Capacité portante des fondations superficielles Pressiomètre et essais de laboratoire Olivier COMBARIEU Adjoint au directeur du Laboratoire régional des Ponts et Chaussées de Rouen Présentation Jean-Pierre M A G N A N Directeur technique chargé du pôle Géotechnique Laboratoire central d e s Ponts et Chaussées Dans l'histoire déjà longue de la mécanique des sols, des discussions passionnées ont opposé les tenants des méthodes de calcul issues directement de la mécanique (des milieux continus et des solides) aux partisans des méthodes issues de l'exploitation des essais en place (essais de pénétration statique et dynamique, essais pressiométriques...). RESUME L'auteur c o m p a r e les méthodes de calcul d e la capacité portante d e s fondations superficielles, à partir d e s e s s a i s pressiométriques donnant la pression limite p, et d e s e s s a i s de laboratoire donnant la cohésion et l'angle d e frottement. U n e première partie, théorique et numérique, propose de corriger de façon simple les trois facteurs de capacité portante N N , N , pour harmoniser les deux méthodes, e n prenant la méthode pressiométrique c o m m e référence. O n y tient notamment compte d e l'effet de la taille de la fondation par la modification d u facteur N D a n s u n e s e c o n d e partie, malgré l e s difficultés associées à la détermination d e c et <p, l'examen d e résultats expérimentaux justifie d e façon satisfaisante l e s propositions qui sont faites et confirme l'intérêt d e l'essai pressiométrique pour le dimensionnement d e s fondations. Y q c r M O T S C L É S ; 42 - Portance - Essai Laboratoire - Fondation superficielle Pressiomètre - Méthode - Calcul - Pression Cohésion Angle de frottement Dimensionnement. - Les méthodes de calcul traditionnelles (en c et (p) ont pour elles d'être connues dans tous les pays, parfois avec des variantes locales ; elles ont, d'autre part, Vavantage d'utiliser les mêmes paramètres que les calculs de soutènement ou les calculs de stabilité de pentes et de se prolonger de façon naturelle dans les méthodes de calcul numérique. Les méthodes de calcul à partir d'essais en place ont fait leurs preuves pour les fondations profondes et superficielles et, dans les règles de calcul des fondations d'ouvrages d'art en France (fascicule 62 - Titre V du Cahier des clauses techniques générales (CCTG) applicable aux marchés publics de travaux), elles ont reçu une position de monopole, alors qu 'elles coexistent avec les méthodes traditionnelles dans les règles françaises applicables aux fondations de bâtiments. Les perspectives d'unification des règles techniques du domaine de la construction dans l'Union européenne laissent entrevoir une coexistence durable de ces deux types de méthodes, qu'il est bon que chaque ingénieur s'approprie ou se réapproprie et dont on doit attendre une représentation équivalente de la capacité portante réelle des fondations. BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 211 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 1997 - RÉF. 4134 - PP. 53-72 53 L'étude théorique et expérimentale présentée dans cet article par Olivier Combarieu pour les fondations superficielles s'inscrit dans ces préoccupations et fait suite à une étude comparable sur la charge portante en pointe des pieux, publiée dans le n° 203 de cette revue. Même si certaines hypothèses de l'analyse d'Olivier Combarieu manquent de base expérimentale, faute d'avoir disposé des données nécessaires, les conclusions qu 'il tire de son étude paraissent pertinentes pour les dimensions habituelles des fondations. Elles éclairent en tous cas d'une lumière nouvelle les questions complexes que pose la prévision de la portance des massifs de sol dans les conditions réelles des projets. Introduction L a mise en place, au niveau européen, de nouvelles normes dans le domaine de la géotechnique va conduire à augmenter le nombre des m é t h o d e s de dimensionnement des fondations reconnues. Actuellement, en France, c'est plutôt le pressiomètre qui est utilisé comme outil préférentiel, avec le concept de pression limite ; la m é t h o d e pressiométrique a servi de référence pour caler ou recaler les m é t h o d e s de calcul utilisant le pénétromètre statique et qui préexistaient pour les fondations profondes. M a i s on a quelque peu perdu de vue, pour les fondations, les m é t h o d e s utilisant les caractéristiques de résistance au cisaillement, indispensables dans d'autres domaines de la m é c a n i q u e des sols et qui déterminent, de façon prépondérante, le comportement du sol à la rupture. Les contenus successifs des recommandations ou règlements de calcul des fondations pour le génie c i v i l sont significatifs à cet égard. L e Fond 72 (1972), très didactique, exposait le calcul à partir des essais in situ ou de laboratoire. Vingt années plus tard, dans le fascicule 62 titre V du Cahier des clauses techniques générales ( C C T G ) (1993), le calcul utilisant les essais de laboratoire a disparu. Il faut n é a n m o i n s noter que, pour le bâtiment, le D T U 13-12 (1988) a maintenu cette dualité des m é t h o d e s de calcul. L ' E u r o c o d e 7 va donc conduire les ingénieurs français à apprendre ou réapprendre ces m é t h o d e s , dites banalement « en c et (p », mais surtout à les situer vis-à-vis des repères que l'usage intensif du pressiomètre a tout naturellement constitués ; l'inverse bien entendu attend nos homologues étrangers. A i n s i , avec le pressiomètre, l'application de la règle simplifiée et usuelle q = — (pression a admissible égale au tiers de la pression limite) permet d'obtenir i m m é d i a t e m e n t l'ordre de gran- 54 deur du taux de travail sous une semelle posée à la surface du sol. Cette règle, très pratique, étendue sans discernement à une fondation de dimension importante, peut conduire à l'idée que les charges admissibles déduites du pressiomètre et des caractéristiques c et (p n'ont rien à voir l'une avec l'autre ; en effet, la charge admissible q associée selon la formule précédente à une pression limite d o n n é e est apparemment indépendante de la dimension, alors que la m é t h o d e « c et tp » donne une valeur de q proportionnelle à la largeur de la fondation (du moins quand elle est posée en surface d'un sol uniquement frottant). O n peut facilement en conclure que l'une des deux méthodes est inadaptée et les utilisateurs de la m é t h o d e pressiométrique ont fini par se persuader que l'autre m é t h o d e n'est guère fondée. C'est oublier qu'en France, avant l ' u t i l i sation du pressiomètre, la seule approche disponible pour le calcul de la charge portante reposait sur la mesure de c et 9 en laboratoire ou sur leur estimation à partir du pénétromètre statique ou de l'essai S P T . a a O n se propose ici de comparer les deux méthodes pressiométrique et « c et (p » pour le calcul des fondations superficielles. Une première approche consiste à confronter la charge de rupture sur site à celles prévues par les deux m é t h o d e s à comparer ; elle demande une parfaite caractérisation du sol tant du point de vue pressiométrique (pression limite, module pressiométrique) que du point de vue de la résistance au cisaillement classique c et cp , c ou (p et c, suivant la nature du sol) ; i l faut donc disposer d'essais en place ou en laboratoire de la meilleure qualité possible. Dans le cas des essais de laboratoire, i l faut prélever le sol, puis réaliser des essais triaxiaux, par exemple ; le strict respect du mode opératoire (ou de la norme) peut entraîner dans les éprouvettes à cisailler des conditions quelquefois différentes de celles qui régnent réellement dans le sol en place ; c'est le cas, par exemple, lorsque l ' o n sature l'éprouvette. L a connaissance des caractéristiques réelles de résistance au cisaillement du sol en place est donc difficile ; par exemple, la cohésion capillaire affectant la frange superficielle des massifs est souvent g o m m é e lors des essais, alors que son rôle dans la capacité portante peut ne pas être négligeable. Pour l'essai pressiométrique, ce sont les conditions hydrauliques qui sont mal appréhendées et cet aspect sera é v o q u é plus loin. u u u u Pour cette première approche, nous nous sommes reportés à des publications existantes et, en particulier, aux conclusions de l'étude expérimentale sur sites réels m e n é e par A m a r et al. (1983) et de l'étude de la capacité portante des fondations superficielles en centrifugeuse de Bakir et al. (1994). BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 211 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 1997 - RÉF. 4134 - PP. 53-72 Une seconde approche, appuyée sur l'analyse théorique des relations entre les paramètres et les formules de calcul et sur les résultats expérimentaux de la première approche, peut aussi être envisagée. Cet article débute par cette seconde approche et confronte les deux m é t h o d e s de calcul pour une semelle filante posée sur un massif de sol h o m o g è n e . Cette analyse n'est que partiellement théorique dans la mesure où elle porte d'abord sur l a formulation de la pression limite à partir des caractéristiques du sol, entre autres c et (p, mais adopte ensuite telles quelles les règles pressiométriques de calcul de la pression limite équivalente p puis de la capacité portante kpP; , qui résultent d'essais de calage ; la capacité portante ainsi déterminée est considérée comme la référence et est c o m p a r é e à celle calculée à partir de c et cp. O n ne perdra cependant pas de vue que les essais de calage en vraie grandeur n'ont porté, pour des raisons pratiques, que sur des fondations de dimensions souvent limitées au mètre. O n ne dispose que de très rares résultats d'essais de chargement de semelles de plus grande largeur. • Une fondation est superficielle lorsque sa hauteur d'encastrement équivalente D est inférieure à 1,5 fois sa largeur B . e • L a contrainte de rupture q^ sous la base de la fondation est calculée par la relation : qù - qô = k P • pJe = q u - q D où kp (tableau I) est le facteur de portance, qui dépend du type et de la classe de sol et peut s'écrire sous la forme (1), différente de celle habituellement utilisée : / e k = k (0) + y B ) ^ p + k (L) ^ p p (1) e • Sous la fondation superficielle, le terrain est réputé h o m o g è n e s ' i l est constitué, j u s q u ' à une profondeur d'au moins 1,5B , d'un m ê m e sol, ou de sols de m ê m e type et de caractéristiques comparables. Dans ce cas, on établit un profil linéaire schématique, représentatif de la tranche de sol [D ; D + 1,5B], de la forme : p, (z) = az + b L a pression limite équivalente (fig. 1) est égale à : Les règles de calcul des fondations superficielles P/e L e titre V du fascicule 62 du Cahier des clauses techniques générales ( C C T G ) applicables aux marchés publics de travaux en France définit comme suit les règles de calcul des fondations superficielles d ' a p r è s les paramètres pressiométriques. Argiles et limons mous A Craies molles A Argiles et limons fermes B e E n outre, la hauteur d'encastrement équivalente D , q u ' i l ne faut pas confondre avec la hauteur géométrique D du sol, est un paramètre conventionnel de calcul destiné à tenir compte du fait que e Expression de k 0,8 + 0,12 + 0,08 D 0,8 + 0,17 D„ + 0,11 Sables et graves lâches A 0,8 + 0,24 D e e + 0,16 + 0,14 B Sables et graves moyennement compacts B Sables et graves compacts C 1 + 0,30 1 + 0,48 D e + 0,20 e + 0,32 D Craies altérées B Craies compactes C Marnes, marno-calcaires A Roches altérées B BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 211 1,3 + 0,21 e 1,2 à 2,0 D -p L D e > 2,5 5 < 0,5 e D e 1,0 à 2,0 e > 2,5 L D L D B D 1 + 0,16 D ~ L B D < 0,7 5 -r L L D D 1 + 0,21 ~ p Pression limite P/ (MPa) p B Argiles très fermes à dures C Z ( e) 2 avec : z„ = D + — B . 3 TABLEAU I Valeurs du facteur de portance k Type et classe de sol = P/' e + 0,14 D D 0 e L e 1 à 2,5 > 3 1,5 à > 4,5 + 0,11 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 1997 - RÉF. 4134 - PP. 53-72 55 géotechniques. L a contrainte de rupture, pour une fondation filante de largeur B sous charge centrée, s'écrit : q - q = ^ Y B N + q ( N - l ) +c N u 0 y 0 q c (3) où N N et N sont les facteurs de capacité portante, respectivement de surface, de profondeur et de cohésion, qui ne dépendent que de l'angle de frottement interne (p. Les valeurs données dans le tableau II sont celles du tout récent E u r o c o d e 7 ( E N V 1997-1, 1996) et du D T U 13.12, actuel référentiel français. Ces facteurs sont identiques pour N et N et ne diffèrent que très peu pour N r q c q c r Fig. 1 - Détermination de la pression limite équivalente. les caractéristiques m é c a n i q u e s des sols de couverture sont généralement plus faibles que celles du sol porteur (en général D est inférieure à D ) . Elle est définie conventionnellement en fonction de la hauteur D et du type d'essai utilisé. Pour l'essai pressiométrique, D est d o n n é e par l'expression : Les expressions littérales de ces trois facteurs sont les suivantes : >- N„ = e * e e 1 D„ = - V f ; (z) . dz P P/e >- pj représente l a pression limite nette équivae lente du sol sous l a base de la fondation, calculée suivant les indications précédentes ; »- p,* (z) est obtenu en joignant par des segments de droite sur une échelle linéaire les différentes pressions limites nettes p,* mesurées ; >^ d (< D ) est généralement pris égal à 0, sauf s ' i l existe des couches de très mauvaises caractéristiques en surface, dont on ne désire pas tenir compte dans le calcul de l'encastre ment. L a contrainte de rupture peut donc s'écrire : k (B) k (L) p | p P,*(z)dz k u N f tan = ( q ~ N c ! ) 2 C O T 71 4 O + 2 <P ; s- N = 1,85 ( N - 1) tan (p, pour le D T U 13.12; y q s» N = 2 ( N - 1) tan 9, pour l'Eurocode 7. y q Les deux premiers facteurs sont déduits de considérations théoriques pour un sol isotrope rigide-plastique. Pour N le D T U 13.12 a repris la valeur d o n n é e dans le Fond 72. D'autres auteurs ont proposé des expressions différentes, souvent plus compliquées. O n trouvera chez Costet et Sanglerai (1969) ou Djafari et Frank (1983) des analyses critiques sur ce sujet. r où les notations suivantes ont été introduites : q - q o = p (0).Pfc+ ^ tan B Pour une fondation rectangulaire de longueur L , les trois facteurs de surface, profondeur et cohésion sont affectés de coefficients correcteurs, eux aussi expérimentaux, qui tiennent compte de la forme de l a fondation et diffèrent également suivant les auteurs. En conditions drainées, l'Eurocode 7 admet : 5- (2) _w s = 1 - 0,3 ® ; T B s» s = 1 + sin 9' q - ; 0 L a m é t h o d e pressiométrique est empirique ; le calage du facteur de portance résulte d'essais de chargement sur site réel. Sur site réel et dans la pratique courante des essais au pressiomètre, ceux-ci sont réalisés en principe tous les mètres, en c o m m e n ç a n t à 1 m de profondeur du fait de la géométrie des sondes de mesure. Pour ce qui est de l a m é t h o d e en c et (p à partir des essais de laboratoire, nous retranscrivons i c i des extraits du dossier Fond 72, qui détaille très largement, dans son chapitre 5.2.4, la m é t h o d o logie de calcul applicable aux diverses situations 56 N -1 q L e D T U 13.12 retient pour sa part : B >> s = 1 - 0,2 - ; y s- s = 1 ; q s- s = 1 + 0,2 c B L E n conditions non drainées, les deux règlements admettent s = 1 + 0,2 — • c BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 211 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 1997 - RÉF. 4134 - PP. 53-72 TABLEAU II Facteurs de capacité portante d'après l'Eurocode 7 et le DTU 13.12 N N tp (degrés) Eurocode 7 DTU 13.12 N, 0 5 10 15 20 25 30 35 40 0 0,11 0,5 1,6 4,6 9 20 45 106 0 0,1 0,45 1,5 4,3 8,3 18,5 42 98 1 45 268 Y Y 248 O n remarque la très forte sensibilité des facteurs de capacité portante à la valeur de (p, ainsi que l'importance d'une cohésion, m ê m e faible, vis-àvis de la pression de rupture. Pour la comparaison présentée i c i entre essais de laboratoire et pressiomètre, le sol est h o m o g è n e et caractérisé par son poids volumique y et les caractéristiques de résistance au cisaillement c et cp. L a déformabilité est caractérisée par un module élastique isotrope E , avec par convention un coefficient de Poisson de 0,33. Les contraintes verticales dans le sol en place croissant avec la profondeur, du fait de la gravité, on affecte au sol un module variant linéairement avec la profondeur, soit E (z) = E (1 + Xz), ce que l ' o n constate d'ailleurs expérimentalement lors de mesures, et qui constitue un modèle satisfaisant pour les profondeurs habituellement testées. L e sol a donc un comportement élasto-plastique auquel s'ajoute la dilatance, laquelle est régie par l'angle de dilatance y = 9 - (p¡ (ceci pour les sols frottants, où cp¡ est l'angle de frottement à l'état critique). N c 1,6 2,5 3,9 6,4 10,7 18,4 33,3 64,2 5,1 6,5 8,3 11,0 14,8 20,7 30,1 46,1 75,3 134,9 133,9 asymptote et devient donc quasi linéaire. De nombreux profils pressiométriques montrent que cela se produit à très faible profondeur, comme celui établi pour p, dans des sables de Calais où E varie aussi linéairement avec la profondeur (Delattre et al., 1995). L a traduction opérationnelle de cette observation est l'assimilation de la courbe à une droite, qui s'identifie au profil linéaire auquel i l est fait référence dans le fascicule 62 - titre V . Les deux applications numériques suivantes l'illustrent bien dans deux situations réalistes extrêmes, un sable lâche et un sable très dense, tous deux saturés. G • Pour la première application, le sable est caractérisé comme suit : (p = 32°, \|/ = 0 ° , y' = 8 k N / m , E = 5 M P a , X = 3 D 0,05 m"', ce qui donne : p,(z) = 76,5 z 0,05 + L a l o i de variation correspondante est représentée sur la figure 2. Cas des sols uniquement frottants Pour les sols pulvérulents dépourvus de cohésion, la pression limite p, à la profondeur z peut s'écrire sous la forme (voir Annexe) : Profondeur 2 (m) 0 sin <p ( 1 + sin y) 1 + sin <p p, (z) = A z [ X + (4) E n surface, pour z = 0, cette expression tend vers zéro, ce que le matériel d'essai pressiométrique ne permet pas de vérifier expérimentalement. E n profondeur, la courbe tend vers une droite asymptote d ' é q u a t i o n : sin <p (1 +sin y) p, (z) = A?i 1 +sin(p Z + sin cp ( 1 + sin Y|/)" X( 1 + sin cp) (5) L e paramètre X, qui a la dimension de l'inverse d'une longueur, détermine la profondeur à partir de laquelle la courbe se confond avec son 0,6 0,8 Pression limite 1 (MPa) Fig. 2 - Profit vertical de pression limite dans un sable lâche [N (9) = 28]. BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 211 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 1997 - RÉF. 4134 - p p . 53-72 y 57 S i le profil reste, pour les profondeurs testées, encore assez loin de l'asymptote, on peut facilement le schématiser sur 7 à 8 m par une droite, c o m m e n ç a n t d è s 1 à 2 m, profondeur usuelle des premiers essais réalisés. Cette représentation conduit à attribuer fictivement au sol de surface (z = 0) une valeur de pression limite p (0) de l'ordre de 40 k P a dans le cas présent. Au-delà de 8 m, cette m ê m e assimilation à une droite pratiquement parallèle à l'asymptote, et très proche de celle-ci, peut être faite sur une profondeur importante. ; • L a seconde application n u m é r i q u e correspond à un sable dense de paramètres : consiste à négliger le terme p , on a, puisqu'il D s'agit d ' u n massif h o m o g è n e : sin <p (1 + sin y ) P, (z ) = P, [ | B = A f e e 3 ^\ - + I + sin (p et q - q = kp p (z ) = p (z ) ; on remarquera cependant que l a valeur de kp = 1 n ' a été vérifiée e x p é r i m e n t a l e m e n t que pour des dimensions de B de l'ordre du mètre, avec des essais pressiométriques c o m m e n ç a n t vers 1 m de profondeur. O n extrapole donc i c i à de plus petites dimensions. u D / e e fc e O n a finalement, en surface sin tp (1 + sin y ) 3 9 = 4 2 ° , V|/ = 9 ° , y' = 11 k N / m , E = 50 M P a , 0 X = 0,1 m" , ce qui donne : 1 q -q u p,(z) = 495z 0,1 + .0,464 0 1 =^ B 4A - ^ - ^ + (6) 2B 1 qui peut aussi s'écrire sous la forme - y B N (B), y à comparer à l'expression, issue de la m é t h o d e classique en « c et <p » : Cette relation est représentée sur la figure 3. Profondeur z (m) q -qo = ^yBN 0 u (7) Y O n met ainsi en évidence un terme : sin <p (1 + sin \\f) 1 + sin tp (8) dépendant de l'ensemble des paramètres (p, B , E , X, y, qui est à comparer au facteur classique N ne dépendant que de tp. N (B) décroît depuis une valeur infinie pour B = 0 et tend vers une limite : 0 y y 4 5 6 Pression limite p, (MPa) sin <p ( I + sin y ) N (B), y Fig. 3 - Profil vertical de pression limite dans un sable dense [N ((p) = 152]. Dans ce cas également, on peut assimiler la courbe à une droite, sur 10 m par exemple, à partir de 1 m de profondeur ; l a valeur de l a pression limite fictive de surface vaut 200 k P a environ. Au-delà de 10 m, comme pour l'exemple précédent, la courbe est quasiment parallèle à l'asymptote, dont elle se rapproche de plus en plus. i m = ^ 1 + sin (p À lorsque B croît. O n constate n u m é r i q u e m e n t , pour des valeurs réalistes des paramètres caractérisant le sol, que N ( B ) est largement inférieur à N . O n trouve donc a priori toujours une valeur B de B donnant N (B ) = N . Il y a donc concordance des deux m é t h o d e s de dimensionnement pour cette valeur B de la largeur de la semelle ; B est généralement faible ; i l vaut 15 c m dans l a première application où N = 28 et 20 c m dans la seconde, où N = 152. y l i m y 0 y D y 0 D y y Si l ' o n s'intéresse à des dépôts surconsolidés, ce peut être l'expression ( A . l ) (voir annexe) qui s'applique ; elle conduit à une autre valeur du coefficient A , qui vaut alors : Pression de rupture sous une semelle filante en surface (D = D = 0 et L = °°) e Dans ce cas, kp (0) = 1 , kp (B) = kp (L) = 0 kp = 1 dans l ' é q u a t i o n (1). et i E n s'en tenant strictement à l a définition de p* , avec n é a n m o i n s une légère simplification qui e 58 î [F (9, V)] 1 + sin (p " 1 + sin (p 'Y Ko BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 211 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 1997 - RÉF. 4134 - PP. 53-72 Par rapport aux sols normalement consolidés, le terme entre parenthèses est remplacé 1 + sin cp par K et la valeur de B , telle que N (B ) = N , augmente. 0 0 Y Q Y Par exemple, avec les m ê m e s valeurs (cp, \|/, y', E , X) que pour la seconde application numérique, mais avec K = 1, on obtient A = 655 et 0 0 / y \0,464 p, (z) = 655z 0,1 + - etB =36cm. 0 Pour un sol de plus en plus compact, et a fortiori surconsolidé, B augmente donc. L a recherche de B , qui nécessite quelques calculs (donnés en annexe) conduit à la relation simple : tant de B , de modifier l'expression (7) de la m é t h o d e classique en c et cp ; on peut s'aider, pour cela, à la fois des simulations n u m é r i q u e s faites, qui ont pris en compte des paramètres représentatifs et des constatations expérimentales telles que celles qui ont été évoquées. L'expression (7) modifiée proposée, dont on s'est efforcé qu'elle ne fasse intervenir que B , ne peut être qu'approximative puisque quatre autres paramètres interviennent ; elle concilie les deux approches par le pressiomètre et les essais de laboratoire ; elle s'écrit sous la forme : sin (p Q 1 + sin (p N (B) = N 0 B = 1,5 (10) Y que nous proposons d'utiliser et où B est la dimension de référence pour laquelle on trouve N ( B ) - N D u fait des propriétés asymptotiques qui apparaissent dans le modèle, la valeur de B dans cette expression doit être limitée à une dimension maximale B , qui peut être fixée à 30 m, et qui définit une valeur limite : D (9) n G (CD) - f - X Y qui met bien en évidence le rôle du module E . G (tp) est une fonction de (p seul, et n vaut 1 si K (1 + sin <p) < 1, c'est-à-dire pour les sables ou graves normalement consolidés, est voisin de 0,5 si K = 1 et est proche de 0,25 si K = 2, ce qui correspond à des terrains très surconsolidés ou très fortement compactés. D Q Q Y 0 r m a x sin <p Q N (B) Y l i m = N ( B V + V J SIN <P Y max O n peut donc n u m é r i q u e m e n t en déduire que les valeurs de B se situent plutôt vers 10 à 30 c m pour des sols normalement consolidés et peuvent atteindre 50 à 75 c m pour des valeurs de K de l'ordre de 1 ; le choix du règlement de calcul classique (Eurocode 7 ou D T U 13.12) a très peu d'influence sur cette valeur, de m ê m e que les éventuelles variations du facteur de portance pressiométrique kp utilisé (fixé à la valeur 1, mais susceptible de variations autour de cette valeur). L'expression (10) rend compte n u m é r i q u e m e n t des résultats expérimentaux ; en particulier, une multiplication par 10 de la largeur B de la semelle conduit à une division par 2 ou 3 du terme N . M a i s avant de choisir une valeur B unique, quel que soit le sol, ce qui est souhaitable, i l est nécessaire d'examiner le rôle de la cohésion, qui complique le concept d'effet de taille. Ces exemples et cette analyse confirment les conclusions générales de l'étude d ' A m a r et al. (1983), qui mettait en évidence, avec une interprétation en « c et cp » : Dans l'expression générale propre aux m é t h o d e s c et cp, et limitée au sol uniquement pulvérulent, la saturation du massif modifie la pression de rupture q , puisque le poids volumique non saturé y du sol devient après saturation y'. L e rapport des pressions de rupture est égal à celui des poids volumiques. Cette possibilité de saturation d'un massif pulvérulent (par montée de la nappe, par exemple) est donc importante à connaître pour le dimensionnement de la fondation. 0 D 5 * la dispersion considérable des valeurs du rapport Q, exp/Q/, th' dans un sens ou dans l'autre, la meilleure concordance expérimentale étant vérifiée pour des valeurs plutôt décimétriques de B ; >- la diminution très importante du coefficient expérimental N lorsque la largeur B augmente. y Q Influence de la saturation du sol u n Y Ces résultats sur l'effet de taille lié à la dimension B sont en outre conformes à certaines explications et propositions faites par divers auteurs et rappelées par Garnier (1995). L ' é t a b l i s s e m e n t de la relation (6) montre que la connaissance et l'utilisation dans l'expression (7) de la seule caractéristique cp est insuffisante pour déterminer la capacité portante ; cela nécessite, si l ' o n souhaite tenir compte du rôle impor- Cette préoccupation, sous l'angle du dimensionnement, semble moindre, mais c'est un tort, lorsque l ' o n opère avec le pressiomètre. L e coefficient A de l'expression (5) contient en effet le poids volumique y qui influe directement sur la valeur de p (z), sans parler d'une variation possible du module E avec la saturation ou non. Il n' y a donc pas, de ce point de vue, contradiction, comme cela a pu être dit entre m é t h o d e pressiométrique et m é t h o d e basée sur les essais de laboratoire. ; 0 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 211 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 1997 - RÉF. 4134 - PP. 53-72 59 À notre connaissance toutefois, aucune mesure précise de la pression limite dans de telles conditions n'a été entreprise. Cependant chacun a pu constater les valeurs différentes de la pression limite et du module dans les sols fins (mais possédant souvent une cohésion) proches de la surface, en périodes sèche ou humide. Les recommandations qui en découlent (Fascicule 62 Titre V ) sont de se fonder à profondeur suffisante, à l'abri de telles variations. portance de la cohésion pour la pression limite de surface et l'influence qu'elle peut exercer dans le cadre d'un essai de chargement de semelle. A i n s i , dans le cas d'un sable lâche possédant une cohésion de 5 kPa, la m é t h o d e pressiométrique attribue à une semelle filante de largeur B = 1 m posée en surface du sol une contrainte de rupture de 118 kPa, lue sur la courbe p, (z) et correspondant à la profondeur de 2B/3 = 0,67 m, avec k = 1. S i l ' o n admet que le sol a un angle de frottement interne de 9 = 3 2 ° , sans cohésion, et que l ' o n interprète l'essai pour déduire N de la pression de rupture 118 kPa, on obtient N = 27,7, ce qui montre la validité (apparente) de la m é t h o d e basée sur les essais de laboratoire. Rappelons que c'est une valeur de B = 0,15 m qui concorde avec cette m é t h o d e . S i l ' o n fait la m ê m e analyse pour une cohésion de 10 k P a , on trouve un écart de 25 % par rapport à la pression de rupture calculée sans cohésion avec N = 27,7. p y Cas des sols frottants et cohérents y Pression de rupture sous une semelle filante en surface (D = D = 0 et L = °°) 0 e Dans les expressions qui donnent p, (z), l'introduction d'une cohésion c se traduit simplement par l'adjonction de termes c o m p l é m e n t a i r e s : on remplace p par « p + c cot 9 » et p par « p + c cot tp » ou q par « q + c cot 9 (1 + sin (p) ». O n peut montrer que, dans le cas où K (1 + sin cp) < 1, la pression limite correspondant à tp et c est égale à : ; ; 0 y Q Q G Profondeur z (m) 0 ^T"— \ Q sin (p (1 + sin y) I ^ c ^> (z) Az \\\ \^^\\ \\ \^\ 10 c = 10C k P a \ \ * C\ 15 \ \ \ v x -ccotcp 25 \ pf- (z) = AÀ + (1 - sin l + s i n sin Z + * 9 sin vi/) - cot Y 9 9(1 c = 0kPa — c cot 9. Toutes les asymptotes correspondant à des cohésions différentes sont parallèles entre elles, et en particulier à celle de la courbe de cohésion nulle p^ (z), définie dans la section précédente. D ' u n point de vue pratique, dès que la cohésion dépasse l O k P a , toutes les courbes p f ' (z) sont pratiquement des droites, et cela, dès la surface du sol. O n remarquera n é a n m o i n s que l ' o n n'a pas fait varier le module E du sol de surface, ce qui ne correspond pas à la réalité physique puisque, pour un angle 9 donné, ce module augmente très vraisemblablement avec c. L'application de ces formules aux m ê m e s sables que dans la section précédente, auxquels on a d o n n é une cohésion, conduit aux figures 4 et 5, où ont été tracées les courbes p ^ ' (z), qui sont pratiquement rectilignes. Ces courbes montrent l ' i m c 60 \ 30 \ \ \ \ \ \ 1 1,5 Pression limite p, (MPa) Fig. 4 - Profils verticaux de pressions limites dans un sable lâche (cp = 32°) ayant une cohésion (Courbes correspondant à c = 0 - 5 - 10 - 50 - 100 kPa). Profondeur z (m) 0 \ 5 \ \ \ \ 10 \ V ^ 15 = 100kPa c \ c 0 \ \S\ + sin \|/) X (1+ sin 9) \ \ 0,5 sin (p (1 + sin y) \ \ 0 C \ \ 50 >\ \ \\\ NA \ \X \ (11) Lorsque z croît, p ^ ' tend vers une droite asymptote, d ' é q u a t i o n : \ \ x 20 l + sin<p \ N YV 1 - sin (p sin y 1 H — c o t c p ( l + s i n cp) \ \X \ 1+ sin (p U \ \ 50 '<• c = 0k \ \ \ \ 20 \ \ \ \ \ 25 ^ 30 0 1 2 3 4 5 \ \ \ \ \ \ \ 6 7 8 Pression limite p, (MPa) Fig. 5 - Profils verticaux de pressions limites dans un sable dense (y = 42° ) ayant une cohésion (Courbes correspondant à c = 0 - 5 - 10 - 50 - 100 kPa). BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES • 211 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 1997 - RÉF. 4134 - PP. 53-72 Dans le cas du sable très compact, où cp = 4 2 ° et N = 152, et où B vaut 20 c m pour c = 0, les valeurs de la largeur B d'une semelle filante qui correspondent à la rupture d'un sol sans cohésion ayant la m ê m e pression de rupture que le sol cohérent et frottant sont égales à 0,75 m et 1,10 m, respectivement, pour des cohésions de 5 et l O k P a . de rapprocher l'expression (12) de l'expression (1 Ibis). O n peut donc proposer d'utiliser, dans le cadre de la méthode « c et cp », l'expression suivante pour le calcul de la pression de rupture sous une fondation filante placée à la surface d'un massif de sol frottant et cohérent : Or, i l se trouve que les semelles superficielles (le plus souvent carrées) généralement utilisées lors des essais de chargement statique sont justement de dimension métrique. Il apparaît donc pour les massifs pulvérulents sableux une difficulté dans l'interprétation des essais puisque, dans la plupart des situations et surtout en massif non saturé, une cohésion de quelques kilopascals, d'origine capillaire ou non mais difficilement mesurable, règne dans le massif et a une importance évidente. C'est donc une source de difficulté supplémentaire s'ajoutant à l'effet de taille. N < ' 7 Q I n d é p e n d a m m e n t de cet aspect, une simple vérification n u m é r i q u e , effectuée à l'aide des figures 4 ou 5, montre que, en plus de la correction du terme de surface N justifiée dans la section précédente, i l est également nécessaire d'appliquer une correction au terme classique de cohésion. Il est possible analytiquement d ' y parvenir avec une approximation raisonnable. y Pour une semelle filante de largeur B p o s é e en surface (k = 1), l'expression (11) donne une pression de rupture de : p q = p r u 2B I Î - J = 1 2 y B N y ( B ) sin (p 1 B fo B q ( 1 - sin cp) - 1cotcp Pression de rupture sous une semelle filante encastrée (L = °o) Dans le cas où la semelle possède un encastrement géométrique D , le facteur de profondeur N est logiquement affecté du coefficient correcteur q sin (p g \1 + sin (p (1 - sin cp), auquel l'examen du rôle ~B de la cohésion a conduit. C e c i respecte en outre le souci d ' h o m o g é n é i t é avec la théorie classique, dans laquelle N = ( N - 1) cot cp. c I n d é p e n d a m m e n t de cette approche indirecte par le biais de la cohésion, i l est possible de parvenir à ce résultat par des vérifications uniquement n u m é r i q u e s , qui prouvent une influence de l'encastrement beaucoup plus faible que celle classiquement prévue. E n conclusion, i l est proposé, dans la mesure où l ' o n utilise les essais de laboratoire pour dimensionner une fondation superficielle filante, de corriger les trois facteurs de portance, afin d'obtenir pour la pression de rupture q des résultats plus conformes à ceux obtenus par la m é t h o d e pressiométrique. Les trois nouveaux facteurs de portance ont respectivement pour expressions : u 1 - sin q> sin y l + sincp 3c 1 +-—(1 +sin (p) cotcp 2yB -c cotcp (1 Ibis) L'expression (3) applicable avec la classique, s'écrit : méthode q u = \Y B N Y sin (p g N q = N q ( ^1+ sin B tp (1 - sin cp), N ; = ( N - 1) cot cp, +cN , q c (14) sin (p g soit encore, puisque N = ( N — 1) cot cp : c q u 1 = - yBN , 2c N 1 + — —- cot cp - c cot cp y N q y N (12) y S i les formules ( 1 Ibis) et (12) présentent une certaine analogie, le rôle de la cohésion c est n é a n m o i n s différent dans la théorie pressiométrique, du fait de l'exposant affectant le facteur qu'elle comporte. O n peut montrer, par l'étude des fonctions multiplicatives de N (B) dans (1 Ibis) et de N dans (12), que l'application à N y y q sin (p fg \1 du facteur correctif 1^1 + S I N <P ( 1 — sin cp) permet . = N y , ^1+ sin (p B L a valeur de B est variable, comme cela a été m o n t r é analytiquement. Il serait plus simple, pour les applications de la m é t h o d e , de pouvoir lui donner une valeur constante, en s'appuyant sur les résultats des essais de chargement et en tenant compte des points suivants : Q >- les faibles cohésions, mal connues et donc négligées, exercent un rôle important, surtout pour les fondations de faible largeur. Pour cette raison, de nombreux essais anciens de chargement de fondations centimétriques sont inexploitables et ne présentent pas d'utilité ; BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES • 211 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 1997 • RÉF. 4134 - PP. 53-72 61 le choix d'une faible valeur de B risque d ' ê t r e pénalisant vis-à-vis d'un calcul classique et de conduire à un excès de sécurité dans le dimensionnement ; Q >- enfin, les hypothèses de départ sur le comportement du sol, telles que l'isotropie, l'élasticité linéaire, etc., peuvent sans doute influer sur l'estimation de cette dimension. Pour une fondation en surface du sol, pour laquelle q - q = 0,8 p,*, on constate que l'accord est tout à fait satisfaisant, dans l a mesure où les cohésions mesurées en laboratoire et estimées à partir de l'essai pressiométrique ont l a m ê m e valeur. u Q De manière plus complète, si l ' o n considère un massif de sol cohérent pour lequel l a cohésion c et le module E croissent linéairement et identi- u Les d o n n é e s expérimentales les plus fructueuses sont celles où l ' o n dispose d'essais de chargement (en surface ou non) de semelles filantes de largeurs B différentes, dans un sol sans cohésion. Cas des sols purement cohérents Pour ces sols, l a capacité portante d'une fondation superficielle de longueur infinie, e x p r i m é e en fonction de l a cohésion non drainée c du sol, s'écrit en contraintes totales : u quement avec l a profondeur (de sorte que — soit constant), p^ (z) croît aussi linéairement avec z. Dans ces conditions, pour une semelle filante de largeur B encastrée à la profondeur D , on peut écrire dans le cadre de l a théorie pressiométrique en vertu de (1) et ( 2 ) : q u - q u q - 1o = u + 2 ) c u = N c c p ; 0 u = k p ( 0 ) k (0) c (0) ( l + XD+1 u- E x p r i m é e à l'aide de la pression limite pressiométrique p,, cette m ê m e capacité portante comporte dans son expression littérale les caractéristiques non drainées du sol. Dans le cadre d ' u n m o d è l e élastoplastique simple, elle peut se calculer directement, mais elle peut aussi s'obtenir, par passage à la limite lorsque l'angle cp tend vers zéro, à partir des expressions de p^' °, données au début de l a section précédente. O n aboutit à : p* (z) = p, (z) - p (z) = c (z) 1 + ln o E„ (z) 2,66 c (z) u k c (z), (15) u u P ; e + ^ p,* (z) dz = AB^+ k (D) | c (0) p u + avec k (0) = 0,8 et 0,12 < kp (D) < 0,24 suivant le sol. p Pour une fondation D = 0, on obtient : de surface, c'est-à-dire 2X q -q u Q = 0,8 c (0) ^1 + — B j = N (B). c (0). u c u On peut comparer ces résultats issus de l a m é t h o d e pressiométrique avec ceux dont on dispose dans le cas de la théorie classique en « c et cp ». Une étude théorique à l'état limite, effectuée par Reddy et al. (1991), fournit l a valeur du facteur de portance N en fonction de l'encastrement et du taux A, d'augmentation de la cohésion avec la profondeur. Compte tenu des ordres de grandeur du rapport E / c , on constate facilement que les deux m é t h o d e s fournissent des valeurs de N proches. O n peut d'ailleurs s'étonner que l ' E u r o code 7 ( E N V 1997-1, 1996) ne prenne pas en compte, pour les sols cohérents, la valeur de l ' e n castrement relatif D / B , qui améliore l a charge portante à la fois g é o m é t r i q u e m e n t , du fait de l'encastrement, et m é c a n i q u e m e n t , du fait de l a croissance de l a cohésion avec l a profondeur. c expression couramment utilisée sous l a forme simplifiée : P; - Po 5,5 u c L a valeur du d é n o m i n a t e u r de cette expression (5,5) est en réalité variable. L e tableau III en donne les valeurs exactes en fonction de E / c . u TABLEAU III Valeurs des facteurs de la relation (15) 62 u (P, - Po) (P( - Po) c 50 12,71 3,93 u u 100 21,61 4,63 200 37,60 5,32 300 52,40 5,72 400 66,50 6,02 500 80,18 6,24 600 93,47 6,42 Analyse d'essais de chargement de fondations sur massif de sable Il ne s'agit pas i c i de comparer les résultats pres-siométriques (dont on ne dispose pas dans les cas évoqués) et les résultats d o n n é s par les essais de laboratoire, mais d'examiner et d'interpréter des essais de chargement en centrifugeuse ou non, en utilisant les corrections proposées. BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 211 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 1997 - RÉF. 4134 - p p . 53-72 Nous avons e x a m i n é un certain nombre de résultats, extraits d ' é t u d e s effectuées par différents auteurs qui se sont intéressés essentiellement à l a chute de portance liée à l a proximité d'un talus. Ces auteurs n'ont pas e x a m i n é l a validité de l a capacité portante sur sol horizontal, mais ils ont cependant souligné l a difficulté engendrée par la légère cohésion du sable. q = i x 16 x 63 x 0,30 + x 55 = } ^ k P a u 3 ^ dans le cas du sable compact : u Ces valeurs sont relativement proches de celles que l ' o n a mesurées et justifient la validité du calcul classique. Essais en centrifugeuse (cités par Bakir et al., 1994) Garnier et Rault, puis Garnier et Shields donnent, pour une semelle pratiquement filante de largeur B = 0,30 m et de longueur L - 3 m, les valeurs expérimentales du facteur de portance N , associées aux pressions de rupture q mesurées et aux paramètres m é c a n i q u e s du sable par l a formule : e x p u Qu = \ YBN >• dans le cas du sable dense : 1 21 133 q = - x 15 x 28 x 0,30 + * \ x 35 = } J ^ k P a . Sable jaune sec de Fontainebleau y conduit respectivement, aux résultats suivants, avec c = 2 ou 3 k P a : y >e x p . Deux états de densification du sable sont concernés : >• pour un sable qualifié de dense, de poids volumique y = 16 k N / m et d'angle de frottement interne cp = 35,5°, on a mesuré q = 340 kPa, d ' o ù N = 140 (alors que l a valeur théorique est N - 49)) ; S i , par contre, pour cette seconde approche, on néglige totalement la cohésion, en ne considérant que des angles de frottement interne de 37 et 32°, les valeurs de B trouvées atteignent 2,5 m et 3 m respectivement, ce qui atteste du rôle important de la cohésion, devant l a très faible dimension de la semelle. 0 Cet exemple montre qu'une vérification des formules de capacité portante au moyen d'essais sur une seule largeur, a fortiori faible, de fondation s'avère pratiquement vouée à l'échec. 3 u Sable siliceux Ye x p y 3 ^ pour un sable qualifié de compact, de poids volumique y = 15 k N / m et d'angle de frottement interne 9 = 30,5° ( N = 22), on a mesuré q = 140 kPa, soit N = 60. 3 y u Ye x p Essais de Shields et Bauer en semi-grandeur (cités par Bakir et al., 1994) Une semelle pratiquement filante, de largeur B = 0,3 m , de longueur L = 2 m est chargée sur un massif de sable dense, de poids volumique sec y = 15,8 k N / m et d'angle de frottement interne 9= 4 1 ° (soit N = 127 et N = 74). Pour des encastrements relatifs D / B de 0 - 0,9 - 1,8 et 2,7 (ce dernier encastrement dépasse l a valeur limite définissant la fondation superficielle), les pressions de rupture respectives sont égales à 427 5 2 1 - 711 et 950 kPa. L'application de la m é t h o d e classique décrite dans l'Eurocode 7 donne les valeurs suivantes de la pression de rupture q : 300 - 611 - 922 et 1 233 kPa et conduit à un écart de plus de 900 kPa pour les deux encastrements extrêmes. 3 d O n constate donc que les valeurs de N déduites des essais sont très supérieures aux valeurs théoriques. e x p Pour interpréter cet écart, on peut d'abord rechercher une valeur de B telle que l'application du facteur correctif conduise aux résultats expérimentaux. Les valeurs de B qui produisent cet effet sont respectivement égales à 5,4 m et 6,5 m et sont donc très élevées. 0 0 Une seconde approche réside dans une meilleure appréciation des caractéristiques de résistance au cisaillement du sable, celles indiquées paraissant pessimistes, comme l ' u n des expérimentateurs l ' a confirmé. Des mesures très précises réalisées par L . Fortin (1993) sur le m ê m e matériau conduisent en réalité à attribuer aux deux sables des angles de frottement de 37 et 32°, avec une légère cohésion de l'ordre de 2 à 3 kPa. L'application de la formule classique adoptée dans l'Eurocode 7 : q = ^yN B + CN u y C Y q u Pour deux valeurs de B (0,75 m et 1 m), l'application des termes correctifs proposés conduit, avec 9 - 4 1 ° , à : 0 *- 433 - 583 - 733 et 884 k P a pour B = 0,75 m, 0 484 - 650 - 830 et 1 000 kPa pour B = 1 m. c Pour un angle 9 = 4 0 ° , on obtient : 3* 402 - 554 - 707 et 861 k P a pour B = 1 m. D Les m ê m e s essais de chargement ont é t é également m e n é s sur un massif de sable moins dense, avec y = 14,8 k N / m et 9 = 37°. Ils ont conduit 3 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 211 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 1997 - RÉF. 4134 - PP. 53-72 63 aux pressions de rupture mesurées suivantes : 120 - 210 - 470 et 555 k P a , qui montrent des irrégularités dans l'augmentation de la pression avec l'encastrement. L e choix de B = 1 m apparaît donc raisonnable, puisqu'il conduit à 219 - 322 - 425 et 529 kPa, respectivement, bien que les résultats de surface soient largement supérieurs aux résultats expérimentaux. E n surface, en effet, l'application classique de l'Eurocode 7 donne un meilleur résultat (139 kPa) mais, pour l'encastrement maximal (D/B = 4), on parvient à 697 kPa, ce qui est bien supérieur à l a réalité. du rapport B / B [ = 2,22 est très supérieure à 2 celle du rapport des pressions de rupture de 1,46. Sable de Fontainebleau 0 Sable jaune de Fontainebleau Essais en centrifugeuse de Bakir et al. (1994) Six essais de chargement ont été effectués sur des semelles filantes posées à l a surface du sol, de largeur B , = 0,9 m ; le sable possède un angle de frottement interne de 41 à 4 2 ° , avec un poids volumique sec de y = 16,1 k N / m . 3 d L a moyenne des pressions de rupture q est de 1 230 kPa. Les valeurs extrêmes sont de 1 173 et 1 315 kPa. L e résultat calculé pour une valeur B de 1 m , pratiquement identique à l a largeur B , est de 1 150 kPa. u 0 Sur le m ê m e matériau, quatre essais réalisés par M a r é c h a l en 1996 concernent une semelle filante plus large, où B = 2 m. Les ruptures ont été obtenues pour 1 795 - 1 781 - 1 802 et 1 793 kPa, avec une excellente répétitivité. L e calcul de la pression de rupture avec B = 1 m donne 1 850 kPa. Essais en centrifugeuse de Canépa et Depresles (1990) Sont récapitulés, dans le tableau I V ci-dessous, les résultats de douze essais de chargement de fondations circulaires posées à la surface d'un sable de poids volumique sec y = 16,1 k N / m et d'angle de frottement interne tp = 4 2 ° (avec des variations du degré environ autour de cette moyenne, suivant les essais). 3 d Ces résultats montrent bien l a non-proportionnalité des pressions de rupture avec les diamètres. Dans l'application à N du terme correctif y sin (p fB Y+^ — avec B = 1 m , on a choisi pour le V J coefficient de forme la valeur 0,6, qui est celle rendant le mieux compte des résultats expérimentaux, comme l ' a m o n t r é B a k i r (1994). O n parvient dans ces conditions aux pressions suivantes calculées (en kPa) : 0 0 B B„ (m) q (kPa) <p = 41° q (kPa) <p = 42° 0,75 514 617 1,50 781 734 2,25 998 1 193 3,00 1 188 1 417 4,50 1 518 1 807 5,20 1 656 1 970 u u 2 0 O n remarque donc sur cet exemple, o ù deux largeurs de semelles ont é t é testées, que la valeur TABLEAU IV - Résultats de douzes essais de chargement de fondations circulaires N essai B(m) (circulaire) q (kPa) u N essai B(m) (circulaire) q (kPa) u 21.1 0,75 475 22.1 0,75 297* 21.2 1,50 708 22.2 1,50 720 21.3 2,25 794 22.3 2,25 1 039 21.4 3,00 1 102 22.4 3,00 1 187 21.5 4,50 1 540 22.5 4,50 1 718 21.6 5,20 1 833 22.6 5,20 1 344" * essai signalé c o m m e douteux par les auteurs ; * * v a l e u r a priori douteuse. 64 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 211 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 1997 - RÉF. 4134 - PP. 53-72 Analyse d'essais de chargement de fondation sur un massif de limon u Cette analyse porte sur les essais déjà anciens effectués par Y . Canepa et relatés par Amar et al. (1983). Les essais de chargement ont eu lieu à Jossigny (Seine-et-Marne) sur un massif de limon. M a l g r é le qualificatif d ' h o m o g è n e qu'on est tenté d'attribuer au massif, celui-ci possède tout de m ê m e des caractéristiques dispersées, bien différenciées suivant la saison, la nappe phréatique pouvant varier depuis la surface du sol j u s q u ' à 3 m de profondeur en période sèche. Ces variations compliquent l'interprétation puisque, dans ce dernier cas, une épaisseur de 1 m environ de sol au-dessus de la nappe est saturée par remontée capillaire. L'ensemble des caractéristiques des sols du site expérimental de Jossigny figure dans l'article d ' A m a r et al. (1983). Seules les caractéristiques utiles aux calculs sont rappelées ci-après : 3 *- poids volumique sec : y — 16 k N / m , >• poids volumique des particules : y. =26,5 k N / m , s* teneur en eau : w comprise entre 20 et 25 % (moyenne 22 %), limite de plasticité : w = 24, 3* indice de plasticité : I = 14, »- cohésion non drainée (essais sur éprouvettes saturées) : c ~ 38 k P a (écart type 14 kPa), s» angle de frottement interne : cp compris entre 30 et 34° (moyenne 32 degrés), 3^ cohésion effective : c' compris entre 0 et 23 k P a (moyenne 12 kPa), 3^ pression limite : . sur 3 m p, compris entre 350 et 650 kPa (moyenne 500 kPa). . augmentation linéaire avec la profondeur. d 3 P P u L e tableau V compare les pressions de rupture q — q mesurées et calculées sous une semelle carrée de 1 m de côté, posée d'abord en surface du sol (D = 0 m), puis encastrée (D = 1 m). Cette comparaison porte sur : H >- les valeurs expérimentales observées lors des essais de chargement ; 3 * les valeurs calculées à partir des essais pressiométriques, suivant les règles du fascicule 62 titre V ; 3» les valeurs déduites du calcul traditionnel, suivant les règles de l ' E u r o c o d e 7 . Les facteurs de correction de forme utilisés sont égaux à s N - 1 s = 0,7 ; s = 1 + stn cp et s = _ ; q >- les valeurs déduites du calcul traditionnel, suivant les règles du D T U 13-12. Les facteurs de correction de forme respectifs sont égaux à s = 0,8 ; s = 1 et s = 1,2 ; >- les valeurs calculées en appliquant aux trois facteurs de portance de l'Eurocode 7 les facteurs correctifs proposés, avec une valeur B = 1 m (égale à B ) ; 3* les valeurs obtenues de la m ê m e manière avec le D T U 13-12, avec B = 1 m. q y 7 q q c q c 0 n Ce tableau appelle quelques commentaires. Les résultats expérimentaux sont é v i d e m m e n t en accord avec les valeurs calculées à partir du pressiomètre, puisque la m é t h o d e de calcul est calée sur de tels résultats. Ils sont très inférieurs à ceux donnés par le D T U 13-12 et encore plus à ceux donnés par l'Eurocode 7. A ce titre, l'Eurocode 7 paraît dans cet exemple optimiste et l'expression des coefficients de forme sur les termes de profondeur et de cohésion q u ' i l renferme, tous égaux ou proches de (1 + sin cp), l'explique. Il peut paraître plus raisonnable de conserver ceux contenus dans le D T U 13-12, à savoir 1 et 1,2. TABLEAU V Valeurs mesurées et calculées de la pression de rupture (valeurs en kilopascals) (Site expérimental de Jossigny) Semelle carrée B = L = 1 m D = 0 m Semelle carrée B = L = 1 m D = 1 m Expérimentation en vraie grandeur 350 à 450 moyenne = 400 500 Calcul pressiométrique (fasc. 62) 280 à 520 moyenne = 400 350 à 650 moyenne = 500 Eurocode 7 cp = 32 degrés c = 12 k P a 184 661 845 675 1 520 c = 12 k P a 195 510 705 440 1 145 c = 12 k P a 184 301 485 315 800 195 230 425 231 655 terme de surface terme de cohésion du terme de profondeur DTU 13-12 tp = 32 degrés Eurocode 7 modifié <p = 32 degrés DTU modifié cp = 32 degrés c = 12 k P a BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 211 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 1997 - RÉF. 4134 - PP. 53-72 du 65 Enfin, l'application des corrections proposées aux valeurs du calcul traditionnel conduit à des résultats plus satisfaisants, et beaucoup plus proches de la réalité des essais de chargement. Cependant, les calculs effectués ont assimilé le sol à un sol h o m o g è n e , avec une nappe d'eau assez basse, ce qui a conduit à adopter un poids volumique du sol de 19 k N / m . L'encastrement de 1 m de la semelle la rapproche de la frange capillaire quasi saturée de près de 1 m d'épaisseur, qui surmonte la nappe proprement dite ; cela induit une incertitude sur la validité de la comparaison. 3 O n doit également s'interroger sur la compatibilité entre les valeurs de cp et c mesurées en laboratoire et celles des pressions limites p mesurées au pressiomètre. Nous bénéficions, pour cet examen, de la campagne spécifique d'essais cycliques pressiométriques effectuée par C a n é p a et al. (1995) sur ce site de Jossigny et qui permet de retenir un module élastique E de l'ordre de 19 M P a sur les deux à trois premiers mètres du sol. Associé au couple moyen « cp = 32° - c = 12 kPa » obtenu en conditions drainées sur un sol non saturé (y — 19 k N / m ) et dont on suppose q u ' i l gouverne le comportement au cisaillement du sol pendant l'essai pressiométrique et les essais de chargement des fondations, ce module conduit à un profil théorique de pression limite assez satisfaisant : ; 3 Profondeur (m) Valeur calculée (kPa) Valeur moyenne mesurée (kPa) 0 260 330 (extrapolé) 1 370 400 2 480 470 3 580 540 - avec le D T U 13-12 modifié : q (contre 605 kPa), *- pour une semelle carrée de côté B = 1 m et d'encastrement D = 1 m : - avec l'Eurocode 7 modifié : q - q = 615 k P a (contre 1 090 kPa), - avec le D T U 13-12 modifié : q - q = 485 k P a (contre 855 kPa). u Q Ces valeurs sont à comparer aux valeurs mesurées de 400 et 500 k P a figurant dans le tableau V . Ce dernier constat montre la difficulté de l'analyse faite ci-dessus. O n doit en effet se demander quelles caractéristiques de cisaillement sont mobilisées lors des essais de chargement des fondations analysées i c i . Les limons de plateau sont des sols, comme bien d'autres, qualifiés d'intermédiaires. S i , à l ' e x t r ê m e , on considère des conditions totalement non drainées, la cohésion apparente c en place peut être estimée à partir de la relation théorique liant E , p, et c , qui donne ici un profil moyen de cohésion de 57, 70, 82 et 95 k P a entre 0 et 4 m de profondeur. Ces valeurs sont à comparer à celles mesurées en laboratoire, sur éprouvettes saturées, qui présentent, toutes profondeurs confondues, une moyenne de 38 k P a (avec un écart- type de 14 kPa), avec un taux d'augmentation en profondeur beaucoup moins rapide que le profil apparent calculé ci-dessus. Ces résultats sont difficilement conciliables. L e profil apparent déduit de l'essai pressiométrique est susceptible de rendre compte des résultats des essais de chargement de la fondation. O n remarque cependant, pour une fondation posée à la surface du sol, que la relation u u q = 0,8 à 1,0 p* U n calcul identique a été effectué avec le m ê m e module de 19 M P a , mais avec des caractéristiques de cisaillement de type « sol intermédiaire » telles que cp = 27° et c = 18 kPa. Ces caractéristiques ont été mesurées au p h i c o m è t r e par le bureau d ' é t u d e s géotechniques Sopena (1986), c o n f o r m é m e n t aux dispositions contenues dans le projet de norme française expérimentale à l ' é t u d e lors de ces essais. Ces valeurs correspondent peut-être mieux, comme pour le module, au comportement lors des essais et conduisent à un profil un peu moins rapidement croissant de 310, 400, 485 et 565 kPa, plus proche de celui en place. ; s'applique indifféremment à des sols totalement pulvérulents ou cohérents, et qu'appliquer à tort à un matériau sableux supportant une fondation superficielle, la relation u A v e c ces caractéristiques cp = 27° et c = 18 kPa, le calcul direct de la charge portante de la fondation donne par ailleurs : u u 5 * pour une semelle carrée de côté B = 1 m et d'encastrement D = 0 m : — avec l'Eurocode 7 modifié : q - 420 k P a (contre 730 k P a pour un calcul classique), u 66 G u u u = 350 kPa u q = (ïi + 2) | L = 0,9 u P ; applicable à une argile n ' e n t r a î n e effectivement pas d'erreur de dimensionnement. Les difficultés entourant l'application des m é t h o d e s de calcul à la rupture utilisant c et cp sont évidentes pour des sols non saturés de ce type, où les mesures de résistance au cisaillement en laboratoire, après un prélèvement m ê m e supposé idéal, ne représentent pas obligatoirement la résistance au cisaillement mobilisée lors des essais pressiométriques ou lors du chargement de la fondation. Pour clore cette comparaison, i l est intéressant, à la faveur de ces essais, d ' a p p r é c i e r la notion de comportement, à court ou long terme, d'une fondation. BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 211 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 1997 - RÉF. 4134 - p p . 53-72 L ' e s s a i de chargement à court terme correspond à des paliers de chargement de courte durée (une heure, en général). O n a vu que les caractéristiques de cisaillement q u ' i l semblait convenable de considérer sont celles déterminées par exemple au phicomètre, intermédiaires entre celles résultant d'essais drainés ou non drainés. L e résultat, e x p r i m é en pression de rupture, d'un essai de chargement à long terme serait celui d'un chargement par paliers de très longue durée. U n tel résultat a été obtenu sur le site de Jossigny, par extrapolation à dix ans des résultats mesurés à 30 min : i l se traduit simultanément par une diminution de l a pression de rupture d'environ 20 % et par la d i m i nution de la pente à l'origine de la courbe effort-déformation, qui définit un module, comme le montre la figure 6, extraite de l ' é t u d e d ' A m a r et al. (1983). Ces courbes concernent l'essai n° 7, effectué en hiver avec une nappe très haute. L a pression de rupture à court terme, pour 10 c m de tassement (soit 10 % du côté de la fondation), est de 420 kPa ; à long terme, elle baisse à 340 kPa. L a p r e m i è r e valeur est en bon accord avec les pressions limites les plus basses, m e s u r é e s l'hiver, ainsi qu'avec un calcul de type classique en sol purement cohérent. Pour sa part, la pression de 340 kPa à long terme est à comparer aux calculs selon l'Eurocode 7 et le D T U 13-12 modifiés, en utilisant un poids volumique déjaugé de 10 k N / m et les caractéristiques drainées tp = 32° et c = 12 k P a ; on obtient alors 380 et 310 kPa, respectivement, par ces deux m é t h o d e s . 3 50 100 150 200 250 300 350 Q (kN) Enfin, le calcul avec les valeurs de tp, c et y ci-dessus, et un module E de 15 M P a (qui représente la pente de la courbe de l'essai n° 7 de chargement à long terme et qui est assimilé à celui qui serait m e s u r é par un essai cyclique également à long terme, au pressiomètre), conduit au profil théorique suivant de pressions limites, c o m p a r é au profil issu des essais standards : 0 Pression limite Profondeur calculée à long terme (m) (kPa) Pression limite mesurée, essais standards (kPa) 245 330 295 400 345 470 395 540 O n observe que la pression limite à long terme est d'environ 25 % plus faible que la pression limite à court terme, ce qui est comparable à la diminution de la pression de rupture sous la semelle. Cette comparaison, m e n é e sur un site où l'interprétation s ' a v è r e délicate, montre que les facteurs correctifs proposés pour les termes de portance tant de profondeur que de cohésion sont justifiés : en leur absence, on ne peut rendre compte des pressions de rupture constatées, que l ' o n raisonne en conditions drainées ou non. Cependant, quelle que soit la m é t h o d e choisie, i l reste indispensable de tenir compte de l'état du massif de sol et de ses variations possibles pour le calcul des fondations. Conclusions A u terme de cette analyse des m é t h o d e s de dimensionnement des fondations superficielles à partir des essais pressiométriques et des essais de laboratoire, on peut, à notre avis, tirer les enseignements qui suivent. • Il existe en théorie, et la pratique le confirme, d'importantes différences entre les pressions de rupture q calculées sous les fondations superficielles. L a comparaison présentée i c i n'est cependant pas c o m p l è t e car la modélisation théorique de la charge portante à partir de l'essai d'expansion pressiométrique n'est que partielle et les calages expérimentaux sont limités à des fondations de largeurs réduites. u Fig. 6 - Courbes de chargement à court et long terme sur le site expérimental de Jossigny (d'après Amar et al. (1983)). • Dans le cas des essais de laboratoire, les difficultés bien connues de prévision de la capacité portante proviennent du prélèvement du sol, de la détermination des caractéristiques mécaniques réelles du sol en place et de la très grande sensibilité à leur variation des facteurs de capacité portante, sans oublier les notions de court et long terme. BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 211 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 1997 - RÉF. 4134 - p p . 53-72 67 ANNEXE: Pression limite p, d'un sol uniquement frottant Combarieu (1995) a écrit la pression limile p,. (correspondant à une déformation infinie de la sonde pressiométrique) sous la forme : p/ 1 '• s,n «" = F «p, y) . pi' l u . E * s i n «" si K „ ( l + sin cp) > 1 |A.l] si K „ ( l + sin cp)< l fA.I ou q p/' " "'" i" = F (cp. y) u T - 0 ) .E'"' " I + sin cp) m v > avec u = sin i|/ sin cp P.. Mo- Y 1 - 17"' ' ( I + sin cp)(I F (cp. V|f) = + sin <p) !u [2.ftft(u + sin tp)] " * i u v ' e Cette fonction F(cp. y» esi très proche de - 2u pour 2 0 ° < cp < 50 . Compte tenu de l'hypothèse = EU) E , ( l + Âz), les expressions [A.l] et [A.2|. s'écrivent après transformation sous la forme sin <p (1 + sin y ) u + sin <p 1 \1 p, (z) = Az. I À + z) stn <p + sin <p = Az { IA.3J z) avec un premier facteur A qui ne dépend pas de la profondeur z et est égal à >• dans le premier cas | A . 1 | : I - sin <p sin y 1 + sin (p iT ;, A = [F(cp. y ) ] ' " t1 IA.4] >- dans le second cas [A.2] : 1 - sin <p sin y 1 - Nin (p A = [F «p. y)] I -1 Calcul de B et de N 0 -in f . E (1 + sin cp) E„ l'A.5] ylim La recherche de la dimension standard B., repose sur l'égalité des valeurs de N. dans les deux formules de calcul de la méthode pressioméitique et de TEurocode 7 (pour c et cp) : sin (p (1 + sin y) 4 A ! A + o - *\ 1 + sin <p 14 tan cp où A a l'expression définie ci-dessus. BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 211 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 1997 - RÉF. 4134 - PP. 53-72 Tous calculs faits, on parvient, pour les sols définis par la Relation [A.2"|, à l'égalité 1,5 ; Y soit 1 5 B. = G (cp) p — X où G (cp,) est une fonction de <p seul. Pour simplifier, on a fait l'hypothèse que la dilatance n'existe que pour cp> fp, =s 3 3 ° (avec V|/, angle de dilatance égal à cp - cp,), et que, pour cp < 3 3 ° . y = 0. Les ordres de grandeur de G (cp) sont très peu affectés par cette simplification. La fonction G (cp) est tabulée ci-après. cp (degrés) G(<p) <p (degrés) G (<P) cp (degrés) G(cp) 21 20 50 22 80 30 31 490 730 33 32 4 240 3 030 130 5 880 27 26 25 1 060 34 9 670 8 110 28 29 2 160 1 520 35 36 37 38 11 450 13 450 15 800 18 400 39 21 500 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 25 000 29 000 33 700 39 200 45 600 53 300 62 400 73 300 86 500 102 600 Lorsque l'expression | A . l | s'applique au sol, c'est-à-dire quand K , (I + sij»*:<p).»>.'vl:, la fonction tin c(> tin y •• I in G(tp) est multipliée par le facteur [ K „ (1 + sin cp)J » ' " de valeur approximative 0,5 lorsque K„ = 1 et 0,25 pour K„ - 2, dans le domaine des valeurs très élevées de cp où l'on se situe alors généralement. 1 + sl Lorsque B devient très grand, on peut écrire : sin ip -X N (B,cp) = y '+— i 1 + iI + sin v> 2YB.) qui tend donc vers N 7 l i m (B, ) = - ^ . À ~ 9 n ' ^ , valeur qui est pratiquement atteinte pour B = 30 m. On a. par ailleurs : \ ( N .ylim , _ (1 + sin 1(0 1 + Mil (1 sin <f» I - -,in cp N„/Km yG(cp) 2B On pourra donc, étant donné la faible valeur de X, approcher très correctement le rapport stn par le rapport fQ V + N""(B,) (p , I N ° et ceci m ê m e pour des valeurs assez fortes deB, et B . C'est une très : bonne approximation du rapport exact, pour les valeurs plausibles de X et 1"hypothèse simplificatrice relative à la dilatance = 0 si t p £ 33 degrés). En introduisant la largeur de référence B , on peut écrire (l Mil q = , YB u N ip 7 où la valeur de B peut être limitée à 30 m, afin de conserver au terme N (B) la valeur asymptotique mise en évidence ci-dessus. BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 211 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 1997 - RÉF. 4134 - PP. 53-72 69 Influence de la cohésion c Si l'on note pf, la pression limite d'un sol uniquement frottant, on montre facilement que l'inp c troduction d'une cohésion c conduit à une pression limite, notée p} - , telle que ï - sin y sin tp 1 + sin <p pf- 1H + c cot <p = p? cot <p (1 + sin <p) q pour K , ( 1 + sin cp) < l 0 et 1 - sin y sin tp 1 + sin <p c pf + c cot cp = p? I pour K„ ( 1 + sin cp) > I 1 + — cot (p Po soit finalement : I -- sin y sin <p sin (p (1 + sin y) | \ pf- c I + sin (p I + sin <p 1 + — cot tp ( 1 + sin cp) yz (z) = Az X + T - c cot cp / et 1 - sin sin (p (1 + sin y ) j\ t + sin tp P?'{z) = Az ^ + ~ J 1+ xj sin cp c cot « p i " " ' " ' " * y- K - — c cot cp, ) respectivement. c On remarque d'ailleurs que, lorsque z tend vers zéro, p^ tend vers une valeur finie, pression limite de surface, qui vaut : { I - sin y -.in tp T i P i- -in tp - col cp ( I + sin cp)| ou - c cot cp pour K ( l + sin tp) < 1 0 I - sin y sin (p I + sin tp pfUO) = A j - - ^ - cot cp) c cot cp pour 1^(1 + sin cp) > 1 Pour une semelle filante de largeur B, appuyée à la surface du sol. la méthode pressiométriquc donne donc - sin y sin ip I + .-in cp c q„, = P / * l z = ^ ) = ^ Y B N . , ( B ) 1 + y — - cot cp (I + sin cp) c cot tp |A.6a] ou I -• sin y sin tp q u =Pr 2 B\ I - y • =-i"YBN (B) 7 1 + sin tp 1 + 2 Y Ï K ; , C O T - c cot cp * [A.6b] suivant la valeur de K„ ( 1 + sin cp), tandis que. selon la méthode classique, on calcule , 2c N I + -pr COt cp - c col 9 Y N q q Uj = -YBN T B Y |A.7| y 70 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 211 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 1997 - RÉF. 4134 - p p . 53-72 Pour rapprocher les expressions de q U( et q en modifiant la formule classique, on peut appliquer Ui siti <p / g \ f + sin <p à N q un facteur correctif (1 - sin cp). Si l'on remplace de plus N (B) par Y sm q> N B "V — + S I D * , on peut écrire l'expression classique de la pression limite sur le sol sous la forme : q U2 = - BN (B) Y + c cot tp (1 - sin cp) cot cp ' Y YBN (B)[BJ Y ou encore sin <p • g s t + sin <f 7B Ñ ; C O T 9 c cot cp [A.8] Les deux fonctions entre crochets des expressions [A.6a] et fA.8] sont tabulées ci-après. Elles montrent que, dans les cas pratiques d'application, la correction proposée est acceptable. TABLEAU A.1 Valeurs de la fonction + 3c STyB 1 - sin y sin 1 + sin <p C O t 9 ( 1 + S , y n < P ) Valeurs d u rapport c / y B (degrés) 0,01 0,05 0,1 0,5 1 2 20 1,03 1,13 1,26 2,18 3,16 4,87 9,12 15 24,9 25 1,02 1,10 1,21 1,92 2,67 3,47 7,10 11,3 18,2 30 1,02 1,08 1.17 1,74 2,35 3,37 5,81 9 14,1 35 1,01 1,07 1,13 1,60 2,08 2,89 4,76 7,1 10,8 40 1,01 1,05 1,11 1,47 1,84 2,44 3,80 5,46 7,9 45 1,01 1,04 1,08 1,36 1,64 2,10 3,09 4,3 59 50 1,01 1.03 1,06 1,28 1,49 1,83 2,55 3,4 4,50 10 20 10 20 TABLEAU A.2 2c N Valeurs de la fonction 1 + —= tp (degrés) (1 - sin tp) cot cp Valeurs d u rapport c/yB 0,01 0,05 0,1 0,5 1 2 20 1,05 1,25 1,50 3,52 6,03 11,06 20,2 51,3 102 25 1,03 1.15 1,29 2,47 3,94 6,90 15,7 30.4 60 30 1,02 1,08 1,16 1,80 2,6 4,19 S 17 33 35 1.01 1,05 1,09 1,45 1,90 2,80 5,51 10 19 40 1,01 1,03 1,04 1,26 1.51 2,02 3,57 6,15 13,3 45 1,01 1,02 1,03 1.12 1,30 1,59 2,47 3,93 6,9 50 1,01 1,01 1,02 1,08 1,17 1,33 1,86 2,65 4,30 5 On vérifie numériquement que l'on peut appliquer l'expression [A.8] m ê m e en cas de sol surconsolidé, pour lequel est élevé. BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 211 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 1997 - RÉF. 4134 - PP. 53-72 71 • Dans le cas du pressiomètre, qui est un essai de chargement du sol un peu particulier, intégrant globalement sous la forme de la pression limite, à la fois la cohésion, l'angle de frottement interne, la compressibilité et la dilatance, la mise en œ u v r e de l'essai nécessite tout autant de soin et de discernement pour l'utiliser dans un calcul de charge portante. L ' é t u d e présentée dans cet article permet de proposer de remplacer les trois facteurs de capacité portante N N et N par les facteurs suivants : r q c sin ip sin <p /g N q =N q \1+ sin <p (1 - sin <p), ce qui permet d'harmoniser les deux m é t h o d e s de dimensionnement et d'apporter une réponse au p h é n o m è n e connu d'effet de taille de l a fondation. B est une dimension, en théorie variable, mais que l ' o n propose de choisir égale à un mètre. Dans ces expressions, la largeur B de la fondation sera limitée à une valeur maximale qui peut être fixée à 30 m. Toutefois, cette valeur est peu courante pour une semelle superficielle et, de ce fait, sans grand intérêt pratique. O n peut certes aussi conclure, et c'est sans doute pratique courante devant les difficultés é v o q u é e s , q u ' i l suffit de réduire d'environ 5 degrés l'angle de frottement d'un sol pulvérulent et de négliger l a cohésion pour obtenir, par le calcul classique, une capacité portante qui ne causera pas de souci au projeteur. Une telle façon de faire ne paraît pas raisonnable et, en tout cas, n'est pas rationnelle, alors que l ' o n s'efforce actuellement de cerner au mieux les valeurs représentatives des caractéristiques des sols et les coefficients de sécurité à y affecter. 0 K - = ( q - 0 cot <p N R E F E R E N C E S BIBLIOGRAPHIQUES A M A R s., B A G U E L I N F., C A N E P A Y . 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ABSTRACT The bearing capacity of shallow foundations : pressuremeter and laboratory tests O. COMBARIEU The author compares the methods for calculating the bearing capacity of shallow foundations using pressuremeter tests which give the limit pressure pi and laboratory tests which provide the cohesion and friction angle. The first section is theoretical and numerical and suggests a straightforward means of correcting the three bearing capacity factors Ng., Nq., Nc in order to harmonize the two methods, using the pressuremeter test as a reference. In particular, the size of the foundation is taken into account by modifying the factor Ng. The second section shows that, in spite of the difficulties involved in determining c and j. the experimental results adequately justify the proposals and confirm the value of the pressuremeter test for foundation design. 72 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 211 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 1997 - RÉF. 4134 - PP. 53-72