Introduction aux relations industrielles REI 1010 Bloc 1: Introduction, objets, définitions et partage des pouvoirs Stéphane Renaud École des relations industrielles Université de Montréal 1 STUDIUM et ZOOM HTTP://STUDIUM.UMONTREAL.CA HTTP://UMONTREAL.ZOOM.US 2 Plan de la présentation Introduction Les objets d’étude en relations industrielles Les définitions des relations industrielles Partage des pouvoirs en matière du travail: le fédéral et les provinces 3 Introduction Les relations industrielles, comme « discipline » ou comme « champs d’études », sont issues en réaction au libéralisme économique de la fin du 19ième siècle. Début avec les contestations de Karl Marx Webb = Les premiers travaux en relations industrielles Les travaux des Webb influenceront les économistes américains tels que John R. Commons. On qualifie Commons de père fondateur des R.I. en Amérique du Nord. Ils sont à l’origine des économistes institutionnalistes. 4 Introduction (Suite) Le travail n’est pas une commodité (un bien) et doit être protégé contre les forces du marché. Deux instruments de protection: les syndicats et les politiques publiques en matière de travail. Difficile de définir ce que sont les relations industrielles : champ d’études ou discipline ? 5 Introduction (Suite) Champ d’études : Objet d’étude et de recherche commun à plusieurs chercheurs issus de différentes disciplines Discipline : une discipline possède un objet d’étude et de recherche commun à plusieurs chercheurs qui partagent une approche théorique et méthodologie Objet Théorie Méthodologie 6 Les objets d’étude en relations industrielles Larouche a effectué une analyse de la documentation sur la discipline dont il ressort 6 objets principaux. 1-Les relations du travail et la négociation collective Mise en place d’un système social incluant des lois qui protègent les travailleurs. 2-Les règles et le processus d’établissement des règles Les relations industrielles s’inscrivent dans un système comprenant 4 concepts (les acteurs, l’environnement, l’idéologie et les règles). 7 Les objets d’étude en relations industrielles (Suite) 3-La solution des conflits du travail ou la paix industrielles La notion de conflit est inhérente aux relations industrielles Il faut accepter la présence des conflits et se concentrer sur les mécanismes et les modalités de règlement de ces derniers. 4-Les conflits de pouvoir Étude des mécanismes de contrôle mis en place par les employeurs. Aliénation des travailleurs dans un système capitaliste. 8 Les objets d’étude en relations industrielles (Suite) 5-Les relations en cours d’emploi : c’est-à-dire les relations du travail et la gestion des ressources humaines Tous les comportements individuels ou collectifs. Relations patronales-syndicales et les activités de GRH. 6-La gestion des ressources humaines La présence des syndicats n’est plus nécessaire. Les employeurs ont à cœur les intérêts des travailleurs. 9 Conclusion sur les objets d’étude en relations industrielles Vision radicale Vision pluraliste Vision unitariste Conflit de classes (éco, pol, socio, etc) Conflit d’intérêt économique Aucun conflit Mécanismes de contrôle Négociation collective Activités de GRH Conflits de pouvoir Relations du travail Gestion ressources humaines 10 Conclusion sur les objets d’étude en relations industrielles Chaque objet porte sur des sujets complémentaires qui ne sont pas mutuellement exclusifs. Les relations industrielles intègrent plusieurs théories, objets et méthodologies des disciplines mères. Plus l’intégration sera complétée et plus il sera question de la discipline des relations industrielles. Exemple portant sur la syndicalisation (Canada Vs États-Unis) 11 Les définitions des relations industrielles Weiss (1980): Ce sont des relations individuelles et collectives qui se nouent, à l’occasion ou à propos du travail au sein des sociétés touchées par l’industrialisation. Boivin et Guilbault (1982): L’ensemble des rapports individuels et collectifs qui se nouent , du niveau de l’organisation à celui de l’économie globale, à l’occasion ou à propos du travail. 12 Les définitions de relations industrielles (Suite) Dion (1976) : Ensemble des rapports économiques et sociaux, individuels et collectifs, formels et informels, structurés et non structurés qui naissent et s’établissent à l’occasion du travail (en vue de la production de biens et de services) dans un établissement, une entreprise, une branche et toute l’économie entre les travailleurs et les employeurs, les organisations qui les représentent et l’État lui-même, le tout en fonction des situations, des besoins et des objectifs recherchés par chacun individuellement ou collectivement, ainsi que des droits reconnus à chacun par la coutume ou la législation. 13 Les définitions de relations industrielles (Suite) Claire (1973) : Étude des relations conflictuelles qui s’établissent entre groupes organisés, à propos du travail dans les sociétés touchées par l’industrialisation. Flanders (1960) : Étude des modes institutionnalisés de détermination de règles relatives à l’emploi. Laffer (1960) : S’appuyant sur plusieurs disciplines, les relations industrielles sont l’étude des négociations explicites ou implicites entre et parmi les employeurs et les travailleurs, au sujet de l’élaboration de règles de travail et au sujet de facteurs qui influent sur ces négociations. 14 Les définitions de relations industrielles (Suite) Touraine (1971) : Les relations industrielles consistent en négociations organisées entre une ou plusieurs organisations représentant les salariés et une entreprise ou un syndicat d’employeurs, négociations dont l’objet n’est pas seulement de traiter des revendications effectivement exprimées, mais de définir des règles générales du traitement des litiges et conflits. Dunlop (1958) : Étude de l’établissement et de l’administration des règles gouvernant les rapports entre les acteurs dans un système de relations industrielles. 15 Les définitions de relations industrielles (Suite) Hyman (1975) : Les relations industrielles sont l’analyse des processus du contrôle sur les relations de travail. Barbash (1980) : Les relations industrielles sont axées sur la gestion des problèmes du travail dans une société industrielle. C’est l’étude des relations d’emploi. 16 Conclusion sur les définitions La discipline des relations industrielles s’est élargie avec les années. Elle est passée principalement de l’étude des relations du travail et aussi de l’étude des politiques publiques en matière de travail pour inclure l’étude de la gestion des ressources humaines. En relations industrielles, il y a trois acteurs principaux qui nous intéressent soit : les employés et les syndicats, les employeurs et leurs associations et l’État et ses agences administratives. 17 Le partage des pouvoirs en matière du travail Pour bien comprendre les différents objets d’études en relations industrielles, il faut connaître le partage constitutionnel canadien des droits en matière du travail. Chaque province possède des pouvoirs législatifs tout comme l’état fédéral. Les articles 91 et 92 de l’AANB spécifient explicitement certains pouvoirs spécifiques au fédéral et aux provinces. 18 Le partage des pouvoirs en matière du travail (Suite) Domaine de juridiction fédérale (article 91) : - Les relations internationales (les aéroports) - La défense et l’armée - Les banques, la monnaie et la poste - Le droit criminel - Les prisons - Les autochtones et leurs terres réservées - Le régime canadien d’assurance-emploi - Le régime de prestation de la vieillesse 19 Le partage des pouvoirs en matière du travail (Suite) Domaine de juridiction provinciale (article 92 ) : - L’éducation - Le droit civil - Le droit de la propriété - Les institutions municipales - Les hôpitaux - Les établissements de charité - Les entreprises de nature locale 20 Le partage des pouvoirs en matière du travail (Suite) L’AANB (articles 91 et 92) ne parle pas de pouvoir en matière d’emploi Loi Lemieux (1907) : Loi fédéral des enquêtes en matière de différends industriels Arrêt Snider (1925) : Invalide en partie la loi Lemieux (inconstitutionnelle) 21 Le partage des pouvoirs en matière du travail (Suite) Le principe suivant s’est dégagé de l’Arrêt Snider (1925) : le pouvoir de légiférer de l’état fédéral peut porter sur le domaine des relations du travail à l’endroit des entreprises qui, par la nature de leurs activités, tombent sous sa juridiction en vertu des articles 91 et 92 de l’AANB 22 Le partage des pouvoirs en matière du travail (Suite) C’est donc la nature des opérations ou des activités qu’une entreprise poursuit qui fait qu’elle sera qualifiée de fédérale ou provinciale au sens constitutionnel. Les secteurs industriels de nature fédérale : - Le transport ferroviaire, maritime et aérien - La radio-télévision - La téléphonie (fixe ou portable) - Les banques à charte fédérale - Les institutions propres au gouvernement - Industries déclarées d’intérêt nationale 23 Conclusion sur le partage des pouvoirs en matière du travail Certains secteurs relèvent de deux juridictions selon l’envergure des opérations de l’entreprise. C’est le caractère de régularité des opérations qui compte pour déterminer la juridiction de l’entreprise. Le partage des pouvoirs oblige le parlement canadien et les législatures provinciales à adopter leur propre code du travail. Les différentes législations encadrent le fonctionnement des 3 sous-champs des relations industrielles : les relations de travail (RT), la gestion des ressources humaines (GRH) et les politiques publiques en matière de travail (PPMT). 24