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Climat, Covid, fiscalité, Russie :
les belles intentions du G7
Le sommet a pris fin ce dimanche par une série d’annonces sur
les sujets qui concernent le monde. Emmanuel Macron a
longuement salué le retour américain sur la scène internationale.
Le président Macron s'est montré satisfait des débouchés négociés ces trois derniers lors du sommet du G7.
AFP/Ludovic MARIN
Par Le Parisien avec AFP
Le 13 juin 2021 à 17h10
« J’ai la conviction que le leadership est plus fort par le partenariat ». Il y avait
dans les mots d’Emmanuel Macron ce dimanche, à l’issue du sommet du G7,
une réelle satisfaction. Et la volonté de démontrer qu’un tournant s’est opéré
depuis que Donald Trump a quitté la Maison Blanche et que Joe Biden s’y est
installé. Réunis trois jours durant en Cornouailles, dans le sud-ouest de
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l’Angleterre, les dirigeants des grandes puissances du G7 ont affirmé
dimanche leur volonté de mettre fin à la pandémie de Covid-19 par la
distribution de vaccins et d’agir pour le climat, lors d’un sommet marqué par
une nouvelle dynamique en faveur du multilatéralisme occidental, Etats-Unis
en tête. On vous résume les différentes annonces.
Un milliard de doses de vaccin pour les pays pauvres
Face aux appels à la solidarité qui se sont multipliés ces derniers mois, le G7 a
convenu de redistribuer un milliard de doses de vaccins anti-Covid d’ici à la
fin 2022 afin de combler le retard d’immunisation dans les pays pauvres et de
favoriser une reprise plus égalitaire. Le projet avait été révélé par Boris
Johnson avant même le début du sommet, il a été officialisé à son issue. « Les
dirigeants se sont engagés pour plus d’un milliard de doses » en les finançant
ou via le dispositif de partage Covax, s’est félicité le Premier ministre
britannique, ce qui porte à deux milliards les engagements totaux depuis le
début de la crise sanitaire.
En conférence de presse, Emmanuel Macron a donné quelques détails
supplémentaires. L’objectif serait d’atteindre un taux de vaccination de 60 %
de la population mondiale en 2022, avec un point d’étape de 40 % à la fin de
l’année. La France, dans le cadre de cet effort, s’est engagée à fournir 60
millions de doses d’ici la fin de l’année. Ce milliard est loin d’être suffisant,
déplorent cependant de nombreux acteurs, des ONG à l’Organisation
mondiale de la santé (OMS) : au moins 11 milliards de doses sont
nécessaires pour en finir avec la pandémie.
Les dirigeants du G7 ont défini un plan de bataille avec l’espoir que le monde
soit prêt en moins de 100 jours pour faire face à une nouvelle pandémie. Et
comme, pour mieux lutter contre la pandémie, il serait bon d’en connaître les
origines, les pays membres du G7 ont demandé une enquête plus approfondie
de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur l’origine du virus en Chine.
L’idée, évidemment, étant de savoir s’il pourrait provenir d’un accident de
laboratoire.
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Moscou et Pékin pointés du doigt
La diplomatie a également eu la part belle durant les trois jours de sommet,
avec la Chine et la Russie dans le viseur. Le G7 appelle Pékin à « respecter les
droits humains » dans le Xinjiang, où vit la minorité ouïghoure, ainsi qu’à
Hong Kong. Il exhorte aussi la Russie à cesser « ses activités déstabilisatrices»,
notamment via des cyberattaques, selon le communiqué final. Rappelons que
le président Joe Biden va conclure sa tournée européenne par un voyage très
attendu à Moscou pour une rencontre avec Vladimir Poutine. Il prévient : « Il
ne s’agit pas d’un concours pour savoir qui est le meilleur lors d’une
conférence de presse pour essayer d’embarrasser l’autre, il s’agit d’indiquer de
manière très claire quelles sont les conditions à remplir pour obtenir une
meilleure relation avec la Russie. Nous ne cherchons pas le conflit », prometil.
De son côté, Emmanuel Macron opère une distinction entre la Russie et la
Chine. « Il y a des différences entre des démocraties devenues illibérales,
comme la Russie, et des puissances devenues non démocratiques comme la
Chine ». Mais, assure-t-il, « le G7 n’est pas un club hostile à la Chine ». Malgré
les désaccords, le chef de l’Etat défend un « agenda positif » et appelle à
travailler avec la Chine sur tous les sujets chaque fois que cela sera possible.
Au gré de sessions de travail et des apartés, le président américain Joe Biden
s’est efforcé d’unir ses alliés face à Moscou et Pékin, un objectif majeur de sa
tournée européenne qui doit marquer le « retour » des Etats-Unis sur la scène
internationale après l’ère Trump. Son arrivée au pouvoir a apporté « un
nouvel élan » aux travaux du G7, s’est félicitée la chancelière allemande sur le
départ, Angela Merkel.
Pour contrer les « Nouvelles routes de la soie » chinoises, le G7 a par ailleurs
lancé un vaste plan d’infrastructures dans le climat, la santé, le numérique et
la lutte contre les inégalités afin d’aider les pays pauvres à se relever de la
pandémie. Mais ces annonces ne sont pas du goût de Pékin, qui a dénoncé des
décisions prises par « une petite clique de pays ».
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Accélérer contre le réchauffement climatique
Autre dossier prioritaire : l’urgence climatique, avec un plan d’action pour
tenter de limiter le réchauffement. L’enjeu est de taille pour le Royaume-Uni,
qui souhaitait jeter les bases d’un consensus quelques mois avant la grande
conférence de l’ONU sur le climat (COP26) qu’il accueillera en novembre à
Glasgow (Ecosse). Le but est de limiter l’augmentation des températures en
dessous de 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, seuil au-delà duquel les
scientifiques estiment que le changement climatique deviendra incontrôlable.
Pour y parvenir, les dirigeants du G7 se sont prononcés pour une réduction
d’environ de moitié de leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, un
objectif que certains pays entendent dépasser. Ils veulent tourner le dos aux
centrales alimentées par le charbon, énergie fossile la plus polluante, sauf si
des mesures de compensation environnementale sont en place, comme le
captage de CO2. Les aides publiques seront arrêtées dès cette année.
Dans ce cadre, les dirigeants prévoient de signer un chèque allant jusqu’à 2
milliards de dollars pour accompagner la transition verte dans des pays
défavorisés. Les contributions du G7 seront augmentées en vue d’atteindre
l’objectif des pays développés de financer à hauteur de 100 milliards de dollars
par an d’ici 2025 les politiques climatiques des pays pauvres. Pour les
militants écologistes, c’est trop mou ou trop flou. Greenpeace a dénoncé de
« vieilles promesses » réchauffées et Extinction Rebellion a qualifié le sommet
de « flop ».
Avancer sur la fiscalité internationale
Le 5 juin dernier, les ministres des Finances des pays membres du G7
s’entendaient sur la mise en œuvre d’un taux d’imposition minimum sur les
sociétés d’au moins 15 %. Cet accord a été « consolidé » par les chefs d’Etat et
de gouvernement des pays membres du G7, commentait dans la foulée
Emmanuel Macron.
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