Sana Rahgozar Introduction Brise marine est un célèbre poème écrit par Stéphane Mallarmé, l'un des plus grands poètes symbolistes français du XIXe siècle. Publié pour la première fois en 1865, ce poème met en avant la dimension symbolique caractéristique des poèmes de Mallarmé et se compose de trois strophes de six vers chacune, suivant une structure régulière.1 Dans ce poème, le poète exprime son mécontentement face à sa vie et est confronté à la tentation de s'enfuir ailleurs. Le poète veut montrer implicitement le manque d'inspiration en utilisant le voyage maritime comme métaphore et symbole d'inspiration. Il faut aussi mentionner que les thèmes principaux de ce texte sont l’ennui, l’exotisme et le désespoir. Alors, nous voulons savoir comment l'ennui et le désir de voyager du poète se manifestent dans ce poème. Tout d’abord, nous expliquerons la lassitude et le manque d'inspiration du poète puis nous poursuivrons l'analyse de son désir vers un ailleurs idéalisé. 1. le profond sentiment d'ennui Tout au long du poème, on assiste au fort sentiment de lassitude qu'éprouve le poète. Ce sentiment se manifeste dans le premier vers avec le terme "hélas" et aussi avec une hyperbole (« j’ai lu tous les livres. ») qui met l'accent sur cette proposition. 1 https://www.lalanguefrancaise.com/litterature/mallarme-brise-marine-commentaire Le champ lexical de l'ennui ("triste", "désolé", "Ennui") est également perceptible qui renforce l’impression d'insatisfaction du poète envers sa vie et son environnement. En outre, l'autre chose qui souligne le mécontentement du poète est l'allitération de la voyelle "r". De plus, la lassitude profonde et la fatigue de la routine sont accentuées par l'assonance des voyelles nasales et aussi l'accumulation de la conjonction de "ni", qui montre la langueur et la monotonie. La personnification de l'ennui, dont le terme est souligné par la majuscule et sa place au début du onzième vers, intensifie ce sentiment. En fin, l’ennui du poète s’accompagne d’un sentiment de vacuité comme en témoigne le champ lexical du vide et de l’absence ("rien", "déserte", "vide", "sans mâts") 2. Le manque d’inspiration Dans ce poème, le poète est également irrité par le manque d'inspiration auquel il est confronté. Le champ lexical du vide que nous avons mentionné plus tôt implique ici aussi. Le voyage maritime en effet symbolise la source d'inspiration que cherche le poète. Le chiasme des vers 6 et 7 évoque l’angoisse de la page blanche et indique la panne d’inspiration éprouvée par le poète dans son environnement présent « ni la clarté déserte de ma lampe/Sur le vide papier que la blancheur défend ».2 Cette impuissance se retrouve également dans la présence des verbes à l’infinitif ("Fuir", "D’être") et des participes passés ("reflétés", "désolé", "perdus") qui traduisent la passivité. De plus, le poète crée un champ sémantique de couleur blanche ("la clarté", "papier", "la blancheur") pour mettre l'accent sur la perte d'inspiration. Et 2 https://commentairecompose.fr/brise-marine-mallarme/ enfin, l'idée d'inspiration est ainsi présente au vers 15, où l'adjectif "fertiles" qualifiant les "îlots" suggère que le poète cherche des sources fertiles d'inspiration et créativité poétique. 3. Le désir pour voyager Brise marine est un poème qui nous parle d'un voyage imaginaire. Le poète rêve de s'éloigner, de trouver une liberté totale. Le poème exprime ainsi le désir profond du poète de s'échapper et de trouver un épanouissement loin des contraintes de la réalité dans "une exotique nature" (v. 10). La répétition du verbe "fuir" au vers 2 souligne le penchant du poète à l'évasion. De plus, l'enthousiasme pour l'appel au voyage est mis en valeur par l'utilisation des ponctuations exclamatives (« Ô nuits ! » (v. 6), « Je partirai ! » (v. 9)). Par ailleurs, l’emploi du futur et de l’imparfait marque l’aspect décisif de cet appel du voyage (« Lève l'ancre » (v. 10), « entends le chant » (v. 16)).3 Il faut aussi mentionner que le poète emploie les différentes sensations pour démontrer ce voyage. On peut constater les sensations visuelles (« blancheur », « reflétés par les yeux »), auditives (« entends le chant ») et tactiles (« se trempe »). Il faut aussi noter qu'au sein de ce voyage idéalisé, il y a une liberté à laquelle aspire le poète. Cette liberté est mise en avant avec la notion des "oiseaux" et des "cieux". La mer qui est une métaphore de l'inspiration poétique, peut aussi être considérée comme un signe de libération chez le poète. Le champ lexical de la mer ("l’écume", "Steamer", "la mer", "matelots", "l’ancre") et aussi l'allitération de la consonne "m", qui montre la douceur de l’eau, insistent encore plus sur ce fait. Et en 3 https://commentairecompose.fr/brise-marine-mallarme/ fin, on peut dire que les rimes de ce poème évoquent les descriptions de ce voyage idéalisé et poétique. Conclusion En somme, Brise marine est un véritable chef-d'œuvre de la poésie symboliste. À travers ce poème, Mallarmé nous plonge dans un univers empreint d'ennui, de désir et de rêverie. Le poète exprime son profond mécontentement face à la monotonie de sa vie quotidienne, mais aussi sa quête incessante d'inspiration et de liberté. Les mots choisis avec soin, les figures de style et les images maritimes créent une atmosphère envoûtante qui captive le lecteur. On ressent l'appel irrésistible du voyage et la tentation de s'échapper vers des lointaines où la créativité peut s'épanouir librement. Mais, Comment les thèmes de l’évasion et du voyage apparaissent dans d’autres œuvres de Mallarmé ?