Quand un laboratoire rend les résultats d une prise de sang.il ne mentionne que le dosage du cholesterol et du glycerol indiqué d une manière inexacte par le mot triglycerides et ne porte aucune attention au acides gras? Pour fonctionner correctement, le corps a principalement besoin de trois macronutriments : les glucides, les protéines et les lipides. C'est à cette dernière famille qu'appartiennent les oméga-3. Ce sont des acides gras essentiels, c'est-à-dire que le corps n'est pas capable de les produire, ils doivent obligatoirement être apportés par l'alimentation. Composants des membranes cellulaires Les oméga-3 entrent également dans la composition des membranes cellulaires. Ces membranes sont indispensables à l'équilibre des cellules car elles contrôlent les échanges des cellules entre elles et avec l'extérieur. Elles régulent notamment l'entrée des nutriments, de l'oxygène ou des hormones dans la cellule et favorisent l'évacuation des déchets tels que l'urée ou le gaz carbonique. Les oméga-3 interviennent dans ce contrôle au niveau du cholestérol, en diminuant le LDL (le mauvais cholestérol) et en augmentant le HDL (le bon cholestérol), ce qui permet de réduire les risques de maladies cardio-vasculaires. Les oméga-3 inhibent également la formation de la plaque d'athérome qui, si elle se développe trop, peut conduire à l'occlusion de la carotide. Les oméga-3 sont des acides gras essentiels à notre organisme Fluidité membranaire La mobilité des lipides est nécessaire pour l’activité cellulaire. Ils peuvent se mouvoir de différentes manières au sein de la membrane. La fluidité est influencée par différents facteurs, des facteurs externes comme la température (une augmentation de la température entraîne la fluidification de la membrane) et des facteurs internes : •La composition en acides-gras : Plus les chaînes carbonées des acides-gras sont courtes et insaturées plus la membrane est fluide. •La proportion de cholestérol : Le cholestérol renforce la solidité et rigidité membranaire et correspond jusqu’à 50% des lipides totaux de la membrane. •Le nombre de protéines : Les protéines diminuent la fluidité membranaire. Les AG sont fondamentaux pour la vie des organismes simples comme les bactéries ou complexes comme les mammifères puisqu' ils structurent toutes les membranes biologiques ;formant une mosaïque fluide dont chaque petit carré est un acide gras En 1929, George Burr et sa femme Mildred, qui travaillaient à l’université du Minnesota, découvrent en faisant des expériences chez le rat qu’une alimentation dépourvue d’acides gras polyinsaturés ralentit fortement la croissance et provoque une dermatite (inflammation de la peau) avec un assèchement cutané. Ces deux problèmes pouvaient être corrigés par l’introduction dans l’alimentation d’acide linoléique (un oméga-6 aussi appelé AL) ou d’acide alpha-linolénique (un oméga-3 aussi appelé ALA) Pourquoi ce déficit en omega3 ? Les aliments produits par l agriculture moderne et l industrie agroalimentaire se sont considérablement appauvris dans ces dernières décennie.. Cependant la bonne nouvelle c est que les omega3 sont de retour dans nos assiette. Le terme « oméga-3 » regroupe un ensemble d’acides gras qui comporte plusieurs doubles liaisons carbone-carbone. Les oméga-3 que l’on retrouve dans la nature sont une petite dizaine. A l’heure actuelle, on en compte seulement trois parmi ceux-là qui ont une activité significative chez l’homme. Il s’agit de : •L’acide alpha-linolénique ou ALA (18:3 ω-3) •L’acide acide éicosapentaénoïque ou EPA (20:5 ω-3) •L’acide docosahexaénoïque ou DHA (22:6 ω-3) Parmi les trois, seul l’ALA est considéré comme étant essentiel. En effet, notre organisme est capable de synthétiser l’EPA et le DHA à partir de l’ALA, grâce à un arsenal enzymatique. Toutefois, ce système est peu efficace et très sensible aux conditions extérieures, ce qui peut poser problème car ce sont l’EPA et le DHA qui sont responsables de la grande majorité des effets métaboliques des oméga3. Les bienfaits des oméga 3 Croissance du cerveau Les oméga-3 ont un rôle fondamental dans la croissance et le développement des fonctions cérébrales. Ils favoriseraient la mémoire, la concentration et les facultés d'apprentissage. De plus, chez la femme enceinte, les oméga-3 assurent le bon développement des tissus nerveux et de la rétine du fœtus. Source d’énergie Les acides gras oméga-3, comme tous les lipides, sont assimilés par l'intestin. Ils sont ensuite directement utilisés ou bien stockés sous forme de graisse en attendant qu'on ait besoin d'eux. Lorsque le corps a besoin de beaucoup d'énergie, ce sont ces lipides qui sont utilisés pour en produire. Ils sont ainsi réquisitionnés pour faire face au froid, à un effort intense ou à toute activité biologique consommatrice d'énergie. Lorsqu'il n'y a plus assez de lipides utilisables directement, les réserves entrent en jeu et c'est ainsi que l'on perd de la masse graisseuse. Messagers Tous les acides gras, y compris les oméga-3, délivrent des messages entre les différentes parties du corps, à la façon des hormones. Lors d'une blessure par exemple, le corps émet des signaux d'inflammation et divers acides gras interviennent dans le processus, jouant là le rôle d'antiinflammatoires. Les oméga-3 interviennent dans le processus de la vision au niveau du développement de la rétine, ainsi que dans le développement et la croissance du corps. Ils favorisent également la construction osseuse, renforce le système immunitaire et améliorent l'élasticité de la peau. Malgré des études encore imprécises, les oméga-3 interviendraient dans la gestion du stress et de l'anxiété, en favorisant les émotions positives telles que la sérénité ou le regain d'énergie. Les acides gras auraient également un rôle protecteur face à certains cancers, en tant qu'inhibiteurs de la croissance tumorale. Diminuer les triglycérides Les triglycérides sont des graisses circulant dans le sang. Ils représentent une source d’énergie et sont formés en grande majorité à partir des glucides provenant de l’alimentation (céréales, féculents, sucreries) . Un taux de triglycéride élevé est par ailleurs reconnu comme étant un facteur de risque cardiovasculaire, indépendamment du cholestérol . Une revue de 21 études ayant observé les effets d’une supplémentation en EPA et DHA sur les taux de triglycérides sanguins a montré que ces derniers étaient particulièrement efficaces. Le bénéfice semble particulièrement apparent à partir d’une supplémentation à hauteur de 2 g par jour (EPA+DHA combinés) et semble être proportionnel à la dose utilisée . C’est ainsi qu’en 2003, l’association Américaine des maladies du cœur (American Heart Association) a formulé des recommandations pour les patients atteints d’hypertriglycéridémie, en conseillant une supplémentation en oméga-3 située entre 2 et 4 g par jour (EPA+DHA) . L’importance d’un taux de triglycérides bas semble ne pas se limiter aux problèmes cardiaques. Les chercheurs suspectent également ces derniers de favoriser les réactions inflammatoires dans notre organisme , ce qui nous exposerait à des risques plus élevés de maladies comme l’asthme, l’arthrite rhumatoïde ou les maladies inflammatoires de l’intestin. Améliorer le traitement du diabète de type 2 Le diabète non insulinodépendant, s’accompagne très fréquemment d’une hausse des triglycérides et du cholestérol. Ces deux facteurs augmentent le risque de maladies cardiovasculaires, cause principale de mortalité dans cette population. Les études ont toutes montré que les oméga-3 permettaient de diminuer les taux de triglycérides. Une revue de 18 études ayant utilisé des oméga-3 chez plus de 800 diabétiques a conclu que les oméga-3 permettaient de diminuer significativement les taux de triglycérides chez les diabétiques mais sans effet bénéfique remarquable sur la glycémie . les études montrent une diminution de la mortalité pour les diabétiques consommant des oméga-3 (EPA+DHA). En particulier, la plus grande d’entre elles a suivi plus de 5000 femmes pendant 16 ans et a montré que le risque de décès diminuait proportionnellement à la quantité d’oméga-3 consommés . Les doses utilisées dans toutes ces études varient de 3 à 18 g d’huile de poisson par jour, ce qui correspond à environ 1.8 g à 10 g d’EPA+DHA. . Une autre complication du diabète est la rétinopathie diabétique. Après que plusieurs études aient montré un bénéfice potentiel pour prévenir la dégénérescence maculaire liée à l’âge chez des personnes en bonne santé , une étude publiée en 2007 a suscité un intérêt marqué parmi les chercheurs puisqu’elle a démontré sur un modèle animal que les oméga-3 pouvaient prévenir la rétinopathie , ceci fut confirmé expérimentalement récemment . Ces résultats prometteurs ne permettent pas de conclure sur la prévention de la rétinopathie diabétique mais laissent entrevoir un bénéfice possible. Cependant, il faut signaler que les oméga-3 ne peuvent en aucun cas prévenir toutes les complications du diabète. La gestion attentive de la glycémie doit rester une priorité Prévenir et traiter l’hypertension artérielle . En plus des mesures traditionnellement recommandées, un rôle potentiel des oméga-3 semble exister. Une étude en double-aveugle avec placebo réalisée sur 59 personnes hypertendues a montré que les oméga-3 pouvaient réduire la tension artérielle en moyenne de 4,5 et 2,5 pour la valeur systolique et diastolique respectivement. Ce bénéfice semble être attribuable au DHA mais pas à l’EPA. Le dosage utilisé était de 4 g de DHA par jour. De plus, le DHA a eu un effet sur le rythme cardiaque en diminuant le nombre de pulsations moyennes de 3,5 par minute. A ce jour, deux analyses de qualité ont regroupé les résultats des études sur les oméga-3 dans le traitement de l’hypertension. Toutes deux concluent à leur efficacité significative mais signalent la nécessité d’utiliser des doses relativement élevées (à partir de 3 g de DHA). Prévenir et traiter les douleurs articulaires Compte tenu de leur rôle dans les mécanismes de l’inflammation, les oméga-3 ont été étudiés en relation avec un grand nombre de maladies inflammatoires. C’est le cas notamment de la polyarthrite rhumatoïde. Plusieurs métaanalyses ont montré que les oméga-3 étaient efficaces, notamment en ce qui concerne les douleurs et les raideurs matinales. En conséquence, l’utilisation d’oméga-3 permet de diminuer l’utilisation des médicaments anti-inflammatoires, dont les effets secondaires peuvent être parfois importants . En moyenne, les doses utilisées dans les études à partir desquelles un bénéfice fut visible, sont de 3gr par jour d’EPA+DHA. Ces résultats sont cohérents avec des études plus anciennes qui avaient retrouvé que La consommation régulière de fruits et légumes, d’huile d’olive et d’oméga-3, comme c’est le cas dans le régime Méditerranéen a effectivement montré un effet protecteur et pourrait permettre une amélioration des symptômes chez des personnes souffrant déjà de la maladie . Les oméga-3 pourraient aussi jouer un rôle important dans la prévention et le traitement de l’arthrose. Cette maladie qui touche une partie importante de la population se caractérise par une destruction du cartilage. Une première étude publiée en 2002 constata in vitro que les oméga-3 étaient capables de stopper la dégradation du cartilage ainsi que l’activation de certains gênes de l’inflammation . Résultats qui furent confirmés peu après . Puis une étude a observé l’effet d’un supplément de glucosamine seul ou avec des oméga-3 sur les symptômes d’arthrose du genou auprès de 177 personnes. Au bout de 6 mois, ceux ayant reçu les oméga-3 ont vu une amélioration de leurs symptômes à hauteur de plus de 50% en ce qui concerne la douleur et la raideur matinale . Perdre du poids Le potentiel des oméga-3 dans la perte de poids a émergé lorsque des chercheurs ont constaté que ceux-ci protégeaient le rat de l’obésité . Plus tard, une étude mit en évidence une association inverse entre le taux d’oméga-3 circulant dans le sang et le surpoids, chez l’homme . Dès l’utilisation d’une dose faible (3 g par jour d’huile de poisson), les oméga-3 se sont montrés capables de prévenir l’accumulation de masse grasse au niveau de la taille, aussi bien chez des personnes normales ou obèses . Lorsque la dose utilisée est plus élevée (6 g par jour) et lorsqu’ils sont utilisés en association avec une activité physique, les bénéfices semblent décuplés : il y a accélération de la lipolyse (utilisation des graisses corporelles pour fournir de l’énergie), accélération de la perte de graisse et diminution de la perte de muscles . Ce bénéfice existe aussi bien chez des personnes en bonne santé sans surpoids que chez des personnes diabétiques souffrant d’obésité . Un dernier avantage est la diminution de l’appétit chez les personnes en surpoids qui suivent un régime comportant des oméga-3 . Prévenir l’ostéoporose . Chez l’homme, une étude Américaine ayant observé pendant 4 ans plus de 1500 hommes et femmes âgés de 45 à 90 ans a constaté un lien entre le rapport alimentaire oméga-6 sur oméga-3 et la densité minérale osseuse : plus ce rapport était bas, plus la densité était élevée . une étude a testé différents acides gras sur 16 femmes souffrant d’ostéoporose, pendant une durée de 16 semaines : un groupe a reçu 4 g d’huile d’olive par jour, un autre 4 g d’huile de poisson, un troisième 4 g d’huile de bourrache et le dernier 4gr d’huile de poisson et de bourrache. Les deux groupes ayant reçu de l’huile de poisson ont vu leur taux de calcium augmenter et certains marqueurs de l’activité osseuse changer, indiquant un effet positif sur l’os (hausse de l’ostéocalcine et du collagène, baisse des phosphatases alcalines) . Cet effet positif des oméga-3 sur l’os existerait également avec l’ALA, même s’il semble plus modéré . Le mécanisme d’action des oméga-3 sur la trame osseuse n’est pas encore très clair. Il semblerait qu’ils permettent aux prostaglandines E2 d’activer un sous-type de récepteur (EP2 et EP4) qui sont des médiateurs de l’anabolisme osseux (la construction de l’os et la diminution de sa destruction) . L’équilibre entre oméga-6 et oméga-3 Les oméga-6 constituent une autre grande famille d'acides gras, indispensables au fonctionnement de l'organisme. Ils se trouvent plus facilement dans l'alimentation quotidienne que les oméga-3, ce qui explique le déséquilibre entre ces deux types d'acides gras. Les acides gras oméga-6 et oméga-3 sont synthétisés par la même enzyme, ce qui signifie qu'ils sont « en compétition » pour pouvoir être utilisés par l'organisme. L'acide gras qui sera présent en plus grande quantité sera le premier à être métabolisé. Il est donc nécessaire de repartir la consommation d'oméga-6 et d'oméga-3 au cours de la journée et en fonction des besoins de l'organisme. Les doses recommandées L'AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) aujourd'hui devenue l'ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), recommande de consommer cinq doses d'oméga-6 pour une dose d'oméga-3. Ce taux vise surtout à équilibrer la balance entre les deux acides gras car la consommation d'oméga-6 a tendance à dépasser très fortement celle d'oméga-3. Aux Etats-Unis par exemple, le ratio atteint des chiffres alarmants de 40 pour 1, ce qui signifie que la population consomme en moyenne 40 doses d'oméga6 pour une dose d'oméga-3. En France, ce ratio tourne autour de 15 pour 1. Rétablir l’équilibre Au vu des différentes études, il est donc conseillé de diminuer l'apport d'oméga-6 et d'augmenter celui d'oméga-3. Pour cela, il faut modérer les produits riches en oméga-6 tels que les huiles de tournesol et leur préférer l'huile de colza riche en oméga-3. On trouve également les oméga-6 dans les aliments industriels et les produits issus d'animaux (viande, œuf, lait…) qui ont été nourris avec du soja ou du maïs. Ces aliments doivent être consommés avec modération. Toujours selon l'AFSSA, les apports recommandés en oméga-3 sont de l'ordre de 2g par jour. Pour arriver à ce taux, il faut privilégier certains aliments comme l'huile de colza citée plus haut, les noix, les poissons gras…