ELLEUCH Sandra 1re8 Dossier de lecture : œuvre complémentaire SOMMAIRE I – Présentation de l’œuvre…………………………………………... II – Lien avec le parcours : crise personnelle/crise familiale……… • Trois passages…………………………………………………... • Trois photographies…………………………………………..... III – Trois citations marquantes…………………………………….. IV – CONCLUSION de ma lecture…………………………………. I – PRESENTATION DE L’ŒUVRE A. Contextualisation Roméo et Juliette s’inscrit dans le courant du théâtre élisabéthain, soit le théâtre de la Renaissance Anglaise ainsi que dans les histoires d’amour tragiques et antiques. Shakespeare s’inspire d’histoires comme celles de Tristan et Iseult ou encore Pyrame et Thisbé, dans les Métamorphoses d’Ovide, dont il s’en inspire aussi pour sa pièce poétique Vénus et Adonis (1593). B. Conditions et date de création La pièce est composée en 1595 ensuite parue en 1597, au moment de l’épidémie de peste qui sévit à Londres et entraîne la fermeture des théâtres. Les comédiens seront donc obligés de tourner dehors. C’est là que sera construit, en 1594, le Globe, théâtre à ciel ouvert de William Shakespeare, un an avant la composition de l’œuvre. C. Sujet et visée de la pièce A Vérone, les Montaigu et les Capulet se vouent une haine ancestrale. Roméo, fils de Montaigu, et Juliette, fille de Capulet, tombent éperdument amoureux l'un de l'autre. Les amants de Vérone sont ainsi promis au tragique, seul le malheur leur est destiné. Roméo et Juliette sont seulement nés sous une mauvaise étoile : ils ne sont victimes ni d’une faute ni de leur amour, mais d’une suite de circonstances malheureuses qui mettront à mort cet amour et feront de leur histoire, pour plusieurs siècles, un mythe. La visée de la pièce est didactique : les passions représentées sur scène doivent inspirer comme sentiments la terreur et la pitié, afin de provoquer au spectateur la purgation de ses propres passions, soit la catharsis. À la fin de la pièce, on apprend que la réconciliation est préférable à la guerre civile. En fin de compte, mieux vaut faire la Paix que la Guerre, ce qui, pour l’époque, considérant toutes les batailles et guerres qu’a vécu l’Angleterre, cette morale est très novatrice. Elle s’inscrit dans sa période transitoire, la Renaissance. D. Lien avec le thème du parcours Nombreuses sont les scènes où les personnages sont en pleine crise, qu’elle soit personnelle ou familiale. Dès le début de l’histoire, on assiste à une crise familiale qui agite la ville tout entière. Cette crise rappelle la haine que se vouent ces deux familles nobles et italiennes. Nous allons observer trois passages illustrant une crise personnelle et/ou familiale. II – LIEN AVEC LE PARCOURS : CRISE PERSONNELLE / CRISE FAMILIALE - La mort de Mercutio et Tybalt (Acte III, scène 1) La mort de Mercutio, ami de Roméo et parent du Prince, est l’issue du combat entre lui et Tybalt, cousin de Juliette. Lorsque Roméo prend conscience de la tragédie de la situation, que son ami est véritablement, celui-ci ne désire désormais qu’une chose : venger la mort de Mercutio. Il s’engage alors à un combat avec Tybalt et en sort vainqueur. Tybalt, à l’issue de cet ultime combat, est achevé par l’épée de Roméo. Roméo part ensuite se réfugier dans l’Eglise auprès de Frère Laurent, qui essaie de lui faire reprendre ses esprits. Ces deux événements tragiques et inattendues engendrent une crise familiale chez les deux familles ennemies. La perte d’un membre de chacune des familles par le combat renforce davantage la haine entre celles-ci. Les conséquences des deux combats provoquent une crise personnelle chez Roméo. Celui-ci a désormais salit sa réputation, son honneur à l’égard de sa famille, du Frère Laurent qui l’avait uni avec Juliette le même jour et très certainement à l’égard du Prince « Je suis moi-même touché par ce déchaînement de haine » et de la cité entière. Il est donc puni par tous. Bien que le Prince lui épargne la Mort, il le bannit de Vérone « Et, pour ce délit, nous l’exilons d’ici sur-le-champ. » (Acte III, scène 2). Roméo est contraint de quitter Juliette, sa bien-aimée devenue sa femme depuis à peine un jour, un mariage qui à l’origine, a eu lieu secrètement grâce à l’appui de la Nourrice de Juliette et le Frère Laurent. Il a commis une erreur irréparable à l’égard des Capulet « Roméo a tué Tybalt, Roméo doit mourir » et de Juliette puisqu’il a tué Tybalt, son cousin germain. Les circonstances malheureuses déclenchent chez Juliette une crise personnelle. Non seulement à l’issue de ces combats elle perd son cousin, Tybalt, mais également son bien-aimé, Roméo. Son mari s’est humilié devant les Montaigu ainsi que les Capulet, il ne lui reste plus qu’une chose à faire : s’enfuir de la cité afin de ne pas subir des répercussions encore plus grandes. Juliette est dévastée, contrainte de renoncer son union avec Roméo, ses parents (surtout son père) lui ordonne de se marier avec Pâris, un homme qu’elle n’a jamais vu, dont elle n’éprouve pas le moindre attachement « Oh ! plutôt que d’épouser Pâris, dis-moi de sauter du haut des créneaux d’une tour » (Acte IV, scène 1). Chacune des familles ont peut-être bien perdu un être cher, mais Juliette en a perdu deux. Il est donc compréhensible que celle-ci en souffre plus que les autres, mis à part son jeune âge et son impossibilité de se confier à aucun de ses parents. Edwin Austin Abbey, La Mort de Mercutio, 1897, lieu : au milieu de la cité, Vérone Cette œuvre représente la mort de Mercutio. On voit Roméo, l’homme à genou ayant une expression du visage grave, qui vérifie si son ami, Mercutio, l’homme à terre, est toujours en vie pendant que Tybalt les observe, gardant son bras droit tendu, tenant son épée en position de combat. Tous ceux qui soutenaient Tybalt sont en train de s’enfuir et certains font appel à Tybalt à faire de même afin qu’il ne s’attire pas des ennuis. Derrière la scène de crime, on remarque un membre de l’Église se lamentait et en haut à droite du tableau on aperçoit un habitant de Vérone regardant la scène de crime de son balcon, faisant une mine abasourdie. Nous pouvons imaginer que le membre de l’Eglise qui se lamente est le Frère Laurent. Cette peinture illustre avec grande précision la finalité du premier combat avec d’un côté la mort de Mercutio, l’inquiétude de Roméo, et la tension de Tybalt, ainsi que de l’autre la fuite des personnes soutenant Tybalt, le désarroi des membres de l’Eglise et l’effarement de l’habitant véronais. - Juliette est obligée de se marier avec Pâris (Acte III, scène 5) Juliette, effondrée par l’exil de Roméo et la mort de Tybalt, est d’autant plus accablée par l’annonce que vient de lui faire sa mère, Lady Capulet afin de « l’arracher de son chagrin » : elle doit de se marier avec le comte Pâris jeudi matin. Cet évènement, surtout poussé par son père, ne l’enchante guère. Elle refuse catégoriquement cette décision si subitement prise par son père, de plus annoncé en ce jour si obscur, « Par l’Eglise SaintPierre et par Saint Pierre aussi, il ne fera pas de moi une joyeuse épouse. Je m’étonne d’une hâte qui me force au mariage […] je refuse de me marier si vite ». Lady Capulet, dépassée par les propos que tient sa fille, se retire pour laisser place à son mari, Capulet, afin de tenir une discussion ferme avec Juliette. Mais celle-ci ne se déroule pas comme prévu… On assiste tout d’abord à une crise familiale chez les Capulet. Lady Capulet est contrariée par le refus de Juliette à propos du mariage avec le comte. Elle s’inquiète que sa fille persiste dans cet état de déprime. Une de ses plus grandes peurs est que Juliette devienne vieille fille, « Je voudrais que cette sotte soit mariée à sa tombe. », cela voudrait dire qu’ils n’auront aucune descendance, comme dirait son père « mon soucis a toujours été de la voir marier ». En tenant tête à son père, la jeune Capulet engendre une crise personnelle chez celui-ci. Sa réponse a cet entêtement est violente, il l’insulte à maintes reprises de « ergoteuse », « mijaurée », « charogne livide ! », « petite garce ! » deux fois, « face de carême ! », « jeune insolente ! », « traînée » et « pauvre idiote ». Il la menace « Sinon, je t’y traînerai comme un condamné à l’échafaud. », « Hors d’ici », « Sinon, vous pouvez vous faire pendre, mendier, mourir de faim, crever dans la rue ! […] Jamais tu ne jouiras des biens qui m’appartiennent. », et la maudit « cet unique enfant […] c’en est une de trop, que c’est malédiction de l’avoir eue pour fille. ». Il s’en prend également la Nourrice, « espèce de radoteuse ! » et ignore les paroles de sa femme. Toutes les personnes qui l’entourent ne se font plus entendre par le père, seul sa parole est légitime. Juliette, quant à elle, subie une crise personnelle puisqu’elle n’est plus libre de décider pour son propre sort, tout le monde lui tourne le dos, ses objections ne sont plus entendues par personne, pas même la nourrice. Celle-ci essaie tant bien que mal de convaincre la jeune fille de tourner la page, plus précisément d’oublier Roméo, banni jusqu’à nouvel ordre de la cité, et de plutôt s’intéresser à Pâris, ce « charmant gentilhomme », comme le qualifie-t-elle si bien. La nourrice compare le comte à Roméo, tout en faisant un éloge de celui-ci « Roméo, à côté, n’est qu’une lavette. Un aigle, madame, n’a pas l’œil plus vert, plus vif, plus beau que Pâris » et l’incite à s’unir avec cet homme. Nancy Meckler, représentation de Roméo et Juliette, 2006, lieu de représentation : Le Théâtre Royal de Newcastle, en Angleterre Le lien entre cette photographie de mise en scène et le passage est très apparent. On remarque une très claire position de force de la part du père à l’égard de sa fille, celleci à genoux en face de lui. Elle encaisse ces réprimandes et injures de plein fouet. Capulet la regarde droit dans les yeux tout en la pointant du doigt : Il ne lui montre aucun respect. De plus, du fait qu’il soit debout devant elle, on peut dire qu’il veut exprimer son autorité (et supériorité) en tant que père, voire en tant qu’homme, envers sa fille directement, mais aussi indirectement à toutes les personnes présentes dans la chambre de Juliette (à savoir Lady Capulet et la nourrice). - La mort de Roméo et Juliette (Acte V, scène 3) Roméo s’est empoisonné après avoir vu Juliette pour la première fois depuis sa fuite à Mantoue, croyant qu’elle était véritablement morte, il lui déclare son amour et décide de boire d’une traite le poison que lui a vendu l’apothicaire (Acte V, scène 1) par désespoir, « C’est ma pauvreté qui dit oui, non ma volonté. » afin de pouvoir, au moins, la rejoindre dans la mort. Pour rappel, Roméo n’a pas reçu la lettre du Frère Laurent à temps. Celle-ci communiquée le plan du Frère, le fait que Juliette s’est prêtée à « un simulacre de mort pour écarter la honte, et affronter la mort pour mieux y échapper. » (Acte IV, scène 1) à l’aide d’une liqueur permettant une mort temporelle. Balthazar, le valet de Roméo, n’étant pas au courant de la lettre, annonce à Roméo que sa bien-aimée est décédée subitement. Lorsque Juliette se réveille peu à peu de son coma, les choses ne se passent pas comme prévu. Elle aperçoit Roméo étalé sur le sol, sans pou. Sachant que cette scène la hantera à vie et qu’elle devra se marier avec Pâris, elle décide de se donner la mort à l’aide du poignard qui était déjà près d’elle hier soir, juste avant de boire la liqueur distillée « Elle prend un poignard. Toi, reste lâ. Elle pose le poignard à côté d’elle. » (Acte IV, scène 3). On distingue en ce moment fondamental dans la pièce, plusieurs crises : Tout d’abord, une crise familiale chez les familles des victimes : les Capulet, cependant ils pensaient que leur fille reposait en paix dans le tombeau, mais surtout les Montaigu, puisque non seulement la mort de leur fils les effare, mais de plus le fait qu’il ait transgressait la peine attribuée par le Prince (l’exil : qu’il soit revenu à Vérone) les choquent davantage. L’exil de leur fils a causé la mort de la femme de Montaigu, le soir avant cette tragédie cauchemardesque : « Hélas ! […] ma femme est morte cette nuit, l’exil de son fils a arrêté son souffle. ». Comment une haine ancestrale que se vouent deux familles a pu donner fruit à la mort de cinq personnes, dont deux adolescents ? Comment un conflit familial sans aucune réelle importance selon moi, met un frein dans l’union amoureux et matrimonial de Roméo et Juliette ? Finalement, la mort de ces deux jeunes gens qui s’aimaient tant, les représentants même de la jeunesse, a permis aux Capulet et aux Montaigu de s’unir pour la première fois depuis des siècles, certes dans le deuil, mais tout de même c’est un pas en avant « Montaigu, ô mon frère, donne-moi la main. » dit Capulet, ému, endeuillé. « Je veux lui élever une statue d’or pur, […] nulle effigie ne sera plus honorée qu’elle car Juliette eut un cœur très sincère et fidèle. » dit Montaigu, faisant l’éloge de Juliette. Capulet lui répond « Celle de Roméo ne sera pas moins belle à côté » et enfin il résume cette pièce en six mots : « Pauvres enfants victimes de notre inimitié. ». La conséquence de la mort de Roméo et Juliette est la réconciliation des deux familles. Il a fallu que l’Amour si pur, si jeune, si vif, meurt afin que la Haine cesse de ronger les deux familles. Ils ne sont pas les seuls endeuillés ce jour-là, Frère Laurent subit une crise personnelle à la suite de son implication dans l’union de cet amour impossible. Sa lettre n’a pas été envoyée à Roméo. Il se sent donc coupable de la mort de Roméo, de Pâris et de Juliette. Tant il est rongé par la culpabilité, il se dénonce en tant que criminel devant le Prince « C’est moi le principal, moi le moins apte au crime, suspect numéro un […] Moi-même condamné, moi-même innocenté. ». Il va également mettre au courant les parents de Roméo et Juliette ainsi que le Prince sur tout ce qui s’est passé, du début à la fin. Finalement, l’aide qu’il voulait apporter à Roméo et Juliette afin de les réunir pour la vie, se transforme en un raccourci à la mort, étant l’évènement le plus tragique qui puisse arriver dans cette pièce de Shakespeare : la mort des enfants uniques de la famille Capulet et Montaigu, la mort d’une jeunesse pleine d’espoir et de rêves, la mort d’un amour pur contre une haine ancestrale. Le triomphe du Mal contre le Bien. Frederic Leighton, La Réconciliation des Montaigu et des Capulet, 1853-1855 lieu : le tombeau des Capulet Le lien entre l’œuvre et le passage est tout aussi explicite que dans le passage précédent. On retrouve Roméo, allongé dans un genre de brancard en bois, et Juliette à ces côtés, tout deux morts. On peut imaginer que le cadavre étalé sur le sol près d’eux est celui de Pâris, lorsqu’il était au cimetière en train de se recueillir sur la tombe de Juliette, Roméo le croise dans son chemin vers le tombeau et le tue (début de l’Acte V, scène 3). On peut apercevoir également la poignée de main entre Montaigu et Capulet, symbolisant leur réconciliation nouvelle. L’un d’eux a la tête baissée, dévasté par ce qui s’est passé. Et l’autre dirige sa main vers le cadavre de Roméo et Juliette, symbole de l’objet de leur réconciliation. Le Prince est devant eux, il les observe. Frère Laurent, nous pouvons le distinguer par son habit religieux, ressent comme sentiment le désespoir, on le remarque par son expression faciale et sa gestuelle (ses mains). A genoux, on peut imaginer qu’il prie. A coté de lui se trouve Balthazar, le valet de Roméo, ayant un air désolé (tête baissée et s’apprête à s’agenouiller). L’arrière-plan nous indique que le lieu est le tombeau des Capulet. III – TROIS CITATIONS MARQUANTES Voici les citations clés et marquantes de la pièce selon moi ! Malgré le fait qu’il y en a tant d’autres qui sont tout aussi intéressantes, j’ai dû en choisir trois méticuleusement. • « ROMEO : Ne bouge pas tandis que je recueille le fruit de ma prière. [Il l’embrasse.] Tes lèvres sur les miennes ont lavé mon péché. » (Acte I, 5) Cette réplique suivie de leur premier baiser marque la concrétisation de l’amour qu’éprouve Roméo pour Juliette, et vis versa lors du grand bal des Capulet. Je trouve personnellement que la scène est encore plus intense dite et jouée en anglais. • « ROMEO : Si tu ne m’aimes pas et qu’ils me trouvent ici, Il vaut mieux que leur haine mette un terme à ma vie, Si surseoir à la mort, c’est vivre sans amour. » (Acte II, 2) La fameuse scène du balcon. Il fallait bien la mentionnée un moment ou un autre dans mon compte-rendu de lecture ! Cette réplique nous montre, dés le début de leur relation, que Roméo est prêt à tout pour l’amour de Juliette, même de se donner la mort. • « LA NOURRICE : Allez-vous dire du bien de celui qui a tué votre cousin ? JULIETTE : Vais-je dire du mal de celui qui est mon mari ? » (Acte III, 2) Je trouve que ces répliques sont très intéressantes car nous avons d’un côté la nourrice qui met en accent sur le cousin de Juliette qui a été tué par Roméo et de l’autre Juliette qui défend malgré tout Roméo, son mari. Son amour pour Roméo est si fort et fidèle qu’elle lui pardonne tous ces actes, même les pires (ex : assassiner un membre de sa famille). IV – CONCLUSION DE MA LECTURE Avec toute honnêteté, j’ai beaucoup apprécié lire Roméo et Juliette qui selon moi est un grand classique de la Littérature, la base même du Romantisme qui viendra à peu près 2 siècles et demi plus tard. A vrai dire, tant la lecture de la pièce m’a plu, au cours de celle-ci j’ai regardé le film sorti en 1968 de Roméo et Juliette, réalisé par Franco Zeffirelli (en anglais). Ce film est absolument splendide ! Du décor à a bande-son, du respect du scripte à l’alchimie entre Olivia Hussey (Juliette) et Leonard Whiting (Roméo)… tout était si bien exécuté, que ça m’a permis d’avoir une réelle mise en scène de la pièce dans mon cerveau pendant ma lecture. Enfin, fermons la parenthèse sur la version cinématographique de l’œuvre. Tout au long de ma lecture, j’observais les étapes de la relation amoureuse entre deux jeunes gens, Juliette et Roméo : le coup de foudre, le premier émoi amoureux, les obstacles auxquels ils ont dû faire face, la passion qui les anime, les tourments que cette passion suscite en eux et pour finir, le destin tragique (la fatalité). Une des choses qui m’ont beaucoup plus dans cette pièce est son dynamisme, pas un moment où l’on s’ennuie. L’ironie dans certaines scènes me fait bien rire comme dans celle-ci : « Bien le bonsoir. S’il vous plaît, monsieur, est-ce que vous savez lire ? » ditil le serviteur. Roméo lui répond « Oui, je sais lire l’avenir dans ma propre infortune. », à ce moment, il était écœuré par « la froideur » de Juliette, ou encore la scène 5 du premier acte où Juliette se parle à elle-même « Mon unique amour né de mon unique haine, […] qui me pousse à aimer la source de ma haine. », la nourrice lui demande « Qu’est-ce que tu chantes là ? », elle lui répond sans hésitation « Un refrain que m’a appris l’un de mes cavaliers. ». Cela nous rappelle que Roméo et Juliette n'est pas uniquement une pièce tragique, elle présente également des aspects comiques. Certaines blagues grotesques m’ont bien surprise : « Tu tomberas sur le dos quand tu seras plus maligne ! Pas vrai, Julie ? Et, […] la petite arrêta de pleurer et dit « oui ». On voit bien à présent qu’elle avait raison ! » dit-elle la nourrice. J’éprouve une grande admiration pour les symboles universels que sont les personnages de Roméo et Juliette, l’incarnation des amants maudits, de l’amour impossible. Du fait de leur dimension mythique, ils ont inspiré et inspirent encore de nombreux artistes étant donné leur jeunesse qui les pousse à la révolte contre leurs parents, contre l’ordre établi afin de s’aimer sans devoir se cacher, par le secret qui les entoure, seul le spectateur est au courant de tous les évènements depuis le début et enfin par la brièveté de leur romance, qui ne dure que quelques jours, renforce la fatalité de leur destin. L’histoire de Roméo et Juliette est une histoire dont n’importe qui peut s’identifier, quel que soit l’époque.