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Mers et océans

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Thème 1 : Mers et océans au cœur de la
mondialisation
Pourquoi les mers et les océans sont-ils des espaces
stratégiques de la mondialisation ?
Notions : haute mer, maritimisation, puissance, route
maritime, zone économique exclusive (ZEE) p.89 à 91
Etude de cas : L’océan Indien : rivalités régionales et
coopérations internationales.
En quoi la mondialisation influe-t-elle sur la géostratégie
des espaces maritimes ? Pourquoi leur contrôle est-il
essentiel ? En quoi la géostratégie des espaces maritimes estelle révélatrice de la hiérarchie des puissances dans la
mondialisation ?
Cartes et images projetées, étude de cas p.40 à 43 et croquis
p. 48
I. Mers et océans : vecteurs essentiels de la
mondialisation
A- Une importance géostratégique accrue par des enjeux
croissants
Couvrant les trois quart de la surface de la Terre,
concernant 70 % des pays, les espaces maritimes sont
d'échelle continentale (océan), régionale (mer), locale
(détroit et cap): le déplacement du centre de gravité de
l'économie mondiale de l'Atlantique au Pacifique
s'accompagne de l'importance accrue des détroits pétroliers
(Ormuz, Malacca, Bab-el-Manded), commerciaux (Suez,
Malacca) ou migratoires (Gibraltar). Ils se révèlent d'une
importance stratégique majeur :
- par les routes maritimes qui les traversent,
- par les ressources naturelles qu'ils recèlent,
-par les ambitions militaires des nations émergentes qui
viennent concurrencer la présence ancienne du RoyaumeUni, de la France et des Etats-Unis.
La mondialisation a accru l’importance géostratégique des
mers et océans puisque le transport maritime est vital pour
l’économie mondiale (approvisionnement en énergie, en
denrées agricoles, en matières premières ; échanges de
produits manufacturés…) et parce qu’elle renforce ainsi la
littoralisation et le rôle des façades maritimes. Les flux
empruntent des routes et des points de passage obligés
(caps, canaux et détroits) souvent sensibles (piraterie,
terrorisme). C’est aussi par voie maritime qu’a lieu une part
importante des trafics illicites et de l’immigration clandestine.
Ce sont donc les États les plus impliqués dans la
mondialisation qui s’efforcent de contrôler et de sécuriser les
routes maritimes, particulièrement les points nodaux. La
géostratégie des espaces maritimes est aussi le reflet de la
hiérarchie des puissances et de son évolution, d’autant que
c’est aussi essentiellement par mer qu’ont lieu les
interventions militaires et les interventions humanitaires.
B- Maritimisation (plus que littoralisation) des économies
La maritimisation des économies et l’ouverture des
échanges internationaux confèrent aux mers et aux océans
un rôle fondamental tant pour la fourniture de ressources
(halieutiques, énergétiques, biochimiques...) que pour la
circulation des hommes et les échanges matériels ou
immatériels. L’importance des routes et les itinéraires
diffèrent selon la nature des flux (de matières premières, de
produits intermédiaires, industriels, d’informations...). Mais
les territoires sont inégalement intégrés dans la
mondialisation. Les routes maritimes et les câbles sousmarins, tout comme les ports et les zones d’exploitation,
restent concentrés sur quelques axes principaux.
D'autres territoires sont de dimension régionale comme les
façades portuaires : étalées en Asie orientale, concentrées en
Europe de l'Ouest (Northern Range), plus localisées à Los
Angeles et les littoraux touristiques (rivieras de la
Méditerranée du Nord-Ouest, Sudeste au Brésil). Tous jouent
un rôle important dans la mondialisation parce que les flux s'y
croisent, les activités économiques s'y renforce.
II. Mers et océans : entre appropriation, protection et
liberté de circulation
Planisphères p.56 à 59
A- De multiples tensions pour le contrôle des mers
On note deux tendances contradictoires : une volonté
d'appropriation des Etats riverains et la nécessité de plus en
plus pressante de maintenir la libre circulation.
L'importance géostratégique s’accroît en même temps que
le transport de marchandises devient de plus en plus
maritime (90 % des flux de marchandises mondiaux). Les
risques s'accroissent à l'approche des continents :
-environnemental (marée noire),
-militaire (renaissance d'une piraterie et d'un terrorisme
maritime).
Les océans se révèlent riches de ressources naturelles :
pétrole, gaz et parcs éoliens, ressources halieutiques,
dessalement de l'eau de mer.
B- Appropriation et rivalités
Cela explique la présence ancienne de flottes longtemps
occidentales, comme celle basée à Diego Garcia, la 5è flotte
des Etats-Unis chargée du Moyen Orient. Mais tandis que la
France peine à garder son ambition maritime, la Chine est
devenue la 3è puissance navale derrière les Etats-Unis et la
Russie. Elle a multiplié les liens avec les pays riverains de
l'Océan Indien (stratégie dite du collier de perles) pour
sécuriser ses approvisionnements pétroliers et ses
investissements dans la région.
On assiste ainsi à une appropriation des espaces maritimes
comme une projection de la puissance continentale : les
zones d’exploitation exclusive (ZEE) permettent de mieux
contrôler les flux et d’exploiter économiquement les
ressources des océans (halieutiques, biologiques, minérales
et énergétiques). Cela provoque des tensions entre les
convoitises nationales et les intérêts de la communauté
internationale, entre recherche de profit et durabilité. Le cas
du passage de l’Arctique et de l’évolution des politiques de
puissance maritime en Asie et dans le Sud-Est asiatique sont
particulièrement révélateurs de ces tensions.
C- Liberté de circulation et protection
D’importants bouleversements s’opèrent, ce qui accroît les
enjeux géostratégiques et les rivalités de puissance,
notamment autour des canaux et des détroits internationaux.
La mise en valeur et l’utilisation des mers et des océans
relèvent d’une logique ambivalente, entre liberté de
circulation et volonté d’appropriation, de valorisation et de
protection. Dans le canal du Mozambique, la volonté de la
France de protéger des hots spots de la biodiversité à
l’échelle mondiale se heurte à celle d’exploiter les ressources
en hydrocarbure dans le sous-sol océanique. La délimitation
des zones économiques exclusives (ZEE) est aujourd’hui la
principale cause de tensions entre les États en raison des
ressources présentes dans ces zones et de la volonté de ces
États de les exploiter. La liberté de circulation sur la haute
mer (ou les eaux internationales) doit s’accompagner du
respect de règles de sécurité lorsqu’on s’approche des cotes
comme l’a montré le récent naufrage d’un vraquier sur les
récifs du sud de l’ile Maurice.
III. La France : une puissance maritime ?
Exemple p.76 : les iles Eparses et la puissance maritime
française
Cartes p.78 à 81
(Dossier doc p.84-85 - le « risque requin » à La Réunion :
peut-on concilier enjeu économique et enjeu
environnemental : critique des docs puis débat)
La France (métropolitaine et ultramarine), du fait de ses
départements et territoires d’outre-mer, contrôle la
deuxième zone économique exclusive (ZEE) mondiale et
s’affirme encore comme une puissance maritime malgré la
perte de compétitivité de ses ports. Les mers et océans
demeurent, pour la France, des enjeux à la fois économiques,
environnementaux et géostratégiques.
En conclusion, même les territoires isolés sont touchés par
la mondialisation. L'enjeu géostratégique des espaces
maritimes évolue au rythme du réchauffement climatique :
fonte de l'Arctique, ouverture de nouveaux passages,
élévation du niveau de la mer et réfugiés climatiques rendent
plus aiguë encore, à l'avenir la question géostratégique des
espaces maritimes.
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