Thermostat MP1 Y.MILLOT ELEMENTS DE THERMODYNAMIQUE STATISTIQUE I/ Echelles d’étude de la matière 1) Rappels a) Tailles caractéristiques Nombre de molécules dans 1g de matière : NA = 6,02.1023 mol-1 Taille des molécules : d 3.10-10 m Distance intermoléculaire : Exemple : eau liquide Le volume occupé par une molécule est Ainsi entre deux particules on peut estimer la distance D telle que : Exemple : eau vapeur Le volume occupé par une molécule est => D => D 3.10-10 m 3.10-9 m b) Mouvements des molécules Agitation thermique Les particules microscopiques sont constamment en mouvement, même lorsque la matière est immobile à l’échelle macroscopique. On parle d’agitation thermique à cause du caractère désordonné de ces mouvements : c’est le mouvement brownien. Remarque : On sait actuellement simuler le mouvement de 106 particules (en position et vitesse, donc 6 degrés de liberté) pendant 10-9 s. C’est pourquoi, on effectue des traitement statistiques. Libre parcours moyen : lp Dans un solide, les atomes vibrent légèrement autour de leur position d’équilibre qui est bien définie. Dans un fluide, les molécules sont libres de se déplacer. On appelle libre parcours moyen noté lp, la distance moyenne parcourue par les constituants d’un fluide entre deux chocs successifs. Ordre de grandeur : dans un solide lp 10-12m , dans un liquide lp D = 10-10 m et dans un gaz lp 100D 10-7m . 2) Les échelles d’étude a) Echelle macroscopique Définition: L’échelle macroscopique correspond au domaine observable expérimentalement. La taille caractéristique de l’objet est 1m > L > 10-2m . Un volume caractéristique est L3 et il contient un nombre de molécules de l’ordre du nombre d’Avogadro : NA = 6,022.1023 mol-1. L’état du gaz à un instant t se traduit par des grandeurs mesurables : m (balance) ; T (thermomètre) ; P (manomètre). A cette échelle la matière paraît continue : c’est le domaine de la thermodynamique classique. Thermostat MP1 Y.MILLOT Propriété: L’état du système à cette échelle est appelé macro-état et est caractérisé par des paramètres d’état tels que le volume V, la pression P et la température T. b) Echelle microscopique Définition: L’échelle microscopique correspond aux particules élémentaires, c’est-à-dire, dans le cas d’un gaz, aux diverses molécules. Un volume caractéristique est et il ne contient que quelques molécules, leur nombre présentant de fortes fluctuations relatives (va et vient dans le volume). C’est un système mécanique complexe à N particules en mouvement et en interaction. A cette échelle la matière est discontinue : c’est le domaine de la thermodynamique statistique. Propriété: L’état du système à cette échelle est appelé micro-état et est caractérisé par : - La position et la vitesse de chacune des particules (en classique) - La fonction d’onde (en quantique) c) Echelle mésoscopique Définition: L’échelle mésoscopique est l’échelle intermédiaire entre celle de la mole et celle de la particule : lP << l << L. La quantité de matière est faible mais le nombre de particules grand. Propriété: Les grandeurs extensives sont notés avec un . II/ Facteur de Boltzmann 1) Relation de la statique des fluides a) Hypothèses HYP: * système = {particule de fluide} C’est un volume à l’échelle mésoscopique : on peut donc définir une pression locale P(M,t). * Régime stationnaire * Fluide au repos dans le référentiel terrestre : ⃗( ⃗⃗ ) b) Forces en présence dans un fluide au repos Il existe deux types de forces en présence : Forces volumiques : ⃗⃗⃗⃗ ⃗ Exemple : ⃗ La force de pesanteur (le poids) : ⃗ Forces surfaciques : ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗ ⃗ avec la masse volumique ⃗ Exemple : Les forces pressantes : ⃗ ⃗ ⃗⃗ avec ⃗⃗ un vecteur normal à la surface. Thermostat MP1 Y.MILLOT c) Relation de la statique des fluides Système = {particule de fluide} (le pavé droit bleu !) z Référentiel du laboratoire supposé galiléen dy 𝑔⃗ dx Bilan des forces sur le système : Poids Forces de pression dz y P( x, y, z ) dx dy x Expression du poids : ⃗ ⃗ ⃗⃗⃗⃗ avec d = dxdydz le volume élémentaire de la particule de fluide. Attention : cette relation (et surtout son signe) n’a de sens que si la base de projection est dessinée à côté de l’expression ! Expression des forces pressantes : Selon l’axe des z : ⃗⃗⃗⃗ = ⃗⃗⃗⃗ selon ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗ ( ) ( ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗ ( ) De même : ⃗⃗⃗⃗ Ainsi ⃗⃗⃗⃗ ) ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗ ( ) ⃗⃗⃗⃗⃗ et ⃗⃗⃗⃗ ( ) ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ( ) On applique désormais la 2nde loi de Newton en statique : ⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ( ) Généralisation : Loi de la statique des fluides Dans le cas général la loi de la statique des fluides s’écrit sous la forme : ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ( ) ⃗⃗ Cas particulier d’un fluide au repos, dans un champ de pesanteur uniforme dans un référentiel galiléen : En projection dans une base cartésienne d’axe Oz vertical ascendant, on obtient : (1) P( x, y, z ) 0 x y,z (2) P( x, y, z ) 0 y x, z (3) P( x, y, z ) g 0 z y,x (1) et (2) nous montre que P ne dépend que de z et donc (3) nous donne dP( z) g . dz Thermostat MP1 Y.MILLOT 2) Champ de pression dans les fluides incompressibles (Hors programme) Définition: Un fluide incompressible est tel que sa masse volumique est une constante. incompressible = constante Soit une particule de liquide (z < 0). On applique la loi de l’hydrostatique avec les mêmes hypothèses que précédemment : Axe des z dP( z) g dz 0 x 𝑔⃗ liquide x On intègre cette relation entre deux points au sein du liquide. Pour deux niveaux z1 pression P1 et z2 pression P2 on obtient : P2 – P1 = -g(z2 – z1) Par continuité de la pression en z = 0 (la surface libre est au repos) alors P(z = 0) = Patm Ainsi pour z < 0 : P = Patm -g(z2 – z1) Ordre de grandeur dans l’eau liquide : augmentation de la pression de 1bar tous les 10m de profondeur. (le Titanic est à une profondeur de 4000m !) 3) Champ de pression dans les fluides compressibles : équilibre isotherme de l’atmosphère. a) Hypothèses HYP: * Fluide compressible assimilé à un gaz parfait : Mair = 29g.mol-1 * Régime stationnaire * Atmosphère à l’équilibre macroscopique Fluide au repos dans le référentiel terrestre * Température uniforme : T = T0 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ * Champ de pesanteur uniforme : ⃗ * Courbure de la Terre négligée b) Loi de pression La masse volumique se met sous la forme : On applique le principe de la statique des fluides dans une base cartésienne avec un axe des z vertical ascendant : On sépare les variables : On intègre cette expression et on suppose que P(z = 0) = P0 avec AN : H est la hauteur caractéristique d’évolution de la pression dans ce modèle : H = 8.103m c) Masse volumique Soit 0 la masse volumique de l’air au niveau du sol. Comme alors avec Thermostat MP1 Y.MILLOT Exemple : le paquet de chips lors d’une randonnée avec variation de l’altitude 4) Loi de Boltzmann a) De la pression à la loi d’occupation Rappel : On pose Ep = mgz l’énergie potentielle de pesanteur d’une particule de gaz à l’altitude z. Soit la densité particulaire. Ainsi . La densité particulaire est proportionnelle à P. Ainsi la probabilité pour une particule d’être en un endroit où l’énergie potentielle vaut Ep est donnée par : Définition: ( ) est appelé facteur de Boltzmann b) Interprétation physique kBT représente l’agitation thermique (pour rappel : Ec = ) on a donc une « compétition » entre l’ordre (énergie potentielle) et le désordre (agitation thermique) Plus T0 augmente plus H augmente. c) Loi de Boltzmann Enoncé: Soit un système de particules indépendantes à l’équilibre, placées dans un champ d’énergie potentielle Ep , au contact d’un thermostat de température T0. Alors la probabilité pour une particule d’être dans un tel état d’énergie E = Ec + Ep est proportionnelle au facteur de Boltzmann : ( ) Interprétation : Le signe - : statistiquement les états de faibles énergies sont les plus peuplés. Néanmoins par le biais des chocs des états d’énergie élevés peuvent aussi être peuplés mais avec une probabilité faible. Soit E l’ordre de grandeur des variations possibles d’énergie du système : Si T est élevé : => il y a équiprobabilité d’occupation de tous les états d’énergie. Si T est faible : => un facteur de Boltzmann important. seuls les états d’énergie minimale donnent Thermostat MP1 Y.MILLOT III/ Systèmes à spectre discret d’énergie 1) Expression de la loi de Boltzmann HYP: Système de particules indépendantes, pouvant être dans des états quantifiés notés j (1 j …) niveaux d’énergie non dégénérés Ej tels que E1 < E2 < E3 < …. a) Probabilité d’une particule d’être dans l’état j Normalisation de la probabilité : ∑ Définition: Z est la fonction de partition : ∑ Ainsi ∑ Au final : ( ) b) Population d’un état quantique HYP: Soit N le nombre total de particules dans le système. Définition: Le nombre moyen de particules du système occupant l’état quantique d’énergie Ej est : ( ) est la population de l’état d’énergie Ej. c) Rapport de probabilités ( ) ( ) ( ) Si : la population du niveau de plus haute énergie est négligeable devant la population du niveau d’énergie le plus bas. On retrouve le fait que seuls les états d’énergie les plus bas donnent un facteur de Boltzmann important. Si : les deux populations sur les deux niveaux d’énergie sont du même ordre de grandeur. Si : les populations des deux niveaux d’énergie sont quasiment identiques. On retrouve l’équiprobabilité d’occupation de tous les états d’énergie. 2) Energie moyenne d’une particule Définition: L’énergie moyenne d’une particule : ∑ ( ) Remarque n°1 : La valeur moyenne de l’énergie est la même pour toutes les particules. Remarque n°2 : A basse température ( ), seul le niveau fondamental en énergie est occupé : Thermostat MP1 Y.MILLOT ), il y a occupation équiprobable de tous A haute température ( les niveaux d’énergie : 3) Ecart quadratique énergétique pour une particule Définition: Les fluctuations de l’énergie d’une particule sont caractérisées par la variance (ou écart quadratique). ( ) ( ) ∑ ( ) (∑ ( )) L’écart-type est défini par : ( Eparticule) = √ ( ) Avec les fluctuations en énergie que l’on retrouve dans l’inégalité de Heisenberg. Remarque : A basse température ( ) => ( Eparticule) 0 seul le niveau fondamental en énergie est occupé. Il n’y a pas de variation d’énergie d’une particule à l’autre. Quand la température T augmente, l’écart-type ( Eparticule) augmente et prend la valeur de l’ordre de . 4) Systèmes de N particules, limite thermodynamique a) Energie moyenne HYP: Système = { N particules} d’énergie En avec 1 n N ∑ ∑ b) Ecart type de l’énergie ( ( ( ) ∑ ( ) ( ) ) ( √ ) ( ( √ ) ) ) √ Propriété: Pour un grand nombre de particules, les fluctuations relatives d’énergie tendent vers 0, avec une décroissance en . √ Thermostat MP1 Y.MILLOT Conséquences: Pour un système thermodynamique (N NA) en équilibre avec un thermostat, il est possible d’attribuer une seule valeur en énergie. Par exemple : 5) Capacité thermique à volume constant d’un système Définition: On définit la capacité thermique à volume constant d’un système par : ( ) . Ainsi, dans le cas présent : 6) Cas des systèmes à 2 niveaux non dégénérés en énergie a) Exemples ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗ et les deux états possibles sont : Paramagnétisme de Brillouin : ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗ ou ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗ Inversion de population d’un laser : ( ) ( ) ( ) Il faut donc se placer hors équilibre : pompage. b) Expression des probabilités HYP: Système N particules avec 2 états énergétiques possibles :{ et Condition de normalisation : On obtient ( ) Ainsi : La population moyenne dans l’état 1 : ( ) La population moyenne dans l’état 2 : ( ) Illustration : Pour un niveau fondamental d’énergie E0 et un niveau excité E1. Soit N le nombre total de particules. Soit Nm le nombre de particules sur le niveau d’énergie m avec m = 0 ou 1. ( ) ( ) Thermostat MP1 Y.MILLOT c) Energie moyenne ∑ Par définition ( ) Pour le système à deux niveaux que l’on étudie : ( ) ( ) ( ) ( Analyse : Quand T 0 , Toutes les particules sont dans l’état fondamental. Quand T , Il y a une équipartition des particules. ) Thermostat MP1 T, peuplé. Y.MILLOT car le niveau d’énergie fondamental est toujours plus d) Capacité thermique ( ( )) Quand T 0 et T , un apport d’énergie ne change rien : Quand alors le passage d’atome d’un état d’énergie à un autre est possible, il y a donc une accumulation d’énergie . e) Théorème de fluctuation-dissipation Calculons la moyenne du carré de l’énergie d’une particule : ( ) La variance de l’énergie d’une particule vaut : ( ) ( ) ( ) Pour le système : ( ) ( ( ( )) ) Propriété: Théorème de fluctuation dissipation ( ( ( √ ) ) √ ) représente les fluctuations d’énergie du système à l’équilibre avec un thermostat. représente la manière dont le système répond à une perturbation.