs et les
vrais dirigeants de la Cité. Iga se méfiera des personnages
mais voudra aussi en apprendre plus. Par contre, elle
déteste d’emblée Slava qui risque d’ajouter du poids aux
arguments de ceux qui veulent saigner la carrière et le bon
peuple de Kayla. Les personnages ne peuvent que ressentir
l’orage qui gronde ;
hhLe Glaive : le jeune capitaine Cezary Slynny a tenu à
escorter la délégation du monastère sur place. Il est
accompagné de quelques compagnons restés à l’extérieur.
Si le Glaive est présent à cette réunion, c’est bien pour
cela car la faction ne bénéficie d’aucune reconnaissance
officielle. Zorya est opposée à ces prémices de croisade
qui renforcent à la fois le Cercle et l’Église. Les Unionistes
encore plus. Les personnages peuvent remarquer (test
d’Empathie) que quelque chose se joue dans le triptyque
informel formé par Salomea Dziki, Helena Wilk et le
charismatique capitaine. Cezary se montrera avenant visà-vis des personnages et aura à cœur de les convaincre
de sa cause contre les Vargans. Le Glaive est clairement à
la croisée des événements et chaque faction s’y intéresse.
Pour le capitaine, Slava est un élément imprévu et gênant
car la Résine est secondaire (voire c’est le cœur du
problème avec les Vargans). Seuls comptent le monastère
et le symbole qu’il incarne.
Au-delà de ces positionnements, les personnages peuvent
prendre contact avec leur Ordre au niveau local et les autres
protagonistes présents comme par exemple les Fils de Sirin. À la
position des factions, il faut ajouter celle des Premiers et Seconds
des Ordres (cf. pages 15-16). Ces interactions peuvent ajouter
une strate à la richesse des possibilités sociales offertes. À l’instar
d’autres jeux de rôle ténébreux d’intrigues, de complots et de
factions, nous vous conseillons de tenir à jour une carte mentale
des relations de chacun avec les PJ comme nœuds et acteurs
principaux. Selon les choix des joueurs et le positionnement
politique de leurs personnages (alliés, neutres ou rivaux de telle
ou telle organisation), des dissensions peuvent apparaître au
sein du groupe. Cependant, n’oubliez pas qu’ils ont une mission
commune ordonnée par leurs Ordres respectifs : collaborer
pour en apprendre plus sur le contexte actuel et se rapprocher
des autorités locales afin de favoriser les échanges commerciaux
autour de la Résine. Celle-ci sera un repère et un éventuel rappel
si les choses s’enveniment trop. Bien entendu, certains choix,
certaines paroles et certains engagements pourront avoir un
impact sur les futurs événements (de ce scénario mais aussi de
votre propre campagne autour de Kayla et du monastère).
Concernant Slava, l’érudite reste une personne centrée sur
ses objectifs personnels de recherche et d’accomplissement
intellectuel. Pour elle, la Résine est un objet d’étude et non de
convoitise. Ainsi, finalement, elle ne se mêlera pas de politique.
Elle doit évaluer la qualité de la Résine, estimer sa quantité
43
Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427
Awaken
exploitable et effectuer un rapport. Elle compte bien en profiter
pour parfaire ses connaissances et explorer les richesses
académiques de Kayla. C’est pourquoi Slava va peu à peu sortir du
champ d’action des personnages. Elle restera un PNJ significatif
mais selon vos joueurs vous pouvez aussi décider de la mettre
de côté. Elle n’interviendra qu’à certains moments lorsque la
question de l’exploitation de la Résine sera centrale.
Au terme de cette réunion, selon la tournure des rencontres
et des échanges, les personnages peuvent être conviés
individuellement, collectivement ou en petits groupes à divers
autres entretiens. Leur arrivée pile au bon (ou mauvais) moment,
leur statut de Vassallis extérieurs, les forces qu’ils représentent,
l’attaque qu’ils ont subie de la part des Vargans et leur rôle auprès
de Slava Zlata les placent d’emblée au cœur des événements.
Référez-vous aux descriptions fournies par ce supplément pour
mettre en scène ces potentielles rencontres supplémentaires.
Encore une fois, ce chapitre possède une structure assez libre
afin de vous permettre de donner vie à la Cité et à ses habitants.
Vous allez devoir improviser mais cela ne plongera qu’un peu plus
vos joueurs et leurs personnages dans les affres que connaissent
Kayla et sa région. Lorsque tout le monde se sentira satisfait des
relations passées, commencez le troisième chapitre de ce scénario.
Chapitre II : le Colosse s’échappe !
Les événements troublent l’âme d’Antosh Ogromny. L’agitation
locale alliée à la présence des Vargans perturbe son repos éternel.
Depuis peu, son fantôme apparaît dans les couloirs du monastère
et certains moines l’ont entrevu. Au-delà de la mort et des siècles,
le saint Antosh semble vouloir poursuivre son œuvre liée aux
Colosses et à la préservation de l’Alliance et des enfants d’Azimoth.
L’abbé craint que tout ne s’emballe et que le secret du tombeau ne
s’évente. Les événements risquent de lui donner raison.
Le Colosse de Kayla va ressentir le trouble de son père.
N’oublions pas qu’un lien mystique et unique est tissé à jamais
entre le créateur et ses titans. À la suite du réveil de l’âme sacrée
et bénie par Azimoth d’Antosh, le vénérable géant va briser ses
chaînes mentales et échapper au contrôle de ses deux Maîtres.
Le couple de Vassallis formé par Kuba et Iwona Lancuch ne va
pas pouvoir contenir la crise du Colosse. La panique va frapper
la ville ! Cela va arranger les affaires de Malachite qui a planifié
une intimidation manu militari de la gênante et de plus en plus
populaire représentante des citoyens. La faction n’a rien à voir
avec la crise du Colosse mais de fait elle tombe à pic.
À la suite de leur arrivée et de leurs différentes entrevues, les
personnages vont être invités à se rendre à proximité du Colosse.
D’autres personnalités de la ville peuvent aussi être conviées ou
présentes selon le déroulement des événements et des rencontres
antérieures. Plusieurs possibilités pour faire face au Colosse :
hhIls sont invités par la famille Moj ou les autorités de la
Cité pour visiter le chantier pharaonique du nouveau
pont Dlugi qui reliera la colline principale à une de ses
sœurs. Le Colosse est au travail et convoie d’immenses
pierres taillées. Iga est présente non loin car elle anime une
réunion avec les ouvriers du chantier ;
44
hhZorya organise une rencontre aux abords de la Cité entre
les personnages et le couple de Maîtres Lancuch. Le
Colosse est au repos et semble en pleine méditation. Iga
est à proximité car elle rencontre à l’extérieur de la Cité des
représentants des villages des collines ;
hhPour rassurer la population face aux Vargans, le Tribunal a
organisé des manœuvres militaires à l’extérieur de la ville.
Le Colosse y participe car ses Maîtres souhaitent montrer
qu’il a conservé tout son potentiel de destruction massive.
Iga est présente de par son statut officiel.
Kuba et Iwona Lancuch sont membres de Zorya. Ils ont
été entraînés dès leur enfance à leur rôle. De fil en aiguille,
leur relation a évolué et ils sont maintenant mari et femme.
Leur osmose est totale, l’un finissant souvent les phrases de
l’autre. Ils semblent se comprendre et agir sans même se parler.
Parfois, on pourrait plus les prendre pour des frère et sœur que
pour un couple. Cette confusion peut s’avérer gênante et assez
malaisante.
En pleine démonstration (quel que soit le lieu), le
Colosse s’agite. Il se prend la tête entre ses mains. Il hurle.
Son comportement est erratique puis chaotique. La crise est
progressive mais franche. Ses Maîtres tentent de reprendre le
contrôle mais sans succès. Le couple saigne du nez, des oreilles
et des yeux. Ils gémissent puis finissent par crier à leur tour.
La pagaille puis la panique s’installe. Le Colosse, dans ses
mouvements désordonnés et incontrôlés, commence à créer
des dégâts et des victimes directes ou collatérales. À vous de
mettre en scène un épisode digne d’un film catastrophe ! Les
personnages peuvent réagir pour limiter la casse mais ils doivent
aussi faire attention à eux. Demandez-leur, selon leurs actions et
les circonstances, des tests adaptés :
hhExpression et/ou Empathie pour rassurer leur entourage
ou canaliser la foule ;
hhPerception, Agilité et/ou Discrétion pour éviter le danger :
bousculades, chutes d’objets ou de débris, mouvements du
Colosse, etc. ;
hhMédecine pour soigner des blessés ;
hhMêlée et/ou Survie pour se frayer un passage, trouver une
issue ou un abri, gérer un paniqué violent…
Au milieu de ce chaos ambiant, les personnages, ou certains
d’entre eux s’ils ont été séparés, peuvent remarquer qu’un
groupe de brutes patibulaires, certes peu rassurées par le drame
en cours mais visiblement décidées, se dirigent vers Iga Ciazy.
Il s’agit de mercenaires engagés par un intermédiaire pour
malmener Iga et l’intimider pour qu’elle arrête d’ouvrir sa grande
bouche (et de manquer de respect à ses supérieurs naturels). Il
est normalement impossible de remonter jusqu’à Malachite ou
le Baron. Cependant, vos personnages feront peut-être preuve
d’astuce et de déduction dans ce sens. De même, certaines de
leurs rencontres, selon ce que vous aurez mis en place, auront
pu leur mettre la puce à l’oreille. S’ils n’interviennent pas, Iga
se fera rosser sévèrement. S’ils s’interposent malgré la panique
et le risque, c’est l’occasion pour eux de gagner un contact utile
et la confiance d’une partie du peuple mécontent. Pour ces
malandrins, utilisez le profil des criminels indiqué à la page 185
du livre de base.
De Foi et de Chair
Une enquête autour de
l’agression d’Iga ?
Vos joueurs peuvent décider d’essayer de trouver
le commanditaire de cette attaque. Comme nous
avons pu l’évoquer, à priori, rien ne permet de relier
Malachite/le Baron Zmiana aux brutes. Cette enquête
secondaire n’est pas prévue dans ce scénario au vu
des événements majeurs qui se jouent par ailleurs et
qui vont accaparer les personnages. Néanmoins, si
vos joueurs veulent s’y intéresser, n’hésitez pas à faire
jouer cette investigation. Voici quelques éléments
pour vous guider. Les malandrins sont originaires
du quartier du marché de la Pierre. C’est une bande
de vauriens sans foi ni loi. Ils ont été recrutés dans
une taverne malfamée, Le Maillet, par un certain
Walenty dit « Couteau noir », un petit criminel
local spécialisé dans l’extorsion et l’usure. Celui-ci
est en cheville avec Zard, un employé crapuleux de
la Chambre du Commerce qui l’emploie de temps
en temps pour menacer d’honnêtes commerçants.
Zard reçoit ses ordres par plis secrets et anonymes
de Riaman Strach. Et comme vous le savez, Riaman
est un pion de Zmiana et un membre de Malachite.
Bref, cette enquête va plonger les personnages dans
le milieu criminel de Kayla. Bonne chance !
Finalement, la crise du Colosse s’arrête net. Son lien
est définitivement brisé. Il retrouve son calme et se dirige
paisiblement hors de la Cité en direction du monastère de
Perran. Il va s’installer à la périphérie du Camp de la Lame. Dans
sa position de méditation habituelle, il a le regard braqué sur
le monastère. Sa venue sera considérée par les pseudos croisés
comme un signe de Dieu. Cela va participer à ancrer le statut du
Glaive, de Cezary et à favoriser le rapprochement entre l’abbé et
le jeune capitaine. Sur place, la panique s’arrête. Les dégâts sont
majeurs. Il y a de nombreux blessés. Cet événement va encore
plus fragiliser la position du Tribunal, créer d’autres tensions et
éroder la confiance des citoyens.
Kuba et Iwona Lancuch
SOC 3
INT 3
PHY 3
Érudition 2
Agilité 1
Perception 3
Mêlée 2
Médecine 1
Survie 2
Cotte de mailles +2
Endurance 7
Épée longue +2
Mains nues 9
Contact 11
Distance 5
Empathie 4
Esprit 4 (Serviteur* rang 3, Communication rang 3
et Télépathie rang 3)
*Efficace également avec les Colosses.
Chapitre III : au nom d’un tombeau
À la suite de l’échappée du Colosse, les personnages peuvent
décider de se rendre près du monastère ou au monastère luimême pour essayer d’en savoir plus. D’ailleurs, le Tribunal, et
plus directement l’Ordre de Zorya, vont eux aussi missionner
divers représentants pour essayer de comprendre. Après, c’est
une question de choix de la part de vos joueurs. Si jamais leurs
personnages ne font pas preuve d’initiative, vous pouvez activer
les choses en les missionnant directement par leurs Ordres
respectifs qui veulent investiguer sur le titan et sa libération.
Vous pouvez aussi utiliser les tables fournies pour agrémenter le
voyage des personnages dans les collines vers le monastère avec
quelques épisodes inattendus.
Ce chapitre est l’occasion de visiter le camp du Glaive mais
aussi le monastère. Vous disposez de tout le matériel nécessaire
pour mettre en scène et en jeu les rencontres et les descriptions
que cela implique.
Concernant le Colosse, celui-ci reste calme et immobile. Le
couple Lancuch n’arrive plus à accéder à son esprit. Le géant est
à présent totalement étanche à tout contrôle. Lors de leur visite
au choix, au sein du camp ou du monastère, les personnages vont
être les témoins d’une apparition du fantôme d’Antosh Ogromny.
Celui-ci semble vouloir s’adresser à eux. Il pointe son index en
direction du Colosse. Si les personnages racontent cet événement
à des moines, ceux-ci seront mal à l’aise. En effet, même si elles
sont récentes, ces apparitions ne sont pas les premières. Au-delà,
l’abbé a demandé à ses ouailles de garder le silence à ce sujet et
de faire preuve de la plus grande réserve. Même le Conseil des
officiers de la communauté reste mutique. Au niveau du Camp de
la Lame, si les personnages s’épanchent sur leur vision, cela créera
un grand émoi car, en lien avec l’arrivée du Colosse, ce nouvel
événement mystique renforcera la foi locale. Tout est analysé
comme un signe d’Azimoth qui valide le fait qu’une guerre contre
les Vargans doit être menée et que le monastère doit être protégé
en priorité. Les Vassallis sont dès lors considérés comme des
élus et il est évident qu’ils doivent rejoindre le mouvement. Le
capitaine Cezary risque d’insister dans ce sens.
Il est fort probable que les personnages finiront par rencontrer
l’abbé Rzeski qui est à la fois un spécialiste de la question religieuse
mais aussi un puits de science et de sagesse. Il apparaît comme
étant la personne la plus à même de répondre aux interrogations
des personnages, tant sur le Colosse que sur l’apparition. De plus,
maintenant qu’ils ont pu voir le monastère, ils ne peuvent que
constater sa taille et son aspect grandiose pour une communauté
isolée et si peu connue. Parallèlement, le fait que l’abbé soit si
considéré par les hautes autorités du Cercle et que le monastère
soit tant au centre des préoccupations de la Mère de la Cité, a
de quoi les titiller. L’abbé peut leur faire visiter le monastère et
évoquer de nombreuses anecdotes comme par exemple la création
du Conseil des officiers et les particularités architecturales. Il
évitera cependant de leur montrer la bibliothèque interdite et la
crypte. Si les personnages insistent pour en savoir plus sur celleci, Marius Rzeski cèdera afin de ne pas renforcer d’éventuels
soupçons. Interrogé, l’abbé se concentrera surtout sur le rôle de
gardien des connaissances du monastère. Il restera évasif et aura
tendance à brouiller les pistes tant historiques que politiques
(tests d’Expression, d’Érudition ou d’Empathie).
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Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427
Awaken
Alors que les personnages sont au monastère (l’abbé peut
aussi demander à les voir à la suite de leur témoignage sur
l’apparition), un orage se prépare et des Vargans pénètrent
les lieux. Ils ont furtivement approché l’édifice et ont escaladé
les murs. Leur but est d’atteindre la crypte. Ils sont attirés à
la fois par les grandes lanternes de Résine qui l’illuminent
et par quelque chose de plus profond, de plus viscéral : le
corps enchanté d’Antosh Ogromny et l’écho/aura de son âme
sacrée. Les Vargans sont des créatures hyper sensibles. Elles
sont capables de percevoir des choses insoupçonnées par les
hommes. Leurs sens particuliers leur font ressentir la vibration
mystique puissante dégagée par le corps miraculeux. Bientôt,
des cris retentissent. Des moines sont tués sous les griffes des
monstres ! Le sang coule et le monastère se transforme en un
théâtre d’horreur macabre. Une lutte terrible s’engage. C’est aux
personnages d’organiser la résistance et de protéger les pauvres
moines désemparés. De nombreuses options sont possibles, de
l’avancée prudente à la technique du dernier carré. Impliquez les
joueurs, interrogez-les sur leur stratégie et mettez en scène des
escarmouches avec les Vargans dans les bâtiments.
Ce combat au cœur du monastère est le point d’orgue de ce
scénario. Dehors, un formidable orage, comme seules peuvent en
connaître les collines de Perran, éclate. Le tonnerre est incroyable
et des éclairs étincelants éclairent la voûte céleste. Les Vargans
sont nombreux et déterminés. Il s’agit principalement de jeunes
mais quelques adultes sont présents (cf. livre de base, pages
190-191). Grâce à un test de Perception réussi, les personnages
peuvent comprendre que les créatures se dirigent vers la crypte.
Sur place, elles arrachent et fracassent les lanternes pour en
voler la Résine. Puis elles se rassemblent, craintives, autour du
tombeau d’Antosh en humant l’air et en dialoguant entre elles.
Elles crachent et feulent en direction du gisant avant d’oser passer
à l’attaque pour le détruire à son tour. C’est ici que doit avoir lieu
la scène finale de cette aventure. Les personnages sont l’ultime
rempart. Ils pourront remarquer une ressemblance frappante
entre le saint sculpté et la figure de leur apparition.
Les Vargans sont nombreux et déchaînés. La situation semble
perdue ! Soudain, un cri plus tonitruant que l’orage retentit à
l’extérieur. Le Colosse s’est levé et s’est dirigé vers le monastère.
Y voyant une alerte, les forces du Glaive ont investi à leur tour le
monastère. Les personnages ont pu aussi aller chercher du renfort
au camp et participer à cet état de fait. Le capitaine Cezary mène
la charge avec Salomea Dziki et Helena Wilk de passage au camp
à sa suite. Ces renforts inespérés font pencher la balance. Les
Vargans sont massacrés ou se retirent. Le tombeau est sauvé !
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Conclusion : et maintenant ?
Ce scénario s’achève sur cette scène, au milieu du sang et
des cadavres. Les personnages sont peut-être blessés et sans
doute hagards. Certains ont pu périr. Leur regard se fixe sur
le tombeau. S’il a survécu, l’abbé baisse les yeux. Le temps
des secrets semble terminé alors que la région et l’Alliance
se dirigent un peu plus vers l’abîme qui s’entrouvre. Les
personnages sont maintenant en lien avec de nombreux
acteurs majeurs. Ils ont participé à l’actualité brûlante. Ils
ont été les témoins d’événements cruciaux.
À eux de jouer !
Thomas Herbos - thomas.herbos@hotmail.com - 20211028/135/206155/39427
De Foi et de Chair
Les Colosses sont l’un des plus incroyables
mystères de l’Alliance. Un énigmatique Vassalli est
à l’origine des premières expériences qui, à partir
des Saintes Écritures, ont permis leur création.
Son nom : Antosh Ogromny. Son œuvre a changé à
jamais Salvora.
De Foi et de Chair est un supplément 100 %
de création française pour le jeu de rôle de dark
fantasy Awaken. Il a été entièrement validé par les
auteurs originaux et fait partie à présent du canon
de cet univers.
Ce livre fournit un contexte et décrit également
une région. C’est autant une boîte à outils qu’un
bac à sable, et un cadre de jeu solide et officiel.
La meneuse de jeu peut s’en servir pour étoffer
sa connaissance du monde d’Awaken, enrichir sa
propre campagne de jeu ou proposer des aventures
locales et thématiques à son groupe de joueurs.
Vous trouverez dans ces pages :
hhL’histoire d’Antosh Ogromny avec des révélations
inédites ;
hhLa description de la Cité de Kayla, des collines de
Perran et du monastère ;
hhLes différentes factions locales et leurs personnages
principaux ;
hhDes secrets sur la Pyramide de Jarillo, les Colosses,
le destin d’Antosh, le monastère, etc. ;
hhDes inspirations et des conseils pour la meneuse
de jeu ;
hhUn nouveau scénario : «Entends-tu l’orage ?» ;
hhDes illustrations 100% originales.
The Games Collective
www.awakenrpg.com
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