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Burkina Faso Final

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Histoire :
Le Burkina Faso est un pays sahélien à faible revenu disposant de peu de ressources naturelles. Bien
que les exportations d'or aient augmenté, son économie est principalement axée sur l'agriculture, qui
emploie 80 % de la main-d'œuvre. Malgré ses réalisations, le Burkina Faso doit néanmoins faire face
à un certain nombre d'obstacles, notamment dans les secteurs de la santé et de l'éducation. Selon le
nouvel indice du capital humain de la Banque mondiale, le Burkina Faso est désormais classé 144e
sur 157 pays, et 40,1 % de sa population vit sous le seuil de pauvreté national. En outre, la détérioration de la sécurité à la suite d'actes terroristes a entraîné une crise humanitaire sans précédent.
Le Burkina Faso est membre de plusieurs organisations régionales et internationales, telles la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA), dont le siège est situé à Ouagadougou, ou l’Organisation
internationale de la Francophonie.
Le pays est engagé dans la sécurité régionale et déploie 23 officiers, 140 policiers et 1082 casques
bleus dans le cadre de l’opération de l’ONU au Mali, la MINUSMA. Au Mali, le Burkina Faso participe aussi à la médiation internationale chargée du suivi de l’accord d’Alger.
Fortement exposé aux effets de l’instabilité sahélienne, le pays connaît des attaques terroristes récurrentes depuis 2016 qui l’ont poussé à être un des moteurs de la force conjointe lancée en 2017 par les
États du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad). Le Burkina Faso a assuré la
présidence du G5 Sahel de février 2019 et février 2020.
Actualité :
Les attaques contre les civils ont repris dans le Liptako-Gourma depuis la fin du mois d'avril. Le
colonel-major, gouverneur de la région du Sahel, a révélé la mort de dix-huit personnes le 28 avril
2021, suite à des attaques contre des communautés dans la commune de Seytenga, au nord du Burkina
Faso. Les localités de Sofokel, Yatakou, Tao et Seytenga ont été la cible de pillages et de meurtres.
Deux jours auparavant, trois Européens (deux Espagnols et un Irlandais) ont été enlevés lors d'une
attaque dans l'est du pays, et leurs corps ont été découverts. Les Occidentaux, dont des journalistes et
un écologiste, réalisaient un documentaire sur le braconnage. Le même jour, au moins 18 personnes
ont été assassinées dans l'attaque de deux villages dans la région du Sahel (Nord-Est), engendrant le
déplacement d’un total de 2224 personnes.
Selon les témoignages, une attaque de grande envergure a eu lieu le 3 mai 2021 dans le village de
Kodyel, dans la commune de Foutouri, faisant 30 morts et 20 blessés, dont deux auxiliaires de l'armée.
Selon les mêmes sources, Kodyel est pénalisé pour avoir fourni dernièrement des volontaires pour la
défense du pays. La férocité de ces assauts semble porter les empreintes de l'État islamique au Sahara
(EIAS).
Il s'agit de l'une des attaques les plus sanglantes au Burkina Faso depuis que les attaques islamistes y
ont commencé il y a six ans.
Enfin, 20 civils ont été tués vendredi dans une attaque de "individus armés non identifiés" dans la
région sahélienne de Tin-Akoff (nord-est du Burkina Faso), dans l'Oudalan.
Des inconnus armés à moto ont attaqué les habitants de Tin-Akoff, tuant une vingtaine de personnes",
a déclaré un membre des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des citoyens enrôlés pour
aider l'armée dans la lutte contre le terrorisme. La population a été massivement déplacée à la suite
de cette invasion.
Les foyers de tensions :
Le Liptako Gourma, qui est la zone des trois frontières entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger ;
Une étude de février 2019 sur les risques, vulnérabilités et actifs de résilience dans la région du Liptako-Gourma a présenté cette zone comme vulnérable avec ces différentes caractéristique :
• Taux de croissance démographique très élevé oscillant entre 3 et 4% par an
• 50% de la population transfrontalière est composée de jeunes de moins de 15 ans
• Présence du chômage, sous-emploi et marginalisation des jeunes.
De ce fait, les jeunes sont constamment tentés par l’aventure de s’engager dans les rangs des groupes
armés tantôt par conviction, tantôt par opportunisme
• Agriculture et élevage vulnérables aux chocs du changement climatique : les conséquences des
sécheresses des années 70 et 80 se font encore sentir en plus des difficultés émergentes liées à
l’insécurité
• Défaillance de gouvernance, marginalisation et injustice.
À cette situation difficile s'ajoute la montée de l'extrémisme violent, des organisations extrémistes
revendiquant la responsabilité d'un certain nombre d'incidents. Face à ces circonstances, des groupes
armés tels que les organisations d'autodéfense touareg, imghad et alliées (GATIA), et le Mouvement
pour le salut de l'Azawad (MSA), ainsi que des milices, souvent à vocation communautaire, s'y sont
établis. 19 Il convient de souligner que le nombre de décès liés à l'instabilité et à la violence dans la
zone frontalière du Liptako-Gourma est passé de 242 à 1 464 entre 2016 et 2018.
Dans les pays du G5 Sahel (Niger, Mali, Burkina Faso, Tchad et Mauritanie), l'extrémisme violent
éclipse parfois les autres conflits régionaux. Depuis deux ans, le Burkina Faso semble rivaliser avec
le Mali en termes de nombre d'attaques enregistrées. Au-delà des assauts djihadistes fréquemment
mis en avant par les médias, l’analyse de cette situation comporte bien d'autres aspects, comme les
tensions communautaires latentes qui continuent de se focaliser sur le contrôle des ressources dans
un contexte de raréfaction. Certains partisans vont même jusqu'à affirmer que des groupes "ethniques"
concurrents acquièrent des terres cultivables dans le cadre d'un plan d'expansion dû à un taux de
natalité élevé, considéré comme une stratégie d’expansion.
En plus d'une augmentation des conflits communautaires, on observe depuis 2012 un resserrement
de l'emprise des différentes organisations armées non étatiques sur l'ensemble de la zone frontalière.
Les groupes armés non étatiques évincés des villes du nord du Mali se sont régulièrement repliés vers
les zones rurales, le centre du Mali et les pays voisins. Initialement centrées sur le côté malien de la
frontière, ces tribus se sont étendues vers le sud au fil du temps, longeant les frontières dans les
régions nigériennes de Tillabéri et de Tahoua, ainsi que dans les zones sahéliennes et sahéliennes,
puis vers le nord au Burkina Faso. D'autres organisations ayant des racines locales, comme Ansarul
Islam, ont rejoint ces organisations basées au Mali au Burkina Faso.
Depuis 2016, la situation au Burkina Faso se détériore : de janvier à octobre 2018, plus de 100 événements sécuritaires ont été enregistrés dans la zone Nord et Sahel. En outre, un nouveau front de
bataille s'est formé dans l'est de la nation, juste en dessous de la zone du Liptako-Gourma, le long des
frontières avec le Niger, le Bénin et le Togo, des endroits qui étaient auparavant affligés par le banditisme et le crime organisé.
Des groupes armés non étatiques trouvent refuge dans la forêt de Kodjagabeli, près de la frontière
nigérienne, ainsi que dans les forêts profondes de la réserve écologique transfrontalière W-ArlyPendjari (WAP) et de la région adjacente. L'emploi d'engins explosifs improvisés comme ligne de
défense complique encore plus la mission des Forces de défense et de sécurité (FDS). Selon les rapports, les militants tentent également de prendre le contrôle de sites miniers illicites. Cela crée des
défis importants pour le gouvernement burkinabé, qui doit maintenant combattre les groupes armés
non étatiques sur deux fronts, malgré le fait qu'environ 800 soldats des FDS (principalement des
gendarmes et des soldats) ont déjà été mobilisés dans le nord.
Les cibles des attaques perpétrées dans la zone du Liptako-Gourma sont multiples : forces nationales
de défense et de sécurité, forces étrangères multinationales et nationales chargées du maintien de la
paix et/ou de la lutte contre les groupes armés non étatiques (Barkhane, MINUSMA, G5 Sahel, Forces
Spéciales américaines), autorités locales, chefs coutumiers, leaders religieux, acteurs humanitaires ou
encore populations civiles.
Projet « trois frontières » :
La zone frontalière du Liptako Gourma entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger est définie par une
concentration inégalée de multiples risques sécuritaires, notamment l'activité des groupes radicaux,
la montée de l'activité criminelle, le banditisme et les tensions communautaires. Le climat d'instabilité
et de violence s'est aggravé depuis 2012, en raison de la croissance des organisations armées, de
l'augmentation des affrontements communautaires et de l'émergence de l'extrémisme violent.
La région présente des indicateurs de développement humain parmi les plus bas du monde, en raison
de graves vulnérabilités économiques, sociales et climatiques.
Le projet fait partie de la réponse de l'Alliance Sahel au programme de développement d'urgence
(PDU) du G5 Sahel, qui vise à lancer des initiatives à impact immédiat pour stabiliser les zones
frontalières du G5 Sahel. Face aux nombreuses préoccupations sécuritaires, le projet cherche à augmenter l'accès et la qualité des services sociaux fondamentaux, ainsi qu'à renforcer la résilience des
populations.
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