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Création d’entreprise
Objectifs spécifiques :
Section1 : Connaître le contexte économique actuel
Section2 : Saisir le profil de l’entrepreneur
Section3 : Comprendre la genèse des idées
Section4 : Développer les différentes étapes de l’implantation du projet
Section5 : Bâtir un plan d’affaires solide
Chapitre I : Genèse du projet de création d’une entreprise
Section1 : Le contexte économique actuel
Section2 : Le profil de l’entrepreneur
Section3 : L’idée ou l’opportunité
Chapitre II : L’étude de la réalisation du projet
Section1 : L’implantation du projet
Section2 : Le plan d’affaires
Chapitre 3: Étude technique
Section 1 : Dans le cadre d’une entreprise industrielle
Section 2 : Dans le cadre d’une entreprise commerciale ou de service
Chapitre 4: Étude Juridique et Fiscale
Section 1 : Cadre juridique de la constitution des entreprises :
Section 2 : Le choix de la structure juridique
Section 3 : Les avantages fiscaux liés à la constitution
Chapitre 4: Etude Financière
Section 1 : Investissement et financement du projet
Section 2 : La faisabilité économique du projet
Chapitre 5: Etude des Ressources Humaines
Section1 : Les besoins en ressources humaines
Section 2 : Les besoins en compétences
Chapitre I : Genèse du projet de création d’une entreprise
Section1 : Le contexte économique actuel
A partir des années 90, la Tunisie s’engage sur la voie de la libéralisation et de
l’ouverture de son économie sur le monde.
En effet la Tunisie a été admise a titre provisoire au GATT ( L accord Générale
sur les tarifs douaniers et le commerce ) en 1959 en tant que membre
observateur , en 1986 elle demande son adhésion au GATT , les négociations
vont durer jusqu’ au 1990 , date de son accession en tant que partir contractante ,
la Tunisie est devenue membre fondateur de l OMC ( L organisation mondiale de
commerce ).
L OMC est entrée en application les 1 ères janvier 1995, ce qui constitue le point
de départ d une nouvelle cadre des échanges internationaux, en somme elle
crée un climat favorable a l investissement et a la création d emploi et stimule la
croissance économique et le développement.
Mais cet environnement n a pas empêcher la croissance de taux de chômage en
tunisie et malgré l ouverture des marchées. et l installation des investisseurs
étrangères en Tunisie les offres d emploi reste négligeable par rapport a la
demande qui atteint fin 2010 plus que 500 mille demandeur d emploi.
Actuellement La création d'entreprises en Tunisie constitue le berceau de réussite
de l’économie tunisienne en matière d’emploi. En effet, les orientations actuelles
en matière d’économie tendent à identifier les meilleurs moyens permettant de
stimuler davantage l'esprit d'initiative chez les jeunes et de les inciter à s'orienter
vers le travail indépendant qui constitue désormais un vecteur essentiel pour la
promotion de l'emploi.
Alors ,des avantages et des primes spécifiques à l'investissement ont été
décrétés, en vue d'alléger les coûts d'investissement et d'assurer le rendement
optimum des nouveaux projets. En plus de cela il y a eu l'institution de
nombreux programmes et la création de fonds et de structures de financement
des projets ciblant les différentes catégories d'entrepreneurs, en fonction de leur
savoir-faire et de leurs compétences et selon les spécificités des zones
d'implantation des projets.
La question qui se pose : Existe-t-il un profil type ? Quelles sont
les compétences entrepreneuriales nécessaires pour un promoteur ?
Section2 : Le profil de l’entrepreneur
De nombreuses études ont été réalisées sur le profil des entrepreneurs. Il
en résulte que ce qui est commun entre ceux qui entreprennent, un
ensemble de traits de comportement dans l'action :
- Energie et dynamisme : C’est l'indispensable.
- Confiance en soi : La confiance en soi signifie capacité à se remettre
en cause et à analyser avec réalisme les événements et les faits.
- Capacité à intégrer le long terme : planification et suivi
Pas de création d'entreprise réussie sans capacité à imaginer demain,
sans perception de la durée, sans vision du moyen et du long terme.
- Capacité à résoudre de multiples problèmes :Pas de création
d'entreprise hors la nécessité de surmonter des difficultés de tous ordres.
- Acceptation de l'échec : Pas d'œuvre humaine sans revers ou
déconvenue. Souvent d'ailleurs, pour le vrai entrepreneur, l'échec,
l'erreur, le revers est source de remise en question, de détection de
nouvelles opportunités et donc de réussite ultérieure.
- Mesure dans la prise du risque : Goût de risque
L'entrepreneur prendra des risques longuement appréciés, calculés, qui
sont dans une perspective à moyen ou long terme. Il sait que le
succèssera surtout au bout d'un long effort, d'un long travail, d'une
réévaluation permanente de sa propre action…. ‘Qui ne risque rien ne
gagne rien’.
- Ouverture à l'innovation et à la création : Pour qu'une entreprise
survive, il faut qu'elle évolue : dans ses produits, dans ses structures, sur
le plan social. D'où la nécessité d'une ouverture généralisée à l'innovation.
- Capacité à assumer un leadership : Entreprendre, c'est créer une
organisation d'abord très simple, mais que l'évolution positive de
l'entreprise va conduire vers une structure de plus en plus complexe.
Diriger cette organisation, c'est assumer un " leadership "
– persuasion et réseau de contacte : S’intégrer dans la société, avoir
des relations avec les gens, être célèbre... Ce n’est pas un titre de réussite
sociale. Le promoteur doit être convainquant dans ses relations pour qu’il
puisse les exploiter en cas de besoins.
-recherche d’informations :Alors que nous sommes dans un monde
d'information permanente, s'informer " correctement " est un des
problèmes les plus mal résolus par les entrepreneurs .Dans ce vaste
problème de l'information, on est donc confronté à diverses difficultés : la
recherche des sources de données, la sélection des sources, l'analyse de
la qualité de l'information, le traitement des données et leur
interprétation.
-fixation des objectifs : La motivation Être motivé, c'est puiser en soi
l'énergie nécessaire pour entreprendre un ensemble d'actions
indispensables pour transformer un rêve, une envie, en une réalité.
Pas la motivation d'un instant, mais une motivation de tous les instants.
- planification et suivi systématique
- recherche des opportunités : A chaque fois la masse d’informations
s’augmente augmente réciproquement les opportunités et les idées de
projets.
- respect des engagements.
Section3 :L’idée ou l’opportunité
a. Les différents types d'idée :
Tout projet de création d’entreprise commence par une idée qu'elle naisse
de l'expérience, du savoir-faire, de la créativité ou d'un simple concours
de circonstance, l'idée prend souvent la forme d'une intuition ou d'un désir
qui s'approfondit et mature avec le temps.
1 - L’activité connue :
Ce type de création peut paraître a priori le moins risqué : l'idée est bien
maîtrisée car elle correspond à un métier exercé pendant plusieurs années.
En matière de création d'entreprise, le professionnalisme du créateur est
naturellement un facteur de réussite du projet. Ceux qui créent dans un métier
qu'ils connaissent bien ont généralement plus de chances de réussir que ceux qui
se risquent dans l'inconnu.
2 - L’idée des autres :
Créer une entreprise en recourant aux idées des autres, nécessite de rester à
l'affût de tout ce qui se passe en Tunisie ou ailleurs en matière de nouveaux
produits, de nouveaux modes de consommation, de nouveaux concepts
marketing On peut aussi acheter un brevet ou négocier une licence d'exploitation
d'un brevet ou d'une marque.
3- L’opportunité pure :
Une opportunité, une bonne occasion, « l’affaire à ne pas manquer » peut
également se présenter !
Pour déceler une opportunité, il convient tout d’abord de se mettre dans une
disposition d'esprit favorable.
4 - L’application nouvelle :
Créer une entreprise à partir d'une "application nouvelle" consiste à
utiliser une technique, un savoir-faire, un produit connu en le transposant
dans une autre activité, dans un nouveau contexte ou sur un marché
différent.
La période actuelle, empreinte d'une évolution sociologique rapide des
valeurs et des modes de vie est favorable aux "applications nouvelles".
5- L’innovation pure :
Créer un nouveau produit, généralement à fort contenu technologique,
entraîne des besoins importants de capitaux pour passer à la phase
préindustrielle, pour réaliser une étude de marché, nécessairement
approfondie, et pour attendre la réponse du marché. Dans ce cas-là, les
risques se cumulent, mais la rentabilité s'avère normalement bien plus
élevée que dans une activité banale où la concurrence est souvent très
forte.
b. Analyse des idées :
On doit vérifier les idées pour en faire sortir l’idée fiable.les différents
sujets de l’analyse consistantes-en :
 Cients solvables : il doit avoir le besoin, le désir et le pouvoir
d’achat
 Mains d’œuvres qualifiés : la disponibilité de la qualification dans
la zone d’implantation du projet.
 Equipement : la disponibilité, la qualité, les prix, le service après
vente….
 Matières premières : la disponibilité, la qualité, les prix, les
quantités..

Concurrences :
il
forcément
des
concurrents,
fussent-ils
génériques. Un bon projet est celui qui reconnait leur existence mais
en se positionnant différemment. Dire que son produit est sans
concurrent est une façon un peut facile d’éluder la question et
constitue un aveu de sa méconnaissance du marché.
Chapitre II : L’étude de la réalisation du projet
Qu’est-ce qu’un projet ?
Définition 1 : Un projet a pour objet d’utiliser le plus efficacement possible
les ressources humaines et techniques disponibles, afin d’apporter un
nouveau service ou un produit précis, dans un environnement donné, en
un temps défini et avec un budget limité. Il a sa raison d’être en un but
bien défini et unique : l’équipe du projet n’existait pas avant et n’existera
plus après.
I- Le plan d’affaires
a. Définition :
Dossier écrit de présentation d'un projet de création d'entreprise (appelé
aussi Business Plan). Il présente tous les aspects du projet : les
créateurs, le produit ou le service, le marché (les clients), les moyens
techniques qui seront mis en oeuvre, les moyens humains, le coût de ces
moyens, les prévisions financières, le cadre juridique retenu, le planning
prévu et tout autre aspect utile pour que le lecteur comprenne le projet.
Le plan d'affaires est, pour le créateur, le premier lien écrit qu'il tente
d'établir avec un environnement auprès duquel il recherche aide et appui.
Les règles d'or du business plan :
- Travaillez les études marketing et financières pour formuler la stratégie.
- Justifiez les informations.
- Il s'agit d'un document de synthèse : soyez clair et concis.
- prévoyez une marge d'erreur.
- Faites vérifier vos prévisions par un comptable ou un organisme d'aide à
la création d'entreprises.
- Soignez la présentation de votre document, cela compte aussi.
- Placez une fiche en début de dossier pour résumer les points clés du
dossier.
La gestion dans le business plan
La partie financière du Business plan est prévue généralement sur 3 ans
pour les projets de taille moyenne et 5 ans pour les gros projets
(nécessitant beaucoup d'investissements).
De votre étude de marché vous avez déterminé votre chiffre d'affaire
potentiel (en augmentation régulière au cours des premières années).
Dans votre réflexion financière, vous avez intégré le fait que votre
entreprise va générer des coûts pour produire et fonctionner. Vous allez
donc dimensionner la taille de l'entreprise pour avoir des coûts
raisonnables par rapport au chiffre d'affaire que vous attendez. Et donc
vous allez calculer le seuil de rentabilité de votre entreprise : autrement
dit : à partir de combien d'articles vendus (par an ou par mois, selon votre
activité) est-ce que vous couvrez toutes vos dépenses et vous commencez
à faire des bénéfices.
Et vous allez donc exprimer le budget prévisionnel de votre entreprise
pour les 3 premières années : avec les coûts prévisionnels et les recettes
prévisionnelles pour chaque mois.
Plans d’actions :
1. Plan marketing :
Définition des objectifs et des ressources.
Il vise à fixer les objectifs de vente dans le temps par segment de marché,
par aire géographique et à définir les moyens à mettre en œuvre pour les
atteindre.
 Segmentation et ciblage :
La segmentation consiste à reconnaître que l'expression de la demande
est différenciée et que l'entreprise doit y apporter une réponse adaptée.
Il convient de diviser le marché en petits morceaux ou segments
homogènes et de positionner chaque produit sur le marché qui lui
convient en créant ainsi des couples produit-marché.
L'entreprise pourra alors agir sur chacun des segments au moyen "
d'arguments " qui sont le prix, le produit (positionnement), le réseau de
distribution, la promotion…
 Politique du produit.
L'argument produit est souvent mis en avant pour un produit positionné
en haut de gamme. Un tel positionnement doit être suivi d'un programme
de R & D conséquent permettant de maintenir le positionnement du
produit dans le temps. Mais on peut parfaitement gagner sa vie en
vendant des produits bas de gamme.
Fixation du prix.
La fixation du prix doit être faite en cohérence par rapport au
positionnement. Un produit haut de gamme est plus cher qu'un bas de
gamme et vice-versa. Notons au passage que le prix n'est pas une chose
qui vient de l'entreprise, c'est une donnée " objective " du marché car
étant la contrepartie que le client est prêt à donner pour obtenir le bien ou
le service.


La distribution.
Qui ? Comment ? Exclusive ? Par quels réseaux ? Avec quels objectifs
minimums ?…
La promotion.
Importance et moyens (médias) de promotion ? En mettant l'accent sur
quels aspects du produit ?

2. L'organisation :
Définition de l'organisation de l'entreprise avec les différentes fonctions
reprises dans un organigramme.
La production.
Est-on une entreprise intégrée (on fait tout de A à Z) ou bien sous-traitet'on une partie du processus ?
 La gestion.

On doit savoir qui dirige l'entreprise et il est essentiel que les six fonctions
principales soient présentes au sein de l'entreprise et que les
responsabilités en soient attribuées de manière non équivoque:
- Production ;
-R&D;
- Marketing, ventes ;
- Administration, finances ;
- Gestion des ressources humaines ;
- Planification stratégique.
· La commercialisation.
Description de son organisation commerciale ainsi que de la stratégie
commerciale mise en œuvre pour les différents segments de marché.
 La politique du personnel.
L'entreprise c'est essentiellement des personnes, elles constituent la
ressource principale sur laquelle est basé son développement. Il faut donc
mettre en œuvre les moyens pour obtenir leur adhésion au projet et les
motiver pour poursuivre leurs efforts au profit de l'entreprise. Politique de
rémunération ?
3. Plan financier :
Le plan financier consiste à traduire en chiffres les choix faits tout au long
de la réflexion. Nous nous sommes fixés des objectifs dans le cadre de
notre plan marketing et avons défini l'organisation… Il faut à présent
élaborer les budgets prévisionnels sur un horizon raisonnable de cinq ans
par exemple.
Le plan financier vise à démontrer la fiabilité du projet par les résultats
qu'il va dégager et d'évaluer quels sont les besoins de financement. Il sera
donc élaboré sur base d'hypothèses et d'objectifs concrets.
Hypothèses sur : le chiffre d'affaire et les coûts.
Définition du programme d'investissements.
Evaluation du besoin en fonds de roulement.
Calcul des résultats et élaboration des bilans prévisionnels.
Calcul des besoins de financement.
Calcul de l'écart entre les emplois et les ressources et proposition de
financement.






Il existe sur le marché des logiciels permettant de réaliser ces calculs
rapidement.
L'important reste cependant la solidité des hypothèses sur lesquels ils sont
fondés.
II-L’étude de marché
Le succès de la création d’une entreprise repose sur l’identification et la
satisfaction d’un besoin du consommateur. Il faut adopter une attitude
marketing orientée vers le client et le marché, et essayer avant tout de
répondre clairement aux questions suivantes :






Existe –t-il un marché pour le produit à vendre ?
Quel est le volume de ce marché et combien peut-on vendre ?
Quelles sont les caractéristiques qu’il faut donner au produit pour
répondre aux besoins de la clientèle et exploiter l’opportunité ?
Qui sont les clients ?
Quel est le bon prix de vente pour la clientèle ?
Quel est le meilleur moyen pour mettre le produit à la disposition
du client ?
La réponse à ces questions est d’une importance majeure lors du
lancement d’une nouvelle affaire. C’est l’objet de l’étude de marché qui
permettra aussi de fixer des objectifs et impliquer des orientations pour la
prise de décision. L’étude de marché permet en plus la définition de
politiques et des actions à entreprendre qui engagent l’avenir de l’affaire à
savoir :les politiques de marché, du produit, du prix, de distribution et de
communication.
Pour se faire, un système d’information est nécessaire afin de pouvoir
déceler les données pouvant conduire à une prise de décision fiable et
gage de réussite.
II.a- Le marché et la clientèle :
Pour l’étude du marché potentiel et de la clientèle, il est utile de procéder
à des évaluations qui envisagent de manière systématique la population
totale et les différents groupes sociaux sans oublier la rapidité des
mutations sociales, l’évolution des besoins et des habitudes de
consommation.
Il est primordial de savoir qui sont les clients potentiels, où se trouvent-ils
et quel est leur nombre par groupe ou catégorie sociale ?Il est également
utile de déterminer pour chaque groupe le nombre de consommateurs, de
consommateurs potentiels et de non-consommateurs.
a. Le marché :
Les méthodes d’estimation de la demande actuelle ou future doivent tenir
compte de la dynamique de mutation des marchés. ces derniers évoluent
suite à plusieurs facteurs, on peut citer le taux de croissance de la
population, l’élévation du niveau de vie, le changement des habitudes de
consommation…
En effet, l’étude de marché ne doit en aucun cas négliger l’information du
terrain. Il est intéressant de rencontrer des clients potentiels quand c’est
possible, montrer ou en parler à des futurs clients ce que l’on souhaite
vendre ou encore discuter avec des personnes ayant des connaissances
précieuses par rapport au projet.
Il faut rester critique sur les informations disponibles qui peuvent être à
une échelle trop grande et donc peu pertinente pour un projet de taille
modeste ou trop générale par rapport à une spécialité.
b. La clientèle :
Le créateur d’une
service à vendre
clients. En effet,
nature de la
entreprise doit connaître ses clients car le produit ou le
doit répondre à une attente ou à un besoin de ces
la démarche commerciale varie totalement selon la
clientèle (clients directs, distributeurs, marchés
institutionnels) et selon le comportement des intervenants dans la
décision d’achat.
Il faut s’efforcer de répondre aux questions suivantes :






Qui achètera la produit ou le service ?
Qu’est ce qu’il achète réellement et pourquoi ?
Quelles sont les étapes du processus d’achat ?
Où achète –il le produit ?
Quelle sera la quantité achetée par acte d’achat ?
Quel sera le prix juste pour le consommateur et l’acheteur ?
L’étude de la clientèle peut être représentée par le schéma suivant :



Différentes catégories de consommateurs
Différentes catégories de produits consommés
Caractéristiques techniques



Lieu d’achat
Les moments d’achat et de consommation,
Les circonstances d’achat
Combien ?




Répartition des clients
Par de marché
Conditionnement
Marques
Pourquoi ?



Motivation d’achat
Ordre de préférence
Attribuer critères de choix des marques
Qui Consomme
Quoi ?
Où ?
II-b. Le produit :
La connaissance du produit ou du service est une condition préalable
fondamentale pour l’élaboration de la faisabilité du projet. Bien connaître
le produit permet une étude approfondie et rigoureuse des autres phases
de développement du projet.
Le produit ou le service à vendre par l’entreprise doit être défini de
manière rigoureuse, il s’agit de répondre aux questions suivantes :



Quel est le produit ou le service ?
Comment va-il satisfaire le besoin du client ?
Quel est l’avantage obtenu par le client en achetant le produit ?
Le produit ou le service pour le client est un ensemble de fonctions,
d’utilisations, de qualité de service et de satisfactions.
II-c. La distribution :
Les études de circuits de commercialisation et de distribution est
fondamentale, car il ne suffit pas de fabriquer un bon produit, moins cher
et d’en faire une bonne promotion, il est essentiel que ce produit arrive au
client et surtout qu’il soit toujours disponible lorsque celui-ci décide de
l’acheter là où il se veut, quant il le veut et en quantité suffisante.
Les fonctions de la distribution sont nombreuses : le transport, le
fractionnement, l’assortiment, le stockage, l’information, leur organisation
nécessitent beaucoup de soins et des relations interpersonnelles, variables
selon les types de circuits de distribution, les intermédiaires et les canaux.
Les dépenses de la distribution sont parfois très importantes, elles doivent
être estimées avec le même soin que les autres composantes de
l’investissement.
L’étude de la distribution peut être représentée par le schéma suivant :
Qui Vend
Quoi ?







Catégorie de commerce
Zone de chalandise
Assortiment
Importance du point de vente
Degré de standing
Mode d’approvisionnement
Service après vente
A Qui ?

Description des profils des points de vente
Combien ?



Rotation des stocks
Par des différents points de ventes
Chiffres d’affaires par produit
Pourquoi ?





Motivation du revendeur
Taux de marques
Ristournes, Remises
Conditions de vente
Assistances techniques, Aide à la vente
II-d. La concurrence :
Pour toute entreprise qui pense s’implanter sur un marché, elle doit
nécessairement étudier la concurrence. En effet l’étude de la concurrence
est une condition préalable à la définition du produit et à la politique de
pénétration sur le marché.
Lors de l’étude de la concurrence, il faut prêter attention à certains
aspects qui concernent la force et la situation de la concurrence, les
facteurs sur lesquels s’opère la concurrence, les forces, les faiblesses ainsi
que les avantages compétitifs des différents concurrents.
C’est une étape importante car elle permet de se placer sur un créneau
spécifique, cibler la clientèle et éviter autant que possible d’affronter un
concurrent puissant.
En effet, si le marché est large et sans concurrent dominant, avec un
grand nombre d’entreprises qui partagent l’essentiel du marché de sorte
que l’entrée de la nouvelle entreprise ne provoquera pas de réaction vives
de la part des entreprises installées, surtout dans le cas où l’entreprise à
créer présente un produit ou un service différencié.
Dans le cas où le marché est dominé par une entreprise importante, il faut
faire attention ou éviter même ce genre d’opportunité du moins pour une
première création.
L’obtention rapide des informations, fiables moyennant un coût rapide.
III- Etude technique :
Cette phase d'installation de l'entreprise consiste à effectuer un certain nombre de
démarches de nature technique qui permettront de démarrer l'activité dans les
meilleures conditions possibles. Ainsi, l’emplacement de l’entreprise, l’aménagement
des locaux, l’assurance de l’entreprise, les moyens à utiliser sont des préalables
nécessaires afin d’estimer au juste valeur les besoins financiers nécessaires ( voir
Chapitre 4 ) et éviter de ce fait les mauvaises surprises liées à un supplément de
ressources qui peuvent nuire au démarrage effectif de l’activité.
Ces moyens diffèrent d’une entreprise industrielle nécessitant des moyens
techniques pour la production et le stockage ; des moyens administratifs ou
bureautiques dont l’entreprise commerciale utilise pour assurer son activité.
Pour se faire ce chapitre sera scinder en deux sections relatives au secteur d’activité
afin de spécifier les besoins de chaque type d’entreprise.
o Dans le cadre d’une entreprise industrielle :
-a-
Les préalables à la production : Processus et
Politique de production :
Avant de procéder au développement du volet productif et de ses besoins l’étude
technique portera sur les préalables à l’implantation de l’entreprise soit : Le local,
l’assurance, le processus de fabrication, la politique de production...etc.
a. Trouver et aménager ses locaux :
Pour une activité de production, l'important est de trouver une surface suffisante, une
bonne desserte des transports en commun, etc…
en effet, une jeune entreprise n'a pas intérêt à changer fréquemment d'adresse, car
cela entraîne des coûts non négligeables : déménagement, avis aux clients,
impression de nouveaux documents commerciaux... Il vaut donc mieux bien y
réfléchir avant de se lancer...
Réfléchir et surtout se renseigner auprès des entreprises voisines, car n'oublions pas
que le loyer est une charge fixe de l'entreprise, qui élève toujours son seuil de
rentabilité.
b. Assurer son entreprise :
Trop nombreux sont les créateurs qui démarrent leur activité sans assurance, sans
doute par soucis de limiter au minimum leurs frais généraux. Pourtant, toute activité
professionnelle engendre des responsabilités et des risques et il est parfois trop tard
lorsque l’entrepreneur s'en rend compte.
Devenir patron de son entreprise suppose donc :
 de faire l'inventaire des risques auxquels l'entreprise est exposée,
 d'évaluer leurs conséquences,
 d'apprécier ceux dont les conséquences peuvent être couvertes par les frais
généraux,
 de transférer à un assureur les autres risques ne pouvant être pris en charge
par la capacité financière de l'entreprise,
 de vérifier si la réglementation propre à l'activité concernée impose de prendre
certaines assurances particulières,
 de soigner la rédaction des contrats passés avec les clients, les
fournisseurs… en mesurant bien l'étendue de sa responsabilité,
Ainsi, la recherche de documents pratiques sur les risques des entreprises et la
façon de les couvrir est inéluctable. Il ne faut pas hésiter à les utiliser pour être sûr de
ne rien oublier.
c. Planifier :
Cette fonction, très importante, consiste à établir une organisation dynamique
permettant d'identifier les temps consacrés aux différentes tâches du chef
d'entreprise " produire - vendre - gérer ", mais aussi veiller à conserver des temps
pour la réflexion et pour la vie personnelle.
Il est primordial de ne pas laisser déborder une fonction sur une autre : toutes les
fonctions ont une pareille importance. On est souvent tenté de privilégier la
satisfaction de la clientèle alors que le temps passé à la facturation, aux courriers, à
l'administration ne doit pas être négligé.
Les outils : l'agenda, le plan de travail hebdomadaire dans lequel des pages sont
déjà réservées de manière irréversible à des travaux dont l'objet est plus
administratif que commercial.
Une telle étape permet de mieux cerner les besoins en matière et équipements
nécessaires pour les différentes fonctions dont la réflexion a été préalablement faite
par processus.
d. Processus et politique de production :
Une fois l’idée a été prédéfini, il s’agit d’estimer les matières nécessaires afin de
pouvoir mettre en place le produit compte tenu des éléments prédéterminés lors de
la conception du prototype.
Le recensement des matières se fera en fonction des besoins des procédés de
fabrication afin d’assurer une pertinence dans le fonctionnement donnant lieu à une
chasse au gaspillage qui peut être source de charges supplémentaires.
Pour se faire une description du processus de production permet de définir les
opérations par lesquelles passe le produit. Sa description permet d’estimer les
postes de travail ainsi que les outils/machines nécessaires. Ce qui facilitera la
détermination des équipements nécessaires.
Mais avant de procéder à cette définition des moyens, notons que l’approche
processus doit être bien comprise pour pouvoir décrire les phases et opérations
sensibles du processus de production ainsi que les aspects cruciaux du produit.
d.2.- Les politiques de production :
Devant le choix de sa politique de production, l'entreprise décide essentiellement
de la capacité de production à installer, compte tenu de la possibilité d'utiliser
celle d'autres entreprises ( sous-traitance ) et des activités qui peuvent
éventuellement
être
confiées
à
d'autres
entreprises
ou
partagées
(impartition).ainsi que d’autres peuvent être intégrées (L'intégration est le
contraire de l'impartition, l'entreprise opère l'intégration quand elle réalise ellemême un travail qui était pris en charge par une entreprise à un certain stade du
processus productif).
-b- Recensement des matières et équipements
nécessaires :
Compte tenu du processus de fabrication ainsi que de la politique de production
adoptés, la définition des matières et des équipements sera une tâche facile à
faire surtout en faisant recours à la méthode MRP (Materials Requirements Planning, ou
Manufacturing Ressource Planning ).
En effet, c’est une méthode qui permet :
 De calculer les besoins nets en matières, à fabriquer ou à acheter,
en fonction du carnet de commandes, des stocks et des en-cours.
 Une actualisation quotidienne des données en fonction des
informations commerciales reçues. Son utilisation ne peut être
conçue sans l'informatique.
 Une meilleure gestion des stocks à moyen et long terme (maîtrise
des délais de commande et de la valeur des stocks).
-c- Choix de la technologie et sélection des
fournisseurs :
Le choix de la technologie à adopter ainsi que des fournisseurs des
équipements et matières à acheter dépend en grande partie du mode de
production à mettre en œuvre afin d’assurer la production des unités objet
d’étude.
Dans notre cas il s’agit de trois modes de production qui peuvent être
adoptée par l’entrepreneur et qui dépendent en grande partie de la nature
de l’idée/opportunité fixée lors de la première étape du projet à savoir le
mode de production unitaire sur commande, le mode de production en
série et le mode de production en continue.
Encore, le choix du mode de production dépend l’implantation des ateliers
des productions, les méthodes utilisées ainsi que les outils de production
afin de produire un produit conforme aux normes définies dans le cahier
de charges du donneur d’ordre, du client et du service commercial.
IV-Etude juridique et fiscale :
Le porteur d’un projet de création d’une entreprise doit, après s’être
assuré des débouchés ainsi que des possibilités de réalisation technique
de son idée, se pencher sur l’étude juridique et fiscale de sa futur
entreprise et explorer toutes les solutions qui s’offrent à lui. Cette
exploration lui serait d’un grand intérêt vu les enjeux sociaux et fiscaux
qu’implique chaque choix. Les résultats de cette étude sont déterminants
pour la nouvelle entreprise et permettront par la suite de perfectionner
l’étude financière.
Cadre juridique de la constitution des entreprises :
A. Les différentes formes juridiques d’entreprises :
Le droit tunisien répertorie les entreprises privées en deux catégories dont
l’ensemble de la réglementation est codifié séparément :

Les entreprises individuelles régies par le Code de Commerce et
le COC ( Code des Obligations et Contrats ) ;

Les sociétés régies par le CSC ( Code des Sociétés Commerciales
).
a. Les entreprises individuelles :
Aucune définition ne figure en droit tunisien concernant ce type
d’entreprises. Elles sont considérées en effet comme étant des
exploitations personnelles gérées par des commerçants ( la présentation
des actes et activités de commerce figure dans les articles 1 à 6 du Code
de Commerce ).
L’entreprise est dans ce cadre assimilée à son propriétaire – seul
responsable de la gestion et la direction - et aucune distinction n’est faite
entre le patrimoine de l’entreprise et celui de l’exploitant.
L’entrepreneur exerce donc une activité sous sa propre responsabilité qui
s’étant indéfiniment à la totalité de ses biens personnels. En cas de
d’impossibilité de l’entreprise, et par conséquent de son propriétaire, à
honorer les engagements financiers, ce dernier peut être déclaré en
faillite.
b. Les sociétés :
La société, tel qu’elle a été définie par l’article n° 2 du CSC, est un contrat
par lequel deux ou plusieurs personnes conviennent d’affecter en commun
leurs apports, en vu de partager le bénéfice ou de profiter de l’économie
qui pourraient résulter de l’activité de la société. Cependant le même
article énonce la possibilité de créer une société unipersonnelle sous forme
d’une Société A Responsabilité Limitée par un seul individu qui affecte
une partie de son patrimoine à la réalisation d’une activité bien spécifiée.
Deux grandes familles de sociétés peuvent être dans ce cadre
distinguées : les sociétés de personnes et les sociétés de capitaux. A côté
d’eux, notre droit prévoit l’existence d’une société hybride à savoir la
Société A Responsabilité limitée.
b.1. - Les sociétés de personnes :
Ce sont des sociétés dans lesquels les associés se regroupent en raison de
leur personnalité ( intuitu personnae ). Ce type comporte trois formes de
sociétés : la société en nom collectif, la société en commandite simple et
la société en participation.

La société en nom collectif ( SNC ) est régie par les articles
54 à 66 du CSC, elle est constituée entre deux ou plusieurs
personnes qui sont responsables solidairement et infiniment du
passif social. Elle exerce son activité sous une raison sociale qui
se compose du nom de tous les associés ou du nom de quelque
uns d’entre eux suivis des mots « et compagnie ».
Nul ne peut être associé dans une SNC s’il n’a pas la qualité de
commerçant. La responsabilité solidaire et infinie des associés qui s’étant
à tous leurs patrimoines personnels impose des règles rigides de cession
des parts aux tiers et impose la dissolution de la société lors de
l’incapacité, la faillite ou le décès de l’un des associés ou bien la
transformation de la forme juridique de la société.
Notons par ailleurs qu’à défaut de nomination d’un gérant ( associé ou non
), tous les associés sont considérés comme responsables de la gestion et
peuvent engager l’entreprise en contractant en son nom.

La société en commandite simple comprend deux associés en
moins et qui sont les commandités lesquels sont tenus,
personnellement et solidairement des dettes sociales et de deux
associés au moins, les commanditaires, qui ne sont tenus qu’à
concurrence de leurs apports.
Les associés commandités sont soumis au même régime juridique que
celui auquel sont soumis les associés dans une société au nom collectif.
Les associés commanditaires, quant à eux, sont soumis au même régime
juridique que celui auquel sont soumis les associés dans une société à
responsabilité limitée. L’associé commanditaire ne peut faire un apport en
industrie.

La société en participation est un contrat par lequel les
associés déterminent librement leurs droits et obligations
réciproque, et fixent leurs contributions aux pertes et leurs parts
dans les bénéfices.
La société en participation n’a pas de personnalité morale. Elle ne peut
être connue par les tiers. Elle n’est soumise ni à l’immatriculation ni à
aucune forme de publicité et les tiers n’ont de lien juridique qu’avec
l’associé avec lequel ils ont contracté. Si la société se révèle aux tiers de
quelque manière que ce soit, les associés deviennent tenus dans les
mêmes conditions que ceux d’une société en nom collectif.
b.2. - Les sociétés de capitaux :
Ce sont des sociétés dont la responsabilité de leurs membres est limitée à
leurs apports. On en distingue deux types : les sociétés anonymes et les
sociétés en commandite par action.

La société anonyme est régie par les articles 160 à 389 du
CSC. C’est une société par action constituée par sept actionnaires
au moins. Le capital social ne peut être inférieur à 50.000 D (
150.000 D pour les sociétés faisant appel public à l’épargne ) et
doit être divisé en actions dont le montant nominal ne peut être
inférieur à 5 D. La société n’est constituée qu’après souscription
de la totalité du capital social. Doivent être libérés à la
constitution la totalité du capital en nature ainsi que le quart au
moins du capital en numéraire. Le reliquat doit être appelé et
libéré dans un délai maximum de 5 ans. La responsabilité des
associés envers les créanciers sociaux se limite à leurs apports
dans l’entreprise (elle ne s’étant pas à leurs patrimoines
personnels).
La gestion de la société est confiée à un directeur général ainsi qu’un
conseil d’administration qui doit élire un président. Un commissaire aux
comptes doit en outre s’assurer de la régularité des comptes et la de
gestion.
Ce type de sociétés, vu qu’il mobilise des capitaux importants, est soumis
à une réglementation assez stricte et des formalités de constitution
spécifiques afin de protéger les différents protagonistes. On retrouvera par
exemple l’obligation de nommer un commissaire aux apports, la
réalisation d’assemblées générales constitutives, la consignation des
apports en numéraire dans un compte bloqué… Le caractère personnel des
associés n’étant pas important, les actions sont librement cessibles.

La société en commandite par action est une société en
commandite dont les commanditaires sont soumis au même
régime juridique que les actionnaires d’une société anonyme.
b.3. - La Société à responsabilité limitée :
La SARL est une société constituée entre deux associés au moins et
cinquante associés au plus avec un capital minimum de 10.000 Dinars (
5.000 D pour les sociétés de presse ) qui doit être intégralement libéré à
la constitution. Le capital doit être divisé en parts sociales dont la valeur
minimale est de 5 D. La SARL est une société mixte dont les
caractéristiques sont empruntées tantôt aux sociétés de personnes tantôt
aux sociétés de capitaux. En effet, les associés ne sont tenus qu’à
concurrence de leurs apports dans l’entreprise mais les parts sociales sont
difficilement cessibles aux tiers.
La SARL peut être unipersonnelle ( articles 148 à 159 du CSC ). Dans ce
cas elle est dénommée Société Unipersonnelle A Responsabilité Limitée (
SUARL ) qui sera constituée par une seule personne qui ne peut être
associé que dans une seule société de ce type. L’associé unique doit
s’occuper personnellement de la gestion.
Les avantages fiscaux liés à la constitution
Ces avantages sont récapitulés au niveau du Code d’incitations aux
investissements.
Concernent la constitution des entreprises les avantages liés à l’acquisition
d’équipements en tant qu’incitations communes ainsi que ceux accordés
pour les nouveaux promoteurs et dans le cadre de projets spécifiques tel
que l’encouragement du développement régional, celui agricole ainsi que
les incitations à l’exportation.
On se limitera dans ce cadre aux avantages fiscaux, des avantages
financiers peuvent être perçus en plus, ils seront traités avec les moyens
de financements au sein du chapitre relatif à l’étude financière.
I. Avantages accordés aux nouveaux promoteurs :
Sont considérés comme nouveaux promoteurs les personnes physiques de
nationalité tunisienne regroupés ou non en sociétés et qui :

réalisent leur premier projet d’investissement dans l'une des
activités prévues par le décret n°94-492 du 28/02/1994 tel que
modifié et complété par les textes subséquents et notamment
le décret n° 2000-821 du 17 avril 2000.

N’ont pas suffisamment de biens propres mobiliers ou
immobiliers.

Le promoteur doit avoir une expérience dans le domaine dans
lequel il veut lancer son entreprise et s’engager à se consacrer
personnellement à plein temps pour son projet.
Les avantages fiscaux se limitent à la prise en charge par l’Etat de la
contribution patronale au régime légal de sécurité sociale au titre des
salaires versés aux agents de nationalité tunisienne durant les cinq
premières années d’activité effective.
B. Avantages liés à l’acquisition d’équipements :
Quelque soit le secteur d’activité, l’acquisition d’équipements à
l’importation ou sur le marché local nécessaires pour réaliser un
investissement ( à l’exception des voitures de tourisme ) bénéficie des
avantages suivants :

Exonération des droits de douane et des taxes d’effet
équivalent ;

Suspension du droit de consommation et imposition à la TVA au
taux réduit de 10 % pour les biens importés n’ayant pas de
similaire localement.

Suspension de la TVA et du droit de consommation pour les
biens acquis localement.
C. Avantages liés au développement régional :
La réalisation de projets dans les zones cités par le décret 94-426 ( tel
que modifié par les décrets 96-1560 et 97-2107 ) ouvre droit aux
avantages suivants :

Exonération totale de l’impôt sur les bénéfices et des bénéfices
réinvestis pour une période de 10 ans et réduction de 50 % de
l’assiette imposable pour les dix années suivantes.

Prise en charge de l’Etat de la contribution patronale au régime
de sécurité sociale durant les cinq premières années.
D. Avantages liés à la promotion de l’agriculture :

Exonération totale de l’impôt durant les 10 premières années
d’activité.

Exonération totale de l’impôt sur les bénéfices des revenus
réinvestis.
E. Avantages accordés aux entreprises totalement
exportatrices :

Exonération totale de l’impôt sur les bénéfices durant les 10
premières années d’activité, et exonération à concurrence de
50 % pour les années suivantes pour une période illimitée ;

Exonération totale des bénéfices et revenus réinvestis ;

Franchise totale des droits et taxes ( TVA, droit de
consommation, droit de douane… ).
V-Étude financière :
Après s’être assuré des possibilités de réalisation de son projet et après
avoir cerné, avec le maximum de précision possible, les caractéristiques
du produit ou service, l’ensemble des débouchés et espérances en chiffre
d’affaire, les besoins en équipements, matières et mains d’œuvre ainsi
que les avantages dont il peut bénéficier en tant qu’encouragement de
l’Etat à l’investissement, l’entrepreneur a besoin de réaliser une étude
financière de son projet afin de s’assurer de la rentabilité de l’entreprise à
réaliser et de sa viabilité.
A travers l’étude financière, on doit répondre à deux questions
essentielles :

L'activité sera-t-elle rentable ?

Combien doit-on apporter pour faire démarrer puis vivre l'entreprise et
comment se procurer cet argent ?
Investissement et financement du projet :
Cette étape consiste à déterminer le montant de l’investissement initial
nécessaire qui correspond à des emplois durables ainsi que les moyens de
financement durables de ces dépenses ( ressources à long et moyen
terme ). Cette étape se soldera par l’élaboration d’un tableau
d’investissement - financement récapitulatif.
Ce tableau représente une première garantie de la survie espérée du
projet vu qu’il visualise un respect de la règle d’équilibre financier : « les
emplois doivent être financés par des ressources de même nature ».
I. Détermination du coût de l’investissement initial :
L'investissement consiste pour une entreprise à engager durablement des
capitaux sous des formes diverses (matérielles ou immatérielles) dans
l'espoir d'en obtenir un retour satisfaisant étant donné les risques
assumés. Les dépenses d’investissement doivent par conséquent être
distinguées des dépenses courantes qui sont réalisées dans le cadre de
l’exploitation quotidienne et qui ont un caractère répétitif avec espérance
de produits dans le court terme ( moins d’une année ).
L’investissement initial correspond à l’ensemble des dépenses prévues
pour démarrer le projet et assurer tous les décaissements jusqu’à la
survenue de la première rentrée régulière d’argent issue de l’entrée
effective en exploitation commerciale. Il s’agit en effet des dépenses
d’acquisition et préparation des équipements et immobilisations, des frais
préliminaires ainsi que de l’investissement en BFR ( Besoin en Fonds de
Roulement ). Des dépenses d’imprévus peuvent en outre être considérées,
leur montant varie selon la nature du projet.
Rappelons à ce niveau que la détermination des besoins ne doit pas tenir
compte des subventions ou aides à recevoir de l’Etat. Ces avantages
seront considérés en tant que possibilités de financement des besoins.
II. Les moyens de financement :
Après détermination du montant de ses besoins pour réaliser son projet,
l’entrepreneur doit trouver les sources de financement adéquats. Ces
moyens de financement constituent les fonds collectés pour pouvoir
réaliser les investissements nécessaires à la réalisation du projet. Ces
fonds peuvent être classés en deux types à savoir les capitaux propres (
fonds propres qui constituent un autofinancement non remboursable
jusqu’à la liquidation de l’entreprise ) et les dettes ( collectées au près des
bailleurs de fonds et seront rémunérées par des versements d’intérêts ).
On se limitera dans cette partie au financement de l’investissement initial
c’est à dire la collecte de capitaux permanents ( à caractère long et moyen
terme ).
a. Les apports propres des associés :
Pour collecter le financement nécessaire et avant de chercher un
financement extérieur, le fondateur de l’entreprise doit essayer, à l’aide de
ses associés s’il y a lieu, de puiser au maximum dans leurs ressources
propres afin d’éviter à l’entreprise émergente des coûts d’emprunts assez
lourds à supporter. Ces apports formeront le capital de la nouvelle
entreprise.
Ce capital ne pourra être remboursé aux associés qu’en cas de liquidations
de la société. Il doit en outre être fragmenté en titres nominatifs ou au
porteur appelés « parts d’intérêts » dans les sociétés de personnes,
« parts sociales » dans les SARL et « actions » dans les sociétés de
capitaux.
La possibilité de collecte de quasi-fonds propres est offerte aux
entrepreneurs à travers les nouveaux instruments financiers tel que les
actions à dividendes prioritaires sans droit de vote ( articles 346 à 367 du
code des sociétés commerciales ) et les certificats d’investissements (
articles 375 à 368 du même code ). L’émission de ces titres, autorisée
seulement pour les sociétés de capitaux, facilite la collecte de fonds
auprès de partenaires qui n’ont pas l’intention ou l’intérêt à devenir des
associés à part entière dans la société.
On note à ce niveau que le schéma de financement classique ( 1/3
ressources propres et 2/3 emprunts ) n’est plus adéquat avec le contexte
économique actuel. Il conviendrait plutôt d’adopter un schéma du type :
1/2 ressources propres ( y compris les subventions citées ci après ) et 1/2
emprunts.
b. La recherche de financement extérieur :
Le financement extérieur correspond à toute somme collectée auprès
d’organismes ou individus autres que les associés. Les principales sources
sont :
b.1. - Les subventions et aides de l’Etat :
Les aides financières non remboursables accordées par l’Etat sont
diverses. La majeure partie est prévue par le code d’incitations aux
investissements. Elle concerne notamment :

Pour les nouveaux promoteurs la contribution du FOPRODI explicité par
la suite ;

Pour les projets réalisés dans les zones de développement régional
dites zones d’encouragement une prime d’investissement de 15 % de
la valeur de l’investissement plafonnée à 450.000 D.

Pour les projets réalisés dans les zones de développement régional
dites zones prioritaires une prime d’investissement de 25 % de la
valeur de l’investissement plafonnée à 750.000 D.

Pour les projets agricoles une prime de 7 % de la valeur de
l’investissement ; cette prime peut être majorée à 15 % dans des
régions à climat difficile.
b.2. - Les emprunts auprès des banques commerciales :
L’ensemble des banques commerciales octroient des crédits divers dont
ceux à long et moyen terme avec exigence de garanties de
remboursement tel que les hypothèques sur des immobilisations…Les taux
d’intérêt sont fixés librement.
b.34. - Le crédit – bail :
Connu aussi sous le nom de « leasing », le crédit-bail correspond à un
contrat de location-financement d’un bien qui restera jusqu’à la fin du
contrat la propriété du bailleur ( société de leasing ). Des loyers quotidiens
sont prévus par le contrat qui doit comporter en outre une option d’achat
c’est à dire la possibilité pour le locataire d’acquérir le bien en question à
la fin de la durée du contrat à un prix assez faible. On notera cependant
que le coût de ce moyen de financement est généralement plus élevé que
celui l’emprunt consenti par les établissements de crédit.
b.4. - Les microcrédits accordés par des associations spécifiques :
Ils sont donnés aux membres des familles défavorisés et visent apporter
une aide à l’intégration économique et sociale ainsi que l’amélioration des
conditions de vie. Ces crédits sont donnés par des associations habilitées
telles que l’UTSS, la FTDC, la FTSS…
Le montant maximal du crédit est de 4.000 D remboursable sur une durée
maximum de 3 années avec intérêts au taux maximum de 5 %.
b.5. - Les crédits du BTS (Banque de Solidarité Tunisienne) :
Ils permettent le financement des projets présentés par les titulaires de
diplômes de l’enseignement supérieur. Le montant maximum du crédit est
de 100.000D pour les cadres et de 25.000D pour les autres remboursable
avec un taux d’intérêt de 5 % a 8.5% sur une durée maximum de 11 ans
avec une période de grâce qui peut aller à 12 mois. Cependant, l’octroi de
ce crédit est subordonné par l’apport du promoteur d’un autofinancement
de 4 % à 12%.
b.6. - Le crédit FONAPRAM (fonds national de promotion de
l’artisanat et des petits métiers) :
Le promoteur doit avoir une expérience dans le domaine dans lequel il
veut lancer son entreprise et s’engager à ce consacrer à plein temps pour
son projet dans le cadre d’une entreprise individuelle, société de
personnes ou coopérative. Les caractéristiques du projet doivent être :

Coût maximum du projet : 100.000 D.

Fonds propres minimums : 4 % pour investissement < 10.000 D.
8 % pour investissement > entre 10.000 D et
30.000D
12% pour investissement >30.000D

Crédits bancaires garantis par l’Etat : 60 % du coût du projet.

Le reste est attribué par l’Etat sur les ressources du FONAPRAM sans
intérêt et remboursable sur 4 ans après le remboursement du credit.

L’Etat accorde en outre une prime d’investissement non remboursable
de 6 % du coût du projet.
b.7. - Crédit FOPRODI (fonds de promotion et de décentralisation
industrielle) :
La contribution du fonds est prévue comme aide aux nouveaux
promoteurs tel que définis par l’article 44 du code des incitations aux
investissements et du décret n°94-538 du 10 mars 1994 ( la définition est
énoncée plus haut dans le cadre des avantages fiscaux cités au chapitre
précédent ). Les caractéristiques du projet à réaliser se résument comme
suit :
III. Le tableau d’investissement financement :
Ce tableau récapitule le détail de l’investissement initial ( emplois stables )
ainsi que le financement prévu qui formera les capitaux permanents de
l’entreprise ( ressources durables ). Il se présente comme suit :
Emplois stables
Ressources durables
Immobilisations :
Capitaux propres :
Immobilisations incorporelles
Capital social
Immobilisations corporelles
Subventions d’investissement
Frais préliminaires
Dettes à long moyen terme :
Emprunts bancaires
BFR
Emprunts obligataires
Crédit bail
Ce tableau donne un premier aperçu de la situation financière de
l’entreprise à constituer et démontre le respect de la règle d’équilibre
financier minimum :
Les emplois stables doivent être financés par des ressources durables.
On rappellera par ailleurs qu’il est préférable que le montant des dettes ne
dépasse pas celui des capitaux propres afin d’assurer l’autonomie
financière de l’entreprise et lui permettre un remboursement de ses
engagements dans de meilleures conditions.
V-La faisabilité économique du projet :
Il convient dans cette étape de déterminer, après avoir collecter toutes
les informations nécessaires à l’étude d’après les développements
réalisés précédemment, s’il est opportun économiquement ou non de
réaliser le projet. Il s’agit dans ce cadre de calculer la rentabilité du
projet, de déterminer à partir des estimations les plus sérieuses ses
résultats futurs, le délai de récupération de l’investissement et le point
mort d’encaisse.
Rappelons que plusieurs possibilités (principalement pour les
acquisitions d’éléments d’immobilisations) peuvent au départ être
envisagées. Les contraintes de financement aboutissent parfois à
l’élimination de certaines de ses possibilités. La situation se transforme
pour les solutions restantes en problème de choix d’investissement qui
aura pour issu la détermination de l’investissement qui présente la
meilleure rentabilité. Des scénarios de rentabilité doivent en plus être
prévus dans un contexte d’incertitude ce qui accroît la complexité de
l’étude à réaliser.
Un plan de trésorerie sur la période estimative du projet doit donc être
élaboré. Il constituera une synthèse de l’ensemble des informations
recueillies transformées en termes monétaires et présentées sous
forme de cash-flows. Il formera en outre la base du calcul de la
rentabilité de l’entreprise et de l’évaluation de l’équilibre financier de la
trésorerie (les décaissements doivent en permanence être compensés
par les encaissements au cours de la même période ).
Un compte de résultat prévisionnel doit en plus être présenté pour
chacun des trois premiers exercices. Ce compte dégagera les résultats
estimés de l’activité en visualisant leurs provenances (résultats
d’exploitation ou hors exploitation). Il laisse en outre apparaître les
bénéfices futurs escomptés, seul critère de satisfaction des associés.