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Compte-rendu sur la langue québécoise

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Compte-rendu expressif
Par Léonard Dumont
Travail présenté à Lorie Ganley
601-EWP-HU, Français adapté aux programmes préuniversitaires, groupe 00020
Cégep de l’Outaouais – 12 juillet 2024
Anne-Marie Beaudoin Bégin est une linguiste d’origine québécoise qui s’est spécialisée
en sociolinguistique historique du français québécois. Autoproclamée « l’insolente
linguiste », elle enseigne à l’Université Laval et elle est chroniqueuse à l’émission
« Québec réveille! ». En 2015, elle publie son tout premier livre s’intitulant « La langue
rapaillée » dans lequel elle tente de combattre l’insécurité linguistique des Québécois.
Dans le chapitre « Mais cette reconnaissance est-elle possible? », il est question de
l’origine de l’insécurité des québécois par rapport à leur langue. Aujourd’hui, le français
québécois est perçu par la francophonie comme étant une variation simple, imagée et
incorrecte du français standard hexagonal. Dans un premier temps, l’autrice explique
que les québécois subissent une insécurité identitaire et linguistique. La première serait
causée par leur admiration pour la France et l’idée qu’ils soient d’anciens français qui
ne fonctionne plus. Ayant la France pour modèle, les québécois se contraignent à se
voir comme une sous-culture qui aurait besoin de la mère patrie pour exister. La
deuxième insécurité découle de la première, car les québécois qui souhaitent
ressembler à leur modèle cherchent à éliminer ce qui, dans leur langue, les distinguent
de la France. De plus, on explique que la situation linguistique au Québec est
particulière en raison de son évolution qui, à partir des colons et marins français du
17ème siècle, a été coupé de l’influence française. C’était une langue qui priorisait la
communication au détriment de l’esthétisme et qui, par utilité, emprunta des mots à la
langue des assimilateurs anglais.
Après avoir lu la première œuvre d’Anne-Marie Beaudoin-Bégin, j’ai été satisfait de son
contenu et j’ai apprécié son style d’écriture. Cette œuvre m’a permis de prendre
conscience d’une réalité qui ne m’était pas inconnue, mais dont je ne réalisais pas
l’ampleur. L’insécurité linguistique des québécois qui est exploré pendant l’entièreté de
l’œuvre est exceptionnellement bien expliquée et simple à comprendre. En effet,
l’autrice a su structurer son livre de façon logique en mettant le lecteur en contexte et
en expliquant l’histoire de la langue québécoise. Le chapitre « Mais cette
reconnaissance est-elle possible? » en témoigne un parfait exemple selon moi. De plus,
son livre est rédigé sous la forme d’arguments et de contre-arguments pour défendre la
langue québécoise, ce qui permet au lecteur de s’instruire et de s’armer
intellectuellement pour se défendre contre les puristes de la langue française qui
dénigrent les variétés de langue. Par exemple, elle donne un argument de taille face à
l’académie de la langue française qui choisit quels mots peuvent faire partie du
dictionnaire : « On l’a vu, la langue est bourrée d’illogismes. Pourquoi, alors, tenter de
donner des explications logiques basées sur des raisons étymologiques? » (p.72) Ici,
on critique les linguistes de sélectionner des anglicismes par jugement de valeurs pour
les intégrer dans le dictionnaire et, ensuite, d’en inventer une raison logique. De plus,
tout au long du livre, l’autrice fait de superbes analogies afin de se faire comprendre
correctement. Je trouve cette méthode très brillante car elle permet de simplifier des
concepts. Pour expliquer les conséquences de l’attitude des puristes face à la langue
populaire québécoise, Anne-Marie fait une analogie au hockey de rue que pratiquent
trois amis qui se font critiquer par un garçon qui connait bien les règles de ce sport.
L’attitude du garçon par rapport aux trois amis est similaire à celle des puristes par
rapport au parler québécois. Comme le garçon critique leur façon de jouer, ceux-ci
refusent d’apprendre les règles officielles du hockey : « Il souhaitait démontrer, preuves
à l’appui, que les trois amis étaient complètement dans l’erreur. Les trois amis lui
faisaient à chaque fois comprendre que tout cela ne les intéressait pas. »(p.68)
Similairement, comme les puristes critiquent la langue populaire québécoise, le
québécois moyen refuse de s’intéresser au registre soutenu de la langue. Selon moi, ce
livre contient des idées pertinentes et habilement expliquées qui méritent d’être lues par
tous.
Nombre de mots : 675
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