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Persee 1987 CR Bowie poetic dialect mitige

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Revue des Études Grecques
24. Bowie (Angus M.), The poetic Dialect of Sappho and Alcaeus
Gauthier Liberman
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Liberman Gauthier. 24. Bowie (Angus M.), The poetic Dialect of Sappho and Alcaeus. In: Revue des Études Grecques, tome
100, fascicule 475-476, Janvier-juin 1987. pp. 166-167;
https://www.persee.fr/doc/reg_0035-2039_1987_num_100_475_1497_t1_0166_0000_2
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COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES
ressemblances et divergences formelles entre Hésiode et les Oracles : y sont
étudiés des aspects dialectaux, métriques, lexicologiques ainsi que la présence
du caractère formulaire dans les deux poésies. La seconde partie (60 pages)
s'occupe des ressemblances ou divergences au niveau du style et du contenu :
la « philosophie » d'Hésiode et des Oracles, le genre du proverbe, le style oraculaire, les modes d'expression (ironie, humour, sarcasme), les figures de style,
de pensée et de grammaire. Cela donne lieu à des listes utiles, bien faites et
organisées selon des distinctions pertinentes et précises. Une brève conclusion
(à la base des poésies gnomique et mantique se trouvent des « refrains »
populaires), une bibliographie, un excellent index et une très bonne table des
matières (40 pages au total) terminent le livre.
L'ouvrage souffre au point de vue général de deux défauts : très souvent
l'auteur juxtapose mais ne compare pas ; la comparaison avec en principe
la seule poésie hésiodique impose des restrictions gênantes à l'auteur et nuisibles
à l'intérêt de son travail. Souvent d'ailleurs il déborde du corpus hésiodique pour
aller vers la poésie élégiaque ou philosophique. Sans apporter rien de neuf
l'auteur oganise avec précision sa matière. On peut lui reprocher d'être
beaucoup trop sommaire sur le sens de la versification des oracles, sur leur diversité,
sur celle des lieux et des modes de la prophétie : là-dessus une comparaison
avec les premiers paragraphes de l'article de M. Wolfgang Fauth dans le Kleine
Pauly (1975) s.v. Orakel montre l'insuffisance de sa bibliographie. Il reste que
l'ouvrage, par la matière qu'il présente, peut être utile.
Gauthier Liberman.
24. Bowie (Angus M.), The poetic Dialect of Sappho and Alcaeus, Salem :
The Ayer Company, 1984 (réimpression de l'édition de 1981, New York
Arno Press). 203 p. (Monographs in Classical Studies).
Le livre de M. Bowie est une thèse soutenue à Cambridge en 1979 et remaniée
pour la publication. L'auteur s'est proposé d'illustrer la thèse selon laquelle loin
d'être un composé du dialecte que parlaient couramment leurs contemporains
et de formes épiques tirées d'un emprunt direct à Homère ou Hésiode, la langue
d'Alcée et de Sappho présente de nombreuses strates linguistiques différentes.
Wilhelm Schulze pensait déjà que la langue des deux poètes lesbiens était
artificielle ; M. Bowie s'est inspiré du petit livre de Hooker, The Language and
Text of the Lesbian poets (Innsbruck 1977) pour l'idée d'une tradition poétique
éolienne d'origine pré-homérique dont seraient tributaires Homère, Hésiode
au même titre qu'Alcée et Sappho. Aux éléments relevant en propre du dialecte
lesbien viendraient s'ajouter des archaïsmes éoliens dus à cette tradition
poétique originale, d'autres archaïsmes partagés par la langue épique mais peut-être
propres à la langue des poèmes éoliens (dans le cadre de la tradition précitée),
des transformations morphologiques dues à l'initiative des deux poètes lesbiens
face aux exigences de leur métrique, des formes marquant une influence
ionienne sans provenir d'un emprunt direct à la langue épique, enfin des
éléments directement empruntés à cette langue.
L'auteur traite d'abord dans les seize pages de l'Introduction des données
mythologiques et historiques qui peuvent éclairer la nature du dialecte lesbien
et attester une vieille tradition poétique éolienne. Des trois chapitres formant
le corps de l'ouvrage, l'auteur consacre le premier et le plus bref (trente pages)
à une étude intéressante et suggestive des rapports entre mètres grecs et
COMPTES HENDUS BIBLIOGKAPHIQUES
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indoeuropéens, mètres éoliens et mètres épiques, au terme de laquelle il conclut
qu'à une certaine époque il n'y avait pas « opposition » entre métrique éolienne
(c'est-à-dire de la lyrique lesbienne) et métrique épique, que la communauté
d'origine de leur système métrique, rendant probable une langue commune
au tout début, peut expliquer certaines similitudes entre la langue des deux
poètes lesbiens et celle d'Homère et d'Hésiode. Cependant certains points
restent flous (et pour cause, diront d'aucuns) : ainsi les rapports éventuels
entre lyrique et épique au sein de la fameuse tradition éolienne. Le second
chapitre (le plus long, cent pages environ) est consacré à l'analyse par points
successivement abordés de la phonologie et de la morphologie de la langue des
deux poètes. La première partie du chapitre est censée réunir les traits
linguistiques pouvant attester une tradition éolienne (les « éolismes épiques »
par exemple) : elle est décevante (ainsi la barytonèse, quoique bien défendue
contre Hooker, est traitée en vingt-cinq lignes sans étude des passages d'Homère
visés). Le troisième et dernier chapitre (quarante pages), qui précède une
importante bibliographie, un index grec et un index thématique, est consacré
à la mise en évidence d'une koïnè poétique (versant lexicologique de la notion
de tradition poétique que l'auteur veut substituer à l'inadéquate division
épique/lyrique) par le biais d'une étude du lexique des deux poètes et de sa
comparaison avec le lexique poétique d'autres auteurs (incluant les tragiques
et des prosateurs). L'étude, mieux orientée pour les deux Lesbiens que celle de
Lobel (ΑΛΚΑΙΟΥ ΜΕΛΗ, pp. xix-xlvii, Oxford 1927), repose par ailleurs
sur des principes contestables et de toute façon est trop brève et superficielle.
Au total le travail de M. Bowie vaut par ses deux premiers chapitres, touffus
et suggestifs, par la souplesse de la méthode observée face à la diversité des
faits. Cet ouvrage est très important pour ceux qui étudient Alcée et Sappho.
Gauthier Liberman.
25. Eraclito. Bibliografia 1970-1984 e complementi 1621-1969, par Francesco
De Martino, Livio Rossetti, Pier Paolo Rosati, Edizioni Scientifiche
Italiane, Università degli Studi di Perugia, 1986, in-8°, 177 pp.
Ce précieux ouvrage (dont les auteurs déclarent qu'il ne saurait être
exhaustif) a un double point de départ : la Heraklii-Bibliographie de
E. N. Roussos (1971) et le « Symposium Heracliteum 1981 » (Chieti). Les quinze
années qu'il couvre ont vu produire encore plus de travaux que les plus de trois
mille produits entre 1499 et 1970. Dans son essai introductif (« Altri quindici
anni di studi su Eraclito », pp. 9-27), L. Rossetti fait le point de la question et
facilite ainsi grandement l'entreprise de travaux futurs. L'ouvrage se compose
de deux parties : dans la première les travaux sur Heraclite sont répertoriés
dans l'ordre alphabétique des noms de leurs auteurs ; la seconde est un « Soggetario », i.e. une répartition des mêmes travaux en groupes et sous-groupes
constituant des rubriques (pour la plupart thématiques) qui sont
intentionnellement hétérogènes et « intercommuniquantes » ; la première de ces rubriques
(pp. 161-165) est le supplément de la bibliographie de Roussos ; dans ce
supplément l'ordre des travaux est chronologique. En partie grâce à la collaboration
de S. Mouraviev, VEraclito comprend les publications faites dans des langues
non accessibles au public international. Ajoutons enfin que l'équipe italienne
s'est assuré la collaboration de Roussos.
Hélène Ioannidi.
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