CHAPITRE I : RAPPELS MATHEMATIQUES SUR LES NOMBRES COMPLEXES I.1. Introduction : L’ensemble des nombres complexes a été introduit pour compléter l’ensemble des nombres réels dans le but de disposer des solutions à l’équation π₯ 2 + 1 = 0 . Dans l’ensemble des nombres complexes C, cette équation du second degré possède deux solutions ‘’racines’’ : i et -i. avec π 2 =-1. Remarque : On préfère, en électricité, utiliser la notation de π à la place de π pour ne pas confondre avec l’intensité du courant. Exemple : L’équation π₯ 2 + 9 = 0 ne possède pas de solutions réelles, mais par contre π₯ = +3π deux solutions dites imaginaires : { 1 π₯2 = −3π I.2. Représentation algébrique d’un nombre complexe : On appelle un nombre complexe π§ toute expression de la forme : π§ = π + π. π Où a et b sont des nombres réels, appelés respectivement partie réelle et partie imaginaire de π§ (dénotée respectivement π π(π§) et πΌπ(π§)). π est un nombre imaginaire tel que π = √−1 (π 2 = −1). On peut prendre ces deux valeurs (a et b) comme coordonnées dans le plan cartésien (voir la figure1). Figure 1 : Représentation cartésienne d’un nombre complexe (π§). I.3. Représentation graphique d’un nombre complexe : Tout nombre complexe peut être représenté de manière biunivoque (unique sans qu’il y soit de chevauchement) par un point dans un plan appelé plan complexe (ou parfois plan π§). En introduisant dans ce plan un système d’axes rectangulaires (π, π’ β , π£) ayant les mêmes échelles, le nombre complexe π§ = π + π. π correspond au point π(π, π) d’abscisse π et d’ordonnées π. 1 CHAPITRE I : RAPPELS MATHEMATIQUES SUR LES NOMBRES COMPLEXES Le point π(π, π) est l’image du nombre complexe π§ = π + π. π et π§ est l’affixe du vecteur βββββ = π. π’ βββββ est le vecteur image du nombre complexe π§. ππ β + π. π£ . Autrement dit ππ I.4. Différentes formes d’un nombre complexe : I.4.1. Représentation trigonométrique d’un nombre complexe : Soit π l’image de de π§ = π + π. π dans le plan rapporté au repère (π, π’ β , π£ ). ο· ο· Module ou la norme de π est le réel positif π = |π§| = √π2 + π2 Argument de π est le nombre θ défini à 2ππ, avec π entier, tel que : π π π = tan−1 ( ) = arctan( ) π π Géométriquement, l’argument θ, l’angle (π’ β , βββββ ππ) et défini à 2ππ prés. Alors : π π { π sin π = π sin π = Ainsi, la forme trigonométrique de π§ s’écrit comme suit : π§ = π + π. π = π(cos π + π. sin π) Z Figure 2 : Représentation trigonométrique d’un nombre complexe (π§). I.4.2. Représentation polaire d’un nombre complexe : Soit un nombre complexe π§ (π§ ≠ 0), avec π, π sont respectivement le module et l’argument. La représentation polaire de π§ est donnée sous la forme suivante : π§ = [ π, π] I.4.3. Représentation exponentielle d’un nombre complexe : 2 CHAPITRE I : RAPPELS MATHEMATIQUES SUR LES NOMBRES COMPLEXES Tout nombre complexe peut s’écrire sous la forme exponentielle, représentée sur la figure (I.3) : π§ = ππ ππ Figure 3 : Représentation exponentielle d’un nombre complexe (π§). I.5. Opérations arithmétiques sur les nombres complexes : I.5.1. Complexe conjugué : Deux nombres complexes sont conjugués lorsqu’ils ne différent que par le signe de la partie imaginaire. Si π§ = π + π. π = ππ ππ , on dénotera son conjugué complexe par π§ ∗ = π − π. π = ππ −ππ . Figure 4 : Complexe conjugué. I.5.2. Addition et soustraction : L’addition [soustraction] de deux nombres complexes revient additionner [soustraire] séparément les parties réelles et les parties imaginaires. π§1 = π1 + π. π1 =π1 π ππ1 3 CHAPITRE I : RAPPELS MATHEMATIQUES SUR LES NOMBRES COMPLEXES π§2 = π2 + π. π2 =π2 π ππ2 Si π§ = π§1 + π§2 Alors : π§ = (π1 + π2 ) + π. ( π1 + π2 ) Pour additionner ou soustraire deux nombres complexes, on utilise de préférence la notation cartésienne. I.5.3. Produit : Le produit de deux nombres complexes π§1 et π§2 est : π§ = π§1 ∗ π§2 = (π1 + π. π1 ) ∗ (π2 + π. π2 ) π§ = (π1 π2 − π1 π2 ) + π(π1 π2 + π2 π1 ) Pour calculer le produit de deux nombres complexes, il est souvent plus intéressant d’utiliser la forme polaire ou exponentielle, tel que, le module du produit est égal au produit des modules et l’argument du produit est égal à la somme des arguments. Si : π§ = π§1 ∗ π§2 Alors : π§ = π1 π ππ1 ∗ π2 π ππ2 =π1 . π2 . π π(π1 +π2 ) I.5.4. Division : π§ Le calcul de la division de deux nombres complexes π§ = π§1 sous la forme algébrique fait 2 appel au conjugué du dénominateur. π§= π1 + π. π1 (π1 + π. π1 ) ∗ (π2 − π. π2 ) (π1 π2 + π1 π2 ) + π(π2 π1 − π1 π2 ) = = π2 + π. π2 (π2 + π. π2 ) ∗ (π2 − π. π2 ) π2 2 + π2 2 Pour calculer la division de deux nombres complexes, il est souvent plus intéressant d’utiliser la forme polaire ou exponentielle, tel que, le module du quotient est égal au rapport des modules et l’argument du quotient est égal à la différence des arguments. π§ Si : π§ = π§1 Alors : 2 π§= π1 π ππ1 π1 π(π −π ) = .π 1 2 π2 π ππ2 π2 Remarque : (π§1 + π§2 )∗ = π§1 ∗ + π§2 ∗ (π§1 − π§2 )∗ = π§1 ∗ − π§2 ∗ (π§1 . π§2 )∗ = π§1 ∗ . π§2 ∗ 4 CHAPITRE I : RAPPELS MATHEMATIQUES SUR LES NOMBRES COMPLEXES π§ π§ ∗ 2 2 (π§1 )∗=π§1∗ I.6. Racine carrée d’un nombre complexe : Soit un nombre complexe donné π = π + ππ. La racine carrée de ce nombre est le nombre complexe tel que π§ = π₯ + ππ¦ qui est déterminé par la résolution d’un système d’équations à deux inconnues tel que : π = π§2 π + ππ = (π₯ + ππ¦ )2 π + ππ = π₯ 2 − π¦ 2 + 2ππ₯π¦ π = π₯2 − π¦2 Alors : { π = 2π₯π¦ I.7. Formule d’Euler et formule de Moivre : ο· La formule d’Euler : La formule d’Euler relie l’exponentielle complexe avec le cosinus et le sinus dans le plan complexe : β±―θπR, π ππ = cos π + π. sin π Théorème: Soit θ un nombre réel, la formule d’Euler est exprimée : π ππ + π −ππ cos π = 2 π ππ − π −ππ sin π = 2π { Démonstration : π ππ = cos π + π. sin π et π −ππ = cos(−π) + π. sin(−π) = cos π − π. sin π π ππ = cos π + π. sin π Alors : { −ππ π = cos π − π. sin π En additionnant, puis en soustrayant les deux égalités membres à membres, on obtient les formules d’Euler. ο· La formule de Moivre : Théorème: 5 CHAPITRE I : RAPPELS MATHEMATIQUES SUR LES NOMBRES COMPLEXES Soit π = π + ππ = ππ ππ . La nième puissance de ce nombre complexe est alors donnée par la formule de Moivre, tel que : (π§)π = [π(π ππ )]π = [π(cos π + π. sin π)]π = π π (cos(ππ) + π. sin(ππ)) I.8. Application des nombres complexes en électricité : I.8.1. Loi d'Ohm π’ =π§∗π π’ = ππ πππ’ Soit : { π = πΌπ πππ π’ ππ πππ’ π Alors : π§ = π = πΌπ πππ = πΌ π π(ππ’−ππ ) =ππ ππ π§ est l’impédance complexe du dipôle électrique π est le module de l’impédance en ohms (β¦) π est l’angle de déphasage entre le courant π qui traverse le dipôle et la tension π’ aux bornes du dipôle. Tel que : π = ππ’ − ππ On peut aussi écrire la forme cartésienne de π§ : π§ = ππ ππ = π(cos π + π. sin π) = π π + π. ππ π = π cos π βΆ ππ π‘ π’ππ πéπ ππ π‘ππππ (β¦) Avec : { π ππ = π sin π : ππ π‘ π’ππ πéπππ‘ππππ (β¦) I.8.1.1. Loi d'Ohm pour un conducteur ohmique π’π = ππ ∗ π ππ πππ’ = π ∗ πΌπ πππ Ce qui permet d’écrire : π = π ∗ πΌ et ππ’ = ππ ππ = π { π=0 L’impédance ππ est un réel pur I.8.1.2. Loi d'Ohm pour une inductance 6 CHAPITRE I : RAPPELS MATHEMATIQUES SUR LES NOMBRES COMPLEXES ππ ππ(π‘) π’ = πΏ ππ‘ βΉ π’πΏ = πΏ ππ‘ Dans cette relation, le courant π est variable en fonction du temps. Nous devons donc écrire l’expression complexe complète du courant, à savoir : π = πΌπ π(ππ‘+ππ) ππ π’πΏ = πΏ ππ‘ = πΏ π(πΌπ π(ππ‘+ππ)) ππ‘ = πΏπΌ π(π π(ππ‘+ππ)) ππ‘ = πΏπΌ(ππ)π π(ππ‘+ππ) =ππΏππΌπ π(ππ‘+ππ) π’πΏ = ππΏπ ∗ π π Sachant que : π’πΏ = ππΏ ∗ π βΉ ππΏ = ππΏπ = πΏπ ∗ π π 2 βΉ{ ππΏ = ππΏ = πΏπ π ππ = 2 L’impédance ππ³ est un imaginaire positif pur. I.8.1.3. Loi d'Ohm pour un condensateur 1 Nous avons : π’π = ∫ π(π‘) ππ‘ πΆ π’π = 1 1 πΌ πΌ π(ππ‘+ππ) ∫ π ππ‘ = ∫ πΌππ(ππ‘+ππ) ππ‘ = ∫ ππ(ππ‘+ππ) ππ‘ = π πΆ πΆ πΆ ππΆπ π’π = 1 π ππΆπ βΉ ππ = π 1 1 −π = ∗π 2 ππΆπ πΆπ 1 ππΆ = ππΆ = πππΆ { π ππ = − 2 L’impédance ππͺ est un imaginaire négatif pur. Remarque : La dérivation d’une grandeur (sinusoïdale) complexe revient à la multiplier par ππ 7 CHAPITRE I : RAPPELS MATHEMATIQUES SUR LES NOMBRES COMPLEXES L’intégration d’une grandeur (sinusoïdale) complexe revient à la diviser par ππ I.8.2. Association des dipôles – Impédances équivalentes I.8.2.1. Association série : D’après la loi des mailles : π’ = π’1 + π’2 Avec : π’1 = π1 ∗ π et π’2 = π2 ∗ π βΉ π’ = π1 ∗ π + π2 ∗ π = (π1 + π2 ) ∗ π = π ∗ π βΉ π = π1 + π2 = πéππ’ππ£πππππ‘π De la même manière, nous pouvons démontrer aisément que pour π dipôles en série : π πéπ = ∑ ππ π=1 L'impédance équivalente de plusieurs dipôles en série est la somme des impédances de tous ces dipôles I.8.2.2. Association parallèle : π’ D’après la loi des nœuds : π = π1 + π2 + β― + ππ , avec : ππ = π 8 π CHAPITRE I : RAPPELS MATHEMATIQUES SUR LES NOMBRES COMPLEXES βΉπ= π’ π’ π’ 1 1 1 1 + + β―+ = ( + + β―+ )π’ = π’ π1 π2 ππ π1 π2 ππ πéπ π 1 1 1 1 1 βΉ = + +β―+ =∑ πéπ π1 π2 ππ ππ π=1 Ou bien : πΎéπ = πΎ1 + πΎ2 + β― + πΎπ = ∑ππ=1 πΎπ L'admittance équivalente de plusieurs dipôles en parallèle est la somme des admittances de tous ces dipôles. I.8.3. Exemples d’application : I.8.3.1. Dipôle R, L série (Bobine réelle) πéπ = ππ + ππΏ = π + ππΏπ = ππ ππ π = √π 2 + (πΏπ)2 Avec : { πΌπ(πéπ ) πΏπ ππππ‘ππ = π π(π ) = π éπ I.8.3.2. Dipôle R, L, C série πéπ = ππ + ππΏ + ππΆ = π + ππΏπ + 1 1 = π + π(πΏπ + ) = ππ ππ πππΆ πππΆ 1 Avec : π = √π 2 + (πΏπ − πΆπ )2 πΌπ(πéπ ) ππππ‘ππ = π π(π ) = éπ { 1 πΆπ πΏπ− π 9 CHAPITRE I : RAPPELS MATHEMATIQUES SUR LES NOMBRES COMPLEXES I.8.3.3. Dipôle R, L, C parallèle 1 1 1 1 1 1 1 = + + = + + 1 πéπ ππ ππΏ ππΆ π ππΏπ ππΆπ Il est plus aisé de calculer l’admittance réelle puis déduire l’impédance réelle ; πΎéπ = πΎπ + πΎπΏ + πΎπΆ = 1 1 1 1 −π + ππΆπ = + π(πΆπ − ) π πΏπ π πΏπ 1 1 1 πΎ = |πΎéπ | = √π 2 + (πΆπ − πΏπ )2 βΉ π = πΎ = ππ = −ππΎ = −ππππ‘π (πΆπ − 1 1 1 √ 2 +(πΆπ− )2 πΏπ π 1 ) πΏπ 1 π 10