Uploaded by Sabri Hajji

PAZOTHYR

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PAZOTHYR – Etude de phase II randomisée, multicentrique, en
ouvert, du schéma d’administration optimal de pazopanib dans le
carcinome de la thyroïde
PROJET DE RECHERCHE
Dernière mise à jour 15/09/2016
Investigateur
Institution
Ville
De La Fouchardiere C.
Centre Léon Bérard
Lyon
Financeur
DGOS
Type d'appel
PHRC
Numéro de financement
DGOS_3758
Période de financement
2011-06-01 / 2015-05-31
Résumé
Les carcinomes différentiés de la thyroïde (CDT) sont les plus fréquents des cancers de la
thyroïde (95%). Les carcinomes différentiés comprennent les formes papillaires (80-90%),
folliculaires (10-15%) et faiblement différentiées (<5%). Le traitement de première intention
des carcinomes différentiés de la thyroïde consiste en une ablation totale ou subtotale de la
glande thyroïde. Quelque soit leur forme histologique, après résection, les CDT sont traités
par iode radiomarqué (131I) et par traitement à base de lévothyroxine. Les formes papillaires
et folliculaires répondent généralement bien au traitement initial mais 5 à 20% de ces
patients développeront des métastases à distance. Parmi ceux-ci, certains développent une
résistance à l’iode. Il a été démontré que les patients traités pour un CDT par 131I à la dose
cumulative minimale de 600 milliCurie (mCi) bénéficient rarement d’un traitement ultérieur à
base d’iode. Certains patients ne nécessitent par de traitement complémentaire alors que
d’autres présentent rapidement une progression de la maladie réfractaire à l’iode. Ces
derniers ne représentent probablement que 2 à 5% des cancers de la thyroïde mais sont
responsables d’une large majorité de la mortalité liée à la maladie. Parmi ces tumeurs, les
formes issues des cellules folliculaires et les formes faiblement différentiées s’accompagnent
d’un pronostic particulièrement défavorable. Des anomalies telles que la surexpression du
facteur de croissance de l’endothélium vasculaire (VEGF) ont été mises en évidence dans
les tumeurs de thyroïde. Le VEGF fait partie des nombreuses molécules jouant un rôle
majeur dans l’angiogénèse nécessaire à la croissance tumorale et métastatique. L’inhibition
du récepteur à VEGF (VEGF-R) a induit une inhibition de la croissance tumorale, donnant de
solides arguments pour cibler le VEGFR dans le traitement du cancer de la thyroïde. Le
pazopanib est un inhibiteur oral de l’angiogénèse. Il cible le récepteur au VEGF et au PDGF
(Platelet-Derivated Growth Factor) ainsi que c-kit, et semble très prometteur dans le
traitement des patients atteints de cancer de la thyroïde. Une phase II sur 39 patients
métastatiques, réfractaires à l’iode et présentant une progression précoce, a mis en
évidence que dix-huit des 37 patients évaluables ont présenté une réponse partielle
confirmée. Le taux de Survie Sans Progression (SSP) à un an était de 47% (35-68%) et la
durée médiane de SSP était de 11.7 mois (1-23mois). Cette étude a apporté deux
informations intéressantes : premièrement la concentration maximale de pazopanib est
corrélée à la réponse, ensuite les sous-types folliculaires pourraient-être de meilleurs
répondeurs que les formes papillaires. Les toxicités principales sont la fatigue (78%), une
dépigmentation de la peau et des cheveux (76%), des diarrhées (73%) et des nausées
(73%). Seize des 39 patients ont nécessité une adaptation posologique à 600 mg ou 400 mg
quotidiens, deux patients ont dû arrêter le traitement pour évènements hémorragiques
graves. En 2012, aucun traitement n’avait encore été officiellement approuvé et l’inclusion de
patients dans les essais cliniques est toujours recommandée. De plus, nous ne disposons à
ce jour d’aucune information claire relative à la durée optimale d’un traitement de première
ligne. Actuellement les patients sont traités jusqu’à progression ou jusqu’à arrêt pour toxicité.
Des effets secondaires menant à une réduction de doses sont observés chez 30 à 40% des
patients, un arrêt de traitement est nécessaire chez 20 à 30% des patients. De plus les
patients sont susceptibles d’être confrontés à certaines difficultés pour gérer les effets
secondaires chroniques légers à modérés (grade 1-2) en raison de la longue durée du
traitement. Enfin certains patients asymptomatiques chez qui la maladie est contrôlée par
TKI demandent des interruptions de traitement. L’objectif de cette étude est de déterminer,
en temps jusqu’à échec du traitement, le bénéfice clinique d’une administration séquentielle
de pazopanib par rapport à une administration continue traditionnelle. Le profil de tolérance
de chaque stratégie sera également évalué. Il s’agit d’un essai de phase II randomisée,
multicentrique (12 centres actifs), en ouvert. Le patients sont porteurs de carcinomes
différentiés de la thyroïde, réfractaires à l’iode et peuvent avoir déjà reçu 1 ligne de
chimiothérapie et/ou une ligne de traitement par inhibiteur de tyrosine kinase. Les patients
sont d’abord traités par du pazopanib 800mg/jour pendant 6 mois. S’ils en tirent un bénéfice
(maladie stable, réponse partielle ou complète), ils sont alors randomisés (1:1), soit dans le
bras conventionnel (administration continue, donc poursuite immédiate), soit dans le bras
expérimental (administration séquentielle par périodes de 6 mois, donc arrêt temporaire
jusqu’à progression, une nouvelle séquence de 6 mois est alors initiée). Il est nécessaire
d’inclure 168 patients afin de randomiser 100 patients (50 par bras) pour mettre en évidence
un Hazard Ratio de 0.515, correspondant à une différence de 20% (50% de patients dans
l’étude 6 mois après randomisation dans le bras conventionnel contre 70% dans le bras
expérimental). L’analyse d’efficacité sera menée selon le principe de l’intention de traiter.
Des recherches ancillaires sont également prévues.
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