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FR20-DEVOIRS

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Niveau Lycée
DEVOIRS
FRANÇAIS
Notice individuelle
Devoirs 1 à 6
Rédaction
Myriam Cournarie
Stéphanie d’Espies
Elsa Ferracci
Sophie Kauffmann
Julien Ledda
Coordination
Corinne Bara-Gallais
Rozenn Jarnouën
Les cours du CNED sont strictement réservés à l’usage privé de leurs destinataires et ne sont pas destinés à une utilisation collective. Les personnes qui s’en serviraient pour d’autres usages, qui en feraient une reproduction intégrale ou partielle, une traduction
sans le consentement du CNED, s’exposeraient à des poursuites judiciaires et aux sanctions pénales prévues par le Code de la propriété intellectuelle. Les reproductions par reprographie de livres et de périodiques protégés contenues dans cet ouvrage sont effectuées par le CNED avec l’autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie (20 rue des Grands Augustins, 75006 Paris).
© CNED 2015
SOMMAIRE
Général
FRANÇAIS
Conseils de méthode pour la réalisation des devoirs
Entraînement à l’oral
Notice individuelle
Devoirs
...........................................
p. 4
.............................................................................................................................................
p. 13
......................................................................................................................................................
p. 15
à envoyer à la correction
..................................................................................................
p. 17
CNED SECONDE – FRANÇAIS
3
CONSEILS
de méthode
Fiche méthode 1
Rédiger une réponse aux questions
sur le corpus
Dans un sujet, une ou deux questions peuvent vous être proposées. Elles sont
conçues pour vous aider dans la rédaction du travail d’écriture.
Les questions portant sur le corpus appellent une réponse rédigée.
Elles permettent de « vérifier la compréhension des textes et d’engager un travail
d’interprétation. » Ces questions peuvent porter sur le sens ou le registre des
textes, sur un procédé et l’interprétation de ce procédé ou sur les caractéristiques de l’objet d’étude qu’illustre(nt) le(s) texte(s) sur le(s)quel(s) porte la question.
Les réponses aux questions de lecture, tout comme le développement des axes
de lecture du commentaire prennent la forme de paragraphes entièrement rédigés et bien structurés. Des liens logiques relient les différentes étapes de chaque
paragraphe.
Voici les trois étapes indispensables de votre réponse :
La phrase
introductive
La première phrase du paragraphe donne le cadre du travail effectué. Elle répond
à la question sous la forme d’une affirmation qui annonce l’idée directrice du
paragraphe, idée formulée dans la consigne (en fait, elle identifie et définit le procédé ou l’aspect à étudier).
Ex. : Soit la question « Étudiez les différents modes d’énonciation repérables dans
ces textes et indiquez quel est leur intérêt pour la contestation qu’ils véhiculent. »
Phrase introductive : « Ces textes écrits au siècle des Lumières mettent en jeu
des modes d’énonciation variés, qui illustrent la richesse des moyens employés
par les écrivains pour contourner la censure. »
La justification
Commenter un texte, d’une certaine manière, c’est aussi argumenter : le contenu
du paragraphe justifie l’idée directrice en s’appuyant sur des citations pertinentes
choisies dans les différents textes et qui correspondent à la consigne donnée.
C’est ici que votre réponse
doit faire le lien entre les repérages et l’interprétation.
La phrase
conclusive
4
Ces citations s’accompagnent d’analyses qui construisent le dévelopement de votre réponse en fonction de la question posée.
Dans la mesure du possible, confrontez les textes les uns avec les
autres.
La phrase de conclusion montre que vous avez réellement répondu à la question
posée.
Cette méthode s’applique aussi bien aux questions sur corpus qui vous sont
posées dans la première partie du sujet, qu’à la conclusion au traitement des axes
de lecture dans le développement du commentaire.
En effet, le parcours de lecture qui vous est proposé vous suggère des axes d’analyse. Or chacun de ces axes équivaut en fait à une question de lecture sur le texte
à commenter.
CNED SECONDE – FRANÇAIS
CONSEILS
de méthode
Fiche méthode 2
Le commentaire de texte
L’épreuve porte sur un texte relevant des divers genres littéraires (poésie, théâtre,
roman, littérature d’idées...) Ce texte est accompagné de toutes les références et
indications indispensables.
Le commentaire est toujours organisé, composé : il faut donc dégager du texte
deux ou trois points essentiels autour desquels s’ordonneront les remarques.
Il convient d’étudier simultanément le fond et la forme. Les remarques relatives
au style ou à la versification soulignent toujours l’effet produit et sont indissociables de l’idée ou du sentiment exposé.
Que faut-il entendre par « forme » ?
- l’étude du vocabulaire ;
- les procédés rhétoriques (ou procédés de style) ;
- la versification s’il s’agit d’un poème ;
- la syntaxe, surtout le jeu des personnes et des temps.
Attention
Commenter n’est pas :
▶ faire des considérations vagues à propos de l’auteur, avec, de temps en
temps, une référence au texte ;
▶ paraphraser le texte, c’est-à-dire en répéter le contenu en des termes légè-
rement différents.
Le commentaire, dans les séries d’enseignement général, ne fait pas l’objet
d’un libellé particulier.
I. Travail préparatoire
Il vaut mieux commencer par regarder à quel genre littéraire et à quel type de
texte on a affaire.
Ce travail préparatoire permet d’éviter des omissions importantes.
Type de genre littéraire
Questions préparatoires
• Si le texte à expliquer est extrait
d’une nouvelle, ou d’un roman,
on se pose les questions traditionnelles .
De quoi s’agit-il ? qui voit ? qui parle ?
à qui ? où ? quand ? comment ?
• Si le texte est un poème on se
posera les mêmes questions mais
en accordant une grande importance
à la versification.
De quoi s’agit-il ? qui voit ? qui parle ?
à qui ? où ? quand ? comment ? Quel
usage des règles de la versification, de
la prosodie observez-vous ?
• Si le texte est tiré d’une pièce de
théâtre, d’autres questions spécifiques à ce genre viennent s’ajouter.
Y a-t-il des didascalies ? qui entre en
scène le premier (et pourquoi) ? qui
parle le plus (et pourquoi) ? y a-t-il
des personnages muets ? Quelle est
leur utilité ?
CNED SECONDE – FRANÇAIS
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CONSEILS
de méthode
II. Élaboration du plan
Votre commentaire doit s’articuler autour de deux ou trois axes qui correspondent
à une problématique qui sera indiquée très clairement dans l’introduction :
« Nous voulons montrer que l’auteur ou que le texte... », par exemple : « nous
voulons montrer que l’auteur transfigure la réalité », « nous montrerons que, sous
ses apparences réalistes, ce texte est fantastique »...
Il ne suffit pas de trouver deux ou trois grandes parties ; à l’intérieur de chacune
des sous-parties sont indispensables.
Ceci dit, le commentaire comporte toujours :
▶ une introduction ;
▶ un développement ;
▶ une conclusion.
III. L’introduction
Elle comporte trois parties, formant un seul paragraphe de huit à dix lignes.
a) La présentation du texte
Ceci est toujours
indiqué dans
l’énoncé du sujet.
Sachez en tirer
partie.
Quand on présente un texte, on indique :
▶ le nom de l’auteur ;
▶ le titre de l’œuvre ;
▶ la date de parution ;
▶ le genre littéraire.
b) Le contenu du texte
Le contenu du texte sera énoncé très brièvement, en une ou deux phrases ; on
précisera le type du texte et, si nécessaire, le registre.
c) L’annonce de la problèmatique littéraire et du plan
On précise le problème littéraire soulevé par le texte, problème duquel sera
déduit le plan. L’annonce du plan est, en quelque sorte, une réponse à ce problème : « Nous montrerons dans un premier temps que... puis que... »
Elle est isolée du développement par deux lignes blanches.
IV. Rédaction du développement
Vous devez impérativement vous appuyer sur le texte ; aussi les citations seront-elles nombreuses. Elles seront relativement courtes et exactes (toujours
entre guillemets).
Les citations
La rédaction
proprement dite
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Elles doivent être bien intégrées à votre devoir. Amenées par une phrase, elles
doivent aussi être parfaitement compréhensibles.
Enfin chaque citation sera commentée, tant pour le fond que pour la forme (si
possible).
▶ Sautez deux lignes entre l’introduction et le développement entre le développement et
la conclusion. Sautez une ligne entre chaque grande partie du développement.
CNED SECONDE – FRANÇAIS
CONSEILS
de méthode
▶ Quand vous abordez une grande partie du développement, annoncez-en ou
rappelez-en le contenu ; et à la fin de chacune, procédez à une récapitulation en
une phrase.
En passant d’une partie à l’autre, ménagez des transitions qui, en rappelant l’idée
directrice de la partie précédente dans un premier temps, annonce ensuite celle
de la partie suivante.
▶ Chaque partie est subdivisée en sous-parties, qui se présentent sous la forme
de paragraphes. Chaque paragraphe comporte une phrase d’introduction et
une phrase de conclusion qui le relie au reste du développement. Pensez à
utiliser des connecteurs logiques qui mettront en valeur la structure de votre
devoir.
Ainsi, votre devoir donnera l’impression de former un tout.
V. La conclusion
Elle comporte deux parties formant un seul paragraphe de six à dix lignes.
a) Le bilan
Dans le bilan, on récapitule les qualités propres au texte étudié, en résumant très
brièvement ce qui a été analysé dans le développement.
b) L’« ouverture » sur d’autres textes
Pour ce qui est de l’ouverture, on établira des rapports d’opposition ou de ressemblance avec d’autres textes, d’autres auteurs ou d’autres mouvements littéraires.
Quand il s’agit d’un sujet de type bac, on fait une ouverture sur les autres textes du
corpus.
Comme l’introduction, elle est isolée du développement par deux lignes
blanches.
Fiche méthode 3
A
La dissertation
Définition de l’exercice
▶ Une dissertation est un exercice d’argumentation : il s’agit de répondre à une
question, d’exprimer un point de vue à l’aide d’arguments et d’exemples qui
justifient la réponse apportée ;
▶ Une dissertation est un exercice de construction d’un raisonnement qui sup-
pose l’élaboration d’un plan rigoureux et bien organisé ;
▶ Une dissertation est un exercice d’écriture qui suppose une expression écrite
claire et précise (choix du vocabulaire, correction de la syntaxe, respect de
l’orthographe).
B
Conseils de méthode
Comment cerner le sujet ?
L’essentiel est de bien définir la question à laquelle vous avez à répondre : quel
est le domaine à analyser ? Quelle est la question précise posée ?
CNED SECONDE – FRANÇAIS
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CONSEILS
de méthode
Par exemple, est-ce la littérature en général, ou seulement le roman ? Est-ce le
roman en général, ou seulement la description dans le roman ? Est-ce la description dans le roman en général, ou seulement le portrait des personnages ?...
Il faut délimiter le champ de l’analyse pour éviter le hors-sujet, mais aussi de
réduire à l’excès le domaine à traiter. C’est un peu comme sur un court de tennis :
au service, il faut éviter d’envoyer la balle aussi bien en dehors du carré de service
que dans le filet.
Pour cela, il faut bien lire le sujet, le relire plusieurs fois en analysant les mots
qui le composent, et déterminer les mots clés qui constituent la base du sujet.
C’est un effort patient, un peu long parfois, mais qui est nécessaire pour éviter un
contre-sens ou un hors-sujet.
Une fois la question bien cernée, deux situations peuvent alors se présenter :
▶ Soit vous avez votre réponse, et alors vous cherchez des arguments et des
exemples pour prouver que ce que vous dîtes et pensez, est juste ;
▶ Soit vous ne savez pas trop quoi penser sur le sujet, et alors vous recherchez
dans vos souvenirs de cours ou de lectures quels sont les éléments qui peuvent
vous aider à déterminer et préciser votre réponse à la question posée.
Comment bâtir votre plan ?
Une fois votre réponse déterminée, vous allez bâtir votre plan :
▶ Soit il s’agit d’expliquer un seul point de vue, sans débat, et alors vous faites un
plan analytique qui examine les différents aspects de la question et de votre
réponse (Par exemple, si vous avez à expliquer ce qu’apporte la mise en scène
à un texte de théâtre : il n’y a qu’un seul point de vue à exposer, mais il faut le
détailler dans toutes ses composantes).
▶ Soit il s’agit de débattre de plusieurs opinions pour pouvoir affirmer la vôtre, et
alors vous faites un plan dialectique qui confronte les différents points de vue
ou thèses, afin d’exposer le vôtre en dernière partie, après avoir fait la critique
des autres thèses en en soulignant leurs insuffisances (Par exemple, si l’on
vous demande ce que vous pensez de l’essor actuel des récits de vie autobiographiques, ce sujet incite forcément à débattre sur l’intérêt de ce genre de
littérature, et vous devrez prendre parti en disant si vous êtes favorable à ce
genre littéraire, ou s’il vous semble qu’il s’agit d’un genre parasite qui détourne
le lecteur de l’essence même de la littérature qu’est la création d’un monde
imaginaire... ).
Comment rédiger votre dissertation une fois le plan établi ?
Quel que soit le type de plan, il sera construit de la même façon :
▶ Une introduction générale qui présente le sujet (son auteur, ou son thème),
puis vous citez la question à traiter, enfin vous annoncez le plan précis que vous
allez suivre pour traiter cette question (en général, un plan en 2 parties peut
suffire, mais vous pouvez utiliser aussi le plan en 3 parties).
Vous passez 2 lignes.
▶ Puis vous entamez la première partie de votre développement en commençant par
énoncer votre idée principale ; ensuite vous la détaillez en appuyant chacun de vos
arguments sur un exemple précis (en français, il s’agit de vous référer aux textes
du corpus proposé, et à vos lectures d’œuvres littéraires ; il faut dans les autres
matières utiliser les cours et vos lectures pour trouver les exemples pertinents qui
renforceront la qualité de vos arguments). Mais il faut pour cela que vous ayez analysé vos exemples, c’est-à-dire que vous ayez justifié en quoi cet exemple particulier
permet d’appuyer votre analyse ou point de vue. Enfin vous faites une conclusion à
cette première partie pour dire à quoi elle vous a mené.
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CNED SECONDE – FRANÇAIS
CONSEILS
de méthode
Vous passez 1 ligne.
▶ Vous rédigez une transition avec votre première partie, puis vous entamez la
deuxième partie de votre réponse en commençant par énoncer votre idée principale ; ensuite vous la détaillez en appuyant chacune de vos remarques sur des
exemples. C’est le même principe que pour la rédaction de la première partie.
Enfin vous faites une conclusion à cette deuxième partie pour dire à quoi elle
vous a mené.
Vous passez 1 ligne.
▶ Vous rédigez de la même façon la troisième partie.
Vous passez 2 lignes.
▶ Vous rédigez la conclusion : vous pouvez l’amorcer par exemple l’adverbe «
Ainsi », puis résumer en une ou deux phrases votre réponse à la question posée
par le sujet (et que vous aviez citée dans votre introduction). Evidemment, vous
n’y ajoutez aucune citation, ni aucun élargissement. Ce qu’on attend, c’est seulement votre réponse à la question posée, une sorte de synthèse de tout votre
devoir. Vous pouvez compléter par un élargissement, c’est-à-dire une ouverture
sur le sujet, mais en précisant le lien que vous faites entre cet élargissement
que vous proposez, et le sujet qui était à traiter. Ce dernier aspect n’est pas
essentiel dans la conclusion.
Derniers conseils pour la présentation
▶ Une fois le plan établi au brouillon, et après vous être assuré qu’il répond bien à
la question posée par le sujet, vous allez vous lancer dans la rédaction de votre
devoir, directement « au propre » car un jour d’examen ou de concours, vous
n’aurez jamais le temps de recopier tout un devoir ; il faut donc que votre plan
soit précis, complet et rigoureux pour que vous n’ayez pas de ratures à faire sur
votre copie.
▶ L’expression écrite doit être correcte (orthographe / grammaire), mais surtout
claire. Vous devez chercher les mots qui expriment le mieux votre pensée, afin
qu’elle soit comprise par votre lecteur.
▶ N’hésitez pas aussi à utiliser des connecteurs logiques pour passer d’une idée à
une autre, d’un argument à un autre (par ex pour marquer une relation de cause
ou de conséquence) : cela aide votre lecteur à suivre le cheminement de votre
réflexion.
Fiche méthode 4
L’écriture d’invention
L’écriture d’invention est un des trois travaux d’écriture proposés à l’écrit du
baccalauréat. Il s’agit d’écrire un texte personnel, en liaison avec un ou plusieurs
autres textes du corpus, en respectant des consignes précises.
On peut distinguer deux sortes d’écrits d’invention :
Ceux qui ont une visée argumentative : dialogue, éloge ou blâme, défense ou
accusation.
Les réécritures :
Par imitation
▶ en reprenant un élément d’un texte étudié (écrire un texte reprenant par
exemple un procédé de style comme la métaphore filée, ou la morale d’une
fable) ;
▶ en reprenant un genre et / ou un registre ;
▶ en imitant un style, écrire « à la manière de » (pastiches ou, au contraire, parodies).
CNED SECONDE – FRANÇAIS
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CONSEILS
de méthode
Par transposition
▶ du genre (ex : transformer un extrait romanesque en scène de théâtre) ;
▶ du registre (ex : réécrire une scène tragique dans le registre comique) ;
▶ du point de vue (ex : la même scène racontée par un autre personnage)…
Par amplification
▶ en imaginant le début ou la suite d’un texte, insérer un dialogue, une descrip-
tion, le développement d’une ellipse narrative, etc.
Dans certains cas, la réécriture peut-être associée à une visée argumentative.
Observation du texte de référence
Il faut bien comprendre le texte-support. Pour cela, on peut s’attacher :
▶ à la structure ou composition ;
▶ au rythme ;
▶ aux thèmes ;
▶ et, bien sûr, à la forme, aux techniques stylistiques ;
▶ enfin, dans certains cas, il existe des codes ou conventions (par exemple, quand
on écrit une lettre, on indique le lieu, la date, on s’adresse au destinataire, d’une
manière souvent convenue, on utilise une formule de clôture, on signe…).
Lecture des consignes
L’écriture d’invention n’est jamais libre. Elle comporte des contraintes qu’il faut
bien repérer dans le libellé :
▶ quel est le genre du texte à produire ?
▶ qui y parle ? à qui ?
▶ où ?
▶ quand ?
▶ quel est le registre de ce nouveau texte ?
▶ quel en est le thème, ou le sujet ?
Si l’écrit d’invention a aussi une visée argumentative, il faut bien discerner la problématique (ensemble des problèmes posés).
Élaboration du plan
Même dans un sujet narratif ou descriptif, il faut élaborer un plan au brouillon :
Introduction (lieu, moment, personnage, objet du récit, circonstances particulières, etc.).
Développement (péripéties).
Conclusion (réflexion ou impression d’ensemble).
Parfois, on omet l’introduction en vue d’un effet de surprise (ou, bien sûr, si l’on rédige
la suite d’un texte).
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CNED SECONDE – FRANÇAIS
CONSEILS
de méthode
Rédaction
Dans ce type de sujet, la qualité de l’expression est très importante et fait partie
des critères de notation : orthographe et syntaxe correctes ; précision, variété et
richesse du vocabulaire ; aisance du style.
➠ Prenons un exemple précis :
Sujet
Thésée raconte à Ariane sa descente dans le labyrinthe et sa rencontre avec le
Minotaure dans un registre épique. Vous présenterez ce récit sous la forme d’une
nouvelle.
a) Lecture des consignes
Il faut extraire du libellé certains éléments :
▶ Quel est le genre du texte à produire ? Ici : une nouvelle.
▶ Quelle est la situation d’énonciation ?
▶ Qui parle à qui ? Thésée s’adresse à Ariane.
▶ Où ? Soit en Crète, soit sur le bateau sur lequel ils s’enfuient.
▶ Quand ? Peu de temps après la mort du Minotaure.
Quel est le registre ? Le registre épique.
Quel est le thème ? La victoire de Thésée sur le Minotaure, dans le Labyrinthe.
b) Où trouver des idées ?
Dans des dictionnaires de mythologie, sur des sites web ou des encyclopédies,
vous trouverez des récits de ce mythe.
Enfin, il y a une part d’invention personnelle.
Rappel
Dans un sujet
d’invention,
l’élaboration
d’un plan au
brouillon est
indispensable.
c) Élaboration du plan
Voici comment pourrait s’organiser votre nouvelle.
Plan possible :
1. Titre de la nouvelle.
2. Thésée laisse ses compagnons près de l’entrée du Labyrinthe et attache l’extrémité de la bobine de fil.
3. Il descend dans le labyrinthe ; impressions et description.
4. Sa rencontre avec le Minotaure ; éventuellement dialogue.
5. Le combat avec le Minotaure ; éventuellement dialogue.
6. La remontée vers la sortie.
7. La sortie : la joie des Athéniens, le soulagement de Thésée.
CNED SECONDE – FRANÇAIS
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CONSEILS
de méthode
Grille d’autoévaluation
Pour vous aider
à vous évaluer
Voici une grille applicable à la dissertation mais qui peut aussi vous servir
pour le commentaire de texte.
Partie du devoir
ou critère
d’analyse
Exigences
Introduction
- Longueur : 10 à 15 lignes
- Un seul paragraphe
- L’introduction apporte-t-elle tous les éléments d’information
indispensables à un lecteur ignorant l’énoncé du sujet ?
- Le domaine et le thème sont-ils clairement définis ?
- Le problème est-il explicitement formulé ?
- Le plan de l’étude est-il annoncé ?
Développement
- Les idées sont-elles clairement formulées ?
- Chaque paragraphe est-il cohérent (traitement ordonné d’une
seule idée) ?
-Les paragraphes et les parties s’enchaînent-ils logiquement ?
- Le texte progresse-t-il en allant vers l’essentiel et le plus intéressant ?
- Le nombre d’exemples est-il satisfaisant (ni trop ni trop peu) ?
- Les exemples sont-ils exploités au service de l’explication ou
de l’argumentation ?
Conclusion
- Longueur : 10 à 15 lignes
- La conclusion fait-elle le bilan de ma réponse à la question qui
était posée ?
- Ai-je bien répondu à la question qui était posée et que ma conclusion avait reformulée ?
Présentation
et correction
du texte
Oui
Non
À
revoir
- L’introduction et la conclusion sont-elles bien distinctes du
développement (une ligne en blanc éventuellement) ?
- Les paragraphes et les parties se distinguent-ils clairement
(alinéa marqué par un retrait pour les paragraphes et une ligne
en blanc entre les parties) ?
- Les règles de grammaire sont-elles respectées : syntaxe correcte, orthographe, ponctuation ?
- L’orthographe des œuvres (Eugénie Grandet1) et des personnages (Eugénie Grandet) est-elle correcte ?
- Les citations du texte des œuvres sont-elles entre guillemets ?
- L’écriture est-elle lisible ?
1
1. Dans un texte manuscrit, on souligne le titre d’une œuvre ; dans un texte imprimé (comme votre
cours), on le met en italique.
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CNED SECONDE – FRANÇAIS
CONSEILS
de méthode
Entraînement à l’oral
Devoirs oraux
Dans la perspective de l’épreuve anticipée de première, les devoirs oraux constituent une préparation spécifique pour acquérir des compétences orales : c’est
d’ailleurs la seule possibilité de vous entraîner à l’oral en cours de français dans
le cadre de votre année au Cned. En effet, le premier devoir oral correspond à ce
qui vous sera demandé en classe de première dans la seconde partie de l’épreuve
orale, appelée « entretien ». Il s’agit d’un ensemble de questions portant sur votre
connaissance d’un groupement de textes ou d’une œuvre étudiée dans la perspective d’un objet d’étude de votre programme. Le second devoir oral correspond
à la première partie de l’épreuve orale, appelée « exposé ». Il s’agit d’une lecture
analytique à réaliser sur un texte, orientée par une question, dans la perspective
de l’objet d’étude de la séquence étudiée.
Ces devoirs oraux sont à envoyer à la correction.
Ainsi, vous enverrez à la correction :
— le devoir oral 5, type « entretien »
— le devoir oral 6, type « exposé »
après avoir étudié les séquences 5 et 6 respectivement au préalable.
Avertissement
Nous vous rappelons que vous devez fournir un travail personnel afin de progresser régulièrement et de vous entraîner au mieux en vue de l’examen final
du baccalauréat qui validera vos années d’étude.
Par ailleurs, sachez que les professeurs correcteurs disposent de moyens suffisants pour identifier toute fraude, à savoir l’utilisation de devoirs recopiés sur
internet ou plagiés - quelle qu’en soit la source - ou l’envoi de réponses qui ne
seraient pas le fruit d’un travail personnel.
En conséquence, toute fraude avérée sera sanctionnée par un zéro dans un
premier temps puis par une mention dans le livret scolaire.
CNED SECONDE – FRANÇAIS
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à envoyer à la correction
DEVOIR
Pour nous adresser votre devoir :
▶ Privilégiez la forme numérique pour le réaliser : connectez-vous à votre site de formation
www.cned.fr > espace inscrit et suivez nos conseils pratiques pour déposer votre devoir et le
faire corriger par internet.
Nous vous encourageons à utiliser de préférence ce mode de transmission des devoirs.
▶ Pour utiliser la voie postale, vous devez avoir reçu un jeu d’étiquettes code à barres. Identifiez
votre copie à l’aide de l’étiquette correspondant à la matière et au numéro de devoir.
Important
▶ La saisie informatisée des devoirs ne permet aucune erreur de code.
▶ Veuillez réaliser ce devoir après avoir étudié la séquence 1.
Objet d’étude : Le roman et la nouvelle au XIXe siècle :
réalisme et naturalisme
Objectifs du devoir
Ce premier devoir évalue votre apprentissage de la lecture méthodique sur un extrait d’un roman
naturaliste.
Pour réaliser ce devoir, vous devez donc maîtriser les connaissances acquises dans la première
séquence sur le roman et la nouvelle réalistes et naturalistes :
▶ savoir reconnaître les caractéristiques du mouvement naturaliste à partir des études menées
dans la séquence ;
▶ connaître les caractéristiques des genres narratifs que sont la nouvelle et le roman ;
▶ savoir expliquer un texte narratif.
Vous devez donc avoir au préalable réalisé les exercices autocorrectifs qui vous ont entraîné(e) à la
technique de la lecture analytique, avoir lu et assimilé les Fiches Méthode.
Texte Émile Zola, Nana (1880)
Fille de Gervaise et de Coupeau, Nana a connu une brève carrière de comédienne et de prostituée de luxe.
Elle ruine et humilie de nombreux amants. Puis, elle les quitte peu à peu et disparaît. Elle part sans doute en
Russie d’où elle revient pour voir son fils. Atteinte par la syphilis, elle meurt, dans d’atroces souffrances, dans
un hôtel situé dans le quartier des grands boulevards. Elle a été veillée par quelques amies, à la fois fidèles et
curieuses de voir à quoi ressemble le cadavre de celle qui fut l’une des plus jolies femmes de Paris. Au même
moment, Napoléon III déclare la guerre à la Prusse.
CNED SECONDE – FRANÇAIS – 2015
17
1
DEVOIR
1
Le cadavre commençait à empoisonner la chambre. Ce fut une panique, après une longue insouciance.
— Filons, filons, mes petites chattes, répétait Gaga. Ce n’est pas sain.
Elles sortaient vivement, en jetant un regard sur le lit. Mais, comme Lucy, Blanche et Caroline étaient
encore là, Rose donna un dernier coup d’œil pour laisser la pièce en ordre. Elle tira un rideau devant
la fenêtre ; puis, elle songea que cette lampe n’était pas convenable, il fallait un cierge ; et, après avoir
allumé l’un des flambeaux de cuivre de la cheminée, elle le posa sur la table de nuit, à côté du corps.
Une lumière vive éclaira brusquement le visage de la morte. Ce fut une horreur. Toutes frémirent et se
sauvèrent.
— Ah ! elle est changée, elle est changée, murmurait Rose Mignon, demeurée la dernière.
Elle partit, elle ferma la porte. Nana restait seule, la face en l’air, dans la clarté de la bougie. C’était un
charnier, un tas d’humeur et de sang, une pelletée de chair corrompue, jetée là, sur un coussin. Les
pustules avaient envahi la figure entière, un bouton touchant l’autre ; et, flétries, affaissées, d’un aspect
grisâtre de boue, elles semblaient déjà une moisissure de la terre, sur cette bouillie informe, où l’on ne
retrouvait plus les traits. Un œil, celui de gauche, avait complètement sombré dans le bouillonnement de
la purulence ; l’autre, à demi ouvert, s’enfonçait, comme un trou noir et gâté. Le nez suppurait encore.
Toute une croûte rougeâtre partait d’une joue, envahissait la bouche, qu’elle tirait dans un rire abominable. Et, sur ce masque horrible et grotesque du néant, les cheveux, les beaux cheveux, gardant leur
flambée de soleil, coulaient en un ruissellement d’or. Vénus1 se décomposait. Il semblait que le virus
pris par elle dans les ruisseaux, sur les charognes tolérées2, ce ferment dont elle avait empoisonné un
peuple, venait de lui remonter au visage et l’avait pourri.
La chambre était vide. Un grand souffle désespéré monta du boulevard3 et gonfla le rideau.
— À Berlin ! à Berlin ! à Berlin !
Consignes
Vous allez réaliser une lecture analytique partielle de ce texte en suivant point par point « la méthode
à suivre » ci-dessous.
Cette lecture répondra à la question suivante :
En quoi le dernier portrait de Nana dépasse-t-il le traitement naturaliste ?
Vous développerez cette lecture en deux axes :
1. Un portrait naturaliste
a. Un ancrage spatio-temporel réaliste
b. Des personnages réalistes
c. Une évocation presque médicale du corps de Nana
2. Un portrait qui dépasse la dimension naturaliste
a. Un portrait hyperbolique : entre horreur et fascination
1. Nana débute sa carrière de comédienne en interprétant la Blonde Vénus au Théâtre des variétés, où son succès tient moins à
son bien médiocre talent d’actrice qu’à son audace et à la séduction de son corps nu, voilé d’une simple gaze.
2. On peut voir dans cette expression une allusion aux maisons de tolérance, établissements offrant les services de prostituées.
3. L’un des boulevards dessinés par Haussmann, préfet de Paris, sous Napoléon III. Haussmann a, en effet, présidé aux
énormes changements qu’a connu la capitale sous le Second Empire. Il est ainsi responsable du percement des grands boulevards Sébastopol, Magenta, Arago, Voltaire, Diderot, Cours de Vincennes, Malesherbes, Saint-Germain, puis de celui des
avenues Kléber, Foch, Victor Hugo, Niel, Friedland, Iéna, etc.
18
CNED SECONDE – FRANÇAIS – 2015
DEVOIR
1
b. Un travail de mise en scène
c. Un portrait à la portée symbolique et politique
Méthode à suivre
Voici une lecture analytique répondant à cette question.
Vous allez la compléter en rédigeant :
1. Une introduction :
- où vous débuterez par une brève présentation de l’auteur, de l’œuvre, du type de texte et de son thème ;
- où vous vous présenterez la question posée et ferez l’annonce du plan ;
2. Les paragraphes a et c de l’axe 1 et les paragraphes a et b de l’axe 2 :
- une phrase d’introduction présentera chaque axe étudié ;
- chaque paragraphe comportera une idée générale, son explication et sa justification par l’analyse
du texte ;
3. Une conclusion.
Lecture analytique à compléter
[Introduction à rédiger]
▶ [Axe 1 : phrase d’introduction et paragraphe a à rédiger]
[Paragraphe b] Ensuite, les personnages féminins, présents autour du cadavre, présentent un caractère réaliste. Elles sont identifiables socialement : il s’agit de cinq courtisanes, représentatives de leur
époque. En effet, il n’est pas de personnage important, sous le Second Empire qui n’entretienne une
courtisane. Elles sont désignées ici par leur surnom, qui est aussi souvent un pseudonyme : Gaga, Lucy,
Caroline, Blanche et Rose Mignon. L’utilisation du discours direct permet à Zola de « faire entendre »
de façon immédiate les personnages par le lecteur et d’imiter les tournures familières de leur milieu :
« Filons, filons, mes petites chattes ». Enfin, les réactions successives de ces femmes, qui passent brusquement d’une « longue insouciance » à la « panique » en apercevant le corps de leur amie en train de
se décomposer, contribuent elles aussi à ce portrait réaliste. Les mots « panique » et « insouciance »,
utilisés en contraste dans la même phrase traduisent bien le mouvement affolé des femmes qui prennent
soudain conscience de la situation.
[Paragraphe c à rédiger]
▶ [Axe 2 : phrase d’introduction et paragraphe a à rédiger]
[Paragraphe b à rédiger]
[Paragraphe c] Enfin, la scène décrite comporte une visée symbolique et politique. En effet, Zola ne se
contente pas de décrire les effets de la maladie et de la mort mais il ajoute des termes à connotations
morales très négatives : « corrompue », « horrible et grotesque », « dont elle avait empoisonné venait
de lui remonter au visage et l’avait pourrie », « dans un rire abominable ». De fait, la décomposition du
corps de Nana, symbolise la décomposition du régime. La référence à la pourriture rappelle un thème
développé tout au long du roman : celui de la contamination de la société par la vénalité. Tout s’achète
et tout se vend, y compris l’amour, comme en témoigne la présence de ces prostituées dans la chambre.
Zola développe ainsi toute une thématique de la corruption, qui est aussi celle de ce régime : « charognes
tolérées » (allusion aux maisons de tolérance), « ferment », avec des références à la boue, à la pourriture et à la moisissure. Nana a « empoisonné un peuple » et sa mort, sa décomposition coïncident avec
la décomposition et l’effondrement du Second Empire. Métonymiquement, Nana est le régime entier,
travaillé par la prostitution et la corruption et il y a bien, chez Zola, une visée politique évidente qui va audelà de l’objectivité naturaliste.
[Conclusion à rédiger]
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DEVOIR
1
Barème
(à titre indicatif)
introduction (2 points),
développement (16 points),
conclusion (2 points).
N’oubliez pas de joindre la notice individuelle que vous trouverez dans ce livret, avec le 1er devoir, pour
le professeur correcteur. Elle est également téléchargeable sur votre site de formation n
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CNED SECONDE – FRANÇAIS – 2015
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DEVOIR
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Objet d’étude : genres et formes de l’argumentation, XVIIe et XVIIIe siècles
Objectifs du devoir
Ce devoir évalue votre capacité à répondre à des questions sur un corpus de textes. Il vous propose
de rédiger une écriture d’invention à partir d’un texte de Voltaire, auteur que vous avez déjà étudié
dans le groupement de textes de la séquence 2.
Pour réaliser ce devoir, vous devez connaître les acquis de la séquence 2 sur les genres et formes
de l’argumentation, savoir reconnaître les genres littéraires et les types de textes, ainsi que les
registres qui y ont été étudiés (les Fiches Méthode doivent avoir été lues et assimilées).
Ces textes complètent votre connaissance des divers aspects de l’engagement des auteurs au service de la critique sociale, principalement au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle.
Corpus de textes
Texte A : Voltaire, Candide, extrait du chapitre III.
Texte B : Boris Vian, « Lettre ouverte à Monsieur Paul Faber », conseiller municipal (1955).
Texte annexe : Boris Vian, « Le déserteur ».
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2
DEVOIR
2
Texte A Voltaire, Candide, extrait du ch.III (1759)
Marqué par deux événements récents, le tremblement de terre de Lisbonne (1755) et la guerre de sept ans
(1756) qui lui inspirèrent cette réflexion : « Presque toute l’histoire est une suite d’atrocités inutiles » (Essai sur
l’histoire générale, 1756), Voltaire compose Candide où son héros, chassé du meilleur des mondes possibles,
le château du baron de Thunder-ten- tronckh, va parcourir le monde.
Voici un extrait du chapitre III de ce conte philosophique dans lequel Candide, enrôlé de force dans l’armée
bulgare, découvre la guerre, en l’occurrence celle qui oppose les abares et les bulgares.
COMMENT CANDIDE SE SAUVA D’ENTRE LES BULGARES, ET CE QU’IL DEVINT
Rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les fifres,
les hautbois, les tambours, les canons, formaient une harmonie telle qu’il n’y en eut jamais en enfer. Les
canons renversèrent d’abord à peu près six mille hommes de chaque côté ; ensuite la mousqueterie ôta
du meilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins qui en infectaient la surface. La baïonnette fut
aussi la raison suffisante de la mort de quelques milliers d’hommes. Le tout pouvait bien se monter à
une trentaine de mille âmes. Candide, qui tremblait comme un philosophe, se cacha du mieux qu’il put
pendant cette boucherie héroïque.
Enfin, tandis que les deux rois faisaient chanter des Te Deum chacun dans son camp, il prit le parti
d’aller raisonner ailleurs des effets et des causes. Il passa par-dessus des tas de morts et de mourants,
et gagna d’abord un village voisin ; il était en cendres : c’était un village abare que les Bulgares avaient
brûlé, selon les lois du droit public. Ici des vieillards criblés de coups regardaient mourir leurs femmes
égorgées, qui tenaient leurs enfants à leurs mamelles sanglantes ; là des filles éventrées après avoir
assouvi les besoins naturels de quelques héros rendaient les derniers soupirs ; d’autres, à demi brûlées,
criaient qu’on achevât de leur donner la mort. Des cervelles étaient répandues sur la terre à côté de bras
et de jambes coupés.
Candide s’enfuit au plus vite dans un autre village : il appartenait à des Bulgares, et des héros abares
l’avaient traité de même. Candide, toujours marchant sur des membres palpitants ou à travers des
ruines, arriva enfin hors du théâtre de la guerre, portant quelques petites provisions dans son bissac,
et n’oubliant jamais mademoiselle Cunégonde. Ses provisions lui manquèrent quand il fut en Hollande ;
mais ayant entendu dire que tout le monde était riche dans ce pays-là, et qu’on y était chrétien, il ne douta
pas qu’on ne le traitât aussi bien qu’il l’avait été dans le château de monsieur le baron avant qu’il en eût
été chassé pour les beaux yeux de mademoiselle Cunégonde.
Voltaire, Candide (1759)
Texte B Boris Vian, « Lettre ouverte à Monsieur Paul Faber », conseiller municipal (1955)
Dans cette lettre adressée à un conseiller municipal de l’époque, Boris Vian, poète, romancier, critique musical et chansonnier, justifie sa chanson « Le déserteur » (cf. texte annexe), dans laquelle il clame son refus
d’aller se battre en Indochine.
« Non, Monsieur Faber, ne cherchez pas l’insulte où elle n’est pas et si vous la trouvez, sachez que c’est
vous qui l’y aurez mise. Je dis clairement ce que je veux dire ; et jamais je n’ai eu le désir d’insulter les
anciens combattants des deux guerres, les résistants, parmi lesquels je compte bien des amis, et les
morts de la guerre - parmi lesquels j’en comptais bien d’autres. Lorsque j’insulte (et cela ne m’arrive
guère) je le fais franchement, croyez-moi. Jamais je n’insulterai des hommes comme moi, des civils, que
l’on a revêtus d’un uniforme pour pouvoir les tuer comme de simples objets, en leur bourrant le crâne
de mots d’ordre vides et de prétextes fallacieux. Se battre sans savoir pourquoi l’on se bat est le fait d’un
imbécile et non celui d’un héros ; le héros c’est celui qui accepte la mort lorsqu’il sait qu’elle sera utile
aux valeurs qu’il défend. Le déserteur de ma chanson n’est qu’un homme qui ne sait pas ; et qui le lui
explique ? Je ne sais de quelle guerre vous êtes ancien combattant - mais si vous avez fait la première,
reconnaissez que vous étiez plus doué pour la guerre que pour la paix ; ceux qui, comme moi, ont eu 20
ans en 1940 ont reçu un drôle de cadeau d’anniversaire. Je ne pose pas pour les braves ; ajourné à la
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DEVOIR
2
suite d’une maladie de cœur, je ne me suis pas battu, je n’ai pas été déporté, je n’ai pas collaboré - je
suis resté, quatre ans durant, un imbécile sous-alimenté parmi tant d’autres - un qui ne comprenait pas
parce que pour comprendre il faut qu’on vous explique. J’ai trente-quatre ans aujourd’hui, et je vous le
dis : s’il s’agit de défendre ceux que j’aime, je veux bien me battre tout de suite. S’il s’agit de tomber au
hasard d’un combat ignoble sous la gelée de napalm, pion obscur dans une mêlée guidée par des intérêts
politiques, je refuse et je prends le maquis. Je ferai ma guerre à moi. Le pays entier s’est élevé contre
la guerre d’Indochine lorsqu’il a fini par savoir ce qu’il en était, et les jeunes qui se sont fait tuer là-bas
parce qu’ils croyaient servir à quelque chose - on le leur avait dit - je ne les insulte pas, je les pleure ;
parmi eux se trouvaient, qui sait, de grands peintres - de grands musiciens ; et à coup sûr, d’honnêtes
gens. Lorsque l’on voit une guerre prendre fin en un mois par la volonté d’un homme qui ne se paie pas1,
sur ce chapitre, de mots fumeux et glorieux, on est forcé de croire, si l’on ne l’avait pas compris, que cellelà au moins n’était pas inévitable. »
© La Cohérie Boris Vian.
Texte annexe Boris Vian, « Le Déserteur »
Monsieur le Président
Depuis que je suis né
Je mendierai ma vie
Je vous fais une lettre
J’ai vu mourir mon père
Sur les routes de France
Que vous lirez peut-être
J’ai vu partir mes frères
De Bretagne en Provence
Si vous avez le temps
Et pleurer mes enfants
Et je dirai aux gens :
Je viens de recevoir
Ma mère a tant souffert
Refusez d’obéir
Mes papiers militaires
Elle est dedans sa tombe
Refusez de la faire
Pour partir à la guerre
Et se moque des bombes
N’allez pas à la guerre
Avant mercredi soir
Et se moque des vers
Refusez de partir
Monsieur le Président
Quand j’étais prisonnier
S’il faut donner son sang
Je ne veux pas la faire
On m’a volé ma femme
Allez donner le vôtre
Je ne suis pas sur terre
On m’a volé mon âme
Vous êtes bon apôtre
Pour tuer des pauvres gens
Et tout mon cher passé
Monsieur le Président
C’est pas pour vous fâcher
Demain de bon matin
Si vous me poursuivez
Il faut que je vous dise
Je fermerai ma porte
Prévenez vos gendarmes
Ma décision est prise
Au nez des années mortes
Que je n’aurai pas d’armes
Je m’en vais déserter
J’irai sur les chemins
Et qu’ils pourront tirer
Le Déserteur
Paroles de Boris Vian
Musique de Harold Berg
© Editions Musicales Djanik pour la France et le Benelux
Questions sur le corpus (8 points)
Identifiez les genres des textes A et B et étudiez leur situation d’énonciation. (2 points)
1. Mendès-France, homme qui mit fin à la guerre d’Indochine par les accords de Genève.
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DEVOIR
2
Quel(s) aspects(s) de la guerre dénonce chacun des auteurs dans les deux textes du corpus ? (3 points)
Conseil méthodologique
Question 2 : après avoir présenté chacune des deux positions, n’oubliez pas de présenter les éventuels points communs, divergences ou évolutions qui existent entre les deux textes.
Quels sont les registres employés pour convaincre et persuader dans ces deux textes ?
Vous répondrez à la question de façon organisée et argumentée, en citant les textes, et en relevant les
procédés stylistiques et rhétoriques qui caractérisent chacun des registres. (3 points)
Écriture d’invention (12 points)
Sujet
Après avoir quitté le champ de bataille qui a opposé Bulgares et Abares, Candide prend la plume et écrit
une lettre adressée à son précepteur Pangloss qui dénonce la guerre, sa violence et ses conséquences
funestes.
Vous rédigerez cette lettre, en prenant garde de respecter la mise en page et l’énonciation propres au
genre de la lettre, et en utilisant le registre oratoire, grâce auquel Candide clamera son horreur de la
guerre, ainsi que sa colère et son indignation devant ce dont il a été témoin.
Barème
2 points pour le respect du genre ;
4 points pour le respect du registre ;
3 points pour les idées, arguments et exemples ;
3 points pour l’expression et l’orthographe.
n
N’oubliez pas d’envoyer la notice individuelle si vous ne l’avez pas jointe avec le 1er devoir
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Objet d’étude : Le roman et la nouvelle au XIXe siècle
Réalisme et naturalisme
Objectifs du devoir
Ce devoir évalue votre maîtrise du commentaire littéraire sur un extrait d’un roman réaliste.
Pour réaliser ce devoir, vous devez donc maîtriser les connaissances abordées dans la séquence 1
et/ou approfondies dans la séquence 3 sur le roman et la nouvelle réalistes :
▶ savoir reconnaître les caractéristiques du mouvement réaliste à partir des études menées dans
la séquence ;
▶ savoir rédiger un commentaire littéraire ;
▶ savoir expliquer un texte descriptif.
Vous devez donc avoir au préalable réalisé les exercices autocorrectifs qui vous ont entraîné(e) à la
technique du commentaire littéraire, avoir lu et assimilé les Fiches Méthode.
Corpus de textes
Texte A : Balzac, Le Colonel Chabert : « Le triomphe des apparences »
Texte B : Balzac, Le Colonel Chabert : L’excipit
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3
DEVOIR
3
Texte A Balzac, Le Colonel Chabert
« Le triomphe des apparences »
(pp. 99-100 de l’édition Garnier-Flammarion)
Il fut reçu par elle dans une jolie salle à manger d’hiver où elle déjeunait en jouant avec un
singe attaché par une chaîne à une espèce de petit poteau garni de bâtons en fer. La comtesse était enveloppée dans un élégant peignoir, les boucles de ses cheveux, négligemment rattachés, s’échappaient d’un bonnet qui lui donnait un air mutin. Elle était fraîche et rieuse.
L’argent, le vermeil, la nacre étincelaient sur la table, et il y avait autour d’elle des fleurs curieuses
plantées dans de magnifiques vases en porcelaine. En voyant la femme du comte Chabert, riche de ses
dépouilles, au sein du luxe, au faîte de la société, tandis que le malheureux vivait chez un pauvre nourrisseur au milieu des bestiaux, l’avoué se dit : « La morale de ceci est qu’une jolie femme ne voudra jamais
reconnaître son mari, ni même son amant dans un homme en vieux carrick, en perruque de chiendent
et en bottes percées. » Un sourire malicieux et mordant exprima les idées moitié philosophiques, moitié
railleuses qui devaient venir à un homme si bien placé pour connaître le fond des choses, malgré les
mensonges sous lesquels la plupart des familles parisiennes cachent leur existence.
Texte B Balzac, Le Colonel Chabert
L’excipit
(pp. 128 et130 de l’édition Garnier-Flammarion)
- Quelle destinée ! s’écria Derville. Sorti de l’hospice des Enfants trouvés, il revient mourir à l’hospice de la
Vieillesse, après avoir, dans l’intervalle, aidé Napoléon à conquérir l’Égypte et l’Europe.
- Savez-vous, mon cher, reprit Derville après une pause, qu’il existe dans notre société trois hommes, le
Prêtre, le Médecin et l’Homme de justice, qui ne peuvent pas estimer le monde? Ils ont des robes noires,
peut-être parce qu’ils portent le deuil de toutes les vertus, de toutes les illusions. Le plus malheureux des
trois est l’avoué. Quand l’homme vient trouver le prêtre, il arrive poussé par le repentir, par le remords,
par des croyances qui le rendent intéressant, qui le grandissent, et consolent l’âme du médiateur1, dont la
tâche ne va pas sans une sorte de jouissance: il purifie, il répare, et réconcilie. Mais, nous autres avoués,
nous voyons se répéter les mêmes sentiments mauvais, rien ne les corrige, nos études sont des égouts
qu’on ne peut pas curer2. Combien de choses n’ai-je pas apprises en exerçant ma charge! J’ai vu mourir
un père dans un grenier, sans sou ni maille, abandonné par deux filles auxquelles il avait donné quarante
mille livres de rente !3 J’ai vu brûler des testaments4 ; j’ai vu des mères dépouillant leurs enfants, des maris
volant leurs femmes, des femmes tuant leurs maris en se servant de l’amour qu’elles leur inspiraient pour
les rendre fous ou imbéciles, afin de vivre en paix avec un amant. J’ai vu des femmes donnant à l’enfant d’un
premier lit5 des goûts qui devaient amener sa mort, afin d’enrichir l’enfant de l’amour. Je ne puis vous dire
tout ce que j’ai vu, car j’ai vu des crimes contre lesquels la justice est impuissante. Enfin, toutes les horreurs
que les romanciers croient inventer sont toujours au-dessous de la vérité. Vous allez connaître ces jolies
choses-là, vous; moi, je vais vivre à la campagne avec ma femme, Paris me fait horreur.
Questions (6 points)
D’après la lecture de ces deux textes, quelle est la place de Derville dans le roman ? (3 points)
Quelle vision de la société proposent ces deux textes ? (3 points)
1. médiateur : intermédiaire. Le prêtre est l’intermédiaire entre Dieu et les croyants.
2. curer : racler, nettoyer en profondeur.
3. Allusion au Père Goriot, autre roman de Balzac.
4. Allusion à la tentative de Mme de Restaud de brûler le testament de son mari pour dépouiller ses enfants dans Gobseck.
5. d’un premier lit : d’un premier mariage.
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DEVOIR
3
Remarques et conseils de méthode
▶ Vous avez acquis la méthode de la lecture analytique : cette méthode d’analyse rigoureuse d’un extrait de
roman vous permet d’aborder à la fois la lecture analytique et le commentaire littéraire. La recherche des
axes et l’étude stylistique et lexicale sont nécessaires pour les deux exercices.
▶ Vous devez réinvestir les éléments de réponse concernant le texte B dans le commentaire.
▶ Chaque réponse doit présenter une introduction où vous rappellerez la question posée.
▶ Évitez, si vous le pouvez, de répondre d’abord sur un texte et ensuite sur un autre.
▶ N’oubliez pas de citer le texte à l’appui de vos propos.
Travail d’écriture
Commentaire littéraire (14 points)
Vous rédigerez un commentaire littéraire de l’extrait B, dans
son intégralité, à partir du parcours suivant :
▶ Axe 1 : Un dénouement qui porte sur les personnages et élar-
git la réflexion à d’autres pans de la société
▶ Axe 2 : Une conclusion qui présente une réflexion sur la condi-
tion humaine et sur l’écriture romanesque
Important
Votre commentaire comportera une introduction et une conclusion rédigées. La
conclusion présentera un bilan de l’étude
puis une ouverture (c’est-à-dire un élargissement) vers d’autres textes, vers des
prolon dgements du thème du texte dans
d’autres arts ou à d’autres époques.
n
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▶ Veuillez réaliser ce devoir après avoir étudié la séquence 4.
Objet d’étude : La tragédie et la comédie au XVIIe siècle
Le classicisme
Corpus de textes
Texte A : Molière, L’Avare (acte V, scène 3)
Texte B : Molière, Tartuffe (acte V, scène 7)
Texte C : Molière, Monsieur de Pourceaugnac (Acte III, scène 3)
Objectif du devoir
Ce premier devoir sur le théâtre évalue votre connaissance de la comédie et de la tragédie ainsi que
des registres comique et tragique, votre capacité à ordonner vos idées sur un sujet qui s’inscrit dans
cette perspective littéraire et votre aptitude à analyser un texte dramatique.
Pour réaliser ce devoir, vous devez donc être capable de réutiliser les références culturelles personnelles acquises dans la séquence 4.
Relisez les Fiches Méthode de la séquence avant de réaliser ce devoir ainsi que la Fiche Méthode
consacrée au commentaire de texte.
Texte A Molière, L’Avare (acte V, Scène 3)
Harpagon est un avare qui a promis sa fille Élise à un vieil homme riche. Mais celle-ci aime Valère et ils se
sont engagés secrètement. Or on vient de dérober à Harpagon sa chère cassette remplie de louis d’or. Une
enquête est menée…
CNED SECONDE – FRANÇAIS – 2015
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DEVOIR
4
Scène 3 – Harpagon, un commissaire, Valère, Maître Jacques.
Harpagon. Approche, viens confesser l’action la plus noire, l’attentat le plus horrible qui jamais ait été
commis.
Valère. Que voulez-vous, monsieur ?
Harpagon. Comment, traître, tu ne rougis pas de ton crime ?
Valère. De quel crime voulez-vous donc parler ?
Harpagon. De quel crime je veux parler, infâme ? comme si tu ne savais pas ce que je veux dire ! C’est en
vain que tu prétendrais de le déguiser : l’affaire est découverte, et l’on vient de m’apprendre tout. Comment abuser ainsi de ma bonté, et s’introduire exprès chez moi pour me trahir, pour me jouer un tour de
cette nature ?
Valère. Monsieur, puisqu’on vous a découvert tout, je ne veux point chercher de détours et vous nier la
chose.
Maître Jacques à part. Oh ! oh ! Aurais-je deviné sans y penser ?
Valère. C’était mon dessein de vous en parler, et je voulais attendre, pour cela, des conjonctures favorables ; mais puisqu’il est ainsi, je vous conjure de ne vous point fâcher, et de vouloir entendre mes raisons.
Harpagon. Et quelles belles raisons peux-tu me donner, voleur infâme ?
Valère. Ah ! Monsieur, je n’ai pas mérité ces noms. Il est vrai que j’ai commis une offense envers vous ;
mais, après tout, ma faute est pardonnable.
Harpagon. Comment ! pardonnable ? Un guet-apens, un assassinat de la sorte ?
Valère. De grâce, ne vous mettez point en colère. Quand vous m’aurez ouï, vous verrez que le mal n’est
pas si grand que vous le faites.
Harpagon. Le mal n’est pas si grand que je le fais ! Quoi ! mon sang, mes entrailles, pendard !
Valère. Votre sang, Monsieur, n’est pas tombé dans de mauvaises mains. Je suis d’une condition à ne lui
point faire de tort ; et il n’y a rien, en tout ceci, que je ne puisse bien réparer.
Harpagon. C’est bien mon intention, et que tu me restitues ce que tu m’as ravi.
Valère. Votre honneur, Monsieur, sera pleinement satisfait.
Harpagon. Il n’est pas question d’honneur là-dedans. Mais, dis-moi, qui t’a porté à cette action ?
Valère. Hélas ! me le demandez-vous ?
Harpagon. Oui, vraiment, je te le demande.
Valère. Un dieu qui porte les excuses de tout ce qu’il fait faire, l’Amour.
Harpagon. L’Amour ?
Valère. Oui.
Harpagon. Bel amour, bel amour, ma foi ! l’amour de mes louis d’or !
Valère. Non, Monsieur, ce ne sont point vos richesses qui m’ont tenté, ce n’est pas cela qui m’a ébloui ;
et je proteste de ne prétendre rien à tous vos biens, pourvu que vous me laissiez celui que j’ai.
Harpagon. Non ferai, de par tous les diables ! je ne te le laisserai pas. Mais voyez quelle insolence, de
vouloir retenir le vol qu’il m’a fait !
Valère. Appelez-vous cela un vol ?
Harpagon. Si je l’appelle un vol ? un trésor comme celui-là !
Valère. C’est un trésor, il est vrai, et le plus précieux que vous ayez, sans doute ; mais ce ne sera pas le
perdre que de me le laisser. Je vous le demande à genoux, ce trésor plein de charmes ; et, pour bien faire,
il faut que vous me l’accordiez.
30
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DEVOIR
4
Harpagon. Je n’en ferai rien. Qu’est-ce à dire cela ?
Valère. Nous nous sommes promis une foi mutuelle, et avons fait serment de ne nous point abandonner.
Texte B Molière, Tartuffe (acte V, scène 7 – v.1861-1908)
Au dénouement de la pièce, Orgon comprend qu’il a été la dupe de Tartuffe, un faux dévot qui n’en voulait qu’à
son bien et qu’à sa femme, Elmire. Bien que son entourage l’ait prévenu des manigances de Tartuffe, Orgon
s’est obstiné dans son amitié pour lui. C’est donc une cruelle désillusion pour lui. Dans la dernière scène, un
nouvel événement se produit. Tartuffe, absent depuis la fin de l’acte IV, revient pour prendre possession de la
maison d’Orgon, léguée par un acte notarié qu’il lui a extorqué malhonnêtement…
Scène dernière
L’exempt1, Tartuffe, Orgon, Valère, Elmire, Mariane, etc.
Tartuffe. Tout beau, Monsieur, tout beau, ne courez point si vite ;
Vous n’irez pas fort loin pour trouver votre gîte,
Et de la part du Prince2 on vous fait prisonnier.
Orgon. Traître, tu me gardais ce trait pour le dernier !
C’est le coup, scélérat, par où tu m’expédies3,
Et voilà couronner toutes tes perfidies.
Tartuffe. Vos injures n’ont rien à4 me pouvoir aigrir,
Et je suis pour le Ciel appris5 à tout souffrir.
Cléante. La modération est grande, je l’avoue !
Damis6.Comme du Ciel l’infâme impudemment se joue !
Tartuffe.Tous vos emportements ne sauraient m’émouvoir,
Et je ne songe à rien qu’à faire mon devoir.
Mariane.Vous avez de ceci grande gloire à prétendre,
Et cet emploi pour vous est fort honnête à prendre.
Tartuffe. Un emploi ne saurait être que glorieux
Quand il part du pouvoir qui m’envoie en ces lieux.
Orgon. Mais t’es-tu souvenu que ma main charitable,
Ingrat, t’a retiré d’un état misérable ?
Tartuffe. Oui, je sais quels secours j’en ai pu recevoir ;
Mais l’intérêt du Prince est mon premier devoir ;
1. L’officier royal chargé des arrestations.
2. Le prince = le roi Louis XIV.
3. Achever, porter le dernier coup. Tu m’expédies = tu m’achèves.
4. À = pour.
5. « Être appris » = être instruit.
6. C’est le fils d’Orgon. Damis est revenu (V, 3) pour sauver son père du danger qu’il encourt suite à la disparition de la cassette
de son ami Argas, un frondeur, qu’il tenait cachée chez lui pour le protéger, et que Tartuffe a remis à la justice royale (V,6).
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DEVOIR
4
De ce devoir sacré la juste violence
Étouffe dans mon cœur toute reconnaissance,
Et je sacrifierais à de si puissants nœuds
Ami, femme, parents, et moi-même avec eux.
Elmire. L’imposteur !
Dorine. Comme il sait de traîtresse manière
Se faire un beau manteau de tout ce qu’on révère !
Cléante. Mais, s’il est si parfait que vous le déclarez,
Ce zèle qui vous pousse et dont vous vous parez,
D’où vient que pour paraître il s’avise d’attendre
Qu’à poursuivre sa femme il ait su vous surprendre,
Et que vous ne songez à l’aller dénoncer
Que lorsque son honneur l’oblige à vous chasser ?
Je ne vous parle point, pour devoir en distraire7,
Du don de tout son bien qu’il venait de vous faire ;
Mais le voulant traiter en coupable aujourd’hui,
Pourquoi consentiez-vous à rien8 prendre de lui ?
Tartuffe, à l’Exempt9. Délivrez-moi, Monsieur, de la criaillerie,
Et daignez accomplir votre ordre, je vous prie.
L’exempt. Oui, c’est trop demeurer sans doute à l’accomplir.
Votre bouche à propos m’invite à le remplir ;
Et, pour l’exécuter, suivez-moi tout à l’heure10
Dans la prison qu’on doit vous donner pour demeure.
Tartuffe. Qui ? moi, Monsieur ?
L’exempt. Oui, vous.
Tartuffe. Pourquoi donc la prison ?
L’exempt. Ce n’est pas vous à qui j’en veux rendre raison.
(À Orgon)
Remettez-vous, Monsieur, d’une alarme si chaude.
Nous vivons sous un prince ennemi de la fraude,
Un prince dont les yeux se font jour dans les cœurs,
Et que ne peut tromper tout l’art des imposteurs.
(…)
7. « pour devoir en distraire » = alors que ce don aurait dû vous détourner de dénoncer Orgon.
8. Rien = quelque chose (étymologiquement « rien » vient de res en latin qui signifie « chose »). Rien a pris progressivement un
sens négatif en français parce qu’employé avec la négation « ne ».
9. Officier de la garde personnelle du roi.
10. Immédiatement, tout de suite.
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CNED SECONDE – FRANÇAIS – 2015
DEVOIR
4
Texte C Molière, Monsieur de Pourceaugnac (Acte III, sc.3)
Pour fuir un jugement injuste, monsieur de Pourceaugnac, un petit gentilhomme de province ridicule, a dû se
déguiser en femme. Il est la dupe d’intrigants qui en veulent à son argent. Au cours de ses mésaventures, il
croise des médecins qui lui imposent des lavements, et deux gardes Suisses qui en veulent à sa vertu…
Second Suisse. Ah ! pon chour, Mameselle.
Premier Suisse. Que faire fous là tout seul ?
Monsieur de Pourceaugnac. J’attends mes gens, Messieurs.
Second Suisse. Ly est belle, par mon foy !
Monsieur de Pourceaugnac. Doucement, Messieurs.
Premier Suisse. Fous, Mameselle, fouloir finir réchouir fous à la Crève ? Nous faire foir à fous un petit
pendement pien choly.
Monsieur de Pourceaugnac. Je vous rends grâce.
Second Suisse. L’est un gentilhomme Limosin, qui sera pendu chantiment à un grand potence.
Monsieur de Pourceaugnac. Je n’ai pas de curiosité.
Premier Suisse. Ly est là un petit teton qui l’est drole.
Monsieur de Pourceaugnac. Tout beau.
Premier Suisse. Mon foy ! moy couchair pien avec fous.
Monsieur de Pourceaugnac. Ah ! c’en est trop, et ces sortes d’ordures-là ne se disent point à une femme
de ma condition.
Second Suisse. Laisse, toy ; l’est moy qui le veut couchair avec elle.
Premier Suisse. Moy ne vouloir pas laisser.
Second Suisse. Moy ly vouloir, moy.
Ils le tirent avec violence.
Premier Suisse. Moy ne faire rien.
Second Suisse. Toy l’avoir menty.
Premier Suisse. Toy l’avoir menty toy-mesme.
Monsieur de Pourceaugnac. Au secours ! À la force !
Questions sur le corpus (6 points)
Identifiez les procédés dramaturgiques utilisés dans les trois pièces. Quel est l’effet produit ?
(3 points)
À quel type de comédie chaque extrait de pièce nous renvoie-t-il ? Justifiez votre réponse en vous
appuyant sur une analyse de chaque scène proposée. (3 points)
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33
DEVOIR
4
Travail d’écriture (14 points)
Vous traiterez au choix l’un des deux sujets suivants.
Écriture de commentaire
Vous ferez le commentaire de l’extrait de Tartuffe (texte B).
Dissertation
Pensez-vous que la comédie a pour fonction première de divertir le public ?
Vous examinerez la problématique suivante en vous fondant sur les extraits du corpus, de la séquence
étudiée ainsi que sur vos connaissances personnelles.
n
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CNED SECONDE – FRANÇAIS – 2015
Devoir oral
DEVOIR
à réaliser en vous enregistrant
Ce devoir est à réaliser sous forme numérique :
connectez-vous à votre site de formation www.cned.fr > espace inscrit
et suivez nos conseils pratiques pour déposer votre devoir et le faire corriger par internet.
Lisez bien toutes les informations et les conseils qui vous sont donnés avant de procéder à
l’enregistrement de votre devoir.
▶ N’hésitez pas à prendre contact avec :
– l’assistance en cas de difficultés techniques ;
– votre professeur tuteur pour des questions sur le cours ou sur le devoir.
▶ Si vous ne pouvez pas utiliser le dispositif des devoirs oraux via internet, reportez-vous impé-
rativement au « Guide de l’élève » pour prendre connaissance de la procédure.
Important
Veuillez réaliser ce devoir après avoir étudié la séquence 5.
Objet d’étude : La tragédie et la comédie au XVIIe siècle
le classicisme
Objectif du devoir
Ce deuxième devoir sur le théâtre évalue votre connaissance de la comédie et du registre comique,
votre capacité à ordonner vos idées sur un sujet qui s’inscrit dans cette perspective littéraire et votre
aptitude à analyser un texte dramatique.
Pour réaliser ce devoir, vous devez donc être capable de réutiliser les références culturelles personnelles acquises dans les séquences 4 et 5.
Relisez les Fiches Méthode de la séquence 5 avant de réaliser ce devoir ainsi que la Fiche Méthode
consacrée à la lecture analytique dans la séquence 1.
CNED
SECONDE – FRANÇAIS – 2015
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5
DEVOIR
5
Lecture analytique : Molière, L’École des femmes, IV, 6
HORACE, ARNOLPHE.
HORACE
La place m’est heureuse à vous y rencontrer.
Je viens de l’échapper bien belle, je vous jure.
1145
Au sortir d’avec vous, sans prévoir l’aventure,
Seule dans son balcon j’ai vu paraître Agnès,
Qui des arbres prochains prenait un peu le frais.
Après m’avoir fait signe, elle a su faire en sorte,
Descendant au jardin, de m’en ouvrir la porte ;
1150
Mais à peine tous deux dans sa chambre étions-nous,
Qu’elle a sur les degrés1 entendu son jaloux,
Et tout ce qu’elle a pu, dans un tel accessoire2
C’est de me renfermer dans une grande armoire.
Il est entré d’abord : je ne le voyais pas,
1155
Mais je l’oyais3 marcher, sans rien dire, à grands pas,
Poussant de temps en temps des soupirs pitoyables,
Et donnant quelquefois de grands coups sur les tables,
Frappant un petit chien qui pour lui s’émouvait4,
Et jetant brusquement les hardes5 qu’il trouvait.
1160
Il a même cassé, d’une main mutinée6,
Des vases dont la belle ornait sa cheminée ;
Et sans doute il faut bien qu’à ce becque cornu7
Du trait qu’elle a joué quelque jour soit venu.
Enfin, après cent tours, ayant de la manière,
1165
Sur ce qui n’en peut mais8 déchargé sa colère,
Mon jaloux inquiet, sans dire son ennui,
Est sorti de la chambre, et moi de mon étui.
Nous n’avons point voulu, de peur du personnage,
Risquer à nous tenir ensemble davantage ;
1170
C’était trop hasarder ; mais je dois cette nuit,
Dans sa chambre un peu tard m’introduire sans bruit.
1. Degrés : marches de l’escalier
2. Accessoire : circonstance fâcheuse, danger
3. Oyais : entendais
4. S’émouvait : s’agitait autour de lui
5. Hardes : vêtements
6. Mutinée : irritée
7. Becque cornu : homme trompé par sa femme, cocu
8. Sur ce qui n’en peut mais : sur ce qui n’est pas responsable
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CNED SECONDE – FRANÇAIS – 2015
DEVOIR
5
En toussant par trois fois je me ferai connaître ;
Et je dois au signal voir ouvrir la fenêtre,
Dont, avec une échelle, et secondé d’Agnès,
1175
Mon amour tâchera de me gagner l’accès.
Comme à mon seul ami, je veux bien vous l’apprendre.
L’allégresse du cœur s’augmente à la répandre ;
Et goûtât-on cent fois un bonheur trop parfait
On n’en est pas content si quelqu’un ne le sait.
1180
Vous prendrez part je pense à l’heur de mes affaires.
Adieu. Je vais songer aux choses nécessaires.
Questions
En procédant à une lecture analytique de la scène 6 de l’acte IV de L’École des femmes, vous répondrez à
la question suivante :
Montrez que l’intérêt de ce récit n’est pas uniquement dramatique.
Vous réaliserez une lecture analytique de ce texte en suivant point par point la « Méthode à suivre » exposée ci-dessous qui vous indique comment l’organiser.
Vous développerez votre étude en suivant trois axes de lecture où vous montrerez que :
▶ le récit fait progresser l’intrigue ;
▶ le récit est comique ;
▶ le récit est également instructif.
Méthode à suivre
Vous fournirez une réponse construite avec :
Une introduction :
▶ où vous débuterez par une brève présentation de l’auteur, de l’œuvre (dans la perspective de l’objet
d’étude), du type de texte et de son thème ;
▶ où vous annoncerez la question à traiter ;
Une lecture expressive, qui rende compte du sens du texte ;
Une annonce du plan que vous allez suivre pour répondre à la question posée ;
Un développement de votre réponse en appuyant chacune de vos remarques par des citations commentées du texte ;
Une conclusion en vous assurant que celle-ci réponde bien à la question posée.
Votre oral doit durer 10 minutes (temps imparti à l’examen) maximum, 8 minutes minimum.
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DEVOIR
5
Rappel
Faire un exposé oral
▶ Préparez soigneusement une introduction qui présente le texte que vous allez étudier ; elle pré-
sente rapidement l’auteur ainsi que l’œuvre d’où est extrait le texte, elle précise le thème et/ou la
situation du passage, et doit annoncer votre plan.
▶ Rappelez toujours les titres des parties et sous-parties que vous abordez en les intégrant dans
des phrases et en les faisant précéder de connecteurs : d’abord, maintenant, en premier lieu...
▶ Pendant l’exposé, détachez-vous de vos notes. Un conseil : ne le rédigez pas intégralement,
sans quoi il vous sera très difficile de ne pas lire ce que vous avez écrit ; par contre, si vous avez
seulement noté les idées essentielles sans les développer, de manière succincte, éventuellement
typographique, vous serez amené(e) à construire vos phrases spontanément et à vous exprimer
selon vos propres habitudes langagières, ce qui conservera à cet exercice oral tout son naturel.
Des phrases trop élaborées, trop complexes, sont difficiles à restituer à l’oral. Cela vous assurera
une préparation à l’épreuve du baccalauréat beaucoup plus efficace, puisque vous n’avez ce jourlà pas le temps de rédiger votre réponse à la question posée par l’examinateur et qu’il vous faut
savoir vous exprimer clairement à partir de votre plan détaillé.
▶ Parlez distinctement, ni trop lentement ni trop vite ; modulez votre voix pour mettre en valeur ce
qui est le plus important.
▶ Pensez à faire une conclusion pour mettre en évidence les points-clés de votre recherche (bilan)
et énoncer un éventuel commentaire personnel (ouverture).
Barème (à titre indicatif) :
Introduction (2 points),
lecture du texte (2 points),
annonce du plan (2 points),
développement (10 points),
conclusion (2 points),
qualité de l’expression (2 points).
n
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CNED SECONDE – FRANÇAIS – 2015
Devoir oral
DEVOIR
à réaliser en vous enregistrant
Ce devoir est à réaliser sous forme numérique :
connectez-vous à votre site de formation www.cned.fr > espace inscrit
et suivez nos conseils pratiques pour déposer votre devoir et le faire corriger par internet.
Lisez bien toutes les informations et les conseils qui vous sont donnés avant de procéder à
l’enregistrement de votre devoir.
▶ N’hésitez pas à prendre contact avec :
– l’assistance en cas de difficultés techniques ;
– votre professeur tuteur pour des questions sur le cours ou sur le devoir.
▶ Si vous ne pouvez pas utiliser le dispositif des devoirs oraux via internet, reportez-vous impé-
rativement au « Guide de l’élève » pour prendre connaissance de la procédure.
Important
Veuillez réaliser ce devoir après avoir étudié la séquence 6.
Objet d’étude : La poésie du XIXe au XXe siècle
du romantisme au surréalisme
Objectif du devoir
Ce dernier devoir de l’année évalue votre connaissance des mouvements poétiques étudiés dans la séquence ainsi que du
registre lyrique, votre capacité à répondre à une série de questions de type entretien évaluant votre connaissance d’une
séquence dans la perspective d’un objet d’étude « La poésie au XIXe siècle ».
Pour réaliser ce devoir, vous devez donc être capable de réutiliser les références culturelles personnelles acquises dans
la séquence 6.
Relisez les trois Fiches Méthode de la séquence avant de réaliser ce devoir.
Entretien
Les questions portent sur l’ensemble de la séquence.
Quels sont les thèmes de prédilection de la poésie romantique ?
Comment peut-on expliquer ces choix ?
Quelles nouveautés la poésie romantique apporte-t-elle en ce qui concerne les thèmes et la technique d’écriture poétiques ?
Comment pourriez-vous définir le lyrisme ? Pouvez-vous citer quelques exemples de poésie
lyrique ?
En quoi le Parnasse se distingue-t-il de la poésie romantique ?
Quels sont ses principes esthétiques ?
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SECONDE – FRANÇAIS – 2015
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6
DEVOIR
6
Pourquoi considère-t-on, selon vous, que Rimbaud est l’inventeur de la poésie moderne ?
Verlaine est connu et apprécié pour la musicalité de ses vers, notamment dans Les Poèmes saturniens ; pouvez-vous en donner quelques exemples en les analysant ?
À partir de quel moment les vers libres ont-ils été employés par les poètes ? Quel intérêt présentent-ils, à votre avis ?
La poésie surréaliste a voulu bousculer les traditions. De quelle manière s’y est-elle prise ? Y estelle parvenue ?
Quel est votre poème préféré dans toute la séquence ? Pouvez-vous justifier précisément votre
réponse ?
Barème
2 points par question (9 x 2 points) dont 1 point pour les connaissances + 1 point pour la précision des
références ;
2 points pour l’expression et la correction de la langue.
Remarques importantes
▶ Chacune de vos réponses durera environ 2 minutes.
▶ Vous répondrez à ces questions sans en modifier l’ordre.
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