FIABILITE DES CANALISATIONS SOUS PRESSION DE GAZ CAS DU TRONCON BEN SAHLOUN--AINTURKIA Résumé : Le présent article expose une mise en pratique de concepts théoriques pour l’évaluation de la fiabilité d’un tronçon de pipeline soumis à une pression interne et dont la paroi est le siège de corrosion. Le modèle de calcul s’appuie sur l’ASME B31G Modifiée [1], norme utilisée pour vérifier la résistance des éléments tubulaires comportant des pertes de métal par corrosion. Mais au lieu d’adopter une démarche déterministe, le modèle suppose que les variables de calcul sont aléatoires et qu’en conséquence, la sollicitation (S) et la résistance (R) qui en découlent le sont. Le comportement de la fonction d’état limite, formulant la marge de sécurité (M) entre la pression de rupture et la pression de service, permettra alors d’estimer la probabilité d’échec associée à chaque perte de métal puis, d’en déduire la probabilité de défaillance de la totalité du tronçon considéré comme un système série. Un état limite est défini en tant qu’état au-delà duquel le pipeline ne satisfait plus une exigence de conception particulière. Cette exigence est dans notre cas la résistance à la pression interne exercée sur la paroi défectueuse. La méthode FORM "๐น๐๐๐ ๐ก ๐๐๐๐๐ ๐ ๐๐๐๐๐๐๐๐๐ก๐ฆ ๐๐๐กโ๐๐" est implémentée pour l’évaluation de la probabilité (Pf) de défaillance des défauts pris distinctement et supposés sans corrélation. Moyennant des transformations de variables, la méthode recherche le point du domaine de défaillance le plus proche de l’origine de l’espace équivalent des variables normales centrées réduites. Ce point de la surface d’état limite est appelé point de conception. La distance euclidienne qui le sépare de l’origine ainsi obtenue est l’indice de fiabilité de Hasofer-Lind (βHL). La probabilité de défaillance est ensuite calculée par la fonction exprimant la densité cumulative de la distribution normale centrée réduite Φ(− ๐ฝ ). La démarche FORM permet d’estimer rapidement les faibles probabilités qui auraient demandé un grand nombre de simulations Monte Carlo. Mais elle apporte des imprécisions en rapport avec la linéarisation et selon la courbure de la fonction d’état au voisinage du point de conception. Ainsi, pour entériner les calculs, certains résultats sont vérifiés par la méthode MC. L’outil informatique utilisé est le tableur Microsoft® Excel® 2016 pour le calcul et son complément Solver pour l’optimisation de la convergence vers l’indice de fiabilité [7][8]. Mots clés : Fiabilité – Probabilité de rupture (de défaillance, d’échec) – Fonction d’état limite (de performance) – Point de conception – Corrosion – Perte de métal (d’épaisseur) – FORM – Monte Carlo – Variable aléatoire – Contrainte (pression) de rupture 1 za2021 Introduction Les ouvrages de transport gaz sont conçus selon plusieurs normes (NT, ASME, ISO/BS/EN, CSA, …etc.) pour supporter notamment les pressions internes maximales de service. Les épaisseurs minimales sont calculées exactement de façon à satisfaire les exigences des normes utilisées. Pour ce qui nous concerne, la norme NT 109.01 [2] utilise la formule de Barlow afin de déterminer la pression maximale de service (๐) en fonction de l’épaisseur (๐), du diamètre (๐ท) et de la limite élastique tenant compte de la catégorie d’emplacement (๐ก) ; ๐ = 2 ⋅ ๐ก ⋅ ๐/๐ท. Durant la phase d’exploitation, différents codes (API, ASME, SHELL, DNV, RSTRENG…etc.) permettent de vérifier l’intégrité des sections de canalisations comportant des pertes de métal sur les éléments tubulaires, les coudes et les cintrages. D’autres paramètres qui concernent la taille des défauts entrent en jeu, mais là encore, une approche purement déterministe est adoptée. Or les paramètres de calcul sont des grandeurs générées et mesurées tout au long de procédés complexes. Il en est de même pour les dimensions des pertes de métal détectées par les racleurs instrumentés. Toutes ces grandeurs physiques sont alors incertaines et sujettes à des variations supposées rester dans des plages d’acceptabilité. Pour une prise en compte de l’incertain, une autre approche probabiliste est adoptée depuis plusieurs décennies en mécanique des structures. Concernant les réseaux gaz, la démarche fiabiliste est relativement récente. En 2006, la norme BS/EN/ISO 16708 [3] est publiée. Elle apporte un complément probabiliste aux normes classiques de calcul déterministe, notamment l’ISO 13623 [4], et propose des méthodes aux états limites basées sur la fiabilité des systèmes de transport par conduites. La fiabilité peut être définie comme étant l’étude des défaillances d’un point de vue statistique en particulier. La fiabilité d’un système évalue la probabilité qu’il accomplisse régulièrement une fonction souhaitée, dans certaines conditions et pendant une certaine période de temps afin de satisfaire un objectif. Théoriquement, la fiabilité (R) et la probabilité de défaillance (Pf) sont complémentaires ; R + Pf = 1. Dans l’approche déterministe, les entrées et les sorties sont fixes, le système passe ou casse, une réponse binaire, du type 0 ou 1, est attendue. Mais, même si le système passe, des risques si infinitésimaux qu’ils soient, subsistent. Une des versions de la loi de MURPHY, ou selon d’autres sources la loi de FINAGLE, dit que s’il y a la moindre possibilité que ça rate, ça ratera. Avec l’approche fiabiliste, il s’agit de traquer ces événements rares dès la phase d’étude, mais aussi tout au long de la vie de l’ouvrage. Les données ne sont plus restreintes aux valeurs nominales, elles couvriront désormais tout leur domaine possible pour prendre en considération les erreurs et les incertitudes. On parle dans ce cas d’étude par couplage mécano-fiabiliste, basée à la fois sur les modèles de calcul et sur les lois statistiques afin d’attribuer une note à la structure non plus de 0 ou 1, mais entre 0 et 1. Qu’il soit question de fiabilité ou de déficience, cette note se rapporte à une probabilité que Laplace qualifie comme étant relative d’une part à notre ignorance, et d’autre part à notre savoir. Les normes fiabilistes préconisent des seuils limites pour les conduites de transport gaz selon leur catégorie d’emplacement. D’après l’estimation de la probabilité de défaillance, l’opérateur des réseaux a la possibilité de mettre en place un plan de maintenance conçu sur une priorisation des défauts à traiter de manière à respecter ces seuils minimums de fiabilité. 2 za2021 Plusieurs modes de défaillance sont évoqués dans l’ISO 16708, mais dans la présente analyse, seules les probabilités de défaillances dues aux pertes d’épaisseur sont estimées. Ce type de défaut est l’une des causes principales responsables de l’interruption du transport de fluides par pipeline. Ouvrage étudié Le tronçon BenSahloun - AinTurkia fait partie du gazoduc Msaken - Gabès reliant le centre au sud de la Tunisie depuis début 1995. Il est délimité par deux postes de coupure et comprend deux postes de sectionnement, tous situés dans la banlieue de la ville de Sfax. Cette conduite bidirectionnelle revêt une importance capitale pour l’acheminement des gaz achetés vers les centres de production d’électricité ainsi que vers les divers pôles urbains et industriels du pays. Ses caractéristiques sont : - Diamètre : 508 mm Nuance : API 5L X60 Procédé : SAWH Epaisseur A : 6,39 mm B : 7,77 mm C : 11,66 mm Longueur : 27.5 km A : 9.6 km B : 14.1 km C : 3.8 km Revêtement Tube : Polyéthylène extrudé tri-couche, Soudure : Manchon thermo-rétractable Protection cathodique : Par courant imposé Le pipeline a été contrôlé par racleur instrumenté à deux reprises en 2002 et en 2018. Le recoupement des deux rapports n’est pas d’une grande utilité tellement les résultats sont différents. En effet, la première inspection a été réalisée près de sept ans après la mise en gaz de l’ouvrage mais, ne peut pas être considérée comme inspection de référence. Elle avait révélé la présence de faibles pertes de métal qui étaient situées majoritairement dans la paroi interne et qui n’ont pas semblé avoir évolué depuis, au vu de la seconde inspection. Outre les anomalies de fabrication et de construction, la reconnaissance des défauts signalés par le deuxième contrôle a permis de constater que des corrosions localisées ont effectivement eu lieu à proximité des soudures circonférentielles sous les manchons thermo-rétractables trouvés décollés par endroits. Il est vraisemblablement question de corrosion par piqûre apparaissant généralement suite à la rupture de la couche passive qui, pour une raison ou une autre, peut rester dans un état inactif ou continuer à évoluer sous l’effet des produits de la réaction. Loin de prétendre expliquer les causes du phénomène, le présent document se veut plutôt une estimation de ses conséquences. Toutefois, ce n’est pas par hasard que ce type de corrosion ait lieu dans des sections revêtues sur site par des bandes thermo-rétractables. La proximité des soudures, la nuance de l’acier, les conditions d’application du système de revêtement, l’environnement des sections touchées, le niveau de protection cathodique ou toute combinaison de ce qui précède, sont des causes potentielles. A part la corrosion, l’inspection a rapporté d’autres familles de défauts qui sont les anomalies de fabrication et de pose affectant la tôle et les cordons hélicoïdaux. Pour ces derniers, le rapport indique s’il s’agit de défectuosités locales, axiales, circonférentielles ou généralisées, ces informations ont aidé à définir l’étendue des CND de vérification réalisés sur les sites. Les imperfections de la tôle telles que griffures, arrachement et délaminations sont autant renseignées selon leurs orientations dans le tube. Contrairement aux corrosions, ces défauts ne sont pas supposés évoluer dans le temps et seront traités comme pertes de métal stables tout au long de la vie de l’ouvrage. Les pertes de métal reconnues comme étant dues à des agressions subies en cours d’exploitation, accompagnées systématiquement de détérioration du revêtement, seront assimilées à des corrosions appelées à se développer dans le temps selon le même modèle et avec les mêmes taux de croissance. 3 za2021 Pour ce qui concerne les soudures circonférentielles, une seule anomalie a été décelée sur un joint de raccordement dans un poste de sectionnement. Des CND ont été également effectués et confrontés aux contrôles primitifs de la pose pour s’assurer de la conformité du joint à l’API 1104. Modèle et fonction d’état limite L’ASME B31G Modifiée constitue un guide d’évaluation des pertes de métal dans les canalisations et les systèmes de tuyauterie et de détermination de la résistance résiduelle. Elle s’applique aux éléments tubulaires, aux cintrages et aux coudes comportant des pertes de métal dues à la corrosion interne et externe, ou produites par les meulages effectués pour éliminer les griffures, les arrachements de métal et les morsures d’arc de la surface des tubes. Les soudures de fabrication longitudinales et hélicoïdales sont aussi couvertes par les dispositions de la norme si une ductilité analogue au matériau de base est garantie. Par contre, toute forme de corrosion sélective affectant ces soudures ainsi que toute anomalie des joints circonférentiels sont à traiter en dehors du cadre de cette norme. Généralement pour les conduites enterrées, la contrainte circonférentielle due à la pression interne est la plus importante contrainte et elle régira le mode de défaillance. Les méthodes et critères fournis par l’ASME B31G ne concernent pas les défaillances dues aux contraintes longitudinales. Pour de telles situations, il faudrait se référer à d’autres documents d'orientation tels que l’API 579-1/ASME FFS-1[21]. Fig.1 caractéristiques d’un défaut typique [1] Les pertes d’épaisseur sont ainsi caractérisées par leur longueur axiale (L) et leur profondeur (d). Leur vérification est ensuite effectuée à l’aide de la contrainte de rupture estimée (SF) : ๐บ๐ญ = ๐บ๐๐๐๐ ๐ ๐ ๐ ๐,๐๐( ) ๐ ๐ ๐ ๐,๐๐( )/๐ด Où, en accord avec la nomenclature de l’ASME B31G Modifiée : - ๐บ๐๐๐๐ : Contrainte d’écoulement plastique La contrainte d’écoulement est un concept utilisé en mécanique de la rupture pour tenir compte de l’écrouissage dans le domaine élastoplastique du matériau. Dans une courbe contrainte/déformation, la contrainte d’écoulement est située entre la limite élastique SMYS et la limite de rupture SMTS. Pour les matériaux usuels des tubes, il a été constaté que cette contrainte était en moyenne d’environ 10 ksi supérieure à la limite d’élasticité. Elle est définie de différentes manières selon les sources, mais nous retenons la formule donnée dans le système SI par l’ASME B31G Modifiée : ๐บ๐๐๐๐ = ๐บ๐ด๐๐บ + ๐๐(๐ด๐ท๐) ๐๐๐๐ < ๐๐๐๐๐ค < ๐๐๐๐ 4 za2021 - SMYS : Limite élastique C’est la limite d’élasticité minimale spécifiée pour les aciers destinés à la fabrication des tubes utilisés dans l’industrie gazière et pétrolière. Le terme (SMYS) de l’API 5L [6] correspond au terme (Rt0,5) de la BS/EN/ISO 3183 [5]. Toutefois les données des certificats matière peuvent être utilisées dans les calculs si elles sont connues avec suffisamment de traçabilité. L’ASME B31G Modifiée fait d’ores et déjà allusion à une représentation statistique des propriétés mécaniques. - SMTS : Limite de rupture Il s’agit de la résistance à la traction qui correspond à (Rm) dans la norme [5] BS/EN/ISO 3183. Toujours est-il qu’il convient également de choisir les données des certificats si fiables. - M : Facteur de Folias Le facteur de Folias est un terme qui tient compte de l’amincissement de la tôle à l’endroit du défaut. Il est exprimé en fonction de la longueur du défaut (L), du diamètre (D) et de l’épaisseur du tube (t). ๐= 1 + 0.6275 ๐ = 0.032 + 3.3 − 0.003375 Si ≤ 50 Si > 50 C’est la première écriture de (M) qui est le plus souvent utilisée pour les faibles à moyennes étendues de défauts, dans notre cas, tant que ๐ฟ < 400 ๐๐. - ๐ : Profondeur de la perte de métal (Fig.1) C’est la profondeur maximale mesurée qu’il s’agisse d’une corrosion locale, d’une corrosion généralisée ou d’un cluster de corrosions interférentes. Elle ne doit pas dépasser 80% de l’épaisseur. - L : Longueur axiale de la perte de métal (Fig.1) C’est la projection sur l’axe longitudinal de l’étendue du défaut. Elle doit tenir compte des interactions entre les défauts selon la règle [1] des 3๐ก. - ๐ : Epaisseur de la canalisation (Fig.1) Il est préférable de mesurer directement l’épaisseur sur la partie saine de la paroi pour des calculs déterministes, sinon la valeur nominale est utilisée comme espérance pour les calculs probabilistes. - D : Diamètre de la canalisation C’est le diamètre extérieur spécifié, à ne pas confondre avec le diamètre nominal DN ou NPS. Une anomalie est considérée acceptable lorsque le produit de la contrainte de rupture (SF) par le coefficient de sécurité (FS) est supérieur à la contrainte circonférentielle (SO) calculée à la pression de service (PO), maximale (MOP) ou maximale admissible (MAOP). L’ASME B31G modifiée [1] recommande un facteur de sécurité minimal de 80%, elle comprend par ailleurs des tables qui déterminent, par plage de diamètre, la valeur admissible de L en fonction de d pour différentes épaisseurs standards avec un coefficient de sécurité de 72%. Cependant, pour rester 5 za2021 conforme à la norme NT 109-01[2], les facteurs de sécurité visés dans le présent modèle de calcul sont définis d’après la catégorie d’emplacement des canalisations : - - ๐ธ๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐ก ๐๐ ๐ถ๐๐กé๐๐๐๐๐ ๐ด → ๐น๐ = 72% ๐ธ๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐ก ๐๐ ๐ถ๐๐กé๐๐๐๐๐ ๐ต → ๐น๐ = 60% ๐ธ๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐ก ๐๐ ๐ถ๐๐กé๐๐๐๐๐ ๐ถ → ๐น๐ = 40% Au final, la résistance du défaut (R) exprimée en MPa est : ๐ 1 − 0,85( ) ๐ก ๐ = ๐น๐ โ (๐๐๐๐ + 69) ๐ 1 − 0,85( )/๐ ๐ก D’un autre côté, la contrainte circonférentielle, sous l’effet de la pression de service (PO), ou la sollicitation (S) comme dénommée auparavant, est : ๐=๐ โ ๐ท 2๐ก Dans la méthode contrainte-résistance, la fonction d’état limite (R-S) s’écrit alors : ๐น๐ โ (๐๐๐๐ + 69) 1 − 0,85 ๐ ๐ก ๐ 1 − 0,85( )/๐ ๐ก −๐ โ ๐ท 2๐ก Or, si on multiplie les deux termes de l’expression (R-S) par (2t/D), on arrive à une autre forme de la fonction de performance appelée désormais (๐บ) et déduite cette fois-ci de la différence entre la pression de rupture (PF) et la pression de service (PO). ๐บ = 2 โ ๐น๐ โ (๐๐๐๐ + 69) 1 − 0,85 1 − 0,85 ๐ ๐ก ๐ /๐ ๐ก ๐ก −๐ =๐ −๐ ๐ท โถ (1 − ๐ ) ๐ On retrouve le facteur de réparation estimé « Estimated Repair Factor » (ERF=PO/PF) et implicitement le critère de défaillance (๐บ < 0 โน ๐ธ๐ ๐น > 1) de l’ASME B31G. Plusieurs expressions peuvent servir de fonction décrivant le modèle d’une section de canalisation affectée par une perte de métal et soumise à une pression interne. Cela dit, nous retenons l’écriture résultant de la marge (PF - PO) comme fonction d’état limite. Pour compléter le modèle, connaissant les vitesses de corrosion radiale (CRd) et longitudinale (CRL) et en supposant une croissance linéaire [11][12], on peut prévoir l’évolution de l’anomalie à un temps futur (T) et les dimensions prédites s’écrivent : ๐(๐) = ๐ + ๐ถ๐ โ (๐ − ๐ ) ๐ฟ(๐) = ๐ฟ + ๐ถ๐ โ (๐ − ๐ ) ๐ est une circonstance donnée de référence où les dimensions ๐ et ๐ฟ sont rapportées, telle la dernière inspection en date. Pour simplifier, on pourra supposer ๐ = 0 Les données stochastiques (๐๐๐๐, ๐ก, ๐ท, ๐, ๐ถ๐ , ๐ฟ, ๐ถ๐ , ๐๐ก ๐ ) sont les composantes d’une variable multidimensionnelle ou d’un vecteur aléatoire appelé (๐). (๐น๐) et (๐) sont des constantes déterministes qui définissent respectivement le niveau de sécurité et le temps passé depuis le repérage du défaut. 6 za2021 โก โข โข ๐ + ๐ช๐น๐ โ ๐ โข 1 − 0,85 โ ๐ ๐บ(๐) = ๐น๐ โ (๐บ๐ด๐๐บ + 69) โ โข ๐ + ๐ช๐น๐ โ ๐ โข ๐ โข1 − 0,85 โ โข (๐ณ + ๐ช๐น๐ณ โ ๐) (๐ณ + ๐ช๐น๐ณ โ ๐) โข 1 + 0.6275 โ − 0.003375 โ ๐ซโ๐ ๐ซโ๐ โฃ โค โฅ โฅ โฅ 2โ๐ โฅโ − ๐ท๐ถ ๐ซ โฅ โฅ โฅ โฅ โฆ ๐๐ป (๐ง : ๐ซ , ๐ง : ๐ , ๐ง : ๐ , ๐ง : ๐ณ , ๐ง : ๐ท๐ถ , ๐ง : ๐๐ด๐๐บ , ๐ง : ๐ช๐น๐ , ๐ง : ๐ช๐น๐ณ ) Fig.2 Fonction d’état limite et vecteur variable ๐บ(๐) est une fonction d’état limite ultime ELU (en anglais, Ultimate Limit State, ULS) et évoque contextuellement une cause de défaillance unique sous l’effet de la pression interne. Elle est négative dans le domaine de défaillance ๐ , positive dans le domaine sûr ๐ et nulle sur la surface d’état limite ๐บ(๐) = 0. Dans un système à deux variables, la limite entre les domaines ๐ et ๐ est une courbe, avec trois variables cette limite est une surface, mais au-delà de trois dimensions, la concrétisation de l’hyperespace devient complexe. ๐ ๐ ๐๐ ๐ฎ(๐ฟ) < ๐ ๐๐ ๐ฎ(๐ฟ) = ๐ ๐ฎ(๐ฟ) < ๐ ๐ฎ(๐ฟ) = ๐ ๐ ๐๐ ๐๐ ๐ฎ(๐ฟ) > ๐ ๐ ๐ฎ(๐ฟ) > ๐ O ๐ ๐ Fig.3 Illustration de surface d’état limite 2D et 3D En théorie des probabilités, si (X) est un vecteur aléatoire de dimension (n) composé de variables réelles à densité (xi=1…n), il existe alors une fonction de densité à plusieurs variables aléatoires ou loi conjointe f(x) telle que la probabilité que (X) appartienne à un domaine ๐บ est égale à l’intégrale de cette fonction dans le même domaine ; Si Ω(X) = {๐ ∈ โ , ๐บ(๐) ≤ 0} alors, ๐๐๐๐(๐ ∈ Ω) = ∫ ( ) ๐(๐ฅ)๐๐ฅ, ๐ฅ étant une réalisation de ๐, sachant que par définition, ∫โ ๐(๐ฅ)๐๐ฅ = 1 7 za2021 De ce fait, la probabilité de rupture de la section de pipeline comprenant un défaut, ou la probabilité que la fonction d’état ๐บ(๐) prenne une valeur négative, correspond à la probabilité pour que les éléments (z1, …, z8) soient les coordonnées d’un vecteur (๐) octa-dimensionnel appartenant au domaine ๐ . ๐ = ๐๐๐๐[๐บ(๐) ≤ 0] = ๐๐๐๐ ๐ ∈ ๐ท = ∫ ๐(๐ง)๐๐ง , ๐ง étant une réalisation de ๐. Variables aléatoires de calcul La fonction d’état limite fait appel aux huit cordonnées du vecteur variable (๐). Chaque composant (๐ง ), est décrit par l’intermédiaire d’une densité de probabilité qui lui affecte des valeurs aléatoires tenant compte des erreurs intrinsèques et des incertitudes de mesures. Parmi les lois de probabilité, la loi normale ou loi de Laplace-Gauss est particulièrement importante [15] dans la modélisation des phénomènes en sciences et en engineering. La loi normale avec sa courbe symétrique en cloche dépend de deux paramètres ; son espérance (µ) et son écart-type (๐). Dans certains cas, notamment pour représenter les caractéristiques mécaniques des matériaux, la loi log-normale ou loi de Galton est utilisée. Une variable qui suit une loi log-normale est une variable dont le logarithme suit une loi normale de même espérance et de même écart-type. Cette dernière distribution statistique est couramment choisie [9][10][12][13][14] pour décrire la limite élastique des aciers de pipelines. L’API 5L spécifie les valeurs minimales des limites élastiques (SMYSAPI5L) qui sont utilisées nominalement pour chaque grade dans la conception des canalisations avec la formule de Barlow. Mais en réalité, leurs espérances effectives [12] employées dans les calculs fiabilistes sont de 8 à 12% supérieures et leurs écarts-types relatifs sont de 3 à 4%. Il n’empêche que les résultats des essais en usines offrent des données exploitables pour déterminer les moyennes et les écarts-types des caractéristiques mécaniques surtout avec une production de niveau PSL2. Toutefois, retenons l’écriture de la limite élastique : ๐บ๐ด๐๐บ โฝ ๐๐ธ๐ฐ๐(๐ = ๐, ๐ โ ๐บ๐ด๐๐บ๐จ๐ท๐ฐ๐๐ณ ; ๐ = ๐% โ ๐) Pour la pression de service, la loi normale fait le plus souvent l’objet d’un choix pertinent. Cependant, certains auteurs préfèrent une des lois d’extrémum [14] Gumbel ou Weibull qui reproduisent les éventuelles pressions extrêmes à l’aval des stations de compression. Il serait également justifiable d’opter pour une valeur prédéterminée correspondant à la pression maximale de service. De par son emplacement et étant donné l’historique disponible, le tronçon analysé n’enregistre pas d’augmentations de pression et subit constamment des charges en deçà de la (MAOP). Partant de ce fait, le choix s’est porté sur la distribution à la fois raisonnable et conservatrice : ๐ท๐ถ โฝ ๐(๐ = ๐, ๐ ๐ด๐ท๐ ; ๐ = ๐, ๐% โ ๐) Suivant la règle empirique et avec cette caractérisation de la pression, 99.73% des valeurs aléatoires appartiennent à l’intervalle approximatif [7.0 ; 7.6] ๐๐๐. Aussi, à peine 1.3‰ dépassent 7.6 ๐๐๐ et seulement 0.32โฑ sont supérieures à 7.7 ๐๐๐. Les pressions extrêmes sont donc très rares, ces considérations s’accordent bien avec les conditions réelles d’exploitation et justifient les paramètres de la distribution normale sélectionnée. Quant aux dimensions géométriques du tube (t) et (D), les valeurs nominales sont d’ordinaire supposées correspondre aux espérances mathématiques d’une loi normale. Les écarts-types sont calculés |12] d’après 8 za2021 les tolérances de l’API 5L et suivant la règle des 3σ, appelée aussi règle 68-95-99.7 ou encore règle empirique. En effet, pour une loi normale, les valeurs sont réparties comme suit (voir Fig. 4 ci-contre) : - 68.3% entre (µ − ๐) et (µ + ๐) - 95.4% entre (µ − 2๐) et (µ + 2๐) - 99.7% entre (µ − 3๐) et (µ + 3๐) Donc, si une variable aléatoire suit une loi de Gauss ๐ณ โฝ ๐ฉ(๐ ; ๐ ), ses valeurs tirées au hasard sont dans l’intervalle [µ-3σ ; µ+3σ] avec un niveau de confiance de pratiquement 100% et il peut être admis que : Fig.4 Interprétation schématique de la règle empirique [ ] {๐ณ = ๐ − 3๐ ; ๐ณ = ๐ + 3๐} โบ {๐ = ๐ณ +๐ณ 2 −๐ณ 6 ≤๐ณ≤๐ณ ๐ท = ๐ท − ๐๐๐{0,005๐ท ; 1,6} ๐๐ก [ ] ๐ท = ๐ท + ๐๐๐{0,005๐ท ; 1,6} โน ๐ = ๐ท ๐๐ก ๐ ≈ 0,1% โ ๐ท ๐ก = ๐ก − 0,1๐ก ๐๐ก [ ] ๐ก = ๐ก + 0,1๐ก ๐=๐ก ๐ ≈ 3,3% โ ๐ก โน ;๐= ๐ณ ๐ณ ๐๐ก } Il est à remarquer qu’étant donné l’insignifiance de son écart-type, certains auteurs [12] assignent au diamètre une valeur déterministe. Tout bien considéré, le diamètre et l’épaisseur seront donnés par : ๐ซ โฝ ๐(๐ = ๐ซ ; ๐ = ๐, ๐๐% โ ๐) ๐ โฝ ๐(๐ = ๐ ; ๐ = ๐. ๐๐% โ ๐) Toujours selon les sources citées, la profondeur et la longueur de la perte de métal sont supposées suivre une loi normale d’écarts-types relatifs 10% et 5% : ๐ โฝ ๐(๐ = ๐ ; ๐ = ๐๐% โ ๐) ๐ณ โฝ ๐(๐ = ๐ณ ; ๐ = ๐% โ ๐) Concernant l’évolution des défauts de corrosion, une croissance linéaire de la profondeur et de la longueur est l’approximation [11] envisagées. Autrement dit, les vitesses de corrosion radiale et longitudinale sont définies respectivement par les moyennes préservatrices (๐ฅ๐/๐ฅ๐ ≈ 1.4/23) et (๐ฅ๐ฟ/๐ฅ๐ ≈ 20/23) et elles sont modélisées par des distributions normales de coefficient de variation 10% : ๐ช๐น๐ โฝ ๐(๐ = ๐, ๐๐ ๐๐/๐๐ ; ๐ = ๐. ๐๐๐ ๐๐/๐๐) ๐ช๐น๐ณ โฝ ๐(๐ = ๐, ๐๐ ๐๐/๐๐ ; ๐ = ๐. ๐๐๐ ๐๐/๐๐) 9 za2021 Paramètre aléatoire SMYS Limite élastique t épaisseur DO Diamètre extérieur d Profondeur défaut CRd L CRL PO Taux radial Longueur défaut Taux longitudinal Pression gaz Distribution Log-Normale Normale Normale Normale Normale Normale Normale Normale Unité MPa mm mm mm mm/an mm mm/an MPa Espérance (µ) 415x1,1 6,39-7,77-11,66 508 >10%t 0,06 20 0,09 7,3 CV (๐/µ) 3% 3,5% 0,25% 10% 10% 5% 10% 1.5% Fig.5 Caractéristiques des variables de calcul Méthode d’évaluation Les méthodes de simulation statistique de Monte-Carlo brutes ou accélérées, et les méthodes fondées sur une approximation du premier et du second ordre (FORM/SORM) sont les deux grandes familles de méthode de calcul de la probabilité de défaillance. La méthode de Monte-Carlo, dont le nom provient du célèbre casino et qui fait allusion aux jeux de hasard, est le plus simple des algorithmes de simulation employés dans les problèmes de fiabilité. Les simulations sont basées sur la randomisation d’un grand nombre de variables aléatoires afin de quantifier un phénomène pré-modélisé jusqu’à atteindre une précision voulue. Pour les besoins de notre analyse, la technique consiste à : ๏ผ ๏ผ ๏ผ ๏ผ ๏ผ ๏ผ Initialiser les nombres (๐ ) de simulations et (๐ ) d’échecs Produire des vecteurs variables aléatoires (๐ง … ๐ง ) Incrémenter systématiquement (๐ ) Calculer les fonctions d’état ๐บ(๐ง … ๐ง ) et vérifier leur signe Incrémenter (๐ ) si et seulement si ๐บ(๐ง … ๐ง ) ≤ 0 Calculer la probabilité de défaillance : ๐ท๐ = ๐๐ /๐ต๐ Déduire l’erreur relative (๐) à un niveau de confiance de 95% : ๐บ = ๐, ๐๐ (๐ − ๐ท๐ )/(๐ท๐ โ ๐ต๐ ) ๏ผ Répéter les séquences jusqu’à atteindre la précision voulue pour borner ๐ : (๐ − ๐บ) โ ๐๐ /๐ต๐ ≤ ๐ท๐ ≤ (๐ + ๐บ) โ ๐๐ /๐ต๐ . Il est à noter que l'augmentation du degré de confiance entraîne une diminution de la précision (voir Fig.4). ๏ผ La fonction Alea( ) de Microsoft Excel est un outil de randomisation dans [0 ;1[ basé sur le célèbre algorithme Mersenne Twister MT19937. Cet outil est utilisé pour la génération des variables de la fonction d’état limite, par exemple on peut attribuer à une variable ๐ง ~ ๐ฉ(๐ ; ๐ ) une valeur aléatoire suivant une loi normale par la formule : ๐ฟ๐๐ผ. ๐๐๐ ๐๐ด๐ฟ๐ธ. ๐ผ๐๐๐ธ๐ ๐๐ธ. ๐(๐ด๐ฟ๐ธ๐ด(); ๐๐ ; ๐๐ ). L’estimateur de la méthode MC brute est efficace puisqu’il est sans biais et sa variance est connue. Le problème avec les méthodes brutes de Monte Carlo est le temps nécessaire à l’évaluation des faibles probabilités avec une erreur minimale. En effet, partant de l’expression de l’erreur relative (๐), il est clair que le nombre de simulation (๐ ) croît de manière quadratique avec l’inverse de celle-ci. Théoriquement, une erreur (๐) nulle demande un nombre de simulations infini (๐ → 0 si ๐๐ → +∞), et afin d’estimer une faible probabilité à 5% d’erreur et avec un niveau de confiance de 95%, le nombre de simulations (๐ ) et le nombre de défaillances (๐๐ ) peuvent être approchés de la façon suivante : ๐บ = ๐, ๐๐ (๐ − ๐ท๐ )/(๐ท๐ โ ๐ต๐ ) ๐ท๐โช๐ ๐บ ≈ ๐, ๐๐/ ๐ท๐ โ ๐ต๐ 10 ๐ต๐ ≈ ๐, ๐๐/(๐บ๐ โ ๐ท๐ ) ๐๐ ๐ต๐ โ๐ท๐ ๐๐ ≈ (๐, ๐๐/๐บ)๐ za2021 A titre d’exemple, estimer une probabilité de l’ordre de 1E-5 à ±5% demanderait environ 1,6E+8 itérations, avec nos 8 variables près de 1,3E+9 randomisations et le calcul prendrait plus de 15 minutes au moyen d’un processor Intel® Core™ i3-7020U CPU @ 2.30GHz et 8Go de RAM. Pour pallier cette limitation due à la lenteur du calcul de simulation, il existe des méthodes accélérées permettant de réduire la variance de l’estimateur de Monte Carlo. Sans entrer dans les détails, nous citons entre autres les techniques de variable antithétique, de variable de contrôle et d’échantillonnage préférentiel. Toutefois, les vérifications effectuées dans la présente analyse sont faites par des simulations brutes « Crude Monte Carlo - CMC ». L’avantage de la méthode MC est qu’elle permet non seulement de calculer toute intégrale sans aucune hypothèse sur la fonction d’état limite, mais aussi de contrôler l’erreur de l’estimation et son intervalle de confiance. Outre la lenteur évoquée cidessus, l’autre inconvénient de la méthode est qu’elle ne dévoile pas le point de conception et ne permet pas d’analyser la sensibilité de la fonction ๐บ(๐) par rapport aux variables. Fig.6 Application concrète des principes fondamentaux de la méthode MC Contrairement aux techniques de simulations de Monte Carlo, la méthode FORM qui nous intéresse le plus dans ce qui suit, est une approximation du 1er ordre permettant d’approcher un point singulier de la surface d’état limite par un hyperplan. Comme interprétation géométrique, c’est le point le plus proche de l’origine de l’hyperespace standard des variables, et statistiquement parlant, c’est le point avec la densité de probabilité la plus élevée. Ce point particulier est nommé point de conception “๐ท๐๐ ๐๐๐ ๐๐๐๐๐ก”, et la méthode y est fondamentalement associée car la distance qui le sépare de l’origine dans l’espace standard est l’indice de fiabilité (๐ฝ). Plus cet indice est élevé, plus la structure est sure et vice versa. Plusieurs indices ont été introduits depuis la fin des années soixante pour rendre compte de la fiabilité de différentes structures. Cornell propose en l’occurrence un indice qui porte son nom et qui est adaptée aux surfaces de défaillance planes. Il est basé sur l’aspect statistique et est défini en fonction de la moyenne (๐ ) et de l’écart-type (๐ ) de la marge de sécurité ๐ = ๐บ(๐). Même si ces deux caractéristiques ne peuvent pas être calculées analytiquement, Cornell suggère un développement de Taylor [18] au 1er ordre pour approcher la moyenne de la marge. On peut également estimer ces paramètres de dispersion avec un nombre plus ou moins restreint de simulations MC quelle que soit la fonction d’état limite, puis en déduire l’indice de Cornell comme étant ๐ฝ = ๐ /๐ exprimant l’abscisse de la marge moyenne en nombre d’écarts-types de celle-ci. 11 za2021 Fig.7 Distribution de la marge de sécurité (M) et indice de Cornell Les Figures 6 & 7 illustrent un cas réel d’estimation de la probabilité de défaillance par la méthode MC et par l’indice de Cornell pour les mêmes variables de la fonction d’état limite. La première approche donne une probabilité d’environ 3.92E-2 ±5%. Avec les mêmes 5E+4 simulations, la seconde révèle une marge moyenne ๐ ≈ 0.880, son écart-type ๐ ≈ 0.497 et donc un indice ๐ฝ ≈ 1.77 équivalent à une probabilité d’environ 3.84๐ธ-2, à -2% d’écart par rapport à la première. En 1974, Hasofer et Lind, inspirés des travaux de Cornell, introduisent un nouvel indice βHL dérivé de l’interprétation géométrique de βC. En effet, l’indice de Hasofer-Lind est considéré comme étant la distance minimale entre la surface d’état limite et l’origine de l’espace des variables normales indépendantes centrées réduites. Pour déterminer cette grandeur, il est tout d’abord nécessaire de normaliser les variables quelconques puis de les transformer de l’espace physique dans l’espace standard. Les coordonnées du point de conception (๐ ∗ ) sont ensuite déterminées de façon que la distance recherchée soit minimale et que la fonction de défaillance s’annule. Contrairement à Cornell qui a porté toute l’attention sur l’aspect statistique du problème au travers du point de valeur moyenne, Hasofer et Lind s’intéressent plutôt à la position géométrique du point de défaillance le plus probable et à la distance entre la surface de rupture et l’origine standard. Dans le cas basique, l’écart-type de la marge exprime simplement l’unité de mesure de cette distance. Pour obtenir une échelle similaire dans le cas de plusieurs variables, Hasofer et Lind [8] ont proposé une application linéaire de l’ensemble des variables de base ๐[๐ง ~๐ฉ(๐ , ๐ )] dans un ensemble image de variables normalisées et indépendantes ๐[๐ข = (๐ง − ๐ )/๐ ~ ๐ฉ(0,1)], Si on considère le cas élémentaire de la dualité résistance/sollicitation ๐ง (๐ , ๐ )/๐ง (๐ , ๐ ) qui sont toutes deux normalement distribuées, l’application de Hasofer et Lind donne les variables normales centrées réduites indépendantes ๐ข et ๐ข . ๐ข = (๐ง − ๐ )/๐ โน ๐ง = ๐ข โ ๐ + ๐ ๐ข = (๐ง − ๐ )/๐ โน๐ง =๐ข โ๐ +๐ ๐บ(๐) = ๐ง − ๐ง = 0 ๐ข โ ๐ − ๐ข โ ๐ + (๐ − ๐ ) = 0 Dans le repère (๐ , ๐ง , ๐ง ), la limite de défaillance est la droite : ( ) โถ ๐ง − ๐ง = 0. 12 za2021 L’équation de ( ) dans le nouveau repère (๐ , ๐ข , ๐ข ) est : ( ): ๐ ๐ข − ๐ ๐ข + (๐ − ๐ ) = 0. Les coordonnées de l’origine de l’espace standard dans le repère original sont : ๐ โถ Espérance de la Résistance, ๐ โถ Espérance de la Sollicilation, ๐ ๐๐บ ๐๐บ ๐ : Ecart − type ๐ โถ Ecart − type ๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐๐กé ๐บ > 0 (๐ต): ๐ฎ = ๐ ๐๐น ๐๐บ ๐๐บ ๐ถ๐ผ ๐ท๐ฏ๐ณ ๐ผ∗ ๐∗ ๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐ ๐é๐๐๐๐๐๐๐๐๐ ๐บ < 0 ๐๐น ๐ถ๐ ๐๐น ๐๐น Fig.8 Illustration géométrique de l’indice de Hasofer-Lind [18] L’indice de Hasofer-Lind est par définition la distance minimale entre l’origine de l’espace standard ๐ et la droite ( ). Or, on sait mathématiquement que la distance (๐น) qui sépare un point ๐(๐ฅ , ๐ฆ ) d’une droite de forme générale {๐๐ฅ + ๐๐ฆ + ๐ = 0} est : ๐น= ๐ฝ |๐๐ฅ + ๐๐ฆ + ๐| √๐ + ๐ = (๐ − ๐ ) ๐ +๐ = ๐ ๐ (๐ = ๐ (0,0), ๐ = ๐ , ๐ = −๐ , ๐ = ๐ − ๐ ) โน avec ๐ซ = Φ(−๐ฝ ) 13 za2021 On retrouve la formulation statistique de l’indice de Cornell (๐ /๐ ) pour ce cas basique. Bien que la résolution par une analyse géométrique de ce problème bidimensionnel linéaire paraisse simple, il n’en est pas de même pour les fonctions d’état limite de l’espace de dimension "๐" rencontrées dans la pratique. N’empêche que grâce à l’approximation de Hasofer-Lind supposant la normalité et la noncorrélation des variables, ainsi qu’à la transformation du Z-espace dans le U-espace, l’indice de fiabilité est exprimé par la valeur minimale de : ๐ฝ(๐) = โ๐โ = ๐ ๐= ๐ข ๐ข avec ๐ … ∈ {๐, ๐บ(๐) = 0} ๐ข Il est à rappeler que la distance géométrique ๐น(๐ , ๐) de l'origine de l'espace standard à la courbe ๐บ(๐) = 0 est tout simplement le nombre d'écarts-types (๐ ) entre le point de valeur moyenne (๐) et la surface d’état limite ๐บ(๐) = 0. Fig.9 Schématisation de la Transformation et de l’Indice de fiabilité dans l’espace standard [18] Low et Tang [7] présentent une procédure pratique d’estimation de la fiabilité d’une structure régie par une fonction à 3 variables du genre ๐ง โ ๐ง − ๐ง . Pour ce faire, les auteurs ont employé un classeur Excel « form methods 1 & 2_low & tang_7dec2007.xls » et le complément Solver. Le solveur Excel permet de rechercher des “cellules variables” afin d’optimiser une “cellule objectif” unique en répondant à des “contraintes”. La résolution est effectuée par la méthode du gradient réduit généralisé “GRG” présente dans la liste de choix du solveur et recommandée pour les modèles non linéaires. Mais au préalable, la conversion des variables en lois normales équivalentes est accomplie au moyen de fonctions 14 za2021 développées en vba sur la base de l’algorithme proposé par Rackwitz et Fiessler [17]. Cela étant, la transformation de Rosenblatt est effectuée pour permettre le passage de l’espace physique des variables converties vers l’espace standard des variables normales centrées réduites. La formule de l’indice de fiabilité tenant compte de la corrélation éventuelle (matrice carrée [R]) des variables devient : ๐ท๐ฏ๐ณ = [๐ ∗ ] . [๐ ] . [๐ ∗ ] La notation ( T ) signifie Transposée Ces mêmes séquences sont appliquées au calcul de l’indice de fiabilité d’une section de pipeline endommagée par une perte de métal et caractérisée par le modèle défini en Figure 2. Espace Physique Espace Standard « Z-espace » โฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏ ๐ง (๐ , ๐ ) …………… ๐ง (๐ , ๐ ) ๐ โฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏ ๐ ∗ ๐ข∗ = (๐ง ∗ − ๐ )/๐ ……………………… ๐ข∗ = (๐ง ∗ − ๐ )/๐ β Minimum ๐ง (๐ , ๐ ) ๐ …………… ๐ง (๐ , ๐ ) « U-espace » 1 … ๐ ๐ ๐ง∗ ๐ … ๐ง∗ … ๐ 1 … … 1 ∗ ( ∗) โฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏโฏ ๐ท๐ฏ๐ณ = [๐ผ∗ ]๐ป . [๐น]−๐ . [๐ผ∗ ] SOLVER : « VARIABLES Z* » ; « CONTRAINTE G(Z*) =0 » ; « OBJECTIF β MINIMAL » MATRICE DE CORRELATION Fig.10 Principe de l’optimisation employée par Low & Tang [7] ๐ Variable vectorielle dans l’espace d’origine ๐ Matrice de corrélation des variables de base ๐ง , de composants ๐ ๐ Variable normale équivalente convertie par l’algorithme Rackwitz-Fiessler ๐ ∗ Point de conception recherché qui annule G(Z) et minimalise βHL « Variables du solveur » ๐ ∗ Variable normale centrée réduite obtenue par la transformation de Z* ๐ฝ Indice de Hasofer-Lind « Objectif du solveur » ๐บ(๐) Fonction d’état limite « Contrainte du solveur » Discussion des résultats D’abord, les calculs concernent une section de pipeline comportant une perte de métal unique. Les indices de fiabilité sont estimés sur la base du modèle de la Figure 2 et du processus schématisé dans la Figure 10. Les pertes de métal sont supposées être la conséquence d’une corrosion de longueur axiale et de profondeur (≥ 10%๐ก) telles que définies dans le rapport de l’inspection (2018). Leurs taux de croissance, radial et longitudinal, sont considérés constants dans le temps. Les variables sont présumées 15 za2021 indépendantes, mais l’application permet la prise en compte de toute éventuelle corrélation par ladite matrice [๐ ]. Les défauts de fabrication et de pose associés à des diminutions d’épaisseur sont évalués comme étant des pertes de métal de dimensions constantes dans le temps. Pour pouvoir être comparés aux seuils limites, les taux de défaillance sont estimés séparément pour chaque catégorie. PIPELINE RELIABILITY ASSESSMENT USING FORM Pipeline description : Parameter μi Normal Do (mm) 508,000 Normal t (mm) Normal Normal Normal MAOP (MPa) Lognormal SMYS (MPa) Normal CRd (mm/yr) 0,060 0,006 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Normal CRL (mm/yr) 0,900 0,090 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Class A 1,389 Age (yr) 32,0 Distribution - Normal - Lognormal - Gumbel - Exponential - Gamma - Weibull Section : …................................................................................................................................................................ σi Correlation Matrix 1,270 1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 6,390 0,224 ### 0,0 df (mm) 1,406 0,141 0,0 0,0 Lf (mm) 20,000 1,000 0,0 0,0 0,0 7,300 0,110 0,0 0,0 0,0 0,0 456,500 13,695 22% % t 1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1 0,0 0,0 0,0 0,0 1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1 0,0 0,0 FORM 1 0,0 1 Zi* μiN 508,094 508,000 1,270 0,074 5,990 6,390 0,224 -1,788 PROBALISTIC* df Lf 52,05% x t 48,80 mm 58,34% 50,22 df* Lf* σi N Ui* 1,465 1,406 0,141 0,419 20,153 20,000 1,000 0,153 G(X*) β* 4,1E-10 2,2213 Pf R 1,32E-02 98,68% Successful Assessment αi αi² 0,033 0,1% -0,805 64,8% 0,189 3,6% 0,069 0,5% 7,355 7,300 0,110 0,500 0,225 5,1% 444,505 456,141 13,332 -0,873 -0,393 15,4% 0,063 0,060 0,006 0,572 Pf MC 1,32E-02 +/- 5,4% 0,258 6,6% 0,940 0,900 0,090 0,441 (PfFORM - P fMC)/P fMC 0,0% 0,199 3,9% ∑αi ² = 100,0% ASME B31G DETERMI PARAMETERS NISTIC DETERMINISTIC Mod. ASME-B31G …........................................................................................................................................................................................................ Date : .................................... z M PF PO ERF 3 xt mm PROBA LISTIC* 0,1232 1,2077 0,1334 1,2320 6,2744 7,3000 1,1635 7,3548 7,3548 1,0000 Sensitivity Analysis Fig. 11 Evaluation FORM de la fiabilité d’une section de pipeline avec Excel (Modèle Low & Tang [7]) La méthode FORM est adaptée au fichier Excel de Low & Tang [7] et l’optimisation est réalisée à l’aide de la macro complémentaire Solver. Les lois de probabilité que peuvent suivre les variables sont choisies parmi une liste qui comprend principalement les distributions normales, log-normales et les lois d’extrémum généralisées de Gumbel et de Weibull. Les variables sont les 8 composants du vecteur (๐ ∗โ) recherché et l’objectif est de minimaliser ๐ฝ sous la contrainte ๐บ(๐ ∗ ) = 0. Le système est solutionné à un nombre d’années à compter de 2018 (๐ด๐๐ = ๐ด๐๐é๐ − 2018). Etant donné la forme de la fonction d’état limite, la résolution par la méthode GRG non linéaire est choisie. La convergence du solveur est accélérée par l’assignation des valeurs moyennes aux valeurs initiales des variables. Dans certains cas, la surface de défaillance peut contenir différents points correspondant à des minimums locaux qui doivent être explorés par d’autres valeurs de départ. Pour ce qui nous concerne, ces cas de figure ne sont véritablement pas rencontrés. Quoique la méthode FORM ne permette pas de cerner l’erreur de l’estimation, elle offre la possibilité d’analyser l’influence des différentes variables sur la fonction d’état aux environs du point de conception par les facteurs de sensibilité et d’importance. Les facteurs de sensibilité (๐ผ ) reflètent la contribution relative des variables stochastiques à la probabilité de défaillance ou à la fiabilité. Ils sont définis par les angles (๐ ) que fait le vecteur de conception ๐ ∗โ de module ๐ฝ avec les axes de l’espace standard (voir Fig. 9). ๐ข∗ = ๐ฝ cos ๐ โ ๐ผ = ∗ et ∑ ๐ผ ๐ข∗ = ๐ฝ , les variables (๐ข ) étant indépendantes. Au vu de ces égalités, il est évident qu’avec les mêmes hypothèses de non-corrélation, la somme des carrés des facteurs de sensibilité est égale à l’unité ou à 100%, ces carrés sont appelés facteurs 16 za2021 d’importance ๐ผ et représentent la contribution de la variable (๐ข ) ๐๐ข (๐ง ) dans la variance totale de la fonction d’état limite linéarisée au point de défaillance le plus probable (๐ ∗ ). L’exemple montré ci-contre se rapporte au cas réel exposé plus haut dans la Figure 6. L’importance de l’épaisseur (62.9%) et de la limite élastique (14.3%) dans la probabilité de défaillance y sont indéniables. Contrairement à la sensibilité qui traduit la dérivée partielle de ๐บ(๐) par rapport à une variable, et pour laquelle le signe de ๐ ∗โ compte, le facteur d’importance de cette variable n’indique pas dans quel sens elle agit sur la fiabilité, mais plus le facteur croît, plus la contribution de la variable est élevée. 12 Analyse de l’importance des variables Le modèle et la fonction d’état limite à huit variables statistiques de la section de pipeline étudiée paraissent relativement complexes. Pourtant, le système d’équations et de relations développées à l’aide d’objets Excel [7] offre une alternative prompte et efficace à la méthode Monte Carlo très lente pour les faibles probabilités en particulier. La figure 11 est une capture d’écran concrétisant les entrées-sorties de la méthode FORM mise en œuvre. La section de pipeline dont il s’agit peut appartenir à l’une des trois catégories d’emplacement de la norme et, par conséquent, à l’une des classes de sécurité spécifiées précédemment. Pour une perte de métal de (22% ๐ก × 20 ๐๐) qui correspond à un défaut plus ou moins sévère rencontré sur les sections de catégorie ๐ด(0.72), la probabilité de rupture passe de 8,23 × 10 en 2018, année de l’inspection, à 1,31 × 10 en 2050, en d’autres termes la fiabilité se dégrade de quasiment 100% à 98.7%. Fig.13 Evolution d’une perte de métal dans le temps Jusque là, la défaillance et la fiabilité ont concerné un défaut unique, or un gazoduc tel le notre peut en contenir plusieurs centaines voire plusieurs milliers. La canalisation vérifiée est un système série puisqu’une seule défaillance suffit à la rendre totalement inexploitable. Donc, en supposant que la conduite comprenne (๐) défauts mutuellement indépendants, de différentes tailles et de probabilité de défaillance distinctive ๐ à ๐ , la fiabilité ๐ et la probabilité de rupture équivalente ๐ de la totalité de la conduite sont : ๐ =∏ ๐ ๐ =1−∏ 17 (1 − ๐ ) za2021 Etant donné que la fiabilité du système est le produit de termes inférieurs à l’unité, elle ne peut qu’être inférieure à la plus petite valeur des éléments du système. Théoriquement avec une augmentation significative du nombre de défauts dans un système série, la probabilité de défaillance croît de manière alarmante et le niveau de fiabilité devient insoutenable. Par exemple, si à un temps donné, un tronçon comporte 500 défauts de corrosion semblables qui sont les résultats d’événements statistiquement indépendants et dont la probabilité de rupture typique est de 10 (fiabilité 99.99%, ๐ฝ = 3.72), alors la probabilité de rupture équivalente de la totalité du tronçon est ๐ซ = 1 − (0.9999) ≈ 5 × 10 , et sa fiabilité est โ ≈ 95% qui est considérablement inférieure à la fiabilité unitaire. Le tronçon est ainsi évalué comme structure entière à un certain moment de sa vie. Mais les normes fiabilistes donnent des seuils admissibles par kilomètre de réseau et par an qui dépendent du risque et des conséquences et donc de la catégorie d’emplacement. La norme BS/EN/ISO 16708 recommande spécifiquement des taux de défaillance maximums admissibles (/๐๐-๐๐) interprétés selon la classe en fonction de la pression (en ๐๐๐) et du diamètre (en ๐) : ๐ถ๐๐๐ ๐ ๐ ๐๐ ๐ é๐๐ข๐๐๐กé 1 (72%) โถ ๐ = × ๐ถ๐๐๐ ๐ ๐ ๐๐ ๐ é๐๐ข๐๐๐กé 3 (50%) โถ ๐ = × โ โ ๐ถ๐๐๐ ๐ ๐ ๐๐ ๐ é๐๐ข๐๐๐กé 2 (60%) โถ ๐ = × ๐ถ๐๐๐ ๐ ๐ ๐๐ ๐ é๐๐ข๐๐๐กé 4 (40%) โถ ๐ = × โ โ Hormis les faibles fuites, ces taux prennent en considération toutes les causes de rupture telles les agressions des tiers et la corrosion. Si on adapte ces recommandations aux dispositions de la norme NT 109-01 qui classifie les réseaux en seulement trois catégories d’emplacement, et connaissant les paramètres du tronçon étudié, les taux de rupture cibles sont : −4 ๐๐ข๐๐ก๐ข๐๐/๐๐-๐๐ −5 ๐๐ข๐๐ก๐ข๐๐/๐๐-๐๐ −7 ๐๐ข๐๐ก๐ข๐๐/๐๐-๐๐ ๐ถ๐๐กé๐๐๐๐๐ ๐′๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐ก ๐ด โถ ๐๐ ≈ 5,1 × 10 ๐ถ๐๐กé๐๐๐๐๐ ๐′๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐ก ๐ต โถ ๐๐ ≈ 5,1 × 10 ๐ถ๐๐กé๐๐๐๐๐ ๐′๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐ก ๐ถ โถ ๐๐ ≈ 5,1 × 10 Il est à signaler que le terme probabilité peut signifier, selon le contexte, un taux exprimé par unité de longueur et/ou de temps. Pour déterminer les probabilités de rupture par kilomètre et par an du tronçon étudié, les anomalies qui peuvent être assimilées à des pertes de métal sont traitées une à une suivant leur emplacement et leurs dimensions. L’examen du rapport détaillé d’inspection démontre l’existence de 559 défauts de profondeur supérieure à 10%·t répartis comme suit : Type de défaut Corrosion Défaut Tôle Soudure hélicoïdale Soudure circonférentielle Longueur en Km ………. A 280 24 4 0 308 9.6 Catégorie B C 226 0 13 3 1 7 0 1 240 11 14.1 3.8 Total 506 40 12 1 559 27.5 Observations Défauts évoluant dans le temps. Anomalies assimilées à des pertes de métal et considérées stables dans le temps. Idem, dénivellation de 19% de l’épaisseur. Fig. 14 Récapitulatif des pertes d’épaisseur déclarées 18 za2021 Toutes catégories d’emplacement confondues, le tronçon comporte en moyenne près de 20 pertes d’épaisseur de plus de 10% par kilomètre. Les sections de catégorie ๐ถ sont exemptes de corrosion avancée et sont donc les plus saines, sauf que les interruptions récurrentes du cordon de soudure hélicoïdal intérieur représentent des faiblesses à surveiller. Fig.15 Distribution angulaire des anomalies le long du tronçon Avec environ 30 défauts/km, les portions posées dans des emplacements de catégorie ๐ด sont les plus touchées par des corrosions actives de différentes proportions, mais les dimensions qui nous intéressent pour évaluer les sections abîmées restent la profondeur et la longueur axiale de l’anomalie. Comme annoncé ci-dessus, les défauts occasionnés à la fabrication et à la pose sont stables, toutefois dès le démarrage, la fiabilité de l’ouvrage se trouvait déjà amoindrie par ces manques d’épaisseur. D’autre part, en application du modèle et des distributions établis, la probabilité globale de défaillance du tronçon neuf sans anomalies était d’environ 8.65E-8 et la fiabilité était supérieure à 99.99999%, (๐ ๐๐๐ก "neuf"). − ๐ถ๐๐กé๐๐๐๐๐ ๐ด : 5,85 × 10 − ๐ถ๐๐กé๐๐๐๐๐ ๐ต : 1,43 × 10 − ๐ถ๐๐กé๐๐๐๐๐ ๐ถ : 1,37 × 10 19 za2021 log dist. [m] Feature identification dim_o o'clock t [mm] length [mm] wl [%] surf. loc. 13535,218 Pipe Mill Anomaly 22341,184 Pipe Mill Anomaly 18191,240 Spiral Weld Anomaly 14925,971 Pipe Mill Anomaly 22341,596 Pipe Mill Anomaly 14952,895 Pipe Mill Anomaly 14927,690 Pipe Mill Anomaly 15256,979 Pipe Mill Anomaly 20687,407 Pipe Mill Anomaly 14915,913 Pipe Mill Anomaly 13746,948 Pipe Mill Anomaly 19121,080 Pipe Mill Anomaly 20687,373 Pipe Mill Anomaly 22341,264 Pipe Mill Anomaly 13623,287 Pipe Mill Anomaly 17491,994 Pipe Mill Anomaly 15848,554 Pipe Mill Anomaly 19122,557 Pipe Mill Anomaly 13454,761 Pipe Mill Anomaly 22258,755 Pipe Mill Anomaly 20760,745 Pipe Mill Anomaly 14278,001 Spiral Weld Anomaly 12999,564 Pipe Mill Anomaly 19308,069 Pipe Mill Anomaly 21920,777 Spiral Weld Anomaly 12844,731 Pipe Mill Anomaly 19372,318 Spiral Weld Anomaly 13738,474 Pipe Mill Anomaly 26009,675 Pipe Mill Anomaly 1562,284 Pipe Mill Anomaly 6375,274 Pipe Mill Anomaly 6375,845 Pipe Mill Anomaly 2395,400 Pipe Mill Anomaly 7102,830 Pipe Mill Anomaly 8179,630 Pipe Mill Anomaly 400,627 Pipe Mill Anomaly 26300,500 Pipe Mill Anomaly 7655,402 Pipe Mill Anomaly 8724,534 Pipe Mill Anomaly 22495,126 Spiral Weld Anomaly 24414,180 Pipe Mill Anomaly 26346,903 Pipe Mill Anomaly 10672,093 Spiral Weld Anomaly 10999,252 Spiral Weld Anomaly 10516,603 Pipe Mill Anomaly 9560,359 Pipe Mill Anomaly 10173,351 Spiral Weld Anomaly 10173,646 Spiral Weld Anomaly 1801,749 Spiral Weld Anomaly 11566,900 Spiral Weld Anomaly 12621,845 Pipe Mill Anomaly 12754,171 Girth Weld Anomaly 10172,645 Spiral Weld Anomaly PITT PITT GENE GENE PITT PITT GENE GENE GENE GENE CIGR PITT PITT GENE GENE CIGR PITT PITT PITT GENE PITT PITT PITT PITT PITT PITT PITT CIGR PITT PITT PITT PITT PITT PITT PITT PITT PITT PITT GENE PITT PITT PITT PITT CIGR PITT GENE PITT PITT PITT PITT PITT CIGR GENE 8:43 5:20 2:38 2:14 3:19 11:32 12:22 10:26 5:46 7:04 6:11 3:20 8:07 6:05 7:31 8:24 3:59 3:21 9:59 3:59 4:35 6:23 7:12 8:57 8:07 3:43 10:01 6:07 10:15 4:17 10:26 2:57 6:10 8:23 9:19 9:59 6:13 2:22 8:29 7:29 2:28 8:03 2:46 6:11 12:55 2:51 11:33 2:04 6:11 7:11 11:07 10:03 3:22 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 6,39 7,77 7,77 7,77 7,77 7,77 7,77 7,77 7,77 7,77 7,77 7,77 7,77 7,77 7,77 11,66 11,66 11,66 11,66 11,66 11,66 11,66 11,66 11,66 11,66 11,66 14 26 30 36 36 37 42 43 45 50 12 12 24 35 36 14 19 32 16 50 15 19 26 19 21 20 21 15 15 16 16 15 16 19 20 31 12 28 34 23 14 16 15 20 24 47 19 17 25 32 24 24 41 10 INT 10 INT 10 INT 10 INT 10 INT 10 INT 10 INT 10 INT 10 INT 10 INT 11 INT 11 INT 11 INT 11 INT 11 INT 12 INT 12 INT 12 INT 13 INT 13 INT 14 INT 14 INT 14 INT 16 INT 21 INT 26 INT 31 INT 37 EXT 10 INT 10 INT 10 INT 11 INT 11 INT 11 INT 11 INT 11 INT 12 INT 13 EXT 14 INT 16 INT 18 INT 21 INT 10 INT 10 INT 10 INT 10 INT 11 INT 13 INT 14 INT 15 INT 16 INT 19 N/A 39 INT De plus, les anomalies d’usine, listées ci-contre et assimilées à des manques de métal, entrainent des probabilités de défaillance estimées à : − ๐ถ๐๐กé๐๐๐๐๐ ๐ด : 2.89 × 10 (9.6 ๐๐) − ๐ถ๐๐กé๐๐๐๐๐ ๐ต : 1.48 × 10 (14.1 ๐๐) − ๐ถ๐๐กé๐๐๐๐๐ ๐ถ : 2.21 × 10 (3.8 ๐๐) La probabilité de défaillance du tronçon ainsi entamé, serait de 5.33E-6, donc plus de soixante fois supérieure à celle d’un tronçon intact, ce qui entraine une fiabilité à peine au-dessus de ๐๐๐๐ "neuf" 99.9995%. Au vu de ces estimations, les sections de catégorie ๐ถ, qui occupent 14% de la longueur totale, présentent au démarrage un taux de défaillance donnée par : ๐ = 2.21 × 10 โฏโฏโฏ ๐. ๐๐ × ๐๐ ๐ /๐๐ Favorablement, ces portions ne contiennent actuellement aucune corrosion active avérée qui tend à aggraver la situation. Il est à noter que le fait d’éliminer un seul défaut ๐ถ1(39% โ ๐ก × 41๐๐), le dernier de la liste cicontre, suffit à rehausser significativement le niveau de fiabilité des compartiments placés en catégorie ๐ถ et leur probabilité de défaillance, théoriquement indépendante du temps, deviendrait : ๐ = 9.54 × 10 โฏโฏโฏ ๐. ๐๐ × ๐๐ ๐ /๐๐ Fig. 16 Extrait du rapport d’inspection : Défauts tôle et soudure Pour atteindre ce nouvel état plus sûr, il faudrait compenser le manque d’épaisseur causé par la discontinuité de la soudure intérieure. L’ASME PPC-2[20], entre autres codes, recommande des solutions de renforcement métallique ou composite sans avoir à interrompre le service. Concernant les catégories ๐ด et ๐ต, en plus des anomalies matières, les défauts de corrosion dépendant du temps sont à inclure dans la fiabilité globale. Pour ce faire, les 506 défauts (280 en catégorie ๐ด et 226 en catégorie ๐ต) doivent être évalués et consolidés an par an. D’une manière générale, Il est possible de calculer la probabilité de défaillance (๐ intervalle de temps [๐ ; ๐ ] par : ๐ → → ) pendant un , où ๐ et ๐ sont les probabilités de défaillance = 20 za2021 respectives au début et à la fin de l’intervalle de temps. Si l’intervalle de temps [๐ ; ๐ ] correspond à une année, la probabilité de rupture exprime un taux annuel. En vue de mettre en pratique ce concept et au lieu de les évaluer un à un, les défauts de différentes tailles sont regroupés par plage de dimensions (๐, ๐ฟ) d L L A 20 25 30 35 50 60 85 10% 11% 12% 13% 14% 15% 16% 17% 18% 19% 20% 21% 22% 23% 25% 30% 86 22 48 14 23 8 16 6 13 5 9 5 8 3 1 2 1 1 2 212 61 1 1 1 1 1 1 1 1 3 1 110 63 32 23 19 14 8 1 4 1 2 1 1 2 1 280 B 20 25 30 40 45 50 60 70 95 46 31 20 14 12 11 17 5 3 1 5 5 4 4 3 3 3 2 2 2 1 2 1 1 1 8 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 118 81 13 2 5 4 1 1 87 36 25 24 9 11 10 6 4 3 1 3 2 1 3 1 1 1 226 Le fait de regrouper les défauts de corrosion par profondeur et par plage de longueur permet de réduire considérablement le nombre et le temps des simulations FORM. Plus de 93% des défauts sont des piqures de corrosion (๐ฟ < 25๐๐) qui ne représentent pas une menace à court et à moyen terme, mais deux clusters, repérés dans le tableau ci-contre, sont responsables directement d’une chute décisive de la fiabilité. Fig.17 Regroupement des défauts par plage Option de calcul Longueur Catégorie −5 Le premier cluster ๐ด1(17% ⋅ ๐ก × 85๐๐, ๐๐ด1 ๐ 2018 = 3.00๐ธ ) est localisé dans la catégorie ๐ด, et le second −5 ๐ต1(20% ⋅ ๐ก × 95๐๐, ๐๐ต1 ๐ 2018 = 4.17๐ธ ) dans la catégorie ๐ต. A l’instar du défaut ๐ถ1 , l’effet de ces deux anomalies influence la période de conservation dans les limites recommandées pour les sections auxquelles elles appartiennent. Rappelons que les limites admissibles pour les catégories ๐ด, ๐ต et ๐ถ sont respectivement 5.1๐ธ , 5.1๐ธ et 5.1๐ธ ๐๐ข๐๐ก๐ข๐๐ ๐๐๐ ๐๐-๐๐. Probabilité de défaillance 2018 A B C A1 Corrosion 2023 2026 2030 Tronçon Anomalies Défauts Neuf Usine Corrosion (Km) Tout défaut Sans A1-2021 Tout défaut Sans B1-2021 Tout défaut Sans C1-2021 2020 9,6 5,85E-08 2,89E-06 1,48E-07 3,8 1,37E-08 2,21E-06 9,54E-08 2034 2036 2038 2040 2045 2050 1,67E-03 2,21E-04 5,50E-04 5,07E-05 2,83E-03 4,95E-04 8,83E-04 1,05E-04 9,86E-03 3,61E-03 2,56E-03 5,99E-04 3,00E-02 2,57E-02 6,73E-03 2,93E-03 Taux total de défaillance (par catégorie) 14,1 1,43E-08 17%t x 85 mm 2032 (/ km-an) 2,82E-06 4,44E-05 2,82E-06 1,98E-06 4,61E-05 1,98E-06 0,00E+00 9,43E-06 7,75E-07 5,74E-06 2,35E-07 3,08E-05 2,08E-06 1,61E-05 6,44E-07 1,36E-04 8,99E-06 5,90E-05 2,67E-06 2,23E-06 B1 Corrosion 20%t x 95 mm 2,72E-04 1,96E-05 1,08E-04 5,55E-06 5,20E-04 9,51E-04 4,36E-05 9,79E-05 1,93E-04 3,31E-04 1,16E-05 2,43E-05 2,23E-06 1,09E-07 C1 Soudure hélicoîdale 39%t x 41 mm Fig.18 Tableau de variation des taux de défaillance par catégorie Comme première approche, l’impact du défaut le plus sévère sur la fiabilité totale de la catégorie est estimé pour définir si un renforcement de la paroi était nécessaire, à partir de quand et jusqu’à quand il aurait suffi. Dans le cas présent, la réparation des défauts notés ๐ด1 et ๐ต1 avant fin 2021, prolongerait la 21 za2021 durée de conformité des deux catégories de 6 et 8 ans. Pour étendre davantage ces durées, des simulations sont à effectuer avec d’autres anomalies par ordre de sévérité. En général, le plan de maintenance est ainsi affiné selon les objectifs souhaités. Ceci étant, l’anomalie majeure ๐ถ1 est totalement responsable du passage de l’état de sûreté à l’état de danger au vu de la norme susmentionnée. Le graphique ci-contre met en évidence les années à partir desquelles les anomalies situées dans les catégories ๐ด et B placent les réseaux en non conformité par rapport à la norme. En effet, les imperfections détectées sans plus, n’assurerions plus la classe de sécurité requise à partir de 2034 pour la catégorie ๐ด, à partir de 2030 pour la catégorie ๐ต et dès à présent pour la catégorie ๐ถ. Fig.19 Taux de défaillance et seuils limites pour les catégories A et B Généralement, il est préconisé de prévoir la prochaine inspection pour l’année durant laquelle la probabilité de défaillance se trouve au-dessous de la valeur cible recommandée pour l’une des catégories. En l’occurrence, l’année 2030 est la première échéance, mais elle peut être plus ou moins différée suivant les actes de maintenance exécutés, d’ici là, sur les réseaux de catégorie ๐ต. Les actes de maintenance ne consistent pas forcément à consolider la paroi dégradée, l’éliminations des produits de réaction, le nettoyage des zones rongées par les produits appropriés et la reconstitution du revêtement ont pour effet de stopper le processus de corrosion, donc de la perte d’épaisseur, et de maintenir la structure dans son domaine d’immunité sur le long terme. Fig.20 Taux de rupture selon 2 options de réparation Par exemple, comme alternative au renforcement du tube à l’endroit du défaut ๐ต1, on peut envisager de traiter de la sorte les cinq défauts les plus sévères et de renouveler le revêtement, ainsi la conformité du tronçon de catégorie ๐ต se prolongerait jusqu’en 2040. Il est à signaler que la norme NT 109.01 ne prévoit pas de dispositions relatives à la fiabilité, mais exige une surveillance des actions corrosives internes et externes. La corrosion interne est contrôlée par 22 za2021 l’analyse mensuelle du gaz transporté et la corrosion externe par les potentiels de protection cathodique et la résistance d’isolement de la canalisation par rapport au sol. Ainsi, en l’absence de critères d’acceptabilité chiffrés, les seuils recommandés par la BS/EN/ISO 16708 sont adaptés aux besoins de la présente analyse. Vérification par la méthode CMC PIPELINE RELIABILITY ASSESSMENT USING CMC Pipeline description : …............................................................................... Distribution Parameter Normal Normal Normal Normal Lognormal Lognormal Normal Normal Do (mm) t (mm) df (mm) Lf (mm) MAOP (MPa) SMYS (MPa) CRd (mm/yr) CRL (mm/yr) μi 508,000 6,390 1,406 20,000 7,300 456,500 0,060 0,900 Target Estimate Error within 95% CI Total Simulation Size Ns Failures Number Nf Failure Probability Pf Run Duration h:mn:s Run Speed It/s Effective Simulation Error ε% Section : σi Do 1,270 0,224 0,141 1,000 0,110 13,695 0,006 0,090 Mod.ASME B31G …......................................................................................................................... Date : .................................... t df Lf MAOP SMYS CRd CRL LSF 0 0 0,957 0 0,919 0 0,719 0 0,847 0 0,858 0 0,717 0 0,833 0 0,867 0 0,899 0 0,946 0 0,995 0 0,844 0 0,802 0 0,798 0 508,432 507,945 6,149 1,602 20,009 6,803 1,366 20,324 7,366 446,583 0,068 0,939 7,435 440,764 0,058 0,961 508,998 6,423 1,373 19,971 7,115 446,232 0,057 509,096 6,217 1,429 19,968 7,263 446,162 0,064 508,158 509,319 6,502 1,548 20,677 6,291 1,344 19,830 7,357 461,500 0,063 7,231 441,991 0,065 508,112 6,873 1,471 19,923 7,485 496,809 0,070 506,559 6,230 1,274 21,053 7,443 448,364 0,065 503,631 6,454 1,564 20,819 7,384 444,469 0,057 510,289 508,836 5,959 1,507 17,806 6,683 1,337 21,091 7,277 445,820 0,063 7,414 466,389 0,053 509,760 6,751 1,587 18,931 7,294 435,587 0,060 510,965 6,195 1,394 20,050 7,429 447,111 0,057 150 676 509,537 508,634 6,339 1,654 19,617 6,401 1,450 19,534 7,101 476,339 0,057 7,393 458,863 0,061 0,5% 507,232 6,357 1,477 18,705 7,537 464,117 0,057 0,5% 11 150 000 151 856 1,362E-02 0:01:14 Yr 32 0 72% MC Pour vérifier dans quelle mesure la méthode FORM ainsi implémentée reflète la réalité, une évaluation de certaines probabilités de défaillance est faite avec la méthode de Monte Carlo Brute. L’estimateur de cette méthode est sans biais et permet en outre de construire un intervalle de confiance. Fig.21 Utilisation de Microsoft Excel pour des simulations de Monte Carlo En dépit du fait que l’espérance recherchée demande théoriquement un nombre infini de simulations, la loi des grands nombres permet de l’approcher par une moyenne empirique avec une erreur quantifiée. Mais, plus l’intervalle de confiance est étalé, plus la précision est difficile à atteindre, et plus les probabilités à estimer sont faibles, plus les simulations prennent de temps, la vitesse d’exécution étant d’environ 150 000 itérations/seconde avec le matériel et l’application spécifiés précédemment. Fig.22 Convergence et réduction d’erreur de l’estimateur de Monte Carlo La figure ci-dessus illustre la réduction de l’erreur de l’estimateur de Monte Carlo en fonction du nombre de simulations. La probabilité de rupture estimée par la méthode FORM est de 8.23E-8 et la méthode CMC converge vers une valeur de 1.12E-7 à ± 5% dans un intervalle de confiance de 95%. L’éloignement de la démarche FORM par rapport à la méthode CMC de base est d’environ -27% dans ce cas précis. 23 za2021 La comparaison des évaluations par les deux méthodes est faite avec le défaut de corrosion (A) 22%t x 20mm évoluant sur 30 ans, ce choix permet de couvrir une plage de 1E-7 à 1E-2. Les écarts de la méthode FORM, par rapport à la méthode CMC5% (Crude Monte Carlo) prise comme référence, atteignent -27%. La méthode FORM s’avère être légèrement moins conservative surtout pour les faibles valeurs de probabilités. (Données de la Fig. 13) Fig. 23 Comparaison des méthodes FORM et Monte Carlo En revanche, les probabilités calculées par les deux méthodes s’écartent nettement moins l’une de l’autre au fur et à mesure qu’elles croissent. Globalement, la méthode FORM cadre l’estimation de la fiabilité d’une manière proche de la réalité selon le modèle développé dans ce document et peut servir à anticiper les actes de maintenance et prévenir les risques. Bibliographie [1] ASME B31G-2009 Manual for Determining the Remaining Strength of Corroded Pipelines [2] NT 109.01-1984 Sécurité pour les ouvrages de transport gaz combustible par canalisation [3] BS EN ISO 16708-2006 Petroleum and natural gas industries - Pipeline transportation systems Reliability-based limit state methods [4] ISO 13623-2017 Petroleum and natural gas industries - Pipeline transportation systems [5] BS EN ISO 3183-2012 Petroleum and natural gas industries - Pipeline transportation systems Steel pipe for pipeline transportation systems [6] API SPECIFICATION 5L 45th Edition - Specification for Line Pipe [7] B. K. Low, Wilson H. Tang (2004) « Reliability analysis using object-oriented constrained optimization ». Structural Safety 26 (2004) 69–89 [8] B. K. 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