Uploaded by HAWLER YING

L’acte rédactionnel

advertisement
L’acte rédactionnel
« Comme ni la lecture ni la maîtrise de l’écrit ne sont des phénomènes homogènes, nous ne
pouvons pas en tirer de règle générale qui lie maîtrise de l’écrit et cognition. […]Mais en
examinant la diversité des écrits et des manières de les utiliser, ainsi que des modèles qu'ils
nous procurent, nous avons pu préciser un certain nombre de relations entre maîtrise de
l'écrit et cognition. La relation est la suivante : toute écriture peut être verbalisée ou lue, et
donc toute écriture est un modèle pour la parole. Toute écriture a par conséquent des
implications cognitives. »
David R. Olson, extrait de L’univers de l’écrit, 1994, Retz, p. 304-312.
L’acte rédactionnel dans un processus d’enseignement/apprentissage serait une
pratique fondamentale dans l’acquisition d’un savoir. Ecrire n’est pas seulement une
tâche conditionnée mais une méthode ou un moyen dont l’objectif est de garder
trace, synthétiser, et de reproduire un discours cohérent à partir d’un discours oral
ou écrit, une réalisation et/ou une concrétisation de la pensée humaine et
individuelle.
Cependant, l'écriture varie, change, et a des critères et des caractéristiques.
En somme, l'apprenant devrait disposer d'une ou de plusieurs stratégies
rédactionnelles, afin d'accomplir sa formation mais aussi, devrait pouvoir mobiliser
une ou plusieurs compétences différenciées et différentielles, dont l’objectif est audelà de la transcription ; il s’agit en réalité de pouvoir dégager et proposer un sens
selon les contextes de communication en classe de FLE et en vue de situation en extra
et para scolaire.
Dans un contexte plus précis, celui de l’écrit structuré en contexte scolaire, les
enseignants souhaitent et exigent, même, des apprenants que soit acquise la
compétence de l’écrit comme compétence de base. Cependant, beaucoup se
retrouvent dans une situation où l’apprenant est incapable d’effectuer cette tâche ou
faisant face à des lacunes considérables.
Rappelons que toute activité pédagogique organisée, enseignée en classe de FLE
dépend obligatoirement d’objectifs structurés. Ainsi, la production et la réalisation de
l’écrit devient une compétence qui vise différentes compétences :
 une compétence de base qui vise à saisir l’information explicite de l’écrit
 une compétence intermédiaire, qui vise à reconstituer l’organisation explicite
du document
 une compétence approfondie, qui vise à découvrir l’implicite d’un document
écrit
L’objectif de toute activité de l’écrit est donc d’amener notre apprenant
progressivement vers le sens d’un écrit, à comprendre et à lire différents types de
texte. L’objectif premier de cette compétence n’est donc pas la compréhension
immédiate d’un texte, mais l’apprentissage progressif de stratégies de lecture dont la
maîtrise doit à long terme, permettre à notre apprenant d’avoir envie de lire de
feuilleter un journal ou de prendre un livre en français. Les apprenants vont acquérir
petit à petit les méthodes qui leur permettront plus tard de s’adapter et de progresser
dans des situations authentiques de compréhension écrite.
Ne considérons pas l’écrit comme technique mais comme une activité, dans ce
sens obéir aux normes traditionnelles du papier et du crayon n’est point admis
comme la base de la tâche. L’apprenant fait appel à un ensemble de manifestations
psycholinguistiques pour réaliser un exercice structuré comme suit :
Perception d’un discours source (oral ou écrit), traduire dans un discours
intermédiaire pour le finaliser en un discours cible. Ainsi, l’écrit ne serait pas une
tâche rédactionnelle isolée mais une stratégie rédactionnelle schématisée.
En salle de cours, qu’il s’agisse d’un résumé (selon une pré -enquête exercice
souvent travaillé en classe) ou d’une dissertation, ou même d’un exposé, l’élève serait
obligé de faire appel à cette structuration avant la rédaction finale et cela dans une
dynamique de reproduction. En d’autres termes, ce même apprenant devrait
conceptualiser une thématique avant d’en devenir rédacteur. Rajoutons que ces
exercices relèvent de l’écrit et/ou de l’oral, deux compétences langagières
appréhendées, dans certains cas par les apprenants. De surcroit, notons pour réaliser
un travail en situation de production ecrite, il serait nécessaire de passer par
différentes étapes : faire usage de son ouïe, engager un processus cognitif, qui
donnerait lieu à une compréhension, sélection, schématisation,
synthèse et
reproduction.
Par ailleurs, les nouveaux programmes tels qu'ils sont conçus, à titre
d’exemple, au secondaire sont supposés préparer l'apprenant à sa formation
universitaire, installer diverses compétences, dont la production écrite. Dans ce cas
de figure, l'apprenant serait en mesure d’opérationnaliser ses compétences à
l'université.
Ce même apprenant devrait disposer de différentes aptitudes, pour la
réalisation de produit sémantiquement complet, que nous classerions ainsi :
-Aptitude d’écoute ou de lecture.
-Aptitude de sélection et donc d’élimination.
-Aptitude de restructuration.
-Aptitude de synthèse et de résumé.
L’activité de production écrite demeure une tâche savante, dont les fonctions
se différencient n’ont pas par la nature de l’exercice ni même par la nature du
discours source, mais reste relative au discours cible. Qu’elle soit support pour une
révision, pour une préparation de rédaction, ou pour compléter un savoir acquis, la
production écrite fait appel, obligatoirement, à une structure relativement complexe.
Entre la perception auditive, la sélection, la schématisation et la
conceptualisation avant l’exploitation la concrétisation par l’écrit, sollicite un effort
de nature particulière chez l’apprenant.
Par ailleurs, son enseignement n’est pas fortuit, ses fonctions sont diverses, et
son efficacité serait prouvé.
Dispenser un enseignement théorique de la production écrite en particulier et
de l’écrit en général, serait à notre avis une conception arbitraire d’une tâche
rédactionnelle. Son usage nécessite un conditionnement et un exercice qui en font
une pratique reflexe.
Download