Julie Paternotte Thème 1 : Des définitions et un problème de base 1.Economie politique/science économique 1.1. Les rapports entre « économie » et « politique » Constat : au travers des siècles, l’«économie» se détache du «politique» Aristote distingue donc - le « politique » (de polis, la cité), qui établit les règles qui organisent la vie de la cité - de l’« économique » (de oikos, le domaine familial), « qui désigne les principes présidant à la vie de famille. L’économique est donc lié à l’obtention des richesses qui permettent la vie et la prospérité du groupe familial grâce à la mise en valeur du domaine que celui-ci possède ». Pour Aristote : ●L’économique est soumis au politique => conception holiste Holisme (sociologie) : considère que la société est supérieure à l’individu et qu’elle détermine ses comportements A. de Montchrestien (1575 – 1621) On lui attribue la première utilisation de l’expression « Economie politique » « La science d’acquérir des biens (...) est commune aux républiques aussi bien qu’aux familles. » ● Antoine de Montchrestien, Traité de l’Economie politique, dédié au Roi et à la Reine mère du Roi en 1615 publié à Paris, Librairie Plon, en 1889 • Politique : qui concerne l’administration de la Cité, • Economique : qui concerne l’administration du domaine familial de l’Etat Pour A. de Montchrestien l’économique et le politique sont deux dimensions de l’activité humaine qui sont : - Liées - Sur un pied d’égalité B. Adam Smith (1723-1790): Pour Adam Smith : = > connotation normative de l’économie politique Approche normative : interpréter les relations entre les faits et proposer les « meilleures » solutions => implique des jugements éthiques ou de valeur. Il est le père de la main invisible: l’autonomie se régule, il n’y a plus d’intervention de l’Etat dans l’activité économique. Approche positive: L’économie est aussi une approche positive : Son but est de pouvoir expliquer les faits et les comportements (ex: si les prix baissent, les investissements vont augmenter) => « économie » et « politique » restent liés mais les liens de subordination s’inversent Les individus sont libres de décider mais par la “main invisible” la somme des décisions individuelles est profitable à la nation. Les indivus doivent être libres de prendre des décisions pour qu’elles aboutissent à un équilibre qui sera bon pour toute la société. Pour Smith, l’économie et la politique restent fortement liés mais le lien de subordination est différent, il s’inverse (par rapport à Aristote) -> On part des individus pour remonter vers la société : il s’agit d’un prémisse de la vision individualiste de l’économie. Economie Politique 1 Julie Paternotte C. Léon Walras Dès le début du Xxème siècle (néoclassique) : Ce sont les individus qui prennent les décisions et la référence à l’échelon « Nation » est dès lors inappropriée ⟹Conception individualiste ⟹On ne parle alors plus d’économie politique, mais de science économique. Analyse individualiste : propose une description de la structure sociale à partir de l’étude des actes individuels 1.2 La formalisation en économie Constat : Début du XXe siècle : le vocable d’économie politique” disparaît sous l’influence en particulier des néoclassiques. Il est remplacé par celui de « science économique » Les économistes ‘dominants’ veulent transformer l’”économie” en un “véritable” champ scientifique et professionnel : - Usage de l’outil mathématique • - Volonté de modéliser la vie économique • - Distanciation de toute implication politique directe ainsi que de tout engagement • idéologique (du moins en apparence) => Autonomisation de l’économie par rapport à toutes les autres disciplines Parler d’économie politique est un choix qui n’est pas neutre La référence à l’économie politique traduit donc une volonté de revenir/privilégier (à) une conception de l’économie où •L’homme est au centre l’affaire de tous • La gestion de la chose publique est • L’organisation des activités domestiques et celle de l’Etat sont liées 2. Le champ de l’économie « L’économie recherche comment les hommes et la société décident, en faisant ou non usage de la monnaie, d’affecter des ressources productives rares à la production à travers le temps, de marchandises et services variés et de répartir ceux-ci, à des fins de consommation présentes ou futures, entre les différents individus et collectivités constituants la société. “ Le champ de l’économie, c’est donc : « La production, la circulation et la consommation des richesses » Le champ de l‘économique se ramène-t-il à la sphère des échanges marchands ? WALRAS • ● Se définit-il par les relations, qui nous ramènent à l’activité sociale ? ARISTOTE • ● Quid des biens communs ? ....... • Aujourd’hui, dans le discours dominant : Le champ économique est ramené aux individus en relation entre eux mais des relations limitées aux échanges marchands 3. Les deux branches de l’économie ● MICRO = étude des comportements individuels • Analyse les comportements individuels des ménages, des entreprises, des organisations publiques et leur comportement d’échange sur les marchés • S’intéresse à l’affectation des ressources et surtout aux problèmes de choix et d’efficacité ● MACRO = étude de l’économie au niveau agrégé (agrégats =ensembles de biens ou d’agents) = deux façons d’appréhender la même réalité S’intéresse aux grands agrégats économiques (ex. : PIB, chômage, inflation, ...) • Traite surtout des problèmes de déséquilibre entre l’offre globale et la demande globale : 1. O > D : récession, chômage Economie Politique 2 Julie Paternotte 2. D > O : inflation, déficit de la balance des paiements Politiques Macroéconomiques • visent à rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande globales • = ensemble des mesures prises par l’Etat en vue de peser sur l’évolution de l’économie d’un pays afin d’atteindre des objectifs prioritaires en termes de croissance, d’emploi, d’inflation et d’équilibre extérieur. Quatre grands objectifs de la politique économique : 1. Croissance : stimuler le développement de la production et du revenu national. 2. L'équilibre extérieur : équilibrer les entrées et les sorties de biens, de services, de revenus et de capitaux avec le reste du monde. 3. La stabilité des prix : limiter le développement de l'inflation. 4. Le plein emploi : utiliser au mieux le facteur travail et tendre vers une situation de plein emploi. Ces indicateurs “fondamentaux” sont souvent représentés par le célèbre "carré magique" du britannique Nicolas Kaldor (1971). 4.Les modèles en économie 4.1Pourquoi utilise-t-on des modèles en économie ? Le fonctionnement de l’économie dépend des actions de millions d’individus, et des effets de leurs décisions sur le comportement des autres. Impossible de comprendre l’économie en décrivant minutieusement chaque acte individuel et leurs interactions. On utilise des modèles pour avoir une vue d’ensemble et distinguer les caractéristiques essentielles des “détails” (qui sont donc “omis”) 4.2 Construire un modèle : les étapes • Capturer les éléments de l’économie estimés pertinents par rapport à la question posée • Décrire comment les agents agissent et montrer les interactions entre eux et avec les éléments du modèle • Déterminer le résultat de ces actions (il s’agit souvent d’un équilibre) • Investiguer les effets d’un changement des conditions économiques Equilibre = une situation qui s’auto-entretient. L’objet d’intérêt ne change pas à moins qu’une force extérieure ne soit introduite altérant ainsi la description de la situation donnée par le modèle. 4.3 Les quatre qualités d’un bon modèle il est clair : il aide à mieux comprendre quelque chose d’important ; • il prédit correctement : ses prédictions sont cohérentes avec les preuves empiriques ; • il améliore la communication : il nous aide à comprendre les points d’accord (et de désaccord) ; • il est utile : nous pouvons l’utiliser pour trouver des manières d’améliorer le fonctionnement de l’économie. 4.4 Concepts-clé • Ceteris paribus (« toutes choses égales par ailleurs ») : simplification qui consiste à maintenir constantes toutes les autres variables non retenues dans le modèle ● Incitation : récompense ou punition économique qui influence les bénéfices et les coûts des actions possibles ● Prix relatif : le prix d’un bien ou d’un service relatif à un autre (“ratio) => permet de comparer des alternatives. Economie Politique 3 Julie Paternotte ● Rente économique : le surcroît de bénéfice reçu par l’individu lorsqu’il fait un choix, par rapport à la meilleure alternative => fonde la prise de décision 5. Le problème de base 5.1. La rareté 1.Des ressources rares 2.Des besoins illimités => La production de biens et de services nécessaires à la satisfaction des besoins est limitée La science économique étudie ainsi comment les agents économiques font leurs choix et comment ces choix déterminent la façon dont les ressources sont utilisées. Des ressources (Facteurs de productions) Travail (dépend de la taille de la population active et du nombre d’heures prestées )En Belgique la population en âge de travailler diminue, il y a de plus en pulse personnes âgées. Solution (exemples): Augmenter l’âge de la retraite ou importer de la main d’oeuvre. La situation démographique n’est pas la même en Wallonie et en flandre. Ressources naturelles (terres, sources d’énergie, richesses minérales, eau, …) ● Capital économique (biens de production) (capital fixe et capital circulant) cfr. Investissement ● (c’est acquérir du capital économique) Attention: Placer son argent en bourse n’est pas investir. Autres : capacité d’entreprendre, capacité à traiter l’information etc. … ● PRODUIRE = Transformer les facteurs de production en biens et services Des besoins Allouer des ressources = utiliser les ressources dans un but précis. Pour combler ses besoins, l’homme consomme des biens matériels ou immatériels ● (services). Biens économiques = biens « rares » : ● ● Demande > quantités disponibles ✓ => doivent être « acquis » ✓ Notion évolutive dans le temps et dans l’espace ! ● Différentes catégories de biens économiques ✓ Biens de consommation finale (durables ou non durables): destinés aux consommateurs ✓ Biens de production : utilisés par les producteurs de manière durable ou non ✓ Biens marchands (finalité lucrative) ✓ Biens collectifs (produits par le secteur non marchand) : - Non rivalité (leur consommation par une personne n’empêche pas celle des autres ) Ex: profiter de l’éclairage publique. - Non exclusion (il est difficile et coûteux d’empêcher certains groupes d’acheteurs d’accéder à leur consommation) Marchand= développer une activité pour faire du profit finalité introvertie. Non marchand= ASBL Ex: en france, les autoroutes sont marchandes mais en Belgique elles sont non marchandes. Economie Politique 4 Julie Paternotte 5.2. La courbe (ou frontière) des possibilités de production FPP : indique les différentes combinaisons de deux biens que l’on peut produire en un temps donné compte tenu des facteurs de production et de la technologie existante. A&B: Niveau efficace de production (Plein Emploi) ⇒FPP montre les quantités maximales de biens que l’on peut produire à un moment donné avec les technologies disponibles C: « n’est pas efficace » n’est pas optimale car on utilise pas tous les facteurs de production. Ca veut dire qu’il y a du travail mais qu’on ne l’utilise pas dans son entièreté et donc qu’il y a du chômage. D: niveau « inaccessible » Fait apparaitre un phénomène d’inflation. Croissance = pouvoir produire plus pour satisfaire plus de besoins ( nous avons besoins de plus de ressources ou de meilleures ressources. Les causes de la croissance • Augmentation en volume des facteurs de production (surtout du capital via les investissements) (CROISSANCE EXTENSIVE) • Meilleure utilisation des facteurs de production (progrès technologique) (CROISSANCE INTENSIVE = on a la même quantité de facteurs de production mais on l’utilise mieux) 5.3. Des questions de sociétés, des choix politiques ● Quels besoins rencontrer en priorité ? Quels biens et services produire ? A ou B ? Des voitures ou des ordinateurs ? L’enseignement ou les savons ?(CHOIX) ● Comment les produire ? Avec quelles technologies ? Des hommes ? Des machines ? (EFFICACITE) 5.4. Choisir : c’est renoncer ● Coût d’opportunité = coût de renonciation = ce à quoi on renonce pour obtenir quelque chose (Soient A et B des opportunités mutuellement exclusives => le fait de ne pas réaliser l’action A = partie du coût associé au choix B) ● Le coût économique d’une action est la somme de son coût direct auquel on ajoute le coût d’opportunité Economie Politique 5 Julie Paternotte ● Taux de transformation entre le bien A et le bien B : ΔQA / ΔQB = quantité du bien à laquelle on renonce (A) pour obtenir une certaine quantité d’un autre bien (B) A la lecture de ces données, que constatez vous Sur la frontière des possibilités de production (au plein-emploi) : ΔQsavons / ΔQlivres est négatif et croissant en valeur absolue Le taux de transformation augmente au fur et à mesure de l’augmentation de la quantité produite de livres : au plus on dispose de livres, au plus il est difficile d’échanger des savons contre des livres 6. L’économie est une science humaine L’économie, une science humaine: « l’économie politique doit être considérée comme une branche de la philosophie sociale, unie aux autres branches par les liens tellement entremêlé que les conclusions qu’elle présente ne sont vraies que d’une manière conditionnelle, et restent soumises à l’intervention et à l’influence contrariante de cause qui ne tombent pas directement sous ses prises » John Stuart Mill 7. Le point de vue d’un chef d’entreprise ‘non orthodoxe’ « Depuis Friedman, on a introduit un déséquilibre fondamental dans la conception de l’économie ? » De quel déséquilibre s’agit-il ? Il faudrait repenser l’individu au niveau social, avec ses multiples activités et pas seulement dans des échanges marchands : c’est la seule manière pour redynamiser l’entreprise qui est au cœur de l’économie Economie Politique 6 Julie Paternotte 8. Questions-problèmes 1.Le gouvernement belge a choisi de diminuer sa dette publique. Ce choix constitue un choix de société. Expliquez en vous référant à la théorie de la FPP. 2.Soit un pays produisant des biens « traitements pollution » et d’autres biens manufacturés. Ce pays produit de manière optimale mais ne privilégie pas la lutte contre la pollution. Représentez la situation. 3.Soit un pays dont la population s’accroît. Quel impact cela a-t-il sur sa FPP ? Représentez cette dernière. Economie Politique 7 Julie Paternotte Thème 2 : Les différents courants de pensée en économie 1. Introduction Hypothetodéductive: c’est lorsque l’on part d’hypothèse pour en faire une déduction. ● Oikos + nomos ● Différentes écoles : méthodes, objets d’étude, questions différents ● Des théories qui dépendent de leurs époques ● Des valeurs et des idéologies qui influencent les modèles ● Un réel aux multiples facettes ● Chaque période connaît un courant orthodoxe et des « hétérodoxies » ✓ Orthodoxes = partisans d’un paradigme dominant (paradigme = vision du monde) ✓ Hétérodoxes = partisans de paradigmes « dominés » ✓ “En épistémologie, on peut dire qu'il y a une séparation entre orthodoxie et hétérodoxie lorsqu'une théorie ou un paradigme acquiert une place prépondérante et dominante au niveau institutionnel au point de marginaliser les autres”. 2. D’une pensée à une science ● Avant le XVIIIe siècle : la « pensée » économique existe mais l’économie n’est pas encore une « science autonome » : - Elle est « encastrée » dans le politique et le social. Les logiques et les objectifs économiques sont secondaires par rapport aux logiques religieuses, puis politiques et sociales. ● A partir du XVIIIe siècle, l ’économie désigne une « science » ➢C-à-d. « une discipline disposant d’un certain nombre de connaissances plus ou moins unifiées permettant de comprendre et d’expliquer le réel, à partir d’hypothèses, de méthodes et d’expérimentation ». ➢Qui intègre un objectif clair : accroître les ressources de tout un chacun 3. La période « pré-scientifique » 3.1.L’Antiquité et les philosophes : Xénophon, Platon, Aristote (3-4ème siècle avant JC) ● Premières réflexions économiques en Grèce et en Chine antiques ● Premières traces d’une production marchande. Avant : pas de croissance, pas de réels échanges, … => pas d’ « économie » ● Pour les philosophes grecs, l’économie, c’est l’ensemble des règles qui régissent le fonctionnement de la maison. ● Aristote sépare l’ « économie naturelle » de la (mauvaise) « chrématistique » : • Chrématistique = art de s’enrichir, d’accumuler de la monnaie pour la monnaie. C’est une activité contre nature =>il condamne le commerce et les prêts à intérêt (dans le but d’accumuler de la monnaie) • Economie « naturelle » : les échanges et la monnaie servent exclusivement à satisfaire les besoins de chacun => L’Economique est l’art d’utiliser les ressources naturelles en opposition à la chrématistique qui est l’art d’acquérir Economie Politique 8 Julie Paternotte 3.2. Le Moyen-Age • Saint Thomas d’Aquin (1225-1274) : s’inspire des écrits d’Aristote et établit une doctrine • économique qui reste encore une référence pour l’église actuelle : condamnation de la « mauvaise » chrématistique et des prêts à intérêt (l’« usure ») Ibn Khaldun (1332- 1406), penseur arabe né à Tunis, mort au Caire, qui montre les liens entre la division du travail, croissance économique et augmentation de la population (cercle vertueux) : le travail est la source de la richesse 3.3. Le mercantilisme (16 – 17ème s.) Un message en bref : Les métaux précieux constituent la principale richesse nécessaire au développement de l’économie nationale Quelques figures centrales : Antoine de Montchrestien, Jean Bodin et Jean-Baptiste Colbert (France), Luis de Ortiz (Espagne), Thomas Mun et William Petty (Angleterre) Epoque : période des grandes monarchies absolues et de la colonisation du nouveau monde. 3.4. Principes fondamentaux 1. Objectif de la politique économique = renforcement de la puissance d’un Etat (Monarque absolu). Or celle-ci dépend de sa force militaire financée par l’or et l’argent. 2. La croissance de l’économie nécessite une augmentation des moyens monétaires (en métaux précieux) 3. Deux moyens pour augmenter le stock de métaux précieux : ● Conquérir des colonies (faire la guerre) ● Développer le commerce extérieur de manière à avoir une balance commerciale excédentaire 4. Le rôle de l’Etat est primordial pour stimuler l’essor industriel et commercial : ✓ Mettre en place des politiques protectionnistes. But : restreindre les importations et favoriser les exportations via entre autres des politiques douanières sélectives. Aujourd'hui la politique n’est pas du tout comme cela. ✓ Protéger les producteurs nationaux si nécessaire en leur accordant des monopoles 4. La période « scientifique » 4.1 Les physiocrates (18e) Un message en bref : l’agriculture est le moteur de la croissance économique, il faut encourager l’activité des producteurs agricoles (moins d’impôts) et développer le libre-échange (politique actuelle) (De Cunes L. Petite histoire de la pensée économique) Quelques figures centrales (principalement françaises) : François Quesnay, Turgot, Samuel Dupont de Nemours 4.1.1 Le contexte ● Déclin de l’Espagne et montée en puissance de la France dès le XVIIe s. ● L’inflation provoquée par l’afflux de métaux précieux au XVI et XVIIe s. a surtout contribué à l’appauvrissement des populations et à la hausse des taux d’intérêts (Daniel J.J. (2010), p.42) ● L’endettement récurrent des Etats nécessaire pour faire la guerre provoque lui aussi une hausse des taux d’intérêt ( ce qui est mauvais pour une économie car ça empêche les investissements et ça augmente la charge de ceux qui ont emprunter, ce qui les appauvris) Economie Politique 9 Julie Paternotte 4.1.2 Les principes fondamentaux 1. Les physiocrates croient en l’existence d’un ordre naturel : ✓ Le travail peut être un moyen d’améliorer la condition humaine à condition qu’il soit conforme aux exigences de la nature ✓ Comme il existe un « ordre naturel », il y a des « lois économiques (ex : c’est dans la nature de l’homme de vouloir posséder; il faut donc respecter le droit de propriété privée) 2. Dès lors qu’il il a un ordre naturel, les physiocrates s’opposent à l’intervention de l’Etat dans les affaires économiques 3. La société se divise en trois classes (Quesnay): ● La classe productive (les paysans): l’agriculture est la seule à fournir un surplus physique, un « résultat net » ● La classe des propriétaires fonciers (noblesse, clergé) qui mettent leur terre à la disposition des paysans ● La classe stérile (industriels, artisans, commerçants) qui ne font que transformer et transférer la richesse 4. La terre est la source de la richesse. Pour enrichir l’Etat, il faut donc favoriser les agriculteurs (et non les industries) : ● En diminuant les impôts prélevés sur les produits agricoles ● En favorisant le libre-échange (ex. par la réduction voire la suppression des droits de douane) : en permettant aux paysans d’augmenter la taille de leur marché et donc de la demande, on fait monter les prix 4.2.Les « Classiques » (fin 18e s. – début 19e s.) Un message en bref : Pour assurer la croissance économique, il faut favoriser le libre-échange et la libre concurrence en particulier dans le commerce et l’industrie. L’Etat ne doit pas (ou peu) intervenir dans l’économie. Donc on oublie les agriculteurs mais on retient le libre échange. Quelques figures centrales : Adam Smith, David Ricardo, Robert Malthus, Alfred Marshall, JeanBaptiste Say 4.2.1 Le contexte Le comme et l’industrie deviennent prioritaires par rapport à l’agriculture. ● Fin des guerres napoléoniennes et dominance du Royaume-Uni ● Début de la 1ère révolution industrielle (d’abord en Angleterre puis en France) ● Apparition d’une classe ouvrière qui se débat dans la pauvreté 4.2.2 Principes fondamentaux 1. Deux concepts principaux : ● Libéralisme économique ● organisation économique capitaliste ✓ Propriété privée du capital investi dans les moyens de production ( le libéralisme e peut se développer si on est pas propriétaire des moyens de production) (On reconnaît que la terre vous appartient et qu’elle n’appartient plus à l’Etat) ✓ Des entrepreneurs privés motivés par un objectif de profit (profit individuel) ✓ Coordination des décisions économiques (décisions prisent par le marché) Economie Politique 10 Julie Paternotte 2. La valeur des biens dépend de la quantité de travail nécessaire à leur production et à leur vente. (Imaginons une entreprise qui produits des portes, pour que du bois devienne une porte, il faut lui ajouter une valeur ajoutée pour le vendre en tant que porte). 3. La division du travail permet d’augmenter la productivité et le niveau de vie général. 4. Existence d’un ordre naturel « bienfaisant » spontanément atteint lorsque les individus ont la possibilité d’agir librement La « main invisible » d’Adam Smith qui permet, lorsque chacun est libre de ● poursuivre sans entrave ses intérêts individuels, d’assurer le bien-être collectif. 5. L’Etat doit s’abstenir d’intervenir dans l’économie mais doit toutefois s’assurer : du bon développement des infrastructures, ● du respect de la propriété privée et de l’ordre public ● du financement de la formation des plus pauvres. ● ⇒Fondements du libéralisme économique : 1.Les acteurs économiques sont rationnels et poursuivent leur intérêt personnel 2.L’intérêt général résulte de la somme des intérêts particuliers 3.Abstentionnisme de l’Etat dans l’économie ⇒Toute politique économique vise à « laisser-faire » et « laisseraller » 4.3 Le courant marxiste (19e s. – début 20e s.) 4.3.1 Principes (économiques) fondamentaux 1. Critique de la théorie classique MAIS reprend certaines thèses classiques. Ex : théorie de la valeur-travail (D. Ricardo) 2. La propriété privée des moyens de production et l’exploitation des ouvriers permettent aux capitalistes de s’approprier la «plus-value» ✓ Plus-value = différence entre la valeur de la marchandise et celle de la force de travail nécessaire pour la fabriquer. C’est grâce au travail des ouvrier que le propriétaire peut dégager du profit. Le propriétaire il veut augmenter son profit! Solutions: moins payer les gens, augmenter la production sauf que si on paie moins les gens et qu’on augmente la production, on va avoir une crise de surproduction. 3. La recherche d’une plus-value plus importante avec le maintien de salaires bas conduit à une paupérisation (exploitation) de la classe ouvrière et à la lutte des classes. 4. La fin du système capitaliste est inévitable du fait de la sur-production et de la sousconsommation ⇒Mise en place d’un nouveau système économique : le socialisme : ✓ La propriété des moyens de production est collective ✓ L’Etat est le garant de l’intérêt général. Economie Politique 11 Julie Paternotte 4.4 Les néoclassiques Un message en bref : L’économie de marché est le système économique le plus performant (en opposition au « socialisme »). Il faut laisser faire les marchés et réduire au maximum l’intervention de l’Etat. Principe de la main invisible les prix sont fixés en fonction de l’offre et la demande. Seulement si on applique ceci au marché du travaille ça donne: si la demande de travail diminue les salaires devraient diminuer donc quand on a besoin de vous, on vous paie cher et quand on a plus trop besoin de vous, on vous paie moins. Mais le marché du travail en Belgique ne fonctionne pas comme ça, on est protégé par toutes une série de convention. 4.4.1 Principes fondamentaux 1. Comme les classiques, les économistes néoclassiques soulignent l’efficacité des mécanismes de marché (autorégulateur et autorégulé). Ouvrir les frontières pour le libre échanges, si on étand le marché, on étant la demande 2. Absence totale de référence morale 3. Continuité aussi sur les thèmes du libéralisme économique et du laisser-faire. 4. Rupture avec l’école classique sur Les théories de la valeur : pour les néoclassiques, la valeur des biens est déterminée ✓ par leur « utilité ». La méthode : les phénomènes « économiques » sont semblables à des phénomènes ✓ « physiques » et s’étudient donc grâce aux mathématiques 5. L'approche néoclassique est une approche micro-économique (individualisme méthodologique). 6. Sur les marchés, il existe un système de prix tel que les offres sont égales aux demandes et qui réalise ainsi l'équilibre (pas de chômage ou de surproduction) (cfr. la théorie de l'offre et de la demande). Selon eux nous sommes dans une société de l-plein emploi et il n’y a pas de surproduction possible. 4.4.2 Classiques/Néoclassiques Et aussi une vision de l’homme fondamentalement différente ● Les valeurs "morales" et la considération humaine restent capitales pour les premiers classiques. Adam Smith écrit La théorie des sentiments moraux en 1759. Pour lui, l’économie doit se soumettre à la morale. ● L’"homo oeconomicus" des néoclassiques est utilitariste et parfaitement informé (“rationnalité au sens habituel”). Economie Politique 12 Julie Paternotte 4.5. L’économie institutionnelle américaine (début du 20e s.) Un message en bref : Pour comprendre l’économie, il faut prendre en compte sa dimension collective, exprimée par les institutions. On revient à l’idée que les institutions sont absolument proimordiales pour comprendre les phénomènes économique. Quelques figures centrales : Veblen, Commons, co-fondateurs du courant institutionnel américain 4.5.1. Principes fondamentaux 1. Il faut fonder l’économie sur les institutions. 2. Les institutions sont des émanations de la collectivité qui visent à améliorer l’action individuelle. 3. Il faut distinguer les institutions informelles (les usages, coutumes, ..) des institutions formelles (les entreprises, l’Etat, les syndicats, …) 4. Ce sont les rapports entre les hommes qui importent (plus que les rapports entre les hommes et la nature). 5. L’homo oeconomicus et l’équilibre sont des notions trop abstraites et désocialisées. Il faut prendre en compte le phénomène de l’évolution économique. 6. Le fonctionnement d’une entreprise découle d’une opposition de vues entre ingénieurs et financiers, entrepreneurs et technocrates. 7. Le système des prix est une conséquence de la lutte de pouvoir entre ces acteurs ✓ Veblen (1914) oppose, en effet, les instincts ouvriers (travail bien fait) qui sont bénéfiques socialement et les instincts prédateurs (rivalité). 4.6. La révolution keynésienne(20e s.) Le système bancaire s’est énormément développé. Une banque s’est retrouvé avec un problème de liquidité. Conséquence: panique totale car les gens le savent! (Il y a moins de 2% de la valeur de l’épargne dans les caisses d’une banque.) Donc tout le monde courrait dans les banque pour aller chercher son épargne. Sauf que vu le peu de liquidité qu’une banque a, tout le monde ne savait pas récupérer son argent. Dans les 3 ans qui suivent, on va assister à une diminution de production mondiale de 48%. Keynes constate de manière empirique que les marché ne permettent pas le retour à l’équilibre car 3 ans après on arrive toujours pas à relancer l’activité économique. Il faut dès lors que L’ETAT INTERVIENNE dans l’activité économiste. Keynes est un macro économiste ( il voit la société dans son ensemble) Il devient donc le père de cette macro économie. Un message en bref : L’économie de marché n’assure pas forcément le plein emploi et conduit à une répartition non équitable des revenus et des fortunes. Courant dominant après la crise de ‘29 (qui ébranle la croyance en une “main invisible”) jusqu'à la fin des années ‘70. 4.6.1.Principes fondamentaux 1. L'approche est macroéconomique : la somme des comportements individuels constitue des agrégats indissociables. 2. L'économie de marché ne conduit pas spontanément à un équilibre de plein emploi. L’insuffisance de la demande peut ainsi conduire à un chômage involontaire (non rationnel) Keynes dit qu’il faut intervenir en cas de demande insuffisante (critique) 3. L'intervention de l'Etat est nécessaire de manière conjoncturelle pour rétablir les grands équilibres. Cette intervention doit se focaliser sur la demande. Ainsi, en pratiquant une Economie Politique 13 Julie Paternotte politique de déficit budgétaire et de taux d’intérêt bas, l’Etat stimulera la demande qui entraînera à son tour la hausse de la production et de l’emploi. 4.6.2 L’«homme » selon Keynes - L’aventure économique est le résultat d’entrepreneurs au tempérament sanguin (Animal spirit) - Qui ne cherchent pas à s’appuyer sur des calculs précis de profits escomptés ( parfois cette envie n’est pas rationnel ) Page 162-163 de sa Théorie générale, Keynes écrit : ● « Autrefois, lorsque les entreprises appartenaient pour la plupart à ceux qui les avaient créées, l’investissement dépendait d’un recrutement suffisant d’individus de tempérament sanguin (Animal spirits) et d’esprit constructif qui s’embarquaient dans les affaires pour occuper leur existence sans chercher réellement à s’appuyer sur un calcul précis de profit escompté . » Cette vision est plus porteuse pour nous que la vision d’un homme purement rationnel (neo classique) ● « Si la nature humaine n’avait pas le goût du risque, si elle n’éprouvait aucune satisfaction (autre que pécuniaire) à construire une usine ou un chemin de fer, à exploiter une mine ou une ferme, les seuls investissements suscités par un calcul froidement établi ne prendraient sans doute pas une grande extension » 4.7. Le renouveau néoclassique : l’école monétariste (1970 à nos jours) Friedman, Fischer Un message en bref : Les politiques conjoncturelles conduisent à l’inflation : l’Etat doit s’abstenir et laisser les marchés librement fonctionner – c’est le seul moyen d’atteindre la liberté économique et politique. Courant dominant à partir des années ‘80 suite aux chocs pétroliers de 1973 et 1979 et la période de stagflation qui a suivi. 1973 et 1979 crise pétrolière très importante au point que les taux d’inflation vont monter jusqu’à 30%. Les états vont essayer de soutenir l’économie mais ils n’y arriveront pas. Le chômage augmente et l’état s’endette à ce moment là, on ne croit alors plus aux thèses keynésiennes. Les marchés restent leurs idéaux mais il y a pleins de choses involontaires qui se passent qui expliquent que les marchés ne soient pas parfaits (pure et parfaite) ex: les allocations sociales 4.7.1 Principes fondamentaux 1. Ces nouveaux « néoclassiques » croient toujours en l’efficacité du marché mais dans un monde de concurrence imparfaite, d’information asymétrique, d’incertitude (théorie des jeux) 2. Le chômage est dû aux freins imposés à la concurrence sur le marché du travail (salaire minimum, …). 3. Les monétaristes veulent réduire au maximum les interventions de l'Etat dans l’économie. Son seul rôle : assurer le respect des « règles du jeu » de la concurrence. 4. Ils mettent en avant le rôle déstabilisateur à court terme de la monnaie sur l’activité économique (cf. théorie quantitative de la monnaie) 5. Leur approche reste microéconomique. 6. L’homme des nouveaux néoclassiques est un homo oeconomicus au sens « fort » : sa rationalité s’étend à tous les domaines de la sphère sociale : criminalité, amour, religion, … et il est capable d’anticiper l’avenir avec précision. 7. L’objectif de l’entreprise est de maximiser les profits (pour les actionnaires) sous la contrainte du respect des lois et de la décence commune. “The Social Responsibility of Business is to increase its Profits”. (Friedman, M. (1970)) Economie Politique 14 Julie Paternotte 4.8. Les nouveaux keynésiens (contemporains) Un message en bref : Les politiques conjoncturelles doivent être adaptées à des marchés imparfaits. Les crises répétées de la fin du 20ème siècle et du début du 21ème siècle montrent les limites du modèle néoclassique dominant. Ils sont keynésiens donc que c’est la demande qui est a l source de la croissance, que l’état doit intervenir mais ils reconnaissent qu’il y a es choses qui se passent à cause de l’imperfection des marchés. 4.8.1. Principes fondamentaux 1. Ils sont d'influence keynésienne : leurs travaux se focalisent sur les effets de la demande. 2. Les dysfonctionnements du marché (ex.: chômage involontaire) sont dûs à ses imperfections (asymétrie de l’information, rigidité des prix, ..). 3. L’Etat conserve un rôle important mais différent : « sa fonction n’est (plus) d’intervenir pour stimuler l’activité, mais plutôt pour créer un environnement favorable à sa croissance (par la création d’infrastructures, d’aides à la formation, à l’innovation). Aujourd’hui, même les plus fervents défenseurs de l’économie de marché reconnaissent que l’intervention de l’Etat peut être utile pour : - améliorer l’efficacité du marché, lorsque ce dernier est défaillant c-à-d qu’il n’alloue pas les ressources de manière efficace (ex.: les lois anti-trust combattant les cartels; la gestion des problèmes de pollution, …) ; - promouvoir l’équité économique au travers du rôle de redistribution des pouvoirs publics (ex. : impôts, allocations diverses, …) 4.9. Les « hétérodoxies » contemporaines (contemporains) = l’ensemble des approches critiques : marxiste, keynésienne, régulationniste, conventionnaliste, évolutionniste … Regroupent des auteurs ● dont les théories s’écartent du paradigme dominant : l’économie néo-classique. ● qui étudient souvent des champs négligés par les économistes orthodoxes. ● qui remettent la rationnalité en cause et l'image de l'Homo Oeconomicus (exemple : la théorie de Herbert Simon sur la rationalité limitée, les travaux sur les choix en incertitude, ..) ● qui ont des démarches pluridisciplinaires. ● qui inscrivent l’économie dans le système socioculturel. ● pour qui, bien souvent, le développement économique suit une logique historique. ● qui privilégient une méthodologie fondée sur le réalisme et la pertinence et pas sur la rigueur mathématique (principal outil des orthodoxes qui privilégient des approches hypothéticodéductives). Economie Politique 15 Julie Paternotte Thème 3 : Les différents systèmes économiques Comprendre l’économie aujourd’hui passe par un examen des révolutions industrielles et du capitalisme associé à l’économie de marché 1. Introduction ● Capitalisme = système économique et social fondé, sur la propriété privée du capital investi dans les moyens de production et d’échange ● La révolution industrielle fait entrer résolument le capitalisme dans son ère moderne, dans une économie de la croissance fondée sur les gains de productivité Les questions de base en économie Questions déjà évoquées : ● Quels biens et services produire et en quelles quantités ? CHOIX ● Comment produire les biens et services ? EFFICACITE Et aussi : ● Pour qui produire et comment répartir les revenus provenant de l’utilisation des facteurs de production ? EQUITE Différentes réponses = différents systèmes économiques : Le système économique est une organisation à la fois technique et sociale pour permettre à un groupe humain de subvenir à ses besoins. Trois systèmes économiques Trois réponses/arbitrages différents entre les trois objectifs, à savoir le choix, l’efficacité et l’équité 1. Economie de marché 2. Economie planifiée 3. Economie mixte 2. Economie de marché (système capitaliste) ● Les réponses aux 3 questions “choix”, “efficacité” et “équité” sont apportées par les agents économiques privés ● Droits à la propriété privée et la liberté d’entreprendre Les acteurs sont ‘rationnels’ (cfr. Homo oeconomicus): ●Consommateurs : expriment la demande et dédient librement de leurs achats de manière à maximiser leur satisfaction ●Entreprises/producteurs : constituent l’offre et décident librement de ce qu’elles produisent et vendent de manière à maximiser leur profit 2.1 Le marché Un marché est le mécanisme par lequel les acheteurs et les vendeurs sont mis en contact afin d’échanger des biens, des services ou des facteurs de production Economie Politique 16 Julie Paternotte *En économie de marché : ➢Marché = Lieu de confrontation des intentions des différents agents ➢C’est le marché qui détermine : 1. Ce qu’il faut produire 2. Comment il faut produire 3. Comment se répartissent les fruits de la production *Un système qui se fonde exclusivement sur le mécanisme des prix : ●Prix d’équilibre = prix où les quantités offertes et demandées sont égales ●Si déséquilibre entre O et D : retour automatique à l’équilibre via un ajustement par les prix *Conditions : -absence de réglementation et d’intervention de la part de l’état -absence d’atteinte à la concurrence -marché parfaitement concurrentiel : les acheteurs et les vendeurs sont si nombreux qu’aucun d’entre eux ne peut notamment influencer le prix du marché *En réalité : ➢Le consommateur a un pouvoir d’orientation du marché (pas assez utilisé aujourd’hui). ➢L’offreur « impose » (à discuter) son prix: 1. Il connaît le coût de fabrication de son produit 2. Il observe les prix pratiqués par ses concurrents 3. Il détermine sa marge de bénéfice 2.2 Un « bon » système ? *Avantages (à discuter) : -L’économie se régule ‘facilement’ via le mécanisme des prix : pas besoin de bureaucratie -L’économie de marché encourage la concurrence entre les vendeurs au niveau des prix (principalement) A tel point qu’on produit parfois des Barbies qui sont nocives pour les enfants. -Les entreprises font d’autant plus de profits qu’elles sont efficaces au niveau de l’utilisation de leurs moyens de production. L’économie de marché permet d’utiliser au mieux les facteurs de production et donc d’être efficace. -Plus les concurrents sont nombreux, plus ils font preuve de réactivité vis-à-vis des souhaits des consommateurs -Plus les travailleurs sont ‘efficaces’, plus ils perçoivent un salaire élevé *Inconvénients : -La concurrence peut provoquer la concentration et l’apparition de firmes dominantes -Cela peut être un frein à l’innovation -Cela peut également encourager certains comportements socialement ou écologiquement discutables (ex. pollution) -Le pouvoir et la propriété risquent d’être inéquitablement répartis. -La recherche du profit peut conduire au désintéressement complet des acteurs privés à l’égard de la production de biens d’intérêt public Economie Politique 17 Julie Paternotte 2.3 Les raisons du succès au cours des Trente Glorieuses ● Le progrès technique favorise une dynamique de l’accumulation (Marx, Weber, Veblen) ● Les entrepreneurs privés peuvent exploiter une main d’œuvre abondante sans être « limités » dans leur action par le législateur (absence de toute protection sociale) ● L’Etat met en place les législations nécessaires pour favoriser la libre entreprise et l’innovation (brevets), permettre le développement des sociétés par actions, protège l’industrie nationale. ● Les bénéfices résultant des gains de productivité sont principalement utilisés pour augmenter les salaires et financer les investissements. A l’époque il y’a une réelle volonté de partager les gains entre les travailleurs, les investisseurs et le patron. Ce qui permet une auto-alimentation, le patron s’enrichit mais il paie bien ses salariés (augmentation du PA) et les investisseurs sont également mieux « payés ». 2.4 La remise en cause actuelle ● « Le modèle de croissance économique fondé sur la compétitivité nationale prôné par les néolibéraux souffre d’un défaut majeur : s’il alimente une forte croissance économique, celle-ci ne profite en rien à la majorité de la population. Quand la marée monte, les petits bateaux échouent sur la plage de l’exclusion et de la pauvreté » 2.5 Les causes de l’échec Pour Joseph Stiglitz (Le Prix de l’Inégalité) : ●Manque de régulation du secteur financier ●Recherche de rente par les entreprises ●Trop grand pouvoir donné aux créanciers ●Effets pervers des rémunérations incitatives (bonus) Tous ces éléments ont contribué à accroître les inégalités entre les plus riches et les plus pauvres. Cette inégalité croissante rend l’économie moins efficace » 3. Un autre système : l’économie planifiée C’est l’Etat qui décide: 1.Ce qu’il faut produire 2.Comment il faut produire 3.Comment se répartissent les fruits de la production Cadre institutionnel : ●Généralement associé à un système socialiste ou communiste. ●Caractérisé par :La propriété collective de la terre et du capital L’Etat intervient dans l’affectation des ressources à trois niveaux : -Opère un arbitrage entre consommation actuelle et future (une partie de la consommation présente est sacrifiée au profit de l’investissement) ; -Planifie le rendement de chaque industrie de même que les méthodes de production et les ressources utilisées ; -Décide de la répartition de la production entre les consommateurs (en fonction de besoins estimés ou comme outil de motivation) grâce à une répartition planifiée des revenus ou par imposition de quotas 3.1 Avantage principal d’un système d’économie planifiée L’Etat a une vision globale de l’économie Economie Politique 18 Julie Paternotte ⇒Peut orienter les ressources du pays en fonction d’objectifs nationaux ⇒Répartition plus ‘juste’ des revenus et meilleure prise en compte des répercutions sociales et environnementales des activités économiques (à discuter) 3.2 Inconvénients ●Coûts de l’analyse des informations nécessaires pour la planification ●En l’absence d’un système de prix, ‘impossible’ de mesurer la valeur relative des ressources => risque d’inéfficience ●Problème de motivation des travailleurs ●Système autoritaire qui réduit les libertés individuelles (travailleurs n’ont pas le choix de leur employeur; consommateurs ne peuvent pas décider de ce qu’ils achètent) 4. L’économie mixte ● Un système qui combine les deux systèmes précédents ● En vigueur dans la majorité des économies modernes ● La différence entre les systèmes dépend du degré d’importance attaché aux décisions des marchés ou de l’Etat (Ex. : Etats-Unis><Belgique) En économie mixte, l’Etat peut contrôler : ●Les prix relatifs des biens et des facteurs de production par le biais des taxes ●Les revenus relatifs des individus via l’IPP et les allocations diverses (en jouant sur l’IPP) ●les schémas de production et de consommation par le recours à la loi (ex. : interdiction pour certains produits) (en autorisant ou en interdisants la production de certains produits) ●Les problèmes macroéconomiques via des outils de politiques budgétaires ou monétaires Probleme ajd l’accroissement des inégalités, l’écart qui se creuse au niveau de chaque région, Economie Politique 19 Julie Paternotte Thème 4 : Offre et demande : Comment se forment les prix sur les marchés concurrentiels ? Imaginons on donne 200€ à chaque famille pour se loger, de plus en plus de personnes vont vouloir les 200€ et vont pouvoir se loger, les prix de l’immobilier vont alors flamber. Les prix sont une indication de la rareté: si les prix augmentent ça veut dire que la demande augmente. Si le pétrole augmente, que devrions-nous faire ? En consommer moins mais nous ne le faisons pas! Introduction ● La concurrence peut contraindre les acheteurs et les vendeurs à être preneurs de prix (ils acceptent le prix comme une donnée exogène sur laquelle il n’ont pas d’influence; ils n’ont aucun pouvoir pour influencer le prix du marché). Cette hypothèse nous permet de définir ce qu’est un équilibre concurrentiel ● L’interaction entre l’offre et la demande détermine un équilibre de marché (en prix et en quantité) tel que les acheteurs et les vendeurs sont preneurs de prix ; on parle d’équilibre concurrentiel. ● Dans les faits, les marchés ne sont généralement pas parfaitement concurrentiels (ils sont “imparfaits”), mais certaines questions de politiques publiques peuvent être analysées à l’aide de ce modèle d’offre et de demande. ● Les prix ne sont pas déterminés par les individus, mais plutôt par les interactions anonymes impliquant parfois des millions de personnes. (les acheteurs ne connaissent pas les vendeurs) est ce souhaitable ? Oui, ça évite les entente (cartel) mais d’un autre coté, il y a une certaine méfiance, pas de confiance, si on ne connait pas le producteur on ne sait pas quel travail il doit produire pour pouvoir produire sont lait. Et donc on se réfère un à un prix ex: le lait qui ne permet pas au agriculteur de vivre. Les prix déterminés sur les marchés agiraient comme des messages : ●si quelque chose devient plus cher, il est probable que cela soit dû à une augmentation du nombre de demandeurs, ou à une augmentation du coût de sa production, ou aux deux. ●En lui trouvant une alternative, l’individu économise de l’argent et préserve les ressources de la société. QUESTIONS : ●L’hypothèse selon laquelle les acteurs (acheteurs et vendeurs) sont preneurs de prix vous semble-elle conforme à la réalité ? ●Les prix sont-ils toujours un “bon signal” ? Leur hausse entraîne-elle forcément la recherche d’une “alternative” synonyme de préservation des ressources ? ●Le marché comme lieu “d’interactions anonymes” ? Est-ce souhaitable ? 1. La demande 1.1 La demande individuelle Demande individuelle : formée par les quantités qu’un consommateur est disposé (et capable d’) à acheter en fonction des différents prix possibles, ceteris paribus La demande ne correspond pas toujours à l’offre, certains bien produits, ne sont pas nécéssaire pour notre société mais pourraient être utile pour Economie Politique 20 Julie Paternotte d’autres personnes qui eux, n’ont pas accès à ces biens En économie la demande fait intervenir le prix et la quantité. La courbe montre le prix maximum que le consommateur est prêt à payer en fonction de la quantité qu’il va acheter. Exercice: pensez à la valeur à laquelle on serait disposer à payer pour avoir un pizza bien chaude dans l’amphi. On propose 1€ pour la pizza. Il y a pour chaque individu une disposition à payer qui peut être différente. X était peut être prêt à donner 7€ alors que Y était peut-être prêt à mettre 9€. 1.1.1 Disposition à payer et prix de réserve La fonction de demande d’un acheteur peut être interprétée comme une fonction de sa disposition à payer (DAP), c’est-à-dire de son prix de réserve plafond ● DAP : concept introduit en économie par Davenport en 1902 pour déterminer les prix des services et biens publics. Depuis les années ’80, le concept a été “récupéré” par le marketing dans le but d’accroître le profit des entreprises en faisant mieux “coller” le prix de vente au profil de chaque acheteur. Discrimination par les prix: c’est une manière de contourner le marché car le marché, lui, permet de mettre une fourchette, une limite de prix. ● Le prix de réserve d’un produit est le prix auquel le consommateur est indifférent entre acheter et ne pas acheter le produit (où n’importe quel produit de même catégorie). Il s’agit d’une mesure monétaire de ce que le produit “vaut” réellement pour l’acheteur, à savoir l’utilité du produit ● Le prix de réserve dépend des circonstances; s’il fait chaud ou froid, le prix de réserve d’un ventilateur peut changer pour un consommateur. ● La disposition à payer correspond au “prix de réserve plafond” c’est-à-dire le prix maximum auquel, et en-dessous duquel, le consommateur est certain à 100% d’acheter le produit, quelles que soient les circonstances ● La disposition à payer est donc un indicateur de la valeur attribuée à un bien par un individu, mesurée par la somme maximale que cet individu est prêt à payer pour obtenir une unité de ce bien, ceteris paribus 1.1.2 Surplus du consommateur Si le prix est P1, l’acheteur peut acheter Q1 unités du bien pour une somme inférieure à celle qu’il était disposé à payer ● Il réalise une “économie” égale, pour chaque unité à la différence entre sa DAP et le prix du marché ●Le surplus du consommateur représente l’économie cumulée; c’est-à dire la somme, sur toutes les unités vendues, de la disposition à payer du consommateur moins le prix auquel il a acheté le bien. Economie Politique 21 Julie Paternotte 1.1.3 La “loi” de la demande 1.2. La demande du marché Demande du marché pour un bien : représente la quantité totale demandée par l’ensemble des acheteurse aux différents prix possibles, ceteris paribus. ● Chaque consommateur peut avoir une disposition à payer différente en fonction des revenus, de l’utilité qu’il accorde au bien, … ● La demande du marché est obtenue en additionnant (agrégeant), pour chaque niveau de prix, les demandes individuelles. ● On aligne l’ensemble des consommateurs dans l’ordre de leur DAP, celui ayant la DAP la plus élevée étant tout à gauche. Chaque point de la courbe/droite de demande représente ainsi la quantité totale demandée par l’ensemble des consommateurs dont la DAP est égale ou supérieure à P ● Elle est également décroissante : d’une part, la baisse du prix augmente la demande individuelle des consommateurs existants et, d’autre part, elle attire de nouveaux consommateurs. La demande du marché ● Le surplus des acheteurs représente l ’économie réalisée par l’ensemble des acheteurs qui peuvent acheter une quantité Q au prix P , inférieur ou égal à leur disposition à payer 1 1 ● Dans la théorie classique utilitariste, le surplus des consommateurs mesure le « bénéfice » que ces derniers retirent collectivement de leur participation au marché; ce serait une mesure de « bien-être » Economie Politique 22 Julie Paternotte 1.3. Les autres déterminants de la demande Préférences (goût, utilité, satisfaction) des consommateurs ● Nombre de consommateurs ● Revenu des consommateurs ● Les prix des autres biens ● Les anticipations (attentes concernant l’avenir) ● Les habitudes de consommation (effet cliquet) ATTENTION : ●Tous ces ‘autres déterminants’ provoquent un réel changement de comportement de demande si je fais bouger le pris je bouge sur la courbe tandis que si je bouge la demande (ex: effet de mode) c’est toute la droite qui bouge! => c’est toute la droite qui se déplace Le rôle particulier de la satisfaction (ou utilité ou préférences) dans la justification de la loi de la demande Dans la théorie dominante, le consommateur est rationnel : il tente de maximiser sa satisfaction : ●Comme les besoins sont illimités, la satisfaction totale croît sans limite (principe de non saturation) ●Par contre, l’utilité marginale est décroissante Utilité marginale = satisfaction procurée au consommateur du fait de la consommation d’une unité supplémentaire du bien ● Comme l’utilité marginale est décroissante, le consommateur est prêt à payer moins cher pour acheter plus ● Le vendeur doit donc baisser ses prix s’il veut vendre une quantité plus grande de son bien/ service ⇒ plus l’Um est faible plus le prix sera bas ⇒ un bien essentiel comme l’eau se vend moins cher que le diamant !! 1.3.1. L’influence des préférences. Ex : un effet de mode 1.3.2. L’influence du revenu Economie Politique 23 Julie Paternotte 1.3.3. L’influence du prix des autres biens Le cas des biens substituts Le cas des biens complémentaires ● Biens substituts : deux biens pour lesquels la hausse du prix de l’un cause une augmentation de la quantité demandée de l’autre. ● Biens complémentaires : deux biens pour lesquels la hausse du prix de l’un cause une diminution de la quantité demandée de l’autre. 1.4. Effets de revenu et de substitution La variation du prix d’un bien a deux effets : ● Elle va modifier la valeur relative des biens (le rapport des prix). Ex. : si p1 augmente, les « autres » biens deviennent plus attractifs = EFFET DE SUBSTITUTION (ES) ● Elle modifie le pouvoir d’achat du consommateur. Ex. : si p1 augmente, le consommateur ne pourra plus en acheter autant avec le même revenu. Le pouvoir d'achat du consommateur a ainsi diminué = EFFET DE REVENU (ER) 1.5. Biens normaux, biens de Giffen, effet Veblen Economie Politique 24 Julie Paternotte Des exceptions à la loi de la demande ● Les biens de Giffen : la hausse du prix d’un bien de nécessité entraîne une telle chute du pouvoir d’achat que les plus pauvres en achètent plus au détriment de leur consommation de biens plus coûteux. ● L’effet Veblen : Lorsque le prix de certains produits de luxe diminue fortement, la demande peut également diminuer. 1.6 Les élasticités de la demande Elasticité : variation en % de la variable dépendante (expliquée)/variation en % de la variable indépendante (explicative) 1.6.1. Elasticité-prix ● L'élasticité-prix de la demande est une mesure de la sensibilité des consommateurs à un changement de prix. ● Elle mesure la variation en pourcentage des quantités demandées, par unité de temps, résultant d'une variation donnée en pourcentage du prix des biens, toutes autres choses étant égales. ●Normalement : ep < 0 (cfr. Loi de la demande) (sauf si on met un « - » devant) ●Mais ep > 0 pour les biens de Giffen et pour certains biens de ‘luxe’ (effet Veblen) ●L’élasticité-prix de la demande est liée à la pente de la courbe de demande. Si la courbe de demande est assez plate, la quantité varie beaucoup en réponse à une variation de prix, donc l’élasticité est élevée. Inversement, une courbe de demande plus pentue correspond à une élasticité plus faible. ●Cependant, ce n’est pas la même chose, et l’élasticité change lorsque nous nous déplaçons le long de la courbe de demande, même quand la pente ne varie pas. La demande d'un bien, en un point, est dite ● élastique par rapport au prix si ep < -1 : dans ce cas, une variation de prix engendrera une variation en sens opposé mais surtout plus importante de quantité; les consommateurs sont très sensibles à une variation de prix ● inélastique par rapport au prix si -1 < ep < 0 ; les consommateurs sont peu sensibles à une variation du prix ● d'élasticité unitaire si ep = -1 : ● parfaitement élastique lorsque ep = infini ● parfaitement inélastique lorsque ep = 0 Economie Politique 25 Julie Paternotte PROBLEME: Soit une baisse des prix de 10 à 8 et une quantité initiale de 100 Calculez ep si a)Q reste inchangée b)Q passe à 110 c)Q augmente à 120 d)Q atteint 150 Facteurs principaux déterminants de l'élasticité-prix de la demande : ● la part du revenu du consommateur consacrée à l'achat du bien : plus le pourcentage de revenu dépensé pour une marchandise est élevé, plus élastique sera la demande pour ce bien. ● l'existence ou non de proches substituts : plus le nombre de marchandises substituables au bien considéré est élevé, plus la demande pour ce bien est élastique. Utilité opérationnelle du concept d’élasticité-prix ●Pour une entreprise : anticiper l’impact d’une modification de ses prix sur son chiffre d’affaires - Si ep < - 1 : hausse de p => chiffre d’affaires (CA)diminue - Si -1 < ep < 0 : hausse de p => CA augmente - ●Pour l’état : anticiper l’impact d’une hausse de prix (via les taxes) sur la consommation d’un produit ou sur les recettes fiscales : - Si ep < - 1 : hausse des taxes => Q diminue (effet santé publique) - Si -1 < ep < 0 : hausse des taxes => augmentation des recettes fiscales 1.6.2. L’élasticité-revenu Le coefficient d'élasticité-revenu de la demande (eqR) mesure la variation en pourcentage des quantités due à une variation en pourcentage du revenu des consommateurs Economie Politique 26 Julie Paternotte ● Biens inférieurs: un accroissement du revenu provoque une diminution de la consommation du bien considéré :eqR < 0 ● Biens normaux : un accroissement du revenu provoque une augmentation de la consommation ✓ Biens supérieurs (dits aussi ‘de luxe’) : un accroissement du revenu provoque une augmentation plus que proportionnelle de la consommation du bien considéré ✓ Biens de nécessité:un accroissement du revenu provoque peu d’augmentation de la consommation du bien considéré (compris entre 0 et 1) 1.6.3. L’élasticité croisée Le coefficient de l'élasticité croisée de la demande d'un bien 1 par rapport à un bien 2 (eq1p2) mesure la variation, en pourcentage, de la quantité de 1 achetée par unité de temps due à une variation donnée, en pourcentage, du prix de 2. Ex: prix du café augmente quel impact ça a sur la quantité consommée de thé ? Un prix qui augmente fait augmenter la quantité consommée d’un autre bien (moins cher, qui lui, n’augmente pas) dans ce cas ci le thé. ●Si 1 et 2 sont substituables, eq1p2 est positif, ●Si 1 et 2 sont complémentaires, eq1p2 est négatif. 2. L’offre 2.1. L’offre individuelle ● Offre individuelle (émanant d’une seule entreprise) : formée par les quantités qu’une entreprise est disposée à vendre en fonction des différents prix possibles, ceteris paribus ● En d’autres termes, elle exprime la relation entre le prix et la quantité offerte d’un bien ou d’un service par un producteur 2.1.1 Disposition à accepter et prix de réserve La fonction d’offre d’une entrepise peut être interprétée comme une fonction de sa disposition à accepter (DAA), c’est-à-dire de son prix de réserve « plancher » ● La disposition à accepter correspond au “prix de réserve plancher” c’est-à-dire le prix minimum auquel, et au-dessus duquel, une entreprise est prête à vendre le produit, quelles que soient les circonstances (voir point 8.1 Core econ) 2.1.2. Le surplus du producteur ● Comme pour le consommateur, le producteur est censé retirer un “surplus” de sa participation au marché. ● Le surplus du producteur est mesuré par la différence entre sa DAA et le prix du marché ● En d’autres terms, c’est la somme sur toutes les unités vendues du prix auquel l’entreprise vend le bien moins le prix minimum auquel elle aurait été prête à vendre ce même bien. Economie Politique 27 Julie Paternotte 2.1.3 La “loi” de l’offre Explications de la « loi de l’offre » ● le vendeur, dont la motivation est de maximiser son profit, tend à offrir une plus grande quantité de bien lorsque le prix de ce dernier s’accroît ou est élevé. Il pense ainsi pouvoir réaliser un profit plus grand. ● comme chaque unité supplémentaire à produire accroît le coût de production, le prix doit luimême être plus élevé pour couvrir cette dépense supplémentaire et inciter de la sorte le producteur à produire davantage. 2.2. L’offre du marché L'offre du marché est constituée par l'ensemble des quantités offertes, aux différents prix possibles, par tous les vendeurs de ce bien. ● Elle est obtenue en agrégeant, horizontalement, toutes les offres individuelles. ● Elle est également croissante : une hausse du prix va conduire les producteurs existants à accroître leurs offres individuelles et de nouveaux vendeurs vont apparaître sur le marché attirés par la perspective de profit. 2.3. Les autres variables influençant l’offre 1. Nombre de producteurs 2. Progrès technologique 3. Prix des facteurs de production 4. Prix des produits connexes (le prix des produits substituts) 5. Taxes et subventions 6. Attentes quant à l’évolution du prix du bien 2.4. L’élasticité-prix de l’offre ●L'élasticité-prix de l’offre indique le degré de sensibilité de l’offre d'un bien par rapport à son prix. ●Si je fais varier le prix à la hausse (offre) la quantité offerte va augmenter ●Elle mesure la variation en pourcentage des quantités offertes, par unité de temps, résultant d'une variation donnée en pourcentage du prix du bien, toutes autres choses étant égales. L’offre d'un bien, en un point, est dite ● élastique par rapport au prix si ep >1 : dans ce cas, une variation de prix engendrera une variation en même sens et plus importante de la quantité offerte; ● inélastique par rapport au prix si 0 < ep < 1 ; les quantités offertes sont peu sensibles à une variation du prix Economie Politique 28 Julie Paternotte ● d'élasticité unitaire si ep = 1 : ● parfaitement élastique lorsque ep = infini (Offre horizontale) ● parfaitement inélastique lorsque ep = 0 (Offre verticale) Facteurs déterminants de l'élasticité-prix de l’offre Principalement la durée de la période considérée. 1. Période infra-courte : l'offre est fixe 2. Période courte : l'offre peut s'adapter partiellement (cfr. Facteurs de production variables) 3. Période longue : l'offre peut s'adapter totalement. (en investissant dans de nouvelle technologie (ex: voiture électrique) 3. Marché et prix d’équilibre 3.1. Le concept de marché ● Chaque acheteur aimerait trouver un vendeur ayant un prix de réserve bas et chaque vendeur aimerait trouver un acheteur ayant une disposition à payer élevée. Avant de conclure une vente avec un partenaire commercial, chaque partie aimerait donc connaître les autres opportunités d’échange. ⇒ l’intérêt des “marchés” selon la théorie dominante, c’est d’organiser la rencontre entre de nombreux vendeurs et acheteurs dans un même lieu où ils peuvent négocier ⇒ A market is a way of connecting people who may mutually benefit by exchanging goods or services through a process of buying and selling. 3.2 Le modèle de Marshall 3.2.1 L’équilibre entre l’offre et la demande L’équilibre est atteint lorsque le prix est tel que la quantité demandée est égale à la quantité offerte. Equilibre (d’un marché) : Un état d’un marché dans lequel les quantités vendues et achetées ainsi que le prix de marché ne changent pas, à moins qu’il y ait un changement dans les coût sousjacents, les préférences ou d’autres déterminants du comportement des acteurs du marché. 3.2.2 Toute autre situation est une situation de déséquilibre * Le cas de l’excédent d’offre (ex: les tomates en été) * Le cas de la pénurie d’offre (ex: les logements sociaux à Bruxelles) Economie Politique 29 Julie Paternotte Lorsque les marches sont parfaitement concurrentiels, les prix tendent à s’ajuster automatiquement de manière à ce que la quantité offerte soit égale à la quantité demandée => Les marches sont autorégulateurs L’équilibre concurrentiel décrit par Marshall n’est en réalité atteint que si et seulement si les participants sont preneurs de prix : il y a tellement de concurrence que la meilleure attitude est de commercer au même prix. Acheteurs et Vendeurs sont libres de choisir un autre prix, mais ils n’en tireraient aucun avantage Preneur de prix : Caractéristique des producteurs et des consommateurs qui ne peuvent pas bénéficier d’une transaction à un prix autre que celui à l’équilibre du marché concurrentiel. Ils n’ont aucun pouvoir pour influencer le prix du marché. 3.3 Equilibre et bien-être ● Pour les économistes néoclassiques, le surplus permet de mesurer le gain d’une participation au marché. Il est une mesure du “bien-être” ● Le surplus total est la somme du surplus des consommateurs et du surplus du producteurs. ● Il est optimal lorsqu’on atteint l’équilibre concurrentiel Pour tout prix différent du prix d’équilibre concurrentiel, il y a une perte de surplus total. Efficacité au sens de Pareto ● L’allocation d’équilibre concurrentiel sur le marché est telle qu’il n’est pas possible d’améliorer la situation d’un consommateur ou d’une entreprise (c’est-à-dire d’augmenter le surplus de qui que ce soit) sans dégrader celle d’au moins une autre personne. ● Cette allocation d’équilibre est dite efficace au sens de Pareto ● Pareto-efficace : Une allocation ayant la propriété qu’il n’y a aucune allocation alternative techniquement possible qui serait plus avantageuse pour au moins une personne sans que quelqu’un d’autre n’en pâtisse.. Perte sèche = Une perte de surplus total par rapport à une allocation Pareto-efficace Economie Politique 30 Julie Paternotte 3.4. Les changements d’offre et de demande Tout déplacement de O et/ou D entraînera automatiquement un changement de la position d'équilibre. * Cas d’une hausse de la demande * Cas d’une hausse de l’offre * Cas dune diminution de l’offre et de la demande ● Lorsque l’offre et la demande se déplacent ensemble, l’impact sur Pe et Qe est déterminé par: - L’ampleur des déplacements - L’élasticité au prix des vendeurs et des acheteurs - Le temps Economie Politique 31 Julie Paternotte 3.5 L’équilibre et les prix dans la réalité Dans la pratique, l’équilibre n’est que très rarement atteint : - la régulation des prix par le marché et le retour automatique à l’équilibre supposent qu’aucun facteur ne vienne entraver la flexibilité des prix ⇒Deux conditions : 1. être en concurrence parfaite, avec des acteurs économiques « preneurs de prix » 2. Aucune intervention de l’Etat. ● Ces deux conditions, surtout la première, sont rarement vérifiées ● Par ailleurs, dans la vie courante, les prix présentent une certaine « viscosité » (ex. temps nécessaire pour adapter les prix sur les étiquettes des produits). ● Dans la pratique, les prix sont fixés : - Par rapport aux coûts des entreprises (coûts de revient, coûts direct, seuil de rentabilité) - Par rapport à la concurrence 3.6. Prix plafonds et prix planchers Les prix d’équilibre peuvent être trop élevés pour permettre l’accès au marché de certains consommateurs ou trop bas pour permettre à certaines entreprises d’être « rentables » ⇒Intervention de l’Etat ⇒EX : prix plafonds et prix planchers • Fixation d’un prix plafond (ex : les logements sociaux) Prix plafond: Objectif = limiter les prix pour faciliter l’accès des consommateurs aux produits/ services. • Fixation d’un prix plancher (ex : la Politique Agricole Commune, PAC) Prix plancher: objectif= assurer la rentabilité de l’activité économique. Economie Politique 32 Julie Paternotte Thème 4bis : L’offre et la théorie du producteur 1. Introduction Hypothèse: l’objectif économique de l’entreprise rationnelle = maximiser son profit Profit = Revenu Total – Coût total Revenu Total (recettes totales, chiffre d’affaires): Le montant que l’entreprise reçoit de la vente de sa production = P.Q Coût total : Le montant que l’entreprise supporte pour acquérir tous les facteurs de production nécessaires à la production de son bien/service. ⇒L’offre d’une entreprise est soumise à trois types de contraintes : 1. Une contrainte technique : quels facteurs de production utiliser ? 2. Une contrainte économique : quels sont les coûts associés à ma production ? 3. Une contrainte de « marché » : à quel prix vendre? 2. La théorie de la production et la contrainte technique L’entreprise doit choisir la combinaison de facteurs de production la plus efficace pour réaliser sa production Fonction de production = les combinaisons de facteurs de production qui sont possibles et qui permettent d’atteindre le volume de production maximum Ex : fonction de production d’Alexei : traduit le nombre d’heures passées chaque jour à étudier (son facteur travail) en une note sur 100 (sa production) 2.1. La contrainte technique à court terme ● La production ne peut varier que si l’on modifie les facteurs de production variables (les autres facteurs restant fixes) Productivité = Un rapport entre une quantité de richesses produites et un des moyens utilisés pour la créer (les autres étant constants) Différents types de productivité ● Productivité totale = production totale réalisable à partir d’un seul facteur de production, les autres restants constants. Ex. : productivité physique totale du travail (L) = PTL = q ● Productivité moyenne = production par unité du facteur de production étudié. Ex. : productivité physique moyenne de L = PML = q/L = pente d’une corde partant de l’origine vers la courbe Productivité marginale = production réalisée par une unité supplémentaire du facteur de ● production étudié. Ex. : productivité physique marginale de L : PmL= Δq/ΔL = pente de la courbe Exemple: Fonction de production d’un fermier : décroissance de la productivité moyenne du travail. Economie Politique 33 Julie Paternotte La trappe de Thomas Malthus Première idée : PM est décroissante L ●Si L (quantité de travail) augmente alors que le facteur “terre” est fixe et/ou que la qualité des terres mises en culture diminue alors PM diminue L ●Si PM diminue alors le revenu du travail diminue L Deuxième idée : l’augmentation du niveau de vie rendue possible par exemple par le progrès technologique entraîne la croissance démographique La combinaison de la décroissance de la productivité moyenne du travail, d’une part, et de l’effet de revenus plus élevés sur la croissance démographique, d’autre part, implique qu’à très long terme, le revenu des fermiers n’augmente pas sous l’effet du progrès technologique. Pourquoi la population est-elle plus importante avec le nouvel équilibre ? •La production par fermier est maintenant plus élevée pour tout nombre de fermiers. La population ne revient pas à son niveau initial, car le revenu est au-dessus du niveau de subsistance. •Une meilleure technologie offre un revenu de subsistance pour une population plus grande. •L’impact majeur à long terme de l’amélioration de la technologie dans ce monde malthusien a donc été une augmentation de la population. La loi du produit (rendement ou productivité) marginal décroissant : ●A partir d'un certain niveau de production, la productivité marginale d'un facteur de production est une fonction décroissante de la quantité utilisée de ce facteur ●C’est une conséquence de l’existence de certains facteurs de production fixes dans le court terme ●C’est ce qui explique que la fonction de production soit concave ● La productivité du travail augmente avec le stock de capital et avec le progrès technique ● Les salaires (et donc le niveau de vie) et la productivité du travail sont étroitement liés : le salaire (coût) est au plus égal à la recette procurée par le travail (P.PmL) ● Les salaires ne peuvent donc augmenter que si la productivité du travail augmente ⇒Au coeur du modèle capitaliste (productiviste) : les gains productivités ⇒Idée : plus il y a des gains de productivités, plus les salaires augmentent, plus la population s’enrichit … ⇒MAIS la répartition des gains de productivité est de moins en moins égalitaire Economie Politique 34 Julie Paternotte 2.2. La contrainte technique à long terme A long terme, l’entreprise peut faire varier tous les facteurs de production pour adapter son offre ⇒Concept de « Rendements d’échelle » On mesure l'effet sur la production d'une variation proportionnelle et simultanée de l’ensemble des facteurs de production. 3. Les coûts de productions 3.1 Les différents types de coûts à court terme ● Coûts fixes (CF): ne varient pas avec Q ● Coûts variables (CV) : varient avec Q ● Coût total = CT = CF + CV ● Coût moyen : indique le coût total par unité de bien produite = CT/Q ● Coût marginal : mesure la variation du coût total lorsque la production varie d’une unité = ∆CT/ ∆Q 3.2. Les différents types de coûts à long terme ● A long terme, tous les coûts sont variables ● Apparition de phénomènes d’économies et de déséconomies d’échelle Economies d'échelle : CM à long terme diminue lorsque la capacité de production augmente. -avantages de la division du travail => la spécialisation -le coût du capital (ex. : bâtiments) augmente que proportionnellement par rapport au volume produit ; -certaines technologies ne sont rentables qu'à partir d'une certaine taille; -les coûts de R&D sont des coûts fixes que l'on peut répartir sur plus d'unités produites ; -l'augmentation de la taille de l'entreprise la rend plus crédible d’où accès + facile aux subventions, + de poids p/r aux fournisseurs … Déséconomies d’échelle : le CM à long terme augmente: -l'augmentation des coûts de transport (ont fortement baissé ces dernières années); -le poids croissant des fonctions de contrôle, de coordination, d'administration, .. 4. La théorie du producteur et l’offre Une production peut être techniquement possible et se dérouler dans des conditions économiques acceptables, encore faut-il s’assurer que le volume produit est celui qui maximise le profit. => L'équilibre du producteur = niveau d'output rendant maximum son profit Condition nécessaire de l'équilibre du producteur : Rm=Cm ●Avec Rm = recette marginale = Δ des recettes engendrée par la vente d’une unité de produit supplémentaire ●Si Rm = Cm : l’entreprise peut accroître son profit en augmentant ou diminuant son output Economie Politique 35 Julie Paternotte En définitive : ●L’offre de l’entreprise représente les différentes quantités de produits que l’entreprise accepte de vendre sur le marché en fonction du prix qu’elle peut en tirer. ●En d’autres termes, l’offre est constituée par les différents points d’équilibre de l’entreprise calculés en fonction du prix pratiqué sur le marché pour le produit considéré. Economie Politique 36 Julie Paternotte Thème 5 : De la concurrence et du monopole RAPPEL Selon le courant économique dominant : 1. le prix se forme à la rencontre entre l’offre et la demande 2. la libre variation des prix permet d’égaliser la quantité demandée et la quantité offerte 3. L’équilibre suppose toutefois que le marché soit parfaitement concurrentiel : les acheteurs et les vendeurs sont si nombreux qu’aucun d’entre eux ne peut influencer le prix du marché ou les quantités échangées. 1.Les hypothèses du marché « parfait » Hypothèses néoclassiques : 1. Atomicité de l'offre et de la demande 2. Homogénéité du produit 3. Transparence du marché 4. Mobilité parfaite des offreurs et des demandeurs ⇒ Les entreprises en concurrence pure et parfaite sont des « price takers » Dans la réalité : ●L’atomicité du marché est un leurre (remise en cause de l’hypothèse d’atomicité) ●Il existe de nombreuses barrières à l’entrée (économiques, juridiques, institutionnelles) et à la sortie (« sunk costs ») ⇒La concurrence pure et parfaite est un modèle théorique « idéal » ⇒Les marchés réels sont souvent « imparfaits » => Marché « imparfait » : un participant au marché dispose d’un pouvoir plus ou moins important sur le prix ou les quantités échangées. Marchés imparfaits (tableau de Stackelberg) 2. La concurrence pure et parfaite ⇒En concurrence parfaite, à l’équilibre : P = Rm = Cm la firme prend le prix du marché comme donné pour max son profit et choisir la Q qu’elle va offrir Economie Politique 37 Julie Paternotte 2.1 Les différents équilibres L’équilibre à court terme d’une entreprise en concurrence parfaite A long terme Une entreprise n’est viable que si elle fait des bénéfices c’est-à-dire ⬄ RT – CT > 0 ⬄ p*Q – CM*Q > 0 ⬄ Q* ( p – CM) > 0 ⬄P > CM ⬄ A long terme, l’entreprise en concurrence pure et parfaite n’entre (ou ne reste sur le marché) que ⬄ le prix du marché est au minimum égal à son coût moyen de production ⬄ L’entreprise a alors dépassé son seuil de rentabilité (break-even point) c’est-à-dire le niveau de production à partir duquel elle commence à faire des bénéfices ⬄ Au seuil de rentabilité : RT = CT et P = CM Equilibre du secteur à long terme Si secteur en bénéfice => attire d’autres entreprises => Offre augmente ⇒ P diminue (Si D cst) et CT augmentent ⇒ Les bénéfices se réduisent jusqu’à leur élimination Si secteur en perte => disparition de certaines entreprises => Offre diminue ⇒ P augmente (si D = cst) et CT diminuent ⇒ Les pertes se réduisent jusqu’à profit nul L’équilibre du marché à long terme A long terme, dans un secteur en concurrence pure et parfaite, les profits économiques sont nuls et les entreprises atteignent leur niveau de production économiquement efficace Profits économiques nuls : il ne reste plus rien à l’entreprise lorsqu’elle a rémunéré tous ses facteurs de production (y compris versé les dividendes à ses actionnaires) au prix du marché. 2.2 Les effets de la concurrence pure et parfaite ● Elle favorise l’innovation ● Elle empêche les entreprises de pratiquer des prix élevés ● Elle garantit une utilisation efficace des ressources` MAIS…. La concurrence a besoin d’être contrôlée afin d’éviter les tricheurs ⇒ Nécessité de diverses réglementations : 1. droits de propriété ; 2. protection des consommateurs ; 3. politiques nationales et européennes de la concurrence. 3. Le monopole Une entreprise est en situation de monopole lorsque : 1. Elle est seule à vendre son produit ou son service sur le marché 2. Son produit ou service n’a pas de substituts directs Economie Politique 38 Julie Paternotte =>le monopole peut exercer son contrôle sur le prix du bien : il est « price maker » 3.1. La source des monopoles = existence de barrières à l’entrée : 1. Technologiques => monopole naturel. Ex. : Télécommunications 2. Etatiques => monopole institutionnel Ex.: +/- transport passager SNCB 3. Image de marque/savoir-faire => monopole de fait . Ex. : Microsoft 4. Brevets => monopole réels . Ex. : Solvay 5. Contrôle d’une ressource => monopsome. Ex. : De Beers – Diamant 3.2 La demande pour un monopoleur A l’équilibre …. Le monopoleur : 1. pratique un prix supérieur au prix de concurrence (P > Cm) ; 2. N’alloue pas les moyens de façon efficace (P>Cm) => il pourrait davantage rémunérer ou utiliser de facteurs de production 3. réalise un surprofit (PLT>CMLT) 3.3 La réalité des prix monopolistiques En général, les monopoleurs pratiquent des prix inférieurs à ceux qu'ils pourraient exiger pour maximiser leurs profits : ❑ Soit de manière volontaire (cfr. « stay out price ») pour faire face à la concurrence potentielle d’autres firmes ou de produits substituts ; ❑ Soit de manière autoritaire : l’Etat impose un prix maximum ou des taxes 3.4. Les politiques économiques vis-à-vis des monopoles Un gouvernement peut réagir de quatre manières par rapport aux monopoles : 1.Nationaliser les monopoles privés et les transformer en entreprises publiques lorsque le bien est d’”utilité publique” 2.Ne rien faire : tolérer les monopoles « non nuisibles » 3.Réglementer les prix pratiqués 4.Elaborer des politiques de concurrence. 3.5 Politique de concurrence BUT : combattre les abus de monopole De telles lois permettent au gouvernement : 1. d’empêcher certaines fusions d’entreprises (ex. : domaine brassicole, sidérurgique) ; 2. De démanteler les monopoles qui abusent de leur pouvoir (ex. Microsoft) ; 3. De punir les entreprises qui ont des comportements non-concurrentiels (ex. Fudji-Siemens) Economie Politique 39 Julie Paternotte 4. L’oligopole Se caractérise par un nombre restreint d'entreprises qui vendent des produits différenciés ou indifférenciés sur des marchés dont l'accès est relativement difficile. 5. La concurrence monopolistique Remise en cause de l’hypothèse d’homogénéité => La concurrence monopolistique est une structure de marché très fréquente, qui se caractérise par un grand nombre d'entreprises vendant des produits différenciés. La concurrence monopolistique présente certaines caractéristiques : 1. du modèle concurrentiel : les entreprises sont nombreuses => elles possèdent une influence négligeable les unes sur les autres ; ententes quasiment impossibles; 2. du monopole : différenciation des produits =>l’ entreprise détient une certaine liberté quant à la fixation de son prix; "pouvoir monopolistique" limité par l'existence de substituts proches. Economie Politique 40 Julie Paternotte Thème 6 : Le circuit économique et la production nationale Introduction ● La macroéconomie s’intéresse au fonctionnement de l’économie dans son ensemble et aux relations entre les agents regroupés en grandes catégories. ● La comptabilité nationale : ▪ instrument de diagnostic de la santé économique d'un pays. ▪ évalue le PNB, mesure de la performance d’une économie ▪ répertorie les flux qui circulent entre agents macroéconomiques au cours d’une période donnée. Les performances d’une économie : le carré magique de Kaldor Présentation synthétique des résultats économiques d’un pays à partir de 4 variables macroéconomiques clefs reprises dans la comptabilité générale : 1. Taux d’inflation 2. Déficit public 3. Balance extérieur 4. Taux de chômage Et ce dans le contexte d’un taux de croissance du PNB réel ou PIB réel donné. 1. Les agents économiques Le “Système européen des comptes nationaux et régionaux” (SEC) distingue 6 grands secteurs institutionnels, sur base de leurs fonctions et objectifs principaux 1. les ménages (y compris les “indépendants”), 2. les administrations publiques (pouvoir fédéral, communautés, régions, pouvoirs locaux) 3. les entreprises financières (BNB, fonds monétaire, établissements de crédit, autres organismes financiers) 4. Le reste du monde qui regroupe tous les agents qui ne résident pas dans le pays. 5. Les institutions sans but lucratif au service des ménages (syndicats, groupements professionnels, ..) 6. Les entreprises non financières qui peuvent être réparties selon : ● Secteur marchand/non marchand (non exclusion, non rivalité) ● Secteur primaire, secondaire, tertiaire ● Grandes entreprises, PME, TPE 2. Le circuit économique 2.1. Circuit économique « simplifié » Soit une économie de marché dans laquelle n’interviennent que deux acteurs économiques : les ménages et les entreprises Fonctionnement d’une économie de marché (modèle simplifié) Economie Politique 41 Julie Paternotte 2.2. Le circuit économique selon Keynes Dans un circuit « simplifié » : PN = RN = C ⇒ Tout ce qui est produit génère des revenus qui sont consommés en achats de biens et de services produits par les entreprises ⇒ Lecture du PNB à partir de trois approches 2.3. Circuit économique « complexe » Complexifions le modèle simplifié en intégrant dans l’analyse d’autres acteurs économiques: 1. Les institutions financières 2. L’Etat 3. Le reste du monde (RDM) 3. Trois approches pour la production nationale Il existe trois approches du PNB ou PIB, càd trois manières de parler de la situation économique d’un pays. A savoir: 1.approche production 2.approche dépense 3.approche revenu 3.1.Le PNB par l’approche production ● Cette approche met en lumière le processus de formation du produit national ● Dans l’optique production, le produit national est défini comme la somme des valeurs (prix) des biens et des services MAIS Problème des « doubles comptages » - Cfr. comptabilisation des produits intermédiaires ⇒On privilégie une approche par la valeur ajoutée ⇒PNB= ΣVA brutes au prix du marché de toutes les entreprises Economie Politique 42 Julie Paternotte A quoi sert la valeur ajoutée ? A rémunérer l’ensemble des facteurs de production : ● (travail) => salaires ● (capital) => loyers, rentes, dividendes ⚠ ATTENTION⚠ : en économie, le bénéfice distribué (dividendes) et le bénéfice réservé (fonds propres) constituent une rémunération du facteur de production « capital » => VA = somme des revenus 3.2. Le PNB par l’approche revenus ● permet d’évaluer les revenus générés par l’activité de production et de voir comment ils sont répartis entre les acteurs. ● Le produit national = somme des revenus des facteurs de production engagés au cours de la période (salaires, traitements, rentes, loyers, dividendes, …) dans la production de biens ou de services => on ne tiendra donc pas compte, par exemple, des héritages). 3.3 Le PNB par l’approche dépenses ● Cette approche s’intéresse à l’utilisation qui est faite des revenus engendrés par la production ● Celle-ci est la valeur non pas des biens produits mais au contraire de ce qui est consommé. Dans une économie ouverte, le revenu national est affecté à : 1. Des dépenses intérieures (demande nationale) : ● C : consommation finale des ménages ● I : investissement ● G: consommation courante et investissement public 2. Des dépenses extérieures (demande extérieure) ● X - M: exportations nettes => PNB = C + I + G + X - M Les trois approches donnent le même résultat !! PN = Σ V.A. V.A. = rémunération des facteurs de production RN = PN 4. Les différentes mesures de la production nationale 4.1. Produit intérieur et produit national 1. Produit intérieur (PI) : mesure la valeur de la production réalisée dans une économie, quelle que soit l’origine des facteurs de production utilisés (le critère de mesure est celui de la territorialité) ; 2. Produit national :mesure la valeur de la production réalisée grâce à la mise en oeuvre de facteurs de production appartenant à des acteurs économiques nationaux, sur le territoire national ou à l’étranger (le critère retenu est celui de la nationalité). 4.2. Contribution nette en provenance de l’étranger CNE (ou solde des revenus primaires reçus du reste du monde) = revenus des facteurs reçus du RDM – revenus versés au RDM ⇒PN = PI + CNE = C + I + G + (X-M) + CNE ⇒Si CNE >0 => PI < PN : le pays reçoit plus du RDM qu’il ne lui verse. Economie Politique 43 Julie Paternotte En 2015 (chiffres en millions d’euros. Source : BNB, Bulletin statistique 2017-III) ● PIB = 410.351 149 ● CNE = ● PNB = 410.500 => En 2015, la Belgique a « reçu » plus de revenus en provenance du RDM qu’elle n’en a versé 4.3. Production brute et production nette On peut distinguer : ● les investissements bruts qui couvrent tous les investissements réalisés au cours d’une période donnée (qu’ils s’agissent d’investissements nouveaux ou de remplacement) ; ● les investissements nets qui conduisent à une augmentation de la capacité de production de l’économie (= les nouveaux investissements). En général, les entreprises ont recours à la technique de l’amortissement pour faire face à l’usure de leur stock de capital. On peut alors écrire : I = I – usure = I – Am N B B PNN = C + I + G + (X – M) + CNE N PNB = C + I + G + (X – M) + CNE B PNN = PNB – Am = RN (Y) ● L’investissement est le fait des entreprises. Une exception : un ménage qui construit un logement participe à l’augmentation de la capacité productive de la nation et donc “investit”. ● Les variations de stocks sont considérées comme des investissements. Les stocks requièrent des modes de financement identiques à ceux des autres postes du capital économique => I = FBCF + Δ st 4.4. Tableau récapitulatif 4.5. Produit nominal, réel et déflateur Le PIB en valeur est la somme des quantités de biens produits, multipliée par leur prix courant (en vigueur pendant la période analysée) ⇒ Le PIB en valeur* peut augmenter : ● Soit parce que la production de biens augmente ● Soit (et/ou) parce que le prix des biens augmente * Synonymes : PIB nominal, PIB à prix courants Pour mesurer l’évolution de la production au cours du temps, il faut éliminer l’effet de la hausse des prix ⇒ On définit le PIB en volume*, c’est-à-dire le PIB ajusté de l’évolution générale des prix – l’inflation ⇒ Lorsqu’on retire l’effet de l’inflation, on dit que l’on déflate * Synonymes : PIB réel, PIB à prix constants Economie Politique 44 Julie Paternotte Le déflateur du produit national, Δp Δ PNréel = Δ PNnom - Δp ● En théorie, le déflateur mesure la variation des prix de tous les produits et services fabriqués dans une économie au cours d’une période donnée. En réalité, on se réfère à l’indice des prix à la consommation (IPC). ● Cette approche par le déflateur peut être utilisée pour mesurer l’évolution “en volume” de toute autre valeur économique. Ex. : Δ taux d’intérêtréel = Δ taux d’intérêtnom - Δp PIB en volume de la Belgique (base 100 de 2012) en millions d’euros 5. PIB et bonheur L’indicateur de croissance le plus utilisé = taux de croissance annuel moyen du PIB réel MAIS aujourd’hui largement contesté : 1. Ne s’appuie que sur les activités déclarées prises en compte dans la comptabilité nationale et donc n’intègre pas la totalité des activités productives (ex. : travail et production domestiques, bénévolat, travail « au noir », …) 2. Ne permet pas d’appréhender les inégalités sociales (même calculé par personnes, le PIB ne calcule qu’une moyenne) 3. Ne tient pas compte de la valeur sociale des activités (ex : pas de différence entre la production d’une usine de cigarettes et celle d’un hôpital) 4. N’intègre pas l’effet de l’épuisement des ressources, les dégâts causés à l’environnement, l’impact des catastrophes naturelles…. (suite à une marée noire, le PIB augmente !) ⇒Le PIB n’est pas un bon indicateur du « bonheur national » 6. Les autres indicateurs de « richesse » ● L’IDH est un indice composé qui mesure la qualité de vie moyenne de la population d'un pays. - Théoriquement, l'indice va de 0 à 1. - Il tient compte de trois dimensions du développement humain : ● espérance de vie à la naissance ; ● niveau de scolarisation, évalué à partir du taux d'analphabétisme et de la fréquentation des différents niveaux du système scolaire ; ● le standard de vie, calculé à partir du produit intérieur brut (PIB) par capita en tenant compte de la parité du pouvoir d'achat (PPA). ● La PPA sert « à mesurer le pouvoir d'achat relatif des monnaies de différents pays pour les mêmes types de biens et de services. Étant donné que le prix des biens et des services peut Economie Politique 45 Julie Paternotte varier d'un pays à l'autre, la PPA permet de comparer plus exactement le niveau de vie de différents pays. Pour estimer la PPA, on compare le prix d'articles analogues, mais comme les articles disponibles dans les différents pays et à différentes périodes ne sont pas identiques, ces estimations ne sont pas toujours solides. ● D’autres indicateurs alternatifs : - L’Indice de bien-être durable (IBED) - Le Bonheur National Brut (BNB) - ….. Parmi les problèmes posés par ces indicateurs : la pondération des différents critères …. ● 7. Un point de vue « non orthodoxe » La croissance c’est quoi ? Quand on parle de croissance non parle de l’augmentation du produit intérieur brut. Le PIB= La richesse d’un pays produite en une année (janvier-Décembre) Quand le PIB augmente, c’est la croissance. Si le PIB diminue alors c’est la décroissance et si celui-ci diminue pendant plusieurs trimestre on appelle alors ça la récession. (Fin 2008 et début 2009 nous avons connu la plus grande récession depuis la seconde guerre mondiale ) En Belgique, d’une part la banque national calcule le PIB sur une période écoulée et d’autre part, le bureau du plan essaie de prédire son évolution pour les périodes à venir. Ces informations sont transmises au gouvernement pour qu’il puisse boucler le budget national et administrer le pays. De grandes décisions se prennent donc sur base de ce calcul. IBEED (Indice de bien être économique durable) Tient compte de chiffres économique comme la consommation des ménages mais aussi des données telles que les inégalités des revenus et la déclaration de l’environnement. L’IBEED progresse beaucoup moins vite que le PIB en Belgique. Il diminue même fortement au début des années 2000. Pourtant, à ce jour, le PIB est toujours l’indicateur roi, à une exception près, le BNB (Bonheur national Brut) qui est composé: du développement économique durable, la préservation de l’environnement, la conservation de la culture et la bonne gouvernance. Le BNB ne remplace en rien le PIB, c’est la politique qu’a adopté le Bhoutan pour défendre sa culture et ses richesses. Economie Politique 46 Julie Paternotte Thème 7 : Croissance et développement 1.La croissance économique Définitions ● La croissance économique correspond à un accroissement de la production réelle d’une économie ● Simon Kuznets présente la croissance économique comme « la capacité permanente d'offrir à une population en augmentation, une quantité accrue de biens et services par habitant » => phénomène quantitatif, mesurable à partir d’un indicateur ● Selon François Perroux, la croissance économique est « définie par l'accroissement durable de la dimension d'une unité économique, simple ou complexe, réalisé dans des changements de structure et éventuellement de système, et accompagné de progrès économiques variables » ⇒Pour Perroux : 1. La croissance est un phénomène durable 2. La croissance nécessite des changements de structures de production 3. La croissance s’accompagne de progrès économiques (elle apporterait les « conditions matérielles du bonheur ») 2. Comment mesurer la croissance économique ? La croissance économique est habituellement mesurée par l’évolution du PIB réel (en volume) (Voir précédemment toutes les limites évoquées de cet indicateur) PIB réel de la Belgique 3. Les modalités de la croissance ● Croissance de la demande : D ➚ => O ➚ (cfr théorie keynésienne voir thème suivant) Demande globale : PIB = C + I + G + X – M ⇒Toute augmentation de C, I, G ou (X-M) est un facteur de croissance ● Croissance de l’offre O ! => D ! (cfr théorie classique voir thème suivant) 1. Croissance extensive : permise grâce à l’augmentation des quantités de facteurs de production utilisés 2. Croissance intensive : augmentation de la production à volume de facteurs de production identiques (grâce à des gains de productivité) Economie Politique 47 Julie Paternotte 4. Les cycles économiques Un cycle en économie est un concept qui définit les fluctuations de l'activité économique en les décomposant en une succession de phases clairement identifiables qui se répètent dans le temps de manière ordonnée. Remarques : ● On parle de « récession économique » lorsque l’on constate une baisse du PIB sur au moins 2 ou 3 trimestres consécutifs ● On parle de « dépression économique » lorsque l’activité chute de manière importante et durable 4.1. Différents cycles économiques ● Les cycles mineurs ou cycles Kitchin (+/- 40 mois) liés à la politique des entreprises en terme de variation des stocks ● Les cycles courts ou cycles de Juglar (6 à 10 ans). Origine : causes conjoncturelles ● Les cycles de longue durée ou cycles de Kondratiev (+/- 50 ans). Origine : innovations Cycles économiques 4.2. L’origine des cycles économiques ● Une cause exogène (indépendante de la sphère économique étudiée) ● Une cause endogène (innovation, augmentation des stocks suite à une baisse des taux d’intérêt, …) ● Une cause financière : en phase d’expansion les entreprises empruntent; en phase de dépression, elles se « désendettent » ce qui accentue la récession 5. Croissance et développement ● Le développement définit l’évolution qualitative d’un pays et se traduit par des évolutions démographiques, économiques, sociales ou culturelles. ● Le développement est généralement associé à la croissance, mais il peut y avoir croissance sans développement. Economie Politique 48 Julie Paternotte 6. Croissance et environnement Un constat indéniable : l’activité économique a un impact néfaste sur l’environnement naturel (destruction de la couche d’ozone, réchauffement climatique, atteinte à la biodiversité, épuisement des ressources naturelles…) Croissance et environnement : deux approches conciliables ? ● OUI => Théorie du développement durable ● NON => Théorie de la décroissance 6.1. Le développement durable ● 1987 : Rapport Brundland ("Notre avenir à tous ») issu des travaux de la commission des Nations unies pour l’environnement et le développement. ● Première définition officielle du développement durable : « Un mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures à répondre aux leurs ». ● Durable = conçu de manière à en assurer la pérennité du bénéfice pour les générations futures Les trois piliers du développement durable 6.2. La théorie de la décroissance ● Aujourd’hui, 20% de la population mondiale consomment 85% des ressources ● Des économistes plaident aujourd’hui pour une croissance raisonnée (ex. Joseph Stiglitz) ● Mouvement pour la décroissance : ● face aux effets néfastes de la croissance, la seule solution consiste à « décroître » en cherchant à produire et à consommer moins ● prône la « simplicité volontaire » ● vise à diminuer l’empreinte écologique de nos sociétés; … Economie Politique 49 Julie Paternotte Thème 8 : L’équilibre macro-économique Introduction Offre et demande globales* : équilibre ? Questions 1. Quel est le moteur de l’économie : l’offre globale ou la demande globale ? 2. L’offre globale est-elle toujours égale à la demande globale ? Si non, que se passe-t-il ? 3. * globale : synonymes : agrégée, totale ● Demande globale = la demande totale de biens et de services ● Offre globale = les divers niveaux de production réelle qui seront offerts à différents niveaux de prix ● Si l’offre globale n’est pas égale à la demande globale => - inflation : si D > O - chômage : si D < O ● EQUILIBRE = état « stable » ● Equilibre macroéconomique ⬄Offre globale=Demande globale Deux approches de l’équilibre macroéconomique ● L’approche classique ou « abstentionniste » ● L’approche keynésienne ou « volontariste » 1. L’approche classique ou « abstentionniste » Selon l’école classique, l’économie tend en permanence et automatiquement vers un équilibre général de plein emploi. OFFRE = moteur de l’économie 1.1. Mécanismes 1. Loi de Say : l’offre est toujours égale à la demande car la monnaie n’est qu’un simple intermédiaire, un simple instrument d’échange entre des « biens » 2. Les déséquilibres éventuels sont automatiquement résorbés grâce à un mécanisme d’ajustement par les prix. 3. Ces adaptations perpétuelles supposent une totale flexibilité des prix et nécessitent dès lors : ● qu'on soit proche d'une situation de concurrence parfaite (ce qui garantit la flexibilité des prix); ● que toutes les entreprises et tous les consommateurs se comportent de façon rationnelle. 4. L’équilibre général atteint est forcément un équilibre de plein emploi 5. L’équilibre général est obtenu lorsque tous les marchés de biens et des facteurs de production sont eux-mêmes en équilibre. 6. Les équilibres ainsi obtenus assurent un maximum de bien-être aux consommateurs et aux entreprises. 7. Pour ce faire, il faut toutefois que l’Etat n’exerce aucune influence sur les marchés. C'est pourquoi l'école classique libérale prêche l’abstentionnisme. 1.2. Critiques de l’équilibre général « classique » a. Les ajustements de prix ne sont pas automatiques ● Les situations de cce pfte n’existent que rarement ● « viscosité » des prix ● Une baisse de salaires peut provoquer une hausse de l’offre de travail ● I plus influencés par les anticipations que par l’évolution des prix => phénomène d’imitation ● Disparition des entreprises les plus petites Economie Politique 50 Julie Paternotte b. La théorie libérale ne tient pas compte des externalités négatives (ex : pollution, exploitation de la main d’œuvre, …) => calculs économiques faussés : ● Ne tiennent compte que des coûts privés et pas des coûts sociaux ● Exploitation non discernée des ressources naturelles ● Effets sur l’environnement souvent négligés c. La monnaie est plus qu’un instrument d’échange : ● But de thésaurisation ● But de spéculation => l’égalité entre offre et demande n’est pas systématiquement réalisée 2. L’approche keynésienne ou « volontariste » Keynes démontre qu'une économie peut être en équilibre sans pour autant que le plein emploi ne soit réalisé. DEMANDE = Moteur de l’économie 2.1. Les principes fondamentaux ● l'offre globale s'adapte à la demande globale et cette dernière peut être insuffisante pour que le plein emploi soit atteint. C'est donc la demande qui détermine le niveau d'emploi. ● les adaptations nécessaires à un retour à l'équilibre se font par des variations d'output (et non de prix). ● Les principes de l’équilibre macro-économique keynésien à partir du circuit économique ⇒Condition d’équilibre : DG = RN 2.2. Les conditions de l’équilibre selon Keynes 2.2.1. Dans une économie fermée privée DG = C + I RN = C + S ⇒DG = RN ⬄ I = S ⇒L’équilibre macroéconomique est atteint lorsque l’épargne des ménages est juste suffisante pour financer les investissements Economie Politique 51 Julie Paternotte Propensions marginales à consommer et à épargner ● La propension marginale à consommer (c) mesure la variation de la consommation lorsque le revenu varie de façon infinitésimale (1 euro) : c = ΔC/ΔRN = dC/dRN ● la propension marginale à épargner (s) mesure le taux de variation de l'épargne quand le revenu varie de façon infinitésimale : s = ΔS/ΔRN = dS/dRN Comme RN = C + S => c + s = 1 Pour Keynes : ● La propension marginale à consommer est décroissante (plus on est riche moins on consacre les hausses de revenu à la consommation) ● La propension marginale à épargner est croissante (plus on est riche plus on consacre une partie importante de ses hausses de revenu à l’épargne) Fonction d’investissement ● La décision d’investir dépend : - Du taux d’intérêt (« loyer » de l’argent) - Du rendement attendu de l’argent investi (efficacité marginale du capital) Rendement attendu dépend : ● - Des réductions de coûts - Des anticipations d’écoulement des produits => Pas de lien entre I et RN (I = donnée exogène = variable qui n’est pas déterminée par le modèle) Paradoxe de l’épargne ● Si tous les acteurs économiques accroissent individuellement leur épargne, l’épargne globale stagnera. En effet, ces suppléments d’épargne se feront au détriment de certains commerçants Economie Politique 52 Julie Paternotte qui verront leurs revenus diminuer. RN va dès lors baisser, ramenant l’épargne à son niveau initial. ● Ce “paradoxe de l’épargne” est un exemple type de sophisme de composition fréquent en économie : ce qui est vrai pour l’un ne l’est pas forcément pour tous => remise en cause de la thèse néoclassique 2.2.2. Equilibre en économie fermée « mixte » DG = C + I + G RN = C + S + T ⇒DG = RN ⬄ I + G = S + T ⬄ G - T = S - I ⇒L’équilibre macroéconomique est atteint lorsque un éventuel déficit public peut être financé par l’excédent d’épargne des ménages 2.2.3. Equilibre en économie ouverte mixte DG = C + I + G + X - M RN = C + S + T ⇒DG = RN ⬄ I + G + X = S + T + M ⬄ G - T = (S – I) + (M – X) ⇒L’équilibre macroéconomique est atteint lorsque un éventuel déficit public peut être financé par l’excédent d’épargne des ménages et/ou un emprunt sur le reste du monde 2.3 Le mécanisme de la demande globale O et D peuvent être en équilibre MAIS ● D peut être insuffisante => chômage => il faut augmenter D ● D peut être trop forte => inflation => il faut diminuer D Economie Politique 53 Julie Paternotte En cas de demande insuffisante (ou excessive), c’est l’Etat qui doit intervenir selon Keynes En agissant sur: C, I, G, X ou M Comment ? Actions sur les taux d’intérêt, sur les salaires, sur les dépenses publiques, … 2.4. L’effet multiplicateur Toute variation d’une des composantes de la demande globale a un impact démultiplié sur le niveau de la production nationale et donc sur le revenu national. ● Ex : multiplicateur de l’investissement Si c = 0,8 : ΔI = 10 => ΔRN = 10 => ΔC = 8 (et ΔS = 2) => ΔRN = 8 => ΔC = 6,4 (et ΔS = 1,6) => ΔRN = 6,4 => ΔC = … Au départ d’une augmentation des investissements de 10, on a provoqué une augmentation de RN de 10 + 8 + 6,4 + … = ΔI + ΔI.c + ΔI.c2 + … + ΔI.cn On obtient ainsi la relation suivante : où 1/(1-c) représente le multiplicateur de l'investissement, c'est-à-dire le nombre par lequel il faut multiplier le supplément d'investissement pour obtenir le supplément de revenu qu'il a induit. 2.5. Mesures « keynésiennes » Lorsque l'équilibre se réalise alors que le chômage est important, l'Etat doit, selon Keynes, intervenir pour stimuler la demande totale. Il pourra le faire principalement : ● en favorisant les investissements de capacité, par exemple en accordant des bonifications d'intérêts, des exonérations fiscales, des primes; Economie Politique 54 Julie Paternotte ● en augmentant les dépenses publiques, principalement en investissements tels que des grands travaux (routes, gares, ponts, …). En économie fermée … ● En équilibre en sous-emploi => augmentation générale des quantités produits et nouvel équilibre plus proche du plein emploi ● En équilibre proche du plein emploi => l’augmentation de la demande sera suivie par une augmentation des quantités produites de biens et de services dans certains secteurs et par une hausse de prix dans d'autres ● Si l'économie est déjà à l'équilibre en plein emploi => L'augmentation de la demande aura pour seul effet une hausse généralisée des prix En économie ouverte .. ● Si l'on travaille en économie ouverte, la demande globale augmentera si les exportations nettes augmentent. L'Etat peut stimuler cette demande en créant de la monnaie ou en facilitant le crédit. Son action ne sera toutefois bénéfique pour l'économie nationale que si elle aboutit à accroître les exportations. Or, ces dernières dépendent de l’étranger. Economie Politique 55 Julie Paternotte Thème 9 : Le chômage 1. Lien chômage/croissance Le chômage est fortement tributaire de l’activité économique : ● Si l’activité économique est florissante, la production globale augmente entraînant une hausse de l’emploi ● Si l’activité économique diminue, la production se réduit et l’emploi diminue On dit que le chômage est contracyclique MAIS les entreprises ne réduisent ou n’augmentent leurs effectifs qu’avec un certain retard par rapport à la conjoncture ⇒chômage = indicateur retardé de l’activité économique Loi d’Okun (1962) : relation linéaire empirique entre le taux de croissance de la production et le taux de chômage croissance de la demande croissance de la production hausse de l’emploi baisse du chômage ● Pour les Etats-Unis, Okun conclut sur base des analyses qu’il réalise sur la la période 1947 – 1960 qu’une hausse de 1 point du taux de chômage est associée à une baisse de 3 % du PIB réel. 2.Taux d’activité, d’emploi, de chômage ● Le taux d’activité est le rapport entre l’ensemble de la population active et la population en âge de travailler. ● Le taux d’emploi est le rapport entre la population active occupée et la population en âge de travailler. ● Le taux de chômage correspond au rapport entre la population au chômage et la population active. Economie Politique 56 Julie Paternotte ● La population en âge de travailler comprend toutes les personnes âgées de 15 à 64 ans. En Belgique, cette fourchette n’est pas totalement pertinente puisque l’obligation scolaire se prolonge jusqu’à 18 ans. On la retient cependant pour faciliter les comparaisons internationales ● C’est par rapport à cette population que l’on calcule les taux d’activité et d’emploi, qui sont de ce fait, pour la Belgique, légèrement sous-évalués ● La population active d’un pays est composée de tous les habitants de 15 à 64 ans qui travaillent ou sont à la recherche d’un emploi. Elle comprend les travailleurs salariés et non salariés (indépendants et aidants) qui résident dans le pays, mais pas les travailleurs qui sont occupés sur le territoire de ce pays sans y habiter. ● La population active inoccupée ou au chômage regroupe les personnes disponibles pour travailler et à la recherche d’un emploi; qu’elles bénéficient ou non d’allocations ne fait pas de différence selon la définition du Bureau international du travail (BIT) Economie Politique 57 Julie Paternotte 3.Différents types de chômages ● chômage frictionnel, lié aux délais d’ajustement de la main-d’œuvre d’un emploi à l’autre (+/- 3 à 4%) (le taux de chômage n’est jamais = 0) ● chômage conjoncturel, cyclique, dû à des phénomènes conjoncturels de variation de la D ● chômage structurel, dû à des problèmes de structure de la production et au mauvais fonctionnement du marché Solutions ? 4. Chômage keynésien vs classique ● Chômage keynésien dû aux problèmes de débouchés de l’entreprise = problème de demande de B&S ● Chômage classique dû à des problèmes d’offre, de capacités de production ou de coût du travail = problème d’offre de B&S Solutions ? 4.1. Chômage keynésien ● Le niveau d'emploi dépend des décisions des entrepreneurs qui cherchent à maximiser leur taux de profit ● si D anticipée faible => les entrepreneurs fixeront la production à un niveau faible => toute la population active ne trouvera pas forcément d’emploi ● => non seulement les salaires ne sont pas la cause du chômage mais, en plus, des salaires insuffisants peuvent accentuer le sous-emploi puisqu’ils réduisent la capacité de consommation des ménages. ● Pour Keynes, le chômage est donc involontaire, subi par une partie de la population active. 4.2 Chômage classique ● Dû à l’existence de rigidités qui empêchent les salaires de se fixer à leur niveau d’équilibre => chômage volontaire : certaines personnes ne veulent pas travailler parce qu’elles estiment le salaire offert insuffisant. 4.3. Remèdes au chômage contradictoires ● Selon la théorie libérale => diminuer les salaires ● Selon la théorie keynésienne => augmenter les salaires ● Si Δsalaires > Δ productivité => chômage classique : en cas de chômage classique dominant, il sera opportun de réduire le coût du travail tout en accompagnant l’activité économique. ● Si Δsalaires < Δ productivité => chômage keynésien : en cas de chômage keynésien dominant, on agira surtout sur la demande mais en veillant à respecter de la rigueur salariale Economie Politique 58 Julie Paternotte Thème 10 : La monnaie, le crédit et l’inflation 1. La monnaie ● Les différentes formes de monnaie : monnaie fiduciaire, monnaie scripturale, monnaie électronique ● Fonctions économiques de la monnaie : intermédiaire des échanges, unité de compte, réserve de valeur 2. La mesure de la masse monétaire ● M1 = billets + pièces + dépôts à vue; ● M2 = M1 + dépôts à terme < 2 ans ; ● M3 = M2 + titres des institutions bancaires à court terme (négociables sur le marché monétaire) (de moins en moins liquide) = indicateurs de politique monétaire de la BCE La BCE vient de publier les données concernant la masse monétaire euro pour fin 2015. M3 € s’établit à 10,8 milliards d’euros pour 300 millions de citoyens, soit 36 130 € / citoyen et une croissance de 5,14 % / 12 mois (Source : BCE, 2016) 3. Demande de monnaie La demande de liquidités des Ménages, des Entreprises et des Pouvoirs Publics dépend : ● Du revenu réel = demande de monnaie pour motifs de transactions ● Du taux d’intérêt nominal = demande de monnaie pour motifs de spéculation ● De l’incertitude et du risque associé à l’absence de liquidités en cas d’urgence = demande de monnaie pour motifs de précaution 4. Offre de monnaie ● La banque centrale (BC) offre la monnaie fiduciaire (physique) ● Les banques commerciales offrent la monnaie scripturale (immatérielle, enregistrements informatiques) créée par l’octroi de crédits 5. La création de monnaie fiduciaire (BC) On dit qu’il y a création de monnaie fiduciaire, lorsque la Banque centrale met de la monnaie en circulation. Cette monnaie « centrale » est constituée par : 1. Les billets détenus par les ménages, les entreprises et les pouvoirs publics 2. Les réserves bancaires détenues sous forme de billets et comptes courants par les banques commerciales auprès de la Banque centrale Pour créer de la monnaie fiduciaire, la Banque centrale peut, en contrepartie : ● acheter des devises étrangères (“créance extérieure”); (permet de stabiliser le cours de la monnaie nationale p/r aux autres monnaies) Economie Politique 59 Julie Paternotte ● accorder des crédits aux banques commerciales (rôle de « prêteur en dernier ressort ») ● acheter des titres publics (ex. : bons du Trésor). Bilan simplifié d’une Banque Centrale On trouve une relation inverse entre M et r 6. La création de monnaie scripturale par les banques commerciales Multiplicateur monétaire ● Si coefficient de fuite b = 0 => multiplicateur monétaire = 1/r avec r = coefficient de liquidité Ex. : r = 20% => au départ d’un dépôt de 1000, le système bancaire a créé pour 5000 de monnaie scripturale : 1000 x 1/20% ● Si coefficient de fuite b ≠ 0 => multiplicateur monétaire = 1/(1-(1-r)(1-b)) Ex. r= 20% et b = 10% le système crée 3571 de monnaie scripturale 7. Marché monétaire vs marché financier 1. Marché monétaire ● Marché des actifs financiers (AF) à court terme (de moins de un à deux ans). ● Lieu où les banques qui dégagent un excédent de liquidités échangent des fonds avec les banques qui éprouvent un déficit de liquidités. Fondement du marché monétaire = fournir la liquidité aux IF (la BC est le PRETEUR en DERNIER RESSORT) Marché financier ou des capitaux = marché des AF à long terme (de plus de un à deux ans). Ex. : la bourse ● Actions = titres représentatifs d’un droit de propriété sur l’entreprise ● Obligations = titres représentatifs d’un apport financier à une entreprise ● 2. 8. Théories monétaires ● Il y a inflation lorsqu’on constate une hausse généralisée des prix des biens et des facteurs de production ⇒l’inflation traduit une perte de valeur de la monnaie. ● Mais les conséquences sont différentes selon la situation : - Pour un emprunteur : taux d’intérêt réel diminue => son pouvoir d’achat augmente - Pour un épargnant : taux d’intérêt réel diminue => son pouvoir d’achat diminue Différentes théories monétaires Plusieurs théories ont été développées pour analyser les relations entre sphère réelle où s'échangent les biens et services et sphère monétaire où circule la monnaie : - Théorie quantitative Economie Politique 60 Julie Paternotte - Théorie keynésienne 8.1. La théorie de Fischer ou théorie quantitative classique M.V = Σ p .q i i ● M est la quantité de monnaie mise en circulation (= offre de monnaie); ● V est la vitesse de circulation de la monnaie c'est-à-dire le nombre de fois que cette dernière est utilisée par an (le « taux de rotation de la monnaie ») ; ● pi est le prix du bien i ; ● qi est la quantité consommée du bien i. On peut simplifier cette équation quantitative qui devient : M.V = P.O ● P représente le niveau moyen des prix ; ● O le volume total des transactions annuelles, soit la production totale. Les monétaristes classiques posent deux hypothèses : ● le plein emploi est atteint (O est à son niveau maximum) ● V est constante (parce que liée à des habitudes des ménages et des entreprises qui ne changent que très lentement). => toute hausse de M ne peut se traduire que par une hausse de prix et donc par l'inflation => la théorie quantitative recommande le respect de la stabilité monétaire, voire une situation de monnaie rare. En réalité, on peut critiquer les hypothèses quantitatives MAIS on ne peut nier la relation étroite qui existe entre M et P : Si Δ M > Δproduction = > P➚ 8.2. L’école keynésienne ● La monnaie n’est pas « neutre » et ne sert pas qu’à faire des transactions ● Elle est aussi recherchée pour elle-même dans un but de thésaurisation ou de spéculation ● On demande de la monnaie soit pour acquérir des actifs physiques ou financiers (motif de transaction et de spéculation) soit pour constituer une épargne liquide (motif de liquidité/ précaution) => M = M + M T L Préférence pour la liquidité ● MT = k.RN : les agents consacrent une partie de leur revenus à la consommation et une autre … à l’épargne ● ML = f(r) : ● la proportion de l’épargne constituée sous forme de liquidités monétaires est d’autant plus grande que r est faible ● Les agents ont une « préférence pour la liquidité » ● Le taux d’intérêt correspond au prix pour renoncer à cette liquidité : si r est faible, les épargnants garderont leur épargne sous forme liquide; si r est élevé, ils placeront leurs avoirs sous la forme de titre (la demande de monnaie diminue) Pour Keynes, si l’on veut stimuler la demande globale, il faut accroître MT : ● soit la Banque Centrale pratique une politique monétaire accomodante : Offre de monnaie ➚ => MT peut ➚ sans que ML ne doive se réduire => r restera inchangé ● soit la Banque Centrale pratique une politique monétaire restrictive : OM = cst => MT ➚⬄ ML↘ ⬄ r ➚ => le plein emploi ne pourrait être approché qu'au prix d'une inflation importante et de taux d'intérêt élevés 9. Les causes de l’inflation ● L’inflation par la demande ● Demande augmente plus vite que l’offre Economie Politique 61 Julie Paternotte ● Rigidité de l’offre du fait du plein emploi ou de structures de marchés imparfaits ● Pour les classiques, toute hausse de D et donc de MT se traduit par une hausse des P ● Pour les keynésiens, hausse des P ⬄ proche du plein emploi ● L’inflation par les coûts ● Inflation importée ● Hausse des salaires > hausse de productivités 10. Lien entre chômage et inflation délocalisations •’60 : Philipps a constaté qu’il existait une corrélation négative entre l’inflation salariale et le taux de chômage. •‘70 : Friedman et Phelps montrent qu’à long terme les ménages réclament des hausses de salaires pour faire face à l’inflation anticipée => baisse de la demande et stagnation du Chômage •Depuis ‘2000, courbe de Phillips à nouveau respectée : les ménages ont confiance dans le fait que la BCE va intervenir en cas d’inflation trop forte + revendications salariales modérées par crainte des 11. Calculs de l’inflation ● Pour mesurer l’inflation en Belgique et en Europe, on utilise l’indice des prix à la consommation (IPC). ● Cet indice est construit mensuellement, à partir de l’observation des prix de plus de 500 produits dans 65 localités géographiques du pays. Calcul de l’IPC ● Le poids d’un bien ou service dans l’indice est déterminé en fonction de la part de la dépense qu’il représente pour un ménage moyen (cfr l’enquête sur le budget des ménages). ● L’indice est régulièrement réformé afin de refléter les changements dans les habitudes de consommation. Tous les 8 ans environ, une réforme significative est introduite dans la composition du panier témoin. Et des mini-réformes intermédiaires sont opérées tous les 2 ans. Tableau : types de dépenses et pondération de celles-ci dans l’indice des prix L’inflation en chiffres IPC en Belgique : Septembre 2018 – août 2018: 0 % Octobre 2018 – septembre 2018 : 0,68 % Inflation moyenne en Belgique en 2018 : 2,03% Economie Politique 62 Julie Paternotte Graphique inflation IPC Belgique 2018 (par année => Ex : 01/2018 – 01/2017) 12. Indexation des salaires ● En Belgique, les salaires et les allocations sociales sont indexés. En d’autres mots, ils sont automatiquement augmentés suite à la hausse du coût de la vie. Ce mécanisme est devenu quasi unique à l’échelle européenne ● Depuis le début des ‘90, l’indexation automatique ne s’opère d’ailleurs plus à partir de l’indice des prix à la consommation mais bien à partir de ce qui est qualifié d’indice-santé. Ce dernier est l’indice général duquel ont été retirés différents produits : l’alcool, le tabac et les carburants (à l’exception du LPG) 12.1. Aspects + et − de l’indexation + maintien du pouvoir d’achat / maintien du niveau de consommation / maintien de la demande / OK croissance mais risque d’inflation par la D - coûts salariaux en hausse / coûts de production en hausse/ prix à la hausse / perte de compétitivité et risque d’inflation par les coûts = spirale inflationniste ● Mais - Hausse des salaires entraîne une hausse des prix ⬄ elle est supérieure à la hausse de productivité - La hausse des prix n’est jamais proportionnelle à la hausse des salaires (une partie des salaires est consacrée à l’épargne) 13. Désinflation vs déflation ● Désinflation : ralentissement de la croissance des prix (+5% -> +2%) ● Déflation : baisse des prix (+2% -> −2%) Pression à la baisse sur la demande => baisse de l’offre => chômage => incertitude => baisse des investissements => stagnation 14. Stagflation ● Stagflation = stagnation(de la croissance) + inflation ● Possible si : - Soutien de la demande globale par des investissements de rationalisation - Inflation importée 15. Politique monétaire européenne ● UEM initiée en 1960 relancée en 1992 par le Traité de Maastricht ● L’UEM repose sur : ● La coordination des politiques économiques (et budgétaires) des Etats membres ● La création d’une monnaie unique (une monnaie ➔ une BC) Economie Politique 63 Julie Paternotte 15.1. Zone euro Dix-neuf États membres de l'Union européenne utilisent l'euro comme monnaie : Belgique, Allemagne, Estonie, Irlande, Grèce, Espagne, France, Italie, Chypre, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Autriche,Portugal, Slovénie, Slovaquie, Finlande, Lettonie,Lituanie 9 Pays ne participant pas à la zone euro : la Bulgarie, la République tchèque, le Danemark, la Croatie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie, la Suède et le Royaume-Uni 15.2. Le Système Européen des Banques Centrales (SEBC) ● Composé de la Banque centrale européenne (BCE) + Toutes les banques centrales de tous les pays européens (IN et OUT) ● Chargé de mettre en œuvre la politique monétaire européenne 15.3 Eurosystème ● BCE + banques centrales nationales des pays de la zone euro ● Ses missions : ● définir et mettre en oeuvre la politique monétaire de la zone euro; ● gérer les réserves officielles de change de la zone; ● promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de paiement ; ● émettre les billets de banque dans la zone. 15.2.1. Banque centrale européenne ● Elle centralise pour la zone euro les décisions de politique monétaire ● Le Conseil des Gouverneurs prend les décisions de politique monétaire commune et, en particulier, fixe le niveau des taux d'intérêt officiels. 15.2.2.Banque nationale de Belgique ● Il s’agit de la Banque centrale de notre pays, société anonyme créée en 1850, partenaire de l’Eurosystème depuis 1999. ● Ses missions sont les suivantes : ● Contribuer dans le cadre de l’Eurosystème à définir et mettre en oeuvre la politique monétaire de la zone euro ; ● Détenir et gèrer les réserves officielles de change ; ● Mettre les billets et les pièces en circulation ; ● Rendre des services au système financier en contribuant à la sécurité et l’efficacité des systèmes de paiement; ● Rendre des services à l’Etat (assure la tâche de Caissier de l’Etat fédéral, gère le Fonds des Rentes) ; ● Diffuser beaucoup d’informations économiques et financières . 15.2.3.Politique monétaire de l’Eurosystème ● Objectif principal : maintenir, dans la zone euro, la stabilité des prix définie comme une progression de l’indice des prix à la consommation harmonisé inférieure à 2 % l’an (à moyen terme). ● Inflation plutôt que croissance ? Explication : ➢ La politique monétaire ne peut résoudre des problèmes structurels; ➢ La stabilité des prix contribue à la croissance en soutenant la confiance du consommateur et en favorisant des taux d’intérêt bas à long terme Exception : depuis 2015, programme d’assouplissement quantitatif (QE = Quantitative ● Easing) : rachat de dettes publiques et privées par la BCE pour soutenir la croissance Economie Politique 64 Julie Paternotte 15.3. Les piliers pour évaluer les risques d’inflation ● Premier pilier : l’analyse économique basée sur des indicateurs tels indices de prix et de coûts, cours de change, indicateurs conjoncturels … ● Second pilier : contrôle de la masse monétaire M3. La valeur de référence (année 1998) pour la croissance de M3 est fixée à 4,5% l’an, basée : ● sur la norme pour l’évolution des prix (<2%) ; ● des estimations de la croissance du PIB en 1998 (+/- 2 à 2,5%) ; ● le ralentissement tendanciel de la vitesse de circulation de la monnaie (0,5 à 1%). Les instruments de la politique monétaire ● Opérations d’ «open market » sous la forme d’adjudications hebdomadaire de crédits à deux semaines auprès des établissements de crédit de la zone euro. Ces appels d’offres à l’intention des banques constitue l’octroi principal de liquidités. Le taux auquel ces opérations sont réalisées est le taux directeur de la politique monétaire. Plus ce taux est élevé, moins les établissements de crédit emprunteront auprès de la BCE. ● Coefficient de réserve obligatoire Economie Politique 65 Julie Paternotte Thème 11 :les échanges internationaux et l’équilibre de la balance des paiements 1. Les échanges commerciaux entre pays Plusieurs raisons de s’engager dans le commerce international : 1. L’augmentation du volume total des biens disponibles et donc de la consommation 2. La croissance du PIB 3. La diversification de l’offre des produits 4. La stabilité de l’offre et des prix par l’exportation des excédents de production domestiques 2. La théorie des avantages comparatifs de Ricardo => Chaque pays a intérêt : ● à se spécialiser dans la production des biens pour lesquels il jouit d’un avantage comparatif ● et à les échanger contre d’autres biens qu’il pourra obtenir à des prix inférieurs aux coûts qui auraient été nécessaires pour leur production domestique (coût d’opportunité). Avantage comparatif : Une personne ou un pays détient un avantage comparatif dans la production d’un bien, si le coût de production d’une unité additionnelle de ce bien par rapport au coût de produire un autre bien est inférieur au coût de production des mêmes deux biens pour une autre personne ou un autre pays. DONC ● Les pays où la main-d’oeuvre est bon marché mais qui ne possèdent qu’un faible niveau technologique auront intérêt à se spécialiser dans les productions “labour intensive”(ex : la Chine) ; ● Les économies technologiquement avancées à la main-d’oeuvre qualifiée tirons, quant à elles, plus d’avantages à developer leurs secteurs à forte intensité de capital (ex: Allemagne). 3. Taux de change ● On appelle devise tous les moyens de paiement permettant le règlement d’une dette quelconque (billets de banque, pièces de monnaie, traites, ...). ● Devise ‘étrangère’ = monnaie d’un autre pays ● Le taux de change est le prix (cours) d’une monnaie par rapport à une autre. Ex. Au 10/12/2018 : 1 EUR = 1,13955 USD Economie Politique 66 Julie Paternotte 3.1 Systèmes de fixation des taux/cours de change ● = ensemble des règles fixées par un pays ou un groupe de pays et qui déterminent les taux de change. ● Deux grands types de systèmes : système de changes fixes et système de changes flottants ● Choix du système dépend de la politique monétaire adoptée par le pays ou le groupe de pays Système de changes fixes : ● Le cours d’une devise est fixé par rapport à un “étalon” (une monnaie ou un “panier” de monnaies” => cours pivot (cours de référence) ● Une marge de fluctuation autour du cours pivot peut être autorisée. ● Dans un tel système, les banques centrales des pays concernés s’engagent à intervenir sur le marché en achetant ou en vendant des devises pour conserver les taux de change dans les limites de fluctuations imposées. ● Dévaluation = modification du cours pivot à la baisse ● Réévaluation = modification du cours pivot à la la hausse Systèmes de change flottant : ● Les cours de change s’établissent librement en fonction du jeu de l’offre et de la demande sur le marché des changes. ● Dépréciation = évolution à la baisse du cours de change (ex : si l’euro se déprécie par rapport au dollar, il faut plus d’euros pour obtenir un dollar. Ex : 1 € = 2 $ => il faut 0,5 € pour obtenir 1 $. Si 1 € = 0,5 $, il faut 2 € pour obtenir 1$. ) ● Appréciation = évolution à la hausse (le cours de l’euro augmente par rapport au dollar => il faut moins d’euros pour obtenir un dollar). Plusieurs formes de changes flottants : 1. “pur” : seul le marché définit l’équilibre (ex: Euro/dollar) ; 2. régime de flottement administré (ex : Yuan/dollar) : les banques centrales interviennent de façon coordonnée pour informer le marché des taux de change souhaités. Cas de la Chine ● La Banque Populaire de Chine est souvent accusée de maintenir sa devise sous-évaluée dans le but de favoriser ses exportations ● politique monétaire considérée comme une forme de concurrence déloyale par ses partenaires commerciaux. Marché des changes (FOREX pour FOReign Exchange) ● où se rencontrent l’offre et la demande de devises ● et où se fixent les taux de change ● = plus grand marché du monde : “le volume moyen quotidien des transactions de change s’établissait, en avril 2016, à $ 51001 milliards .. Remarque : le montant est 3 fois plus élevé qu’en 2004, 6 fois plus élevé qu’en 1992. C’est plus de 11 fois le PIB annuel de la Belgique 4. La balance des paiements ● Par définition, la balance des paiements (BP) est composée de l’ensemble des flux monétaires qui, au cours d’une année, entrent ou sortent de l’économie. ● A son actif, on trouve toutes les opérations qui conduisent à une entrée de monnaie sur le marché national; à son passif, toutes les opérations qui conduisent à une sortie de monnaie. 4.1 Composition de la BP ● Comptes des opérations/transactions courantes ● Compte de capital (remises de dettes, acquisitions de brevets, droits d’auteur, …) ● Compte financier ● Erreurs et omissions : ce poste permet l'ajustement des résultats en cas d'écarts inexpliqués (dus à des difficultés d’enregistrement ,à des trafics illicites, etc.).` ● Si le solde d’un de ces comptes est négatif, on dit qu’il est en déficit ● Si le solde d’un de ces comptes est positif, on dit qu’il est en excédent Economie Politique 67 Julie Paternotte 4.1.1.Compte des opérations/transactions courantes ● Le solde des opérations courantes en Belgique était de : ➢ -2.702 millions d’euros en 2014 (déficit, principalement dû à un déficit de la balance commerciale (-4.580) alors que le solde des services reste largement positif (+6.234)) ➢ +1.813 millions d’euros en 2015 (excédent, soutenu par un excédent de la balance commerciale (+2.578) et de la balance des services (+ 6.769)) Un déficit de la balance commerciale (X-M de biens) traduit un manque de compétitivité des ● entreprises belges par rapport à l’étranger 4.1.2. Compte des opérations financières 4.2. BP et taux de change ● Les opérations au ‘crédit’ de la BP entraîne une entrée de devises et une hausse de la demande d’euros => la valeur de l’euro s’apprécie ● Les opérations au ‘débit’ de la BP entraîne une sortie de devises et une diminution de la demande d’euros => la valeur de l’euro se déprécie => Si le solde de la Balance courante et de la balance financière est positif (négatif), l’euro s’apprécie (se déprécie) 4.3. Equilibre de la balance des paiements La balance des paiements est toujours équilibrée, car chaque opération donne lieu à deux enregistrements, de signes contraires (comptabilisation en partie double). En effet , aucune opération ne peut avoir lieu sans être financée. Exemple 1: Si le compte des transactions courantes est déficitaire (‘M’>’X’), 1. Les banques empruntent des devises au RDM => le déficit courant est financé par un excédent du compte financier Economie Politique 68 Julie Paternotte 2. Si le déséquilibre persiste : ● En système de change flottant : la Banque centrale (BC) n’est pas obligée d’intervenir. L’équilibre se rétablit après un certain temps. L’Euro se déprécie du fait du déficit de la balance courante => à terme, cela peut engendrer une hausse des exportations ● En système de change fixe, la BC doit intervenir si l’euro se déprécie ‘trop’. Elle va utiliser ses réserves de change pour fournir les devises nécessaires (diminution des avoirs en devises) => en contrepartie, elle ‘récupère’ des euros (la demande d’euros augmente) => il y a moins d’euros en circulation (l’offre d’euros diminue) => le cours de l’euro s’apprécie (ce qui contre la baisse du cours engendrée par le déficit de la balance courante) Exemple 2: Si le compte des transactions courantes est excédentaire (‘X’>’M’), 1. Les banques peuvent prêter le surplus de devises au RDM => l’excédent courant est compensé par une sortie du compte financier 2. Si le déséquilibre persiste : ● En système de change flottant : la BC peut laisser l’Euro s’apprécier => à terme, X baisse ● En système de change fixe, la BC achète les devises excédentaires (avoirs en devises augmentent) => en contrepartie, elle émet des euros => l’euro se déprécie 4.4. Effets d’une dépréciation de l’euro 1. Sur les exportations belges ● t : 1 € = 1,5 $ 1 ● t2 : 1 € = 1 $ ⇒ Pour une bière belge de 3 euros, un américain paye en t 4,5 $; en t , il paye 3 $ ⇒ Px, le prix à l’exportation, diminue (effet-prix) ⇒ X augmente (effet-volume) 1 2 2. Sur les importations belges ● t : 1 € = 1,5 $ 1 ● t2 : 1 € = 1 $ ⇒ Pour un baril de pétrole brut à 37,5 $, une entreprise belge paye en t 25 € ; en t , elle paye 1 37,5 € ⇒ P le prix à l’importation, augmente (effet-prix) M diminue (effet volume) 2 M, AU TOTAL : (X – M) augmente => la dépréciation est favorable aux exportations nettes mais !!! À l’inflation importée. 4.4.1. Les termes de l’échange ● Les termes de l'échange : TT = Px / Pm ● On dit que les termes de l'échange s'améliorent, lorsqu'ils augmentent : Px ! ou Pm ". ● Lorsque les TT ! pour un pays, il peut donc importer plus pour une même quantité exportée . En d’autres termes, moins de X sont nécessaires pour financer M ● A l'inverse, si les termes de l'échange se détériorent, le pays devra exporter plus pour maintenir ses importations. ● En tenant compte de ces termes de l'échange, la balance commerciale peut prendre la forme suivante : BC = X - M = Px.Qx - Pm.Qm ● On constate ainsi que la dépréciation d'une monnaie se traduit par un double effet : ✓ ✓ positif sur les quantités : Qx augmente et Qm diminue (nos produits sont devenus ✓ relativement moins chers par rapport aux produits importés) ; ✓ négatif sur les termes de l'échange qui se détériorent (Px diminue et Pm augmente) : il faut alors se "rattraper" sur les quantités. Economie Politique 69 Julie Paternotte ● En réalité, l'effet prix est immédiat tandis que l'effet volume apparaît plus tard. A terme, on peut espérer que l'effet volume l'emporte sur l'effet prix entraînant (en cas de dépréciation de la monnaie) un excédent de la balance courante (ou une réduction de son déficit). Cette amélioration à terme ne se produit toutefois que: ✓ si les pressions inflationnistes (importées) ne sont pas trop importantes ; ✓ si les entreprises belges n'augmentent pas leurs prix pour restaurer leurs marges bénéficiaires (ce qui annulerait l’effet-volume) 4.5. Quelques facteurs qui influencent la BP ● PIB de la Belgique augmente => RN augmente => M augmente => le compte courant (X – M) de la Belgique diminue ● PIB des partenaires commerciaux de la Belgique augmente => X belges augmentent => le compte courant belge augmente ● Une hausse des taux d’intérêt créditeurs (payés sur les placements financiers) accroît la demande d’actifs financiers libellés en euro => le compte financier augmente 4.6 Politique de change Comment réduire les fluctuations de l’euro ? Que peut faire la BC si euro se déprécie trop ? ● Diminuer ses avoirs en devises (elle vend des devises et ‘récupère/achète’ des euros) pour stimuler le cours de sa monnaie ● Augmenter le taux d’intérêt : cela va attirer les capitaux étrangers vers la zone euro; transformés en euros ils vont augmenter la demande d’euros et augmenter le cours de change de l’euro 5. Quelques organisations mondiales ● Banque Mondiale (créée en 1944) ✓ Président : Jim Yong Kim ✓ Mission lutter contre la pauvreté ; une des principales source d’aide au développement; ✓ en 2017, +/- 62 milliards de dollars investis dans des projets ✓ Ex. de projets : soutien à la scolarisation des filles au Bengladesch, octroi de microcrédits en Bosnie, renforcer les services de santé en Afganistan ✓ 189 pays membres Fonds Monétaire International (FMI) (créé en 1945) ● ✓ Directrice générale : Christine Lagarde (FR) ✓ Mission : éviter que ne se reproduise le cycle des dévaluations qui avait contribué à la Grande Dépression des Années ’30; assurer la stabilité des changes en assurant les équilibres de BP ✓ Fonds auquel les États membres qui ont des besoins de financement temporaires peuvent faire appel pour remédier à leurs problèmes de balance des paiements ✓ 189 pays membres • Organisation Mondiale du Commerce (OMC) ✓ Née en 1995; succède aux accords du GATT ✓ Directeur Général : Roberto Azevêdo ✓ Objectif affiché : améliorer le bien-être des populations des 164 pays membres (+/- 98% commerce mondial) ✓ Principale fonction : favoriser autant que possible la bonne marche et la liberté des échanges Les accords de l’OMC : = règles juridiques de base du commerce international; ratifiés par les parlements nationaux ✓ Sur les marchandises (cfr. Accords d GATT Négociées de 1947 à 1994) ⇒Principalement réduction des droits de douanes et autres obstacles tarifaires ✓ Sur les services (cfr. Accord général sur le commerce des services (AGCS) ✓ Sur la propriété intellectuelle Economie Politique 70 Julie Paternotte Thème 12 : L’état et l’économie 1.L’Etat providence en crise ● Etat providence (fin 19ème s. en France); Welfare State (vers 1940 en Angleterre) : l’Etat est responsable du progrès social ● Aujourd’hui crise de l’Etat providence : ✓ Crise de la dette ✓ Echec de la théorie keynésienne dans les années ’70 2.Déficit public><dette publique ● Solde primaire = recettes moins dépenses des PP sur une année, sans tenir compte des intérêts sur la dette publique. ● Solde budgétaire (ou de financement) = recettes moins dépenses des PP sur une année, en tenant compte des intérêts sur la dette publique = solde primaire – charges d’intérêt Si ce solde est négatif : déficit budgétaire Si ce solde est positif : excédent budgétaire ● Dette publique = dette globale des PP vis-à-vis du secteur privé et de l’étranger, accumulée sur longue période et au niveau le plus élevé d’agrégation. Evolution du taux d'endettement (en % du PIB) Evolution des soldes primaires et de financement (en % du PIB) 3. Débat actuel sur le rôle de l’Etat ● Un consensus partagé : l’Etat doit intervenir pour : ✓ Améliorer l’efficacité du marché ✓ Promouvoir l’équité économique Débat sur la nature des interventions : ● ✓ Importante (« keynésien ») ✓ Limitée ((néo)libérale) Economie Politique 71 Julie Paternotte 4. La politique de l’Etat en économie mixte ● Politiques économiques : pour corriger les déséquilibres ● Politiques sociales : en matière de logement, de santé, d’éducation, de redistribution des revenus ● Politiques d’infrastructures et de communication ● Politique d’aménagement du territoire et de protection de l’environnement 5.Politiques économiques ● L’Etat « pilote » l’économie afin d’atteindre 4 objectifs : croissance, emploi, équilibre de la BP et maîtrise de l’inflation ● Comment ? Débat : 1. Par une intervention sur la demande agrégée (keynésiens) 2. Par une intervention sur l’offre agrégée (libéraux) En réalité il faudrait combiner les 2 mais attention à la contrainte budgétaire 5.1 Politiques de demande (keynésiennes) Agir sur les composantes de la demande globale via ● action sur les taux de taxation et d’impôt (politique fiscale) (T) ● les dépenses publiques (politique budgétaire) (G) ● les taux d’intérêt (politique monétaire) ● interventions sur le marché des changes (politique de change) ● Politique protectionniste via les droits de douane En général : effets à court terme et mesurables 5.2 Politiques d’offre (libérales) Agir sur l’offre agrégée : ● via des réductions de cotisations patronales (politique d’emploi) ● Interventions sur les prix et les revenus (saut d’index, subventions) ● Incitation à l’innovation (politique de R&D) et à l’amélioration de la productivité ● Politique de formation Effets à plus long terme et moins mesurables 5.3 Interactions entre les objectifs de politique économique ● En général : ● Ce qui est « bon » pour la croissance est « bon » pour l’« emploi » mais peut être « mauvais » pour l’inflation et pour la Balance des paiements ● Ce qui est « bon » pour l’inflation l’est aussi pour l’équilibre de la BP mais est « mauvais » pour l’emploi et la croissance 5.4 Mesures pour assurer l’équilibre de la balance des paiements ● Ecole libérale : favoriser la compétitivité des entreprises en agissant sur les charges patronales, en octroyant des subsides, en soutenant l’innovation ● Keynésiens : soutenir la demande principalement par des mesures protectionnistes et de contrôle des changes 6. Croissance économique et emploi Pour soutenir la croissance économique et l’emploi : ● les néolibéraux prônent le recours à des mesures telles que les réductions de cotisations patronales. ● Les interventionnistes vont, quant à eux suggérer de faire des grands travaux publics, de diminuer l’IPP et la TVA, de diminuer les taux d’intérêts, … Economie Politique 72 Julie Paternotte Les effets d’une politique de relance : ● Bénéfiques en général en économie fermée ● Mais en économie ouverte : ● La hausse de D peut se porter sur des biens importés => M augmente ● Si X favorisées => moins d’intérêt pour le marché national => plus de dépendance vis-àvis de l’étranger et disparition des PME ● Si I de rationalisation favorisés => chômage 7. Maîtrise de l’inflation ● Ecole libérale => en faveur du contrôle de la masse monétaire ; ● Keynésiens : pour la régulation des prix et des salaires et l’utilisation des outils monétaires Les effets d’une politique de lutte contre l’inflation ● Effets directs en économie fermée ● En économie ouverte : ✓ Maintien de la valeur de la monnaie ⬄ BP stable => nécessité de prendre des mesures pour maintenir les capitaux dans le pays => r élevé (surtout néfaste pour les PME) => néfaste pour la croissance Economie Politique 73