¶ 14-003-C-20 Généralités sur l’arthrose : épidémiologie et facteurs de risque P. Richette L’arthrose est la pathologie dont la prévalence est la plus élevée en rhumatologie. Elle est à l’origine de douleurs et d’altérations de la fonction articulaire, ce qui, à l’échelle d’une population, a des conséquences socioéconomiques importantes. L’arthrose peut être secondaire ou primitive. Dans ce dernier cas, elle touche principalement les mains, le genou, la hanche et le rachis cervicolombaire. La prévalence radiographique de l’arthrose, quelle que soit sa localisation, augmente fortement avec l’âge, et atteint environ 80 % des patients âgés de plus de 75 ans. De nombreuses études épidémiologiques ont permis de mieux comprendre l’histoire naturelle de cette pathologie et surtout de mettre en évidence de nombreux facteurs de risque généraux et locaux. © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Arthrose ; Coxarthrose ; Gonarthrose ; Arthrose digitale Plan ¶ Introduction 1 ¶ Définition et diagnostic de l’arthrose 1 ¶ Classification de l’arthrose 1 ¶ Études de prévalence 1 ¶ Études d’incidence 2 ¶ Facteurs de risque d’arthrose Facteurs généraux Facteurs biomécaniques 2 2 3 ¶ Évolution de la maladie arthrosique 3 ¶ Impact économique de l’arthrose 3 ¶ Conclusion 4 . ■ Introduction L’arthrose est la pathologie dont la prévalence est la plus élevée en rhumatologie. Elle est responsable d’une morbidité majeure dans les pays développés où elle constitue la deuxième cause d’invalidité après les maladies cardiovasculaires [1-3] . Depuis une vingtaine d’années, de nombreuses études épidémiologiques ont permis de mieux comprendre l’histoire naturelle de cette maladie, en particulier pour l’atteinte de la hanche, du genou et des doigts. Ces données cliniques sont importantes car la connaissance de l’épidémiologie de l’arthrose est indispensable à une meilleure approche thérapeutique de cette maladie [4, 5]. ■ Définition et diagnostic de l’arthrose L’arthrose se caractérise macroscopiquement et histologiquement par des altérations focales du cartilage articulaire sous forme de fissures puis d’érosions qui peuvent mettre à nu l’os sous-chondral. À ces lésions du tissu cartilagineux s’ajoutent des Appareil locomoteur modifications des structures adjacentes, c’est-à-dire de l’os souschondral et de la membrane synoviale. L’arthrose intéresse donc l’ensemble de l’articulation et pas le seul cartilage [6]. Il n’y a pas de consensus clair sur les critères diagnostiques d’arthrose à utiliser dans les études épidémiologiques. En effet, l’arthrose d’une articulation peut être définie par la présence de symptômes cliniques seuls, par la présence de signes radiographiques évocateurs, ou par l’association de signes radiologiques et cliniques. Des critères diagnostiques ont été établis par l’American College of Rheumatology (ACR) pour l’arthrose digitale, la gonarthrose et la coxarthrose [7-9]. Certains de ces critères, qui sont plutôt des critères de classification que de diagnostic, n’utilisent que des items cliniques et ne nécessitent pas le recours aux radiographies. C’est la raison pour laquelle leur utilisation peut apporter des chiffres de prévalence d’arthrose inférieurs à ceux rapportés dans les études ayant utilisé un diagnostic radiographique. ■ Classification de l’arthrose . Différents systèmes de classification, le plus souvent additifs, sont utilisés. L’arthrose est le plus souvent classée selon sa localisation anatomique (hanche, genou, main). La mise en évidence ou non d’un facteur causal précis permet de séparer les arthroses primitives (ou idiopathiques) des arthroses secondaires [1, 4]. Certains patients développent un tableau d’arthrose idiopathique diffuse ayant amené au concept d’arthrose généralisée. Celle-ci est classiquement définie par la présence d’une arthrose digitale bilatérale associée à une arthrose rachidienne ou des membres inférieurs. Elle s’oppose à l’arthrose localisée qui ne touche qu’une articulation [10, 11]. ■ Études de prévalence La prévalence et l’incidence de l’arthrose diffèrent selon que l’on s’intéresse à une définition macroscopique, radiographique ou symptomatique de la maladie. Il existe en effet une dissocia- 1 14-003-C-20 ¶ Généralités sur l’arthrose : épidémiologie et facteurs de risque 80 80 60 IPD 40 20 Genou Prévalence de l'arthrose (%) Prévalence de l'arthrose (%) IPD 60 40 Genou 20 Hanche Hanche 0 20 40 60 80 Âge (ans) 0 20 40 60 80 Âge (ans) A B Figure 1. Prévalence radiographique de l’arthrose digitale, de la gonarthrose et de la coxarthrose en fonction de l’âge et du sexe (hommes [A], femmes [B]). D’après [14]. IPD : interphalangiennes distales. tion radioclinique, en particulier au genou : seules 40 % des gonarthroses modérées radiologiques sont symptomatiques et 60 % des arthroses évoluées radiologiquement ont des symptômes [12, 13]. Les articulations qui sont le plus souvent le siège de lésions arthrosiques primitives sont la main, le rachis cervical et lombaire, le genou puis la hanche. Les articulations de l’épaule, du coude et de la cheville sont, quant à elles, très rarement touchées. La prévalence macroscopique de l’arthrose est peu connue et les rares études autopsiques sont anciennes. Les données les plus récentes rapportent une prévalence de gonarthrose, définie par la mise en évidence macroscopique de lésions chondrales et d’ostéophytes, d’environ 60 % chez les hommes et de 70 % chez les femmes décédés dans leur sixième ou septième décennie [4]. Les grandes études de prévalence radiographique d’arthrose en population sur échantillon représentatif sont rares. La Zoertermeer Survey aux Pays-Bas [14] et la NHANES Survey aux États-Unis sont les plus importantes [15]. L’étude hollandaise ayant inclus 6 585 personnes a rapporté une prévalence élevée d’arthrose digitale dans la population générale. En effet, 10 à 20 % des sujets de 40 ans et 75 % des femmes âgées de 60 à 70 ans présentaient des signes d’arthrose des doigts dans cette étude. Une prévalence assez proche a été rapportée dans l’étude américaine puisque la fréquence radiographique de l’arthrose digitale était d’environ 30 % chez les adultes de plus de 30 ans [15]. L’atteinte des genoux et des hanches est moins fréquente par comparaison à l’atteinte des mains. Elle est respectivement d’environ 30 % et de 4-10 % au cours de la sixième décennie pour la gonarthrose et la coxarthrose [14-16] (Fig. 1). La prévalence des arthroses définies selon des critères radiographiques et qui sont symptomatiques est plus faible. L’étude de Chingford rapporte une prévalence de 2,9 % pour la gonarthrose chez des femmes âgées de 45 à 65 ans [17]. Cette fréquence est inférieure à celle rapportée dans d’autres études, et qui est aux environs de 10 % pour cette classe d’âge [4]. La prévalence de l’arthrose de hanche symptomatique est inférieure à celle du genou. Mannoni et al. ont rapporté une prévalence de 7,7 % pour la coxarthrose douloureuse après l’âge de 65 ans [18]. Ce résultat est proche de celui d’autres études menées au Danemark (4,6 % chez les sujets de plus de 60 ans), en Suède (3,1 % chez les sujets de 65 ans et plus) et en Hollande (3 % chez les sujets de 45 à 49 ans) [4, 5, 10]. Enfin, la prévalence de l’arthrose digitale symptomatique est encore plus faible, car elle est estimée à environ 2 % après 40 ans [4]. 2 ■ Études d’incidence Les études d’incidence de l’arthrose sont plus rares [19-23]. Selon les résultats d’une étude nord-américaine n’ayant inclus que des arthroses définies radiographiquement et symptomatiques, l’incidence annuelle standardisée pour l’âge et le sexe pour 100 000 personnes serait de 240 pour la gonarthrose, de 100 pour l’arthrose digitale et de 88 pour la coxarthrose [22]. L’incidence de l’arthrose, quelle que soit sa localisation, est plus élevée chez les femmes, en particulier après 50 ans, et croît avec l’âge des patients jusqu’à 80 ans. En revanche, il semble y avoir une diminution de cette incidence passé 80 ans, ce qui n’est cependant pas rapporté dans toutes les études [19]. ■ Facteurs de risque d’arthrose Les études épidémiologiques menées sur l’arthrose ont permis de déterminer de nombreux facteurs de risque, qui diffèrent selon les articulations. Plusieurs facteurs sont souvent associés chez un individu et la part de responsabilité de chaque facteur est parfois difficile voire impossible à déterminer. Le développement d’une arthrose peut être favorisé à la fois par des facteurs biomécaniques locaux et par des facteurs systémiques conférant une susceptibilité générale à la maladie. Dans la grande majorité des cas, l’arthrose d’une articulation est d’origine multifactorielle. Facteurs généraux Âge, sexe et origine ethnique Quelle que soit la définition retenue (radiographique ou symptomatique), prévalence et incidence de l’arthrose sont étroitement corrélées à l’âge et influencées par le sexe. Ainsi, la prévalence de la gonarthrose symptomatique et radiologique est de 2,9 % pour les femmes âgées de 45 à 65 ans, de 15 % dans la tranche d’âge 65-74 ans, et dépasse les 30 % au-delà de 85 ans [24, 25]. Cette augmentation de prévalence avec l’âge est plus forte chez les hommes avant 50 ans, puis plus forte chez les femmes après 50 ans, c’est-à-dire après la ménopause. Cet écart entre les deux sexes se majore ensuite avec l’âge [5] . L’origine ethnique est aussi un facteur influent. Ceci est particulièrement marqué pour l’arthrose digitale et la coxarthrose, qui sont beaucoup moins fréquentes chez les patients d’origine chinoise par comparaison à la population blanche nord-américaine [26]. Appareil locomoteur Généralités sur l’arthrose : épidémiologie et facteurs de risque ¶ 14-003-C-20 Susceptibilité génétique De nombreuses études ont démontré le rôle de l’hérédité au cours de la pathologie arthrosique. Les études de jumeaux monoou dizygote ont permis d’estimer l’influence des facteurs génétiques à environ 50 % pour l’arthrose digitale, la gonarthrose et la coxarthrose [27]. Facteurs métaboliques Un lien entre carence vitaminique C ou D et arthrose est suggéré par quelques études. Les patients consommant moins de vitamine C ont un risque trois fois plus élevé d’apparition d’une gonarthrose [4, 28]. À l’inverse, le risque de progression radiologique de la gonarthrose est plus faible chez ceux ayant des apports suffisants en vitamine C ou D [29]. Un lien de causalité entre un trouble du métabolisme lipidique et la pathologie arthrosique a été suggéré par quelques études ayant rapporté une association significative entre hypercholestérolémie et arthrose généralisée [25, 30, 31]. Estrogènes L’augmentation de la prévalence et de l’incidence de l’arthrose symptomatique à la ménopause suggère que la carence en estrogènes chez la femme s’accompagne d’une accélération des processus cellulaires aboutissant à la dégradation de la matrice cartilagineuse. Cette hypothèse selon laquelle la carence estrogénique pourrait être délétère pour le cartilage a été en partie confirmée par une étude récente, qui a démontré que le risque de développer une gonarthrose est plus important chez les femmes ayant les plus bas taux plasmatiques d’estradiol [32]. Il a aussi été mis en évidence que coxarthrose et gonarthrose sont plus souvent évolutives et plus souvent symptomatiques chez les femmes en période postménopausique [33]. En revanche, toutes les études ne sont pas concordantes sur les effets protecteurs d’un traitement hormonal substitutif au cours de la gonarthrose, de la coxarthrose ou de l’arthrose digitale [33]. Facteurs biomécaniques Obésité Plusieurs études de cohortes ont bien démontré qu’une surcharge pondérale augmente significativement le risque de développer ultérieurement une gonarthrose. Il a ainsi été calculé que le risque de gonarthrose est majoré de 15 % pour chaque augmentation d’une unité d’indice de masse corporelle (IMC) [12]. L’obésité est aussi un facteur de risque de progression structurale de la maladie [34]. Dans ce cas, ceci est surtout vrai lorsqu’une désaxation des membres inférieurs est présente [35]. Les liens qui unissent obésité et coxarthrose sont établis mais apparaissent beaucoup moins marqués par comparaison à ce qui est observé au cours de la gonarthrose [36, 37] . L’obésité en revanche ne semble pas être un facteur favorisant la progression d’une coxarthrose établie [36, 38]. L’augmentation de la prévalence de l’arthrose digitale observée chez les patients obèses [39, 40] fait évoquer le rôle de facteurs systémiques comme les adipocytokines dans la physiopathologie de cette atteinte [41, 42]. Malformations congénitales ou acquises, traumatismes Toute modification de l’architecture d’une structure articulaire à l’origine d’un excès de contrainte mécanique peut constituer un facteur de risque d’arthrose. Ceci est bien illustré par les coxarthroses secondaires à une épiphysiolyse de la tête fémorale ou à une dysplasie du toit du cotyle [43]. Les traumatismes articulaires sévères, en particulier du genou, peuvent être à l’origine de lésions ligamentaires, méniscales et chondrales et sont des facteurs de risque bien identifiés d’arthrose ultérieure [44]. Les désaxations des membres inférieurs génèrent une anomalie de répartition des contraintes mécaniques au genou : genu varum et genu valgum augmentent respectivement les contraintes dans les compartiments interne et externe [45]. S’il n’a pas été clairement établi que ces désaxations étaient des Appareil locomoteur facteurs de risque de développement d’une gonarthrose [46], il a bien été démontré en revanche qu’elles étaient des facteurs de progression d’une arthrose préexistante [47]. Pathologie méniscale, méniscectomie Les ménisques assurent une répartition harmonieuse des contraintes mécaniques aux plateaux tibiaux. La pathologie méniscale est très liée à la survenue de lésions chondrales. Ainsi, l’ablation d’un ménisque, partielle ou totale, et en particulier externe, est un geste hautement arthrogène pour le compartiment fémorotibial mais aussi fémoropatellaire [48-50] . Une dégénérescence ou une déchirure méniscale sont aussi des facteurs de risque isolés de gonarthrose [51]. Activités professionnelles et sportives La plupart des activités professionnelles impliquant des contraintes articulaires répétées et excessives peuvent générer des lésions arthrosiques. L’utilisation fréquente de la pince digitale est statistiquement liée au développement d’une arthrose de la main [4]. De même, le port répété de charges lourdes, l’agenouillement ou l’accroupissent fréquents sont des facteurs de risque de gonarthrose et de coxarthrose [52, 53]. En revanche, la pratique d’une activité sportive modérée n’est pas associée à un risque significatif de lésions arthrosiques, à la différence des sports pratiqués de façon intensive ou professionnelle [4]. Force musculaire Plusieurs études ont rapporté un lien entre gonarthrose et faiblesse musculaire quadricipitale [54, 55]. À l’opposé, une force musculaire de préhension élevée est un facteur de risque d’arthrose digitale [56]. ■ Évolution de la maladie arthrosique La gonarthrose est une pathologie qui évolue lentement, et qui peut même se stabiliser durant de très nombreuses années, ce qui peut en partie expliquer la classique dissociation radioclinique de cette maladie [4, 13]. Plusieurs études longitudinales prospectives ont démontré qu’une détérioration radiographique apparaît chez un tiers à deux tiers des patients après un suivi de cinq à dix ans [13, 57]. Ces altérations radiographiques sont peu corrélées avec une détérioration de la fonction articulaire ou une augmentation des douleurs [57]. L’évolution de la coxarthrose est aussi variable. Le nombre plus limité d’études sur son histoire naturelle empêche toute conclusion formelle mais il est probable qu’une coxarthrose symptomatique évolue plus rapidement qu’une gonarthrose [13]. Les arthroses de hanche peu ostéophytiques seraient celles qui évoluent le plus rapidement, cliniquement et radiographiquement [58]. À la main, l’arthrose semble évoluer le plus souvent par poussées plus ou moins inflammatoires, au cours desquelles se constituent les nodosités de Bouchard et d’Heberden. Après plusieurs années d’évolution, les douleurs tendent à s’amender au fur et à mesure que les articulations digitales s’enraidissent [4]. Peu d’études ont évalué l’évolution des signes radiographiques d’arthrose digitale [21, 59]. À dix ans, Kallman et al. ont mis en évidence une aggravation structurale des interphalangiennes distales chez un patient sur deux [21]. Quelques facteurs de risque de progression structurale d’une arthrose ont été identifiés. La présence d’une arthrose généralisée semble être un facteur de risque commun de progression pour la gonarthrose et la coxarthrose. L’obésité, la présence d’une désaxation des membres inférieurs, une instabilité, une faiblesse musculaire sont aussi des facteurs reconnus de progression de la gonarthrose [1, 2, 13]. ■ Impact économique de l’arthrose Plusieurs études ayant utilisé des données recueillies en population ou à partir de bases de données administratives, ont 3 14-003-C-20 ¶ Généralités sur l’arthrose : épidémiologie et facteurs de risque fourni des estimations nationales du poids économique de l’arthrose [60]. En France, l’arthrose est responsable de 1,7 % des dépenses de l’assurance maladie [61]. Aux États-Unis, l’arthrose a un coût sept fois supérieur à celui de la polyarthrite rhumatoïde, et représenterait environ 5 % de toutes les dépenses médicales [62, 63]. Une première évaluation des coûts socioéconomiques de l’arthrose en France a été effectuée en 1993, estimant à un peu moins de un milliard d’euros son coût annuel. En 2005, ces coûts ont fortement progressé, atteignant globalement 1,8 milliard d’euros, ce qui correspond à une croissance moyenne de 3 % par an et par patient [61]. Cette évolution s’explique par une augmentation du nombre de patients arthrosiques et par les progrès des traitements médicamenteux et des interventions chirurgicales, qui majorent le coût de la prise en charge de cette maladie. ■ Conclusion La pathologie arthrosique affecte une large proportion de la population, ce qui a des conséquences socioéconomiques notables. De nombreux progrès ont été réalisés dans la connaissance de l’histoire naturelle et des facteurs de risque de cette maladie. L’ensemble de ces données suggère que l’apparition puis le profil évolutif de lésions arthrosiques pour une articulation donnée sont déterminés par la conjonction de facteurs de risque généraux et locaux. L’évaluation de ces facteurs de risque chez un patient peu permettre d’adapter des stratégies thérapeutiques, en prévention primaire ou secondaire. . ■ Références [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] [9] [10] [11] [12] [13] [14] [15] 4 Sharma L, Kapoor D, Issa S. Epidemiology of osteoarthritis: an update. Curr Opin Rheumatol 2006;18:147-56. Issa SN, Sharma L. Epidemiology of osteoarthritis: an update. Curr Rheumatol Rep 2006;8:7-15. Felson DT. An update on the pathogenesis and epidemiology of osteoarthritis. Radiol Clin North Am 2004;42:1-9. Arden N, Nevitt MC. Osteoarthritis: epidemiology. Best Pract Res Clin Rheumatol 2006;20:3-25. Felson DT, Zhang Y. An update on the epidemiology of knee and hip osteoarthritis with a view to prevention. Arthritis Rheum 1998;41: 1343-55. Richette P. Arthrosis. Rev Prat 2005;55:1933-42. Altman R, Asch E, Bloch D, Bole G, Borenstein D, Brandt K, et al. Development of criteria for the classification and reporting of osteoarthritis. 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