Luc Lasne Électronique • de puissance Cours, étude de cas et exercices corrigés Luc Lasne est professeur agrégé à l'université de Bordeaux et ancien éleve de l'Ecole normale supérieure de Cachan 2e édition DU NOD Illustration de couverture: © Nenov Brothers - Fotolia.com © Dunod, Paris, 2011, 2015 ISBN 978-2-10-072399-7 .5 mP T.aromiguil'>TP, 7.50nc; Paris www.dunod.com le Code de Io propriété intelleciuelle n'outori5ant, OJX lefmes de t'onide l. 122·5, 2° et 3' ol, d'u,,. pan, que i., • ou toprodudions ••ktement rikervêes 6 l'woge privé du cq:>is.te et non destinées ô unt utilitotion collective• et, d'autre pari, que tes o notyH• et '9s courtes crtotions dcms un but d'exemple et d 'illustrotton, • touM repr6sentotîon ou reproduction in~role ou portiet.le faite * JOns 11 consentement de l'oulieVf ou de oyants droi1 ou oyants œus. est iftooite • (on. l. 122.4). Cen. fept',sentolion ou rltp(oduction, po1 quelque pr~ qu. ce $Olt, constiru. rait donc une contrefaçon tonctionnée par '9s or rides l. 33-5-2 et suivants du Code de Io P<ct><°"' ;ntellec:tvell.. PRÉFACE ~ g ll 1 ~ f~ -e. -=/ ) " Avant d'acheter ou de lire un livre, Je lecteur aime bien faire défiler les pages entre ses doigts, respirer l'odeur de l'encre qui s 'en échappe et prendre un premier contact avec son contenu. Le livre de Luc Lasne fera alors tout de suite apparaître son intention : fournir au lecteur quantité d 'illustrations, de chrono grammes, de graphiques, de schémas, de fiches techniques, non seulement dans la partie cours, mais aussi dans la partie consacrée aux problèmes et à Jeurs solutions. Il n 'a pas ménagé sa peine pour illustrer son propos. Son dessein est clair: attirer à la fois l 'œil etl 'esprit du futur lecteur vers une discipline qu 'il affectionne. L'objectif est de faire découvrir la finalité de l'électronique de puissance, l'ensemble des conversions de l'énergie électrique et les moyens mis en œuvre pour les réaliser. D'entrée, Je lecteur va découvrir ce qu'est la« conversion de l'énergie électrique», la place qu'occupe l'électronique de puissance dans Je secteur industriel et dans nos activités quotidiennes. Il découvrira les bases et les notions fondamentales de la discipline, centrées sur la nécessité de travailler« en commutation» pour pouvoir atteindre de forts rendements et sur Je fait que certaines modalités dans Je transfert d'énergie électrique de la source vers Je récepteur sont alors à respecter. Luc Lasne met tout son talent de pédagogue pour nous faire découvrir les principes et la synthèse des convertisseurs les plus usuel> à partir de Jeurs caractéristiques, >ans s'embarrasser de phénomènes inessentiels dans un premier contact avec Je sujet. L'objectif affiché est de bien faire assimiler les bases, elles sont si importantes ! Ne nous leurrons pas, cette discipline est difficile mais quel bonheur pour l'étudiant, l'ingénieur, de pouvoir un jour en explorer tous les aspects : l'électronique de commande, Je convertisseur, Je moteur (convertisseur rotatif) ou la charge, les asservissements associés, et même l'informatique permettant la programmation des stratégies de contrôle et de commutation. Ce sont alors toutes les disciplines de l'EEA qui seront réunies dans l' approche de ces systèmes. Ce cours est abondamment illustré, aussi bien par des exemples concrets que par des applications numériques. Le recours à des documentations techniques fait découvrir au lecteur les réalités du monde des compo>ants (rôle de la température, des tensions inverses, des courants moyens ou de pointe tolérables ...). Les données numériques concernent généralement des convertisseurs ayant à transférer de petites puissances, mais cela n'enlève rien à la généralité du propos. Et pour un premier contact, on reste à une échelle ... disons humaine. N'oublions pas que l'électronique de puissance est née du besoin de redresser de forts courants, de commander des moteurs électriques, l' activité ayant été rnajoritairement industrielle ; les puissances converties pouvant dépasser plusieurs dizaines de MW. Au fil du temps se sont développés les outils portatifs, l'électroménager, les V Préface dispositifs industriels basse énergie, nos chargeurs de téléphone portable ... et bien d' autres objets dont la liste serait difficile à énoncer ! Ceci a eu pour conséquence Je développement parallèle de convertisseurs de faible puissance qui ont envahi notre univers. Si dans ces systèmes les ordres de grandeur des puissances converties vont du Watt (ou même moins !) à quelques kW pour l' éloctroménager, les principes de conversion restent les mêmes que pour les fortes puissances et présentent J'avantage d' être« à portée de main » du lecteur qui s'y intéressera. L'emploi de ces convertisseurs est ainsi illustré par des problèmes rédigés à cet effet. Pour illustrer Je fonctionnement des redresseurs, l'étude d' un pont PD2 sur plusieurs types de charges classiques est présentée. Pour compléter et illustrer Je cours sur les hacheurs, ce sont plusieurs circuits qui sont explorés, du hacheur d 'une perceuse à main à l'interface de commande d 'un« bras de pont», sujet trop souvent délaissé mais qui a fait l' objet d'études spécifiques de la part des chercheurs, compte tenu de la situation particulière du transistor «du haut». Ainsi Je rôle du «Driver » est démystifié. Pour illustrer l'usage d' un onduleur, un modèle simplifié de chauffage par induction est proposé. Un esprit curieux en comprendra aisément Je fonctionnement. Cet ouvrage est à mettre entre les mains de tous ceux qui désirent avoir un large panorama de l' Électronique de Puissance. Il est vrai qu' un seul ouvrage ne suffirait pas pour cerner l' ensemble des problèmes rencontrés dans cette discipline, mais celui-ci permet d' acquérir une «vision » et aussi une certaine manière de raisonner permet1ant au lecteur de se plonger par la suite dans les ouvrages les plus spécialisés. Jean-Claude GIANDUZZO Enseignant-<:hercheur en Physique et Électronique de l' université de Bordeaux VI TABLE DES MATIÈRES Préface V Avant-propos XI Remerciements XIII l ntrod uction XV Chapitre 1 • Généralités et notion de « convertisseur à découpage » 1.1 Notions de base et «découpage» 1.2 Classification des convertisseurs statiques 1.3 Généralités sur l'architecture des convertisseurs Chapitre 2 • Bases théoriques et régimes électriques 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2. 7 lois de base et conventions des dipôles électriques Récepteurs électriques linéaires Régime continu et régimes variables Valeurs caractéristiques des grandeurs périodiques Régime sinusoïdal (AQ monophasé Régime sinusoïdal (AQ triphasé Régimes déformés et harmoniques Chapitre 3 • Présentation générale des circuits de l'élearonique de puissance 3 .1 Convertir l'alternatif en continu 3.2 Convertir l'alternatif en alternatif (à fréquence fixe) 3.3 Convertir le continu en continu (de valeur différente) ~ 3.4 Convertir le continu en alternatif g Chapitre 4 • Diodes et conversion AC/OC non commandée ll 4.1 Présentation de la conversion AC/OC non commandée 1 4.2 ~ ~ l le composant de base: la diode 4.3 Redressement à diode simple (mono-alternance) 4.4 Redressement à diode double (double alternance) 4.5 Procédés de« lissage» ou de filtrage .:! ' Chapitre S • Thyristors et conversion AC/OC commandée ) " 5.1 Présentation de la conversion AC/OC commandée 5 6 13 13 15 16 18 19 22 23 31 31 35 37 38 41 41 42 44 48 52 57 57 VII Table des matières 5.2 Le composant commandé : le thyristor 58 5.3 Redressement commandé simple 5.4 Redressement commandé double 5.5 Transferts de puissance des montages redresseurs 62 66 71 Chapitre 6 • Triacs et conversion AC/AC directe 75 6.1 Présentation de la conversion AC/AC directe 6.2 Composant commandé bipolaire en courant: le TRIAC 75 76 6.3 Conversion AC/AC directe: le gradateur 6.4 Conversion AC/AC indirecte 79 88 Chapitre 7 • Transistors de puissance et conversion OC/OC 89 7 .1 7.2 7 .3 7.4 7.5 VIII Présentation de la conversion OC/OC Composants commandés à l'amorçage et au blocage Montages hacheurs non isolés non réversibles Montages hacheurs isolés Montages hacheurs réversibles 89 93 97 111 117 Chapitre 8 • Conversion OC/AC 123 8.1 Présentation de la conversion OC/AC 8.2 Principes et structures de base des onduleurs 8.3 Stratégie de commande« PWM »des onduleurs 123 123 138 Chapitre 9 • Principes de synthèse des convertisseurs statiques 9.1 Notions importantes sur l'architecture des convertisseurs 9.2 Principes généraux de la synthèse des convertisseurs 145 145 1 50 9.3 Exemple: synthèse complète d'un convertisseur OC/OC 10 W 153 Chapitre 1O • Pertes et évacuation thermique liées aux composants de puissance 161 10.1 Généralités sur les pertes dans les composants de puissance 10.2 Expressions particulières des pertes liées aux composants 10.3 Notions de thermique générale 10.4 Di«ipotinn thPrmiquP don< IP< r.nmpn<ont< dP pul«onr.P 161 165 1 73 1 78 Chapitre 11 • Circuits intégrés de puissance et régulateurs intégrés 183 11 .1 Redresseurs intégrés 11 .2 Ponts complets intégrés, applications et particularités 11 .3 Régulateurs OC intégrés polyvalents 183 184 189 Chapitre 12 • Problème : Redresseur P02 sur di fférents types de charges 199 12.1 Présentation du circuit 12.2 Redresseur sur charge résistive 200 200 T abl e des matières 12.3 Redresseur sur charge inductive 12.4 Redresseur sur charge capacitive 12 .5 Redresseur à sortie filtrée 12.6 Redresseur sur charge active 12.7 Correction : Redresseur sur charge résistive 12.8 Correction : Redresseur sur charge inductive 12.9 Correction : Redresseur sur charge capacitive 12.1 OCorrection : Redresseur à sortie filtrée 12.1 lCorrection : Redresseur sur charge active Chapitre 13 • Problème : Hacheur BUCK pour motel.I' de perceuse-visseuse 13 .1 Présentation du circuit 13.2 Questions préalables 13.3 Exploitation des mesures 13.4 Calcul des pertes et de l'autonomie 13.5 Architecture du convertisseur n .n CorrPr.tion : C)uP<tinn< prf.alahlf>< 13.7 Correction : Exploitation des mesures 13.8 Correction : Calcul des pertes et de l'autonomie ll 13.9 Correction : Architecture du convertisseur Chapitre 14 • Problème : Petit hacheur BOOST régulé en tension 233 14.1 Présentation du circuit 14.2 le hacheur B005T 14.3 Étude de la conduction interrompue 14.4 Analyse de la commande et de la régulation de tension 234 14.9 Correction : Étude des commutateurs et des pertes 235 236 236 238 238 243 246 248 Chapitre 1 5 · Problème: Hacheur réversible et problématique de commande de grille 251 1 15.1 Hacheur réversible en courant ~ ~ l .:! ' ) " 2 17 217 219 220 221 222 222 226 228 229 14.5 Étude des commutateurs et des pertes 14.6 Correction : le hacheur BOOST 14.7 Correction : Étude de la conduction interrompue 14.8 Correction : Analyse de la commande et de la régulation de tension ~g 201 202 202 203 203 207 210 213 214 15.2 Problématique de commande du bras de pont 15.3 Commande de type« BOOTSTRAP » 15 .4 Driver « opto·isolé » à alimentation flottante 15.5 Correction : Hacheur réversible en courant 15.6 Correction : Problématique de commande du bras de pont 252 253 255 256 258 261 IX Table des matières X 1 5.7 Correction : Commande de type « BOOTSTRAP » 1 5.8 Correction : Driver« opto·isolé »à alimentation flottante 263 265 Chapitre 16 • Problème : Onduleur monophasé à commande décalée pour chauffage par induction 269 16.1 Étude de la commande décalée 16.2 Bobine de chauffage par induction 16.3 Étude des commutateurs et du rendement 16.4 Onduleur à résonance et variation de puissance 16.5 Correction : Étude de la commande décalée 16.6 Correction : Bobine de chauffage par induction 16.7 Correction : Étude des commutateurs et du rendement 16.8 Correction : Onduleur à résonance et variation de puissance 270 271 273 273 275 279 281 282 Chapitre 17 • Problème: Convertisseur SEPIC 12V / lA intégré 285 17 .1 Étude de la structure SEPIC 1 7.2 Étude d'une réalisation pratique intégrée 17 .3 Correction : Étude de la structure SEPIC 17.4 Correction: Étude d'une réalisation pratique intégrée 286 288 297 301 Bibliographie et liens 309 Index 3 11 AVANT-PROPOS L'électronique de puissance est une science appliquée qui traite de la« conversion statique de l'énergie électrique». Elle représente une« branche» de l'électronique qui regroupe l'ensemble des technologies permettant d' opérer des «changements de forme » sur les courants et les tensions porteurs d' énergie électrique. Actuellement, Je parc technologique associé à cette matière est très vaste et il est important de noter que les circuits correspondants sont présents dans la quasi-totalité des appareils électriques domestiques et industriels. Pourtant, il n' existe qu' un nombre relativement réduit de structures permettant de réaliser l'ensemble des conversions et un procédé particulier, appelé« découpage», fédère même aujourd 'hui Jeurs fonctionnements. Il est donc possible d' aborder cette matière de façon très structurée, en assimilant au départ les principes et notions de base qui permettent, par la suite, d' étudier et de comprenclre l 'intégralité cle.< circuit< ~horclé.<. ~ g ll 1 ~ ~ J -e. -=/ J " Cet ouvrage a ainsi été conçu pour proposer aux étudiants, aux élèves ingénieurs, ou à toute personne intéressée par cette matière, une approche organisée, progressive et un peu «inédite». La particularité de ce livre réside en effet dans la place importante faite à l' étude de circuits etd 'applications réelles. En parallèle avec les chapitres dédiés au cours brut, Je chapitre 3 propose une découverte synthétique et illustrée des circuits classiques de conversion. Les cluipitres 12 à 17 sont constitués d'études de cas illustrantetcomplétantles structures de conversions étudiées etleurs commandes. Cette seconde édition a été l'occasion de rajouter deux chapitres très« concrets» : Je chapitre 11 présente de façon technologique les circuits intégrés de puissance qui sont aujourd' hui d' une importance croissante dans les circuits électriques de petites et moyennes puissances, et Je cluipitre 17 illustre ce propos à travers une étude de cas complète s'intéressant à la version intégrée du hacheur SEPIC. Chacune de ces études de cas est présentée sous la forme d'un problème corrigé, que Je lecteur pourra traiter en tant que préparation à un examen, ou simplement parcourir pour découvrir Je fonctionnement du circuit traité, les grandeurs étant exposées sous la forme d 'oscillogrammes, de mesures et de documentation réels. C'est donc en regroupant un cours conventionnel, des synthèses pédagogiques, des développements expérimentaux et des études de cas rédigés sous forme de problèmes corrigés que cet ouvrage propose de découvrir, de façon assez complète, l'électronique de puissance. Ce cours s 'adresse de façon très générale aux étudiants des« sciences de l' ingénieur » et plus généralement des sciences physiques. À ce titre, il convient aux formations de type IUT, BT S, aux cycles universitaires Licence et Masters, ainsi qu' aux écoles d 'ingénieurs de formation généraliste ou spécialisée, mais aussi aux préparations aux concours de l'enseignement CAPET, CAPES et Agrégation. XI REMERCIEMENTS ~ g ll 1 ~ l~ -e. -=/ J " Je voudrais remercier, en tout premier lieu, M. Jean-Claude Gianduzzo, pour sa contribution particulièrement importante à cet ouvrage. Sa relecture totale, répétée, critique etminutieusedel'intégralitédu texte est un gagede qualité pour ce livre et, pour moi, un inestimable cadeau. Je voudrais donc vraiment remercier pour tout cela et bien d' autres choses l'enseignant qu'il a longtemps été à l'Université de Bordeaux 1, Je physicien et chercheur qu' il n' a jamais cessé d' être, l'homme de culture etde science, Je passionné pédagogue, l' homme d' ouverture et de curiosité scientifique et humaine. Toutlemonde aura compris, Jean-Claude et ta femme Jacqueline, que je vous remercie tous les deux du fond du cœur en tant qu'amis intimes... Je remercie les éditions Dunod, et plus précisément Je; deux éditeurs impliqués dans cet ouvrage M. Éric d'Engenières et M. Jean-Luc Blanc, ainsi que Mme Emmanuelle Chatelet et Mme Anne-Virginie Temoir pour leur investissement et leur intérêt à l'égard de mon travail. Sans leur confiance, ce livre n' existerait pas. Je voudrais également remercier l' EIGSI (École d' ingénieurs en Génie et Systèmes Industriels de La Rochelle), et de façon plus précise M. André Mièze, pour la confiance qu 'ils m'ont témoignée. En me confiant la responsabilité du cours d' électronique de puissance en 2009, ils m'ont permis d'élaborer les premiers chapitres de ce livre à titre de polycopié, ce qui par la suite est devenu un ouvrage complet. Je remercie également tous les étudiants qui m' ont fait part de remarques et d' intérêt au sujet de cette matière. Je remercie de façon particulière l'Université de Bordeaux 1 et précisément Je CREEA (Centre de Ressources en EEA) pour toute l' infrastructure et Je matériel dont j ' ai disposé pour réaliser les circuits étudiés dans cet ouvrage. Pour être plus précis, je remercie M. Didier Geoffroy, Xavier, Lretitia, Sandrine et tous les collègues du département EEA de contribuer à ce que mon activité principale soit si agréable et intéressante, il n 'est pas si courant dans Je monde du travail de profiter au quotidien d 'une si bonne ambiance et d' une telle liberté intellectuelle. Très simplement et sincèrement, je remercie TOUS mes étudiants. Ils font de mon métier une source de bonheur et d' équilibre personnel. Et s'il est si agréable pour moi d 'enseigner aujourd' hui, c' est surtout à travers Je partage et la relation privilégiée qui peut exister entre eux et moi. J'ai souvent l' impression que c' est surtout moi qui m'enrichis à leur contact, et je leur dois beaucoup... Je tiens ensuite à remercier les enseignants, les «collègues » etles amis qui gravitent autour de l'électronique de puissance. Dans Je désordre : M. Gilles Feld, Messieurs Michel et Guy Lavabre, M. François Forest, M. Bernard Multon, M. Alain Cunière, M. Jean-Michel Vinassa, et de façon encore plus proche M. Xavier Carcelle et M. Laurent Henry ainsi que M. Vincent Creuze. Je remercie également l'École XIII Remerciements Normale Supérieure de Cachan dont proviennent la majorité des personnes citées ci-<less us. J'en profite pour remercier M. Paul Bourgois pour >a contribution bien ancienne et tellement forte à mon amour des sciences et de l'enseignement. Comme tu dis Paul : «J'ai quatre-vingts ans maintenant et je crois qu'après réflexion, Je plus beau métier, c 'est celui de prof... C'est un métier qui rend heureux ». Je suis bien d' accord avec toi. Je me dois maintenant de remercier Je cercle forcément restreint (mais pas tant que ça) des amis, des « essentiels » : Xavier et Sonia, Vincent et Marie, Hakim et Livie, Arnauld et Jaime, Piwi et sa femme que je ne connais pas, Christophe et Sophie, Hacherni et Isabelle, Greg et Marianne, Aorian et Laetitia, Christophe et Sandrine ... Je n' oublierai pas dans cette catégorie une dédicace particulière à Simon Ravitz qui sera sans doute Je « best of power electronics » belge dans les années à venir. Je finis ainsi par la part la plus intime de ces remerciements, qui vise celles et ceux qui m'ont toujours accompagné, celles et ceux qui ont supporté au jour Je jour mes mauvaises humeurs et mes préoccupations d' écriture... Sans mes parents et ma sœur, sans toi Armelle, sans vous Salomé et Vadim, je ne serais rien. Je vous dois tellement. . Merci . XIV INTRODUCTION Avant d'aborder les différents chapitres de cet ouvrage, il semble important de bien identifier ce que représente «l'électronique de puissance » aujourd 'hui. En particulier, Je fait de bien situer les attentes et les technologies qui ont permis à cette matière de s' affirmer dans les sciences actuelles permet de mieux comprendre ses « grandes idées »,ses concepts et contraintes importants, ou encore ses grandeurs spécifiques. Cette introduction est ainsi destinée à bien appréhender l'électronique de puissance avant de s' intéresser de façon ciblée aux spécificités de ses circuits et aux calculs qui y sont associés. Le lecteur est ainsi invité à se laisser guider par quelques questions simples énoncées ci-dessous... et à se laisser convaincre par Jeurs réponses. QU'EST-CE QUE ~ g ll 1 ~ ~ J -e. -=/ J " « L'ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE » ? L'électronique de puissance est une matière assez récente. Si ses prémices datent de l'utilisation des premiers tubes à vide (Thyratron, triodes, etc.) dans les années 1930, «l'explosion» des applications liées à cette matière est due au développement des thyristors puis des transistors spécifiques dits « transistors de puissance » dans les années 1970. L'évolution permanente de ces composants n 'a cessé depuis d' apporter de nouvelles possibilités et d 'étendre l'influence de cette matière à pratiquement tout ce qui consomme de l'énergie électrique en basse tension ... En réalité, l'électronique de puissance peut être définie par« la partie de l' électronique spécialisée d ans Je changement de forme d es tensions et d e courants électriques associés à l'aspect éner gétique des circuits électriques». On l'appelle aussi« conversion statique de l'énergie électrique». En d' autres termes dès lors qu 'un circuit électrique puise son énergie à partir d' une source donnée, les tensions et les courants produits par cette source ont des formes sp6cifiques d€pendant de sa nature. Ain,i, wte batterie de voiture produit wte tension continue (de 12 V Je plus souvent) quasiment constante, les alternateurs comme les réseaux électriques produisent des systèmes triphasés de tensions alternatives sinusoïdales, une cellule photovoltaïque produit une tension continue dépendant de l'intensité lumineuse qui la crée, etc. De même, les circuits électriques qui utilisent cette énergie nécessitent des tensions parfois alternatives, parfois continues, et présentant des valeurs précises liées à leur fonctionnement. Il y a donc très souvent nécessité d' utiliser une sorte de circuit« interface » permettant de rendre compatibles les sources et les récepteurs (voir figure 1). XV Introduction t ...... Générateurs Électronique de puissance Figure l - L'èlectr onique de puissance, le lien entre les diverses formes d'énergie électrique. Comme il s' agit alors pour ces circuits de faire transiter l' intégralité de l 'énergie consommée par les récepteurs, il convient également que ceci s 'opère avec un bon rendement, un minimum d'encombrement et de contraintes, et éventuellement des possibilités de contrôle et de protection. Ainsi, depuis plusieurs décennies, l 'optimisation des rendements de ces circuits, la réduction de Jeurs encombrements, l 'amélioration pennanente de Jeurs capacités de commande et de contrôle ont été possibles grâce à l' utilisation de composants et de circuits électroniques dédiés et évolutifs. Leur utilisation est aujourd' hui généralisée à l 'ensemble des circuits électriques et électroniques et est toujours en forte évolution. On retiendra ainsi que« l'électronique de puissance regroupe l'ensemble des technologies qui permettent, avec de forts rendements, de faire Je lien entre les différentes natures d es sources d ' électricité et la grande diversité d es récepteurs qui les utilisent». POURQUOI PARLE-T-ON AUSSI DE« CONVERSION STATIQUE» DE L'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE? La« conversion d'énergie» de façon générale concerne les changements de fonne sous lesquelles se présentent les différents types d' énergies (thermique, chimique, électrique, mécanique, etc.). La« conversion d' énergie électrique» concerne particulièrement les changements de fonne del' énergie électrique, et plus précisément des XVI Introduction tensions et des courants qui y sont associés. Ils 'agit ainsi de la même chose quel' électronique de puissance, à la différence quecenomestplutôthistorique... En effet, avant la démocratisation des composants à semi-<:onducteurs, les changements de forme de tensions et de courants électriques s' opéraient à l' aide des machines électriques tournantes. Pour disposer de tensions alternatives, il fallait utiliser un« alternateur», pour une tension continue, on se servait d 'une« génératrice à courant continu ». Seules les différences de constitution mécanique et électrique de ces machines « électro-génératrices » permettaient de générer au choix des tensions et des courants continus ou alternatifs. Il n'étaitalors possible de« passer de l'un à l'autre» qu'en couplantmécaniqueirent deux machines différentes, ce qui constituait la « conversion mécanique de l'énergie électrique». Aujourd'hui, les choses ont bien changé et les composants électroniques modernes, associés à des «commandes» évoluées, permettent de réaliser une très grande variété de transformations directement sur les tensions et courants produits par un seul type de source, si bien que les termes « d'électronique de puissance» etde «conversion statique d 'énergie électrique» sont devenus quasiment synonymes. LE BESOIN EN « CHANGEMENT DE FORME» DE L'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE EST-IL IMPORTANT? En réalité ce « besoin » est énorme ! Il faut bien comprendre à ce sujet que ce sont quasi exclusivement les réseaux électriques qui permettent de produire, transporter et distribuer l'énergie électrique sur notre planète. Or ces réseaux souffrent de contraintes très fortes qui ont conduit les gestionnaires d'énergie à utiliser exclusivement des systèmes de tensions sinusoïdales triphasés. Pourtant, la grande majorité des récepteurs électriques ne sont pas adaptés à des tensions triphasées, ou même simplement alternatives. Il est donc déjà nécessaire, dans une très grande majorité d' appareils, de savoir transformer un système triphasé ou monophasé en un régime continu. En soi, cela représente déjà un besoin industriel très lourd. Il suffit de recenser chez soi le nombre« d' adaptateurs secteur» dont on dispose et de penser qu 'il se cache le même type de circuit dans pratiquement chaque appareil électrique utilisé au quotidien pour prendre conscience de l'énormité du besoin de transformation qui est associé ... ~g Enfin, comme il existe une très grande variété de récepteurs électriques, on ll comprendra qu' aujourd'hui le « parc technologique et industriel » associé à l' électronique de puissance est extrêmement vaste. 1 ~ ~ l .:! QUELLE EST ACTUELLEMENT LA « PLACE DE L'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE ? » J' Parler d'énergie électrique, c'est aujourd' hui parler d' une forme d'énergie tout à fait " démocratisée, et ce pratiquement sur l'ensemble des zones habitées de la planète. XVII Introduction Les pays fortement industrialisés, en particulier, consomment une partie importante de leur énergie sous forme électrique. Le graphe de la figure 2 représente à ce sujet la répartition des différents types d 'énergies consommées en France en 2009. Source : © Ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable : http:/ /www.statistiques.developpe· ment·durable.gouv.fr . Renowelal*J thermique (bols. solùe. etc.) Bectriclté Pétrole Raflné Gaz naturel Il y est bien visible que plus d' un quart de l'énergie totale consommée par Figure 2 - L'énergie consommée en l'ensemble de la population et des indusFrance en 2009. tries l'a été sous forme électrique (le «photovoltaïque » fait partie de la partie «renouvelable»). Cette proportion est très importante, elle est sensiblement du même ordre de grandeur d 'un pays à l'autre. Comme l'électricité se« transporte» plutôt bien, qu'elle est inodore,« invisible», peu encombrante et autorise des transferts à très bons rendements, elle représente aujourd' hui une proportion importante et crois;ante des énergies utilisées par l'Homme. La croissance de l'utilisation de l'énergie électrique est d' ailleurs indéniable. À titre d 'illustration, la figure 3 présente l'évolution de la consommation en France de 1970 à 2007. La« place» de l' énergie électrique y est facile à 1 visualiser puisqu'il apparai"t que la part de l'électricité a pratiquement décuplé en une 1, IO OO Oi 07 quarantaine d' années. • , • •• .. .. .- Source : © Ministère de l'écologie, de l'énergie, Figure 3 - Consommation en France de 1970 à 200 7. du développement L-----" durable : http:ljwww.statistiques.developpement·durable.gouv.fr les données sont exprimées en Mtep, c'est·à·dire en Méga Tonnes Equivalent Pétrole. Aujourd'hui, de plus, les difficultés liées à l'environnement, à l'épuisement des ressources fossiles, la croissance des populations et de leur consommation d'énergie donnent à penser que cette augmentation devrait se confirmer dans les années à XVIII Introducti on venir. Gérer au mieux l'énergie électrique et ses transformations semble donc un aspect important de l'industrie électrique actuelle, ou tout au moins, un «passage obligé• pour les futures générations de concepteurs de circuits. QUELLES SONT LES TECHNOLOGIES CONCERNÉES PAR L'ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE ? Actuellement, elle concerne directement, ou indirectement, un très grand nombre de domaines. À titre d'exemple, la plus grande partie des appareillages domestiques, sous Je terme« d'électroménager», utilise de l'énergie électrique convertie à partir du réseau électrique. La plus grande partie des motorisations associées aux processus industriels aussi. Plus récemment, « l'explosion » de l'électroportatif (téléphones, baladeurs, GPS, etc.) a également induit une forte montée en puissance des circuits permettant l'optimisation d' utilisation des batteries et accumulateurs. Plus généralement, l'électricité au sens large est utilisée aussi bien dans l'industrie électronique et informatique que dans les industries chimiques, mécaniques, Je transport ferroviaire, etc. Le besoin de changement de forme des tensions et courants est ainsi quasi-systématique. Finalement. c'est pratiquement tout Je parc technologique actuel qui met à contribution les acquis de l'électronique de puissance dans sa gestion des énergies d'alimentation. QUELS SONT LES PRÉREQUIS NÉCESSAIRES À UNE BONNE COMPRÉHENSION DU COURS ? Ce cours nécessite un minimum de connaissances générales dans Je domaine de l'électricité et des circuits électriques. Le lecteur s' as>urera ainsi qu'il dispose des acquis suivants : o Électricité générale : Maîtriser les lois des circuits (loi des mailles, loi des nœuds, etc.), bien discerner ce qu'est une tension, un courant, une puissance, etc. o Grandeurs électriques alternatives sinusoïdales en régime p ermanent : Ces grandeurs sont fondamentales dans Je domaine de l'énergie électrique puisqu'elles sont constitutives du fonctionnement des réseaux. Il sera ainsi nécessaire d'avoir bien en tête les caractéristiques de ces grandeurs et leur représentation complexe (vectorielle). o Puissances électriques : Bien connai"tre la formulation des puissances électriques dans les divers régimes rencontrés est également très important. À ce sujet, des rappels réguliers seront associés aux différents chapitres. o Systèmes triphasés : Ces systèmes constituent effectivement les réseaux électriques et les installations de forte puissance, en conséquence, il est important de posséder les bases théoriques pour bien comprendre et identifier les différentes grandeurs (tensions simples, tensions composées, courants de ligne, etc.). XIX Introduction o Grandeurs non sinusoïdales périodiques : Ces grandeurs sont extrêmement o o fréquentes en électronique de puissance. Les outils d' approche associés, comme les développements en série de Fourier, la notion de spectres et d' harmoniques, sont absolument nécessaires à la compréhension de certains chapitres. Circuits magnétiques ettransformateurs : Il est récessaire de savoir ce que sont les « inductances » et les « transformateurs » et quelles sont les règles de base des «circuits magnétiques » qui les constituent. En effet, la plupart des circuits exposés dans ce livre utilisent ces composanto régulièrement et certaines contraintes et caractéristiques importantes découlent de Jeurs particularités. Machines électriques : L'électronique de puissance est très utilisée dans la commande et de contrôle des machines électrique;. Il est alors préférable que Je lecteur ait connaissance des bases de la modélisation des différentes machines pour mieux appréhender les particularités des circuits qui les alimentent. le chapitre 2, appelé «bases théoriques et régimes électriques» propose un ensemble de rappels permettant au lecteur de se remémorer une grande partie de ces prérequis. ~ COMMENT COMPLÉTER SES CONNAISSANCES EN ÉLECTROTECHNIQUE ? Ce livre n' est pas destiné à rappeler et réexpliquer toutes les bases, souvent nécessaires, de l' électrotechnique. Le lecteur soucieux de se former ou de rafraîchir ses connaissances en la matière pourra efficacement s' orienter vers les livres intitulés : «Électrotechnique et Énergie électrique, 2' édition » (Dunod, EAN 13 : 978210:>598922) et« Exercices et problèmes d'Électrotechnique, 2• édition » (Dunod, EAN 13: 9782100556250), tous deux du même auteur que Je présent ouvrage. QUELLES SONT LES PARTICULARITÉS DE CE LIVRE DANS L'APPROCHE DE LA MATIÈRE? La particularité la plus importante de cet ouvrage réside dans sa manière d' aborder les différents aspects de la matière. Le chapitre 1 tout d'abord propose une présentation globale des notions de base liées aux convertisseurs à découpage. Associé au chapitre 2 qui contient les bases théoriques et les rappels importants, ils constituent Je« minimum vital » que Je lecteur aura besoin d' avoir en tête pour aborder sereinement les chapitres ultérieurs. Le chapitre 3 propose de façon assez particulière une approche volontairement guidée, et très illustrée, des circuits classiques qui nous entourent et qui mettent en œuvre les techniques de l' électronique de puissance. Cette partie est destinée à établir, pour les débutants ou les étudiants qui auraient du mal à « identifier » cette matière, une vision globale, concrète, appliquée et familière des notions qui seront ensuite développées de façon classique. XX Introduction La partie « centrale » de l' ouvrage, constituée par les chapitres 4 à 8, est consacrée à une présentation organisée et relativement classique des grandes familles de «convertisseurs statiques ». C'est dans cette section-là que Je lecteur trouvera tous les développements des circuits et des calculs permettant d' étudier ou de concevoir les systèmes classiques de l'électronique de puissance. Les composants associés aux circuits sont également présentés au sein de ces chapitres, au plus près de là où ils sont mis en œuvre plutôt que dans des parties consacrées et découplées des applications. À titre d 'exemple, les« diodes» sont présentées à l' occasion du chapitre sur Je redressement, les « transistors de puissance » à l'occasion du chapitre sur les hacheurs, etc. ~g ll 1 ~ ~ l7 J " Le chapitre 9 est particulier puisqu' il présente de façon particulière les principes de « synthèse des convertisseurs statiques ». Cet exposé permettra au lecteur de synthétiser également les connaissances acquises et de prendre conscience des importants points communs qui existent entre les divers circuits de l' électronique de puissance. Le chapitre JO traite du calcul des pertes qui sont causées par l' utilisation des diodes et des transistors de puissance. La connaissance de ces pertes permet d'aborder également les problématiques d 'évacuation thermiques et Jeurs solutions technologiques. Ce chapitre est ainsi également l' occasion d' une approche simple et efficace des bases de la« thermique». Le chapitre 11 enfin, pour finir la« partie cours »,présente les circuits intégrés de puissance proposés aujourd 'hui par les constructeurs de composants. L' accent est mis sur l'utilisation type de ces circuits et sur Jeurs possibilités étendues de modularité et de polyvalence. Dans la dernière partie de l'ouvrage, chaque chapitre propose un problème corrigé centré sur l'étude d 'un circuit réel. Chacun de ces problèmes peut être étudié en tant que tel, pour des révisions d' examen, ou pour tester ses connaissances, ou encore être lu comme une« étude de cas », concrète et appliquée. Il est à noter que tous les circuits abordés dans les chapitres 12 à 17 sont des circuits existants, et que les grandeurs et notions évoquées sous forme de questions (et réponses), correspondent à des grandeurs réelles dé.-"rites par des oscillogrammes et des mesures sur circuits. Le lecteur trouvera dans cette partie de J'ouvrage. qu' il serait dommage de ne pas parcourir, de quoi nourrir sa curiosité et son intérêt pour des applications réalistes, essentiellement dans Je domaine des petites et moyennes puissances qui forme aujourd' hui la part la plus importante des applications domestiques. Il faudra bien saisir que certaines notions, habituellement présentées sous forme de cours, ont été déportées dans ces problèmes de manière à les aborder de façon plus poussée et plus illustrée. Cette partie, est donc indiscutablement un complément important aux chapitres de cours, et sera pour Je lecteur l'occasion de parlaire son étude du fonctionnement et du dimensionnement des circuits de l'électronique de puissance. XXI GÉNÉRALITÉS ET NOTION DE << CONVERTISSEUR À DÉCOUPAGE >> 1 1.1 Notions de base et« découpage• 1.2 Classification des convertisseurs statiques 1.3 Généralités sur l'architecture des convertisseurs L'électronique de puissance actuelle regroupe un ensemble très évolutif de technologies. Malgré l' apparente diversité des montages, un point commun fédère quasiment toutes les réalisations : l'utilisation du concept de« découpage » des tensions et des courants. Ce concept n'est pas vraiment« intuitif» et il est très important d'avoir bien compris pourquoi il s' est imposé en quelques décennies avant d 'aborder la suite de ce cours. Cette compréhension passe par l'examen des concepts de base tels Je rendeirent et la nature des conversions. Ce chapitre est également l'objet d' une présentation de J'architecture générale des convertisseurs qui utilisent Je concept de découpage, et de Jeurs éléments caractéristiques. 1.1 ~g NOTIONS DE BASE ET «DÉCOUPAGE» 1.1.1 Convertisseur et rendement En électronique de puissance, on désigne par «convertisseur» tout circuit électrique permet1ant un transfert de puissance d 'un générateur vers un récepteur. La plupart du temps, le convertisseur sert à modifier les valeurs ou les natures des grandeurs élec~ triques (tensions et courants). ~ Comme tout transfert d' énergie s' accompagne de pertes (voir figure 1.1), il en résulte pour chaque convertisseur un rendement 17 non unitaire (inférieur à 1) et donné par: ll 1 l .:! ' ) " Chapitre 1 · Gé né ralités et noti on de« conve rtisseur à découpage» L'écriture en fonction des puissances en jeu étant la plus utilisée : 1] = p11ttle = ptotale puttle P111ile + p pertes Un circuit possédant un mauvais rendement (c'est-à-dire des pertes importantes par rapport à la puissance utile) chauffe inutilement, nécessite une alimentation Figure 1. l - Conversion d'énergie sur-dimensionnée, et rime donc avec un et pertes. poids et un prix « gonflés » par les pertes. Le rendement d' un système de conversion d 'énergie est donc une grandeur fondamentale et déterminante dans les choix technologiques. 1.1.2 Convertisseurs linéaires On appelle convertisseur« linéaire» tout circuit de conversion d 'énergie basé sur l'utilisation de composants linéaires (résistances, inductances, condensateurs). Que ce soit en régime continu ou sinusoïdal, il est possible de modéliser w1 tel circuit par les schémas équivalents de Thévenin représentés sur la figure 1.2. Convertisseur linéaire en Régime continu Convertisseur linéaire en Régime sinusoïdal I R, R El '" Générateur Récepteur ou « Charge» ou « Source» ·I Générateur ou « Source» '" Récepteur ou « Charge» Figure 1.2 - Modélisation des convertisseurs linéaires. La problématique du rendement de ces deux montages se ramène, dans les deux cas, au calcul du quotient : 11 P ·1 = ptotale ......!!!!...!. R ·f R . ; + R, . ; R R + R, Par ailleurs, en supposant la résistance R, fixée par Je circuit, la puissance consommée dans la charge s'écrit : P,,,u. 2 = R . ; = R . (R,: R.r 1.1 • Noti ons de base et« découpage» Afin de fonnaliser la problématique, il est alors suffisant de tracer sur un même graphique les évolutions de la puissance utile et du rendement en fonction de la résistance R (à R, fixée donc). La figure 1.3 présente ainsi l'évolution de 17 et du quotient ~utile en fonction de la variable nonnalisée *. On y constrt:; que la puissance tran- ' fi = 1, Ici : sitée est maximale pour R, c'est-à-dire quand R = R,, mais q-+I mais: qu' alors Je rendement ne vaut que 1.2 0,5. On y constate également que Je rendement tend bien vers 1 quand M R >> R, mais qu' alors la puissance M transitée est bien plus faible que la ._. puissance maximale P ma x= L . 4 · R, Ici : 1--1--------------n o ~-------------'+R / Rs 10 0 La « morale » de cette petite étude est que ,, les circuits électriques Figure 1.3 - Évolutions du couple rendement/ puissance. linéaires ne peuvent être utilisés à fort rendement que très Join de leur puissance maximale transmissible». 1.1.3 Convertisseurs à découpage (Switching converters) ~ i g ~ ~ l i .:! • ) On appelle « convertisseur à découpage » tout circuit de conversion d'énergie électrique basé sur l'utilisation de composants non-linéaires de type« interrupteur » (ou «commutateur») destinés à travailler en « tout ou rien ». Pour faire simple, il s 'agit de circuits pour lesquels la partie opérative fonctionne sur la conduction et Je blocage de composants se comportant comme des interrupteurs (diodes, transistors en «saturé/bloqué», thyristors, etc.). La diversité des circuits associés ne pennet pas une modélisation trop générale mais Je principe de fonctionnement peut être abordé sur Je cas simple de la figure 1.4. Dans ce circuit, l'élément s 'interposant entre Je générateur et Je récepteur est composé d' une« cellule de commutation» Cellule de oommutation (notion présentée en fin de chapitre), c'est-à,-----. dire de deux interrupteurs complémentaires (l ' un fenné l'autre ouvert à tour de rôle). La conduction du commutateur de gauche place Je récepteur sous la tension E, celle du commutateur de droite Je place sous une Générateur _____ _ Récepteur tension nulle. En alternant ces deux états de ou « Source ,, ou « Charge» façon rapide (à une fréquence élevée), Je récepteur se retrouve sous une « tension Figure l .4 - Un convertisseur à découpage simplifié. découpée» dont la moyenne est plus faible 1 3 Chapitre 1 · Généralités et notion de« convertisseur à découpage» que E. Le circuit se comporte ainsi comme un convertisseur« abaisseur de tension ». On montrera facilement (cela fera l'objet du chapitre 7) que la valeur de la tension reçue par la charge est facilement réglable en agissant sur Je «rapport cyclique » du découpage. Parallèlement, la caractéristique principale de la fonction « interrupteur » est qu' elle impose une puissance dissipée théoriquement nulle puisqu 'à tout instant soit la tension est nulle soit Je courant est nul dans l'interrupteur. Ainsi, dans un tel circuit, les pertes sont théoriquement nulles ! 1.1.4 Comparaison des rendements« découpage/linéaire » sur un exemple La figure 1.5 dresse la comparaison de deux montages réels, équivalents en terme de tension et de puissance, puisqu' ils permettent tous deux de transformer une tension continue de 12 V en une tension également continue de 4 V tout en fournissant une puissance de JO W à la charge. ' l-LB l\.fontaee de tvoe « linéaire ., ' - 2,SA î charge E=llV !i R Ré glage : Valeur de R, : R, = 12 Ü4 U • 4V P = IO W Réglage : rapport cyclique a• V3 . Possibilités = 3,2 O P... = JOW, P,.... = 3,2 x2,9 = 20 \V , n..,, = 30 \V Rendement 111=~=33,3 %1• de contre-réactiom et de régulations. Pertes : NulJes dans le cas de tra.mistors parfaits utilisés en interrupteurs. Ces pertes restent très faibles en piatique . Re ndement : h= 100 % ! 1 Figure l .S - Comparaison« découpage/linéaire». l'explication complète du fonctionnement du montage à découpage sera d étaillée dans le chapitre 7, on reconnaît néanmoins dans ce circuit le «convertisseur abaisseur de tension» introduit plus haut, agrémenté de composants de filtrage (inductance et condensateur). La différence d' ordre de grandeur des rendements est flagrante. En réalité, les composants de commutation (transistors, diodes, etc.) sont Je siège de pertes (par conduction et par commutation) qui restent relativement faibles par rapport aux puissances transitées. Ainsi, il est habituel que les sys1èmes à découpage présentent 80 à 95 %. des rendements réels de l'ordre de 17 Enfin, il faut bien saisir que ce rendement est assuré sur presque toute la plage de puissance disponible (bornée par les limites des composants) à la différence du cas linéaire où Je rendement dépend de la puissance transi1ée. = 4 1.2 · Classification des convertisseurs statiques À titre d' illustration, la figure 1.6 représente l'évolution du rendement associé au convertisseur linéaire en courant continu et son équivalent à découpage. P.,,, ! P..,. Montage linéaire Montage à déoou e t.a 1 ,, Rendement Figure l .6 - Courbe rendement/puissance. On relève tout particulièrement sur cette courbe la valeur presque constante du rendeirent du système à découpage entre 20 % et 100 % de ln charge du circuit. Un tel résultat constitue en réalité un des avantages les plus manifestes des convertisseurs statiques et il est même possible d' affirmer qu' ils sont aujourd' hui la seule alternative existante aux problèmes de rendements et d' adaptation d' impédance des circuits linéaires. En définitive, convertir de la puissance électrique à fort rendement n'est aujourd' hui possible qu 'à travers l'utilisation de circuits et montages «à découpage». Parler aujourd'hui de« conversion statique de l' énergie électrique», c' est parler de convertisseurs à découpage. 1.2 CLASSIFICATION DES CONVERTISSEURS STATIQUES Il est nécessaire de bien noter quel ' énergie électriques 'utilise soit sous la forme de tensiono et courants alternatifs (le plus souvent sinusoïdaux), soit sous la forme de tensions et courants continus (en régime permanent). Sachant que «l'électronique de puissance» s'intéresse au fait de relier une source d'énergie à un récepteur donné, il devknt pus,ibk de dasser les strul;tures de umver,iun d'énergie él~trique en quatre catégories dont on résume les noms et types sur la figure 1.7 : • li est évidemment possible de s'intéresser à des sources alternatives non sinu· soïdales mais ceci est assez marginal puisqu'on souhaite en général éliminer les harmoniques des tensions et courants, responsables de pertes et de perturbations supplémentaires. • En électronique de puissance, on appelle« source» tout élément extérieur aux opérations de changement de forme. Un générateur et un récepteur sont souvent appelés « source» de façon non différenciée, l'accent étant mis plutôt sur leur nature (source de tension ou de courant). s Chapitre 1 · Gé né ralités et no ti o n de« conve rtisseur à découpage» Source d e d61>111t Nom .t:avmbole Altern ative Convertisseur AC/OC : Redresseur Continue (OC) Alternative (AC) Convertisseur AC/AC : Gradateur Alternative (AC) Cont inue (OC) Convertisseur OC/OC : Hacheur Continue (OC) Cont inue (OC) Convertisseur OC/M':. : Onduleur Alternative (AC) (AC) Source d"•rlvée v.cgJv. v.C0Jv. v.cBJv. v.C0Jv. Son s do la convercion ::>- Figure 1.7 - Les différents types classiques de conversion. 1.3 GÉNÉRALITÉS SUR L'ARCHITECTURE DES CONVERTISSEURS Tous les convertisseurs de l'électronique de puissance sont basés sur des architectures communes faisant apparat"tre un nombre assez réduit d'éléments. On recense ainsi de façon classique dans ces circuits : o Les « sources », c'est-à-dire les sources de tension ou de courant qui forment les entrées et les sorties des circuits. o Les commutateurs, c'est-à-dire les composants qui se comportent comme des interrupteurs commandés ou autonomes et permettent d 'ob tenir Je« découpage » présenté précédemment (généralement, ces composants sont associés par deux de manière à former des« cellules de commutation»). o Les éléments d' interposition et de filtrage, c'est-à-dire des inductances ou des condensateurs servant à assurer certains comportements particuliers ainsi qu' un rôle de filtrage des composantes parasites engendrées par Je découpage. Ces éléments et les règles fondamentales de construction des circuits de l'électro· nique de puissance sont présentés de façon détaillée dans le chapitre 9 consacré aux • Principes de synthèse des convertisseurs statiq ues ». Ils sont néanmoins passés rapidement en revue dès à présent pour permettre au lecteur d'en saisir les notions principales de façon préalable à l'étude systématiq ue des grandes familles de circuits présentés au fil des chapitres 3 à 8. 6 1.3 • Généralités sur l'architecture des convertisseurs 1.3.1 Sources et cellule de commutation Les convertisseurs permettent de faire Je lien entre des sources d'énergie et des récepceurs qui sont désignés par Je rerrne générique de« sources». En élecrronique de puissance, il existe deux types de sources à bien dissocier : o Les « sources de tension » imposent la tension existant entre Jeurs bornes. De façon plus spécifique, on désignera ainsi un dipôle qui impose la continuité de sa tension. o Les « sources de courant » imposent Je courant qui les traverse. On désignera ainsi un dipôle qui impose la continuité de son courant. La nature de ces sources est de première importance dans ce type de circuits et les règles de base les concernant sont résumées sur la figure 1.8. Les « Sources » Source de tension Symbole: c[j Source de courant Symbole~ ~) V(t) Propriété : impose la continuité Propriété : impose la de la tension V(t). continuité du courant i(t). Règles d'interconnexion des « sources » Une « source de tension " ne peut être connectée directement à une autre source de tension de valeur différente et ne peut pas être « court-circuitée ». ~ Une« source de courant» ne peut être connectée directement à une autre source de courant de valeur différente et ne doit pas être «ouverte». I l n'est possible de relier directement que des sources de natures différentes g ll 1 Figure 1.8 - Sour ces et règles d'interconnexion. ~ f 1.3.2 Commutateurs (interrupteurs) ~ -e. Le concept de découpage est basé sur l'utilisation de composants se comportant 7 comme des interrupteurs. De façon assez générale aujourd' hui, les circuits dits «à 0 fermeture (comme un interrupteur) à des fréquences assez importantes (de quelques J découpage» utilisent des transistors particuliers commandés à l'ouverture et à la 7 Chapitre 1 · Gé né ralités et noti on de« conve rtisseur à découpage» kHz à quelques MHz). Toutefois, les transistors ne sont pas les seuls éléments associés aux fonctions de l'électronique de puissance, certaines étant basées sur l' utilisation de diodes, de thyristors ou de triacs. De façon générique, on appelle ces composants de> « commutateurs » et on les représente par le symbole d' un interrupteur. Chaque type de composant assurant une fonction précise sur son courant et sa tension, il est d 'usage d 'identifier cette fonction en représentant la courbe dite «caractéristique » qui n'est autre que le tracé du courant en fonction de la tension associée au composant. Comme les courbes caractéristiques réelles sont souvent simplifiées (idéalisées), les caractéristiques ne font apparai"tre que des « segments » très faciles à représenter et à identifier. Il est ainsi souvent d' usage de classer les commutateurs en fonction du nombre de segments de leur caractéristique, ce qui est fait dans le tableau de la figure 1.9 qui recense les courbes des composants et associations classiques utilisés dans ce livre. N• tu N du commut •tllur ld ulM COmmut.ateur c 2 segments • Aocune r ~ve rs:i b ili t~ Une r~versi b Hi t~ +. +. : en tension +· commutateur N• tu ,.. du composant r6el 1 li DiOde ·!+'· - j -··· · W· ~ Transistors: ou Thyristor Commutateur ou 1+. , en courant Oe1 JX ~versi bili t~s : + 1+. commut.ateur c 4 segments• en tension et en courant ' Transistors: ou ;~ Thyristors: Yl + . ~ i''. I' 4.} "ît~:-~: ''X Figure 1.9 - Commutateurs et segments. 8 1.3 • Généralités sur l'architecture des conve rtisseurs Les divers composants rencontrés dans ce tableau et dans ce livre sont également classés par « nombre de réversibilités », c'est-à-dire par Je nombre d' inversions possibles du sens d'une grandeur. Par exemple, un transistor peut supporter un courant uniquement positif et une tension positive ou négative ; il présente donc une réversibilité en tension. 1.3.3 Cellule de commutation Dans les circuits de l'électronique de puissance, les commutateurs ne sont en réalité pas utilisés de manière extrêmement variée. De façon concrète, comme ils relient directement, par commutation, des sources d'énergie à des récepteurs se comportant souvent de façon particulière, ils se doivent d' assurer les règles d'interconnexion de ces sources. Comme une source de tension ne peut être connectée qu'à une source de couran~ on remarquera au fil des chapitres que les circuits s 'articuleront toujours autour d 'une structure appelée « cellule de commutation », représentée sur la figure 1.1 O. « cellule de mmmutatlon » Loi des mailles associée : Loi des noeuds associée : V=na+ vn lmixt-fn A..œtmir: : Les deux interrupteurs K1 et K2 sont complémentaires. Quand l'un est fermé, l'autre est ouvert. Figure 1.10- La cellule de commutation. Dans cette structure, les deux commutateurs doivent également ne jamais «courtcircuiter » la source de tension ni « ouvrir » la source de courant ; en conséquence, ils doivent toujours être ouverts et fermés de façon absolument complémentaire l'un à l'autre. Lorsqu' il s' agit de composants commandés, ils sont pilotés par un signal ~g forçant l'un à conduire, l'autre à être bloqué en permanence ; on parle alors de «commande complémentaire». ll 1 f-e.! -=/ J " 1.3.4 Éléments d'interposition et de filtrage Dès lors qu 'une ou plusieurs cellules de commutation permettent Je découpage de tensiono et courants fournis par des sources, il est toujours nécessaire de filtrer certaines composantes de manière à obtenir en sortie du convertisseur Je régime désiré. Par exemple, un convertisseur DC/DC repose sur Je principe du découpage de la tension continue d'entrée (DC), découpage suivi de près par un filtre permettant d'obtenir à nouveau du continu en sortie (DC) en éliminant les composantes alternatives 9 Chapitre 1 • Généralités et notion de« convertisseur à découpage» introduites par Je découpage. Ce filtre, non dissipatif pour des raisons évidentes de rendeirent, est ainsi constitué de deux composants fondamentaux: l'inductance et le conden>ateur. De façon assez particulière en électronique de puissance, on attribue également à ces deux composants, des rôles de« sources instantanées » de tension ou de courant. De façon concise, une inductance impose la continuité (!'absence de discontinuité, de« cassure») de son courant et Je condensateur impose la continuité de sa tension. En coruéquence, on utilise ces composants également de façon générique en tant qu'éléments d' interposition entre des sources de même nature, tels que c'est représenté sur la figure 1.11, de manière à respecter les règles d'interconnexion précisées sur la figure 1.8. Condensateur en parallèle : Inductance en série : Se comporte oomme une « sourœ instantanée de Se comporte corn me une « source ins-.antanée de tension•. courant•. @ ~c[}v(t) S.ne 616mem. d1nterposltlon Sourc• de tension Sour"88 de œurant Avec 616mem. d1nterposlllon OKl cfO> Figure l. l l - Condensateur et inductance en électronique de puissance. 1.3.S Exemples d'architectures classiques de convertisseurs La figure 1.12 représente quelques circuits classiques de l'électronique de puissance. Si l' étude systématique de ces circuits fait l'objet des chapitres suivants, il est intéressant a priori d'y retrouver les éléments classiques présentés succinctement ici. On reconnai"tra ainsi dans chacun des schémas une ou plusieurs cellules de commutation, les sources d'entrée, ainsi que les éléments d 'interposition et de filtrage présentés ci-dessus. 10 1.3 · Généralités sur l'architecture des convertisseurs Types de convertisseurs Sources d'entrée Cellules Eléments d'interposit ion de oommutation e t de fi ltrage ................. ~ r······--··..<.. V,(t) ACIDC Monophasé Redresseur PD2 i(tj'°~\ V1(t) ACIDC Triphasé Redresseur PD3 D, o, D, D, Ds Do 2 V;i(t î :Il,., V.i(t) N V, DCIDC Abaisseur Hacheur BUCK V, 1 '] DCIAC Onduleur de courant Figure l. l 2 - Architectures de quelques circuits classiques. 11 BASES THÉORIQUES ET RÉGIMES ÉLECTRIQUES 2.1 Lois de bases et conventions des dipôles électriques 2.2 Récepteurs électriques linéaires 2.3 Régime continu et régimes variables 2.4 Valeurs caractéristiques des grandeurs périodiques 2.5 Régime sinusoïdal (AC) monophasé 2.6 Régime sinusoïdal (AC) Triphasé 2.7 Régimes déformés et Harmoniques L'électronique de puissance s 'intéresse aux conversions associées aux différentes formes de l'électricité. Dans Je cadre de chacun des ~régimes »utilisés (continu, alternatif, sinusoïdal et triphasé) en électricité, apparaissent des grandeurs importantes et caractéristiques qui sont abondamment utilisées dans cet ouvrage. En amont de l'étude concrète des circuits, il est ainsi très important de bien noter et comprendre les notions de base et les particularités apportées par chaque régime. Ce chapitre synthétise donc, sans détour, les notions incontournables que Je lecteur doit s' assurer de maîtriser. LOIS DE BASE ET CONVENTIONS DES DIPÔLES ÉLECTRIQUES Il est impératif de bien connai"tre les lois de base de l'électricité pour pouvoir accéder aux différents chapitres de cet ouvrage. Sous forme de rappels, la loi des mailles, la loi des nœuds, les conventions « récepteur » et « générateur », sont rappelés ci-dessous, de façon adaptée et suffisante à l'étude des systèmes de conversion d'énergie. Toutes ces notions étant des outils indispensables à l'étude des circuits électriques, il est naturel de les considérer par la suite comme des prérequis de fond. 13 Chapitre 2 · Bases théoriques et régimes électriques 2.1.1 Loi des mailles C'est Je fondement de l'étude des circuits. La loi des mailles s' écrit : « la somme des tensions orientées le long d 'une maille de circuit électrique est nulle ». L'exemple représenté sur la figure 2.1 présente une maille de principe à quatre dipôles, idéale pour mettre en œuvre Je mécanisme de la loi des mailles à travers l'équation associée. Figure 2. l - Loi des mailles. 2.1.2 Loi des nœuds + Elle est également incontournable pour l'étude des circuits électriques, et s'écrit ainsi : « la somme des courants orientés à un nœud de circuit est nulle ». Encore une fois, l'exemple figurant sur la figure 2.2 1 ;, + i2 + Ï3 • ;. = 0 1 présente un nœud de principe, à quatre branches, idéal pour mettre en œuvre Je mécanisme de la loi des Figure 2.2- Loi des nœuds. nœuds à travers l'équation correspondante. 2.1.3 Conventions « générateur» et « récepteur» Lorsqu'un dipôle électrique constitue Je générateur de tension d'un circuit électrique, on oriente naturellement ses grandeurs électriques en « convention générateur ». Lorsqu'un dipôle électrique n'est pas générateur, on Je dit« récepteur» et on oriente naturellement ses grandeurs électriques en « convention récepteur ». La figure 2.3 représente ces orientations de principe, parallèlement il faut retenir que ces deux conventions se rapportent au sens « pressenti » d'écoulement des puissances d' un générateur vers un récepteur électrique. Dipôle . En convention générateur, la puissance électrique -c:::::::1-'associée au dipôles' écrit: p = u · i o Si p =u · i > 0, Je dipôle fournit de la puisConvention Récepteur sance au reste du circuit. o Si p =u · i < 0, Je dipôle reçoit de la puissance du reste du circuit. Dipôle En convention récepteur. la puissance électrique c===J 'i s' écrit également p = u · i, mais cette fois : o Si p =u · i > 0, Je dipôle reçoit de la puissance Convention Générateur du reste du circuit. o Si p =u · i < O, Je dipôle fournit de la puis- Figure 2.3 - Conventions. sance au reste du circuit. Ces considérations reviennent bien au fait qu 'un générateur est naturellement fait pour fournir de la puissance (p10 ,,rn;. > 0) et un récepteur pour en recevoir (p,.. ,,. > 0). Quand la puissance change de signe, c'est que Je sens du transfert est en 9 réalité opposé à celui pressenti dans l'approche du circuit. " " 14 2.2 · Récepteurs électriques linéaires Cette notion est très importante puisqu'elle permet de fixer le sens dit « conven· tion nel » des tensions et courants d'un circuit, juste en ayant une idée de la nature de ses composants. Très souvent, c'est la première chose à faire lors de l'étu de d'un circuit pour lequel les sens des grandeurs électriques ne sont pas Imposés. SI par hasard on se trompe de convention pour un dipôle, ce n'est pas forcément très grave, sa puissance sera juste négative. 2.2 RÉCEPTEURS ÉLECTRIQUES LINÉAIRES Il existe trois types de récepteurs électriques dits «linéaires » : les résistances, les inductmces (ou« selfs») et les condensateurs (ou<• capacités»). Leurs relations «courant/tension » générales font apparaître des coefficients constants indépendants de u( 1) et de i( 1), c'est ce qui caractérise leur «linéarité ». Ces relations sont précisées, naturellement en convention récepteur, autour de la figure 2.4. Il est à noter que ces composants sont présents dans quasiment chaque circuit présenté dans cet ouvrage. Il est donc plus que nécessaire de bien connaître Jeurs lois de fonctionnement et Jeurs comportements physiques. o Résistance: u(I) = R · i(I) u Le coefficient R s 'appelle la r ésistance, son unité est l'Ohm(O). di' 1\ o Inductance : u( t) L · Tt = Le coefficient L s' appelle l'inductance, son unité est l'Henry (H). o Condensateur: i(t) = C · d~~t) Le coefficient Cs 'appelle la capacité, son unité estle Farad (F). u --:,- Hc Figure 2.4 - Lois générales des récepteurs linéaires. 2.2.1 Interprétation physique utile en électronique de puissance Les fonnules fondamentales décrivent Je comportement de ces dipôles de façon générale. Il est également possible d'interpréter plus« physiquement» Jeurs actions. On retiendra les principes suivants : o Une résistance est un pur récepteur d 'énergie électrique. La formule u(t) R · i(t) impose directement Je fait que la puissance associée s' écrit 2 p(t) u(I) · i(I) R · i(1) • En somme, dès lors qu' une résistance est sous tension ou consomme un courant non nul, elle consomme de la puissance électrique et la dissipe sous forme de chaleur. o L'inductance représente en réalité Je facteur entre Je courant passant dans une bobine et l' aimantation de son circuit magnétique. Comme la« loi de Lenz» Je précise, Je principe d'induction magnétique fait apparru"'tre aux bornes de la bobine une tension qui s 'oppose à la cause de l'aimantation (Je courant). En somme, il ne peut pas y avoir une grande variation du courant dans une bobine = = = 15 Chapitre 2 • Bases théoriques et régimes électriques o sans qu'une tension opposée et importante la contrecarre. Il est alors bon d'admettre qu 'une bobine a tendance à ralentir les évolutions de courant. En régime alternatif, ce« ralentissement» se traduit par un déphasage de 90° entre de la tension et Je courant, ce qui correspond bien à la notion de dérivation qui apparat"t dans la formule. Un condensateur représente simplement un ensemble de deux électrodes séparées par un isolant. En mettant ces deux bornes sous une tension électrique, il apparat"! une charge électrique stockée simplement proportionnelle à la tension, Je facteur de proportionnalité étant la capacité C. Si la tension évolue, Je condensateur se charge ou se décharge de façon correspondante. Le mouvement des charges associé revient alors à un courant électrique qui est non nul tant que la tension varie ; ce qui correspond bien à la notion de dérivation qui apparat"tdans la formule. De façon assez symétrique par rapport à l'inductance, il ne peut pas y avoir une grande variation de tension aux bornes d' un condensateur sans qu' un courant très important soit appelé dans Je circuit. Il est alors habituel d'admettre qu'un condensateur a tendance à« freiner» les évolutions de la tension à ses bornes. En régime alternatif, cela se traduit également par un déphasage de 90° entre Je courant et la tension. Rn fonction cles p~rticnlarités cles tensions cl '~limentation cle.< circuit< électrique.<, il existe enfin des simplifications, ou d' autres écritures, des lois précédentes. Il est ainsi fondamental de savoir adapter les relations des dipôles fondamentaux aux différents régimes de fonctionnement des circuits. 2.3 RÉGIME CONTINU ET RÉGIMES VARIABLES 2.3.1 Régime continu On parle de régime (permanent) continu dès lors que les grandeurs électriques (courants et tensions) d' un circuit sont indépendantes du temps. C'est Je cas lors qu' on utilise des générateurs de tension ou de courant continu tels les piles, accumulateurs, batteries, génératrices à courant continu, etc. Dans ce régime particulier, les formules générales de fonctionnement des inductances et condensateurs se simplifient considérablement (voir la figure 2.5). Étant donné que ces deux récepteurs deviennent sans effet en régime continu, les résistances restent alors les seuls récepteurs linéaires existants. On retiendra ainsi l'ensemble des caractéristiques générales du régime continu citées ci-dessous : o Les condensateurs sont équivalents à des «circuits ouverts ». o Les inductances sont équivalentes à des« courts-circuits». o Association de deux résistances en série : R. 9 R 1 + Ri o Association de deux résistances en parallèle : = 1 1 1 - = - + -ou R. 9 R 1 Ri 16 2.3 · Régime continu et régimes variables U=cte ........,.,.... c.~<t> I~ ~ __ _ _.dt u(t)=L~ /~ ~ i~- u=O Figure 2.S - Régime continu, association générateur récepteur. l R Oéuéralc:w· !Réu::plc:ur uu «Cluu:ge» o Les circuits électriques de conversion d'énergie se ramènent ainsi souvent à l'association classique : générateur (E), résistance de sortie du générateur (RJ et charge (R). (l'lfff' ___.,, l a puissance reçue par la charge est alors : P générateur est alors : P = E· 1. = U .J = R · r, celle fournie par le 2.3.2 Régimes variables Il existe deux grands types de régimes variables, c'est-à-Oire dans lesquels les grandeurs électriques dépendent du temps : les « régimes transitoires » et les « régimes entretenus périodiques». ~ o Les régimes transitoires : Ce sont des évolutions particulières des grandeurs électriques qui apparaissent lors des modificatioru brutales des caractéristiques d'un circuit électrique. En général ils ne se produisent pas de façon répétée, ~ sinon on parle de régime entretenu périodique. ~ o Les régimes périodiques : Ils se caractérisent par Je fait que les variations des grandeurs électriques en fonction du temps sont périodiques (répétitives). La i durée de répétition s'appelle alors la période (T en seconde) et son inverse est i 1 l = f en Hertz). Le concept même de« découpage», 7 appelée la fréquence (f ) abordé dans Je chapitre précédent, repose sur des modifications périodiques (à une " 17 Chapitre 2 • Bases théoriques et régimes électriques fréquence donnée) des propriétés des circuits. En conséquence, les grandeurs électriques de ces circuits seront naturellement étudiées en régime permanent périodique. 2.4 VALEURS CARACTÉRISTIQUES DES GRANDEURS PÉRIODIQUES On parle de grandeur périodique dès lors qu' un signal s présente une période temporelle, T, telle que pour tout temps t : s(t + 1) s(t). C' est Je cas de presque toutes les grandeurs rencontrées dans ce cours. Pour caractériser facilement les grandeurs électriques variables des régimes périodiques, on dispose de grandeurs incontournables qui sont: la période, la fréquence, la valeur moyenne et la valeur efficace. Ces notions sont des notions phares en électrotechnique et il est impératif de les mai"triser parlaitement d 'autant qu' elles sont universelles dans Je domaine des régimes périodiques. La figure 2.6 représente une grandeur périodique quelconque, s (en électronique on parle plus généralement de signal), pour laquelle on précise l'ensemble de ces notions. = o o La période : C'est la durée de répétition de la grandeur, on la note T et elle s' exprime en secondes (s). La fréquence : C'est Je nombre de périodes effectuées par seconde par la grandeur, on la note f o s(t) =~ et elles' exprime en Hertz (Hz). La pulsation : C'est l'équivalent d'une vitesse de rotation de la on la note grandeur, 2 (<) 2ef ; et elle s 'exprime = Fig ure 2.6 - Grandeur périodique quelconque. = en radians par seconde (radis). Attention. cette grandeur n' est définie qu 'en régime sinusoïdal. 2.4.1 Valeur moyenne La valeur moyenne d' une grandeur variable s' appelle aussi la« composante continue», c'est-à-dire la partie constante de cette grandeur. Pour Je signal périodiques, de période T, on note <S> sa valeur moyenne dont on retiendra l' écriture générale: Smoy = <s> = S,w = ~ Js(t)dJ (7) 18 2.5 · Régime sinusoîdal (AQ monophasé la valeur moyenne d'un signal est la valeur qui sépare le signal sur une période en deux aires égales (voir la figure 2.6). On la calcule souvent en écrivant <S> = t( s ( r)d r, mais il est possible de faire l'intégration sur n'importe quel intervalle de largeur T. 2.4.2 Valeur efficace La valeur efficace d' une grandeur variable est une notion très largement utilisée en électricité dès lors qu'on s' intéresse aux régimes variables. On note S ou S,ff la valeur efficace du signal périodique s et on retiendra absolument la formulation générale: S,!! = S = SRMS = ~ Jl(t)dt (7) C'est la recherche de la puissance par effet Joule due à un courant alternatif qui mène à la notion de valeur efficace. En réalité, la valeur efficace d' un courant alternatif est celle qui produit la même puissance consommée par effet Joule qu 'un courant continu de même valeur. On retiendra par exemple qu 'un courant de JO A efficaces passant dans une résistance produira la même chaleur quelle que soit la nature de ce courant. Autrement dit, et c 'est très important en électrotechnique, Je fait de prendre en compte les valeurs efficaces des tensions et des courants permet d' unifier l'écriture des puissances électriques. • les valeurs moyennes des grandeurs sont souvent repérées par le terme «AV» (pour Average en anglais). les valeurs efficaces sont repérées par l'acronyme « RM5 »(pour Root Mean Square). Il est bien pratique de retenir cela puisqu'effec· tivement il est possible d'exprimer la valeur efficace comme la racine (root) de la moyenne (mean) du carré (square) du signal SRMS = ~ Js2c t)d r = M . (T) ~g • Étant donné les formules précédentes, on remarque que la valeur moyenne d'une somme est égale à la somme des valeurs moyennes ; en revanche c'est géné· raie ment faux pour les valeurs efficaces. En d'autres termes : si s( t) • 5 1( t) +5 2 (t) alors <S> • <5 1 > + <52 > mais attention: S•ff"'5 1 eff+ s2 .,,. ll 12.5 f-e.! -=/ J " RÉGIME SINUSOÏDAL (AC) MONOPHASÉ C'est en régime sinusoïdal que les transformateurs, les machines tournantes, etc., ont un fonctionnement optimal. C'est également en régime sinusoïdal qu'il est possible de transporter l'énergie électrique sous très haute tension grâce à l' utilisation des transformateurs. Sans pour autant les développer dans ce chapitre, il est important de comprendre qu'un certain nombre de raisons font que ce régime correspond à la plus grande partie des configurations rencontrées dans Je domaine del ' énergie électrique 19 Chapitre 2 · Bases théoriques et régimes électriques et des réseaux. De façon générique dans ce livre, on désignera ainsi par « AC » Je régime de courant alternatif sinusoïdal propre aux réseaux, dont les caractéristiques sont forcément incontournables en électronique de pui>sance. 2.5.1 Nature et représentation des grandeurs alternatives sinusoïdales Un signal alternatif sinusoïdal est un cas particulier de signal périodique. La figure 2.7 représente un tel signal sur un peu plus d' une période et ses caractéristiques sont les suivantes : 0 s(t) = smax . sin(a11 - <p) s(t) o o o o o Période : T (s) Fréquence : f f = (Hz) a1 = 2ef (radis) Pulsation: Phase à l'origine : q> Valeur moyenne : <s> =0 o Valeur efficace : S ff = S = Smax e Jï Figure 2.7 - Grandeur sinusoîdale. 2.5.2 Représentation en fonction de l'angle fJ = m· t Si les valeurs maximales et efficaces de la grandeurs apparaissent naturellement sur sa représentation temporelle, la contribution de la phase à l'origine q> se traduit, en revanche, par un temps de retard à l'origine très peu pratique à quantifier. On préfère ainsi très souvent en électronique de puissance faire la représentation des grandeurs sinusoïdales en fonction de l' angle B a1 · t (voir figure 2.8), ce qui implique les conséquences suivantes : s(/:1) o La période de répétition du signal devient la valeur 2tr, quelle que soit la fréquence du signal. o La phase devientlisible directement en radians sur l' axe des abscisses. o Les intégrations, relatives aux valeurs moyennes et efficaces. faites en fonction de la variable B a1 · t sont plus faciles à réaliFigure 2.8 - Représentation en fonction ser qu'en utilisant la variable t. deO=œ · r. = = li est impératif de retenir qu'une grandeur sinusoïdale d'amplitude S max a pour 5 valeur efficace Self = S = max. Attention, il est également impératif de se souve· J2 nir que ce résultat est un cas particulier et n'est valable que pour une grandeur sinusoïdale ! 20 2.5 · Régime sinusoîdal (AQ monophasé démonstration de la formule de la valeur efficace: Seff = 5 = T1 Js2 (t) (T) dr = s~ax L1" sm . 2 (9) zn:0 2 d9 = smaxl"l - cos(20).d0 z,. J0 2 la disparition du terme cos(2 0) dans la troisième étape du calcul est due au fait que la valeur moyenne d'un sinus (ou d'un cosinus) est nulle, il est donc inutile de calculer l'intégrale sur la période de ce terme. 2.5.3 Cas particulier de la tension des réseaux électriques basse tension (Bn Le plus souvent en électronique de puissance, une source de tension alternative (AC) est matérialisée par une prise directe sur un réseau d'énergie électrique. En conséquence c 'est pratiquement toujours de la même fréquence et du même ordre de grandeur de tension qu' il s 'agit. Il est ainsi important de retenir les notions regroupées autour de la figure 2.9 : Prise Sc:.tcu r Basse Tension Europe, Asie , Atriqur, Australie V=230 V f=SO lh To2j}.., Amiriqur '-1 Ar&mtine.d Cmti) V=UOV f=ôOlh 1'=16,67 ms Figure 2.9 - Prise secteur monophasée, tension et fréquence. ~g ll Une prise électrique monophasée fait apparat"tre au plus trois bornes : 1 ~ ~ l. .:! ) " o Le Neutre (N) est Je point de potentiel nul, référence des tensions du réseau. o La Phase (P) est l' électrode sous tension alternative sinusoïdale dont les valeurs o et fréquences sont précisées sur la figure 2.9. La Turre (T) est une électrode raccordée aux conducteurs locaux de terre et reliés au Neutre par une impédance dépendant du« régime de neutre » adopté. Le plus souvent (régime « TT ») la terre et Je Neutre sont reliés au niveau du transformateur de quartier et donc séparés par une impédance relativement faible. 21 Chapitre 2 · Bases théoriques et régimes électriques La tension utile est celle présente entre Je Neutre et la Phase, c'est celle qui sera désignée dans tout cet ouvrage comme« tension secteur» ou «tension AC », Je plus souvent avec les ordres de grandeurs Européens (230 V/50 Hz). 2.6 RÉGIME SINUSOÏDAL (AC) TRIPHASÉ En réalité, les tensions monophasées utilisées par les appareils et dispositifs correspondants proviennent toujours d'un ensemble de trois tensions disponibles en sortie des transformateurs de distribution des réseaux électriques. Ces ensembles appelés «réseaux triphasés » font apparai"tre des propriétés importantes qu' il faut avoir identifiées pour aborder sereinement les chapitres dédiés au redressement triphasé. La figure 2.10 représente une prise triphasée ainsi que l'ensemble des grandeurs qui y sont associées, sachant qu'elle fait apparaître au plus cinq bornes et six tensiono définies comme suit : Prise Secteur B.a.s.seîension TriP,a.ée N lmpédam:e Terre/ Neutre Europe, Asie , Afrique, Austraüe V"130 V U-400 V jo;O Hz Amérique (!lauf Araentineet Chili) V• llO V U• l90 V /.Q;J lh Figure 2.10- Prise secteur triphasée, tensions et fréquence. o Le Neutre (N) est toujours Je point de potentiel nul, référence des tensions du o réseau triphasé. Il n'existe que dans Je cadre de montages de type« étoile». Les trois «phases » sont les électrodes sous tension. Par rapport au Neutre, ces bornes présentent ainsi trois tensions appelées« tensions simples» : V1, V2 et V3 • Ces trois tensions sont identiques en terme de forme et de valeurs, et simple2rr ment déphasées entre elles d 'un angle de ±120° (±3 ). o Les tensions simples présentent des valeurs efficaces correspondantes à celle du cas monophasé, et rappelées dans Je tableau de la figure 2. JO. 22 2.7 • Régimes déformés et harmoniques o Les tensions existant entre les différentes phases (U12, U23 et U3 1) sont appelées «tensions composées». On montre qu'elles constituent également un système triphasé, déphasé par rappon à celui des tensions simples d 'un angle de 30° (V· Plus important que le déphasage global, les valeurs efficaces des tensions composées sont plus grandes que celles des tensions simples. On retiendra impérativement la formule, non démontrée ici, reliant les tensions efficaces simple et = J3 · o composée : U V. La Terre (T) est l'électrode raccordée aux conducteurs locaux de terre et reliée au Neutre par une impédance dépendant du «régime de neutre » adopté. Dans les circuits triphasés, toutes les tensions sont utiles et, tout au long de cet ouvrage, Je terme de « système triphasé » désignera Je plus souvent des tensions normalisées a ux ordres de grandeurs Européens : 230 - 400 V/50 Hz. 2.7 RÉGIMES DÉFORMÉS ET HARMONIQUES Dès lors qu'une grandeur électrique alternative, une tension ou un courant sont périodiques et non sinusoïdales, il est possible de la considérer comme la somme d'une composante dite « fondamentale » et d' une infinité de composantes de fréquences multiples de la fréquence fondamentale (50 Hz ou 60 Hz sur les réseaux). Ces dernières sont appelées composantes «harmoniques». Toute la théorie associée aux composantes harmoniques est basée sur Je «développement en série de Fourier». 2.7.1 Développement en série de Fourier d'une fonction périodique (DSF) Soits une fonction périodique de période T, de fréquence f = ~·telle que 'rit ED, s: t ~ s( t). Sous certaines conditions non précisées ici, la fonctions peut être« développée en série de Fourier », c' es t-à-<iire qu'il est possible d'écrire s comme la somme de sa valeur moyenne et d'une infinité de fonctions sinusoïdales de fréquences multiples def Le développement en série de Fourier à coefficients réels s'écrit ainsi : "' 'rit ED,: s(t) = a0 + L an · cos(na1t) + bn · sin(na1t) n • I o La grandeur a1 = 2T"" = 21"-f est la pulsation dite« fondamentale». o Le terme a0 représente la valeur moyenne de la fonction s a0 = <s>= lJ s(t) · dt. T (7) o Les coefficients an et bn sont des coefficients réels donnés par les formules suivantes: an = ~ J s(t) · cos(na1t)dt (7) et bn = ~ J s(t) · sin(na1t)dt (T) 23 Chapitre 2 · Bases théoriques et régimes électriques in correspond à une intégration portant sur un intervalle quelconque le symbole de largeur égale à la période. <> Les termes a 1 · cos( a>t) et b 1 • sin( a>t) correspondent aux sinusoïdes dites « fondamentales » de la fonctions (on parle également de « premier harmonique» pour désigner cette composante). <> Les termes de la forme an· cos(na>I) et bn · sin(n a>t) obtenus avec n > 1 sont appelés « harmoniques » d'ordre n de la fonction s. Ils présentent une fréquence n ·f multiple de f La connaissance du développement en série de Fourier d'une fonction périodique est donc possible simplement par Je calcul des coefficients an et bn. Avant d'effectuer tout calcul, il est néanmoins important de connaître les quelques propriétés relatives à ces coefficients exposées ci-dessous : <> Silafonctionsest «paire», c'est-à-dire si 'rit ED, s(- t) = s(t), les coefficients bn du DSF sont nuls. <> Si la fonction s est « impaire », c' est-à-<lire si 'rit E D, s(- t) - s( t), les coefficients an du DSF sont nuls. <> Si la fonctions pré.<ente nne symétrie par rnpport ~sa clemi-périocle, c'est-à.-Oire = si 'rit ED, s(t + D=- s(t), * les coefficients a0 , au et b 2 (k EN) du DSF sont nuls. <> Si la fonction s présente une symétrie axiale par rapport au quart de sa période, c'est-à-<lire si 'rit ED, s([- t) = s(t)', les coefficients a 2* et b 2* (k EN) du DSF sont nuls. le d éveloppement proposé dans ce chapitre n'est pas l'unique DSF existant. li correspond au d éveloppement en« série trigonométrique» mais d'autres expres· sions sont souvent utilisées par les mathématiciens et les physiciens. li est ainsi possible de retrouver des OSF sous les formes suivantes : L"' An · cos(n&t - 'Pn) s(t) • a 0 + est une manipulation trigonométrique du n• l DSF à coefficients A, • ~Ja~+ b~ et réels 'Pn ramené à une écriture synthétique, avec : • arctan(~. li est également possible d'écrire cette expression à base de sinus: s(t) • a0 + L"' Bn · sin(n&t - 'Pn). n• l s(t) • Ï; n• Cn 24 c. · i/-n"'~ On - j·bn - est l'écriture complexe obtenue avec Co • - QQ 2 On+j·bn et c_n • --2-- a 0, 2.7 • Régimes déformés et harmoniques 2.7.2 Exemple de la fonction créneau Il suffit souvent de considérer un bon exemple pow- retenir les notions impor- tantes liées aux harmoniques, ici la fonction s, périodique de période T, de f fréquence 'rit E = f, s: (0, T] ~ I E [O, T/2] ~ s(t) telle que s(t) avec Figure 2. l l - =+S { t E ]T/2, T] ~ s(t) Fonction «carré symétrique ». =-S La représentation graphique de cette fonction est présentée sur la figure 2.11. Le développement en série de Fourier de ce « carré symétrique » fait apparru"tre de grandes simplifications. En effet: os est« impaire», les coefficients a. du D.S.F sont donc nuls. os présente une symétrie par rapport à sa demi-période ( s ( t + ~ =- s(t)), les ao. "2.t et b21c (k E N) du DSF sont donc également nuls. coefficients En définitive, il suffit de représenter cette fonction comme une série de sinus dont seules les composantes harmoniques d 'indices impairs seront non nulles. Le calcul s' écrit donc: b 2k + 1 = ~ J s(t) · sin((2k + l)a>t)dt (7) Le produit de deux fonctions impaires étant une fonction paire, il est possible de ramener bu + 1 le domaine d'intégration à la moitié de la période : 4.sm 4·S =-T-Jsin((2k + l)a>t)dt = ) [- cos((2k + l)a>t)] 0m T · (2k + 1 ·a> 0 . soit donc : b 2k + 1 Et donc: s(t) = (2k4·S ) . + 1 7r = L"' (2 k4·S + l)rr. sin((2k+ l)a>t). k . 1 La figure 2 .12 fait ainsi apparru"tre la représentation graphique du développement en série de Fourier de la fonction s obtenu, limité à différents rangs nommés kw:,. Ce ne sont pas les composantes harmoniques qui sont représentées mais bien la somme de ces composantes, limitée à un certain rang. 25 Chapitre 2 · Bases théoriques et régimes électriques Les valeurs utilisées sur ces représenta3 tions sont : S JO, T 20 · 1020 ms, != 50 Hz. Il est visible sur ces graphes que la fonction s est « assez bien approximée » par la limitation de son DSF au rang kmax 7, c'està-dire à l' harmonique 15 (2kmax + 1 15 ). On parle alors « d 'approximation de la fonction par son D.S .F à l' ordre 15 ». Cette remarque est très importante puisqu' ainsi, grâce au calcul précédent, il est désormais possible de séparer la fonction s en une somme finie de composantes sinusoïdales connue> et faciles à étudier. = = = = = 2.7.3 Notion de spectre À partir de la constatation précédente, il est possible de considérer que la connaissance des n amplitudes des n premières harmoniques de la fonction constitue une approximation de la fonction elle-même, approximation d'autant meilleure que n est grand. La représentation graphique de la fonctions peut même alors être envisagée, non pas à partir de la présentation des valeurs s(t), mais directement des valeurs des amplitudes des composantes harmoniques. On note alors de façon conventionnelle S(j) la représentation graphique donnant les amplitudes des composantes sinusoïdales (qui constituent Je DSF) de s en fonction des fréquences correspondantes. La représentation « fréquentielle » de la fonction s ainsi obtenue s 'appelle « Je spectre», on parle alors de représentation « spectrale », ce qui est très commun en physique (spectre lumineux, rayonnements) et en électronique (spectre d'un signal, d 'un bruit.). La figure 2. 13 représente ainsi Je spectre dit « discret unilatéral » de la fonction s, les amplitudes des différentes harmoniques y sont relevées en fonction de Jeurs fréquences. 26 Figure 2.12 DSF pour différents kmax . Sf) 0 il ··- f u------------u11 u u ~~ ~~ n ~~Q· Fi~ure 2.13 - Spectre discret unilatéral de la fonctions. 2.7 • Régimes déformés et harmoniques 2.7.4 Transformée de Fourier et FFT En réalité, il est possible d' étendre la notion de spectre en fréquence et de décomposition de Fow-ier aux fonctions non périodiques, on ne parle alors plus de décomposition en série mais de « transformée de Fourier ». La « transformée de Fourier » d' une fonctions intégrable s' écrit ainsi: S :/ -t S(/) = ( "' s(x) - e-j· x f - . dx (onlanotesouventTF(s)) Cette transformée consiste en une opération mathématique, praticable sur n' importe quelle fonction intégrable, qui permet de lui associer une fonction de répartition dans l'espace des fréquences. En pratique, cette somme infinie n'est pas envisageable puisque les calculateurs et les instruments de mesure ne peuvent travailler que sur un nombre fini d' échantillons de la fonction. Il est "'_ alors d' usage, de façon très concrète, de se servir d' une transformée dite « discrète » (DFf) Je plus souvent calculée à partir d'un algorithme de « transformée de Fourier rapide » (« Fast Fourier "• Transform » ou FFT) pour associer ~dB .. à n'importe quel relevé de signal une fonction de répartition en fréIO 1 >O .; ····•·i.i ... .. ' quences. La DFf de la fonction s connue sur un nombre fini, N, d'échantillons: s(O),s(l), ...,s(N - 1) s' écrit: DFT(s) : / -t S(f) I N- 1 ~g ll -j· 2" /-' N :L s(t) · e 0 1 Plusieurs algorithmes N ,,. .. Figure 2.14 - FFT de la fonction s. existent en pratique mais Je principe de base ~ reste simple : l'application d' un algorithme de type FFT à un nombre fini d' échantillons de la fonction permet i d' obtenir une image de son spectre. La figure 2.14 représente ainsi Je relevé de la .:i FFT de la fonction s étudiée précédemment, tout d'abord sur une échelle en 1 fréquence linéaire puis sur une échelle logarithmique (ce qui est plus fréquent). L'ensemble des harmoniques calculés dans Je DSF y est parfaitement identifiable. ~ l J " 27 Chapitre 2 · Bases théoriques et régimes électriques _.-' li faut noter que les grandeurs sont notées en décibels, à savoir: Sds • 20 · Log( IS(/)I) et qu'elles sont modulées par des coefficients dus à la fenêtre de calcul. 2.7.S Théorème de Parseval et valeur efficace Le« théorème de Parseval »relatif aux séries de Fourier précise l'égalité suivante: llsll2 "' 2 2 = TI J 2s (t) · dt = ao2 + Îl · L (an + bn) (7) n• 1 Cette formule fait directement apparat"tre l'expression de la valeur efficace au carré de la fonction s. Par ailleurs, il faut reconnat"tre dans les termes a~/2 et b~/2 les valeurs efficaces au carré des sinusoïdes que sont les divers harmoniques. En d' autres termes on retiendra: S,,11 = <s>2 + ± ~ où Sn est la valeur effi- n • 1 cace del 'harmonique de rang n. 2.7.6 Taux de distorsion harmonique (THO ou Total Harmonie Distorsion) Dès lors qu'une grandeur n' est ni continue ni sinusoïdale, il est possible de la considérer comme ramenée à sa sinusoïde fondamentale età la somme infinie de ses harmoniques. L'effet de ces dernières est de« déformer» l'allure globale de la grandeur et de lui conférer une allure parfois très éloignée d'une sinusoïde. On parle alors de «distorsion» harmonique, la« pureté» étant alors incarnée par l'aspect sinusoïdal. Afin de quantifier la distorsion d' une grandeur (par rapport à une sinusoïde), il existe un critère appelé «taux de distorsion harmonique» et défini comme suit : THD(s) = ~ s, = w s, o Sh est la «valeur efficace» du contenu harmonique. o S1 est la valeur efficace du fondamental. Lorsque Je THO est nul. la grandeur est sinusoïdale pure. 2.7.7 Intérêt des notions sur les harmoniques en électronique de puissance Tout l'intérêt des développements en série de Fourier et des transformées de Fourier, comme dans beaucoup de matières scientifiques d 'ailleurs, réside dans les remarques suivantes : o Tout courant ou toute tension périodique ou considéré comme tel sur un intervalle de temps donné peut être approximé par une somme finie den sinusoïdes de fréquences différentes. 28 2.7 • Régimes déformés et harmoniques o L'étude des fonnes d' ondes rencontrées en électronique de puissance, peut o o ainsi être ramenée à la supeiposition den études den grandeurs sinusoïdales pures. Or les outils permettant ces études sont simples, classiques en électrotechnique et très efficaces en termes de calculs. La grande majorité des courants et des tensions dits « défonnés », c'est-à-dire non sinusoïdaux, ne présentent des harmoniques significatifs qu 'en dessous d'un rang assez faible. Autrement dit, il suffira de façon assez répandue de considérer au maximum entre 5 et JO rangs d 'hannoniques pour caractériser correctement des grandeurs non sinusoïdales. Les critères du type « THD » et « facteur de forme » pennettent de quantifier aisément la distorsion ou l' ondulation des grandeurs rencontrées en électrotechnique. 2.7.8 Taux et Facteur d'ondulation On s' intéresse aussi souvent à quantifier à quel point une grandeur variables 'éloigne du caractère « continu ». Pour cela, il existe Wle grandeur appelée «taux d' ondulation» qui représente Je rapport de l'amplitude« crête - crête» du signal par sa valeur moyenne (si elle est non nulle, ce qui s' applique généralement aux signaux S -S · de type DC). Il est défini par : -r = max mao • <s> Il est pourtant souvent plus élégant d'utiliser Je« facteur d 'ondulation » : F _ Smax - Smi o = ! 2 · <s> 2 Ce dernier représente Je rapport de l'amplitude des ondulations par la valeur moyenne. Un facteur d' ondulation qui vaut 1OO % par exemple signifie que l'amplitude de ses variations égale sa valeur moyenne, un facteur de l'ordre de quelques % à l' inverse révèle un signal quasi-<:ontinu. d - 2.7.9 Facteur de forme Il existe également un critère simple permettant de quantifier la forme plus ou moins s ~ i 1 continue d'une grandeur, il s' agit du «facteur de fonne » défini comme : F1 = '::.!11. <s> Ce facteur est toujours supérieur à 1. Lorsqu'il est égal à 1, la grandeur est continue. ~ ~ l .:! ' ) " 29 PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CIRCUITS DE L'ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 1 3.1 Convertir l'alternatif en continu 3.2 Convertir l'alternatif en alternatif (à fréquence fixe) 3.3 Convertir le continu en continu (de valeur différente) 3.4 Convertir le continu en alternatif ~ Ce chapitre est destiné principalement à faire découvrir quelques circuits électriques classiques de l'électronique de puissance qui tiennent une place centrale dans des usages « quotidiens » de l'électricité domestique ou du transport. Du très habituel « adaptateur secteur » (ou « adaptateur AC/OC ») à l'adaptateur de prise « allumecigare •, en passant par un « gradateur » ou encore un « onduleur » associé à une motorisation à courant alternatif, il ressortira un ensemble de concepts, de grandeurs et « d 'allures » classiques tout à fait caractéristiques de l'électronique de puissance avec lesquels il est bon de se familiariser a pri.ori. À travers ces exemples faciles à comprendre, ce sont toutes les grandes familles de circuits étudiées dans cet ouvrage qui sont présentées. g ll 1 3.1 ~ CONVERTIR L'ALTERNATIF EN CONTINU ~ Dans notre vie quotidienne, il nous est souvent nécessaire de raccorder un appareil f électrique ou électronique au « secteur», c'est-à-dire au réseau électrique local. La -e. problématique du transfert d'énergie dans ce cas-là e;t évidente puisque Je réseau -=/ «basse tension » (BT) présente une tension alternative sinusoïdale (AC) de valeur " électroniques communs nécessitent Je plus souvent des tensions d'alimentation J efficace 230 V (plus précisément comprise entre 220 V et 250 V) et que les appareils 31 Chapitre 3 · Prése ntation géné rale des ci rcuits de l'électronique de puissance continues (DC) de quelques Volts à quelques dizaines de Volts. L'électroportatif en particulier est généralement alimenté par des piles ou des accumulateurs dont les tensions continues ne dépassent pas 24 V. Comment, dans ce cas très fréquent, «transformer » la tension du réseau en une petite tension continue constante et fidèle? Deux exemples de solutions aujourd' hui extrêmement classiques sont présentés ci-dessous. Le premier met en œuvre un transformateur et un circuit appelé «redresseur », alors que Je second, plus « actuel » présente une solution dite « à découpage » caractérisée par un encombrement et un coOt réduits. 3.1.1 La solution classique : Transformateur et Redresseur Un très grand nombre d'appareils électriques utilisent comme point de départ de leur« bloc d'alimentation» une association très facile à identifier: celle d' un transformateur, qui généralement abaisse l'amplitude de la tension secteur à quelques dizaines de volts, et d' un montage dit « redresseur », composé de diodes, qui ramène les parties négatives de la tension d' entrée en valeurs positives. La tension de sortie d' une telle association, si elle présente une valeur moyenne positive, présente également des « ondulations » importantes qui rendent sa « continuité » toute relative ... Pour palier cet inconvénient, il est souvent d' usage de placer un condensateur en parallèle sur la sortie. Ce dernier joue Je rôle d'un « réservoir de charges » et « lisse » considérablement l' allure de la tension. Si la capacité de ce condensateur s 'avère suffisante, la tension de sortie est alors convenablement continue et peut servir à alimenter des récepteurs adaptés, éventuellement à travers des circuits régulateurs. La figure 3.1 représente la photographie du bloc d'alimentation extrait d'un poste de radio, Je schéma électrique correspondant au circuit, et les différentes formes d' ondes des tensions aux points A et B relevées à l'aide d'un oscilloscope. •~ Schéma éltdrique simplifié B \ T... ..t-..ta1r "'"~lllV secteur~ A 230V 50Hz (\ ~G Fig ure 3. l - Transformateur et redresseur « lissé» par un condensateur. 32 3. 1 • Convertir l'alternatif en continu Analysons Je fonctionnement de ce circuit : o Le transfonnateur d' entrée abaisse la tension sinusoïdale du « secteur » de 230 V (SO H:>.) à 12 V. T.:i tension VAM an seconclaire cln trnnsfonnatenr a rigonreusement la même allure sinusoïdale que celle du primaire mais son amplitude est plus faible (voir l'oscillogramme a sur la figure 3.1). o Les quatre diodes qui suivent Je transfonnateur opèrent un « redressement», c'est-à-dire la transfonnation des parties négatives de la tension du transfonnateur en parties positives. La tension obtenue présente ainsi une « valeur moyenne» ( « Avg »pour« Average») non nulle et éventuellement des « ondulations», c'est-à-dire des variations qui l'éloignent d'une tension continue. o La résistance représentée sur Je circuit matérialise la« charge» du circuit, c'està-dire l'ensemble des circuits qui utilisent la tension V8 M produite en consommant du courant. Si cette résistance était seule en sortie, la tension V8 M aurait l'allure relevée sur l' oscillogramme b). On constate aisément que cette tension est Join d' être tout Je temps égale, ou même proche de sa valeur moyenne. o Le condensateur en parallèle avec la charge permet ainsi de «lisser» la tension de sortie VBM de manière à diminuer de façon probante ses « ondulations », et même à augmenter sa «valeur moyenne ». On relève ainsi sur l' oscillogramme c) une tension V8 M moyenne de 14,7 V agrémentée d 'environ 1 V d' ondulations (ce qui représente 7 %). Dans ce cas, il devient possible de qualifier la tension de sortie de« continue», et ce d' autant plus que Je condensateur C sera de forte valeur. Il apparat"t ainsi, de façon progressive, une transformation de la tension alternative sinusoïdale du secteur en une tension à peu près continue de 14,7 V. On parle dans ce cas de« conversion AC/DC » (pour «Alternative Curant» et« Direct Curant»), les circuits correspondants étant abordés en détail dans les chapitres 4 et S. 3.1.2 Une solution plus moderne : L'alimentation « à découpage » ~ g ll 1 ~ ~ f -e. 7 J " Depuis quelques années, une alternative très intéressante au circuit précédent se démocratise. Le principe « de découpage » à haute fréquence pennet, en effet, de réaliser des circuits AC/OC plus compacts et mieux intégrés, essentiellement à trnv.:rs la ré<.lul;tion del "<:nwmbrem<:nt du transformateur. Il suffit à œ titre, d" obs<:rver la photographie de la figure 3.1 pour remarquer que cet élément est volumineux. En étudiant les propriétés magnétiques des transformateurs, il apparat"t que Je volume de fer nécessaire au transit d' une certaine puissance est d' autant plus réduit que la fréquence de fonctionnement est importante. L'idée est donc simple : il suffit d' insérer Je transformateur dans une partie du circuit où les tensions évoluent avec une fréquence importante pour que son gabarit soit inversement réduit. Ceci est possible en réalisant artificiellement un ~ découpage » de la tension redressée à une fréquence de l'ordre de quelques kHz Uusqu 'à quelques 100 kHz). Après Je passage par Je transformateur, il s'avère ensuite nécessaire de faire disparat"tre 33 Chapitre 3 • Prése ntation général e des ci rcuits de l 'électronique de puissance les effets du découpage pour obtenir des grandeurs continues. Ceci est alors simplement réalisé à l 'aide d' un «filtre» réalisé avec des composants réactifs, des inductances et des condensateurs. La figure 3.2 représente la photographie du circuit électronique d'un adaptateur AC/DC actuel servant de « chargeur » pour un téléphone portable. Le schéma électrique simplifié est également représenté ainsi que différentes formes d 'ondes de tensions relevées à l 'aide d' un oscilloscope. ~ . ~~4Iif)~ " <) M """'-'~•-r 230/llV Sdléma électrique simpifii Figure 3.2 - Convertisseur AC/OC « petit chargeur d'accumulateur » à découpage. Analysons ce circuit : o La tension d' entrée est directement la tension du secteur, c'est-à-dire une tension sinusoïdale de valeur efficace 230 V et de fréquence 50 Hz. Les quatre diodes auxquelles elle est connectée représentent de nouveau un montage «redresseur » qui la transforme en une tension strictement positive. Le condensateur C 1 associé en sortie de ce montage permet de« lisser» la forme d'onde obtenue et de présenter une tension à peu près continue au reste du montage. o Le transistor Test l' élément clé permettant d' obtenir Je découpage de la tension redressée. Ce composant est piloté par un ensemble de circuits résumés dans la «commande », de façon à « hacher » la tension à une fréquence importante relevée autour de 80 kHz (voir figure 3.2b). En réalité ce composant est commandé de manière à représenter un véritable «interrupteur» qui conduit et bloque la tension VAM 80 000 fois par secondes et ce durant des petits temps espacés par de longs« temps morts». Le résultat de ce découpage est ainsi une sorte de « salve » de créneaux rapides de tension se répétant à une fréquence avoisinant 300 Hz (voir figure 3.2a). Les « temps morts » qui apparaissent ici permettent de faire« chuter» fortement la valeur moyenne de la tension redressée, et permettent de s'affranchir d 'un transformateur abaisseur. 34 3.2 · Conve rtir l'alte rnatif e n alte rnatif (à fréque nce fixe) o Le transformateur qui suit est un petit transformateur, souvent appelé « transfollllateur d' impulsion » puisqu' il ne peut fonctionner que pour des tensions présentant des fréquences élevées. Dans ce montage il permet de transmettre les variations rapides de tension à 80 kHz au circuit secondaire tout en opérant un isolement galvanique. o Au secondaire du transformateur d' impulsion, la diode D supprime les parties négatives de la tension. Le condensateur C permet ensuite, encore une fois, de lisser l' allure de la tension obtenue et de lui donner une forme « à peu près » continue proche de sa valeur moyenne, relevée ici à 7,5 V (voir figure 3.2c). Il apparaît ainsi, encore une fois, une transformation globale de la tension alternative sinusoïdale du secteur en une tension à peu près continue de 7,5 V. On parle ainsi encore de « conver sion AC/DC à découpage », ou encore « d' alimentation à découpage ». Cette technologie permettant principalement de minimiser la taille des éléments réactifs du circuit (inductances et condensateurs) et de présenter des rendements très élevés. Ce type de circuit est abordé de façon détaillée au chapitre 7 . 3.2 CONVERTIR L'ALTERNATIF EN ALTERNATIF (À FRÉQUENCE FIXE) Il apparai"'t souvent, dans les appareillages électriques, Je besoin de « modifier » la tension alternative du réseau électrique afin de l'adapter à certains fonctionnements. Par exemple, il est assez usuel de jouer sur la valeur efficace de cette tension de manière à modifier la puissance absorbée par un récepteur résistif (une ampoule à incandescence, un radiateur, un four, etc.). S' il n 'est pas nécessaire d 'agir sur la fréquence de la tension, une première solution, idéale et académique consiste à interposer un transformateur ; mais cet élément, d'autant plus volumineux que la puissance transitée est importante, peut présenter un problème d'encombrement et d' absence de réglages. Une autre solution, particulièrement peu encombrante et à bas coOt, consiste à utiliser un circuit basé sur l'utilisation d' un composant appelé « TRIAC » et désigné par Je nom de« gradateur ». 3.2.1 La solution à bas coût et fréquence fixe : le gradateur ~g Un gradateur est un circuit dont J'architecture de base est très simple. En dehors des ll organes liés à sa commande il ne comporte pratiquementqu 'un composant par phase : 1 un« TRIAC», interposé entre la source (la tension secteur Je plus souvent) etla charge. i Ce composant correspond à deux « thyristors » monté; « tête bêche » et permettant de commander (ou pas) Je passage du courant électrique dans les deux sens. La figure 3 .3 représente la photographie du circuit électronique d 'un gradateur de -e. lampe halogène. Ces types de lampes, généralement très puissantes, sont souvent -=/ utilisés à puissance bien plus faible que leur capacité, d'où Je gradateur associé. Le schéma électrique simplifié est également représenté sur la figure ainsi que diffé" rentes formes d 'ondes de tensions relevées sur un oscilloscope. l J 35 Chapitre 3 • Prése ntation général e des ci rcuits de l 'électronique de puissance /\_ Potentiomètre à gUssii:re 1 ~:~-~I - T [\ G \'-" I ""'I r Ml R N Schéma électrique slmplifli ArriVée soctew 230V 50H:z TRIAC 1 \ Inductance anti-oparasite (L) Figure 3.3 - Gradateur pour lampe halogène. Analysons ce circuit : o La tension d' entrée est directement la tension du secteur, c'est-à-dire une tension sinusoïdale de valeur efficace 230 V et de fréquence 50 Hz. o Le TRIAC qui apparaît dans le montage est« commandé » par un circuit, non représenté sur le schéma simplifié, qui lui permet de fonctionner d'une façon as>ez particulière : il interrompt le passage du courant sur chaque demi-période pendant un certain temps (appelé« retard »),et permet le passage du courant durant le temps restant. o Ce sont les thyristors qui forment ce composant qui permettent ce fonctionnement. Ce sont des composants analogues à des diodes (ne laissant passer le courant que dans un sens), mais présentant initialement une capacité de blocage qu' il est possible de désactiver par l'action d 'un courant de commande. o L'utilisateur du circuit, par son action sur un potentiomètre (à glissière ici) augmente ou diminue alors le temps de retard à l'amorçage imposé au TRIAC. Les formes d' ondes qui en découlent sont représentées sur la figure 3.3, du temps de retard le plus faible (figure 3.3a) au temps le plus important (figure 3.3c). o On constate sur les oscillogrammes que la valeur efficace (« RMS ») de la tension découpée est d'autant plus faible que le «temps mort» est important (ce qui est bien naturel), et c' est là l'objectif principal du montage. o En conséquence, la charge (la lampe), consomme une puissance d 'autant plus faible que l'utilisateur a réglé un important« temps de retard à l'amorçage». Dans ce montage, la «déformation » de la tension du réseau électrique permet donc d' alimenter une charge sous tension efficace réduite. L'utilisateur module ainsi la puissance consommée par la charge, pratiquement de 0 à 100 % de la charge nominale sous 230 V. 36 3.3 • Convertir le continu en continu (de valeur différente) La conversion réalisée part bien d'une tension alternative et débouche bien sous une autre tension alternative, de caractéristiques différentes, d' où Je nom de « conversion AC/AC ». Le chapitre 6 traite de façon particulière les montages gradateurs, en versions monophasée et triphasée. 3.3 CONVERTIR LE CONTINU EN CONTINU (DE VALEUR DIFFÉRENTE) Convertir Je courant continu... en courant continu peut sembler surprenant. En réalité c'est une des fonctions les plus utiles de l'électronique de puissance. Il s 'agit généralement de transformer une tension continue présentant une valeur donnée en une autre tension, également continue, mais de valeur différente. Pour ce faire, il est impossible d 'utiliser directement un transformateur (réservé aux grandeurs alternatives) et toute conversion linéaire de type« pont diviseur de tension » s' avérerait peu rentable, avec classiquement un rendement très mauvais. Pourtant, tout comme pour Je gradateur présenté ci-<lessus, il est possible, pour modifier la valeur d 'une tension, de la« hacher » c'est-à-dire d' imposer des «temps morts » réguliers permettant de faire chuter sa valeur moyenne par exemple. On parle alors de montage« hacheur », dont Je fonctionnement n' est possible que grâce à l' utilisation d' un ou plusieurs « transistors »permettant d' interrompre régulièrement Je passage du courant. La figure 3.4 représente la photographie et le circuit électrique simplifié d'un petit hacheur destiné à alimenter des appareils électroniques possédant une prise USB (standard 5 V DC) à partir de la batterie 12 V d 'un véhicule. Le montage, appelé «hacheur BUCK » est en fait réduit à un transistor de type« MOS » qui «hache» la tension d'entrée continue de manière à présenter au reste du circuit une sorte de créneau de tension. Toute l'idée est là, cette tension en créneau présente une valeur moyenne plus faible que la tension initiale et il suffit ensuite d' utiliser un filtre ne laissant passer que la composante continue pour obtenir en sortie cette seule valeur de tension, ici 5 V. L R CitœJtde ccn:imande Figure 3.4 - Hacheur pour adaptateur 12 V/SV USB. 37 Chapitre 3 • Présentation générale des circuits de l 'électronique de puissance Analysons ce circuit : o La tension d 'entrée est directement la tension de la batterie du véhicule, c'est-àclire nne tension constante cle valeur 12 V. o Le transistor qui apparai"t dans Je montage est un transistor MOS dédié à des applications en découpage. Sa grille, c'est-à-Oire son électrode de commande, est polarisée par une tension générée par Je circuit de commande de manière à ce que ce transistor s' ouvre et se ferme de façon régulière et périodique à la fréquence de 154 kHz. o La figure 3.4a représente ainsi l'oscillogramme de la tension VAM· Il apparaît nettement Je fait que Je transistor «découpe » la tension de 12 V de la batterie et la forme obtenue, tout à fait caractéristique, en créneau présente la valeur moyenne ( « Avg »)désirée: 5 V. o En réalité cette valeur moyenne correspond à la valeur désirée car les créneaux qui forment la tension VAM ne sont pas symétriques. La Jargueur de l' impulsion positive est légèrement plus faible que celle du niveau bas de manière à ce que la moyenne de la tension vaille la valeur désirée. En réalité, c'est effectivement la largeur de l'impulsion positive qui permet Je réglage de la valeur moyenne en sortie et cette grandeur constitue au passage « LE » critère de commande majeur de l'électronique de puissance dans Je domaine des hacheurs et des onduleurs. o Le reste du circuit, c'est-à-Oire l' association de l' inductance et du condensateur, permet juste Je filtrage «passe bas » nécessaire pour faire disparaître les ondulations (les parties variables) de la tension en créneau. Ce filtrage est ici très efficace (essentiellement de par Je fait que Je fréquence du découpage de 154 kHz est assez élevée) et la tension de sortie est ainsi quasiment constante et égale à 5 V (voir figure 3.4b). Il apparai"t ainsi dans ce montage un ensemble d 'opérations très classique permettant, par Je procédé de découpage d' une tension continue, d'obtenir une autre tension continue de valeur différente. La conversion réalisée porte Je nom de « conversion DC/DC »et s 'insère aujourd' hui de façon très commune dans les circuits électroniques, souvent de façon associée à la gestion de l'énergie des batteries de l'électroportatif, ou encore dans la variation de vitesse des moteurs à courant continu. Le chapitre 7 de ce livre détaille Je fonctionnement et Je dimensionnement de la majorité des circuits hacheurs. 3.4 CONVERTIR LE CONTINU EN ALTERNATIF Il est aujourd' hui de plus en plus fréquent de rencontrer des convertisseurs qui permet1ent de transformer une tension continue en une tension alternative, la plupart du temps sinusoïdale. Ce type de dispositif porte Je nom« d'onduleur » et permet, par exemple, de renvoyer l'énergie produite sous la forme de courant continu par des panneaux photovoltaïques vers Je réseau électrique local (alternatif). D' autres applications particulières s 'inscrivent dans la nécessité de présenter à certaines machines 38 3.4 • Conve rtir Je continu en alternatif des tensions alternatives à fréquence variable, ou encore dans la génération de courants alternatifs à fréquence élevée, nécessaire par exemple pour Je chauffage par induction. L'informatique est également grande consommatrice d 'onduleurs, nécessaires pour assurer la continuité de service des unités centrales et autres serveurs. De façon naturelle par ailleurs, les onduleurs peuvent être monophasés ou triphasés, ce dernier cas étant Je plus fréquent dans Je domaine des moteurs électriques. La figure 3.5 représente la photographie, Je schéma électrique équivalent et les oscillogrammes associés à un onduleur monophasé domestique permettant, à partir d' une tension continue (obtenue par redressement de la tension secteur ou à partir d' un ensemble de batteries), d' alimenter des appareils sensibles sur des tensions alternatives découplées du réseau. Le schéma électrique représenté est très simplifié et fait apparai"tre une structure très classique appelée « pont en H » constituée de quatre transistors utilisés en commutation. La commande de ces transistors est gérée par un simple processus de comparaison de signaux appelé « PWM » permettant la création en sortie d'une onde quasi sinusoïdale. PWM ·. ·~ .. Figure 3.5 - Onduleur monophasé PWM. ~g 1ll Analysons ce circuit : ~ ~ l o o La tension d'entrée est directement la tension secteur redressée et filtrée. La commande dite PWM (Pulse füdth Modulation) des transistors est basée o sur un signal triangulaire de fréquence élevée (appelé« porteuse ») et d'un signal de référence sinusoïdal (appelé« consigne»), de fréquence 50 Hz. Le circuit comparateur réalise la comparaison électronique des deux signaux, c'est-à-dire produit une tension carrée de même fréquence que la porteuse et de « rapport cyclique » variable. Ce signal, assez difficile à appréhender en i .:! ' ) " 39 Chapitre 3 • Prése ntation général e des ci rcuits de l 'électronique de puissance o o o première lecture, commande les fermetures et ouvertures des transistors de manière à ce que la tension V(t) présente l' allure représentée sur la figure 3.Sa. Cette allure de tension ne rappelle pas franchement une onde sinusoïdale. mais elle est bien alternative et comprend une composante sinusoïdale à 50 Hz à laquelle se greffe un grand nombre de compo>antes harmoniques liées au découpage. Pour finir, l'inductance et Je condensateur présents aux côtés de la résistance qui représente la charge, constituent un filtre capable d'éliminer en grande partie les composantes harmoniques. Il reste ainsi au niveau de la résistance une tension quasiment sinusoïdale, encore perturbée par quelques parasites liés au découpage, ceux-ci étant en réalité filtrés de manière supplémentaire par des filtres dédiés. L'intérêt de ce type de commande réside dans Je fait que la fréquence réelle du découpage de la tension continue est la fréquence de la porteuse triangulaire. Celle-ci, de façon volontaire, est portée à une forte valeur de manière à ce que les composantes harmoniques liées au découpage soient très éloignées en fréquence de la composante fondamentale à conserver. En conséquence, Je filtrage des harmoniques est facile et les ondes de sorties de ce type d 'onduleur pré.<entent cle grnncle.< qtrnlité.< cle formes et cle trè.< faihle.< tanx cle clistorsion harmonique. Le circuit présenté ici de façon très simplifié opère ainsi une« conversion DC/ AC » très efficace. Les caractéristiques de l'onde de sortie (amplitude, fréquence) sont imposées par Je signal de consigne et la fréquence de découpage par la porteuse triangulaire. C' est cette façon de faire qui porte Je nom générique de commande « PWM »et qui est aujourd' hui la base du fonctionnement de nombreux onduleurs, essentiellement dans Je domaine des petites et moyennes puissances. Les détails du fonctionnement de ces dispositifs sont développés de façon progressive au chapitre 8, tout comme les fonctionnements plus basiques des onduleurs dits « pleine onde» associé> à des gammes de puissance plus élevées. 40 DIODES ET CONVERSION AC/DC NON COMMANDÉE 4.1 Présentation de la conversion AC/OC non commandée 1 4.2 4.3 4.4 4.5 Le composant de base : la diode Redressement à diodes simple (mono-alternance) Redressement à diodes double (double alternance) Procédés de« lissage• ou de filtrage La conversion AC/DC consiste à « transformer » une tension alternative, voire un système de tensions triphasé, en une tension continue utilisable par un récepteur. Cette opération s 'appelle couramment« redressement». Pour opérer concrètement un redressement, il est Je plus souvent nécessaire d' utiliser des composants passifs : les diodes. On parle alors dans ce cadre précis de « redressement non commandé » des tensions du réseau alternatif. Ce chapitre présente tout d'abord Je fonctionnement des « diodes » et Jeurs caractéristiques importantes, pour ensuite détailler l'ensemble des structures permettant de transformer de l'alternatif en continu. j ll 4.1 PRÉSENTATION DE LA CONVERSION AC/OC NON COMMANDÉE 1 L'objectif de ce type de conversion, comme l' illustre la figure 4.1, est littéralement ~ ~ de transformer un régime de tension alternatif, qu'il soit monophasé ou triphasé, en un régime de tension continue et fixe (non réglable). -e. En réalité, la tension de sortie sera considérée comme « continue » à partir du -=/ moment où ses variations (on parlera« d' ondulations ») seront petites devant sa valeur moyenne. À partir de ce simple énoncé, des grandeurs importantes systémati" quement associées s 'imposent : f J 41 Chapitre 4 • Diodes et conve rsi on AC/ OC non commandée Figure 4.1 - Conversion AC/OC et grandeurs de sortie. <> La valeur moyenne de la tension de sortie, <V,>, est la grandeur la plus importante puisqu'elle représente la valeur continue désirée. <> On s' intére.<sera également à celle clu courant clé hité par le convertisseur, qui lui aussi doit être« continu ». <> Le plus souvent, la tension instantanée en sortie, n'est pas rigoureusement constante, elle présente un « défaut d' ondulation » quantifié par l' amplitude crête-crête des variations : ô. V,. Il existe la même chose pour Je courant : t:J.i,. <> Pour quantifier les erreurs relatives apparaissant sur la tension ou Je courant (ou les deux), on écrit souvent les «taux d'ondulation»: i; 1 'tv = <V,> ô.V, et ô.i, = -<i:J> Ainsi, Le lecteur ne s'étonnera pas de trouver dans ce chapitre, et pour pratiquement chacun des circuits étudiés, Je calcul complet de la valeur moyenne des grandeurs de sortie, des ondulations et des taux d' ondulation associés. Auparavant une présentation du fonctionnement des diodes est nécessaire. 4.2 LE COMPOSANT DE BASE: LA DIODE 4.2.1 Généralités sur les diodes La diode est Je composant à semi-ronducteurs Je plus simple. Très utilisée en élec- tronique de puissance, elle permet de ne laisser passer le courant électrique que dans un sens donné et est donc utilisée pour transformer les courants alternatifs en courants monodirectionnels. La compréhension de son fonctionnementestimpérativement préalable à toutle reste du cours.L'essentiel à savoir à propos des diodes, de leurs modèles et de Jeurs grandeurs caractéristiques, est ainsi reporté dans Je tableau de la figure4.2. 42 4.2 · Le composant de base : la diode À l'examen de ce tableau, il est important de bien comprendre les Symbole: notions suivantes : o La diode est un composant présentant deux états bien différents appelés « blocage » et « conduction» (ou« passage»). o C'est la tension, ou « polarisaVuv tion », appliquée à la diode qui -------1"':,...._~-v, SI Blocage impose l' état de conduction ou de ti ---!>+blocage. ~ o Une polarisation négative, ou " «inverse» (« reverse »), corresGrandeurs caractéristiques du fonctionnement pond à une diode « bloquée », Fonctio nnemen: Tension inverse Tension de nominal: seuil: maximale: c' est-à-Oire équivalente à un cirV,.=<t,7V v, V""'" cuit ouvert qui ne laisse pas passer (f= ~1,' forward ») (R =« reverse ») Je courant. Caractéristique Caractéristique Caractéristique simplifiée idéalisée o Une polarisation positive, ou simplifiée «directe» (« forward »), corres1, 1, 1, pond à une diode en état de conduction. La tension Vdprésente alors une valeur peu élevée (de ~ v, v, ~V, v, l'ordre de 0,7 V à 2,5 V au maxi- ' Tension à l'état Temion à Temion à mum) dépendant du courant/d. passant: l'état passant : l'état passant : o À l'état passant, on retient Je V• =V, y, =() V• =V.+r.I• couple de grandeurs nominales : Pertes par Pertes par Pertes par oonduction: conduction : oonduction: V1et11. P=O o Lorsque la diode conduit, il est P=V..<id>+r.141 P=V..<I•> possible de la modéliser de Figure 4.2 - la diode et ses caractéristiques. plusieurs façons. Lorsqu' il n 'est pas possible de négliger la tension v1 deux modèles simples sont utilisés. o Lorsqu'il est possible de négliger v1 devant les autres tensions du circuit, on utilise Je modèle de la« diode idéale » qui se comporte comme un interrupteur tantôt ouvert tantôt fenn é. o À chaque modèle correspond une expression des pertes associées à la conduction. Même si ces pertes sont minimes il est parfois important de les quantifier de manière à prévoir des dispositifs de refroidissement. o La diode idéale ne consomme bien sOr aucune puissance. o Lorsqu'elle est polarisée en inverse, la diode bloque le courantjusqu'à une certaine limite en tension. Au-Oelà de cette limite, appelée« tension maximale inverse » VRRM• la diode« claque» ou« passe en avalanche., ce qui est généralement destructif. La tension VRRM est donc la tension maximale que la diode peut soutenir. 3 _ 43 Chapitre 4 • Diodes et conve rsi on AC/ OC non commandée o Certaines diodes particulières, appelées « diodes Zener » sont dimensionnées pour conduire du courant en régime d' avalanche. Ce n'est pas Je cas des diodes classiques. r_, la signification et la détermination des expressions des pertes par conduction dans les diodes sont fournies dans le chapitre 10 dédié aux pertes et aspects ther· miques des composants. 4.2.2 Conditions d'amorçage et de blocage des diodes Il est impératif de bien connaître les conditions de mise en conduction (d'amorçage) et de blocage des diodes. À ce titre il suffit de retenir les notions résumées sur la figure 4.3 : Le courmt étant nul. l a tension aux bornes de la diode doit de.,-cnir posi th'e. Le courant dans la diode doit s'annuler (de lui même) avant que la tension devienne ensuite négative. Figure 4.3 - Amorçage et blocage. Il faut ainsi noter que, Je point de fonctionnement de la diode suivant systématiquement la courbe, Je blocage en particulier nécessite r arrêt naturel du courant. La diode, en aucun cas, ne peut « forcer » l'extinction d'un courant non nul qui la traverse. On parle ainsi, pour la diode, d'un composant à« commutation naturelle». 4.3 REDRESSEMENT À DIODE SIMPLE (MONO-ALTERNANCE) L'opération de redressement consiste à éliminer la partie négative (ou positive, au choix) d'une tension alternative. Le redressement simple ou « mono-alternance», consiste juste en l'élimination de la partie non désirée de la tension par l' utilisation d' une diode en série avec chaque tension (en réalité Je redressement consiste de façon absolue à rendre Je courant de sortie du circuit unidirectionnel). Cette opération peut être menée à partir d'une tension monophasée, ou bien d' un système diphasé ou triphasé. 4.3.1 Redressement « Pl » (pont monophasé simple ou « mono-alternance ») C'est Je cas Je plus simple à examiner, mais aussi Je moins avantageux. En conséquence, son étude n'est souvent qu'un prétexte à la compréhension des mécanismes de base. Le schéma électrique correspondant est représenté sur la figure 4.4. 44 4.3 · Redresse me nt à diode s impl e (mono-alter nance) La tension V, est la tension d'entrée, généralement sinusoïdale puisque provenant de la sortie d' un transformateur connecté au réseau électrique. On retiendra : V.( t) = V · Jï. · sin ( a>t) où V est la valeur efficace. La diode D est considérée comme idéale. La résistance R représente « la Figure 4.4 - Redresseur Pl. charge » du montage, c'est-à-dire le -V.(t) récepteur qui utilise la tension de sortie. Analyse du fonctionnement : comme la diode ne peut conduire que les composantes positives du T t couran~ l' allure des différentes 21r e = 01 grandeurs est alors conforme, en régime établi, au chronogramme de la figure 4.5. V,(t) Ici, la charge étant une simple résistance, l'annulation de la tension Figure 4.5 - Fonnes d'ondes redressement Pl. et du courant sont simultanées. La diode« s 'arrête» donc au passage par zéro de la tension. Par ailleurs, L'objectif de l' opération étant de rendre la tension de sortie continue, on s'intéressera particulièrement à l'expression de sa valeur moyenne : ..r--------i·t::_ rL 1 <V,>= rL 1 T V,(t) · dt = Tfl V · Jî · sin(a>t) · dt y . jï Tfl = T · a>[- cos(a>t)lo V · J2 --x2 T · 2tr T soitdonc:<V>= 3 y.Jï. ~ ou <V>""0,45V et:<i>= V · Jî ~- R 3 N.B. : il est possible de simplifier l'écriture de cette intégrale en utilismit pour variable l'<mgle B = a>t : <V>=- 1 [ " V (B) · dB = - 1 s 2tr 0 s 2tr J"V · .J2 · sm(B) · dB = -V2tr·-Jî[- cos(B)] " =-V2tr· -Jî c;. 0 . 0 Ce type de redressement est de très mauvaise qualité puisqu'il consiste juste en la suppression des composantes négatives des grandeurs. On montre également que les courants consommés sur le réseau par ce circuit présentent un fort contenu harmonique (y compris d'ordre pair, ce qui est très défavorable) et donc 45 Chapitre 4 · Diodes et conve rsion AC/ OC no n comma ndée un facteur de puissance naturel très mauvais. Une amélioration notable consistera à établir un «pont double» permettant de reporter les parties négatives en valeurs positives. le lecteur se reportera à ce propos à la partie dédiée aux ponts « double alternance». 4.3.2 Redressement « P3 » (pont simple triphasé) La version triphasée du redressement précédent est très simple à envisager puisqu'elle consiste juste à interposer une diode en série avec chaque i(t) phase d'un système triphasé. Le schéma électrique correspondant est représenté sur la figure 4.6. Le système de tensions triphasé à R V,(t) utiliser doit présenter un point neutre (N) et des tensions conformes aux expressions suivantes : = v · Jï · sin(a11) V2(t) = V · Jï · sin( a11 - N V1(1) V3(t) 2 ,..) 3 Figure 4.6 - Redresseur P3. = V · Jï · sin( a1t + 23:ir) Les allures de ces tensions sont reportées sur la figure 4.8 et il convient, pour déterminer la forme de la tension de sortie, de préciser quelles sont les phases de conduction des différentes diodes (supposées idéales). Analyse du fonctionnement : en supposant la diode D 1 conductrice, il est possible d' analyser les tensions présentes sur D2 et D 3 (voir figure 4.7). On remarque alors V2 - V1 doit être négative pour que D2 soit que VD 2 V:ft) bloquée (sinon il y a court-circuit des phases 1-2). De V3 - V1 doit être négative. On peut alors même, VD 3 noter que la diode D 1 peut être passante dès lors que V/t) V1 (1)> V2 (1) et V1(1)> V3 (1). On retiendra ainsi la« règle du jeu » de ce circuit redresseur : « À chaque instant, il n'y a qu'une seule diode Figure 4.7 - Tensions passante : celle qui est associée à la phase dont la tension sur les diodes. simple est la plus forte des trois ». La figure 4.8 représente ainsi également les intervalles de conduction des différentes diodes et l' allure de la tension de sortie V,( t), correspondant à chaque instant à la tension simple de la phase la plus forte. Par ailleurs, L'objectif de l'opération étant de rendre la tension de sortie continue, on s'intéressera particulièrement à l'expression de sa valeur moyenne (l 'intégrale = = 46 4.3 • Redresse ment à diode simpl e (mono-alter nance) correspondante étant calculée directement à partir de la variable B = Cùl et sur un intervalle Je plus petit possible, à savoir entre B et B= S:ir 6 =: ): oj\ Sir 1- (6 V (B) · dB S:ir :ir Jx 1 6 -6 6 <V,>= - ;n16 '' ' S;r = 2:ir .l. J;r{6 V · Jïsin(B) · dB : VJ]f!J 6 '' Sir 3V· J2[-cos(B)]6 y rzn !5:ir/6 '' : \ViJ_(IJ '' __,__ _,____ _ '' ' '' ' '' ' '' ' ,_ : 0 1 Passante : DJ Passante : Dl Passante : ~ 2:ir '' ' Figure 4.8 - Formes d'ondes r edressement P3. 3V· Jï(.fi + .fi) 2:ir 2 2 3V · J6 soitdon:: <V>= - - - ou <V>,.,,J,17 V 2:ir s s par ailleurs, et en raison de la charge purement résistive : <i > = 32:ir V · J6 ·R Les «ondulations naturelles »de la tension redressée, c'est-à-dire les ondulations non atténuées par des éléments de filtrage, représentent (voir figure 4.8) la valeur : Ll. V,= VsMax - VsMin Ll.V, ~ g =VsMax - VsMin =V · Jï - V · Jï · sin(~. Ou encore : V =Jï ""0,7 · V ce qui est loin d'être«petit» parrapportàla valeur moyenne. Pour chiffrer la « qualité » de la tension continue obtenue, il est ainsi d'usage ll Ll.V, . Ici: -r = ~:ir J6 = :ir ""0,6. 1 d'évoquer Je« taux d'ondulation» : -r = <V,> 3 · 2 · 6 3 . ,.,, 3 r-; ~ ~ De façon pratique, plus ce taux s' approche de 0 plus les ondulations sont négligeables devant la valeur moyenne, ce qui est l'objectif de la conversion AC/DC. _ Pour finir, on notera que la tension redressée présente une fréquence d'ondulation .:! f 3 xf,.,,,,011 • l ' = ) " 47 Chapitre 4 • Diodes et conve rsi on AC/ OC non commandée 4.3.3 Remarques importantes concernant les redresseurs simples us deux strul;tures prt:~nt.Xs d -dt:ssus ont w1t: ~ult: qualitt:, œllt: dt: la simplidtt:. En revanche, et pour plusieurs raisons liées à la faiblesse des valeurs moyennes obtenues, aux valeurs peu probantes de Jeurs taux d 'ondulation et à la dissymétrie des courants qu'ils consomment, ces deux montages sont relativement rares dans les réalisations industrielles. On leur préférera, pour les raisons évoquées, les montages dits «doubles »permettant une grande symétrie des signaux et des taux d'ondulations bien plus faibles. Les montages P 1 et P3 ont été volontairement présentés dans cet ouvrage de manière à introduire progressivement les éléments de compréhension des montages les plus importants. 4.4 REDRESSEMENT À DIODE DOUBLE (DOUBLE ALTERNANCE) L'opération de redressement consiste, dans ce cas, à reporter les parties négatives (ou positives, au choix) des tensions d'entrée en valeurs positives. Ceci n'est possible que par des associations de deux diodes par phase, ceci étant caractéristique des structures dites «doubles ». On parle ainsi souvent de« pont redresseur double » ou encore « PD2 » en monophasé et« PD3 » en tripha>é. 4.4.1 Redressement « PD2 » (pont double monophasé « double alternance ») Ce style de pont, également appelé« pont de Graetz » est la structure incontournable extrêmement classique du redressement monophasé. Le schéma électrique correspondant, toujours sur une charge résistive, est i(t) représenté sur la figure 4. 9. La tension V,. est la tension d'entrée, toujours R V,(t) = supposée sinusoïdale : v.(1) V · J2 · sin(a>t) où V est la valeur efficace. Les diodes D 1 à D 4 sont considérées comme Figure 4.9 idéales. La résistance R représente « la charge » du montage, c'est-à-Oire Je récepteur qui utilise la tension de sortie. Redresseur PD2. Analyse du fonctionnement : en considérant la tension v.(1) > 0, et comme la charge est une résistance pure, il advient que Je courant i.(1) > 0 ne peut circuler qu' à travers les diodes D 1 et D4 . Ces deux diodes étant conductrices, la tension - V.( t) est alors reportée sur les diodes D 3 et D 2 . On comprend donc qu' au changement de signe de V.( t) ces deux diodes vont être polarisées positivement et donc 48 4.4 • Redresse ment à diode double (double alternance) devenir conductrices à leur tour. On montre alors que les deux autres se retrouvent en état de b Jocage. La« règle du jeu »de ce pont est ainsi très simple: VJt) > 0 impose la conduction de D 1 etD4 ; v. (t) < 0 impose la conduction de D2 et D 3 . La figure 4. JO illustre alors les deux seules configurations possibles du quadruplet de diodes et Je signe de la tension de sortie qui en découle. V,(t) >0 i(t) D1 V,(t) V,(t)<O 1 "'' R - VDf(O l VD1<0 Vi t) =V,(t) >0 V,(t) l D, i(t) 1 "'' R - V,(t) = -V,(t) >O D4 D1 Figure 4. 10 - Conductions des diodes dans le pont PD2. L'analyse des phases de conduction des diodes permet ainsi directement de représenter les formes d' ondes de la tension V, (t) et du courant i(t), représentées en régime établi sur la figure 4.11. Comme dans l'étude des cas précédents, on s' intéressera à l'expression de la valeur moyenne de la tension de sortie, l'intégrale étant calculable simplement sur l' intervalle [O, tr] <V,> =! [v,(B) ·dB 7r 0 ![v· Jî · sin(B) ·d B ~g ll 1 ~ ~ l 7r 0 V · .Jï[- cos( a\]" VJ 0 7r Da tt o, tonductritts D1. D, Figure 4.1 l - Formes d'ondes redressement PD2. = 2V · Jî On retien;a ainsi l'expression de la valeur moyenne: <V,> = lV ·Ji 7r Les «ondulations naturelles »de la tension redressée, c'est-à-dire les ondulations , non atténuées par des éléments de filtrage, représentent (voir figure 4.11) la valeur : .:! ) ~V, = Vs Max - V sMin = V · Jî , ce qui est loin d 'être « petit » par rapport à la " 49 Chapitre 4 · Diodes et conve rsion AC/ OC no n comma ndée valeur moyenne. On évoque ainsi souvent le« taux d'ondulation» de cette tension: ,. = t.V, .Ici:"= tr · <V,> Jï 2 . ,jï = rr/2,.,, 1,5.Cetaux,assezélevérevientaufaitquela tension de sortie tout en étant strictement positive est Join d' être« continue» dans Je sens «constante» (on pourra également évoquer Je facteur d 'ondulation associé : Fd = 7/2,.,,75 % d' ondulations). Il sera alors usuel de joindre à cette structure des éléments de filtrage destinés à abaisser l' amplitude des ondulations (voir chapitre ultérieur). _Pour finir, on notera que la tension redressée présente une fréquence d'ondulation f: 2 X/,.i!U!Oll • On constate sur le schéma électrique du pont PD2 que la référence de la tension d'entrée n'est pas confondue avec celle de la tension de sortie (voir figure 4 .12). En con séquence, il est impossible par exemple que ces deux tensions soient référencées par rap· port à la terre ou toute masse corn· mune. li est ainsi quasiment systéma· tique qu'un pont PD2 Figure 4. l 2 soit alimenté par le Entrée au secondaire d'un transformateur d'isolement. d'un secondaire transformateur assu · rant à la fois un rapport de transformation ainsi qu'un isolement galvanique. le point bas de la tension de sortie peut ainsi être relié à une masse quelconque. q~~ :t=i--1 4.4.2 Redressement « PD3 » (pont double triphasé) Ce type de pont, également incontournable et extrêmement classique dans Je redressement triphasé, estla structure la plus avantageuse car i( t) elle présente une tension de sortie dont les ondulations narurelles sont à la fois crès ,(t) 2 faibles etde fréquence assez V.(t) R importante (ce qui est intéV,(1)3 ressant dans une optique de ÎVJ t) filtrage). Le schéma élecD, trique correspondant, toujours sur une charge résisN tive, est représenté sur la Figure 4.13 - Redr esseur PD3. figure 4. 13. ~-4>----~- 50 4.4 • Redresse ment à diode double (doubl e alternance) Le système de tensions triphasé à utiliser présente des tensions conformes aux expressions suivantes : = V · Jï · sin(a1t) V2(t) = V · Jï · sin( a1t - 2 :ir) 3 V1(t) V3(t) = V · Jï · sin( a1t + 2;) Les allures de ces tensions sont reportées sur la figure 4.14 et il convient, pour déterminer la forme de la tension de sortie, de préciser quelles sont les phases de conduction des différentes diodes (supposées idéales). Analyse du fonctionnement : pour faire V. ,g c simple, toute la partie <V,>+ L ~.--~~ haute du pont (les diodes D 1 à D3), fonctionne de façon similaire avec celles du pont P3 (voir plus haut). On représente ainsi Jeurs intervalles de conduction en bas du graphe de la figure 4.14. 11' En ce qui concerne la partie basse (les diodes D 4 '' à De), la «règledujeu »est '' ' '' la même, à la différence v.1&! V.L(~) : \v,r~; que la conduction est '' '' maintenant imposée par la '' '' '' ' tension simple la plus '' '' '' négative. Il en résulte les '' '' '' intervalles de conduction ~J D, D, représentés également sur la figure 4.14. À chaque instant, la Figure 4. 14 - Formes d'ondes redressement PD3. tension de sortie est fixée par les deux seules diodes conductrices du pont. Par exemple dans l'intervalle [:r/6, :ir/2] les diodes D 1 et D 5 conduisent. La tension est alors: V,(t) U 12(t). Le> courbes les plus grandes du graphe représentant les tensions composées du système il suffit de faire correspondre V,(t) avec U 12 (t) sur cet intervalle et de faire de même sur les intervalles suivants. . . . ~ i 1 ~ ~ l .:! ' ) " -· *· = 51 Chapitre 4 • Diodes et con ve rsi on AC/ OC non commandée La« règle» à retenir qui découle de ces observation• est ainsi qu 'à chaque instant la tension de sortie est égale à la plus élevée des tensions composées. Pour l'expression de la valeur moyenne de la tension de sortie, l 'intégrale est calculable simplement sur l'intervalle [7r/6, 111'2 ] : <V,>= '12. 1 1Z" ("2 V,(B) · dB=1 - 1Z"16 J trl6 (nU · Jï. · sin(B + 7r/6) · dB 1Z" ;r/6 = 3 . V . J3 . Jï. [- cos(B + 7r/6)]~~ = 3 . V . J3 . Jï.[0,5 + 0,5] 1Z" 1Z" On retiendra ainsi <V > = 3 · V · J6 s 1Z" Les « ondulations naturelles »de la tension redressée, c'est-à-dire les ondulations non atténuées par des éléments de filtrage, représentent (voir figure 4.14) la valeur : ~V, = VsMax - Vs Min = V · J3 · Jï.- V · J3 · J2 · sin(7r/6 + 7r/6) V · J6 x ( 1 - ,}3/2) . Le « taux d 'ondulation » de cette tension sans filtrage est ainsi ,. = ~v. <V,> = 1Z"X ( 1 ~j3/2 )""0,14 . Le facteur d' ondulation associé vaut ainsi : = Fd r/2 ""7 % . Ce taux (ce facteur), de valeur assez faible, signifie que la tension de sortie présente des ondulations naturelles petites devant la valeur moyenne, qu' il sera ainsi possible de filtrer aisément, voire d'ignorer. Pour finir, on notera que la tension redressée présente une fréquence d'ondulation 6 xf,.,"'0 " Ce qui rendra les efforts de filtrage d'autant plus légers (voir à ce propos le paragraphe suivant). f= 4.5 PROCÉDÉS DE « LISSAGE » OU DE FILTRAGE L'examen des formes d' ondes précédentes, quelle que soit la structure associée d' ailleurs, montre que si les tensions et courants obtenus sont strictement positifs, en revanche ils ne sont pas « continus » (au sens «constants »). End' autres termes, les ondulations associées aux diverses formes d'ondes ne sont pas négligeables devant les valeurs moyennes et il est« présomptueux » de leur associer Je terme « DC ». Il est ainsi nécessaire, pour la plupart des montages AC/DC, d 'interposer des éléments de «lissage » ou de «filtrage » des tensions et courants. On distinguera pour cela les trois «cas d 'école» cités ci dessous. 52 4.5 · Procédés de« lissage" ou d e fil trage 4.5.1 Lissage de courant par inductance série Le procédé consiste simplement à inteiposer une inductance en série avec la charge (ce qui est naturel au vu des natw·es des sow-ces utilisées). Un bon exemple de cette méthode est celui du pont PD2 sur charge résistive, représenté sur la figure 4.15. Analyse du fonctionnement : Je fonctionnement du pont, c'est-à-dire la commutation des diodes, est similaire au cas résistif pur puisque juste imposée par la tension d 'entrée. V,(t) Mais un certain nombre de remarques conduisent à la représentation des formes d'ondes: La présence de l' inductance impose une particularité importante : Je courant traversant la charge est systématiquement continu au sens Figure 4. l 5 - Lissage du courant. « mathématique » du terme, c'est-à-Oire ne présente pas de discontinuité. La présence de l'inductance, n'a aucun effet sur la valeur moyenne du courant, ou encore sur sa « composante continue ». En conséquence, Je courant moyen est Je même que dans Je cas résistif pur. L'effet majeur de l'inductance, ~~---.,,.-.... V,(~ énoncé sans aucun calcul ici, est de v. ~ « ralentir » ou « freiner » les évolutions du courant dans Je circuit. En conséquence, il devient possible de représenter l' allure du courant (figure 4.16), centré sur sa valeur moyenne et présentant des ondulations plus faibles qu' auparavant. On constate ainsi que Je courant présente bien des ondulations plus faibles suite au« lissage». en d'autres Figure 4. 16 - Formes d'ondes en lissage termes Je« taux d'ondulation » de ce du courant courant est également plus faible (la valeur moyenne étant maintenue constante). ~ Il est possible enfin de« quantifier» l'effet du lissage grâce à une analyse harmonique : en effet, s' il est généralement suffisant de ramener les ondulations naturelles à leur premier harmonique, Je plus souvent on confond l' amplitude de celui-ci avec ~ l'amplitude totale des ondulations en écrivant: V, ~ avec ici En ce qui concerne Je fondamental de courant : 1 i 1 l .:! ' (J)fo nd = 2 · (J)ré:u:a11 = 2 · (J) Et ainsi: ) " 53 Chapitre 4 · Diodes et conve rsion AC/ OC non comma ndée La formule ainsi énoncée permet, dans la plupart des cas, de calculer la valeur de l'inductance L nécessaire à l'obtention d'une certaine ondulation de courant. r Le cas traité ici est juste l'exemple du pont PD2 sur charge R· l. il conviendra de traiter chaque circuit particulier avec ses spécificités, sa pulsation, ses ondulations naturelles, et en aucun cas de généraliser aveuglément l'écriture précédente. _..; 4.5.2 Lissage de tension par condensateur parallèle Le procédé consiste simplement à implanter un condensateur en parallèle sur la tension de sortie. Cette opération a souvent lieu sur le> redresseurs « basse tension/ petites puissances» des circuits électroniques et de l'électroménager. Le cas Je plus fréquent est celui du pont PD2 représenté sur la figure 4.17. Analyse du fonctionnement : Je fonctionnement du pont, c'est-à-dire la commui{t) tation des diodes, n'est pas tout à fait similaire au cas résistif pur et un certain nombre de remarques conduisent à la représentation des formes d 'ondes: o Lorsque les diodes conduisent, Je condensateur se charge directement sous la tension v.( 1). Lorsque cette Figure 4. l 7 - Lissage de la tension. tension chute en dessous du maximum V · Jï , Je condensateur présente ainsi une tension plus forte que v.( 1) et v.v2 impose donc Je blocage des diodes. o Tant que la tension du condensateur est plus importante que v.(1) les = llX diodes restent bloquees et Je condensateur reste alors la V.(9) seule source de tension qui ,Q 1 alimente la résistance R. 1 o À cause de la décharge du condensareur dans la résis- Figure 4. 18 - Formes d'ondes en ssagc de tension. tance, il existe un temps pour lequel v.(1) > v,(1), les diodes se remettant alors à conduire. o Les différentes phases de ce fonctionnement sont ainsi représentées sur la figure 4.18, sur laquelle il apparaît que les ondulations de tension sont plus faibles qu' auparavant. o En d' autres termes Je « taux d' ondulation » de la tension est également plus faible et l'est d' autant plus que Je condensateur se décharge lentement dans la résistance. La tension est alors dite« lissée» par le condensateur. 54 4.S · Procédés de« lissage " ou de filtrage Il est possible enfin de« quantifier» l'effet du lissage grâce à la formule approchée. En effet, dans la phase de décharge de C dans R, l' évolution de la tension est conforme à: V,(1) = V · .fi · e-t/RC. Si la décharge est« lente» par rapport à la = RC >> T, on écrit: = V · Ji- V · Ji · e-1/RC"' V · Ji · td&:horg/ RC"' V · Ji ·T/ (2RC) période, ce qui correspond à -r LIV, Et ainsi : LIV, "' 2 ~j.1c avec f = ll T la fréquence de la tension réseau. La formule ainsi énoncée permet, dans la plupart des cas, de calculer la valeur de la capacité C nécessaire à l' obtention d' une certaine ondulation de tension. Lorsque Je filtrage est efficace et qu' alors LIV, <<<V,> , on retiendra: <V,> .,.V · Jî ~ • le cas traité ici est juste l'exemple du pont PD2 sur charge R·C. il conviendra de traiter chaque circuit particulier avec ses spécificités, sa pulsation, ses ondulations naturelles, et en aucun cas de généraliser aveuglément l'écriture précédente. t . è.-/ • le procédé précédent est extrêmement fréquent dans les petites alimentations en raison de sa simplicité. En revanche, la recharge brutale du condensateur sous la tension du secteur« appelle» des pics de courants qui peuvent être importants et mettre en difficulté tout ou partie du circuit. En conséquence, ce type de réalisa· tion est réservé à des montages de petites puissances, essentiellement en sortie d'un transformateur abaisseur de tension qui abaisse également l'amplitude des courants appelés sur le réseau. 4.5.3 Filtrage des ondulations par« cellule LC » Il est possible de réaliser« en chaîne» les deux opérations précédentes, ce qui revient à inteiposer entre la sortie du pont et la charge une« cellule LC » dont les propriétés de filtrage sont bien connues. Analyse du fonctionnement : o La présence de l'inductance impose la continuité du courant, et donc généralement la conduction continue du pont. o L'allure de la tension v,.it) est ainsi conforme à celle de la figure 4.20. o V/V,,. dB La fonction de transfert de la cellule LC s 'écrit par ailleurs : 0 ~s (j(J)) = . ll jC°! J,. d l/jC(J)+rL(J) l - LC·(J)2 Figure 4.19 - Filtrage LC. Je diagramme de Bode asymptotique de cette fonction étant représenté sur la figure 4.19. SS Chapitre 4 • Diodes et conve rsi on AC/ OC non commandée o On notera ainsi <Y:t> = <Vre j> que = 2 - VJï Ir les valeurs moyennes sont inchangées : · o Les ondulations de la tension sont atténuées par l'action du filtre LC et on se satisfait souvent d'une étude au premier harmonique en écrivant : Ll.V,.d OÙ (J)fond = 2 · (J)n'ua11 = 2 · (J) Ou encore: Ll.V"" 3 y . Jï 1 - 4L C · Figure 4.20 - Formes d'ondes en filtrage LC. ,.,21 o Pour que ce filtrage soit efficace, il faut choisir L et C de manière à ce que la fréquence de coupure du filtre fo =% = 2tr 1 soit bien inférieure à la 2tr · JLë fréquence des premières ondulations. o Il est par ailleurs possible de placer à la suite plusieurs cellules LC, ce qui o revient à obtenir un ordre du filtre d'autant plus élevé qu 'on a imbriqué d'étages de filtrage, ou encore à filtrer indépendamment des harmoniques de rang différents. On notera enfin que plus la fréquence des ondulations est importante, plus il est facile d' en assurer Je filtrage. Cette remarque justifie l'intérêt particulier porté à la pulsation et à la fréquence des ondulations des différentes structures rencontrées. 4.5.4 Remarque importante L'étude de cas traitée en tant que« problème résolu» dans Je chapitre JO, et appelée «redresseur PD2 sur différents types de charges», illustre abondamment les notions précédentes sur une série d 'exemples concrets et chiffrés. L'auteur conseille tout particulièrement aux lecteurs concernés par ces notions de parcourir attentivement ce chapitre de manière à comprendre l' effet des différents éléments de filtrage sur les allures et les valeurs des grandeurs du redressement. 56 THYRISTORS ET CONVERSION AC/OC COMMANDÉE 5.1 Présentation de la conversion AC/OC commandée 1 5.2 5.3 5.4 5.5 Le composant commandé: le thyristor Redressement commandé simple Redressement commandé double Transferts de puissance des montages redresseurs La conversion AC/OC commandée consiste à « transformer » une tension alterna- tive, voire un système de tensions triphasé, en une tension continue réglable. Pour ce faire, il est possible d' utiliser des composants actifs appelés «thyristors »,permettant d' opérer un redressement des tensions du réseau dont les caractéristiques dépendent d'on signal de commande réglé par l'utilisateur. Ce chapitre présente ainsi tout d' abord Je fonctionnement des thyristors et Jeurs caractéristiques importantes, pour ensuite détailler l'ensemble des structures permettant de transformer de l'alternatif en continu en tension de sortie variable. j 5.1 PRÉSENTATION DE LA CONVERSION AC/OC ll COMMANDÉE 1~ L'objectif de ce type de conversion, comme l'illustre la figure 4.1, est littéralement ~ de transformer un régime de tension alternatif, qu'il soit monophasé ou triphasé, en l un régime de tension continue dont la valeur de tension peut être fixée par un para- -e. mètre de commande. En réalité, comme dans Je cadre du redressement non -=/ commandé, la tension de sortie sera considérée comme « continue » à partir du " valeur moyenne. J moment où ses variations (on parlera «d'ondulations ») seront petites devant sa 57 Chapitre 5 · Thyri st ors et conve rsion AC/ OC comma ndée & '-. V(~ 1©1 ACTripbasi Grarxlcurs de &Ortie importantes <::,7:::0· ' /~ Commande V,(I) LIV, .,.L. <V,> 1 i,(I) 1 Lli, +· <is> Figure S.l - Conversion AC/OC et grandeurs de sortie. À partir de ce simple énoncé, des grandeurs importantes, systématiquement associées, s'imposent: <> T.a v~lenr moyenne cle 1~ tension cle sortie < V,> est fa gr~nclenr 1~ plns importante puisqu'elle représente la valeur continue désirée. o On s' intéressera également à celle du courant débité par Je convertisseur, qui lui aussi doit être« continu ». o Le plus souvent, la tension instantanée en sortie, n'est pas rigoureusement constante, elle présente un « défaut d' ondulation » quantifié par l' amplitude crête-crête des variations : ô. V,. Il existe la même chose pour Je courant: ô. i, . o Pour quantifier les erreurs relatives apparaissant sur la tension ou Je courant (ou les deux), on écrit souvent les « taux d' ondulation » : "v = <V,> ô. V, et ô.i, T;=z.-;· 1, <> La grandeur de commande du système, enfin, est cruciale. C'est elle qui constituera l'élémentclé de la variation des grandeurs de sortie. Le lecteur ne s'étonnera pas de trouver dans ce chapitre, et pour chacun des circuits utilisés, Je calcul de la valeur moyemte des grandeurs de sottie, des ondulations et du taux d'ondulation associé. Auparavant une présentation du fonctionnement des thyristors est nécessaire. 5.2 LE COMPOSANT COMMANDÉ • LE THYRISTOR 5.2.1 Généralités sur les thyristors Le « thyristor » est un composant à semi-conducteurs dérivé de la structure d 'une diode. Encore assez utilisé dans Je domaine du redressement commandé (pour les 58 5.2 · Le composant commandé : Je thyristor fortes puissances surtout), il I )10G: Gllchmeou Trigger permet de ne laisser passer Je Symbole : A. •K Vr .__ _ __ courant électrique que dans un sens donné et ce, uniquement Caractéristique statique courant I tension réelle : lorsque son électrode de Ir « commande » est correctement polarisée. Il est donc utilisé pour transformer les courants alternatifs en courants unidirectionnels de façon «commandée», c'est-à-dire en permettant un réglage des valeurs des tensions et courants obtenus. NB : « A » =amÔrçage L'essentiel à savoir à propos Grandeurs caractéristiques du fonctionnement des thyristors, de Jeurs Tension de Tensions modèle; et de Jeurs grandeurs Fonctionnement nominal: seuil : maximales caractéristiques, est ainsi V,=0,7 V soutenues : v, reporté dans Je tableau de la (f= «I1' furwan.1 ») VRR>I et V DR>I figure 5.2. Caractéristique Caractéristique À l'examen de ce tableau, il Caractéristique sirn pJifi ée simplifiée idéalisée est important de bien comIr Ir Ir~ prendre les notions suivantes: o Le thyristor est un composant présentant trois états bien différents appelés « blocage direct », «blocage inverse » et Tension à l'état Tension à J' état Tension à «conduction »(ou« pas- passant: J' état passant : passant: sage»). \.T=V..+r.lr \.T=V. Vr-:0 o C'est à la fois la tension Penes par Pertes par Pertes par v,,ou« polarisation»,et conduction : conduction : conduction : l'action sur Je« trigger » P=V..<lr>+r.lr2 P=V..<lr> («gâchette » ou « gate ») qui impose l 'état de Fig ure 5.2 - Le thyristor et ses caractéristiques. conduction ou de blocage. o Une polarisation négative, ou «inverse»(« reverse»), correspond à un composant bloqué, c'est-àdire équivalent à un circuit ouvert qui ne laisse pas passer Je courant. o Une polarisation positive, ou « directe » ( « forward »), autorise Je passage du courant dès lors que l'électrode « trigger » est a été polarisée positivement (JG > 0). Dans ce cas, Je thyristor se comporte comme une diode en état de conduction. r. E:>I- 59 Chapitre 5 · Thyristors et conversion AC/OC commandée o Lorsque Je thyristor conduit, il est possible de Je considérer simplement comme une diode. <> TI fant, par ailleurs, hien comprenclre que la capacité cle œ o composant~ hloqner également une tension positive lui confère une caractéristique de commutateur « 3 segments »(voir chapitre 1.3). Lorsqu 'il est bloqué, Je thyristor interdit Je pas;age du courant jusqu' à une certaine limite en tension. Au-delà de cette limite, appelée« tension maximale inverse» VRRM ou «tension maximale directe» \'DRM' il« claque» ou« passe en avalanche », ce qui est généralement destructif. Ces tensions sont donc les tensions maximales qu' il peut soutenir. le thyristor possède une capacité de commande à l'amorçage (Injection d'un courant positif sur la gâchette). En revanche, dès lors qu'il est conducteur, il devient une diode et, à ce titre, n'est plus régi que par les règles de commutation naturelle. Autrement dit : « le thyristor est un composant uniquement commandé à l'amorçage » . o Un type particulier de thyristor appelé « GTO », actuellement obsolète, a été conçu pour présenter une capacité de blocage en conduction. C' est (c' était) dum; un i;umpusant "ntiilrem.,nt wmmand.0 qui œ duit pas etn: wnfundu av.,i; la version de base. 5.2.2 Conditions d'amorçage et de blocage des thyristors Il est impératif de bien connaître ces conditions. en retenant les notions résumées sur la figure 5.3 : Cœditiœ d'amo~•&'t: Cœditiœs de. blocaa::e : Lecoorant étant nul. la tension aux bornes du thyristc.- <bîtdevcnît positive. L'injection d'un coorande glchette Io>O permet alon le pass.agedu courant 11. Le oourantdms le th)Tistor doit s'anoolcrde 1 1 Vr kxi m!meavant que la tension V1 devienne -~~.t'=- "'-""-"'-,..,)eœuite négative. C'c.st exactement la meme morçage <ho.se que poorunediode. lo>-0 Figure 5.3 - Amorçage et blocage. Il faut ainsi noter que Je point de fonctionnement à chaque instant suit les courbes en pointillés. Le thyristor ne peut, en aucun cas, « forcer » l'extinction d' un courant non nul qui la traverse. On parle ainsi d 'un composant à« amorçage commandé» et « b Jocage naturel ». 5.2.3 Fonctionnement de la commande de gâchette Le circuit qui réalise la commande des thyristors est généralement peu détaillé dans les ouvrages théoriques. Pourtant il est assez simple, et il semble dommage de se 60 5.2 · Le composant commandé : Je thyristor priver de son étude puisqu'en réalité l'usage de l'électrode appelée« gâchette» est assez facile à comprendre. La figure S.4 représente un circuit très simple comportant une source de tension, un thyristor et une charge inductive (une ampoule suivie d' une inductance par exemple). Un interAmpollle rupteur est également prévu entre la source de tension et la gâchette, Je courant dans cette dernière étant simplement limité par une résis- Figure S.4 - Commande simple de gâchette. tance notée R (de valeur assez importante, quelque JO à 100 kilo-Ohms). Dans ce circuit, tant que l'interrupteur n'est pas fermé, Je thyristor bloque Je passage du courant. Dès lors qu 'on agit sur l'interrupteur, un (petit) courant passe par la gâchette ce qui impose un état de conduction du thyristor; autrement dit« Je courant passe» (l 'ampoule s 'allume). Attention, il faut bien saisir que Je courant reste instauré même après la réouverture du circuit de gâchette, Je thyristor n'étant pas un composant commandé à l'ouverture, mais simplement à la fermeture. T.e.< circuits qui réalisent le.< commancle.< cle gilchette sont clone simplement cle.< ensembles de quelques composants (des transistors Je plus souvent) qui opèrent l'ouverture et la fermeture de la branche de commande en fonction de signaux extérieurs, 10utcomme l'interrupteur de la figure S.4. En réalité l'inductance L qu i apparaît dans Je circuit ci·dessus est nécessaire afin de limiter les pentes d'é volution du courant à des certaines valeurs préconisées par les constructeurs. Sans cet élément, des variations trop brutales du courant dans la charge peuvent conduire à une détérioration du thyristor. 5.2.4 Verrouillage et blocage des Thyristors ~g ll 1 ~ ~ l .:! ' ) " Pour qu' il puisse devenir correctement conducteur à partir de son état initial de blocage, un thyristor, nécessite Je respect de certaines contraintes qui apparaissent sur la figure S.S. Cette dernière représente l'évolution du couple Ir «tension courant» associé au compoAAnt lors cl ' nne fermehJre et d' une ouverture successifs. On retiendra : o Pour sa fermeture, Je thyristor nécessite une valeur minimale du courant de gâchette, celle-ci est réglée dans Je circuit en fonction de la tension d'entrée et de la résistance de gâchette. ~ thyristor pdSSèJnt Vr + - - - - - Vr Figure S.S- Amorçage et blocage. 61 Chapitre 5 • Thyristors et conversion AC/OC commandée o o La mise en conduction permanente s 'effectue alors à condition que Je courant principal Ir (entre Anode et Cathode) reste supérieur à une valeur de «verrouillage » : h (Latch). La« charge» doit donc être suffisamment conductrice pour permettre l'établissement de cette valeur. Le blocage du composant est systématique dès lors que Je courant passe en dessous d 'une valeur minimale de maintien, appelée In (Hold). Il est habituel de confondre cette valeur et la nullité du couran~ mais il faut prendre garde à cette différence dans Je cadre de montages à faibles courants. 5.2.S Utilisation particulière dans le cadre du redressement Les thyristors sont utilisés, pour Je redressement, en remplacement des diodes qui constituent les circuits classiques. La possibilité de blocage direct et la commande de gâchette permettent ainsi d' imposer des intervalles de blocage supplémentaires dans les formes d' ondes et d'obtenir ainsi des tensions et courants moyens (en sortie) plus faibles que dans les versions « à diodes » de référence. Il faut bien comprendre qu'un thyristor fonctionnera toujours grâce à sa «commande de gâchette» servant à envoyer un courant I G > 0 à intervalles de temps réguliers, de façon synchronisée avec la période du réseau. Ce circuit n' est pas souvent représenté sur les schémas électriques mais il est bel et bien toujours présent et, plutôt que de parler d 'intervalles de temps de retard, on caractérisera son action par un ~angle particulier» appelé« angle de retard à l'amorçage» : 80 • Dans ce contexte particulier, il est important de bien retenir les notions résumées sur la figure 5 .6 : La «commande• d'un thyristor revient au fait d'imposer un • angle de retard à l' amorçage • connu : 8.. Cet angle est l'interv..Ue angulaire séparant l' amorçage naturel correspondant au circuit «à diodes • et «l'amorçage commandé • du drruit à tbyri~or. i r• l>l}l~ D Crruît de commande Il est le seul «paramètre de commande • des structares de redressement à thyristors. Figure S.6 - Angle de retard et circuit de commande. 5.3 REDRESSEMENT COMMANDÉ SIMPLE Le redressement commandé simple, consiste toujours en l'élimination de la partie non désirée de la tension par l' utilisation d 'un thyristor en série avec chaque source de tension. L'angle de retard à l'amorçage permet, dans ce contexte, d'opérer une variation de la tension moyenne en sortie. Cette opération peut, encore une fois, être menée à partir d' une tension monophasée, ou bien d'un système diphasé ou triphasé. 62 5.3 • Redresse ment commandé simple 5.3.1 Redressement commandé « Pl » pont monophasé simple ou « mono-alternance ») C"est enwœ Je w.s Je plus ~impie à examiner et souvent Je pr€texte, l:omme id, à la compréhension des mécanismes associés aux thytütors. Le schéma électrique correspondant est représenté sur la figure 5.7. o La tension V,. est la tension d 'entrée sinusoïdale : v.(1) V · Ji · sin(a11) où V est la valeur efficace. o B~ est l'angle de retard à l' amorçage imposé par la commande. o Le thyristor Test considéré comme idéal. Figure 5.7 - Redresseur Pl. o La résistance R représente « la charge » du montage, c'est-à-dire Je récepteur qui utilise la tension de sortie. Analyse du fonctionnement : Le 1 V.{t) fonctionnement est identique à v. iQ"'+--~- V,(t) celui du montage à diode à la différence que Je commutateur ne ------ - - --·<V,> se met à conduire qu' à partir de l'angle 80 • Les formes d' ondes ~------~ 2tr o..... 8 tr 0 :1:1> sont ainsi représentées sur la =:lll ' '' figure 5.8. ' ' Ici, la charge étant une simple résistance, l'annulation de la VJt) tension et du courant sur chaque 1 T 1 œnduttelD' 1 ' T, période est simultanée. Le thyrisFigure 5.8 - Formes d'ondes redressement Pl. tor « s'arrête » donc au passage par zéro de la tension. La valeur moyenne de la tension redressée s'écrit alors : = <V> = J_ r2"v( B) - dB= J_ r2"v -,/ï - sin(B) - dB ' ' 2rr Jo. = V2tr · Jï[-cos(B)]~ ~g ll 2rr Jo. 0 1 soit don:: V · Jï <V,>= -z;-Cl + cosB0 ) et: <i> = <V,> R ~ ~ l 5.3.2 Redressement commandé « P3 » sur charge «lissée » .:! La version commandée du redressement P3 revient également à remplacer chaque ' diode par un thyristor. On s' intéresse particulièrement au cas d 'une charge« lissée» ) en courant, détail d'importance puisque sa quasi-rontinuité impose la « conduction " 63 Chapitre 5 • Thyri st or s et conve rsi on AC/ OC commandée continue des divers commutateurs ». En d' autres termes, à tout instant il y a un thyristor conducteur dans Je pont et la tension de sortie est à chaque instant égale à une des tensions simples du réseau. Le système de tensions triphasé à utiliser doit présenter un point neutre(N)etdes tensions conformes aux expressions suivantes : l=cte V,(t) Charge lissée Figure 5.9 - Redresseur P3. V1(t) = V · Ji. · sin(a1t) V2(t) = V · Ji. · sin( a1t - n) 2 3 2 V3(t) = V · Ji. · sin( a1t + ; ) Il faut ensuite bien comprendre que l 'angle de retard est imposé par la ·- ........................... , <V,> o '2n : ' o'i commande de façon commune aux trois commutateurs, et à considérer par rapport à l'amorçage naturel de chacun d'entre eux. Analyse du fonctionnement : en partant de la mise en conduction d' un des thyristors, retardée de l'angle B0 , il suffit de noter que ce thyristor est forcé de conduire Je courant non nul absorbé par la Figure 5.10 - Formes d'ondes redressement P3. charge jusqu' à la mise en conduction du thyristor suivant. Cette considération est suffisante au tracé des formes d' ondes de la figure S. JO, pour exemple dans Je cas d'un angle : B0 = n/6 . L'objectif de l'opération étant d 'obtenir une tension continue réglable sur la charge, il est important, encore une fois, de calculer l'expression de la valeur moyenne dans Je cas générique : SH Sa <V,>= -1- J6 +0o V 1(B) · dB = -3 J6 •0o V · Ji. · sin(B) · dB Sn_ !! ~+4' ln ~+Ili 6 6 Sn 0 3V·Ji. 3V·Ji.(J3 . +J3- · cos B.+-1· sinB . = - - [- cos( 131 ] 6+ o =- -2 · cos B. - 2-1· smB. 2fr VJ ~+ 00 2fr 2 2 ° 3V· Ji. r;, - - · "'3 · cosB0 2n 64 ° ° J ° 5.3 • Redresse ment commandé simple soit donc : <V,> = 3V· J6 2-;· cos B0 La tension obtenue est bien une fonction de l'angle B0 • Cette fonction est représentée sur la figure 5.11 ainsi que les formes d'ondes de la tension associée pour plusieurs valeurs de l'angle de retard. Il es1 ainsi important de bien visualiser et de retenir que B0 représente Je paramètre de réglage de la tension moyenne en sortie. V,(~ -~--. ' ' ;' , V,(~ ' .i ~ :i il lb=O 1 lb :il lb=n 1 V,(~ ~ : ' ' ' :..: i~i~llb-=n-A5~1 Figure S. l l - Formes d'ondes de red ressement et évolution de la valeur moyenne. 5.3.3 Redressement commandé « P3 » sur charge «lissée » et diode de roue libre ~ g ll 1 ~ l~ -e. 7 ~ ~ Il est également possible, et même assez courant, de ne pas désirer la partie négative de la tension de sortie. Dans ce cas l'ajout d' une diode positionnée sur la charge conformément à la figure 5.12 s' impose. Cette diode« court-circuite » la charge durant les intervalles négatifs de la tension redressée et permet ainsi la conduction du courant de la charge (ainsi ininterrompu). On appelle une 1~ de telle diode« diode de roue libre » (Df/Ù. Analyse du fonctionnement : la diode de roue libre conduit juste à l'annulation de toutes les parties négaN lives des formes d' ondes précédentes. Il en résulte les chronograrnmes de la Figure 5.12 - Redresseur P3 avec diode figure 5. 13. de roue libre. 65 Chapitre 5 • Thyri st ors et conve rsi on AC/ OC commandée Le calcul de l'expression de la valeur moyenne dans ce cas revient ainsi, pour B0 > rr/6, c'est-à-<lire lors de l' apparition de parties négatives de la tension, à: <V,>= - 1 - 5tr _ ?! 6 6 r: 6 +o0 V1(B) · dB= .l. 2tr k 6 +(,\i V · J2 · sin(B) · dB · Jî " = -3V · Jî = -3V2[- cos(B)]" ( I + cos(B0 + Tt/6)) tr +0 2 tr 6 0 L'allure correspondante de <V,> en fonction de B0 est ainsi représentée sur la figure 5.13 en coïncidence avec les formes d'ondes. V,(a -~-· · V,(8) :-1 <!J,> ~ :1~ 0 1 V,(8) V,(a .''' ..''' ~ i i~I~-=tr-16~1 __ <0\ :'+-a-":' : tiQ : ~-tr12~1 1--1 '' Figure 5.13 - Formes d'ondes de r edressement et évolution de la valeur moyenne. r"" ~ les formes d'ondes ainsi obtenues reviennent à celles obtenues sur une charge résistive, tout en conservant l'avantage du lissage du courant. 5.4 REDRESSEMENT COMMANDÉ DOUBLE De la même manière que dans Je cas des redresseurs simples, il est possible de remplacer les diodes des structures doubles par des thyristors. Les explications donnée> précédemment permettent d'aboutir très rapidement aux formes d'ondes 66 5.4 • Redressement com mandé double associées aux redresseurs PD2 et PD3 qui, rappelons Je encore une fois, sont les plus abondants dans les systèmes industriels. 5.4.1 Redressement commandé « PD2 » sur charge «lissée » La structure en version commandée du pont PD2 est représentée sur la figure 5.14. On y considère Je cas particulier assez « classique » d'une charge dont Je courant a été « lissé » de façon convenable. La 1ension V, est la tension d' entrée, toujours supposée sinusoïdale : v. (1) V · Jï · sin(a11) où V est la valeur efficace. v.(t) Il faut ensuite bien comprendre que l' angle de retard est commun aux quatre commutateurs et à considérer par rapport à l'amorçage naturel de chacun d'entre eux. Ainsi, les thyFigure 5.14 - Redresseur PD2 commandé. ristors fonctionnent ici par paires, tout comme les diodes du pont PD2 à diodes. Analyse du fonctionnement : Les thyristors étant commandés par paire dans cette structure, en partant par exemple de la mise en conduction commandée de la paire T 11T4 retardée par rapport aux amorçages naturels du circuit équivalent diodes, il faut no1er que ces thyristors seront forcés de conduire Je courant non nul absorbé par la charge jusqu' à la mise en conduction des deux autres. Cette considération est suffisante au tracé des formes d' ondes de la figure 5.15, pour exemple dans Je cas d' un angle: B0 > n/3. Comme dans l'étude des cas précédents, on s' intéressera à l'expression de la valeur moyenne de la tension de sortie, l' intégrale étant calculable simplement sur l' intervalle [B0 , n + B0 ] : 1 = 1 1'+ <V > =-f s 1 =- 7r 1r fo. 1'+ Oo o. V(9) ·dB s f,\i V ·Jï · sin(B) ·dB V · J2 n =- [- cos(B)] 6 fr -- -.->\!..?. - Oo 0 V.(8) 2v.Jï <V,> = - - - · cosB0 7r , V.(8) Figure 5. l 5 - Formes d'ondes redressement PD2. 67 Chapitre 5 · Thyri st ors et conve rsion AC/ OC comma ndée La figure 5.16 représente ainsi, comme dans les études précédentes, l'allure de <V,> en fonction de B0 , en coïncidence avec les formes d 'ondes correspondant à plusieurs angles de commande notables. --~ <V,> lx ~ -············· 1 V.( IJ) ,.- ' ~ u..A- v---\ /\ ---v-: Figure S. 16- Formes d'ondes de redressement et évolution de la valeur moyenne. 5.4.2 Redressement commandé « PD2 » en pont mixte ou avec diode de roue libre De la même manière que pour le pont P3 commandé, il est possible d'éliminer les parties négatives de la tension redressée en ajoutant une diode de roue libre. On montre également qu 'une structure en «pont mixte», c 'est-à-dire avec deux diodes à la place de deux des thyristors, revient à cette opération et simplifie la réalisation iechnique. La figure 5.17 représente ainsi la structure en « pont mixte » qui est équivalente (dans le cas de commutateurs idéaux) à la présence d 'une DRL sur un pont «tout thyristor», D 1 et D2 se fermant · respectivement en rr et 2 rr de par le signe f"1gure 5•17 - Redresseur po2 mixte. de la tension d' entrée (voir figure 5.18). Analyse du fonctionnement : la diode de roue libre conduit juste à l'annulation de toutes les parties négatives des formes d' ondes. Il en résulte les chronogrammes de la figure 5.18. 68 5.4 • Redressement com mandé double o Le calcul de l'expression de la valeur moyenne dans ce cas revient ainsi à : <V,> = ! [ rr V,(9) ·dB= 00 ! ( V·Jï · sin(B) ·dB= V· Jï[-cos(B)]~ rr rrf,\i • V·Jï = - - ·(J + cosB0 ) 7r On retiendra ainsi : V·Jï <V,> = - - · ( 1 + cosB0 ) 7r La figure 5.18 représente ainsi, comme dans les études précédentes, l'allure de <V,> en fonction de 80 , en coïncidence avec les formes d'ondes. V.(8) --~. . -.JL-: ' ' -:~ •cr: ''h" 1' '' ' é1 .:: ~ '' ' é1 .:: Figure S. l 8 - Formes d'ondes de redressement et évolution de la valeur moyenne. 5.4.3 Redressement commandé « PD3 » ~ La structure« tout thyristor » du pont triphasé PD3 est représentée sur la figure 5.19. ~ Cette structure en pont, extrême~ ment classique dans Je redressement triphasé, est représentée ici comme ~ débitant sur une charge correctement ~ «lissée» dont Je courant ne s 'annule jamais (courant continu). i 1 V.(t) l J N Figure 5.19 - Redresseur PD3 commandé « tout thyristor ». " 69 Chapitre 5 · Thyri st ors et conve rsion AC/ OC comma ndée Le système de tensions triphasé à utiliser présente des tensions conformes aux expressions suivantes : = V · Jï · sin(a>t) V2 (t) = V · J2 · sin( a>t - l tr) 3 V1(t) V3 (t) = V · J2 · sin( a>t + 2; ) Analyse du fonctionnement : pour faire simple, toute la partie haute du pont fonctionne de façon similaire avec Je pont P3 commandé (voir plus haut). On représente ainsi les intervalles de conduction en bas du graphe de la figure 5.20. En ce qui concerne la partie basse, Je fonctionnement est identique à celui d'un pont P3 commandé dont les composants seraient en sens inverse. Par analogie avec Je fonctionnement su pont PD3 à diodes, et en respectant l'existence d 'un angle de retard commun à tous les commutateurs, les intervalles de conduction sont représentés sur la figure 5.20. Précisons ainsi que, étant donné la complexité de ce montage, la manière la plus ordonnée de l' aborder consiste à bien noter les intervalles de conduction. Ceux-ci étant juste décalés de l'angle B0 par rapport au cas de l'amorçage naturel (le cas à diodes). Pour l'expression de la valeur moyenne de la tension de sortie, la manière la plus légère consiste à doubler l'expression obtenue dans Je cadre du pont P3 commandé, soit: <V>= 3 Y · J6 · cosB0 s 7r '' '' ' !..-.i~tu'6 : : : : : : : ' __~:---1m 1..-+:\ ~:---.-7r,_ :' '' ; n~6 : : : nf 1 l ' ~'2(8J ' \.!-1! : :' :' :' :' '' 1 T; ! 1t ~'1 : ;aJ!ltJ :...:+: \U~J : ' ' :' :' :' :' i T, ; '' : : : : : Vi(~ ;~ ' :' : '', : i,J i T~ ' :, '' : T3 ' Ts li est également possible figure S.20 - f ormes d'ondes redressement PDl. d'identifier directement cette valeur moyenne par le calcul intégral sur une période effective de la tension redressée. La figure 5.21 représente ainsi, comme dans les études précédentes, l'allure de <V,> en fonction de B0 , en coïncidence avec les formes d'ondes. 70 5.5 • Transferts de puissance des montages redresseurs · -~-- ! \~8) <V.> H-·1l 8o=O 1 : ' ~ ! ·- -· !---·! ~ i V,(~ - ~~ • ~V. • l • ~ ~~!'!::­ - Figure 5.2 l - Formes d'ondes de redressement tt évolution de la valeur moyenne. Tout comme dans le cas du pont PD2, il est possible de ramener la tension redressée à des valeurs strictement positives en adoptant une structure de type «mixte», ou encore en ajoutant une diode de roue libre en parallèle sur la charge. Ce cas n'est pas détaillé ici afin de ne pas surcharger ce chapitre mais peut être facilement déduit du cas présenté à propos du pont mixte PD2. 5.5 TRANSFERTS DE PUISSANCE DES MONTAGES REDRESSEURS ~ Les exemples précédents montrent que les structures de type « commandées » à thyristor permettent, tout en délivrant un courant continu positif à la charge, de fournir une tension positive ou négative (l'angle de retard étant Je paramètre de ~ commande de la valeur de cette tension). ~ Il résulte de cette observation Je fait que Je transfert de puissance associé à la conversion peut également changer de signe en fonction de l' angle 80 • -e. On retiendra ainsi que ces structures peuvent faire transiter de la puissance de la -=/ source alternative vers Je récepteur continu, on parle alors de fonctionnement en «redresseur» ; ou bien de la source continue vers Je réseau alternatif. On parle dans " ce dernier cas de fonctionnement en «onduleur ». i 1 J J 71 Chapitre 5 • Thyri st ors et conve rsi on AC/ OC commandée Bo E (0,7t/2) B0 E [7t/2, n] P=<V,.l> >0 P=<V,.l> <0 ACooC:::::::::::::: oc AC <:;::::==oo oc La source continue reçoit d e la puissance Ll source continue fo trnit de la puissance Fonctionnement Fonctiormemcnt • Redresseur » • Onduleur » Figure 5.22 - Fonctionnement r edresseur et onduleur sur le pont PD2 commandé. Il faut bien comprendre dans ce contexte que l' inversion de la tension moyenne en sortie et la conservation d'un courant positif ne sont pas envisageables avec tous les récepteurs. Ainsi, on notera qu'une charge entièrement passive ne peut pas se comporter de façon moyenne comme un générateur de puissance. De même, une charge présentant une force contre-électromotrice ne peut imposer un courant positif en régime permanent sous tension négative, ces deux cas étant illustrés sur la figure 5.23. À l' inverse, une charge telle que celle représentée sur la figure 5.23c peut se comporter comme un générateur refoulant de la puissance vers Je réseau, et c'est bien normal puisque la tension Ese comporte comme Je générateur du courant/. C'est ainsi dans ce seul cas que la structure peut fonctionner en« onduleur», et plus du tout en« redresseur». On parle dans ce cas précis, età l' inverse des onduleurs« autonomes» abordés dans Je chapitre 5, d' onduleur «assisté par Je réseau ». a) b) Figure 5.23 - Charges et compatibilités avec la fonction « onduleur assisté». 72 5.5 • Transferts de puissance des montages redresseurs 5.5.1. Remarque générale sur les structures à thyristors L'utilisation des thyristors dans la conversion AC/DC est aujourd' hui en voie d' obsolescence. On les remplace avantageusement par l 'association d'un redressewà diodes et d' un convertisseur DC/DC (un hacheur) permettant la variation de tension. La fréquence de découpage de ces derniers (quelques 100 kHz en petites puissances) étant aujourd'hui bien supérieure à celle obtenue dans les ponts à thyristors (300 Hz au maximum), la qualité du courant continu obtenu est bien meilleure, plus économe et moins encombrante en terme de composants réactifs associés aux filtrages. 73 TRIACS ET CONVERSION AC/AC DIRECTE 1 6.1 Présentation de la conversion AC/AC directe 6.2 Composant commandé bipolaire en courant: le TRIAC 6.3 Conversion AC/AC directe: le Gradateur 6.4 Conversion AC/AC indirecte ~~~~~~~~~~~~~~- La conversion AC/AC consiste à « transformer » une tension alternative, voire un système de tensions triphasé, en une autre tension alternative réglable (ou un autre système triphasé) utilisable par un récepteur. Pour ce faire, plusieurs possibilités se présentent. Si la tendance actuelle est à l'enchaînement d 'un redressement et d'un montage « onduleur », il est néanmoins possible de convertir directement des tensiono alternatives en utilisant des thyristors. Les courants délivrés étant alternatifs, les thyristors sont alors toujours appariés et associés de manière à réaliser un composant réversible en courant:« Je Triac». 6.1 ~ llg 1 ~ ~ l .:! ' ) " PRÉSENTATION DE LA CONVERSION AC/AC DIRECTE L'objectif de ce type de conversion, comme l'illustre la figure 6.1, est de transformer un régime de tension alternatif, qu 'il soit monophasé ou triphasé, en un régime de tension également alternatif mais présentant des caractéristiques différentes. En réalité. dans Je cadre de la conversion dite« directe ». à base de découpage. on s' intéresse essentiellement à déformer la tension d'entrée de manière à faire varier sa valeur efficace. Cela passe ainsi par l' apparition quasi systématique d'un contenu harmonique (puisque la tension n'est plus sinusoïdale pure) dont il est souvent nécessaire de chiffrer la contribution. À partir de ce simple énoncé, des grandeurs importantes systématiquement associées s' imposent: o La valeur efficace de la tension de sortie V, est la grandeur la plus importante puisqu'elle représente la valeur de tension en régime alternatif désirée. o On s 'intéressera également à celle du courant débité par Je convertisseur. 75 Chapitre 6 · Trlacs et conve rs ion AC/ AC directe Œ2J N A C Monoph... C.arxlcuts de sortie importantes (st11 une phase) ConTcrsion A C/A C "' Commande Figure 6.1 - Conversion AC/OC et grandeurs de sortie. o Comme ce type de circuit est généralement associé à une variation de puiso sance, on considérera également les avatars de la puissance fournie à la charge en fonction de la commande. Pour quantifier la part du contenu harmonique dO au découpage de tensions sinusoïdales, Je « taux de distorsion harmonique » (THD) des tensions et courants produits rentrera éventuellement en ligne de compte, on retiendra sa fomrnlation : THD(i) w = .la..:.].__ 1, où 1. représente la valeur efficace du n-ième harmonique de la décomposition spectrale du courant i. Ainsi, Le lecteur ne s 'étonnera pas de trouver dans ce chapitre, et pour pratiquement chacun des circuits étudiés, Je calcul complet de la valeur efficace des grandeurs de sortie, et des puissances associées. Auparavant une présentation du fonctionnement des triacs est nécessaire. 6.2 COMPOSANT COMMANDÉ BIPOLAIRE EN COURANT : LE TRIAC Avant d'aborder les circuits de conversion de type« gradateurs », il est nécessaire de saisir les particularités du composant appelé « triac » qui les compose habituellement, dont les notions importantes sont résumées sur la figure 6.2. 6.2. 1 Le TRIAC Un triac est un composant dit« quatre segments» composé de deux thyristors associés en« tête bêche». Il faut bien saisir que l'électrode de gâchette est commune aux deux 76 6.2 • Composant commandé bipolaire en courant : le TRIAC thyristors etqu 'alors Je triac conduit des courants posi- Symbole: tifs et négatifs en réponse à une seule et unique « commande». Lors d' une phase de conduction, un triac peut être m'.ldélisé comme un thyristor ou encore consi- Caractéristique s tatique courant I tens ion réelle: déré comme une diode pasIr sante (voir pour cela Je chapitre 5). Ce sont plutôt ses «conditions de mise en conduction » qui diffèrent. Ce composant présente exactement les mêmes conditions d' amorçage etde ~cage blocage que les thyristors, :B simplement celles-ci sont à considérer par rapport aux 8 deux polarités des tensions Caractéristique idéalisée : « 4 segments » et courants du montage (régime alternatif). De façon très concise il est alors intéressant de retenir que « Je triacestuncomposant commandé à l' amorçage, bidirectionnel en courant et en tension ». Figure 6.2 - Le TRIAC et ses caractéristiques. L'injection d 'un courant de commande l e est nécessaire pour la mise en conduction. Le sens de passage de ce courant dépend ainsi des polarités des diverses électrodes associées aux deux thyristors et il conviendra d'apporterune attention particulière à cela pour concevoir les circuits de commande. A....._. ~g ll ~ 6.2.2 Fonctionnement de la commande de gâchette Le circuit qui réalise la commande des thyristors et des triacs est généralement peu 1 détaillé dans les ouvrages théoriques. Pourtant il est assez simple, et il semble ~ ~ dommage de se priver de son étude. En réalité, tout comme pour un thyristor, un triac présente une électrode appelée gâchette dont l'usage est facile à comprendre. La figure 6.3 représente deux fois Je même circuit très simple comportant une source .:! de tension, un triac et une charge (une ampoule par exemple, associée à une induc' tance L permettant d'éviter des variations trop brutales du courant dans Je triac, ce qui est impératif de manière à ne pas détériorer ce dernier). Un interrupteur est l ) " 77 Chapitre 6 • Trlacs et conve rsion AC/ AC directe également prévu entre la source de tension et la gâchette, Je courant dans cette dernière étant simplement limité par une résistance notée R (de valeur assez importante, quelque JO à 100 kg-Ohms). Figure 6.3 - Commande positive et négative du Triac. Pour ces deux circuits, tant que l' interrupteur n' est pas fermé, Je triac bloque Je passage du courant dans Je circuit. Dès lors qu' on agit sur l' interrupteur, un courant passe par la gâchette ce qui impose un état de conduction ; autrement dit« Je courant passe » (l 'ampoule s' allume). Attention, il faut bien saisir que Je courant reste iru;tauré m enu: après la r é uuvt:r tun: du circuit d t: gâcht:llt:, lt: triac n 'étant pas un composant commandé à l'ouverture, mais simplement à la fermeture. De plus, la conduction est possible que la tension d' entrée soit positive ou négative, d' où les deux schémas représentés sur la figure 6.3. Les circuits qui réalisent les commandes de gâchette sont donc simplement des ensembles de quelques composants (des transistors le plus souvent) qui opèrent l'ouverture et la fermeture de la branche de commande en fonction de signaux extérieurs, 10utcomme l'interrupteur de la figure 6.3. 6.2.3 Verrouillage et blocage des Triacs Pour qu' il puisse devenir correctement conducteur à partir de son état initial de blocage, un triac comme un thyristor, nécessite Je respect de certaines Triac passant conditions qui apparaissent sur la figure 6.4. Cette dernière représente l 'évolution du couple «tension/ courant » associé au composant lors d' une fermeture et d' une ouverture. On retiendra que : o Pour sa fermeture, Je Triac nécessite une valeur minimale du courant de gâchette, celle-ci est réglée dans Je circuit en fonction de la tension d' entrée et de la résistance de gâchette. 78 ·ln Triac bloqué Triac passant Figure 6.4 - Amorçage et blocage. 6.3 · Conve rsion AC/ AC directe: Je Gradateur o La mise en conduction permanentes' effectue alors, à condition toutefois que Je o courant principal reste supérieur à une valeur de« verrouillage» : IL (Latch). La« charge» doit donc être suffisamment conductrice pour permettre l'établissement de cette valeur. Le blocage du composant est systématique dès lors que Je courant passe en dessous d 'une valeur minimale de maintien, appelée In (Hold). Il est habituel de confondre cette valeur et la nullité du couran~ mais il faut prendre garde à cette différence dans Je cadre de montages à faibles courants. 6.2.4 Utilisation particulière dans le cadre du gradateur Dans les montages de type« gradateur »,les triacs sont utilisés de la même manière que les thyristors dans Je cadre du redressement. Leur possibilité de blocage direct et la commande de gâchette permettent ainsi, comme dans Je redressement, d' imposer des intervalles de blocage dans les formes d' ondes. Ainsi les tensions et les courants résultants sont non sinusoïdaux et de valeurs efficaces d'autant plus faibles que les phases de blocage sont Jongues. Il faut bien comprendre enfin qu' un triac fonctionnera toujours grâce à sa « commande de gâchette » servant à imposer de façon périodique et synchronisée avec la tension secteur un courant IG 7' 0, et ainsi à amorcer Je composant. Ce circuit n' est pas souvent représenté sur les schémas électriques mais il est bel et bien toujours présent et on caractérise son action par un angle particulier appelé « angle de retard à l' amorçage » : 80 . Dans ce contexte particulier, il est important de bien retenir les notions résumées sur la figure 6.5 : La «commande • d'un triac revient au fait d'impc6er un •angle de retard à l'amorçage • c.o nnu: &. Cet angle e•'t l'interv..Ue séparant lamorçage naturel correspondant au circuit « à diodes • et «l'amorçage c.ommandé • du drruit à deux ~yrio.'tor tête-bêche. ~ ~ g Il e•'t le seul •paramètre de rommande • des stn1chlr~ à triacs.. ll 1ii Figure 6.S - Angle de retard et circuit de commande. ~ t 6.3 -=/ j " CONVERSION AC/ AC DIRECTE: LE GRADATEUR La conversion dite« directe» consiste à l'aide de triacs, à déformer l' allure d' une tension alternative de manière à faire varier sa valeur efficace. On parle dans ce caslà de montage dit« gradateur ». 79 Chapitre 6 • Trlacs et conve rsion AC/ AC directe En terme de conversion d'énergie, c'est la puissance fournie à la charge placée en aval des triacs qui sera modulée par l'action sur ces deniers, et donc par la commande. Ce type de circuit existe en version monophasée et en version triphasée. 6.3.1 Gradateur monophasé sur charge résistive Le principe de base du « gradateur monophasé» est très simple. Le schéma de la figure 6.6 représente le circuit associé dont les caractéristiques sont les suivantes : o La tension V, est la tension d'entrée, généralement sinusoïdale et associée au réseau On retiendra : électrique. V,(t) = V . Ji. . sin(a11) où y est la Figure 6.6- Gradateur monophasé. valeur efficace. o Le triac Test considéré comme idéal et composé de deux thyristors : T1 et T2 . Il est supposé être commandé de façon périodique et synchronisée avec la tension d'entrée par un circuit non représenté. o La résistance R représente« la charge» du montage, c'est-à-dire le récepteur qui utilise la tension de sottie. Analyse du fonctionnement : le V,<t) triac est commandé à chaque alter- v. =v2.--"7""..... V 8) nance avec un angle de retard B0 • La tension d'entrée n'est ainsi commutée vers la sortie que dans les intervalles [ B0 , 7!'] et [ 7!' + B0 , 27!'] (l 'arrêt des thyristors en 7!' et 2 7!' est assuré par ' ':lil l'aspect« résistif pur» de la charge, et donc l' annulation du courant en coïn'' '' cidence avec la tension). L'allure des 'T, différentes grandeurs est alors ld8) conforme, en régime établi, au chrono- _ r gramme de la figure 6.7 Figure 6.7 - Formes d'ondes sur charge L'objectif de l'opération étant r ésistive. l'obtention d 'un régime alternatif en sonie, on s 'intéressera particulièrement à J' expression des valeurs efficaces des grandeurs de sortie : n V,.11 v,.11 =v, 80 = V, = ir~(t) 2 1 = J 2x 7!'f;.cv - Jï. - sinCBJ) · dB= 2 · dt J~J;0 (1 - cosc2BJ) · dB 6.3 • Conversion AC/AC directe: Je Gradateur Ainsi: 1 ( sin(2B0 )J V, V = V -· rr- 80 + - - l =s tr 2 ' R et PR = !iR = y2 7rR ·(rr- Bo+ sin(2Bo)J 2 Attention, pour les applications numériques l'angle B0 doit être ici impérative· ment exprimé en radians. Plus que le détail des fonnules obtenues, il est nécessaire de visualiser les évolutions des différentes grandeurs en fonction de l'angle de retard B0 . Celles-ci sont représentées sur la figure 6.8 et on retiendra donc de façon synthétique que : La valeur de B0 imposée par la commande permet de moduler la valeur efficace de la tension, du courant ainsi que la puissance absorbée par la charge de 0 à 1OO% de la valeur maximale. V,(~) i I ~g ll 1ii ~ l 0 Figure 6.8 - Tension efficace et puissance du gradateur monophasé. 6.3.2 Gradateur monophasé sur charge inductive En réalité il est presque toujours nécessaire d' associer une inductance en série avec -e. les charges des montages gradateurs de manière à éviter les évolutions trop brusques -=/ j " du courant qui traverse le triac. Il peut être également envisagé d' alimenter une charge fortement inductive et il est alors nécessaire de se pencher sur les différences de fonctionnement du circuit qui découlent de la présence d'une inductance. 81 Chapitre 6 • Trlacs et conversion AC/AC directe En réalité une « charge inductive » impose un retard à l'extinction du courant dans la charge qui modifie les formes d' ondes précédentes et risque même d' imposer une conduction continue annulant ainsi les temps morts imposés par Je triac, et donc la variation de valeur efficace. Le schéma de la figure 6.9 représente Je circuit associé à une charge inductive et la figure 6.10 précise l'allure des formes d 'ondes résultant de la présence de l'inductance. Figure 6.9 - Gradateur monophasé. Analyse du fonctionnement : Je fonctionnement est identique à celui décrit sur la figure 6.6 à la différence près que l'inductance impose une« montée du courant» plus lente. La conséquence la plus importante réside dans Je retard que subit ce courant à l' extinction, VJ~ .v.11> retard matérialisé par l' angle dit (> 7!'). ((d 'extinction)): Dans l' intervalle [7!', B.] . le courant n 'étant pas nul, Je thyristor conducteur n' est plus bloqué et la tension d' entrée est ramenée en sortie. Le« temps mort» n 'est plus qu'à l' intervalle réduit V/t) [B.(7!' + 80 )]. 1 T 1 œndutteur ' To Si l'inductance présente une •i<;(e) e. valeur trop (( fimportanete », maeté- ---'-'~-------'-~'-------U.~-· rialisée par Je ait que • > 7!' + 0 , il n' y a plus aucun temps mort Figure 6.10- Formes d'ondes sur charge imposé par les thyristors et la inductive. tension de sortie est alors identique à la tension d' entrée. Dans ce cas précis il faut comprendre Je gradateur ne sert plus alors à rien ! Les allures des formes d' ondes associées à ce cas de figure sont reportées sur la figure 6.11. Le trine n' imposant plus aucune coupure, c' est un régime sinusoïdal pur qui est présenté à la charge. Il suffit alors de relever Je déphasage q> entre Je zéro de tension et Je zéro de courant pour obtenir la condition de non fonctionnement d'un gradateur sur charge inductive. Le déphasage en régime sinusoïdal pur est donné par: q> = Arctan( LRa1), a1 étant la pulsation du réseau (de la tension d 'entrée). Cette expression découle directement del' étude du circuit R-L en régime sinusoïdal, c'est-à-dire de l'expression du 82 6.3 • Conve rsion AC/AC directe: Je Gradateur courant complexe : et q> de son ~ V R +j ·L(J) argument : = Arg(D = Arctan(L;). Il y aura ainsi non-fonctionnement du gradateur sur charge inductive si q> > B0 ou encore si B<Arctan(L;). r o{li) 0 n Figure 6.1 l - Formes d'ondes en sinusoîdal pur. li y a une difficulté supplémentaire dans ce type de gradateur liée au fait que la commande de gâchette fasse apparaître des « impulsions» ou des «créneaux » de commande. Dans Je cas d'impulsions brèves correspondant à un angle de retard B0 < q>, il apparaît des« ratés» d'amorçage dès lors que Je courant n'est pas nul dans la charge. le fonctionnement correspondant n'a alors plus rien à voir avec celui décrit précédemment. En revanche, si la commande est réalisée par des impulsions longues, il y a soit conduction continue, soit fonctionnement normal. 6.3.3 Gradateur monophasé «train d'ondes » Il est possible, tout en conservant la structure de base du gradateur monophasé (figure 6.12), de Je faire fonctionner avec une stratégie différente. Pour faire fonctionner Je montage dit « en trains d' ondes», on commande les triacs de façon périodique avec un angle B0 0 durant N périodes et on les laisse ensuite bloqués durant N périodes. Figure 6. l 2 - Gradateur Si T est la période du réseau, Je temps monophasé. (N + N) · T correspond ainsi à la nouvelle période temporelle de la tension de sortie. Cette tension (sur charge résistive) correspond ~ ainsi aux formes d' ondes apparaissant sur la figure 6. 13. = g ll 1ii V..(r) (N+N').T N'.T ~ l .:! ' J Figure 6. l 3 - Formes d'ondes en « train d'ondes». " 83 Chapitre 6 · Trlacs et conversion AC/AC directe On constate que la tension est ainsi constituée de «trains » de plusieurs périodes de la tension réseau séparés par des temps morts dont la durée permet de faire varier la valeur efficace globale. Celle-ci se calcule en écrivant : V, = J(N +N)T l · rT 0 r.(t) ·dt = J(N +N)T N ,' r 0 r.(t) ·dt = J(N + N') N ·V La puissance obtenue en sortie au niveau de la résistance s 'écritainsi: P = ~ .t: = _N_ · = a ·P (N + N') R max R Il est ainsi d' usage d' introduire Je « rapport cyclique » de la commande : a = __N_, c'est-à-dire la proportion du temps de conduction des thyristors par (N +N') rapport à la période, et de remarquer alors que la puis;ance disponible en sortie est directement proportionnelle à a età la puissance maximale (sans temps mort): P max. La fonction réalisée par ce gradateur est ainsi une modulation « linéaire » de la puissance reçue par la charge. ___.., le dèfaut majeur de ce style de commande est en général de provoquer des «à coups » notables dans le transfert de puissance dus à la valeur importante de la période effective des tensions et courants. 6.3.4 Gradateur triphasé Le gradateur existe aussi en version triphasée et consiste juste à interposer un triac en série avec chaque phase du système d'alimentation. Le schéma électrique correspondant est représenté sur la figure 6.14. Le système de tensions triphasé doit présenter un point neutre (N) et des teruions conformes aux expressions suivantes : V1(t) V2 (t) = V· J2 · sin(a>t) = V· J2 ·sin( a>t - 23tr) N Figure 6. 14 - Redresseur P3. V3 (t) = V· J2 tr) ·sin( a>t + 2 3 Les allures des tensions obtenues par l'imposition de temps morts identiques sur chaque phase sont reportées sur la figure 6.15. Le fonctionnement est ainsi identique, phase par phase, à celui du gradateur monophasé. 84 6.3 · Conversion AC/AC directe: Je Gradateur Sur chaque phase : ~- (1!'- Bo+ sin~B0)), V,= V V.a(&) v."2 1 V,i( Il) - =~ R r' Et pour l'ensemble de la charge: P= 3 -~ =3· y2 ·(11'- Bo+ sin(2B0 )'\ R 7rR 2 ) La charge devant préférentiellement être résistive pure, ou du moins faiblement inductive, ce type de circuit est particulièrement adapté à des résistances chauffantes, charges rhéostatiques ou encore à des luminaires à incandescence. 0 n: '' ' '' ' ,, \. t. . . ··..........··1 '-: '' ' '' ' .. '' T 1 Passant V,,(11) '\f '\\ _,r- ....../ - . .0 0 0 0 0 0 , ; \ - .. - .. - - ,27r 8 io_ ,,'' ,: ' '' ' '' ' : T 1 Pas<ant ,:.,: .... _ '' ' '' ' Figure 6. l S - Formes d'ondes redressement Pl. 6.3.S Courant de neutre associé au gradateur triphasé Dans les gradateurs triphasés, les courants consommé.; sur Je réseau sont non sinusoïdaUJ(, et présentent ainsi un contenu harmonique non négligeable. Contrairement aux courants fondamentaUJ(, les courants harmoniques de rang multiples de trois (3, 6, 9, etc.) ne s'annulent pas dans Je conducteur de neutre, au contraire ils s'ajoutent ! À titre d'exemple, la figure 6.16 représente Je chronograrnme des trois courants de ligne consommés par un gradateur sur charge purement résistive ainsi que la somme de ces trois courants. Le courant de neutre est ainsi représenté en amplitude normalisée par rapport aUJ( courants de ligne et il est facile de constater qu'il se révèle Join d'être négligeable. On relèvera également la fréquence 3 x frisea" de ce courant, c'est-à-dire la présence de l'harmonique 3. 1.5 ,, ~g ; ; ll 1ii ~ Gradateur Tri '1 ;. - i i •.. -0.5 ·1 l .:! Figure 6.16 - Courants de ligne et courant de neutre d'un gradateur triphasé. " Il est facile de prouver que les composantes de rang 3 (ou multiple de 3) des courants de ligne sont toujours en phase les unes avec les autres. En effet, si i 0 , ib et J' ·1.5 85 Chapitre 6 · Trlacs et conve rs ion AC/ AC directe i< sont les trois courants de ligne consommés par un gradateur sur charge équilibrée, Jeurs harmoniques de rang 3k (c'est-à-dire multiple de trois) s 'écrivent : ia3k = l3k · Ji · sin(3k · wt - 'P3k) ib 3; = /3*· Jï · sin( 3k · ( (J)t - 2 :ir) - 9'.lk) 3 = /3*· Jï · sin(3k · (J)t - 9'3*) ic3k = /3k . Jï. . sin ( 3k . ( (J)/ - 23:ir) - 9'1k) = /3k . Jï. . sin(3k . (J)I - 9'1k) = = Ainsi : Îa3k ib3k Îc3k • Comme Je neutre de l' installation est relié afin d 'assurer Je «bouclage du circuit•, ces composantes s'y ajoutent donc et il devient nécessaire de surdimensionner ce conducteur afin d'en éviter la surchauffe ou la détérioration. On retiendra ainsi que la nullité du courant de neutre n'est plus une conséquence de J'équilibre du système de charges triphasé dans Je cas de courants déformés. 6.3.6 Contenu harmonique des courants associés aux circuits gradateurs Le principe même des gradateursrésidantdans la dé formation de la tension sinusoïdale du réseau électrique, il est inévitable que les courants appelés par les gradateurs ne soient pas sinusoïdaux. Le problème dans cette constatation est que les réseaux électriques sont justement dimensionnés pour véhiculer des courants purement sinusoïdaux et que, dans Je cas contraire, Je contenu harmonique correspondant est soumis à des normes de limitations. À titre d'exemple caractérisi(t) tique, la figure 6.17 présente le relevé du courant consommé par un gradateur (sur charge résistive, avec un retard à l 'amorçage de 90°) ainsi que son spectre (obtenu par FFf). Il i(t) apparat"t de façon flagrante que les harmoniques significatifs i(j) s'étalent jusqu'à des fréquenœs de J"ordre du kilohertz alors que les éléments présents sur les réseaux électriques sont choisis vis-à-vis de l'unique fréquence de service de 50 Hz. La mesure du taux de distorsion harmonique correspondant peut alors révéler un Figure 6. l 7 - Contenu harmonique du courant dépassement par rapport aux appelé par un gradateur. normes en vigueur. 86 6.3 · Conversion AC/AC directe: Je Gradateur 6.3.7 Filtrage harmonique associé aux circuits gradateurs En réalité, il existe des moyens simples permettantd 'atténuer l' importance du contenu harmonique des wurants appelés par les grndateurs. Cela se fait habituellement par l'ajout en série avec Je triac d' une inductance (une« self») permettant« d'arrondir» l'allure du courant. Dans ces conditions, on comprend que Je montage revient à celui d' un gradateur sur charge inductive et que son fonctionnement sera légèrement bridé par la présence même de l'inductance. Il est alors courant de voir, associé> au triac, un ensemble d 'inductances et de conden>ateurs jouantle rôle, moins intuitif, de filtre R charge anti-harmoniques, les plus complexes permettant d' obtenir malgré Je filtrage la plus importante plage de variation del' angle de retard (voir figure 6.18 et 6.19) possible. Figure 6. l 8 l'inductance d'antiparasitage présentée ici est « Antiparasitage »par la même que l'inductance associée à la figure inductance. 6.3 et censée limiter les évolutions trop rapides du courant. li est d'ailleurs possible de concevoir «qu'arrondir l'allure du courant» revienne au même que limiter le contenu harmonique. 6.3.8 Commande simple d'amorçage et schéma complet d'un gradateur monophasé Dans J'exposédes principesdefonctionnementd' un gradateur, on détaille peu souvent la partie du circuit destiné à la commande du Triac. Pourtant, cette partie est généralement réalisée avec un nombre réduit de composants simples, ce qui contribue au bas cofit de ce type d 'appareillage. Il est alors intéressant d'identifier les réalisations classiques, dont celle représentée sur Je schéma complet de la figure 6.19, et expliquée ci dessous: o La tension d' entrée est directement la tension secteur. o La charge, souvent une ou plusieurs ampoules d'éclairage, se connecte en série avec Je module gradateur, qui dans cette configuration ne nécessite que deux bornes de connexion. o Le condensateur et l' inductance prévus sur la gauche du gradateur servent au filtrage du courant (antiparasitage). o Le triac permet, lors de l.Amp• Grâdât~ur sa fermeture, de connec(>IOOW) ,., ---------------------------------..,\ ter la lampe directement P01i:111iœri1rt' ~ Diac32 V sur la tension secteur, Su:1~ur IOOk:O ! via l'inductance de 230V ûmdrnl'(llt'.ir : lissage. Le reste du 50Hz tOOnP 150V ! circuit est alors dédié à ' .. - _!~~~ --------------- ------------ ~ ./ la commande de sa Figure 6. l 9 - Montage gradateur pour lampe 230 V gâchette. complet 87 Chapitre 6 • Trlacs et conversion AC/AC directe o Le potentiomètre et Je condensateur de droite fonnent un « circuit déphaseur ». o o Très simplement, lorsque la tension d' entrée est positive, Je condensateur se charge avec un temps de retard d' autant plus important que Je potentiomètre de 100 kûhms est réglé à une forte valeur. Ce réglage par l'utilisateur pennet ainsi d' imposer l'angle de retard fonctionnel du circuit. Le « diac » est un composant peu onéreux, à peu près analogue à une double diode Zener, qui s' amorce automatiquement lorsque la tension à ses bornes dépasse un certain seuil (32 V ici). Lorsque Je condensateur est suffisamment chargé (au-delà de 32 V donc), Je diac conduit et un courant s' instaure dans la gâchette du Triac. Ce dernier devient ainsi conducteur, et la lampe s' allume. Ceci se produit avec un retard de phase par rapport à la tension secteur qu'il est possible de formaliser comme un « angle de retard à l'amorçage », et réglé comme on l'a vu par la position du curseur du potentiomètre. Lorsque la tension secteur devient négative, Je courantdansla lampes 'interrompt naturellement à son pas sage par zéro etle même retard est imposé dans la cond uction négative de par la symétrie de conduction de tous les composants. 6.4 CONVERSION AC/AC INDIRECTE On parle de conversion AC/AC indirecte dès lors que la source continue d 'entrée est «redressée » et, par la suite, rendue alternative par un étage dit« onduleur» (voir figure 6.20). Le grand avantage de ce foc procédé réside dans les possibilités de oc réglage de la tension de sortie, de sa forme et de sa fréquence, totalement indépendantes de la tension d' entrée (ce qui n' est absolument pas le cas de la figure 6.20- conversion AC/AC indirecte. conversion directe étudiée ci dessus). Ce t)'Pe de conversion est Je plus utilisé actuellement, étant donné la banalisation et l'intégration des circuits« onduleurs ». De façon plus précise, les possibilités de commutations rapides Gusqu' à quelques centaines de kHz dans Je domaine des petites et moyennes puissances) des onduleurs actuels permettent de repousser les parasites dus au découpage dans des domaines de fréquences élevés par rapport à celui du fondamental. Ces composantes sont donc naturellement filtrées par les éléments réactifs des circuits électriques et des « filtres anti-parasites ». En conséquence, les tensions et courants produits par ces procédés sont de bien meilleure qualité que ceux correspondants aux gradateurs dont la« pollution harmonique »est souvent à déplorer. 88 TRANSISTORS DE PUISSANCE ET CONVERSION DC/DC 7.1 Présentation de la conversion OC/OC 1 7.2 7.3 7.4 7.5 Composants commandés à l'amorçage et au blocage Montages hacheurs non isolés non réversibles Montages hacheurs isolés Montages hacheurs réversibles ~~~~~~~~~~~~~- La conversion DC/DC consiste à générer une tension ou un courant continu à partir d' une source d' alimentation également continue. Le besoin de ce type de conversion est très important dans la plupart des appareillages électriques et notamment dans l'alimentation de circuits électroniques nécessitant souvent plusieurs niveaux de tensions différents à partir d 'un bloc d'alimentation unique. Dans Je cadre de « l'électronique de puissance » les circuits de conversions étudiés dans ce chapitre représentent des solutions à forts rendements centrés sur Je procédé de découpage et la mise en œuvre de circuits à commutateurs. Ces structures, souvent désignées sous Je nom de hacheurs, reposant sur l'utilisation de commutateurs de types « transistors » commandés à l'ouverture et à la fermeture, ce chapitre commencera par une étude du fonctionnement et des caracté~g ristiques importantes de ces composants. ll 1 7.1 ~ ~ l -=/ J " PRÉSENTATION DE LA CONVERSION DC/DC On parlera en réalité de « hacheur », de façon générique, pour désigner un circuit à découpage destiné à la production d'une tension et d' un courant continus à partir d' une source également continue (DC/DC). Le principe de fonctionnement des hacheurs repose sur Je fait de conférer à la tension (au courant) de sortie une valeur moyenne différente de la tension d'entrée uniquement à travers l'opération de découpage. Cette valeur moyenne étant fixée, il 89 Chapitre 7 • Transistors de puissance et conve rsion OC/ OC suffit d'éliminer les ondulations associées au découpage pour disposer du régime désiré en sortie du dispositif, ceci étant possible grâce à des opérations de filtrage. Les hacheurs comprenant au moins un composant totalement commandé, ce type de dispositif présente systématiquement une possibilité de réglage. la source d'entrée peut présenter une nature« source de tension» ou« source de courant», ainsi q ue le représente la figure 7 .1. Figure 7.1 - Conversion OC/ OC et grandeurs de sortie. En réalité, la tension de sortie sera considérée comme « continue » à partir du moment où ses variations (ondulations) seront faibles par rapport à sa valeur moyenne. À partir de ce simple énoncé, des grandeurs importantes systématiquement associées à la conversion DC/DC s' imposent: o La valeur moyenne de la tension de sortie, <V,>, est la grandeur la plus impor- tante puisqu'elle représente la valeur continue désirée en sortie. o On s' intéressera également à celle du courant débité par Je convertisseur, qui lui aussi doit être« continu ». o Le plus souvent, la tension instantanée en sortie, n'est pas rigoureusement constanre, elle préseme un « défaut d' ondulation » quantifié par J' amplitude crête-crête des variations : ô. V,. Il existe la même chose pour Je courant : ô.i,. o Pour quantifier les erreurs relatives apparaissant sur la tension ou Je courant (ou les deux), on écrit souvent les « taux d' ondulation» : T; ô.i ô. V = -' et "v -' <i,> <V,> (ou les facteurs d'ondulations associés). Ainsi, Je lecteur ne s 'étonnera pas de trouver dans ce chapitre, et pour pratiquement chacun des circuits étudiés, Je calcul complet de la valeur moyenne des grandeurs de sortie, des ondulations et des taux d 'ondulation correspondants. 90 7.1 · Présentation de la conversion OC/OC 7.1.1 Réversibilités et terminologie De façon tout à fait générique, un hacheur peut fonctionner à partir d' une source d" "ntree d" ty{>" « sourœ d" t"nsion » ou « suurœ de wurant » (voir au œsuin la présentation de ces notions au chapitre 1 ou au chapitre 9) et transférer l' énergie électrique vers un récepteur présentant également un des deux comportements (voir figure 7. 2). • 1 Quadrant • ++' +· +· V, V V, v, P,<0 , + 1P,>0 ~4 Qu.ad r.ints • V, P,>0 ~g P,<O Figure 7.2 - Hacheurs et réversibilités, terminologie« l »«2 » ou « 4 quadrants ». ll 1 Lorsque le circuit utilisateur nécessite une tension ou un courant bidirectionnel, le ~ transfert de puissance entre la source et ce circuit peut « changer de sens » et il ~ devient alors important d' identifier clairement les différents fonctionnements correspondants. -e. Afin de clarifier cette situation, il est nécessaite d' utiliser la terminologie -=/ suivante: o Un «hacheur 1 quadrant» est une structure pennettant uniquement de fournir une tension et un courant unidirectionnels à une charge. l J 91 Chapitre 7 · Trans is to rs de puissance et conve rs io n OC/ OC o Un hacheur « 2 quadrants » est une structure qui présente une réversibilité. En o conséquence, Je plus souvent, c'est une structure permettant une inversion, ne serait-œ que transitoire, du transfert de puissance. Un « hacheur 4 quadrants » est une structure complètement réversible, autant en tension qu'en courant, en ainsi donc en puissance. Pour se faire une idée simple de cette notion de réversibilité totale, il est possible de penser à un exemple simple : Si un convertisseur permet de fournir à un moteur une tension positive ou négative et un courant positif ou négatif, il pourra alimenter ce moteur dans les deux sens de rotation tout en l'accélérant ou le frei· nant. Le transfert de puissance électromécanique sera ainsi totalement réversible. 7.1.2 Hacheurs non-isolés et « alimentations à découpage » En dehors des considérations Solution classique énergétiques pures, il est égaTransformateur /&dressement /Découpage lement important de distinDécoupage guer les hacheurs dits « non isolés » de ceux qui Je sont. L' isolement dont il est alors élecm Rh~·'"que • ~11 question est l'isolement galBT vanique qui apparaît entre la Transformateur source d'entrée et la source lkHz/ qqs lOOkHz 50Hz/60Hz de sortie, celui·d étant réalisé à l'aide d' un transformaSolution à encombrement réduit teur. Certaines structures pré• Alimentation à découpage • Découpage et sentent ainsi l'avantage de Isolement cumuler, dans la présence d'un transfccmateur adapté aux fréquences classiques du Réseau découpage (quelques kHz à Sortie électriqu e oc quelques centaines de kHz), BT Je rôle de filtrage (ou de stockage instantané d'énergie 1kHz I qqs 1OOkHz magnétique) associé aux composants induclifs et celui Figure 7.3 - Hacheurs non Isolés et « allmentatlons ~ d' isolement par rapport aux découpage •. potentiels fixes des réseaux électriques (Neutre, Terre ...). Par ailleurs, la valeur relativement élevée de ces fréquences de service autorise, à puissance transitée égale, des encombrements extrêmement réduits par rapport aux solutions classiques comprenant un transformateur d' isolement à 50 ou 60 Hz (voir figure 7.3 et la note). On parle dans ce cas précis «d 'alimentation à découpage», ce terme illustrant à merveille bon nombre de petites alimentations ou autres adaptateurs secteurs récemment miniaturisés grâce aux progrès del ' électronique de puissance. -A 92 7.2 · Composants commandés à l'amorçage et au blocage v,,, • Dans les circuits magnétiques, la formule = 4,44 · N · 8max · S · f révèle le fait que la section utile du circuit (S) est inversement proportionnelle à la fréquence de service. En conséquence, la taille et l'encombrement des circuits magnétiques des transformateurs (en particulier) sont décroissants avec la fréquence. On retiendra que de façon générale, les éléments réactifs sont d'autant plus• petits» et facilement réalisables que les fréquences de travail sont grandes. • Ces considérations sont également abordées au chapitre 7 .4. 7.1.3 Notion de « rapport cyclique » Dans Je domaine particulier des hacheurs, et plus Join dans cet ouvrage à propos des onduleurs, une grandeur particulière prend une importance capitale : Je « rapport cyclique ». Cette grandeur est définie pour tout signal périodique à deux niveaux (appelé généralement « signal carré » ou « PWM ») tel que celui représenté sur la figure 7.4. Son rapport cyclique est la durée relative de son «état haut», soit donc Je terme a = ~ = a ·T . T T L'intégralité des fonctionnements des circuits décrits dans ce chapitre fait apparai"tre cette grandeur et il sera ainsi d'usage de noter sur les chronogrammes Je terme« aT »,ce qui en soi décrira un fonctionnement périodique dont Je rapport cyclique a est supposé connu. nWeau haut s(t) - mveau t bas 0 '•=dl T Figu re 7.4 - Notion de rapport cyclique. Un rapport cyclique est un nombre compris entre 0 et 1. ~ 7.2 COMPOSANTS COMMANDÉS À L'AMORÇAGE ET AU BLOCAGE Avant d' aborder les circuits de conversion de type« hacheurs », mais également les «onduleurs » du chapitre 8, il est nécessaire de saisir les particularités des composants commandés à la fois à l'amorçage et au blocage qui les constituent. Ces ll composants, appelés « transistors de puissance » dérivent des transistors classiques de l'électronique en présentant des caractéristiques particulières liées aux forts ~ ç ~ courants et aux 1ortes tensions qu' ils sont susceptibles de« véhiculer» à travers des • processus de commutation. ~ g 1 l. .:! ) " 7.2.1 Le Transistor bipolaire (de puissance) Le transistor bipolaire (figure 7 .5) est Je représentant historique des composants commandés en ouverture et fermeture. C'est un composant à trois électrodes dont 93 Chapitre 7 · Transistors de puissance et conversion OC/OC l'électrode appelée « base » (B) sert à la commande du courant circulant entre les deux autres à savoir Je« collecteur» (C) et« l'émetteur» (E). Symbole: Carac!iris tlque s tatlquecourant / tension réelle: IRJl.IJI / C 7,I lone liniaire v.., v.., /Jlocage ~:lr:H:.t ~ri1't'iqn~ 1'M:lliW · « 1 .~~I.~ » le (log) /.,..r~-~ Aire de sécurité VRJl.IJI Ve, (log) Figure 7.S - Le transistor bipolaire et ses caractéristiques. Il faut bien saisir que dans un transistor bipolaire, Je courant passant dans la base i8 conditionne en permanence Je courant de collecteur et, à ce titre permet à la fois d' imposer la conduction comme Je blocage du composant. Le réseau de caractéristiques d 'un transistor de puissance ne sert que dans ce qui Je rapproche Je plus d' un« interrupteur commandé», c'est-à-dire dans Je fonctionnementdit «saturé/bloqué» (voir caractéristique sur la figure 7.5). Il est absolument proscrit d'utiliser Je transistor dans sa zone linéaire en électronique de puissance puisque cela reviendrait à lui faire dissiper des pertes prohibitives. Le transistor ne sert ainsi que dans la zone « saturée» et dans les états de blocage direct et inverse, ce qui fait de lui un composant de type « 3 segments » dont la caractéristique idéalisée est représentée sur la figure 7.5. Tout comme les diodes et les thyristors, chaque transistor de puissance présente un courant maximal, une tension directe et une tension inverse maximales. En revanche, certaines finesses liées à différents types de claquages en tension directe conduisent les constructeurs à préciser une zone de sécurité statique dont Je point de fonctionnement du transistor ne peut sortir qu'exceptionnellement et de manière transitoire. 94 7.2 · Composants commandés à l'amorçage et au blocage le «problème» du transistor bipolaire est que son aire de sécurité est assez réduite, que ses fréquences maximales d'utilisation sont assez basses et que le courant de commande est assez élevé, ce qui pénalise le rendement du système et alourdit l'électronique de la« commande rapprochée». Actuellement, les transistors bipolaires sont quasiment obsolètes dans l'électro· nique de puissance et sont remplacés très avantageusement par les composants de type MOS et lGBT. 7.2.2 Le Transistor MOS (de puissance) Le transistor dit« MOS » (ou MOS FET pour Metal Oxyde Sem.iconductor Field Effect Transistor) est un transistor dit « à effet de champ ». Très simplement, ce type de composant a été développé pour permettre Je contrôle du courant principal qui Je traverse par la tension appliquée entre deux de ses «pattes». C' est également un composant commandé en ouverture et fermeture, présentant trois électrodes appelées «grille» (G), « drain » (D) et« source» (S). Une particularité réside dans la présence systématique d'une diode dite « de structure» qui fait partie intégrante de ce composant et qui autorise la conduction de courants négatifs (de façon non commandée). Symbole: Caractéristique statique courant I tension réelle : ID Saturation f. ., '/ ~ I .!!! ~ V "' Conduction diode Inverse Caractéristique idéalisée: « 3 segments » I.,., ID Oog) ..---~- Aire de sécurité Figure 7.6 - Le transistor MOS et ses caractéristiques. 95 Chapitre 7 · Transistors de puissance et conversion OC/OC Il faut bien saisir que dans un transistor MOS, c'es1 la tension appliquée entre la grille e1 la source VGs qui conditionne en permanence Je courant de drain ID et, à ce titre permet à la fois d'imposer la conduction comme Je blocage du composant. Une tension V GS nulle impose Je blocage, une tension positive la conduction. Le réseau de caractéristiques d 'un transistor MOS est ainsi représenté sur la figure 7.6. En électronique de puissance, on ne s' intéresse qu 'à ce qui rapproche Je composant d' un «interrupteur commandé», c'est-à-dire aux « segments » les plus proches des axes. En état de conduction c'est la zone appelée« linéaire» (attention c'est une dénomination inversée par rapport au transistor bipolaire) qui est utile. Dans cette zone, un MOS est simplement équivalent à une résistance appelée RDs. Lorsque la conduction est optimale, la résistance est minimale et elle est appelée « RDS ON » (voir figure 7.6). Tout comme les autres composants, un MOS présente toujours un courant maximal, Wle tension directe maximale et, de façon synthétique, une zone de sécurité statique dont Je point de fonctionnement du transistor ne peut sortir qu'exceptionnelJement et de manière transitoire. les transistors MOS présentent une facilité d'utilisation et une aire de sécurité bien meilleures que les transistors bipolaires. lis sont actuellement quasiment toujours préférés dans les petites applications de l'électronique de puissance pour ces raisons. En revanche, lis sont encore aujourd'huiassez limités dans les valeurs de tensions supportées et sont ainsi plutôt réservés aux applications de type «petites et moyennes puissances». De plus, leur comportement résistif en conduction n'est pas non plus optimal et les dissipations thermiques associées à la résistance R05 ON sont en général plus importantes que celles d'un transistor bipolaire de même gabarit. 7.2.3 Le Transistor IGBT Le transistor dit« IGBT »(ou Jnsulated Gate Bipo/ar Tr<msistor) est un transistor dit «hybride » associant la grille et la commande à effet de champ d' un MOS à des jonctions Collecteur/Émetteur d' un bipolaire. Ce t)-pe de composant a été développé pour associer les avantages des deux structures précédentes dans un même élément uniquement destiné au travail en commutation, tout particulièrement dans Je domaine des fortes puissances (fortes tensions et forts courants). C'est donc encore bien un composant commandé à l'ouverture et au blocage, présentant une grille (G), un collecteur (C) et un émetteur (E) et représenté sur la figure 7 .7. Il faut bien saisir que, comme pour un transistor MOS, c'est la tension appliquée entre la grille et l'émetteur VGE qui conditionne en permanence Je courant de collecteur le et, à ce titre permet à la fois d'imposer la conduction comme Je blocage du composant. Une tension V GE nulle impose Je blocage, une tension positive la conduction. 96 7.3 · Montages hacheurs non isolés non réversibles Symbole: Caractéristique statique courant I tension réelle: le 7. Zone linéaire lmax OJ / 1j I c: ~ ~ "' v., VCEsa1 Blocage Caractéristique idéalisée : « 3 segments » l l e (log) ...,r,-------.. Aire de sécurité V..., Vci; (log) Figure 7.7 - Le transistor IGBT et ses caractéristiques. Le réseau de caractéristiques, représenté sur la figure 7.7, ressemble en tout point à celui d'un transistor bipolaire. les transistors IGBT sont uniquement destinés au travail en «saturé bloqué» propre à l'électronique de puissance. Ce sont des composants qui ont été dévelop· pés pour remplacer les thyristors dans les applications de fortes puissances et Ils sont aujourd'hui présents dans quasiment toutes les applications liées à la trac· tion (véhicules électriques) et à la conversion de fortes tensions et forts courants. 7.3 MONTAGES HACHEURS NON ISOLÉS NON RÉVERSIBLES Il existe plusieurs types de montages hacheurs non isolés. Leur diversité provient tout simplement des différentes manières d 'interposer une cellule de commutation entre la source d 'entrée et Je circuit utilisateur. On retiendra ainsi essentiellement, pour chaque montage, sa capacité à abaisser ou élever les tensions, ou encore la continuité ou la discontinuité de ses courants d'entrée ou de sortie. 97 Chapitre 7 • Transistor s de puissance et conve rsion OC/ OC 7.3.1 Hacheur abaisseur (BUCK) non réversible Le hacheur abaisseur constitue la structure la plus simple qu' il est possible de constmire à partir d 'wte cellule de commutation. La figwe 7.8 ieprésente Je schéma électrique de principe associé au fonctionnement de deux commutateurs K1 et K2 . On retiendra les caractéristiques suivantes : Cellule de canmutatîon o Les commutateurs K1 et K2 sont comman,------, dés de façon complémentaire. Lorsque l'un I d'entre eux conduit, l'autre est bloqué. o Les commutations sont périodiques, à la période dite « de découpage » T (et donc à l l T). la fréquence f Source de-----Source de o Les phases de conduction des commutatension courant teurs font apparaître un « rapport Figure 7.8 - Principe du hacheur cyclique » de découpage a E [ 0, J ] . v.J = BUCK. Il faut alors retenir que Je fonctionnement est imposé par la commande à travers Je fait que K1 est conducteur sur l'intervalle [O, aT] et K2 sur [aT, 71. L'allure de la tension appliquée à la source de sortie est donc représentée sur la figure 7.9. Il est d'usage de la qualifier de « tension découpée », ce qui justifie l'appellation « hacheur » associée au montage. La valeur moyenne de la tension découpée est facile à calculer Ve!-----. 1 <V,> T 1 VK2(t) . dt = rr = T[ 1faT v. ·dt= a. · v•. -- --r -- -- -- - - - <V;?:_f Cette 0 <, T valeur moyenne, ou encore cette «composante continue », est ainsi une fonction simple de a et de v. Figure 7.9 - Tension découpée et valeur moyenne. qui ne dépend pas de la fréquence de découpage ni de la valeur du courant envoyé à la source de sortie. Il apparai"t alors la possibilité de disposer d 'une tension de sortie facilement « commandable » et indépendante des autres grandeurs électriques du système. Il reste cependant une action importante à envisager pour obtenir proprement dit une «conversion DC/DC » grâce à ce montage. Il est en effet nécessaire de filtrer les ondulations de la tension V, afin de n' appliquer que sa composante continue à la charge. Il est ainsi d 'usage de disposer un filtre de type «passe bas non dissipatif», c'est-à-dire une cellule LC, entre Je découpage et la charge. Évidemment ce filtre doit conserver la nature« source de courant» en sortie de la cellule de commutation, ce qui est assuré par l'inductance série. La nature source de tension de la sortie est, elle, assurée par Je condensateur. 98 7.3 • Montages hacheurs non isolés non réversibles La figure 7 .10 représente ainsi Je montage classique associé au hacheur Buck, débitant ici sur une charge résistive. Il est nécessaire de bien saisir que, si Je montage et son filtrage fonctionnent correctement, Je courant traversant la résistance doit être quasiment continu et la tension V, également. On retiendra donc: d écoupage ,------, ; i fil trage •+: VKJ v.) ! VK2î 1 1 1 1 • IK2 l Figure 7.10- Le hacheur Buck et son filtrage. a ·V V,,.,,<V,>=a · V, et/=--• R Il est alors possible d' en déduire simplement l'allure classique du courant circulant dans l'inductance, en effet: o Lorsque K1 est conducteur vL ( t ) . . =L · dil - =V, - V,> 0. Ainsi : dt v. - v, iL(t)=-L- · t + cte di o Lorsque K2 est conducteur vL(t) =L · -1: = - V,< O. Ainsi: dt . () 'L t o ~g ll 1 ~ t ~ .:! ' ) =-LV, · t + cte. La valeur moyenne du courant i L est justement la composante ii(t) continue de ce courant qui traverse a·V la charge <il> = 1 =--'. La R figure 7. li représente ainsi l'allure du courant iL(t) supposé en régime permanent périodique Figure 7. l l - Courant lissé par (ce qui impose Je fait que l'inductance. iL(O)), allure nécesiL(T) saire à la détermination des natures des commutateurs et à quelques considérations importantes. = 7.3.2 Caractérisation des commutateurs La figure 7 .12 montre l'allure des couples« tension/courant» associés à chacun des commutateurs, soit donc vK 1/ iK 1 et vK2/ iK2. Les deux chronogrammes sont ensuite traduits sous la fccme de caractéristique iK 1 f( vK 1) et iK2 f( vK2). On reconnai"t = = " 99 Chapitre 7 · Trans is tors de puissance et conve rs ion OC/ OC ainsi, pour matérialiser Je commutateur K1, l' usage d 'un composant complètement commandé de type transistor de puissance (MOS, IGBT, etc.). Quant à K2 , on reconnaît dans sa caractéristique simple celle d'une diode. Ceci n'est d'ailleurs pas surprenant puisqu'il est logique que K2 comprenne une diode de roue libre, naturellement associée à la charge de nature inductive. Ve ' 1 !1 K t<idactf'W' ..,..... K hl 1 "tLJAmo~~~: el . Cômmtmdb ., Ve- - •n Ve Figu re 7. l 2 - Tensions et courants des commutateurs, caractéristiques et choix de composants. 7.3.3 Calcul des ondulations Les éléments réactifs apparaissant dans la structure du hacheur permettent, en dehors du fait d' assurer les comportements des « sources », de filtrer les ondulations imposées par Je découpage. Il est alors important, dans l'objectif d' obtenir un régime de tension et de courant continu en sortie, de bien « calculer » les valeurs de L et C. Pour ce faire, 1 1 0 dl' il est possible de retenir ou v.!:.(g), _ ,_ _, d' utiliser simplement les deux formules mises en évidence ciFigu re 7.13 - Tenslon et courant dans L dessous: L'ondulation de courant ô.iL qui apparai"t dans Je courant traversant l'inductance est facile à formaliser. _:.v, 100 7.3 • Montages hacheurs non isolés non réversibles La figure 7.13 représente l' allure de iL(t) en coïncidence avec celle de vL(t). Dans l'intervalle [O, aT], on peut écrire: v(t)=L·diL=L· l:J.iL ~ l:J. . =(V. - V,)·aT L dt a· T rL L soit donc: . l:J.1 L V ·T· a · (l - a) = • L V · a · (l - a) = ---·-----L f La valeur maximale de cette ondulation correspondant à a = 0,5, on retiendra : V ·T V l:J.iLma> = -·-4L = -4Lf ·- Si Je condensateur assurant la nature « source de tension » réalise également Je lissage de la tension, il est également possible de considérer que son rôle est alors de dériver la partie variable du courant il vers la masse. La figure 7.14 <Vs>=m-'e représente l'allure du courant passant dans Je condensateur et de la tension de sortie, naturelleme.nt ce.ntrée autour de sa valeur moyenne V, "' <Y,> = a· v•. Cette allure est df déduite de l'intégration du courant «linéaire par morceaux », les zéros Figure 7. 14 - Tension et courant dans c. de courant correspondant aux extremums de la tension. En ne s' intéressant qu' aux ondulations maximales de la tension de sortie, il est possible d 'éviter un calcul fourni en ramenant l'amplitude du courant à celle de son premier harmonique (dans Je cas d' un triangle symétrique a = 0,5): l:J.il max d Ve l:J.il max Pour a=0,5, ic(t) ,. --- ·sin(wt) = C·--;u ~ vc(t) = ·C·w ·cos(wt)+ < vc> 2 2 et donc: ~ l:J.vc l:J.il max v. =---= C- 2trf 8 tr· LC f - v• . r max 2 ouencore:l:J.vcmax=g- .Lc= " v. / 8tr · LC · g ll 1 7.3.4 ~ Hacheur élévateur (Boosn non réversible ~ Le hacheur élévateur de tension résulte simplement d' une« inversion » de l'entrée et de la sortie d 'un hacheur abaisseur, cette opération coruistant intuitivement à obtenir une structure élévatrice. Il est ainsi possible de déterminer très simplement cette .:! structure en observant la figure 7.15. La seule nuance est Je maintien de l'emplace' ment do condensateur, conservé en sortie afin de garantir Je comportement« source l ) " 101 Chapitre 7 · Trans is to rs de puissance et conve rs io n OC/ OC de tension » et d' assurer Je filtrage des ondulations dues au découpage. On retiendra encore une fois les caractéristiques suivantes : o Les commutateurs K1 et Ki sont commandés de façon complémentaire. Lorsque l'un d' entre eux conduit, l'autre est bloqué (et réciproquement). o Les commutations sont périodiques, à la période « de découpage » T (et donc à la fréquence f l l T). o Les phases de conduction des commutateurs font apparru"tre un «rapport cyclique » de découpage a E [O, J]. Il est ainsi possible de déterminer tout particulièrement l' ensemble courant/ tension associé à l'inductance puisque: o Lorsque K1 est conducteur dil . . v, ( t ) L · v. > 0 . Ainsi : dt ·······aüëï<······-=-....~~~-~-~~~ découpage v.) fihragc . charge oc : VKJ ·i VK2_t : 11V, ....- -.............. lK2 '----"'~-...._,~ = = ir(t) = = Lv. · t + cte est déëoüiiâie [ fi hrage SOOST ......'.5!!~· oc ........Élévateur ·················· Figu re 7. l S - Structures BUCK et BOOST. un courant croissant. o Lorsque Ki est conducteur ir(t) V =T V vL(t) = L · dil - = v. - V,< 0. dt Ainsi ·t + cte est décroissant. La valeur moyenne de la tension aux bornes de l'inductance étant nulle, il est impératif que le terme V, - Vs soit négatif et que donc la tension de sortie soit en permanence supérieure à la tension d'entrée. La valeur moyenne du courant il est non nulle puisque l'alimentation doit - - -V.C-~ r------.1 fournir de la puissance moyenne à la j dT 1T sortie. La figure 7.16 représente ainsi 1 1 l'allure de iL(t) en coïncidence avec Ve -Vt · - - - .. celle de vL(t), la périodicité du procesK, : K, : K1 K1 sus imposant iL(T) iL(O) et la présence de l' inductance la continuité de Figu re 7.16 - Tension et courant dans ' .--- = 102 L 7.3 · Montages hacheurs non isolés non réversibles i L ( t). Ces allures sont nécessaires à la détermination des natures des commutateurs et à quelques considérations importantes. l Jne notion importante et incontonrn~hl e clans ce ciicnit résicle clans le fait que, le courant étant périodique, la valeur moyenne de la tension aux bornes de l'inductance est nulle. T On écrit ainsi: < vL> = ~J vL(t)·dt=~·(a· Y. + (1 - a)·(V.- V,))=O 0 On en déduit que v. - ( 1- V a)· V, = 0, ou encore: V.=--•- et 1 - (1 - a) V • R·(1 - a) On retiendra bien le fait que, le rapport cyclique a étant plus petit que 1, V,> v•. 7.3.S Caractérisation des commutateurs La figure 7 .17 montre l'allure des couples« tension/courant» associés à chacun des commutateurs, soit donc vK 1/ iK 1 et vK2/ iK2. Les deux chronogrammes sont ensuite = = traduits sous la forme de caractéristique iK 1 f ( vK 1) et iK2 f ( vK2). On reconnaît ainsi, pour matérialiser le commutateur K1, l'usage d' un composant complètement commandé de type transistor de puissance (MOS, IGBT, etc.). Quant à K1, on reconnai"tdans sa caractéristique celle d' une diode. Ceci n'est d'ailleurs pas surprenant puisqu'il est logique que K2 comprenne une diode permettant à l'inductance de refouler l'énergie qu'elle a accumulée dans la première phase. >"n(I) I .v, Am()rfâ~él B /acage Nalurtls .v, - ..., Figure 7. l 7 - Tensions et courants des commutateurs, caractéristiques et choix de composants. 103 Chapitre 7 · Trans is tors de puissance et conve rs ion OC/ OC 7.3.6 Calcul des ondulations Lors de la conduction du commutateur K 1, Je courant parcours toute son amplitude et on calcule l 'ondulation associée en écrivant: vL(t) diL ô.iL v. · aT = L · dt= L · a. T => ô.iL =- L - V ·T · a V ·a soitdonc: ô.iL = -·--- = -·- L Lf L'ondulation de tension est plus simple à calculer que dans Je cas du hacheur BUCK, en effet : dans les phases où Ki est bloqué Je condensateur se décharge dans la résistance de sortie, dont la tension supposée constante justifie un courant également constant (voir figure 7.18). L'ondulation correspondante découle dV ô.V alors de l'équation: 1 - C · -d' - C-T' c'est- = à-dire : i · aT lô. V,I = -z- = 1 V · aT ~ C . = a· soit encore, en valeur absolue: LIV = ' a .V .T • (1-a) · RC = a.V • Figure 7. l 8 - Ondulation de tension. (1-a) · RC-f 7.3.7 Hacheur à« accumulation inductive» (BUCK BOOSn Le hacheur dit « à stockage » ou « à accumulation inductive » fonctionne sensiblement sur Je même principe que Je hacheur élévateur mais, ce sera visible dans l'équation entrée/sortie, permet également un abaissement de la tension. Sa structure est repiésentée sur la figure 7.19 et on retiendra encore une fois les caractéristiques suivantes : o Les commutateurs K 1 et Ki sont commandés de façon complémentaire. Lorsque l 'un d'entre eux conduit, l 'autre est bloqué (et réciproquement). o Les commutations sont pério' + diques, à la période « de découFigure 7. l 9 - Structure BUCK/BOOST. page » T (et donc à la fréquence f = llT). o Les phases de conduction des commutateurs font apparaître un « rapport cyclique » de découpage a E [ 0, J ] . Encore une fois il semble fondamental de s' attacher à bien décrire l'ensemble courant/tension associé à l'inductance : 104 7.3 · Montages hacheurs non isolés non réversibles d. V o Lorsque K1 est conducteur vl(t)=L · ...!.!: = V.> O. Ainsi: il(t)= -L• · t + cte dt est un courant croissant. ~L, · t + cte dt doit être décroissant sans quoi il est impossible d' obtenir un courant périodique et continu. Il ressort de cette observation Je fait que la tension de sortie V, est négative. o Lorsque K2 est conducteur vl(t) = o L · diL = V,. Ainsi: il(t) = La valeur moyenne du courant il est non nulle puisque l'alimentation doit fournir de la puissance moyenne à la sortie. La figure 7 .20 représente ainsi l' allure de il(t) en coïncidence avec celle de vi(t), allures nécessaires à la détermination des natures des commutateurs et à quelques considérations importantes. - -----' 0 1 Vs~---~ 1 1 v.!i.Q!, : Figure 7.20 - Tension et courant dans L. Il est important de bien comprendre pourquoi la tension de sortie de ce montage particulier est négative. Dans la première phase de chaque période la fermeture de K1 permet de faire croître le courant iL. Dans la deuxième phase la fermeture de K2 permet la« continuation »de ce courant et l'évacuation de l'énergie emmagasinée dans l'inductance vers la charge. le courant circulant dans l'inductance vient ainsi charger le condensateur C en amenant des charges+ sur son électrode« du bas », cette dernière se retrouvant ainsi porteuse également du signe+. o Le courant il étant normalement périodique, la valeur moyenne de la tension de l'inductance est aux bornes <vl> = T1 IT vl(t)-dt=r1 · (a · V. + (1 - nulle. On écrit ainsi a) · Y, )=O. 0 a ·V a · v. Onen déduit que a · v. + (1 - a) · V, =O, ou encore: V,=- - •) et/= (1 - a R·(l - a) Cette relation révèle le comportement« mixte» de ce hacheur. En effet. on véri· fiera que si a < 112 alors 1 V,\< et en revanche: si a > 112 alors 1 > Cette caractéristique particu ière peut s'avérer très pratique dans certains montages. v., V,I v•. 7.3.8 Caractérisation des commutateurs La figure 7 .21 montre l'allure des couples« tension/courant» associés à chacun des commutateurs, soit donc vK 1/ iK 1 et vK2/iK2. Les deux chronogrammes sont ensuite traduits sous la forme de caractéristique iK1 = f( vK 1) et iK2 = f( vK2 ). On reconnai"t ainsi, pour matérialiser Je commutateur K1, l'usage d 'un composant 105 Chapitre 7 · Trans is tors de puissance et conve rs ion OC/ OC complètement commandé de type transistor de puissance (MOS, IGBT, etc.) et pour K2 une diode. Ceci n'est d 'ailleurs pas surprenant puisqu'il est logique que K2 comprenne une d iode permettant à l'ind uctance de refouler l'énergie q u'elle a accumulé dans la première phase. Ve·V.J \s,) '1 ' ........ ' 1 ! -· 1 K ttindottftl:r K hl ' K K b1 1 toridl.lctf'W' Amôlfâgt-:d Blocag• NtdurdJ Figure 7 .2 l - Tensions et courants des commutateurs, caractéristiques et choix de composants. 7.3.9 Calcul des ondulations Le calcul des ondulations associées à ce hacheur fait apparai"tre exactement les mêmes considérations que dans Je cas du hacheur BOOST. Ainsi : V ·T · a V, · a V · aT ô.iL = -·- -- = - et ô.V, = -'--,soit encore: L Lf R ·C 2 ô.V = a · V, · T 3 (1- a) · RC 2 a · v. (!- a)-RCf 7.3.10 Limite des formules entrée /sortie dans les hacheurs BOOST et BUCKBOOST L'étude précédente montre que les tensions de sonie des hacheurs BOOST et BUCKBOOST sont respectivement régies par les formules V, V, 106 V = --•(1 - a) et = (J- a.V _ ;) · Ces équations montrent que la tension de sortie tend vers une limite 7.3 · Montages hacheurs non isolés non réversibles infinie lorsque le rapport cyclique tend vers l' unité. En toute logique, ce résultat est totalement aberrant et met en défaut la validité même des formules, tout du moins dans ce cas de figure. En réalité, pour des valeurs importantes du rapport cyclique, il devient impossible de négliger la présence de la résistance série de l'inductance, ce qui altère la formule tirée de la valeur moyenne. En reprenant par exemple le calcul de la relation entrée/sortie du hacheur BOOST (autour de la figure 7.16), et sans négliger la résistance série RL de l'inductance, on peut réécrire la valeur moyenne : = < vL> O+ RL. <iL> Comme le courant moyen de sortie est égal au courant moyen qui traverse la diode, il est possible d'écrire: = <iv> = (1 - a).< iL> 1 Par conséquent, il vient : < vL> = RL .--' - · 1- a 1, Parallèlement, il esttoujours possible d' identifier la valeur moyenne < vL> par le biais des aires sous la courbe de la tension: < vL> 1, RL.-- , ou encore: 1- a V. - (1 - a).Vs =rC1 a. T.v. + ( 1 - = v. 1, = RLl - a).T.( v. - V8 ) ) a=RL·R.(1 - a) On retiendra donc : v. = (1 - a).v. i 1 ~ ~ ·~ ! .:! ' ) Courbe th~~e ····-····;·····;·····~··········;·····;·····~···· ..... c1 - a) 2 + RL "R be;:cot~~~~ ce:~~~;zeq:~\ad~:r~ ~ Vs ( % de 'yeJ [ ·! 600 Cowbe1ro~ue~ ···-<·····j·····[···+·········j·····r-···-~ j· r r . ·f· r f mule initiale issue d'hypothèses trop 4()() • simplificatrices. Sur la figure 7.22 on 200 ----- -1- --~ -- --représente ainsi l'évolution de V, en ioo , , fonction du rapport cyclique et en 0 •• ~· •• . .a , 00 01 0 0 01 01 0 pourcentage de la tension d'entrée, dans le cas de la formule idéalisée puis Figure 7.22 - Tension de sortie et rapport de la formule pratique. cyclique. On constate que c'est essentiellement à partir d 'un rapport cyclique de l' ordre de 0,7 ou 0,8 qu' il y a une forte divergence entre les deux courbes. Ainsi, en pratique, les hacheurs de type BOOST, BUCKBOOST et même SEPIC (voir plus loin) sont généralement commandés avec une limitation de la valeur du rapport cyclique à environ 80 %. " 107 Chapitre 7 • Transistors de puissance et conversion OC/OC 7.3.11 Phénomène de « conduction interrompue » dans les hacheurs Dans les €tudt:s priXWt:ntes, l"aualyse des dn;uits, et plus partkulièrement le l:ail:ul de V, en fonction de V,.. a été menée en supposant que Je courant iL ne s' annulait jamais. En d'autres termes, l'inductance n'épuisait jamais complètement son énergie au cours de la période. Ce« point de détail » cachait en réalité Je fait qu'à chaque instant un commutateur conduisait Je courant de l'inductance, et imposait par là la valeur de la tension de sortie. Si la« démagnétisation » de l'inductance se révèle complète lors des phases de décrois>ance du courant, c'est-à-dire que Je courant s'annule naturellement sur une partie de la période, tous les commutateurs se retrouvent ouverts dans cet intervalle et la tension de sortie n 'est plus imposée. On parle dans ce cas-là de« conduction interrompue ». Cette notion est importante car elle met en défaut les relations simples évoquées précédemment et perturbe la« prédictibilité» de la commande. La figure 7.23 représente les formes d' ondes associées au hacheur BUCK dans Je cas où, la valeur moyenne du courant étant assez faible (plus faible que la demiondulation), Je courants' annule avant la fin de la période. La phase de conduction interrompue, ainsi mise en évidence, correspond au fait que la ten,ion en amont du filtre LC est€galt: à V, (puisqueK2 est ouvert). En conséquence, la valeur moyenne de cette tension, qui n'est autre que < V,> est supérieure à la valeur initialement prévue : V,"'< V,> = a · v•. Sur la figure 7.23, l' instant vta(t) d'extinction du courant est repéré par a ·T, Ve 1 - - - - . ce qui permet d 'écrire l'expression de la tension moyenne : V,;:; <Y,> = a· v. + (1 - a) ·V,. ou encore : V, = -aa.· v.. . Par ailleurs, la forme simple du courant iLpermetde calculer sa valeur moyenne a' I"' < iL> Ï ·/max et comme on identifie facilement la valeur maxi- = male: /max . . = a· T( V. L- V,) ,1Jv1ent: a' L 2 ·L ·f ou encore : a. T( v. _ V,) 108 a (discontinue). (V. - V,) I"'Ï·a·T V, Figure 7.23 - Conduction interrompue . = a · . II suffit ensuite d' injecter cette expression dans = -;;.· v. pour obterur: V, = a 2 · T( V - V ) 2 . L •_1 ' · v•. En arrangeant l'équation, on 7.3 • Montages hacheurs non isolés non réversibles aboutit à l'écriture de la valeur moyenne en régime de conduction interrompu: v, v. = ----2 ·L·I 1+-2--- a ·T· V, Il est ainsi possible de calculer précisément et de représenter, les évolutions de la valeur moyenne en sortie du montage en fonction du courant de charge. La figure 7 .24 présente ainsi une famille de courbes V, f (!) paramétrées par la valeur du rapport ~ cyclique a, et tenant compte du • passage en conduction interrompue. Sur cette figure, la tension les valeurs O en ordonnée représentent Je rapport ' = V jf a.=0,5 a.=-0,3 a.=O, J ......__ a;oQ _...~~-,.;..~--,::;;..."'---+ [/ lum I=h. noté en pourcentage et l'abscisse Conduction interrorr.pue e Je rapport / I · Figure 7.24 - Zone de conduction interrompue (BUCK). lim Le courant / 1im représente Je courant limite maximal qui sépare les zones de fonctionnement en conduction continue et en conduction interrompue. L'expression de cette intensité critique s' obtient en égalant les expressions des valeurs moyennes correspondant aux deux modes : V, = a· V, = V • 1 + 2 ·L·/1•m soit donc : 2 a ·T· Ve a+ 2 ·L ·11 •m a·T· V, = 1 ou encore : / 1im = ( 1 - a) · a · T · V 2·L . •. Avec a = 2-J , 1.1vient: T·V l1im ~ g ll 1 ~ ~ f -e. -=/ ) " = S ·L· On constate sur ces courbes que les deux fonctionnements révèlent, à rapport cyclique fixé, des valeurs bien différenres de la rension de sonie. En dessous de la valeur limite du courant, qui estd' autant plus forte que la fréquence de fonctionnement et l'inductance sont faibles, les deux modes de fonctionnement peuvent coexister pour UJle même valeur du rapport cyclique. Il faut ainsi comprendre que les circuits de commande des hacheurs doivent être capables de rendre constante la tension de sortie, malgré l'apparition de l'un ou de l' autre des types de conduction, et donc quelque soit Je courant fourni à la charge. En conséquence, il est généralement d'usage de réaliser des asservissements ou des régulations des grandeurs de sortie dans ce type de dispositif, ne serait-ce que pour palier la perturbation qu'entraîne Je passage en conduction interrompue. 109 Chapitre 7 · Transistors de puissance et conversion OC/OC L'étude de la conduction interrompue du hacheur BOOST, ainsi que celle d'un dispositif de régulation en tension très simple, est menée au chapitre 14 à l'occa· sion d'un problème complet concernant ce type d'alimentation. Il est ensuite d' usage de mener Je même type d'étude pour les structures BOOST et BUCK/BOOST afin de caractériser totalement leurs fonctionnements. Sans détailler les calculs associés, les résultats obtenus sont ainsi consignés dans Je tableau ci-après qui constitue un résumé des caracté1ütiques importantes associées aux trois structures précédentes. 7.3.12 Résumé portant sur les structures non isolées et leurs caractéristiques majeures Le tableau de la figure 7.25 synthétise les résultats majeurs mis en évidence au cours des études précédentes et concernant les trois principaux types de hacheurs. BUCK (Abaisseur\ BOOST (Elévateur\ BUCK BOOST (mixte\ Stru(.',f.1.ue : Stru(.',f.1.ue : Stru(.'.t ure : r~-~,1 0 V·:!, T c CC• Rt.-LMion Entrff/ Sortie En co nclu~cm continue : Y,- :Y,:.-a: v. V. iL ~ fCD ;., rvn l t·, T COH -it l~~J V, Ir rfs,f'"rn RelMion Entrff/ Sortie RelMion Entrff/ Sortie En conductlcm continue : V. En conchctlon interro mpue : V. L En conductio n continue : V.•• (1-a} V. V,=<\I,>=- V.• V. 1 d'. v.• , • 2.L.If 11 2 .L.I.f (f~ En conductio n interrompue : y, a 2.IP En conduction interrompue : ·· - 2.L.lf a'.~ Tc mi.on e-t courant dans L __!f!__.; iJ'L Tension e-t courant dans L df . .~ . : :' ------j ;-----iv.v1 .--- ----' ' ' v.!!v. ••••!.v1 Ood:ublions .& Tension e-t courant dans L iL(t) V..a:( l-a} Lf Lh"•dlsn:~Cf' Contndnh.'Ss ur l('S C«D.Dlul'ah•ws \!Ja-=~ ;x•-•=l+LJid2 ,.., _ ..v; . <i.o>=(l-a} .I ---~--~ ' " ,,' ' ~1'1 • • • • 1 1 ' ... , 'll!!Î.... J Ood:ublions & ..li1! Lf a.V. LIV. (1-a}.RCf Contraintt'S !>ur k s CŒD.mul'âh.'11S VJa-.=Vs . ;,n- •=f+LJii.12 vn arix• V1 . <;-K'i>-/ iJ t) d'L ' ~ ---&--; j------, . :··; "' ,"' ,,..'____ 'll!!i.____: Ondtùatioos Lli•• v.r a· 'i; Llv. a•.v. ••( 1-a}.RCf Contraintt'S !>ur l('S rommul'âtt'urs vx1-.cV-V1 . ;,n- •=l+LJid2 vn • • •~-V,. . <;Ja>=(, 1-a).l Figure 7.25 - Résumé portant sur les structures de hacheurs non isolés. 110 7.4 · Mo n tages hache urs isolés Une dernière structure relativement classique existe: le hacheur SEPIC. C'est une structure particulière qui fait apparaître un condensateur en série avec le courant commuté, de manière à proscrire de façon absolue le passage d'un courant contnu entre la source d 'entrée et la sortie d u convertisseur. La conversion de puissance y est donc totalement imposée par le découpage et sa relation entrée sortie est intéressante car elle se révèle identique à celle du convertisseur BUCK· BOOST mais sans l'inversion de signe. Le chapitre 1 7 est entièrement dédié à l'étude de ce montage et à sa réalisation à partir d'un circuit intégré de puissance. 7.4 MONTAGES HACHEURS ISOLÉS Il est souvent important pour un appareil électrique que son alimentation soit «isolée » par rapport au réseau électrique. Cela revient à dire que la tension d' alimentation n'est plus référencée par rapport à la terre ou au neutre de l' installation électrique locale, ou encore qu 'aucun potentiel de ce circuit ne correspond systématiquement au neutre ou à la terre. En d'autres termes, Je choix d' un potentiel de référence, éventuellement relié à la terre, est dans ce cas tout à fait libre ... Pour associer une fonction « d'isolement galvanique » à une structure de type hacheur, il convient ainsi d'interposer un transformateur entre la source d'énergie et Je récepteur. 7.4.1 Structure FL YBACK La structure qui se prête Je plus à l' interposi- tion d'un transformateur est celle du hacheur à accumulation inductive (BUCK/BOOST) puisqu'il suffit de remplacer l'inductance L par un transformateur idoine. Le schéma électrique correspondant est ainsi représenté sur la figure 7.26 et est désigné habituellement par Je nom de« structure FLYBACK ». Figure 7.26 - Structure FLYBACK. Il est nécessaire de noter les éléments suivants pour bien appréhender Je fonctionnement de ce montage : o Le « transformateur » apparaissant dans ce schéma fonctionne de façon très particulière. En pratique, il ne présente jamais de conduction simultanée dans se> deux bobinages. Il est plutôt d 'usage de dire qu 'il se comporte comme deux inductances couplées : L 1 et Lz (tout de même reliées par Je « rapport de transformation » m n 2/n 1 , n 1 et ni étant les nombres de spires des enroulements primaires et secondaires). o La convention des points qui apparai"t sur Je schéma révèle Je fait que la tension au secondaire est choisie en opposition de phase par rapport à la tension primaire. Ceci permet d 'inverser l'écoulement du courant lors des phases de décroissance de l'énergie stockée et donc de donner à la tension de sortie V, une valeur positive (contrairement à la structure BUCK BOOST classique non isolée). o Le transistor est commandé de façon périodique, à la fréquence de découpage f et avec Je rapport cyclique a. = 111 Chapitre 7 · Transistors de puissance et conversion OC/OC o Lors de la fermeture du transistor, Je courant conformément à l'équation : ir(I) = iL 1 ir V = f ·t + cte croît linéairement et l'énergie stockée dans 1 = o o l'inductance primaire WL 1 112 · L · 1i(1) croîtégalement(cequicorrespond à une phase de «magnétisation du transformateur»). À l'instant où Je transistor est bloqué (par la commande), l'énergie stockée dans Je circuit magnétique de l'inductance L 1 ne peut pas « disparai"tre ». Plus précisément, il y a forcément continuité de cette énergie et du flux créé dans Je matériau magnétique et c'est donc à cet instant précis, la conduction de la diode qui permet d' assurer cette continuité par l'écoulement d' un courant au secondaire. L'énergie stockée lors de la première phase est donc en totalité ou en partie transmise à la charge et au condensateur de sortie. Cela va de pair avec la décroissance naturelle du courant au secondaire: iv(t) = iL 2 (t) =~s · t + cte. o Cette deuxième phase correspond à o o une phase de « démagnétisation du transformateur». La figure 7 .27 représente ainsi l' allure des courants et tensions associés aux inductances dans Je cadre d'une conduction supposée ininterrompue. Le montage fonctionne donc en deux temps bien différenciés. Dans Je premier temps Je courant primaire fait croître l'énergie stockée dans l'inductance. Dans Je second temps cette énergie est refoulée au secondaire et alimente la charge. ir(t) ------Vt> a 1 -Vs/.,.. 1_ 0 - - 1 _ 1 dl'T 1 1 1 - - - - -Vs, - 1""""' ~, - - - - - -~ va(t)--1 T : D T D Figure 7.27- Courants et tensions associés à L, et L,. la figure 7.27 fait nettement apparaître que les courants circulant dans les deux inductances subissent des discontinuités, ce qu i peut surprendre. En réalité, les grandeurs qu i ne subissent pas de discontinuité dans les circuits magnétiques bobinés sont le flux et l'énergie magnétique. o En conduction ininterrompue, la valeur moyenne de la tension aux bornes de l'inductance <vu> = primaire f ( vL 1 (par (t)· dt= exemple) f ·( a· v.- ( 1- étant a)·~) =O. On en déduitque m ·a· v. - (1 - a) ·V,= 0, ou encore: m·a·V m·a·V V = • et 1 = • ' ( J - a) R · ( 1- a) 112 nulle, on écrit 7.4 • Mon tages hacheurs isol és o La conduction discontinue fait apparat"tre exactement les mêmes considérations que dans Je cadre du hacheur BUCK BOOST et n'est pas développée ici. 7.4.2 Alimentation à découpage de type FLYBACK En s'appuyant sur la Prise structure précédente, il S<cieur est ainsi possible de construire une alimentation is.olée complète en v,(t) _ pnse directe sur Je réseau -i:...+-1---4 électrique. Le schéma de la figure 7 .28 fait ainsi apparaûre la structure globalede ce quis 'appelle une « alimentation à découpage Ayback », sachant que Je grand avantage de ce type de 1 montage e.<t le suivant : .. ~up age loolement Pillrage et C harge c mesure de J mesure de V, Comnrande u1iliS<1leur Figure 7.28 - Alimentation à découpage FLYBACK. o L'isolement galvanique par transformateur a lieu après l' étage de découpage. o La fréquence de découpage étant classiquement de l' ordre de quelques kHz à quelque 100 kHz. Dans les circuits magnétiques des transfonnateurs, l 'énergie volumique (et donc massique à un coefficient près), s 'écrit: Wm(B) = i· 2 JJo · µ, · B où B représente l' induction, limitée à 1,5 à 2 T dans Je fer età 0,8 T dans les ferrites. volumique transférée lors d'une période est donc o L'énergie W = JA ·µ 0 · µ, · F(t) · dt = Cte et la puissance volumique correspondant à un fonctionnement à la fréquence f est donnée par: P =f · W. o On constate alors que la puissance volumique, et donc la puissance massique o des transformateurs, est proportionnelle à la fréquence. Le transformateur servant à quelques JO kHz dans l'alimentation à découpage est donc, à puissance égale, beaucoup plus petit et moins lourd que son équivalent à 50 Hz. Les alimentations à découpage sont ainsi des solutions à fon rendement et faible encombrement, aujourd' hui associés à un très grand nombre de circuits consommateurs d'énergie électrique en courant continu. Parallèlement, la commande en rapport cyclique sur Je transistor est rarement réglée par l'utilisateur seul. En général, ce type d'alimentation est pourvu de mesures des grandeurs électriques (courant et tension) qui permettent la mise en œuvre d' un asservissement de courant imbriqué dans un asservissement de tension. Ceci pennet d' assurer Je contrôle total, quelle que soit la charge, des grandeurs électriques du montage, et ainsi de sécuriser Je fonctionnement y compris dans Je cas de court-circuit ou de surchaige de la sortie. 113 Chapitre 7 • Transistor s de puissance et conve rsion OC/ OC o De façon classique aujourd 'hui, ce type d'alimentation est associé à une unité de contrôle (microcontrôleur et organes de mesure) qui gère directement la commande du transistor en assurant des stratégies de contrôle et de sécurité très complètes. 7.4.3 Structure FORWARD Il est possible de concevoir un hacheur à isolement galvanique avec d 'autres structures que celle du hacheur BUCK BOOST, par exemple à partir de la structure du hacheur BUCK. Dans ce cas, on parle de « structure FORWARD », ce terme (« direct » en Français) révélant le fait que la transmission de puissance se fait de façon directe entre l' entrée et la sortie et non en deux temps distincts comme dans le cas de la structure Flyback. Le schéma correspondant au circuit est représenté sur la figure 7.29, et il est néces1 saire de noter les éléments suivants pour bien appréhender son fonctionnement : o Le « transformateur » apparaissant dans ce schéma est interposé entre le j ios cransistor (Je découpage) et la diode i v, D 2 de roue libre du hacheur BUCK C'est un transformateur particulier Figure 7.29 - Structure FORWARD. qui possède trois enroulements superposés, notés sur le schéma n 1, n 2 etll;J, ces termes représentant également leurs nombres de spires. o Encore une fois, les «points » qui apparaissent à côté des bobinages permettent de repérer le sens des tensions correspondantes. o La fermeture du transistor T permet la mise sous tension de l'enroulement primaire (enroulement n 1), et donc l'apparition de tension au secondaire (enroulement nz). Les sens compatibles du bobinage secondaire et de la diode D 1 permettent alors la circulation d'un courant alimentant la charge à travers l'inductance L. C'est dans ce cadre qu'on parle d'alimentation« directe» de la charge, et il faut alors remarquer que le transformateur formé par les bobinages n 1 et nz fonctionne de façon conventionnelle en véhiculant simultanément du courant dans son primaire et son secondaire. o La position du point sur enroulementn3 révèle que la diode D 3 est polarisée en inverse. Ainsi, la branche contenantl'enroulemenlll:J est donc ouverte et inutile dans cette première phase. o Le courantir représente la somme de deux courants. Celui dO à la compensation des ampère-tour « primaire/secondaire » (c 'est-à-dire à «l' effet transformateur») et celui dO à la magnétisation du noyau magnétique, l' enroulement n 1 étant placé sous tension constante. Ce dernier est appelé i.,, ou encore « courant magnétisant » ::be· du transformateur. Il est alors possible d' écrire : ir 114 = im + n, ~ · iv. 7.4 · Montages hacheurs isolés o Il est à noter que la valeur maximale qu'atteint le courant magnétisant s'écrit: im max aT · v. . . . . = --, où L 1 est l' mductance du bobmage pnmaire. L, o Lors de l' ouverture du transistor T, la diode D 2 entre en conduction et assure la o phase de « roue libre » nécessaire à la continuité du courant circulant dans l'inductance L. L'étage de sortie est alors complètement découplé de l'entrée, et la diode D 1 également bloquée. C'est à ce moment que l'enroulement l1:J prend toute son importance. En effet, l'ouverture simultanée du transistor et de la diode D 1 ne permettent pas au transfonnateur d'évacuer l'énergie magnétique qu 'il avait stockée G· L 1 · i~ max). Comme l'enroulement 113 est bobiné dans le sens opposé à n 1, un courant de «démagnétisation» peut ainsi circuler dans le sens du courant iv 3 > O. aT • ~ l~,)ia(t) '-::.::.. i aT ; m.Ve Vs T T i O, , D~ T i0, , 0 3 Figure 7.30 - Courants et tensions de la structure Forward. o Il faut ain'i wmpn:ndre que dès 1·ouverture du trdlt,istur, J" enroulement l1:J va o «refouler» du courant vers l' alimentation. Si cette dernière n'est pas conçue pour supporter des courants entrants, il sera nécessaire de prévoir la présence d'un condensateur ( C sur la figure 7.29) destiné à stocker la charge correspondante. La figure 7.30 représente ainsi les fonnes d' ondes des courants et des tensions utiles à la compréhension du fonctionnement. Le cas particulier d 'un transformateur où n 1 n 3 est considéré, ce qui justifie qu' on observe la croissance du courant im (lors de la fenneture du transistor), suivie de la décroissance (démagnétisation) symétrique du courant iv 3 • = 11 5 Chapitre 7 · Trans is tors de puissance et conve rs ion OC/ OC o Une fois cette phase terminée (dès l'annulation du courant i DJ ), Je reste de la o période est juste dédié à la fin de la phase de roue libre de la maille de sortie. Il est alors possible de fermer à nouveau Je transistor à tout instant et de recommencer l'opération, ce qui est réalisé au temps T apparaissant sur Je graphique. Notons que Je respect du temps de démagnétisation est impératif, sinon Je cilcuit magnétique du transformateur sature au bout de quelques cycles et Je bobinage primaire se comporte comme un court-circuit sur l' alimentation. Ce T, fixe donc une limite basse au rapport temps minimal à respecter, cyclique de fonctionnement de l'ensemble. Si les bobinages n 1 et n 3 sont identiques, la phase de magnétisation et de 2 · a. Il sera alors démagnétisation durent Je même temps et on obtient : ci important de comprendre que Je rapport cyclique maximal de fonctionnement 0,5, de manière à ce que la démagnétide ce hacheur sera simplement amax sation puisse toujours s' effectuer avant la fin de la phase de roue libre. Enfin, Je passage éventuel en conduction interrompue de l'étage de sortie est régi par les mêmes principes et équations que Je hacheur BUCK, à condition toutefois de remplacer dans les expressions la tension d'entrée par m · v•. a· o = = o 7.4.4 Alimentation à découpage de type FORWARD En s 'appuyant sur la structure précédente, il est possible de construire une alimentation isolée complète en prise directe sur Je réseau électrique. Le schéma de la figure 7.31 fait ainsi apparat"tre la structure globale de ce qui s' appellera« alimentation à découpage Fotward ». Elle consiste juste en la succession d 'un montage redresseur suivi de la structure Forward évoquée précédemment. Filtrage et Charge Redressement Blbc dt conJrôlt et dt rigulation î Commande utiJi.rattur Figu re 7.3 l 11 6 Î L t_ mmre de I mtJurtdtV =~--~ - Alimentation à découpage FORWARD. 7.5 • Montages hacheurs réversibles Tout comme dans l'alimentation Ayback, les avantages liés à ce type de montage sont les suivants : o L'isolement galvanique par transformateur a lieu après l'étage de découpage : la fréquence de découpage étant classiquement de l' ordre de quelques kHz à quelques 100 kHz. o Comme précédemment, Je transformateur fonctionnant avec une fréquence de setvice de l' ordre de JO kHz est, à puissance égale, beaucoup plus petit et moins lourd que son équivalent à 50 Hz. o En revanche, par rapport à la structure Ayback, la présence du troisième bobinage à loger autour du circuit magnétique conduit à une taille plus importante du transformateur. o Enfin, tout comme dans Je cas de la structure Ayback, ce type d'alimentation est généralement pourvu de mesures et d' acquisitions des grandeurs électriques (courant et tension) qui permettent la mise en œuvre d' asservissements et de contrôle des grandeurs électriques du montage ; une unité de contrôle (rnicrocontrôleur et organes de mesure) gérant directement la commande du transistor en assurant des stratégies de contrôle et de sécurité. 7.5 MONTAGES HACHEURS RÉVERSIBLES En fonction des applications, il peut être nécessaire qu 'un hacheur permette une inversion de tension, de courant ou encore du sens de la puissance transmise. Par exemple, l' alimentation en vitesse variable d' un moteur à courant continu, si elle permet l'inversion du sens du courant, permet ainsi de réaliser un freinage efficace du moteur, voire une récupération de l'énergie correspondante. Pour assurer de telles réversibilités, il semble suffisant de choisir des commutateurs qui autorisent les sens idoines des tensions et des courants, les quadrants de fonctionnement des dispositifs fixant directement les besoins. 7.5.1 Hacheur BUCK « deux quadrants» réversible en courant ~ g ll 1 ~ ! f -e. 7 ) " Ce type de dispositif est souvent associé à une motorisation à courant continu de manière à autoriser l'inversion du courant dans les phases de décélération du rotor. En effet, pour effectuer un freinage efficace d 'une machine à courant continu, il est suffisant d' inverser Je sens du courant afin d' inverser également Je sens d'écoulement de la puissance et d'ôter ainsi de l'énergie cinétique au rotor. En se basant sur une structure élémentaire de hacheur BUCK, il est alors suffisant de tracer les carac!éristiques de fonctionnement des commutateurs (voir figure 7.32) en présence de courant négatif pour constater l'occupation de deux quadrants. Le tracé des caractéristiques faisant également apparai"tre Je sens des commutations décèle alors la nature unique des deux composants de la cellule de commutation: il s 'agit de transistors de puissance associés à une diode antiparallèle, comme Je représente Je circuit définitif de la figure 7.33. 117 Chapitre 7 • Transistors de puissance et conversion OC/OC Réversibilité en courant : Caractérigique • 2 Quadrants• l V, r--~~~~~~~~~~~~~~~ V,I f ;'" I C ixi )V, ........ ~~~~~~~~~ ,,, Blocage \c"""'""dL l ' Amorçage na1urel ""' Amorçage na1urel Figu re 7.32 - Hacheur Buck réversible en courant. Il est à noter qu 'il existe alors deux avantages majeurs à l' utilisation de cette structure: o L'inversion possible du courant permet une inversion du transfert de puissance du montage. Il est ainsi possible grâce à un tel circuit de freiner des moteurs de façon active ou de renvoyer de l'énergie vers la source d'alimentation. Dans ce cadre, l'alimentation doit également supporter les retours de courants. o La commutation commandée du composant K2 permet d'éviter Je passage en conduction interrompue (dans Je cadre de charges actives). Ainsi, les formes d'ondes de la tension de sortie ne sont imposées que par la valeur de la tension a· v. devenant ainsi valable d'entrée et du rapport cyclique. La formule V, de façon inconditionnelle. = 118 7.5 • Montages hacheurs réversibles V, Concllcriœ ininterompie ~· V. ,....314 ~ 1 /4 0 Figure 7.33 - Schéma électrique du hacheur Buck réversible et caractéristique de sortie. _., L'étude d'un hacheur réversible en courant alimentant un moteur OC est menée au chapitre 15 à l'occasion d'un problème complet étudiant également les probléma· tiques de commande des deux commutateurs. 7.5.2 Hacheur « quatre quadrants » en « pont en H » Une structure de hacheur « quatre quadrants • doit être à même de proposer à la fois une tension et un courant bidirectionnels à la charge. Ce type de dispositif est souvent associé à une motorisation à courant continu pouvant fonctionner dans les deux sens de rotation et ce, dans des phases motrices ou des phases de freinage (voir figure 7.35). Une telle strucrure nécessite airui l'utilisation de deux cellules de commutations agencées comme le représente la figure 7.34, et souvent appelée « pont en H ». De cette manière, une commutation croisée (K1 et K4 sont commandés ensemble, de façon complémentaire à K2 et K-3) permet d 'obtenir en sortie l'allure de tension représentée sur la figure 7.34. li faut alors noter les notions suivantes: <> Si la fermeture de K 1 et K4 impose la tension v. sur la charge, la fermerure de K2 et K3 impose la tension négative (-V,). K, K, COM Charge J<.i COM V,(t) K, COM V,Jt) +Ve ..--aT 0 v• ..._ ' 1 T - .. : ' ' <V:~.~z ' 0 0.5 J a .v. Figure 734 - Hacheur4 quadrants. 119 Chapitre 7 • Transistors de puissance et conversion OC/OC o o La commande des interrupteurs avec Je rapport cyclique a permet ainsi d' appliquer à la charge la tension V, représentée sur la figure 7.34. La valeur moyenne de cette tension s' écrit < V,> =r1 (V. · a· T - v.(I - a)· T). Ou encore: <V,> = v•. (2a - J) o L'allure de cette tension en fonction du rapport cyclique est ainsi représentée sur Je graphe de la figure 7.34. o L'étude spécifique des commutations d 'un tel circuit conduit sans surprise au o fait que tous les commutateurs sont identiques et présentent une diode antiparallèle de manière à assurer la réversibilité instantanée des courants. Dans Je cadre de l' alimentation d'une machine à courant continu, les différentes phases de fonctionnement possible sont illustrées sur la figure 7.35. ;, oc Marche Vànt • î 1:. 151k.f~ f\.fo œur i, >0 t-----:ill)---t+<V,> Frt-in:aite ~-~ '~-~ i, <0 î 1:. 151~1~ Figure 7.35 - Hacheur 4 quadrants sur moteur à courant continu. Pour un moteur à courant continu, la tension d'alimentation impose le sens de rotation par son signe. Le courant consommé par le moteur, lui, est proportionnel au couple mécanique sur le rotor. Une inversion de tension moyenne revient donc à une Inversion globale du sens de rotation, une Inversion de courant à un change· ment de sens du couple (le couple moteur devient couple résistant par exemple). Voilà pourquoi sur le graphique de la figure 7.35, les signes des courants et des tensions sont associés à des notions de «marche avant» ou « arrière» ainsi qu'à des phases « motrices » ou « de freinage ». 7.5.3 Composants universels intégrés et « bras de pont » La structure du hacheur quatre quadrants permet, lorsque Je rapport cyclique prend = 0,5, de fournir une tension alternative pure, c'est-à-dire la valeur particulière a sans valeur moyenne (voir figure 7.35). 120 7.5 • Montages hacheurs réversibles Ceci correspond en réalité au fonctionnement d 'un circuit fournissant del' alternatif à partir du continu (DC/AC), ce qui s 'appelle un« onduleur». Le lecteur notera donc que la structure en «pont en H », ou «pont complet», permet des fonctionnements mixtes en hacheur « 4 quadrants » ou « onduleur ». li est donc très fréquent que les circuits actuels de l'électronique de puissance fonctionnent à partir de l' association de plusieurs cellules de commutations réversibles en courant, celles-ci étant donc proposées par les constructeurs directement sous une forme intégrée. En somme, il est devenu plus fréquent d' utiliser des associations de composants intégrés plutôt que des composants discrets. La figure 7 .36 représente ainsi, à titre d 'exemple représentatif, un composant (Sernikron SKMxx GB) disponible sur Je marché, qui sert de « composant universel » permet1ant la réalisation de hacheurs « 2 quadrants » (de tous types, y compris réversible en courant), de hacheurs« 4 quadrants» ou d'onduleurs. L'association de trois composants de ce type permet même la réalisation d' un onduleur triphasé (voir chapitre suivant). Enfin, à titre de précision sur Je vocabulaire utilisé dans la matière, on parle souvent de « bras de pont» pour désigner cet ensemble classique de deux transistors et deux diodes. Utilisation d'un module : hacheurs divers 1 à 2 quadrants Un rrodule Utilisation de deux modul es: hacheur 4 quadrants et ondu leu r monophasé Deux tGBT Utilisation de trois + deux diodes modules: onduleur triphasé ·1 COMJ : COM3 : CoMî cotti Figure 7.36 - Réalisations à partir d'un composant universel « bras de pont ». 121 Chapitre 7 · Transistors de puissance et conversion OC/OC • la documentation de ce composant (version SKM 145BG066D) est disponible sur la figure 7.37. • li existe de très nombreuses déclinaisons des montages et principes dévelop· pés dans ce chapitre. les commandes associées aux différents types de structures en particulier sont très intéressantes à étudier mais sortent du contexte des parties de présentation, essentiellement destinées à l'exposé des principes et des relations importantes. Il faut bien retenir que l'atout majeur de toutes ces struc· tures, en plus de présenter de forts rendements, est d'être facilement« comman· dables ».Il est ainsi très fréquent de voir ce type d'alimentations fonctionner dans le cadre de régulations des courants et des tensions de sortie du montage, de présenter des stratégies de protection et de mise en sécurité dans le cas d'aléas, de court-circuits, etc. De tels exemples sont traités dans les études de cas qui constituent les derniers chapitres de ce livre. SKM 145GB0660 r-~=:~... ·.·••-c.r•l'l"I; ·~~-.. .. .. ,. ,,... ~ f-t,IT,.I ... •11't!Uh ~:......:~~~ ..... """·~·~-'-~~~~~......~~~ ... "'-~~-'-'-j ~-... Tr0<1Ch GBT ~- 1.... ::= ::::i}::~~ ··•-l•f7''C ... ...... ,, •••. r--u·c*"'... ...,..... ...-:.., 1 .,._ .,..... ... .. l•JlilMt"C ........ ...., ..... ·••tlOl'C ........ 1+1111 •"""'··· •90!"( • 11......,......SI . r,..,..r,,.l'lt_..~ .vCfwit.,.... .,...._~• ..... _, • ~.::.."":'.~~... _ . . , , .. ,.11r.11'C •11111 """~---~~~~~~~+-~~~~~--4~~ : ·.~.~~~~•• 'C ..,..ttw Typ1ul Applications ...... . ....... • AC ,......,°""'911 (....._ """""' 11t'C- • ~f°"'•".O. . "'""C ~......,,.--... ..,r,1wc .... ... . .. ...... .• ..... ' . c.................. ,,. .. -w ' u ,.c Figure 7.3 7 - Documentation d'un bras de pont à IGBT intégré en module 1200V/ 140 A. (Source :ww.v.semikron.com) 'tf !Il 122 1 •:• CONVERSION DC/AC 1 8.1 Présentation de la conversion OC/AC 8.2 Principes et structures de base des onduleurs 8.3 Stratégie de commande « PWM »des onduleurs La conversion DC/AC consiste à générer une ou plusieurs tension(s) alternative(s), Je plus souvent sinusoïdale(s), à partir d' une tension continue. Ceci permet principalement d 'alimenter des appareils adaptés aux tensions réseaux à partir de batteries ou de rensions redressées, ou encore de pilorer, par vartalion de la fréquence, un moreur AC à vitesse variable. Les circuits qui réalisent ces opérations sont appelés « onduleurs». 8.1 PRÉSENTATION DE LA CONVERSION OC/AC On parle d' « onduleur », de façon générique, pour désigner un circuit à découpage destiné à la production d'une tension et d' un courant alternatifs à partir d 'une source continue (voir figure 8 .1). Le principe de fonctionnement repose sur un mécanisme d' inversion périodique de la tension d'entrée qui conduit à une tension alternative en sortie. Étant donné que les tensions de sortie du circuit sont généralement désirées alternatives et sinusoïdales, on s 'intéressera principalement à caractériser Jeurs valeurs efficaces ainsi que leur « pureté harmonique », c'est-à-dire à étudier leur spectre et à chiffrer leur taux de distorsion harmonique (THO). La source d'entrée peut présenter une nature« source de tension» ou« source de courant», ainsi que le représente la figure 8.1 . ___.,, . 8.2 PRINCIPES ET STRUCTURES DE BASE DES ONDULEURS Les onduleurs actuels fonctionnent à partir de structures relativement simples, autant en monophasé qu'en triphasé. Pour bien saisir leur principe de base, il convient au départ de s' intéresser à la commande la plus rudimentaire dite« commande pleine 123 Chapitre 8 · Conve rs ion OC/AC Cùi.:..t'asi.vu DC/AC i, oc Commande <Sandet.V"Sdesortie imoortantcs V~I et« "IHD"" Figure 8.1 - Conversion OC/AC et grandeurs de sortie. onde», avant d'étudier les stratégies de commande plus élaborées destinées à faciliter Je filtrage des harmoniques des tensions et courants générés. 8.2.1 Onduleur « de tension » monophasé « pleine onde » î La structure d' un onduleur monophasé, aussi appelée« pont en H », est représentée V., K, sur Je schéma de la figure 8.2. Le nom Charge «d'onduleur de tension» est associé à une structure présentant une source de tension Vfr) en entrée. En conséquence, la charge doit K, présenter une nature de type « source de courant», c'est-à-dire comporter une indue- Figure 8.2 - Pont en Hou « onduleur tance en série (ce qui est Je cas de la plupart monophasé». des moteurs et des charges passives). Les caractéristiques de ce circuit sont donc les suivantes : o La tension d'entrée v. est une tension continue. o Les commutateurs K1 à K4 sont considérés comme idéaux et travaillent « en commutation » de façon périodique à la fréquence f = ~ (Hz). o K1 et K4 sont fermés ou ouverts de manière simultanée et de façon absolument complémentaire à K2 et K3 . o Les deux « cellules de commutation » apparaissant ainsi dans Je schéma sont o 124 tout simplement commandées de façon complémentaire avec un rapport cyclique 1/2. La fermeture du couple K1 et K4 impose en sortie la tension + v•. Inversement, la fermeture du couple K2 et K3 impose en sortie la tension - V•. 8.2 • Principes et structures de base des onduleurs o L'allure de la tension de sortie V, est ainsi conforme au chrono- +V, ~ gramme représenté sur la figure 8.3. o On constate sur ce chronogramme t Tl2 T que la tension obtenue en sortie Il est effectivement alternative. En revanche, cette tension carrée est -V, Join d'être sinusoïdale et, à ce : titre, nécessite l' ajout dans Je : K1 , K. : K, , K.i : K1 , K. • K1 , K, , circuit d' éléments de filtrage des Figure 8.3 - Formes d'ondes de l'onduleur harmoniques. ~ « pleine onde ». Après calcul de la décomposition en série de Fourier de cette tension, il ressort l'écriture suivante : 11<(1) "' V,(t)= L ·- s ,. 4· V (lk + i\ 7r ·sin((2k + J)a11) ksO o En d' autres termes, il n 'apparat"t dans cette écriture que des harmoniques de rang impairs (2k + 1) et • des amplitudes inversement proportionnelles à ces rangs. De façon f plus efficace, il convient de représenter Je spectre de cette tension, conforme au schéma de la Figure 8.4 - Spectre de la tension Vs. figure 8.4, pour mieux prendre conscience de son contenu harmonique. ..··············------ ~ t ___., Sur la figure 8.4, la fréquence fondamentale de la tension a été choisie à 50 Hz, les harmoniques qui apparaissent présentent ainsi des fréquences de 1 50 Hz, 250 Hz, 350 Hz, etc. 8.2.2 Filtrage des harmoniques et « Onduleur à résonance série » Afin de filtrer Je contenu harmonique et donc de ne conserver que la fondamental sinusoïdal de la tension carrée, il est nécessaire d' envisager l' interposition d'un filtre non dissipatif centré sur la fréquence à conserver. Un filtre dit« RLC série» (voir figure 8.5), dans lequel la résistance constitue la charge du sys1ème, permet de plus, d 'imposer la K, '·î ;KI K, ÎVKI ; K, c R L ' V.(t) ' K. Figure 8.5 _ onduleur monophasé à filtre RLC. 125 Chapitre 8 • Conve rsion OC/AC nature« source de courant» nécessaire. Il est important d 'en saisir les caractéristiques et surtout les limites, et pour cela il convient d'écrire l 'expression de la tension de sortie en régime harmonique en fonction de la tension f présentée à l 'ensemble du filtre : V jRC(J) .V l +jRC(J) +LCU(J)) 2 - Vs=R · f=R · R +j · L(J) + J/jC(J) Il est possible, dans cette expression, d' identifier Je numérateur et Je dénominateur du terme de droite avec des formes normalisées, préconisées pour l'étude des filtres, et correspondant à l 'écriture suivante: j · 2mi'2. fs = (J)o 1 + j · 2mi'2. + (j ~Î (J)o ~ (J)rJ 2· f OÙ : (JJO 1 = - - et m JLc = ! ·R @ ~ "L 2 Dans cette expression, Je facteur « m » représente Je « facteur d' amortissement » du filtre. En électronique, on évoque également Je« facteur de qualité» ou «facteur J L · (J) de surtension » : Q lm ainsi que la « Bande passante» qui en résulte : = fr ô.f = .1 Q (J) = 2~ _..Q_Q, · =T c' est-à-dire la plage de fréquence autour de Io (J) = 2~ ~ dans laquelle l'atténuation due au filtre est peu importante. Plus cette bande passante est étroite, plus Je filtre est dit« exclusif» et filtre de façon efficace les fréquences différentes de la fréquence de résonance : Io = 2~ %. Ce qu' il faut bien comprendre dans Je cadre de l 'onduleur à résonance, est qu 'on dimensionne ce filtre pour faire correspondre la fréquence de résonance fo avec la fréquence du fondamental f imposée par Je découpage. Dans ces conditions, si Je filtrage est efficace, il doit se produire une forte atténuation des harmoniques dès Je rang 3, sur l 'exemple traité: dès 150 Hz. En conséquence, il est nécessaire de choisir pour cela un filtre« très étroit», c' està-dire à« facteur de qualité» très important, ou encore «à bande passante étroite ». La figure 8 .6 illustre à ce suj et l' action de plusieurs filtres centrés sur f 50 Hz à travers leur« diagramme de Bode» (c' est-à-Oire Je tracé du module et de la phase de = V -; sur une échelle logarithmique), et ce pour plusieurs valeurs notables des facteurs d' amortissement et de qualité. On constate que les filtres à important facteur de qualité semblent évidemment convenir pour un filtrage efficace des harmoniques proches du fondamental. On parlera dans ce cas-là« d'onduleur à résonance» puisque ce sera vraiment la résonance du filtre qui permettra de ne laisser passer dans Je circuit qu' un courant quasiment sinusoïdal correspondant au fondamental (calé sur la bonne fréquence). Si la 126 8.2 • Principes et structures de base des ondul eurs ••-~==--- A~H ~EG~E.S ~ 111=0 1 ' ... J., t-tHt7 .. . -•O -1•1 -11e -12•, .,, •• 1eee ,.,~1 .. Figu re 8.6 - Filtres RLC série, différents facteurs de qua lité. résistance du circuit RLC constitue la charge du système, cette dernière sera donc alimentée sous tension et courant quasiment sinusoïdaux. Parallèlement, il faut comprendre qu' un tel filtre ne« tolérera» aucune dérive de la valeur de la fréquence du fondamental ou encore aucune dérive de la fréquence fo imposée par les valeurs de la capacité et de l'inductance. Or il est très difficile avec des éléments réactifs adaptés aux forts courants et fortes tensions d'atteindre une bonne précision sur les valeurs des composants. En conséquence, soit Je filtre réalisé éliminera de façon médiocre les harmoniques les plus proches du fondamental (cas du facteur de qualité faible) qui sont aussi les plus importants, soit Je fondamental lui même sera affecté par Je filtrage (cas du fort facteur de qualité avec f 7' fo). En conséquence, il faut retenir qu' une telle solution de filtrage s'avère plutôt mauvaise en électronique de puissance et qu' on lui préférera des modifications fines ~ de la stratégie de commande (voir la partie dédiée à la« commande PWM »). g ll 1 8.2.3 i Caractérisation des commutateurs Quelle que soit la stratégie de commande de cet onduleur, il faut prendre conscience que la nature même de ses sources impose celle des commutateurs K1 à K4 . En effet, la figure 8.7 représente l'allure du couple « tension/courant » de la -e. charge résultant d' un filtrage idéal des harmoniques du courant (charge de nature -=/ inductive). Ces courbes permettent, sachant que K1 (par exemple) est conducteur la moitié du temps et de façon complémentaire à K2 , de retrouver l'allure temporelle de " iK1(1) et vK 1(1) (en gras sur Je dessin). Ceci étant fait, il suffit de bien repérer les l J 127 Chapitre 8 · Conversion OC/AC instants de « commutation » pour «remonter» à l'allure de la caractéris- r ~-----rtique in vK,) et à l'indication ~ ~ ~ttJprimordiale du sens de parcours du point de fonctionnement sur cette caractéristique. =/( -- Cette courbe, établie pour K1, est identique à celle des trois autres commutateurs, il suffit pour s'en convaincre de tracer les chrono· grammes correspondants. i.,~ ·p·g• Cette allure est ainsi très significative puisqu'elle désigne des commutaunmdl teurs de type « trois segments com~ - -. _;K.1 mandés au blocage ». Ceci pointe ainsi de façon précise les transistors de puissance, de type MOS ou IGBT l, ~ ~ ~~ 1~ associés à une diode permettant l'inversion du courant (voir figure 8.7). La figure 8.8 présente ainsi Je Figure 8.7 - caractéristiques et schéma électrique définitif d'un onducommutateurs. leur de tension supposé « filtré » par une cellule RLC série, à base de transistors JGBT munis de diodes en antiparallèle et commandés de façon complémentaire (ce qui est matérialisé par des « signaux de commande » logiques COM et CO M sur les grilles des transistors). Ff- Ç- ~t Figure 8.8 - Onduleur de tension à résonance à transistors IGBT. En rêalité, chaque transistor est bien commandé à partir d'un signal logique mais un circuit spécialisé appelé « driver» se charge de la mise en forme et de l'ampli· fication du courant transitoire de grille. À ce sujet, le problème du chapitre 1 5 aborde de façon particulière quelques technologies de commande rapprochée des transistors de puissance. 128 8.2 • Principes et structures de base des ondul eurs 8.2.4 Onduleur« de courant» monophasé « pleine onde » La structure d'un onduleur dit« de courant» est la même que celle d'un onduleur de tension, à la différence près que la sow-ce d'entrée est w1e « sow-ce de cow-ant ». En conséquence, la charge doit présenter la nature « source de tension », c'est-à-dire comprendre un condensateur en parallèle. Le schéma de la figure 8 .9 représente Je circuit associé dont les caractéristiques sont les suivantes : o Le courant d 'entrée I est supposé continu, ou du moins correctement lissé. i/.t) Charge o Les commutateurs K 1 à K4 sont considérés comme idéaux et travaillent V/.t) «en commutation » complémentaire à la fréquence o f = ~ (Hz). Figure 8.9 - Pont en H ou « onduleur monophasé ». La fermeture du couple K 1 et K4 impose dans la charge Je courant +/. Inversement, la fermeture du couple K2 et K3 impose Je courant - /. o L'allure du courant i,(1) dans la charge est ainsi conforme au chronogramme représenté sur la figure 8. JO. o On constate sur cette allure que ce courant est Join d' être sinusoïdal et nécessite donc l'ajout dans Je circuit d'éléments de filtrage des harmoniques. 8.2.S Filtrage des harmoniques et « onduleur à résonance parallèle » Afin de filtrer Je contenu harmonique il est nécessaire d 'envisager l'interposition d' un filtre non dissipatif centré sur la fréquence à conserver. Un filtre dit« RLC parallèle » (voir figure 8.11), dans lequel la résistance constitue la charge du système, permet de plus d'imposer la nature « source de tension » de la charge par la présence de ~ son condensateur. g L'étude sa fonction de transfert est ainsi ll importante à traiter, la formule du diviseur de courant permettant d'écrire: ~ 1 ~ l .:! ' ) " I _s Ainsi: !s = = Zu1c R + Zw c = i t T Figure 8.10- Formes d'ondes de l'onduleur pleine onde. jL(J) .I R+RLC(j(J)) 2 +jL(J) - k. L jL(J) 2.! 1 + jR . (J) + LC(j(J)) 129 Cha pitre 8 · Con ve rs io n OC/AC Il est alors possible d 'identifier Je numérateur et Je dénominateur de cette fonction avec les formes normalisées déjà utilisées précédemment : Figure 8. l l - « Onduleur monophasé• à filtre RLC. ~ ~ la formulation du facteur d'amortissement m n'est pas la même que dans le filtre série. On reconnaît ainsi, à l'image des grandeurs du filtre série, Je facteur d 'amortissement m, Je facteur de qualité Q en résulte : ô./ =~ = ~ Q 2tr · Q = J_ = RC · c:v0 2m avec ainsi que la Bande passante qui fo = (<)o. 2tr On comprendra alors que cette fois la résonance du filtre permettra d 'obtenir une tension quasi sinusoïdale, correspondant au fondamental, au niveau de la charge. Par contre, et exactement de la même manière que dans Je cadre du filtre série et de la figure 8.6, on notera que si des filtres à important facteur de qualité semblent convenir pour un filtrage efficace des harmoniques proches du fondamental, il sera très difficile d' atténuer fortement les harmoniques de rang les plus faibles sans détériorer Je fondamental lui-même. En conséquence, il faut retenir également qu' on préférera à ce filtrage brutal des modifications de la stratégie de commande (voir la partie dédiée à la « commande PWM»). 8.2.6 Caractérisation des commutateurs De la même manière que dans Je cadre de l'onduleur de tension, la figure 8.12 montre l'allure du couple «tension/courant» de la charge résultant d' un filtrage idéal des harmoniques du courant. On remarquera en particulier que, dans ce cadre particulier, l'onduleur de courant R · i,(t) et que Je fournit une tension sinusoïdale à la charge puisque V,(t) courant i,(1) est supposé sinusoïdal. Ces courbes permettent alors de déterminer l' allure temporelle de iK 1(1) et vK 1(1) (en gras sur Je dessin). Ceci étant fait, il suffit encore de bien repérer les instants de « commutation » pour « remonter » à l'allure de la caractéristique i K 1( t) f ( vK 1) = = 130 8.2 · Principes et structures de base des o ndul eurs et à l' indication primordiale du sens de parcours du point de fonctionnement sur / cette caractéristique. Cette allure est ainsi très significative puisqu'elle correspond à celle d' un commutateur de type «trois segments » commandé à l' amorçage. Ceci désigne sans équivoque l' utilisation de thyristors, mais il est également possible de se servir de transistors de puissance de type IGBT (non réversibles en courant) associés à une commande complémentaire. Cette courbe, établie pour K1, est identique à celle des trois autres commutateurs, il suffit pour s'en convaincre de tracer les caractéris· tiques équivalentes. La figure 8. 13 présente ainsi Je schéma électrique définitif d' un onduleur de courant, supposé « filtré » par une cellule RLC parallèle, à base de thyristors commandés de façon complémentaire (ce qui est matérialisé par des « signaux de commande COM et CO M sur les gâchettes). Figure 8.12 - car actéristiques et commutateurs. Figure 8.13 - Onduleur de courant à thyrist or s. 8.2.7 Onduleur« de tension » triphasé commandé en « pleine onde » La structure de base d 'un onduleur de tension triphasé est l'extension à trois cellules de commutations de celle de l'onduleur monophasé. Le schéma électrique, représenté sur la figure 8.14, est ainsi organisé autour de six ensembles transistors/diode de roue libre, constituant les interrupteurs commandés K1 à K6 . La tension d 'alimentation V,. est supposée parfaitement continue. Les interrupteurs commandés (IGBT 1 à 6) sont considérés comme idéaux et commandés par les six signaux logiques: COMl, COMI, ..., COM3, COM3. En réalité, chaque transistor est bien commandé à partir d'un signal logique mais un circuit spécialisé appelé« driver» se charge de la mise en forme et de l'ampli· fication du courant de grille. 131 Chapitre 8 • Conve rsion OC/ AC .-'S~ 1 1 1 1 N 1 1 :~ i ,--, 1 1 1 __ , COMJ! : 1 COMl' Figure 8. 14 - Onduleur de tension triphasé. La commande pleine onde correspond ici au fait que chaque « bras » du pont (chaque cellule de commutation) est commandé par un signal logique et son complé- ment, ici COMl et COMI , ... , COM3 et COM3. En conséquence, chaque« bras» présente, à chaque instant, un commutateur passant et l' autre bloqué. Il est ainsi suffisant de connai"tre l'évolution des signaux de commande pour déterminer r ensemble des tensions produites. La figure 8.15 illustre ainsi l'allure des signaux de commande associés à la commande « pleine onde » des trois bras de pont, identiques et déphasés entre eux d' un tiers de période. De ces signaux sont déduits, sur chaque intervalle, les commutateurs qui sont« passants ». L'identification des commutateurs qui sont passants sur chaque intervalle permet ainsi de tracer les allures des tensions composées du système : ui:z, i1z3 et UJi· Par exemple, sur Je tout premier intervalle tracé, les commutateurs Ki. K5 et K3 sont conducteurs. Ils amènent donc la tension v. entre les phases 1et2 ainsi qu' entre les - u31 - V•. Enfin, la fermeture phases 3 et 2. On en déduit : ui 2 v. et u 23 0 . En simultanée de Ki et K3 court-<:ircuite les phases 1 et 3, en conséquence u 3 i faisant de même sur les cinq autres intervalles qui forment la période, on obtient l'allure complète des tensions composées représentées sur la figure 8.15. Il est ensuite possible de remonter aux tensions simples au niveau de la charge en écrivant: = = ViN(t) U23(1) = V2N(t) U3i(t) = V3N(t) - udt) ! = = V2N(t) V3N(t) YiN(t) système équilibré en tension. Ainsi, à partir des deux premières équations v 1N(t) - v3N(t), ilestpossibled'écrire: v2N(t) =- Ui2(1) { U23(1) 132 = du système = ViN(t) + ViN(t) + V3N(t) =2 · V1~I) + V3N(t) = - v,N(t)- v3N(t)- v3~1) = v,N(t) - 2 . V3N(t) et de 8.2 • Principes et structures de base des onduleurs Le plus simple est alors de former: 2. U12Ct) + U23(t) 4. v,N(t) + 2. V3N(t) - v,N(t) - 2. V3N(t) 3 . v,Jt) On e.n dé.duit alors: v1J 1) 2/ 3 · 11 12(1) + 1/ 3 · 11 23 (1) et par permutation circulaire des indices : = = = V1,v(/) = v2N(I) = V3,v(/) = 2 1 1112(/) + 3. 1123(I) J. 1 2 j . 1123(1) + 3. 1131 (1) 2 1 J. 1131(1) + 3. 1112<1) Ces équations, utilisées sur chaque intervalle différent formant la période permettent de tracer les allures des tensions simples du système sur la figure 8.15. Coml 1 8=.X 1 • 0 ~ m2 tx 1 1 Com3 1 1 ' . . . da lnutql(eus 001ml:!llfl~~(MIX <JJJ sonlpassew sœlen:ail) K1 . Ka. K.t !' ' K1 . 1Ct. K, K1 , Ks. K4 X. . Kt. K, K,, K,, "' K. . Ka. K, 1 TetlShru: ootq1Mtta du sysème lrifha86 - - - - - -.....1 1 1 1 1 1 1 1 1 ! 1 1 Figure 8.15- Commandes etchronogrammes des grandeurs de l'onduleur triphasé pleine onde. 133 Chapitre 8 • Conve rsion OC/AC On constate sur ces chrono grammes que les tensions simples, comme les tensions composées, forment bien un système triphasé équilibré direct de tensions. L'aspect «non sinusoïdal», c' est-à-dire la présence d' harmoniques, constituant un défaut à éliminer par filtrage. Pour ce faire, il est important d' étudier Je spectre des tensions simples (celles qui sont appliquées à la charge), ce qui revient au calcul de la décomposition en série de Fourier de ces tensions. Le calcul de cette décomposition (non détaillé ici) conduit, pour la tension v1N, à l' expression : 2·V 2 ·V 2 ·V v 1N(t)= --" · sin(a1 · 1) + " · sin(5a1 · 1) + - " · sin(7a1 · t) 5 7r 7 7r 7r 2 ·V + -11-tr• · sin( 11a1 · 1) + ... La figure 8.16 présente ainsi Je spectre associé aux tensions simples du système, les valeurs efficaces de chaque composante étant normalisées par rapport à celle du fondamental (premier harmonique). On constate sur ce spectre que, conformément à l'expression de la série de Fourier, l'harmonique 3 est nul. Le contenu harmoniquen' estainsi présent qu'à partir de l'harv. monique 5 et se révèle « relativementdiscret » par rapport au ~ fondamental. 1 ....,......,..... ..,...... ,_.....,......_......,............"'...............,................. Il convient ainsi de chiffrer Je 0,8 «taux de distorsion harmo- 0,6 nique » de ce signal : 0,4 0~2 ~ THD = ~ a~2· ! Ordre 1 o~~~~~~~~~~~~~-+ 1 2 sa 3 4 5 6 7 8 9 10 Il De l'bartronique Fig ure 8. 16 - Spec tre des tensions simples de l'onduleur pleine onde. Dans cette expression V,n représente la valeur efficace de la composante harmo. ç . 2· ~ c . ruque de rangn, et V, 1 celle du iondamental, c' est-à-dire Je terme - - . e derruer 7r terme se simplifiant sous la racine du THO, il reste dans l'expression les simples ,j 2 + (ln)2 + (Ji ll)2 + ... rapport.;: THD =(115) L'application numérique donne ici : THD"' 0,28 = 28 % , ce qui signifie que les formes de tensions ne sont pas extrêmement déformées par rapport à l'idéal sinusoïdal. On retiendra alors que l'onduleur triphasé pleine onde, même si ses performances sont moins bonnes que celles basées sur des stratégies de commande plus élaborées (PWM) peut être utilisé dans Je cadre de récepteurs peu exigeants ou lors de phases de fonctionnements particulières de certains moteurs (c 'est Je cas du train « Eurostar » dont les machines asynchrones sont alimentées par des onduleurs commandés en peine onde en régime de croisière). 134 8.2 • Principes et structures de base des ondul eurs 8.2.8 Onduleur« de tension » triphasé « pleine onde » à point milieu il est possible de réaliser Je même type d'onduleur que précédemment en prévoyant au niveau de l' alimentation un point milieu à relier au neutre de la charge. La figure 8.17, représente un tel circuit et il est important de comprendre que la liaison du neutre à ce potentiel fixe impose un changement important dans l' allure des tensions du système triphasé crée . •-~!.j '' '' '' :' K.1 ,-, ' ' COM1'1 : __ , COMl ' COMl : ' COM~ Figure 8. 17 - Onduleur de te.n~inn tripharoé à point milieu. La tension d 'alimentation v. est supposée parfaitement continue mais constituée de deux tensions identiques dont Je point milieu est accessible. Les interrupteurs commandés (IGBT 1 à 6) son!....22!!sidérés comme idéaux et commandés par les six signaux logiques: COMl et COMI .... , COM3 et COM3. La commandeesttoujours de type« pleine onde» et chaque« bras» du pont(chaque cellule de commutation) est commandé par un signal logique et son complément. En conséquence, chaque « bras » présente toujours à chaque instant un commutateur passant et l' autre bloqué. Il es1 ainsi toujours suffisant de conmu"tre l'évolution des signaux de commande pour déterminer l'ensemble des tensions produites. La figure 8.18 illustre ainsi l'alluredes signaux de commande des bras de pont, identiques et déphasés entre eux d' un tiers de période. De ces signaux sont déduits, sur chaque intervalle, les commutateurs qui sont« passants ». ~g L'identification des commutateurs qui sont passants sur chaque intervnlle permet ll ainsi de tracer les allures des tensions simples du système : v1N, v2N et v 3N. Il est ensuite possible de remonter aux tensions composées au niveau de la charge ~ en écrivant les formules bien connues : 1 ~ l .:! ' ) " V2N(t) - V3N(t) v3N(t) - v1J t) Les chrono grammes obtenus sont ainsi représentés sur la figure 8.18. 135 Chapitre 8 • Conversion OC/AC ! Coml i 0 ~om2 1 9= * 21t 1 1 ' j i l Com3 : 1 i' 1 1 ; i ~ts des interrupleUrs oom.m.andés)(oeux qui oont passants &euleme:n;t) K1 , Ks . Ks K1 , Ks . K. K1 , KJ. K:s 1 ~ ,KJ. ~ K. , Ks . Ks "' · "' · Ks 1 1 Tensions simples du s)-stème triphasé VJN ; v.12 1 ! .v.12 1 y 2N V,12 i ·V,12 V,12 1 1 .v. i i i 1 1 i 1 1 !i !; ltJl v. .v. v. i 1 1 YJN ·V,12 .v. v. i i '' 1 ~ r i 1 1123 1 ! 1 1 ' 1 i ltJJ 1 1 ; 1 ! ! !j ' ! '! Figure 8. l 8 - Commandes et chronogrammes des grandeurs de l'onduleur triphasé pleine onde. On constate sur ces chrono grammes que les tensions simples, comme les tensions composées, forment encore une fois un système triphasé équilibré direct. L'aspect «non sinusoïdal», c'est-à-dire la présence d' harmoniques, constituant toujours un défaut à éliminer par filtrage. 136 8.2 • Principes et structures de base des ondul eurs À ce propos, il est important d'étudier Je spectre des tensions simples (celles qui sont appliquées à la charge), ce qui revient au calcul de la décomposition en série de Fourier de ces tensions. Le calcul de cette décomposition (non détaillé ici) conduit, pour la tension v1N, à l'expression : 4·V 4 ·V 4· V v1N(t) sin(a1 · t) + - -• . sin(3a1 · t) + - -• · sin(5a1 · t) • 3• 5• = --• · 4·V 4·V +-• · sin(7a1 · t) + -9• -• · sin(9a1 · t) + ... 7• La figure 8.19 présente ainsi Je spectre associé aux tensions simples du système, les valeurs efficaces de chaque composante étant normalisées par rapport à celle du fondamental (premier harmonique). On constate sur ce spectre que l'harmonique 3 des tensions simples n'est plus nul. Le contenu harmo1 nique est donc plus impor- 0,8 . ·····+······ ..,...... , .......,.•._,...••,.... ..,......,............. tant et présent dès Je rang 3, ce qui est asse.z défavorable 0,6 ·····• ····-······-·······•·····--······•·····'·····-'·····•··············+···-··•··-······ dans l'optique d' un filtrage. 0 ,4 .................................~···············+············-i······•····-·+···-·•····-···· Il convient ainsi de chif- 0,2 ..... o .__.__~~~~~~~~~~'--~+ 0e frer Je « taux de distorsion 1 2 3 4 5 6 7 g 9 10 li L"hannonique harmonique » de ce signal : THD=~ v,, L'application = ~ g ll 1 ~ f~ -e. -=/ ) " Figure 8. l 9 - Spec tre des tensions simples de l'onduleur pleine onde. numérique 2 2 donne ici la valeur : 2 THD ,J(J/3) + (1/5) + (117) + ... "'0,44, ce qui signifie que les formes de tensions sont assez «déformées » par rapport à l' idéal sinusoïdal, plus en tout cas que dans Je cas de l'onduleur précédent (THD"' 0,28). En définitive, il est assez simple de remarquer sur les chrono grammes précédents que l' onduleur à point milieu présente des tensions simples carrées et des tensions composées plus nuancées, exempres d'harmonique 3. C'est J'inverse de ce qui apparaissaitdans Je cas de l'onduleur sans point milieu. En somme, une charge sans neutre (une charge couplée en triangle par exemple) recevra des tensions composées de type « carrées », très riches en harmoniques. De la même manière, une charge couplée en étoile à neutre relié supportera des tensions simples également carrées dont Je spectre sera encore assez «défavorable». On comprend alors qu'il sera souvent préférable, dans Je domaine des onduleurs, d' utiliser des stratégies de commandes plus évoluées permettant de repousser plus efficacement dans Je domaine des grandes fréquences les harmoniques causées par Je découpage. C'est l' objectif principal des commandes de type« PWM ». 137 Chapitre 8 • Conversion OC/AC 8.3 STRATÉGIE DE COMMANDE « PWM » DES ONDULEURS «Commander un onduleur» consiste à produire les signaux de commande permettant d' imposer à chaque instant les états des divers commutateurs, et donc les allures des tensiono et des courants du système. Si la commande« pleine onde » présente une grande simplicité (concevoir un signal carré à la fréquence désirée des grandeurs alternatives ne présente pas de difficulté), les spectres des tensions obtenues révèlent une forte« proximité» du contenu harmonique avec Je fondamental. .. et donc une grande difficulté de filtrage. Il est ainsi possible d'envisager d' autres types de« stratégies de commande» permet1ant d' obtenir des meilleures répartitions spectrales ; parmi celles-<:i, la commande dite« PWM » est la plus utilisée pour sa simplicité de réalisation, autant sur Je plan de l'électronique associée que dans ses possibilités d 'intégration à des systèmes numériques de traitement du signal. 8.3.1 Commande PWM (ou MLI) des onduleurs monophasés La technique de génération des signaux de commande appelée PWM (Pulse Width Modutati.on, ou Modulation de Largeur d' lmpulsion en rrançais) consiste juste en la comparaison, au sens électronique du terme, d 'un signal sinusoïdal dit« de consigne » avec une« porteuse » triangulaire de fréquence supérieure permettant de fixer par là même la fréquence des commutations, et ainsi la bande de fréquence occupée par Je contenu harmonique. Le schéma de la figure 8 .20 illustre Je principe de la comparaison des deux signaux et l' utilisation du signal de sortie sur l'exemple d' un onduleur de tension. Le comparateur qui apparaît dans Je schéma peut être réalisé avec un simple amplificateur opérationnel, Je signal «logique » en sortie étant distribué aux grilles des transistors appariés K1 et K4 , et son complément aux transistors K2 et K3 . li est toutefois préférable d'utiliser dans ce type de montage des circuits intégrés des· tinés uniquement à la fonction« comparateur » et présentant de meilleurs comporte· ments en commutation que la plupart des amplificateurs opérationnels de base. _../ COM K1 '· î C:OM K, consigne ~ WNl/v porteuse 138 0 oomparateur Figure 8.20 - Commande PWM d'un onduleur de tension à IGBT. 8.3 • Strat égie de commande« PWM » des ondul eurs Les différents signaux de commande, ainsi que l'allure de la tension de sortie, qui apparaissent dans cet exemple sont représentés sur la figure 8.21 sur l'exemple précis d' une porteuse triangulaire de fréquence 6 fois supérieure à celle de la consigne sinusoïdale. Sur cet exemple, l'amplitude du sinus égale celle du triangle, ce qui constitue un cas limite. De façon générique, l'amplitude du sinus doit être inférieure ou égale à celle du triangle. On utilise dans ce cadre précis une nouvelle grandeur m appelée« ordre de la PWM », qui représente simplement Je rapport existant entre la fréquence de la porteuse triangulaire et celle du sinus de consigne. Sur l'exemple traité sur la figure 8.21 on relève: m = 6. V(t) +Ve ..... ······ ····· ···... 7t '• .. 0 -Ve -~ ...................u .................. o~. ....... ····· .< 'Lit Figure 8.2 l - Signaux et tension PWM sur onduleur monophasé - ordr e: m = 6. ~g ll 1 ; l -e. -=/ J " Il apparai"t sur la figure 8.21 le fait que la tension de sortie du montage est bien alternative et présente un fondamental (dessiné en pointillés) dont la fréquence est celle de la sinusoïde de référence. Si J'avantage que présente cette forme de tension par rapport au cas de la «pleine onde» n'est pas flagrant pour m = 6, la figure 8.22 présente les choses de façon différente. En effet, les allures des tensions obtenues (pour une fréquence de 50 Hz et sur deux périodes) et les spectres correspondants sont représentés dans Je cas d' ordres plus importants (m = 6, m = 12, m = 24 et m = 100 ). Si les allures brutes des tensions ne sont pas vraiment« parlantes » (le fondamental est rajouté sur chaque relevé pour une meilleure compréhension, mais il faut avouer que les chronogrammes ne sont pas « intuitifs »), les spectres révèlent de façon spectaculaire des contenus harmoniques d'autant plus « éloignés » du fondamental que l'ordre est élevé. 139 Chapitre 8 · Conversion OC/AC 1' Figure 8.22 - Spectres de tensions PWM. C'est en effet l ' observation de ces spectres qui permet de comprendre vraiment l 'intérêtdel 'opération.Lechoixdélibérédeporteuses triangulaires d' ordre m >> JO (donc de fréquence largement supérieures au fondamental désiré) permet ainsi de « repousser » Je contenu harmonique de la tension crée autour de la fréquence m x f > > f. En cela, c 'est Je filtrage des harmoniques crées par Je découpage qui sera grandement facilité par rapport au cas de la commande de type pleine onde. Il suffira en effet d' interposer dans Je circuit de sortie un filtre très simple, d'ordre 1ou2 Je plus souvent, en choisissant une fréquence de coupure juste supérieure à celle du fondamental, pour que l'atténuation soit importante au niveau des fréquences élevées des harmoniques. 8.3.2 Commande MLI (ou PWM) des onduleurs triphasés Dans Je cadre d 'onduleurs triphasés, la commande PWM n' est pas vraiment plus compliquée. Le signal triangulaire qui constitue la porteuse reste unique et les trois signaux de commande sont simplement obtenus par sa comparaison à trois sinusoïdes de consigne déphasées de 120 °. La figure 8.23 présente ainsi Je cas d'un onduleur de tension triphasé dont les trois commandes sont obtenues directement par comparaison à une porFigure 8.23 - Commande PWM d'un onduleur triphasé de teuse unique. tension à IGBT. 140 8.3 • Strat égie de commande« PWM » des ondul eurs La figure 8 .24 représente alors l'ensemble des signaux qui apparaissent dans les diverses étapes de l'élaboration de ce type de commande. Il n'y a ainsi que peu de choses à remarquer dans Je cas de la PWM e.n triphasé. Il s' agit bien de la duplication en trois signaux déphasés de 120 ° du signal de commande de la modulation de largeur d'impulsion monophasée. PWM 1 +.Vcc ·~ -~·~--·~--.~:-~ ·- ...... ····· 0 ,.·········· -vcc PWM 2 +vcc ··· 0 2n PWM 3 ~g 0 ll -vcc 1 ~ ~ Zn Figure 8.24 - Signaux et tension PWM sur onduleur triphasé · ordre: m = 6. l 8.3.3 Généralisation du concept de « commande PWM » 7 En réalité, les commandes de type PWM sont souvent présentées, comme dans cet " des sinusoïdes assez pures en sortie du montage. Pourtant, il est possible de remarquer J ouvrage, à l'occasion de l'étude des onduleurs, comme un moyen permettant d' obtenir 141 Chapitre 8 • Conve rsion OC/AC qu' elles constituent un concept de commande bien plus général qu' on ne Je croit. En effet, dès Je chapitre dédié aux hacheurs, Je lecteur aura saisi que dans chaque exemple, Je paramètre de commande du système est Je « rapport cyclique» qui apparaît dans Je découpage des tensions et des courants. Les valeurs des tensions de sortie sont toujours liées au terme« a», qui n' est autre que la largeur relative de l' impulsion dédiée à la fermeture du commutateur principal. Moduler la largeur d'impulsion peut donc être appréhendé comme : «faire varier lentement Je rapport cyclique par rapport à la fréquence de découpage de manière à donner aux grandeurs une allure déterminée (en basse fréquence) ». Il faut bien saisir que ce concept ne s 'applique pas uniquement aux onduleurs et aux hacheurs conventionnels. En somme, quelle que soit l'allure« basse fréquence» du signal de référence, la tension de sortie revêtira la même forme. La commande PWM est donc un moyen simple de donner à une tension ou à un courant, à travers un procédé de découpage, l'allure ou la valeur fixée par un signal dit« de consigne ». À titre d' exemple, la figure 8.25 représente une structure en « pont complet » commandée en PWM par un signal qui peut prendre des allures différentes. Ce type d' expérience est facile à réaliser avec un GBF et quelques composants de base de l'électronique, ici l'expérience a été simulée sous Je logiciel Scilab de manière à obtenir plusieurs courbes illustrnnt Je propos. On observern ainsi les formes des tensiono de sortie après filtrage des composantes hautes fréquences (celle liées à la fréquence de la porteuse) sur la droite de la figure en correspondance avec les formes de la consigne (sur la gauche). Figure 8.25 - Signaux et t ensi on PWM. 142 8.3 • Stratégie de commande« PWM »des onduleurs On observe sur cette figure les points suivants : o Avoc une consigne sinusoïdale, c 'est une tension sinusoïdale qu'on obtient après filtrage. o Avoc une consigne constante, c' est une tension (ou un courant) continue (constante) qu'on obtient après filtrage. o Avoc une consigne quelconque (une rampe, un sinus redressé par exemple), la tension présente la même allure que la consigne. o La seule condition autorisant un bon fonctionnement, est que la fréquence du découpage soit bien plus importante que celle du signal de consigne. o Lorsque c 'est Je cas, un léger filtrage des grandeurs de sortie permet de retrouver la forme de la consigne. li existe même des amplificateurs audio (dits « de classe D ») qui utilisent ce procédé de manière à donner aux fortes tensions et aux forts courants de sortie les allures des signaux audiofréquence à amplifier. 143 PRINCIPES DE SYNTHÈSE DES CONVERTISSEURS STATIQUES 1 9.1 Notions importantes sur l'architecture des convertisseurs 9.2 Principes généraux de la synthèse des convertisseurs 9.3 Exemple: Synthèse complète d'un convertisseur OC/OC 10 W Les convertisseurs statiques présentés dans les chapitres précédents ne sont pas sans rapport.; les uns avec les autres. En réalité il existe des éléments, communs à toutes les structures, permettant de déterminer dans une même démarche Jeurs structures générales ainsi que les particularités de Jeurs commutateurs. Les règles qui permettent d'établir, de façon tout à fait générique, les architectures de ces circuits sont ainsi désignées par Je terme de« synthèse des convertliseurs statiques». 9.1 NOTIONS IMPORTANTES SUR L'ARCHITECTURE DES CONVERTISSEURS 9.1.1. Sources permanentes et sources instantanées ~ Il est important de retenir une caractéristique simple des convertisseurs statiques : ils g fonctionnent tous à pnrtirde composants nssurnntchncun ln fonction« interrupteur ». ll Comme ces derniers assurent des interconnexions forcément directes, les sources 1 d'énergie et les récepteurs reliés se doivent d'être compatibles vis-à-vis de ce type ~ d' opération. Pour faciliter les choses, on désigne par Je terme générique de« sources »chaque élément de circuit autre qu'un commutateur, et dans ce contexte deux types majeurs -e. de sources sont à dissocier : .:! o Les « sources de tension » imposent la tension existant entre Jeurs bornes. De ' façon plus fine, en électronique de puissance, on désigne ainsi un dipôle qui «impose la continuité de sa tension »dans Je cadre d' une commutation. ~ f ) " 145 Chapitre 9 • Principes de synthèse des conve rti sseurs st atiques o Les « sources de courant » imposent Je courant qui les traverse. De façon plus fine, on désigne ainsi un dipôle qui «impose la continuité de son courant» dans Je cadre d' une commutation. Une autre particularité de l'électronique de puissance réside dans la manière de considérer deux composants classiques : les inductances et les condensateurs. En effet, il est possible de leur associer également un comportement de type« source de courant » ou « source de tension », ce qui n' est pas forcément une conception très courante en électricité, mais d'une façon un peu particulière on parlera de « sources instantanées ». Pour bien saisir ces notions, il est nécessaire de prêter attention aux justifications suivantes: o Une inductance représente une source de courant dite« instantanée» car c'est un composant qui s'oppose à chaque instant aux variations des courants qui la traversent. De façon plus précise, comme c 'est un composant qui développe une tension proportionnelle à la dérivée de son courant, il interdit toute discontinuité de ce dernier (la dérivée étant infinie lors d' une discontinuité, ce qui n'est pas envisageable en réalité dans un circuit électrique). En pratique donc, l'inductance représente un dipôle qui a tendance à assurer la « continuité mathématique » du courant qui la traverse, ou encore à imposer la valeur du courant de façon instantanée, ou encore à« lisser l'allure du courant» ; ce qui ne l'empêche pas de subir des variations, mais celles-ci en pratique seront limitées à une certaine dynamique. o Un condensateur se comporte comme une source« instantanée» de tension car, s' il peut se charger et se décharger c 'est-à-dire voir sa tension varier, ce ne sera là aussi que dans une certaine limite de dynamique. En d' autres termes, Je condensateur tend à rendre lentement variable la tension à ses bornes, à «lisser» la tension ou encore à en assurer sa continuité. C'est en cela qu'on Je désigne comme une« source de tension ». Par ailleurs, il est simple de comprendre qu' il n' est pas possible d' opérer, sur les diverses sources, certaines manipulations qui s 'avèrent incompatibles avec les natures mêmes de ces sources. On retiendra les notions suivantes: o Il est interdit de court-circuiter une source de teruion (ce qui revient à l' empêcher d 'imposer sa tension, ce qui est à l' encontre de la définition même de la source). o Il est interdit d' ouvrir une source de courant (ce qui revient à l' empêcher d' imposer son courant). o Il est interdit de relier directement deux sources de natures identiques et de valeurs différentes. o En définitive il ne sera possible dans ce contexte que de relier deux à deux des sources de natures différentes. Il est alors particulièrement important de retenir les spécificités et les règles d' associations qui apparaissent sur la figure 9.1. 146 9.1 · Notions importantes sur l'architecture des conve rtisseurs Les « Sources » Source de tension Syml>nl " : c[j Source de courant Syml>nl" : Propriété : Impose la continuité de la tension V(t). Condensateur en parallèle : Se comporte comme une "source Instantanée de tension ». e ~c[jv(t) ~ ~) V(t) Propriété: Impose la continuité du courant l(t). Inductance en série : Se comporte comme une " source Instantanée de courant». Règles d'interconnexion des « sources » Une " source de tension » ne peut être connectée qu'à une " source de courant» et ne peut pas être" court- circuitée». Une « source de courant » ne peut être connectée qu'à une " source de tension » et ne doit pas être " ouverte ». Les deux sources doivent être également compatibles en terme de réversibilités. Les deux sources d olvent être également compatibles en terme de réversibilités. Figure 9. l - Sources et règles d'interconnexion. ~g 9.1.2 Cellule de commutation ll 1 Il y a ainsi une conséquence directe aux notions énoncées sur la figure 9.1 : les ~ convertisseurs de l'électronique de puissance sont toujours bâtis autour d 'interrupteurs assurant le respect des règles d 'associations des sources. En définitive, les circuits s' articulent toujours autour d' une structure appelée -e. «cellule de commutation », représentée sur la figure 9.2, qui présente par nature -=/ deux commutateurs forcément complémentaires (l'une est ouverte quand l'autre est fermée et vice versa) de manière à respecter les impératifs des sources amont et aval, qui sont forcément de natures différentes. 0 ~ f J 147 Chapitre 9 · Principes de synthèse des convertisseurs statiques " Cellule de commutation ,. Lol des mai ll es associée : Lol des nœuds associée : V=vx1+ vn l=iKI-iKl A.œtenir: Les deux commutateurs K1 et K, sont complémentaires. Quand l'un est fermé, l'autre est OJvert. Figure 9.2 - La cellule de commutation. 9.1.3 Classification et nature des commutateurs Dans la démarche d' identification des commutateurs qui forment les circuits de l 'électronique de puissance, on se réfère aux courbes «caractéristiques » de leurs fonctionnements, c'est-à-dire aux courbes« courant/tension» de chaque composant. La figure 9 .3 synthétise à ce propos les différents commutateurs qui apparaissent dans les circuits en fonction de leur type de caractéristique et de leurs «réversibilités », c'est-à-dire du caractère unipolaire ou bipolaire du courant ou de la tension qu' ils supportent. 9.1.4 Natures des commutations Les commutations opérées par les composants ci-dessus peuvent être de deux types : «naturelle» ou« forcée». Il est alors très important de bien distinguer leurs spécificités. 9. 1.4. l Commutation naturelle C 'est le type de commutation assurée par une diode. Le passage de la conduction à l 'état bloqué se fait sans action de commande, et suivant la caractéristique bien connue du composant. La figure 9.4 représente ainsi les courbes iK = f( vK) pouvant correspondre à la présence d'une diode (en direct eten inverse), ainsi que le «trajet» emprunté par Je point de fonctionnement (en pointillés). La commutation naturelle correspond, etc' est important, à un trajet qui« suit les axes » du repère. De façon réciproque, identifier une telle caractéristique dans le fonctionnement d' un commutateur signifie qu' une diode fait partie du composant correspondant. Il est important de noter que ce type de commutation présente un point de fonc· tion nement qui ne sort jamais de la courbe présentée comme caractéristique, ou encore qui« suit les axes». En conséquence, dans une diode, le courant s'annule toujours avant que la tension n'apparaisse et vice-versa. Ceci j ustifie le fait qu'à quelques détails près, ce type de composant ne présente pratiquement pas de pertes liées à la commutation. 148 9.1 · Noti ons importa ntes sur l'architecture des conve rtisseurs R•verslbl_.• ..... N• tuN du compo ...t N• ture du commutllteur Amorç.-ee et Bloc.-ge •2+ . w·+ ld6ollH Commu tateu r Aucune rfversi bili t~ Diode D klde: amorçage et blocage naturels ' ou +. ••W'ou~ ' u~ ~versi t>i li t~ Commu tateur : Transistors ou Thyristor l~ :l~t +. f.f)t ·· '" en tension Tr• slltors : amorçage ET blocage command~s {+. 41...~l~ Thyristo r : armoçage r, comma n d~ ou ,, ,+ .,..:;,Ylt"': ;I")'-{.:: Commu tateur Oeu:x : en tension et en courant blocage + ql.,ul# ft ., en courant rfversi bili t~s naturel et c 4 segments • TransiStors ou Th yristors 1~ ~ ''x Figu re 9.3 - Commutateurs et carac1éristiques. ~ g ll 1 ~ ! f -e. 7 J " 9. 1.4.2 Commutation Commandée C'est Je type de commutation assurée par un transistor ou un thyristor (ou tout autre composant commandé). Le passage de la conduction à l'état bloqué (ou J' inverse) se fait en réponse à une commande externe, et est matérialisé par une flèche sur la figure 9.4. Cette flèche est notée volontairement comme traversant Je plan car ce type de commutation fait apparaître une sorte de «croisement» des grandeurs tension et courant lors de la commutation, c'est-à-dire une consommation énergétique liée à l'opération de commutation. Graphiquement cela correspond au fait Amorçage Narurel ·· l*'' Amorçage '· C<>mmandé © ) ......., 0 \ A.s ___ __.... r· ŒS''-. + • A,B \ ' ® Amorçage C<>mmandé .. · lf' Amorça&e Narurel Figure 9.4 - Natures des commutations. 149 Chapitre 9 · Principes de synthèse des convertisseurs statiques que Je point de fonctionnement traverse les quadrants sur lesquels est notée la courbe iK = j( vK)· Contrairement à la commutation naturelle donc, Je point « tension/ courant » ne suit plus les axes lors des commutations commandées. De façon réciproque, identifier un tel cheminement sur la caractéristique d 'un composant revient forcément à traduire la nécessité d' un composant commandé. De façon plus précise encore, il est souvent nécessaire de noter quel type de commutation (B =blocage, A= amorçage) est forcé, pour distinguer l'utilisation d'un thyristor ou d' un transistor. Une remarque importante permet de ne pas se tromper dans l'identification des quadrants : les quadrants 2 et 4 correspondent à un produit iK x vK négatif. En conséquence, dans ces quadrants, le composant «fournit» de la puissance au reste du circuit, ce qui n'est évidemment pas possible puisque les commutateurs sont des composants exclusivement passifs. Ainsi, dans ces deux quadrants les commutations sont forcément naturelles et exemptes de pertes par commutation (le point de fonctionnement «suit les axes »). Dans les quadrants 1 et 3, en revanche, les commutations sont systématiquement commandées et le point de fonctionnement qui «traverse le plan » justifie l'existence des pertes liées à la commutation. 9.2 PRINCIPES GÉNÉRAUX DE LA SYNTHÈSE DES CONVERTISSEURS La « synthèse des convertisseurs statiques » représente en réalité une démarche permet1ant de déterminer successivement la structure, les natures des commutateurs, et Jeurs caractéristiques, et ce pour un circuit dont on ne connat"t au départ que l'utilité globale et quelques valeurs limites. L'origine de la démarche se base ainsi tout simplement sur Je « cahier des charges» du circuit et permet généralement une détermination totale de la structure par Je suivi scrupuleux des étapes précisées sur la figure 9.5. u~mlr~ ..{~ " Source : : -~·~~-é:-.. J '-,.--' '-,.--' Identification Ré..~ rsîbili ~s des sources CcUulcsde commut.Œions Source L~~t;. tlémems NatJie et d'înterpo.s:îtion caractémtîques Structure de• commtû.teurs Figure 9.S - Synthèse des convertisseurs. 150 SITUctUre finale 9.2 • Principes généraux de la synthèse des conve rtisseurs 9.2.1 Identification des sources et des réversibilités Dès lors qu'on s' intéresse à un convertisseur statique, il est facile d'identifier les «sources» principales qui Je concernent, à savoir la source d 'entrée et celle de sortie. En effet, la nature même de ces deux sources est un élément extrêmement important du cahier des charges du dispositif. À titre d'exemple, un circuit censé relier une batterie à un moteur électrique (en adaptant les tensions et les courants) permet de relier une source de tension (la batterie) à une source de courant (les bobinages des moteurs électriques sont généralement inductifs, donc équivalents à des sources instantanées de courant). Par ailleurs, les réversibilités associées à ces sources constituent également des éléments importants. Toujours sur l'exemple de la batterie et du moteur, il faudra noter si la tension de sortie est susceptible de changer de signe, ou encore si Je courant de la batterie peut s 'inverser, de manière à réaliser par exemple un freinage électrique ou une phase de recharge des accumulateurs. 9.2.2 Nombre de cellules de commutation Dès lors que les sources d 'un convertisseur sont identifiées, il est nécessaire de déterminer à partir de quel nombre de cellules de commutation sa structure va être élaborée. La règle à ce sujet est simple et apparai'"t dans Je tableau de la figure 9.6 ; principalement en fonction des réversibilités des différentes sources. Source de départ Source d'arrivée Nombre de cellules Sans réversibilité de te nslo n Sans réversibilité de tensl on 1 Sans réversibilité de te nslo n Avec réversibilité de tensl on 2 de œmmutation source alternative Avec réversibilité de te nslo n Sans réversibilité de tensl on 2 Triphasée quelconque 3 quelconque Triphasée 3 source alternative Figure 9.6 - Nombre de cellules de commutation. 1 51 Chapitre 9 · Principes de synthèse des conve rti sseurs statiques De façon synthétique on retiendra que dès qu' une réversibilité de tension apparaît (une tension alternative en entrée ou en sortie par exemple), il est nécessaire de disposer de deux cellules de commutation ; dans Je cas d 'une source triphasée, il en faut trois. li faut noter en tant que contre-exemple le cas des redresseurs Pl et P3 qui, en pratique ne sont que très peu utilisés en électronique de puissance. 9.2.3 Éléments d'interposition Sachant que les convertisseurs statiques sont réalisés à partir de composants agissants comme des interrupteurs, il est nécessaire de respecter les règles d 'interconnexion des sources évoquées précédemment. Ainsi, si une structure fait apparai"tre de part et d' autre d'unecelluledecomsan.s éléme1ts d'lnterpc>sltk>n mutation deux sources de SO&rces de ten.sk>n sources de courant mêmes natures, il se révèle impératif d'introduire un « élément tampon » permettant l'association. On fera alors toujours apparaître une Avec éléme1ts d'interpc>sltk>n inductance (source de courant) interposée entre deux sources de tension, ou de la même manière, un condensateur interposé entre deux Figure 9.7 - Éléments d'interposition entre sources sources de courant (voir de la même nature. figure 9.7). De façon générale, ces composants participent également aux opérations de filtrage des tensions et des courants produits par les montages, ce qui justifie Je fait qu' on détermine assez précisément Jeurs valeurs à partir de critères liés à la qualité des formes d' ondes. OKI~ 9.2.4 Natures et choix des commutateurs Lorsqu ·on connaît la structure d'un convertisseur et également les allures précises des tensions et courants qui y apparaissent, il est naturel de pouvoir déterminer les caractéristiques des commutateurs qui Je constituent. De façon plus claire, connaître les courbes« courant/tension» des commutateurs d' un montage permet de déterminer la nature précise de ses composants. Par ailleurs, mais c'est quasiment indissociable, les valeurs extrêmes des grandeurs électriques associées permettent de choisir les modèles particuliers, disponibles dans l'industrie et Je commerce, qui conviendront au circuit. Chaque cas étant particulier, Je lecteur se reportera aux exemples ci après pour mieux comprendre comment s'effectue ce choix. 152 9.3 · Exemple: Synthèse complète d'un convertisseur OC/OC 1 O W 9.2.S Pertes et dissipateurs thermiques De façon également très générale, tous les convertisseurs de l'électronique de puissance utilisent des composants qui sont Je siège de pertes et donc d 'échauffements. Dans l'étude préalable d' un circuit, il est ainsi classique et nécessaire de procéder à une estimation de ces pertes de manière à dimensionner d'éventuels moyens de dissipation thermique. Parmi les plus communs, l'utilisation de dissipateurs (radiateurs) donne Je plus souvent satisfaction, à condition que Je volume et Je modèle du dissipa1eur retenu soient compatibles avec une évacuation thermique suffisante. 9.3 EXEMPLE : SYNTHÈSE COMPLÈTE D'UN CONVERTISSEUR DC/DC 10 W Il est idéal pour bien comprendre la démarche débouchant sur la synthèse des convertisseurs statiques, de s' intéresser à un exemple précis. L'objectif est ainsi de déterminer complètement la structure d'un convertisseur DC/DC dont on résume Je cahier des charges ci dessous : ~----~ i ;;l.A maxi i, o Type : Convertisseur DC/DC à découpage ? oc oc o Entrée : Hatterie d ·accumulateurs 12 V, 50 A maxi SoW'œ o Sortie : Tunsion continue d' entrée de sortie /.a régulée de 5 V, 2 A moyen maxi (puissance JO W) Fig ure 9.8 - Convertisseur OC/OC à o Ondulations maximales en synthétiser. tension et courant: 5 % maxi o Fréquence de découpage : de l' ordre de 20 kHz o Rendement minimal: 85 % o Encombrement réduit En reprenant point par point les principes généraux de la synthèse, il est possible de détenniner successivement les points suivants : 9.3.1 Sources et réversibilités Ce convertisseur présente une source d 'entrée non réversible en tension puisqu'imposée comme une tension continue positive de 12 V. La source de sortie, la ll tension continue de 5 V est également non réversible. ~g 1 9.3.2 ~ ~ l .:! Nombre de cellules de commutation À l'examen du tableau de la figure 9.5, et étant donné l'absence de réversibilités en tension, Je choix d'une seule cellule de commutation semble convenir parfaitement. 9.3.3 Éléments d'interposition ' La source de sortie doit présenter une nature « source de tension ». Cette opération ) " sera assurée par la présence d 'un condensateur disposé en parallèle. 153 Chapitre 9 · Principes de synthèse des convertisseurs statiques La source d'entrée et celle de sortie étant toute> deux de type « source de tension » et de valeurs différentes, il sera impossible de les relier directement par commutation. Un élément d' inteiposition de type« inductance série» s 'avère donc nécessaire (voir figure 9 .1). Afin de ne pas court-<:ircuiter la sortie, cette inductance doit forcément être placée après la cellule de commutation (comme c'est le cas dans la définition même de la cellule de commutation, voir figure 9.2). 9.3.4 Nature et choix des commutateurs Les trois premiers points étant éclaircis, il est possible de dessiner Je schéma électrique de principe de la structure à étudier. La figure 9.8 représente ainsi l'entrée, la sortie, la cellule de commutation ainsi que les deux éléments d' inteiposition. Comme Je convertisseur fonctionne « en découpage », Je fonctionnement est systématiquement périodique (de fréquence f) et présente un certain rapport cyclique noté a (sur l'ensemble des commutateurs). On en déduit ainsi, sans détour, l'allure de la tension V,(t) représentée également sur la figure 9.9. Enfin, l'analyse de la tension s 'appliquant aux bornes de l'inductance permet de déduire l'allure du courant qui la traverse : i L ( t). Ces déterminations sont développées de façon détallée au chapitre 7.3. Cellule de Commutation ,..---.-'----, éléments d'interposition !~! ['· '· [ VKit) V, 12V ;v-;:J 0 T tiI' K• K K• K1 ' K ' K1 ' K1 • Figure 9.9 - Structur e de base du hacheur à synthétiser . Dès cette première étape, on reconnat"t dans la structure représentée un montage de type« Hacheur BUCK ». Celui-ci étant naturellement abaisseur de tension, il est important de s'assurer que ce comportement est compatible avec Je circuit désiré, ce qui est le cas ici. 154 9.3 · Exemple: Synthèse complète d'un convertisseur OC/OC 1 O W Les inconnues restantes sont, à ce stade, la nature et les performances des commutateurs désignés par K1 et K2 . Pour lever ces incertitudes, il est nécessaire de tracer l'allure du courant et de la tension de chaque commutateur. La« caractéristique» de chacun d 'entre eux est ensuite obtenue en traçant Je courant en fonction de la tension, la nature des commutations étant chaque fois précisée dans Je respect des notions présentées sur la figure 9.4. Amcrça.J,ie Ve Bloc,a.J,ie .-.---..;i iKit) l. ...---- !--.....-----~-----~ ----+ ·- · ' 1 t K blo ué. iKI r. nuu t iA iK2î A11wrçage et ~B!ocage A11wrçage et Blocage \011u1umdéj· ' - - --f--+VK/ Ve 1 Nu11ut:ls J ne . n 2A i.max 1 vKz • 12 V * "''Î Figure 9. l 0 - Tensions et courants des commutateurs, caractéristiques et choix de composants. L'identification des commutateurs qui conviennent est ainsi immédiate : Le commutateur K2 sera matérialisé par une diode et Je commutateur K1 par un transistor de puissance. Étant donné que Je montage est destiné à de petites puissances (SV x 2A JO W), il semble judicieux de choisir pour K1 un transistor de type MOS. En ce qui concerne Je choix précis des deux composants, il suffit ensuite de remarquer qu' ils sont soumis tous les deux à un courant moyen inférieur à 2 A, à un courant maximal légèrement supérieur à 2 A (augmenté de 5 % en réalité) et une tension maximale de 12 V pour pouvoir décider des m'.ldèles retenus, par exemple à partir d' une liste de composants proposée par un revendeur. À titre d'exemples, deux choix possibles sont proposés ci dessous : o MOS 2SK4019: Transistor MOSFET de puissance 1OO V - 5 A classique (documentation en figure 9.12). Sa tension maximale et son courant maximal sont bien au-<lessus des contraintes qui apparaissent dans Je circuit, ce qui correspond au choix volontaire d'un coefficient de sécurité important. Ce transistor est présenté = ~ g ll 1 ~ ~ J -e. 7 J " 1 SS Chapitre 9 • Principes de synthèse des convertisseurs statiques o sous fonne «massive» avec des« pattes» faites pour traverser Je circuit imprimé et une embase métallique destinée au vissage sur un radiateur additionnel. C'est un composantfinalementassez« volumineux», mais qui peut présenter une intéressante propension au montage sur support facilement interchangeable. Double MOS intégré FDS3912: deux transistors MOSFET 100 V - 3 A dans un même boîtier de type CMS (Composants Montés en Surface), documentation en figure 9.13. Ce type de composant est très intéressant surtout de par sa compacité et son aptitude à fonctionner à des fréquences de commutation assez importantes (au delà de 100 kHz). L'intérêt du double composant réside dans Je fait que Je second MOS sera utilisé uniquement pour sa diode antiparallèle qui matérialisera Je commutateur K2 • De façon plus •impie, ce composant est fait pour équiper les petits convertisseurs DC/DC et s' intégrer dans des boîtiers à encombrements très réduits, c'est donc plutôt lui qu'on choisira dans un circuit comme Je nôtre et ce sera Je choix fait pour la suite de l'étude. 9.3.S Détermination des valeurs des composants Let C En réalité, et en parallèle avec leur rôle de« composants d' interposition », l' inductance et Je condensateur placés dans cette structure participent essentiellement au filtrage des ondulations dues au découpage. Pour détenniner les valeurs à adopter en fonction des ondulations maximales tolérées par Je cahier des charges, il faut reprendre les fonnules déterminées au chapitre 7.3 : ô.iL max = Ô. Ve mat -= v.f 4L· et v. 8tr·LC-f On calcule alors : o 12 ô.iLaw= 5%x2 =0,IA = 4L X 20 · J 0 3 12 =:-L = 4 X 0, J X 20 · J 0 12 Oô.vcaw=5%x5 = 0,25V;:; 8tr· LC · (20 · JO) 12 c;:; 0,25 X 1 8rrx 1,5. 10- X 1 2 2 3 l,SmH =:, = 3,2 µF (20 . JO) Le choix technologique se fait ensuite par rapport à l'offre des constructeurs ou revendeurs de composants, dans Je respect des contraintes maximales sur les composants (2 A maxi pour l'inductance et 12 V maxi pour Je condensateur), on retiendra donc par exemple : L = 1,5 mH / 3A de type «inductance de stockage pour filtres de convertisseurs» et C = 3,3 µF / 63V de type« condensateur chimique». On constate en passant, sur les formules des ondulations, le fait que plus la fréquence de découpage sera choisie élevée, plus faibles seront les valeurs et les encombrements liés aux composants du filtrage . 156 9.3 · Exemple: Synthèse complète d'un convertisseur OC/OC 1 O W 9.3.6 Schéma électrique complet Les détenninations précédentes permettent ainsi de représenter sur la figure 9 .11 Je S(;béma élt:etrique wmplet wrre,pmdant au montage envisagé. i, ··- FDS3912 ·······- ······- ·······- ·· 1,5 mH 3A i,=2 Amaxi ÎV,=5 V V,=12Vî Source d'entrée oc ""'- Source de sortie Figure 9. l l - Montage complet du convertisseur OC/OC 12 V/(S V - 2 A). Ce schéma fait apparaître les particularités suivantes : o Le composant FDS3912 comporte Je transistor MOS lié au découpage, Je second MOS étant juste utilisé pour sa diode Drain/Source (la grille est reliée à la source, ce qui interdit tout amorçage du MOS). o L'inductance et Je condensateur détenninés plus haut font partie intégrante du montage. o Deux condensateurs supplémentaires sont ajoutés de façon classique en entrée de manière à assurer un rôle de« découplage». De manière simple, Je condensateur de forte valeur (3,3 uF) permet d' assurer Je comportement en source de tension de l'entrée au plus près de la cellule de commutation. Ceci permet de s' affranchir de la majorité des inductances parasites qui perturbent Je montage pour de fortes fréquences de découpage. L'autre condensateur joue un rôle d' anti-parasitage HF, il permet de dériver vers la masse la plupart des perturbations imposées par l' environnement électromagnétique du circuit. On J'utilise également pour compenser l' inductance parasite (non négligeable en haute fréquence) du condensateur de 3,3 uF. o Un circuit élecrronique dit « de commande et de régulation » est enfin forcément présent au sein de ce circuit de manière à générer les signaux de commande du MOS. Ce circuit comporte habituellement un oscillateur piloté en rapport cyclique qui se charge de générer la tension carrée de fréquence f commandant la grille du MOS. o Dans cet exemple, les chutes de tension relatives au MOS et à la diode ne sont pas négligeables (1,2 V maxi pour la diode d 'après la documentation) et la tension de sortie est donc légèrement plus difficile à prévoir théoriquement que dans d 'autres cas. En conséquence, pour palier d' éventuelles fluctuations de toutes les grandeurs influentes, il est d' usage d' envisager une régulation de la 157 Chapitre 9 · Principes de synthèse des convertisseurs statiques tension de sortie par contre-réaction sur Je rapport cyclique. Une telle opération est étudiée à l' occasion des exercices figurant à la fin de cet ouvrage. 9.3.7 Calcul des pertes et du rendement, validation des choix précédents Pour calculer les pertes associées de façon systématique au circuit, il est néces· saire de prendre d'abord connaissance de la partie dédiée du chapitre 1 O. Dans Je cadre de l'utilisation du composant FDS3912 on relève les caractéristiques suivantes sur la figure 9. 13 : Pour le MOS en commutation forcée : o Résistance à l'état passant: Rvs ON = 125 mil o Temps de montée et retard à l'amorçage totalisés: t 0 N = 10,5 ns o Temps de descente et temps de traînage lors du blocage totalisés : t 0 FF = 27,5 ns o Pour la diode : chute de tension à l'état passant : = Vsv 0,75 V à 1,2 V, on 0,75 V puisque Je courant du montage est inférieur au retiendra VsvK2 courant nominal du composant) Le calcul des pertes totales revient ainsi, dans Je cas d' un rapport cyclique a 0,5 , à la somme suivante : = = p - =Rvs ON · f~ lell + p COM K I + VsDK2 . < iK2> avec : <iK2> = a· fs = 1 A (en négligeant les ondulations du courant qui ne dépassent pas 5 %) - in .11 = J<1~ 1 > = = Ja.·l, = Ja. .J,;:; loN + loFF l,41A = · v. · / smax x f 9 mW (en tenant compte des durées 2 maximales de commutation relevées dans la documentation) - PcoM K I Ainsi: p = 0,J25 X 2 J,4J + 0,009 + J X J = J,25 W (ffff"" les calculs reflètent ici que l'élément prépondérant vls·à·vis des pertes est la __./ conduction de la diode qu i constitue le commutateur Kz· Le rendement du circuit se calcule alors en écrivant : 17 p ·1 10 = Ptotale -!!.!!....!.. = = 88 % 10 + 1,25 Ce rendement est satisfaisant au vu du cahier des charges, ce qui valide globalement toute la démarche et Je choix des composants. 158 9.3 · Exemple: Synthèse complète d'un convertisseur OC/OC 1O W TOSHIBA 2SK4019 2SK4019 ........ Choppe< Regulator, OCIOC Converter and Motor Onve Api>llcabons •"91-•-• ,v,....,_,. • \.OW~~ • u.--.o.nwic • Ûll'\llnClmlnl modit ROl(ClN)•Ot70('1yp} IYol•OS~) lou• 100aiACrnu>CVos • tOOV) ""'• 0 l'-2.0 V (Vos • tO V. Io• t ~ -- -... --- 1--·1 _,, ...... Maximum Ratfngs (T• • --·- u ·c) . . _ _ _ . . . , . . 20..,, V- .. Vou 1 oc ..,..,) °""'_,...~(Te•2S'C) "I> ·-...- .... ......... l\llllMcNI...,. ----~ ...,.._._.,..,. (Noee J) T• T"' Thennal Characteristlcs - ... ~ .......... CIWINll.~ T'*"8lf ..-U.. CMllMI ID ...... • 20 ,. •• • ...• ....... .... V .• V V w JEŒC JEITA Tœ-IBA 2·7J28 "" ...• "<: "<: .,_ .... .... ......_. _.. ,,.,,. "CI W "CI W Hotlt , &.ni f\lll . . cNrw-.1 ~ . . nol •-=-d 150"C NoM:2 Voo•2SV, Tc:ft•2S-C (nlllll), l•11&mH Ro•250 Wt•SA NcM 3 Ft........ ,....,. P'.tle _..,, lmlMd by IMllN"IUn dlllMll -- Figure 9. l 2 - Documentation du MOS 2SK4019. (Source : www.toshiba·components.com) 159 Chapitre 9 • Principes de synthèse des convertisseurs statiques FDS3912 J• 1 • a •= • ~ ..a .i lt ! ) .. =a~ ! > 1 l i ~ ~ 1t t > J a . ~ 1~ . ;; ; I+ "' " . =,lu~ I= a'= =. =' ) . • .. t .l ~ ! :z H ~i ! ~ 11~1~ l ~·: ,. 1 ,. > = H >,.: > 'I !! !: • ! : g1 H j ~ 1j1ji H Hi H 1: t 1 ; ==! ..- 1 1 1 1 H~ > .( > '14.1 1 a > ... ~. ~J ; 11 : ~: iJ .. -~ i i ~~ ~ .. t Jt_ .. u1il 113. •• 1 1 >> >> ~ !? !? H 1 ! ~. Il 11 1li il p.lj. p• 1• •1!i ! , , &f 1 ~1 ... q ii iJ il li• h 13 Il 1 H fli 1 Î"' r~i u ~11 ! If RHl h !I aHH hl uu A Hl.,JH H~J .. ; L '' ·~ L = i lLL otld4 ~ ,4 FDS3912 ~·>• • • ... h ! • •• ...! • l 1 1 i J. •I hh i t !J ~ ~ l•'l rt ii jJ ï 1H H 1 Jl 1J. .J > ~ ~ Figure 9.13 - Documentation du double MOS FDS3912. (Sourœ : v.ww.fairchlldseml.com) 160 PERTES ET ÉVACUATION THERMIQUE LIÉES AUX COMPOSANTS DE PUISSANCE 1 10.1 Généralités sur les pertes dans les composants de puissance 10.2 Expressions particulières des pertes liées aux composants 10.3 Notions de thermique générale 10.4 Dissipation thermique dans les composants de puissance Les convertisseurs statiques à découpage sont des circuits à rendements généralement élevés. Même si elles sont relativement faibles par rapport aux puissances transitées, les pertes associées aux commutateurs (diodes, transistors, etc.) sont souvent non négligeables et il est important de savoir calculer ou estimer Jeurs valeurs. En d' autres termes, ces composants sont Je siège de pertes qui nécessitent la présence de dispositifs d 'évacuation thermique, voire de refroidissement, faisant partie intégrante du dispositif global et l'objet de ce chapitre. ~ g ll 10.1 GÉNÉRALITÉS SUR LES PERTES DANS LES COMPOSANTS DE PU ISSANCE 1~ 10.1.1 Pertes par conduction et par commutation ! Les composants de puissance qui forment les converti>seurs statiques ne présentent f qu' un nombre très réduit de configurations différentes. Soit ils sont bloqués et ne -=/ présentant une faible mais non négligeable tension. Lors des commutations ils sont -e. conduisent aucun courant, soit ils sont passants et véhiculent du courant, tout en J également amenés à passer d 'un de ces états à l'autre (de l'état bloqué à l'état " passant et vice versa). 161 Chapitre 10 · Pertes et évacuation thermique liées aux composants de puissance Dès lors que Je courant est non nul, Je composant est Je siège d'une dissipation de puissance sous forme de chaleur, c'est-à-dire de« pertes » (voir figure 10.1). On clistingne clenx type.< fonclamentanx cle perte.< : o Les pertes par conduction, dues au fait que Je pas;age du courant est accompagné d' une légère chute de tension aux bornes du composant. o Les pertes par commutation, dues au fait que chaque blocage ou chaque amorçage commandé s' accompagne d' une certaine quantité d' énergie. État du composant ____ -- ______________________ ____ • Pertes Li:imJ!~!'-~- Pertes moyennes _____ . __________________________ . Bloqué (ouvert) p, (t) = 0 Pertes par conduction Pœ.,, =< p, (t)> Passant - (fermé) . ~ p,(t) = v, (t)j,(t) Moyennées sur les phases de conduction Vt - ---- ---- ---- --- ---- ---- ---- ---- ---"Lô"r'S" ëfës" --------. ---------------------:----· En commutation commutations Pertes par commutation Pc--<.ptc-(t'J> Moyennées sur les phases de commutation Figure 10. l - Sources et règles d'interconnexion. Dans tous les cas, le terme de « pertes » désigne la puissance moyenne consom· mée par le composant au cours d'une période complète de fonctionnement. Il est pourtant d'usage de discriminer les pertes lors des phases de conduction et celles liées aux commutations tout simplement parce qu'elles présentent chacune une formulation et des caractéristiques précises, ce qui n'est pas le cas des pertes totalisées. 10.1.2 Expressions générales des pertes par conduction et par commutation Pour mieux comprendre la signification et l'écriture des pertes, la figure 10.2 représente Je relevé de la tension et du courant associés à un transistor IGBT travaillant en commutation commandée au sein d'un hacheur BUCK (à la fréquence de découpage fnon précisée sur cet exemple). Ce type de convertisseur est étudié de façon théorique au chapitre 7.3, mais les courbes présentées sur cette figure proviennent de mesures réelles sur un dispositif utilisé en laboratoire. 162 1O.1 • Généralités sur les pertes dans les composants de puissance ," ' ~ rl Vt.., GNT» t Amorçage ' \ . .. . .. .'''. .' . '' ' '' '' ''' '' ''' '' )' ' '' ''' '' ' ' ' '' ' ''' '' '' ' ''' '' L c Hacheur BUCK '\Bloœg• - 1 .! '4 1 .1 \ ' ... : Oievauchement ''Tension I courant ,\(\}v--, Figure 10.2 - Commutation et pertes. On constate sur cette figure les points suivants : o Lors du passage du courant dans Je transistor, c 'est-à-dire lors de la phase de conduction, la tension vK n 'est pas nulle. Cette tension à l' état passant vaut classiquement de quelques dixièmes de volts à quelques volts, elle est notée vr. ON sur Je graphe. Cette tension étant quasiment constante sur cet exemple, par conduction s' écriront ainsi : les pertes ~g ub~rvant les zooms dfoxtulOs sur les l:ommutatiuns (amurvage et blurage), il apparai"t des zones de « chevauchement » du courant et de la tension du composant (essentiellement au niveau du blocage sur cet exemple). Ceci signi~ fie que la puissance instantanée consommée par Je composant, égale au produit ~ vr. · ik, n'est pas nulle durant ces phases, qui sont périodiques, et qu' ainsi une puissance moyenne est consommée par Je composant. Cette puissance repré-e. sente les pertes par commutation. -=/ La figure 10.3 représente ainsi, sur une période, l'allure du produit Pt(I) vk · ik(t), c 'est-à-dire de la puissance instantanée consommée par Je tran" sistor; l'aire sous la courbe présentée ici correspondant à l' énergie consommée par o En ll 1 f J = 163 Chapitre 10 · Pertes et évacuation thermique liées aux composants de puissance ce transistor. Deux aires particulières sont dissociées de manière à faire apparaître l'énergie consommée par conduction wcond et celle consommée lors des commutations : wc,..,.· Comme les pertes correspondent aux valeurs moyennes des puissances associées, on écrira : T=llf : Pi:(t)=vx.ikt) De la même manière : J 1 Pk comCt) ·dt = :y 1 Wcom Pcom = :y T ou I'com = /· w com Ainsi, si sur un cycle de commutations Je composant consomme l'énergie Wcom, et comme il commute à la fréquence de découpage f (c'est-à-dire qu'il se produit! cycles par seconde), la puissance moyenne perdue par commutation s' écrit alors simplement : p com = !- wcom . Ce qu'il est important de saisir est que l'énergie liée au processus de commutation ne dépend pas de la fréquence, en conséquence la puissance perdue par commu· tation est directement proportionnelle à la fréquence d'utilisation. (En pratique, cette « énergie liée à la commutation » est même précisée dans certaines docu· mentations techniques, voir à ce sujet la documentation de la figure 1 0.8). En revanche, l' énergie Wcon1 consommée par conduction dépend de la longueur de la période et en réalité la valeur moyenne de la puissance consommée par conduction ne dépend pratiquement pas de la fréquence, mai• uniquement des valeurs des courants et tensions. On retiendra ainsi la seule formulation : Pcond = f ·J Pk conit) ·dt T lors d'un amorçage ou d'un blocage commandé, il est également possible de rapprocher le chevauchement de la tension et du courant avec le fait, établi au chapitre 9.1 , que le point de fonctionnement« traverse» directement le plan de la caractéristique. Il en résulte un produit courant/tension non nul durant le temps de la commutation qui, intégré sur une seconde, représente la puissance moyenne consommée par le composant lors des commutations. Il s'agit bien là des pertes par commutation. 164 10.2 · Expressions particulières des pertes liées aux composants 10.2 EXPRESSIONS PARTICULIÈRES DES PERTES LIÉES AUX COMPOSANTS 10.2.1 Pertes associées aux diodes La diode est Je seul composant de l'électronique de puissance à ne présenter que des commutations naturelles. Autrement dit, les évolutions de courant et de tension associées aux diodes font toujours apparaître l' annulation du courant avant l'apparition de la tension et vice versa. En conséquence, les diodes sont Je siège de pertes par commutations minimes, quasiment négligeables. En revanche, l'existence d' une tension systématique à l'état passant conduit à d' inévitables pertes par conduction. L'écriture des pertes associées aux diodes est ainsi assez simple et mérite d 'être retenue. La figure 10.4 représente l'allure classique de la caractéristique d'une diode. La quasilinéarité de cette courbe dans la phase de conduction autorise Je fait d'y modéliser la vRRM diode par l'association d 'une source de tension ~------.,....-+---+v, constante de valeur V, et de la résistance dite «dynamique » : rd. L'avantage de ce modèle U consiste à pouvoir écrire à l' état passant : __,.,,. vd v, +rd-id. Dans ce cadre précis, les pertes par conduction s' écrivent : Pd cond= <vrii> <(V, +rrid)·ij> ou encore: E>I v, ----- * = = P d cond= V, · <ij> +rd. <1? avec <1? = /~ •If' le carré de la valeur efficace du courant de la diode. Ainsi: Pd cond = V,· id moyen+ rd·~ •If Figure 10.4 - Modèle de Cette expression académique est intéressante conduction de la diode. mais souffre du fait que les valeurs précises de V, et r J ne sont parfois pas informées par les documentations et sont assez variables en fonction de la température du composant. En conséquence, il estsouventplus simple et plus « technologique» d' utiliser la tension v1 à l'état passant (correspondant au courant nominal), pour écrire : Pd cond = <vr ij> "' <Vr ij> =Vr <ij> ou encore: Pd cond"' Vr Id moyen Utiliser cette expression revient à surdimensionner légèrement l'estimation des pertes, ce qui est plutôt favorable en pratique en vue du calcul du dissipateur associé à l'évacuation thermique. 165 Chapitre 10 · Pertes et évacuation thermique liées aux composants de puissance Exemple On s'intéresse à une diode de redressement dont les caractéristiques techniques (« datasheet ») sont données sur la figure 1O.S. Pour déterminer la valeur des pertes maximales liées à cette diode, il est possible d'utiliser les deux formula· tions évoquées ci-dessus avec les valeurs nominales lues dans la documentation : Pd ccnd"' Vs · Id moyen+ rd ' Ç eff = 0,9 x 25 + 6,8 · 10·3 x 40 2 "' 33 W ou sinon : Pd co•d = Vf max . Id moyen = 1,3 x 25"' 33 W l'application numérique révèle bien le fait que le calcul basé sur la tension maxi· male à l'état passant conduit à une estimation des pertes très proche de celle issue du calcul complet. v, Dans les documentations, le terme AV(« Average») désigne une valeur moyenne Ur Av = Id moyen) et le terme RMS (« Root Mean Square») une valeur efficace Ur RNS = Id eff). De même, les pertes par commutation portent le nom de « swlching losses ». Enfin, il est souvent précisé une valeur «extrême» de la tension à l'état passant maximale v,. Celle·ci correspond souvent à des condi· tions de test très particulières et constitue une limite haute de la valeur de cet élément d'imperfection du composant. ...... 2SF(R) Series _ ·- VISH AY. T V1shay H1gh Power ProdUCIS Standard RecO\WY OIOdes (Slud Ve<soon). 25 A ... FORWARO CONDUCTION ......... .. __ ~.'1191 ~·~ ........... "-""""fl"'5~c..-.rt --" W•f'Ull~PN._ .._ . . . . . . . . . . . . . . . . . . ~"1 ·...... w_.....,,,11or11.-.g ....... u. ........ olfl...ràl'labgll ,.,._.....,...~ u. ..... .-..o1~~ .......--=. ...... ,... --· -~ .......... ~ro:l . . . . cllql 1- ) _ ... _ ..._ ... _ ... ,_.,_ -:: .r-··.. ' .. . . •.. ·-.,, .... -...,. = ( <(, } ... tO .. ~~ T.1J•f ~ ~ ,..~ ,.. aç;l. m ~ 1oo'v- ts• 1""1 1•111• \l•lltilM"'tb'Mr'ig VAWll TUT COHDmOHI 1w~ H ... 30) ... nc.1r.r ...... > hl)lllll ~ "' 100'"'- l•Gl9Dl.O..._,.....,.,....._ /-\· \. ,. / !17ti. • • • IJ-clc••..._,...l ""' '" ~·1• ......11t.TJ•ÎiN__,.,. , .., , • • • •l*ll ...... e. •· 7 / (• ~7 ~ \.•1'IA.1' 2,'C 4 ... • t ·- . UNTI ... • <W . .., .... y ... y v,,..' "; 0,9 v Figure 10.S - Caractéristiques d'une diode de redressement 25 A. (Source : ww.v.vishay.com/diodes/) 166 - 10.2 • Expressions particulières des pertes liées aux composants 10.2.2 Pertes associées aux transistors MOS Les transistors MOS sont très utilisés dans Je domaine des petites et moyennes puissances , il est nécessaire de savoir facilement estimer les pertes afin de dimensionner Je dissipateur à associer. En ce qui concerne Jeurs pertes par conduction, l'important à savoir est qu' un transistor MOS est simplement équivalent à une résistance entre son drain et sa source lorsqu' il est passant. Cette résistance dépend en réalité de l'épaisseur du canal conducteur, et Blocage Vœ"" V.11 donc de la polarisation de sa grille, mais lorsque cette dernière dépasse une tension de seuil, la résistance du canal conducteur atteint une valeur minimale appelée RDson (voir la figure 10.6). La valeur de cette résistance est une des données techniques majt:ures du wmpusant puisqu't:llt: permet d' écrire directement l'expression des pertes associées à la conduction (dans Je sens direct) : 1J 3_ P MOS com = R DS 0 • • ~ eff Figure l 0.6 - Modèle de conduction du MOS. Par ailleurs, lorsque la conduction est inverse dans Je transistor, c'est qu'elle s 'effectue à travers la diode anti-parallèle dite « de structure». Dans ce casJà, les pertes sont calculables par les formules précédentes, les caractéristiques de cette diode étant naturellement données dans les documentations techniques. Les pertes par commutation dans ce type de transistor sont liées aux chevauchements du courant et de la tension et surtout au temps que dure ce chevauchement. On retiendra alors que les paramètres prépondérants qui conditionnent la formulation des pertes sont deux durées, deux « temps » : t"' et t0.ff' dont les valeurs sont ~ précisées par les documentations techniques des composants. g En réalité cependant, la connaissance seule de ces temps ne suffit pas puisque les ll chevauchements de tension et de courants dépendent des composants associés au MOS au sein de la cellule de commutation. Le principe du calcul est ainsi détaillé au ~ cours des pages suivantes(« pertes associées à une cellule de commutation»). 1 ~ l 10.2.3 Pertes associées aux transistors IGBT .:! Les transistors IGBT sont très utilisés dans Je domaine des moyennes et grandes ' puissances, et on rencontre également dans ce composant les deux types de pertes évoquées plus haut. ) " 167 Chapitre 10 • Pertes et évacuation thermique liées aux composants de puissance En ce qui concerne les pertes par conduction, l'important à savoir est qu' un transistor IGBT est analogue à un transistor bipolaire en ce qui concerne sa jonction collecteur/émetteur (CE). Il est airui, comme Je transistor bipolaire, utilisé en commutation en mode« saturé/bloqué», ce qui signifie qu'il ne conduit du courant qu'en état de saturation. En conséquence, la jonction collecteur/émetteur est Je siège d' une minime, mais non négligeable, tension à l'état passant nommée VcE sat· La valeur de cette tension, donnée par les documentations techniques, permettant d' écrire facilement les pertes par conduction: i, ~~ A 1 B ~ E Vce..,, Figure 10.7- Modèle de conduction de l'IGBT. p/GBT cond = VCE sot ·le moyen Les pertes par commutation dans ce type de transistor, sont également liées aux chevauchements du courant et de la tension et aux temps que durent ces chevauchements. On retiendra alors, comme dans Je cas du MOS, que les paramètres prépondérants qui conditionnent la formulation des pertes sont deux durées, deux « temps » : 10 " et t<U, dont les valeurs sont précisées par les documentations techniques des composants. Comme dans Je cas du MOS. la connaissance seule de ces temps ne suffit pas puisque les chevauchements de tension et de couran1.<i dépendent des composants associé> au sein de la cellule de commutation. Le principe du calcul complet est ainsi détaillé par la suite. Exemples la figure 10.8 représente des extraits de documentation d'un MOS 800V/S.2A et d'un IGBT 600V/12A. On y relève, dans les cercles en pointillés, les valeurs des éléments nécessaires aux calculs des pertes. 168 10.2 • Expressions particulières des pertes liées aux composants !! f li.. .D a.. ~ 0 M () ~ > ~ .... "'sa ...u... ii ~~ ><"' ~ ~I h ~ en"' zZ li: li ........ ,.:.~ > ~ ~ :;:: 0 :i ~~ §~ ~I "'>< >< z g} z,.. li: CD t;~ ~I . ~ l j !3 J J ~· ~·· \. 11 1 1 l .. vvv 111 l • ~!• 1 H 1: 1 ~!11n1 ~A ~J ~J ; ! !•~· j . ' ·1 :. I' ~ .i '"1 • : .. • - H, ! i! I1 1 ;. :; ;:1 J .:.,; ' ; .! 1 ~f hili 1lilllll!11ll1 i! hl !{ l'i li .. ~'. ! J!1lrlflti J!il j •l ~_J ,JJJ 1 IJ·• Figure 10.8 · Extraits de documentations de MOS et IGBT. ~g !Source.: www.st.com et www.irf.com) ll 1 f-e.! -=/ J " 10.2.4 Pertes associées à une cellule de commutation En réalité, !'étude et Je calcul des pertes par commutation doivent être envisagés de façon systématique autour de !'examen des courants et des tensions associés aux cellules de commutations. À titre d' illustration, la figure 10.9 représente une cellule de commutation de type« Transistor/Diode», naturellement disposée entre une source de tension et une source de courant. De la même manière que sur la figure 10.2, les allures des courants et tensions associés aux commuta1eurs sont représentés lors des 169 Chapitre 10 • Pertes et évacuati on thermique liées aux composants de puissance commutations (à la différence qu'ils' agit là d'un schéma de principes' affranchissant de phénomènes transitoires gênants pour la visualisation). vol( --,,: ' .. _....,__..... iv ~ Cellule de commutation Blocage Amorçage ~· ~· ' \ 1, Blocage t V+Vf-Ï ~ -------- ~_.,,__.,., I -- <===i avec: '' '' '' '' .' ......''' .. ,\ ~ ---1-! l---+-f=.:;::::=\ l=::;:::tl'o' - ,._..--Vf ÎK1=f-io r vK1=V-t-vo y _.,__........_ 1.. Figure 10.9- Commutations dans une cellule Transistor/ Diode. Cette figure fait apparaître de nombreux points qu'il s 'agit de repérer correctement: o Ens 'intéressant en premier lieu à la diode, il apparaît sur le chronogramme les évolutions caractéristiques de sa commutation naturelle. En effet, on constate que la tension s' annule avant l' établissement du courant et que le courant s' annule également avant!' établissement de la tension. o Les évolutions des grandeurs ne sont pas, par ailleurs, instantanées et les courbes font apparaître des pentes lors des commutations qui correspondent à des durées globales liées aux commutations nommées 10 • et tqr (nommées ainsi vis-à-vis du transistor). o La diode fait également apparai"tre un petit pic de courant inverse lors de son blocage. Ce phénomène inévitable est appelé « pic de recouvrement inverse » (« recovery »en anglais) et est lié à la réorganisation des porteurs dans la struc- ture semi-conductrice de la diode. Ce courant particulier est d'autant plus manifeste que la fréquence de fonctionnement est importante et la durée du pic, qui doit être petite par rapport à la période, impose même une limite dans la fréquence d' utilisation de la diode. 170 10.2 · Expressions particulières des pertes liées a ux composants o Le courant iK 1 qui traverse Je transistor est déduit de l'évolution du courant dans la diode, sachant que la loi des nœuds impose: iK1 1- iv. On remarquera ainsi que Je pic de recouvrement inverse de la diode se répercute sur Je courant du transistor. o La tension aux bornes du transistor est, elle aussi, déduite de la tension aux bornesdeladioded'aprèslaloid'Ohm: vK 1 =V+ vv. o La construction du couple courant/tension du traruistor est ainsi révélatrice : les grandeurs se « chevauchent » lors des commutations et la présence de pertes liées à ces phases est manifeste. Pour illustrer cela, la figure JO. JO représente l'évolution du produit iK 1 · vK 1 qui n'est autre que l'évolution de la puissance consommée par Je transistor: PKI (1). o Les courbes simplifiées font ainsi appaBlocage Amorçage raître une écriture directe de l'énergie ~ ~· mise en jeu par les commutations, qui est V. / - --------représentée par l'aire sous la courbe de Pk 1 puissance. Cette énergie s'écrit (en néglivJa,..{ l== =lgeant la présence du pic de recouvrement et la tension à l'état passant) : Wcom = = 2!.y.f·t on +!·V·f·t 2 off· !. _., o On retiendra ainsi de façon simplifiée l'expression de cette énergie et la puissance moyenne correspondante (sachant qu' il se produit f commutations par seconde): (flff!" ~ loff ...J Ion Fig ure l O. l 0 - Puissance dissipée par le transistor. Dans ces expressions, V et J représentent les valeurs supposées constantes (à l'échelle du temps de commutation c'est souvent vrai) des grandeurs commutées par la cellule. o Les pertes par conduction, elles aussi, peuvent être formalisées à partir de la figure JO.JO. Comme la tension à l'état passant du transistor est supposée constante (ou assimilée à sa vale ur maximale par défaut), il vient, en ne tenant pas compte des phases de commutations (encore une fois de durées minimes par rapport à la période): PK 1 cond < vK 1(t) · iKl(t)>. De la même manière = pour la diode : P Dcond = Vf · < i v > P cond et on retiendra donc : = < VK 1 · iK1> + Vr < iv> Pour développer l'écriture des pertes associées aux MOS ou aux IGBT, utiliser les formulations établies précédemment. 171 Chapitre 10 · Pertes et évacuation thermique liées aux composants de puissance Exemple On s'intéresse à la caractérisation des pertes de la cellule de commutation d'un petit hacheur BOOST utilisé au sein d'une alimentation intégrée à un appareil élec· troportatif. Ce petit convertisseur travaille à une fréquence de découpage de 200 kHz et à hauteur de 12 W puisqu'il convertit la tension d'entrée de S V en une tension supérieure de valeur 12 V fournissant au maximum 1 A. la figure 1O.11 représente le schéma électrique simplifié du dispositifainsi que l'allure du courant traversant l'inductance. la figure recense également les éléments de documenta· tion associées aux composants, à savoir un double MOS FOS3912 (documentation disponible sur la figure 9. 13, à la fin du chapitre 9.3). : T=5ps K D D ' Composant FDS3912 MOS: i..,=10,5 ns V= V, =12 V I }8 K to/!=27,5 ns Ros..=125 mn D .... atas'""'1 Diode : V,=0,76 V Recouvrement 30 ns pour /f=3A Figure 10. l l - Hacheur BOOST et courant dans l'inductance. le chronogramme fait apparaître l'allure du courant dans l'inductance, allure supposée en conduction continue dans le cadre d'un lissage efficace, sur une 3 période T = l/f = 1/(20 · 10 ) = Sµs. En négligeant ses ondulations, ce courant peut être supposé continu, de valeur moyenne notée/. l'identification des puissances en entrée et en sortie donne : Pmax = V, · Ji max = Vs · ls max = 12 x 1 = 12 W. On en déduit donc facilement le courant moyen maximal traversant l'inductance : IL max = <iL> max = I = lf = 2,4 A . Il faut bien saisir dans ce circuit que c'est l'inductance qui représente la source de courant associée à la cellule de commutation. En calculant I • 2,4 A, on identifie donc directement le courant évoqué précédemment. la tension appliquée à la cellule de commutation est ici : V = Vs = 12 V. l'examen des données issues de la documentation du composant, contenant le transistor et la diode, est révélateur sur un point: la diode présente une durée de recouvrement inverse (« recovery time ») significatif par rapport aux durées de mise en conduction et de blocage du MOS. Il est nécessaire d'en tenir compte dans 172 10.3 · Notions de thermique générale le calcul des pertes. Pour faire simple on prendra de façon résultante : t0 n • 10,5 ns et t0 ff = 30 + 27,5 = 57,5 ns. Le calcul 1 des penes par commutation s'écrit ainsi au pire : f. 2· V · l · (t0 n+ t 0 ff)= 0,195 W. Pcom = v,. le calcul des pertes par conduction s'écrit : P cond = Roson · ~l •ff+ 10 . Pour aboutir ce calcul, il faut déterminer le rappon cyclique nominal du circuit, sachant ~a=> a • 0,58. le courant moyen dans la 1 diode s'écrit ainsi : 10 = (1 - a) · I = 1 A et le courant efficace dans le M05 : qu'en conduction continue Vs • 12 • IKl•ff = Ja· I = 1,82 A. 2 D'où la valeur des penes par conduction : Pcond = Roson IKl •ff+ Vs 10 = 1,17 W En totalité, le composant va dissiper la puissance Ppertes = Pcond+ Pcom = 1,37 W, en majorité due aux penes par conduction (soit un rendement du convertisseur de l'ordre de 89 9Q. 10.3 NOTIONS DE THERMIQUE GÉNÉRALE 10.3.1 Température La température est la mesure du degré d' agitation thermique des atomes et des molécules qui constituent un corps. Elle est aussi perçue, en Thermodynamique, comme la mesure de «l'énergie interne» d'un corps (à volume constant) ou encore liée à son « Entropie ». Deux matériaux mis en présence et présentant des températures différentes peuvent être Je siège de transfert d'énergie calorifique (liée à la température), on parle dans ce cas là de transfert de« chaleur .. L'unité de la température est Je Kelvin (K), Je zéro Kelvin (appelé aussi « zéro absolu ») représentant l'immobilité atomique totale de la matière. Il existe en revanche d'autres unités historiques telles Je degré Celsius (ou « centigrade », T° C ~ g = T(K) - 273,15) ou Je degré Fahrenheit (T°F =915 · T(K) - 459,67). 10.3.2 « Chaleur» ou « énergie thermique » ll Le terme de «chaleur » désigne en physique une énergie calorifique échangée entre deux systèmes. Il est possible de préciser cette notion en évoquant une énergie 1 échangée entre deux matériaux de températures différentes. Comme pour toutes les ~ ~ autres formes d'énergies, l'unité de la chaleur est Je Joule (J) et la lettre utilisée pour la nommer est habituellement Q. Il existe trois modes différents de transfert de chaleur entre les systèmes .:! physiques (voir figure 10.12): . o La conduction est un mode de transfert de chaleur direct, par contact, entre des matières de températures différentes. La conduction thermique peut être l ) " 173 Chapitre 10 • Pertes et évacuati on thermique liées aux composants de puissance interprétée comme la propagation des vibrations aléatoires r, < r, des atomes et des molécules qui COnclucUon fonnentles matières en contact. En conséquence elle représente un mode de transfert d'origine Fh 1C"'e microscopique. 'od o La convection est un mode de transfert qui s'opère par le eonvectlon déplacement macroscopique Fluide chauffé d'un fluide. De façon très répandue, la convection dans Corps chaud l'air représente un transfert thermique entre une matière chaude qui fournit de la Q chaleur à l' air environnant, Rayonnement celui-ci s' élevant naturellement COrps chaud puisqu'étantplus léger que l'air froid. La convection a pour Figure 10. 12 - Mo d es d e t ransferts conséquence de générer un thermiques. cycle de renouvellement naturel du fluide en contact avec une matière plus chaude que lui, dans ce cas on parle de convection naturelle. Si le mouvement du fluide est provoqué par un système moteur, on parle de convection forcée (ventilateur). Quoi qu' il en soit, c' est un phénomène purement macroscopique. o Le rayonnement est un mode de transfert lié à l'émission (ou à l'absorption) de l'énergie portée par les ondes électromagnétiques. De façon assez générale, chaque corps porté à une température non nulle évacue de la puissance sous fonne de rayonnement en vertu de la loi de Stephan-Boltzmann P = a · ~ où T est la température du corps et a une constante liée au corps. En pratique, le rayonnement est le seul mode de transfert de chaleur qui s' opère dans le vide (sans support) mais n' est flagrant que pour des corps portés à haute température (c'est l'origine de la lumière émise par les métaux chauds, les flammes, etc.). 10.3.3 « Flux thermique » ou « puissance thermique » On définit le « flux thermique » comme la quantité de chaleur qui traverse une surface isotherme par unité de temps. De façon plus concrète, cette grandeur s' écrit <I> = ~· Q étant la chaleur (ou la quantité d'énergie thermique) transférée. De façon reaucoup plus simple, ce « flux thermique » représente la puissance transférée sous forme de chaleur entre deux systèmes. Son unité est le Watt (W) et on retiendra: P,h 174 = = ~<I> 10.3 • Notions de thermique générale 10.3.4 Conduction et résistance thermique En physique, la conduction thermique est régie par la « loi de Fourier» qui s'écrit: j' ------> = - J, · grad T où Test Je champ de températures d' un corps, ,t la conductivité ~ thermique (en W/mK) et j Je vecteur Matéria u conducteur r,___ _ densité de flux thermique, ou encore densité de puissance thermique. Cette Partie froide expression n'est pas très «parlante» en Partie chaude soi et il est important en premier abord de l'appliquer au cas classique d 'une conduction unidimensionnelle, à travers une paroi homogène et conductrice par exemple. Une telle configuration, représentée sur la figure 10.13, permet une simplifi0 X X cation importante de l'écriture de la loi de Fourier puisque la variation de Surface température n'y est supposée liée qu'à s la distance x sur l' axe des abscisses. On écrit ainsi : e ~ _____. f1T ~ Figure 10.l 3 - Conduction à travers une j - J, · gr ad T - À · fJx · ex. paroi homogène. = = Par identification des modules des vecteurs, on écrit ainsi tout simplement : j = ~;h = - À · ~, et si la répartition de la puissance dans la paroi est homogène, et que la température ne dépend que de la position au sein de la paroi, il est possible de simplifier encore cette écriture en posant: P,h P,h . S =- À · dT dx ou encore: T(x) = - À · S · x + T(O). Il est ainsi évident sur cet exemple que la décroissance de température dans Je matériau est linéaire (elle est décrite par une loi de type T(x) a · x + b) et que la ~ différence totale de température s' obtient facilement par l' application de la formule g P,h ll à J'épaisseur totale de la paroi : T1 - T2 ,t · -S · e. = 1 = ~ Il est ainsi visible sur cette expression que la différence de température de part et d' autre du matériau conducteur n'est due qu' à la puissance thermique qui la traverse, à ses dimensions géométriques et à sa conductivité thermique. Il est alors d' usage de simplifier l'écriture et la mémorisation de ces résultats en .:! faisant une analogie avec la loi d'Ohm. En effet, la formule précédente peut également ' ~ l ) " 175 Chapitre 10 • Pertes et évacuati on thermique liées aux composants de puissance s'écrire T 1 -T2 = R,h · P,h avec R,h = ;.,~ e. Cette grandeur qui s'appelle la «résistance thermique» s'apparente à la résistance électrique dans Je sens où elle s'oppose à la conduction. Le parallèle particulier entre ces notions est représenté sur la figure 10.14 et il est très important de comprendre qu'il est bien plus simple de retenir la notion de résistance thermique et la loi T 1 - T 2 R,h · P,h plutôt que la loi de Fourier appliquée aux grandeurs spatiales de la conduction. = Conduction électrique u,E1Su2 Conduction thermique T1 ~T2 R ~ t•= U1- U1 : différence de potentiel (V) T,.T1 : différence de température (Kou 0 C) i R: R~istance électrique (Q) Associations de R~istances électriques Série: R=Ri+& Parallèle : R- R,,. : Résistance thermique (KIW) Loi de Fourier: T1·T1 =R,h.P1h Loi d'Ohm : 14=R.i /:+% Associations de Résistances thenniques Série : R.t.=R.u+R.t.2 Parallèle : R..• t;:i~ Capacité thermique Capacité électrique . c ....,.!....j f-- phC" __,:_h<_I L _ _ dT ~R.=G.dï Tr T2 ,_,., d14 -...dt Figure 10. 14 - Analogie entre conduction électrique et thermique résis tance thermique. l'unit~ d~ la r~sistanc~ th~rmiqu~ ~st I~ ·c;w ou I~ K/W. è.-/ 10.3.S Capacité thermique En thermodynamique, la« capacité thermique »d'un cotps représente son aptitude à stocker une énergie thermique. On définit ainsi la capacité thermique à volume constant d'un corps, C v• à travers l'équation : C v = (~) t/J . V~ cte . De la même manière que pour la résistance thermique, il est possible de relier cette définition à 176 10.3 · Notions de thermique générale une sorte d'équivalent électrique assez parlant. En effet, il suffit d'écrire, à volume dl"l ~ dt constant et uniquement en fonction de la température, C v ~ dt · d T pour = . . _ obtenrr. P,h - = ~ _ dT - Cv · d . dt t Cette formule rappelle tout à fait celle de la capacité électrique qui relie Je courant à la dérivée de la tension, et on comprend alors que la grandeur C v permet de quantifier Je stockage d'énergie thermique (tout comme la capacité électrique quantifie Je stockage de charges). l 'unité de la capacité thermique est leJ/K, en général donnée par unité de volume ou par mole. 10.3.6 Chaîne de conduction thermique À l'aide des grandeurs précédentes, il devient assez simple, sous certaines hypothèses, de fonnaliser la conduction d'une puissance thermique à travers un enchaînement de plusieurs matériaux Matériau 1 Matériau2 Matériau 3 conducteurs. En effet, chacun de ces matériaux peut être représenté par une réiistance thermique et une capacité thermique fixées toutes T1 deux par la géométrie et les propriétés de conduction. La résistance doit être traversée par la puissance transférée etla capacité thermique placée R1h1 R1h2 R1h3 sous la différence de température du P,h composant par rapport à une référence (qu'il n'est pas important de C .1 préciser par la suite). ::1: En conséquence, Je transfertd 'une puissance thermique fournie par une .!} En régime permanent source à travers, par exemple, trois couches de matériaux différents, R1h3 R1h2 revient à l'association série des trois R1h1 P,. résistances thermiques agrémentée, pour chacun des matériaux, des capacités correspondantes à leur stockage calorifique. Ce schéma équivalent est ainsi représenté sur la Figure 10.l S - Chaîne de conduction figure 10.15. thermique. JJ Til T ~ i 'll ·s ~ ~ • { ~ • ) " IC.2 I C.3 Til 177 Chapitre 10 • Pertes et évacuati on thermique liées aux composants de puissance En régime permanent tout particulièrement, les températures de chaque cotps étant constantes, les capacités thermiques sont sans effet et il subsiste Je schéma très simple représenté sur la figure 10.15 sur lequel n'apparai"t volontairement que la différence de température entre les deux extrémités du système. La relation existant entre cette différence de température et la puissance transférée devient ainsi : T 1 - T2 = (R,h + R,h2 + R,h 3) · P,h Ce type de relation est très pratique, connaissant par exemple la température ambiante en fin de conduction, pour calculer la température de la source de la dissipation de puissance, qui dans certains cas peut se révéler difficilement mesurable. 10.4 DISSIPATION THERMIQUE DANS LES COMPOSANTS DE PUISSANCE Dans les composants semi-conducteurs de puissance, Je fonctionnement des dispositifs de commutation s' accompagne systématiquement des «pertes » caractérisées en début de chapitre. Ce terme générique de pertes représentant de la puissance électrique convertie en chaleur au sein du composant (à travers les phénomènes de conduction et de commutation commandée), il faut bien saisir qu' il s 'agit rigoureusement de la même chose que la puissance thermique évoquée précédemment. 10.4.1 Chaîne de conduction thermique dans les composants De façon tout à fait prépondérante dans ces composants, c'est la conduction thermique à travers les différents matériaux qui permet à la chaleur produite d'être évacuée vers l'extérieur ; chacune de ses parties «chauffant» alors différemment de par les valeurs variées de résistances thermiques qu'elles représentent. Comme certaines températures limites ne doivent pas être dépassées, il est important de calculer les températures atteintes en régime permanent (lorsque les températures sont constantes) de manière à prévoir les moyens d'évacuation idoines à chaque fonctionnement. La figure 10.16 représente ainsi la photographie d'un composant placé sur radiateur et l' allure habituelle « en coupe » de ce type de semi-<:onducteur de puissance, on y relèvera les éléments suivants : o La source de la dissipation de puissance est « la puce » du composant, ou encore la petite partie semi-<:anductrice qui opère la fonction principale. C'est dans ce matériau que se produisent les pertes P,h et donc à partir de là que s' évacue la chaleur produite. La température de la puce est ainsi notée T1 (J pour « Junction »), classiquement cette température ne doit pas excéder ISO °C (environ) de manière à assurer Je comportement normal du composant. o 178 La puce est soudée à une embase en cuivre appelée« socle» (« Jead frame» en Anglais) qui représente une résistance thermique faible (R,h 1 c) ainsi qu' une 10.4 • Di ssipati on thermique dans l es composants de puissance importante capacité thermique. Celle-ci permet« d'encaisser » des puissances transitoires importantes sans que se produisent d'importantes élévations de températures, ceci n'étant évidemment pas valable en régime permanent. R,.,. Air ambiant r. RihJA r, En rc1:ime:-pcnmnœ t ~,. r;:==;:J ~· .r. q +-~~~~~~~~~·! i,-r. =P,..( R,.,c. R,hH,Jll! R,.,) P,,. R1hJC R1hHA p,. ~TA ! ~ Figure l O. l 6 - Schémas équivalents thermiques du composant d e puissance. o L'ensemble précédent est disposé dans un boîtier(« case» en Anglais) à travers o o lequel la puissance thermique va s'écouler par conduction jusqu' à l'air ambiant. L'ensemble représente ainsi une résistance thermique appelée R,h JA à laquelle se réduit Je composant lorsqu' il est utilisé sans dissipateur extérieur. Comme la valeur de R,h JA est assez élevée en général (dans les 80 °C/W), l'élévation de température de la puce est rapidement intense et il les fonctionnement< sans clissipatenrs sont ainsi très rare.<. Le fait de disposer Je composant sur un dissipateur thermique (« heat sink » en anglais) permet de drainer la chaleur produite de façon très efficace. En effet, Je fait de placer Je socle du composant sur un dissipateur permet un transfert de chaleur prépondérant se faisant à travers ce dernier. Si la résistance thermique reliant Je radiateur à l' air ambiant R,h HA est effectivement bien plus faible que R,h JA, la majorité de la puissance la traverse et la température de la puce peut ainsi ne pas dépasser quelques dizaines de degré à quelque 100 °C. Les dissipateurs étant généralement en aluminium( c'est-à-dire un métal conducteur électrique), il peut se produire des courts-circuits électriques entre plusieurs 179 Chapitre 10 • Pertes et évacuati on thermique liées aux composants de puissance o composants placés sur une même embase car leur« leadframe »est généralement relié à une des pattes (collecteur ou drain). Il est donc souvent nécessaire d 'isoler électriquement Je socle en cuivre du radiateur, et cela se fait grâce à une petite couche de matériau isolant (du mica de quelque 100 microns d'épaisseur, ou un isolant souple spécialement conçu) spécifiquement utilisé pour cet usage. Dans les modules contenant plusieurs transistors, l'embase en cuivre est systématiquement isolée et il n'est pas utile de prévoir une couche supplémentaire. Enfin, il est impératif de prévoir une légère couche de pâte conductrice thermique (pâte « compound ») entre Je socle du composant et Je radiateur pour optimiser Je transfert calorifique entre ces deux éléments. Dans Je cas contraire une résistance thermique supplémentaire s' intetpose dans Je transfert et la température de la puce augmente en conséquence (voir l'exemple suivant). 10.4.2 Dimensionnement des dissipateurs - exemple Le schéma équivalent de la figure 10.16 a une utilité tout à fait récurrente en électronique de puissance puisqu 'il permet, à partir de la température de fonctionnement limite tolérée au niveau de la puce et de la valeur des pertes, de déterminer la résistance thermique du dissipateur nécessaire à l'évacuation de la chaleur. L'idéal pour saisir la démarche associée est d'examiner un exemple concret tel que celui proposé ci-dessous : On s'intéresse au dimensionnement du dissipateur associé à la cellule de commutation d'un hacheur BUCK fonctionnant conformément aux informations résumées sur la figure 10.17. Le transistor est de type IRF 1540N, sa documentation est fournie en fin de chapitre (figure 10.18). La démarche liée au dimensionnement du dissipateur consiste tout d' abord à estimer la valeur des pertes à évacuer dans Je transistor à partir des données du circuit et de celles du transistor, puis à en déduire la valeur de la résistance thermique correspondant au choix du radiateur adéquat. Dans cet exemple, on désire limiter la température de fonctionnement de la puce à 70 °C. ..-------... ,.,( J!L / '------..... ir lVD - /=IO~h Il t -J-tt-W Fréquence de découpage: Fd=lOO kHz Rapport cyclique: a=0,5 Figure l O. l 7 - Hacheur Buck et courant dans le transistor MOS. 180 10.4 • Di ssipati on thermique dans l es composants de puissance 10.4.2.1 Calcul des pertes dans le transistor Tout d'abord il est nécessaire de calculer Je courant efficace dans Je transistor pour estimer les pertes par conduction: Ir RMS = J<1? = ,/a · f = Jâ ·f = 7,07 A. Ceci étant fait, les pertes par conduction s'écrivent: P cond = Rvs on · Tr RMS =0,052 X 7,072 =2,6 W En ce qui concerne les pertes par commutation, il faut les estimer à partir de la formule du cours et de la documentation du transistor : P com =/-Î1 · V · f · (t n + loff) = 100 · 103 x0,5 0 X (39 + 8,2 + 44 + 33) · J0- 9 Les pertes totalisées s'élèvent alors à : Pth X 50 X JO = 3,J W = P com + P cond = 5,7 W 10.4.2.2 Calcul de la résistance thermique du radiateur La température maximale de la puce tolérée par le cahier des charges est : T 1 max = 70 °C. En considérant la température ambiante classiquement à TA = 25 °C, il suffit d'écrire: T1 max - TA =Pth · (Rth JC + Rth HA) Il Rth JA"' Pth · (Rth JC + Rth HA), pour obtenir: T1max - TA 70 - 25 - 2 8 = 5 1 oc/W RthHA = pth RthJC = 5,7 ' ' Ensuite, la recherche sur un catalogue ou un site internet de distributeurs de composants électroniques permet de trouver sans efforts un radiateur convenable pour cette application, la valeur de la résistance thermique étant Je seul critère de choix en dehors de la forme, du matériau et de l'encombrement du radiateur. 10.4.2.3 Mise en évidence de l'utilité de la« pâte thermique» Si Je contact entre Je composant et Je dissipateur n 'est pas correctement établi par ~g l'interposition d' une graisse thermique, il se rajoute dans Je circuit de conduction une résistance thermique dite «de contact» pouvant atteindre quelques °C/W. Pour ll illustrer ceci, considérons donc en série dans Je transfert précédent la résistance ~ Rth contact 2 °C/W. La nouvelle valeur de la température de la puce s' écrira : 1 l ~ -e. -=/ J " = T1max= T A + Pth · (Rth JC + Rth HA + Rth contact ) = 25 + 5,7 x(2,8 + 5,1 + 2) :;;' 8 J °C À cause de la mauvaise qualité du contact, la température de la puce va dépasser la valeur préconisée d 'autant plus largement que la puissance à évacuer est forte. Il est donc impératif de placer la couche de pâte thermique, surtout dans les applications de fortes puissances. 181 Chapitre 10 · Pertes et évacuation thermique liées aux composants de puissance Remarque sur les documentations : les constructeurs de composants (voir ci· dessous) précisent dans les documents techniques une valeur de puissance que chaque composant peut dissiper (power dissipation). Celle-ci correspond à l'hypo· thèse d 'une température de boîtier maintenue à 25 ·c, c' est·à·dlre dans l'hypothèse d'une évacuation thermique idéale! Il est important de ne pas interpréter cette donnée comme la puissance dissipable par le composant seul, mais au contraire comme une sorte de valeur extrême de la puissance thermique . .~ 'j il- ! • ~ ,l •. 11 " '. ~ 1 "' J J1 l 1 f•~ ja;~~J11,qH 1 •Wtl il·· ~I ~l 1 lf 1 Figure 10.l 8 - Documentation du transistor MOS 100 V· 20 A. (Source : ww.v.irf.com) 182 CIRCUITS INTÉGRÉS DE PUISSANCE ET RÉGULATEURS INTÉGRÉS 1 11.1 Redresseurs intégrés 11.2 Ponts complets intégrés, applications et partkularltés 11.3 Régulateurs OC intégrés polyvalents ~g ll 1 ~ ~ l i À la lecture des chapitres de cours et des études de cas précédents, il est intéressant de remarquer que les solutions individuelles ou industrielles de conversion statique d'énergie électrique nécessitent généralement un nombre relativement réduit de composants. En tenant compte des éléments nécessaires à la commutation (transistors, diodes, etc.), de leur commande rapprochée (drivers, logique de sécurité) et même d'un ensemble de circuits dédiés à la commande et au contrôle des grandeurs électriques, on comprend vite qu' il est possible de concevoir des solutions intégrées rassemblant les différentes fonctions. De plus, il faut noter que les schémas classiques ne diffèrent souvent que par l' agencement de Jeurs cellules de commutation, mais très peu par Jeurs circuits de commande et de contrôle. Ainsi, depuis les années 2000, les constmcteurs développent des solutions intégrées permettant de minimiser l'encombrement, les coOts et surtout la complexité des circuits assemblés. Si ces solutions étaient réservées initialement aux petites puissances, elles s 'étendent maintenant à des applications de plus en plus proches des moyennes puissances et des applications industrielles. 11.1 REDRESSEURS INTÉGRÉS J Les premiers composants de puissance intégrés furent naturellement les plus simples ' " et les plus courants : les diodes de redressement (conversion AC/OC). La figure 11.1 183 Chapitre 11 • Circuits intégrés de puissance et régulateurs Intégrés représente plusieurs circuits intégrés classiques dédiés à cette fonctionnalité en monophasé et en triphasé. + Figure l l. l - Ponts de diodes intégrés. (Source : \W1w.irf.com , www.ixyspower.com) À gauche, l' intégration de quatre diodes permet, avec un câblage minimaliste, de redresser un réseau monophasé BT (230 V) pour un courant de l' ordre de 9uelques ampère;, Je prix d 'achat de ce type de circuit se situant autour d' un Euro. A droite, l'intégration des six diodes d' un pont PD3 permet d 'opérer Je redressement triphasé d' un ré.ieau 400 V pour des courants de l'ordre de dizaines à centaines d' ampères (1200 V/ 127 A pour Je circuit de la figure 11.1). Étant donné les contraintes thermiques associées à cette gamme de puissance, Je boîtier est réalisé sur une embase métallique destinée à être serrée sur un dissipateur grâce à des vis. L'intégration simplifie donc à la fois Je câblage, la dissipation et l'équihbre thermique des composants. 11.2 PONTS COMPLETS INTÉGRÉS, APPLICATIONS ET PARTICULARITÉS Si l'intégration de composants passifs comme les diodes n'est pas vraiment révolutionnaire, en revanche, l'assemblage de tous les éléments nécessaires à une conversion DC/DC ou DC/AC dans un même circuit intégré est une avancée technologique très appréciable. Dès les années 2000 sont apparus progressivement des transistors de puissance dits «intelligents » (rassemblant Je transistor, la diode de roue libre et Je module driver) puis des «bras de ponts » intégrés, et enfin des montages complets de type «pont en H » (full bridge), convertisseurs BUCK, BOOST, convertisseurs multifonctions, etc. Ces circuits permettent aujourd'hui à Jeurs utilisateurs de concevoir les étages de conversion d'énergie de façon très modulaire et de les interfacer facilement avec les circuits de commande et de contrôle, essentiellement des microcontrôleurs. Parallèlement, 184 11.2 · Ponts compl ets Intégrés, applications et particularités développée dans Je chapitre 15, la problématique de la commande de grille des transistors de puissance est importante et conduit à des contraintes technologiques diverses (bootstrap, commandes isolées, gestion des «temps morts », etc.) liées à la commande. Il est ainsi tout à fait appréciable et économique pour l'utilisateur que ces technologies soient intégrées dans Je circuit de puissance. Aujourd'hui, ces solutions sont essentiellement développées pour des tensions commutées de l 'ordre de 50 V et des courants jusqu'à 50 A. À l 'avenir, il est assez probable que ces limites soient repoussées, ce qui présage d'une modularité croissante des solutions à découpage. 11.2.1 Exemple de pont complet de base : le circuit L6203 et l'alimentation d'un moteur OC La figure 11.2 représente un dispositif centré sur l'utilisation du circuit intégré L6203 de ST rnicroelectronics, assez commun aujourd' hui (il date de 1997), et permet1ant la mise en œuvre simplifiée d'un «pont en H » 48 V/ 3 A. Le circuit est disponible dans quatre types de boîtiers différents, dont un « traversant» (Multiwatt), ce qui peut toujours être pratique pour un développement individuel. Son application typique est la commande et Je contrôle de moteurs à courant continu, comme on e.n trouve dans la robotique ou les véhicules de faible puissance. Naturellement, son utilisation n'est pas exclusivement réservée à l'alimentation d'un moteur et peut être étendue à toutes les applications classiques de l'électronique de puissance, d'autant plus que la structure en pont complet est absolument universelle (voir chapitre 8.3.3) et peut servir en tant que convertisseur DC/DC ou OC/AC. Motturou ~ha.tee oc 150Wmax ~[9 Mlcro Contrôleur Figure l l .2 - Pont complet basé sur un L6203. (Source : documentation ST microelectronics www.st.com) 185 Chapitre 11 · Circuits intégrés de pui ssance et régul ateurs Intégrés Le fonctionnement est assez facile à appréhender : • Le circuit est alimenté par une source de tension compatible avec les valeurs maxi de tension et de courant supportées pas Je circuit intégré. Cette tension s 'appelle ici V, (Je« s »signifie supply). • Un microcontrôleur, Je plus souvent, permet de générer les quelques signaux nécessaires à la commande (signaux PWM et signaux logiques). • Le signal D 1 est fourni par une sortie logique simple (0 / 5 V) et constitue l'entrée de validation du circuit (Enable). Si Dl est positionnée à l'état haut, la commutation est autcrisée par un simple jeu de portes logiques interne au composant. • Les sorties PWMI et PWM2 sont deux sorties en modulation de largeur d' impulsion (PWM) qui imposeront Je découpage brut de la tension d'entrée V, en attaquant les entrées logiques !NI et IN2. L'examen de la logique de commande montre que IN 1 commande Je bras de pont de gauche en « commande complémentaire», IN2 faisant la même chose avec celui de droite. • Les condensateurs CBOOT sont les condensateurs nécessaires à la commande bootstrap des transistors supérieurs du pont (voir chapitre 15.3). Ils sont externes au circuit, une valeur del ' ordre de JSnF est préconisée dans la documentation. • La résistance de 0, 1 ohm est optionnelle. Elle permet de provoquer une petite chute de tension lors du passage du courant fourni par l'alimentation, et ainsi de mesurer ce courant, par exemple avec l'entrée du convertisseur analogique/numérique du rnicrocontrôleur : AOC 1. Lorsque Je courant maximal de 3 A la traverse, elle développe 0,3 V et consomme 0,9 Watts. De façon très classique, la surveillance de la tension aux bornes de cette résistance permet surtout de programmer une limitation en courant. Si Je seuil de 0,3 V est dépassé de façon permanente, il suffit de désactiver l'entrée de validation pour mettre l'étage de puissance en sécurité. Si cette mesure est inutile, il suffit de remplacer cette résistance par une simple liaison à la masse. La figure 11.3 représente Je typon ainsi que Je circuit réalisé à partir de la version en boîtier traversant (les broches du composant traversent Je circuit imprimé), utilisé dans pour l'alimentation sécurisée et réversible d 'un petit véhicule à moteur DC. Dissipateur L6203 Multiwatt 11 S em Figure l l .3 - Typon et photographie du circuit utilisé pour l'alimentation d'une trottinette électrique. 186 11.2 • Ponts compl ets Intégrés, applications et particularités 11.2.2. Exemple de pont complet intégré moderne : le circuit DRV8432 et sa dissipation thermique La figure 11.4 représente un composant récent (première version en 2009), le DRV8432 de Texas Instruments, rassemblant toutes les fonctions de commutation et de commande rapprochée d' un pont complet double (deux sorties 50 V/ 7 A) et annonçant un excellent rendement maximal de 97 %. .. .!! ~ DR\18432 Package (Boîtier) DKD Embase du dissipat ~ur N .!! ~ lem Figure l l .4 - Le circuit DRV8432 et sa connectique. (Source : hnp://ww.v.ti.com/lit/ds/symlink/drv843 2.pdf) L'examen du schéma de sa connectique révèle que, pour chacune de ses voies, ce circuit n'est pas beaucoup plus complexe que Je précédent. Simplement, l' utilisation d' un microcontrôleur s'est généralisée pour la commande de ce type de module, ce qui justifie la présence d'entrées numériques supplémentaires (RESET, FAULT, etc.). En réalité, la particularité des circuits intégrés modernes est surtout de n 'être disponibles qu'en boîtier CMS (c 'est-à-dire« Composant Monté en Swface », ou « SMC » en anglais). Les broches du circuit sont soudées sur les pistes disposées du même côcé que le composant lui-même, le cout érant beaucoup moins encombrant que dans Je cas de montages traversants. Dans ce cas de figure, un dissipateur thermique ne peut être disposé que sur la face supérieure du composant, si ce dernier est fait pour. C'est Je cas du DRV8432 qui présente une embase métallique sur laquelle un dissipateur doit être pressé en face avant du composant (on retrouve par exemple cette configuration pour l'évacuation thermique des microprocesseurs des ordinateurs personnels). Cependant, une autre solution apparaît souvent : utiliser Je circuit imprimé Juimême c.omme dissipateur thermique. Cela impose alors de concevoir la partie disposée som Je composant de façon très particulière représentée sur la figure 11.5. 187 Chapitre 11 • Circuits intégrés de pui ssance et régul ateurs Intégrés Placement ~ du ~ "= composant fil "1i DRV8412 P•ckage (Boitier ) DOW Vue de dessus Plan de masse en cuivre Circuit imprimé face avant Circuit inprimé face arrière Figure l 1.5 - Le cir cuit DRV84 l 2 et sa dissipation thermique sur un extrait du circuit imprimé. (Source: http://www.ti.com/lit/ds/symlink/drv8432.pdf) Le circuit imprimé doit présenter sous Je compo>ant un important « plan de masse» en cuivre permettant de conduire les pertes thermiques sur toute la swface de la plaque. Parallèlement, de nombreux « vias » (trous métallisés reliant les deux faces du circuit imprimé) permettent également de conduire la chaleur vers l'autre face qui doit également présenter une importante surface de conduction et de convection. Enfin, Je composant lui-même est différent et présente une embase conductrice pour la chaleur sur sa face interne, ce qui est signalé par Je constructeur à travers une référence différente : DRV8412. On comprendra ainsi que ce type de montage est plutôt réservé à des réalisations industrielles ... Enfin, actuellement, ce type de composant n 'est plus uniquement utilisé pour J"alimentation de moteurs OC, mais aus'i pour optimiser la umveniun d" €nergie des matériels électroportatifs, pour des chargeurs de batteries et, de façon très soutenue, pour l'alimentation régulée des LED d' éclairage. Le schéma de la figure 11.6 est d' ailleurs issu de la documentation du DRV8432 et propose un montage d' alimentation de quatre ensembles de quatre LED blanches. Chaque sortie de bras de pont (OUT_A, OUT_B, etc.) constitue ici un hacheur BUCK permettant d'alimenter chaque ensemble de LED sous une tension comprise entre 0 et 12 V. Chaque voie est contrôlée par l'entrée de réglage du rapport cyclique correspondante (PWM_A, PWM_ B, etc.). Tout comme dans Je circuit de la figure 11.2, Je courant de chaque branche traverse une petite résistance dont la chute 188 11. 3 • Régulateurs OC Intégrés polyvalents .. ........ EJ .... Micro Contrôleur I T" vv 1 Figure l l .6- Le circuit DRV84 l 2 utilisé pour l'alimentation d'un éclairage à LED. (Source: http://www.ti.com/lit/ds/symlinkfdrv8432.pdf) de tension est amplifiée et ramenée en entrée d' un convertisseur analogique/numérique (ADC) du contrôleur. C'est ensuite la programmation de ce dernier qui permet la régulation des courants traversants les LED (et donc l' insensibilité aux fluctuations de la tension d' alimentation, à la charge de la batterie éventuelle, etc.) mais aussi la programmation de séquences d 'allumage. Ce type de circuit présente donc une modularité et une compacité très importantes, un excellent rendement (97 % d' après la documentation) et une polyvalence très intéressante. ~ i l l .3 RÉGULATEURS DC INTÉGRÉS POLYVALENTS 1 La fonction essentielle des hacheurs (convertisseurs DC/DC) est la génération de i• tensions d 'alimentation spécifiques. Par exemple, un ordinateur de bureau nécessite plusieurs tensions continues différentes pour l'alimentation de ses différents organes: { - 12 V, +12 V, - 5 V, +5 V, 3.3 V, etc. Les blocs d' alimentation présentent donc -e. aujourd' hui de nombreuses structures de conversion d'énergie destinées à la création -=/ et à la régulation de ces tensions. Dans l'électroportatif tout particulièrement, les contraintes de compacité et d 'efficacité énergétique ont conduit les constructeurs de composants à développer des convertisseurs à découpages intégrés permettant de 0 J 189 Chapitre 11 • Circuits intégrés de pui ssance et régul ateurs Intégrés générer des tensions de l'ordre de 3 à 30 V, positives ou négatives, systématiquement régulée; et présentant une précision importante sur la valeur et l'ondulation tolérée. 11.3.1 Principes de régulation économique des convertisseurs à découpage En automatique linéaire, une régulation est un asservissement à consigne fixe réalisé par une boucle de rétroaction dont la rapidité et la stabilité sont optimisées par un circuit appelé« correcteur». Afin de simplifier la conception des boucles de rétroaction en électronique de commutation, elles sont souvent réalisées autour d' un composant très simple : Je comparateur, qui opère une action en «tout ou rien » directement compatible avec la commande des commutateurs. Comme Je courant est la grandeur électrique la plus critique, il est d 'usage de réguler en priorité ce dernier afin de garantir un maximum de sécurité et de stabilité au découpage. La figure 11.7 représente un principe de limitation du courant du transistor d'un hacheur BUCK, centré sur l'utilisation d 'un comparateur et d 'une mesure de courant. Dans ce cas de figure, la valeur du courant est mesurée par la tension aux bornes d' une petite résistance mise en série avec Je transistor. La tension obtenue est amplifiée et comparée à la tension de référence vr•f' qui matérialise la limite de courant tolérée dans Je transistor. Lorsque la valeur instantanée du courant dépasse cene limite, la sortie du comparateur bascule et un circuit logique interrompt Je découpage ; Je transistor est alors instantanément délesté de la surintensité. La figure 11.7 représente ainsi un exemple d'évolution du courant découpé par Je transistor: on constate que Je rapport cyclique et la fréquence du découpage sont modulés par Je fait que la mesure de courant Vmes atteint la limite matérialisée par la tension de référence v,.1 . En conséquence, Je courant du transistor ne dépasse pas une limite fixée par la valeur de v,.1 . L Logique + Oscillateur Figure l l .7 - Principe d'une limitation de courant par compar aison avec un seuil 190 11.3 · Régulateurs OC Intégrés polyvalents Pour effectuer une régulation de la tension de sortie, il est alors possible de contre-réagir en modifiant le seuil v,.1 lorsque la tension dépasse une limite fixée par l'utilisateur. Il suffit pour cela d' utiliser un comparateur et un simple pont diviseur de tension comme le représente la figure 11.8. L Logique + Oscillateur Figure l l .8 - Régulation de tension en cascade avec la limitation de courant. Dans ce circuit, le montage fonctionne en limitation de courant jusqu' à ce que la 2 tension de sortie du pont diviseur V, x R : R atteigne la valeur du seuil v,.1 . À 2 1 l'instant du dépassement, le comparateur fournit un niveau bas qui impose à la boucle de courant une interruption du découpage. Ce dernier reprend dès lors que la tension sera revenue en dessous du seuil. Dans cette stratégie de commande, la tension de sortie est alors régulée tout en respectant la limitation du courant. (ffffl"' ·~ ~ g • la broche correspondant à la mesure de tension, c'est·à·dire le point milieu du pont diviseur de tension, est généralement appelée« broche Feedback »dans les circuits intégrés (souvent repérée par l'acronyme FB). • les techniques exposées ci·dessus sont en tous points comparables avec celles mises en œuvre dans le circuit au chapitre 14, à la différence que la limitation prioritaire du courant du transistor n'y était pas abordée. 11.3.2 Exemple d'un circuit intégré BOOST régulé : le circuit LM2545 ll Il existe un grand nombre de circuits intégrés rassemblant les fonctions de décou- 1 page (pour les petites puissances) et les fonctions de logique et régulation exposées ~ ci-<lessus. Parmi tous ces circuits, le LM2545 de Texas Instruments constitue un ~ exemple intéressant. La figure 11.9 expose le schéma synoptique de ce circuit l intégré qui, à partir d' une tension d' entrée comprise entre 4 et40 V, peut réguler une -e. tension de sortie fixée à 3,3 V, 5 V ou 12 V, ou même une tension quelconque fixée -=/ par l' agencement de résistances de feedba ck externes. Un exemple de montage en " où les broches d 'entrées /sorties sont repérées par leurs numéros respectifs. J alimentation flyback, issu de la documentation, est également représenté sur la figure 191 Chapitre 11 • Circuits intégrés de pui ssance et r égul ateurs Intégrés LM258S Package (Boîtier) T0263 . ..... , ,.,~ •• - Figure l l .9 - Circuit LM2585 et application en convertisseur BOOST + 12V. (Source: hnp://ww.v.ti.com/lit/ds/ symlink/lm2585.pdf) 11.3.3 Exemple d'un circuit intégré polyvalent : LTl 170 À la lecture du chapitre 7, il n' aura pas échappé au lecteur que les trois grandes structures de conversion DC/DC classiques (BUCK, BOOST, BUCKBOOST) présentent d'énormes similarités: elles sont composées d' un transistor de puissance commandé en PWM, d'une diode, d 'une inductance de lissage du courant et d'un condensateur pour Je lissage de tension. La figure 11. JO représente les trois convertisseurs élémentaires de façon simplifiée avec en entrée une tension DC identique : v•. La tension 192 11.3 · Régulateurs OC Intégrés polyvalents de sortie V, est également repérée et sa plage théorique de valeurs en conduction continue est rappelée, ainsi que la fonction globale de chaque structure. L c +--0, . . . + - - ' - - - __ BUCK l V,:O V, Abaisseur L c BOOST v. [ V, 5 à 6 fois V, Élévateur positif t --, BUCK-BOOST c - 0r V.s : 0 + -~ 5 à 6 fois (-V,) Elévateur ou abaisseur inverseur Figure l 1. 10- Les trois convertisseurs OC/OC élémentaires et leurs similarités. Ce qui est remarquable dans ces trois schémas est que la structure de la cellule de découpage (la partie grisée sur Je schéma), tout comme sa commande, est absolument identique. C'est cette modularité des structures de conversion DC/DC qui a conduit les constructeurs de composants à développer des circuits intégrés polyvalents permettant de réaliser les différentes structures, simplement en agençant les composants externe; (inductance, condensateur et source de tension) de façon idoine. À titre d 'exemple, Je circuit LTJJ70 de Linear Technology supporte des tensions d' entrée comprises entre 3 et 60 V et permet de réaliser les montages BUCK, BOOST, BUCK-BOOST, FLYBACK, FORWARD, etc., en intégrant la logique de commande, la régulation, ainsi que l' environnement proche du transistor de puissance et les sécurités. La gamme de tensions de sortie que peut réguler ce circuit est donc très étendue: pratiquement de - 60 à + 60 V OC avec une tension d'entrée positive ou négative de l'ordre de la dizaine de volts. La figure 11.11 représente Je composant (en boîtier traversant, mais il existe en différents boîtiers CMS), ainsi que Je schéma synoptique des fonctions qu' il rassemble. 193 Chapitre 11 • Circuits intégrés de pui ssance et régul ateurs Intégrés LT1170 Pacl:age (Boiti er) 10220 Figure li. li - Le c irc uit LT11 70. (Source: hnp://www.linear.com/products/uModule_Regulators) On reconnai"t immédiatement sur ce dernier les fonctions de régulation basées sur la mesure du courant traversant Je transistor, ce qui naturellement permet un contrôle de la grandeur électrique la plus critique. Parallèlement, l'entrée de « feedback » (FB) permet de faire basculer Je seuil de comparaison si une valeur supérieure à la tension de référence (1,25 V) lui est appliquée. En conséquence, il suffit de ramener sur l'entrée FB une fraction de la tension de sortie du montage pour que celle-ci provoque une contre réaction autour de la valeur de 1,25 V. Les figures 11.12 et 11.13 rassemblent des extrait.; de la documentation de ce circuit dédiés aux applications typiques qu' il permet de réaliser. Des schémas assez détaillé.; sont proposés de manière à réaliser des convertisseurs entiers, associés à des tensions classiques ( 12 V, 5 V, etc.). Le dernier schéma de la figure 11. 13 est très intéressant puisqu'il permet de comprendre simplement l'usage de ce circuit: la cellule de commutation est câblée de manière à réaliser un hacheur BOOST, la diode étant externe et de type Schottky de façon à présenter de faibles chutes de tension. La régulation se fait sur la tension de sortie qui, lorsqu 'elle atteint 12 V, est ramenée vers l'entrée FB via un pont diviseur de tension réalisé par les deux résistances R 1 et R2 • Avec les valeurs proposées 12 4 • 1,25 V. Ainsi, 1,24 + 10,7 lorsque la tension de sortie est inférieure à 12 V, l' entrée de feedback (FB) présente une tension inférieure à la tension de référence de 1,25 V et Je découpage est autorisé, ce qui tend à charger Je condensateur de sortie et à augmenter la valeur de la pour ces deux résistances, on peut vérifier que: 12 x 194 = 11.3 · Régulateurs OC Intégrés polyvalents tension. Dans l'autre cas, Je découpage est interrompu et Je condensateur de sortie n' a plus qu'à se décharger, ce qui occasionne la chute progressive de sa tension. La sortie e•t clone ainsi régulée~ 12 V simplement par le choix cle.< clenx ré.<istanœs R 1 et R 2 • L'utilisateur désirant une autre valeur de la tension de sortie n' a qu 'à calculer deux valeurs de résistances telles que Je pont diviseur ramène 1,25 V pour la valeur désirée sur l'entrée FB. • le fait que le circuit intégré ne comprenne pas la diode de la cellule de commu· tation est certainement dû au fait que seul le transistor est commandé en limita· tion de courant. le courant circulant dans la diode n'étant pas limité, il est préférable que ce composant soit externe et dimensionné par le concepteur du circuit complet. Cela permet également à ce dernier de faire le choix du type de diode à utiliser et de sa dissipation thermique éventuelle. Enfin, cela permet égale· ment de pouvoir câbler le montage SEPIC étudié en détail dans le chapitre 1 7. • le chapitre 1 7 traite de façon particulière de la réalisation d'une alimentation à découpage régulée basée sur un circuit intégré de type lT39S7. le lecteur inté· ressé par cette application constatera de grandes similitudes entre le fonctionne· ment de ce circuit et celui du lTl 170, qui proviennent tous deux du même constructeur. Une étude plus exhaustive montrerait que les stratégies de contrôle du d écoupage par les mesures de courant et tension sont étendues à toutes les grandes marques de circuits intégrés de puissance et que les commandes par successions de circuits comparateurs se sont généralisées dans ce type de circuits. • la seule recommandation que l'on peut faire à ceux qui désirent appréhender le fonctionnement de ce type de circuit est de bien lire sa documentation technique et de ne pas hésiter à étudier le schéma synoptique qui se révèle souvent très abordable. 195 Chapitre 11 • Circuits intégrés de puissance et régulateurs Intégrés LT ll70/ LT1171 /LT1172 TYPICAl APPUCATIOflS ., Posllln·l,..NoptlH 111<11·1"11 Co•Hrtor ..'"'"' . .. .. ... . . . . '• .. .. .. .. ... .. ..,,, ... ,,.. "" ... 1'itl'rll Jl,'Qll lW ll U IO .. 11fl' I Q •• 1.1·· ""' H~h Emcltncy C10111n1 Cun1ot Clll1911 ........ 1 RJ~ • U .. tAM__..,. • tJAllUfllllW\1 O#lllrlil"' W10 ,.,.,." ... n.-ullll"l'f,.,Ja4/f,.1 lf tMV• .Mllllf fotMD ,:: . ••w '" ' •• " -·· IM1•1M .. ,.. Il ,. ....... Blctll1bl CCFL s.,,1y (sto AN;J lot HIJlb) 11 1'110. l #IGI~ U\1'101W-<>-- - - - - - - - - - - - - - - . l!tti4111 ,., . IM l li" ~ '" "' twtr•n ..., " î3 Figure l l .12 - Extrait de documentation du circuit LTI 170. (Source : http://www.linear.com/products/uModule_Regulators) 196 11.3 • Régulateurs OC Intégrés polyvalents LT1170/Lîll71 /LT1172 TYPICAl APPUCATIOOS ... ---------------~ • . . .. ..... ..._, .•, ,.,.,.ltwa•7' •• N • "t17CUl•ô W1U Clk""*"•M. .. .. lf'IUO '. 1•u ".... .. " ... ... . """ " "'' .. ...... .. lfllll .., . ..,... ': _._,.., ..... ,..,,...._ _i,....:::.:.:~-.+-ol<lle-i.....: ..... c•....,.. (ri .. 12') Muln. . OllJll - · . __ ,,_,._.._, .......... ----·--·· -~ ··-•a. ....... 11.~:f:rt"f n ... ...... ·~:-::::: 14 .. J...7 Lt:\ffl( Figure l 1. l 3 - Extrait de documentation du circuit LTI 170. (Source : http://ww.v.linear.com/products/uModule_Regulators) 197 PROBLÈME: REDRESSEUR PD2 SUR DIFFÉRENTS TYPES DE CHARGES 12.1 Présentation du circuit 12.2 Redresseur sur charge résistive 12.3 Redresseur sur charge inductive 12.4 Redresseur sur charge capacitive 12.S Redresseur à sortie filtrée 12.6 Redresseur sur charge active 12.7 Correction : Redresseur sur charge résistive 12.8 Correction : Redresseur sur charge inductive 12.9 Correction : Redresseur sur charge capacitive 12.10 Correction : Redresseur à sortie filtrée 12.11 Correction: Redresseur sur charge active ~ g ~ ·s ii~ f-e.• .:! On s' intéresse dans cette étude de cas à un circuit très commun, faisant partie de l'alimentation d' un grand nombre d'appareils, à savoir un redresseur monophasé de type PD2. L'objectif de l'étude réside dans l' analyse du fonctionnement du circuit sur plusieurs types de charges (résistance, résistance et condensateur, résistance et inductance, batterie d' accumulateurs, etc.) et des propriétés particulières de tension et d' ondulations que chacune fait apparai"tre. L'étude de cas se présente sous la forme d'un problème auquel Je lecteur pourra se confronter, ou encore simplement parcourir les réponses en tant qu 'illustrations du cours . ' J " 199 Chapitre 12 · Problè me : Redresseur PD2 s ur diffé re nts types de cha rges 12.1 PRÉSENTATION DU CIRCUIT L'intégralité du problème exposé dans ce chapitre repose sur la structure de redressement monophasé appelée« pont PD2 »représenté sur la figure 12.1. La tension d' entréedumontage es tissue d' un transformateur monophasé 230/24 V supposé idéal et la charge est successivement considérée comme une simple résistance, une association série résistance/inductance, une association parallèle résistance/condensateur, puis une batterie d'accumulateur en série avec une résistance de limitation de courant. Pont redresseur PD2 l,tt) ] ] 3) Figure l 2. l - Redresseur PD2 sur différentes charges. Le problème consiste en l'étude systématique de chaque type de charge à travers les calculs des valeurs moyennes, des ondulations, du rendement et du facteur de puissance vu du réseau. 12.2 REDRESSEUR SUR CHARGE RÉSISTIVE On s' intéresse dans cette première partie au redresseur connecté à une charge résistive pure : R 200. On considère tout d' abord les diodes comme idéales (aucune tension à l'état passant ni résistance dynamique) ainsi que Je transformateur qui produit la tension d 'entrée sinusoïdale du montage : v.(1) de valeur efficace = V= 24 V, de pulsation (<) = 2rr f avec f = 50 Hz, la fréquence du réseau. 1. Écrire l'expression temporelle de la tension v.(t) (supposée en référence de phase) et la représenter sur un chronograrnme. 200 12.3 • Redresseur sur charge inductive 2. Représenter alors, dans l'hypothèse des diodes idéales, les allures du courant i,( t) et de la tension V,(t) sur un deuxième chronogramme. J. Rn déduire l 'a llure du courant i.(t) ~reporter sur le premi er graphe. 4. Calculer alors analytiquement l'expression littérale et la valeur de la tension et du courant moyens en sortie: <V,> et <i,>. S. En déduire l'expression et la valeur du facteur d' ondulation associé à cette . Ll.V, tension: Fd 2 · <V,> = --- 6. Préciser la valeur du facteur de puissance de ce circuit (vu de la sortie du transfonnateur). On considère à présent que les diodes ne sont plus idéales. Étant donné la valeur du courant passant dans la charge, on supposera qu' elles sont principalement modélisées par leur tension maximale à l'état passant: v1 0,9 V. 7. Tracer les nouvelles formes d 'ondes de la tension et du courant de sortie. 8. Préciser par calcul les nouvelles valeurs moyennes réellement obtenues. Commenter ces valeurs et proposer une méthode simple permettant d 'approximer la chute de tension. 9. Calculer les pertes par conduction associées à chacune des quatre diodes et en déduire Je rendement du pont redresseur (on considérera que chaque diode conduit durant une demi-période entière). 10. Commenter l'ensemble de ces résultats et énoncer les avantages et inconvénients de ce type de montage. = 12.3 REDRESSEUR SUR CHARGE INDUCTIVE On s' intéresse à présent au fonctionnement du même redresseur mais débitant sur une charge constituée par la mise en série de la résistance R 20 n et d' une inductance supposée idéale (résistance série très faible ou assimilée à la résistance R) de valeur : L 1OO mH. Les diodes seront à nouveau considérées comme idéales. 11. Calculer tout d' abord l'expression du courant moyen qui circule dans la charge, <i,> en fonction de <V,> et de R. 12. De façon préalable, en supposant avéré Je fait que l'inductance contribue à «lisser » Je courant autour de sa valeur moyenne, tracer les allures des évolutions de la tension V,(t) et du courant i,( t). 13. Calculer alors la valeur du courant moyen : <i,>. 14. En réalité, il est possible de calculer analytiquement les évolutions du courant i ,( t). Pour cela, écrire l'équation de maille qui relie la tension V, ( t) à ce courant et aux composants en présence. Résoudre cette équation différentielle, en supposant Je régime périodique établi, sur un intervalle de temps correspondant à une demi-période du réseau (on mènera la résolution lors de la conduction des diodes Di et D4 . Préciser ainsi l'équation complète du courant sur cette demi-période et représenter alors l 'allure précise de i ,( t) sur un chronograrnme (on pourras ' aider = = ~g ll 'll 8 ~ ~ l .:! ' ) " 201 Chapitre 12 • Problème : Redresseur PD2 sur différents types de charges de la connaissance de la valeur moyenne du courant pour identifier les constantes d'intégration qui apparaissent dans l'équation). l'i. Relever ainsi la véritahle valeur cle l' onclulation clu courant cle sortie clu montage LiV et la comparer à celle donnée par la formule approchée : Lii,"' ' JR + (2L(JJ) 2 2 Conclure. 16. Quelle est alors l'utilité de l' inductance dans un tel montage? 17. Représenter enfin l'allure du courant i.(1) dans l'hypothèse d' une ondulation négligeable du courant de sortie et en déduire l'ordre de grandeur du facteur de puissance de ce dispositif. 12.4 REDRESSEUR SUR CHARGE CAPACITIVE La chaige particulière étudiée dans cette partie correspond à la mise en parallèle de 20 n et d'un condensateur supposé idéal de valeur : la rési;tance R 1000 µF. Dans cette partie, les diodes seront considérées comme idéales et C on amorce cette étude en prenant comme point de départ de la réflexion le passage de la tension secteur au maximum de sa valeur. À cet instant, Je condensateur est également chargé à sa valeur maximale. 18. Calculer tout d 'abord la valeur de la constante de temps associée à l'association parallèle du condensateur et de la résistance. 19. La décharge du condensateur dans la résistance Rest-elle« rapide» ou« lente» par rapport à la période de la tension secteur ? Qu'en déduire sur l' allure de la tension V,(t) ? 20. Calculer rapidement l'équation de décroissance de la tension du condensateur à partir du maximum de la tension secteur (on placera, pour simplifier l'étude, le temps t 0 au maximum de la première alternance de la tension secteur). 21. Représenter alors sur un chronogramme l'allure précise de la tension V,(t) sur une période complète d'évolution. 22. En déduire la valeur de l' ondulation de tension correspondante et la comparer à = = = V · Jî f · RC" 2 23. Calculer la valeur du condensateur C5% permettantd' obtenir une ondulation ( approchée) de l'ordre de 5 % de la tension de sortie moyenne. Commenter ce résultat. 24. Représenter l' allure (sans calcul) du courant i.( 1) et indiquer alors si le facteur de puissance de ce type de redresseur s' avère plutôt« bon ou mauvais ». la valeur donnée par l'expression approchée du cours: LiV, "' 12.5 REDRESSEUR À SORTIE FILTRÉE Il est en réalité possible de combiner les deux montages précédents de manière à faire apparai"tre un filtrage de la tension de sortie par une cellule L-C. 202 1 2.6 • Redresseur sur charge active 25. Représenter Je montage complet correspondant sachant que Je filtre doit être compatible avec une entrée de type « source de tension » et une sortie présentant également ce comportement. 26. Calculer, d'après la formule du cours, la capacité du condensateur permettant d 'obtenir une ondulation résiduelle de la tension de sortie del' ordre de 5 % de la valeur moyenne, en utilisant par ailleurs la même inductance L 100 mH que précédemment. 27. Discuter également de l'allure du courant d'entrée dans l'hypothèse d'un filtrage idéal. Donner alors la valeur attendue du facteur de puissance. 28. Commenter tous les résultats précédents. = 12.6 REDRESSEUR SUR CHARGE ACTIVE Le dernier type de charge appliqué à ce redresseur consiste en l'association série 24 V et d' une faible résistance d' une batterie d'accumulateur de tension E R 5 n, cette dernière étant ajoutée de manière à limiter les appels de courant de la batterie. Une telle configuration, à la différence près qu'elle a lieu sortie d 'un redresseur triphasé, est généralement rencontrée dans la recharge des batteries de voitures, de camions, etc. Vans toute cette partie, on considère les diodes comme non idéales et simplement ramenées à la tension maximale à l'état passant : V1 1,3 V. 29. Préciser quelle valeur de tension doit dépasser la tension secteur de manière à ce que les diodes D 1 et D4 soient passantes. Préciser alors Je temps t 1 correspondant au dépassement de cette tension par la première alternance du secteur dont V · ,fi. · sin ( (<)!). l' écriture sera à nouveau : V.( t) 30. Quelle est l'expression de la tension V,(t) lorsque toutes les diodes sont bloquées ? Que deviennent cette expression ainsi que celle du courant i,(t) lorsque D 1 et D4 sont passantes ? 31. Représenter alors l'allure précise de la tension V,(t) et du courant i,(t) sur un chronograrnme. 32. Calculer la valeur moyenne du courant injecté dans la batterie : <i,>, et en déduire l'expression du temps (en heures) de charge nécessaire à la recharge complète d' un accumulateur de charge Q (en Ampère heure: Ah). ~ 33. Calculer également l'expression de l'ondulation de courant et commenter ces derniers résultats. = = = = i 1 ~ ~ 12.7 CORRECTION: REDRESSEUR SUR CHARGE RÉSISTIVE l Dans cette première partie, l'étude porte simplement sur Je fonctionnement du redresseur connecté à une résistance pure et permet essentiellement d 'introduire les .:! grandeurs importantes et de calculer des valeurs moyennes utiles par la suite. ' 1. La tension V.( t) est la tension présente au secondaire du transformateur d'entrée supposé idéal. En conséquence, elle est de nature sinusoïdale, de fréquence 50 Hz ) " 203 Chapitre 12 · Problè me : Redresseur PD2 s ur diffé re nts types de cha rges et de valeur efficace 24 V. L'écriture temporelle revient ams1 à: V.(t) V · Jï · sin(a>t) avec V = 24 V et a> = 2rrx 50. L'allure de cette tension est représentée sur la figure 12.2. 2. Si les diodes sont idéales, Je couple D 1/ D 4 laisse passer Je courant dans la résistance dès lors que V.( t) est positive et Je Figure l 2.2 - Tension et courant d'entrée. couple Dzl D 3 dès lors que v.(t) est négative. Dans ce dernier cas, la tension appliquée à la résistance est - V.( t) qui est positive et Je circuit permet alors que la tension de sortie soit une sorte de « valeur absolue » de la tension d 'entrée. Comme la charge est une simple résistance, Je courant i,( t) a également la même forme que V,(t) etcesdeuxgrandeurssont représentées sur Je chronogramme de la figure 12 .3, en concordance D1 ttD,ronductrlus avec Je; intervalles de conduction Figure l 2.3 - Tension et courant redressés. des diodes. 3. Le courant d'entrée correspond au courant i,(t) lorsque les diodes D 1 et D 4 conduisent et au courant - i,( t) lorsque ce sont D2 et D 3 qui conduisent. En conséquence Je courant d'entrée du montage se révèle sinusoïdal, en phase avec la tension d'entrée, et est représenté sur la figure 12.2. 4. La valeur moyenne de la tension redressée peut se calculer simplement sur une demi-période : = <V,> = TilJ Jm V · .J2 · sm(a>I) · dt= 2 ·TV. · Jï [- cos(a>1)] m r;;. . a> 0 0 = 2 . V · Jï.(- cosrr+ 1) =2 . V · Jï. 2r. L'application <i > s 204 numérique = 2 .RV..trJî. = 1,08 A. donne <V> s = 2 . V2tr. Jî. = 21 ' 6 V 7r et 1 2.7 · Correction : Redresseur s ur cha rge résis tl ve S. Le facteur d' ondulation de tension se calcule facilement puisque l'ondulation de tension égale ici la valeur de tension maximale : Ll. V, = V · Jï, et donc : F - ~ V · Jï ?! 0,78. Cette valeur peut être interprétée 4 d - 2 -<V,> 2x2 · V - Jli;r comme le fait que cette tension présente 78 % d'ondulations, ce qui est beaucoup. 6. Le facteur de puissance de ce circuit vu de son entrée vaut 1 puisque le courant d'entrée est sinusoïdal et en phase avec la tension, en d' autres termes il n'y a ni puissance réactive ni puissance déformante à déplorer dans ce premier montage. 7. Si les diodes imposent chacune une tension de seuil, assimilée à la tension à l'état v1 0,9 V, il passant devient nécessaire pour la tension d'entrée de dépasser deux fois cette tension pour arriver à mettre en conduc1 1 1 1 tion les paires de diodes D 1 1 1 "li et D 4 ou D 2 et D 3 . Ensuite, lors de la conduction, chaque 1 1 1 1 diode opère une chute de D: d DJ ronductritts tension égale à la même valeur et, en conséquence, Figure l 2.4 - Chute de tension due aux diodes. l'allure de la tension de sortie est représentée sur la figure 12.4. 8. Le calcul précis de la nouvelle valeur moyenne fait intervenir l'instant précis de mise en conduction des diodes D 1 et D 4 , repéré par t0 sur le graphe de la figure 12.4. Ce temps particulier se calcule en écrivant la condition de mise en = = = conduction: V.(t) t0 =;, ·Arcsin(: .· ):) = 0,17ms. Il sera de plus beaucoup plus pratique de s 'in1éresser B= 0 = V · Jï · sin(a11) = 2 · v1 ou encore: a1 · t 0 à la valeur = Arc sin (: .· de /i) = l'angle de mise en conduction 0,053 rad . Il reste ainsi à exprimer la valeur moyenne de façon préférentielle en fonction des angles correspondants : 12 <V>= _!_ fT Vs(t) · dt=lf•-Oo(V · 'i - sin(B) - 2 · V1) -dB ' Til o 1t o. "'._ = 2 · V7r· Jî · cos(B.) - 2 · V · rr- 2 · Bo 0 J --fr-205 Chapitre 12 • Problème : Redresseur PD2 sur différents types de charges Ainsi, on obtient: <V,> = 2 · V · Jî 11" · cos(B0 ) - 2 · Vr n- - 2 · B0 11" = 19,87V. On constate que cettevaleurdiffèretrèspeude <V,>ideal- 2 · V1 = 21,6 - 2x1,3 = 19,8 V. En conséquence, il semble suffisant de simplement soustraire à la tension moyenne calculée dans le cas idéal la chute de tension des diodes réelles. 9. En considérant les diodes comme uniquement soumises à leurs tensions maximales à l'état passant, l'expression des pertes par conduction devient pour chacune d 'entre elles: Pcaidl diode = V1 · <i? · Comme chaque diode conduit pendant une moitié de la période, le courant moyen qui la traverse vaut Pcond = 4 x V1 · + <"> . : <1? = <i _,_> 2 et les pertes s 'écrivent ainsi : = 1,94 W. Le rendement du pont s 'écrira comme le quotient de la puissance utile par la puissance totale absorbée par le montage, sachant que la puissance util e corre.<poncl à : 2 v,2.rr;;C V · Jï - 2 - v/=l9,7W. P R= R/ · seff = R R Il reste ainsi à écrire le rendement: 17 = pR = 0 91 PR + Pcotd ' . 10. Les résultats précédents permettent de formuler quelques remarques intéressantes pour la suite : o Le montage redresseur simple sur charge résistive produit une tension et un courant strictement positifs mais loin d'être continus au sens « constants ». Le facteur d' ondulation associé à ce montage est très important et implique le fait qu' il est généralement nécessaire de raj outer des éléments de filtrage ou de lissage à ce circuit pour qu' il s' apparente effectivement à une conversion AC/ DC. o Sur le plan du facteur de puissance néanmoins, ce circuit est idéal et il y a fort à parier qu'il n'en sera pas de même dès lors que des éléments réactifs seront rajoutés à la charge de manière à tendre vers une sortie continue. o La chute de tension opérée par les diodes, assez sensible pour une tension d'entrée relativement faible (24 V efficace), se soustrait pratiquement en valeur moyenne à la tension de sortie. o Les pertes associées aux diodes, malgré la valeur non négligeable de la tension à 1' état passant, restent très « discrètes » et il serait nécessaire de tenir également compte du rendement du transformateur (assez bon en général) pour les estimer correctement. 206 12.8 · Correction : Redresseur s ur cha rge inductive 12 .8 CORRECTION : REDRESSEUR SUR CHARGE INDUCTIVE Dans cette partie, l'étude porte sur la structure représentée sur la figure 12.5 où la charge comporte une inductance en série préwe pour «lisser» Je courant. Si ce denier présente d e faibles ondulations, Je régime de fonctionnement de la résistance de charge pourra être assimilé à un régime continu. 11. L'expression du courant moyen provient directement de l'écriture de l'équation de maille qui relie les i, R V, Figure l 2.S - PD2 sur charge inductive. tensions et Je courant dans la charge: V,(1) = L · di- dt' (1) - + R · i,(1). En exprimant la valeur moyenne à partir de cette relation, il vient <V,> = <L · di,(t) d t> + R · < i,> di,(t) avec <L · d t> = 0. Ce dernier terme est bien nul puiMJUe la valeur moyenne de la tension aux bornes de l' inductance est forcé<V,> ment nulle en régime périodique. Il reste ainsi à écrire : <i,> = R 12. En supposant que l'inductance a pour effet de« lisser» Je courant de la charge, il convient donc de faire apparaître une diminution des ondulations associées à ce courant par rapport au cas de la résistance seule. Parallèlement, la tension moyenne aux bornes de l' inductance étant nulle, on notera que cette dernière ne ~ modifie pas la valeur du courant moyen par rapport au circuit résistif. Enfin, la présence de Figure l 2.6 - Tension V, et courant i, lissé. ~ l' inductance conduit à déphaser ~ en retard Je « motif courant» par ·~ rapport au« motif tension ».Il découle de ces remarques la représentation de principe des grandeurs demandées qui apparaît sur la figure 12.6. .:! 13. Une remarque particulière mérite d'être formulée à propos du courant de la ' figure 12.6: il ne s'annule jamais. En conséquence, il y a en permanence dans ce ) circuit un couple de diodes qui conduit ce courant et la tension V,(t) a toujours i 1 ! " 207 Chapitre 12 • Problème : Redresseur PD2 sur différents types de charges l' allure représentée sur la figure, qui est la même que dans Je cas de la résistance pure. Ainsi, la valeur moyenne de cette tension n' a pas besoin d' être recalculée et la valeur moyenne du courant ne dépendant pas de l'inductance, il vient : <V > <is > 1,08 A. R = -'- = 14. Pour t E [ V,(t) 0, T/2], la tension = V · Jï · sin(a>t) = appliquée à di,(t) R · i,(t) + L · d t . la charge s' écrit L'équation différentielle ainsi obtenue se résout de façon classique en écrivant la solution générale comme la somme de la solution del' équation sans second membre et d' une solution particulière. On écrit ainsi: i,(t) +K -e-'1t +/m · sin(a>t - rp). Dans cette expression : o K · e-1/t est la solution classique de l'équation R · i,(t) + L · di,(t) dt T =~ =O, avec et K une constante d'intégration. o 1,,, · sin( a>t - rp) est une solution particulière de 1' équation qui revêt la même forrne que Je second membre. Comme ceci correspond à l'hypothèse d 'un régime permanent sinusoïdal du courant, il est facile d'expliciter les termes de son expression en fonction de grandeurs connues : o /,,, = V · Jï JJil + (L a1)2 est l'amplitude du courant découlant de l'écriture de l'impédance du circuit R-L en régime permanent sinusoïdal. o rp = Arctan( LRa>) est Je déphasage de ce courant par rapport à la tension sur la charge R-L. li reste ensuite à expliciter la valeur de la constante K. Celle-ci peut être obtenue par l'identification de la valeur moyenne du courant en régime permanent. En effet, en calculant cette dernière sur Je seul intervalle [O,T/2], il vient : < i,> J fTfl -tir . T/ (K · e +lm · sm(a>t - rp)) dt ou encore: 2 0 <i,> · K · T -T/ 2t = 1,08 A = 2-T-(e - = 1,08 A = 2 ·lm 1) + T . a> · 2 · cos(rp) = 2- · -KT·-T(-Tt2r e - l) + 2- ;· /m - · cos (rp) Dans cette équation, seule K est une inconnue. On calcule ainsi les valeurs numériques des différents éléments introduits : o a> 208 = 27rx 50 est la pulsation de la tension réseau 12.8 · Correction : Redresseur s ur cha rge inductive 0 /,,, 0 T= 0 V . Jï. = JR2 +(L@)2 0,91 A ~ = 5 ms R 91 = Arctan( LR@) ;; 1 rad O K = ( 1,08 - 2 7r· / m · cos(91)) = .. T 1,799 2 · T · (e-T12 ' - l) ·~·~·~·~·~·~·~·~·*·~~Au bout du compte, l'expression Figure l 2.7 - Courant i, calculé analytiquement. complète du courant i,(t) s' écrit, pour t E [O, T/2] : o i,(1) = l,799 · e-200 · 1 + 0,9l · sin(lOO · tr · l - l). L'allure précise de ce courant est représentée sur la figure 12.7. 15. La véritable valeur de l'ondulation peut ainsi être relevée sur le graphe, à savoir: ô.i, = Îsmax - Îsmi n = 1,29 - 0,87 = 0,42 A. Cette valeur peut ainsi être comparée à la valeur approchée, ouvertement pessimiste, et issue du cours : X ô.i "' s V . Jï. ô.V, JR + (2L@) 2 JiOi + (2 x lOOrrx 0,1)2 =0,51 A 2 16. On constate donc sur cet exemple chiffré que l'inductance a fortement réduit la valeur de l'ondulation de courant et a considérablement amélioré le facteur ô.i, _ML= 019 d 'ondulation: Fd 2 X 1,08 ' . 2 . <i,> = Cette valeur peut être interprétée comme caractéristique d'un courant présentant 19 % d'ondulations. 17. Si 1' ondulation de courant est consi- dérée comme négligeable (ce qui n 'est pas le cas pour la valeur d 'inductance utilisée ici), le courant i, est alors constant. Comme la commutation des diodes du pont a toujours lieu, le courant d'entrée i . est tantôt égal à i,, tantôt à - i,. Il en résulte les formes d 'ondes tracées sur la figure 12.8. v.•~•v l t) ____ .... .__ m T t Fig ure l 2.8 - Courant d'entrée du r edresseur : i~. 209 Chapitre 12 • Problème : Redresseur PD2 sur différents types de charges = J< 1:> =1,. Le courant d'entrée i. présente une valeur efficace : 1. La puissance consommée par Je redresseur est par ailleurs : P. = < V. · i.> = 1, · V, = 1, · 2 · V · Ji 7r = k · V · 1•• il vient ainsi l'expression du facteur de puissance : k= 2 · Jï. =09 7r ' Cette valeur est tout à fait acceptable dans l'optique de l'alimentation de ce type de montage sur Je réseau électrique. 12.9 CORRECTION: REDRESSEUR SUR CHARGE CAPACITIVE L'étude menée dans cette partie tient en réalité une place importante dans ce problème puisqu'elle aborde une structure extrêmement fréquente dans l' alimentation de la petite électronique. Pourtant, il apparat"tra dans les éléments de comparaison mis en évidence que la méthode employée pour lisser l'allure de la tension est assez exigeante en terme de valeur de la capacité et assez défavorable sur Je plan du facteur de puissance et de la pollution harmonique engendrée. Le circuit étudié à présent correspond au schéma de la figure 12.9. 18. La constante de temps associée à l' association R-C s' écrit : -r = R · C = 20 x 1000 · 10- 6 = 20 ms. 19. Ilestusueldedirequela valeur 3 -r (= 60 ms ici) représente Je temps nécessaire au condensateur pour se décharger dans la résistance R à hauteur de 95 % de sa charge Figure l 2.9 - PD2 sur charge initiale. Comme cette valeur est bien supécapacitive. rieure à la période de la tension de sortie redressée (quiestde JO ms), il faut saisir que la décharge du condensateur dans ce circuit sera « lente » par rapport à la période et qu' il va donc pennettre d'imposer wte tension de sortie lentement décroissante entre chaque intervalle de recharge. En d' autres termes, la tension V,(t) présentera des ondulations bien plus faibles que dans Je cas résitif pur. = 20. Si Je condensateur est supposé chargé à la tension V · Ji au temps t 0, il faut bien comprendre que la tension secteur devenant p lus petite après Je passage par Je maximum, les diodes se bloquent et Je condensateur se retrouve ainsi Je seul générateur à alimenter la résistance. Dans ce cas, l'équation qui régit la décharge V (t) dV,(t) s 'écrit simplement (c'est très classique): i,( t) C ·d t (Je signe =T = 210 12.9 • Correction : Redresseur sur charge capacitive « - » provient du fait que Je condensateur est alors en convention générateur) et l'équation différentielle qui en découle est : dV,(t) = O. Cette équation à second membre nul se résout de = V,(O) · e_,,, = V· Jï · e_,,, avec -r = R · C = 20 ms. V,(1) + R · C ·dt façon triviale : V,(1) L'allure correspondante est ainsi représentée sur la figure 12.10 dans la phase de décharge du condensateur. 21. Si les diodes sont idéales, il suffit d 'identifier sur Je graphique l'instant où la tension secteur redevient plus importante que celle du condensateur pour y associer la remise en conduction des diodes, la tension de sortie devenant ainsi égale à une portion de V.( t). L'allure complète de la tension V,(t) est ainsi représentée sur la figure 12. JO. :\ --"------~~·v ' . ·. yi. \ 4 \ ' : 1' :' l: , . fi;! cI ~ 1-...., i' • ' t '' f V.(t).) :sfi;isc 1' :' : Di : 1 o, : '{ t. ' : '' :' ' :· t· : D1 ' D Figure 12.10- TenslonV,calculée analytiquement. Cette fig ure a été obtenue par représentation graphique directe de la loi de décharge sur un logiciel math ématique. On constate sur cette figure l'existence d' un petit délai (10) à la mise en conduction des diodes après Je passage au maximum de la tension, celui-ci peut s'exprimer analytiquement en écrivant l'annulation du courant i(I) qui apparai"t sur la figure 12.9. Lorsque les diodes conduisent, la loi des nœuds au point A s'écrit: i(t) = ic(I) + i,(1) diodes s 'ouvrent correspond O= ic(10 ) +i 3 (t0 ) = V · Jï · cos(a11). L'instant où les = 10 tel que i(10) = 0, ou encore avec la tension V,(t) à t dV, V,(t0 ) ,,, V· Jï = Cdt(t0 ) +-R= -C· V · "'2 · a1 ·sin( a1· t0 ) +-:;r- · cos(a1· t0 ). On extrait de cette équation: tan( a1 · 10 ) 10 1-, c'est-à-Oire: =R- Ca1 = ~-Arctan(R~i)"'o,Sms. Gén éralement, cet intervalle de temps est quasiment n égligeable par rapport à la période et n'est pas mis en évidence sur les chronogrammes, mais dans le cas d'une faible valeur de la constante de temps ',il peut devenir conséquent. 211 Chapitre 12 • Problème : Redresseur PD2 sur différents t ypes de charges 22. La valeur de l' ondulation de tension peut être calculée de façon formelle, ou encore être lue directement sur Je graphe de la figure 12. JO. Dans ce cas-là, on relève: L!.V, ~ Vsmax-Vsmin ~ 24 · Jî.-23,7 ~ I0,2V. La vnleur obtenue avec la formule approchée donnée dans Je cours est par ailleurs : L!.V,"' VI· Jï. = 2 . . RC 2 24 · 50 X 20 Jï. X X 10-3 = 16,9 V. Cette valeur est assez pessi- miste car elle correspond à une décharge du condensateur durant toute la demipériode. Autrement dit, c'est une formule plutôt adaptée au calcul approché des petites valeurs d 'ondulations et Je cas présent la place ouvertement en défaut. 23. En visant une ondulation de l ' ordre de 5 %, la formule approchée devrait donner une bonne approximation, toujours légèrement pessimiste, de la qualité del ' onde de wrtie. Lorsque Je filtrage est efficace, la tension moyenne en sortie vaut < V,>,.,, V · Jï.,J'ondulationvisées'écrit: L!.V,"" Ainsi: 1 2 f RCS'lo ~ - Jï. =0,05 x V · Jï.. 2 · · RCS'lo = 0,05 et C5% = 2 ·f · R1x0,05 = JO mF. Cette valeur est très importante et rend tout à fait prohibitive l' usage de ce type de circuit dans Je cadre de puissances importantes en sortie (R faible). En pratique, on ne retrouvera ce type de lissage direct par condensateur que dans de petites alimentations fournissant des courants faibles (inférieurs à quelque 1 ou 2 A), ou encore dans des circuits fonctionnant à des fréquences bien plus élevées que 50 Hz. 24. Pour finir, il fautcomprendrequele V.(t) ~;.~-=--- ./-=~ courant délivré par Je secondaire du / .,._ i i: ~'~ transformateur est non nul unique. : : :1 .1. ~ ment lors des phases de conduction '. ' des diodes représentées sur Je chro:l .• . . . .:l . . • . . nogramme de la figure 12.10. • ...., ....... '. ' Lorsque Je couple D 1 etD 4 conduit, : -~ : ; ie t . ;"-.......___,~.,......;: ~·.......~~---!: Je courant i.(1) est égal au courant ' ' ' . 1 1 ... ' . 1 ' noté i(t) sur Je circuit. Lorsque c 'est D 2 et D 3 qui conduisent, i.(1) est alors égal à - i( t). En écrivant i(t) ic(t) + i,(1) lors des phases de conduction, c'est-à-dire en = écrivant i(t) ····-:·-···:-- i• ·:~ ~~E:;i;:::iii:~;:::::"3::::iiE:::;;;:;;::;; ~;:t.:; ~;:;.q ~ : D1 : D.c Figure l 2. l l - Tension = C · Jï. · (<) · sin((<) · Io) + V ~Jï. · cos((<) · 10), calculer et représenter i.( 1) comme sur la figure 12.11. 212 .. j v, et courant ;,. il est possible de 12. 1O • Correcti on : Redresseur à sortie filtrée On relève sur ce chronogramme, qui aurait également pu être représenté de façon très approximative, que Je courant est Join d'être sinusoïdal. Autrement dit, ce courant introduit un fort contenu harmonique sur les réseaux et justifie une importante puissance déformante qui, de façon certaine, impose une faible valeur du facteur de puissance. Encore une fois, on comprend donc que l'utilisation brute de ce type de lissage soit réservée aux charges de faibles puissances. 12.10 CORRECTION: REDRESSEUR À SORTIE FILTRÉE Les deux études précédentes montrent qu 'il est possible de lisser Je courant grâce à l'inductance et la tension grâce au condensateur. Il est par conséquent possible de combiner ces deux actions en réalisant un filtre L-C interposé entre Je redresseur et la charge. 25. Si Je filtre doit assurer Je comportement « source de courant » en L V, sortie du redresseur et celui de V « source de tension » au niveau de c R la sortie, l' inductance est alors furœm.,nt "n s€rie avoc les diodes et Je condensateur en parallèle sur la tension de sortie V,(1). En conséquence, Je seul montage Figure l 2.12 - PD2 à sortie filtrée. pos;ible est celui représenté sur la figure 12.12. 26. La formule donnée dans Je cours relative à l'approximation de l' ondulation résiduelle de la tension de sortie s 'écrit: Ll.V,"' I y · Ji . Comme la valeur 1- 4LC · (<)21 moyenne attendue en sortie représente la moyenne de la tension redressée (et pas la valeur maximale comme dans Je cas de la charge capacitive idéale) : il suffit d 'écrire: . Ll.~,"' ~g ll 1 1 V·Ji 2·VJi = 0,05X21,6 = 1,08 V. 21= 0,05 X < V,>= 0,05 X - r. 1- 4LC· (<) 1 2 Ainsi : l 1 - 4LC · (() 1 = 241,08 · ,.fï ou encore : C = _ J_ 2 X ( 2_4_·Ji _2 - 1) = 0,77 mF. 4· L · (<) 1,08 La valeur obtenue par l' utilisation de ce filtre est bien inférieure à celle nécessaire -e. dans Je cadre de la charge capacitive pure. En d 'autres termes, il sera bien moins 7 cher et technologiquement viable d'envisager un filtrage de qualité grâce à ce dispositif, surtout dans Je cadre de montages de fortes puissances. ij ~ l J 213 Chapitre 12 · Problème : Redresseur PD2 sur diffé rents types de charges la figure 12.13 représente le diagramme de Bode du filtre réalisé, c'est·à-dire le graphe représentant le gain GdB ; 20 · Logl ~ en fonc· tion de la fréquence (en échelle logarithmique). On relève, pour la fréquence de 100 Hz, qui est celle des ondulations de tension, un gain d'environ - 30 dB, ce qu i correspond à la valeur correspondante de Lo'" Ï-"' ; ..., ... ... "'- -------··-··-·---····-·-·-·-··---~. /;100 Hz Gdb -30dB ! ! .,.,+.,----.----,----,---,. ,. '" '" ,.• Figure l 2. l 3 - Diagramme de Bode (en module) du filtre. 20 ·log(~ - 29,94 dB. 27. En ce qui concerne Je courant d' entrée i, , si la charge est supposée idéalement lissée en courant, il sera encore une fois, et pour les mêmes raisons, conforme au chronogramme de la figure 12.8. En conséquence, Je facteur de puissance correspondant sera encore une fois de l' ordre de 0,9, c'est-à-dire une valeur tout à fait acceptable y compris pour des dispositifs de forte puissance. 28. De façon tout à fait globale donc, la combinaison des deux éléments de «lissage» en un même filtre anti--0ndulations semble donner d'excellents résultats, autant en termes de facteur de puissance et facteur d'ondulation, qu 'en termes de « faisabilité» du dispositif et de coOt des éléments réactifs. 12. 11 CORRECTION: REDRESSEUR SUR CHARGE ACTIVE Dans cette dernière partie, on s' intéresse au fonctionnement du redresseur sur une charge comportant elle-même un générateur de tension, autrement dit une « charge active ». Il est important de saisir à cette occasion que la mise en conduction des diodes dépend de la tension du secteur, mais également du circuit aval si celui-ci est capable d 'imposer une tension. i, 29. Pour que les deux diodes D 1 et D4 entrent D, D, R' en conduction, il est en réalité nécessaire que la tension en amont V,(t) dépasse la V, tension E de deux fois la valeur de la E tension de seuil de chaque diode : v1 . D, Ainsi, la condition de mise en conduction s 'écrit: V(t) > E + 2 · V. . ,. • da f à , Figure 12.14- PD2 surcharge active. L mstant t 1 correspon nt 1 amorçage s' écrit donc: V. (1) = V · J2 · sin(a1 · 11) = E + 2 · V1 =24 + 2 x 0,9=25,8V, V0 = 2,74 ms. J ( E + 2 F. · soit: 11 = -Arcsin Ill V · ,,2 214 12.11 · Correction : Redresseur s ur cha rge active 30. Lorsque toutes les diodes du pont sont bloquées, c'est-à-Oire lorsque la tension d 'entrée est inférieure en valeur absolue à 25 ,8 V, il ne passe aucun courant dans la charge et i,( t) = O. Rn conséquence, la tension V,(t) revient tont simpl t>~ ment à la tension E. En revanche, lorsque D 1 et D 4 sont passantes, la tension de sortie revient simplement à la tension d 'entrée ôtée des deux tensions de seuil: V,(t) v.(t) - 2 · v1 . Dans ce dernier cas, on déduit l'expression du courant = =E + R' · i,(1), ou encore de la loi de mailles associée à la charge : V, 1.,(1) V(t) - E = V(t) = _, ___ • - 2 · Vr- E. R' R' 31. La figure 12.15 représente ainsi Je chrono gramme issu de v. '2=l4 "t-----==l'ensemble des remarques et E=24VI--~ équations précédentes. On constate, en passant sur cet exemple que la tension redres0 sée est bien éloignée del' allure « : l. habituelle » d e la tension en ' : i 1) !Oms: 20ms t sortie d' un pont PD2. 32. La valeur moyenne du courant ' ' injecté dans la batterie se calcule ici exclusivement de figure J2.1 S- Tt nslon en sortie du r edresseur. façon formelle par l'écriture de l'intégrale réduite à une demi-période: <i,> = T~Z J; 12 i,(1) · dt. 1 Soitdonc: <i, >= .! f\CB = 1111) · dB = - no R' · n avec 81 ~ g r;' 81 ( V· Ji · sin( B)-E-2 · V1) · dB = /11 • 11 = 0,86 rad 1 ~ -o, Ou: < i,> = -.-[V·.,,i2 · cos(B) - (E + 2 · V1) · BJo, R · tr ll 1 ~ ~ l = L'application numérique donne: <i,> 0,49 A. Si Je redresseur a pour objectif de recharger la batterie, un critère important .:! devient Je temps nécessaire à la charge. Dans ces conditions, une batterie est généra' lement caractérisée par sa charge totale Q exprimée en Ampères-heures (plutôt qu'en Coulombs, et souvent appelée «capacité de la batterie»). Il devient ainsi très ) " 215 Chapitre 12 • Problème : Redresseur PD2 sur différents types de charges simple d'exprimer Je temps de charge en écrivant: t ch"'!I• = <i,> _Q_ . On comprend ici que ce type de redressement cfüect sur batterie pose Je problème de la difficulté du calcul du courant moyen, et ainsi de l'estimation du temps de charge. Pour palier cet inconvénient, et diminuer également l' ondulation de tension et de courant associés au fonctionnement précédent, il conviendra donc de placer un filtre entre Je redresseur et la batterie. 33.Pour terminer, l' ondulation du courant se calcule facilement en identifiant la valeur maximale : ô.i, = i, """' = V · Jî- E - 2 · Vr = 1,64 A. Cette valeur est K importante (ce qui est plutôt révélé par Je facteur d 'ondulation : Fd ô.i/ 2 <i,> 1,67 167 % ) et confirme l'utilité d'un lissage dans ce type de circuit. = 216 = = PROBLÈME : HACHEUR BUCK POUR MOTEUR DE PERCEUSE - VISSEUSE 13.1 Présentation du circuit 13.2 Questions préalables 13.3 Exploitation des mesures 13.4 Calcul des pertes et de l'autonomie 13.S Architecture du convertisseur 1 3.6 Correction : Questions préalables 1 3.7 Correction : Exploitation des mesures 13.8 Correction : Calcul des pertes et de l'autonomie 13.9 Correction : Architecture du convertisseur ~g ll 1 ~ ~ l ~ J ' " On s' intéresse, dans cette étude de cas, à l' alimentation à vitesse variable de la «perceuse visseuse à main » représentée sur la figure 13.1. Le mandrin del' appareil est entraîné à travers un réducteur de vitesse par un moteur à courant continu, luimême alimenté en tension variable par un hacheur de type BUCK. La source d 'énergie du montage est une batterie de tension 7,2 V/1,4 Ah et de courant maximal 10 A. Cette étude de cas se présente sous la forme d 'un problème auquel le lecteur pourra se confronter en tant que tel, ou encore simplement parcourir les réponses en tant qu'illustration du cours. Il est à noter que le type de convertisseur étudié dans ce chapitre est très commun actuellement et prend une place toute particulière dans l'outillage électroportatif. 13.1 PRÉSENTATION DU CIRCUIT La figure 13.l représente une photographie de la perceuse mise à nu. On identifie ainsi le moteur électrique, la gâchette sur laquelle presse l'utilisateur, la batterie, et 2 17 Chapitre 13 • Problème: Hacheur BUCK pour moteur de perceuse • visseuse un transistor de type MOS. Ce dernier est relié par trois fils à un boîtier de commande solidaire de la gâchette et est vissé sur une petite embase en aluminium qui sert de dissipateur thermique (voir la vue agrandie du transistor). Figure l 3.1 - Photographie de la visseuse. Après démontage, il apparai"t que Je schéma électrique complet de l' ensemble batterie/convertisseur/moteur est conforme à la représentation de la figure 13.2. A i, i.,,, .,,, ")Moteur Unité de commande PWM Figure l 3.2 - Schéma électrique complet. L'unité de commande représentée est un circuit non détaillé ici, basé sur l'utilisation d' un « limer NESSS » et permettant de délivrer un signal carré d 'amplitude 7 ,2 V, de fréquence f et de rapport cyclique variant entre 0 et 1 en fonction de la valeur de la résistance R , c'est-à-dire en fonction de la position de la gâchette. 8 21 8 13.2 • Questions préalables 13.2 QUESTIONS PRÉALABLES Dans cette première partie, on s' intéresse à caractériserrapidementle fonctionnement attendu des divers acteurs du système. Les résultats ainsi mis en évidence serviront à déterminer les valeurs précises prises par les différentes grandeurs dans la suite du problème. Dans toute cette partie, les composants sontconsidérés comme idéaux. 1. Le moteur à courant continu est représenté sur Je schéma de la figure 13.2 par l 'association série d'une inductance, une résistance et une source de tension. Préciser rapidement la signification physique de ces trois éléments. 2. Rappeler les relations importantes reliant la tension Vm(t) et Je courant im(t), au couple et à la vitesse du moteur (on négligera dans cette question les pertes mécaniques du moteur et on considérera Je flux traversant Je circuit magnétique comme constant). 3. Le moteur étant la plupart du temps sous tension variable périodique, et donc traversé par un courant également périodique, montrer que la valeur moyenne de la tension à ses bornes s'écrit : <Vm> R · <im> + E. 4. Le transistor MOS du montage, supposé idéal au début de l 'étude, est commandé par la tension VGs conforme à l'oscillogramme représenté sur la figure 13.3. Représenter sur un schéma de principe simplifié les intervalles de conduction du transistor et de la diode qui correspondent à cette commande. cm nm = On se placera dans l'hypothèse d'une conduction continue. V as(t) Figure l 3.3 - Tension Vcs(t). ~g ll 1 S. ~ ~ l .:! ' ) " Représenter également l 'allure, en concordance de temps, du courant i m( t) qui trawrse Je moteur. On supposera pour répondre à cette question que la constante de temps -r T = ~ associée au moteurestassez grandedevantla période de découpage =J et que Je moteur entraîne une charge mécanique constante justifiant une conduction ininterrompue (continue). 6. Représenter alors en concordance de temps l'allure de la tension Vm( t) . 219 Chapitre 13 • Problème: Hacheur BUCK pour moteur de perceuse • visseuse 7. Exprimer alors la relation existant entre la tension moyenne appliquée au moteur <V,,,>, la tension d'entrée V,. et Je rapport cyclique a. 8. Donner alors l'expression du courant moyen < i.,> en fonction de V,. a. R etE. Cette valeur moyenne est-elle plus importante à vide ou en charge? 9. Calculer l'expression de l' ondulation associée au courant ô. im = im"""' - im min en fonction de V,, a, L et la période de découpage T (on négligera la résistance du moteur dans ce cas-là). 10. Représenter alors l' allure du courant im(t) dans Je cas précis où sa valeur moyenne est inférieure à la moitié de ses ondulations. Comment s'appelle ce régime particulier ? 11. Représenter alors en concordance de temps l' allure de la tension Vm(t). Exprimer également sa valeur moyenne en faisant apparaître l' instant a ' · T comme instant d'annulation du courant. 12. Peut--0n dire, dans tous les cas de figures, que les valeurs moyennes évoquées dans la relation de la question 2 ne dépendent pas de l' inductance? 13.3 EXPLOITATION DES MESURES Dans cette partie, on s'intéresse à identifier les valeurs des grandeurs importantes du système à partir de relevés réalisés sur la perceuse, rassemblés sur quatre oscillogrammes représentés sur la figure 13.4. Ces graphiques représentent l'allure réelle de la tension VmC t) et du courant i.( t) mesurés pour deux positions différentes de la gâchette de commande, et sous différentes charges mécaniques. ],i.<t) ~ 11 _ ~1 J ___1 :.. ...... ........_ - i.(t) /! r ~-- .......... Figure l 3.4- Formes d'onde du courant ie( t) et de la tension Vm(t). 220 13.4 · Calcul des pertes et de l'autonomie On notera les précisions et mesures complémentaires suivantes : o L'oscillogramme de la figure 13.4a correspond au fonctionnement en charge pour une position de gâchette correspondant à un peu moins que Je milieu de course. o Les valeurs moyennes mesurées dans ce cas valent : <Vm>a) 2,53 V et <i•>a) 2,14A. o L'oscillogramme de la figure 13.4b correspond au fonctionnement à vide (c'està-dire sans charge mécanique autre que Je frottement des parties mobiles de la perceuse) pour une position de gâchette à peu près médiane. o Les valeurs moyennes mesurées dans ce cas valent : <Vm>b) 4,15 V et <i•>b) 1,33 A. o Les échelles des tensions et des courants sont directement en Volt et en Ampère. o Parallèlement une mesure de la résistance (rotor bloqué et en courant continu) 0,4 n. de l' induit de la machine donne: R 13. Identifier sur les oscillogrammes la valeur maximale de la tension V, réellement commutée par Je hacheur sur la charge. 14. Relever la valeur de la période et de la fréquence de découpage. 15. Dans les deux cas mesurés, relever la valeur du rapport cyclique. 16. Identifier également la valeur maximale de la tension à l'état passant de la diode (en la supposant constante). 17. Qu'est ce qui différencie les courants appelés par Je moteur dans les deux cas exposés? 18. Comparer les deux valeurs moyennes avec les valeurs théoriques que donneraient l'équation obtenue à la question 12.2) 7). Commenter ces résultats. 19. Identifier dans Je cas b la valeur de la tension interne du moteur E. 20. Représenter, en concordance avec Je relevé de la figure 13.4b l'allure du courant im(t). 21. En mesurant l'ondulation du courant i.(t) (toujours dans Je cas b), calculer la valeur de l'inductance du moteur. 22. Proposer un moyen de vérifier si l'hypothèse consistant à négliger la résistance d 'induit pour ce calcul est bien justifiée ou pas. Commenter les résultats obtenus. = = = = = ~g 13-4 CALCUL DES PERTES ET DE L'AUTONOMIE ll On s 'intéresse dans cette partie à la caractérisation des pertes associées au fonction- 1 nement en charge. Le point de fonctionnement moyen choisi pour ce calcul est ~ = 5 A, v. = 7,2 V J caractérisé par un courant <im> 7 la figure 13.5. 23. Calculer la valeur des pertes par conduction de la diode. 24. Calculer la valeur des pertes par conduction du transistor MOS. ~ rapport cyclique a une tension de batterie et un = 0,5. On se référera pour toutes les autres données nécessaires -e. à la documentation du transistor MOS IPU090N03L Gfournieà la fin de ce sujet sur ) " 221 Chapitre 13 • Problème: Hacheur BUCK pour moteur de perceuse • visseuse 25. Calculer la valeur des pertes par commutation associées au fonctionnement à la fréquence relevée sur les chronograrnmes. Commenter la valeur obtenue. 26. C.:ilcnlerla valenrcln renclement cln convertisseur. 27. Calculer la résistance thermique du dissipateur pennettant d'assurer Je fait que Je transistor ne présente pas une température de puce oupérieure à 80 °C. Commenter le résultat obtenu en regard du dissipateur réel qui apparaît sur la photographie de la figure 13.1. 28. Calculer alors pour finir l'autonomie de la batterie sous Je régime de fonctionnement moyen considéré. 13.5 ARCHITECTURE DU CONVERTISSEUR En réalité, la gâchette présente également un interrupteur à deux positions (appelé communément« inverseur ») permettant d'inverser Je sens de rotation du moteur. 29. Le hacheur étudié précédemment est-il bidirectionnel en tension ou en courant? 30. Préciser alors, à partir du schéma électrique de la figure 13.2, l'emplacement de l' inverseur évoqué permettant à l'utilisateur d'inverser Je sens de rotation du moteur. 31. Pourquoi est-ce que Je transistor MOS est disposé entre la diode et la masse et non pas, comme c'est Je cas sur les schémas théoriques du cours, entre la borne + de l'alimentation et la diode? 32. Quels avantages apporteraient dans cette perceuse l'utilisation d' un hacheur réversible en courant? 33. Cette modification serait-elle pertinente pour cet appareil à faible coOt ? 13.6 CORRECTION: QUESTIONS PRÉALABLES 1. Le moteur à courant continu est constitué d 'un bobinage principal appelé «induit». La résistance de l'enroulement d' induit a pour valeur R, l'inductance propre a pour valeur L et la force contre-électromotrice induite par Je mouvement du rotor, ou encore la « tension interne » du moteur, a pour valeur E. 2. La tension interne du moteur est simplement proportionnelle à la vitesse de rotation et au flux inducteur. À flux constant, c'est Je cas par exemple pour un moteur à aimants permanents, la tension est ainsi uniquement proportionnelle à la vitesse de rotation et on retient la formule : E K · où K est une constante. Le courant dans Je moteur en revanche est proportionnel au couple (et également au flux), on retiendra ainsi la formule: Cm K · i..,, où K est la même constante que précédemment de manière à ce que les puissances électriques et mécaniques (K · ilm) · (Cm!K) Cm · ilm (ce qui correspond soient les mêmes: E · im au fait de négliger les pertes mécaniques de la machine ou de les assimiler à une charge externe). = nm = = 222 = 13.6 • Correction : Questions préalables 11 .1 .. q !"' !i 1~ 1. ! p t 2 • ~\I ! 1 .1 r1 ~I i > i < a • " Il "" a:- E I~ i l ~ 1 t ! .. 1 • 1 \ 1i " ... ~ ! ~ ;j 1 11 ~ l a ••• ~ ~ i ~ ~ 5 sp ,@ ~ ~ ~ ~ •"' p p ~ ~ l • . i iH 1 i ~ j ~·p t • J iil 1 11~ i ! . p p p 8 \ \ i* 11i J,.. " ~ 1 i ~ 1t 1 1 f f 1J• ! ltt : f 1r 1 1 i 11 1 J L Figure 13.S - Documentation du transistor MOS. (Source: www. infi~on.com ) 223 Chapitre 13 • Problème: Hacheur BUCK pour moteur de perceuse • visseuse 3. La relation Vm(t) = de maille qui régit l' induit du moteur s'écrit d.1 (t) R · im(t) + L · ~ + E. En calculant la valeur moyenne des deux 1 termes de l'équation, il vient: <Vm> = R · <im> + <L . di~~t\ + E. 1 Jrdim(t) 1 JT 1 dim(t) Or <L · d t > = T 0 d t · dt = T odim(t)= r · (im(T) - im(O))=O. En d' autres termes, dans un fonctionnement périodique, la moyenne de la tension aux bornes de l'inductance est toujours nulle. Ainsi: <V >- E <V.n> = R · <im > +E et<im> _m_ _ R = 4. L'allure de la tension de commande du MOS est très importante puisqu'elle permet de savoir précisément sur quels intervalles ce dernier est conducteur ou bloqué. De façon très simple pour ce composant, Vr.s = V, correspond à un 0 Off T 0 à l'état état conducteur et V GS bloqué. Parallèlement, lorsque Je MOS est bloqué, la« conduction continue» du T D T D courant dans Je moteur impose la conduction de la diode de roue libre. En Figure l 3.6 - Formes d'ondes. conséquence, la figure 13 .6 représente les intervalles de conduction des deux commutateurs du montage. S. Pour représenter Je courant im( t), il faut identifier les tensions présentées au moteur sur chaque intervalle : = O Pour t E [O, aT[, Vm(t) = v. = R · im(t) + L · dim(t) + E. dt Si la« constante de temps »de ce courant est grande devant la période, cela signifie que l'évolution de im est quasi-linéaire et qu' alors V "'L · dimC t) + E et donc : • dt V - E im(t)"'T · t + cte. o Pour V,.,(t) t E [aT, T], la mise conduction de la diode impose = 0 = R · im(t) + L · dim(t) + E et pour les mêmes raisons on aboutit à dt l'écriture du courant: im(t)"' 224 en -Î ·t + cte 1 3.6 · Correction : Questions préalables o De façon plus synthétique, la « grande constan1e de temps » signifie que Je courant i mC t) est formé d'un « bout» de droite croissante lors de la fermeture du MOS et décroissante lors de la conduction de la diode de roue libre. L'allure correspondante est ainsi représentée sur la figure 13.6. 6. Connaissant les intervalles de conduction des deux commutateurs, l' allure de la tension Vm(t) est évidente et représentée sur la figure 13.6. Malgré des formes identiques de Vm(t) et de la tension de commande Vcs(t), il faut comprendre que la source qui délivre cette dernière ne peut en général pas fournir le courant nécessaire à l'alimentation du moteur. le hacheur jour a donc ici le rôle d'amplificateur en commutant sur le moteur la tension de la batterie, qui elle peut fournir un important courant. 7. La tension moyenne appliquée au moteur se calcule facilement en écrivant l'aire som la courbe de la tension Vm(t) représentée sur la figure 13.6 : fTv (t)·dt=lxa·T·V . < V > =! ..,, Tom T • Ainsi: <Vm> = a· v•. 8. On déduit l'expression du courant moyen à partir de la relation mise en évidence <V >- E à la questi.on 3) : <im> mR . Avec <Vm> a· v•. il vient : = <i,,,> = a· V; - E = . Cette valeur moyenne dépend, on l'a vu, du couple méca- nique résistant appliqué au rotor. Plus ce couple est fort, plus la vitesse du rotor a· V - E , décroît, plus la tension E décroît et plus <im> est important. A = ; l' opposé, ce courant est plus faible à vide, lorsque Je couple résistant est faible et que la tension E est proche de <Vm> . 9. L' hypothèse faite sur la quasi-linéarité du courant im(t) permet de calculer facilement l' ondulation de courant correspondante, en effet : V - E o Si t E [O, aT[ , im(t)"" t + im(O) et donc, en observant la figure 13.6, ~g T · ll 1 ~ ~ l -=/ J o Si t E [aT, T], im(t)"" -~ · t + cte etonnoteraquel'ondulations'écritaussi: 10. Si la valeur moyenne du courant est inférieure à la valeur de sa demi-ondulation, cela signifie que Je courant s' annule sur une partie de la période telle que Je représente la figure 13.7. Ce phénomène qui intervient dans Je cadre de faibles 225 Chapitre 13 • Problème: Hacheur BUCK pour moteur de perceuse • visseuse charges s' appelle la « conduction interfT----~v, rompue » (ou « discontinue ») et est Vm(t) notable par Je fait qu' il modifie la relation« entrée/sortie» du convertisseur. 11. La tension appliquée au moteur est 0 perrurbée par ce phénomène car, dès l' annulation du courant, la diode se bloque. Il existe ainsi un intervalle de T D T D temps dans la période (hachuré sur la figure 13.6) durant lequel les deux Figure l 3.7 - Conduction composants sont bloqués. Le courant inter rompue. dans Je moteur étant nul, la tension à ses bornes revient à la tension E. La figure 13.7 représente ainsi l'allure de la tension Vm(t), sa valeur moyenne s'écrivant de façon triviale : <Vm> = a · v. + ( 1 - a') · E. 12. On constate ainsi que la valeur moyenne de la tension appliquée au moteur dépend de l'instantd' annulation du courant. Or celui-ci dépend de la pente de ce dernier, et donc de la valeur de l'inductance L. En définitive, < vm '> dépend bien de la valeur de l'inductance lors du fonctionnement en conduction discontinue, et c'est principalement l'inconvénient majeur de ce type de fonctionnement de rendre la relation entrée/sortie non linéaire et moins « prédictible » que dans Je cas de la conduction continue. 13.7 CORRECTION : EXPLOITATION DES MESURES 13. La tension réelle commutée par Je hacheur sur la charge est, d'après les oscillogrammes relevés, v."' 7,2 V. En réalité cette tension est celle de la batterie légèrement diminuée par la chute de tension dans le transistor MOS, mais cette dernière s' avère quasiment négligeable en pratique dans ce cas précis. 14. La période de découpage se mesure directement sur les oscillogrammes fournis. Sur la figure 13.8, la valeur ainsi retenue est : T;:; 0,24 ms et donc : 1= 1 - 4,16kHz. r= 15. Le rapport cyclique se déduit de la mesure de la largeur à l'étathaut pour chaque . . pos1t1on : a o = -th . Figure a) : a O Figure b): a 226 T ~ = 0' 4 17 = :_Th = 0,24 O,l3 0,54 th =T 0,24 13.7 • Correction : Exploitation des mesures i,(t) :1 a) Figure l 3.8 - Formes d'ondes et mesures. 16. La tension à l'état passant de la diode s 'applique en valeur négative sur la charge lorsque la diode conduit. On remarque facilement cette valeur négative sur l'allure de Vm( t) et il vient: v1 "' 0,8 V. 17. Dans Je cas a), Je courant « démarre » avec une valeur non nulle en début de conduction du MOS. Dans Je cas b) ce n 'est pas Je cas, ce qui signifie bien qu' il s 'est annulé durant la phase de roue libre et donc avant la mise en conduction du MOS. Ce qui différencie ces deux cas est donc bien l'apparition d 'une conduction discontinue dans Je cas b). 18. Les valeurs moyennes théoriques s' obtiennent en appliquant la formule : <V,,,> a · v•. En tenant compte de la chute de tension aux bornes de la ~ diode, dont la tension inverse n' est pas vraiment négligeable dans ce cas précis, g il estpussibkd"affineriel;akul en ~rivant: <Vm> a· v.- (1 - a)· v1 . oFigurea): <Vm> = 0,417x7,2 - (l - 0,417)x0,8 = 2,53V = ! ·~ ~ ! f -e. -=/ J " = oFigureb): <Vm> = 4,15V;t0,54 x7,2 - (J -0,54) x0,8 =3,52V On constate sur ces applications numériques que seule la première correspond vraiment à la mesure. Ceci est dO au fait que seul Je cas a) correspond à une conduction continue, qui était l'hypothèse à partir de laquelle la formule a été établie. En d' autres termes, dans Je cas de la conduction discontinue, la tension du moteur qui apparat'\ dans les phases de blocage des deux commu1ateurs modifie profondément l'expression de la valeur moyenne établie. 227 Chapitre 13 • Problème: Hacheur BUCK pour moteur de perceuse • visseuse 19. La valeur de la tension interne du moteur est celle qui apparru"t lorsque Je transistor et la diode sont bloqués tous les deux. Sur la.figure b) cette tension correspond environ à E;; 3 V. 20. L'allure du courant est facile à déduire du phénomène de conduction discontinue. En effet, il est manifeste dans ce cas que Je courant est nul dans l' intervalle où la tension Vm(t) revient à la tension interne du moteur. Le reste du temps, im(t) est croissant lorsque Je transistor conduit et décroissant lorsque la diode conduit. L'allure correspondante est représentée« linéarisée», sur la figure 13.8, supuposée à la forme d'onde d'origine. 21. L' ondulation du courant d'entrée mesurée sur la figure 13.Sb revient à celle du courant qui traverse Je moteur: ô.im;; 4,7 A. La formule établie à la question 9) de la première partie donne par ailleurs : V - E ô.i ,,,_•_ · aT "' L . V. - E Il vient alors: L"' ô.im · aT - 3 3 =72 4;7" x 0,5 4 x 0,24 · 10- =0,115 mH. 22. Pour vérifier l' hypothèse consistant à négliger la présence de la résistance, il faudrait comparer les valeurs de la constance de cemps du moreur : L -3 R- "'O,I I 5 · JO 0,29 ms à la période de découpage: T 0,24 ms. Ces 0,4 deux valeurs sont proches et l'hypothèse évoquée semble être assez «limite». Pourtant, comme Je découpage impose deux transitoires par période et que les durées d'évolution du courant sont inférieures à T, les évolutions restent assez «linéaires» et peu incurvées. Il semble donc tout de même assez légitime, pour calculer des ordres de grandeurs liés au fonctionnement, de se satisfaire de l' h)pothèse envisagée. "= 13 .8 = = CORRECTION CALCUL DES PERTES ET DE L'AUTONOMIE 23. Pour Je calcul des pertes, il est tout d' abord important de noter que Je courant passant dans Je moteur traverse alternativement la diode et Je transistor. Comme Je rapport cyclique est supposé égal à a 0,5, les valeurs moyennes et efficaces des courants s'écrivent: = = <ir = 0,5 l m = 2,5 A l d•ff = 17•If = J<1? = Jo,5 xi,,, = 2.. = 3,53 A 0 <i,j> o X Jï Avec la tension à l'état passant v1 ,., 0,8 V relevée sur les oscillogrammes, les pertes par conduction dans la diodes' écrivent ainsi : Pd= Yr< i,j> 0,8 x2,5 2 W. = 228 = 13.9 • Correction : Architecture du conve rtisseur 24. Les pertes par conduction dans Je MOS dépendent du courant efficace qui Je trawrse et de la valeur de la résistance équivalente à l'état passant R DS "" pT = 9 mO = R DS an (relevée 2 · f T •If snr fa clocnment~tion). On écrit ainsi = 0, 11 W. 25. Les pertes par commutation se déduisent des fonnules du cours et des temps d 'amorçage et Pcom = /- V. · l m · Ctan + 1011) où 1 = <im> = 5 A représente le courant i· de blocage relevés dans la documentation supposé continu traversant Je moteur, et où les temps 10 n = 7 ns et = 1011 17,6 ns sont extraits de la documentation (en additionnant les temps de montée et les délais de commutation pour tenir compte du pire des cas). Il vient alors: Pcam = 4,16 · 103 xi 9 x 7,2 x 5 x (24,6 · 10- ) = 1,8 mW. On constate sur ce calcul que ce type de pertes est négligeable dans cette application précise, de par la faible valeur de la fréquence de découpage et Je surdimensionnement notoire du transistor. 26. Les différentes puissances ayant été calculées pr6::édemment, Je rendement du convertisseur s'écrit: Ph a · V. ·lm 05x72x5 11 = c orge = ' ' = 0 89 P wtale a · V. ·lm + Pr + Pd 0,5x7,2x5 + 2 + 0,ll ' · 27. En considérant la température ambiante classiquement à T A =25 °C, il suffit d 'écrire, conformément au cours : T 1 rrw - TA = Pth · (Rth Je + Rth HA), P th représentant la puissance perdue dans Je MOS, c'est-à-dire Pr= 0,11 W. .. . : R th HA = T1w x- TA R th c = 80 - 25 0 n obtient ams1 - - - 36 , = 496 oC/W · 1 P th 0,11 Cette valeur de résistance thermique est très importante et reflète Je fait qu' il suffit bien d 'un simple bout d' aluminium pour dissiper les pertes du MOS. 28. L'autonomie de la batterie se déduit de la charge totale de la batterie Qmax 1,4 A.h et de la valeur du courant moyen d' utilisation : ~g 1 < im> 5 A par une simple règle de proportionnalité. On écrit ainsi Je ll 1 = = = temps d' autonomie: ~ t = Ll = 0,28 h"' 17 min. 5 ~ l ~ .:! ' ) " 13.9 CORRECTION: ARCHITECTURE DU CONVERTISSEUR 29. Le convertisseur étudié dans ce problème est mono-directionnel en courant. La présence de conduction discontinue en est la preuve puisqu 'elle révèle Je fait que 229 Chapitre 13 • Problème: Hacheur BUCK pour moteur de perceuse • visseuse Je courant de la charge ne peut pas changer de signe. Par ailleurs, il n' est pas bidirectionnel en tension non plus puisque la tension de sortie ne change jamais de signe. 30. L'inverseur évoqué est un interrupteur à deux pôles qui permet d'appliquer au moteur la tension produite par Je hacheur dans un sens ou dans l'autre. Le schéma du câblage correspondant est ainsi représenté sur la figure 13.9, dans la position correspondant à la vitesse opposée aux cas précédents. A i, Figure l 3.9 - Inversion du sens de rotation. 31. Le transistor MOS aurait, de façon théorique pu être disposé de deux manières représentées sur la figure 13.10. V, 1.iv 1~>f ;. · D b) v. ' M op-------~ Figure l 3.10- Différentes possibilités de dis position du transistor MOS. Dans Je premier cas (figure 13.9a), la tension de grille qui Je commande est également la tension entre la grille et la masse du montage. Cette tension peut ainsi être directement la sortie d' un bloc logique de commande ou simplement d'un circuit astable capable de générer la tension carrée de commande. Dans Je second cas (figure 13.9b), la tension de commande du MOS est référencée par rapport à un point du circuit qui présente un potentiel variable, voire flottant. En effet, si la diode condui~ il y a peu de différence entre la masse et Je drain du transistor, mais ceci 230 13.9 • Correction: Architecture du convertisseur devient faux dès lors que la diode est bloquée, ce qui apparaît régulièrement lors des phases de conduction discontinue. Dans ce cas, il faudrait interposer un circuit spécialisé appelé« driver de MOS » entre Je bloc de commande et la grille, réalisant la commande rapprochée du MOS de façon isolée par rapport à la masse du montage. Ce circuit imposerait un coOt supplémentaire bien supérieur au prix du MOS lui-même, qu' il est possible d' éviter en plaçant intelligemment Je MOS conformément à la configuration de la figure J 3.9a r Ces considérations sont détaillées dans le chapitre 15 à l'occasion de l'étude des __../ problématiques de commande des ponts complets. 32. Un hacheur réversible en courant permettrait au moteur d' évacuer de l'énergie som la forme de courant négatif lors des phases de freinage du rotor. Ceci correspondrait à un freinage actif, plus rapide qu'un freinage simple par roue libre. Pour réaliser ce hacheur, il suffirait de disposer un second transistor MOS à la place de la diode et de Je commander de façon complémentaire au transistor initial. 33. En réalité. permettre la réversibilité en courant serait intéressant pour une machine assez puissante sur laquelle il serait souhaitable que Je rotor puisse s 'arrêter brusquement (en cas d' avarie par exemple). Sur ce type d'appareil, sur10ut dans Je cas d'un modèle de faible coOt, l'aj out d 'un transistor supplémentaire et surtout d 'un driver associé (pour les raisons évoquées à la question 4) semblent relativement inutiles. 231 PROBLÈME : PETIT HACHEUR BOOST RÉGULÉ EN TENSION 14.1 Présentation du circuit 14.2 le hacheur BOOST 14.3 Étude de la conduction interrompue 14.4 Analyse de la commande et de la régulation de tension 14.S Étude des commutateurs et des pertes 14.6 Correction : le hacheur BOOST 14.7 Correction : Étude de la conduction interrompue 14.8 Correction : Analyse de la commande et de la régulation de tension 14.9 Correction : Étude des commutateurs et des pertes On s' intéresse, dans cette étude de cas, à un petit hacheur élévateur (BOOST) destiné à produire une tension réglable (entre 12 et 30 V environ) à partir de la tension fixe d' une batterie (12 V DC). La figure 14.l représente Je schéma électrique complet de ce montage qui a l' avantage de présenter un nombre assez réduit de ~ composants et qui peut, par conséque.nt, être réalisé assez facileme.nt avec un minimum de matériel et d 'investissement. Le circuit est basé sur l'utilisation d 'un « timer NES SS », circuit extrêmement classique en électronique permettant ici la ~ génération des tensions carrées de commande du transistor de commutation. ~ Cette étude, comme les précédentes, se présente sous la forme d' un problème auquel le lecteur pourra se confronter ou bien simplement parcourir les réponses en -e. tant qu' illustration du cours. Il est à noter que les premières parties du problème -=/ étudient l'intégralité du fonctionnement du hacheur BOOST, la dernière partie perrnet1ant de comprendre comment fonctionne la régulation de tension simple mise " en œuvre dans ce circuit. i 1 f J 2 33 Chapitre 14 · Problème: Petit hacheur BOOST régulé en tension 14.1 PRÉSENTATION DU CIRCUIT La figure 14.l représente le schéma électrique complet du circuit. Sortie Entrée F1 12V 12V-+ 30V .. /, V, V, Charge Figure 14. l - Schéma électrique complet. Les valeurs, les références et les significations des différents composants sont détaillées ci-dessous : o Entrée : de type batterie ou tension OC : v. 12 V = o F 1 : Fusible lent 4 A o C 1 = 220 nF / 63 V, C2 = 470 µF / 63 V : condensateurs de découplage et filtrage des tensions o RA = = o R1 = 10 kn, R2 = 50 kn ajustable. o : BUZlO MOSFET de puissance 50 V, 33 kn, R8 33 kn, C fonctionnement du NE555. : composants associés au 23 A, Rvs on D : Diode Schottky de puissance BYV9300 (V1 """' VRRM - 300 V). = 0,9 V T 10,"' 1011 o = 220 pF / 30 V = o o o o o 234 = 0,06 n, =55 ns 11 =8 A = L 22 µH / 3 A : Inductance blindée CI 1: NE555 CI 2: 4011 « quad NAND gate CMOS » Toutes les résistances du montage sont du type 1/4 W série El2. Conditions limites du fonctionnement: v. = 12 V, V, = 30 V, <il> = 3 A 14.2 • Le hacheur BOOST 14.2 LE HACHEUR ROOST Dans cette première partie, l'objectif est d'identifier dans Je circuit complet les principaux éléments qui constituent Je hacheur BOOST. Il sera ainsi demandé de caractériser les grandeurs classiques de ce type de dispositif et d' analyser Je fonctionnement de base associé. 1. Repérer dans Je schéma électrique complet l'ensemble des composants qui assurent les rôles de commutation et de filtrage de la structure. Représenter alors un schéma simplifié du hacheur ne faisant pas apparat"'tre les éléments liés à la commande du transistor et supposé débiter sur une charge résistive : R. 2. En supposant que Je transistor soit commandé en commutation, de façon périodique à la fréquence f = f et avec Je rapport cyclique a, représenter l'allure de la tension VL(t) et du courant iL(t). On supposera pour cela que la tension de sortie V, est idéalement lissée, donc continue, supérieure à la tension d' entrée v. et que Je courant présente une valeur moyenne suffisante pour justifier une ~ g ll 1 ~ ~ l .:! ' ) " conduction continue. 3. Quelle est la particularité de la valeur moyenne de la tension VL(t) en régime périodique? En déduire une relation simple liant V,, V, et Je rapport cyclique a. 4. D' après cette relation, quelles sont les valeurs maximale et minimale que peut prendre la tension de sortie V, ? Ces valeurs sont-elles réalistes ? S. En considérant atteintes les conditions limites de fonctionnement du convertisseur, calculer la valeur du courant moyen dans la diode : <ij>. En déduire la valeur limite du courant continu de sortie 1, et la puissance maximale disponible en sortie : P, """'. 6. En réalité, l'inductance présente une résistance parasite qui met en défaut la relation précédente. En tenant compte d 'une résistanceRL en série avec L, calculer la nouvelle expression de la valeur moyenne de la tension VL(t) en régime périodique en fonction du courant se sortie 1, . 7. En déduire l'expression de la tension continue de sortie V, en fonction de v. , a,RetRL. 8. Représenter alors sur un graphe l'allure de V, en fonction de a dans les condilions extrêmes du fonctionnement et préciser l'ordre de grandeur classique de l' amplification de tension maximale attendue dans ce type de montage. Il sera nécessaire de chiffrer les valeurs de R et de Rv la documentation de l'inductance étant disponible en fin de sujet. 9. Représenter sur un chronogramme l' allure de la tension de sortie surplus d' une période. 10. Préciser alors l'utilité du condensateur de sortie et l'impact de sa valeur sur la qualité de la tension obtenue, préciser pour cela l'expression de l'ondulation de tension ô. V, en fonction du courant de sortie 1, , de la fréquence f et du rapport cyclique a. 2 35 Chapitre 14 • Problème: Petit hacheur BOOST régul é en t ension 14.3 ÉTUDE DE LA CONDUCTION INTERROMPUE En réalité dans ce type de hacheur comme dans les autres. Je courant qui traverse l'inductance et la diode peut s 'annuler avant la fin de la période et donc de la remise en conduction du transistor. Dans ce cas, on parle de «conduction interrompue» et une étude particulière de ce type de fonctionnement m~rite d 'être menée. 11. Représenter l'allure du courant iL(t) dans Je cadre d' une conduction interrompue, on notera a' · T l'instant d'extinction du courant, Je temps t= 0 étant supposé correspondre à l'amorçage du transistor en régime permanent. 12. Préciser sous quelle condition Je circuit fonctionne dans ce régime particulier. 13. Préciser l'expression du courant maximal il"""' atteint dans l'inductance en fonction de V,, L , T, et du rapport cyclique a. 14. Représenter également sur la figure précédente l' allure de la tension de l' inductance VL(t). 15. Déduire de cette allure la relation existant entre V,, V,. a et a'. 16. En remarquant que Je courant continu de sortie 1, est égal à la valeur moyenne clu courant qui traverse la clincle (le cnnclensateur ne cnncluisant aucun courant moyen), calculer l'expression de cette valeur moyenne <iv> en fonction de iLIJJJlJ< etde a'. En déduire l'expression de a' enfonctionde L, T, V,.. a et/,. 17. En déduire alors l'expression de la tension de sortie du hacheur en conduction discontinue en fonction de V,, V,, a et du courant de sortie 1,. 18. Représenter alors sur un graphique l'évolution précise de la tension de sortie V, en fonction du courant 1, (dans les limites déterminées précédemment et pour la fréquence de découpage f"' 70 kHz) pour quatre valeurs différentes du rapport cyclique : a = 0 , a = ~ , a = ~ et a = ~ . Conclure sur les capacités de ce hacheur à produire une tension de sortie de l'ordre de 30 V. 14.4 ANALYSE DE LA COMMANDE ET DE LA RÉGULATION DE TENSION La commande du transistor MOS est réalisée par un circuit très classique de l' élec- tronique : un «limer NESSS ». De plus, cette commande est couplée à une régulation de la tension de sortie réalisée avec un nombre très réduit de composants communs : des portes logiques. Dans cette partie, on se propose d'étudier Je fonctionnement de ces circuits. 19. À partir de la documentation du NESSS, disponible à la fin de ce sujet, décrire l' allure précise de la tension produite par ce circuit sur la« patte 3 » : V0111 (c'est-à-Oire sa sortie). 236 14.4 • Anal yse de la commande et de la régulation de tension 20. La figure 14.2 est un oscillogramme représentant la tension V0 • 1 , obtenue sur un oscilloscope numérique. Les caractéristiques de cette tension sont-elles compatibles avec les réponses précédentes ? : :iv,; ············,··-=-=··· · · · · · · · · · · ·:· · · · 6 ------~ -1-· ... --------- ·r· ------.---.-.·1·--------------r-------------·r· ------- ,· .u_~::J· :: F· 1 F ,...., 16685 16690 16&95 16 700 t (ms) Fi gure 14.2 - Tension de s ortie du NE SSS. 21. Quelle est l'utilité de cette tension dans ce circuit '! Quelle est sa fréquence? 22. Calculer la valeur del' ondulation périodique ô. qui en résulte. Commenter cette valeur. 23. Calculer l'expression de la tension VAM en fonction de v. , R 1 et de la valeur de la résistance aj ustable R2 • On s' intéresse au cas précis où R2 est réglé manuellement à la valeur R 2 13,33 kn. 24. Sachant que les portes logiques NAND sont alimentées sous la tension Vdd v. 12 V et que leur tension d 'entrée de basculement est V,..., = = = V;n = Vil = V;d = 6 V, préciser quelle valeur minimale de la tension de sortie V, permet de faire passer la sortie de la porte logique 3/4 au niveau bas (ou encore la tension au point B à: V8 M = 0 ). j 2S. Dans ce cas-là, quelle est la conséquence de l 'apparition de ce niveau logique ll particulier sur le fonctionnement du circuit? 1 26. La figure 14.3 est un oscillogramme représentant l'allure réelle de la tension de ~ sortie et de la tension V GS lors du fonctionnement normal du hacheur. Commenter ces allures en correspondance avec les réponses aux questions précédentes. 27. À quel type de régulation particulier a-t-on affaire dans ce circuit? Quels en sont -e. les avantages et les inconvénients. .:! 28. En cas d' avarie de la régulation, il serait souhaitable que la tension de sortie soit ' limitée par un ou plusieurs composants supplémentaires. Proposer une solution technique. ~ l ) " 237 Chapitre 14 · Problè me: Petit hacheur BOOST régul é en t ens ion V,(t) . i . • • ~ ~ ·· _.:_..~~-+--L ·c ;MH l~-IW""' -~ T · .- ··r-. -... . . -,.y ' ' 11 • Vas(t) ~: :· ..... o... o... o•,,. •-..o t (s) Figure 14.3 - Tension de sortie et tension Vas en fonctionnement normal sur charge. 14.5 ÉTUDE DES COMMUTATEURS ET DES PERTES Dans cette partie, on s 'intéresse à caractériser rapidement l'ensemble des pertes dans les composants de commutation et à chiffrer Je rendement du convertisseur. On considérera pour simplifier les valeurs suivantes comme permanentes : V, 20 V = <il>= 3A,1, = l,2A, a"'0,5. 29. Calculer la valeur des pertes par conduction du transistor MOS. 30. Calculer la valeur des pertes par commutation et commenter cette valeur. 31. Calculer la valeur des pertes par conduction de la diode D . Quel est l' intérêt d 'une diode Schottky dans ce montage? 32. Chiffrer alors Je rendement du circuit en tenant compte del' ensemble des pertes à déplorer. 33. Commenter pour finir Je choix du transistor BUZJO dans ce circuit. 14.6 CORRECTION : LE HACHEUR 800ST 1. Dans Je schéma complet du système, on reconnat"t facilement les éléments classiques associés au fonctionnement d' un hacheur BOOST : Je transistor de commutation, la diode (qui officie en tant que commutateur complémentaire du transistor), et les éléments d 'interposition également associés au filtrage : l' inductance et Je condensateur de sortie. La figure 14.5 représente ainsi, à partir du schéma complet, ces éléments dessinés en gras et juste en dessous Je schéma électrique simplifié correspondant. 238 14.6 · Correction : Le hacheur BOOST J j~ ••"~ICIAAlt!I ~ l I< 1- ::=~~--~·!~!! ~1 tt ,, ' 1 1 ~g ll 'll 8 ~ ~ l .:! ' ) " !1 :: '-4-'-...L.--~--J~:•~ J !~ =a ~r Figure 14.4- Documentation NES SS et inductance L (Source : w.vw.ti.com - www.murata.com) 239 Chapitre 14 · Problème: Petit hacheur BOOST régulé en tension E1trée 12V F1 Sortie 12V -+ 30V - L v, 1, c \', V, Charge /,R f V, Figure 14.S - Schéma électrique complet et structure BOOST simplifiée. Il est à noter que les condensateurs supplémentaires qui apparaissent dans Je schéma d'origine sont des condensateurs de découplage permettant d' assurer la compensation des inductances parasites des condensateurs chimiques. Ils sont supposés faire partie intégrante du condensateur de sortie C ou encore de la source de tension d'entrée supposée idéale pour l'étude qui suit. 2. Si Je transistor fonctionne en commutation à la fréquence f = f et avec Je rapport cyclique a, il est suffisant de déterminer et d'étudier les différentes grandeurs sur une période de découpage en supposant atteint Je régime établi périodique. Dans ces conditions, la figure 14.6 représente sur plusieurs périodes identiques les intervalles de conduction des deux i-,0,..----+t:ff-=--+=r-----+---+--'"+I commutateurs : la diode D et Je transistor T. o Lorsque Je transistor T est T conducteur, par exemple Figure 14.6 - Allures de la tension vl(t) et du pour t E [O, aT] la tension courant ll ( t). vL(t) est égale à la tension d'entrée v•. o Lorsque la diode D conduit, par exemple pour t E [ aT, T], la tension aux v. - V,< 0 car V,> v•. La bornes de l'inductance est égale à vL(t) figure 14.6 représente ainsi l'allure de cette tension. = 240 14.6 · Correcti on : Le hacheur BOOST o L'allure du courant qui traverse l' inductance iL(t) est obtenue à partir d'un raisonnement simple : tout d' abord ce courant est continu (mathématiquement parlant) et p€riodique. Ensuite, sur J"intervalk [O, aT], il est représenté par w1e droite croissante car la tension aux bornes de l'inductance est constante et positive : vL(t) = L · diL = cte = v. >O. Sur l'intervalle [aT, T], la tension est négative: dt d" vL(t) = L · ..!.!: = cte = v. - V, <0 etlecourantestreprésenté sur la figure 14.6. dt 3. En régime périodique, la tension moyenne aux bornes d' une inductance pure est toujours nulle. Il est possible, pour s'en convaincre, de rappeler que cette moyenne dil(t) 1 frdil(t) 1 1 s 'écrit: <L · d . />= T od./ ·dt = T.lidi1 (t) = T ·(iL(T) - iL(O)) = O. rr Ainsi, à partir de l'allure de la tension représentée sur la figure 14.6, et en identifiant les aires sous la courbe de vL ( t), il vient : < v1 > = ~a· T-V. + (1 - a) · T· (V. - V,)) et donc: V. - (1 - a) ·V,=O = 0, ainsi v. V,= (1 - a) v. 4. D' après cette dernière relation, la tension V, peut évoluer entre (si a = 0) et + oo (sia = J).Silapremièrevaleurlirniteestbienréalistepuisqu' ellecorres- pond simplement à la fermeture permanente de la diode (en négligeant la chute de tension dans cette dernière), la seconde semble fantaisiste puisqu'elle résulterait d' une fermeture permanente du transistor. Assez simplement, il est compréhensible que ce hacheur ne puisse pas fournir une tension démesurément plus grande que la tension d'entrée et qu 'à ce titre la relation obtenue précédemment doit certainement être mise en défaut par une étude plus nuancée du fonctionnement. S. Dans les conditions limites de fonctionnement, on note : v. = 12 V, V,=30V, < iL> = 3A. ~ Le courant qui traverse la diode est par ailleurs conforme au chronogramme 0 T représenté sur la figure 14.7. Fn observant ~ ce courant, on constate que sa moyenne : D : D T T ~ s' écrit : <iv> = ( 1- a) · < il> et -~ comme Je courant moyen qui traverse Je Figure 14.7- Courantda ns la diode. conden>ateur est nul : i 1 ! 7 ) 1.--- = < iv> =(l - a) · <iL> = .u~ 12 > = x3=12A v,v. ·<iLmax 30 '· " 241 Chapitre 14 • Problème: Petit hacheur BOOST r égul é en t ension puissance maximale disponible en sortie est ainsi : P, """' V, """' . 1, """' 30 X 1,2 36 w . 6. En réalité, la relation entrée/sortie du bacbew- est fortement altérée par la présence de résistances parasites dans le circuit, principalement la résistance série de l ' inductance. En tenant compte de cet élément dans le circuit, la nouvelle relation La = = = = L · dil + Rl · il (t). dt En valew-s moyennes, cette relation devient: <vl> = 0 + Rl · <il>. Comme le liant la tension vl (t) au cow-ant il(t) est: vl(t) courant moyen de sortie est égal au cow-ant moyen qui traverse la diode, il est possible d' écrire: J, <iv> 1- a) · <il>. = =( = Rl · -11- a 3 Parconséquent,ilvient: < vl> • 7. Parallèlement, il est toujow-s possible d' identifier la valew- moyenne < vl> par le biais des aires 1 <vL> = 7Ca ·T- v. + (1 - v. - ( 1- a) . V, = la courbe a)-T· (V. - V,))= Re 1, = Rl . 1- On retiendra donc : V, sous de /, 1 _ !Y.' la tension ou encore: V, a = Rl . R . ( 1- a)" (1 - a) · V • c1 - a) 2 + Rl "R 8. La documentation de l 'inductance permet de chiffrer la valew- de sa résistance série: Rl 42 mn. Par ailleurs, la résistance de la charge peut être estimée en écrivant: = R = V, """' = 30 = 2s n. 1,2 La 1, """' fonction à tracer est donc la suivante: (1 - a)x 12 . 2 (1 - a) + 0,00168 La figw-e 14.8 représente le tracé effectué sur un logiciel mathématique, ainsi que le tracé correspondant V,(a) ç . , . . (c'est-à-Oire à Rl = 0 ). v. =--) 100 • ~:~ f e à la iorrnule ongmale : V, 242 '. l. - ,·R.-•.·2R>r s (Y.) • : 01 01 ! i J .. ·~ a 0 00 03 04 Q!C; 0 01 08 0·1 10 (1 - a Figure 14.8 - Prise en compte de la résistance RL . 14. 7 • Correcti on : Étude de la conduction interrompue On constate sur ces graphes que ces courbes sont confondues jusqu' à un rapport cyclique avoisinant les 0,8, la divergence illogique de la tension de la formule initiale disparaissant sur la deuxième formule. Concrètement, dans ce montage, Je hacheur semble pouvoir assurer un gain en tension de J' ordre de 10 à 12, cette valeur étant certainement surestimée par la non prise en compte des autres résistances parasites du circuit. 9. La 1ension de sortie du montage est la tension aux bornes du condensateur C. Dans l' intervalle [ 0, aT] , ce dernier se décharge sous Je courant constant J, dl' dans la résistanceR. Sa tension évolue donc de façon linéaire et décroissante. En revanche, sur l'intervalle [aT, T], la diode conduitetle courant sortant de l'inductance alimente l'ensemble condensateur/résistance. Il en résulte une recharge de C dont l'allure, ~0---==----+'tiT-=-+'T--=--;--:::--' T • D T D comme le reste de la période, est représentée sur la figure 14.9, en concorFigure 14.9- Ondulations de la tension dance de temps avec celle du courant d e sortie. il(t). 10. Il faut bien comprendre ici que la tension V, est souvent« supposée constante » dans ce problème (et dans la plupart des études concernant les hacheurs) car Je condensateur de sortie est en réalité dimensionné de manière à rendre les ondulations de cette tension négligeables. Le schéma de la figure 14.9 est ici un schéma de principe qui permet de mettre en évidence ces ondulations et ainsi de formaliser Jeurs valeurs. L'utilité du condensateur de sortie réside dans la diminution des ondulations. Plus la valeur de sa capacité est élevée, plus les ondulations associées sont faibles. Il suffit pour s 'en convaincre d 'écrire l'expression du courant fourni par Je condensateur: dV ~V, aT · I 1 - ic - C · - ' - C ·ou encore en valeur absolue : ~V ' dt aT ' C qui est une fonction décroissante de la valeur de la capacité. = = = = - -' ~g 14.7 CORRECTION : ll ÉTUDE DE LA CONDUCTION INTERROMPUE 1 ~ 11. Si Je courant s' annule avant la fin de la période, son allure est forcément conforme à celle représentée sur la figure 14 .10. On parle dans ce cas de figure de ~ conduction interrompue» (ou «discontinue»). Dans l'intervalle hachuré sur la figure, plus aucun commutateur n'est conducteur, ce qui impose générale.:! ment une mise en défaut de la relation entrée/sortie évoquée plus haut. ~ l ' ) " 243 Cha pitre 14 · Pro blè me: Pe tit hacheur BOOST régul é en t ens io n 12. Le circuit fonctionne dans ce régime particulier lorsque la valeur moyenne <il> devient plus petite que sa demi-ondulation. Dam ce cas, Je courant s' annule forcément sur un intervalle donné. Figure 14. 10- Conduction interrompue dans le hacheur. Quo nd l'intPn<itP mnyPnnP don< Io r.horgP f><t trop faihlP, l'indur.tonr.P nP <tnr.kP pas suffisamment d 'énergie pour alimenter le récepteur de sortie durant les phases où la d iode est con ductrice. Pour réduire cet effet, il faut augmenter le courant moyen ou encore augmenter la fréq uence d e découpage d u système. 13. Comme Je courant en début de période est toujours nul, sa valeur maximale en intégrant la loi atteinte s 'écrit facilement vl . v. . v. = v. = L · dil(t) dt ~ 1l(t) =T · Let donc: 'l"""' = T · aT. 14. L' allure de la tension vl(t) est représentée sur la figure 14.10. Cette allure est toujours conforme aux considérations qui ont permis de tracer la figure 14.6 à la 0 lorsque Je courant s' est annulé dans l'inductance. différence près que vl(t) 15. Comme cette tension est toujours à valeur moyenne nulle (car toujours en régime périodique), il suffit d 'identifier la somme des aires sous la courbe : = v. aT + ( v. · a ' - v. - V,) · (a' - V, · (a ' - a ) a) · T =O. Il vient ainsi en développant : = 0 ou encore : V, = v. · - ,a- · a - a 16. Le courant qui traverse la diode correspond à la partie décroissante du courant il (1). Sa valeur moyenne, qui correspond aussi au courant continu de sortie 1,, s 'écrit (à J'aide de l'aire du triangle hachuré) : <iv> On en déduit ainsi : a ' = 2 · 1, + a il max 244 c' est-à-dire · a ' ' . = (a' - a) · il"""' 2 = 2 · L · 1, V. · a · T +a =1,. 14. 7 · Correction : Étude de la conduction inte rrompue = v. · - ,a'- , 17. En injectant cette dernière relation dans V, il vient a - a V ' =V .( 1+ • v• . ai . TÎ . 2 ·L ·f, j 18. En utilisant les valeurs v. = 12 V, L = 22 µH, f = f"' 70 kHz, il est 2 pos;ible de tracer les courbes correspondant à Y, V, = (1~) - a = v• .(1+ v.2 ·· La . J,) · TÎ et pour les différentes valeurs de rapport cyclique demandées (ce graphique est réalisé pour un courant de sortie variant entre 0 et i s"""' = 2 A). Il suffit ensuite de conserver les parties associées à la conduction interrompue pour les valeurs de courant inférieures à celles des points d 'intersection des courbes pour finaliser ln famille de grnphes de ln figure 14.11. 60 20 12 ~g ll 1 !, (A) 0 DO 07 04 D6 DB 1D 17 14 16 18 7D Figure 14. l l - Tension de sortie en conduction interrompue. ~ t ~ On constate sur ces courbes que la conduction discontinue a tendance à augmenter la valeur de la tension de sortie pour les faibles courants. -e. Par ailleurs, il semble bien possible, et même facile, d 'atteindre une tension de -=/ sortie de 30 V, en conduction continue pour a 3/5, ou en conduction interrompue avec un rapport cyclique plus faible. Au mieux un dispositif de régulation permettant " de s' affranchir du phénomène de conduction interrompue sera à envisager. J = 245 Chapitre 14 · Problè me: Petit hacheur BOOST régul é en t ens ion 14.8 CORRECTION : ANALYSE DE LA COMMANDE ET DE LA RÉGULATION DE TENSION 19. Le circuit décrit dans la documentation de la figure présente le même câblage que le circuit du problème. Le fonctionnement associé est celui d' un« astable», c 'est-à-dire d'un oscillateur de tension « carrée », V011 , . de fréquence et de rapport cyclique déterminés par les composants externes au NE555. Avec les valeurs R = 33 kn, Ra = 33 kn et C 1 = 220 pF, il suffit d'appliquer les formules de la documentation pour trouver : o Laduréedel'étathautdelatension V0111 : ln =0,693 x (R + Ra) · C = 10,06 µs. o La durée de l'état bas de la tension V0111 : IL = 0,693 x (Ra) · C =5,03 µs. o La durée de la période: T = ln + IL= 15,09 µs o La fréquence associée: f f = = ln+ IL= 66,3 kHz o Le rapport cyclique a.= .!ff = T ··.1~, 066 ' 20. L'oscillogramme représenté sur la figure 14.12 présente une fréquence et un rapport cyclique qu 'il est possible de mesurer à partir des graduations, ce qui donne : v,,,12v 15 · 10-<I l(ms) ' a= ~,,,0,008 = 061 T 0,013 ' ms T=0,013 ms /= ! ,,,_l_ =66 6kHz T 111 =0,008 Figure 14. l 2- Tension de sortie du NE SS S. Par ailleurs la tension maximale de cette tension correspond bien à l'amplitude de 12 V. Les caractéristiques de l'oscillola tension d 'alimentation du circuit: v. gramme relevé sont donc à peu près les mêmes que celles calculées à partir des valeurs des composants. les légères erreurs relevées étant attribuables aux tolérances de fabrication des composants. 21. La tension V0111 est utilisée comme tension de commande de grille du transistor MOS. C'est cette tension qui va permettre de rendre le transistor conducteur et bloqué de façon périodique, à la fréquence f = 66,6 kHz et avec le rapport 0,61. cyclique a 22. L'ondulation périodique de la tension de sortie correspond, d' après la quesli.on 7) aT ·I (du paragraphe 14.2) à: Ll.V, = avec C = C 2 = 470 µF. Sa valeur = = T, 246 14.8 • Correction: Analyse de la commande et de la régulation de tension maximale correspondra à la valeur extrême du courant de sortie : J, max 1,2 A ~ 0,61 x 15,09 . l~-6 x 1,2 ~ 23,5 mV. C ette C 470 ·JO valeur d' ondulation est celle qu' il faudrait relever à l' échelle de la période de découpage. Attention, Je graphe de la figure 14.3 représente une ondulation macroscopique à l' ordre de grandeur de la milliseconde qui n' a rien à voir avec cette grandeur. et ainsi: Li.V, max ~ = aT · f , max 23. L'expression de la tension VAM découle directement de la formule du diviseur de tension appliquée sur ce pont de résistances : v,.M la valeur Ri = 13,33 kn, il vient: v,.M = 0,3 X = 2 . RR11+ R2 x V,. Avec V,. 24. La tension appliquée à l'entrée de la porte logique 3/4 est directement la tension VAM· Si la porte bascule pour une tension d' entrée minimale v,.M 6 V, la = tension de sortie est alors au minimum égale à V, = ..§_ = 20 V. 0,3 25. Si Y,> 20 V, la sortie de la porte logique 3/4 es1 forcée à l'état bas, car cette porte NAND est câblée ici en simple inverseur logique. En conséquence la sortie de la porte 1/4 est forcée à l'état haut (la fonction NAND correspond au complément du ET logique) et la sortie de la porte 2/4, c' est-à-dire la grille du transistor, 0 V. Dans ces conditions, Je transistor est bloqué de est à l'état bas : V GS façon permanente et Je hacheur ne fonctionne plus. Le condensateur de sortie se déchargeant dans la charge, la tension de sortie baisse jusqu'à ce que V, retombe en dessous de la valeur 20 V. À ce moment-là, la porte logique 3/4 présente un niveau haut à l'entrée de la porte 1/4 et la sortie de la porte 2/4 correspond alors à la tension V0111 • Le transistor est ainsi à nouveau commandé par Je rapport cyclique et la fréquence idoines et Je hacheur permet la recharge de la tension du condensateur de sortie. La tension remontante n' a plus qu' à franchir à nouveau la valeur de 20 V pour qu 'un nouveau cycle d 'arrêt et de redémarrage du hacheur se produise. 26. La figure 14.13 représente Je signal de commande du transistor et la tension de sortie relevés en fonctiomtement nonnal. On observe bien sw· cette figwe l' annulation de la tension VGs qui se produit quand V,> 20 V. La décharge progressive du condensateur est alors également visible jusqu'à ce que se produise de nouveau Je franchissement de la valeur 20 V. Le fonctionnement est donc totalement conforme à celui issu de l' analysedu circuit de régulation. 27. La régulation mise en œuvre ici est une régulation de type «tout ou rien », elle repose simplement sur la comparaison de la grandeur à réguler avec un seuil dont Je franchissement autorise ou pas Je fonctionnement du système. L' avantage majeur de ce type de régulation est sa grande simplicité et Je prix dérisoire des composants requis pour sa mise en œuvre. En revanche, c' est un type = ~ g ll 1 ii ~ l .:! ' J " 247 Chapitre 14 · Problè me: Petit hacheur BOOST régul é en tens ion l 'j : · u 1 ~---: L....· •• J '' '' ,, ., ,,,. .i~- '' '' ·~a. «•.. 0::s .. 10 ~ < "' .... ••• ..., ..., "'' t(s) Figure 14. l 3 - Tension de sortie ettension Vcs en fonctionnement normal sur charge. d 'asservissement du système qui est basé sur la dynamique relativement lente de la tension du condensateur de sortie et qui n' offre aucune garantie de stabilité et de justesse. Sortie 28. Pour limiter la tension de sortie de façon physique, 12V -+ 30V en dehors même de la régulation envisagée, il 1, serait souhaitable de placer une diode Zener de tension supérieure à 30 V, par exemple 36 V (valeur normalisée). Tout dépassement de cette V, Charge 36 V valeur conduirait à un écrêtage de la tension de sortie et, en cas de courant trop important à la fusion du fusible FI. Dans tous les cas, les composants directement en contact avec la tension V, seront protégés. La figure 14.14 représente ainsi Je câblage à envisager sur la sortie pour assurer cette Figure 14. 14 - Protection par diode Zener. protection. 14.9 CORRECTION ÉTUDE DES COMMUTATEURS ET DES PERTES 29. Les pertes par conduction du transistor MOS s'écrivent directement à partir de sa résistance à l'état passant : P 7 cond Rvs on · •ff avec /Teff Ja · <il> X 3 2,12 A. = J0:5 = 2 Ce <J.IÎ donne : PT cond = 0,06 X 2, 12 =0,27 W. = 248 = fi 14.9 · Correctio n : Étude des commutat eurs et des pe rtes 30. Les pertes par commutation s'expriment encore ici de façon classique (voir Je cours): 3 9 P<•m= 0,5f V ·/ · (l•n + 1•11) = 0,5X66,3 · 10 X 30X3XJJO · 10- =0,33 W Dans la formule évoquée ci-dessus, la tension V représente la tension à laquelle sont soumis les commutateurs lorsqu'ils sont ou.,erts, c'est ici la tension de sortie: V V, 20 V. De même, le courant J représente le courant qui traverse ces commutateurs lorsqu'ils cond uisent, c'est ici le courant de l'in due· tance assimilé à sa valeur moyenne: 1;; < i,> 3 A. = = = On remarque dans Je résultat que les pertes par commutation dépassent légèrement les pertes par conduction, ceci est dO à la fréquence relativement élevée de fonctionnement du convertisseur. 31. La diode produit des pertes par conduction toujours conforme à la formule : PD c•nd = V1 · <i? = V1· (1 - a) . <il> = 0,9 X 0,5 X 3 = 1,35 W. L'intérêt de la diode Schottky dans ce montage, qui est alimenté sous une faible tension (12 V), réside dans la valeur réduite de sa tension de seuil. Étant donné Je courant maximal de la diode (8 A), la tension à l'état passant réelle doit être bien inférieure (de l'ordre de 0,4 V) sous un courant de 3 A. Cependant, il est préférable dans Je cadre du calcul des pertes de considérer Je pire des cas en vue de l'évacuation thermique ou de l'estimation du rendement. _!2_ = + 0, +360, + l, = 0,94. 32. Le rendement d u montages ' écri t.. 17 -- Pwtal• 36 27 33 35 En tenant compte de la résistance parasite de l'inductance, il est possible de rajouter P, 36 à cette expression: 77= - - = = 0,939, P,.tale 36 + 0,27 + 0,33 + 1,35 + 0,042 X 3 2 ce qui ne change presque rien. Les autres composants du circuit, de la même manière, consomment aussi des puissances qu' il faudrait comptabiliser, mais Jeurs valeurs sont quasiment négligeables par rapport aux pertes prépondérantes calculées ci-<lessus. 33. Dans ce circuit, Je transistor BUZJO peu paraître surdimensionné par rapport aux ordres de grandeurs de tension et courant commutés. En réalité, ce composant est assez peu cher et sa commande de grille est directement adaptée à une tension de l'ordre de JO V. Le fait de disposer d' un commutateur qui ne risque pas de souffrir d 'une éventuelle surtension ou d' un léger excès de courant est par ailleurs une bonne chose dans Je cadre d 'un petit montage non industriel. 249 PROBLÈME: HACHEUR RÉVERSIBLE ET PROBLÉMATIQUE DE COMMANDE DE GRILLE 15.1 Hacheur réversible en courant 1 5.2 Problématique de commande du bras de pont 1 5.3 Commande de type« BOOTSTRAP • 1 5.4 Driver « opto· isolé • à alimentation flottante 1 5.5 Correction : Hacheur réversible en courant 1 5.6 Correction : Problématique de commande du bras de pont 1 5.7 Correction : Commande de type « BOOTSTRAP • 1 5.8 Correction : Driver « opto·isolé • à alimentation flottante Dans ce problème, on s' intéresse au fonctionnement et à la commande du «bras de pont» représenté sur la figure 15.1. Cet ensemble de deux transistors de type MOS constitue la cellule de base de nombreux montages hacheurs ou onduleurs et est ici ~ utilisé en tant que « hacheur réversible en courant ». L'objectif global du circuit g réside dans l' alimentation à tension variable, et donc à vitesse variable, d' un moteur ll à courant continu. Les capacités de réversibilités en courant du hacheur permettent dans ce montage une évacuation commandée de l'énergie du moteur dans les phases ! de freinage et, parallèlement, d'assurer le fonctionnement en conduction continue (ininterrompue). L'objectif du problème est essentiellement centré sur la problématique liée à la commande complémentaire des deux transistors et aux solutions qui y -e. sont associées . 1 ! f .:! ' ) " 251 Chapitre 15 • Problème: Hacheur réver sible et probl ématique de commande de grille 15.1 HACHEUR RÉVERSIBLE EN COURANT La figure 15. l représente le schéma électrique du circuit considéré, sans le détail de la partie dédiée à la commande des transistors T1 et T2 . T c, V, c, Lflfqy Dz V, Soédfïcation Teœîon !'W...,.,. Unité Couple N.m Vitesse Tr/min ms 150 0.66 2250 8.1 N.m/A 0.0816 Constan1e de Valeur V 24 w temps 24V mécanî~ Constan1e de o, M oounle Constan1e de V/(lOOOtt/nUn) 8.6 vît:sse RésîstaDce fndl>:Uooe Ohm 0.6 0.42 mH Figu re l S. l - « Bras de pont » en hacheur réversible en courant. On retiendra les caractéristiques de fonctionnement suivantes : o Les deux transistors sont commandés de manière à commuter de façon complémentaire à la fréquence de découpage f =15 kHz et avec le rapport cyclique a. o Sur une période conventionnelle de fonctionnement, le transistor T 1 sera commandé à la fermeture sur l'intervalle [O, aT] et le transistor T2 sur [aT, T]. o Chaque raisonnement sera mené dans l' hypothèse d'un régime périodique établi. Autrement dit, les variations de vitesse de la machine seront supposées se faire avec une constante de temps très grande devant la valeur de la période de découpage. o La documentation du moteur à courant continu fournit l'ensemble des données précisées sur le schéma de la figure 15.1. o Le fonctionnement de ce type de moteur DC est régi par des formules simples liant les grandeurs électriques et mécaniques. On retiendra : C K; · i et E K v · N où C représente le couple (en N ·m) de la machine, N sa vitesse de rotation (en tours/minute), E la tension interne (en Volts), i Je courant consommé (en Ampères), et les constantes K; et Kv les facteurs de proportionnalité donnés dans le tableau de caractéristiques (constantes de couple et de vitesse). o Les condensateurs C 1 et C2 sont associés au découplage de la tension d'entrée et assurent son comportement en source de tension que l' on supposera idéale. o On considérera, sauf mention contraire, les composants de commutation comme idéaux. 1. Représenter l'allure de la tension V, produite par le découpage de la tension d 'entrée. = 252 = 1 5.2 • Problématique de commande du bras de pont 2. Exprimer la valeur moyenne < V,> en fonction de v. et du rapport cyclique a. 3. Écrire la relation de maille qui régit les tensions aux bornes des éléments équivalen~ au moteur et en déduire l'expression de < V,> en fonction de E. i etR. 4. À quelle condition le courant moyen et (donc) le couple du moteur sont-ils négatifs ? À quoi cela correspond-il physiquement? S. Chiffrer la valeur de la constante de temps électrique du moteur : i-. = i. Est- il légitime au vu de cette valeur de ne pas tenir compte de la résistance R dans l'étude dynamique du courant i? 6. Écrire alors l'expression littérale de l'ondulation t,.i que présente le courant qui circule dans le moteur dans l' intervalle [ 0, aT] . 7. Pour les deux points de fonctionnement suivants, supposés en régime permanent (du moins à l'échelle de la période), représenter sur un même graphe l'allure p~ise de la tension V, et du courant i : o cas a) : a 0,8, N 2000 tr/min o cas b): a= 0,2, N lOOOtr/min 8. P~iser dans chacun des deux cas précédents le régime de fonctionnement en présence (moteur ou frein). 9. Repérer sur les chronogrammes obtenus les phases de conduction des différents transistors et des diodes de structure antiparallèles associées (D 1 et D2J. 10. Le cas b) peut-il réellement constituer un régime permanent? 11. Représenter de façon particulière le courant qui traverse la diode D 1• Quelle contrainte apparat"'t ainsi sur la source de tension d'alimentation ? 12. Représenter, de la même manière qu' à la question 6), !'allure du courant i dans le cas (supposé en régime permanent) : o cas e): a= 0,716, N 2000tr/min 13. Préciser également les intervalles de conduction des commutateurs et commenter ces derniers résultats en terme de conduction interrompue (ou ininterrompue). = = = = 15.2 PROBLÉMATIQUE DE COMMANDE DU BRAS DE PONT Vans cette partie, on s'intéresse tout particulièrement à la génération et à !' application des tensions de grille qui permettent d'imposer les amorçages et blocages des transistors. En premier lieu, il convient de se familiariser avec les difficultés inhérentes à l' application de ces tensions et, en second lieu, aux solutions technologiques qui permettent de les résoudre. Point important : la problématiqu e abordée est la même da ns le cad re d e la comma nd e d e transisto rs IGBT. 253 Cha pitre 15 · Pro blè me: Hache ur réver sible et probl é matique de comma nde d e grille Charge Figure l 5.2 - Commande complémentaire intuitive. La figure 15.2 représente le bras de pont simplifié, débitant sur une charge quelconque, associé à un circuit de commande de type ~ complémentaire » dont les caractéristiques importantes sont détaillées ci-dessous: o La tension Vcom constitue Je signal « logique » de commande du bras. Elle provient d' un circuit externe non représenté et présente un faible niveau de tension généralement associé aux circuits logiques (15 V ici). La tension à l'état ha ut correspond à la valeur de ((l'alimentation logique» associée : vcc· o Ce signal est traité par un circuit constitué de portes logiques et de transistors et permet d' obtenir deux signaux complémentaires ensuite appliqués aux grilles des transistors. Ce circuit assure également la fourniture des courants nécessaires aux charges et décharges des capacités de grille, qui peuvent être importants dans le cadre de « gros » transistors. o Ce circuit est un circuit actif, alimenté par la tension (tension d'alimentation logique). Sa masse est ici la même que celle du reste du montage, et donc de la tension d 'alimentation de puissance: v. 24 V. Vcc = o Le point M représente« la masse » du montage, c'est-à-dire la référence des tensions évoquées. 14. Lorsque le signal Vcom passe à l'état haut, repérer toutes les tensions qui apparaissent dans le montage en partant de la tension Vcom. Quelle est alors la valeur de la tension V Gsi ? 15. Quels sont alors les états des deux transistors et la valeur de VGs 2 lorsque Vcom est à l'état haut ? 16. À quoi servent les résistances R8 dans le montage? Quelle est l'utilité des transistors MOS en pont dont le point milieu est connecté aux résistances R8 ? 17. Quel nom désigne habituellement le circuit encadré en pointillés en électronique de puissance? 254 15.3 · Commande de type « BOOT5TRAP » 18. Lorsque Je signal Vcom passe ensuite à l'état bas, repérer à nouveau toutes les tensions qui apparaissent dans Je montage. 19. Tl apparaît nne clifficnlté clans la commancle cl ' nn iles ci eux transistors. Préciser de quel transistor il s' agit et quel type de difficulté est rencontré. 15.3 COMMANDE DE TYPE« BOOTSTRAP » Pour palier les difficultés de commande mises en évidence aux questions précédentes, il est possible de s' orienter vers plusieurs solutions technologiques. Panni celles-ci, la solution dite« bootstrap »permet de régler Je problème de la commande du traruistor T2 par l' utilisation d'un condensateur et d' une diode judicieusement disposés. La figure 15.3 représente Je circuit correspondant sur lequel on repère de """'' Je circuit de commande façon particulière les condensateurs C""", et la diode D de r, étant inchangé. Alimett.Mioo logique V«= 15V V,=24.V ! V, Charge Figure l S.3 - Commande complémentaire bootstrap. ~g ll 1 ~ ~ l .:! ' ) " 20. Lorsque Je signal Vcom est à l'état haut et que Je transistor T1 est passant, repérer sur le schéma électrique l'ensemble des tensions qui apparaissent sur Je montage. 21. Sous quelle tension se charge alors Je condensateur C1;oo,? 22. Lorsque Je signal Vcom passe à l'état bas et que Je transistor T 1 s' ouvre, que se produit-il au niveau de la grille de T2 ? 23. Représenter sur Je schéma électrique la nouvelle distribution des tensions du montage et conclure sur la commutation de T2 . 24. Calculer l'expression de la tension V GS2 résultant de la décharge de la capacité C1;oo,. initialement chargée sous la tension Vcc• dans la capacité Grille/Source CGs· 25. Comment dimensionner Je condensateur C1;oo, sachant que la polarisation complète de la capacité de grille doit se faire sous la tension V GS min et correspondre à la charge QGs (valeurs données par les documentations des transistors)? 255 Chapitre 15 · Problème: Hacheur réversible et problématique de commande de grille 26. Étant donné Je rôle du condensateur Choa, y a-t-il une valeur limite du rapport cyclique à ne pas atteindre pour assurer Je bon fonctionnement de la commande? ? Quelle aurait 27. Quelle tension maximale inverse est appliquée à la diode été cette tension si la tension del' alimentation de puissance avait atteint 600 V? Conclure sur Je type de composant à utiliser pour matérialiser la diode D""", D""",. En réalité, la commande bootstrap représente aujourd'hui une solution peu onéreuse de commande du transistor «du haut» des bras de ponts utilisés dans de nombreux systèmes« grand public» (lampes fluo·compactes, etc.). l'ensemble de la logique et de la commutation des courants de grille est ainsi généralement regroupé dans un circuit intégré appelé «driver» de MOS ou d'IGBT, auquel il suffit de rajouter Cboot et Dboot pour obtenir le montage précédent. À titre d'exemple, la famille de drivers IR2110 à IR21 30 a été développée de manière à équiper les montages en ponts complets de 600 à 1 200 V du pont simple au pont triphasé. Habituellement, la valeur typique de Cboot se situe autour de 0, 1 µF, mais dépend en réalité de la capacité de grille. 15.4 DRIVER «OPTO- ISOLÉ» À ALIMENTATION FLOTTANTE Dans Je domaine de la commande rapprochée des transistors montés en pont complet, il existe des circuits « drivers » qui permettent d 'assurer les fonctions décrites précédemment directement par l' utilisation d' une petite alimentation intégrée dont la masse, isolée du reste du montage, est reliée au point S2 . Par ailleurs, dans un souci d' isolement galvanique des signaux de commande par rapport aux potentiels de la partie« puissance», un étage d' entrée à optocoupleurs est généralement prévu. Ce type de driver, qui constitue aujourd' hui la solution la plus complète en version intégrée, mais aussi la plus chère, est représenté de façon très simplifiée sur la figure 15.4. DRJVB.Rde MOS oo d' IGBT be>I ~ r--------------------- ~« c:u ' '' '' V,= 24,V ' rit • Charge GND v '------~-+--;----~~-t-' : a l F"--~~~ '' ;, ~ r1~ '------"--'+-;-------.t : GND Figure l 5.4 - Commande« opto·isolée •à alimentation flottante. 256 15.4 · Drive r « opto-isolé" à alime ntation flottante 28. Combien de« masses » différentes distingue-t-on dans ce montage? Expliquer à quoi chacune d'entre elles correspond et préciser laquelle est celle de« l'alimentation flottante». 29. Expliquer quels sont les avantages et les inconvénients de cette solution technologique. 30. Les deux associations « diode électroluminescente/phototransistor » qui apparaissent en entrée forment deux « optocoupleurs •. Expliquer quel est Je fonctionnement et Je rôle de ces deux circuits dans ce montage. 31. Préciser les valeurs de toutes les tensions du montage dans Je cas où V com 1 Vcomi Vcc· Commenter les résultats obtenus. = = En réalité, même dans Je cadre d' une commande complémentaire idéale, il est souvent nécessaire de prévoir des «temps morts » dans la commutation des deux transistors, c'est-à-dire de décaler légèrement, de l'ordre de la microseconde, l'amorçage d 'un transistor par rapport au blocage de l'autre. Cela permet d 'éviter de façon systématique toute conduction simultanée des composants. Cette opération est réalisée de façon interne à la plupart des drivers de qualité, et revient à la charge de l' utilisateur dans Je cas de drivers plus modestes. 32. La figure 15.5 représente la logique associée à cette opération dans Je cadre du driver simplifié présenté précédemment. En supposant les tensions de commande parfaitement complémentaires et périodiques, représenter sur un chronograrnme clair l'allure des tensions en sortie de la logique de « temps mort». Conclure sur ce dernier point. r--------------------------1 :·i;'i7 î1" : GNDVccJ 1 v....,, r~= ~« -TlJl l l:: 1 GND -----,' _________________ Mt _________ _ Figure l 5.5 - Gestion des temps morts par porte logique. 2 57 Chapitre 15 • Problème: Hacheur réver sible et probl ématique de commande de grille 15.5 CORRECTION: HACHEUR RÉVERSIBLE EN COURANT 1. Les caractéristiques du découpage opéré par les transistors T1 et T2 ne permettent aucune équivoque sur l' approche de la tension de sortie VA!) Ve t - - - - - , du montage V,. Celle·d égale la tension d'entrée V,. lorsque T1 est <V,> - - - - - - - - - - - - passant et est nulle lorsque T2 conduit. En conséquence, son allure (extrêmement classique) : T, T, T, est représentée sur plus de deux périodes sur la figure 15.6. Figure l 5.6 - Tension découpée et valeur moyenne. 2. La valeur moyenne de cette tension se déduit très facilement du calcul de l'aire hachurée sous la courbe de V, : - JT J OV,(t) · dt <V,> = T = rJ · a · T · V. = a · V. 3. Le moteur à courant continu est modélisé dans Je problème par une association résisrance/inducrance/force comre-éleccromorrice. La rension V, qui lui est appliquée vérifie la relation de maille : V,(t) = R · i(t) + L · d;(t) + E. dt En calculant la valeur moyenne des deux termes de cette équation, il vient : d .(t) <V,> R · <i> + <L · T i> + E. La valeur moyenne de la tension aux = bornes de d;(t) <L · d t> l'inductance =0 étant toujours nulle en régime périodique, et: <V,>= R · <i> + E. 4. Le courant moyen est négatif si <i> E = <V>'R < 0, c'est-à-dire si E ><V,>. De façon plus physique, Je courant sera négatif si Je moteur tourne à une vitesse supérieure à celle imposée par la tension moyenne d 'alimentation. Cela revient au fait que Je moteur se comporte comme une génératrice et fournisse de la puissance à la source via Je convertisseur. Autrement dit, Je moteur est freiné. Dans ces conditions Je couple appliqué à la machine est un couple résistant (négatif) et non plus un couple moteur. S. La constante de temps électrique du moteur est 3 T• = Rf = o,4z0,6· 10- = 0,7 ms. que la période de découpage : T 258 Cette valeur est plus de dix fois plus grande = ! = --1- 3 =66 µs. 1 15 · JO En conséquence, les 15.5 • Correction : Hacheur r éve rsibl e en courant évolutions de courant dans Je moteur seront quasi-linéaires et ne feront pas apparai"tre l' amortissement imposé par la résistance. En d 'autres termes, il est bien légitime à cette fréquence-là de négliger la résistance dans la représentation et les calculs d' ondulation du courant. 6. L'ondulation du courant dans Je moteur peut être déduite de la seule valeur de la tension aux bornes de l' inductance dans l'intervalle [O, aT] (la résistance i étant négligée). Dans cet intervalle, la tension appliquée au moteur est v. (voir figure 15.7) et il vient B v.I ~ d;(t) ô.i alors : L · - d- "' L · t aT V - E ô.i aT · - •- L ÎV,-E E = v. - E, et donc : Figure l S.7 - Tension aux bornes de l'inductance. = 7. Dans les deux cas à étudier, il est possible à partir des données du problème de calculer la tension moyenne < V,>, la tension interne du moteur E, Je courant moyen < 1> et l'ondulation ô.i. L' ensemble des calculs et des résultats sont consignés ci-dessous : <> <'.a~ a) : ('/. 0,8 :::::. < V,> V. 19,2 V , N = =('/. · = = 2000 tr/min :::::. E =2 x 8,6 = 17,2 V <i> E = < Vs>= 3 ' 33 A ' ô.i = aT · V- •-L- E- =0' 86 A R = 0,2 :::::. < V,> = a · v. =4,8 V, = 1000 tr/min :::::. E = J x 8,6 =8,6V o cas b): a N < 1> E = < V' >= - 633A R ' ' V - E ô.i= aT · - " - =0 48A L ' Les courbes correspondant à l'allure précise de la tension V, et du courant i sont représentées sur la figure 15.8 : 1~ ~:0 - ;.;l . ,. "H 01 t • • l• I • l• I 0 0,2.T 1 ~1 0 T • 1 l• I 1 i(t) a) b) 1 Figure l S.8 - Tension et courant du moteur cas a) et cas b). 259 Cha pitre 15 · Pro blè me: Hache ur réver sible et probl é matique de comma nde d e grille 8. Il e>t bien visible sur ces graphiques que Je cas a) correspond à un fonctionnement moteur puisque la puissance consommée par la machine est positive (< \', · i>> O). En revanche, Je cas b) représente une phase de freinage du moteur, ce qui peut être inteiprété par Je changement de signe du couple, et donc du courant, ou par Je fait que la tension moyenne appliquée par Je hacheur est plus faible que la tension interne du moteur. 9. En repérant les sens de conduction des différents commutateurs, il est facile de faire apparaître Jeurs intervalles de conduction sur la figure 15.8. 10. Le cas b) est notable puisque c'est principalement le transistor T2 qui conduit et assure en réalité une phase de« roue libre». Il est important de comprendre que cette phase ne peut être que transitoire et qu'elle a été représentée ici sous forme d 'un régime permanent à l'échelle de la période. Pour instaurer un courant continu négatif dans ce moteur, il faudrait lui appliquer une tension également négative, ce qui reviendrait à Je faire tourner dans Je sens inverse. Ici, il s 'agit juste d' une phase de freinage dont la durée, de l'ordre de grandeur de la constante de temps mécanique (8,1 ms) est bien supérieure à la période (66 microsecondes). 11. Le courant qui traverse la diode D 1 s 'extrait facilement de l'allure du courant i repré.<entée sur fa fi gure 1:'\ .~h. T.:i figure 15.9 fait ainsi apparai"tre ce courant, noté dans Je sens direct de ÎDJ(t) conduction de la diode. Il faut bien réaliser Je fait que ce courant, Jorsqu 'il est non nul, est « renvoyé vers la borne + » de l 'alimentation. Il est donc nécessaire de disposer d' une alimentation réversible en courant (une batterie d' accumu- -&nAj-~~-~=~i('"'IJ_....._._._~= Jateurs présente cette propriété). b) Sinon, la phase de freinage n'étant que transitoire, il ne faudra pas négliger la présence des condensaFigure l 5.9 - Courant 10 1 renvoyé vers teurs de découplage de fortes l'alimentation. capacités. 12. Le cas proposé peut être traité de la même manière que les deux autres : ocasc): a= 0,716 ~<V,> = a · V.= 17,2V, N= 2000tr/min ~ E=2x8,6= 17,2V <i> = <V>- E ' R V-E = 0 A ô.i = aT · - • ' L = 0 77 A ' La particularité de ce point de fonctionnement, est de présenter un courant moyen nul. En conséquence, c'est également un fonctionnement transitoire à l'échelle de la 26 0 1 5.6 • Correction : Problématique de com mande du bras de pont constante de temps mécanique. Par ailleurs, l'ondulation de courant n'étant pas nulle, l'allure correspondante dei est représentée sur la figure 15.10. ' c) Figure l 5.10 - cas c) et courant moyen nul. 13. Il apparaît de façon spectaculaire ici Je fait que Je courant passe de valeurs posi- tives à valeurs négatives sans phases de conduction interrompue, puisqu'il existe à chaque instant un commutateur capable de Je véhiculer. Dans ce hacheur, la conduction interrompue est donc un phénomène qui n' apparaît pas et la relation entrée/sortie <V,> a· v. n 'est jamais mise en défaut par l'ouverture des commutateurs principaux (voir à ce sujet Je problème du chapitre 13). = 15.6 ~ g ll 1 ~ l~ -e. -=/ J CORRECTION: PROBLÉMATIQUE DE COMMANDE DU BRAS DE PONT 14. Il e>t important dans cette partie de noter soigneusement les tensions qui apparaissent entre chaque point du circuit et la masse, à partir de la connaissance de l'état de la tension de commande vcom et des compléments logiques imposés parles portes NON. La figure 15.11 représente ainsi l'ensemble de ces valeurs directement annotées sur Je schéma électrique. Les transistors « passants » sont dessinés en noir, les trnn,isturs bloqués en gris i;lair. On wnstate sur i;e si;béma que la grille du transistor r, est portée à la tension vcc (à travers la résistance Rc1 en conséquence Vcsi 15 V. 15. Dans Je cas précédent, Je transistor T1 est bien passant puisque sa grille est chargée. Il ramène ainsi Je potentiel de masse (0 V) à la source S2, ce qui permet d 'assurer Vcsz 0 V et donc Je blocage du transistor T2 . 16. Les résistances Re (de l'ordre de quelques Ohms en pratique) permettent de limiter l'appel de courant dO à la charge des capacités de grille. Leurs valeurs ne doivent pas être trop élevées pour ne pas que les temps de charge, et les pertes par commutation (dues aux chevauchements des courants et tensions lors des = = 261 Chapitre 15 • Problème: Hacheur réver sible et probl ématique de commande de grille temps de montée), soient importants. Les ponts à transistors MOS représentés dans Je cadre en pointillés permettent la charge et la décharge des capacités de grille sous des courants transitoires importants. Ils sont la garantie de la rapidité des commutations des commutateurs principaux. V, = 24V i Olarge ISV V,_= V"î=15V~-__..,~-;r·l-~.,.---,_,~----'<'-fil+, _l_ M M Figure l S. l l - Tensions et conductions dans le circuit de commande. 17. Le circuit représenté dans Je cadre en pointillés représente un « circuit driver de MOS »(ou d'IGBT). Les constructeurs actuels les présentent généralement sous la forme de circuits intégrés regroupant les fonctions suivantes : o Logique d' inversion de la commande. o Électronique de charge et décharge de grille des transistors. o Logique de sécurité interdisant des conductions simultanées de T1 et T2 , des surintensités ou des courts-circuits du pont. Il faut bien saisir que la plupart des circuits de l'électronique de puissance nécessitent l'usage de ce type de circuits additionnels. 18. Lorsque Je signal V com passe à l' état bas, les niveaux logiques s 'inversent dans Je montage et Je transistor T1 se bloque (voir figure 15.12, les transistors « passants » sont toujours dessinés en noir, les transistors bloqués en gris clair). À cet instant précis, la source S2 n' est plus reliée à la masse et Je potentiel au point S2 est donc « flottant ». En d' autres termes Je transistor T2 ne peut pas s 'amorcer puisque la tension V GSZ n'est pas imposée à la valeur 15 V, sa source n 'étantplus référencée par rapport à la masse. 19. Il apparat"tdonc une difficulté liée à la commande du transistor« du haut» (High SU1e) puisqu' il devient impossible, lorsqu 'on veut le rendre passant, de polariser correctement sa capacité Grille/Source. Pour contourner cette difficulté, il est nécessaire d 'utiliser un circuit spécifique. 262 15.7 • Correction : Commande de type « BOOTSTRAP » V, = 24 .V 1 ? ISV Figure l S. l 2 - Tensions et conductions dans le circuit de commande. 1 5. 7 CORRECTION : COMMANDE DE TYPE « BOOTSTRAP » 20. La figure 15.13 représente le circuit bootstrap commandé par un niveau haut : V com Vcc 15 V. Le « bas » du circuit étant identique au circuit précédent, la tension de commande place toujours le transistor T 1 en état de conduction, ce qui ramène le potentiel de masse au pointS2. Le transistor T2 est donc bloqué par la commande qui a pour effet de court-circuiter sa grille et sa source. = = V, = 24.V 1 Charge v,_. v«Î= 1s v'------1 OV _l_M OV Figure l 5.13 - Commande complémentaire bootstrap. 263 Cha pitre 15 · Pro blè me: Hache ur réver sible et probl é matique de comma nde d e grille 21. Dans cette configuration précise, l'électrode du bas du condensateur Cbœ, est ramenée à la masse etla diode Dbœ, devient passante de façon à ce que ce condensateur se charge sous 15 V (moins la chute de tension dans la diode en réalité). 22. Lorsque la tension de commande Vcom repasse à l'état bas, les niveaux logiques s 'inversent de la même manière que précédemment.La grande différence provient du fait que la tension du condensateur Cbœ, est maintenant appliquée à la maille « Grille/Source» (et résistance Re) du transistor T2 (voir figure 15.14). Le condensateur Choa se décharge donc dans Je condensateur« Grille/Source» de T2 : Ces. V, = 24.V 1 Charge Figure l S. 14 - Commande complémentaire bootstrap. 23. Il apparat"t sur Je schéma de la figure 15.14 une tension Ves 2 positive qui, si elle dépasse une valeur minimale, permet la mise en conduction du transistor T2 . 24. À la fin de la décharge de Cbœ, dans Ces. les tensions sur les deux condensa- teurs sont toutes deux égales à la tension VeS2. Les charges accumulées par ces deux condensateurs s 'écrivent donc Qes = Ces · VeS2 et = Qbcotfinal• Cbo0 1 • Ves2· La conservation des charges permet alors d 'écrire que leur somme est égale à la charge initiale stockée dans Choa, c'est-à-dire : = Ci., · V« = Cas · V s 2 + Ci,.,.,, · Va.!2· Il vient alors cbœ, Cboo, · Vcc =(Ces + Cbo<Jt) · Ves 2 ou encore : Ve.si = C C · Vcc· es + bo<JI Q"'" 'fi""'" 01 0 25. En manipulant la relation précédente, il est possible d'extraire l'expression de Cro.u permettant d' assurer la charge de la grille sous la tension V es min : Ves:niu . (Ces + c,"'°') donc: Cbœ, 26 4 = Ces . =cb<JOl 0 Vesmiu Vcc- Vesman vcc ~ cboot "(Vcc- Vesmiu) =Ces · Vesmiu et 1 5.8 • Correction: Driver« opta-isolé» à alimentation flottante De façon générique, il suffit donc de calculer la valeur de C""", avec la formule précédente pour obtenir la tension de charge préconisée par la documentation du MOS (ou de l' IGBT). En pratique, on choisit la te.nsion logique supérieure ou égale à la tension VGS min• ce qui signifie que souvent Vcc"" C Pour clx>ot que cette relation soit assurée, il est c 00 Gs + ~ · Vcc· lx>ot nécessaire que >> CGS =- - ""1 nF (consulter des documentations de composants QGS VGs min MOS et IGBT). Il est ainsi habituel de choisir la valeur C000,"" 1 µF. 26. Comme la polarisation de la grille du transistor de haut est assurée par la charge du condensateur C1wo,. il est nécessaire que celui-<:i se recharge régulièrement, c'est-à-dire que Je transistor T1 conduise régulièrement. Ceci interdit donc au pont de fonctionner avec un rapport cyclique nul et il est nécessaire de respecter un rapport cyclique minimal correspondant à une conduction de T1 au moins supérieure à quelques microsecondes. 27. Il apparat"t sur Je schéma de la figure 15.14 que la diode D1wo, est placée entre une tension de 15 V et une tension de 15 + 2 4 39 V. La diode supporte alors dans cette phase la tension v. 24 V en inverse. Lorsque la tension de l'alimentation de puissance a pour valeur 600 V, c'est cette forte valeur que la diode doit supporter sans « claquer ». Cette diode n'est donc pas choisie au hasard puisqu'elle doit supporter une importante tension inverse et doit fonctionner avec une fréquence identique à celle du convertisseur (1 5 kHz ici). Il s' avère donc nécessaire d'opter pour une diode rapide présentant à la fois de bonnes performances de commutation et de tenue en tension. = 15.8 = CORRECTION : DRIVER« OPTO-ISOLÉ » À ALIMENTATION FLOTTANTE 28. Il y a en réalité trois masses différentes dans ce montage. Tout d' abord, et comme précédemment, la référence de la tension v. d' alimentation du circuit « de puissance » est désignée pnr ln lettre M. Ensuite, Je signal de commande, maintenant isolé par rapport à M présente également sa propre masse, sa propre référence, appelée GND (« growul »). Enfin on distingue deux tensions d 'alimentations de la logique de commande des MOS : Vcci et Vcc 2 • Cette dernière tension est référencée par rapport à une masse isolée reliée à la source du transistor T2 : M 2 . Par ailleurs, la référence M 1 est reliée à Met ne constitue pas une quatrième masse dans ce circuit. L'alimentation flottante évoquée dans la désignation du circuit est l' alimentation constituée de la masse M 2 et de la tension Vcc 2 • Elle permet de commuter directement entre grille et source du transistor T2 une tension indépendante de l'étatdu transistor T 1• 265 Cha pitre 15 · Pro blè me: Hache ur réver sible et probl é matique de comma nde d e grille 29. L'avantage majeur de cette solution technologique réside dans Je fait qu' il n' y a plus besoin de montage bootstrap pour faire commuter Je transistor T'ù et qu'ainsi Je rapport cyclique n 'est plus bridé par Je besoin de recharge du condensateur Cbœ,. De façon plus générale, les commandes des deux transistors peuvent être parfaitement indépendantes, ce qui ne peut que rajouter de la «flexibilité» au montage. L'inconvénient majeur est Je besoin spécifique d' une alimentation isolée supplémentaire, qui n 'est utile qu'à la charge de la capacité de grille du transistor du haut. Si cette alimentation ne représente qu'une très faible puissance, elle a tout de même Je défaut de rajouter un surcoOt important au circuit driver. 30. Un optocoupleur est un circuit formé d 'une diode électroluminescente utilisée pour éclairer directement la base d' un phototransistor. Lorsque la diode est rendue passante par la tension d' entrée du circuit, Je phototransistor devient passant et impose un état logique donné en sortie. en d 'autres termes, un optocoupleur est un circuit qui permet la transmission d'une information logique par voie lumineuse, l' entrée et la sortie étant par ailleurs isolées galvaniquement. Dans Je driver représenté sur la figure 15.15, ce sont les optocoupleurs qui assurent l'isolement des tensions de commande par rapport à la masse M. 31. La figure 15.15 représente Je circuit complet du driver sur lequel sont notées toutes les tensions qui apparaissent dans Je montage. Étant donné la présence de troi> masses différentes, les tensions sont notées sous forme de flèches. Par ailleurs, les transistors passants sont toujours représentés en noir, et les transistors bloqués en gris. Charge '' '----------------------~' Figure l S. l S - Commande« opto-isolée •à alimentation flottante. Dans Je driver précédent, on constate bien sur que les deux transistors T1 et T2 sont rendus conducteurs par la commande, ce qui revient à un court-circuit direct de la tension d 'alimentation du pont ! Cette configuration est évidemment à éviter absolument dans ce type de circuits, et il faut comprendre que même dans Je cadre de tensions de commande dissociées et indépendantes, il existe systématiquement dans 266 1 5.8 • Correction: Driver« opta-isolé» à alimentation flottante ce type de driver une logique d 'inversion et de sécurité permettant d' éviter les courts-circuits accidentels. 32. Le circuit représenté sur la figure 15.16 est ainsi conçu pour imposer des« temps morts » entre les conductions des deux transistors. Les signaux de commande, supposés périodiques et complémentaires, sont représentés sur Je chrono gramme associé et les évolutions des tensions en plusieurs points sont également notées. ' V • ,___ ___,.""i : V'.--2- " "" i"\,,_, V,/2 Figure l S. 16- Gestion des temps morts par porte logique. Pour bien saisir les particularités de ces signaux, il ouffit de considérer les points suivants: o Lorsque la tension Vcoml (par exemple) est au niveau haut, la diode électroluminescente de l' optocoupleur est passante et commande Je phototransistor aswcié. Ce dernier est alors saturé (par Je choix adapté, non détaillé, de la valeur de la résistance de « pull-up » associée) et impose un niveau bas sur l'entrée de la porte inverseuse. La sortie de cette dernière est donc au niveau haut et constitue donc Je même état logique sur sa sortie qu' en entrée du montage (mais la tension associée, si elle est aussi nommée Vcoml> n 'est pas référencée par rapport à la même masse). 0 Lorsque la tension vcoml en sortie de la porte inverseuse passe à l'état haut, Je condensateur de 0, 1 nF se charge à travers la résistance de JO k!l La constante = 3 9 = de temps associée est: -r JO· 10 x 0,1·101 µs. C'est approximativement Je temps qu'il faut pour que la tension de ce condensateur passe de 0 V à Vc/2 (à 0,63 · Vcc en réalité). o Arrivée à la tension Vccf2 (qui est Je seuil de déclenchement de la plupart des composants logiques CMOS), la tension du condensateur représente un niveau haut pour la porte logique qui, déjà au niveau haut sur son autre entrée, place la tension de sortie V~om 1 également au niveau haut (c' est une porte « ET »). 267 Chapitre 15 • Problème: Hacheur réver sible et probl ématique de commande de grille o Il y a donc un décalage, représenté sur la figure 15.16, d'environ une microseo o conde entre le passage au niveau haut de la tension Vcoml et celui de la tension V~oml. En revanche, lors du passage à l'état bas de Vcom 1, le« ET logique» assuré par la porte impose le passage simultané de la sortie au niveau bas. Il se produit exactement la même chose à partir de la tension de commande V,0 m 2 o 268 et il est alors important de constater que les deux tensions V~oml et V~om2 se retrouvent décalées dans chacune de leurs commutations d' un temps d'environ une microseconde. C'est ce petit décalage temporel qui constitue le~ temps mort», respecté dans la plupart des commandes complémentaires de manière à éviter toute conduction simultanée des deux transistors de commutation du pont. PROBLÈME: ÜNDULEUR MONOPHASÉ À COMMANDE DÉCALÉE POUR CHAUFFAGE PAR INDUCTION 16.1 Étude de la commande décalée 16.2 Bobine de chauffage par induction 16.3 Étude des commutateurs et du rendement 16.4 Onduleur à résonance et variation de puissance 16.S Correction : Étude de la commande décalée 16.6 Correction : Bobine de chauffage par induction 16.7 Correction : Étude des commutateurs et du rendement 16.8 Correction : Onduleur à résonance et variation de puissance ~ g ll 1 ~ l~ -e. -=/ J " Ce problème aborde l'étude du fonctionnement et de la commande d 'un onduleur monophasé destiné à l'alimentation à fréquence variable d' une bobine de chauffage par induction. Étant donné la valeur assez élevée de la fréquence de fonctionnement du dispositif (entre 10 et 1OO kHz), il est envisagé dans cette étude de cas d' opter pour une commande simple appelée « commande décalée ». Cette dernière est une alternative à la commande pleine onde qui peut donner d' assez bons résultats en termes de pureté harmonique grâce à une démarche d'optimisation visant à minimiser Je taux de distorsion harmonique. L'objectif du problème est en premier lieu de s' intéresser à cette optimisation pour ensuite déterminer les solutions de filtrage et de compensation associées au fonctionnement particulier du système. Il est enfin possible, comme dans les chapitres précédents, de considérer ce problème comme une étude de cas à parcourir pour information. 269 Chapitre 16 • Problème: Onduleur monophasé à commande décalée pour chauffage 16.1 ÉTUDE DE LA COMMANDE DÉCALÉE La figure 16.1 représente le schéma électrique du circuit considéré, basé sur l' utilisation d'un pont complet à IGBT. E _. c, C1 JSOV - . M Figure l 6.1 - Onduleur monophasé à IGBT et signaux de « commande décalée ». Les caractéristiques du fonctionnement du système sont les suivantes : o La charge de l'onduleur est de type induclive. Dans ce problème, elle est o constituée par une bobine qui dissipe de la puissance sous forme de« courants de Foucault» dans une pièce métallique conductrice (de l'électricité). La puissance dissipée dans cette pièce sert à la faire chauffer, par exemple pour des applications de fonderie, ou plus simplement pour des cuissons ménagères ou industrielles. Les détails du fonctionnement de ce type de chauffage sont abordés dans le chapitre 16.2. Les condensateurs C 1 et C2 sont associés au découplage de la tension d'entrée et assurent son comportement en source de tension que l'on supposera idéale. La valeur de cette tension continue est E 150 V. On considérera, sauf mention contraire, les composants de commutation comme idéaux et désignés de façon générique K 1 à K4 . En réalité, ces commutateurs sont constitués de transistors supposés commandés (à l'aide de circuits adaptés de type« drivers d 'IGBT »non représentés), par quatre signaux logiques COMl à COM4 (notés au niveau des grilles des composants). On fait l' hypothèse que les commutations de ces composants sont idéales et imposées de façon inconditionnelle par les niveaux logiques des signaux de commande. Dans tout le problème, un signal logique de commande à l'état haut impose de façon conventionnelle la conduction du transistor qui lui est associé. Les allures des signaux COMl à COM4 correspondant à la « commande décalée», sont représentées sur la figure 16.J en fonction de l'angle B (<) • t, sachant que le fonctionnement évoqué est périodique, de période T, de = o o o o = fréq uence 270 f 1 de p ul satlon . = Tet = 2 rr ·f = ltr -:r· (<) 16.2 • Bobine de chauffage par inducti on o L'angle r qui apparaît sur les chronogrammes est un paramètre important de la commande décalée, dont la valeur sera déterminée par l' optimisation du taux de distorsion harmonique. o Chaque raisonnement sera mené dans l' hypothèse d'un régime périodique établi. 1. À partir des chronogrammes des quatre signaux de commande, établir sur une période les intervalles de conduction des différents commutateurs. 2. Représenter alors l'allure précise de la tension de sortie du montage v,( B aJt) en concordance de temps (d'angle) avec les signaux de commande. = 3. À partir du tracé de cette allure, calculer les termes de la décomposition en série de Fourier (DSF) de la tension v,(t). 4. Quelle valeur précise de l'angle r permet d'annuler l' harmonique d' ordre 3 de la tension v, ? Quel serait l'intérêt de cette opération ? Est-<:e un bon choix dans une optique d' optimisation de la pureté harmonique? S. Rappeler l'expression du « taux de distorsion hannonique » (THD) associé à la tension v,. 6. Calculer la valeur du THD en limitant Je calcul à l'hannonique d' ordre 13 pour les valeurs suivantes de J'angle r : J 0°, 20°, 30°, 40°, 50°. 7. Représenter alors au mieux l'allure de l'évolution du THD en fonction de l'angle r sur un graphique et conclure sur Je choix de cet angle dans ce type de commande. 8. En utilisant la valeur particulière : r 23°, et en négligeant Je contenu hannonique de la tension v,, quelle est la valeur efficace V, la de tension présentée à la charge ? Quelle erreur est ainsi produite par rapport au fait de tenir compte des hannoniques supérieurs (limités à l' ordre 13)? = 16.2 ~g ll 1 ~ l ~ -e. 7 ) " BOBINE DE CHAUFFAGE PAR INDUCTION La bobine de chauffage par induction utilisée dans Je circuit de ce problème sert à dissiper de la puissance directement dans Je corps d 'une casserole ou d'une pièce métallique quelconque à condition qu'elle soit conductrice. Le principe est simple : la bobine placée sous une tension alternative produit un champ magnétique variable (principalement dans son axe) qui peut induire des courants, appelés « courants de Foucault», dans tout matériau conducteur traversé par Je champ (voir figure 16.2). Ces courants, en circulant dans un métal de résistivité non nulle sont l'origine d'une «puissance dissipée par courant de Foucault» (effet Joule). Si dans les transformaleurs cette puissance représente des« pertes» par courants de Foucault, dans l'application présente elle constitue la puissance utile du système. En conséquence, la fréquence de fonctionnement de l' onduleur est choisie volontairement importante, de manière à limiter efficacement Je courant appelé par la bobine et à favoriser la dissipation de puissance par de courants de Foucault. Les caractéristiques nominales de la bobine en charge sont les suivantes : o La fréquence centrale de fonctionnement du système est f 50 kHz. = 271 Chapitre 16 · Problè me: Onduleur monophasé à comma nde décalée pour chauffage \.''·::~:~_,:' // ·-,,~ __. ....· b Figure l 6.2 - Bobine de chauffage par induction et modèle à fréquence constante. o o o o La valeur efficace du fondamental de tension appliquée à la bobine est constante et vaut V, 124 V. La puissance dissipée dans la pièce à chauffer, pour Je régime considéré, est : P=lkW. L'inductance de la bobine est supposée constante (la pièce étant en position fixe) : L 0,2 mH. La puissance dissipée par courants de Foucault e;t modélisée par la résistance R, supposée constante dans Je cadre de faibles variations de la fréquence des courants. = = IMPORTANT: Dans toute cette partie, on néglige la présence des harmoniques de tension et courant, ce qui permet d'étudier les grandeurs électriques en régime permanent sinusoïdal, et donc d'utiliser les grandeurs complexes associées repré· sentèes sur le schéma de la figure 16.2. 9. Calculer la valeur de la résistance R qui apparat"t dans Je circuit équivalent de la figure 16.2. 10. Calculer la valeur de la puissance réactive consommée par l'inductance de la bobine. 11. Calculer alors Je facteur de puissanœ k curre,pumlant au functium1ement de la bobine à 50 kHz. Est-il nécessaire de compenser la puissance réactive à cette fréquence ? Aurait-<:e été nécessaire à 1 kHz ? 12. Calculer la valeur du courant efficace J, consommé par la bobine d' induction à la fréquence de 50 kHz. 13. Pour éviter une éventuelle composante continue de courant dans la bobine, on envisage de placer un condensateur dans la charge. Est-il nécessaire de placer ce condensateur en parallèle ou en série avec la bobine ? Représenter la seule association envisageable et expliquer pourquoi il est nécessaire de filtrer la composante continue de courant. 272 16.3 • Étude des commutateurs et du rendement 14. Calculer alors l' ordre de grandeur de la valeur du condensateur CDc permettant de ne pas modifier Je fonctionnement de la bobine à 50 kHz. 16.3 ÉTUDE DES COMMUTATEURS ET DU RENDEMENT Dans cette partie, on s' intéresse à retrouver la nature des commutateurs du pont. On s' intéressera également à déterminer Jeurs caractéristiques et Jeurs pertes (en vue d' un calcul de rendement). Le point de fonctionnement choisi correspond à : f= SOkHz, V, = 124V,P=lkW. 15. Représenter, en concordance de temps avec l'allure de v,(t), l' allure de la tension aux bornes du commutateur K1, vK 1( t), et du courant qui Je traverse : iK 1(t). On supposera, pour Je tracé de ce courant, que la charge de l'onduleur absorbe un courant sinusoïdal légèrement en retard de phase par rapport à la tension v,( t) (étant donné Je facteur de puissance calculé précédemment). 16. Représenter alors l'allure de la caractéristique iK1 = f( vK 1) du commutateur K 1 et préciser les natures des commutations associées. 17. Justifier alors Je choix du type de composants du pont et chiffrer les contraintes maximales en tension qui les caractérisent (et qui en déterminent Je choix technologique). Est-œ que Je choix d 'un transistor supportant un courant moyen de 12 A peut convenir dans ce montage? 18. Les transistors IGBT choisis dans Je montage correspondent à la documentation fournie sur la figure 16.3. En supposant que ces quatre transistors subissent les mêmes pertes que Je commutateur K1, et que ce dernier conduit l'alternance positive du courant de la charge (ce qui n'est pas tout à fait vrai), calculer les pertes dues à la conduction des transistors. 19. Estimer également les pertes par commutation en utilisant les valeurs des énergies liées aux commutations fournies dans la documentation. La valeur obtenue est-elle optimiste ou pessimiste? 20. En négligeantles pertes associées aux diodes, estimer alors Je rendement du montage. 16.4 ~g ONDULEUR À RÉSONANCE ET VARIATION DE PUISSANCE ll En réalité, si un condensateur associé à la bobines' avère nécessaire pour la suppres- 1 sion de la composante continue de courant, il est surtout plus fréquent d 'en placer un ~ pour réaliser un filtrage des harmoniques dues au découpage (l'onduleur associé ~ étant souvent appelé« onduleur à résonance»). 21. Calculer l'expression de la tension (complexe) Y8 aux bornes de la bobine en -e. fonction de Y, et des éléments du circuit, dans Je cadre de l'ajout d' un conden7 sateur C en série avec la bobine. 22. L'expression obtenue laisse entrevoir la possibilité d 'une résonance du système pour une pulsation particulière. Quelle est l'expression de cette pulsation % ? f ) 273 Chapitre 16 • Problème : Onduleur monophasé à commande décalée pour chauffage . t )ti \ •H; •H.i ., =J ' 11.h g'!J. ., ' r:! 1 ~pH ~ .. ~·1' :;.1f1 Il! Hl :a \ r l li ÎI ' ~ 1 'I : ·1 : ~ 1 1 ~ :,: !• c• 1 ! 1 1 1 11 111 1 111 1, ; ; ~z :::! !~:i 1 1111 11 11 11 11 111 1 11 ji1 1 1 t; ~ J1 f t !! 1t 11 •• il ~ i 11 1 J 1I 1 '1 1 ! •1 1 J J ti LJ.!'11 : !1J l •t ~!-. J - MJ f!\ lu • "' ).t l 1: l,, •J '1i J 1-s • LL 1 .0 a. ~ ~ i : I• 1 0 C') (.) CD V (!) 1! 1~ 1~ a: il V 11~ l1 ,:1 !t ,,, Figure 16.3 - Extrait de documentation des ICBT. (Source : v.ww.irf.com) 274 16.5 · Correction : Étude de la comma nde décalée 23. Quellerelationportantsur (<)0 , RetCpermetd 'avoir V8 = V, à la résonance? 24. Quelle est alors l'expression, et la valeur de la capacité C correspondante? 25. En déduire la valeur de la fréquence fo de fonctionnement du système qu' il est nécessaire de choisir dans ce cadre précis de fonctionnement (on considérera R cte). Commenter cette valeur. = V 26. Tracer alors l' allure du module / en fonction de la fréquence, entre 10 kHz et s 1OO kHz et retrouver Je point de fonctionnement précédent sur Je tracé. D' après la courbe obtenue, comment s' avère-t-il possible de régler finement la puissance dissipée dans ce système ? 16.5 CORRECTION: ÉTUDE DE LA COMMANDE DÉCALÉE 1. Les intervalles de conduction des différents commutateurs sont déduits directement des niveaux logiques des tensions de commande. La figure 16.4, dans sa partie centrale, présente ainsi, en concordance de temps avec ces derniers l'enchaînement des conductions demandé dans cette première question. :COMl :---+î :n : 9=rot K, K, ~g ll 1 ~ ~ l .:! T ~1! r -E 1'+1 "l 9=-0lt ' ) Figure 16.4 - Signaux de« commande décalée »et tension de sortie. " 275 Chapitre 16 • Problème: Onduleur monophasé à commande décalée pour chauffage 2. En connaissant à chaque instant les commutateurs qui sont conducteurs, on déduit du schéma électrique l'allure de la tension de sortie v,( B) représentée sur la figure 16.4. Il est à noter que les phases de conduction simultanée de K 1 et K2 représentent des phases de roue libre imposées à la charge. Dans ces phases, Je courant i,. s' il est positif, traverse Je transistor de K 1 et la diode de K2 (et vice versa s 'il est négatif). 3. La décomposition en série de Fourier (DSF) de la tension v,(t) s'écrit de façon classique: v,(t) = a0 + L"' n o ai= 2; s an · cos(nait) + bn · sin(nait) 1 = 2rrf estlapulsationfondamentaledel'onde. o a0 représente la valeur moyenne de la tension, qui est nulle dans notre cas. o La fonction v, ( B) étant impaire, les coefficients an sont également nuls. o Il reste ainsi à calculer l'expression des coefficients b,= iJ v,(1) · sin(nait)dt. (7) Le calcul est assez simple à mener en fonction de l'angle B bn= ~ J; v,(t) · sin(nait)dt = ait : =22rr fo" v,(B) · sin(nB) · dB Le produit de v,( B) avec un sinus étant identique sur les intervalles [O, rr] et [n; 2 rr], il est possible de réduire Je calcul en écrivant: J" . J"-r sm(n . B) · dB bn= 2v,( B) · sm(n B) · dB= 2n o rr r E · ·E = 2[- cos(n(rr- y) + cos(n · y))] n · tr À partir de cette expression : sin est pair: - cos(n · n-n ·y)+ cos(n ·y) = -cos(n ·y)+ cos(n ·y) = 0 { sin est impair:- cos(n · n-n · n + cos(n · y)= + cos(n · y)+ cos(n · y) =2 · cos(n · y) =0 4 .E sin est impair: bn =-- · cos(n · y) n · tr ! sin est pair: bn Ainsi: Il 276 est ainsi possible d' écrire les 4 ·E ( k + l) . 7r · cos((2k + 1) · y) avec k 2 coefficients E non [O, J, 2, 3, ...oo] nuls 16.5 • Correction : Étude de la commande décalée La DSF de la tension v,(1) s' écrit donc: v,(t) E = L"' (lk4+· I)fr . cos((2k + 1) . y) . sin((2k + J) . mt) . k• O De façon moins académique, on se satisfera souvent de l' écriture des premiers termes de la décomposition : 4·E v,(1) = 7 4·E 4 ·E · cos(r) · sin( 11!t) +3;· cos(3 r) · sin(3@1) +s; · cos(5 y) · sin(5@t) + ... 4. Pour éliminer l'harmonique 3 qui apparat"! dans la décomposition précédente, et donc dans Je spectre de la tension v,. il suffit de choisir l'angle y de manière à ce . l'mstant . . ( 3@1) que, quel que soit t, -4· E · cos ( 3 y) · sm 7r cos(3 y) y =0 ou encore: 3 y = 0, · c'est-à-dire : = ?! rr]. On retiendra ainsi la valeur particulière : = ~ (l 'angle y à choisir étant inférieur à i de manière à conserver la symétrie cle la fonne cl 'oncle) . L'intérêt de cette opération réside dans Je fait de supprimer l'harmonique Je plus proche du fondamental. Mais rien n' assure pourtant quel' angle r = ~ n' impose pas des amplitudes particulièrement importantes des harmoniques suivants et il serait plus judicieux de déterminer quel angle r permet de minimiser la contribution du contenu harmonique tout entier. C'est donc Je« taux de distorsion harmonique» qu' il convient de minimiser et pas uniquement l'amplitude de l'harmonique de rang 3. S. Le taux de distorsion harmonique (THD « total hamwnic distorsion») associé à la tension v, s' écrit: = ~ THD=~ v,, Dans cette expression, V,n est la valeur efficace (ou l'amplitude) de l'harmonique ~ de rangn et V, 1 la valeur efficace (ou respectivement l' amplitude) du fondamental. i 6. 1 ~ ~ l .:! ' ) " En limitant Je calcul à l'harmonique de rang 13, Je THD de la tension v, s' écrit (Je facteur constant 4 ·E étant factorisé et simplifié) en fonction de l'angle 7r r: (~)2 +(~) 2+(~)2 +(~)2+(cosf:1 r2)2 +( cos f~3 y))2 cos(r) 277 Chapitre 16 • Problème: Onduleur monophasé à commande décalée pour chauffage Le calcul des valeurs particulières demandées, étant limité à l' ordre 13, donne : or= 10°~ THO= 0,330 or= 20°~ THO= 0,257 o r= or= o r= 30° ~ THO = 0,273 40°~ THO= 0,372 50° ~ THO = 0,531 7. La figure 16.5 représente ainsi l'évolution de la valeur de ce taux en fonction de l' angle y. 40 THO 30 . . : : . . . ,. ······r······r······r····T ····r····T·····r· Calcul limité ~0'dre 99 ······r··~~it~~L····r······r······r······r·····:r ······r······rifü":r······r······r······r······r··~cul 0 ' • $ ~ limité .. 'Y~.4~~ . ........;.......;......;.. .;.......• à l'ordre 13 .. . . .. .. . ... .... ...... ..... 1 O· . -·... _ ' ;. · y (deg) · oo .>-~~~--~~~~~~~~~--.-. o ~ ~ ~ ~ ~ ~ n ~ Figure l 6.S - Courbe THO en fonction de r. Il apparat"t sur cette figure un minimum du THO pour l'angle particulier Ce minimum correspond à une moindre proportion du contenu harmonique par rapport au fondamental, et donc au point recherché. Le calcul qui a abouti au graphique de la figure 16.5 a été mené en tenant compte des harmoniques jusqu'au rang 13 puis jusqu' au rang 99. Il apparai"t nettement que la précision de ce calcul ne change pas énormément Je résultat, la position du minimum étant d 'ailleurs strictement la même dans les deux cas. La valeur minimale du THO retenue, c 'est-à-dire dans Je cadre du calcul au 0,247 "'0,25. rang 13, est: THD r = 23° . = 8. En négligeant Je contenu harmonique de la tension (d'après Je OSF calculé précédemment): V,= V, 1 278 4· E ~ = V,"""' c. = -;,;:· cos(y1 =J24,3V. "'"'2 .;2 . 7r v,, sa valeur efficace s'écrit 16.6 • Correction : Bobine de chauffage par inducti on Sans négliger les harmoniques de cette tension, et en limitant Je calcul à l'ordre 13, il faut calculer : V, =Jv~,+~ 3 + ... +~ 13 =J~ 1 +(1HJJ)2 x~ 1 = ~E "'2 . 1! 2 · cos(y)xJ l+THJJ , 2 soitdonc: V,= 124,3x J J + 0,247 = 128V. L'erreur produite en négligeant les harmoniques est donc de l'ordre de e = 128 - 124.3 = 2 , 9 %. 128 16.6 CORRECTION : BOBINE DE CHAUFFAGE PAR INDUCTION 9. La résistance R se calcule facilement à partir de l 'expression de la puissance dissipée: P = r;R = 1 kW ' d' où: R = 1242 r; = 1000 = P 15 37 ' n. 10. L'inductance, de valeur connue L = 0,2 mH, consomme la puissance réactive : r; Q = L-· (<) . . où (<) est la pulsation des grandeurs alternatives, supposées restreintes au fondamental: (<) = 2nf avecf= 50 kHz . . . Q Ainsi: ~ = = L-· (<) 124 -3 0,2 · JO 2 x 2nx 50 · JO 3 = 244,7 V AR. 11. Le facteur de puissance de l 'ensemble« bobine et dissipation thermique» s 'écrit donc: k = ~ = S p = 0,97. Ce facteur présente une valeur très élevée, J P2 + Q2 ce qui signifie ici que la forte valeur de fréquence choisie a permis de favoriser la dissipation de puissance par courants de Foucault tout en limitant énormément la puissance réactive consommée par la bobine (à tension constante). Il n' y donc aucun besoin de compensation de cette puissance réactive par l 'ajout d 'un ~ condensateur. ~ À la fréquence de 1 kHz (en supposant que la bobine produise la même dissipation de puis;ance par courants de Foucault, ce qui n'est pas vrai), la puissance réactive j ll 1 f ~ -=/ auraitprésentélavaleur: ) " et Je facteur de r: Q1* = - '- = _ 1242 = 12235VAR 3 L · (<) 0,2 · JO x ln x J · JO puissance aurait atteint la valeur catastrophiquement 3 279 Chapitre 16 • Problème: Onduleur monophasé à commande décalée pour chauffage P = 0,08. . = ~s = ~ basse · k Le choix de la fréquence semble donc parti- culièrement important dans ce type de dispositif. La dernière partie du problème montrera même qu' il est possible de faire varier finement la puissance de chauffe par une action sur la fréquence. 12. Le courant qui traverse la résistance R s'écrit facilement à partir de la puissance apparente consommée par la charge : S = d 'où: 1 ' Jr 2 2 2 + Q =J1000 + 244,7 = V, · f ,, = §_ = l 029 •5 = 8 3 A. V, 124 ' 13. Il n'est pas possible ici d'envisager de placer un condensateur en parallèle avec la bobine. Tout d' abord il ne servirait absolument pas à supprimer la composante continue de courant mais en plus il représenterait une« source de tension instantanée» qu' il est interdit de commuter directement sur la source d'entrée. En conséquence, la seule association possible est une association série conforme au schéma représenté sur la figure 16.6. Figure l 6.6 - Bobine avec condensateur de suppression de composante continue. Il est nécessaire de filtrer la composante continue de courant car la bobine est incapable de la limiter (elle n' oppose que la très faible résistance série de ses fils à très bnsse fréquence). Le condensateur est ninsi utilisé pour bloquer cette composante. 14. Pour calculer un ordre de grandeur de la capacité Coc• il suffit de remarquer que, pour ne pas modifier Je fonctionnement du système, il est nécessaire que l'impédance du condensateur soit négligeable devant celle de la bobine. Il suffit ainsi 1 d 'avoir: - -- Coc · (J) << ZR!n. =~1 = 124 =14,9 n. 8,3 On ne prendra aucun risque en choisissant, par exemple, la capacité: Coc"' JOOx 280 14,~ . (J),.,20 µF. 16.7 · Correction : Étude des commutateurs et du rendement 16. 7 CORRECTION : ÉTUDE DES COMMUTATEURS ET DU RENDEMENT 15. La figure 16.7 représente l'allure de la tension v, (t) précédemment déterminée ainsi que l'allure du courant qui traverse la charge. Les intervalles de conduction des différents commutateurs sont rappelés, ce qui permet de représenter facilement la tension vK 1( t) (nulle quand K1 conduit etégale à E sinon) et le courant iK 1(t) (égal à i quand K1 est fermé et nul le reste du temps). 16. La figure 16.7 représente aussi la courbe caractéristique iK 1(t) f( vK 1) correspondante. Une fois les commutations (A amorçage, B blocage) repérées sur les chronogrammes, il est possible de les faire également apparat"tre sur la caractéristique. 17. Il s' avère alors que le commutateur K1 présente un blocage commandé et un amorçage naturel en conduction inverse (courant négatif). Il est donc logique d 'avoir choisi des transistors IGBT à diode antiparallèle dans ce montage. En terme de tension, il est clair que la tension maximale appliquée au commutateur, et donc à la diode ou au transistor vaut la tension d' entrée E 300 V. Le courant moyen qui traverse ces composants est par ailleurs inférieur à la valeur efficace du murant qui trnverse la l;barge, l; est-à-<.lire 8,3 A. Il semble donl; tout à fait adapté (et sans risques) de choisir des transistors IGBT pouvant supporter 12 A. = = = = 0 Ki bl "' 1:: 1 v,(8) K, K, 1:: 1: E 0=Cll -E f : iia lvia(O) ..-@ :E ' ' 81<><"1!' ..-0 " !: ~oommand -... . .\ 6 0=œt : Via ~Amorçage naturel Figure 16.7- Tension et courant du commutateur K ,. 281 Chapitre 16 • Problème: Onduleur monophasé à commande décalée pour chauffage 18. Si chaque transistor IGBT, comme Je commutateur K1, véhicule une alternance du courant de la charge, Je courant moyen associé s 'écrit ..!. J"i · J 2 · sinB · dB= I · trJî = 8 •3 "J2 = 3,74A. Les pertes tr 2 tro par conduction s 'écrivent ams1 PK cond = 4 = VcEa,-JKmay = 4 x 2,J x 3,74=31,4W (ilyaquatretransistors dans ce montage). 19. Les pertes par commutation dépendent en réalité de la valeur du courant commuté par les transistors (lors des blocages commandés). Étant donné la faible valeur du déphasage courant/tension de la charge, ce courant n 'est pas très important mais il est tout de même possible de faire un calcul des pertes, correspondant au pire des cas, en utilisant les énergies liées aux commutations fournies dans la documentation (« total switching wsses » à ISO 0 C) Wc•m = E 13 = E 0• + E011 = 0,55 mJ. Il reste ainsi à calculer PK com=4xfxE13 = llOW. 20. Le rendement du montage peut ainsi être estimé (les diodes ne conduisant pas beaucoup et les pertes majoritaires étant ici des pertes par commutation étant /Kmov ., = clonnée la valeur cle 1 000 P totale 1 000 + 110 + 31,4 77=....E.!....!..= 16.8 élevée p ·1 la fréquence cle cléconpage) =087. ' CORRECTION : ONDULEUR À RÉSONANCE ET VARIATION DE PUISSANCE 21. En plaçant un condensateur C en série avec la bobine, Je schéma électrique de la charge revient encore une fois à celui représenté sur la figure 16.8. Dans ce cadre précis, la tension aux bornes de la bobine V8 s 'écrit (en utilisant la formule du pont diviseur de tension) : R -jL(J) fs = ZRllL · V= 7.RllL + c - s z R + jL(J) !!...:.lL!!2. + _I_ ·V -s Figure 16.8 Circuit résonant. R +jL(J) j · C(J) R -jL(J) .V R + °L(J) -s R ·jL(J) + ~ .2 = R) · LC2 R ·J · LC-(J) + R +jL(J) j · C(J) Ainsi: f 8 282 = 2 2 2 CJ - LC · (J) L . f, 2 l +j · - · (J) - LC-(J) R •V -s 16.8 • Correcti on : Onduleur à r ésonance et variation de puissance 22. La fonction obtenue est du « second ordre » et fait classiquement apparaître une = 1 (et qu' il ne reste donc plus que le terme résonance lorsque le terme LC · al en ai, associé à l 'amortissement du système, au dénominateur). La pulsation particulière qui vérifie cette condition s' écrit ainsi: ai0 = ~· .JLC · ai~ = --• LC L - - · f, =jRCaio · f, 2 J . R.. aio Pour obtenir l' égalité Va = lfal = V, = jf,I à la résonance, il est nécessaire 1 d 'assurer l 'égalité: RCaio = 1, ou encore d'écrire: % = R C · , 23. A la résonance, la tension fa s' écrit: fa 24. Il est ainsi possible d'en déduire l'expression et la valeur de la capacité permet1 tant de réunir toutes ces conditions en formulant : ai0 J_ soit - = -JLë = RC' dotK; · . JL Jë = ...f R ou enum: · C . -3 =K l:.. = 0-2 · lO2 = 0 846 µF ' 15,37 • 25. La fréquence de résonance associée à la valeur de la pulsation ~ ·s ~ ! l7 est ainsi : ~ 12,23 kHz. C'est la valeur de fréquence à choisir 2tr 2tr · LC dans ce système pour que la résonance impose la pleine tension sur la bobine. En revanche, ce n'est plus la valeur de la fréquence correspondant au fonctionnement initial et la valeur de la résistance R équivalente à la puissance de chauffe doit être assez différente dans ces conditions-là. Il sera alors nécessaire d'affiner cette étude pour faire coïncider le point de fonctionnement désiré avec la résonance du circuit de charge, ou de« jouer» sur la valeur de la tension d'entrée pour retrouver la puissance de sortie désirée. En pratique, il faut savoir que la puissance dissipée par courants de Foucault dépend fortement de la fréquence et de la géométrie des pièces conductrices. Il sera airui assez difficile de fixer définitivement le point de fonctionnement du dispositif. Pourtant, la fréquence étant facilement réglable par la commande de l'onduleur, il sera possible d'envisager des asservissements ou des régulations de la puissance dissipée permettant de s 'affranchir du« calage de la résonance». Io ~ g ai0 =% = = 26. La figure 16.9 représente le tracé du module de la fonction de transfert fonction de la fréquence, l'intervalle IO kHz - 100 kHz étant détaillé sur la partie gauche de la figure. ~a en particuliè~~nt ) " 283 Chapitre 16 · Problème: Onduleur monophasé à commande décalée pour chauffage Le point à 0 dB (c' est-à-dire Vs = V,) et de phase 90° correspond bien à la = 12,23 kHz (fréquence de résonance). On constate par ailleurs fréquence / 0 qu"il t:st possible dt: faire varier st:n,iblt:mt:nt la temiun Vs t:n faisant varier la fréquence autour def0 (entre IO kHz et 17 kHz environ). Ceci permet d' opérer une variation de puissance de chauffe très simplement par modification de la fréquence de découpage de !'onduleur. 1$ $ ' ~~~~.~ ~- --~ ~~~~~ --~~ ~ ~~~r ~ ~~~~~ ; ~~~-- ~- ~~~:~ ~ ~~~~~ :~~:~~1 ••• ·- • ·····!··············:-- .----------- T ···---~----~···.O:···'.··"··~. . ...... ; ... ··········t······-~·-···i····i···41·•· ,··. 0 .... 1~: ··· i-~:n:.tir-·.······:·:r··--·~·:··r············· ··i ~) . ' 1 : . fo= 12;2.3 kH2. ... :. . . . -. .: ... ... .... "~-·· · '• 1 ------------t·90° 10' ifo=J2;2.3 kH2. Figure l 6.9 - Diagramme de Bode et variation de tension. En réalité dans le contexte de ce circuit résonant, on constate que le maximum de 12,23 kHz mais tension n' est pas atteint à la fréquence de résonance Io plutôt autour de 17 kHz. Le fait de choisir comme fréquence centrale la valeurf 0 permet alors, par variation de la fréquence, de diminuer, mais aussi d 'augmenter la tension présentée à la bobine (et donc la puissance dissipée) grâce à la surtension correspondante. = • la« résonance» dans ce circuit a été identifiée au fait que LC · a} = 1. li serait également possible de l'identifier à l'apparition du maximum de tension sur la bobine, les fréquences correspondant à ces deux conditions étant légèrement différentes ici de par l'amortissement du circuit. C'est en effet le faible facteur de surtension du système qui justifie ce décalage des fréquences et la fait, peu intui· tif, que la fréquence fo ne corresponde pas au maximum de tension. • Dans ce problème, la bobine d'induction, et le phénomène de chauffage par courant de Foucault associé, ont été modélisés par l'association d'une inductance en parallèle avec une résistance supposée constante. En réalité, il conviendrait de modèliser ce système comme un transformateur à fuites (Inductances de fuites non négligeables), dont le secondaire débite sur une résistance équivalente cette fois parfaitement constante. Cette modélisation serait plus juste et plus «physique» mais aurait conduit dans ce sujet à des difficultés supplémentaires inutiles à la compréhension du principe de fonctionnement. 284 PROBLÈME: CONVERTISSEUR SEPIC l 2V / l A INTÉGRÉ 17.1 Étude de la structure SEPIC 17.2 Étude d'une réalisation pratique intégrée 17.3 Correction : Étude de la structure SEPIC 17.4 Correction : Étude d'une réalisation pratique intégrée ~g ll En dehors des trois structures classiques de hacheurs non isolés (revoir à ce propos Je résumé du chapitre 7.3.11), il existe un montage qui se révèle souvent très intéressant dans les applications de type «chargeur de batteries » : Je hacheur SEPIC (Sûig/.e Ended Primary lndiic tor C onverwr). Ce convertisseur a l' avantage, comme Je BUCK BOOST, de pouvoir fonctionner 1 en élévateur ou en abaisseur de tension, mais sans inversion du signe de la tension de ~ sortie. De plus, et contrairement au convertisseur BOOST, il ne présente pas de possibilité de circulation d' un courant continu entre l'entrée et la sortie, autrement dit, Je transfert d'énergie est exclusivement irnpo>é par Je découpage et sa -e. commande. .:! Seul inconvénient à déplorer : il nécessite deux inductances et deux condensa' teurs, ce qui Je prédispose plutôt à des applications de faibles puissances demandant ~ l ) " 285 Cha pitre 17 · Pro blè me: Con ve rti sseur SEPIC 12V / l A inté gré des fréquences de commutation assez importantes, del' ordre de la centaine de kHz ; ces composants étant alors peu encombrants. Ce problème est dédié, dans un premier temps, à l 'étude générale de la structure SEPIC, puis et à !'étude d 'une réalisation pratique produisant une tension fixe de 12 V (!A max) à partir d'une tension comprise entre 5 et40 V (OC). Le circuit sera basé sur un circuit intégré polyvalent dédié: le LT3957 (Linear Technology). 17.1 ÉTUDE DE LA STRUCTURE SEPIC La figure 17.1 représente le schéma électrique d'un convertisseur DC/DC de type « SEPIC ». Vu v. j1, . - Va V '."lliJ 1.'. ~:1 D ls + Charge Vs oc Figure l 7. l - Structure SEPIC. (source :www.linear.com) On retiendra les caractéristiques de fonctionnement suivantes : • Le transistor travaille en commutation à la fréquence de découpage f et avec le rapport cyclique CL. • Sur une période conventionnelle de fonctionnement le transistor est commandé à la fermeture sur l' intervalle [O, CL. T] et la diode assure la conduction complémentaire sur [CL. T, T]. • Chaque raisonnement sera mené dans l 'hypothèse d' un régime périodique établi. • On considérera, sauf mention contraire, les composants de commutation comme idéaux. • Dans le cadre de la réalisation pratique, la valeur de tension de sortie retenue sera: V, 12 VDC. = • La tension d'entrée v. sera comprise entre 5 et 4 0 V. • Le courant maximal toléré en sortie sera J,max = lA. • La fréquence de découpage sera choisie arbitrairement à la valeur f = 300 kHz. • Les ondulations maximales tolérées sont les suivantes : courant d'entrée 10 %, tension de sortie 1 %. 286 1 7.1 • Étude de l a structure SEPIC 1. À partir d'un bilan de puissances, calculer simplement la valeur moyenne maximale du courant d'entrée: 1•mac (en précisant la valeur correspondante de la tension d'entrée retenue pour ce calcul). 2. Écrire la loi de maille reliant les tensions v •. vl,(t), Vc,(t) et VL2Ct). 3. En déduire la valeur particulière de la valeur moyenne de la tension aux bornes du condensateur de gauche: <Vc 1>. On considérera pour la suite que la valeur de C 1 et la fréquence de découpage sont choisies pour que la tension V ci soit quasiment continue et confondue avec sa valeur moyenne (Vc1(t) ~ <Vc 1>). 4. En utilisant les hypothèses précédentes, tracer l'allure de la tension aux bornes de l'inductance L 2 : VL 2(t). S. Déduire de cette forme d'onde la relation qui existe entre <Vci>, V, et a.. Préciser ainsi la relation «entrée / sortie » de ce convertisseur (la relation qui rassemble v., V, et le rapport cyclique a.). 6. D'après cette relation, vers quelle valeur particulière tend la tension de sortie V, lorsque le rapport cyclique tend vers l'unité? Ce résultat est-il possible ? Préciser quelles sont les limites classiques de la relation entrée sortie de ce type de convertisseur. 7. Calculer les deux valeurs extrêmes du rapport cyclique a. permettant de réguler la tension de sortie à 12 V, la tension d'entrée étant variable entre 5 et 40 V. Commenter ces résultats. 8. Pour chacune des deux valeurs de a. calculées : • Calculer la valeur moyenne du courant d'entrée 1., la puissance consommée par la charge étant supposée nominale. • Représenter sommairement l'allure de i .C t) et calculer l'expression de son ondulation t:J.i•. • Calculer la valeur de !'inductance L 1 permettant que cette ondulation soit inférieure à IO % de la valeur moyenne 1•. 9. Quelle valeur de l'inductance L 1 retenir alors ? Comparer ce résultat aux valeurs typiques relevées dans la documentation qui sont de l'ordre de 1 à 100 µH. 10.F.n supposant le conrnnt cle sortie constant, calcnleralors la valeur cle r.2 permet\! tant de limiter !'ondulation maximale de la tension de sortie à 1 % de sa valeur moyenne. ~ 11.Par quel courant est traversé le condensateur C 1 lors des phases de blocage du ~ transistor ? Déterminer ainsi la valeur minimale de sa capacité permettant de limiter les ondulations de sa tension à IO% (de la valeur moyenne) . j 1 li .:! d Q Remarque: Par commodité, l' inductance L., sera choisie identique à L 1• En pratique, ces deux inductances sont parfois bobinées sur le même circuit magnétique; daœ ce cas, il faut tenir compte de leur inductance mutuelle dam le dimensionnement. 287 Cha pitre 17 · Pro blè me: Con ve rti sseur SEPIC 12V / l A intégré 17.2 ÉTUDE D'UNE RÉALISATION PRATIQUE INTÉGRÉE L'objectif de cette partie est d'aborder la mise en pratique du montage SEPIC autour d' un circuit intégré spécialement conçu pour ce type d' application : Je LT3957. Des extraits de la documentation technique de ce circuit sont disponibles sur les figures 17.3 à 17.9, et la série de questions suivantes a pour but de déterminer en grande partie les éléments et la connectique à prévoir autour du circuit de manière à Je faire fonctionner comme un convertisseur SEPIC 12V/ IA. 12.Sur la première page de la documentation, une application typique en hacheur BOOST est présentée. En s' inspirant de cette application, compléter Je schéma électrique de la figure 17.2 de manière à concevoir une structure SEPIC (les composants additionnels devront porter Je même nom que dans la figure 17.1). V1~---NOi - - -- LT3957 SfN<fl SYNC SEN. (2 FBX Figure l 7.2 - LT3957. (source: www.linear.com) 13.À partir du schéma synoptique de la figure 17 .6, analyser Je fonctionnement de la régulation et de la limitation du courant traversant Je transistor MOS interne au composant. En particulier, préciser comment est mesuré ce courant. 14.D' après une partie (non fournie) de la documentation, la tension maximale sur l'entrée SENSE2 atteint 0,3 V. Quelle perte maximale de puissance occasionne alors dans l' absolu la mesure du courant par la résistance RsENSE ? 15.Quelle est l'utilité de la liaison, externe au circuit, des broches SENSEJ et S8'SE2? 16.À partir de la documentation, préciser quelle est l' utilité de l'entrée FBX. Déterminer alors Je câblage et la valeur des deux résistances R 1 et R2 à rajouter autour de cette entrée de manière à ce que Je hacheur SEPIC présente une tension de sortie de 12 V, dans des conditions normales de fonctionnement. 288 17.2 • Étude d'une réalisation pratique intégrée 17.À partir du schéma synoptique de la figure 17 .6, identifier comment s' opère la fonction de régulation de tension de sortie. Justifier alors la formule utilisée à la question précédente et permettant le choix de R 1 et R 2 • 18.Comment est-il possible de régler la valeur de la fréquence de découpage de ce circuit ? Préciser la valeur associée au cas précis de la figure 17.2. Cette valeur doit-elle, en réalité, être réglée très précisément ? 19.Quelle est la fonction de l'entrée EN/UVLO? Relever dans la documentation la valeur de tension basse de basculement de cette entrée. Calculer alors, avec les valeurs des composants additionnels de la figure 17.2, la valeur minimale de la tension d' entrée autorisant le fonctionnement du circuit. 20.Quelle est la fonction de l'entrée SS? Préciser le mode d' action et les modalités de réglage. Relever dans la documentation la formule permettant de calculer le temps caractéristique de cette fonction et faire l' application numérique avec les valeurs des composants représentés sur la figure 17.2. 21.Quelle est la fonction de l'entrée VC ? Sur la figure 17.2, quelle valeur de constante de temps le circuit RC connecté à cette entrée impose-t-il ? Corréler ce résultat, par exemple, à la réponse du circuit en cas de surintensité (court-circuit de la sortie), représentée sur la figure 17.9. 22.La fréquence de découpage est-elle véritablement constante dans Je fonctionnement du LT3957? Si non, dans quelles circonstances ne l' est-elle pas? 23.Pour conclure, préciser qualitativement quels sont les avantages majeurs de la régulation de courant ( « current mode control ») opérée dans ce circuit intégré. 289 Chapitre 17 · Problème: Convertisseur SEPIC 12V / lA intégré f~I INFl\D ...A-, LT3957 ~~~~~--Boo_s_t. F-ly_b_a_c_k-. S-E-P""'1c......,a""'n•d lnverting Converter with SA, 40V Switch FERTURES DESCRIPTIOn • Widt Input Voltage Range: 3V to eOV • Sl"'le F11dback Pin for Posihve or Negalive Ou!Jut Voltage • lnte·nat 5A/40V Power Sw1tch • Cumint Mode Control Plovides Exœllent TranS11nt Rasponse • Pr01,1rammablt Operaung ffequency (100kHz to 1Miil) w1lh Olle Exlemal Resistor • Synctuonaable IO an ExlernaJ Clock • LowSllutdown Current < tµA • lnte1nal 5 'lV Low Oropout Votuge Regu~tor • Pr01,1rammablt Input Undervdt.lge Loekout v..lh Hysleres.s • PrOl,lrammablt Soft·Stln • The1mJ!ly Enhanctcl OfN (5mm • 6mm) l'ickagt The LT"39571s awodt Input range. current mode OCIDC conwner whoch 1$ capable of generaung e1ther positive or negat1.e output vdtages lt can be conf1gured as eithef a boost, llyb.ld<. Sf:PIC or 1nwr11ng convertet lt features an 111ternal fow !Ide N·channel po.,..r MOSFET rated for 4IN at SA and dnven ITom an intemal regu~ted 5 2V supply The tixed frequency, current·modt artllll41Cture resuns ln st.Jble opmtion over a Wlde range of supply and output volt.1118S The operabng fraquency of LT~7 can be set Wllh an external reslstor over a t OOkHz to t MHz range. and can be syncruonaed to an extemal clOck uS1ng lhe SYNC pm A muumum operat1ng supply voltage of 3V. and a low shutdovm qu11scent current of less than t ~A make lhe LT3957 idull)I s0tted for balltfV·powered sysllms APPUCAnons The LT3957 fealllfes soh-st.Jn and freqU111cy foldback luncuons to l11111t lnductor current during s1.1n-up • Automotrve • Telecom • lndustn.il TYPICAl APPUCAnon HitflllllcioocyO.C... - c......., .. - · ~~ ~-.~--1~~~,.,...'~"......~-+li:-......-~~1 .. ...' "'• ·""' (' '-- ..."" ..._ . ....... - " , ~la.-1"~ 1"'4' J....7 L~ Figure l 7.3 - Extrait de documentation du circuit LT3957. 290 - " 1 17.2 · Étude d'une réalisation pratique intégrée LT3957 . . . . . ..·-·tcllicri-.,. . ElECTRICAl CHARACTERlmCS n.••Ml•llo•ociica!iom_.,,.,...,.,. .... .,...... 1..,. r•• r,. ZS"C. v• • Z•V. !IWVlO . Z•V. SENSl2 . n . i.......- ....... ,W.METU °"""" ""'°' MIN COllOlllOllS 3 v. v.sn..~i., ••Ootml'llo ••°"'*llo--LOO- E"'\M.O :rN Eh \M.O:. 115V VC·Cl1'!"1.Ct2l ~•OlVPJ:41.2k. NTVr.w;:S.SV SW Pllt Ccrnnt LN . .. • 5 S.WflltCMYl~ ~-.;-'JA SlMlZ 'W ... Cmnt 1. ....... i:...ront o..iot"" FU~ VoCOQt~'15)1 Fl!X>OVi..,..31 f6X<OVl~"'31 ~4 FIX-91l~ FBX>fJil FiX P• """" t.ront FBX:a11V '41*31 FBX c Ol l~fl •1 fl!J(.-0 ...... 3, ~-0..1\Jo:llRIXI VC°""""-' V19 UN Al9UliiCK!n W._1'i'I1111 • YflXlti ]I llM ...Oltl 7 IWI «) V 01 1 .... .... 2.l '61°° ~ u --0800 • 11 -10 "'413• 2JO ttci@ll FIJC>CNJVcV,.c40Yl\io1113 61 FIX cOI( 'JY eV-,. <40Y I"°* 111 5 OO< 003 yt, 1 SVF8X.OV CmrtOvlolP• 10 -15 fl!XdlV f6X·-Cll5V 12 11 Flr s 10:WSGND. FIX• 16V. V,.a 1 SY Flr=412ltoSGNO f8X:11V,Vc:ISV 100 XII UlllTS • ... 1.7 JlO 59 l\'O ;o YCCirll'ltll'oGt GWI ( t,~j \Vo•l vc-.c.vc~•ewr.. "' 1631 --078' 10 " HIO 10 .... • "'.... V V .... .. •A ,.s Ma ooe ooe '\/V VI Y'V .... .... .... 120 llç 1000 1.2 1200 llç SWM....-..Olf·Ttl""I 220 115 swu.... 0o-""' 2"3 320 Swc;lwlg fnoU0"1 RI- Fl1110StlDSGhO FBXs11V,Vc.1.ISY Fl!XdlV 330 ll1l ..,.. V O• SVllC"""low SVllC . . . SSNHJDC...,,, Ill 210 ISO 11 .... -10 SS•0\1°""'110vlol"" 2• 27 015 215 ~g ll 1 ~ ~ l L71.Jlf.N>. 7 ) " 3 Fig ure l 7.4 - Extrait de documentation du circuit LT3957. 291 Chapitre 17 · Problème: Convertisseur SEPIC 12V / lA intégré LT3957 Pin Funcnons NC (Pint 1, 2, 10, 35, 36): NolnternalConroectJon Leave these pins open or conooct them 10 the ad1acent pins SENSE2 (Pon 31: The Curoenl Sense Input for Ille Control Loop. Ccnnect lh1s pin Io SENSE1 pin dorectly or through a low pass Met (connect 1!11s pon 10 SENSE1 pon through a res1stoc and 10 SGNDthrough 1 capacnor) SGND (Phu 4. 23. 24. U,osed Pad Pon 37): Signal Ground A.li small·51g11<1I cornponMts should connect Io This grOl.nd SGNOIS connected 10 GNO 1nslde the IC 10 ensure Kelvon coooect1on for the internai switell current sellSlng Do nOl connect SGNDand GND externally SENSE1 (Pin 61: The Current Sense Output ol the Internai N-cllannel MOSFEI Connect thlS pin to SENSE2 pin d1rect1y « lhrough a low pm fitter (connect thls pon to SENSE1 pin through a res1stor lhen connect SENSE2 to SGNO dlough 1 capaator). SW (Pons 1, G, 20, 21. Exposed Pad Pin 311: Orain of internai Power N-chlnnel MOSFEI GND (Piu 12, 13, 14, 15, 16. 17): Ground These pins coonect Io the sourcetetm1nal of internai power N-channel MOSFETthrough an internai sense resistol GNOIS connected 10 SGNOtnslde the IC ID enwre Kel\llll connectlon for the 1111ernal SWltch current sooS1ng Oo not connect GND anli SGND extemally EHJUVLO (Pin 251: Shutdown and Undervohage Detect Pin An accurate 1 22V (nom1nal) lalllng threshokf wtth externallf praorammable hystereslS detects wh«l power 1s okay 10 enable sw11chtng RtSlllQ hyst«ests IS generated by the e11ernal reslstor divider an 1ccu1at1 internai 2pA puB-down current. An und•volt.lge cond1bon resets soft·st.lrL roe to O41( or less, to d1sable the device and reduce qu1escent current below 1pA .no v,., v,. (Pin27): Input Supply Pon The v,. pin can be localy bypassed Yllth a ClplCllor to GND (004 SGNDI. INTVcc (Pin 211: Regulated Supply lor Internai Loads and Gate Onve1 Supplled trom v,N and regulated 10 5 2V (lyptCll). IN1Vccmust be bypassed to SGNDWlth a minimum ol 4 7pF capacitor placed close 10 pin IN1Vcc can be connected drrectly to VN d V,~ 1S less than 8V IN1Vcc can also be connected to a power supply v.'hose vo'1<1ge 1S higher than 5 SV and lower 111'1n V111 prOVlded that supply dœs not exceed SV VC (Pin 30): ErrOJ Amplifier Compensation Ptn Used to stabdize the vol1age loop wnh an external AC networtc Place oompensatJon components between the VC pin and SGND FBX (Prn 31): PosJ1Jve and NegalMI Feedback Pin Reoer;es the feedback voltage frorn tfle ex!ernal resistor dMder between Ile output and SGND. Also modulates the sw1tell1ng frequEnCy dunng sian-up and fautt cond1uons "'111Cl F8X 1S Close to SGND SS (Prn 32): Soft-St.lrt Pin. This pin modulales oompensanon p11 voltage (VC) clamp The soft·start inteJVal is set witfl an extenal capac1tor betwœn SS p111 and SGND The pon has a 10pA 11)'picalJ pun-up current source to an rnternal 2 SV rad The soh-start pin 1s res11 10 SGNO by an undervoltlge condition at EMNLO. an IN1Vcc undervolt.lge or ove111olt.1ge condrtton or an tnternal thermal lockout AT (Pin 331: Switell1ng Frequency Ad1ustment Pin. Set the frequency uSJng a reSJslor to SGNO Do not leave th1s pm open. SYNC (Pin 34): Frequency SynchrontUUon Pin lJsed to synchronae the switelllng frequency to an outslde clock H thlS feature os used. an Ar resistor slloold be chostn to praoram a s>Aitdung lrequency 20'\ slower !han Ille SYNC pulse lrequency Toe the SYNC pin to SGND d thos leature rs not used SYNCis bypassed When FBX 1s close toSGNO 7 Figure l 7. S - Extrait de documentation du circuit LT3957. 292 17.2 · Étude d'une réalisation pratique intégrée LT3957 BLOCK DIAGRAm . . -------~~sr·.., .--------~31-:_I . _._·~·"·" . . .:-... . t=r~ ' .. .. . ..'"' .,., Figure l 7.6 - Extrait de documentation du circuit LT3957. 293 Chapitre 17 · Problème: Convertisseur SEPIC 12V / lA intégré LT3957 APPllcAnons inFoRmAnon Oper.1t1ng Frequency and Synchroni2at1on Outy Cycle Con11de11t1on The Chooce of operanng frequency may be determllled b'f on-d11çpo!M!r d1s51panon {a low swttchong lrequency may be requred 10 Msure IC 1unction U!mperature does not exœed 12s•c1. omerw1se rtiS atrade-oHbetweeneHiciency and conponent sue Low frequency op«atton 1mproves eH1t1en:y Il'/ reductng gate dr1'Je current and MOSfET and diode SW1tclling losses However lower frequency op•abon requ1res a physaHy larger 1nductor Swotching frequercy also has 1mpla1tons for loop cornpet1Sabon Th• LT3957 u~ 1 cons1.1nHrequency architecture Illat can be programmed over a tOOl<Hz 10 10001<Hz r;inge willl a ~nglt Wrnal r8$1SIOr frorn the RT pon Io SGNO, as Sll<Ml 1n Figure t A t.lble for selectlng Ille value ol Rr for 1 glien 01>8f•nno frequency ls Shown'" Table 1. SW1tch1ng duty cycle 1s 1 key vanable definong convener operatlon As such. lts hmlts muSI be considered Minimum on-nme IS Ille smallest lime duranon Illat Ille LT3957 1s capabe of tum1ng on Ille power MOSFE1 This lime iS typteally about 240ns (see Minimum On-Ttme tn the Electncal CharactenS11cs Uble) ln each swttchlng cycle, Ille LT3957 ka&ps Ille power swrtch off for at least 220ns (l)'pocal) tsee M1ntmum OH-Ttme tn the Elecùteal Ctlaractensncs llble) __ Ill(_,..., Minimum duty cycle • m1mmum on-nme • frequency Maximum duty cyde • 1- (mrumum ott-llme • frequency) T1Me1 n-R•lll• (llt) V.... 100 The n.r•111Jm 00>btne. m1nm1111 oft-nmeand the swtlchmg frequency define Ille m1111mum and maximum swttchlng duty cycles a converter 1s able to generate "''"'' 1'0 20) 13' 300 "2 '°° 301 llJl 20 eoo 111 700 11S eoo eoo 1l1 1000 10S .. The cper abng frequency ol lhe LT3957 can be synchsOlllled 10 an erternal ctocJc source By pr0Vld1ng 1 dogil.ll dOCk signal nto Ille SYNC pon.111• LT3957 .... op8fate al Ille Pr09rammln9 llt Output Voltage The OUl!IUI YOIUge Voor 1$ sel Il'/ 1 rtsistor dlvldoK as sllown 1nfigu11 t. Thlpos.bvtlnd nog.auveVOUTaruel b'f Ille following equauons Vo01 l'OSITIV<• I 6V •( I+~) Vo01•EGAmE=--0.8V •(1+~) The r.,stors RI and R2 are typtcally chosen so Illat the error causec by Ille current flowlllg into Ille FBX pin dunog normal qierabon iS less !han 1% (lllis translates toa maximum wlue of RI atabout f58k). SYNC dock frequency The lT3957 dei.cts the riS1ng edge of eachdock cycle. li lllls featut11S used. an Rr resistor shoold bechosen 10program1 swotc111ng frequency 20% slowtr lhan SYNCpulse frequency ltlsrecommended Illat the SYfiCptn has a minimum pulse Wldth of 200ns ne lhe SY,IC pin IO SGND If lhls feature IS 001 used ,L7LIW'J2 Figure l 7.7 - Extrait de documentation du circuit LT3957. 294 11 17.2 · Étude d'une réalisation pratique intégrée LT3957 APPUCAnons IOFOAmAnon Soft·Slart F8X Frequency foldback The LT3957 conli1ns several leatures 10 lomit peak switdl currents and output vo!Uge IVOUTI o'll!rshoot dunng start-up Of recovery fr0<n a fault condrtloo The pnmary purpostol 11..se leatures 1s 10 preven1damage10 extemal CO<nponents or lhe load Wllen VOUT 1svff}'lowdunn9 slalt·up, or an output sholt· c1rcurt on aSEPIC. an inverung. or aftyback converte~ Ille SWltchmg regulator mustoperateatlowdutycydes tokffp the pow91 sW1tcll current below the current l1m1t. s1nce the inductor current dacay rate is very low dunng SWl!ch off hme The m111mum on-ame hm1ubon may preventthe switdler !rom atu1ning asufflClendy low duty cyde at the programmtd SWltc:l\ing frequtl1Cy So. the switch current may kaep 1ncr11.1sing through each switch cycle. excetdmg the prograr1med current l1n11L To prevent the SWl!ch peak amants tmm exceeding the pcogrammtd value. the LT3957 contams a trequency foldback tunçtlon to reduce the switdlmg tnquency when the FBX voltage 1s low (see the Norrrumd SwrtclJJng Frequency 11S F8X graph mthe Typrcal Perforrranct Charactenstics section) Hrgll pe.ik SVlllch currents during surt-up may occur 1n swi1Chlrg regulators S1nce V001 11 far lrom ns fonal value. lhe leecl>ack loop 1s saturated and Ille regulat0< ttoes to charge Ille outputcapaatOf as quJCkly as possible. resulbng 1n large peak currents AIMge surge current may cause 1nduct01 saturation or power S'Mtdl taHure The LJ3957 addresses lh1s medwusm W!th Ille SS pin As showll in Figure 1, Ille SS pin rtduces the power MOSFET current by pun1ng down the VC p1n lhrough 02. ln flas way the SS allows the output capacrtor to charge gradualy toward rts f~ value wlllle kmlllng the start·up ~ currents The typrcal start·up wml0<ms a11 •hoMI m tilt T)'l>ical Ptr1ormanc1 Charactonsbcs sdon.Tht WlductOI current IL stewing ratt 1s kmittd by lhe soft·star1 funcbon. Besicles Slllrt-up (W11h ENllM.O), soh·start can atso be tnwe1ed by Ille follow1ng fauits 1 IN-Ycc < 2 85V 2 Thermal lockout (TlO > 165'C) Any of these lhree tauhs w~I cause the LT3957 to stop swlfchlrg 1mmediately The SS p111 wiU be d1scharged by 03 When a• faults are cleared and the SS prn has betn d1sd1Mged below O2"'. a 10tJA current source 152 star1S cnarg;09 the SS prn, 111111a11ng a soft·sllrt operauon The son-start 1nteml is set by the sott-start capac1tor stlecUon accord1119 10 the equabon TssaCss , 1.25V 1~ Ounng lrequen.")' foldback. externat dock synchrontzr hoo 1s disableo to preve11t mterterence with frequency reducing operallon loop Comptnsalion Loop compens<t100 ctetermmes the S1.1b111ty and traJtS1ent performance 1ht LT3957 uses current mode control to regutai. the output wtllch simp41fi.s loop compensation The opbmumvaluesdepend onlhe convener topology. the component values and Ille operabng cond1ooos (1ndud no the input voltage. foad aarrenl etc.) To compensate the feedback loop of lhe LT3957, a senes resistor·capac1tor nelWolt 1s usuaUy connected !rom the VC prn to SGNO fil;lur1 t shows lht typ1cal VC CO<npenSJhon netwOlk For most applications lhe capacitor should be 1n Ille range ot 470pf to 22nf and the resistor shoufd be 111 the range of 5k 10 50k A smatl capacnor 1s onen connected 1n PMaflel W•th lllt RC compensation nt!WOfk to attenu· ate lhe VC volt~ npple 1nductd lrom the output voltage npple through the internai error ampldiet The pa1allfl capaator usualy ranges in value from tOpf to 100pF A pracbcal approich to design the compensahoo netwOfk IS Io star1 wrth one of lhe CWCUllS Ul thls data shee! Illat is simiar to you applicaoon. and tune the compensabon netWOlk to opomae the performance Stabihl\' should !henbeched<edacrossal operabng cond1bons, flClud no load current, mput voltage and temperalure App!icabon Nole 76 is a good reference on loop compensabon 12 Figure l 7.8 - Extrait de documentation du circuit LT39 57. 295 Chapitre 17 · Problème : Convertisseur SEPIC 12V / lA intégré LT3957 TYPICAL PERFORmAncE CHARACTERISTICS '··'··l'l'C ....................... llfTVçc M0.,01 C1rTt111UllllW1V• . •• ... • ..... INTYa: LN4 Rt,.i1010o ,,.1 . .'~l'llt ·n'ftjffil_.-t-lftt " ,f " ~ ~ " 10 a • n ,,_.,,. ' • 121 .. ...... •, r - t-- \- r---1\ .. .• ..• ...\ llfTVa: ._ RtfilltiM ·~ :E ] "' iS '"' l .. 1 i~ ,,...~ .... . ,... " i '" =Ill an• • 17.J • ~ Il • • • "•- .,. ~ " • " ~· " - 1 .,_.1:/'t :\ - . ._ 'J ........ .. lf("\rçEY1 - - alfW'lltÂ._N"ll_,l'"Cflt SWTQllWIWI, t?VDll'l""J!' ""'o;1MJ!Tllll - °"""' •1111t •1~~0llWllO'h'"""" 1:V O..io#ftl 6 Figure l 7.9 - Extrait de documentation du circuit LT3957. 296 - ::..::.~.:== . "llfTYa: 1 ,.,. ... ~ e ,," ........,SWltdiO.-«.•m.. '" •• ,,. p.< ·- - - r " 1 1 ' .. l " ~ --,,... ... - 1 -t- 1--+- " 17.3 · Correction : Étude de la structure SEPIC 17.3 CORRECTION : ÉTUDE DE LA STRUCTURE SEPIC 1. De façon à la fois simple et habituelle, il est possible de répondre à cette première question en faisant un petit bilan de puissance en régime OC. Comme la sortie du convertisseur peut délivrer au maximum 12 V et 1 A, la puissance maximale 12 x 1 12 W. Si on néglige les pertes assocorrespondante vaut : P, max ciée> au fonctionnement du convertisseur (découpage, etc.), on peut identifier la v. x 1. max"' 12 W. De puissance d' entrée à cette même valeur, soit: P. rtaX façon triviale, si la tension est minimale, Je courant sera maximal, c' est-à-dire que pour v. 5 V, Je courant moyen maximal absorbé par Je convertisseur sera = = = = maximal et vaudra : 1. max = 1; = 2,4 A. 2. La loi de maille ne pose aucune difficulté. Il suffit de suivre Je traj et comprenant VL 1(1) + Vc 1(t) + VL 2(t). les quatre tensions en question pour écrire : v. = 3. La question posée est relative à la valeur moyenne de la tension V c i. En conséquence, il est nécessaire d'écrire la loi de maille pré:édente en valeurs moyennes, <VL 1> + < Vc 1> + <VL2>. Or, et c' est encore une fois un pour obtenir: v. grand classique, la tension moyenne aux bornes d' une inductance pure en régime périodique est touj ours nulle, ce qui signifie que 1' équation peut être réécrite : v. O+ < Vc 1> + 0, autrementdit: < Vc 1> =V,. = = 4. L'inductance L 2 est soumise à des dl tensions faciles à identifier: lorsque - ------------'Je transistor est passant, V T"' 0 et VL 2(1) = - Ve., ou encore, d' après Vs la question précédente : VL 2(1) = - V• . Lorsque Je transistor T T est bloqué et que la diode est VL2(t) V, 12 V. Ve passante: T D T Comme les phases de conduction et de blocage du transistor sont impo- Figure l 7.10 - Allure de la tension sées par hypothèse. l'allure correspondante, représentée sur la figure 17.10, de la tension VL 2(t) ne fait aucune équivoque. = = - D VL2(t). La tension aux bornes d 'une inductance a la particularité de devoir forcément présenter une valeur moyenne nulle (rappeloru que mathématiquement : di2 <VL2> <L 2.dt> 0 ). Il est ainsi possible d' é.-"lire cette valeur moyenne de = = façon assez« graphique» à partir de la forme d' onde de la figure 17.10: 1 <VL2> = J.C- V• .a..T + V, .(1 - a.).1) =O. 297 Chapitre 17 • Problème: Conve rti sseur SEPIC 12V / l A intégré On tire de a. cette équation: - v•. a. + V,.(l - a.) = 0, autrement dit: v, = ' - a..v•. 6. D' après la formule précédente, lorsque le rapport cyclique a. tend vers 1, V, tend vers l' infini. Évidemment, ce n'est pas possible et, tout comme dans les montages BOOST et BUCKBOOST, le fonctionnement au-delà d'un rapport cyclique de l'ordre de 0,8 provoque un effondrement de la Vs ( % de ~..> tension, dO principalement à la Co11be th~orique résistance série de l'inductance. . . Le problème du chapitre 14 600 (Hacheur boost régulé en tension, première partie) aborde ce problème de façon détaillée. 400 On retiendra que lorsque le rapport cyclique est important, la valeur réelle de la tension de 2 00 sortie s' écarte singulièrement 100 a de la valeur théorique et tend --=__..;----~...;.-0~,-.... , - .'"' , ~ .0 vers zéro pour un rapport cyclique unitaire, comme le Figure l 7.1 l - T ension de sortie et r apport représente de façon générique cyclique. la figure 17.11. En pratique, on retient souvent que les montages élévateurs (BOOST, BUCKBOOST et SEPIC) permettent d' obtenir au maximum de l'ordre de 5 à 6 fois la tension d'entrée pour un rapport cyclique maximal de !'ordre de 0,8. · · · · · · · jc:.t'.~~1. 7. Si la tension d' entrée vaut 5 V, le rapport cyclique du découpage doit vérifier 12 = l -a. a.x5, = 5.a.. . . Ainsi: a.max= u = 0,705. 17 Avf?I; une tension d 'entrée de 40 V, le calcul est identique et conduit à: a.mir. ou encore: 12 - 12.a. = ~~ = 0,231. Ces résultats sont tous deux dans la plage admissible du rapport cyclique évoqué à la question 6, pour laquelle il n'y aura que peu de différences entre les valeurs pratiques et théoriques. 8. Pour chacune des valeurs extrêmes de la tension d' entrée, et donc du rapport cyclique calculé ci-dessus, il est possible de calculer la valeur moyenne correspondante du courant, et de préciser sa forme d' onde, celle-ci étant imposée par le découpage à fréquence et rapport cyclique connus. C' est à partir de cette forme d' onde qu' il faut formaliser l' écriture théorique de l'ondulation de courant et ainsi déterminer la valeur de l'inductance permettant de la limiter à un certain powcentage de la valeur moyenne. 298 17.3 • Correction : Étude de la structure SEPIC = • Pour une tension d'entrée de 5 V, Je rapport cyclique vaut a.max 0,705. La puissance de sortie étant nominale, et en négligeant les pertes du convertisseur, on écrit à nouveau pemac= v. X l e mac "'12 w et donc: Sachant que la fréquence de découpage est dante s' écrit: T J = = 3,33 µs. I.,,.ac = <i. max> = = 300 kHz, f ~ =2,4 A. la période correspon- Il est alors facile de dessiner l'allure du courant i. (1), comme Je représente la figure 17.12. La forme d'onde est centrée sur la valeur moyenne, et l'ondulation du courant est supposée linéaire </.> car, quel que soit l'état du transisi.(t) tor, l' inductance L 1 est interposée a.T=2,34us entre des tensions constantes continues (la dérivée du courant 0 T T 3 33 s est donc constante par morceaux, ce qui correspond bien à la forme :o T :o T triangulaire très classique de ce courant). Figure l 7. l 2 - Allure de 1.(t) pour Ve=SV / =0,705. Lorsque Je transistor est passant, la tension aux bornes de L 1 s' écrit: vL 1(t) v. L 1• di Commeladérivée estconstante,elleestégaleà = = d;. la pente de la courbe sur l'intervalle de conduction, c' est-à-Oire: L'expression de l'ondulation de courant est donc triviale: t:J.i. ô.i v. = L 1• CL. -T •. v•.a..T = -L-. Cette 1 ondulation étant désirée inférieure à 10 % de la moyenne, on écrit : V• .a..T Sx234.IO-<i t:J.i. - L - < 0,24 A, ou encore: L 1 ~ 48,7 µH. 24 1 ' • Pour une tension d' entrée de ~g 40 V. Je mpport cyclique vnut a. T=0,87 us ll a.min 0,23 J. i.(t) Un calcul identique à celui ci-dessus donne: ~ mené = 1 ) " ---! = <i.> . ~ l7 = 0 L'allure du courant ne diffère ensuite que par les valeurs des différents paramètres et est représentée sur la figure 17.13. ;·· 0 T T: D T 3 33 s : T , D Figure l 7. l 3- Allure de 1.(1) pour Ve=40V / =0,231. 299 Chapitre 17 • Problème: Conve rti sseur SEPIC 12V / l A intégré L'ondulation associée s 'écrit à présent: t:J.i. = -V,.a..T L - < 0,03 A et conduit à 1 -<i L ;:: 40 X 0,769.10 1 0,03 = 1 mH. 9. Au vu des résultats précédents, il semble évident de choisir la valeur d' inductance maximale calculée de façon à garantir une ondulation de courant toujours inférieure à 10 %, c'est-à-Oire L 1 1 mH. Dans la pratique, on relève dans les documentations des valeurs bien inférieures car l 'ondulation maximale de courant est fixée par la stratégie de régulation du courant, et peut ainsi s 'avérer bien plus grande que 10 % dans le cas de petits courants. Par ailleurs, les choix technologiques sont plutôt faits pour minimiser l'encombrement des composants et le choix se porte sur des valeurs allant de la dizaine à la centaine de microhenrys. 10.Lorsque le transistor est passant, la diode D est bloquée et il est clair sur le schéma de la figure 17.1 que le condensateur C2 assure seul la tenue de la = tension de sortie. Lorsque le transistor se bloque et que la diode D devient passante. se produit naturellement la recharge de ce condensateur. Si la décharge est supposée à courant constant (le courant de sortie à l'échelle d'une période de découpage, ce qui est fort probable), l'équation de fonctionnement du condensadV teur s 'écrit: 1, - C 2 • - ' cte (le signe - étantdO à la convention générateur dt du condensateur de sortie). En confondant encore une fois la dérivée et la pente, qui ici est constante, de la tension, son ondulation s'écrit simplement: a..T.1, . . (rev0Iràceproposle chap1tre7.3.6). 1ô.V,1 = = =- - C2 On obtient alors la valeur de la capacité en fixant cette ondulation inférieure à 1 % >amax· T.1, "t d . de 12v ·C . 2 - 0,01X12'SOI one. c > 0,705 X 3,33.10-6 - 19 5 F 0,01X12 ' µ . 2- 11.Lorsque le transistor est bloqué, c'est le courant d' entrée i.(1) qui le traverse. En négligeant les ondulations de ce courant, il est possible de simplifier l 'expression de r ondulation de len,ion aux bornes de c, : dV. ô.V. i.( t) "'1."' C 1 • d~ "' C 1 •( _ ~). T . Ainsi, la valeur minimale de la capacité 1 C 1 permettant de limiter l' ondulation de tension à 10 % s' écrira : 1 > 1emax·(l - a.).T _ 2,4 X (1 - 0,705) X 3,3.10-6 _ F C1 - 4' 7 µ. Ô. Vc i min 0,1 X 5 300 17.4 • Correction : Étude d'une réalisation pratique intégrée 17.4 CORRECTION : ÉTUDE D'UNE RÉALISATION PRATIQUE INTÉGRÉE 12.Pour bien faire Je lien entre Je schéma théorique et Je circuit réel agencé autour du circuit intégré, l'idéal est de les mettre côte à côte et de bien repérer les différents points, comme Je fait la figure 17.14. Notons que V.n désigne Je pôle positif de la tension d'entrée (V.), GND la masse (référence de la tension d 'entrée), SW Je drain du transistor de découpage et V0111 Je pôle positif de la tension de sortie (V,). Pour compléter Je schéma électrique, il conviendra alors de placer L 1 entre V;n et SW, C 1 en série avec la diode entre SW et V0111 , etc. ls + Charge Vs oc v., _ _ _... LT3'.l57 SENSEI SYM: SENSE7 FBX ts autour du eircutt intégré. Figure l 7. 14 - Montage SEPIC des composants autour du circuit intégr é. 301 Chapitre 17 · Problème: Convertisseur SEPIC 12V / lA intégré 13.Les éléments de limitation et de régulation du courant apparaissent sur la figure 17.15 qui est extraite de la documentation fournie et un peu épurée par rapport au schéma d' origine. Le courant qui traverse Je transistor MOS passe par la petite résistance RsENSE interne au circuit intégré, ce qui développe sur la sortie SENSEJ une tension proportionnelle au courant. Cette tension est ramenée sur SENSE2 par une liaison externe puis est vraisemblablement amplifiée par A 5 qui délivre la tension de mesure du courant: R;sENSE· Parallèlement, l' oscillateur principal produit un signal d' horloge (CLOCK sur la figure 17 .15) intégré par Je générateur de rampe. ce qui permet par addition avec V;sENSE de produire un signal nommé SLOPE, constitué par une rampe de tension additionnée de la tension de mesure de courant Ce signal SLOPE est ensuite cas 1) i.o: SLOPhRAW cas21 h!O :SlOPhRAMP+ViSENSE comparé par A7 à un niveau constant de 2,5 V, ce qui produit, Figure l 7.1 S - Limitations et régulations de courant et de tension. en sortie de ce comparateur, un signal PWM de rapport cyclique d' autant plus fort que Je courant traversant Je transistor est fort. Ensuite, et ce à travers la porte logique G5, ce même signal PWM constitue l'entrée de RESET de la bascule RS SRI, qui fournit alors un signal également de type PWM mais inversé par rapport au A70UT (le RESET à« 1 » force la sortie à« 0 »).La périodeetla fréquence de ce signal sont forcées par Je passage périodique à l'étathaut du signal d' horloge CLOCK, qui lui est appliqué à l'entrée SET de la bascule. La figure 17 .15 représente ainsi deux exemples de chronograrnmes correspondants à ce fonctionnement et déduits de l' analyse du circuit: l'un à courant nul, l'autre à courant important. On constate sur Je signal SRJOUT, qui est une image directe de la commutation du transistor, que Je rapport cyclique du découpage a tendance à diminuer avec la valeur du courant commuté, ce qui constitue une sorte de régulation de ce courant. Remarque : L' u"'l:e des comparateurs pour la production de signaux PWM rappelle fortement le sujet du chapitre 8.3. 1 où sont j ustement abordés le principe de modulation de largeur d 'impulsion e t la création de œ type de signal. 302 17.4 • Correction : Étude d'une réalisation pratique intégrée Enfin, on constate sur Je schéma synoptique de la figure 17.15 que la mesure de courant (SENSE) est également comparée à une tension constante de 48 m V. Si Je courant provoque une chute de tension dans RsENSE qui dépasse cette valeur, Je comparateur A 6 bascule et positionne l'entrée de RESET de SRI à l'état haut. En conséquence, la sortie de SRI sera à l'état bas, ce qui veut dire que Je transistor sera bloqué dès que Je courant qui Je traverse dépassera une certaine valeur limite fixée dans Je circuit intégré. En définitive, Je courant qui traverse Je transistor est régulé par contre réaction sur Je rapport cyclique et limité par coupure (rapport cyclique minimal en fait) dans Je cas d'un dépassement de la valeur maximale autorisée (fixée par Je seuil de 48 m V de A 6 ). 14.D' après la documentation (figure 17.4), la limite en courant du transistor (SW current /unit) est située autour de 6A. Si la tension maximale sur SENSE2, c 'està-<iire aux bornes de RsENSE atteint 0,3 V, alors de façon absolue (sans tenir compte du rapport cyclique) cette résistance consommera au maximum une puissance de 0,3 x 6 1,8 W. Cette valeur est bien inférieure aux 12 W maxi de la sortie, et représente donc dans Je pire des cas moins de 15 % de pertes. En pratique, Je courant dans Je transistor étant toujours inférieur à la limite, et de plus amputé cles inte~lle.< cle hloc:ige clns an rapport cyclique, la puissance consommée par cette mesure sera bien inférieure à la valeur de 15 % de la puissance de sortie. 15.La liaison entre SENSEI et SENSE2 est externe car elle peut être supprimée si l'utilisateur préfère utiliser une mesure de courant différente. Il lui suffit alors d' amener sa propre mesure directement sur SENSE2, SENSEJ et la masse pouvant alors être reliés de manière à court-circuiter la résistance RsENSE devenue inutile. 16.En lisant la documentation (figure 17.5), on comprend que l' entrée FBX est une entrée de rétroaction pour la régulation de la tension de sortie. En un mot, c'est une entrée de « feedback », d' où Je nom de la broche. La partie de la documentation située sur la figure 17.7 permet de prendre connaissance de la formule reliant les valeurs des deux résistances R 1 et R2 et la tension de sortie V0111 (V,) : = VOlll ~g ll 1~ = 1,6 1 + Ri). R, Il suffit alors de trouver un couple de résistances tel que 1,6 x ( 1 + ~~ Ri • encore ~ R, l X ( 12, ou = 6,5. En parcourant les valeurs normalisées des séries commerciales de résistances, on -e. peut facilement trouver un couple satisfaisant, comme par exemple : R 1 = 20 kn 7 et Ri = 130 kn dans la série E24 (24 valeurs par décade) et les disposer autour du J circuit intégré comme Je représente la figure 17.16, c 'est-à-dire de façon tout à fait " identique au câblage de la documentation (figures 17.3 et 17.6). 303 Chapitre 17 · Problè me: Conve rti sseur SEPIC 12V / l A intégré Figure l 7. l 6 - Câblage des composants de régulation de la tension de sortie. 17.Le schéma synoptique de la figure 17.6, reporté en partie sur la figure 17.15, indique en fait clairement comment fonctionne la régulation de tension. La tension de sortie est ramenée sur l 'entrée FBX via Je pont diviseur formé par R 1 et Ri. La tension sur l' entrée FBX vaut donc, sous réserve que l 'impédance d' entrée soit suffisamment grande, VFBX R =R_.!._R .V ,+ i 011 ,. Cette tension est ensuite comparée à une tension de référence de + 1,6 V (pour une sortie positive, et de --0,8 V dans Je cas d'une sortie négative) . . R, S1 R-R .V0111 est supérieur à 1,6 V, Je comparateur A1 bascule à l ' état bas et 1+ i dérive vers la masse la source de courant /S3, ramenant ainsi l 'entrée V c du comparateur A7 à la tension de la diode, environ 0,7 V. Dans ces conditions, Je seuil V c du comparateur A 7 devient bien plus faible que 2,5 V ce qui, via la bascule SRI, fait chuter considérablement Je rapport cyclique de découpage (pour bien comprendre ce point, reprendre les exemples de la figure 17.15 en« remplaçant» Je seuil de 2,5 V par0,7 V). Ainsi, par contre réaction, la tension de sortie ne devrait pas augmenter au-delà de 1 + Ri v.,,,lim = R-R - - X 1,6, ce qui permet de retrouver à l 'identique la formule 1 V0111 304 =( J + ~~ X J,6. 17.4 · Correction : Étude d 'une réalisation pratique intégrée De plus, une valeur limite de tension est même détectée grâce au comparateur A 11 qui fonctionne exactement comme la limitation de courant en imposant à l'état haut l'entrée de RESET de SRI, ce qui force sn sortie à l'état bas et bloque Je transistor, dans Je cas où V0111 > ( 1 + ~~ x 1,72 (moins l'effet del' hystérésis de cette bascule). Notons que l'usage de sources de courant et de références basses de tension permet de s'affranchir de la grande plage de valeurs de la tension d'entrée. On peut lire dans la documentation (figure 17 .7) que la résistance R1 doit être infé· rieure à 158 kO pour ne pas être perturbée par l'impédance d'entrée du compara· teur. la valeur R1 • 20 kO choisie à la question 5) est donc parfaitement dans la plage admissible. 18.En compulsant les éléments de la documentation, tout particulièrement la figure 17.7, on relève que la fréquence de découpage est réglée de façon très simple par Je choix de la résistance externe Rr. Le tableau précise, pour obtenir une fréquence de 300 kHz, la valeur de Rr à 41,2 kil. Cette valeur de résistance existe dans des séries normalisées de grandes précüions, mais n 'est pas franchement usuelle. En réalité, Je réglage de la fréquence de découpage ne fait pas l'objet d' une précision critique et la rubrique« oscillator »du tableau de la figure 17.7 trahit une précision de l'ordre de± JO %. Dans ces conditions l' utilisateur de ce circuit n' aura qu 'à choisir une valeur usuelle proche de 41,2 k.O, comme par exemple 39 k pour obtenir une fréquence de découpage proche de celle fixée. 19.L'entrée EN/UVLO est une entrée de validation(« Enable »).Un niveau logique haut sur cette entrée autorise Je circuit à fonctionner, un niveau bas l'inhibe. D' après la documentation (figure 17.5), Je seuil de basculement de cette entrée est précis et fixé en interne à 1,22 V. Ainsi, en ramenant une fraction connue de la tension d' entrée sur cette broche, il est possible de n'autoriser Je fonctionnement et le découpage qu 'à partir d'une certaine valeur minimale de la tension d'entrée. Sur le circuit de la figure 17 .2, la tension d' entrée est connectée à EN/UVLO via un pont diviseur de résistances qui réduit à la tension à ~g ll tionnement du circuit sera validé si ! ; : , x Vin. Lefonc20 53 953 + x ,Of•m > 1,22 , c •est- à- dire s1. 200 9503 1 Vin> 3,8 V. ! 20.L'entrée SS est une entrée associée à la fonction « Soft Start » qui permet au ! courant de s 'établir progressivement lors des mises sous tension brutales ou lors f -e. -=/ J de r activation du circuit. Une des formes d' ondes de la figure 17 .9 représente l'allure du courant et de la tension de sortie lors d"une mise sous tension. On y constate une croissance progressive de ces grandeurs étalée sur environ JO ms. Le moyen d' action est très simple et lié aux circuits de régulation précédents : lors d' une mise sous tension, Je condensateur C,. sera chargé par la source de courant 305 Chapitre 17 • Problème: Convertisseur SEPIC 12V / lA intégré = 1,2 10 µA. Pendant sa charge, sa faible tension va forcer la conduction du transistor Q2 qui va donc court-circuiter la tension de seuil Vc du comparateur A1 . Le résultat sera le même que dans les cas de fort courant ou de forte tension : le rapport cyclique sera forcé à de faibles valeurs et les courants appelés par le découpage fortement limités. Après la charge de C,,. Q2 sera de nouveau bloqué et le« démarrage en douceur » sera terminé. La figure 17 .8 présente à ce propos une formule permettant de calculer le temps 1 25 que dure cette fonction: Tss Css x • -6- Avec la valeur Css 0,33 µF, la 10.10 1 25 temporisation représente Tss Css x • -6"'40 ms qui est du même ordre de 10.10 grandeur que le temps de montée apparaissant sur les chronograrnmes de la documentation. 21.L'entrée VC est directement reliée à la broche représentant le seuil Ve du comparateur A7 . Nous avons vu dans les questions précédentes que la rétroaction portant sur le courant du transistor ou la tension de sortie fonctionnait par l' abaissement de ce seuil, ce qui permettait de contre réagir sur le rapport cyclique du découpage. Il y a donc dans ce circuit deux boucles de rétroaction entremêlées qui, comme toutes les boucles de rétroaction, risquent de présenter un fonctionnement instable si leur dynamique est laissée au basa.rd. L'entrée VC est donc ici disponible de manière à pouvoir y connecter un réseau de stabilisation, ou en d' autres termes un filtre ralentissant les évolutions de la tension Vc pour s' éloigner de façon inconditionnelle de l' instabilité. Dans l'exemple de la figure 17.2, la broche VC est connectée à la masse via un circuit R-C série, qui va imposer la constante de temps : 3 9 't R.C 6,8.10 x 22.100,15 ms. Le filtre correspondant va imposer le fait que la tension Vc ne pourra pas évoluer en des temps inférieurs à cette durée, qui est bien du même ordre de grandeur que le temps de réaction du circuit qui apparaît sur le dernier chronogramme de la figure 17 .9. Ce dernier représente en effet l'évolution de la tension de sortie et du courant en cas de surintensité brutale (courtcircuit de la sortie en réalité), et on constate que leurs évolutions représentent des temps avoisinant les 0, 1 ms, donc du même ordre de grandeur que 't. 22.En réalité, si la fréquence de découpage est bien fixée par le choix de la résistance externe Rn le circuit présente également une fonction portant sur la fréquence qui agit en cas de valeur basse de la tension de sortie. Il suffit à ce propos de lire la documentation portant sur lafrequency foldback de la figure 17 .8, qu' on pourrait paraphraser en ces termes : lorsque la tension de sortie, et donc la tension FBX, sont très faibles, le module frequency foldback (« repli de fréquence » en français) agit via A3 , A 4 , G 1 et Q 1 sur l'oscillateur principal demanièreà faire chuter la fréquence de découpage. En effet, dans le cas de tension de sortie faible, le courant de l'inductance L 2 décroit très lentement durant les phases de blocage du transistor. Le fait de conserver une fréquence importante peut alors causer un emballement du courant et un dépassement de la valeur limite, qui bloquerait le = = = 306 = = = 17.4 • Correction : Étude d'une réalisation pratique intégrée découpage, ce qui est incompatible avec la fonction de « soft start »par exemple. Ainsi, Je module en question permet de faire chuter la valeur de la fréquence durant ces phases pour permettre au courant de décroître suffisamment entre deux cycles, Je rapport cyclique étant naturellement faible dans ces phases, il limite la croissance du courant à une valeur acceptable. 23.Dans ce circuit intégré, la fonction la plus élémentaire et importante est celle du contrôle du courant circulant dans Je transistor (Je fameux « current mode» de la documentation). Évidemment, ce n'est pas un hasard si c 'est la grandeur la plus rapide et la plus destructrice (le courant) qui est mai"trisée, régulée, limitée, de façon fondamentale par l'environnement proche du composant de commutation. Il en est de même dans ce circuit que dans la grande majorité des montages de puissance, où la grandeur courant est toujours régulée et limitée, de façon prioritaire aux régulations de tension, vitesse, etc. Le grand avantage de ce circuit est ainsi d 'intégrerl 'ensemble de la fonction de limitation du courant, sans nécessiter de composants supplémentaires soumis à d' éventuelles erreurs ou aléas. De façon simple, l' utilisateur n' a plus qu 'à dimensionner deux résistances externes pour réguler la tension de sortie, deux autres pour éviter de fonctionner sous des tensions d'entrée trop basses, et quelques composants liés à la stabilité et au démarrage progressif. composants dont la documentation propose d'ailleurs des valeurs« passe partout» ... L'utilisation de ce type de circuit s' avère donc aujourd 'hui très efficace, très pratique, et quasiment indispensable dans Je domaine des petites et moyennes puissances. 307 BIBLIOGRAPHIE ET LIENS M. LAVABRE, Électronique de puisscmce - conversion de l'énergie, Educalivre, 1998. J.P. FERRIEUX, F. FOREST, Alimentations à découpage : Convertisseurs à résonance, principes, composants, modélisation, Dunod, 2006. L. LASNE, Électrotechni,que, Collection Sciences Sup, Dunod 2008. G. SEGUIER, F. LABRIQUE, R. BAUSIERE, Électronique de puissance ; Structures, jonctions de base, principales applications, 8• édition, Collection Sciences Sup, Dw1ud 2004. A. CUNJÉRE, G. FELD, M. LAVABRE, Électroni,quede puissance, de IL1 cellule de conm1.utation aux applications industrielles - Cours et exercices résolus, Casteilla 2012. Revue JE/, publication trimestrielle de la S.E.E. Outil de communication du cercle SI-01 de la S.E.E. destiné aux professeurs ou industriels concernés par l'enseignement de l'électrotechnique et de l'électronique industrielle. https://www.see.asso.fr/ 2fil. Liens de téléchargement des documentations d es constructeurs d es circuits de puissance ~g wwwticom wwwirfcom ll wwwstcom 1 www linear.com ~ ~ l LogiciEl De nombreux graphes et calculs, figurant parmi les figures de ce livre, ont été réali.:! sés grâce au logiciel libre Scilab 5.2 (Open Source), téléchargeable à l'adresse : ' http://v..ww.scilab.org/fr. ) " 3 09 INDEX A Alimentation à découpage 33 , 92, 113, 116 Amorç age des thyristors 60 Architecture des convertisseurs 145 B Blocage des thyristors 60 BOOST 101, 191 BOOTSTRAP 251, 255 Bras de pont 120 BUCK 98 BUCK BOOST 104 c Capacité thermique 176 Cellule de commutation 7, 9, 147, 151 Chaleur l73 Charge active 199, 203 Chauftilge par induction 269 Chute de tension 205 Circuit intégré 183, 288 Circuit intégré polyvalent 192 Commande 138 de gâ:hette 77, 141, 251 décalée 269 MLI 138 PWM 118, 141 ~g simple d' amorçage 87 ll Commutateurs 7, 152 Commutation 44, 148, 149 ~ Commandée 149 ~ naturelle 44, 148 Composants universels 120 Condensateur 146, 152 .:! ' Conduction thermique 175 Conduction interrompue 108, 236 " Convention 1 l ) générateur 14 récepteur 14 Conversion 75 , 88, 89, 123 AC/AC directe 75 AC/AC indirecte 88 AC/DC 4 1, 57 OC/AC 123 OC/OC 89 commandée 57 non commandée 41 Conversion statique XVI Convertisseur l , 2 , 3, 5, 6 à découpage J architecture des 6 linéaire 2 statique 5 Courant de neutre 85 D Découpage 1 Développement en série de Fourier 23 Diode 42, 65 de roue libre 65 Dissipation thermique 178 Driver 251 E Électronique de puissance XV Éléments d'interposition 152 Énergie électrique XVII thermique 173 F Facteur d' ondulation 29, 201 FFT 27 Filtrage 52 3 11 Index FLYBACK 111 FORWARD 114 G Gmdateur 35, 79, 84 triphasé 84 H Hacheur 37, 89, 97, 98, 101, 104, 110, 111, 117, 235 à « accumulation inductive » 104 abaisseur 98 BOOST 235 élévateur 101 isolés 111 non isolés non réversibles 97 réversible 251, 117 Inductar.cc 146, 152 L Lissage 52, 53, 54 de courant 5 3 de tension 54 Loi 14, 175 de Fourier 175 des mailles 14 des nœuds 14 M MOSFET 95 0 Ondulations 100, 104, 106 Onduleur 39. 121. 123. 124. 125. 129. 131. 135 « de courant » 129 « de tension » 124 « de tension » triphasé 131, 135 à résonance 269, 285 à résonance parallèle 129 à résonance série 125 p Pertes 161, 162, 165, 167, 169 312 a.ssociées à une cellule de commutation 169 associées aux diodes 165 a.ssociées aux transistors IGBT 167 a.ssociées aux transistors MOS 167 par commutation 162, 169 par conduction 161 Pont 48, 68. 119, 124 de Graetz 48 enH 119, 124 mixte 68 Ponts complets 184 Puissance thermique 174 PWM 39, 138 R Rapport cyclique 84, 93 Récepteurs électriques linéaires 15 Recouvrement inverse 170 Redressement 44, 46, 48, 50 « Pl » 44 « P3 » 46 « PD2» 48 « PD3 » 50 mono-alternance 44 Redressement commandé 63, 67, 69 « Pl» 63 « P3 » 63 « PD2» 67 « PD3 » 69 Redresseur 32, 199 PD2 199 Redresseurs intégrés 183 Régime continu 16 Régime sinusoïdal 19, 22 monophasé 19 Triphnsé 22 Régimes 17, 23 déformés 23 Harmoniques 23 variables 17 Régulateurs intégrés 183, 189 Régulation de tension 236, 304 Régulation du courant 302 Rendement l , 4 Résistance thermique 176 Réversibilités 91 Index s SEPIC 285 Sources ? . 145 de commutation 7 Spectre 26 Synthèse des convertisseurs statiques 145 Thyristor 58 Train d'onde.~ 83 Transformée de Fourier 27 Transistor 93 . 95 bipolaire 9 3 MOS 95 TRIAC 76 T Taux 28, 29 d'ondulation 29 de distorsion harmonique 28 Tempér-d:Ure 173 THD 28 Thermique 173 V Valeur 18, 19 efficace 19 moyenne 18 Verrouillage 61 , 78 313