Royaume du Maroc Ministère de la santé et la Protection Sociale Direction régionale de la santé et la Protection sociale Région DRAA TAFILALT Institut Supérieur des Professions Infirmières et Techniques de Santé d’Errachidia Annexe : Ouarzazate Pathologies médicales et soins infirmiers SOUS MODULE : PATHOLOGIE MÉDICALE Module N° : IP15 Semestre d’appartenance du module : S3 Enseignant: Dr Khalid Salmi LEUCÉMIES Terme qui désigne diverses affections caractérisées par la prolifération maligne de cellules dans les centres fabriquant les leucocytes (moelle osseuse, ganglions, thymus...). On distingue principalement . • les formes aiguës : leucémie aiguë lymphoblastique, leucémie aiguë myéloblastique , • les formes chroniques : leucémie lymphoïde chronique, leucémie myéloïde chronique. L'hémogramme et le myélogramme sont les examens diagnostics essentiels. Le traitement est basé sur la chimiothérapie (éventuellement associée à la radiothérapie) et sur la greffe de moelle. Son principal effet secondaire est la survenue d'une période d'aplasie nécessitant des soins particuliers. GLOBULES BLANCS (OU LEUCOCYTES) Schéma de la production des cellules sanguines Leucémie aiguë LYMPHOBLASTIQUE ( Forme aiguë ) DÉFINITION : Prolifération maligne de cellules, précurseurs des lymphocytes dans la moelle, qui envahissent le sang et les organes. • La fréquence annuelle est de trois à cinq cas pour 100 000 habitants. Elle représente 80 % des leucémies chez l'enfant et 20 % chez l'adulte. • C'est le plus fréquent des cancers chez l'enfant avec un pic d'incidence entre 3 et 4 ans. Chez l'adulte, il existe une prédominance masculine et la gravité augmente avec l'âge. ETIOLOGIES: • La cause n'est pas connue • Mais un certain nombre de facteurs favorisants ont été retrouvés : les radiations, l'intoxication au benzène et certaines tares génétiques. SIGNES : Il existe des : • Signes d'insuffisance médullaire (pâleur, asthénie, infections, hémorragies) • Manifestations tumorales (atteinte des testicules, splénomégalie, adénopathies, douleurs osseuses, signes neuroméningés). PARACLINIQUE : • L'hémogramme montre une hyperlymphocytose avec présence de lymphoblastes, une anémie régénératives, une thrombopénie et une neutropénie. • Le myélogramme montre un envahissement massif par les lymphoblastes. EVOLUTION: • Une rémission complète est obtenue rapidement chez 95 % des enfants et 70 % vont guérir complètement sans séquelles. • Chez l'adulte, la rémission complète n'est obtenue que dans 75 % des cas et la survie à long terme ne concerne que 25 à 40 % des patients. • Les principales complications Sont : les rechutes et les atteintes du système nerveux central. Le décès est dû aux conséquences de l'insuffisance médullaire (infections, hémorragies). TRAITEMENT : Il associe : • la chimiothérapie, • la corticothérapie • la radiothérapie au cours des différentes phases, l'induction qui permet d'obtenir une rémission, la consolidation, l'intensification, la prévention des localisations neuro-méningées et l'entretien. • La greffe de moelle peut être utilisée dans certains cas après l'induction. Leucémie aiguë MYÉLOBLASTIQUE (LAM) ( Forme aiguë ) DÉFINITION : • Prolifération maligne de cellules myéloïdes jeunes dans la moelle qui envahissent le sang et les organes. • La fréquence annuelle est de trois nouveaux cas pour 100 000 habitants. • Elle est rare chez l'enfant et sa fréquence croît avec l'âge (la moitié des cas est diagnostiquée après 50 ans). ETIOLOGIES : • La cause n'est pas connue • Facteurs favorisants : Facteurs génétiques, Les radiations, L'intoxication au benzène Maladies pré-leucémiques (leucémie myéloïde chronique et d'autres syndromes myéloprolifératifs). SIGNES : Il existe des : Signes d'insuffisance médullaire (pâleur, asthénie, infections, hémorragies) Manifestations tumorales (adénopathies, splénomégalie, hépatomégalie, lésions cutanées, hypertrophie des gencives et parfois atteinte osseuse). EXAMENS PARACLINIQUE : • L'HÉMOGRAMME montre le plus souvent une hyperleucocytose faite essentiellement de cellules blastiques, une anémie arégénérative et une thrombopénie. • LE MYÉLOGRAMME permet le diagnostic et un typage cytogénétique EVOLUTION: • L'évolution spontanée est constamment mortelle avec un médiane de survie à deux mois. • Le taux de rémission complète varie de 50 à 90 % (les facteurs péjoratifs sont l’âge > 60 ans, certaines anomalies cytogénétiques et l'existence d'une phase préleucémique). • Le taux de malade vivants en rémission complète à cinq ans est de 30 à 45 % TRAITEMENT: Il associe : • la chimiothérapie • la greffe de moelle, en particulier chez les patients jeunes, Leucémie LYMPHOÏDE chronique (LLC) DÉFINITION : • Prolifération maligne de lymphocytes affectant les ganglions lymphatiques et les autres tissus lymphoïdes avec un envahissement progressif de la moelle et passage dans le sang. • C'est une maladie fréquente avec une incidence d'un à trois nouveaux cas pour 100 000 habitants par an avec une légère prédominance masculine. L'âge de début se situe entre 60 et 70 ans. ETIOLOGIES : La cause est inconnue mais certains cas sont familiaux. SIGNES : • La maladie est le plus souvent latente avec une découverte fortuite • Les signes les plus fréquents sont : Adénopathies au niveau du cou, des aisselles ou des aines Splénomégalie (grosse rate). EXAMENS PARACLINIQUES : • Hémogramme : Le signe fondamental est une hyperlymphocytose sanguine variable entre 5 000 et 300 000/mm3. • Myélogramme : La ponction médullaire retrouve une infiltration par de petits lymphocytes. • Le bilan pré-thérapeutique comprend une analyse cytogénétique (analyse des chromosomes des cellules tumorales). EVOLUTION : • Les infections, notamment pulmonaires, sont la cause la plus habituelle d'hospitalisation et de mortalité. • Les facteurs de mauvais pronostic sont : Diminution des plaquettes et des globules rouges, Présence de ganglions palpables dans plus de trois aires. • La médiane de survie varie selon le stade de plus de dix ans à un peu plus de trois ans. Le risque de survenue d'un deuxième cancer (notamment digestif) est important. TRAITEMENT : • Dans les formes simples, une simple surveillance suffit. • Dans les autres cas, on utilise une chimiothérapie associée à une thérapie ciblée ou une thérapie ciblée seule. • Une greffe de moelle osseuse ou de cellules souches est parfois nécessaire. • Toute infection bactérienne devra être rapidement traitée par antibiothérapie. Leucémie MYÉLOÏDE chronique (LMC) DÉFINITION : • Prolifération au niveau de la moelle (syndrome myélo-prolifératif) d'une cellule souche pluripotente entraînant une surproduction de polynucléaires. • L'incidence s'élève progressivement avec l'âge avec une très légère prédominance masculine. ETIOLOGIES : La cause est inconnue FACTEUR FAVORISANT : les radiations ionisantes : certitude SIGNES : La découverte peut être fortuite sur un examen sanguin. Les signes les plus fréquents sont : Asthénie, amaigrissement, altération de l'état général Splénomégalie (grosse rate). EXAMENS PARACLINIQUES : • Hémogramme : hyperleucocytose très importante (souvent supérieure à 50 000/ mm3 mais peut atteindre 1 000 000/mm3). • Le caryotype montre la présence du chromosome Philadelphie (translocation entre le chromosome 9 et le chromosome 22). EVOLUTION : L'évolution se fait en trois phases : • une phase chronique, • une phase d'accélération • une phase de transformation en leucémie aiguë (90 % des malades en moins de quatre ans). TRAITEMENT : • L'immunothérapie avec des anticorps monoclonaux a révolutionné le traitement de cette maladie avec laquelle il est maintenant possible de vivre de nombreuses années pratiquement normalement. • Chez les patients les plus jeunes, une greffe de cellules souches est parfois indiquée en cas d'efficacité insuffisante des traitements médicamenteux. LEUCÉMIE À TRICHOLEUCOCYTES DÉFINITION : • Maladie du sang, du groupe des leucémies lymphoïdes chroniques caractérisée par la qui présentent prolifération de cellules atypiques provenant de lymphocytes de type B au microscope un aspect « chevelu » (tricholeucocytes),. • Cette maladie représente environ 2 % des leucémies. • Elle touche l'adulte aux alentours de la soixantaine avec une prédominance masculine. ETIOLOGIES : La cause reste inconnue EXAMENS PARACLINIQUES : • Hémogramme : Le bilan sanguin montre une chute du nombre de globules rouges, de plaquettes et de globules blancs (pancytopénie) et la présence de tricholeucocytes, Ces cellules envahissent la moelle osseuse qui présente également des lésions de fibrose. EVOLUTION : • Les principales complications sont les hémorragies et les infections. • La maladie évolue lentement • la médiane de survie était estimée à cinq ans environ avant l'arrivée des nouveaux traitements qui semblent améliorer la durée et la qualité de vie des patients. TRAITEMENT : • Le traitement classique reposait sur : Splénectomie Traitement symptomatique (transfusions répétées, antibiothérapie) Les nouveaux médicaments utilisés sont l'interféron alpha et des anticancéreux analogues des purines (nipent, Leustatine). HÉMIPLÉGIE INTRODUCTION : Une hémiplégie est une paralysie (perte plus ou moins complète de la motricité volontaire dans une moitié du corps ». d’un côté, droit ou gauche, du corps. Cette paralysie peut concerner la totalité du corps, ou bien une partie comme un bras et/ou la jambe et/ou le visage. ETIOLOGIES : Cette paralysie est en lien avec une atteinte du système nerveux central Le plus souvent, une hémiplégie est la conséquence d’un accident vasculaire cérébral ou AVC. Un AVC est une urgence vitale. il existe d’autres causes moins fréquentes d’hémiplégies : une tumeur du système nerveux central, un traumatisme, une infection virale (VIH), une méningite, la tuberculose. SIGNES : • TROUBLES MOTEURS : On distingue deux grands types d’hémiplégie en fonction de la modification du tonus musculaire : L’hémiplégie spasmodique(hémiplégie spastique ) au cours de laquelle les muscles affectés sont raides ; L’hémiplégie flasque où les muscles sont mous et faibles. Au niveau du visage, lorsque celui-ci est atteint, on peut constater une chute de la paupière ou un sourire asymétrique qui témoignent d’une atteinte des muscles du visage. Par ailleurs, il existe plusieurs formes d’hémiplégie en fonction du degré de handicap : • L’hémiplégie totale, aucun mouvement existe , les réflexes sont inexistants. Le signe de Babinski est présent : quand on touche le côté extérieur de la plante du pied, on constate une extension du gros orteil, alors que chez un individu sain cette stimulation est responsable d’une flexion. • L’hémiplégie partielle, quelques mouvements restent possibles ,diminution de la force musculaire associée à une faible mobilité. Cela se manifeste par une maladresse, des troubles de la marche, une grande fatigue et des chutes fréquentes du côté atteint. • L’hémiplégie proportionnelle lorsque les membres sont atteints de la même manière ; • L’hémiplégie non proportionnelle quand l’un des membres est plus atteint que l’autre. En dehors des troubles moteurs: • Douleur au niveau des membres atteints ; • aphasie, c’est-à-dire des difficultés à s’exprimer et à comprendre certains mots ; • Troubles sphinctériens qui se traduisent par une incontinence urinaire, ou inversement une rétention urinaire, ou une incontinence fécale ; • Troubles sexuels, notamment de l’érection et de l’éjaculation chez les hommes. On constate très souvent une diminution de la libido chez les patients. • Douleurs dans les articulations immobilisées, une fragilisation osseuse, des escarres et des troubles de la circulation avec un risque de phlébite ou d’œdème. EXAMENS PARACLINIQUES : Les examens d’imagerie : • IRM, • SCANNER, Ils permettent de préciser les causes à l’origine (rupture d’anévrisme, tumeur, etc.) des lésions sur le cerveau. Ils sont essentiels, car ils orientent la prise en charge d’urgence. TRAITEMENT : Le traitement d’une hémiplégie repose principalement sur : • Traitement de la cause dans le but de faire régresser, ou au moins éviter l’aggravation, de l’hémiplégie. Selon le type d’AVC, • Traitements symptomatique: la raideur musculaire (ou spasticité) pour lequel le baclofène ou la tizanidine per os ou IV. Elle peut également être traitée localement via des injections de toxine botulique. C’est d’ailleurs le traitement de première intention, • Traitement chirurgical. Dans un second temps, une rééducation adaptée permet d’améliorer les séquelles motrices et du langage. la plus précoce possible de manière à obtenir une meilleure récupération des déficits, et à éviter toute complication. PARAPLEGIE DEFINITION : La paraplégie se définie par la perte de la motricité volontaire et de la sensibilité dans les territoires situés au-dessous de la lésion médullaire. Paraplégie = paralysie des 02 membres inferieurs avec ou sans atteinte du tronc. Tétraplégie = paralysie des 04 membres + tronc. Paraplégie – Tétraplégie: représentent 1/3 des atteintes médullaires. ETIOLOGIES TRAUMATIQUES : 80 % (Accident de la voie publique , Chute accidentelle ….) NON TRAUMATIQUES: 20 % dites paraplégies médicales : Tumeur, Mal de pott, Hernie discale , Infectieuses , Auto-immune , carentielles, Vasculaires…. SIGNES : Pour la paraplégie post traumatique l’évolution se fait en deux phases : 1- Paraplégie flasque : Toute sensibilité, toute motricité, tout réflexe sont abolies au dessous du niveau lésionnel juste après le traumatisme, avec une vessie rétentionniste. 2- paraplégie spastique : Au bout d’un délai variable de quelques semaines (06 à 12 semaines), on observe une reprise de l’automatisme médullaire à condition que la moelle sous-jacente à la lésion soit intègre. Pour la paraplégie par compression médullaire non traumatique l’évolution se fait vers une paraplégie spastique permanente avec syndrome pyramidal à l’examen clinique. BILAN PARACLINIQUE A.en cas de lésion traumatique: • Radiographie rachidiennes • TDM rachidienne • IRM médullaire B. En cas de lésion non traumatique : • IRM médullaire est l’ examen de référence complété éventuellement par: • L’électrophysiologie: Electromyogramme (EMG), Potentiel évoqué somesthésique (PES) et Potentiel évoqué moteur (PEM). • Bilan biologique doit rechercher une étiologie infectieuse, inflammatoire, tumorale, EVOLUTION : 1- escarres 2- complication thromboembolique 3. Complications respiratoires 4- complications neuro orthopédiques 5- complications urinaires 6- complications digestives 7- complications psychologiques 8- Syndrome d’hyperréflexie autonome (L’hyper réflectivité autonome entraîne tout d’un coup une augmentation de la pression artérielle qui se manifeste notamment par des maux de tête violents, une crise de transpiration, des frissons, flush et sueurs sus lésionnels (visage et cou++) , sensation chaleur partie supérieure du corps, une piloérection (poils et cheveux qui se hérissent). TRAITEMENT A. Traitement de la cause : 1- Paraplégie traumatique : • La prise en charge du blessé médullaire commence au lieu de l’accident: le ramassage et le transport doivent être médicalisé, assuré par des personnes qualifiées pour éviter éventuel déplacement d’une fracture et aggravation des lésions . • En urgence: Traitement médical: neuroprotection (éviter les lésions secondaires de la ME ) • Traitement chirurgical: L’absence de stabilisation chirurgicale retarde le passage à la position assise et la verticalisation précoce , car risque de déplacement secondaire. 2 – Paraplégie médicale : traitement adapté: médical ou chirurgical selon l’étiologie. • B. Médecine Physique et Réadaptation :Rééducation au lit ( Prévention des troubles de décubitus),Favoriser le lever précoce, Rééducation à la station assise , mise en charge et rééducation à la marche, Rééducation vésico-sphinctérienne, • Auto sondage intermittent