Cantin Annie Ethnomédecine et ethnopsychiatrie ANT-1302 Étude de cas : le candomblé Travail présenté à M. Abdelwahed Mekki-Berrada Département d’anthropologie Université Laval 3 décembre 2013 Étude de cas : Le candomblé Brésilien S’il est des religions qui frappent l’imaginaire occidentale, il s’agit bien des cultes de possession africain ou afro-américain. Le plus connu de ces cultes est probablement le Voodoo haïtien. Un autre culte de possession issue du syncrétisme des religions africaines et occidentales est le candomblé. Le mot candomblé est en fait une expression générique qui réunit les religions syncrétiques brésiliennes issues du mélange fait entre les religions Africaines des esclaves noirs, principalement Yorouba et Bantou et Fon, les religions Brésiliennes indigènes le catholicisme et la magie ibérique. Ce syncrétisme est survenu à l’époque de la colonisation. Selon Carmen Bernand, membre de l'Institut universitaire de France, vers la fin du 19ème siècle se grefferont au candomblé des éléments de la philosophie spirite kardéciste. De ce bref survol, il est possible de constater à quel point les influences du candomblé sont nombreuses. Des éléments provenant d’Afrique, d’Amérique du sud, et d’Europe en font partis. Il est impossible de définir un candomblé. Les divers mouvements vont donner plus d’importances à un rite ou à un orixas et la variété des cultes est énorme. Dans cet essai, il sera question de l’itinéraire thérapeutique typique au Brésil. En premier lieu, sera expliqué ce qu’est le candomblé. En second lieu, seront abordés les rites thérapeutiques qui sont présents dans cette religion. En troisième lieu, seront décrit le lien qui existe entre les patients et les médiums du candomblé. Le candomblé Premièrement, le candomblé est un syncrétisme des croyances traditionnelles Yoruba, Fon et Bantu originaires de l’Afrique et de la foi catholique. Ce sont les Africains capturés comme esclave qui ont apportés ces croyances au Brésil à l’époque de la traite des esclaves. Le mot candomblé signifie danse en l’honneur des dieux. Contrairement aux croyances populaires, le candomblé n’est pas une religion polythéiste, les pratiquants de ce culte croient en un dieu suprême nommé Oludumaré par la plupart. Ce dieu est servi par plusieurs déités mineures nommées les orixas qui sont assimilés aux Saints catholiques. De plus, les croyants du candomblé croient que chaque individu se voit attribuer, lors de son baptême, un orixa personnel chargé de veiller sur son destin et d’agir à titre de protecteur. La musique et la danse occupent une place prépondérante dans les cultes candomblés, comme souvent dans les cultes de possession Africains, ils servent à obtenir la transe nécessaire pour permettre la possession par les orixas. Les concepts de bien et de mal n’existent pas dans le candomblé. Le croyant a pour but de vivre pleinement son destin et ce, quel qu’il soit. Comme la plupart des cultes de possession Africain, le savoir du candomblé est transmis par voie oral. Mis-à-part la bible catholique il n’y a pas de livre saint propre à cette religion. Comme mentionné plus haut le candomblé est issu de divers culte de possession Africain qu’ont amenés avec eux les individus arrachés à leur foyer pendant la traite des esclaves. Il a émergé lorsque les biens pensants (lire salaud) propriétaire d’esclave ainsi que leur directeur de conscience ont décidé qu’il était nécessaire de sauver l’âme des esclaves en les convertissant de force au Catholicisme. Le but non avoué de ce prosélytisme acharné étant d’augmenter encore la soumission des gens réduits en esclavage en éliminant tout lien avec leur passé. Plusieurs des convertis ont vu dans l’hagiographie catholique des similarités avec leur propre religion ainsi, plutôt que de renoncé complètement à leur culture ils se mirent à prier leurs dieux « déguisés » ou assimilés avec un Saint catholique. Les symboles associés à un orixas étaient donc attribués à un Saint catholique qui prenait alors la double identité de Saint et d’orixas. Ainsi Saint-Pierre, gardien des portes du paradis est assimilé à Exu, connu dans le Voodoo haïtien sous le nom de papa Legba, gardien des lieux de passage et des carrefours et est l’un des orixas les plus honorés. Les esclaves utilisaient les opportunités offertes par les réunions des groupes catholiques pour se rencontrer entre eux. Pendant ces cérémonies ils se livraient aux rituels du candomblé, ils organisaient aussi des festins et planifiaient les actes de rébellion. Évidemment, le candomblé a été condamné par l’église catholique et ceux qui adhéraient à cette religion furent violemment persécutés. Le gouvernement allait même promulguer des lois qui permettaient à la police d’intervenir contre les croyants du candomblé. Ces persécutions se poursuivirent jusque dans les années 1970 quand enfin la loi qui obligeait les membres de temples candomblé à solliciter la permission de la police pour tenir une cérémonie fut abrogée. Depuis la levée de cette loi la popularité du candomblé ne cesse d’augmenter. On estime à deux millions le nombre d’adhérant à la foi candomblé. L’un des hauts lieux de ce culte est Salvador de Bahia dans le nord du Brésil. Certains habitants de pays africains viennent même effectuer des pèlerinages à Bahia dans le but d’en apprendre davantage concernant la foi de leur ancêtre. Le candomblé est perçu, par ceux qui le pratiquent, comme une façon de se reconnecter à la culture qui leur a été dérobée par l’esclavage. Plus précisément, le dieu suprême est servi par plusieurs catégories de dieux mineurs, les voduns, les inkices et les orixas. Les orixas sont des ancêtres qui ont été déifiés. Si certains d’entre eux ont seulement cent ans d’autres en ont plus de mille. Les Orixas constituent le lien entre le monde spirituel et le monde des humains. Les voduns et les inkices sont essentiellement la même chose que les orixas. Étant donné que le candomblé est un syncrétisme entre trois cultes de possessions africains, les culte Yoruba, Fon et Bantu et la foi catholique, les deux autres expression sont celles issues du culte Fon et Bantu. Les orixas sont chacun associés à un élément naturel. Ils ont chacun leur nourriture de prédilection. Des couleurs, des animaux et même des jours de la semaine leurs sont associés. Comme selon la tradition candomblé, chaque individu se voit attribué un orixa à son baptême, la personnalité de chaque croyant sera grandement influencé par l’orixa qui lui est associé. Le panthéon candomblé porte le nom de Baba Egum au Brésil, on le nomme aussi Egungun dans d’autres parties de l’Amérique Latine, au Paraguay par exemple. Les rituels candomblés avaient coutume de se tenir directement dans les huttes des esclaves. À l’époque des percussions, toute personne qui étaient surprises à assister à un rituel candomblé se voyaient condamnés à recevoir entre cinquante et cent coups de fouet. Les adeptes du candomblé font une distinction importante entre les endroits sacrés et les endroits profanes. Les endroits profanes sont ceux des activités de tous les jours. Ceux où les gens travaillent, mangent dorment, ou jouent. Les endroits sacrés portent le nom de tertre ou de temple. Ces endroits comprennent une place extérieure ainsi qu’un bâtiment ou surviennent divers rituels. Étant donné les goûts différents des orixas, les cérémonies peuvent être tenue à l’intérieur ou à l’extérieur en fonction des préférences de ou des orixas invoqués. Lorsqu’ils désirent pénétrer dans un de leur lieu de culte les candombléistes doivent se vêtir de vêtement propre et juste avant d’entrer ils s’aspergent d’eau pour nettoyer la souillure du monde extérieur et éviter de contaminer le temple. Les raisons pour se rendre au temple sont nombreuses, plusieurs adeptes y vont dans le but de questionner un prêtre concernant leur avenir. D’autres habiteront le temple pendant une longue période dans le but d’être complètement possédés par leur orixas. Le premier temple officiel à avoir été fondé au brésil est celui de Salvador de Bahia. Encore aujourd’hui, il demeure le plus populaire des temples candomblés. Les femmes occupent une place prépondérante dans le candomblé. En effet, la plupart des services sont conduits par une femme nommée mère ou Sainte mère. De plus, les femmes sont responsables de l’entraînement des aspirantes prêtresses. Les cérémonies candomblés prennent la forme de danse chorégraphiée très complexe accompagnée par des hymnes chantés par les fidèles. Les danses constituent littéralement un appel envoyé aux esprits pour qu’ils viennent prendre possession du corps du danseur ou, plus probablement, du corps de la danseuse et s’expriment à travers lui. Pour expulser l’entité les adeptes doivent chanter les hymnes à l’envers jusqu’à ce que le dieu quitte le corps de celui ou celle qui est parvenu à la transe. Les danses des esclaves africains étaient bien connues des propriétaires des plantations où ils travaillaient. Éventuellement, ces danses devinrent un important symbole de rébellion et serviront à dissimuler des arts martiaux dont le plus connu est la capoeira. Pendant les cérémonies les plus importantes les prêtres et prêtresses vont revêtir les vêtements propre à certain orixa et vont se livrer aux danses spécifiques afin d’être possédé par l’ancêtre dont ils avaient revêtus le costume. Le code moral que se doit de respecter les adhérents du candomblé est dicté par le Baba Egum, le panthéon candomblé, pendant les cérémonies, les dieux s’assurent que les traditions et les standards moraux du passé continuent d’être reproduits dans le présent. Aussi, pendant les cérémonies ceux qui atteignent la transe vont parfois mimer des évènements qui sont survenues dans la communauté dans le but de mettre en lumière les éléments positifs et négatifs afin que le public puisse se livrer aux jugements de ces actes dans une sorte de tribunal. Itinéraires thérapeutiques propres au Brésil Deuxièmement, plusieurs adeptes du candomblé vont rejoindre cette foi, non par choix, mais parce qu’ils se voient contraints par un ou des orixas. Le « saint » provoque des afflictions d’ordre physiologique, mental et, ou social si une personne choisie tente d’ignorer l’appel d’un orixa et refuse de lui offrir la dévotion demandée. Ces adhérents forcés correspondent à la définition de patient faite par Alfred Gell. La cure de la maladie consiste à rejoindre la foi candomblé. Vu sous cet angle le candomblé est en lui-même une cure. Pour ceux qui fréquentent les temples candomblés à titre de client le candomblé constitue un traitement parmi les autres. Cependant, qu’il est spécialisé dans le traitement des maladies en lien avec les orixas, maladies qui ne sont pas reconnus par la médecine moderne. Ces maladies peuvent autant affectés le corps que l’esprit. Ces afflictions ayant en commun d’être provoquées par les orixas. Les patients sont victimes des voduns qui veulent s’approprier leur personne. Le candomblé constitue une façon que les adeptes utilisent pour conjurer ce qu’ils considèrent comme de la malchance. Une malchance qui peut se manifester en premier lieu à travers le corps. Roger Sansi, dans son article Shrines, substances, and miracles in Afro-Brazilian Candomble, cite l’exemple d’un enfant qui se serait cassée une jambe, il explique la première réaction du père serait de l’amener voir un médecin mais qu’après quelque jours il ferait appel à un prêtre candomblé pour performer un rituel adressé à l’orixa Omulu pour qu’il aide l’enfant à guérir. L’orixa peut aider la guérison mais il peut aussi provoquer la maladie donc de se livrer au rituel approprié peut permettre de guérir mais aussi d’éviter d’autres problèmes. Dans le candomblé le corps est conçu comme le lieu de rencontre de divers agents. Le fait d’avoir un corps qui est « ouvert » signifie qu’il peut être soumis à des influences externes néfastes qui peuvent provoquer la maladie et jusqu’au mauvais œil. Bien qu’ils ne soient pas les seuls à pouvoir sceller le corps d’un individu, il y a aussi les rezador catholiques qui peuvent le faire, les gens font appel aux prêtres candomblés pour le faire. Dans le cas d’un rezador catholique comme dans celui de l’officiant candomblé la fermeture du corps d’un patient se fera généralement à l’aide de bain rituel avec des plantes spécifiques selon l’orixa impliqué aussi, seront utilisés des liquides considérés comme sacré, tel le sang et l’eau de certaines sources et seront récitées des prières pour évincer le mal. La différence entre les interventions des prêtres candomblé et celles des autres intervenants est que les prêtres candomblés sont en mesure d’invoquer des orixas qui attaquent l’entité qui persécute le patient. Les individus vont effectuer leur choix entre le rezador, le candombléistes et le docteur en médecine sur le fondement de leurs croyances mais surtout en procédant par essai et erreur. Cependant, chacun des spécialistes à un domaine qui lui est principalement attribué. Le rezador et le prêtre du candomblé disposent d’une connaissance étendue de la pharmacopée locale, il est d’usage de consulté l’un ou l’autre dans le cas d’affections qui nécessite un traitement par les plantes. Le champ de compétence du prêtre candomblé va bien plus loin que les problématiques concernant l’ouverture et le scellage du corps. Son domaine de spécialisation concerne les orixas. Si une condition physique a été provoquée par un « saint » elle relève de l’expertise du prêtre candomblé. Évidemment, la frontière entre une condition médicale purement physiologique et une maladie provoquée par un orixa est souvent très mince et il n’est pas rare que le patient fasse appel à plusieurs spécialistes. Les substances les plus importantes dans le candomblé sont le sang, l’eau, le miel, l’huile de palme l’alcool et le tabac. Ces substances vont être utilisées comme sacrifice pour les orixas. Par exemple, dans le rituel d’initiation ketu, qui est la plus grande nation candomblé, le serviteur des « saints » va offrir les nourritures appropriées à la tête du postulant. Parce que selon la conception candomblé la tête est le lieu où les orixas vont asseoir leur pouvoir sur une personne. Les substances offertes permettent de rendre l’orixa plus fort, de sceller le pacte entre le futur acolyte et de sceller le corps d’une personne pour éviter qu’il subisse des influences néfastes. La nourriture n’est pas mangé par celui qui est initié, elle est répandu sur sa tête, on en offre aussi à la représentation du vodun dans le temple. Lorsque l’offrande est accomplie un oiseau sera sacrifié on asperge le patient et le sanctuaire du sang de l’animal pour compléter le pacte. Le sang permet d’ouvrir un chemin fait en sorte que le saint habitera littéralement le patient d’une façon bénéfique. Une fois l’initiation terminée celui qui l’aura reçu acquis une dette envers le temple où est survenu l’évènement. Pour conserver la force de son lien et éviter de retomber malade il devra retourner à ce temple périodiquement afin de se livrer à des rituels. Devenir médium pour guérir L’une des particularités des démarches thérapeutiques associées au candomblé est que souvent le patient va finir par devenir un médium. Rebecca Seligman a produit une enquête où elle explique que la majorité des adeptes du candomblé font face à des conditions de vie difficile. Ils sont pauvres, ils font face au stress dû à des problèmes financiers, ce sont des afro-américains, souvent ils travaillent dans la maison de l’élite blanche et sont donc confrontés à la dichotomie entre leur mode de vie et celui de leurs employeurs. Ils sont plus sujet à développer des détresses psychologiques. Le fait de devenir médium peut être vu comme un moyen d’atteindre une position offrant plus de pouvoir et de confort. Seligman pose la question suivante : pourquoi certains individus vivant dans ces conditions deviennent-ils médium alors que d’autres ne le font pas? Elle tente de mettre en lumière les différences qui existent entre les individus qui utilisent la voie médiumnique comme thérapie et ceux qui n’en font rien. Elle a conduit plusieurs entrevues avec des médiums du candomblé. De ces entrevues il ressort que la plupart des médiums rapportent qu’avant leur initiation ils vivaient avec un niveau de stress très élevé, qu’ils subissaient de grandes souffrances provoquées par des évènements négatifs tel que des abus sexuels ou la perte d’un enfant, qu’ils étaient indigents au niveau financier et qu’ils rencontraient des problèmes quant à leurs relations interpersonnelles. En plus de ces problèmes d’ordre social et psychologique, la plupart des médiums racontent qu’ils devaient vivre avec une maladie que la biomédecine jugeait incurable. Typiquement, cette maladie s’accompagnait de détresse et de souffrance émotionnelle. La maladie physiologique et la détresse émotionnelle se nourrissaient l’une de l’autre ce qui contribuait à aggraver encore l’état des patients. Les médiums interrogés disent qu’après avoir tenté de se soigner à l’aide de la biomédecine sans résultat probant ils se voyaient encouragés par leur proche à se tourner vers les arcanes du candomblé. Le fait de devenir médium permet au patient d’acquérir une nouvelle position d’importance dans la société, un nouveau réseau de soutien, de recevoir une certaine quantité de pouvoir et de respect et permet même d’améliorer leur situation économique. Dans la conception candomblé, les malheurs et les maladies qui frappent ceux qui sont appelés à devenir médium sont vu comme une appropriation de la personne par un des orixas. Le patient résistera à l’appel en tentant de continuer à vivre selon sa conception de la normalité et le saint va continuer à envoyer des obstacles jusqu’à ce que la personne plie et entreprenne la route pour être initié et éventuellement devenir médium. Le patient gagne alors la protection du saint qui l’a déclaré sien et devient capable de se laisser posséder pour que l’orixa puisse s’exprimer par sa bouche. Les médiums interrogés font état d’une grande amélioration, voire de la disparition complète, de leurs symptômes suite à l’accession au rôle de médium. Bibliographie BASTIDE Roger, 1957 « Brésil : terre de contraste », Hachette, Paris, ISBN:2-73848069-1 BERNAND Carmen, « Du candomblé à l’umbanda, cultes de possession au Brésil » Clio [En ligne], consulté le 22 novembre 2013 CSORDAS J. Thomas, « health and the holy in african and afro-american spirit possession », Soc. Sci. Med. 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