Dynamique des rotors en torsion Analyse des régimes de fonctionnement par Henri BLANC Ingénieur des arts et métiers Docteur ingénieur agrégé en mécanique Professeur à l’Ensam Talence 1. 1.1 1.2 1.3 Vibrations libres ....................................................................................... Mise en équations ....................................................................................... Résolution numérique du système aux valeurs propres ......................... Exemple d’adaptation d’une ligne d’arbres .............................................. BM 5 123 - 2 — 2 — 2 — 3 2. 2.1 2.2 — — 5 6 2.3 2.4 2.5 2.6 Vibrations forcées ................................................................................... Identification des paramètres d’amortissement ....................................... Définition de l’importance d’un harmonique du couple produit par un système bielle-manivelle ................................................................ Mise en équations ....................................................................................... Méthode de résolution ................................................................................ Résultats recherchés.................................................................................... Exemples ...................................................................................................... — — — — — 8 9 10 10 11 3. 3.1 3.2 3.3 3.4 Régimes transitoires ............................................................................... Caractérisation des régimes transitoires ................................................... Expression du système différentiel............................................................ Résolution numérique................................................................................. Exemple........................................................................................................ — — — — — 16 16 16 16 17 Pour en savoir plus .......................................................................................... Doc. BM 5 125 et article met en œuvre les résultats de la modélisation des rotors en torsion pour l’étude des régimes de fonctionnement permanents et transitoires qui sont représentatifs des conditions réelles d’utilisation des lignes d’arbres. Les trois analyses usuelles suivantes sont présentées : étude des vibrations libres, étude des vibrations forcées et étude des régimes transitoires. Cet article fait partie d’une série sur la dynamique des rotors en torsion : — BM 5 120 Introduction ; — BM 5 121Types d’excitations permanentes ; — BM 5 122 Répartition de l’inertie et de la raideur ; — BM 5 123 Analyse des régimes de fonctionnement ; — BM 5 124 Étude des amortisseurs de torsion. C Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 5 123 − 1 DYNAMIQUE DES ROTORS EN TORSION ____________________________________________________________________________________________________ 1. Vibrations libres I1 I2 I3 K1 1.1 Mise en équations Paramètres α de position 1 Dans la majorité des cas (cf. [BM 5 122]), le modèle final obtenu peut être représenté simplement comme l’assemblage de ressorts de torsion sans masse dont on connaît la rigidité K et la connectivité. Les extrémités de chacun d’eux sont liées à des disques d’inertie indéformables dont on a identifié le moment d’inertie I. Le paramétrage caractérise la position et la vitesse angulaire de chaque disque du modèle. À partir des expressions de l’énergie cinétique et de la fonction de force écrites en fonction des paramètres de vitesse et de déplacement indépendants, le formalisme de Lagrange permet d’obtenir le système différentiel représentant les vibrations libres de torsion. Ii –1 K2 α2 Ii Ki α3 αi –1 Ii +1 In –1 Ki +1 αi In Kn – 1 αi +1 αn –1 αn Figure 1 – Modèle torsionnel générique d’une ligne d’arbres I1 I2 Pour illustrer le propos, on se place dans le cas d’un modèle non ramifié composé de n disques (figure 1). In Figure 2 – Structure de la matrice de masse du modèle de la figure 1 L’énergie cinétique Ec et la fonction de force U s’écrivent : n 1 E c = --- ∑ I i αú i2 2 i=1 nÐ1 1 U = Ð ∑ --- K i ( α i Ð α i + 1 ) 2 2 i=1 K1 – K1 – K1 K1 + K2 – K2 – K2 K2 + K3 – K3 L’équation différentielle obtenue pour les paramètres αi, αú i est : – Kn – 2 ∂U d ∂ E c ∂ E c ------ --------- Ð --------- = -------∂ αi d t ∂ αú i ∂ αi Si i = 1 Si 1 < i < n Si i = n On cherche des solutions non identiquement nulles représentant à partir des conditions initiales données les vibrations possibles des disques du modèle soumis à aucune excitation extérieure permanente. Ces solutions sont de la forme : úú n Ð K n Ð 1 α n Ð 1 + K n Ð 1 α n = 0 In α L’écriture du système différentiel sous forme matricielle conduit à: úú } {α úú i , vecteur des accélérations α {α} vecteur des déplacements αi, [M ] matrice de masse diagonale (figure 2), [K ] matrice de rigidité symétrique (figure 3). (1) Remarque Dans la mesure où le modèle est ramifié, la démarche de mise en équations reste identique. La matrice de rigidité [K] obtenue n’est plus tridiagonale mais, dans tous les cas, elle reste symétrique. BM 5 123 − 2 Kn –1 1.2 Résolution numérique du système aux valeurs propres úú i Ð K i Ð 1 α i Ð 1 + ( K i Ð 1 + K i ) α i Ð K i α i + 1 = 0 Ii α avec – Kn –1 – Kn –1 Figure 3 – Structure de la matrice de rigidité du modèle de la figure 1 úú 1 + K 1 α 1 Ð K 1 α 2 = 0 I1 α úú } + [ K ] { α } = 0 [M]{α Kn –2 + Kn –1 {α} = {a} cos ωt avec (2) ω (rad/s) pulsation du mouvement libre. En insérant ces solutions (2) dans le système différentiel (1), on obtient le système aux valeurs propres suivant : − ω2 [M]{a} + [K]{a} = 0 Les solutions obtenues définissent les pulsations propres ωi telles que : det ( [ K ] Ð ω i2 [ M ] ) = 0 Pour chaque pulsation propre ωi, le vecteur propre associé {Φi} est déterminé. Il est solution du système linéaire : ( Ð ω i2 [ M ] + [ K ] ) { Φ i } = 0 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ____________________________________________________________________________________________________ DYNAMIQUE DES ROTORS EN TORSION Remarques Dans la mesure où l’ordre de multiplicité de la pulsation propre est égal à m, il existe m vecteurs propres associés. La justification mathématique de ces résultats [9], [10] est déduite des propriétés des matrices [K] et [M] qui sont symétriques, semi-définies et positives. Il existe des logiciels standards permettant la résolution de tels problèmes (cf. [Doc. BM 5 125]). Généralement, la mise en données de ces logiciels est très conviviale. Les données manipulées se résument à la définition de la connectivité des ressorts de torsion puis de l’inertie des disques et enfin de la rigidité des ressorts de torsion. Usuellement, seules les premières pulsations propres – les plus petites – et leurs vecteurs propres associés sont nécessaires en vue de l’adaptation des lignes d’arbres. La résolution numérique de ce système aux valeurs propres met en œuvre en général la méthode d’itération sur sous espace [9] qui, d’ailleurs, est utilisée de manière très standard dans les logiciels de calcul par éléments finis. Cette méthode permet de traiter des systèmes de taille très élevée et elle est dédiée au calcul des premières pulsations propres du système. Remarque : dans quasiment tous les cas, une ligne d’arbres possède une (ou des) vitesse(s) de rotation moyenne(s) non nulle(s). La première pulsation propre trouvée est donc nulle, elle correspond au mouvement de rotation de corps solide pour chacun des rotors composant la ligne d’arbres. 1.3 Exemple d’adaptation d’une ligne d’arbres 1.3.1 Méthodologie de l’analyse Comme nous l’avons montré, le modèle représentant l’installation étudiée permet le calcul des premières pulsations propres et des déformées modales associées. Ces résultats permettent une première prévision du comportement vibratoire de la ligne d’arbres dans la mesure où, par ailleurs, un bilan des pulsations des excitations extérieures a été réalisé. Pour toutes les vitesses de fonctionnement, il s’agit de confronter d’une part, les valeurs des pulsations propres trouvées et, d’autre part, les valeurs des pulsations des harmoniques non négligeables des couples excitateurs. En cas d’égalité avec une tolérance de plus ou moins 10 %, on est en présence d’une vitesse dangereuse qui est égale à la vitesse assurant, pour l’harmonique de l’excitation extérieure identifiée, l’égalité des pulsations à la tolérance près. Première manivelle Roue N S0 Seconde manivelle N E0 Compresseur C I1 N S0 V APV Réducteur R I2 K1 Paramètres de position α10 schéma I3 I4 K2 α20 b a K3 α30 (1) (1) I5 I6 (1) K5 K4 α40 Moteur électrique M AGV α50 (1) α60 (1) α70 (1) α80 Figure 4 – Groupe compresseur compresseur au régime nominal. Après quelques centaines d’heures de fonctionnement, les dents des engrenages présentent une usure anormale sur chaque flanc. Comme nous allons le montrer, cela est caractéristique, bien souvent, d’amplitudes vibratoires donc de couples oscillatoires trop importants au régime de fonctionnement sans charge. Une telle disposition ne permettant pas un fonctionnement correct, il y a lieu d’en modifier certains éléments pour obtenir un service acceptable. 1.3.3 Résultats de l’étude en vibrations libres Les tableaux 1 et 2 récapitulent les données nécessaires (cf. [BM 5 122, § 8.1]). (0) Tableau 1 – Valeurs numériques des moments d’inertie des disques du modèle du groupe compresseur (figure 4) Disque no Moment d’inertie (N · m · s2) L’adaptation de la ligne d’arbres par rapport à ce niveau d’analyse, consiste à modifier la répartition initiale des raideurs et (ou) des inerties de sorte à déplacer hors de la plage de fonctionnement tout ou une partie des vitesses dangereuses. Dans certains cas, d’autres solutions sont nécessaires, elles sont décrites en [BM 5 124]. 1 8,25 2 8,25 3 549,5 4 2,75 5 20,07 6 3,52 7 3,52 8 116 On considère l’installation de production d’air comprimé dont le modèle a été défini en [BM 5 122, § 8.1]. Le groupe compresseur (figure 4) tourne à un régime constant (425 tr/min). Au cours d’une journée, on peut estimer à 1 h le temps de marche à vide du (1) I8 (1) K7 modèle torsionnel ramené à la vitesse de rotation du compresseur Quand elle fonctionne au voisinage d’une vitesse dangereuse, l’installation est le siège d’un phénomène de résonance qui est, très souvent, destructeur. 1.3.2 Choix de l’installation étudiée (1) I7 (1) K6 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 5 123 − 3 DYNAMIQUE DES ROTORS EN TORSION ____________________________________________________________________________________________________ (0) Tableau 2 – Connectivité et valeurs numériques des rigidités des ressorts de torsion du modèle du groupe compresseur (figure 4) Ressort de torsion no Connectivité Rigidité torsionnelle (N · m/rad) Longueur équivalente (mm) 1 1 2 3,3 x 107 259 2 2 3 2,78 x 107 307 3 3 4 3,6 x 106 2 375 4 4 5 1,52 x 107 561,3 146 5 5 6 5,86 x 107 6 6 7 6,41 x 106 1 335 7 7 8 4,59 x 107 186,5 Amplitude relative des disques 1 Nœud de vibration 1 0,99 0,98 2 3 4 5 6 7 8 N° des disques – 1,78 – 2,43 – 2,58 – 3,96 – 4,14 ω1 = 133,6 rad/s (0) Tableau 3 – Pulsations propres ωi du modèle du groupe compresseur (figure 4) (0) No du mode tr/min rad/s 1 1 276 133,6 2 5 690 595,6 3 11 237 1 176,2 4 25 899 2 710,8 Les longueurs équivalentes (tableau 2) ont été calculées pour un diamètre équivalent de 180 mm avec un module de cisaillement transversal équivalent de 8 300 daN/mm2. Les quatre premières pulsations propres (ou modes propres) ont été calculées (tableau 3) et on présente les déformées modales associées (tableau 4 et figure 5). 1.3.4 Bilan des sources d’excitation Le tableau 5 analyse la pulsation de chaque source potentielle d’excitation vis-à-vis des vibrations de torsion. Dans la colonne observation, on repère les vitesses dangereuses pour le groupe compresseur et pour chacune d’elle, on indique la pulsation propre concernée. 1.3.5 Adaptation de la ligne d’arbres De manière générale, il est intéressant de réaliser une étude de la sensibilité des valeurs de rigidités et de moments d’inerties sur les pulsations propres intéressantes. Grâce aux logiciels de calcul (cf. [Doc. BM 5 125]), cette analyse est très rapide d’autant qu’elle est souvent automatisée. Malgré tout, il est possible d’énoncer quelques règles générales. 1.3.5.1 Influence de la raideur des tronçons sur les pulsations propres La modification de la rigidité torsionnelle d’un tronçon n’a d’influence notable sur les pulsations propres que lorsque ce tronçon subit une relativement grande déformation. Dans ce cas, il est, en général, le siège d’un nœud de vibration. Pour déplacer une vitesse dangereuse, il est donc inutile de modifier la rigidité torsionnelle des autres tronçons, ceux qui stockent une énergie potentielle relativement faible. BM 5 123 − 4 Figure 5 – Déformée modale du premier mode du modèle de la figure 4 Tableau 4 – Amplitudes relatives du modèle du groupe compresseur (figure 4) pour les quatre premières pulsations propres non nulles Disque no Mode no 1 ω1 = 133,6 rad/s Mode no 2 ω2 = 595,6 rad/s 1 1 1 2 0,99 3 0,98 4 Mode no 3 Mode no 4 ω3 = ω4 = 1 176,2 rad/s 2 710,8 rad/s 1 1 0,91 0,65 − 0,83 0,71 − 0,025 − 1,19 − 1,78 − 39,29 − 0,002 1 113 5 − 2,43 − 46,24 0,003 4 − 123,2 6 − 2,58 − 42,43 0,003 3 − 191 7 − 3,96 0,69 0,000 1 − 42 8 − 4,14 6,69 − 0,000 2 2,39 Pour les premiers modes, les nœuds de vibration sont situés près des disques à grand moment d’inertie ou dans les tronçons de faible rigidité torsionnelle. Or, généralement, près des disques à grand moment d’inertie (volants), sont montés les accouplements élastiques de liaison. Les nœuds de vibration sont donc presque toujours localisés dans les accouplements. Il est possible, en modifiant la rigidité de l’accouplement, de changer la pulsation propre de la ligne d’arbres. C’est évidemment, du fait de sa simplicité, la première opération à envisager. D’ailleurs, et d’une façon générale, on évite que le nœud de vibration du premier mode soit ailleurs que dans l’accouplement. Si l’on respecte cette règle, le choix de la rigidité torsionnelle de l’accouplement est facile. En effet, dans ce cas, la pulsation propre varie sensiblement comme la racine carrée de la rigidité torsionnelle du tronçon situé au nœud de vibration. Cette propriété est d’autant plus valable que la part de l’énergie potentielle du système vibrant stockée dans l’accouplement est grande. Enfin, si cette modification n’est pas suffisante pour écarter tout danger, on agit sur les inerties. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ____________________________________________________________________________________________________ DYNAMIQUE DES ROTORS EN TORSION (0) Tableau 5 – Bilan des sources d’excitation du groupe compresseur (figure 4) Vitesse de rotation (tr/min) Harmonique à considérer Pulsation de l’harmonique (tr/min) Pulsation propre correspondante (tableau 3) Balourd arbre compresseur 425 1 425 aucune pas de danger Balourd arbre moteur 1 485 1 1 485 aucune pas de danger Pignon réducteur 1 485 35 (nb. de dents ; (cf. [BM 5 121, § 1, 2]) 51 975 aucune pas de danger Roue réducteur 425 Sources de l’excitation Système bielle-manivelle Moteur électrique 425 3 000 Observations 51 975 aucune pas de danger 1 425 aucune pas de danger 2 850 aucune pas de danger 3 1 275 1 276 danger (1er mode) 4 1 700 aucune pas de danger 5 2 125 aucune pas de danger 6 2 550 aucune pas de danger 7 2 975 aucune pas de danger 8 3 400 aucune pas de danger ............ 50 Hz ou 3 000 tr/min aucune pas de danger 1.3.5.2 Influence de l’inertie des tronçons sur les pulsations propres Il faut noter qu’une modification modérée du moment d’inertie des disques situés de part et d’autre d’un nœud de vibration a très peu d’influence sur la pulsation propre. En revanche, tout changement du moment d’inertie d’un disque proche d’un ventre de la déformée modale entraîne une modification notable de la pulsation propre. Un tel disque possède une amplitude de vibration relativement grande et stocke de ce fait une grande partie de l’énergie cinétique du système vibrant. Pour une installation comportant un moteur thermique, on choisit l’inertie du volant voire la raideur de l’accouplement pour que le nœud de vibration du premier mode soit dans l’accouplement et non dans le vilebrequin. Dans la mesure où l’on n’a pas besoin de mettre sur le vilebrequin un volant de régulation, on peut minimiser le moment d’inertie de ce volant, à condition de placer un accouplement souple et à fort taux d’amortissement (accouplement caoutchouc) afin de limiter les oscillations de torsion surtout durant les phases transitoires. Exemple : application au groupe compresseur Le tableau 5 fait apparaître que, pour le premier mode, il y a résonance avec l’harmonique d’ordre 3 du couple résistant dû aux systèmes bielle-manivelle du compresseur. L’explication de la détérioration rapide des dentures devient simple. Lors des marches à vide, quand le couple moyen transmis est faible, les couples dynamiques sur les roues dentées du réducteur entraînent l’inversion avec choc du contact entre dentures. Pour éliminer ce phénomène qui est à l’origine de la panne, on a modifié la rigidité torsionnelle de l’accouplement élastique. Nous avons retenu un accouplement de rigidité K3 = 23,78 x 108 N · m/rad (l’ancien accouplement avait une rigidité K3 = 3,6 x 106 N · m/rad). Les pulsations propres de cette nouvelle ligne d’arbres sont données dans le tableau 6. La première pulsation propre n’est plus dangereuse pour le fonctionnement de l’installation et expérimentalement nous avons constaté la bonne tenue de la denture. (0) Tableau 6 – Pulsations propres du modèle du groupe compresseur (figure 4) après modification de la rigidité de l’accouplement Mode no rad/s tr/min 1 197,2 1 883 2 951,3 9 084 3 1 176 11 236 4 3 168 30 268 2. Vibrations forcées L’objectif principal de ce paragraphe est la détermination des amplitudes de vibration des disques du modèle pour des conditions de fonctionnement permanentes, c’est-à-dire une vitesse constante et des sollicitations périodiques établies. À partir des déformations trouvées pour chaque ressort de torsion, il est possible de calculer une estimation de l’amplitude des contraintes de cisaillement qui existent dans les tronçons du rotor associés. Le modèle choisi pour cette étude est déduit du modèle utilisé pour l’étude en vibrations libres. Il est complété par la représentation des phénomènes d’amortissement présents dans l’installation. On utilise aussi les amplitudes et les phases des excitations périodiques. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 5 123 − 5 DYNAMIQUE DES ROTORS EN TORSION ____________________________________________________________________________________________________ Remarque Le calcul des contraintes induites par les vibrations de torsion n’est pas chose facile surtout dans le cas de tronçons présentant des accidents de forme ou dont la géométrie n’est pas axisymétrique. On pourra se reporter aux abaques de l’article [BM 5 122, figures 6 à 15]. Dans le cas d’un chargement limité à un couple de torsion pur, ils permettent d’estimer la valeur de la contrainte de cisaillement maximale qui se situe au point de la section le plus proche de l’axe et qui est repérée pas une croix sur chaque schéma des sections. Cette localisation et les valeurs lues supposent des rayons et des congés de raccordement suffisants surtout au niveau des angles rentrants de la section. On a : Contrainte Point de fonctionnement sans vibration Déformation Figure 6 – Comportement d’un matériau viscoélastique Tf τ max = -----R3 τmax (Pa) contrainte de cisaillement maximale, R (m) rayon de référence de la section défini sur les abaques, f coefficient lu sur l’abaque, T (N · m) valeur du couple transmis dans le tronçon. Pour une section circulaire pleine, on trouve f = 2/π. avec 2.1 Identification des paramètres d’amortissement 2.1.1 Description des phénomènes physiques mis en jeu Les amplitudes réelles de vibration en régime permanent sont telles que, sur une période, l’énergie fournie au système par les phénomènes à l’origine des excitations est équilibrée avec l’énergie dissipée par les phénomènes irréversibles qui sont en relation avec les vibrations de torsion (en général, par la cinématique mise en jeu). De manière générale, la dissipation de l’énergie de vibration est la conséquence de la déformation d’un milieu à comportement visqueux ou du déplacement relatif avec glissement de deux surfaces en contact avec frottement. En conséquence, les paramètres principaux à analyser caractérisent : — le type de matériau ou le fluide concerné, Ai Ki –1 Ki Ri –1 Paramètres de position αi –1 Ri αi αi +1 Figure 7 – Représentation d’un amortissement absolu et d’un amortissement relatif 2.1.2 Principe de modélisation Ces phénomènes sont en général non linéaires. Malgré tout, étant donné les faibles valeurs des amplitudes de vibration, il est possible de linéariser ces comportements très complexes au voisinage du point de fonctionnement stable. Pour une composante d’excitation en torsion sinusoïdale, l’action mécanique représentative de ces phénomènes est un couple de moment Q de direction l’axe de rotation et s’appliquant sur un disque. Il est en quadrature avec le déplacement vibratoire et proportionnel à la vitesse de vibration. Pour le disque i (figure 7), on définit le coefficient d’amortissement absolu Ai en relation avec la vitesse de vibration absolue du disque et les coefficients d’amortissement relatifs Ri−1, Ri en relation avec les vitesses de vibration mesurées par rapport à celles des disques connectés au disque i. — le type de la déformation (traction, compression, cisaillement) et son amplitude en relation avec les vibrations de torsion, En isolant le disque i, supposé connecté aux disques i − 1 et i + 1 (figure 7) et en incluant tous les amortisseurs prévus, le moment Q caractérisant le couple de dissipation visqueuse s’écrit : — les solutions technologiques et le mode de réalisation des liaisons entre les pièces constituant les rotors. Q i = Ð A i αú i Ð R i Ð 1 ( αú i Ð αú i Ð 1 ) + R i ( αú i + 1 Ð αú i ) Le comportement viscoélastique d’un matériau se caractérise par un déphasage en retard du déplacement par rapport à l’effort. Par exemple, pour une variation sinusoïdale, la représentation de la contrainte en fonction de la déformation, montre une boucle dont la surface hachurée est proportionnelle à l’énergie dissipée au cours d’un cycle de vibration (figure 6). Remarque On envisage dans ce paragraphe, l’étude de l’amortissement induit « spontanément » par les choix technologiques réalisés lors de la conception de la ligne d’arbre, sans considérer les systèmes conçus à dessein pour amortir les vibrations de torsion. Ces derniers sont abordés en [BM 5 124]. BM 5 123 − 6 Les coefficients d’amortissement absolu et relatif s’expriment en N · m · s/rad. Un amortissement relatif peut représenter l’effet d’hystérésis dans le matériau constituant le rotor. L’amortissement interne introduit par certains accouplements élastiques est aussi à prendre en compte par ce modèle d’amortissement visqueux relatif. L’amortisseur relatif est placé parallèlement au ressort de torsion comme l’indique la figure 8. La dissipation due aux mouvements relatifs infinitésimaux au niveau des surfaces fonctionnelles des liaisons rotor-rotor peut être aussi prise en compte par ce type d’amortissement bien que, sur le principe, le modèle visqueux proposé est inadapté. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ____________________________________________________________________________________________________ DYNAMIQUE DES ROTORS EN TORSION En prenant la valeur moyenne 0,017 pour le taux d’amortissement critique, on obtient l’approximation suivante : Éléments à comportement viscoélastique I1 Ki Ii Ii + 1 R i = 0 ,034 -----------------------( Ii + Ii + 1 ) Remarque Le calcul exact de la matrice d’amortissement à partir de l’hypothèse d’un amortissement proportionnel est beaucoup plus complexe [12]. Pour un accouplement qui est en général à proximité ou le siège d’un nœud de vibration pour un des premiers modes, la dissipation de l’énergie de vibration est très grande vis-à-vis de celle mise en jeu par les phénomènes décrits précédemment. Les informations du constructeur de l’accouplement sont très utiles pour identifier les coefficients d’amortissement. Malheureusement, elles sont souvent incomplètes. I2 K R Figure 8 – Modélisation d’un accouplement viscoélastique Ii Ii +1 Ki En ce qui concerne le coefficient d’amortissement absolu, il est possible de l’identifier à partir de la puissance dissipée Pd pour le point de fonctionnement stable autour duquel on analyse les vibrations de torsion. Si n (rad/s) représente la vitesse de rotation moyenne du rotor, de manière générale, on a : Ri Paramètres de position αi Pd = − (Bnz)n αi +1 Figure 9 – Éléments intervenant dans le calcul de Ri [6] L’amortissement absolu caractérise la dissipation de l’énergie de vibration au niveau des liaisons entre le rotor et le bâti ou au niveau des éléments moteur et récepteur de la ligne d’arbre. Bnz représente le module du couple qui s’oppose à la rotation du rotor. Exemple : pour une hélice marine ou les pales d’un ventilateur, on peut prendre en première approximation z = 2. Le couple résistant Q induit par la vitesse de vibration αú (la vitesse instantanée du disque i est Ω = n + αú ) s’obtient par développement limité au premier ordre, le petit accroissement de vitesse étant αú : Q = Ð Bzn z Ð 1 αú 2.1.3 Identification des paramètres Ai et Ri En ce qui concerne l’amortissement relatif, en relation avec l’effet d’hystérésis au sein du matériau constituant le rotor, il est très difficile d’obtenir des valeurs précises génériques. Ces dernières dépendent de la structure intime de la matière et seul un ordre de grandeur est possible. On estime cette valeur de 1,5 à 2 pour cent de l’amortissement critique pour le mode propre représentatif de la solution cherchée. Des identifications plus précises sont possibles moyennant de s’imposer des études expérimentales dédiées. D’après Vance [6], on peut obtenir une valeur acceptable en supposant que Ri = βKi (amortissement dit « proportionnel ») et en considérant le mode propre du système formé du ressort i et des disques connectés numéros i et i + 1 (figure 9). D’où, pour le disque numéro i représentant par exemple l’hélice, on obtient : Ai = Bznz − 1 Le coefficient B peut être déterminé à partir de la connaissance de la puissance dissipée à la vitesse n par : Pd B = Ð -----------nz + 1 2.1.4 Précautions La pulsation propre du système défini s’exprime par : ωi = Ki ( Ii + Ii + 1 ) ------------------------------Ii Ii + 1 Le taux d’amortissement critique est approché par : Ri β ξ i = ----------- = --- ω i 2 Ki 2 ----ωi L’évaluation des coefficients précédents Ai et Ri suppose un comportement correct de la ligne d’arbres, en particulier, il est important que les liaisons rotor-rotor par adhérence, assurées par vissage ou frettage, soient sans jeu et maintenues par un effort de précontrainte constant et adapté. On suppose aussi que les liaisons unilatérales, si elle existent, ne présentent pas d’inversion du contact sous l’effet des quantités d’accélération induites par les vibrations, dans le cas de marche à faible puissance par exemple. Il est aussi important de quantifier la sensibilité de la valeur des coefficients d’amortissement sur les résultats en déplacement des disques du modèle. Ensuite, en estimant la précision avec laquelle Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 5 123 − 7 DYNAMIQUE DES ROTORS EN TORSION ____________________________________________________________________________________________________ on connaît ces coefficients, on a une idée plus précise sur la validité des résultats obtenus. attelage mobile ainsi que, pour chaque cylindre, un cycle thermodynamique identique et stabilisé. Remarque Il est aussi possible d’obtenir une diminution de l’amplitude des vibrations de torsion par dérivation de l’énergie vibratoire de la ligne d’arbres étudiée vers un système élastiquement couplé. On utilise cette possibilité pour concevoir des amortisseurs accordés. Mais, des conditions de fonctionnement plus ou moins fortuites peuvent recréer ce type d’« absorbeur ». Une anecdote rapportée par Den Hartog [2] illustre ce point. Ce dernier, mesurant des amplitudes de vibrations de torsion sur une installation de propulsion marine, constatait qu’il obtenait des valeurs deux fois plus faibles que celles prédites par le calcul. Alors qu’il se demandait la raison de cette différence, il fut attiré par un bruit à l’avant du navire. C’était la chaîne de l’encre qui vibrait à la fréquence où il mesurait les amplitudes de vibration de torsion. L’explication devient facile, comme on le verra en [BM 5 124], la chaîne se comportait comme un pendule accordé et, sa vibration à la même fréquence, dérivait une partie de l’énergie de vibration de la ligne d’arbre étudiée. Il est donc délicat d’identifier les causes d’affaiblissement ou d’amortissement des vibrations et ce cas pose aussi la difficile question de savoir comment limiter le domaine à modéliser lors des études en dynamique. L’importance de l’harmonique d’ordre q, pour la vitesse dangereuse Ω relative à la pulsation propre ωi, est égale au travail élastique développé par l’ensemble des couples harmoniques de rang q de chaque cylindre. Ce travail élastique est maximal à la résonance, il est obtenu à partir du déplacement déduit de la suite de Holzer associée au mode de pulsation ωi. 2.2.1 Cas d’un monocylindre Dans les conditions définies précédemment et en choisissant correctement l’origine du temps, le déplacement du disque numéro , correspondant au cylindre s’écrit : α , = ϕ , cos ( qΩt ) (4) L’expression du travail élastique est : 2π ⁄ ω i We = ∫ C q cos ( qΩt + β , q ) d α , 0 En utilisant les expressions (3) et (4), on obtient : W e = π C q ϕ , sin β , q 2.2 Définition de l’importance d’un harmonique du couple produit par un système bielle-manivelle La valeur maximale de We est obtenue à la résonance pour β , q = π ⁄ 2 . L’importance relative de cet harmonique est donc : ( W e ) max = π C q ϕ , Pour certains types d’excitations dont celles produites par un système bielle-manivelle (cf. [BM 5 121, § 1.1]), il est possible de mesurer l’importance relative des harmoniques dans la réponse vibratoire globale. On en déduit une classification des nombreuses vitesses dangereuses que l’on obtient en considérant les harmoniques non négligeables du couple exercé par la bielle sur le maneton. On considère l’harmonique d’ordre q qui entraîne une vitesse dangereuse de valeur Ω (rad/s) pour le mode propre de pulsation ωi (rad/s). On a : ω i = qΩ (3) La déformée modale (suite de Holzer) associée à la pulsation propre ωi est représentée par le vecteur {Φi} tel que : Remarque : à la résonance, l’excitation et le déplacement sont déphasés de π/2. 2.2.2 Cas de plusieurs cylindres Pour éviter des lourdeurs au niveau de la présentation, on suppose que les numéros des disques et des cylindres représentés sont consécutifs et varient entre 1 et m (indice de sommation , ). On calcule le déphasage angulaire entre le couple de l’harmonique d’ordre q du cylindre , par rapport à celui du cylindre 1. L’expression du couple pour chaque cylindre est : ϕ1 ϕ2 { Φi } = ϕ n avec ϕ1 = 1. C 1 q = C q cos ( qΩt + β 1 q ) et C , q = C q cos ( qΩt + β , q ) La combustion dans le cylindre 1 débute à l’instant t1, alors qu’elle débute à l’instant t , dans le cylindre , . Les couples délivrés par deux cylindres étant identiques, on a : Pour le cylindre numéro , du moteur à m cylindres, le couple harmonique d’ordre q s’écrit : C , q = C q cos ( qΩt + β , q ) avec β, q angle de déphasage. On suppose que l’amplitude Cq est constante pour tous les cylindres du moteur. Cela impose une géométrie identique pour chaque BM 5 123 − 8 C1 q ( t1 ) = C, q ( t, ) soit : C q cos ( qΩt 1 + β 1 q ) = C q cos ( qΩt , + β , q ) On en déduit : qΩt 1 + β 1 q = qΩt , + β , q Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ____________________________________________________________________________________________________ DYNAMIQUE DES ROTORS EN TORSION Enfin : β , q = β 1 q Ð qΩ ( t , Ð t 1 ) (5) Le terme Ω ( t , Ð t 1 ) représente l’angle dont a tourné le vilebrequin entre le début de la combustion au cylindre 1 et le début de la combustion au cylindre , . Cet angle est calculable à partir du maillage du vilebrequin ainsi que de l’ordre d’allumage. On pose : β 1, = Ω ( t , Ð t 1 ) Le calcul du travail élastique maximal des couples harmoniques d’ordre q pour la déformée du mode de pulsation ωi conduit à chercher la valeur maximale de l’intégrale suivante : We = ∫ 2π -------- m qΩ 0 d α , ∑ C , q ---------- d t dt , = 1 avec α , = ϕ , cos ( qΩt + B ) . Pour un mode propre donné, tous les disques vibrent à la même pulsation et en phase ou en opposition de phase. L’angle B est donc identique pour tous les disques. Sa valeur, à la résonance, assure le maximum de We. On obtient : et β , q = β 1 q Ð q β 1, Ainsi, connaissant la phase du couple harmonique d’ordre q pour le cylindre 1, on peut calculer la phase de tous les couples de même harmonique pour les autres cylindres. On peut représenter ces excitations qui ont même pulsation par des vecteurs tournants dont la phase relative est constante. On obtient les diagrammes dits en étoile caractéristiques d’un harmonique du couple moteur, d’un maillage du vilebrequin et d’un ordre d’allumage. Par exemple, pour un moteur quatre temps quatre cylindres en ligne possédant un vilebrequin à plat (maillage 0˚, 180˚, 180˚, 0˚) et pour l’ordre d’allumage 1, 3, 4, 2, on donne les diagrammes en étoile pour les harmoniques d’ordre 0,5 ; 1 ; 1,5 et 2 (figure 10). tion rota s de oteur n e S m du tion rota s de oteur n e S m du 41 1 (6) Remarques L’importance de l’harmonique q relatif à la vitesse dangereuse Ω dépend : — de l’ordre d’allumage et du maillage du vilebrequin ; — de l’amplitude Cq du couple harmonique d’ordre q ; — des amplitudes relatives ϕ , de la suite Holzer associé au mode propre de pulsation ωi = qΩ. Les importances permettent de sélectionner les harmoniques associés aux régimes véritablement dangereux et limitent les calculs en vibrations forcées aux seuls harmoniques dangereux. 2.3 Mise en équations – 0,5 x 180° –1 3 80 x1 ° 2 4 2 3 harmonique d'ordre 0,5 visualisation de l'ordre d'allumage harmonique d'ordre 1 visualisation des coudes du vilebrequin on tati e ro ur d s e Sen u mot d 1 on tati e ro ur d s e Sen u mot d – 1,5 x 180° 2 2 m π Cq m ( W e ) max = ---------- ∑ ϕ , cos ( qβ 1, ) + ∑ ϕ , sin ( qβ 1, ) qΩ , = 1 , = 1 Par rapport au système différentiel obtenu lors de l’étude en vibrations libres (§ 1.1), il s’agit de tenir compte de l’énergie dissipée par les amortisseurs relatifs ou absolus ainsi que des couples d’excitation périodiques qui sont appliqués aux disques du modèle. De manière formelle, il est possible de définir une fonction dissipation D qui est calquée sur l’expression de la fonction de force U qui, elle, caractérise l’énergie élastique interne des ressorts de torsion. En supposant un amortisseur absolu défini au niveau du disque i (figure 11) et un amortisseur relatif placé entre les disques i et i + 1, les expressions de la fonction élémentaire de dissipation Dri pour un amortisseur relatif et Dai pour un amortisseur absolu s’écrivent : 1 D a i = Ð --- A i αú i2 2 1 D r i = Ð --- R i ( αú i + 1 Ð αú i ) 2 2 2 – 2 x 180° La fonction dissipation globale est obtenue en sommant, sur tous les amortisseurs absolus et relatifs définis, les fonctions de dissipation élémentaires. On obtient : 3 32 14 4 harmonique d'ordre 1,5 Figure 10 – Diagrammes en étoile harmonique d'ordre 2 D = ∑ Dr i + ∑ Da i Les expressions de l’énergie cinétique Ec des disques et de la fonction de force U des ressorts de torsion sont identiques à celles écrites lors de l’étude en vibrations libres. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 5 123 − 9 DYNAMIQUE DES ROTORS EN TORSION ____________________________________________________________________________________________________ systèmes différentiels qui se différencient par leurs seconds membres qui sont successivement : {F1}, ... {Fk}, ... {Fp}. Chaque second membre caractérise un ensemble d’excitations à la même pulsation Ωk. Le second membre complexe { F÷ } associé à {F } est tel que Amortisseur absolu Ai k (j2 = − 1) : Ki Ri Paramètres de vitesse αi k jΦ C1 k e 1k ... { F÷ k }e j Ωk t = C ik e j Φik e j Ωk t ... j Φ nk C nk e αi +1 Amortisseur relatif Figure 11 – Définition des fonctions de dissipation élémentaires On vérifie bien que : Dans ces conditions, l’équation différentielle écrite pour le disque i est : { F k } = Re ( { F÷ k }e j Ωk t ) ∂U ∂D d ∂ E c ∂ E c ------ --------- Ð --------- = -------- + -------- + C i d t ∂ αú i ∂ αi ∂ α i ∂ αú i 2.4.2 Expression des systèmes linéaires à résoudre Le couple Ci représente l’excitation périodique appliquée au disque i. On considère le système dont le second membre est { F÷ k }e jΩk t . La solution particulière recherchée est de la forme : On obtient le système différentiel suivant que l’on présente sous forme matricielle : úú } + [ C ] { αú } + [ K ] { α } = { F } [M]{α avec (7) [ M] matrice de masse diagonale (cf. § 1.1), [C ] matrice d’amortissement symétrique, [K] matrice de rigidité symétrique (cf. § 1.1), {F } vecteur second membre des couples excitateurs (cf. § 2.4.1). α÷ 1 k ... { α÷ k }e j Ωk t = α÷ ik e j Ωk t ... α÷ nk Le système à résoudre en arithmétique complexe s’écrit : [ Ð Ω k2 [ M ] + [ K ] + j Ω k [ C ] ] { α÷ k } = { F÷ k } 2.4 Méthode de résolution 2.4.3 Reconstruction de la solution Les hypothèses de modélisation précisent que l’on se place en régime établi. Cela signifie que toutes les composantes de vibrations non excitées et associées à la phase transitoire précédente ont disparu à cause des phénomènes d’amortissement. La solution permanente qui est recherchée correspond à la solution particulière du système différentiel (7) avec second membre. On choisit de se placer en arithmétique complexe et la solution physique s’exprime comme la partie réelle de la solution complexe obtenue. 2.4.1 Expression du second membre complexe En supposant que le nombre de disques est égal à n, le second membre est de la forme : C 1 k cos ( Ω k t + Φ 1 k ) ... p p { F } = ∑ C ik cos ( Ω k t + Φ ik ) = ∑ { F k } k=1 k=1 ... C cos ( Ω t + Φ ) k nk nk Étant donné que le problème a été linéarisé, il est possible d’utiliser le principe de superposition. On est donc conduit à résoudre p BM 5 123 − 10 La solution globale est déduite des solutions complexes { α÷ k } obtenues après résolution des p systèmes précédents. On obtient : p ∑ α 1 k cos ( Ω k t + ϕ 1 k ) k = 1 ... p p j Ω t { α } = Re ∑ { α÷ k }e k = ∑ α ik cos ( Ω k t + ϕ ik ) k = 1 k=1 ... p ∑ α nk cos ( Ω k t + ϕ nk ) k = 1 2.5 Résultats recherchés Pour un ensemble de vitesses de rotations Nr de l’installation appartenant à la plage de fonctionnement, il est intéressant de connaître les résultats suivants. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ____________________________________________________________________________________________________ DYNAMIQUE DES ROTORS EN TORSION ■ Amplitudes maximales d’oscillations de certains disques Elles permettent de réaliser une vérification expérimentale ou de juger de la perturbation produite dans les mécanismes entraînés. Pour le disque numéro i, l’amplitude maximale d’oscillation s’écrit : Cylindres 1 à 4 2 3 p α i , max = ∑ αik cos ( Ωk t + ϕik ) k=1 1 Frein max 4 Poulie Le maximum de l’amplitude est calculé pour l’ensemble des valeurs du temps t prise sur l’intervalle [0, TM] où TM est le plus petit 2π commun multiple des p périodes d’excitation ------- . Ωk ■ Amplitudes maximales de déformation d’un ensemble de ressorts de torsion Accouplement a Les contraintes de cisaillement dans le tronçon réel associé sont calculables (voir remarque introductive du paragraphe 2). Elles permettent de vérifier la durée de vie du tronçon représenté (dimensionnement à la fatigue). Pour le ressort de torsion numéro i qui est connecté aux disques numéro i et numéro i + 1, l’amplitude maximale de déformation s’écrit : ∆ α i , max = K6 K7 K1 K2 K3 K4 K9 K10 K5 K8 K12K13 K11 K15 K16 K14 I3 I6 I7 I8 I9 I10 I11 I12 I13 I14 I15 I16 I17 p α ( i + 1 ) k cos ( Ω k t + ϕ ( i + 1 ) k ) Ð ∑ α ik cos ( Ω k t + ϕ ik ) ∑ k=1 k=1 I2 I5 max Comme précédemment, le maximum de l’amplitude de déformation est calculé pour l’ensemble des valeurs du temps t prise sur l’intervalle [0, TM]. K17 I4 I1 p schéma de l'installation b I18 modèle Figure 12 – Schéma et modèle en vibrations libres de l’installation sur banc d’essai ■ Amplitudes maximales du couple oscillatoire de certains disques Les résultats de la comparaison de ces valeurs au couple moyen sont très importants au niveau des engrenages et, plus particulièrement pour les moteurs, dans la chaîne cinématique des distributions comportant des pignons (un couple oscillatoire supérieur au couple moyen à transmettre est souvent la cause de la destruction rapide des dentures). Pour le disque numéro i, l’expression de l’amplitude maximale du couple oscillatoire donne : p c i , max = I i ∑ α ik Ω k2cos ( Ω k t + ϕ ik ) k=1 max Comme précédemment, le maximum de l’amplitude du couple oscillatoire du disque est calculé pour l’ensemble des valeurs du temps t prise sur l’intervalle [0, TM]. Le moment d’inertie Ie de ce disque équivalent à l’équipage biellepiston s’obtient à partir de la formule (cf. [BM 5 122, § 5.1]) : 1 3 1 I I e = --- m p + --- m b + --- ------ R 2 2 4 2 L 2 dans laquelle nous avons : — la masse du piston : mp = 0,51 kg, — la masse de la bielle : mb = 0,648 kg, — le moment d’inertie de la bielle par rapport à un axe passant par le centre de gravité et parallèle à l’axe du vilebrequin : I = 0,004 N · m · s2, — la distance entre l’axe du pied et celui de la tête de bielle : L = 136,5 mm, 2.6 Exemples — le rayon de la manivelle : R = 42 mm. 2.6.1 Description et modes propres de l’installation Exemple : Il s’agit de l’installation sur banc d’essai d’un moteur d’automobile quatre cylindres à cycle quatre temps à allumage commandé. Le frein est électrique (Schenck). La liaison entre le moteur et le frein est assurée par un accouplement élastique. La figure 12 donne le schéma de l’installation ainsi que le modèle retenu pour l’étude des vibrations libres en torsion. Nous avons choisi le modèle à deux disques par coude pour le vilebrequin. Un troisième disque est ajouté à chaque coude pour représenter la bielle et le piston qui y sont rattachés (cf. [BM 5 122, § 5.2.2]). Le moment d’inertie I de la bielle a été obtenu en mesurant la période du pendule constitué par la bielle articulée à son pied. La valeur du moment d’inertie du disque équivalent à l’équipage mobile bielle-piston est : 1 3 1 0 ,004 I e = --- 0 ,51 + --- 0 ,648 + --- -------------------------- ( 0 ,042 ) 2 2 4 2 ( 0 ,1365 ) 2 I e = 0 ,001 5 N ⋅ m ⋅ s 2 Les caractéristiques inertielles et torsionnelles du modèle sont indiquées dans le tableau 7. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 5 123 − 11 DYNAMIQUE DES ROTORS EN TORSION ____________________________________________________________________________________________________ (0) Tableau 9 – Amplitudes relatives des modes propres de vibration 1 et 2 du modèle (figure 12) Tableau 7 – Rigidités torsionnelles et moments d’inertie du modèle (figure 12) Disque no Inertie (N · m · s2) Ressort no Rigidité torsionnelle (N · m/rad) 1 0,98 x 10−2 1 0,285 x 106 2 0,14 2 0,285 x 106 3 0,147 5 x 10−1 3 0,21 x 104 4 0,25 x 10−2 4 0,205 x 105 5 0,147 6 5 0,430 2 x 107 6 0,343 x 10−2 6 0,912 x 107 7 0,15 x 10−2 7 0,912 4 x 107 8 0,145 x 10−2 8 0,221 47 x 107 9 0,117 5 x 10−2 9 0,912 4 x 107 10 0,15 x 10−2 10 0,912 4 x 107 11 0,345 x 10−2 11 0,221 47 x 107 12 0,345 x 10−2 12 0,912 4 x 107 13 0,15 x 10−2 13 0,912 4 x 107 14 0,117 5 x 10−2 14 0,221 47 x 107 15 0,145 x 10−2 15 0,912 4 x 107 16 0,15 x 10−2 16 17 0,343 x 10−2 17 18 0,5 x 10−2 Amplitude relative Disque no mode no 1 mode no 2 1 1 1 2 0,999 24 0,686 07 3 0,987 64 − 2,704 7 4 − 0,739 75 − 289,44 5 − 0,914 71 3,436 0 6 − 0,914 85 3,755 4 7 − 0,914 91 3,893 1 8 − 0,914 96 4,024 9 9 − 0,915 18 4,544 1 10 − 0,915 23 4,664 7 11 − 0,915 27 4,778 4 12 − 0,915 43 5,178 7 13 − 0,915 46 5,258 0 14 − 0,915 49 5,329 4 15 5,597 8 0,912 4 x 107 − 0,915 59 16 − 0,915 62 5,654 8 0,221 47 x 107 17 − 0,915 63 5,703 3 18 − 0,915 68 5,822 6 Avant de réaliser l’étude en vibrations forcées, on doit commencer par l’analyse en vibrations libres. Les modes propres et les déformées modales des deux premiers modes ont été obtenus en utilisant la méthode décrite au paragraphe 1.2. Les résultats sont consignés dans les tableaux 8 et 9. (0) 2.6.2 Harmoniques dangereux et vitesses critiques La plage de fonctionnement de ce moteur est comprise entre 600 et 5 500 tr/min. Nous limitons l’exploration aux dix-huit premiers harmoniques et aux deux premiers modes. La figure 13 donne les vitesses et les harmoniques dangereux pour les deux premiers modes de vibration. Ces résultats sont rassemblés dans le tableau 10. Tableau 8 – Pulsations propres du modèle (figure 12) Pulsation propre Mode no (rad/s) (tr/min) 1 148,6 1 420 2 3 021,5 28 868 3 4 591,9 43 871 4 5 416,6 51 751 5 5 615 53 647 6 14 968 143 010 2.6.3 Couple-moteur pour un cylindre À titre d’exemple, nous donnons sur la figure 14, la courbe représentant le couple exercé par la bielle sur le vilebrequin au droit du cylindre no 1, en fonction de l’angle de rotation, pour une charge donnée. Dans les mêmes conditions de vitesse et de charge, les couples exercés par les bielles des cylindres 2, 3 et 4 sont identiques mais décalés en fonction de l’ordre d’allumage (1-3-4-2-1) et du maillage du vilebrequin. (0) Tableau 10 – Harmoniques dangereux et vitesses critiques pour les deux premiers modes du modèle figure 12 Mode no 1 (ω 1 = 1 420 tr/min) Mode no 2 (ω 2 = 28 868 tr/min) Rang des harmoniques dangereux 0,5 1 1,5 2 5,5 6 6,5 7 7,5 8 8,5 9 Vitesses critiques (tr/min) 2 840 1 420 946 710 5 248 4 811 4 441 4 124 3 849 3 608 3 396 3 207 BM 5 123 − 12 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ____________________________________________________________________________________________________ DYNAMIQUE DES ROTORS EN TORSION ω (tr/min) 2,5 1,5 3 2 1 C (N . m) 0,5 1 420 400 300 1 000 200 100 0 100 500 300 200 500 400 700 600 α (degrés) α angle de rotation du vilebrequin C couple moteur Cm = 29,4 N . m 0 600 946 1 420 710 2 840 a 5 500 Ω (tr/min) mode n° 1 ω (tr/min) 9 8,5 7,5 8 7 6,5 5,5 Puissance = 12 315 W Figure 14 – Couple moteur pour le cylindre no 1 du moteur de la figure 12 6 28 868 (0) 5 28 000 27 000 4,5 26 000 Tableau 11 – Vitesses et harmoniques dangereux, amplitudes des couples correspondants pour les deux premiers modes du modèle (figure 12) Mode 25 000 600 1 000 3 207 3 608 4 124 4 811 5 500 3 396 3 849 4 441 5 248 Ω (tr/min) b mode n° 2 no 1 Figure 13 – Harmoniques dangereux et vitesses critiques pour les deux premiers modes du modèle de la figure 12 Le tableau 11 donne, pour toutes les vitesses dangereuses et les harmoniques d’ordre q correspondants, l’amplitude des couples harmoniques Cq résultant de la décomposition en série de Fourier des couples exercés par la bielle du cylindre no 1 sur le vilebrequin et, cela, pour un couple moyen constant du moteur. Remarque En toute rigueur, le couple réel appliqué par la bielle sur le maneton, dépend des paramètres de déplacement α, de vitesse úú caractérisant les vibrations de torsion du αú , et d’accélération α maneton du vilebrequin. On rappelle que la vitesse instantanée Ω du maneton est : Ω = n + αú n (rad/s) vitesse de rotation moyenne du vilebrequin, αú (rad/s) vitesse induite par les vibrations de torsion affectant le maneton du vilebrequin. Le couple appliqué sur le modèle a été linéarisé en considérant sa valeur calculée pour la vitesse moyenne n du vilebrequin (se reporter au paragraphe en [BM 5 121, § 1.1]). avec no 2 Vitesse dangereuse du moteur (tr/min) Harmonique dangereux Amplitude Cq du couple harmonique (N · m) 710 2 30,57 946 1,5 47,91 1 420 1 63,96 2 840 0,5 59,22 3 207 9 1,57 3 396 8,5 1,67 3 608 8 2,06 3 849 7,5 2,55 4 124 7 3,12 4 441 6,5 3,97 4 811 6 4,78 5 248 5,5 5,64 2.6.4 Importance des harmoniques dangereux À partir du schéma général de l’installation (figure 12), le cylindre no 1 correspond au disque no 7, le cylindre no 2 au disque no 10, le cylindre no 3 au disque no 13 et le cylindre no 4 au disque no 16. Les amplitudes relatives de vibration de ces disques, pour les modes no 1 et no 2 sont données dans le tableau 9. À partir de ces valeurs et de la formule (6), on peut calculer, pour les modes no 1 et no 2, les importances des harmoniques dangereux. Les résultats sont consignés dans le tableau 12. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 5 123 − 13 DYNAMIQUE DES ROTORS EN TORSION ____________________________________________________________________________________________________ (0) Tableau 12 – Vitesses et harmoniques dangereux et importances pour les deux premiers modes du modèle (figure 12) Mode Vitesse dangereuse du moteur Harmonique (tr/min) dangereux no 1 no 2 A K6 K7 K1 Importance 710 2 2,36 946 1,5 0,000 7 1 420 1 0,000 2 2 840 0,5 0,001 3 207 9 0,0006 3 396 8,5 0,0032 3 608 8 0,0417 3 849 7,5 0,0049 4 124 7 0,0012 4 441 6,5 0,0077 4 811 6 0,097 5 248 5,5 0,011 Pour le vilebrequin du moteur, les vitesses de rotation particulièrement dangereuses de l’installation apparaissent dans le tableau 12. Elle sont égales à : — 710 tr/min (harmonique 2) pour le mode no 1, — 3 608 tr/min (harmonique 8) et 4 811 tr/min (harmonique 6) pour le mode no 2. 2.6.5 Conditions de l’étude en vibrations forcées On considère que la plage de fonctionnement est limitée entre 2 500 et 3 000 tr/min. Le couple moteur moyen est constant dans cet intervalle de vitesse et vaut 98 N · m. On suppose aussi que le couple résistant appliqué par le frein est constant. Il est opposé à la valeur moyenne du couple moteur. À partir des résultats obtenus en vibrations libres (§ 2.6.2), la seule vitesse dangereuse appartenant à la plage de fonctionnement est 2 840 tr/min, elle correspond à l’excitation de l’harmonique d’ordre 0,5. L’amplitude maximale des oscillations de chaque disque est recherchée pour cette vitesse dangereuse en considérant seulement l’harmonique dangereux correspondant. L’influence des autres harmoniques du couple est négligée. K2 K3 K4 K5 A A A K9 K10 K12 K13 K15 K16 K8 K11 K14 K17 I4 I1 I3 I6 I7 I8 I5 I2 C1 I9 I10 I11 I12 I13 I14 I15 I16 I17 C2 C3 I18 C4 C0 Figure 15 – Modèle pour l’étude des vibrations forcées de l’installation de la figure 12 attelage bielle-piston. Les paliers hydrodynamiques entre le vilebrequin et la bielle sont principalement à l’origine de ces amortissements. Le coefficient d’amortissement à prendre en compte est déterminé expérimentalement de la manière suivante : — relevé expérimental des amplitudes oscillatoires, au niveau du disque de référence (disque no 1 du modèle), pour chaque harmonique dangereux et au voisinage des vitesses critiques ; — calcul des amplitudes des oscillations au niveau du même disque no 1 du modèle, pour chaque harmonique dangereux et au voisinage des vitesses critiques en faisant varier le coefficient d’amortissement A jusqu’à ce que les amplitudes calculées approchent, avec une tolérance donnée, les amplitudes relevées. 2.6.6.2 Couples d’excitation Les couples d’excitation sont dus au couple harmonique d’ordre 0,5 du couple moteur. Ils sont appliqués au niveau des quatre disques du modèle no 7, 10, 13 et 16 dont les inerties sont égales à l’inertie moyenne de l’attelage bielle-piston. Pour le cylindre no 1 représenté par le disque no 7, le couple appliqué est égal à : C1 = C cos (qnt + β1), avec q ordre de l’harmonique dangereux (q = 0,5), C amplitude de l’harmonique d’ordre q du couple moteur (C = 59,22 N · m), n (rad/s) vitesse de rotation moyenne de vilebrequin, β1 phase du couple au temps initial t = 0 pour le cylindre 1 (β1 = − 0,63 rad). Afin de déterminer le maximum de l’amplitude d’oscillation des disques, nous calculons, systématiquement, la réponse du système au couple harmonique pour diverses vitesses de rotation voisines de la vitesse dangereuse. Pour les cylindres no k (k décrit 2, 3 et 4), le couple appliqué est égal à : On suppose que l’amplitude et la phase de l’harmonique d’ordre 0,5, calculées à la vitesse dangereuse, ont des variations négligeables pour l’ensemble des vitesses voisines considérées. Les valeurs de q, n et C sont indépendantes du cylindre considéré. Le déphasage βk exprimé en radian est calculé à partir de l’expression (5). On obtient : 2.6.6 Définition du modèle en vibrations forcées On rajoute au modèle utilisé pour les calculs en vibrations libres, les couples extérieurs et les amortisseurs (figure 15). Ck = C cos (qnt + βk) β2 = β1 − qβ12 = − 0,63 − 0,5 x 3π β3 = β1 − qβ13 = − 0,63 − 0,5 x π β4 = β1 − qβ14 = − 0,63 − 0,5 x 2π 2.6.6.1 Définition de la répartition des amortisseurs 2.6.7 Résultats Dans ce cas, on néglige les amortissements relatifs pour ne considérer que les amortissements absolus représentés par un amortisseur (coefficient d’amortissement A) placé au niveau de chaque La figure 16 représente les amplitudes des oscillations de torsion du disque no 1 relevées expérimentalement, pour des vitesses BM 5 123 − 14 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ____________________________________________________________________________________________________ DYNAMIQUE DES ROTORS EN TORSION Amplitude (degrés) Amplitude (degrés) 0,02 0,02 I 0,015 disque n° 18 0,015 disque n° 5 II 0,01 0,01 0,07 2 600 2 700 2 800 2 900 3 000 Ω (tr/min) 0,007 2 650 2 700 I 2 800 2 900 Harmonique 0,5 A = 0,25 N . m . s / rad Ω (tr/min) A = 0,25 N . m . s/rad Figure 17 – Amplitudes des oscillations des disques nos 5 et 18 de la figure 12 au premier mode II A = 0,3 N . m . s/rad amplitude relevée amplitude calculée Amplitude (degrés) Harmonique 0,5 Figure 16 – Amplitudes calculées et relevées des oscillations du disque no 1 de la figure 12 au premier mode 0,04 0,035 de rotation moyennes voisines de la vitesse dangereuse de 2 840 tr/min. 0,03 0,025 Sur ce graphique, nous avons tracé les amplitudes d’oscillation du disque no 1 pour deux valeurs du coefficient d’amortissement absolu A. On remarque qu’une faible variation de A modifie d’une façon importante les amplitudes calculées. Pour la suite des calculs, nous avons pris la valeur A = 0,25 N · m · s/rad qui majore légèrement les amplitudes réelles des oscillations de torsion. 0,02 Tronçon n° 3 0,015 0,01 Tronçon n° 4 Tronçon n° 7 0,005 La figure 17 représente les amplitudes calculées des oscillations de torsion des disques nos 5 et 18. Notons que l’amplitude du disque no 5, à la vitesse dangereuse (2 840 tr/min), est plus faible que celle du disque no 18, car le nœud de vibration, pour le premier mode, est situé entre les disques 3 et 4 (tableau 9). Les amplitudes des déformations de torsion des tronçons nos 3, 4 et 7, calculées en fonction de la vitesse de rotation, sont indiquées sur la figure 18. À la vitesse dangereuse, la torsion du tronçon 3 est beaucoup plus importante que celles des autres tronçons car, au premier mode, il est le siège du nœud de vibration. 0 2800 2850 2900 Ω (tr/min) Harmonique 0,5 A = 0,25 N . m . s / rad Figure 18 – Amplitudes des déformations des tronçons nos 3, 4 et 7 de la figure 12 au premier mode Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 5 123 − 15 DYNAMIQUE DES ROTORS EN TORSION ____________________________________________________________________________________________________ 3. Régimes transitoires Remarque Dans la situation la plus générale, la distinction entre les matrices de masse, de rigidité ou d’amortissement peut avoir une signification physique mais n’est pas nécessaire au niveau mathématique. On pourrait écrire le système (8) sous la forme úú , t ) = 0 . ^ ( α, αú , α 3.1 Caractérisation des régimes transitoires Tout régime transitoire est limité dans le temps par deux régimes permanents. Celui qui le précède caractérise les conditions initiales à partir desquelles le régime transitoire va se développer. Celui qui le suit représente éventuellement d’autres conditions initiales pour un régime transitoire ultérieur. De ce point de vue, un régime transitoire « raccorde » deux régimes permanents distincts. Par exemple, les conditions initiales d’un freinage sont caractérisées par l’état du système tel qu’il a été défini par une étude en vibrations forcées. Comme on le verra dans l’exemple traité, pour un démarrage, l’état initial du système est représenté par la déformée imposée par le chargement statique existant au début du démarrage. Les conditions initiales définissent donc les valeurs initiales des paramètres de position et de vitesse de chaque disque du modèle. Elles doivent être représentatives de la situation réelle de l’installation à ce moment-là. En ce qui concerne les variations des couples et efforts extérieurs, elles sont évaluées pour la durée T du régime transitoire. Dans ce contexte, on n’utilise plus une transformée en série de Fourier de ces fonctions qui, de plus, peuvent dépendre de la position, de la vitesse, et de l’accélération des disques du modèle (c’est le cas pour le couple moteur d’un cylindre d’un moteur à combustion interne). Il n’y a donc plus de raison de linéariser les expressions de l’énergie cinétique et de la fonction de force de l’installation. Il s’en suit que les matrices de masse, d’amortissement et de rigidité peuvent aussi dépendre du temps et des paramètres de position, de vitesse et d’accélération. Soit [0, T] l’intervalle d’étude du régime transitoire. On considère une discrétisation de cet intervalle à pas constant de valeur h. Ainsi, on définit N + 1 points t (i ) tels que : t (i ) = ih i ∈ [ 0, N ] T avec h = ---- . N En chacun de ces points de discrétisation, on cherche les valeurs des fonctions suivantes qui sont solutions du système différentiel (8) au temps t (i ) : {α(i)} = {α(t (i ))} { αú ( i ) } = { αú ( t ( i ) ) } úú ( i ) } = { α úú ( t ( i ) ) } {α 3.3.2 Schéma numérique Les schémas numériques permettent d’exprimer la vitesse et l’accélération au temps actuel t (i ) en fonction du déplacement pris au temps actuel et du déplacement, de la vitesse et de l’accélération pris aux temps précédents. De manière générale, on a : úú ( i Ð 1 ) } ... { α ( i Ð p ) }, { αú ( i Ð p ) }, { α úú ( i Ð p ) } ) } (9) + { L ( { α ( i Ð 1 ) }, { αú ( i Ð 1 ) }, { α Le système différentiel le plus général que nous considérons s’écrit : úú ( i ) } = Γ { α ( i ) } {α úú ( i Ð 1 ) } ... { α ( i Ð p ) }, { αú ( i Ð p ) }, { α úú ( i Ð p ) } ) }(10) + { G ( { α ( i Ð 1 ) }, { αú ( i Ð 1 ) }, { α Γ, ∆ réels, p entier, L et G fonctions vectorielles. Dans le cas où Γ = 0 et ∆ = 0, le schéma est explicite à p pas, dans le cas contraire il est implicite à p pas. avec úú } + [ C ( { α }, { αú }, t ) ] { αú } + [ K ( { α }, { αú }, t ) ] { α } [ M ( { α }, { αú }, t ) ] { α avec 3.3.1 Principe général { αú ( i ) } = ∆ { α ( i ) } 3.2 Expression du système différentiel úú }, t ) } = { F ( { α }, { αú }, { α 3.3 Résolution numérique (8) {α} vecteur déplacement des disques du modèle, { αú } vecteur vitesse modèle, du Nota : nous renvoyons le lecteur aux ouvrages d’analyses numériques [9], [11] et [19] qui développent en détail tous les schémas numériques disponibles. úú } {α vecteur accélération des disques du modèle, [ M ( { α }, { αú }, t ) ] matrice de masse, Notre expérience numérique en relation avec les problèmes de vibrations de torsion des lignes d’arbre nous a conduit à utiliser le schéma implicite à un pas de Wilson, souvent appelé schéma θWilson avec θ = 1,4. Pour ce choix, les expressions générales (9) et (10) s’écrivent (p = 1) : [ C ( { α }, { αú }, t ) ] matrice d’amortissement, [ K ( { α }, { αú }, t ) ] matrice de rigidité, des disques úú }, t ) } vecteur second membre. { F ( { α }, { αú }, { α Les expressions du vecteur second membre et des matrices de masse, d’amortissement et de rigidité sont obtenues après une démarche de modélisation identique à celle développée pour les études en vibrations libres ou forcées (§ 1 et § 2). Par contre, les valeurs du déplacement, de la vitesse, et de l’accélération de chaque disque du modèle ne sont plus forcément des infiniment petits. BM 5 123 − 16 γ { αú ( i Ð 1 + θ ) } = ----------- { α ( i Ð 1 + θ ) } + { L ( i Ð 1 ) } βhθ (11) 1 úú ( i Ð 1 + θ ) } = ------------------ { α ( i Ð 1 + θ ) } + { G ( i Ð 1 ) } {α β ( hθ ) 2 (12) avec {α(i − 1 + θ)} = {α(t (i − 1) + θh}, { αú ( i Ð 1 + θ ) } = { αú ( t ( i Ð 1 ) + θh ) } , úú ( i Ð 1 + θ ) } = { α úú ( t ( i Ð 1 ) + θh ) } , {α Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ____________________________________________________________________________________________________ DYNAMIQUE DES ROTORS EN TORSION γ γ γ úú ( i Ð 1 ) }, { L ( i Ð 1 ) } = Ð ----------- { α ( i Ð 1 ) } + 1 Ð --- { αú ( i Ð 1 ) } + hθ 1 Ð ------- { α β 2 β βhθ 1 1 1 Ð 2 β úú ( i Ð 1 ) { G ( i Ð 1 ) } = Ð ------------------ { α ( i Ð 1 ) } Ð ----------- { αú ( i Ð 1 ) } Ð ---------------- { α }, 2β βhθ β ( hθ ) 2 P Câble supérieur haut Moteur 1 1 β = --- , 6 Moteur 2 1 γ = --- . 2 Accouplement 1 1 1 Dans le cas où β = --- et γ = --- , le schéma est dit de Newmark 2 4 pour lequel, la valeur de θ vaut 1 et l’accélération est supposée constante sur l’intervalle de temps [t (i − 1), t (i)]. Remarque Pour le schéma de θWilson, l’accélération est supposée varier de manière linéaire sur l’intervalle de temps [t (i − 1), t (i − 1 + θ)]. Le choix de θ = 1,4 assure que ce schéma est inconditionnellement stable [9]. 3.3.3 Discrétisation et résolution du système différentiel au temps t (i − 1 + θ) Il est possible de développer de manière simultanée les discrétisations obtenues avec les schémas de Newmark et de θWilson. Comme précisé au paragraphe précédent, les paramètres β et γ ont des valeurs différentes dans les deux cas. De plus, pour la méthode de θWilson, on écrit le système différentiel au temps t (i − 1 + θ) = t (i − 1) + θh avec θ = 1,4, alors que pour le schéma de Newmark, on écrit le système différentiel au temps t (i), de sorte que θ = 1. En utilisant les expressions (11) et (12), on obtient le système non linéaire suivant dont les seules inconnues sont {α(i − 1 + θ)} : 1 γ [ ----------------- [ M ( { α ( i Ð 1 + θ ) } ) ] + ----------- [ C ( { α ( i Ð 1 + θ ) } ) ] 2 β ( hθ ) βhθ + [ K ( { α(i Ð 1 + θ) } ) ] ] { α(i Ð 1 + θ) } = { H ( { α(i Ð 1 + θ) } ) } L’expression générale de la fonction vectorielle H est difficile à écrire dans le cas général [9]. Pour le schéma de θWilson, la solution est obtenue au temps t (i−1+θ). On en déduit les valeurs du déplacement, de la vitesse et de l’accélération au temps t (i ) en utilisant les relations suivantes : 1 (i Ð 1 + θ) } + 1 { G(i Ð 1) } úú ( i ) } = 1 Ð --1- { α úú ( i Ð 1 ) } + --------------------{α --- {α θ θ βθ ( hθ ) 2 h úú ( i ) úú ( i Ð 1 ) } ) { αú ( i ) } = { αú ( i Ð 1 ) } + --- ( { α } + {α 2 h 2 úú ( i ) úú ( i Ð 1 ) } ) { α ( i ) } = { α ( i Ð 1 ) } + h { αú ( i Ð 1 ) } + ------ ( { α } + 2{α 6 Remarque Étant donné qu’un schéma à un pas est utilisé, l’intégration du système différentiel est immédiate à partir des valeurs des conditions initiales et de l’accélération initiale calculées. Poulie Wagon + pousseur Câble inférieur Câble supérieur bas Accouplement 2 x 13 m α 23 m Tambour de commande Figure 19 – Schéma de la catapulte 3.3.4 Calcul de l’accélération initiale Elle est déduite de l’écriture du système (8) au temps initial t (0) = 0 (0) et des conditions initiales {α(0)} et { αú } . On obtient : úú ( 0 ) } = [ M ( 0 ) ] Ð1 ( { F ( 0 ) } Ð [ C ( 0 ) ] { αú ( 0 ) } Ð [ K ( 0 ) ] { α ( 0 ) } ) {α 3.3.5 Remarque Il est possible de transformer le système différentiel du second ordre (8) en un système différentiel du premier ordre en faisant apparaître comme inconnues toutes les variables d’état du système. Cette méthode peut permettre d’utiliser des modules d’intégration standard qui sont assez courants pour des systèmes différentiels du premier ordre. Par contre, cette approche alourdit beaucoup la structure du programme de calcul. Le choix de la longueur du pas de temps demande une analyse précise. Dans la mesure où le schéma numérique utilisé est inconditionnellement stable (c’est le cas pour les schémas de Newmark et de θWilson), si Tmin représente la plus petite période de variation pour la solution, la longueur h du pas doit être telle que [9] : T min h < -----------20 (13) Il est tout de même souhaitable de réaliser des essais numériques afin de constater l’invariance de la solution trouvée pour des valeurs du pas inférieure à la valeur calculée par l’expression (13). 3.4 Exemple La figure 19 représente schématiquement la transmission de puissance de l’attraction Space Mountain du parc de loisirs EuroDysney. Un ensemble de deux moteurs de masses équivalentes M1 et M2 est accouplé au tambour de commande. La propulsion du wagon transportant les visiteurs est réalisée par un pousseur qui est lié au câble supérieur de la rampe. Sur la longueur d’élan fixée à 13 m, le wagon doit être accéléré le plus régulièrement possible, l’accélération ne devant pas dépasser 0,8 g (avec g accélération due à la pesanteur). On se propose d’étudier la phase durant laquelle le Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 5 123 − 17 DYNAMIQUE DES ROTORS EN TORSION ____________________________________________________________________________________________________ wagon est accéléré jusqu’au début du catapultage quand le pousseur n’est plus en contact avec le wagon. Pour cette étude, on néglige les effets d’amortissement introduits par le câble et les accouplements. On se place donc dans une situation défavorable. L’objectif de cette étude comporte entre autres, la détermination du diamètre des câbles et la valeur de la prétension P à imposer au niveau de la poulie. La variation de l’accélération subie par les voyageurs est aussi évaluée ainsi que la durée de la phase d’accélération. Le couple moteur total est représenté par le graphe de la figure 21. Le couple au temps initial équilibre le poids du wagon supposé chargé. Les déplacements initiaux tiennent compte des déplacements élastiques dus à ces efforts statiques. Dans ces conditions l’accélération au temps initial est nulle aux erreurs d’arrondi près. Le modèle retenu pour la ligne d’arbres et le câble de propulsion est défini par la figure 20. Pour des questions de commodités lors de l’analyse des résultats, le modèle de la ligne d’arbres est ramené à des degrés de liberté en translation. Ces derniers sont liés aux degrés de liberté en rotation dans la mesure où l’on suppose qu’il n’y a pas patinage au niveau du tambour de commande. On remarque que les rigidités des deux ressorts représentant le câble supérieur sont variables en fonction de la position du pousseur. Moteur Moteur Accouplement Accouplement 1 2 2 F (t )/2 F (t )/2 1 1 2 3 K1 M1 K3 M2 M3 x1 Tambour 5 x3 Poulie 6 K5(x6) M5 x4 7 K6(x6) M6 K4 M4 x2 Pour la prétension P choisie, on obtient une tension minimale dans le câble inférieur de 30 000 N (figure 25). Wagon + M6 g sin α pousseur 4 K2 La durée calculée de l’accélération du wagon est de 2,15 s. On présente les évolutions de la position (figure 22), de la vitesse (figure 23) et de l’accélération (figure 24) du wagon. + M7 K7 x5 x6 x7 M1 à M 7 masses F (t ) effort moteur total Figure 20 – Modèle de la catapulte Déplacement du wagon (m) Couple (N . m) 14 90 000 80 000 70 000 60 000 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000 0 12 10 8 6 4 2 0 0,5 1 1,5 2 Temps (s) Figure 21 – Variation du couple moteur total par rapport au temps BM 5 123 − 18 2,5 0 0 0,5 1 1,5 2 2,5 Temps (s) Figure 22 – Variation de la position du wagon en fonction du temps Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ____________________________________________________________________________________________________ DYNAMIQUE DES ROTORS EN TORSION Tension (N) Vitesse du wagon (m/s) 160 000 14 140 000 12 Câble supérieur haut 120 000 10 100 000 8 80 000 6 Câble supérieur bas Tmin 60 000 4 40 000 2 Câble inférieur 20 000 0 0,5 1 1,5 2 0 2,5 0 0,5 1 1,5 Temps (s) Figure 23 – Variation de la vitesse du wagon en fonction du temps 2 Temps (s) 2,5 Figure 25 – Variation de la tension dans les trois tronçons de câble en fonction du temps Accélération du wagon (m/s2) 8 7 6 5 4 3 2 1 0 –1 0 0,5 1 1,5 2 2,5 Temps (s) Figure 24 – Variation de l’accélération du wagon en fonction du temps Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 5 123 − 19