Avril 2020 Cours externes FIHU Jean-Noël EVAIN Service d’Anesthésie Pédiatrique jnevain@chu-grenoble.fr ITEM 133 Anesthésie locale, locorégionale et générale Argumenter les indications, les modalités, les contre-indications et les risques d'une anesthésie locale, locorégionale ou générale. Connaître l'analgésie obstétricale. Préciser les obligations réglementaires à respecter avant une anesthésie. : Points important à connaitre +++ pour les ECN PLAN 1. Histoire de l’anesthésie 2. Anesthésie générale 3. Anesthésie loco-régionale 4. Anesthésie obstétricale 5. Cadre médico-légal de l’anesthésie Première Partie TROIS GRANDES RÉVOLUTIONS DE L’HISTOIRE DE LA CHIRURGIE • Renaissance Médecine Anatomo-Clinique • 1850 Anesthésie générale • 1900 Microbiologie, antisepsie, antibiotiques HISTOIRE DE L’ANESTHÉSIE GRANDES DECOUVERTES DE L’ANESTHÉSIE L’outil précède la théorie… • Plantes aux propriétés analgésiques et sédatives utilisées depuis l’antiquité Opium, pavot, chanvre, mandragore, ciguë, jusquiame... Préparations ingerées aboutissant à un sommeil prolongé de plusieurs jours • Protoxyde d’azote inventé en 1772 par Joseph Priestley Propriétés hilarantes… et analgésiques • Ether connu depuis le moyen âge (Valerius Cordus 1540) Mais pas ses propriétés hypnotiques HISTOIRE DE L’ANESTHÉSIE GRANDES DECOUVERTES DE L’ANESTHÉSIE HISTOIRE DE L’ANESTHÉSIE GRANDES DECOUVERTES DE L’ANESTHÉSIE Avènement de l’anesthésie moderne • XIXéme siècle, révolution industrielle, développement de la chimie • Les premières anesthésies générales ont été inhalatoires • Le patient devient un corps inerte, problèmes éthiques… HISTOIRE DE L’ANESTHÉSIE GRANDES DECOUVERTES DE L’ANESTHÉSIE Anesthésie générale • Découverte des propriétés hypnotiques de l’éther • Extraction dentaire, Horace Wells, 1844 HISTOIRE DE L’ANESTHÉSIE GRANDES DECOUVERTES DE L’ANESTHÉSIE Anesthésie générale • Découverte des propriétés hypnotiques de l’éther • Tumeur cutanée du cou, William Morton, 1846 HISTOIRE DE L’ANESTHÉSIE GRANDES DECOUVERTES DE L’ANESTHÉSIE Anesthésie générale • Découverte du chloroforme • Première agent halogéné • Accouchements de la reine Victoria, John Snow, 1853 et 1857 HISTOIRE DE L’ANESTHÉSIE GRANDES DECOUVERTES DE L’ANESTHÉSIE Anesthésie générale • Découverte du chloroforme • Première agent halogéné • Accouchements de la reine Victoria, John Snow, 1853 et 1857 • Encore utilisé … HISTOIRE DE L’ANESTHÉSIE GRANDES DECOUVERTES DE L’ANESTHÉSIE Anesthésie générale • Développement de la seringue moderne à partir de 1850 (Pravaz) • Invention de l’anesthésie intraveineuse • Hypnotique intraveineux historique : Chloral • Cyprien Oré, Bordeaux, 1874, injection de dans la veine basilique d’un patient atteint de tétanos, 11h de sommeil • Pas d’aseptie pour les injections IV, thrombophlébites suppurées • Invention des hypnotiques intraveineux modernes • Thiopenthal en 1934, Gamma OH 1960, Kétamine 1967, Propofol 1977 HISTOIRE DE L’ANESTHÉSIE GRANDES DECOUVERTES DE L’ANESTHÉSIE En complément de l’anesthésie générale… • Découverte de la morphine • Extraite de l’opium en 1806 • Injection en prémédication avant une AG inhalée à partir de 1852 • Invention des morphiniques de synthèse • Nalbuphine 1968, Fentanyl 1972, • Sufentanil 1992, Remifentanil 1994 HISTOIRE DE L’ANESTHÉSIE GRANDES DECOUVERTES DE L’ANESTHÉSIE En complément de l’anesthésie générale… • Découverte des curares • Poison utilisé par les Sud-amérindiens pour chasser • Découverte des propriétés paralytiques en 1811 • Traitement du tétanos en 1850 • Première utilisation en anesthésie en 1942 HISTOIRE DE L’ANESTHÉSIE GRANDES DECOUVERTES DE L’ANESTHÉSIE Invention de l’anesthésie régionale • Découverte de la rachianesthésie • Première en 1898 par Auguste Bier • Anesthésique local utilisé : cocaïne (rachicocaïsation) HISTOIRE DE L’ANESTHÉSIE GRANDES DECOUVERTES DE L’ANESTHÉSIE Invention de l’anesthésie régionale • Découverte de la péridurale • Espace péridural par Athanase Sicard (interne parisien) en 1901 HISTOIRE DE L’ANESTHESIE GRANDES DECOUVERTES DE L’ANESTHÉSIE Invention de l’anesthésie régionale • Découverte de la péridurale • Espace péridural par Athanase Sicard (interne parisien) en 1901 • D’abord abordé par voie caudale • Analgésie caudale utilisée en obstétrique en France dès 1909 HISTOIRE DE L’ANESTHESIE GRANDES DECOUVERTES DE L’ANESTHÉSIE Invention de l’anesthésie régionale • Découverte de la péridurale • Découverte de la voie postérieure par Dogliotti en 1933 HISTOIRE DE L’ANESTHÉSIE GRANDES DECOUVERTES DE L’ANESTHÉSIE Invention de l’anesthésie régionale • Découverte de la péridurale • Découverte de la voie postérieure par Dogliotti en 1933 • Administration continue via un cathéter dès 1946 aux Etats-Unis HISTOIRE DE L’ANESTHESIE GRANDES DECOUVERTES DE L’ANESTHÉSIE Invention de l’anesthésie régionale • Anesthésiques locaux modernes inventés au cours du XXème siècle • Cocaïne des la fin du XIXème, puis Procaïne 1905, tetracaïne 1935, … • • • • Lidocaïne 1948 Prilocaïne 1960 Bupivacaïne 1957 Ropivacaïne/L-bupivacaïne 1996/2005 (Anesthésie locale) (Patch d’Emla) (Rachianesthésie) (blocs tronculaires et péridurale) HISTOIRE DE L’ANESTHESIE GRANDES DECOUVERTES DE L’ANESTHÉSIE Développement du monitorage anesthésique • 1959 : ECG (Holter) • 1970 : EtCO2 • 1975-85 : SpO2 • 1990 : BIS • ... HISTOIRE DE L’ANESTHÉSIE HISTOIRE DE L’ANESTHESIE Deuxième Partie DÉFINITIONS Anesthésie • Suppression totale de la sensibilité (douleur comprise) • Globale ou dans une zone donnée Anesthésie générale (AG) • Suppression totale de la sensibilité • De l’ensemble du corps • Secondaire à une perte totale de conscience • Induite par des médicaments Sédation • Diminution de la conscience • Induite par voie médicamenteuse (les mêmes que ceux de l’AG…) ou non (hypnose…) Une anesthésie générale ou une sédation est très souvent complétée par une anesthésie locorégionale ANESTHÉSIE GÉNÉRALE CONSULTATION D’ANESTHÉSIE Cadre médicolégal • Obligatoire avant toute anesthésie programmée, générale ou non, au moins 48h avant Première partie : examen clinique pré-anesthésique • Interrogatoire et examen physique • Antécédents, traitements, allergies, état général, tolérance à l’effort, tendance à saigner • Auscultation cardio-pulmonaire, critères d’IOT et de VM difficile, capital veineux, dos… • Prescriptions d’examens complémentaires si nécessaire (ECG, biologie…) • Détermination du score ASA Deuxième partie : information sur l’anesthésie • Protocole anesthésique établi en fonction du geste et du patient • Consignes de jeûne, conduite à tenir avec les traitements • Information sur le fait que l’anesthésie sera peut-être faite par un autre MAR • Information sur la visite pré-anesthésique (dans les heures précédant l’anesthésie) • Réponse aux questions ANESTHÉSIE GÉNÉRALE CONSULTATION D’ANESTHÉSIE ANESTHÉSIE GÉNÉRALE RÈGLES DE JEÛNE AVANT UNE INTERVENTION Valables pour toutes les interventions programmées • • Y compris une petite intervention programmée sous ALR Objectif : • • • Obtenir un estomac « vide » au moment de l’induction, Pour réduire le risque de régurgitation/vomissemesnts et d’inhalation du contenu gastrique Dernières prises autorisées : • 6h avant le geste pour les solides (repas léger) • 6h avant le geste pour les boissons non claires (lait, boissons gazeuses, jus de fruits avec pulpe) • 2h avant le geste pour les boissons claires (eau, sirop, jus de fruit sans pulpes, thé, café sans lait) • • • • (4h avant le geste pour le lait maternel) Délais de jeûne allongés chez les patients ayant un trouble de la vidange gastrique (neuropathie diabétique…) Vérification possible de la vacuité gastrique par une échographie gastrique à l’arrivée au bloc Tabac : bénéfice de l’arrêt quelque soit le délai. ANESTHÉSIE GÉNÉRALE POURSUITE OU ARRÊT DES TRAITEMENTS AVANT UNE AG? Cas général : maintien des traitements chroniques • Maintien des traitements inhalés (asthme, BPCO…) voire augmentation en préopératoire • Maintien des traitements antiépileptiques • Maintien des hormonothérapies voire augmentation en préopératoire • Maintien des betabloquants • ... Sauf dans 3 situations particulières à connaître • Traitements anti-hémostatiques : • Antiagrégants plaquettaires : arrêt (3 à 7j avant selon molécule) ou maintien selon indication et chirurgie • Anticoagulants : • Héparine : arrêt 6h avant si HNF IVSE, 12h avant si HBPM curatif, 24h avant si HBPM en préventif • AVK : arrêt 3 à 5 jours avant, relai héparine ou pas selon indication • Nouveaux anticoagulants oraux : arrêt 1 à 5 jour avant selon risque hémorragique et molécule • Metformine : arrêt, dernière prise J-2 (pas de prise à J-1 ni à J0) • ARA2 et IEC dans un contexte d’HTA : arrêt, dernière prise J-1 (pas de prise à J0) ANESTHÉSIE GÉNÉRALE TROIS GRANDES PHASES DE L’AG Induction anesthésique • Elle peut être faite par voie intraveineuse ou inhalée • Elle est associée à une technique de contrôle des voies aériennes Entretien anesthésique • Il peut être fait par voie intraveineuse ou inhalée • Il est souvent associé à une technique de ventilation mécanique Réveil • Il survient après l’arrêt des agents d’entretien anesthésiques ANESTHÉSIE GÉNÉRALE AGENTS HYPNOTIQUES Définition • Médicaments dépresseurs du système nerveux central induisant une perte de conscience comparable à un état de sommeil Indication • Induction et entretien d’une anesthésie générale • Action synergique avec les analgésiques Classification • Hypnotiques administrés par voie intraveineuse : • • Propofol, étomidate, kétamine Hypnotiques administrés par voie inhalée : • Sévoflurane, desflurane (= agents halogénés) ANESTHÉSIE GÉNÉRALE AGENTS ANALGÉSIQUES Définition • Médicaments diminuant la sensibilité à la douleur Indication • Induction et entretien d’une anesthésie générale • Action synergique avec les hypnotiques Classification • Analgésiques dérivés de la morphine : • • • Dépression respiratoire Alfentanil, fentanyl, sufentanil, remifentanil Analgésiques non morphiniques : • Kétamine ANESTHÉSIE GÉNÉRALE CURARES Définition • • • Médicament bloquant de façon réversible la transmission neuromusculaire Fixation sur des récepteurs cholinergiques nicotiniques post- et présynaptiques Paralysie musculaire totale Indications • • Relaxation musculaire au cours d’une anesthésie générale Nécessaire pour la chirurgie et/ou bien pour l’intubation trachéale Classification • Curares non dépolarisants • • • Action prolongée (45 min) Cisatracurium (Nimbex), atracurium (Tracrium), rocuronium (Esmeron) Curare dépolarisant • • • Action courte (10 min) Fasciculations et libération de potassium Succinylcholine (Célocurine) ANESTHÉSIE GÉNÉRALE CONTRÔLE DES VOIES AÉRIENNES Pourquoi? • Pour permettre une ventilation mécanique • • Chez un patient qui ne respire plus spontanément Pour protéger les voies aériennes (intubation) • Des inhalations de contenu gastrique ou de sang Comment? • Masque facial (nécessite une subluxation mandibulaire et une canule de Guédel) • Masque laryngé • Intubation trachéale (protection des VA) ANESTHÉSIE GÉNÉRALE VOIES AÉRIENNES « DIFFICILES » Ventilation au masque facial difficile • Critères prédictifs : BARBE (Barbe, Age > 55 ans, Ronflements, BMI > 26, Edentation) + Limitation de la mobilité mandibulaire • Existence de d’algorithmes d’oxygénation en cas de ventilation au masque difficile Intubation trachéale difficile • Critères prédictifs : antécédents d’IOT difficile, score de Mallampati > 2, distance thyro-mentonière < 6 cm, Ouverture de bouche < 35 mm, limitation de la mobilité mandibulaire, limitation mobilité rachis cervical, IMC > 35, SAOS avec gros cou, dysmorphie faciale… • Score de Cormack : visibilité de la glotte lors d’une exposition classique • IOT difficile : échec d’intubation après deux laryngoscopies optimales • Existence de d’algorithmes d’intubation en cas d’intubation difficile ANESTHÉSIE GÉNÉRALE VOIES AÉRIENNES « DIFFICILES » Masque laryngé intubable Intubation vigile sous fibroscopie Vidéolaryngoscope ANESTHÉSIE GÉNÉRALE VENTILATION MÉCANIQUE Quelques notions… • Mélange gazeux contenant classiquement air, O2, agents halogénés • Insufflation cyclique d’un volume courant, en alternance avec une expiration passive • Réglage du Vt (ou de la P insp), de la FR, de la FiO2, du rapport I/E, de la PEP • Monitorage des débits (donc des volumes), des pressions, et du CO2 expiré ANESTHÉSIE GÉNÉRALE INDUCTION CLASSIQUE D’UNE AG CHEZ UN PATIENT À JEUN Chez l’adulte : induction « intraveineuse » • Installation sur table, réchauffement, monitorage SpO2, scope, PNI • Pose d’une VVP sous MEOPA et EMLA. Perfusion avec du RL ou du SSI • Pré-oxygénation au masque facial pendant 3 min avec 100% d’O2 • Injection IV d’un morphinique (sufentanil) et d’un hypnotique (propofol) • Perte de conscience et de la ventilation spontanée • Subluxation mandibulaire, canule de Guédel et ventilation au masque facial • Injection d’un curare et attente du délai d’action • Laryngoscopie, intubation orotrachéale, et gonflage du ballonnet • Vérifications de la position de la sonde et de la pression du ballonnet • Fermeture des yeux pour protéger les cornées ANESTHÉSIE GÉNÉRALE INDUCTION CLASSIQUE D’UNE AG CHEZ UN PATIENT À JEUN Chez l’adulte : induction « intraveineuse » ANESTHÉSIE GÉNÉRALE INDUCTION CLASSIQUE D’UNE AG CHEZ UN PATIENT À JEUN Chez l’enfant (à jeun): induction « inhalatoire » • Installation sur table, réchauffement, monitorage SpO2, scope, PNI • Inhalation de sévoflurane et préoxygénation par masque facial • Perte de conscience mais maintien de la ventilation spontanée • Pose d’une VVP, et perfusion avec du RL ou du SSI • Co-induction IV avec un morphinique (sufenta) et un hypnotique (propofol) • Perte de la ventilation spontanée • Subluxation mandibulaire, canule de Guédel et ventilation au masque facial • Laryngoscopie, intubation orotrachéale, et gonflage du ballonnet • Vérifications de la position de la sonde et de la pression du ballonnet • Fermeture des yeux pour protéger les cornées ANESTHÉSIE GÉNÉRALE INDUCTION CLASSIQUE D’UNE AG CHEZ UN PATIENT À JEUN Chez l’enfant (à jeun): induction « inhalatoire » ANESTHÉSIE GÉNÉRALE INDUCTION EN SÉQUENCE RAPIDE D’UNE AG Pour endormir en urgence un patient « estomac plein » • Installation sur table, réchauffement, monitorage SpO2, scope, PNI • Aspiration disponible a la tête du patient • Pose d’une VVP et perfusion avec du RL ou du SSI • Pré-oxygénation au masque facial pendant 3 min avec 100% d’O2 • Injection IV rapide d’un curare d’action rapide (célocurine) et d’un hypnotique d’action rapide • Perte de conscience et de la ventilation spontanée • Pas de ventilation au masque facial • Laryngoscopie et intubation orotrachéale après les fasciculations (de la célo) • Vérifications position de la sonde et pression du ballonnet, fermeture des yeux • Injection de sufentanil après l’intubation ANESTHÉSIE GÉNÉRALE RISQUES ET COMPLICATIONS DE L’AG Rares si les protocoles et règles de sécurités sont respectés • Mortalité liée à l’anesthésie exceptionnelle • Information obligatoire sur les risques fréquents ou graves • Complications liées… • • au terrain : décompensation d’une pathologie chronique • à l’installation : compressions nerveuses, escarres, kératite • aux médicaments : anaphylaxie, hyperthermie maligne, dépression HD, NVPO • à l’intubation : hypoxie, bris dentaires, lésions trachéales • à l’estomac : inhalation du contenu gastrique • + ceux liés à la chirurgie : hémorragie, infection, douleur Il n’existe aucune contre-indication absolue à une anesthésie générale A mettre en balance avec le risque de ne pas opérer!! ANESTHÉSIE GÉNÉRALE Troisième Partie DÉFINITIONS Anesthésie • Suppression totale de la sensibilité (dans une zone donnée) Anesthésie régionale • • • • Suppression totale de la sensibilité dans une zone étendue mais limitée du corps Par un médicament injecté à proximité de la structure qui innerve cette zone Centrale : injection à proximité de la moelle spinale Périphérique : à proximité d’un nerf Anesthésie locale • • Suppression totale de la sensibilité dans une petite zone du corps Par un médicament injecté au niveau de cette zone Une anesthésie locale / régionale peut être faite seule, ou bien associée à une anesthésie générale ou une sédation ANESTHÉSIE LOCO-RÉGIONALE AGENTS ANESTHÉSIQUES LOCAUX Définition • Médicaments bloquant de façon réversible la conduction nerveuse • Par inhibition du canal sodique bloquant la propagation du PA Indication • Anesthésie locale (par voie épidermique, sous cutanée, ou transmuqueuse) • Anesthésie régionale (par voie périneurale, péridurale, ou intrathécale) • • Bloc sensitif (afférences thermo-algiques, tactiles, et proprioceptives) Bloc moteur (efférences motrices) Classification • Durée d’action courte (1h) : lidocaïne • Durée d’action intermédiaire (2h) : bupivacaïne • Durée d’action prolongée (5 à 10h) : ropivacaïne et lévobupivacaïne ANESTHESIE LOCO-RÉGIONALE ANESTHÉSIE LOCO-REGIONALE AGENTS ANESTHÉSIQUES LOCAUX Risque d’intoxication en cas de passage intravasculaire • Médicaments ayant un effet anti-arythmique (lidocaïne : classe IB) • Toxicités cardiaque et neurologique en cas de passage intravasculaire • • • Convulsions • Arrêt cardiaque réfractaire Règles de pratique strictes de l’anesthésie locorégionale • Patient scopé et perfusé • Materiel d’anesthésie générale à proximité • Test de reflux avant injection • Injection lente et fractionnée • Respect des doses maximales Traitement spécifique en plus de la réanimation classique : • Intralipide (émulsion lipidique injectable) ANESTHESIE LOCO-RÉGIONALE ANESTHÉSIE LOCO-REGIONALE ANESTHÉSIES RÉGIONALES CENTRALES Anesthésie péridurale • Injection d’AL dans l’espace péridural pour bloquer les racines • Abord par voie postérieure (inter-épineuse) • • • Abord par voie inférieure (membrane sacro-coccygienne) • • Chirurgie pulmonaire, chirurgie digestive lourde… Et prolongée en post opératoire • • Risque d’hypotension artérielle éphédrine IV Souvent utilisée en complément d’une anesthésie générale • • Analgésie pour le travail +++ (cf 4ème partie) Existence d’un bloc sympathique : vasodilatation des vsx • • Anesthésie caudale chez le petit enfant Le plus souvent recherche d’un bloc sensitif seul (analgésie péridurale) • • Au niveau lombaire ou thoracique Mise en place d’un cathéter pour administration continue Place majeure dans l’analgésie postopératoire multimodale Complications rares • Brèche accidentelle de la dure-mère : céphalées posturales Traitement spécifique : Blood Patch ANESTHÉSIE LOCO-RÉGIONALE ANESTHÉSIES RÉGIONALES CENTRALES Anesthésie péridurale ANESTHESIE LOCO-REGIONALE ANESTHÉSIES RÉGIONALES CENTRALES Rachianesthésie • Ponction lombaire pour injection de bupivacaïne en intratéchal • Obtention d’une anesthésie totale (bloc moteur + sensitif + sympathique) • Durée courte : <2h • Réalisation fréquente chez l’adulte (césarienne, chirurgie courte des MI…) • Réalisation possible chez le bébé (cure de hernie inguinale chez l’ancien prématuré) • Classiquement pas d’AG nécessaire (possibilité de sédation) ANESTHÉSIE LOCO-RÉGIONALE ANESTHÉSIES RÉGIONALES PÉRIPHÉRIQUES Principe • • • Injection d’un AL à proximité du nerf pour bloquer la conduction neuronale (après diffusion dans le nerf) Pour la chirurgie +++ : en per ET postopératoire Pour le traitement de certaines douleurs chroniques rebelles (algodystrophie…) Repérage des structures nerveuses • • Objectif : injecter à proximité du nerf sans le léser Deux grandes techniques : • Neurostimulation : • • • • Détection d’une réponse motrice à une stimulation électrique Uniquement pour les nerfs avec un contingent moteur Technique peu à peu remplacée par le guidage échographique Guidage échographique • • • Permet une visualisation directe de l’aiguille et des structures nerveuses Mais aussi des vaisseaux et des muscles Possibilité d’y associer une neurostimulation « sentinelle » ANESTHÉSIE LOCO-RÉGIONALE ANESTHÉSIES RÉGIONALES PÉRIPHÉRIQUES Il existe de nombreux blocs tronculaires • Nerfs des membres inférieurs : bloc du nerf fémoral, bloc du nerf sciatique, … • Nerfs des membres supérieurs : blocs du plexus axillaire, blocs de doigts… • Nerfs du tronc : TAP bloc, bloc du nerf pudendal… • Nerfs de la tête : blocs du nerf trijumeaux, blocs des nerfs du scalp… TAP bloc Bloc du nerf sciatique ANESTHÉSIE LOCO-RÉGIONALE Quatrième partie ANALGÉSIE POUR LE TRAVAIL Grands principes • • • • Consultation d’anesthésie obligatoire au cours du troisième trimestre Analgésie péridurale lombaire pour diminuer la douleur des contractions et de l’expulsion Systématiquement proposée en l’absence de contre-indication « Imposée » dans certaines situations (= indications médicales d’APD) • • Par exemple risque élevé de césarienne en urgence Mise en place d’un cathéter : durée illimitée • Recherche d’un bloc différentiel • • • • Pas d’impact significatif sur le déroulement du travail • • Lorsque l’APD est mise en place à 4-5 cm de dilatation Pas d’impact sur le bien-être du fœtus • • • Pour diminuer la douleur sans la faire disparaître totalement Tout en maintenant les autres sensations et les efforts de poussée Intérêt de la gestion de la dose par la patiente elle-même (PCEA, E pour epidural) Pourvu que les hypoTA éventuellement induites par l’APD soient rapidement corrigées APD compatible avec une thrombopénie modérée (jusqu’à 80 G/L) Alternative en cas de CI à l’APD : PCA rémifentanil IV ANESTHÉSIE OBSTÉTRICALE ANESTHÉSIE POUR CÉSARIENNE Principes • • Geste chirurgical : nécessité d’une anesthésie totale et d’un bloc moteur L’anesthésie générale est à risque plus élevé chez les femmes enceintes • • • • Abord difficile des VAS Risque plus élevé de régurgitations gastriques Médicaments anesthésiques actifs sur le fœtus Donc on privilégie l’anesthésie régionale Césarienne programmée • Rachianesthésie Césarienne non programmée • • Si urgence vitale immédiate pour la mère ou la fœtus : anesthésie générale Sinon, selon le degré d’urgence • Rachianesthésie • Anesthésie péridurale (si cathéter déjà en place) • Ou anesthésie générale ANESTHÉSIE OBSTÉTRICALE Cinquième Partie RÈGLEMENTATION Avant une anesthésie programmée • • • • • Consultation pré-anesthésique obligatoire au moins 48h avant par un MAR Information et consentement Dossier d’anesthésie intégré au dossier médical Visite pré-anesthésique dans les heures qui précèdent Checklist préopératoire (identité, intervention, …) à l’arrivée en salle Pendant l’anesthésie • • • • • Monitorage minimum : ECG, SpO2, PA (et EtCO2 si AG) Analyse en continu des gaz administrés Disponibilité du matériel d’intubation et de ventilation mécanique Système d’aspiration efficace Feuille d’anesthésie, papier ou informatisé, intégrée au dossier Après l’anesthésie • • Surveillance continue en salle de réveil avec au moins un IDE (SSPI) Accord du médecin anesthésiste nécessaire pour : • • Retour en service après surveillance en SSPI Retour à domicile après quelques heures si ambulatoire CADRE MÉDICO-LÉGAL MERCI POUR VOTRE ATTENTION je reste à votre disposition pour toute question, par mail : jnevain@chu-grenoble.fr