https://www.lemonde.fr/international/article/2022/10/15/iran-de-nouvelles-manifestationsattendues-samedi-pour-denoncer-le-regime-malgre-la-repression_6145900_3210.html
L’indignation provoquée par la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini a entraîné la plus
grande vague de manifestations en Iran depuis les protestations de 2019 contre la hausse du
prix de l’essence dans ce pays riche en pétrole.
Cette Kurde iranienne de 22 ans avait été arrêtée, le 13 septembre, par la police des mœurs
à Téhéran pour avoir, selon celle-ci, enfreint le code vestimentaire strict de la République
islamique pour les femmes, prévoyant notamment le port du voile. Les autorités iraniennes
affirment que la jeune femme est morte des suites d’une maladie et non de « coups », d’après
un rapport médical rejeté par son père. Son cousin a affirmé qu’elle était morte après « un
violent coup à la tête ».
Depuis, des jeunes femmes, étudiantes et écolières, sont les fers de lance des manifestations
au cours desquelles elles scandent des slogans antigouvernementaux, mettent le feu à leur
foulard et affrontent les forces de sécurité.
Au moins 108 personnes ont été tuées depuis le 16 septembre, selon l’association Iran Human
Rights (IHR), basée à Oslo. De son côté, Amnesty International a déploré la mort d’au moins
vingt-trois mineurs « tués par les forces de sécurité iraniennes », ajoutant qu’ils étaient âgés
de 11 à 17 ans.
A Téhéran, les élèves d’un lycée iranien pour filles, ayant rejoint les manifestations
nationales antigouvernementales, font un doigt d’honneur aux photos de Khomeyni, le
fondateur, et d’Ali Khamenei, le guide suprême de la République islamique d’Iran, et scande
le slogan « Mort au dictateur ».