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Le manuel de la vie sauvage ou revivre par la nature

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vte sauvage
ou revivre par la nature
Alain Saury
Comprendre et prévoir le temps 1 Marcher et s'orienter 1 Se chauffer 1
Boire et trouver l'eau 1 Cueillir, replanter 1 Apprivoiser, ou chasser et
pêcher 1 Cuisiner, conserver 1 Se loger 1 Se vêtir 1 Fabriquer 1
Soigner et sauver 1 Se nourrir subtilement.
Dangles
-
'§:
Le manuel de la vie sauvage
C
E monumental ouvrage, empreint d'un profond humanisme et d'un amour fou pour tout ce qui vit,
peut être considéré comme une véritable bible de survie. Il nous permet, dès aujourd'hui, de nous initier progressivement à la vraie vie, selon les lois de la Nature (et de notre nature), dans le respect de toute
la création, dans l'économie et donc dans la générosité.
Un ouvrage à deux niveaux : trucs, recettes, idées, conseils, techniques pour tous les aspects d'une vie
dans la nature; poésie, humanisme, amour, dignité de l'homme que ce dernier devrait s'efforcer de retrouver.
Dans notre pauvre monde en perdition , si 1'apocal ypse advenait - à juste titre car la disharmonie est
insupportable- avec sa cohorte de famines, épidémies, guerres, cataclysmes ... ce manuel de la vie sauvage
pourrait certainement nous aider à sauver ce qui pourra 1'être encore et, dès maintenant, il peut nous permettre
de prévenir ces catastrophes et nous acheminer vers l'harmonie - salut de nos enfants et de tout ce qui vitdans la complicité et le don de soi, dans l'Amour.
Vous y découvri rez et apprendrez mille et une choses utiles - voire indispensables- au fil de ses 13 parties. dont voici quelques aspects (nous ne pouvons reproduire ici les 12 pages de table des matières !) :
1. Comprendre le temps : 1'astronom ie, compter et
mesurer le temps, les prévisions météorologiques (traditionnelles, empiriques et techniques), connaître les climats. les nuages, construire des instruments météorologiques simples, etc.
2. Ma r cher et s' orie nter : de jour comme de nuit,
construire une boussole, lire une carte. s'équiper pour un
déplacement, trouver le Nord, se défendre, s'abriter, nager,
construire un radeau, grimper, se repérer, etc.
3. Se cha uffer : allumer et construire un feu dans n' importe queUes conditions, les matériaux à utiliser, les divers
types de feux de plein air, couper et abattre, chauffer son
logis. faire son charbon de bois, etc.
-t Boire et trouver 1' eau : la rendre potable, la filtrer, la
stocker. reconnaître les sols, la radiesthésie, creuser un:
puits. drainer, irriguer, construire une pompe, etc.
5. Cueillir : identifier et récolter les plantes sauvages, les
conserver, connaître leurs multiples usages (nutritifs, à
huile. mellifères. à farine, textiles, à savon. à papier. ..), les
champignons. cultiver le ch::tmpignon de couche, etc.
6. C uisiner : notions essentielles de diététique, 1e jeûne,
quelques recettes importantes, cuisine et feux de plein air
par tous les temps, etc.
7. Conserver : les méthodes de conservation suivant
chaque catégorie d'aliments, à long ou à court terme, les
boissons fermentées et non fermentées, etc.
3. Apprivoiser, ou chasser et pêcher : hébergement et
nourriture des animaux domestiques, sauvegarde des ani-
A
maux dits sauvages, tout stu· les pêches en eau douce et en
mer, le matériel, les diverses formes de chasses, pièges,
armes rudimentaires ou sophistiquées, quelques gibiers,
etc.
9. Se loger : les constructions simples et de type sauvage,
abris de survie en pleine nature, igloo, tipi, grottes, tentes
simples, techniques et matériaux de construction, maçonneries, charpentes simples, outillage, etc.
10. Fabriquer : se vêtir (couture, tricot, crochet, tissage,
laine, costumes simples), autres artisanats (macramé, vannerie, verre... ), la menuiserie (outils, affûtage, assemblages de base... ). le travail du métal (outiJlage, construction d 'une forge . .. ), les nœuds, fabrications diverses d'une
multitude d'.objets nécessaires et utiles, etc.
li. Replanter : techniques de l'agriculture biologique
(compost, fertilisants naturels, couches et châssis, semis,
associations, culture, potager. . .). le reboisement et son
utilité (haies, arbres, replantations ... ). greffes et boutures,
etc.
12. Soigner et sauver : les principaux accidents et comment les traiter (plaies, brûlures, entorses, fractures,
asphyxie, morsures, empoisonnements, accouchement. .. ),
notions de secourisme indispensables, le transport des
blessés, la noyade, l'incendie, les médecines douces, etc.
13. Se nourrir subtilement: J'air, la lumière, le silence,
la musique, la créativité, la spiritualité, 1'amour sensuel et
universel, etc.
UTAJ."'T de questions (et bien d'autres !) auxquelles ce guide pratique répond, et dont les solutions sont
là pour nous initier progressivement à une existence adulte, responsable, autarcique, altruiste, dans
la joie et le respect de nous-même, des autres et de notre environnement
Un livre à lire, à méditer, à pratiquer, à fai re lire autour de soi - et surtout à nos enfants car ce sont eux
qui feront peut-être de 1'enfer que nous leur léguons aujourd' hui un paradis pour demain?
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Couvcnure:
Photo Scan Arbabi 1 Fotogram-Stone
DANS LA MÊME COLLECTION
Jeary-Paul Dillenseger: Habitation et santé.
Eléments d'architecture biologique.
Jacques La Maya: La Médecine de l'habitat.
Comment détecter et neutraliser les ondes nocives pour retrouver mieux-être et vitalité.
Alain Saury : Le Manuel de la vie sauvage, ou revivre par la
nature.
Comprendre le temps- Marcher et s'orienter- Se chaufferBoire et trouver l'eau - Cueillir - Cuisiner - Conserver Apprivoiser, ou chasser et pêcher- Se loger- FabriquerReplanter- Soigner et sauver- Se nourrir subtilement ...
« Les hommes éveillés, quels que soient leurs dissentiments, n'ont qu'un
monde, mais les hommes endormis ont chacun leur monde; c'est ce qui fait
exister l'opposition, la politique et la haine. »
Héraclite
Alain Saury
(1932-1991)
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1932 à Enghien, Alain Saury, d'origine catalane et brésilienne, est obligé dès l'âge de 16 ans de
subvenir seul à ses besoins. Il voulait être berger, son père voulait qu'il soit médecin; cette opposition
des apparences en fit tout d'abord un ouvrier, puis l'exercice d'une cinquantaine de métiers lui permit
d'orienter sa vie vers sa vraie vocation: la poésie qu'il devait transmettre à travers différentes disciplines
artistiques (comédie, mise en scène, dits, écrits, chants .. .).
Une longue suite d'accidents maladifs auxquels il fut livré par méconnaissance et ambition- accentués
par des thérapeutiques allopathiques meurtrières -lui font subir une huitaine d'agonies dont il se relève peu
à peu par le végétarisme et le jeûne. Cette longue subtilisation d'un pôle à l'autre l'amène à fréquenter
d'autres milieux et à converser de sa conversion, à faire des conférences, écrire des ouvrages et à être
consulté. Il subit indéniablement l'influence d'Hanish, Tomatis, Jésus, Jean de la Croix, Leclerc, Goethe,
Steiner, François d'Assise et s'oriente vers le végétal.
En 1972, il devient rédacteur en chef de la revue Guitare et musique, chansons et poésies qu'il rénove
durant trois années jusqu'à la disparition de son fondateur. Il est ensuite nommé vice-président de 1' Association végétarienne de France, et continue une série de conférences qui le mène jusqu ' au Canada. Il crée
la « psycho-diététique » qui considère que toute vibration est nutritive et surtout la plus subtile : celle qui
vient du don de soi, de la révélation de l'unique que chacun porte en soi. Arthérapie, ergothérapie, spiritualité, musicothérapie deviennent son propos par l'ascèse : le jeûne, la réflexion et la prière.
En 1977, il organise le congrès << Santé et nature » à Nice, en collaboration avec Nature et Progrès, et
propose alors une centaine de conférences avec les meilleurs tenants de l'écologie et de la spiritualité. A
cette occasion, il devient président-fondateur de l'association Les Mains vertes dont 1'objet est de « retrouver les lois de la vie, les suivre, les enseigner de telle sorte que chacun puisse guérir, protéger et sauver
dans l'harmonie lui-même et tout ce qui l'entoure, en libérant son énergie en créations personnelles
altruistes, dans l'oubli de soi (retrouvons la vertu d'humilité, destituons-nous comme roi de la nature .. . ). »
En 1977, il reçoit le prix « Artisanat sans frontière » à Nice, pour une œuvre sculptée. En 1979, il est
nommé académicien de l'Académie tibérine de Rome, comme poète, sculpteur, peintre, journaliste, écrivain pour l'ensemble de son œuvre altruiste.
En 1981 , il crée et dirige la col lection « Vie et survie » aux Editions Dangles, qui verra la publication
d' une douzaine d ' ouvrages visant à la défense de notre environnement.
Il crée à Nice un centre culturel, « le Jardin des affinités » où il est professeur d ' art dramatique et de
métiers du spectacle.
La mort est venue l'emporter en 1991, à Coaraze, petit village moyenâgeux et montagnard des AlpesMaritimes, où il se consacrait à la naturopathie, la peinture, la sculpture, la spiritualité, la poésie ... à la Nature
et à notre nature.
Jeàn Cocteau a dit de lui : «Alain Saury cherche un moyen d'incarner le verbe et il pénètre les âmes
comme d'autres le corps: la poésie est un acte d'amour. »
N
É en
AUTRES OUVRAGES DU MÊME AUTEUR
Régénération par le jeûne. Préface du Dr J.-M. Kalmar (Editions Dangles).
Le Manuel de la vie sauvage, ou revivre par la nature (Editions Dangles).
Les Plantes fumables. Préface du Dr J.-M. Kalmar (Editions Maloine).
Douze fruits et légumes fondamentaux. En collaboration avec le Dr Yves Donadieu (Editions Maloine).
Douze Végétaux sauvages fondamentaux (Editions Maloine).
Se nourrir de ... rien ou Les Végétaux sauvages nutrit(f5. En collaboration avec Françoise
Hindié. Préface du Dr Jean Valnet (Editions Maloine).
Les Mains vertes-_. manuel de cuisine biologique. Préface de René Dumont (Le Courrier
du Livre).
Se nourrir, se guérir aux plantes sauvages. En collaboration avec Bianca Saury. Préface
d'Albert Delavai (Tchou).
Se nourrir au bord des chemins. Préface du Dr J.-M. Kalmar; postface de Guy Tarade
(Vie et Action, Vence).
Le Miel et la Cire. Poèmes avec 10 lettres et 10 dessins inédits de Jean Cocteau. Préface
de Jean Marais (Ed. Michel de l'Ormeraie).
Cinquante Végétaux sauvages nutritifs. Préface de J.-C. de Tymowski (Ed. J. Grancher).
Les Combats élémentaires, recueil de nouvelles (chez l'auteur).
Les Plantes mellifères, l'Abeille et ses produits. Préface du Pr Rémy Chauvin ; postface
du Dr Y. Donadieu (Ed. Lechevalier).
L'Audition (F.F.A. - 52, rue de Ponthieu- Paris VIII').
Je me soigne avec les Plantes (Robert Morel).
Poésie, chansons et aphorismes (Barré-Dayez).
Le Livre des aphrodisiaques de l'amour et des ébats amoureux (Equilibres).
Disques:
Béatrice Arnac chante Alain Saury (Vogue).
Ecce Homo ou La Passion de Jésus, avec P. Fresnay, S. Reggiani, L. Terzieff, M. Simon,
J. Mercure, D. Gence, M. Auclair, R. Hossein, J. Marchat, etc. (Ed. Blaler Diamant- ,
B.A.S.F. 21 500 12 2).
Cassettes chez l'auteur :
Béatrice Arnac chante Alain Saury.
Le Tao Té King de Lao-Tseu, avec B. Arnac, M. Auclair, J. Laurent.
Le Sermon sur la montagne de saint Matthieu.
L'Ecclésiaste.
Ecrits et dits de J. de la Croix, saint Jean, saint Paul, etc.
Le Chat.
Films:
La Journée de Pernette (Si pro prod.)- Au pied de l'arbre- Ecce Homo- Michel Simon,
une vie- Le Bel Indifférent (O.R.T.F.).
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Alain Saury
avec la collaboration de : Catherine Charmoy, Aude Douillon,
Gaud Morvant, Jean-Yves Anstet, Bernard Soleil.
le manuel de
t
la vie
sauva
e
ou revivre par la nature.
comprendre et prévoir le temps 1 marcher et s'orienter 1 se
chauffer 1 boire et trouver l'eau 1 cueillir, replanter 1 apprivoiser ou
chasser et pêcher 1 cuisiner, conserver 1 se loger 1 se vêtir 1
fabriquer 1 soigner et sauver 1 se nourrir subtilement.
35e mille
Editions DANGLES
18, rue Lavoisier
45800 ST JEAN DE BRAYE
Nous remercions vivement :
Nos collaborateurs et amis.
Notre éditeur et ami ... o'n le serait à moins.
Nos dessinatrices :
Mlle Anne-Marie Dessertine- Alpes Régime- 74700 Sallanches.
Madame Marie-Claude Darrigol.
Et tous ceux qui nous ont apporté leur concours par le prêt de documents (par ordre
alphabétique) :
Alternatives et Parallèles - 36. rue des Bourdonnais - Paris 1er
Editions Crépin-Leblond - 12. rue Duguay Trouin - Paris VI•.
France-Sélection - 9-13. rue du Département - Paris XIX•.
Editions de la Lanterne - Revue Le Pont - Frotey-les-Lure - 70200 Lure.
Librairie Maloine - 27. rue de l'Ecole de Médecine - Paris VJ•.
La Maison Rustique - 26. rue Jacob - Paris VI•.
Mr Ray Bret Koch.
Mr Reiser.
Scouts de France- 23, rue Lignier- Paris xx•.
Vie et Action - 38 8. bd Joseph Ricord - 06140 Vence.
sans oublier llmprimerie Clerc délicat.
notre imprimeur -
qui a magnifiquement réalisé ce travail
Mlle Maryvonne Guillermin. notre correctrice.
ni tous ceux qui participeront à la connaissance et à la diffusion de ce travail ...
ISSN : 0986-0762
ISBN : 2-7033-0221-5
©Editions Dangles- St-Jean-de-Braye (France)- 1981 et 1995
Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation
réservés pour tous pays.
A Jean Sulivan,
prématurément disparu.
a Jejure que la terre sera co.mplète pour celui qui sera complet ou celle qui sera
complète,
La Terre ne reste ébréchée et brisee que pour celui qui reste ebreche et brisé, ou
pour celle qui reste ébréchée et brisee.
Je jure qu 'il n'est de grandeur ni puissance qui ne le disputent à celles de la terre,
Il ne peut exister de theorie qui vaille si elle ne corrobore la théorie de la terre.
Nulle politique, nul chant. nulle religion. nulle manière d'ètre ou quoi que ce soit.
ne vaut, qui ne se compare à l'amplitude de la terre,
Qui ne se confronte avec l'exactitude, la vitalité, l'impartialité, la rectitude de la
terre ... )>
Walt Whitman (Feuilles d 'herbes)
11
L'homme ne vit pas que de pain .. à condition qu 'il en ait. >>
Alain Saury
11 Nos livres ne périront pas tous: on réparera nos statues brisees : d'autres
coupoles et d 'a utres .frontons naitront..de nos frontons et de nos coupoles: quelques
hommes penseront. travailleront et sentiront comme nous : j'ose compter sur ces
continuateurs places à intervalles irréguliers le long des siècles. sur cette intermittente
immortalité. >>
11 Je dirai ici qu 'Hadrien a plus de chance que nous. Il n'était pas confronte
comme nous avec un monde où nous sommes peut-ètre les derniers à pouvoir lutter.
avec quelques minces possibilités de succès, contre a l'immense masse des maux et des
erreurs »qui menace, non. plus seulement, comme ille prévoyait, la civilisation de son
temps , mais la vie mème sur la terre. Il pouvait tout au plus entrevoir la fin , encore
lointaine, du monde gréco-romain : il ne pouvait prevoir ce à quoi nous assistons
journellement. l'empoisonnement de l'air et des rivières, la mort des océans, la fin des
espèces animales, la torture et le génocide endémiques, la degradation de cet ideal
d'HUMA NITAS qu ïl avait fait sien. Il nous est plus d([[icile qu'à lui de continuer à
travailler courageusement et presque impossible de continuer à croire. mème. comme
il le fait, de façon mitigée et partielle. à la sagesse de l'homme. »
Marguerite Yourcenar (Entretiens avec ... - Mercure de France)
<<J'institue pour légataire universelle la jeunesse du monde.
Le plus grand malheur qui puisse vous arriver. c 'est den 'et re utile à personne.
c 'est que votre vie ne serve à rien.
Soyez riches. vous. du bonheur des autres.
S'il manque quelque chose à votre vie, c'est parce que vous n'avez pas regardé
assez haut.
Et puis croyez en la bonté, en l'humble et sublime bonté.
Le trésor que je vous laisse, c'est le bien queje n 'ai pas fait, que j'aurais voulu
faire et que vous ferez après moi. >>
Raoul Follereau
Quelques critiques de presse de la première édition
«Alain Saury ... le porte-parole d'une nouvelle spiritualité et d'une écologie concrète et intelligente. »
René Quinson- L'Eclair (Nantes)- 04-02-81
« ... c'est sans doute la plus éloquente expression de l'angoisse d'une humanité lucide face aux mille dangers de mort qui menacent et notre planète et l'espèce qu'elle nourrit depuis quelques millénaires ... L'ambition d'Alain Saury est très vaste ... elle
mériterait d'être amplement et intelligemment reçue. »
« ... un savoir qui devrait être dispensé en priorité à chaque être humain sur les bancs de l'école primaire. »
« Il serait sage de placer un exemplaire de ce volume en quelque lieu sûr et indestructible ... si faire se peut encore ! »
Roger Campion - Le Havre libre - 03-02-81
« ... un ouvrage intéressant, fruit d'un énorme travail. »
L'Echo du Centre- Limoges- 16-02-81
« Il y a des gens comme ça qui ont une espèce de génie méconnu, impalpable, sans doute un peu dérisoire dans l'art de vulgariser les choses les plus compliquées. Alain Saury est de ceux-là. Comment ne pas souscrire avec enthousiasme à l'ouvrage qu'il
vient de publier ? Un livre indispensable .. à lire absolument. »
Gabriel Chakra - Le Méridional - Marseille - 29-01-81
« Si tous les bouquins publiés étaient de cette qualité- tant matérielle que spirituelle- l'humanité serait en bonne voie, le
monde se porterait mieux. »
François Couplan, botaniste
« ... un texte de profonde réflexion . »
Alain Spireaux - Ici Paris - 12-02-81
« Ce gros livre est un véritable trésor. Un conseil : achetez une musette et emportez partout avec vous ce manuel de la vie sau-
vage. C'est un excellent compagnon, toujours de bonne humeur. »
Anne Salomé - Le Miroir du Centre - Mars 81
« Ce livre précieux entre tous ... que je ne saurais commenter entièrement ! ... ce manuel de la vie sauvage qui, sans aucun
doute, vous donnera la nostalgie d'une « autre vie ». »
Père Anselme- La Wallonie (Liège)- 12-02-81
« li faudra bien qu'un jour l'enfer dans lequel nous vivons relâche toute son emprise, soit parce que notre civilisation aura
alors totalement disparu, soit- et je ne veux considérer ici que cette hypothèse- parce que nos enfants auront délibérément
choisi de reconstruire un paradis. Ce merveilleux livre nous invite ainsi à réapprendre les choses simples, évidentes et indispensables de la vie. Il va très loin dans fa prospective ... Un livre à mettre assurément dans les mains de nos enfants qui en rêveront
d'abord, le méditeront ensuite, et ne manqueront certainement pas, enfin, de vouloir l'appliquer. »
Bernard Coussée - La gazette (Lille) - 06-02-81
« .. . un étonnant ouvrage, remarquable tant par les sujets abordés que par la présentation tout à fait originale »
Belgique N° l (Bruxelles)- 12-02-81
« ... un manuel stupéfiant en vérité, avec ses conseils de boy-scout et ses recettes de grand'mère, son recensement de trucs en
tous genres, son côté« système D »allié à son esprit moralisant et didactique pour l'homme nouveau qui n'est autre, peut-être
bien, que l'homme très ancien. »
Jean-Jacques Gabut- Lyon Matin- 17-07-81
« ... tout l'essentiel des techniques et du savoir humains sont exposés dans cet ouvrage impressionnant qui démontre si bien que
nous sommes des éléments de la nature, que nous ne la dominons pas, et « qu'il n'est qu'une façon de diriger l'univers : elle
consiste entièrement à lui obéir. »
Charles-Edouard Leroux - Le Courrier des Hauts-de-Seine
« .. .ce grand livre est aussi un ouvrage de conscience et d'esprit, qui tente de nous élever à plus de vérité, à plus d'harmonie,
dans la meilleure intelligence possible avec le monde. Ce Livre des livres du savoir et de la raison ... un livre total. »
Joseph Ribas- Randonnée G.R.- Juin 1981
« ... ce manuel se présente comme un retour aux sources et ressources les plus naturelles de notre civilisation ; à le parcourir, on
oublie la réalité de l'ère industrielle ! »
Catherine Dupuis-Chevalley- Vivre Demain (Genève)- 04-81
« Ce genre d'ouvrage contribue à la formation d'une nouvelle mentalité d'amour de la nature environnante, qui fut celle des
ruraux avant leur absorption par la culture industrielle. Puissent ces appels être entendus ! »
Jean-Marie Pierlot- L'Ecologiste (Namur- Belgique)
« .. . un style parfaitement clair et soutenu par des dessins remarquables ... un travail sérieux qui a certainement demandé des
années d'efforts et de recherches, capable de rendre bien des services au profane et à l'amateur. Le tout s'inscrit dans une
démarche bien plus générale qui englobe une quête spirituelle à la mesure de l'humanité de demain. C'est l'expression d'une
personnalité qui a su trouver la voie difficile de son épanouissement. »
L'Echo Républicain - 3 juin 1981
«
Le XXIe siècle sera religieux
ou il ne sera pas ,,
André Malraux
introduction
Ce manuel de la vie sauvage ne prétend nullement
remplacer les quelque quatre centaines d'ouvrages que
comporte sa bibliographie.
j
1
•
Mais, si le pire allait arriver à notre espèce inhumainepar justice immanente, imminente... et souhaitable car la
disharmonie est insupportable- il nous est peut-être imparti
quelques mois, semaines, années, siècles .. . ou un seul instant
pour pouvoir consulter les œuvres que nous avons
compulsées pour votre usage.
Puisse cette modeste bible de survie nous permettre de
durer dans la réalité de la vraie faim et non plus dans le
mensonge des génocides appétits, ou bien encore de subvenir
seulement à nos nécessités sans aucun besoin.
<< Viens ! L'homme amène l'enfant jusqu 'à la rive
Auprès de la femme assise au bord de l'eau.
Qui sait que chacun meurt afin que tout vive
Parmi le murmure des couleurs et des mots ? »
Alain Saury (Maintenant)
Dessin leit- motiv de Ray Bret Koch
comprendre
le temps
1
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!
Le tourbillon des astres
1-1 : L'astronomie
L'atmosphère - Le Soleil et la Lune - Les planètes - La chaleur des planètes - Les étoiles - Les heures
de magnitude et l'acuponcture - Les constellations - La terre.
1-2: Compter le temps
Les divisions du temps - Le cadran solaire - Construction du cadran solaire - La clepsydre - Le
sablier - Les horloges à feu - Autres façons de mesurer le temps.
1-3: Connaître et prévoir le temps
Les grandes causes des variations du temps - Les différents climats du globe - Les différents climats
en France - Les divers types de classification climatique.
LE TEMPS ET LA MER : Le vent sur la mer- Analyse et prédiction - La houle des mathématiciens
- Les courants de marée - Les raz de marée.
LES INSTRUMENTS METEOROLOGIQUES : La température et les thermomètres - L'humidité
de l'air - Les précipitations - La dynamique de l'air - La direction du vent.
LES PREVISIONS EMPIRIQUES : Les animaux météorologiques - Les saisons - Les nuages L'astre solaire - La Lune - La Lune et ses influences - Le sol fait le climat - Evolution et involution.
Bibliographie.
Il
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Le tourbillon des astres
Dans son remarquable ouvrage : Au-dessous du volcan (Buchet-Chastel),
Malcolm Lowry fait mourir son hérolne Yvonne dans un magnifique tourbillon
d'étoiles:
<< Le ciel était une blanche nappe de .flammes sur laquelle furent un instant
cloués les arbres et le cheval cabré en équilibre.
«C'étaient les nacelles de la foire qui tourbillonnaient autour d'elle ; non,
c 'étaient les planètes tandis que se tenait au centre le soleil, tournoyant, .flambant et
resplendissant; les voici qui revenaient, Mercure, Vénus , la Terre, Mars , Jupiter,
Saturne, Uranus, Neptune, Pluton ; mais ce n 'étaient pas les planètes, car ce n'était
pas du tout le manège, mais la roue Ferris , c 'étaient les constellations et, au centre,
tel un grand œil froid, brûlait la Polaire, et en ronde tout autour elles allaient :
Cassiopée, Céphée, le Lynx, la grande Ourse. la petite Ourse et le Dragon ; ce
n'étaient pourtant pas des constellations mais, d 'une manière ou d 'une autre, des
myriades de beaux papillons. Ellefaisait son entrée au port d'Acapulco à travers une
tornade de beaux papillons, zigzaguant au -dessus des tètes et s 'éclipsant sans cesse
vers l'arrière au-dessus de la mer, la mer rude et pure, les longues houles de l'aube
avançant, se haussant et croulant à grands bruits pour s'en aller glisser en ellipses
incolores, sur le sable, sombrant, sombrant ... 11
12
L'astronomie
11 Il y a le ciel, la cerre et toi n, c'est-a-dire que nous en
vivons, les contemplons et en jugeons. Elie Faure a écrit :
11 La .forme universelle est bàtie sur un plan unique, on peul où
qu'on regarde la découvrir 11 ; certes, mais encore faudrait-il
avoir l'esprit de synthèse, d'analogie. être poète ou prophète
tout simplement 1 Malheureusement. notre époque «<e plus en
plus spécialisée fait commettre a la plupart des actions lourdes
de conséquences. car chacun ne voit midi qu'à sa porte, et le
déséquilibre que nous imposons à notre planète vient de cet
aveuglement causé par une indicible paresse. un fol orgueil,
une volonté d'inconscience et un appétit incohérent et
insatiable.
Dans ce chapitre. nous vous donnerons des notions
générales sur quelques forces réelles dont nous sommes
tributaires et que nous avons perturbées en voulant les
ignorer ou les dominer. Il n'est qu'une façon de diriger
l'Univers, et elle consiste a entièrement lui obéir.
Définition : l'astronomie est la science des astres. de leur
constitution, de leurs positions relatives et des lois de leurs
mouvements.
2. Le Soleil et la Lune
Le Soleil
Etoile de l 386 000 km de diamètre, située à
ISO 000 000 de km de la Terre. Boule de gaz incandescents. 43 OJo de son rayonnement atteignent notre planète, 15 % restent dans l'atmosphère et 42 % sont réfléchis vers l'espace.
La Lune
Planète de 3 473 km de diamètre, située à 383 000 km
de la Terre. Relief élevé; ne possède aucune étendue
liquide et aucune vie. EUe décrit autour de la Terre une
orbite elliptique en 28 jours environ que l'on sépare en
lunaisons : premier quartier, pleine lune, dernier quartier,
nouvelle lune.
SUD
1. L'atmosphère
La couche gazeuse qui entoure le globe terrestre est ainsi
composée : oxygène : 23 % - azote : 7 5 % - gaz rares : 1,5 %
(argon, néon, krypton, scénon, hélium, radon. gaz carbonique. hydrogène, métane. oxyde azotique. ozone).
L'eau atmosphérique joue un grand rôle dans les échanges
entre le sol et J'atmosphère. Sous forme de vapeur, elle
atténue le rayonnement solaire ; sous forme .liquide, elle
réduit l'échauffement du sol. EUe est composée de 4 strates
principales superposées :
E
0
a) la troposphère, la plus rapprochée de la terre ; son
altitude est de 1? km à l'équateur et de 6 km aux pôles ; elle
est le siège des hydrométéores (nuages, pluie, neige...) ;
b) la stratosphère, couche uniforme étendue jusqu'a
80 km d'altitude ;
c) la ionosphère, riche eri particules ionisées, étendue
jusqu'a 1 000 km d'altitude ;
d) l'exosphère, la plus chaude, à ions gazeux sous forme
atomique car sans cesse bombardée par les rayons cosmiques.
*
..
13
comprendre le temps
L'attraction lunaire. combinée à celle du soleil, a une
influence indéniable sur le phénomène des marées et le cycle
menstruel des femelles.
N.B. :c'est surto ut en période de pleine lune que la Terre
peut bénéficier de ses forces. Pour Rudolf Steiner, c'est depuis
le moment où la Lune s'est détachée de la Terre, que cette
dernière a eu plus de puissance pour assurer sa croissance
car, auparavant, l'élément minéral n'existait pas. La Lune
reflète les rayons solaires et le rayonnement du cosmos en
s'imprégnant de leurs forces ; cette force cosmique est
apportée aux plantes et agit fortement sur la formation de la
graine; en période de nouvelle lune, les plantes emmagasinent les forces nécessaires à leur fructification.
...
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3. Les planètes
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.......
Ce sont des corps obscurs gravitant comme la Terre autour
du Soleil, et situés le plus souvent dans une zone s'étalant du
Sud-Est au Sud-Ouest de nos latitudes. Leur déplacement
rapide est très visible : chacune possède des périodes de
visibilité et d'invisibilité suivant leur position par rapport au
Soleil. Nous vous les présentons dans l'ordre de leur
éloignement croissant par rapport au Soleil.
Le s y stème solaire.
Neptune
Mercure
A 4 milliards 500 millions de km du Soleil. Diamètre de
44 300 km. li n'existe aucune différence entre le jour et la
nuit. Révolution de 165 années.
Désert brûlant sur un hémisphère et glacial sur J'autre.
Diamètre de 4 700 km. Visible sur de courtes périodes: au
crépuscule au printemps el à l'aurore en automne.
Révolution de 88 jours.
Pluton
Vénus
A 5 milliards 920 millions de km du Soleil. Diamètre de
7 800 km. C'est la dernière planète du système solaire.
Notre étoile du berger qui gravite à 108 millions de km
du Soleil. Diamètre de 12 400 km. Atmosphère très
épaisse. Visible en plein jour. Révolution de 225 jours.
Révolution de 248 années.
4. La chaleur des planètes
Mars
Orbite à 228 millions de km du Soleil. Diamètre de
6 784 km. Atmosphère raréfiée ; climat rude ne s'opposant pas à une vie élémentaire. Révolution entière de un
peu moins de deux ans.
J upiter
A 779 millions de km du Soleil. Diamètre de 142 700 km.
Entouré de douze sateiUtes. Inhabitable à notre connaissance. Révolution de 11 ans et 315 jours.
A propos de l'influence planétaire sur les végétaux, Rudolf
Steiner différencie deux chaleurs : celle qui agit au-dessus du
sol terrestre (chaleur qui se trouve dans le domaine du Soleil,
de Vénus, de Mercure et de la Lune), et celle qui agit en
dessous du sol (sous l'influence de Jupiter, de Mars et de
Saturne).
La première est une chaleur morte : c'est la chateur des
fleurs et des feuilles. L'autre est celle de la racine : elle agit à
l'intérieur de la terre comme une chaleur vivante. et possède
en eUe un principe de vic intèricurc. La chaleur morte,
absorbée par la terre, s'anime doucement : l'époque la plus
favorable à cette transformation est certainement le plein
hiver.
Saturne
A 1 milliard 430 millions de km du Soleil. Diamètre de
119 700 km. Condition phy~iq ue semblable à celle de
Jupiter, mais encore plus glaciale. Révolution de 29 ans et
6 mois.
Ur.anus
A 2 milliards 868 millions de km du Soleil. Diamètre de
51 000 km. Elle ne nous apparaît que sous l'aspect d'un
infime point lumineux: Révolution de 84 années.
14
5. Les étoiles
Dans chaque constellation, l'homme a nommé les étoiles
par ordre décroissant d'éclat, à l'aide de l'alphabet grec, puis
par des lettres latines et des chiffres. Elles sont classées par
grandeur ou magnitude, les étoiles n'ayant en effet pas toutes
le même éclat: plus l'étoile est bri.llante, plus la magnitude est
petite. Ce sont des astres qui sont ftxes dans le ciel - ou
sensiblement fixes -luisant par eux-mêmes et qui sont sans
doute des soleils semblables au nôtre. Nous distinguons :
l'astronomie
a) Des étoiles doubles ou multiples, retenues par la
gravitation ; un bel exemple nous en est donné par la célèbre
étoile triple centrale de la Grande Ourse.
b) Des étoiles lariables d'éclat : soit des doubles à éclipse
(l'une est régulièrement éclipsée par l'autre). soit des étoiles
pulsées qui se gonflent et se dégonflent.
a
c) Des nébuleuses planétaires : leur présence est due une
émission de matière de la part d'une étoile centrale qu'elles
entourent comme une auréole.
d) Des amas couverts : les étoiles se rassemblent par
centaines; elles se présentent sous l'aspect d'une fme
poussière.
e) Des nébuleuses diffuses : elles sont reconnaissables a
leurs grandes taches floues ; ce sont de véritables boules de
millions d'étoiles agglomérées.
6. Les heures de magnitude et l'acuponcture (1)
Malgré de nombreuses divergences, la médecine orientale
et la médecine occidentale se rejoignent en un point que la
médecine chinoise nomme : l'heure de magnitude. Mais
qu'est-ce que l'heure de magnitude?
Pour les Asiatiques, l'énergie dans le corps humain se
manifeste:
- S uperficiellement : pour protéger des agressions extérieures.
- Ancestralement: ce qui correspond à l'acquis génétique personnel naissant avec la fécondation , se mouvant
avec l'âge, et dont la cessation entraîne ce que nous appelons
la mort.
- Nourricièrement : courant qui nous anime en profondeur au niveau des viscères et de leurs fonctions.
L'expérience traditionnelle a posé comme base que
l'énergie stationne deux heures dans chaque organe, le point
de départ se situant dans les poumons à 3 heures du matin.
N'oublions pas qu'en français, sot~{fle et àme ont la même
origine (du latin anima), et que 1'air est notre premier aliment.
On appelle donc l1eure de magnitude le moment l e. plus
propice pour traiter l'organe ou encore celui où l'énergie le
parcourt et l'emplit.
Les parcour s d'énergie :
- de 3 à 5 heures, poumons (P) ;
- de 5 à 7 heures: gros intestin (Gl);
- de 7 à 9 heures : estomac (E) ;
- de 9 à 11 heures , rate, pancréas (RP) ;
- de 1 l à 13 heures ' cœur (C) .
- de 13 à 15 heures , intestin grêle (IG) ;
- de 15 à 17 heures , vessie (V) ;
- de 17 à 19 heures : reins (R) ;
- de 19 à 21 heures : circulation, sexualité (CS);
- de 21 à 23 heures : fonctions digestive, génitale et
respiratoire : trois réchauffeurs (TR) ;
- de 23 à 1 heures : vésicule biliaire (VB) ;
- de 1 à 3 heures : foie (F).
1. Extrait de Psi Réalités. n" 10 : interview du docteur .J.-C. de
Tymowski par Ala:n Saury.
Les parcours d'énergie :une journée, soit 24 heures, est divisée en
12 sections qui donnent chacune leur nom à un méridien.
7. Les constellations
Ce sont des groupements d'étoiles qui forment des districts
ou des divisions dans l'étendue du ciel. Pour mieux connaître
les étoiles, tes Anciens les ont rangées en 66 constellations,
autrement nommées astérismes. On en compte 12 dans le
zodiaque, 24 dans la partie septentrionale et 30 dans la
méridionale. Nous avons jugé bon et plus efficace de placer
leur étude dans la partie Marcher et s'orienter. En effet, pour
s'orienter, leur connaissance est nécessaire et combien
profitable !
8. La Terre
a) Définition
A ISO millions de km du Soleil. Sphère légèrement aplatie.
Rayon moyen de 6 37 1 km. Circonférence équatoriale de
40 076 km, et polaire de 40 009 km. Elle est animée d'un
double mouvement : rotation sur elle-même (dont la durée est
de 23 heures 56 minutes) et révolution autour du Soleil. Elle
effectue sa rotation autour du Soleil à la vitesse de 29,9 km
par seconde, et en une durée de 365 jours et quart.
b) Cycle annuel de la Terre autour du Soleil (solstices
et équinoxes)
Au solstice d'été, le Soleil se trouve au-dessus du tropique
du Cancer ; dans l'hémisphère boréal, les jours sont les plus
longs et les nuits les plus courtes de l'année.
Au solstice d' hiver, le Soleil se trouve au-dessus du
tropique du Capricorne ; c'est l'été dans l'hémisphère austral
et l'biver dans t'hémisphère boréal. Les conditions sont
exactement inverses de celles du solstice d'été.
Aux équinoxes d'automne et de printemps, l'axe de la
Terre est incliné par rapport aux rayons solaires. Le jour et la
15
comprendre le temps
c) Rotation terrestre et vents
Solstice d'été
La Terre effectue une rotation complète en 24 heures ;
chaque point à l'équateur se déplace donc vers rEst, mais
tous les points du Nord et du Sud de l'équateur se déplacent
plus lentement vers l'Est parce que la circonférence
s·amenuise à mesure que l'on s'éloigne de l'équateur ; aux
pôles, il ne se produit aucun mouvement. Ces différences de
vitesse de la rotation terrestre aux différentes latit•J des
influent sur les vents ; dans l'hémisphère austral, si les vents
virent à gauche, dans l'hémisphère boréal le phénomène est
exactement inverse.
S : Soleil
Equinoxes de printemps et d'automne
Vitesses approximatives de la rotation terrestre aux différentes latitudes :
90° = 0 km/ h
40° = 1 270 km/ h
80°
290 km/ h
300 = 1 440 km/ h
70° = 570 km/ h
20° = 1 560 km/ h
60° = 830 km/ h
10° = 1 635 km/ h
50° :: 1 075 km/h
1 660 km/ h
=
oo ::
Solstice d'hiver
nuit sont d'égale durée partout sur la Terre. Les équinoxes
annoncent le :iébut du printemps et de l'automne.
..
*
16
Le réchauffement inégal de la Terre est a J'origine des vents
Nord-Sud : la rotation terrestre les fait tourner à l'Est ou a
l'Ouest selon l'hémisphère. Ce changement crée des masses
d'air tourbillonnantes appelées cellules de haute pression ou
anticyclones, et cellules de basse pression ou dépressions. Les
mouvements du vent au sein des hautes pressions se dirigent
de la haute vers la basse pression mais leur circulation est
modifiée par la rotation terrestre.
Compter le temps
1. Les divisions du temps
2. Le cadran solaire
a) L'année
Plusieurs éléments interviennent dans l'élaboration du
cadran solaire. Il est donc nécessaire de comprendre leur
propre usage.
La durée de l'année est, suivant Lalande, de 365 jours,
excepté une de quatre en quatre, nommée année bissextile et
comptant 366 jours : Jules César fut l'auteur de cette
addition.
b) Le
mois
Depuis des siècles, on distingue deux sortes de mois :
Le mois solaire : temps employé par le Soleil pour
parcourir une ligne du zodiaque.
Le mois lunaire : périodique ou synodique. La p~riode
est respace de temps que la Lune emploie pour revenir au
même point du ciel : le synode est l'espace de temps qui
.,·écoule depuis une nouvelle lune jusqu'à la suivante.
Jules César ordonna que le mois serait de 30 -et 3 1 jours
alternativement, excepté février qui. dans les années communes, devait être de 29 jours. Auguste ne vou lant pas que le
mois portant son nom fût inférieur à celui de Jules César. prit
un jour à celui de février pour le donner à celui d'août.
c)
a) La construction d'un gnomon
Prendre une planchette, et fiXer au milieu une tige d'un
métal quelconque de 10 à 12 cm de long. La placer au Soleil
et repérer la direction de l'ombre de la tige ; ensuite, à l'aide
d'une montre. indiquer les heures correspondantes.
N.B. :le méridien du lieu est délïni par la ligne droite tracée
par le Soleil. le sommet de la tige et l'extrémité de l'ombre. à
midi.
b) La méridienne
On plante dans le sol ce gnomon en marquant à la craie
l'extrémité de l'ombre projetée par le piquet. On trace ensuite
La semaine
L'usage de diviser le temps en semaine de 7 jours vient de
.a plus haute Antiquité. division naturelle puisque faite
d'après les phases de la Lune. Cette division était ainsi
.:omposée en l'honneur des 7 planètes ; chaque jour porte en
effet le nom de l'une d'entre elles. Ainsi lundi est le jour de la
Lune, mardi celui de Mars. mercredi de Mercure, jeudi de
Jupiter. vendredi de Vénus, samedi de Saturne, dimanche
défigu ré dans notre langue se traduit en anglais par celui du
Soleil.
L'ordre des planètes dans les jours de la semaine viendrait
de l'influence qu'on leur supposait sur les heures du jour.
d) Le
\
\
\
jour
C'est la division du temps fondée sur l'apparition et la
disparition du Soleil. Il y a deux sortes de jour : le jour naturel
et le jour artificiel. Le jour naturel est le temps pendant lequel
le Soleil est au-dessus de l'horizon ; le jour artificiel est le
temps que met le Soleil à faire une révolution.
Nous devons aux Babyloniens le fractionnement du jour
en 12 parties égales nommées heures.
..
• •
la méridienne. (Extrait de Les Cadrans Solaires - Bibliothèque de
TravaiO.
17
comprendre le temps
un cercle dont le rayon sera la distance comprise entre c:.e
point et le pied du piquet. Lorsque l'ombre de l'extrémité du
piquet coupera à nouveau Je cercle, marquer ce second point
d'intersection à la craie. Tracer alors la bissectrice (ligne qui
sépare un angle en deux parties égales) de l'angle formé par
les points marqués sur le sol. Cette bissectrice se nonune
méridienne.
c) Construction du cadran solaire
Il suffit de placer un gnomon (l'instrument composé d'une
tige faisant ombre sur une surface plane) sur un cadran.
- Le cadran solaire horizontal : placer le style (tige du
gnomon) sur une surface plane : cette surface sera orientée de
telle façon que la ligne Nord-Sud comcide avec la méridienne
du lieu. le chiffre 12 devant indiquer le Nord. Placer donc le
style verticalement de manière qu'il forme avec la surface
horizontale un angle de même degré que la latitude du lieu
(pour Grenoble, dont la la ti lude est de 45°. J'angle sera aussi
de 45"). Quand le Soleil projettera sur la surface ou le cadran
l'ombre du style, il indiquera J'heure. Pour connaître J'heure
exacte. LI suffit de marquer l'extrémité de l'ombre quand le
Soleil est à midi, et ainsi toutes les heures ; pour avoir les
heures matinales, procéder d'heure en heure jusqu'à midi.
<1 Je suis une .flèche dardée vers ton foyer. un pendule dont
le pro.fil perpendiculaire définit ta souveraineté sur la Terre. le
style du cadran solaire s ur lequel Wli? aiguille d'ombre inscrit
ta marche.
<r Je sui8 ton témoin debout sur cette Terre. comme une épél!
trempée dans ta .flamme. J>
3. La clepsydre
Lorsque les hommes eurent découvert le moyen de
. mesurer le lemps à l'aide des rayons solaires, ils s'aperçurent
vire de l'insuffisance de cette mesure qui était nulle durant la
nuit ou les jours de temps très nuageux : comme le dit une
belle devise ancienne : <r l 'horloge solaire ne compte que les
heures claires». C'est alors qu'ils créèrent la clepsydre. Le
mot grec clepsydre signifie voleuse d'eau, et fait allusion à
l'écoulement imperceptible qui va d'un récipient à un autre.
Pour construire cet appareil. placer un bocal dont
l'ecoulement total se fait en 24 heures en perçant un trou
dans le fond permettant à l'eau de fuir goutte à goutte. Tracer
24 cercles parallèles sur le corps du bocal pour indiquer les
heures écoulées (au niveau supérieur de l'eau). Il ne faut :>as.
après avoir tracé l'espace entre deux heures sur le bocai, se
servir de cette même mesure pour les autres heures, attendu
que l'eau ne s'écoule pas uniformément tout au long de la
journée (plus le volume d'eau est important. plus la pression
est forte. donc plus vite coule le liquide... et inversement).
24 PART !ES É.GALES
~
YcRS L'ÉTOILE
~R:JLAIRE
'"""
Clepsydre en cône. donc
à écoulement et divisions
réguliers.
Le cadran solaire.
Le cadran solaire vertical : il doit être fixé contre un
mur vertical : cette fois le style doit faire avec le cadran luimême un angle égal au complément de la latitude (pour
Grenoble. 90 - 45 = 45").
- Un hommage au Soleil (extrait de Vendredi ou les
limbes du Pac(flque, Michel Tournier. Ed. Folio):
<1 Soleil. délivre-moi de la gravité. Lave mon sang de ses
humeurs épaisses qui me protègent certes de la prodigalité et
de lïmprévoyance, mais qui brisent l'élan de ma jeunesse et
éteigrli!nt ma joie de vivre...
«Enseigne-moi l'ironie. Apprends-moi la légèreté, l 'acceptation riaille des dons immédiats de ce jour. sans calcul. sans
gratitude, sans peur...
·
18
N.B. : nous pouvons concevoir une clepsydre reliée par u n
tube en verre à son récipient d'écoulement, el retourner l e
tout toutes les 24 heures à la manière d'un sablier. N'oublions
pas, cependant, que contrairement au sablier, les récipients ne
peuvent être hermétiquement clos, qu'il y aura àonc
évaporation d'eau et qu'il faudra périodiquement en ajouter.
4. Le sablier
Le sablier- ou horloge à sable- est constitué d'un verre
étranglé par un goulot qui le sépare en deux parties rentlées
en forme de poire.
Ct:s deux poires sont reliées par un mince pertuis qui
permet au sable de s'écouler uniformément: notons qu'au fù
des années. le verre et les grains de sable s'usent par
frottement. Aussi, plus le sablier est vieux. plus il se vide vite.
compter le temps
Un sablier du XVI• siècle
\"oilà. extrait de /'!:.:~sai sur l'Homme et le Temps d'Ernst
J .nger ( 1). quelques considérations sur cet instrument :
\ous pouvo11s considérer le sablier comme w1 hiéroglyphe
Jec.rgnalll le temps. fi a, comme tel, son sens fixe, son lieu
dl·'lni Nul amre mesureur du temps n'est parvenu à celle
t"'l ·denee dans le symbole. t'hiéroglyphe 11 temps 11, comme
.ts les symboles. touche l'à me de deux manières. D'une part.
fonne le sentiment du familier, du bien·ètre, du chez-soi; le
·11ps est noire champ. que nous cultivons, 01i nous prenons
n tnt plaisir et dl!ployons IJOS talents. fi dispense les joies qu'il
~··f!/outit aussi, puisqu'il entraine au néant dans son cours,
tS les objets et tous les efforts de cette terre. C'est pourquoi
. 1 ue de 1'hiéroglyphe nous emplit également de tristesse. La
1 \tesse est, dans towes ses nuances, la même et l'unique; on
.1 ressent dans des parvis qui ne mènent qu'à Wl portail. La
Tlti/ancolie. l'ennui, la satiété sont formes de la crainte : celle
< la mort. A n~sl nous faut-il enrichir la sign(fication du
~1h/ier d'un sens de plus : nou.s pouvons parlir d 'une image de
D.trer, le ji1meux chevalier avec la mor/ el le diable, gravé en
1 '1 3 Nous y vo:1ons le chevalier dans wz défilé; le diable le
ra ronne, sous une apparence hideuse. Près de lui. comme pour
IL barrer le chemin, la Mon chevauche, ayant pris la forme
J., temps et ses insignes, ceux du néallf et du retour: le
rpellt el le sablier. Elle porte dans sa dextre l'horloge à sable
la présente au chevalier. La vue de cette image nous
a rt'nnit dans la confiance. Nous semons que le chevalier icibu~ ou ailleurs est maitre de la situa/ion. Le chàteau /out en
h.nll remplit de sa splendeur le chemin creux : il ressemble
é. <'Il plus au palais d'tm roi qu'à la demeure d'un chevalier.
\fais il représeme sans dome la cité de David, la ville haut
batie. Son assise est hors du lemps. En elle, quoi qu'il
aJl'ienne, on peut mettre son assurance - même et surlotll
h•rsque le sablier se brise. C'est en elle que se.fo!Ule la sérénité
d., chevalier. Ei cependam, on peut admettre que mëme
r.mporelleme/11, il sortira vainqueur du defilé. L'esprit de la
.:ravure le fait assez voir: et si on ne le sem pas, on le
. Jmprendra en o!Jservanl que l'ampoule supérieure du sablier
est encore à demi pleine, que le sable nes 'est pas entièrement
~oulé d'elle. Nous ne pouvons trouver qu'avantage, tous tant
.• :te nous sommes, à tomber palfois dans de tels défilés, pour
.1re traduits devant les maitres du monde et du temps. C'est
'ci que s'éprouvent les cœurs. 11
A lbrecht Dürer: Le Chevalier, la Mort et le Diable (gravure -
1513).
5.
~s
horloges à feu
Les horloges à feu mesuraient le temps par la combustion
ou la fusion lente de certaines substances. Elles avaient deux.
utilités : l'éclairage et le compte du temps. Elles représentaient
donc une sorte d'horloge qui ne pouvait être très exacte
puisque les combustibles. tels que mèches de bougie. ne
brûlent pas régulièrement.
La lampe à huile ou à pétrole. pnr le liquide consornmè,
indiquait elle aussi le temps écoulé: il suffisait pour cela de
graduer le verre.
Au Japon. dans les maisons de thé. les bâtonnets d'encens
que l'on brûlait servaient à calculer la rétribution due aux.
geishas ; quand l'une d'entre elles se retirait avec son client. le
patron allumait alors un bâtonnet qui indiquait par la durée
de sa combustion un certain tarif.
6. Autres façons de mesurer le temps
a) Par les plantes
1 PC1/arisation'l. Trailé du Sabliu (Editions du Rocher. Mo·
n;,co).
Celles-ci perçoivent assez précisément le temps ecoule:
ayant une mobilité moindre. elles vivent plus profondément
19
comprendre le temps
chaque période . elles indiquent les saisons et pour qui sait les
observer les différentes heures du jour. par l'ouverture ou la
fermeture de leurs pétales. la position de leurs tiges et de leurs
feuilles.
b) Par les oiseaux
Leurs chants ont en effet une succession temporelle, ainsi
le chant du rossignol et celui de l'alouette. Le coq, lui, joue le
rôle de réveille-matin ; dans certains couvents, les frères
plaçaient le poulailler à l'Est. Ainsi, la communauté était
réveillée par le chant du coq aux premières heures du jour.
c) Par les animaux
Les Chinois lisaient l'heure dans les yeux des chats. par la
dilatation et la rétraction de leurs pupilles.
N.B. : certains êtres sensibles à la vie de la nature
n'auraient besoin. pour se repérer dans le temps, d'aucune
horloge : mais peu d'entre nous possèdent ce rythme naturel
qui. seul, devrait orchestrer nos jours et nos nuits.
*
*
- note s -
•
Connaître et prévoir le temps
1. Les grandes causes des variations du
temps
a 1 La pression de l'air
Comme tous les fluides, l'air de l'atmosphère exerce une
...ession sur les surfaces avec lesquelles il est en contact: c'est
. pression atmospherique. Elle varie avec l'altitude (plus on
onte. plus l'air se raréfie et moins il y en a au-dessus. moins
pese), et avec la température.
b• L'humidité
Plus l'air est chaud, plus il contient de vapeur d'eau et cela
..;qu'à une certaine Limite appelée point de saturation.
. .Jand l'air chaud s'élève il se refroidit et la vapeur d'eau
-nmagasinée devient alors très importante et s'échappe en
uttelettes et cristaux de glace (d'où la formation de nuages
de pluies).
Ces constantes (la pression atmosphérique et J'humidité de
,,r) occupent une place importante dans la diiTérenciation
· climats. La climatologie est. à l'inverse de la métêorologie,
ne rétrospective, un groupement de caractères généraux.
2. Les différents climats du globe
a 1 Les climats de zones froides
Les températures moyennes sont très basses et quelquefois
•rtement négatives ; la violence du vent est très forte et, du
.ut de la froideur de l'air, il y a peu de précipitations si ce n'est
~ llllportantes chutes de neige.
bl Les climats tempérés
'lotons d'abord que le mot tempéré signifie modéré par
-,elange. mais qu'il n'est pas exempt de tout contraste.
amplitude annuelle (c'est-à-dire l'écart de température entre
~ mois le plus chaud et le mois le plus froid) est rarement
nférieure à 8°, et peut parfois être de 15". Les précipitations
•nt a ussi très contrastées, allant parfois des pluies torrentiel.cS à une sécheresse extrême.
d) Les climats arides et semi-arides
Les pays semi-arides sont reconnaissables par leur
végétation : steppes herbacées en période de repos par
manque d'eau. Dans les pays arides, le végétal est alors très
dispersé; quand existent des cours d'eau, ils sont occasionnels et ne rejoignent jamais la mer. L'aridité vient d'un
déséquilibre entre une forte évaporation d'eau par rapport
aux précipitations. Leurs caractères climatiques se résument à
une faiblesse et à une grande irrégularité des précipitations et
à des températures excessives. Dans les régions désertiques,
les fortes variations de température provoquent l'éclatement
des roches : le vent les use. c'est l'érosion éolienne.
e) Les climats tropicaux humides
Les températures sont caractérisées par une amplitude
diurne (15 à 20°) supérieure à l'amplitude annuelle (jamais
supérieure à 10°). La courbe des températures est influencée
par celle des précipitations, le maximum se situant avant la
saison des pluies.
0 Les climats de montagne
Les montagnes exercent une forte influence sur les
précipitations qui sont donc très abondantes ; on assiste à des
inversions de température. Celle-ci est en effet quelquefois
plus élevée en montagne qu'en plaine, mais l'amplitude
thermique journalière est toujours plus faible en montagne.
3. Les différents climats en France
a) Le climat océanique breton doux et humide.
b) Le climat du Bassin aquitain, humide mais plus chaud
l'été.
c) Le climat du Bassin parisien où les saisons sont plus
marquées à cause de l'influence continentale.
d) Le climat de l'est de la France de type vosgien, hivers
assez rudes, étès chauds.
e) Le climat rhodanien caractérisé par un air froid et sec.
c) Les climats
continentaux et ceux de façade
orientale
L'effet de la continentalité se traduit par une forte
...mplitude thermique due surtout aux très basses températu•.:s d'hiver. Sur les façades orientales, J'amplitude thermique
est forte mais cette fois due surtout aux très hautes
·. empératures d'été. Les pluies y sont abondantes.
f) Le climat du Massif central, l'Ouest est assez arrosé,
plus à l'Est les hivers sont plus rudes.
g) Le climat de la côte méditerranéenne, chaud et sec.
*
21
comprendre le temps
4. Les divers types de classification climatiques
Le système le plus couramment employé est celui qui se
sert de la combinaison des pluies et des températures : un
autre s'appuie ~ur le problème de l'eau, un autre sur le relief
qui peut aussi délimiter une zone climatique locale différente
du climat général : ce sont les micro-climats.
. B. : la mer se réchauffant el se refroidissant plus
lentement que la terre, l'air maritime a donc un effet
modérateur sur l'alternance des saisons.
7. La houle des mathématiciens
Cette houle est définie par sa période T (intervalle de temps ·
séparant le passage en un point de deux crêtes successives).
par sa longueur L (distance entre deux crêtes comptée
perpendiculairement à ces crêtes). par sa célérité ou vitesse de
propagation c telle que L = cT. L'amplitude totale, ou creux
2a, est la distance verticale entre crête et creux. Le rapport
2a( Lest la cambrure. Imaginons que nous puissions suivre la
destinée d'une houle régulière, de période T bien défi nie. se
propageant vers la terre ; pour cette analyse, il sera commode
de distinguer deux cas :
a) Absence de réfraction
LE TEMPS ET LA MER
Je présume le temps qu'il fera dès l'aurore,
La vitesse du vent et l'orage certain.
Car mon àme est un peu celle des sémaphores.
Des balises, leurs sœurs, er des phares éteims. >>
11
Jean de la Ville de Mirmonl ( 1)
Les crêtes étant parallèles aux courbes de niveau. leurs
différents points se trouvent alors à chaque instam au-dessus
de la même profondeur d'eau. A mesure que les fonds
diminuent. la célérité et la longueur d'ondes diminuent aussi.
et les crêtes se rapprochent les unes des autres. L'amplitude et
la cambrure augmentent d'autant plus que la cambrure au
large était faible. Les houles très longues sont donc celles qui
gonflent le plus avant de déferler.
b) Réfraction
5. Le vent sur la mer
Le vent provoque l'agitation superficielle de la mer â partir
du calme plat. D'abord la brise, â la vitesse de 1 â 2 m/s, ride
la surface de l'eau : la longueur d'ondes des vagues (di<:tance
entre deux crêtes successives) sera de l'ordre de quelques
centimètres. Si le vent dépasse 5 à 6 mis, la longueur d'ondes
des vagues et la longueur des crêtes augmentent. Le creux
croît si vite par rapport à la longueur d'ondes qu'il y a alors
déferlement partiel. Si le vent dépasse 6 à 7 ru/s. l'énergie du
vent provoque des moutons. A mesure que le vent croît. ils
deviennent plus nombreux et leur fréquence sert à apprécier
l'étal de la mer. Ces lames avancent d'autant plus vite que
leur longueur d'ondes est plus grande. La superposition de
ces crétes de directions différentes forme une mer gat((n!e
qu'on appelle mer du vem.
6. Analyse et prédiction
Les directions de propagation des vagues formées au sein
d'une dépression météorologique sont divergentes et, à assez
grande distance. il ne subsiste guère que des lames de
direction à peu près unique. Les lames longues arrivent avant
les lames courtes sur les rivages ct annoncent le mauvais
temps. Il en résulte un étalement de la zone d'agitation
suivant la direction de propagation des lames. ,t\insi à grande
distance, les vagues se propagent dans les étendues marines
où le vent n'a pas de rapport avec celui qui régnait dans la
zone de génération. Les lames sont alors constituées
d'ondulations régulières que l'on appelle la houle. L'analyse
des mesures disponibles en mer sur les transferts d'énergie du
vent à la mer a conduit des spécialistes â mettre sur pied des
méthodes de prévision de l'état de la mer â partir des éléments
météorologiques.
1. Exlrail de f'Hori:::on chimériqrte (Editions Seghers).
22
La houle attaque obliquementlcs ligues de niveau du fond,
la crête et leur trajectoire ; les orthogonales se courbent aussi ;
air.si appelle-t-on réfraction de la houle. ces phénomènes de
déformation des crêtes et de leurs orthogonales. Lorsque la
crête tourne sa convexité vers la côte. les orthogonales
diYergent vers le rivage. L'énergie de la houle s'épanouit sur
un secteur plus large et l'amplitude diminue. Inversement,
quand la crête tourne sa concavité vers la côte, il y a
convergence des orthogonales. donc de l'énergie, et une
augmentation de l'amplitude. La réfraction a pour effet de
concentrer l'énergie de la houle sur les caps. de l'épanouir
dans les baies.
c) Plan de vague
En connaissant les caractères de la houle au large on
arrive. à partir d'une crète rectiligne, à tracer la forme en plan
de cette même crête au cours de sa propagation vers la côte
d'après sa célérité : on obtient ainsi un plan de vague. Les
effets de réfraction sur l'amplitude combinés aux effets
propres de la variation de la profondeur permettent de
prédéterminer toutes les caractéristiques qu'aura , par profondeur faible, une houle donnée au large. Ces méthodes de
prédiction ont joué un grand rôle dans la préparation des
opérations de débarquement puis de ravitaillement des têtes
de pont.
Nous avons rencontré à l'ile de Sein de vieux marins
pêcheurs qui prédisaient le temps jour pour jour sur plusieurs
mois. en passant de longues heures â contempler la mer et à
observer les vagues aux milliers de formes.
*
*
*
u Lors de l'interférence d'ondes de diverses longueurs, de
multiples formes surgissent dans l'espace, l'eau a donc la
possibilité d'engendrer des formes à partir de simples
orientations de forces et de mouvements. Dans l'élément
liquide. divers mouvemems peuvent s'inrerpénérrer er se
superposer dans un seul et mème lieu de J'espace. A leur
prévoir le temps
origine, les vagues et les courants sont des choses distincte.~
mais qui peuvent aussi se combiner.
u La circula rion du sang chez l'homme et chez les animaux
supérieurs montre bien que la nature propre d'un ètre
s'exprime dans les courants rythmiques qui le traver8ent.
11 L 'homme, tel qu'il nous apparaü, est une forme finie,
mals celte{orme est issue du mouvement. Elle a eté engendrée
par des formes archéty piques qui se composaient et se
décomposaient : ce n'est pas le mobile qui nait de l'immobile,
c'est l'immobile qui~ son origine dans le mobile. JI (Théodore
Schwenk; conférence du 24-06-1924 ; Rudolf Steiner.)
b) Le thermomètre à alcool
Il mesure les températures minima.les. Si la colonne
d'alcool s'allonge, l'index ramené vers le bas du tube ne suit
pas. indiquant ainsi les températures minimales.
c) Le thermomètre à mercure
Il mesure les températures maximales, l'index restant dans
la positon atteinte par la plus forte température.
8. Les courants de marée
Les oscillations verticales du niveau marin sont accompagnées de mouvements horizontaux qui sont les courants de
marée caractérisés par leur direction. Toute différence de
niveau entre deux points implique l'écoulement d'un courant
d'eau. L'analyse de courants de marée suffisamment prolongée permet la prédiction de ceux-ci.
9. Les raz de marée
Les raz de marée (emprunt du breton raz) sont les
soulèvements brutaux des mers ; ceux-ci sont de plusieurs
origines : tremblements de terre, éruptions volcaniques,
glissements de terrains, tempêtes, etc.
Nous distinguons ceux liés aux séismes : les tsunamis, et
ceux liés aux phénomènes météorologiques , les ondes de
tempête.
a) Tsunamis d'origine terrestre
Le tsunami est imperceptible par un navire au large. npeut
débuter soit par un retrait de la mer. soit par une onde
montante : c'est elle qui, suivant le premier retrait des eaux.
est la plus destructrice. Mais cette loi n'est pas générale.
b) Ondes de tempête
Le niveau marin réagit aux vents, en particulier près des
rivages, mais il réagit aussi aux variations de pression
atmosphérique. Le niveau de la mer décroît et inversement.
Le niveau monte de 1 cm, la pression baisse de 1 millibar;
ainsi la réponse du niveau à la variation de pression est dite
statique ; le gonflement est important lorsque la vitesse de ce
dernier est égale a la vitesse du déplacement de pression sur la
mer. Il y a alors résonance, et à cela s'ajoutent les montées
d'eau dues aux vents d'afflux. Quoique rares, ces ondes sont
de véritables dévastatrices.
INSTRUMENTS METEOROLOGIQUES
10. La température et les thermomètres
a) Le thermomètre
nsert à évaluer les températures. Il est constitué d'un tube
en verre gradué à la base duquel se trouve un renflement
pouvant contenir un liquide (alcool ou .mercure). Son
principe est basé sur la dilatation de ce liquide. On prendra
;,oin de le placer à J'abri du soleil et de la pluie.
Le thermomètre courant
à alcool ou mercure.
Le thermomètre à maxima
et à minima. En << 1 >>: minces tiges métalliques (index).
11. L'humidité de l'air
a) Le psychromètre
Il CS( constitué de deux thermomètres. On entoure le
réservoir de l'un d'eux d'une mousseline mouillée qui, par
son évaporation, fera baisser la température de l'instrument.
La différence de température nous indiquera ainsi l'humidité
relative de l'air (voir dessin page suivante).
Pour savoir le degré d'humidité, on y joint aussi un cadran.
Pour le graduer, enfermer J'ensemble de J'appareil dans une
lessiveuse bien clu:se renfermant quelques grammes de
chlorure de sodium (l'air perd ainsi son humidité) ; sortir
l'appareil et marquer 0 au point atteint par l'aiguille ; refaire
la même expérience avec de l'eau chaude (J'air est ainsi. saturé
d'humidité) et marquer 100 a.u point atteint par l'aiguille ;
diviser ensuite l'intervalle en parties égales.
b) L'hygromètre à cheveu
Un cheveu est suspendu sur une baguette de façon qu'il
soit bien libre de se mouvoir sur un plan vertical. A 40 cm de
L'extrémité supérieure, l'enrouler aulour d'un bouchon sur
lequel on aura fixé une aigui1le. A l'autre extrémité, fixer un
poids suffisant pour le tendre. Lorsque l'humidité augmente,
le cheveu s'allonge, entraînant une rotation du bouchon, et
inversement. En effet, la matière cornée se raccourcit dans
l'air sec el s'allonge dans l'air humide.
23
comprendre le temps
On peut le fabriquer avec une boîte de conserves et un
entonnoir. S'ils ont le même diamètre. on peut mesurer
directement avec une règle la hauteur d'eau tombée.
1
1
1
3 2
Le psychrom èt re
1: bouchon.
2 : thermomètre sec.
3 : thermomètre mouillé.
4 : mousselina
5 : tube rempi d"eau.
La température du thermomètre sec est plus élevée que celle du thermo-
9o- 1
1
1
1
70-
0
- 100
1
~80
1
1
so-l
1
1
3o-'
1
1o....!
-60
1
-40
1
1_.20
1
Le pluviomètre. (1er modèle)
1 : entonnoir.
2 : récipient cylindrique gradué.
1
mètre rempli d"ellu.
Le pluviomètre (modèle simple)
1 : entonnoir.
2 : récipient non gradué.
3 : feutre sur le récipient sur leqJel
on inscrit les graduations.
2
13. La dynamique de l'air
a) Le baromètre à mercure
Il sert à mesurer la pression atmosphérique. Il est composé
d'un lube en verre renversé sur une petite cuve solidaire du
tube, le tout étant rempli de mercure. La petite cuve est à l'air
libre et subit donc la pression de l'air ; plus le mercure s'élève,
plus celle-ci est forte et inversement.
L 'hygromètre à cheveu.
1 : cheveu - 2 : poulie - 3 : poids.
Mesurer l'humidité de l' air.
c) Les hygroscopes
Petits objets enduits de sels de cobalt ayant la propriété de
changer de couleur suivant le degré d'humidité.
12. Les précipitations (pluie, neige, etc.)
a) Le pluviomètre
Il sert à mesurer la hauteur des pluies tombées. Il se
compose d'un récipient muni d'un entonnoir. Pour trouver la
hauteur d'eau réellement tombée, il suffit de rapporter les
.surfaces d'ouverture du récipient et de l'entonnoir.
Ex. : Disposant d'un récipient de 120 mm de diamètre et
12
d'un autre de 65 mm, le rapport sera :
~ 61 0 =
65
3,40 mm, chaque graduatio n équivalant à un mm de pluie.
° l
24
1
2
3
4:
Le baromètre à mercure.
système gradué pour la lecture.
tube transparent.
mercure.
cuve à mercure.
prévoir le temps
b) Le baromètre anéroïde
Il est composé d'une cuvette en tôle émaillée vidée d'air.
Les ondulations et un ressort empêchent la pression de l'air
de raplatir. Quand la pression de l'air augmente. elle se dilate,
quand elle décroît, elle se comprime. Ces variations sont
transmises à une aiguille oscillant sur un cadran par un
système d'engrenages et de leviers.
m iroir. Cela terminé, il ne reste plus qu'un simple calcul à
faire.
Ex. : Un nuage à l'altitude de 1 200 rn a mis 2 mn pour
traverser le miroir; 1 200: 120 = 10 m/s, ce qui correspond
au degré 6 de l'echelle de Beaufort.
Le né phoscope.
1 : œilleton - 2 : bouchon
,._____ 1
Couvercle
ondulé
3 : papier adhésif sur les quatre côtés.
4 : cache - 5 : verre.
6 : rose des vents.
2
3
E
E
0
0
N
Schéma du baromètre métallique
4
14. La direction du vent
a) La girouette
Elle détermine la direction des vents au sol. Pour la
fabriquer, prendre une plaque de métal de 30 x 20 cm, la
placer sur un axe vertical ; une flèche contrepoids l'équilibrera tout en indiquant la direction du vent. Afin d'assurer la
mobilité à l'ensemble de l'appareil, on peut placer à sa base
une perle de verre. On complétera l'instrument par l'indica"ion des points cardinaux.
La girouette.
5
·~-------- 2oomm,-------+~
c) L'échelle de Beaufort
La vitesse des vents au sol peut s'estimer en notant leur
action sur les objets environnants.
ESTIMATION DES VENTS D' APRES L'ECHEUE BEAUFORT
CARCASSE EN FIL Dé FER
TISS()S IMPERMÉABLE
PERLE EN VERRE
km/ h
Chiffre
Description
Beaufort
nœud.
0
1
2
b) Le népboscope
11 détermine la direction des vents en altitude. Pour le
fabriquer, dessiner une rose des vents (étoile à 32 divisions
correspondant aux 32 aires du vent sur le cadran de la
boussole) en blanc sur un carton foncé de 20 cm de diamètre ;
se munir d'un carré de verre de 20 cm de côté et découper un ·
carré sombre de mêmes dimensions en laissant un trou de
20 cm de diamètre, de façon à obtenir un cache que l'on
placera sur le verre. La rose des vents est visible à travers la
vitre mais la réflexion est sufftsante pour y voir les nuages.
Pour évaluer la vitesse de ces nuages, placer perpendiculairement à la surface du miroir un fort fù de fer bouclé (pour
servir d'œilleton) piqué à une de ses extrémités dans un
bouchon (la hauteur du fil étant de 20 cm). Une fois le ftl
installé, guetter l'arrivée du nuage par l'œilleton car il est
u:nportant qu'il passe par le centre du miroir ; au moment où
celui-ci passe au point voulu, déclencher le chronomètre ;
J'arrêter quand le début du nuage arrivera à l'extrémité du
3
4
.s
6
7
8
9
10
11
12
~1 calme
très légère
~3
~6
!lrise
légère brise
~0 petite brise
jolie brise
11 -16
~
2~
17-21
bonne brise
22-27 vent frais
~
grand frais
28-33
~
34-40 coup de ven
~
fort coup de
~7 vent
48-55 tempête
~
violente
56-63 tempête
~
1~
64-71
ouragan
Observation
la fumée s'élève
verticalement
la fumée dérive
lentement
les feuilles
frémissent
feuilles et brindilles agitées
lés .petites branches
sont agitées
les arbustes se
balancent
les grasses branches
sont agitées
les arbres tout en·
tiers sont agités
les petites branches
des arbres se cassent
les branches se
cassent
les arbres se cassent et sont renversés
dommages étendus
Symboles sur
les cartes
du temps
@
calme
@
calme
l5 nœuds
\ 10 nœuds
\ 115 nœuds
\\20 nœuds
\\l25 nœ uds
m30 nœuds
~\135 nœuds
~~1 45 n.œuèls
~50 nœuds
~60nœuds
très gros dommages ~\70 nœuds
25
comprendre le temps
LES PREVISIONS EMPIRIQUES
15. Les animaux météorologiques
a) Les animaux baromètres
Une grenouille tenue captive au fond d'un bocal indique la
pluie si elle reste au fond. et le beau temps si elle grimpe à une
echelle prévue à cet effet.
La sangsue, placée dans un bocal. annonce le beau temps
si elle se roule en spirale, la tempête si elle reste au fond du
récipient, la pluie si elle remonte a la surface.
L'araignée annonce le beau temps par la longueur de ses
fùs : lorsqu'il doit pleuvoir. elle les raccourcit et les laisse dans
cet état tant que le temps est incertain.
b) Les ma nifestations des animaux en prévision du
beau temps
Les ch auves-souris volent en silence : les chouettes
hululent : le rossignol s'égosille: les grenouilles et les
crapauds chantent le soir: les lézards quittent leurs trous : les
chats se lancent à fond de train dans l'appartement ou le
jardin : les insectes volent en altitude. poursuivis par les
hirondelles : les chèvres cabriolent ; le coq chante à des
heures irregulières e[ bat des ailes le matin.
c) Les manifestations des a nimaux en prévision du
mauvais temps
Les escargot~ sortent toutes cornes dehors : les limaces
visitent les plates-bandes : les papillons frôlent les vitres : les
\'aches se rassemblent : le. chat se passe la patte derrière
l'oreille; le coq caquette vers 10 h 30 du soir : les abeilles
regagnent leu rs ruches ; les poissons sautent hors de l'eau :
les porcs jouect et eparpillent leurs litières ; les chèvres
deviennent belliqueuses : les insectes volent bas ainsi que les
hirondelles qui s'en nourrissent.
d) Les manifestations des animaux en prévision de
l'orage
l.es mouches se sentant oppressées. piquent et se posent
n'importe où ; tes moustiques et les fourmis se réfugient dans
les maisons : les poules gênees par les pucerons se roulent
dans la poussière.
N.B. : il existe une plante, la carline. de la famille des
composacécs. qui, la nuit et par temps de pluie. se dresse et
rupprochc ses bractècs. protégeant ainsi les fleurs de :son
capitule. Cette particularité lui a donné son nom commun de
baromètre.
geons. premières feuilles mortes}: mai-novembre (fleu rs de
vic, fleurs de tombes): j uin-decembre (lumière. obscurite).
Elles apportent des changements atmosphériques et s'accompagnent de proverbes issus des campagnes. qui seules étaient
suffisamment marquées par l'alternance des mois pour en
retirer le maximum de savoir.
b) Dictons et adages par mois de l'année
Janvier
Année neigeuse. année {romenteuse. 11
u A nnée venteuse. a11née pomm11use. 11
u Gelr!e.s en janvier, blé dans lq grrmier. 11
rr S 'li ne pleur pas en )an vier. il faut étayer le grenier. 11
11 L'or du soleil en janvier est 1111 or qu'i/faw envier. JI
u S'il tonne en janvier. leB I011tli1S 011 j11mier. JI
11
Février
Le court et le [iévreux..f<!vrier 11! plus courr des mois est de
tom le plus pire a la fois. "
u Février n 'est ;amais si dur si méchanr qu ïlne nous fasse
don de 7 ;ours de prilllemps. JI
u Rosée a la chandeleur: hiver a sa dernière heure. n
u Neige de février brtile le ble. 11
r< Jamais groseillier feuillé sans février passé JI
11
Mars
Février remplie les (os.~es: c'est ci mars de les assécher. 11
11 Vem de.s rameaux ne finit pas cor. 11
u Paqu11.s 1111 vient jamais sans feuilles. 11
u Pliques pluvieuses. souvem fromenteuses. ~>
11 Mars vemeux. ver[i?ers pommeux. 11
u Pluie de mars n'engraisse ni oies ni jars. 11
la rigueur de l'hiver s'estimait pour les bergers à la
proportion mâles/ femelles que donne l'agnelage: en effet. si
les màlcs sont nombreux. J'hiver sera long et rigoureux. la
nature mettant frein aux futures naissances pour l'ajuster à
ses possibilites. Le nombre de peaux d'oignons prevoit aussi
par leur épaisseur la durée d'un hiver.
11
An il
u Gelée au mois d'avril er en mai. misère nous prédit au
vrai. JI
u Chène qui pèle en avril. pèle deux fois. 11
11 Brebis et abeilles en avril s'effrayent. 11
11 A v ri/ prépare les épi.s. 11
uA vrif et mai de l'annee font seuls la destinée. JI
11 En avril commq l'ell/émt, ce que tu aimes. ce que w
attends. donne-le d'un seul élan. 11
a) Les étapes des saisons
Mai
u Mai re tient droit en avam. pour le porter en avalll. 11
11 Mai joli. gai et venteux prOifll!l atlf~trrile el plamure11X. 11
11 En mai, blé er vin nait. JI
11 Bourbes en mai épis en ao1it. 11
u Bourgeons de mai remplit le chai. 11
11 Chaleur de mai, verdit la haie. 11
11 Pluie de mai grandit /'herbeue, mais c 'esr un signe de
di.setre. 11
u Au mois de mai. le seigle déborde la haie. 11
Printemps, été, automne. hiver se succèdent inlassablement et marquent de façon coloree tous nos moindres
souvenirs. et toutes les époques ont connu des chaleurs et des
froids excessifs. Quand on replie, l'une sur l'autre les deux
moitiés de l'année. on découvre l'etonnante symétrie qui
existe entre les mois: janvier-juillet (plein été. plein hiver) :
fevrier-août (grand froid. grande chaleur) ; mars-septembre
(fin de l'hiver. fin de l'éte) : avril-octobre (premiers baur-
Juin
a Comme l'ami .fidèle .~C/IlS cesse reviens à l'essentiel. 11
11 Mai. juin , j uillet. ne garde pas ta bouche au sec. 11
11 Soleil de juin luit le grand matin. 11
11 Pluie de Saint -Jean enlève noisertes et glands. 11
11 Blé .fleuri à la Saint-Barnabé, abondance ec qualite. 11
11 Quand il pleut à la Sailli-Médan, il plew 40 jours plus
tard. 11
16. Les saisons
26
prévoir le temps
Juillet
<< Comme l'or .fin se purifie au creuset. ton poids d 'égoïsme
se brûle en juillet. li
u L 'été pour la moisson l'cuaomne pour le vin. 1>
(( Quand en ete le coq boil, la pluie 11 'est pas loin de là. ))
Août
« Il ne .faut pas sortir la .faucille après août. 11
11 Pluie d 'a01itjàit tn([(es et marrons. 11
<< Pluie des premiers jours d'août, peu de regain en tout. )1
Septembre
<< Quand on est passé le 20 septembre, l'aïeule reste dans sa
chambre. )!
<r A la Sainte-Croix, cueille tes pommes et gaule te.5 noix. 11
« De la Saint-Michel à la Toussaint, le labour en train. 11
u Si la cigale chante en septembre, n'achète pas blé pour
revendre. li
17. Les nuages
Quand l'air se refroidit. la vapeur d·eau se condense pour
former les nuages. Le .froni est formé de nuages élevé.<; et
moyens ; le corps de nuages moyens et inférieurs: les marges
de nuages élevés et moyens : la trai'ne de nuages de toutes
espèces. On les classe suivant leur altitude et leur type de
formation.
a) Les nuages de haute altitude
Ils sont formés essentieUement de cristaux de glace : ce
sont les marges ou fronts.
- Les cirrus ( 15 000 à 8 000 1nl : aLlure de panaches de.
filaments fibreux (queux de chats). d'un éclat soyeux très
léger. les annonciateurs de changements de temps. Les
Normands les surnommaient tirant d'eau, car ils ànnoncent
en efTet la pluie dans un délai de 12 à 24 heures.
Octobre
<t Quand l'octobre prend sa .fin, dans les cuves esr le
raisin. 11
<t A la Saim-Placide, le verger est vide. 11
c< Octobre gelé, chenilles trépassées. »
Novembre
<t De la Toussaintjusqu'à l'A vent.jamais trop de pluie ni de
•eni.
li
<t Après trois gelées blanches, l'eau en avalanche. 11
,, La Toussail1t venue, adieu la charrue. 1>
<f A la Sainre-Catherine, cout bois prend racine. 11
Décembre
u Après Noël. bise nouvelle. 11
f< Froid dur annonce les épis murs. li
u Le temps des 12 jours après Noë!.fait le temps des 12 mois
Je l 'an. n
- Les cirro-stratus ( 1l 000 â. 6 000 rn) : voile Fin blanchâtre. Le Soleil ou la Lune vus à travers sont entourés d'un
halo ; les ombres sur le sol sont toujours visibles. Annonciateurs de mauvais temps.
..
r< L'esprit sain est vent, tempète, sm(ffle, il a un corps
météorologique. Les météores sont sacrés. La science qui
prétend en épuiser l'analyse et les enfermer dans des lois n'est
que blasphème et dérision.
(( Le vent sm([//e où il veut, et tu entends sa voix mais tu ne
sais ni d'ail il vient ni oû il va 11, a dit Jésus à Nicodème. C'est
nourquoi la météorologie est vouée à l 'échec. Ses prévisions
!>Ont constamment ridiculisées par les .faits parce qu 'elles
constiluenr une atteinte au libre arbitre de l'esprit. Et il ne faut
pas s'écomzer de cette sanct(flcation des metéores que je
revendique. En vérité, tout est sacré. Vouloir distinguer parmi
les choses un domaine profane et matériel au-dessus duquel
plallerait le monde sacre, c'est simplement avouer une
certaine cécité et en cerner les limites. Le ciel mathématique
des astronomes est sacre parce que c'est le lieu du Père. La
cerre des hommes est sacrée parce que c'est le lieu du Fils.
Entre les deux, le ciel brouillé et imprévisihle de la
météorologie est le lieu de l'esprit et fait lien entre le ciel
paternel et la terre filiale. C'est une sphère vivante et
bruissame qui enveloppe la terre comme un manchon plein
d 'humeur et de tourbillons. et ce manchon est esprit, semence
et parole. 11 (Michel Tournier : Les Météores, Gallimard.)
- Les cirro-cumuJus (6 000 à 7 000 m) : nuages formés
de petites balles serrées, souvent alignés ou en rides comme
les vagues sur le sable.
b) Les nuages d'altitude moyenne (ou corps)
..
- Les altocumulus (3 000 m): forment des balles plus
grosses que les précédentes. avec ombre : alignements de gros
27
comprendre le temps
galets laissant apparaître le bleu du ciel. Ils produisent le
phénomène de la couronne qui a un rayo n dix fois plus petit
que celui du halo.
Les stratus ( 1 200 à 500 m): couche nuageuse uniforme. sombre. Ils peuvent s'étendre jusqu'au sol et donner
naissance au brouillard.
- Les altostratus (6 000 à 3 500 m) : voile épais sans
halo. laissanL voir la Lune et le Soleil comme à travers un
verre dépoli.
d) Les nuages d'altitudes diverses (ou traînes à
développement vertical)
- Les cumulus (2 500 à 1 000 m): nuages arrondis,
ressemblant à des choux-fleurs. Ce sont les nuages de beau
temps. Ils donnent parfois naissance aux cumulo-nimbus.
c) Les nuages de basse altitude (corps ou zone de
liaison)
- Les nimbo-stratus (2 000 à 800 m) : couleur gris
sombre. ils ne possèdent aucune forme précise mais
seulement des différences d'opacité.
Les cumulo-nimbus ( 1 200 à 15 000 m) : gigantesque
cumulus. le cumulo-nimbus a une hauteur prodigieuse. Sa
base est sombre. et sa partie supérieure souvent fibreuse. Sa
puissance et sa façon de manier l'averse. la grêle ou la foudre
en font le roi incontesté de l'armée des nuages.
- Les straro-cumulus (2 500 à 1 500 m) : galets flous et
gris avec des parties sombres. Ils sc joignent parfois.
Les nuages avancent s uivant la 'force des vents qui les
poussent. Il existe un appareil simple pour suivre leur marche
q ui est une plaque réOéchissante, obtenue en posant un
morceau de verre à vitres s ur un papier noir, le tout encastré
dans une planchette portant les directions de la rose des vents.
•
28
•
t
prévoir le temps
18. L'astre solaire
Sïl est le dispensateur de la pluie et du beau temps. nous
pouvons déduire de son observation (a son lever et à son
coucher) des prévisions à court terme.
A son lever, s'il est ro uge et pâlit jusqu'au blanc. la pluie
lombera vers midi ou dans l'après-midi.
Au coucher, quand il se trouve à l'Ouest. si au même
moment des nuages noirs apparaissent. il pleuvra le
lendemain ; même prévision s'il se couche derrière une haie
de nuages noirs. S'il disparaît dans un ciel pur. il fera beau le
lendemain; s'il se couche dans un nuage rouge vif. il fera
beau mais il y aura du vent.
19. La Lune
a) Méthode de prédiction
Lorsqu'elle s'entonre d'un halo, la pluie ne saurait tarder.
Pour prévoir le temps à J'aide de la Lune, il suffit de connaître
quelques données très simples. La lunaison dure 28 jours ; si
a nouvelle lune a lieu avant midi. il faut noter matin. midi et
,;oir. le temps du quatrième jour qui suit; si la nouvelle lune a
Jeu l'après-midi, notez le temps du cinquième jour. Le temps
.,.bservé le matin sera celui du premier quartier. celui observé
aux environs de midi sera celui du premier quartier jusqu'à la
pleine lune, et celui observé le soir sera celui de la pleine lune
usqu'au dernier quartier.
b) Les cornes de la Lune
L'observation des cornes de la Lune fournit des prévisions
temps qu'il fera durant les 28 jours de sa lunaison. Si la
nouvelle lune a lieu le matin, observez le satellite à son
roisième ou quatrième jour ; si elle a lieu l'après-midi.
'observer à son cinquième jour.
Notons d'abord ses différentes couleurs: quand elle est
pure et resplendissante dans un ciel sans voiles. c'est
ynonyme de beau temps : rougeâtre il y aura du vent :
..ombre de la pluie.
A son troisième jour de lunaison, quand ses pointes sont
effilées et nettes il fera beau ; émoussées et pâles : petite pluie
abattra grand vent A son quatrième jour, si les pointes
orésentent le même aspect, le pronostic est renforcé. Quand
sa corne supérieure s'incline. le vent viendra du Nord ; quand
elle est relevée, il viendra du Sud. Si le troisième jour. elle est
entourée d'un halo vaporeux qui la rend indistincte. il y aura
des pluies ; si, de plus, elle est rougeâtre. il y aura de l'orage.
d'autant plus violent que sa couleur sera rouge. Le quatrième
:our. si le halo brille il y aura pluie el vent ; q uand. à son
.ever. la corne supérieure est noirâtre. les pluies précéderont
la pleine lune. Quand la Lune est brouillée. il pleuvra pendant
les 28 jours de La lunaison.
·
certitude. Certes, ce système de prévision du temps n'est pas
nouveau. et il ne permet pas de conjectures à longue
échéance. Mais tel qu'il est. iJ rend. en attendant mieux.
quelques services.
· ·
- Signes de beau temps: c iel pàle et brumeux au lever
du Soleil ; vents du Nord ou de l'Est, fixes, ou tournant dans
le sens de la marche du Soleil ; nuages blancs à contours nets,
isolés les uns des autres ; baromètre en hausse lente et
continue. avec oscillations diurnes régulières : horizon clair.
coucher du Soleil visible et net. Les fu mées se dissipent très
vite dans l'air ; les oiseaux volent haut. chantent tôt le matin ;
les mouches volent tard après le coucher du Soleil. La Lune
est nette et claire. les extrémités du croissant se détachent
bien.
- Signes de mauvais temps : ciel brouillé. rougeàtre au
lever d u Soleil ; vents du Sud ou de l'Ouest, tournant dans le
sens opposé à la marche du Soleil ; nuages confus ou
pommelés. en bande uniforme à l'horizon; barometre en
baisse. ou en hausse rapide après une baisse accentuée; Soleil
se couchant derrière un rideau de nuages ou parmi des
nuages pourprC-<; foncés. Les fumées se dissipent lentement;
les oiseaux volent à ras de terre : les chats se frottent le
museau ; les cicatrices et les rhumatismes font souffrir
davantage ceux qui en sont atteints. La Lune est voilée, avec
couronne ou halo ; les pointes du croissant sont floues.
Enfin. il est encore un élément utile. c'est le diagramme. Il
suffit de relever matin et soir. sur un papier quadrillé préparé
pour cet usage. au-dessus l'indication du baromètre, et audessous celle du thermomètre. Chaque série de points est
réunie par des traits, comme pour les feuil.les de température
·
des malades.
~ur le
20. La Lune et ses influences,
par Gilbert de
Cham bertrand (1)
a) Signes de beau et de mauvais temps
« ... Voici un petit tableau qui résume les phénomènes qui
précèdent le beau et le mauvais temps. Tel de ces signes,
considéré isolément. peut être trompeur. La réunion de
plusieurs d'entre eux entraine une probabilité qui avoisine la
1. Extrait de l'ouvrage du même titre.
lion de la Maison r ustique.
avec l'aimable au torisa-
Trois cas se présentent :
1) La marche des deux instruments est parallèle ; les
lignes montent ensemble, descendent ensemble. ou restent
horizontales. Le temps continue sans changement.
2) Les lignes tendent à se rapprocher l'une de l'autre ; le
baromètre descend et le thermomètre monte. Si le mouvement est lent, peu sensible, il annonce le beau temps : s'il est
brusque, il précède un orage; s'il se produit par oscillations. il
présage l'arrivée du mauvais temps.
3) Les lignes tendent à s'éloigner l'une de l'autre ; le
baromètre monte et le thermomètre descend. Cela est
toujours l'annonce du beau Lemps. Toutefois. on peut
craindre qu'il soit de courte durée si le mouvement
d'éloignement des lignes est brusque.
b) Un temps ((poussant»
Pour terminer. il nous reste à interrdger un visage du
temps qui n'est pas le moins cmi eux, celui q ue les paysans
appellent le temps « poussant». Il m'a été donné de le voir
face à face. avec une grande netteté, dam la matinée du
30 avril 1941. Quelques jours auparavant j'avais semé une
planche de navets, et. au début de la matinée. c'est-à-dire vers
7 heures. aucune trace de germination n'était encore visible.
A 10 heures, revoyant la même planche. je constatai avec une
vive surprise que tous les sillom étaient marqués par les
navets soudainement apparus, et ayant acquis au cours de ces
trois heures une taille invraisemblable.
Le même phénomène s'était produit dans toute la région.
car dans l'après-midi, j'entendis, a la mairie de la commune
dont je dépendais, située à 6 kilomètres environ, l'instituteursecrétaire ,tériioigner de la même surprise quïl avait eue. lui
aussi, le matin, dans son jardin.
29
comprendre le temps
nest assez probable quïci encore les corps célestes sont eu
jeu.
Voici la carte géocentrique du ciel de ce jour vers 9 heures.
c) Participation lunaire
Revenons à notre investigation. La Lune joue-t-eUe un rôle
dans le temps poussanc ? En faveur de cette hypothèse.
constatons qu'elle est en période croissante. qu'elle est au
maximum de sa latitude négative. qu'elle vient de franchir
l'Apogée. Elle paraît donc se trouver dans des conditions
d'inOuence pour ainsi dire opposées à celles qui ont
caractérisé la trombe électrique du 2 janvier 1869 signalée
par le docteur Batby Berquin. Si, d'un côté, elle apportait le
mauvais temps, on peut trouver rationnel que ce soit le beau
Lemps qui se manifeste de l'autre coté. o·autant plus que.
dans la matinée du 30 avril l 94 1. comme dans la soirée du
2 janvier 1869 lorsque le calme réapparut, nous la trouvons à
une trentaine de degrés sous l'horizon oriental, à cette place
signalée par le docteur Stetson, où· elle favoriserait particulièrement les transmissions radiophoniques.
d) Participation planétaire
Vue géocentrique du ciel du 30 avril 1941.
Plusieurs choses y retiennent l'attention. La première est de
trouver juste à l'ascendant le passage de Jupiter, que la
cosmologie chinoise nous a présenté comme le seigneur du
Printemps et de la Végétation. le maitre avec le Soleil. du
secteur Est. La deuxième est de voir, sur l'ascendant, le rare
amas de six corps: Uranus, Jupiter. Saturne. Vénus. Soleil.
Mercure. qui dans l'ordre opposé, viennent d'émerger l'un
après l'autre, en moins de deux heures. de l'horizon. La
troisième est de trouver la ligne des Nœuds lunaires (ou
Dragon) exactement conjointe au diamètre équinoxial. dont
l'importance est apparue à chaque tournant de cette étude.
La quatrième en fin . et non la moins importante sans doute.
est de constater que l'axe de la génération. presque conjoint à
la ligne des apsides lunaires, vient de basculer sur J'horizon.
Vers 7 h 30, il époqsait absolument le plan terrestre : le
JO• degré était à l'ascendant et le 21 o• au de.~cendant. Or. tes
navets qont je parle avaient été semés sous le dispositif
inverse : le 21 degré était à l'ascendant et le 30" au
descendant...
oe
Tel est. soit dit en passant. le dispositif le plus actif q ue mes
observations rn 'aient révélé pour les semjs et plantations : le
passage du signe du Scorpion à l'horizon oriental. surtout si la
Lune s'y trouve. ou si, à défaut. elle se trouve dans le Cancer
ou le.s Poissons.
On remarquera peut-être ici l'ouverture de l'arc majeur.
qui semble porter le Mi.lieu-du-Ciel vers l'horizon occidental.
Cela tient à la latitude géographique du lieu de l'observation
(49° N). fort différente de celle de la Guadeloupe ( 16° N). Le
Mil ieu-du-Ciel est invariablement le point d 'intersection du
méridien supérieur et de l'écliptique. C'est le ciel qui e.<;t
partagé en deux parties égales. et non point le Zodiaque. Par
suite de l'obliquité de l'écliptique, la portion du Zodiaque qu i
émerge de J'horizon est rarement partagée d'une façon égale
par le méridien supérieur. Tantôt la partie orientale est plus
grande que la partie occidentale, tantôt c'est le contraire.
30
Par ailleurs. il faut constater ici qu'il est à la quadrature du
Soleil, ce qui correspond. en disposition héliocentrique, à sa
quadrature avec la Terre. condition de moindre influence.
marée de morte-eau.
Enfin. le 30 avril 1941 . Mercure allait passer à son apogée.
et Vénus elle aussi venait de franchir son apogée, ce qui
plaçait les deux planètes inférieures à notre opposition. de
J'autre côté du Soleil.
Tels sont les caractères multiples qui ont marqué le temps
« poussant >> du 30 avril 194 1. Bien d'autres observations
seraient nécessaires avant de dégager des conclusions. Une
probabilité s'impose cependant avec une force croissante.
cel le de la solidarité interplanétaire. »
21. Le sol fait le climat,
par Maxime Guillaume
( 1)
Tout être vivant mobile et libre recherche toujours le
biompe qui lui est le plus favorable. Le sol vivant mais
immobile ne peut qu'induire le climat à lui aussi le plus
favorable.
Le dictionnaire Larousse en 7 volumes édité vers 1906
indique au mot Sahara :
11 C'est au climat du Sahara qu'il falll à peu près
exclusivement imputer son caractère désertique qui semble
n'avoir pas tot!iours existé. 11
Ce que l'auteur dit du Sahara. il aurait pu le dire également
de tous les déserts de l'Ancien Monde. car ils se ressemblent
tous et ont tous à peu près le même climat.
L'auteur aurait même pu écrire avec autant de raison :
<< C'est à son climat éminemment propice à la production
vegétale que l'Amazonie doit sa merveilleuse forêt vierge. »
Le climat apparaîtrait alors comme un impondérable
atmosphérique mystérieux, gouvernant la planéte selon son
boo plaisir. usant d'une sévérité extrême à l'égard des déserts
de sable et d\m favoritisme éhonté à l'égard des forêts
vierges.
En réalité, il n'en est rien. Le climat ne gouverne rien. il est
au contraire, semble-t-il, entièrement gouverné. Il est
gouverné d'abord par le Soleil, c'est-à-dire par la latitude. Il
est gouverné ensuite par le sol, selon son état. Quand l'état du
sol est désertique. stérilisé. inexistant comme dans les :léserts
1. Reproduit avec l'aimable amorisalion de Vie el Action.
Vence.
prévoir le temps
de sable, le climat devient desertique, sec et torride. Quand
!"étal du sol est extrêmement fertile. extrêmement apte à
produire la végétation comme en Amazonie, le climat devient
..:minemment propice au développement de cette végétation.
L'Etat de Ceara. au Nord-Est du Rrésil. situé à la même
.ttitude que le cœur de l'Amazonie. jouissait du même climat
..:t etait couvert de forêt vierge comme l'Amazonie jusqu'à
arrivée des conquérants portugais au XVIe siècle.
Ces conquérants défrichèrent ct se livrèrent à la culture
:nensive de la canne à sucre. La découverte du sucre de
>etterave les obligea à abandonner la canne à sucre pour le
•-oton. Ces deux cultures épuisèrent abondamment le sol
.u·on ne s'occupait pas de restaurer.
Quand le sol ne fut plus apte à produire le coton. on le livra
l'elevage avec quantité de troupeau x en surnombre. Il se
roduisil a lors une certaine année une anomalie climatique.
o:s saisons sèches ct les saisons pluvieuses s'étaient
l'qu'alors régulièrement succédé: cette année-la. la saison
.:ks pluies ne vint pas. Les trois saisons sèches consécutives
·oduisirent des désastres immenses parmi les bêres et les
·"'ns. Il y eut des morts sans nombre parmi les unes et les
.·res. Depuis ce temps, .périodiquement. tous les 4. 5 ou
Jns. la même anomalie climatique se reproduit: une
..'\.:hercsse catastrophique désole le pays.
Le sol de ce pays est passé peu à peu de l'état fertile à l'état
t;emi-Stérile et le climat est passé peu à peu de l'état pluvieux
cc faibles écarts de température à l'état mi-sec avec grands
......rts. La détérioration du climat a s uivi la déchéance du sol.
.11 ne J'a pas précédée ni provoquée.
Cest l'homme qui a ruiné les climats des déserL<; ainsi que
. ui de l'Etat r:!e Ceara en ruinant les sols.
l est l'absence cc rhomme qui a permis au sol d'Amazonie
• devenir extrêmement fertile et apte à produire la
.:!etation en abondance et en même temps apte à créer le
mat approprié.
...c climat. semble-t-il, n'est rien en soi : il est une
no;equcnce. un effet. une création du sol selon son état.
Charles Fourier avait compris cette propriété du sol dont
-nporlancc est extrême. Dans l'Harmonie universelle et le
lanstère. il écrit :
De ces divers moyens (radoucir la tempérawre aux
:ms polaires), je n'en l'eux exposer qu'un seul... c 'est le
finage atmosphérique par voie de culture intégrale du
he La thèse n'est point neuve. iln )• aura de nel!{ que les
e/oppements imprévus que Je vais lui donner.
Je ne spéculerai que .~ur l'évidence matérielle. sur des
II\ bien notoires et bien intelligibles, sur l'exten.~ion du
J\'llil agricole dejà exercé avec s uccès par l'Europe.
'rtdoustan et fa Chine. On sait combien la température de ces
, •i.~ régions 1'emporte sur cellf!s des a utres comrées du globe,
sa!u/irtté. béntgnllé er moyem; de fécondité. Ailleurs. la
~etation est contrariéf! par des excès perpélllels :de là vient
t la vigne ne peut crorire sur les coteaux de Pensylvanie
~ ·rtn à fa mème latiwde que Naples. et qu'elle prospère à
~~a~·ence, ville située JO degrés plu.<; haut mais sous une
r•1tospftère déjà ra.f]inde que l'on appelle 11 climat fait n ou
'•rmén.
Il/Gill. pour degager/es deux pa.<;ses du Nord des glaces
Il {eS OhSl/'l/e/11, e{ever fe g{o/Je entier à cet éTal de climat fait
, pleine culture... on y gagnera de plus une garantie de
, mpérature.s nua,'1C<!es exemptes d 'excès et de lransitions
tbires ... car il est avéré que, dans les comrées les plus
emées, la température se dégrade par le ravage des fu rèts.
moin le midi de la France et mème la France entière dont le
mat depuis un demi-siècle 11 'est plus reconnaissable. ... il est
•S qu'avdré que les défrichemelll.s peuvent modifier la
npérature. qu'elle est, comme les terres. 1111 champ livré à
l 'industrie humaine... Il .faut faire graver en lettre.s d'or que
l'air est un champ soumis aussi bien que les terres à
l 'exploitation industrielle.
u La detérioration des climats va de niveau avec la
dépravation des sociétés... on ne trouve dans les sciences
COIIIIIII!S aucune théorie sur cette restauration climatique. ,,
Cette appellation de « climat fait» ou « formé >> ne semble
pas être de Charles Fourier (il se serait exprimé différemment)
mais de quelqu'un d'autre puisque. dit-il. la thèse n'est point
neuve.
Quand il parle d'élever le globe entier à cel état de climat
fait ou pleine culture, il pense à la culture de son temps, à
base de fumier, qui était fertilisante ou plutôt qui maintenait
la fertilité alors que la culture moderne à base d'engrais
chimiques est stérilisante.
Lorsqu'il dit: t< Il faudrait faire graver en lettres d'or que
l'air est un champ soumis aussi bien que les terres â
l'exploitation industrielle n, il montre l'importance extrême
qu'il attache à cette question de climat. On ne trouve. dit-il.
dans les sciences connues aucune théorie sur cette restauration climatique.
Cette restauration climatique se fera lorsqu'on substituera
une agriculture fertilisante à l'agriculture stérilisante qui sévit
aujou rd'hui, quand on nourrira convenablement le sol de
végétation. quand on lui donnera les pailles au lieu de les
brûler, quand on évitera avec soin la surcharge des pâturages.
Le sol est tellement appauvri qu'il ne produit plus dans son
sein l'aliment propre â la végétation vivante. On y supplée par
un apport toujours plus important d'engrais chimiques. ce
qui prouve que le sol s'appauvrit de plus en plus. Il nt:
régularise plus le climat. il n'induit plus dans l'atmosphère le
bon climat indispensable a la végétation . de sorte que
périodiquement des départements sont déclarés sinistrés pour
cause de climat défectueux.
22. Evolution et involution
Dans le corps de ce chapitre il nous est arrive d'aborder la
déviation apparente d'un astre ou aberration des étoiles fixes.
Il semble tout à fait logique que cette notion d'apparence
contenue dans aberration ait élargi le sens de ce mot jusqu'à
hallucination ou égarement des sens. Le : << Si je ne vois pas,
je ne croirai pas ... 11 de saint Thomas ressemble bien à la
déviation apparente d'un astre ; la réponse de Jésus :
<< Heureux ceux qui croiront sans avoir vu 11, consacre la foi et
la tromperie apportées par nos sens infirmés par l"égotisme.
U ne des émissions de la Cam éra invisible a parfaitement
mis en évidence l'aberration des témoignages humains : sur
20 personnes mises en présence d'un individu auquel o n en
substi:uait un autre - très différent- par le subterfuge du
passage d'un grand panneau porté par des déménageurs, une
seule sur les 20 s'aperçut de la mystification ; toutes les autres
demeurèrent inébranJables : elles n'avaient vu qu'un seul et
même individu.
Cette sorte d'aberration est fort bien définie par Uexklill :
u Reçu pendant longtemf1S chez un ami, j'avais tol(jours
devam moi, à table, 1111 pot û eau en terre. Un jour le
domestique, ayant brisé la cruche, l'a vait remplacéf! par ww
carafe de verre. Lorsque pendant le repas je cherchai la
cruche, je ne vis pas la carafe de verre. Ce n'est que lorsque
mon ami m'eut assuré que l'eau se trouvai! toujours à la
mème place que divers éclats lumineux épars sur les couteaux
et les assiettes se rassemblèrellf pour donner forme à la carafe
31
comprendre le temps
de verre. On peut conclure de là que l'image de recherche
annule l'Image perceptive. 11
Cette affirmation nous semble tout à fait évidente.
Dominique Aubier, non plus, n'est pas dupe de toutes les
préméditations: u Et cahin-caha. de refus en offrandes, de
conciliations en modifications, la science avance à reculons, la
vérité qu'elle cherche nichant toujours dans l'ignorance
qu'elle en garde. >1
Les découvertes de Képler ou Galilée firent cesser bien des
aberrations en leur temps. Quels nouveaux génies viendront
balayer celles innombrables de notre civilisation ? Civilisation
de l'œil et du doute de saint Thomas qui a beaucoup retardé
l'évolution de celle de l'oreille et de la foi.
11 Dans le principe, il y a le verbe et le verbe c'est Dieu n,
entendre est en effet le pas vers la Vision, la disponibilité,
l'Amour. la seule science universelle. Heureusement que les
catastrophes auxquelles nous nous livrons nous permettent
enfin d'apercevoir le bout de cette oreille. L'aberration de
notre propre étonnement devant la nécessité de lïnvolution
humaine est fort bien dénoncée par cette atTtrmation de notre
ami Jean Cocteau : 11 Il est fort dr61e, en outre, de parler de
décadence sur une terre qui résulte d'une décadence. En effet,
la lumière ne résulte que d'une décomposition. Dès qu'un
astre cesse d'être à l'état de nébuleuse (qu'il vieillit en quelque
sorte), il se décompose et s'enflamme. Lorsque le feu se
minimise et se pelotonne. l'astre se croûte. [[est en décadence
et la vie se forme. li grouille de vermine. C'est nous. 11
otes -
32
comprendre le temps
Bibliographie
Anscieau Gilbert : Familier de la Nature (Presses de l'lle-de-France, Paris).
Aubier D. : La Synthèse des Sciences (Le Qorbon. Carboneras de AJ.meria, Espagne).
Barbault André : Le Zodiaque (Le Seuil).
Burnet W ill : Météorologie (Hachette).
Chiche cap dac (Scouts de France- 23, rue Lignier - Paris xx•).
Cocteau Jean : Lettre aux Américains (Grasset).
Combaluzier Charles : fnlroducrion à la Gdologie (Le Seuil).
De Chambertrand Gilbert: La Lune et ses Influences (La Maison rustique).
Dubois Pierre : Histoire de l'Horlogerie (Administration du Moyen Age et de la Renaissance. Paris.
1849 - épuisé).
Goethe : Le Serpent vert., suivi du poème les Mystères (Ed. Antlu·oposophiques romandes, Genève).
Guiilard H. : Les Cadrans solaires (Bibliothèque du Travail, Cannes).
Guillaume Maxime: Le Sol fait le climat (Vie et Action. Vence).
.Tunger Ernst: Polarisations. Traité du Sablier (Le Rocher, Monaco).
Koes!ler Arthur: Les Somnambules (Calmann-Lévy).
Lacombe H. : Les Mouvements de la Mer (Doin. Paris).
Moinet M.-L. : Nouveau Traité général d'Horlogerie, tome 1 (Dutertre, Paris).
Pain Ida:. Un autre .Jardin (Domaine des Templiers, 83930 Villecroze).
Pedrazanni J.-M. : Le Langage de la Nature (Le Hameau, Paris).
Peyregne F. : Le Ciel et le Temps (Fleurus).
Rouland Jacques : La Caméra invisible (Calmann-Lévy).
Rousseau Pierre: Tout ce qu'il faut savoir sur l'astrologie (Livre de Poche).
Saury Alain: Se nourrir. se guérir aux plantes sauvages (Tchou). L'Acuponcture, interview du
docteur de Tymowskl, in Psi-Réalité, n° l O.
Schwenk Théodore : Le Chaos sensible (Triades).
Scipion Marcel : Le Clos du Roi (Seghers).
Steiner Rudolf: Agriculture (Ed. Anthroposophiques romandes, Genève).
Tournier Michel : Les Météores (Gallimard) - Vendredi (Gallimard).
Viers Georges : Eléments de Climatologie (Nathan).
33
comprendre le temps
34
marcher et s'orienter
L 'homme mobile
2-1 : La géologie
Défmition - Les quatre ères principales.
2-2: S'orienter
Les points cardinaux - Les différentes constellations - La Lune - Plusieurs autres façons de trouver
le Nord - Les fuseaux horaires - La boussole - Autres instruments de mesure et de précision - La
carte - Le relief sur la carte- La reconstitution du relief sur la carte - Etude de la carte d'état-majorLes cartes de montagne.
2-3 : Se iléplacer
Bienfaits de la marche - La toponymie - Architectures régionales - Préparatifs au déplacement Panneaux- Agressions- Les épidémies- Conseils si vous êtes perdu- U n abri végétal pour une nuit
- L'alpinisme - La spéléologie - Une nage de base : la brasse - Traverser une étendue d'eau Naviguer.
Bibliographie.
35
L'homme mobile
Il existe deux manières de faire le cour du monde : fa première consiste à
franchir le seuil de sa porte afin d'accomplir son périple et d'y revenir; la seconde, à
ne jamais bouger de chez soi.
Que l'on voyage ou non, on reste toujours à la mème distance de son cœur et,
tout écant bàti sur un plan unique, la course inerte permet d'aller plus vite et plus loin
dans la quète de fa .forme universelle.
N'nuhlions pa.~ non plus que la Terre. tournant sur elle-mème en vingt-quatre
heures. demeure toujours notre véhicule le plus rapide, et qu'ajouter un mouvement
à un autre risque d'annuler les deux.
En rassurante période apocalyptique (apocalypse signifie révélation), les
catastrophes naturelles - raz de marée, tremblements de terre, inondations -sont
souvent génératrices de changements de relief et de climat, de famines et d'épidémies
qui obligent hommes et animaux à de longs et pénibles exodes où le loup peut devenir
un loup pour le loup.
L'homme, qui est la plupart du temps un homme pour l'homme- c'est-à-dire
un loup pour ses semblables -peut voir cette stupide inclination s'accentuer... ou
disparaître si le sens étymologique d'apocalypse nous est révélé, et si l'on se décide
enfin à vivre son humanité.
Nous espérons que cette partie intitulée Marcher et s'orienter aidera à
acheminer tous les survivanJs de bonne volonté.
36
La géologie
La rerre tirait informe er vide : Il y avait des ténèbres à la surface
abime. et /"esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. >1
Genèse. 1
1. Défmition
Pendant quelques millénaires, toutes les questions posées
-r la structure de la Terre et les origines de la vie étaient
resolues dans la Bible, puis vint la géologie qui se déflnit par
ne connaissance des étapes de l'évolution universelle au
>Ors de laquelle la vie. dégagée du minéral , s'épanouit dans
formes végétales et animales parvenant - en quelques
- .Jlions d'années - a produire l'œil et le cerveau de l'être
- Jmain. Si la science est incapable de savoir ce qui s'est passé
,·origine, elle a pu faire le bilan des 600 millions d'années
• .Jt ont précédé l'âge préhistorique en étudiant les roches et
~ fossiles. Les grands bouleversements géographiques et
. matiques ont constitué les quatre ères principales qui sont
•.es-mêmes partagées en étages. Ceux-ci portent, pour la
- upart. le nom de la région qui a fourni des roches
..!ractéristiques pour la période considérée.
ll est intéressant aussi de connaitre les différentes textures
Ile terrain afin de savoir quels végétaux pouvant nous
mourrlr vont y pousser (voir ace sujet. dans la partie Cueillir,
es cartes botaniques).
Amsi donc, pour chaque division géologique, nous allons
ous donner les correspondances géographiques. La Terre
-Jbira d'autres changements, aussi il est toujours bon de
-rendre connaissance de ses bouleversements antérieurs. Il
-ous est apparu en effet nécessaire de donner succinctement
transformations subies au cours des millénaires par cette
-.onne croûte terrestre qui porte encore nos pas.
2. Les quatre ères principales
L'ante-cambrien est une longue période durant approxi'113tivement 2 a 3 milliards d'années. et où le globe terrestre
c::.< encore une boule de gaz et de vapeurs, un gigantesque
magma. Elle précède les quatre ères qui, elles, s'étendent
-.eulement sur plusieurs centaines de millions d'années.
- Le silurien ( 100 millions d'années) : le niveau des mers
s'élève ou s'abaisse: des chaînes de montagnes se forment; le
climat chaud se relève. très sec clans certaines régions.
- Le dévonien (50 millions d'années) : les terres gagnent
sur la mer : intense activité volcanique précédant la
formation des massifs montagneux. Le climat comporte une
abondante saison de pluies.
- Le pernlen (30 millions d'années) : période de plissements considérables, transformant les bras de mers en lacs
intérieurs dont l'évaporation provoque des dépôts de potasse
et de sel. L'hémisphère Nord a un climat sec, le Sud un climat
glaciaire.
b) L'ère secondaire ( 140 millions d'années)
- Le trlasslque (35 millions d'années) : la terre n'est que
désert ou montagnes broussailleuses. Le elimai chaud et sec
se radoucit a la fin de cette période.
- Le jurassique (40 millions d'années) : les mers grandissent ; les montagnes attaquées par l'érosion et la pluie
deviennent collines. Le climat est très doux et la végétation
prolifère de par l'abondance des pluies.
- Le crétacé (65 millions d'années) : les mers sont peu
profondes ; des neuves naissent. C'est une période orogenèse
(du grec oros .. montagne). Le climat est doux.
c) L'ère tertiaire (60 millions d'années)
- L'éocène : une nouvelle avancée des mers : les massifs
montagneux s'élèvent et quelques océans se forment ; activité
volcanique intense.
- L'oligocène: J'ensemble des terres émergées gagne sur
les mers. Un climat chaud et tempéré règne avec quelques
hivers plus froids dans certains continents.
a) L'ère primaire (300 à 360 millions d'années)
- Le miocène : les mouvements de l'écorce terrestre
entraînent un retrait des mers ; les continents européen et
asiatique se rejoignent ; les montagnes achèvent de se
former ; l'activité volcanique est intense. Les climats se
diversifient.
- Le cambrien (80 miltions d'années): la Terre possede
Jne croûte ; des mers peu profondes couvrent L'écorce
·.e rrestre et gagnent ou perdent sur la terre qui est un désert.
- Le pliocène : les continents et les océans dessinent leur
forme actuelle. La climatologie rappelle aussi celle de nos
jours.
37
marcher et s'orienter
Pour évaluer de façon plus préhensible la durée de l'ère
quaternaire par rapport aux autres ères, il suffit de savoir
qu'elle représente 8 jours de la fin de la vie d'un homme de
70 ans!
Puisse cette constatation nous rendre temporellement plus
humbles!
N.B. :le procédé de datation des divers étages géologiques
s'est accompli grâce à la mesure de la radio-activité résiduelle
du carbone 14. contenu dans les fossiles des êtres vivants.
d) L'ère quaternaire (1 million d'années)
- Le pléistocène (990 000 ans) : la derrùère glaciation
laisse d'énormes couvertures de terrains morainiques ; le
niveau des mers s'élève.
- L'holocène ( 10 000 ans): les glaces reculent, provoquant une montée générale des mers ; les paysages terrestres
sont ceux d'aujourd'hui.
3. L'apparition des divers types organiques
Durée en
Ere
millions d'
améndeptis
le d6but de
chaque 6poque
Période
Epoque
Récent
(Holocène)
Pléistocène
1/ 40
Quaternaire
1
Pithecanthropus, Sinanthropus, Swenscombe, Homosapiens.
Pliocène
12
Les premiers hommes apparaissent probablement
pendant la dernière partie de cette époque. On ne
connaît que de problématique éolithes.
Miocène
28
Apparition des anthropoïdes vrais. Oryopithecus, Sivapithecus, Proconsul.
Oligocène
Anthropoides primitifs tels que Propliopithecus.
Paléocène
39
58
75
Crétacé
135
Développement des mammifères primitifs et des
oiseaux. Extinction des dinosaures, ptérodactyles et des
oiseaux nantis de dents. Insectivores.
Jurassique
165
Apparition des premiers mammifères. Oiseaux à dents
bien développées. Extension des ptérodactyles.
Triassique
205
Développement des dinosaures, ptérodactyles. Théromorphes.
Permien
230
Extension des amphibiens et des insectes. Disparition
des trilobites.
Carbonifère
255.
Premiers reptiles, insectes, araignées. Grand développement des forêts de fougères et des mousses.
Dévonien
Poissons, amphibiens. Extension des forêts.
Silurien
325
360
Ordovicien
425
Apparition des premiers poissons, début des ostracodermes.
Cambrien
505
Pas de vie terrestre connue. Trilobites, mollusques,
brachiopodes.
Protérozo'ique
925
Eponges, protozoaires, diatomées, protophytes.
Archéozoïque
1500
Etres unicellulaires d'origine marine.
Cénozo'ique
(mammifères)
Tertiaire
Eocène
Mésozoïque
(reptiles)
Paléozo'ique
(formes
de vie les plus
anciennes)
Secondaire
Primaire
Types organiques caractéristiques
Homme
Développement des mammifères actuels. Tarsiers.
Insectivores, prosimiens, lémuroides primitifs et tarsioides.
Ostracodermes, Eurypterides. Premières plantes terrestres.
Echelle stratigraphique et chronologique de l' apparition des divers types organiques
(Les premiers Ages de l'Homme - Marabout).
38
S'orienter
Carte générale du ciel
39
marcher et s'orienter
1. Les points cardinaux
La Terre tourne sur elle-même en 24 heures; la rotation
terrestre se fait autm.tr d'un axe passant par deux points : les
pôles. Ce sont les seuls points à ne pas se déplacer dans ce
mouvement.
Le Nord géographique est la direction selon laquelle en un
lieu quelconque. un observateur regarde un point appelé pôle
Nord. Cette direction diffère d'un point à un autre du globe.
Les points cardinaux (Nord, Sud, Est et Ouest) sont les
points à partir desquels on peut situer d'autres points à
l'horizon. Une fois le Nord repéré, les autres points le sont
aussi : en effet, si le Nord est devant nous. le Sud est derrière,
l'Est à droite et l'Ouest à gauche.
- En aU/omne, quand on reporte à parlir de l'étoile
Polaire une fois et demie Ja distance Grande Ourse/étoile
Polaire. on trouve les constellations du Bélîer et des Poissons
puis du Verseau. En suivant l'écliptique (cercle décrit par la
Terre). on trouve celle du Capricorne.
- En hiver. observez la Petite Ourse et reportez trois fois
et demie la distance existant entre les deux étoiles les plus
éloignées. et vous trouverez la constellation du Taureau. En
suivant l'écliptique. vous trouverez celle des Gémeaux puis
du Cancer.
- En éré: en suivant la ligne qui sépare les deux étoiles
les plus éloignées de la Petite Ourse et en multipliant cette
distance quatre fois ct demie dans ta direction opposée à
l'étoile Polaire. on trouve la constellation de la Balance, puis
du Scorpion et enfin du Sagittaire.
Nord
N.E
//
/
Ouest
/
//
/
s~o
/
/
/
Est
""
N.B. : a signaler l'excellente carte céleste mobile de Pierre
Bourge, qui propose l'aspect du ciel pour chaque heure de
toutes les nuits de l'année. On peut se la procurer en écrivant
a l'auteur: Observatoire Pierre Bourge - Saint-Aubin-deCourteraie - 61400 Mortagne.
""
S.È
*
Sud
2. Les différentes constellations
3. La Lune
En sachant les reconnaître, il devient possible de se diriger
la nuit. La méthode la plus commode pour les distinguer est
celle dite d'alignement, qui peut à coup sûr nous dévoiler
l'étoile Polaire désignant toujours le Nord.
En observant ses différentes phases aux différentes heures.
on peut connaître plusieurs directions (voir schémas cidessous).
a) La Grande Ourse et la Petite Ourse
l
- La Grande Ourse est un groupe de sept étoiles de
moyenne grandeur et un peu écartées. Quatre d'entre elles
forrtlent un trapèze (quadrilatère convexe dont deux côtés
sont parallèles mais de longueurs inégales) dont l'angle le plus
aigu est accompagné à l'extérieur des trois autres étoiles. La
Grande Ourse est aussi appelée Grand Chariot (les quatre
étoiles du trapèze sont supposées être les points des quatre
roues du chariot, les trois autres le timon).
Après avoir reconnu cette constellation, on peut trouver
l'étoile Polaire en traçant une ligne imaginaire passant entre
les deux étoiles du bout de la Grande Ourse, ligne quatre à
cinq fois plus longue que la distance séparant ces mêmes
étoiles.
LUM IERE
DU 50/..EIL
- La Petite Ourse est également formée de sept étoiles
principales dessinant la même figure que la précédente mais
dans laquelle est incluse l'étoile Polaire qui forme ici
l'extrémité du timon. La Petite Ourse est aussi appelée Petit
Chariot.
b) Les constellations zodiacales saisonnières
L'étoile Polaire est le seul astre du ciel qui ne se leve ni ne
se couche. Bien identifiée, elle permet de connaître d'autres
groupements d'étoiles : la reconnaissance d'autres constellations nous certi:ïera donc sa position réelle.
- La con!>1ellation de Cassiopée dessine une sorte de
jambage en M ou en W et se trouve symétriquement a la
même distance de l'étoile Polaire que la Grande Ourse.
40
Dans le premier quartier à 18 heures, la lune est au Sud, et à l'Est à 12
heures.
s'orienter
Carte da la pos1t1on
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marcher et s'orienter
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Antarès
s'orienter
~.
Plusieurs autres façons de trouver le
"ord
o~l
Avec une montre
La montre indiquant l'heure solaire. placer la petite aigu ille
~
direction du Soleil ; la bissectrice ou ligne partageant le
de l'angle formé par la petite aiguille et la ligne
·c:J(lignant le centre de la montre au « 12 ». indiquera la
-~ection Nord/Sud. le Sud étant a l'intérieur de l'angle.
~ "lieu
'•. \
6. La boussole
Elle est ordinairement constituée d'une aiguille aimantée
mobile dans un plan horizontal. Cette aiguille est placée dans
une boite de cuivre (métal non magnétique) fermée par un
verre ; le fond de la boîte est composé d'un cadran qui porte
les points cardinaux et une graduation en degrés. La pointe de
l'aiguille aimantée indique le Nord.
N ord
..
~o~
/
IJ
1 '\
Sud
Tl existe maintenant des cadrans en degrés ou en grades.
des boussoles à bain d'huile caractérisées par une lecture
extrêmement facile des visées avec des graduations croissantes évitant toute erreur.
' Par le Soleil
Sachez qu'à 6 heures du matin le Soleil est à l'Est, à midi au
.d et à 18 heures a J'Ouest (cela, bien entendu. à J'beure
laire).
c Par la méridienne
~
Voir partie Comprendre le Temps. chapitre 1-2, paragraphe
La méridienne indique la direction Nord/Sud.
·
5. Les fuseaux horaires
En période de guerre les prisonniers. connaissant la
nécessité de cet instrument. se fabriquaient des boussoles par
tous les moyens. en cas d'évasion.
Voici les divers éléments qu'ils se procuraient : une lame
de rasoir, l'aiguille d'un compas percée d 'un trou au centre
pour le pivot. une épingle à nourrice envoyée dans les colis de
la Croix-Rouge (celle-ci étant fermement centrée dans une
boîte d'allumettes pour équilibrer l'aiguille du compas). un
laiton de cuivre non magnétique provenant d'ampoules
électriques volées aux barraquements allemands. un cylindre
aimanté envoyé à l'insu des Allemands dans les colis, et enfin
la boîte d'allumettes marquée de points cardinaux. 11 est
heureux de constater que malgré la précarité du matériel
employé et les obstacles rencontrés. l'imagination créatrice de
ces prjsonniers était exemplairement v igoureuse et efficace.
Depuis que tu exisles, as-tu commandé au matin ? As-tu
•ntré sa place à l'aurore pour qu 'elle saisisse les extrdmilés
. la Terre ? 11 Oob. 38).
La rotation ô'Eslen Ouest fait progresser le soleil d'Est en
; ainsi alternent les jours et les nuits. Pendant
,gremps, les horloges furent réglées sur l'heure locale réelle.
.J.Squ'en 1834. on adopta une heure identique unifiée par
cg~on. variant seulement d'une région à la région voisine.
....nsi naquit le système des fuseaux horaires. selon lequel. à
..l.rtir d'un méridien d'origine (celui de Greenwich. à
'ludres). le globe est divisé en 24 tranches de 15° d'ouve.r.;re. Chaque tranche correspond a l'angle de rotation de la
erre en une heure.
~est
Le voyageur se déplaçant vers l'Est va au-devant du Soleil.
li se déplace vers l'Ouest. il en suit la progression apparente.
n voyageur allant donc vers l'Est. et choisissant la vitesse
.,propriée, restera constamment dans la lumière, comme si
_ soleil suspendait sa course. Son journal signalera alors un
-rur de plus que dans la réalité ; s'il va vers l'Ouest. il
..ccusera au contraire un jour de retard. Dans la pratique.
opération s'effectue quand le voyageur franchit la ligne du
._hangement de dates. ligne arbitraire qui su it le méridien
mtipode du méridien de Greenwich.
43
marcher et s'orienter
Not•s avons nous-même tenté de réaliser une boussole :
nous frottons une aiguille toujours dans le même sens avec
un morceau de soie. du chas vers la pointe. Nous plaçons
cette aiguille piquée transversalement sur un morceau de
papier dans un baquet d'cau. en posant délicatement le papier
sur la surface du liquide. Aussitôt. nous constatons que
l'aiguille s'oriente dans la ligne Nord-Sud. Bien sûr, cette
experience est aussi valable sur n'importe quelle surface d'eau
calme (mare. lac. flaque d'eau). à l'abri du vent. et dans un
lieu où aucun autre élément ne peut exercer une influence
magnétique ; la direction serait alors faussée.
d'établir la ligne Nord-Sud. Planter un piquet et placer la
boussole de telle façon que la ligne de visée pointe vers le
Nord astronomique. Lorsque l'aiguille de la boussole sera
stabilisée. lire alors le nombre de degrés qui indiquera la
déclinaison du lieu.
Il existe une plante, la laitue boussole (Lacwca .scariula)qui
indique. par son feuillage, la direction. Cette espèce sauvage.
pouvant atteindre la taille d' l .50 m. a en effet des feuilles d'un
vert bleuâtre. mâts rigides. découpées en segments asse?.
étroits et déviés obliquement de façon à sc présenter au Midi
par leur tranche. et à l'Est et à l'Ouest par leurs faces.
l.es parallèles (lignes parallèles à l'équateur) et les
méridiens (tout demi-cercle passant par les deux pôles)
délimitent un quadrillage sur la Terre par des ljgnes courbes.
Les cartes apparaissent donc comme des surfaces quadrillées
dont les côtés sont des parallèles ct des méridiens (un
méridien indique toujours la direction du Nord géographique). Sur le bord d'une carte. la direction du Nord
magnétique el celle du Nord géographique sont généralement
indiquées par une flèche. En marge figurent aussi la valeur de
leur déclinaison et sa variation annuelle. Pour orienter la
carte, placer une boussole. la ligne N-S de son cadran dans la
direction d'un méridien, puis faire tourner ensemble carte et
boussole jusqu'à ce que la pointe bleue de l'aiguille fasse avec
la direction N-S un angle.égal à la déclinaison.
7. Autres instruments de mesure et de
précision
a) Le podomètre
Instrument de précision servant a mesurer la distance
parcourue à pied. Le principe eri est très simple : chaque pas
occasionne une impulsion qui est enregistrée sur un cadran
indiquant la distance effectuée. Il se porte sur soi. plaqué
contre le corps ou dans un étui passé à la ceinture.
b) L'orientation d' une carte
Oriemer une carte. c'est la déplacer de telle manière que les
parallèles et les méridiens aient la même direction que sur le
terrain.
Comment orienter la carte
b) L'altimètre
l nstrumenl de haute prec1s1on. servant à déterminer
l'a lt itude en montagne. li doit ëtrc manié avec précaution.
c) Le topofils
Mesureur a fil perdu dont un compteur enregistre la
longueur de Iii sortant de l'appareil. L'operateur attache
l'extrémité du fLI à un point fixe. Après lecture du compteur.
le fil est coup.! et abandonné.
d) Le curvimètre
lnstrument servant a mesurer les distances exactes sur une
carte. Sachez que pour une échelle de 115 ooo• un tour de
cadran représente 5 km, et pour 1110 ooo• l 0 km. etc.
8. La carte
a) La déclinaison
Rappelons wut d'abord qu'il existe une différence entre le
Nord de l'étoile Polaire (le Nord astronomique) et le Nord de
la boussole (Nord magnétique, déterminé par le champ
magnétiqlle terrestre). Celle différence est appelée déclinaison
et n'existe pas sur la ligne agonique (du grec gonia : angle).
Pour to us ~es poinL~ silués à l'Est de cette ligne. le bout
Nord de l'aiguille est attiré vers l'Ouest : pour ceux situés à
J'Ouest. il est attiré vers rEst.
Pour déterminer la déclinaison d'un lieu. il faut localiser
l'étoile Polaire qui nous indiquera le Nord et nous permettra
44
c) Se situer sur la carte
Une fois la carte orientée à J'aide d'une boussole. il suffit de
noter deux points remarquables dans le paysage. Notons par
exemple une église par une épingle sur la carte et traçons la
ligne de visée au crayon. notons ensuite un autre point et
traçons une seconde ligne. Le point de rencontre de ces deu x
lignes de visée indiquera alors le lieu de l'observation.
s'orienter
L'échelle numérique d'une carte
echelle numérique d'une carte est égale au rapport
ant :
distance réelle séparant deux points sur la carte
distance réelle séparant deux points sur le terrain
~e
est indiquée par une fraction dont le numérateur est
urs égal à 1. Par exemple, 1'échelle au 1110 000e signifie
suffit de multiplier par 10 000 la longueur mesurée sur
r'!e pour obtenir la longueur réelle sur le terrain.
du bas de la carte donne le nombre de minutes à ajouter au
nombre de grades (ou de degrés). Chaque segment de !"échelle
alternativement blanc ou rayé correspond en effet à. une
minute. On a exprimé a insi la longitude du point.
La latitude : on procède de la même façon. en prenant.
comme paraUèle de base, le plus près au Sud pour
!"hémisphère Nord et le plus près au Nord pour l'hémisphère
Sud. tout en observant cette fois l'échelle graduée de bas en
haut.
9. Le relief sur la carte
EcheUe
a) Définition
- sur la car-
œpresente 50 rn 100 rn
r terrain
200 rn
250rn
500rn
800rn
1
1
100 000
200 000
500oo0
loooooo
1 km
2krn
5km
IOkm
_1_
1
sur la car-
2.5 km
.cHeau de correspondance ent re les distances sur la carte et sur
e-rc~n.
Les coordonnées géographiques
existe 2 numérotations :
La n umérotation en grades (gr): chaque grade est
..gè en 100 minutes de grade dont le symbole est ·.
.que minute est divisée elle-même en 100 secondes dont le
nole est".
- La numérotation en degrés(- ") : chaque degré est lui"':le divisé en 60 minutes dont le symbole est · : chaque
-.ne est divisée en 60 secondes dont le symbole est ".
-
'n peut définir un point grâce à ses coordonnées
:rraphiques.
La longitude : pour la définir, on mesure la distance
~pare le point du méridien le plus proche (ligne verticale
1a carte). On mesure cette distance à. gauche du point s'il
rouve à rEst du méridien d'origine. à sa droite s'il se
.... ve à l'Ouest. Cette longueur reportée sur l'échelle graduée
-
--+---- - -- - - - * 48• 10
Pour fixer un point sur une carte. la connaissance de ces
coordonnées est indispensable mais, pour fixer son altitude. il
faut une troisième indication.
L"ensemble des creux et des bosses constituant la surface
terrestre forme le relief. Les conventions internationales
recommandent de prendre comme niveau 0 le nh·eau moyen
des océans (que l'on nomme l'ellipsoïde de Clarke).
Le relief est figuré sur les cartes par des courbes orientées
dans le sens de la pente (plus celle-ci est rorte. plus les courbes
sont rapprochées).
b) Les courbes de niveau
Une ligne de nivea u est une ligne qui, joint les points de
même altitude ; on peut donc imaginer une surface de terre
coupée en plans horizontaux espacés d'une même différence
d'altitude.
Sur ciacun de ces points. l'altitude est constante. aux
altitudes exprimées par un nombre simple (25 - 50)
correspondent des lignes de niveau plus épais. ce sonl les
courbes maîtresses qui portent donc l'indication de leur
altitude. Celle des autres courbes de niveau n'est pas indiquée.
La différence d'altitude entre deux courbes de niveau se
nomme équidistance.
N.B. : le sommet des coll ines ou montagnes n'est pas en
général situé sur une courbe de niveau. On la précise par un
nombre: ce sont les points cotés. U est facile grâce à ces
courbes de savoir l'altitude d'un point précis en partageant
proportionnellement rallitude entre les valeurs des courbes et
leur éloignement du point.
c) La pente du terrain
Deux points A et B situés sur une route en pente sont
séparés de 100 m sur un plan horizontal AC par exemple.
On définira la pente comme le rapport BC/ AC qui est donc
le rapport de la dénivellation (ici 10 m) a la distance
horizontale ( 100 m).
1-----~-- - - - -:-
B
10m
A~--------------------_.c
- - - - - --10 0m- - --- ~
Comment d éterminer les coordonnées du point 8 :
""Qitude Est : 6°45 + 0°07 = 6°52
....r.nude Nord : 48°00 ~ 0°07 = 48°07
Pour calculer la pente d'un terrain . les courbes de niveau
indiquant la dénivellation sont utiles. La carte donnant
toujours les distances comptées horizontalement. on lira donc
grâce à l'échelle numérique les distances horizontales entre
deux points considérés sur la carte. fl suffit ensuite de
45
marcher et s'orienter
rapporter ces distances comme précédemment et. une fois le
rapport obtem. . le traduire en pourcentage. Les courbes de
niveau n'étant pas régulièrement espacées. la pente est
variable.
La construction d' une échelle de pente. Il suffit pour cela
de fixer un pourcentage de pente. Soit une carte dont
J'équidistance est de 10 m. il s'agit de chercher par quelle
distance horizontale x. doivent être séparés deux points situés
sur deux courbes consécutives pour que la pente soit de 1 %.
Pente = _ 1_ = l.Q
x = 1 000
x = 100 x équidistance
Un col.
Une distance horizontale de 1 000 mètres sur la carte
définit donc une pente de 1 % si l'équidistance est de
10 mètres.
d) Un éperon montagneux (ou croupe) : il est signalé par
des courbes de niveau en V dont la pointe est dirigée vers les
altitudes decroissantes.
100
x
pente
d) Le tracé d' un profil
Pour obtenir le proftl d'un lerrain. on porte sur un
diagramme les distances horizontales entre les points
consécutifs et les altitudes correspondantes. Le choix des
échelles des distances et des altitudes étant arbitraire. on peut
ainsi accentuer le relief.
Une croupe.
c) Une entaille : elle est signalée par des courbes de niveau
dont la pointe est dirigée vers les altitudes croissantes.
100om,,l,ll 11111
0
1
1km
1
2km
10. La reconstitution du relief sur la carte
Une entaille. Représentation d'une entaille.
0 Lignes de faite : on peut suivre une croupe montagneuse. le terrain descendant tant sur la droite que sur la
gauche. en traçant une ligne passant par le sommet du V que
dessinent les courbes de niveau.
a) Une montagne : la base de la montagne est une courbe
de niveau fermée qui elle-même enveloppe complètement la
suivante.
Lignes de faite (en pointillés).
Une montagne isolée.
\
g) Les thalwegs : on peut suivre le fond de~ vallées. le
terrain montan( tant sur la droite que sur la gauche. en
traçant une ligne passant par les sommets du V que dessinent
les courbes de niveau. Les plus importants sont marqués par
des cours d'eau.
b) Une dépression :représentée également par des courbes
de niveau fermées.
c) Un col : c'est le passage entre deux montagnes. Sur une
carte. les courbes de niveau vont en croissant selon deux
directions opposées. en décroissant selon deux autres : les
cols sont souvent des points cotés.
46
Thalwegs (en pointillés).
s'orienter
I l. Etude de la carte d'état-major
178 __-+--------~---------+--
)uoique détaiUee, la carte est loin d'être con fuse. La
. ration du relief et les différents symboles représentant les
.1l.s nous suggèrent rapidement les principaux caractères
, région considérée.
.a L'échelle de la carte
ooo·.
\ l'échelle du 1/25
une longueur de 1 mm sur la
25 rn sur le terrain : 1 dm représente donc
·r: représente
p,.ffi.
echelle graphique située en bas de la carte permet d'éviter
calculs po ur passer d'une lo ngueur graphique à une
~ <.~eur réelle.
L'utîlisation de la carte
nous cherchons un point sur une carte (village. pont...).
rocèdé le plus précis consiste à le définir par ses
·IJOnnées rectangulaires. Il est donc nécessaire que la carte
oon e le quadrillage kilométrique. On énonce d'abord les
..do nnées des axes Sud-Ouest auxquelles on ajoute
~int converti en métres.
utiLe recherche d'un point doit être s uivie d'une étude
de la carte afm de bien com prendre le relief et de
'1naitre tous les signes con vent ionnel~ rcpré~entant les
·~uve
991
~-=--::::...
-_-
992
327
326
328
Les coordonnées rectangulaires d ' un point A .
(Echelle 1/ 50 000 - 1 mm représente 50 ml
x
326 km + (50 m x 10)
326 500
y = 176 km + (50 m x 15) = 176 750
=
=
obstacles naturels. Il est en effet important de savoir si le
point recherché est en plaine ou en montagne. environné de
forêts o u sur un plateau rocailleux. queUe est son altitude
(aisément calculée grâce à la courbe maîtresse et à l'indication
de l'équidistance du bas de la carte). si un cours d'eau passe à
proximité (où se tro uve Je pont le plus proche?). s'il est sur un
terrain en pente. son orientation. etc.
9 93
994
1
1
9~
G
__J
IfS
Extrait de la carte I.G.N. au 1/ 25 000' - Menton 1-2.
47
marcher et s'orienter
c) La marche à la boussole
N.G.
N.G.
Avant d'entreprendre un itinéraire, il est judicieux de
déterminer d'avance le trajet que l'on se propose de faire pour
éviter des égaremenL~ inutiles.
Marcher à la ooussole c'est parcourir un trajet sans repères
naturels d'orientation.
La boussole comportera une ligne de visée lumineuse la
nuit qui indiquera la direction du déplacement. un cadran
avec un index de lecture des angles. un repère de l'aiguille
aimantée lumineux. la nuit. L'angle que fait la direction Nord
d'un quadrillage Lambert avec la direction de marche
s'appelle le gisement de la direction . Cet angle se mesure en
N.M.
y
N.M.
y
7,13gr _
6°25'
Repère du Nord
Lambert
Repère du Nord
magnétique
Index de lecture
des gisements
Fond du
boîtier
+--Couvercle
grades ou er. degrés dans Je sens de rotation des aiguilles
d'une montre. Pour marcher dans une direction déterminée,
on tracera cette direction sur la carte, puis t'on mesurera à
l'aide du cadran de Jç. boussole le gisement de cette direction.
Par exemple, Jo gisement obtenu étant à 250 gr. tourner la
boussole dans son logement jusqu'à ce que cette graduation
se trouve en face de la ligne de visée. Pour repérer sa
direction. tourner le corps en gardant la boussole horizontale,
le boîtier ouvert et la ligne de visée devant soi jusqu'à ce que
l'aiguille aimentée vienne sur le repere. tenant compte de la
valeur de la déclinaison et de l'angle que font te Nord
géographique et 'Je Nord Lambert. On est alors face à la
direction désirée.
•
*
N.B. : les coordonnées Lam bert sont le quadrillage utilisé
en France avant les accords internationaux. Toute carie
composée avant 1955 comporte exclusivement ce quadrillage
en plus des coordonnées géographiques, mais les cartes
actuelles portent toujours les coordonnées Lambert. Les
carreaux d'un km de côté ne sont pas portés. mais les
amorces numérotées sont notées sur le bord à l'intérieur de
J'échelle graphique.
Si. sur Je bord d'une carte, le Nord géographique est
toujours noté sous forme de flèche parallèle au bord de la
carte. le Nord magnétique est souvent aussi indiqué, ainsi que
le Nord l.a.mbert qui indique la direction du quadrillage
Lambert. Il n'est confondu avec le Nord géographique qu'au
niveau de Paris ; partout ailleurs la direction Lambert s'en
écarte : à droite pour l'Est de la France, à gauche pour l'Ouest
de la France.
48
Lambert 1
Lambert Il
La déclinaison magnétique correspond au centre de la feuille, au 1•·
janvier 1976. Elle diminue chaque année de 0,08 g (0° 4').
La marche â la boussole
12. Les cartes de montagne
a) Parcours
lJ faut savoir profiter des différentes échelles. Ainsi, pour
éviter le maximum d'erreur, la carte au 1/25 ooo• est
fortement conseillée pour tous les déplacements. Pour la
recherche et la préparation de l'itinéraire, divers parcours
peuvent être choisis suivant les capacités et le matériel
employé : le plus court en distance. le moins exposé (chutes
de pierres, avalanches), le plus court en temps.
sorienter
b\ Le temps de parcours
d) Les conditions météQrologiques
En moyenne, il faut prévoir une heure pour une dénivelée
.:.e 300 à 400 rn à la montée, une heure pour une dénivelée de
• .0 à 800 m à la descente. On prévoit en moyenne une heure
Jpplémentaire par cinq kilomètres de distance horizontale.
En été, on utilise les sentiers existants. tandis qu'en hiver il
est necessaire de se diriger à la boussole et en ligne droite
jusqu'au moment où la pente étant trop rude. il faut suivre
alors un trajet sur ligne horizontale et rejoindre en fin de
parcours le sentier existant.
c 1 Les signes conventionnels (en rouge)
Sentier balisé : - - - Sentier non balisé : - - - Parcours hors sentier : --- --- --Passage délicat: . ... . . . . ...... . . . • . .
Passage sur glacier : ... ...
Extrait de la carte I.G.N. au 1/25 000° N° 261 << Massif du
Sancy>>.
marcher et s'orienter
50
Se déplacer
1. Bienfaits de la marche
LE SQUELETTE HUMAIN
Marchez beaucoup là-bas. parcourez les bois dans rous les sens.
p
{orèls vous in~truironr mieux sur vorre àme que les livres. "
Saint Bernard
'J'
La marche est une dépense physique où toutes les parties
_u corps sont en mouvement, les bras contrebalançant les
.unbes. Si nos membres inférieurs avancent. ils entretiennent
~ par ce déplacement la circulation sanguine dans le tronc et
.a tête. Le sage Aristote, en effet, enseignait ses disciples
;urant le..<; promenades journalières.
~otons à ce propos qu'on appelait péripatéticiens. les
-.artisans de la doctrine d'Aristote qui se promenaient tout en
'lhilosophant (péripatein : se promener), ce qui a donné par
.Jlusion plaisante péripatéticiennes (femmes faisant le trotoirl.
Le cerveau donc rythmiquement irrigué. les pensées
muent facilement et permettent la réflexion. mais cette
ndépendance de !"esprit ne peut s'acquérir que par une
-.arfaite maîtrise de son corps physique et principalement de
..on souffle. Il faut donc se garder de faire un effort excessif
-tui briserait notre respiration et provoquerait un déséquilibre
Jans tout l'être. Etant à l'encontre d'un obstacle, il ne s1agit
fi8.S de prendre son élan pour mieux le survoler et retomber
peut-être de tout son long !
Chaque entrave à notre parcours devra être envisagée.
.,bservée, pour !"enjamber ou la contourner. C'est un des
principaux bénéfices de la marche : découvrir la Nature non
en la contrecarrant mais en s'adaptant à ses caprices, sans la
.iolenter telle une épouse. Tout notre organisme alors, peu à
peu. s'habituera au changement de climat, de végétation,
d'atmosphère. Notre civilisation nie ce handicap qu'a chaque
homme à s'accommoder à une nouvelle terre, un autre
horizon ; la marche seule aide à cette transmutation.
L'observation de notre squelette est intéressante. En effet,
le corps est ainsi conçu que chacun de ses membres par la
disposition des os forme une pyramide, mais si la base de
cette pyramide est constituée par le plus grand nombre d'os,
ceux-ci sont les plus étroits et les mieux articulés.
Nous remarquons cependant que le poids de l'objet
pyramidal est concentré dans la base à l'inverse donc de la
pyramide osseuse ou le poids reposant sur les extrémités est
concentré » dans le haut du membre. Ainsi donc, si la
forme générale est similaire, les déterminants de cette forme,
le poids pour l'un, la complexité pour l'autre sont inversés !
Cl
F : os frontal
T : os de la tempe
P : paroi latérale
du crâne
M: mâchoire
inférieure
vc : vertèbres
cervicales
0: omoplate
Cl : clavicule
H : humérus
1 : bassin
C: cubitus
R: radius
Ca: carpe
Me: métacarpe
Ph : phalanges
Fe: fémur
Ro: rotule
Ti : tibia
Pe : péroné
T a :tarse
Me1 : métatarse
Ph 1 : phalanges
des orteils
11
r,: .. -. -·--···Pti •.••
L'anatomie de nos membres permet donc en supportant le
corps de toucher, de pénétrer délicatement les formes
extérieures.
Prenons donc conscience de toutes les sensations que nous
pouvons recevoir de nos terminaisons.
SI
marcher et s'orienter
2. La toponymie
La toponymie· est l'étude de J'origine des noms de lieux ; le
toponymiste recherchera donc la signification des noms de
lieux, leur formation et leur origine. Ces noms (villages,
hameaux. lieux-dits...) n'ont en effet pas été seulement écrits
pour leur aimable sonorité. De nombreux facteurs ont
participé à leur orthographie. Cette étude donne souvent
quelques informations précieuses sur des régions inconnues.
Notons cependant que leur écriture n'a plus toujours de
raison d'être, les habitations, végétations et cultures s'étant
modifiées.
a) Les noms de nature
Ce sont en général les plus anciens et donc les plus difficiles
à expliquer.
La nature du terrain : les herbues, palud, sagne (marais).
La vallée : laval (du latin vallès), vals. vaux. belval, bonneval,
la vallette. La source (de fons en latin) : fontenay , fontvieille,
bellefontaine, laffonds. Le mont: montdidier, mons, montaigne, montford. La pierre ou abris de pierres (du radical indoeuropéen : ka[) : calanques, chalets, causses. Carcassonne
(ville bâtie sur son roc), Montpellier (le gros tas de pierres). La
grave (du latin petra) : aubépine, pierrelatte, pierrelez, pierreperthuis.
b) Les noms d'arbres
e) Provence : mas lourds, solides, bien campés. carrés ou
rectangulaires, entourés d'oliviers ou de vignes. Ils ouvrent
au Midi de petites ouvertures à cause de la chaleur. Leur toit
est presque plat.
0 Lorraine: maisons trapues, en profondeur. et souvent
munies de vaste-s greniers dans les hauteurs.
g) Ardennes : maisons élémentaires où les gens et les bêtes
vivent sous le même toit ; ce dernier a souvent une
couverture d'ardoises.
h) Auvergne : rudes maisons de pierres où la façade
principale est percée d'une porte et d'une fenêtre.
i) Pays basque: maisons ne possédant pas plus de deux
étages ; les façades sont en torchis et coupées de boiseries
peintes en rouge-brun ; le toit est un peu incliné.
j) Brie : bâtiments colossaux regroupant un logis solide
avec écuries et étables surmontées de vastes greniers.
k) Savoie: maisons de bois à deux étages avec soubassement maçonné. Le premier étage est au niveau du sol ; un
balcon dessert toutes les pièces.
1) Pyrénées orientales : maisons perchées. accolées les
unes aux autres. Le rez-de-chaussée est réservé aux animaux.
et J'étage aux humains.
La beauté des architectures régionales tient avant tout. dans
la pureté du matériau employé qui s'intègre merveilleusement
avec la nature. Leurs façades nettes et concises et leur hauteur
ne brutalisent aucune ligne naturelle. Elles ont su s'allier avec
le paysage et préserver entre leurs murs J'intimité d'un
véritable foyer.
De nombreux noms sont terminés par le suffixe euil qui
clairi6re (du gaulois ialos).
signiti~
Le chêne (du gaulois cassanos) : caseneuil. le chesnay. Le
hêtre (du latin fagus) : faux, foux, fayet, faye. la fayette.
L'aulne : aulnay, Jaunay (du gaulois vern) : vernet, verneuil.
Le frêne : la fresnaie, fressines, freycinet. L'orme : !ormoy.
lormeteau, et tant d'autres...
c) Les noms de plantes
Fougères: fougeray, fougerat, feucherolle. Genêts: genest, genestouze. Jonc: jonchère. Pervenche: cannebière,
chennevières. Epines: Epinal. Epernay, épineuil.
d) Les noms d'animaux
f,
Sont moins couramment utilisés pour les noms de lieu.
Loup: louvus. Louviers. Renard: la renaudière. Animaux
domestiques : chevrier, vachères. Oiseaux: Montfaucon,
chantelauze, Merlifontaine.
3. Architectures régionales
A titre d'exemple, nous vous présentons quelques types
parmi les plus connus des architectures françaises qui sont
d'une étonnante diversité.
a) Alsace : hautes maisons rehaussées de l'armature de
chêne du colombage apparent ; haute cheminée ; les ouvertures sont carrées.
b) Nord : maisons tournant le dos au Nord ; le toit touche
presque le sol de ce côté ; les ouvertures sont larges.
c) Normandie : véritables cages de bois (chêne) reposant
sur un soubassement en maçonnerie.
d) Bretagne : petites maisons longues et basses souvent
composées d'une pièce unique avec toits inclinés.
52
4. Préparatifs au déplacement
a) Aliments
Les fruits secs et les oléagineux seront préférables à toute
nourriture grâce à leur longue conservation et à leur haute
valeur nutritive (dattes, figues, noise!!es. amandes, noix). Les
galettes du pèlerin (voir partie Cuisiner, paragraphe G'alettes)
représentent aussi un bon aliment sous un faible volume ainsi
que le miel non chauffé biologique et le pollen. Il est judicieux
de connaître. selon les saisons, les différentes plantes ou fruits
sauvages qui seront un bon complément nutritif tout au long
du voyage (voir partie Cueillir). Pour ne pas souffrir de la
soif. on se munira d'une gourde en fer ou en peau.
b) Equipement
- Tenue de route: elle sera évidemment légère l'éte
(short ou pantalon de toile, tricot de corps ou chemise) et
chaude l'hiver (grosses chaussettes et knikers de velours. pullover, veste de duvet). Les meilleures chaussures de marche
restent la chaussure de cuir brut à semelle vissée. type rangers
des parachutistes américains. qui protègent bien le pied sans
jamais le blesser et tiennent bien la cheville.
- Matériel à emporter : le meilleur sac à dos est celui du
type sherpa à armature métallique et à plusieurs poches
superposées. ce qui évite de tout déballer quand on a besoin
d'un seul élément. A l'intérieur, on mettra des vêtements si
possible en double (chaussettes, caleçons longs, tricot.~ de
corps. pull-overs. etc.), une paire d'espadrilles, une pe:ite
pharmacie d'urgence (citron remplaçant l'alcool. bande
velpeau. sparadrap), un imperméable (les meilleurs sont ceux
du type alpiniste ou cueilleurs de champignons, serrés au.\
poignets avec capuche et fermeture Eclair s'ouvrant de haut
en bas et de bas en haut, pouvant se plier aisément dans une
se déplacer
;oche). Pour la cuisine, la meilleure gamelle reste celle de
.-pe émaillée a fermeture hermétique ; le petit modèle buta. .unping de peu d'encombrement peul assurer un bon feu
-appoint pour boissons chaudes ou cuisine rapide. Un grand
_ uteau Opine! et une petite hachette pourront être aussi fort
·les.
d Abri pour la nuit
Si l'on possède une veste de duvet, il est inutile de
d\m duvet complet ; le demi-duvet dit patte
tiléplwnt des alpinistes est amplement surtïsant.
~ncombrer
Si l'on désire une Lente. un modèle très pratique demeure la
"nte individuelle gonOable de type igloo, extrêmement légère
_ de peu d'encombrement. Il existe également deux bons
-oOOéles de protection répertoriés par nos amis anglais dans
rvival Scrapboof.: 1 (Ed. Unicorn. Brighton/Seatlle) :
- Igloo, ou bloc extrêmement léger de polystyrène que
n peut mouler soi-même sur le rocher. C'est un habitat un
cu encombrant pom la marche, excellent pour le repos.
mparable a l'abri naturel de la tonue.
IGLOO PORTABLE
Armature en polystyrène.
1 et 2 : composants.
3: mousse de
polyuréthane.
est porté à dos d'homme (très léger) et peut s'accrocher après
armature du sac à dos.
Fabrication de l'igloo portable.
- L'autre modèle est une combinaison en matière
plastique transparente : Rainshell, qui peut aussi bien servir
d'imperméable que de bivouac pour la nuit. Plié. il peut se
porter sur l'épaule comme un tuyau d'arrosage.
Pour la nuit, le poser au sol et se servir de son chapeau pour
obturer le puits de tête.
Pour la fabrication de cet abri. se reporter à la planche
Jlvante :
53
marcher et s'orienter
5. Panneaux
\,fe vous fiez pas toujours aveuglément aux directions que
les panneaux indicateurs peuvent vous donner. Durant la
dernière guerre. bien des groupes d'hommes ou même des
armées entières furent détomnés de leur chemin par les
déplacements desdits panneaux. Ces derniers avaient été en
effet changés par les armées adverses.
6. Agressions
Il est toujours préférable de se déplacer en groupe avec des
compagnons sûrs. car durant des périodes difficiles sévissent
des bandits de grands chemins.
a) Défense passive
~
'
'
1
Le rainshell.
Si l'on ne possède ni tente ni mode de protection contre la
pluie ou la rosée, il faut entourer son duvet d\m sac
imperméable.
d) Equipements supplémentaires
Les hivers longs et rigoureux rendent d'usage courant
certains éléments qui. répartissant le poids du corps sur de
plus larges surfaces, lui permettent de se déplacer sans
s'enfoncer dans la neige :
- les skis sont de longs patins de bois (ou de métal)
relevés en pointe à l'avant et dont on se chausse pour glisser
ou marcher sur la neige ; leur usage serait impossible sans
J'adjonction de bâtons, terminés par une pointe et une
rondelle. avec lesquels on prend appui. élan, équilibre... :
•
~
- les raquettes sont de larges semelles ovales (d'environ
trois pieds de long et de quinze pouces de large) qu'on adapte
par des sangles aux chaussures pour marcher plus aisément
sur la neige : les bords de ces semelles sont réunis par des
bâtons de traverse. ou des cordelettes tendues, croisées :
Comment confectionner des raquettes de fortune.
- la luge est un petit traîneau individuel, muni de patins.
qui permet des déplacements rapides su.r les pentes neigeuses.
54
Un bon moyen d'éviter le danger de tuer ou d'être tué est
évidemment la fuite qui nécessite de longues jambes et un
bon souffle. Si l'on ne porte en soi aucune agressivité.
comme l'affirme Lao-Tseu : 11 Ni la main du ma(faiteur, ni les
dents du tigre ne seront à craindre. 11 Pour illustrer ce propos,
voici une anecdote mettant en sce·n e deux franciscains :
;1 Un jour par exemple que deux frères étaient sortis
ensemble, ils rencontrèrent un fou qui se mit à leur jeter des
pierres : l'un des deux, voyant que son compagnon allait ètre
atteint. se jette devant lui a.fin de recevoir les coups à sa place,
désirant m.ème ètre blessé au lieu de son .frère; mais comme
celui-ci était animd des mèmas santimants at s 't:!.f.forçair pour
les mèmes raisons que le premier d 'ètre là oû les coups
pleuvaient, il se .fit entre eux un chassé-croisé charitable qui
stupéfia le fou et le .fit s 'arrèier, pensant qu 'il .frappait des
frères encore plus fous que lui. li
Les animaux. pour se défendre, n'hésitent pas à engager
toutes leurs forces physiques. et les coups reçus ou donnés le
sont sans aucune mesure. Serions-nous donc pareils à
l'animal qu'il nous faudrait nous battre pour protéger notre
vie et celle de nos amis, ou n'avons-nous pas en nous une
force telle qu'il n'est point utile d'en venir aux mains ? Dans
une quelconque démêlée, les pensées s'entrechoquent. car SJ
la vérité est une, elle se présente sous divers visages. et voir
l'opinion de l'autre plus mauvaise que la sienne est le signe
même de l'incompréhension de notre propre foi.
Nous sommes les étincelles d' un même feu et s'il y a
discorde, l'entente ne surgira que lorsque chacun réalisera sa
propre souffrance à n'être pas entendu de l'autre: notre seul
ennemi est soi-même. La résistance passive ne se confond pas
avec un acte lâche. elle est la force de l'âme : on s'oppose à
son adversaire en acceptant le mauvais traitement qui suivra
Ce refus de se battre sous-entend le pouvoir de le faire car
c'est justement dans la maîtrise de ses actes violents que se
dégage toute la force qui fera tomber l'antagoniste. 11 Et
l'ennemi vaincu se relèvera victorieux. n
Mais un coup, si violent soit-il. est toujours préférable à
une pensée haineuse réprimée ; la non-violence est un acte
d'amour par excellence qui n'admet aucune incertitude. 1< Er
si le .fer ne fond pa.ç, c'est que le feu n'était pas assez .forr.
Lorsque les agresseurs sont plus d'un ou deux. il deviem
difficile de les persuader des bienfaits de la non-violence par
notre seule présence, car ceux-ci stimulés par leur nombre
n'hésitent pas à commettre les actes les plus honteux pour
montrer aux autres combien ils sont courageux et virils
Chacun sait aussi le mouvement irrésistible d'une foule. les
derniers poussant les premiers.
se déplacer
N.B. : nous avons récemment innové une autre méthode
J e défense passive, davantage basée sur l'humour que sur
a mour. mais qui peut se révéler efficace : nous la
.!enommons la mesure.
Elle consiste à laisser pendre autour de son cou un
.cntimètre de couturière et. si un agresseur se présente. on le
mesurera, au sens propre : la longueur de ses bras. de son
."'Oule ou de ses armes. en notant soigneusement les chiffres.
d u n bon arpenteur. Après quelques secondes d'effarement.
, question arrive : « Que faite.s-vous ? 1 1 - u Je mesure tout
, que je fats 11, peut-on répondre en continuant son office.
1n peut aussi battre la mesure, c'est-à-dire frapper le
....::ntimètre. Contre les actes d'agression toujours démesurés.
est bon de prendre des mesures : autre façon de tendre
..tutre joue afin de faire comprendre l'inanité de toute
10lence.
b) Défense active
Il vaut mieux effectivement. pour un sage. mourir que
_ c:tre tué ; encore faut-il éviter à l'autre J'occasion de devenir
::1 assassin. Lorsque l'on est Seul engage dans un conflit,
:,tre décision ne concerne que nous-même. mais si J'on est
..:compagné d'êtres auxquels J'on doit protection (femmes.
-~fants. vieillards. animaux), il devient évident que J'on évite
:è se faire marcher sur les pieds.
~ous avons sélectionné pour vous. parmi tant d'autres
_.:ux méthodes efficaces de défense :
- La canne de combat: sport typiquement national.
uvent apparenté à la boxe dite française où les pieds
\lennent armes aussi efficaces que les poings, contraire-:.!nt à la boxe anglaise. ll est pratique a·avoir en voyage une
.Ill ne solide (en châtaignier par exemple) et ferrée. comme un
~oen stock. Cette canne prise en son milieu par un
ouvement constant du poignet et un bon déplacement des
jambes peut permettre de dresser devant l'adversaire un mur
infranchissable. Dashiell Hammet nous décrit cet objet en
mouvement ( 1) : u La canne se mouvait d'avant en arrière, de
gauche à droite, de droite à gauche. Elle se tordait comme une
chose vivante. semblait se plier en deux, enserrée dans la
poigne solide. comme un long ressort d 'acier. En demi-cercles
foudroyants, elle semblait animer quelque sphère mortelle...
11 Elle tourbillonnait irrésistiblement, et ce mouvement était
rythmé par le choc du bois s 'écrasant sur de l'os. cliquetant
sur le métal des armes, et par le bruit plus sourd du bois sur
de la chair. Elle ne décrivait pas des tours complets mais de-;
arcs de cercle brefs, rebondissant d 'un obstacle à l'autre. Un
instant, la poignée volait de gauche à droite, puis la pointe
plombée revenait de droite à gauche, frappant les cotes quand
les bras se levaient, s'abattant suries epaules quand les bras
retombaient - tel un disque énorme, dont les rayons étaient
des portions de gourdin noir. animees d 'un mouvement
violent.
<< Derrière sa canne. devenue comme un vivant prolongement de lui-mème. Steve Threefa/1 connaissait la j oie, cette
joie rare et intense, que seuls connaissem les techniciens -la
Joie d 'accomplir un travail où l'on est passé maitre. 11
Cette méthode tient à la fois de la danse. de J'escrime. du
maniement du bâton ou de celui de la baguette de chef
d'orchestre ou de majorettes. Consultez à ce sujet le
remarquable ouvrage de Maurice Sarry: La Canne (cf.
bibliographie), et trouvez ci-dessous quelques adresses utiles à
ce sujet :
- Comité national de canne et bâton. 25. bd des Italiens.
7 5002 Paris.
- Comité régional. 12. rue de la Victoire. 75009 Paris.
( Presse~
/ . Ex1rai1 de Flic Maiso11
de la Cité).
DELIMITATION DES SURFACES DE FRAPPE A LA CANNE DE COMBAT
BRISl
Si l'on considère la canne en tant qu'arme de défense,
1outes les parties du corps - de la tête aux pieds - peuvent
servir de cibles aux attaques.
Par contre, 1 en est autrement quand cela conceme le
sport, car il ne s'agit pas de distribuer des volées de coups de
canne tous az muths, mais au contraire de porter des
attaques dont les coups sont maîtrisés en force et en
précision sur des cibles bien délimitées et appelées : surfaces
de frappe. Celles-ci sont réparties en 3 zones.
1 2 3 -
(1)
ine
l
~ROISÉ
LIGNE HAUTE
._lATÉRAl EXTÉRIEUR FIGURE
Ligne haute
la tête : dessus du crâne
la figure : face et profils
Ligne médiane
la poitrine 1 de la ceinture
les flancs
à l'aisselle
Ligne basse
les jambes : du dessus de la cheville
au dessous du genou.
Sur la silhouette, nous avons visualisé les surfaces de
frappe avec les coups d'attaque correspondant en garde à
droite. Bien entendu, en garde à gauche, les coups latéraux
sont inversés, les latéraux extérieurs deviennent latéraux
croisés et vice-versa.
1 : Extrait de l'ouvrage de Maurice Sarry : La canne (chez l'auteur : 2, rue Boulle - Paris Xl")
55
.,...
LES COUPS PORTES A LA CANNE DE COMBAT
V\
"'
Situation
p-ar rapport
a la garde
BRISÉ
ENLEVÉ
CROISÉ
TETE
CROISÉ
JAMBE
~
~
;})
J)
'
LATÉRAL
EXTÉRIEUR
LATÉRAL
CROISÉ
BRISÉ
CROISÉ
Exterieur
r
Plan
de la
trajectoire
Forme
de la
trajectoire
Temps
d"exêcution
Objectifs
V~rtir.;,l
F.lliprique
1 temps
Tl>Je
Poin~~
clefs
Difficultés
\tln••vrmcnt
Prise de canne
de piston
Souplesse
du poignet
ct de rëpaule
Ouverture
et fermeture
de la main
u
fJJ
8
c
Tirer devant ))
(moulinet
de poignet
seulement)
"tt
Extcrie~r
Intérieur
Vertical
Vertica l
Elliptique
Circulaire
1 temps
1 temps
Jambe
Tête
Mouvement
de piston
Souplesse
du poignet
cl de !"épaule
Prise de canne
« Tirer devant »
(moulinet
de poignet
seulement)
-.,
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Vertical
Circulaire
1 temps
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Semicirculaire
2 temps:
- d"arme
- d e frappe
Figure.
nancpoitrine.
jambe
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Ecartement
Pivoter sur
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Torsion du buste Tirer le bras arme Rester de raœ
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Semicirculaire
2 temps :
- d"armë
- d e frappe
Figure.
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Ecartement
Pivoter sur
tendue
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Torsion du buste Tirer le bras armé Rester de face
vers !"arrière
Extérieur
Vertical
Elliptique
el ensuite
circulaire
Succession
de 2 coups
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Elliptique
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c irculaire
Succession
de 2 coups
Jambe
Rester de face
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Eviter la rupture
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« Tirer devant »
(moulinel
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Pas d"intcrruption
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Eviter la rupture
entre les dettX
mouvements
« Ti rer devant »
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se déplacer
Le ju-jitsu :le ju-jilsu regroupe tous les arts de combat
..ms nues. Ju veut dire souplesse. et jitsu technique. Ce
aonne l'invincibilité au Gombattant est la grande maîtrise
- 1i q ui lui permet de dominer ses réflexes animaux et de
_re obéissant son corps a la moindre exigence de son
- · Son esprit débarrassé de toute technique et idée
~onçue, il gardera la souplesse dans ses mouvements et
·dra de libres initiatives tout au long du combat.
-seignement du ju -jitsu est une alliance de deux contraila souplesse (esquives) et la dureté (parades. coups
~'SI. C'est donc la manière de vaincre avec souplesse. non
· lisant la force contre la force. mais en ajoutant la sienne
. e de l'autre de façon intelligente. harmonisant ainsi ses
.• ements avec ceux de l'agresseur. Cette technique de
hal bien pratiquée peut amener â posséder un esprit de
e1 de non-violence; en effet une personne sachant
"15er sa force mentale et physique peut céder sans
.iation. et ainsi éviter un combat inutile.
ur tous ceux que cette pratique intéresse. voici quelques
utiles :
Pariset Atémi Ju-Jitsu. 11. rue des Martyrs. 7 5009
_.,.,;es
Fédération hlllçaise de Shorinji-Kempo, 19 bis, rue du
us-des-Berges. 7 50 13 Paris.
Les épidémies
période précaire pour l'humanité. les catastrophes
relies nous apportent bien souvent, en plus de la famine.
..mdémies.
n
la peste
... nommait ainsi autrefois toutes les grandes épidémies
nom latin pestis: fléau). Aujourd'hui. ce nom est celui
e maladie infectieuse. épidémique et contagieuse que l'on
.. e a l'état endémique dans le centre de l'Asie et de
·•QUe.
o symptômes généraux sont : tachycardie. oppression.
le~ cas : bubons aux aines et aux aisselles.
m.mations pulmonaires. hémorragies par les diverses
.sueuses et aux niveaux des téguments. quelquefois signes
raux de septicémie rapidement mortelle. Elle est causée
<.~n coccobacille (Pasteurella pe8tisl. et le rat. compagnon
ede l'homme. joue un rôle essentiel dans sa transmission
. mtermédiaire des puces. Il est dit que les rats des villes
'\3SSCS pourrissantes ont toujours en permanence et en
n.-e da ns leur~ communautés de~ ~ujets porteurs· des
-nes de la peste qu'ils lâchent parmi les hommes dès que
rs conditions de vie deviennent trop difficiles. Les moyens
els pour lutter contre la peste sont les vaccins et les
culaires. hypothermie. collapsus et anurie. Sous sa forme
grave. elle est mortelle en 12 à 36 heures.
c) Quelques autres possibilités épidémiques
Tl est certain que vu l'état de dégénérescence dans lequel
l'homme s'est mis à cause de l'absence d'allaitementmaterneL
de l'abus de vaccins, de médicaments ainsi que de nutriments
dénaturés. de la pollution de l'air et des eaux. de la haine qu'il
entretient soigneusement en lui-même (malgré de nombreuses vies exemplaires, du Christ à Gandhi), il est ·a peu près
certain qu'en période apocalyptique nous verrons apparaître
des épidémies tout à fait nouvelles.
8. Conseils si vous êtes perdu (l)
a) En plaine
u Ne vous énervez pas : ne marchez pas inutilement pour ne
pas vo1.1S perdre davantage ec.faites le point le plus lucidement
possible. Jamais personne ne s'est perdu définitivement s'il ne
s 'est pas épuisé à marcher pour retrouver son sentier. En
continuant à marcher vous risqueriez de vous éloigner
davamage de votre campemem et vous diminueriez vos
chances d'être retrouvé par les secouristes. n
<< Asseyez-vous e( réfléchissez tout en observant. Si vous
ères parti de l'Est et avez voyage vers l'Ouest, mème sans
Soleil vous pouvez y retourner parce que les conifères. sapins,
pins, épinettes- lorsqu 'ils sont exposés au vent- penchent
généralement vers l'Est. Le vent d 'Ouest étant le plus fort , ces
arbres à racines assez peu profondes s'inclinent pour le laisser
passer.>>
«Si vous ètes parti du Sud vers le Nord, sachant oû est
l'Est. vous n'avez qu 'à vous diriger vers la droite de
l 'inclinaison de ces arbres. 11
N. B. : il est très utile de savoir que le côté moussu d'un
arbre est toujours exposé au Nord.
·es et. selon
~est aux grandes pestes qui ravagérent !"Europe il y a une
..mte de siècles que nous devons l'intrusion du chat qui.
sut les stopper en supprimant leur cause directe: les rats.
b) En montagne
a Coupez 1111 bouleau d'environ six pouces de diamètre et
faites-en un poteau de quatre à six pieds de long. 11
1( En. le soulevant à la verticale et en le laissant tomber
lourdement sur le sol, vous pourrez définir sur quel versant de
montagne vous ètes. >>
11 Le sol sur le côté Sud est très écho à cause du Soleil qui le
sèche. Par contre. le côté Nord est sourd parce qu'il est
humide, le Soleiln :v penétrant que très peu ou pas du .tout. Le
versant Est est très souvent écho mais moins que le Sud. 11
a Le versant Ouest. s'il est bien .fourni d'arbres, est presque
aussi sourd que le Nord. mais peut-ètre beaucoup moins sïl
est a découvert et balayé par le vent :mais le sol est, de loure
.façon, assez humide pour ne pas le confondre avec le versant
des versants Sud et Est. 11
~choléra
.)u
grec goullière : allusion
a J'écoulement incessant des
.es. Infection intestinale aiguë très contagieuse qui existe à
;.at endémique en Inde. Elle est causée par le vibrion (Vibrio
lerae. variété El Tor).
diarrhées abondantes. vomissements
ec pertes h ydro-électrolytiques importantes. crampes mus._es symptômes sont :
1. Indien Bernard Assiniwi : Survie en .forét (Ed. L.emeac.
Québec).
57
marcher et s'orienter
9. Un abri végétal pour une nuit
a) Choisir un lieu un peu élevé. bien drainé et à l'abri du
vent. en s'arrangeant pour que l'ouverture de l'abri soit
orientée Sud ou Sud-Est.
b) Couper quatre jeunes cèdres ou bouleaux. ou prélever
des branches bien droites sur d'autres espèces. les lier en
rectangle de 2.20 rn sur environ 1.50 rn: les fibres de la tige
des cardons peuvent servir de liens ; placer ce cadre près d'un
arbre ou entre deux arbres dont les troncs pourront servir de
support.
c) Placer une branche droite entre ces arbres. la ftxer sur
une branche basse à environ 1,60 rn du sol. ou fabriquer un
ou deux faisceaux en V si les arbres sont inexploitables pour
cet usage.
d) Appuyer en partant du sol et du bord du cadre des
perches qui vie:1dront s'appuyer sur la branche transversale.
e) Placer d'autres perches verticalement sur les côtés de
l'abri.
t) Couvrir le fond du cadre de branches de coniferes. de
feuillages bien secs. aptes à assurer une bonne litière
confortable et isolante.
g) Recouvrir les deux murs et le toit de l'habitat de
branches. branchages, feuillages. écorces bien serrés.
h) Préparer un feu. si nécessaire. face à l'abri avec un mur
de renvoi de chaleur (voir la partie Se chauffer}.
11 La vie est une chose gr (Jve, il .faut gravir ;; disait Pierre
Reverdy. et il est heureux que cette affirmation trouve
toujours écho dans le cœur de certains hommes dont le
propos en marchant est aussi de s'élever, de vaincre la
pesanteur car. si la spéléologie et l'alpinisme sont sportS
scientifiquement récents. depuis toujours les parois furent
escaladées.
10. L'alpinisme
Il existe deux formes de marches montagnardes : la
première, dite randonnée, consiste en déplacements sur
terrains plus ou moins escarpés de basse et moyenne
montagne et ne nécessite pas d'équipement tres différent de la
marche en plaine (y ajou ter chaussures de montagne. piolet et
une bonne corde pour s'assurer en cas de passage délicat) .
cette randonnée peut aller jusqu'à la course de glacier.
discipline p lus délicate à équipement plus complexe. ou
devenir marche d'apprQche quand son but est d'amener au
pied d'une face montagneuse assez verticale que l'on a décidé
d'escalader : c'est l'alpinisme proprement dit. U est certain
que les armées de César et de Napoléon. qui durent la plu pan
de leu rs victoires à l'extraordinaire rapidité de leurs
déplacements. n'empruntèrent pas la face Nord des Drus
quand eUes traversèrent les Alpes. Comme vous et moi. en
promenade ou en exode. elles prirent les chemins les moins
périlleux. les moins rectilignes mais les plus rapides : sentiers.
lignes de crête. cours de torrents. défùés...
L'alpinisme est un sport complet ou tout l'être participe a
cette lente danse verticale qui le marie aux moindres aspérités
de la pierre: il propose aussi la joie d'une complicité réelle et
grave avec les compagnons de cordée. J'oubli absolu du
lemps : sans souvenirs ou préméditations conscientes. on n')
vit que l'instant. Cette plénitude s'acquiert aussi dans le dur
labeur de se combattre soi-même, de vaincre cette peur
toujours neuve du gouffre. Sport vertigineux qu'il vous est
toujours loisible de pratiquer en compagnie d'un guide sûr et
d'un très bon matériel (corde de 60 m en fibres de nylon
anneaux de corde, marteau. pitons, mousquetons. échelles...)
Consulter à ce sujet notre bibliographie ou s'adresser au Club
alpin français - 7, rue La Boétie - 7 5008 Paris.
"lous ne vous quitterons pas cependant sans vous énoncer
la première règle d'or de l'alpinisme : toujours trois poinb
d'appui (deux pieds et une main ou un pied et deux mainsbien des alpinistes en di'fficulté y ajoulerent quelquefois le
menton et même les dents !).
11. La spéléologie
Chacun sait que la plupart des squelettes de nos lointain:>
ancêtres furent découverts dans des grottes dont ils avaie01
faiLleur habitat : de l'Australopithèque. premier homo fa ber
au Néanderthalien, premier homo sapiens.
De nos jours. les cavernes proposent toujours un abr
humide mais tranquille à quelques peuplades primitives denombreuses régions du globe et à quelques animaux comme
le loup, le renard. l'ours, la chauve-souris, le lion...
Ces anfractuosités naturelles et profondes. dues à l'érosion
des roches par J'eau. offrent toujours leur hospitalité. On peu
les apercevoir aux flancs des collines ou des montagnes. les
58
se déplacer
eperer par le vol de certains oiseaux qui toujours y nidifient,
·.:.r J'air froid qui s'échappe de fentes rocheuses... Des
.uloirs souterrains recèlent quelquefois encore les sources
..1 les creusèrent ; leurs eaux sont souvent très pures.
On décèle facilement les passages caractéristiques des
tences souterraines par l'absence de cours d'eau sur les
.si.l!eurs et leur localisation dans les vallées, ce qui implique
-: transport souterrain des précipitations atmosphériques.
Les formations des cavités souterraines sont pratiquement
..:lusives aux calcaires car cette roche est soluble dans J'eau
~gée de gaz carbonique. Son résidu, provenant de
-~que de la roche, est faible et n'encombre pas Je
-eusement. Ses fissurations fréquentes permettent une
~tration en profondeur de l'eau qui est un important agent
dissolution. La corrosion dans un réseau noyé serait à peu
cs inexistante si les eaux ne circulaient pas.
la corrosion très importante de la roche dans les régions
·..3udes et humides serait due au développement de la
. .;:etation qui entraîne la localisation de gaz carbonique et la
;:IDentation des débris végétaux.
...e spéléologue Michel Siffre fit, il y a quelques années. un
our volontaire de soixante-trois jours en milieu cavernie. U relate son expérience dans l'ouvrage Hors du temps
..tvard). La spéléologie nécessite un équipement profession-très complexe mais l'on peut séjourner dans les grottes ou
parties hautes des gouffres sans en ètre muni. Ceux qui
:.o maintenant s'intéressent à la spéléologie peuvent s'adres- au groupe de spéléologie du Qub alpin français - 7. rue
.. Boétie - 7 5008 Paris.
Qui n'a vu l'Aven Armand, la rivière de Padirac, ou tant
_orres abîmes prodigieux de notre terre. ne pourra jamais
-mprendre la passion tenace de la découverte qui anime les
cteologues.
12. Une nage de base: la brasse
Le corps est immergé au maximum sous reau en position
ventrale et horizontale.
a) L'action des bras
Les bras sont tenus droits en avant du corps (position de
glissade), les paumes tournées vers le bas. Puis. paumes et
avant-bras s'écartent légèrement et s'enfoncent vivement; en
fin de traction, les paumes sont tournées vers l'arrière et les
coudes sont en position haute Uamais plus élevés que les
épaules) : ramener les coudes près de la cage thoracique : les
mains se rejoignent peu a peu dans leur déplacement vers
ravant
b) L'action des jambes
Les jambes sont relâchées, plus ou moins jointes. genoux
en extension normale ; ramener les jambes par une flexion de
la cuisse sur Je tronc et de la jambe sur la cuisse ; les genoux
resteront toujours assez éloignés de la verticale des hanches
afin que les cuisses n'offrent pas une trop grande résistance ;
les talons se rapprochent des fessiers ; effectuer ensuite une
rotation interne de la cuisse qui porte les pieds à l'extérieur
des hanches et des genoux. Le mouvement des jambes dirigé
vers l'extérieur doit être continué jusqu'à l'extension complète des genoux et des cuisses.
c) Coordination des bras et des jambes
A l'action propulsive des bras, succède immédiatement
celle des jambes.
L'apprentissage sera facilité par une bouée. un gilet ou une
personne soutenant l'élève au niveau du menton.
1
2
3 4
Pour respirer, la tête devra
être levée jusqu'au menton
après la fin de la poussée. Le
nageur inspire au moment où
la poussée se termine et expire
dans l'eau pendant la glissade ; il ne doit jamais mettre
la tête complètement sous
l'eau.
LA BRASSE
59
marcher et s'orienter
13. Traverser une étendue d'eau
Des étendues d'eau plus ou moins larges ne comportent
pas toujours des ponts pour les franchir ou des gués proches.
Rivières, neuves, lacs. estuaires peuvent nécessiter de longs
détours. à moins de les traverser... à la nage (ce qui n'est pas
toujours possible à cause du matériel ou du froid). ou par
embarcations.
a) Uba
«
chambre à air "
Cette embarcation dont le type est identique à celles des
anciens [ncas nécessite les matériaux suivants: deux chambres à air (de préférence de camion), une feuille de contreplaqué, une grande toile de p]a<;tique, de la cordelette, du
ruban adhésif de 50 mm de large et résistant à l'eau. On pose
les deux chambres à air gonflées l'une contre l'autre sur la
feuille de contre-plaqué afm de tracer une ligne de découpage
aux dimensions extérieures des chambres. On perce dans la
feuille des trous qui serviront à fixer les chambres avec la
cordelette. On place la toile plastique sous le tout et on la
rabat en la pliant toul le long du haut des chambres, puis on
la tixe au rubafix.
b) Radeau
«
6 fûts ,
Ce radeau est solide et stable. mais lourd et peu maniable ;
il est surtout recommandé pour les eaux profondes et rapides.
Sa construction nécessite les matériaux suivants : 6 fûts
métaWques de 200 1 (de préférence à huile). 4 chevrons de
8 x 5 de 3,06 m, 4 chevrons de 8 x 5 de 2,25 m, 16 boulons
60
de 140 x 10, 32 rondelles, 2 clefs plates. 2 scies, 2 ciseaux _
bois de 30.2 maillets. 2 villebrequins. 2 mèches de 10 mm de
diamètre.
se déplacer
c 1 Pagaie, gaffe et per ch e
- P agaie Mississipi : elle est formée d'une pale en
. nlre-plaqué de 10 mm et d'un manche en bois dur (comme
châtaignier) où l'on pratiquera une fente qui sera enduite de
. lie à bois avant qu'on y engage à fond la pale; l'y visser
.ec des vis en laiton de 4 x 25. Poncer, puis vernir de 3
oches. en reponçant à nouveau après la première couche.
dépassent largement en hauteur les étriers. de telle sorte que
leur extrémité supérieure puisse étre aisément saisie par la
main ; plus rationnels sont ceux dont le prolongement après
les étriers n 'excéde pas la hauteur du genou : on sangle alors
solidement au bâton les chevilles au-dessus des étriers et le
dessous des rotules. Une perche, que l'on maniera comme
une longue canne. assure alors telle une troisième jambe un
meilleur équilibre et la possibilite de stationner sans autre
appui. Pour chausser les échasses. un point d'appui aussi haut
qu'elles est souvent nécessaire (arbre. pont, toiture.. .), sauf
pour celles qu'on peut sangler: se mettre en position assise. la
perche ficnée en terre entre les cuisses et au long de laquelle
on s'élèvera par tractions successives des bras.
14. Naviguer
.,
- Perche : elle est utile pour propulser un radeau en eau
... profonde. Sa bonne longueur est de 3 m. On la préférera
bois de frêne ou de châtaignier. On armera son extrémité
•ne ferrure consolidante qui accrochera bien les fonds.
Il y a encore quelques années les délais de recherches pour
les disparus en mer n'excédaient pas 10 jours. laps de temps
au-delà duquel ils étaient considérés comme péris. Depuis
1952. il en est tout autrement grâce à l'expérience à laquelle
s'est livré le docteur Bombard : seul sur un petit canot
pneumatique. construit selon ses plans. Alain Bombard allait
passer 113 jours à travers la Méditerranée puis l'Océan avec
un matériel réduit. sans entamer ses vivres de secours. se
nourrissant de poissons crus. de plancton. d'oiseaux. d'eau de
mer et de pluie.
Bombard narre merveilleusement son difficultueux périple
dans l'ouvrage intitulé Naufragé volonraire (Ed. de Paris). Il
Gaffe : une perche ou un manche de fourche à gerbe
de long, à extrémité munie d'une ferrure à 2
.ntes bien arrondies, assume bien la fonction de la gaffe :
· l!er l'embarcation à la rive ou l'en repousser.
-
:us rn
t.;tile pour établir un moyen de passage au-dessus d 'un
Jrs d'eau peu large. On place parallèlement au sol trois
roages de 40 mm de diamètre. en les reliant les uns aux
-tres par des cordes disposées en V opposes et dont la pointe
'C'!'a le long des cordes latérales ; la distance emre les cordages
...... déterminée par la taille d'un homme moyen. de telle sorte
. en progressant debout sur le cordage central. les 2 lateraux
..ssent sous les bras ; fixation solide en huit ou en nœud
uble clé sur les branches ou les troncs d'arbres de chaque
:e (voir le chapitre les Nœuds).
\Iode de locomotion qui est surtout ut.ilisé par les habitants
pays marécageux et les bergers ; elles permettent de
.tverser à pieds secs ou d'agrandir son champ visuel. Elles
nsistent eo 2 longs bâtons munis de fourches ou étriers. le
ut en bois dur et résistant. On se sert pour l'entraînement à
~ne marche, d'écha•;ses de 20 à 40 cm de haut. En général
ar hauteur varie entre 1.50 et 3 m. Certains bâtons
91:400
Canot pneumatique (Extrait de Naufrayi! Volontaire d'Alain
Bombard - Editions de Paris)
61
marcher et s'orienter
démontre qu'un homme dans les pires conditions avec un
minimum de nutriments. un maximum de foi. de courage et
d'ingéniosité, peut survivre non quelques jours mais de
nombreuses semaines.
N. B. : sans nous mettre en condition de supporter une
semblable odyssée. il est intéressant de savoir qu'il existe un
ouvrage intitulé Les Instructions nautiques qui répertorie les
particularités des côtes du monde entier avec des renseignements sur la météorologie, l'hydrographie (courants) de
chaque lieu. Si lesdites côtes ne sont pas prochainement
62
métamorphosées par les catastrophes naturelles. ces Instructions nautiques peuvent se révéler extrêmement utiles pour
ceux qui devraient les longer et y accoster sans danger.
N. B. : la pirogue et le radeau sont des embarcations
spécifiquement d'eau douce mais, ainsi que J'ont merveilleusement démontré les passagers du Kon-Tild (radeau en balsa
- bois péruvien et équatorien d'une remarquable légèrelè
mais ayant une fâcheuse tendance à l'irnbibation). ces
embarcations sont capables d'assurer de longs voyages en
mer.
marcher et s'orienter
Bibliographie
Album de Dar:ee (Scouts de France. 23. rue Lignier. Paris XX•).
Anscieau Gilbert : Les Clefs de la Découverte (Presses de riJe de France).
Assiniwi Bernard : Survie en .forër (Lëméac. Ottawa).
Au vieux campeur: Cawlogue (48-50 , rue des Ecoles. Paris VI').
Bombard Alain : Naufragé volontaire (Ed. de Paris).
Cartes d'état-major (LG. N.. 136 bis. rue de Grenelle. Paris).
Chic/te cap dac (Scouts de France).
Combaluzier Charles: Introduction à la Geologie (Seuil).
Delan:are Debouteville C. : La Vie dans les grolles (P.U.F.l.
Dema1gc H. : Je m 'oriente sans difficulte (Ed. Lesot. Paris).
Documents divers sur l'emploi des cartes (I.G.t .).
Escal E. : Physique. programme de 1920 (Hachette).
Faure E. : Mon périple (Sté française d'éditions littéraires et techniques. Paris).
Frison-Roche R. : Premier de Cordée (Arthaud).
Garnier et Delamare : Dictionnaire des Termes techniques de médecine (Maloine).
Graham B. : Echappés des camps nazis (Ed. Princesse. Paris}.
Grand Atlas mondial (Sélection du Reader's digest).
Grimberg Carl : HisTOire universelle, 12 volumes (Marabout Université).
Habersetzer R. : Le Guide Marabout du Ju-Jitsu et du Kiai (\1arabout).
Hammett Dashiell : Flic Maison (Presses de la Cité).
!Terrigel : Le Zen dans l'art chevaleresque du tir û l'arc (Dervy. Paris).
Homère: L '1/iade et l'Odyssée (Garnier-Flammarion).
Kempi Bertrand : Guide pratique de la Montagne (Flammarion)
Massacrier .Jacques : Savoir revivre (Albin Michel).
Mazotti G. : La Grande Paroi (Ed. Lire. Chambéry).
Prolin André: Aïkido. un art marTial. une autre manière d'èrre (Dangles).
Provencher Paul : Guide du Trappeur (Editions de l'Homme. Montréal).
Reverdy Pierre: Journal de mon bord (Mercure de France).
Rousseau Pierre: Tow ce qu'il .faur savoir sur t'astronomie (Livre de Poche encyclopédique).
Sarry Maurice : La Canne (Ed. M. Sarry, 2. rue Boulle, 75011 Paris).
Saury Alain : Se nourrir de rien (Maloine).
Serger.t Maurice: Sur l'eau (Scouts de France).
Survival Scrapbook (Unicorn Bookshop. Brighton/ Seattle. Angleterre).
Tournier Michel : Vendredi. ou les limbes du Pac{{ique (Gallimard).
Trombe Félix: La Spéléologie (P.U.F.).
La seule vérité esr des 'aimer (bulletin d'information sur la lutte contre la lèpre et toutes les lèpresFondation Raoul Follereau- 33. rue de Dantzig. 75015 Paris).
63
marcher et s'orienter
- note
64
se chauffer
Les inrerprétations d'un chêne.
3- 1 : Allumer un feu.
Introduction - Les allumettes - La loupe ou le verre - L'arc à roulement indien - Autres procédés
d'allumage.
3-2 : Construire un feu.
Le lieu- Les divers bois- Autres matériaux de chauffage- Construction type d'un feu- Types de feu
pour neige épaisse - Autres types de feu à sol- Un type de feu surélevé- Deux types de feu enterréTrois types très simples de feu - Le brasero -Types de feu d'éclairage - Attention au feu ! -Tableau
des caractéristiques de quelques bois de chauffage - Couper et abattre.
3-3 : Chauffer son logis.
Moyens divers et existants - Construire sa cheminée - Faire son charbon de bois - Les énergies
douces - Autres modes de chauffage.
Bibliographie.
65
Les interprétations d'un chêne
11 Dans le milieu tout à .fait raTionnel du vieux forestier, dont la tàche est de
sélectionner les troncs qu'il convient d'abaure, le chène destiné à la hache ne sera
rien d'autre qu'un certain nombre de stères que l'homme cherchera à évaluer avec fe
plus de précision possible. Il ne prètera guère d 'attention au visage humain que
peuvent dessiner les rides de 1'écorce. Celles-ci, au contraire, joueront un ràle dans le
milieu magique d'une .flllette pour qui la forèt est encore pleine de gnomes et de
lutins. La petite fllle s 'en.filira terrifiée devanT U/1 chène qui la regarde méchamment.
Pour elle l'arbre tour entier pourra se muer en esprit maUaisant.
Pour le renard qui a construit sa tannière entre les racines de l'arbre, le chène
s'est transformé en un toit solide qui le protège, lui et sa jàmille, des intempéries. Il ne
possède ni la connotation <<mise en coupe » qu'il a dans le milieu du .forestier, ni la
connotation 11 danger» qu'il reçoit dans le milieu de la _fillette, mais uniquement la
connotation <<protection 11. Sa cor~;flguration ne joue aucun ràle dans le milieu du
renard.
De mème, c'est la connotation «protection n que le chène prendra dans le milieu
de la chouette. Toutefois. ce ne seront plus le.s racines, totalement étrangères au
milieu de l'oiseau, mais les branches qui se trouveront connotées comme protectrices.
Pour /"écureuil, le chène, avec sa nombreuse ramure ofji·ant des tremplins
commodes, sera affecté de la connotation 11 grimper 1> et pour les oiseaux qui
bâtissent leurs nids dans les branches élevées il acquerra l'indispensable connotation
de 11 soutien >>.
Conformément aux diverses connotations d'activité, les images perceptives des
nombreux habitants du chène seront structurées de manière d([férente. Chaque
milieu découpera une certaine région du chène, dont les particularités seront propres
à devenir porteuses aussi bien des caractères percept((~ que des caractères act!f~ de
leurs cercles foncrionnels. Dans le milieu de la .fourmi, le chène di~puraitra comme
totalité au profit de son écorce crevassée, dom les trous et les dépressions constituent
le terrain de chasse de l'insecte.
La bostryche cherchera sa nourriture sous l'écorce du chène après l'avoir
détachée. C'est là qu 'elle déposera ses œufs. Ses larves creuseront leur tunnel sous
l'écorce et S:F nourriront à l'abri des dangers extérieurs. Mais elles ne connaitront
pas pour autant une pGJ:(aite sécurité. En effet, le pivert qui attaque l'écorce à grands
coups de bec n'est pas le seul animal qui les menace : ce bois, dur dans tous les
autres milieux, l'ichneumon le traverse comme du beurre avec sa .fine tarière. Il
pourra anéantir les larves de la bostryche en y pondant ses œt(f~. lesquels donneront
naissance à des larves qui se i10urriront de leurs victimes.
Dans les cent milieux qu'il ofji-e à ses habitants, le chêne joue de multiples rotes,
chaque fois avec une autre de ses parties. La mème partie est tantàt grande, tantot
petite. Son bois, tantàt dur, tan.tàt mou, sert à la protection aussi bien qu'à
l'agression.
Si l'on vou/ail ras.'>embler tous les caractères contradictoires que présente le
chène en tant qu'objet, on 11 'aboutirait qu'à un chaos. Et pourtant ces caractères ne
.font partie que d'un seul SL!iet, en lui-mème solidement structuré, qui porte et
renferme wus les milieux - sans ètre reconnu ni jamais pouvoir l 'ëtre par tous les
SL(iets de ces milieux. »
Ainsi s'exprime J.-V. Uexküll en son remarquable ouvrage: Mondes animaux
et Mondes humains (Gonthier - colL Médiations). Et l'homme est certainement
moins éclairé que le renard ou la bostryche car il a perdu tout sens de la mesure en
oubliant la complicité cosmique qui lie le moindre brin d'herbe à la plus grande
étoile. et il est regrettable qu'il ne préfère pas la vie d'un arbre à la sienne propre ; il
ne les arracherait plus inconsidérément et sa propre disparition infirmerait beaucoup
moins notre planète que celle d'un arbre.
66
Allumer un feu
1. (ntrod uction
Lex.; grandes eaux du prillfemps avaiem . sous les sapins.
déprit de boi!i mort. Il y avait de.fines herbes sèches
menues bri11dilles. et aussi des ras de branches et de
c:.\ de toutes dimensions. Il commença donc par étaler er
,.·r surfa nei~ 1111 certain nombre de grosses b1iches. pour
r de foyer à son feu et empècher la jeune .flamme de se
r dans la neige .fondue. Puis il opéra comme précédemen grallalll une allume/Je sur 1111 perir morceau de
••w. er en alimcmanr la .flamme, tout d 'abord avec des
•"l d 'herbes desséchées el des brindilles. Accroupi sur la
. l'homme procédait nuithodiquement el sans hâle. avec
-ine conscience du danger qu ïl courait. 11
"'· car ce hé~os du Cons1ruire 1111 .feu de Jack London
- · de se tremper les pieds jusqu'aux mollets el en plein
rt blanc du Klondike, par - 50° ; cela peut être mortel à
n~ de n'être pas seul ou de savoir làire un feu comme cet
-·me qui. pour une petite inattention. n'y parviendra pas et
rra gelé.
~un
3. La loupe ou le verre
On peut mettre Je feu à de petites brindilles ou mousses
bien sèches (ou à du papier journal pour démarrer un feu) en
concentrant sur elles le.~ rayons du soleil passant à travers une
loupe ou un tesson de verre assez large et épais... à condition
qu'il y ait un soleil assez fort. Le point d'impact des rayons
solaires et des matériaux à enflammer doit être le plus petit
possible (éloigner ou rapprocher la loupe en conséquence).
eu d'entre nous savent combien faire un feu est une
·..:prise délicate: d'abord pour qu'il prenne rapidement.
·•e et ne se communique pas à l'environnement. surtout
'lUe nous pressent des impératifs comme le froid, un vent
ou l'humidité. Là où il faut 7 mn à un trapeur averti.
"ure et plus sont souvent nécessaires à un novice.
nuL d'abord ces bnns de bots ou de carton ou de cire
~regnes à un bout de phosphore ou de pâte chimique
·ammable par frottement ct qu'on nomme allumettes
. :ent ne pas être en notre possession. ou être mouillées, ou
r encore flamber toutes d'un seul coup.
..x phosphore se trouve sous forme de phosphates
neraux. dans certains minerais de fer, sous forme d'acide
..;phorique dans la terre arable, dans les tissus animaux
nou Ldans les os).
\lais des plantes comme les lycopodes (Lycopodium
·anun. L. complanalllm , L. annonitwn. L. inundatum, L.
;go). très courantes dans nos régions. sont aptes à fournir
• leurs spores une poudre très inflammable qu'il suffit de
. Juire en pâte. dont on enduira. afm qu'elle y sèche. des
Jmetles de notre confection à base d'échardes de bois très
"ammables (charme, bouleau. sapin. pin. tilleul...).
Allumer un feu
avec une loupe ou un morceau de verre
4. L'arc à roulement indien
Prendre une pelile branche légèrement pliée d'environ
JO cm de longueur. y attacher soit un lacet. soit une
cordelelle, soit un morceau de lanière de cuir bien huilée ; en
faire un arc à corde assez lâche.
Prendre une baguette de cèdre bien droite et sèche
d'l .30 cm de diamètre. de JOcm de long ; en aiguiser un bout
puis le prendre dans la corde de J'arc qu'on aura contournée
en un seul anneau; appuyer le bout pointu sur un morceau
de cèjre sur lequel on a percé un trou à peine plus grand que
le diamètre de la baguette. profond de 2,30 cm.
67
se chauffer
Arc à roulement.
bàton à feu. A cet endroit il pratiqua 1'encoche en V. Il banda
son archet et .fit faire un demi-tour à la lanière autour dt
bàron à .fetl. If ouvrit sa boite à lunch, prit un peu de beurree
graissa le dedans d11 trou du bloc protecte11r... Il commençL.
do!tcement à r<,jouer du violon>> pour réchat({{er la .~wface deo
cOntact de la planche à feu et du bàton d'épinette. u
mouvemem de va-et-vient et de rotations 'accentua,. Lorsque:
l'amas de bois ca rboni.~é remplit l'encoche. la pression devin
plus grande. la .fumée devint épaisse. Le sergent redoublt..
d'e/(orl durant quelques instants, làcha tout soudainement et
en vitesse, .SOl{{f/a légèrement sur le tison en l'alimentan
d 'écorce de cèdre e.f(/lochée et de minibrindilles. S'aidant de .
main en guise dëvemail, le courant oxygéné .fit )ail/ir 1
.flamme. Ça lui avait pris 7 mn pour faire du feu .san
a/lwneTtes ... 11
N. B. : on trouve actuellement des briquets solaires. ck
10 cm de diamètre. composés d\m boîtier plastique pliable
contenant un miroir au centre duquel est plantée une flèche
où l'on peut piquer J'objet à ennammer (papier. herbo
sèches, cigarette...) ; ils fonctionnent par ciel sans nuages 0'
so:eil blanc.
Disposer autour de la baguette, dans le trou, des copeaux
très tins de bouleau et de cèdre ( 1). pour que la baguette roule
mieux. tenir de la main gauche une pièce de bois trouée qui
s'emboîtera un peu lâchement dans la partie supérieure de la
baguette : de la main droite. rouler l'arc tout en soufflant sur
les copeaux.
On peut aussi produire des étincelles en frottant des pierres
dures comme le silex, en échauffant le bois par sciage, à l'aide
de poudre à fusil et d'une pierre à feu ...
5. Autres procédés d'allumage
a) Coup de fusil
Paul Provencher. dans le Guide du Trappeur, relate
comment un jour son guide indien alluma un feu :
11 Il enlevait la bourre et les plombs d 'une cartouche. les
remplaçait par la partie la plus sèche de sa chemise et lirait le
coup de ./itsil dans un tas de minibrindilles sèches mélées
d'effilochures d'écorce de bouleau. qu'il éventait avec son
chapeau.>>
b) Feu par friction
Provencher nous confie encore cette an.e cdote :
11 Pourfaire le feu par friction, ilfaut un archet, une lanière
de cuir de trois pieds, un bdton à feu, une planche à .feu munie
d'tine encoche en V permeuam l'entrée d'air et d'oxygène
dans l'amas de .fibres de bois carbonisées et permettant la
combustion. et un bloc de bois protecteur graissé. pour/a main
exerçant la pression sur le dessus du bâton à .feu. 11
<< Le sergen1 Brunelle, â qui je faisais passer l'examen, se
choisit une souche de cèdre bien sèche. Avec sa hache, il se
tailla a méme la souche une marche devant lui servir de
planche à feu Avec le coin de sa hache. sur le bord de la
marche, il se .fit un trou devcmr recevoir le bout i1~{érieur du
1. Bois à grain très fin. bien lignifié. as~ez compact T r ès proche
du sapin.
68
Construire un feu
l. Le lieu
On installe géneralement un feu dans un lieu sec et à J'abri
__. vent, lieu qui réunit de fait les mêmes qualités qu'un
_.,droit ou l'on désire séjourner, donc aussi éloigné de la
.1ère. de J'étang ou du lac qui dégage de l'humidité, du
""Ouillard. On évitera la trop grande proximité des arbres,
.nout celle des résineux. On entourera son emplacement de
•·osses pierres ou de grosses bûches afin d'éviter qu'il se
-opage éventuellement par les herbes sèches. Il vaut mieux
.masser tout d'abord, avant de J'a.llumer, le maximum de
IS dont on sait avoir besoin ; on en fera 3 tas bien distincts :
... m bois, bois moyen et gro:) bois à sécher à proximité du
2. Les divers bois
~
Petit bois
Plutôt que les brindilles ou petits rameaux tombés à terre et
r conséquent toujours un peu humidifiés, les broussailles,
brindilles et rameaux secs encore sur les arbres
~itueront un meilleur matériau d'allumage. Le charme
.rpinus betulusl est l'arbre le plus prisé pour cet usage: les
....apins. les pins. les noisetiers, les troènes fournissent
excellentes branchettes ; les pins pro,.Josent aussi leurs
~es. les ronces leurs tiges. Si ce petii bois manquait. on
au amené à fabriquer des copeaux et des micro-bûchettes
cœur d'une grosse bûcbe.
c) Gros bois
On les divise en 3 catégories :
- Les bois durs donnent peu de flammes mais leur
chaleur lente et prolongée en fait d'excellents bois pour le.
chauffage et la cuisine ; parmi eux nommons le frêne.
l'érable, le chêne, le robinier, l'olivier, le hêtre, l'orme. le
charme.
- Les bois tendres se consument vite avec des flammes
continues qui en font d~excellents bois d'allumage ou
d'éclairage; ce sont: tilleul, bouleau, peuplier, aulne.
marronnier, saule. châtaignier, sureau. coudrier, platane.
aubépine.
- Les résineux offrent par leurs branches en bois dur un
meilleur combustible que leur tronc en bois plus tendre. leurs
flammes sont vives et peu durables, souvent à fumée forte :
parmi eux les épicéas, les sapins, les pins. les mélèzes.
N. B. : nous donnons en fin de ce chapitre un tableau des
caractéristiques des différents bois de chauffage.
3. Autres matériaux de chauffage
a) la bouse de vache séchée.
b) les alcools. en flambée dans des récipients en fer.
c) le charbon en brasero (voir ce paragraphe).
N. B. : le bois propose aussi un charbon : le charbon de
bois, ou résidu d'une combustion lente de bois en pyramide
élevée commenyant par lt:: haul. av!:!c une cheminée ménagée
au centre de la pyramide (voir plus loin le chapitre 3-3).
lt#<~I.SSC.>Nl> ' RoNDIN DE
s otr
AU
131EiN se::1@{7illl<..d
coura;a.v
Allume-feux pour pallier le manque de bois d' allumage
Bois moyen
ùrtains bois tendres (saule, bois blanc...) sont de bons bois
feu en été. L'biver, leur texture change: ils sont imbibés
cau et il est judicieux de leur préférer, en bois de transition,
branches coupées et fendues, les branchettes de résineux,
charme, de bê1J'e ou de frêne.
4. Construction type d'un feu
a) Description
- poser sur le sol un tapis isolant de branchettes ;
- entourer leurs deux plus grandes longueurs de deux
grosses bûches ou de plusieurs grosses pierres ; disposer sur
ce support une claie de branchettes à environ 10 ou 15 cm de
haut (la hauteur est fonction de la taille du bâti du feu) :
- disposer sur la claie une feuille de papier froissée.
quelques poignées non tassées de très fines brindilles autour
69
se chauffer
c) Réflecteur à feu
C'est un mur de réflexion ou de renvoi de la chaleur. Un
gros rocher, la grande base d'un arbre sont des réflecteur;
naturels. Ce moyen est excellent pour profiter au maximurr
de la chaleur : il suffit de s'installer entre le feu et le réflecteur
On peut aussi construire un mur de réflexion à raide de
billots de bois disposés les uns sur les autres et maintenus depart et d'autre par 4 piquets fichés en terre. Si l'on inclin~
fo:-tement cette paroi. e Ue peut aussi servir de toit, et au feu.
à la personne qui en jouit. Ce même mur peut être instalk
derrière un feu allumé devant une tente qu'on laisse ouverte
Construction et allumage d'un feu .
de copeaux, de tiges de ronces, d'ecorces de bouleau ;
construire au-dessus une pyramide ou un cône avec des
branchettes de l'épaisseur d'un doigt ;
- faire une torche avec du papier: si les brindilles sont
très humides. confectionner une torche de longue durée en
roulant un journal sur lequel on fera fondre régulièrement
une bougie : promener cette torche allumée sous la claie :
ajouter toujours. dans la même disposition, des branchettes là
où les flamme5 se déclarent. en prenant soin de ménager des
espaces pour la circulation des petites flammes et de l'air.
Le feu a pris, la petite claie s'effondre: ajouter alors
toujours en cône le bois moyen, puis alimenter sans cesse. au
fur et à mesure de l'appétit du feu, avec du bois de plus en
plus gros.
Mur d e réflexion de chaleur
b) Auvent pour pluie battante
S'il tombe une pluie battante. on prend la précaution de
construire un abri pour le feu composé de 2 piquets, de 2
longs bàtons inclinés et tenus par 2 autres piquets et 2 cordes.
entre lesquels on te11d une toile imperméable à distance
raisonnable des futures flammes ; on ménage une rigole sous
la toile et dans son prolongement : cette toile aura été
disposée face au vent.
1
/
Réflecteur à feu, coupe-vent et t oit .
Auvent pour plu ie battante.
70
.. •
construire un feu
5. Types de feu pour neige épaisse
6. Autres types de feu à sol
Lorsque la couche de neige est très épaisse- comme dans
les pays nordiques - il ne peut être question de déblayer : on
a alors recours à deux types de feu .
Ce sont des feux à murs parallèles dont l'une des
ouvertures est fermée par un mur de réflexion accolé aux
2 autres murs et toujours disposé face au vent :
a) Le feu suédois
a) En mottes
On pose parallèlement sur la neige deux très longues
perches sur lesquelles on va construire le feu sous forme d'un
pont de bûches posées côte à côte sur les perches : ainsi. il ne
risque pas de disparaîllc daus la neige.
Dans un sol gras herbeux. on enlève à la pelle des mottes
de terre qu'on dispose en parallélépipède.
b)
Le feu scandinave
Il est basé sur le même principe. On pose deux rondins
parallèlement sur la neige. puis on fiche contre leur côté 4
piquets face à face (2 pour chacun). L'espace ménagé entre
eux sera fonction de la largeur des bûches superposées entre
lesquelles on aura laissé un espace à J'aide de deux cales : le
reu brûlera entre elles. On peut se servir de la même façon
d'une seule bùche que l'on aura préalablement fendue en
deux.
..
Le feu suédois
Le feu
'·
b) En bois
C'est un feu de type trappeur : on dispose sur le sol
parallèlement 2 branches ; on pose sur elles 2 grosses bûches
préalablement encochées pour pouvoir venir s'encastrer dans
les branches : les faces latérales de ces bûches sont aplanies en
supprimant écorce et bois tendre : on pose 2 barres à feu sur
elles pour y préparer le feu ; le petit bois est disposé en
dessous : quelques bûches superposées sont réunies pour
former réflecteur.
~candinave .
Lorsque règne ce type de froid. on a tout avantage à
nstaller sa surface de repos en plan incliné vers le feu pour
. ue tout le corps bénéficie de la chaleur.
c) En pierres
Même disposition que la préparation en mottes. seul le
matériau a changé.
7. Un type de feu surélevé
Installation d'une tente face à un feu.
Ce feu peut servir de chauffage mais est surtout utilisé pour
les cuisines fixes de plein air: on prépare une table de 45 cm
environ à l'aide de 6 rondins croisés alternativement et
71
se chauffer
Feu surélevé.
9. Trois types très simples de feu
a) Feu de berger
Entre quelques pierres.
parallèlement en posant sur ce support une claie en planches ;
cette claie sera recouverte d'une couche de terre d'environ 10
à 15 cm et deviendra ainsi incombustible ; on y dresse alors
des foyers (briques. pierres. mottes... ) sur lesquels viendront
des barres a feu pour soutenir d'ab0rd le bâti du feu puis les
chaudrons.
8. Deux types de feu enterré
Ces feux sont uniquement des feux de cuisine : toute la
chaleur se concentre sur l'ustensile et. même découverts, ils
n'ont pour ainsi dire pas de rayonnement au niveau du sol.
a) En tranchée
b) Feu de trappeur
Entre 2 rondins.
On creuse une tranchée en biais ; l'un des côtés démarre
au ras du sol pour descendre en pente douce vers l'autre
extrémité, elle-même très légèrement inclinée et creusée à une
profondeur d'environ 20 cm sur 50 cm de long et 25 cm de
large ; le fond est couvert de pierres ; prennent appui sur les 2
côtés 2 barres afeu ou barres métalliques de 35 cm de long à
section carrée; toujours orientée dans le sens ·du vent
dominant.
c) Feu de randonneur
Caler entre un rocher en surplomb et une pierre de point
d'appui une perche inclinée environ à 30" ; faire le feu soU'
J'extrémité aérienne à laquelle on accroche son chaudron.
N.B. : ces derniers feux très rudimentaires sont plus
rapides à installer ; on les confectionne pour les séjours :rës
brefs.
Feux enterrés.
Polynésien
10. Le brasero
b) Polynésien
a) A bidon
Feu de bivouac le plus efficace pour la cuisine : sa braise
reste longtemps incandescente ; très bon rayonnement et
aucune perdition ; il dégage extrêmement peu de fumée.
élément intéressant pour celui qui ne désire pas signaler sa
présence.
N'importe quel bidon un peu grand fera l'affaire ; il suffit
de le poser sur quelques rondins et d'y pratiquer des trous
espacés régulièrement sur 2 rangs vers sa base afm d'assurer
un bon tirage ; chaleur très forte ; on peut poser sur
l'ouverture des barres pour y cuisiner.
72
construire un feu
· - Les bougies de bouleau sont faites uniquement de
l'écorce enroulée sur elle-même de cet arbre.
- Une bonne torche peut être constituée d'un bâton sur
lequel on cloue une boîte de conserves emplie de sable
humecté de pétrole.
12. Attention au feu !
On
"Yitux bl dcns
de l f"eti.IS le~ ur cu, lie
pett'<C
lnf.rteur• pour foclllter le tirage.
b) A boîte
Utilisé pour conserver des braises pendant plusieurs jours
.:e qui évite de rallumer un feu chaque fois ; pour ralentir la
.;ombustion de ces braises, on utilise une souche verte ou
~isie. on réduit le tirage au minimum (peu d'ouvertures et
:-es petites). on couvre les braises de cendres.
vieilles tôles Hcoupécs en vasques
(prévoir queklues !reus au centre
pour l'~coul•mont de l"eau).
- Eviter de faire des feux en forêts.
- Débarrasser le sol dans un rayon de 3 rn de toute
matière inflammable avant d'y faire un feu.
- Laisser toujours un feu sous surveillance.
- Pour éteindre un feu ne jamais le disperser mais noyer
les braises avec de l'eau. les écraser sans les enterrer (à cause
des racines). les couvrir de terre humide.
N.B. : voir chapitre Soigner et Sauver.
13. Caractéristiques de quelques bois de
chauffage
a) Les bois durs
1 (De chaleur lente et prolongée, avec peu de flammes :
cuisine. cha uffage.)
d A tiges
Excellent incinérateur à très bon ùrage, à alimentation
..cile, très simple à bâtir : piquer dans le sol 4 tiges de fer à
"leton qui serviront d'armature à un grillage cylindrique
ertical d' ! rn de haut sur 50 cm de diamètre.
1 Charme : très bon combustible. flamme vive. bonne
braise.
1Chêne : bon (également en charbon de bois). se consume
lentement. noircit. charbonne.
Erable : bon. belles flammes.
Frêne : bon. à bonnes braises, feu lent.
Hêtre : bon , à bonnes braises, Damme claire.
Olivier : excellent, longues braises.
Orme : forte chaleur, lent à brûler.
Robinier faux acacia: bon, à mauvaises braises. très
pétillant.
b) Les bois te ndres
1(Brûlant vite, à flammes continues: bois d'allumage ou de
feu x de camp.)
11. Types de feu d'éclairage
- On allume les feux assez haut de telle sorte que
éclairage porte loin sans perdre trop de son intensité : buttes.
~rtres. poteaux plantés en terre et surmontés d'un plateau
ncombustible.
Aubépine : brûle bien et vite. même vert.
Aulne : brûle bien et vite.
Bouleau : brûle bien et vite. flammes claires, bois
d'allumage et d'éclairage.
Châtai2nier : peu de ch aleur. pétit!e avec des étincelles.
Coudrier : bois d'allumage.
Marronnier : mauvais bois de feu.
Peuplier : médiocre.
Platane : médiocre, et éclatant.
Saule : flammes claires et vives. bois d'allumage.
Sureau : petit bois d'allumage.
T illeul : médiocre.
- On peut utiliser des lampes à huile (voir la rubrique
Poter et le chapitre Plantes à huile), confectionner des bougies
J\'eC les liges séchées de bouillon-blanc ( Versbascum Thap.IS) enduites de suif.
c) Les r ésineux
- Les tiges des plantes sarmenteuses comme le cornouiler sanguin (Cornus sanguinea), mêlées avec des baguettes de
pms, écorcées, séchées puis battues afm d'en extraire la
:noelle, brûlent lentement en éclairant. si on les réunit, en
'aisceaux à inclinaison assez forte.
Epicéa : chauffe vite. belles flammes. braises courtes.
Mélèze : moyen. pétillant. bon charbon.
Pin : chaleur et flammes vives, peu de durée. pommes de
pin excellentes pour allumage.
1 Sapin : flammes vives. beaucoup de fumée.
(Branches à bois durs. troncs à bois plus tendres.)
73
se chauffer
14. Couper et abattre
a) Couper les branches
Il vaut mieux couper les branches basses des jeunes arbres
(cela activera leur pousse) et les branches sèches des arbres
âgés dont on rabattra aussi les cimes qui redonneront de
nouvelles pousses.
b) Abattre un arbre
Si vous devez par nécessité abattre un arbre, choisissez-le
sagement ou sur des conseils éclairés afin de ne pas risquer
d'écourter sa vie de dizaines ou centaines d'années, et
n'oubliez pas ~ue pour chaque arbre abattu votre devoir est
d'en replanter au moins 4.
Abattage : faire à la hache une entaille à la base de J'arbre
du côté où l'on désire qu'il tombe ; scier alors de l'autre côté à
quelques centimètres au-dessus de la partie la plus basse de
l'entaille ; enfoncer un coin avec une masse au milieu du
tronc, derrière la scie, dès que J'arbre la bloque ; scier jusqu'à
être tout près de l'entaille ; enlever la scie et taper sur le coin
jusqu'à ce que l'arbre tombe; enlever les bavures de la souche
à la hache.
c) Fendre, scier, entreposer
a) 1ntroduire un coin au centre et a l'extrémité du tronc
jusqu'à ce quïJ se fende sur toute sa longueur ; ajouter des
coins sur son flanc jusqu'à ce que le tronc se sépare en deux.
b) Fendre les pièces de bois plus petites avec un merlin
qu'on frappe au pilon en avançant et en bougeant le manche
latéralement :usqu'à ce que le bois se fende sur toute sa
longueur.
ç) La scie de long est tenue par 2 hommes. l'un au sol.
l'autre debout sur la pièce de bois surélevée à environ 2 m.
d) Entasser les planches en suivant l'ordre de leur débit,
ménager un espace entre elles afin de faciliter Je séchage qui
doit durer au moins 18 mois.
3
1. Abattre un arbre
2. Fendre avec coin et masse
3. Fendre avec merlin et p ilon
74
4. Scier des planches
5. Entreposer les planches
Chauffer son logis
1. Vloyens divers et existants
a
2. Construire sa cheminée
Petit chauffage par accumulation
a) Les constituants
Jare chauffer divers matériaux tels que sable. terre, ou
·~;les jeter à la pelJe dans une grande marmite ou dans
.;rand bidon en fer: ne pas remplir complètement et
-~r avec un couvercle ou des journaux épais. Ce récipient
.arder el faire rayonner durant plusieurs heures une
·"chaleur dans des abris tels qu'une lente. une baraque,
,:om de bergerie. une cabane artisanale. une petite
- Le foyer est le socle sur lequel on fa it le feu : il est
constitué de matériaux incombustibles ainsi que son fond qu i
l'isole du mur (contrecœur) ct qui réfléchit la chaleur. Ce
contrecœur n'existe évidemment pas dans les cheminées
positionnées au centre d'une pièce. Le foyer peut ne pas être
fermé par des jambages. même sïl est situé contre un mur.
comme en posséder un ou deux.
- Les jambages sont les éléments verticaux qui encadrent
le contrecœur. lls sont aussi construits en materiaux
réfractaires.
Chauffages à bois
• très bons modes de chauffage à bois ou à charbon
"urent :
-
La cuisinière qui a l'avantage supplémentaire de cuire
aments.
Le poêle (mirus par exemple).
us deux doi\>enr être munis d'une tuyauterie assez
....e. de telle sorte que la chaleur ne soit pas immédiateévacuée par la cheminée. mais profite le plus
Jement possible. sans pour autant diminuer le tirage.
- Le manteau (ou hotte) est la partie qui monte des
jambages (souvent surmontés d\me poutre) jusqu'au plafond.
- Le conduit est la partie inférieure. constituée par
J'avaloir. glacis de plâtre lisse et régulier. qui permet
l'évacuation des fumées sans retenue de suie: un ramonage
annuel reste cependant toujours nécessaire. Il traverse la
construction (grenier. toit...).
- La souche est la partie extérieure du conduit débouchant sur le toit. Elle nécessite l'application d'un chapeau
surélevé ct débordant pour éviter J'intrusion des pluies.
Porte de
charsement.
Coupe d'un poêle
75
se chauffer
b) Les matériaux de construction
-
Outils de base du maçon.
Briques ou pierres et ciment réfractaires.
Grandes briques creuses.
Ciment et plâtre ordinaires.
Poutre et bois d'étai.
c) Les accessoires
- Une plaque de bronze a apposer contre le contrecœur
pour renvoyer la chaleur dans la pièce.
- Chenêts(pour maintenir les bûches) ou grille surélevée
(pour contenir le charbon).
- Pare-feu, pour éviter la projection de brindilles ou
d'étincelles dans la pièce. Nous en avons fabriqué un a l'aide
d'un momant de Iii et de grillage fin : il n'est pas vilain et très
efficace.
- Serviteur et ses instruments: pince, pique-feu, pelle,
balai métallique.
d) L'emplacement
-
f) Les matériaux de chauffage
Une cheminée fonctionne soit avec du bois (très rationnel),
soit avec du charbon. Si la cheminée est bien proportionnee.
l'allumage est assez aisé : papier sec roulé en boules lâches :
cartons. petits bois ou brindilles ; branchettes ; branches ou
büches fendues ; Je tout disposé dans l'ordre sous et sur les
chenêts en laissant une libre circulation à l'air (voir notre
chapitre Faire un feu).
N.B. : on construit maintenant des cheminées assurant un
meilleur chauffage par la ventilation de l'air chaud : on
ménage sous Je foyer une arrivée d'air qui passera sous le
foyer et entre Je mur et le contrecœur pour aboutir, a travers
le manteau. dans Je lieu à chauffer (références : Cheminées
Castelas-Verités- 28130 Maintenon).
3. Faire son charbon de bois
a) Lieu requis
La souche de la cheminée ne doit pas être exposée aux
vents dominants (causes de dépression et de surpression).
- Eviter de construire la cheminée contre un mur à
bonne exposition solaire, ce qui infrrmerait le tirage.
- Construire un conduit et une souche les plus droits
possible (sans coudes). ce qui assure un bon tirage.
- Proximité d'un bois pour les matériaux.
- Facilité de transport pour Je charbon.
- Aire bien battue et plate de 3 m de diamètre environ.
comportant la sécurité nécessaire contre les incendies (voir
notre rubrique Se chauffer, paragraphe Attention au feu).
b) Edification de la meule
- Confectionner au moyen de trois grandes pierres
plates, ou de nombreux parpaings, un tunnel qui reliera le
centre du cercle à sa périphérie et orienter l'ouverture dans la
direction des vents dominants.
Venu dominants
- Au centre du cercle, à l'extrémité du tunnel, apporter
paille. papiers. brindilles qui permettront l'allumage.
- Entasser branchages, branches, bûches sur une hauteur de 1.50 m environ sur la totalité de la surface prévue
pour la meule.
- Recouvrir de terre (1 0 cm d'épaisseur) en laissant un
trou au centre d'environ 30 cm de diamètre qui permettra le
tirage et donc la combustion.
Position de la souche de la chemin ée.
- Au moyen d'une perche de 2 rn de long à laquelle on
fixera. à une extrémité, un chiffon imbibé d'alcool et à
enflammer pour communiquer le feu. par le tunnel, au centre
de la meule.
c) Surveillance de la meule
e) Les proportions
Celles du foyer entre sa profondeur. sa hauteur et sa
largeur doivent être dans le rapport 4. 5. 6 (règle d'or des
âtriers) eL la hauteur de la hotte doit être égale à celle du foyer.
Exemple : 60 cm de large pour 50 cm de hauteur et 40 cm
de profondeur.
La section du conduit de cheminée ne peut être inférieure a
20 x 20 cm, et supérieure au neuvième de la surface du foyer,
et sa hauteur sept fois supérieure à la hauteur totale de la
hotte et du foyer.
La surface du foyer est proportionnelle à la section du
conduit de fumée :
- foyer de 60 x 60 cm = conduit de 20 x 20 cm ;
- foyer de 90 x 7 5 cm
conduit de 25 x 30 cm.
L'ouverture est fonction du cubage du lieu à chauffer.
=
76
- Dès le tirage assuré, fermer l'orifice extérieur du
tunnel ; au moyen de la même perche percer la meule, à sa
base sur tout son pourtour, de trous espacés les uns des autres
de 50 cm : on assure ainsi une bonne consumation générale.
- Chacun de ces trous sera fermé au fur et â mesure que
Je tirage qu'ils assurent deviendra trop violent.
- Dès que la fumée ne s'échappe plus de la cheminée,
laisser reposer 48 heures puis découvrir la meule et récupérer
le charbon.
N.B. : l'utilisation du charbon de bois est celle du charbon
ordinaire.
..
chauffer son logis
4. Les énergies douces
Dans le cadre d'un tel ouvrage. nous ne pouvons que nous
rner à citer pour mémoire d'autres formes d'énergies
msformables en chaleur. Chacune de ces énergies fera
bjet d'autres livres techniques dans cette r:nê~e ~~Uection.
nous ne pouvons qu'inciter nos lecteurs a s y referer.
-
Le solaire: d'une application assez complexe et en
évolution technologique. Voir. dans la même colleen. l'ouvrage de \!liche! Breuzard : Manuel de l'habitat
aire (Dangles). le numéro spécial 59 de la revue
' (franchi : « Energie Solaire et Habitat» .ainsi qu~ le n" 66
. Sauvage« Guide pratique 79 de la ma1son solrure ».
~me
- L'éolienne : permet de pomper les liquides et de
.duire de l'électricité, mais l'inconstance des vents oblige à
'"ker l'énergie avec des batteries d'accumulateurs (voir le n"
-..ial de l'Affranchi:« Eoliennes et Habitat »).
- L'hydraulique: permet. grâce à la proximité d'une
... re (à courant assez fort). l'installation d'une roue à aube
. J'on couple à une génératrice afin d'obtenir sa propre
électricité. Le débit du cours d'eau devra être régularisé avec
un barrage de retenue muni d'une vanne.
- Le gaz de fumier : produit par la décomposition en
autoclave du fumier animal et humain et de tous déchets
cellulosiques (ordures biodégradables. paille. herbe cou~ ...).
Ce bio-gaz (60 96 de méthane et 40 96 de gaz carbonique)
fournit une excellente source d'énergie.
N.B. le fumier récupéré après cette opération se révèle
encore meilleur pour la fécondation des sols.
5. Autres modes de chauffage
Le moins coûteux et le moins astreignant demeure celui
qui fut pratiqué dans de nombreuses fermes ancien.~es, et qui
consiste tout simplement à loger au-dessus de 1etable. de
l'écurie ou de la bergerie afin de profiter de la bonne ch~e~r
animale et montante des bêtes farrùJières desquelles on n 'eta1t
séparé que par un plancher aux bois mal joints. plein
d'interstices.
77
se chauffer
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Nous vous donnons également la recette de la voiture
solaire due à la plume de Reiser (dessin publié dans La
Gueule ouverze) : amener une ou plusieurs voitures de
récupération, à carrosserie et vitres non endommagées à 2 ou
3 m du logis à chauffer. côté soleil : percer un trou au centre
du toit des voitures : y introduire un tuyau de poêle qui
78
,t-·
~
0 . -
~
pénétrera dans la maison par une ouverture ménagée à Cl
effet : disposer des pierres sur le plancher des véhicules ali
qu'elles emmagasinent la chaleur durant le jour et puissent
restituer durant la nuit : la chaleur envahit le tuyau et pénèi.T
dans la maison.
se chauffer
Bibliographie
Album de Darzee (Scouts de f'rancc - 23. rue Ligner - Paris XX•).
Anscieau Gilbert: Familier de la Nature (Presses de l'Ile-de-France).
Aquarius : Manuel de la Vie pauvre (Stock/2).
Assiniwi Bernard : Survie en forêt (Léméac. Ottawa).
Becker M. : Je reconnais les arbres (André Leson).
La Cheminée ct Tirage des cheminées à feu ou vere (Massin-Paris).
Chiche cap dac (Scouts de France).
Garnier Gabriel: Ressources médicinales de la Flore française. 2 vol. (Vigot).
Gohl H. : La Foret vivallfe (Bibliothèque des Arts).
Instruction Survie (Documentation de l'armée française pour aider à la survie des prisonniers
evades).
London Jack : La Peste écarlate (Cres. Paris).
Provenchcr Paul : Guide du Trappeur (F.d. de l'Homme. Montréal).
Reiser : Energies libres (centre de création industrielle Georges Pompidou - Paris).
Serger.t Maurice : Camps par tous les temps (Scouts de France).
Seymour John : Revivre à la campagne (Edita-Vilo).
Uexkùll .J.-V.: Mondes animaux et Mondes humains (Gonthier).
79
se chauffer
80
boire et trouver l'eau
Jésus et l'eau
4-1: L'eau et ses usages
Déflllitions - Diététique - Ration quotidienne - Eau, cancer et bio-électronique - L'eau potable L'eau bouillie - Trois îùtres à eau - L'eau, source de vie - Drainage - L'irrigation.
4-2: Trouver l'eau
Les différents sols - Reconnaissance des sols - Végétation et nature des sols- La radiesthésie- Les
pompes - Creuser un puits - Rosée et eau de pluie - Autres moyens de trouver de J'eau.
Bibliographie.
81
Jésus et l'eau
Dans son Evangile de la Paix de Jésus (Ed. Génillard - Lausanne), Je disciple
Jean rapporte ces paroles du Christ:
a Après l'ange de l'air, recherchez l'ange de l'eau. Enlevez vos souliers et vos
habits et laissez l'ange de l'eau embrasser tout votre corps. Abandonnez-vous
complètement dans ses bras berceurs et aussi souvent que vous mettez en mouvement
l'air par votre respiration, .faites également mouvoir l'eau par les balancements de
votre corps. Je vous le dis, en vérité. l'ange de l'eau chassera de votre organisme
toutes les impuretés qui le souillent tant au-dehors qu'au-dedans. Et toutes les choses
impures ou malodorantes s'écouleront loin de vous, de mème que la saleté d'habits
lavés dans l'eau de la rivière est emportée avec le courant et se perd dans sa course.
Je vous le dis, en vérité, .saint est l'ange de l'eau, il pur(fie tout ce qui est souillé et
transforme en parfums suaves toutes les mauvaises odeurs. Personne ne peut se
présenter devant la .fàce de Dieu si l'ange de l'eau ne le laisse point passer. En .fait,
tout doit ètre rénové par l'eau et par la vérité, car votre corps baigne dans le .fleuve de
la vie terrestre et votre esprit baigne dans le fleuve de la vie éternelle. Car vous
recevez votre sang de notre Mêre, la Terre, et ta Vérité de notre Père céleste. n
Quoi qu'il en soit, notre nutrition actuelle demeurant complètement dénaturée
et toxique. il nous est nécessaire de boire, et chacun sait les catastrophes qu'entraîne
la suppression des haies, des bocages, des forêts (comme au Sahel), car le sol fait le
climat (voir ce paragraphe).
Chateaubriand écrivait : « Les forèts précèdent les hommes ; les déserts les
suivent. 11 Triste réalité ! Notre égoïsme fait que nous sommes devenus tout à fait
inaptes à prévoir. «Après nous le déluge! JI entend-on souvent d'hommes ayant
procréé. Ils n'auraient donc fait des enfants que pour eux-mêmes!
Les arbres attirent l'eau comme l'aimant la limaille et comme l'amant l'amour,
la fécondité. Là où il n'y a plus d'amour naît la solitude ; là où il n'y a plus d'arbres
naît le désert.
82
L'eau et ses usages
Définitions
çau est un corp; composé de deux volumes d'hydrogène.
volume d'oxygène et qui est liquide à la température
-.aire : liquide incolore et. dit-on. sans saveur ! Il doit
- d'cau distillée, car l'eau des cascades jurassiques du
son n'a absolument pas le goût des sources provençales
'aillon.
eau gèle à o•c et bout à 1oo•c. C'est un des rares corps
.a densité du solide (glace) soit inférieure à la densité du
Je On la considère comme un corps très stable.
"corps humain'est composé d'environ 80 % d'eau. et il
.:rilié que si notre nutrition était juste nous n'aurions
besoin de boire. L'un de nos amis. frugivore·. ore. n·a absorbé qu'un verre de liquide en 20 ans. La
boisson pour l'homme est celle vitale, vivante,
-lldtue dans les fruits et légumes naturels et frais. La soif
rèsultar d'un processus engagé par une malnutrition
1)liOn de nutriments impropres a notre physiologie :
Je. poisson, alcooL. ou tués par la cuisson : légumes
15, confitures...) ou par une mauvaise mastication (voir
<fuction de notre partie Se nourrir). Les déchets que
malnutrition nous fait accumuler réclament alors un
JÇ de drainage et, notre corps devenu comme les écuries
• as. attend patiemment ou impatiemment la venue
..ule ou des maladies purificatrices. D'où le succès
.A!rable et inconsidéré des eaux thermales ou médica.Jses chargées trop fortement en un sel ou en un gaz
~mé.
. ... u de pluie contient de 30 à 50 cm3 de gaz dissous. celle
_,.. environ 35 g de sels minéraux en solution. d'où ses
~ revitalisants catalyseurs (voir u Le Sel 11 de notre
Cueillir).
de source renferme de nombreux sels minéraux
..arbonates de calcium et de magnésium). différenciés
nature des terrains qu'elle traverse. des chlorures et
des gaz et des matières organiques et elle possède une
ue supplémentaire : elle est vivante donc vivi-
.ù
La qualité bio-électronique d'un élément (rapport pH-rH
ou acide-base : voir Je chap. 6- 1 de la partie Cuisiner) nous
propose la parfaite cohérence de nos auto-immunités
organiques.
Et il se trouve que cette eau de source, non pure mais
potable et vivifiante. posséde un excellent pH (comme le miel
naturel et le froment) et une radiovitalité se situant entre
8 000 et 12 500 angstroms, c'est-à-dire qu'elle possède des
vertus vitalisantes tout à fait exceptionnelles qu'elle perd
progressivement mais rapidement, comme un fruit cueilli,
dès qu'on lui fait quitter son perpétuel mouvement de source.
Lors de jeûnes longs (voir notre autre ouvrage Régénération par le j eûne. Ed. Dangles). nous avons remarqué que les
êtres purifiés par autolyse grâce à J'abstention à laquelle ils se
livrent des aliments dits de matière. deviennent extrêmement
sensibles aux nourritures subtiles et essentielles, aux vibration:. impalpables que proposent la lumière. l'air, le chant, la
créativité et... J'eau.
Un patient. en moment de faiblesse, au 22• jour de jeûne.
ayant 8/7 de tension. revint. après une heure de séjour sous
la cascade. sans s'en abreuver, avec 13/7 de tension et
éprouva le besoin de scier du bois durant 2 heures.
3. Ration quotidienne
Elle est extrêmement variable et fonction de la nutrition
des activités, de la saison, du climat. de l'état psychique. de~
possibilités d'inunersion en air ou en eau pure où l'humidité
est absorbée par capillarité, du métabolisme. du rythme
respi ra toire...
Nous avons mentionné antérieurement Je cas de notre ami
le docteur Tomatis qui en 20 ans. vivant à Paris mais
frugivore-crudivore, n'absorba qu'un verre d'eau. Un individu mal nourri (charognes. alcools. café. chocolat...) et
fournissant un travail citadin peut absorber dï à 2 1 de
liquide par jour. En jeûne long (de 21 à 28 jours) nous avons
remarqué que la ration quotidienne du jeûneur en eau pure
est en moyenne d'J à 2 litres. alors que c'est son seul aliment
solide, si l'on peut dire.
4. Eau, cancer et bio-électronique,
·.1diovitalité d'un être humain en bonne santé se situe à
n 7 000 angstrôms, et jamais il ne devrait consommer
• 'lduits inaptes à le nourrir essentiellement. c'est-a-dire
~;.:~.un une radiovitalité moindre : cadavres. légumes et
·.ues par l'ébullition.
par
Louis-Claude Vincent
« Le cancer est une maladie des civilisations principalement parce que les civilisations utilisent. de plus en plus. de
reau rendue officiellement potable par traitements divers.
83
boire et trouver l'eau
Qu'est-ce qu'une eau officiellement potable?
C'est avant tout une eau exempte de microbes et
notamment de colibacilles. Eau potable veut dire pour les
officiels, eau stérilisée, c'est-à-dire morte, dans laquelle on a
tué la vie. Pour y aboutir on stérilise à l'aide de doses, plus ou
moins fortes, de chlore gazeux ou d'hypochlorites ou encore
d'ozone, tous produits très oxydants et de ce fait cancérigè-
nes.
On donne ainsi aux populations une eau qui :
- physiquement : est limpide (limpidité mesurée en
gouttes de mastic) :
- chimiquement : contient les électrolytes d'origine. plus
les produits chimiques qu'on y ajoute. Récemment la loi
française (août 61) vient de déclarer potables les . eaux
contenant jusqu'à 2 g de minéralisation par litre, alors qu'au
préalable la limite de potabilité souhaitable était de 500 mg/1.
C'est là une prime effroyable accordée pour la propagation du
cancer:
- bactériologiquement : est stérile.
Or. telle eau est :
- chimiquement : chargée d'électrolytes, donc possède
une forte pression osmotique. a une faible résistivité
électrique;
- ioniquement: alcaline (effets des stérilisants alcalins) :
- électroniquement : chargée positivement, donc très
oxydée (effet des stérilisants oxydés).
Dans l'ensemble, c'est une eau idéale à cancers. En effet.
des milliers de mesures effectuées, depuis 10 ans, sur le sang
des cancéreux, à l'aide de la méthode bio-électronique, ont
révélé qu'un tel sang était toujours:
- alcalin (pH plus grand que 7,4 au lieu de 7 ,2) :
- oxydé (rH2 plus grand que 25 au lieu de 22) ;
- à faible résistivité électrique (inférieure à 130 0./cm/
cm2 , au lieu de 180-200). donc chargé en électrolytes.
Cet état d'alcalinisation. d'oxydation et d'encrassement
électrolytique est, en même temps. favorisé par toutes les
influences de la civilisation. qui agissent dans le même sens de
perturbation: engrais chimiques, pesticides, pasteurisations,
conserves, vaccins, antibiotiques, rayons X, ustensiles de
cuisine métalliques, abus des emplois de l'électricité et des
vêtements isolants en fibres synthétiques. habitations en
cages de Faraday... »
terrains rencontrés sont sableux. l'eau y abandonne ses
impuretés ; elle se fùtre. et il y a beaucoup de chances pour
que cette eau soit potable.
Si par contre. l'eau ne traverse que des terrains fissurés.
granitiques ou calcaires. elle peut être contaminée très loin de
la source et n'être pas potable.
Les puits: l'eau qui circule dans le sol est parfois arrêtée
par une couche d'argile imperméable. En forant un puits
(voir chapitre 4-2) on atteint l'eau souterraine qui est souvent
fraîche et agréable à boire. Mais attention aux infiltrations :
les fosses d'aisances, usines a déchets. étables. etc.. doivent
être placées le plus loin possible du puits.
c) Les filtres
Il existe plusieurs types de fùtres. mais dont l'efficacité est
discutable. car les microbes ne sont pas tués : ils débarra<>sent
simplement l'eau de ses impuretés en suspension.
Le filtre Chamberland : constitué par un cylindre creux
(ou bougie), ouvert à l'une de ses extrémités seulement. Il est
fait d'une porcelaine non recuite. donc poreuse. n est
nécessaire de nettoyer la bougie tous les 4 à 5 jours avec une
brosse dure et de la stériliser.
Bousie
en
porcelaine
5. L'eau potable
En cas de survie, la grande préoccupation de l'homme est
son alimentation en eau potable, d'autant plus s'il ne dispose
guère de fruits pour se désaltérer par ailleurs.
Nos ancêtres reconnaissaient la potabilite de l'eau à ses
possibilités de bien faire cuire les légumes ou de dissoudre
facilement le savon (dictionnaire Bouillet).
a) Comment rendre rapidement une eau potable
Une eau trouble ou qui sent seulement mauvais n'est pas
bonne pour l'alimentation. Mais une eau limpide peut
contenir des microbes et substances dangereuses. Aussi. faute
de laboratoire d'analyse. il est prudent de la faire bouillir
pendant un quart d'heure avant consommation si vous avez
quelque doute à son sujet.
b) L'eau de pluie
Les sources: l'eau de pluie s'infùtre dans le sol. traverse
des terrains divers. puis sort de terre : c'est une source. Si les
84
Filtre Chamberland
Filtre à cartouche filtrante
Les cartouches filtrantes : celles-ci sont garnies de produits
chim:iques qui assurent une bonne stérilisation de l'eau. mais
eUes ne sont pas d'une durée indéfinie ni sans inconvénient
pour l'organisme justement du fait du contact de ces produits
chimiques. Mais faute de mieux. et temporairement...
6. L'eau bouillie
Qui peut encore bénéficier d'une eau souterraine ou d'une
eau de source pures ? La plupart des cours d'eau du monde
entier sont aujourd'hui monstrueusement pollués et l'on peut
être amené à stériliser l'eau par ébuUjtion afm de la rendre
potable. L'appareil que nous vous proposons dans ce but est
assez simple en sa réalisation. Il nécessite les matériaux
suivants :
l'eau et ses usages
- Un bidon de 200 1 avec bonde de remplissage et robinet
d'écoulement ( 1.8 cm de diamètre). en métal pouvant bien
résister â la chalet..r.
- Un entonnoir avec filtre.
- Des briques réfractaires dont le nombre sera dépendant
de la dimension.
- Une plaque métallique pour régler le tirage du foyer.
- Un sac de ciment et sable pour fabriquer le mortier de
scellement et rassise du foyer.
- Un embout de vidange (long. : 5 cm, diam. : 1.8 cm).
7. Trois filtres à eau
L'eau peut être aussi rendue potable par filtration.
a) Filtre à trois bidons
Poser le récipiem contenant l'eau à traiter sur une table.
une caisse. de telle sorte que le robinet d'écoulement soit audessus d'une boite emplie de sable fin et munie elle-même
d\m robinet. ou percée de petits trous par en dessous : cette
boîte à sable sera elle-même au-dessus d'un autre récipient
(lessiveuse. jarre. bidon) destiné à recevoir l'eau filtrée.
b) Filtre à deux bidons
Une capacité de 300 1 d'eau est proposée par ce fi ltre si l'on
dispose de:
- 2 bidons de 200 1 chacun.
- d'un couvercle.
- d'une bonde de vidange.
- de cailloux. de gravier et de sable.
A
/1
\\
0
)
.. - -------==-=...- Pour faire bouillir et stériliser
une importante quantité d'eau
Le foyer doit être orienté face â la direction du vent
dominant et le tirage sera réglé par la plaque : on met le bois à
brûler directement sous le bidon ; l'eau doit bouillir au moins
15 mn. la vapeur s'échappera par la bonde de remplissage
laissée ouverte; s'assurer que l'eau dans l'embout de vidange
et le robinet a bouilli en laissant s'écouler au moins 2 1 d'eau
pendant l'ébullition.
*
*
Ce liltre est ainsi construit :
- Chacun des bidons doit avoir un fond et pas de
couvercle.
- Percer des trous dans la partie inférieure du bidon A
pour le transformer en passoire.
- Fixer un robinet dans la partie inférieure du bidon B.
- Passer l'intérieur des bidons au gou dron.
- Placer un bouchon de vidange sous le bidon B.
- Poser le bidon A sur le bidon B. partie trouée vers le
bas et souder.
- Construire un socle en bois pour poser les bidons et
permettre le remplissage de seaux ou bassines.
- Construire un second socle sur lequel on peut monter
pour remplir le bidon A d'eau à filtrer.
85
boire et trouver l'eau
A
·~f./J<J------4
~2Q:!Q~~~+--- 5
8. L'eau, source de vie
B
u----6
Le filtre à deux bidons
1. Couvercle amovible, avec une pierre pour le faire tenir - 2, Fût de
200 litres avec fond percé de trous - 3. Eau à f iltrer - 4. 7 à 8 cm de
gravier - 5. 5 à 6 cm de cailloux - 6. Deuxième fût de 200 litres empli
d'eau potable - 7. Robinet - 8. Bouchon de vidange - 9. Fosse de
drainage emplie de pierres et graviers.
- Placer des cailloux propres au fond du bidon A sur
7 cm d'épaisseur.
- Couvrir les cailloux de gravier fin sur 8 cm d'épaisseur.
- Couvrir le gravier de 60 cm de sable propre.
- Remplir d'eau à traiter et attendre 13 heures pour que
le bidon A se vide dans le bidon B.
- Nettoyer périodiquement le fùtre en enlevant une
couche de 3 cm de sable ; pour un nettoyage complet changer
tout le sable.
- Construire une fosse de drainage sous le robinet pour
éviter la formation de boue.
c) Citerne-nitre
1 : réservoirs remplis de sable, entourant complètement la
citerne centrale.
2 : citerne centrale recevant l'eau fùtrée.
3 : arrivées d'eau non fùtrée.
4 : ouvertures à la base. par où pénètre l'eau filtrée par le
sable.
86
Notre terre a un nom impropre: elle devrait s'appeler/a
71 1oe de sa surface. C'est
l'évaporation de ses eaux qui forme les nuages dont la pluie
bienfaisante crée - avec la lumière solaire -la fécondité de
notre planète... crée ou créait car les diverses pollutions que
nous sécrétons depuis quelques décennies rendent momentanément mais irréversiblement pour l'homme notre mère terre
chauve.
Les cours d'eau aux berges desquels se fixèrent les
maisons. les hameaux. les villages puis les villes - car ils
étaient sources de vie - sont devenus. par les déchets trop
nombreux que nous y déversons, sources de mort.
mer, car celle-ci couvre les
L'eau. ce chaos si sensible, se trouve être encore potable en
haute ou moyenne altitude, en nappes ou rivières souterraines. à condition que les terres qui les dissimulent soiem
composées de minéraux qui ne laissent pas passer les
pollutions de surface, ou à moins que celles-ci ne soient
filtrées par des couches sédimentaires (c'est actuellement le
cas de l'eau de Volvic qui n'est polluée que par l'air à sa
sortie).
Néanmoins pour la culture. il est indispensable d'avoir de
l'eau. et le drainage et l'irrigation peuvent apporter beaucoup.
9. Drainage
u L'eau qu i circule, c'esl la vie. L 'eau qui stagne, c'esc la
mor/. >J
Sans eau, la plante qui doit absorber les éléments
fertilisants dissous ne peut se nourrir, et meurt. Mais il ne
faut pas non plus qu'un sol soit trop gorgé d'eau : l'air et la
chaleur ne peuvent y pénétrer. et la vie microbienne y est très
ralentie.
a) Les sols à drainer
Un sol est gorge d'eau quand ce!Je-ci persiste dans les pas
des chevaux ou dans des trous de 1.50 rn creusés de dü;tance
en distance. Les traces d'eau sont encore visibles 2 ou 3 jours
après les pluies.
b) Pratique du drainage
Dans les prairies, des rigoles sillonnent la pente du .terrain
et vont aboutir à un fossé creuse en contrebas. avec
écoulement vers un ruisseau ou une rivière.
l'eau et ses usages
Trois procédés de drainage
Dans les cultures. il faut combler ces rigoles. On aarnit
alors le food des tranchées de fagots. pierres ou tuyaux de
poterie poreuse.
Plan d'un terrain irrigué par ruissellement
c) Effets du drainage
-
Aère et réchauffe le sol. active la nitrification.
Rend la terre plus facile à travailler.
Favorise la rapidité et la régularité de la germination.
Aide à la disparition des mauvaises herbes amies de
*
l'eau.
10. L'irrigation
Au Sahara. une des méthodes d'irrigation est la foggara,
schématisée ci-dessous :
a) Choix des eaux
Celles des cours d'eau sont à préférer car. sans cesse en
mouvement, elles sont aêrées. Les eaux de source trop fr oides
ne conviennent guère. pas plus que les eaux stagnantes
souvent acides par suite des débris organiques qu'elles
renferment.
b) La pratique
L'irrigation se pratique par ruissellement, infiltration ou
submersion.
Dans le premier cas, on amène l'eau au point le plus élevé
du terrain par un canal de dérivation. et on la distribue par
des rigoles. Des mottes d'herbe assurent le débordement.
Par infiltration (culture maraîchère). on laisse l'eau au fond
des rigoles. et celle-ci pénètre peu à peu dans le soL
L'irrigation par submersion consiste à assurer le débordement artificiel des rigoles et canaux par des barrages et
vannes que l'on ouvre et ferme.
Aménagement d'une foggara et sortie â l'air libre
87
boire et trouver l'eau
- note
88
Trouver l'eau
d) Terres humifères
1. Les différents sols
On peut dire des terres - comme des anjmaux et des
":>mmes - qu'elles ont des qualité..:; et des defauts. Suivant
ue c'est l'argile. le calcaire. le sable ou l'humus qui
_ominent. on a affaire a des sols argileux. calcaires. sableux
.1 humifères.
a 1 Terres argileuses imperméables
Elles forment une pâte avec l'eau. En bouillie J'hiver, elles
••JTcissent et se fendillent l'été. EUes sont donc difficiles à
·-availler. mal aérées, lourdes et froides; la végétation s'y
·ouve retardée.
b 1 Terres calcaires trop perméables
EUes sèchent vite en été et font également pâte sous la
- uie. Elles se gonflent sous l'action de la gelée et les racines
nt brisées. Pour les cultiver, il faut alors tasser le sol avec
n rouleau.
c' Terres sableuses, très perméables et aérées
Elles se dessèchent vite(terres brûlantes) mais se travaillent
;eilement (terres légères). La végétation s'y développe d'une
.çon précoce.
Sol
Sol
Sol
~~~~
neures
18 " '
~ è!J-·~
_ __
---
Sols perméables
--
Sols imperméables
Perméabilité à l'eau d es différents sols
De couleur foncée et d'aspect spongieux. elles sont
imperméables. mal aérées et froides. Elles forment des
marais. tourbières. et ne conviennent pas aux cultures.
e) Terres franches
Beaucoup de terres ne peuvent être classées dans un des
4 groupes précédents, étant composées de mélanges équilibrés. Elles conviennent à toutes les cultures.
2. Reconnaissanèe des sols
Un bon sourcier verra toujours son travail simplifié s'il est
également savant en géologie et en pédologie, c'est-à-dire: s'il
possède des connaissances sur les matériaux qui forment le
sous-sol terrestre et sur la nature et l'origine des sols
superficiels qui naissent des inOuences combinées des climats,
de la vie végétale et animale et des apports humains (humus.
barrage. détournement de source. irrigation ... ). Cela lui
évitera de longues recherches sur le terrain dont il saura
reconnaître les strates profondes par les strates superficielles.
et la possibilité qu'a ou non tel ou tel terrain de receler de
l'eau à telle ou telle profondeur avec tel ou tel débit ; ses
premières démarches pourront même uniquement s'effectuer
sur les cartes géologiques à grande échelle.
Le domaine du sourcier s'apparente un peu à celui du
spéléologue dans la mesure où la présence de roches
perméables posées sur un sol imperméable lui apprendra
forcément la présence de nappe phréatique et de sources
souterraines. L'eau est le facteur essentiel dans la genèse des
sols comme agent d'hydrolyse et comme milieu dispersant :
son action chimique sur les roches est due à la présence de
gaz carbonique et son action mécanique de transport à la
pesanteur : l'eau de surface est incitée à atteindre le niveau de
la mer et l'eau d'infiltration à s'enfoncer de plus en plus bas.
Il n'est pas besoin d'être très savant pour reconnaître dans
un pays calcaire les paysages caractéristiques d'activité
souterraine : l'absence d'eau sur les hauteurs. sa localisation
dans les vallées, nécessite obligatoirement un transport
souterrain des précipitations atmosphériques.
Par contre. sur les versants abrupts et imperméables, le
ruissel.lement est très rapide et ces zones ont peu de capacité
de retenir l'humidité ; les chaînes de collines en pente douce
couvertes de bois et de prés forment un réservoir naturel de
89
boire et trouver l'eau
bonne capacité : le feuillage des arbres est une couverture
protectrice pour la terre. et les eaux ne risquent pas
d'entraîner le sol retenu de surcroît par les racines : le sol va
absorber l'eau comme une éponge et la laisser s'écouler
lentement vers le bas : de telles zones sont dites de captage
parce qu'elles apportent une contribution régulière aux
rivières qui <ùmentcm les plaines en contrebas.
d) Les sources
Elles sortent là où la nappe phréatique rencontre la surface
du sol. à condition de serpenter sur une couche imperméable.
Certaines sources sont intermittentes : cela dépend des
précipitations ct de la nature des terrains.
a) Les eaux souterraines
La majeure partie des eaux souterraines est formée par
lïnlïltration des eaux de pluie 01.1 des eaux courantes dans les
roches perméables (sables, grès poreux, craie...) ou dans les
fissures des différentes roches (diaclases des roches calcaires) ;
elles peuvent aussi être issues des eaux juvéniles des
profondeurs de l'écorce terrestre (sources thermales, geysers...).
b) Les nappes phréatiques ou aquifères
Leur niveau dépend de la répartition des eaux souterraines.
On les trouve à une dizaine de mètres sous terre dans la
plupart des régions tempérées : elles sont plus profondes dans
les régions arides mais raremem en dessous de 600 m.
1:
2:
3:
4:
5:
6:
Nappe aquifère ou phréatique
nappe phréatique (en pointillés)
source de réception
cours d'eau
zone d'aération
zone de saturation
cours d'eau d'alimentation
c) Les puits artésiens
On les trouve dans des terrains où la couche perméable
aquifère est recouverte par des couches étanches. L'eau jaillit
sous t'effet de sa propre pression si l'affieurement du puits est
à un niveau inférieur à celui de la nappe phréatique qui
l'alimente.
Différentes formations de source
1:
2:
3:
4:
5:
90
Puits artésiens
nappe phréatique (en pointillés)
argile
grès poreux
argile imperméable
puits artésisn
e) Le profil d'un sol
Il est constitué par une coupe verticale du terrain composée
d 'horizons successifs. presque toujours constitués à partir de
la roche mère. On emploie pour le définir des signes
conventionnels tres simples:
trouver l'eau
a) Les sols imperméables, humides
0
Argiles. marnes, granites, granulites, gneiss. porphyre.
schistes. mica-schistes sont signalés par des forêts, des bois
touffus. des bocages, des prés à herbage ; les peupliers
marquent la ligne de J'eau.
b) Les sols perméables secs
Les c2.lcaires. sables. grès. trachytes. andésites. laves sont
signalés par des buissons éparpillés, des landes sèches. des
pacages, des ajoncs... La luzerne. le sainfoin, l'épine noire
affirment la présence de la chaux ; Je buis. le sorbier.
l'allouchier, J'épine-vinette. le cornouiller sanguin certifient
que J'on a affaire à un terrain calcaire... Le blé, l'avoine, J'orge
annoncent des terres riches en chaux. potasse et phosphore.
4. La radiesthésie
1rn
a) Définition
. ,
PRoi=IL Di.Jl.l
PROFÎL. .D'UN
SOL BRUN
FOR4;"5TÏ E:R.
CJH...C.A-.'R.E:
.SOL OCRE" ~UR-.
I'<ocw;; M~I2E
si Li ci E\..J.S e:
C'est J'art de déceler, au moyen d'un pendule ou d'une
baguette. les radiations de tous les corps. Un radiesthésiste
très initié n·a plus besoin de ces antennes - prolongement de
la sensibilité - que sont baguette et pendule. Il peul agir à
mains nues ; c'est d'ailleurs ainsi qu'opèrent les guérisseurs.
La radiesthésie est fondée sur la méthode binaire: le OUl
et le NON que répond l'instrument à une question posée.
b) La recherche de l'eau
Les « profils
11
d'un sol
l-Iu MUS
t§§§
k,:.-::-.:_:_:_.:::·::J
11111 11 1111)
Il
Il
3. Végétation et nature des sols
Selon les nécessités nutritionnelles végétales. chaque type
de terrain. porteur ou non porteur de tel élément minéral.
fournira tel ou tel végétal. n faut tenir compte dans ces
appréciations des modifications apportées par l'homme.
quelquefois superficielles, quelquefois profondes: humus.
Irrigation. compost. fertilisants synthétiques. barrage...
On marche sur un terrain susceptible de receler une nappe
ou une rivière souterraine ; on pense eau et si le sourcier est
bien « branché 1> et que l'eau soit présente, la baguette
répondra oui en s'élevant, le pendule en oscillant de droite à
gauche. Il est à noter que Je sens de frappe de la baguette ou le
mouvement du pendule sont purement conventionnels : à
l'opérateur de décider si le non est en bas ou en haut, de
gauche à droite ou de droite à gauche.
La méthode binaire est une méthode sélective ; pour rendre
ce propos plus clair nous vous donnons il. lire ce dialogue
imaginaire entre le sourcier et son instrument :
-Eau'?
- Oui.
L'opérateur doit alors déceler s'il s'agit d\m cours d'eau ou
d'une nappe. [l délimitera le tracé de J'un Otlles contours de
l'autre en se promenant sur le terrain tout en questionnant:
« Eau ? l> jusqu'à obten.ir une réponse positive. Il faudra
ensuite qu'il en précise la profondeur:
- Entre 2 et 20 mètres ?
- Oui.
- Entre 2 et 10 mètres ?
-Oui.
- Entre 2 et 5 mètres '>
-Non.
- Entre 5 et 9 mètres ?
- Oui.
- A 8.5 mètres'!
- 'Oui.
S'il s'agit d'un cours d'eau. il devra alors apprendre si celuilà est constant ou saisonnier, et quel en est le débit par mètre
cube et seconde.
Il est tout il. fait évident que l'opérateur doit posséder des
connaissances géologiques : certaines sortes de terrains ne
peuvent absolument pas receler de source ou nappe
souterraine ; certaines sortes d'autres font dévier les radia91
boire et trouver l'eau
lions émises par les eaux souterraines en mouvement et ce
phénomène met en défaut la régie de !"équerre dont
ropërateur se sert pour bien rendre précis ces calculs (la
nature de ces terrains « déviants >> peul étre : gneiss. micaschistes. irruptions granitiques. calcaires. épanchements
argileux sur calcaire, etc.).
Nous résumons trés sommairement cet art tout a fait
prodigieux qu'est la radiesthésie qui peut servir non
seulement à trouver de l'eau. mais aussi à déceler les
maladies, à definir une bonne nutrition, à retrouver une
personne disparue... Elle est de surcroît un excellent exercice
de concentration q ui permet de faire taire notre bruyant ego :
un bon sourcier doit parvenir en lui au méme vide que celui
qu'atteignent les artistes inspirés ou les saints en communion.
Sur un plan tout à fait pratique et agricole, nous avons
assisté ala replante de jeunes arbres dont la moitié fut mise en
terre n'importe comment et l'autre aprè.<; une recherche au
pendule afm de déterminer l'axe solaire d'avant la déplante :
2 ans plus tard. ceux plantés en discipline radiesthésique
étaient 2 fois plus hauts et touffus que les autres.
Nous souhaitons que chacun d'entre nous devienne
excellent sourcier et notre bibliographie vous propose des
ouvrages aptes à vous y initier.
c) La baguette
C'est un instrument constitué par une branche fourchue de
30 à 50 cm de long, à diamètre de 4 à 8 mm. le rameau
unique' mesurant de 2 à 6 cm. Le bois le plus souvent
employé a cet usage fut le coudrier-noisetier (Coryhts
uve/lana). mais n'importe quel bois peut faire l'affaire.
Certaines baguettes sont en métal ou en baleine et les 2 tiges
sont alors réunies par une ligature serrée de 3 a 5 cm de long.
Comment tenir la baguette
d) Le pendule
C'est un instrument composé d'une chaîne de 10 à 15 cm
au bout de laquelle est suspendu un corps sphérique
quelconque (généralement en acier) d'un poids de 50 à 100 g
Un porte-clefs avec clefs peut faire office de pendule. La
chainette. ou f!.l, ost maintenue entre le pouce et lïndex de la
main droite. pour les droitiers. à environ 20 cm de la
poitrine ; on se déplace lentement en tenant le pendule
immobile ; lancer Je pendule volontairement en oscillations
de gauche à droite et de droite à gauche afm d'exercer sa
sensibilité et la vôtre.
Haut : baguette naturelle
Comm ent tenir le pendule
:
Bas : baguette confectionnée
'!mi&H
L'opérateur doit trouver la relation la plus sensible avec sa
baguette et sa longueur sera fonction de la taille des
individus ; pour un individu d'l.80 m. 40 cm sont une bonne
longueur de baguette.
La condition requise demeure d'abord son élasticité : les
branches doivent pouvoir se courber sans aucun effort et
revenir aisément à leur position de repos.
La baguette est saisie entre la paume et le bas du pouce de
chaque main, paumes vers Je sol, les extrémités dépassant de
2 cm ; on retourne les paumes vers le ciel, les doigts se
referment autour de la baguette, dos des mains vers le sol. son
angle doit étre d'environ 45° en haut et en avant Agir avec
les poignets en variant lentement l'écartement de main pour
amener la baguette à ce point de repos où elle doit rester sans
effort mais en demeurant capable de frapper vers le bas ou le
haut avec beaucoup de facilité. S'exercer sur un terrain de
préférence plat dans les débuts ; on peut s'exercer à suivre le
tracé d'une conduite d'eau.
92
N.B. : le meilleur et premier exercice peut se faire sur
photo aérienne d'un terrain recelant une source souterraine
dont J'opérateur ignore le parcours mais qui sera connu d'un
tiers qui le lui révélera q1.1and J'opérateur aura terminé le tracé
du spectre radiesthésique de l'eau souterraine en mouvement
5. Les pompes
Il est souvent nécessaire d'aller chercher l'eau au-dessous
du niveau du soL ou dans un cours d'eau en contrebas. Si la
profondeur n'est pas grande, il existe deux grands principes
de pompes:
trouver l'eau
al La pompe aspirante
b) La pompe foulante
Le schéma vous en explique le fonctionnement. Les
-Temiers coups de pompe chassent l'air dans le cylindre et le
...,yau d'aspiration. Au fur et a mesure que l'air est chassé.
c:au prend sa place. s'élève peu à peu dans le tuyau
_ aspiration pour arriver dans le corps de pompe : la pompe
~t alors amorcée.
La pompe étant immergée dans le liquide à élever. le
remplissage du corps de pompe se fait par des ouvertures
pratiquées a la partie supérieure du cylindre. La figure cidessous montre le jeu des clapets lorsqu'on soulève et abaisse
le piston.
Si l'on continue à actionner la pompe. c'est l'eau qui est
..:!lassée à la place de l'air.
Tuy i u de r efoultlmcnt
- -- -Rt
1
lof-- - 0 r ifiees
- -'t""'
pet'meUant
a.u liqu ide
de pônét rer
dans ls corps ·
de pomp6
Clapot C2
ClapetC1 ;
®
Comment fonctionne la pompe foulante
1. le piston est soulevé - 2. le piston est abaissé
c) La pompe aspirante et foulante
Tu_yau
Elle est une combinaison des deux pompes précédentes.
d'asp1ration
IM~-.r Corps
de
pompe
Clapet C,
Tu,rau
d'asp 1 oa~i on
Comment fonctionne la pompe aspirante et foulante
1. le piston est soulevé - 2. le piston est abaissé
®
,·
..
. ...
•• ••
Comment fonctionne la pompe asp irante
93
boire et trouver l'eau
6. Creuser un puits
Une pompe à godets permet également d'élever aisément
l'eau d'un puits profond d'une centaine de mètres.
Si l'on ne dispose pas de foreuse mécanique. il faut
employer la pelle, la pioche et les mains.
a) Dans la terre
Manivelle
Creuser un trou du plus petit diamètre possible, ne laissant
que la place du terrassier et d'un maniement aisé de la pelle :
faire remonter la terre par seaux et cordes au fur et à mesure.
Pour étayer, empiler depuis le haut des couronnes de béton
ou de bois de construction, puis creuser sous la plus basse qui
descendra sous le poids de l'empilement.
b) Dans du sable
Appliquer la méthode des pilotis : enfoncer au-dessous du
niveau où l'on creuse des planches taillées en pointe ; ces étais
resteront en place au fur et à mesure du dégagement du sable.
c) Dans du rocher
Si l'on ne posséde pas d'explosif. on brise le roc par
contraction en faisant éclater sa surface. Pour cela, on fait
brûler un feu très fort qu'on éteint brusquement en versant de
l'eau... et ainsi de suite.
d) L'aménagement
Pour remonter l'eau sans trop d'effort, un treuil est utile. Si
la longueur de la manivelle est trois fois plus grande que le
rayon du tambour sur lequel s'enroule le cordage, il faut
exercer une force de 5 kg pour remonter un seau d'eau de
15 kg.
Une pompe à godets
Deux techniques de remontée d'eau au Sahara:
Un treuil
Puits à balancier
Puits mozabite
7. Rosée et eau de pluie
En période de sécheresse ou en cas de catastrophes
(naufrages, exodes... ) bien des hommes prolongèrent leur vie
en léchant les toiles. voiles, draps ou linges tendus
souplemcnt. ct où s'était déposée la rosée du soir ou du matin.
L'eau de pluie peut se récolter dans des récipients les plus
larges possible ou dans des grands linges imperméables
lâchement tendus.
94
trouver l'eau
Dans le cadre d'une habitation traditionnelle. l'eau de pluie
peut également se récupérer par le principe des gouttières et
je la citerne. Mais attention à la consommation de cette eau,
.:ar l'eau de pluie ne contient aucune substance minérale
dissoute et est donc très pure. Cependant, au début de
'averse, elle entraîne les poussières en suspension dans l'air et
!ave les toitures.'
8. Autres moyens de trouver de l'eau
- Durant sa traversée, le docteur Alain Bombard buvait
quelquefois, en période sèche, jusqu'à un demi-litre d'eau de
mer pure, ou bien s'immergeait dans la mer afin d'absorber
.'eau par capillarité. De plus, il extrayait l'eau des tissus des
ooissons fraîchement pêchés à l'aide d'un presse-citron.
- Dans le désert. quelques voyageurs durent leur salut à
eur monture, le chameau, qu'ils tuaient afin de l'ouvrir et de
oénéficier de l'eau contenue dans sa panse.
- Dans les régions arides ou semi-arides, les cactées sont
.;ou vent une bonne source d'eau potable : on les incise afm de
'extraire.
L'eau et Wolfram von Eschenbach
a Il se .fit baptiser dans l'eau
A laquelle Adam dut son visage.
De l'eau vient la sève des arbres,
L 'eau fécondante donne force
A towe créature en ce monde.
Car elle clarifie !es yeux
Et rend les àmes si brillantes
Que nul ange ne pourrait l'ètre dava/1/age. 11
Schéma d'installation d'une citerne dans une habitation
95
boire et trouver l'eau
- notes -
Bibliographie
Anscieau G. : Le Familier de la nature (Presses de l'Ile-de-France).
Bayard Aline : Les Citernes, n° 4 de Maisons paysannes de France (13, rue de l'Abbé-Grégoire 92130 Issy-les-Moulineaux).
Coque Roger : Géomorphologie (Armand Colin).
L 'Eau er la Presse (Ed. Docaménor - 2, rue de Bruxelles- Lille).
Fargeas Daniel : Fiches écologiques (Vingrau - 66600 Rivesaltes).
Fauconnier Pierre : Cours de Chimie générale et minérale (Ed. Sedes. Paris).
Fortuné Félix H. : Le Thermalisme (Maloine).
Kersaint Jean-Pol de: Tout par la radiesthésie (Dangles).
Laborde A. : Questions d'eau (Alternative et Parallèles).
Lacroix à l'Henri René: Manuel théorique et pratique de radiesthésle (Dangles).
Le Chapelier P. : L'Eau, le recyclage et l'énergie (L'Affranchi - 24, rue d'Aumale- Paris IX•).
Moine Michel : Guide de la Radiesthésie (Stock).
Rhodes Frank H.T. : Géologie (Hachette).
Roue! Jean : Manuel de Géologie agricole (Baillère).
Saury Alain : Régénération par le jeûne (Dangles).
Schwenck Théodore : Le Chaos sensible (Triades).
Székély Edmond (traduction de): L'Evangile de la Paix de Jésus par son disciple Jean (Génillard,
Lausanne).
Tresse! Pierre : La Pratique de la Radiesthésie (Alsatia).
Verlet Bruno : Le Sahara (P.U.F.).
Oria Carron, Dirand et Trihoreau : Sciences appliquées - Ecoles rurales (Hatier, 1946).
96
cueillir
La dignité de l'homme
5-1 : Données générales
Avant-propos - Végétations et terrains - Les cartes botaniques - La phytothérapie - Le sel Végétaux en voie de disparition el liste de çeux protégés en France.
5-2 : Quelques plantes sauvages nutritives
Table èes abbréviations - Ail des vignes- Amandier doux - Asperge sauvage - Capucine élevée Cresson de fontaine - Luzerne - Nénuphar blanc - Ortie grande - Pissenlit dent de lion - Plantain
majeur- Pomme- Ronce arbrisseau- Soude marine- Tilleul sauvage- Varech vésiculeux- Autres
végétaux sauvages.
5-3 : Autres plantes sauvages à usages divers
PLANTES SAUVAGES A HUILE D'ALIMENTATION: Les lipides et leur extraction- NoixOlive- Tournesol - Autres plantes a huile- Plantes sauvages à huile d'éclairage ou pouvant éclairer.
PLANTES SAUVAGES A FUME: La fume- Belladone - Eucalyptus - Laitue scarole - Autres
plantes sauvages â fume.
PLANTES SAUVAGES MELLTFERES : Miels naturels ou dénaturés- Glucides- Bruyère callune
- Sapin - Thym - Autre<: plantes mellifères - Plantes à pollen_
VEGETAUX SAUVAGES A FARINE: Céréales et civilisations- Chiendent dactyle.
PLANTES TEXTILES: Colon, chanvre. ortie. jute- Lin sauvage.
VEGETAUX SAUVAGES A SAVON: Marronnier, lierre, pied de veau. compagnon blanc Saponaire officinale.
DES VEGETAUX A PAPIER.
DES PLANTES TINCfORIALES.
DES PLANTES A ENCRE.
DES PLANTES D'UTILISATIONS DIVERSES.
5-4 : Quelques champignons nutritifs
Composition - Le champignon des prés - Modes de reproduction - Le termilomycès - Cèpe Clavaire crépue - Corne d'abondance - Girolle - Lactaire délicieux - Lépiote élevée - Marasme
d'oréade - Morille comestible - Pied de mouton - Russule comestible - Les champignons et Rudolf
Steiner '- Amanite phalloïde (mortel)- Le champignon de couche et sa culture.
Bibliographie
97
La dignité de l'homme
Nous Je savons maintenant. J'homme aurait déjà dû depuis longtemps se
destituer en tant que« roi de la création » : il est absolument incapable de prévoir à
long terme, il a perdu tout contact avec le Cosmos el avec l'équilibre inter-espèces
qui a permis à notre planète d'évoluer depuis des siècles. Il est le seul prédateur
incohérent de son globe : en quelques dizaines d'années. il a fait disparaître des
centaines d'espèces végétales el animales, desséché des régions auparavant fertiles.
transformé les climats, compromis irréversiblement l'avenir de ses propres
générations, pollué reau, l'air etla terre, renoncé à la quête de son âme... Il était déjà
devenu idiot en tant qu'animal ; il devint stupide en tant qu'homme.
Sur environ 250 000 plantes actuellement identifiees, il en cullive à peine une
centaine qu'il dénature totalement et délibérément, de même qu'il ne se sert que
d'une infime partie des innombrables possibilités que lui offre son cerveau.
Par contre. à l'aide des deux seules roses que lui proposait la Nature (rose de
Gaulle et rose des chiens). il sut en créer l 0 000 variétés... et l'important semble
effectivement être la rose !
Une étude récemment effectuée par l'Office américain de l'agriculture a
démontré que les plantes sauvages renfermaient 62 % de protéines, 186 % de
vitamine A, 81 % de v itamine C, l 50 % de calcium... de plus que les végétaux
cultivés ! Pourquoi alors cultiver el ne pas laisser dans notre jardin que des plantes
sauvages ? Un savant américain vient de prouver que les peuples dits « primitifs >>
qui nous ont précédés ne vivaient pas incessamment dans un combat mortel pour
survivre ; une nutrition équilibrée (que leur assuraient les végétaux sauvages une
grande partie de l'année), une conservation pour les saisons moins clémentes où ils
ralentissaient leur activité et assumaient une douce hibernation, leur permirent de
traverser une vie non pas misérable mais luxueuse. Tl n'est pas de plus grande
richesse que de restreindre ses besoins et de n'assumer qu'avec connaissance les
nécessités que nous imposent les lois de la Nature.
Il est certain que si nous recultivons les végétaux sauvages ils deviendront
potagers. Si nous nous trouvions dans cette obligation. faisons-le avec sagesse ;
l'excellent ouvrage de Claude Auber, le Jardin potager biologique (Le Courrier du
Livre) est encore à notre disposition aujourd'hui. Voir aussi notre partie Il :
Replanter.
98
Données générales
1. Avant-propos (l)
- N'oubliez pas que l'air ct le soleil sont nos aliments
essentiels. ainsi que le bon commerce avec nos semblables
et la Nature.
- Cueillez les racines le soir. Les fleurs et les fruits le
matin.
- Sachez que de la terre monte un aliment essenliel : le
courant telJurique et que du ciel tombe un aliment
essentiel : le courant cosnùque.
- Cueillez sans arracher branches ou racines (sauf
nécessité nutritionnelle), afin que tout repousse.
- N'arrachez qu'une seule feuille à chaque salade;
vous la blesserez. cer:es. mais elle vivra to ule sa vie et
montera en graines en vous nourrissant longtemps.
- N'épluchez jamais les racines et les fruits : brossez-
,es.
- Mâchez longuement. lentement - en évitant de
mélanger les aliments les uns avec les autres- afin d'être
plus tôt et plus justement nourri, afin de devenir économe,
et par cela même généreux, afin que tous aient à manger.
- Mastiquez les... « trognons>> des fruits q ui en sont
nantis. car les principes énergétiques alimentaires (glucides. lipides. protides) sont contenus dans les pépins.
- Sucez longtemps les noyaux des fruits (ainsi font
nstinctivement les enfants) : ils contiennent en puissance
tout un arbre et leur force magnétique vous nourrira
essentiellement.
Réapprenez à vivre, respectez tout ce qui ~·ous entoure,
et faites à tout ce que vous, voûs voudriez que tout fasse
pour vous.
2. Végétations et terrains
Les végémux fournissent toujours des indications précieuses sur la nature des terrains qui les portent. et la réciproque
est également vraie.
a) Les pacages, les ajoncs, les landes sèches, les buissons
clairsemés ::aractérisent les sols perméables secs (calcaires,
sable:.. andésitt:::s, laves. grés, trachyLes. craies...).
Luzerne et sainfoin nous assurent de la présence de la
chaux: le buis, le cormier, le sorbier, le cornouiller sanguin,
l'épine-vinerte et l'allouchier de celle du calcaire.
Avoine, blé ou orge dénoncent des limons fertiles (chaux.
potasse. phosphore) ; seigle. pomme de terre ct sarra~in des
terres silicieuses, ainsi que pin. genevrier, digitale. châtaignier, bruyère. genêt. ajonc, etc.
b) Les forêts. bocages. bois touffus ct prés à herbages
caractérisent les sols Imperméables humides (argiles. marnes.
gneiss. porphyres, schistes. granits et granulites...).
N.B. : n'oublions pas cependant qu'un paysage peut être
modifié par les apports d'humus.
3. Les cartes botaniques
Dès 1943. le Centre national de la recherche scientifique
français (C.N.R.S.) commençait d'établir deux cartes de la
France:
a) L'une au 11200 000e. celle de la végétation, qui propose
les étages ou stades des divers végétaux à l'aide de coloris
différenciés : cultures (blanc) ; sols salés. étage alpin. pelouses
(gris ponctué) ; arbustes. landes. garrigues (ligné). etc.
b) L'autre au 1/20 000c. celle des groupements végétaux,
qui précise les associations vegetales en alliances, ordrt>s et
classes: 120 alliances, 50 ordres et 30 classes.
1 Extrait de Se nourrir de ric•n. du même auteur (Editions
.Jaloinel.
Les divisions sont englobées par ces cinq grands groupes :
- rochers, éboulis ct dunes ;
- mauvaises herbes {?) :
- groupements aquatiques :
- pelouses et prés :
- landes et bois.
99
cueillir
Reproduction en noir et blanc d'une carte géologique au 1/50 000" éditée par le Bureau de recherches géologiques et minières - B. P. 6009 -
450 18 ORLEANS Cedex.
4. La phytothérapie
C'est l'art d'utiliser préventivement ou curativemenl les
verlus médicinales des simples. Dans des cas extrêmes.
comme ceux que peul imposer la survie. le propos devient
surtout la santé. les retrouvailles avec ses immunités
naturelles par une nutrition frugale et juste. plus que la
maladie imposée généralement par une pensée égotique. de
mauvaises habitudes et une nourriture carencée trop abondante. Nous vous donnons cependant quelques indications
qui peuvent se révéler utiles.
a) Séchage et dessiccation
Opérations qui consistent à faire s'évaporer d'une plante
l'eau qu'elle contient afin de permettre sa conservation et celle
de ses principes. Les lieux qui leur sont convenables doivent
être obscurs. secs, avec aération douce (greniers, granges,
pièces à fenêtres obscurcies...). Le séchage s'opère dès après la
cueillette et le flétrissement rapide au soleil. si le temps le
permet. Il faut éviter absolument de faire sécher réunies des
plantes d'e.<;pèces différentes. Les sommités fleuries. ou les
plantes entières. sont séchées en position inversée. en
bouquets suspendus à des cordes ou fils tendus ; les fleurs et
les feuilles détachées, les morceaux de racine (après brossage
100
à l'eau et essuyage) sont étendus en couches ne dépassant pas
2 cm de haut sur des toiles de jute posées dans des cageots. Il
convient de remuer ces couches de temps en temps. La durée
de séchage est de 6 à 12 jours ct ne doit jamais excéder
3 semaines; à cet usage furent ulilisés aussi des claies el des
fours à air chaud. La dessiccation des diverses parties d'une
plante est achevée lorsque celles-ci ne recèlent plus d'humidité. qu'elles sont devenues rigides sans être cassantes.
b) Conservation
Elle s'opère soit dans des bocaux hermétiquement clos que
l'on dispose dans un lieu à l'abri de la lumière. soit dans des
sacs en papier fort fermés à l'aide de bandes adhésives que
l'on déposera en lieux secs. Si. au terme d'une année. ces
conserves n'ont pas été employées. il convient de s'en
débarrasser car elles perdent leurs vertus thérapeutiques au
cours des mois.
c) Infusion
Résultat de t'action de reau bouillante que J'on a versée sur
une plante afin de libérer certains principes qu'elle contient. Il
est déconseillé. sans connaissance avisée. de faire infuser plus
de 3 mn- à raison d'une cuillerée a cafe par tasse- ainsi
données générales
que de s'autoriser des mélanges d'espèces diverses, ou de
procéder à des cures longues et ininterrompues (2 1 jours par
mois sont une durée raisonnable).
6. Végétaux en voie de disparition et liste
de ceux protégés en France
d) Macération
a) A cause des diverses pollutions. des dépradations à des
fins de lucre ou par parfaite ignorance. irrespect de la nature.
de nombreuses espéces végétales ont disparu ou sont en voie
de disparition :
Opération qui consiste â laisser des plantes dans un liquide.
pendant un temps variable, jusqu'à dissolution des parties
..;olubles.
e) Décoction
Résultat d'une substance bouillie dans l'eau pendant une
durée variable afin d'en extraire ses principes solubles.
N.B. : n'oublions pas que les principes d'une plante
peuvent s'inverser selon la quantité et les temps de
préparation : 2 feuilles de menthe calment, 4 excitent (ce
paragraphe est extrait de l'ouvrage du même auteur Des
fleurs pour vous guérir. chez Je même éditeur)...
5. Le sel
L'eau de mer contient quatre-vingt-douze des corps
simples actuellement connus : elle est donc l'élément le plus
riche en sels minéraux. oligo-éléments. et surtout en iode. Ces
catalyseurs et éléments nutritifs sont tout à fait nécessaires à
t'assimilation des aliments en général ct à la nutrition.
Le sel marin. comme l'cau de mer. les contient ct a de
surcroît le pouvoir de fixer J'eau dans notre organisme : son
absence dans les pays très chauds peul se révéler mortelle : on
meurt de déshydratation.
L'eau de mer (si non polluée) peut s'absorber pure ou
diluée dans de l'eau douce. Le sel s'obtient par évaporation de
reau de mer sous raction du soleil et des vents.
Actuellement on le récolte dans les marais salins.
immenses bassins à plusieurs étages de plus en plus petits. où
il finira par se déposer sur des tables salantes. On peul aussi
en gratter dans les creux des rochers côtiers.
On l'extrait encore de mines de gemme car les anciennes
mers. maintenant disparues. en ont laissé des dépôts
1mportants dans les roches sédimentaires de l'écorce terrestre : on emploie. en ce but. la technique minière (puits.
couloirs, wagonnets, pelles. pioches). ou l'on injecte de l'eau
dans un puits qui aboutit â la couche de sel. puis on pompe
ceue eau qu'on fera évaporer. afin de récupérer son sel. de la
même manière que pour l'eau de mer.
Chacun connaît l'utilisation culinaire du sel dans la cuisine
quotidienne. son apport dans la conservation des aliments et
le fumage des viandes (voir· notre chapitre Conserver).
Il est un autre al:ment, improprement appelé sel. recommandé aux diabétiques, qu'on utilise comme ingrédient et qui
est de bonne qualilé: le sel de céleri.
Il est obtenu â partir des différents éléments séchés puis
réduits en poudre des céleris potagers (Apiwn sativus). Ces
végétaux sont issus, grâce à la culture, de l'Ache sauvage
(Apium graveolens) qui possède des qualités aromatiques et
nutritives encore plus fortes et peut être employée, de la
même façon, à la fabrication du sel de céleri.
N.B. : seul est nutritif le sel de mer gris non dénaturé et
non cette cochonnerie blanche dénommée actuellement « sel
de table surfin ».
A biem nebrodensis
Bowenia
Camelia granthamiana
Cedrus tibani
Chirlra sericea
Cliantlw.s puniceus
Cyclamen libancthicum
Delonix regia
Encephalartos
Franklinia alawmaha
Cigasiplron macrosiphon
l.ae/ia purpurata
Liberbayleya lankawiemis
Maxburelia rupicola
Picea koyamai
Medusagyne opposit(folia
Mocquerisia mult(flora
Pitcanna feliciano
Polygala cowellii
Philloclinium paradoxum
Phyl/abotryum soyauscianum
Pul/ea perryoma
Pringlea antiscorbwia
Sequoiandendron giganteum
Spatlwlatum
Tecophilaea cyanocrocus
Vateria scyche/larum
b) En France, des arrêtés de l'an 1977 ont sévèrement
réglementé la cueillette de végétaux en voie de disparition , ce
sont:
Achillée (Achillea herba-rota)
AiJ à fleur de Narcisse (A Ilium narcissiflorum)
Ancolie des Alpes (Aqui/egia alpina)
Ancolie de Reuter (Aquilegia retlferi)
Anémone soufrée (Pulsatilla su/fu rea)
Anémone violette (Pu/satilla montana)
Arabette bleue (A rabis coerulea)
Astragale à feuilles de réglisse (Astragalus glycyphyl!os)
Astragale queue de renard (Astragalus a/opeuroïdes)
Grande Astrance (Astrantia major)
Bêrardie (Berardia subacaulis)
Campanule alpestre (Campanula al/ionii)
Campanule de montagne (Campanula barbota)
Campanule du Mont-Cenis (Campanula cenisia)
Carline acaule (Car/ina acaulis)
Carline à feuilles d'acanthe (Car/ina acanth({olia)
Centaurée de Cense (Centaurea censiana)
Grand chardon bleu (Echinops sphaerocephalus)
Clématite atragène (Clematis alpina)
Daphné bois-gentil (Daphne mezereum)
Daphné camelée (Daphne cneorum)
Dauphinelle élevée (Delphinium elatum)
Dauphinelle fendue (Delphinium .fissum)
Dracocéphale d'Autriche (Dracocephalum austriacum)
Edelweiss (Leontodum a/pinum)
Epine blanche (Eryngium spina-alba)
101
cueillir
Frétillaire damier (Frelillarla meleagus)
Frétillaire du Dauphiné (Fretillarla delphinensis)
Frétillaire involucrée (Frerillaria involucrara)
Génépi (A rtemisia glacidis)
Toutes les gentianes (Gentiana)
Géranium argenté (Geranium argemewn)
lbéris (/beris sempervirens)
Jou barde d' A:Iioni (Sempervirens a/lionii)
Joubarde de montagne (Sempervirens montamtm)
Lis de paradis (Paradis/a li/iasll'llm)
Lis martagon (Lilium martagon)
Lis orange (Liliwn croceum)
Lis rouge (Lilil./111 rubrum)
Nigritelle noire (Nigrltella nigra)
Toutes les orchidées sauvages (Orchidaea)
Orphys d'abeille (Orphys apifera)
Pavot des Alpes (Papaver a/pinum)
Pivoine voyageuse (Paeonis peregrino)
Primevère marginée (Primula marginata)
Primevère visqueuse (Primula viscosa)
Raiponce de Villars (Phyteuma villarsi)
Reine des Alpes (Eryngium alpinum)
Sabot de Vénus (Cypripedittm ca/ceolus)
Swertie (Swertia perennis)
Tulipe sauvage (Tulipia au.stralis)
N.B. : la récolte des champignons sauvages est aussi
maintenant sévèrement réglementée car de nombreuses
espèces ont disparu ou vont disparailre. Les premières listes
des espèces protégées (tant animales que végétales) en France
sont parues au Joumal officiel en date du 24 avril 1979 et ont
été reproduites par le Courrier de la Nature(pages 40 à 45), n•
61 de mai-juin 79 (57, rue Cuvier. 75005 Paris). et se trouvent
a la fin de notre partie 8 : Apprivoiser. chasser. pècher.
Lis
Plantain
102
Quelques plantes sauvages nutritives
Table des abbréviations utilisées dans les rubriques
.. composition »
L'ail des vignes
SELS MINERAUX ET OLIGO-ELEMENTS
Aluminium.... . ..
Antimoine . . . . . . .
Argent . . . . . . . . . .
Arsenic ...... ....
Baryum.. ........
Bismuth . . . . . . . . .
Bore ............
Brome...........
Calcium . . . . . . . . .
Carbone .........
Chlore. . ... .. ....
Cobalt...... . ....
Cuivre...........
Etain............
Fer . . . . . . . . . . . . .
Fluor............
Vitamines. . . . . . . .
Al
Iode.............
Lithium.. .. .. ·... .
Magnésium. ..... .
Manganèse . . . . . . .
Nickel...........
Sb
Ag
As
Ba
Bi
8
Or. ........... ..
Phosphore . . . . . . .
Platine...........
Plomb ...........
Potassium . . . . . . . .
Silicium. . . . . . . . . .
Sodium... ..... . .
Soufre.. ... ......
Strontium . . . . . . . .
Vanadium. ... .. ..
Zinc . . . . . . . . . . . .
Br
Ca
C
Cl
Co
Cu
Sn
Fe
FI
1
Li
Mg
~o
Ni
Au
P
Pt
Pb
K
Si
Na
S
Sr
V
Zn
vit.
En tète de chaque fiche figurent. de gauche à droite :
Le nom commun (en ·capitales grasses) :
Le nom scientifique (en italique} :
- La famille (entre parenthèses).
.• ..
2. L'amandier doux
(Amygdalus communis · Rosacées)
Description : arbre de 8 à 12 m ; branches étalées ; écorce
gris-brunâtre foncé. gerçurée ; tronc souvent tordu : feuilles
alternes pétiolées, étroites (5 à 6 fois plus longues que larges).
oblongues lancéolées. lisses, faiblement dentées, vert clair :
fleurs blanches solitaires ou par deux. apparaissant avant les
feuilles. de février à mars: fruit ou drupe vert (velouté
contenant une ou deux a mandes).
1. L'ail des vignes
(A Ilium vineale - Liliacees)
Description : tige raide de 30· à 80 cm : feuilles cylindriques creuses : bractées courtes. papyracées : fleurs verdâLres ou rosées en ombelle : étamines saillantes ; bulbe ovoïde.
Lieux : prairies sèches: lieux incultes: vignes. Europe
(rare en Suisse). Syrie. nord de l'Amérique.
Moments : cueillette du bulbe après floraison. de juin à
JUillet.
Composition: glucides 28 % • lipides 0.1 % · protides
6 % - vit. A. BI . B2. B3 el C • Zn, Mn. S. 1. P. Mg. Ca. Fe.
Na. K - principe antibactérien · quelques catalyseurs
enzymatiques ct hormonaux... ·
Remarques: les quelque 300 aulx qui peuplent la terre
sont tous comestibles et nutritifs. y compris l'oignon et le
poireau sauvages. Leur douceur en permet la consommation
crue sans accompagnement.
103
cueillir
Lieux : cultivé el subsponlané dans la plupart des régions
tempérées de l'ancien et du nouveau continent ; pourtour du
bassin méditerranéen. En France, associé à la culture de la
vigne : lisière des champs. talus. coteaux secs. rocailles. prés
des vieux murs. Sud-ouest de l'Asie.
Moments : fruits d'août à septembre.
Composition : protides 20 % - lipides 54 % - glucides
17 % -vit. BI. 82. 83. Cet E - S. P. CL Na, K. Mg, Ca, Fe,
Zn. Cu. Mn.
Remarques: ne pas ln confondre avec sa sœur l'amande
amère très différenciée par le goût. et toxique. Amande très
digeste et nutritive, grillée ou séchée. Bon nutriment pour les
saisons froides. Bonne huile d'alimentation.
4. La capucine élevée
(Tropoleum majus - T ropeolacées)
Synonymes : cresson du Mexique ou du Pérou ou d'Inde
ou des jésl.tites. plante pour chevaux, neur d'amour.
Description : plante annuelle (sauf en serres et en
Amérique du Sud où elle est v ivace) ; racine fibreuse. blanc
jaunâtre ; tiges herbacées. glabres. grimpantes pouvant
atteindre jusqu'à 2,50 m : feuilles nombreuses, vert clair
brillant. à limbe arrondi, faiblement découpées en 5 lobes ;
fleurs solitaires. hermaphrodites. axillaires. de couleur rouge
à jaune plus ou moins foncé, à 5 pétales dissemblables : fruit :
triakène.
3. L'asperge sauvage
(Asparagus acutifoliu.5 - Liliacées)
Synonymes : asperge à feuilles piquantes ou aiguës.
Description : plante vivace par sa racine à nombreuses
ramifications, de 30 cm à l m, a rameaux nombreux fins, à
feuilles réduites à des écailles à l'aisselle desquelles poussent
des rameaux fùiformes piquants : fleurs vert jaunâtre
éclosant d'aoùt à septembre : jeunes pousses ou turions
tendres et minces: baies noires à plusieurs graines. de la
grosseur d'un pois.
Lieux :bacs ou pots à fleurs, jardins ou parcs d'agrément :
cultivée dans la plus grande partie du monde.
Moments : semaille de mars à avril en pépinière ou sous
châssis; dès fin mai on replace en terre meuble: repiquage
des plants de mai à juin ; cueillette des fleurs et des feuilles au
fur et à mesure de leur apparition et des besoins.
Composition : hétéroside sulfuré - enzyme - huile essentielle - sucres (dextrose. lévulose. maltose) - résines, pectines.
gommes - acide oxalique (tox.ique en grande quantité) et
phosphorique - vitamine C (225 mg pour 100 g de feuilles
fraîches).
Lieux : buissons. haies, lieux rocailleux et arides. prédilection pour terrains calcaires : jusqu'à 900 m d'altitude;
pourtour du bassin méditerranéen. Remonte en France
jusqu'au Lot, l'Ardèche, la Lozère. l'Aveyron, la Drôme, le
Languedoc, le Roussillon.
Remarques: l'acide oxalique devient toxique pour
l'homme au-dessus de 4 g d'ingestion et 100 g de feuilles en
contiennent environ 1 g : saveur semblable un peu à celle des
cressons sauvages ; les tiges sont elles aussi rafraîchissantes et
les fleurs délicieuses (on peut en faire des confitures comme
ceLles des roses - voir notre chapitre Conserver). On peut
conftre ses boutons et se-s graines tendres dans de reau salée
ou du vinaigre a la manière des boutons de pissenlit ou des
câpres.
Moments : pousses au printèmps : racines au fur et à
mesure des besoins.
5. Le cresson de fontaine
Composition :lipides - glucides- protides (tous trois en très
petites quantités) - vit. A, BI. B2, 83, 85, 86, C - P. Mn, Ca,
Fe, Na. K. Zn. B. As - asparagine - tannin.
Remarques: nutriment très rerninéralisant et dépurateur ;
turions trés tendres et remarquablement gustatifs. crus et
frais. Racines comestibles.
104
(Na.sturtium officinale - Cruciféracées)
Synonymes : cresson officinal ou cresson d'eau.
Description : plante vivace semi-aquatique : racines adventives blanchâtres : tiges épaisses et creuses souvent
rampantes pouvant mesurer jusqu'à 2,50 rn; feu illes découpées en folioles arrondies à lobe terminal plus développé ;
plantes sauvages nutritives
fleurs blanches s'épanouissant de juillet à septembre ; siliques
de 1 à 2 cm.
Lieux : endroits incultes. talus. prés. champs : cultivée ou
subspontanée. La plupart des régions tempérées du globe
jusqu'à 2 000 m d'altitude.
Moments : feuilles au fur et à mesure des besoins ; racine :
printemps.
Composition : acides citrique. malique. malonique chlorophylle - vit. A. BI. B2. B6. O. C.E. K ·P. Ca. S. F. Mg.
Si. Cu. Mn.
Remarques : racines à cuire : feuilles crues : aliment
particulièrement reminèralisant. antiscorbutique. antirachitique (vit. Dl, antistérilité (vit. El. accdérant de la coagulation
(vit. K).
Lieux :ruisseaux. bord des rivières, lieux semi-inondés ou
très humides : dans toutes les régions tempérées froides ou
tempérées chaudes du globe : rare dans la région méditerranéenne française.
Moments : on cueille feuilles et tiges au fur et à mesure de
leur apparition.
Composition : huile sulfo-azotée- vit. A, B 1, B2. B3, B5.
B6, C - Ca, 1. Cu, Zn. As. P. Mn. Fe- glucoside (nasturtine).
Remarques : éviter de consommer le cresson issu de
ruisseaux traversant des pâturages à mouton: il peut
transmettre la douve du foie.
6. La luzerne
(Medicago saliva - Lêgumineusacées)
Synonymes : luzerne sauvage ou jaune ou faucille. sainfoin. foin de Bourgogne, grand trèfle.
7. Le nénuphar blanc
(Nymphaea alba - Nymphéacées)
Synonymes: reine des lacs. lis d'eau ou des étangs, lune
d'eau. reine des lacs. nymphe des eaux. plat-plat. volant
d'eau. lunifa. laches.
·
Description: plante aquatique vivace; tiges souterraines
très épaisses. éloignées les unes des autres et la multipliant :
feuilles arrondies. coriaces. épaisses. de 10 à 30 cm de
largeur. en forme de cœur renversé. nottant ou se dressant
hors de J'eau: fleurs blanc laiteux. de 5 à 12 cm. s'épanouissant en surface de juin à juillet. à odeur trés douce : fru it
arrondi ramené dans reau par le pédoncule porteur qui va
l'enfouir dans la vase en position inversée.
-
Description : plante herbacée vivace par sa racine ligneuse
ou ses bourgeons adventifs, de 20 à 70 cm de haut : feuilles
alternes. à 3 folioles égales entre elles el légèrement dentées
vers le sommet : fleurs violettes ou bleu violacé. de 7 à
10 mm, réunies en grappes. éclosant de juin à octobre ;
fruits: gousse courbe. en hélice à 3 tours de spire. à plusieurs
graines verdâtres ou jaune cire.
Lieux : étangs, mares.
800 111 d'altitude. Europe
l'Afrique. Caucase. Asie
centrale et méridionale. En
le Cantal.
rivieres. eaux calmes : jusqu·a
(sauf région arctique), nord de
Mineure. Hindoustan. Sibérie
France. rare en Provence el dans
Moments: les racines se récoltent lorsque la plante e.<>t
encore jeune.
Composition : (jpides. glucose. amidon. résine - acides
tannique et métarabique, nupharine.
Remarques: les rhizomes de tous les nénuphars et des
nymphaea sont nutritifs après préparation : pour dissoudre
leurs substances nauséeuses et toxiques. il faut les laisser
macerer. après cueillette. 2 jours dans l'eau puis les faire cuire
par 2 fois avant de les rincer.
N.B. : nutriment obtenu avec beaucoup de patience mais
qui a sauvé la vie de plus d'un homme par temps de disette.
105
cueillir
8. L'ortie grande
aigrette blanche pourvue de soie. l'ensemble compose ur
cerf-volant sphérique éparpillé par le moindre souffie.
(Unica dioica · Urticacées)
Synonymes · ortie dioïque ou commune ou vivace ou
méchante ou grièche ou brûlante.
Description: plante vivace : tige simple et dressée de 50 à
150 cm de haut: feuilles poilues. urticantes. opposées. en
forme de cœur : neurs verdâtres minuscules en grappes
ramiliées éclosant de juin à octobre: akène ovoïde ;
multiplication par ses racines.
N.B. : reproduction par graines: 6 ans avant de donner
naissance à une tige fleurie. mais sur un bon compost d'ortie:
1 an.
Lieu x: bord des cours d'eau et des voies ferrées. terres
incultes ou cultivées. prés. prairies, pâturages. décombres
ruines. marécages. tourbières. toits de chaume : jusqu'a
3 000 m d'altitude. Europe (sauf région arctique). Asie d~
l'Ouest et du ord. nord de l'Afrique. Amérique.
Moments : presque toute l'année sauf en hiver
régions froides.
da~
Composition : glucides: protides· viL A. BI. B2. B3. C.
Ca. K. Fe. Mn. Mg. P. Si. S. Na· acideS palmitique. résinique
linoléique : glycérol. lactucérol. diastases. lévulose. taraxine
inuline. tannin.
Lieux : voisinage des lieux habités. haies. bord des roules
et des chemins, décombres. ruines. décharges publiques, bord
des voies ferrées. jardins. coupes de bois. sols salpêtrés,
jusqu·a 2 500 m d'altitude. Monde entier.
Composition : protides : glucides · vit. A et C · Mn. Fe. S.
Si. Ca. K. Cl . ammoniaque : acide gallique: principes
urticants.
Remarques : plante très nutritive. Elles perdent leurs
principes urticants si on les laisse reposer durant quelques
heures après leur cueillette. sinon il faut les ébouillanter et
l'on mange les feuilles : ou bien les faire cuire avec les Liges
attendries par la cuisson. Sc méfier des graines : 10 g par jour
suppriment totalement les urines. Aliment des Lemps préhistoriques et de disette. l'ortie sert aussi à faire des tissus. des
torchons. cordages. lilets de pèche. papier. œinture. Ses sœurs
Ur/ica urens et Ur/ica pilrtlf{era nous proposent les mêmes
qualités.
9. Le pissenlit dent de lion
(Taraxucum dens leonis · Composucées)
Synonymes : tête de moine. salade de taupe. Oorin d'or.
cochet. laitue de chien. groin de porc. coq. liondent.
Description : plante herbacee vivace à racines pivotantes
de 2 cm à 1.20 m de haut: tiges florifères creuses. simples.
lactifères : feuilles glabres éblécs en cercle se redressant à
maturité. plus ou moins aiguës ou dentées. partant toutes de
la base en étoile; capitules de fleurs solitaires jaune ou jaune
orangé : akènes à 10 côtes. prolongés par un rostre conique à
106
Remarques: on récolte les jeunes feuilles au fur et à
mesure des besoins. les boutons dès leur apparition en en
laissant sur chaque plante (on peut les conlire dans l'eau
salée) :les racines se récoltent à l'automne. après la dispersion
des graines: toutes ses parties se consmmnent crues. Aliment
extrêmement nutritif ct délicieux : les autres pissenlits qu'on
peut trouver en rra nec sont également comestibles : Pissenlit
à nervures rouges. Pissenlit grâcile. Hyoséris rude.
Il. rayonnante...
10. Le plantain majeur
(Plamago major • Plantaginacécs)
Synonymes : queue de rat. plantain à grandes feuilles ou à
bouquet. plantain commun. grand plantain.
Description : plante plurannuellc de 8 à 50 cm de haut
feuilles épaisses. avec 3 à Il nervures principales. ovales. à
bords ondulés : neurs grisâtres ou rougeâtres groupées en
épis cylindriques allongés s'épanouissant de mai à janvier
capsules à 2 loges à 4 ou 8 graines.
Lieux: lieux incultes. bords des chemins et des rot:tes.
champs. fossés: préfère les sols calcaires. L'l plupart des
régions tempérées ou même un peu chaudes.
Moments : presque toute l'année. sauf en hiver dans les
régions trés froides.
Composition: feuilles : protéines 2.5 % - lipides 0.5 96 extractif non azoté Il % · eau 81 % - cellulose 2 % . sels
minéraux 2 % (Cl. K. Si. Mg, P).
Remarques : les feuilles de tous les plantains (lancéolé.
moyen ...) sont comestibles ainsi que leurs graines donl som
friands les oiseaux et qui peuvent fournir une ex.cellente huile
de table.
plantes sauvages nutritives
Remarques : certainement le fruit le plus nutritif qui a
J'avantage de se conserver durant de longs mois posé dans un
lieu sec. obscur et légèrement ventilé. On a intérêt à absorber
toute sa dynamique: peau. chair. trognon. pépins desquels
on peut extraire une huile riche en acides insaturés.
12. La ronce arbrisseau
(R 11hus .fructicosus - Rosacées)
Synonymes : mûrier sauvage ou de renard ou des haies.
ronce. aronce. éronce. catimûron, mûron.
Description : arbrisseau vivace à aiguillons piquants. qui
peut dépasser 1 m de haut ; ses tiges vivant 2 ans. dressées la
1'" année. se recourbent ensuite pour s'enfouir dans le sol où
elles forment des racines adventives ; feuilles composées de 3
à 7 folioles dentées ; neurs rosées ou blanches s'épanouissant
en grappes de juin a septembre: fruit charnu. noir violacé a
maturité.
N.B. : on ne peul manger crues que les tres jeunes feuilles
avant qu'elles ne deviennent coriaces mais attendrissables par
la cuisson.
11. La pomme
(Malu.s communis - Rosacées)
Synonymes : hocquetier. croi.~on. craison. pommier sauvage.
Description: arbre de 8 à 10 m. à rameaux étalés. à cime
arrondie ; feuilles simples. ovales pointues. finement dentées.
plus ou moins velues; fleurs blanches et roses. en bouquets.
s'épanouissant de mai à juin.
Lieux : bois. haies. endroits incultes. ruines. chemins.
murs. Toute l'Europe, l'Asie, J'Afrique septentrionale :
jusqu'à 2 400 m d'altitude.
Moments : d'août à novembre.
Composition: glucides- vil. A. 83. B5. C-S. P. Cl. Na. K.
Mg. Ca. Fe, Cu, Mn. f - tannin. huile essentielle. pectine...
Remarques : fruit très rafraîchissant qui peut bien se
conserver sous forme de confiture ou gelée (voir notre
chapitre Conserver) ; excellent apport en vit. C et sels
minéraux.
N.B.: il existe actuellement environ 150 espèces principales de R ulms dont toutes les baies sont nutritives (framboise.
fraise. églantine... ).
Lieux : haies. broussailles. lisières des bois; jusqu'à
1 400 m d'altitude : cultivé dans presque toutes les régions
tempérées. Sauvage, subspontané ou naturalisé : Europe
(sauf contrées septentrionales). ouest et sud-ouest de l'Asie.
Amérique du Nord. Algérie. Tunisie.
Moment~ : d'aoüt à octobre.
Composition : glucides - lipides - protides (dans les pépinsi
-vit. A. BI. B2. 83. C-S. P. Cl. Na. K. Mg. Ca. Fe. Zn. Cu.
Mn. 1. As. Co - tannin. cellulose. pectine.
13. La soude marine
(Suaeda marilima - Salsolacées)
Synonymes : blanchette. patte d'oie marine, salanquet.
blanquette.
Description : plante annuelle a tige herbacée. a racine
principale développée. de 10 à 50 cm de haut ; feuilles étroites
demi-cylindriques, glauques. de 8 à 30 mm de longueur ;
107
cueillir
fleurs verdâtres. réunies pat 2 à 5 à l'aisselle des feuilles
supérieures. fleurissant de juillet à fin octobre; fru it
globuleux et déprimé.
Lieux : forêts jusqu'à 1 600 rn d'altitude. parcs. jardins.
bords des routes. chemins et allées. Europe méridionale et
centrale. En France. il ne manque que sur le littoral
méditerranéen.
Moments: Fleurs : de juin à juillet - Fruits : de juillet à
aoùl - Sève : au printemps.
Composit,ion : Fleurs : lipides : vit. C : essence, sucres.
substances tanniques. stérols. mucilage. gomme - Graines :
lipides - Sève : lipides. glucides - Feuilles :carotène. glucides.
tannin, mucilage, acide tartrique. diastases. Al. acide ascorbique. lipides.
Lieux: bords de mer. vases salees. Europe (sauf zone
arctique). littoral du nord de l'Afrique. d'Australie. d'Amérique. d'Asie. En France. surtout commune le long de la mer
du Nord.
Moments : fleurs et feuilles au fur et à mesure des besoins.
Composition: nulle trace d'analyse.
Remarques : en Inde. les fleurs et les feuilles de soude sont
un nutriment courant; la petitesse de ses feuilles en fait un
légume de mastication patiente.
14. Le tilleul sauvage
(T'ilia corda/a - Tiliacées)
Synonymes : lilleul d'hiver ou des bois ou mâle ou à petites
feuilles. tillau. tillet.
Description : arbre de 6 à 12 m de circonférence. de 20 à
40 m de hauteur. à croissance lente mais pouvant vivre
1 200 ans. Tro:~c lisse jusqu'à la vingtième année. ensuite
creva~sé : branches basses horizontales. cime entière trés
ramifiée : feuilles simples. alternes, stipulées, entières. pétiolées. en forme de cœur. glabres en dessous. dentées sur les
bords : fleurs odorantes. blanchàtres. par 2 à 7 sur le même
pédicule naissant au cemre d'une bractée. éclosant éphémèrement de juin à juil let. Fruits globuleux à 4 ou 5 côtes et à une
ou deux graines.
Remarques : l'un des meilleurs amis de l'homme : sève
nutritive comme celle de J'érable ou du bouleau : fe uilles
séchées nutritives (réduites en farine,-mêlées à la farine d'orge
elles fourniraient un mélange panifiable apte à pallier les
carences d'une sous-alimentation carnée) ; (leurs nutritives
(avec ou sans leurs bractées). Bractées et ·fleurs séchées à
consommer en infusion a ux vertus calmantes bien connues.
Graines séchées : excellente boisson chaude considérée
comme ersatz de café. Mellifère.
15. Le varech vésiculeux
(Fucus vesiculosus - Fucacées)
Synonymes: chêne marin. laitue marine.
Description : algue verte, tachetée de brun qui devient
brun olive après dessiccation. Thalle adhérent au substratum
par un petit disque calleux ; il se divise en lanières. lignées par
une nervure médiane assez nette. entourées de nodosités
emplies d'air qui jouent le rôle de flotteurs : lors des périodes
de reproduction. les extrémités des lanières se renflent et se
parsèment de pores. parties fertiles formant les réceptacles des
thalles.
Lieux : côte~ de~ iles britanniques et ~ur celles de toul
l'océan Atlantique. du Nord jusqu'aux tropiques.
vroments : le thalle se récolte durant la période de
fructification. de juin à septembre. suivant les régions.
Composition : protides. lipides, glucides- vit. C. B1 et E - I,
S. Cl. Na. K. Mg, Ca. Fe, Cu. Mn - mucilage. huile essentielle.
principe amer. manitol. algine.
Remarques: Je varech vésiculeux est. avec le laminaire
saccharine. l'algue la plus répandue sur nos côtes. On évite de
ramasser les frondes arrachées par la marée. La cueillette se
fait à marée basse. à pied. sur les rochers du littoral et, en
barque. sur ceux plus éloignés. On peut le consommer frais et
cru. le faire sécher et le remouiller avant consommation plus
lointaine. On peut également le réduire en une poudre dont
on saupoudre les al iments. et en faire des confitures.
108
plantes sauvages nutritives
16. Liste alphabétique d'autres végétaux
sauvages nutritifs
Ail jaune - Arbousier - Au bépine épineuse - Barbarée
I'Uigaire - Bardane - Berce spondyle - Bourrache - Carotte
.,auvagc - Châtaigne d'eau - Coqucrct - Coquelicot - C riste
marine- Eglantier- F'è"e - Gesse tubéreuse- Laitue sauvage
- \1auve- Mouron des oiseaux - :\1oix de terre- Pâquerette
1ivace - Passiflore - Rhubarbe des moines - Sorbier des
oiseleurs - Souchet comestible - Violette odorante - etc.
N.B. : pour entrer en possession de renseignements plus
nombreux sur les végétaux sauvages nutritif.<;. nous vous
signalom quatre de nos prccédents ouvrages où nous en
avons peint et dé'tini environ deux cents : Se nourrir de rien
(:Vlaloinel - Se n~urrir. se guérir aux plantes sauvages
( fchoul. Se noumr au bord des chemins (Vie ct Action Vence). 50 Végétaux sauvages nmrit({s (Grancher). ainsi que
le trés ben ouvrage de Désiré Bois : Les Plantes alimemaire!>
(Lechevalierl en quatre tomes. hélas. épuisés!
Châtaigner et hêtre
1 : feuille de châtaigner avec inflorescence de fleurs
à étamines - 2 : fruit ouvert avec fruits - 3 : fruit
séparé - 4 : feuille de hêtre - 5 : cupule ouverte 6 : fruit (faine).
Bourrache
109
cueillir
llO
Autres plantes sauvages à usages divers
PLANTES SAUVAGES
A HUILE D'ALIMENTATION
1. Les lipides et leur extraction
Chacun sait notre nécessité nutritionnelle en acides gras
essentiels contenus dans les graines des végétaux et aussi
quelquefois dans la pulpe du fruit (raphia. olive). ou dans le
bulbe (souchet). Ces lipides sont des aliments réchauffeurs et
le véhicule des vitamines liposolubles (A. D. E, K). Tls ont
aussi une place de choix dans la constitution des phospholipides. dans la protection de la peau. dans la croissance comme
régulateurs des tissus nerveux. dans les fonctions de
reproduction. dans la norme du taux de cholestérol sanguin,
dans la prévention des maladies cardio-vasculaires. dans le
fonctionnement normal du foie. de la vésicule biliaire et des
intestins.
Il existe un moyen rudimentaire pratiqué par certains
indigènes des régions chaudes pour extraire leur huile : on
entasse les fruits oléagineux sur des tissus spongieux en
laissant le toul exposé au soleil ; l'huile sort et imbibe les
tissus qui seront ensuite essorés. L'autre méthode. plus
courante. consiste à écraser les graines soit avec une pierre.
soit dans un mortier ou un moulin : les graines écrasées sont
alors entassées dans un linge qu'on dépose dans un baquet
percé à la base d'un trou et qu'on disposera sous une presse
soit à vis. soit à levier. Mais le procédé le plus simple réside
bien dans cel excellent broyeur que peut offrir une dentition
humaine qui mastique avec soin les graines décortiquées
(melon. courge. rai~in ... ).
2. La noix
(Juglans regia - Juglandacées)
Synonymes : noyer royal. caloltier, goguier. noguier.
écalonnier. gojeuter.
Description : arbre de 10 à 20 m de haut. de 5 à 6 m de
circonférence, à tige peu élevée. divisée en grosses branches
tortueuses. à cime haute. large. arrondie ; écorce gris
blanchâtre. lisse puis fissurée en long ; feuilles alternes,
composées pennées. de 5 à 9 folioles. obovales ou elliptiques.
entières, lisses, fermes : fleurs de sexes séparés : md/es en
chatons cylindriques pendants, .femelles réunies par 1 à 4 à
l'extrémité des rameaux : fruits de 4 à 5 cm. subglobuleux. à
enveloppe charnue verte, à noyau - ou noix - ligneux.
ovoïde. contenant des cotylédons irréguliers.
Lieux : fonds broussailleux des vallées. vallons incultes.
bord des voies ferrées el des chemins, ruines. Europe
moyenne et méridionale. sud de l'Asie. Amérique du Nord:
jusqu'à 1 200 m d'altitude. En France. le sud-ouest et l'lsére
sont les principales régions de culture du noyer.
Moments : les fruits sont mûrs de septembre à octobre.
Composition: protides: lipides; glucides- vit. A. BI. B2,
BJ. BS. B6. C-S. P. Cl. Na. K. Mg. Ca. Fe, Zn. Cu.
Huile : acides insaturés 92 à 95 % .
Remarques : excellent oléagineux assurant une nourriture
relativement fraîche tout l'hiver :excellente huile d'alimentation.
N.B. : de son enveloppe. on extrait le brou de noix.
3. L'olive
(0/ea europaea - Oléacées)
Synonymes : olivier franc. ampoullaou, boucellaou. bou-
taillon. mouraou.
Description : arbre ou arbrisseau vivace à rameaux blanc
grisâtre. à feuillage vert cendré. à écorce rugueuse et
crevassée. de 2 à 10 m de haut : feuilles persistantes. opposées
sans stipules. entières. coriaces. glabres, vertes au-dessus.
blanchâtres en dessous : petites fleurs blanchâtres en grappes
Ill
cueillir
dressees à l'aisselle des feuilles. s'épanouissant de mai à juin :
fruit vert puis noir à maturité. drupe arrondi de 1 à 3 cm. à
noyau dur contenant 1 ou 2 graines.
Lieux : vieux murs. coteaux pierreux. rocailles. bois
garrigues: jusqu'à 800 rn d'altitude. Cultivé. naturalisé ou
sauvage. il est dans toute la région méditerranéenne
d'Europe. dans le sud-ouest de l'Asie. dans le nord de
J'Afrique. dans le nord de J'Amérique. En Suisse. il pousse
dans le Tessin méridional.
Moments : drupe à cueillir de janvier à mars.
Composition: lipides: glucides· vit. A. C. E ·S. P. Cl. Na,
K. Mg. Ca. Fe. Cu. Mn.
Hu ill?: acides insaturés 90 %.
Remarques : l'olive es(. avec le blé et chacun des fruits que
Dieu a donnés. l'un des nutriments les plus extraordinaires
l0rsque J'on a rejoint la simplicité. Bien qu'elle ne soit
comestible qu'après désamérisation. nul ne peut lui en
vouloir. car pour lors tous ses bienfaits se répandent en nous.
N.B. : son huile est la meilleure du monde.
Remarques : excellente huile de table à partir des graines
décortiquées : ces graines peuvent se consommer crues ou
grillees ou séchées. Les capitules. avant épanouissement. se
mangent a la manière des artichauts : ses feuilles séchées sont
fumées en cigare ou font le délice des moutons et des veaux.
fraîches celui des porcs. des lapins. des chèvres. Avec la
moelle des tiges. on peur fabriquer papier. bouées. ceintures
de sauvetage. Réduites en farine. les graines seraient
panifiables. Mellifère. Le tournesol assèche les régions
marécageuses. déshumidifie l'air, combat la malaria.
5. Liste d'autres plantes à huile
Cardamine des prés- Julienne- Laitue- Muflier· Pavot
· Ortie royale - Noisette • Faine - Tomate · Melon · Courge
· Raisins • Lin • Blé • Tabac - Orange • Citron · Cajou Soja • Radis rose et noir • Moutarde · Piment - Raphia ·
Tilleul - Pignon - Coton · Arachide.
Pour plus de renseignements sur tous ces végétaux. on
peut consulter notre autre ouvrage: Les Huiles végétales
d'alimentation (Editions Dangles).
4. Le tournesol
(Heliantlws annuus • Composacées)
Synonymes : soleil. grand soleil. fleur de soleil. hélianthe
annuel. couronne du soleil. soleil des jardins. girasole. graine
de perroquet.
Description :plante annuelle de 50 cm à 5 m de haut: tige
forte. épaisse: feuilles larges. plus ou moins dentelées.
alternes et quelquefois opposées a la base de la tige:
inflorescence solitaire jaune. de 10 à 80 cm de diamètre,
s'épanouissant de juillet à octobre : akènes à imbrication très
serrée dans le capitule.
Lieux : subspontané : bord des chemins et des voies
ferrées. vignes, champ de pommes de terre ou de betteraves.
jusqu'à 1 000 rn d'altitude. Culture: Europe, Russie. ouest de
l'Amérique du Nord. Pérou. Mexique.
Le lin
Moments : d'août à novembre.
Composition : protides ; lipides : glucides · cellulose ;
pentosane : nucléine · sels minéraux.
Huile : acides insaturés 85 % .
112
Plant d'arachide
plantes à usages divers
6. Quelques plantes sauvages à huile
d'éclairage ou pouvant éclairer
verdàtres s'épanouissant en cloche solitaire ou par deux. de
juin à août : baie noire. luisante. très toxique.
La plupart des huiles citées précédemment sont aussi de
bonnes huiles d'éclairage : d'autres. non comestibles. ont la
même propriété : à partir des baies oléagineuses. par exemple.
du troène et du cornouiller sanguin.
On peut confectionner des bougies avec la tige séchée du
bouillon-blanc. enduite de suif: l'écorce de bouleau enroulée
s ur elle-même peut rendre le même service.
On peut mêler les longues tiges sarmenteuses. comme celle
du cornouiller sanguin. avec des baguettes de pin : on les
écorce, on les fait sécher. puis on les bat pour en extraire la
moelle: assemblées en faisceaux. ces baguettes se consument
lentement à condition d'être bien inclinées.
N.B. : voir aussi le chapitre Fabriquer.
PLANTES SAUVAGES A FUME
l. La fume
Dans son excellent ouvrage : les Plames médicinales
(Lechevalierl. l'abbé Fournier classe les tabacs de remplacement en 4 groupes : 11 Les 1//IS étalll fumés en qualité de
narcotiques ou d'excitants de l'imagination. en vue de
permettre à leurs amateurs l'accès des paradis art((iciels. rets
l'opium. le chanvre. la stramoine. D'autres représemaient des
{ormes de medication. par exemple fe tu.çsifage. Un rroisième
groupe comprend quelques plantesfunu!es par le.~ adolescents
oules enfants en imitation des adultes. entre autres les tiges de
la clém~tite des bois et de la canne de Provence. Le quatrième
et 1'emier groupe. de beaucoup le plus important et dans
lequel on retrou ve d'ailleurs plusieurs succédanés du tabac.
comprend les nombreuses espèces destinées uniquement à
procurer au .fitmellr le plai.sir de .finner. quelle qu'en suit la
nalllre. physique ou psychologique. ''
Il est malaisé de détruire la connotation péjorative attachée
a l'idée de fumer et dont est responsable le toxique tabac...
toxique à fortes doses el si sa pratique devient habituelle. car
sïl peut provoquer :ies crises d'asthme à un fumeur. il peut
aussi apaiser celi.:s d'un non-fumeur. On trouve actuellement
dans les pharmac1es françaises des cigarettes aptes à
combattre l'asthme et toute affection des voies respiratoires
de type allergique entraînant une dyspnée par les bronchos pa<>mes. coryzas et rhinites spasmodiques. En voilà la
composition : « feuiUes de belladone 20 g - de stramoine 20 g
-de menthe 40 g - cie sauge 17 g - njtratc de potassium 3 g » .
pour une boite de 20 cigarettes dont on ne fumera pas plus de
5 cigarettes par jour en prévention des crises ou lors de leur
manifestation : le r.itrate de potassium n'est là que pour
permettre la combustion.
2. La belladone
(A tropa belladone~ - Solanacées)
Svnonvmes : belle-dame. morelle furieuse. herbe empoison~ée. boulon noir. morelle marine. mandragore bracifère.
guigne de côte. permenton.
Description : plante vivace à tiges dressées. très ramifiées.
pouvant atteindre 2 rn de haut : feuilles ovales-pointues
mesurant jusqu'à 20 cm de long: fleurs pourpre foncé ou
Lieu x: coupe de bois. bois rocheux. décombres. lieux
humides. haies. avec préférence pour les sols calcaires.
jusqu'à 1 600 rn d'altitude. Europe. nord de l'Afrique.
Amérique du Nord. sud-ouest de l'Asie.
Moments : les liges feuillées sont cueillies un peu avant la
floraison : séchage rapide en lieu sec et obscur par bouquets
ou guirlandes suspendus ou sur des claies en couche mince :
conservation en sacs ou boites de fer.
Composition : chlorure. nitrates. choline. asparagine.
sucres, stérols. acide succinique. scopolétol. alcaloïdes (hyosciamine. atropine... ).
Remarques : de par ses alcaloïdes. la feu ille de belladone
est très toxique mais à doses justes elle est un très bon
antispa~modique des fibres musculaires lisses (tube digestif.
bronches). sédative des douleurs viscérales. des névralgies,
modérateur des sécrétions (sueur. bile. salive).
Un autre de ses frères dangereux. Datura Stramonium. est
employé en fumigation à des fins similaires à cause de ses
propriétés antispasmodiques. ous avons répertorié et défini
toutes ces plantes fumables dans notre ouvrage les Planees
fumables (Maloine). mais nous vous donnerons à voir ici
encore deux d'entre elles :
3. L'eucalyptus
(Euca(vptus glohulus - Myrtacées)
Synonymes : gommier bleu de Tasmanie. arbre à la fièvre.
eucalyptus officinal.
Description : arbre pouvant vivre 80 ans et atteindre
100 rn de haut ct 28 rn de circonférence dans ses pays
d'origine : en Europe, son tronc droit à écorce lisse cendré
gris dépasse rarement 35 rn ; ses jeunes rameaux porten t des
feuilles ovales. opposées, sessiles. entières ; ses ram eaux plus
âgés des feu illes alternes vert-bleuâtre en forme de faucille.
disposées sur un plan vertical et donnant peu d'om brage:
fleurs blanchâtres issues d'un calice de bois en forme de
toupie, couronnées d'une coiffe ; fruits à deux sortes de
graines : noirâtres et brunâtres.
113
cueillir
bées. présentant leur tranche au Midi el leur face à l'Ouest et à
l'Est (laitue-boussole) : fleurs jaunes s'épanouissant de juin à
aoùt : akènes à aigrette blanche : lait très abondant.
Lieux : terrains calcaires. pentes rocailleuses. terrains
vagues. décombres. vignes. berges. bord des chemins ct des
voies ferrées. jusqu'à 2 000 m d'altitude. Toutes les zones
tempérées de l't\ncien Monde. Sa sœur potagère Lactuca
satil'a est cultivée dans le monde presque entier.
Lieu x: sauvage: Tasmanie. Australie méridionale: préferencc pour les sols siliceux. Naturalisé sur le littoral
méditcrraneen (Provence. Corse. Espagne. Italie. Algérie) et
dans les régions tempérées chaudes du globe.
:vtoments : après la floraison printanière. en plein soleil. on
recueille les feuilles âgées (falciformes) qu'on fait immédiatement sécher en lieu sec et obscur. en couche mince. avant de
les enfermer dans des boites ou vases hermétiquement clos et
opaques.
Composition : acides tannique ct gallique: rutoside. alcool
cérylique. ré:;ine acide: huile essentielle (eucalyptol. phillandrène. eudesmol. pinénc. camplinc. aromadendrène : aldéhydes valirique. butyrique. caproïque ; alcools éthylique.
anyliquc... ).
Remarques : excellent balsamique et antiseptique des voies
respiratoires. l'eucalyptus est employé sous forme de fumigation ou de cigarette dans toutes les affections des voies
respiratoires: bronchites. asthme. emphysème. toux. grippes.
tuberculose pulmonaire. Les propriétés très actives de son
huile essentielle se retrouveraient dans ses feuilles séchées
inhalées et favoriseraient l'expectoration, désodoriseraient les
crachats. désinfecteraient les bronches. Ses fLlmigations
servent aussi à assainir les locaux. à chasser les moustiques.
4. La laitue scarole
(Lacwca Scariola - Composacées)
Synonymes : laiwe sauvage. escarole. scarole.
' ~
Description : plante annuelle ou bisannuelle de 50 à
125 cm de haut: tige rigide portant vers le sommet des
rameaux grèlcs: feuilles vert-bleuâtre. segmentées. rccour-
114
Moments : lait recueilli par incision renouvelée de la tige.
après la floraison jusqu'en septembre. tous les 1S jours.
Recueilli dans des verres. le latex est ensuite mis en pots cte
bois où il coagule. puis séché sur claies au soleil puis découpé
en pains. Feuilles coupées après la floraison et séchées sur
plancher en lieu sec ct obscur : on les réhumidifie par un
séjour en cave si J'on désire les fumer en cigare ou cigarette.
Composition : plante entière: lactucarium ou substance
aux effets similaires à ceux de l'opium. moins l'accoutumance
· laclucine. lactucérine. asparagine. acide laclucique. hyosciamine. chlorophylle - vit A. B. C. D. E- S. P. Cl. Na. K. Mg.
Ca. Fe. Zn. Cu. Mn. 1. Co. As.
Remarques: la laitue sauvage est un nutriment excellent a
goùt beaucoup plus prononcé que la laitue potagère qui en est
issue :ses jeunes feuilles sont plus détectables et moins dures.
Ses feuilles sont quelquefois fumées ainsi que son latex séche
et mélé comme le chanvre à d'autres plantes fumables : se:;
effets sont à la fois calmants et hallucinogencs.
S. Liste d'autres plantes sauvages à fume
Armoise - Arnica - Bardane - Bétoine - Betterave Bouillon-blanc - Cassis - Châtaignier - Cognassier Ooronic - Guimauve - Lobélie - Maïs - Mauve - Menthe
poivrée - Origan - Pied-de-chat - Pin - Populage - Ronce Rose - Sauge - Tournesol - T ussilage - Varech - Verveine Violette - etc.
PLANTES SAUVAGES MELLIFERES
1. Miels naturels ou dénaturés - Glucides
Chacun connaît l'apport nutritif exceptionnel des miels
naturels non chauffés. en sucres vivants directement assimilaoies par l'organisme humain : fructose 38 %. dextrose J1 %.
maltose 7 %. saccharose 1 à 2 %. sucres supérieurs entre 1 el
2 %. .. Sans oublier leur riches.<;e en sels minéraux el
vitamines ct l'apport à peu près certain. sur le plan médi:;inal.
des végétaux dont ils sont issus. C'est aussi 1\m des premiers
alimcms de qualité pour sa radio-vitalité : la bio-électronique
rend hommage à toutes ses qualités. On a tout intérët à le
consommer frais avec ses rayons : toute trituration entame
toujours un peu ses propriétés vivantes ct fragiles. En cas de
!oute dernière nécessité. sachons que le miel sauvage sc
récolte par enfumage de l'essaim qui trouve souvent asile
dans les arbres creux , sous les branches. dans les trous de
rocher... Mais nous avons tout intérêt à préserver l'abeille qui
assure la fécondation d'innombrables végétau x et nos futures
récoltes en faisant pénétrer l'essaim dans une ruche que nous
aurons construite (voir notre chapitre Apprivoiser) ct à n'y
;>rêlever. comme tout apiculteur. que le tiers de leur
production afin d'assurer longue vie à butinette.
plantes à usages divers
L'abeille nous apporte aussi deux autres mannes nutritives : le pollen el la gelée royale. Il existe actuellement
d'excellents ouvrages sur l'apiculture (voir notre bibliographie) el l'un de nos derniers travaux a porté sur les Plames
mell({ères (Lechevalier).
Nous vous donnons ici à lire les qualités de trois plantes
mellifères aptes à assumer un miel mono-floral:
2. La bruyère callune
(Ca/luna vu/garis - F.ricacées)
Description : sous-arbrisseau tortueux. à écorce brunrougeâtre, à nombreux rameaux dressés de 10 a 100 cm de
ha ut : petites feuilles persi~tantes. très serrées, étroites. sur
4 rangs longitudinaux, se.<;siles. opposées: fleurs rosées en
grappes irrégulières. éclosant de juillet à novembre.
Propriétés du miel : m iel brun-vert, épais. pâteux. difficile
à extraire. à arôme rappelant J'odeur de la résine de l'arbre. ne
durcissant pas complètement en cristallisant: pour toutes les
affections des voies respiratoires mais surtout au niveau
bronchique.
Rem arques: miel non de fleurs mais de mieillat ou
d'exsudation provenant de certains végétaux vivants. et se
trouvant naturellement sur eux ou provenant des incisions
faites dans les tissus végétaux par certains insectes ou bien
encore des excrétions d'autres insectes.
4. Le thym
(Thynru.~ vulgaris -
Labiacées)
Synonymes : thym vrai ou vulgaire, frigoule. farigoule.
barigoule. mignotise des Genevois. pote.
Lieu x : terrains siliceux à teneu r potassique j usqu'à
moyenne altitude (sauf Alpes suisses: 2 700 ml. Toute
l'Europe. nord de l'Afriq ue. nord-ouest de l'Asie. Amérique
boréale.
Propriétés du miel : miel gélatineux épais ro uge foncé à
gros grain ct se conservant difficilement. à goût très
prononcé : particulièrement reconstituant, fortifiant riche en
sels minéraux :diurétique, anli-rhumalismaL désinfectant des
voies urinaires.
Description : sous-arbrisseau à tiges ligneuses. tortueuses à
la base, trés ramifiées. dressées ou ascendantes de 7 à 30 cm
de haut (cultivé : de 1.50 à 2 rn): petites feuilles linéaires
lancéolées. pétiolées, servant de base à des faisceaux de
feu illes plus petites. opposees ; petites fleurs roses ou blanches
poussant a l'aisselle des feuilles les pl us grandes ; odeur forte
el aromatique.
Remarques : toutes les Ca/luna et Erica sont mellifères :
production de nectar irrégulière : miellée abondante par
temps chaud ct humide. nulle par temps froid et sec: bon
complément d'hiver :><>ur la ruche. Entre dans la composition
des pains d'épice. En France : Landes et Sologne.
3. Le sapin
(Abies alba - Abiétacées)
Synonymes :sapin argenté ou pectiné ou des Vosges ou de
Normandie ou blanc ou à feuilles dïf.
Description : arbre pouvant atteindre 50 rn de haut et 2 ru
de diamètre ct vivre 800 ans ; tronc ramifié régulièrement en
verticilles de branches horizontales dont l'ensemble compose
une cime pyramidale pointue : feu illes nombreuses, persistan tes. linéaires. planes. ven sombre à la face supérieure. avec
3 lignes vertes et 2 bla nchâtres en dessous : cônes frucliféres
dressés. cylindriques à écailles minces. coriaces ; graines assez
grosses mu nies d'une a,ile courte et large.
Lieu x : montagnes et de 400 à 2 000 rn d'attitude. Cen tre
et sud de J'Europe. Asie Mineure. En France: Vosges. Alpes.
Jura. Pyrénées. Plateau central.
Lieu x: terrains argileux ct calcaires. rocailles. maquis.
garrigues. bord des sentiers. pentes. jusqu'à 1 200 rn d'altitude (2 000 dans les Pyrénées). Commun dans tout le bassin
méditerranéen. ailleurs cultivé ou subspontané.
Propriétés du miel : miel jaune foncé ou a mbré. fort.
délicieu x. cristallisation variable et souvent avec marbrures:
il est recommandé contre les putrefactions intestinales,
maladies infectieuses. bronchites. rhu mes. atonie digestive.
asthénie, faiblesse générale.
Remarques: miellée souvent associée à celle de romarin et
de serpolet En France : Provence. Normandie et région de
Narbonne.
115
cueillir
5. Liste d'autres plantes mellifères
L 'orge
Abricotier · Amandier - Aubépine - Berce - Buis Cerisier - C hâtaignier - Chêne rouvre - Colza - Epilobe Hysope - Lavande - Luzerne - Mélilot - Mélisse - Menthe Moutarde - Oranger - Origan - Pissenlit - Pommier Romarin - Ronce - Sainfoin - Sarrasin - Sauge - etc.
6. Liste de plantes à pollen
Abricotier - Amandier - Berce - Buis · Châtaignier Framboisier - Lierre - Marronnier - Coudrier noisetier Orme - Peuplier - Pêcher - Pissenlit - Pommier - Poirier Prunier - Saule - Tournesol - Topinambour - Vigne - etc.
VEGETAUX SAUVAGES A FARINE
1. Céréales et civilisations
Toute l'histoire de l'homme est liée a celle des céréales:
chaque civilisation a pu évoluer grâce â elles. présentes depuis
des temps immémoriaux et auxquelles on a toujours eu
recours par temps de famine. Le blé. ou froment. demeure la
plus prestigieuc;e d'entre elles et le 11 Donnez-nous notre pain
quotidien >1 du Notre Père n'est pas seulement un symbole
mais une profonde réalité : il comporte. ce pain de froment.
tous les constituants d'un corps humain et ce dans les mêmes
proportions. et il est le seul aliment une fois cuit à augmenter
ses forces radio-vitales. à condition de le faire cuire au soleil
(entre des pierres réfractaires). ou avec des moyens y
ressemblant : four à bois, infrarouges... Voir à ce propos, la
préparation du pain dans notre chapitre Cui.5iner.
Mais le blé n'est pas la seule graminée panifiable. il en
existe bien d'autres à vertus très excellentes: toutes sont
cultivées et s'il est rare de les trouver à J'état sauvage. on peut
les voir pousser à l'état subspontané aux alentours de leurs
cultures. et certaines sont aptes à être consommées dès leur
cueillette à l'état cru comme le blé tendre. Trouvez-les ici
énumérées : avoine (A vena saliva), blé (Triticum vu/gare).
épeautre (Triricmn spelra). mats (Zea mays). millet (Panicum
milliaceum). orge (Hordeum vulgare). riz (Oryza saliva).
sarrasin (Po~vgonwn .fagopyrum). seigle (Secale cereale).
sorgho (Sorghum vulgare).
Une autre grande qualité des céréales est leur possibilité
presque illimitée de conservation : on ·-a trouvé dans les
monuments égyptiens des grains de blé de 5 000 ans d'âge
qui. une fois semés. germèrent ; il faut bien sûr. en ce but.
réunir des qualités optimales: grenier sec et obscur.
légèrement ventilé. et tenir compte des prédateurs : insec:es.
petits mammifères rongeurs. et aussi des maladies.
Des plantes que l'on maudit en temps d'abondance sont
bénies en temps de famine à cause justement de leur extrême
prolifération; nous avons nommé les chiendents: Cynodon
dactylon et Agropyrum repens. dont les rhizomes peuvent être
séchés. réduits en poudre. et produisent ainsi une farine
panifiable si on la mélange avec celle des céréales. Il en est de
même des feuilles séchées des tilleuls (voir cette fiche) et des
glands du chêne (Quercus robur).
2. Le chiendent dactyle
(Cynodon Dactylon - Graminacées)
Synonymes : herbe des Bermudes. gros chiendent. chiendent pied de poule ou d'Italie.
Description : plante vivace de 20 à 50 cm de haut. à tiges
inférieures couchées. à tige souterraine longue et rampante
produisant de nombreux rejets qui la multiplient: feuilles
vert glauque. étroites. sessiles. plates. allongées. engainantes.
alternes : épillets placés sur deux rangs et tournés du même
côté. portés par 4 à 7 épis longs et minces. plus ou moins
ëtalés et réunis en ombelle au sommet de la tige : fleurs
verdâtres ou violacées éclosant de juillet à octobre.
Leur description Cl les nécessités de leur culture sont
extrêmement bien définies dans des ouvrages spécialisés qu'il
est loisible de se procurer encore aujourd'hui. par exemple:
Xavier Florin Histoire de l'Humanité, de l'Agriculture et du
Pain (Nature et Progrès. document n° 10). Encyclopédie
permanente d'Agriculwre biologique (Nature et Progrès). Un
autre jardin. par Jean Pain (Ed. Les Templiers). les Céréales
par C. Moule (La Maison rustique).
Quelques graminacées sc trouvent encore à l'état sauvage:
a) Le millet des bois (Milium e.ffusum): aime les bois frais
j usqu'à 1 000 m d'altitude. dans l'hémisphère Nord. li est
assez commun en France, sauf dans le Midi.
b) L'orge des rats (Hordeum murlnum): aime les lieux
incultes. les décombres. le bord des clôtures. les ruines. les
terrains vagues; jusqu'à 1 700 m d'altitude. n est commun en
France. Suède. Europe centrale et méridionale. Afrique du
Nord. Proche-Orient. Amérique du Nord.
116
Lieux: vignes. bord des murs. talus. sables arides. champs
cultivés. terres incultes. terrains siliceux : dans toutes les
régions tempérées et chaudes. En France : rare en Bretagne.
Normandie. ord et Est.
plantes à usages divers
Moment., : rhizomes. au fur et à mesure des besoins. de
mars à octobre.
Composition : mucilage, lévulose. sels potassiques. substance amylacée, huile grasse, triticine. Fe. acide silicique.
cynodine...
Remarq ues: ses rhizomes hachés et grillés fournissent
aussi une excellente infusion chaude ; avec leur décoction
sirupeuse. on peut faire une sorte de miellat (Me/lano
graminis) apte à sucrer toute préparation : leurs substances
sucrées se transforment aisément en sucre. ou en alcool par
fermentation.
Bière de chiendent : disposer dans un tonneau 4 kg de
rhizomes hachés : arroser d'eau tiède à plusieurs reprises
jusqu'à ce qu'apparaissent des taches blanches: enfûtailler
avec l kg de baies de genévrier concassées. 2 kg de cassonade
et l 00 g de levure de bière : 3 jours de suite, ajouter
quotidiennement 8 ! d'eau très chaude. en remuant : fermer le
tonneau en ménageant un fausset d'évent garni de fétus de
paille : laisser reposer 6 jours : transvaser, et consommer à
partir de 2 jours plus tard. Bière très onctueuse.
reconnaître la marine à ~oile qui en fit d'excellents cordages.
avant que ne s'en empare l'industrie textile: il fut rapidement
destitué par le coton puis par les tissus synthétiques ou
artificiels.
Le coton (Gossypium arboreum) est une plante des régions
tropicales d'Amérique et d'Asie. d'Egypte. d'Inde et
d'U.R.S.S. ; il serail donc difficile de l'utiliser en absence
d'importations.
L'ortie (voir cette fiche) est une plante très repandue qui
sert encore actuellement à la confection des torchons.
Le lin textile (Linum usitatissimum) est aujourd'hui
toujours employé. car il est la fibre naturelle la plus résistante.
Sa moisson se déroule avant la maturité de ses graines ce qui
rend impossible l'exploitation de son huile tant pour
l'alimentation que pour la peinture à huile. Ce lin cultivé
serait issu du lin sauvage.
2. Le lin sauvage
(Linum angust((olium - Linacées)
Synonyme : lin à feuiLles étroites.
DES PLANTES TEXTILES
1. Coton, chanvre, ortie, jute
Peu nombreuses sont les plantes utilisées. jusqu'alors. à des
fins texti.les : Je coton. Je chanvre. l'ortie. le lin. Je jute... Ils
n'auront jamais les qualités thermiques des tissus obtenus à
partir des sous-produits animaux : soie. laine. plume. peau.
Tls rendent cependant de grands services et leur apport n'est
pas négligeable.
Description : plante vivace de 30 à 60 cm de haut. à tige
dressée ou ascendante. glabre. rejets à la base, stérile : feuilles
vert tendre, lancéolées. alternes. étroites. nervurées par 1 à 3 :
grandes fleurs bleu clair à 5 pétales denticulés. éclosant de
mai à juillet : capsule brunâtre avec 10 graines.
Le chanvre (Cannabis sativa) est une plante d'origine
orientale qui. sous les climats tempérés comme le nôtre. perd
ses vertus résineuses et productrices de haschisch. pour
devenir une plante essentiellement fibreuse. qualité que sul
Lieux : collines. pelouses. coteaux. jusqu'à 800 m d'altitude. Europe méridionale. En France : du sud de la Loire
jusqu'aux environs de Paris et Bassin méditerranéen.
Moments : après la totale maturité. de juin à septembre. on
récolte les tiges qu'on attachera et mettra en meules aftn de les
faire sécher.
Remarq ues : pour la préparation du lin, voir notre ehapitre
Fabriq;œr.
N.B. : durant la dernière guerre mondiale. on produisit des
tissus à partir de fibres de bois ou de cheveux humains.
Chanvr e
1. Sommité de pied mâle - 2. Une fleur
à pistil d'un pied fenelle.
à étamines
- 3. Une fleur
"
117
cueillir
DES VEGETAUX SAUVAGES A SAVON
1. Marronnier, lierre, pied-de-veau, compagnon blanc, etc.
La Nature propose quelques plantes capables d'assurer la
propreté de notre linge à cause des saponines ou principes
mousseux qu'elles contiennent. Ce sont le marronnier d'Inde
(A esculus 1/ippocastanwn) grâce à ses fruits décortiqués après
décoction ; le lierre grimpant (!-federa Helix) dont on laisse
macérer les feuilles dans un baquet d'eau jusqu'à J'obtention
d'un liquide savonneux : les tubercules du pied-de-veau
(Arum maculatum) offrent le même résultat apres la même
opération ainsi que Je compagnon blanc (Lychnis dioïca) et la
saponaire (Sapona ria o.[f/cinalis) qu'on laisse. eux. entièrement macère· . de la racine aux fleurs. puis que l'on fait
bouillir durant 1 heure feu doux.
a
Remarques: la phytothérapie la considere comme cholérétique. dépurative. diurétique. sudorifique. tonique. diaphorétique. antitoxique. vermifuge. antisyphilitique... sous forme
dïnfusè ou de dècoctè. On s'en sert comme savon pour
l'hygiène corporelle ct la lessive après macération de la plante
entiëre avec ses fleurs à fon principe moussant :on peut aussi
faire sécher les rac.incs afin de les réduire en poudre qui
conservera les principes de saponification.
3. ùssive à la cendre de bois
Cendre de bois: faire bouillir de la cendre dans un
récipient d'eau puis tamiser : on obtient ainsi de la lessive de
potasse avec laquelle on peut se laver directement o u faire du
s:1von noir en la concentrant.
Marronnier d'Inde
Racines de luzerne : mettre en sac hermétique des racines
de luzerne séchées. concassées ou coupées : les faire bouillir
pendant 1/2 heure dans de J'eau : prélever le liquide
mousseux pour la lessive.
2. La saponaire officinale
(Saponaria o/Jicinalis - Caryophyllacées)
Synonymes : savonnière. herbe à foulon.
Description : plante vivace de 30 à 7 5 cm de haut. a tiges
dressees : feuilles opposées. de forme ovale. pointue et à
nervures longitudinales : fleurs rose pâle ou rose mauve. au
sommet de la tige. s'épanouissant de juin à octobre ; rhizome
rampant très ramifié el épais portant des bourgeons par
lesquels elle ~e multiplie.
Lieux : bord des chemins. pres des maisons. haies. talus.
bord des cours d'cau. jusqu'il 1 600 m d'altitude. Commune
en France ct dans presque toute l'Euro pe.
Composition : galactanes. saponosides (surtout les fleurs).
sucres réducteurs. gomme, sels minéraux. essence. lipides glutamine. saponaroside - vit. C (feuilles).
11 8
Lessive à la cendre de bois
1. Verser de r eau chaude - 2. Tonneau percé - 3. Sillon circulaire 4. Cendre. Y former une cuvette - 5. Paille - 6. Brindilles croi~es 7. Solution de potasse.
plantes à usages divers
DES VEGETAUX A PAPIER
Comme chacun sait. livre v ient du latin liber qui signifie
écorce. et !"on peut faire du papier avec toutes les plantes
fibreuses' ortie. lin. chanvre. jonc. etc.. ainsi qu'avec les
fibres du bois. le coton. les chiffons.
Vous trouverez les renseignements quant à sa fabrication
au paragraphe Papier de notre partie fàhriquer.
DES PLANTES
D'UTILISATIONS DIVERSES
Les mites s'éloigneront des lieux de rangement parsemés
de sachets de santoline (Santo/ina chamaecyparissus), ou
d'absinthe (A rœmisia ab.sinthium). ou d'oranges biologiques
(Citrus sinensis) entièrement piquetées de clous de girofle
(Eugenia caryophyllata).
Les puces ne supportent pas l'odeur de la menthe pouliot
brùléc (i\1entha pu/egium).
DES PLANTES TINCTORIALES
Les mouches quittent les lieux habités par la rue (Ruca
graveolens). plantée en pots ou suspendue en bouquets.
On obtient. a partir de certaines partie~ de nombreux
végétaux. des teintures aptes à colorer agréablement les tissus
issus de fibres naturelles d'origine animale (soie. laine) ou
végétale (coton, lin. chanvre. jute. sisal. ramie. ortie... ). Notre
paragraphe Teindre de la partie Fabriquer vous renseignera
sur les diverses opérations nécessaires.
Voici une liste non exhaustive qui vous donnera le nom de
quelques végétaux tinctoriaux.
Les fourmis ne supportent pas sur leur passage les citrons
pourris(Citrus limonwn), la menthe pouliot en pleine terre ou
en poudre (Memha pulegium).
Les moustiques sont repoussés par l'odeur de··Ja menthe
poivrée brûlée (Mentha piperila). ainsi que les rats.
Les divers insectes ont horreur d'une décoction d'epluchures d'ail (A Ilium sativum).
Vert : Bruyère (ntrneaux séchés) - Carotte (plante entière) Figuier (jeunes rameaux et feuilles)- Fougères (jeunes crosses)
- Frêne (écorce fraîche) - Mouron des oiseaux (plante entière
sans racines) - Mûrier (feuilles) - Ronce (jeunes pousses ou
fruits) - Sureau (feuilles et jeunes baies) - Tanaisie (tiges en
début de floraison) - Troène (baies).
Les rosiers sont protégés de leurs parasites par le voisinage
de l'ail et de la ciboulette·(AI/ium schoenoprasum).
Jaune: Arbre de Judée (brindilles. jeunes feuilles)- Ajonc
(rameaux fleuris) - Bouleau (jeunes feuilles) - Camomille ùes
tein turiers (fleurs) - Géranium (plante entière sans racines) Verge d'or (plante entière sans racines).
Les plantes d'un herbier sont bien protégées si elles sont
fixées par de la colle obtenue à partir de la far ine des glands
du chêne (Quercus robur) séchés au four.
Violet : Origan (plante entière sans racines).
Les vers de terre, bénéfiques aux terres de culture qu'ils
aèrent et font bénéficier de leurs déjections. sont attirés par la
valériane (Valeriana officinalis).
N.B. ' pour obtenir une poudre de plante. il suffit de la
plante séchée et d'un moulin à café.
Pour pre : Myrtille (fruits).
Brun : Genévrier (rameaux ou baies) - Merisier (écorce) Noyer (feuilles fraîches ou séchées. brou) - Prunellier (écorce
ou fru its).
Rouge: f-usain (vaisseaux des graines).
Noir : Chêne (écorce ou fruits).
Orange : Oignon (peaux sèches colorées) - Œillet d'Inde
(fleurs fraîches ou fanées).
DES PLANTES A ENCRE
On peut obtenir des encres a partir de mélanges d'huiles
cuites et de noir de fumée ou de matières colorantes végétales
ou des fru its du chêne.
Une recette de M. Crusse! : l'encre autographique doit être
assez visqueuse pour adhérer sur la pierre. Il faut : 8 g de cire
vierge. 2 g de savon blanc. 2 g de gomme laque. 3 cuillerées à
bouche de noir de fumée. Faire fondre ensemble la cire et le
savon. Avant que le mélange s'enflamme, ajouter le noir de
fumée que l'on remue avec une spatule. laisser brûler le tout
pendant trente secondes. éteindre la flamme. ajouter peu à
peu la laque en remuant toujours. remettre le vase sur le feu
jusqu'à ce que le mélange s'enflamme. éteindre la flamme et
verser dans le moule quand rencre est un peu refroidie. Pour
s'en servir. il faut la dissoudre dans une soucoupe chauffée ;
on peut ensuite y ajouter de J'eau froide.
Le chêne
1 : inflorescences de f leurs à étamines de chêne - 2 : fleur à
étamine séparée - 3 : fleur à pistil - 4 : branche avec glands - 5 :
gland avec sa cupule.
119
rueillir
ote
120
Quelques champignons nutritifs
1. Composition
Les champignons sont des nutriments tout à fait interessants. Nous vous donnons à lire ici la composition diététique
du plus courant d'entre eux, celle du champignon de Paris, ou
de couche. que la culture nous propose toute rannée :
Champignon de couche (pour 100 g) : protides 4 g - lipides
0.3 ·glucides 6 - eau 88- cellulose 0,8- vit. 82. 83. 85, C, EP, Cl, Na, K. Mg, Ca, Fe, Zn. CU. Mn. l.
En fin de ce paragraphe nous vous proposerons des
données rudimentaires sur sa culture que vous pourrez
entreprendre vous,même.
Les champignons ont des variétés innombrables et leur
provende nous les propose sous la forme fraîche et séchée
(voir notre paragraphe Champignons du chapitre Conserver),
excellente provende hivernale comme tes oléagineux, les
céréales, les légumineux, les fruits secs et l'hibernation.
11 A tout seigneur, tout honneur n ; nous rendrons tout
d'abord hommage au champignon de couche sauvage qui,
pour les uns, est l'ancêtre du champignon de couche cultivé
(Psa!liota hortensis).
2. Le champignon des prés
(Psalliota campestris - Agaricacées)
Synonymes : agaric des prés ou champêtre, champignon de
couche ou des prés, potiron. rosé, camparol, brunette.
Description : chapeau blanc fibrilleux soyeux, de 5 à
12 cm de diamètre, presque sphérique, plus haut que large ;
âgé, il prend une forme campanulée souvent aplatie au
sommet ; lamelles roses puis brun chocolat ; pied court, étalé
courbe. anneau étroit et souvent caduc ; chair blanche et
consistante, peu d'odeur. très savoureux.
Lieux : fossés, bord des routes. pâturages (surtout à
chevaux), disposé souvent en rond de sorcière. Tout
l'hémisphère Nord tempéré et l'Australie.
Moments : été et automne.
Remarques : un peu moins charnu que le champignon
cultivé mais tout aussi excellent et apte a ux mêmes
préparations culinaires.
N.B. : agaric des forêts (Psalliota silvatica) et agaric des
jachères (P. arvensis) sont également comestibles.
3. Modes de reproduction
Les champignons se reproduisent par spores (20 millions
au mg) et il faut éviter absolument de cueillir tous les
champignons d'un même endroit car ils ne pourraient plus se
reproduire : de très nombreuses espèces ont déjà ainsi
définitivement disparu, notamment celles des prés. grâce
aussi à l'abus des produits chimiques et a la suppression des
haies. des arbres, des chemins. L'abus de produits toxiques
chez l'homme. tels les antibiotiques, permet dangereusement
leur multiplication dans nos intestins el jus4ue dans nos
poumons ; bien des gens meurent, atteints de mycoses
causées par le déséquilibre de la flore intestinale.
4. Le termitomycès
Aux dires du savant très éminent en la matière. le
professeur Roger Heim. le meilleur champignon comestible
serait le termitomycès ; voici ce qu'il nous déclarait il y a
quelques années à ce propos, au cours d'une interview
(Guitare et Musique. n°' 8 et 9. nouvelle série):
11 Maeterlinck prétendait que le.s termite.s cultivaient des
champignons. le phénomène e.st plus complexe.
<1 Le termitomycès (je l'ai nommé ainsi) est un champignon
qui nait à l'intérieur des termitières. sur les meules que
fabriquent une espèce particulière de termites. les macroter121
cueillir
mires, en A.~ie, aux Indes et en Afrique. A son sommet se
développe un fln cordonnet qui pénètre en vrille. sur une
profondeur allant jusqu'à 2 m. le ciment de la termitière, si
compact que seule la dynamite peur le dissoudre. Tandis que
le champignon progresse son chapeau grandit et atteint, hors
de la caverne, à l'air, des dimensions parfois considérables.
u Ces champignons .font l'objet, dans certains territoires
africains, d 'un véritable commerce: dans un village. chacun
possède son champ mais aussi sa termitière sur laquelle il
récolte ses champignons. C'e.s1justifié, car ils sont succulents :
probablement les meilleurs du monde sur le plan gustatif 11
5. Le cèpe
(Boletus edulfs)
Synonymes : cèpe comestible ou de Bordeaux. gros pied,
potiron polonais.
Description : chapeau brun clair a brun foncé, convexe,
souvent un peu lobé, sec. visqueux. de 5 a 25 cm de
diamètre ; tubes jeunes presque blancs. puis nuancés de jaune
verdâtre à vert jaune ; pied bombé puis en massue puis en
cylindre. blanchâtre puis brunâtre·; chair blanche ferme et
dure puis spongieuse. asaveur de noisette.
Remarques : fructification qui peut rester longtemps
fraîche si on la laisse tremper dans l'eau dans un lieu frais ;
tout à fait délicieuse. crue ou à peine cuite.
7. La corne d'abondance
(Craterellus cornucopioides)
Synonyme : trompette des morts.
Description : fructification en forme d'entonnoir de 5 à
12 cm de haut. de 5 à 8 cm de large dans la partie supérieure.
à intérieur brun foncé, à ouverture large et abords ondulants,
à extérieur gris-brun. lisse. cerclé de bleu, poussant en troupe
serrée : chair presque noire, mince, cassante, de senteur
agréable.
Lieux : bois feuillus. surtout au pied des hêtres et des
chênes. Tout l'hémisphère Nord et l'Australie du Sud.
Lieux : bois de résineux, hêtraies claires. Europe.
Moments : été ou automne suivant les régions.
Remarques : champignon tout à fait exquis ainsi que ses
sous-espèces : recticulatus, pinlcola, aereus ,· se conserve très
bien une fois séché (voir notre chapitre Conserver).
Moments : été ou automne.
Remarques : très savoureux ; on peut le faire sécher. le
pulvériser, afm de l'utiliser comme condiment.
8. La girolle
6. La clavaire crépue
(Sparassis crispa)
Synonyme : sparassis crepu.
(Cantharellus cibarius)
Synonymes :chanterelle. crête de coq, girandole, gallinacé,
jaunotte, roussotte, chevrette. girondelle.
Description : fructification a contour sphérique de 8 à
20 cm de haut. de 6 à 30 cm de large, à poids pouvant
atteindre 6 kg; tronc à nombreux rameaux ondulés et
crépus : aspect de tête de chou brun jaune ; chair blanche,
filandreuse. cartilagineuse ; arôme anisé et piquant.
Description : chapeau couleur jaune d'œuf de 1 a 7 cm de
diamètre, voûté au début, s'aplatissant ensuite. à forme
d'entonnoir à maturité, à bord festonné et sinueux ; plis
développés, ramifies, à couleur plus vive que celle du
chapeau ; pied court. s'épaississant vers le haut ; chair
blanchâtre à faible senteur de fruit.
Lieux : forêts de conifères ; plaine et montagne de tout
l'hémisphère 1\'ord.
Lieux : forêts de conifères et bois feuillus de tout
l'hémisphère Nord tempéré et en Australie.
Moments: automne.
122
Moments : été et automne.
champignons nutritifs
Remarques : savoureux mais paraissant assez indigeste à
moins de le confire en saumure. S'altère peu rapidement en
raison de sa chair dure.
9. Le lactaire délicieux
(Lac/arius deliciosus)
Synonymes : rouzillon, barigoul. briqueté. catalan, vache
rouge. polonais.
Description : chapeau voûté puis affaissé au centre. de 5 à
15 cm de largeur. marge enroulée par en dessous. lisse et
glabre mais gercé par temps humide, de couleur orangé à
rougeâtre nuancée de vert clair ou sale : lamelles rouge
orangé verdissant au toucher, cassantes et serrées : pied
cylindrique orangé. cotonneux à l'intérieur puis creusé
ensuite: chair blanchâtre à lait orangé :arôme agréable, goût
piquant et ûcre.
Lieux : bois. !isieres des forêl'i. endroits herbus. Toul
l'hémisphère Nord. l'Afrique. les Indes. l'Australie.
Moments : automne.
Remarques : excellent champignon dont la chair coriace
nécessite une légère cuisson.
11. Le marasme d'oréade
(Marasmius oreades)
Synonymes :faux mousseron, mousseron d'automne ou de
Dieppe. nymphe des montagnes. bouton de g uêtre.
Description: chapeau de 2 à 5 cm de diamètre. brun tanné
pàle à foncé. de couleur chamois à l'état sec. convexe à étalé
bosselé: pied de 4 à 7 cm de haut. plus clair que le chapeau.
élastique. assez dur. feutré de blanc dans sa jeunesse :
lamelles blanchâtres. assez espacées el émarginées : chair pàle
à senteur de bois fraîchement coupé.
Lieux : sous les jeunes pins. lieux humides. Hémisphère
Nord tempéré, Australie, U.R.S.S.
Moments : été.
piquant. plus croustillant que 1e cèpe.
Lieux : pâturages. bord des chemins. prairies. en lignes ou
en rond de sorcière : tout l'hémisphère Nord tempéré.
Australie.
10. La lépiote élevée
Moments: après les pluies tièdes. de mai jusqu'à
l'automne.
Remarques : champignon délicieux légèrement épicé et
(Macrolepiota procera)
Synonymes: coulemelle. potiron. couleuvrée. parasol.
couamelle. grisette. golmotte. champignon à bague. nez de
chat. Saint-Michel.
Description : chapeau jeune presque ovoïde. peu fendillé.
de 10 à 30 cm de diamètre. puis une fois ouvert large et plat.
avec au centre w1 mamelon proéminent: lamelles blanches.
serrées courbées : pied très haut. élancé. de 20 à 40 cm. en
bulbe à la base. bnm squameux. double anneau étalé : chair
blanche assez coriace mais de bonne senteur. à goùt agréable.
Remarques : excellent comestible. séchant facilement et se
conservant bien (voir notre chapitre Conserver).
12. La morille comestible
(Mm·chel/a esculema)
Synonymes : morille ronde ou fauve.
Description : chapeau brun jaunâtre. de 3 à 7 cm de haut.
de 3 à 5 cm d'épaisseur. arrondi. ovoïde. à grandes alvéoles
123
cueillir
limitées par des sinuosités à arêtes vives : pied de 6 à 12 cm de
haut. brun jaunâtre clair. fragile.
Lieu x: haies. broussailles riches en humus. Tout l'hémisphère Nord tempéré. Australie.
Moment'> : après les pluies tièdes d'avril à mai.
blanc. presque dur. devenant souvent brun: chair ferme.
blanche. à saveur douce de noisene.
Lieux : bois feuillus. sols marécageux.
Moments : été. automne.
Remarques: champignon exquis. très bon en conserve.
Remarques : champignon très parfumé. à saisir ou
ébouillanter avant consommation.
:-.J. B. : morille semi-libre. morille conique. morille blanche.
morille à pied ridé sont également comestibles dans les
mêmes conditions.
15. Les champignons et Rudolf Steiner
13. Le pied de mouton
Dans son remarquable ouvrage: Agriculture- Fondenrems
spirituels de la méthode bio-dynamique (Ed. AnthroJ:oso-
(Hydnum Npandum)
Synonymes : sarcodon étalé. hydne sinué. érinace. barbe de
chèvre ou de vache. chevrette. oursin. langue de chal.
pignoche.
Description : chapeau jaune pâle ambré. sec et mal. de 6 à
20 cm . assez plat, convexe: aiguillons serrés plus pâles que le
chapeau. de 5 à 10 mm de long: pied épais irrégulier. pâle.
souven t court : chair épaisse. friable. un peu amère. presque
blanche à jaune pille.
Lieux : forêts de conifères ou de feuillus. en groupes ou en
rond de sorcière. Tout !"hémisphère Nord tempéré.
Moments : été. automne.
Remarques : champignon un peu ferme q u'il vaut m ieux
blanch ir : saveur amère.
14. La russule comestible
(R ussula vesca)
Description : chapeau gammé de rouges. brun ou brunvert. de 4 à 10 cm de diamètre. glabre. un peu rugueux.
convexe-aplati :lamelles blanchâtres. piquées de rouille : pied
124
phiques Romandes. Genève). voilà ce que disait Rudolph
Steiner à propos d'un apport des champignons :
a Ainsi on améliorera considérablement la santé d'un
cheptel de mammifères en disposant des buissons parmi le
pâturage. Les arbustes exercent une action salutaire par leur
seule présence. Car dans la Naw re. les actions réciproques
constitllent la règle gdnéra/e.
rr J'irai mème plus loin,Je dirai que les animaux ne son! pas
aw;si stupides que les hommes. Il ne leur .faut pas longtemps
pour reconnaitre cette affinité. Et quand ils se sont rendu
c~nnpte que l'amour des buissons est inné en eux. il.~ les
mangent avec entrain lorsqu'on leur en apporte. Ils mangem
ce dont ils ont besoin, ce qui équilibre magn(fiquement les
al/Ires provendes qu'on leur sen.
u En poursuivant l'examen de ces affinités naturelles, on
acquiert de nouvelles /lOtions sur la nalllre des ennemis des
plantes. Nous venons de voir l'aurait des bois de résineux pour
les oiseaux. des buissons pour les mammifères. Il y a er.core
œlui des champignons pour la .faune microscopique des
bactéries et Wttres microbes, pour tou.~ les parasites nuisibles.
Et ces parasites entrem en symbiose avec tow ce qui a u11e
nature de champignon. Ils se développent partout oti ces
champignons se multiplient. C'est là oû il .faut chercher
1origine des maladies des pla mes et d'autres dégâts encore
plus importants. Si donc nous constiwons le paysage agricole
non seulement en y incorporant des bois mais aussi des
prairies dans une certaine proportion, ces prairies agirom
d'une manière efficace pour l'agriculture car elles apportent
1111 excellent terrain pour la croissance des champignons. Et
on devrait regarder attentivemellt si les prairies portent des
champignons. On constaterait dans ce cas que toute prairie
riche en champignons, mème si elle est de petite dimension, si
elle se trouve à proximité d'un champ cultivé, préserve
merveilleusement les cultures de toute invasion parasitaire
grâce ci f'a.fllnité des champignons pour les bactéries et autres
microbes nuisibles, car les champignons ont plus d'affinités
avec le.s.fàcwurs de maladies que les autres plantes n'en ont. ••
champignons nutritifs
16. Un champignon mortel : l'amanite
phalloïde
Mais tous les champignons ne sont pas comestibles et de
très nombreux sont toxiques et parfois même mortels. Le plus
dangereux dans nos régions est l'amanite phalloïde (Amanita
phalloïdes - Amanitacées) et ses formes modifiées: Amanita
plaques détachables et rudes ; lamelles blanches ou de la
couleur du chapeau : pied renflé à la base, blanc au début.
puis jaunâtre ou grisâtre. de 8 à 12 mm d'épaisseur, en forme
de bulbe assez mou. habituellement caché par une volve
blanche, membraneuse. relativement haute et lobée : chair
molle, blanche, verdâtre sous la cuticule. à trés faible odeur
de pommes de terre crues.
citrine, printanière et vireuse. Il est en effet responsable de
80 % des cas graves d'empoisonnements par les champignons. et de 52 % des cas mortels.
Synonymes: amanite bulbeuse. oronge ciguë verte, oronge
verte.
Description : chapeau vert-olivacé de 7 à 12 cm, à marge
plus claire, ou vert jaune olive partout. quelquefois teinté de
gris. légèrement visqueu!(, souvent un peu strié. avec ou sans
AMANiTE :P#ALLOI'.DE
Lieux : bois feuillus et d'arbres mélangés, sol humifère.
Tout l'hémisphère Nord tempéré.
Moments: abondante en été, isolée en automne.
Remarques : J'amanite printanière, aussi mortelle. peut
être confondue avec le champignon des prés : on les
diffërencie par la couleur de leurs lamelles : blanches chez
l'Amanite. rougeâtre presque brun-chocolat chez Psa/liota ; et
le champignon des prés n'a pas de volve à demi libre.
17. Le champignon de couche et sa culture
L'"OISUF"
1.-A COQVÙ.U: .Sli DliC.ffiRc
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~-rr-/ICJ.f Ei' /hJ'fOtJ;e_ I:U/ éD
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Lieux : caves. celliers. abris souterrains, grenier ou plein
air.
Aération: lente et continue.
Humidité: continue mais non stagnante.
Température : entre 8 et 20"C: température optimum à
maintenir entre 12 et 15"C.
a) Le fumier
Celui de mouton. âne, mulet, poule peut convenir, mais le
meilleur reste celui du cheval.
Mise en tas : prendre le fumier par fourchées en secouant
pour bien diviser ; constituer un talus avant de monter
progressivement jusqu'à 1 à 1,50 rn; bien mélanger les
parties crottineuses avec les pailleuses ; maintenir une jauge
entre le talus et le fumier en vrac ; arroser en insistant sur les
parties les plus sèches. Enfin. piétiner les bordures pour aider
la fermentation . Température allant en quelques jours jusqu'à
70°
(.ti
vo/u; se t>éC~+i.Rr:: e;.JSvnc
FOR.~/hJ"r (
'1/p.toJIJ"Efh.J
flV"tD(.)~ (U)
a.i Ct))!..E.
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COMMENT APPAR.Ai.55.f:NT
LA VOLVE ET L 'ANNt!fU
Retourne : 7 à 8 jours après la mise en tas. retourner le
1"' tas en relevant toujours la partie extérieure mal fermentée
qu'on rejette sur le dessus : arroser légèrement au fur et à
mesure qu'on approche des bordures. puis peigner les côtés et
tasser les bordures en piétinant. 6 à 8jours plus tard le fumier
est à point : odeur de champignon pressé, il ne laisse pas
égoutter d'eau et ne salit pas ; moite. onctueux il reprend
125
cueillir
aussit6t son volume: de couleur brun foncé avec des parties
blanchâtres.
b) Le montage
Montage des meules sur les lieux de culture: pas plus de
40 cm de hauteur en secouant le fumier pour bien le
mélanger à nouveau ; premier lit de 30 cm d'épaisseur de
fumier délité. largeur excédant d'au moins 10 cm la largeur
de la meule qu'on construit: foulage au pied : réduire ensuite
à la largeur voulue en arrachant l'excédent. Sur ce « pi.:u u.:
meule >>. on constitue de la même façon << le corps de la
meule>>. puis son<< chapeau» qu'on façonnera en arrondi à
la main : ensuite nettoyer les lieux.
On peut aussi faire des plates-bandes de 1 m de largeur et
de hauteur. 20 cm sur les bords et 25 au centre pour une
bonne répartition de l'humidité au moment des arrosages.
N.B. : caisses. baquets. plateaux. peuvent composer des
éléments porteurs.
·
c) L'ensemencement
Dès la fm du montage. ensemencement avec du blanc frais
ou du blanc sec (spores), préalablemenL refleuri. placé
pendant 7 à 8 jours dans un local humide tiède ou sur une
couche tiède horticole. Puis on sépare le blanc en fractions de
la grosseur d'une noix. on soulève le fumier et on introduit à
2 ou 3 cm de profondeur : remettre le fumier en place :
répartition des mises de 15 en 15 cm. Au bout de 3 à
4 semaines. le développement atteint la largeur d'une paume
de main : passer à l'opération suivante.
c hapta.u
d)
Le goht.age
Ou recouvremen t à J'aide d'une couche de terre de 2 cm
d'épaisseur d'un bon mélange : débris de roches calcaires
broyées 7 5 % - terre vierge de jardin 2 5 %.
D'autres matériaux locaux peuvent être utilisés mais ne pas
oublier qu'une terre uniquement siliceuse ne retient pas l'eau,
qu'une terre uniquement calcaire devient compacte à
l'humidité.
Le mélange doit être très homogène (cuvage); humidifier
de telle sorte que le mélange garde l'empreime des doigts sans
les salir. Avec une pelle à gobter ou une simple planche de
bois rabotée de 12 cm sur 30 cm. projeter la terre sur la
meule par retournement rapide. en faisant adhérer la terre en
épaisseur régulièr.e : mouiller avec arrosoir à pomme très
fine ; 24 heures plus tard. réassurer l'adhérence de la terre au
fumier.
Entretien : arroser abondamment au niveau du sol et
légèrement en surface des meules avec un pomme fine ; éviter
que l'eau traverse Je gobtage qui pourrirait: au bout de 3 à
6 semaines apparaissent des fructifications en grains ou en
patte d'araignée. Une vingtaine de jours plus Lard. les
champignons sont adultes.
e) Récolte
Un champignon de couche est bon à cueillîr quand. en
passant l'extrémité du doigt entre le bord du chapeau et la
partie supérieure du pied. on sent une pression dénotant un
certain fléchissement. Pour cueillir. prendre le chapeau
délicatement entre les doigts et lui faire subir une torsion
126
014
pilé~.~s
Le champignon de couche
légère sans décoller ou endommager les jeunes grains
avoisinants ; récolte tous les jours sur 2 à 6 mois ; après
chaque cueillette nettoyer les meules. Champignon suspect.
grain détaché sont à jeter aussitôt : maintenir une humidité
par petits arrosages des meules et arrosages abondants au
sol ; enlever. après cueillette. les souches capables de pourrir
et boucher les trous qu'elles laisseront avec de la terre à
gobter.
f) Autres formes de culture
En plein air : terrain perméable avec pente légère et rigole
de drainage : fumier moins fermenté que pour culture
abritée: meules de 0,65 m de large sur une hauteur ègale :
après ensemencement. couvrir d'une épaisse litière de paille
sèche pour abriter : un mois après. ôter la litière et gobter :
culture de printemps ou d'automne.
Sans fumier : avec des vieux plâtras de demolition broyés
en morceaux d'l cm. mouiller et mettre en tas le long d'un
mur sur 0.60 m de haut ; ensemencer et gobter aussitôt sur 2
à 3 cm d'épaisseur : arroser de temps à autre avec une
solution de nitrate de potasse (2 g par litre d'eau) : 2 mois plus
tard. fructification pouvant se prolonger de 4 à 5 mois.
N.B. : on peut aussi cultiver Je champignon de couche en
serres. sous châssis. sur couches maraîchères. en cultures
transportables. en meules froides.
cueillir
Bibliographie
Anscieau Gilbert : Clef~ de la ddcouverle et Familier de la nawre (Presses de l'Ile-de-France).
Bonnie~ Gaston : Flore complète de France. Suisse. Belgique (Librairie générale de l'enseignement.
Paris).
Caillas Alain: Rucher de rapport (Syndicat national d'apiculwre- Paris).
Cardon Dominique: Pratique de la teinture végétale (Fieurust.
Darrigol Jean-Luc: Le Miel pour votre santé et Les Céréales pour vorre samé (Dangles).
Demange H. : Je cueille des champignons sans danger (André Leson).
Dromer E. : Santé et Alimentation par les plames (Guy Le Prat).
Fargeas Daniel : Fiches écologiques (Stock/2).
Fishen James : Vie sauvage en sursis (Delachaux et Niestlé).
Fournier P. : Les Plante.~ médicinales (Lechevalier).
Garnier Gabriel : Ressources màlicinales de la ./lore française. 2 vol. (Vigot).
Gerbe Vincent: Votre potagG'I' biologique (Danglcs).
Griffith-Jones Jay : Utilité des mauvaises herbes (Edisud).
Lange ~- : Guide des Champignons (Delachaux et Niestlé).
Lieutaghi Pierre : Livre des Arbres, Arbustes et Arbrisseaux, 2 vol. (R. Morel).
Loireau Léon : Le Champignon de couche (Muséum d'histoire naturelle. Paris).
Moule C. : Phytotechnie spéciale, 3 vol. (La Maison rustique. Paris).
Passebecq André: Votre santé par la diérétique et /'alime/1/atfon saine (Dangles).
Pilat A:bert: Champignons (Gründ).
Porche! P. : Guide de l'amateur de champignons (Lechevalier).
Saury Alain : Les Plantes fumables, Se nourrir de rien, 12 Fruits et Légumes fondamentaux
(Maloine), Régénérmion par le jeûne (Dangles), les Plantes mell~fères (Lechevalier), Se nourrir, se guérir aux plantes sauvages (Tchou), 50 Végétaux sauvages nutritifs (Granchcr), Se
nourrir au bord des chemins (Vie et Action - Vence).
Secrets et Verlus des plantes médicinales et Guide des Champignons (Sélection du Reader's Digest).
SiUé Jean de : Des plantes pour vous guérir (Dangles).
Seymour John : Revivre à la campagne (Edita-Vito).
Steiner Rudolf : Agriculrure (Ed. Anthroposophiques romandes. Genève).
127
cueillir
- notes -
128
•
•
CUISiner
L 'Evangile diélélique de Jés us
6- 1 : Notions essentielles de diététique - Eléments nutritifs
La mastication - Les protides - Les glucides - Les lipides - Les vitamines - Oligo-éléments et sels
minéraux - L"eau - La chlorophylle - Tableaux des aliments selon leur compatibilité digestive Importance de la nutrition - Le jeûne - Radio-vitalité des aliments - Aliments e t bio-électronique Alimentatio n et saisons.
6-2 : Quelques recettes importantes
Une recette de pain au levain - Le pa in à !"ancienne- Les galettes du pèlerin- Le pain cuit au soleilLe blé germé - Le blé en grains - Le blé broyé - Le blé en flocons - Le blé en farine - Le blé en
semou le- Le blé en fécule- Pâ té végétal - Hachis végétal - Les m ille et une salades vertes - Sou pe et
potage - Lentilles souriantes - Ha ricots lége rs - Courge farcie - Terrine affluence - Paysage
changeant - Omelette pâturage.
6-3 : Cuisine et feux
Matéria ux nobles et cuisson - Le feu polynésien - Le fo ur de trappeur - Cuisine de plein air Récha ud - Cuisine sauvage - Cuisine par lemps de pluie.
Bibliographie.
129
L'Evangile diététique de Jésus
« Ne tuez ni hommes ni bètes et ne détruisez pas les aliments que vous portez à
votre bouche, car si vous mangez des aliments vivants, ceux-là vous vivifieront; mais
si vous tuez pour obtenir votre nourriture, la chair morte vous tuera à son tour. Car
la vie procède seulement de la vie, et de la mort ne sort toujours que la mort. Et tout
ce qui tue vos aliments tue aussi votre corps. Et tout ce qui tue vos corps tue aussi vos
à mes.
« Voilà pourquoi vous ne devez manger rien de ce que le .feu, le .froid ou l'eau
ont transformé. Car les aliments cuits, gelés ou avariés, brûlent, refroidissent et
empoisonnent aussi votre corps.
« Ainsi, mangez tout ce qui se trouve sur la table de Dieu : les .fruits des arbres,
les graines et les herbes des champs, le lait des animaux et le miel des abeilles. Tout
autre aliment conduit aux maladies et à la mort.
((Ne cuisez point et ne mélangez pas les aliments les uns avec les autres, de peur
que vos .festins ne soient tran.~formés en marais putrides.
u En conséquence, prenez grand soin du temple de votre corps et ne le souillez
pas avec toutes sortes d'abominations. ))
Texte extrait de:
L'Evangile de la paix de Jésus par le disciple Jean
130
..
Notions essentielles
de diététique - Eléments nutritifs
1. La mastication
2. Les protides
En diététique, la mastication est l'un des éléments les plus
importants, car ce qui compte n'est pas la matière alimentaire
mais la vie que cette matière porte, et cet essentiel est assimilé
par les dents et le palais. 11 vaut mieux mâcher 30 fois la
même bouchée que d'avaler 30 bouchées. Cette pratique
permet d'être très vite rassasié et de retrouver le goût: tout
aliment longuement mastiqué, s'il est bon, devient meilleur
en offrant des goûts sans cesse différents. mais devient de plus
en plus mauvais s'il est mauvais.
Nom donné au groupe des acides aminés et des corps qui
leur donnent naissance par hydrolyse ( 1). Les protides servent
à la construction et à la réparation de nos cellules, ainsi qu'au
remplacement des cellules usées.
Leurs principales sources sont : viandes, soja, fromages
(surtout de chèvre). légumes secs, pain complet biologique,
amandes, champignons, levure, œufs, noisettes, avoine, lait.
pâtes complètes. riz complet. figues séchées et retrempées.
légumes frais. beurre...
11 Boire les solides et màcher les liquides n, disait un sage de
l'Antiquité. Notre contemporain Fletcher donne les préceptes
suivants:
Dans les chairs animales, les protides sont pour ainsi dire
prédigérés pour l'organisme humain, et un régime non carné
mis trop brutalement en place peut entraîner des accidents
dits de (( sevrage» : les végétaux fournissent des protides dont
un corps humain infirmé ne peut faire du jour au lendemain
la synthèse. Le passage doux du carnivorisme au végétarisme
nécessite de six mois à un an.
1) N'introduisez dans votre bouche qu'une très petite
quantité d'aliments.
2) N'introduisez pas de nouvelle bouchée avant que la
précédente ne soit complètement avalée.
3) Toutes les parcelles d'aliments, sans exception,
doivent être réduites dans la bouche. soit à l'état liquide.
soit à l'état de bouillie, avant d'être avalées.
4) Les aliments mous, ou réduits par la cuisson à J'état
de bouillie, de purée, doivent être mâchés et insalivés à peu
près autant que les aliments solides.
5) Si vous n'avez pas le temps de mâcher vos aliments
d'une manière convenable. réduisez la quantité de
nourriture plutôt que d'avaler sans mâcher.
6) Ne soyez pas vorace ; ne vous jetez pas sur votre
nourriture comme le ferait un affamé; n'engloutissez pas
les aliments dans votre estomac, ne vous bourrez pas.
7) Cessez immédiatement de manger lorsque vous
sentez que votre appétit est satisfait. Ne vous laissez pas
tenter par les friandises.
8) Ce qui profite à votre organisme n'est pas ce que
vous mangez. mais ce que vous assimilez.
9) Lorsque les aliments sont réduits par la mastication à
l'état de bouillie ou à l'état liquide, le travail de l'estomac
est réduit de moitié.
Cette discipline vous évitera bien des malaises ou maladies
par l'absence de fermentations que procure l'élimination
totale des déchets, et vous fera quitter ce que Jésus nommait
11 les marais putrides n.
N.B. : redevenir végétarien devient une nécessité à
l'échelon planétaire : si nous absorbions les céréales directement - et non par J'intermédiaire des bêtes d'abattoir nous pourrions nourrir dix fois plus de monde. Il faut dix
kilos de céréales pour obtenir un kilo de viande de boucherie !
Attention au spectre de la famine qui. demain, sera sans
doute une réalité, les réserves nutritives de la terre étant, elles
aussi. en voie de disparition.
3. Les glucides
Terme sous lequel on désigne les hydrat~s de carbone (2).
Composition : carbone, hydrogène. oxygène.
Ils comprennent les sucres, l'amidon, la cellulose.
Leurs principales sources sont :
a) Cellulose : membrane de toutes les cellules végétales
(céréales. fruits. légumes... ).
b) Amidon : tapioca, toutes céréales. toutes légumineuses.
poireau. tubercules. racines. bulbes. œufs.
1 et 2. Définition donnée par décision de l'Union Internationale
de la Chimie (Cambridge. 1923):
<1 Hydrolyse n: fixation d'une molécule d'eau sur une substance
qui est ainsi transformée en une autre (exemple : glycogène en
glucose).
131
•
•
CUISiner
c) Sucres : miel, fruits frais, fruits secs et retrempés
(directement et facilement assimilables parce que vivants
contrairement aux sucres industriels - betterave, canne qui nécessitent. pour leur assimilation, des dissociations
organiques).
N.B. : l'excès de glucides (dont le pain, le riz. les pâtes,
blanchis et dénaturés, sont l'une des principales causes)
provoque arthrose, arthrite, sénilité précoce, obésité, calvitie...
4. Les lipides
Nom donné aux matières grasses et aux éthers-sels
analogues (3).
Les lipides groupent tous les corps gras. Ce sont des
aliments réchauffeurs, et le véhicule des vitamines liposolubles : A, D, E et K. Ce sont les sucs biliaires qui se chargent de
leur émulsion.
Leurs principales sources sont : huiles et graisses végétales,
fruits oléagineux (amandes, noisettes. arachides, noix),
beurre. crème, olives, œufs, fromage, blé germé...
Les huiles végétales doivent être exigées « de première
pression à froid », et il faut éviter de les faire cuire.
N.B.: les graisses animales sont trop souvent des exutoires
où se concentrent microbes, déchets de désassimilation,
ptomaïnes, médicaments, pesticides, etc. Le lipide végétal
paraît plus sûr et d'une digestibilité plus grande. Donnons la
priorité aux corps gras végétaux (professeur Lautié).
5. Les vitamines
Substance existant en très petites quantités dans certaines
matières alimentaires. et n'entrant dans aucune des grandes
classes d'aliments. Leur faible dose est nécessaire au corps
humain, et leur absence entraîne des maladies dites de
« carence ».
Elles sont dénommées :
- Vitamine A : que le foie peut fabriquer à partir
du carotène (Provitamine A).
- Vitamine 81 : préside à l'équilibre nerveux, aide
les ferments à conférer aux cellules la possibilité
d'absorber de l'oxygène.
- Vitamine 82 : aide à la respiration des tissus.
- Vitamine 83 (PP) : sa carence entraîne troubles
digestifs, nutritifs, nerveux, dermiques et déséquilibre
musculaire.
- Vitamine 85 : action protectrice sur muqueuses,
cellules du foie, peau, poils et ongles.
- Vitamine 86 : favorise la pigmentation des
globules rouges.
- Vitamine 812: antianémique et tonique du
cœur.
On la trouve d' une manière générale dans le blé et
l'orge germés, le riz complet, la plupart des végétaux
frais et la levure de bière (élément le plus riche pour
tout le complexe 8).
3. Définition donnée par décision de l'U nion Internationale de la
Ch imie (Cambridge. 1923).
" Elhers-sels " ou es /ers : corps résultant de l'action d'un acide
sur un alcool. avec élimination d'eau.
132
Elle est peu citée dans cet ouvrage car sans références
au niveau des analyses.
- Vitamine C : sa carence entraîne le scorbut ;
méfions-nous de l'abus des conserves.
- Vitamine D : nécessaire à l'assimilation du
calcium. Principale source : rayons solaires.
- Vitamine E : nécessaire au bon fonctionnement
des organes génitaux.
- Vitamine F : élément régénérateur de l'épiderme.
- Vitamine K : permet la coagulabilité sanguine.
- Vitamine P : régit la perméabilité vasculaire.
- Vitamine E : assure la protection des muqueuses
digestives.
Bien d'autres vitamines doivent exister qui n'ont pas
encore été répertoriées. Leurs principales sources sont tous
les végétaux et fruits biologiques, frais et crus, en évitant
l'adjonction de vinaigre. Le blé germé les possède presque
toutes.
N.B. : les vitamines chimiques sont absolument déconseillées.
6. Oligo-éléments et sels minéraux
Oligo-éléments : nom donné à certains métaux et métalloïdes qui, à très petites doses. jouent dans l'alimentation le rôle
de catalyseurs.
Les principaux sont : cuivre, or, argent, manganèse, zinc.
cobalt, fluor, iode, aluminium, lithium, fer, bismuth, potassium...
Sels minéraux : éléments nutritifs dont les organismes
vivants ont besoin, à doses infmitésimales, pour assurer le
maintien de leur vie.
Les principaux sont : calcium, silice, phosphore, soufre.
pectine, mucilages, arsenic...
Leurs principales sources sont les végétaux et les fruits
frais et crus, l'eau fraîche et pure, les levures diététiques. les
laitages non dénaturés, les viandes et poissons biologiques...
L'association Cuivre + Or + Argent, par exemple. réalise
une polycatalyse semblant présider à tous les phénomènes
d'autodéfense. Le phosphore est nécessaire à la calcification
des os, à la formation des cellules nerveuses et à celle du sang.
Le soufre coopère à la formation des os, des dents et des
tendons ; il est antiseptique, désinfectant et dépuratif. L'iode
préside au bon fonctionnement de la glande thyroïde et
augmente les échanges cellulaires. Le cuivre aide à la
constitution du sang, alors que le fer permet son renouvellement... (4).
N. B. : le blé germé est très riche en sels minéraux et
oligo-éléments.
On a remarqué que les cancers s'implantent rarement sur
des terrains non carencés en silice et magnésium.
7. L'eau
Corps composé de deux volumes d'hydrogène et d'un
volume d'oxygène, et qui est liquide à la température
ordinaire.
4. Docteur Picard : U!ilisalion lhr!rapelllique des oligo-r!lr!mems
<Editions Maloine).
diététique
Si l'eau représente environ les quatre cinquièmes du poids
du corps humain, elle est contenue en plus grande quantité
encore dans tous les végétaux et fruits, et son absorption ne
rlevient plus nécessaire à ceux qui ont atteint le presque
dernier stade de la discrimination alimentaire (nous avons
rencontré un médecin frugivore qui n'avait consommé qu'un
seul verre d'eau en vingt ans !).
Les liquides autres que l'eau (vin, cidre, infusion.
bouillon...) ne sont pas nocifs en petite quantité si les
traitements qu'ils ont subis n'ont pas altéré leur qualité
originelle.
N.B. : l'eau fraîche et pure, qui vient d'être recueillie ou
bue à la source même est, pour les citadins, l'image même du
paradis perdu. Les eaux dites minérales sont toutes polluées
- par les sols, sauf la Volvic- et mortes car, séparées de
leur élément naturel, elles perdent presque immédiatement
leurs vitalité et propriétés.
9. Tableaux des aliments selon leur compatibilité digestive (5)
LES FRUITS
1
acides
Tomates
Oranges
Mandarines
Pamplemousses
Citrons
Fraises
Groseilles
Framboises
Ananas
Pommes acides
8. La chlorophylle
<< Elle permet de capter l'énergie solaire et de former les
sucres. les amidons et les protides. Elle fait nos légumes, nos
fruits, nos céréales, nos bois. Elle entre dans la composition
des aliments verts. C'est une source de magnésium assimilable. Elle aide notre organisme à synthétiser son hémoglobine.
Elle combat efficacement le.'> anémies et accélère les convalescences. Elle pur(fie et dynamise le sang. Elle le .fluid(fie et
active les globules blancs... '' (professeur Lautié).
Ab ricot~
Mangues
Prunes
Po mmes douces
Pëches
Poires
Ill
doux
Figues sëches
Bananes fraiches. sëches
Dattes
Raisins frais ou secs
Pruneaux
Pommes sëchées
AbricoL~ sëchés
Kakis
Le café, le thé et le chocolat sont des boissons également
nocives ; on les remplacera avantageusement par des tisanes
de thym et de romarin.
Matière colorante des parties vertes des plantes.
Elle a permis la naissance de l'atmosphère oxygénée qui est
celle de notre planète. Sans elle, la vie s'arrêterait instantanément.
Il"
ml-acides
Figues fraiches
Cerises douces
a) Les fruits constituent à eux seuls un repas.
b) Melons et pastèques n 'entrent dans aucune catégorie et
ne doivent être mangés avec d'a utres fruits.
c) On peut prendre avec les fruits de la colonne 1 des
oléagineux (amandes, noix, noisettes. etc.) et avec ceux de la
colonne III du fromage frais.
*
*
Après cet aperçu sommaire de nos connaissances actuelles
sur nos nourritures physiques (on ignorait encore tout des
oligo-éléments il y a quelques dizaines d'années). nous nous
garderons d'aborder la physiologie de la digestion car nous
déborderions du cadre de ce manuel, alors que de très bons
ouvrages en traitent spécifiquement. mais nous nous permettons d'insister sur ce point :
Nous sommes la transformation non de ce que nous
absorbons, mais de ce que nous assimilons ou ne pouvons
rejeter. S'il nous faut des catalyseurs chimiques (le calcium
nécessiterait à lui seul. pour son assimilation. la présence
d'une douzaine d'autres éléments), n'oublions pas l'importance de notre propre apport psychique dans cette transformation mystérieuse et divine d'une cellule en une autre; c'est,
hélas. trop souvent notre cerveau qui digère. qui redonne vie
aux aliments morts que nous avalons afin de l'occuper en
cette fonction qui n'est pas la sienne mais qui nous permet,
par-cela même, de fuir notre angoisse !
Ce qui compte surtout dans l'aliment n'est pas sa matière
mais la vie qu'elle porte, et n'oublions pas les nourritures
plus subtiles que sont l'air, la lumière. le bon commerce avec
nos semblables et avec la nature. la conscience tranquille, la
joie de vivre, la création altruiste, les vrais rapports
amoureux, les parfums des fruits et des fleurs...
5. Tableaux extraits de l'ouvrage du même auteur : Les Mains
vertes et reproduits avec !"aimable autorisation des éditions Le
Courrier du Livre.
133
CUISiner
10. Importance de la nutrition
AUTRES ALIMENTS
1
Salades
Chicorée
Cresson
Scarole
Endives
Laitue
Pissenlits
Cornette
Batavia
Mâche
Romaine
IV
Lipides
Lait
Beurre
Crème
Fromages
Œufs
Olives
Viande
Noix
:-loisene~
Amandes
"loix de Cajou
Cacahuctcs
Il
Légume' verts
Aubergines
Bettes
Brocolis
Asperges
Cardons
Céleri
Choux
Choux de Brux.
Choux-rave.
Concombre'
Courges
Courgettes
Epinards
Fenouil
HaricoL'> vens
Cheille
Poivrons doux
Poùs.~e de bambous
Radis
Rhubarbe
Poireaux
Ill
l'rolide'
Viande
Œufs
Poisson
Fromage
Lait
t\ VOCUL\
Olives
Champignons
Soja
"loi~
1
'oi!>Cne-.
oi\ de Cajou
Pignon'
Cacahucte'
v
VI
Glucides ou hydrates de carbone
Amidons ou
A mi dons légers ou
Farineux
petits farineux
l'ommes de terre
Choux-neuf!>
Riz
Bcner<~vc'
Pâtes
C<~ronc'
Pain
Sal-.ifis
Biscottes
Navel'
Céréales
ArtichauL'
Farine
Cœur!> de palmierChâtaignes
Potiron
l'ois
Lentilles
HaricoL~
Feves
Un repas peut être composé à discrétion des éléments des
colonnes 1 et Il auxquels on associe un seul élément des
colonnes III, IV, V ou VI.
N.B. : ne vous privez cependant pas quelquefois d'un repas
composé de mauvais mélanges si vous en éprouvez une réelle
envie; il peut créer alors des actions et réactions salutaires
dans votre organisme. Ne nous laissons pas atteindre par le
« fanatisme alimentaire » !
Si nous ne violions pas les lois de la Vie, nous ne pourrions
tomber malades, car les microbes ne sont pas les causes des
maladies mais leur intrusion est la résultante d'un déséquilibre auquel nous livrâmes notre organisme soit par ignorance.
ou volonté, et toujours par égoïsme.
Durant la dernière guerre mondiale, on donnait à manger
aux pilotes de chasse des carottes afin de renforcer leur acuite
visuelle durant la nuit. Donc nul ne semblait ignorer
l'importance d'un nutriment sur un organisme humain. e
serait-ce d'ailleurs pas les différents climats, les différents sols.
et par conséquent les différents végétaux qui y croissent qui
donnèrent les différentes races ?
Or. cette notion semble être totalement omise par la
plupart des tenants de la médecine officielle : on considère
qu'un produit chimique est apte à soulager, soigner ou guérir.
mais qui préconise J'absorption de tel ou tel fruit ou légume
plutôt que de tel autre? Il n'est besoin, pour s'en rendre
compte, que d'aller soulever le couvercle des poubelles des
hôpitaux et cliniques, pleines de saloperies que, Dieu merci.
refusent la plupart des patients !
Et quel praticien connaît les résultats des travaux du
docteur Kouchakoff, accomplis à Lausanne vers les années
30. qui démontrèrent que l'ingestion de tout aliment mon
-comme la viande- ou cuit - comme un légume- fait
plus que doubler le nombre des globules blancs et que le
corps humain répond à cette ingestion comme à une
agression microbienne. Ceci ne se produit jamais si J'on
absorbe des aliments vivants : légumes ou fruits, frais et crus.
Un de nos amis très chers, remarquable chirurgien.
homme altruiste, sensible, artiste. spiritualiste et remarquablement intelligent, n'arrive pas à concevoir qu'un homme
puisse être la transformation de ce qu'il assimile ou ne peut
rejeter tant sur un plan physique. qu'intellectuel ou spirituel :
et pourtant, il ne doute pas des effets des médicaments qu'il
donne à ses malades. Il semblerait que la formation
scientifique, cet apprentissage sorcier, fasse perdre le sens de
la synthèse et celui de l'Amour, seule connaissance universelle : a J'étais là sans plus rien savoir, transcendant toute
science», écrivait Jean de La Croix.
11. Le jeûne
Après vous avoir incité à bien déjeuner, nous ne pouvons
pas ne pas mentionner l'existence du jeûne dont on n'aurait
nulle nécessité- sauf pour des ascèses spirituelles- si J'on
se nourrissait peu, intelligemment et correctement.
Le jeûne est la seule médecine absolue, la seule qui ne passe
pas par l'intellect humain et qui considère que le corps est
plus intelligent que nous-même. Lui restituer sa liberté, c'est
aussi nous rendre la nôtre... sous réserve que le jeûne soit
créatif et spiritualisé. Vous pouvez. à ce propos, consulter
utilement notre autre ouvrage: Régénération par le je1ine,
chez le même éditeur.
12. Radio-vitalité des aliments
Les vibrations sont aussi dénommées radiations, et leurs
ondes se mesurent par la radiesthésie. du moins celles des
produits alimentaires classées dans la catégorie des ondes
courtes : au-dessous de 1,50 J.l commencent les ondes courtes.
134
diététique
Elles sont encore d'origine et d'existence en partie inconnues.
Quelques savants ont réalisé en laboratoire des ondes entre
1.50 J.l et 1 J.l, c'est-à-dire 1 millième de millimètre.
Pratiquement, des ondes décimétriques, centimétriques et
millimétriques servent au radar depuis 1942-43.
A partir du micron, nous abordons les ondes du spectre
solaire dont une partie est, pour nos sens, visible et l'autre
invisible. Elles commencent par les invisibles (infrarouges)
qui sont les plus longues. Viennent les couleurs du spectre de
la lumière qui sont visibles pour nos yeux. Ce sont ensuite de
nouveau les invisibles (ultraviolets). A partir de celles-ci, on
trouve les rayons X, plus bas encore les ultra-sons, les
radiations de radium, thorium, uranium, puis c'est l'inconnu.
Elles se mesurent alors en angstrôrns (dix-millionième de
millimètre) :
1 métre: 1 rn
1 micron: 1 J.l- 0.001 mm
1 angstrôm: 1 A"- 0,000 001 mm
1 000 mm
1/1 oooe mm
1110 000 oooe mm
Et André Simoneton ajoute (Radiations des Aliments, Le
Courrier du Livre) :
u Nos sens sont insensibles à une infinité d'ondes. Nous
percevons une marge d'ondes correspondant aux sons, à la
lumière, aux odeurs. Si nos sens étaient impressionnés par
toutes les ondes, les objets auraient des formes différentes. Par
exemple à chaque extrémité d'un morceau de fer, des ondes
s'échappent : si nous voyions ces ondes, ce morceau de fer
aurait pour nous une forme prolongée que nou.s n 'imaginons
pas. 11
..
Ce qui compte effectivement n'est pas la matière, mais la
vie que porte cette matière. aftn d'en être essentiellement
nourri.
Et l'huile d'olive, en particulier, a une force énergétique
considérable et durable : sa force native de 8 500 A•, 6 ans
plus tard. ne descend qu'à 7 500 A".
Voilà ce qu'en dit M. Bovis:
u Je remarque que l'huile d'olive a la propriété non pas de
se combiner, mais d'augmenter la longueur d 'ondes de tous
les corps qu 'elle touche, d 'une quantité égale à la sienne
propre. Cette propriété pourrait expliquer le pouvoir médicinal, et autre, de cette huile. Elle pourrait expliquer aussi
pourquoi des radiesthésistes s 'en sont servis pour annuler des
ondes nocives. 11
- Huile d'olive biologique vierge de première pression à
fro id et fraîche: 8 000 à 9 000 A".
- Radiation de la même avec du pain biologique
complet: de 12 000 à 14 000 A".
- La même dénaturée: de 4 000 à 4 500 A".
- La même extraite de ses tourteaux à chaud: 0 A".
L'huile de noix aurait la même force radio-vitale :
8 500 A".
La longueur d'ondes des huiles non dénaturées par la
chimie industrielle est similaire à celle du fruit non traité dont
chacune est extraite, et elle varie bien sûr avec la fraîcheur
des unes comme de l'autre.
Durant l'hiver, l'apport radio-vital des oléagineux et de
leurs huiles nous est très profitable.
•
13. Aliments et bio-électronique
Lao-Tseu affirmait, il y a 2 500 ans :
11 Le sage veille avec respect sur ce qu'il ne voit, ni
n'entend. 11
Et aussi sur ce qu'il voit et entend !
Au siècle dernier, Gérard de Nerval écrivait ces quelques
vers :
u Homme! Libre penseur- te crois-tll seul pensant
Dans ce monde, otl la vie éclate en toute chose:
Des forces que tu tiens ta liberté dispose,
Mais de tous tes conseils l'univers est absent.
Respecte dans la bête un esprit agissant...
Chaque fleur est une dme à la Nature éclose:
Un mystère d'amour dans le métal repose :
Tout est sensible : - Et tolll sur ton être est puissant !
Crains dans le mur aveugle un regard qui t'épie:
A la matière mème un Verbe est attaché...
Ne le .fais pas servir à quelque usage impie.
Souvent dans l'être obscur habite un Dieu caché :
Et, comme un œil naissant couvert par ses paupières,
Un pur esprit s'accroit sous l'écorce des pierres ! >>
Les ondes courtes émises par un homme en bonne santé
seraient de 6 500 A0 , et tout aliment rayonnant en dessous de
6 000 A0 deviendrait défavorable à son alimentation : telle est
l'hypothèse posée par Simoneton qui classe les aliments en
4 catégories :
a) aliments supérieurs,
b) aliments de soutien,
c) aliments inférieurs,
d) aliments morts.
Il est encore une autre manière de mesurer la qualité d'un
aliment : par la bio-électronique.
La bio-électronique est un procédé scientifique découvert
et mis au point par le professeur Louis-Claude Vincent qui a
su utiliser rationnellement les facteurs pH. rH 2 , et rô ou
résistivité.
pH est l'abréviation de potentiel d'hydrogène et l'indice
exprimant l'activité ou la concentration de l'ion hydrogène
dans une solution. à l'aide d'une échelle logarithmique. Si le
pH est inférieur à 7. la solution est acide: s'il est supérieur,
elle est alcaline.
rH est le potentiel d'oxydoréduction d'un corps défini par
le logarithme de l'inverse de la pression de l'hydrogène
moléculaire.
rô, ou état de résistivité, est un facteur d'indice de
concentration, c'est-à-dire de rétention en électrolytes dans
un milieu donné. Cette rèsistivité est l'inverse de la pression
osmique due aux ions :
rô = p. 0
1
Plus la pression de la solution est faible, plus la rèsistivité
est grande. Cette rèsistivité donne la mesure intégrale de
l'ensemble des propriétés diélectriques et conductrices d'une
solution. On l'évalue en OHMS par cm/cm2 , comme en
électricité industrielle. Le sang humain est à 220 ohms
environ pour la parfaite a uto-immunisation.
A partir de l'activité électrique, des mouvements électroniques se produisent en vue d'obtenir une constitution
ionique stable, d'atteindre l'équilibre acido-basique (pH).
Le pH du sang humain (7 ,20) est légèrement alcalin et l'on
comprend pourquoi, en cas de maladie, il faudra éviter les
aliments trop alcalins et se tourner vers des produits
réducteurs qui augmentent la possibilité d'absorption de
135
CUISiner
l'oxygène et donc de respiration. Sïl y a peu d'électrons, et
donc une pression d'hydrogène faible (on a choisi comme
référence l'attirance de l'ion hydrogène pour l'électron),
l'oxygène prévaudra alors dans la solution ; le milieu est dit
oxyde. Les mouvements électroniques tendent donc à
conserver l'équilibre acido-basique et oxyda-réducteur idéal.
La résistivité tient compte de la concentration du milieu ; un
excès de toxines dans le sang fait baisser la résistivité ; nous
irons donc vers des produits à haute résistivité.
Le pain biologique complet. le miel non chauffé et l'huile
d'al imentation de grande qualité sont des éléments de haute
résistivité. Les produits dénaturés, les médicaments et surtout
les vaccins entrainent des effets absolument contraires à la
santé d'un être humain.
14. Alimentation et saisons
Jésus préconisait aussi une nutrition basée seulement sur
les aliments issus des lieux où nous vivons, selon les saisons :
u Dès le début du mois de mai mangez de l'orge: durant le
mois de juin mangez du f roment, la plus parfaite parmi les
herbes portant graine. Et faites en sorte que votre pain
136
quotidien soit fait de froment afin que le Seigneur puisse
prendre soin de vos corps. Durant le mois de juillet, mangez
des fruits acides afin que votre corps s'amaigrisse et que
Satan en soit chassé. Durant le mois de septembre, récoltez les
raisins afin que leur jus vous serve de boisson. Durantie mois
d 'octobre, récoltez les raisins doux sucrés et séchés par l'ange
du Soleil afin qu ïls fortifient vos corps, car en eux, les anges
du Seigneur y demeurent. Vous devez manger les.figues riches
en jus durant les mois d'août et de janvier. quant à l'excédent
de ce que vous récolterez, laissez l'ange du Soleil sécher ces
f ruits pour vous. Mangez-les avec la chair des amandes
durant tous les mois oû les arbres ne portent aucun fruit .
Quant aux herbes qui poussent après la pluie, consommez-les
durant le mois de décembre a.fin de pur({ier votre sang de tous
vos péchés. Et durant le mème mois commencez aussi à boire
le lait de vos bètes, car c'est pour cela que le Seigneur donne
les herbes des champs à toutes les bètes qui donnent du lait, de
façon que par le fait elles contribuent à la nourrilllre de
l'homme. Car je vous le dis, en vérité, heureux ceux qui
mangent seulement les mets de fa table de Dieu et qui .fuiem
toutes les abominations de Satan.
11 Ne consommez pas d'aliments impurs qui sont apporté!>
des contrées lointaines, mais mangez tout ce que vos arbres
produisent. 11
Quelques recettes importantes
Il est important de réapprendre à faire son pain, c'est une
véritable création, une activité passionnante pour les enfants.
Lorsqu'on a fait son pain, le partager ou le rompre redevient
un véritable geste sacré.
La plupart des farines de céréales se prêtent à la
panification : seigle, avoine, orge... la plus complète, la plus
nutritive restant celle du blé. En temps de pénurie, on adjoint
à ces farines des compléments issus d'autres végétaux : farine
de chiendent, de tilleuL etc... Voici une recette à base de
farine de froment.
1. Une recette de pain au levain (1)
Voici d'abord comment préparer le levain.
Faites une boule de pâte avec de la farine biologique
(70 % ). une cuillerée à soupe d'huile végétale, 2 pincées de
sel gris, 2 tasses à café d'eau tiède. Quand la pâte n'adhère
plus aux doigts posez la boule dans une jatte et recouvrez
d'un linge. Laissez reposer 3 jours (la température ambiante
ne doit pas être inférieure à 15°). Pétrissez à nouveau - la
pâte est devenue molle - en ajoutant un peu de farine.
Remettez-la dans la jatte encore pendant 2 jours.
Le levain est prêt. A une température d'au moins 10° il se
conserve 5 jours, à 15°, 3 jours.
Pour faire notre pain complet
Jetez dans un demi-l itre d'eau - non javellisée - une
cuillerée à soupe de sel marin gris et une boule de levain. de la
grosseur d'un œuf. Remuez tandis que vous ajoutez 7 50 g de
farine biologique complète. Pétrissez en rajoutant 250 g de
cette farine et continuez de pétrir encore 5 mn. Couvrez la
pâte d'un linge et laissez-la « travailler» 18 heures à une
température de 18". plus longtemps s'il fait plus froid. Ava nt
de la faire cuire a u fo ur, repétrissez en ajoutant un peu de
farine. Le lemps de cuisso n à feu moyen peut varier de 15 à
25 mn :cela dépend de votre four (qu'il soit déjà chaud quand
vous enfournez). Quand vous sortez le pain. enveloppez-le
d'abord d'un linge - pour le protéger du changement de
température - puis laissez-le sécher 2 ou 3 jours. au soleil si
c'est possible : frais il est assez indigeste.
Bien mélanger en fouettant énergiquement. puis ajouter la
farine complète jusqu'à ce que la pâte n'adhère plus au x
doigts.
Former de petites galettes à la main (environ 3 pour ces
proportions). imprimer la forme des doigts en appuyant
dessus.
Poser sur une plaque huilée. laisser reposer une heure à
douce température. Cuire à four très chaud 10 minutes. ou à
la poêle sèche.
3. Les galettes du pèlerin
Mélanger à cinquante pour cent farine de froment et
d'avoine (ou de seigle ou de sarrasin), ajouter de l'eau et du sel
gris. un peu d'huile végétale, un jaune d'œuf par personne.
Délayer avec un peu de levain (voir ce paragraphe) jusqu'à
obtenir une pâte un peu consistante ; on peut y incorporer
des herbes ou des légumes. Laisser reposer une dizaine
d'heures dans un endroit tiède après avoir disposé autour du
coagulat un linge. Faire des galettes d'environ un cm
d'épaisseur, les enfariner et les faire cuire dans un peu d'huile
à la poêle ou au four.
Ces galettes doivent leur dénomination aux pèlerins du
Moyen Age qui s'en servaient comme nourriture essentielle à
laquelle ils adjoignaient quelques végétaux sauvages nutritifs
rencontrés en chemin (voir la partie Marcher ou Cueillir). Ces
galettes, enfouies dans les poches de leur vêture. avaient
l'avantage de se conserver tièdes en restant a u contact des
corps de nos voyageurs.
2. Le pain à l'ancienne
Ingrédients: 1 cuiller à soupe d'huile + 1 cuiller à café de
m iel + 2 pincées de sel (facultatif) + 2 tasses à café d'eau.
1. Extrait de l'ouvrage d'Alain Saury: Se Nourrir. se Guérir aux
!'!antes sauvages (Tchou).
Avoine
Seigle
Ergot du seigle
137
CUISiner
4. Le pain cuit au soleil
diverses préparations: galettes. croquettes... L'eau de cuisson
est très bonne à mâcher.
Voici la recette qu'en donne Jésus dans l'apocryphe:
L'Evangile de fa Paix selon saint Jean (Ed. Génillard Lausanne):
Préparez et mangez tous les fruits des arbres et tous ceux
herbes des champs ainsi que fe fait des betes qui est bon
pour votre nourriture. Car tous ces aliments ont crû, ont été
mûris et préparés par fe feu de vie: tous sont des dons des
anges de notre Mère, la Terre. Par contre, ne mangez aucun
des aliments qui doivent seulement feur .~aveur au feu de
mort, car ifs som de Satan. 11
11
de.~
Et quelques-uns, au comble de l'étonnement, demandèrent : u Maitre, comment, sans feu, devons-nous cuire notre
pain quotidien ? n
- Laissez les anges de Dieu préparer votre pain.
Humectez d 'abord votre froment afin que l'ange de l'eau entre
en lui: puis placez le tout à l'air afin que l'ange de l 'air puisse
aussi /'embra.<:ser. Et laissez le tout du matin jusqu 'au soir
exposé aux rayons du soleil afin que l'ange du soleil puisse y
descendre. Et fa bénédiction de ces trois anges fera que bientôt
le germe de vie se développera dans votre blé. Alors écrasez
votre grain, préparez-en de minces hosties, comme fe .firent
vos père.~ lorsqu 'ils quittèrent /'Egypte, cette maison de
servitude. Exposez de nouveau ces galettes aux rayons du
soleil et cela dès /'aurore jusqu'au moment oû le soleil est à
son point culminant dans le ciel, puis retournez-les de l'autre
coté afin que /'autreface soit également embrassée par l'ange
du soleil et laissez là ces galettes jusqu 'au coucher du soleil.
Car ce .sont les anges de l'eau, de l'air et du soleil qui ont
nourri et fait mûrir le blé dans les champs et ils doivent de la
mème manière également présider à la fabrication de votre
pain. Et le meme soleil qui, gràce au feu de vie, a fait grandir
et mtirir le grain de blé, doit cuire votre pain par le meme feu.
Car le feu du soleil donne la vie au blé, au pain et à votre
corps. Tandis que fe feu de mort tue le blé, le pain et le corps.
Or, les anges de vie du Dieu vivant ne ser vent que les hommes
vivants. Car Dieu est le Dieu de la vie et non le Dieu de la
mort. 11
5. Le blé germé
Voici. extrait de notre ouvrage Régénération par fe Jeûne
(Dangles). la recette du blé germé.
u La consommation quotidienne de cette panacée qu'est le
grain de blé germé peut empecher toutes les carences, à
condition d'etre en mesure de l'assimiler. Sa préparation en
est aisée:
Prendre une soucoupe dans laquelle on verse une cuillerée
à soupe de blé biologique à germer: humecter matin et soir
d'un peu d 'eau, de telle sorte que les grains ne soient pas
totalement immergés. Le troisième jour apparait un petit point
blanc : le germe ; le blé est alors con.~ommable, attendri et
enrichi par la germination. Avoir donc toujours trois
.~o ucoupes emplies de cette manne pour assurer un relais
journalier. 11
Ger me de blé (coupe}. (Dessin A. Passebecq}
7. Le blé broyé
Pour broyer grossièrement le blé, un moulin à café suffit:
pour obtenir le broyage désiré, on utilise de très bons minimoulins à main. en pierre (SAMAP - B. P. 18 - HorbourgWichr - 68000 Colmar).
M oulin à main SAM A P
6. Le blé en grains
Faire tremper les grains de blé dans de l'eau durant
quelques heures afin qu'ils retrouvent la tendresse qu'ils
avaient en épi à leur maturité; les faire chauffer à feu très
doux (afm qu'ils ne puissent jamais bouillir) dan s leur eau de
décantation : en 15 mn ils sont consommables tels ou en
138
Mettre le blé broyé dans l'eau froide à feu très doux et
arrêter avant ébullition ; y incorporer des échalottes émincées. du persil. des herbes aromatiques, un fùet d'huile
d'olive. Composer de petites galettes ; les enduire d'œuf battu
et de chapelure et les faire rissoler à la poêle.
quelques recettes
8. Le blé en flocons
Mélanger 200 g de flocons à des petits oignons et à du
persil finement hachés ; remuer en ajoutant un verre d'eau et
une cuillerée à soupe d'huile d'olive après avoir salé au gros
sel gris. Laisser gonfler et faire des croquettes ; les disposer
dans une poële bien graissée ; faire griller à feu doux.
9. Le blé en farine
Pour faire des crêpes un peu épaisses : mettre dans un
grand saladier un œuf battu. une pincée de sel gris, deux
cuillerées à soupe de levure de bière et une d'huile d'olive, du
carvi. du basilic. du thym :mélanger le tout. Verser sur 100 g
de farine biologique en remuant et en ajoutant, non de l'eau.
mais de la bière brune et du vin d'Alsace. Obtenir une pâte à
crêpe un peu épaisse mais encore fluide; laisser reposer
quelques heures. passer à la poële graissée et bien chaude ;
faire sauter. Les doses s'entendent pour une personne.
10. Le blé en semoule
La meilleure façon de consommer le blé en semoule
demeure le couscous végétarien. Faire cuire à feu lent
semoule et légumes de saison séparément, sans ébouillantement. Ajouter à l'eau de cuisson des plantes aromatiques
(fenouiL anis vert, romarin... ). Passer en conservant reau de
cuisson qui n·aura jamais bouilli et qui servira de boisson
chaude. Saler et ajouter de l'huile d'olive tiédie au moment de
servir. après avoir mélé légumes et semoule.
11. Le blé en fécule
On obtient de délicieuses soupes (dont d'ailleurs s'accommodent toutes les céréales) en ajoutant. au moment de servir,
des herbes aromatiques, du fromage râpé (de la crème fraîche
ou un jaune d'œuO et des croûtons chauds.
12. Paté végétal
Préparer un court-bou illon en mettant dans 314 de litre
d'eau : 10 baies de genièvre. 5 clous de girofle. 2 ou
3 branches de céleri (ou du céleri en poudre). et une cuillerée
à café de romarin. thym. persil. laurier. estragon. sauge.
Verser ce court-bouillon tiède sur 350 g de pain complet (à
90 % ) el laisser tremper en couvrant.
Faire fondre lentement. en cocotte. 250 g d'huile de palme
dans laquelle on au ra versé 250 g d'oignons ou d'échalottes
hâchés lin el tourner :ajouter 20 g de cèpes séchés réduits en
poudre.
Mettre dans la graisse le pain trempé après l'avoir bien
malaxé: faire cuire à feu très doux. couvert. en remuant de
lemps à autre pendant 30 à 40 mn.
Arrëter la cuisson ; ajouter au mélange une cuillerée à café
de gros sel marin gris. 6 gousses d'ail hâchées menu.
1/2 noix muscade et 250 g de levure de bière diététique.
Bien mélanger le tout. goûter. conserver au frais couvert
d'un linge, et ne consommer que le lendemain.
13. Le hachis végétal
Les doses sont pour une personne.
Première phase: mettre sur le feu. en même temps. quatre
récipients.
- Dans l'un. de l'eau non salée et des pommes de terre
biologiques avec leur peau (400 g). Les retirer avant qu'elles
ne soient complètement cuites.
- Dans le deuxième. de l'eau non salée egalement. des
racines (50 g) et des pousses (50 g) de panais. de salsifis. de
fragon. d'asperge. de prèle et de houblon. Ajouter une carline
et 25 g d'algues (varech et laminaire). Faire cuire à feu doux
et retirer avant cuisson complète.
- Dans le troisième. de !"orge (50 g) et du millet (50 g).
Oter du feu avant ébullition et laisser le couvercle.
- Dans le dernier - une poète - faites revenir. sans
saler. à l'huile de pépins de raisin (3 à 4 cuillerées à soupe):
70 g de champignons de Paris (ou d'ailleurs). 1 gousse d'ail et
1 petit oignon coupé en rondelles. 4 à 5 feuilles de bardane.
bette. bourrache. bugle. campanule. pissenlit. coquelicot.
ficaire, fenouil. laiteron. oxalide. persil. centranthe. pourpier.
renouée et une pincée de thym. de romarin. de sarriette. de
serpolet. de sauge. de fenouil. de melisse. de nigelle et de
santoline. Le tout ne doit ni griller. ni brûler ; l'huile qui
restera servira à assa isonner notre plat.
Deuxième phase (après quelques secondes de repos) :
- Eplucher les pommes de terre et en faire une purée
avec les racines. les pousses. la carline et les algues.
- Verser sur cette puree le millet. l'orge. un jaune d'œuf.
60 gr de crème fraîche. du sel marin gris et. sans cesser de
tourner. le contenu de la poële.
Troisième et dernière phase :
- Prendre un plat à four assez haut et étaler sur ses parois
interieures un jaune d'œuf mélange à de la chapelure et à du
fromage râpé.
- Disposer dans le fond une bonne épaisseur ( 1 à
2 doigts) de purée et. en couches successives. des feuilles
crues de chacune des plantes mentionnées plus haut.
Terminer par une couche de champignons crus émincés et
une de pâté végétal (recette N° 12).
- Saupoudrer d'herbes (toutes celles énumérées plus
haut: thym. romarin ... ) : recouvrir le tout d'une couche de
purée et d'un jaune d'œuf. de chapelure et de fromage râpé.
- Laisser mijoter au four. à feu tres doux. pendant 2 ou
3 heures jusqu'à ce que le pâté soit bien grillé.
- Servir très chaud dans des assiettes froides pour le
plaisir de découvrir tous ses goûts et toutes ses odeurs car il
en change en refroidissant.
14. Les mille et une salades vertes
Les possibilités de varier vos salades sont presque aussi
nombreuses que les nuances de l'arc-en-ciel. Vous avez le
choix entre :
- la salade simple: laitue. chicorée ou mâche.
- La salade " à dominante .. : 213 de chicorée par
exemple. pour 1/6c de laitue et 1 /6c de mâche.
- La salade aux racines: ajouter des pommes de terre
cuites et chaudes. des betteraves et des carottes crues. des
radis (avec leurs fanes ils seront moins indigestes) .
- La salade aux légumes: petits pois crus. haricots verts.
choux (toujours crus. qu'il s'agisse de choux-rouges. de
choux-fleurs. de choux verts ou de choux de Bruxelles : la
cuisson les rend nocifs).
139
•
•
CUISiner
- La salade aux champignons (crus ou à peine revenus).
aux fruits (orange. pamplemousse, kumkat. citron ... ).
Et chacune de ces salades peut donner lieu à de subtiles
variations selon l'huile que vous utiliserez (voir à ce sujet
l'ouvrage du même auteur: Les Huiles végétales d'alimentation - Ed. Dangles).
Voici deux idées de sauces (doses pour une personne) et
une règle générale : ne versez jamais votre sauce à l'avance
.sur la salade : mettez-là dans un bol à part et chacun se
servira à sa guise : chaque élément d'une salade doit être
seulement humecté.
Sauce à l'huile végétale : 4 à 5 cuillerées à soupe l'huile
d'olive. 1 pincée de sel marin gris. 1/2 citron pressé. 1 cuiller
à café de basilic séché. 1 pincée de carvi. 4 kumkats coupés en
quartiers. 1 gousse d'aiL 1 petit oignon coupé en rondelles.
1 cuillerée à soupe de levure de bière. A préparer un peu à
l'avance pour que tout macère bien.
Sauce lactée: 2 yaourts. 70 g de crème fraîche. 70 g de
concombre non dégorgé coupé en dés. 2 gousses d'ail hâchées
fm. 1/2 cuiller à café de thym. 1 cuiller â café de miel. A
mettre au frais : c'est une recette pour les grosses chaleurs.
15. Soupe et potage
S'il y a mille façons de confectionner une excellente salade.
il n'y en a qu'une. à notre goût. de réussir un potage ou une
soupe.
Pour le potage, laver simplement les légumes aqueux et les
laisser fondre dans une marmite Mono. On peut les
consommer tels quels dans leur jus ou les broyer : ajouter des
herbes séchées. du millet ou des lentilles cuits à part et mettre
un peu de crème fraîche ou des croûtons chauds au moment
de servir. Mais ne salez- au gros sel gris- qu'après la
cuisson. le sel accélérant son rythme.
Pour une soupe, passez les légumes à la centrifugeuse à
vitesse moyenne afin que la friction ne les chauffe pas. Verser
le jus obtenu dans une casserole émaillée et la poser sur un
feu très doux. Tourner avec une cuiller en bois : vous
obtiendrez ainsi une soupe à la fois chaude et crue. Elle sera
facile à digérer. la cellulose des légumes s'étant déposée dans
la centrifugeuse. Au moment de servir. ajouter des herbes
fraîches et séchées. des pignons de pin grillés ou de la crème
fraîche et salez.
16. Lentilles souriantes
1
:1.
Faire cuire les lentilles et les disposer dans un plat en terre
au-dessus de chapelure au parmesan et jaune d'œuf. Y poser.
comme dans la recette précédente, des couches successives de
légumes crus que l'on recouvrira de lentilles mouillées de
chapelure. Mettre au four à feux doux et. au moment de
servir. recouvrir de miel de thym et de cerfeuil.
140
17. Haricots légers
Faire cuire les haricots. les laisser refroidir et les mêler à
une sauce ainsi composée : huile d'olive. citron. sel marin
gris. carvi. noix de muscade en poudre. levure de bière.
oignon. ail. noisette. pignons de pin grillés. anis vert. thym.
18. Courge farcie
Couper la courge en deux. l'incision au plus près de la
grosse extrémité. La vider avec une cuiller longue en prenant
soin de ne pas abîmer la peau. Broyer cette chair récoltée avec
de l'oignon et de l'ail finement coupés. du sel gris. des herbes.
de l'oseille. du persil. du fenouil et tout autre légume de
saison. du gruyère râpé. de la crème fraîche. du millet. du riz.
des lentilles. des haricots (tous ces derniers cuits). On peut
ajouter du pâté végétal ou du fromage de chèvre avec un peu
de noix muscade et de carvi. On met cette farce dans la
courge évidée que l'on rebouche avec l'entame. Ne pas
oublier de mettre dans cette composition quelques cuillerées
d'huile de pépins de raisin. Poser la courge dans un plat huilé
et le tout dans un four à feu très doux : la cuisson peut durer
de 2 à 3 heures. Très délicieux : se consomme chaud. tiède ou
froid.
19. Terrine affluence
Dans une terrine huilée, verser de la chapelure mêlée de
gruyère et jaune d'œuf: poser au-dessus n'importe quel reste
(lentilles. pâtes. soja. blé. sarrasin. salade. épinards. etc.).
Recouvrir d'une couche d'herbes fraîches puis de pâté
végétal. Remettre de la chapelure mêlée de gruyère et de
jaune d'œuf. poser le couvercle et mettre au four à feu
moyen. Surveiller. Ce plat est délicieux et très économique.
20. Paysage changeant
Faire revenir dans de l'huile de pépins de raisin des raisins
secs. des champignons de Paris coupés en dés. du thym. de
l'oseille et des pignons de pin. Verser ce mélange dans une
assiette bouillante au-dessus de laquelle on casse un œuf.
L'œuf va cuire devant soi pendant qu'on le mange. le blanc se
solidifiant autour de tous les éléments de la sauce. Le
spectacle est joli. l'odeur agréable et le goût délicieux.
21. Omelette pâturage
Battre des œufs ensemble (blanc et jaune). y mêler des
carottes râpées. de la ciboulette fraîche. quelques feuilles de
menthe. Faire saisir le mélange dans une poêle. retourner.
servir baveux et chaud : les herbes sont restées crues mais
elles sont tièdes : parsemer de cerfeuil.
Cuisine et feux
1. Matériaux nobles et cuisson (l)
Les aliments ne devraient jamais entrer en contact avec
d'autres ustensiles que ceux fabriqués à partir des matériaux
suivants : bois. verre. pyrex. porcelaine, faïence, terre cuite
mate, acier inoxydable. fonte noire ou émaillée, tôle d'acier.
cuivre.
Le meilleur combustible resle le bois de l'âtre de nos
grands-parents. Faute de mieux le gaz permet des cuissons
subtiles : personnellement nous ne pûmes jamais réussir un
plat complexe à J'aide de feux électriques.
La cocotte-minute est un instrument dangereux qu'il faut
immédiatement et totalement proscrire : les cuissons se
doivent d'être trés lentes. â feu plus que doux.
Nous le répétons : l'essentiel dans l'aliment n'est pas la
matière mais la vie que porte la matière et si cette matière a
quelquefois besoin d'être cuite, comme l'amidon, pour
devenir assimilable, les principes vivants (vitamines. sels
minéraux. oligo-éléments... ) sont tués par une cuisson
dépassant 70".
La marmite double, dont on retrouve aujourd'hui encore
trace chez des peuplades kabyles. demeure le meilleur objet
de cuisson.
Un Français, Mono, a inventé une marmite similaire ainsi
conçue:
Cl
-
- - - - - - - 25
- --- - -
LEGUMES
a) un grand fait-tout en acier émaillé avec couvercle:
b) un ustensile plus petit. en acier vitrifié et troué
régulièrement s'emboîtant dans le fait-tout.
L'eau froide est versée dans le fait-tout. le second récipient
est posé dans le premier après avoir été enveloppé d'un papier
imperméable, préalablement humecté pour éviter des plis
perméables, et empli de légumes aqueux biologiques simplement brossés et rincés (carottes. pommes de terre, navets,
poireaux, oignons, salades. etc.).
Ces aliments vont s'attendrir en tiédissant à peine, à feu
très doux, en rendant leur jus délicieux. sur des durées de 2 à
3 heures sans aucun contact ni avec l'eau ni avec la vapeur.
Surveiller : garder couvert tout le temps de cuisson :
rajouter de J'eau, si nécessaire : goûter.
La consommation d'aliments préservés par cette cuisson
lente est un excellent moyen de rééducation pour ceux dont
les voies digestives sont sensibles, infirmées par une
malnutrition constante et qui supportent mal les crudités : il
suffit de décroître peu à peu les temps de cuisson (de 3 à
2 h 30 puis 2 heures à 1 heure puis à 1/2 heure) et en
quelques mois l'aliment cru est à nouveau toléré et assimilé.
Les farineu x (farines complètes. pâtes complètes, riz... ) sont
versés dans J'eau froide d'une casserole sur un feu très doux.
On couvre d'un couvercle; on surveille, on arrête le feu dés
les premiers frémissements de J'eau : on laisse couvert et cuire
dans J'eau tiède une ou plus ieurs minutes : certaines pâtesau gluten - doivent étre retirées tout de suite ; le riz, ai~si
que le millet. réclament une dizaine de minutes : le sarrasm,
sous forme de farine ou de grains. nécessite quelquefois
plusieurs cuissons.
N. B. : notre ami turc A bidine nous a donné un renseignement fort utile pour ceux d'entre nous appelés à voyager dans
les pays orientaux ou moyen-orientaux où nous risquons
d'attraper des parasites intestinaux : pour s'en tenir à l'abri, il
suffit d'ébouillanter dans une passoire les fruits et légumes
que l'on désire consommer crus. Renseignement que nous
avons utilisé avec bonheur.
2. Le feu polynésien
- ----- 24 ----- -
1. Extrait du livre d'AJain Saury: Régénération par le )eline
(Editions Dangles. collection « Psycho-soma »l.
C'est un feu que l'on allume da ns un trou, ménagé à cet
effet d'environ 35 cm de largeur sur autant de profondeur:
son fond est recouvert de deux couches de pierres plates. On
l'utilise de façons différentes :
a) Lit de braises: on y enfouit les aliments à cuire dans
des papiers d'aluminium.
141
. .
CUISiner
PI?ENO!iE UN G/IIOS Si OON HÉTIIUiQUE.
?éflCEit OitJ)( TliOIJS /'o' 3C~ DIJ FOND, OE CUAr;JUé car{.
éNFÏUR 2. BARRiS D' F€1?..
AVEC 3 e.ours Dé FtL· OE ·
FEil, LE COûVERC~ OlVtEN·
ORII I.A ' 'PORTPI • DU FOuR
1.
CREUSE.It UNE T1111NCHf:i
DANS LE SOL . POSEII. LE
4
PiERI(éS.
Ccwn'NUlll. LA HUIUrré DE PilRR!S DE CHIIQUE Co-rE'
OE Ul TRANCHd:.
Comment faire cuire des aliments dans la braise
b) Marmite suspendue: elle est suspendue en crémaillère
au-dessus du foyer.
ENroullER. lE SiDON DE PiERRES
T1l.OiS cor{s (UNE 6/lOSSE PiéRiè~ SEI?II
PIACÛ A' CHEV/IL SUR, US DEUX /'fU/HrŒS)
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}.
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't
Le feu polynésien
c) Four : on se sert des pierres chaudes du fond
débarrassées des braises et des cendres.
3. Le four de trappeur
Prendre un bidon de métal rectangulaire, le coucher dans
le sens de la longueur, y percer deux trous à 3 cm du fond de
chaque côté. Il sera transpercé de deux barres de fer
dépassant de 20 cm de chaque côté. Ces barres reposeront sur
des pierres plates qu'on aura disposées au bord des longueurs
d'une tranchée. Rajouter des pierres sur trois côtés : le
couvercle du bidon restant libre sera la porte du four.
Recouvrir l'ensemble de terre. Allumer un feu dans la
tranchée sous le bidon.
142
RECOUVRiR, l.E 8iDON DE T€RilE... LE FOUI?. UT F1Ni
Le four de trappeur
(Scouts de France)
cuisine et feux
4. Cuisinière de plein air
Construire un cadre à l'aide de deux montants en V
renversé. reliés à la pointe par une branche droite. A bonne
hauteur. pour que le cuisinier puisse travailler à l'aise. fixer
deux traverses de bois de part et d'autre des montants, unies
· horizontalement par des petites barres transversales. Prévoir
entre elles trois trous pour installer au centre un plat en terre,
ou tout autre ustensile réfractai re. garni au fond d'un peu de
terre et entou ré de pierres. Ce foyer central sera alimenté
régulièrement pour fournir des braises aux deux petits
braseros(voir ce paragraphe) disposés sur chacun de ses deux
côtés dans les deux a utres trous.
6. Cuisine sauvage
Lorsqu'on est dépourvu d'ustensiles de cuisine. on peut
pratiquer une cuisine dite sauvage, uniquement à l'aide de
braises. Trois possibilités sont offertes :
a) Les brochettes : sur des tiges d'environ 30 cm de long
(gros fLls de fer ou rayons de bicyclette), embrocher les
a liments coupés en dés et retourner su r la braise.
b) Le paquet d'aluminium : envelopper les aliments à
cuire d'une double épaisseur de papier d'alu. hermétiquement
rabattu à ses jonctions ; disposer dans les braises.
c) Poêle alu : entourer de plusieurs épaisseurs de papier
d'alu une longue branche verte terminée en V que l'on
consolidera par une jeune branchette à son extrémité
ouverte; on posséde ainsi une poêle à long manche où l'on
disposera les aliments à cuire.
fabriquer une poêle alu
Ces braseros auront été préalablement transpercés de deux
barres chacun afin de pouvoir reposer sur les traverses. Ces
traverses dépasseront de chaque côté des montants de telle
sorte qu'on puisse y clouer des planches. futu res tablettes
pour les ustensiles de cuisine et les divers ingrédients.
La poêle alu
5. Réchaud
Faire des trous d'aération à la base d'un grand fût. Placer
en son milieu des barres t ransversales où reposera un
grillage, support du foyer. Placer d'autres barres à quelques
centimètres du bord supérieur ; elles soutiendront marmites
ou casseroles.
7. Cuisine par temps de pluie
Quand il pleut. il est préférable d'installer des foyers
surélevés afin de ne pas inonder le feu par les eaux de
ruissellement.
Plusieurs possibilités existent dont trois vous sont décrites
ci-dessous :
- sur un monticule de terre maintenu par un gabion ;
- sur un tas de bois protégé par une couche de terre ;
- sur un socle de pierres entassées.
RECI-IAUD
A BRAISES
CONSTRV/T A Pt4RTIR
D'UN GRAND PIIT
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~ç:=::::;:::=;J
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143
CUISiner
INSTALLER LA CUISINE
-
TENTE D'INTENDtiNCE
RANGEMENT: CAISSES
SUR C.4JLLE80TIS.
:A ORAN6E
flli.N::XIE.D€7bu
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FEU(PARPAINGS ET BRIQUES),
HAUTEI2 DE TRAVAIL (.BORD DES
MARMITES): ]ZOcm env.
POUBELl-E' (PLASnQ!J.E
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DE PRÉFËRENCE) " ', ' 1 ('":!,1!.;-_ l
(RIDEAU EN COR!)!:;,·~'
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ANIMAUX).
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BOIS MORT, RI>NGE
SOUS ABRI (BÂCHE
OIJ PLASTIQUE).
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MONTÉES SJR PIQUETS).
1
TROU FOuR
.EAUX USÉES.
JI'1?RICA~S (P!.ASTI~UE)
RESERVES EXCWSIVEMENT
POUR L'EAU POTABLE.
O.uelques bonnes idées d'installation de cuisine en plein air par les Scouts de France
144
•
•
CUISiner
Bibliographie
Assini wi Bernard : Recettes typiques des Indiens (Léméac. Montréal).
Chiche cap dac (Scouts de France. 23. rue Ligner. Paris XXc).
Darrigol Jean-Luc : Les Céréales pour votre santé (Dangles).
Saury Alain : Les Plantes mellifères, l 'Abeille et ses produits (Lechevalier), Les Mains Vertes (Le
Courrier du Livre), Régénération parle jeûne (Dangles), Se nourril; se guérir aux plantes sauvages (Tchou), 12 Fruits et Légumes fontamentaux (Maloine).
Simoneton André: Radiations des Aliments (Le Courrier du Livre).
Székély (traduction du docteur) : Evangile de la Paix de Jésus par son disciple Jean (Ed. Génillard,
Lausanne).
Vincent Louis-Claude: Bio-Electronique (Ed. STEC. 63200 Riom).
145
•
•
CUISiner
- notes -
146
conserver
A chaque jour son plat unique
7-1 : Les méthodes de conservation
Une alimentation vivante - Les conserves naturelles - Quelques conseils - Conservation à court
terme- La stérilisation et ses carences- Conservation a long terme- Quelques recettes régiona les de
conservatio n.
7-2 : Conservation des aliments énergétiques
Le lait et ses produits- Les œufs - Le miel - Le sucre et ses substituts - Les légumes secs- Le poisson
- La viande - Les fruits - Les fruits oléagineux et l'huile - Les confitures - Les céréales - Les
champignons.
7-3 : Les boissons
Les boissons non fermentées - Les boissons fermentées - Les infusions.
Bibliographie.
147
A chaque jour son plat unique
<< L'acte de nourriture est sans doute le plus important après l'acte de
respiration, mais c'est aussi celui qu'on exécute le plus mal et de la façon la plus
désastreuse (1 ).•• ,
Le goût -sens divin - n'a été dans ce but donné qu'à la bouche, et c'est là
qu'appartient le ràle littéralement ESSENTIEL de la langue, chargée de butiner les
aràmes et d 'en faire la répartition.
Il faut à notre organisme exactement ce qu'i/faut- ni plus ni moins, ni moins
ni plus -et nul homme n'est capable d'effectuer idéalement ce dosage. Chaque
produit naturel ou travaillé au minimum constitue, à lui seul, une recette idéale, et
tout s'équilibre: tel corps, tel sel y est neutralisé par tel autre. Car la nature procède
toujours - comme ce qui est divin - par concentration et synthèse, alors que
l'homme égaré dans la mauvaise voie (et si orgueilleux de l'ètre !) n'opère que par
analyse et dissociation.
La frugalité est bonne déesse, et le slogan idéal serait : à chaque jour son plat
unique.
Le corps n'est pas une machine fixe et statique, mais une construction mobile et
dynamique; l'usage intelligent ne l'use pas mais, au contraire, le perfectionne et
accroit ses virtualités.
<< L'art de bien se porter n'est jamais que l'art de savoir vivre, en un siècle où
l'art est surtout de savoir tuer. ,
1. Georges Barbarin : Les Clefs de la Santé (Astra - Paris).
148
Les méthodes de conservation
1. Une alimentation vivante
3. Quelques conseils
Ainsi que l'a explicité la partie précédente Cuisiner. ce qui
compte surtout dans l'aliment n'est pas la matière mais la vie
que porte cette matière ; les paragraphes qui vont suivre ne
donneront donc pas de recettes de conservation risquant
d'infirmer totalement les qualités essentielles des nutriments :
il vaut mieux ne pas manger plutôt que d'absorber une
nourriture morte. Ne sero nt donc pas cités les traitements
brutaux : congélation, pasteurisation. hyophilisation. rayonnements ionisants...
- Utiliser les moyens les plus simples venant d'être cités ;
néanmoins nous donnerons quelques recettes de conservation où la stérilisation est quelquefois nécessaire : il vaut
mieux manger des conserves stérilisées que du sable.
- Eviter également de consommer les conserves au-delà
d'une année, car elles perdent au fur et à mesure de
l'écoulement des jours leurs vertus nutritionnelles.
- Etiqueter les bocaux en inscrivant la date de leur
préparation.
- Placer les conserves terminées dans un endroit sombre
et frais.
- Cueillir les fruits et les légumes très sains lorsque la
saison battra son plein. jamais trop à la fois pour ne pas être
submergé par le travail de préparation qui est assez
important.
- Consacrer un jour par légume ou par fruit en éliminant
sans regret celui légèrement abîmé. qui risque de contaminer
tout un bocal.
Si des circonstances catastrophiques (guerre. tremblements
de terre. raz de marée.. .> et leurs cortèges habituels. épidémies
et famines. devenaient le lot quotidien de la plus grande partie
de l'humanité. il serait temps d'apprendre à se nourrir
correctement. c'est-à-di re peu. et de cesser de creuser notre
tombe avec nos dents (s'il nous en reste!) par une nutrition
incohérente.
Dans les périodes où la nature se montre moins généreuse,
quant à sa production de fruits, de céréales et de légumes. il
serait judicieux. plutôt que d'assassiner nos frères animaux,
de ralentir nos métabolismes afin de pouvoir subsister en état
de quasi-hibernation (voir notre partie Se nourrir subtilement). Si peu étant préparés à cette sorte d'ascèse. il vaut
mieux. pour lors. utiliser les conserves.
2. Les conserves naturelles
Les opérations destinées à sauvegarder le plus longtemps
possible les propriétés nutritives des aliments remontent à la
plus haute Antiquité.
Le séchage, suivi ou non du fumage, peut conserver fruits,
poissons et viandes (boucanage). La dessiccation la meilleure
et la plus naturelle. demeure celle faisant intervenir surtout le
soleil et le vent. On associe fréquemment le salage au séchage
et au fumage des viandes et poissons où il convient d'ajouter
aux couches de sel ou à la saumure. des aromates qui
imprègnent la chair en profondeur. Certains légumes peuvent
aussi être conservés grâce au sel.
On distingue les méthodes qui agissent par isolation.
empêchant le développement des germes ou ferments. et
celles qui agissent directement sur les éléments et les
détruisent. Les méthodes sont nombreuses (fumage, salaison.
dessiccation. conservation dans l'huile. dans le vinaigre, da ns
l'alcool).
En survie, l'on peut être amené à consommer des boîtes de conserve.
Il faut absolument rejeter celles dont les couvercles sont bombés (B)
et qui indiquent une fermentation. Seules. celles à fond et couvercle
déprimés (A) sont consommables.
4. Conservation à court terme
a) Les lieux souhaités
- La cave: elle ne sert pas qu'à entreposer du bon vin et,
si elle est très fraîche, obscure, pas trop humide, y stocker les
légumes. les fruits frais et les conserves. Les pommes de terre
s'y posent sur un plancher de bois, éloigné du sol par des
cales. Les carottes, navets et autres légumes se posent en
couches de 20 cm, recouvertes de paille ; on peut aussi les
réunir en tas dans du sable. en prévoyant pour l'aération
quelques cheminées faites avec de la paille ; surveiller afin
d'éliminer les éléments pourris qui risqueraient de contaminer les autres.
149
conserver
Les fruits s'y rangent sur des claies en bois ou en métal
inoxydable. On éloigne les unes des autres les espèces n'ayant
pas mûri au même moment. Les fromages posés sur des
rayonnages se gardent bien ainsi que les conserves de fruits et
les confitures.
Certains légumes-feuilles s'y conservent plusieurs semaines
à condition de les y rentrer avec leurs mottes : scaroles,
frisées, bettes, céleris branches, cardons, choux rouges. Les
légumes peuvent aussi s'y garder quelques semaines ; o n
coupe leurs racines au collet pour stopper leur végétation. On
peut conserver ces derniers plus longtemps en disposant les
racines en lits alternés avec des couches de sable sec trés fin.
- Le grenier : o n y conserve bien les courges, potirons,
légumes secs. les plantes aromatiques. les bulbeux (ail,
échalote, oignons).
- La cuvette : verser un peu d'eau pour que les racines
des légumes puissent y tremper et se conserver ainsi plusieurs
jours ; pour les légumes à queues longues (poireaux,
artichauts.. .) lui préférer un récipient en hauteur (seau,
bocal ...); mettre en lieu frais et renouveler l'eau comme pour
les fleurs en vase.
- Le puits : poser dans un seau une pierre et les aliments,
de telle sorte que le seau suspendu par une corde reste à
moitié immergé dans l'eau fraîche du puits. Faire un repère
sur la corde pour reconnaître aisément la juste position du
seau.
- Le coin de terre : le choisir à l'ombre et creuser un trou
au fond duquel on posera des pierres et dont on garnira les
côtés de planches. Mettre les aliments dans un récipient
fermé ; certains peuvent rester à même le sol. Pour éloigner
les insectes, disposer dans un coin une tasse de vinaigre.
Recouvrir le trou d'une bonne épaisseur de paille.
b) Objets util-es
- Le garde-manger : construire une caisse en bois dont le
couvercle sera un cadre de bois muni d'un treillage très fin
qui servira de porte après avoir été fixé par des charnières. Le
suspendre au frais et aéré à l'ombre d'un arbre. On peut aussi
remplacer les deux côtés proches de la porte par des treillages
afin d'obtenir une meilleure aération.
- La glacière : sorte de coffre hermétiquement clos et
tapissé de matières isolantes. dans lequel est placé un
récipient imperméable destiné à recevoir la glace qui
entretient une température favorable à la conservation des
denrées. A cet usage, on peut garnir une caisse de
polystyrène.
- Un panier d'osier: disposer les nutriments dans un
panier d'osier humide, le recouvrir d' un tissu-éponge mouillé,
le mettre au soleil en maintenant toujours le tissu humide :
l'évaporation garde au frais l'intérieur.
- Un pot de terre : le remplir d'eau fraîche et y immerger
un second pot (aussi en terre) où sont les aliments à
conserver ; couvrir et renouveler l'eau.
5. La stérilisation et ses carences
a) Les matériaux
- Une marrnite spéciale à la stérilisation n'est pas
obligatoire : une grande marmite ou une lessiveuse peuvent
la remplacer pour y déposer les bocaux au bain-marie.
- Les bocaux dans lesquels seront stérilisés les aliments
doivent être d'une propreté absolue : les laver à l'eau
bouillante salée et faire bouillir les joints de caoutchouc (qui
se gardent intacts dans le talc).
- Des chiffons propres sont disposés au fond de la
marrnite et autour des bocaux afm que ces derniers ne
puissent s'entrechoquer durant l'ébullition.
b) Mode d'emploi
- Les bocaux pleins, couvercle fermé, sont immergés
dans la marmite.
- Le temps de stérilisation se calcule toujours à partir du
premier instant de l'ébullition, la marmite étant couverte.
- Laisser toujours les bocaux refroidir dans leur marmite
de cuisson avant de les en retirer.
- Libérer les crochets de fermeture : si un bocal s'ouvre
c'est qu'il y reste de l'air et que le temps de stérilisation a été
trop court ou que les couvercles ont été mal joints ou bien
encore que les caoutchoucs sont défectueux. En ce cas,
recommencer l'opération.
- Ranger les bocaux en un endroit sec, frais et à l'abri de
la lumière. Ne pas manquer de les étiqueter afm de pouvoir
inscrire leur date de préparation.
c) Les carences
COI/YER.CLéi DE BotS
GARDE- MIWGE'R,
PORTE AVSC GKILLAGé FIN
La stérilisation qui nécessite un temps de séjour assez long
dans une eau en ébullition, tue les éléments essentiels des
aliments:
- les diastases sont détruites entre 45 et 7 5 % ;
- la vitamine C à partir de 60 % :
- les sels minéraux à 100 % ;
- les vitamines liposolubles y compris la précieuse
vitamine D à 11Q.%.
6. Conservation à long terme
a) En saumure
- Les olives (conserve intéressante car non stérilisée) :
éliminer les tapées. enlever les queues, rincer plusieurs fois à
l'eau froide : mettre en bocaux ou en tonneaux avec 111o• de
leur poids en sel marin gris et de l'eau pure jusqu'au plus haut
des olives ; couvrir à demi. rajouter de reau si nécessaire.
150
méthodes de conservation
enlever les couches de moisissure qui se forment en surface
durant deux à trois mois. Juste avant consommation les
rincer et les mettre en huile d'olive.
aura été porté à ébullition : laisser mariner 15 mn, égoutter.
laisser refroidir : en remplir les bocaux au x 314, noyer dans
l'huile d'olive ; fermer et attendre au moins un mois.
- Les tomates : en prendre 1 kg. percer chaque tomate de
trois ou quatre trous d'aiguille, les disposer côte à côte sans
serrer dans des bocaux. Remplir ces derniers d'eau qui aura
frissonné additionnée de 20 g de sel marin gris par litre ;
laisser reposer 10 mn et stériliser 15 mn.
- Le basilic : laver ses feuilles à l'eau courante. bien les
sécher et les verser dans un bocal empli d'huile d'olive qui
pourra elle a ussi servir à l'assaisonnement des salades.
Les haricots : laver les haricots blancs (haricots
beurre), les laisser dans l'eau bouillante 15 mn après
épluchage. Les égoutter, les essorer en torchons, les disposer
en bocaux avec du sel marin gris (80 g par kg de haricots).
Fermer hermétiquement. Pour une conservation plus longue.
stériliser durant 10 mn. Dessaler avant l'emploi.
-
- Les cornichons : ils doivent être petits, très frais et bien
fermes. Les laver, les essuyer et les piqueter de clous de
girofle. Les mettre en bocaux en couches alternées :
cornichons. feuilles de laurier et estragon jusqu'aux 2/J.
Verser de l'eau bouillante salée puis de l'huile d'olive. Laisser
refroidir et fermer.
- Les artichauts : couper la queue de beaux artichauts
charnus. enlever les premières feuilles, couper 2 à 3 cm aux
feuilles suivantes. Les partager en quatre. les laver à l'eau
citronnée, les mettre à frissonner 20 mn dans une eau salée
additionnée de vinaigre ( 1 cuillerée à soupe par litre) : tasser
les quartiers d'artichauts dans les bocaux avec de l'eau salée
bouillie ; verser de l'huile d'olive. Fermer.
- Les asperges : les laver. les couper à la même longueur
que celle du bocal à long col qui va les contenir, sans que le
couvercle puisse casser les pointes ; les tremper dans l'eau
bouillante durant 5 mn ; rincer à l'eau froide: égoutter puis
sécher : les serrer en bocaux emplis d'eau bouillie salée et
vinaigrée : couvrir d'une couche d'huile d'olive : fermer.
- Les choux de Bruxelles : immerger durant 5 mn les
choux nettoyés .dans de l'eau qui vient de bouillir: les mettre
en bocaux avec de l'eau vinaigrée à 50 % : couvrir d'huile
d'olive : fermer. A consommer sans cuisson après rinçage.
b) Dans l'huile
- Les cœurs d'artichauts : retirer feuilles et foin, rincer
les cœurs entiers dans de l'eau citronnée : laisser frissonner
10 mn dans du vin blanc sec vinaigré ( 1/2 verre de vinaigre
pour 1 1), salé, poivré en ajoutant deux fe uilles de la urier et
trois tranches de citron. Egoutter. attendre le refroidissement.
Essuyer, remplir les bocaux a ux 3/ 4. recouvrir d'huile
d'olive: ajouter de l'huile si nécessaire (les cœurs l'absorbent).
refermer hermétiquement ; attendre au moins 2 mois pour la
consommation.
- Les aubergines : après lavage. couper les pédoncules
en tranches de l'épaisseur d'un doigt : les saler en couches et
les laisser dégorger 24 heures : les sécher entre deux
torchons : disposer ces tranches dans des bocaux à large
ouverture. saupoudrer d'origan. verser quelques gouttes de
vinaigre de vin et quelques cuillerées d'huile d'olive ;
recouvrir d'huile et fermer. N'utiliser que 3 mois plus tard.
- Les courgettes : laisser tremper durant 10 mn les
courgettes coupées en rondelles dans un mélange d'eau et de
vinaigre (50/50) qui a ura été porté à ébullition: égoutter et
sécher : attendre quelques heures et mettre en bocal en
couvrant d'huile d'olive.
- Les petits oignons : ébouillanter pour enlever aisément
la première peau ; immerger dans du vinaigre de vin salé qui
c) Dans le vinaigre
- Le chou-fleur : immerger 3 mn en eau bouillante salée
le chou séparé en petits bouquets ; égoutter et verser en bocal
dans du vinaigre de vin additionné d'une pincée de poivre en
grains ; laisser refroidir avant de fermer.
- Les fleurs de capucine : faire dégorger durant 6 heures
les fleurs fanées dans du sel : égoutter et mettre en bocal ;
verser du vinaigre de vin bouillant : aromatiser d'estragon. de
thym. laurier, ail, poivre.
- Les cornichons: faire dégorger 24 heures dans du sel
marin; essuyer, mettre en bocaux jusqu'aux 3/ 4 en
intercalant des petits oignons et des grains de poivre : verser
du vinaigre de vin bouillant: laisser refroidir. fermer.
- Les courgettes : laisser tremper 1 heure en eau
renouvelée ; couper en rondelles de 2 cm, immerger dans
l'eau bouillante 15 mn. égoutter ; remplir les bocaux aux
314 ; verser du vinaigre de vin bouilli additionné de grains de
poivre et de sel : ajouter une couche d'huile d'olive : laisser
refroidir et fermer.
- La jardinière : laisser tremper 5 mn dans de l'eau
bouillante légèrement salée les légumes découpés en dés
(carottes. choux-fleurs. poivrons, courgettes. céleris. échalotes. fenouils. aubergines. haricots.. .!. Egoutter et laisser
sécher : mettre en bocaux. verser du vinaigre bouilli
additionné de persil. marjolaine. basilic. ail. clous de girofle.
cannelle. sel (seulement après refroidissement).
d) Au naturel
Les légumes suivants se conservent bien simplement dans
de l'eau bouillie salée. après des stérilisations de durées
variables : asperges ( 10'). haricots verts (JO'). fonds d'artichauts (60'). petits pois (70'). tomates entières (651
e) En silos
Ce mode de conservation des légumes racines (carottes.
radis noirs. betteraves. céleris. navets. panais. pommes de
terre... ) leur assure fraîcheur tout l'hiver jusqu'en mai.
- Les légumes : les choisir non tapés. bien les décoller en
prenant soin de ne pas gratter la terre adhérant aux racines :
si elle était trop humide. laisser sécher.
- Construction : creuser une tranchée de 50 cm de
profondeur en évitant les terrains trop humides. Disposer sur
le fond une première couche de fins branchages puis une de
paille. Empiler les légumes en pyramide. Les dimensions du
silo sont en fonction de la quantité de légumes à ensiler. On
recouvre d'une bonne épaisseur de paille tassée et d'une
couche de terre de 10 à 25 cm d'épaisseur selon les chances
de gelées. Pour se servir, au fur et à mesure des besoins.
ménager une ouverture côté Nord qu'on aura soin de
reboucher avec un tampon de paille et de terre. Surveiller la
température interne : si elle est trop élevée ménager des
ouvertures côté Nord et diminuer la couche de terre a fin
d'éviter les fermentations et le pourrissement.
151
conserver
Les fruits s'y rangent sur des claies en bois ou en métal
inoxydable. On éloigne les unes des autres les espèces n'ayant
pas mûri au même moment. Les fromages posés sur des
rayonnages se gardent bien ainsi que les conserves de fruits et
les confitures.
Certains légumes-feuilles s'y conservent plusieurs semaines
à condition de les y rentrer avec leurs mottes : scaroles,
frisées, bettes. céleris branches, cardons, choux rouges. Les
légumes peuvent aussi s'y garder quelques semaines; on
coupe leurs racines au collet pour stopper leur végétation. On
peut conserver ces derniers plus longtemps en disposant les
racines en lits alternés avec des couches de sable sec très fm.
- Le grenier : on y conserve bien les courges, potirons,
légumes secs, les plantes aromatiques. les bulbeux (ail.
échalote, oignons).
- La cuvette : verser un peu d'eau pour que les racines
des légumes puissent y tremper et se conserver ainsi plusieurs
jours ; pour les légumes à queues longues (poireaux,
artichauts... ) lui préférer un récipient en hauteur (seau,
bocal ... ) ; mettre en lieu frais et renouveler l'eau comme pour
les fleurs en vase.
- Le puits : poser dans un seau une pierre et les aliments,
de telle sorte que le seau suspendu par une corde reste à
moitié immergé dans l'eau fraîche du puits. Faire un repère
sur la corde pour reconnaître aisément la juste position du
seau.
- Le coin de terre : le choisir à l'ombre et creuser un trou
au fond duquel on posera des pierres et dont on garnira les
côtés de planches. Mettre les aliments dans un récipient
fermé; certains peuvent rester à même le sol. Pour éloigner
les insectes. disposer dans un coin une tasse de vinaigre.
Recouvrir le trou d'une bonne épaisseur de paille.
b) Objets utiles
- Le garde-manger : construire une caisse en bois dont le
couvercle sera un cadre de bois muni d'un treillage très fin
qui servira de porte après avoir été fixé par des charnières. Le
suspendre au frais et aéré à l'ombre d'un arbre. On peut aussi
remplacer les deux côtés proches de la porte par des treillages
afin d'obtenir une meilleure aération.
- La glacière : sorte de coffre hermétiquement clos et
tapissé de matières isolantes. dans lequel est placé un
récipient imperméable destiné à recevoir la glace qui
entretient une température favorable à la conservation des
denrées. A cet usage, on peut garnir une caisse de
polystyrène.
- Un panier d'osier: disposer les nutriments dans un
panier d'osier humide, le recouvrir d'un tissu-éponge mouillé,
le mettre au soleil en maintenant toujours le tissu humide :
l'évaporation garde au frais l'intérieur.
- Un pot de terre : le remplir d'eau fraîche et y immerger
un second pot (aussi en terre) où sont les aliments à
conserver ; couvrir et renouveler l'eau.
5. La stérilisation et ses carences
a) Les matériaux
- Une marmite spéciale à la stérilisation n'est pas
obligatoire : une grande marmite ou une lessiveuse peuvent
la remplacer pour y déposer les bocaux au bain-marie.
- Les bocaux dans lesquels seront stérilisés les aliments
doivent être d'une propreté absolue : les laver à l'eau
bouillante salée et faire bouillir les joints de caoutchouc (qui
se gardent intacts dans Je talc).
- Des chiffons propres sont disposés au fond de la
marmite et autour des bocaux afm que ces derniers ne
puissent s'entrechoquer durant l'ébullition.
b) Mode d'emploi
- Les bocaux pleins, couvercle fermé, sont immergés
dans la marmite.
Le temps de stérilisation se calcule toujours à partir du
premier instant de l'ébullition, la marmite étant couverte.
- Laisser toujours les bocaux refroidir dans leur marmite
de cuisson avant de les en retirer.
- Libérer les crochets de fermeture : si un bocal s'ouvre
c'est qu'il y reste de l'air et que le temps de stérilisation a été
trop court ou que les couvercles ont été mal joints ou bien
encore que les caoutchoucs sont défectueux. En ce cas,
recommencer l'opération.
- Ranger les bocaux en un endroit sec, frais et à l'abri de
la lumière. Ne pas manquer de les étiqueter afm de pouvoir
inscrire leur date de préparation.
c) Les carences
GARDE- M4'\IGER
PORTé AV6C GK/LLAGE FIN
La stérilisation qui nécessite un temps de séjour assez long
dans une eau en ébullition, tue les éléments essentiels des
aliments:
les diastases sont détruites entre 45 et 7 5 % ;
- la vitamine C à partir de 60 % ;
- les sels minéraux à 100 % :
- les vitamines liposolubles y compris la précieuse
vitamineD à 110-%.
6. Conservation à iong terme
a) En saumure
- Les olives (conserve intéressante car non stérilisée) :
éliminer les tapées, enlever les queues, rincer plusieurs fois à
l'eau froide : mettre en bocaux ou en tonneaux avec 111o• de
leur poids en sel marin gris et de reau pure jusqu'au plus haut
des olives ; couvrir à demi. rajouter de l'eau si nécessaire.
150
méthodes de conservation
enlever les couches de moisissure qui se forment en surface
durant deux à trois mois. Juste avant consommation les
rincer et les mettre en huile d'olive.
a ura été porté à ébullition : laisser mariner 15 mn, égoutter.
laisser refroidir; en remplir les bocaux aux 3/4, noyer dans
l'huile d'olive: fermer et attendre au moins un mois.
- Les tomates : en prendre 1 kg. percer chaque tomate de
trois ou quatre tro us d'aiguille. les disposer côte à côte sans
serrer dans des bocaux. Remplir ces derniers d'eau qui aura
frissonné additionnée de 20 g de sel marin gris par litre ;
laisser reposer 10 mn et stériliser 15 mn.
Le basilic : laver ses feuilles à l'eau courante. bien les
sécher et les verser dans un bocal empli d'huile d'olive qui
pourra elle aussi servir à l'assaisonnement des salades.
- Les haricots : laver les haricots blancs (haricots
beurre), les laisser dans l'eau bouillante 15 mn après
épluchage. Les égoutter. les essorer en torchons. les disposer
en bocaux avec du sel marin gris (80 g par kg de haricots).
Fermer hermétiquement. Po ur une conservation plus longue.
stériliser durant 10 mn. Dessaler avan t l'emploi.
- Les cornichons : ils doivent être petits. très frais et bien
fermes. Les laver, les essuyer et les piqueter de clous de
girofle. Les mettre en bocaux en couc hes alternées :
cornichons. feuilles de laurier et estragon jusqu·aux 2/3.
Verser de l'eau bouillante salée puis de l'huile d'olive. Laisser
refroidir et fermer.
- Les artichauts: co uper la queue de bea ux artichauts
charnus. enlever les premières feuilles. couper 2 à 3 cm aux
feuilles suivantes. Les partager en quatre. les laver à l'eau
citronnée. les mettre à frissonner 20 mn dans une eau salée
additionnée de vinaigre ( 1 cuillerée à soupe par litre) ; tasser
les quartiers d'artichauts dans les bocaux avec de l'eau salée
bouillie; verser de l'huile d'olive. Fermer.
- Les asperges: les laver, les couper à la même longueur
que celle du bocal à long col qui va les contenir. sans que le
couvercle puisse casser les po intes ; les tremper dans l'eau
bouillante durant 5 mn ; rincer à l'eau froide ; égoutter puis
sécher : les serrer en bocaux emplis d'eau bouillie salée et
vinaigrée ; couvrir d'une couche d'huile d'olive : fermer.
- Les choux de Bruxelles : immerger durant 5 mn les
chou x nettoyés .dans de l'eau qui vient de bouillir : les mettre
en bocaux avec de l'eau vinaigrée à 50 % : couvrir d'huile
d'olive : fermer. A consommer sans cuisson après rinçage.
b) Dans l'huile
- Les cœurs d'artichauts : retirer feuilles et foin, rincer
les cœurs entiers dans de l'eau citronnée; laisser frissonner
10 mn dans du vin blanc sec vinaigré ( 1/2 verre de vinaigre
pour 1 1). salé, poivré en ajoutant deux feuilles de laurier et
trois tranches de citron. Egoutter. attendre le refroidissement.
Essuyer. remplir les bocaux aux 314. recouvrir d'huile
d'olive : ajouter de l'huile s i nécessaire (les cœurs l'absorbent),
refermer hermétiquement ; attendre au moins 2 mois pour la
consommation.
- Les aubergines: après lavage, couper les pédoncules
en tranches de l'épaisseur d'un doigt : les saler en couches et
les laisser dégorger 24 heures : les sécher entre deux
torchons : disposer ces tranches dans des bocaux à large
ouverture. saupoudrer d'origan. verser quelques gouttes de
vinaigre de vin et quelques cuillerées d'huile d'olive :
recouvrir d'huile et fermer. N'utiliser que 3 mois plus tard.
- Les courgettes : laisser tremper durant 10 mn les
courgettes coupées en rondelles dans un mélange d'eau et de
vinaigre (50 /50) qui aura été porté à ébullition : égoutter et
sécher: attendre quelques heures et mettre en bocal en
couvrant d'huile d'olive.
- Les petits oignons : ébouillanter pour enlever aisément
la première peau; immerger dans du vinaigre de vin salé qui
c) Dans le vinaigre
- Le chou-fleur : immerger 3 mn en eau bouilla nte salée
le chou séparé en petits bouquets : égoutter et verser en bocal
dans du vinaigre de vin additionné d'une pincée de poivre en
grains: laisser refroidir avant de fermer.
- Les fleurs de capucine : faire dégorger durant 6 heures
les fleurs fanées dans du sel ; égoutter et mettre en bocal :
verser du vinaigre de vin bouillant : aromatiser d'estragon. de
thym. laurier. ail. poivre.
- Les cornichons: faire dégorger 24 he ures dans du sel
marin ; essuyer, mettre en bocaux jusqu'aux 3/4 en
intercalant des petits oignons et des grains de poivre ; verser
du vinaigre de vin bouillant; laisser refroidir. fermer.
- Les courgettes : laisser tremper 1 heure en eau
renouvelée; couper en rondelles de 2 cm, immerger dans
l'eau bouillante 15 mn. égoutter : remplir les bocaux aux
3/4 ; verser du vinaigre de vin bouilli additionné de grains de
poivre et de sel ; ajouter une couche d'huile d'olive : laisser
refroidir et fermer.
- La jardinière : laisser tremper 5 mn dans de l'eau
bouillante légèrement salée les légumes découpés en dés
(carottes. choux-fleurs. poivrons, courgettes. céleris. échalotes. fenouils. aubergines. haricots.. .J. Egoutter et laisser
sécher : mettre en bocaux. verser du vinaigre bouilli
additionné de persil. marjolaine. basilic. ail. clous de girofle.
cannelle. sel (seulement après refroidissement).
d) Au naturel
Les légumes suivants se conservent bien simplement dans
de l'eau bouillie salée. après des stérilisations de durées
variables : asperges (1 O'), haricots verts (30'), fonds d'artichauts (60'), petits pois (70'). tomates entières (65').
e) En silos
Ce mode de conservation des légumes racines (carottes.
radis noirs, betteraves. céleris. navets. panais, pommes de
terre... ) leur assure fraîcheur tout l'hiver jusqu'en mai.
- Les légumes : les choisir non tapés. bien les décoller en
prenant soin de ne pas gratter la terre adhérant aux racines :
si elle était trop humide, laisser sécher.
- Construction : creuser une tranchée de 50 cm de
profondeur en évitant les terrains trop humides. Disposer sur
le fond une première couche de fins branchages puis une de
paille. Empiler les légumes en pyramide. Les dimensions du
silo sont en fonction de la quantité de légumes à ensiler. On
recouvre d' une bonne épaisseur de paille tassée et d'une
couche de terre de 10 à 25 cm d'épaisseur selon les chances
de gelées. Pour se servir, a u fur et à mesure des besoins.
ménager une ouverture côté Nord qu'on aura soin de
reboucher avec un tampon de paille et de terre. Surveiller la
température interne : si elle est trop élevée ménager des
ouvertures côté Nord et diminuer la couche de terre afm
d'éviter les fermentations et le pourrissement.
151
conserver
évitant de se servir de ceux faits avec des fûts ayant contenu
du mazout ou des produits chimiques). Suspendre les
saucisses a une planche qu'on disposera au-dessus du foyer.
Les copeaux de bois donnent une trés bonne fumée : hêtre.
orme, bouleau, chêne... Eviter les résineux. Ajouter dans le
brasier du thym, du romarin et du genévrier. Durée de
fumage : entre 20 et 30 mn.
c) Les galettes du Gâtinais
Aménagement d'un silo
7. Quelques recettes régionales de conservation
a) Les châtaignes de l'Ardèche
Dépecer les châtaignes et les disposer sur des claies
tapissées de feuilles de châtaigner. Suspendre ces claies très
haut au-dessus du foyer d'une cheminée a l'ancienne (afin
d'éviter qu'elles grillent ou carbonisent). Si le feu est allumé
quotidiennement. les châtaignes sont totalement déshydratées
après deux semaines et dures comme un bois sec. Les
enfermer alors dans des bocaux ; les faire tremper durant
toute une nuit dans de l'eau avant de les utiliser.
b) Les saucisses d'Auvergne
Les saucissons bien fumés se conservent merveilleusement
durant au moins une année. en gardant une belle couleur
brun doré et une forte odeur et saveur de fumée. Les
suspendre a des clous plantés dans une cheminée a l'ancienne
après les avoir entourés d'un morceau de mousseline. On
peut obtenir un résultat similaire en utilisant un brasero (en
152
Battre 60 g de beurre ramolli jusqu'a le faire mousser;
ajouter 100 g de miel liquide. un œuf entier. un peu d'eau de
fleur d'oranger. une pincée de poudre d'anis ou de canelle ou
de vanille râpée. Incorporer peu à peu a ce mélange de la
farine en quantité suffisante afin d'obtenir une pâte consistante. Travailler longtemps à la main, laisser reposer durant
10 mn. Former une galette de 3 cm d'épaisseur. la cuire à
four moyen durant 25 mn. Pour s'assurer d'une bonne
conservation, composer des galettes plus minces et plus
petites (comme des petits fours secs).
d) La confiture bourguignonne
Presser des grains de raisins bien mûrs à l'aide d'un pilon
ou dans un presse-fruit; passer le jus dans une fine
mousseline : le faire réduire ensuite de moitié sur le feu en
remuant et écumant constamment.
Ajouter au jus de raisin cuit une quantité égale de poires
coupées en rondelles minces et une gousse de vanille ;
mélanger uniformément et laisser. durant 24 h. dans un
récipient en porcelaine. Faire cuire a nouveau dans une
bassine à confiture en remuant sans cesse. Juger du degré de
cuisson à l'aide d'un pèse-sirop qui devra marquer 37° pour
que s'arrête la cuisson. Mettre en pots. conserver en lieu
obscur et sec. Confiture très savoureuse obtenue sans
adjonction de sucre ni de miel.
Conservation des aliments énergétiques
Entrent dans cette catégorie les nutriments porteurs de
glucides, lipides et protides (voir à ce propos notre partie
Cuisiner). Pour ce qui concerne le pain. son apport et ses
recettes sont indiqués également dans notre partie Cuisiner.
nettement inférieure en qualité à celle issue des graines des
végétaux par pression à froid (tournesol. courge. ma1s .. .J.
On conserve le beu rre dans des lieux frais et obscurs,
trempé lui-même en eau fraîche, ou déposé sous une cloche
double en terre qui permet de renouveler de l'eau fraîche
autour de lui.
1. Le lait et ses produits
d) Les yaourts
a) Le lait
Ce sont les produits du lait caillé à l'aide d'un ferment.
Faire tiédir le lait à 50". mettre un ferment. verser dans des
pots de grès ou de verre. recouvrir d'un lainage et laisser
entre 6 et 8 heures.
C'est le liquide sécrété par les glandes mammaires des
femelles des animaux mammifères, et destiné à nourrir leurs
petits. Chez l'homme. l'allaitement est d'une durée de 2 à
2 ans et demi et il est très déraisonnable de remplacer la
panacée qu'est le lait maternel de la femme par tout autre
produit. Passé cette période de 24 mois. le nouveau-né ne
sécrète plus le labferment. élément tout à fait nécessaire à la
digestion et à l'assimilation du lait. Certaines peuplades
nomades, comme celles des bergers. sont aptes à l'assimiler
toute leur vie : si le lait demeure la base alimentaire
principale. le corps humain refabrique du labferment. Tout
autre désirant consommer du lait frais doit. pour une bonne
digestion, prendre après son ingestion un fùet de citron qui le
caillera dans l'estomac.
Le lait entrant dans la nutrition humaine provient de la
vache, de la chèvre, de la brebis. de l'ânesse et de la chamelle.
Composition du lait de vache entier, cru et frais (pour
100 g): eau 87- glucides 4.7 -lipides 3.8- protides 3J- C, Cl.
Cu, Fe. 1. Mg, P, K, Na. S. Zn- vit. A, BI, B2, B3. B5 , B6. C.
0, E...
b) Le lait caillé
Après un certain temps de contact avec l'air. le lait caille de
lui-même. mais on recommande de causer cette transformation à l'aide de la présure afin d'éviter le développement de
germes pathogènes.
c) Le beurre
C'est une substance grasse de couleur citrine, plus légère
que l'eau, très fusible et tenue en suspension dans le lait des
animaux. Pour l'obtenir on recueille la crème du lait que l'on
bat dans une baratte. Il faut environ 28 1 de lait pour avoir
1 kg de beurre. Une fois bien battu. on lui fait subir de
nombreux lavages afin d'éliminer les parties séreuses qui le
feraient rancir rapidement. On peut le pétrir avec du sel
marin gris et moulu afin de lui assurer une meilleure
conservation (beurre breton). Le beurre. étant surtout
composé d'acides gras saturés. demeure une source de lipides
e) Les fromages
Ce sont des aliments obtenus par la coagulation du lait,
suivie ou non de fermentation. Voici différentes sortes de
préparation :
Fromages frais : faire cailler le lait, recueillir le
coagulum sur des formes à claire-voie garnies d'un linge fin.
de manière que le petit-lait puisse s'écouler : lui donner
ensuite la forme qu'on désire.
- Fromages gras : préparation préliminaire semblable à
celle des fromages frais (voir plus haut). puis saler et presser à
plusieurs reprises le coagulum ; mettre en cave sur un lit de
foin, jusqu'à ce qu'il s'amollisse et devienne gras. C'est ainsi
que s'obtient le fromage de Brie.
- Fromages secs par cuisson : faire chauffer du lait
légèrement écrémé jusqu'à 25° et verser la présure : battre
quelque temps le coagulum. remettre sur le feu jusqu'à ce
que les gru meaux deviennent consistants et d'un aspect
jaunâtre : retirer cette pâte du feu. remuer pour l'agglomérer
et la rendre élastique. la verser dans un moule ; soumettre à la
presse pendant 24 heures ; laisser les fromages ainsi obtenus
de 4 à 5 mois en cave, en prenant soin de les retourner et de
les saler tous les jours. Exemples : gruyère. comté, parmesan ...
Fromages secs par compression : faire cailler du lait
non écrémé, pétrir la pâte et la comprimer en passoire pour la
faire égoutter ; mettre en cylindre à fond percé de trous.
charger de pierres. Quand la masse est devenue homogène.
immerger dans l'eau salée puis saupoudrer de sel blanc : laver
le fromage dans du petit-lait, le racler et le mettre au frais
jusqu'à ce que la croûte prenne un aspect rougeâtre.
Exemples : cantal. hollande ...
N.B. : la présure est une substance extraite de la caillette
des jeunes ruminants, nourris de lait, et contenant une
diastase coagulante ; cette substance acide se trouve dans leur
estomac (le 4• pour le veau).
153
conserver
2. Les œufs
5. Les légumes secs
Un œuf frais pondu se conserve aisément de 10 a 30 jours
en lieu frais et obscur. Tous les œ ufs de volailles et d'oiseaux
sont comestibles pour l'homme : poule. cane. oie. grive.
pigeon ...
Haricot sec. pois chiche. pois cassé. soja. fève. lentille...
sont des nutriments qui se conservent bien durant 3 a 8 mois
dans des bocaux de verre ou des sacs en papier fort. Les faire
tremper quelques heures avant cuisson. ce qui raccourcira
grandement cette dernière et évitera l'ébouillantement. 11 est
recommandé de ne pas mélanger les légumineux avec
d'autres aliments énergétiques car ils deviennent alors très
indigestes et procurent ballonnements et fermentations. La
lentille demeure le légume sec ,le plus léger et le plus aisément
assimilable.
- Conserves d'œufs à l'eau de chaux : prendre des œufs
frais de moins de 5 jours : les passer à reau et à la brosse pour
détruire la cuticule. Mettre 1 kg de chaux vive dans un
baquet : verser lentement 10 1 d'eau en remuant. puis laisser
reposer et décanter. Recueillir l'eau de chaux et y ajouter
600 g de gros sel gris. Disposer les œufs dans des récipients
en les empilant le gros bout vers le haut. Les recouvrir d'eau
de chaux et les laisser en lieu frais : ils se conserveraient ainsi
durant 6 mois.
3. Le miel
C'est pour rhornme un nutriment de toute première
qualité : ses sucres. ainsi que ceux contenus dans les fruits
frais ou secs. et contrairement a ceux de betterave ou de
canne. sont directement assimilables par l'organisme. Il est
absolument nécessaire quïl ne soit ni chauffé. ni pasteurisé.
La meilleure façon de le consommer est de le manger en
rayons. sans aucun triturage. Un miel de bonne qualité et
bien extrait se conserve de 6 à 12 mois en lieu obscur et frais.
Voir nos paragraphes Quelques plantes sauvages mellifères et
la Ruche, le miel et 1'abeille, ainsi que notre autre ouvrage les
Plantes mellifères, l'Abeille et ses produits (Lechevalier).
6. Le poisson
Il n'y a pas de cadavre frais et le poisson. pour un nez
sensible. sent le pipi dès quïl est péché: il tourne
effectivement aussitôt à rurate de protéines. Une peuplade
japonaise avertie consomme le poisson vivant et encore sous
reau. La toxicité de la chair du poisson est cependant moins
grande que celle des animaux terriens : elle est beaucoup
moins riche en acides saturés et con tient beaucoup de sels
minéraux. En voici trois modes de conservation :
a) En saumure : harengs. sardines. maquereaux se vident.
se rincent et se disposent en couches alternées avec du sel
marin dans des bocaux ou des tonneaux. On les dessale avant
usage.
b) Séché : vidés, lavés. émincés. les poissons se mettent a
sécher au soleil.
N.B. : deux autres produits de l'abeille sont aussi d'excellents nutriments : le pollen et la gelée royale.
c) Fumé: cette méthode nous semble être la meilleure car
le bois de combustion revitalise et purifie les chairs animales
(voir le paragraphe suivant).
4. Le sucre et ses substituts
7. La viande
Le sucre. généralement extrait de la betterave ou de la
canne. est un nutriment toxique contrairement aux sucres des
miels non chauffés ou à ceux des fruits frais ou secs. Il vaut
donc mieux s'en passer. Au Canada. un sucre guère meilleur
est obtenu par la sève des érables.
L'homme aurait tort de se plaindre de n'être pas carnivore
ou sinon être charognard serait une bénédiction : la viande
que nous mangeons. pour devenir consommable, est attendrie par 10 jours de putréfaction. Son absorption peut être
considérée comme un crime contre l'animal qu'on élève ou
traque à des fins digestives et contre notre propre nature: elle
est sûrement l'une des plus grandes causes de l'involution de
l'humanité. Dans le bloc occidentaL elle est surtout le signe
d'une accession sociale au même titre que la voiture. et aussi
entachée de vieilles notions barbares qui firent croire quïl
sumsait de posséder les attributs d'un chef pour devenir roi
ou d'absorber la chair d'un ennemi ou d'un animal pour en
avoir la force. Mais si l'on préfère se nourrir de la souffrance
d'un être vivant plutôt que des attentions qu'il peut vous
prodiguer. pourquoi ne pas tomber dans le piège encore plus
maléfique pour le chasseur que pour le gibier?
En temps de disette. on extrait la sève d'autres arbres pour
les mêmes fins : tilleuL bouleau, caroubier... Désiré Bois. dans
son ouvrage les Plantes alimentaires chez tous les peuples,
4 vol. (Lechevalier). décrit ainsi l'extraction de la sève de
l'érable à sucre :
«Comme pour le bouleau (Betula verrucosa). on laisse
s'écouler la précieuse sève sucrée par des trous pratiqués dans
les troncs des arbres adultes. au printemps. avant la pousse
desfeuilles... Un auget placé à terre. au pied de chaque arbre.
reçoit la sève qui découle par des tuyaux adaptés aux trous
pratiqués dans le tronc. Celle sève est recueillie quotidiennement er déposée en tonneaux. d'oû on la lire pour remplir les
chaudières. Dans tous les càs on doit la faire bouillir dans le
cours des deux ou trois jours qui suivent l'extraction ... On
procède à l'évaporation par un feu act!{: on écume
soigneusement et on aJoute à nouveau de la sève jusqu'à ce
que la liqueur devienne sirupeuse: on la passe. après qu'elle
ait refroidi, pour en séparer les impuretés ... Pour un dernier
degré de cuisson. le sirop est versé dans une chaudière, et par
un feu vif et soutenu on l'amène rapidement à la consistance
requise pour ètre versé dans des moules... 11
154
Sachons aussi quïl faut 30 kg de céréales pour obteni r 1 kg
de viande d'abattoir et que nous pourrions actuellement bien
nourrir dix milliards d'individus. a lors que les 2/3 de
l'humanité meurent de faim et le 113 restant de carences et de
pléthores. si nous mangions les céréales sans intermédiaires.
Néanmoins. la viande est plus nutritive que le sable. et en
période de famine on peut être poussé à en manger. Son
meilleur mode de conservation est le fumage:
- Peut être fumée toute chair a nimale: poisson. o iseau.
serpent, mammifère.
conservation des aliments
- Choisir un terrain en pente. y creuser une tranchée de
trois mètres de long el de cinquante cm de largeur et de
profondeur; la recouvrir de pierres plates puis de terre. en y
ménageant une cheminée ; mettre à J'extrémité du trou du
haut une grille posée sur trépied. bâtir au-dessus à J'aide de
trois perches une sorte de t ipi que J'on couvrira de tôle. ou de
toile. ou de branchages armés de terre ; ménager a u sommet
de J'abri une ouverture pour la sortie de la fumée : faire un
feu devant le trou de J'extrémité basse avec des combustibles
très fumigè nes après avoir déposé sur la grille la chair
découpée en tranches minces; nourrir le feu pendant une
dizaine d'heures; stocker ensuite en lieu sec. obscur. aéré et à
J'abri des prédateurs.
Une seconde méthode de séchage évite le creusement d'une
tranchée: elle nous vient des Indiens du Québec. mais on
peut difficilement y faire fumer un jambon.
Disposer un trépied au-dessus d'un feu de ple in air. le
munir de baguettes transversales sur lesquelles on déposera
les tranches à sécher: les retourner dès que le côté ex posé est
sec (durée de fumage: 3 à 6 heures).
Dans les pays à hiver très rigoureux. la viande est souvent
conservée par simple enfouissement dans la neige.
8. Les fruits
André Simoneton écrit cela à propos des fruits (Radiation
des aliments. Le Courrier du Livre) :
11 Les fruits. aliments supérieurs. ont tous une longueur
d'onde: elle est au maximum quand ils sont en pleine
maturité. Le sensation de bien-ètre que nous éprouvons dans
la région de l'estomac quand nous absorbons un fruit est
j ustement fonction de cette agglomération de radiations q ui,
nous le savons. oscille depuis /'infrarougejusqu 'à l'ultraviolet.
C'est un ensemble de radiations solaires dont le fruit s'est
emparé. Le soleil dans la 11Citure a tout envahi, il a tout
submergé de ses ondes, et tous les fruits l'ont emmagasiné au
max imum. Ce sont ces radiations qui, se libérant dans
l'estomac, nous donnent cette sensation agréable, véritable
bain de soleil local. 11
a) Sans préparation
Se conservent a isément en grenier :
- Les raisins qu'on suspendra en grappes à des fils de fer
tendus. en ayant soin de plonger la queue de la grappe dans
un récipient d'eau à renouveler.
- Les pommes qu'on disposera sur un plancher. sans
qu'aucune ne se touche; les kakis (fruits d'hiver: récolte en
décembre. janvier) se con servent de la même manière.
155
conserver
b) En bocaux
Les fruits à chair ferme (abricot. cerise. poire. mirabelle.
pêche... ) se conservent par les mêmes procédés de stérilisation
que les légumes. Plonger les fruits mûrs dans l'eau bouillante
durant 1 mn elles rincer rapidement à r eau froide afin de les
dénoyauter facilement ; mettre en bocal et stériliser durant
45 mn (voir le § : La stérilisation et ses carences).
c) Séchés
Disposer les fruits à sécher (abricot. pêche. prune.
banane... ). coupés en deux. sur des claies en bois qu'on
exposera au soleil durant une dizaine de jours. en prenant
soin de les retourner. Agir de même avec les raisins et les
figues mais sans les couper (les raisins s'égrènent une fois
secs). Les couvrir ou les rentrer la nuit. Si l'ensoleillement est
insuffisant on peut finir le séchage à four doux. Entreposer
dans des bocaux ou des sacs en papier fort. Retremper tous
les fruits secs pendant 12 heures avant de les consommer afin
quïls retrouvent l'eau qu'ils avaient à maturité et redeviennent ainsi aisément digestes.
9. Les fruits oléagineux et l'huile
Amande, noix, noisette, pistache, pignon ... sèchent plus
aisément que leurs frères aqueux : il suffit de les libérer de
leur coque et de les la isser quelque temps en lieu sec après les
avoir passés quelques minutes à four tiède. Conserver en
bocaux ou en sacs de papier fort. Attention aux risques de
rancissement.
On obtient à partir des plantes phanérogames (plantes qui
ont les organes de fructification apparents et se reproduisent
par graines) d'excellentes huiles d'alimentation par simple
pression à froid qui peuvent se conserver. dans de bonnes
conditions (bouteilles à verre opaque. bidons métallisés). en
lieu frais. près d'un an. Voir à ce propos nos paragraphes
Plantes à huile et L'huile et son extraction, a insi que notre
a utre ouvrage les Huiles végétales d'alimentation (Dangles). Il
est quatre végétaux dont l'huile n'est pas extraite des graines.
souchet (bulbe). raphia, palme et olive (pulpe). Cette dernière
demeure la meilleure huile alimentaire. On emploie aussi
tournesol, citrouille, amande, noix, pignon, maïs ... L'huile
de pépins de raisins ne peut être obtenue que par pression à
chaud. c'est donc un aliment dénaturé. Le résidu de pressage
de ces oléagineux fournit un excellent nutriment pour le
bétail : le tourteau. Nous insistons sur la pression à froid.
procédé qui conserve à l'huile toutes ses propriétés radiovitales et ajoutons qu'il est donc déconseillé de les faire cuire:
les verser tièdes sur les préparations chaudes.
Les prunus (cerisier. prunier. pêcher. laurier-cerise) fournissent à partir de l'amande de leur noyau de bonnes huiles
alimentaires : les principes toxiques sont éliminés lors de
l'extraction et restent dans les tourteaux.
On peut récolter les graines oléagineuses des végétaux
sauvages (cardamine. moutarde. laitue vivace. ortie piquante...). y ajouter des fruits plus éonséquenls (amande.
noix. tournesol. faî ne.. .) et procéder ainsi afin d'obtenir de
l'huile :
11 Dans le .fond d'une large marmite, mettre un peu d'eau,
puis trois cales sur lesquelles reposera un tamis métallique .fin
ou une toile bien tendue sur son cadre. Faire bouillir l'eau,
placer sur le tamis une épaisseur d'un à deux centimètres de
graines broyées - par exemple au moyen d'un hache-viande
156
Le tournesol
- en grains d 'environ un millimètre. Couvrir le récipient et
laisser agir la vapeur d'eau durant 3 à 6 mn. Retirer aussitot
la poudre et la verser dans une presse à fruits. garnie
intérieurement d'un linge. Exercer une pression pendant 20 à
2 5 mn. La poudre libérera Jusqu 'à 80 % de son poids
d'huile... JJ
10. Les confitures
Dans un grand saladier. faire alterner les couches de fruits
(dénoyautés) et les couches de miel (tout miel convient bien
- rQais encore mieux le miel toutes .fleurs- à condition quïl
soit biologique et non chauffé). Proportion : 750 g de miel
pour 1 kg de fruits.
Laisser reposer pendant toute une nuit. Le lendemain.
ébouillanter une bassine en cuivre et y verser la préparation.
Faire cuire à feu très doux sans cesser de remuer avec une
spatule en bois (aucune partie du mélange ne doit jamais
friser l'ébullition). Pour savoir si la confiture est bien cuite.
prélever de temps en temps une goutte du mélange et la jeter
dans de l'eau froide: il faut qu'elle tombe en goutte et se
dépose ao fond.
Laisser refroidir avant de mettre en pots.
conservation des aliments
11. Les céréales
cependant pas négliger les autres céréales : avoine, maïs,
millet. orge. riz. sarrasin. seigle. sorgho.
On a retrouvé dans la Grande Pyramide d'Egypte des
grains de blé qu'on a pris soin de semer. et qui au bout de
5 000 ans avaient encore toutes leurs possibilités germinatives. Les céréales ont effectivement d'admirables capacités de
conservation dans de bonnes conditions. On ne dispose pas
souvent d'une pyramide faisant bénéficier la céréale de son
excellent milieu conservateur et de sa très bonne orientation.
Il n'est certes pas question d'utiliser en sa place les
monstrueux silos en béton de l'agriculture industrielle
contemporaine. ni de verser sur nos graines les toxiques
produits conservateurs. Il faut retrouver simplement les
greniers à céréales de nos ancêtres les plus lointains :
Egyptiens. Romains... Les céréales s'y conserveront certes
moins longtemps. mais plusieurs années pourront nous
assurer de leur manne nutritive. Le danger qu'elles courront
viendra surtout des prédateurs tels que le rat et le charançon.
mais ce dernier sera tué après une exposition des grains au
soleil. Si l'ensoleillement n'était pas suffisant. le passage à
four chaud pendant quelques minutes aurait le même effet.
Quant aux rats. fidèles et intelligents compagnons de
l'homme. il n'est pas aisé de s'en défaire: pièges perfectionnés. appâts empoisonnés. chasse. restent des moyens pouvant
énormément restreindre leur monstrueuse capacité de reproduction. Nos amis les chats et chiens ratiers seront surtout
d'un excellent apport.
Le blé demeure la meilleure céréale pour l'homme : il
comporte dans leurs proportions les éléments constitutifs
d'un corps humain. L'épeautre. variété de notre blé commun.
est rendu aujourd'hui à l'homme par la culture biologique.
car sa culture réclame des sols moins riches. Il ne faut
Diverses préparations du blé. valables pour presque toutes
les autres céréales. sont données dans notre partie Cuisiner.
Ne pas oublier qu'il vaut mieux moudre la farine au fur et à
mesure de ses besoins car sous cette forme les céréales
perdent vite leurs qualités nutritionnelles (d'un à trois mois).
N.B. : aujourd'hui encore. de nombreuses peuplades
primitives conservent leurs céréales dans des silos de terre
cuite. surélevés (ce qui les met à l'abri des prédateurs
rongeurs).
12. Les champignons
a) Cueillette et conseils
La meilleure période de ramassage. est en montagne, de fin
juin à mi-octobre. en plaine de début septembre à fin octobre.
Cette opération est délicate : on dépose les champignons au
fond d'un large panier : dans un second panier on met les
espèces douteuses dont on confiera l'identification à un
connaisseur. On dégage bien la base du pied. car on ne coupe
pas au ras du sol : la volve des amanites mortelles pourrait
passer inaperçue. Respecter les espèces non comestibles dont
la Nature. elle. a besoin. Le bon moment de cueillette se situe
après le lever du soleil. Ce sont les pluies qui président à la
naissance des champignons. mais il est nécessaire de les
cueillir le plus sec possible. Ne jamais cueillir tous les
champignons d'un même lieu : ils ne pourraient plus se
reproduire. Voir notre paragraphe Les champignons, dans
Cueillir.
b) Préparations
Les brosser sans les mouiller ou les nettoyer à l'aide d'un
linge imbibé d'eau vinaigrée. Eliminer soigneusement les
véreux. Les couper en lamelles selon leur taille et leur mode
de préparation.
Séchés: utiliser cèpes. mousserons. chanterelles. morilles... Les traverser par un fil en les espaçant d'un centimètre
les uns des autres. les suspendre au soleil. Lorsqu'ils sont bien
secs. les ranger dans des sacs en papier ou dans des bocaux
où ils se conserveront plusieurs mois. Avant emploi. laisser
baigner 1/2 heure en eau tiède ou 2 heures en eau froide. Se
servir de l'eau parfumée par les champignons.
Quelques très bons champignons pour séchage:
- Corne d'abondance (Craterellus cornucopioides), sarcodon imbriqué (Hydnum imbricatum). cèpe (Bolet us edulis):
tous trois sont récoltés en été ou en automne. Très savoureux.
réputés comme condiments.
- Faux mousseron (Marasmius oreades): récolté au
printemps ou en automne ; seul son chapeau est bon.
- Russule vert de gris (Russula aeruginea): récolté au
printemps et en automne ; recommandé pulvérisé dans les
potages.
Maïs et blé
Dans l'huile : pour 1.5 kg de champignons. faire bouillir
2 1 d'eau additionnée de quelques feuilles de laurier. de
20 grains de poivre. de persil. de 4 clous de girofle. d'une
pincée de sel marin gris. Dans une passoire. placée au-dessus
de la préparation. laisser les champignons se ramollir à la
vapeur (durée: 15 mn) ; les étaler sur des torchons et laisser
sécher. Dans les bocaux. entre les couches de champignons.
intercaler du poivre écrasé et des feuilles de laurier. Recouvrir
d'huile d'olive et mettre une branche de persil. Fermer et
consommer deux mois après.
157
conserver
Marinés : pour 600 g de champignons, faire bouillir 6 dl
de vinaigre (petit verre à moutarde ou 8 cuillerées à soupe)
additionné d'une demi-cuillerée à soupe de cannelle en
poudre. d'une demi-cuillerée à café de gingembre. de
2 c uillerées à soupe de sucre semoule. de sel, de poivre. de
quelques clous de girofle. Verser le liquide refroidi sur les
champignons coupés en lamelles, et laisser mariner deux
jours dans un endroit frais : égoutter, remettre la marinade à
frémir 5 mn, et la verser froide sur les cha mpignons dans les
bocaux. Fermer et attendre une trentaine de jours. Une fois
égouttés. les cha mpignons persillés seront encore meilleu rs.
Dans le vinaigre : pour 500 g de petits cèpes. faire bouillir
un demi-litre de vinaigre, une gousse d'ail. du laurier. de la
cannelle. 3 clous de girofle. du sel. du poivre. y ajouter les
champignons coupés en deux dans le sens de la hauteur ou en
quatre suivant leur grosseur: laisser frissonner quelques
minutes. Le tout refroidi. remplir les bocaux et ajouter du
vinaigre (si celui-ci s'est en partie évaporé durant la cuisson).
Ava nt de fermer les bocaux, placer une feuille de papier huilé
à l'in térieur des couvercles.
Quelques champignons à conserver dans le vinaigre:
- Le Bolet presque tomenteux (Xerocomus subtomentosus), on emploie surtout les chapeaux ; la Russule comestible
(Russula vesca) ; la Russule vert de gris (Russula aeruginea);
la Russule entière (R ussula integra); la Russule verte et jaune
dite Russule charbonnière (R ussula cyanoxantha): le Lactaire
délicieux (Lactarius deliciosus). Tous récoltés en été et en
a utomne.
- La Pleurote en huître (Pieurotus ostreatus), récolte
abondante lin de l'autom ne et hiver ; la Clitopile petite prune
(Ciitopilus Prunulus).
N.B. : la clavaire crépue (Spa rassis crispa). automne. se
conserve longtemps pied trempé dans l'eau. en un endroit
frais.
- La chanterelle ordinaire (Cantharellus cibarius). été et
automne. En raison de sa chair ferme se conserve bien dans
un endroit frais. et supporte aisément les expéditions.
- Le lactaire à lait abondant (Lactarius volonus). été et
automne. Goût particulier se révélant excellent. assaisonné de
cumin.
- notes -
158
Les boissons
Màcher les liquides et boire les solides : axiome diététique
parfaitement judicieux ; il faudrait en effet ne pas avaler une
bouchée d'un aliment solide sans l'avoir préalablement rendu
liquide par la mastication. et mâcher les liquides comme sïls
étaient solides. afin de bien assimiler les éléments vitaux par
voie buccale et de préparer aussi leur assimilation dans les
voies digestives basses.
Pour ce qui concerne l'eau, notre partie Boire est
entièrement consacrée à cet élément essentiel (s'y reporter).
1. Les boissons non fermentées
a) Les jus de fr uits
Les boissons fruitées appelées sodas contiennent surtout du
sucre. de l'eau. des colorants chimiques et n'ont parfois pas
un seul gramme de fruit. Il est préférable de boire les fru its
vivants. précieux en raison de leur richesse en eau vitale.
cha rgée en vitamines, en sucre directement assimilable. en
sels minéraux et oligo-éléments. Presser à l'aide d'un pressefruit de verre ou de porcelaine : oranges. pamplemousses.
mandarines ... Dans un sac de toile peuvent être pressées en
serrant avec les mains les fraises. framboises. mûres (fruits du
mûrier). mûres sauvages. groseilles. myrtilles. Les jus de
fruits sont filtrés, au besoin additionnés ou non d'eau
naturelle ou gazeuse.
L'eau d'épine-vinette est un jus particulier. obtenu avec
7 50 g de fruits de l'épine-vi nette dénoyautés. écrasés.
mélangés à un litre d'eau. Après avoir laissé reposer une
heure. passer à travers un linge. ajouter 180 g de sucre.
remuer. filtrer et mettre en bouteilles dans un lieu frais.
2. Les boissons fermentées
a) Le vin
C'est le produit des fruits de la vigne (Vitis vin({era) dont la
culture a su produire au cours des siècles d'innombrables
variétés et. il y a une cinqua ntai ne d'années. c'était encore
une boisson saine et infiniment gustative. à condition de
l'absorber en petites quantités. Aujourd'hui. l'homme a réussi
à rendre le vin imbuvable comme il a rendu le pain
immangeable ...
Rendons hommage à Bacchus en lui restituant des vignes
non dénaturées ! Les goûts et arômes multiples des vins
proviennent des sols producteurs de vignes et du degré
d'ensoleillement.
- La silice (sable) agit sur la légèreté. l'arôme. les qualités
brillantes.
- Le calcaire (carbon ate de chaux) agit sur la fermeté. la
plus grande proportion d'alcool. la solidité et sur la durée. Il
donne au vin blanc le goût de pierre à fusil.
- L'argile garantit la douceur. atténue. fond, harmonise
les autres qualités.
- Le fer assure la couleur. la durée...
Le vi n rouge est obtenu des raisins noirs que l'on met en
cuve après foulage (piétinement ou pressoir). repratiqué
quotidiennement les quatre premiers jours de fermentation.
La durée du cuvage est fonction de la chaleur régnant dans la
cuve. de la nature du cépage. du degré de maturité du raisi n.
Cette fermentation est écourtée autant que possible surtout
pour les vins délicats et fins : elle dure de 4 à 8 jours en
Bourgogne, de 6 à 10 jours en Provence. de 10 à 15 jours en
Médoc... Le vin blanc s'obtient avec des raisins blancs et aussi
b) Les sirops
De consistance sirupeuse. le sirop est obtenu pa r la cuisson
de jus de fruits. additionné d'une proportion importante de
sucre empêchant leur fermentation.
Cuire à feu dou x dans une bassine en cuivre ou au bainmarie 1 litre de jus de fruits pour 1.7 50 kg de sucre ; remuer.
écumer : quand le liquide atteint 31° a u pèse-sirop. filtrer
(deux fois. si nécessaire), mettre en bouteilles. laisser refroidir.
boucher hermétiquemen t et entreposer dans un lieu frais.
Pour le sirop de fraises (des bois de préférence). laisser
macérer en couches successives fruits et sucre pendant
24 heures avant d'utiliser le jus récupéré dans ltn tamis.
- Sirop de fleurs d'oranger : laisser infuser 2 heures
da ns 1 /2 1d'ea u bouillante. 40 g de fleurs d'oranger avec 1 kg
de sucre : cuire au bain-marie 10 mn. filtrer. mettre en
bouteilles. la isser refroidir. boucher.
Lev1er de
manœuvre
Le pressoir à vin
159
conserver
avec des raisins noirs dépiautés. Les vins de cha mpagne se
préparent souvent avec des vins blancs extraits de raisins
noirs et additionnés de vin de raisin blanc. Les vins rosés
s'obtiennent de jus de raisins noirs décuvés en pleine
fermentation et auquel s'ajoute le liquide que l'on extrait
ensuite du marc pressé. Après décuvage, les vins sont mis en
tonneaux où ils vont vieillir avant d'être mis en bouteilles.
Le principe de la distillation
Dans l'appareil ci-dessous, chauffer le vin contenu dans
le ballon. Au bout de quelques instants. on recueille dans
le tube à essais un liquide incolore qui au ra la saveur
brûlante de l'alcool.
Tube en U
b) Vins étranges
Les jus de fruits fermentés dont le sucre sous l'action des
levures naturelles se transforme en alcool. donnent des vins
de fruits : cassis, mûres. fraises. framboises. myrtilles.
groseilles, cerises. prunelles, baies de sureau en fournissent
d'excellents. Laver les fruits. les écraser a ussitôt après la
récolte en ajoutant 1 1 d'eau pour 10 kg de fruits : recouvrir
d'un linge el laisser reposer 24 heures : passer grossièrement
au tamis. verser dans un tonneau. ajouter 1 1 d'eau et 100 g
de sucre par litre de jus : ne pas remplir à ras bord afin que les
écumes puissent s'y loger et se répandre au-dehors. Prévoir
une certaine quantité de jus à rajouter lorsque le niveau du
liquide baissera afin que les écumes continuent de s'écouler ;
boucher à demi et laisser fermenter 10 à 20 jours (température extérieure entre 20 et 30"). Si la fermentation est trop
longue (bouillon nement peu abondant) la quantité de levure
est insuffisante. en ajouter donc 10 cm 3 par hl sous forme de
levure de bière (nécessaire pour les fraises et les framboises).
Soutirer en bouteilles après fermentation.
- Vin d'abricot : enlever les noyaux de 2 kg d'abricots
presque mûrs. écraser au mortier. ajouter 1 1 d'eau. laisser
reposer 24 heures : presser pour extraire la pulpe des fruits.
ajouter un petit verre d'eau-de-vie pour 3 1 de jus ; laisser
fermenter et laisser reposer jusqu'à ce que le vin d'abricot
devienne clair. Mettre en bouteilles préalablement ébouillantées et rincées à l'alcool.
Tube à
essais
Dans le vin. il y a de l'alcool qui bout à 7 8" et de l'eau
qui bout à 100". L'alcool est donc plus volatile que l'eau et.
sous l'action de la chaleur. alcool et eau sont passés à l'état
de vapeur. Puis, au contact des parois froides du tube à
essais, ils se sont condensés, c'est-à-dire revenus à l'état
liquide. Ce que l'on recueille dans le tube est donc un
mélange d'alcool et d'eau, et c'est le principe de la
distillation du vin.
L'alambic : basé sur le même principe. Les liquides
alcooliques chauffent dans la chaudière, et les vapeurs
d'alcool et d'eau gagnent le col de cygne et le serpentin et
s'y condensent en « eau-de-vie».
- Vin de camomille : laisser infuser 15 jours dans 1 1 de
bon vin rouge une grosse poignée de fleurs de camomille
séchées. le zeste d'un citron. un morceau d'angélique fraîche.
une vingtaine de morceaux de sucre. Filtrer avec un linge et
mettre en bouteilles.
- Vin d'ortie : cuire à feu x doux dans 10 1 d'eau, 2 kg
d'ortie (extrémités des branches). avec 4 citrons coupés en
deux ; filtrer le jus. ajouter 1 kg de sucre (roux): le liquide
refroidi, mettre 1 cuillère à soupe de levu re de bière. laisser
3 jours dans un endroit assez chaud, puis quelques jours dans
un lieu plus frais. Mettre en bouteilles et consommer une
semaine après. Additionné d'un peu de gingembre. ce vin
d'ortie sera encore meilleur. mais il ne se conserve pas très
longtemps.
Alambic à distillation rapide
A. Dispositif de bascule de la chaudière. - B. Chaudière en cuivre.
- C. Chapiteau mobile (2• distillation). - D. Col de Cygne. - E.
18 ' serpentin. F. Retour des vapeurs au chapiteau. G.
2' serpentin. - H. 2' col de cygne. - 1. Pompe de réfrigérant. J . Sortie de l'eau- de-vie. - K. Treuil soulevant le chapiteau.
c) Les liqueurs
Ce sont des boissons spiritueuses obtenues artificiellement.
soit par fermentation (kirsch, rhum. genièvre... ). soit en
mélangeant à l'eau-de-vie ou à l'alcool. certaines plantes
aromatiques ou leurs produits, ainsi que du sucre (curaçao,
absinthe. anisette... ).
Les plus gustatives sont celles obtenues à partir des fruits :
poire. pomme. anis, cerise. prune... Dans les Abruzzes. les
montagnards fabriquent une liqueur dénommée Cente
Herbe. aux cent herbes des montagnes. merveilleusement
aromatique. En France. les Pères de la Sainte-Famille
préparent aussi une liqueur beaucoup moins forte et
merveilleusement aromatique : le Kylon.
160
d) La bière
C'est une préparation fermentée à base d'orge et de
houblon. On distingue quatre opérations:
- Le maltage, q ui a pour but de faire germer l'orge et de
développer le sucre nécessaire à la fermentation ; elle prendra
alors le nom de malt. Faire ramollir l'orge dans l'eau et
l'étendre en couches minces sur un plancher (températu re
ambiante : 15") : le germe ayant atteint la taille du grain,
arrêter la germination en exposant en four à 60" ; réduire ce
malt séché en farine grossière.
les boissons
Le brassage, opération qui consiste à faire tremper le
produit obtenu dans de l'eau chauffée à 60" ; soutirer le
liquide puis le faire chauffer avec du houblon qui va libérer
ses principes amers. aromatiques et conservateurs. On obtient
alors le moût de bière qu'on fait couler dans des cuves
(rafraichissoirs) où il se refroidit à 15". après en avoir séparé
le houblon: mettre ensuite en cuve profonde avec une petite
quantité <;le levure de bière délayée, provenant d'opérations
précédentes ; laisser fermenter quelques jours puis enlever la
levure.
- La clarification s'opère avec de la gélatine animale ou
de la colle blanche de Flandre.
Mettre en bouteilles et savourer en petites quantités cette
onctueuse boisson qui est aussi nutritive.
e) Le cidre
C'est une boisson fermentée obtenue à partir des pommes.
Exposer les pommes au soleil durant quelques jours en lieu
sec ; les écraser à demi (piétinage ou moulin) : les brasser avec
11 de leur poids en eau pure : mettre en cuve. laisser
fermenter quelques jours et mettre en tonneaux fermés ou en
bouteilles de grès si l'on veut obtenir un cidre mousseux.
sinon le remuer dans un tonneau contenant du moût de raisin
transformé en sirop avec du miel.
s•
3. Les infusions
Tout ce qui concerne les infusions. décoctions. macérations
de plantes est indiqué au paragraphe Phytothérapie de notre
partie Cueillir.
a) Le café et ses substituts
Le café est une décoction obtenue à partir de la graine
torréfiée du caféier : il est euphorisant. tonique nervin et
cardiaque. stimulant intellectuel et musculaire mais son abus
entraîne incohérence musculaire. tachicardie. dépression.
nervosisme. symptômes dus aux alcaloides qu'il contient :
caféine. caféotoxine...
Mais. contrairement au thé. le café est aussi un aliment
(peu nutritif certes) : vit. PP. manganèse. cuivre. zinc.
rubidium. fluor : la torréfaction a fait perdre à la graine.
lipides. glucides et protides. En pèriode de disette. on le
remplace par des végétaux non toxiques qui souvent n'ont
plus du café que la couleur : racines de chicorée. carotte.
châtaigne. fougère. pissenlits. scorsonère : glands du chêne
(doux ou ordinaire). d'églantier : graines de caroubier. petit
houx. genêt. pois chiche. orge. ma1s. seigle: fruits des tilleuls.
du noisetier. du châtaignier...
Sécher les racines au four durant 12 à 24 heures.
Débarrasser les glands de leur écorce. les tremper dans une
eau à renouveler pendant plusieurs heures pour enlever
l'amertume.
L'orge et autres céréales sont maltées : les grains en
germination sont mis à sécher pour arrêter cette germination.
Tout est à torréfier dans un grilloir de ménage ou une
poêle : à moudre comme du café. à entreposer dans des sacs
de papier fort ou dans des récipients hermétiques.
Faire infuser 3 à 10 minutes suivant les goûts de chacun.
b) Le thé et ses substituts
Coupe d'un broyeur de pommes
0
Le vinaigre
Comme son nom l'indique. c'est une boisson condimentaire obtenue par la fermentation acide du vin grâce à la mère
du vinaigre (mycoderme de la fermentation acétique) et il
peut titrer jusqu'à 8 % d'acide acétique. On peut y faire
macérer des roses. de l'ail. de l'estragon. du poivre et toute
plante aromatique.
On peut obtenir du vinaigre avec toute boisson susceptible
de fermenter mais les meilleurs (tant sur le plan diététique que
gustatif) demeurent le vinaigre de cidre et celui d'hydromel.
De mème que l'huile et les plantes aromatiques. le vinaigre
aide à la conservation de nombreux nutriments (voir ces
paragraphes). On peut obtenir des vinaigres sauvages de la
manière suivante (à partir de la sève du bouleau. du poirier
sauvage. du chêne. du palmier) :
u Faire à t'arbre du coté Sud à environ 1.20 m du sol une
incision du haut en bas d 'une longueur de /0 cm: ouvrir
t'écorce de part et d'autre et piquer dans le bois une lame de
couteau sans manche au bas de lïncision au-dessous de
laquelle on place un vase de terre. de faïence ou de verre. afin
de recueillir la sève :guérir t'arbre de t'incision en le .frottant
de terre sèche ou de cendres : passer la sève dans un linge .fin
et la mettre aussitàt en bouteilles de grès ou de verre : laisser
reposer trois mois : tirer ensuite au clair au-dessus de son
marc : plus ce vinaigre est vieux. meilleur il est. 11
Le thé est l'infusion des feuilles du théier qui contiennent
un alcaloïde : la théine, aux avantages et inconvénients
égaux. On en distingue deux sortes : le thé vert
(simplement séché) et le thé noir (ayant subi une sorte de
fermentation) : en les mélangeant avec d'autres ingrédients
(menthe. bergamote...) on obtient une infinité de succulents
arômes.
Les thés de remplacement sont aussi infiniment gustatifs et
n'ont pas les conséquences que procure l'abus du thé vrai.
Rendons hommage aux feuilles des sauges. de l'églantier (thé
suisse). de l'origan (thé des champs). du prunellier. de
l'aubépine. du bouleau blanc. des ronces. du houx. du fraisier
des bois...
Une autre infusion insolite apparentée aussi au thé : laisser
frémir dans l'eau durant 10 mn un bâton de cannelle. filtrer
et servir légèrement sucré au miel.
Le thé
161
conserver
- n te
Bibliographie
Barbarin Georges: Les Clefs de la santé (Astra. 1O. rue Rochambeau. Paris tX•).
Bois Désiré: Les Plantes alimentaires. 4 vol. (Lechevalier).
Bouillet M.-N. : Dictionnaire universel (Hachette).
Cecchini Tina: Conserves et Recettes des champignons et Conserves des légumes (De Vecchi).
Chiche cap dac (Scouts de France. 23. rue Lignier. Paris XX•).
Dextreit Jeannette : La Table de la Santé (Vivre en Harmonie).
Dextreit Raymond : Le Foie, ce méconnu (Vivre en Harmonie).
Romer E. : Santé et Alimentation par les plantes (Guy le Prat).
Fournier P. : Plantes médicinales et vénéneuses (Lechevalier).
Gassette Grace : La Santé (Ed. Rousselet).
Geffroy Henri-Charles : L 'Alimemation saine (Dangles).
Guierre Georges : Alimentation et Diététique (Le Courrier du Livre).
Hanis h : Recettes culinaires (Le Courrier d u Livre).
Koechlin Sch war tz Dorothée: L'Ami-consommateur (Seghers).
Manuel de la vie pauvre (Stock/2).
Manciot A. : Alimentation et Plantes sauvages. 2 vol. (Ed. Susse).
Passebecq André : Votre santé par la diététique et l'alimentation saine (Dangles).
Pilat A. : Champignons (Gründ).
Robert: Dictionnaire de la Langue française. 7 vol.
Saury Alain : Les Mains vertes (Le Courrier du Livre), Régénération par le jeûne (Dang les). Se
nourrir, se guérir aux plantes sauvages (Tchou).
Seymour John : Revivre à la campagne (Edita-Vito).
Simoneton André: Radiations des Aliments (Le Courrier du Livre).
Vincent Louis-Claude : Bio-électronique (Ed. STEC. 63200 Riom).
162
•
•
appr1vo1ser ou
chasser et pêcher
Animal mon frère.
8-l : Les animaux domestiques et leur habitat
La poule et le poulailler - La vache et l'étable - Abreuvement, alimentation, traite - La chèvre et la
chèvrerie - Le mouton et la bergerie - L'âne, le cheval et l'écurie - Le pansage et le harnachementAlimentation et abreuvement - Le porc et la porcherie - La volaille - Le lapin et son clapier L'abeille, la ruche et le miel - La parturition - Les maladies.
8-2: Les animaux dits sauvages
L'animal et l'enfant - Indignité de J'homme - Sauver la vie.
8-3 : La pêche en eau douce
La canne à pêche - Les accessoires - Appâts ou esches - Types de pêche en eau douce - Quelques
poissons d'eau douce - Calendrier des pêches - Divers.
8-4 : La pêche en mer
Les marées - Vêtements et attirail - Les crustacés - Les mollusques de roche - Les mollusques de
sable - Quelques poissons de mer - Quelques types de pêche - La pêche au large.
8-5 : La chasse
L'échange- Armes et munitions modernes - Les modes de chasse contemporains - Quelques gibiers
de nos régions - Quelques empreintes d'animaux - Des armes blanches - Arc et flèches - Pièges
divers.
8-6 : Annexes
Bibliographie
163
Animal, mon frère
<< ..• Poussins,
veaux et lapins piétinant le grillage
De ces lieux de torture appelés batteries
Préparez-vous. Demain, vous quitterez vos cages
Le couteau vous attend déjà pour la tuerie
Debout, celui qui dira au nom de quel droit
On tue, on assassine, on mange des innocents
Pour se nourrir ? C'est faux ; on se porte très bien
Mieux même, en récoltant tous les fruits de la terre
Coupable ... L'homme est coupable
Aucune circonstance atténuante : il est coupable
Je m'engage aujourd'hui envers et contre tous
A vous défendre mes amis, mes frères, mes enfants
Je ne supporte plus de vous voir souffrir tant
Je me déclare totalement à votre service
Maintenant, demain, jusqu 'à mon dernier soujjle
C'est un serment que personne, ni rien ne rompra. »
Béatrice Arnac
(Animal, BA GS 7. disque distribué par G. Savaret - 18. rue Vignon. Paris IX•.)
164
Les animaux domestiques et leur habitat
LA POULE ET LE POULAILLER
1. Hommage à la poule
L'homme, à des fms de produits personnels, a stoppé
l'évolution de nombreux animaux : nous avons nommé la
plupart des animaux domestiques. Et s'il n'a pas réussi à
abêtir le chat et l'âne, la poule, elle, n'y a pas échappé !
Le temps est peut-être venu d'assumer cette réflexion de
Chatillon : 11 L'homme est le dernier stade dans l'évolution
perceptible à nos sens. Ce grade lui confère - non pas
l'autocratie brutale sur le monde - mais une responsabilité
envers toutes les formes universelles moins évoluées. 11
Notre ami Jacques Dufùho, le génial comédien, va
quelquefois savourer la quiétude du monastère qu'il s'est
aménagé en Gascogne ; là, il y retrouve bien sûr son épouse
mais aussi une jument à qui il voue une très grande affection
et qui déjeune à table avec lui ; il est heureux aussi d'y
retrouver de nombreuses poules qui toutes sont nommées :
Paulette, Hortensia, Jacqueline... et accourent dès qu'il les
appelle.
Nous eûmes la chance de rencontrer une poule apprivoisée
tout à fait charmante et tendre : elle sautait littéralement dans
nos bras afm qu'on la câline, elle gloussait de joie en nous
voyant déguster son œuf quasi quotidien qu'elle avait pondu
dans l'immense atelier du grand potier Cauville qui lui
donnait asile.
Un superbe et volumineux coq que des amis à nous
avaient sauvé de la casserole venait chaque matin toquer à
notre fenêtre : il volait à quelques dizaines de mètres
d'altitude et sur plusieurs centaines de mètres ; les paysans de
la région le surnommaient le Coq et étaient très fiers de le voir
féconder leurs poules, au détriment de leurs propres coqs...
Nous pouvons disposer du miel des abeilles sans leur
nuire, des feuilles et des fruits des végétaux sauvages sans les
infirmer, et des œufs des gallinacées et de certains oiseaux
sans pour autant les empêcher de couver. du lait des chèvres.
des brebis et des vaches sans avoir à tuer leurs petits. Ne nous
gênons pas : que les poules meurent de vieillesse dans nos
clapiers et elles auront encore la bonté de nous léguer leur
plumage.
Il est donc important pour notre survie - et celle des
poules -de fabriquer un poulailler afin de leur donner asile.
Nous vengerons ainsi toutes celles torturées dans les ignobles
élevages en batterie et qui ne nous proposent, juste retour des
choses, que des œufs empoisonnés.
On peut classer les poulaillers en deux catégories :
2. Le poulailler mobile
Il est flllt de planches sciées et clouées entre elles que l'on
aura préalablement passées à la créosote ; il comporte un abri
avec perchoirs et pondoirs (accessibles depuis l'extérieur), une
partie grillagée avec mangeoires à graines et buvette. On le
déplace aisément grâce aux deux poignées qui dépassent de
chaque côtè ; on peut ainsi le promener d'une prairie à l'autre
où s'ébattront les poules en quête de leur nourriture sauvage
(herbes. vers. insectes. graines).
165
apprivoiser ou chasser et pêcher
3. Le poulailler fixe
5. Nutrition
Faire des murs en ciment de 50 cm (30 cm en terre) et les
prolonger par des grillages maintenus par des chevrons de
fer ; la plus grande partie de l'habitacle sert d'abri (avec
pondoirs - caisses emplies de paille et surélevées de quelques
centimètres - perchoirs, mangeoires et abreuvoirs). l'autre est
à ciel ouvert au-dessus d'un toit grillagé.
En bonne saison, les prairies assurent leur provende et une
poignée de grains par poule suffit. L'hiver, dans les pays peu
gâtés par le soleil, il faut nourrir : farine de soja, de fève ou de
poisson.
Le blé, l'orge et le maïs restent leur nutriment préféré.
6. Le coq
li est absolument nécessaire si l'on désire des poussins :
sans lui les œufs fécondés ne pourront éclore.
N.B. : pour inciter les poules à pondre, il est bon de poser
dans leur pondoir un œuf en plâtre.
A
LA VACHE ET L'ETABLE
1. L'étable
Le sol doit être imperméable (béton enduit de ciment) ;
pour permettre l'écoulement des urines et garder la litière
bien sèche, il doit aussi être légèrement en pente ; des rigoles
largement ouvertes pour un nettoyage fréquent, et bien
disposées, entraînent les liquides vers la fosse à purin.
a) Les ouvertures
Mêmes conditions que pour la bergerie, une superficie de
vitrage de 2,50 m 2 pour 10 vaches est suffisante ; l'existence
d'un courant d'air dans les parties supérieures de l'étable évite
un excés d'humidité. Un excellent système consiste à percer
une petite ouverture cylindrique de 6 à 7 cm de diamètre, à la
hauteur du plafond. vis-à-vis de chaque fenêtre, à travers les
murs de l'habitation.
La température de l'étable peut varier entre 14° et 17" ; les
murs et les plafonds sont recouverts d'un enduit lisse. La
réserve de foin se trouve dans les combles, séparée du bétail
par un plafond bien étanche. L'enlèvement du fumier a lieu
tous les jours à des heures régulières.
b) Le mobilier
Voir notre paragraphe consacré à la chèvre : il est composé
du cornadis et du râtelier ; on peut aussi planter des piquets
auxquels l'on attache les vaches.
Poulailler vu de dessus (toit enlevé)
De préférence. accolé à un mur, et d'une hauteur de 1,80 à 2 m.
A: Perchoirs - B: Porte - C: Pondoirs (caisses surélevées) - D:
Abreuvoir - E : Mangeoires.
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4. Emploi du temps
Il est bon de laisser à une poule une grande liberté mais si
on ne tient pas à courir après ses œufs. il est bon de ne pas lui
ouvrir le poulailler avant midi, heure à laquelle la ponte est
généralement accomplie.
166
Plan (vu de dessus) d'une étable moderne pour 18 vaches.
.
les antmaux domestiques
2. L'abreuvement
4. L'alimentation du veau
Dans les prairies, les abreuvoirs seront maintenus
constamment pleins. En général, il faut compter une
cinquantaine de litres d'eau par tête et par jour ; elle devra
être à une température voisine de celle de l'étable ; remplir les
auges deux fois par jour.
Pendant les deux premières semaines, le veau est nourri au
lait maternel ou colostrum ; à la fin de cette période il recevra
du lait écrémé : mélanger 60 grammes de farine de manioc
par litre de lait.
La substitution du lait écrémé additionné de manioc au lait
entier peut s'effectuer brutalement ; le nombre de repas ne
doit pas être supérieur à 3 par jour ; la ration journalière est
de 15 litres.
Au-delà de 6 semaines, on augmente la proportion de
farine: 80 grammes par litre. Vers la fm du 3° mois, on réduit
à 10 litres la ration de lait journalière car le veau est alors
capable de digérer de l'amidon cru (cassettes de manioc).
La substitution de fourrages ordinaires au lait s'effectuera
lentement pour éviter des troubles digestifs.
3. L'alimentation de la vache
Pour assurer ses besoins d'entretien et de production, la
ration journalière en hiver est de 13 kg de foin ou son
équivalent. Pour chaque fraction de 4,5 1 de lait, donner
1,6 kg d'aliments concentrés qui peuvent être composés
d'orge, d'avoine, de tourteaux.
5. L'alimentation du bœuf
C'est un excellent animal de travail et la compagnie d'un
autre bœuf le stimulera mieux que n'importe quel aiguillon.
Un exemple de ration pour un bœuf de 900 kg (en hiver) :
27 kg de rutabagas + 2 1 kg de choux fourragers + 7,5 kg de
foin de sainfoin + 4 kg de paille d'avoine.
Cette ration dépourvue d'aliments concentrés est d'un
emploi trés économique, on peut l'augmenter suivant le
travail que doit fournir la bête.
Coupe-racines
La division en cossettes et le hachage des herbes et des pailles
permettent une meilleure absorption des aliments du bétail.
Une demi-tonne d'assez bon foin représente : 375 kg de
trés bon foin, 2 000 kg de choux frisés ou autres verdures,
2 500 kg de betteraves fourragères. L'alimentation du bétail
est avant tout une affaire d'observation ; un contrôle laitier
tous les 10 ou 15 jours permet de justement doser la ration.
En été, la vache se nourrit principalement dans les prairies,
on peut compléléter sa nourriture en lui distribuant à l'étable
des aliments concentrés s i sa production de lait est en baisse.
Bœuf nivernais (Charolais)
6. Le taureau
Il ne peut être présenté à la vache que lorsque celle-ci est en
chaleur : tous les 21 jours pendant à peu près 18 heures.
Eviter de conduire à la saillie des génisses qui n'ont pas atteint
l'âge de 2 ans. sinon leur croissance serait retardée.
Le taureau est prêt à la reproduction dés le 20• mois, mais
on recommande souvent de ne pas garder les mâles au-delà
d'un certain âge car ils deviennent méchants ; un éleveur peut
pourtant. par de la patience et de la douceur. les rendre
dociles et ainsi assurer leur reproduction jusqu'à l'âge de
14 ans. Les fonctions procréatrices de la vache s'arrêtent vers
l'âge de 10-12 ans. Cet âge est en général indiqué par l'état de
leur dentition : les incisives remuent dans les alvéoles,
l'animal ne peut donc plus se nourrir abondamment et réduit
ses fonctions de production.
7. La traite
La vache se trait deux fois par jour à intervalle de
12 heures ; laver soigneusement le pis et les tétines ainsi que
l'arrière-train ; sécher ensuite avec un linge, renouveler l'eau
et le linge toutes les 2 ou 3 vaches; s'asseoir du côté droit de
167
apprivoiser ou chasser et pêcher
LA CHEVRE ET LA CHEVRERIE
1. La chèvrerie
Eviter les ouvertures du côté des vents dominants ;
orienter le bâtiment dans le sens Est-Ouest et les ouvertures à
l'Est et au Sud.
La surface à prévoir pour chaque animal (mobilier inclus)
est de 2 m 2 ; compter un volume d'air par chèvre de 5 à 6 ml.
Pour avoir un volume d'air de 100 ml, une chèvrerie de
40m2 aura une hauteur de plafond d'au moins 2,50 m. Pour
assurer un bon système de ventilation: installer des cheminées d'aération et des volets mobiles ; la température
intérieure sera maintenue entre 1o•c et lS"C.
J'animal. un seau entre les jambes ; on peut reposer la tête sur
son flanc. la vache peut alors donner d'heureux coups de
langue, surtout ne pas s'en effrayer ! Serrer le haut de la tétine
entre le pouce et l'index (le lait ainsi ne remonte pas dans le
pis), puis serrer progressivement du haut vers le bas avec les
autres doigts ; le lait sort. renouveler l'opération.
8. La vache et Gandhi
Puisse cette réflexion de Gandhi nous inciter à ne plus
considérer les animaux comme des machines à produire mais
comme des frères respectables qui ont la bonté de partager
avec nous leur production. Peut-être retrouverons-nous ainsi
le sens du sacré !
11 La protection de la vache est pour moi un des phénomènes
les plus merveilleux de l'évolution humaine. Elle emporte
l'homme au-delà des limites de l'humanité. La vache
représente pour moi tout le monde sub-humain. Par la vache
l'homme est amené à réaliser son identité avec row ce qui vit.
Et il me semble évident que pour celle apothéose on ait dù
choisir la vache. Dans l'Inde, La vache est le meilleur
compagnon de l'homme. C'est elle qui donne l'abondance. Non
seulement elle donne du lait, mais elle rend possible
l'agriculture. La vache est un poème sur la pitié. Tout ce doux
animal exprime la pitié. Pour des millions d'êtres humains
dans l'Inde, elle est la Mère. Protéger la vache signifle
protéger tous les êtres muets que Dieu a créés. 11
9. Quelques vers de Guido Gezelle
Patience vèrue
De chair et d'os. 6 vache
Bonne petite mère
Douce petite sœur
Qui donne res mamelles
Et ton chaste labeur. )/
11
Pour un bon éclairement, poser une surface transparente
égale au vingtième de la surface du sol qui devra être
perméable. Il est préférable de le conserver en terre battue.
Par mesure d'hygiène, J'aménagement d'un coin de traite
est souhaitable : installer une estrade de bois d'environ 50 à
70 cm équipée de part et d'autre d'une rampe; les chèvres
montent une à une dessus. le trayeur. lui. est assis devant
J'estrade ; il peut ainsi traire sans se courber.
Le mobilier est composé de :
- la mangeoire : son fond doit être à 30-40 cm au-dessus
de la litière et plat pour éviter le gaspillage ;
- le cornadis : destiné à immobiliser J'animal pendant
le repos ou la traite. est constitué de liteaux mobiles ;
l'ouverture entre deux liteaux permet à J'animal de passer la
tête et nécessite un intervalle de 15 à 22 cm. Le cornadis
bloqué. J'animal est pris entre les barreaux écartés de 9 cm ; la
distance entre deux chèvres est de 45 cm.
2. L'abreuvement de la chèvre
La chèvre consomme 3 à 8 litres d'eau par jour ; l'eau doit
être claire et tempérée, ne pas oublier que la chèvre boit en
surface. Distribuer l'eau aux chèvres à heures fixes (3 fois par
jour) dans des récipients tels que bacs. seaux ordinaires.
Ajouter la quantité d'eau chaude suffisante pour obtenir une
eau de température à 20" ; les nettoyer après chaque
utilisation.
3. L'alimentation
Disposer un bloc de sel à J'intérieur de l'étable de façon à
laisser les animaux en prendre à volonté.
Le régime du pâturage est le plus favorable. Le chevrier
choisit alors le parcours des chèvres ; leur sortie et leur
rentrée sont évaluées en fonction de leur appétit.
La chèvre est un animal difficile à contenter d'où , sans
doute, l'adjectif capricieux tiré de son nom latin. Elles
préféreront quelquefois même s'attaquer aux écorces des
arbres que de manger des aliments fraîchement préparés ;
éviter de lui présenter deux fois le plat refusé. la chèvre a ses
raisons; le goût est chez elle un sens très développé qu'il est
bon de la laisser satisfaire.
Exemple de ration d'été couvrant les besoins d'entretien et
de production d'une chèvre pesant 60 kg et donnant 3 litres
de lait par jour : 0.5 kg de foin + 7 kg de seigle complété par
168
•
les an1maux domestiques
600 à 650 grammes d'un mélange de céréales (orge, avoine.
maïs).
En hiver, on a recours essentiellement aux aliments que
l'on peut stocker (foins. racines. tubercules) : 1.5 kg de foin
+ 2,5 kg de betteraves fourragères + 650 grammes d'un
mélange de céréales.
Leur alimentation varie surtout en fonction de leur poids et
de leur production laitière. Le chevrier attentif à leur
variation réglera en conséquence la portion (ce sont les seuls
facteurs qui l'aident véritablement à nourrir ces bêtes).
4. La traite
a) Description de la mamelle
La forme la plus appréciée est celle en 1 /2 sphère.
largement fixée à l'abdomen et un peu pendante. Elle
comprend deux parties indépendantes renfermant chacune :
- une glande qui fabrique le lait ;
- un tissu conjonctif à l'intérieur de la glande;
- un réseau de nerfs et de vaisseaux sanguins.
Le lait est évacué par le trayon (l'extrémité de la mamelle).
son indépendance. Cette petite sauvageonne donnera le
meilleur d'elle-même si elle se sait entourée de bonnes
présences; il faut d'abord la considérer pour ce qu'elle est afm
d'apprécier ce qu'elle donne.
Ainsi la voyait Alphonse Daudet :
Qu'elle était jolie la petite chèvre de M. Seguin ! Qu'elle
était jolie avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses
sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils
blancs qui lui faisaient une houppelande !... Et puis docile,
caressante, se laissant traire sans bouger, sans mettre le pied
dans l'écuelle, un amour de petite chèvre! JI
<<
d) Deux façons de traire
Le temps de la traite est de 1 à 2 mn 30 s. Le trayeur peut
travailler soit accroupi. soit assis sur un petit tabouret ou soit
à genoux sur la litière. On peut traire par le côté et par
l"arrière.
- Dans un mouvement alternatif de haut en bas. faire
glisser le trayon entre le pouce et l'index.
- Saisir le trayon assez haut entre le pouce et l'index et
serrer avec les trois autres doigts la partie inférieure du trayon
contre la paume de la main.
b) Son fonctionnement
La mamelle de la chèvre se développe au cours de la
gestation et grossit pendant la lactation ; celle-ci est stimulée
par la tétée des chevreaux. la traite. l'environnement.
Soixante-dix pour cent du lait se trouve dans les citernes et
gros canaux contenus dans la glande ; ce lait est à la
disposition du trayeur. le reste est localisé dans de plus petits
canaux et ne s'écoule que sous l'influence d'une hormone:
l'ocytocine (provenant de l'hypophyse). Sa sécrétion ne se
déclenche que si la chèvre est prête à donner son lait. Il faut.
pour cela, qu'elle soit en confiance dans un lieu calme.
Tout changement dans les habitudes (différence d'horaires,
agitation, bruit) perturbe l'animal et provoque le fonctionnement d'une autre hormone : l'adrénaline (provenant des
glandes surrénales). Son déclenchement gêne l'action de
l'ocytocine et stoppe l'arrivée du lait vers les trayons.
L'activité de l'ocytocine est très courte (2 à 3 mn), d'où la
nécessité d'une traite rapide.
Traire une chèvre
·~~
Le lait est sécrété pendant 16 heures environ ; 3 traites par.
jour permettent d'obtenir le maximum de lait ; en effet la
mamelle mieux préparée. l'ocytocine se décharge plus
facilement au cours de la 3• traite et permet l'entière vidange
de la mamelle. Les traites prolongées sont par contre à éviter
car elles risqueraient d'irriter les tissus.
t:J ·
Ajoutons que la mamelle est un milieu favorable au
développement des microbes et est très facilement irritable,
une grande propreté et une grande hygiène de la litière sont
nécessaires.
c) Conditions d'une bonne traite
Les grosses mamelles sont celles qui donnent généralement
le plus de lait à condition toutefois que la proportion des
tissus conjonctifs ne soit pas trop importante. Vidée de son
lait. une bonne mamelle doit être flasque, les trayons doivent
être verticaux. inclinés vers l'avant, leurs orifices larges et le
muscle assurant la fermeture. élastique. Les caractères
morphologiques de la mamelle sont hêritables et une
première sélection rigoureuse est souhaitable.
La chèvre est un animal sensible. elle est peut-être le seul
de nos animaux domestiques à avoir conservé son caractère.
Trayeur
0.10
- - - - 1.20
- ---.----r-
or
Comment constrwre un quai pour la traite des chèvres.
169
apprivoiser ou chasser et pêcher
5. Le bouc
Dès la naissance, on remarque un début de comportement
sexuel chez les jeunes chevreaux mâles. Depuis des temps
immémoriaux, il a toujours été le symbole de la lubricité à
cause de son inépuisable potentialité génétique, mais n'oublions pas qu'il n'y a que dans J' homme ce fameux cochon qui
sommeille (comparaison fallacieuse, la moralité du cochon est
bien supérieure à celle de J'homme).
La chèvre, elle. a conservé son comportement sexuel
naturel ; ses chevreaux naissent au moment le plus favorable
à leur survie, au printemps ; J'époque de leurs chaleurs se
situe vers la Toussaint.
On peut la présenter au bouc dès l'âge de 7 mois. Le bouc
perd généralement ses facultés procréatrices vers sa g• année,
a insi que la chèvre.
de 10 à 15 cm. Il est placé en position inclinée au-dessus de la
mangeoire, son montant inférieur est parallèle et au même
niveau que le rebord intérieur de la crèche. Les râteliers sont
tels des cloisons mobiles ; on peut alors facilement modifier
J'emplacement et la surface des compartiments de la bergerie
en fonction des besoins du troupeau.
2. L'abreuvement du mouton
L'eau doit être renouvelée assez souvent ; il est donc utile
d'avoir à l'intérieur de la bergerie un poste d'eau ou un
robinet par compartiment. Le récipient doit être quotidiennement lavé. et de même hauteur que la crèche afin d'éviter au
mouton de se baisser pour boire.
LE MOUTON ET LA BERGERIE
1. La bergerie
C'est une grande pièce rectangulaire. Tous les matériaux
conviennent à sa construction. Le soubassement se fait en
matériaux durs mais l'élévation peut être en bois. les moutons
ne détériorant pas leur logement. Elle peut posséder un
grenier ; le berger a alors le fourrage à proximité. Les
cheminées débouchant au-dessus du toit assureront une
bonne aération. La température de la bergerie peut descendre
à 12°.
t/11/1·
a) Les ouvertures
La porte est grande et large et s'ouvre à deux battants. le
berger peut ainsi facilement trier ses moutons. A la sortie de
la bergerie. les bêtes dans leur empressement se trouvent
souvent serrées entre le mur et la porte; remplacer-les arêtes
du mur par des arrondis.
Placer les vitres sur le même plan que le mur intérieur
(pour éviter les rebords) ; les mécanismes de fermeture seront
simples et solides et fonctionneront de l'intérieur ; préférer les
châssis métalliques aux châssis en bois qui. eux. peuvent
gonfler : éviter que l'air tombe directement sur le dos des
animaux.
A titre indicatif. une surface de vitrage de 0.50 m 2 est
suffisante pour 10 moutons. une superficie dï m 2 par bête
est souhaitable.
b) Le mobilier
Il se compose de la mangeoire ou crèche et du râtelier (l'un
situé au-dessus de l'autre).
- La mangeoire est un bac rectangulaire monté sur
quatre pieds. son rebord est à 25 ou 30 cm de la litière afin de
permettre au mouton de prendre sa nourriture sans se tordre
le cou ; la planche du fond de la mangeoire a une largeur de
25 à 30 cm. les pieds situés à proxi mité du mur sont tels de
grands piliers dépassant le ratelier et assurant la solidité du
meuble.
- Le râtelier est formé comme une échelle et sert à
déposer le foin et la paille. les barres parallèles sont distantes
de 40 à 50 cm et les barreaux (de fer ou de bois) sont écartés
170
3. L'alimentation du mouton
Le mouton se nourrit essentiellement sur les herbages et les
champs. Il y trouve les graminées (blé, avoine, seigle, orge).
les légumineuses (trèfle. luzerne), les plantes fourragères
(mais. sarrasin. millet, seigle). Les foins les plus odorants et
les plus nutritifs sont ceux provenant d'herbes coupées au
moment de la floraison et séchées par beau temps. Les racines
(betteraves. rutabagas, carottes. navets) sont la base de
l'a limentation d'hiver ; les résidus des huileries, les tourteaux
sont aussi fort appréciés : les pailles de céréales ou de
légumineuses sont habituellement distribuées dans la bergerie. les plus mauvaises forment la litière.
Voici un exemple de ration pour une agnelle dï an :
3.5 kg de pulpes de betteraves + 0.3 kg de balles de blé (les
balles sont les enveloppes du grain dans l'épi) + 0.850 kg de
regain de luzerne (le regain est l'herbe qui repousse après la
première fauchaison) + 0.050 kg d'avoine + 0.025 kg de
tourteaux de lin.
Pour une brebis mère. on augmentera ces quantités en y
ajoutant 0.120 kg de son de froment ; les béliers. eux. auront
davantage de regain de luzerne sans addition d'éléments
concentrés tels que tourteaux. avoine ou son de froment. Bien
sûr. ces rationnements sont donnés simplement à titre
indicatif. J'alimentation variant essentiellement en fonction
du poids. du comportement de l'animal et des possibilités de
ravitaillement de J'éleveur. Le sel est indispensable au
mouton. placer en permanence un bloc de sel dans le râtelier.
il aura plaisir à le lécher.
les animaux domestiques
4. La traite
La brebis porte deux mamelles entre les cuisses de part et
d'autre de la ligne médiane du ventre ; pour une bonne traite
les mamelles doivent être largement développées. leurs
trayons longs et nets.
Chez les agnelles et les brebis. les mamelles se réduisent
pratiquement aux trayons ; à la première gestation elles
grossissent puis diminuent de nouveau à la fm du sevrage
mais conservent quand même un léger développement ; les
races laitières ont bien sûr des mamelles plus développées.
La traite de la brebis a lieu durant 5 mois consécutifs de
juillet à décembre. deux fois par jour à heures fixes. Traire à
fond pour récolter toute la matière grasse et maintenir une
bonne qualité au lait. Le trayeur se place derrière la brebis.
saisit le trayon entre le pouce et l'index et tire alternativement
chaque trayon.
Pour faire la vidange complète de la mamelle. pratiquer le
sous-battage. Il se fait par petites tapettes pratiquées sur toute
la face de la mamelle, cela pour imiter le mouvement du
nourrisson qui. pour mieux recevoir le lait de sa mère. donne
des coups de tête.
La durée de traite varie de 3 à 5 mn ; après les cinq mois de
traite on ne la fait plus qu'une fois par jour. puis une fois tous
les deux jours jusqu'à ce que le lait disparaisse.
La porte de l'écurie sera large d'l.50 rn : il est préférable
qu'elle soit à deux vanteaux (châssis ouvrant d'une porte)
superposés. ainsi le cheval peut prendre l'air par le vantail du
haut laissé ouvert.
Le mobilier sera composé de la mangeoire et du râtelier ;
disposer une litière en paille de blé. celle-ci doit être soignée et
confortable.
Pour éviter toute saillie inutile. poignées et loquets de porte
seront placés à l'extérieur. un crochet sur la face antérieure
des murs empêchera les battants d'être rabattus par le vent.
2. L'âne
a) Quelques définitions élémentaires
Le mulet provient de l'union de l'âne et de la jument; le
bardot, de celle du cheval et de l'ânesse. Les mâles sont
improductifs et les femelles ont une fécondation limitée.
L'âne appartient à la classe des mammifères (touteS les
espèces animales dont les femelles produisent du lait pour
nourrir leurs petits). à l'ordre des jumentés. à la famille des
équidés, au genre équus et à l'espèce asinus.
Ane du Poitou
5. Le bélier
Le rôle du bélier dans un troupeau est de première
importance; si une brebis ne donne qu'un agneau par an, le
bélier. lui, est le père de tous les moutons. Il sera actif et
vigoureux, musclé sans embonpoint ; à 18 mois, il a atteint
toute sa vigueur et peut lutter sans s'affaiblir.
Les agnelles doivent aussi être en pleine force au moment
de la naissance de l'agneau. Les chaleurs ont lieu vers 6 ou
7 mois mais il est préférable d'attendre le 20• mois pour la
présenter au bélier ; elle sera aussi de meilleure constitution
pour élever l'agneau.
La prolificité du bélier est très grande ; adulte. il peut
féconder une soixantaine de brebis. Après trois saisons de
lutte. le bélier est affaibli et, pour éviter toute consanguinité. il
faut en prendre un autre.
Vers 7 ou 8 ans, la brebis et le bélier ne sont plus aptes à la
reproduction.
Railliet donne pour l'âne les caractères suivants : rr Les
équidés asiniens ou asin((ormes ont une queue courte.
terminée par un bouquer de crins : la robe tout unie montre
presque IO!~jours une bande longitudinale sur le dos, souvent
croisée par une raie verticale. Les oreilles sont assez longues,
la crinière .fine, est courte et dressée. >>
b) Ses caractères physiologiques
Le baudet désigne l'âne reproducteur: dès l'âge de 2 ans
L' ANE, LE CHEVAL ET L'ECURIE
1. L'écurie
L'endroit doit être propre, clair. aéré mais sans humidité ni
courants d'air. Une superficie de vitrage pour 10 animaux est
nécessaire; il doit y régner une température de 7°C de plus
qu'à l'extérieur.
Les murs sont cimentés et garnis de bois à hauteur
d'homme ; couler le ciment du sol sur du grillage lin.
ménager de légères striures en surface pour éviter les
glissements ; pour faciliter l'écoulement des urines. prévoir le
sol de l'emplacement des bêtes en pente douce.
1 /2. le baudet et l'ânesse sont prêts à la reproduction. La
gestation chez l'ânesse dure 364 jours : après avoir donné son
petit. elle peut de nouveau recevoir le baudet. Celui-ci fait de
8 à 10 saillies par jour pendant 5 mois de l'année. La lin de la
période d'aptitude à la reproduction se situe vers leur
1o• année.
L'âne est un animal prudent : s'il refuse de se soumettre à
un ordre. ce n'est pas par stupide entêtement mais. bien au
contraire. après réOexion. Il n'y a que les imbéciles qui
obéissent à des ordres injustes; l'animal n'est pas là pour
nous servir mais l'inverse est vrai puisque nous nous
considérons comme plus intelligents 1
Il est extraordinairement patient et sobre. qual ités qui chez
l'homme font souvent défaut. En groupe, il se querelle
171
apprivoiser ou chasser et pêcher
rarement avec ses compagnons et ne rue que s'il est durement
malmené. Il est d'une grande soumission et donne toute son
énergie au moindre travail qui lui incombe : s'il lui arrive de
donner des coups. c'est très certainement après une dure
souffrance.
Comment l'homme a-t-il réussi à rendre cette bête tendre et
généreuse aussi irritable ? Simplement par son stupide
anthropomorphisme : si au lieu de donner des leçons à l'âne.
il acceptait d'en recevoir de lui. il n'y aurait ni esclaves. ni
irritations. mais êtres associés.
Henri Bosco. lui. ne l'a que trop bien compris :
u //leva la tète et me vit. Jamais je n'oublierai ce regard, le
plus grave. le plus raisonnable regard de bète qui se soit levé
jusqu'à moi. Plus de résignation. ni de sombre patience. plus
de mélancolie venues des profondeurs d'un esclavage millénaire. mais une sorte de dignité animale, de conscience
modeste. de bonté sans rancune. Non plus un regard de bète
soumise. mais un regard de bète libre, de bète associée. Et. à
travers celle grande prunelle glauque, glissaient aussi
d'autres puissances. A peine y voyait-on .flotter. comme un
souvenir. ces molles nappes des prairies. l'esprit de la luzerne.
du trèfle et du sainfoin qui enchante111 les songes des ànes du
commun endormis dans leurs pauvres écuries. Il y passait les
plus vives couleurs : les reflets de la sauge à peine éclose, le
violet tendre du thym de printemps. le rouge sanglant des
racine:; mordues. et enfin cet or du genèt d'Espagne aux tiges
sucrées que chargent impétueusement les jeunes abeilles.
L'àne était près de moi. Il me regardait. 11
ventrière : la partie posée sur le dos est destinée à supporter
les brancards du véhicule. et une courroie située à la partie
postérieure de la sellette l'empêche de glisser en avant.
Il s'agit du bât quand l'âne est employé comme porteur:
c'est une selle volumineuse sur les côtés de laquelle sont
suspendus des paniers.
b) Le harnais de contention
Il sert à maintenir l'âne en place. On utilise le licol.
Celui-ci est composé de larges courroies passant sur la
nuque. devant le front et s'appliquant sur les joues: d'une
autre courroie : la muserolle, supportée par des montants
faisant le tour du chanfrein (partie qui va des oreilles aux
naseaux) et des mâchoires.
Cet appareil d'attache est très efficace puisqu'il embrasse
complètement la tête.
- Précautions à prendre : le harnais doit être solide tout
en étant léger ; il sera soigneusement entretenu. le cuir lavé.
graissé souvent ; un harnais malpropre peut en effet être la
cause de diverses maladies de peau.
5. L'abreuvement
L'âne boit beaucoup ; installer un abreuvoir de 50 litres
d'eau ; la boisson qu'il préfère est l'eau des ruisseaux et des
rivières. l'eau de pluie récupérée dans une citerne ou encore
l'eau du puits.
3. Le pansage
6. L'alimentation
L'âne doit être nettoyé une fois par jour. Passer l'étrille
(instrument de fer formé de petites lames dentelées) sur toutes
les parties du corps. sans violence. afrn de débarrasser la peau
de ses productions épidermiques qui deviennent irritantes.
Passer ensuite la brosse de chiendent puis celle de crin.
Terminer le pansage en glissant une éponge sur toutes les
ouvertures naturelles.
En octobre. si la toison est trop fournie. la tondre : on
régularise ainsi les fonctions de la peau.
L'âne ne peut être ferré que vers l'âge de trois ans.
Les besoins d'entretien de l'âne sont fournis par les
fourrages (foins de prairies) ou les pailles diverses. Sa dépense
due au travail est satisfaite par la distribution d'aliments plus
riches (orge. maïs. avoine). Par jour et en trois repas. on
pourra donner par exemple à un âne de 300 à 350 kg: 3 kg
de fourrage. 2 kg de paille. 3 kg d'avoine.
7. Le pansage du cheval
4. Le harnachement
- Matériel : une brosse en chiendent. une brosse en soie,
une étrille, instrument de fer formé de petites lames. un
chiffon. une éponge. un peigne à crinière.
C'est l'ensemble des appareils ou ha rnais permettant de
contenir ou de diriger les animaux.
Le pansage constitue un excellent massage et stimule la
circulation. Une grande partie des déchets est éliminée par la
transpiration. aussi est-il indispensable.
a) Harnais de travail
Commencer par nettoyer avec un chiffon trempé dans de
l'eau tiède le tour des yeux. les naseaux et le tronçon de la
queue. derrière les oreilles et sur la nuque ; avec un
mouvement circulaire. brosser la bête de la tête vers la queue
pour faire sortir les saletés, puis brosser dans le sens du crin.
Tremper un chiffon dans de l'eau chaude et frotter la robe
du cheval. passer la brosse en soie (pour la nettoyer. la gratter
sur l'étrille) et la brosse en chiendent sur l'encolure. les
épaules et les hanches ; pour finir. brosser la crinière et la
queue avec la brosse en soie.
On distingue l'appareil de support et l'appareil de gouverne
appelé bride.
- La bride se compose de la monture, du mors et des
rênes. Le mors est une barrette de fer ronde que l'on place
dans la bouche. il est monté sur des branches auxquelles se
fixent des rênes (longues lanières de cuir tenues par le
conducteur). Le résu ltat de l'action du mors est la conduite de
l'animal mais celui-ci peut s'y soustraire : là encore. il ne
s'agit pas d'user de violence mais de comprendre que pour
obtenir le bénéfice de cet appareillage. l'âne doit se sentir en
bonnes mains. Il est important que la bride s'adapte
parfaitement à l'animal.
- L'appareil de support : il s'agit de la sellette quand
l'âne est employé comme tractionneur : c'est une selle fixée
sur le dos de l'animal par une courroie appelée sous172
*
*
les animaux domestiques
b) Le harnachement
8. La ferrure
Pas de pieds, pas de cheval
Le sabot protège l'ensemble des petits os qui forment le
pied, il faut lui donner des soins constants ; le sabot doit être
graissé chaque jour.
Cette graisse se fabrique ainsi : mélanger en proportions
égales de la graisse de cheval et du goudron de Norvège. les
faire fondre en y ajoutant une cuillerée à soupe de sel par kilo.
La ferrure est très importante ; le fer doit être ajusté au pied
et non l'inverse ! Il doit porter sur tout le pourtour de la paroi
du sabot. Avant de poser le fer. raper le pied pour enlever la
corne excessive.
Mais ferrer est avant tout le travail d'un artisan. le
maréchal-ferrant ; le son du fer sur l'enclume s'entend. hélas.
de plus en plus rarement dans les campagnes 1
Amener le cheval sur le lieu du harnachement par une
longe, mettre le collier (lanières de cuir faisant le tour de
l'encolure passant sur la nuque et sous la gorge) par-dessus la
tête à l'envers. en tenant le cheval par les naseaux : fixer les
attelles au collier. Passer la bride ; pour placer le mors,
glisser un doigt sur le côté de la bouche ; poser la sellette et
fermer les courroies de la sous-ventrière en prenant soin de
ne pas gêner la respiration de l'animal : placer l'avaloire
(celle-ci se compose d'une solide et large courroie appliquée
sur les fesses de l'animal et supportée par deux autres
courroies qui passent sur la croupe). Les extrémités antérieures de l'avaloire peuvent être fixées par des chaînettes au
brancard : adapter à la partie postérieure de la sellette une
courroie : la croupière, celle-ci suit la ligne du dos. se divise à
la naissance de la queue. et se met en place juste derrière
l'avaloire.
2
Cheval boulonnais
3
4
......
• ••• ..,J
9. Le harnachement du cheval de trait
Le harnais d'un cheval
1 : muserelle - 2 : montant - 3 : œillère - 4 : frontal - 5 : sellette ou
dossière - 6 : croupière - 7 : sous-gorge - 8 : fausse rêne - 9 :
attelles - 10 : brancard - 11 : sous-ventrière - 12: guide - 13:
collier - 14 : mors - 15 : porte.
a) Matériel
(Voir la description au paragraphe l'âne.)
Le collier, la bride, les attelles (bandes de métal ou de bois).
l'avaloire (pièce du harnais fLxée au brancard et descendant
derrière les cuisses du cheval). une sellette. une sous-ventrière
(courroie fixant la sellette et passant sous le ventre de
l'animal).
c) L'attelage
Fixer les traits (courroies de cuir) aux attelles du collier :
faire reculer le cheval entre les brancards du véhicule : la
courroie de la sellette est fLxée au brancard ainsi que celle de
l'avaloire. Les traits tirent le véhicule en avant. les courroies
de l'avaloire modèrent sa vitesse : une ventrière passant d'un
bras à l'autre du brancard évite que ce dernier ne se lève.
entraîné par le poids qu'il tire.
10. L'alimentation
Le cheval possède des lèvres mobiles surtout la lèvre
supérieure: avec cette lèvre. il introduit les touffes d'herbe
entre ses incisives et les arrache d'un mouvement de tête
brusque. Les chevaux. ainsi que les ruminants. ne sont pas
aptes à leur naissance à assimiler les matériaux cellulosiques :
les distributions trop précoces de foin et de paille compromettent la santé des bêtes.
Sellette et sous-ventrière (face et profil)
L'alimentation du jeune bétail pendant la première année
de leur existence est très importante quant au développement
173
apprivoiser ou chasser et pêcher
harmonieux de leurs aptitudes. Le passage du lait maternel à
!"alimentation normale doit se faire par paliers successifs. en
augmentant progressivement. dans la ration. les aliments
riches en cellulose.
a) Alimentation des poulains
Pendant 3 mois. le poulain tétera sa mère puis. dès le début
du 4c mois. il commencera à s'habituer à !"avoine et prélèvera
sa ration dans la mangeoire de celle-ci. Les poulains séparés
de leur mère sont tenus dans des boxes : on leur distribuera
donc quelques aliments concentrés (avoine. mais).
Jules Renard lui témoigne tout son respect et bien plus
encore:
<1 C'est surtout quand il me promène en voilure que je
l'admire. Je le fouette et il accelère son allure. Je /'arrète et il
m ·arrète. Je tire la guide à gauche et il oblique à gauche. au
lieu d'aller à droite et de me jeter dans le fossé avec des coups
de sabot quelque part.
" Il me fait peur, a me fait honte et il me fàit pitié.
<< Est-ce qu ïl ne va pas bien tot se réveiller de son demisommeil. et prenant d'autorité ma place, me réduire à la
sienne ? 11
b) Alimentation du cheval
L'herbe est son aliment naturel. Pour qu'il puisse paître à
sa guise. lui ménager un herbage en bon état : pour cela.
laisser paître avant lui les bêtes à cornes. celles-ci ne broutant
pas !"herbe aussi rase que les chevaux. En été. le cheval peut
s'en nourrir exclusivement.
c) L'alimentation à l'écurie
- Distribuer reau toujours avant la ration.
- Nourrir le cheval en petites quantités et souvent.
- Nourrir suivant le travail demandé. une alimentation
trop abondante provoque des coliques.
- Les heures des repas seront régulières.
- Ne jamais !"alimenter juste après ou avant un travail
excessif.
- La quantité de foin et d'avoine est établie en fonction
du travail fourni et de la taille de la bête.
LE PORC ET LA PORCHERIE
1. La porcherie
Le plus souvent. elle est composée d'une cour pavée fermée
par un mur solide d'une hauteur d' l ,50 rn à 2 rn; à l'intérieur
un bâtiment en dur ou en matériaux mobiles (tôles ondulées
clouées sur des piquets en bois, claies recouvertes de treillis
métalliques) solidement couvert, abrite différents compartiments dans lesquels vivent les cochons.
Voici à titre indicatif quelques chiffres:
- Cheval de 1.22 rn de haut : 4.5 à 5.5 kg (foins et autres
substituts).
- Cheval de 1.22 à 1.32 rn: 5.5 à 6.3 kg.
- C heval de 1.32 à 1.42 rn : 6.3 à 7.2 kg.
- Cheval de 1.42 à 1.52 rn : 7.2 à 9 kg.
- Cheval de 1.52 à 1.62 rn : 9 à 13.5 kg.
- Cheval de + de 1.62 rn : 13.5 à 14.3 kg.
Mais les chevaux ont aussi besoin de céréales plus
concentrées telles que: orge. flocons de maïs (en petites
quantités. mélangés à l'avoine et au son). Celui-ci peut être
préparé en mash : verser sur le son de l'eau bouillante. le
couvrir avec un torchon. laisser tremper et y mélanger
carottes ou pommes. U n bloc de sel sera laissé en permanence
dans l'écu rie.
Quand ranimai est au repos. il est conseillé de lui servir
une tisane nutritive : mélanger 100 grammes de graines de
lin. 200 à 250 grammes de son et 3 ou 4 litres d'avoine. verser
dessus 7 litres d'eau bouillante puis distribuer à la température de !"écurie.
11. L'étalon
L'époque la plus favorable à la naissance du poulain est le
printemps. Chez la jument. plusieurs ovulations ont lieu à
cette saison. c'est Je moment de la présenter à !"étalon. Si elle
n'est pas réceptive. elle peut décocher à celui-ci de franches
ruades et pour éviter tout accident inutile. bien observer son
comportement.
La fin de leur reproduction se situe vers leur 18c année.
Le cheval appartient à la classe des mammifères. à la
famille des équidés et est scientifiquement appelé équus.
174
J
' •
••
A: dortoir
B : écoulement d'eau
C: auge
La mangeoire est le principal mobilier. Un local sera
réservé pour le verrat reproducteur (porc mâle). A chaque
emplacement des bêtes, de la paille régulièrement changée
constitue leur litière, la température y est maintenue aux
alentours de 16".
2. Le cochon
Son ancêtre est véritablement le sanglier, du latin
singularis (qui vit seul) : les cochons domestiques ont de lui
•
les an1maux domestiques
une denture assez redoutable, des canines à section triangulaire mais qui, chez eux, n'ont pas eu le temps de pousser.
Leurs petits, les gorets, sont d'adorables petites bêtes tout
habillées de rose et ont une démarche insouciante et
malhabile. Adultes, leur groin est d' une extrême sensibilité et
d'une force étonnante ; dans un champ en friche, ils
n'hésitent pas à labourer le sol à la recherche de quelques
bestioles, tout leur est bon : larves, batraciens, reptiles, nids
de guêpes ; de plus ils possédent un flair inouï pour dénicher
les truffes sous le sol dur d'hiver.
Dans ses histoires naturelles. Jules Renard lui rend ainsi
hommage :
« Il ne choisit pas l'herbe fine, il attaque la première venue
et pousse au hasard devant lui son groin infatigable. Il ne
s'occupe que d 'arrondir un ventre qui prend déjà la forme du
saloir, et jamais il n'a souci du temps qu'il fait ... Il ne perd pas
une bouchée. Il ne remue pas avec moins d'aise la queue. Tout
criblé de grêlons, c'est à peine s'il grogne- encore leurs sales
perles! 11
3. L'alimentation
Le porc se nourrit d'orge, de maïs, de pommes de terre, de
topinambours, de betteraves fourragères, de raves, de soja, de
maïs, de tourteaux d'arachides ; en automne, il apprécie
beaucoup les fruits tombés à terre : glands. châtaignes.
Il reçoit par jour 1 kg d'aliments concentrés (orge
concassée).
Le verrat lui, est trés friand d'avoine.
période. Pour savoir quand elles sont en chaleur. faire visiter
les loges de chacune d'elles par le verrat : celui-ci grognera et
insistera pour entrer dans le compartiment où la femelle est
prête à être fécondée : leurs fonctions procréatrices s·arrétent
vers 4 ou 5 ans.
LA VOLAILLE
1. Le dindon
a) Logement
Le dindon a besoin d'espace. Il aime à se percher pour faire
la sieste et pa<;ser la nuit. En claustration, il faudra donc
prévoir des perchoirs solides.
Les dindons adultes. supportant bien le froid. il est
recommandé de les habituer à passer la nuit sur un perchoir.
simplement abrité par un toit pou r les préserver de J'humidité
et des pluies nocturnes.
Les jeunes. étant plus fragiles, il faut les enfermer le soir.
dans un local bien sec. Les dindons ont besoin d'air, de soleil.
et redoutent J'humidité.
b) Nutrition
Mangeoire automatique
Exemple de ration pour une truie de 225 kg : 9 kg de
pommes de terre, 4 kg de fourrages verts, 0,850 kg d'orge,
4 kg de lait écrémé.
Les porcelets ne consomment que le lait de leur mère
pendant les trois premières semaines, puis ils reçoivent des
rations dont le petit-lait de beurre et le lait écrémé forment
généralement la base. Ensuite, on peut les laisser manger à
leur guise en limitant seulement les rations de concentré.
Vérifier le poids; à partir de 45 kg, il est temps alors de les
rationner. Pour fixer la quantité à distribuer, s'en tenir à ce
qu'ils mangent en 114 d'heure; les nourrir deux fois par jour.
4. Le verrat
Dès un an, le porc mâle ou verrat est apte à la
reproduction ; les truies sont prêtes à le recevoir vers la même
Il doit pouvoir trouver sa nourriture dans les chaumes. les
bois (bois de chênes pour les glands ; baies sauvages : larves
d'insectes) et les prés. Les dindons mangent une quantité en
rapport avec leur poids, donc beaucoup : farine de soja. de
fève ou de poisson ; blé, orge. maïs. Seuls les grands espaces
où ils trouvent une nourriture naturelle permettent de les
élever économiquement.
c) Reproduction
Le dindon mâle se différencie de la femelle par une taille
plus élevée, des caroncules très développées et une touffe de
poils rêches sur la poitrine (un mâle suffit pour une dizaine de
femelles). Les dindes cassent peu d'œufs. même si on leur
confie ceux de poules ou de faisanes.
Jules Renard nous en parle ainsi :
u Toutes ses plumes sont empesées et les pointes de ses ailes
raient le sol, comme pour tracer la route qu'elle suit : c'est là
qu'elles ·avance et non ailleurs. Elle se rengorge tant qu'elle
ne voit jamais ses pattes. .. Sur la roure, voici encore le
pensionnat des dindes.
175
apprivoiser ou chasser et pêcher
Chaque jour. quelque temps qu'il fasse. elles se promènent.
Elles ne craignent ni la pluie, personne ne se retrousse mieux
qu 'une dinde, ni le soleil, une dinde ne sort jamais sans
ombrelle. n
2. L'oie
Alourdie par la domesticité, l'oie est devenue incapable
d'envol. Contrairement à la légende, elle est intelligente. Elle
donne l'alerte jour et nuit au moindre incident. Les oies ont
sauvé Rome en donnant l'alerte. quand les Gaulois arrivèrent
au pied des remparts de la ville.
animalcules et substances assimilables. Le canard adulte se
débrouille bien pour trouver une partie de sa nourriture. On
lui fournira un complément sous forme de grains (toutes
céréales. avoine en particulier). de potées de légumes bouillis.
Le canard a un besoin impérieux de verdure ; lui en
fournir chaque jour. Les canards mouillent leur nourriture
pour l'avaler : leur donner des pâtées humides, mettre les
abreuvoirs à côté des mangeoires. L'eau doit être changée
tous les jours.
a) Nutrition
Les oies sont avant tout des herbivores. Les gens qui
cultivent des asperges, devraient élever des oies : elles
dédaignent cette plante et débarrassent la plantation de toutes
les « mauvaises herbes >>.
Oie commune
b) Habitat
Les oies ont besoin d'espace et de sol enherbé. Un troupeau
de 4 oies nécessite mille mètres carrés. Il est bon de mettre à
leur disposition un abri garni d'une litière.
Si l'on veut une ponte abondante, il faut ramasser les oeufs
quotidiennement.
Chaque jour, l'oie passe de longs moments à imperméabiliser ses plumes. La glande uropygienne (sécrétant un liquide
huileux imperméabilisant) ne se développe qu'avec la pousse
des plumes. Les oisons s'imprègnent de ce produit dans le
plumage de leur mère. Si l'oison est élevé par une poule. une
dinde, il se mouille et peut se noyer dans l'eau qui l'attire.
L'oeuf d'oie est couvé trente jours.
3. Les canards
Les canards sont d'excellents voiliers (malgré des décollages et des atterrissages parfois laborieux). Le caneton devra
attendre d'avoir acquis sa taille adulte pour voler.
a) Nutrition
Le bec des canards est bordé de lamelles cornées qui lui
permettent de fùtrer l'eau et la vase pour en retirer les
176
Quelques canards :
De haut en bas : malard, pilet, souchet
b) Vie et mœurs
Les oeufs ramassés quotidiennement sont sains autant que
ceux des poules. Ils éclosent après vingt-huit jours.
Les canetons peuvent s'élever sous des poules ou des
dindes. mais comme dans le cas des oies, seule la mère cane
peut les enduire d'huile protectrice. En l'absence de celle-ci,
les canetons devront être tenus à l'abri de l'humidité.
Chez une amie qui possédait une maison à la campagne.
nous eûmes la joie d'assister aux retrouvailles d'une cane et
de ses petits qui, tous les soirs, étaient séparés à cause de la
présence de rapaces nocturnes qui ne faisaient que deux ou
trois bouchées des nouveau-nés ; les canetons sortirent du
poulailler et avisèrent leur mère de l'autre côté de la mare : ils
se jetèrent à l'eau comme un seul homme, nagèrent de toute
la force de leurs petites pattes ; la cane affairée à sa toilette ne
les vit qu'au dernier moment, elle poussa un cri de plaisir si
fort qu'elle s'en étrangla. ouvrit large ses ailes et tous les petits
piaillant se réfugièrent dans ses bras plumés qu'elle referma
sur eux.
les animaux domestiques
Pintade commune
L'ABEILLE, LA RUCHE ET LE MIEL
1. Les ruches vulgaires
Sont ainsi nommées les ruches primitives et de conception
simple. Les abeilles sauvages établissent le plus souvent leurs
colonies dans le creux des vieux troncs d'arbres : les premiers
apiculteurs utilisèrent un tronc d'arbre creusé et fermé de
planches à ses extrémités.
Certains utilisèrent l'argile (ruche arabe), d'autres de
simples caisses en bois : d'autres encore les fabriquèrent avec
de la paille ou des branchettes entrelacées : la plupart de ces
ruches étaient recouvertes d'un manchon de paille qui les
protégeait des intempéries et des trop fortes variations de
température ; on les plaçait sur un support afin de les mettre à
l'abri des prédateurs.
LE LAPIN ET SON CLAPIER
Des caisses montées sur pieds dont le couvercle sera la
porte après avoir été grillagée. peuvent servir de clapiers.
Ils vivent aussi en liberté surveillée. Ce peuvent être de
grands enclos couverts avec accès dans une cour fermée de
grillages ; les méres sont alors enfermées dans des boxes car
elles ont besoin d'être bien au chaud pour mettre bas. Les
treillis de l'enclos doivent s'enfoncer dans le sol jusqu'à 20 cm
pour empêcher les lapins de faire des tunnels.
Ils se nourrissent de toutes sortes de plantes coupées dans
les prés ou ramassées sur les bords des routes. ramenées dans
des tissus nouès aux quatre coins. On peut y ajouter des
feuilles de choux. des croûtes de pain, du grain ou n'importe
quelle céréale moulue. L'essentiel est surtout d'éviter qu'ils
mangent de la verdure mouillée car ils pourraient mourir du
« gros ventre ».
Ce sont d'amusants petits compagnons. faisant toutes
sortes de mines et rongeant toutes sortes de choses. Ils sont
aussi très prolifiques et s'adaptent vite à une nouvelle région.
Deux ruches vulgaires :
Gauche : en osier avec capuchon de paille.
Droite : en paille tressée sans capuchon de paille.
La récolte par étouffage (ou enfumage au soufre) est une
méthode barbare totalement à proscrire : elle tue tout
J'essaim. Le meilleur principe de récolte pour une ruche
simple demeure le transvasement d'une ruche à une autre :
on retire le fond amovible de deux ruches qu'on accole. la
pleine au-dessus : l'essaim finit par tomber dans la ruche
inférieure qu'on retournera à son tour après l'avoir fermée.
Cette opération nécessite une certaine habitude. un peu de
paille. un voile. des gants et un enfumoir.
Une vingtaine de ces ruches peu coûteuses assurent une
bonne récolte. les bonnes années. mais n'oublions pas que
J'amour et les soins de l'apiculteur pour ses butinettes sont
plus importants que les ruches les mieux conditionnées. Les
soins à accorder à une ruche son textrêmement nombreux et
complexes : il vaut mieux faire un stage chez un bon
apiculteur ou consulter d'excellents ouvrages (voir notre
bibliographie).
2. La ruche à calotte en bois ou en cordons
de paille
Exemple de clapier à lapins
Bonnier la décrit ainsi (Cours d'Apiculture, Ed. Générale
de l'Enseignement - 4. rue Dante. Paris) :
« La partie inférieure ou corps de ruche doit avoir une
177
les animaux domestiques
Hausse.- Elle est faite de bois de 12 millimètres et demi
d'épaisseur. Les deux bouts ont 450 x 152.5 x 12. Cest sur
leur champ supérieur que reposent les extrémités des porterayons. Unelattede475 x 167 x 12,5.clouéesurlesbouts.
affleure au-dessous et en longueur. De cette façon. ils
dépassent les parois des bouts en haut de 14.5. Ces 14.5 sont
fermés par une latte de 4 7 5 x 30 x 12.5 clouée en haut. en
dehors. et affleurant les côtés. Cela forme ainsi les battues
pour les porte-rayons. En bas. pour que la hausse ferme plus
exactement le corps de ruche à l'endroit des feuillures. on
ajoute à l'un des deux bouts une latte de 25 x 10 d'épaisseur.
Partitions ou planches de séparation. - Dans les ruches
de ce genre. on en emploie une ou deux. avec 10 ou
11 cadres. selon le goût. Elles sont de 440 x 307. avec une
toile cirée clouée à chaque bout en demi-cercle. JI faut un
passage pour les ouvrières au-dessous de cette planche. Cest
pour cela qu 'elle est plus étroite que le corps de ruche.
Cadres. - Ce modèle est à 12 cadres. En raison des
considérations exposées plus haut. il faut réduire à 10 cadres
en règle générale. L'espacement de 37 millimètres est à
réduire à 35. De ce fait. nous gagnerons donc 24 millimètres
sur la largeur pour les espacements. et deux cadres. soit
70 millimètres. en tout 94 millimètres.
Les deux parois de devant et de derrière du corps de ruche
n'auront donc plus que 356 millimètres au lieu de 450.
Toit emboîtant. - J 'en ai indiqué les inconvénients dans
nos régions. Il est donc à supprimer et à remplacer pa r le toit
couvercle de la Langstroth dont il a d'ailleurs exactement les
mêmes dimensions. Même remarque pour la hausse. qui sera
établie en bois de 20 millimètres ou de 27. comme celle de la
Langstroth. »
COUPE
A· B
J,
vue de dessus
Cl14n"'~l• M
c
1-• )'/•_,,. rlllft-.-H
Cadres du corps de ruche. - Mesures extérieures 435 x
300. Mesures intérieures 420 x 267 ,5. Les lattes dont ils sont
fabriqués sont de 25 de largeur pour la latte supérieure et les
deux latérales. et de 15 x 15 pour la latte inférieure.
Cadre des hausses. -
Dimensions exactement semblables
•
à celles des cadres inférieurs. moins les lattes latérales
perpendiculaires qui n'ont que 152 ,5 de hauteur.
Le corps de ruche tient 12 cadres si l'on n ·emploie pas de
planches de partition. La hausse ne doit pas tenir plus de
Il cadres et quelquefois seulement 1O. mais ils doivent être
espacés en conséquence.
Pour l'espacement des cadres du corps de ruche. comme
les Européens n'emploient pas tous les épaulements Hoffmann. on cloue de petites agrafes entre les cadres. dans la
rainure qui les supporte. On met aussi un dentier dans le bas.
La traverse supérieure du cadre est de 472 de longueur
avec un épaulement d'environ 7 d'épaisseur qui repose dans
les feuillures des bouts de la ruche. Les cadres sont espacés de
37 de centre à centre.»
. ..
(J~ta,/)
coutt•rde 1/ plonch•tt&8
vue de dessus
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-....;··· f-- ···
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COUPE A-8 rd•l&ul)
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el•'"'..
.,,Q,t:
Q
Ruche Dadant-Biatt
mQJIII.IfDrf1
1• ba9u1tta
JIIIN!rl•urc
Elle est approuvée par notre grand spécialiste Alain Caillas
qui fait cependant quelques réserves :
« Je vais cependant me permettre de faire quelques
..:ntiques. afin de mettre en harmonie. pour les lecteurs que la
construction des ruches intéresse. les données de Dadant et
.:elles que j'ai exposées plus haut pour la Langstroth.
Plateau. - La partie inclinée est à supprimer. Elle est
nutile et encombrante.
COUPE C-D ld•to.IY
co""'rt:•l• al plonch•lf~•
•nl•.,t:e.#
IJ
~
.,,.
1
UQ
Un modèle de divisible préconisé par la Direction de l'enseignement pour la Bretagne.
179
apprivoiser ou chasser et pêcher
4. Capture d'un essaim sauvage
De par l'industrialisation de l'agriculture (suppression des
haies et bocages, emploi des toxiques engrais et pesticides... ).
la pollution et l'urbanisation galopante. la multiplication des
voies de communication. l'abeille sauvage a pour ainsi dire
cessé d'exister et il vous sera plus aisé de vous procurer des
essaims primaires chez un apiculteur. Nous. vous donnons
cependant les instructions pour la capture d'un essaim
sa4vage ; elles sont de Gaston Bonnier (même référence que
précéder.nrnent) :
« Rappelons-nous que ce n'est guère que par une
température de 20", et de dix heures du matin à trois heures
du soir. que les essaims partent généralement.
Lorsqu'un essaim est signalé. il s'agit maintenant de le
recueillir ( 1). Muni du voile et de l'enfumoir. on le prend avec
une seringue de jardinier. On peut encore tirer sur lui un
coup de fusil. ou lui renvoyer la lumière du soleil avec un
miroir. Quant au charivari que l'on fait souvent dans les
campagnes en frappant sur des instruments de cuisine. il n'est
d'aucune utilité.
retombe alors sur le drap tout en restant d'abord à l'intérieur
de la ruche ; on voit quelques abeilles s'envoler tandis que
d'autres en grand nombre sortent par le dessous de la ruche
comme pour repartir en masse ; mais subitement. elles
s'arrêtent et reviennent vers la ruche.
On voit alors les abeilles qui. comme l'on dit. « battent le
rappel ». En effet à ce signal donné par le battement d'ailes
général. on aperçoit toutes les ouvrières qui se rallient pour
rentrer dans la ruche. Les ouvrières qui battent le rappel
dressent leur abdomen en l'air au lieu de l'abaisser comme le
font les ventileuses. On lance alors de la fumée sur les abeilles
qui ont pu demeurer encore sur la branche, pour les engager
à rejoindre les autres. Peu de temps après, le plus grand
nombre des abeilles est réuni dans la ruche. Afm d'empêcher
l'essaim de repartir, il faudra recouvrir de quelques toiles la
ruche qui le contient. et l'arroser de temps en temps. On le
laisse ainsi jusqu 'au coucher du soleil avant de l'installer dans
la ruche à cadres. »
·
5. Introduction de l'essaim par le haut
d'une ruche à cadres
Opération que Bonnier envisage très simplement :
Supposons d'abord que J'essaim soit accroché au-dessous
d'une branche ; d'une main. on tient la ruche renversée juste
au-dessous de l'essaim, lorsque les abeilles y sont bien
groupées ; de l'autre main, on prend la branche et on la
secoue brusquement. L'essaim tout entier se détache et tombe
dans la ruche.
On a eu soin de disposer un drap sur le sol ; on retourne la
ruche doucement sur ce drap de manière qu'elle se trouve
dans sa position ordinaire ; mais en ayant soin de la soulever
un peu d'un côté à l'aide d'une petite cale. L'essaim recueilli
« On peut aussi introduire l'essaim par le haut de la ruche.
On opère alors de la manière suivante.
On ne met dans la ruche que dix à douze cadres. et d'un
coup sec, on fait tomber les abeilles du panier dans la partie
vide de la ruche. On recouvre ensuite la ruche avec une toile
pour empêcher les abeilles de s'envoler ; puis, à l'aide de
l'enfumoir, on lance de la fumée sous la toile. en se plaçant du
côté de l'espace vide dans lequel on a fait tomber les abeilles ;
on oblige ainsi ces dernières à aller dans les cadres. On ouvre
ensuite la porte qui se trouve du côté des cadres et on laisse
l'autre fermée. Le lendemain on s'assure que les cadres n'ont
pas été dérangés pendant l'opération. »
N.B.: n'oublions pas qu'en plus de ses merveilleux
produits (miel, gelée royale, pollen, cire...), Butinette assure la
fécondation de près de la moitié des végétaux existants.
Protégeons-la avec tout l'amour qu'elle mérite !
Mâle
Essaim suspendu à une branche
-----·-- - ( 1) Les objet~ nécessaires pour cette operation sont : un chapeau avec
voile. un enfumoir. une ruche vulgaire vide. un drap. el parfois un petit balai.
une gaule ct une échelle.
180
Reine
L'abeille
.
les an1maux domestiques
6. Récolte, extraction,
conditionnement
maturation
et
Voici, extraits d'un de nos derniers ouvrages (/es Plantes
mellifères, L'abeille el ses produits, Ed. Lechevalier). quelques
renseignements sur ces diverses opérations :
subsiste encore est soumis a un chauffage plus fort ou
exprimé par pression (miel jaune) : le résidu cireux exprimé.
décanté. écumé. sera le 3• miel impur. commun (miel brun).
- L'extraction s'opére aussi mécaniquement par centrifugation a l'aide d'extracteurs radiaires ou tangentiels.
Les bonnes années, la part de l'apiculteur respectueux du
bon maintien de la ruche représente environ le 113 de la
récolte totale : les mauvaises années. elle peut être tout a fait
nulle et J'on se trouve quelquefois dans l'obligation de
nourrir... sans rien prendre.
a) On récolte généralement le miel lorsque la miellée
remplit les 3 14 des alvéoles des rayons de cire. Dans le sud de
la France. la récolte peut avoir lieu plusieurs fois. d'avril a
novembre : dans les autres régions. la récolte commence lin
mai.
Extracteur à miel
c) Passage au filtre (en 2 fois) qui retient la plupart des
résidus.
Fragment de rayon d'abeille
d) Le miel tombe alors dans un maturateur où il
séjournera de 2 a 8 jours pour libérer ses dernières impuretés
et les bulles d'air retenues dans sa masse.
e) Il est alors mis en pots.
N.B. : on évitera les opérations (pasteurisation. homogénéisation .. .) auxquelles sont livrés les miels de commerce
courant qu'on embaume immédiatement afin de les garder
longtemps sous une apparence propre. immuable. morte. et
qui ne pourront jamais prétendre à l'appellation « non
chauffé». Si on a la sagesse de préférer consommer ou
vendre le miel en rayons on évite presque toutes ces
opérations qui. même douces. entament toujours sa vitalité.
Coupe horizontale d'une ruche
b) Dés le ramassage des hausses accompli. on passe a
l'extraction qui s'opére en lieu clos où règne une température
minimale de 25"C.
- La 1•• opération est la désoperculation qui se pratique
au couteau, au rabot ou a la herse a désoperculer ou
mecaniquement.
1
Métamorphoses de l 'abeille
Décaper le miel avec un couteau à lame chauffée
Ensuite les cadres. débarrassés de leur enveloppe
c1reuse. sont mis a égoutter sur des claies en osier où ils sont
soumis a un très léger c hauffage (miel blanc) : le miel qui
Coupe verticale d'un rayon
(1 : larve - n : nymphe)
181
apprivoiser ou chasser et pêcher
La parturition- ou mise bas- des animaux possède des
caractères analogues pour tous les mammifères.
LA PARTURITION
agitée et inquiète
.\
écoulement vaginal t
~ortant
la mise bas
2ème phase : Je
chevreau est engagé
.
""\
/~-~~
1ère phase : le col de l'utérus se dilate
Sème phase :expulsion, rapide,
du chevreau
6ème phase : la mère lèche son chevreau
pour le nettoyer à moins que ne
s'anno nce une
deuxième naissance
?ème phase
Dans ce cas, ftnissez de le sécher avec
une serviette et mettez-le dans une boite
en canon garnie de paille
\
\
'\
\
Trayez une dizaine de centilitres
que vous disposerez dans une
écuelle ou que vous donnerez au
biberon et ce, le plus tôt possible
182
.
les an1maux domestiques
Double page extraite de la revue Le Pont , N° 6 (BP 95 - 70200 LURE)
si vous devez intervenir
lavez-vous soi3neusemen•
les mains
procédez avec douceur
----------
un membre antérieur
replié
offrez à votre chèvre de l'eau
chaude additionnée de mélasse
183
apprivoiser ou chasser et pêcher
1. Les signes de la fin du terme
On remarque une enflure sous le ventre en avant des
marneUes qui deviennent grosses et dures ; un liquide
jaunâtre s'en écoule qui, en se coagulant, ferme les orifices.
La vulve est gonflée et laisse couler des glaires (matières
blanchâtres et gluantes sécrétées par les membranes muqueuses). De chaque côté de la queue, les ligaments se relâchent ;
on dit que la bête se casse.
-
chez l'ânesse, 12 mois (364 jours) ;
chez la brebis, 5 mois (152 ou 153 jours);
chez la chèvre, 5 mois.
LES MALADIES
1. Mesures d'hygiène
2. Apparition du petit
Au bout d'un certain temps, les lèvres de la vulve s'écartent
et à chaque effort expulsif de la bête, on voit apparaître une
tumeur de plus en plus grosse et de nuance foncée : c'est la
poche des eaux ; cette poche va se fendre, un liquide visqueux
s'écoule facilitant la sortie du petit. S'il est dans la position
normale, apparaissent alors les membres antérieurs, la tête
puis le reste du corps qui glisse sur les jarrets de la mère,
retenu par le cordon ombilical.
Quand la mise bas est longue, il s'agit d'une mauvaise
présentation ; le fœtus, avant toute expulsion, doit être remis
dans sa position normale :
- Un ou deux membres antérieurs repliés: repousser
avec le doigt le membre plié.
- Tête repliée sur le côté : repousser la bête dans la
matrice pour pouvoir ramener la tête entre les pattes de
devant.
- Présentation postérieure : la bête peut sortir seule.
- Présentation postérieure avec les pattes repliées :
repousser la bête dans la matrice et relever les pattes
postérieures pour permettre sa sortie.
Pour éviter toute infection, désinfecter la région du cordon,
le lier ensuite à 1 cm au plus de l'abdomen et le couper à 1 cm
de la ligature.
3. Soins à donner
Approcher le petit de la mère ; elle pourra le lécher et le
sécher. On peut ensuite le nettoyer et le frictionner
doucement avec des chiffons de laine puis le placer dans une
caisse avec une bonne litière. Il peut téter dès sa naissance et
ainsi absorber, les premiers jours, le colostrum riche en
vitamines et en anticorps. C'est un tort de l'amener trop
rapidement à un régime d'herbivore pour économiser le lait ;
il suffit de se restreindre et de partager avec lui.
Le sevrage (séparation de la mère et de son petit) doit se
faire naturellement quand la mère se fatigue à allaiter et que
sa production de lait diminue. Trois heures après la
naissance. la mère doit expulser les enveloppes fœtales (ne
jamais rompre le cordon). S'il y avait un retard dans
l'expulsion des enveloppes, il faut alors éliminer manuellement le placenta.
Nous avons énoncé plus haut quelques règles d'hygiène à
respecter à l'intérieur des habitations ; pour éviter toute
maladie infectieuse. voici deux recommandations importantes :
- Dés l'arrivée de nouvelles bêtes, éviter durant les
15 premiers jours de les mettre en contact avec le troupeau ;
pour cela. les isoler dans un compartiment et les mélanger
aux autres quand elles ne présentent aucun signe de maladie
contagieuse.
- La désinfection de locaux doit se faire une fois par an et
après chaque épidémie : enlever les litières (cela doit se faire
fréquemment) en les arrosant préalablement d'une solution
désinfectante, racler le sol et verser une solution antiseptique
(eau de javel, formol, soude caustique); nettoyer les murs, les
plafonds, les fenêtres. à grande eau additionnée de lessive de
soude. Enfm, si possible, blanchiment à la chaux de toutes les
parois. Il est préférable de laisser quelque temps les locaux
inoccupés.
2. Signes généraux de la santé
- Chez l'âne, le pouls bat de 45 à 50 fois à la minute ; sa
respiration ( 10 par minute) est régulière.
- Chez le mouton, le pouls bat Il 0 à 130 fois à la
minute ; sa respiration est souvent irrégulière (26 à 30 respirations à la minute) mais le nombre peut augmenter car le
mouton est vite essoufflé. La température du corps se situe
entre 39" et 39.5".
- Chez la chèvre, le pouls bat 70 à 85 fois à la minute ; sa
respiration est régulière ( 12 à 45 à la minute). La température
du corps se situe entre 39° et 40°.
3. Signes de maladie
Un mauvais état de santé se traduit par une élévation de la
température. une accélération des pulsions cardiaques et des
mouvements respiratoires, un manque d'appétit, l'amaigrissement ou l'arrêt de la croissance.
a) La morve
Laisser la mère au repos et lui donner une nourriture
légère pendant 48 heures. Pendant l'allaitement, son travail
sera modéré.
Maladie spécifique aux équidés.
C'est une maladie contagieuse et transmissible à l'homme ;
elle attaque l'appareil respiratoire et se traduit par un
écoulement purulent des narines ; l'animal peut avoir de la
toux. Dès les premiers signes, isoler le malade et appeler le
vétérinaire.
4. La gestation
b) La gale
Le temps de gestation :
184
chez la vache est de 9 mois ;
chez la jument, Il mois ;
C'est une maladie contagieuse causée par un insecte qui vit
dans l'épaisseur de la peau ; les animaux atteints sont
tourmentés par des démangeaisons.
les animaux domestiques
Soins : commencer par tondre le sujet (brûler le produit du
tondage), faire un savonnage à l'eau tiède et au savon gras
avec une brosse, rincer à l'eau tiède tout le corps ; verser alors
250 grammes de sulfure de potassium dans un litre d'eau et
faire une friction à l'aide de ce produit à la brosse. On peut
aussi faire des applications de lotion au jus de tabac.
c) Les mammites
Le quartier de la mamelle atteint est chaud et douloureux.
la peau est tendue et rouge, le lait est un liquide jaunâtre avec
des grumeaux.
Soins : diminuer l'alimentation et l'abreuvement pendant
quelques jours. masser la mamelle et l'enduire de pommades
adoucissantes.
En traitement préventif. désinfecter l'intérieur des trayons
après chaque traite.
i)
La brucellose
Maladie spécifique à la chèvre.
Cette maladie est due à un agent pathogène appelé
Bruce/la ; elle peut contaminer l'homme et provoquer la
fièvre de Malte.
Seule lutte : abattage des animaux atteints. se renseigner
auprès d'un groupement de défense sanitaire.
Les maladies contagieuses visées par la loi et à déclaration
obligatoire sont : le charbon, la gale, la fièvre aphteuse. la
mélitococcie. la rage et la brucellose.
d) La fièvre aphteuse
Maladie spécifique aux ruminants.
C'est une maladie contagieuse qui se traduit par l'apparition d'aphtes sur les muqueuses buccales et entre les onglons ;
les animaux atteints sont faibles, les jeunes sont facilement
frappés.
Soins : isoler les malades ; le sang des animaux guéris de
cette affection. suffisamment riche en anticorps anti-aphteux.
peut remplir le rôle d'un sérum préventif, mais il n'existe
aucun traitement.
e) Le charbon
C'est une maladie contagieuse due à un microbe qui vit
dans la terre ; il pénètre dans le sang ; la rate des animaux est
gonflée et leur sang devenu incoagulable a un aspect noirâtre.
li n'existe aucun traitement spécifique si ce n'est l'administration du vaccin anti-charbonneux mis au point par Pasteur.
0 La mélitococcie
Maladie spécifique aux moutons et aux chèvres.
C'est une maladie contagieuse ; elle se traduit chez les
femelles en gestation par des avortements ; leur lait peut
communiquer à l'homme des affections.
Tout troupeau atteint doit être déclaré.
g) Les strongyloses
Maladies spécifiques au x moutons et aux chèvres.
Ce sont des affections occasionnées par des petits vers
vivant dans le tube digestif ou dans les poumons des animaux
atteints ; les bêtes perdent l'appétit et maigrissent.
Soins : éviter de conduire le troupeau sur un pâturage
humide et de le mener au même endroit plus de 5 jours de
suite (les œufs de stronge rejetés dans les excréments
risqueraient d'être ingérés).
Chez le mouton. on peut les traiter en donnant à chacun
5 grammes de noix d'arec (fruit de l'Areca catechu) par jour.
10 jours de suite ; pour les chèvres il existe différents
produits.
h) La clavelée
Maladie spécifique au mouton.
Elle se traduit par une éruption de pustules sur la peau ;
pour la combattre. on procède à une vaccination périodique ;
cette opération porte le nom de clavelisation.
BESTIAIRE
u ... Comment pouvez-vous achecer ou vendre le ciel, la
chaleur de la terre ? L'idée nous parait étrange. Si nous ne
possédons pas la fraîcheu r de l'air et le miroitement de
l'eau, comment est-ce que vous pouvez les acheter ?...
L 'homme blanc traite sa m ère, la terre, el son frère. le ciel,
comme des choses à acheter, piller, vendre... Son appétit
dévorera la terre el ne laissera derrière lui qu'un désert ...
L 'air est précieux à l'homme rouge car toutes choses
partagent le mème souffle- la bète, l'arbre, l'homme, ils
partagent tous le mème souffle... Qu'est-ce que l'homme
sans les bètes ? Si touces les bètes disparaissaient, l'homme
mourrait d'une grande solitude de l'esprit. Car ce qui
arrive aux bètes, arrive bientdt à l'homme. Toutes choses se
tiennent ... Nous savons au moins ceci : la cerre n 'apparCient
pas à l'homme, l'homme appartient à la terre. Cela nous le
savons...
Où est le hallier ? Disparu.
Où est l'aigle ? Disparu. C'est la fin de la vie et le début
de la survivance. 11
Ces lignes sont extraites du discours qu'un chef Seatle
adressait au gouverneur Stevens. en 1855, qui lui demandait
de lui livrer la terre indienne.
Il est certain que l'anthropomorphisme de l'homme blanc
dépasse la notion qu'on peut avoir de l'infrni dont Einstein.
lui-même. ne prenait conscience que devant la connerie
humaine. Peut-être est-il temps de comprendre qu'on ne peut
commander à la Nature qu'en lui obéissant. et que nous
sommes sur cette terre non pour l'asservir. mais pour la
servir.
Nous eûmes un jour cette réflexion d' une brave paysanne
du Périgord aussi tortionnaire d'animaux puisqu'elle gavait
les oies : « Mais si on n 'élève pas les bètes pour les tuer, y 'en
aura plus : à quoi elles serviraient ? 11 Bianca. notre fille.
rétorqua en souriant : 11 On fait bien des réserves pour lions,
antilopes, singes, pourquoi pas pour poules au pot. lapins de
casserole. dindes de Noël ? 11
Pourquoi ne pas considérer volailles ou gibier comme des
êtres dont nous pourrions devenir les animaux d'agrément ?
Que ceux qui ne peuvent nous nourrir de leurs produits le
fassent de l'affection qu'ils suscitent. et ne vient-il pas de se
créer des maisons de retraite pour animaux ?
185
apprivoiser ou chasser et pêcher
Cette autre réflexion est encore plus courante : 11 Pourquoi
les animaux auraient-ils été créés si ce n'est pour qu 'on les
mange? 11 On peut effectivement croire. comme Walt Disney.
que les loutres ne sont faites que pour être filmées glissant sur
la glace et sur un air de polka !
Tout est là pour nous servir mais ne serait-il pas juste, si
cela est vrai. de commencer par la réciproque ? Contraire-
186
ment à la notion darwinienne, la vie n'est pas Ïiiite que de
combats mais surtout de complicité, d'échanges, méthode de
survie beaucoup plus harmonieuse que le vol. l'assassinat.
Attendons. comme Michel Simon. a que l'homme pousse
enfin 1111 cri plus humain que celui d'un cochon qu 'on
égorge 11.
Les animaux dits sauvages
1. L'animal et l'enfant
Enfant. regarde autour de toi
L'animal attend ta caresse
Il attend ton sourire, il attend ton soutien
Aime-le, aime-le, il te le rendra bien
Enfant, tu dois apprendre aux grands ce qu'ils ont oublié
Ce qu'ils ont perdu en s'éloignant de lui
Apprends-leur, apprends-leur, ils te béniront
Enfant. regarde autour de toi
L'animal est semblable à toi
Il a son caractère, ne le déforme pas
Aime-le comme il est, il te respectera
Enfant regarde autour de toi
Notre terre est notre héritage
Elle a nourri ton père comme elle te nourrira
Aime-la, aime-la car elle te le rendra
Enfant, construis ton monde à toi
Il sera comme tu le feras
Immense et magn(fique à l'image de toi
Aime-le, aime-le, il te ressemblera
Enfant la vie te comblera
Si tu regardes autour de toi
Regarde les oiseaux et regarde le ciel
Aime-les, aime-/es, si tu es comme moi
Car tu es fait pour eux comme ils sont faits pour toi. >>
Béatrice Arnac
11
(Animal, BA GS7 - Disque distribué par G. Savaret 18. rue Vignon. Paris IX•).
2. Indignité de l'homme
Un homme vient d'être sauvagement assassiné par un
tigre.
C'est un bon titre à la une : ce fait se produit rarement.
M. le président Ouschmoll participait à une chasse
sportive et, grâce à son adresse et. son sang-froid, trois
nouvelles peaux de tigre vont devenir l'orgueil de sa
résidence.
Fait banal. à passer en petit écho dans une rubrique
mondaine... à moins qu'il n'y ait quelque fait important à
minimiser dans l'actualité !
Les appellations sont contrôlées : d'un côté. assassinat ; de
l'autre. exploit sportif. Tuer pour apaiser sa faim est pourtant
bien autre chose que tuer pour satisfaire ses plaisirs.
L'égoïsme. la subjectivité. l'incohérence des hommes ne
font que s'amplifier chaque jour et leur stupidité leur devient
fatale. sinon cet ouvrage n'aurait pas lieu d'être. Il y eut
pourtant. au cours de ces vingt-cinq derniers siècles. des
exemples humains de premier ordre qui ont suffisamment
démontré qu'il vaut mieux donner que prendre. et mourir
que tuer... encore faut-il avoir accompli sa vie pour s'en
désintéresser !
Peut-on tenir à soi au point de vouloir survivre à un
monde mort ? A un monde mort à l'essentiel : à la joie du
temps qui passe. au don de soi. à l'Amour. .. sans lequel.
répète inlassablement saint Paul. nous ne sommes rien. moins
que rien. Sans amour on n'est rien du tout, rien du tout,
chantait populairement plus récemment Edith Piaf.
Il n'empêche que la haine. reconnaissance de notre
impossibilité d'aimer. demeure notre seul véhicule vers autrui
et continue à semer ses graines génocides : ambition,
sectarisme. jalousie. goût du pouvoir temporel et du viol
accouchant dans la douleur de leurs révolutions. guerres.
famines. exodes. tortures. sur tous les points du globe.
Il ne reste plus aux hommes que les mots pour tenter de
dissimuler leur impossibilité à vivre. à devenir individuellement responsables. leur penchant au meurtre. sous des
idéologies mensongères. Non contents de se faire mutuellement disparaître. il leur semble nécessaire d'entraîner dans
leur perte tout ce qui les entoure : des dizaines et des dizaines
d'espèces animales et végétales ont disparu ou sont en voie de
disparition. et il aura fallu à peine trois ou quatre décennies !
On prévoit que, sans doute. 1 million d'entre elles auront
disparu d'ici 20 ans !
Incapables de nous servir mutuellement. nous nous
servons aveuglément de toute la Nature. Ne croit-on pas
187
apprivoiser ou chasser et pêcher
rêver en voyant les titres de gloire qu'expose un laboratoire
pharmaceutique:
Dans leur centre de
recherche
les laboratoires Chantereau
utilisent chaque année
près de 15000 souris,
SOOOrats,
cobayes,
porcs,
chiens,
Pour leurs expérimentations
Pour mettre un baume sur nos plaies que nous avons
creusées. toutes les souffrances que nous infligeons aux
autres espèces se trouveraient justifiées ?
Vous préférez donc la vie d'un rat de laboratoire à ceiJe
d'un enfant que ces expériences peuvent peut-être sauver?
Cette question est un sophisme. La maladie n'est pas le
résultat d'un hasard. d'un accident : nous naissions presque
tous en bonne santé mais la maladie est bien une échéance.
celle de notre violation des lois de la vie. Avec des moyens
matériels. on peut certes soigner. mais non guérir et. de la
douleur infligée par force à autrui. ne naîtra certes pas notre
béatitude. La responsabilité de l'homme vis-à-vis des règnes
dits inférieurs est bien soulignée par Kant :
11 Nous devons toujours considérer tous les êtres comme
étam des .fins qui sejust({tent en elles-mèmes, comme trouvant
leurs propres buts en eux et ne jamai.~ considérer un érre
vivant comme un moyen de satisfaire nos desirs. Nous devons
respecter la valeur intrinsèque des autres êtres et nejamais les
sacrifier à nos fins personnelles. Or. c'est là ce que nous
faisons, lorsque nous ruons les animaux. Nous violons les lois
de la plus haute morale. 11
Si nous violons ces lois de la plus haute morale. nous ne
sommes plus rien car il n'y a qu'à travers elles que l'homme
existe en tant qu'homme: en tant qu'animal. il ne vaut
effectivement plus rien et s'il refuse l'humanité. que lui restet-il? A disparaître... et c'est ce à quoi nous employons
effectivement tout notre temps. Lorsqu'une civilisation ne vit
plus que dans les apparences. sous la domination de la.
politique et de l'argent. son heure a sonné.
Les animaux. les plantes ne sont effectivement pas à notre
usage mais si nous respectons leurs propres buts comme eux
188
respectent les nôtres. nous pouvons vivre en symbiose. dans
un commerce aimable. On peut boire le lait des animaux sans
pour autant tuer leurs petits. déguster le miel des abeilles sans
détruire aucune ruche. manger les fruits des arbres et les
feuilles des tiges sans nuire à la croissance ni de l'arbre, ni de
la tige. Puisque l'on peut vivre sans tuer, pourquoi tuer pour
vivre?
Joy Adamson ne pourra. hélas ! répondre à cette question :
les trafiquants d'animaux dont elle gênait le commerce
viennent de l'assassiner. Joy Adamson, ainsi que son époux
Georges. œuvraient dans les réserves du Kenya. Ce sont eux
qui vécurent cette patiente aventure qu'ils relatent dans leur
ouvrage Vivre libre ! Ils consacrèrent trois années de leur vie
à re-rendre sauvage une lionne qu'ils avaient apprivoisée afin
qu'elle puisse continuer sa vie dans la jungle et non dans un
zoo. contraints qu'ils étaient eux-mêmes de quitter le Kenya,
à cette époque. pour J'Angleterre. Cette jungle où les réserves
protégées semblent surtout devenir un réservoir de profit de
plus en plus grand pour les trafiquants. Voici l'extrait d'un
article de F. Ramade (Courrier de la Nature, no 64. p. 7):
11 Méme dans le Parc national de Samburu où il (le gibier)
est réputé le plus abondant, on n'observe guère que des zèbres
de Grévy isolés ou des groupes de quelques tètes, .fait
absolument anormal pour cette espèce. La distance de fuite
élevée de ces animaux laisse imaginer l'intensité du braconnage auquel ils sont soumis à l'intérieur méme du parc.
11 Une peau 'de zèbre de Grévy vaut à l'heure actuelle 2 000
dollars à l'exportation ! Une seule curio-shop de Nairobi
possédait l'an dernier un stock sous forme de peau de quelque
2 % du stock mondial encore vivant de cette espèce (avec
promesse par le propriétaire d'obtenir d'autres peaux rapidement si le client le souhaitait !).
11 Méme des espèces plus abondantes, voire communes, sont
soumises à une exploitation tellement éhontée qu 'elles
pourraient s'effondrer dans un proche avenir. Ainsi deux
trafiquants, arrêtés en 1977, transportaient dans des bidons
d 'huile végétale quelque JO 000 cornes de dik-dik, une petite
antilope du genre rhynchotragus. Cela correspond à la
destruction de 23 000 individus compte tenu des femelles et
des animaux blessés à mort et non récupérés ... JJ
On est effaré devant ce gouffre sans fin de la bestialité
humaine alors que l'animal. la plante dont on s'occupe ne
sont que tendresse et amour; ce Il n'y a que les hommes qui
som des bêtes, de Jules Renard. sonne le glas de notre
humanité déchue. On ne peut que le constater en énumérant
quelques-uns des traitements que nous imposons à nos frères
à seules fins lucratives :
- Les félins tachetés ou rayés, devenus rares, donc très
chers. sont tués en leur transperçant le corps de l'anus aux
poumons d'une tige de fer chauffée à blanc. Ainsi. leur peau
n'est pas abimée et la seule preuve de leur martyre se voit aux
quelques poils roussis autour de l'anus.
- Les agneaux de la brebis caracul fournissent deux
sortes de fourrure: l'astrakan qui provient de l'agneau
nouveau-né. égorgé à quelques heures de sa naissance ; le
breitschwanz. de l'agneau pas encore né, qu'on arrache au
corps de sa mère, également sacrifiée. pour l'égorger aussitôt.
Tout cela pour que les boucles de leur fourrure présentent
l'uniformité que vous recherchez.
- Ce qui reste encore d'animaux sauvages, c'est-à-dire
vivant en liberté. est soumis au supplice du piège à mâchoires
d'acier. dans lequel ils se débattent pendant d'interminables
jours et nuits d'atroces souffrances.
.
les an1maux sauvages
- Le sort des bébés-phoques est maintenant connu de
tous, mais malgré les protestations internationales. on
continue à les assommer sommairement et à les écorcher vifs
en présence de leur mère.
-
Maison de terre.
- Même nos sympathiques animaux de compagnie :
chiens et chats, n'échappent plus à la folie fourrure. Dans
certains cas. ils sont pendus à plusieurs reprises et battus
sauvagement pour que leurs poils se redressent et obtiennent
le brillant que leur donne la sueur de leur agonie.
- Sans oublier l'excellente recette du canard vietnamien :
a Plumer un canard vivant, le poser sur une grande plaque
chauffée au rouge: quand le canard cesse de courir. c'est
qu ïl est très bien cuit. 11
Il existe énormément de recettes pour torturer ou tuer (voir
nos chapitres suivants Pêcher et Chasser) et bien peu pour
sauver : Sauver la vie sera aussi le titre d'un de nos prochains
ouvrages à paraître dans cette collection. Toutes ces espèces
en voie de disparition. nous pouvons individuellement les
préserver : beaucoup d'entre nous jouissent d'une résidence
secondaire campagnarde où il serait aisé d'employer les loisirs
de vacances et de week-end. sur un coin de terre. à préserver
telle ou telle espèce végétale ou animale... Le paragraphe qui
vient vous donne quelques prémices de cette douce possibilité:
3. Sauver la vie
a) Nichoirs pour petits oiseaux
-
Maison de bois.
Maison de terre : pot de fleur avec une partie du fond retirée
b) Le petit biberon
Avoir toujours sous la main un petit biberon d'enfant du
type de ceux qu'on propose aux poupées afin de pouvoir
allaiter les petits mammifères abandonnés (chatons. chiots.
rats des champs... ); préférer le lait de chienne au lait de
vache.
c) Mangeoires, pains de graisse et graines pour petits
animaux
L'hiver. quand les branches d 'arbres sont noires et que la
neige couvre un sol glacé. les petits oiseaux ont besoin d'aide
pour subsister.
....
Mangeoire véranda
Mangeoire bouteille
SUD-GST
-
Tableau des graines pour petits oiseaux
DISPOS/TIF
tournesol
"AN Tl- Cl-lAT'
chenevis
pet<te
mésange
bouvreUI
tarn.s.zern
Maison de bois
"'""''"'"
pain blanc
* r~Mol * 1:·,
!
i
i *
* '*1* * ! *
1
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'
* * * *
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'*' *' * * * ' *
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Sittelle
millet
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'
1
graiSse
*
*
*
1
'*
1
1
...
*
........ *
-~ ·
189
apprivoiser ou chasser et pêcher
- Le pain de graisse : faire fondre des morceaux non
salés de gras de bœuf ou de mouton ; passer la graisse pour
éliminer les grattons ; y mêler des graines de tournesol et de
millet écrasées ; verser dans un pot de yaourt en carton la
graisse tiède. après y avoir mis un ftl de fer courbé à sa base
afin que Je pain de graisse ne glisse: démouler et suspendre à
la branche d'un arbre.
GI2AJSSE - - - 4 . I=ONDUé
GT GRAINES
POT J:>E
YAOURT
Pain de graisse
d) Un petit étang
Creuser un trou en forme de parallélépipède (de préférence
dans un lieu un peu ombragé) : mettre au fond 2 cm de terre
de bruyère. 2 cm d'argile. 1 cm de sable. de l'eau et peupler
(voir notre paragraphe Les mares dans Replanter).
e) Le nichoir à rapaces
Il est fait d'un piquet de bois de 2.5 m de haut et de 7 cm de
diamètre au sommet duquel est fLXée une barre de bois de
7 cm de diamètre.
Enfoncer le liers de la hauteur de ceT dans la terre el bien
lasser autour.
190
0 Un râtelier pour cervidés
Souvent l'hiver. surtout s'il est très rigoureux. les cerfs.
biches et chevreuils ont besoin d'un apport de nourriture. Il
est bon de leur construire entre deux arbres un râtelier à
fourrage bien solide et abrité de la pluie. On y ajoute une
mangeoire où l'on déposera du son et des sels minéraux (sel
gris).
Le modèle représenté est d'inspiration allemande et en
usage en forêt de Chambord et de Cheverny.
•
les an1maux sauvages
r
g) Oisillon tombé du nid
Si un oisillon sur le bord d'un chemin a l'air seul et
abandonné. il n'est peut-être pas tombé du nid. mais ra quitté
avant de savoir voler. comme certaines especes (merle.
chouette).
Notre présence pourrait empêcher l'approche des parents
qui continuent de le nourrir ; dans ce cas. éloigner l'oisillon
du bord de la route, en le déposant tout simplement sur une
branche ou dans un fourré. Si l'oisillon est en détresse. pour
le sauver. l'installer dans un lit d'ouate recouvert d'un
mouchoir. à l'abri des courants d'air. de la lumière. et au
calme.
Un oisillon mange très peu. mais très souvent; il faut le
nourrir toutes les vingt minutes environ. Poser sur une petite
palette en bois. très peu de nourriture. et enfoncer délicatement chaque fois qu'il ouvre grand son bec.
Pour les petits passereaux. faire un mélange de mie de pain
ou de brioche. œuf dur. et d'un peu de lait: préparation en
petite quantité pour que la nourriture reste fraîche : des
mouches. des vers. des chenilles. etc. A l'aide d'un comptegouttes. verser dans son gosier de l'eau additionnée de
quelques gouttes de jus de fruit pressé. Les oiseaux plus gros
(merle. grive... ) mangeront la même nourriture. mais en plus
grande quantité.
Pour les o iseaux beaucoup plus gros (pie. geai ... ) riz
complet cuit, avec carotte et viande hâchée feront une bonne
pâtée : la nourriture vivante (vers, chenille...) est très
importante.
Les rapaces (chouette. buse ... ) mangeront des petits carrés
de viande. avec des poils de chiens ou de chèvres. des plumes
de poules. des souris. des poussins morts. Ne pas donner des
rats ou autres animaux trouvés morts. peut-être empoisonnés
par un insecticide qui serait également néfaste à l'oiseau.
Pour l'apprentissage de la vie libre. il faut emmener
l'oiseau plusieurs fois dans le milieu où il sera relâché. lui
mettre par terre des proies vivantes (vers... ). pour qu'il
apprenne à chercher sa nourriture.
Si vous ne vous sentez pas capable de bien le soigner. il
vaut mieux laisser l'oiseau suivre son destin.
h) L'oiseau mazouté
Lorsque l'oiseau tombe dans le mazout. ses ailes collées ne
possèdent plus le matelas d'air existant entre sa peau et ses
plumes. lui permettant de nager ou de voler ; épuisé.
souffrant du froid. sous-alimenté. il finit par échouer sur une
plage.
S'il est gravement atteint. le premier travail est de le
nettoyer (opération longue et délicate qu'il vaut mieux faire à
deux) : ne jamais employer de détergent (alcool. essence...)
mais un autre corps gras (huile végétale) ou un shampooing
doux. Pour démazouter l'oiseau. le tenir au-dessus d'une
cuvette d'eau tiède et, avec le produit utilisé. frotter entre les
doigts chaque plume dans le sens de son implantation.
Lorsque l'eau où on le rince est claire. sécher l'oiseau avec des
serviettes ou un séchoir à cheveux. puis le placer dans un
carton garni de papier. à l'ombre, près d'une source de
chaleur. car sans son suint (graisse naturelle) l'oiseau se
retrouve comme nu. En essayant de se nettoyer avec son bec.
il absorbe souvent du mazout: lui faire a lors avaler une
cuillère d'huile végétale.
Les rateliers à fourrage
L'oiseau trés faible, doit être nourri de force ~ïl le faut.
Mouettes. goélands. mangent de tout : les canards des
bouillies de viande ou de poissons; les petits pingouins.
macareux. cormorans apprécient les petits poissons très frais.
191
apprivoiser ou chasser et pêcher
Lorsque l'oiseau reprend des forces. avant de le relâcher.
faire un test : mettre l'oiseau dans une cuvette d'eau : s'il ne
flotte pas avec aisance. il est préférable de le garder encore.
192
Pour un oiseau faiblement mazouté. après l'avoir bien
nettoyé. le relâcher le plus rapidement possible : il se nourrira
à sa convenance.
La pêche en eau douce
1. Historique de la canne
11 Les premiers hommes ont péché avec leurs bras étendus
pour première canne à pèche, puis, ils ont bien vite remarqué
que l'hameçon d'épine dont ils se servaient tombait trop près
du bord. Peut-ètre auront-ils voulu le faire passer de l'autre
côté d 'un banc de roseaux qui poussait près du rivage. Pour
cela, ils auront attaché la ligne à l'extrémité d'une branche
d'arbre tenue à la main. ce qui allongeait ainsi leur bras :car
l'invention de l'hameçon a dù naitre la première, celle de la
ligne venir ensuite. et enfin, celle de la canne à pèche complète
le tout. en apparaissant la troisième.
<<De la branche d'arbre primitive à la canne à pèche
actuelle, la forme n'a pas changé, la matière seule a subi des
améliorations successives : et. en effet, comme forme. le but
aurait été atteint du premier coup en choisissant une jeune
pousse de saule, de coudrier ou des roseaux qui croissent
auprès des eaux. Nulle canne n'est mieux filée, plus
parfaitement décroissante qu'une gaule naturelle. et cette
vérité est si palpable. que c'est à la nature que nous allons
demander nos scions. la partie la plus délicate et la seule que
nous ne puissions pas .filer comme elle, d'un seul morceau
concentrique, décroissant insensiblement, et conservant force.
souplesse et élasticité.
11 Nous venons de nommer les trois qualités que doit
posséder une bonne canne, elles dépendent en majeure partie
de la nature mèlne des matériaux qui la forment, mais aussi
de la manière dont ils sont assemblés entre eux. 11
M. de la Blanchère (1)
Cannes à pêche démontables
b) Le moulinet
Il permet de donner ou de reprendre du fil. Si une prise tire
trop fort. on dévide la ligne pour en reprendre dès qu'on sent
qu'elle relâche son effort.
Le moulinet est ftxé sur le pied de canne. un peu en
dessous de l'emplacement de la main. li existe deux types de
moulinet:
- le moulinet à tambour tournant : il s'emploie pour
toutes les pêches ne demandant pas de grands lancers. En
tournant le tambour. on rebobine sa ligne. Un cric (frein)
empêche l'échappement libre du fil:
2. La canne à pêche
a) La canne
Elle se compose d'une partie grosse que le pêcheur tient en
main : le pied de canne, et d'une partie effilée : le scion.
Les modèles les 'plus simples sont en roseau avec le scion
en bambou ; ils servent à pêcher les fritures et les poissons
moyens. Le bambou est léger, nerveux. recommandable pour
la pêche au coup et les poissons d'eau douce les plus forts.
Les cannes à pêche modernes sont constituées de plusieurs
morceaux s'emboîtant les uns dans les autres. ce qui facilite le
transport.
1. Extrait du Dicliolllwire gémira/ des l'ec/IC!s.
Moulinet à cric
Moulinet bois. avec ou sans cne
- le moulinet à tambour fixe: le tambour est fixe. tandis
que le til est enroulé sur une pièce intermédiaire (pick-up ou
anse de panier suivant sa forme) tournant et répartissant
d'une manière uniforme Les spires sur la hauteur de la bobine.
Ce procédé permet de libérer le til à la vitesse désirée. Un
frein réglable amortit les chocs que le poisson peut donner à
la ligne. Ce moulinet est employé par tous ceux qui pêchent
en lançant à une certaine distance (les carpes en étang. le
brochet au viO.
193
apprivoiser ou chasser et pêcher
- Nœuds de lignes, pour rallonger une ligne ou la
réparer:
1
2
8
~
•::c:>
::t&:)::: 4
5
Moulinet à tambour fixe
Des anneaux. très espacés sur la partie inférieure de la
canne. se rapprochent quand on va vers le scion : ils guident
le Iii sortant du moulinet.
70
Elle se divise en deux parties : le corps de la ligne qui
s'enroule sur le moulinet ou simplement attaché au scion. et
le bas de la ligne ou avancée sur lequel s'attache l'hameçon.
Le corps de la ligne était autrefois en fù de soie ou crins.
mais actuellement on n'utilise plus guère que du fù de nylon.
Le seul reproche qu'on puisse lui faire est de se nouer
difficilement de par sa souplesse. Les nœuds suivants
donneront satisfaction :
pour lier l'hameçon :
()'< ~
~7
'
c) La ligne
~œud
--zn.
e::::>
-•
8
Différents nœuds de ligne :
1 : Nœud de boucle - 2 : Nœud d'approche - 3 : Nœud
d'accouplement - 4 : Nœud à demi serré - 5 : Nœud de ligne lâche 6 : Double nœud - 7 : Nœud à boucle - 8 : Nœud à boucle.
d) Le flotteur
Un certain nombre de modèles sont en liège (d'où le nom
de bouchon), d'autres en plume. Le flotteur avertit le pêcheur
de la touche et règle la profondeur à laquelle on veut pêcher :
la partie supérieure doit être bien visible.
- Nœud pour attacher le nylon à un œillet : faire un
nœud simple au bout du Iii de nylon (surtout s'il est fin).
Engager l'extrémité du nylon dans l'œillet. faire une ganse.
tourner le brin libre autour de la ligne et repasser le bout du
brin libre dans la boucle près de l'œillet.
- Nœud pour lier entre eux deux fils de nylon :
Les deux extrémités peuvent être coupées à ras du nœud.
Les avancées sont en même matière et généralement plus
fines que les corps de ligne de façon à ce que ce soit eUes qui
cassent en cas de trop forte traction.
Quelques flotteurs
en liège et plumes
e) Les plombs
Les plombs utilisés pour lester les lignes ne diffèrent des
plombs de chasse que parce qu'ils sont fendus afin qu'on
puisse les fixer sur la ligne.
0 L'hameçon
Si J'on peut se passer de plombs ou de flotteurs, il est plus
difficile de se passer d'hameçon. L'hameçon est un crochet
194
pêche en eau douce
- L'épuisette
C'est une poche en filet maintenue par une monture
métallique (ronde. triangulaire ou carrée). et emmanchéé sur
un support (souvent en bambou). Les fùets les plus durables
sont en chanvre tanné.
ç
Hameçon simple, double et triple
d'acier. La qualité de racier est primordiale pour éviter au
crochet de casser. de s'étirer. d'avoir un ardillon trop serré qui
ne retient pas la gueule du poisson. L'acier ne doit donc être
ni trop malléable ni trop sec. ni piqué par la rouille.
1
2
?
'*
- Le dégorgeoir
Le pl us simple consiste en une petite fourche à' deux dents
en acier qui permet de récupérer l'hameçon quand un poisson
l'a avalé. Placer l'avancée à l'intersection des deux dents du
dégorgeoir et suivre le fil jusqu'au moment où ron arrive à
l'hameçon qu'on décroche en déchirant les entrailles mais
sans casser.
7"""
Le siège
Il n'est pas toujours possible de s'asseoir sur le sol de la
berge ; aussi convient-il de se munir d'un pliant.
3
Phases de fabrication d ' un hamecon
1 :Aiguille d'acier- 2: Détachement du dard- 3: Affûtage du dard4 : Formation du coude - 5 : Hameçon terminé.
- La trousse de pêche
Mettre dans un sac solide, facilement lavable et transportable : des lignes ; des plombs. hameçons, flotteurs : des
cuillers, des mouches... si on pêche au lancer : des boîtes
contenant amorces et appâts : une sonde : pince. couteau.
lame de rasoir, ficelle.
Acheter solide et entretenir.
3. Quelques accessoires
4. Appâts ou esches
- La bourriche
C'est un réservoir en fù de fer étamé, au col étranglé pour
que les poissons ne puissent ressortir, que l'on plonge dans
l'eau pendant toute la partie de pêche. Elle permet de
conserver les prises vivantes.
Il importe de connaître les différents appâts et les poissons
auxquels ils conviennent. Tout d'abord. observer la région.
ses cultures. les insectes qui y vivent : les poissons se méfient
du nouveau. C'est du moins ce que laisse penser cette
anecdote de Raoul Renault Uournaliste spécialiste de la
pêche) : 11 Me trouvani dans un village du Poitou où la rivière
fourmillait de gardons -on en voyait des troupes entières se
prélasser dans l'eau claire -j'avais commence par pécher au
ble, mais pas une touche et, quinzejours après. les grains que
j'avais semes sur le fonds y trouvaient encore. Un paysan me
conseilla d'essayer les larves rouges et vertes des haricots
gàtes sur pied. Ce fut un triomphe. La raison ? Il y avait des
champs de haricots sur les rives du cours d'eau. mais pas un
seul champ de blé, et le gardon qui ne connaissait pas ce grain
s'en m~fiait. 11
a) Le ver de terre
Sonde
Bourriche
- La sonde
Elle permet de déterminer la profondeur de l'endroit où
!"on pêche. C'est une olive creuse qui pince l'hameçon. Par
tâtonnements. en montant ou descendant le flotteur. on
détermine la profondeur.
Allolobophora lumbricus herculeus : Lumbricus .friendi;
Lum.bricus terres/ris. Ces dénominations latines identifient les
variétés de vers de terre que l'on trouve dans presque tous les
sols de France. Ils sont de couleurs différentes selon la variété
ou même la nature du terrain où ils vivent.
Lombric ou ver de terre
195
apprivoiser ou chasser et·pêcher
Les vers de pleine terre sont brun rouge foncé ou violacé.
la queue est aplatie en forme de fer de lance. Ils sont trés
musclés. Les espéces que l'on trouve dans les prairies sont des
animaux plus effùés à tête noire.
Il est indiqué de les faire jeûner avant la séance de pêche
afin de les rendre plus remuants (les laisser dégorger dans de
la mousse humide). Ensuite les fixer à l'hameçon (les piquer
une fois à quelques millimètres de la tête) : éviter de les tuer
ou de les vider : il faut les changer assez souvent car ils
meurent assez rapidement.
r~
Arénicole des pêcheurs
Il existe différents procédés pour débusquer le lombric:
- Trépigner dans un lieu humide pendant une dizaine de
minutes à la même place. Attendre que les vers soient
entièrement sortis de leur trou. Comme ils redoutent la
lumière. ils retournent dans leur logement dés que les
vibrations cessent.
- Un truc indien consiste à planter un pieu au long
duquel ont été tracées de profondes encoches. Il suffit de
frotter un bâton contre ces encoches : les ondes répercutées
dans le sol invitent les vers à sortir.
- Un sac humide ou un carton posé sur le gazon peut
inciter quelques vers à venir loger sous cet abri.
- Et chaque fois que l'on retourne la terre de son jardin.
on peut faire provision de vers de terre : on prend soin de se
servir de la fourche à bêcher plutôt que de la pelle qui risque
de couper les vers.
Manière d'accrocher
le vers de terre à l'hameçon
Pour le gros poisson (tanche. carpe. barbeau ... ). on monte
l'asticot en brochette sur l'hameçon. en veillant à laisser
l'ardillon à découvert.
d) Des myriades d'insectes
A chaque instant. à la surface d'un étang. au petit matin ou
le soir. un poisson surgit de l'eau et happe un des multiples
moustiques ou éphéméres qui volètent. L'insecte est le mets
préféré des poissons.
- Les coléoptères
Ces insectes pos&èdent 4 ailes. Certains vivent dans l'eau :
le gyrin majeur (appelé aussi tourniquet) au dos bleu foncé.
vivant sur les eaux calmes. l'elmis qui vit accroché aux
branches immergées...
Pour les conserver. le mieux est de prélever la terre
nécessaire là où ils sont récoltés. Mettre cette terre dans des
caisses en bois d'une contenance de trente litres environ que
l'on remplit jusqu'à moitié. Recouvrir la terre de feuilles
mortes. herbes sèches. pailles... et de tout ce que les vers
trouvent sur le sol et qui est bon pour leur alimentation.
Penser à maintenir l'humidité en arrosant la litiére sans
excès toutefois afin qu'il n'y ait pas de boue au fond du
récipient (le fumier. utile aux vers de terreau. fait crever les
vers de terre).
Hanneton
Carabe
b) Les sangsues
Elles présentent la caractéristique de vivre longtemps dans
l'eau. leur milieu naturel. On les conserve entre des couches
de mousse humide.
c) Les asticots
L'asticot est une larve qui provient de la ponte des
mouches à viande.
Voici comment les« fabriquer» : mettre de petits poissons
séchés. une tête de mouton ou un foie de cheval suspendu à la
chaleur. au-dessus d'un pot de terre rempli de son. Les
mouches viennent pondre. Une fois les œ ufs éclos. les larves
tombent dans le son qui les nettoie. On nourrira les vers avec
des po issons frais. de la viande saignante et crue. du fromage
coulant. Quand le temps tourne à l'orage, mettre les asticots
dans un endroit frais pour éviter qu'ils ne deviennent
chrysalides.
L'asticot est fLXé à l'hameçon par la queue (le gros bout)
pour éviter qu'il ne se vide. Il faut le changer souvent car il ne
vit pas longtemps.
196
Bousier
Cantharide vésicante
D'autres vivent hors de l'eau : le hanneton qui vit dans les
lilas. les tilleuls. les marronniers (il suffit de secouer ces arbres
au printemps pour en faire une ample récolte). la cincidèle de
couleur vert mat se complaît dans les endroits sablonneux. la
coccinelle abonde dans les prairies. le carabe doré vit dans
tous les champs.
- Les diptères
Ce sont pratiquement toutes les mouches. La mouche
domestique doit être prise vivante dans une bouteille spéciale
et non à l'aide de papier englué. Si toutes ces mouches
constituent d'excellents appâts. ce sont surtout leurs larves
que le pécheur recherche.
pêche en eau douce
Cousin
- Les éphéméroptères
Il en existe des centaines d'espèces. Signalons simplement
les plus utilisées : la mouche de mal, grande éphémère, les
phryganes, les sialls, les fourmilions.
- Les hémiptères
Ce terme couvre toutes les punaises des bois, les cigales et
les pucerons, aux pièces buccales suceuses et piqueuses. Le
plus connu est la cigale, qui vit dans les régions méditerranéennes. Il en existe une variété de petite taille qu'on trouve
sur les aulnes et dont les poissons se montrent friands :
l'aphrophore.
Phrygane
Pucerons :
A : forme aptère d'été
B : forme ailée d'automne
- Les orthoptères
Autrement dit : sauterelles, blattes et autres criquets. La
sauterelle se trouve J'été dans tous les champs de blé. La
sauterelle verte. qu'on choisira jeune et tendre. est la plus
connue. Le criquet est plus petit et plus massif. Le perceoreille, les blattes, la mante religieuse, la courtilière sont
également des appâts appréciés. Les grillons présentent
J'avantage de vivre en captivité : on les nourrit de salade. mie
de pain trempèe dans du lait.
Punaise des bois
- Les hyménoptères
Seules quelques espèces sont utilisées pour la pêche.
Le frelon vit dans les arbres creux. les vieux murs. Pour
J'utiliser. le mieux est de J'étourdir d'un coup de torchon et de
lui arracher J'aiguillon.
Les fourmis fauves. brunes et noires appartiennent à la
même famille. On chois it celles qui possèdent des ailes.
Fourmi hercule
A :"femelle - B: mâle- C: neutre
Les lépidoptères
Autrement dit: les papillons. Ils sont tous bons pour la
pêche. On les conserve dans un bocal au sec. Pour les utiliser.
on les fait ramollir en les suspendant dans une ètoffe de gaze
au-dessus d'une casserole d'eau bouillante (la vapeur les
humecte). On agit de même pour tous les autres insectes
desséchés.
Sauterelle
Blatte
Mante religieuse
197
apprivoiser ou chasser et pêcher
e) Les arachnides
h) Les petits crustacés
Les araignées les plus courantes sont les porte-croix qu'on
trouve partout dans les haies. les champs, les caves. les
vignes. Dans les campagnes françaises, on trouve aussi le
trombidion appelé couramment le vendangeon, rouget,
aoûtat.
Notons le cloporte qui vit dans les endroits sombres et
humides, et la crevette d'eau douce qui pullule dans les
sources aux eaux fraîches et qui est très appréciée de certains
poissons voraces. la perche notamment.
f) Les petits poissons ou vifs
Il faut les choisir à chair tendre, ne présentant pas d'épines
extérieures.
En étang. les meilleurs vifs sont les petites tanches, carpes,
brèmes et poissons rouges. En rivière. ce sont les goujons, les
gardons et les chevesnes. Une longueur minimale est fixée
par la loi.
On capture les vifs avec une épuisette et on les conserve
dans un bac d'eau de fontaine (c'est-à-dire exempte de
désinfectants) et à l'abri des intempéries. On nourrit les vifs
avec des vers de vase et des vers rouges. et on vidange le bac
de temps en temps afin d'éliminer tous les détritus qui
risqueraient de fermenter.
Crevette d'eau douce
i) Le sang et les tripailles
Le sang caillé est une très .bonne esche. Recueillir le sang ;
y ajouter du sel de cuisine et des morceaux de ouate bien
divisés ; verser le sang dans un sac en toile qu'on presse sous
des pierres pour en exprimer tout le sérum ; cette opération
terminée. les caillots devenus fermes tiennent à l'hameçon
grâce aux fibres de l'ouate prises dans la masse ; découper des
petits cubes.
Les entrailles constituent également de très bonnes esches.
Citons le lard de porc découpé en lamelles, les tripes de
volailles. la moelle épinière crue des animaux de boucherie...
j) Les fromages et produits lactés
Les fromages, le lait caillé bien pressé pour en retirer tout
le sérum. constituent d'excellents appâts.
k) Les céréales cuites
On n'utilise guère que le blé, le maïs, l'orge et le riz.
Pour préparer le blé : le faire tremper 24 heures. le faire
bouillir à petit feu pendant 3 heures environ après l'avoir
couvert d'eau ; le laisser refroidir.
Le maïs se prépare de la même façon, à cela près qu'il faut
le laisser tremper plusieurs jours.
Pour l'orge : mettre les grains d'orge à tremper 48 heures·
et les faire cuire dans une marmite bien close, sans laisser
bouillir. Lorsqu'ils ont atteint les 314 de la grosseur voulue,
les retirer de l'eau, les rincer avec une nouvelle eau tiède pour
enlever le gluten ; jeter cette deuxième eau et remettre de
l'eau froide dans laquelle les grains devront baigner ; puis les
faire bouillir doucement jusqu'à ce qu'ils éclatent (ajouter une
noisette de potasse pour les ramollir).
On cuit le riz une dizaine de minutes.
Procédés d'accrochage de vifs
g) Les grenouilles et têtards
La grenouille est un vif très résistant et très remuant.
1) Les légumes et fruits divers
Les fèves (cuites comme le blé et conservées dans un linge
humide) en particulier. et tous les féculents constituent
d'excellents appâts.
Les carpes et les gros gardons mordraient bien au melon, à
la poire fondante, à la banane, de même qu'aux châtaignes
dépouillées de leur écorce et à demi cuites dans l'eau salée.
rn) Les pâtes
Têtard puis grenouille
198
Les pâtes sont des mélanges d'ingrédients alimentaires à
base de farines diverses. de mie de pain, de pommes de terre.
etc.
Chaque pêcheur trouvera ses recettes. Voici cependant une
recette de « base » : adjoindre à de la mie de pain trempée, de
la purée de fève. ou de l'ail écrasé, ou du gruyère en crème,
ou de l'huile d'anis. etc.
pêche en eau douce
n) Le calendrier des esches
Poisson
Saison
Esche conseillée
Ablette
avril à septembre
asticots, vers blancs, vers rouges, sang caillé, blé cuit
Alose
toutes saisons
queues d'écrevisses
Anguille
mai à août
vers de terre, vers rouges, limaces, petits vifs, fèves cuites
Barbeau
juin à septembre
août et septembre
vers de terre, rate cuite, boulettes de viande, fromage de gruyère
viande crue, queues d'écrevisses, vers rouges
Brème
avril à août
vers de terre, vers rouges, queues d'écrevisses, blé cuit, fèves cuites,
chènevis cuit
Brochet
en toutes saisons
janvier à avril
et octobre à décembre
viande de bœuf et de veau cuite, queues d'écrevisses, rate crue,
poissons morts, petits poissons vivants, grenouilles
Carpe
mars à septembre
tous les vers, queues d'écrevisses, boulettes de pommes de terre, blé
cuit, fèves cuites, chènevis cuit
Chevesne
juin à décembre
juin, juillet et août
tous les vers, toutes les mouches, les grillons, le blé et les fèves cuits,
rate crue, sang caillé, tripes de volaille
hannetons, vers de farine, chenilles, cervelle de veau, cerises, raisins,
groseilles à maquereau
Eperlan
avril à septembre
asticots, mouches
Gardon
avril à novembre
juin à août
asticots, vers rouges, vers de farine, sauterelles, mouches, queues
d'écrevisses
blé cuit
Goujon
avril à octobre
asticots, vers rouges
Loche
toutes saisons
vers rouges
Perche
juin à décembre
juin à septembre
vers de terre et vers rouges, rate crue, viande cuite, tripaille de
poisson
petits vifs
Saumon
mars à août
vers de terre et vers rouges, petits vifs
Tanche
mai à septembre
vers de terre, vers rouges, blé, fèves et chènevis cuits, queues
d'écrevisses
Truite
mars à août
vers de terre, hannetons, petits vifs, mouches, queues d'écrevisses,
cousins, tripaille de poisson
mouches et sauterelles
mai à août
Vandoise
avril à novembre
asticots et vers rouges, sauterelles et mouches, blé cuit, queues
d'écrevisses
Limace grise.
Chenille.
Fourmi ail6e.
Grillon des cho.mpa.
Guêpe : 1, mOle_. 2, femelle. 3, neutre.
Limaçon d'eau.
E I C&rgOt..
Limn6e
dea 6tanga.
Fourmi
sans ailes.
199
appriyoiser ou chasser et pêcher
Grenouilles : 1 1 rousse. 2, ogile.
Criquet commun.
Ar.1ign6e
mygale maçonne.
Ver d'eeu ou.cherraix
it"''ach6 de s·on ét.ui.
Chrysalide
dU' ver ~ soie rèUr6e
Agrion vie.r ge.
Hanneton commun.
du cocon d6vid6.
Libellule déprimée.
Sangsue.
Cousin commun.
Cancrelat..
Quelques appâts naturels
o) Un avant-goût de l'esche : l'amorce
L'amorçage a pour but d'attirer les poissons et de les inciter
à rester.
On choisira les amorces suivant les espèces de poissons et
l'endroit où l'on pêche (eau calme d'un étang. rivière). On
amorce pendant plusieurs jours au même endroit afln que les
poissons prennent l'habitude d'y trouver de la nourriture.
Les amorces destinées à rester sur le fond du lieu de pêche
se composent de deux éléments : des matières farineuses
(pain, blé cuit. farines) + de la glaise. du sable ou du son
suffisamment lourds pour descendre sur le fond. Ces
éléments doivent être intimement liés par malaxage. On fait
des boulettes de la taille d'une orange. d'une cerise. d'une
prune. On peut les préparer à l'avance et les rouler dans le son
pour qu'elles ne collent pas.
Pour pêcher en surface. on utilise de fines particules : blé
broyé. fragments de vers. asticots. En suspendant à un arbre
se mirant dans l'eau un estomac de bœuf. de veau .... on
obtient une amorce idéale. En effet, les asticots à peine formés
tombent dans l'eau.
La plupart des fumiers constituent d'excellentes amorces :
crottin de cheval frais pour la tanche. bouse de vache et
déjections humaines pour le chevesne.
200
Papillon bombyx de l'aubépine.
Papillon bombyx lime, mlle.
5. Types de pêches en eau douce
a) La pêche sédentaire ou pêche ,, au coup ,.
C'est une pêche d'eau calme et de pêcheur tranquille. On
provoque. grâce à un amorçage alimentaire. le rassemblement des poissons. Cette pêche s'adresse aux espèces non
voraces. poissons blancs pour la plupart (carpe. tanche.
brème, goujon...).
Le matériel consiste en une ligne fme dont la vue et les
vibrations n'alertent pas les invités. une plombée de poids
proportionnels à la rapidité du courant et à la flottabilité du
flotteur (leur équilibre relatif doit être tel que le poisson ne
sente aucune résistance lorsqu'il saisit l'appât) et un flotteur
offrant le minimum de résistance à l'enfoncement.
b) La pêche ambulatoire
Cette pêche consiste à aller chercher dans tous les coins
favorables les poissons blancs sédentaires ou certains voraces
·
(truite, perche et brochet).
Elle recourt au même matériel et aux mêmes appâts que la
pêche au coup mais ne comporte pas d'amorçage.
pêche en eau douce
'?
EA U X CA LM ES ET IJORM AN1'8S.- 1,
Epinoches. 2, Vé; ons. _3, Ga rdons; 4, Perche.
s, Brochet. 6, Carpe. 7, Tanche. 8, Lotte. 9, Angu1lle. 10, Phe.
EAnX llAPIDl!:S. _
ti.
1, Ablettes. 2, Gardon. 3, Brême. 4, petite Truite 5, Brochet.
l'C'rcho. 7, Chevesne. s, Ombre. 9, Goujons. JO, Angmlle. 11, grosso Tru1te.
Emplacements des poissons dans les différentes eaux
c) La pêche au lancer
On chasse le poisson au sens originel de ce mot. A distance,
on« tire» un leurre là où l'on suppose qu'un vorace se tient à
l'affût de ses proies.
Les espèces visées sont surtout les espèces « nobles » :
truites. saumons, ombles et ombres de rivière.
Le moulinet à tambour fixe et les fùs synthétiques ont
entraîné le développement de la pêche au lancer : plus
d'embrouilles ou perruques provoquées par un freinage au
pouce.
Les leurres sont de différentes matières : métal. bois.
plastique. tournants ou ondulants, que l'on peut classer en
devons (faux poissons tournant sur eux-mêmes ou sur un axe
ftxe). poissons nageurs (faux poissons frétillants). cuillers soit
tournantes, soit ondulantes.
Ces leurres s'adressent moins à la voracité des poissons
qu'à leur goût du jeu, à leur « despotisme>>. Ils sont fâchés
contre J'intrus se permettant d'entrer dans leur domaine
réservé.
Mouches et insectes artificiels
La spécialité la plus sportive des pêches au lancer est la
pêche à la mouche. En effet les poissons se nourrissent
d'éphémères nés de larves aquatiques. et de toutes espèces
d'insectes terrestres tombés accidentellement dans l'eau. On
leur présente donc une imitation de ces moucherons qu'on
laisse dériver à la su rface de l'eau (c'est la pêche à la mouche
sèche). ou qu'on promène entre deux eaux (c'est la pêche à la
mouche noyée).
La pêche à la mouche est la plus difficile des méthodes. la
plus fine.
201
apprivoiser ou chasser et pêcher
6. Quelques poissons d'eau douce
b) La tanche (Tinca tinca - Cyprinidés)
a) Caractéristiques générales externes du poisson ( 1)
On la reconnaîtra surtout aux deux barbillons gris, très
courts et dirigès vers le bas qu'elle porte aux commissures des
lèvres. Elle a un corps trapu, un œil petit à 1'iris jaune vif, des
écailles visqueuses, une nageoire caudale au bord postérieur
peu échancré qui rappelle une forme de battoir.
Narme
1
ctorale.
1
Li5ne. lcotirale
Pour les reconnaître. il faut savoir que :
- Tout poisson, sans dents apparentes. ayant une seule
nageoire dorsale située dans la région médiane du corps.
ayant les nageoires ventrales en arrière des pectorales. la
queue fourchue, est de la famille des cyprinidés :
C'est un poisson d'eau calme et même d'eau morte où
doivent abonder les plantes aquatiques, si l'on veut voir la
tanche se reproduire. L'eau froide ne lui convient pas. Elle ne
tient pas au-delà de l 000 rn d'altitude. Elle s'alimente
intensément à la belle saison pour cesser à peu prés toute
activité quand l'eau devient froide.
La tanche est élevée pour la consommation et le
repeuplement.
c) Le chevesne (Leuciscus cephalus - Cyprinidés)
- Tout poisson ayant deux nageoires dorsales plus ou
moins rapprochées dont la première est épineuse. ayant deux
ou trois épines au début de la nageoire anale, une ou
plusieurs épines à la pointe de l'opercule, des écailles visibles.
souvent rudes au toucher, est un perco'ide (nous désignons
sous ce nom les deux familles très voisines des percidés et des
centrachidés) :
- Tout poisson n'ayant pas de barbillons. mais deux
nageoires dorsales dont la postérieure est un petit moignon
adipeux. est un salmonidé:
C'est le plus répandu des poissons blancs de toute [Europe.
On le trouve dans tous les bassins, souvent à fleur d'eau car il
recherche la lumière.
Il aime l'eau limpide et courante. Le caractère le plus net
pour l'identifier est le fin liséré noir qui souligne ses écailles.
Sa bouche aux lèvres charnues atteint. de profil, le bord
antérieur de l'œil.
C'est l'un des cyprinidés les plus omnivores qui soient. li
constitue, et c'est là sa plus grande valeur, un excellent vif
d'hiver pour le brochet.
d) Le gardon (Gardonus rutilus - Cyprinidés)
Ce poisson à ventre argenté et dos verdâtre, ne dépassant
pas 2 5 cm de long, se distingue d'avec le rotengle par la
position relative de ses nageoires. En effet, la nageoire dorsale
présente une double particularité : elle commence à l'aplomb
des ventrales et se termine avant l'aplomb du début de la
nageoire anale.
1. Dessins extraits de Quel est ce poisson
rustique - 26. rue Jacob. Paris VI').
202
~
de G. Prioux
( La
Maison
Le gardon est le poisson le plus répandu dans les eaux
françaises du Nord, du Centre, et de l'Est. C'est un poisson
d'eaux tranquilles. qui craint l'eau trop froide. Il est surtout
pêche en eau douce
Il peut atteindre 1 rn de long. Les nageoires dorsales et la
caudale sont marquées de très nombreux points noirs alignés.
Il provient d'Europe centrale et son acclimatation s'est faite
dans le Bas-Rhône, la Saône et le Doubs.
C'est un carnassier d'activité surtout nocturne. C'est un
excellent poisson pour l'alimentation.
g) La truite commune (Salmo fa rio - Salmonidés)
herbivore. Le gardon, par sa fécondité, a une importance
considérable pour le maintien des carnassiers et poissons de
proie dont il assure à ses dépens la nourriture. Tl est l'espèce
type pour le repeuplement des eaux lentes, herbeuses et
tempérées qu'une pollution a saccagées. Il faut lui préparer,
par tous les moyens, des lieux de fraye protégés.
On rencontre la truite dans toutes les eaux non polluées.
riches en oxygène, dont elle est grande consommatrice. On la
trouve jusqu'à une altitude de 2 200 m. La truite est capable
de remonter les courants violents.
Elle redoute la lumière et vit presque toujours cachée.
e) La perche (Perca fluvialilis - Percoïdes)
Les flancs de ce poisson sont remarquables par la présence
de 7 à 9 bandes verticales et foncées zébrant la robe. Les deux
nageoires dorsales sont contiguës et la première porte une
tache noire à la partie postérieure.
La perche mesure de 15 à 25 cm, mais. outre le
peuplement des perches grossissant normalement, il existe
des colonies innombrables de perches naines, décolorées,
affamées.
Elle est vorace et ne consomme en principe que des proies
vivantes et carnées, y compris les alevins de sa propre espèce.
Elle chasse avec ardeur puis semble disparaître jusqu'à sa
prochaine sortie alimentaire.
h) Le saumon (Salmo salar - Salmonidés)
Quand il s'agit de distinguer un saumon d'une grosse
truite, il y a lieu de considérer plusieurs caractères : la
nageoire caudale du saumon a le bord extérieur concave ; la
bouche renferme des rangées de dents fortes. à savoir
1 rangée sur chaque maxillaire, 2 sur le palais. et 2 sur la
langue.
Le corps du saumon, plus allongé que celui de la truite, est
un fuseau parfait, visiblement modelé pour la nage et le saut
en force. Grand migrateur, le saumon croît en mer et monte
en eau douce pour se reproduire.
La perche abonde dans la plupart des grands lacs. Elle
affectionne les refuges encombrés et ne craint ni les eaux
saumâtres, ni l'altitude au-dessus de 1 000 m.
La perche est carnassière : elle chasse, toutes nageoires
hérissées, le fretin qu'elle poursuit de façon prolongée. Sa
chair est très appréciée.
0
Le sandre (Sander lucis perca - Percoïdes)
Le caractère le plus net est donné par la tête. Dans cette
tête, on trouve une bouche porteuse de 4 grandes canines à la
mâchoire supérieure et 2 à l'inférieure. Les yeux sont gros et
globuleux. C'est un poisson au dos verdâtre, à flanc vertjaune portant 9 à 11 bandes verticales foncées.
Malgré sa disparition progressive, le saumon est encore
présent dans les fleuves côtiers bretons et normands. Le
saumon ne s'alimente pas en eau douce pendant sa montée.
Dans la majorité des cas, il meurt de misère physiologique
après la fraye. Les petits saumons vivent comme des truites
pendant 1 à 3 ans, sous le nom de « tacons », puis regagnent
la mer. La chair du saumon est très recherchée.
i) L'ombre (Salmo thymallus - Salmonidés)
La première nageoire dorsale de l'ombre est caractéristique : très grande, très haute, elle affecte la forme d'un
étendard. C'est un poisson vert doré qui ne dépasse pas 35 cm
de long.
203
apprivoiser ou chasser et pêcher
k) Autres poissons d'eau douce
Esturgeon
Il a donné son nom et caractérise le cours inférieur des
rivières limpides et courantes, dont la température ne dépasse
pas 20"C en été, et ne descend pas au-dessous de 6"C en hiver.
Il ne supporte aucune pollution, ce qui explique sa
raréfaction.
Il se nourrit d'insectes terrestres ou aquatiques, de vers, de
petits crustacés et de mollusques, toutes proies en rapport
avec sa bouche relativement petite.
Sa chair est très fme mais ne se conserve pas.
j) Le brochet (Esox lucius)
Il n'appartient à aucune des familles très classiques,
défmies précédemment.
C'est un poisson serpentiforme(dépassant rarement 1 rn), à
tête très longue, comportant un bec analogue à celui d'un
canard. Sa bouche. très grande, est garnie de centaines de
dents piquantes comme des épines. C'est un des plus gros
carnassiers des eaux tempérées. li se plaît dans les eaux
calmes et herbeuses. li est plus fréquent dans le Nord que
dans le Midi. De nos jours, sans être rare, il est devenu
précieux.
C'est un poisson recherché pour sa chair. Etant plus vorace
que méfiant. il est relativement facile à pécher.
204
pêche en eau douce
Nase ou Hotu
7. Calendrier des pêches en eau douce
Ce calendrier vous donne les périodes les meilleures pour
pêcher chaque espèce de poisson, encore qu'il n'y ait pas de
règle précise (variation selon les régions ... ). Pourtant il existe
quelques repères généraux :
Janvier
Vivant pratiquement en état d'hibernation. beaucoup
d'espèces sommeillent et ne se nourrissent guère. Mais
certains carnassiers continuent de chasser : chevesne, perche,
brochet. C'est le moment de pêcher le chevesne au sang. au
ver de terre, la perche et le brochet au vif.
Février
Les meilleurs coins de pêche sont les eaux peu prodondes
que réchauffe le moindre rayon de soleil. Les brochets el les
perches mordent très bien au vif (mieux qu'en janvier).
Mars
Toutes les espèces vont à la recherche de proies qui leur
permettront de remplir leur ventre. creux après un long
jeûne. Le moment favorable est entre 1 1 heures et 16 heures.
La carpe, la tanche, l'anguille quittent leur retraite : les
grosses perches mordent bien au lombric: dès qu'elles ont
avalé le ver et l'hameçon, elles tentent de se réfugier dans leur
trou. ce qu'il faut éviter: donc ne pas leur rendre la main et
les sortir de leur abri par une traction lente et continue. Le
chevesne. la vardoise. le gardon mordent très bien au ver
rouge. La truite mord à la mouche artificielle gris jaunâtre.
Avril
Le temps permet de pêcher toute la journée. La truite
prend toutes les amorces que le pêcheur lui présente. Les gros
chevesnes se prennent au sang caillé, l'anguille au lombric.
Les poissons mordent très mal dans les eaux qui proviennent
de la fonte des neiges.
Mai
En rivière tous les poissons mordent bien. Dans les étangs.
beaucoup d'espèces fraient et mordent assez mal. La truite
mord très bien à la mouche artificielle.
Juin
Seule la tanche fraie encore ; toutes les autres espèces. qui
sortent de cette période, ont hâte de se reconstituer el
mordent parfaitement à toutes les esches. Signalons particulièrement: le gros gardon . le chevesne au petit grillon. à la
mouche artificielle, au hanneton ; la perche à la chair de
grenouille. à la tripaille de volaille.
Juillet
Sous l'influence de la chaleur. certains poissons se
réfugient dans les herbes. sous les berges. dans les grands
fonds d'où ils ne sortent que la nuit. Pour cette raison. les
meilleurs moments sont le début de la matinée et la fin de
205
apprivoiser ou chasser et pêcher
l'après-midi. Les pèches de surface aux amorces noyées avec
des insectes naturels. conviennent le mieux.
Août
A la condition de pêcher aux heures les plus fraîches.
toutes les espèces mordent.
c) Deux hameçons de fortune ( 1)
- Avec une épine d'aubépine.
- Avec un petit morceau de bois aiguisé aux deux bouts ;
on peut aussi ferrer avec des oiseaux charognards tels le
goéland, la corneille.
Septembre
La température baisse et les poissons mordent mieux que
les mois précédents. C'est le début de la véritable saison du
brochet qui se pêche au vif et au lancer.
Octobre
Beaucoup d'espèces se préparent à l'hibernation. Brochets
et perches mordent toujours bien au vif et au poisson mort.
Novembre
Beaucoup de poissons entrent en hibernation dans les
grands fonds. Seuls les carnassiers conservent leur appétit,
surtout le brochet.
Décembre
La pêche devient très difficile.
8. Divers
d) La pêche à la grenouille
a) Une trappe à poissons ( 1)
Pour les capturer, on utilise un ftlet, une ligne ou ... des
flambeaux.
Près de la berge, planter des piquets (joncs. épinettes... ) à
4 pieds de profondeur.
Le trouble à poche est utilisé comme fùet pour prendre les
grenouilles dans les fossés peu profonds. La pêche à la ligne
se pratique avec une gaule montée d' une ligne, souvent avec
une fme ficelle terminée par un hameçon. Comme esche. on
prend un fJ.l de soie ou de laine rouge, parfois une sauterelle
ou un grillon. Quand le soleil chauffe agréablement. les
grenouilles se prélassent à la surface des mares. Le pêcheur
fait danser son hameçon au ras de J'eau devant le nez d'une
grenouille. Celle-ci saute et s'embroche sur l'hameçon qu'on
relève rapidement.
La pêche aux flambeaux se pratique la nuit après une
journée chaude et ensoleillée. On entre doucement dans l'eau
jusqu 'à hauteur des genoux et on allume une lanterne sourde.
Les grenouilles s'approchent si l'on reste immobile et
silencieux. Il sufftt alors qu'une autre personne cueille les
grenouilles et les mette vivement dans un sac.
b) Un harpon-piège ( 1)
Fendre en deux à un bout une branche de sapin ; sculpter
des dent<; sur les deux parties internes de la fente : la
maintenir ouverte à l'aide d'une petite pièce de bois : effieurée
par le poisson cette pièce de bois se brise et la pince se referme
sur lui.
1 Extrait de rouvrage de Bernard \ ssiniwi
l.cm<!ac · \1o ntréall.
Sun•ie "" (oret !Editions
206
'
La pêche en mer
1. Les marées
L'influence conjuguée du soleil et de la lune met en
mouvement, quatre fois par jour, la masse d'eau salée de
notre globe, déterminant la marée. Sur une journée de
24 heures, il y a deux hautes mers et deux basses mers, soit
deux marées descendantes de 7 heures. Sur 28 jours (durée
du mois lunaire). il y a quatre périodes de marées. dont deux
de vives eaux où la mer monte le plus haut et deux de mortes
eaux. Les vives eaux atteignent leur point culminant deux
jours après la nouvelle lune et deux jours après la pleine lune.
Les mortes eaux reviennent deux jours après le premier et
deux jours après le dernier quartier de la lune.
D'un mois lunaire à l'autre. les marées reviennent à peu
près aux mêmes heures. Elles subissent tous les jours un
décalage d'un peu moins d'une heure (24 heures pour
28 jours).
La propagation des marées, le long de notre continent. se
fait d'Ouest en Est : si la mer est haute à 12 heures à Brest.
elle le sera seulement vers 18 heures au Havre.
Le comportement des poissons est intimement lié aux
mouvements des marées, en ce sens qu'ils attendent leur
nourriture des courants qui brassent la mer et que la plupart
des courants sont précisément créés par les marées.
Sur les côtes, le poisson est plus actif pendant le montant et
le début du jusant, tandis qu'au large, il mord mieux en fin de
jusant et au début du montant. Les marées de nuit ou du
matin sont plus favorables que les marées du soir. La pêche
en période de mortes eaux est moins favorable que celle qui
se situe dans les quelques jours qui précèdent ou qui suivent
les marées de vives eaux.
En bord de mer. à pied, on ne peut guère pêcher qu'une
heure avant la basse mer pour terminer une heure après que
le flot a commencé à remonter.
Le flot « prévient » de sa remontée : la mer cesse d'être
étale et commence très lentement son mouvement ascensionnel ; sa surface se couvre, à l'entour de ses lisières, d'une
écume jaunâtre. A partir de cet instant, et selon la puissance
de la marée et la direction des vents. le pêcheur a devant lui
une heure pour œuvrer.
2. Vêtements et attirail pour la pêche à
pied
- Vêtements: se couvrir d'un costume de laine assez
ample ; ne pas pêcher tête nue ; se chausser de vieux souliers
de cuir. si possible des brodequins (éviter rigoureusement les
souliers bas). Se munir d'une montre... à moins d'avoir le sens
de l'heure, à cause des marées.
- Attirail : il dépend du genre de pêche a uquel on
projette de se livrer. li comporte les instruments de pêche et
les récipients aptes à recevoir les « fruits de la mer ». Les
principaux sont :
a) Le grand met rigide
Appelé aussi bourraque. trouble, bichette. crevettier. .. On
l'emploie pour pêcher le bouquet, ou crevette rose.
Grand filet de pêcheur
Le pêcheur soucieux de monter lui-même son filet
s'inspirera des recommandations suivantes : dans la partie
parallèle à la traverse, le filet doit être tendu. On peut soit le
monter directement sur la traverse, soit l'assujettir au moyen
d'un ftl de fer goudronné le long d'un fù de fer inoxydable.
tendu à 2 mm au-dessous de la traverse et attaché à celle-ci
par des cavaliers cloués tous les 10 cm (la traverse mesure
entre 1 rn et 1.50 rn) ; de chaque côté de l'arceau de monture.
le filet doit être flasque et présenter des joues qui s'élargissent
de plus en plus vers la partie basse du filet de façon à ce que le
bouquet emprisonné ne s'échappe pendant le travail de
dragage ; par rapport au demi-cercle de monture. ces joues
dépasseront l'arceau d'une bonne longueur de main ; il est
indispensable que la partie basse du ftlet soit parallèle à la
traverse et dépasse de 20 à 30 cm la partie inférieure de
l'arceau ; en effet, la pêche s'effectuant toujours sur des fonds
rocheux pourvus d'algues longues ou de varechs plus ou
moins touffus, le bas de ftlet horizontal permet un épluchage
rapide des herbes marines et le repérage immédiat des
bouquets.
207
'
apprivoiser ou chasser et pêcher
c)
Divers filets de pêche à pied
Le havenet
Egalement appelé petit havenet pour le distinguer du
haveneau. On l'emploie pour pêcher le bouquet.
Il est constitué par un fùet à mailles serrées dont les bords
sont fixés sur une armature de fù de fer inoxydable, assujetti
à un manche. Pour monter un havenet, il faut lier le filet sur
un fil de fer inoxydable lui-même attaché au cercle du
havenet.
d) Le croc
C'est un manche de bois à l'extrémité duquel s'insère une
tige de fer au bout recourbé en crochet. Il permet de soulever
les grosses pierres, logis favori des étrilles, de détacher l'huître
sauvage accrochée au rocher ou d'assommer un congre rétif.
La longueur usuelle est celle qui s'inscrit entre la main droite
du pêcheur debout et le niveau du sol.
b) Le grand filet pliant
Souvent appelé haveneau ou grand bavenet. On l'emploie
pour la crevette grise.
Fouënes
e) La fouëne
C'est une sorte de harpon de fer forgé, à deux dents
parallèles flexibles, susceptibles de supporter un certain
écartement, et d'une longueur de 15 à 20 cm. Cette fouëne est
montée sur très long manche de bois à la fois solide et souple.
On s'en sert pour attaquer les homards et les congres dans les
trous où ils s'abritent.
Ouvel't.
Fermé.
Grand crevettier repliable
L'armature est constituée par deux montants articulés l'un
sur l'autre au quart inférieur de leur longueur et repliables sur
eux-mêmes ; ces deux montants s'ouvrent à la manière d'une
paire de ciseaux, en tendant un câble solide qui fait office de
traverse et sur lequel le fùet se trouve monté. Le fùet est
assujetti de chaque côté des deux branches après avoir été
monté sur un gros fil goudronné. Un tablier de cuir peut être
fixé au milieu de l'écartement inférieur des deux montants.
Le pêcheur appuie ce tablier sur son ventre et pousse son fùet.
les mains libres : ce qui permet, pendant que le trait continue.
d'éplucher dans le panier, la crevette prise à la précédente
remontée. L'épluchage consiste à rejeter à la mer les brins de
varech, les débris de coquillages et les crevettes de trop faible
dimension.
0 Le râteau
Il est destiné à gratter le sable pour y prendre des coques et
des palourdes. Employer de préférence un râteau pourvu
d'au moins douze dents et de manche court, de manière à
pouvoir être manœuvré dans la position accroupie, la
meilleure pour pêcher les coques.
g) Le ramassoir
Il est constitué d'une traverse de bois peu épaisse, assujettie
par son milieu à un manche léger, d'une quarantaine de
centimètres de longueur. Il sert à ramener en tas les vanneaux
que l'on a fait sortir du sable et à empêcher ainsi ces
mollusques de regagner leur gîte.
Ramassoir
h) Le panier
Crevettier d 'amateur
208
Le récipient le plus pratique, quelle que soit la pêche
envisagée, est le panier d'osier (panier ventru des Granvillais
employé par les pêcheurs dans toute la baie du Mont-SaintMichel, connu sous le nom de dossier).
pêche en mer
----··--··------,__.. . -- -------------._,_·--..
---· -...
..
~.
Panier de pêche
On peut le compartimenter afm de ne pas ramener en vrac
des étrilles et des bouquets, les premières ayant toujours
manifesté une profonde prédilection pour les secondes.
N.B. : dès le retour de pêche, il faut laver à grande eau
fùets, fouënes, râteaux ou paniers. L'eau de mer est un
terrible pourrisseur et un oxydant. Pour cette dernière raison,
le pêcheur aura avantage à graisser les divers instruments de
fer (badigeonnage à l'huile usée d'auto).
On gagnera à se mettre à l'eau une heure et demie avant la
pointe de basse mer, et à terminer sa pêche une heure
maximum après celle-ci. Le rythme de remontée des eaux
s'accélère très vite et on ne pêche jamais de bouquet dans des
eaux vives. Il existe deux façons de pêcher le bouquet à la
bourraque : ou bien travailler les grandes mares d'au moins
cent mètres carrés. ou bien pousser le trait sur des fonds
immergés.
c) L'étrille (Portunus puber)
C'est un crabe à carapace trapézoïdale dentelée sur l'avant.
à carapace velue. à dos marron clair moiré de brun plus
foncé ; le ventre est blanc crème à reflets bleutés ; l'extrémité
des pattes antérieures est aplatie en forme de fer de lance et
frangée de poils. La taille varie entre 6 et 8 cm.
3. Les crustacés
a) La crevette grise (Crangon vulgaris)
C'est surtout le long des côtes très sableuses qu'on en
trouve les plus beaux échantillons. La crevette grise s'enfonce
dans le sable au fur et à mesure que la mer se retire. On la
pêche en grande quantité aux embouchures des rus qui
serpentent à travers les grèves pour rejoindre la mer, surtout
lorsque, aux approches de l'heure de basse eau, ces rus
aboutissent à une anse ou à un petit golfe sableux.
Face dorsale
Face ventrale
On le trouve à mar~e basse des marées de vive eau. une
heure avant l'étale de basse mer. sous les pierres. dans les
trous de rochers, en bordure des rigoles des plateaux de
rocailles. sous les algues brunes rubanées. On peut le pêcher
au petit havenet mais il est préférable de le cueillir à la main,
le croc soulevant les pierres. avant de le déposer en panier.
d) Le tourteau (Cancer pagurus)
En l'absence de ces gîtes particuliers. on pêchera en
poussant le fùet selon un trait parallèle au rivage et dans une
trentaine de centimètres d 'eau. La crevette sort davantage du
sable lorsque l'eau est tiède ou le temps orageux. et on fera de
meilleures pêches de ces crustacés en été qu'en hiver. et aux
marées de l'après-midi qu'à celles du matin. La crevette
vivant en colonies, le pêcheur ne manquera pas de passer
plusieurs fois de suite son fùet aux endroits qui. dès la
première relève. se seront montrés productifs.
C'est un crabe à carapace ovale dentée en ronds à l'avant. à
très fortes pinces à bec noir. à dos brun clair à foncé
légèrement rougeâtre. à ventre ocre. Sa taille oscille entre 20
et 30 cm et son poids entre 4 et 5 kg.
b) La crevette rose ou «bouquet» (Palaemon serratus)
Elle est trois fois plus grosse que la crevette grise et sa
carapace est plus dure. Vivant, le bouquet est d'un gris
jaunâtre. On le pêche toujours sur des fonds de rochers
tapissés de varechs ou d'algues (jamais sur des fonds de
rochers nus). Il suffit de se souvenir des trois coloris de
varechs chers au bouquet afm de le découvrir aisément :
varech très court. en touffes brun rouge ou vert très clair.
varech très long en larges lamelles d'un brun sombre presque
noir.
On le trouve sous les roches et dans leurs anfractuosités en
zone à varech. On le cueille comme les étrilles à l'aide du croc
mais les plus gros se récoltent en casier et au large. On agit
une heure et demie avant l'étale de basse mer d'une grande
209
apprivoiser ou chasser et pêcher
marée. En grande marée d'équinoxe de printemps et surtout
d'automne, on les trouve souvent réunis en colonies et
enfouis dans les rigoles sablonneuses bordées de roches à
varech. Le tourteau pince fortement.
Deux autres crustacés :
e) Le bernard-l'hermite (Pagurus bernhardus)
Ce crustacé, dépourvu de carapace, est un squatter : il loge
dans les coquilles vides d'animaux morts ; sa prédilection va
vers celle du buccin ondé mais s'il ne trouve d'habitat solide il
peut se couvrir d'une à quatre anémones de mer. II a la taille
d'une petite écrevisse, son abdomen est jaune orange, il a
pattes et pinces (J'une double de l'autre) ocre rouge. II se
cueille à la main sur les grands plateaux de rocailles en zone
varéqueuse ne se découvrant qu'en marée de vive eau.
Langouste
f) Le homard (Homarus vulgaris)
C'est un grand crustacé de 35 à. 60 cm. muni d'une
puissante paire de pinces. l'une plus effùée que l'autre dont il
se sert comme d'une fourchette-couteau pendant que la plus
forte maintient la proie. Sa coloration est bleu marbré de
blanc et de jaune mais, au large, il est souvent gris tant il est
recouvert de sécrétions parasitaires. Sur la côte, on ne le
trouve que dans les trous ou cavernes des roches ne se
découvrant qu'en grande marée de vive eau et en eau plus
profonde sur les fonds chaotiques où on le pêche au casier
(voir ce paragraphe). A pied. on le cueille à la fouëne à deux
dents de 20 cm de long, afin d'éviter de le blesser en
l'extirpant de son refuge par l'une de ses pinces. Patiente
opération ! Eviter de se faire pincer ou taper en tenant
J'animal par le dos à la base arrière de sa tête et ligaturer ses
pattes aussitôt ; si on J'enferme avec d'autres crustacés. on lui
sectionne au couteau le tendon des pinces.
1 : Astacus fluviatt'lis
Ecrevisse
2 - Le même, jeune - 3 : Astacus
leptodactylis
4. Les moU usq ues de roche
a) Le buccin ondé (Buccinum undatum)
C'est un gros escargot à coquille allongée. torsadée en
quatre ou cinq spirales qui vont en diminuant. gris
blanchâtre. rugueuse. de S à 12 cm de long.
N.B. : Renard. en son guilleret ouvrage Peche à la mer(Ed.
Albin Michel), signale que sur certaines côtes de Normandie
ou de Bretagne il a rarement capturé un homard sans
constater la présence, dans la même antre, d'un congre
(Conger conger), belle pièce d' l ,50 rn à 2 rn de long, qu'il
ramenait aussi à la fouëne.
*
*
210
Contrairement au bigorneau. il se détache très aisément, à
la main, des rochers où il vit en colonies ; on en fait une
récolte abondante à la fin du descendant des grandes marées
de vive eau dans les grands herbiers et dans les couloirs
sablonneux situés à la limite où les plateaux rocheux ne se
découvrent jamais.
pêche en mer
b) Le bigorneau (Littorine littorea, Trochocochlea
crassa)
C'est un minuscule mollusque à coquille bombée. noir
verdâtre ou bleutée. grise (autre pièce). régulièrement spiralée
et fermée par une membrane assez dure (cachet) qui permet à
l'animal de s'enfermer dans sa coquille ; après cuisson à l'eau
salée, on l'en fait sortir à l'aide d'une épingle.
Huître Marennes
Huître portugaise
5. Les mollusques de sable
Sa taille n'excède pas 2.5 cm; on le ramasse sur la plupart
des côtes rocheuses ou goémoneuses à marée descendante.
c) La moule (Mytilus edulis)
a) La coque (Cardium edule)
C'est un coquillage globuleux de 2 à 6 cm dont les valves
dessinent un cœur symétrique. si on le regarde de profù ; il
est gris. rose. jaunâtre ou blanchâtre avec des bandes plus
foncées sur ses crénaux.
C'est l'un des coquillages bivalves le plus connu et le plus
consommé dont la taille varie entre 4 et 9 cm.
Contrairement aux huîtres, l'époque où les moules sont les
plus grasses et les plus savoureuses s'étale de mai à août ; on
les trouve en colonies sur les plateaux de rocailles à la limite
de basse mer des plus grandes marées, sur les roches
encerclées par des sables vasards alluvionnaires aux alentours
des petits fleuves côtiers.
On le récolte à l'aide d'un râteau à dents plates en raclant
les sables vasards découverts par le jusant : il s'enfouit dans
les fonds sablo-vaseux des estuaires et des baies à .fleur de
sable dès que la mer descend.
On le fait dégorger 2 heures dans l'eau salée pour le
débarrasser du sable qu'il contient.
On les détache une par une. d'un coup sec de la main. du
rocher où elles sont fiXées par leurs petits fùaments (byssus).
Eviter de cueillir toutes les moules d'un même lieu (comme
pour les champignons. les cueillettes anarchiques en dépeuplent notre terre), et laisser les petites (moins de 4 cm) devenir
grandes!
N.B. :comme les huîtres, les moules sont délicieuses crues.
N.B.: la coque se pêche également à la cuillère à soupe:
elle se signale sur les plages découvertes par deux petits trous
noirs de 1 mm, distants de 1 cm ou. à la basse mer de l'aube
ou du soir. par une bosse légèrement grumeleuse.
b) La palourde (Tapes decussatus)
C'est un coquillage bivalve de 3,5 à 6 cm. à faces externes
montrant des stries concentriques et des stries radiales ; sa
coloration va du blanc grisâtre au gris verdâtre ou jaunâtre
quelquefois pointillé de brun ou de noir.
d) L'huître ou le pied-de-cheval (Ostrea plicata)
C'est un grand coquillage bivalve plat. à coque rugueuse.
recouvert souvent d'algues filamenteuses incrustées ; sa
for me évoque bien celle d'un pied de cheval. Sa taille
cueillable est de 5 à 12 cm. C'est la seule huître qu'on puisse
trouver sur nos côtes à l'état sauvage. en dehors des parcs
d'élevage. On la discerne à peine sur les grands rochers
auxquels elle adhère et qui ne se découvrent qu'à très grande
marée.
On le cueille à la cuillère a soupe. à la pelle d'enfant ou au
râteau sur les fonds sablo-vaseux des estuaires et des baies. où
il s'enfouit à 5 cm de la surface en signalant sa présence par
deux petits trous très proches ; on la trouve aussi dans les
couloirs entre les roches sur des fonds de graviers mêlés de
vase.
c) Le peigne (Pecten varius)
C'est un coquillage bivalve de 4 à 7 cm. à valves convexes
allongées et arrondies à la base, à côtes régulières très
apparentes qui le font ressembler à la coquille Saint-Jacques
dont il ne se différencie que par les oreilles latérales très
inégales chez lui. Sa coloration va du brun violacé au jaune.
au blanc ou blanc rosé.
211
apprivoiser ou chasser et pêcher
On l'extrait par simple piétinement ou en conjuguant
celui-ci avec un ratissage à l'aide d'un râteau d'enfant.
N.B. : tous ces mollusques se consomment soit crus, soit
cuits mais certains ont besoin de dégorger une à deux heures
dans de l'eau salée afm de se débarrasser du sable qu'ils
contiennent. comme le couteau. par exemple. Tous peuvent
servir d'appât pour la pêche.
6. Quelques poissons de mer
a) La sole (Solea soela)
On le trouve sur fond vaseux et herbeux où. sous simple
pression du pied. il dénonce sa présence en pissant en l'air. et
dans les couloirs de graviers vaseux où on le cueille comme
les moules.
d) Le couteau (Solen vagina et Solen ensis - à valves
arquées)
C'est un poisson plat de la famille des pleuronectidés à
corps elliptique pouvant atteindre 40 cm de long ; ses yeux
sont à droite et sa nageoire dorsale commence en avant de
l'œil le plus rapproché de son museau arrondi ; sa face
supérieure est brun violet ou gris. pointillée de noir et
maculée de brun plus sombre.
C'est un coquillage tubulaire de 15 cm. très allongé dont
les deux valves réunies font penser au manche d'un couteau.
de couleur brun ou blanc jaune.
On les trouve verticalement enfoncés en colonies plus ou
moins importantes dans les bancs de sable fm situés à la
limite de basse mer des grandes marées ; ils s'enfoncent
jusqu'à 50 cm de profondeur mais. laissent apparaître la
partie supérieure de leurs valves dès que la mer commence à
les recouvrir.
Elle vit sur les fonds sableux ou vaseux en se nourrissant
de vers et de mollusques ; sa prédilection gustative va aux
vers pourris ; on la pêche à soutenir en bateau.
On les cueille à marée basse des grandes marées sur les
plages sablonneuses après les avoir repérés grâce aux signes
suivants : sur sable mouillé. deux trous de la taille d'une
lentille séparés par un peu de sable ; sur sable sec. trou à
bords francs de 12 à 15 mm de long et étranglé dans son
milieu. On peut les amener à soi à J'aide d'une baleine de
parapluie (ou d'un mgalvanisé de 60 cm) dont on replie une
extrémité sur 8 mm un peu plus qu'à J'équerre ; enfoncer
doucement le crochet dans chaque trou et. dès la première
résistance. appuyer plus fort après avoir fait pivoter la tige
d'un quart de tour ; extraire alors Je couteau, souvent
transpercé. à moins de n'avoir une longue pratique.
b) La daurade (Sparus auratus)
C'est un poisson de la famille des sparidés. à corps ovale
pouvant atteindre 60 cm de long ; le profù de sa tête est
arrondi. son museau obtus. ses yeux à peine proéminents. sa
dorsale unique à rayons antérieurs épineux. sa mâchoire
armée de dents en meule capables de broyer les coquillages ;
son dos est bleuté à reflets dorés. ses flancs jaune d'or
(marqués de lignes longitudinales brunes). son ventre
argenté ; tache d'or sur les opercules. tache violacée en arrière
de l'œil et sourcil doré.
On les pêche aussi en introduisant quelques grains de sel
dans les trous repérés et en versant de J'eau pour dissoudre Je
sel : Je couteau apparaîtra alors à la surface croyant sans
doute la mer revenue ; on le saisit alors entre deux doigts.
paume tournée vers Je haut.
e) Le vanneau (Donax anatinum)
C'est un coquillage de 3 à 4 cm. à valves égales moins
larges que longues. un peu bombées. à rebord intérieur
crénelé. à fines stries concentriques. de couleur grisâtre.
jaunâtre. olivâtre ou violacée.
On le trouve peu enfoncé. en bancs quelquefois assez
denses. dans Je sable fin et mou en lisière de basse mer des
marées de morte eau.
212
Se nourrissant de moules. coquillages. crevettes. de
bernard-l'hermite. eUe vit dans les couloirs sablonneux entre
les bancs de rochers pourvus d'algues. Dans l'Atlantique. on
la pêche au surf-casting avec moulinet garni de nylon de
501 1oo• ; en Méditerranée à la canne à lancer à deux mains
nantie de nylon 4 51 1oo·.
Esches: chair de coquillages. moules. couteaux...
pêche en mer
c) Le merlan (Mer/angus mer/angus)
C'est un poisson de la famille des galidés pouvant atteindre
40 cm de long ; il possède trois dorsales et deux anales ; sans
barbillon sous le menton ; à bouche aux dents petites et très
acérées ; son dos est gris jaune ou ocre brun. ses flancs et
ventre nacrés.
des pointes operculaires tranchantes : son dos est gris bleu
plus ou moins foncé, son ventre argenté. ses opercules
marqués d'une tache brune.
Il se déplace en bandes plus ou moins nombreuses sur les
fonds de toute nature. à diverses hauteurs ; il ne mord
vraiment que par mer agitée (force 3 ou 4 de vent). On le
pèche au surf-casting, au lancer, à la traîne en bateau, à la
dérive ou à la ligne flottante.
Esches :crabe mou, arénicole, sardine, chair de couteau ou
coque, lanière d'encornet. ..
0 La raie (Raia
Il se nourrit de crevettes, petits crustacés. petits poissons. et
apparaît en bancs sur les fonds sablonneux ou sablo-vaseux
dès la fm de l'été pour disparaître à la fm de l'automne. On le
pèche à soutenir au mouillage ou à la dérive en bateau.
Esches : chair de coque, gueulin de hareng ou de
maquereau ...
mira/etus)
C'est un poisson de la famille des rajidés à tête. tronc et
larges nageoires pectorales formant un disque plat. à museau
obtus. à dos chamois à taches noires, à seul ocelle clair à
centre mauve entouré de sombre puis de clair. sur chaque
aile. à une seule rangée de tubercules épineux et d'autres
épars sur le dos et la queue. Il en existe de trés nombreuses
variétés (Raia radula, R aia asterias, Raia alba .. .) dont la
taille varie de 50 cm à 2.50 rn (Raia batis).
d) Le maquereau (Scomber scomber)
C'est un poisson de la famille des scombridés à corps
fusiforme pouvant atteindre 45 cm ; ses deux dorsales sont
nettement séparées ; son pédoncule caudal est mince. non
caréné et pourvu de pinnules entre la caudale fourchue. la
seconde dorsale et l'anale ; son dos est bleu cobalt ou vert
zébré de lignes transversales sinueuses et noires. ses flancs
nacrés. son ventre blanc argent.
Il chasse en bancs à toute hauteur d'eau et s'approche des
côtes à la fin du printemps et au début de l'automne ; les
mouettes signalent la présence de ces bancs en piquant vers la
surface au petit large. On le pêche au lancer léger à l'aide
d'une petite cuillère ondulante ou tournante de 5 à 15 g fLXée
au bout d'un nylon de 241 1oo• ou avec des bas de ligne pour
pèche à la traîne ou des bas de ligne pour dérive ou la ncer des
hauts des jetées.
Elle se nourrit de petits poissons et de mollusques et on la
trouve sur les fonds sablonneux ou sablo-vaseux. On la pèche
à soutenir en bateau.
Esches: gueulin de maquereau . de hareng ou d'encornet...
e) Le bar (Morone labrax)
g) Quelques autres poissons de mer
C'est un poisson de la famille des percidés à corps oblong
qui peut atteindre 1 rn et peser plus de 10 kg ; ses flancs sont
légèrement comprimés, ses petites dents trés acérées. sa
première dorsale garnie de rayons épineux très piquants avec
Sardine
213
apprivoiser ou chasser et pêcher
Morue franche
Plie
Grande roussette
214
pêche en mer
8. Quelques types de pêche
a) La pêche à soutenir
C'est une pêche à fond : l'appât est posé sur le fond ou
retenu près de lui par un poids. Le pêcheur« à soutenir » doit
fLXer en pointe de sa ligne un poids assez lourd pour que, posé
sur le fond, il ne soit pas entraîné par les mouvements de l'eau
ni par le poisson. Le matériel nécessaire comporte : une
canne(entre 3,10 et 4.50 rn de long), un moulinet un fil et un
dispositif pêchant (tackle).
hameçon
monté
directement
diabolo
émerillon à tige
Avancée de ligne à soutenir
Les po_issons d'~au de mer se jettent sur tout ce qui est ou
leur paratt comestible, et dont ils ont l'habitude de se nourrir .
~ers <a:énicole, néréides...), crustacés (crevette rose. bernard:
1hernute) .. mollusqu~ (moules. coques. escargots terrestres... ).. po1ssons (sard~es, harengs... ) serviront d'appâts quel
que ~olt le mode de peche. Une bouillie faite de crabes et de
coquillages écrasés que l'on jette dans l'eau sera une bonne
amorce.
Bas de ligne pour pêche à soutenir
Le moulinet est de deux types : rotatif ou à tambour fixe.
Dans le premier type, le plus simple est le mieux. en bois et
laiton. non multiplicateur (pour éviter les perruques). L'eau
salée altère le moulinet à tambour fixe si l'on ne prend pas la
précaution de le pétroler avant la pêche et de le laver à l'eau
douce avant de le repétroler.
Le tackle est constitué par les hameçons et le poids (entre
60 et 150 g). Celui-ci doit pouvoir être attaché solidement au
fil de ligne: le fil à son niveau sera mis à dure épreuve. Un
émerillon n'est pas superflu pour relier le tackle au corps de
ligne. Le tackle comporte 2 ou 3 hameçons fixés sur des
avançons qui les écartent du fù principal. Ils lui sont attachés
soit par un nœud qui ne glisse pas, soit par un émerillon à
trois boucles. soit par un clipot de métal inoxydable.
Traînée avec piquet sur rive
Empile à corcerons sur câblière
Ligne de fond ou traînée
Trois types de tackle
b) La pêche au lancer
Les avançons ( 10 cm de long) sont échelonnés sur le fil
principaL l'inférieur à 40 cm du plomb, les suivants à 30 cm
l'un de l'autre. L'action de pêche est simple : laissant pendre
une longueur de fù équivalente aux 3 14 de la longueur de sa
canne, avec le poids au bout, le pêcheur lance le tout le plus
loin possible ; il laisse le plomb s'enfoncer jusqu'à se poser sur
le fond ; il tend à peine son fil, pose sa canne devant lui et
attend la touche. Il est prudent d'avoir une épuisette à
manche très long quand on opère du haut d'un rocher. Une
grosse prise est toujours possible.
C'est l'exacte transposition du lancer d'eau douce. Le
matériel cependant doit être plus puissant. Le lancer peut
recourir soit à un appât naturel soit à un artificiel (leurre). Les
appâts qùi résistent le mieux aux efforts du lancer sont les
vers. l'anguillette, le lançon. les lambeaux de chair prélevés
sur le flanc d'un poisson ou un petit poisson entier. Les
leurres sont les cuillers ondulantes, les anguilles de caoutchouc. les plumes de goéland. précédées d'un buldo.
Bouchon carré et ligne pour pêche à soutenir
~-~
·
Devon
215
apprivoiser ou chasser et pêcher
c) La pêche au surf-casting
La pêche au surf-casting. ou lancer dans les vagues, est une
pêche de plage où le tackle à plusieurs hameçons est posé
dans le déferlement des vagues. Beaucoup de poissons se
tiennent dans ces zones. à la recherche de bestioles que les
vagues délogent à marée montante. Les mouvements de reau
obligent à utiliser des plombs munis de grappins de laiton qui
maintiennent le plomb en place. Etant donné la distance du
rivage où les lames déferlent sur les plages en pente douce. le
pêcheur doit s'avancer dans reau le plus possible et utiliser
une canne longue permettant de lancer loin. Les cannes de
surf-casting sont munies à leur pied d'une pique qui permet
de les faire tenir en attendant la touche (elles seraient trop
lourdes à tenir constamment à la main).
d) Deux pêches en bateau
Les pêches en bateau sont de deux ordres : pêche à fond.
au mouillage ou en dérive. et pêche à la traîne. Le lancer se
pratique d'un bateau aussi bien que du rivage.
-
La pêche au mouillage
Une fois ancré sur un fond favorable. on laisse descendre
au bout d'un fJ..l tenu à la main. un tackle à plusieurs
hameçons échelonnés avec un plomb terminal. Quand on
sent le fond. on remonte un peu le poids pour que les appâts
soient bien visibles (si c'est du caillou). et on laisse le plomb y
reposer (si c'est du sable ou de la vase). Aux touches on
répond en ferrant et l'on remonte les prises. Cette palangrotte
à la main ou à la canne est coûteuse en plombs et hameçons
sur fond de rochers couverts d'algues.
La pêche à la dérive se pratique avec le même matériel.
mais le bateau n'étant pas ancré se déplace au gré des
courants. ce qui permet d'explorer plu_s de terrai_n.
marche pas à plus de 5 nœuds (2 si l'on marche contre le
courant). Plus question ici de tenir le fil à la main, il faut une
canne courte et puissante pourvue à son pied d'une pomme
de caoutchouc permettant de l'appuyer sur le ventre pendant
la bataille avec un moulinet de grande contenance (rotatif
plutôt qu'à tambour flxe).
Si l'on plombe un peu le ftl à plusieurs mètres de son
extrémité. on pêchera sous la surface. On peut enfin traîner
en profondeur à la recherche de gros lieux sur les fonds
rocheux. des dentés en Méditerranée et des bars. Une peau
d'anguille retournée et plombée à l'intérieur est ce qu'il y a de
mieux. Il faut plomber lourdement : pour une vitesse réduite
de 3 nœuds, un plomb d'! livre suffit ; à 5 nœuds, un plomb
d'! kilo vaut mieux. Une gaffe est indispensable pour amener
à bord un poisson de 8 à 20 livres et au-dessus.
e) La pêche aux casiers
Cette pêche se pratique de juin à septembre en mouillant
des casiers sur des fonds rocheux de faible profondeur (sauf
pour la langouste qu'on pêche actuellement jusqu'à !50 m de
fond mais... industriellement). fonds rocheux de faible
profondeur mais inaccessibles même à marée très basse : une
embarcation est donc nécessaire. Les casiers peuvent se
déposer sur une ligne parallèle à la côte, presque en bordure
du sable au large des grands plateaux de rocailles dont on
aura sondé les dénivellations. à marée haute, et dans lesquels
on va faire atterrir les casiers après les avoir lestés assez
Hameçons de mer
Cuiller
Plomb spirale
Gaffe et fer de gaffe à saumon
La pêche à la traîne
On promène un appât ou un leurre. en surface le plus
souvent. mais aussi entre deux eaux ou près du fond. Elle se
pratique avec une ligne tenue à la main au bout de laquelle un
hameçon unique porte soit une « fleurette» de peau de
maquereau encore garnie d'un peu de chair. soit un poisson
de bois articulé. soit une cuiller ondulante. Le bateau ne
216
1. :\"a.sso doublo en fil de foa·
pour :1nguillo.
galvaoisë,
2:. Nasse. simple, petite, pour vôron.
3. Nasse en hl.dc fer, pour poisson.
4. Tambour à deux entrées, en fH do rer .
5. Nasse Joubl o en fU do fer, grande.
G. Tambou r pour goujon, éc:rc"isso.
1. Piègo pour écrevisse.
s. Carafe à e-oujo n, on fil do fe r.
9.
en verre blanc.
~~: ~é~~r~o'f~~o ;cÎ, à poisson.
0
12. Nasso en bois ll'essè J)OUr anguille
dito bosselle.
Casiers, nasses, tambours, carafes ...
pêche en mer
lourdement. Chaque casier est lié à une corde elle-même
reliée à une autre qui sera maintenue en surface à l'aide de
flotteurs (boules de verre ou gros lièges). armés d'un drapeau
à chaque extrémité du chapelet afin de les repérer aisément
lors de leur relève. Cette chaîne peut comporter de 5 à
20 casiers, selon la contenance du canot. casiers qu'on
relèvera quelques jours plus tard.
Construction d'un casier : un casier est généralement
composé d'un châssis en bois (80 cm sur 60 cm). entièrement
habillé de grillage galvanisé ou de cordes aux mailles assez
serrées ; les supports sont trois arceaux (60 cm de haut) ; de
part et d'autre de l'axe médian sont fixés à une double
cordelette des appâts (tête ou morceau de poisson). De chacun
des deux côtés les moins larges on ménage une ouverture en
cône resserré vers l'intérieur : ce piège est semblable à ceux à
rats ou à souris : l'animal peut entrer mais ne peut plus sortir.
Principe de la flottée
monte. couvre le filet et. quand elle redescend. le reflux
rapide fait passer l'eau à travers les mailles du filet qui se
redresse et gonfle pour former une sorte de poche dans
laquelle vient tomber le poisson.
h) Les parcs fermés
Casier en osier à forme de souricière
Ces casiers servent à la pêche au homard. à la langouste et
à la très succulente araignée de mer. Nous avons assisté à la
relève des casiers au large du raz de Sein par très belle
tempête de mois d'août. avec de beaux creux de 5 à 6 rn : le
travail des deux marins-pêcheurs et la synchronisation
silencieuse de leurs gestes sont un spectacle de danse et de
mime d'une rare beauté. animé d'une très puissante certitude.
Un filet est tendu sur des piquets. de façon semi-circulaire
le long du rivage. Une ouverture est ménagée du côté de la
terre. Les poissons. arrêtés par ce barrage. le longent et
s'engagent dans ce parc où ils demeurent captifs.
0 Pêche à l'épervier
L'épervier est un petit filet de main. de forme conique. de
1,5 à 4 m de hauteur. lesté dans la couture inférieure. Il est
manié à la main et s'enfonce instantanément dans reau pour
retenir captifs les poissons. Il demande une grande rapidité et
habileté.
Parc fermé sur rivage
i) La senne
C'est rune des plus anciennes formes de pêche. depuis les
Grecs et les Romains. pratiquée à grande échelle actuellement.
Sans disposer de gros bateaux de haute mer. on peut la
pratiquer à deux hommes. Il s'agit d'un met en nappe assez
long. monté sur deux ralingues (cordes) : la supérieure est
garnie de liège et l'inférieure de plombs. Aux extrémités. de
longues cordes servent à haler et hisser le met qui est traîné
sur un fond de sable (éviter les fonds rocheux qui déchirent
les mailles). Cette pêche peut se faire à pied ou en canots.
Epervier
Les mailles sont carrées. de 1 cm de section minimum afin
de ne pas capturer de trop petits poissons. ce qui dépeuplerait
trop les espèces.
g)
La flottée
A marée basse. on installe un filet entre deux piquets sur le
sable. suivant le dessin ci-dessous. Le bas du met est lesté de
plombs. et le haut garni de bouchons et relié par des cordages
à des poids (ou blocs de paille) enfoncés dans le sable. La mer
Filet de senne
*
*
*
217
apprivoiser ou chasser et pêcher
j) Autres pêches à la main
- Carrelet et échiquier : filets à armature fixés au bout
d'une perche. que l'on immerge et remonte.
9. La pêche au large
Cette pêche se pratique maintenant essentiellement aux
filets : balance. carrelet. tramail, chalut. senne. etc.
Ces deux derniers font partie des méthodes les plus
employées. On pêche ainsi morue, hareng, thon, sardine...
La pêche en mer est actuellement entièrement industrialisée : les chalutiers modernes sont de véritables usines où les
poissons sont aussitôt traités et frigorifiés. La pêche artisanale
ne se pratique plus guère que sur les côtes.
La pêche de plein large à lignes dormantes ne s'effectue
pour ainsi dire plus : elle consistait à mouiller d'une chaloupe
(ou d'un doris). des lignes composées de 24 pièces de 120 rn
portant 1 500 hameçons, qu'on relevait le lendemain matin :
deux hommes suffisaient à cette besogne.
La pêche au lamparo qui, de nuit, fait monter le poisson en
surface permet d'obtenir des pêches miraculeusement meurtrières: on se sert pour la pratiquer de lumière blanche
puissante. Sur un simple canot. quelques torches suffisent.
Nous étendre sur les pêches à fins commerciales nous
ferait déborder du cadre de notre ouvrage. Les paragraphes
précédents ont proposé les éléments de base d'une pêche
individuelle de survie sans aucune thésaurisation : avec
économie.
-
Verveux, pour barrer ruisseaux. rivières.
k) La fabrication d'un filet
Fabrication des filets - Construction des mailles
1 : filet au pouce - 2 : filet au petit doigt - 3 : première rangée de
pigeons - 4 : mailles sur le pouce de haut en bas - 5 : mailles sur le
pouce de bas en haut. A : navette : B : moule.
218
La chasse
1. L'échange
2. Armes et munitions modernes
Si l'on t'offre une cage,
garde-la;
Si l'on t'offre un bocal,
garde-le;
Si l'on te donne un vase,
garde-le;
Conserve ces prisons,
garnis-les
a) Le fusil de chasse
C'est une arme d'épaule à canon lisse tirant principalement
des cartouches à plombs ; on s'en sert pour tirer au juger sur
de courtes distances le petit gibier qui se trouve ainsi enfermé
dans un véritable nuage de plombs. Son canon est
généralement basculant : un fusil cassé ne présente plus
aucun danger. Il en existe plusieurs modèles : fusil juxtaposé.
superposé. automatique. à un coup.
comme il faut
d'ouate et de grains l'une,
n'oublie la balançoire
d'eau et cailloux l'autre
en semant des daphnies,
la dernière d'eau pure
à changer chaque jour.
Divers types de fusils :
Ces gestes accomplis,
va dehors,
sous l'arbre dans les champs,
au bord de la rivière.
Marche, marche. marche
mais ni ne pèche, cueille
ou capture
et dis-nous
le chant de l'oiseau.
l'odeur de la fleur,
les sauts du poisson
qui pénètrent ta chambre.
N'aie crainte de parler,
on entend, on entend,
il n'y a
plus de murs à ta chambre
rien. plus rien
qu 'un bocal.
une cage
et un vase
vides, vides, vides.
Tu es calme, serein,
petit poisson, ma fleur.
De
-
haut en bas :
fusil juxtaposé
fusil superposé
fusil automatique
fusil à un coup
Alain Saury
219
apprivoiser ou chasser et pêcher
Le calibre: 12, 16 ou 20 mm. dans nos régions.
Le fusil.
- Le choke.
Un canon est dit choké quand son diamètre intérieur est
moindre vers la bouche : ce qui resserre la gerbe de plombs et
r envoie plus loin.
Différentes parties d 'un fusil
A: bande
B: canon
C : longuesse
D : bascule
E: platines
F:clé
G: sécurité
1 : canon sans choke
Choke :
2 : canon avec choke
- La crosse.
Elle doit être adaptée à la morphologie du tireur afin que le
rusil tombe automatiquement en ligne dès qu'on épaule.
Dirrérents types de crosse:
1 : détentes
H : pontet
J: crosse
K : plaque de couche
L : charnière
Système de détente
A: ressort
B: chien
C : sûreté
220
D : armeur
E: gâchette
F : queue de détente
Divers types de crosse :
1 : anglaise - 2 : pistolet - 3 : demi- pistolet
La longueur de la crosse do1t être égale à l'avant- bras (index
compris) du tireur.
la chasse
d) Techniques de tir
b) Les cartouches
Leur choix : trouver une munition rapide avec pression
moyenne de 600 bars pour un fusil de 900 bars et à 900 bars
pour un fusil de 1 200. La vitesse suffisante est de 350 rn/s.
A
c
.B
Cartouche à plombs
E : bourre
F : charge de plomb
G : sertissage
A : amorce
B : culot
C : poudre
D : étui
-
G
F
E
D
la technique du swing
Tableau des numéros de plombs suivant le gibier :
1\ l'ouverture
G ibier
Deuxième
coup
Premier
coup
Deuxième
coup
10
10
10
9
8
8
8
8
7
7
9
9
8
5
5
4
4
2
5
6
6
5
5
9
9
7
4
1
7
6
4
4
8
6
9
9
Courli~
Faisan
Grh•e
Lapin
Lièvre
Oie
Perdreau
Perdrix rouge
Râle
Pigeon
Tourterelle
Vanneau
8
8
7
6
8
7
5
2
6
5
8
6
8
8
8
8
7
7
8
6
J
8
6
,.
1\ l'arrière-~ai~on
Premier
coup
/\louette
Bécasse
Bécassine
Caille
Canard
. . . . . /-;f
,. ,.
,,'~
,"
/
,.
,.
,. ,. "
"
""
8
4
0
Techniques de tir
sur gibier volant ou courant
5
4
7
5
7
6
c) Tir à balles
Les balles sont généralement fabriquées pour canon choké
et pour s'écraser au contact du gibier. Portée : 50 m.
A
B
C
D
e:
Cartouche à balle
D : étui
A : amorce
E: bourre
B : culot
F : balle
C: poudre
N. B. : pour tirer à balles. ne jamais utiliser de fusils légers
et ne jamais mélanger balles et cartouches à plombs dans la
cartouchiére.
e) La carabine
C'est un fusil à longue portée. à canon rayé dont l'effet
rotatif augmente la précision de la munition qui. le plus
souvent. n'est plus cartouche à plomb mais balle. La vitesse
de son projectile est triple de celle d'une balle de fusil : de 800
à 1 000 m /s et une balle de carabine peut être encore mortelle
au-dela de 2 000 m . Avec une lunette bien réglée. une
carabine permet de foudroyer un gros gibier au-delà de
200 m de distance. Il en existe quatre variantes :
22 1
apprivoiser ou chasser et pêcher
- A verrou : carabine à répétition pouvant contenir de J
à 5 cartouches.
Couteau à dépecer et à découper
- A canon basculant : généralement arme mixte : 1 ou
2 canons lisses pour 1 ou 2 canons rayés.
Seml -automatique.
- A levier.
~
,T-~~~~~~-
f) Différents types de balles
h) Règles de prudence
- Calibres à employer suivant le gibier:
Eléphant: 460 Weatherby magnum. 470 H. et H.
Buffle : 375 H.H. et 460 W.H.
Cerf, sanglier, grande antilope: 300 Weatherby.
300 Winchester magnum 8 x 68 S. 7 x 64.
Chevreuil et grand gibier de montagne: 7 x 64 : 270 Winc hester: 243 Winchester. 6.5 x 68: 6.5 x 57. etc. Munitions
très rapides au tir tendu.
Ne jamais laisser un fusil chargé dans une habitation.
- Pour circuler en véhicule. toujours démonter le fusil.
- Ne jamais tirer sur le gibier sans l'avoir parfaitement
identifié. ni dans un buisson.
Carabine à verrou
Dague de vénerie
Le port de l'arme
280 Remington
22 MaiJlum
30 x 30 Winchester
en actton de chasse
375 HH Magnum
44 Magnum
Quelques types de munitions
- Se méfier des ricochets (sur roc. mur, arbre, glace. etc.).
- Port de l'arme.
- Se conformer aux règlements des régions. communautés ou pays.
g) Accessoires
- Les lunettes de visée : leur grossissement propose une
visee très précise et donc une meilleure selection du gibier.
Leur coefficient crépusculaire grande luminosité (pour
certaines d'entre elles) permet le tir en semi-obscurité ou par
clair de lune.
@EDEBEB@E9
Lunette de visée
- Les jumelles: absolument nécessaires pour juger
correctement l'animal.
Les couteaux de chasse.
222
3. Les modes de chasse contemporains
a) La chasse en battue
En battue, un certain nombre de chasseurs sont postés
alors que d'autres, les rabatteurs. marchent. Le rabatteur doit
avancer bien en ligne. lentement. faisant de courtes haltes à
intervalles réguliers. On ne peut tirer un gibier que devant ou
derrière la ligne de rabat.
Au bois: il s'agit de battue au grand gibier. Le chasseur.
posté. se place ventre au bois et ne tire les animaux qu'au saut
d'un chemin. Les ra batteurs marchent en frappant les troncs
avec un morceau de bois. Ils se signalent les uns aux autres en
criant « Hop ! », ce qui leur permet de se réaligner. Chaque
chasseur est muni d'une trompe: lorsq u'il tue un animal. il
l'annonce afin de faire cesser le tir dès que le tableau est
atteint. Le responsable de la battue sonne un appel de début et
de fin de traque. Lors des battues de cervidés. il faut veiller.
dans une harde de males. à ne tirer qu'un mâle de téte. le
la chasse
mâle dominant se trouvant en queue. Dans une harde de
biches, il faut tirer les biches de queue car la meneuse se
trouve en tête.
b) La chasse devant soi
Ce mode de chasse simple ne demande qu'à bien identifier
le gibier avant de le tirer. La présence d'un chien d'arrêt
procure beaucoup de joies.
c) La chasse sélective
d) La chasse au gibier d'eau
EUe se pratique dans les marais de l'intérieur ou le long des
côtes. La faune migratrice diminuant, on tend à clore la
période de chasse au printemps. époque à laquelle les oiseaux
remontent de leurs lieux d'hivernage pour nidifier.
EUe se pratique à partir d'un bateau long, étroit. à fond
plat. de peu de profondeur et dans lequel Le chasseur se
couche de tout son long (arlequin).
h) La chasse au cul levé
Elle consiste à essayer de tirer les canards en les levant en
bordure d'étangs ou de marais.
Elle consiste à forcer un gibier avec une meute ( 1O. 20.
30 chiens suivant le gibier). Avant de chasser un animal. il
faut le localiser et le juger quelques heures avant à l'aide d'un
chien. le limier. Ce jugement demande une connaissance des
empreintes et Lieux de passage du gibier.
Les principales difficultés de la chasse sont :
Le change : l'animal essaie de Livrer et de pousser un
animal frais devant les chiens.
- Le forlonger : le gibier distance les chiens sans
s'arrêter.
- Les doubles voies: l'animal reprend sa voie chassée.
- Le bat-l'eau : dans l'eau. les effluves du gibier
s'estompent.
-
Les attributs consistent en trois instruments indispensables : le fouet que l'on fait claquer devant les chiens lorsqu'ils
empruntent une mauvaise voie ; la trompe. symbole de la
vénerie. qui sonne toutes les phases de la chasse : l'arrivée au
rendez-vous. le lancer, le débucher. le bat-l'eau. l'hallali... Cet
instrument enroulé à trois tours et demi (il mesure 4.55 rn de
longueur) présente d'extraordinaires possibilités musicales et
de portée.
2
Arlequin en tôle :
Longueur totale du bateau AB : . . . . . . . . . . . .
Longueur de l'hilaire JH . . . . . . . . . . . . • . • . . .
Largeur de l'arrière de l'hilaire EF . . . . . • . • . . .
Hauteur de l'hilaire PK . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Hauteur du bateau KL . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
De jour. le chasseur essaie d'approcher les voliers en se
dissimulant. Il imite le cri des oiseaux et peut ainsi détourner
leur vol.
i) La chasse à courre
Il s'agit de maintenir, de diminuer ou d'augmenter le
cheptel d'un territoire en fonction de ses capacités nourricières. On élimine les animaux déficients. les jeunes en
surnombre, certaines femelles et les adultes dits « de récolte >>.
Cette chasse s'opère à l'approche ou au mirador.
C=:J!Z
g) La chasse à la botte
j) La chasse au vol
....
....
....
....
....
...
...
...
...
...
..
..
..
..
..
.
.
.
.
.
5,90 m
3,40 m
0.60 m
0,07 m
0,27 m
e) La chasse au gabion
Il faut dresser un oiseau de proie, ce qui nécessite un travail
quotidien patient et méticuleux. Cette chasse se caractérise
par deux techniques : le bas vol et le haut vol.
- Le bas vol : elle se pratique le plus souvent avec des
autours. des palombes. et parfois certains aigles. Ces oiseaux
chassent au ras du sol et attrapent la proie sur laquelle ils sont
lancés.
/
Le gabion. installation en tlur. est enterré de façon que les
seules ouvertures apparaissent à la hauteur du plan d'eau.
Ces ouvertures ou « guignettes>> permettent au chasseur
d'observer et de tirer les canards sauvages qui se posent sur la
mare pendant la nuit. Pour les attirer. le chasseur dépose sur
le plan d'eau un certain nombre de canards plus ou moins
domestiqués ou appelants. La disposition (suivant la direction
du vent). le piquage. et le choix des appelants sont
primordiaux. Un bon attelage nécessite : une cane « longcri >> qui chante souvent pour signaler le passage et l'arrivée
du gibier ; 2 ou 3 canes « court-cri » et 3 ou 4 mâles
Lianquilles qui incitent Le gibier à se poser.
Une bague. une ficelle et un plomb à l'extrémité suffisent à
Lenir les appelants en place.
0 La chasse à la passée
Le gibier d'eau bouge au moment du lever du jour et de la
Lombée de la nuit. li suffit de se dissimuler à ce moment-là
dans les roseaux ou un fossé et d'attendre les oiseaux. Cette
chasse se pratique en bord de mer et dans les marais de
l'intérieur.
Aigle et aiglons
223
apprivoiser ou chasser et pêcher
- Le haut vol : les faucons les plus utilisés sont le pèlerin.
le sacre. le gerfaut. le lanier. L'oiseau monte jusqu'à n'être
plus qu'un point dans le ciel et se place à la verticale du
chasseur ou de son chien. Lorsque ce dernier fait partir le
gibier. par exemple une perdrix. qui. effrayée par le rapace
était restée plaquée au sol. le faucon se laisse choir dans un
piqué étourdissant. Il assomme sa victime dans sa chute et la
« lie » dans ses serres avant de lui casser le crâne d'un coup de
bec.
Tout territoire de chasse demande à être géré. Il faut
connaître les besoins en nourriture de chaque espèce et veiller
à ce que chacune trouve cette nourriture sur le territoire.
veiller à la tranquillité du gibier au moment de la
reproduction. contrôler les prédations. maintenir. diminuer
ou augmenter le cheptel. Cela constitue un plan de chasse.
4. Quelques gibiers de nos régions
a) Le sanglier (Sus crofa)
Autour
Vautour
k) Le déterrage
Le déterrage consiste à prendre dans un terrier. à raide de
trois chiens au moins (fox à poil lisse. à poil dur. teckel...)
chassant sous terre un renard ou un blaireau. 11 s'agit de faire
reculer ranimai jusqu'à un accu!. A partir du moment où le
gibier est signalé par les aboiements du chien. il faut creuser
une tranchée ou un trou juste derrière le chien afm de
rattraper celui-ci. puis prendre l'animal avec des pinces pour
éviter de le blesser. Une des principales ruses du blaireau
consiste à mettre un tas de terre entre lui et son poursuivant :
pour éviter cela, le chien doit pousser beaucoup le blaireau et
ne lui laisser aucun répit.
C'est un mammifère pesant entre !50 et 200 kg. à grosse
tête (hure) munie d'un museau allongé très puissant. appelé
butoir ou groin qui lui sert à fouiller et déterrer les racines
dont il se nourrit la nuit.
Omnivore. il mange fruits. feuilles. betteraves. pommes de
terre. vers. souris. mulots. lapereaux. céréales: il fait des
ravages dans les champs de maïs. En forêt il recherche glands
et châtaignes. Le jour il se cache et dort dans sa bauge (creux
dans la terre sous les branches basses). Il habite les sous-bois
mais n'hésite pas à monter à grande altitude. Par grand froid.
il recherche les bois résineux. les fourrés épais.
En avril, la laie, sa femelle. après trois mois et demi de
gestation met au monde entre 3 et 12 petits. dans un nid
qu'elle confectionne avec des herbes séchées. Le marcassin
porte dans sa première année un pelage clair et fauve.
devenant roux, puis noir. dans sa quatrième année: il est
alors adulte et vit de 25 à 30 ans.
Bien que massif et trapu. le sanglier se déplace très vite et.
même blessé. parcourt de nombreux kilomètres.
1) La chasse aux filets
En principe la chasse aux fùets est interdite en France.
Elle consiste. à l'aide de palettes lancées sous le vol des
pigeons. à faire baisser suffisamment cel ui-ci pour que les
oiseaux s'engouffrent dans les fLlets. hauts d'une dizaine de
mètres et placés au sol. Le maniement d'un vol demande une
grande dextérité.
Dans les Landes. on utilise les fùets horizontaux. Il s'agit. à
raide d'appeaux vivants. de faire poser sur des arbres. un vol
de pigeons. puis de les faire descendre sur une aire donnée sur
laquelle viendra s'abattre le fi let.
Quelle que soit l'allu re adoptée par r animai. ses empreintes
sont toujours très nettes (environ 6 à 7 cm de large pour le
pied antérieur). Dans la neige les marques deviennent
simplement des trous. La longueur de son pas est d'environ
40 cm.
b)
Le chevreuil (Capreolus capreolus)
Petit mammifère gracieux de 18 à 30 kg, au pelage plus ou
moins roux selon les saisons. se ternissant en hiver et lorsque
ranimai devient vieux ; le mâle. ou brocard, porte sur son os
frontal des bois qui tombent en novembre et repoussent en
hiver. Ces bois s'accroissent d'année en an née jusqu'à l'âge de
huit ans.
C'est un animal sociable, doté d'un odorat subtil et d'une
ouïe trés fme lui permettant de déceler la présence de
l'homme à plusieurs centaines de mètres.
La chasse au filet
224
Exclusivement végétarien. il se nourrit en hiver de ronces.
feuilles. de lierre. houx. bruyère. genêt, il grignote les jeunes
la chasse
pousses, les bourgeons ; dans les prairies au printemps. il
recherche la luzerne, le trèfle, les jeunes céréales :en automne
il se nourrit de raisins, de glands. de baies. et d'autres fruits ...
La chevrette porte son petit environ 300 jours. et met bas
en mai ou juin ; les plus âgées peuvent avoir 2 ou 3 faons.
Le chevreuil se déplace en marchant : son pas mesure 60 à
90 cm de long ; au trot il atteint jusqu'à 1.40 rn ; par des
bonds fantastiques il franchit facilement 2 à 4 m.
Son empreinte est caractérisée par la forme étroite et
allongée des sabots; elle mesure environ 4.5 cm de long et
3 cm de large.
On trouve le chevreuil dans les forêts de l'Est. du Nord. du
Nord-Est. dans le Bassin parisien. le Midi et la région de la
Loire.
c) Le lièvre (Lepus eu ropaeus)
Petit mammifère rongeur, végétarien, qui pèse suivant
l'âge et J'espèce entre 2,5 kg et 6 kg ; le mâle (bouquin) porte
un pelage gris jaunâtre, légèrement roux sur les flancs lui
permettant de se confondre avec le sol lorsqu'il se couche
dans son gîte (simple creux épousant la forme de son corps)
collant contre lui ses longues oreilles aux pointes noires (ouïe
très développée). Sa petite queue est noire dessus et blanche
dessous.
Il vit en solitaire, en plaine, mais aussi jusqu'à 1 500 rn
d'altitude. Il sort la nuit pour se nourrir de racines. d'herbes.
de légumes ; il raffole des betteraves. Se rapprochant des
fermes à l'automne, il regagne les bois en hiver. Ne
s'éloignant pas plus d'l km de son gîte. il se déplace en
changeant de directions très souvent. par ruse. pour tromper
ses prédateurs à 'l'affût. Sa prèsence est souvent décelée par
ses crottes en forme de billes très fermes qu'il groupe en petits
tas souvent près de son gîte.
Le lièvre adulte bondit et galope. sa course peut atteindre
70 km/h.
Ses empreintes ont une forme caractéristique : 4 doigts de
la patte antérieure sont marquès sauf le pouce. trop court ; la
marque de la patte postérieure est plus étroite et plus
allongée : les griffes se distinguent facilement. Que l'animal se
déplace lentement ou à grande vitesse. les empreintes sont
toujours régulières. Sur terre. la patte antérieure mesure 5 cm
de long et 3 cm de large, la patte postérieure 6 cm de long et
3,5 cm de large. Dans la neige, les empreintes sont plus
grandes car pour avoir une meilleure surface d'appui.
l'animal écarte les doigts ; la trace d'un lièvre assis dans la
neige est fréquente, J'empreinte longue des pattes postérieures
qui sont côte à côte et. juste devant sont posées parallèlement
les pattes antérieures.
Sa moyenne de vie est de 3 à 10 ans.
d) Le lapin (Oryctolagus cuniculus)
Originaire du Bassin méditerranéen. plus petit que le lièvre.
1.2 kg à 2.5 kg. Je lapin de garenne a les pattes et les oreilles
proportionnellement plus courtes et jamais tachées de noir.
Son pelage varie du blanc au noir mêlé de gris et de brun. Sa
queue très courte est toujours relevée. Contrairement au
lièvre. c'est un terrassier. creusant de nombreuses galeries et
ne s'éloignant jamais de plus de 400 m de son terrier qui se
tient en bordure des bois. ou dans les grosses haies.
Le lapin est sédentaire: on le trouve en colonie. dont
chaque groupe, hiérarchisé. possède son propre territoire. Sa
vie est plutôt nocturne. mais on peut le voir par beau temps
jouer le matin dans les champs.
Végétarien. il mange en quantitès considérables de jeunes
pousses. des racines. des légumes. et occasionne de grands
dégâts dans les récoltes de céréales. là où il pullule.
On reconnaît une écorce rongée par un lièvre à l'étroite
bande laissée intacte au milieu de rentame, due à la
séparation profonde de ses deux incisives supérieures.
La femelle (la hase) a environ 4 portées par an de 2 à
6 petits ; la gestation est de 6 semaines : parfois. avant la
naissance d'une portée. s'en développe une seconde. Les
levrauts naissent les yeux ouverts et courent dès le premier
jour.
225
apprivoiser ou chasser et pêcher
Animal très prolifique, le màle (9 mois) féconde la femelle
(7 mois) qui donne par an 6 ou 7 portées de 4 à 8 petits
chacune; la gestation est de 28 à 33 jours. La femelle avant
de mettre bas. creuse une petite galerie (rabouillère) et garnit
son nid d'herbes séchées et de poils arrachés à son ventre.
Pendant 3 semaines les lapereaux sont à l'abri dans ce trou
toujours bien bouché quand la mère s'absente.
Une maladie affecte particulièrement le lapin : la myxomatose. transmise par puces et moustiques ; yeux. tête, et oreilles
enflés en sont les symptômes. L'animal est tué dans les dix
jours par la maladie sous sa forme aiguë.
L'empreinte du lapin est plus petite mais semblable à celle
du lièvre (patte postérieure environ 4 cm de long, 2.5 cm de
large). Contrairement à l'empreinte d'un lapin entièrement
recouverte par une petite boîte d'allumettes. celle du lièvre en
déborde largement.
N.B.: lièvres et lapins ne cohabitent jamais.
e) Le hérisson (Erinaceus europaeus)
C'est un petit plantigrade sympathique malgré son dos
couvert de piquants gris foncé, au ventre velu. au museau
pointu. et aux yeux noirs minuscules, qui possède, pour seule
défense, la particularité de se mettre en boule dès qu'on le
touche. Il peut s'apprivoiser, sa présence sera bénéfique dans
les jardins : il mangera vers. vipères, insectes, souris et autres
vertébrés. Ce n'est pas un animal d'appartement. sa litière
sent mauvais. et ses piquants abritent une quantité de
parasites.
Il est solitaire. quelquefois agressif et batailleur, surtout au
printemps. C'est un hibernant qui. par temps froid. survit
grâce à sa réserve de graisse.
La journée, le hérisson se cache sous les ronces. feuilles.
mousse. herbes, et papiers. près des buissons. à la lisière des
bois. dans les jardins et les champs (endroits secs). Le soir. il
chasse en reniflant, soufflant. grognant bruyamment. Au
cours de ses promenades nocturnes. il dépose des crottes
noires. brillantes. allongées. de 8 à 10 cm de long.
D'avril à août (période des amours). il tolère sa compagne
qui peut donner 2 portées par an de 2 à 10 jeunes. La
gestation dure de 5 à 6 semaines. La mère. très attentive,
allaite ses petits une. vingtaine de jours : elle s'en occupe
pendant 6 semaines ; ils deviennent alors indépendants et. à
un an. atteignent leur maturité sexuelle.
Cet animal est connu dans toute la France. on le rencontre
jusqu'à 2 500 rn d'altitude.
du pouce, trop court. Les doigts des antérieurs sont plus
écartés et plus larges. et les marques des pelotes sont très
nettes. Antérieurs et postérieurs ont à peu près les mêmes
dimensions: 2,5 cm de long et 2.8 cm de large. S'il trotte,
l'empreinte postérieure recouvre alors l'empreinte antérieure.
Les plus grands prédateurs du hérisson sont les blaireaux.
les renards, les chiens ; mais les plus dangereux de tous
restent les hommes.
0 La grive (Turdus viscivorus)
C'est un petit oiseau répandu dans toute la France ; on en
rencontre 4 espèces :
- La grive draine : la plus grosse de toutes, au plumage
gris-brun sur le dos, blanchâtre sur le ventre, moucheté de
taches brunes. En vol, elle montre des taches blanches sous
ses ailes. Elle consomme des insectes assez gros, mais préfère
se tenir dans les bois, les prés, les vergers, pour se nourrir de
fruits. de baies (gui).
Elle construit son nid profond, bien garni. solide. dans une
fourche d'arbre.
- La grive mus1c1enne ou grive des vignes (dont une
partie de la population est sédentaire) est un oiseau au ventre
blanc, au dos brun. avec un bec brun à base jaune. Elle
mesure environ 23 cm de long. Son chant est particulièrement mélodieux.
Elle se déplace en sautillant sur le sol et se nourrit
d'insectes. de vers. d'escargots, de baies ; à l'automne. elle
mange des raisins jusqu'à l'ébriété d'où l'expression 11 ètre
saoul comme une grive».
Son nid maçonné avec de la boue, du crottin. rempli
d'herbes. de mousse. est comme cartonné intérieurement.
Elle l'installe dans un trou de mur, un buisson. dans les
plantes grimpantes, et jusqu'à 10 m en hauteur dans les
arbres.
Elle reste à couvert dans les taillis et les buissons, mais
fréquente aussi les parcs et les jardins.
- La grive mauvis ou mauviette est reconnaissable par
une bande jaunâtre au-dessus de l'œil, et à ses flancs d'un
roux ardent.
Elle arrive à l'automne du nord de l'Europe ainsi que la
grive litorne qui a la tête, la nuque, et le croupion cendrés.
La longueur de ses pas est de 20 à 25 cm: ses empreintes
aux ci nq doigts munis d'assez longues griffes. surtout aux
pattes postérieures. sont toujours bien marquées à l'exception
226
Elles se nourrissent toutes deux comme les précédentes.
Les grives femelles pondent vers la fm mars 4 à 6 œufs
bleu-vert. tachés de noir, et les couvent pendant environ
13 jours.
En mai-juin. très souvent une deuxième ponte est déposée
dans un autre nid ; peut-être même une troisième. Les
poussins sont chamois doré. l'intérieur de leur bouche jaune
vif.
la chasse
Les parents les nourrissent tous les deux durant une
quinzaine de jours. puis les jeunes grives quittent Je nid.
g) La perdrix (Perdix perdix)
La perdrix grise a un plumage à plusieurs tons de bruns,
gris et roux, marron sur les flancs et la queue. Sur la poitrine.
le mâle a un fer à cheval brun nettement marqué.
Longue d'environ 30 cm. la perdrix grise a un vol bruyant.
Insectivore, herbivore. granivore. elle se tient dans un
creux de sillon ou sous une touffe d'herbe.
Son nid est fait d'herbes et de feuilles mortes et elle le
recouvre lorsqu'elle le quitte. La femelle pond en mai-juin 12
à 15 œufs (27 x 35 mm) vert olive: elle couve pendant une
vingtaine de jours. Les poussins ont le dos roux rayé de brun.
la calotte rousse, les côtés de la tête jaunes. tachés de marron.
Comme les grives, ils volent après quinze jours.
La perdrix recherche les terrains secs : aussi ses empreintes, longues de 4,5 cm. sont-elles rarement décelables. surtout
l'été. On voit les doigts antérieurs dont les deux externes avec
leurs griffes forment un angle de 90".
On trouve la perdrix grise partout en France. sauf dans le
Midi.
La reproduction a lieu au mois de mai : la caille couve 8 à
12 œufs (35 à 49 mm) finement tachés de brun. pendant 17 à
20 jours.
Les poussins ont une raie noire au milieu de leur tête
rousse. le dos roux porte deux bandes noires, les a iles sont
tachetées de noir. Les petits quittent le nid peu de temps après
l'éclosion.
Les empreintes laissées par la caille mesurent de 2 à
2,5 cm.
i)
Le faisan (Phasianus co/chieus)
C'est un bel oiseau (80 cm avec la queue trés longue), aux
couleurs chatoyantes et variées : tête et cou verts, caroncule
rouge autour des yeux. collier blanc ; le mâle se pavane
autour des femelles. étalant sa queue, gonflant ses plumes.
ouvrant son aile vers sa compagne. Le faisan étant polygame.
il a parfois jusqu'à 6 poules. Il se nourrit d'insectes. d'herbe.
d'œufs de fourmis, larves. chenilles. baies. céréales : il adore
le sarrasin. et a un grand besoin d'eau.
Oiseau sédentaire. il préfère vivre en plaine et à la lisière
des bois.
La perdrix rouge (un peu plus grande que la grise) a des
couleurs plus vives et les mêmes mœurs que cette dernière.
Elle court plus rapidement mais vole moins bien.
On la rencontre au sud de la Loire et du Jura. un peu dans
certaines régions du Nord et, contrairement à la perdrix grise.
elle est abondante dans le Midi où elle vit dans les garrigues.
Mais ces populations baissent en raison des pesticides qui
diminuent sa fécondité.
Les empreintes de la perdrix sont plus petites mais
a nalogues à celles du faisan : environ de 4 à 5 cm de long.
Son nid est un simple creux dans la terre. assez profond.
tapissé de végétaux et de racines qu'il abrite sous la
végétation.
La ponte en mai-juin est de 6 à 15 œufs (35 x 45 mm). de
couleur brun olive. La femelle, dite poule faisane, couve
pendant 23 à 25 jours. Les poussins sont gris avec des bandes
latérales sombres et le dos tacheté de brun : ils volent environ
au quinzième jour. Si. pour une raison quelconque. la
première ponte est détruite, une de remplacement peut se
faire (recoquetage).
Le faisan est facilement repérable : il se promène à
découvert au lever et au coucher du soleil : de plus. à la
h) La caille (Coturnix coturnix)
C'est un petit oiseau (17 à 18 cm) aux ailes courtes. au dos
brun roussâtre rayé de chamois et de noir. au ventre clair:
chez la femelle, la gorge et la poitrine portent des taches
noirâtres.
La caille des blés vole bas en zigzaguant. mais la lourdeur
de son vol ne l'empêche pas de parcourir de longues
distances, puisqu'elle qu itte nos régions fin septembre pour
emigrer en Afrique jusqu'au mois d'avril.
Elle se nourrit surtout de graines et aussi de quelques
msectes.
La femelle pond dans un creux de sillon qu'elle garnit de
végétaux ; ce nid est souvent protégé par un buisson.
227
apprivoiser ou chasser et pêcher
tombée de la nuit. il se perche sur les arbres en battant des
ailes et en poussant des cris rauques.
k) Quelques petits animaux sauvages
Son empreinte (6 à 8 cm de long) est généralement trés
nette ; les doigts assez fms et les griffes sont marqués y
compris l'empreinte du doigt postérieur. rentré en dedans.
Dans la neige. les longues plumes de sa queue laissent des
traces apparentes.
j) Le canard colvert (Anas platyrhynchos)
C'est un gibier d'eau. divisible en 2 catégories :
- Canards de surface : sarcelle. colvert, souchet. canard
pilet. canard siffleur ...
- Canards plongeurs : morillon, milouin, milouinan.
macreuse noire...
Loir
Le plus commun est le colvert (56 cm). établi dans toute la
France. Le mâle s'appelle le malard. la femelle la bourre. les
petits halbrans. Le mâle a le cou et la tête vert foncé. le bec
jaune. ou vert taché de noir, un collier blanc, un plastron
grenat foncé ; le dos et les ailes portent une riche gamme de
couleurs: marron, gris, brun roussâtre. noir. blanc. bleu.
vert.... poitrine marron, flancs et ventre gris. Sa queue se
termine par quatre plumes recourbées. noires à reflet bleu.
La livrée de la femelle est moins voyante. plus rouille
(invisible au milieu des roseaux et des joncs desséchés).
Oiseau sédentaire, le colvert fréquente les eaux tranquilles :
étangs, lacs, marais... Son vol assez lourd au départ. prend
vi.te de la hauteur et devient rectiligne.
La nourriture du canard de surface est surtout aquatique ;
il aime fouiller la vase de son bec robuste et large. Il apprécie
aussi les céréales et les insectes : il est omnivore. et vorace.
En automne, les couples se forment ; en février la cane au
creux d'un arbre fabrique son nid. fait d'herbes et de feuilles.
le garnit de plumes et de duvet. Vers la fm mars, elle pond
jusqu'à 15 œufs qu'elle couve 28 jours. Quelques heures
après la naissance les canetons suivent la mère sur l'eau. Si la
couvée est détruite la cane pond une seconde fois.
En juin les mâles muent ; ils changent leurs plumes et ne
reprennent leur plumage nuptial qu'à la fin de l'été.
Belette
Martre
1) Quelques gibiers d'eau
Le pas du colvert mesure environ 15 cm. La palmure n'est
pas toujours visible, cela dépend de la mollesse du sol. Les
empreintes des pattes de canard sont semblables à celles des
cygnes et des oies, mais plus petites ; le doigt médian du
canard ne mesure que 5 cm de long.
N.B. : les canards plongeurs recherchent leur nourriture
(animale ou végétale) quelquefois à une grande profondeur
(20 m). et peuvent rester sous l'eau trois minutes. Leurs pattes
sont très en arrière du corps. Comme les poules d'eau. pour
s'envoler d'un plan d'eau. ils courent à la surface.
228
Vanneau huppé
Bécassine
la chasse
Coq de bruyère
Oie sauvage
Râle d 'eau
Cigogne
Sourde ou bécasson
rn) Quelques gibiers à plumes
Foulque ou Judelle
Gélinotte
Caille naine
Marouette
Caille commune
Poule d'eau
229
apprivoiser ou chasser et pêcher
5. Quelques empreintes d'animaux
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Pied s de loup de t r ois ans.
A. Devant.
B, Derrière.
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8éLETTé
PêU VISIBLe (rRÈ$
l'lirJTC EttiPR€1NTE)
la chasse
6. Des armes blanches
d) Des armes d'hast
Sont ainsi nommées celles qui n'entrent pas dans la
catégorie des armes à feu.
Sont ainsi nommées les armes dont le fer (la pointe) est
monté sur une longue hampe (le fût) comme la pique. la
lance. le javelot...
a) La pierre
- Le harpon entre aussi dans cette catégorie et est surtout
utilisé pour pêcher les gros poissons ; c'est un dard à pointe
munie de 2 crocs recourbés qui se fixent dans la chair de
l'animal et dont la corde attachée à l'autre extrémité de la
hampe permet de maintenir la bête comme au bout d'une
ligne.
Le caillou est employé comme projectile par l'homme
depuis des millénaires :ce fut certainement sa première arme
de jet. On choisit généralement des cailloux plus ou moins
sphériques, mais les galets plats que l'on utilise pour les
ricochets sur l'eau font aussi l'affaire.
b) Le lance-pierres
Qui d'entre nous n'a jamais, dans ses jeunes années.
fabriqué un lance-pierres à l'aide d'un fort caoutchouc fLXé
aux 2 extrémités d'une branche en forme d'Y ? Cette arme
primitive donne au caillou projeté une plus grande précision
et plus de force d'impact.
- Le javelot actuel des compétitions olympiques est une
bonne arme à longue portée (60 rn) : c'est une longue tige de
bois (ou d'alu), d'un poids de 800 g et de 2.60 rn de long.
terminée par une pointe d'acier.
- Le javelot à plumes peut être une simple. forte et courte
tige de métal amplement garnie de plumes à l'arrière.
c) Les tchakras
Ce sont des couteaux-disques qui apparaissent dès
l'époque néolithique où ils furent déjà utilisés comme armes
de jet. Ils sont à bordure tranchante et peuvent être en pierre,
en argile durcie, en bronze et même maintenant en acier. Ils
ont généralement une quinzaine de centimètres de diamètre
sur 1 cm d'épaisseur, avec un évidement central qui permet
de les lancer au loin après les avoir fait tournoyer autour de
l'index ou d'une courte baguette tenue à pleine main. Ils
permettent de chasser le petit gibier.
Les armes d'hast sont des armes de jet dont on se sert aussi
comme armes de choc comm e d'ailleurs la massue ou le
gourdin dont l'usage est double aussi.
L'épieu tiré d'une branche bien droite et bien dure. épointé
à une extrémité que l'on fait durcir au feu. est arme efficace :
on peut. comme nos lointains ancêtres. le terminer par une
pierre pointue et tranchante, en forme de fer de lance.
soigneusement fixée par ligatures.
e) La sarbacane
C'est un tube creux. plus ou moins long (de 30 à 200 cm)
qui sert à lancer de petits projectiles par la seule force du
souille. Les Indiens Jivaros enduisaient leurs dards de curare
afin de paralyser leur gibier ou leur adversaire.
L
0 Les bolas
Ce sont des boules de pierre, ou de plomb, garnies de cuir
et fLXées au bout de trois cordes d'inégale longueur, réunies
entre elles. Les Argentins les projettent par tournoiement à la
manière d'une boucle de lasso. et elles entravent le gibier par
~ enrou lement.
g) Le lasso
T chakras et modes de lancement
C'est une longue lanière de cuir. ou une forte corde.
terminée à une extrémité en nœud coulant que l'on lance par
tournoiement et qui permet de capturer. par strangulation. de
gros gibiers comme les chevaux ou les taureaux sauvages.
231
,
apprivoiser ou chasser et pêcher
h) La fronde
C'est une arme de jet formée d'une poche de cuir
suspendue par deux cordes et contenant un projectile que l'on
lance en utilisant la force centrifuge.
Massue cree
i) Le boomerang
Arme de jet des indigènes australiens, elle est formée d'une
piéce de bois dur. courbée. et a la caractéristique de revenir à
son point de départ si elle n'a point atteint son but ou
rencontré d'autres obstacles.
Célèbre est l'histoire du vieil Australien à qui l'on offre un
boomerang tout neuf et qui n'arrive jamais à se débarrasser
de l'ancien!
0
·m··.
C
j) L'arbalète
D O
0
o
0
Massue à lames sioux
Francisque
C'est une arme de trait composée d'un arc d'acier monté
sur un fût et dont la corde fixée sur une noix à encoches se
bande avec un ressort et quelquefois un cric : elle projette des
pierres. des flèches ...
--~
Canne-hache polonaise
Deux haches de jet monobloc en acier
k) Les haches de jet
Grâce au bras de levier que fournit son manche. la hache
propose une force beaucoup plus grande que le javelot qui
n'est projeté que par le bras du lanceur. Elle fut très souvent
employée comme arme de jet ; en voici différents modèles :
Hache de jet du XV" siècle
Casse-tête sioux
232
Tomahawk.
la chasse
-
Technique de lancer :
Deux techniques de lancer :
En dessus - En dessous
1)
Les couteaux de jet
Comme leur nom l'indique, ce sont des couteaux conçus et
équilibrés pour être lancés et s'enfoncer comme une flèche au
but. Les peuplades primitives en connaissaient bien l'usage.
l
~ ---...x\J/
Quelques armes de jet :
1 : Kulbeda du Sahara - 2 : Honga monga du Soudan - 3 :
Troumbache du Congo - 4 : Couteau de jet en forme de tête
d'oiseau du Gabon - 5 : Couteau de jet des Massa - 6 : Couteau de
jet du Congo - 7 : Couteau de jet du Tchad.
Aujourd'hui les couteaux de jet sont surtout employés par
les commandos. Il en existe de très nombreux modèles : en
voici un : couteau de jet de commando.
--------~~~~~-------411111t~--Po_s_i-tio_n d_e_s_p~i~ d~s
__
Le couteau est appelé à subir un mouvement de rotation
autour de son centre de gravité, rotation que l'on empêche ou
crée selon les cas.
Il faut un long entraînement pour devenir un bon lanceur
de couteau et l'on peut consulter à ce propos l'ouvrage éclairé
de G. Lecœur Les Couteaux de jet (Ed. Crépin-Leblond),
duquel les illustrations des p. 232 et 233 sont extraites. avec
l'aimable autorisation de l'éditeur.
233
apprivoiser ou chasser et·pêcher
7. L'arc et les flèches
a) Le bois de l'arc
L'arc est une arme formée d'une verge de bois (d'acier, de
duralumin ou de fibre de verre) que l'on courbe par la tension
d'une corde pour lancer des flèches.
Les bois les meilleurs pour sa fabrication demeurent, sous
nos climats. l'if, le cytise et l'anagyre qui sont des plantes
vénéneuses dont les sucs servirent à empoisonner les flèches.
On utilise aussi le frêne, le chêne et le saule.
- Choisir une branche robuste et souple, de diamètre le
plus régulier possible, de 1.20 rn à 1,70 rn de longueur ; cette
dernière est fonction de la taille de l'individu qui va manier
rare.
- Amincir les extrémités du bois à la râpe et au papier de
verre, de telle sorte qu'un côté soit plat (l'intérieur) et l'autre
arrondi ; y creuser des échancrures destinées à la corde de
tension.
.
.....
••.•
-
"'
c,
b) La corde
C'est un chanvre à sept brins de petit diamètre. Sa
longueur sera telle que, normalement tendue par la perche, la
distance entre elles n'excède pas 20 cm. Avant usage, on la
fera tremper quelques jours dans de l'huile de lin.
- La poser en nœud ftxe à une extrémité et en boucle
surliée à l'autre.
Plus la tension d'un arc est grande, plus augmente sa force
de projection.
- Creuser 3 entailles longitudinales équidistantes de 9 cm
de long.
- Glisser et coller dans ces entailles trois barbes de
plumes (oie ou dindon) dont on aura coupé les tuyaux et les
barbes à la naissance et au bout ; surlier les barbes devant et
derrière ; les peindre de couleurs vives afin de les retrouver
plus aisément après leur jet.
- Epointer l'autre extrémité et la durcir au feu.
d) Le carquois
C'est un étui à flèches qu'on porte en bandoulière; il peut
être en cuir ou taillé dans du bois léger ou tressé en jonc.
e) La flèche polynésienne
C'est une flèche qui se dispense d'arc et peut être projetée
comme une lance mais dont la puissance de jet est augmentée
grâce à une simple ficelle.
- Ecorcer une branche de noisetier, par exemple, de
50 cm de long sur 2 à 3 cm de diamètre ; épointer et durcir au
feu l'une des extrémités et fendre l'autre en 4 sur une
longueur de 12 cm.
- Découper 2 triangles équilatéraux de Il cm de base sur
8 cm de haut dans du carton assez fort (boîte à chaussures) ;
fendre le premier triangle sur 4 cm en partant du milieu de la
base vers la pointe, le second en partant de la pointe vers la
base ; les emboîter l'un dans l'autre.
- Introduire cet empennage dans les fentes de la flèche ;
surlier devant et derrière.
- Faire deux nœuds simples. l'un sur l'autre. à l'extrémité d'une ficelle assez grosse ; passer cette extrémité a.utour
de la flèche. le nœud coince la ficelle.
- Tendre la ficelle le long de la flèche et enrouler le
surplus autour de la main de jet ; lancer en donnant une
traction forte à la flèche : la ficelle se dénoue seule et la flèche
part avec accèlération jusqu'à 100 rn environ.
c) Les flèches
Un tireur ne peut par évidence dépasser son allonge, ou
distance comprise entre le menton (reposant sur l'épaule) et le
poing (bras tendu à l'horizontale). Cette allonge définit la
longueur des flèches qui peuvent être plus longues que
celle-ci mais jamais plus courtes.
- Tailler des branches droites de frêne. saule ou noisetier.
d'une longueur de 60 à 80 cm.
- Faire. à l'une des extrémités. un méplat et une encoche
qui recevra la corde.
234
11
cm
'
La flèche polynésienne
la chasse
0 Le zen et l'art du tir à l'arc
d) Une trappe à bascule
L'arc. bien manié. est une ~me redoutable. Qui d'entre
nous ne conserve en sa mémoire d'enfant la dextérité des
compagnons de la forêt de Sherwood et de leur chef
légendaire, Robin des Bois ?
Mais l'arc, la lance et même la fronde. en période
catastrophique, pourraient retrouver une place d'honneur à
la chasse et à la guerre.
Ce piège à bascule peut être efficace contre les petits
animaux tels que les écureuils. lièvres. perdrix. marmottes ...
Son billot doit être assez lourd.
Dans les pays occidentaux. le tir à l'arc est un sport à la
mode. Dans certains pays orientaux. il n'ajamais cessé d'être
un moyen de se vaincre soi-même. Cette forme d'ascèse est
fort bien décrite par E. Herrigel dans son ouvrage le Zen dans
l'art chevaleresque du tir à l'arc (Ed. Dervy-Livres).
Souhaitons que nos lecteurs, acquis à la non-violence et au
végétarisme, ne se servent plus des armes que dans ce sens :
pour accéder à toutes leurs potentialités harmonieuses et que.
devenus à la fois l'arc, la flèche et la cible. ils mettent tous
leurs actes droit au but dans la plénitude retrouvée de
l'instant, dans la vacuité et la détente :
1r Cessez donc de penser à la détente ! s'écriait le maître, car
dans ces conditions, il est inévitable qu'elle soit ratée ! - Je
n )• puis rien, la tension devient proprement douloureuse !
répliquais-je.- C'est uniquement parce que vous n'ètes pas
\ raiment détaché de vous-mème que vous la sentez. Et
cependant tout est si simple ! Une pauvre feuille de bambou
peut vous enseigner ce qu 'il faut obtenir... Sous le poids de la
neige, elle se courbe de plus en plus bas ; la charge de neige
dégringole soudain sans pour cela que la feuille ait bougé.
Restez comme elle, au maximum de la tension, jusqu 'à ce que
le coup parte. En fait, c'est ainsi que cela se passe quand la
tension est au maximum, il faut que le coup parte, il faut qu'il
se détache de l'archer comme la charge de neige de la feuille
de bambou, avant mème qu'il n'y ait songé. 11
Une trappe à bascule avec billot lourd
e) Un collet à lièvre
Il évite que le lièvre capturé reste la proie d'autres
prédateurs car le taquet retenant la bille de bois se libère dès
que le lièvre est dans le collet : la bille tombe et le lièvre reste
suspendu. Mettre le collet à 15 cm du sol.
8. Pièges divers
a) La trappe
C'est un piège pour prendre les animaux, formé d'un trou
recouvert de branchages ; on y dispose quelquefois au fond
des épieux acérés afm que les gros gibiers s'y transpercent.
Elle peut aussi être composée d'une bascule qui s'abat sur
l'animal dès que celui-ci l'effleure.
b) Le piège à pintade
C'est un cercle d'argile de 15 à 20 cm de diamètre et de
3 cm de hauteur, modelé sur un rocher plat par les indigènes
de Madagascar et de quelques régions d'Afrique. On y
dispose de grosses graines que les pintades ne peuvent picorer
facilement, de telle sorte que les chocs répétés de leur bec sur
le roc leur fassent perdre tout sens d'orientation et qu'elles
utubent, à moitié assommées : on les capture alors aisément à
la main.
·-
N.B.: le même phénomène se produit avec les poulets
d'élevage si on les laisse picorer sur du ciment.
c) Un lasso à perdrix
Collet en plaine
235
apprivoiser ou chasser et pêcher
0 Une hutte d'affût pour étang
On la construit sur le bord le plus élevé de l'étang aftn de
l'enterrer au maximum et d'éviter de creuser la levée qui
barre l'étang du côté de la bonde : on provoquerait alors un
passage d'eau par infiltration.
Chatière en hêtre
i) Pièges métalliques
Fabriquer un appelant en bois. sculpté et peint : ressemblant le plus possible à l'oiseau qu'on désire attirer (sarcelle.
colvert...).
Ils se composent tous. en principe. de deux mâchoires
métalliques (lisses ou dentelées) qui se rapprochent vivement
quand le ressort qui les maintient ouvertes se déclenche par le
poids de l'animal sur la planchette ou la traction sur l'appât
fixé à la tige de détente.
Appelant
Piège à branches rondes
g) Assommoirs
Pièges simples et efficaces. faciles à confectionner soimême en bois. Un madrier. chargé d'une pierre. est maintenu
soulevé par un système de détente qui se déclenche très
facilement dès que l'animal touche à la planchette d'appui.
Assommoir à madrier
Assommoir en grillage
h) Boîtes assommoirs
Il en existe de nombreux modèles. Elles permettent de
prendre les animaux vivants afm de relâcher ceux que l'on ne
désire pas.
Piège à bascule
Piège dentelé avec œuf pour appât
~~
Piège à taupe ordinaire
Piège à taupe à forceps
Quelques pièges métalliques
Boite assommoir
236
la chasse
j) Boîte-piège à escargots
Fabriquer une boîte en contre-plaqué de 25 x 25 cm ; la
munir d'un toit amovible débordant de 3 cm ; ménager à
2 cm du toit et de chaque côté de la boîte des ouvertures sur
presque toute la longueur et de 3,5 cm de large ; peindre
l'ensemble en vert ; équiper l'intérieur d'un système électrique pour deux piles de 22,5 V qu'on fixera sous le
couvercle, et faire courir sous les ouvertures les fùs : fLis
inférieur et supérieur reliés au pôle -, fLI du milieu au
pôle+ ; disposer comme appât au fond de la boîte du son de
blé ; enterrer la boîte jusqu'à ses ouvertures en un lieu
fréquenté par les escargots. Le procédé électrique permet leur
entrée mais empêche leur sortie ; les récolter tous les deux ou
trois jours.
Boîte-piège à escargots
"''••tè1ë.r
Ail+
~.loiη'·
k) Les appeaux
Les appeaux sont des siffiets ou instruments à vent avec lesquels on imite le cri des oiseaux, pour les appeler, les attirer et
pouvoir ainsi les capturer. Leur usage est interdit par la loi. ... mais s'il nous advenait de devoir survivre par d'autres moyens
non autorisés par la loi ...
Perdrix.
Pie. Corbeau.
~d
Il
·Macreuse .
.CI.JOuctle.
ftT
Cii.
i6J
~ Bécasse.
li
Becassine.
Lapin. Lièvre.
Cheval ier.
~E
t&
ii});)
al#
~
9
4ppeau à frouer .
Chevreuil.
Tableau des principaux appeaux
237
apprivoiser ou chasser et pêcher ·
- notes -
238
annexes
Liste des espèces animales protégées en France
Extrait de l'arrêté ministériel du 12 juin 1979. paru au Journal officiel du 22 août 1979
LISTE DES MOLLUSQUES
PROTEGES SUR L'ENSEMBLE
DU TERRITOIRE
Sont interdits sur tout le territoire
national et en toul temps dans les
conditions déterminées par le décret du
25 novembre 1977 susvisé. la destruction.
ia mutilation. la capture ou l'enlèvement.
.a naturalisation des mollusques d'espèces
non domestiques suivantes ou. qu'ils
-.oient vivants ou morts. leur transport.
eur colportage. leur utilisation, leur mise
èn vente. leur vente ou leur achat :
G ~STEROPODES
• Hélicidés :
Escargot terrassier (Helix melanostoma)
Escargot naticoïde (Helix aperta)
Helix de Corse (Helix tristis)
Escargot de Raspail (Tacheocapmy/aea
rùspaili)
Escargot de N ice (Macularia niciensis)
Otala de Catalogne (Ota/a apalolena)
Escargot de Quimper (Eiona quimpe,,,ma)
• Achatinidés :
Bulime tronqué (Rumina deco/lata)
interdits dans chaque département par un
arrêté préfectoral permanent ou temporaire qui fixe pour une ou plusieurs
espèces nommément désignées. l'étendue
du territoire concerné. la période d'application de la réglementation ou de l'interdiction. les conditions d'exercice du ramassage ou de la récolte et de la cession ainsi
que la qualité des bénéficiaires de l'autorisation .
ARTICLE 2
L'arrêté préfectoral mentionné à l'article
précédent est pris sur la proposition du
Directeur départemental de l'agriculture
après avis de la Commission départementale des sites siégeant en formation de
protection de la nature. ainsi que de la
Chambre d'agriculture. Lorsque le ramassage ou la récolte s'effectue sur les terrains
domaniaux soumis au régime forestier.
l'avis du chef du centre de gestion de
l'Office national des forêts est requis.
LISTE DES ESCARGOTS
DONT LE RAMASSAGE
ET LA CESSION A TITRE GRATUIT
OU ONEREUX PEUVENT ETRE
INTERDITS OU AUTORISES
BIVALVES
• Unionidés :
\ 1oule d'eau douce (Margarit({era mararitifera)
FIXA riON
POl iR LES CH/\\'IPIG"'JO"'JS
I>ES CO!'I I)ITIONS DE RAMASSAGE
f 1 DE CESSION A TITRE GRArlJJ r
Oll O~ERE U X
\RTICLE PREMIER
Le ramassage ou la récolte et la cession à
ife gratuit ou onéreux de toutes les
_ pèces de champignons non cultivées.
~uvent être soumis à autorisation ou
ARTICLE PREMIER
Pour les espèces d'escargots suivantes :
- Helix pomatia (Escargot de Bourgogne)
- Helix aspersa (Escargot petit-gris)
- Zonites algirus (Escargot peson)
Le ramassage de spécimens vivants et
leur cession à titre gratuit ou onéreux
peuvent être soumis à autorisation o u
interdits dans chaque département par un
arrêté préfectoral permanent ou temporaire. qui fixe par espèces nommément
dèsignt!es l'étendue du territoire concerné.
la période d'application de la réglementation ou de l'interdiction. les conditions
d'exercice du ramassage et de la cession.
ainsi que la qualité des bénéficiaires des
autorisations.
Toutefois. ces arrêtés préfectoraux ne
peuvent déroger aux dispositions suivantes
applicables sur l'ensemble du territoire.
qui concernent :
1) l'interdiction du ramassage de spécimens vivants d'Helix pomatia et de leur
cession à titre gratuit o u onéreux :
- en tout temps lorsque la coquille a
un diamètre inférieur à 3 cm.
- pendant la période du )•' avril au 30
juin inclus lorsque la coquille a un
diamètre égal ou supérieur à 3 cm.
2) l'interdiction du ramassage de spécimens vivants à coquille non bordée tt"Helix aspersa et de leur cession à titre gratuit
ou onéreux en tout temps.
3) l'interdiction du ramassage de spécimens vivants de Zonites a/girus et de leur
temps. lorsque la coquille a un diamètre
inférieur à 3 cm.
ARTICLE 2
L'arrêté préfectoral mentionné à l'article
précédent est pris sur proposition du
Directeur départemental de l'agriculture
après avis de la Commission départementale des sites siégeant en formation de
protection de la nature ainsi que de la
Chambre d'agriculture.
Lorsque le ramassage doit s'effectuer
sur les terrains domaniaux soumis au
régime forestier. ravis du Chef de centre
de gestion de l'Office national des forêts est
requis.
LISTE DES OISEAUX PROTEGES
SUR L'ENSEMBLE DU TERRITOIRE
Sont interdits sur tout le territoire
national et en tout temps. dans les
conditions déterminées par le décret du
25 novembre 1977 susvisé. la destruction
ou r enlèvement des œufs et des nids, la
destruction. la mutilation. la capture ou
l'enlèvement. la naturalisation des oiseaux
d'espèces non domestiques suivantes ou.
qu'ils soient vivants ou morts. leur transport. leur colportage. leur utilisation. leur
mise e n vente. leur vente ou leur achat :
239
apprivoiser ou chasser et pêcher
GA VIl FORM ES
• G aviidés:
Toutes les espèces de plongeons (Gavia
• Otididés:
Toutes les espèces d'outardes (Otis sp)
APODI FORMES
• Apodidés :
Toutes les espèces de Martinets (A pus sp)
.~p)
C HARADRIIFORMES
• Podicipedipés :
• Scolopacidés :
CORACII FORMES
C hevalier guignette (Tringa hypoleucos)
Tous les bécasseaux (à l'exception du
Bécasseau maubèche) (Ca/idris sp) (à
l'exception de Ca/idris canurus)
• Alcedinidés :
Martin-pêcheur (Alcedo atthi.~l
Toutes les espèces de grèbes (Podiceps
sp)
PROCELLA RII FORM ES
• Toutes les espèces de puffms (Pu.l]inus
sp)
Fulmar (Fulmar us glacial is)
• H ydrobatidés :
Toutes les espèces de pètrels (Hydr obatidae sp)
P ELECAN IFORMES
• S ulidés:
Fou de Bassan (Sula bassana)
• Phalacrocoracidés :
Toutes les espèces de cormorans (Phala crocor ax sp)
C ICO N II FORM ES
• Rec urvirostridés :
Echasse blanche (Hinumtopus himantopusl
Avocette (Recurvirostra avoserral
• Burhinidés :
Œdicnème criard (Burhinus œdicne-
• Coraciidés :
Rollier d'Europe (Coracias garrulus)
• Upupidés :
Huppe fasciée (/...'pupa epopsl
mus)
• Glareolidés :
Toutes les espèces de Glaréoles (Glareola sp)
Courvite (Cursori us cursor)
PIC I FO RM ES
• Picidés:
Toutes les espèces de Pics (Picidae sp)
Torcol fourmilier (lynx torquifla)
LARIFORM ES
PASSERI FORM ES
• S tercorariidés :
Toutes les espèces de Labbes (Stercora-
• Alaudidés :
rius spi
chydactyla)
• Ardéidés :
Toutes les espèces d e hérons.
Butors. Aigrettes. Blongios (Ardeidae sp)
• Laridés:
Toutes les espèces de Goélands à
l'exception du Goéland argenté (Larus
• Ciconiidés :
Cigogne blanche (Ciconia ciconia)
Cigogne noire (Ciconia nigra)
argentatus)
• T hreskiornithidés :
• Sternidés :
Toutes les espèces de sternes et guifettes
Ibis falci nelle (Plegadis .falcinellus)
Spatu le blanche (Platalea leucorodia)
• Meropidés :
Guêpier d'Europe (Merops apiaster)
Alo uette calandrelle (Calandre/la braAlo uette calandre (Melanocorypha calandra)
Cochevis huppè ((ia/erida crisliltal
Alouette lulu Œullula arhoreal
Alouette hausse-col (Eremopltila alpes-
Toutes les espèces de Mouettes à
l'exception de la Mouette rieuse (Larus
tris)
ridibundus)
• H irundinidés :
Toutes les espèces d'Hirondelles (Hirun-
(Sternidae sp)
dinidae sp)
• Mot acillidés :
Toutes les espèces de Pipits (Anthus spi
Toutes les espèces de Bergeron nettes
• Phœnicopteridés :
Flamant rose (Phœnicopterus ru ber)
ALCI FORM ES
ANSE RI FORM ES
• Alcidés:
Petit pingouin (Alea torda)
Toutes les espèces de guillemots (Uria
• La niidés:
sp)
(Lanius sp)
• Anatidés :
Cygnes ((l'KIIIIS ~pl
Oies des neiges (.4 n.~er Cal!mlescen.~J
Bernaches (Rrwua spi
Tadornes (Tadorna sp)
Fuligule nyroca (Ayrhia nyroca)
Harles (Mergus sp)
Erismature à tête blanche (Oxyura leucoceplrala)
FALCON I FORMES
•
•
•
•
Accipltridés
Falconidés
Pandionldés
Vulturidés
Tou tes les espèces de rapaces diurnes
(Motacilla sp)
Mergule nain (Plautus alle)
Macareux moine (Fratercula arctica)
• Gruldés:
Grue cendrée (Gr us grus)
• Rallidés:
Marouettes (Porzana sp)
Râle des genêts (Crex crex)
240
• Bombycillidés :
Jaseur boréal (Bombycilla garni/us)
CO LUM BIFORMES
• C inclidés :
Ci ncle plongeur (Cinclus cinclus)
• Ptéroclididés
Ganga cata (Pterocles alchata)
• T roglodytidés :
CUCULIFORMES
dytes)
• C uculidés :
• Prunellidés :
Toutes les espèces d'Accenteurs (Pru-
Toutes les espèces de coucous (Cuculidae sp)
STRI G IFORMES
• Strigidés :
G RU I FORM ES
Toutes les espèces de Pies grièches
Toutes les espèces de rapaces nocturnes
(Strigidae sp)
CA PRI MULG I FORM ES
• Caprimulgidés :
Toutes les espèces d'Engoulevents (Caprimulgus sp)
Troglodyte mignon (Troglodytes troglo-
nella sp)
• T urdidés:
Toutes les espèces de Traquets (Saxicola
sp et Œnanthe sp)
Merle de Roche (Monllcola saxatilis)
Merle bleu (Monticola solitarius)
Rouges-queues (Phœnicurus sp)
Rouge-gorge (Erithacus rubecula)
Rossignol philomèle (Luscinia megarhyncltos)
Gorge-bleue (Luscinia svecica)
Merle à plastron (Turdus torquatus)
espèces protégées
• Sylvlidé.'> :
Toutes les espèces de fauvettes (Sylvia
sp)
Toutes les espèces de Pouillots (Phylloscopus sp)
Toutes les espèces d'Hippolaïs (Hippolais
sp)
Toutes les espèces de Rousserolles et
Phragmites (Lusciniola sp. Acrocephalus
sp. Cettia sp)
Toutes les espèces de Loccustelles (Locuste/la sp)
Cisticole des joncs (Cisticola Juncidis)
• Regulidés:
Roitelets (Regulus sp)
• Muscicapidés:
Gobe-mouches (Muscicapa sp)
• Timaliidés :
Mésange à moustaches (Panurus biarmicus)
• Paridés:
Toutes les espèces de Mésanges (Paridae
sp)
• Sittidés:
Toutes les espèces de Sittelles (Sitta sp)
Tichodrome (Tichodroma Muraria)
• Certhiidés :
Toutes les espèces de Grimpereaux
fCerthia sp)
• Fringillidés :
Toutes les espéces de Becs croisés (Loxia
sp)
Gros bec (Coccothraustes coccothraustes)
Verdier (Ch/oris ch/oris)
Toutes les espèces de Pinsons (Fringilla
sp)
Tarin (Cardue/is spinus)
Chardonneret (Carduelis carduelis)
Toutes les espèces de Linottes et de
Sizerins (A ca nthis sp)
Serin cini (Serinus serinus)
Venturon montagnard (Serinus citrine/la)
Bouvreuil (Pyrru/ha pyrrulha)
Bruant proyer Œmberiza calendra)
Bruant jaune (Emberi:a citrine/la)
Bruant fou (Emberiza cia)
Bruant zizi Œmberiza cialas)
• Ploceidés :
Moineau friquet (Passer montanus)
Moineau soulcie (Petronio petronio)
Niverolle (Molll((ringilla nivalis)
• Orlolldés :
Loriot jaune (Oriol us oriolus)
• Corvidés:
Casse-noix (Nucifraga caryocatactes)
Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax)
Chocard à bec jaune (Pyrrhocorax graculus)
Grand corbeau (Corvus corax)
ARTICLE 2
PASSERIFORMES
Sont interdits dans les conditions déterminées par le décret du 25 novembre 1977
susvisé. la mutilation. la naturalisation des
oiseaux d'espéces non domestiques suivantes ou. qu'ils soient vivants ou morts. leur
transport. leur colportage. leur utilisation.
leur mise en vente. leur vente ou leur
achat :
• Emberizidés :
Bruant ortolan Œmberiza hortulana)
LARIFORMES
Sont interdits sur tout le territoire
national et en tout temps dans les
conditions déterminées par le décret du
25 novembre 1977 susvisé. la destruction
ou l'enlèvement des œufs ou des nids. la
destruction. la mutilation. la capture ou
l'enlèvement. la naturalisation des amphibiens et des reptiles suivants ou. qu'ils
soient vivants ou morts. leur transport.
leur colportage. leur utilisation. leur mise
e n vente. leur vente ou leur achat :
• Laridés:
Goéland argenté (Larus argentatus)
Mouette rieuse (La rus ridibundus)
ARTICLE 3
Sont interdits dans les conditions déterminées par le décret du 25 novembre 1977
susvisé. le colportage. la mise en vente. la
vente ou l'achat. qu'ils soient vivants ou
morts. des oiseaux d'espèces non domestiques suivantes :
ANSERIFORMES
• Anatidés:
Oie des moissons (Anser f abalis)
Oie à bec court (A nser br achyrhynchus)
Oie rieuse (A nser albifrons)
Oie naine (Anser erythropus)
Oie cendrée (A nser anser)
Canard souchet (Anas clypeata)
Canard pilet (A nas acuta)
Canard chipeau (Anas strepera)
Canard sifneur (Anas pene/ope)
Sarcelle d'hiver (A nas crecca)
Sarcelle d'été (A nas querquedula)
Fuligule milouin (Aythia ferina)
Fuligule milouinan (Aythia mari/a)
Fuligule morillon (Aythia fuligula)
Nette rousse (Netta rufina)
LISTE DES AMPHIBIENS
ET REPTILES PROTEGES
SU R L'ENSEMBLE DU TERRITOIRE
AMPHIBIENS
U RODELES
• Salamandrldés :
Salamandre noire (Salamandra afra)
Salamandre tachetée (Sa lamandra sa/amandra)
• Trituridés :
Euprocte des Pyrénées (Euproctus asper).
Euprocte corse (Euproctus montanus)
Triton alpestre (Triturus alpes/ris)
Triton crêté (Tri/urus cristatus)
Triton palmé (Triturus helveticus)
Triton marbré (Triturus marmora/us)
Triton vulgaire (Tri/urus vu/gari s)
Triton de Blasius (Tri/urus blasii)
• Pléthodontidés :
Spelerpes bruns (Hydroma/1/es ilalicus)
GRUIFORMES
ANOURES
• Rallidés:
Râle d'eau (Ra/lus aquaticus)
• Discoglossidés :
Discoglosse peint (Discoglossus pictus)
Discoglosse sarde (Discoglossus sardus)
CHARADRIIFORM ES
• Bufonidés:
Crapaud commun (Br((o bufo)
Crapaud des joncs (Bufo calamila)
Crapaud vert (Br((o viridis)
• Scolopacidés :
Bécasse des bois (Sco/apax rusticola)
Bécasse maubèche (Ca/idris canuws)
Chevalier arlequin (Tringa erythropus)
Chevalier gambette (Tringa totanus)
Toutes les espèces de Bécassines
Toutes les espèces de Courlis (Numenius
sp)
Toutes les espèces de Barges (Limosa sp)
Tourne-pierre à collier (Arenaria interpress)
• Hylidés:
Rainette verte (Hy la arborea)
Rainette méridionale (Hy la meridionalis)
• Ranidés:
Toutes les espèces de grenouilles (à
l'exclusion de la grenouille verte) (Runa sp)
(â l'exclusion de Rana e.~culenwl
• Charadrldés :
Toutes les espèces de Pluviers et de
Gravelots (Charadrius sp)
Vanneau huppé (Va nellus vanel/us)
CHELONIENS
COLUMBIFORMES
• Emydidés:
Cistude d'Europe (Emys orbieu/oris)
• Columbrldés
Tourterelle des bois (Sptreptopelia turtur)
REPTILES
• Testudlnidés :
Tortue d'Hermann (Tesllldo lrermanni)
Tortue grecque (Testudo graeca)
241
apprivoiser ou chasser et pêcher
OPHIDIENS
• Colubridés:
Couleuve d'Esculape (Eiaphe longissima)
Couleuvre à échelons (Elaphe scalaris)
Couleuvre lisse (Corone/la austriaca)
Couleuvre bordelaise (Coronella girondico)
Couleuvre à collier (Natrix natrix)
Couleuvre vipérine (Natrix maura)
Couleuvre verte et jaune (Co/uber viridijlavus)
Couleuvre de Montpellier (Ma/po/on
monspesulanus)
• Vipéridés :
Vipère de Seoane (Vipera seoani)
Vipère d'Orsini (Vipera ursinii)
LACERTI LI ENS
• Geckonldés :
Tarente (Tarentola mauritanica)
Hemidactyle commun (Hemidactylus
turcicus)
Phyllodactyle d'Europe (Phyllodactylus
europaeus)
• Scincidés :
Seps strie (Chalcides cha/cides)
• Angulldés:
Orvet (Anguis fragilis)
• Lacertldés :
Lezard des murailles (Lacer/a muralis)
Lezard agile (Lacerta agi/is)
Lezard vert (Lacerta viridis)
Lezard vivipare (Lacerta vivipara)
Lezard ocelle (Lacerta lepida)
Lezard sicilien (Lacer/a sicula)
Lezard montagnard corse (Lacerta bedriagai)
Lezard tyrrhenien (Lacerta tiliguerta)
Algyroïde (A/gyroïdes fitzingeri)
Psammodrome d'Edwards (Psammodromus hispanicus)
Psammodrome Algire (Psammodromus
a/girus)
ARTICLE 2
Sont interdits dans les conditions déterminées par le decret du 25 novembre 1977
susvise la mutilation. la naturalisation des
amphibiens et reptiles suivants ou, qu'ils
soient vivants ou morts. le transport. le
colportage. l'utilisation. la mise en vente.
la vente ou l'achat des spécimens detruits.
captures ou enleves sur tout le territoire
national:
AMPHIBIENS
• Soricidés :
Musaraigne aquatique (Neomys fodiens)
RONGEURS
• Sciuridés :
Ecureuil (Sciurus vulgaris)
ANOURES
• Castoridés :
Castor (Castor fiber)
• Ranidés:
Grenouille verte (Rana esculenta)
CARNIVORES
• Viverridés :
Genette (Genetta genetta)
REPTILES
OPHIDIENS
• Mustélidés :
Vison (MII.~tella lutreolal
• Vipéridés :
Vipère aspic (Vipera aspis)
Vipère peliade (Vipera berus)
• Ursidés:
Ours (Ursus arctos)
LISTE DES MAMMIFERES
PROTEGES SUR L'ENSEMBLE
DU TERRITOIRE
Sont interdits sur tout le territoire
national et en tout temps dans les
conditions determinees par le decret du
25 novembre 1977 susvise. la destruction.
la mutilation. la capture ou l'enlèvement.
la naturalisation des mammifêres d'espèces
non domestiques suivantes ou. qu'ils
soient vivants ou morts. leur transport.
leur colportage. leur utilisation. leur mise
en vente. leur vente ou leur achat.
CHIROPTERES
Toutes les espèces de chauve-souris
(Chiroptera sp)
• Félidés:
Chat sauvage (Felis sylvestris)
Lynx d'Europe (Fe/is (lynx) lynx)
ONGULES
• Bovidés:
Bouquetin (Capra ibex).
ARTICLE 2
Sont interdits dans les conditions déterminées par le décret du 25 novembre 1977
susvise. la mutilation. la naturalisation des
mammifères d'espèces non domestiques
suivantes ou. qu'ils soient vivants ou
morts. le transport. le colportage. l'utilisation. la mise en vente. la vente ou J'achat
des spécimens détruits. capturés ou enleves sur tout le territoire national :
INSECTIVORES
• Talpidés:
Desman des Pyrênêes (Galemys pyrenaïcus)
• Erinaceidés :
Hérisson d'Europe (F.rinuceus europaeusl
Hérisson d'Algérie Œrinaceu.~ ulgimsl
CARNIVORES
• Mustélidés:
Loutre (Lutra /tara)
Martre (Martes martes)
Fouine (Martes foïna)
Belette (Mustel/a nivalis)
Hermine (Mustel/a erminea)
Putois (Mustella putorius)
Le directeur de la Protection de la Nature. le directeur de la Qualité, les préfets et les maires sont chargés. chacun en ce qui le concerne.
de l'exécution du présent arrêté qui sera publié au Journal officiel de la République française.
Fait à Paris, le 24 avril 1979.
Le ministre de l'Environnement et du Cadre de vie
Le ministre de l'AgricultLire
242
espèces protégées
Liste des espèces de gibier de chasse
Extrait de l'arrêté ministériel du 12 juin 1979, paru au Journal officiel du 22 août 1979
ARTICLE PREMIER. France et en zone maritime :
La liste des espèces de gibier que l'on peut chasser est fiXée comme suit sur le territoire européen de la
OISEAUX
-\louette des champs
Barges
Becasse
Bécasseau maubèche
Bécassines
Caille des blés
Canard chipeau
Canard colvert
Canard pilet
Canard siffleur
Canard souchet
Chevaliers (sauf le Chevalier Guignette)
Choucas des tours
Colins
Corbeau freux
Corneilles
Courlis
Eider à duvet
Etourneau sansonnet
Fatsans de chasse
Foulque macroule
Fuligules (sauf fuligule nyroca)
Garrot à l'œil d'or
Geai des chênes
Gélinotte des bois
Gravelots
Grives
Harelde de Miquelon
Huîtrier pie
Lagopède alpin
Macreuses
Merle noir
Nette rousse
Oie cendrée
Oie des moissons
Oie rieuse
Oie à bec court
Perdrix bartavelle
Perdrix grise
Perdrix rouge
Pie bavarde
Pigeon biset
Pigeon colombin
Pigeon ramier
Poule d'eau
Pluviers
Râle d'eau
Sarcelles
Tétras lyre (coq maillé)
Tétras urogalle (coq maillé)
Tourne-pierre
Tourterelles
Vanneau huppè
MAMMIFERES
Blaireau
Cerf élaphe
Cerf si ka
Chamois
Chevreuil
Daim
Isard
Lapin de garenne
Lièvre brun
Lièvre variable
Marmotte
Mouflon
Renard
Sanglier
Dans chaque département les espèces de gibier mentionnées ci-dessus ne peuvent être chassées que pendant le temps où la chasse de
ces espèces est permise et dans les conditions fixées par les arrêtés d'ouverture et de la clôture de la chasse.
ART. 2.- En vue de la régulation de populations peut être en outre autorisé dans les conditions prévues dans les arrêtés permanents
départementaux sur la police de la chasse le tir des espèces suivantes :
Blaireau
Renard
Sanglier
:"hat haret
Belette
·ouine
Hermine
Martre
Putois
Lapin de garenne
Ragondin et rat musqué
Corbeau freux
Corneille noire
Choucas des tours
Pie bavarde
Pigeon ramier
Etourneau sansonnet
243
....."'
t
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..
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MAMMIFERES EN
DE DISPARITION
VOIE
Chaque numéro sur la carte correspond
à une zone où des espèces (ou sousespèces) de mammifères sont menacées de disparition.
1 Ours polaire - Morse de l'Atlantique Phoque à rubans.
2 Phoque à rubans.
3 Ecureuil de Kaibab - Chien de prairie de
l'Utah - Grizzly mexicain - Furet à pattes
noires - Loutre de mer - Cerf de Virginie
- Bison de forêt (américain).
4 Tigre - Cheval de Przewalski - Ane
sauvage d"Asie - Chameau de Bactriane
- Cerf Sika.
5 Ecureuil de Delmarva - Campagnol de
Block Island - Campagnol de Beach.
6 Bison d"Europe.
7 Lapin des volcans - Zagouti de Cuvier Zagouti d'Haïti - Puma de Floride Phoque moine des Cara"1beS - Tapir de
Baird - Cerf de Virginie.
8 Lynx pardelle - Panthère du Maghreb Phoque moine de la Méditerranée Mouflon de Chypre.
9 Tigre - A ne sauvage d'Asie - Daim
iranien - Bison d"Europe.
10 A ne sauvage d'Asie - Markhor.
11 Panda géant - Tigre - Dugong - Rhinocéros de Sumatra - Cerf Sika - Cerf du Père
David - Kouprey - Takin.
12 Serow japonais.
13 Singe araignée - Tamarin de Goeld Loutre géante.
244
/
<
14 Ane sauvage d'Afrique - Rhinocéros noir
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
- Hippopotame nain - Elan de Derby Céphalophe de Jentink - Oryx blanc Addax - Gazelle à cornes fines.
Dugong - Ane sauvage d'Afrique Rhinocéros de Bürchell - Rhinocéros noir
- Oryx blanc - Addax - Damalisque de
Hunter - Bubale de Swayne - Beira Bouquetin d'Abyssinie.
Dugong - Oryx d'Arabie.
Lion d'Asie - Tigre - Dugong - A ne
sauvage d'Asie - Rhinocéros unicorne de
l'Inde - Rhinocéros de Sumatra - Cerf
d'Eid - Buffle indien - Tahr de Nilgiri.
Orang-outan - Lapin des Ryu-Kyu Dugong - Rhinocéros de Sumatra - Cerf
Sika - Tamarau - Anoa- Serow japonais.
Orang-outan - Tigre - Dugong - Rhinocéros de Java - Rhinocéros de Sumatra Serow de Sumatra.
Mangabey de la Tana - Colobe roux de la
Tana - Chimpanzé nain - Gorille de
montagne - Dugong - Zébre de montagne - Rhinocéros noir - Hippotrague noir
géant - Bontebok - Damalisque de
Hunter - Gnou à queue blanche.
Lémur à nez camus - Lémur mangouste
- Lémur à queue grasse - Lémur à
fourche - Avahi laineux - Sifaka de
Verreaux - Indri - Aye-Aye - Dugong.
Phoque de Ross.
Phoque moine des iles Hawaï.
Thylacine - Fourmilier marsupial roux Phalanger de Leadbeater - Phalanger à
queue écailleuse.
245
OISEAUX EN VOIE DE DISPARITION
Chaque numéro sur la carte correspond
à une zone où une espèce d'oiseaux est
menacée de disparition.
1 Cupidon des prairies - Grue blanche
américaine - Grue du Canada - Courlis
eskimo - Barge d'Hudson.
2 Cygne trompette - Condor de Californie Cupidon des prairies - Grue du Canada Pic à bec d'ivoire - Figuier de BachmanRguier doré - Figuier de Kirtland « Moineau » du Cap Sable.
3 Pétrel cahow - « Moineau » d'Ipswich « Moineau » sombre.
4 Goéland d'Audouin.
5 Tragopan de Hastings - Outarde des
Indes - Malkoha à face rouge.
6 Tragopan de Blyth - Lophophore de
Sclater - Hoki blanc - Faisan de Hume Calao de Narcondam.
7 Aigrette de Chine - Ibis géant - Tadorne
de Corée - Tragopan de Cabot Lophophore de Lhuys - Faisan impérial Faisan d' Edwards - Hoki brun - Faisan
d' Elliot - Grue japonaise - Rubiette à tête
rousse.
8 Albatros à queue courte - Cigogne
blanche de Corée - Ibis japonais - Aigle
des singes des Philippines - Mégapode
de Lapérouse - Faisan de Swinhoe Faisan Mikado - Eperonnier Napoléon Grue japonaise - Pic d'Okinawa - Monarque de Tinian.
9 Zostérops de l'ile Truk et de Ponapé.
10 Oie néné - Canard de Leysan - Buse
d'Hawaï - Corneille d' Hawaï - Onnao Rousserolle de Nihoa - Oo de l'ile Kauai Nukupuu - Akialoa de Kauai - Psittirostre
de Maui - Ou - Palila - Drépanis huppé.
11 Grèbe du lac Atitlan - Hocco huppé - Pic
impérial.
246
24
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•
16
12 Pétrel diablotin - Grue du Canada - Râle
Zapata - Amazone à ventre rouge Amazone impérial - Amazone à cou
rouge - Amazone versicolore - Amazone
de Guilding - Engoulevent de Porto-Rico
- Pic à bec d'ivoire - Gorge blanche Grive de grand Caïman - Figuier de
Semper.
13 Touraco du prince Ruspoli.
14 Fou d' Abbott.
15 Etourneau de Rotschild.
16 Perroquet nocturne
Atfichornis
bruyant.
17 Perruche à ailes d'or.
18 Perruche terrestre - Perruche à ventre
orange - Perruche de paradis - Atrichornis roux - Malure du lac Eyre.
19 Kagou.
20 Râle Takahé - Pluvier de NdUvelleZélande - Kakapo - Perruche alpine Chouette de Nouvelle-Zélande - Xénique
des buissons - Corneille caronculée Philéstourne - Gobe- mouches des Chatham - Piopio - Oiseau-point.
21 Mégapode de Pritchard.
22 Monarque de Tahiti.
23 Buse des Galapagos.
24 Alouette de l'ile Raza.
25 Bulbul tacheté - Grive olive de Teita.
26 Crécerelle de l'ile Maurice - Crécerelle des
iles Seychelles - Hiboû des Seychelles Faux Souï-manga à bec mince - Bulbul
olive - Merle des Seychelles - Fauvette
des Seychelles - Gobe-mouches de
Paradis des Seychelles - Foudi des
Seychelles.
27 Pétrel de Stejneger.
28 Grive ermite - Gros- bec de Tristan Pinson de Tristan.
247
apprivoiser ou chasser et pêcher
Adresses utiles
Ligue française contre la vivisection - 84 100 Uchaux (Tél. : 90-34-17-60).
Comité européen pour la protection des phoques et autres animaux à fourrure- 9. rue Honoré-de-Balzac, 78630 Montesson.
Combat pour l'Homme - 7, rue Boucicaut, 7 50 15 Paris.
Société nationale de protection de la nature- 57 , rue Cuvier, 75005 Paris (Tél.: 707-31-95).
Société protectrice des animaux- 39, bd Berthier, 75017 Paris.
Assistance aux animaux- 90, rue J.-P. Timbaud, 75011 Paris.
Amis des renards et autres puants - 50, rue Molitor. 7 50 16 Paris.
Œuvre d'assistance aux bêtes d'abattoirs- Maison des Vétérinaires- 10. place Léon-Blum, 75011 Paris.
Ligue anti-chasse - Docteur J.-M. Kalmar - 3, place de l'Etoile. 38000 Grenoble.
Rassemblement des opposants à la chasse (R.O.C.) - 17 3, rue du Faubourg-Saint-Antoine. 7 50 Il Paris.
Bibliographie
Adarnson Joy : Vivre libre ! (Laffont).
Alpha encyclopédie - vol. 12 (La Grange-Batelière).
Alphandéry G. et R. : La Gazette apicale (Montfavet, par Avignon).
Anscieau Gilbert: Familier de la Nature (Presses de l'Ile-de-France).
Arnac Béatrice: Poèmes et Chansons (chez J'auteur: Villiers-Je-Bâcle par Gif-sur-Yvette. 91190).
Assiniwi Bernard : Survie en forèt (Léméac - Montrèal).
Bang Preben: Guide des traces d 'animaux (Delachaux et Niestlé).
Bonnier Gaston: Cours complet d'Apiculture (Librairie générale de l'enseignement- 4, rue Dante,
Paris v•).
Boone J. Allen : Des bètes et des hommes (Dangles).
Bosco Henri : L'A ne culotte (Gallimard).
Burnand Tony : Pèche en eau douce - Pèche en mer - Chasse à tir (Hachette).
Caillas Alin: Le Rucher de rapport (S.N.A. - Il , rue Gaillon, Paris Il").
La Chasse moderne - Encyclopédie du chasseur (Larousse).
Chauvin Rémy : Traité de biologie de l'abeille (Masson).
Chiche Cap Dac (Scouts de France - 23, rue Ligner, Paris xx•).
Chinery M. : Regard nouveau sur la nature (Gamma).
Le Courrier de la Nature, n° 64 (revue bimestrielle - 57, rue Cuvier, Paris v•).
Darrigol Jean-Luc: Le Miel pour votre santé (Dangles).
Degois F. : Livre du bon moutonnier (La Maison rustique - Paris Vl•).
Delavaud Colin : Oiseaux de notre pays (J. Susse - Paris).
Documentation du C.E.E.P.A.F. (9, rue Honoré-de-Balzac- 78360 Montesson).
Domalain Jean-Yves : L'Adieu aux bètes (Arthaud).
Duborgel Michel : La Pèche en mer (Livre de Poche).
Duchartre P.L.: Armes de chasse, Histoire et Emploi (Vilo).
Fargeas Daniel : Fiches écologiques (Vingrau - 66600 Rivesaltes).
Félix J. : Guide du Promeneur dans la nature (Hatier).
Fisher James : La Vie sauvage en sursis (Delachaux et Niestlé).
Gezelle Guido : Œuvres (Seghers).
Gilbert Robert : Elevage des Vers à soie (Maison rustique).
Herrigel E. : Le Zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc (Dervy-Livres).
Kalmar Jacques M. : Frontières de t'Homme (Delachaux et Niestlé).
248
annexes
Bibliographie (suite) :
Klein Michel: Ces bètes qui m'ont fait homme (Presses Pocket).
laporte Claude: Elevage des escargots de jardin (chez l'auteur : Saint-Martin- 47270 Puymitol).
Lecœur G. : Les Couteaux de jet (Crépin-Leblond - 12, rue Dugay-Trouin, Paris VI•).
Lejeune Emile : La Pèche (Marabout).
Leroy A. : Elevage rationnel des Animaux domestiques (Hachette).
Martin J.-C. : La Basse-cour simplifiée (la Maison rustique).
Massacrier Jacques : Savoir revivre (Albin Michel).
Mery Fernand : Les bètes ont aussi leur langage (Presses Pocket).
Montagu Ashley : Les Premiers Ages de l'Homme (Marabout>.
Le Mouton (larousse).
Nard J. : Gibiers d'appoint et Chasse pratique (la Maison rustique).
Noblet Nicolas : Le Permis de chasser (Hachette).
Packard Vance: Comportement humain des animaux (la Palatine, Genève).
La Pèche moderne - Encyclopédie du pécheur (larousse - 1925).
Peterson R. : Guide des oiseaux d'Europe (Delachaux et Niestlé).
Le Pont (n•• 4 et 5) (la lanterne - B. P. 95 - 70200 Lure).
Prioux G. : Quel est ce poisson ? (la Maison rustique).
Quittet E. : La Chèvre, guide de l'éleveur (la Maison rustique).
Renard Jules : Histoires naturelles (J'ai lu).
Renard Maurice Ch.: Pèche à la mer (Albin Michel).
Roby : Animaux des prés et des champs (France-Empire).
Sacase Christiane : Animaux des bois et des champs (Hachette).
Saury Alain : Les Plantes mellifères, l'abeille et ses produits (Lechevallier) -Le Miel et la Cire (chez
l'auteur : 06390 Coaraze).
Saury Bianca: Poèmes (chez l'auteur : Villiers-le-Bâcle - 91190 Gif-sur-Yvette).
Sergent Maurice: Camps par tous les temps (Scouts de France- 23. rue Ligner, Paris xx•).
Seymour John : Revivre à la campagne (Edita-Vilo).
Sire Marcel : La Vie sociale des animaux (Le Seuil).
Skelton B. : Encyclopédie du Cheval (Hachette).
Steiner Rudolf: Agriculture (Ed. anthroposophiques romandes - Suisse).
Thoorens Léon : Panorama des littératures - 7 vol. (Marabout).
Tocquet Robert : Meilleur que les hommes (J'ai lu).
Toesca Maurice: Le Chant de la nature (France-Empire).
Tout l 'Univers (Hachette).
Vidron F. : La Chasse en montagne (P.U.F.).
Vidal de Fonseca M.-L. : L 'âne fait son chemin (La Maison rustique).
249
apprivoiser ou chasser et pêcher
250
se loger
L'habitat naturel
11-1 : Les constructions de type sauvage
Outils de base de construction - Tirer un plan et réaliser une maquette - L'abattage - Le brêlage Tenons et mortaises - Chevilles et mi-bois - Les tiges fùetées - Différentes familles de construction
sauvage - Constructions à base de matériaux récupérés.
11-2: Quelques types simples d'habitation
L'igloo ou la hutte de l'Esquimau - Le tipi- La maison arboricole- La yourte mongole- La borieUne cache pour terrain en pente - Une grotte peu profonde et son aménagement - Deux tentes
individuelles - Le dôme - Divers.
11-3: Techniques et matériaux contemporains
Les outils du maçon- Les liants- Les matériaux de maçonnerie- Le béton- Une bétonnière sans
moteur -Construire des fondations - Coffrage d'une semelle de fondation - Les revêtements de sol Quelques types de charpentes primitives - Types de couvertures - Quelques modes de constructions
simples en terre.
Effraction et squatting
Bibliographie
251
L'habitat naturel
Construire sa maison, faire son pain, accoucher la mère de son enfant : autant
de gestes essentiels oubliés par une humanité déchue. S'abriter est une nécessité
vitale pour tous les animaux: qui a son gîte, son terrier, son nid, son antre... ou son
clapier au vingtième étage sur cour. Car il faut bien pouvoir reposer en toute
quiétude et chaleur et laisser grandir les petits. Pour l'homme s'ajoutaient les
possibilités de la réflexion et de la créativité artistique ou artisanale.
Il est à peu près sûr que les arbres furent les premiers abris naturels dont nous
devions peu à peu apprendre à utiliser tous les matériaux pour construire des
habitats de plus en plus· fonctionnels. «Ces arbres, comme dit Maeterlinck, qui
donnent au passant le modèle de tous les grands mouvements de résistance
nécessaire, de courage paisible, d 'élan, de gravité, de victoire silencieuse et de
persévérance. n Puis vinrent les cavernes : certaines roches déjà creusées par
l'érosion des eaux étaient faciles à élargir. Puis l'habitat de moellons. Quant aux
notions de cueillette, puis de culture, puis de chasse, s'ajoutèrent celles de pêche et
arrivèrent les constructions sur pilotis au bord des lacs poissonneux.
De la maison isolée jusqu'au hameau et au village, nos demeures gardèrent
durant des siècles un caractère aimable où l'on put vivre en contact avec la Nature et
le rythme des saisons, bien plus capables d'inciter à la réflexion que les
connaissances purement livresques. Le grand livre de la Nature est devenu illisible
pour la plupart de l'humanité qui, entassée dans les villes monstrueuses, pourrit
comme les pommes, selon l'expression de Mirabeau.
Puissions-nous retrouver cette joie primordiale de créer notre propre maison
avec nos propres mains en utilisant les matériaux non transformés d'une terre qui
aussi nous nourrit.
252
Les constructions de type sauvage
1. Outils de base de construction
1 - scie à émonder
1- serpe
3 -lime
~ - scie à métal
5 - râpe à bois
6 - scie égoïne
7 - tourne-à-gauche (pour les tarières)
-tarières
9 - scie à bûches
10 - marteau de charpentier
1 : - ciseau à bois
5
•
12 - vilebrequin
13 - plane
14 - pince universelle
15- ciseaux
16 - tournevis
17 - poinçon
18 - emporte-pièce multiple
19 - emporte-pièce
20 -vilebrequin
21 -rateau
22 - clef à molette
23 - ciseau trident
24- alène
25- maillet
26 - petite tarière
27 -canif
4
~,~···~·
sJ----- -·--..1
253
se loger
28 - pelle-bêche
2 9 - hachette
30 - crayon de menuisier
31 -double mètre
et un stock de cordes de la grosseur d'un doigt...
3. L'abattage
Les perches droites sont un matériau de base pour la
construction. On peut se les tailler dans de simples taillis,
utiliser des branches basses de grands arbres ou celles de
troncs morts tombés.
On les scie puis les ébranche du bas vers le haut.
.za
3o
1
f8RANCHéf{ PU
~S VERS L.~
HAUT
Pour l'abattage et le débitage des troncs d'arbre. voir le
chap. 3-2 de la partie Se chat([(er.
2. Tirer un plan et réaliser une maquette
Afm de rèaliser correctement l'objet que l'on désire
construire, il est absolument nécessaire de faire un plan à une
échelle assez grande pour y noter clairement les détails ( 10 cm
pour 1 rn). On peut faire suivre ce premier travail de la
réalisation d'une petite maquette avec des matériaux très
simples (balza. branchettes. ficelle. carton. colle. punaises... ).
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C'est la ligature que l'on fait à l'aide de corde autour de
deux perches juxtaposées : ce procédé remplace avantageusement le cloutage ou le vissage. On encoche les perches au
préalable (en méplat) afin de leur éviter de tourner.
N.B. : on peut con struire ainsi des cabanes très solides.
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4. Le brêlage
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constructions sauvages
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Une application pratique du brêlage : la table « Robin des
'lois » (Scouts de France) :
8RElAGlS
6. Chevilles et mi-bois
5. Tenons et mortaises
L'extrémité d'une des perches se taiUe en pointe afin de
servir de tenon et d'être enfllée dans un trou percé dans
,·autre perche. Pour consolider la fixation du t~non et de la
mortaise, enfoncer un coin. Utiliser comme outils : tarière,
grosses mèches, hachette, plane, râpe à bois.
On taille les cheviUes au cœur d'une branche d'au moins
2 cm de diamètre. EUes serviront à maintenir les perches
assemblées à angle droit. préalablement taillées à mi-bois.
Outils requis : crayon. large ciseau à bois. maillet, tarières.
mèches. scie égoïne.
255
se loger
8. Différentes familles de construction
sauvage
a) Assemblage de trois perches en triangle
~~~
~~
PERCE!/ A' LA iARJÊRE
ET ENFoNCER UNE
CHEViLLE.
Une table basse (Scouts)
7. Les tiges filetées
C'est un autre mode de fixation des perches dont on peut se
servir si ces dernières ont un petit diamètre (5 cm). Elles
présentent l'avantage d'être aisément démontables. Les tiges
fùetées sont actuellement vendues au mètre en quincaillerie et
la dimension requise pour l'usage que nous en faisons est de
l'ordre de 4 mm. Leur pose sur les perches encochées en
méplat nécessite l'outillage suivant : clef à molette, scie à
métaL lime à métaL tarière ou vilebrequin.
b) Assemblage en pyramide de trois perches réunies à
leur sommet par un nœud de bigue.
Après avoir vu différents modes d'assemblage. vo1c1
quelques applications pratiques. proposées par les Scouts de
France.
*
256
Comment lier ensemble 3 perches pour les prolonger
constructions sauvages
un banc
d) Assemblage en rectangles triangulés
Très utile si l'on ne dispose que de perches minces.
1.1 Hut1t /N(I/IHN~
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257
se loger
9. Constructions à base de matériaux
récupérés
e) Assemblage en branches souples
Très utile si l'on n'a sous la main que des petits bois de
haies ou de taillis. ou des branchettes de noisetier. de
châtaignier. du jonc ou des genêts... N'oublions pas que des
maisons furent construites entièrement en vannerie 1
PARPAING$
258
Quelques types simples d'habitation
1. L'igloo ou la hutte d'Esquimau
Elle est faite de blocs de neige découpés au couteau, à la
oelle-scie, ou au piolet ; pour lutter efficacement contre le
'roid, son épaisseur est d'au moins 50 cm. Sa forme est un
!leU semblable à celle d'une borie. Les Esquimaux peuvent
ger à deux familles dans un igloo de 3.75 rn de diamètre.
a) Technique d'un igloo
Il est formé par une spirale montante constituée de blocs de
netge posés en cercle sur le champ et inclinés vers l'intérieur
Ju dôme.
Tracer un cercle de 2,50 rn de diamètre, tasser soigneusement la neige sur son emplacement. La spirale de base doit
d.re bien conçue afin que le mur puisse s'élever régulièrement
.wec des blocs de neige de 60 x 50 x 40 cm. Bonnes neiges :
;elées, soufflées, de névé ou pourries (en ce cas, avec
tassage) ; mauvaises : croûteuses peu épaisses, poudreuses
froides. Elever ce dôme jusqu'à 1.75 rn maximum, en
retaillant chaque bloc au moment de le poser afin qu'il fasse
"ten corps avec les autres ; augmenter sensiblement la pente à
..:haque tour afin de maintenir une bonne inclinaison.
Colmater au fur et à mesure avec de la neige en enlevant les
.!Spérités qui pourraient goutter par la suite. Poser le bloc
tronconique, clé de la voûte. Creuser l'ouverture en contre~ du sol de l'igloo. La fermer avec un bloc de neige ou une
·oile mais jamais complètement afin d'éviter l'asphyxie.
-·isoler du sol avec une toile circulaire.
Cet igloo est conçu pour quatre personnes et il se construit
_. quatre : un monteur (au centre de l'igloo). un tailleur de
"'locs. un transporteur. un aide-transporteur et colmateur.
k
co --~~~c
=-
--
:-.1.B. : on peut aussi creuser un trou dans une neige épaisse
2.50 rn) et utiliser les skis comme charpente afin d'y poser
Jes dalles de neige.
La construction d'un igloo
259
se loger
b) Modèle fonctionnel d'igloo
celle de techniques actuelles. En gros, un igloo en mottes de
terre est une structure à moitié enterrée qu'on réalise avec des
perches légères ou des planches grossièrement débitées dont
on recouvre une charpente solide faite de troncs. qui à son
tour est recouverte d'une .feuille de polyéthylène. de terre, de
mousse et parfois de neige. La partie sous terre et le remblai
de terre agissent comme un tampon thermique... La terre du
remblai n 'atteint jamais la température extérieure (la terre
dégage de la chaleur) et, au bout d'une semaine de chauffage,
le remblai se sera considérablement réchauffé. La chaleur
rayonnant à l'intérieur est emmagasinée pendant la journée.
puis relàchée pendant la nuit, ce qui régularise la température
pendant les 24 heures d'unejournée (quiconque a dormi dans
une cabane en rondins et a trouvé l'eau gelée dans la tasse
près de son lit appréciera ce phénomène). 11
Avec ses deux trous d'aération et sa fosse à froid.
2. Le tipi
c) Le pokake
L'igloo peut aussi être creusé à même la neige. dont
l'épaisseur doit être alors de 2 à 2.5 mètres. On le ferme d'un
couvercle de neige.
/
1r
/
l'
/
Cet habitat appartient à la famille des pyramides que nous
définissons dans notre chapitre La menuiserie de type
sau vage~ il est de construction et de montage simples et aisés
et convient tout aussi bien au x nomades qu'aux sédentaires.
Réalisé avec des toiles imperméables. il est assez lourd :
15 kg. mais fait de toile de parachute pliée en deux il ne
dépasse pas le kilo. On peut y faire du feu ou y cuisiner grâce
à l'ouverture du sommet qui procure un bon tirage.
1
a) La structure
)
1
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E
Cl
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d) Le cocon
Cet abri provisoire et facile à construire a sauvé la vie de
plus d'un homme lors de tempête ou d'épais brouillard en
pleine montagne. On choisit une anfractuosité rocheuse où la
position assise n'est pas pénible et on la mure de blocs de
neige.
- Poser deux toiles imperméables de 4.30 rn x 4.30 rn
côte à côte. en les faisant dépasser l'une sur l'a utre de 10 cm.
- Faire une coupe en demi-cercle ~ les coudre l'une à
l'autre à leur surface de recouvrement en ménageant un
espace où l'on pourra glisser une perche.
- Dans les chutes. couper trois pièces (A. A' et B) de
lOO x 60 cm.
- Plier et coudre un coin des pièces A et A'. et coudre au
corps de la tente A. A' et B.
- Fixer quatre cordons sur le bord extérieur de la pièce B.
- Plier la toile e n deux. En quart de cercle. à 30 cm du
bord. en correspondance avec les cordons de la pièce B.
coudre quatre anneaux ou gros boutons.
- Ménager dans le bas de la tente une ouverture à
rabattre et fermable par des lanières : la porte.
- Tailler une dizaine de perches bien droites. plu!.
longues que la hauteur du tipi (tenir compte de l'inclinaison et
du dépassement du faîtage).
- Il faut dix brins de corde solide de 45 cm de long pour
lier le tipi aux perches. ainsi qu'une corde de 7.5 rn et une
vingtaine de piquets.
- Prévoir dans le bas du tipi des trous d'attache pour les
piquets.
e) L'igloo en terre
Nous en avons trouvé la description dans l'excellent
ouvrage Habitats (Ed. Alternative et Parallèles - 38. rue des
Bourdonnais - 7 500 1 Paris) : 11 Un igloo en mottes de terre est
une bonne solution au problème de l'habitat en pays .froid. Ce
type d'abri allie l'utilisation de techniques traditionnelles à
260
Faire un ourlet à la couture médiane
types simples d'habitation
Et je sais presque me taire. ». conclut ainsi Jules Renard
dans ses Histoires naturelles et pour ceux qui. comme lui.
subissent l'extraordinaire attrait des arbres et de leur force
généreuse et tranquille. il n'est certes pas de plus douce
demeure!
b) Le montage
Il en existe plusieurs sortes :
- Le tipi sédentaire : dresser les trois perches principales
qu'on aura assemblées par brêlage, et y apposer cinq à huit
autres perches en faisceau.
On choisit un arbre solide et haut à cime étendue, et on y
construit des plates-formes en bois dur qu'on évitera de fixer
dans l'arbre afin de ne pas le blesser et de le laisser bouger
librement, ce qui évitera aussi à la construction de souffrir.
On adoptera donc comme mode de fixation le brêlage (voir
nos paragraphes Les nœuds et La menuiserie de type
sauvage), ou bien encore la fixation par gros écrous ou celle
par cordes de nylon ou ftls de fer barbelés très tendus pour
obtenir un bon grillage de tension (maison de Hugh Brown.
sur une plage des Caraibes) qui supprime les effets
ondulatoires des vents.
- Le tipi à perche latérale: glisser une perche de 2.20 rn
dans la couture du tipi et dresser le tout. Encorder la perche
au tipi à l'extrémité de son cône. Attacher une corde à ce
point d'attache et tendre pour former un angle de 60" en
œ rtant du sol. Fixer cette corde à une branche d'arbre.
- Le tipi sans armature : accrocher une grande corde au
.;ornmet du tipi. la passer autour d'une branche d'arbre. la
·endre et la nouer autour du tronc du même arbre.
'J.B. :ne pas oublier de creuser une rigole autour de l'abri.
3. La maison arboricole
... Je sens qu'ils doivent ètre ma vraie.famille. J'oublierai
1e l'autre. Ces arbres m 'adopteront peu à peu, et pour le
..,eriter j'apprends ce qu'il faut savoir:
Je sais déjà regarder les nuages qui passent.
Je sais aussi rester en place.
261
se loger
d'une solidité à toute épreuve. De la Mongolie au Tibet, elle
fut aussi érigée par les sédentaires et servit aussi bien de
maison aux mendiants que de palais aux empereurs.
Son élément de base est une sorte de barrière composée
d'un treillis déployable : des tasseaux de bois sont cloutés ou
liés ensemble à intervalles réguliers et en diagonales
opposées. et ont la même souplesse qu'un accordéon. Ces
murs sont destinés à être accolés ensemble en un cercle qui
comporte un cadre de porte. Le haut du mur dressé va être
maintenu par une corde comprimante. Des perches vont
alors le relier à un petit cercle central surélevé et former ainsi
la charpente du toit (soutenue quelquefois par un ou deux
piliers) qui sera composé. ainsi que les murs, de toiles ou de
peaux. Une ouverture laissée au centre du cercle surélevé sert
de cheminée.
De bonnes perches assurent l'armature des murs et de la
charpente du toit qui peut être de chaume. de branchages et
feuillages colmatés de terre et de mousse.
Si la ramure de l'arbre ne permettait pas la construction
d'une grande pièce. construire plusieurs petites chambres à
différents niveaux et les relier par des échelles de cordes ou de
bois. Ne pas s'étonner de la visite fréquente de toute la petite
gente animale à laquelle l'arbre offre souvent refuge:
oiseaux. écureuils. lézards...
Qui ne se souvient des merveilleuses huttes d'arbres
décrites par Daniel de Foe dans son Robinson Crusoé et de la
cabane construite par le père de Tarzan :
a ... C/ayton choisit quatre arbres qui .formaie111 un carré
d'environ deux mètres cinquante de côté. Puis il coupa
quelques perches dans d'autres arbres et les .fixa solidement
aux quatre troncs, à environ trois mètres du sol, à l'aide des
cordes que leur avait laissées Michelle Noir. Sur ce cadre. il
posa des branches plus petites à distance rapprochée. Puis il
recouvrit celle grossière plate~forme de grandes .feuilles de
bégonia. qui prol({éraient. Ef!fin. il couvrit le tout d'une
grande voile repliée plusieurs .fois sur elle-mème. Un peu
moins de deux mètres plus haut, il construisit de la meme
manière une seconde plate~{orme, plus légère celle-là. qui
devait servir de toit. Sur les côtés de la seconde p/ate~{orme. il
suspendit le reste des voiles. Elles tombaient comme un mur...
Ils consacrèrent les dernières heures du jour à .façonner une
échelle grossière. 11
*
4. La yourte mongole
C'est un habitat tout à fait adapté à la vie nomade : trois
hommes peuvent la dresser en une demi-heure et eUe est
262
*
*
5. La borie
Dite aussi cabane gauloise, elle est un type d'habitation
entièrement en pierres sèches dont on retrouve trace surtout
en Haute-Provence.
types simples d'habitation
Refuge de construction simple et dissimulée. recommandé
par les tracts de survie pour prisonniers évadés de l'Armée
française.
6. Une cache pour terrain en pente
c~e
~
.
SURel.EUEE
7. Une grotte peu profonde et son aménagement
Type de refuge simple et bien conçu par les Scouts de
France.
263
se loger
8. Deux tentes individuelles
Elles peuvent être en toile ou en plastique. et leur
conception efficace - comme celle de J'igloo et du rainshel
(partie Marcher)- est due à Survival Scrapbook 1 (Unicorn
Bookshop).
dans la fabrication de sa couverture : contre-plaqué, papier
goudronné, carcasses de voitures découpées à la hache,
panneaux de vinyl, aluminium. roseau, bambou, toiles
imperméables...
Sa conception la plus simple demeure celle des origines :
couverture de chaume sur perches de bois (voir Famille des
rectangles ou celle des Rectangles triangulés et leur hutte
bantoue dans notre paragraphe La menuiserie de type
sauvage).
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Différents types de joints pour la construction d'un
dôme :
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9. Le dôme
Il est certainement parmi les premiers abris que l'homme
se soit construit, car sa fabrication ne nécessite pas forcément
J'utilisation d'outils de fer comme la taiLle de bois ou de
pierre : ça peut être un simple assemblage de branchages
souples et de jeunes troncs entrecroisés afin de créer un
espace hémisphérique à base circulaire. et sa couverture peut
être de chaume.
Au cours des siècles. le principe en demeure inchangé mais
les éléments changent : dômes de briques. de pierres taiLlées.
de ciment (dés J'époque romaine).
En 1922. on construisit en Allemagne le premier dôme
isocaédre en légers montants d'acier et en revêtement trés
léger de ciment dont J'épaisseur était en fonction du rapport
d'une coquille d'œuf avec son diamètre. Depuis. la technique
du dôme ne cesse d'évoluer car c'est une habitation
remarquablement fonctionnelle qui a une vogue grandissante
aux U.S.A. Les matériaux les plus divers entrent actuellement
264
4-
types simples d'habitation
10. Divers
Un poncho, une djellaba, une cape de berger, une
couverture peuvent fournir un bon abri provisoire si le temps
n'est pas trop humide ou rigoureux: il suffit de leur assurer
un support à quelque distance du sol à l'aide de perches en
faisceau ou d'une corde tendue entre deux arbres. Le bivouac
(simple abri sous un auvent de rocher) est bien connu des
alpinistes et des varappeurs. Nous-même avec notre épouse,
notre fùle et nos chats avons longtemps logé dans la très belle
forêt de Fontainebleau : une l 5 chevaux Citroën aménagée
en chambre à coucher nous permettait de trés longs et
confortables séjours sous le recueillement des arbres et des
rochers ; nous l'avions installée fonctionnellement : bibliothèque, lampes de chevet (reliées à la batterie), lit à deux
matelas avec draps et duvet, glacière, petit hamac pour
l'enfant, réchaud à gaz, vache à eau. chauffage d'appoint... Ce
qui ne l'empêchait nullement de bien rouler malgré son grand
âge. Nous avons eu l'occasion de voir une barque, un bateau.
un vieil autobus et un non moins vieux camion (qui ne
roulaient plus) aménagés en demeures confortables et
durables.
Un habitat temporaire et urgent
SOD (ou motte d'herbe) : dans un sol bien gazonné,
tailler des « briques » de l 0 cm d'épaisseur contenant les
racines qui forment un liant. Les empiler ensuite à
demande. sans séchage ni préparation (Archi de Terre Editions Parenthèses).
*
*
*
Dans la famille des dômes. on trouve également d'anciennes structures d'habitation à base de branchages et de
perches, qui étaient recouvertes d'herbes, de paille, de
chaume. etc.
265
se loger
- note
,~
266
Techniques et matériaux contemporains
1. Les outils du maçon
v1ètre simple et double (en métal) - Niveau à huile - Fil à
nlomb - Cordeau - Craies - Bleu de lessive- Truelle - Bouclier
- Chevillettes - Brosses métalliques et en chiendent - Sceau de
0 1 - Auge de 50 1 en caoutchouc - Scies égoïnes et à cadre \larteaux simples et arrache-clous- Tenailles- Burin- Ciseau
Poinçon - Gros tournevis - Tiers-point - Boite à graisse l biffons - Fil de fer galvanisé.
s·y ajoutent :
- Pour implanter: Masse- Décamètre à ruban - Fiches
..: Implantation - Nivelettes - Niveau à lunette ou à tube.
- Pour coffrer : Serre-joints - Pied-de-biche - Massette rayon de charpentier.
- Pour terrasser : Pioche - Pelle - Pince - Brouette.
- Pour maçonner : Martelet - Têtu - Règles - Equerre
~tallique - Truelles spécialisées - Boucharde - Fer à joints.
- Pour réparer un enduit en plâtre: Décintroir- Taloche
. Truelle Berthelet - Rifloir (ou couteau à reboucher).
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2. Les liants
Ils permettent les assemblages entre les matériaux de
maçonnerie. leur procurent une assise exactement moulée
sur leur forme. ce qui les rend plus stables et permet une juste
répartition de leur poids.
a) Le plâtre
C'est le résultat de la cuisson (à - de 200°) du gypse. On
remploie pulvérisé et on le gàche pour un emploi immédiat
dans 80 à 90 % d'eau. On s'en sert pour les scellements. les
enduits. les crépis...
CD
b) Le ciment et la chaux hydraulique
On les nomme liants hydrauliques : mélangés avec des
agrégats et de l'eau. ils procurent béton ou mortier selon la
nature des agrégats.
Les agrégats sont divisés en trois catégories :
Les sables petits ou moyens (4 mm maximum).
- Les gravillons (entre 5 et 20 mm).
- Les cailloux (de 20 à 70 mm).
Le ciment est un corps à base de silicate et d'aluminate de
chaux, à prise très rapide. s'éventant très facilement.
durcissant et devenant alors inutilisable. On l'utilise aussi
pour sceller.
c) Le mortier
POINÇON
Rabotin à pierre
Chevillette dt briquettur
C'est un mélange de ciment ou de chaux. de sable et d'eau
dans des proportions variant suivant sa destination. Les
mortiers de chaux sont plus onctueux et se travaillent plus
aisément que ceux de ciment mais sont moins résistants.
moins imperméables et sèchent plus lentement. Les mortiers
bâtards, mélange de ciment et de chaux, permettent d'allier
les qualités des deux. Le mortier sert de lien entre les
matériaux de maçonnerie et à confectionner les enduits qui
rendent imperméable la maçonnerie.
3. Les matériaux de maçonnerie
~=œ'"~
a) Les moellons
Ciseau dt briqutteur.
Ce sont les pierres qui entrent dans la construction des
murs. EUes proviennent souvent de carrières (calcaire. grès.
granit, meulière.. .).
Clou à bateau
~;=::::::/·;::;~~
BROUETTE METALLIQUE DE 75 L
. B. : tous les outils utilisés pour la maçonnerie se lavent
a ussitôt à r eau et sont graissés après séchage.
268
b) Les briques
Ce sont des blocs de terre cuite qui servent à l'édification
des murs (jamais enterrées à cause de leur porosité). Il est
important de les faire tremper avant usage de telle sorte
qu'elles ne pompent pas reau du mortier. On les utilise sous
forme pleine (format normalisé : 6 x 10.5 x 22 cm) ou creuse
( 10.5 x 10,5 x 22 cm). On les élève sur semelle en béton
enterrée.
- Coupe des briques pleines : placées aux extrémités
d'un mur ou formant encadrement d'une porte. elles sont
coupées une fois sur deux pour conserver des assises à des
points verticaux alternés. Tracer la ligne de coupe tout autour
avec une craie. La poser sur du sable. Creuser un sillon le
long de la ligne avec un ciseau de briqueteur, en frappant à la
massette des petits coups nets et légers. tranchant bien appuyé
avant le coup. Creuser le sillon avec le martelet et trancher la
brique d'un coup plus net dès que l'entaille est bien amorcée.
techniques et matériaux
- Coupe des briques creuses : elle est plus délicate car la
brique est plus fragile : marquer tout autour le trait de coupe.
.-\ J'aide d'un martelet. commencer à casser la brique sur ses
quatre faces. Puis entailler à J'endroit des nervures et sur les
arêtes. Donner un coup sec pour fmir avec le tranchant de la
truelle de briqueteur à bords épais.
c) Les parpaings
Ce sont des blocs moulés en béton de gravillons. Ils
peuvent être aussi creux ou pleins et ont la même utilisation
que les briques. Leur format normalisé est de 10 ou 15 ou
20 x 20 x 40 cm.
4. Le béton
C'est un mélange de ciment. de sable, de gravillons ou de
cailloux et d'eau. Il peut être moulé. et se livre à de
nombreuses utilisations : fondations. murs de caves, revêtements de sols. éléments résistants avec aciers (poutres.
planchers, fondations, arcs. dalles. poteaux, ponts...). Voici
les proportions de quelques-uns de ses dosages (brouette
..:alibrée à 50 1) :
7) Avec la pelle, faire tomber les bords du cratère dans
l'eau en tournant autour du tas de manière à amincir la
couronne bien régulièrement et à éviter que L'eau ne
s'échappe. Bien mélanger.
Il sera prudent, au début, de ne pas mettre toute l'eau
nécessaire du premier coup. Après un premier mélange avec
la moitié de l'eau par exemple, on reformera le tas avec son
cratère et on recommencera l'opération.
- Quand on malaxe le béton à deux, il est préférable de
.faire un tas, de .faible hauteur, du mélange sec, bien homogène
et, tandis que l'un des deux mouille petit à petit au moyen
d'un seau ou, mieux, d 'un arrosoir à pomme l'autre malaxe
au fur et à mesure à la pelle.
- Quand on a besoin d'une petite quantité de mortier, il
est préférable de malaxer à la truelle dans l'auge à mortier, en
procédant de la même manière. » (Extrait de les Chantiers Scouts de France.)
c) Malaxage à la bétonnière
Ordre de J'introduction des agrégats : une partie des gros
agrégats + une partie d'eau ; faire tourner le ciment. le sable.
le reste de l'eau. Faire tourner les restes des agrégats par ordre
de grosseur croissante.
a) Proportions et dosages
d) Coffrage d'un mur en béton
- Fondations pour maison sans étage : 2 brouettes de
.;aiJloux ou gravillons, 1 de sable, 25 kg de ciment.
- Murs de cave, soubassements, élévations : 2 brouettes
Je cailloux ou gravillons, 1 de sable. 40 kg de ciment.
- Sols : 2 brouettes de gravillons lavés. 1 de sable lavé.
~ 5 à 40 kg de ciment.
- Béton armé : 2 brouettes de gravillons lavés. 1 de sable
avé. 50 kg de ciment Portland 250/315.
En généraL on n'emploie pas plus de 180 à 200 1 d'eau
rour obtenir 1 m3 de béton : il rétrécit comme le linge. et plus
est mouillé, plus il risque de se fissurer. Pour un excellent
mélange. une bétonnière est nécessaire. mais on peut aussi
mêler à la main à condition de ne pas avoir besoin de plus de
0 m3 dans la journée.
1 -planche de coffrages 10.5 x 2.7 cm: clous 25/55
2 -raidisseurs 10.5 x 2,7 cm: clous 28/60
3 - raidisseurs horizontaux ou longrines : 2 fois
10.5 x 2.7 cm
ou chevron 10 x 10 cm: clous 28 / 60
4 - butées 10,5 x 2.7 cm : clous 31/70
5 - étrésillons 5 x 2.7 cm : clous 2 5155
6- coins 25 x 1.5 x 2.7 cm: clous 2 ou 3 fois 28 / 60
7 - contre-fiches 10.5 x 2.7 cm : clous 2 fois 31 /70
8 - tendeurs en fJ.l de fer 0 4 mm tous les 80. 90 cm.
b) Malaxage à la main
u Le mélange doit se faire sur une surface plane, dure et
•;en propre, assez vaste pour qu 'on ne puisse être gêné.
1) Verser à une extrémité de la surface, le sable nécessaire
· une gcichée. Pour évaluer les quantités on se servira de la
~rouette de 50 litres ou d 'une caisse de volume connu, qu'on
rt:mplil sur 1'aire de malaxage. Etaler à la pelle en une couche
..; une dizaine de centimètres d'épaisseur.
2) Verser sur le sable la quantité de liant nécessaire en le
•epartissant sur toute la surface du sable.
3) Prendre à la pelle le mélange et en faire un tas à l'autre
, '(trémité de la surface de malaxage.
-1) Déplacer ce tas, pelle par pelle, au moins deux fois,
.Jsqu 'à ce que le mélange soit d'un gris bien un(forme.
Pour le béton seulement :
Etaler à nouveau ce tas suivant une couche d'une dizaine
;e centimètres d 'épaisseur.
Etaler sur cette couche les gravillons et les cailloux et
rf!Commencer comme au 3 11 et 4°.
5) Faire un tas d'une vingtaine de centimètres de hauteur
...eulement.
6) Creuser un cratère au centre dans lequel on verse la
~uantité d'eau nécessaire.
On cloue sur le béton pas trop dur deux bastaings
( 16.5 x 6.5 cm) ou 2 madriers (23 x 8 cm) pour amorcer le
mur.
L'écartement de base est de la sorte automatiquement
réalisé et il n'y a pas de problème de coulure entre les
coffrages et le dallage.
COFFRAGE DE MUA
A GAUCHE ETAl FIXE EN TERRE
A DROITE ETAl FIXE SUA DALLAGE
3
269
se loger
5. Une bétonnière sans moteur
C'est une simple cuve montée entre deux brancards à la
manière d'un rouleau et presque entièrement fabriquée en
bois à l'aide de planches de 22 mm d'épaisseur.
- Réaliser deux panneaux de 40 x 30 cm et deux de
60 x 60 cm : les joints étant croisés pour assurer un meilleur
assemblage, clouer les petits panneaux au centre des grands à
l'aide de clous de gros diamètre dont la pointe dépassante est
rabattue après clouage.
- Découper les panneaux de 60 x 60 en disques de 60 cm
de diamètre.
- Clouer les planches de trois côtés du caisson (70 à
80 cm de long) sur le champ des petits panneaux de 40 x 30 :
on obtient ainsi un coffre sans couvercle fixé sur deux roues.
- Pour faciliter le malaxage du mortier, fixer à !"intérieur
six planches (de la longueur intérieure du coffre et clouées sur
les parois) qui serviront de pales ; deux d'entre elles seront
clouées obliquement dans les angles encadrant la porte afin
d'aider à la vidange. deux autres perpendiculairement sur la
cloison opposée à la porte. les deux dernières sur les autres
parois avec une légère inclinaison pour ne pas retenir le
mortier.
- Construire le montant de la porte (20 x 30 cm) : y faire
une feuillure avec des tasseaux cloués à plat sur trois côtés :
fixer la porte avec deux fortes charnières et prévoir des
fermetures du style caisse à munitions.
- Les brancards sont composés de deux planches de 8 cm
de largeur qu'on perce d'un trou à chaque extrémité pour 1~
montage, d'un côté d'une traverse ronde et d'un boulon qut
servira d'a xe à J'autre. Le boulon (tête à l'intérieur) traverse le
disque et un carré de bois servant d'entremise. on enfile le
brancard su r l'écrou qui aura droit à écrou et contre-écrou.
- Réunir les brancards par des planches clouées en
diagonale.
Le malaxage s'effectue en faisant des va-et-vient.
- Le déchargement a lieu après avoir poussé la bétonnière en haut d'un plan incliné (madriers. traverses de
chemins de fer. ..). porte s'ouvrant vers le bas.
N.B. :si le coffre n'était pas parfaitement étanche. le béton.
à J'usage. se chargera rapidement de boucher les fissures ainsi
que le bois jouant.
270
6. Construire des fondations
Une circulation d'air sous une maison amène une bonne
isolation et une bonne salubrité : les caves (de même que les
greniers) ont donc un autre usage que de conserver les
aliments tel que nous l'expliquons au chapitre Conserver. Et
que J'habitat soit en bois. en terre. en pierre. en béton. si l'on
renonce aux caves il vaut mieux surélever le rez-de-chaussée
d'au moins 30 cm. en ménageant dans les parois de cette
hausse quelques ouvertures. Les piliers de soutènement
seront haussés en conséquence. Qu'ils soient en béton ou en
bois. on commence à poser ceux des angles après avoir trace
le périmètre de la demeure ; s'il est nécessaire en rajouter
environ tous les 1.40 rn (portée inflexible d'une solive en bois
dur de 10 x 20 cm). Ces solives seront J'armature du
plancher.
techniques et matériaux
7. Coffrage d'une semelle de fondation
a) Abri nomade anglo-saxon
b) Habitat circulaire en terre avec piliers
8. Les revêtements de sol
i le sol de l'habitat est en terre battue on peut s'en isoler en
recouvrant de feuillages séchés. de pierres plates. ou bien
ncore de terre d'adobe o u de ciment.
al La terre d'adobe
Egaliser le sol en enlevant cailloux. pierres qui pourraient
.:ncombrer. Mélanger de la terre à de l'eau comme pour la
~reparation des briques d'adobe (cf § 10). Couler une chappe
..:..: 8 cm d'épaisseur ; la surface doit être parfaitement lisse.
-umide et de niveau: la couler d'une traite si on la désire
- en uniforme ; n iveler avec un bouclier. Laisser sécher
_,nant dix jours. Boucher avec de l'adobe les craquelures qui
nt pu se produire penda nt le séchage : laisser sécher quatre
ars et enduire d'huile de lin bouillie mêlée à un quart de
rébenthine. Passer ensuite plusieurs couches de cire.
'""---
---- -- ..
'
...-·
c) Maison à structure de perches (Japon)
bl Le ciment
\ oici le mélange employé pour les sols : l part de ciment. 2
able. 4 de gravier ; son épaisseur varie de 7 à 10 cm : si le
rrain n'est pas trop stable l'armer d'un treillage. Le coulage
- :œssite évidemment un coffrage et on l'accomplit d'une
ule traite en nivela nt au. fur et à mesure. On relève le
·eillage avec un crochet de fer pour éviter qu'il ne coule et
•ur qu'il puisse bien se maintenir au milieu de la dalle. On
amtient la surface uniforme avec une planche de guide. On
..... me avec un cadre en acier (7 5 x 115 cm) auquel est soudé
_,grillage métallique. On finit à la truelle et o n aplanit avec
..:.planissoir et le bouclier.
:.~:
9. Quelques types de charpentes primith·es
\ oici quelques dessins très cla irs extraits de l'excellent
\rage Habitats et reproduits avec l'a imable autorisation des
_:,uons Alternative et Parallèles- 38. rue des Bourdonna isul J••.
27 1
se loger
d) Structure de perche pour toit de chaume
0 Maison polonaise datée de 700 ans av. J.-C.
N.B. : les extrémités enterrées (de 30 à 50 cm) des chevrons
sont préalablement durcies au feu et assises sur une surface
durcie (terre tassée. mortier, pierres...), puis on cimente.
10. Types de couvertures
a) Le chaume
Ce fut le matériau de toiture le plus employé dans le
monde : les éléments de sa composition sont aisés à trouver :
paille. hautes herbes. joncs. roseaux. tiges de fougères
impériales. feuilles de palmier... On plaçait souvent. dans les
pays très humides, une couche de terre sous les chaumes
pour obtenir une meilleure isolation.
Il existe plusieurs méthodes de pose toutes assez
complexes qui requièrent une bonne technique et une bonne
pente des charpentes du toit ; consulter un ouvrage spécialisé
ou mieux encore trouver un bon artisan de cette discipline.
Nous vous en indiquons trois afin de susciter votre curiosité :
e) Première structure à rainures (Angleterre)
- Par couture : la plaque est cousue aux tasseaux.
- Sur baguette : même méthode que la précédente mais
les plaques ne sont pas cousues mais liées.
- En bottes : tec hnique surtout valable pour les roseaux.
b) Les tuiles
C'est sans conteste le procédé le plus hermétique de
couverture qu'on peut qualifier de Plumes d'oiseaux à cause
de son arrangement similaire qui permet un excellent
écoulement des eaux.
Les matériaux dont on dispose sont assez nombreux :
La tuile proprement dite. plaque de terre cuite au four.
- Le bardeau, tuile en bois débitée dans un tronc de vieil
arbre et clouée sur les tasseaux.
La pierre. perforée et attachée aux structures du toit.
- L'ardoise, plaque débitée dans la pierre du même nom.
Le carton goudronné. les plaques métalliques ou en fibrociment sont aussi de très bons revêtements.
-
N.B. : attention à 1'inclinaison des toits. variable suivant les
matériaux et les climats.
272
techniques et matériaux
11. Quelques modes de constructions simples en terre
a) L'adobe
C"est un mode de construction (aussi bien pour les murs.
les toits que pour les voûtes) qui se sert uniquement de
briques de terre séchée. On emplit de terre mouillée des
moules de bois (40 x 30 x 10 cm) ; on dame ou piétine et
démoule peu de temps après ; on laisse sécher sur place
durant trois jours puis on empile et on n'utilise qu'un mois
olus tard. On peut. en gâchant la terre. y ajouter de la paille.
de la chaux ou des émulsions de bitume qui la consolident. Le
mortier qui sert au montage des briques est de même
.:omposition. En France. on trouve ce mode de construction
dans le Lauragais. Cette technique très ancienne est toujours
:rés répandue au Moyen-Orient et en Amérique du Sud.
Etapes de réalisation du pisé
(dessins extraits de Archi de Terre, Editions Parenthèses - 13360
Roquevaire)
-r- Io.,_.,
-+
'+-
d) Le colombage
On applique de la terre humide sur une structure en bois
qui formera ainsi une sorte de cloison armée pour les murs de
l'habitat.
)/(J{If-E P$ 8R/tltJE fJ :t,p(}.P$
b)
Les blocs compressés
Cette manière utilise la même méthode que pour la
..brication des briques d'adobe. mais la terre est compactée
..r presse à main ou hydraulique.
cl Le pisé
Cette méthode permet de construire des murs monolithes
- vec de la terre compactée dans un coffrage au moyen d'une
.!ame. Ce petit coffrage est déplacé au long et large des murs
_u fu r et à mesure de leur édification; cesdits murs n'ont
...mais moins de 50 cm d'épaisseur, ce quj rend leur damage
~aisé.
La bonne composition pour la terre de pisé est la
.. vante : gravier: 0 à 15 %: sable: 40 à65%; limon : 10 à
~' % : argile: 15 à 25 %. Le pourcentage d'argile est
~portant et à contrôler ; la teneur en eau pour le bon
~lange doit être de 11 96 .
--:.B. : les banches sont emplies par couches de 10 à 25 cm
.;.,.mées aussitôt.
La technique du colombage
(Archi de Terre - Ed. Parenthèses)
e) Le torchis
Sur une ossature de bois. tressage ou treillis de branches,
une terre mêlée à un« stabilisant à armature» (paille coupée,
brindilles. bouses animales) est appliquée sur les deux faces (à
la main ou à la taloche).
On peut également utiliser une double armature(2 cloisons
de bois) et augmenter ainsi l'épaisseur et la solidité du mur.
(Extrait de A rchi de Terre - Ed. Parenthèses).
273
se loger
Le torchis
Une seule
ossature
Deux ossatures
274
Structure classique d'une maison des émigrants aux U.S.A.
du XVII• siècle, avec une grande cheminée centrale dont la
chaleur rayonnait dans tout le bâtiment. Leur architecture
massive, bien équilibrée et résistante explique qu'il en subsiste
encore quelques-unes de nos jours.
se loger
Effraction et squatting
Le verbe anglais to squat signifie : s 'établir sans titre ce qui, par justesse linguistique, a donné
le nom de squatters aux colons.
Il y a quelques années, des Anglais clochards et leurs familles nuancèrent encore le sens de ce
mot en occupant des maisons ou appartements vides. Il faut dire qu'il n'en manque guère dans tout
l'Occident abusif qui crée des objets dont il ne se sert qu'incidemment, grâce d'ailleurs aux
squattings opérés depuis quelques siècles dans le tiers monde qu'il a acculé à la famine, à la
souffrance, à la maladie et à la mort. Ce boomerang nous revenant à juste destination, ces locaux
inoccupés - qui pour la plupart ne sont que des placements d'argent - vont nous permettre de
coloniser nos propres voisins incohérents lors des prochaines catastrophes et de leurs conséquences
exodiques.
Il sera alors bon de les utiliser comme on le fait des refuges de montagne qu'on laisse plus
propres en sortant qu'en entrant.
Pour y pénétrer, l'effraction sera, hélas, nécessaire car. de même que les églises, ces lieux sont
barricadés !
Cette technique jusqu'alors réservée aux cambrioleurs n'est pas notre fait car, loin de vouloir
déposséder autrui de ses biens, nous avons renoncé aux nôtres afm de ne pas leur appartenir.
Néanmoins, nécessité faisant loi (et humour n'étant pas exclu), sans rien y connaître, comment
pénétrer un abri fermé sans l'endommager, afin de s'y protéger et de le protéger en le faisant vivre?
Les ouvertures (portes, fenêtres) sont généralement assez bien barricadées. Il nous revient en
mémoire ce cambriolage opéré par des héros de Georges Arnaud dans son roman les Oreilles sur le
dos : renonçant à ouvrir les portes blindées, ils empruntèrent un tracteur avec lequel ils défoncèrent
les murs de briques. Quant aux « privés » américains de la Série noire ouvrant les serrures avec leur
seule pochette de celluloïd... ?
Dans les maisons de campagne, les fenêtres des cagibis ou des cabinets sont souvent démunies
de volet et simplement protégées par des barreaux. Une scie à métaux en vient à bout en quelques
minutes, et il suffit de casser un carreau puis de le remplacer... travail plus aisé que de refaire une
porte que l'on a défoncée avec une épaule ou un madrier, ou forcée au pied-de-biche!
Une autre issue aisée est sans doute le toit. Il doit suffire de disposer d'une corde (et de
quelques notions d'alpinisme) que l'on jettera autour d'une cheminée ou bien d'une grande échelle
ou de complices assurant la courte échelle. En effet, la plupart des toitures se soulèvent aisément," et
le pire qui puisse arriver serait d'être dans l'obligation de casser une plaque de fibrociment. Puis, de
là, on tombe du ciel dans l'abri !
Quant aux logements citadins, le meilleur moyen d'y accéder nous semble encore les escaliers
dont les fenêtres sont de bons accès à celles des appartements dont une simple vitre nous sépare. A
condition d'y parvenir par une gouttière ou un débordement de façade.
La loi de ces squattings reste celle des refuges : le premier occupant est chez lui et il y reçoit qui
il veut ; mais son devoir, s'il quitte cet abri, est de le restituer plus somptueusement qu'en y
arrivant, car peut-être allons-nous enfm savoir que nous ne sommes pas seuls au monde?
275
se loger
- notes -
Bibliographie
.~
Archi de terre (Ed. Parenthèses- 13360 Roquevaire).
Arnaud Georges : Les Oreilles sur le dos (Ed. du Scorpion).
Burrough Edgar Rice : Tarzan (Denoël).
Chandler Raymond: Sur un air de navaja (Série noire, Gallimard).
Chiche cap dac (Scouts de France- 23, rue Lignier. Paris XXe).
De Foe Daniel: Robinson Crusoé (Gallimard).
Dome Builder's handbook (Running Press. J. Prennis, Philadelphie. Pennsylvanie).
Graham B. : Echappés des camps nazis (Ed. Princesse).
Habitats (Alternative et Parallèles- 38. rue des Bourdonnais- Paris r••).
Le Corbusier : Manière de penser l'urbanisme (Médiations. Gonthier).
Longin Pierre : Les Chantiers (Scouts de France).
Maçonnerie (Système D - Sté parisienne d'édition).
Politzer Michel : Cabane des Champs (Kinkajou - Gallimard).
Renard Jules : Histoires naturelles (J'ai Lu).
Shelter (Shelter publications- PO Box 279 - Bolinas - Californie- U.S.A.).
She/ter (Survival Scrapbook I - Unicorn Bookshop - Brighton- Seatle - England).
Survie pour les prisonniers évadés (Dossiers de l'Armée française).
Traînard C. : Ski de montagne (Arthaud).
276
fabriquer
Feux d'artifice
10-1: Se vêtir
La couture - Le tricot- Le crochet- Le tissage- La laine - Autres fibres d'origine animale et végétale
-Traitements du lin et du chanvre- La soie et le vers- Les teintures végétales- Costumes simples et
sains.
10-2: La poterie
Définition - Formation et composition des argiles - Préparation de l'argile - Le façonnage L'émaillage - Cuisson et fours - Les combustibles - Le contrôle des températures - Les multiples
applications des terres cuites.
10-3 : Autres artisanats
Le macramé - La vannerie - Le tannage - Le verre - La taille de pierre.
10-4: La menuiserie
L'arbre- Les différentes parties d'un arbre- Le débitage du tronc- Quelques types de bois les plus
courants - Les outils du menuisier - l'affûtage des outils - Les assemblages - Pour ranger les outils L'établi - Deux fabrications très utiles.
10-5: Le travail du métal
Le forgeron - Les outils- L'enclume- La forge de campagne- Le charbon - L'installation de la forge
- La forge et le feu - Le feu et le fer - La fonte - L'acier.
10-6: Fabrications diverses
Le lit- Le papier- La bougie- La lampe à huile- Les carreaux - Le balai et la brosse- Les sabotsAiguilles et boutons - La corde de chardon - Eau chaude et tuyau d'arrosage - Le mastic - Une
douche de type sauvage- Les eaux usées et leur évacuation - Les W.-C. biologiques- Les nœudsUne petite centrale électrique - Une éolienne avec un vieux vélo - Les barrières - L'huile et son
extraction- Le gemmage- Une charrette tirée par un seul animal - Des instruments de musique- Le
gilet de sauvetage - Lunettes d'écorce de bouleau - Le cirage - Le palan - Les tresses.
Bibliographie
277
Feux d'artifice
« Nul miroir ne reflétera mieux ton image
Que l'ouvrage que tu fais de tes doigts.
L'eau de la Création doit couler, intemporelle,
Entre les rives des lignes de tes mains
Prètes à accueillir ce dont nul ne semble vouloir :
Les nuits sans sommeil, les jours sans rèves.
Et le bois chaud de sève,
L'argile froide d'eau,
La laine tiède de vie
Dresseront à la terre
Des abris où chacun apprendra à faire
Et n 'osera plus détruire
Car sachant faire :
et le chant de l'oiseau
et l'obscur bàti de la racine d'herbe.
0 conscience, ma conscience
Herbe ténue
Herbe tenue
Notre terre restituée. n
Bianca Saury
Le laboureur m'a dit en songe: u Fais ton pain.
Je ne te nourris plus, gratte la terre et sème. n
Le tisserand m'a dit: « Fais tes habits toi-mème. n
Et Je maçon m'a dit : « Prends la truelle en main. >>
Sully Prudhomme
278
Se vêtir
d) Le point piqué
1. La couture
Même technique que Je point arrière. mais ici les points
sont juxtaposés.
al \1atériaux :
- Une aiguille, petite tige d'âcier pointue à une
. Lremité. percée à l'autre 'd 'une fente appelée chas dans
...quelle on passe le fil (faire toujours un nœud au bout du fil
1ur quïl soit stoppé da ns le tissu).
- Un dé, petit étui cylindrique en métal piqueté (bois
. ·eusé ou gla nd évidé). destiné à protéger l'extrémité du doigt
.: plus souvent. le majeur) qui pousse l'aiguille.
- Des ciseaux, outil d'acier à deux lames tranchantes.
n:anl à couper fil et tissu.
- Du fil à coudre.
. . . .
• -Ar---:: ...._.-- .....--~ ...
D ----~
B
c
A
e) Les ourlets
bi Le point avant
Piquer l'aiguille dans le tissu (tenu dans la main gauche). la
·ortir environ 0.5 cm plus loin. tirer l'aiguille pour glisser
_ fil dans Je tissu et Je tendre : recommencer jusqu'au bout de
>tre ouvrage. le fil est toujours derrière l'aiguille.
Le point des ourlets se fait toujours à l'envers du tissu :
pour cela faire passer Je fù dans l'épaisseur de l'envers du
tissu. qui est replié. et ne prendre qu'un fù dans la partie du
tissu. qui sera l'endroit.
=
0 Le point de chausson
ct Le point arrière
Ptquer l'aiguille. la faire ressortir 1 cm plus loin :quand on
_, repique 0.5 cm en arrière. le fil doit précéder l'aiguille:
. 1aque point est espacé.
Contrairement aux autres points. il se fait de gauche à
droite. Piquer l'aiguille 0.5 cm au-dessus de la pliure de
l'ourlet en faisant un point avant 1 cm plus loin vers la droite.
prendre un fù sur le tissu qui sera l'endroit et reprendre un
point avant au-dessus. 1 cm à droite. Les points se croisent en
diagonale.
c ;-r - ~s
x,
~/
A./ E~X.o
__ _
..,.
279
fabriquer
g) Les boutonnières
h) Le point de feston
Fendre le tissu à l'endroit désiré. Avec un ftl résistant, faire
un point devant tout autour de la fente, à un ou deux
millimètres du bord, puis broder serré chaque bord de la fente
au point de feston. Les extrémités de la boutonnière peuvent
s'exécuter' de deux manières:
- en arrondi à une extrémité avec une bride de l'autre
côté:
- avec une bride à chaque extrémité.
S'exécute de gauche à droite. Piquer l'aiguille à quelques
millimètres au-dessus du futur bord de feston et la ressortir
perpendiculairement s ur la ligne du bord de feston en
maintenant le fù sous la pointe de l'aiguille afin de former un
nœud. Maintenir ce nœud s ur le bord du feston et faire le
point su ivant tout contre celui qui vient d'être terminé.
,--
'
Le point de feston
allongé droit
'-
i) La reprise
Avant de mettre une pièce. il est toujours préférable de
repriser suivant le principe du tissage : coudre des fils à
travers l'ouverture. l'aiguille passe alternativement pardessus. par-dessous chacun d'entre eux ; à chaque va-etvient. la piquer en point devant sur le tissu ; couper ensuite
un morceau de tissu de dimensions plus grandes que la
reprise. le fixer en point d'ourlet en faisant un pli sur tout son
périmètre.
3
j) Le point en croix
Très utile pour réunir deux morceaux placés à plat côte à
côte. ou l'un sur l'a utre se chevauchant. Il est formé de deux
points obliques se croisant. le premier en descendant et de
gauche à droite. le second en remontant et de gauche à droite.
La boutonnière brodée
:!80
se vêtir
2. Le tricot
Sa pratique est difficile à expliquer et se transmet surtout
de mère en fùle.
a) Matériaux
- Faire pivoter la main gauche vers la gauche. de façon à
obtenir un croisement du lù qui entoure le pouce gauche
pour former une seconde boucle. Piquer l'aiguille dans cette
boucle et. avec elle. tirer le fil tendu sur l'index à travers cette
boucle. On forme ainsi une nouvelle maille. Dégager le fil du
pouce.
On utilise deux aiguilles longues et émoussées, de
préférence en acier ; leur longueur varie de 20 à 50 cm ; une
de leurs extrémités est terminée en pointe, l'autre est souvent
entourée d'une épaisseur en plastique pour stopper le ftl.
Dans le langage du tricot. l'aiguille désigne aussi toutes les
mailles d'un seul rang.
b) Montage des mailles
Former la première maille à une certaine longueur de
l'extrémité du fil. longueur devant correspondre à au moins
trois fois la largeur du rang de montage terminé.
- Faire un nœud coulant.
- Gl isser le pouce gauche sur le fil resté libre. Le lù
venant de la pelote passe sur l'index gauche : tendre ce fil et le
maintenir en le faisant glisser sous le majeur puis sur
!"annulaire et l'auric ulaire de la main gauche.
281
fabriquer
-
Gl isser à nouveau le pouce de la main gauche sur le fil.
Répéter successivement ces opérations.
Les mailles montées. le tricot peut commencer : retourner
alors l'ouvrage et prendre l'autre aiguille dans la main droite.
Nous allons décrire les deux mailles que J'on peut combiner à
sa guise.
c) Les principales mailles
- La maille endroit : faire glisser les mailles vers
l'extrémité de l'aiguille afi n de les tricoter plus aisément.
Introduire l'aiguille de la main droite dans la première
maille. dans le même sens que l'aiguille de gauche : faire
passer le fU de la pelote autour de l'aiguille. Tout en reculant
légèrement l'aiguille droite. faire glisser ce fil sur elle et ôter
une maille de l'aiguille gauche.
282
La maille envers: introduire l'aiguille de la main droite
dans une maille dans le sens contraire de l'aiguille de gauche :
faire passer le fil autour de l'aiguille. Tout en reculant
légèrement J'aiguille droite. faire glisser ce fil sur elle et ôter
une maille de l'aiguille de gauche.
se vêtir
e) Les augmentations
Tricoter une maille sans la laisser tomber, et retricoter la
même maille en prenant le fù de derrière (si c'était une maille
endroit. eUe sera suivie d'une maille envers et inversement) ;
replacer ensuite le ftl derrière l'ouvrage.
Augmentation médiane simple sur la droite.
f) Les diminutions
d) Différents points
Le point de côtes s'obtient en alternant une ou
plusieurs mailles endroit avec une ou plusieurs mailles
envers. Quand on retourne l'ou vrage. on tricote les mailles
-.'Omme elles se présentent : endroit sur endroit. et envers sur
envers.
Pour une diminution. tricoter deux mailles et rabattre la
première à l'aide de l'aiguille gauche sur la seconde ; pour
plusieurs diminutions. tricoter une nouvelle maille et rabattre
la précédente par-dessus.
Diminution simple sur l'endroit (inclinaison à gauche).
Le point mousse est uniquement composé de mailles
endroit.
g) La lisière
Pour obtenir un tricot souple et régulier. voici quelques
recommandations : prendre la première maille de chaque
rang à J'endroit sans la tricoter et tricoter toujours la dernière
maille à l'endroit (cela quel que soit le rang).
Le point jersey est composé en alternance d'un rang de
mailles endroit et d'un rang de mailles envers.
Lisière perlée simple et lisière perlée double.
283
fabriquer
b) La finition du tricot
Rabattre les mailles : procéder comme pour les diminutions. cela pour chaque maille tout le long du rang.
On obtient ainsi une maille en l'air : continuer ainsi jusqu 'à
former une chaînette : une fois atteint la longueur désirée.
retourner l'ouvrage.
b) La maille serrée
Tous les points du crochet sont fondés sur le principe de la
maille serrée : seul diffère le nombre de jetés et de boucles à
couler : on peut d'ailleurs soi-même déterminer ce nombre en
faisant quelques échantillons et en choisissant le point voulu.
- Sur une chaînette de maille en l'air. piquer le crochet
sous les deux brins de la seconde maille.
- Faire un jeté et tirer une boucle (il s'agit de ramener le
fù avec le crochet à travers la maille dans laquelle le crochet a
été piqué) : on a alors deux boucles sur l'aiguille.
- Faire de nouveau un jeté et couler les deux boucles du
crochet. continuer ainsi.
Terminaison à la française à l'endroit.
3. Le crochet
C'est une aiguille d'environ 15 cm à pointe recourbée.
a) La cbainette
C'est une succession de mailles en l'air.
- La maiUe en l'air : le crochet est tenu de la main droite.
le fù à tricoter est tendu sur l'index de la main gauche : faire
un nœud coulant, le serrer autour du crochet en le faisant
légèrement coulisser.
La maille serrée.
La maille en l'air.
La maille serrée torse .
- Faire un jeté : passer une fois le crochet de gauche à
droite sous le fù.
- Couler une boucle : tirer le jeté avec le crochet et le
ramener à travers la boucle du nœud coulant.
La demi-bride.
La maille coulée.
284
se vêtir
c) Les augmentations
e) Les lisières
- Augmentation d'une maille : faire deux mailles sur
une même maille de base.
Elles seront droites et souples si l'on respecte ces quelques
règles:
- A la fm de chaque rang, faire le dernier point en
piquant le crochet sous ta maille du début du rang précédent.
- Remplacer le premier point de chaque rang par une ou
plusieurs mailles en l'air ; le nombre de mailles en l'air varie
suivant le point utilisé ; pour la demi-bride par exemple, en
faire deux à chaque début de rang.
0 Le crochet avec les doigts
- La chaînette : faire un nœud coulant, glisser l'index
droit à l'intérieur en tenant dans la main gauche le ftl à
crocheter : passer l'index droit sous ce fù et le ramener à
travers la boucle du nœud coulant de façon à former une
seconde boucle ; continuer ainsi jusqu'à obtenir une chaînette.
L'augmentation d'une maille.
Augmentation de plusieurs mailles : faire un nombre
de mailles en l'air égal à celui des augmentations désirées.
La demi-bride : la chaînette montée. retourner le
travail. l'index étant dans la boucle. le passer sous le fù à
tricoter puis dans la maille suivante, puis le repasser sous le fil
que cette fois l'on glisse dans la maille précédente. On a alors
trois fùs sur le doigt. passer l'index sous le fil à crocheter et le
ramener à travers les trois boucles.
L'augmentation de deux ou trois mailles.
d) Les diminutions
Diminution d'une maille : sauter une maille de base.
- Diminution de plusieurs mailles : faire un nombre de
mailles coulées égal à celui des diminutions désirées.
La diminution de plus de deux mailles.
285
fabriquer
4. Le tissage
a) Le métier à tisser
Pour tisser, on utilise principalement la laine et la soie.
mais également d'autres libres :
- d'origine animale: poils de chèvre, de lapin, de chiens;
- d'origine végétale: libres de jute, de genêts, d'ortie et de
chanvre: mais seules les fibres animales ont une valeur
calori lique.
Le métier à tisser est généralement fabriqué en bois : il peut
être de taille plus ou moins importante. avec plus ou moins de
perfectionnements, mais il reste toujours une pratique de
base. que nous allons ici décrire.
Le métier le plus simple est constitué d'un cadre sur lequel
l'on plante des clous espacés régulièrement. Tendre la laine,
dans le sens longitudinal ; l'ensemble forme alors une paroi :
la chaine. Passer une autre laine dans le sens horizontal en la
glissant une première fois alternativement par-dessus - pardessous les fils de chaîne, une seconde fois dans le sens
inverse. On différencie ainsi les fils pairs et impairs de la
chaîne. Cet entrelacs de fùs horizontaux formera la trame.
b) Construction d'un métier en plein air
Prendre deux rondins de bois de 80 cm de long que l'on
placera en parallèle. Chacun de ces rondins. ou ensouples,
sera fixé à un arbre de façon à être maintenu horizontalement. La distance choisie entre les deux arbres variera
suivant l'importance de l'ouvrage : choisir par exemple deux
arbres distants dï ,80 m, tendre entre ces deux ensouples
deux cordes dans le sens longitudinal ; pour maintenir ce
métier a l'horizontale, relier un rondin (que l'on aura posé à
terre) à l'ensouple avant par des cordes.
Fonctionnement :
- Couper. dans la pelote de laine, 2 longueurs qui
relieront les 2 rouleaux B etC en traversant le peigne P, et qui
délimiteront la largeur de votre tapisserie. Ces 2 anneaux sont
fixes. moyennement tendus, et centrés par rapport a la
largeur du métier à tisser. Les nœuds fermant ces 2 boucles
sont placés sur le rouleau avant (B).
- Attacher ensuite le bout de la pelote au nœud du
premier anneau, traverser le peigne P, aller faire le tour du
rouleau C, revenir en dessous du métier jusqu'au rouleau B.
retraverser a la dent suivante, etc. jusqu'à obtention d'une
trame de la largeur désirée, c'est-à-dire rejoignant le
2• anneau fLXe. Attacher le bout du fil au nœud de ce dernier
anneau.
le
1
E2
T1 1 1 1 1 1
E1
--- ---
1- 11- 1-
~p
}a
Schéma extratt de Prem1ers Ttssages d'Albert Boeki'Ot (Vre
Actrve 20. rue de Guersant. Pans XVN').
On se rend compte qu'il suffit de tirer F1 vers le bas, d' une seule
main, pour actionner F2 vers le haut en même temps (et inversement
au pas suivant).
21212121
t
Relier un Iii sur deux à l'une des barres E (Et ou E2l
par de petits anneaux de fil de lin fermés par un nœud plat
(schéma 3).
c) Un modèle simple de métier à tisser
Sur 4 pieds. monter 2 montants latéraux (A) qui
maintiendront. a leurs extrémités, les 2 rouleaux (B etC) sur
lesquels viendra s'enrouler la laine de la chaîne.
Le battant ( 0) qui contient le peigne (P) est articulé au bas
des pieds avant (en 1) et doit basculer d'avant en arrière (voir
nèche).
Deux barres (E) mobiles sont posées sur 2 consoles (F) a
deux positions (haute et basse) fLXées sur les montants
latéraux. Elles tiennent lieu de cadre et sont soulevées
alternativement pour permettre le passage de la navette.
286
=- En soulevant alternativement l'une des barres E
jusqu'à la position haute de la console, on soulève un fil sur
deux de la chaîne et, entre cet espace, on glisse la navette dans
un sens, puis dans l'autre (retour) quand l'autre barre E est
soulevée. La navette passe entre le peigne et le rouleau avant.
- A chaque aller et retour de la navette, ra,rnener le
peigne vers soi (rouleau B) pour tasser les mailles du tissage.
se vêtir
d) L'ourdissage
C'est l'action de ranger les fils de chaîne parallèles les uns
aux autres, dans l'ordre qu'ils occuperont dans l'étoffe, et en
nombre égal à celui qu'aura l'étoffe dans sa largeur.
Les mesures : faire un rapide calcul permettant de fiXer la
longueur de fils exacte sur le métier. Prendre par exemple une
chaîne de 30 cm de large : obtenant deux fils par centimètre.
la chaîne aura donc 60 fùs. Désirant un tissage d' l ,50 rn de
long (longueur de l'étoffe à laquelle l'on a ajouté 20 cm, en
cas de chutes, attaches de brins, etc.), multiplier cette
longueur par le nombre de fils, on obtient ainsi 90 rn de laine.
Dérouler cette laine autour de quatre baguettes disposées
en paires. Si l'on désire une chaîne de plusieurs couleurs,
mesurer auparavant l'importance qu'elles auront dans la
chaîne et les faire alterner dans l'ordre désiré sur les
baguettes. Les fils ainsi préparés. les enlever des baguettes en
glissant son bras dans le premier croisement.
e) Attache des brins à la prémière ensouple
La laine enlevée des baguettes présente deux croisements
un huit avec une boucle de plus). Couper donc la première
boucle des fils de chaine. ils se partagent en deux, les nouer
par paire autour de la première ensouple.
Glisser ensuite transversalement des lattes de bois de
chaque côté du croisement (les fils pairs sont sur la première
latte, les fùs impairs sur la seconde). ·
N.B.: la façon dont on aura attaché la première ensouple
du métier en plein air est très importante car celle-ci doit
enrouler le travail fait et donc pouvoir glisser le long des
cordes qui J'amarreront à l'arbre, la deuxième ensouple doit
tendre le tissu et aura aussi un encordement spécial.
_1]=~=======~:::::;:::"'-·
h) Montage du peigne et des lames
Couper la seconde boucle des fils de chaine et les glisser un
à un dans les dents du peigne, puis à travers les lisses et leurs
intervalles ; le fll pair se placera dans la boucle de la lisse, le fil
impair entre les lisses et ainsi jusqu'au dernier brin. Dans le
cas d'un jeu de doubles lisses, les flls pairs passeront cette fois
dans les intervalles de la seconde lame, les fils impairs dans
les lisses. Quand on lèvera le cadre, celui-ci entraînera les flls
pairs pris dans les lisses, les fils impairs resteront à
l'horizontale : J'espace obtenu se nomme foule, c'est à travers
lui que l'on passera les flls de trame ; quand on abaissera le
cadre. son poids entraînera de nouveau les fils pairs créant un
nouvel espace avec les fùs impairs horizontaux.
N.B.: pour le métier en plein air, on peut relier les cadres
des lames à une corde tendue entre les deux arbres, au-dessus
du métier.
i) Attache des brins à la seconde ensouple
Nouer les brins deux à deux à la seconde ensouple.
0 Le peigne
Son usage dépend de la qualité du tissage, il permet de
resserrer les fils de trame le long de la chaîne : on glisse ses
dents entre chaque intervalle.
Le peigne est constitué de quatre baguettes jointes pour
former un cadre et à travers lesquelles sont tendues
,·erticalement des ficelles assez serrées ; leur nombre est égal à
au moins la moitié de celui des fùs de chaîne.
g) Les lames
Les lames vont permettre d'ouvrir la chaîne : de séparer les
ftls pairs et impairs pour y introduire d'un seul passage les fils
de trame. Elles seront aussi constituées d'un cadre de bois : à
travers les montants de ce cadre sont tendues verticalement
les lisses (sorte de cordelettes munies à leur milieu d'une
boucle).
<:>CO~
Leur nombre sera la moitié de celui des fùs de chaîne. On
peut aussi créer un jeu de doubles lisses. ce qui rend plus
facile le partage des deux nappes paires et impaires.
j) Le tissage
Enrouler une longueur de laine assez importante le long
d'une tige en bois pointue aux extrémités : une fente permet
de coincer le fù. Le passage de cette navette à travers les
foules se fait plus facilement à l'oblique. Après chaque
passage du fll de trame à travers la largeur du tissage,
modifier la position des lisses et resserrer les fùs avec les dents
du peigne.
N.B. : durant la dernière guerre, les Allemands n'hésitèrent
pas à récupérer non seulement les dents ou la peau des
déportés. mais aussi leurs cheveux dont on fit des puU-overs
et des chaussettes. Notons ici, que ces exploitations totales
d'hommes considérés comme des bêtes par d'autres, qui se
prenaient pour des dieux, est une bien belle revanche pour
tous ces pauvres animaux domestiques. et même sauvages,
dont nous avons arrêté l'évolution ou que nous assassinons et
torturons pour notre plaisir ou à des fms lucratives.
Le 11 Tant qu 'il y aura des abattoirs, il y aura des champs
de bataille 11, de Tolstoï, et la récente leçon que nous venons
de citer ne semblent avoir guère porté leurs fruits puisque la
v ivisection. l'élevage en batterie et la chasse ne font que
s'amplifier.
287
fabriquer
Il serait temps de méditer et d'agir selon cette réflexion du
grand Kant:
Nous devons toujours considérer
tous les ètres comme étant des fins
qui se justifient en elles-mèmes,
comme trouvant leur propre but en eux
et ne jamais considérer un ètre vivant
comme un moyen de satisfaire nos désirs.
Nous devons respecter la valeur
intrinsèque des autres ètres
et ne jamais les sacrifier
à nos fins personnelles.
Or, c'est là ce que nous faisons ,
lorsque nous tuons les animaux.
Nous violons les lois de la plus haute morale. 11
11
Cela étant dit, on pourrait trés bien se servir de peaux
d'animaux morts de vieillesse pour en faire des costumes
ainsi que de la laine des moutons et des cheveux des hommes
sans faire aucun mal ni aux uns, ni aux autres.
5. La laine
a) Etude de la laine du mouton
La laine est la production pileuse des ovidés, principalement du mouton et de quelques mammifères. Hélas ! la
plupart des éleveurs misent beaucoup plus sur la viande que
peuvent donner leurs bêtes que sur leur toison. et comme ces
dernières ne peuvent pas tout donner, la qualité de la laine
s'en ressent!
La laine est donc le poil du mouton ; quand on examine un
poil, on distingue un corps et deux extrémités. l'une en
pointe, l'autre entourée d'un renflement : le bulbe, intégré
dans la peau. Ce bulbe contient un muscle qui. en se
contractant, amène le sang à travers les vaisseaux qui
l'irriguent et fortifient ainsi le poil. L'alimentation de l'animal
est donc très importante quant à la qualité de la toison.
Contrairement à la plupart des poils, la laine a une tige
dépourvue de canal central, ce qui fait toute sa souplesse. Le
brin de laine vu au microscope donne l'apparence d'un corps
écaillé ; ces écailles en se hérissant s'accrochent les unes aux
autres, ce qui donne à la laine la propriété de se feutrer et de
se fùer. La toison du mouton est à croissance continue. le poil
sans jamais tomber double de longueur s'il n'est pas tondu.
N.B. : il existe chez le mouton des poils spéciaux : le
« jarre » qui, ayant les propriétés d'un poil courant. est
comme la laine à croissance continue. C'est un grave défaut
dans la toison, que le berger s'emploiera à enlever.
b) La tonte
-L'époque
La tonte se fait à une période bien précise de l'année. ni
trop tôt afin que les moutons ne prennent pas froid, ni trop
tard afm que la laine ait eu le temps de pousser quand les
moutons montent dans les alpages et dorment quelquefois à
la belle étoile, en juin. Elle se pratique donc dès l'arrivée des
beaux jours, en avril ou en mai. Cette opération était autrefois
réservée à une équipe de tondeurs constituée d'anciens
bergers. qui laissaient leur occupation pour aller d'élevage en
élevage recueillir la laine de la toison ; ainsi ce travail était-il
habilement accompli ! Maintenant chaque berger se doit de
tondre lui-même ses bêtes.
288
- Le matériel
Auparavant. on utilisait des .forces. sorte de ciseaux dom
les deux branches sont réunies par un demi-cercle d'acier
Leur maniement demande l'usage des deux mains : le
mouton doit être alors énergiquement maintenu entre le.
jambes du tondeur. On les utilise maintenant pour parfaire la
tonte.
Le berger a aussi à sa disposition des tondeuses mécaniques (formées de lames manœuvrant des peignes qu1
glissent l'un sur l'autre). Le berger peut garder une main libre
car leur utilisation demande moins de force. elles donnent
aussi un travail plus régulier.
-
Une méthode de tonte
La tonte n'est pas une opération très facile. il faut prendre
garde à ne pas blesser l'animal. En cas de blessures
désinfecter en touchant l'endroit de teinture d'iode. Il existe
plusieurs méthodes de tonte, telle commence par les membres
postérieurs ; telle autre par la tête.
Tout d'abord, )jer les pattes du mouton deux par deux (les
deux jambes gauches puis les deux jambes droites) : la
tondeuse doit être appliquée le plus près possible de la peau
Commencer par le nez, les joues. les oreilles puis le front
vient ensuite le cou.
Asseoir le mouton sur son postérieur, la tête entre les
jambes du tondeur, et dégager toute la poitrine en débutant
par le côté gauche.
Coucher ensuite la bête sur la gauche et tondre jusqu'aux
flancs, retourner alors le mouton et faire tout le côté ainsi que
la patte et la cuisse gauche.
Le retourner encore et tondre la patte droite et la cuisse.
Ces manœuvres successives permettent à la toison de
retomber d'un seul tenant sur le flan droit.
Tondre les faces internes des pattes de derrière puis le.
pattes de devant puis le ventre. détacher les pattes et placer
celles de devant derrière la nuque, terminer par les pattes de
derrière ; le mouton est alors tondu.
La toison enlevée. la rouler sur elle-même en plaçant vers
l'intérieur pattes et ventre et en l'entourant d'une ficelle. Les
toisons sont rangées dans un endroit ni trop sec ni trop
humide. Elles subiront par la suite plusieurs opérations qu1
leur feront perdre de 25 à 75 % de leur poids initial.
c) Triage de la laine
Etendre la laine sur une table et tirer les impuretés à la
main : tout d'abord celles venant de l'extérieur (brins de
paille. excréments, etc.), puis celles qui proviennent du corps
de l'animal : le suint qui est principalement composé de
graisse. Ce nettoyage à la main se fait rapidement car c'est
surtout l'eau qui restituera à la laine sa blancheur naturelle. ll
faut savoir que la toison comporte diverses qualités de laine
qu'il faut donc soigneusement séparer. Le cou et le ventre
ont. par exemple, une laine plus courte. les meilleures parties
à fùer étant le dos, les flancs et les épaules.
d) Lavage de la laine
Il se fait à eau claire, froide ; l'eau de pluie est très
appréciable ; parfois ce lavage peut être fait avant la tonte : le
troupeau est alors amené près d'un ruisseau où on les brosse
à grande eau. Après la tonte. on trempe la laine dans une eau
claire et froide, une partie du suint étant soluble dans l'eau
Après ce premier lavage. deux solutions peuvent être
envisagées :
se vêtir
- La laine est filée de suite : elle gardera encore une
partie de sa matière grasse ce qui rendra le ftlage plus facile.
L'étendre donc à l'ombre, la filer, la mettre en écheveaux et la
.aver à fond.
- La laine doit attendre avant d'être filée : pour
permettre son emmagasinement. il faut alors une troisième
opération : le dessuintage. En effet. le suint restant pourrait
Jttirer quelques parasites.
e) Le dessuintage
On s'inspire pour cela de plusieurs recettes de lavages
ménagers:
1. Eau : 30 litres. Carbonate d'ammoniaque : 150 g. Immerger 114 d'heure. à 30°.
Il. Eau: 30 litres. Savon vert: 120 g. 1 heure à 30°.
la laine, après avoir baigné dans une de ces préparations.
-.era aussi étendue à l'ombre comme précédemment afin
J'être séchée. la ranger alors dans des sacs de toile avec de la
.avande pour la préserver des mites.
- Le fuseau : il a la forme d'une toupie allongée, et est
muni d'un dispositif à sa partie supérieure permettant
l'accrochage de la laine.
Pour filer, prendre un ruban de laine et attacher son
extrémité au milieu du fuseau qui peut lui-même être attaché
à un écheveau. De la main droite, dégager la laine ; de la main
gauche, faire tourner le fuseau dans le sens des aiguilles d'une
montre. cela en évitant qu'il s'arrête ou tourne dans l'autre
sens, car la laine serait alors brisée. Lorsque le fuseau est
plein, retirer la laine et replacer un autre brin.
Si le brin se cassait. le raccorder en étirant les deux
morceaux, et en les posant l'un sur l'autre : les faire alors
descendre sur le fuseau en torsion et ne les lâcher que
lorsqu'ils sont bien descendus.
L'usage d'une quenouille (bâton de 50 cm de long,
présentant à son extrémité supérieure une partie découpée,
où l'on accroche la laine) n 'est pas indispensable. sauf pour le
lin.
re:::
-
~-
.
0 Le blanchiment
la laine même lavée reste malgré tout jaunâtre : pour
t:nlever cette coloration. on peut :
- la suspendre à des poutres au-dessus d'un bain de
'apeur de soufre.
- la tremper en petites quantités dans un bain d'eau
'\Ygénée à 12 volumes ; la laisser dans ce bain quelques
heures puis rincer ; essorer et sécher à l'ombre.
g) Le cardage
Tout d'abord, prendre chaque touffe de laine entre les
mains, l'étirer en laissant tomber les impuretés qui s'étaient
glissées entre les brins ; cet étirement doit toujours se faire
Jans le même sens de façon à garder les brins de laine
rarallèles.
Quenouilles.
- Le rouet. Les pièces principales sont la grande roue
mue par une pédale ou une manivelle, et à sa gauche une
petite roue ; cette dernière est traversée par une tige de fer : la
broche. la broche possède une ouverture : l'œil : une bobine
et une fourche sont enfilées sur elle d'avant en arrière.
Quand la laine est difficile à étirer, prendre des cardes
.;orte de battoirs rectangulaires garnis de poils métalliques
ur une de leurs faces), placer quelques flocons de laine brute
,ur rune d'entre elles, et brosser doucement 5 à 6 fois:
·ecommencer J'opération en plaçant la laine sur l'autre carde
.:t dégager la nappette avec la main, puis la rouler sur une
urface plane. Il est préférable, une fois la laine cardée. de la
!:1er de suite afin d'éviter tout tassement.
Rouet Walfard en bois d'érable.
Cardes.
N. B.: le cardage ne se fait que si les brins de laine sont
courts et feutrés : si ceux-ci étaient longs et souples. ils
rc;queraient d'être sectionnés.
b) Le mage
C'est la transformation des fibres textiles en fils : pour cette
préparation, on utilise le fuseau ou le rouet.
la fourche est fixée solidement et tourne en même temps
que la broche alors que la bobine est mobile. Sur la branche
gauche de la fourche se trouvent 10 petits crochets
(l'épinglier) servant à guider la laine de façon à ce qu'elle se
présente perpendiculairement à la bobine. la même série de
crochets se trouve sur la branche droite de l'autre face. Une
courroie réunit les deux roues. une autre passe sur la grande
roue et dans la gorge de la bobine. L'ensemble de ces pièces
est fixé sur un bâti de forme variable.
289
fabriquer
brins sont de torsion plus difficile ; il faudra donc constamment les humecter avec de l'eau.
c) Le blanchiment
Ces deux textiles ne sont blanchis qu'après tissage ; leur
blanchiment se fait par le soleil en les arrosant d'eau. Mais
tout blanchiment est un commencement d'usure. aussi vaut-il
mieux le parfaire au cours des lavages.
Fourche de rouet.
Prendre un brin de laine de 20 cm, le placer dans le creux
de la broche en le faisant réapparaître par l'œil. puis le faire
passer sur les crochets et l'accrocher bien solidement sur la
bobine ; on peut alors pédaler, en retenant la laine entre ses
doigts (la broche et la bobine sont indépendantes). Après
avoir fLlé un peu de laine. la déplacer sur l'épinglier. afm
qu'elle s'enroule sur toute la longueur de la bobine. Quand la
bobine est pleine. la dégager de sa courroie puis la rouler en
pelote ou en écheveau.
Le maniement du rouet est bien plus délicat que celui du
fuseau, et sa bonne pratique nécessite plusieurs essais qui, au
début, risquent de décourager ; une fois la technique bien en
main, le rendement est bien plus satisfaisant. La régularité de
la laine dépend de l'habileté du fileur, bien que la laine filée de
façon irrégulière ait aussi une certaine qualité.
6. Autres fibres d'origine animale et végétale
Il est aussi possible de filer d'autres fibres que la laine :
- D'origine animale : poils de chèvre, de lapin. certains
poils de chiens.
- D'origine végétale : fibres de jute, de genêts. de lin, de
chanvre et d'ortie (ramie).
La ramie est une ortie d'origine tropicale (Boehmeria nivea)
la plus répandue et la plus appréciée en filature et en tissage.
On la récolte quatre fois par an. Ces fibres proviennent de la
tige. Récemment. un procédé a été découvert permettant de la
traiter industriellement. Cette plante possède de nombreuses
qualités dont une très grande affinité tinctoriale. Pour tous
renseignements, s'adresser aux Ets Jacques Segard et Cie, 34.
rue Faidherbe, 59 Tourcoing.
7. Traitements du lin et du chanvre
a) Le rouissage
Les tiges de lin et de chanvre sont étalées sur un pré et
battues pour les égrener, groupées en petites bottes ; elles sont
alors amassées pour former une meule : « la tuilée>>. On
baigne ces meules dans l'eau de rivière. 4 à 6 jours pour le
chanvre (il est à point quand l'écorce s'enlève facilement) et 3
à 6 semaines pour le lin. Ces différents trempages ont pour
but d'enlever la gomme résineuse qui joint l'écorce à la tige.
Pour le séchage, les étendre dans un pré, puis les passer au
four, la température ne devant pas dépasser 50 à 60".
b) Le teillage
On utilise pour cette opération une sorte de massue à long
manche, l'écorce des tiges ainsi pulvérisée s'élimine. Après
ces deux opérations. le lin et le chanvre sont peignés à l'aide
de cardes puis fùés ; plus secs et plus raides que la laine. les
290
8. La soie et le vers
La soie est une substance filiforme, sécrétée par quelques
lépidoptères, et elle est essentiellement constituée par deux
protéines (séricine et fibroïne). Elle est utilisée comme matière
textile. Pour obtenir ce précieux fù. l'homme élève des vers à
soie ou bombyx du mûrier (Bombyx ou Sericaria mori). Cet
insecte se nourrit de feuilles de mûrier blanc (Morus alba). Le
mûrier blanc a été importé de Chine en France dans le but
d'alimenter les larves de cet insecte. qu'on trouve sur ses
feuilles. 11 est préférable de se procurer les œufs en mars et de
les maintenir au frais ( + 9 ou + 8"C). On les dépose dans de
simples boîtes où ils subiront une lente élévation de
température : 22"C est la température optimale. Après
10 jours d'incubation. vont naître une multitude de chenilles
de 2.5 mm de long que l'on dispose dans des claies. On les
nourrira pendant un mois de feuilles de mûrier hachées. Elles
vont dévorer tant et si bien que leur peau ne pourra plus les
contenir et qu'elles devront en changer quatre fois. A leur
naissance. elles couvraient seulement quelques décimètres
carrés ; maintenant, elles vont s'étendre et couvrir les cent
mètres carrés de la magnanerie (local où l'on élève les vers à
soie).
Chaque jour, il faut nettoyer l'habitat des vers. enlever
leurs excréments, surveiller la température et l'humidité du
milieu (ambiance optimale 22"C) ; pendant les 32 jours de
leur vie larvaire, les vers à soie consomment de 13 à
15 grammes de feuilles hachées par jour. Au 33• jour. après
la dernière mue, les vers refusent toute nourriture ; on fixe
alors aux claies des branchages et menues brindilles. les vers
prisonniers vont alors chercher un emplacement et se mettre
à fùer.
Chaque ver dispose d'une petite case. ce qu i assure un
calibrage parfait du cocon. Ils attachent ces fùs un peu dans
tous les sens, puis au bout d'un certain temps la forme du
cocon se précise, leur tète décrit un mouvement en forme de 8
et le fù se dépose sur toute la surface intérieure du cocon et
cela en plusieurs couches. Ce fil peut atteindre 800 à 1 200 rn
mais il n'y a guère que 300 à 500 rn qui soient utilisables. Puis
le ver s'engourdit et diminue de volume, une cinquième mue
se prépare. c'est la formation de la nymphe ou chrysalide. On
place ensuite les cocons renfermant ces chrysalides dans des
fours à air chaud. de façon à tuer la chrysalide. Si on laissait
celle-ci se transformer en papillon. l'insecte voulant sortir
briserait son cocon, il serait alors difficile de démêler les fils
qui sont constitués tel un véritable écheveau. C'est ensuite le
dévidage, on tire le fil en l'enroulant sur une bobine tandis
que le cocon tressaute. Souvent ce fil est si fm qu'il faut
dévider 3 à 10 cocons à la fois pour obtenir la grosseur
désirée. La soie est un matériau vivant et son utilisation
demande beaucoup de patience et de précaution ; imputrescible, elle possède un pouvoir élevé d'absorption et a donc de
nombreuses affinités tinctoriales : elle offre une égale
protection contre l'humidité extérieure et la transpiration :
elle s'électrise au moindre frottement dans l'air sec et
constitue un isolant précieux.
se vêtir
Ces diverses manipulations sont faites en vue de faciliter
l'extraction des colorants des diverses plantes.
d) Que teindre avec les teintures végétales ?
Les teintures végétales sont particulièrement efficaces pour
les fibres naturelles :
- d'origine animale : laine, soie ;
- d'origine végétale : coton, lin, chanvre.
Ver à soie (larve).
Cocon du Ver à soie
et de sa chrysalide.
N. B.l : il arrive que deux vers à soie travaillant l'un à côté
de l'autre forment des cocons doubles. Ces cocons fournissent
la soie dite douppion, irrégulière, mais plus grosse et plus
ferme que la soie grège.
N.B.2 : actuellement, le mûrier blanc est en voie de
disparition en Europe parce que ses excellents fruits ne sont
plus vendus en alimentation et que hi soie synthétique a
·
supplanté la soie naturelle.
9. Les teintures végétales
a) La cueillette des plantes
Leur cueillette doit être faite avec maintes précautions : la
nature, si généreuse soit-elle. a de plus en plus de mal à se
reproduire tant ceux qui utilisent les plantes le font sans
aucune considération. Voici une pensée de Goethe :
u Pour connaitre et décrire une chose vivante,
On cherche tout d 'abord à en chasser l'esprit,
On tient dans ses mains les parties
Ne manque hélas ! que l'esprit qui les lie ! n
Quand et comment cueillir les plantes ? Une règle
principale à observer est de toujours laisser à l'endroit de la
cueillette une plante de l'espèce considérée pour assurer sa
reproduction dans les temps à venir.
Les baies et les .fruits se cueillent en début de maturité, par
beau temps ; les racines, en automne en fin de journée ; les
écorces des arbres fruitiers et des résineux, au printemps.
celles des feuillus, en automne et en hiver ; les lichens, après
une période de pluie à la fin de l'hiver ; les .fleurs et les .feuilles
des différentes plantes seront prises en début de floraison. les
plantes entières et les rameaux, avant floraison.
b) Séchage des plantes
Pour les conserver plus longtemps. les placer après la
cueillette dans un endroit sec. aéré et obscur. Pendre les
plantes, les sommités en bas. en bouquet ; les écorces et les
bois peuvent être étendus au soleil. Une fois séchées. les
plantes se garderont dans un papier sec et conserveront ainsi
leurs qualités tinctoriales 1 ou 2 ans.
c) Préparation des plantes pour la teinture
Les fleurs sont mises à tremper complètement ; les feuilles
et les plantes entières sont hachées finement ; les racines et les
bois sont broyés au pilon directement dans le bain de
teinture; les lichens sont réduits en poudre (une fois secs, ils
s'effritent très facilement entre les mains) ; les poudres
végétales du commerce se versent dans un peu d'eau pour
qu'elles gonflent.
Elles sont plus résistantes à la teinture ; elles sont en effet
composées de celluloses qui sont entourées d'acides gras et de
cire imperméable à l'eau ; aussi pour faciliter leur teinture.
plusieurs bains bouillants additionnés de différents produits
sont nécessaires.
e) Les différentes étapes de la teinture végétale
- La préparation des fibres : elle va du simple lavage au
savon (laine) aux bains bouillants contenant des cristaux de
soude ou de l'ammoniaque (lin. coton).
- Le mordançage : cette opération permet la fixation des
couleurs. Faire bouillir les fibres dans de l'eau contenant des
mordants (produits qui ont pour but d'ouvrir la fibre pour la
rendre plus sensible aux colorations végétales).
Utiliser soit de l'alun (sulfate double d'aluminium et de
potassium), soit du sulfate de fer ou sulfate de cuivre, soit de
la crème de tartre, soit de l'urine qu'on aura laissée fermenter
dans un bocal. Certaines écorces renferment du tannin, utilisé
aussi comme mordant. Les noix de Galle en contiennent (la
galle est une excroissance en forme de cerise qu'on trouve sur
les feuilles et les tiges du chêne, due à la piqûre d'un insecte).
Le mordançage peut se faire avant, pendant ou après la
teinture.
- La teinture : réduire les plantes tinctoriales en petits
morceaux. les faire macérer dans de l'eau froide ( 12 litres
pour 500 g d'écheveaux), faire bouillir une heure ou plus
suivant les plantes utilisées. On peut ensuite fùtrer cette
décoction mais cela reste facultatif. Nous choisissons la
méthode de mordançage avant teinture ; tremper les fibres
mordancées dans ce bain tiède en chauffant doucement tout
en remuant. jusqu'à la température maximale indiquée pour
chaque fibre (50" pour la soie, 90" pour la laine, le coton et le
lin). Les fibres doivent toujours être recouvertes de liquide, la
couleur obtenue doit être plus forte que celle désirée, à cause
du rinçage et du séchage qui diminuent l'intensité de la
coloration. Recouvrir le récipient d'un couvercle.
La teinture peut être faite sur écheveaux ; pour former
un écheveau. dérouler la laine ou une autre fibre entre le
coude et la main, l'attacher alors par quelques liens de coton
que l'on croise en 8 dans l'épaisseur de l'écheveau.
Pour le bain de teinture. utiliser une bassine en tôle
émaillée (l'émail étant neutre) ; après chaque usage, bien les
nettoyer au savon de Marseille et avec un tampon de fibre de
verre. Pour remuer. prendre des bâtons bien lisses. les
remplacer chaque fois qu'ils sont imprégnés de teinture.
Les fibres suffisamment teintées, on peut soit les laisser
refroidir dans leur bain. soit les replonger dans une eau de
même température après les avoir retirées du feu.
- Le rinçage : il se fait en eau tiède puis froide pour la
laine. tiède pour la soie, froide pour les fibres végétales.
- Le séchage : il se fait dans un endroit sec et aéré, à
l'ombre : .on presse les fibres ou les écheveaux pour les
égoutter sans jamais les tordre.
291
fabriquer
N.B. : l'uniformité de la teinture ne peut être totalement
réalisée puisque deux bains de coloration identique ne
peuvent donner le même résultat ; c'est là. l'intérêt de la
teinture végétale. En effet, les diverses préparations sont
faites avec des fibres naturelles dont toutes les propriétés ne
sont pas encore connues, d'où quelquefois l'heureuse surprise
de découvrir une coloration quelque peu déconcertante sur
certaines fibres ; ainsi vont la nature et la vie !
0 Teinture spécifique
h) Tableau-calendrier des couleurs et des plantes
Printemps
Rouge
Orange
Jaune
Vert
Lichens
Alchemille
Ajonc
Arbre
de Judée
Bouleau
Fumeterre
Genestrolle
Genêt
Géranium
Peuplier
Pommier
Ajonc
Figuier
Fougère
Frêne
Sureau
Genévrier
\1illepertuis
Mûrier
Œillet d'Inde
Bruyère
Camomille
Carotte
Cerfeuil
Chénopode
Gaillet
Sarrette
Tanaisie
Verge d'Or
Carotte
Cerfeuil
Chénopode
Mûrier
Sarrene
Tanaisie
à la laine
(Prendre des écheveaux de laine non blanchis, ne pesant
pas plus de 100 g.) Quelques baies et écorces donnent des
teintures sans que l'on ait besoin d'utiliser des mordants. mais
la plupart des teintures végétales ont besoin d'un produit
supplémentaire pour mieux pénétrer les fibres.
Comme exemple, nous prendrons un mordançage à
l'alun:
- dissoudre 115 g d'alun et 30 g de crème de tartre dans
un bol d'eau tiède ;
- verser ce mélange dans 15 litres d'eau froide en
chauffant doucement tout en remuant : quand reau est tiède,
y mettre 500 g de laine déjà mouillée ;
- ne jamais dépasser 90" de température, la laine ne
devant jamais bouillir ; on veillera donc à maintenir un feu
régulier sous le récipient pendant une heure ;
- arrêter le feu et laisser refroidir, égoutter sans rincer.
Pour avoir une bonne qualité de teinture, entourer la laine
humide dans de vieilles serviettes-éponges, pendant quelques
jours tout en l'humectant du bain de mordançage puis la faire
sécher.
On peut aussi teindre de suite :
- Préparer un bain de teinture (comme indiqué plus
haut) ; la quantité de plantes tinctoriales utilisées varie
suivant l'intensité de la couleur désirée ; plonger dans ce bain
tiède 500 g de laine et laisser l'eau frémir une demi-heure à
une heure.
- Une fois la couleur obtenue- celle-cL rappelons-le,
est toujours moins foncée après rinçage -laisser refroidir les
écheveaux dans le bain ; ainsi la laine ne subira pas de
brusques changements de température.
Eté
Automne
Gaillet
Orcanette
Œillet d'Inde
Dahlia
Zinnia
Souci
EpineVi nette
seneçon
Jacobée
Sumac
Frêne
Nerpruns
Hiver
Garance
Oignon
Fustel
Nerpruns
Mouron
Bruyère
Bleu
Violet
Gris
Brun
Ronce
'-'lerisier
Pommier
Prunellier
Printemps
Myrtille
Eté
Auto mm·
Hiver
Prunellier
Ronce
Sureau
Genévrier
Arbousier
Lierre
Troêne
Vigne vierge
Bouleau
Châtaignier
Chêne
Hêtre
Marronnier
Sumac
Aulne
Orcanette
Aulne
Meleze
Noyer
Pin
Sapin
Si l'on veut obtenir des couleurs nuancées, retirer quelques
écheveaux au cours du bain de teinture et les replonger dans
de l'eau claire de même température.
N.B. : le mordançage peut être fait après ou dans le même
temps que la teinture. mais le procédé que nous venons de
décrire (mordançage avant teinture) est celui qui donne les
couleurs les plus intenses et les plus solides.
- Rincer en eau tiède et légèrement savonneuse puis à
reau courante en ajoutant au préalable quelques cuillères de
vinaigre, cela. jusqu'à ce que la couleur ne dégorge plus.
- Presser les écheveaux et les étendre dans un endroit
aéré et obscur.
g) Où trouver les plantes tinctoriales ?
Voici quelques adresses :
- Ets Senneliers - 2 bis, rue de la Grande-Chaumière,
75006 Paris.
- Coopération de la pharmacie française - 4, rue du
Chemin-Vert, 750 11 Paris.
*
292
10. Costumes simples et sains
Le corps humain a grande nécessité d'air et de lumière. et
être enserré dans des tuyaux où. ni l'un. ni l'autre ne peuvent
pénétrer, est une effarante punition, du moins pour celui qui
la subirait pour la première fois, car les hommes dits civilisés
semblent n'en guère souffrir... Nous disons bien semblent, car
tout manquement aux lois de la vie se paye obligatoirement.
Absence d'air et de lumière sont synonymes de mauvaises
humeurs, de senteurs fades ou nauséabondes, de maladies, de
dégénérescence de la race et de tristesse de vivre. L'odeur sui
generis d'un corps bien nourri par les aliments frais, vivants
et purs qui nous viennent des champs, est tout à fait
délicieuse et enivrante et l'être sent alors ce qu'il mange: les
fruits. J'herbe, les fleurs ... si sa peau respire et n'est pas
asphyxiée dans des pantalons et des vestes.
Il existe des costumes tout à fait simples et obéissant aux
règles de la vie. Il importe bien sûr de les confectionner dans
des matériaux nobles : soie. laine, coton, lin. ramie...
se vêtir
a) La toge
g) La djellaba
C'était la pièce d'étoffe dans laquelle se drapaient les
Romains et dont l'extrémité extérieure reposait au creux du
bras. donnant ainsi une noblesse de gestes et d'attitude.
Elle est originaire du nord de l'Afrique. Elle convient aussi
bien aux saisons froides que chaudes. Elle est généralement
en laine. En été, on peut la porter faite de lin ou de coton. Elle
se porte à même la peau et recouvre le corps des épaules aux
avant-bras et au bas des mollets. Sa confection est très
simple: .
Disposer d'une pièce d'étoffe d'une longueur telle qu'une
fois rabattue en deux par son milieu, eUe puisse couvrir le
corps des épaules aux mollets (ou aux chevilles). La largeur
de cette double étoffe est celle qui sépare. bras étant en croix.
les deux avant-bras. Couper ensemble les deux moitiés de
cette étoffe aux longueurs décidées et dessinées au crayon,
l'étoffe restant toujours doublée. Couper au milieu et au
sommet d'un des côtés une ouverture en triangle : l'ouverture
pour la tête ; coudre les bords de l'étoffe en ménageant une
ouverture pour chaque bras ; ourler les trois ouvertures.
b) Le sari
C'est une très longue pièce d'étoffe dans laquelle s'enroulent les femmes en Inde et qu'elles drapent de mille manières.
Le départ de l'enroulement se fait autour des hanches et des
J3.Itlbes que le sari va recouvrir complètement en une ou
plusieurs épaisseurs ; le reste de l'étoffe sera drapé autour des
epaules, du torse et des bras.
c) Le sarong
Drapé que les habitants de Malaisie enroulent dès la taille
·usqu'au bas des jambes; le torse reste nu.
d) Le paréo
Carré assez grand que les Polynésiens nouent presque sous
le bras au-dessus de la poitrine, et qui descend jusqu'à mi..:uisse ou mi-jambe.
e) Le pagne
Simples pièces de tissu suspendues à une lanière autour de
C'est un vêtement ample et très agréable à porter ; il
permet aisément presque tous les gestes : pour travailler
penché en avant, on évite la gêne procurée par les plis
pendants de l'étoffe, en mettant autour de sa taille une simple
corde ou une ceinture.
N.B. : nous ne savons d'où vient que l'on considère
aujourd'hui la robe cornrne peu commode pour travailler : les
prêtres du Moyen Age se livraient absolument à tous les
travaux (même les guerriers) sans pour autant ôter leur robe,
de même les femmes et cela depuis bien des millénaires !
1a taille et protégeant seulement le sexe et la raie des fesses.
0 La tunique
Chemise descendant jusqu'à mi-cuisse et tenue à la taille
par une ceinture. Il n'y a plus guère que les danseuses qui en
:'<>rtent.
PAREO
SARONG-
TOGE
SAf\Ï
TUNÏQOE
DJELLASA
293
fabriquer
294
La poterie*
1. Définition
u Les poteries trouvent leurs materiaux à la surface du sol.
L'homme le plus faible. l'homme isolé peut les extraire. les
façonner immédiatement et méme leur donner. sans appareil
ni science. des formes et une dureté SL({fisantes pour contenter
ses besoins de superfluité. Les produits de ces matériaux si
simples et si abondamment répandus partout. si faciles à
rassembler et à travailler. peuvent ètre doués de toutes les
qualites d'emploi, de toutes les commodites de {orme. de toLIIes
les beautes de luxe. en riches ornements. en ~auteurs variees
et brillantes. solides et durables, qu'aucun metal ne peut
(ournir et que les pierres les plus belles ne peuvent donner ni
11ussi facilement, ni avec autant de varietes. •1
Alex Brongniart
2. Formation et composition des argiles
L'argile provient en grande partie de la décomposition des
roches feldspathiques. phénomène qu i dure depuis des
millions d'années. Le feldspath et la silice entrant pour 7 5 %
dans la composition de la croûte terrestre. c'est dire
l'abondance de l'argile ; peu de régions dans le monde en sont
dépourvues.
L'action érosive de l'eau sur ces roches est la plus
importante : elle agit d'abord mécaniquement en entraînant
des particules de plus en plus fines. souvent loin de leur lieu
d'origine. ce qui fait que souvent d'autres minéraux soient
mêlés aux argiles en quantité variable.
L'oxyde de fer. le plus répandu. donne cette couleur qui va
de l'ocre jaune clair au rouge de la plupart des terres cuites.
L'argile est un silicate d'alumine hydraté. et il est remarquable qu'elle contienne les principaux éléments formant la
croûte terrestre et ce. presque dans les mêmes proportions :
Si 0 2 : 57.02
Al 2 0 3 : 19.15
Fe2 0 3 : 6.70
\lg 0 : J.08
Ca 0 : 4.26
Na2 0: 2.J8
K 20
H 20
2.0J
3.45
Ti 0 2 : 0.91
3. Préparation de l'argile
L'argile qui convient à la poterie a un aspect de pierre
-.:ompacte mais friable (si elle est bien sèche) : elle est assez
douce au toucher. et sa couleur initiale est toujours autre que
celle de l'argile cuite. Les argiles cuisant blanc sont grises.
excepté le kaolin qui est blanc ou jaunâtre et d'une
composition et d'une utilisation spécifiques : matière première de la porcelaine. Les autres argiles. les plus répandues.
sont toujours colorées par des oxydes de fer en jaune. brun.
rouge. bleuté ou vert.
- Avant d'entreprendre une fabrication quelconque. il
faut s'assurer que l'argile ne contient pas de pierres calcaires
d'une dimension supérieure à quelques dixièmes de millimètre : le calcaire se transformerait en chaux vive à la cuisson.
puis gonflerait en absorbant l'humidité de l'air jusqu'à
provoquer des trous dans la poterie. même si celle-ci est
couverte d'émail.
- Certaines argiles peuvent être utilisées simplement
après addition d'eau jusqu'à obtention d'une pâte malléable.
- Si l'argile contient des pierres ou débris végétaux. il
sera nécessaire de les éliminer par tamisage de l'argile rendue
assez fluide par addition d'une grande quantité d'eau
(barbotine). ou en la laissant se décanter : les pierres les plus
denses se déposent au fond des récipients. Cette terre liquide
devra reprendre une consistance plus ferme jusqu'à pouvoir
garder la forme que les mains lui donneront.
Divers moyens sont employés pour éliminer cet excès
d'eau. et ils sont fonction des quantités préparées. Le séchage
à l'air libre est très long. sauf sous un soleil fort. mais en
étalant la barbotine sur une matière poreuse 'le raffermissement sera plus rapide. Le support le plus efficace reste des
plaques épaisses ou des bacs en plâtre. en prenant bien garde
que des fragments de plâtre ne se mélangent à l'argile : les
terres cuites non émaillées (tuiles. briques... ) peuvent aussi
convenir.
- La pâte ainsi obtenue devra être soigneusement pétrie
afm d'obtenir une matière à consistance homogène et
dépourvue de bulles d'air. juste avant le tournage.
Une autre méthode. tout aussi efficace. consiste à prendre
dans chaque main deux morceaux d'argile d'environ 500 g et
à les projeter fortement l'un sur l'autre en répétant l'opération
une dizaine de fois.
- Toutes les argiles. en séchant. diminuent de volume du
fait de l'évaporation de l'eau (environ 30 %) ; ce retrait est dû
au rapprochement des molécules d'argile qu i prennent ainsi
la place de l'eau qui s'évapore.
Il se situe entre 5 et 10 %. Si ce retrait excédait 10 %. le
séchage deviendrait délicat : trop de déformations seraient à
craindre. surtout pour les pièces de grande dimension. Une
• par Bernard Soleil. céramiste
a Coaraze (06390l.
295
fabriquer
argile trop grasse (à retrait important) pe ut être modifiée en
lui mélangeant une argile maigre ou du sable non calcaire ou
de la chamotte (argile cuite réd uite en poudre).
Cette chamotte se prépare sans broyeur, en faisant cuire de
l'argile séchée puis écrasée. La chamotte est très utile pour la
confection des grandes pièces et des sculptures dont
l'épaisseur excessive les ferait casser au séchage ou à la
cuisson. La taille des grains de chamotte est proportionnelle à
l'épaisseur des pièces à réaliser, et peut aller jusqu'à plusieurs
millimètres. L'aspect qu'elle donne est rugueux et du plus bel
effet.
4. Le façonnage
a) La technique du colombin
Elle consiste à monter la paroi d'un pot en superposant des
boudins d'argile ; la forme de la poterie évolue à la pose de
chaque colombin et. une fois la pièce finie, il est impossible de
la modifier. Chaque colombin est bien soudé au précédent en
rabattant un peu d'argile. La paroi intérieure sera lissée. de
préférence au fur et à mesure. et la paroi extérieure grattée et
Ussée suivant le degré de finition désiré. Une fois sèche. la
pièce peut être poncée à la toile abrasive.
N. B. : avant l'invention du tour de potier. toutes les
poteries furent fabriquées au colombin ou par moulage sur
formes en terre cuite et aussi en vannerie. Beaucoup de
poteries de l'époque néolithique portent des empreintes de
vannerie, ce qui laisse supposer que des formes en osier
servirent de support pour appliquer l'argile.
b) Le tournage
Inventé 2 000 ans avant J.-C.. sans doute au MoyenOrient. le tour de potier demeure le moyen le plus utilisé pour
le façonnage de toutes sortes de poteries. Divers systèmes
mécaniques ont été pratiqués pour mettre le tour en
mouvement et notamment le tour à pied (tour à taper). très
longtemps utilisé, qui est actionné par le pied qui tape une
grande roue (tout en prolongeant son mouvement initial).
grande roue en bois traversée par l'axe, en haut duquel est
fixée la girelle où le potier tourne l'argile. En Extrême-Orient.
le potier a souvent un aide qui actionne le tour conçu
différemment à cet effet.
B et D : fixations du tour
Meuble pour fixation de tour de potier.
Depuis l'apparition du tour électrique, la tâche du tourneur
s'est trouvée allégée bien que le travail des mains reste
identique quel que soit le système actionnant le tour. Dans
tous les cas. il consiste à faire tourner un plateau circulaire de
20 à 30 cm de diamètre (girelle) à une vitesse pouvant varier
de 0 à 200 tours par minute selon le volume des pièces. De
toutes petites pièces peuvent se faire à grande vitesse, mais
celle-ci doit être réduite en rapport avec l'importance de la
pièce à tourner, la force centrifuge ayant toujours tendance à
entraîner la masse d'argile hors de l'axe du tour.
Maîtriser le façonnage au tour exige plusieurs mois et
même plusieurs années de pratique : c'est essentiellement un
sens tactile à développer, comparable à celui que demande la
pratique d'un instrument de musique.
Il est indispensable que l'argile que l'on veut tourner soit
correctement préparée : assez molle pour les petites pièces.
plus ferme pour les pièces volumineuses, et toujours avoir
une consistance bien homogène (voir notre paragraphe
Préparation de l'argile). La terre sera mise alors en boules
bien rondes. Lancer assez fort la boule au centre de la girelle
pour qu'elle y adhère bien. Pendant toute la durée du
tournage, il faut souvent mouiller l'argile afm que les mains
n'accrochent pas; on prévoit en ce but de disposer un
récipient d'eau assez large à côté de la girelle. Lancer le tour à
une vitesse assez grande. bien mouiller la terre et la
comprimer en exerçant une pression égale des deux mains.
chaque main se trouvant l'une en face de l'autre en épousant
la forme de la boule. Continuer cette pression latérale jusqu'à
ce que la boule prenne une forme de cône.
Roue de potier.
A : girelle en fer légèrement au-dessus du siège.
B et D : fixations de l'axe métallique.
C : roue en bois pouvant être alourdie par des plaques de plomb.
296
La faire redescendre en appuyant verticalement, tout en
maintenant les côtés pour qu'elle reste le plus possible au
centre. Refaire monter et descendre la boule jusqu'à ce qu'elle
soit parfaitement centrée. Creuser alors en enfonçant les deux
pouces. tout en laissant l'épaisseur voulue pour le fond. Puis.
avec la main gauche (ou les deux mains si c'est une grosse
la poterie
Eponger le fond car l'eau accumulée provoquerait des
fentes au séchage. Séparer la pièce de la girelle avec un fJ.J fin
de fer ou d'acier. puis l'enlever du tour avec les mains séchées
ou en passant dessous une spatule.
Les pièces de grande dimension (difficiles à enlever du tour
sans les abîmer) seront tournées sur un rondeau de contreplaqué ou de plâtre sur lequel on les laissera sécher.
c) Le tournassage
Il est possible de retravailler les pièces tournées lorsqu'elles
ont pris la consistance du cuir, aftn de retoucher la base et
creuser le dessous. La pièce est recentrée et fixée par quelques
morceaux de terre. On peut aussi la coller sur la girelle en
mouillant le bord. L'épaisseur de terre à enlever partira en
fins copeaux grâce à un tournassin fermement maintenu.
Tournassins.
d) Façonnage par plaques
On peut réaliser quelques formes simples (plats. carreaux ... ) à partir de plaques de terre. L'épaisseur de la plaque
est donnée par deux règles en bois ; sur une planche
saupoudrée de sable fin ou de talc. étaler la terre avec un
rouleau à pâtisserie jusqu'à ce que ses deux extrémités
viennent au contact des règles. On peut assembler des plaques
d'assez grande dimension en les préparant un ou deux jours à
l'avance pour que la terre soit plus dure. Les collages se font à
la barbotine.
boule), élargir le fond en tirant vers soi. A partir de ce
moment, chaque main doit rester en face l'une de l'autre : la
main gauche à l'intérieur et la droite appuyant en face à
l'extérieur. La terre se trouvant comprimée entre chaque
main est obligée de monter. Pour une petite boule, pincer
avec un doigt de chaque main. Pour la main droite, c'est avec
l'index replié que l'on appu ie Je plus efficacement. Pour une
grosse boule, utiliser la paume pour commencer à faire
monter et dégrossir la paroi. Exception faite pour les formes
très ouvertes. il faut d'abord monter un cylindre. à partir
duquel on imposera la forme désirée.
Le diamètre de la base de la pièce doit être donné avant de
commencer de la monter. La pression doit s'opérer de bas en
haut et très régulièrement pour que la pièce ne se décentre
pas. Si l'on désire effacer la trace des doigts, passer sur la
pièce une plaque de bois ou de métal (l'estèque).
0
Estèques.
e) Moulage
La terre peut être estampée dans des formes en bois. en
terre cuite ou en plâtre (ce dernier offrant le plus de
possibilités). On peut y appliquer la terre en plaque ou en
l'écrasant par boulettes. Un dessin gravé dans le moule fera
apparaître un décor en relief sur une pièce estampée.
Une autre technique de moulage consiste à remplir un
moule épais en plâtre de barbotine rendue fluide par
l'addition d'une petite quantité de carbonate et de silicate de
soude ; on retourne le moule au bout de quelques heures ;
une partie de l'eau ayant été absorbée par le plâtre. il va rester
sur les parois une couche de terre ferme.
0 Le séchage
Les petites pièces peuvent sécher rapidement sans dommage près d'une source de chaleur ou au soleil. mais plus les
pièces sont grandes plus le séchage doit être mené lentement
afin d'éviter les déformations et les fentes qui seraient ensuite
difficilement réparables. Un courant d'air qui fait sécher plus
vite un côté de la pièce que l'autre est ce qu'il y a de plus
néfaste. Les piéces ne sont jamais mises à cuire avant séchage
total aftn d'éviter les risques d'éclatement.
..
*
*
297
fabriquer
5. L'émaillage
Sur le plan purement pratique, les grès et les porcelaines
(dont la pâte elle-même est vitrifiée par une forte température
de cuisson) ont perdu toute porosité et pourraient ne pas être
émaillés, une des fonctions de l'émail étant, par la pellicule
vitrifiée dont il enrobe la pièce, de la rendre étanche et apte à
contenir des liquides. Il ajoute aussi à la forme une richesse
de matières et de couleurs dont les potiers peuvent user avec
bonheur.
Certaines poteries non émaillées peuvent être rendues
étanches par des gommes et résines végétales. Une cuisson au
bois très réductrice (avec excès de fumée dans le four) fait que
le carbone parvient à boucher les pores de la pâte qui devient
imperméable en prenant une teinte foncée pouvant aller
jusqu'au noir. S'il contient du plomb, l'émail est comparable
au verre ou au cristal ; c'est toujours un silicate. La silice en
étant le principal composant, et même si certains émaux sont
faits sans silice, ils prennent celle contenue dans J'argile ; c'est
le cas des grés émaillés au sel pour lesquels on jette du sel
dans le foyer en fm de cuisson. La soude se combine à la silice
de la terre pour former une pellicule de silicate de soude ;
pour la volatiliser, il faut faire atteindre au four une
température d'au moins 1 200 degrés.
Les premiers émaux connus (ceux de l'Ancienne Egypte)
étaient composés de sable et de nitre (sel naturel de sodium)
auxquels une petite quantité d'oxyde de cuivre donnait une
coloration turquoise vif. Cuits à température relativement
basse, ils étaient facilement décomposables en atmosphère
humide.
C'est grâce à l'emploi du plomb, assez répandu dans de
nombreuses régions sous forme de galène (sulfure de plomb),
que l'on fit des émaux ayant une bonne résistance aux
intempéries, à l'usure, et permettant une gamme étendue de
couleurs. Les émaux au plomb ont l'avantage de bien adhérer
sur le tesson et de donner des émaux cuisant aux
températures les plus basses. On peut mettre du plomb dans
des émaux cuisant jusqu'à 1 200° ; au-delà, il se volatilise
dans le four.
Le plomb peut être toxique sur des poteries insuffisamment
cuites et en contenant une trop forte proportion. Les laitages
et autres liquides acides peuvent alors libérer une petite
quantité de plomb contenu dans J'émail ; il suffit d'incorporer
d'autres oxydes pour rendre un émail au plomb plus dur,
inattaquable aux acides, et propre aux usages culinaires : ce
sont principalement la chaux (craie ou blanc de Meudon), le
bore (acide borique et borax). l'alumine (celle contenue dans
l'argile, le kaolin, les feldspaths) ...
a) Poteries communes, faïences
Un émail très simple (fondant entre 900 et 1 000°) peut être
composé de deux parties d'oxyde de plomb, d'une de sable fm
ou de silice et d'une d'argile. L'argile apporte l'alumine
favorisant une bonne fusion du plomb et de la silice, tout en
maintenant une viscosité qui empêchera l'émail de couler. Cet
émail sera assez brillant, transparent. d'une couleur jaune
clair et tirant sur le rouge si J'argile du tesson ou de l'émail
contient beaucoup de fer.
Pour obtenir un émail transparent et incolore. il faut
remplacer une certaine quantité de plomb par du borax ou de
l'acide borique. Cette poudre peut être colorée avec un ou
plusieurs oxydes métalliques. et rendue opaque grâce à
l'oxyde d'étain ou de zircon (qui ne sont pas dissous dans
l'émail).
298
Pour rendre un émail mat, il faut soit diminuer la quantité
de fondant (plomb, borax, soude), soit ajouter de la silice.
Certains oxydes permettent d'obtenir un aspect mat ou satiné
sans pour autant diminuer la fusibilité et le nappage de
l'émail ; ce sont principalement le titane et le baryum, le zinc,
la chaux et J'alumine qui agissent comme fondants en petite
quantité, et ont une action inverse en plus grande quantité.
b) Grès et porcelaine
Les fours à flamme renversée d'origine chinoise permirent
une concentration plus grande de la chaleur dans le four et
d'atteindre des températures de 1 200 à 1 300° pour le grés, et
jusqu'à 1 400° pour la porcelaine.
A haute température, les formules peuvent être plus
simples: le feldspath, fondant à 1 250°, devient à lui seul un
émail. Les plus beaux émaux sur grès chinois ne sont que des
combinaisons de trois matières minérales communes : feldspath, chaux, silice. L'art de mener la cuisson est essentiel
pour la réussite des cuissons au bois.
Les cendres de bois et de paille sont aussi des matières
premières des plus intéressantes pour les émaux de grès. Elles
contiennent, en proportion variant avec leur origine, de la
silice, de la soude, de la potasse, de l'alumine, de la chaux et
plus ou moins de fer.
Un émail pour porcelaine differe peu de la pâte elle-même :
composé de kaolin, de silice, de feldspath et d'un peu d'argile
(pour donner de la plasticité), elle devient un émail en lui
ajoutant 20 % de feldspath et 10 % de blanc d'Espagne
(carbonate de chaux).
c) Principales matières premières entrant dans la
composition des émaux
- Silice (Si02) : utilisée et nécessaire dans tous les émaux
quelle que soit leur température de cuisson. Les autres
composants ne servent qu'à abaisser son point de fusion (La
silice pure fondant à 1 750°).
- Alumine (Al20:J : joue un rôle important dans l'accord
de J'émail avec Le tesson. Elle rend la glaçure en fusion plus
visqueuse et l'empêche, dans une certaine mesure, de couler.
Elle rend aussi les émaux plus durs.
- Oxyde de sodium (Na20) : fondant puissant. Les
glaçures en contenant beaucoup et cuites à basse température
ont un coefficient de dilatation très élevé qui provoque le
tressaillage (craquelures). Elles seront tendres, se rayant
facilement et se dégraderont (étant légèrement solubles dans
J'eau et les acides). On le trouve, ainsi que la potasse, sous une
forme insoluble dans les feldspaths. Pour basses températures
(en dessous de 1 200°), on ne peut l'utiliser que sous forme de
fritte, opération qui consiste à faire fondre dans un creuset un
mélange de silice, de soude ou de potasse. Cette sorte de verre
sera alors broyé finement et servira de base pour de
nombreux émaux.
- Oxyde de potassium (K2 0) : mêmes propriétés, avantages et inconvénients que le sodium.
- Oxyde de plomb (PbO) : fondant le plus employé aux
basses et moyennes températures. Il révèle bien la couleur des
oxydes colorants. Son coefficient de dilatation étant assez bas.
il s'accorde bien avec la plupart des terres. Les glaçures au
plomb peuvent avoir une grande variété d'aspects (brillantes
ou mates, transparentes ou opaques) par l'adjonction d'autres
oxydes. Il est très toxique. donc éviter de le respirer ou de
l'ingérer ; cet inconvénient disparaît si on l'utilise sous forme
la poterie
de fritte (voir Oxyde de sodium). Certains émaux contenant
beaucoup de plomb peuvent rester toxiques s'ils sont
UlSuffisamment cuits. Un émail au plomb, s'il contient un peu
de chaux. d'alumine et s'il est cuit au moins à 950° donnera
un verre parfaitement stable, très dur et insoluble.
- Oxyde de calcium (CaO): agit comme fondant pour
toutes les températures (bien que son point de fusion soit très
elevé : 2 572"). Il rend plus dures et insolubles les glaçures à
basse température, celles qui contiennent beaucoup de
plomb. S'il se trouve en quantité trop élevée, la glaçure sera
mate et rugueuse.
La glaçure de certains métaux de grès (céladons) nécessite
une quantité importante de calcium.
- Oxyde de baryum (Baü): sa fonction est proche de
.:elle du calcium et agit plus puissamment pour donner une
·urface satinée.
- Oxyde de magnésium (Mgü) : utilisé seulement à haute
température et comme fondant. Son intérêt réside dans son
pouvoir de modifier la coloration de certains oxydes.
- Oxyde de zinc (Znü) : peu employé en dessous de
11
comme fondant ; il modifie beaucoup la couleur des
oxydes.
oo•
- Oxyde .borique (B20 3) : fréquemment utilisé en combinaison avec le plomb comme fondant aux basses températures. Il intensifie les effets des oxydes colorants et diminue le
tresaillage.
d) Les colorants
Ayant mis au point un émail de base pour une température
donnée (il peut être transparent, opaque. brillant. mat). tous
les oxydes métalliques ajoutés à cet émail apporteront une
grande variété de couleurs: fer, cuivre. cobalt. chrome.
manganèse, nickel, vanadium. rutile (contenant titane et fer).
J.!ménite(analogue au rutile). uranium. cadmium et sélénium.
e) La pose de l'émail
Le mélange de poudre additionné d'eau doit être tamisé
assez finement afin de bien mélanger les composants de
l'émail et de faciliter la pose. surtout si elle est faite au
pinceau.
La densité du mélange émail-eau est déterminée en
fo nction de l'épaisseur de la couche d'émail que va recevoir la
poterie (dans une moyenne de 0.5 à 1.5 mm).
Il est possible d'émailler sur une terre encore humide et ne
:'"aire ainsi qu'une seule cuisson mais. si on dispose un émail
ur une terre sèche, la pièce en absorbant l'eau se cassera.
Cest en faisant des essais sur de petites pièces d'épaisseurs
différentes qu'on jugera si un émaillage sur terre sèche est
possible. Une première cuisson à basse température est
toujours préférable ; elle facilite en outre la manipulation des
ptèces toujours très fragiles quand la terre est sèche.
L'émaillage se fait au trempage qui demande la préparation
d'une grande quantité d'émail. la pièce devant être complètement immergée. L'émaillage au pinceau permet de n'émailler
qu'une partie de la pièce ou de faire des dessins. La terre
absorbant rapidement l'eau, il faut. pour ralentir Je séchage.
aJouter certaines gommes ou colles et avoir un émail assez
epais. L'air comprimé alimentant un pistolet à peinture
permet des effets intéressants, pour superposer certains
emaux par exemple, mais il faut se protéger des poussières
d'email toujours nocives à respirer. Une cabine spéciale
J.Spirant cette poussière est presque indispensable.
0 Quelques formules types d'émail :
840" à 945". Glaçures au plomb
PbO: 0.7-1.0
KNaO: 0-0.3
Zn0 : 0-0.1
CaO: 0-0.2
Al 20 3 : 0.05-0.2
Si02 : 1 - 1.5
945" à 1 110". Glaçures au plomb
PbO: 0.7 - 1.0
KNaO : 0-0.3
Al 2 0 3 : 0.1 -0.25
ZnO : 0-0.2
Si02 : 1.5 - 2
CaO : 0-0.3
945" à 1 050". Glaçures alcalines
PbO : 0-0.5
KNaO : 0.4 - 0.8
Al 20 3 : 0.05 - 0.25
CaO : 0-0.3
Si02 : 1.5 - 2.5
ZnO : 0-0.2
945" à 1 050". Plomb-colémanite
PbO : 0.2 - 0.60
AI 20, , o. l5 - 0.2
KNaO : 0.1 -0.25
CaO : 0.3-0.60
B20 3 : 0.15-0.6
Si02 : 1.5- 2.5
ZnO: 0.1 -0.25
Ba0 : 0-0.15
1 135" à 1 180". Glaçures au plomb
PbO : 0.4 - 0.60
CaO: 0.1 - 0.40
Al.o, , 0.2 - o.2s
Si02 : 2 - 3
ZnO : 0 - 0.25
KNaO: 0.1 - 0.25
1 135" à 1 180". Colémanite
CaO: 0.2 - 0.50
ZnO : 0.1 -0.25
BaO : 0.1 -0.25
KNaO : 0.1 -0.25
AI 20, , 0.2 - o.2s
B20 3 : 0.3 - 0.6
Si02 : 2 - J
1 135" à 1 180". Glaçures au plomb borosilicaté
PbO : 0.2 - 0.3
Al.o, , o.25 - o.J5
s.o, : 0.2 - 0.6
K aO : 0.2-0.3
Si0 2 : 2.5 - 3.5
CaO: 0.35 - 0.5
Zn0:0-0.1
1 225" à 1 350". Glaçures pour grès ou porcelaine
KNaO : 0.2 - 0.40
Al20 3 : 0.3 - 0.5
s,o, , 0.1 - o.3
CaO : 0.4 - 0.70
MgO : 0-0.35
Si02 : 3-5
ZnO : 0-0.30
BaO : 0 - 0.30
6. Cuisson et fours
Les objets en argile ne doivent pas commencer à cuire
avant séchage complet . sinon ils éclateraient en début de
cuisson. Toute argile commence à cuire à partir du rouge
sombre (500") en restant très fragile à cette température. 800
à 1
sont un minimum pour obtenir une matière assez
solide. Le maximum de chaleur que peut tolérer une argile
dépend de sa composition ; beaucoup de terres commencent à
se déformer puis à fondre entre 1 l 00 et l 200°. Seules
certaines argiles à grès (contenant peu d'oxyde de fer et
surtout de chaux) peuvent être cuites jusqu'à l 300° et plus :
eUes seront vitrifiées dans leur masse tout en ayant un
minimum de déformations.
ooo•
a) Cuisson sans four
Quelques peuplades d'Amérique du Sud et d'Afrique noire
cuisent encore leurs poteries dans une simple fosse de 30 à
50 cm de profondeur. Les poteries sont posées sur un lit de
brindilles ou d'herbes sèches : les galettes de bouse fournissent aussi un bon combustible pour ce type de cuisson : on
299
fabriquer
fait tout d'abord un petit feu en ajoutant très peu de
combustible pour que les pièces n'éclatent pas. Quand la
température commence à s'élever. on ajoute de plus en plus
de bois jusqu'à ce que toutes les pièces soient entourées de
braises. Il est impossible, avec ce mode de cuisson. de
dépasser 700 à 800". Les poteries ne sont pas émaillées; étant
empilées les unes sur les autres, elles se coloreraient ensemble
- pendant la fusion de l'émail. Elles sont quelquefois peintes
avec des argiles de couleurs différentes et le contact des
"braises peut leur donner une belle matière. Certaines poteries
cuites avec des bois très enfumants ont un bel aspect noir
luisant et ne sont plus poreuses (le carbone ayant bouché tous
les pores).
b) Fours antiques à tirage ascendant
les fours des Grecs et des Romains diffèrent peu dans leur
principe de certains fours à tirage ascendant encore en usage
aujourd'hui.
Ils étaient constitués de briques en adobe (mélange d'argile
et de paille) ou de briques cuites ; ils consistaient en un foyer
au-dessus duquel une sole perforée permettait le passage des
flammes. Dans la chambre de cuisson, remplie de poteries. la
température pouvait atteindre 1 050".
Four souterrain japonais.
1 : talus de terre. 2 : carneau. 3 : foyer.
Four chinois
Four grec ancien.
1 : morceau d'amphore servant de registre. 2 : parois en adobe. 3 :
sole perforée. 4 : pilier soutenant la sole. 5 : chambre de combustion.
6 : foyer. 7 : foyer supplémentaire. 8 : chambre de cuisson.
c) Fours orientaux
les anciens fours japonais creusés dans un sol sablonneux
contenant de l'argile pouvaient déjà atteindre de hautes
températures. Bien isolés par l'épaisseur des fours euxmêmes, ils concentraient bien la chaleur et, de par leur forme
et inclinaison, les flammes s'échappaient moins vite par la
cheminée.
le four chinois fonctionne sur le même principe, amélioré
par une circulation de feu plus sinueuse et l'emploi de
matériaux très réfractaires répandus en Chine (terres réfractaires et kaolin). Ils pouvaient atteindre 1 300 à 1 400" pour la
cuisson des porcelaines.
300
Les fours à chambres multiples obligent la flamme à
redescendre avant de pénétrer dans la seconde chambre. On
la poterie
:lbtient ainsi une bonne égalité de chaleur dans toutes les
parties du four. Ils peuvent comprendre jusqu'à huit
~ha.mbres de cuisson de plusieurs mètres cubes chacune. Ils
-.ont munis d'un foyer principal et d'ouvertures dans chaque
.:ha.mbre par lesquelles on fait tomber le bois. Quand la
première chambre atteint la température désirée. on arrête le
ieu dans le foyer et on jette du bois dans la seconde chambre.
et ainsi de suite jusqu'à la dernière.
d) Four-tranchée à bois
Plan d'un petit four-tranchée à bois s'inspirant du four
couché oriental, avec foyer principal et trous d'alimentation
donnant une meilleure répartition de chaleur :
k·
.r.
-, - -
trous d'alimentation
0,14 x 0,18
;
~
è
x
~
1
,
0,23
0,13
1 1
__:.---'--'--...1--' ....1
-
COUPE EN A-A'
COUPE EN B
---···
~-·..
-------------·
A
'
0,45
Le four-tranchée à bois
e) Petit four rudimentaire
cotes en mètre
7. Les combustibles
A bois et à tirage ascendant. Facile à construire.
..e tuyau de cheminée est en
- Le bois doit être bien sec et fendu en bûchettes ne
dépassant pas quelques centimètres de grosseur si l'on désire
obtenir une température élevée. Les résineux, le bouleau qui
brûlent avec une longue flamme claire sont à préférer. Les
bois durs (chêne, hêtre, chaqne...) donnent plus de braises et
moins de flammes. Le peuplier et le châtaignier sont à éviter,
car ce sont des bois trop souvent humides .
- Le charbon fut utilisé avec succès. Il nécessite des
foyers spéciaux munis de grille de fonte.
galvanisé de 30 cm de diamètre.
- Les fours électriques, trés simples d'utilisation, n'ont
pas les qualités propres à la cuisson en pleine flamme. Ils
restent utiles pour les cuissons de faïence à basse température.
- Les fours à gaz propane ou à gaz naturel fonctionnent
à peu près comme les fours à bois avec une longue flamme.
Leur grand intérêt réside dans la commodité de passer d'une
atmosphère oxydante à une atmosphère réductrice par le
réglage de l'admission de l'air dans les brûleurs.
•
~
ô
__l
8. Le contrôle des températures
Actuellement, la plupart des fours sont équipes d'un
pyromètre indiquant en permanence la température intérieure. C'est un appareil assez coûteux et nullement
indispensable: les montres fusibles qu'on place dans le four
301
fabriquer
en face d'un regard indiquent avec précision la température
de fm de cuisson, la seule vraiment nécessaire à connaître. La
montre fusible est un petit cône d'une composition calculée
pour fondre à un degré donné (par 20" d'écart de 600 à
1 500"). Avec J'expérience, on peut juger à la couleur du four
où en est la cuisson. Avant l'existence des montres on plaçait
dans le four de petites pièces qu'on retirait en fm de cuisson à
J'aide d'une tige en fer.
9. Les multiples applications des terres
cuites
La terre cuite fut utilisée depuis les temps les plus anciens
pour la fabrication de toutes sortes de récipients destinés à
recevoir et à conserver les aliments solides et liquides. Les
grandes jarres qu'on retrouve aujourd'hui dans les épaves
constituaient une industrie importante dans J'Antiquité ; elles
servaient au transport des huiles, des céréales, des vins... Les
vases de toutes formes et de toutes dimensions, souvent
magnifiquement décorés, ainsi que les statuettes avaient plus
une fonction rituelle qu'utilitaire.
Les objets d'usage quotidien les plus répandus sont ceux à
usage culinaire : marmites, plats, assiettes, bols, tasses,
gobelets. théières, vases... Nous pouvons citer aussi les pots
de fleurs, les objets d'art, tous les récipients possibles et
imaginables (porte-savon, chandelier, boîte à rangement...).
Les briques et les tuiles servent toujours à la construction
des habitations. On peut les recouvrir d'émaux et composer
ainsi de somptueuses décorations.
Les revêtements de terre cuite peuvent aussi être traités en
bas-relief. On en fait de très beaux cadrans solaires.
N'oublions pas aussi tous les types de carrelages. les
conduits de cheminée, les canalisations en grès, les isolateurs
électriques, les prothèses dentaires en porcelaine, etc...
- notes -
302
Autres artisanats
1. Le macramé
c) Montage des fils
~-olon
- Le nœud d'alouette endroit : prendre entre les mains
un fil double marqué au centre par un nœud et raccourci à
ses deux extrémités. défaire le nœud, poser la boucle formée
par la pliure du nœud sur un fù porteur (celui-ci peut être un
bâton posé horizontalement le long d'un mur par exemple).
passer les deux bouts du fù sous le fù porteur puis dans la
boucle.
b) Préparation des fils à macramer
- Le nœud d'alouette envers : poser cette fois la boucle
sous le fil porteur, passer les deux extrémités sur le dessus de
ce fil puis dans la boucle.
Le macramé est une technique permettant de réaliser avec
Jes fils noués ou tressés différents ouvrages.
a) Matériaux
Toutes sortes de fibres sont utilisées : laine, lin, ficelle.
; pour monter les fils. un bâton fLxé à bonne hauteur est
uflisant.
Il y a deux sortes de fils : les fils de travail qui se tordent
dans la largeur de !"ouvrage, les fils neutres qui ne bougent
!'liS. Un fil devient à tour de rôle neutre ou de travail.
Pour prévoir la longueur des brins à employer. mesurer 4 à
5 fois plus grand pour chacun de ces ms que la longueur
.-oulue par l'ouvrage. Les fùs sont donc assez longs, de plus
ls sont montés en double. Pour un maniement plus facile,
marquer le milieu du fil par un nœud lâche, et raccourcir
..:haque extrémité en les pliant entre vos doigts de façon à
former une papillotte.
Pour éviter de mesurer les fils un par un, construire un
o urdissoir. Il consiste en un cadre de bois muni de chevilles
espacées de mètre en mètre ; on peut alors couper les fils de
plusieurs mètres rapidement, monter un nombre de fils ·
-.uivant la largeur désirée sachant qu'ils doivent à peine
.,·emeu rer.
\ooc.'"
Ourdissoir.
d) Les principaux nœuds
La technique du macramé repose sur 4 nœuds de base.
- Le nœud simple : prendre un fù , faire une boucle le
long de celui-ci et glisser une de ses extrémités dans la boucle
ainsi formée .
t
- Le nœud carré: monter deux fùs doubles (4 brins) en
nœud d'alouette, prendre le brin de droite, le passer sur les
brins du milieu en le glissant sous le quatrième brin. Prendre
le quatrième brin, le passer sous les brins du milieu et le
glisser sur la boucle du premier brin, etc.
Les deux brins accomplissent le même trajet indépendamment de leur position.
303
fabriquer
'A
'{
~
~
l-"
bi
(
- Le nœud de feston : monter un fil double. distinguer un
fil de travail à droite et un fLl neutre à gauche.
- Le nœud de .feston droit : le fù de travail s'enroule
autour du second.
- Le nœud de .feston gauche : le fil de gauche s'enroule
autour du brin droit.
~)
Nœud carré
Nœud carré en baguette alterné
- Le nœud de barrette : monter 3 fùs doubles soit
6 brins ; prendre le premier brin et le poser en barrette. c'està-dire en angle droit sur les autres fùs, faire un nœud de
feston double autour de ce fil porteur avec chacun des autres
brins ; poser ensuite le deuxième brin en barrette et faire de
même en fmissant cette fois par le premier brin. etc.
En continuant ainsi. votre ouvrage se décalera vers la
droite. Pour le ramener vers la gauche, présenter alternativement les fils de droite (le fù n° 1 ayant repris sa place) : ce
nœud permet donc d'augmenter ou de régulariser le travail.
La succession alternée d'un nœud de feston droit et d'un
nœud de feston gauche forme le nœud de chaine.
e) Finition
Nouer les derniers nœuds très fortement. on peut alors les
coudre sur un ruban ou finir par une série de nœuds simples
·
'
de feston ou de chaine.
0 Le hamac en macramé
Nœud de barrette horizontal en biais (gauche)
Nœud de barrette horizontal en biais (droit)
304
- Préparer 4 tresses porteuses de 2.30 m.
- Monter 160 fùs doubles de 15 rn (se servir d'un
ourdissoir) en nœud d'alouette ou 320 fils simples de 7.50 rn :
le hamac s'exécute en largeur.
- Exécuter 5 rangs de nœuds carrés serrés les uns
derrière les autres le long de cette tresse de 2 rn (les 30 cm
servent à l'attache sur deux bâtons posés perpendiculairement à cette tresse) ; on obtient ainsi plusieurs tresses de
quatre fils.
- Au 6' rang, laisser deux fils sur la gauche. et macramer
les deux fils restants avec deux fils de la tresse suivante : faire
5 rangs sans changer de fù.
- Au Il • rang, macramer les fils de la même façon que
les 5 premiers rangs, débuter alors par les deux fils laissés à
gauche. Ces nœuds sont appelés nœuds carrés en baguette.
- Au 15• rang, tendre la deuxième tresse porteuse.
accrocher ses extrémités aux bâtons et faire un rang de
nœuds de barrette le long de cette tresse (on ne prélève cette
fois aucun fil de travail pour les mettre en angle droit).
autres artisanats
- Macramer 15 rangs alternés comme pour la première
partie.
- Tendre une troisième tresse porteuse et faire cette fois
encore un rang de nœuds de barrette.
- Macramer 15 rangs de nœuds carrés alternés tous les
5 rangs.
- Attacher la quatrième tresse ; pour terminer, faire un
rang de nœuds de barrette puis un second très serré (cette fois
le fil porteur est pris parmi les fils de travail), nouer les fils par
8.
- Percer les bâtons de quatre trous, y glisser les quatre
tresses porteuses que l'on attachera ensuite à un anneau luimême relié par une cordelière à un arbre. La cordelière peut
être réalisée en nœuds de chaîne. Pour plus de sécurité, glisser
le long de chaque bâton. un fù que J'on accrochera aux
nœuds de baguette. Le hamac est prêt.
2. La vannerie
Je tisserai mes vers comme au fond des villages,
Sous le hangar humide et bas, les vieux vanniers
ltfélent les osiers blancs et bruns de leurs paniers
En dessins nets pris à l'émail des carrelages. »
Emile Verhaeren
11
a) Matériaux
Le travail de la vannerie combine à la fois celui du tissage
et du tressage. On utilise. suivant J'environnement, différentes
libres végétales: rotin. osier, jonc. paille de blé ou de seigle.
éclisses plates de châtaignier. de bouleau ou de frêne, longues
feuilles séchées des iris. bambou. raphia. ronce. graminacées
variées. feuilles de roseau ou de palmier...
L'on peut tresser quantités d'objets : ruches, paniers,
corbeilles, claies, hottes, cabats, saladiers, valises. meubles ...
Quelques architectures ont été entièrement réalisées en
vannerie tel un grand restaurant dans la région de Bagdad.
construit grâce aux roseaux géants provenant des marais des
bords du Tigre et de l'Euphrate.
- Ligature du fond : prendre un brin souple. le replier
sur lui-même afin d'obtenir un U parfait, puis entourer la
branche D de la croisée (fig. 1}.
Faire passer le brin de dessus ( 1) sur le montant A. et le
brin 2 sous le même montant A puis sur B (fig. 2).
Prendre le brin 2 et le faire passer sous C, alors que le brin
1 passera d'abord sous B puis sur C (fig. 3).
Faire passer successivement le brin 1 sous D puis sur A.
alors que le brin 2 passera sur D puis sous A (fig. 4).
Répéter la même opération du tressage des brins 1 et 2 sur
les branches B, C puis D. Nous sommes ainsi revenus au
point de départ.
1
2
A
B
1
D
b) Les outils du vannier
Une hache pour abattre les perches. une serpe, une scie à
main pour débiter les perches. un épluchoir, un poinçon (tige
d'acier pointu} droit et recourbé, une planchette. une batte
(sorte de maillet), un fendoir constitué en bois dur (buis} dont
une des extrémités terminée en ailettes sert à fendre la matière
à tresser. un équarissoir. un fer à clore, un fer à attache. et un
grand baquet de forme ovale pour le trempage des brins.
c
Les techniques de vannerie sont nombreuses et il est
impossible de toutes les étudier ; nous présentons seulement.
à titre d'exemple, les différentes étapes de la fabrication d'un
panier.
c) Le panier
- La matière : baguettes (brins. scions) de saule ou
d'osier. Prendre soin de laisser tremper avant J'utilisation.
A
- La croisée ou base : couper huit courtes mais solides
baguettes qui serviront pour J'armature du fond (la longueur
est fonction de J'importance du panier) ; avec un couteau
pointu, fendre quatre d'entre elles en leur centre mais aux
2/3 de leur épaisseur pour éviter qu'elles ne s'ouvrent sur
toute la largeur ; enfiler dans les trous aménagés les quatre
baguettes non fendues mais préalablement biseautées.
305
fabriquer
3. Le tannage
1
2
B
Le tannage est la préparation des peaux avec différents
produits en vue de les rendre imputrescibles et d'en faire du
cuir.
Chaque artisan a sa propre technique, son secret qu'il se
garde bien de divulguer. Nous soumettons pourtant, à titre
d'expérience, plusieurs méthodes de tannage. Mais si ces
différents bains que l'on fait subir aux peaux en y ajoutant
divers produits rendent ces dernières imputrescibles. elles
sont aussi par la suite véritablement mortifiées.
a) Le tannage sur dépouille fraîche
Dépouiller l'animal de sa peau. pour cela, l'ouvrir dans
toute sa longueur sur la face ventrale en dégageant les côtés.
c
Séparer les rayons par paires et tresser jusqu'au cinquième
tour ; enfm, séparer chaque brin et continuer de tresser en
s'assurant du parfait écartement des rayons.
Arrêter Je tressage dès que l'on a obtenu le diamètre désiré.
Rentrer les bouts et couper les baguettes de la croisée qui
dépassent de notre rond.
- Piquage des montants: prendre 2 brins de grosseur
moyenne et d'environ 50 cm de longueur ; tailler la base en
biseau et enfiler ces montants de chaque côté d'un rayon ;
plier 16 montants à angle droit par rapport au fond et les
attacher ensemble à leur extrémité.
- Clôture (côtés verticaux du panier) : commencer une
torche à 3 brins que l'on referme sur eux-mêmes à la fln ;
tresser jusqu'à hauteur désirée pour le panier.
Bordure : tailler les montants à seule fm de laisser
seulement 10 cm ; terminer par trois rangs avec lesquels l'on
-
fait un bord rabattu en recourbant les baguettes (fig. 5).
- L'anse : prendre une baguette assez épaisse. tailler les
deux bouts et les enfoncer de chaque côté du panier ; tresser
trois minces fibres, les passer sous le bord rabattu (d'un côté
du panier) et les tresser autour de l'anse ; arrêter en enfonçant
dans le bord rabattu.
- Nettoyage : enlever d'abord les impuretés provenant de
l'extérieur (sang, boue, paille. etc.) à la main ou à l'aide d'un
chiffon imbibé d'eau ; si l'on doit mouiller la peau.
saupoudrer ensuite celle-ci de plâtre puis brosser afm qu'elle
sèche ; enlever les impuretés provenant du corps de l'animal :
chair et graisse, à l'aide d'un grattoir ou d'un couteau.
- Dégraissage : pour dissoudre la gélatine de la peau. la
tremper dans un bain tiède avec un peu de lessive ; rincer
sans tordre à l'eau froide et la replonger dans un baquet d'eau
de pluie froide pendant 12 heures ; on peut ensuite continuer
à J'écharner.
Préparer alors un autre baquet d'eau de pluie contenant
50 g de sel pour 60 g d'alun (l'alun ordinaire est tiré du
minéral d'alumite) et 5 g de borax (borate de sodium). Porter
ce bain à ébullition et laisser refroidir jusqu'à 30" (environ) ; y
plonger alors la peau qui doit être entièrement recouverte de
liquide, la remuer avec un bâton et la laisser le temps
nécessaire (quand la durée de ce bain excède trois jours, le
renforcer de 10 % de ses composants) ; sortir ensuite la peau
du bain. la rincer à l'eau froide et J'étirer sur une corde à
l'ombre. Le temps du bain varie en fonction de la nature de la
peau.
- L'assouplissement : dès que la peau commence à
sécher, enduire le côté chair d'un corps gras (huile ou
saindoux non salé) et la rouler les poils vers l'intérieur. A
l'aide d'une planchette et d'un angle de table (la planchette
maintient la peau à plat). l'étirer vers l'extérieur en la raclant
sur l'arête. cela en long, en large et en travers. Cette opération
a pour but de briser les fibres de la peau. Une fois la souplesse
obtenue, talquer le côté chair, lustrer les poils avec un tissu
imbibé d'essence, brosser à J'aide d'une brosse métallique ; il
ne reste alors plus qu'à la peigner.
b) Le tannage sur dépouille séchée
Procéder comme précédemment.
Si l'on ne désire pas une souplesse parfaite. retirer la peau
après le bain d'eau de pluie et la clouer sur une planche à
l'ombre. bien décharnée et dégraissée.
Mélanger alors dans un minimum d'eau bouillante 250 g
de sel, autant d'alun et de la farine de façon à former une pâte
assez fluide que l'on appliquera. côté chair. à l'aide d'une
spatule sur une épaisseur de 2 cm.
Laisser ce produit 4 jours. assouplir puis finir par un
brossage.
c) Une autre méthode à base de tannin
Pour le tannage proprement dit. on utilise le tan qui est
l'écorce de chêne pulvérisée, ou le tannin qui est un dérivé du
306
autres artisanats
tan ; il faut 500 kg d'écorces de chêne pour avoir une
cinquantaine de kilos de tannin ; avec cette quantité. on peut
traiter 100 kg de peaux.
D'autres plantes et arbres tels le mimosa, le sureau. le
bouleau , le saule. le sapin. le sumac contiennent aussi du
tannin.
Broyer fmement les écorces de chêne, préparer une
solution de tannin dans laquelle l'on trempe les peaux ; ce
trempage peut durer de 4 mois (pour les petites peaux) à
12 mois (pour les grandes). Au fù des jours. transformer La
solution diluée en un mélange de plus en plus concentré pour
obtenir un meilleur résultat. On peut aussi, après avoir Laissé
les peaux pendant un mois dans cette solution. les mettre
dans un trou creusé dans la terre, en séparant chacune d'entre
elles par une écorce de chêne ; les recouvrir d'eau et attendre
6 mois.
4. Le verre
a) Historique et composition
Il y a 5 000 ans, des marchands phéniciens se servirent.
faute de pierres. de pains de natrum (carbonate de sodium,
C0 3 NA2 ) pour surélever leurs marmites au-dessus d'un
foyer ; ils remarquèrent alors que le sable du rivage où ils
cuisinaient. sous l'action du feu et mélangé à la nitre. devenait
matière fluide et visqueuse qui, en refroidissant. restait dure
et transparente : le verre était né.
Les plus anciennes recettes de verre conseillent : pierre à
chaux. sable et alcali. L'al kali était une plante d'Egypte qui,
oar bouillon. évaporation et décantation. donnait un sel plein
d'acrimonie. Les alcalis furent ensuite extraits de la cendre de
salicorne. de fougère. de sapin, de hêtre... L'élément vitrifiant
essentiel du verre est la silice qu'on trouve aisément dans le
..able. le silex. le quartz.
L'analyse d'un verre trouvé à Pompéi révèle : silice: 69.5 :
'<>Ude : 17.2 ; chaux : 7 ,4. La composition d'un verre
ordinaire d'aujourd'hui donne sensiblement les mêmes
pourcentages : silice : 7 2 ; soude : 19 ; chaux : 7.5 : impure·.es : 0,5.
b) Les outils et la fabrication à l'ancienne
- Les pots de terre réfractaire
Ils étaient en forme de seau de 4 pieds de haut et de 2 à
5 pieds de diamètre. de 3 pouces d'épaisseur ; ils étaient
montés en colombins dans un moule de sapin légèrement
;!Vasé ; on les laissait lentement sécher pendant plusieurs
mois. avant d'être cuits à petit feu puis à grand feu à la
:empérature du rouge afin que. par la suite. ils ne s'altèrent
nas sous l'action du verre en fusion.
- Les fours à pots
C'étaient des chambres voûtées, circulaires ou ovales en
hriques réfractaires : ils étaient alimentés en bois par un
uvrier nommé liseur ; six à douze pots étaient posés sur une
~anquette Le long des parois intérieures. Au pied de petites
ucarnes. les ouvreaux dont on réduisait l'ouverture par des
unes. qu'on pouvait obturer totalement par des couvercles :
.J matière vitrifiable était versée dans le pot le plus proche du
·oyer par l'ouv reau : ensuite elle était fondue et purgée. on la
ransvasait dans le pot le plus éloigné ; voici comment Jeanl barles Gateau décrit la suite des opérations dans son bel
lllvrage la Verrerie (Ed . Bonvent. Genève):
' Enfourné. le mélange pulvérisé se liquéfie ; d 'abord
>queux et irregulier, il devient parfaitement liquide à
1 400 degrés. Les bulles de gaz carbonique, produites par la
réaction du silice sur les carbonates, montent à la surface, le
produit us "affine 11. Jadis, on accélérait cet affinage par divers
procédés qui accroissaient le mouvement de la masse en
f usion et la rendaient plus homogène. Tantôt on remuait le
mélange avec des baguettes d'argile ; tantôt on jetait dans le
pot un morceau d'acide arsénieux qui coulait au fond, se
volatilisait dans la masse, oxydait les sulfures et les excédents
de carbone, mais dégageait de l'arsenic fort toxique! Une
vieille recette, la patate. consistait à maintenir au fond du pot
avec une barre de fer une pomme de terre ou une bûche
humide : la vapeur d'eau qui f usait brassait énergiquement la
masse. Enfin on oxydait et décolorait le verre ferrugineux à
l'aide du u savon des verriers >>, ou bioxyde de manganèse,
dont l'abus confère une teinte violacée à certains verres
anciens.
<< Plus éloignée des flammes, la masse que l'on cueille est
moins chaude. Vers 1 /00 degrés la viscosité du verre est
suffisante pour qu 'il adhère à la canne ; autour de 700 degrés
il cesse d'être malléable. C'est dans cet intervalle de façonnage
que le verrier doit agir.
11 On appelle verre dur le métal qui se travaille entre 1 /00
et 800 degrés, verre mou celui qui se travaille à une
température plus basse. verre sec enfin, celui dont l'intervalle
de façonnage, qu 'il soit dur ou mou, est plus court. n
N.B.: ces fours pouvaient atteindre une température de
1 700" : le bois. aujourd'hui. pour ces fours artisanaux. a été
remplacé par des brûleurs à mazout. à méthane ou à propane.
c) Le refroidissement
Le voici décrit encore par Gateau dans le même ouvrage :
u Seul un lent refroidissement permet au verre de se
solidifier harmonieusement dans toute son épaisseur, avec un
équilibre de tension entre les couches périphériques et les
couches centrales. Cette opération de recuit a lieu dans une
galerie chauffée par les chaleurs perdues du four, l'arche à
recuire. ou dans un four spécial, la carcaise. On dépose dans
l'arche les pièces terminées, vers 500 degrés, sur des trains de
plateaux de tôle parfois mus par un treuil, les ferrasses. ou sur
des tapis roulants ; elles progressent ainsi le long du four
tunnel, s "éloignant lentement des sources de chaleur, pour
atteindre. en six heures environ, la température ambiante et la
· sortie, où les ouvrières les guettent pour les laver et gratter les
traces du pontil- ce que l'on nomme /'épluchage.>>
d) L'outillage du souffleur
Il est important de savoir que cette opération du soufflage
est un travail d'équipe.
- La canne: c'est un tube en fer creux long de 120 à
180 cm (selon la nature du travail). d' 1 cm de diamètre
intérieur : l'une des extrémités sert à puiser dans le pot de
verre en fusion, en passant par l'ouvreau, une boulette de
pâte. A l'autre extrémité se trouvera la bouche du maître
verrier qui, par son souffle. donnera à la pâte la forme qu'il
désire.
- Le marbre : table de fonte pour rouler la boule de verre
en fusion afin de l'égaliser, de l'arrondir (travail accompli par
le gamin - l'apprenti).
- La mailloche : outil de bois concave (en hêtre ou
poirier) à formes très diversifiées qu'on trempe. par intervalles, dans un seau d'eau afm qu'il ne carbonise : cette sorte
de moule sert à arrondir ou ovaliser la boule de feu · qui
refroidissait et qu'on a rechargée de verre en fusion (travail
307
fabriquer
QUELQUES OUTILS DU VERRIER
assez chaude, le ton chair. Les couleurs étaient obtenues par
l'adjonction d 'oxydes métalliques mélangés à la pàte en
fusion. Certains provenaient de minerais rares, ce qui .fit
croire à Sugere, l'abbé de Saint-Denis, que les minerais
étaient des pierres précieuses... 11
On obtenait le bleu (teinte fondamentale) au moyen de
carbonate de cuivre ; Le vert avec de l'oxyde de manganèse : le
jaune avec du sesqioxyde de fer ajouté au bioxyde de
manganèse : le rouge avec le bioxyde de cuivre...
Modèles de mailloches et palette.
Ciseaux à rogner. pince à guider . compas.
Augustin Cochin décrit ainsi la fabrication d'un verre à
vitre:
11 Un ouvrier s'approche de la fournaise avec une canne
creuse: il cueille dans un creuset un peu de verre fondu, le
retire brusquement. le balance. et portant rapidement le tube
à sa bouche. il souffle de l'air dans cette substance délicate.
L 'air, ens 'échauffant, se dilate. Le verre se gonfle et l'ouvrier,
en imprimant un balancement rapide à ce globe brûlant.
l'allonge et le transforme en un manchon d'une surface mince
et transparente. Puis ille sépare de la canne, le coupe. à peine
refroidi, avec un fer rouge et un autre ouvrier le porte dans un
second four doucement chauffé, où le manchon s'ouvre,
s'étend, s'étale et s'aplatit. La vitre est faite. 11
Très rapidement on sut peindre sur verre à vitre. à l'aide
d'émaux en poudre que l'on fondait par un nouveau
chauffage, et les vitraux ressemblèrent, hélas 1 de plus en plus
à des tableaux, et l'on abandonnait l'assemblage de verres
colorés à l'aide des réseaux de plomb 1
5. La taille de pierre
a) Les outils
d'un
Le banc du verrier.
accompli par le grand garçon verrier).
l'aide -
sur son banc de
- Les fers ou ciseaux ou forces : l'aide utilise ces outils
pour amincir un goulot, creuser une gorge (qui permettra de
détacher aisément. par la suite, la pièce de la canne)...
- Le pontil: tige d'acier pleine de la même longueur que
la canne qui permet de déposer des pastilles de verre en fusion
sur la pièce à terminer.
N.B. :toutes ces opérations nécessitent souvent le réchauffage du verre afin qu'il demeure malléable.
e) Le vitrail
Ce chaos de lumière où se meut l'idée reste l'apanage du
Moyen Age. L'usage de verres de couleurs avec mise en
plomb est signalé pour la première fois au x• siècle, en Italie.
Le moine Théophile donne des recettes : u On employait deux
parties de cendres de hètres et de fougères (qui donnent la
potasse avec laquelle nos grand-mères faisaient leur lessive),
une partie de sable de rivière, bien lavé... En laissant cuire
longtemps la pàte de verre, on lui donnait une couleur pourpre
308
-
Une règle en métal :
une équerre:
une brosse, pour enlever les éclats de pierre :
un niveau à alcool ; il permet de vérifier l'horizontalité
plan;
un maillet en bois ;
une massette, marteau à long manche ;
une pierre ponce ;
du papier-émeri ;
un burin. morceau d'acier effilé à une extrémité :
un ciseau à dents ;
un ciseau à l'extrémité plate ;
un ciseau taillant à l'extrémité plus étroite.
Les têtes de ces différents ciseaux sont plates car on les
utilise avec un maillet en bois ; les tètes des burins ont
tendance à s'ébrécher à cause de leur utilisation avec un
marteau en acier.
b) Matériaux
Les pierres provenant des roches sédimentaires sont les
plus faciles à tailler : elles ont été stratifiées dans le sol en
couches horizontales. L'ardoise, elle, est une roche métamorphique. sa structure a en effet été modifiée par différentes
pressions et températures. Ses strates originelles ont été
remplacées par d'autres qui viennent souvent à angle droit
des premières. En général, l'ardoise se délite (déliter signifie
fendre) facilement le long de ces lignes.
Pour bâtir. on peut utiliser des pierres inégales et boucher
les interstices avec de la terre ou de la chaux. mais il est
toujours préférable d'avoir des pierres rectangulaires pour les
seuils. les cheminées, les linteaux des portes et fenêtres.
autres artisanats
U5 outils du talllc:ur
Les tètes des ci~aux à deniS et des
aurres ci~au:o< som très pl;ues car
on ln util~ a•~ un maillet en
bois. Quant aux tètes des burins et
des ciseaux taillan!S elles ont tendance à s'èbrécher .à la suite des
coups de maneau en acier.
Gros burin
• - .. _::
'
...
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Petit burin
Maillet m bois
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Ciseau
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Règle: m métal
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1
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Les outils du tailleur
(Planche extraite de l'ouvrage de John Seymour: Revivre à la Campagne· Edita-Vilo).
c) Le travail de la pierre
- Tailler en pointe (afin d'enlever les plus grosses
aspérités)
Le burin incliné sur la pierre, frapper régulièrement avec
un marteau en acier.
- Entailler
Prendre un ciseau ; pour le diriger. garder le pouce vers le
haut sans l'entourer. frapper régulièrement en gardant la
même position.
- Affiner une surface
Prendre le ciseau à dents. taper d'un coup sec avec un
maillet. soulever ciseau et maillet et recommencer.
- Cliver un bloc de pierre (le fendre dans le sens de ses
couches)
Poser le bloc sur des planches de bois et placer une barre de
fer sous la rupture : faire une marque autour du bloc à
l'endroit de la future séparation. percer sur les côtés de
profondes entailles. Ces trous se font avec le burin que l'on
frappe avec un marteau en lui imprimant un léger
mouvement tournant ; on peut, pour creuser plus facilement,
verser sur la pierre un peu d'eau et ainsi la débarrasser de ses
débris. Dans ces entailles. enfoncer des coins (instruments de
fer en angle) aussi avec le burin : pour que le bloc se sépare
plus régulièrement, placer des aiguilles d'acier de chaque côté
du trou et enfoncer le coin au milieu ; quand la pierre rend un
son sourd. elle va bientôt se fendre.
- Apprêter une pierre (obtenir une surface lisse)
Tailler en pointe, enlever les plus grosses aspérités. gratter
avec un ciseau à dents du bord vers l'intérieur puis avec un
simple ciseau : il ne reste alors que très peu de pierre à
enlever : mouiller le bloc et passer la pierre ponce en
mouvement tournant puis la toile-émeri. Cette dernière est
surtout employée pour le marbre et le granit.
Pour un bloc inégal, il faut établir des lignes de niveau ;
pour cela. choisir un plan horizontal et tailler deux lignes
parallèles au bord du bloc de façon qu'elles se rejoignent à
angle droit (l'angle se fait avec un ciseau taillant à l'aide de
l'équerre). former un triangle que l'on peut diviser par la suite
309
fabriquer
Appriter
une pierre
Pour obtntir ~ surjdrr
ûm tl plalt à parlir
d 'u"t prtrrt t'OU.! dtvn
accomplir cÎ'Nj opira-
Tailler en pointe
Gratter
Ciseler
Prtntt ks burin.s pour
Prusa ft rutau à dtnis
tn diagona/t, IOUJOUrs
tn vous ilorgnant dts
bords.
dt la 11lhM maruirt qu'avec lt ciuau à
dtnls. Vous ru dtvrt~
d 'arllturs tnltvtr f11U
Iris peu de pierre pour
obttnrr unt surjact ti.Utt
lijjf.
trrltvtr lts grosus rupiritis.
hons.
Crult~
Passer
la pierre ponce
Papier
ou toile d•ftneri
Pour Jairt duparoürt
lts TMrquts du ciuau,
mouilla la prtrrt tl
frotta avec uru prerrt
rugurust . rn lui imprimant un mouvtmtnt
tournant.
Sur lt ca/cairt triJ dur
lt marbrt ou k grarut:
vous o/xinulra U>V surJau brillanu rn utiJisan1
du papin ou dt la toik
d'imni dt gradatimu
diffirtr!Us. Mtttn dt
ttmps tn lnrtfJs rm pn.
d'tau pour luiUr dt
rap la ftinn.
Planche extraite de l'ouvrage de John Seymour: Revivre à la Campagne (Edita-Vilo)
suivant l'importance de la surface à niveler ; pour enlever
l'intérieur des triangles, utiliser comme précédemment burin.
ciseau et marteau puis, afin d'obtenir un angle lisse. tailler
doucement les côtés du bloc.
-
Découper une pierre
Tracer deux lignes parallèles espacées d'un cm à l'endroit
de la future cassure, à l'aide d'un ciseau taillant ; tailler une
rainure en V, avec ce même ciseau, de 2 cm de profondeur
entre ces lignes.
310
Attention. un bloc se casse toujours à son point le plus
faible; aussi faut-il s'assurer qu'à l'endroit de la rainure il
n'existe aucune imperfection qui risquerait de gâter la
cassure.
Mettre la pierre debout (la rainure est à l'horizontale).
l'appuyer contre l'épaule (l'onde de choc passe ainsi à travers
la pierre sans se répercuter à travers une autre paroi) mais il
est préférable qu'eUe soit bien verticale. une autre personne
peut donc la tenir; prendre alors un burin langue de bœuf(il
se présente telle une petite pelle) et taper autour de l'entaille
jusqu'à ce que les deux parties se séparent.
La menuiserie
1. Les différentes parties d'un arbre
A.
Débitage sur plots ou sur
boules...
B.
.. .avec dilatation des parties
intérieures des planches qui
provoque un cintrage...
A:
:fÜ'f, 'PORfiON p~ 1.-A 11G~
~POURVU~ V~ ~M~AUX.
quartier de Bruxelles.
.B : 'Î'RONC ou î 1G-to..
C : HOUPPie-R J<.N5t:.M6l-~
1
'8AANotf.S ~,.
PU
c.
... auquel on remédie par une
coupe centrale qui donne le
~
f't:.UI/../..A&G.
CON51'rfUANf l-A CIM~.
'RACIN~ îRAÇAN'f'!S-
O.
Sciage avivé ou équarri.
*
..
2. Le débitage du tronc
Les planches sont empilées sous hangars aérés : chacune
d'elles est séparée de l'autre par des lamelles de bois. ce qui
permet une bonne aération et un séchage plus accéléré.
E.
Sciage sur quartier, délicat,
pour obtenir des fils
311
fabriquer
3. L'arbre
Nul que lui n'est autant lié à l'évolution des diverses
civilisations ; il a fourni, depuis toujours. les éléments
essentiels à la vie humaine : du premier refuge de ses
branches, aux murs et aux toits des maisons, aux navires, aux
outils, au papier, aux textiles. à l'oxygène qu'il restitue
purifié. à ses fruits, à sa source protectrice de vie qu'il accorde
à tous ses prédateurs, à ses bûches flamboyantes. à sa pensée
qui renaît dans l'âme des poètes... Il est responsable aussi des
climats.
De nos jours il est malheureusement traqué, mais si nous
avons cessé d'être son respectueux ami, comme d'ailleurs
nous avons cessé d'être complice de tout ce qui vit et donc de
nous-même, lui n'a pas cessé d'être le nôtre et le métier de
charpentier peut encore retrouver toute sa noblesse.
11 Pour mon ami qui cannait chacun de mes mille visages,
qui sait mon cœur et mon aubier. pour l'ouvrier qui voit la
loupe d'orme. le teck et l'okoumé, sent leur grain et leur
copeau. pour le maitre qui destine chacun selon ses qualités,je
suis le familier de ses cent miracles, la promesse du chefd'œuvre. la terre humanisée entre ses mains. Je suis la
création à ta portée n, dit le bois par la bouche de Michel
Kieffer dans son excellent ouvrage pratique le Travail du Bois
(Scouts de France- 23, rue Ligner, 75020 Paris), ouvrage sur
lequel s'appuie notre modeste paragraphe qui peut inciter au
travail du bois et donc au respect de l'arbre (voir aussi notre
rubrique Abattre un arbre).
Le trusquin. pour tracer tenons et mortaises.
L'équerre de menuisier pour tracer des angles à 90°, et
la fausse-équerre, pour tracer d'autres angles que le droit.
La règle, simple latte plate très rectiligne.
La boîte à onglets qui maintient lattes et moulures et
permet de les couper à angles de 90. 60 et 45°.
-
4. Quelques types de bois les plus courants
Bois tendres :
- Sapin et pin (meubles, arrangements intérieurs ... ).
- Peuplier (emballages, caisses. casiers).
- Tilleul (petits objets sculptés...).
- Aulne (sculptures. jouets.. .).
Bois durs:
- Chêne (charpentes, sculpture. ébénisterie...). bois précieux.
- Frêne (manches d'outil. échelles. colonnes de soutien ...).
- Hêtre (meubles, objets tournés. établis... ).
- Charme. orme.
Bois exotiques :
Bois d'importation, très durs. résistants, travaillant rarement après séchage : teck. acajou, sipo. niangon. okoumé,
bois de rose. frarniré ... Se prêtant à tous les usages.
Bois normalisés et agglomérés :
Bois normalisés du commerce : sapin. pin ; contre-plaqué.
latté. novopan, isolin, isorel...
Produits de protection :
Pour conserver le bois en le protégeant des agents
destructeurs. on y incorpore des matières antiseptiques :
injection de coaltar, créosote, phénols, sels. sulfates... ou on y
passe des enduits : xylophène...
5. Les outils du menuisier
a) Outils de traçage
Le mètre en bois pliant.
Le crayon de menuisier, de forme plate et longue.
312
Le compas de menuisier, avec vis de réglage et deux
pointes métalliques et traçantes.
- Le niveau pour contrôler l'horizontalité, la perpendicularité et l'inclinaison des plans.
b) Les outils de base
- Le marteau et le maillet (de préférence de forme
trapézoïdale et en orme).
-
Les tenailles et tournevis.
la menuiserie
-
Les râpes : demi-ronde. plate et queue-de-rat.
d) Les scies
Leur famille est très nombreuse. Retenons les plus
usuelles:
- La scie à tenon, à lame fixe dans les montants du cadre,
pour effectuer les entailles, couper les tenons ; usage en
profondeur limité par la traverse du cadre.
Les serre-joints, qui servent à assembler tenons et
mortaises sans avoir à frapper sur le bois. qui fixent les pièces
à travailler (si l'on ne possède pas d'établi). qui maintiennent
le serrage pendant le cotlage. Il en existe de nombreux
modèles.
•
-
.L
Bras
Jj
u,~
""'
;,ame
:...-
..
0
m1
~
Cl!f
Brao
...
\ - JI
Scie à débiter
-
La plane, lame à deux poignées, qui sert à dégrossir et
à aplanir.
- Les clous. vis. papier de verre. tournevis. colle. etc.
c) Les rabots
Ils sont irremplaçables pour rendre une surface parfaitement rectiligne. pour réduire les épaisseurs. dresser l'équerrage d'un chant de planche (surface la plus étroite), rabattre
un chanfrein... Hs doivent être assez lourds. leur lame bien
affûtée. leur semetle bien droite. Ils peuvent être en bois ou en
fer. Voici les modèles les plus nécessaires:
- La varlope : corps très long. servant au dressage des
longues surfaces.
Comment on tient la scie
La scie à refendre, à lame à deux poignées permettant
de la faire pivoter et de ne plus être limité par la traverse du
cadre, pour les coupes en long.
- La scie à chantourner, modèle semblable au précédent.
à lame mince, pour découper les arrondis.
- La scie égoïne, à poignée simple. sans cadre. pour
découper les panneaux. les agglos.
[,
- -~
t=
La scie à guichet, semblable à la précédente mais à
lame très étroite, à denture très fine. pour découper les
ouvertures.
- Le riflard : à lame légèrement arrondie, pour le
dégrossissage.
- Le racloir : remplaçant souvent la râpe.
- Le vastringue : rabot court à deux poignées que l'on
pousse pour lisser les surfaces courbes ou creuses ; un des
outils principaux du charron.
- Le guillaume : à fût très étroit, pour exécuter des
rainures ou dresser des parties étroites.
- La scie Sterling, à poignée dans le prolongement de la
lame, outil de précision (travaux fms. maquettes, guitares.. .).
- La scie à découper, pour fin découpage dans le contreplaqué.
La scie à dos.
6
:;}$r
. -a:
- La scie à repercer, pour très fines coupes dans des
matériaux de faible épaisseu r.
Rabot métallique
·313
fabriquer
e) Les vilebrequins
Il en existe trois modèles principaux, tous servant à donner
aux mèches à bois les rotations nécessaires au perçage ; ils
sont en forme de manivelle :
- Système simple : poignée et poire à mandrin à
logement carré avec vis de serrage pour fixer les mèches.
- Modèle perfectionné : mandrin à molettes et serrage
par vissage.
- Modèle à cliquet : même que le précédent mais son
cliquet permet le retour à vide ; pour œuvrer dans les endroits
ne permettant pas la rotation complète de la manivelle.
Les outils à sculpter : ce sont en fait des ciseaux arrondis
qu'on dénomme gouges. Leur nombre est infini. Ces gouges
servent à faire des gorges. des moulures. des calottes
sphériques en creux. à marteler les coupes. les plateaux ... On
utilise surtout pour les travaux les plus courants la gouge
droite de sculpteur, la gouge coudée (pour la sculpture en
creux). la bédane en profil V (pour graver des textes).
Le ciseau à bois.
Le bédane.
6. L'affûtage des outils
a) Ciseaux et rabots
Chignoles
Les outils s'émoussent au contact du bois et ont besoin
périodiquement d'affûtage. Cette opération nécessite :
- La pierre plate (ou pierre à huile), à défaut la pierre
longue ou pierre à faux.
Vilebrequin
- Les mèches à bois : il en existe de to1,1tes les formes et
de toutes les ta.illes suivant les travaux à accomplir : ne font
pas éclater le bois comme les vrilles.
La mèche
La mècbe à
amérimine trois pointes
La mecbe
<1
bois
La fraise
à bois
La meule d'établi en grès (et non la meule-émeri).
0 Les ciseaux à bois et les gouges
Le tiers-point, petite lime triangulaire à dents fines. à
arêtes vives.
- La pierre biseautée, spéciale pour gouges.
Les ciseaux à bois à lame biseautée sur les deux côtés sont
préférables pour la menuiserie. Ils existent en toutes largeurs
de 8 à 45 mm.
N.B. : ne jamais affûter un fer de ciseau ou de rabot sur la
meule mais sur la pierre à meule qui suffit bien souvent à
redonner mordant aux outils.
314
la menuiserie
c) Les scies
b) La plane
Bl5~U
Les scies de menuiserie se profùent en triangles rectangles
alors que celles de bûcheronnage se dessinent en triangles
isocèles.
Il y a trois règles à observer pour leur bon affûtage à la
pierre ou au tiers-point :
maintenir une arête verticale et une arête couchée à
60" ;
maintenir l'angle de 90" dans le sens de la taille au tiers·
point. par rapport à la surface de la lame ;
- ne pas trop abaisser les dents : toutes leurs pointes
doivent former une ligne continue.
'~:L-
u:.
1"RANCilAN1" ~f 1>.~~1Wi!
~ UN MAUVAI5 Aff0"fAG~.
~ 'OU"fll- Pfi.f'lD !lO" Pl> 50N M·
51
..,
Q.
"'
fiCAC.IfJit, CAl'! J.:E. 1""'-ANCHAN-f
N ' AffAQUE'M 'Pl-US ~fi. BOIS
tt. PJ...O."f.
u: P:E.550U5 Dli. J.A COUPE: V~ l-A l-AM~
l-AM~ C~~tJt~~~Mtz~.
RAI-- SI J..A PJ.ANfi.
~1"
Blfi.N AIGUI.Si!.fi., Cl>
5E.RA 1-'AÇIÇIONDI 1n
1.-A MW).fi..
t::N 9JAJ5
St:.NS 'PlO J..A COU?!<.
Denture couchée : le prof1l relevé
d'un triangle rectangle ; affûtage la·
téral bien perpendiculaire au plan de
la lame.
Sl<NS PU IRAVA J.l..
---
Jl5
fabriquer
d) L'avoyage
C'est l'opération qui consiste à donner de la voie à la scie
pour que son passage dans le bois se fasse sans trop de
frottement. Pour cela, on penche une dent à droite, une dent à
gauche et ainsi de suite. Outils nécessaires : soit pince à
avoyer, soit tourne-à-gauche d'affûteur, soit tas d'avoyeur,
soit simple tournevis.
N.B. :il faut que la lame soit bien maintenue aussi près que
possible des dents par deux planches de bois chanfreinées à
leur chant supérieur et bien serrées entre elles par quelques
boulons.
7. Les assemblages
Les plus utilisés sont ceux dénommés tenon-mortaise : le
tenon étant la partie mâle pénétrant dans la partie femelle de
l'assemblage: la mortaise. La mortaise est creusée par un
ciseau de son épaisseur, les tenons sont découpés avec la scie
à tenon. Il est nécessaire de bien calculer les assemblages et de
les tracer à l'aide de l'équerre et du trusquin.
Tourne à gauche et
pince d'avoyeur
Assemblage par tourillon
3 16
N. B. : on assemble aussi par tourillon et par une variante
tenon-mortaise : la queue-d'aronde.
la menuiserie
Fabrication des tenons et mortaises
'
PLA.""CINE.
, TASI.E-TTE.
S 'ADDUQ.Ut>NI E.T
c::;Lis~t.W-r CONIRE ~---­
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A.~EMS~'E.
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317
fabriquer
Assemblage par queue-d'aronde
318
fabriquer
Assemblage par queue-d'aronde
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la menuiserie
L'assemblage en mi-bois
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319
fabriquer
Assemblage avec tenon-mortaises obliques
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8. Pour ranger les outils
a) Un râtelier
b) Une armoire à outils
9. L'établi
Sa largeur minimale doit être de 40 cm et sa longueur
minimale de 160 cm. On emploie de préférence du bois de
hêtre. de charme. d'orme ou de platane. mais des traverses de
chemin de fer ou des poutres de récupération peuvent aussi
faire l'affaire. Les outils nécessaires à sa construction sont :
scie à refendre. scie à tenon. outils de traçage, ciseau à bois.
maillet. vilebrequin et mèches, rabot, tournevis, colle.
320
la menuiserie
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321
fabriquer
10. Deux fabrications très utiles
a) Le tonneau
C'est un récipient tout à fait irremplaçable et il est toujours
bon d'en posséder plusieurs car ses usages sont multiples : on
y met le vin, le vinaigre. le cidre. la bière. la viande salée, les
légumes secs. on y prépare la choucroute...
On choisit de préférence le bois de chêne ; couper en billes
et fendre en planches grossières ; empiler et recouvrir de
feuilles pour séchage lent ; découper les planches en douves à
la hache ; avec une plane dégrossir et donner la bonne
inclinaison pour adaptage parfait lors de l'assemblage.
Pour un gros tonneau : faire bouillir les douves ; pour un
petit : les faire tremper quelque temps dans l'eau. Tailler une
rainure à l'extrémité des douves pour que le fond et le
couvercle du tonneau (formés de quelques planches sciées)
puissent s'y adapter ; mettre des joncs dans la rainure pour
une meilleure étanchéité.
1 : couvercle.
2. 3, 4 : paires de cercles métalliques.
5 : assemblage des douves.
Les cerceaux sont de bois ou de fer : là où il faut trois
cerceaux dïf. un seul de fer suffit. Maintenir les douves bord
à bord à une extrémité en disposant les planches du fond et le
premier cerceau ; enfoncer aussi loin que possible une
planche de frêne en forme de cercle ; placer le tonneau audessus d'un brasero afin de ramollir les douves. de pouvoir
les plier et d'enfoncer plus le cercle de frêne ; placer le
deuxième et troisième cerceau ; enlever le cercle de frêne.
retourner le tonneau et recommencer les mêmes opérations
en sens inverse.
Tailler les deux montants de la future échelle dans la même
pièce de bois (de préférence morceau bien droit de frêne. pin
sylvestre. sapin ou thuya). Travailler grossièrement les
montants à la hache puis affiner à la plane : arrondis à
l'extérieur. plans à l'intérieur.
Emplir le tonneau d'un mélange d'eau salée et de
carbonate de soude afin de dissoudre l'acide tannique du
chêne ; laisser mariner pendant trois jours ; rincer à l'eau
claire, emplir d'eau qu'on laisse une journée. rincer à
nouveau. Les vieux tonneaux sales se nettoient aussi de la
sorte; quelquefois on est obligé de gratter les douves sur 2 à
3 mm d'épaisseur si le tonneau est trop encrassé.
Percer les montants de part en part tous les 23 cm. Pour les
échelons. préférer du bois fendu et raboté de chêne, tailler
leurs extrémités à la plane. Disposer un montant au sol, y
enfoncer les échelons puis enfoncer le second montant sur les
échelons déjà placés. Fixer une baguette en fer à chaque
extrémité. en travers des montants, pour bien maintenir
l'ensemble.
b) L'échelle
Ne jetez jamais les chutes, copeaux, etc., résultant de vos
travaux. Vous pouvez vous en servir pour de petites pièces,
cales... ou tout simplement pour alimenter un feu . Le bois
est une matière noble et vivante que l'on ne doit en aucune
manière gaspiller.
322
Le travail du métal /
1. Le forgeron
Nous n'avons pas trouvé meilleure introduction à ce
paragraphe que ce texte de Michel Kieffer. extrait de son très
bon manuel Fer et Cuivre dans lequel nous avons puisé nos
eléments et les dessins avec l'aimable autorisation des
Editions Scouts de France (23. rue Ligner. Paris XX•) :
MoNTURE Avec Pot GNÊE
PISTOLET ET GLISSIÈRE
1r ... Ne laissons pas passer plus d'une génération sans
1ransmettre ce qu'il y a de beau. de vrai, de profondément
lwmain dans ce métier de .forgeron, comme dans tous les
c~wres artisanats ... Nous sommes pour l'affrontement vrai et
oyat avec la matière. Il y a une parenté entre la paire de
chenèts que nous aurons forgée et le face à face avec la paroi
rocheuse. C'est l'homme qui se réalise en dominant la création
d sa joie. nul ne saurait la lui prendre. n
2. Les outils
- La scie à métaux.
- Les limes : elles se difTérencient par la taille de leur
coupe: gros débit : bâtarde; ajustages normaux: demidouce ; finition : douce, ainsi que par leur forme et leur
profil :
- La carde, brosse métallique pour le nettoyage des limes
encrassées.
- La bouterolle, outil matrice pour donner la forme aux
têtes de rivets.
- Le burin et le bédane, pour couper. découper le fer.
- Le pointeau , pour tracer le centre des trous à percer.
- La pointe à tracer, le compas à pointe sèche, l'équerre
a chapeau, outils à dessin du forgeron.
Les clefs ou pinces.
Les marteaux (d'un poids de 600 à l 500 g).
- Le marteau à emboutir, pour les martelages en creux.
- La cisaille à chantourner.
- Le cône d'enclume, à fi xer dans son orifice carré (pour
.:ourber le fer).
- Les tranchets, pour couper à chaud sur l'enclume.
- Le tisonnier et la raclette, pour le foyer et son
nettoyage.
- Le balai à eau, pour mener le feu.
- Et bien sûr : un râtelier à outils. des boîtes à rangement
vis. rondelles, écrous. rivets. petits instruments.. .), et un très
bon éclairage...
LIMES
À
2
M~iAUX
3
4
5
6
7
1:
2:
3:
4:
5:
6:
7;
lime
lime
lime
lime
lime
lime
lime
•
.Â
•
plate à angles vifs.
plate pointue à angles arrondis.
demi-ronde à rayon plus ou moins accentué.
couteau pour limage d 'angles fermés et vifs.
carrée.
triangulaire.
ronde et queues-de-rat.
323
fabriquer
Les outils du forgeron (suite)
~QU~~Ré
'A
ëHAPEAU
fla- ·-
~--
Marteau de
forgeron
~URIN
·e-
PoiNTEAU
CoMPAS
A
pOito.ITES SËCHES
PINC~
UNIV=RSELLE
c.
PINCE GEWRE
''CROCODILE ''
Masse de frappeur
324
travail du métal
3. L'enclume
Son poids peut varier de 35 à 180 kg, mais on peut faire
des travaux déjà conséquents sur une enclume à partir de
55 kg. On la fixe sur un billot en bois très dur; elle doit se
trouver à 80 cm de haut. La corne ronde de l'enclume se
trouvera à la gauche du forgeron (s'il est droitier). On place
tout près une caisse à charbon de secours et une réserve d'eau
(pour le balai et le refroidissement des fers).
<< La table est faite en tôle noire de 2 mm d'épaisseur
découpée en rectangle de 70 cm x 100 cm.
- Commencer par tracer le rectangle de 60 x 70 cm qui
constitue le fond de la table.
- Puis, on. évide les 4 angles, après avoir tracé avec une
règle et la pointe à tracer, l'équerre, le pointeau et le compas,
l'arrivée d'air centrale (prendre les mesures à partir de la
tuyère), puis les trous pour l'abouchement de la tuyère (4 trous
de boulons et le trou central d'admission d'air).
Enfin tracer avec beaucoup de précision les trous des 4
coins qui serviront à rendre solidaires la table et le piètement.
- Pour plier la tôle, nous serrons dans l'étau la tôle entre
deux cornières, le tracé étant, affleurant la s'urface des
cornières. Il serait plus logique de serrer la grande surface et
de rabattre la bande étroite, mais la vis de l'étau parallèle
gènera l'introduction de la tôle ; c'est donc le contraire qu'il
faudra faire. Si l'on ne possède pas l'étau, on maintiendra le
serrage des 2 cornières avec deux serre-joints. Le pliage luimème se fait en premier temps au maillet, en veillant à
répartir les frappes sur toute la longueur. L 'angle sera
accentué en terminant le pliage au marteau.
YENiiLATEUFl
A MANIVELLE
ïUYS:~E
EN ~ONTE
TÔLE
NOIRE
éPAISSE
&ATI EN
COQ:NI~R.E
®
Tenailles de forgeron
1. tenailles ordinaires ; 2. tenailles goulues ; 3. tenailles à coquille.
Bi
c
l 'enclume
4. La forge de campagne
On la place près de l'enclume à 114 de tour vers la droite.
Si l'on travaille en plein air. veiller à ce que sa fumée ne soit
pas rabattue vers l'enclume. Si l'on dispose d'une tuyère en
fonte et d'un ventilateur à manivelle (pouvant être remplacé
par un ventilateur électrique : vieil aspirateur), la construction de la table de forge semble poser peu de problèmes à
v[ ichel Kieffer :
- L'évidement d 'un. orifice plus important dans la tôle ou
le fer se fera selon le principe du pointillé. Les croquis
expliqueront comment effectuer cet évidement :
1) Le centre du trou est déterminé en mesurant à partir des
bords et tracé à la cote selon le plan.
Un coup de pointeau marque le centre.
2) Autour de ce centre, on trace au compas à pointes
sèches, deux cercles : le plus grand est au diamètre définitif de
l'orifice à obtenir, le deuxième, plus petit, sera la ligne de
perçage des petits trous. Par exemple: un or(fice à 0 45 à
évider avec un foret de 0 6 mm ; le cercle intérieur aura un
0 de 38 mm. Sur ce cercle on tracera au pointeau des centres
de perçage équidistants de 8 mm.
3 et 4) Ainsi percés, on découpe le reste au bédane en
faisant poser la plaque bien à plat sur un support métallique.
Trancher au bédane sur les 2 faces de la tôle.
5) L'orifice ainsi obtenu est en forme de roue dentée, il faut
le .finir à la lime demi-ronde. Ce principe est également
recommandé pour évider des ronds dans des plaques
métalliques de plus grosse épaisseur.
Le piètement de la forge est en petite cornière de 25 mm, les
entretoises en fer plat de 5 x 20.
On peut assembler par rivets acier de 6 x 20, mais
l'utilisation de boulons mécaniques avec rondelles u groover 11
permet le démontage pour un transport éventuel.
325
fabriquer
A noter l'équerre de renforcement en fer plat d'environ
4 x 80 coudée à chaud, qui atténue sur l'ensemble les efforts
dus au mouvement de la manivelle.
La paroi du coté manivelle est plus haute que les autres.
Elle protège de la chaleur du foyer celui qui manœuvre le
ventilateur.
De ce coté, les cornières sont également cambrées pour
donner plus de stabilité à la forge. 11
5. Le charbon
Ce charbon. dit de forge ou industriel. se présente sous
forme de grains de 2 cm 3 . Le coke en petits grains ou le
charbon de bois sont inaptes à fournir une chaleur suffisante
aux travaux de forge : ils ne peuvent atteindre la température
requise de 1 000°.
- placer sur la tuyère du papier froissé ou un chiffon
imbibé de mazout ; allumer : rapprocher alentour les charbons à demi combustionnés ou du charbon de bois :
- actionner lentement la venWation en recouvrant petit à
petit le centre du foyer de combustibles : n'ajouter du
charbon neuf que lorsque le feu a bien pris :
- le foyer doit avoir l'aspect d'un volcan avec un centre
de feu réduit à étalement minimum (pour cela arroser avec le
balai à eau) :
- attendre que la ventilation ait rendu incandescent le
centre du foyer avant de placer la pièce à chauffer dans le
meilleur feu ; refermer le feu en laissant en vue la partie
chauffée.
8. Le feu et le fer
Couleur du feu
6. L'installation de la forge
rouge sombre
rouge cerise
A l'intérieur d'une habitation. forge et enclume ne peuvent
qu'être installées au rez-de-chaussée et. s'il y a parquet. il faut
les en isoler avec béton. pierres. terre cuite ou tôle noire. Une
hotte de cheminée est nécessaire juste au-dessus de la forge
car il se crée une fumée abondante.
La meilleure installation demeure celle de plein air à l'abri
d'un appentis ou d'un hangar.
rouge cerise clair
rouge blanc
Température
Conséquences
Le fer travaille devient cassant.
Le fer peut commencer a être
travaillé.
Temperature normale de.~ forgea·
1 000"
ges.
Il à 1 200• Pour malmener le fer vite.
1 Joo•
Bien proche du point de fLL~ion
pour souder le.~ pierres à feu
800"
900°
9. La fonte
Dite aussi fer cru, premier produit de la fusion des
minerais de fer. On distingue :
- La fonte noire, qui s'obtient dans les hauts fourneaux
où l'on a employé plus de charbon que de minerai : cette
fonte renferme beaucoup de carbone : sa couleur est foncée :
elle cède sous le marteau.
Charbon
frais
Pi~ce
à chéuffer
- La fonte grise, qui provient de bons minerais et d'une
fusion bien conduite ; elle a une solidité et une ténacité
remarquables : on peut la tourner. la forer ; on s'en sert pour
couler des bouches à feu : quand il y a excès de charbon. on
la nomme.fonte truitée ou mèlée: c'est un passage de la fonte
grise à la fonte blanche.
- La fonte blanche, d'un blanc d'argent. fibreuse.
rayonnée. très cassante et dure. On appelle f onte ma zée, ou
.fine métal, une espèce de fonte blanche refroidie brusquement
par une aspersion d'eau froide. Affmée. la fonte donne le fer
pur. On s'en sert pour les mêmes ouvrages que le fer.
, 1,
Mâchef'er
La fonte moulée, qui est Je nom donné à la fonte
convertie en ustensiles de toute espèce. en pièces de
mécanique, en grilles, balcons. plaques de cheminée... Tou
ces objets sont jetés dans des moules en sable.
10. L'acier
7. La forge et le feu
Une forge s'allume ainsi :
- la tuyère dégagée. ouvrir le clapet sous la table pour
faire tomber les petites scories : fermer le clapet : enlever les
grosses scories plus lourdes que le charbon à moitié consumé
avec lequel on allume le feu:
326
Substance métalüque formée de fer pur et d'une très petite
quantité de carbone et d'azote. Sous cette forme particulière.
le fer acquiert des propriétés nouvelles. Lorsque. après l'avoir
fait rougir. on le refroidit brusquement en le plongeant dans
l'eau. l'acier devient très élastique, moins dense. moins
ductile. plus dur et très cassant à froid : dans cet état. on
l'appelle acier trempé. En ne chauffant l'acier trempé que
jusqu'au moment où sa surface se colore. c'est-à-dire en deça
du point où il a subi la trempe, et le laissant ensuite refroidir
lentement, on pratique l'opération du recuit, opération qui a
travail du métal
pour objet de donner à l'acier des degrés de dureté et
d'élasticité variables. appropriés au genre de fabrication
a uquel on le destine. On peut distinguer l'acier du fer en
déposant à la surface du métal poli une goutte d'acide
sulfurique affaibli : avec J'acier. il se produit une tache noire
due au charbon mis à nu. tandis qu'il n'apparaît sur le fer
qu'u ne tache verdâtre que l'eau enlève aisément.
Plaque en ac1e.r dou><
chevauchant l'enclume polAr
couper a la tranche à chaud
On distingue :
-
L'acier naturel, qui est retiré directement des minerais.
- L'acier de forge, qui est obtenu par l'aiTmage partiel de
la fonte. en soumettant les fontes grises ou blanches à J'action
de la chaleur et d'un courant d'air : on leur fait perdre alors
une quantité surabondante de carbone. ainsi que d'autres
substances étrangères. On s'en sert pour fabriquer les
couteaux. les sabres. les scies. les instruments aratoires...
- L'acier de cémentation, qui s'obtient en chauffant
fortement du fer en barre au milieu d'une poussière
composée de charbon. de suie, de cendres et de sel marin gris.
On s'en sert pour la fabrication des limes. des objets de
quincaillerie... On le soude au fer pour armer des marteaux.
des cisailles. des enclumes...
- L'acier fondu ou acier fin , qui s'obtient par la fusion
des autres aciers. Il acquiert par la trempe une dureté et une
t.enacité très grandes: on s'en sert pour la fabrication des
burins. des ciseaux capables de couper la fonte et autres
aciers...
- L'acier indien, qui est celui avec lequel les Orientaux
fabriquaient leurs excellentes lames de sabres. En alliant à
l'acier de petites quantités de certains métaux (platine. argent.
paladium...}. on retrouve la qualité de J'acier de l'Inde.
"-
Càlsse
a cha~boh
)'eserve d'eou (vieU)\~IqOh)
327
fabriquer
e
328
Fabrications diverses
1. Le lit
Rien ne vaut de coucher à la dure, chaudement et...
confortablement. Seul le sommeil léger est vraiment réparaleur. le corps et son arbre de vie (la colonne vertébrale) ne
prennent pas de positions molles, inconfortables. La couche
doit être orientée tête au Nord. Eviter la circulation de fils
électriques autour de lieu de repos.
Le sommier est à proscrire et sera avantageusement
remplacé par des planches de bois de 2 cm d'épaisseur. de 15
à 20 cm de largeur, qu'on espacera de 5 à 8 cm. Ces planches
peuvent être montées verticalement ou horizontalement sur
un châssis de bois à planches de même épaisseur et largeur (à
poser sur pieds) ou sur deux madriers de bois : ils permettront
la circulation de l'air par en dessous.
On préférera un mince matelas de laine à un coussin de
plumes, sinon une simple mousse plastique de polyester peut
faire l'affaire.
N.B. : la paille (attention aux puces qui l'afTectionnent
particulièrement), ou des herbes séchées font aussi un très
bon matelas, surtout si les herbes sont aromatiques.
2. Le papier
Jusqu'à la moitié du siècle dernier. le papier était obtenu
grâce aux chiffons de chanvre, de lin et de coton : on les
entassait dans une cave (le pourrissoir) où ils fermentaient
durant six semaines. Ensuite, on les découpait en minces
lanières avant de les entasser dans des bacs ovoïdes (les piles)
en bois de 50 x 100 cm u à l'intérieur desquels des a millets
soulevés par des lèves, c 'est-à-dire par des ergots solidaires
d'un arbre moteur) retombaient d 'une manière sensiblement
l'er/icale à intervalles rapprochés (quarante coups à la minute
quand la force motrice était suffisante). Chaque pife, dont le
fond était protégé par une plaque de fer appelée platine.
comptait trois ou quatre maillets qui portaient à leur face
inférieure des clous plus ou moins nombreux et plus ou moins
tranchants. Ce traitement durait entre dix-huit et trente-six
heures. li avait pour résultat de réduire les chiffons en
minuscules fragments qui, se trouvant dispersés dans une
grande quantité d'eau, donnaient naissance à une suspension
fibreuse d'apparence laiteuse, la pâte >>.
Puis on mettait cette pâte en feuilles (Le Papier par G.
\!artin. P.U.F.).
Aujourd'hui c'est surtout le bois broyé qui constitue la
matière première des papiers : on utilise surtout les résineux.
Le bois entre à 95 % dans la production mondiale des
papiers : les 5 % restant sont répartis entre la paille. l'alfa
(graminée d'Afrique du Nord). la bagasse (canne à sucre) et
divers roseaux: les chiffons n'interviennent plus que dans la
proportion de 0.5 %.
On peut donc fabriquer du papier avec toutes les plantes
fibreuses : bois broyé. ortie. lin, chanvre. jonc... et surtout
avec du papier récupéré qu'on recycle!
Une recette : laisser pourrir la plante en la laissant tremper
dans de l'eau stagnante. La tronçonner en petits morceaux
(1.5 cm). Entasser dans une cuve et recouvrir d'une solution
de soude caustique (une cuillerée à soupe pour 1 1 d'eau).
Faire cuire jusqu'à amollissement. Passer dans un tamis
grossier et essorer. Maintenir le tamis sous un robinet d'eau
froide en le plongeant plusieurs fois de suite dans une bassine
d'eau froide. Afrn d'obtenir du papier blanc. faire tremper les
fibres dans une solution de blanc de lessive. Ecraser
fortement au maillet ou au pilon en rajoutant de l'eau. Mettre
un peu de cette pulpe dans un verre maintenu en lumière: s'il
y a des grumeaux continuer à écraser.
Prendre de simples cadres de bois recouverts. sur une face.
de tissu. Etendre une fme couche de pulpe et retourner le
moule sur un morceau de feutre humide afin que la pulpe s'y
fixe. Enlever le moule et recommencer en recouvrant chaque
feuille d'un feutre. Ensuite entasser sous presse (on peut en
fabriquer une avec un cric de voiture) et maintenir bien
pressé un ou deux jours. Enlever les feutres et ne represser
que le papier. Manipuler avec douceur et faire sécher.
Après la dessiccation, on colle le papier quand on veut
l'empêcher de boire l'encre : à cet effet, on l'imbibe d'une
solution de gélatine additionnée d'alun, de colle d'amidon
ou de savon de résine.
N .B. : on peut obtenir du papier à partir de matières filamenteuses telles que paille, lichen, écorce de bambou, tiges
de pomme de terre, résidu de la pulpe de betterave ...
3. La bougie
a) Les matériaux
Ils furent. jusqu'au siècle dernier. la cire d'abeille ou le suif
(graisse animale) ; de nos jours, on emploie surtout la
paraffine (résidu de la distillation des goudrons de pétrole. de
bois. de tourbe. de lignite et de schistes bitumeux).
Durant la dernière guerre. les p1isonniers utilisaient
souvent les corps gras de leurs rares colis à des fins autres
qu'alimentaires : beurre. margarine servirent souvent à
éclairer les baraques des stalags : on prolongeait ainsi les
heures du jour pour converser. lire. écrire. peindre. sculpter
ou simplement méditer à la lueur d'une flamme précaire.
vacillante...
329
fabriquer
Pour fabriquer nos bougies selon nos désirs. nous
disposons encore actuellement des matériaux suivants :
paraffine et stéarine (en mélange). colorants. thermomètre de
cuisine. huiles solubles parfumées. cire à cacheter. pâte à
modeler. argile et sable (pour mouler).
La grosseur de la mèche est fonction de la hauteur et du
diamètre de la bougie afm qu'elle brûle de façon régulière de
telle sorte que la cire fonde uniformément. La mèche est un
cordonnet de coton préalablement décoloré par trempage
dans de J'acide borique.
b) Le trempage
Toi qui sépares et qui attires.
changeante comme la mer,
glace, soudain, où notre figure se mire
melée à ce qu'on voit à travers ..
échantillon d'une liberté compromise
par la présence du sort ;
prise par laquelle parmi nous s'égalise
le grand trop du dehors. 11
6. Le balai et la brosse
Il demeure le procédé le plus ancien et le plus facile pour la
fabrication des bougies : utiliser de préférence le bain-marie
où la cire doit atteindre la température de 82"C; tremper
alors les mèches attachées. par une extrémité. à un bâton à
intervalles réguliers ; les retirer et les retremper toutes les
trente secondes jusqu'à obtention de J'épaisseur désirée :
suspendre les bougies pour les laisser refroidir puis couper
J'extrémité d'attache.
a) La fabrication la plus simple et la·plus aisée d'un balai
balai à genêt, confectionné à partir du genêt
a balai (Cytisus scoparius), plante disséminée dans la plupart
des régions d'Europe, et actuellement utilisée surtout à la
confection des balais pour le nettoyage des trottoirs,
chaussées et canivaux urbains.
Couper d'égale longueur les tiges du genêt, les élaguer, les
réunir bien serrées (au niveau de la coupure) en les liant, par
une ficelle ou un fil de fer, autour d'une branche bien droite
et solide, de bonne longueur (de 1,10 à 1,30 rn).
Les bougies ruchées s'obtiennent simplement en roulant
autour d'une mèche une feuille de cire d'abeille ; la base doit
être bien uniforme et le bord latéral du cylindre obtenu.
écrasé doucement afin qu'il ne se déroule pas.
s~~ de fibres a:-sez souples ~our les balais (paille de sorgho,
N.B. : le mélange stéarine-paraffme a les proportions
suivantes : 1 kg de paraffine pour 100 g de stéarine ; ces deux
éléments ne sont mélangés qu'après avoir été chauffés
séparément.
4. La lampe à huile
~eme~re celle du
b) Pour la confection d'autres balais ou de brosses, on se
petioles de feuilles de palrruer, fibres de noix de coco...) et
assez dures pour les brosses (chiendent).
Leur fabrication nécessite :
- outils de base du menuisier.
- chignole ou perceuse.
- fil de nylon ou ficelle,
- planchettes de bois d'l cm d'épaisseur.
- foret conique.
N'importe quelle huile végétale est un excellent combustible ; on la verse dans un récipient en verre un peu épais ( 1.5 à
2 cm) : on fait passer la mèche de coton au centre d'un
morceau de liège préalablement entouré de papier d'aluminium et d'un diamètre inférieur au récipient : le liège fait
flotter la mèche qui se consume calmement.
T
~1
~'
i.
N.B. : une véritable lampe à huile en argile cuite fait aussi
bien l'affaire (voir notre paragraphe Poterie).
5. Les carreaux
La taille des vitres nécessite un diamant de vitrier. une
longue règle droite et une surface plane plus large que la vitre
à tailler. On les fixe ensuite sur les montants des fenêtres à
J'aide de petits clous et d'un petit marteau : on les recouvre
ensuite de mastic frais à l'aide d'une petite truelle.
Diamant de vitrier.
Si l'on n'a pas la chance de disposer de verre. on peut faire
des carreaux à l'aide de papiers épais qu'on aura soigneusement huilés : ils laisseront passer de la lumière mais non les
regards : ils mettront aussi à l'abri des courants d'air et
pourront évoquer avec nostalgie ces quelques vers de Rilke :
u Fenetre. toi. à mesure d'attente,
tant de fois remplie.
quand une vie se verse et s'impatiente
vers une autre vie.
330
1
/
1
1
........
.........
.·.· .·...·.· ..
fabrications diverses
On prépare ainsi les fibres :
- Réunies en bottes, on les sectionne afin d'obtenir des
paquets de 22 cm de long pour les balais. de 12 cm de long
pour les brosses.
On prépare ainsi le bois :
- Découper des planchettes d'l cm d'épaisseur. à forme
proposant une bonne prise en main, qu'on percera de
60 trous pour les balais et de 32 pour les brosses (petite base :
4 mm : grande base : 1 cm). Les trous du pourtour de la
planchette seront inclinés de telle sorte que la chevelure de la
brosse s'épanouisse.
- Fabriquer des gabarits pour marquer justement la
position des trous et leur inclinaison.
On assemble de la manière suivante :
- Saisir avec un nœud coulant la première touffe. tracter
fortement sur le fil pour la coïncer dans Je trou conique.
- S'aider d'un crochet enfilé au petit doigt, reformer une
boucle dans le trou suivant et ainsi de suite en amarrant bien
le fil au dernier trou.
lentisque. Mais on peut aisément en fabriquer soi-même par
un mélange d'huile de lin et de craie pulvérisée (mastic de
vitrier). ou bien encore en mêlant de l'asphalte avec une petite
quantité de poix.
11. La corde de chardon
On peut fabriquer, en cas de nécessité. une bonne corde
uniquement à partir des fibres de la tige du chardon lancéolé
(Cirsium vu/gare).
- Fendre une tige de chardon en deux ; enlever les
membranes fùandreuses de la peau ;
- séparer quelques fibres ; les rouler afin d'en faire une
cordelette, si forte qu'elle est capable de résister à la traction
d'un lièvre si l'on s'en servait comme collet.
N.B. : les feuilles épointées et la tige dépecée du chardon
peuvent être mangées crues ou cuites.
N.B. : obtenir les blocages en faisant 2 tours de fù autour
d'un piton. Dévider la bobine grâce à ce même piton fermé
qui permet une traction ferme sur le fù.
Pour les balais, prévoir un trou de fixation pour Je manche.
7. Les sabots
Ce sont des chaussures présentant l'avantage de pouvoir
être fabriquées dans une seule pièce de bois évidé. isolant
correctement les pieds mais ne permettant que de courts
déplacements.
Le bois préférentiel doit être à la fois sec, dur et léger : le
meilleur serait l'aulne (A /nus glutinosa) car il résiste très bien à
J'humidité.
Pour éviter une usure rapide, on ressemelle les sabots avec
des pièces de caoutchouc (vieux pneu) ou des chutes de cuir
o u des pièces de fer clouées.
Î)
'1
On a toujours intérêt à les faire plus grands que sa
pointure, de telle sorte qu'on puisse les enfiler au chaud, c'esta-dire munis de grosses chaussettes. voire même de chaussons. On peut aussi les garnir de paille ou de papier.
8. Aiguilles et boutons
On peut confectionner des aiguilles et des boutons à partir
du bois. Pour les aiguilles, choisir des échardes de bois durs
comme le buis ou l'olivier. Du papier de verre. un bon
couteau, un petit poinçon et une lime sont des outils
suffisants pour leur fabrication.
9. Eau chaude et tuyau d'arrosage
Pour obtenir de l'eau chaude en provenance d'un tuyau
d'arrosage, il suffit de le choisir le plus long possible et de
renfùer d'un bout à l'autre dans des bouteilles de verre dont
on aura cassé Je cul : elles agiront comme des loupes sous le
soleil.
10. Le mastic
C'est une résine jaunâtre qui découle d'incisions qu'on
pratique au tronc ou aux branches d'un arbre oriental : le
12. Les W.-C. biologiques
Certains préfèrent l'engrais vert (uniquement à base de
végétaux) sans vouloir y adjoindre l'apport de purin ou de
fumier. Mais, en un premier temps, notre compost peut être
hétérogène : chacun ne peut bénéficier du merveilleux
compost forestier prôné par Jean Pain (Un autre jardin. par
Ida Pain, les Templiers. 83930 Villecroze).
En ce cas, la récupération de nos défécations se révèle très
utile et il est naturel de prévoir des W.-C. nous en permettant
une bonne utilisation. cela d'autant plus si l'on est végétarien.
- Creuser une fosse de 50 cm de profondeur. d'une
largeur à la taille de vos aisances, à murs maçonnés : sur ce
soubassement. dépassant la surface de la terre de 20 cm.
dresser la cabane, à porte fenestrée en forme de cœur. comme
l'exige la coutume !
331
fabriquer
- Prolonger la fosse à l'extérieur de la cabane de telle
sorte qu'on puisse y accéder par derrière en y ménageant une
cloison mobile.
- Prévoir au-dessus de la fosse un plancher également
mobile, pour faciliter le nettoyage ou la vidange ; plancher
percé d'un trou de 30 cm de diamètre : nous renonçons au
siège constipant pour préconiser la position dite à la turque
ou à cacabezon ; il est bon de prévoir deux trous : rien. en ces
lieux. n'engage spécialement à la solitude mais incite
parfaitement à la conversation (surtout si l'on est clostrophobe et exhibitionniste !).
- Avoir à proximité un tas de terre et une pelle à main et
après chaque usage des lieux couvrir les déjections : on évite
ainsi les odeurs nauséabondes et les matières se décomposent
tout aussi aisément.
- Vider la fosse afin d'éviter ses débordements par l'un
des trous que peuvent ménager les planches amovibles.
- En verser le contenu sur le compost (association de
résidus végétaux domestiques. de mauvaises herbes. de
poudre de roches... voir cette liche).
14. Les eaux usées et leur évacuation
Que l'on soit en camping sauvage prolongé ou en lieu
d'habitation dépourvu de systéme d'évacuation des eaux
domestiques. la construction d'un puisard est absolument
nécessaire. Nous devons les deux croquis que nous reproduisons à votre intention (ainsi que beaucoup d'autres illustrant
notre ouvrage) à l'amabilité des dirigeants des éditions Scouts
de France- 23. rue Ligner, Paris
La clarté de ces dessins se passe de tout commentaire.
xxe.
13. Une douche de type sauvage
Creuser un trou d'un mètre de profondeur. l'emplir de
grosses pierres puis de petits cailloux ; recouvrir ce puisard de
caillebotis. A l'aide de trois perches de 3 rn de haut. construire
une sorte de tipi ; sur l'une des parois. fixer une tablette qui
servira de support à une cuvette. au savon ... Sur l'autre paroi.
poser 2 perches horizontales. respectivement à 2.50 rn et à
40 cm du sol ; la plus haute perche soutiendra la corde fixée à
la plus basse ; suspendre un seau à l'extrémité libre de la
corde ; y fixer un levier pour aisément le renverser ; prévoir
une bonbonne d'eau de secours ; fixer des bâches autour du
tipi afin d'éviter les courants d'air.
15. Les nœuds
Nouer fut pendant des siècles l'un des principaux apanages
de la marine à voile. Dans la vie quotidienne, l'homme dit
civilisé. très noué en lui-même. s'emberlificote de plus en plus
dans son nœud gordien qu'aucun Alexandre ne semble prêt à
trancher. Subsistent aussi le nœud de foulard, de cravate et de
lacets de chaussures. En voici quelques autres. choisis parmi
des centaines, qui peuvent se révéler très utiles :
a) Nœud de chaise
Il est utilisé surtout par les alpinistes pour s'encorder. sa
boucle ne glisse pas, il résiste d'autant plus que la traction est
forte et se défait aisément.
Nœud de chaise.
b) Nœud plat
Il sert à raccorder deux bouts de même diamètre.
LA DoUCHE "'TiPi»
~SERVE
o'ÊAU
Nœud plat.
332
fabrications diverses
c) Nœud d'écoute double
f) Nœud de rappel double
Il permet de réunir deux cordes de diamètre différent.
Ou celui qu'utilisent les alpinistes pour descendre.
Nœud de rappel.
Nœud d'écoute double.
d) Nœud en 8
On peut grâce à lui fixer une corde à la seule aide d'un
trou.
Nœud en huit + position serrée.
g) Nœud d'échelle
e) Nœud de brêlage simple
Il peut maintenir entre elles deux pièces de bois sans
utiliser ni vis, ni clous.
Il permet la construction d'une échelle simple qu'il vaut
mieux fixer au sol pour éviter les grandes oscillations
provoquées par la montée... ou la descente.
A
3
4
Nœud d'échelle.
Nœud de brêlage simple.
333
fabriquer
h) Nœuds d'amarrage pour pont de singe
i) Nœud de brêlage double
Ils assurent la bonne fixation du pont dont nous traitons
dans la rubrique Marcher.
Nœud de brêlage double.
Fig. 3 et 4 : vue de dos.
16. Une éolienne avec un vieux vélo (1)
On peut aussi construire une éolienne fournissant du
courant électrique par une petite magnéto dynamo de vélo.
La plupart des pièces utilisées pour cette construction
proviennent d'ailleurs d'un vélo de femme.
En effet, le tube de direction du vélo forme le support de
l'éolienne (1 ). La fourche avant de ce même vélo (2) est
employée sans modification. La roue à pales est constituée
par une roue arrière du vélo (3) sur laquelle un pédalier est
monté à la place du moyeu. Les pales, qui sont en tôle mince
ou en duralumin (4), sont montées sur la roue formant un
angle de 30" par rapport à la perpendiculaire (angle à rectifier
si besoin est). Ces pales sont de 15 cm plus longues que le
rayon de la roue.
Un tube de fer (5) muni. en bout, d'un écrou soudé à
l'intérieur permet le blocage de l'axe de la roue, et pose sur
une pièce de fer plat montée entre les deux bouts de la
fourche. L'autre extrémité de ce tube est pliée en équerre et
supporte le gouvernail (6) qui est fait avec de la tôle
d'aluminium ou de duralumin.
Démarrage d'un pont de singe.
Un autre tube de fer (7) est cintré suivant la forme indiquée
par la figure et maintient l'ensemble axe-gouvernail. Ce tube
N.B. : vous trouverez des notions complémentaires sur les
nœuds dans notre paragraphe Le macramé.
1. Extrait de l'ouvrage de J. Raphe /7 Eoliennes (Société
parisienne d'édition - 12. rue de Bellevue. Paris lXI•).
334
fabrications diverses
est solidaire de la fourche sur laquelle il est maintenu par une
tige filetée d'un diamètre de 8 mm qui traverse le tube de
direction de la fourche et est bloquée par des rondelles et des
écrous.
l'axe. si celui-ci est assez long. ou au moyen de quelques petits
boulons traversant la poulie et passant à l'intérieur du
pignon, car il ne faut pas songer à le percer. Une plaquette de
tôle formera bride et bloquera le pignon sur la poulie.
Un moyeu arrière de vélo ayant un filetage à chaque
extrémité (8) recevra, d'un côté un pignon fixe à quatorze
dents ou un peu plus. de J'autre un pédalier de quarante-huit
Jents. Il est possible que, suivant le modèle de fourche
employée, ce moyeu soit trop court de quelques centimètres.
Dans ce cas on le sciera, puis on l'emmanchera à force sur un
:norœau de tube de métal jusqu'à obtenir l'écartement désiré
·. oir ligure).
Pour régulariser le débit de la dynamo, on se procurera un
régulateur de phono. d'un vieux modèle à moteur à ressort.
ou on le fera soi-même. Cet appareil (1 0) commande le
disjoncteur-conjoncteur de la dynamo. On posera sur le côté
mobile du régulateur un disque de métal d'assez grand
diamètre, pour ne pas gêner le mouvement.
Si le moyeu employé ne comporte qu'une extrémité filetée.
'n pourra monter le pédalier à l'aide de quelques vis ou
.:ncore, comme le montre Je dessin, une poulie à gorge fixée
:lai des vis sur le flasque du moyeu, les vis passant par les
:rous de rayons. Le moyeu sera maintenu en place par des
·ers plats. pliés et boulonnés. comme on le voit sur le dessin.
Une dynamo 6 volts de moto (9) est maintenue à la place
;oulue par un fort collier en tôle boulonné sur le tube de
fer (5). Si une poulie est employée au lieu d'un pédalier. la
poulie de la dynamo n'aura pas besoin d'être changée. Si. au
.:ontraire, c'est la roue dentée qui est employée, il faudra
remplacer la poulie de la dynamo par un petit pignon fixe. Ce
travail sera facile à faire en posant le pignon sur la joue de la
poulie à gorge. Il sera centré correctement par l'écrou de
Le conjoncteur-disjoncteur (Il) est formé par une plaque
isolante montée sur un tube (5). Un petit levier métallique
sera confectionné suivant la ligure de détail. Un isolant rivé
sur ce levier supportera un petit charbon. Le levier pivote sur
un axe traversant l'ensemble plaque et tube. L'extrémité
opposée à celle portant le charbon est munie d'une petite
roulette caoutchoutée appuyant sur le disque du régulateur.
Un petit ressort en spirale monté sur J'axe du levier ramènera
ce dernier en place. suivant les variations de vitesse du
régulateur. Une lame de laiton sera fixée sur la plaquette
isolante. sous le charbon qui devra pouvoir la balayer. Des
bornes de connexions sont prévues aussi bien sur cette
plaquette que sur le levier. Des plaquettes de mica mince
seront placées aux deux extrémités de la plaquette de laiton.
On pourra les déplacer de façon à isoler le charbon du métal
pour couper le circuit au moment opportun. Cela permettra
un réglage facile.
335
fabriquer
Cet ensemble régulateur-contacteur sera protégé des
intempéries par un carter métallique recouvrant le tout.
Le contacteur tournant ( 12) est monté sur la tige fùetée et
est formé d'une rondelle métallique. d'une rondelle isolante.
d'un morceau de tube de cuivre. d'une deuxième rondelle
isolante. d'une deuxième rondelle métallique et d'un écrou
serrant l'ensemble. Ne pas oublier de monter auparavant.
entre les bagues filetées sur un tube de direction. un grand
couvercle (ou une boite métallique) qui mettra l'ensemble à
l'abri des agents atmosphériques.
Un fer plat ( l 3) est rivé sur le tube de direction
représentant la masse. A l'extrémité de ce fer. un contae1
formé par un charbon muni d'un ressort, ou encore une lame
de laiton. est monté sur un isolant. De là, les connexions som
faites et conduisent le courant obtenu vers le cireur
d'utilisation ( 14).
Il sera utile. et même indispensable. de monter sur la jante
un tuyau de plomb pour former et avoir une énergte
cynétique constante.
Cette éolienne donne de bons résultats à une faible
hauteur. surtout si elle est montée dans une région ventée
Elle pourra être montée sur un toit, contre un pignon.
17. Une petite centrale électrique
18. Les barrières
a) La haie vive
b) Le mur en pierres sèches
Planter des buissons d'épineux (aubépines, par exemple) en
plants de l 5 cm de haut ; disposer en lignes ou en quinconce,
avec une distance de 23 cm entre les lignes et de 45 cm entre
les plants. Avant que la haie prenne sa bonne taille il faut
compter quatre ans, mais les animaux étant très friands de ces
jeunes buissons. clôturer pour écarter moutons et chèvres.
Faire une tranchée de fondation de 80 cm de large sur
30 cm de profondeur ; y poser deux rangées de grosses
pierres en amincissant l'épaisseur du mur au fur et à mesure
qu'on se rapproche du faîte ; bien ménager un espace entre
ces deux rangées de telle sorte qu'on puisse l'emplir de terre ;
planter des buissons au sommet.
336
fabrications diverses
cl La clôture
U est important d'ancrer les piquets d'angle de l'espace à
:\turer afm que la tension des fils de fer ne les déracine pas.
Le meilleur ancrage demeure l'ancrage couplé : planter deux
pquets à 80 cm l'un de l'autre ; l'un d'eux est encoché au
~mmet de telle sorte qu'on puisse y passer un
de fer solide
e1 souple (n° 8), relié à une grosse pierre enterrée derrière
autre piquet ; disposer une perche entre le sommet des deux
~~quets : l'ensemble ne bougera plus.
~
m
19. L'huile et son extraction
Après que les graines (voir notre paragraphe Plantes à
huile) ou les fruits (olives) aient été débarrassés de leurs
N.B. :si l'on ne dispose pas de tendeur de fù, prendre un
bâton légèrement recourbé de 60 cm de long ; y fixer un clou
de 15 cm avec des agrafes métalliques juste en dessous de la
courbe ; passer le fil sous le clou en l'enroulant au moins
deux fois ; tendre le men tournant le bâton : la courbure est
utilisée comme la tête d'un robinet; pratiquer la dernière
tension en se servant du bâton comme d'un levier sur un
piquet d'angle.
d) La barrière
Choisir un bois qui se fend : chêne, hêtre, marronnier...
Tailler des perches droites ; creuser des mortaises, pour fixer
les traverses, aux montants verticaux, épointés à un bout ;
maintenir les raccords à l'aide de chevilles ou de clous
minces ; percer des trous à l'emplacement du cloutage des
croisillons, afm que le bois n'éclate pas ; disposer les
croisillons en V renversé avec un croisillon vertical au milieu
de ce V.
impuretés, on en extrait de l'huile par broyage, malaxage et
pression à froid.
Primitivement l'huile était extraite par foulage au pied. par
broyage au pilon dans un mortier, par meulage à la roue,
mue par traction humaine ou animale. Aujourd'hui certaines
peuplades équatoriales disposent les graines oléagineuses sur
des tissus spongieux qu'ils exposent au soleil ; ils tordent
ensuite les tissus pour en extraire l'huile absorbée.
Les moyens archaïques les plus simples· demeurent
aujourd'hui les suivants :
- écraser les graines (ou les olives) soit dans un moulin,
soit dans un mortier à l'aide de pierre ou de pilon ;
- mettre les graines écrasées dans des sacs de toile que
l'on empilera dans un pressoir ; si l'on ne dispose pas de
pressoir à huile, disposer ces mêmes sacs pleins dans un
récipient d'où l'huile pourra être récoltée par une ouverture à
sa base ; couvrir d'une surface plane, résistante et dure sur
laquelle pourra agir la pression progressive d'un simple cric
de voiture solidement assis (la poutre d'acier d'un plafond,
par exemple).
20. Le gemmage
Les barrières ont l'avantage d'être des clôtures amovibles
qu'on fixe sur des piquets fichés en terre à l'aide de simples
ficelles. Leur transport d'un point à l'autre est aisé : on peut
en prendre plusieurs sur une seule épaule.
e) Un portaU de ferme
On utilise les mêmes principes que pour la barrière mais les
perches du.cadre seront boulonnées ainsi que les traverses, les
gonds et les croisillons (disposés cette fois en diagonale) ; la
base des perches verticales du montant n'est. bien sûr. plus à
épointer. Choisir de préférence du bois de marronnier.
N.B. : on peut aussi faire des barrières et des clôtures
tressées avec du coudrier ou de l'osier.
C'est l'action de fendre l'écorce des pins afin d'obtenir la
gemme ou résine. Cette opération est fort simple :
- enlever un morceau d'écorce de 10 cm de largeur et
dï rn de hauteur ;
- faire une entaille à la hache à la base de ce
prélèvement ;
- maintenir dans cette entaille une gouttière de métal sur
laquelle la résine s'écoulera ;
- placer une boîte en fer sous cette gouttière pour
récolter le suc résineux ;
- faire une nouvelle entaille tous les cinq jours à
quelques centimètres au-dessus de la précédente ;
- lorsque toute la sève s'est écoulée, refaire un autre
prélèvement ;
- continuer ainsi tout le long du tronc.
Le gemmage ne peut se faire entre le mois de novembre et
celui de février. Si l'on chauffe de la résine et que l'on
récupère les premières vapeurs, on obtient de la térébenthine ; le résidu de cette distillation est la colophane utilisée
pour les peintures et vernis. Si l'on brûle du bois de conifère
dans un trou creusé en terre, on obtient du goudron végétal
que l'on apprécie beaucoup pour peindre les bateaux.
337
fabriquer
porter une charge de 320 kg environ, elle est tirée par un
bœuf ou un âne. Les paliers en bois f!xés sur la caisse sont
lubrifiés par trempage dans de l'huile très chaude avant d'être
percés et assemblés. Les planches avant et arrière sont
amovibles. Les deux limons sont en bois ou, si on les veut très
solides. en tube d'acier.
21. Une charrette tirée par un seul animal
(1)
Conçue par J. Wirth, ingénieur au Centre d'essai des
machines agricoles de Tanzanie. Description : construite pour
Légende
Nomenclature des pièces
Quantité
Description
A
Limons qui sont les 2 longerons du châssis
2
B
c
Traverse du châssis ou sont fixés les paliers
Paliers
1-3
4
D
E
F
Glissières
Crochets pour atteler l'animal
Anneaux pour y passer les traits
4
2
2
G
Roues
2
H
Planches latérales
Planches avant et arrière
Graisseurs
Rondelles
2
2
4
8
En bois. de 3.90 rn x 9 cm x 6.5 cm; leur longueur peut varier selon la
taille de l'animal
En bois dur. de 1.15 rn x 18 cm x 5 cm .
Chacun est constitué de 2 morceaux de bois dur. de
6.5 cm x 7.5 cm x 18 cm ; percés en leur centre d'un trou de 3.2 cm
pour y loger l'essieu
En bois dur. de 45 cm x 5 cm x 7.5 cm
Faits dans une barre d'acier doux. de 12.5 mm de diamètre
Barre d'acier doux. de 9.5 mm de diamètre. Les têtes des boulons sont
noyées dans la face interne des limons
Tour de jante en acier doux. de 7.6 cm x 9.5 mm ; leur diamètre est de
70 cm ; 12 rayons par roue. de 12.5 mil~ de diamètre. L'essieu (de
64 cm de longueur) est en acier doux de 3.2 cm de diamètre
·
En bois tendre. de 1.30 rn x 30 cm x 2.5 cm
En bois tendre. de 1.37 rn x 27 cm x 2.5 cm
J
K
L
Diamètre intérieur de 3.2 cm . Disposées par 2 de part et d'autre des
paliers centraux pour maintenir les essieux en place. Les rondelles
situées contre les paliers restent libres. tandis que les autres sont soudées
aux essieux
.,_ 35.6cm ~J
1,14m
10cm -
1. Reproduit avec l'aimable autorisation de la revue le ponr. n• 5
(Editions de La Lanterne - B. P. 95 - 70200 Lure).
338
74 ,9cm
'
r--
fabrications diverses
22. Des instruments de musique
Il en est un des plus beaux qui a inspiré tous les autres et
dont tous disposent : la voix humaine. Seulement, si chacun
peut chantonner (voir notre paragraphe Les vocalises et Le
chant), pour atteindre à la perfection vocale qui est l'apanage
de quelques chanteurs classiques ou de chant grégorien, quels
que soient nos dons, il faut des années de travail afm de
posséder sa voix, connaître l'harmonie et tendre à l'oreille
absolue. Cette oreille est celle qui a atteint la justesse absolue
et est devenue capable de nommer toutes les tonalités (même
les 64• de ton), et même quelquefois capable de les reproduire
par la voix sans utiliser aucune référence d'aucun instrument,
ni même du diapason, petit instrument qui donne une seule
note à partir de laquelle on peut restituer toutes les autres.
Cela dit, on peut fabriquer, dans des périodes difficiles, des
instruments de musique, avec des moyens de fortune, qui
peuvent parfaire nos tendances musicales.
a) Les verres musicaux
Plus les verres dont on dispose sont ftns, plus les notes
qu'ils émettent sont belles (cristal). Sachons que plus un verre
est empli, plus sa tonalité sera grave. Les verres peuvent être
frappés avec un couvert, une baguette munie d'un bouchon
ou d'un feutre, ou même simplement pincés avec les ongles.
- Poser huit verres côte à côte de telle manière qu'on
puisse disposer de toute une octave : do, ré, mi, fa, sol, la, si,
do. La note la plus basse sera issue du verre le plus à gauche
(comme sur le clavier d'un piano).
- Mettre de l'eau dans ce premier verre et en enlever ou
en remettre jusqu'à ce qu'on obtienne un do juste; agir de
même avec chaque verre en remontant la gamme.
- S'aider d'un diapason ou d'une flûte si l'on n'a pas
l'oreille très musicale.
N.B. : on peut colorer le liquide de chaque d'une couleur
différente à l'aide de teintures végétales afm de mémoriser
visuellement les notes qu'ils représentent. L'évaporation de
J'eau oblige à réaccorder souvent les verres : un guitariste a
encore plus de difficultés de cet ordre avec son instrument, et
que dire du chanteur ou même du comédien qui réajustent
sans cesse leur voix !
quelques trombonnes. clous et capsules de bouteille : réunir
les deux boîtes (ouvertures vers le haut) avec du ruban
adhésif: boucher celle du dessus avec ce même ruban ;
secouer fortement ou tapoter légèrement.
N.B. : on peut aussi fabriquer une nûte douce avec un
morceau de roseau ou de tuyau d'arrosage de 3 1,5 cm de
long : une harpe avec des fùs de fer. un lacet de chaussure et
une vieille boîte à cigares; un tambour avec n'importe quel
récipient sur lequel on aura tendu une peau à l'aide de
ficelles... Consulter à ces propos l'ouvrage Sons et Rythmes de
M. Mandel! (Presses de l'lie-de-France- 12. rue de la Chaise.
75007 Paris).
23. Le gilet de sauvetage
a) Matériaux
-
1 coupon de toile de coton de 80 x 100 cm.
6 cordons de coton de un mètre.
24 blocs de polystyrène expansé (5 x 10 x 3 cm).
b) Confection
- Couper deux bandes de toile de coton de 35 x 100 cm:
les plier en deux : on obtient ainsi deux surfaces (le devant et
le derrière du gilet.
- Couper dans la toile restante deux bandes de 5 x 1 cm c
les plier en deux et coudre deux bretelles de 50 x 5 cm.
- Faire deux coutures en BE afin d'y glisser un cordon.
- Faire les coutures BA et BC et aussi toutes les coutures
verticales : glisser en place les blocs de polystyrène.
- Faire les deux coutures AD et les deux CF (pour le
passage du cordonnet).
- Opérer de même pour l'autre partie du gilet.
- Coudre les bretelles en G. H. X et Y.
r
+---
50
b) Les castagnettes
Ouvrir une noix avec douceur afm de ne pas la briser :
vider ses deux coques ; percer dans chaque. un trou à
proximité d'un des bords les moins larges ; les réunir
ensemble au moyen d'une ficelle où l'on pourra introduire un
doigt : les disposer dans la main s'ouvrant et se fermant.
l
c) Un triangle
Suspendre un fer à cheval et frapper dessus avec un clou.
d) Des cymbales
On peut frotter l'un contre J'autre deux couvercles de
casseroles : les plus épais sonnent le mieux. l'aluminium
donne un son trop grêle. On peut aussi les frapper avec un
maillet enveloppé d'un chiffon.
e) Des shakers indiens
Prendre deux boîtes de conserve vides (type petites boîtes
de légumes pour les avoir mieux en main) : remplir l'une
d'elles de grains de blé ou de riz crus ; mettre dans J'autre
Patron du gilet de sauvetage.
339
fabriquer
24. Lunettes d'écorce de bouleau
26. Le cirage
Le soleil réfléchi par une surface blanche comme un
champ de neige. par un lac ou même par la page d'un livre
peut fatiguer la vue ou carrément aveugler. On peut se
fabriquer une paire de lunettes avec une simple écorce de
bouleau en lui donnant la forme qu'il convient. en y
ménageant deux fentes et en la faisant tenir avec un fil.
Mélanger de l'huile végétale (de préférence de lin). du
vinaigre. de la mélasse (résidu sirupeux de la cristallisation du
sucre) dans les proportions 113 de chaque. Pour obtenir la
coloration noire. ajouter du noir de fumée qu'on récolte audessus d'une lampe à pétrole allumée (sans son verre) à raide
d'un entonnoir inversé.
27. Les tresses
Afin de renforcer un cordage trop mince en vue d'une
utilisation qui le ferait se casser. il est très utile de savoir
tresser. Outre l'intérêt esthétique d'une belle tresse en
décoration d'intérieur (qui peut être utilisée comme lien en
menuiserie sauvage). il est intéressant de pouvoir en doubler
ou quintupler la rèsistance. Vous trouverez ci-dessous la
description de tresses à un brin et à deux brins.
25. Le palan
C'est un appareil de levage à mécanisme démultiplicateur
qui permet de soulever ou déplacer de lourds fardeaux. Il
peut doubler. tripler. quadrupler la force d'un seul homme. Il
est composé de deux poulies et d'une bonne longueur de
corde à diamètre correspondant. La poulie supérieure est
toujours munie d'un œil qui permet son accroche. l'inférieure
d'un croc utilisé pour fixer l'objet à déplacer.
Plus il y a de brins de corde plus la force est multipliée et le
nombre de ces brins varie suivant les modèles de poulies :
A
B
c
GANSE
3 modèles de palan :
A : palan à deux brins avec une poulie simple à ringot en haut,
et une poulie simple à croc en bas.
B : palan à trois brins avec une poulie double à œil en haut et
une poulie simple à ringot et à croc en bas.
C : palan à quatre brins avec une poulie double à ringot en haut
et une poulie double à croc en bas.
VERTICALE
PASSANT
DERRIERE
LA BOUCLE
la tresse à un brin.
340
fabrications diverses
La tresse à deux brins.
La tresse à quatre brins.
Piège pour rongeurs, insectivores ou petits
ntege est dû à MM. Lomont et Chanudet, et relevé
Petit Atlas des Mammifères (Editions Boubée). Sa
· ùCtion est très simple, et sa taille modifiable selon la
Jr des animaux à capturer. Il peut être en bois, mais
·.a ut le construire en métal (zinc de préférence). On le
·a aux abords des lieux fréquentés : abords des trous,
~es. le long des murs ... Les appâts .sont de diverses
:graines, pain, viande, fromage, fruits ... Ce piège a
age de nous débarrasser des animaux gênants pour
~ages et nos cultures sans pour autant les tuer ; dès
a fonctionné, on dépose l'animal à plusieurs
: on peut remplacer la tige par un petit morceau de
ue l'on fixera à la planchette-balançoire par un morGe fil très solide (nylon) ou de ficelle.
Haut: piège ouvert.
Bas: piège fermé après entrée de l'animal qui fait basculer la
planche mobile autour de l'axe A, ce qui amène la tige T dans
une position verticale et maintient le piège fermé.
La plaque de fond F est une glissière mobile qui permet
d'extraire l'animal. Pour un rat, longueur de la boîte: 24 cm.
341
fabriquer
29. Le four à pain
Tracer sur le sol un carré de 2,50 rn de côté ; creuser tout
le périmètre et combler de béton ; bien égaliser en surface et
laisser plusieurs jours. Construire sur la fondation quatre
murets en briques (type Vaugirard 6 x Il x 22) et monter
12 rangées de double largeur (2 briques à plat). Combler ce
cube avec terre et remblai en tassant au fur et à mesure afin
que la masse soit compacte (croquis 1).
Border le haut par une 13• rangée de briques, afin d'obtenir une bordure, puis recouvrir d'une dalle de béton armé de
6 cm d'épaisseur avec treillis à mailles carrées de 20 cm de
côté, et vérifier la bonne horizontalité du plan (croquis 2).
Disposer à joints décalés sur un lit de mortier réfractaire
des briques réfractaires, et sceller (croquis 3 et 4).
Construire un gabarit en traçant et découpant dans du
contre-plaqué la forme en demi-voûte du four (croquis 5).
Déposer de la terre argileuse à modeler selon le diamètre du
four, et se servir du gabarit en piquant au centre du foyer
une tige de fer autour de laquelle va pivoter le gabarit.
Modeler alors la forme de la gueule du four, toujours avec
la terre argileuse (croquis 6).
Disposer des tuileaux réfractaires sur chant, côte à côte,
en appuyant leur base sur le moule, et les couvrir d'un lit de
mortier réfractaire (croquis 7).
Poursuivre la construction des murs jusqu'à 1,60 rn du
sol environ, et sceller dans la face avant un linteau ou deux
jambages destinés à supporter la hotte de la cheminée.
Reposer encore des briques Uusqu'à 2 rn du sol) et combler
de terre de remblai (croquis 8).
Construire la cheminée (conduit de 30 x 30 cm) et couvrir d'un toit à une ou deux pentes ; laisser sécher complètement et enlever la terre argileuse de l'intérieur du four (bien
arroser pour finir), et fermer par une porte en fer
(croquis 8).
Etre précautionneux lors de l'essai de chauffe !
(Dessins extraits de l'encyclopédie Faites tout vous-même,
Culture, Arts et Loisirs, Paris, 1975.)
342
~(_
D1rt'ci10n de.~ ~nu domm~nu
u
!Wii« a
la ponr Ju foor
fabriquer
Bibliographie
Anquetil Jacques : La Vannerie (Chêne).
Anscieau Gilbert: Familier de l'Arbre (Presses de l'He-de-France).
Assiniwi Bernard : Survie en forèt (Léméac, Montréal).
Atelier des métiers d'art. N°' 26 et 30 (18. rue Wurtz, Paris XIII•).
Barbarin Georges: La Vie agitée des eaux dormantes (Stock).
Bayard Aline: Les Mares (Maisons paysannes de France. N°' 4 - 13. rue de l'abbé-Grégoire- 92
Issy-les-Moulineaux).
Beckett Kenneth A. : La Passion des Arbres (Gründ).
Berthier Marc : Des nœuds pour tout faire (Kinkajou - Gallimard).
Brongniart A. : Traité des arts céramiques (Béchet Jeune - 1884).
Brosse Jacques : L 'A rbre (Ed. Robert Delpire).
Burlet Jean-Etienne: La Laine et l'Industrie lainière (P.U.F.l.
Cardon Dominique : Pratique de la teinture végétale (Fleurus).
La Céramique moderne. N° 223 - mensuel.
Chambrillon Paul: Le Verre (France-Empire).
La Cheminée et Tirage des cheminées à feu ouvert (Massin, Paris).
Chiche Cap Dac (Scouts de France- 23. rue Ligner - Paris xx•).
CHOI (Centre huile d'olive - 17. rue du Louvre - Paris !er).
Collings Anne : Les Bougies (Dessain et Tolra).
Crawford J. : Technique du tournage (Dessin et Tolra - Paris).
Dobbelaere G. : L 'Aquarium sauvage (Bordas).
L'Encyclopédie féminine des ouvrages (Culture. Arts et Loisirs).
L'Encyclopédie du bricolage (Culture. Arts et Loisirs).
Fargeas Daniel : Les Fiches écologiques (Stock/2).
Friedmann Rodney : Artisanat et Loisir (Ed. P. P.l.l.
Gateau Jean-Charles : La Verrerie (Ed. Bonvent- Genève).
Goethe : La Métamorphose des Plantes (Triades).
Gréber : Céramique (Encyclopédie Ronetl.
Habert Jeanine : Le Macramé (Delarge).
Hunzinger Claudie : Bambois. la vie verte (J'ai Lu).
Kempf Bertrand : Guide pratique de la Montagne (Flammarion).
Kieffer Michel : Le Travail du Bois, 2 vol. et Fer et Cuivre (Scouts de France- 23. rue Ligner Paris XX•).
Kroncke Grete : Construire son métier et savoir tisser (Ed. Jacobs - Paris).
Lamy Marguerite : Savoir tisser la laine et le lin (Maison rustique).
Leach B. : Le livre du Potier (Dessain et Tolra).
Lieuthaghi Pierre: Le Livre des Arbres. Arbustes et Arbrisseaux, 2 vol. (Ed. Robert Morel).
Mandell M. : Sons et Rythmes (Presses de 11le-de-France- 12, rue de la Chaise- Paris VII").
Marjolaine 80, catalogue (O.l.P.).
Martin G.: Le Papier (P.U.F.).
Massacrier Jacques : Savoir revivre (Albin Michell.
Papanek Victor : Petit Guide de l'Etang (Fleurus).
Politzer Michel : Cabane des champs et le Tissage (Gallimard).
Le Pont. revue mensuelle (BP 95 - 70200 Lure).
Raphe J. : 17 Eoliennes (Sté Parisienne d'édition- 12. rue de Bellevue- Paris XIX•).
Rhodes O. : Terres et glaçures et les Fours (Dessain et Tolra).
Rilke R.-M. : Vergers (Gallimard).
Robert Paul A. : Les Insectes. 2 vol. (Delachaux et Niestlé).
Scipion Marcel : Le Clos du Roi (Seghers).
Seymour John : Revivre à la campagne (Edita-Vilo).
Sire M. : L'Etang (Ed. Boubée - Paris).
Tour l'Univers. vol. 10 et 14 (Hachette).
Mon Tricor. revue mensuelle (Ed. de l'Alma- Paris).
Vivier Paul : La Vie des eaux douces (P. U. F.).
343
fabriquer
- notes -
Ce chapitre est bien évidemment incomplet et pourrait faire l'objet de plusieurs forts
volumes. Il n'est qu'indicatif de toutes les possibilités qui sont offertes à notre imagination
et à notre dextérité.
En cas de besoin, l'homme sait être très inventif et créateur, et une multitude d'objets
de première nécessité -ou malheureusement aussi, d'autres nuisibles à l'équilibre de la
nature ou à la dignité de l'espèce humaine- peuvent naltre de son esprit.
A chacun d'élargir à l'infini ce mini-catalogue par ses «trouvailles .. personnelles.
344
t1
replanter
Panthéisme
11-1 : L'agriculture biologique
Le sol et la culture biologique - Le compost - Fertilisants naturels autres que le compost - Les
mauvaises herbes - Les vers de terre - Les outils de base du bon jardinier - La charrue - Plan-type
d'un potager familial - Les couches et le châssis - La serre - Les semis - Associations potagères
favorables ou défavorables - La rotation des cultures - La culture du blé- La culture de la betterave.
11 -2: Le reboisement
L'utilité des baies - Amélioration des haies déjà existantes - La replantation des haies - Conduite et
entretien des haies - Le reboisement - Greffes et boutures - Faire une mare.
Bibliographie
345
Panthéisme
Je veux mourir par la Nature
Par un bien qui me viendra d'elle
Ne me touchez pas, ne m'approchez pas
Gardez vos couteaux, gardez vos poisons
Je veux mourir intacte, en bonne santé, sans souillures
Quand mon heure viendra, la terre aura besoin de moi
Je veux m'en aller dans le sentiment d'offrande
Au pied d'un arbre
M 'ensevelissant moi-mème sous le lierre et les fougères
Ne me touchez pas, ne m'approchez pas
Que se passe-t-il?
Peut-ètre... Peut-ètre un moment d'inattention chez le Créateur
Peut-ètre un mauvais enchaînement de chromosomes
Peut-ètre cette affaire du cortex ou du néo-cortex mal équilibré
Cette zone de silence pas assez silencieuse...
Et voilà, nous disparaissons ...
Le mal est en train de se faire
Ne me touchez pas, ne m 'approchez pas
Vous avez conquis les étoiles, allez-y
Puisque l'aventure du cerveau humain vous fascine, menez-la jusqu'au bout
Laissez-nous cette terre martyrisée
Nous essaierons de la soigner, de la panser et d'y vivre
Ne me touchez pas, ne m'approchez pas :
Je veux mourir par la Nature :
Intacte. n
Béatrice Arnac
<<
(Disque distribué par G. Savaret- 18. rue Vignon. Paris JX•).
Oui, la lutte pour la vie n'est pour l'homme, avec les dons qui lui sont accordés,
qu'une lutte contre lui-même. S'il y renonce, il renonce à la complicité, à l'échange,
pour accéder au vol, à l'assassinat.
346
L'agriculture biologique
L'homme doit rester au service de la Nature, et ainsi la
Vature restera au service de tout ce qui vit.
c) Disposition
Le compost mûr est posé sur le sol à fertiliser sur une
·
épaisseur de 2 cm maximum.
1. Le sol et la culture biologique
Le retournage profond du sol est toujours néfaste : il
mterrompt les rythmes de la terre qui sont orchestrés avec
une telle complexité que l'homme se doit d'y interférer le
moins possible. On ameublit la surface seulement sur une
vingtaine de centimètres d'épaisseur, sans jamais mélanger les
diiTérentes couches. On ne travaille jamais le sol lorsqu'il est
humide. Ces deux renseignements sont primordiaux pour
obtenir un bon, long et juste rendement du jardin.
Fumier broyé en cours
de fermentation chaude
-
2. Le compost
a) Composition
d) Rôle
Il est fait de déchets végétaux : herbes sauvages, broussailles, branchettes basses et feuillues d'arbres, mauvaises herbes,
détritus verts domestiques. Les déchets vont subir une
fermentation qui décomposera leurs tissus et fera proliférer
les micro-organismes.
Il est bon de toujours disposer de compost prêt à l'usage
toute l'année. Sa bonne fermentation (on s'en sert mûr) peut
durer six mois. On peut y ajouter :
- du lithotamne (poudre d'algue) ;
- de la poudre d'os ;
- du fumier de gallinacés ou de cheval ;
- de la poudre de roche.
Un petit compost peut former un tas de 60 à 80 cm, un
grand un tas de 2 m de long sur 1,60 m de haut.
- Ses micro-organismes revivifient la terre.
- Il assouplit le sol.
- Il nourrit la terre des éléments provenant de la
décomposition de tous ses végétaux.
- Il redonne à la plante tout ce dont elle a besoin pour sa
croissance, l'immunisant naturellement, la mettant à l'abri
des parasites.
- Il favorise le développement des vers de terre qui
assurent l'aération et la nourriture du sous-sol.
N.B. : la santé des végétaux est le plus sûr garant de la
santé de celui qui s'en nourrit.
e) Derniers renseignements
b) Imprégnation
Les déchets végétaux domestiques sont toujours suffiSamment humides mais les herbes sèches, les broussailles et les
branchettes feuillues ont besoin d'une bonne humidification
afm de fermenter dans les meilleures conditions. On les fait
tremper quelques heures dans un récipient en bois (cuve ou
tonneau) et, afin que les végétaux ne remontent pas en
surface, on les surcharge à l'aide de planchettes de bois lestées
de pierres ; on égoutte ensuite légèrement.
- Si l'on ne dispose pas d'un broyeur il faut. avec une
fourche retournée, démolir le tas en broyant le plus possible
les petits branchages, les herbes longues et les tiges ligneuses.
afin que cet ensemble s'incorpore bien au compost.
- Couvrir la meule du compost de paille sur toute sa
surface.
- Si le temps était trop sec, arroser le tas de temps à autre
après avoir enlevé le paillis ; le remettre ensuite.
347
replanter
3. Fertilisants naturels autres que le compost
a) Le fumier
C'est un mélange de paille, de fourrage et de déjections
liquides et solides d'animaux domestiques qui, après fermentation, est utilisé comme engrais. Ces déjections sont
d'excellents fertilisants car une grande partie des principes
azotés s'y retrouvent, éliminés par l'appareil digestif et les
reins.
<< Nous devons avoir une reconnaissance infinie pour le
fumier », affirme Rudolf Steiner ; il provient, en effet, de la
nourriture qui a pénétré tout l'intérieur de la bête et son rôle
le plus important n'a pas été de fournir quelques substances
vitales mais bien de s'enrichir de l'éthérique et de l'astral de
cet organisme (les forces astrales sont principalement le
support de l'azote et les forces éthériques celui de l'oxygène).
On étend le fumier sur la terre à l'automne ; il y passera
tout l'hiver et sera utilisé au printemps.
Les fumiers sont différents selon leur origine : celui de
vache est un fumier froid qui ne convient donc pas pour
obtenir des couches chaudes ; celui de cheval dégage
beaucoup de chaleur : en l'intégrant au compost, on obtient
une fermentation accélérée ; celui de volaille doit être utilisé
en petite quantité (au 11s• du fumier total) car sinon il brûle
la terre.
Pour accroître la force du fumier, Steiner recommande d'y
mêler d'autres substances pour lui essentielles, et la justification de son procédé entraine de longues et passionnantes
explications que nous ne pouvons restituer dans l'espace qui
nous est imparti. Voir son ouvrage Agriculture, fondement
spirituel de la méthode biodynamique, (Ed. Anthroposophiques romandes).
b) Le purin
Il est composé des parties liquides du fumier. Un système
d'écoulement placé à proximité des tas de fumier permet sa
récupération. On le répand presque aussitôt sur les sols à
traiter et en petite quantité pour éviter une trop grande
pénétration.
c) La tourbe
C'est le produit de la décomposition des végétaux
aquatiques. Elle est très spongieuse et une fois répandue sur
les terres à traiter on doit arroser fréquemment. C'est un
fertilisant médiocre, très bon pour les semis en période de
sécheresse.
sont responsables de la transformation intérieure de la plante,
ce qui lui donne cette forme renflée et substantielle.
Pour influer sur le comportement d'une végétation, il est
utile de tenir compte de ces quelques considérations ; c'est
ainsi que l'influence lunaire sur les mauvaises herbes est très
puissante, d'autant plus que la force cosmique de la lune est le
plus grand facteur d'évolution quant à la germination, la
croissance et la reproduction de la plante. Les mauvaises
herbes (mauvaises herbes n'est qu'un terme dénominatif, elles
possèdent en effet un grand pouvoir curatif et sont fort
utilisées en phytothérapie) jouissent donc de cette influence
au même titre que les bonnes. Si l'on entrave l'action de la
Lune, ces mauvaises herbes sont exposées aux forces du
Cosmos non réfléchies par la Terre, et ne peuvent plus se
reproduire.
Pour cela, prendre une certaine quantité de graines de cette
herbe, contenant donc toute la force dont nous venons de
parler et, les brûler au feu de bois.
11 Nous avons littéralement concentré dans la cendre, la
force antagoniste de celle qui s'est développée en attirant les
forces lunaires >>, certifie Rudolf Steiner. Au bout de quatre
années consécutives, cette mauvaise herbe aura disparu du
terrain.
On a donc là un procédé très puissant pour un traitement
herbicide, puisqu'il suffit de verser sur le sol les cendres de la
graine de la plante non désirée, pour que celle-ci disparaisse.
<qu 'est-ce qu 'une mauvaise herbe ?»,
A la question <
Emerson répond : « tout simplement une plante dont on n'a
pas encore découvert les vertus », affrrmation tout à fait
justifiée quand on connaît les quelques bienfaits de ces
« maudites » petites herbes.
En effet, à certaines périodes de l'année (fm de l'été.
automne), il est recommandé de laisser les mauvaises herbes
pousser ; le sol sera ainsi protégé des intempéries, drainé et
aéré par les racines ; lorsque leur disparition est absolument
nécessaire, il est très utile alors de les mêler au tas de
compost. Ces herbes possèdent des racines profondes et
puisent des nourritures dans le sous-sol que les autres plantes
ne pourraient se procurer ; en les laissant se décomposer avec
le compost, le sol à traiter sera enrichi en matières organiques
et en sels minéraux. Après le sarclage, on peut aussi les laisser
sur le sol, elles protègent des lourdes pluies, du soleil, et
constituent un abri pour les petits animaux.
La présence des mauvaises herbes renseigne aussi sur la
fertilité et les carences du terrain, car elles contiennent
souvent les éléments dont le sol peut manquer ; quand elles
disparaissent, elles donnent au sol tout ce qu'elles avaient
emmagasiné. Aussi, tout ce que nous arrachons du sol, dans
tous les cas, doit lui être restitué d'une façon ou d'une autre.
la nature corrigeant elle-même ses propres carences.
d) Le merle et le lithotamne
Ce sont des algues vertes et des algues calcifiées d'une très
grande valeur fertilisante à cause de leur richesse en sels
minéraux.
4. Les mauvaises herbes
Les forces intervenant dans la croissance des plantes
viennent du Cosmos ; celles provenant de la Lune, de Vénus
ou de Mercure sont réfléchies par la Terre et par elles, les
plantes composent leurs organes annuels et leur semence : ce
sont les forces de reproduction ; les forces qui proviennent
des planètes éloignées agissent au-dessus du niveau du sol et
348
5. Les vers de terre
Le compost est un excellent lieu de prolifération pour les
vers de terre : ils aiment l'humidité, les matières organiques
en décomposition, une certaine chaleur. Ces petits reptiles
que les pêcheurs torturent pour appâter les poissons qui, à
leur tour, subiront mille morts par asphyxie, sont les
meilleurs auxiliaires de la fécondité des sols qu'ils aèrent par
leurs galeries, et nourrissent par leurs déjections.
*
*
*
l'agriculture biologique
6. Les outils de base du bon jardinier
Pour les jardins potagers biologiques de plus de 1 000 m 2 ,
on emploie deux outils qui évitent perte de temps et travail
fastidieux :
- La houe maraîchère, utilisée pour les binages et
sarclages.
Beche
Fourches:
a dents
à dents
plates
rondes
Pelle de lerrassier
~!llff\r
Houe maraîchère
Rateau
Serfouette
Croc
Ratissoire
- Le semoir à bras qui permet d'ouvrir le sillon, de semer
et de refermer le sillon en une seule opération.
Semoir à bras
Mais pour le petit potager familial (400 m 2 ), permettartt de
nourrir cependant 3 à 5 personnes - selon le régime :
végétarien ou pas - les outils que nous allons citer sont
su fftsants :
Le cordeau, nécessaire pour les alignements.
La brouette, de préférence en bois, à côtés amovibles.
L'arrosoir en galvanisé.
La bêche à dents, pour l'arrachage des légumes.
La grelinette, pour ameublir le sol en profondeur sans
avoir à le retourner.
Le croc, pour briser les grosses mottes et ameublir.
Le sarcloir, pour désherber.
La binette, pour biner et sarcler les sols sales ou durs.
La griffe, avec lame à sarcler et biner sur les lignes et
entre les lignes peu écartées des légumes semés.
- Le râteau à dents plates, pour ratisser pierres et
détritus, pour préparer le sol avant les semis, et recouvrir et
tasser après.
- La serfouette avec langue. pour tracer les sillons.
- Le plantoir en bois avec embout de cuivre. pour
repiquer les plants.
- La pelle carrée, pour retourner terre et compost.
Grelinette
Pelle carrée
Fourche à
dents
Cultivateur
Sarcloir
Les principaux outils de jardinier
349
replanter
- La fourche à quatre dents, pour épandre le fumier.
rassembler et transporter les déchets de récolte. la paille, le
foin.
Le cultivateur, à 1, 3 ou 5 socs. pour aérer le sol.
- La houe, p9ur biner en sols pierreux ou défricher en
terrains incultes.
Charrue à un soc
N.B. : pour des renseignements plus abondants, consulter
l'ouvrage de C. Aubert le Jardin potager biologique (Le
Courrier du Livre, Paris), ou s'adresser à l'Association Nature
et Progrès - Château de Chamarande - 917 30 Chamarande.
qui organise des stages de culture biologique chez ses
adhérents cultivateurs.
7. La charrue
a) Description
C'est un instrument servant à labourer la terre et dont la
pièce essentielle est un soc tranchant. Elle se compose de trois
éléments principaux :
- Le coutre, fer tranchant fixé à l'avant de la charrue
pour fendre la terre.
- Le soc, lame métallique de forme triangulaire prolongeant le versoir ; il découpe horizontalement la bande de terre
que le coutre a fendue.
Régu
labourer la partie située de l'autre côté, elle s'appuiera sur la
butte ; labourer alors autour de cette butte. les sillons tournés
vers elle.
N.B. : la formation d'une butte est indispensable ; on ne
peut faire de simples allers-retours au risque de replacer dans
le sillon la bande de terre labourée ou, en labourant l'autre
côté du sillon, de former un monticule de terre non labourée.
Quand les cercles décrits autour de cette butte deviennent
trop importants, refaire une butte à une vingtaine de mètres
de la première et recommencer.
d) La charrue réversible
Elle possède deux socs, l'un dans le sol, l'autre en l'air ; l'un
tourne le sillon vers la droite, l'autre vers la gauche et tous
deux peuvent se retourner. Tracer un sillon ; arrivé au bout
du champ, retourner les socs et repartir dans l'autre sens, cela
d'un bout à l'autre du champ ; les lames bien disposées, les
sillons s'appuient l'un sur l'autre et toujours dans le même
sens.
Cette charrue évite la formation des buttes et le labour se
fait plus régulièrement.
Versoir
Le versoir, du latin versare (tourner. retourner), pièce
de forme ovale servant à rabattre sur le côté la terre découpée
par le soc. Deux roues sont situées à l'avant, l'une roule dans
la tranchée ouverte par la charrue : le sillon, l'autre roule sur
la terre non labourée. A l'extrémité avant de la tige principale,
on peut ftxer des systèmes de traction : la charrue peut alors
être tirée par des bœufs ou un cheval.
b) La manœuvre
Placer la charrue sur le côté du champ à labourer, se
mettre devant elle et terùr en mains ses deux manches en bois
ou en acier. Le coutre entre en premier dans la terre et fait
une entaille verticale : le soc. lui. coupe une bande
horizontale sous cette entaille. puis le versoir prend la bande
de terre coupée, la retourne et la repose sur le côté ou contre
la bande précédente.
c) La charrue non réversible
Elle ne possède qu'un soc. Tracer un sillon ; arrivé au bout
du champ, revenir sur ses pas en labourant le sol qui se
trouve sous ce premier sillon qui sera ainsi retourné ; une
butte se forme sur un côté de l'entaille. faire demi-tour et
350
Barre
rerppla~ant
le soc
Charrue brabant double
forme des
dents
(sol pierreux)
Extirpateur
l'agriculture biologique
.,.,
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ct:
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Cultivateur
Charr ue
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Dérayures
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Brabant
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Travail à la charrue simple et au brabant double
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·rr.
La bour en planches
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0~25
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Défoncement par double jauge
8. Plan-type d'un potager familial
Da ns la mesure du possible. choisissez pour vos planches
l'orientation Nord-Sud.
Vt'gnes
compost
.. ...
ooireaux
navets
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•
•
•
4
.. . ..
0 ..........
.
:
;
echalottes
betteraves
o/qnons
endives
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a,-1 1 rad'<f
Arbustes
;
.
·:...,o· . ... ...
...
......... . . . ....
là/Lues
choux
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:
Tomates
.. ..0
.. . . ...
r-~"'
...
••••
N
.
chicorée
céleris
tetragone
couche à melons
. . ..
0
espal/ers
0.:...;.:
e/Jinards
•
· carottes
•
.
j8Ufl~S
sem1s
0
•• 0
•
351
replanter
9. Les couches et le châssis
Orienter le coffre face au Sud, pour une meilleure
exposition.
a) Définition
Les couches sont des plates-formes composées de divers
débris végétaux qui, par fermentation, produisent la chaleur
nécessaire à la culture sous châssis.
Le châssis est un cadre de bois ou de métal garni de vitres.
L'agriculteur, le jardinier les utilisent pour obtenir des
cultures précoces, et aussi pour la pousse des jeunes plants
qui seront ensuite repiqués.
b) Confection des couches
Elles sont d'autant plus épaisses qu'elles seront montées
plus tôt dans l'hiver. Le constituant principal est le fumier de
cheval, car c'est de lui que se dégagera le plus de chaleur ; on
y mélange intimement des débris végétaux : pailles. herbes,
foin et un peu d'eau, de façon à former une couche à peine
humide de 40 à 60 cm d'épaisseur, bien tassée.
d) L'installation
La couche préalablement montée, on pose dessus le coffre
(la couche doit dépasser les côtés du coffre de 30 à 40 cm).
Sur la surface délimitée par le coffre, répartir une couche de
terreau de 20 cm d'épaisseur. La fermentation progressant
rapidement, la température peut atteindre dans les dix
premiers jours 60 à 70° ;. pour planter, on attendra qu'elle soit
redescendue et que la température du coffre soit aux environs
de 25°.
Coupe d'un
chassis
On peut remplacer le fumier de cheval par celui d'autres
animaux (vaches. moutons, poules). Pour ceux qui ne
désirent pas employer de fumier d'animaux, prendre alors des
matières végétales fermentant facilement (herbes, foin).
N.B. : le fumier de poule ne s'utilise que dans les
proportions d' 114 du fumier total. mis en trop grande
quantité, il brûlerait.
c) Construction d'un châssis
-Le coffre
C'est un cadre de bois constitué de 4 planches. servant à
supporter le châssis. Prendre des planches de 15,5 cm de
Large et de 3 cm d'épaisseur, de longueur variable (si. par
exemple, les verres à poser par la suite ont 24 cm de large, la
mesure des planches sera un multiple de 24).
Châssis sur couche
Le châssis placè, surveiller la température des couches à
l'aide d'un thermomètre enfoncè dans le terreau. Quand la
température est trop élevée (elle doit être maintenue entre 20
et 25°), découvrir légèrement le châssis ; quand celle-ci est
trop basse, recouvrir le châssis de paillassons ou de quelques
épaisseurs de paille le soir, sans oublier de les enlever le
matin.
10. La serre
- Les extrémités
Elles sont formées de deux planches de même longueur ; la
planche supérieure est sciée de façon à former un triangle
isocèle ; clouer des pieds de bois soutenant les planches.
A chaque extrémité des panneaux, prévoir une encoche
dans laquelle on glisse des chevilles de bois qui assureront un
bon emboîtement. Prévoir aussi une encoche au sommet des
deux planches en triangle pour y glisser un faîtage, pièce de
bois de longueur variable, de 7,5 cm de large. et de 2,5 cm
d'épaisseur.
Sur cette pièce, clouer une mince planche de bois de
longueur légèrement inférieure à celle du faîtage, de 3 cm de
large el d'l cm d'épaisseur ; elle servira d'assises aux vitres
qui sont simplement posées côte à côte sur chaque versant du
coffre.
352
C'est un bâtiment vitré servant à entreposer diverses
plantes et végétaux délicats et à faire des semis.
Sa construction peut être très simple : un mur de fondation
en brique, en pierre, ou en béton de 90 cm surmonté d'un
châssis en bois ou en fer, encadrant des vitres à verre épais;
une porte vitrée ; quatre bouches d'aération situées à chacune
des extrémités inférieures et supérieures de la serre ; à
l'intérieur, on peut disposer des couches chaudes sous
châssis, des caisses pour les semis et de nombreuses étagères.
a) Serre chauffée
Installer pour cela des tuyaux d'eau chaude à l'intérieur, les
faire monter en pente douce ; au point le plus élevé des
tuyaux, mettre une valve d'évacuation afin que la vapeur
puisse s'échapper.
Si le mur intérieur de la serre est peint en noir, il absorbe la
chaleur durant la journée et la dégage pendant la nuit.
- La température: en hiver, pendant la nuit, elle sera de
4° ; dans la journée, elle peut monter jusqu'à 1o• ; on peut
alors ouvrir les aérations du toit. Au printemps et en été,
arroser le sol pour maintenir une bonne humidité.
l'agric.ulture biologique
Pour récupérer l'eau de pluie, prolonger la gouttière par un
tuyau pénétrant à l'intérieur de la serre et se déversant dans
un récipient.
- Le sol de la serre : la qualité de la terre est très
importante ; mélanger à parts égales du compost, de la terre
et du sable ; on peut ajouter une petite quantité de phosphate
de roche broyée et de la chaux ; la mettre au-dessus du sol
existant.
b) Serre non chauffée
Dans les régions froides, une serre est indispensable pour
faire démarrer les cultures qui risqueraient de geler à
l'extérieur : graines de céleri, maïs doux, choux ; en été,
pourront y pousser aubergines, melons, poivrons verts,
concombres; en hiver, on ne peut y faire pousser que
quelques légumes très résistants car la température peut
descendre les jours sans soleil au-dessous de zéro.
11. Les semis
a) Principes généraux
C'est l'opération par laquelle on met les graines en terre.
Le sol doit être suffisamment chaud pour que les plantes
croissent régulièrement. Préparer le sol ; pour les terrains
facilement envahis par les mauvaises herbes, attendre que
celles-ci germent ; on pourra ainsi les enlever plus facilement
et elles n'auront pas gêné le développement des jeunes plants.
Certaines cultures sont semées en pépinière puis replantées
en pleine terre (céleri, chou, concombre, courge, laitue,
melon, tomate) ; on gagne de la place, on sème alors à la
volée:
La terre ameublie, balancer les graines d'un mouvement
régulier, enterrer le semis au râteau, arroser, recouvrir d'une
ftne couche de compost ou de paille hachée.
c) Exemples de culture en serre
En hiver : laitues et autres salades.
Au printemps : semailles de grains de céleri, tomates.
poivrons, melons, aubergines, maïs doux et concombre.
Bornage
Arrosage
Transplantation
Graine du haricot
1 et 2. graine entière - 3. graine débarrassée de son tégument 4. graine dont les deux cotylédons ont été écartés r un de l'autre 5. plantule isolée (grossie).
Germination du haricot
Cocatrice
d"mS«rtoon
dun des
rotyledons
D'autres sont semées directement en pleine terre (carotte,
épinard, fève, haricot, pois, mâche, navet, maïs, radis) ; il est
alors préférable de semer en ligne. Cette méthode facilite la
répartition des plantes, c'est la plus employée :
- Ouvrir des sillons avec le rayonneur.
- Arroser uniquement le fond du sillon avec le goulot de
l'arrosoir.
- Semer régulièrement à la main ou avec un semoir.
- Recouvrir les graines de terre environ 3 à 4 fois leur
épaisseur ; on peut y ajouter du terreau.
- Tasser doucement avec le plat du râteau.
- Recouvrir d'une fme couche de matières végétales
(pailles, déchets de récolte, herbes fraîchement et fmement
coupées) ou d'un peu de tourbe (si le temps est sec).
b) L'arrosage
Il est souvent préférable d'attendre les pluies (à condition
que la semence ne se soit pas faite en période de sécheresse) ;
en effet, une graine arrosée doit l'être très régulièrement
sinon elle dépérirait vite par manque d'eau au cours de son
développement.
Pour limiter l'évaporation, ameublir la terre et veiller à ce
qu'elle soit toujours protégée du soleil par une couche de
mulch. Si l'on choisit d'arroser, le faire le matin ou le soir.
353
replanter
c) Le repiquage
Cette opération désigne toute transplantation de plants
provisoire ou déflllÏtive; avant de repiquer, tremper les
racines des plants dans une boue composée de terreau et
d'eau : c'est le pralinage.
Enlever délicatement de terre les plants les plus vigoureux ;
garder la terre autour des racines ; couper les extrémités des
feuilles et des racines abîmées ; planter les plants verticalement le soir du jour de l'arrachage ; arroser les plants aussitôt
après repiquage ; borner (serrer la terre autour des racines)
énergiquement avec le plantoir.
12. Associations potagères favorables ou
défavorables ( 1)
Légumes
Ail et oignons
Aubergines
Asperges
Betteraves
Carottes
Céleris
d) Le binage et le sarclage
Choux
Le binage se fait en vue de rendre plus légère la terre en
surface ; le sarclage est la destruction des mauvaises herbes ;
on utilise pour chacun de ces travaux la binette et le sarcloir.
Concombres
Courges. potirons
Epinards
Fèves
Fraisiers
Haricots
Laitues
Navets
Oignons (voir ail)
Poireaux
Pois
Pommes de terre
Radis
Tomates
Bin_
a ge mal fait
Associations
favorables
Betteraves. fraises. laitues.
tomates
Haricots
Tomates. persil
Haricots nains. oignons
Laitues. radis. pois. tomateS. oignons
Poireaux. tomates. haricots. choux
Pommes de terre. céleris.
betteraves. oignons
Haricots. pois. maïs. oignons. radis
Mais
Fraises
Mats
Haricots. épinards. laitues
Pommes de terre. carottes.
concombres. choux et la
plupart des autres légumes
Carottes. radis. fraises.
concombres. courges
Pois
Oignons. céleris. carottes
Carottes. navets. radis.
concombres. maïs et la
plupart des légumes
Haricots. mats. choux.
fèves
Pois. laitues. carottes
Oignons. asperges. carottes. haricots
Associations
défavorables
Haricots. pois
Fraises
Pommes de terre
Pommes de terre
Choux
Ail. oignon. échalotte
Tournesol
Ail. oignon. échalotte
Concombres. courges.
tournesol. tomates
Pommes de terre
Binage bien fait (racines
coupées au-dessous du
collet)
Si l'on prend soin de renouveler la couverture du sol
lorsque celui-ci n'est plus protégé, un sarclage avant chaque
apport de mulch (toutes les 2 ou 3 semaines) est suffisant.
Houe équipée pour le binage
13. La rotation des cultures
a) Nécessité de la rotation
- Chaque espèce de plante puise toujours dans le sol les
mêmes éléments. U ne culture de blé revenant plusieurs
années de suite sur un même terrain l'épuiserait complètement en azote. Il faut donc faire succéder des plantes à
dominantes différentes.
- Les légumineuses enrichissent le sol en azote (plantes
améliorantes) et doivent donc succéder. autant que possible. à
des plantes épuisantes (blé par exemple).
- Chaque espèce végétale emprunte toujours ses aliments
aux mêmes couches du sol, les racines étant toujours de
même longueur. Les terres seront d'autant mieux utilisées
que se succéderont sur un même terrain des plantes à racines
longues ou à racines courtes.
- Une culture continue de plantes salissantes (céréales)
aboutirait rapidement à un envahissement complet des terres
par les mauvaises herbes. Les plantes sarclées ou nettoyantes
(betterave. pomme de terre) alterneront donc avec les plantes
salissantes.
- Les plantes souffrent de maladies microbiennes et de
parasites. En changeant de cultures. on prive les parasites de
leur plante préférée, et on enraye leur propagation.
( 1) Extrait du Jardin potager biologique, de Qaude Aubert
(Le Courrier du Livre - 21, rue de Seine, 7 5006 Paris).
354
l'agriculture biologique
b) Exemples de rotation
Triennales
Quadriennale
nouvelles tiges se forment ; le blé talle et donne un meilleur
rendement.
Plante sarclée :
Betterave o u
Pomme de terre
Blé
Avoine
Plante sarclée
Blé
Tre ne
Plante sarclee
Blé
Trene
Plante sarclée
Ble
Plante sarclée
Blè
d) Récolte
Orge ou
a voine
Trene o u Tre ne o u
Sa infoin Sainfoin
Avoine
De juillet à fm août. Les blés récoltés un peu verts sont plus
sensibles à la carie. Le faucher au ras du sol et le disposer en
meules. Laissé à même le sol, il germerait facilement.
Après le battage, le grain est rentré au grenier et mis en tas.
Légèrement humide. il s'échauffe. Disposez-le en couche
mince et pelletez-le souvent.
De cinq ans
Trèfle
Ble
Avoine
c) Cultures dérobées
En dehors de la rotation. il existe des cultures qui
n'occupent le sol que durant quelques mois et s'intercalent
entre deux cultures principales (moutarde, navet, engrais
verts). Ce sont des plantes peu exigeantes sur la préparation
du sol et de venue rapide (navet après blé ou trèfle par
exemple).
14. La culture du blé
Le blé occupe une place d'honneur dans notre agriculture.
et ce n'est que justice en raison de ses innombrables vertus
diététiques et nutritives.
a) Les sols
Un pied de blé
Remarquez les racines adventives sur la tige couchée et le blé qui talle.
Il existe aujourd'hui des variétés de blé pour presque tous
les types de terrains. Néanmoins. il donne de meilleurs
résultats dans les plaines de limon à terre fine, dans les sols
argilo-sableux ou argilo-calcaires au sous-sol perméable, car
il redoute l'humidité.
Le blé aime un sol rassis et ferme. Les labours profonds
seront avantageusement exécutés sur la plante sarclée qui le
précède. Un déchaumage pour détruire les mauvaises herbes,
un labour léger suffisent, le plus souvent. pour exécuter les
semailles.
Le fumier ne convient pas au blé : il apporte trop de
graines de mauvaises herbes. Le blé est une plante
< salissante ». Il demande une fumure équilibrée. ni trop riche
en azote. ni trop pauvre en acide phosphorique.
Utilisée pour l'alimentation humaine (potagère), animale
(fourragère) et pour l'extraction du sucre et de l'alcool
(sucrière), la betterave est une plante exigeante, très gourmande d'azote et de potasse. emmagasinant beaucoup d'eau.
Il lui faut un sol profond. bon réservoir d'humidité (plaines de
limon fertile et épais).
b) La semence
b) Préparation du sol
- Choix : chaque variété de blé a des préférences
marquées pour tel ou tel sol. Un mélange judicieux de
variétés donnera toujours un rendement moyen supérieur à
celui d'une variété unique. Il est prudent de faire des essais
préalables sur de petites surfaces.
- Le triage des semences permet de calibrer les grains et
de réserver les plus gros pour la semence.
- Le semis s'effectue de bonne heure à t'automne ou au
printemps pour certaines variétés.
Il se fait à la volée ou au semoir mécanique.
A l'automne. on répand du fumier bien décomposé que
l'on enfouit par un labour profond. Le sol, exposé l'hiver aux
gelées. est travaillé au printemps par un labour moyen suivi
d'un scarifiage.
Le semis s'effectue en avril (à la fin des gelées) en lignes
assez rapprochées (40 à 50 cm) et en laissant 25 à 30 cm entre
chaque plant.
Les binages se succèdent jusqu'au moment où la végétation
est assez forte pour étouffer elle-même les plantes nuisibles.
Par temps frais, on démarie à la main les plants semés en
poquets en évitant de déplacer ceux qui sont conservés à
bonne distance.
c) Soins d'entretien
Au printemps. éliminer les mauvaises herbes par échardonnage et hersage. Le binage effectué à plusieurs reprises
permet également d'éliminer les mauvaises herbes.
Par hersage et roulage, coucher les jeunes tiges sur le sol.
Des racines adventives se développent aux nœuds. et de
15. Culture de la betterave
a) La plante
c) Arrachage
En octobre ou novembre, à la main. Les feuilles sont
coupées au collet et, abandonnées sur le terrain, constituent
un bon engrais organique.
355
replanter
Les racines sont ensuite conservées en cave ou en silo. à
l'abri des gelées et de l'humidité. On a soin de ménager une
aération suffisante.
N.B. : les feuilles de betterave peuvent constituer un
appoint dans la nourriture du bétail mais. étant laxatives. il ne
faut pas en abuser.
Rouleau de
compression
Semoir à betteraves
Coupe d 'un silo de betteraves
N.B. : il est recommandé de manger les betteraves crues et
de ne surtout pas en extraire de sucre. produit toxique et
dégradant par excellence.
notes -
356
Le reboisement
1. L'utilité des haies
a) Le vent
Les haies sont des bordures constituées d'arbres, d'arbustes, quelquefois de branchages, servant à délimiter un champ,
un chemin, une propriété. un cours d'eau ; leur rôle principal
est de protéger du vent les terrains ainsi délimités.
Pour former un brise-vent efficace, la haie doit être d'une
hauteur raisonnable puisque le ralentissement du vent s'étend
sur 10 à 20 fois la hauteur de l'obstacle, soit 100 à 200 rn
derrière un rideau d'arbres de 10 m. Le brise-vent idéal est un
taillis allongé : le vent s'y engouffre et s'échappe vers le haut,
ce qui améliore encore la protection, cette fois de 20 à 30 fois
la hauteur de l'obstacle.
L'efficacité du brise-vent dépend donc de sa hauteur et
aussi de sa perméabilité ; en effet, le vent pour être freiné doit
pouvoir s'inflltrer entre les branches et les feuilles.
b) Leurs effets
- Les haies ralentissent l'érosion éolienne et, par
conséquent, les dégâts sur les végétaux.
- Elles augmentent le rendement des récoltes : par leur
présence, la masse d'air est maintenue plus humide ; ainsi la
plante peut vivre en confiance, trouvant sufftsamment d'eau ;
elle ouvre ses stomates (pores de la plante) favorisant ainsi ses
échanges avec l'atmosphère. Sa croissance est donc améliorée.
- Elles favorisent les pluies et réduisent les écarts de
température, ce qui profite à la fois aux cultures et aux bêtes ;
les animaux protégés des chaleurs excessives et des vents trop
froids dépensent moins d'énergie, leur reproduction n'est
donc pas entravée.
mammifères insectivores, tels que les musaraignes, sont en
nombre important dans les pays de bocage au bénéfice des
cultures. Elles sont aussi bordées de fleurs sauvages qui sont
une manne florale pour les abeilles, et donc pour l'apiculteur.
2. Amélioration des haies déjà existantes
Un brise-vent pour assurer un maximum de protection
doit être placé avant un sommet ou dessus. Souvent les talus
sont trop vieux, les arbres dénudés à leur base ; on choisit
alors d'élever leur hauteur et de les rendre plus feuillus. Il
existe pour leur rétablissement plusieurs méthodes suivant la
composition des h~ies :
a) Les grands arbres
Chêne, châtaigniers, pins
Ils protègent principalement les cultures contre le vent ; on
élague les basses branches et on reconstitue une haie
buissonnante entre les troncs.
b) Les têtards
Chênes, ormes
Ce sont des arbres larges mais peu élevés ; il s'agit de les
priver des branches couvrant Je champ, mais seulement de
ces branches. On taillera moins rigoureusement la haie
buissonnante qui pourra ainsi garnir la base des troncs.
c) Les haies basses
- Elles ralentissent l'écoulement des eaux préjudiciable
aux terrains en pente, et permettent au sol de faire des
réserves pour les saisons chaudes. Pour les terrains plats, qui
sont au contraire surchargés d'eau, les haies sont alors
bordées de fossés.
Frênes, ormes
Ne les couper que sur les côtés afm qu'elles soient plus
hautes. Eclaircir de temps en temps pour favoriser la montée
des tiges les plus vigoureuses. Nous recommandons de garder
les arbres isolés: si leur utilité n'est pas toujours évidente,
leur arrachage ne compensera jamais leur présence qui fait
toute la qualité d'un paysage.
- Elles limitent les possibilités de crues des rivières en
retenant l'eau.
d) Les taillis ou perchis
- Elles sont les meilleurs abris pour tous les rapaces
diurnes et nocturnes ; un équilibre naturel s'établit puisqu'ils
se nourrissent d'insectes nuisibles aux récoltes. Ainsi les petits
Ormeaux, acacias, châtaigniers, frênes, saules
Ils protègent la faune et certains de leurs arbres produisent
des fruits. Deux exploitations sont possibles :
357
replanter
- Couper les troncs : l'effet de brise-vent est quasiment
nul pendant l'année de coupe, mais satisfaisant au-delà de
cinq années car les souches produisent de nombreux rejets.
Pour planter une haie entre deux propriétés, l'accord des
deux bénéficiaires est souhaitable ; s'il n'est pas obtenu, le
planteur doit respecter les règles de distance établies par le
code civil. Les haies insuffisantes constituent la masse
buissonnante du nouveau brise-vent.
b) Choix des espèc.es
J - 4 ans
-,
On tient compte du type du sol et du climat mais
l'implantation de feuillus est toujours recommandée :
- La hauteur des troncs, l'homogénéité des feuillages
assurent une protection efficace contre les vents.
- Les apports en gîtes et nutriments attirent la faune
sauvage : pullulent les insectes nuisibles mais aussi leurs
prédateurs rapaces ; on rétablit ainsi un bon équilibre
écologique.
- Leurs feuilles et rameaux sont bien appréciés par le
bétail.
- Leur bois est toujours utile.
c) Quelques précautions à prendre
La nature est naturellement savante et il est toujours
préjudiciable d'enrayer son évolution ; l'homme est sûrement
le dernier animal à pouvoir se le permettre : ses multiples
controverses sont inconséquentes et désordonnées.
- Conserver les troncs les plus droits à espace régulier,
surtout s'il s'agit de grandes espéces telles que hêtres ou
chênes. Couper les arbres intercalaires : leurs rejets garniront
la base de ces troncs.
Avant de replanter. observer la composition initiale des
haies ; elles proliféreront plus facilement. Il peut être
avantageux d'y ajouter plusieurs espéces, mais se garder de le
faire sans avoir préalablement pris conseil auprès d'un
pépiniériste, ou installé une haie d'essai pour envisager
sûrement et sans risques une future plantation.
d) Que et quand planter?
Pour le choix des plants, la priorité est donnée à ceux de
petites tailles dits << 2 ans repiqués 11 ou u 2 ans bouturés 11.
Pour les arbres de haut jet, planter ceux déjà conduits en
pépinières.
Dès réception des plants. les mettre provisoirement dans de
petites tranchées afin que leurs racines soient au contact de la
terre humide.
- Quand planter ? Fin novembre pour les feuillus, début
novembre pour les résineux et jusqu'à fin février pour les
plants. Le sol doit être soigneusement désherbé et fertilisé
(voir notre paragraphe: le compost). Pour obtenir des
résultats rapides, la plantation se fait sur film plastique noir (il
maintient le sol humide et propre, et sa décomposition ne
libère aucun résidu dangereux). On recommande l'utilisation
du fùm noir de polyéthylène u spécial vigne 11 mais, pour une
meilleure activité biologique du sol, le paillage naturel est
préférable : désherber régulièrement et recouvrir la terre de
paille et brindilles sèches, de broussailles, etc. Ne pas oublier
d'arroser en période sèche.
4. Conduite et entretien des haies
3. La replantation des haies
a) Où les replanter ?
Une haie seule a peu d'effet: prévoir lors de la replantation
un véritable maillage ou succession de haies. Les emplacements prioritaires sont les bordures des chemins, des
propriétés. des rivières, des habitations. des talus.
358
- La taille latérale : elle se fait dès que la haie s'étend en
largeur. Tailler la haie verticalement en se contentant des
tailles latérales ; cette méthode donne moins de travail, et
confère à la haie un excellent effet brise-vent.
- Le recépage des plants destinés au garnissage intercalaire : il se fait surtout pour les arbres manquant de vigueur.
On les coupe alors à 10 ou 15 cm du sol ; il en repart des
rejets ; choisir alors le meilleur brin pour le mener en arbre de
haut jet.
le reboisement
ADRESSES UTILES :
Défense et Renaissance du bocage - 57 , rue Cuvier,
Paris v•.
Office français de protection de la flore et de la faune- 16.
rue Claude-Bernard, Paris v•.
Rabattage d'un vieil arbre
A gauche: vieil arbre avec tout son «bois».
A droite : le même arbre « rabattu ».
- Les plants destinés à la production du bois : on
cherche avant tout à obtenir un tronc bien droit ; pour cela,
chaque année. couper à 10 ou 20 cm du tronc les branches
latérales. puis les couper l'année suivante à ras du tronc.
5. Le reboisement
C'est l'action de planter des arbres sur un terrain nu.
a) Un milieu sain
Un paysage équilibré se compose de trois formations
principales : les champs (ager), les prairies (le saltus), les
forêts (la sylve). Une bonne répartition de ces trois
composants constitue l'équilibre agro-sylvi-pastoral ; ce dernier a été modifié au cours des civilisations. suivant
l'évolution de l'agriculture et de ses spécialisations. Pour
servir différentes exploitations du sol, on assiste à une
diminution importante des arbres, d'où la nécessité du
reboisement.
b) Où reboiser
Dans les zones bocagères (voir notre autre paragraphe Les
Haies). Dans les secteurs non bocagers (anciennes forêts,
grandes étendues cultivées), l'orientation des bandes boisées
se fait en fonction des vents les plus gênants. Dans les
secteurs humides, la plantation d'arbres résistant à l'humidité
permet un bon assainissement du terrain ; le peuplier d'Italie
convient parfaitement.
c) Les travaux préliminaires
On est aussi arrivé à mécaniser la taille des haies par la
présentation sur le marché de tailleuses à haies à fléaux
broyeurs, d'élagueuses à scie circulaire.
Si le terrain est en friche, utiliser une faucille, un croissant
(instrument à fer recourbé), ou une serpe pour couper bien
ras la végétation que l'on répartit ensuite sur le sol ; la laisser
ainsi pendant 2 ou 3 semaines en y ajoutant un peu de
compost. La meilleure époque pour ce débroussaillement est
le milieu de l'été ; en fm de saison, on remue la terre pour
mélanger au sol toute cette masse organique. Si le terrain est
une terre de culture, on peut le retourner vers le milieu de
l'été ; quelques travaux d'assainissement sont quelquefois
nécessaires : creuser des raies (avec une charrue) dans les
parties basses.
359
replanter
d) Choix des espèces à planter
Observer quelles espèces poussent spontanément dans la
région : elles formeront la quasi-totalité du reboisement.
Dans certains cas, il est possible de planter des arbres qui
ne poussent pas naturellement dans la région (on le réussit
très bien avec le peuplier d'Italie), mais alors il faut trouver le
sol adéquat qui ne s'opposera pas à la croissance de ce nouvel
arrivant. ll faut aussi considérer le climat local et l'altitude ; ce
n'est donc pas une affaire toute simple.
On a établi un classement tenant compte des exigences de
quelques espèces forestières, ainsi l'érable champêtre (Acer
campestre), l'érable sycomore (Acer pseudo platanus). l'érable
plane (Acer platanoïdes), l'aulne à feuilles en cœur (A /nus
cordata), le cerisier de Sainte-Lucie (Cerasus maha/eb), le pin
à crochets (Pinus wicinata), l'if (Taxus baccata) ne craignent
pas la sécheresse et peuvent donc grandir dans des sols
caillouteux ; le merisier (Cerasus avium), le hêtre (Fagus
sylvatica), le frêne (Fraxinus excelsior), le peuplier d'Italie
(Populus nigra), le chêne (Quercus pedunculata) aiment les
terres profondes et saines.
If
Chêne
Merisier
Peuplier
Pin
360
Erable
Hêtre
Bouleau
Frêne
Aulne
le reboisement
e) Tailles des plants
Choisir des petits plants pour les terrains exposés au vent et
.:n altitude ; si la végétation est étouffante, le sol fertile,
preférer les plants de plus grande taille.
0 Manipulation des plants
Lors de l'arrachage des plants, veiller à ne pas abimer les
racines en conservant de la terre autour.
Si les plants sont en mauvais état, les immerger dans reau
J'une mare deux jours (immersion complète pour les feuillus.
...eulement les racines pour les résineux).
Planter le plus vite possible en les arrosant.
N.B. : on a toujours intérêt à mettre en terre les plants en
leur restituant exactement leur axe solaire d'avant la
déplantation. Si on ne connaissait pas cet axe, faire venir un
sourcier ou apprendre soi-même Je maniement du pendule ;
on saura ainsi la position exacte : les arbres ainsi replantés
poussent généralement deux fois plus vite que ceux placés
dans n'importe quel sens.
j) Semer ou planter
li est aussi possible de semer des arbres, mais les graines
forestières sont très chères : les mettre dans la terre à faible
profondeur (2 à 5 cm) sur sol nettoyé, les recouvrir d'une
mince couche de feuilles mortes ; lorsque les jeunes plants
sortent, maintenir autour d'eux un sol propre.
g) Conservation des plants
Il faut alors les mettre en jauge : creuser à la' bêche une raie
dans le sol et disposer les plants verticalement ou légèrement
nclinés vers le Sud ; reboucher la raie en faisant bien
pénétrer la terre entre les racines et tasser. pailler autour.
6. Greffes et boutures
face profil
b) Quand planter ?
La meilleure période se situe de début novembre à début
avril ; il est préférable de planter en novembre-décembre
pour les sols sains et d'attendre le printemps pour les terres
:rés humides.
Eviter de planter quand le vent est fort et desséchant. ou
alors tremper les racines dans un mélange de boue ou de
bouse; c'est ce qu'on appelle le pralinage.
i)
Comment mettre les plants ?
Creuser un trou à la bêche et placer au fond un peu de
·.erreau ; Je trou sera suffisamment grand pour que les racines
puissent s'y loger facilement; mettre Je plan en place et
reboucher le trou de terre en entourant bien les racines ;
taSSer modérément.
11 est recommandé de disposer autour des plants divers
matériaux : pailles, broussailles.
Sur les terrains secs et rocailleux. planter dès l'automne et
assez serré ; les arbres se protègent ainsi mutuellement.
Sur les terrains en pente, on fait au-dessus de chaque plant
une cuvette pour maintenir un peu d'humidité.
Mastic
Sujet étêté
Greffons placés
Greffe en fente
Gref!On ~
C. Greffe anglaise
Collet,
Paillis
D_Greffe en écusson
Plantation correcte d 'un pommier
Diverses espèces de greffes
361
replanter
ANNEXE : Faire une mare
Ce sont des nappes d'eau peu profondes qui stagnent
dans une excavation naturelle et le plus souvent artificielle. en général de manière permanente. Le plus souvent
artificielle car. jusqu'à nos jours où nous les faisons
disparaître. le paysan en sentit toujours la nécessité près de
sa ferme ou de son hameau.
Un lieu bien garni de mares possède un climat différent
de celui qui en est dépourvu : un microclimat. Elles
servent d'abreuvoir aux animaux domestiques. sont un
point d'eau très utile en cas de sécheresse ou d'incendie et
demeurent surtout un maillon très important de la chaîne
écologique.
Lieu d'asile très important pour la flore et la faune. la
mare se doit d'être saine et réclame des récurages
périodiques. un arrachage des algues fùamenteuses qui
peuvent l'étouffer. empêcher l'ensoleillement de ses eaux.
Les ragondins, à cycle reproductif relativement long.
chassent les rats gris ou musqués. à cycle reproductif
beaucoup plus rapide, et font disparaître les envahissantes
élodées.
Le zoo-plancton cohabite heureusement avec libellules.
arachnides. gastéropodes, sangsues. reptiles. grenouilles.
et les charmants crapauds sans aucune autre défense que
leur timidité et leur bonhomie.
Les oiseaux trouvent là un merveilleux lieu pour
apaiser leur soif et s'ébattre et même nidifier dans les haies
car les arbustes et les arbres sont grands amis des mares...
Voyez voleter à leurs alentours hirondelles, bécassines.
moineaux, mésanges. mouchets. pinsons. fauvettes. pouillots. linottes. chardonnerets. pies. grives. corbeaux ...
Les mares sont aménagées aux endroits favorables :
bas. à sols argileux ou constitués de roches étanches. Leur
existence est possible aussi sur les sols moins imperméables que l'on peut damer d'argile sur une épaisseur de
10 cm environ : au bout d'un certain temps que les eaux
s'amassent. il se forme une épaisseur de vase qui crée sa
propre étanchéité.
Les mares recueillent les eaux de pluie, de neige fondue.
de ruissellement des chemins et des canivaux.
Les canards y sont très heureux ain si que les carpillons.
les tanches. les cypr ins... Quant aux moustiques. leurs
larves sont un mets de prédilection pour les poissons
rouges et les gambusies.
Une mare bien saine, bien équilibrée, bien peuplée. étale
son existence sur des dizaines d'années... à condition de ne
pas y déverser les ordures. les produits toxiques (pesticides. chlore. engrais chimiques...) qui les transforment en
cloaque.
Pour l'entretien ou la création d'une mare. nos lecteurs
peuvent se référer à notre bibliographie et à l'excellent
article d'Aline Bayard (Les Mares, n° 4/197 5 des Maisons
paysannes de France - 13. rue de l'abbé-Grégoire- 92 130
Issy-les-Moulineaux).
Regardons à nouveau le clocher de notre village se
reposer à l'envers dans ces eaux dormantes que Georges
Barbarin considérait comme l'une des principales matrices
de la Nature.
Bibliographie
Aubert Claude : Soignons la Terre pour guérir les hommes et Le Jardin potager biologique (Le
Courrier du Livre - 2 1, rue de Seine, Paris VI•).
Dextreit J. : Bio-jardinage (Vivre en harmonie).
Gerbe Vincent: Votre potager biologique (Dangles).
Griffith John Day: L'Utilité des mauvaises herbes (Edisud - La Calade R.N. 7 - 13100 Aix-enProvence).
Nature et Progrès, revue trimestrielle (Château de Chamarande - 917 30 Chamarande).
Pain Ida: Un autre jardin (Les Templiers - 83980 Villecroze).
Papon E.-R. :Jardin révolutionnaire (chez l'auteur: 30, rue de la Charité- 77210 Avon).
Pousset Joseph : Le Reboisement, revue Le Pont n°' 2 , 3, 4 (B. P. 9 5 - 70200 Lure).
Righetti F. : La Culture biologique (Ed. Pédagogie Freinet - Cannes).
Seifert Alwin: Cultivons notre terre sans poison (Le Courrier du Livre).
Seymour John: Revivre à la campagne (Edita-Vila - Lausanne).
Soltner Dominique : L'Arbre et la Haie (coll. Sciences et Techniques agricoles - 494 70 SainteGemmes-sur-Loire).
Steiner Rudolf: Agriculture (Ed. Anthroposophiques romandes - Genève).
362
t1
soigner et sauver
Le bon samaritain
12-1 : Principaux accidents
Les plaies - Les brûlures - Les gelures - Les hémorragies - Entorses et luxations - Les fractures L'asphyxie - Morsures de serpents - Piqûres d'animaux et d'insectes - Section accidentelle d'un
membre - Empoisonnements - Pertes de conscience - Accouchement inopiné - L'obligation légale
de porter secours.
PLANCHES ANATOMIQUES DU CORPS HUMAIN.
12-2: Les secours
Brancards et transport des blessés - Transport à bras des blessés - Les piqûres - Trousse d'urgence Le chou. médecin du pauvre - Les incendies d'intérieur- Les feux de forêts- Sauver de la noyadeL'enlisement - Accidents. maladies. hasard et médecines douces.
ANNEXE: Les douze lois cosmiques.
Bibliographie.
363
Le bon samaritain
a Sur Yvonne, sur Geoffrey, pèse cette conséquence de la faute: l'abandon du
prochain. Yvonne a abandonné Geoffrey. Geoffrey sait qu'il se dérobe sans cesse
devant la misère du monde, qu'il invente des prétextes pour sy soustraire. Ils sont
l'un et l'autre, Geoffrey et Yvonne, conscients de leur égoïsme. Mais il y a plus: un
remords tenaille le Consul (Geoffrey): il n'a pas su empècher, pendant la guerre, que
des prisonniers ennemis soient massacrés par l'équipage de son bateau- et l'on se
demande mème s'il est innocent de ce crime... Quoiqu 'il en soit, le chapitre Vl/1 tout
entier développe le thème de la RESPONSABILITE ENVERS AUTRUI. Un Indien,
on s'en souvient, agonise au bord de la route, assassiné par l'un de ses frères de race.
Yvonne se détourne du moribond, elle ne peut 11 supporter la vue du sang >>. Geoffrey,
lui, demande à Hugh de ne pas intervenir, d'attendre l'arrivée de la police. Ne
voit-on pas ce que répète le chapitre ? Pardi, la parabole du Bon Samaritain.
Comment s'appelait justement le navire meurtrier que commandait le Consul ? Le
Samaritain. Le propos est net. Le thème de la charité non respectée, corollaire du
manquement à l'amour, demeure l'une des obsessions majeures du livre. La mort du
Consul répétera la mort de l'Indien. Lui aussi mourra, abandonné, sur une route.
Mais non sans avoir reçu une ultime leçon. Quelque misérable, le vieux joueur de
violon, se penchera vers lui et l'appellera 11 companero >J... A cette parole de
compassion, le Consul éprouvera une ultime joie, 11 cela le rendit heureux >>. Et
Lowry ajoute : 11 Maintenant, il était le mourant sur le bord d'un chemin oû ne
s'arrèterait aucun bon samaritain. n Ainsi se .ferme le cycle. La loi est irrémissible. 11
(Extrait de la postface de Max-Pol Fauchet du livre de Malcolm Lowry: Audessus du volcan - Suchet-Chastel.)
Cette obsession de l'incapacité de s'offrir aux autres est l'un des thèmes majeurs. Dieu merci.
d'une certaine excellente Littérature de notre siècle : tous les héros de Graham Greene se sacrifient
par l'impossibilité et la gêne qu'ils ressentent devant le sacrifice: le major Scobie du Fond du
problème, Querry de la Saison des Pluies, le Père de la Puissance et/a Gloire... Cette rédemption par
la médiocrité n'est pas une nouvelle forme de martyrologie: chacun tente de témoigner à sa
manière de la pesanteur qui les empêche d'accéder à la Grâce. Et l'on voit disparaître
prématurément toute une talentueuse génération d'écrivains humanistes qui choisissent le suicide.
déchirés. crucifiés par leur penchant à l'absolu et l'insupportable relatif: le manque de foi.. . Dieu
n'existe pas. c'est vrai : Il Est. et qu'est affligeant notre refus de l'essence. cette essence qui coulera
perpétuellement sans ce« Moi>> si durement acquis dans la solitude qui ne connaît que les nuits
obscures de l'esprit sans l'aveuglement de la lumière de l'Amour.
Jack London. Hemingway. Malcolm Lowry en témoignent. ainsi que la plupart des cancéreux
qui meurent de non-assistance à leur propre personne.
364
Principaux accidents
1. Les plaies
On distingue trois sortes de plaies :
- les plaies simples : superficielles. peu étendues. parfois
accompagnées de contusions ;
- les plaies graves : profondes et larges ;
- les plaies spéciales : au niveau du ventre. de la
poitrine. de la tête et de l'œil.
- Blessure profonde de la poitrine : fLXer solidement un
large pansement ; mettre le blessé en position demi-assise ou
couché sur le côté meurtri ; évacuer d'urgence.
- Blessure de la tête : le pansement doit être très ouaté ;
évacuer en position de sécurité (couché sur le côté, tête basse,
jambe et cuisse à angle droit. coude plié. main à plat).
a) Les plaies simples
li faut laisser saigner la plaie (elle est ainsi nettoyée).
enlever les corps étrangers (graviers... ) : arroser de jus de
citron ou saupoudrer d'argile séche (ne pas utiliser de coton :
les ftlaments peuvent adhérer à la plaie) : faire un pansement
antiseptique avec la pellicule très mince et fragile se trouvant
entre deux couches d'oignon. l'appliquer à même la plaie ;
ajouter une gaze et mettre une bande collante ; appliquer des
compresses d'eau froide sur les contusions.
Position de sécurité
Blessure de l'œil : il faut éviter que l'œil ne se vide et
pour cela, allonger le blessé, la tête bien droite et bien calée.
Poser un pansement ; couvrir l'autre œil. Evacuer rapidement.
b) Les plaies graves
Une plaie grave doit être recouverte d'un linge propre et
montrée à un médecin. En l'absence de ce dernier. ou si l'on
ne désire pas y avoir recours. arroser la plaie de jus de citron :
appliquer de très forts cataplasmes d'argile en veillant à ce
que l'argile adhère bien partout à la peau ; laisser en place
deux ou trois heures. En renouvelant le cataplasme. ne pas
s·occuper des parcelles d'argile adhérant à la plaie: le
cataplasme suivant les absorbera. Si la sensibilité n'est pas
trop grande. nettoyer avec de l'eau salée (une cuillerée à café
de sel marin dans un verre d'eau). On peut utiliser entre les
applications d'argile. les pansements antiseptiques (oignon)
utilisés pour les plaies simples.
2. Les brûlures
On distingue les brûlures suivant leur cause et leur
profondeur.
a) Bnllure par produit chimique
Il faut asperger à grande eau pendant un minimum de dix
minutes. Dans le cas d'un jet de produit chimique dans l'œil,
laver celui-ci à l'eau courante et emmener le brûlé dans un
service d'ophtalmologie.
b) Brûlure thermique
Comment préparer un cataplasme d'argile ?
Mettre l'argile dans un récipient et la couvrir d'eau froide :
laisser reposer. La pâte obtenue doit avoir la consistance
d'une épaisse pâte à crêpes. L'argile ne sert qu'une fois. Il est
bon d'exposer l'argile au soleil avant de l'utiliser.
c) Les plaies spéciales
- Blessure profonde du ventre: il faut protéger la plaie
avec une compresse stérile ou un linge propre ; mettre une
bande pour soutenir le ventre ; si l'intestin sort. ne pas le
rentrer ; coucher le blessé sur le dos. genoux fléchis. évacuer
d'urgence.
Brûlure légère : si l'on a de l'argile toute préparée pour
cataplasmes. en appliquer sur la brûlure; on évite ainsi
cloques et inflammations. Autrement, appliquer des feuilles
vertes fraîches (chou, salade... ) en attendant de pouvoir
commencer les applications d'argile.
Brûlure grave : on la reconnaît à la formation d'une cloque
remplie de liquide clair. L'argile dans ce cas aussi permet la
désinfection et la réfection des tissus. Les applications sont
larges et épaisses (2 cm). On laisse en place deux heures (à
moins que la sensation de chaleur n'oblige à des changements
plus fréquents). Si des lambeaux de vêtements ou autres corps
étrangers adhèrent à une brûlure, ne pas s'en occuper. l'argile
fera le nécessaire.
365
soigner et sauver
Grand brûlé : une dépression de couleur noire se forme.
- Premier temps : dégagement des flammes.
Ramper jusqu'à la victime, la coucher, l'envelopper dans
une couverture pour étouffer les flammes.
- Deuxième temps : premiers soins.
N'enlever que les vêtements de dessus sans toucher à ceux
adhérents à la peau ; ne pas soulever de poussière ; ne pas
respirer au-dessus des brûlures ; les couvrir de linges
propres ; calmer la douleur par l'immobilisation et le
réconfort. Evacuer rapidement.
3. Les gelures
Ce sont des accidents dus au froid, localisés (orteils, doigts,
oreilles. nez), favorisés par l'immobilité, l'humidité, la fatigue,
l'abus d'alcool et le port de chaussures trop serrées.
En présence de gelures, il faut donner des boissons
chaudes et réchauffer lentement (eau tiède). La gangrène,
putréfaction des tissus, est due souvent à une tentative de
réchauffement intempestive. Dans ce cas, il faut envelopper le
gelé dans une couverture et le faire hospitaliser.
4. Les hémorragies
LA
a) Les soins d'urgence
Les hémorragies peuvent être externes, internes, artérielles, veineuses, capillaires.
Devant une hémorragie externe, allonger le blessé, exercer
une pression directe sur la plaie à poing nu, appliquer des
compresses d'eau froide sur les parties les plus proches de
l'écoulement. Le froid étant le meilleur élément antihémorragique, les cataplasmes seront aussi d'argile froide. Ils
seront épais et débordant largement la plaie.
Si l'hémorragie continue malgré la compression. une artère
importante a été atteinte ; il faut alors arrêter la circulation du
sang entre le cœur et la plaie. Pour cela, il faut connaître le
trajet des principales artères et les points où la compression
est la plus facile à réaliser. Le principe est d'arrêter le sang en
bloquant l'artère contre un os avec le pouce ou le poing.
Maintenir la pression jusqu 'à l'arrivée des secours, quelle que
soit la durée de ce temps.
b) Les points de compression
Emplacement des 6 points de compression et manière de
comprimer l'artère.
- A l'aine : dans le cas des plaies haut placées sur la
jambe, comprimer l'artère du pli de l'aine, le bras tendu à la
verticale et le poing fermé.
- Sur la cuisse : pour les plaies de la jambe situées plus
bas. bloquer l'artère contre le fémur au milieu de la cuisse.
avec le poing fermé, de haut en bas, en faisant agir tout votre
poids. Fléchir légèrement la cuisse du blessé en la rabattant
un peu en dehors sur le sol.
c) Le garrot
Il ne faut recourir au garrot que dans des cas exceptionnels
(être seul en présence de plusieurs blessés). Pour poser un
JI y a six points de compression :
- Sur le cou : en prenant appui derrière la tête avec
quatre doigts, bloquer l'artère avec le pouce resté libre contre
la colonne vertébrale. Utiliser le pouce droit pour une plaie à
gauche, et inversement.
- Derrière la clavicule : comprimer l'artère contre la
clavicule en pressant de bas en haut avec le pouce. Utiliser le
pouce droit pour une plaie à gauche, et inversement.
- A l'aisselle : dans le cas d'une blessure sur la partie
haute du bras écraser l'artère sur la tête de l'humérus avec les
deux pouces en passant les autres doigts autour de l'épaule.
- Sur le bras : pour les plaies sur l'avant-bras, comprimer l'artère qui passe sur la partie interne du bras en
appuyant avec le pouce sous le biceps et en passant les doigts
autour du bras.
366
Garrots -
A : garrot renforcé B : garrot simple
principaux accidents
garrot, comprimer tout d'abord l'artère entre la blessure et le
cœur, puis passer autour du bras ou de la cuisse, un lien
large, non élastique. Le garrot une fois posé, l'hémorragie est
stoppée. Le blessé doit être couvert, sauf le membre garrotté.
Noter l'heure où l'on a posé le garrot. Un garrot placé ne doit
pas être desserré.
d) L'hémorragie interne
L'hémorragie interne sera soupçonnée chez un accidenté
grave, présentant une pâleur prononcée, une respiration
rapide, une sensation de soif et de froid.
A la suite d'une hémorragie interne, le sang peut se
répandre hors du corps par les orifices naturels :
4R.TÎCUL-A-TÎON NORMALE
- le nez : le malade doit appuyer avec son doigt sur la
narine qui saigne ;
- l'oreille : il faut coucher le malade sur le côté de l'oreille
qui saigne;
- vomissements et crachats de sang : ils sont des signes
sérieux d'hémorragie soit du systéme digestif, soit pulmonaire. Il faut conserver les crachats et maintenir le malade à la
diète absolue. Il est très important de ne rien donner à boire.
Le repos et la diète doivent être également observés dans
les cas d'hémorragies urinaires ou génitales, de même qu'en
présence de selles noires.
5. Entorses et luxations
Dans une entorse, les ligaments d'une articulation sont
rompus ou froissés. Si, de plus, l'os sort de son logement. il y
a luxation.
De même qu'on n'écarte pas les deux lèvres d'une plaie, si
l'on veut que la croûte se forme, de même il importe de ne pas
étirer les ligaments si l'on veut qu'ils se ressoudent. li faut
donc immobiliser le membre dont l'articulation est atteinte.
LUXI-1TÏON
Dans le cas d'une entorse, il est bon de placer la partie
atteinte sous un fùet d'eau froide pendant trente minutes et
d'appliquer ensuite d'épais cataplasmes d'argile que l'on laisse
en place trois heures.
Dans le cas d'une luxation, maintenir simplement le
membre dans la position trouvée. La remise en place est un
acte de spécialiste.
9
-4
Entorse et luxation de la hanche
Gauche : hanche normale
Milieu : ligaments étirés ou brisés
Droite : déboîtement de l'os
1
3 5
1
1-2
Bandage pour entorse avec ordre des tours
367
soigner et sauver
Pour une fracture du bras, du coude ou de l'épaule,
bloquer l'épaule et le coude par une écharpe (la main un peu
plus haute que le coude). Toutefois, si le coude est droit, le
maintenir avec une attelle.
Sommet
c
Q
r
Chef
Chef
Triangle
Carre et son pliage en triangle
A . Petite écharpe
B.Moyenne êcha~
C. Echarpe oblique
Les écharpes
Pour une fracture de l'avant-bras, placer une attelle en
bloquant coude et poignet.
Pour une fracture au niveau du mollet, bloquer le genou et
la cheville.
Pour une fracture au niveau de la cuisse, bloquer le tronc.
la hanche, le genou et la cheville. On utilise deux attelles; une
allant de J'aisselle au pied, J'autre de l'aine au pied. A défaut
d'attelles, on peut lier le membre fracturé au membre sain.
Quelques exemples de bandages
1 : enroulement d'une bande.
2: bandage d'un doigt (la bande est fendue à son extrémité et sera
nouée autour du poignet).
3 : bandage pour poignet, paume et dessus de la main.
4 : bandage pour tempes, front, joues et menton.
5 : bandage d'un œil.
6 : bandage pour tête, oreilles, front et nuque.
7 : bandage d'un pied.
8: bandage d'un genou.
9 : bandage croisé pour l'avant- bras.
(Figures extraites du Guide pratique de l'infirmerie hospitaliiHe ;
Vigot Frères - Paris).
Fracture de la cuisse avec attelle
6. Les fractures
Dans tous les cas de fractures, il faut immobiliser sur place
au moyen d'attelles. Le principe de l'attelle consiste à bloquer
le membre sur deux parois dures qui peuvent être deux
planchettes, ou un magazine plié en gouttière. Ces deux
parois, dont on a bourré l'intérieur, sont attachées avec trois
liens.
Attelle avec couverture roulée
Attelle avec un magazine.
Immobilisation des deux jambes dont l'une est fracturée
368
principaux accidents
Pour une fracture de la mâchoire inférieure, le sujet a la
tête penchée en avant s'il est conscient et. s'il est inconscient.
on le place en position de sécurité (voir Blessure de la
téte).
Si une fracture du crâne n'est pas évidente (enfoncement
de la boîte crânienne), une perte de connaissance, des
saignements de nez, d'oreilles, des vomissements peuvent la
révéler. Le blessé est placé en position latérale de sécurité,
côté qui saigne en bas (voir Blessure de la téte).
Dans le cas de fracture de côte, il faut placer le blessé dans
la position où il souffre le moins : demi-assis ou couché sur le
côté blessé.
L'atteinte de la colonne vertébrale peut être grave. On doit
y penser s'il y a eu choc direct ou indirect au niveau du dos (le
blessé a pris brutalement contact avec le sol, sur les talons) et
bien sûr s'il y a paralysie. Un blessé soupçonné d'avoir une
fracture de la colonne, doit être mis sur le dos, à plat, sur un
plan dur.
Le bouche-à-bouche
Les fractures ouvertes sont des fractures simples avec une
complication due à l'existence d'une plaie. Il faut mettre un
pansement et immobiliser.
7. L'asphyxie
La respiration peut être arrêtée ou fortement gênée à la
suite d'une intoxication par l'oxyde de carbone (gaz
d'éclairage, poêle.. .), de la compression de la poitrine (blessé
sous un camion.. .), de la contracture des muscles respiratoires
(électrocution, pendaison .. .}, de la présence de corps étrangers
dans la gorge (noyade), ou de la chute de la langue.
Le bouche-à-nez consiste à couvrir de sa bouche, le nez de
la victime. La main placée sur le menton doit appuyer sur
celui-ci pour maintenir la bouche fermée.
a) Intoxication par l'oxyde de carbone
Dans un premier temps, il faut sortir la victime du lieu
contaminé. Retenir son souffle, entrer dans la pièce, ouvrir
portes et fenêtres, tirer la victime au-dehors ; retirer ses
chaussures si leurs semelles comportent du fer, car sur un sol
dur, elles risquent de produire des étincelles.
Une fois la victime sortie du lieu dangereux. pratiquer la
respiration artificielle.
b) Electrocution
Couper le courant. Quand il est impossible de couper le
courant, saisir la victime en plaçant un isolant entre elle et
vous (vêtement bien sec).
Si le sujet est dans le coma, la respiration artificielle
s'impose. ainsi qu'un massage cardiaque.
Le bouche-à-nez
c) La ventilation artificielle
Elle consiste à insuffler dans la bouche du patient votre
expiration qui contient assez d'oxygène pour permettre une
réoxygénation de ce dernier. La victime est allongée sur le
dos. Nettoyer la bouche (voir N.B.); basculer la tête en
arrière ; ouvrir la bouche et maintenir cette position par une
main sur le menton, l'autre sur le front. Avec cette dernière,
pincer les narines pour que l'air insufflé dans la bouche ne
ressorte pas par les orifices ; prendre une inspiration ;
appliquer fermement votre bouche sur celle de la victime et
souffler ; renouveler l'insufflation au rythme de votre
respiration.
S'il est impossible de pratiquer le bouche-à-bouche
(vomissements...), pratiquer alors la respiration artificielle
manuelle.
369
soigner et sauver
La méthode de Nielsen-Hederer consiste à mettre l'asphyxié à plat ventre. Ses bras sont repliés de façon à ce que
ses mains soient sous sa tête. Se placer à genoux au-delà de la
tête du sujet. Poser les mains à plat sur son dos, doigts écartés.
pouces parallèles à la colonne (un de chaque côté). Se pencher
en avant. bras tendus, pour compresser la cage thoracique et
expulser l'air. Relâcher la pression en se redressant. Saisir les
bras du sujet au niveau des coudes et les tirer vers soi et vers
le haut en se penchant en arrière. Reposer les bras sur le sol.
Compter <1 Un, deux 11 pendant l'expiration, et 11 Trois,
quatre 11 durant l'inspiration.
N.B. : la bouche peut contenir un corps étranger. Dans ce
cas, basculer la tête en arrière pour libérer la gorge ; ouvrir la
bouche ; retirer les corps étrangers avec les doigts. Si l'objet
est bloqué au niveau de la trachée, exercer une forte pression
de bas en haut sur le diaphragme.
d) Le massage cardiaque
Le pouls ne bat plus, la pupille ne se contracte plus
lorsqu'on soulève la paupière et reste dilatée ; le massage
cardiaque s'impose. Se placer à côté de la victime qui est
allongée sur le dos. Placer le talon de la main sur le sternum
puis l'autre main par-dessus ; presser fortement sur le
sternum en se penchant en avant, bras tendus (faire soixantecinq pressions par minute).
Il faut enfoncer le sternum d'environ 4 cm. ce qui explique
le danger : la rupture des côtes du sternum. Le cœur ne peut
repartir s'il n'est oxygéné. Le massage cardiaque implique
donc toujours la respiration artificielle.
,,
Massage cardiaque externe. Zone de compression. En
noir : zone dangereuse.
3 __ 4--
Méthode de respiration artificielle Nielsen -Hederer
370
Massage cardiaque externe (bras tendus).
principaux accidents
8. Morsures de serpent
Le seul serpent venimeux de nos régions est la vipère ; il est
assez commun en France jusqu'à 2 500 m d'altitude et
surtout actuellement répandu dans Je Jura, J'Isère, l'Ardèche,
J'Auvergne... Si J'on n'est pas en possession de J'attention et
de la vacuité de certains Indiens d'Amérique qui entretiennent des rapports aisés avec Je serpent à sonnette, simplement
en regardant où ils posent les pieds et en apaisant de la voix ce
reptile redoutable dès qu'ils J'aperçoivent, on a intérêt à se
munir de grosses bottes en caoutchouc bien épais et à faire du
vacarme à J'endroit où l'on désire camper s'il est riche en
vipères. Il est important aussi de ne pas confondre la
couleuvre, serpent inoffensif, avec la redoutable vipère qui,
cela dit, n'attaque jamais l'homme que si elle est agressée ou
croit J'être lorsque J'on marche, par exemple, accidentellement sur elle. La couleuvre peut atteindre la taille d'un mètre
cinquante à un mètre quatre-vingts alors que la vipère ne
dépasse jamais celle de 40 à 60 cm. Voici leurs principales
différences anatomiques soulignées par Je dessin :
La couleuvre
La vipère
dans les Falaises de marbre (Gallimard). Il est aussi, se
mordant la queue, le symbole alchimique du cercle ininterrompu de la vie, de la fm ne reniant jamais Je commencement.
9. Piqûres d'animaux et d'insectes
Les piqûres de certains animaux venimeux (rascasse, raie,
oursin, vive, méduse... ), et celles d'insectes (araignée, scorpion. taon...) ont rarement des conséquences dangereuses,
sauf si le sujet atteint est allergique et, en ce cas, une seule
piqûre d'abeille ou de guêpe peut provoquer la mort par
asphyxie. Ce genre d'allergie est assez rare et bien traité au
venin d'abeille, mais préventivement.
En cas de piqûres nombreuses, douloureuses et gênantes.
calmer le sujet pour atténuer son état de choc et les
battements de son cœur ; J'allonger pour ralentir sa circulation ; enlever les dards ou aiguilles ; sucer éventuellement les
lieux atteints, humecter de vinaigre de vin ou faire des
compresses d'eau chaude.
10. Section accidentelle d'un membre
Chacun sait maintenant qu'un doigt ou un segment de
doigt et même un membre entier sectionnés peuvent être
chirurgicalement réimplantés par autogreffe. Il est donc
important d'accorder les soins immédiats que comporte cette
blessure (voir notre paragraphe Hémorragies) et aussi de
retrouver la, ou les parties charnelles manquantes, de les
déposer dans un linge ou un plastique propres en les faisant
reposer sur un lit de glaçons (sans entourer), et de se mettre
en quête d'un excellent chirurgien.
Pupille ronde.
Grandes écailles sur la tête (plaques).
Queue longue.
Pupille en fente verticale.
Petites ècailles sur toute
la tête.
Queue courte.
Le venin de vipère (selon l'endroit mordu, la quantité de
venin introduite et l'état du sujet) peut entraîner la mort dans
l'heure ou dans les deux à trois heures qui suivent. Le geste le
plus efficace demeure J'injection sous-cutanée de sérum
antivipèrin en plusieurs points autour de la morsure, en y
ajoutant celle intramusculaire à la racine du membre atteint.
L'institut Pasteur vend des nécessaires de sérum (1 0 cm3)
antivenimeux en auto-injecteur ; J'efficacité de ce produit,
conservé en lieu très frais, est d'une durée d'un an. Si J'on ne
dispose pas de cette précieuse ampoule on peut calmer de la
voix Je sujet atteint, J'allonger pour diminuer sa vitesse
circulatoire, garrotter légèrement entre la morsure et Je cœur
pour freiner la circulation veineuse, et surtout sucer aussitôt
les points de morsure en recrachant soigneusement les
produits de succion, à condition de n'avoir pas soi-même une
plaie buccale.
N.B. : le serpent souffre d'un préjugé défavorable et tout à
fait injustifié (surtout entériné par J'Ancien Testament) :s'il est
devenu symbole diabolique c'est que tous les points de son
corps subissent la pesanteur, mais sa reptation ne J'empêche
pas de magnifiquement se dresser sur la queue ; il s'apprivoise très bien, ses mouvements sont aussi harmonieux que
ceux d'un chat et Ernst Junger lui rend un très bel hommage
11. Empoisonnements
Ils ont des causes très variées : aliments avariés. insecticides, pesticides, solvants, détersifs, médicaments... Ils se
signalent par des vomissements, des nausées, de violentes
coliques, des diarrhées abondantes... Dans le cas d'absorption
de somnifères, leur seul signe est Je coma.
Tenter d'abord d'identifier Je poison pour en savoir
J'antidote ; faire absorber 1 1 d'eau au sujet (sauf s'il est sans
connaissance), Je faire vomir en lui chatouillant la gorge après
absorption d'eau tiède savonneuse ou très salée.
Ne pas faire vomir si le sujet est évanoui ou atteint de
convulsions ou si J'empoisonnement est dû aux produits
suivants : acide, alcali, essence, pétrole, solvant volatil,
détersif; donner alors du blanc d'œuf cru , de la magnésie (si
c'est un acide), des solutions légèrement acidifiées par Je
vinaigre ou Je citron (si c'est un alcali).
Si J'on connaît Je poison et non l'antidote, faire boire un
demi-litre d'eau contenant une cuillerée à soupe de contrepoison général ainsi composé :
- 4 cuillerées à soupe de biscottes brûlées ;
- 2 cuillerées à soupe de thé ;
- 2 cuillerées à soupe de lait de magnésie.
Allonger le sujet, le maintenir au chaud ; l'empêcher de se
rendormir s'il est empoisonné par un barbiturique. Et Je
diriger très vite, si possible, vers un centre antipoison.
371
soigner et sauver
12. Pertes de conscience
Suivant le degré de perte de conscience. la présence ou
l'absence du pouls et de la respiration, on parlera d'évanouissements, de syncopes ou de comas.
- Dans l'évanouissement, le pouls et la respiration
persistent. II y a une certaine conscience du monde extérieur.
- Dans la syncope, les battements du pouls et la
respiration sont arrêtés. La perte de conscience est totale.
- Dans le coma, Je sujet n 'a plus conscience du monde
extérieur mais la respiration et la circulation sanguine
persistent.
En pratique. il est difficile de les distinguer. Cependant
J'attitude à adopter ne varie pas.
a) Dans la plupart des cas, la ventilation n'est pas
arrêtée
Prévenir la difficulté respiratoire : desserrer les vêtements,
libérer les voies aériennes s'il y a lieu (sang et vomissements),
mettre en position latérale de sécurité (voir Plaie spéciale);
placer une couverture sur le corps, un citron coupé en deux
sous le nez du malade et passer l'autre moitié sur son front
(on peut aussi utiliser de l'ail ràpé) ; appeler les secours
médicaux. Rechercher la cause possible : traumatisme,
blessure, hémorragie, diabète connu ; la traiter si elle est
évidente.
b) Si la perte de conscience est totale
Vérifier Je pouls (poignet et cou) et les mouvements
respiratoires ; pratiquer si nécessaire la ventilation artificielle
(voir Asphyxie). Ouvrir une paupière: il y a arrêt du cœur si
la pupille ne se contracte pas. Pratiquer alors un massage
cardiaque ; si le sujet résiste à l'ouverture de la paupière, il
s'agit d'une crise d'hystérie; noter. s'il y a lieu, les
mouvements nerveux et leur durée exacte. Evacuer vers
l'hôpital le plus rapidement possible.
13. Accouchement inopiné
L'accouchement inopiné, plus fréquent chez la femme
ayant déjà eu des enfants, est une opération naturelle qui se
déroule en trois temps.
- Premier temps : des contractions de l'utérus apparaissent de façon espacée, puis de plus en plus rapprochée. Ce
temps peut durer plusieurs heures et se termine à la rupture
de la poche des eaux. Faire bouillir de l'eau et préparer du
linge propre.
- Deuxième temps : ce temps, plus court que le
précédent (de un quart d'heure à une heure) est caractérisé
par la sortie de l'enfant. La maman sera étendue, cuisses
écartées, genoux fléchis. La tête de l'enfant se présente la
première. Soutenir renfant au fur et à mesure qu'il sort;
éviter qu'il ne s'étrangle avec Je cordon parfois enroulé
autour du cou. Aftn de bien dégager ses voies aériennes.
suspendre Je nouveau-né par les pieds. Il doit se mettre à
respirer et à crier spontanément. Sinon. faire doucement du
bouche-à-bouche (voir Asphyxie); tenir l'enfant au chaud. Il
faut lier le cordon ombilical sans se presser. dès qu'il a cessé
de battre. Un premier lien sera fait à 10 cm du corps de
l'enfant. un deuxième un peu plus loin de manière à couper
entre les deux Liens.
372
L'accouchement
Haut : sortie de la tête lors de l'expulsion.
Milieu : soutenir - sans tirer - l'enfant qui sort.
Bas : couper le cordon ombilical après l'avoir lié en deux endroits.
- Troisième temps: environ dix à trente minutes après la
naissance, les contractions de l'utérus reprennent pour
expulser le placenta. li se présente sous la forme d'une galette
rouge d'un côté, blanche de l'autre et assez volumineuse.
Il importe de ne pas laver l'enfant, de ne rien lui mettre
dans les yeux ou les oreilles.
principaux accidents
14. La blennoragie
En cas d'atteinte gonococique dont les symptômes sont :
pertes blanches et douleurs à la miction (impression de pisser
des lames de rasoir), cesser d'absorber des boissons alcoolisées, jeûner en buvant à sa soif ou se contenter de manger
une nourriture frugivore. Faire 3 injections urétrales ou
vaginales par jour d'une décoction tiède de baies de myrtilles :
200 g de fruits par litre d'eau bouillie jusqu'à réduction de
20 %. Cure de 12 jours (traitement recommandé par
Inverni).
15. L'obligation légale de porter secours
Et quand on sait qu'un cerf traqué par une chasse à courre
trouve son salut par le relais que lui assure l'un de ses
semblables. l'inhumanité des hommes pourrait nous faire
pleurer si elle ne prêtait à faire sourire tant elle est pathétique
par l'idiotie. Pour sauver autrui, il faudrait l'aimer comme
soi-même, et comme chacun se hait lui-même ! Quel bel
esprit de conservation de l'espèce que les guerres concrétisent
périodiquement !
Mais la justesse nous habite malgré nous. et nous ne serons
jamais puni pour notre péché, mais PAR notre péché. par
notre refus de participer entièrement à chacun de nos actes.
en croyant garder une part pour soi, pour ce « Je » inconnu
qui est un autre, comme l'affirmait Rimbaud. Quelle dérision.
n'est-ce pas. par laquelle sourit la dentition de notre squelette
pour une petite part d'éternité.
L'article 63 du Code Pénal punit d'emprisonnement et
d'amende:
u Quiconque s'abstient volontairement de porter à une
personne en péril l'assistance que, sans risque pour lui ou
pour les tiers, il pourrait lui prêter, soit par son action
personnelle, soit en provoquant un secours. n
*
ANNEXES: Planches anatomiques
Dans les pages qui suivent, nous vous donnons huit planches anatomiques :
- Squelette (face et dos) :
- Muscles superficiels (face et dos) :
- Appareil circulatoire ;
- Systeme nerveux périphérique ;
- Appareil génital (féminin et masculin).
Ces planches pourront vous être trés utiles dans le cadre de soins à apporter à des blessés. ou tout simplement pour mieux
apprécier la merveilleuse « mécanique » que nous sommes.
Ces planches sont la reproduction en noir et blanc des Planches anatomiques en couleurs éditées par la Librairie Maloine
(27, rue de l'Ecole-de-Médecine, Paris VI•) que nous remercions de leur aimable autorisation.
373
Squelette, face
1 frontal
2 temporal
3 os propre du nez
4 os malaire
5 maxillaire supérieur
6 maxillaire mférieur
7 clavicule
8 omoplate
9 humérus
17
10radius
11 cubitus
12 corpe
13 métacarpe
14 phalanges
15 phalangines
16 phalangettes
17 prem1ere cote
18 sternum
19 côtes
20 fausses côtes
21 côtes flottantes
22 rachis (colonne vertébrale)
23 os i liaque
24 sacrum
25 coccyx
26 fémur
27 rotule
28 tibia
29 péroné
30 tarse
31
métatarse
32 phalanges
33 phalangine s
34 phalangettes
374
B. Tardieu
Squelette, dos
1 pariétal
2 occipital
3 temporal
4 atlas
2 - --=::.-:-7"---3----'
5 axis
6 maxillaire inférieur
4---
7 clavicule
5---6 - - - --
8 omoplate
9 humé rus
13
10 radius
11 cubotus
12 corpe
13 métacarpe
14 phalanges
15 phalang ines
,- - - 2 6
16 phalangettes
17 première cô te
18 cotes
19 fau sses côtes
20 côtes flot ton tes
21 rachis (co lonne vertébrale)
22 os ilooque
23 sacrum
24 coccyx
25 fémur
26 tibia
27 péroné
28 astragale
29 calcanéum
~~~·----28
. , ,_ _ _ 29
B. Tordteu
375
Muscles, face antérieure
1 frontal
2 orbicula~re des pauptères
3 petit z ygomattque
4 grand zygomattque
5
masseter
6 tnongu loire des !evres
7 pyramida 1
8 transverse du nez
9 canin
10 buccmatcur
11 orbtculone des levres
12 corre du men ton
13 houppe du men ton
14 peouc1er du cou
15 sterno-h yotd•en
16 stemo-cleido-mostotdien
17 trapèze
18 del t o1de
19 grand
20 grand
21 grand
22 grand
pectoral
den tele
obl1que
droit de l'abdomen
23 biceps
24 brochtol onterteur
25 lo_ng sup1nateur
26 2e radial
27 long abducteur du pouce
28 aponevrose palma ~re
29 rond prona teur
30 grand palmaire
31 petit palmaire
32 cubttol onteneur
33
tenseur
du fascia loto
34 psoas-il1aque
35 pect1né
36 mayen a dducteur
37
coutuner
38 drott anterieur
39 vaste externe
40 vaste mterne
41 bandelette ·de Moiss iat
42 ro tule
43 lang peron1er lateral
44 extenseur commun des orteils
45 jambier ontcrreur
46 jumeaux
47 soleaire
48 t1b ta
4 9 ligament annulaire a nté rieur du
50 pédieux
51 m te ros seux
376
Muscles, face postérieure
1 aponevrose ept crontenne
2 OCCipital
3 grand complexus
4 splen1us de la tete
5
6
trapèze
sous-epineux
7 de 1101 de
8 pet1 t rond
9 grand rond
10 rhombo1de
11 t" ceps broch1ol (vas te externe)
12. triceps broch1ol ( longue portion)
13 triceps brachial va~ te interne l
14 tendon du trrceps brochtal
15 long supinoteur
16
17
18
19
premier radial
ancone
cubital ontêneu r
deu x1ème rod1ol
20 long abducteur du pouce
21 cour t ex tenseur du pavee
23 tenda" du long e'C:tensevr du pouce
cu 1 1tal postêneur
25 extenseur propr e du peftt do•gt
26 extenseur commun des doigts
24
2
27 grand dorsal
28 aponévrose du grand dorsal
29 bourrelet graisseux du flone
30 grand obi ique
31 aponevrose du moyen fess•er
32
33
34
35
grand fess1er
locoltsotaons graisseuses
fascia loto
grand adducteur
36
vasre externe
22 ltgomen t onnulotre du corpe
37 drott tntern e
38 demt·membroneux
39 de mt -tendineux
40 b1ceps crural
41 plonto~re grele
42 triceps su roi ( 1umeou externe)
triceps su roi (jumeau interne )
44 tr~ceps surol (soleo~re)
43
45 te ndon d ' Achille
46 cour t peroneer lateral
47 malléole Interne ( tib 1ole)
48 malleole externe ( peron1ere )
49 flechisseur commun des orte.ls
50 pedieux
51 abducteur du petit orteil
52 co 1coneum
B T ard1eu
377
Appareil circulatoire
~~----~~~-34
~r---~~~~--35
'"""'----'f-_..,<+- 36
1- A. temporale superf•c•elle
24252627282930-
2 - A. focoole
3- A. vertébrale
4 - Carotide primolo ve
5. A. et v . sous·clov•eres
6- A . et v. axillaires
7 - Pedocule pulmonoore
S. Vaisseaux ct rconflexes
9- V. sus-hépotoques
10- A. humérale
11- Tronc coelooque
12- A. humérale profonde
A.
A.
A.
A.
A.
V.
V
papi i têe
tibiale antérieure
ti biale postérieure
péronière
pédieuse
temporale superficielle
faciale
31- V. tugu latre externe
32- V. jugulaire onterne
33- Veine cave su périeure
34- Crosse de l'aorte
353637383940-
13- A . mésentenque supérieure
14- Aorte obdomonole
15- A . mésentértque mferieure
16- Veine cave infeneure
17- A . et v . radiales
18- A . et v . cubitales
A.
V.
V.
V.
A.
V.
pulmonaire
pulmonoores
céphalique
basilique
et v. renales gauches
médianes cépha l ique et
bosi 1ique
41- V. radiale superficielle
19- A. circonfle>ce an teneure
20- Vatsseoux quodrtctpttoux
42- A . et v. iliaques prim ittves
21- A. et v. fémorales
22- A . femorale p rofonde
23- Gronde onostomotoque
43- V. médiane
44- V. cubitale superficielle
45- V . saphène interne
46- Arcade dorsale superficoelle
B Tordoeu
378
Système nerveux péri
28- T ranc lombo-socre
29- N grand sctollque
1- N. fac1al
2- Plexus brach1al
3-N. rad1al
4. N médton
5- N cub1tal
30- N . musculo-cutone tnterne
31- N sophene mterne
32- N. tombier
33 . Plexus sacré
6- N
mu scu lo-cutone
7- N brochtol cutane interne
8- N. accessoire du brachial
34- N pet 1t sc•at•que
35- N perinéol
36- Grand nerf s/occip1tol
d'Arnold
37- Bronche mosto1d- ( 4è po ~re)
38- N c~rconflexe
39-N radial
40- N . cutane m terne
41- N cutané externe
cutane tnterne
9- N. grand abdomino-gen1tol
10- N. pellt abdom1na-gen1tol
11- N
fémoro-cutane
12- N gén1to-crurol
13- N. fémoral
38
26
27
28
} 33
14
29
30
31
32
42- Rameaux du plexus lombo~re
43- Rameau perforant du 12è
14- N. musculo-cutone externe
15- N. du quodnceps
16- N. collateraux des do1gts
17- N. perfo rant superteur
18- N. perfo ron t moyen
19- N. perforant i n fêr~eur
20- N. sctot•que poplité ex te rne
21- N
intercostal
44- Rameaux femoraux du femoro
cutane
45- N fe sster super~eur
46- B ronche cutanée dorsale
du cubital
47- N sctaftque popltte tnterne
48- N . accessoire du sophene externe
4'9. N . cutane péronter
50- N saphène externe
51 - N. tibool posterieur
musculo-cutane
En
22- N 11b1ol ontérteur
23- N. collateraux des orteols
vert: trajet profond
En blanc ' tro1et superf1c1el
24- N intercostaux
25- Plexus lombaire
26- N. obturateur
27- N . crural
8 .Tord1eu
379
Appareil génital masculin
5
VERGE (Sec lion\
SPERMA TOZOIDE
?t::
1- Vesicule sem1nole
2- Ampoule du conol deferent
3- Cano 1 de leren t
4- Uretre
5- Corps caverneux
6- Corps spongteux
7-Giand
7
22
8- Meat urino.rc
9- Fosse novi cu lot re
1011 12131415-
T est tcule
Canal epididymotre
Eptdtdyme
Bulbe
Glande de Cooper
Prosta te
ORGANES GENITAUX (Coupe sagtttole l
16- Vetne dorsale superftctelle
17- Artere dorsale
18- Artere cavcrf'euse
19- Vetne dorsale profonde
20- Tete
Vue
21- Piece mtermedtotre
222324252627-
Flagelle
Vesste
Muscle grand drott
Pubo s
V dorsale de lo verge
Bulbo-caverneux
antCrteurc
BASSIN
Vue
laterale
Coupe sogt tto le l
15
24
23
28- Cordon spermatique
29- Prepuce
30- Scrotum
28
3132333435-
380
Cul-de-soc de Douglas
Rectum
Sphoncter ex terne
Anus
Sphincter externe de
Appareil génital féminin
ORGANES GENITAUX ( Vue onteneure, Vogon en coupe )
4
2
13
1 - Trompe
2- Pavillon de la trompe
3- Franges du povollon
4- Corps de !"uterus
5- Ovo~re
6- Ligament lorge
7 · L ogomen 1 rond
8- Col
9- Vogon
10- Peto tes !evres
11- Grondes !evres
12-Vulve
13· Clovocule
14- Sous-clov•er
15- Fosc1o superficial•s
1617·
181920-
Grand pectoral
Petll pec:orol
Cotes
Glande mo n•moore
Canaux golcoctophores
21· Mamelon
22 P rom on ~ai re
23 Sacrum
24- Cul-de-soc de Douglas
25- Coccyx
26·
27282930313233-
Rectum
Culs-de-soc vogonoux
Sphincter anal
Anus
VeS>oe
Pub os
Uretre
Meat unno~re
34- Clotoros
MAMELLE (Coupe sogottole \
BASSIN l Coupe sog o!lol e)
2S~r-----~~~~11
26-4~------·~~~~
B Tordoeu
381
soigner et sauver
- notes -
382
Les secours
1. Brancards et transport des blessés
Le blessé doit tout d'abord être relevé pour être mis sur un
brancard ou porté à bras. Il faut amener le brancard le plus
près possible du blessé et soulever le blessé horizontalement.
Un chef brancardier commandera et coordonnera l'action des
brancardiers.
Tout relèvement comprend trois temps qui répondent aux
trois commandements :
11 Attention pour vous préparer 11 (réponse» 11 Prêts n).
11 Attention pour lever... Levez. 11
11 Attention pour poser... Posez. 11
Le relèvement peut être fait par 4. 3 ou 2 brancardiers.
Dans le cas de 3 brancardiers, la méthode utilisée est la
méthode à la cuiller. Le chef qui avait pris place au début de
la manœuvre entre les deux brancardiers s'en sépare pour
installer le brancard.
Dans le cas de 4 brancardiers, deux méthodes sont
utilisées.
- La méthode à la cuiller : les trois brancardiers sont ici
du même côté, le chef prenant la place centrale. Dans cette
méthode, on utilise des commandements supplémentaires :
11 Plaquez 11. 11 Debout 11, 11 Avancez 11, 11 Reculez 11, « A genoux 11, 11 Rabattez 11.
S'il n'y a que deux brancardiers. ils peuvent se placer du
même côté ou de chaque côté du blessé. Dans le premier cas,
les commandements utilisés sont les trois généraux. Dans le
second cas. les commandements de la méthode à la cuiller
sont ajoutés.
La méthode
à la cuiller
- La méthode du pont : un brancardier installe le
brancard. Les trois autres soulèvent le blessé. le chef prenant
la place centrale.
383
soigner et sauver
2. Transport à bras des blessés
a) Par un seul porteur
Le blessé est déposé sur le brancard, tête en avant. On
l'enveloppe dans une couverture placée diagonalement sur le
brancard.
Soutien du blessé
Le brancardage peut être fait par 4 ou 2 brancardiers. Le
chef est à l'arrière ou arrière droite dans le cas de 4
brancardiers. La manœuvre comporte autant de temps que
de commandements :
11 Attention pour vous préparer»... 11 Prêts. 11
11 Attention pour lever... Levez. 11
11 Attention pour épauler... Epaulez. 11
11 Attention pour avancer... Avancez.»
- <<Attention pour arrêter... Arrêtez. 11
11 Attention pour baisser... Baissez. 11
11 Attention pour poser... Posez. 11
Dans le cas de deux brancardiers, le brancard est porté à
bout de bras sans épauler.
Si le brancard est transporté dans un escalier large (ou sur
une côte abrupte), les deux brancardiers du haut abaissent le
brancard tandis que ceux du bas le conservent à l'épaule, de
façon à le maintenir horizontal. Si le passage est étroit, deux
brancardiers suffisent. L'arrimage est souvent nécessaire dans
le cas d'une forte pente (éboulis rocheux).
Civière improvisée avec deux bâtons et une couverture.
384
Port sur le dos.
jambes ballantes
Port sur le dos.
jambes soutenues
Transport avec couverture en anneau
les secours
b) Par deux porteurs
Port dans les bras par deux porteurs
Méthode du pompier
(en 7 temps)
Port par les épaules et les jambes
385
soigner et sauver
b) La piqûre intramusculaire
Elle se fait dans la partie supérieure externe de la fesse.
Imaginer une ligne allant de l'extrémité supérieure du pli des
fesses à l'os de la hanche ; il faut piquer au-dessus. Nettoyer
avec du jus de citron, piquer avec l'aiguille seule, d'un
mouvement sec, perpendiculairement à la fesse. Si une goutte
de sang paraît, c'est qu'on a piqué un vaisseau, enfoncer un
peu plus l'aiguille ou piquer ailleurs ; fixer la seringue à
l'embout de l'aiguille ; injecter le liquide et retirer l'aiguille
rapidement : frictionner au jus de citron la partie piquée.
! !~!' \
---,- - - Soutien par deux porteurs
1
1
Chaise a porteurs
Piqûre intramusculaire
Piquer dans les parties grisées, aiguille plantée seule, perpendiculairement à la fesse.
c) La piqûre intraveineuse
Toutes les illustrations des § 1 et 2 (Transport des blessés) ont été
extraites de l'ouvrage : Aide -mémoire de secourisme (collection a Le
Secourisme n) édité par France-Sélection. 9-13. rue du Département. Paris-XIX•. avec leur aimable autorisation.
Elle ne peut être faite que par un spécialiste. Faire un
garrot(voir Hémorragie) au-dessus du pli du coude de façon à
faire ressortir la veine ; nettoyer la peau avec du jus de citron
et piquer la veine. Injecter le liquide et retirer l'aiguille puis le
garrot. Le sujet replie le bras, un coton imbibé de jus de citron
sur la partie piquée, dans la pliure du bras.
3. Les piqûres
Il existe trois sortes de piqûre : sous-cutanée, intramusculaire et intraveineuse.
a) La piqûre sous-cutanée
Elle se fait à 0,5 cm de profondeur, sur la face externe de la
cuisse ou du bras. Nettoyer la peau, la prendre entre le pouce
et l'index pour faire un repli, avec l'autre main planter d'un
geste rapide l'aiguille obliquement, puis lâcher la peau qui
était maintenue entre le pouce et l'index. Faire une très légère
aspiration pour s'assurer que du sang n'apparaît pas dans la
seringue, ce qui signifierait que l'on a piqué un vaisseau.
Dans ce cas, enfoncer un peu plus l'aiguille. Pousser sur le
piston ; retirer l'aiguille rapidement ; nettoyer le point de la
piqûre avec un coton imbibé de jus de citron ou d'alcool.
386
4. Trousse d'urgence
Nécessaire de secours actuellement agréé par le secourisme
(Editions France-Sélection) :
Matériel de pansement :
- coton hydrophile (250 g) ;
- coton cardé (500 g) ;
- compresses stériles en boîtes métalliques (6 de 12) ;
- bandes de gaze (20), de toile (20), de Velpeau ou
Nylex (4), de diverses largeurs (5 à 15 cm) ;
- pansements individuels (1 0 petits, 5 moyens. 5
grands) ;
- pansements adhésifs antiseptiques « tout prêts >>.
(Types : Tricostéril, Tricoplaie, Urgoplaie.. .) ;
- toile adhésive en rouleaux : 1, 2 et 3 cm de large.
(Types : Albuplaste, Leucoplaste. Sparadrap.. .) ;
- garrots (2) ;
- draps stériles pour brûlés (2, type Bertran) ;
- pièces de toiles (pour triangles, frondes, bandages de
corps).
- Instruments: 2 paires de ciseaux démontables. 2
pinces à pansement, 1 pince à échardes, le tout dans une
boîte métallique.
les secours
Produits:
- sel d'ammonium quaternaire ;
- alcool à 90" (250 cm3) ;
- éther (125 cm3) ;
- mercurochrome ( 100 cm3) ou autre antiseptique
specialisé. (Types: MercryL Merfeine, Merseptyl...);
- Dakin (500 cm3 ) ;
- ammoniaque (50 cm3) ;
- comprimés pour préparation d'eau oxygénée ;
- collyre à l'argyrol ;
- comprimés d'élixir parégorique. d'aspirine, de bicarbonate de sou9e, d'antipyrine ;
- sel de table ;
- vaseline ( 1 tube) ;
- pommade ou solution pour petites brûlures.
Matériel pour immobilisation provisoire de fractures :
- écharpes (4);
- attelles (de diverses tailles, dont deux de 1 mètre et
une de 1,50 mètre), métalliques ou plastiques, modelables,
ou pneumatiques ou en bois :
- brancard plat ou plan dur (rachis) ;
- attelle de Thomas-Lardennois si possible.
Divers :
-
un thermomètre médical ;
abaisse-langue (20);
serviettes (6) ;
couvertures (2) ;
sucre en morceaux :
café, thé en poudre ;
réchaud à alcool avec alcool solidifié ;
casserole ;
haricots (2) ;
gobelets (2). cuillères (2) ;
œillère (1);
savon de Marseille ;
épingles de sûreté inoxydables ;
allumettes;
lampe électrique ;
papier blanc, crayon ;
craie, ficelle, couteau, fù. aiguille :
manuel de secourisme.
5. Le chou, médecin du pauvre (l)
a) Indications pour l'usage interne
Chez le bien portant, Je chou sera utilisé dans Je but :
- d'avoir un meilleur rendement physique et intellectuel
dans Je cadre des activités normales, ou une plus grande
résistance à la fatigue à l'occasion de périodes d'activité
momentanément plus intenses ;
- de renforcer Je terrain dans sa lutte contre les
agressions en général ;
- de pallier dans une certaine mesure les insuffisances
éventuelles en certains sels minéraux. oligo-éléments et
vitamines.
1. Extrait de J'ouvrage /2 Fruits et Légumes fondamentaux du
docteur Yves Donadieu et Alain Saury (Editions Maloine).
Chez le malade, le chou est essentiellement indiqué en
général:
- dans les asthénies (ou états de fatigue);
- dans la sénescence (ou vieillissement prématuré et
anormalement exagéré) ;
- dans divers états carentiels et leurs conséquences :
déminéralisations, avitaminoses (scorbut notamment).
Et en particulier :
- Sphère cardio-vasculaire et sanguine : anémies ; capillarité (altérations aiguës ou chroniques des vaisseaux
cutanés).
- Sphère respiratoire : grippe (surtout préventivement) ;
asthme, bronchite, pleurésie, etc. (en appoint non négligeable).
- Sphère digestive : ulcères gastro-duodénaux. colites
ulcéreuses, infections, parasitoses intestinales (sous forme de
jus pour toutes ces indications) ; cirrhoses ascitiques et
alcoolisme.
- Sphère génito-urinaire : lithiases urinaires (sauf oxaliques), oliguries et chaque fois qu'il est nécessaire de
favoriser la diurése.
- Sphère dermatologique : pour prévenir les signes
extérieurs du vieillissement (rides tout particulièrement) ;
états séborrhéiques ; les nombreuses indications dermatologiques en rapport avec l'usage externe sont traitées ci-dessous
dans le sous-chapitre consacré à l'utilisation de la feuille de
chou.
- Sphères diverses : états dépressifs mineurs, nervosisme ; états diabétiques.
b) Utilisations
Il existe plusieurs manières de tirer le meilleur parti du
chou:
- Cru (la plus parfaite comme pour la plupart des fruits
et légumes) : en hors-d'œuvre, coupé en lanières, sous forme
de salade avec huile d'olive, vinaigre de vin ou jus de citron.
sel marin gris, ail, persil, etc... , au goût de chacun, et mangé
de suite aprés avoir été préparé pour éviter de perdre une
partie de ses qualités. Peut également être ajouté à d'autres
crudités.
- Sous forme de choucroute qui telle quelle, et sans les
accompagnements habituels (saucisses. lard, etc.), se digère
très bien.
- Cuit : mais alors seulement à l'étouffée.
Préparé ainsi, et contrairement à l'idée entretenue à tort, le
chou est bien toléré ; c'est la cuisson à reau, pratiquée
habituellement, qui entraîne Je plus souvent sa mauvaise
digestion et sa mauvaise réputation, tout en lui faisant perdre,
en plus, la plupart de ses autres qualités.
On l'utilise aussi fréquemment pour l'usage Interne sous
forme de jus (fraîchement extrait et bu immédiatement) dont
le goût un peu désagréable peut être atténué par du jus de
carotte et de citron (1 verre par jour en moyenne, en 2 prises
avant chacun des 2 principaux repas), et surtout pour J'usage
externe par applications de ses feuilles.
c) La feuille de chou en usage externe
Préparation et utilisation :
- Prendre des feuilles bien colorées et charnues (chou
rouge ou vert) de préférence fraîchement coupées, qui seront
lavées à l'eau courante et essuyées ; retirer alors la grosse côte
centrale et, si nécessaire, quelques nervures secondaires
387
soigner et sauver
épaisses avant d'écraser les feuilles une à une avec un rouleau
à pâtisserie ou une bouteille qui fera apparaître le suc à leur
surface les rendant alors prêtes à l'application locale (si la
feuille est vraiment trop rigide, on peut la plonger très vite1 ou 2 secondes- dans de l'eau bouillante, et si le malade est
très frileux, on peut réchauffer la feuille en la plaçant audessus d'une source de chaleur pendant quelques instants).
- Suivant les indications, on appliquera une, deux ou
trois épaisseurs de feuilles, recouvertes d'un tissu assez
compact et épais, le tout entouré d'une bande modérément
serrée pour éviter tout phénomène de compression.
- La durée des applications est variable, mais pas moins
de plusieurs heures et en général la journée ou la nuit entière.
- Selon les cas et après utilisation, l'aspect des feuilles est
variable : parfois presque desséchées comme rôties. mais le
plus souvent. mouillées et recouvertes de sérosités ; en outre,
elles peuvent également dégager une mauvaise odeur qui est
tout à fait normale.
Pour terminer, signalons que la feuille de chou est à la base
d'un cataplasme trés efficace dans de nombreux états
congestifs (hépatique par exemple) et nombreuses douleurs
d'origines diverses (lombalgies en particulier) dont voici la
préparation :
Faire cuire ensemble pendant 10 à 20 minutes, 3 ou 4
feuilles de chou et 2 oignons, le tout haché, avec 4 poignées
de son et un peu d 'eau; après évaporation de l'eau, mettre
dans une gaze et appliquer bien chaud sur la région
douloureuse en laissant deux heures minimum et toute la
nuit s'il est utilisé au coucher.
6. Les incendies d'intérieur
a) Les quatre groupes
- Feux secs : à base de matériaux solides (bois, papiers,
tissus naturels... ) ; ils ont une combustion vive avec flammes
ou une combustion lente sans flammes avec formation de
braises incandescentes.
- Feux gras : à base de combustibles solides sans
formation de braises ou de combustibles liquides (cire.
paraffine, bitume, essence, huile, alcool. mazout...) ; ces feux
ne couvent pas : ils brûlent et s'éteignent.
- Feux de gaz : à base de gaz combustibles (acétylène,
gaz de ville, méthane, propane... ) ; ils comportent des risques
d'explosion.
- Feux spéciaux : autres que les précédents et sans
classification précise : métaux (aluminium, potassium, sodium ... ) et plastiques...
Indications principales :
Elles sont fort nombreuses et des plus diverses ; certaines
représentent des indications majeures. d'autres, seulement
des indications d'appoint, mais chacune de celles détaillées
dans la liste qui suit trouvera un bénéfice à l'utilisation de la
feuille de chou.
- Sphère cardio-vasculaire : affections cardiaques : artérites. capillarites, cyanose. jambes lourdes ; complications
variqueuses (hémorroïdes. ulcères, etc.).
- Sphère O.R.L. et respiratoire: angine, laryngites.
sinusites ; asthme, bronchites. pleurésies et pleurites.
- Sphère digestive : douleurs gastriques et intestinales
(colites) : congestion et colique hépatique.
- Sphère génito-urinaire : coliques néphrétiques : phénomènes congestifs spasmodiques et inflammatoires de
l'arbre urinaire (rétention d'urine, cystites) et de la région
pelvienne (dysménorrhée ou règles douloureuses chez la
femme, prostatisme chez l'homme).
- Sphère dermatologique : infections cutanées (abcés,
panaris, furoncles, anthrax, acné) et leurs complications
(lymphangites. adénites) ; contusions, plaies et blessures
diverses, brûlures (excellent cicatrisant), crevasses, engelures,
gerçures: dermatoses: eczéma, dartres. impétigo ; piqûres
d'insectes; masques de beauté (régénérateur, revitalisant et
tonifiant).
- Sphères diverses : insolation et états congestifs cérébraux : certaines formes de migraine et céphalée, certaines
insomnies ; névralgies diverses : dentaire. faciale, musculaire
(lumbago), ostéo-articulaire (entorse. sciatique), rhumatismale. goutteuse et du zona.
388
11 Pour une seule distraction. la poutre cède n, dit l'Ecclésiaste : les feux de maisons sont toujours le résultat de notre
négligence ou de notre maladresse (court-circuit causé par des
flls électriques dénudés ou surchargés, cheminées sales.
appareils de cuisine ou de chauffage défectueux, mégots ou
allumettes non éteints... ).
b) L'intervention
Si le foyer d'incendie est à son tout début, diriger le jet d'un
extincteur vers la base des flammes ou tenter de les étouffer
avec une couverture (s'assurer qu'elle n'est pas en acrylique.
par exemple) ; arroser abondamment, si possible à l'aide d'un
tuyau. non seulement le foyer mais tout son entourage.
Si l'on n'a pu le maîtriser, fermer les portes du lieu où
l'incendie s'est déclaré et les mouiller abondamment. La
durée de résistance au feu d'une porte. selon son épaisseur et
sa nature. varie de 5 à 45 mn (le chêne est le bois le plus
résistant : un panneau de 1,85 rn x 0,035 x 0,80 peut tenir
47 mn ; un panneau en isorel quelques minutes à peine). La
fermeture des ouvertures évite les courants d'air. l'arrivée
d'oxygène et donc la propagation rapide des flammes.
Faire évacuer les appartements ou habitats voisins ; ne pas
attendre les secours sans rien faire, commencer par les
organiser soi-même, recruter de l'aide pour noyer le feu par
l'eau à l'aide de tous les tuyaux ou récipients disponibles ; ne
pas hésiter à abattre les maisons trop proches de celle qui
flambe et qui risqueraient de brûler à leur tour. .
Si l'on approche du foyer, se protéger les mains et se
couvrir entièrement la tête de linges mouillés afm de ne
respirer qu'à travers eux de telle sorte que les fumées ne nous
suffoquent pas.
les secours
7. Les feux de forêts
a) Les divers types
- Les feux d'humus: la matière organique du sol
minéral brûlant lentement, ils s'éteignent assez aisément.
- Les feux de surface : ils concernent la végétation
moyenne (herbes. broussailles, taillis, buissons... ). Ils se
propagent très vite.
- Les feux de cimes : propagés par les feux de surface, ils
atteignent vite une très grande vitesse, surtout s'il y a du vent
et s'il s'agit de résineux.
Pour un vent de 4 m/s, la vitesse de propagation d'un feu
peut atteindre 16 m/s ; elle est doublée si la pente est de 10 %
et quadruplée si la pente est de 20 %.
b) Prévention et extinction
La plupart des feux de forêts sont aussi dus à l'inconséquence de l'homme : campeurs ou promeneurs négligents
(feu de camp mal placé, mégots. tessons de bouteille... ), et
trop souvent à des actes criminels : vengeance. assurer une
moins-value de terrains à des fms mercantiles, simple
pyromanie, désir de nuire ou de célébrité facile (et de mauvais
goût!)...
Les bons moyens préventifs contre les feux de forêts
demeurent le débroussaillage dont les résidus (tiges, branchettes, branches) font un merveilleux compost apte à redonner
au jardin potager un cycle forestier sans arrosage (voir
l'ouvrage de Ida Pain : Un autre jardin). les routes ou
chemins pare-feu où l'incendie s'arrête faute de combustibles
et qui permettent l'accès rapide aux véhicules porteurs d'eau.
Un feu de surface à son début, s'il ne souffie aucun vent,
peut être aisément éteint : on coupe des branches basses à
l'aide desquelles on frappera rythmiquement les broussailles
en flammes ; on prendra soin aussi d'abattre les arbres
alentour qui risqueraient de transformer l'incendie en feux de
cime.
Les moyens d'extinction sont impliqués dans le processus
de la combustion qui comporte trois facteurs, et il suffit que
l'un de ceux-ci disparaisse pour que les feux s'éteignent : agir
donc soit sur l'inflammation. soit sur les combustibles, soit
sur le comburant (cette dernière possibilité n'est valable qu'en
lieu clos où l'on peut raréfier l'oxygène par l'apport d'autres
gaz).
L'éveil de la conscience de chacun, le respect de la vie et de
la nature, la multiplication des tours de guet forestières, la
pratique du débroussaillage, la mise en place judicieuse de
routes pare-feu peuvent éviter tout incendie catastrophique.
Agissons vite en ce sens : que deviendrait cette terre sans
arbres?
8. Sauver de la noyade
Repérer l'endroit où la victime a coulé ; tenir compte des
éventuels courants. Plonger après avoir retiré ses vêtements,
du moins les plus lourds et les plus engonçants. Ramener la
victime vers la surface en passant le bras gauche sous son
bras gauche afm de lui saisir le poignet droit que l'on pousse
sous son menton afin de lui maintenir la tête bors de l'eau. Le
sauveteur. en cette position, adoptera la nage sur le dos dite
dos-brasse, afin de ramener la victime sur la berge. Si celle-ci
n'était pas évanouie et se débattait violemment au risque
d'entraîner la mort de son sauveteur, ne pas hésiter à
l'assommer par un direct au menton ou un coup sur la tête.
Sauvetage
Comment ramener un noyé à la rive.
9. L'enlisement
Une tour de guet. comme c1-dessus. permet de détecter un feu de
forêt dès son début.
La méthode dite du contre-feu est efficace à condition que
les vents aident à J'assurer. Elle consiste à détruire par le feu
une bande forestière proche de l'avancée de l'incendie qui
s'arrêtera là, faute de combustibles. Encore faut-il bénéficier
d'un vent à contre-incendie et rester parfaitement maitre de
ce deuxième incendie volontairement provoqué.
Ne pas oublier que les plus grands risques demeurent
d'abord ceux d'asphyxie.
L'affolement est la principale cause des accidents mortels
par enlisement. Si l'on « tombe » sur des sables mouvants, la
sagesse consiste. non à se débattre mais à s'allonger sur le dos
en offrant le plus de surface portante possible (donc en X)
afin de devenir léger ; attendre les secours ou bien rouler vers
la terre ferme, mais se garder de ramper ; tenter de saisir un
support comme une branche qui permettra de se hisser.
*
*
389
soigner et sauver
10. Accidents, maladies, hasard et médecines douces
La plupart d'entre nous considèrent les accidents ou la
maladie comme des événements tout à fait extérieurs à nousmême, et il leur semble qu'on peut attribuer ces tribulations à
la malchance, au hasard. Mais plus un être s'affine, plus sa
sensibilité accepte les événements heureux ou malheureux
avec la même égalité et sans accorder aucune préférence ni
aux uns ni aux autres, plus il finit par savoir que le mot
hasard est un terme fallacieux qui n'explique rien : le hasard
n'est plus pour lui qu'une suite de circonstances dont
l'entendement est incapable de saisir l'enchaînement logique.
Le mot s'efface de lui-même et ne subsiste plus que notre
incompréhension.
Accidents ou maladies retrouvent alors leur véritable
cause : ils sont toujours causés par celui qui en est atteint :
nous ne sommes pas punis pour nos fautes mais par nos
fautes. L'enfant qui naît syphilitique est pourtant tout à fait
innocent de ce qui lui advient, pourrait-on rétorquer. A cela
nous répondons que tout dans l'Univers est complice et que
l'on paye souvent pour les autres ; consciemment, ce sont les
martyrs, inconsciemment ce sont les handicapés physiques
ou mentaux.
Les infirmités mentales (mesquinerie. envie. jalousie,
amertume. haine... ) sont bien pis que les atteintes physiques
qui devraient nous permettre, si on les 
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