Uploaded by Даниил Зубов

choixdesposies01raynuoft

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t
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tac
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C<
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ce ce
-
y",
p
CHOIX
DES POÉSIES ORIGINALES
DES
TROUBADOURS.
TOME PREMIER.
CHOIX
DES POÉSIES ORIGINALES
DES
TROUBADOURS.
'
Par M.
RAYNOUARD,
MEMBRE DE L'iNSTITCT ROYAL DE FRANCE
INSCRIPTIONS ET BELLES - LETTRES
)
,
(
ACAD. FRANÇAISE, ET ACAD. DEî
OFFICIER DE LA LEGION d'hOSSECB
TOME PREMIER,
CONTENANT
Les Preuves historiques de l'ancienneté de
Recherches sur
l'origine et la
la
Langue romane;
formation de cette langue
de sa grammaire, avant l'an iooo
:
—
;
les
La Grammaire de
—
Des
Éléments
la
langue
des Troubadours.
A PARIS,
DE L'IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT,
IMPRIMEUR DU ROI, ET DE
L INSTITUT,
l8l6.
RUE JACOB, N°
^4-
INTRODUCTION
COSTESABT
LES PREUVES HISTORIQUES DE L'ANCIENNETE
DE LA LANGUE ROMANE.
JLjes poésies originales des Troubadours, écrites en
langue romane
lité
,
si
temps
,
seraient publiées presque sans uti-
une grammaire
détaillée n'expliquait
les principes et le
Rassembler
mécanisme de
attestent
romane à des époques
l'an
,
de
la
preuves
langue
,
remonter à son
offrir les
éléments de sa
très -reculées
origine et à sa formation
grammaire avant
l'existence
même
cet idiome.
les traditions historiques et les
matérielles qui
iooo
règles complettes de cette
fixée dans les ouvrages des
les
en
,
et
donner enfin
les
langue perfectionnée et
Troubadours
,
tels
sont
travaux préliminaires qui rempliront ce premier
volume de
la collection intitulée
:
Choix des poésies
originales des Troubadours. Sans doute ce
paraîtra point déplacé à la tète
volume puisque
,
exemples de
la
les différents
grammaire
même du
titre
ne
premier
passages cités dans les
offriront déjà plus
mille vers de ces anciens poètes.
de deux
INTRODUCTION.
Vj
romane
L'existence de la langue
commencement de
la
monarchie française
Dès ce temps reculé,
langue romane, et
du
paraît dater
1
.
auteurs distinguent
les
la
langue francique ou théo-
la
tisque.
Jacques Meyer, dans ses annales de Flandres, parle
en ces termes du choix qu'on
Mommolin
de saint
fit
pour évêque de Tournay.
«
«
L'an 665, mourut saint Éloi, évêque de Tournai...
Mommolin
pour
un homme d'une
« c'était
« la
fut choisi
succéder
,
parce que
très-sainte vie
,
qui savait
lui
langue romane aussi-bien que
la
théotisque 2 »
.
Les monuments qui appartiennent à
l'histoire
de
France, nous montrent à l'époque du règne de Char-
lemagne quelques vestiges de l'idiome roman.
En deux
On
[1)
dans
i
endroits des litanies Carolines
a souvent répété la citation suivante, faite par
la préface
de son
Romani etiam qui
tnr, exterminât]
nmt
Rbenum
Quae autcm liugua
qu'on
Ducange
n° XIII.
in Galliis babitabant, ita ni ncc reliquiae ibi invt-niiiu-
qtià
,
qui iu Galliis morantnr, a
usque hodie utustur, accommodasse.
ac in ('.crmauiâ
cis
,
Videtur mibi indè l'rancos
Romanis linguam eorum,
qui circà
C.lossaire
,
remamerunt
Nam
alii,
Teutonicà liu^uù utuntur.
,
antè naturalis fucrit ignoratur
.»
LttiTrKAND.
lib.
Mais ce passage ne se trouve point dans
4. cap. Il)
les
œuvres de Luit-
pnnd.
(a)
m
• C>t)j.
locum
Oliiii
1).
Kligius Tornarinsis r])i\copus.... Sufit'in-.
cjus Moiuoleiius,
DCOpterH qaod Th
ROMAVAM non minus quam Teutonicam
rallrret liuguain. »
Miiik
MtepUcOfHU
tvsrt >aii<ti>vm,e
Annal. Flaixlr p. 6.
\ir.r.
qui
, ,
,,
,
INTRODUCTION.
VÎj
chantait alors dans les églises, le répons
était
en cet idiome.
Quand
le
du peuple
Sancta Maria,
clergé chantait:
le
peuple répondait à chaque
fois
Ora pro
:
etc.,
nos.
Quand le clergé priait pour le pape pour Charlemagne ou pour quelque prince de sa famille etc.
,
,
le
,
peuple répondait à chaque
De
fois
mots que présentent
ces six
,
lo appartient incontestablement à
comme
indéclinable
et
;
comme
nos
les
.
deux répons
langue romane
la
première personne
du même pronom au
pluriel.
Les deux verbes ora et juva,' ainsi que
personnel tu
1
du pronom personnel mas-
troisième personne
culin au singulier
Tu lo juva
:
pronom
le
sont restés dans cette langue sans
,
modification.
(i)
ora pro
Sancta Maria
Sancte Chérubin
Sancte Séraphin
ora pro nos.
,
ora pro
Sancte Petre,
Adriano suinmo pontifice
nos.
ora pro nos.
,
,
etc. vita
icos.
:
Redemptor mundi
tu lo juva
Sancte Petre,
te 10 nvi.
Karolo excellentissimo
Salvator
et a
Deo coronato
,
etc. vita et Victoria
mundi
tu lo juva.
Sancte Joannis
Pipino et Karolo nobilissimis
Pipino rege Langobardorum
filiis
vita
,
Chlodovio rege Aquitanorum vita
,
Omnibus judicibus
Sancte Remegii
:
tu lo juva.
,
et
ejus
,
,
,
vita
,
tu lo
etc.
juva..
tu lo juva.
etc.
tu lo juva.
etc.
enneto exercitui Francorum, vita
et Victoria
:
tu lo jih.
.
Mniiiot
.
Analecta Tettn
.
p.
1-j
,
INTRODUCTION.
Vil)
Le mot tu
ne
latine
est très -remarquable
employé dans des
l'a
une tournure
Dans
le
souvent
le
serment de 8/p
Même
réimprimé
litanies
siècle
le
cet ancien
voit pro
pour
en usage dans
avant
,
on
,
sens primitif de
sition alors
jamais
la
langue
c'est
;
donc
particulière.
cité et
même
:
la
,
monument
si
employé dans
comme une
prépo-
langue romane.
de Charlemagne, on ren-
contre, dans les historiens étrangers, quelques indices
qui peuvent s'appliquer à cet idiome.
Vers
la fin
du VI e
siècle
de l'empereur Maurice
gan
,
,
Commentiolus
faisait la
,
,
général
guerre contre Cha-
Huns. L'armée de Commentiolus étant
roi des
en marche pendant
la
nuit, tout-à-coup
un mulet
renversa sa charge. Le soldat à qui appartenait ce
bagage
compagnons
déjà très-éloigné; ses
était
rappellèrent à cris réitérés
:
le
torna, torna, fratre
,
RETORNA.
Entendant cet
avis
Commentiolus crurent
et s'enfuirent
cris.
les
troupes de
être surprises par l'ennemi
en répétant tumultuairement
les
mêmes
Le bruit en parvint jusqu'à l'armée de Chagan,
et elle
en
prit
s'abandonna
\insi
sans
de retourner,
ces
une
telle
épouvante, qu'aussitôt
elle
à la faite la plus précipitée.
deux années fuyaient en
que Inné
m
Les historiens
l'antre
(|in
IVit
même
temps,
poursuivie.
ont transmis
le
souvenir de cet
,
INTRODUCTION.
événement
les
et
,
IX
qui ont conservé en lettres grecques
paroles que prononçaient les soldats de
tiolus, assurent
que
retorna, étaient de
Commen-
ces mots, torna, torna, fratre,
1
langue de leur pays
la
.
Les mots de ces fragments sont conformes aux
règles de la syntaxe
(l) Tïi irarpûa
romane
,
et
s'accordent avec
ils
Ts'pva, To'pva çpârps.
<p<ùvfr
Theophaw. Chronograpbia
Eirtxwpî» Te yXciTrr... â)3.o;
Theophylact.
Si ces légers vestiges
et
dans des temps
âX>.&>
,
pe-ropva.
Hist. lib.
•>.
,
c.
i5.
,
fol.
— Histor.
218.
miscel.
lib. 17.
de l'idiome roman, trouvés dans des lieux
éloignés, nous offrent quelque intérêt,
si
com-
bien cet intérêt augmentera- 1- il, quand nous pourrons croire que
Francs
ces guerriers étaient
méridionales de
la
ou Goths habitant
,
les
provinces
France? Je présenterai à ce sujet deux conjec-
tures.
La première,
d'un
c'est
que Théophylacte ,
conclu entre
traité
les
guerre contre Chagan
faire la
:
«
aujourd'hui appelés Francs, sont dans la
des Celtibériens
«
Théodoric, prince de cette nation,
«
tribut
«
Chagan....
ans
,
il
pour
amené des
pour
traitait
ville.
avec l'empereur d'un
aux Bomains, à l'effet de faire la guerre contre
Quoique ce traité soit postérieur d'environ quinze
s'unir
»
doute permis d'admettre qu'il
est sans
pereur et
,
Bessus et Bertus, dit-il, envoyés
«
,
Hist. lib. 6, cap. 3, parle
Francs et l'empereur Maurice
Francs
les
,
des relations qui
existait
avaient
,
entre l'em-
précédemment
guerriers Francs dans l'armée de l'empereur d'Orient
contre Chagan.
La seconde
,
c'est
que ces guerriers pouvaient
être des
Goths
qui habitaient alors le nord de l'Espagne et le midi de la France.
Le même général Commentiolus, qui commandait l'armée de
Maurice contre Chagan, avait fait la guerre aux Goths d'Espagne;
il
avait repris sur
eux Carthagène,
et
il
y avait résidé quelque
,
INTRODUCTION.
X
le style
du serment de 842
,
où
employé comme fratre dans Théophane
nar
Théophylacte
langue
la
comme retorna
à l'infinitif,
quoique ce verbe
,
et retur-
,
à l'impératif dans
dans
n'existât point
latine.
Notre historien Aimoin
plus
fradre
l'on trouve
rapporte
un
'
bien
fait
expliquer.
difficile à
«Justinien, dit -il, devient empereur. Aussitôt
«
rassemble une armée contre
«
leur livre bataille
«
de
«
côté de
faire leur roi
sur
lui
« restituer
les
répond
« roi
temps
,
:
que
ainsi
les
,
met en
barbares
les
fuite
et
,
prisonnier; l'ayant
un trône,
a le plaisir
fait
asseoir à
commande de
lui
il
il
part
il
;
provinces
enlevées à l'empire
Je ne
donnerai point
les
l'atteste l'inscription suivante
gène, et rapportée dans l'Rspana Sacra,
t.
V,
il
:
;
le
NON
trouvée à Cartha-
p. 75.
Quisquis ardna turrium miraris culmina
Vestibulnmq. urbis duplici porta iirmatum
Dextra levaq. biuos positos arcos
Quibus saperum ponitur caméra curba convexaq.
Comitiolos
sic baec fini jussit patricius
Missus a Mauricio aug. contra hoste barbaro
Magnus
Sic
virtutc insister mil. Spauiae
scmper Spania
Du m
poli
1
nt.iiitiii
tali
rectore lsetctui
tlumq. sol circuit orbem.
A„„. VIII, «ug.in.l.X
Il est
,u«
(|u
m
donc
très
MTVJ dans
vraisemblable que des Gotbs, vci 1
les
à f.hagan.
le texte
d'Ainicm
taisait la
(1)
Voyez
oetta
1
poque,
armées commandées par Commeutiolus,
guerre
il
lli
.
<
i-aprés p. 71.
lors-
,
INTRODUCTION.
DABO
«
inquit
«
DONNERAS,
,
;
XJ
à quoi Justinien réplique
DARAS
1
:
Tu
les
»
.
Je n'attache point à ces diverses circonstances
aux conjectures qu'on peut en
tirer, plus
,
ni
d'impor-
tance qu'elles n'en méritent, mais peut-être n'ai-je
pas dû
omettre.
les
Un monument
de
l'histoire
langue romane
la
qu'Alboacem,
qui appartient plus directement à
l'ordonnance
c'est
,
de Mahomet Alhamar,
fils
de Tarif,
fils
publia en 7 34-
Ce prince
régnait à
Coimbre ; son ordonnance per-
mit aux chrétiens l'exercice de leur culte
,
conditions
aux moines
,
fut
et
Bénédictins de Lorban
mais
il
s'y
;
«
est
ESCRITCRA. DEL RET
niam nos
,
latin
romane
MORO DE COIMBR A
,
Illalah
,
et
obi esparte
meum mandum. Ego
terrae inter
,
ERA. 77». (an.
,
et,
Goadalnam
ordinavi
,
,
et
734.)
fortis
,
vincitoi
et raagnte litis Roderici.
super gentem Nazarat
rem Colimb ,
omui
l'exis-
que e ,
tels
,
Iben Tarif, beilator
dominator Cautabriœ Gothorum
constituit Allah
2
entièrement roman. Voy. page 71.
Alboacem Iben Mahumet Alhamar
Hispaniarum
en
trouve quelques mots qui prouvent
Ce mot daras
(1)
à certaines
fut rédigée
elle
tence actuelle de la langue
(2)
favorable
sur- tout
,
e fecit
Mondecum
quod
,
Quo-
me dominato-
et
Goadatha per
Christiani de rueas terras
pectek dupliciter qnam Mauri, et de ecclesiis per singulas xxv. pesantes de
bono argento, et per monasteria peitew L. pesantes et vispesantes pecten cent
santés
et Christiani babeant in Colimb suum comitem et in Goadatha alium
comitem de suà gente, qui manteneat eos in bono juzgo, secundum soient ho:
mmes Christiani,
,
et isti
component
rixas inter illos, et
sine jussu de Alcaide, seu AJuacile Sarraceno. Sed
non matabunt hominem
ponent
illura
après de Al-
,
INTRODUCTION.
X1J
conjonction
esparte
;
payent ; pèche
acolhenza
On
répand
,
paye ; cent
,
pecten
;
cent
,
après
;
peiten
,
accueil.
,
ne sera donc pas surpris de ce qu'un auteur,
qui écrivait vers o,5o
Luitprand
,
racontant des
,
historiques relatifs à l'an 728, atteste qu'alors
romane
caide, et mostrabunt suos jazgos, et
dicebit
ille
bene
:
est
autem contingat bomo Cbristianus quod matet
M
,
11111
1
Alvacir scu Alcaide faciat de
;
et
matabnnt culpa-
Maurus
sit
matent eum;
Cbristianus fueritad
fuerit
si
de marito, matent euin;
maie de Allah vel Mahamet,
,
Christianis
non maledicant
faciat suas
missas
teria
pesante
bona acoi.hknza.
qui morant
in illis,
bona quiète
et
vadant ad Colimbriam
velint
ibi
,
,
et
dicitur
aut nolint
Milumus,
tianis ut
illis.
Et
oum
nunquam
,
et
diem
quis de Sarracenis
,
«le
de
(
In istiano
Cluisli.inis
I.una
non
,
Il
mosticnt
et
,
1
DM
in.1%
i
kui
eum
,
et
,
inuir
,
quando me-
pacto quod non
benè
Mami
cuin
\<l
ilicn
pro sua
velle
ita
,
\crô annos
et sit
Aralnim
Maliumet Alliamar,
totum.
fol.
88
«t
89
|>ro
ili<n
rohui
r
;
et
quia
do Chris-
requisiverint ah
et vitain. Kuit facla carta
<>• et (lcderuilt
d* Uâcio, ne.
\
pace,
et veniant
observaveril nostrum juzgo in
siiumluni
XIII. Dulliija Alhnarrm.
(lluisliauiii uni liiuia\i
ii li
sibi
usque ad sanguinem
\ll
Mauris,
tali
,
e
,
neqne maluni
,
sciant, facio cartam salvo condncto,et
pro suo avère,
I)(.(.,l.\
suis venatis
per uoetem
et
vendant sine peebo
babeant illam pro suo juzgo
si
non
monas-
et pecbei» pra?dictos
foreia de
,
:
Laurbano, non techk nullo
invenit falsum
neque
si
sin
Mesquidam
et totas suas haereditates possideant
libertate per
cmant
,
omnes
nt
et
damnum Mmpoamf
siiiit
,
;
matent eum. Rispi de
x pesantes argenti
sua bona in pace
sine rixa et sine vexatione
,
,
sin moriantur. Presbyteri
vadant foras de nostras terras sine nostro aparazino
tk
sin
,
et recipiat illam
quoniam bona intentione monstrant mibi loca de
,
et
liùs
,
sin pieten
,
Monasterium de Montanis, qui
fariunt Sarracenis
animum
Maurus
Maurorum
reges
nisi portis cerratis
meo mando babeant
quae sunt in
L. pesantes.
,
si
fiant
sinr
M .nuis
secundum juzgo de
illo
M
,
bominem
vel iujuriet
,
Cbristianus esforciaverit Sarracenam virgincm,
vel dixerit
langue
la
qui regant eos benè
,
rixas. Si
11
faits
dans une partie de l'Espagne.
existait
tnm. In popnlationibus parvis ponent suos judices
.1
,
auprès ;
,
quo
Im
juzgo de
de jurgo,
(
>t
illo,
aer«
\\\WII
lui
rafMi
iluos .eqtlOI
op-
INTRODUCTION.
X11J
Ses expressions sont très -remarquables
DCCXXVHI.
langues, comme
«
«
Cantabre ; 3°
a 5° la
«
«
sous Auguste et sous Tibère.
L'ancienne langue Espagnole; i°
« i°
«
la
langue Grecque ; 4°
langue Arabe
langue Hébraïque
;
deux
même on
;
,
dans
étaient
de quibus in III
;
;
9
la
lib.
1
.
»
l'oc-
,
2
.
U
;
Cantabrica
;
decem
Strabo
,
linguae, ut snb
IU Graeca ; IV Latina
IX Valentina; X Ca;
Arabica; VI Kaldaea; VII Hebrea; Vffl Celtiberica
thalannica
la
romane
langue
la
fixeront in Hispanià
Vêtus Hispana
et Tiberio. I
7
cours de cet ouvrage
le
DCCXXV11I. Eo tempore
(1)
;
Catalane
io° la langue
;
casion de s'en convaincre
Angnsto
langue Latine ;
8° la langue Celtibérienne
dernières
aura
la
langue
la
6° la langue Chaldaïque
;
langue Valejscienne
Ces
V
:
En ce temps furent en Espagne dix
;
ubi docet plnres fuisse litterarum
formas «t linguas in Hispanis. »
LurrpftAftDi Ticin. £pisc. Chronicon
(2)
Yoici à ce sujet quelques autorités
Dans son
«
La
histoire
tercera...
,
p.
3ya
,
éd.
de i6jo,
:
de Valence , Gaspard Escolano s'exprime
Lengua maestra de
las
fol.
de Espaiîa
,
es la Lemosi.na
,
ainsi
:
y mas gê-
Por ser la que se hablava en Proekza y toda la Gciatna,
Frawcia Gotica , y la que agora se habla en el principado de Cataluha,
Keyno de Valehcia, islas de Mallorca, Mixorca, etc.
nerai que todas...
y
,
la
Gasp. Escoliso. Hist. de Valeocia
Nicolas Antonio dit de
•
Ut enim
même
,
part.
I
,
lib. I
cap. i4
,
,
num.
I.
:
veteres Provincialis liugiue sen Valentinae poetas. »
Nie. A.itusio. Bibl. Hisp.
vet. pra-f.
t.
I
,
num.
16.
provihciau ut vocant linguà, quae tam in
teusacha gentis hoc est
CatalosijK, quam in Valeictue,
nec non in Mowtis-Pesulaki
fuit régis
« Elucubravit ipse
fuit
,
Jacobus
I
,
,
Aragoniae rex
unde Maria
rerum tempore suo gestarum bistoriam.
Nie. A.BTOSIO. Bibl. Hisp. vet.
t.
,
,
mater, ditionibus in nsu
»
II, fol. 49
,
num.
144.
EM
Dans quelques
PRODUCTION.
\
I
qui concernent l'histoire
titres
on trouve pareillement, aux VIII e
et
des mots qui indiquent l'existence de
la
lie
,
mane
,
corre,
A
que
tels
il
court
siècles,
langue ro-
1
;
avent, ayant *\ ora, a-présent^
ces preuves matérielles, qui ne laissent
pendant
les
e
VIII et
IX
e
langue romane en
la
siècles
,
qui écrivait , vers
« j'ignorais
la
l'an
que
le
960
,
etc.
,
aucun
Italie
un témoi-
je joindrai
gnage bien précis, celui de Gonzon
« C'est à tort
d'Ita-
:
doute sur l'existence de
savant Italien,
:
moine de
Saint- Gai a cru
science de la grammaire
,
que
quoique
je
quelquefois arrêté par l'usage de notre langue
« sois
«
IX
e
vulgaire , qui approche du
latin
4. »
L'usage de cette langue vulgaire ne pouvait être
un
obstacle, qu'autant qu'elle était parlée journel-
lement.
L'épitaphe du pape Grégoire
même
siècle, atteste
vulgaire
«
An
An
An
(a)
(3)
(4)
•«
f ,t.
»
la
décédé à
parlait bien
la fin
du
la langue
race royale des Francs, usant de
730. Murât, diss. 33.
816.
Me rat.
diss. 33.
73o. Cod. dipi.om. toscano,
Falso pntavit S. Galli monarlius
arti», licet
,
:
Bruno, de
(1)
qu'il
V
me
t.
I. p. 386.
rrruotum a scieutià grammaticx
aliquando retarder usu nostra» vnlgaris lingue
MilTIM
,
Vrl Script
«H'1'1
que
latinitati
l.ll.i'
'
I
ridai
,
INTRODUCTION.
«
l'idiome francique
« l'idiome latin
1
langages
«
les
la
France
des'
,
deux
existe
Un
romane au VIII e
abbé de
,
'jBo.
et l'autre font
première vie
Parlait -il la
mention de
a dit
,
cet idiome.
avec douceur; parlait-il
«
théotisque?
il
mêmes
les
la
langue barbare, appelée
par l'éloquence de
brillait
Gérard de Corbie
raconte
:
langue vulgaire? ses paroles coulaient
«
près
siècle.
disciple d' Adhalard, Paschase Ratbert, qui a
écrit la
«
de
peuples en ces trois
de saint Adhalard
vies
Corbie, né vers l'an
L'une
et
preuves positives attestent
l'usage général de la langue
Il
,
»
.
Quant à
de l'idiome vulgaire
,
enseigna
,
XV
qui a écrit
,
la
la charité 2 »
.
seconde vie
circonstances en termes plus ex-
:
« S'il parlait
a
m ane, on
«
parlait
«
plus 3 »
en langue vulgaire, c'est-à-dire, ro-
eût dit qu'il ne savait que celle-là;
en langue theutonique
il
,
brillait
s'il
encore
.
Ante tamen Bruno, Francoruin regia
(i)
L'sus francisca.
Instituit
Francisca
Quem
(a)
qnam
vulgari
si
vulgô andisses
,
et
proies....
voce latina,
populos eloqnio triplici.
Fojtijim, délia Eloquents
signifie francique
teutiscam dicunt
,
,
,
iuliani. p. i5
théotisque.
dalciflans
emanabat
;
si
vero idem barbai
Bollasd. Actâ Sasct. Jannar.
(3) •
Qui
si
vulgari
,
a
.
linguâ loqueretnr, pfaeeminebat caritatis eloquio. »
id est
,
romani linguâ
,
loqueretnr
,
t.
I, p. 109.
omnium
aliaruu.
,
INTRODUCTION.
\\J
En
714, un jeune sourd-muet de naissance avait été
tombeau de
guéri miraculeusement au
de
Paris.
les
noncer; et non-seulement
à parler parfaitement
il
mots
qu'il entendit pro-
un
place
prouver que
langue rustique , mais
la
fut
il
1
.
très- important
fait
langue romane
la
peu de temps
apprit en
bientôt en état d'étudier les lettres
se
Germain
D'après l'historien contemporain , ce jeune
garçon répéta facilement
Ici
saint
qui sert à
,
langue vul-
était la
gaire de tous les peuples qui obéissaient à Charle-
magne dans
le
midi de l'Europe
domination s'étendait sur tout
sur une partie de l'Espagne
;
le
sa
France
la
presque
et sur l'Italie
,
que
et l'on sait
midi de
entière.
Sous son règne, un espagnol malade, pour sYhv
imprudemment baigné dans
de France
guérison.
d'Italie
,
tombeau de
sainte Liobe
putaretur inscias; nec
,
visitait les églises
mirum
,
.
crat denique in
enitebat perfectius.
(1)
factum
est ut
,
omnibus
liberaliter
]<
iii u-,
(a)
•
«
!<'
f
11
•>
,
ilisi
ne
tam auditu quani
cœpit.
.
locution»-
tté
l'ti.im
t.
,
I
,
p.
tient ipte rctulit
,
si
mu ni
11
mi
membrnriim. Cnju-i
in Il>cro flumine coutraxit; in
non soluin
liiin.is. in ipsâ rcclcsiâ
Aller erat de Hispaniâ qui. ptMStil ndgentibus, pœna?
modiun,
;
n'>
in brevi
Dicauge Gloi».
»
ut horribiliter quateretui ikiikht
educatus
»
ipsam rusticam linguam pwfwti luqiirrriui
<
au
a
Dollar d. Acta (auct. Jtnuir.
« liiidc
implorant sa
,
arriva jusqu'à Fulde dans la Hesse,
Il
vero thcutonicâ
,
d'Allemagne
et
,
l'Ebre
|>r«f.
n
Mil
tali rtdclictns rsi.
|iasMoni.i inconi-
qua dcformilalc
01
I
INTRODUCTION.
Le malade obtint
rogea
,
C'est
prêtre l'inter-
purent- ils s'entendre?
dit l'historien
,
cause qu'il
esset italus
,
,
notitiam habebat.
mettent d'assurer que, sous
roman
comprise par
ejus
,
prêtre
.
langue
eo quod
»
faits
comme
qui
per-
idiome vulgaire
même que
le
le
la
règne de Charlemagne,
le
avait prévalu
sur la langue latine, et
n'était plus
,
nous fournit plusieurs
L'histoire
l'idiome
connaissait
Quoniam linguœ
«
:
contemporain que
italien
était
de l'Espagnol
«
un
sa guérison;
et l'Espagnol lui répondit.
Comment
à
XVlj
langue
cette
plus grand
nombre des
la nécessité
d'appeler de
visum
per diversa sancta
Français.
En
787, ce prince fut dans
civium suorum non sustinens ubicumque
,
eî ire
locorum vagabatur Peragrata itaque omni Galba atque
.
gressus
est....
Fuldam
venit....
S. Bonifacii martyris quiescit
,
Cryptam oceidentalem
est
,
Italia
,
,
Germaniam
in-
saper quant corpus
ingressus est, ac prostratus in oratioue....
Quod
cernens vir venerandus Firmadus presbyter et monacbus.... Interea subito sur-
homo et non tremebat quia sanatus erat. Interrogatus ergo a presbytero
(0.CONIAM tlNGU* EJUS, EO QUÔD ESSET ITALUS, NOTITIAM HABEBAT
), retulit
se per excessum mentis , etc. »
rexit
,
Vit.» S. Ltoce.
— Mabillon,
act. SS.
Bcned. secul.
m
,
pars II
,
p. j5S.
Mabillon observe que cette vie a été écrite par Rodulfe avant
que les reliques de sainte Liobe eussent été transportées par
Raban Maur au mont
Saint-Pierre.
Rodulfe, prêtre et moine du couvent de Fulde,
dans toutes les sciences, historien et poète, mourut
ides de mars 865
,
très -savant
le
vm
selon l'histoire de Pierre le bibliothécaire
866, selon Duchesne, Hist. Franc. Script.
b
des
,
ou
INTRODUCTION.
\Mlj
Rome quelques grammairiens, pour
l'enseignement de
Un
langue latine
la
bien décisif,
fait
rétablir
en France
1
.
qu'Eginhard, historien
c'est
de Charlemagnc, s'excuse, en quelque sorte, d'écrire
«
latin 2
en
sa vie
Voici
:
dit-il
,
l'ouvrage que je consacre à
,
«
moire de ce très-grand
«
serez surpris
«
exercé dans
«
en
Eginhard
secrétaire
,
magne, manifeste des
nomme
se
j'aie
,
barbare
que son
que
l'idiome francique était
la
la
cour,
Enfin,
Ante
I
l.r
si la
• CjiioIiis
(i)
•ecnm
.nl.lnvii
ip.simi
enim
lilii
in <|in> pi.ilii
li.n
il.
lui
M
roiniiKiili-
I
langue latine, qui
.1
s'il
il
n'avait pas
la
fautes; en effet,
la
langue vulgaire
i
n
1
>i<
j
1
1
<•
x
•
lihium prxclariMimi
,
pOMC
(l.illià
;«dniii
viri
i-i
În
pu mu rvn dtatOI
putaveriin. -
iiiilliiin
Mudiuni
K»«ol. M»ûk. Prr Mnnach.
maxiini
non Ml ipiml
loi -iitiuiir jxi
m-
et
littcrarum expandere jussit.
>tii.limii
Carolutu, in
»
lirii-l.i
toujours celle
restait
tiiima artis graiiiiiiaiira* et oompntatoria» niagistros
(louiiiiiiu ri'gein
it roinan.i
,
,
roman.
-imn
illin-.
facilité. »
nord de l'empire, tandis qu'à
le
in li.nni.i
i.ilillin .irtiillll.
(a) « F.n
espéré écrire
langue vulgaire à Aix-la-
la
Paris, et dans le midi de l'empire,
c'était l'idiome
peu
langue latine n'étant
exempt de
style fût
Chapelle, et dans
et
craintes sur son style latin
c'est
,
,
chancelier de Gharle-
et
point parlée vulgairement à
certitude
barbare
avec quelque politesse et quelque
latin
Si
homme
,
langue romaine
la
vous
et très-illustre prince;
que moi
mé-
la
fiierat
F.g.'l.
memoriam continentcm,
.
.
nisi
Imli-
aliipiid
DM
F.ui»*. Vit
ipind lioinc
<ln
>
Carol
Rfe
INTRODUCTION.
de
religion
la
du gouvernement,
et
d'être la langue
XIX
du peuple
Débonnaire aurait- il cru
n'avait
de Louis -le-
l'historien
,
faire
cessé
de ce prince un
véri-
table éloge, en disant qu'il parlait la langue latine,
que
aussi bien
langue naturelle
sa
Au commencement du IX
e
*
?
siècle
,
divers conciles
furent assemblés en différents lieux de l'empire de
Charlemagne
pour
,
rétablir la discipline ecclésias-
tique; ceux de Tours et de
Rheims
,
tenus en 8i3,
décidèrent que l'instruction religieuse devait être mise
à
la
portée du peuple.
Quoiqu'on
du
ait cité
souvent
l'article
XVII des
actes
concile de Tours, je crois indispensable de le tra-
duire
ici
en entier
:
« Il a
paru à notre Unité que chaque évèque devait
« avoir
des homélies contenant les admonitions néà l'instruction des fidèles, c'est-à-dire,
« cessaires
«
sur
te
prendre
la foi
catholique
,
« l'éternelle
,
selon qu'ils en pourront com-
sur l'éternelle récompense des bons
damnation des méchants, sur
,
et
la résur-
jugement dernier enfin sur
«
rection future
«
nature des œuvres par lesquelles on peut mériter
« la vie
«
,
et le
éternelle
,
ou en
être
exclu.
la
Que chaque
évèque traduise publiquement ces homélies en
(i) «
Latinam vero
sicut
nataralem aequaliter loqui poterat.
TatGÀHtj, de Gcstu Ludov.
pii.
b.
O
INTRODUCTION.
«
langue rustique romane ou THÉOTiSQUE, de manière
vc
que tous puissent comprendre
L'article
XV des
actes
du
Les évèques doivent prêcher
«
mélies
«
que tous puissent
,
«
«
«
dont
et les ho-
comprendre 2
les
l'article
la
,
XV
même
»
.
année 8i3 un
capi-
,
prononce
:
Les prêtres doivent prêcher de manière que
simple
peuple
vulgaris populus
,
prendre, intelligere possit
Selon
com-
puisse
,
le
3
.
les conciles et les capitulaires
l'instruction
,
en langue vulgaire
religieuse se faisant
devint bientôt entièrement étranger à
aussi lui
:
selon la langue propre aux auditeurs , afin
Charlemagne publia
tulaire
sermons
les
»
.
Rheims porte
concile de
«
1
ces prédications
en défendit- on l'usage dans
la
peuple
le
,
langue latine;
les actes religieux
(i) « Visiun est unitati nostrse nt quisqne epi.HCopus hahcat liomilias conti-
nentes necessarias admonitiones quibns snbjeeti erudiuntur; id est de
catholicâ
,
pro ut capere possint
damnatione maloruin
,
,
de perpétua rctributione
de resurrectioue quoqne futurà
quibus operibus possit promereri
,
quo
riistiraiu
Ilorel et
1
«.-
,
t
et
easdem hu-
om.m.im linguam ant
t.
VII
,
col.
u63.
1
contiennent un passage semblable; mais
une erreur.
(a) »
Ut episcopi sermones
intelligere possint,
et liomilias
sauctorum patrutn
ucdidih PKoraiETATEM likgua
Luti
(3)
ultimo judicio
et ut
li.
et «etri n.
Pasquier, on a souvent répété que les actes du
concile d'Arles de 75
c'est
i
,
faciUùs cuncti possint intelligere quae dicuntur. »
L»i«i. Concil.
D'après
et
quibnsve excludi;
vita bcata
milias quisque apertc transferre studeat in
theotiscam
,
bonornm
De orrino Pr>cdicatoiu m
niiilligere possit, assidue <iat. .
:
-
Ut
jtixta,
,
,
prout omues
praedirare studeant.
Cokcil.
quod bene
t.
VII
,
toi
1
j56.
vulgaris populus
C*nr Rio. F»*»c. Aa
liJ.
I
INTRODUCTION.
qui exigent une profession de
pitulaires recueillis
XXj
L'art.
foi.
porte
,
«
nulles personnes ne seront admises à tenir
«
sur les fonts baptismaux,
«
comprennent, dans leur langue
« cale et le
symbole.
« l'obligation
Il
est
Il
faut
ridionale de l'empire de
religieuse
,
si
l'oraison domini-
dit cet article
,
un enfant
ne savent et ne
elles
,
Que
«
:
connaître
,
qu'on aura contractée envers Dieu
hors de doute que
dans laquelle
des ca-
par Hérard, archevêque de Tours,
dans un synode tenu en 858
et publiés
LV
le
pour toute
,
Charlemagne
la partie
1
.
»
mé-
cette langue
,
peuple devait recevoir l'instruction
n'était
roman
autre que l'idiome
,
dont
Nithard nous a conservé un fragment précieux
,
en
transcrivant les serments prononcés à Strasbourg l'an
842, par Louis -le -Germanique, et par
Français
les
soumis à Charles -le -Chauve.
Nithard nous a transmis en latin
deux princes prononcèrent
l'autre
Le
en langue théotisque.
concile de Mayence, tenu en 847, porte à
dispositions
les
de Tours de 81 3
(1)
Ut nemo
semblables à
,
(a)
XVII du
mêmes
a sacro foute aliqaein snscipiat
,
nisi
et intellectuiu tcneat
Seulement un mot a été omis
copiste.
l'art.
et se sert des
symboiam juxta lingnam suam
pactnm qnod cum deo fecerunt. »
et
du
discours que les
en langue romane ,
l'un
,
le
concile
expressions 2
.
orationem dominicain
;
et
omnes
Capitol.
,
l'art. II
1. 1
,
intelligant
col.
u8g.
sans doute par l'inadvertance
Labbe. Concil.
t.
VIII
,
col. 4a.
INTRODUCTION.
XXlj
L'idiome roman du serment de 84a paraît encore
très -grossier;
Mais
de
la
langage était déjà épuré. Le
le
siège de Paris par les
886,
et
de
poème
Normands,
l'Aquitaine, c'est-à-dire, les
félicite
pays de l'autre côté de
finesse
midi
le
le
France,
d'Abbon sur
l'article.
que, dans
est très- vraisemblable
il
en 885
ne présente pas l'emploi de
il
Loire
la
sur
,
pureté et
la
la
langue qu'on y parle.
la
Calliditate venis ACiEque, Aquitania, lingue.
Abbo toem.
Le
traité
de Coblentz,
Germanique
lib. II
.
t.
'»
7 1.
en 860 entre Louis- le-
fait
et Charles -le -Chauve
,
également
fut
ou francique
publié en langue théotisque
,
et
en
langue romane.
Les Capitulaires en offrent
la
traduction latine.
A
la fin
«
Charles proclama ce traité en langue romane,
(1) « lise
du
traité
on
lit
'
:
eadem dorunus Karolus roman a linguà adnunciavit
et eà m.i\im.<
parte linguà Theodiscà recapitulavit.
Post ba-r
,
doinnus Hludonuicus ad domnuin Karolum fratrem
roman a dixit
« Nunc si vobis
nn
linguà
:
•
ad nu
.un
liilfiii
plaCCt,
mkU
vi-ilium liabrir \olo
Et donnais Karolus
Mis bouiinibus
,
(jui
excelsà voce, linguà
,
liomiuibu.s (jui
Et doninus EOotarioi
lingu.i
oibu» fineui iuiposuit.
innt,
•
dixit
:
iluodiscà eis suprà adnunciatis capilulis
illa
et ut
m
promisit.
Et tune dotmius Karolus ileruin linguà
ÉM
roman a
etc. »
convenire dixit, et se observaturum
dei gratià saui rt
<!c illi.s
venerunt. »
noMAN a de pace convrnit
,
et ut
cuai
eos sanoa reviderent oravit, et adnuntiatioCi». R*u. F»**...
i.
II, col. 144.
,,
INTRODUCTION.
en récapitula
« et
XX11J
plus grande partie en langue
la
«
théotisque.
a
langue romane
«
voudrais avoir votre parole au sujet de ceux qui
«
avaient pris les armes pour moi.
Après quoi Louis
«
Et Charles
«
«
:
dit
Maintenant,
si
frère Charles
en
cela vous plaît, je
d'une voix beaucoup plus élevée
,
proclama en langue romane l'amnistie demandée.
«
Et Lothaire donna en langue théotisque son adhé-
«
sion au traité
«
en LANGUE ROMANE.
,
et Charles
mettre de former
que
testable
France
même
lorsqu'il dit
siècle
peuvent-
moindre doute sur
langue romane
était
de Nithard
le
A
1
.
,
en langue
historiques, qui ne laissent aucun
en recherchant
l'emploi de l'article
«
:
l'un et l'autre
la
langue romane
on peut ajouter des preuves matérielles
(1)
incon-
alors dans la
est ainsi
doute sur l'existence ancienne de
les traces les
:
plus reculées de
qui a été l'un des caractères
Sacramentum autein quod utrornnique populas quique propriâ
testatus est,
per-
»
ces preuves
Soit
ils
le fait
au sujet des serments de 842
jura en sa propre langue
ROMANE
paix
déclare expressément,
Or le serment que chaque peuple de
« roi
la
langue vulgaire du peuple et de l'armée?
la
Le texte
«
la
le
proclama encore
»
Ces monuments du IXe
«
à son
mmana
linguà sic se habet. »
lingu.'i
INTRODUCTION.
xxiv
innovateurs de cet idiome
et le tableau
;
que
je pré-
senterai à ce sujet démontrera l'emploi de l'article
aux dates de 793, 810, 880, 886, 894, 924, 927,
9 3o 9 6o 994 ';
>
>
noms propres
Soit en reconnaissant les
les
qui, dans
ouvrages latins écrits à une époque ancienne,
sont désignés par une dénomination purement ro-
mane a
;
en cherchant dans
Soit enfin
latinité, les traces
de
Voyez
ci
la
basse
réaction de la langue vul-
la
gaire sur la langue latine
(1)
de
les écrits
3
.
-après ce tableau, p. 43 et 44.
peu de nos chartes anciennes qui n'offrent quelques
noms de lieu en langue vulgaire; une circonstance ajoute encore
(a) Il est
à la preuve qui résulte de l'évidence des
langue romane,
noms
c'est
que
qui appartiennent à
l'on trouve aussi
la
langue francique ou théotisque.
Voici quelques exemples pour
Charte de
71 3.
Titre de 790.
«
«
Locam de Oshe.
Raymundus
la
langue romane
Villare
quem
Pai.eroi.s...
<
ebre...
19.
De
«
qui apellatar Lumbe...
Monasterio quod Cesa-
dicitur....
Cmiivriis*
,
H ,st
Parrochiam de Arcba vel...
Ar Lingur.loc
(3)
Ah
85s. a
1. 1
Orc.om.ei.... Encap...
,
col. 33.
De Tost...
Noves... Bahieres... Arches... Cortalb... Merarc.es... Bat.etc. a
Arrinn. M»»r.
781.
quem votant
P».
Maciahirj... Figols... Merles... Baieh... Ashet. Etc.
An
Lombirirmii
In<tr. Eccl.
dicunt Staghole.... Villare
ACRE.... In villa Ul.MES.
Titre de 8
Locum
Kaphinfi.....
Guui
Titre de 806.
:
»
Super rivam Save.... Fiscum qui Pisca.hi as
RIOH dicitur. »
noms appartenant à la
un grand nombre de
A turc
nos
uiissi....
A turc
Ilur.
Ad turc
nos....
Ad turc
ipse
Ilisr.
ipsi mîssi et judices.... »
<\r
l.angunlor. P».
I.
I
Rainnus asserens
,
roi. i5.
dixit.
..
I
ni.
,,
INTRODUCTION.
XXV
Je crois avoir prouvé d'une manière incontestable
et
par
les faits historiques et
rielles, l'existence et
par
les
preuves maté-
l'ancienneté de la langue romane.
Les monuments qu'offrent différents
pays, démontrent avec la
même
siècles et divers
évidence que l'idiome
primitif s'est conservé et perfectionné dans les écrits
des troubadours, et dans
habitèrent
Ce
le
midi de
la
langage des peuples qui
le
Fiance.
reconnu
très-certain avait été
fait
par de nombreux écrivains
Fauchet
et attesté
:
dans son Recueil de l'origine de la
,
Langue et Poésie Françoise, Ryme et Romans,
ch. 4
«
s'exprime en ces termes
>
Or ne peut-on
romaine
« celle
que
,
langue de ces serments,
la
j'entends latine
,
vraiment
soit
mais plutost pareille à
,
dont usent à -présent
les
Provençaux
,
Catha-
donc néces-
«
lans, ou ceux du Languedoc...
«
sairement conclure que ceste langue Romaine
te
tendue par
« estoit ceste
ce
le -Grand
« églises
,
les soldats
du
I,
:
Nithard appelle romaine
« laquelle
«
dire
liv.
Il
faut
,
en-
roi Charles -le- Chauve
rustique romaine
,
en laquelle Charles-
vouloit que les omélies preschées aux
fussent translatées
,
afin d'estre
entendues
Ramuus ad tuhc hora praeceptnm impériale et judicium ad relegendum entenAd tekc nos supradieti interrogavimns.... Ad tubc ipse Odilo se reco-
dit....
Hist. de Languedoc
gnobit.... n
As
833.
«•
Ad
cohtra. respcmderuiit.
Muiatoii
,
dits. 70.
»
P«.
t.
I, col. 99.
,
INTRODUCTION.
XXVJ
«
par
«
aux prosnes
les
simples gens,
leur langue maternelle,
et sermons....
à savoir pourquoi ceste langue romaine
« Il reste
«
comme
rustique a été chassée outre
«
mon
«
cause
«
changement
«
LANGUE ROMANDE.
et
,
à
,
advis
voire
;
de Hue Capet fut
séparation
dernière
Cette
Loire....
si
,
,
apporta un plus grand
j'ose
le
«
,
a dit
,
dourla la
»
Cazeneuve, dans un fragment
cette matière
dire
qu'il
a écrit sur
:
Ces deux langues teudisque
et
romaine furent
jusqu'à ce que
«
usitées dans les états
«
par
«
Débonnaire
pays qui est maintenant sujet à
la
«
couronne de France échut à Charles- le- Chauve,
et
«
ce que nos rois avoient conquis en Allemagne échut
«
à Louis
«
car dès lors
« la
le
partage
,
le
son frère
,
avec
le titre
la
«
(iermanique.
et la
Cependant
,
de roi de Germanie
division des
romaine demeurant dans
Chauve,
rois
entre les enfants de Louis -le-
commença
«
«
fait
de nos
deux langues.
de Charles-le-
les états
teudisque dans ceux de Louis -le-
cette langui-
domaine
souffrit
«
de temps un notable changement; car,
«
langues suivent d'ordinaire
«et perdent
«que
«
la
pureté dans
L'Àllemagae
France
,
la
;
fol
les
rois,
comme
fortunes des
les
ct.tis,
leur décadence, après
éclipsée de la
cour de nos
en peu
couronne de
qui se tenoit à Aix-la-
,
INTRODUCTION.
a
Chapelle
«
se trouva assise près
«
tient à l'Allemagne
« la
,
se tint à Paris
et d'autant
,
XXVlj
que
cette ville
de l'extrémité du royaume qui
,
et
par conséquent éloigné de
Gaule Narbonoise , où
étoit l'usage
de
langue
la
de
«
romaine,
«
nos rois et aux provinces qui en étoient voisines
«
il
«
nom
«
tout -à- fait différente de l'ancienne langue romaine,
«
laquelle pourtant
«
provinces qui sont en -deçà de
«
que
«
ceux de deçà oc
se
arriva qu'insensiblement, à la cour
il
forma une troisième langue qui retint bien
de romaine mais qui se rendit avec
,
les
,
la
la
Loire
langue d'oui ou Françoise
provençale
«
vince auparavant appelée Septimanie.
Or que
le
,
et
France fut divisée en pays de
«
dont
les
et d'autant
;
Loire disoient oui
la
«
«
temps
demeura en sa pureté dans
peuples de delà
,
le
le
nom
,
et
est
cette langue d'oc
de langue d'oc ou
demeuré à
la
ou provençale
pro-
soit la
«
même que
«
clairement justifier par les serments qui sont dans
« Nitard...
l'ancienne langue romaine
langue d'oc ou provençale
«
romaine, que
«
il
se peut
Puis donc qu'il est hors de doute que notre
«
« la
,
les
est cette
même
langue
anciens François parloient devant
troisième race de nos rois, c'est-à-dire, aupara-
vant
Xe siècle,
le
« faire les
« naire
,
vains
assurer
,
ne pouvons-nous pas aussi, sans
et
que
nous donner une gloire imagic'est
de notre langue qu'a pris
son origine celle que nous appelons maintenant
INTRODUCTION.
XXV11J
Ce
« Françoise?...
«
comme
le
lui est
cep d'où
toujours de l'honneur d'estre
provignée cette belle langue
s'est
« FRANÇOISE....
«
Mais quand j'aurai
fait
voir de plus
que
c'est d'elle
«
que
«
naissance, j'ose bien assurer... qu'on n'en fera pas
«
moins d'estime qu'on
«
des grands fleuves, quelque petites qu'elles soient.
les
langues Italienne et Espagnole ont pris leur
d'ordinaire des sources
fait
»
Huet, dans son ouvrage de l'Origine des Romans,
a consacré la
«
même
opinion
Le langage romain
« cale,
:
fut appelé la langue proven-
non-seulement parce
qu'il reçut
moins d'al-
«
tération dans la Provence que dans
«
cantons de
«
Provençaux s'en servoient ordinairement dans leurs
«
compositions,
« les
conteurs
la
France, mais encore parce que
etc.
Les troubadours,
les
,
et enfin
«
tous ceux qui exerçoient ce qu'on y appeloit
commencèrent
dès
science gaie
Capet, à romaniser tout de bon, débitant
«
romans
«
romain
«
d'usage des lettres et de
«
des François;...
«
ct
et
:
leurs
fabliaux
car alors les
,
le
leurs
composés en langage
Provençaux avoient
la
la
temps de Hue
«
«
,
les
chanterres,
de Provence
et les jongleurs
,
les autres
poésie que tout
pins
le reste
Le noMAN estant donc pins universellement cn-
tendu,
les
conteurs de
Provence s'en servireai
«
pour «crire leurs contes qui de
«
ROMAjVs
là
furent appelés
INTRODUCTION.
pas omettre
Je ne dois
Lebreuf , qui
était si versé
recherches sur
les
plus
idiome français offrent
me
Je
«
le
sentiment de l'abbé
le
dans cette matière
passage suivant
dans
comme une
,
ses
;
traductions en
anciennes
contente d'avancer
que
XXIX
:
chose
très-
plupart des provinces
«
vraisemblable
«
des Gaules, on parloit vulgairement une langue peu
« différente
« dins,
« ce
de
,
la
Provençaux des Périgour-
celle des
,
des Limousins. Je pense que cela dura jusqu'à
que
le
commerce de
«
du nord
«
habitants de
e
,
ces provinces avec les peuples
de l'Allemagne,
et
l'
et sur-tout celui des
Armorique avec
les
Anglois , vers
eussent apporté dans la Romaine rus-
«
XI
«
TIQUE, Une DURETÉ QUI n'y ÉTOIT PAS AUPARAVANT
siècle
le
,
Les savants auteurs de
plusieurs fois
donné
1
.
»
de Languedoc ont
l'histoire
à ce sujet des explications aussi
curieuses qu'incontestables.
«
La langue
latine
commençoit cependant à
f
corrompre
«
forma ce qu'on appella dans
«
romaine, qui
«
aujourd'hui dans les provinces
«
royaume,
«
trouvoit déjà toute formée
«
,
se
et dégénéra enfin de manière qu'elle
la suite
la langue
même
qu'on parle
est à -peu -près la
méridionales du
du IX e
et qui, dès le milieu
rons ailleurs
2
,
ainsi
siècle, se
que nous
le ver-
....
^i)
Mém. de
(2)
Hist. générale du Languedoc
l'Àcad. deslnscr. et Belles-Lettres,
,
t.
I
,
p. 327.
t.
XVII,
p.
718.
XXX
«
I
Du
JYTRODUCTI O V
mélange de
cette langue avec celle des bar-
du commerce de
« bares, et
ces derniers avec les
«
Romains ou Gaulois
d'origine, qui ne firent ensuite
«
qu'un seul peuple,
il
se
forma enfin une nouvelle
langue qu'on appela romaine
près
le
«
1
pays
Au
«
même
la
.
sujet
On
qu'on parle encore aujourd'hui dans
»
du serment de 8/p
:
peut remarquer dans ces deux actes que
langue qu'on appelle romaine
«
que
«
de Provence
celle
« qu'elle a
çoise
disent
ils
,
«
ge
et qui est à-peu-
,
2
.
presque
est
que parlent encore aujourd'hui
,
de Languedoc
beaucoup moins de rapport avec
s'expriment sur
le
même
sujet
la suite
on distingua de
poésie franco m
la
i
«
différoit
«
demeura presque pur roman, au
«
la
poésie provençale
de l'autre, en ce que
génie de
le
lieu
:
la
que
quoique pur roman dans son origine,
l'autre, fut adoucie
velles inflexions el
peu
-à
-peu
,
tant
.
celle-ci
langue
la
fran-
comme
par de nou-
terminaisons qu'elle reçut, que
générale du Languedoc,
t.
I
(a) Hist. générale
du Languedoc,
t.
I
(3) Hist. Litt. de
la
(i) Hist.
France
:
proprement dite,
use,
la
en termes non moins
•'
<
et
3
alfirmatifs
Dans
,
la fran-
»
Les auteurs de l'Histoire Littéraire de
«
peuples
de Gascogne
et
,
même
la
les
la
France,
t.
IX,
,
,
p. ^79.
j>.
p. 17a.
53a
,
INTRODUCTION.
endroits qui la rapprochèrent succes-
«
par
«
sivement du génie
«
qu'employoient ordinairement
les autres
C'étoit
françpis....
langue
la
poètes d'en -deçà
les
Loire; ceux d'au-delà versifioient au contraire
« la
«
XXXJ
en langue provençale
prouvé
J'avais
langue romane
»
.
l'existence
je crois
;
1
que
de
l'ancienneté
et
que
les autorités
porte pour démontrer son identité avec
la
je rap-
langue des
la
troubadours ou poètes provençaux, ne
laissent au-
cun doute sur ce point.
Mais quel
mécanisme
était le
quelles étaient les
,
formes essentielles de cette langue
que
C'est ce
à examiner et à démontrer.
j'ai
D'abord j'exposerai
et j'en expliquerai
(i) «
?
la
les détails relatifs à
son origine,
formation
me
ce qui
;
Quant au nom de provençale, qu'on donna
dans
permet-
a la
provinces méridionales de
langue
France
«
dont on
«
après que les peuples des pays septentrionaux eurent adopté
«
idiome différent,
se servoit
il
les
est certain qu'elle
la
ne fut pas ainsi
un
nommée.
«
parce qu'elle fut d'abord particulière aux peuples de la Pro-
«
vence proprement dite
«
sous
«
dionale de
«
XI
e
le
nom
la
:
mais à cause qu'elle comprenoit alors
les
peuples de
la
partie méri-
France. Les divers auteurs qui ont écrit, à
siècle, l'histoire
preuves
« les
,
de Provençaux , tous
de
la
première croisade
On nomme provençaux,
dit
peuples de Bourgogne, d'AuvERGNE
,
la fin
du
nous en fournissent
un de
ces historiens,
de Gascogne
de Go-
«
les
«
thie, et de Provence. Les autres s'appeloient François, mais
« les
«
«
ennemis donnoient
le
nom
,
de Francs aux uns
Les Aquitains étoient aussi compris sous
CAUX.
»
Hist. géu.
le
et
nom
du Languedoc,
,
aux autres.
de Provent.
II, p. 246.
INTRODUCTION.
XXX1J
tra
de présenter
éléments de sa grammaire avant
les
l'an iooo.
Et ensuite je donnerai une grammaire
de
la
même
langue
,
devenue
celle des
et j'autoriserai toutes les règles
particulières
,
par
les
,
détaillée
troubadours
soit générales
citations qui seront
,
;
soit
presque
toujours prises dans les écrits de ces illustres poètes.
RECHERCHES
SUR LORIGISE ET LA FORMATION
DE LA LANGUE ROMANE
ELEMENTS DE LA GRAMMAIRE DE CETTE LANGUE,
AVANT
JUès que
Romains
les
du monde
,
cher à
la
métropole
parmi
les
ployer
,
ils
,
la sagesse
différentes
les liens politiques
d'imposer
nations soumises ou vaincues
du sénat eut
des plus prompts et des
et toutes les fois
celui
les
moyens que
l'un
le
conquête
se crurent appelés à la
sentirent l'avantage et la nécessité d'atta-
d'établir, avec ces
ciaux
L'AN IOOO.
que
d'une
la victoire
l'art
:
d'em-
plus efficaces fut
nations, les rapports so-
communauté de langage
;
permettait au peuple -roi
joug de sa domination
* ,
il
imposait aussi
de son idiome.
Les magistrats romains affectèrent de n'admettre que
cet
la
idiome dans leurs communications avec
Grèce
(i)
et
de FAsie
;
plus
At enim opéra data
gum,verùm
ils
faisaient vanité
les
cités
de
de connaître
non solùm jusuam domitis gentibus per pacem
est ut imperiosa civitas
etiam linguam
societatis, imponeret. S. Ai.gi.st.
,
de Ciyit. Dki,
lib.
19, cap.
7.
O R 1 G N E El
•1
FjO
I
chefs-d'œuvre de
et d'estimer les
plus
ou
Miltiade
d'Aristide
,
Une
loi
On
maîtres du
des
expresse enjoignait aux Préteurs de ne pro-
dans Strabon
lit
maine,
les
latin leurs décrets et leurs édits
Espagnols de
aux mœurs étrangères
même
,e
voix d'un inter-
la
langue
la
descendant de
le
*.
mulguer qu'en
I
à
grecque,
littérature
la
empruntant
,
hommage
rendît
monde
M A HO \
exigeaient impérieusement que
ils
prète
II
auteur
3
la
,
que , sous
.
domination ro-
la
Bétique s'assujettirent tellement
oublièrent l'idiome natal.
qu'ils
nous apprend que
*
2
,
dès
siècle
le
Magistratus verô prisci quantoperè suani populique romani
(i)
majestatem retinentes
se gesserint,
perseverantià enstodiebant, ne Grrecis
darent.
Quin etiam
exenssà
,
nostrà
sed etiam in llra?eiâ et Asiâ
,
unquam
ipsà lingua? volubilitate,
per interpretem loqni cogebant
;
quôd,
quoque magnù euni
hinc cognosci potest
inter caetera obtinendae gravitatis indicia, illud
qnô
nisi latine
responsa
quà plurimura
non
;
,
in
valet,
arbe tantùm
scilicet latin.»' vocis
per omnes gentes venerabilior diffunderetur. Val. Max.
honos
lib. ?.,
cap. 2.
(2)
lib.
Décréta a prnetoribus latine interponi debent. L. Décréta D.
42,
tit. I
(3) Edit.
de Ri
Oxon.
(4) Ib. lib. 4
Mais
le
nom
la
3
:
les
,
p. 202.
Les Vol
1
\k
,
dit-il
,
s'étendent jusqu'aux
Salyes etlesCAVARi occupent
de ces dernier!
sins, qui oqt
plupart
me ata.
liv.
autres peuples, qu'on
la
-
p. 258. «
,
bords du Khône
,
ji
a
nomme
la
tellement prévalu sur
Cavari tous
les
rive oppo.v te
les
noms ètt
barbares leurs voi-
mèiue cen6* d'être barbares car ils ont adopté pour
et la lai on de v i\ re d< \s l'.omains. »
:
langue
irqui-
de Strabon
Gaulois, qu'il m- regarde
luflirail
pour prouver que
pu comme
les I
barbares, usaient de
h
DE LA LANGUE ROMAINE.
3
d'Auguste, une grande partie des Gaulois avait adopté la
langue et
les
usages des Romains.
em-
Telle était la force de l'opinion publique, qu'un
pereur, hazardant devant
emprunté du grec
empereur,
l
,
c'était Tibère.
Dans une autre circonstance,
du sénat
mot de monopole,
sénat le
le
crut nécessaire de s'excuser. Et cet
le
mot
d'
emblème,
et
il
fit
effacer d'un décret
prescrivit d'emplovcr
il
une périphrase, plutôt que d'admettre
cette expression
étrangère.
Par
Claude
l'ordre de l'empereur
,
un gouverneur de
la
province de Grèce, personnage très -distingué, fut privé
de son emploi,
son tort?
il
Les Lyciens
Rome un
et
même du
,
même
cité
langue
,
alléguant que
latine. C'est
,
principalement
Sermone
graeco
,
la
et recon-
dépouilla
la différence
du
droit
est
:
d'idiome qui
faisait
dénomination de barbares.
quamquam
tamen usquequaque usus
,
pour être digne de participer aux
donner aux peuples étrangers
(i)
le latin, le
de citoyen
titre
prince , interrogeant l'envoyé
naissant qu'il n'entendait pas
de
était
coupables de rébellion , avaient député à
de leurs compatriotes , honoré du
romain. Ce
Quel
droit de citoyen.
ignorait la langue latine.
alias
promptus
abstinuitque
adeô quidem ut Monopolilm nominaturus
,
et facilis
maxime
,
non
in senatu
;
priùs veniam postu-
quod sibi verbo peregrino utendum esset atque etiam in
quodam decreto patrum, cum fjtfiltiw recitaretur commutandam censuit vocem,et pro peregrinà nostratem requirendam, aut
si non reperiretur
vel pluribus et per ambitum verborum rem
lant
:
,
,
enuntiandam. Suktok. ix Tib. cap. 71.
.
ORIGINE ET FORMATION
Romains,
privilèges des
indispensable de com-
était
il
K
prendre et de parler leur langue
A
.
l'époque où Plutarque composait ses ouvrages,
regardait cette langue
Adoptée par
comme
universelle
province d'Afrique,
la
ment prévalu sur
.
entière-
elle avait
l'idiome carthaginois, autrefois seul
idiome des pays où
évêque d'Hippone exerçait
l'illustre
son pieux ministère 3 Aussi, dans l'un de ses serinons,
.
s'explique en ces termes
«
On
connaît
le
proverbe punique que je rapporterai
parce que chacun de vous n'entend pas
en
«
punique. Ce vieux proverbe dit
«
un denier, donne -lui en deux,
,
L'usage de n'admettre que
idiome national
même
et
après
il
:
«
latin
il
2
:
Si la peste
du
demande
et qu'elle s'éloigne 4 »
.
langue latine connue
la
était tellement établi
la translation
le
et
observé, que,
siège de l'empire, Arcadius
Honorius furent obligés de rendre une
expresse,
loi
pour permettre aux magistrats de rédiger leurs jugements
en grec ou en
Dio
(1)
(a)
latin 5
Cass. lib.
Go
.
,
edit.
Plat. Moral, quest.
Verba
(3)
latina
X,
Quae
lib. I,
est an
se.
,
t
if
1
qnia
j
11 11
m
|inni< -r
:
955.
De Trinit.
,
nostis
;
(5) L. Jcuicej c.
de Sentent,
112.
p.
,
et
i-niin
duos
.
Intkrloc.
lib.
1
inter
5, c. 10.
rpi iilcm latine
pnnii uni
Niiiniiniin (junrit |usi ilcntia,
Skbmo 16K DE Vebb. APOSTMI
V,
1
pnnicum quod
non oinins
t.
metu atque cruciatu
jota arridentium et laetitias allu-
et
cap.
p.
Wyttembach,
lingua*... quariini nostra latina est.
(4) Pro\«:rbiuin notiini est
dieain
edit.
didici sine ullo
etiam blandimenta nutricum
dentium. CopPKM.
Reimar.
illi
vobis
provrrbinin
da,
et
ducat
DE LA LANGUE ROMANE.
Les peuples subordonnés à
Rome
de
l'autorité
J
parlé d'abord la langue latine que par nécessité
n'avaient
;
ils l'étu-
dièrent bientôt par intérêt et par ambition.
Se soumettre à l'idiome
civile et militaire des
pour
vainqueurs,
à
,
la discipline
pour
c'était
les cités,
un moven de mériter l'éman-
contrées entières,
les
aux usages
,
cipation politique , ou d'obtenir d'utiles distinctions et des
avantages honorables.
L'action de ce svstême conquérant, qui associait des nations vaincues et
opprimées au langage, aux mœurs,
et
quelquefois aux privilèges des enfants de la métropole,
devenait un véritable bienfait.
Avouons
,
à
la
Rome
gloire de
,
que
la civilisation
de
quelques-uns des peuples qui avaient été contraints de
fléchir sous le
magement de
fois
joug de
la victoire, fut le
noble dédom-
leur humiliation; et c'est peut-être la seule
que de longues
et
grandes conquêtes ont offert une
compensation des injustices
malheurs qui
et des
les
pro-
duisent.
En
prescrivant à ces peuples l'usage d'une langue qu'il-
des
lustraient
philosophie
style,
se
Rome
;
cieuse
l'art
trouvent
«à
le
bon goût
au
réunis
la
saine
mérite d'un
beau
et
la
l'art
communiquait une faveur plus pré-
de penser. Oui
vaincu à parler
à sentir,
oii
ne leur communiquait pas seulement
elle leur
d'écrire
:
ouvrages
,
la
science qui instruisit le
langue des Romains,
juger, à penser
comme
lui
apprit aussi
l'on
peut appli-
eux.
C'est sur- tout à la langue latine
que
ORIGINE ET FORMATION
O
qucr
disait
pensée du poëte Rutilius Numatianus, qui
la belle
en célébrant
Rome
:
Fecisti patriam diversis gentibus
Urbem
fecisti
quod
unam
Itiner.
La
carrière
du barreau et
lib. I.
celle des lettres étaient ou-
vertes à tous ceux qui savaient
le latin
conduisait aux premiers
carrière
t....
prius orbis erat.
;
l'une
et l'autre
emplois et aux plus
grands honneurs.
Bientôt l'Espagne
cisalpine
la
Gaule transalpine
fournirent au
,
armées, à
la littérature,
sénat
,
la patrie
Malgré
au gouvernement
possédons
aux
renom-
la gloire et la
hommes
et
du temps
ouvrages précieux d'un grand nombre
les
,
adoptive.
ravages des
les
Gaule
et la
des personnages illustres, dont
contribuèrent a soutenir
les talents
mée de
,
,
nous
d'écri-
vains nés dans ces contrées qui, avant (Têtre soumises
aux Romains, n'avaient que des idiomes dont
est
parvenu aucun monument;
c'est à la
ne nous
il
langue des vain-
queurs que ces écrivains furent redevables de leurs Succès,
même
et peut-être
Parmi
de leurs talents.
auteurs qui, depuis
les
conquêtes de
les
occupèrent un rang distingué dans
(1) Pline le naturaliste avait
Sparsa congrrgarrt imprria
ferasque linguas
,
,
exprimé
la
la littérature latine,
mrme
ritusque roollirrt, rt tôt
3
,
pt'n-
popnlornm discordes
sermoui» comracrcio oontraheret ad colloquia
tatrm homini daret, hrcvitcrqtic una cuuctaïuui gcntiiim,
fierct. Lib.
mp.
5.
Rome,
in tOtO
,
rt
humani-
Orbe, pttria
DE LA LANGUE ROMANE.
l'Espagne s'honore d'avoir produit
cain,
les
deux Sénèque, Lu-
Pomponius Mêla, Columelle, Martial,
Hvgin,
etc.
7
Silius Italicus,
Et nous-mêmes avons quelque
nous
plaisir a
rappeler que Cornélius Gallus, Trogue- Pompée, Pétrone,
Lactance
,
Ausone
Cependant
la
,
etc.
naquirent dans
,
les
Gaules.
plupart des institutions qui avaient pré-
paré et favorisé l'envahissement
du monde par
les
Ro-
mains, n'existaient plus. Celles qui existaient encore avaient
perdu leur active influence. Faut-il
n'étaient plus en rapport avec
le
étonner
s'en
gouvernement
et
?
Elles
avec
les
mœurs.
Cette sagesse profonde et circonspecte, qui jadis était
à-la -fois le secret et la force de l'Etat, cette constance
habile, cette politique invariable, qui, pendant plusieurs
siècles, dirigèrent
un sénat dont
les
membres
velaient, et dont l'esprit restait toujours
le
se renou-
même, pou-
vaient-elles se retrouver dans des princes chargés
seuls,
le
à eux
d'une grande puissance, et incapables d'en supporter
fardeau
?
méprisables
et
,
même
Princes souvent malheureux
,
ils
,
et quelquefois
étaient réduits à se choisir des associés,
à les accepter. Ces
blissaient l'autorité
en
la
monarques précaires
affai-
partageant; et, presque toujours,
ce partage ne faisait que mêler les calamités de la guerre
civile
aux malheurs de
la
guerre étrangère.
D'ailleurs, le génie qui élève les empires par les hardiesses
de l'ambition et par
est si différent
les
infortunes de ses victimes,
de celui qui maintient
du gouvernement,
et
par
la
les états
par
la
sagesse
prospérité des citoyens!
Cet empire romain, constamment agrandi en attaquant
ORIGINE ET FORMATION
8
les
peuples et en
à se défendre
rejetant au loin, était enfin réduit
les
contre
le
mêmes
reflux de ces
peuples,
qui de toutes parts envahissaient et franchissaient impu-
nément
ses frontières trop
vastes, trop éloignées, trop
dégarnies.
La
translation
Thraee ne
du
une
siège de l'empire dans
ville
hordes conquérantes, lorsqu'elle dépeupla
Rome
de nom-
breux citoyens qui, par leurs talents, leur rang,
ambition, eussent conservé plus entier
du moins
le
noble souvenir de
Les habitants qui furent
tique cité, déshéritée
inonde
et
de
ville
la
le
et leur
sentiment ou
grandeur romaine?
laissés
dans
les
murs de
l'an-
alors de ses titres de capitale
éternelle,
de
aux invasions des
livra-t-elle pas l'Occident
du
ne conservèrent pas long-
temps cet esprit public, cet orgueil national, qui par
fois
tiennent lieu de vertu politique dans
les
pays oîr
cette vertu n'est pas inspirée par de sages et heureuses
institutions.
Les nombreux débordements des nations, qui, tour-àtour et de différents côtés, inondèrent, ravagèrent plusieurs
contrées de lEurope, menaçaient
la
langue latine d'être
ensevelie sous les débris de l'empiré romain.
Mais, depuis moins d'un
dinaire qui eut bientôt
f!<
la
siècle,
une révolution extraor-
plus grande influence SUT les
innées des peuples et des rois, une révolution
t|in
une direction nouvelle aux lettres, aux sciences
arts, préparait à la langue latine les
sa durée
et
donna
et
moyens de maintenu
d'accroître son autorité.
Le même empereur
aux
qui conçut avec tant d'audao
D F LA LAV GUI RO II A H E.
exécuta avec tant de promptitude
projet de changer le
l'empire, Constantin, arborant la croix, lavait
siège de
élevée avec lui sur le trône
Peu-à-peu
et
le
9
Rome,
le
du monde.
christianisme s'affermit ; enfin
qui avait perdu l'avantage d'être
il
la
domina:
métropole
de l'empire, parvint, par l'accroissement de sa puissance
non moins précieux de
spirituelle, à l'avantage
métropole de
Tandis que
rester la
la religion.
langue grecque se dégradait à
la
la
cour
des empereurs d'Orient, la langue latine, idiome de la
cour des papes, s'associant aux
illustres succès
catholique, devint l'interprète des décrets
seconde
Ici se
eut
fois elle
présente
n'a pas été assez
A
cette
le droit
du
de
l'église
ciel, et
une
de s'appeler universelle.
un phénomène
historique , qui peut-ètiv
remarqué.
époque où
la
civilisation
de tant de pays
divers était sans cesse attaquée et presque détruite par
les
invasions des nations étrangères, la providence vint
au secours des vaincus
nouveau genre de
politique romaine
et
:
la
vainqueurs; un
sur-tout des
sociabilité
remplaça
le
bienfait de la
religion chrétienne
maintint ou
rétablit la civilisation sur des principes invariables, sacrés,
et
indépendants de
la
politique de
Ce mouvement général des
esprits
époques, forme et entretient entre
munication
irrésistible
lhomme.
de pensées
les
et
,
qui
,
à
peuples une com-
de sentiments, cette
impulsion morale, qui, au XII e siècle, produisit
sades ; au XIII
e
,
favorisa dans
diverses
les croi-
une grande partie de
l'Eu-
ORIGINE ET FORMATION
lO
XVI e
rope rétablissement du droit municipal; au
pagea
les sectes religieuses; et
suscité et
répandu
pro-
qui, au siècle dernier, a
philosophique
l'esprit
,
;
ce désir d'amé-
liorations, cet enthousiasme d'opinions et d'espérances,
favorisaient, depuis quelque temps, les progrès de la reli-
gion chrétienne.
Quel bonheur pour
les
peuples
lorsque des conqué-
,
rants effrénés s'humilièrent devant les pontifes
dune
reli-
gion qui leur révélait un maître, à eux qui semblaient
un maître
nés pour n'en connaître aucun, et
d'autant
plus craint et vénéré, qu'il était toujours présent et toujours invisible!
Puissants médiateurs entre les peuples et les rois, sou-
vent
et
les
évêques méritèrent
honorable mission,
queurs des nations,
et
RELIGIEUX
droit d'exercer leur auguste
de dire impunément aux vain-
comme
FIER SlCAMBRE, ABAISSE
le
saint
Rémi
à Clovis
:
Abaisse,
TON COL DOCILE SOUS LE
JOl
(.
'.
Les maximes d'indulgence, de générosité, de bienveillance,
que proclame
et
qu'exige l'évangile, inspirèrent
quelquefois aux dominateurs des peuple*, aux pniiMrti,
aux riches du
siècle,
égards pour des
une juste modération,
hommes
qui
,
et
dans l'ordre de
même
des
la religion,
redevenaient leurs égaux.
Les
liberté
lois
du christianisme protégeaient hautement
emle; souvent
(i) Mitis
les
la
seigneurs laïques et les simples
depone colla, Sicamber;
cendc quod adorasti. GftSO. Tua.
lil>
;nlora
i
i
.
«
quod inrmdisti,
W.
in-
DE LA LANGUE ROMANE.
citoyens affranchirent leurs esclaves, dans
de
aux devoirs de
satisfaire
la
«
commence par
Par respect pour
Dans
titre
Puisque
« chir les
religieux
1
.»
qui motivent ces
2
.
le fils
de Dieu
est
du péché, nous devons nous-mêmes
hommes de
nous a
la servitude. Il
vrez, et vous serez délivres;
«
êtes tous frères. Or,
nos frères sous
si
le
nous
affran-
Déli-
:
:
Vous
sommes, devons-nous
3 »
la servitude
joug de
jucum
dit
et à ses apôtres
le
Xoveris te pro divinitatis intuitu
vel aeterna retributione ad
:
venu nous affranchir de
«
(i)
:
ancien offre ces expressions remarquables
« l'esclavage
« retenir
l'acte
toutes les autres formules qui nous restent, ce
actes de libéralité
«
mots
modèle de
te déclare libre
sont encore des sentiments
Un
ces
le
la divinité, et afin d'obtenir le salut
mon ame, je
de
« éternel
dessein
le seul
chanté chrétienne.
Les formules Angevines contiennent
de liberté, qui
II
.
et
animse mea? remedium
servitudinis tibi absolvemus.
Form. XXIII.
Recogitans pro Dei intuitu et pro animae mère redemptione.
(2)
Formul. Bignos.
Praemium
1.
in futuro
dominum
sibi tribuere confidet.
Formul.
L.IXDENBROG. 91, 92, 9/4, 96.
Pro remissione peecatorum meorura.
Ut aliquantulum de
(3)
Ib. 93.
peceatis nostris minuere
mereamur.
In nomine Dei patris omnipotentis ejusque
filii
Ib. 95.
unigeniti
qui ad hoc incarnari voluit , ut eos qui sub peccati jugo detinebantur
,
in libertatem filiorum adoptaret.
peccata relaxare dignetur
,
Quatenus
sub nostra? jugo
et ipse nobis nostra
servitutis
homines de-
,
ORIGINE ET FORMATION
12
L'Occident avait été envahi par différentes nations 1
mais,
«à
travers le choc des opinions, des
rims, et des
vœux opposés,
Heureux
lien
de
la religion assu-
de communication entre
et les anciens habitants rapprochés
par
parce qu'elle était l'idiome de
du
la
les
nouveaux
civilisation
la
cour papale, de
la
théo-
culte, et des cloîtres.
Mais, dans ces circonstances
entre
les
gouvernements,
religieuse, cette langue devint celle des
logie,
;
inté-
citoyens à l'usage de la langue
jettissait les chefs et les
latine.
l'autorité
mœurs, des
vainqueurs et
qui établissaient
difficiles,
vaincus des relations indispen-
les
sables, les uns et les autres avaient- ils le
moyen de con-
naître et d'observer les règles compliquées
du langage qui
leur devenait
commun? Non,
sans doute.
temps où des écoles publiques ouvertes
,
grands
frais
dans
pressos relaxare
dimittetur vobis
fratres su nuis
,
Il n'était
principales villes de l'Occident, trans-
les
decernimus. Ipse etenim dixit
;
et apostolis
nullum ex
:
:
fratribus, quasi ex debito
hos servos et
dimittite et
omîtes exim fratres estis. Ergo
cogère debemus, et iterum ipsa veritas testatur
cistri.... unde....
plus ce
et entretenues à
ancillas....
:
,
si
ad servitium
ne vocemini ma-
ab omni jugo
servitutis....
absolvimus.
Archives de Conques. Mém. pour servir à
par Bosc,
(i)
t.
l'bist.
du Rouergue
3, p. i83.
Vers 412,
les
Visigotbs, partis des environs de Ravenne,
traversant et occupant l'Italie et le midi des Gaules, parviennent
»t s'établissent jns(jiir
dans
le
nord de [*ËMpÊQ*t.
\\ant 4*0 « Lm BottfgOÎgDOMi estait ptr
s'emparent du pays auquel leur
ques à Lyon et à
\ ienue
nord des Gaules, sous
la
;
et
nom
l'est
dans les Gaules,
est resté, et s'étendent jus-
dix ans après, les Francs arrivent au
conduite de Clodion.
,
DE LA LANGUE ROMANE.
mettant
le
goût et
tures grecques
pureté des langues et des
la
et
1
latines
répandaient
,
1
3
littéra-
instruction et
l'émulation dans toutes les classes de la société.
Le mélange de
ces peuples
renonçaient à leur
qui
idiome grossier, et adoptaient l'idiome des vaincus, par
nécessité d'entretenir les rapports religieux, civils et
la
domestiques
Du
la
ne pouvait
,
La décadence
latine.
moins
si
les
qu'être
pureté sévère du langage
!
qui exerçaient
et d'autorité à
maintenir
la
Mais souvent ces personnages
exemples de
les
,
temporelle , avaient consacré
et
movens de persuasion
mêmes donnèrent
langue
la
fut rapide.
personnages puissants
suprématie spirituelle
leurs
funeste à
la
négligence et de la
violation des règles.
Ten pourrais rapporter des preuves nombreuses; je me
borne à l'époque du pontificat d'un pape justement
lèbre, que l'église a mis au rang des saints, et à qui
toire a conservé le
Grégoire
fin
la
I
du VI
mépris pour
er
e
nom
l'his-
de Grand.
occupait
siècle; ce
la
cé-
la
chaire
pontife
grammaire
:
saint
affectait
latine; voici
explique dans une de ses lettres
(i) Epistolae ténor enunciat
de
Pierre à
un suprême
comment
il
s'en
:
non metacismi
collisionem fugio
non barbarismi confusionem devito; hiatus motusque etiam et
praepositionumcasus servare contemno, quia indignum vehementer
existimo ut verba cœlestis oraculi restringam sub regulis Donati;
neque enim haec ab
ullis interpretibus in scripturae sanetae
aucto-
ritate servata sunt.
S.
ad
Grecorii papac
lib.
vita
moral, deut. 16.
,
auctore Johaiîse Diacono
,
lib.
4
,
praef.
ORIGINE ET FORMATION
I
|
« Je n'évite point les
<c
g
ver
barbarismes
régime des prépositions,
le
comme une
je
;
etc.,
dédaigne d'obser-
parce que je regarde
chose indigne, de soumettre
« l'oracle céleste
aux règles de Donat
' ;
les
paroles de
et jamais
aucun
« interprète de l'écriture sainte ne les a respectées. »
Cet
illustre
pontife apprenant que Didier, évéque de
Vienne, donnait des leçons de
nom de grammaire, lui
«Nous ne pouvons,
en
fît
l'art
de
fraternité explique la
«
personnes;
c'est ce
du
(i)
lîona
A
Nous en avons gémi. Non
ne peut exprimer
Christ. Considérez
lieu
,
(a)
Hoc
i
papa bouas
conturbet imago
te
,
si
cardinal
réfuta cette plai-
,
ecclesia speruit
Forlè erit ut liceat dicere papa Bona
-m
le
de dire, paha boîîa
:
Grammaticac loges plermnqne
Vana solœcismi ne
la
combien, pour un prêtre,
sarkbbk solkcismo. Le père Daugières jésuite
santerie par les vers suivants
,
louanges de Jupiter
les
pour son successeur; ce qui donna
I
honte
grammaire à quelques
mort du pape Clément IX, on désignait
la
:
que nous avons appris avec chagrin,
« et fortement blâmé....
« et celles
2
écrivait-il, rappeler sans
que votre
même bouche
alors sous le
reproches
vifs
«
«
connu
Bona papa
:
;
:
foret.
quod sine verecundià mcnioran- non
tuam grammaticam quibusdam expooere.
molette soscepisitu, ac snmui vehementint uper-
pervenit ad nos,
possumus, fraternitatem
Quanti rein ita
nati, ut ea quae prius dicta fiuiant in gt-mituin et tristitiam verte-
Quia
remiis.
<
.ijiiiuit
;
iu uiio se
<t (|iiam
ore
cum
Jovis laudibus Cliristi laudes
grave nefaiiduincpie
sit
Qaanto execrabile
Nccvosnugiset sa:cularibii>
(ancre
quod nec
religioao conveniat....
est hoc, <!<
considéra..!.!
eiianari... I.ittcris
coiislitcrit....
I
p.
V,
.
lib.
ii
S.
Grkgohii
registri epi-tolaniiM.
non
lait
o
Mtcerdote ipte
studere
DE LA LANGUE ROMANE.
est horrible et criminel d'expliquer
ID
en public des
«
il
a
dont un laïque pieux ne devrait pas se permettre
]Ne vous appliquez
« tare.
aux
a
lettres
du
haine pour
le
la littérature latine
,
qu'exaltait encore
exemplaires de Tite-Live
Ce
/
mémoire du pontife romain
put
qu'il
comme
découvrir. Saint Antonin raconte cette action
la
et
paganisme, porta Grégoire -le -Grand à
faire brûler tous les
norable à
la lec-
donc plus aux passe -temps
siècle. »
Le dédain pour
la
livres
zèle, trop ardent sans doute, l'entraîna dans
erreur que j'appellerai celle de son siècle
ho-
*.
;
mais quel
une
nom
donner au vœu du professeur de Louvain, Jean Hessels,
qui s'écrie à ce sujet
«
coup de Grégoires
va
tel
si
Dieu envoyait beau-
a
!
Dirai -je que sous
Heureux,
«
:
2
pontificat de Zacharie,
le
il
se trou-
prêtre qui ne savait pas assez de latin pour expri-
mer convenablement
la
formule essentielle au sacrement
du baptême ? Ce pape eut à prononcer sur
ce sacrement conféré en ces termes
la validité
de
:
(i) De Gregorio magno dicit praedictus dominas Johannes dominus cardinalis quod omnes libros quos potuit habere Titi Livii
comburi fecit quare ibi niulta narrantur de superstitionibus ido,
lorum.
S. A*to>-i>'.
Surnm.
p.
4,
tit.
2, cap. 4,
§. 3.
O
utinam multos Gregorios mitteret Dominos! Verè etenim
magnus Gregorius omnes libros quos potuit habere Titi Livii com(a)
buri jussit, quia plurima in eis continentur de superstitionibus
idolorum. Antiqua quoque gentilium œdificia, quaecunque potuit,
subvertit
dominus
,
ne essent
reliqniae et
Israelitis saepiùs
memoria idolorum
,
sicut etiam
mandavit.
Joa*. Hessels. Brevis et catholica decal. exposit.
,
p. 68.
ORIGINE ET FORMATION
l6
«
Ego
m
te baptiso
nomine patriA
et filiA et spiritùs
« sancti. »
Saint Boniface, évêque de Mayence, avait ordonné de
baptiser de nouveau
valable
1
le
paroles
les
si
,
prononcées
;
sacramentelles
par ignorance de
,
baptême
était
avaient été
mal
pape décida que
la
le
langue, et non par
esprit d'hérésie.
Toutefois
prompte
et
la
décadence de l'idiome
moins générale
si
,
,
dans
latin eût été
les divers
moins
pays de
la
chrétienté, les princes, les grands, et les officiers civils
avaient imité et répandu
de
de
le style
Rome
cour de
la
Pendant ces
siècles
d'ignorance et de barbarie
,
décrets des conciles, les bulles et les lettres des papes,
écrits
de quelques évêques, sont remarquables,
du moins par
l'élégance,
férence dans
les
etc.
Dès
la
correction.
Mais quelle
le
des magistrats laïques,
les actes
sixième siècle,
les détails
la
langue latine
suivants
Indépendamment de
tombée
était
la
difficulté
fil
nlia
infrin^ens linguam
,
<
l
*I»i' i<" s
eonsitleiavit rebaptisât
NUMti
;
a<
.
en
que présentent des
Retulerunt (piippc quod fuerit in eàdeni
elnquii
On
:
qui lin^nam latinam |hjii(us i^norabat,
latini
dif-
!
jugera par
patriu
les
non par
si
dans un état de corruption peut-être irréparable.
(l)
les
chartes ou diplômes des rois, des comtes,
des seigneurs, et dans
etc.
et
plupart des chefs ecclésiastiques.
la
pnmix
il
et tluiu bapiisaret
«licrn-t
:
pei boc tua
,
RaptttO te in
i<
\
MCfifd
nomine
erenda liaternitas
<•.
Epist. l34 ZâiCBAV, rêver, et sa net.
frat.
fifi
nescirns
Bonifacio inepisc.
DE LA LANGUE ROMANE.
mots barbares qu'on avait été obligé de
latiniser,
il
~
s'était
une transmutation des voyelles, presque toujours
établi
employées,
les
E
O
U
E pour
unes à
I.
I
place des autres
la
—
—
—
I
(i)
I
au
pour
lieu
—
—
—
d'
O
E.
r
.
I.
—
—
—
E.
U.
O.
U
pour U.
pour O.
Easileca.
Ph'nius.
Volonms.
!Negt<tiante.
Pagenam.
Ricto tramite.
Locrari.
"Vwscetur.
Facultatebus.
Possédée.
Aliqaantolam.
Ant«retate.
Civetatis.
Quat/nus.
Pecoliari.
Respunsis.
Magnetudo.
R/gni nos tri.
Noncopante.
Doraebus.
Deb/riut.
Postolatur.
Nomme.
Yiam.
Miracola.
Spfmsarum.
MarKris.
Cl/menciae.
Volontatein.
Tempwre.
Oppedum.
Merc/de.
Jobemus.
Deuuscetur.
Charte de Clotaire II.
Ch. deDagobertl,
Ch. de Dagob.
Qo taire
de Clovis
de
II.
"Vïcturix.
I
,
Ch. de Clovis
de Clotaire
II.
II,
II.
De pareilles fautes se rencontrent dans le petit nombre de monuments privés que l'Italie possède de ces temps anciens. Je me
borne aux preuves que fournissent l'ouvrage de Maffei intitulé
Historia diplomatica, et celui de Marixi intitulé Papiri diplo:
,
:
,
MATICI.
Intrensicus.
Inordinatom.
Terri twriis.
Eront.
FedejassHre.
Nomeratos.
O/niparatore,
Jogale.
Neguciatwre.
Les pièces d'où ces exemples ont été
VIe
tirés
portent la date
du
siècle.
Si l'Espagne avait aussi conservé des
cette
monuments
particuliers
de
époque, nous y trouverions de semblables transmutations
3
ORIGINE ET FORMATION
l8
En
ouvrant au hasard
les recueils
qui contiennent
lej>
diplômes, chartes, et écrits de cette époque, nous sommes
étonnés de ces changements continuels, qui altéraient et
langue latine d'autant plus rapidement,
corrompaient
la
qu'ils n'étaient
soumis
«à
aucune règle d'analogie,
ni
même
à aucun principe de convention.
Ce
qui augmentait encore la difficulté de comprendre
et de parler cette langue
,
c'était
presque
violation
la
continuelle des différentes règles de la grammaire.
Les prépositions étaient employées très-souvent avcr
un régime
de
arbitraire
-voyelles. J'en citerai
*.
pour preuve
Cordoue, qui écrivait vers 85o.
Florez Espana Sagrada, t. 1 1
,
le style
p. 56, relève
Iutellt'ge.
Respond/s
Iufola.
Iiasclica.
Fulgi't
Fateator.
(i) J'ai choisi
ciiart.
dans
le
d'ALvAR
la
évèquc de
dans cet auteur
:
R»stra.
premier volume du recueil Diplomata
ad res francicas sPECTAKTiA , contenant
l'époque de
,
première race de nos rois,
les
les
pièces
de
exemples qui n'ont
point d'indication.
Ceux qui sont marqués ital. ont été pris dans I'Istor. Dipl. et
les Papiri Dipl. précédemment cités.
Et ceux qui sont marques esp. ont été pris dans I'Espawa Sagrada et dans les Memorias de la real academia de la bistoria.
dans
A
me.... antorvjet
—
titiil///n
—
vos.
pro aotorej. ital.
dntale/n
et
tutellario/n
aliénas, ital.
AB
ur.
hodiern///n
icm. ITA1
—
—
<ln-,
—
alienum
— oripurm.... ab
sere/n
AB
ABSQUE
aliénas esse. ith..
cu/ndem empto-
AD
—
—
eumdem
Salonionc/n. esp.
prejudicir/m.
repetitionrm.
ulln
dolo
m
i
Mil
\\m
,
cir-
Mtion—i_
legefema
jetai/
dir présente,
lîsco nostro.
pervenire.
.
DE LA LANGUE ROîfAXE.
On
violait grossièrement la règle qui
AD
nos faciendi tutorem.
ITAL.
—
—
—
—
instaurationc ital.
ipso rio. esp.
sanctrt Maria,
isto
présente ign«. esp.
ADYERSUS inlusrrif
Deo
Agantrude
—
esp.
sacrata
apostolico viro.
sauctrt praedicta ecclesia.
bon/5 bominibu*.
Tenerabile Tir.
balneo et orto. ital.
sancto Stepbano.
APUD
CI RCA
esp.
ipso Chrotcbario.
aniniHj
meus.
ipsa basilica.... Tel nostro
palatio.
CO>TRA
parentù meus.
hoc volnntatc meam.
cuj/«libet
tribu*,
hominum.
ital.
justicia.
esp.
Hoste barbaro.
esp.
ipso Psendo-propheta.
ESP.
CUM
omues
res
ad
se perti-
nente*.
secjuentcs-
tant;/.-'.
easdem. ital.
ceusum. ital.
pecta* mscïum.
judic«
DE
suo*.
esp.
esp.
ipso; teloneo* Tel
geo* poitatico*.
navi-
quo*.... dicta* sex
uncia*.
ITAL.
quod.... esp.
ipsam.
esp.
hnmile* Testro*. esP.
ERGA
—
—
—
l'adjectif
quain prsefata/n portions m
—
—
—
—
EX
filia.
ITAL.
ANTE
DE
soumet
Iy
.
nostrù partibu*.
omnia medietatem.
fundi. ital.
suecessionem.
ital.
ORIGINE ET FORMATION
20
nombre,
à prendre le
auquel
se rapporte
il
Quelquefois
PRO
genre, et
le
le sujet n'était
SINE
ital.
mercedem anima: me*.
cnjuslibet judicis aucloritatem.
CE M.
Deo
offe-
et
vita
amorem Dei
duplariae
USQUE
rio.
VERSUS
villa
—
—
asterna.
SECUNDUM
nu.
rixas esp. ord. d'Ai.BOA-
SUB
rant. esp.
rei.
memorato
ital.
loco.
Fornuliw.
palude.
legum ordine. ital.
(i) Je fais la
Cum domibus
même
qurm
observation qu'à
et vineis
Seu reliqua fucultatcm
"Vinea
ulliu; inquietudini'i.
ESP.
unioneTn. esp.
PROPTER
.
prxmitim.
—
—
—
traditionewi.
vos sacrifïcium
du substantif
pas mis au nominatif 2
ital.
solemnem
cas
.
supradictai sex uuciai.
—
—
—
—
le
l
la
note précédente
:
ad se pertinente*.
vel villas illas
quod nuscuntnr pervenisse.
colit.
Villas illas r/uod.
Per
(
alio latns.
.mu
mu m
integritate vel soliditate sua in se aspicientrm et pertinentes.
Pro benevolentià qui erga vos babeo.
Pretium
—
adntimerati/i et traditux vidi. ITAL.
Casa qui appellatur. ital.
De
res quod*. ital.
In omnes mansionarios essentiel
De
Ta
alios testes cujus signarula.
Si
poluisset liabere
exrmph
vero
Ad
(a)
dirige,
a,
esp.
testimouia qui. esp.
Les exemples suivants sont encore puisés dans
:
Si aliquiu causai
i
\-.i\i
ital.
ipso beresiarchain Albini magistro. esp.
ouvrages
l'<
\\\u<l
et iutroeunti'6ux.
ital.
illus
advenus
istud mmi.istrimui ortai fuerint.
mansos undr opérai
carrariu.i exeinit
les
BAmd
DE LA LANGUE ROMANE.
On
21
n'observait pas plus exactement les régimes
noms 1
verbes et des
des
.
même de la règle qui exige l'ablatif, soit
comme absolu, soit comme désignant le temps et le lieu 2
en
Il
de
était
.
ïpsas
munacluu
Dam
illas
Quod
Tel
ibidem
earum abbate debeant
...
suprascripta* quatuor uncia* inquiétât; fuerint vel evictae. ital.
si
Qua^ vero sex uncia*
Les
(i)
Dono
Dono
mêmes
distracta* sunt. ital.
ouvrages fournissent encore ces exemples.
tibi
cantw argentée valente plus minus solidos
tibi
caneo argenteo.
Dédit...
porcione sua de
Acceperant
Liceat
possidere.
regulariter vivere videntur.
tertia tabula
ipso
abbate
et alio locello.
villa...
quod
Daumero
XXV.
est.
et
successore*
ejus
atque
congrégations
eornm.
Ubi nepte mea instituemus abbatissam.
Licentiam nostram habeant faciend«/n.
Signaculo
mnnw
nostro noscimur adfirmasse.
Pro redemptione anima* nostra*.
Signum Bartelmo
Ut
viro.... testis.
domno Clodoveo.
Rigni
praeceptio glorissimo
domno
Dagoberto.... edocet.
Valente solido uno. ital.
Me
tamen cognoscite
Ego
esp.
ingress«.î fuisse,
carta elemosinaria mandavi scribere. esp.
Hanc
eani teneo ipsa villa, esp.
Videront Ayloue amita Witiscli ipsa
tenentc
villa settereto
et
domi-
nante. ESP.
Habeat potestatem boc peragendwm. esp.
F.leemosina domini nostri Ludovici et proies ejus. esp.
F.ona intentions monstrant mibi e faciunt Saracenis
bona acolhenia.
Esr. ord. d'aleoacem.
(2)
Même
observation que les précédentes.
Consignâmes
tibi...
omnes
res nostras... ilbw excepta*
quas
ecclesiae lega-
viinns et illa* quas....
Unde
et ipsas
confirmation» relecta*
et
percursa*, inventum
est....
.
ORIGINE ET FORMATION
22
Mais
d'accumuler
qu'est-il nécessaire
les
dégradation du style alors employé par
personnes qui écrivaient en
l'ont
la
plupart des
les
auteurs postérieurs
unanimement reconnue.
Grégoire de Tours, dans
préface de son ouvrage de
la
la Gloire des confesseurs,
craint qu'on ne reproche
à sa diction ces sortes de fautes, et qu'on ne
«
la
Les auteurs contem-
latin ?
porains l'ont généralement attestée;
preuves de
Trop souvent vous mettez
« culin, le
« celle
neutre à
la
le
féminin à
le
le
dise
:
du mas-
la place
place du féminin, et
du neutre. Intervertissant
lui
masculin
;'i
régime des préposi-
«
tions, vous faites gouverner l'accusatif à celles qui gou-
«
vernent
« satif
l'ablatif,
ou vous substituez
l'ablatif à l'accu-
x
.
Avons-nous à prononcer sur
la falsification
des titres
de cette époque reculée! La transmutation des voyelles,
rudesse des locutions, la violation des règles
la
ticales
,
la
Datnm mensis
!
i.i !
M<-
m
du
rouille
apriïis aies
m Mo rinçai
OMMcntem
,
style
,
gramma-
deviennent autant de pré-
octo, anuurn spcnnd://n rrgni nostri.
vaeusis mari ms d'us deerm.
subscribsit. ital.
Spontain-a voluntatr*
iiull//<
penitus quogentr/n ant suadont^m.... dona-
inns. ital.
Excepte manicipiis.
1
1
* r
Teste Doiiiiiuj. e»p.
Régnant!.... in episcopatu domn//.*
(i)
FviMm
Sarpius pro masculinis fœminra
pro neutris masrulina commutas
debito pin unique non locas
sùm pro
,
nam
accusativis ablativa ponis.
;
.
,
n»r.
pro fœminis
nc.iti.i, <t
ipttMOe pr;ipnsitionos loco
pro ablativis accusa ti\.i
el
nn-
DE LA LANGUE ROMANE.
somptions et d'arguments en faveur de
actes
a3
la sincérité
des
r
Le
.
célèbre
Jérôme Bignon publiant
tion des formules de Marculfe
avait
par d'indiscrètes
,
barbarie du manuscrit
corrections , altéré la
au docte Baluze d'avoir
Un
,
rétabli les fautes
:
on a su gré
du texte
savant espagnol, s'expliquant sur
pand, archevêque
première édi-
la
,
original.
les écrits d'Elie
de Tolède, qui vivait dans le VIII siècle,
reconnaît que, depuis long -temps, on
faisait
un emploi
tout-à-fait arbitraire des diverses désinences qu'imposent
a
chaque cas
Dans une
les règles
telle
des déclinaisons latines
dégradation du langage ,
vait-on désigner et reconnaître
caux que
les
noms
les
2
.
comment pou-
rapports grammati-
doivent nécessairement avoir entre
eux? Comment distinguer
les sujets
des régimes, et
les
régimes directs des régimes indirects?
Cet instinct habile
et
persévérant qui lors de la for,
mation des langues, conduisit à tant d'heureux
employa encore son étonnante
Pour exprimer
les
résultats,
industrie.
rapports des noms, on eut d'abord
recours à l'emploi des prépositions de et ad.
Au
la
lieu
du
génitif, qu'on ne savait plus indiquer par
désinence du cas latin , on employait
(i)
Diplomatum barbaries eorumdem
FoifTAHim; Vindic. antiq. diplomat.
lib. I,
la
proposition de
;
sinceritatem prodit.
cap. 10.
(a) Optimè scis Elipandi tempore latinam linguam in vernaculam quâ nunc Hispani utimur, in magna sui parte dégénérasse;
nomina latina casns liabentia eos amittebaut. Greg. Majansius ad
,
D. Frobemuw.
ORIGINE ET FORMATION
ll\
au
du
lieu
on donnait
signes,
aux noms
traires
de ces
plus souvent des désinences arbi-
le
fussent
désinences,
ces
préposition
la
un rapport, une fonction de
reconnaître
faisait
et, à la faveur
qu'ils précédaient.
que
Quelles
de
ad;
datif, la préposition
nilif
.
Et
la
préposition
fonction de datif 2
ad
reconnaître un rapport, une
faisait
.
L'emploi auxiliaire des prépositions de et ad est
fréquent dans
les
chartes
diplômes
,
Exemples de l'emploi de
(i)
Partem ineani de
de orunes
négociantes.... Pagenses
foreste nostra....
de
Jugera de terra
terra....
de suis propiuqnis. Dipi.om.
ad
etc.
Cum
pagena de sika
Terminus ergo de
uostri....
pranlia....
do-
uost>'a
Quarrada de nulle.
..
Alecus
De quain portionem reicneo
de res.... De qnas sex
De donatioue ineiuoi i.un
species.... Notifia
uncias principales vendetor usufructum
redneere
Lurgundia.... Mercatuni
res francicas spectantia.
Brève de diversis
milii usufrucln....
lu concarnbio de horoenc.
civitates....
aratoria....
Donationis de omuia iuimobilia
et autres actes des
quam de
alias
de res proprius juris
natione.... Aliquid
,
très-
préposition DE.
la
Medielas de
prato....
Episcopos de regua nostra, tam de Niuster
de
gé-
l
retenuit....
Tcrliam portioneui de snecessione.... Voluntatcm de fa-
curuvi....
ciendo Flaviauo speciali tutorem.... ital.
i
i
).
«
:illi
.mas de ornnes adjacentias et territorio suo et
Exemples de l'emploi de
(2)
An clero
»olidos
(',....
quid ad
.un
1
il
vel pauj>cres
sensi....
qui
mnu.i-.tn
111
...
Du
«•.un
-iiln
i.»m.
ler.rt itatil
au paupius daudnm
Ad
préposition
generclur...
Prasoeptio au riro iUoatri data*»..
ijisn
jildili
la
incommoda
t.mi
.
,
(
ai> <jiinn ca res erit.
1
Spelunca de ipsa
fines....
Per beneficio de seniore meo.;.. Congregatio de ipso monasterio. tsv.
...
diin;uui
B,
|
au bruelicio ad
.
.ni
I": .r.
nm
ilcllii
u
au
rtl fia
m
rpiuriiui
tu d>>mo....
1
Ad
ij.so alibatc...
An
ii
au
AD
:
Valeutem ad xstimationrm
parte
oufoge
Qoaa
cl
w>
su;c...
1
Iro
,
QaôaV
fuit
aut
as spectantia.
nie d.iioi uni... \n omtiia
lihcrtos
meus qnaiu ad
con-
alios vcl
ri ital.
,
iinliii
lsaïuo.... facerc
dnno.... Dédit
donaliouem ad
An ipso nrpote.
irai res et
..
Dédit
serves Dci.
tsi».
DE LA LANGUE ROMANE.
VI e VII
e
VIII
,
,
e
,
IX
e
,
et
X
e
siècles. Il
20
ajoute
un nouveau
caractère de dégradation à la langue latine, déjà méconnaissable par la violation de la plupart des règles
gram-
maticales.
Les rédacteurs de ces
écrits s'étaient
nécessairement
préparés à l'exercice de leurs fonctions par une étude plus
ces règles ; et tel est leur style !
ou moins approfondie de
Quelle idée nous ferons -nous du langage des personnes
illettrées? Ai-je besoin
de prouver que ce langage ne pou-
vait être qu'un jargon barbare et inintelligible? Douterat-on
que sa barbarie
à chercher des
même n'ait
forcé ceux qui le parlaient
moyens moins compliqués, plus
plus clairs, pour exprimer
leurs sentiments, et
faciles,
communi-
quer leurs pensées?
L'évidence morale supplée
ici
h l'absence des preuves
matérielles.
Lorsque
,
par
l'effet
de toutes ces
anciennes règles
innovations qui
désinence des
avaient détruit
les
férents cas fut
devenue presque arbitraire,
attaché aux
noms ne dépendit
signe qui les terminait,
donner à
cette licence
il
,
la
et
que
le
dif-
sens
plus de la différence
n'y eut qu'un pas à faire
du
pour
grammaticale une sorte de régu-
larité.
Ces diverses terminaisons n'étant plus indispensables
pour
l'intelligence
du sens,
il
n'y avait qu'à les supprimer,
et c'est ce qui fut exécuté adroitement.
On
retrancha des
substantifs latins toutes leurs désinences caractéristiques,
et
il
ne
fut plus nécessaire
règles des déclinaisons.
de connaître, ni d'observer
les
ORIGINE ET FORMATION
•l6
Cette opération
qui rendait
le
substantif et l'adjectif
indéclinables pour les cas, s'établit et se maintint sur les
principes
dune
analogie constante et invariable.
FORMATION DES SUBSTANTIFS.
Je place au premier rang des substantifs de
langue
,
supprimant sa désinence caractéristique.
Abbat
la
ceux qui furent formés de l'accusatif
nouvelle
latin
,
en
DE LA LANGUE ROMANE.
Avec
la
les substantifs
suppression de
la
empruntés à
désinence des accusatifs,
prendre aussi ceux que
Commoditat
la
la
HJ
langue latine par
il
faut
com-
nouvelle langue dériva
de;*
origine et formation
28
noms
latins
terminés en 10
quittant la finale
r
,
dont l'accusatif ion
em, a fourni tant de
Je ne rapporterai point
noms en
les substantifs ainsi
Depuis ABDICATION EM jusqu'à VOCATION
ont été soumis à
la
même
Après cette première
em
,
ion.
formés.
EM
,
tOUS
règle d'analogie.
classe
de substantifs, je placerai
ceux qui ont été vraisemblablement formés en retranchant
la
désinence de l'accusatif ou du nominatif, l'une et l'autre
suppression offrant
Aur
le
même
résultat.
DE LA LANGUE ROMANE.
du mot deux ou plusieurs consonnes, dont
Delict
29
la
prononcia-
ORIGINE ET FORMATION
3o
une
tion ne rendait plus le son plein qu'exige l'euphonie,
voyelle finale fut ajoutée à ces consonnes
Ainsi, arbitr
um
Quelquefois des
produisit arbitr
noms
:
1
e
.
furent formés par la seule sous-
traction des voyelles intérieures,
Corpus , tempes , corps
D'autres changèrent en y
g
le
temps.
,
final, qui, après la sup-
pression de la désinence, les eût terminés trop durement.
Leg em , reg em
ley
,
rey.
,
Enfin, par une soustraction intérieure combinée avec
la
suppression de la désinence et son remplacement par
la
voyelle finale, furent formés les
noms
Articwl us
articl e
Oracal
m
arbr e
Etc.
Arbore
L'euphonie
fit
aussi
supprimer
les
que
tels
um
oracle
2
etc.
.
consonnes intérieures
qui auraient rendu trop rude la prononciation des
tels
noms
que
Fra/re
m
Maire
m
Paire
m
,
qui furent remplacés par
Mare
Frare
De même
um
Exempt
um
I.ibr
um
(i)
:
um
um
um
Lucr
Caudelabr
Lustr
Monstr
J'aurai occasion de faire
vrage
,
Pare.
qu'il existe
Miuistr
um
Simulacr
Quadrupl
um
um
Spectr
um
Templ
um
Sepulchr
remarquer, dans
le
um
cours de cet ou-
encore aujourd'hui des patois qui n'ajoutent
ptl cette voyelle finale.
(a)
De
Miracul
Obstacul
là
:
um
Dm
ii les rVininiiis
i
Fabula
11
RecepUcul
um
SpecUcul
S.n.i/1
mu
Tabernacul
a, tels
Régula
um
um
Avuucul
que
Tabula
Uogula
etc.
etc.
us
DE LA LANGUE ROMANE.
Une
autre classe de substantifs se compose de ceux qui
par leur identité avec
nominatif
le
été fournis par ce nominatif
Presque tous
les substantifs
Quelques-uns en al
:
En ol
:
Ceux en or
et
:
sal.
:
:
sol.
amor, furor, vapor.
en ur
:
consul, murmur.
jus , hiatus.
Cependant
la
plupart de ces substantifs furent peut-être
même
le
le singulier
par
rosa
qui permettrait de
être
la
serait
le
,
lorsqu'il était le
suppression de
venu de
penser, c'est que
emprunté que de
la
même
qu'il
rosaw. Ce
le pluriel
rosas
n'a
l'accusatif rosas.
les
noms féminins
a.
FORMATION DES ADJECTIFS.
Les mêmes règles dirigèrent leur formation
Assidu
ou
désinence. Ainsi
l'accusatif
Cette observation s'applique à tous
en
paraissent avoir
en a: rosa, porta, terra.
animal,
dérivés de l'accusatif latin
devenait
,
CESAR, NECTAR.
fel , mel. ...
:
latin
même.
En AR
En el
En ul
En us
pu
3l
:
ORIGINE ET FORMATION
J2
Parmi
Bel
les adjectifs
de
la
nouvelle langue,
il
faut conip-
DE LA LANGUE ROMAXE.
ter
sans aucune exception
,
tous les
,
33
adjectifs
verbaux
formés des participes présents et passés.
em
Amant
Il
y eut aussi, dans
la
dune
des soustractions
les
Amat
noms terminés en
uni
etc.
etc.
formation de quelques adjectifs,
voyelle
intérieure,
comme
dans
ibjlis.
Divisibj'l is
Flexib/1
is
Terrib/1
is
Eligibil
Horrib/1
is
Yisibil
is
is
etc.
Telle fut en général l'origine et la formation des
noms
substantifs et adjectifs de la langue romane.
J'en ai exposé la tbéorie
il
;
me
reste à la confirmer
par des exemples.
Je
choisis
les
langue
,
depuis
dans
les
monuments de
divers
commencement du VII
le
e
cette
siècle jusqu'à
fan iooo.
EXEMPLES DE l'eMPLOI DES SUBSTANTIFS ROMANS.
Je ne m'arrêterai point sur les différents substantifs
romans qui
AMUR
,
DEO
salvament
se trouvent
,
,
FRADRE
DEUS
,
etc.
je
;
dans
citerai
le
,
serment de 84^,
OM PLAID
,
,
tels
que
SAGRAMENT ,
des exemples qui n'aient
pas encore été remarqués.
Rio venant de riv us,
ruisseau, se trouve
employé en
3
ORIGINE ET FO RM ATI OS
>.|
France dès 63i
en
*,
3
aux années 781
Gurg, de gurg
de
,
776*,
et
en lispagne,
5
.
un
titre
en 832.
,
Feu, de feu dum,
Mas, de matzs
92a
et
es, gouffre, est employé dans
6
d'Urgel
l'église
Italie dès
888 4
,
trouve dans un acte de q35
fief, se
'.
us, certaine contenance de terre, se
rencontre plusieurs
fois
dans un
de f)35
titre
8
.
Castel, de castel lum, château,
Dam,
de
damn um, dommage,
Dreit, de d/rect um,
Merce, de merce
droit,
s, salaire,
Postad, de potcstat em pouvoir,
,
sont dans
de Tan 9609.
les titres
Jornal, de d iurnal e
mot de
,
dans un
Diplom. ad
quœ
A
(2)
res francicas spect.
levante Rio qui
A
currit....
t.
.
est....
Voyez page 48
(3)
,
note
Per meinorato
Rio....
Et alio
I, chart. y3.
tramuutante Rio russo usqne
Muritohi
lu loco nbi nuncupatur rio Porto.
jore....
,
trois
ir
monument de 964
(1) Per ipso fluvio nsque Rio
«10.
10
basse latinité
de travail, se remarque
signifiant quelquefois journée
fois
la
Dissert,
m
ma-
silva
et
3a.
2.
(4) In valle quae nuncnpaut rio Pullo. In Rio Mexanos; marc, hispak.
(5) In capnt de Rio.
(6) Vadit in
gurg
Espaw. S
m..,
au.
(7) Usqne in iiuem Tarni ad alode
Roner^iif, par Kosc.
Testament d'Amblard
(8)
de Rodes
(9)
,
Ms.
p;ir
Ms. de Colbert
On le trouve dans
(10)
(l i)
I-
v
<
1
11
1
1 1
.1 11
1
tiii.mi
t.
18.
marc. hisp.
Gabellar.
,
et
Mémoires pour
a feu.
seigneur
du Roaergtte.
l'hi-i.
llist.
du
des
Borna*
les Ca|>iiul. lires.
de rfOO
rt
jorn ai.s noveni ad ipsas vineaset jorn ai
duo* ad messes coiligendas. Kt jornw.s duos ad
ipsa cra.
Mari.
IlisrA*-
v
DE LA LANGUE ROMAXE.
35
Cart, de quart um, quart,
Fabriga, de fabrica, fabrique,
Pont, de poxt em, pont,
se lisent dans
Ce même
un
titre offre
langue romane, que
d'ALODe/w, aleu,
Val, de Val
titre
de 987,
titre
la
hist.
du Langued.
pr.
t.
alo, aripin, blat, substantifs de
1.
la
basse latinité exprimait par les mots
d' AgtrfEBMUS,
arpent, et de
lis, vallée, vallon
1
,
bladww, bled.
se trouve
dans un
de 988.
Dans
le
poëme sur Boece,
il
n'est
presque aucun
nom
qui ne soit exactement formé selon l'analogie reconnue;
je citerai entre autres
:
Aur
Enfant
Perjuri
Cap
Essemple
Rei
Caritat
Jovent
Sang
Clau
Largetat
Val or
Deceptio
Libre
Vertut
Domna
Mort
Vis 2.
(1) lu ipsa Serra de va.l de Bactors
ORIGINE ET FORMATION
K>
EXEMPLES DE LEMPLOI DES ADJECTIFS ROMANS.
On
lit
serment de 84 2
tlans le
:
Christian, commun, Cadhun,
Les
titres
de 960 et 987, déjà
nul.
cités, offrent
:
Tôt, nul, quant, meg.
El le
poëme de Boece
:
Menut
Bel
Ferm
Clar
Gran
Par
Corporal
Grav
Dextre
Jove
Sord
Temporal
Dreit
Long
Fais
Mal aptes
Semestre
1
Viv
Cette opération grammaticale fut
si
exactement et
si
généralement soumise aux règles de l'analogie, que, par
la seule
théorie,
on devinerait
forme des noms romans,
la
toutes les fois qu'ils ont été dérivés de
noms
latins.
Les mêmes principes furent appliqués aux substantifs
aux
et
adjectifs, lorsque le
leur racine dans
le latin, et
des langues étrangères
ces
noms
n'ont
tiellement du
:
les
nouvel idiome prit seulement
a ceux
aucun caractère qui
reste des
de
des
l'ablatif latin offrent
noms
(1)
italiens et
qu'il
emprunta
les
terminaisons de
les
distingue essen-
noms romans.
Séduits par la conformité que
E
même
formes et
avec
les
les
désinences en
deaincncca de
la
( )
et
en
plupart
espagnols, quelques philologues ont
Malade, de mâle aptuc.
DE LA LANGUE ROMANE,
prétendu que
avait fourni directement les
l'ablatif latin
de
substantifs et les adjectifs
3y
la
langue italienne et de
la
langue espagnole.
Mais comment
les ablatifs
cantu, fructu, virtute,
VERITATE, FEBRI, NAVI, TEMPO RE, FRIGORE, VTRIDI, FORTI,
celebri , salubri ,
VIRTUD
,
VERITA
NAVIO, TEMPO
et
et
produit
etc. auraient-ils
canto
liens et espagnols
fruto
,
VERDAD FEBBRE
et
,
TIEMPO, FREDDO
fuerte, célèbre, sallbre,
et
les
noms
ita-
frltto, virtu et
et
et
FIEBRE , NAVE et
FRIO
VERDE, FORTE
,
et tant d'autres
Ces philologues n'avaient considéré que
semblables?
rapports
les
de l'idiome de leur pays avec la langue latine. Ignorant
que
langue romane intermédiaire avait dit
la
FRUCT
verd
,
cant,
:
NAV TE3IPS FREG,
fort, célèbre, salubre, comment auraient- ils
,
VIRTUT, VERITAT
FEBRE
,
,
,
,
reconnu que chacun des idiomes qui continuèrent
langue romane avait ajouté au mot roman
tion et la désinence le plus convenables
prononcer, et que
modifica-
aux peuples qui
Espagnols ont con-
devaient
le
servé le
mot roman pan de pan em,
si les
la
la
y ont
les Italiens
ajouté la désinence e, qui a produit pane, tandis que les
Français, modifiant avec
précède
la
consonne
finale
gais , selon leur usage ,
ou terminant
rieur, ont dit
(i)
le
l'i
1
ont
,
prononciation de Ta qui
fait
changeant
mot en o,
paÔ
la
et
1
pain
et les
;
n en m ont
,
Portu-
dit
supprimant I'm devenu
pam
,
inté-
?
Je pourrais rapporter
ici
mais je n'anticiperai point sur
beaucoup d'exemples semblables,
les rapprochements et les compa-
ORIGINE ET FORM\TTON
38
Une
observation
vaincre que
,
été formés
toutes les difficultés s'expliquent
autres cas
tels
,
que
même avantage.
En effet, d'où
reste
la
,
du nominatif,
,
et res,
m
deu
et
que m
deus,
sys-
que
tandis
le génitif et l'ablatif, n'offrent
seraient venus les relatifs
rem
les substantifs
Au
semble décisive pour nous con-
de l'accusatif des Latins. Par ce
et principalement
tème
me
noms romans ont
les
pas
les
le
et qut,
etc. ?
solution de cette question particulière ne
cliange rien au
fait
certain et démontré, que
suppres-
la
sion des désinences des cas, ou l'emprunt entier des mots
latins, a produit
de
presque tous
les substantifs et adjectifs
langue romane primitive.
la
Mais, lorsque
affranchis
des
latins, le seul
les substantifs et les adjectifs
terminaisons
qui
curent été
caractérisaient les cas
emploi des prépositions de et ad pouvait-il
suppléer à l'absence des signes qui spécifiaient ces cas?
Non,
aussi,
sans doute; cet emploi n'était pas assez fréquent;
quand
il
n'avait pas lieu, les substantifs
ne pou-
vaient être que difficilement reconnus.
La
nécessité suggéra
cuments nombreux
que
les
comme
attestent, d'une
pronoms ille
rement dans
la
une nouvelle ressource. Des do-
et ipse étaient
substantifs, les
l.uigue
cl
;m\iliai-
désignaient,
mots au-devant desquels
raisons que j'aurai oorasion
l.i
employés
langue latine corrompue,
placés; en voici des exemples
continue
manière incontestable,
ils
él;iient
:
«If faire
des différents idiomes qui ont
romane primitive
DE LA LANGUE ROMANE.
vi
e
siècle
valet solidos xxx....
Et
An
ille quartus valet solidos xiii. »
in
,
An
vu 6
vigios....
Ut
1
«
:
An
I.
Diplom. chart.
Longobardia
illi negociatores de
629. Dipl. Dacoberti I, Dipl. chart.
Vastatum
quas ipsi monachi habebant
663. Dipl. chart.
vm e siècle 2
Totum illum
diem....
Unde
clausum.
me
paraissent les plus décisifs,
scissi fueriDt.... Si
Si occisns faerit
:
eo ponat jndicinm per illcm judicii tre-
t.
ita
et in
alii
nunquam
.
sicnt et illum
ducem
ita
enm
revertatnr, sed ille sequeas maritus aut
ternum
possideant.... Si ille talem
dicunt,
sic
enm
articuli si ab-
quis alteri ocuhim rnperit et ille papillus intas
episcopu»
61 5.
illo fisco aliqnid faraverit....
solvetar ut pollcx.... Illi autem
solvat....
qui occidit et illi pares sequuntur.... Illa pecnnia post
rétro
An
I.
autem dnx exercitam ordinaverit
Ille miuimus digitas
quomodo
ille rex celestis pro nobis reftibntor existât.
Test. Eertrasdi. Dipl. chart.
res
t. I.
siècle
Cnm
jndex metuendns....
inendum
omnes
ipsis chartis deportata. »
cause du nombre, soit à cause de l'époque
Ilt.e
Si
t. I.
est, et
t, I.
721. Diplom. chart.
Les exemples de ce
(1)
soit à
cum
sive His-
»
« Dono.... praeter illas vineas,
:
ille rivulus currit
An
I.
t.
Illi Saxones.... Persolvant de illos na-
Ipsum monasterium
An
Per ipsam
finis....
pania et de Provincia et de alias regiones.
«
I.
vadit. »
528. Dipl. Childederti
siècle
t.
quo cadit quidam rivulus qui
ipsas déterminât terras, et pergit ipsus
vaJlem et rivolum
Ille medianus
iv....
552. Test, aredii Diplom. cbart.
Super fluvium Bria
«
argenteos
« Calices
:
39
equutn involaverit
solvat sicut et illcm
œmissarium
Si
mortem
filii
quam
restait....
Fngit
ille
mulieris
ejas in sempi-
Maracb
Alain. m!
enim in tioppo de
jnmentis illam dnctricem aliquis involaverit. An63o. CArrruL.
les.
Alama-
norum.
(2) Jodicatum ut illa medietate de ipsa porcione....
Tam
illa
alia
me-
ORIf, INE ET
4o
FORMATION
Dicebant ut ille teloneus de
«
ili.o
mercado ad ni os
necuciantes.... »
An
753. Dipl. et chart.
t.
I.
Quiliano ab intègre; Lapedeto ipsa quai
«
la
parte;
Colonicas Mercuriano ipsa quarta parte. »
An
ix
e
du Languedoc, preuves,
782. Hist.
siècle
I.
Dicunt etiam quod illos pauperiores
«
:
t.
constringant et in bostem ire faciunt. »
An
«
t.
Capit. Karoli macni.
In aliquis
locis ipsi vicinantes
An
x
e
81
multa mala patiuntur.
A
siècle.
époque,
cette
et sur-tout
dans
méridionaux l'usage de cette locution devint
si
gén.ral, que
les
pays
fréquent
si
,
et
»
806. Capit. Karoli magni.
langue latine, déjà corrompue par
la
tant d'autres causes, n'offrit plus qu'un jargon grossier et
entièrement défiguré
Quand nous
1
.
trouvons, dans
les titres et les
documenta
de ces diverses époques, l'emploi auxiliaire des pronoms démonstratifs, pour désigner les substantifs qu'ils précèdent,
douterions-nous que l'usage, ainsi établi dans
latine écrite, ne fût encore plus
commun
dans
la
la
langue
langue
latine parlée?
dietate
quam
Placuit
-rile
11.
et ii.la fidefact.i.
.lus
ut im.os liberos
An 71(1.
homm<>
Dipl. Chilpekici
III.
Dipl. chart.
miuitcs uostri ad «oiuin opus »er-
non opprimant. An 793. Capit. Hardi,, màg.
(1) Qu'on parcoure les litres et les écrits du temps, et notamment les pr< iivis de Hist. du I.aiipued. t. et II, les .ippendiees
^is
élu M arc. a UispAîtici, les pièces jusde niiSTOMA Ii
1
1
tilie.it
ives
dans
le
1
1
,
.
(
t
GAIXIi CSAIfTl vKA.
I
DE LA LANGUE ROMANE.
Et
pas évident que
n'est -il
et modifications
les
du pronom ille
Des savants
servé que
français
l'article
l'Europe, dériva du
nombreuses altérations
et
duisirent les articles de la langue
de ses divers cas, pro-
romane?
souvent ob-
ont
étrangers
et
41
langues modernes du midi de
des
pronom ille
de
et
ses cas;
philologues, ne remontant pas plus loin
que
mais ces
langue à
la
appliquaient leurs recherches, n'avaient pas
laquelle
ils
reconnu
l'existence d'une
langue intermédiaire;
ils
indi-
quèrent des rapports et des ressemblances, sans attacher
leurs observations et leurs conjectures
de l'origine
de
et
avaient
Ils
svstême sur
formation de
romane
la
de fonder
négligé
primitive.
dans
et ipse
la
pour indiquer spécialement,
la
dans
le
comme
substantifs, les
nouvel idiome
,
l'instinct
mots
comment,
grammatical
nombreuses modifications du pronom ille
cas
leur
langue latine corrompue,
précédaient; circonstance qui explique
qu'ils
de
théorie
preuve irrécusable de l'introduction des
la
pronoms ille
la
au système général
,
et
par
les
de ses
aura produit ces signes divers qui constituent
,
les
articles.
Il n'est
ipso
pas hors de vraisemblance que du
employé
,
aussi
fréquemment que
au-devant des substantifs,
première moitié, dont
ficile,
adopta
la
la
la
le
pronom
ipse ,
pronom
ille
nouvelle langue rejetant la
prononciation était dure et
dernière, et produisit
le
dif-
pronom démon-
stratif so.
Il
les
y a plus
;
l'idiome vulgaire
Sarde, qui a conservé
autres caractères constitutifs de la langue
romane,
,
,
ORIGINE ET FORMATION
\).
offre la circonstance
remarquable que son
so t
article est
sa, venant sans doute cTipse.
La
nouvelle langue parvint de cette manière à créer et
à employer ces articles, qui, en nous indiquant et
et le
nombre, suppléent a
le
genre
l'absence des cas; nouveauté
aussi hardie qu'heureuse, puisque, jusqu'alors, les langues
qui usaient d'articles, n'en avaient pas moins été soumises
aux
règles des déclinaisons.
ARTICLES DE LA LANGUE ROMANE.
MASCULIN.
Sing.
el,
lo,
la
Plur.
els, li,
los, il,
las
combinés avec
prépositions
les
Sing.
de
An,
et
del
de
la
las
Plur. dels, des,
de
Sing.
al
a la
Plur.
als,
,
el
a las
Je crois avoir prouvé
fications
FÉMININ.
comment
du pronom ille
,
altérations et modi-
les
de ses cas masculins
et
féminins du singulier et du pluriel, ont produit ces
ci
diffé-
rente articles.
Je ferai seulement deux observations sur
La première, que
se servaient d'EL
(i)
En
voici ries
les
Latins, dans
lum pour B©
exemples
Nescio qui senex
modo
i
n
I
'•
É
:
venit
:
ci.lvm, coniideus, catus.
T«rrî(t. Anon.
.n
P«r.isitum tuntn
1
1
,
:
langage familier,
le
I
l'article
i
\
.
te. a.
DE LA LANGUE ROMANE.
La seconde, que
fut
changement de
le
qu'elle
empruntait de
Des monuments des VIII
An
793.
810.
«
880.
«
IX
,
1
e
,
X
et
e
.
siècles attestent
articles.
In loco la Ferraria.
«
Muratori
An
e
langue aux
langue latine
la
de ces
l'existence et l'emploi
intérieur en e
par la nouvelle
fréquemment appliqué
mots
l'i
fô
»
dissert. 3a.
,
Ego Hugo della Roca.... Lo mas de Castan.... El
desme de Mauron. »
Arch. de Cowq. Mém. pour l'hist. du Rouerg. par Bosc.
Inde a la
duosrivulos d'Asperiole....
croe....
Ad
la Rochere.... Infra rivulum del Rrol et rivum
des Espesses de Murt. »
Hist. de Lorraine, par Calmet, pr. t. II, col. i^S884.
Fossatum de la
«
Muratori,
894.
vite. »
dissert. 32.
Villam nostram quae vocatur al la Corbaria.
«
Balus. append.
An
924.
hist.
In loco qui dicitur al can.
«
Balus. append.
Dimitto Sexterias
927.
«
93o.
«
Baluze
,
»
Tullens.
hist.
villa...
alla
et
»
Sancta Maria de la
»
Balus. append.
hist.
Tullens.
Video occurentem, elxum usque in
Plaut. Curc.
.... AEschinns
ul>i est ?
—
act. II
ei.i.vm
,
Tlrekt. ADELrn.
(1) Ainsi îrsE fut
Cassania.
maison d'Auvergne.
Pr. de l'hist. de la
Sancti Beniti del Verni
Garda.
»
Tullens.
platea.
,
se. 1.
te expectat
domi.
act. II, se. 3.
modifié en 1rs; vs produisit eî», etc.
\
ORIGINE ET FOinnTION
\
An
960.
«Del
987.
«
castel
—
Del comoniment.
Tit. des comtes de Foix, de Bearn, etc.
1. 1,
Sunt
de meg aripin
illas terras
a las
fabrigas....
de vinea lo cart. »
Hist. du Languedoc, preuves,
994.
«
»
Sancta Maria da Ll Pluppi.
Muratori
ms. de Colb.
II, col. 141.
t.
»
Dissert. 32.
,
Ainsi furent formés et introduits dans la langue ro-
mane
ces articles qui caractérisent les langues de l'Europe
latine, c'est-à-dire
langue française, l'espagnole,
la
la
portugaise, et l'italienne; articles, dont l'emploi facile,
mais uniforme , a délivré ces idiomes modernes de
vitude des déclinaisons latines
,
la ser-
sans nuire à la clarté du
discours.
Le système
qu'offrait
la
des articles fut -il indiqué par l'exemple
langue grecque, ou par
exemples plus
les
récents et plus présents sans doute que fournissaient
langue gothique et
langue francique
la
idiomes du nord, qui ont employé
époque
On
les
articles
autres
à
une
très -ancienne?
peut dire de
roman
et
,
les
la
a
si
la
langue
grecque
peu de ressemblance avec
articles et les cas, soit
pour
,
que l'idiome
elle, soit
pour
les
autres formes grammati-
les
cales, qu'il est très- vraisemblable que, dans son origine,
il
n'emprunta rien de cette langue.
\
la
la
vérité, nous
langue des troubadours;
doute par
plupart
les
étaient
héllénismes dans
rencontrons des
habitants du
ils
y furent introduit! sans
midi de
originaires de
la
France, donl
la
Grèce
:
la
ces IkIKiiimih
>
DE LA LANGUE ROMANE.
/|5
enrichirent sans doute l'idiome nouveau, mais n'influèrent
pas sur sa formation.
Quant
à la langue gothique et à la langue francique,
que
est vrai
gothique par Ulphilas, dans
numents de
et
VIII
e
Mais
il
traduction de l'évangile, faite en langue
la
le
IV e
siècle, et
que des mo-
langue francique, qui remontent aux VII e
la
siècles, offrent l'emploi des articles.
les articles
de
la
langue romane sont absolument
une dissemblance encore plus
différents; et
décisive, et
qui exclut toute idée d'emprunt d'un idiome à l'autre,
c'est
et
que
les
les articles
Francs, ne
de décliner
les
noms,
les
employés par
Il
est
exemptaient pas de
,
les
Goths
la nécessité
est l'un des caractères spé-
langue romane.
la
donc permis de croire que
employés par
les
l'existence des articles
autres idiomes, n'a eu aucune influence
immédiate sur
directe et
Grecs
soit substantifs, soit adjectifs, tandis
que l'affranchissement des cas
ciaux de
les
la
formation des articles ro-
mans.
Toutefois
thique et
la
diatement à
est très -vraisemblable
il
que
la
langue go-
francique ont contribué indirectement et méla
formation des articles romans, parce qu'elles
ont été cause de l'introduction des pronoms ille et ipse
dans
la
langue latine corrompue, à
l'effet
de désigner
les
substantifs.
Les Goths et
les
Francs avaient dans leur langue l'usage
des articles.
Quand
pays
qu'ils
ils
furent mêlés avec les anciens habitants des
avaient conquis, et
où
ils
s'étaient établis, la
ORIGINE ET FORMATION
46
en
nécessité d'exprimer
concevait d'abord sous
un
força de chercher
les
latin
les
idées
que leur
esprit
formes de leur langue natale,
les
signe latin pour reproduire
le
signe de l'article, qui, dans cette langue, annonçait et
désignait
le substantif.
comme
Et
thiques
mêmes
franciques
,
l
sont
,
mêmes
les
,
ou presque
les
eurent recours aux pronoms dé-
peuples
ces
,
pronoms démonstratifs go-
les articles et les
monstratifs de la langue latine ille et ipse, pour rendre
dans cette langue
térisait le substantif
On
en
le
précédant.
remarque un emploi très-fréquent de Pille,
fonctions de l'article dans la
les
sous
le titre
de
loi
Lex Alamanorum
dune
traduction
la
signe qui, dans leurs idiomes, carac-
le
loi
publiée par Dagobert,
,
qui paraît n'être que
originairement écrite en langue
francique, traduction faite sans doute pour
qui avaient traversé
aussi publiée par
rum,
le
Rhin.
Au
c'est-à-dire des habitants
contraire
le
même
emploi de
I'ille
les
peuplades
la loi
qui fut
le titre
de Lex Ripuario-
du pays
situé entre le Ras-
Dagobert, sous
llhin et la Basse-Meuse, la plupart anciens
plus
faisant
devant
Romains,
n'offre
les substantifs
2
.
GOTHIQUE
(0
IVOMINAT.
(.1
m
r.
Un
\i
<
il
i
\ni..
s*.T.
(a)
Dans
«luis la
gothique
le
M((ii\nit pas
bague
(
et le
francique, tous
latine
dégénérée, l'iLLl
1rs sulistantils
m-
(|iii
explique pourquoi,
et l'iMl
ne sont pas toujours
-(instamment l'article; ce
^
DE LA LANGUE ROMANE.
me
L'opinion que je propose
paraît acquérir
une sorte
d'évidence par la circonstance remarquable que la langue
romane,
un sem-
alors qu'elle a été vulgaire, a produit
blable effet sur la langue latine, employée encore dans les
actes publics. Les rédacteurs substituaient à l'article
de leur idiome vulgaire parlé ces pronoms ille
de l'idiome
les
Goths
que
latin écrit, ainsi
et les
roman
et ipse
l'avaient fait autrefois
Francs; et cela devait arriver, quand ces
rédacteurs pensaient en langue romane, et écrivaient en
langue latine
1
.
L'emploi auxiliaire de I'ille et de I'ipse devant
stantifs se trouve aussi
dans
les titres et
les
chartes de
sub-
l'Italie
2
placés devant les mots, qui, ensuite emplovés par la langue ro-
mane
et par les langues
qui en furent la continuation, ont presque
toujours été précédés de
(i) J'ai
l'article.
antérieurement indiqué
les collections
semblables emplois de I'ille et de
de la langue romane.
«
IrsuM alodem de sauctas puellas
pbano.... Ipse alodes de Canuas.... Ipsa
de Manulfellio monte
cnm
I'ipse
cum
par
où
l'effet
ipsa ecclesia
Roca cnm ipsa
l'on trouve
de
de
la réaction
dono sancto Ste-
ecclesia.... Ipse alodes
ipsas vineas remaneat auriolo Saucio. Ipse alodes
de ipso Solario... Et illa Boscaria remaneat
Annardo
,
etc. »
An
gêo. Testa-
ment d'Hugues, évèque de Toulouse.
«
Dono ad
illo cœaobio de Conquas illa medietate de illo alode de Auri-
niaco et de illas ecclesias.... Illo alode de Canavolas
et illo
alode de Pociolos et
et illo alode
remaneat.
(2)
An
7
1
»
En
3
:
«
de Longalassa et
Au
Italie
:
»
et
illo alode de Crucio
alode de Garriguas et illo alode de Yidna«o
ili.os
961. Testament de
mansos de Bonaldo
Raimond
1
er
,
,
Poncioni abbati
comte de Rouerguc.
:
Prope ipsa
TOHi,
An 736
ili.o
ecclesia presbiteri...
Ad
ipsa Sancta Yertute.
dissert. 5.
Ipsa supra dicta scolastica.
>
Mlratori,
dissert. 14.
•
Moia-
ORIGINE ET FORMATION
/|8
et
de l'Espagne
que
aussi reculée
diplômes de
les
exemples que
j'ai recueilli les
ne sont pas d'une date
m«iis ces pièces
;
France dans lesquels
la
j'ai cités.
on trouverait un nouveau motif de conviction
l.niîn
dans une autre circonstance également décisive, que je
ne devoir point omettre.
crois
Dans quelques pays du nord, où
par l'idiome vulgaire sont
An 752
:
Douanms
<
locus.
An 810
:
«
An
On
906.
lit
un
«
dans
les
Habeat
et
(0 En Espagne
:
«
781
:
«
l'article ipse
i
alia
per Altipcrtuîo....
,
très-fréquemment employé
est
ipscm cellarium de ipsa cerbinara
;
babeat
cum
ipsa
:
lacuna.
,
:
et ipsa
etc. »
Per illas casas alvas
Espaîîa Sagrada,
»
t.
Per illo rio qui vadit inter Sabbadel
Molon
les
Muraïori, dissert. 12.
papiri de Marimi page 262,
Per illitm pelagrum nigrum
11 i..\
An
et illa
»
de ipsum geueccum et ipsum centiniulliun
coqnina,
(*)
Emmulo
Awnotaziowi sopra
testament où
domum
An 775
employés
à -peu -près
dissert. 21.
ipse regitur per
prsenominata Dei ecclesia.
Ipsa.
les articles
mêmes ou
in ipsa sancta ecclesia.... Irsr piœiioniinatus sanctus
Muratori,
»
Una ex
les
et villa
Lui
de illa strada de l'atruuel et inde per
ad illo OMtfO de
Et inde per
I'ikii el
strata
ili.a
per
ili.a via
de Guardia
Per
XVIII.
et
inde ad ili.a*
ili.a via qiiw vadit
quse vadit ad petra Terla....
et
iude per illa arclia de
Branias et per illo rivnlo de inter Braua, Trabera et Branas de
Oldial et per illas Mestas.... et iode ad illo rio de Rillola.... ad
ili.o
Poco de
ad illo
rio
Trabe.... et per
rias de Idacio
\n 8
',/»
:
1
De illa
no....
(*)
1
A
nutitiam h*<
titre
lr> roanuterilt
t
,
p.
1
»
Molon de
(Jhart.
«le
j-]S
,
ambos
inter
BmoVM
irgis.
ii\<>>
Histo-
3o.
Cartagera usque ad ii.lam villam
Et de illa» enstodias,
i\wea»ion de ce
mnu parmi
11.1.0
unde prins diximus.
l'auteur ohterve
dr l'Espagne
:
,
il
drinde ad
>^rada
etc.
que c'en
Ir
,
t.
11.1.0
X\\
plu* nn. U I liiir
« Scriptural uiu uiuiiinm <|u*
piaI.
i|u'il
»H
aj noltrani prrvrncrr
DE LA LAXGUE ROM AXE.
49
mêmes que
les
pronoms démonstratifs,
pour
les
actes publics a quelquefois subi
usitée
dans
les
temps
Le
nom
pronom
et
donc évident
ille dans
le
même
en différents
effet,
.
du pro-
c'est à l'introduction
:
langue latine corrompue,
la
la
1
en différents lieux
fait est
de L'idiome vulgaire;
l'article
cause produisant ainsi
comme
,
pavs de l'Europe latine, l'introduction du
ille, en remplacement de
même
langue latine
la
altérations et modifications des cas
et
aux diverses
de ce pronom, que
la
nouvelle langue fut redevable et des articles et de la sorte
d'articles qui la caractérisent.
L'usage des cas procure aux idiomes deux avantages
précieux.
Le premier
c'est
,
une
clarté inaltérable
désinences permettent de discerner sur
des régimes
et ces
,
Le second,
quand
(i)
«
régimes
la
les
grâce et
le
Les citations suivantes suffiront
cbamp
les
les sujets
mérite des inversions
,
le
:
déplacement
:
cœnobiam extructum hoc anno 770. Insigne
Cancore comité
Terram
puisque
uns des autres.
l'ordre direct n'est pas nécessaire
Lauresbanieu.se
est a
«
c'est
le
,
dotai uni
Angoila conjuge ejus.
et
et silvam quae est in ii.la
marcha de
Birstat....
Et de ipso rubero
ad partem aquilonis sicut ipsa incisio arborum in ipsa die facta
fuit
:
et sic
ad u.r.AM ligneam crucem quae est posita juxta ii.lam viam qoae venit de
Birstat...
S.
nsque ad
Burchard
homélie contre
sions
«
,
ii.t.um
»
Eckart , Eranc.
Orient,
évêque de Wirstbourg en Franconie
t.
,
1
sibi
s'exprime ainsi
,
:
,
expres-
:
ili.um ariolum vel divinum, illusi sortilogam
erbariam consulamus.
»
Ecxart
,
p. 610.
dans une
les superstitions populaires, traduisant les
du vulgaire
Sed diennt
monticulum.
Franc. Orient,
t.
I, p. 844.
,
ilt.am
ORIG1M
i<>
I
I
I
OIï H
Ail
(i \
mots de
la
phrase, loin de ouire à
ajoute quelquefois à
la
clarté
ivers
même,
la
clarté,
en permettant de
les
disposer de manière qu'ils présentent une gradation de
nuances; alors leur place, habilement assignée, concourt
à la
perfection et à
Pour obtenir
l'effet
de limage.
deux avantages,
ces
la
nouvelle langue
créa une méthode aussi simple qu'ingénieuse, qui produisit
le
même effet que les déclinaisons latines.
Au singulier, l'S ajouté ou conservé à la
fin
de
plu
la
part des substantifs, sur- tout des masculins, désigna
sujet
;
de
et l'absence
l'S
désigna
le
régime,
le
soit direct.
soit indirect.
Au
sence
pluriel, l'absence de l'S indiqua le sujet, et sa pré-
régimes.
les
D'où vint
latine
l'idée
d'une
même. La seconde
telle
méthode
?
De
la
langue
déclinaison en us suggéra ce
moyen.
Le nominatif en us
autres cas consacrés à
a l'S au singulier, tandis que
marquer
les
ou par des voyelles ou par d'autres consonnes;
natif en
I
les
régimes, sont terminés
et le
nomi-
au pluriel ne conserve pas l'S, tandis que celte
consonne termine
la
plupart des autres cas affectés au\
régimes.
Peu! -on assez admirer cette industrie grammaticale,
qui n'a existé dans aucune autre langue, industrie qui
ensuite permit
et
facilita
aux troubadours
multitude des inversions à-la-fbis
plus claires
les
la
grâce
plus hardies
et
<t
la
les
'
Les anciens
monuments di
la
langue romane offrent
l'heureux emploi de ce signe caractènstique
DE LA LANGUE ROMANE.
Dans
Si
serment de 842
le
,
on
lit
:
lodhwigs, quand ce nom propre
contra lodhuwig, quand
ensuite
Carlus,
régimes
Ne
fois
est sujet; et en-
régime;
est
il
Carlo,
une
et
fois
Rarle,
;
Avec Carlus,
régime
deux
sujet; et
5l
,
meon
,
sujet,
meos sendra;
Rarlo,
avec
et
son.
jo ne neuls
comme
,
sujet
nul plaid
;
,
comme
régime.
Deus,
Deo amur,
sujet; et pro
L'auteur du
cette règle
,
régime.
poëme sur Boece a observé exactement
pour
soit
le singulier
,
soit
pour
le pluriel
:
SiNG. Tôt aquel libres era de fog ardent....
E
sa
Lirres
Plur.
ma
est sujet, et
31olt lo
Molt
Amig
dextra la
domna u libre
r
te
libre est régime.
laudaven e amic e parext... 2
fort
.
.
blasmava Boecis sos amigs.
est sujet, et
amigs régime.
PRO NO 31 S PERSONNELS.
Fidèle à son système d'imitation
propria
employa
les
les
les
,
lidiôme roman
pronoms personnels de
uns sans y
faire le
la
langue latine
moindre changement,
autres en les soumettant à des modifications
tractions toujours dirigées par l'analogie
(1)
Tout ce
En
(a)
sa
livre était
main
Beaucoup
le
:
de feu ardent....
droite la
s'ap-
dame un
livre tient.
louaient et amis et parents;
Très fort blâmait Bocce ses amis.
:
il
et
ou con-
ORIGINE ET FORMATKiN
5*.
Jo, jeu, eo, EU,d'eGO
me de me,
mi de mi/m,
,
nos de nos.
jo returnar no Tint
« Si
eo
varai
r
jo ne
neuls.... Si sal-
»
.
Morz
Deus
«
Ora pro nos
mk
savir et podir
Tu de tu
Tu m'en
Torquator dunt eu dig 2
fo Mallios
«
«
Ne
pois....
dunat.... Il
5
Nos en comonirez
4.
te de te ,
,
Ml
ti
.
altresi
fazH
;
.
»
»
.
de ti&j , vos de vos.
Tu m'en absolveras.... No T'en
vederai.... Ab ti et senes ti.... No '1 vos
comonras....
tolrai....
Ni
tolrei....
Vos en
te
'1
devederei
6
.
Il d'ihle, el û'el lum, li, lui dï/Li, lo dï/LO,
il â'illi.
mi
« Il
altresi fazet....'. »
El en
«
1
mêler de
honor 8
tota la
Contra Lodhuwig nun
li iver°\...
détourner ne
Ni moi ni
(i)
Si JE
«
l'en puis....
Qui
nul....
la li tolra, la
Oui
,
sain rr.ii-n
Serment de
(a) «
Mort
(3) «
Dieu savoir
Priez
fut Mallius
et
Torquator dont je
pouvoir me donne....
pour nous.
(4)
(5)
«Nous en
avertirez.
(6)
«Tu m'en
avertiras....
cherai.
»
>
Actes
il<-
Tu m'en
et sans
ainsi fuira. »
84'J-
!'•
Serm. de 84».
<)Im>
,
m->.
de CoUtért,
dispenseras....
toi....
Ne
le
vous
Ne
l'eu ntei.it...
ôterai....
(7)
Il nie pareillement faire.
(8)
«
Il était
le
meilleur
<lr
Contre Louis ne lui
«
Serment de 84a.
toute
irai....
la
seigneurie.
»
Poème sur
Serment de 84a.
Ni
l<
Vous en empê-
Actes de 960, ms. de CdUterL
«
(9)
bl
Il
Poème sur
Litak. Carol. vers 780.
»
«
te défendrai.... Avec toi
parle. »
Boece.
.
LOGUE
DE LA
li
devedara
cessa
2
....
Ab
*
ipso
ROMANE.
memorato principe lui con-
»
Per lui aurien
Tu lo juva
4 ....
trastut redemeio^....
Returnar
Fez lo lo
reis
L'int pois 5 .... »
en
sa charcer gitar 6
ELLA dV/LA, LEI, ELLAS
à' il LAS,
LOR
Cum ella sauça, cel a del cap
Qui amor ab lei pren....
EntrELLAs doas 8 ....
Lor en seran9....»
De part Boeci lor manda
se de se,
Sujet
si
de
—
quandi
Il sun tan bel e ta blanc e ta
«
53
tal
7.
d'/7LOR?/7?/.
polsat....
raczo io
.
sibi.
En
:
Régime
:
epsa l'ora se son d'altra color....
C'ab damri Deu se ténia forment....
Quascus bos ora si fai lo so degra lI
.
(i) «
Qui
la
ixr ôtera
,
la
mr
Formul. Marcalf. vers 65o.
(3)
«
(4) «
(5)
«
Par lui auraient tous rédemption....
(6) Fit le le roi
Comme
en
sa
beaux,
si
»
Poème sur Boece.
blancs, et
et si
elle se hausse,
si
le ciel elle a
prend....
brillants.
de
seront....
»
la tète frappé....
Entre elles deux.
Poème
Lelr en
780.
prison jeter.
Qui amour avec elle
(9) «
,
Que tu L'aides.... » Litas. Carol. vers
Ramener L'y puis. » Serment de 842.
(7) Ils sont
(8)
Actes de 969 ms. de Colbert
prohibera... »
(2)
sur Boece.
Actes de 960, ms. de Colbert.
« De par Boece leur mande telle raison. » Poème
(n) En même heure ils sont d'autre couleur....
(10)
Qu'avec
le
Seigneur Dieu se tenait fortement
Chaque bon
homme
se fait le sien degré.
Poème
sur Boece.
sur Boece-
,
ORIGINE ET FORMATION
54
PRONOMS
Les pronoms
possessifs
POSSESSIFS.
romans furent pareillement dé-
rivés de la langue latine.
Les masculins soumis au signe de
térisait les sujets
du singulier,
aidèrent encore à la
du
l'S final qui carac-
et les régimes
du
des inversions et
facilité
«à
pluriel,
la clarté
discours.
On
meos
a remarqué
sujet
,
Le poëme
,
dans
les citations
meon régime au
et
sur Boece présente
Sos, sujet,
et
du serment de 842
singulier.
:
son, régime, au singulier;
Si et soi, sujets, et sos, régime, au pluriel;
Nostre
et
lor, au
pluriel.
Et evers Deu era lot sos afix....
Mas non es bes que s fi' en son
Bel sun
si
drap, no
Lai fo Boecis e foron
Molt
No
fort
credet
nomnar
sai
i
aver....
los
fils....
soi par....
blasmava Boecis sos amigs....
Deu
lo
nostre
creator....
Las mias musas qui an perdut lor cant
».
Les pronoms féminins terminés en a au singulier
(1)
Et envers Dien
Mais
il
était tont soit attachement....
u'est pas bien qu'il
Beaux sont ses vêtements',
Li
fut J'.oece et furent
Très
Il
fuit bl.'miait
y ses
Boerc ses
ne crut pas Dieu
le
•»<
fie
ne
je
en
sais
soif avoir....
compter
les
pairs....
amis....
notre
créateur....
Les nue une» muses qui ont perdu leur chaut.
Pokmk sur Boece.
fils.
et
LA LANGUE
DI
en as au pluriel
qui gouvernaient
Dans
pronoms
la
,
O M A NE.
F,
restèrent soumis
'
->
aux règles générales
substantifs féminins en a.
les
grammaire
détaillée
de
la
langue romane
nombreuses ,
possessifs offriront des variétés
cependant toujours conformes
,
les
et
aux carac-
à l'analogie et
tères qui distinguent les sujets et les régimes.
PRONOMS DEMONSTRATIFS.
L'article, dans toutes les langues qui l'emploient, est
une
sorte de
pronom démonstratif
Elles ont aussi des
pronoms démonstratifs
qui désignent spécialement
La langue romane
son article
,
général.
,
le
nom
auquel
en dériva aussi
pronoms
ses
sont attachés.
ils
qui avait dérivé de
particuliers,
la
langue latine
démonstratifs.
D'iste vint ist, ista, changé ensuite en est, esta.
Dans
De
on trouve D'ist
le
Serment de 84^
la
combinaison d'iLLE
,
furent formés les démonstratifs
CEL, CELUI, CEST ,
AQLIL, ICIST,
AQUEL, ICEST
Dans
meon
eo cist
le
fradre Carlo
pronoms ille
«
Habeo eccilt.am meam clieutem.
«
Tegillum eccillud mihi unuui
«
Cette eccistam video.
•
,
etc.
CtC.
,
2
.
»
langage familier, les Latins contractaient quel-
quefois I'ecce avec les
(a)
r
romans
CIL,CIST, ICIL,
« Salvarai
(i)
di.
avec hic ou ecce
et d'isTE
Sauverai moi
cf.
»
»
arescit. »
Plaut. Cnrcul.
mien
et iste
:
Plaut. Mil.
act. 5
frère Civiles. »
act. 3
Plaut. Rud.
,
,
se. i.
act. 2
se. a.
StBME5T de 842.
,
se. 7.
ORIGINE ET FORMATION
56
non es bos que a frebla scala s te....
Cel no quatra ja per negu torment....
Cet,
Cellui
Cil
be qui tra mal e jovent
vai
faliren
li
quel solient
ajudar....
Mas cil qui poden montai*....
Aquel qui la non estai fermament....
Tôt aquel libres era de fog ardent....
Ab aquel
Le pronom
fog s'en pren so vengament
epsa
Semetipse
romane
:
Satan son en so mandament....
li
En
.
ipse fournil d'abord à la langue
EPS, epsa, qui ensuite furent modifies
Eps
1
sun
l'ora se
fut
d'altra color 2 .
également imité
:
Ella smetfssma. ten las claus de paradis....
medesma
Ella
Une
telset so
vestiment
3.
pronoms démonstratifs employés
autre espèce de
dans un sens imité du neutre fut dérivée d7*oc, d ipso.
(i)
Celui-là
n'est
bon qni
à fragile échelle se tient....
Celui-là. ne tombera jamais par aucun tourment....
Celui-là va bien qni supporte
Ceux-là
le
mal en jeuuesse....
lui faillirent qui le avaient
coutume
d'aider....
Mais ceux qui peuvent monter....
Celui qui
là
ne se
Tout ce
livre était
Avec ce
feu elle en
tient fermement....
de feu ardent....
prend
sa
vengeance.
Poème
(*
sur l'oece.
Mêmes les démons sont en son commandement....
En la même heure ils sont d'autre couleur.
Poi in mit lîorce.
(3) Klle-Mi me tient
MÊME
tisSUt
les clefs
du
paradis....
SOU Ml.m.nl.
l'oi
, ,
DE LA LANGUE ROMANE.
o iïhoc conserva dans
latine, qui était appliquée
française a exprimée par
«
In o quid
Aquo formé
,
ce
signifia
«
mi
il
la
langue romane son acception
au sens neutre, et que
cela
langue
la
:
\
altresi fazet
»
d'AQue// et de cet o roman
la racine
de
^7
:
2
Fors d'AQUO de que absolvera
.
»
PRONOMS RELATIFS.
Avec
succès
,
la
même
moyens ,
simplicité de
la nouvelle
langue remplaça
Qui roman
le
,
pris
du nominatif
qui sujet , quel que fût
auquel
il
Que
le
latin
genre ou
relatif.
,
exprimer
servit à
le
nombre du nom
se rapportait.
dérivé de que/72
,
du nom auquel
Quand
les
il
le
genre et
que
prépositions s'attachèrent à
;
et d'ailleurs
,
langue romane employa encore cui ,
en supprimant
Du pronom
désigna
le
nombre
il
indiqua
se rapportait.
régimes indirects
datif, soit
,
accusatif régime direct
ordinairement ce régime, quel que fût
les
menu-
nombreuses va-
les
du qui
riétés qu'offraient les cas latins
et avec le
par l'adjonction de
pour
ces régimes
soit
en conservant
désinence du
la
qualificatif
qualw,
l'article,
il
,
elle
devint
,
la
le
génitif ctius.
forma qual; et,
un pronom
relatif
auxiliaire.
(i) «
En
(a) «
Hors de ce de qaoi
TE.
t.
3.
cela,
qne
il
me
pareillement
il
faira. •
dispensera.
»
Serment de 84*-
An 989
,
Hist. de Languedoc
.
ORIGINE ET FORMATION
58
comme
Qtnn fut parfois employé
comme
jamais employé
fut
sujet, mais qui ne
régime direct; quand on
soumit à faction des prépositions
indiqua des régimes
il
,
le
indirects.
pronom
Voici des exemples des différents emplois de ce
relatif.
Sujet
:
Régime
:
«
Nul plaid nunquam prindrai qui,
«
Si Lodliwigs sagrarnent que son fradre Karlo
jurât
Sujet
:
Régime:
Sujet
1
....
Qui
«
Fors d'aquo de que absolvera
Qui
li tolra....
Ane non
:
»
«
las
etc. »
vist
u qui
vos tolra*.
las
tant en retegues....
Las mias musas qui an perdut lor
Régime
:
En
cui merce tuit peccador
Molt
Sujet
val lo bes
que l'om
L'adverbe
latin
unde
(1)
«Nul accord ne prendrai
que
à
(a) «
Qui
Qui
les
(3)
Hors de ce dont
(4)
les lui ôtera....
Oncques ne
vit
il
vous otera.
»
11
de qui
Rraucoup
la
(5) Celui-là n'est
bon qui
romane nu
il
jure...
les
géni-
Serm. de 84a.
Actes de 960
,
Hist.
1rs
que Diminue
à fragile
chant....
pécheurs
fait
«dnlle
sont....
rn sa*jruuessc.
m- tient.
I'olme sur Roece.
,
ms de Colb.
du Langued. m.
tant en retint....
miséricorde tous
sert le bien
»
An 989
Les miennes muses qui ont perds leur
I
s te 5 .
relatif.
son frère Charles
dispensera.
un qui
4.
qui....
Si Louis le serinent
«
e jovent
sens indiqué par
le
du qui
et les ablatifs latins
cant....
estant....
fournit à la langue
nouveau moyen d'exprimer
tifs
fai
Cel non es bos que a frebla scala
:
»
3. »
t.
1
DE LA LANGUE ROMANE.
De UNDe
dunt
f
,
par
le
retranchement de
fo Mallios
Torquator dunt eu dig 2
Entre autres acceptions
ployé à exprimer
Qui
i
qui nos pais
et
qual
:
Sing. sujet
:
Sing. régime
Plur. sujet
que roman
le
em-
des Latins
que al no faria ja....
que no murem de fam 3
quals
es l'om qui a
Cal an li auzil
Cal sun li auzil
:
fut aussi
quod
:
ferma scala
s te ?
significatio ?
qui sun
Appliquant aux êtres animés
ou contractions de
.
comme pronoms
furent aussi employés
E
:
et I'eo
.
pessa
E
interrogatifs
,
quam, Tut,
le
Qui tant
tions
produisit
I'e final,
:
Morz
-
5o,
al
T
montât
les différentes
ses cas, ille avait
4 ?
modifica-
formé
la troi-
sième classe des pronoms personnels.
Plusieurs des modifications de ces cas
,
appliquées au-
trement qu'aux êtres animés , formèrent une autre espèce
(i)
On
trouve, dans
sens de cujus, a qoo
«
Arca
illa
Muratori,
,
la
basse latinité, l'emploi cTunde dans le
ex quo.
nbi solarius ediflcatns- est
cum
orto
unde agebatur.
Dissert. 10.
dont je
(a)
Mort
(3)
Qui tant y pense que autre chose ne fairait jamais....
Et qui nous pait afin que nous ne mourions de faim.
fut Mallins Torqnator
parle.
Poème sur Boece.
(4)
E quel
est
l'homme qui à ferme échelle
Quelle ont
Quels sont
les
les
oiseaux signification
oiseaux qui sont au
T
Poème
se tient
?
montés
?
sur Boece.
?
»
An
840.
ORIGINE ET FORMATION
60
de pronoms
relatifs
,
toutes les fois quelles ne précédaient
pas un nom.
EL , ELS
«
LO
,
LOS
,
LA
,
Lo tornarei.... No
No las devedera
Ni el
cist, cest, icel,
nom;
aquel
tolrai....
.
démonstratifs ist, est,
fonction de
etc. firent
,
pronoms
pas attachés directement a un
lorsqu'ils n'étaient
,
'ls vos
r
li
1
LOR.
,
te vederei....
No la devedera....
De même les autres pronoms
relatifs
LAS
,
parce que, employés de
ne servent plus
la sorte, ils
à démontrer immédiatement l'objet, mais seulement à
indiquer
ment
la relation
qui existe avec cet objet précédem-
indiqué.
O
SO
,
,
CO
ZO
,
AIZO
,
Les pronoms démonstratifs o
d'ipso
,
dérivés
du neutre
même
latin
,
,
AQUO.
d' hoc
et
,
so
,
employés par
co
la
zo
,
,
langue
romane dans
le
tifs, lorsqu'ils
furent employés séparément, pour exprimer
une
ils
relation,
un rapport
n'étaient pas
«
No o
farai....
Vos o
Ni le
(i)
(a) «
(3)
Ne
le
Nous en
tendrai
Le
foirai....
A
a
....
rendrai....
les lui empêchera.
*
rela-
nom, auquel
al tac liés.
»
trobam legen
libres o
te défendrai....
Ne
pronoms
à une idée ou à un
immédiatement
Nos e molz
empêchera....
sens, devinrent aussi
Ne
3 ....
les vous
ôterai....
Ne
i
*
Actes de 960. Ms. de Collxii.
vous le tiendrai.
>
Actes de 960. Ms. de Colbert.
plusieurs livres cela trouvons en
lisant....
lui
—
DE LA LANGUE ROMANE.
Zo
Zo sun
Aizo
de cel
signifiga
Per zo no
aquo
et
omne
qui de joven sun bo
signifiant ceci
,
m
Per aizo
la dreita lei....
vol Boecis a senor....
1
tuit
,
L'adverbe inde avait, dans
pronom
le
,
ab
illis
on
,
:
3
»
.
langue latine, et sur- tout
la
relatif ille.
d'iLLORUM, EX ILLO
Ail lieu d'iLLIUS,
illis
ce
,
décadence, quelquefois remplacé ou
à l'époque de sa
suppléé
cela
*.
fas e chaitiveza star 2.
Fors d'AQUO de que absolvera
«
6l
disait
inde
,
ex inde
,
AB ILLO
EX
,
:
Stant calices; minor inde fabas, olus aller habebat.
Ovid. Fast.
5.
Cadus erat vini; inde implevi Cirneam4.
Plact. Amphitr.
(1)
Cela
signifie
dn
Pour cela ne
le
act.
1
,
se. 1.
ciel la droite loi....
voulut Boece à seigneur....
Ce sont tons hommes qui dés jeunesse sont bons
(2)
Pour
me
ceci tu
fais
en captivité
être.
Poème sur Boece.
Hors de ce dont
(3)
«
(4)
Dans
«Ut mater
«
Hist.
t.
,
1?
Hist.
du Langued.
on
lit
t.
2.
fiât. »
An
:
543.
facere volueris. »
,
c'est
à-la-fois
»
An
I.
t.
An
888.
Marc
Hisp. append.
aucun doute sur l'acception du mot en
que
,
dans un
titre
où
le
roman
est
mêlé
:
Adjntor inde ero ad supradictum.... Adjutor es
Hisr. append.
pr.
nrne fut très-fréquent
aliqnid ex inde dilecto filio nostro obtulit.
doit laisser
provenant d'ixDE
«
;
Ut qnidquid ex isde
latin
An 989.
emploi de
1.
dn Languedoc, pr.
Ce qui ne
au
«
uostra ecclesia Viennensis ihde nostra haeres
Cepit de ipsis spolia
79'i.
dispensera.
la basse latinité, cet
Dipi.om. Chart.
«
il
sere.
An
1064. Marc.
ORIGINE FT EoP,M\TIO\
6a-
Inde produisit d'abord int ensuite ent de
,
en
la préposition in produisit
Retornar Tint pois
«
Ella
,
que
:
»
*.
bella,reluz' et»t lo palaz 2
's ta
même
.
Per quantas vez m'EN commonras.... Postad t'EN da-
«
Fors quant tu m'EN absolveras
rai....
Tant en retenc que de
Tan bo essemple en
Tibi et sibi avaient fourni à
De même
servit à
exprimer
les
Non y donara
(i) «
G
.
tant
i
si
Tant en
dispenseras.
retint
comme en
sr.
qui
expri-
7.
en puis.» Serment de 842.
quaiiN's fini tu
quand tu m'EN
pronom
soi par....
pessa que al no tara ja
i
le
«Pnr
langue romane ti et
»
belle, reluit en le palais-
(3)
;
l'ablatif.
Elle est
«
(4)
la
Détourner
(2)
fo blos
entre nos 4.
rapports du datif,
Lai fo Boecis e foren
Qui
.
ibi* produisit I, Y, espèce de
mait ceux du génitif ou de
«
no
tôt
laiset
3
m'ts
»
il
je i'en donucrai...
Hors
Actes de 960. Ms. de Colbert.
que de tout
Tant bon exemple
Poème sur Boece.
»
Pouvoir
avertiras...
en
ne fut dépouillé.
il
parmi nous.
laissa
Poème snr Boece.
^5)
«
Dans
basse latinité, nu signifiait quelquefois lui
la
Ipsum monasterium expoliatum
loin mi dclagarerunt
I
1
'.ido iiii
Espana Sagrada
(6)
ablatae.
,
casnle....
,
t.
»
An
Tradimus
,
et
664.
omnes
cartae,
Dipi..
Clotar.
ibi terram....
Dono
ibi
t.int
»
An
38.
(7) La fut Boece,
et
furent
y
ses pairs....
y pense que autre chose ne
fuii
1
>
,
Pot. mi sur l'.oece.
11.1.1s.
III.
décimas.
»ITl doniirra.» Acte» de 98. k M:. r. du Languedoc, rn.
nui
,
quas de supra dicto
t.
1.
888.
,
Ut LA LANGUE R03IATSE.
63
PR0N03IS INDÉFINIS.
Les anciens monuments de
pronoms
plusieurs des
qui
le
langue romane offrent
la
indéfinis, c'est-à-dire des
non exprimés dans
se rapportant à des substantifs
,
discours, en remplissent
pronoms
eux-mêmes
les fonctions.
oii d'/zoMo.
«
Sicum
Il
031, per dreit, son fradra salvar dist
trouve quelquefois précédé de
se
L'om no
'1
laiset a
salvament anar
UN d'uNW^, AL, ALTRE d'ALTER
tôt de totus, res,
Cum
Qui
«
Ne
io
lus lo pert
tant
i
5
.
Comme
NUL de
es
,
suavement
aller
le
perd, à I'autre
il
»
voit tenir....
laira
jamaU.
Poème sur Boece.
ni sci.
«
Serment de 842.
Théodoric accueille tout en mal
sa raison....
ne peuvent tant en leurs cœurs convoiter,
Qu'elle de
tout ne voie leur
Serment de 842.
...
Qui tant y pense que autre chose ne
Ils
4.
pessarS....
par droit, son frère sauver doit.
le laissa à
Comme lus
moi
ja
3.
tan e lor cors cobeetar
(4)
Ni
NULfo.?,
»
(3)
(6) Et
:
.
a I'altre ve tener
Quella de tôt no vea lor
(2) L'os ne
»
Teirix col tôt e mal sa razo....
Ne potden
(i) «
,
2
.
etc. etc.
pessa que al no fara
ne xells
E
,
l'article
l
penser....
I'oemb sur Boece.
ORIGINE ET FORMATION
64
Quand se regarda pero res no 1 renia....
Non ai que prenga ne no posg re donar
pronoms démonstratifs devinrent de simples ad-
Les
jectifs
1 .
,
quand
Outre
QUASCUN,
VTSlim
ils
un nom.
furent joints à
pronoms déjà
les
QVAliscuMque
cités,
produisit
QUANT, NEC UmtS NEGUN USQVK AD
QXJATXTUS
,
CADUN, MVUTUS MOLT
,
TAL
TA.LIS
,
etc.
Voici des exemples de ces différents pronoms employés
comme
adjectifs
:
Davan so
«
Ab Ludher nul
ajudha
om
nulz
vis
nunquam
plaid
Gel no quatra
cadhuna
in
prindrai....
In
m
lla
fo lains visitaz....
De
il
Je
que
se regarde
,
neierit....
»
.
om
si fai
lo so
degra
manda tal
pourtant rien ne
prenne ni ne
je
pot deffar
per negu torment4.
5
part Boeci lor
Quant
n'ai
ja
cosa
Quasccs bos
Ci)
.
.
Que negus om no
Et
pot celar 2
s
3
D'una donzela
a
no
jiuis
raczo 6 ....
lui reste....
rien donner.
Poème sur Boeca.
(a) «
(3)
«
Devant son regard nul homme ne
Avec
Lotliaire
nul
traité
M
pral celer.
Serment de
(4)
D'une demoiselle
Que *
Celai
Là
<
i
>'
il
homme
ne peut défaire néant....
B4 Itwlnill j.im.us par aucun tourment.
Ml
(5)
(6)
Chacun
D«
l.i
8/»a.
fut là visité....
Et en chacune chose.
•
lion
ptrl
<!'•
l'oece
il
Mil
Serment de
m fut
lioiuiiic-
leur
»
jamais je prendrai....
le
lïoi
8 ;a.
sien degré
mande iille
raison.
Poème
snr Boece.
En nulle
aide.
•
DE LA LANGUE ROMA3VE.
Nos
molz
e
libres
o trobam
Lai o solien las altras
«
2
Per quantas vez
legen....
leis jutjar *.
»
....
La langue romane imprima
noms
65
à quelques-uns de ses pro-
des signes particuliers qui distinguent leur emploi
comme
ou comme régimes au
sujets
Ainsi tôt
fit
au
pluriel masculin
tots, quand
sujet, et
il
était
pluriel 3
.
tuit, quand
il
était
régime.
Zo sunt tuit omne qui de joven sun
Régime plur. E te m soli' eu a toz diaz fiar4.
Sujet plur.
bo....
FORMATION DES VERBES.
Pour
la
formation des
appliqua encore
Les verbes
infinitifs
le
infinitifs
de
Amare,
Rom. Amar,
Assez souvent
I'r
devint la terminaison presque
la
langue romane
,
qui furent en
Tenere,
Sentira.
Tener,
Sentir.
nouvelle langue changea en re Ter
la
Neas en plusieurs livres cela nous trouvons en lisant....
Là où. ils avaient coutume les autres causes juger.
Poème sur Boece.
(a) Par
(3)
terminent presque tous leurs
et IR.
Lat.
(i)
langue
système de suppression des désinences.
latins actifs
L'e final fut rejeté, et
,
nouvelle
en re.
générale des
ar, er
infinitifs, la
toutes
les fois.
»
Actes de 960
La grammaire présentera à
,
sis.
de Colbert.
ce sujet les exemples détaille»
pour chaque pronom auquel cette règle fut appliquée.
(4) Ce sont tous hommes qui dès jeunesse sont bons.
En toi me avais coutume je à tous jours fier.
Pu sue sur Butée.
,
ORIGINE ET FORMATKIN
()G
dérivé des verbes latins en ère
quand
,
er
cet
se trouvait
après certaines consonnes.
Ainsi, au lieu de TOLer, DECERtrr, escrivcV, et autres
semblables
On
,
elle dit
tolre , decerre escrivre.
:
,
précédemment que
a vu
les
participes présents et
passés devenaient des adjectifs verbaux
et qu'il avait été
;
produit
AMANT de AMANT OT, AMAT de AMAT
La
suppression de
Tun des gérondifs
conserva
la
latins
terminaison do
,
produisit
er , RE
Ni gens de
:
lui
Moiur
:
AT
an
Cum
Cum
:
:
(i) «
Son
(a) •
Ni point de
(3) •
Oter
frère
rua
li
;
et gérondifs
,
el es velz, vai s
sauver
(5)
La pean
voudrait
lui ride,
Comuie
elle se
Comme
il
est
.
»
doit....
cap
vov&at....
onor DESCAPia«5....
Détourner en
pnis.
ne voulut tenir sa dignité.
tu voulusses.... N'osasses
Mourir
3
:
combattre.
» Serment de 842.
Poème sur ]'
»
Actes de 960, ms. de
Colbert.
(4)
..»
hec lo cap te tremblû-^....
ella s'auca, cel a del
lai
l
volria e es e gran masant4.
La pelz
:
int pois
N'auses coMHAire
Participes présents et passés
ant
:
non volg TENer s' onor *.
« ToLré* vol gesses....
ïr
infinitifs
Son fradra SALv#r dist... Returnû/'
«
:
qui caractérisait
,
d'AMAN do aman , qui
sens originaire.
le
Voici des exemples des divers
ar
Ulîl.
et
il
est
vnm
hausse
,
en grand trouble....
que
le
<
lu-fil tient
le ciel elle
a
du
<
lie!
tremhi.vnt....
n, iri'i.
vieux, va sa dignité en diminuant.
Poème sur Koece.
,
DE LA LANGUE ROMANE.
67
INDICATIF.
Présent. Pour désigner
première personne du pré-
la
sent de l'indicatif actif, la langue latine changeait en
terminaison de ses
la
infinitifs.
La langue romane
rejeta l'o, et cette première per-
formée par
sonne
fut ordinairement
de
terminaison ar , er ou re
la
présent de ses
le
simple suppression
et ir
,
,
qui caractérisait
infinitifs.
et FAZ.
Plor
faz cosduma d'efant 1
tota dia,
La seconde personne
de
la
PLORar pleurer, de FAzer faire, vinrent
Ainsi de
plor
fut conservée
langue latine, toutes
la
divers temps et des divers
du
.
latin
:
à l'exemple
secondes personnes des
les
modes furent
n'y eut d'autres exceptions
l's final. Il
caractérisées par
que
le
prétérit simple de l'indicatif, et le singulier
singulier
langue
du
du présent
de l'impératif, et ces exceptions existent aussi dans
la
latine.
Pour
la
troisième personne
fut toujours
supprimé
,
et
,
Ainsi l'on dit
De
(1) «Je
t
final des verbes latins
aussi la
pleure tout
,
.
le
manda
tal
raczo^
jonr, je fais contume d'enfant.» foeme snr Bocce,
à la première ainsi qu'à la troisième personne
l'euphonie permit d'ajouter
l'i final
,
même
en supprimant
sonne qui terminait ce temps du verbe.
De
la
forme
2
:
part Boeci lor
(1) Quelquefois
le
on put employer
caractéristique de la première
(3)
o
part de Boece leur
mande
telle raison....
5.
la
con-
ORIGINE ET FORMATION
68
Ella smetessma ten las clans de paradis
La première personne du
mant
la finale
us
pluriel fut
'.
formée en suppri-
:
ÀMAMU5 AMAM,
TENEMW.? TENEM
HABEMWJ IIAVEM
,
:
Nos e molz libres o Tnonain legen....
Nos de molz omnes nos o xvern veut ».
La seconde
le fut
par
la
terminaison latine t/s
la
soustraction de
:
amat/s
l'i
intérieur de
amats. Toutes
,
les
secondes personnes du pluriel des divers modes et des
divers temps subirent cette soustraction.
Et
troisième par la suppression
la
du t des Latins,
comme d' aman£ aman de tenen£ tenen.
An des verbes en ar fut quelquefois
,
ou on ,
on
,
et
en des verbes en er
le fut
modifié en en
aussi quelquefois
Que
zo espère que faza a lor talen3..,.
Imparfait. Les verbes dérivés des verbes
formèrent leur imparfait par
excepté dans
pluriel,
le
en
selon la prononciation des différents pays.
les
suppression des désinences,
Tune n'éprouva aucun changement,
l'i
intérieur.
du paradis.
(j)
Elle-même tient
(a)
Nous eu
Noua de
plusieurs livres cela
Qui
uriniKT que
cela
en are
secondes personnes du singulier et du
retranchement de
(3)
la
latins
les clefs
plusieurs
trouvons en
hommes nous
cela
lisant....
avons vu.
je fasse à Irur volonté....
l'uiMt sur Boece.
et l'autre subit
,
,
DE LA LANGUE ROMANE.
Lat.
69
Amaba/w, abas, aba£, abamz/j, abat/s, aban^.
Par
le
changement très-ordinaire du b en v,
-AVA, A VAS, A VA, AVAM ,
Rom.
AVATS
Voici des exemples de cet imparfait
Molt
De
fort
,
AVAN,EN,ON.
:
blasmava Boecis sos amigs....
Iapellaven doctor 1 .
sapiencia
Les verbes en er
ou ire adoptèrent
,
,
la
re ,
et ir
,
dérivés des latins en
ère
désinence en ia.
vraisemblable que la quatrième conjugaison latine
Il est
fournit cette désinence ; la suppression ordinaire de la fin
et
eb intérieur produisit ce temps
de
de
la
langue
romane.
Aume&A/w,
Lat.
Par
le
audic^as,
Avmebxt.
changement fréquent du d en z
Rom.
AUZIA,
Lat.
AUDiebxmis, audi^at/s, AumebAixt.
Rom.
AUZIAM ,
ALZIAS,
AUZIATS ,
AUZIA.
AUZIAN , EN OU ON.
C'ab damri deu se TENila forment....
De
tôt l'emperi
Prétérit simple.
,
TEyien per senor a .
Ce temps éprouva plus ou moins
de modifications selon
verbes latins
1
les
différentes conjugaisons des
mais ces modifications furent toujours sou-
mises aux règles de l'analogie.
(1) Très fort
De
(2)
Qu'avec
De
blâmait Boece
ses amis....
sagesse I'apellaieitt docteur.
le
seigneur Dieu
il
se
tout l'empire le tekaieîit
tenait fortement....
pour seigneur.
PotMf. sur Boece.
,
.
ORIGINE Eï FORMATim
70
Les verbes romans dérivés des verbes
firent ce prétérit
El
EIS
,
EM
,
ETS
,
Cui tant Auet Torquator
No
m;i
.
en
ET
,
latins en
CREDetf
deu
ERON OU
,
EP.
I
\
.
Mallios....
lo nostre creator
*
Plusieurs verbes romans dérivés des verbes latins de
la
seconde et troisième conjugaison en ère,
des verbes de
la
prétérit simple
quatrième conjugaison en ire,
t
Cil
li
IM, ITS, IREN OU IRON.
I,
servz be
vk.\Àren
Prétérit composé.
.
firent leur
en
I, IST
No
et sur- tout
no la m volguw? laisar....
quel solient ajudar 2
,
.
Il
formé par
fut
présent du
le
verbe aver, mis au-devant du participe passé.
Quant be se dreca, lo cel a pertusat....
Zo sun bon omne qui an redems lor peccat 3.
Plus -que -parfait. D'après
du verbe aver devant
l'imparfait
Futur
l'analogie
simple.
A
fut placé le présent
la fin
le
même
du présent de
on employa
,
participe.
l'infinitif
du verbe avoir, ou en
entier
aphérèse
(1)
Que
Il
tant aima Torquator Mallius....
ne crut Dieu
le
notre créateur,
(a) Je ne te servis bien, tu ne la
Ceux-là
(3)
Quand
lui
me voulus
laisser....
faillirent qui avaient coutume de
bieu se dresse
,
le ciel elle
à.
Ce sont bous hommes qui o»T ra<
l'aider.
fsrc.é....
m té
Iran
rWMI
jxcliéi.
iur l'oece.
roman
ou par
DE LA LANGUE ROMANE.
AMAR
Si>g.
re
p.
i
:
1
AI
AS, A, rtCEM
,
,
71
CIVETS
AN.
,
Si salvartf/eo.... prindra/»....
Vedaraz... aucirvz/... daraz... tolra/... far/u^...
2
3
e
Dams 4...
e
Decebra.... devedara.... tolro... asalira.... re-
5 ...
eomonraw... absolveras
faras...
creira 6 ....
Pl.
re
Davem.... tolrem.... enquerrewz.... vedareffz....
e
CommonirezS....
e
Becebvan
i
sere?n
2
3
7....
seraw
,
tomeran
,
\o\van
,
ab-
,
solver««9.
Futur composé.
fut
Il
formé en plaçant
futur
le
participe
passé des
Quelquefois ai se changeait en ei ou e, selon
la différence
aver devant
simple du verbe
le
verbes.
(1)
des prononciations.
Je prendrai....
(2) «Ainsi sauverai-je
960
Skrmest de 842.
•
Fairai. »
Empêcherai.... Occi rai.... Donnerai.... Oterai....
«
(3)
»
Actes de
ms. de Colbert.
,
(5)
Tn
«Tu
(6)
« II
(7)
«
donneras
«
(4)
*. »
fairas, tn avertiras
trompera, prohibera
,
,
tn dispenseras.... »
ôtera, assaillira, lassera....
»
Nous donnerons ôterons enquerrons , prohiberons
,
,
Vons
(8)
«
(9)
« Ils
avertirez.
tromperont
,
serons....
»
seront, retourneront
,
,
ôteront
,
dispenseront.
»
Actes de 960, us. de Colbert.
(*) Aogustns
profectus
,
et
efficitur
Justinianus
commisse pngnà
,
in solio regni juxtà se sedere fecit
ravit.
monis
Cui
ille
ciTitas
,
non inqnit
,
;
qui
,
nihil
moratus
fugatisque hostibus
,
dabo.
et ut provincias
Ad
,
,
collecto exercita contra barbaros est
regrm se eorum cepisse gavisus
quas Romanis erip uerat,
haec Justinianus respondit daaas.
eo loci constracta est cui casas
nomen
est.
Aimoi»
,
lib. 2
est.
sibi restitueret
Quem
impe-
Pro cujus novitate
,
c. 5.
ser-
,
ORIGINE ET FORMATION
"j-1
CONDITIONNEL.
Présent. La désinence de l'imparfait du verbe aver
fut ajoutée
AMAR
au présent de
Tolrian
Per
ni t'en
tolrian
AURiEN
lui
ab mil
trastus
La langue romane forma
le
des verbes.
IA, TAS, IA, IAM, IATS, IAN
No coMPRARi'om
«
l'infinitif
a
.
,
OU ION,
livras d'argent
IEN.
1 .
»
redemcio3.
aussi son conditionnel avec
plus -que -parfait latin, et
d'
vinrent
AMÛIVERAtfZ, AMtfVERAS, AMUSERA*,
amera
ameras
,
amera
,
,
etc.
etc.
Futur. Le conditionnel présent du verbe aver, placé
devant
le
participe passé des autres verbes, forma
le
futur
de leur conditionnel.
IMPERATIF.
que
Soit
la
seconde personne de l'impératif des Latins
eût été formée en retranchant
sent de
même
la
l'infinitif, soit
la
terminaison re du pré-
que ce présent eût été formé
lui-
par l'adjonction de re à cette seconde personne
langue romane, imitant toujours
la
langue latine, em-
ploya assez généralement, pour cette personne de l'impératif, la
suppression de
I'r final
de son
infinitif.
Poème de Roece.
(i)
•
N'achèterait on pas avec mille
livre» «l'argent.
»
(a)
•
Oteraiewt
Acte» de 9C0
us. de Colbert.
ai l'eu «Vrrn vient. »
(3) «Par lui auraient trestous rédemption.
,
Poème sur Boece.
,
DE LA LANGUE ROMANE.
Quelquefois
retrancha
elle
sonne du présent de
,
pour désigner
la
la
terminaison ato
,
eto
,
seconde personne de l'impératif, et
la
n'employaient que cette désinence pour
ils
seconde per-
l'indicatif.
Les Latins avaient de plus
ito
de
l's final
73
la troisième
personne.
Cet exemple dirigea probablement
quand
Les
attribua à cette troisième personne la termi-
elle
naison de
nouvelle langue
la
la
trois
seconde.
personnes du pluriel subirent
tions intérieures
ou
les
modifica-
finales qu'exigeait l'analogie.
SUBJONCTIF.
D'après
ar
mêmes
les
am
offrit
e,
d'AM E
e
3 pers.
m
règles
es, e,
ES
,
,
E£,
,
le
subjonctif des verbes en
em,
ets,
EM US,
ETiS
en ou on, venant
,
du pl. De part Boeci , lor manda
Que
passen
mar
EN t.
tal
Celui des verbes en er ou en ir fut de
a
et ia
ere
i
3
e
(i)
etc.
,
venant d'A
m
,
raczo
garnit de contenco
ia
m
,
même
formé en
etc.
fers.
Que
pers.
Non ai que prenga ne no posg re donar....
No potden tan e^lor cor cobeetar*
De
la
zo esperen que faza a lor talen....
part de Boece
Qu'ils passekt la
,
il
lenr
mande
telle
raison
mer munis de guerre.
Poème sur Boece.
(a)
*.
Que
Je
Ils
cela ils espèrent
n'ai rien
que
je
que
je fasse à leur volonté....
presse
ni
ne puis rien donner....
ne peuvent tant en leurs cœurs convoiter
Poème sur Boece.
ORIGINE ET FORMATION
74
Qu'ella de tôt
La formation de
no vea
lor pessar
».
du subjonctif
l'imparfait
une
offre
circonstance qui mérite d'être remarquée.
L'emploi auxiliaire de l'imparfait de
aver placé devant
participe passé
le
,
l'indicatif
,
du verbe
composait
le plus-
que-parfait de l'indicatif roman.
Le
plus -que-parfait latin, modifié à la manière accou-
tumée
,
avait servi au conditionnel
Venu AMERA , AMERIA
De
;
d'AMa/ERA/rc
était
etc.
,
semblables moyens furent mis en usage pour
le
subjonctif.
Le
parfait et le plus- que-parfait ayant été formés par
du présent
l'emploi auxiliaire
jonctif
nouvelle langue
la
et
de l'imparfait du sub-
du verbe aver, placé devant
que- parfait
latin
le
participe passé,
son imparfait en modifiant
fit
dont
elle
le
plus-
ne se servait pas.
L'-avi du prétérit simple latin avait produit ei; cet ei
changé en e quand
fut
ristique
par
la
du
il
ne
fut plus la finale caracté-
prétérit simple; cette modification autorisée
prononciation , avait déjà été pratiquée dans
autres personnes
L'imparfait
du
les
prétérit de l'indicatif.
roman
fut ainsi modifié
du plus-que-parfait
latin.
Lat.
AMA.vissern,
Rom. AMls.
Lat.
AMAflSSEMUf
Rom. AMESSEM,
(i) « Qu'elle de tout
,
a m agisses,
AMMisset.
\MISSIS,
AMES.
AM.W'ISSETJS, AMAVISSENf.
AMESSEN OU ESSON.
LXEA8ET8,
ne voie leurs penser».
»
Poemk
sur Boece.
DE LA LANGUE ROMANE.
Les verbes en ar
en er ou re firent à l'imparfait du
et
subjonctif es, esses, etc.
isses
2
3
e
e
,
76
,
verbes en ir firent is,
et les
etc.
pers.
«
pers.
e
3 pers. pl.
3 e pers.
Tolre voeguesses
x
.
»
Hanc no fo om ta grant vertut agues
Que sapiencia compenre pogues....
Creessex Deu qui sostenc passio 2
Hanc no vist omne, ta gran onor agues....
.
Sos corps ni s'amna miga per ren guaris
MODES ET TEMPS DU
Pour former
les passifs
,
divers temps et les divers
estar avec
Ce
le
PASSIF.
langue romane combina
les
modes des verbes esser
et
la
participe passé de l'autre verbe.
participe, employé
comme
adjectif verbal, resta
soumis aux règles imposées aux autres
Quai sun
li
auzil qui sun al
Duna donzella
Oter tu voulusses.
(1)
«
(a)
Oncques ne
Qui
fut
la sagesse
Oncques ne
Que son
»
,
,
montât?....
us. de Colbert.
tant grande vertu
comprendre
vîtes
T
adjectifs.
fo lainz visitaz 4.
Actes de 960
homme
Qu'ils crussent
(3)
3.
il
eut
put....
Dieu qui soutint passion.
homme
corps ni son
,
tant grande dignité
âme mie pour
(4) Quels sont les oiseaux qni sost jusqu'au
D'une demoiselle
il
fut
là
il
eut..,.
rien guérit.
T
montés
dedans visité.
Poème sur Boece.
?...
ORIGINE ET FORMATION
76
On
aura remarqué avec un juste étonnnement que
aux temps
diverses modifications imposées
des verbes latins
non moins
,
,
non moins constants
compliqués en apparence, que
noms
aux modes
et
furent déterminées par des principes
réguliers
ristiques des
les
les
,
quoique plus
modifications caracté-
substantifs et adjectifs.
Mais peut -on ne pas admirer
simple qu'ingénieuse
,
que
la
cette
ressource aussi
langue romane a trouvée
et perfectionnée tout- à -coup, cet emploi habile et heu-
reux des deux verbes auxiliaires avoir
Avec
de
le
premier,
conjugua
elle
la
et
être ?
plupart des temps
l'actif.
Avec
le
second
,
elle
conjugua tous ceux du
VERBES AUXILIAIRES AVER, ET
ou ESTAR.
AVER, du
Ce verbe aver
offre
la
ESSER
HABERE.
latin
dans
passif.
langue romane quelques
modifications inusitées.
Je crois nécessaire d'expliquer
les
plus remarquables.
Tandis qu'HABEMW^, habetis ont produit avem, avets,
on peut s'étonner que habeo, habes, habet, aient été
remplacés par ai, as, a,
la
l;i
consonne g
mmcnt
ait
et
habui par aig,
etc., et
dominé dans plusieurs temps,
<l;ms le participe passé
que
et no-
AGUT.
Pour expliquer ces anomalies
,
j'observerai
que
les
DE LA LANGUE ROMANE.
77
Goths avaient deux manières d'exprimer avoir ;
les
haban
verbes
et
Le verbe aigan
aigan '.
faisait
au participe présent aigands 2
La première personne du
aih 3
singulier
Il est
aigum 4
pluriel
introduit dans la langue
l'indicatif ai,
mine,
au
et
.
présent de l'indicatif était au
.
vraisemblable que ces formes du verbe gothique
aigan ont
de
,
c'étaient
tels
que
as, a, et
le parfait
du subjonctif agues,
de
romane,
et le présent
autres temps où le
les
l'indicatif
aig,
etc.
,
etc., et le participe passé
g do-
l'imparfait
agut.
EXEMPLES DE l'eMPLOI ANCIEN DU VERBE AVER,
SOIT COMME VERBE ACTIF, SOIT COMME AUXILIAIRE.
Infinitif. Del
(1)
Dans
Saei
ni
Deu no
volg aver amig 5
langue gothique,
la
Là propriété
fiel
.
le substantif aigins signifie l'avoir.
:
afquithith allamma aigina seinamma.
Qui non renunciat
omni
proprio
Ulfilas. Luc, cap. 14,
v.
suo
33.
(a)
Thanuh naunthanuh ainana sunu aigands liabana sis.
Tnnc
adlmc
nnum iîliuin habens carum sibi.
Ulfilas. Marc. cap. 12, v. 6.
(3)
Jah anthara lamba aih.
Et
alias
oves hareo.
Ui.fii.as.
(4)
Attan
aigum
Joh. cap. 10, v. 16.
Abraham.
Patrem habemus Abraham.
Ulfilas. Luc, cap. 3
(5) «
Dn
vrai
Dieu
il
,
v. 8.
ne voulut avoir
l'ami. »
Poème sur Boece.
,
.
~8
ORIGINE ET FORMATION
Le
avent d'/iABENTew
participe
passage latin d'un
«
Avent
titre
de 816
»
Dissert. 3a.
Non ai que prenga ne no posg re donar....
Ab la donzella pois an raolt gran amor....
Indicat.
Quant e
De
O es
Non
«
la
career avia
Roma l'emperi
fo de Roma e ac
tota
Coins
eferms o a
aurei 2 ....
Condit.
Per
Subj.
Hanc no
lui
a fan
'1
cor dolent....
aig a mandar....
ta
gran
Ce verbe être
de
Non aura 3 .... Non auran4.
avrien trastut redemeio....
om
fo
ta
gran vertut aguesS.
utile
si
qui
,
,
leurs modifications, qui, lors
(i) Je n'Ai
Avec
que
la
je
dans toutes
la
même
les
prison
il
okt
avait
très
qu'il
n'est
grande amour....
coeur
le
triste....
Rome l'empire j'eus à commander....
Comte fut de Rome et il eut tant grande valeur....
On il est infirme, ou il a chagrin eu.
toute
,
I'okmf sur Boece.
(a)
«
Je n'AURAi.
n*AURA.
(3)
Il
(4)
• Ils
.">)
>
»
An
n'AURonT.
l'ar lui ils
Aites de y6o
>
fut
ms. de Colhcrt.
985. Hivr. de Languedoc , preuves
Actes de 960
auraient
Oncques ne
,
,
ms. de Colbcrt.
trèsious rédemption.
homme
tant
grande
\<i lu
il
l'orsiF sut Boece.
langues
leurs qualités
prenne ni ne pnis rien donner....
demoiselle pnis
Quant en
STARE.
et de
pour attacher aux noms
lien
valor....
agct «
ESSER ou ESÏAR, d'ESSE
De
dans un
:
longo pertigas quatordice.
in
Mlratori,
sert
se trouve
eut.
,
t.
a.
ou
pas ex-
,
DE LA LANGUE ROMANE.
primé,
79
pas moins sous -entendu entre tout sub-
n'en est
stantif et tout adjectif qui se rapportent l'un à l'autre
enfin, ce verbe qui a été
nommé
verbe par excellence
parce
,
l'absence de tous les autres, est
ou
,
pour mieux dire ,
n'existe
il
verbe substantif,
le
qu'il
pourrait suppléer à
lui-même
grecque, où
langue
le
verbe
,
et
elvai
très-irrégulier,
que dans certains temps.
Sans chercher des exemples dans
rieures à la langue latine
;
le
les
langues
notamment dans
est irrégulier,
anté-
langue
la
examinons
la
latine.
D'abord
il
,
remarquable que esse
est
de
n'ait point
participe passé.
Si l'on peut regarder
seconde personne,
sum, première personne,
comme
appartenant originairement au
même
verbe, et ayant produit
futur,
il
est incontestable
eram,
que fui
racine, et qu'ils appartiennent à
imparfait, et ero,
et tous les
composent de l'adjonction d'ERAM
origine, au verbe latin
et es,
temps qui
et d'ERO, ont
se
fu pour
un verbe de toute autre
fuo, emprunté du grec
<puw, et
servant à désigner l'existence, la naissance, la croissance.
Quand
liaire
la
esse,
de tous
comme
langue romane a conservé de
elle
les
y a ajouté I'r qui
infinitifs
romans
,
la latine l'auxi-
marque
soit
le
comme
présent
final
,
soit
pénultième
;
caractère qui existait dans les verbes
de
la
langue latine
,
hors
et
un
petit
général
et
celles qui
nombre
le
verbe esse et ses composés
d'autres verbes irréguliers
invariable dans la langue
en ont été
la
continuation.
,
et qui est
romane,
et
dans
ORIGINE ET FORMATION
80
Le verbe
passé à
la
esse ne fournissant point de participe
latin
langue romane,
celle-ci eut recours
«à
un autre
verbe.
De stare,
infinitif latin, elle
tira le participe passé
forma estar, d'où
elle
estât.
La langue romane employa concurremment
les
deux
verbes auxiliaires esser et estar.
Les divers modes
et les divers
temps
d' estar
furent
réguliers.
Ceux
d' esser
furent pareillement formés d'après l'ana-
logie, à quelques exceptions près.
fut qu'en
formant
l'indicatif
au présent de
les
initiales es,
le
La
plus remarquable
futur par l'adjonction
l'infinitif,
du présent de
ce présent ôsser perdit
ce qui produisit ser ai, ser as, ser a.
EXEMPLES DU VERRE ESSER ou ESTAR.
Infinit.
Tu
Indicat.
O
m
fezist e
gran riqueza star....
es efernis o a afan agut....
E cum es velz, donc estai bonament....
Nos jove omne quandius que nos estai» ....
Eps li Satan son en so mandament....
Eps li omne qui sim ultra la mar....
En cui merce tuit peccador estant ....
1
(i)
Tu me fi* en grande puissance être.-..
Ou il est infirme ou il a chagrin eu....
Et comme il est vieux alors il fst bonnement....
Nous jeunes hommes si long-tcmpi que nous sommes....
M.mes les Satans sokt en sou commandement....
Mêmes les hommes qui sokt outre la mer....
,
En de qui merci tous pécheurs sont....
Poème sur Boect.
DE LA LANGUE ROMANE.
El era
Indicat.
De
1
mêler de
8l
tota la onor....
no fo trop nuallos....
Enfans, en dies foren orne fello
Lai fo Boecis e foren i soi par *.
sapiencia
«Vos en
Subj.
•
«
En
sia
,
Ja
no
es
Que
«
Recredent non
serei....
serem....
el
Que en
Lor en seran 2
en sian
sera....
Vos en
»
.
3 .... »
obs fox
i
ssia alumnaz....
zo pensa vel sien amosit4.
fossez
5. »
L'emploi continu et obligé de ces deux verbes auxirendit très-faciles les conjugaisons de la langue
liaires
romane.
temps;
Ils suffisaient
leur secours
,
on peut aisément
présent
le
futur de l'indicatif et
du conditionnel avaient
été formés par l'ad-
jonction du présent de l'indicatif
la finale
les
discerner encore.
les
précédemment observé que
J'ai
le
à la formation de presque tous
dans ceux mêmes qui semblent conjugués sans
et,
du verbe aveb
de son imparfait, au présent de
,
ou de
l'infinitif
des
verbes.
(i) Il était le meilleur de tonte la dignité....
De
sagesse ne fut trop négligent....
Enfans
,
en temps furent hommes
Là fut Boece ,
et
(a) « Je vous en serai....
en seront.... »
(3) «
En
An
Ab indonnant
soit, en soient.... »
cela
ne
sera....
Vous en
serons....
960. Ms. ce Gilbert.
(4) Jamais n'est besoin
Que il
fêlions....
furent y ses pairs.
Poème sur Boece.
qne
pense que
An
le fen
g85. Hist. du Languedoc, pr.
y soit
les voiles
alumé....
soient peints.
Poème sur Boece.
( >)
«
Que vous en
fussiez. »
Actes de 960
,
ms. de Colbert.
t.
a
Leur
ORIGINE ET FORMATION
82
Cette manière très-remarquable de composer ces temps
offre
une circonstance qui
l'est
également, et qui constate
toujours plus évidemment l'identité de
et des autres langues
Dans
comme
de l'Europe
toutes ces langues,
dans
la
tableau suivant
FRANÇAIS.
le
langue romane
latine.
futur de l'indicatif est formé
langue romane
:
la
,
ainsi
que
le
démontre
le
DE LA LANGUE ROMANE.
Aur
aur
ai
On
habr é
ai
ITALIEN.
PORTUGAIS.
ESPAGNOL.
FRANÇAIS.
ROMAN.
83
haver
avr o
ei
as
as
as
as
ai
a
a
a
a
a
em
ons
emos
emos
emo
ets
ez
eis
eis
ete
an
ont
an
ano
anno
demandera peut-être
si
l'exemple de quelque langue
plus ancienne ne fournit pas à la langue
romane
le
moyen
des conjugai-
facile
d'abréger et de simplifier
sons
par cet emploi des verbes auxiliaires être et avoir.
,
Je répondrai que
dont
il
nous
est
les
les règles
langues du nord de l'Europe,
parvenu des monuments plus anciens
que ceux que nous possédons de l'idiome roman ,
faisaient
pour
le passif
usage d'auxiliaires
,
soit
pour
l'actif, soit
de leurs verbes ordinaires.
Mais plusieurs considérations permettent de douter que
l'exemple de ces langues
ploi des auxiliaires
i°
Etre
et
aver
avoir
directement sur l'em-
ait influé
esser dans l'idiome roman.
et
n'étaient pas les seuls auxiliaires
dont ces langues se servissent;
pouvoir, vouloir, devoir,
binaient ensemble deux et
elles
avaient aussi devenir,
quelquefois elles com-
etc., et
même
trois
de ces auxiliaires
;
complication de moyens très-éloignée de la simplicité de
ceux qu'employa
i°
la
nouvelle langue.
La manière ingénieuse dont
de son verbe aver, pour agir sur
elle
combina l'emploi
les
autres verbes et
sur lui-même, offre, dans cet auxiliaire,
un caractère
particulier, qui distingue essentiellement l'usage qu'elle
6.
ORIGINE ET FORMATION
84
en
fit,
de l'usage qu'en faisaient
anciennes langues du
les
nord.
3° Enfin nous savons que
nouvelle langue
la
langue latine indiquait à
la
du verbe habere comme
l'emploi
auxiliaire.
vraisemblable que
est
Il
latine suffirent à la nouvelle
exemples de
les
langue
langue
la
:
HABERE
EMPLOYÉ COMME
AUXILIAIRE DANS LA LANGUE LATINE.
EXEMPLES DU VERBE
Domitas habere
libidines.
.
»
Cic. de Orat. I, cap. 43.
«
Cum
«
De Cœsare
destinatum haberet mutare testamentum. »
L.
satis
Très tutores. D. de A dm.
et per. tat.
hoc tempore dictum habebo.
»
Cic. 5 Philip. 28.
«
Si
habes jam statutum quid
Quo
pacto
Praepositum amori
Aut nondum eum
ep.
putes.
»
'>•
me habceris
act. 4
,
se.
a
,
v. 7.
habes cognitum.
satis
Cic.
....Quae
>
tuo.
Ter. Hec.
«
agendum
tibi
Cic. Fa m. 4
Fam
»
i3, ep. 17.
nos nostramque adolescentiam
Habent despicatam.
Ter. Eun.
« 1\
imium
saepe
act.
a,
expertum habemcs.
se.
3, v. 91.
»
Plakc. ad Cic. fam. 10, ep. 14.
Etc.
etc.
L'époque de
(1)
Pcut-rtic
la
l.i
basse latinité fournit aussi des
plupart
«!<
CM
exemple
'
locutions e'tuient-cllcs en usage,
DE LA LANGUE ROMANE.
Quant
à l'auxiliaire esser,
85
que
est évident
il
la
nou-
langue fut redevable de cette forme grammaticale à
velle
langue latine, qui l'employait dans plusieurs des temps
la
de son
passif.
Si les anciennes langues
du nord ont
du verbe être pour conjuguer
qu'elles ont
aussi fait usage
remarque
leur passif, je
eu une autre manière d'indiquer des modes et
des temps de ce passif, sans
secours d'aucun auxiliaire.
le
Tout permet donc de croire qu'en adoptant
aver
verbes
liaires
ne
fit
à
,
pour
et esser,
conjugaisons
simplifier ses
que s'approprier
formes particulières de
emplover,
les
deux
comme
auxi-
l'idiome
,
roman
rendre plus générales deux
et
la
les
langue latine, qui
lui
en avait
déjà fourni tant d'autres.
DU VERRE
ANAR
La langue romane
liaire
dans
,
la
et elle plaça
EMPLOYÉ AUXILI AIREMENT.
fit
ou devant
langue latine corrompue
langue romane vulgaire sur
»
la
le
,
comme
Omnes
res
quas
par
l'effet
de
la réaction
an
de
la
langue latine elle-même.
FORMCL. MARCCLF.
ipsi monaclii
auxi-
participe indécliné en
Te per voluntate parentum tuorum babui despoxsatam....
.VITAM HABUISSEM. »
«
usage de ce verbe
lib.
2
,
11°
babibist cum
Si te dxspox-
l6.
ipsis ebartis
deportatas. >
Dipi» Clôt. DJ.
« Multi se
complangunt legem non habere corser vatam. »
An
793. Capit.
Pipini.
« Ipso theloneo....
Et quomodo supri memoratl reges
naribus ecclesiae sancti Victoris vel
Gall. Christ. Eccl. Massil.
t.
IV,
ei
servieutibus
p. 107.
et imperatores in lnmi-
collatvm
ha.beba:tt
»
ORIGINE ET FORMATION
86
ou en en, formé par
suppression de
la
caractéristique de l'un des gérondifs
la
terminaison no
latins,
ou devant
l'infinitif.
Cum
el es velz
,
vai s'onors descaptan....
mort reclam an....
Qui tota ora sempre vai chaden....
La mi' amor tta mal van deperden i
Trastota dia vai
la
.
DU
QUE
ENTRE LES VERRES.
La langue grecque, par son
ô'ti
avait
,
donné l'exemple
d'employer un relatif indéclinable, pour transporter
tion d'un verbe à
La langue
manière
,
un autre
verbe.
employa quelquefois, de
latine
quod
ses
et
(i)
la
même
quia.
Les Goths avaient tiiatei
that
l'ac-
2
,
et les
Francs dhaZS
et
3
.
Comme
il
Trestout
vieux, va son honneur en douxcant....
est
jour
le
il
va
la
mort ex réclamant....
Qui toute heure toujours va en tombant....
La mienne amour
si
Quethnn
thatei
sa ist hi sunjai
Dixerunt
quod hic
mal
ils
vont en perdant.
Poème
(a)
sur Boeer.
praufetus.
est in vcritate propheta.
Uuilas
(3)
Dhanne
ist
Tauc
est
iu.im ist
illo
al
Joh. cap. 6
du chichundit dhaks fona dlwmti
nunc probatam quod ab
illo
,
v. 14.
fater dlmrali
almaliti^'.n
omnipotente pâtre
ab
uuordan.
est oniiic Ijctum.
Fra». de
1
:im>.
Tlian nuitum
Tune
in
MtrhflM d'Ism. deSéville. Litt. des FkOKS,
Br
liii'lio
sriiiut lioiuintim
Para™,
l.arn
that than
is
son
lilii
QOOO tune
est
sCtUm
frarciq. des Évangil.
c.
,1.
aft.ir l!iiu
DOtl
Ol
Lut. de» Francs,
p.
Mimer.
;r*ta.«.
p. 181.
109.
DE LA LANGUE ROMANE.
Le que
même
usage
No
cuid
le
Que Roma om de
après
verbe esser
Drez
Et
même
ce
employés neutralement
que l'om e Deu s'esper,
que s fi' e son aver 2
les
.
que
aprob
cuid....
avec
les adjectifs
fos....
*.
es bes
même
Quelquefois
so saber
:
es e bes
Mas non
No
langue romane servit au
zo esperen que faza a lor talen
elle le plaçait
avec
la
:
Que
Et
de
indéclinable
87
noms
fut sous -entendu
altre dois
joints
Ja no es obs.... fox
i
li
:
demor 3
.
au verbe esser
ssia
:
alumnaz4.
PRÉPOSITIONS, ADVERBES, CONJONCTIONS.
La langue romane
leur appliqua
des modifications
semblables à celles qui avaient été appliquées aux autres
parties
du
discours.
ad, a, de, au-devant des pré-
Elle plaça quelquefois
positions et des adverbes qu'elle empruntait de la langue
latine.
Le même mot devint tour-à-tour préposition, adverbe,
(1) Je
ne pense que en
Qui
cela espèrent
(2) Droit est et bien
Mais
n'est
Rome homme
que je
de son savoir
qce l'homme en Dieu
bien que
il
fut....
fasse à leur volonté.
se fie
se espère
,
en son avoir.
(3) Je ne pense Qu'auprès antre douleur lui demeure.
(4) Jamais n'est besoin
que
feu
y
soit alunié.
Poème sur Boerc.
ORIGINE ET FORMATION
88
ou conjonction, selon
qu'il était
ou d'une manière absolue, ou
employé avec un régime,
qu'il était suivi
d'un que.
PRÉPOSITIONS TROUVÉES DANS LES FRAGMENTS
ANTÉRIEURS A LAN IOOO.
A venant d\d,
«
et ayant la
T' o atendrai tôt a
même
Que a
te....
signification
a merce
dreit aure ov
Ar signifiant avec
Ab Ludher nul plaid nunquam
« Ab ti et senes ti 3. »
:
*. »
:
«
Ella
ab Boeci
prindrai*.
»
parlet ta dolzament*.
Prop<? produisit pror, près, aprob, après:
Aprob Mallio
«
Sed ponent
illiun
lo rei
An
De
signifiant
D'ist di in avant....
«
Adjutor
t'en sere e
tuit
:
De
de
omne
suo part 6 .»
l'adjutor
A.
toi....
Actes de 960
«Avec
(3) «
Avec
no t'cngenarc7.
qui de joven sun bo
(1) « Je te le maintiendrai tout
(a)
»
734. Ord. d'Alboacem.
de , dès
«
Zo sun
emperadorS.
après de Alcaide.
Qne A
,
»
8.
droit j'aurai
on A merci.
Lothaire aucun traité ne oucques prendrai.» Serment de
toi et
sans
»
ms. de Colbert.
S
;
>.
Actes de 960, ms. de Colbert.
toi. »
(4) Elle avec Boece parla tant doucement.
(5)
Auprès de Mallius
le roi
empereur.
Poème sur Boece.
(6) «
De
ce jour en avant....
De
sa part. »
Sermeht de 84a.
(7) « Aide je t'en serai et de l'aide je ne te tromperai. »
de Colbert.
(8)
Ce sont tous hommes qui ors jeunesse sont bons.
l'otMt sur Boece.
Actes de 960
,
ms.
DE LA LANGUE ROMANE.
Davan devant
vinrent de de ab ante
,
Davan
No
om no s
om
so vis nulz
pot
celar....
par
«
la
.
vos atendrei tôt senes engant».
»
,
et ensuite
:
cadhuna cosa 2
et in
I
,
suppression de I'n final, e
Et in adjudha
vis
en
In fournit d'abord sans changement in
et,
:
devant so
pot rascundre nuls
s
89
.
»
Ki 1 mort et vius tôt a in jutjament....
Fe vos Boeci cadegut en afan....
E
m
te
soli'
eu a
toz dias fiar
Entre dérivé d'iNTER
Ta bo essemple en
3.
:
Per
laiset
entre nos 4.
par et pour
Per lui aurien trastut redemcio....
Anz per eveia lo mesdren e preiso.
Pour Per zo no '1 volg Boecis a senor^.
signifia
Par
:
:
:
Sines
«
Ab
,
senes
et
ti
Ses
(1)
Deu
Devant son
Ne
sens , ses
,
senes
E
ti....
licencia ja
,
vinrent de sine
:
no faran torment7.
homme ne se peut celer....
homme devant son regard.
regard nul
se peut cacher
nul
Poème sur Boece.
(a)
(3)
Et en aide
««
Qui
les
et
morts
en chacune chose.
et les
»
Serment de 842.
vivants tout a en jugement....
Voici Boece tombé en chagrin....
En
toi
me
avais -je
coutume à tous jours
(4)
Tant bon exemple en
(5)
Par
laissa
fier.
entre nous.
lui auraient trèstous rédemption....
mirent en prison....
Mais par envie
le
Pour
voulut Boece à seigneur.
cela
ne
le
Poème sur Boece.
(6) «
de 960
1
(7) «
Avec
toi et
sans
toi....
Et vous maintiendrai tout sans fraude. » Actls
us. de Colbert.
Sans de Dieu
la licence
jamais ne Tairont tourment. »
Poème sur Boece.
ORIGINE ET FORMATION
<)<>
Sobre de super
Sobre
:
un
schapla escrit avia
la
grezesc
tei
Ultra conserva sa latinité sans modification
Ne eps li omne qui sun tjltra la mar....
Quel trametia los breus ultra la mar 2
versus , vers
Pur
en vers
,
l'una
,
vas
1
.
:
.
:
fremna qui vert
la terra pent....
Et evers Deu era tôt sos afix....
Et evers Deu no torna so talant^.
Dans un
«
De
titre
de 960
on
,
lit
:
vas meridie, de vas oriente
4. »
ADVERBES.
Les adverbes furent soumis à deux formes principales
Par
la
première
,
on supprimait
les finales
:
des adverbes
latins, et quelquefois des lettres et sur -tout des voyelles
intérieures
:
Aprob de
No
prop<?
Altresi d'ALTER
«
In o quid
(1)
Sur
(2)
Ni même
le
en y joignant
,
cuid aprob altre dois
manteau
écrit avait
hommes
un T
était tout
préposition
a
:
.
même,
pareillement
:
»
grec.
outre de
une frange qui vers
Et envers Dieu
fazet 6 .
qui sont outre
Qu'il transmettait les lettres
(3) Pourtant
la
demor 5
de sic, autre
mi altresi
il
les
et
li
la mor....
la
mer.
la terre pend....
son attachement....
Et envers Dieu ne tourne sa volonté.
Poème sur Boece.
(4)
Devers midi
,
devers orient.
»
Gai.!..
Christ,
t. I.
(5) « Je ne pense qu'Ai près une autre douleur lui demeure. »
(A) «
En cela que
il
me pareillement
faira. »
Serm. de
Poème snr Boecc.
8', ?.
DE LA LANGUE ROMANI.
Aval, de val/m
Alquant
Avant
,
vallée, bas
s'en
cTab ant£
Dist di en avant
«
Une
charte de
:
tornen aval arrenso
1
.
:
2. »
632 porte
:
Quidquid ibidem abantea possidemus.
«
Dipl. Chart.
Ben de ben^
Qui
Dereer
<V
1.
»
1, p. 141.
:
e la scala ta ben an lor degras
3.
vint de reéro en ajoutant la préposition de
Qui
lui
laudaven dereer euz dias
:
antix'*.
Dunc donc de tunc par le changement du t en d
E dtjnc apel la mort ta dolzament....
E cum es velz, donc estai bonament 5
,
,
:
,
.
Fors de forés
«
:
Fors quant tu m'en absolveras 6
Fort de fortc
.
»
:
Molt fort blasmava Boecis sos amigs
I iïibi fut adverbe de lieu
nal
,
,
et devint
;.
adverbe pronomi-
en y joignant la et sa dï/LA i«W, d'ipsA \bi
Lai fo Boecis e foren 1 soi par 8.
(1) Quelques-uns s'en retournent
(2)
«De
(3)
Qui en
(4)
Qui
ce jour en
l'échelle tant
il
arrière.
Poème sur Boece.
avant. » Serment de 842.
lui louaient
(5) Et alors
a bas en
:
bien ont leurs degrés.
derrière aux jours antiques.
appelle la mort
si
doucement....
Et lorsqu'il est vieux , alors est bouement.
Poème sur Boece.
(6) «
Hors quant
tu
m'en dispenseras.
»
(7)
Beaucoup fortement blâmait Boece
(8)
La
fut
Boece
et furent
y
Actes de 960
ses amis.
ses pairs.
Poème sur Boece.
,
ms. de Colbert.
,
ORIGINE ET FORMATION
92
Lai o solien las altras leis jutjar,
Lai veng lo reis sa felnia menar *,
Quelquefois
perdit li final
il
Aquel qui la non
:
fermament 2
estai
.
Le pronom démonstratif aquo changeant son o en
,
devint aussi adverbe pronominal
et signifia ici,
,
Per aqui monten cent miri auzello 3
INZ d INTWS
LA INZ dï/LA INTWS
,
Lo mas
o intra inz es gran
D'una donzella fo la inz
Ja de
tamais
Mal
.
l
claritat....
visilaz
4.
JA//2, avec la négation, signifia
non bientôt,
no quatra ja per negun torment 5
de mal6"
Menz
de mi nms
Quant menz
Molt
de
La où
ils
mal van deperdenG.
tta
:
s'en
guarda , no sap mot quant lo sprent 7.
Mvurùm
Molt
.
:
La mi'amor
:
que l'om
val lo bes
fai
e jovent 8 .
avaient coût tune le» autres causes juger,
La. vint le roi sa félonie
mener,
(a) Celui qui la n'est fermement.
(3) Par ici montent cent mille oisillons.
(4) La
demeure où
elle entre
D'une demoiselle
il
fut
,
au dedans
la dedans
est
grande
clarté....
visité.
(5) Celui-là ne tombera bientôt par aucun tourment.
(6) La mienne
(7)
(
8)
i
:
:
Cel
(i)
la
amour
Quand moins
tant
mal vont en
s'en gnnlc,
Beaucoup vaut
le
il
ne
sait
perdant.
mot quand
Lieu que l'homme
fait
Poème sur Boece.
il
le
surprend.
en jeunesse.
DE LA LANGUE ROMANE.
A ora
,
à l'heure
à présent
,
0,3
:
Mal orne foren a ora sunt pejor ».
,
Plus de plus
:
Ella se fez, anz avia plus de mil 2.
Pos pois de posé
,
,
Ab
la
Satz de sat/s ,
Quai ora
Sempre
semper
par
,
signifia puis
après
et
s
avec
,
vol
,
petita s fai asat
tota ora
sempre
Si de sic, ainsi, devint
:
4.
chaden
vai
,
vint de
,
o
o tenrai e o
tenra.... Si
Fez
sos
Il signifia
aussi
cum
Si
mes
segre, si
'ls
:
fez
mètre en preso
pareillement de même
,
la nibles
cobre
'1
Mauvais hommes furent, a présent
fit,
jorn lo be
ils
7.
:
ma,
8.
sont pires.
mais avait plus de mille.
(3)
Avec
(4)
A quelle heure
(5)
Qui à toute heure toujours va en tombant.
la
d'affirmation, et
atendraifi. »
Si cobre avers lo cor al xristia
(2) Elle se
5.
un adverbe
assurément certainement
signifia
(1)
asatz
,
d'une lettre
transposition
la
a
préposition
la
:
amor 3.
:
Que
« Si
,
donzella pois an molt gran
demoiselle puis
elle
ils
ont très grande amour.
veut, petite se
fait
assez.
Poème sur Boece.
(6) «
rai. »
Assurément
cela
il
tiendra....
Oui,
cela je tiendrai, et cela j'exécute-
Actes de 960 , us. de Colbert.
(7) Il
fit
ses
messagers suivre, assurément
il
les
fit
mettre en prison.
comme le brouillard couvre le jour au bon
D* même couvre richesse le coeur au chrétien.
(8) Ainsi
Poemi
sur Boece.
matin,
,
ORIGINE ET FORMATION
94
L'adjonction de
ftJBSI
préposition
la
a produisit
asi
,
aisi
,
:
No
Soz
s'
eum anaven
es aesi
dicent
desoz , vinrent de subtws
,
Desoz avia
r
.
:
un pei grezesc^.
escript
Tan tant de tant#/72 signifia tant si tellement
Ta bo essemple en laiset entre nos....
Eu lo chastia ta be ab so sernio 3
,
,
,
,
:
.
Il
prend quelquefois
Tant en
Ne tan ne quam,
rien
que après
le
lui
:
retenc que de tôt no fo blos4.
locution adverbiale,
nullement,
:
Quant
non
se reguarda,
a ne
tan ne quant 5
Trop, dérivé peut-être de TROvpus, mot de
latinité, signifiant
De
U, o,
Lai o solien
,
la
Takt bon exemple
Il
l'enseigne
(4) Tajit
il
'.»)
Quand
(6)
De
(7) I-i
anc
,
:
furent dérivés de
,
bresa, mica
un P
il
en
il
allaient disant,
laissa cutre^nous....
takt bien avec son
se regarde,
ils
il
ne
avaient
il
n'a
emimme
in'u-
il
discours.
ne fut dépouillé.
mu*.
fut pas ut ai
(8) Il dit ipi'il la pri.se,
nonqua
grec.
en retint que de tout
sagesse
ou
.
las altras leis jutjar7.
Non U est Ainsi comme ils
(a) Dessous avait écrit
(3)
trop nuallos 6
fo
UNQUA01
:
Dis que
(i)
no
adverbe de lieu, ou
Unqua nunqua
NUNQUAtfî
la basse
troupeau, grande quantité, troupe:
sapiencia
d'ufo',
.
1rs
coup négligent.
autres causes juger.
jvmai>
l.i
tient.
l'ntMt sur Boecc.
la te 8 ....
,
DE LA LANGUE ROMANE.
Pero Boeci anc no venc e
H anc
no
om
fo
pesât....
gran vertut agues
ta
,
QD
La seconde manière de former
les
*.
adverbes fut
très-
ingénieuse.
Les Latins employaient , en locution adverbiale
absolu
tif
mente
,
qu'ils
joignaient à
Cette locution se trouve dans
la
,
l'abla-
l'adjectif.
plupart des bons au-
teurs.
Boxa mente factum
«
ex
ideoque palam
,
:
mala
,
ideoque
insidiis. »
Ql'iktix. Inst. orat.
lib.
V,
cap. 10.
....Ut longi
Mente
tœdia belli
ferant placida.
Otid. Met. i3,v. 214.
Tum vero mœstam
tota Miletida mente
Defecisse ferunt.
Otid. Met. 9
Quale id
sit,
,
v.
634.
quod amas céleri circumspice mente.
,
Ovid. Remed. amor. 89.
Ultro quin etiam devota mente tuentur.
Claud. de Laud.
Etc.
Stil. lib. I, v.
232.
etc.
Cette forme grammaticale
s'était
conservée dans
la
basse latinité.
Monasterium puellarum devota mente decrevi fundare...
Carmina devota mente canuntur. »
An 670. Dipl. chart. etc. t. t.
«
,
><
Concupiscit iniqua mente.
Greg. Tcr. de Mir.
»
S. Jul. c. 20.
La langue romane adoptant
'
1
)
cette locution adverbiale
Pourtant à Boece ose ne vint en pensée....
Oirc ne fut
homme
,
tant grande vertu
il
eût.
Poème sur Boece.
ORIGINE ET FORMATION
96
forma
plupart de ses adverbes, en ajoutant à l'adjectif
la
ment.
la finale
EXEMPLES DES ADVERBES ROMANS EN
Ne lo l'en decebra ne malament »
Le poëme sur Boece offre les adverbes
1
«
MENT.
.
suivants
:
BONAMENT, DOLZAMENT, EPSAMENT, FERMAMENT, FOR-
MENT MALAMENT , PERFEITAMENT.
C'est un phénomène grammatical très-remarquable que
,
la
manière dont
la
langue romane opéra, lorsqu'elle eut
plusieurs adverbes en
Cette finale
pour
jectif,
le
à
la suite les
de s'attacher à chaque ad-
lieu
,
imprimer
caractère adverbial
le
dernier, et quelquefois
le
uns des autres.
même
,
ne se
qu'après
premier.
Et
la
ment au
lui
place qu'après
ment
forme
cette
non-seulement dans
originale existe
langue romane, mais encore dans toutes
ont été
la
continuation;
dans une charte de
l'an
Viva mente et sana
namus domino. »
«
Dipl. Chart. n" 127,
t.
il
65 1
et
est
,
même
on trouve
corpore
et
celles qui
remarquable
en
que
:
voluntate libéra do-
i.
LANGUE ROMAINE.
«
Parlem abdui planaMEN e suav*.
Rimbaud de Vaqueiras. Non
«E
dix
li
que, de so que elh disia, mentia aulliMENT e
falsa e delialh
(1)
<
Ne
le lui
per
(3)
«Et
la
gola
en trompera
(a) « Parlons tous
déloyale....
»
puesc saber.
ni
3 .»
mm mMMfit-r.
deux IranclieMENT
lui dit «pir,
de
Parla gorge.»
M
fftll
di-.iit,
Puii.'.mi > a
.
»
«t <lou.
il
Acte de 960, M», de Colbert.
<•....
mentait vileMiKT et fauwe.... rt
p. 118.
,
DE LA LANGUE ROMANE.
«
Aymo
o largaaiENT
fe
e devota 2 ....
et allegra
1 ....
97
Pregar
humihiEM
»
LANGUE FRANÇAISE.
Cil chantent
Fabliau de
la
hauteMENT e
cler.
Court de Paradis.
Garins apelle lou paien en plorant
11
li
ait dit
;
souef e belleiaunr.
Roma:x de Guillaame au court nez.
Que
vos faciez cest jugement
Bien
et adroit et
leauMENT.
Fabliau du BoucMer d'Abevi]lc.
LANGUE ESPAGNOLE.
Al rumor que sonava
Del agua que passava
Se quexava tan dulce y blanda mente.
Garcil. de Vega, egloga.
«
1.
Dorotea que vio quan cortay sutilsiENTE estava vestido. »
D. Quixot. p.
1
,
11b.
4, ch. 35.
LANGUE PORTUGAISE.
Aima
gentil,
que
a firme eternidade
Subiste clara e valerosaMENTE.
Camoos. Rhythmas. part. I, 229.
«
Pelejarào tâo valente e denodadaMENTE.
De
Souza. Vida de D. Fr. B. dos Martyres,
liv.
2, ch. ri.
LANGUE ITALIENNE.
Une
Gilles
lettre
de l'académie de
Ménage,
atteste et cette
son application à
(1) «
Aymon
fit
cela
la
La Crusca,
forme grammaticale,
langue italienne
généreuseMEXT
et
(a) « Prier liambleMEitT et dévote.... »
adressée à
:
joyeuse
Puilomexa,
» Phii.omixa. p. 6»>.
p. i3a.
el.
ORIGINE ET FORMATION
98
«
Lo
cavalière fece la
dolceMENTE.
demanda sua ad Alessandro umile
e
»
Noveixe Antiche, n°
3.
Cette forme est remarquable lorsque des traducteurs
pour rendre plusieurs
s'en servent
originale. Ainsi
de Cicéron
«
La Casa, dans
rend ce passage
,
de
adjectifs
la
langue
sa traduction des Offices
:
Placide tranquillèque fruerentur
»
Cic. de Ofl. lib. 3.
par ces mots
«
:
Tranquilla e pacifica mente godere.
»
CONJONCTIONS ET NEGATIONS.
D'et
latin vinrent
et
,
e romans.
Cette suppression du t se trouve dans des
monuments
très-anciens.
Alboacem
,
fils
de
Mahomet Alhamar
régnait à Coimbre en l'an
ordonnance dans laquelle
la
^34
:
il
«
Quoniam nos
fecit
constituit Allah
me
fils
de Tarif,
publia en latin une
se trouvent plusieurs indices
langue romane, et, entre autres,
Nazarat e
,
I'e
pour
Illalah
de
I'et.
super gentem
dominatoreni Colimb.... Monasterinm
de Montanis qui dicitur Laurbano non pèche nullo pequoniam bona intentione monstrant mihi loca de
sante,
suis venatis, e faciunt Sarracenis
bona acolliENZA.
IIim'iirias de Idacio, p.
88
et
»
89.
« Vos o tendrei e vos o atendrei tôt senes engan.... Tu
del comoniment no m'en vedarei.... E si
m'en coiuomas
tendrai e si o atendrai a ti •. »
i.
Vous
le
tiendrai et
vous
le
inaiutieudrai tout sans tromperie...
Tu
,
DE LA LANGUE ROMAINE.
99
E cum sun vell, esdevenen fello
E fan perjuris e grans traicios
1
D'au£
latin,
Qui la
ran.... Qui
«
par
la
suppression du t final, vint au, que
langue écrivit o , ou
la nouvelle
tolra o la
1
las te
tod ou
Non
es
O
es eferms
li
,
las te tola
tolran o la
1
deveda-
2. »
e dolent
;
malaptes o altre près lo ten,
o a afan agut 3
.
nec , fournirent non , nun , no , ne , ni
,
returnar non Tint pois
Si jo
«
:
devedara
1
L'om ve u orne quaitiu
O
.
,
ne
jo
:
ne neuls cui eo
Lodhuwig nun
returnar int pois, in nulla ajudha contra
li
iver4.
«
no
No'l vos tolrem ni vos en
las
tenre
li
devedara, ne no
ne
me
défendrai....
drai, et assurément je le maintiendrai à
Qui
lorsqu'ils sont
Et
font parjures et grandes trahisons.
«•
Qui
la lui ôtera
te les ôte
oc
(3) L'on voit
Oc
Oc
vieux,
ils
ou
la lui
un homme
est
il
est infirme
oc
ke
prohibera
le
,
l'en puis
lui ôteront
oc
la lui défendront....
;
le tient
sur Boece.
,
sos
si moi si aucun que je détourner en
lui irai. »
vous ôterons ni vous en
si se l'en trompera....
us. de Colbert.
je le tien-
ms. de Colbert.
a chagrin eu.
puisse, en nulle aide contre Louis
«Nos
;
chétif et dolent
il
,
Actes de 960 , ms. de Colbert.
malade oc autre chose pris
il
Et assurément
Actes de 960
sur Boece.
défendra
Poème
lni
ne
aure ne non
deviennent fêlions
te les veuille ôter. »
(4) « Si je détourner
(5)
toi. »
Et
Poème
(2)
l'en tolra
Non
5.
avertiras et de l'avertissement je
(1)
No
tolrem....
l'en decebra....
Nos
Serment de 842.
ôterons....
aurai si
sk
Nos
l'en ôtera si
tiendrai. »
se
les
Actes de 960,
ORIGINE ET FORMATION
IOO
Que
Non
Aux
tant
i
pessa qu'el al
no
fara
a aver ni amie ni parent
1
ja....
.
négations ordinaires, la langue romane joignit des
négations explétives. Voici celles qui se trouvent dans
mes exemples.
pièces de l'époque qui fournit
Mica, mica, mia, du
les
latin
mica, en français mie
:
L'om l'a al ma, miga no l'a al ser....
Quant o fait, mica no s'en repent».
Gens, ges du
gens, dans
latin
le
sens de personne,
de quelqu'un.
Ni gens de lui no volg tenir s'onor....
D'aur no sun ges mas nuallor no sun 3.
,
Res, ren, du
Quan
On
verra
se
reguarda
dans
,
rem,
latin res,
pero res no
,
la suite
gations explétives dont
signifiant
1
langue romane
la
,
,
,
ou seulement
et l'i,
g
le
les
latin
(
i)
(a)
Que
tant
y pense que
que
,
:
s
lui autre
Non
a avoir ni auii ni parent,
L'on
l'a
Quand
(3)
es bes
au matin, mie ne
cela
il
fait,
Ni NULLEMENT de
mie ne
lui
m-
l'a
.s
e son aver
fi'
chose ne
au
Ym
5....
faira jamais....
soir....
h|miiI.
\<>iilut tenir
.sa
dignité....
D'or ne sont nullement, unis moins valants ne sout.
(/,)
Quant
'.".)
Droit est et
\1
il
se regard* |><>uiiaut niEN
Ul uuu
Un
Bit
qtu l'hunnm-
Imu
iMi'il
M
li<-
.11
ne
lui reste.
l)i«n .spère,
en son
Poème sur
,i\oii.
lk>ee<v
autres né-
usage.
fit
Dres es e bes que l'om e deu s'esper,
Mas no
:
rema4.
de cet ouvrage,
Mais mas mes vinrent de MAgis
g
quelque chose
en ôtant
le
,
,
,
DE LA LANGUE ROMANE.
Mas quan
Mas d'una
ànz que
causa u
nom
grant....
avia gensor
rendit par ainz
le français
,
onor molt
es joves et a
IOI
,
1
.
dans
mais, vint d'ANTE, signifiant au contraire
Anz per
«
E
t'o
mesdren
eveia lo
Quant, quan
atendrei tôt, fors
sens de
:
2.
e preiso
quando
furent dérivés de
le
:
quant tu m'en absolveras 3
.
»
Quant be se dreca, lo cel a pertusat....
Quan ve a l'ora qu'el corps li vai franen4.
De CDU
latin
cum com
,
changement dans
Molt val
Com
Cum
comme
,
,
dans
et
bes que l'om
el es vels,
E cum
es velz,
(i)
s'
est
il
jeune
Mais par une
raison
Airz par envie
le
,
(2)
bonamentS.
estai
,
eut aussi l'acception de
cum es
cum
del temporal
ccm anaven dicent 6
es aesi
Mais quand
donc
luna, cel e terra, mar,
sol e
No
jovent
soste...
vraisemblablement dérivé de quoyiodo.
La inz contava
De
:
fai e
qui pois lo
langue romane
la
fut
il
lorsque
sens de
le
lo
employé quelquefois sans
fut
,
,
et a
honneur
un nom
il
es....
.
très -grand....
avait plus agréable.
mirent en prison.
Poème sur Boece.
(3) « Et je te le acquitterai tout, hors
quand
tu
m'en dispenseras. » Actes de
960 , ms. de Colbert.
(4)
(5)
Quasd elle bien se dresse le ciel elle a percé.
Quaud il vient à l'heure que le corps lui va en se
,
Beaucoup vaut
(
Qi'AKD
il
Et quand
'6)
Là dedans
est
il
il
le
bien que l'homme
vieux
est
)
vieux
contait
qui puis
,
alors
il
fait
brisant.
en jeunesse
,
le soutient.
est
bonement.
du temporel comme
il
Du soleil et de la lune, du ciel et de la terre,
Non il est ainsi comme ils allaient disant.
Poème sur Boece.
est
mer, comme
est....
ORIGINE ET FORMATION
102
De sic QVOModo ou
MÊME QUE
de sicu£ vint sicum, pour de
:
«
Sicum
om
per dreit son fradre salvar
Sicum
tant que
Qui nos
Si
«
,
se de
si latin
Pero
no Tint
pois
Pur tan que
.
4. »
trada son parent
si s
pour cela, pourtant
signifia
annam 3
:
Pero Boecis
que
quantw/tz, ou de tanquam,
non o preza
us
.
etc.
soste tanqtjan per terra
Si jo returnar
Que
,
*. »
ma 2
be
la nibles cobr' el jorn lo
Tanquan de tantwto
signifia
dist
trastuz los
fut aussi
:
en desment 6
employé dans
5.
.
sens de
le
pourvu
:
Per cui salves m'esper, pur tan
Quand
je rassemble
constituaient la langue
les
Qu'ell
clamam7.
principales formes qui déjà
romane à l'époque reculée dont
j'emprunte mes exemples , je ne dois pas omettre l'usage
des élisions écrites
;
c'est l'un
des caractères de
romane que de marquer, comme
(i) «
les
Ainsi que on, par droit, son frère sauver
(a)
De même que
(3)
Qui nous soutient tant que par
le
brouillard couvre le jour
terre
bon
matin....
nous allons.
Poème sur Boece.
(.',)
« Si je détourner
(5)
Que
(6)
Pourtant Boece
ne
l'en puis. »
Serment de 842.
l'un ne cela prise S'il livre son parent.
trèstou.%
Im '"
<1<
meut.
(7) Par qui sauvé m'espère pourvu que
lui
langue
la
sup-
Serment de 843.
doit. »
le
la
Grecs, par
nous appelons.
POEME sur Boerr.
,
,
,
DE LA LANGUE ROMANE.
pression des voyelles
unes avec
Quand
les
l'elision
porte sur la voyelle qui termine
mot
le
apocope.
elle
porte sur la voyelle qui
le
commence
,
elle
aphérèse.
s'appelle
On
quelles subissaient
les autres.
elle s'appelle
Quand
les élisions
,
Io3
trouve l'apocope dans
le
serment de 84^
:
de
ist
lo
int.
M'en commonras,
me
en.
T'en
ti en.... te en.
D'ist di
est
Retornar
Dans
i/int,
les actes
Dans
employé pour
de 960
:
sere.... ni t'en tolrei,
le
poème
di
sur Boece
:
D'aur non sun
de aur.
Vai s'onors,
sa onors.
Etc.
etc.
L'aphérèse se trouve dans
No'lvos tolrem,no
No'ls tolran,
Dans
le
L'om no
Bella
'
poème
'1
s la
,
le
vedarei,
de 960
:
pour no el vos, noELte.
no els
sur Boece
tolran.
.
:
no
laiset,
domna
Quelquefois
élision
'l te
les titres
el.
bella es.
;
la voyelle finale disparaît,
sans qu'il y
mot suivant commençant par une consonne
Actes de 960.
Qui
Poème sur Boece.
Tu m
Que
la
l devedara
fezist,
s fi'
Etc.
e son aver,
etc.
pour
ait
:
li.
me.
se.
,
ORIGINE ET FORMATION
Ht|
Enfin, par syncope,
langue romane supprima sou-
la
vent des consonnes finales ou intérieures, sur- tout
poème sur Boece en
Lie
E
offre
beaucoup d'exemples
pour
career,
la
Ane no
vn.
Per negu torment,
negun.
Ta mala fe,
EVERS DeU
EFERMS
tan.
ENFERMS.
ENVERS ,
,
Je pourrais rassembler encore quelques formes
ques locutions de
la
langue romane
,
cités
de
Mais
,
quel-
éparses dans les
numents qui ont fourni mes observations
'.
:
en.
u,
vist
les n.
exemples
et les
grammaire
je renvoie ces détails à la
mo-
même
la langue.
J'ai
indiqué ses principaux caractères , ses formes essenJe suis loin de croire que
tielles.
nouvel idiome
le
produit, dégrossi, et régularisé tout-à-coup.
cet
ensemble grammatical,
un
seul point
de vue,
j'ai
rapproebé
En
et réuni,
sous
du long
résultats progressifs
les
ait été
présentant
usage des peuples.
que
J'ose dire
philosophique
l'esprit
,
consulté sur le
choix des moyens qui devaient épargner à l'ignorance
beaucoup d'études pénibles
été aussi
qu'elle
et
fastidieuses
,
heureux que l'ignorance elle-même;
avait
deux grands maîtres
:
la
n'eût
il
pas
est vrai
nécessité et
le
TEMPS.
La langue romane
de laquelle
(i) Telles
fl'iine
il
soit
que
peut-être
est
permis
les signes
<le
la
seule
,
les
la
formation
remonter ainsi, pour décou-
de comparaison,
manière impersonnelle
.'i
les
verbes employés
doubles négations,
etc.
DE LA LANGUE ROMANE.
de son industrieux mécanisme
vrir et expliquer le secret
J'ai
mis à cette
chise
cales
;
,
et
,
j'ai
l'axiome
:
dans
:
recherche autant de patience que de francours de mes investigations grammati-
le
eu souvent occasion de reconnaître
Non quia
difficilia sunt
,
SED , QUIA NON AUDEMUS
En
Io5
,
la vérité
de
non audemus ;
DIFFICILIA SUNT.
,
considérant à quelle époque d'ignorance et de barba-
rie s'est
formé
et perfectionné ce
nouvel idiome, d'après des
principes indiqués seulement par l'analogie et l'euphonie,
on
se dira peut-être,
porte en soi-même
comme
les
les enfants.
Oui
,
me
,
la
est l'un
si
L'homme
providence nous a dotés de
la
moyens ingénieux d'exprimer,
de communiquer, d'éterniser par
où
:
que nous admirons quelquefois
faculté indestructible et des
signes permanents
le suis dit
principes d'une logique naturelle,
d'un instinct régulateur
dans
je
elle se
la
parole, et par les
reproduit , cette pensée qui
de nos plus beaux attributs, et qui nous distingue
éminemment
et si
avantageusement dans l'ordre de
la
création.
FIN DES RECHERCHES SUR l'oRIGINE ET LA
DE LA LANGUE ROMANE.
FORMATION
GRAMMAIRE
DE
LA LANGUE ROMANE.
GRAMMAIRE
DE
LA LANGUE ROMANE.
.LiES règles de
la
grammaire romane sont
Tordre établi pour en présenter
donc superflu de répéter
la
les
dans
classées
éléments.
Il
serait
plupart des observations déjà
faites.
D'ailleurs j'expose les principes de cette langue,
pour
instruire des
mais pour
celles qui
personnes qui auraient à
faciliter l'intelligence des
voudront
les
non
la parler,
ouvrages romans à
étudier et les comprendre.
Les connaissances que je dois supposer à ces personnes
me
dispensent de leur rappeler
les définitions et les
pré-
ceptes qui se trouvent dans toutes les grammaires.
Des exemples
justifieront
constamment
l'indication des
règles.
Ces exemples seront pris ordinairement dans
soit
en prose
avant
la fin
,
soit
en vers , dont
du XII e
siècle.
les
les écrits,
auteurs auront vécu
,
,
, ,
GRAMMAIRE
IIO
CHAPITRE PREMIER.
ARTICLES.
MASCULIN.
FÉMININ.
elh,lo,
le,
del ,
de
al
el
du
au
Sing. el,
,
lo
a lo
,
Plur. els,elhs,los,li,il,ill,
dels , des , de los , de
a
als, as,
a
los,
la,
de
,
,
,
la
de la
la
à
las,
les
de
des
aux,
li,
ilh,
a la
les,
H des
il, ill,
las
la
aux
a las,
Voici des exemples de l'emploi de ces différents articles,
soit
comme
comme
sujets, soit
régimes directs ou indi-
rects.
Sing. masc. el,
El pan
fo cautz,
elh, lo,
Elh
I
I.llM
1
sujet.
.
:
diable gardée lo de mort*.
l'il
,
el vin fon bos 1
En Alvernhe.
Comte de Poitiers
«
le
N
»
,
fol.
»
CO.
Tôt lo joy del mon es nostre,
Dompna, s'amduy nos amamS.
Comte de Poitiers
;i;
(a) «
f3)
Le pain
Le
fut
chaud, le vin
diable le sauva de
la
si
Farai ebausoneta.
Ait bon.
mort. -
Tout le bonbeur du monde
Dame,
:
est
nôtre,
totu les deux nous uous uiinon»
DE LA LUT GUI ROMAXE.
Sing. masc. el, lo, le, régimes directs.
Peire, lo dormir e 'l sojorn
Am
mais qu'EL rossignol auzir 1
Bersard de Vestadour
Sing. masc. del,
:
.
Amies.
de lo, du, al, el, a lo, au,
régimes indirects.
Chantars no pot gaire valer,
no niov lo chans;
Ni chans no pot del cor mover,
Si no y es fin amors coraus 2
Si d'ins del cor
.
Bers. de Tistadoie
Juli César
conquis
De
mon
senhoria
la
, tan cum ten ni garanda 3 .
Arnaud de Marueil Aissi com cel.
lo
tôt
Chantars.
:
:
«
Lo
creator de tôt lo
mon 4.
Philom ejta
El
capitoli
,
,
»
94.
fol.
lendema al dia
clar
5.
Poème sur Boece.
Metge querrai al mieu
albir 6 .
Comte de Poitiers
(i)
Pierre
,
le dormir
et
:
Farai.
le repos
J'aime plus que le rossignol ooir.
(a)
Chanter ne peut gneres valoir,
Si
de dedans dc coenr ne ment
le
chant ;
Et chant ne peut dc coenr mouvoir,
Si n'y est délicat
(3)
De
(4) «
amour
aiiectueux.
Joies César conquit la seigneurie
tout le
monde, autant comme
il
tient et renferme.
Le créateur de tout le monde. »
(5)
Ac
(6)
Médecin je chercherai au mien chagrin.
Capitole
,
le
lendemain au jonr
clair.
,
,
GRAMMAIRE
112
Amicx ben leu deman morras
E doncx, pos seras mes el vas,
,
Aver pueis que
te faria
l
?
liniiu» d'Orange
Qu'a
mon
lo
tôt
;
Naegcjom.
:
qui
s'en fez,
'n vol
verdir,
Als us doptar, et als altres grazir^.
Giucelm Faidit Forz chausa.
:
Plur. masc. els, elhs, los, li, ill, il, les, sujets.
Els riu son
de sobre los sablos 3
clar
Bern. de Ventadour
«
Elhs
Sarrasis fugiro tota la n#eyt4.
Philomena,
fol.
.
Belh Monrael.
:
»
54.
Vers es que los cors son essems
E
no
ja
s
partiran nulh temps 5.
Arnaud de Marueil Dona
sel
:
«
Quaseuna de
las parts partie se
elhs Sarrasis dolens 6
An
fol.
74-
li ris e li joc
lur
temps e lur loc7.
Arnaud de Mari; m. Rasos
:
Ami, peut-être demain
(1)
Et donc
,
uns craindre
et
Les ruisseaux sont
(3)
(4) «
(5)
il
s'en
aux
est
;
au tombeau
fit
,
qui en veut vrai
ilii
1
autres agréer.
clairs sur le sable.
Les Sarrasins fuirent toute
Vrai
es.
te fairait ?
Qu'a tout le monde
Aux
tu mourras
après que tu seras mis
Richesse puis que
(a)
que.
los crestias gauseius
»
.
Philomena,
Car
,
la uuit. »
que les cœurs sont ensemble
Et jamais ne se sépareront en nul temps.
(f>)
«
Chacune des
parties sépara soi, les chrétiens contentai
dolents. »
7)
Car les
ris et
les
Oui leur temps
|m>
et lrui
lien.
LM BaflMhM
,,
,
ARTICLES.
Aras non
Tant son
sai
n
Il3
me
cura s'anara de
mal gran e
be
petit li
Cadeset Ben
E
ill
'.
volgra.
:
ram son cubert de fuoilha 2
Behj». de Veittadol-r
Abans que
puoi sion vert 3.
il blanc
P.
.
Bel m'es qaan.
:
d'Auvergne
Abans que.
:
Plur. masc. els, los, ill, li, les, régimes directs.
C aissi s conven c' om los essai
Ab ira 'ls us autres ab jai,
Ab mal los mais, ab be los bos4.
,
Pierre Rogiers
«
Vedia que
toit
los sujets
:
Senher Raimbaat.
5. »
Acte de ioîd. Hist. dn Languedoc,
E
Rambaud de Vaqueiras Ges
:
Paguesan
li
Maintenant je ne
sais
comme
:
Ara
sai.
il
s'en ira de
moi
et petits les biens,
(a)
Et les rameaux sont couverts de
(3)
Avant que les blancs sommets
(4)
Qu'ainsi
il
sitôt.
fameiant e li errant endreycesanS.
La sobla letcof.
Tant sont les maux grands
feuille.
soient verts.
convient qu'on les éprouve
tristesse les
uns , autres avec
joie
Avec mal les mauvais, avec bien les bons.
(5) »
2.
7.
Bertrajcd de Bor:»
Avec
t.
'
Ill crozat vau reptan
(1)
pr.
mantenrai los frevols contra ls fortz 6.
Empêche que enlève lis
sujets. »
(6)
Et je maintiendrai les faibles contre les
(7)
Les croisés
(8)
Nourrissent les affamés et les errants dirigeassent.
forts.
je vais accusant.
8
,
GRAMMAIRE ROMANE,
Il4
Plur. masc.
dels
,
des
AS
ALS ,
de los
,
A LOS
,
,
,
de
A
li
LI
des
,
,
rég. indir.
CLUX.
,
L'esser e la maniera
Dels avols e dels bos,
Dels malvatz e dels pros 1
.
Arnaud de Marueiu Rasos
:
es.
El dolz chanz des ausels per broill
m
M'adolza lo cor e
rêve
2.
Bekn. de Vektadour
Em
Des
platz
quan
Esterlis e dels
Tomes 3
Bertrahd de Bork
Doncs
De
sai
:
Quan par
:
.
Gnerra e
eu ben que mi dons ten
treball.
las claus
totz los bes qu'ieu aten ni esper4.
Berenger de Palasoi.
E
:
Tan
in'ahclis.
aurian la Victoria de li nostre enemics 5.
•-\
La kobla
1
1
Lausenjador fan encombriers
Als cortes
axs dreituriers 6
Rambaud d'Orauge Als
et
.
:
(1)
Des
vils et
des bons
Et
des preux.
le
cœur
et
me
bois.
ranime.
me plait quand la trêve
Des
(4)
et
Le doux chant des oiseaux par
M'adoucit
(3)
durs.
L'être et la manière
Des mauvais
(a)
la flor*.
la treva es fraicha
est
rompue
Sterling» et des Tournois.
Donc sai je bien que ma dame tient les dtfi
De tous les biens <|uc j'.itti-uds et espère.
de ils uôtres euucmis
(5)
Et aurions
fê)
Médisants font obsta<!<s
Aux
la victoire
courtois et
aux
sincères.
u5
ARTICLES.
A vos volgra mostrar lo mal qu'ieu sen
E
as autres celar et escondire
Folquet de Marseille
Na Johana
A
*.
:
Âmors
merces.
d'Est agensa
tos los pros ses falhensa*.
Bern. de Ventadour
En
:
aquest.
E en Orient aparec una Stella a li trei baron...
E dis a li apostol que bategesan la gent 3
.
La.
nobla leycox.
Singulier fém. la, il, ilh, ill, la, sujet.
Qu'eissament trembli de paor
Com
la fuelha contra
fa
1
Bern. de Veictadocr
Domna
,
de
il genser
S'ilh voluntatz
non
ven4.
Non es meraveilla.
gensors 5 .
las
Blacasset
:
Ben
:
volgra.
es ençfaus 6 .
Bern. de Ventadour
Chantars no pot.
:
Apodera, domna, vostra beutatz
E la valor, e 1 prez, e ill cortesia,
Al meu semblan totas cellas del mon 7.
,
Gaucelm Faidit Tôt
:
(i)
A vous je voudrais montrer
Et aux autres celer
(2)
Dame Jeanne
A tous
(3)
le
mal que
atressi.
je sens
et cacher.
d'Est plait
les preux sans manquement.
Et en Orient apparut une
étoile
a les
trois princes....
Et dit a les apôtres qu'ils baptisassent
(4)
Que
(5)
Dame la
(6)
Si
(7)
Surpasse,
la gent.
pareillement je tremble de peur
Comme
fait
,
la
la volonté
contre
le
vent.
n'est égale.
Dame,
Et la valeur,
Au mien
feuille
plus gente des plus gentes.
avis
et
,
votre beauté
le prix, et la courtoisie,
toutes celles
du monde.
8.
GRAMMAIRE ROMANE,
Il6
Singulier féminin
E am
del
Douma,
e
:
la , la , régime
mon la
bellazor
plus prezada
la.
1
Rambaud d'Orange
Am
E
direct.
.
Mon
:
la meillor dona qu'ieu
chant.
sai
la plus bêla qu'anc dieus fe».
Pons de la garde
de la
Sing. fém.
Tant
de la, a la
,
Ben
:
à
,
de la
soi aprochatz
fi
Comte de Poitiers
es dreitz.
la, rég. indirects.
3.
Pus de chantar.
:
Chanso, vai
t'en a la melhor*.
Arnaud de Marueil A
:
A
la mort no
Reis
ni
,
coms
s
pot escremir
ni
,
ducx
d'Auvergne
P.
guiza.
Pluriel féminin,
,
ni marqis
Cui bon
:
las,
5.
vers.
les, sujet.
Las douas eyssamens
An
pretz diversamens
Las unas de beleza,
Las autras de proeza 6
;
.
Arnaud de Marueil
(i)
Et j'aime du inonde la pins belle
Dame
(a)
,
la plus
et
prisée,
J'aime la meilleure dame que je sache
Et la plus belle qu'oncques Dieu
approché de la
(3)
Tant
(4)
Chanson va -t'en
(5)
A
a
lit.
lin.
la meilleure.
la mort ne se peut déroher
Roi,
(6)
suis
Lr.i
ni
comte,
dames
ni clin-
,
parcillrim ui
ni marquis.
:
Rasos
es.
ARTICLES.
Pluriel féminin
117
las, les, régime
:
Si sen d'amor las trebalhas ni
Arnaud
Qui
fai
las
de Marueil
:
,
rég. indirects.
us puesc lo sente dir
De
las peu as ne del martir 3..
Aesacd de Marueil Dona
De
las donas
:
me
Berx. de
desesper
m
Jamais en lor no
genser.
;
fiarai4.
Votadoue
:
Quan
vei la laudeta
Belha domna-, de cor y entendia
Dieus, quan formet vostre cors amoros;
E
par y be a las belhas faissos 5.
Giraud le Rocx Ara sabrai.
:
«
La tenc a las fons
e fo son payri 6 . »
Philomesa,
fol.
io3.
Ont prix diversement;
Les nnes de beauté
Les antres de vertu.
sent d'amour les angoisses et les maux.
(1)
S'il
(2)
Qui
(3)
Dame
les fleurs épanouir par la plaine.
fait
,
je
ne vous puis
Des peines
(4)
Des dames
Jamais en
(5)
ni
je
le
centième dire
du martyre.
désespère ;
elles
ne
me
fierai.
dame de cœur s'y appliquait
Dieu quand il forma votre corps amoureux
Belle
,
,
Et parait y bien aux belles formes.
(6) «
Il la tint
aux
.
Lelals amors.
de las, des, a las, aux,
Dona no
1
cortezia.
espandir perla planha 2 .
flors
Pojs de Capdueel
Plur. fém.
maus
'ls
La
:
direct.
fonts et rat son parrain. »
;
,
,
î 1
GRAMMAIRE ROMANE,
8
Les noms propres ne prennent point
Per zo no
'1
l'article.
volg Boecis a senor
«.
Poème sur Boece.
E
«<
Karles Maines dix
platz et a totz
Adonques
:
aissi sia, si
a
Thomas
2. »
Philomewa,
fol.
5.
Eissamen m'es per semblansa
Com
Que
de Peleus
no
Si autra vez
la lansa
hom
no podi'
del seu colp
Berk. de Vehtadour
Souvent
n'est
l'article
garir,
s'en fezes ferir3.
:
Ab
joi.
pas mis devant
les
substantifs
romans.
«
E Karles
,
quant o hac ausit ,
fe gracias a
Philomeka,
Et sur- tout en poésie
Dieu e lauzors 4
fol.
19.
:
Ieu conosc ben sen e folhor
E
conosc anta
Et
ai
et
honor
ardimen e paor 5
.
Comte de Poitiers Ben
:
Pour
(1)
(2)
(3)
«
cela
ne
Pareillement
voulut Boece à seigneur.
le
Et Cbarlemagne
dit
il
:
Donc
ainsi soit
la
(4) « Et Charles
(5)
,
fois
quand
ne s'en
ai
andace
à
Thomas
plaît et à tous. •
et
et folie
honneur
et penr.
homme
gnërir,
faisait ferir.
cela eut oui
Je connais bien sens
Et connais honte
Et
si
lance
Car de son coup ne pouvait
une autre
,
m'est par similitude
Ainsi que d'Achille
Si
vuelh.
,
rendit grâces à Dieu et louanges. »
.
»
,
,
.
,
ARTICLES.
Pros
En
E
domna
119
conoissens
,
cui es pretz e sens
beutatz
Que
fin'
e pura
natura y mes*.
ÀRX'iiD de Marueil
:
Franquez' c noirimens.
Parfois la suppression de l'article a pareillement lieu
après ies prépositions.
Paratge d'auta gen,
Poder d aur
ni d'argen
No
ja
us daran
Si rie cor
non
bon
pretz,
avetz
2.
Arnaud de Marceil Rasos
:
Si
m
no
baiza 'n carabr' o
Comte de Poitiers
sqjtz
:
au-devant de
3.
Farai chansonetta.
noms
L'article qui précède la plupart des
est aussi placé
es.
ram
substantifs
plupart des autres
la
noms
qui sont employés substantivement.
Il
sert
ordinairement à distinguer les genres, les nombres,
et quelquefois le sujet
,
le
régime.
Quelquefois, devant plusieurs substantifs exprimant des
noms propres
romane au
,
(1)
génériques
,
lieu d'indiquer
qualificatifs
par
l'article
,
etc.
,
qui est prix et sens
Et beauté fine
et
Que nature y
mit.
pure
Parenté de haute gent
Pouvoir d'or ni d'argent
Ne
Si
(3)
vous donneront jamais bon prix
noble cœur vous n'avez.
Si elle
ne m'embrasse en chambre ou sous
,
la
langue
del de la
Cénéreuse dame savante
En
(a)
,
feuillage.
,
etc.
120
GRAMMAIRE ROMANE,
un rapport de
génitif,
de
l'article
supprima non seulement
mais encore
,
Morrai pel
la
cap....
servici....
Sanh Gregori
,
amur
et
,
génitif
dans
en usage dans
Pro....
Deu
:
règle
Bella m'es.
,
le
la
:
Pro....
dans cet exemple
,
deo
place
le
substantif qui le gouverne,
langue romane.
anior, ben savez veramen4.
Marsett.i.f. Pro Deu anior.
Folquet de
La
la
.
serment de 84^
le
l'inversion qui
deo ou deu avant
est restée
1
Farai chansoneta.
qui n'est qu'une exception à
se trouve
générale
3
,
:
nostre seignor*.
P. D'ApvERGNE
Cette forme
signe
préposition de.
Comte de Poitiers
Lo
le
:
plupart des voyelles finales ou initiales des articles
s'élident
souvent ;
1'
'1,
'Ut,
'11
'ls, 'lhs
L'h ajouté aux
comme
:
pour
pour
pour
lo, la
el, elh, il, ilh,
ill
els, elhs, etc. etc.
articles
ou aux pronoms personnels
et
démonstratifs ne ebange en rien leur nature. Ainsi on
trouve
:
elh, elhs, ilh, elha, elhas
pour
el
,
els, il, ela, elas.
etc.
Et de
même
etc.
avec les prépositions de et ad.
(i)
Je mourrai par
(i)
Le
(3) «
(4)
service
le
chef (de) saint Grégoire.
(de) notre Seigneur.
Pour (de) Dieu l'amour.
«
Pour (de) Dieu l'amour, bien «avez vraiement.
SUBSTANTIFS.
121
CHAPITRE
IL
SUBSTANTIFS.
J-JES noms doivent être considérés sous
genre, du nombre, et du
cas.
La langue romane admet seulement
féminin , que
lin et
rapports du
les
l'article
,
la
les
genres mascu-
terminaison
,
font ordinai-
rement reconnaître.
Elle
admet deux nombres
sont de
même
:
le
singulier et le pluriel
indiqués ordinairement par
l'article
,
;
ils
par
la terminaison.
Le cas
guant
fut ainsi
nommé
à cause
du signe
régimes dans
les sujets et les
les
final distin-
langues qui ter-
minent leurs noms par une variété de désinences ou
chûtes
dans
noms
,
les
casus. Quelques grammairiens ont prétendu que,
langues modernes qui n'attachent point à leurs
cette variété
de désinences caractéristiques
sujets soit des régimes
Quoique
et
je préfère
,
il
n'existait point
d'employer
les
,
en
me
servant
des
cas.
soft
expressions de
de régime direct ou indirect, je
quefois à l'usage
de
soit
me conforme
quel-
du mot de cas pour
rendre mes idées plus sensibles, sur- tout quand
,
j'établis
des rapports avec les cas des langues qui ont des dési-
nences caractéristiques.
GRAMMAIRE ROMANE,
122
Presque tous
par
romans ayant
les substantifs
cas des substantifs latins,
dieux de présenter
ici
il
,
soit féminins.
Ces
tableau de toutes
le
noms
noms
les
précèdent
langue romane, distingue
On
:
substantifs
sont faciles à reconnaître soit à
prépositions qui
la
langue
fasti-
mascu-
compliqués
il
contiendra
désinences très -nombreuses et très-
variées qui indiquent les
ces
la
et
les
termi-
les
soit
,
minutieux
détails
appartiennent au dictionnaire de
la classification des
que
serait aussi long
naisons des différents substantifs romans
lins
été formés
suppression de ces désinences qui marquaient
la
,
adjectifs;
l'article
ou aux
au signe qui
soit
les
ou
,
dans
sujets des régimes.
a vu précédemment de quelle manière se
faisait
cette distinction caractéristique; de nouvelles observations
et
de nouveaux exemples confirmeront
la règle, et offri-
ront quelques détails nécessaires.
Au
singulier,
l's
attaché à tous
final
les
substantifs
masculins et à la plupart des substantifs féminins qui ne
se terminent point en
comme
a
,
désigne qu'ils sont employés
sujets, c'est-à-dire qu'ils remplissent la fonction
du nominatif ou du
vocatif; et l'absence de
régime direct ou indirect,
plissent
une fonction de
l's
c'est-à-dire ijoe cëa
génitif,
de
désigne le
noms rem-
datif, d'accusatif,
ou
d'ablatif.
Au
pluriel, les nominatifs et les vocatifs de ces
c'est-à-dire les sujets, ne reçoivent pas l's; mais
tache aux génitifs, datifs, accusatifs, et ablatifs,
dire aux régimes directs
ou
indirects.
noms,
il
s'at-
c'e^'
,
SUBSTANTIFS.
123
Les régimes indirects sont facilement distingués,
au singulier, soit au
pluriel, par les
ou autres , qui précèdent
et les
génitifs
,
soit
et
a,
datifs et ablatifs
;
régimes directs, par l'absence de ces prépositions,
ne sont jamais placées entre des verbes et un
lesquelles
nom
les
prépositions de
qui devient leur régime direct.
Les noms féminins en a
çoivent, dans aucun
cas
gardent à tous
du
les
cas
,
sujets
du
,
ne
re-
singulier, F s final, qu'ils
pluriel.
Les substantifs qui originairement
conservent dans tous
ou régimes
les
se
terminent en s,
cas, soit au singulier, soit
le
au
pluriel.
Pour
offrir
au singulier
un
des exemples de l'emploi de
les
noms masculins comme sujets
couplet entier
désignant
l's,
,
je choisis
:
Valer
m dejrra
E ma
REUTAT^ e plus mos fin5 coratges;
nos pretz e mo5 paratges
Per qu'ieu vos
man
Esta chanson,
que me
,
lai
on
sia
estatge5,
es vostre
messatges,
E voill
saber, lo miec5 rels amics gens,
Per que metz vos tan fer5 e tau salvatgej;
No sai si s'es onGrELiis o maij talées '.
Comtesse de Die
(i)
Valoir
Et
ma
C'est
me
devrait
beauté
et
je
chantai*.
mon prix et mou parage
mon tendre attachement
pourquoi je vous mande ,
me
veux savoir, ô
le
soit
là
sais si c'est orgueil
où
est votre
;
demeure
message,
mien bel ami gent,
Ponrquoi m'êtes vous tant cruel
Ne
A
plus
Cette chanson, qui
Et
:
et tant
sauvage
ou mauvaise volonté.
;
,
,
GRAMMAIRE ROMANE,
124
même un
Je donne de
de l'absence de
comme
lins
l's,
couplet entier pour
désignant au singulier
régimes directs ou indirects
Seinher Conrat
Ni ges no
Mas per
so
i
gart ami ni ennemi
'1
Non cuidon
si
qu'a
;
mes en obli
Deu
:
enoia
Qu'ill se paisson e se
van sojornan;
E
set
vos enduratz pam
,
noms mascu-
les
:
vauc reptan
fatz qu'ill crozat
Del passatge qu'an
exemples
amor chan
tôt per vostr'
,
les
et
,
Bertrand de Born
:
ill
Ara
stan
*.
sai.
L'observation de cette règle et son utilité sont frap-
pantes dans,
les
ment employé
phrases où
et
comme
le
même nom est successivecomme régime
sujet et
:
Qe mais mi notz a Deu siaz
Que Deus vos sal, no m'ajuda 2
<
Parmi
(
les
citations
Seigneur Conrad
i)
,
:
\
l
m
'i
i
:
Amors
e
cum
que je pourrais
tout pour votre
Du
le fais
que
les croisés vais
ne pensent pas qu'à Dieu
il
Pour
l'intelligence
;
eux
;
:
;
restent.
de ces locutions , je dois avertir que
mière correspond à aihlu,
de
soif, et
prose
Parce que plus me nuit a Dieu soyez
Que Dieu vous sauve ne m Vnlr.
(a)
tion
,
la
déplaise
Qu'ils se repaissent et se vont séjournant
Et vous endurez faim
de
accusant
passage qu'ils ont ainsi mis en oubli
Ils
faire
amour je chante
Et aucunement n'y regarde ami ou ennemi
Mais pouivce
.
er.
et
que
l'arrivée.
la
et righifie
donc
l'instant
seconde correspond à bon jour
,
de
la
la
pre-
sépara-
et signifie celui
,
SUBSTANTIFS.
romane,
je préfère ce passage qui
intitulé
Leys d'amors
«
:
Segon que
de
,
commence
l'ouvrage
:
dis lo philosopha
ron aver sciensa
123
tut
,
home
li
del
mon
desi-
quai nais sabers, de saber conoys-
la
be far valors,
de valor lauzors, de lauzor HOXOR5 , d'HONOR pretz , de
»
pretz plazers, et de plaser gaug e alegriers
sensa, de connoyssensa sens , de sex be far, de
i
Il
me
l'absence de
l's
donner, pour
reste à
désignant
l's
désignant
les
régimes
Peur, sujet.
De
E
la
présence de
mei pensamex
tuit
MEI DESIR e MEI MEILLOR JORNAL
P.
En
E
KAIMU3U
ije
Toclousk
:
De
vos son pauzat miei voler
2.
fin' aiuur-
,
MIEI TALAX e MIEI DESIR 3 .
Elias de Barjols
En
Plur. régime.
de
:
amor son
fin'
des exemples de
le pluriel,
les sujets, et
.
abril
,
:
Pus
la bella.
quan vei verdeiar
Los prats verts , e
verdier5
En abril.
ls
Eern. de Vektadotjr
Lo temps
vai
,
e ven
,
florir4.
:
e vire
Per jorx5 e per mes e per ans 5.
Bep.n. de
(r) « Selon
que
Ventadour Lo
philosophe, tous
dit le
:
les
temps.
hommes du monde
désirent avoir
science, de laquelle naît savoir, de savoir connaissance, de connaissance sens,
de sens bien faire, de bien
neur, d'honneur prix
(2)
,
De pur amour
Et mes désirs
(3)
(4)
En vous
valeur, de valeur louange, de louange hon-
sont tons mes pensers
mes meilleures journées.
et
sont placés mes vouloirs
Et mes souhaits
et
En
je vois
avril
,
quant
Les prés verts
(5)
faire
de prix plaisir, et de plaisir joie et allégresse.
Le temps va,
Par jours
et
,
mes
désirs.
verdoyer
et les vergers fleurir.
et vient,
par mois
t-t
et
tourne
par ans.
>»
,
GRAMMAIRE ROMANI,
126
Plbr. régime. Car qui be vol baissar e frevolir
Sos ennemics, bos AMicy deu chausir
lÎERNAni)
Pro
ai del
Entorn mi
Arnaud de Montcoc Ane
:
».
mais.
chan essenhadors
et
ensenhairitz,
PrATS e VERG1ERS, ARBRES e FLORS
Voûtas cTauzelhs e lah e crits 2 .
Geoffroi Rudel
:
Pro
ai del
,
eban.
Voici des exemples des substantifs féminins en
singulier, et en as
Que
Sing. sujet.
au
pluriel.
fara la vostr'AMia?
Amicx cum
,
la voletz laissar 3
Bern. de Ventadour
m
Cukuiky
Amors
e
:
platz, sitôt guerra
ma douna
!
Eu abril-
tôt l'an
m fan
4.
Bertrand de Born Guerra.
:
Sing. régime. Farai chansonet^ nuev«5.
Comte de Poitiers
Lanquan
vei la
:
Farai.
fuelh«
Jos dels arbres cazer6.
Bern. de Veictadour
(i)
Car qni bien vent abaisser
Ses ennemis
(a)
Assez
j'ai
,
du chaut
(4)
choisir,
instituteurs
Autour de moi
et institutrices,
Prés et vergers
,
arbres et fleurs
Cadences d'oiseaux
(3)
et affaiblir
bous amis doit
et lais et
ramages.
Que fera la votre amie ?
Ami, comment la voulee-vous
Uhm
me plait quoique guerre me
Amour et ma mu- toute l'aiim >-.
Guerre
,
il.
C»)
Je
(6)
Qnand
ferai
chansonnette nouvelle.
je vois la feuille
En bas des
arbres tomber.
Ton
t
:
Lanquan
vei.
a au
,
,
,
,
,.
,
SUBSTANTIFS.
Sixg. régime. Mielz no fa
1
venz de
Q' en
aissi
Com
la fuelha sec lo
vau
leis
I27
la
rama,
seguen
ven
*
Bern. de Vestadour Amors enquera.
:
Las noyas eyssamens
Plur. sujet.
An
pretz diversamens....
Las visas son plazens
Las autres conoissens*.
Arkacd de Marceil Rasos
:
Plur. régime.
E
vey
es.
xiGvas esclarzirî.
Bern. de Vestadocr En abril.
las
:
Ane
Persavals, quant en la cort d'Artus
Tolc
Non
De
ac tal joy4.
Rimbaud de Vaqceiras
las
m
les
employés
(1)
que
cas
singulier et
comme
Mieux ne
sujets,
fait le
m requier.
:
:
Quan vei
terminés en s
les substantifs
du
lira
fiarai 5 .
Bers. de Testadocr
J'ai dit
:
DOMXA5 me desesper
Jamais en lor no
tous
du
pluriel
soit
qu'ils
la laudeta.
le
gardaient à
soit qu'ils fussent
,
le
fussent
comme
vent de la ramée
Va qu'y in si je vais elle en suivant.
Comme la feuille suit le vent,
(a)
Les dames également
Ont prix
diversement....
'
Les unes sont agréables
Les autres savantes.
(3)
Et je vois
(4)
Oncques Perseval, quant en
Il
eanx
éclaircir.
la
cour dArtas
enleva les armes au chevalier vermeil
N'eut
(5)
les
telle
pie.
Des dame»
nie désespère
Jamais en
elles
ne
..
arm<zs al cavalier vermelh
las
me
:
lierai.
x
GRAMMAIRE ROMANE,
1^8
régimes; je choisis pour exemples
vers , vers
;
Sujets.
Lo gens temps
noms temps, temps;
les
ops besoin , avantage.
,
m platz
m'abellis e
Arnaud de Marueil Lo
:
'.
gens temps.
Qu'entr' els lurs gabs passa segurs mos vers
Arnaud de Marueil L'ensenhamentz.
:
Ab
fina joia
Lo vers
comensa
ls motz assona 3
qui be
Pierre d'Auvergne
Car mot
Que
l'es ops
Ab
:
.
fina.
sacha sofrir
honor venir 4.
vol a gran
Arnaud de Marueil
:
Totas bonas.
Totz temps vos amaria,
Régimes.
tbv ps Txria s
Si totz
.
Arnaud de Marueil
Per
quai
joi
:
Sabers.
dels e d'el temps 6 .
Arnaud Daniel
:
Autet e bas.
Estât ai dos ans
Qu'ieu no
fi
vers ni chanso
Bernard de Ventadour
:
:.
Estât
Dirai un vers que m'ai pensât 8.
Ramoauu d'Orange Als durs.
:
.
temps
me charme
me
(i)
Le
(a)
Qu'entre leurs plaisanteries pnaa assuré
(3)
Avec pure
gentil
joie
Car beaucoup
Qui veut
{/>)
(6)
Par joie que
(7)
Été
(8)
Je
Si
in tons temps
j'ai
Que
je
dirai
venir.
je
\ i\ .ils.
d'eux et du
!«[!
deux ans
ne
lis
vers.
besoin que sache souffrir
honneur
tous temps je vous aimerais
j'ai
mon
mots accorde.
les
lui est
à grand
En
plair.
commence
Le vers qui bien
(/A
et
vers ni eli.niMin.
un vers que
j'ai pi
l
ai.
*.
,
SUBSTANTIFS.
E
Rég.
I
ÎQ
chanta sos vers raucament
Le moime de Montaldon Pus Peire.
1
.
:
Ben vuelh que sapchon li plusor
D'est vers, si 's de bona color 2
.
Comte de Poitiers
Faral
:
un
vers.
Lai on m'agra ops que fos saubuz mos vers 3.
Folquet de
Qu' a vos
soi
e a
fis
Ma.rseii.le
mos
Folquet de Marseille
Concurremment avec
le sujet
spéciale
au singulier,
la
Cliantan volgra.
:
ops trayre
la règle
:
4.
Tan
m'abeliis.
qui désigne par
l's final
dune forme
langue romane usa
pour quelques substantifs masculins
,
dont
le
nominatif au singulier se termina différemment des autres
cas
du
singulier et de tous ceux
Ces substantifs reçurent
du
pluriel.
aire
finale
la
,
eire
,
ire
,
comme sujets au singulier, et la finale ador, edor, idor,
comme régimes directs ou indirects au singulier, et comme
sujets
ou régimes au
Aire
suj.
:
«
pluriel.
Pistoleta
si
fo
ckXTaire
d En Arnaud de
Marueil, e fo de Proensa, e pois venc TnoBaire,
e fez cansos.
5 »
Vie inanuscr. de Pistoleta. Ms. roy. 7225,
Cane no
(i)
Et chante ses vers rauqnement.
(2)
Bien veux que sachent
ce vers ,
s'il
est
la
Là où j'aurais besoin que
(4)
Qu'à vous je
devint troubadour
Que
iût
suis fidèle et à
(5) « Pistoleta ainsi fut chanteur
(6)
plupart
,
:
Lo
rossignols.
v
de bonne couleur.
(3)
et puis
137.
fui fais ni TRicnaire^.
Bern. de Veiïtadour
De
fol.
et
fit
su
mon
vers.
mes avantages
traître.
d'Arnaud de Marueil ,
des chansons. »
jamais je ne fu» faux ni tricheur.
et fut de
Provence
,,
GRAMMAIRE ROMANE,
l3o
Aire
Qu'ieu chant gais e joios,
suj.
:
Pois
cui sui Kmaire,
cil
Qu'es
gensor qu'anc fos,
la
Vol mi e mas chansos
Gaucei.m faidit
Ador
:
Vergiers ni
rég.
No
m'an
Mas per
Domna
flors ni
:
'.
L' onrat jauzens.
pratz
CANiWor;
fait
vos cui ador,
,
m
sui alegratz
2.
Pierre Raimond de Toulouse
:
S' ieu foi.
Cantarai d'aquest Tnonadors
Qui chantan de mantas
colors
Pierre d'Auvergne
:
3.
Cantarai.
Amie ai de gran valor
Que sobre totz seingnoreia
E non
a cor TRicnac/orb.
Az 1
1.
aïs
de Porca.ira.gue
:
Ar
cui al freg.
Vos a m e no m recre
Per mal ni per dolor;
Tan
vos
ai
cor de liai kVLador 5
Gaucelm faidit Razon.
!
:
(i)
Qne
je chante gai et
Puisque
Qui
joyeux,
je suis l'amant
est la plus gentille qui
Veut moi
(a)
dont
celle
et
onc
lut
mes chansons.
Verger, ni fleur, ni pré
Ne
m'ont
.Mais par
Dame
,
fait
chanteur;
vous que j'adore.
je suis inspiré-
(3)
Je chanterai de ces troubadours
(4)
Ami
Qui chantent de mainte* couleurs.
j'ai
de grande valeur
Oui mit lou« domine
Et n'a pas coeur tricheur.
(5)
Je vous ahn« et ne
me
lasse
SUBSTANTIFS.
Eire
:
suj.
E
I
s'anc fuy gays entend«><? ni drutzr.
Rambaud de Yaqueiras D'amor uo m
:
EDORrrég.
D'una dona qu'a dos entende^™ 2
Ire
E
Rambaud de Vaqueiras
:
suj.
ill
hom
serai
et
amicx e
Berx. de Vektadocr
:
3
l
lau.
.
Seigner.
servjVy? 3 .
Ben m'an.
:
Doncs, belha, membransa
IVaiatz qu'ieu no us sui MSHTirçt.
GArcELM faidit
Idor
:
Coras que m.
Bona dompna, plus no us deman
Mais que m prendaz a SERxidor^.
rég.
de Yentadour
Beric.
Car del tornar
Que me
ai
:
~Son es meraveilla.
paor
tegna per MENTzV/orG.
Galcelm faidit
Quand
:
j'indique les
D'un, dolz bel.
:
principales
règles qui
langue romane, servent à distinguer
les
,
dans
sujets
et
la
les
régimes , je ne dois pas omettre que cette langue possède
plusieurs substantifs qui, par leur double
terminaison
masculine et féminine, pouvaient être employés tour-àtour dans
le
genre qui convenait aux auteurs.
Ces mots sont en grand nombre
;
le
dictionnaire
•
Par mal ni par douleur ;
Tant pour vous j'ai cœur de loyal amant.
(i)
Et
(a)
D'une dame qui a deux poursuivants.
(3)
Et
(4)
Donc belle souvenir
En ayez que je ne vous
(5)
Bonne dame, plus ne vous demande
Si non que me preniez à serviteur.
(6)
Car du retour
si
onqnes
lui serai
,
Qu'elle
je fus gai
poursuivant
homme-lige ,
et
ami
et galant,
et serviteur.
,
me
j'ai
tienne
suis menteur.
peur
pour menteur.
roman
GRAMMAIRE ROMAN F,
l3a
les
indiquera
FUELH
et
me
je
;
borne à donner
FUELHA de JOY
JLo fuelhs e
JOYA.
et
,
'1
'1
flors e
Pierre d'Auvergne
Quan
la vert
E
flors
par
exemples de
les
frugz madurs
Lo fuelbs.
'.
:
fuelha. s'espan
hlanqu'
ramel*.
el
Bern. de Ventadour
Quan la
:
vert.
Tos temps sec joi ir'e dolors,
E tos temps ira jois e bes 3
.
Bern. de Ventadour
No
sai
joya plus valen
Geoffroi RrniL
Le
:
Ja naos chantais.
4.
Quan
lo.
substantif dons est employé dans
le
domna mais
le
substantif
y
est joint est
alors le
,
mi
ti
,
,
si
:
même
pronom
sens que
possessif qui
:
m
Sujet:
E
Régime.
Amicx, quan
ri
tan doussamens*.
Rambacd d'Orange Ab nov joi.
mi dons
:
De
dons,
si
se vol partir
gran enfansa^.
fai
Gaucelm faidit
:
Sitôt ai.
Pois a mi dons no pot valer
Dieus ni merces ni
'1
dreieh quieu ai:.
Quan vei la laudeta.
Bern. de Ventadour
(i)
La
(a)
Quand
(3)
En
verte feuille s'epaud
la
la fleur
blanche au rameau.
tous temps suivent joye
!j iii
ions temps tristesse
(4)
Je ne
sais
(5)
Et
(6)
Un ami,
De
(7)
mûr.
feuille et la fleur et le fruit
Et parait
sa
la tristesse et la
la
joye
et le bien.
joye plus précieuse.
ma dame
à
rit
quand
dame,
Puisqu'il
:
il
fait
moi
si
doucement.
veut se séparer
grand cufautillagr.
ma dame ne peut
Dieu ui merci
ni le droit
valoir
que
j'ai.
douleur
,
SUBSTANTIFS.
Enfin
l33
langue romane employa quelquefois un signe
la
et faire reconnaître les
pour précéder
particulier
propres des personnes
En
désigna
Na
désigna
noms propres
les
masculins.
noms propres féminins r
les
Trobey
E
noms
qualifiées.
.
molher d'EN Guari
la
2.
d'EN Bernart
Comte de Poitiers En Alvernhe.
:
E
linhada
fa tota la
Que
près d'EN
Adam
naissensa
Gava.uda.s le vieux
Na
Beatrix, Dieus qu'es pies de
Vos accompanh' ab
Na
dis
De
tôt
en
devant
subissait quelquefois l'élision
So
:
merce
ab se 4.
sa mair' et
Aimeri de Peguiulaic
commençaient par des voyelles
3.
Un vers.
:
tôt.
les
noms
qui
:
N'Agnes , e w'Ermessen
:
Trobat avem qu'anam queren^.
Comte de Poitiers En Alvernhe.
:
En
(i)
et
On
na
furent placés
M. de Marca
hispanica,
(a)
il
devant
est plus
fait
Qui
(4)
3,
c. 9.
la
Dame
Ce
toute
prit
Vous
(3)
la
suppression
a proposé ses conjectures à ce sujet dans le
liv.
Je trouvai
Et
sobriquets ou
d'expliquer d'où dérive en.
difficile
femme de Guarin
Et de Bernard.
(3)
les
pu venir de domxA, par
conçoit que na a
de dom, mais
même
lignée
la
d'Adam
Béatrix
,
naissance.
Dieu qni
place avec sa
dit
mère
dame Agnès ,
Trouvé avons
ce
et
est plein
et
avec
de merci
soi.
dame Ermessen
:
que nous allons cherchant.
Marca
1
GRAMMAIRE ROMANE,
34
noms
les
qui étaient donnés à ces personnes qua-
fictifs
lifiées.
Born qui donne au
Ainsi Bertrand de
,
,
de
dit
Richard
roi
,
no oui et non
sobriquet d'oc e
lui
le
:
En oc e no vol guerra mais
Que no fai negus dels Alguais »,
Bertrand de Born
Bernard de Ventadour, donnant à
le
nom
de fin'
amors pur amour
,
Na
la
,
dame
ti
:
*
.
Bern de Ventadour Pus mos
:
.
Et Arnaud de Marucil appelant
sans merci
qu'il chantait
s'exprime ainsi
amors, fons de bontatz,
clam, lai no m'acus 2
fin'
Merce
Al dous nov.
:
sa
coratges.
dame
ses
merce,
:
Na
merce, trop
ses
s'afortis
Vostre durs cors en contra mey 3
Arnaud de M a rue il Cul qnc lin"
.
:
amors.
VERBES EMPLOYÉS SUBSTANTIVEMENT.
A
latine
l'exemple de
,
les
langue grecque et de
la
Seigneur on!
Qne ue
(2)
(3)
(')
Non»
langue
présents des infinitifs furent souvent employés
substantivement.
(i)
la
fait
et
non vent
guerre plu»
la
ancun des Alguais
*.
Dame
pur amour, fontaine de bontés,
Merci
je te
Dame
sans merci
Votre
liur
demande
eu
m
de fûtnfoi Lrig»oili
<
,
,
las
!
ne m'accuse.
trop se renforce
onlir moi.
«jui rlairnt
quatre (rhtt.
,
,
,
SUBSTANTIFS.
Comme
ils
ne
le
sujets,
ils
l35
prirent ordinairement
l's final,
mais
prirent pas toujours.
Comme
régimes,
rejetèrent
ils
l's final.
Les régimes indirects furent précédés des prépositions
qui les désignent.
Quelquefois
soit
ainsi
qu'on
à ces verbes
l'article fut joint
régimes; quelquefois
ils
,
soit sujets
furent employés sans articles,
pratiquait à l'égard des substantifs
le
Voici des exemples de
l'infinitif
des verbes romans em-
ployés substantivement.
me
Chantars
Sujets
SAWS ARTICLES.
^
l^uan
torna ad afan
1)T,
.
mi soven d En
„
Barrai».
Folquet de Marseille
:
El dieus d'amor m'a nafrat de
Que no
Folquet de Marseille
Que vitjres m'es marrimens
es
ma dona
Poîîs de
p us
Sujets
AVEC ARTICLES.
t-»
1
Cliantars.
tal
m ten pro sojornars ni
Pus morta
:
lansa
jazers
Chantan.
et esglais,
N'AzalaisS.
Capdueil
De
:
totz caitius.
L o partirs m'es aitan giieus
•
t»
1
.
Del seignoratge de Peytieus4.
Comte de Poitiers
(1)
Chanter
Quand
(2)
Que
lance
vivre m'est chagrin et effroi
Puisque
De
telle
tient profit le reposer ni le coucher.
Depuis que morte
(4)
Pus de chautar.
me tourne à chagrin,
me souvient de Barrai.
Que ne me
(3)
:
il
Le dieu d'amour m'a blessé de
le
est
ma dame
séparer m'est
la seigneurie
si
Azalais.
pénible
de Poitou.
mêmes.
a.
,
,
GRAMMAIRE ROMANE,
l3G
Val lo bon COr e
Sujets
LYKC ARTICLE.
t-,
,1
fc,
1
GEN
'l
m.
l'A
Vit
-
»
merces e l humiliar5
Mais que riquezas ni podersi.
Arnaud de Marueil
Granz
affars es
:
Si
que tos.
lo conquerers ,
Mais lo gardar
es maestria 2 .
Gaucelm Faidit Chascuu
:
Lanquan
la vei
,
me
Pons de Capdueil
Ben
Sujets
AU PLURIEL.
tien.
vezers jauzen
te 'l
sai qu'a sels séria fer
m blasmon quar tan soven chan
.-.
,
Que
••
,
Si lur costavon mei chantar4.
Rahbaud d'Orangk Ben
:
Soffrissetz qu'a vostr'
sai.
onransa
Fosson mais tuich mei chantar
Gaucelsi faidit
Rég. direct.
En mon
Planet
A
i
)
cor ai un novelet cantar
e leu e quel fai
bon
auzir
volon estait.
Arnaud de Marueil Eu mon cor.
totz aisselhs qu'en joy
bon cœur
Vant
le
Et
merci
la
et le
et le gentil parler
condescendre
Plus que richesse ni pouvoir.
(a)
Grande
Mais
le
(3)
Quand
(4)
Bien
affaire est le
conquérir
garder est scîeuce.
je la vois,
je sais
me
tient le voir jouissant
qu'à ceux serait dur
Qui me blâment parce que
Si leur coûtaient
(5)
si
souvcut je chante.
mes chanters.
Soaflriaaiei qu'à votre
liomnur
Fussent désormais tous mes chantera.
(6)
En mon cœur j'ai un nouveau
Simple
A
5.
Al semblan.
:
:
(
3.
Aissi m'es près.
:
et léger ri <ju
il
fait
chanter
bon ouir
tous ceux qui en joie veulent être.
,
,
St'BSTA M T IFS.
Ab CELAR
Rio. ixd.
SAKS ARTICLE.
T
•
.
P.
E
AB SOFFRIR
•
e servire
'.
Raimosd de Toulouse
:
Altressi.
la rod'
Fai son poiar e descendre 2
.
Giracd de Borseil Honratz
:
Rég. isd.
AVEC ARTICLE.
Messatgier, vai
,,,
3y
EN GRAN POIAR
en breu virar
tal es
Cui
et
nom
Li serai
I
,eno m'en
•
es
hom.
prezes meinhs
•
,
S îeu de l anar vas mi dons sui temens j.
.
>
Yestadocr Qaant
Berit. de
Ma dompna
m
1
:
fo
-_,
erba.
al comensar,
,
Francha e de bella conpaigna
Berw. de Yevtadour
:
Estât
'*.
ai.
Aux verbes employés substantivement s'attachent
comme aux véritables substantifs, les pronoms possessifs,
démonstratifs,
mot
,
etc.
et tous les différents adjectifs;
,
en un
ces verbes remplissent entièrement les fonctions des
substantifs ordinaires.
La langue romane emploie
adjectifs,
quand
aussi substantivement les
s'en sert d'une
elle
nelle; j'en donnerai
manière imperson-
des exemples dans le chapitre sui-
vant.
(i)
(2)
Avec
celer et avec souffrir
Je
lai serai
Et
tel est
A
qui
la
Fait son
homme-lige
roue en brief tourner
monter
(3)
Messager, va,
(4)
Ma dame me fut
Si
moi de
Franche
et serviteur.
en grand monter
l'aller
et
et
et
descendre.
ne m'en prise moins,
vers
,
ma dame
suis craintif.
au commencer,
de belle société.
,
1
GRAMMAIRE IOMARZ,
38
CHAPITRE
III.
ADJECTIFS.
.Lj'adjectif roman doit s'accorder en genre
nombre avec
L'a
substantif auquel
le
final ajouté
et
en
se rapporte.
il
à l'adjectif masculin caractérise
le
genre
féminin.
même adjectif est tour-àcomme masculin et comme féminin.
Voici des exemples où
tour employé
le
Us gualj conortz me
GtJAia chanso, gbai
fai
guayamen
Pons de Gapdueil
Que m
De ma
fezessetz, contra
bel&z
'1
C ab
viu et
:
:
Us
maltrag,
domna un bel
Elias de Barjols
Aman
far
guai semblan
fait e
a ver
plazer*.
Amors
qae.
aman morrai
bon cor
et
ab Bona fe
Am
la meillor dona qu'ieu sai
E
plus bêla qu'âne Dieus fe 3
l'oxs de la Garde Beues dreitz.
la
*.
puais.
.
:
(i)
Un
gai
encouragement me
Ciic ebauson, gai
(a)
(3)
fait
fait
gaiement
faire
et gai semblant,
Que vous me lissiez contre k mauvais
De ma belle dame un beau plaisir.
,
En
aimant
je vis et
"Vu qu'avec
J'aime
1
i
la
la
en aimant
bon cœur
meilleure
et
je
mourrai,
avec bonue
dame que
je
foi
sacbe
plus belle que oucques Dieu
fit.
traitement, avoir
,
,,
ADJECTIFS.
'1
Si
cors es près, la lenga
l39
non
es presa*.
Rambaud d'Orange
Selon que
lier
l's
ou au
le
pluriel
l'adjectif
,
mêmes
Six g. suj.
Si '1 cors.
substantif est sujet ou régime
,
au singu-
masculin admet ou rejette
du substantif,
final, à l'exemple
règles et les
:
d'après les
mêmes
exceptions.
Tant er gen servis per
me
SOS FEE5 COrS DURS e IRAT2 ,
Tro del
tôt s'er
adolzatz 2
.
Bernard de Yentadour Conort
:
Per so lur
era.
serai fis e car.?,
Humiez e simples e eiau.ç,
DOUS, AM0RO5, FIS e CORAIL^.
,
Rambaud d'Orange
:
Assatz
sai.
SavIS e FOLS , HTJMILS et ORGOILLOS
,
Cobes e earcj:, e voepils et arditz
quan s'eschai e jatjsenz e marritz
Sm
E
E
,
,
sai esser
;
flazexs et exoios
vils e cars , e vilas e cortex
,
Avols e pros, e conosc mais e bes4.
Rambaud de Vaqueiras
cœur
(i)
Si le
(a)
Tant sera gentillement servi par moi
Son
cruel
est pris, la
cœur
langue n'est pas prise,
sévère et courroucé
Jusqu'à ce que du tout
(3)
Pour
Savis.
:
il
sera adouci.
cela je leur serai fidèle et cher
Indulgent et simple et loyal
;
Doux, amoureux, pur,
(4)
Sage
et fol,
Avare
et
humble
prodigue ,
et
timide et hardi
Je
suis
Et
je sais être plaisant et
Et
vil et
Lâche
,
et
quand
cher
,
il
et
preux,
et cordial.
et orgueilleux,
échoit, et joyeux et marri
;
ennuyeux,
impoli et courtois
et je connais
maux et Liens.
'
,
GRAMMAIRE ROMANE,
l4û
Un
Sing.rég.
novelh
sirventes farai
IÎERTRAjf n
Plur.
Abans que
suj.
il
de Born
,
:
plazen».
Un sirventes.
blanc puoi sion vert 2 .
P.
d'Auvergne
:
Abans.
Quar, per vostres faitz vila*,
Mensongier* e soteiras,
Vos mesprendon tut li pro 3
Plur. rég.
.
Elias de Barjols
:
Amors
be.
Als dur5, crus, cozen5 lauzengiers,
EnUIOS, VILANÎ, MALS PARLIER5,
un vers que m'ai pensât 4.
Dirai
Ha.mba.ud d'Ora-rge
y a des adjectifs
Il
tifs
La
ort,
terminaison a
,
quand
ils
sont
un nom féminin.
plupart sont en al, an, e, en, ert, eu, il, ols,
reçoivent au singulier les signes de sujets
régimes
,
quoiqu'ils se rapportent à ce
Mais au
l'a; la
pluriel
,
soit sujets
,
soit
nom
régimes
ou de
féminin.
,
ils
prennent
raison qu'on peut en donner, c'est que la plupart
Un airvente je
(a)
Avant que
(3)
Car pour vos
les
Meusongcrs
Vous
(4)
la
genres. Ces adjec-
etc. etc.
Ils
(i)
Als durs-
communs aux deux
ne prennent point
joints à
:
Aux
noavean,
plaisant.
blancs sommets soient verts.
faits
grossiers,
souterrains
dcprisrnt tous les preux.
durs, grossiers , cuisants médisants,
Ennuyeux,
Je
et
ferai
dirai
un
vilains,
mal parlants,
vers que
j'ai
pensé.
,
ADJECTIFS.
l4l
des substantifs féminins étant en a, et ayant conséquem-
ment
comme
l's final
à leurs
L'os
régime
et sujet, le
communiquent
adjectifs.
bref prend I'a, et l'os long ne
final
Je donnerai l'exemple de l'adjectif gra:x
singulier et
pour
Hai
Sing. suj.
,
le
prend pas.
grand
,
pour
le
le pluriel.
!
com grans
Beric.
enveia m'en ve 1
de Ventadocr Quan vei.
.
:
Tant es grans la rancura
Per qu'ieu en sui iratz 2
.
Poxs de Capdueil
Sing.rég. Per qu'ieu n'en
ai
Ben
:
gran pena
Bern. de Testadocr
:
es fols.
gran trebailha3.
e
Per mielhs#obrir.
Flors es de pretz e frug de gran valensa 4.
Giracd le Rocx A lei de bon.
:
Le
voici tour- à -tour sujet et
régime
:
Ben gran meravilla n'ai,
Quar GRANÎ meravilla es 5.
Bernard de Tôt to mon Mais
:
Plur.
suj.
Que
sei solatz
son grans copas d'argen6.
Gaucei.m Faidit
Plur. rég.
Per
:
Manens
(i)
Ah! comme grande
(a)
Tant
grande
envie m'en vient,
la tristesse
Par quoi j'en snis chagrin.
(3)
Pour quoi
(4)
Fleur est de prix et fruit de grand valeur.
(5)
Bien grande merveille en
j'en ai
grand peine
et
grand
travail.
ai
Car grande merveille
est.
(6)
Que
grandes coupes d'argent.
(7)
Pour
ses plaisirs sont
faire
fora.
granî honors 7.
Bertrand de Borm Mon chant.
far
:
est
fregz.
grands honneurs.
GRAMMAIRE ROMANE,
ll[2
Voici des exemples de quelques autres adjectifs communs.
Ieu sui tan corteza guaita
Sing. suj.
Que no vuelh
sia defaita
Leial; amors adreit
Cadenet
Ai
!
:
1
faita
.
S'anc fui bella.
bona domna benestàns 2
!
Arnaud de Marueii. Dona
:
Tant
En
es ferms
mos
genser.
talens.
vos, domna valent 3
Arnaud de Makueil Franquez'
.
:
Et
es joveî
dona
,
quan he
Bertrand de Born
Quant erba vertz
.
capdelh4.
s
:
Bel m'es quan.
e fuelha par 5
Bern. de Ventadour
:
Quant
Que
tant es la dolor qu'el sen
E
pena greuj per sofrirô.
la
Arnaud de Marueil Dona
:
Leis qu'es gaia, cortes', e
e noirimen.
.
erba.
sel que.
gen parlant,
Franqu' e humils ab totz faitz benestans:.
Rambaud de Vaqueiras Era m requicr.
:
(i)
Je suis
courtoise guette
si
Que je ne veux que soit défaite
Loyale amour adroitement faite.
(?)
(3)
Ah bonne dame bien étant.
est ferme ma volonté
!
Tant
En vous dame
,
(4)
Et
(5)
Quand herbe
(6)
(7)
est
Que
E la
jeune
prisée.
dame quand bien
la
,
elle se
gouverne.
verle et feuille parait.
telle est la
douleur
qu'il sent
peine griève pour souffrir.
Elle qui est gaie, courtoise, et
Franche
et
agr<-.il>l<iiiciit «liseuse,
indulgente avec tous
faits
convenables.
ADJECTIFS.
Tant
Sl\g. suj.
es sotils
c'om no
1^3
pot vezer*.
la
A lieis cui am.
pauc, e qui mor gen
Gaucelm Faidit
Qu'àvols vida val
:
Auci sa mort, e pueis viu
ses
turmen».
Pows de Capdueil Er no
:
sia.
Fortz chausa es que tôt lo raaior dan...
M'aven a dir, en chantan, e retraire 3.
Gaucelm Faidit
Si
m
preges ara
Fortz chansa.
:
pro5 comtessa4.
Albertet En amor trnep.
la
:
Pros donna conoisseiw,
En
vos es pretz e sens 5.
Giraud le Roux Tant es
ferma.
:
Lo metge
Sixg. rég.
sai
ben qui
es
Qu'en pot sols salut donar,
Mas que m val, s'ieu demonstrar
Ja no l'aus ma moetal playa 6
!
Raimosd de Toulouse Ar ai ben.
P.
:
Quan.dui s'amen figamen
Per leyal drudaria:.
Peyrols
(i)
Tant
(a)
Que
(3)
Forte chose est que tout
elle est snbtile
qu'on ne
lâche vie vaut peu
,
et
la
:
Camjat m'a.
peut Yoir.
qui meurt généreusement
Occit sa mort, et puis vit sans tourment.
M'avient à dire
me priait
,
(4)
Si
(5)
Généreuse dame savante
plus grand
,
Le médecin je
sais
,
sens.
bien qui est
Qui en peut seul salut donner;
Mais qne me sert, si moi montrer
Jamais
(7)
je
dommage
et à retracer.
à-présent la généreuse comtesse.
En vous est prix et
(6)
le
en chantant
ne
Quand deux
lui
ose
ma
mortelle plaie
s'aiment purement
Par loyale tendresse.
!
,
GRAMMAIRE ROMANE,
l44
Sing. rég. Et ieu vuoill mais plasen mensoigna auzir
Que tal
vertat de
Giraud
que
temps sospiri.
totz
Roux Nulbs
le
:
Amies ab gran
,
boni no saup.
cossirier
Sui per vos e en greu penaa.
Rimbaud d'Orange Amies, ab
:
Ai com
trac
!
greu penedensa 3
Elias de Barjols
Franc,
:
Amors ben
gran.
!
m'avetz.
d'uMiL semblansa4.
fizel,
Gaucelm Faidit Jauzcns en
:
gran.
Avol vida
e piez de mort auran 5.
Gaucelm Faidit Fortz chausa.
:
D'amor no chan
ni vuelh aver
amia
Belha ni pros , ni ab gran cortezia
Albertet En anior
:
Plur.
truep.
Las unas son cabale,
suj.
E
las autras venals....
Las unas ben parlant,
Las autras ben estant,
Las unas son plazeins,
Las autras conoissens:.
Armai
(i)
Marueil Rasos
:
Et je veux pins plaisant mensonge ouïr
Qne
(2)
d de
telle vérité
de quoi tout temps je soupire.
Ami, avec grand
souci
Je suis pour vous,
(3)
Ab comme
!
(4)
Franc
(5)
Hontease vie
(6.)
D'amour ne
,
et
eu griève peine.
je traîne griève pénitence!
fidèle
,
d'bumble apparence.
et pire
que mort
«liante ni
ils
auront.
veux avoir amie
Belle ni généreuse, ni avec gramic
(7)
Les unes sont principales
I
1
les
autres vénales
Les unes bien
pail.uii
Les autres bien étant
.
.
o>m
loisir.
e».
6
.
,
,,
,
ADJECTIFS.
l45
L'adregz solatz e l'avinens companha
E
lh gent parlar
Mi
fan cbantar
,
e las humils faissos
1 ....
Poss de Cjlpdceil
L'adregz.
:
Car comprei vostras beutatz
Plur. rég.
E vostras
plazevî faisos 2
Elias de Barjols
E
:
.
Car comprei.
braus respos a mas humils chansos3.
Folqcet de Marseille Per deu amor.
:
E
per AVOL.S gens
Proeza forsjutjada4.
Arkaud de Marueil Rasos
:
Les
terminent originairement en s
adjectifs qui se
conservent au singulier et au pluriel
ploie
comme
sujets, soit
Quelquefois
Les
le
adjectifs
de substantifs
es.
qu'on
les
,
soit
emploie
qu'on
comme
romans remplissent
locs siatz fols ab los fatz^j
Les unes sont agréables
Les autres savantes.
Le gracieux
plaisir et l'avenante société,
Le gent parler,
Me
(2)
et les
indulgentes manières
font chanter.
Cher
j'achetai vos beautés
Et vos agréables manières.
(3)
Et dures réponses à mes humbles chansons.
(4)
Et par lâches gens
Prouesse condamnée.
(5)
Si voulez
En
au
régimes.
parfois les fonctions
Si voletz al segle plazer
(1)
em-
féminin ajoute son signe final a.
:
En
les
le
siècle plaire
lieux soyez fol avec les fous
;
IU
,
GRAMMAIRE ROMANE,
l46
E
aqui mezeis vos sapehatz
Gent ab
los savis
C'aissi s
coven
Ab
Ab
los
ira
c'
mantener.
om
los essai
Ms us, autres ab
mal
jai,
mals, ab be
los bos».
Pierre Rogiers Sentier Raimbaut.
:
Les adjectifs sont souvent employés impersonnellement
avec
verbe esser
le
mes greu
Viure
Que
:
farai
ni
,
ma enemia a ?
Rambaud d'Orakge
Bel mes quan
En
m sap bo.
morir no
doncs ? Amarai
:
de trobar.
Si
ven m' alena
ans quintre mais 3.
abril,
lo
Arnaud de Marueil
:
Bel m'es quau.
RÉGIMES DES ADJECTIFS.
Dans
langue romane
la
régimes ,
tels
que a de ,
,
les adjectifs
,
ont souvent des
etc.
E
mas no ilh play, farai hueimais mon
Leu a chantar, e Dauzir agradan,
Clar D'entendre
4.
Bla<:as
(t)
Et
même
là
les
Car
il
ainsi
Avec
(3)
les
lierai
-je
uns
avril
,
,
les antres
avec joie
mccbants, avec bien
piief, et
donc
Beau m'est quand
En
(/,)
racliez
convient qu'on les éprouve
Vivre m'est
Qne
Bel m'es ab raotz.
sages maintenir.
tristesse les
Avec mal
(a)
vous
Bien avec
:
?
mourir ne
Aiiuer;ii-je
le
me
j
les bon-.,
sais
bon.
mon ennemie ?
vent m'baleinc
avant qu'entre mat.
li puisqu'il
ne
lui plaît
,
jp ferai
désormais
Facile à cliauter, et d'ouir agréable,
Clair d'entendre.
mon
ebant
clian
,,
,
,
DEGRÉS DE COMPARAISON.
La
ïty
de colors
fassa fresca
Blanca, vermelha pus que flors ».
Arsaud de Mameil Dona genser.
:
D'autras vezer sui secs, et D'auzir sortz,
Qu'en sola
et aug, et esgar *.
Arnaud Daxiel Sols sui que.
lieis vei
,
:
Bel m'es ab motz leugiers a far
Chanson plazen et ab gai so3.
Blacas
:
Bel m'es ab motz.
Anar a pe, a lei de croy joglar
Paubre D'aver e malastrucx D'amia4.
Albert Marquis
Autet et bas
Son nov de
entr' els
,
:
Ara
m
diatz.
prims fueihs
flors 5.
Arhaud Dasiel
:
Autet
et bas.
DEGRÉS DE COMPAR AISOIV.
Les différents degrés de comparaison s'expriment ordinairement par
les
MIELHS , AITANT ,
Quand
nom
(1)
ils
etc.
ne sont précédés ni de
possessif,
La
adverbes de quantité plus, mais, mXKS,
ils
désignent
De
Vu qu'en seule
ni d'un pro-
ils
fleur.
elle je vois, et j'entends
Beau m'est avec mots
légers à faire
Chanson agréable
avec gai son.
(4)
Aller à pied
,
Hanfs
et
,
et je regarde.
à manière de vil jongleur
Pauvre d'avoir
Ils
,
antres voir je suis aveugle, et d'ouir sourd
(3)
(5)
l'article
comparatif;
face fraîche de couleurs,
Blanche, vermeille plus que
(2)
le
et
malheureux d'amie.
et bas, entre les
premières feuilles
sont neufs de fleurs.
IO.
se
placent
GRAMMAIRE ROMANE,
l48
devant
les
auxquels
adjectifs
adjectifs sont suivis
ils
se rapportent, et ces
du que.
Pus blanca
es que Elena*.
Arnaud de Marueil Bel
:
m'es quan.
Pus bêla que bel jorn de mai
2.
Arnaud de Marueil. Dona
genser.
:
Emperador avem de taî manera
Que non a sen ni saber ni menbranza
Plus
ibriacs
no
s'
:
asec en cliadera;
Ni plus volpils no porta escut ni lansa
Ni plus avols no chausa esperos ;
Ni plus malvatz no
Que
vers ni chansos
fai
Lanza
:
;
3.
Emperador avem.
mil aitanz soi meill vostre que meu 4.
Folquet de Romaik Ma bella.
:
Quan
m'auretz dat so don m'avetz dig d'oc,
Serai plus ricx Qu'el senher de
Marroc s
Auuier Per vos
:
Outre
mane
,
forme générale
cette
plus, ont conservé ou imité
est
il
,
plusieurs adjectifs qui
,
dans
la
paratifs latins.
Plus blanche est qu'Hélène,
(a)
Plus belle que beau jour de mai.
(3)
Un empereur nous avons
de
Qu'il n'a sens ni savoir ni
mémoire
Plus ivrogne ne
s'assit
eu ebaire
Mi plus làcbe ne porte ccu
M
plus
%il
telle
manière
:
;
ni lauce;
ne chausse éperous;
Ni plus mauvais ne
fait
autant
(4)
Qui- mille
(5)
Quand m'aurez donné
toi s
vers ni chansons.
je Mii*
mieux vôtre que mien.
m doM
l'idée
de
terminaison or des com-
la
(1)
langue ro-
pour exprimer
,
.
belha.
m'.i\<
dit
d'oui,
Serai plus puissant que le seigneur de Maroc.
,
,
,
,
DEGRÉS DE COMPARAISON.
Quand
ils
se
ils
comme
sont employés
terminent ordinairement en er
du
singulier et tous ceux
Sing. suj.
au singulier,
sujets
,
I^Q
et les autres cas
pluriel se terminent
en or.
que mos vixiers pessamens
dona doss' e valens
Si
Bella
Es
,
tôt per far vostre plazer
r.
Arîcaud de Marceil Dona
:
Dona GEyser que non
Per que soven plan e sospir 2
Arsaud de Marueii. Dona
:
Qu'ades m'agr' ops,
Mos chans
sel
.
genser.
ses bos,
sitôt
mielh^s que non
fos
que.
sai dir,
Bers. de Yextadocr
:
es
3.
Ja mos chantai?.
Qu'ades on plus mos poders creis
Sing. rég.
ir' ab me mezeis 4.
Rambaud de Yaqueiras No
N'ai MAior
:
m
Ja de vos no
m'agrada.
partray,
Que MAior honor ay
Sol
Que
vostre
el
deman,
m des bayzan
s'autra
Tôt quan de vos volriaS.
Blacas
(i)
Tellement que
Belle
mon
dame douce
,
:
Lo beths dons temps.
pins grand souci,
et prisée
Est tout ponr faire votre plaisir.
(2)
Dame
plus gente que ne sais dire,
Par quoi souvent plains et soupire.
(3)
Car à -présent m'aurait besoin, quoiqu'il
Mon
(4)
Qu'à- présent où plus
En
(5)
chant qu'il lût meilleur qu'il
ai
pouvoir croît,
pins grande tristesse avec moi-même.
Jamais de vous ne
Vu
mon
soit
n'est.
me
séparerai
que plus grand honneur
Seulement à votre refus,
ai
bon,
du
GRAMMAIRE ROMANE,
l5o
Pnjn.
En Gaucelms
suj.
deman
Faidirs, ie us
Quai vos par que sion uxior
O li ben o li mal d'araor I
.
Albert Marquis
En
Gaucelms.
Que cavaliers ai vist e trobadors
Que de bassez fez auz, e d'auz Avsors*.
Plur. rég.
Aimeri
Après
:
:
Toz bom que
termes de comparaison,
les
sous-entendu dans
les
Ans am vos
no
mais...
Quar plus m'en
....No
fis
:
A
souvent
Valensa 3
.
chantai-.
sui abellida
m'art plus
:
Estât
no
feira fuec
:
.
no
la mais...
ai.
tro fui en miei la flama
fort...
Berv de Vewtadour
de forn
5.
Ben m'an perdnt.
faz cozin ni oncle 6 .
Arnaud Daniel Lo
ferin voler.
:
si
est
Floris de Blancaflor4.
Qu'anc no saup ren
E am
que
fetz Seguis
Comtesse de Die
Que
le
poésies des troubadours.
Comtesse de Die
Que
so.
une antre me donnait en m'embrassant
Tout autant que de voua je voudrais,
(i)
Sieur
Gaucelm
Faidit, je
vous demande
Quels vous paraît que soient plus grands
On les Liens ou
les
maux
d'amour,
(a)
Que chevaliers j'ai vu et troubadours
Que de bas elle lit hauts, et de hauts plus
(3)
Mais
(4)
vous aime plus que ne
Car plus
Que
(5)
je
ne
j'en suis
lit
charmée
Qu'oneqoe» ne sus rien jusqu'à ce qne
.
1
t
1
'.un
la
hauts.
Seguin Valence.
Floris de Rlancheflenr.
Uni mr brûle plu»
(6)
fît
fort
qie ne
plus que ne
fais
je fus
ferait feu
an milieu de
de four.
cousin ni oncle.
la
flamme
,
DEGRÉS DE COMPARAISON.
E mas
....
No
131
en vueill aver d umelitatz
ac lo leo, qnan fon issitz del lacz*.
Gaucelm Faidit Trop malamen.
:
À
l'imitation de la langue
employa souvent après
de à
la
place
le
grecque
comparatif
langue romane
la
,
le
signe
du
génitif
du que.
Que
Non
Hors de roser, quan nais,
es plus fresca de lei 2 .
Raimoxd de Miraval
Pero no
:
Bel m'es qu"en.
dompneiador
Que mielhs de mi si entenda 3
sai
Bers. de Vejîtadour
Qu'ome de mi no vey
Be!"«:t.
Que
si 'lh
No
:
.
es meraveilla.
plus rie
de Vextadour
lo ténia
:
4.
Lanquaa fdelhon.
un an,
Qu'ieu lo tengues mas de cen
5.
Comte de Poitiers Companho.
:
Le
ticle
superlatif s'exprime ordinairement en plaçant
ou
le
pronom
possessif devant le comparatif
vant l'adverbe de comparaison.
Dona
Sujet.
que
'l GEisser
sia 6 .
Arhaud de Marueii.
(i)
(2)
Et pins
j'en
n'eut le lion,
Que
fleur de rosier
Pourtant ne
quand
,
fut sorti
il
quand
lac.»
elle.
s'y entende.
(5)
Qu'homme que moi ne vois
Que s'il le tenait un an
Que je le tinsse plus de cent.
(6)
Dame
la
du
elle naît
sais galant
Qui mieux que moi
(4)
Sabers.
venx avoir d'indnlgence
Que
N'est plus fraîche que
(3)
:
plus gente qni
soit.
plus puissant.
l'ar-
ou de-
,
GRAMMAIRE ROMANE,
l5a
Siiet.
Pois
cui sui amaire,
cill
Qu'es la GENser qu'anc fos,
Vol mi e mas chansos».
Gàdcilm Faidit L'onratz.
:
Merce dona la plus genta
,
Que anc
l
Donx
.
natz de maire vis».
com
si
m
n.
n i,e
la
es
Roux
Amors.
:
quanc
gensca*
Arnaud de Marueiu Tôt
:
Régime.
fos visa
3.
quant.
Blacas, d'aquest partimen
Sai ieu chauzir lo meill<?/*4.
Blacas
Quar am
mon
Del
:
Eu Raimbaut.
ni désire
la BELLAse>r5.
Berh. de Veictadour
Per bona
Am
fe e ses
melhct
la
et
Puisque
Qui
et
:
la
plus gente
(3)
Donc comme
(4)
Blacas, de ce jeu-parti
elle est la
vit.
plus gente qui oncqucs fut \nc.
Sais je choisir le meilleur.
Car j'aime
(Ci)
J'aime
(7)
et désire
nioudc
Par bonne
Et
j'ai
En
la
l.i
7.
Peire Vidais.
mes chansons,
Merci , dame
Du
es meravcilla.
plus geute qui oncqucs fut
Que oncques né de mère
(5)
Non
dont je suis l'amant,
celle
est la
Veut moi
(a)
:
en la plus valen
Blacas
(i)
vei.
m'amor messa, en mon joven,
ai
En
Lanquan
la plus bella e la MEiLL^r<>.
Bern. de Ventadour
Et
:
engan
la
plu» belle.
loi il
plus
vin--
lielle et
mou amour
tromperie
l.i
meilleure.
mise, eu m.i jeunesse,
meilleure et en
l.i
plu-, prisée.
,
DEGRÉS DE COMPARAISON.
De
Régime.
I
que dels huels plor
l'aigua
Escriu salutz mai de cen
Que
E
tramet a la GENS<?r
a la plus avinen
1
.
Bers. de Vestadour
Tan
Eram.
:
coin la mars avirona,
N'ay
badueih,
triât, ses dig
La GExsor
e la pus
bona
C'oncas vezeson miey huelh^.
Pierre Raimobd de Toulouse Pos lo
:
Plur.
amor
suj. Li port
Que
son
tuit
tan
fin'
fais
ves
mi
li plus leial3.
Berw. de Yestadocr
Dona genser de
Plur. rég.
Qnan par
:
las ctysors
Blacasset
dompna
Bella
:
Ben
la flors.
4.
volgra.
meiller de las meillo™ 5.
Guillaume Figuieras En pessamen.
,
:
E
sa beutaz es entre las
Genser
aisi
com
De
l'eau
qne des yeux
censés
entre foillas flors 6.
Aimeri
(1)
:
Tota
hom qne so.
je pleure
Jecris saints pins de cent
(a)
Qne je
transmets à
Et à
pins avenante,
la
Tant comme
J'en
ai trié
,
la
la
plus gente
mer environne,
sans dire hésitant
La pins gente
et la
plus bonne
Qu'oncques vissent mes yeux.
(3)
Lui porte amour
Que
tant pure et naturelle
tous sont faux auprès de
(4)
Dame
(5)
Belle
(6)
Et sa beauté
moi
les
pins loyaux.
plus gente qne les pins gentes.
dame meilleure que
,
est entre les
Plus gente ainsi
comme
prims.
e natural
les meilleures.
plus gentes
entre feuilles la fleur.
GRAMMAIRE ROMANE,
l54
Car vos valetz las meillo™ cen».
Rambaïd d'Orasge Mon chant.
Plur. rég.
:
C'una 'n sai qu'es de las melho™
La meilher qu'anc dieus fezes*.
Beri».
Quelquefois 1er
,
es del
:
Ja mos chantars.
qui au singulier caractérise le
comparaison
sujet des termes de
Car
final
de Ventadour
mon
,
change en aire.
se
la BELLtfin?3.
Rambaid d'Orange Mon
:
La meiller
etz del
mon
e la
Perdigon
Rarement
E
s'en
il
Aissi
cum
trouve des exemples
:
fora genser la razos
Que
On
s
coitesso
del loc cobrar
per Melchior e Gaspar
Fon adoratz
I'altisme tos 5 .
Pierre du Villar
(i)
Car vous valez
(2)
Qu'une
(3)
Car
(4)
La meilleure
(j>)
Et serait plus convenable
:
Sendatz.
les meilleures cent.
j'en sai qui est des meilleures
La meilleure que jamais Dieu
elle est
dn monde
êtes
la
par Melchior
lut adoré
le
et
fit.
plus belle.
du monde
Qu'ils s'empressassent de
Où
:
emprunté de
le superlatif fut
ISSIMUS, mais
chant.
bêla//**? 4.
la
et la
plus belle.
raison
le lieu
Gaspar
très-haut enfant.
recouvrer
sclh.
la finale latine
PRONOMS PERSONNELS.
CHAPITRE
l55
IV.
PRONOMS.
PRONOMS PERSONNELS.
i" 6 PERS.
PLURIEL.
SINGULIER.
Ieu, eu, me, mi,
je, moi,
Me, mi,
moi,
de moi,
De me, de mi,
A me, a mi, me, mi, a moi,
Sujet.
Rég. dir.
Rég. indir.
ieu, eu, me, mi, je, moi,
nos,
nous.
nos,
nous.
de nos, de nous.
a nos, a nous.
sujet.
Ieu conosc ben sen e folhor
E
conosc anta e honor
«.
Comte de Poitiers
me
Pois
:
Ben vuelh.
preiatz, senhor,
Qu'ieu chant, ieu chantarai*.
Berh. de Vestadour Pos me preiatz.
:
Et empero anc re non amiei tan ;
Mas, en dreg vos, eu non aus
Arsicd de Marueil
(i)
Je connais bien sens
Et connais honte
(a)
Puisque
Que
(3)
me
priez
je chante
,
et
,
:
far
Aissi
et folie
honneur,
Seigneur,
je chanterai.
Et cependant oncques rieu n'aimai tant
Mais, envers vous",
;
je n'ose faire apparence.
semblan
cum
selh.
3.
GRAMMAIRE ROMANE,
ï5G
E s'auzes dire quar me fos
Un ser, lai on se devestis
1
Arwaud de Marueii,
E
veus sui
Mi
e
al vostre plazer
mos chans
e
mas
tors
Bertrand de Born
ME
,
Mi
moi
,
.
Rel m'es lo dos.
:
régimes
,
2.
S'abrils.
:
directs.
Saluderon me francamenS.
Comte de Poitiers En Alvcrnhe.
:
Si mi ten près
s'
Beri».
amors e maliama4.
de "Ventadour.
Ben m'an.
:
Ar cum mi saup gent esgardar 5
Blacas
!
Ar cum.
:
DE ME , DEMI, de moi , A ME A MI ME , MI à moi
,
,
,
régimes indirects.
Auiatz la derreira chanso
Que
jamais auziretz de me 6
Giraud le Roux Auiatz.
.
:
Dona, que cuiatz faire
De mi que us am tan 7 ?
Bern. de Vehtadolr
oyez dire pourquoi
(r)
Et
(a)
Un soir, là où clic se déshabille,
E voici suis à votre plaisir
si
Moi
mon chaut
et
et
mes
je fus
tours.
(3)
Saluèrent moi franchement.
(4)
Ainsi
me
(5)
Alors
comme me
(6)
Oyez
Que
(7)
la
tient pris
dernière
jamais ouirer
Daine
,
De moi
que
son amonr
et
m enlace.
sut gcntenieut regarder
c
h.ms.ui
<le
:
moi.
cuider. faire
qui vous aime i.mi
.'
!
Can
la doss aura.
,
,
PRONOMS PERSONNELS.
iS'J
Doncx per que us metetz amaire
Pus a me laissatz tôt lo mal ?
Quar abdui no 1 partem egual 1 ?
,
Ràhbiuo d'Orange Amicx
ab gran.
:
E, malgrat de malas genz,
Aus pensar
so c'a mi plai 2
Giraud le Rocx
A manjar me
mia.
deron capos3.
Comte de Poitiers
Quel mon non
.
A la
:
:
En
amie que tan mi
ai
Bern. de Ventadour
Respondetz mi
Alvernhe.
Per
:
vailla/f
per cal razon
;
Reman que non
avetz chantât 5
Bern. de Ventadour
:
?
Pevrols.
nos, nous 7 sujet; nos, nous, régime
Domna,
direct.
nos trei, vos et ieu et amors6.
Arnaud de Marueil L'ensenhamentz.
:
Vole nos rezemer del sieu sanc
Gavaudan
(i)
le
Vieux
Donc pour quoi vous mettez amant
,
Puisque à moi
laissez tout le
Pourquoi tous deux ne
le
mal
?
partageons égal
(a)
Et malgré de mauvaises gens
(3)
A manger me
donnèrent chapons.
(4)
Qu'au monde
n'ai
(5)
Répondez moi; pour quelle raison
J'ose penser ce qui à
Reste-t-il
moi
ami qui tant à moi
que n'avez ebanté
(7)
Voulut nous racbeter du sien sang.
,
vous
et
vaille.
?
Dame nous
trois
?
plai t.
(6)
,
.
ruielhs.
moi
et
l'amour.
7.
:
Patz.
.
1
GRAMMAIRE ROMANE,
58
de nos, de nous y a nos, nos, à nous,
Malvestatz
mon
el
tan gayssa,
Per que patz de nos s'avanta
Beric.
Mout
rég. ind.
«,
Alahan de Narbonue
No
:
puesc.
amor
Dieus, quan venc en lieys humilmen
hi fes gran a nos
Per delir nostre faillimen 2
.
Bernard d'Auriac Be
:
volria.
Que dieus nos dona tal conort
Quel segle fais, faillit et mort,
Nos traga patz per sa doussor3.
Gavaudak
2*"
le Vieux
:
PLURIEL.
SINGULIER.
PERS.
Rég. dir.
Tu,
Tu,
Rég.indir.
De
Sujet.
te, ti,
tu,
de
de
te,
A tu, a te, a ti,
tu,
Aital merce,
De
ti,
te, ti,
toi,
vos,
toi,
vos,
-vous.
de
de vos,
de vous.
a vos, vos,
à vous.
toi,
à toi,
toi, sujet.
com tu
totz aquels
Tu,
agest
que pendutz
atretal la trobaras4.
Roman de Jalfre.
(i)
Méchanceté
le
monde
C'est pourquoi paix de
(a)
tant moleste,
nous
s'éloigne,
Beaucoup y fit |md à nous amour
Dieu , quand vint
elle Inimlilrment
M
Pour
(3)
eflàcer notre faute.
Que Dieu
Qu'au
Hoai
(4)
Patz.
Telle
MM MBM Mi MGMMMHMM
siècle faux,
déchu
aiuriie paix par sa
mini
,
et
mort
douceur
l'omiiic in <'us
,
as
'vous.
,
,
.
PRONOMS PERSONNELS.
E
poira
tu morist per me,
:
Vers dieus,
et ieu soi
mortz per
Pierre d'Auvergxe
te
,
Amors,
,
$9
dir séries faidia
1
Qui moira
tu
I
ti
toi
,
Lo
te
1
.
senher.
régimes directs.
,
faras ja ren al
Per so, te prec, tu
:
mieu voler?
en poder,
c'o as
C'un pauc vas mi lo sieu coratge vires 2
Arwatjd de Marceil
:
Bel m'es lo dous.
Qu'eu no vei ren mas tu venir 3.
Rom ait de Jaltre.
«Ni non
ti decebrai del castel
de Drap 4.
Acte de 107 5. Papou,
de tu, de te, de
ti
,
de
»
Hist. de Proveace,
;
Qu'el aprenda de tu los motz e'isoâ.
Aimeri de Peguillah
Manias
:
»
tons ceux que pendus as
Toi ,
(1)
telle la
Et pourra
trouveras.
lui dire
Celui qui mourra
Vrai dieu
(a)
Amour,
Pour
,
:
sans tort
Que
cela
(4) « Et je
(5)
je
ne
,
te prie
,
toi
te
toi.
au mien vouloir?
qui ce as en pouvoir,
le sien
ne vois rien que
cœur tournes.
toi venir.
tromperai du château de Drap. »
Vers Malespine va
An
mort pour
feras-tu jamais rien
Qu'un peu vers moi
(3)
mourus pour moi
tu
et je suis
,
chanson,
preux Guillaume qui
Qu'il apprenne de toi les
II, p. 459.
toi , régimes indirects.
Vas Malespina vai, chans,
Al pro Guillem qu'es prezans
De
t.
est prisé
mots
;
et le son.
ves.
,
.
GRAMMAIRE ROMANE,
lOo
Oc
volentiers
so dis Jaufre
,
m parta
Antz que
Qu'ar faza de
A leis don
I'.
a TU , A te , A
ti
,
de te l'auras i
Roman de Jn.no.
,
prezen
ti
chant a presen
n
v
Zorci
uii.l.ui
1
te , ti
Juram a tu Roger,
«
.
,
à
:
2.
Totz
toi , régimes indirects.
d'Estephania 3
fil
Acte de 1187.
II, col. 4^0.
pr.
t.
II, col. 422.
io3. Hist. du Languedoc, tr.
t.
II, col. 363.
«
E
«
A ti Raymun
122. Hist.
1
a ti
Acte de
1
lo tolc 6 .
per que ?
»
du Languedoc,
5. »
»
Acte de 1075. Papoj»,
E
»
t.
Jur a te Guillelm de Montpesler4.
Acte de
.
du Languedoc,
pr.
Hist.
"
aisi t'o tenrai
lioin.
ai
Hist. de Provence,
t.
II, p. /»5a.
te ren forfait 7 ?
Romak de Jaufre.
Na, fin' amors, fons de bontatz,
Merce ti clam, lai, no m'acus 8
.
Bern. de Ventadocr
Oui, volontiers, ce
(1)
Avant que
je
me
Que maintenant
(a)
A
(3) «
dont
elle
Jurons à
toi
dit
chante
je
Jaufre,
sépare de toi
base
de, loi
,
tu l'auras.
présent
à -présent.
Roger, liK de Stéphanie.
•
(4) « Je jure à toi Guillaume de Montpellier.
(T)
(G)
Et ainsi
«A
toi
Il
(8)
Daaae
M.
1,
;
,
ai -je
pan aaaoar
..•
ia
1
toi.
»
»
l'enle\.
llaimoiiil
pOarfOOtf
(7)
à
te le tiendrai
ii-
.
.'t
.
lui l'un
faatoiaa
lu Lis
:
:
ne
m
:.
<1<-
....
1
aoasi
1
oaa pas,
Pu» nios
coratjjes.
,
,
PRONOMS PERSONNELS.
vos, vous,
l6l
vos, vous, régime
sujet;
direct.
E vos es lo meus joys premiers
E si seretz vos lo derriers
1
Bern. de A'estadour
E
:
.
Pel dos chan.
vos, amors, que m'avetz promes tan
Vostre secors, ara us en sovengues 2
Gaccelm Faidit Ane no m parti.
.
:
Dona, si no us vezon mei huelh,
Ben sapehatz que mos cors vos ve 3
Bern. de Yestadour
Daisso
m conort car anc no
:
.
Quan par.
falhensa
fis
Amies vas vos per nuilla captenensa
Ans vos am mais no fets Seguis Valensa4.
Comtesse de Die A chantar.
,
,
;
:
de vos, de vous
;
a vos, à vous, régimes
indirects.
Aisi pren de vos comjat 5 .
Cominal Comtor d'Apchier.
:
(i)
Et vous êtes
Et
(î)
si
serez
le
le dernier.
Et tous amour qui m'avez promis tant
,
,
Votre secours
(3)
mien bonheur premier
vous
Dame
,
si
,
à-préseut vous en souvenez.
ne vous voient mes yeux
Bien sachez que
(4)
mon cœur
,
,
Mais vous aime plus que ne
(5)
vous
voit.
De cela je m'encourage que oncqnes ne Gs
Ami vers vous par aucune démarche
faute
,
;
fit
Seguin Valence.
Ainsi je prends de vous congé.
II
)
,
,
.
GRAMMAIRE ROMANE,
Car de vos sai, dona, que m ve
lG-2
Tôt cant ieu
de be
fas ni die
*
Arnaud de Martjeil Dona
:
m dig en
E
rizen
Amicx, a vos mi ren 2
.
m platz.
Gaucelm Faidit Ke
:
Mand
genser.
:
e tramet salut a vos
3.
Arnaud de Marueil Dona
:
genser.
Quai vos par que sion maior
O li ben o li mal d'amor 4 ?
Albert Marqua En Gaucelms.
!
Presque toujours
langue romane emploie \os, vous,
la
en parlant à une seule personne.
C
SINGULIER.
3 PERS.
PLURIEL.
MASCULIN.
Suj.
el, elh, il,
il,
els, elhs, il, ill,
R. dir.
el, elh, lo, lui,
le, lui,
els, elhs, los,
ilh,
R. ind. d'el,d'elh,delo,
a
de
de
li,
el,
a elh 5, H,
lui, a
il
,
lui,
je sais
,
Et
(2)
me
Ami,
dit
en
a vous
riaut
me
a
dame que me
,
fais et dis
li,
lor
lui,
(5)
dit
A
à lor,
a eux , Icu r.
:
rends.
Quels à vous parait que soient plus grands
on
d'eux.
vient
Je mande
les
les.
de bien.
'4)
On
ils.
eux ,
,
lor,
(3)
et
d'elhs
eux,
els,aels,aelhs,
à lui,
Tont autant que je
,
de
lui,
a lui,
li,
ill
Car de vous
(i
d'els
de
li,
transmets salut à vous.
bieus ou les
maux d'amour ?
(levant une voyelle reprend souvent le d originaire; ainsi
au kl, au ella. Quelquefois l'euphonie remplaça
Ifl
{'•>>'
,,
,,
,,
,
PRONOMS PERSONNELS.
C
PLURIEL.
SINGULIER.
3 PERS.
l63
FÉMIÏÎIÎî.
eîa, elha, ella,
Suj.
elas, elhas,
il, lei,
elle
leys,
R. dir.
ellas,
y
la, elle,
la, lei, leis, lieys,
de
lei, d'ellei,
leys, d'elleis,
a ella
a
,
li
de
a
sujets
si,
,
d'elles.
d'elle
a ellas, a lor,
lei
a
a leys,
Se,
les.
lor,
de lieys,
,
las,
délias, de
R. ind. d'ela, d'elha, délia, de
li,
elles.
a elles, leur.
lor,
elle,
s'emploient au singulier et au pluriel soit
comme
soit
régimes
,
comme
et avec les prépositions
de
et a.
EL , ELH
,
IL
,
il
,
Sujet.
Qu'el dona grantz dons volontiers
A joglars
e a cavaliers
».
Roman de Jaufre.
Quar mos amies
es lo plus gais,
Per qu'ieu sui coindeta e gaia;
E
pois ieu
Be
i
li
taing
s
sui veraia
quEL me
sia verais».
Comtesse de Die
un
z
on
lit
;
ainsi
,
dans
roman de Jaufre dont on a deux manuscrits,
le
,
El près enan
Qu'il
A
(a)
Ab joi.
dans l'un
Et dans l'autre
(0
:
ad
anar.
az anar.
donne grands dons volontiers
jongleurs et à chevaliers,
Car
mon ami
Pour quoi
Et puisque
Rien à
est le plus gai
je suis gentille et j»aie
;
je lui suis vraie
lui se
convient qn'il
me
soit vrai.
i r.
,
,,
GRAMMAIRE ROMAN
l64
E
me
ieu, dis el,
défendrai
,
F.,
«.
ROMAÏI DE JAUFRE.
De
czo que era a venir el lor vay annunciar
Cossi el dévia morir e pois rexucitar a .
La nobi,a Lf.ycox.
nom
El
Que
de Dieu qu'es paire omnipotens
vole, per nos gandir, a mort livrai
s
Fas sirventes, e prec
li
,
m ampar,
quEL
quon elh es guitz e capdellamens
m nogon elerex ab fais mots
Si
-
Que no
Guillaume Axelier
:
£1
forbitz 3 .
nom
de dieu.
Quar elh era en tan rie loc pausatz
Qu'anc no nasquet tan desastrux de maire
Que lai no fos astrux totas sazos...
Mas elh era sobre totz elegit4.
Giraud de Calakson
Ni com
Gaucelm Faidit
Ab
Bel seuher diens.
:
mal moilleratz 5
il es
:
.
Perdigon.
aitan il gira la testa
Del bon destrier, vas cella part 6
Roman de Jalhu.
.
(i)
Et moi
(a)
De
dit-il
,
Comment
(3)
Au nom
Qui
Je
il
défendrai.
il
leur va annoncer,
devait mourir et puis ressusciter.
de Dieu qui est père tout puissant
pour nous sauver, à mort
se voulut,
survente , et prie le qu'il
fais
Comme
(4)
me
,
ce qui était à venir
Que ne me
nuisent olerct a\
Car
en
était
il
si
Que jamais ne
Qui
M«il
là
ne
il
Ni comme
(6)
Aussitôt
il
il
M
«le
faux mots
naquit
t..
est
si
malheureux
i
us
.
lu
m. il m. h
tourne
deMii.
polit.
puissant lieu placé
c!e
mère
beiUOULI eu toutes .lai.vuiv ...
rtait Mil
(>)
Du bon
fut
livrer,
défende
guide et chef,
est
il
me
la tète
pari.
.
PRONOMS PERSONNELS.
I
G5
el, elh, lo, lui, le, régimes directs.
Mal
li
Quel
faran tug
li
plusor
veyran jovenet meschi
Comte de Poitiers
E
E
:
*.
Pus de chantar.
Jaufre venc ves lui corrent
troba l jasen estendut 2
.
ROMAS DE JaUFRE.
Si Falco d'Angieus
no lh secor 3.
'
Comte de Poitiers Pus de
:
«
chantar.
Karles partie se de sa compaynha, eanec ferir lo rei de
Tudelha,
aissi
que elh e
'lh caval
fendec per mieg4.
Philomen a
Alberguem lo
tôt
,
fol.
5g.
plan e gen^.
Comte de Poitiers En Alvernhe.
:
«
E
tug cels qui auzian lui
,
savieza e sobre lo respost de lui 6
se
.
meravilhavan sobre
Trad. du Nouv. Test. Luc,
(1)
Mal
lui feront tons les plusieurs
Qui
le
Et Jaufre vint vers lui courant
(3)
Si
Et trouva
le secourt.
Charles sépara soi de sa compagnie, et alla frapper
le
cheval
Hébergeons
le
tout uniment et gentement.
(5)
la
«
il
lui. »
le roi
de Tudèle
fendit par le milieu. »
Et tous ceux qui entendaient
réponse de
2, v. 47.
lui gissant étendu.
Foulque d'Anjou ne
de manière que lui et
(6)
c.
verront jouvencel mesquin.
(2)
(4)
la
»
lui s'émerveillaient sur la sagesse et sur
GRAMMAIRE
iGG
D EL DELH
,
DE LO
,
DE
,
LI
A EL, AELH,LI,LUI, ALI, A
E
teniun
ANE
,
DE LUI de lui
,
,
LUI, IL, ILL,
s'en tornec
Que non vendesson ad
«
31
rég.
,
à lui,
ïncl.
rég. ilîd.
Estout es se d'el lonjatz*.
Roman de Jaufre.
Lo message d'elh
«
RO
2. »
Philomena,
fol.
altre se a
son
43.
oc que de lo
fil
3. »
Acte de
E
la ley
de
li
168. Hist.
1
mot
du Languedoc,
pr.
t.
607.
II, col.
deguessan gardar4.
fort
La wobla Leycow.
Lo vescomte Frotard
«
de lui
ténia
li
recognog
lo castel
Acte de
Sels
11 35. Bosc,
Mém. pour
I'Hist.
Bernard de tôt lo mon Be
:
De
non
1
Et Estout
)
Le messager de
(3)
Que ne
Et
(4)
(5)
il<
«
de
«li-
,
fol.
Mos Comunals.
>•
non
à
si
lui très -fort
Le vicomte Frotard
»
33.
lui éloigné,
lui s'en retourna.
vendissent à antre
la loi
:
son
fils
cela
que de
lui tenaient. »
dussent panier.
lui reconnaît le
château d'Eysrnc qu'il tenait
lui. »
(6)
Ceux qui n'ont de
(7)
Jamais nul m. ni m- daigne craindre
De
(8) «
•
est soi
(a) «
>»
m'agrada.
lo rey de Fransa amatz, et ad elh respondetz,
I'hii.omena
(
III.
lui, ni sa moiller gardai:.
en après a lapostoli de Roma*.
il
t.
temer
cal
Garin d'Apchier
Tos temps
du Rouergue,
que non an de lui temoi-6.
Ja nuill marit
«
d'Eysena quel
5. »
F.11
l'apAtre de
lui
,
ni ia
tous lampe
Komc.
••
lui crainte.
femme
U
'"i
<1<
garder.
liante aimez,
et à lui
obéissez, il après ce
PRONOMS PERSONNELS.
«
Et adonc
167
Karles querelec se ad elh delh abbat de
Sorese et del abbat de Galhac et de trops d'autres, quar
no
vengutz a secors
li eran
de Narbona
al seti
Philomeka.
«
".
,
fol.
66.
Près se a clamar e baysar los pes de Rarle, contan ad
elh co
1
abbat e lh prior claustrier li avian tout elh moli 2.
Philomena,
Merce quier a mon companho
S' anc li fi tort, que lo m perdo 3
fol.
>,
41.
;
Comte de Poitiers Pas de
:
.
chantai
.
Obediensa deu portar
A motas gens qui vol amar
E conven li que sapcha far
,
;
Faigs avinens4.
Comte de Poitiers Pus vezem.
:
Lor segnor habandoneron non donant a
,
li
honor 5.
La HOBLA LtYCON.
Del vescomte
mo
senhor mi desplay
De Brunequelh
non playG.
tôt so qu'A lui
Bernard de tôt lo
moît
:
Be m'agrada.
(1) « Et alors Charles plaignit soi à lui de l'abbé de Sorese et de l'abbé de
Galhac
siège de
et
de plusieurs autres
,
parce qu'ils ne lui étaient venus à secours au
Narbonne.
(a) m Prit soi à crier et baiser les pieds de Charles
,
contant à lui
l'abbé et le prieur cloitrier lui avalent ôté le moulin. »
(3)
Si
(4)
mon compagnon
Merci demande à
oncques
lui Ht tort
,
qu'il le
me
;
pardonne.
Obéissance doit porter
A plusieurs gens
Et convient à
lui
,
qui veut aimer
que sache
;
faire
Faits avenants.
(5)
Leur seigneur abandonnèrent ne donnant
(6)
Dn
,
vicomte de Brunequel
De Brunequel
mon
seigneur,
tout ce qui à lui ne
plait.
à lui
me
honneur
déplaît
comment
,
,
,,
,
GRAMMAIRE ROMANE,
lG8
Mortz eravam tug, si Dieus no mûris,
Per qu'A lu y plac son cors en crotz estendre
Bern. d'Abriac
Col parpaillos q'a tan
Que
met
s
el
Be
:
natura
folla
fuoc per la clardat que il lutz*.
Folquet de Marseille Sitôt me soi.
:
Mas
que pert no ill par
cel
joia
Bertrand de Born Arai
:
Al semblan del
l'emperaire,
son arnes4.
carret' e
Gaucelm Faidit Al
:
E
fols qui trop es
D'aisso
que no ill taing
ELS, ELHS, IL, ILL, ILH
gart dieus de
'ls
semblan.
guardaire
Elias de Barjols
Aissi
sai eu.
quan lac près,
ill fetz tirar,
Sa
3.
rei Ties
Quan lac vencut
E
:
ii'ill
eUX
,
cove 5
.
Ben den hom.
,
ils
,
SlljetS.
mal e de pezansa
jn an ni erguelh ni bobansa*
Bertrand Carbonel Ter
:
(1)
Morts étions tous ,
si
Dieu ne
Comme le
papillon qui a tant folle nature
met an
feu par la clarté qui lui luit.
celui qui perd ne lui parait joie.
Mais
(4)
A la similitude du roi Thyois
Quand
I
i
lui
l'eut
et
loi .|ui
cela qui
les
Comme
il
l'eut pria
son harnois.
trop «st gttdkm
r.i
De
Ainsi
vaincu l'empereur,
tirer. (|u.md
lit
Sun char
(G)
mort
à lui plut
(3)
(5)
fiit
M
lui
importe
mvi» Dieu
espassar.
son corps en croix étendre.
Pour quoi
Qu'il se
1
volria.
de
ni lui convienr.
ni.il et tir
«
-lupin
Us n'ont ni orgueil ni luxe.
.
.
,
,
, ,
PRONOMS PERSONNELS.
169
De foras els lo van menar
Comenson a lo lapidar*.
Planch de Sant Esteve.
E
prezicon la gens, la nueg e
'1
dia,
Que non aion enveya ni talen
De nulla ren, mas ges elhs non an
E
E
sen,
devedon renou e raubaria,
hom
elhs fan lo, e d'elhs pren
la via 3
:
Il van disen qu'amors torna en biais 3
,
Berj*.
.
Garde D'un sirventes.
Poifs de la
de Ventadour
:
Quant
.
la fhelha.
Qu'ill se paisson e se van sejornan
E
vos enduratz fam, set, et ill stan4.
Bertrand de Born
Ma
:
Ara
sai en.
cant ilh peccavan e faczian malament,
Ilh eran mort e destruit e près de l'autra gent 5
.
La nobla Leycon.
els
,
elhs , los
E
no
li
,
eux
,
les
,
amdos,
no eossen 6
ls puesc tener
Que lus
l'autre
.
Comte de Poitiers
(1)
Deliors
Et prêchent
gent , la nuit et le jour r
,
Et défendent reniement
Et eux font
le
,
et
n'ont sens
ils
(4)
Qu'eux
(5)
Mais qnand
d'eux prend on
la voie.
ils
,
soif, et
péchaient
eux
les
puis tenir tous deux
Tu que l'un
l'autre
restent.
et faisaient
.Ils étaient tués et détruits et pris
Et ne
biais.
se repaissent et se vont reposant,
Et vous endurez faim
(6)
,
et volerie
vont disant qu'amour tourne en
Ils
Companho.
à le lapider.
la
Que n'aient envie ni désir
De nulle chose mais point
(3)
:
vont mener,
ils le
Commencent
(2)
régimes directs.
,
,
ne consent.
méchamment
de l'autre gent.
,
,
.
,
GRAMMAIRE ROMANE,
l~i>
Amicx, mostra m'isnelement
Los cavaliers car ieu
sai son
Per els desliurar de preison i
,
Roman de Jaufre.
E
perdon Dieu qu'ELs ten
E
en bailia*.
totz
Pons de la Garde
D'un
:
d'autrui joi los vei devinadors
Bern. de Ventadour
Doncx
E
dis Jaufre
,
Quant la
:
fuelha.
totz los veirai
,
poisas desliurar los ai;
Car no
taing
s
que vos los tengatz4.
Roman de
Que
sirventes.
3.
Jaufre.
de Babelonia li met en sa prison 5.
lo rey
La nobla Leycon.
d'eLS
,
d'eLHS
lor
,
DE LOR d'eUX ; ELS
A lor
,
,
à eux.
,
,
A ELS
A ELHS ,
,
leur, régimes indirects.
Per so devetz senher dieus per dreitura
d'els esser vers perdonans 6
,
,
A quasqun
.
Aimeri de Peguillan
:
S'icu
anc cbantei.
Pois part se d'els coichosament7.
RoMAIf DE JAL'FRE.
(i)
Ami montre moi promptement
,
Les chevaliers
Pour eux
,
car je
(a)
Et perdent Dieu qui
(3)
Et d'autrui joie
(4)
Alors
,
(5)
Que
(6)
Pour
dit
il
le roi
Jaufre
,
tous en puissance.
calomniateurs.
tous les verrai
eux
;
convient que vous les teniez.
de Babylouc
les
met en
cela devez, seigneur diru
A chacun d'eux être
(7)
suis
les tient
les vois
ht jmis délivrerai
Car non
ici
délivrer de prison,
,
sa prison.
par justice,
vrai pardonnant.
Puis sépare soi d'eux hâtivement.
,
,
,
PRONOMS PERSONNELS.
no
Qu'estiers nuls d'els
s'en poiran défendre
Bertrand de Born
«
171
,
.
Ar ven la.
:
Avetz fayt aitalh vengament d'elhs 2
Phii.omena
1
.
»
fol.
44.
Ni d'autra part no vazan entenden
Qu'aiso diga per doptansa de lor 3 .
Bertrand Carbonel
E
de mi
selhs qu'auran
Per espassar.
:
tort e peccat,
Ses falhimen, que no 'ls er perdonat,
Cayran
lains el foc difern arden4.
Romans
Foi.quet de
«
Qnan
:
lo
dons temps.
Comtec a Karle en quina manieyra avian
faytas lnrs
fassendas, ni co 'es era endevengut^.
Philomena
Car
ma
perda
fol.
79.
es razos qu'A els dueilla 6
Boniface Calto
E
,
qui per
:
.
S'ieu ai perdnt.
s'esmaya
els
Ni, a son tort, ad els fugir s'asaya,
Sieu no
l'aussisc,
jamais no jassa be:.
Boniface de Castellane
(r)
Qne même nul d'eux ne
(2)
Avez
(3)
Et d'autre part n'aillent entendant
(4)
Et ceux qui auront de moi tort et péché
Qne
s'en
:
Sitôt
no
m'es.
pourront défendre.
vengeance d'eux.
fait telle
ceci je dise
par crainte d'eux.
Sans manquement , vu que non à eux sera pardonné
Tomberont
léans au feu d'enfer ardent.
(5) «Il conta à Charles
comme
(6)
(
?)
en quelle manière
ils
avaient
lenr était arrivé. »
Car
ma
perte est raison qu'à
eux peine.
Et qui par eux s'effraye
E)
,
à son tort
Si je
ne
à
,
l'occis
,
eux
fuir s'essaye,
que jamais je ne
\
gisse bien.
fait
leurs affaires, et
,
.
GRAMMAIRE ROMANE,
\-l
«
,
,
,
E
plat/
,
l'arssevesque Turpi dix a Karle
ieu hi irey ad elhs
:
Seynher
,
se a vos
*
Philomewa
,
fol.
18.
Qu'a lor non platz donars ni messios,
Ni lor platz res que taigna a cortesia
Mas a lor platz quand ajoston l'argen».
Bertra>d du Puget
Lo mal quels fan perdona
:
De
Sirventcs.
lor 3 .
Plaitch de Saxt Estevz.
En Proenza tramet joi e salutz,
E mais de ben qu'ieu no vos sap retraire,
E fatz esfortz miraclas e vertutz
Car ieu lor man de so don non ai gaire4.
,
;
Berk. de Veictadour
:
Ben m'an perdut.
ELA, ELLA, ELHA, IL, ILH, ILL, LEI, LIEIS, L1EYS, elle
sujet.
Ieu am la plus debonaire
Del mon, mais que nu lia re;
Mas ela no marna
gaire 5
Bern. de Ventadour
(i) « Et l'archevêque
irai à
(2)
Turpiu
dit à
Charles
.
Amors qae
Seigneur,
eux. »
Qu'à eux ne
Ni
plait
donner ni largesse,
leur plait rien qui convienne à courtoisie
Mais
à
eux
plait
(3)
Le mal
(4)
En Provence je
quand amassent
qu'ils font
pardonne
il fais efforts,
leur.
transmets joie et saints
miracles
Car je leur envoie
J'aime
la
elle
«le
sais retracer
ri inei \eille\
;
ce dont je n'ai guercs.
plus drhotuiaii
Dm monde,
,
l'argent.
Et plus de bien que je ne vous en
(5)
:
:
|
plus qot nulle chose;
ne m'aime guère».
si
à
vos.
vous
plaît
,
je là
,
, ,
,
,
,
PRONOMS PERSONNELS.
Ane
eu, ni autre, no
il
mon
Ni ella no saup
Pierre Rogiers
173
o dis,
talent.
Per
:
far esbaadir.
Seigner, per crist no us sai dir,
Dis ELLa, ni
sai
on
se sia*.
RoMi.3 DE JAUFRE.
Mas un
Lo mal
sol jorn volgra cju'elha sentis
qu'ieu trai per lyeis sers e matis 3 .
Petrols De ben soi.
:
Il m'encolpet de
Don mi
tal
re
degra venir gTaz4.
Berîî.
de Yïstadocr
:
Conortz.
Qu'en aissi sap d'avinen far e dir
Ab pur plazer, tôt so qu'ix ditz ni
fai,
Corn no pot mal
5.
dire senes mentir
Arsacd de Marueil
hom
Ricx
Mas
me
sui s'ilh
:
Aissi col peis.
ten en gaug,
m
ieu no sai per que
viva
non a sonh6.
d'Orauge Un vers farai.
S'ilh enten e pueys
Ra.mba.ud
(1)
Oneqnes je , ni antre ne
,
Et
(2)
elle
mon
lai cela dis
désir.
Seigneur , par le Christ ne vons
Dit
(3)
ne sut
elle
,
ni ne sais
où
Mais nn senl jour voudrais
matins.
devrait venir gré.
Qu'ainsi sait agréablement faire et dire
Avec pur plaisir ,
tout ce
Qu'on ne peut mal
(6)
qu'elle sentit
elle soirs et
Elle m'inculpa de telle chose
Dont me
(5)
sais dire
elle soit.
Le mal que j'éprouve par
(4)
:
Puissant
dit et fait
homme suis si elle me tient en joie
Mais je ne
Si elle
qu elle
dire sans mentir.
sais
entend
pour quoi je vivrais
et
pois n'a soin.
,
,
.
.
,
GRAMMAIRE ROMANE,
1^4
Tan atendrai aman
Tro morrai nierceyan,
Pus ilh vol qu'aissi sia *
Blacas
Car ara
:
Lo
Et ill me, qu'ieu o
sai 2 .
Bern. de Ventadour
E
bel dous.
la bellasor,
:
Pos
me preiatz.
mieu viven,
no sui amaire;
Car ieu cre qu'iix a bon talen
Ves mi, segon mon veiaire 5
ho,
farai
Que
al
d'al re
.
H ambaud d'Orawge
m
Car so
Mon chant.
:
veda don mi det aondansa
Leis qu'es gaya, coites', e gen parlans4.
Kamiuid de \aqueiras Era m requier.
:
Com
O
que mos chans
bos,
sia
qui quel chan ni l'aprenha
Lieys de cui
No
fai
mas chansos
fas
semblan qu'en retenha 5
i> alcei.m Taidit
Com que.
.
:
(i)
Tant attendrai en aimant
Jusqu'à ce que je mourrai en criant merci
Puisqu'elle veut qu'ainsi soit,
(a)
Car j'aime
la
Et elle moi
(3)
Et
ferai cela
Vn que
plus belle
vu que je
,
,
à
le sais.
mon vivant
d'autre chose
M
sui-.
usant}
Car je crois qu'elle a bonne volonté
Envers moi
(4)
Car
cela
me
,
selon
mon
défend dout
avis.
me donna
Elle <|ui est ^:iie, courtoise
(5)
,
Comme que mon -liant soit
Ou qui» oublie le chante
<
i-l
I
Ile
"Ne
de qui
l'ait
je fais
e!
abondait-
bon,
!*.•
|
<•
lentement parlant.
{ • cnin
mes chansons
semblant qu'elle eu retienin
.
,
,
PRONOMS PERSONNELS.
Comme
Ton
ou régimes, avec ou sans prépositions,
sujets
disait et
1^5
Ton
écrivait indifféremment
:
Ela, ella, elha.
En
général
ilh.
Il,
ill,
Lei ,
leis
lieis
,
lyeis
,
lieys.
,
ces légères dissemblances provenaient
,
système d'orthographe que
adoptaient
les copistes
,
variétés de la prononciation modifiée selon les pays.
la, lei, leis, liets, la , elle, régime
Ane no la
vi et
am
la
fort
Comte de Poitiers
Cant ieu la eug ades
Adoncx la truep pus
trair
1
direct.
.
Farai
:
un vers.
per amia,
salvatg' e peiors.
Albertet En amor
:
truep.
m recre damar
Ges no
leis tan ni quan3.
Gaccelm Faidit Ara cove que.
:
En
Ni
E
non am mas liets cui amar
re
ja
sai e cre
que
lieys
aman morrai4.
Poits de la
Garde
:
Farai chanso.
(i)
Oncques ne
la vis et
(a)
Quant je
pense à -présent entraîner ponr amie
Alors
la
(3)
Point ne
(4)
En
la
aime
la fort,
trouve plus sauvage et pire.
me lasse
d'aimer elle tant ni quant.
rien je n'aime excepté elle
que aimer
Et jamais nul temps autre n'aimerai
Et
suelh.
nulh temps autra non amarai,
sais et crois qu'elle
ai
,
en aimant mourrai.
coutume
du
ou des
,
,
,
GRAMMAIRE ROMANE,
I7G
DELA d'eLHA DELLA DE
,
,
LI
,
,
DE LEI , d'eLLEI DE LEYS,
,
d'elleis, de lieys, d'elle y rég. indir.
A ELA AD ELHA
,
A
Quar
E
LEis
A ELLA
,
A
,
lieis
à
,
ILH ,
,
elle
,
LI
LEI
,
,
LIEIS
,
rég. indir.
us ditz oc, mielhs vos tenrez per
si
us ditz no
si
ILL
,
fi;
tenetz vostre cami ;
Quel cor delà a tan prim e volven
Que non es hom e sapchatz no us en men
Que ja en pogues aver amor segura
,
1
Guillaume Cabestaing
«
:
.
Assatz es dreilz.
El restituiria tôt so que avia avut d'elha 1
Philomena
,
.
»
fol 43.
Pero tan mi plai
Quan de
me
li
sove 3
.
Bern.de Ventadour Pos me.
:
Em
meraveill de lei , on es honors
que no
Beltatz e sens,
i
amors4.
sia
Gaucelm Faidit Tant
:
Car
(i)
Et
si
elle
si elle
vous
vous
dit oui
,
non
,
dit
Va qu'au cœur d'elle y
Que
Qui
(2) «
(3)
Il
n'est
j.miai-,
tu
Pourtant tant
d'elle
M
et
mieux vons tiendrez pour MMfflé
tenez votre chemin
a tant léger et
et sachez
BTOÎI amiiiir
«[in- il
il
sens, ijuc
changeant
.sûre.
avait eu d'elle. »
elle,
oè Ml
M
*"'•
J
;
que ne vous eu mens
me plait
me m.ii\ iint.
Et je m'émerveille
beauté
,
jn'it
restituerait imit
Quaud
(',)
homme
ai sofert.
liouiieut
amour.
,
;
,
.,
,
PRONOMS PERSONNELS.
Ma rasos
Mas
No
1JH
camja e vira,
ieu ges d'ellei no
Berx. de Textadocr
m vir
:
P
Bel m'es quan ea
vei.
pose mal dir de eeis, car no hi es 2.
Bers de Vestadour Ben m'an.
.
Qu'ieu d'elleis no
C'aissi fos
Com
:
m
loing ni
m
desvai
;
mia,
il
ieu l'ani totz jorns miels e
Elias de Barjols
mai 3
!
Una valenta.
:
No vuelh esser ni reis ni emperaire
Per que de lieis partis mon pessamen
No soi ben rix s ieu am ben finamen 4
,
;
,
Peyrols
Razon
e
Ben
:
!
dei chantar.
mandamen
Ai de lieis on m'aten
De
chanso
far gaia
5.
Gaucelm Faidit Bazon.
:
«
Ditas que hac Karles sas paraulas
va respondre 6
ad elha Orionda
,
»
.
Philomesa ,
(1)
Ma raison change et tourne
Mais je point
d'elle
ne
,
Ne puis mal dire d'elle
(3)
Que je
(4)
Comme je l'aime tous jours mieux et plus
Ne veux être ni roi ni empereur
,
parce qu'il n'y
ne m'éloigne ni
Qu'ainsi fût elle mienne
Ne
(5)
est.
me envais ;
,
!
,
Moyennant que
suis -je
Raison
et
J'ai d'elle
De
(6) « Dites
io3.
me tourne.
(2)
d'elle
fol.
d'elle séparasse
bien puissant
,
si
ma
pensée
,
;
j'aime bien tendrement
ï
commandement
où j'aspire
faire gaie
chanson.
que eut Charles
ces paroles à elle
,
Orionde
lui va répondrr..
12
li
,
,
GRAMMAIRE ROMANI-,
I78
E
ben e gen quar ad elha s'eschai
Que, sitôt ilh val pro, tos temps en valra mai'.
gart lo
,
Bertrand d'ALAMANON Molt m'es
:
grev.
humilmena.
Sueffra que ill serf a rescos
Pons de Capdueii. Ges per la.
:
E
tan la dopt e la reblan,
Que de
Ni
no
re
no
re
l'auze preyar,
'lh die ni
no
Gran
deman3.
'lh
Bern. de Ventadour
Quant
:
talen ai qu'un baisar
Li pogues tolre o emblar
E
si
erba,
^.
:
pueis s'en iraissia,
Volentiers lo li rendria4.
Peyrols
Amor blasmon,
Fola gens mas
,
:
Del seu
per non saber,
lei
non
es dans 5 .
Bern. de Ventadour
Un
:
Chantais no pot.
gai descort tramet lieis cui dezh-6.
Pons de Cafdueil
It)
tort.
Et garde
le
bien et gentemeut
Qne, quoique
lui vaille assez
:
Un gai descort.
,
car à elle
,
tous temps en vaudra davantage.
il
échoit
(a)
Souffre que je lui serve à cacheta humblement.
(3)
Et tant
la crains et la flatte
Que de
rien ne l'ose prier,
Ni rien ne
Crand
lui dis ni
désir j'ai
ne
lui
demande.
qu'un baiser
Lui pusse prendre ou voler
E si puis elle
Volontiers
(5)
rendrais.
le lui
Amour blâment
,
Foie gent, mais à
(G)
Un
:
s'en fâchait
par non savoir,
elle n'est
dommage.
gai descort je transmets à elle
que je
drsire.
,
,
,
PRONOMS PERSONNELS.
«
Per aquest do deu
inn
far ora
son aniversari a leïsi. Acte de 1090. Hist. du Languedoc
, fe. t. II
col.
,
Sos
homs
2 85.
plevitz e juratz
Serai ades, s'a leis platza.
Alphosse II, roi d'Aragox Per
mantas.
:
Qu'ades ses
lieis
die a lieis cochos mots;
Pois can la vei, no sai, tan l'am,
que dire 3.
Abjtacd
el as, elhas, ellas
,
Dajjiei.
les, sujet
:
Sols sui que.
las, régime
;
direct.
Anz
sostengra tan gran pena
Qu'elas nos feiran tan d'onor,
Qu'anz nos pregaran que nos
lor4.
Eers. de Vektadocr
Amicx Bernard.
:
Las très dompnas a cui eu
te presen,
Car elhas très valon ben
dautras
ceiU.
Folquet de Marseille Tan
m'abellis.
;
E se
ellas son en obeziensa
Ieu sui
sai fors
qui 'n trac penedenza°.
Blacasset
(1) «
(2)
Pour
ce
don
doit faire
Son homme ple ge
T
Serai toujours,
si
:
S* el
on son anniversaire
mais d'amor.
à
elle. »
et juré
à elle plaît.
Que
(3)
toujours sans elle dis à elle
rapides mots ;
Puis quand la vois ne
sais , tant l'aime,
,
(4)
Mais supporterais si grande
peine
Quelles nous feraient tant
d'honneur,
Qn'avant à nous prieraient
que nous à'
(5)
Les trois dames à qui
je
(6)
Et
que
Car
elles trois valent
si elles
te
dire.
elles.
présente
bien d'autres cent.
sont en obédience
Je sois ça dehors qui eu
traîne péniten.
e
12.
,
GRAMMAIRE ROMANE,
l8o
C aissi com
En
las suelh captener
las descaptenrai 1 .
Bern. de Ventadour Quan vei la landeta.
aissi
:
de lor, lor, d'elles, leur; a lor, lor, à
elles,
régimes indirects.
Per qu'ieu
E
serai a las
hom
no cug
donas salvatge,
que jamais chan de lor 2
Ai.bertet
:
En aiuor
.
truep.
Bernartz, so es desavinen
Que dompnas preguen anz cove
Qu'om las prec e lor clam merce 3
;
Berx. dk Ventadour
se, il, lui,
eux,
elle, ils,
Sing.
Mas
sitj.
à
si,
No
ja
de se, de
nulh temps,
si
no
1
Totas
suj.
las
Que ben
si
se vol entendre
dopt e
(a)
comme les ai coutume
De même les désobéirai,
serai
Bernard
Qm-
cl.
lr.
|
|>i
•
iciit
i.-
1
le \
Toutes
\
11
ilii.ii
lr-,
1
.
:
Quan
je
ri
;
li
.
obéir
chante
d'elles.
.m contraire convient
m
ri
ii-
nui.
si
ne
i.iitis il
ijue bicu sais
le elle
les
,
veut
;
si
je
\
i\ ;iis
mille ans
ciiteliilic.
mein.is
£01 semblables
4.
m'ai.
vei la laudita.
inconvenant
Mais jamais en aucun temps
\c
(5)
c'est
unes
Qn'oa
(4)
,
son 5
aux dames sauvage
Et ne cuide ou nue jamais
(3)
no
mescre,
las
Qnainsi
Pour qnoi je
Sitôt
:
sai qu'atretals se
Bern. de Ventadour
( i )
de soi;
vivia mil ans,
Poks de la Garde
Plur.
si,
soi, régimes indirects.
y dirai,
lo
.
Bernartz.
elles, se, soi, sujets;
se, si, se, soi, régimes directs;
a se, a
Amicx
:
elles lOBfc
,
1
PRONOMS PERSONNELS.
S.
rég. dir.
Ben
es fols qui
en vos se
Bern. de Ventadour
Que
fia
.
Tuit selhs.
:
qui autrui vol encolpar
Dregs es que
si
sapcha guardar 2
Berh. de Vestidocr
Pero tan
fort si fai
:
auzii-3.
Gaucelm Faidit Ben
:
El serventz
.
Pus mos coratges.
temer
Qu'ieu no l'aus vezer ni
Rég. ind.
1
f
a amors.
l'estrein e l'enbrassa
que non a de se poder4.
Si
Rojiaj de Jaufre.
Mas
dieus vos a mandatz a se venir 5.
Aimeri de Bet-lixoi
:
Ailas
!
per que.
Que quant vei la bella
Que m soli' acuelhir,
Aras no m'apella
Ni
m fai a si venir 6.
Bers. de Vestadocr
Per cui
P. rég. dir.
si
:
Bernard n'Auriac
(i)
Bien
(a)
Qne qni autrui
(3)
Pourtant
est fon
qni en vous se
fie.
vent inculper
Droit est qne se sache garder.
si
Qne je ne
(4)
Le servant
fort se fait craindre
l'ose voir ni onir.
l'étreint et l'embrasse
Tellement qne n'a de
soi
pouvoir.
(5)
Mais Dieu vous a mandés à soi venir.
(6)
Que quant vois la belle
Qni me avait coutume accueillir,
Maintenant ne m'apelle
Ni me
(7)
fait
à soi venir.
Par qni se sauvent
Lanquan vei
salvon peccador7.
les
péchenrs.
:
Be
volria.
la fnelha.
8
,
1
GRAMMAIRE ROMANE,
#>.
Et quan
E
Se
tolz despoillatz se son....
son se mes de genoillos
Roman de Jaufre.
l
.
employé pour a se en régime
est quelquefois
indi-
rect.
Que
toit
rompon
lor vestiduras^.
s
Roman
Souvent
avec
dans un sens neutre et impersonnel
est pris
il
de Jaufre.
les verbes.
Queque
m comandetz a faire
Farai qu'en
aissi se
cove 3
Bern. de Vehtadour
«
Endevenc
que Thomas
se
ajustet
Quelquefois
signifie
il
je traiterai
on
un
jor sos
de ce pronom
y,
i,
m, à
Quoique en
,
et
lui,
à eux, à
elle,
ne dérivés d'iNDE,
ne dussent remplacer
le
à
pourtant usage au singulier
Et quand tous dépouillés se
(i)
et i, y,
et
ou
Que
(3)
Qnoiquc me
(4)
«
Arriva
il
rjtie
I
C(>niiii;m<lie7. à fain-.
il
con\i<ni.
1111
dériqu'ils
romane en
sont....
humas assembla
m,
au pluriel, au masculin
tous déchirent à soi leurs vêtements
Ferai vu qu'ainsi
en:
pronom qu'autant
Et sont soi mis à genoux.
(2)
38.
elles, y.
désigneraient les choses inanimées, la langue
fait
compayfol.
indéfini.
d'elle, d'elles,
,
es.
donnerai des exemples
j'en
;
en, ne, de lui, d'eux
vés d'iBi
.
Amors, que vos
Philomena,
llllOS4. »
quand
:
jour ses compagnons.
,
;
,
,
,
PRONOMS PERSONNELS.
et
au féminin, pour désigner
lieu des
l83
personnes; et
les
ils
pronoms même.
en, ne, 'n,
E mos
Sog.
cor
li
n', en.
perdona
Car tan
la sai belh' e
Que
li
tut
mal
;
bona
mn son bon».
Berjï de Veîttadour
.
Mon
coratge no
Ans en durmen me
s pot partir
:
Bes m'es qaan en
de vos ;
mantas sazos
vir
Qu'ieu joc e ri ab vos, e ?ï sui jauzire 2
Arnaud de Marceil Aissi com selh.
.
:
m dig en rizen
E
«
Amicx
«
E
faitz
,
a vos
:
mi ren
en so que us plaiaS.
Gaccelm FAroiT Re m platz.
:
Quecx
cuiatz bon' amig' aver,
Sol so
quEN
Que
veiretz
'1
cuiars fa
Si sens
no
Et
mon cœnr
Car tant
Que
(a)
lai
savi cazer,
Va
(3)
que
vous ,
et
fois
,
en ce qui vous
plaît.
Quiconque croyez bonne amie avoir,
Seulement ce qu'en verrez en croyez
Si «eus
ne
no
soi.
fait le
le déclare.
,
en suis jouissant.
me dit en riant :
Ami à vous me rends
Vu que imaginer
Ieu
de vous;
tourne maintes
je joue et ris avec
« Et faites
(4)
me
Et
«
:
sont bons.
se peut séparer
Aîns en dormant
4.
Vieux
bonne
maux m'en
Mon cœur ne
le
pardonne;
la sais belle et
tous les
ne crezetz
lo déclara
Gavaudah
(i)
tiennent
sage tomber
;
vei.
*
,
1
GRAMMAIRE ROMANE,
84
Pcr merce prec
Plur.
Chascus per
amadors
als
cossir e pes
si
Del segle , com es enveios
E quan pauc Ni
a de cortes
de Ventadour
Berit.
».
Ja mos chantars.
:
Qu'una 'n sai qu'es de las melhors
La meiller qu'anc dieus fezes*.
Bern. de Ventadour
E
per domnas
A
nianht
E
E
ai
despendre lo sien;
ne vist amat ses dar,
mal volgut ab molt donar 3
Guillaume Adhemar
«
Cant los ausiro
pietat4.
Ieu
.
ai ja.
,
Philomewa,
»
i
Be
m
à
,
à
lui ,
pois ieu
li
sui veraia,
y
,
E
Sing.
,
me
taing q'el
s
i
Par merci
je prie les
près lor ne
fol. 6.
elle , etc.
sia verais^.
Comtesse de Die
(i)
:
plorar
ni
cridar
aissi
cliantars.
ieu
ai ja vist
hom
Ja mos
:
Ab joi et
:
ab joven.
amants
Que chacun par soi considère et pense
Dn siècle comme il est envieux
,
,
Et combien peu en y a de conrtois.
(a)
Qu'une en
sais
La meilleure
(3)
Et pour dames
A
maint
Et j'en
Kl
(4) »
(5)
mal
Qnand
Et
otilti
lui
|.-
il
lit.
dépenser
le
avec
lui
sien;
nai donner,
lu
.mi
<
; >
1
iloimei
1
les ouïrent .luisi
Bien à
Dieu
moi
vu aime
|>ui-.'|n>
des meilleures
est
déjà mi
ai
homme
.ii
\
qui
cjuc jam.ii.s
1
1
i.
i
et plaarar, prit leor
suis vraie,
cou vient
qu'il
me
soit
1
1
.ii.
en pitié.
PROXOMS
Sixg.
«
Matran.... va
Pf!RSO.\\.
i
transmetre message que
li
li
85
retes sa
respondre que elh no
la y
que no la y retria mais lo ereator del
mon la y avia touta que li donec voluntat e cor e sen
de bateyar et elh la y avia donada per que no la y
molher
e Karles va
,
li
avia touta , per
,
,
,
retria
1
,
»
.
Phtloslesa
fol.
,
94.
non ven a plazer
jamais no lo y dirais
Pos.... a lei
Qu ieu Tarn,
Berw. de Vestadocr
:
Quan
vei la laadeta.
Domna, no puesc de vos lauzar mentir,
Que tôt lo bes hi es qu'en puesc hom dir3.
Berexger de Palasol
Plir.
Per qu'ieu
Et
serai a las
donas
Aital doua.
:
salvatge....
aussat lur pretz e lur valor ;
ai
Aras no y truep mas destric e dampnatge ;
Gardatz
dei
si
hueimay chantar d amorS.
Albertet
Quelquefois
tion d'autres
(i) « Matran....
et
les
cœur
et sens
du
que
tels
lui transmettre
Charles va lui répondre que
rendrait, mais le créateur
et
truep.
pronoms personnels reçoivent
pronoms,
Ta
En amor
:
ne
il
il
message pourquoi
la lui avait prise
du monde
baptiser , et
eis, >iezeys, etc.,
,
la lui avait
donnée ,
Puisque.... à elle
Que je
(3)
Dame ne pnis de
,
Va
(4)
ne vient à
l'aime, jamais
que tout
le
ne
c'est
plaisir
le lui dirai.
vous louer mentir,
bien y est qu'en pent
C'est
pourquoi
Et
haussé leur prix et leur valeur ;
ai
serai
aux dames
Ores n'y trouve que chagrin
Regardez
si
je dois
et
on
dire.
sauvage....
dommage
femme,
pourquoi ne
la lui
qui lui donna volonté
rendrait.
(a)
altres.
lui retenait sa
c'est
la lui avait prise,
l'adjonc-
;
désormais chanter d'amour.
pourquoi ne
la lui
.
,
GRAMMAIRE ROMANE,
l86
même
,
autres;
de ces pronoms adjoints
et l'effet
communiquer aux pronoms personnels une
est
force explé-
tive qui ajoute à l'affirmation individuelle.
m tolh
M'enfoletis e
Sing.
mon
si
albir
Qu'aver non puesc de mi eys retenensa
Giraud le Roux
:
Quelh
eis dieus, senes fallida,
de
fetz
sa eissa beutatz 2 .
Guillaume de Cabestaing
C'om
coill
Ab quEL
»
A lei de bon.
La
:
Aissi
com
cel.
maintas vetz los balais
mezeis se balaya 3.
Comtesse de Die Ab joi.
:
De se mezeis nos fe do,
Quan venc nostres tortz delir4.
Folquet de Marseille
Plur.
Hueimais.
:
Vill ves elhs eys, vil ves segle e ves
Durand de Carpentras Un
:
E
Dieu 5.
sirventes.
son ves els mezeis trachor
Li rie malvat , per quels azir 6
Folquet de Romans Tornat
.
:
(i)
Elle m'affole et m'ôle tellement
Qu'avoir ne puis de
(a)
Que
La
(3)
lui
fit
-même Dieu,
sans
ma
es.
pensée
retenue.
manquement,
de sa propre beauté.
Qu'bomme
cueille
maintes
Avec quoi lui-même
(4)
moi-même
De soi-même nous
fois les
verges
se fouette.
fit
Qu.ukI vini nos torts
don
effacer.
envers eux - m< 'mu «.
"Vils
(6)
Et sont envers eux- mêun-s
Les puissants méchant»
,
,
envers
vils
(5)
le siècle et
envers Dieu.
ti;iiii<
c'est
pourquoi
les hais.
de
,
PRONOMS
PERSOIîiNELS.
Le pronom indéterminé altre,
pronoms personnels nos
87
1
seulement aux
se joint
vos.
et
« Et afermi que mays valh Mahomet que ton Xrist loqual
Phhomeha, fol. 83.
vos autres adoratz 1 .»
«
La regina va
lor dir
Qui
:
vos autres 2
etz ni qualhs
Philome^a,
Tels sont
les
pronoms personnels de
mais ce que j'en
?
64.
langue romane ;
la
imparfait
ai dit serait
fol.
je
si
,
ne
faisais
connaître que plusieurs de ces pronoms deviennent sou-
vent affixes
,
ou intérieure
tion
,
c'est-à-dire qu'ils perdent leur voyelle finale
et qu'après cette
,
sont attachés
ils
,
apocope ou cette contrac-
fixés au mot qui
m,
Ainsi,
représentent
t,
me an
,
No
M.
confondre dans
les
sai
te
,
,
la
se
,
en quai gniza
m
,
si
ns,
us,
,
nos ,
vos.
fui natz 3
Comte de Poitiers
:
Farai
,
et
prononciation.
s,
ti
précède
une voyelle, de
qui presque toujours est terminé par
manière qu'on doit
les
on
.
vers.
m destreignetz domna vos et amors
Quamar no us aus ni no m'en puesc estraire...
Donc ben sui fols, quar no m recre
D'amar lieys, quar be m par folhors4,
Si
(1)
«
,
Et aflîrme que plus vaut
,
Mahomet que ton
Christ lequel tous autres
adorez. »
(2) «
La reine va leur
dire
:
Qui
êtes et quels
(3)
Je ne sais en quelle guise je fus né.
(4)
Ainsi
me
pressez,
dame, vous
et
amour,
Qu'aimer ne vous ose ni ne m'en puis
Donc
bien suis
D'aimer
fol
elle, car
,
puisque ne
bien
me
vous antres
me
détacher....
lasse
parait folie,
? -
I
G R A M M A I R T. ROMANE,
88
Pus autre bes no m n'esdeve
M.
Arnaud de Marueil
No m
meravill de s'amor,
si
m
m
:
Ben m'an perdut.
D'amar no t defes^.
T.
Arnaud
Per
de Marueil
En mon cor.
:
tem, amors, que tu m'enjans4.
aisso t
Gaucelm Faidit
Be
m plaseria mays,
si
:
Pel messatgier.
t volias batheyar 5
Puilomena
Que
Per
Ab
si
en
faisait, le
»
.
fol.
83.
nuill plai,
no t retenha 6
comme
Se servant du t
,
ges lai,
Pierre d'Auvergne
qu'il
destreignetz.
ten près 2 .
Bernard de Ventadour
«
*.
Si
:
.
:
Rossinhols.
affixe, et jouant
troubadour Cadenet
fit
sur l'usage
des vers très-
agréables.
Très letras de l'ABC
Aprendetz, plus no us deman
:
A, M, T; car atretan
Voion dire com am te?.
Cadenet Amors
:
(i)
Puisque antre bien ne
(a)
Ne m'émerveille
(3)
D'aimer ne
(4)
Pour
(5) « Bien
(6)
Que nullement
Avec
(7)
me
soi
!à
amoni , que tu me engeignes.
,
traité,
ne
te retienne.
Trois I.mi.n de
l'ABC
Apprenez, plu» ne vous demande
A, M,T;caraui..ut
Veulent dire comme j'aime
er.
tient pris.
te défends.
plairait plus, si te voulais baptiser. »
Par aucun
cum
revient.
de son amour, tellement
ceci te crains,
me
me eu
e
toi.
:
,,
PRONOMS PERSONNELS.
Bona domna, tan vos am finamen,
Mos coratges no s pot partir de vos
S.
Arbaud de Maeceix.
:
Aissi
1
*.
com
seBi.
Mas amors qu'es en mi enclausa
No s pot cobrir ne celar^.
Berjt. de
Per
far
Vestadoijr
mos
esbaudir
:
Amors que vos
es.
vezis
Que s fan irat car ieu chan,
Non mudarai deserenan 3
.
Pierre Rogiers
Lo jorn que
NS.
xs ac
:
Per
far esbandir.
amor amdos
eletz4.
Rambaud de Vaqueir as Non
:
So xs retrazon
Gavacdaï
US.
«
Ni us en vedarem 6.
puesc saber.
auctor-5.
li
le Vieux.
:
Un vers.
»
Actes de 960. Ms. de Colbert.
Per que us vulhetz mètre monja :
Comte de Poitiers
:
?
Farai c'uansoneta.
Aissi us fetz dieus avinen e ses par
Que
res
no us
falh
que us deia ben
Pistoleta
(1)
Bonne dame,
tant vous aime
Que mon cœur ue
(2)
Mais l'amour qui
Ne
(3)
se
Pour
Qui
Ne
se
est
Ar
estai* 8.
agues.
parement
peut séparer de vous.
en moi enclose
peut couvrir ni celer.
faire
esbandir mes voisins
se font tristes parce
que
je
cbante
changerai dorénavant.
(4)
Le jour que nous eut amour tons deux
(5)
Ceci nous retracent les auteurs.
(6) «
:
élus.
Ni vous en empêcherons. »
(7)
Pourquoi vous voulez mettre none
(8)
Tellement vous
Que
fit
Dieu agréable
?
et sans pareille
rien ne vous fauit qui vous doive bien être.
89
,
1
GRAMMAIRE ROMANI!,
Tolre no m podetz que no us am
90
Neys
ieu e vos o voliam r.
Arnaud de Maki nr. Totas
s'
bonas.
:
Amors merce us prec que us prenga
De me que us am e us servis 2
,
.
Giraud le Roux
:
Amors
Quelques langues ont des pronoms
sont pas de la
même
mi.
affîxes
pronoms
nature. Ces
,
mais
affîxes
ils
ne
formés
,
par des contractions ou des apocopes de pronoms person-
aux substantifs, y transportent
nels, et s'attachant
du pronom
possessif;
au
que
lieu
les
langue romane ne perdent jamais
pronoms
affîxes
caractère de
le
l'effet
de
la
la
per-
les
pro-
sonnalité.
Les manuscrits romans offrent ordinairement
noms
confondus avec
affîxes
pensé toutefois que, dans
convenable de
les
les citations
détacher
comme
l'impression
ils
mot qui
le
en
:
l'être
quefois ces
sions
pronoms
beaucoup nuire
affîxes se
précède;
imprimées,
effet, les
doivent
tion, ce serait donner aux lecteurs
et sur- tout ce serait
les
dans
la
prononcia-
un embarras
(1)
Oter ne
Mi m<:
(2)
si
me pouvez que
moi
et
vous
le
à la clarté; car quel-
et
si
les discerner.
M vous ;iime,
voulions.
Amour, merci vou* prie
De moi qui vous aime e»
(M
inulilf,
rencontrent avec des
ou contractions d'autres mots,
presque impossible de
était
confondre dans
on ne
pas tous ces mots qui ont subi des altérations,
drait
il
n,u>
\<»u» sers.
j'ai
|i. nu.
il
éli-
séparait
devien-
PRONOMS PERSONNELS.
Ainsi pour
I9I
:
m
Sieus play rendetz
salut.
Saisi finamen coyeus ara.
J'ai
dû
écrire
:
Sieus play rendetz
m
salut.
Saisi finamen co ye us am.
Signifiant
:
Si ieu
vos play rendetz mi
salut
Arnaud de Marueil Doua
:
1
.
genser.
com ieu vos am 2.
Arnaud de Marueil Dona sel que.
Saisi finamen
:
Parmi
peut-être
les
pronoms
les
pronoms personnels qui
afïixes
quefois confondus avec
admettant que nol
mais
comme
no 6L
et
il
et
no ,
etc.
est plus
par
est quelquefois
le
Si je
(a)
Si aussi
se trouvent quel-
comme nol nols en
,
,
la seule
aphérèse
,
j'ai
cru
système des pronoms affixes, ce
un système plus
afhxe pour ne
vous plais rendez moi
(1)
dû comprendre
vraisemblable qu'ils représentent
qui pouvait être expliqué par
N
j'aurais
nols représentent no lo, no los,
no 6ls au moyen de
inutile d'expliquer,
,
,
salut.
purement comme je vous aime.
en.
simple.
,
,
GRAMMAIRE RO
ICp
AI
A N
-
I
PRONOMS POSSESSIFS.
Quand
les
pronoms
substantif auquel
de
l'article ni
sont places devant
possessifs
se rapportent
ils
le
sans être précédés ni
,
de tout autre signe démonstratif,
faut les
il
traduire par
Mon,
Ma,
Au
contraire
s'ils
,
ton, son, etc.
ta,
etc.
sont précédés de
autre signe démonstratif,
fient
sa,
comme
ou de tout
l'article
ce, un, etc.,
ils
signi-
:
Le mien
La mienne
ce tien
,
Parfois
ils
un sien
une sienne
etc.
,
cette tienne
,
,
sont simples adjectifs
,
et
on
,
etc.
les traduit
:
sien
Mien
tien
etc.
tienne,
sienne,
Mienne,
Me.
,
,
,
1
I
M
I
\
1\.
SINGULIER.
Suj.
Mos, mieus, meus,
ma, mieua,
Nostres
nostra.
ma, mieua,
Rég. Mon, mieu, ineu,
ini.i.
inia.
nostra.
Nostre,
PLURIEL.
Suj.
i;,,..
Mos, miei, mei, meu, meus,
mas, mimas. mÎM.
Nostres,
BOStTM,
Mot* miens, meus,
mas, mieuas, mias.
Wtivs.
nosti.is.
,
PRONOMS POSSESSIFS.
mos, miels, meus,
mon ;
IO,3
nostres, nôtre,
suj.
Qu'en vos es totz mos cors joinhs et aders....
Donc, s' aissi muer, que m val mos bos espers *
Sing. suj.
Arsacd
de
Marie il
:
L'ensenhainentz.
Ane non agui de mi poder
Ni no fui mxeus deslor en sai
Bern. de Vïntadoir
Car
:
meus dans vostres er eisamen^.
lo
Folqcet de Marseille
E
3.
Quan vei la laruleta.
Tan
:
m'abellis.
ja per el nostre secret
Non
er saubutî.
Comte de Poitiers En Alvernhe.
:
mon mieu meu mon nostre
,
,
Sing. rég.
Si
;
,
de mon
joi
me vai
l'azire 5.
Berx. de Vektadour
al
:
:
Farai
Qu'en vous
Donc
,
si
est tout
mon
Oncques n'eus de moi pouvoir,
Ni ne
fus
(3)
Car
mien dommage vôtre
(4)
Et jamais par
Ne
(5)
Si
mien
d'alors
lui
en
:
Tan
7.
m'abellis.
mon bon espoir ?
cà.
sera également.
notre secret
sera su.
de
ma joie
il
me va enquérant,
mon coeur je ne le haïsse.
Qu'au-dedans en
(6)
Médecin chercherai au mien chagrin.
(7)
Et à
mon dommage
a.
vers.
coeur joint et adhérent...
meurs , que me vaut
ainsi je
{2)
le
un
meu dan vezon trop soptilmen
al
Folqcet de Marseille
(1)
Lonc temps
mieu albh-6.
Comte de Poitiers
Et
rég.
,
queren,
Qu'ens en mon cor no
Metge querrai
nôtre
,
voient trop subtilement.
i3
?
,
I
GRAMMAIRE ROMANE,
f)4
Que
Sing. rég.
per lo nostre salvamen
Prezes en cros mort e dolor
*.
Pierre d'Auvergne
De
suj.
E
amor son
fin'
Il a
i
nôtres,
j'ornai*.
moni) de Toulouse
:
De
lin'
amor.
Or sachon ben miey hom e miey baron,
Engles Norman Pyectavin e Gascon 3
,
,
Richard
'1
«Si
mieus règnes
ministre combatessan4.
fos
,
I
er
,
suj.
mei pessamen
tuit
mei désir e mei meillor
P.
Bella m'es.
mes ; nostre,
miei, mei, mieu, meu,
Plur.
:
roi d'Angleterre
:
.
Ja nuls hom.
d'aquest mont, certas
li
mieu
»
Trad. du Nouv. Testament
Joban.
:
c.
i8, v. 36.
Qu'irem aventura cercar,
esta cort non venon ;
Pus ves qu'en
Que nostre
A
mal car
,
cavalier so tienon
lor es tant tardatz s .
Roman de Jaufre.
Qui pour
j[i)
le
notre sauvement
mort
Pris en croix
et
douleur,
(a)
De pure amour
sont tous mes pensers
Et mes désirs
mes meilleures journées.
(3)
Maintenant sachent bien mes hommes
et
Anglais, Normands, Poitevins,
(4) «
traient.
(5)
Si le
mieu règne
fût
et
et
mes barons
Gascons.
de ce monde, certes
les
miens ministres combat-
»
Que nous
irons aventure chercher.
Puis que vois qu'en cette cour ne virinn
Vu
\
que
mal
,
BM
chevaliers cria tiennent
parer que leur est l.mt
lai
ni
;
,
,
,
,
PRONOMS POSSESSIFS.
ICp
mos, mieus, meus, mes ; nostres nôtres,
,
Ab pauc no m rompei mos
E mos arnetz
Plur. rég.
1
rég.
corretz
.
Comte de Poitiers En Alvernhe.
:
Ne non es dreiz de mos amies me plangna
C'a mon secors rei mos parens venir*.
Frédïric
III,
roi de Sicile
E no y esgart los meus neletz
E retorna -m'als camis dretz 3
Folquet de Marseille
:
:
Ges per guerra.
.
Senher Dieu.
Senhors per los wostres peccatz
,
Creis la forsa dels Sarrasis4.
Gavacdas le vieux Senhors
:
per
ma, mieua, mia, ma; nostra, nôtre,
Fém.
suj.
Guerra
m platz
Amors
e
,
sitôt
ma domna
guerra
Donc
la
ma non
mieua
sujets.
m fan
tôt l'an 5.
Bertrand de Born
«
los.
:
Guerra
m platz.
fes totas aquestas causas 6 . »
Trad. des Actes des Apôtres.
(i)
A peu ne me rompis
mes courroies
Et mes harnois.
(2)
Ni
(3)
que de mes amis me plaigne
n'est droit
A u qu'à
mon
secours vois mes parents venir.
Et n'y regarde
les
miens péchés
Et retourne moi aux chemins droits.
(4)
Seigneur, par les nôtres péchés
Croit la force des Sarrasins.
(5)
(6) «
Guerre
me
Amour
et
Donc
la
plaît
,
quoique guerre
ma dame
me
font
toute l'année.
mienne main ne
fit
toutes ces choses
? »
il
GRAMMAIRE ROMANE,
I96
Fém.
C'aissi fos
suj.
Com
mia
il
,
ieu l'am totz jorns miels e mai
Elias de l'un.n-
«
E
nostra».
la heretat sera
Fém. rég.
S'ieu
ma
:
Luc,
Neguns
Cena4.
20, v. 14.
c.
:
Farai chansonetta.
que eran apellat no tastaran
Trad. du
»
Quant
la
ieu
Nouv Testament Luc
:
Philomena
,
E
mas cansos
me semblo
:
«Las mieuas fedas auzon
,
nôtres ,
sirventes
la
mieua votz 8
Trad. du Nouv. Testament
Comme je l'aime
(5)
Si je
Aucun
tous jours mieux et plus
(7)
ma bonne dame
7.
Joban.
:
m lau.
»
c.
10
,
v. 27.
»'
la
!
»
aime.
d'iceux qui étaient appelés ne goûteront le mien repas. »
Quand
I
(6) «
.
SUJ.
Qu'ainsi fût elle mienne,
(2) « Et l'hérédité sera nôtre.
(4) «
v. 24.
»
:
(3)
,
Conort.
Rambaud de Vaqueiras D'amor no
(1)
14
fol. 5.
MAS, MIEUAS, MIAS, mes ; NOSTRAS
suj.
mieua
la
c.
mi don sobrepren
Quant aurem ausida nostra messa6.
Plur.
,
mia forfaituraS.
Bern. de Ventadour
«
!
ma bona dompna am3.
d'aycels
De
*
valenta.
nostra, nôtre, régime.
;
Comte de Poitiers
«
Una
»
Trad. du Nouv. Testament
ma, mieua, mia,
:
je
ma dame surprends
mienne
Quand aurons
forfaiture.
oui notre messe. »
Et mes chansons
me
scuiblcut sirventes.
(8) « Les mienne» brebis oyent la
mienne vois.
,
,
,
PHONOMS POSSESSIFS.
E
Plur.suj.
mias sion
amors
tais
1
Geoffroi Rudel
No
sai
Que
I97
.
Pro
:
ai del.
quora mais la veyrai,
tan son nostras terras luenh a
Geoffroi Rcdel
Lanqaan
:
li
.
jorn.
mas, mieuas, mias, mes ; nostras, nôtres
Plur. rég.
Lcys de cui
No
fai
fas
rég.
mas chansos
semblan qu'en retenhaS.
Com que mos chans
Gatjcei-m Faidit
Quar denha sufrir
Qu'ieu
,
:
ni
'
plai
1
en mas chansos ;
la laus
Del sobre gran gaug qu'en
ai
M'es complitz lo guazardos4.
Bérexger de Palasol
«
En
maniera creires
cal
«
A
Aital dona.
mieuas paraulas 5.
las
Trad. du Nouv. Testament
nerai
:
:
Johaw.
c.
5
,
»
v. 47.
zo que tratten las nostras fazendas per concili gêDOCTRIÎCE DES VaUDOIS.
6. a
(1)
Et miennes soient
(a)
Je ne
(3)
Elle de qui je
Vu
sais
que tant sont nos
Ne fait
Car
(4)
fais
amours,
la verrai
terres loin.
mes chansons
semblant qu'elle en retienne.
elle
Que je
Du
telles
quand plus
daigne souffrir
la
loue en
et
il
lui plaît
mes chansons ;
très-grand plaisir que j'en
ai
A moi est accomplie la récompense.
(5)
«
(6)
«
En
quelle manière vous croirez les miennes paroles. »
A ce
que nous
traitions les nôtres affaires
par concile général.
,
GRAMMAIRE ROMANE,
I98
2
e
MASCULIN.
PERS.
FEMININ.
SINGULIER.
Su*.
Rég.
Tos, tieus, teus,
ta, tieua, tua.
Vostres,
vostra.
Ton,
ta, tieua, tua.
tieu, teu,
Vostre,
vostra.
PLURIEL.
Suj.
Tiei, tei, tieu, teu,
Vostre,
vostra s.
Rég.
Tos, tieus, teus,
tas, tieuas, tuas.
Vostres
vostras.
tas, tieuas, tuas.
tos, tieus, teus, ton, tien; vostres, vôtre,
Ieu soi tos
Sing. suj.
filhs,
mos
e tu
Folquet de Makseiixe
paire
:
».
Seuher Dien.
A nos venha lo teus rcgnatz 2
.
Oraison Dominicale.
Dona, genser que no
Per que soven planh
sai dir,
e sospir
Est vostre amicx bos e corals;
Assatz podetz entendre cals 3
Arnaud de Marueil Dona
.
:
(1)
Je snïs ton
(a)
A
(3)
Dame
fils, et toi
nous advienne
l'r.ni
Ce
,
mon
le tien
père.
règne.
plus gente que je ne sais dire
qui souvent plaint et soupire
votre ami
bon
et HDÉflila
Asses pouvez entendre
<\\\<\.
;
,
genser.
sujets.
.
PRONOMS POSSESSIFS.
E si us play m retener,
199
t
Sing. sur.
Sui vostres, senes engan,
E
vostres
no us plazia
si
,
Bérexger de Palasol
ton tieu teu
,
,
E
Sixg. rég.
,
ton
conta
li
,
tien
;
1
Totz temeros.
:
yostre
,
vôtre
,
rég.
de ton seignor^.
Roman de Jaufre.
E
retorna m'
al
tieu servici 5 .
Folqcet de Marseille
:
Senher Dien.
E soi plus freg que
neu
Quan me
teu solas 4.
parti del
ni glas,
Folqcet de Marseille Senher Dieu.
:
Amicx be vos
,
die e vos
man
Qu'ieu farai vostre coman 5.
Albert Marquis
TiEi, tei, tieu, teu, tes , tiens
Et
s'il
tous
Snis vôtre
Et vôtre,
,
plaît
me
retenir,
sans tromperie
s'il
ne vous
,
plait.
(a)
Et conte
(3)
Et retourne moi au tien service.
(4)
Et suis plus froid que neige
Quand
(5)
(6)
Dona
a vos.
vostre, vôtres,
Can tiey jorn foron acabat,
Can ab gaug el sel t'en pogiestG
Pjlur. suj.
(1)
;
:
je
lui
me
de ton seigneur.
sépare
du
et glace,
tien agrément.
Ami bien vous dis et vous mande
Que je ferai votre commandement.
,
Quand
tes
Quand
avec joie au
jours furent achevés
ciel
,
tu t'en montas
suj.
,
01 Alt H AI RI ROMANE,
200
On
Pl. suj.
as tôt so
Car can
Ai
que
cal foron
!
deziriest....
vist l'aigua e
li
1
sartc issir,
tiey sospir
*
!
La Passio de nostra dona sancta
No
Makh
vos vulh dar cosselh ja d'orne bric,
Que pues digo tei home ni tei amie
Que t'aga mes en guerra ni en destric >.
Roman
«
E
dit
ad
ella
de Gérard de Roussilloït.
Li tieit peccat
:
ti
son perdonat 3
Trad. du Nouv. Testament
Ges
totz retraire
no
s
Luc,
:
.
»
c. 7
,
v. 48.
poiran
Li tieu gaug que tôt jorn creissiran 4.
Gui Folquet Escrig trop.
:
«
Li vostre
e las vostras filhas prophetiaran
filh
vostre jovencel veyran
,
e
li
las visions 5. »
Trad. des Actes des Apôtres.
E
vostre pastor
Son
fais e
trachorA
Guillaume Figuières
(i)
Où as tout ce que desiras....
(2)
Ah
Ne
Car quand tu
!
Surventes.
vis l'eau et le sang sortir
quels furent les tiens soupirs
!
vous veux donner conseil jamais d'homme insensé
De sorte que puis disent tes hommes et
Que t'aie mis en guerre et en chagrin.
(3) « Et dit à elle
(4)
:
Les tiens péchés
:
te sont
Nullement toutes retracer ne
se
tes
.
amis
pardonnes. »
pourront
Les tiennes joies qui toujours croîtront.
(5)
• [à a
vins
ceaux verront
(6)
dis
<
t
1rs
\otres Glles prophétiseront, et les votre» jouven-
les visions. »
Et vos pasteurs
Nuit
Guu
<
t
'1
'itres.
,
,
PRONOMS POSSESSIFS.
vôtres, vôtres,
tos, tieus, tels, tes , tiens ;
Pl. rég.
Leva
«
Crist
;
sobre tos pes,
te
et levet se
,
et
201
nom del senhor Jhesu
el
annet
rég.
r
»
.
Trad. des Actes des Apôtres.
E
reconosca
tieus sendiers*.
ls
Folquet de Marseille
«
Yeu
sui Dieus dels tieus paires
Senher Dieu.
:
3.
Trad. des Actes des Apôtres.
Quar per vostres
faitz vilas
Mensongiers e soteiras,
Vos mesprendon
tut
li
pro4.
Elias de Barjols
:
Amors be.
ta, tieua, tua, ta, tienne; vostra, vôtre ,
Sixg. suj.
«
E
quant l'auras
fait, esta
y ta moler 5.
Philomexa
«
Non
sia fâcha la
mieua voluntat mas
«
E
dix a
Dieu 7.
(1)
Thomas
la
,
Trad. dc Norrv. Testameiît
Exaucida es
:
la
:
,
Luc
,
c.
Levé
toi sur tes pieds,
au
nom du
»
36.
tieua 6.
11
,
fol. 6.
seigneur Jésus -Christ; et
il
et alla. »
(a)
Et reconnaisse
(3) « Je suis
(4)
Dieu de
les tiens sentiers.
tes pères. »
Car par vos
faits vilains
Mensongers
et souterrains,
Vous
déprisent tous les preux.
(5)
Et quand l'auras
(6) «
Ne
soit
(7) «
Et
dit à
pas
fait
faite la
Thomas
:
,
reste
y
ta
femme.
»
mienne volonté , mais
Exaucée
»
v. 42.
tua pregaria davanr
Philomeka,
»
fol.
suj.
la tienne. »
est la tienne prière
devant Dieu.
».
se leva,
„
201
GRAMMAIRE
Sing. sur.
Que
ROMAINE,
vostra pietatz
'lh
Lor perdon
lor peccatz
».
Folquet de Marseille
Senher Dien.
:
ta, tieua, tua, la, tienne; vostra, votre,
Sing. rég.
E
«
va
dir
li
fermetat 2
Femna sanada
»
.
Trad. du Nouv. Testament
«
Onra ton paire
e ta maire
:
Luc,
Que
i3, v. ia.
c.
3. «
Trad. du Nouv. Testament
«
de ta en-
iest
,
:
rég.
Luc,
:
aparelhara la tieua via davant tu
Trad. du Nouv. Testament
Luc,
:
18, v. 20.
c.
4. »
c. 7
,
v. 27.
«Aras laissas lo tieu sers en pas, segon la tieua paraulaS.
Trad. du Nouv. Testambnt
«
m
Tu,
dona
victoria,
ad honor de
la
Philomena
«
La enveia de
la
,
:
,
c.
2
,
v. 29.
tua mayre 6
.
»
fol 28.
tua mayzo manjet nu
Trad. du Nouv. Testament
Luc
:
7. »
Joban.
c.
2
,
v. 17.
Far mi podetz o ben o mau;
En la vostra merce sia 8 »
.
Bern. de Ventadolr
Que
(1)
la
:
Ges de chantar.
votre pitié
Leur pardonne leurs péchés.
(2) « Et va lui dire
(3)
«
(4) «
(5) «
guérie es de ton infirmité.
,
Honore ton père
et ta
Qui apprêtera
tienne voie devant
Maintenant
(6) «
Toi
(7) «
Le
(8)
Femme
:
,
la
laisses le tien serviteur
me donne
tèle
de
la
victoire
,
toi. »
en pai», selon
à l'honneur de
me pouvez on
En
votre merci
hien
soit.
ou mal
;
la
la tienne
tienne maison dévora moi. »
l'aire
la
mère.
»
»
tienne parole.
mère. »
»
PROXOMS POSSESSIFS.
20J
tas, tieuas, tuas, tes , tiennes ; vostras, vôtres,
sujets.
Coms,
Pl. rég.
veno
vetsi tas raainadas
a tei
Roman de Gérard de
«
O Corneli,
«.
Rocssillo^.
tieuas oracions son auzidas davant Dieu,
las
e las tieuas almornas y son
nombradas 2
»
.
Trad. des Actes des Apôtres.
«
E
totas
mas causas son tieuas 3
.
»
Trad. du Nouv. Testament
«
E
ment
vostras raenassas
,
ma
ara per
fe
,
Borrelh
,
que
,
,
tuas
,
tes
,
,
c.
ï5, v. 3i.
en comessa-
fasiatz
son tornadas e nient 4.
Philomesa
tas tieuas
Lcc,
:
»
64.
fol.
tiennes; vostras
,
vôtres,
régimes.
Pl. rég.
Amaras ton senhor Dieu de
«
tota t'arma, e
de
tôt ton cor, et
totas tas forsasS.
Trad. du Pïouv. Testament
«
Ieu
sai las
pasciencia^.
,
par
tiennes oraisons sont ouïes devant Dien, et les tiennes
»
mes choses sont
tiennes. »
«Et yos menaces, Borrel, que
ma
Toi
10 , v. 27.
voici tes gens viennent à toi.
aumônes y sont uombrées.
(4)
c.
Trad. de l'Apocai.ypse.
O Corneille, les
(3) « Et tontes
Luc,
tieuas obras e 'lh tieu trebalh e la tieua
»
Comte
(1)
(2) «
:
de
»
sont tournées en néant.
faisiez
en commencement, maintenant
»
(5) « Aimeras ton seigneur Dieu de tout ton coeur, et de tonte ton
âme,
de tontes tes forces. »
(6) » Je sais les tiennes œuvres
,
et le tien travail
,
et^la tienne patience. »
et
,,,
,
,
,
GRAMMAIRE ROMANE,
204
Pl. rég.
Las tuas lagremas mostraras*.
La Passio de nostra dora samcta Maria.
Car comprei vostras beutatz
E
vostras plazens faisos
Elias de Barjoi.s
3
C
2.
Car comprei.
:
MASCULIN.
PERS.
FÉMININ.
SINGULIER.
Suj.
Sos, sieus, seus,
sa, sieua, sua.
lor.
Rég.
Lor
Son
,
sieu
seu
,
sa
Lor
sieua
,
,
sua.
lor.
PLURIEL.
Suj.
Siei
,
sei
sieu
,
,
seu
sas
Lor
Rég.
Sos
,
sieuas
,
suas.
,
sieuas
,
suas.
lor.
,
sieus
,
seus
sas
Lor
lor.
sos, sieus, seus, son, sien; lor, leur,
Sing. suj.
Si lo joi
Sos
lu
Tant
Lo
que
esgartz e
i:
n.
m
1
présenta
clar vis
de Vehtadour
3.
:
Quan
la doss' aura.
es sobr' els aussors fuelhs
sieus pretz, e senhorya4.
Aruaud de Marueil Us
:
(i)
Les tiennes larmes montreras,
(a)
Cher achetai vos beautés
Et vos agréables Tarons.
(3)
Tant
Son
( ',)
Tant
Le
sujets.
la joir <|ur nu- jur-ititi
r«t;.ii(l ri
le clair
visage.
est sur les plus hauts feuillages
sieu prix
,
et
domine.
guays amoros.
,
,
,
PRONOMS POSSESSIFS.
sui guais, quar sui sieus finamen *.
Po>s de Capdueil Us guays conort.
Et ieu
Sing. suj.
20D
:
«
El drax se combatian e
car lur loc
li
angel d'el , e
non fon plus trobat
non pogron
;
2. »
al cel
Trad. DE L'ArOCALYPSE.
son
,
Sing. rég.
sieu
seu
,
,
son
sien
,
;
lor
leur, rég.
,
Per son joy pot malautz sanar3.
Comte de Poitiers
D'En Blacas no
m
:
Moût
tuelh ni
Jauzens.
m vire,
Ni de son pretz enantir4.
Elias de Barjols
:
Car comprei.
E
per
A
manth hom despendre
domna
ai ja vist
ieu
lo sieu 5
.
Guillaume Adhémar Ieu
:
E domna,
Del sieu
,
si
doncas de que l'aura 6 ?
Pistoleta
Eu
(i)
ai ja.
merce non a
ma
farai
:
Manta
gen.
penedensa 7
Et je suis gai car suis sien purement.
,
(a) « Et les dragons se combattaient et les auges de lui, et ne purent
leur lieu ne fut plus trouvé au
(3)
Par sa
(4)
De
joie
Et pour dame
(6)
Du
(7)
Je
me
sieu
ferai
,
,
si
ai
déjà
vu moi
dépenser
le sien.
merci n'a
donc de qui
ma
détourne
célébrer.
A maint bomme
Et dame
»
peut malades guérir.
Blacas ne m'ôte ni
Ni de son prix
(5)
ciel.
pénitence
l'aura ?
;
car
,
,
,
,
10G
GRAMMAIRE ROMANE,
Sing. rég.
Sai entre
mar
e
Durenza
Apres del seu repaire
Blacas
:
1
En
.
chantan.
Soigner Coines, jois e pretz et amors
Vos commandon que
Ra mb.vi
d
seu, ses
siei, sei, sieu,
un
jujatz
de Vaqueiras
,
siens
:
lor plai*.
Seigner Coiues.
lor, leur
;
suj.
,
Bons drutz no deu creire autors,
Ni so que veiran siei huelh 3
Pl. suj.
.
Pierre Rogiers
Mais dieus, per
la
:
Al pareissen.
sua dossor,
Nos do com siam siei obrier
Quel nos cuelha en resplandor
,
On
sieu sans son eritier4.
li
Pierre d'Auvergne
«
E
De Dieu no us.
:
parent sieu anavan cascu an en Jherusalem
li
Trad. du Nouv. Testamrht
:
Luc
,
c.
a
,
5.
v. 4
Li sieu belh huel traidor
Que m' esgardavon
tan gen 6.
Berh. de Yentadour
Ici entre
(1)
mer
Auprès de
a)
et
sa
'4)
jugiez
sienne douceur,
Où
l>)
;
1rs
leur procès.
yeux.
ses
Mais Dieu par
la
Nous donne, comme sommes
>
un
doit croire témoins
Ni ce que verront
nous
conseillai!.
amour
et
Vous commandent que vous
Qu'il
m
Dnrance
Seigneur comte, joie et prix
,
Era
demeure.
Bon amant ne
(3)
:
ses ouvtii
1
accueille en splendeur
les siens saints sont héritiers.
parents siens allaient chaque an à Jérusalem.
Les siens beaux yeux
traîtres
Oui me regardaient
jjeutimeut.
si
»
».
1
•
,
PRONOMS POSSESSIFS.
Pl. suj.
A mancar
comenczan
li
tuit
207
sku sentiment
li
«.
La Barca.
Quar lur
E
déport
fol
lcr malvat veiaire
Los fan totz cazer 2
.
Germoîîde de Montpellier
:
Greu
m'es.
sos, sieus, seus, ses, siens; lor, leur, rég.
Mas a sos
Pl. rég.
digz
mi par
qu'aisso s cambia3.
Blacas
«
E
confessarai lo sieu
nom
:
Bel m'es.
davant los angels sieus
Trad. de l'Apocalypse.
Sitôt son greu e perillos
Que
fai als
fais
soffrirS.
Raimosd de Toulouse De
P.
:
Que meton
E
li
amor
seus soven
fin'
amor.
sellas als destriers,
tragon lor garnimentz fors 6 .
ROMAIt DE JAUFRE.
sa, sieu a, sua, sa, sienne; lor, leur,
Si>g. suj.
Si
m ten
près s'amors e m'aliama?.
Bers. de Ventadour
(1)
A
(2)
Car leurs
manquer à
lai
fols
commencent tous
:
Ben m'an perdnt.
les siens sentiments.
déportements
Et leurs mauvais semblants
Les font tons choir.
(3)
Mais à
ses dits
me
paraît
(4) « Et confesserai le sien
(5)
Quoique sont
nom
que
ceci se change.
devant
les
Que
fait
Que
mettent selles aux chevaux
(7)
Ainsi
Et
anges
siens souvent
amour
souffrir.
tirent leurs harnois dehors.
me
siens. «
griefs et périlleux les faix
(6)
aux
tient pris
suj.
son amour
et
me
lie.
4. »
,
GRAMMAIRE ROMAM,
208
Sing. suj.
Pus que dieus e
«
tant aquest loc*.
La sua arma
«
maire beneseyta amo
la sieua
PmLOMEKA,fol. i3j.
»
Dieu 2.
sera davant
Philomeha
,
»
14.
fol.
Qui que aya valor perduda,
La sua creys e melluraS.
Berw. de Vehtadour
Tant
Que
es grans
:
Ai
quantas.
!
lur cobeytatz,
dreytura n'es a jos4.
Guillaume Anelier Ara farai.
:
sa
,
sieua
,
sua
Quecx
Sing. rég.
Per
sa , sienne
,
lor
;
leur, rég.
,
auzel, en son lengatge,
la frescor del mati,
Van menan
Cum
joy d'agradatge,
quëcx ab sa par
s'aizi^.
Arnaud de Marueil
:
Bel m'es quan.
Totz temps voirai sa honor e sos bes 6.
Bern. de Vehtadour
«
:
Ben
m an perdue.
Car la bumilitat délia sieua sirvt -nia I regardât:. »
Trad. du Nouv. Testament Luc c. i v. 48.
,
:
(1) « Pnîsqoe
(a)
«
Dieu
Quiconque
(3)
La sienne
(',)
lotis
<
oiscls
Il
,
Irait I11111
M
|iie
(7)
grande leur convoitise,
est
clmiliiK-
Vont
ii
tant ce lieu. *
»
valeur perdue
ait
Que
Parla
«
mère bénite aiment
croit et s'améliore.
Tant
Chacun*
(5)
et la sienne
La sienne âme sera devant Dieu.
mi
u.illt
«si
;'à
,
du malin,
joir
chacun avec
iii|»
bas.
en son langage
<)<•
pUHMt|
sa
compagne
Miudr.ii son
Parce que l'humilité de
honneur
s'arrange.
et ses
,
birnv
la sienne servante a regard.
,
,
PRONOMS POSSESSIFS.
Sixg. rég.
«
Car nos a
visitatz
de
la
200,
sua resplendor
Philomeka,
com
Si
L'ai
li
eu en
temps
joi e toz
la
aurai 2 .
i
:
Si coin lipeis.
sas, sieu as, suas,* je?, siennes; lor, leurs,
«
Et
el
en bec e
li
E
«
talamen a
lor es
lo dit
fait
demorat 4.
«
No
Johax.
4> v i2
c.
-
-
comte jove e sas gens que
lo
»
Guerre des Albigeois. Pr. de
colpas
:
suj.
3. »
sieu filh e sas bestias
Trad. du Nouv. Testamext
camp
.
fol. 7.
peis an en l'aiga lor vida,
Arsàud de Marueil
Pl. suj.
1
l'Hist.
de Langued.
t.
III, col. 98.
se vezo ni se conoysso lur defalhimens
ni
lurs
5. »
LO LIBRE DE VlCIS
E DE VeRTUTZ.
sas, sieu as, suas, ses, siennes; lor, leurs, rég.
Per qu'es mos jois renovellatz,
Pl. rég.
Quan mi remembre
Gavaudaw
(1)
«
Car nous a
Ainsi
(a)
.
(3)
(4)
L'ai je
Et
«
il
visités
comme
en joie
en bat
le
sas beutatz 6.
Vieux
de la sienne splendeur.
les
:
Dezemparatz.
»
poissons ont en l'eau leur vie
et tous
temps
la
y
aurai.
et les siens fils et ses bêtes. »
Et tellement a
fait le dit
comte jeune
et ses
gens que
le
champ
leur est
resté. »
(5) «
(6)
Ne
se
voyent ni se connaissent leur manquement et leurs
Pourquoi
est
Quand me
ma
joie renouvelée
rappelle ses beautés.
fautes. »
GRAMMAIRE ROMANE,
2TO
Quan vei la laudeta mover
De joi sas alas contra '1 rai ».
Pl. rég.
Bern. de Ventadocr
:
Quan
vei la laudeta.
Pois que fas de tôt a sas voluntatz^.
Rambaud d'Orauge Si de trobar.
:
«
E
cadenas cazegron de
las
las sieuas
mans 3.
»
Trad. des Actes des Apôtres.
«
En
ma dompna
Elias s'enamoret de la comtessa
senda moiller del comte, quant
d'elleis
suas cansos
el fo
mortz en Cesilia, e
donzellas
Per
lez
4. »
Vie d'Elias de Barjols. Ms. 7225 de
A
Gar-
mi
far e dir
la Bibl.
roy. fol
i3o
,
v°.
sui donatz,
lur voluntatz 5.
Bernard de tôt lo mon
Los plazers quais.
:
PRONOMS POSSESSIFS EMPLOYES SUBSTANTIVEMENT.
Les pronoms
possessifs
firent
souvent
la
fonction de
substantifs dans la langue romane.
Dans
les citations
des exemples
en voici quelques autres.
;
Puisque
(»)
(3)
•
Et
(4)
«
Siein
il
fut
(5)
pu en remarquer
Quand vois l'alouette mom >ii
De joie ses ailes contre le rayon.
(i)
quand
précédentes on a
les
je fais
de tout à ses volontés.
chaînes tombèrent de les sienne-, m. uns. »
I
li.is
mort en
s'ejuit
<]<•
Sicile, et
la
fit
comtesse
d'elle ses
ma dame Oarseudc femme du comte,
chansons.
A demoiselles me suis donne
POU faire et dire leurs volontés.
.
«
,
PRONOMS POSSESSIFS.
E non
es
Qu'hom
benestan
eys los sieus aucia
Blacas
«
Vos
Lo
:
1
.
bel dons temps.
mortz 2
lhs vostres foratz totz
e
211
.
»
PhILOME!»A
fol.
,
6l.
Ai seigner Dieus cui non platz
Mortz de negun peccador;
,
!
Ans per au cire
lor
la
Sofritz vos la vostra
,
en patz 3
Folqcet de Marseillk
De moilleratz non
Que s fasson drut
:
Si
.
cum
sel qu'es.
gen
amador,
C ab las autrui van aprenden
Engeing ab que gardon las lor 4.
es pas
ni
Pierre d'Auvergne
:
Belha m'es
la Hors.
La langue romane employa indifféremment
laissant
,
mieus,
etc.
TiEus
etc.
miei
(i)
en supprimant Y
soit
,
,
(3)
meus,
teus ,
mei
etc.
,
Ab
les siens occise.
et les vôtres seriez tous morts. »
!
seigneur Dieu
,
à qui
Mort d'aucun pécheur
Mais pour occire
Souffrîtes
(4)
»
Et n'est pas bien-étant
Vous
Aux
vous
la
plaît
;
la leur
,
vôtre en paix.
maris n'est pas convenable
Qu'ils se fassent galants ni
Vn
ne
amants
,
qu'avec celles d'autrui vont apprenant
Engin avec lequel gardent
soit
intérieur
ou
Qu'homme même
(2) «
i
,
les leurs.
t4-
etc.
etc.
etc.
en
.
GRAMMAIRE
•111
ROMAIN
i-
Quelquefois,
toa
,
tia
pour
est
TUA.
soa, sia, etc.
dit
J'ai
d'écrire les
précédemment que
ces différentes manières
mêmes mots proviennent
ou des copistes , ou de
On
trouve aussi
sujets
au singulier,
quoique
sua, etc.
la règle
la
mon
et
vraisemblablement
prononciation locale.
,
ton
,
son , nostre , vostre
nos, tos, sos,
sujets
,
au pluriel,
générale leur assigne la seule qualité de
régimes.
vrai
Il est
que
se rencontre
tion
rarement dans
meilleurs et plus anciens
ma, ta, sa,
Enfin
les
noms
qui
l'aus m'
les
pièces tirées
amor
voyelle.
fort assemblar
:
lieu
de
«
ma amor
».
Quan
li
«
sa amanza
(i)
Ne
(a)
Quand
lui ose
lui
"
jauzens.
quer s'amanza'.
Bern. de Vkhtadocr
Pour
des
monuments.
Comte de Poitiers Moût
Au
cette excep-
subirent souvent l'apocope devant
commencent par une
No
ou
cette sorte de licence
».
mon amour beaucoup exprimer.
demande son amour.
:
Lanquau
vci.
,
,
PRONOMS DEMONSTRATIFS.
21.1
PRONOMS DÉMONSTRATIFS.
Les pronoms démonstratifs romans sont,
La
Cel
est.
Aicel
cest.
Aquel,
aquest.
règle de
quelquefois
fut
qui distingue
l's
les sujets et les
régimes
pronoms démonstratifs
appliquée aux
masculins.
Les pronoms féminins prirent ordinairement Ta
au singulier
Mais
,
et
aussi
Tas au
d'iL
,
pluriel.
pronom personnel féminin
dérivés par analogie cil
,
atcil
,
pronom démonstratif féminin au
nom
,
etc.
,
furent
pour caractériser
singulier,
le
quand ce pro-
était sujet.
Par
nel
final
la
même
fournit les
seleys
De
Et
,
raison , leis
,
féminin du
pronom person-
pronoms démonstratifs féminins celleis ,
etc.
lui masculin au singulier, vint celui,
d'iL
aquil,
etc.
masculin sujet au pluriel, furent formés cil,
etc.
Ces pronoms démonstratifs sont quelquefois seuls, et
alors, dans leurs fonctions de relatifs,
substantivement
Plus souvent
que
la
,
ainsi
ils
que
les
ils
sont employés
pronoms personnels.
sont joints à
un nom,
et
ne remplissent
fonction d'adjectifs.
Ces pronoms démonstratifs s'appliquent aux objets ani-
més
et inanimés. Plusieurs se modifient
employés neutralemcnt.
de manière à être
214
grui maire romane,
pronom démonstratif cel, et
MASCULIN.
Suj.
Rég.
Suj.
ses dérivés.
,
PRONOMS DÉMONSTRATIFS.
Si I
cel, celui, aicel, aquel, celui , ce, celui-là ,
Sixg.
stjj.
Sllj.
Astrucx es selhs cui amors ten joyos «.
Pons de Cafdueil
:
Astrucx
es.
Car miels gasaigna e plus gen
Qui dona cju'aicel qui pren 2.
Foi-qcet de Marseille
Lo
E
vers es
e naturaus
fis
:
Gréa
feira.
;
boz celui qui be l'entend.
Berk. de Yejïtadour Chantars no pot.
:
cel, aicel, celui, aquel, celui, ce , celui-là, rég.
Ieu conosc ben selh qui be ra di,
Sixg. rég.
E selh qui m vol mal atressi
E conosc be selhtjy qui m ri,
E selhs qui s'azauton de mi
;
Conosc
assatz4.
Comte de Poitiers Ben vuelh
:
Qu'ieu port d aicelh mestier
que.
la florS.
Comte de Poitiers Ben vuelh
:
(1)
Heureux
(2)
Car mieux gagne
(3)
Le vers
est celui
Qui donne que
Et
(4)
bon
que amour
et
celui qui prend.
est fin et naturel
;
celui qui bien l'entend.
Je connais bien celui qui bien
Et celui qui
me
Et ceux qui
Connais
me
veut mal aussi;
Et connais bien celui qui
(5)
tient joyeux.
plus gentement
me
se prévalent de
rit,
moi
assez.
Que je porte de
ce métier la fleur.
dit
que.
5
,
,
GRAMMAIRE ROMANE,
Sl6
CELS, CIL, AICELS, AICIL
AQUELS, AQUIL, CeilX , CâS ,
,
ceux-là,
Tuit sels que
Pl. suj.
m
suj.
pregan qu'ieu chan,
Volgra 'n saubesson lo ver,
S' ieu n'ai aize ni lezer
1
Bern. de Ventadour
.
Tuit
:
Car tug silh que pretz an
Non l'an ges d'un semblan
sels
que.
2.
Arnaud de Marueii. Rasos
:
A vos mi clam
De mi dons
es.
senhor
e d'amor,
Quaisil dui
Me
,
traidor....
fan viure ab dolor3.
Bern. de Ventadour
:
Lo gens temps.
Car aquels que son remazut
Apenrion una foleza,
Plus volontiers c' una proesa4.
Roman de Jaufre.
Pauc foron aquilh que
la ley
ben garderon 5.
La nobla leyçon.
(i)
Tous ceux qui me
prient que je chante
Voudrais qu'eu snsseut
Si
jYn
ai aise et loisir,
(a)
Car tous ceux qui prix ont
(3)
A
Ne
Tout aucunement de inêine semblant.
me réclame, seigneur,
De ma dame et de l'amour,
vous
Vu
Me
(4)
Car
que ces deux
traîtres....
font vivre avec douleur.
(
<
u\
«|iii
sont restes
Apprendraient une
Plus volomirr".
(5)
,
le vrai
folie,
(|ii'unc
Peu furcut ceux qui
prouesse.
la loi
bien g;iid«rriii
,
,
,
,
.
PRONOMS DEMONSTRATIFS,
cels, aicels, aquels
Totz
Pl. rég.
hom
Remarier
ceux ,
,
ces , ceux-là
rég.
deu donar son argen
;
que ben
fai
qui envia »
Ar nos sia.
Poxs de Capdceil
un
cor ai
Planet e leu
A
,
cui fai velhez' cmalautia
sai,
A selhs qu'iran
En mon
Il
,
e
:
novellet cantar
quel
fai
bon
auzir
volon estai" 2
Arnaud de Marueil En mon cor ai.
totz aisselhs qu'en joy
.
:
Ai Dieus
can bona fora amors
!
De dos amies s'esser pogues
Que ja us d'AQUELs envios
,
Lor amistat no cognoguesS!
Blriï.
de Vestadour
:
Ja
mos
chantars.
CELLA, CIL, AICELLA, AICIL, AQTJELLA, AQUIL
celle
E
Sing. suj.
ilh
belha cui sui
m
Cella
(1)
Tout homme qne
Demeurer cà ,
;
Simple
on maladie
vu que bien
et léger r et qu'il fait
fait
bon ouïr
tous ceux qui en joie veulent être.
Ah
Dieu
!
Combien bonne
Leur amitié ne connût
Et
qui envoie.
chanter
serait
De deux amants, si être pût
Que jamais un de ces envieux
(4)
aclis
mas que chansos 4
donner sou argent
En mon coenr ai un nouveau
A
(3)
platz
fait vieillesse
doit
A ceux qui iront
(a)
cette, celle-là, suj.
y
la belle à
Celle
!
qui suis soumis
me plait
,
plus que chanson
amour
,
,
,
.
GRAMMAIRE ROMANE,
2l8
Soc suj.
Volta ni
de Bretainha
lais
».
Folqoet de Marseille Ja no
:
volgra.
Pois cill cui sui amaire,
Qu'es
genser qu'anc fos,
la
Vol mi e mas
cliansos
Gaccelm Faidit
Vos
Que
Me
2
.
L' onrat jauzens.
:
es aisela res
sobre can qu'el segle es
,
plazetz e m'atalentatz^.
Arnaud de Mardeil Dona
:
Cun
nantz, que fon
Torneiet
al fue,c
Don aquella
un
mot
genser.
petitz,
singlar
gent deu sopar4.
Roman de Jaufre.
Qu'ieu fora mortz, s'aquilh honors no
E
bon respieg que mi reverdezis
'1
Bern. de Ventadour
(i)
Roulade ni
(a)
Puisque
Qui
celle
(3)
Vous
dont je suis amant
plus gente qui jamais fut,
est la
Veut moi
de Bretagne.
lai
et
mes chansons.
êtes celle
chose
Qui sur tout ce qui an
,
Me
(4)
Qu'un nain
Tourna au
Dont
(5)
siècle est,
plaisez et m'anime/.
qui fut fort
un
petit
sanglier
celle gent doit souper.
Que je
Ii le
,
feu
serais
mort
,
si
cet
honneur ne
boa réph qui me reverdir
fui
:
fos,
5.
Belh Monrnelb.
,
,
PRONOMS DÉMONSTRATIFS.
CELLA, CELLEIS , AICELLA
,
AQUELLA,
2IO,
Celle, Cette,
celle-là, rég.
Si
Sing. rég.
Mos
m fos
grazitz
chantars ni ben acuilhitz
Per cella que m'a en desdeing 1
Rimbaud d'Orange
.
Braus cbans.
:
C'amat aurai
En
perdos lonjamen
Seleys on ja merce non trobarai 2
Arnaud de Marueit.
Molt m'es greu que
ja
.
Bel m'es qu'ieu chan.
:
reblanda
Selieys que ves mi s'erguelha3.
Bern. de Ventadour Lanquan vei per.
:
CELLAS, AICELLAS, AQUELLAS
celles-là,
suj.
Los VII
Si
me
Mon
Par
(2)
fiât
agréé
chanler
celle
et
bien accueilli
qui m'a en dédain.
perte longuement
Celle
où jamais merci ne
trouverai.
Fort m'est grief que jamais je
Celle qui vers
(4)
Gaug de Maria.
Qu'aimé aurai
En
(3)
CelleS , CCS
E cellas que verges se tenon,
Es vers que gran honor retenon 4.
Pl. suj.
(i)
,
Et
celles
moi
flatte
s'enorgueillit.
qui vierges se tiennent
Est vrai que grand honneur retiennent.
GRAMMAIRE ROMANE,
Î20
Pl. suj.
«
Benaurada
causas
Senhor
seran
J
.
»
iest tu
faichas
que crezes quar aycellas
que son diehas a tu dd
Trad. du Nouv. Testament
Quais son aquellas 2
:
Luc
,
c.
1 ,
v. 45.
?
Doctrine des Vaudois.
CELLAS, AICELLAS, AQUELLAS, Celles CCS, CelUs-là
,
Pl. rég.
,
I'C'g.
Lausenjador fan encombriers
Als cortes et als dreituriers
Et
a cellas qu'an cor auzat 3 .
Rambaud d'Orange
:
Als durs crus.
Apodera, domna, vostra beutatz....
Al ineu semblan totas cellas del mon 4.
,
Gaucelm Faidit Tôt
:
«
atressi.
Esgarda aycellas causas que son escrichas en
el 5 . »
Trad. de l'Apocalypse.
S'ieu en volgues dire lo ver,
Ieu
sai
be de coi
mov
l'enjans;
D'aquellas qu'amon per aver 6
Bern. de Ventadocr
(i)
«Bienheureuse es
dites à toi
toi
(a)
Quelles sont celles-là?
(3)
Médisants font encombres
Aux
courtois et
(4)
aux
(6)
droits
cœur
le
Surpasse, dame, votre
A mon avis
(5) «
,
j<-
Je
De
111
sais
toutes celles du
voulusse
Mm
<!<•
celles qui
élevé.
l>r;mté....
Regarde ces choses qui sont
Si
illrc
<|ui
.
Chantars no pot.
qui crus que ces choses seront
du seigneur. *
Et à celles qui ont
:
\
li-
vi
1
nie-
écrite! eu lui.
.11
,
'mit la fraude
aiment pour
tH
;
»
faites
qui sont
PRONOMS DÉMONSTRATIFS.
PRONOM DÉMONSTRATIF EST, ET
MASCULIN.
SES DÉRIVÉS.
221
;
GRAMMAIRE ROMANI
222
Sing. suj.
Aquestz romans
es acabatz
Nostre senher en
sia lauzatz
,
;
1
.
La Passio de nostra dosa sancta Maria.
Pensan vos bais e us manei e us embras
:
Aquest domneis mes dolz e cars e bos
E non m' el pot vedar neguns gelos 2
.
Arnaud de Mari tu.
Aissi col peis.
:
est, cest, aquest, celui, ce , celui-ci, rég.
Est cosselh m'a donat amors
Sing. rég.
A
deman
tôt jorn secors3.
Arnaud de Marueil Dona genser.
cui
:
non pot aver,
Sel
que
En
est segle, joy ni plazer4.
ses vos
Arnaud de Marueil
En aquest
guai sonet leugier
Me
en cantan
vuelh
,
,
Ce roman
et
Ce charme m'est
et
(3)
(4)
Ce
me
qui
(
lui
I
(5)
n
En
<
i
vous touche
<
L< t ci
hon
donné amour
iiuii.iiiiir
<|iii
clon\
et
;
peut défendre aucun jaloi.v
conseil m'a
A
.
le
sans
m.-, le,
vos.
:
soit lone.
Pensant je vous accolle
Et ne
que
achevé;
est
Notre seigneur en
(a)
Si
esbaudir ">.
En aquest.
Bern- de Ventadour
(i)
:
tout jour
fOW
joie ni
ce gai sonnet
ne
woonr».
pi-nl
;i\
ail
|.I.iimi.
facile
'Ut, eu chantant, cshaudir
.
vous enibi lue
, ,
,
.
PRONOMS DEMONSTRATIFS.
22 3
est, ist; cest, cist; aquest, aquist; ceux, ces,
ceux-ci,
suj.
Domna, quar yst lauzengier,
Que m an tout sen et alena
Pl. suj.
Son
vostr' angoissos guerrier
d'Orange
R.isiBAt d
Quist son d
Cum
atretal
que
lo nivol
Quel
solel
«
Amicx ab
:
s
espan
en pert sa
3
raia
.
Comtesse de Die
«Et
gran.
semblan
aqtjest signe segran aquels
que
Trad. du >"olv. Testameht
:
i
:
Fin
joi.
creiran3.
Marc
c.
,
16
,
v.
>.
i 7.
Tuit aqtjist foron a la cort4.
ROMAS DE JaCFRE.
ceux ,
ests, cests, aquests,
«
filh
Mas quant receupron
lui,
ces , ceux-ci
donet ad
de Dieu ad aquestz que crezon
el
Dame
(1)
,
car ces médisants
Qui m'ont
:
rég.
poder esser fach
els
nom
Trad. dc Nouv. Testament
,
de
lui
Johan.
5. »
c. 1
,
v. 11.
,
ôté sens et haleine
Sont tos angoisseux ennemis,
Ceux-ci sont de
(a)
Comme le
Que le
tel
semblant
nuage qui s'épand
soleil
en perd son rayon.
(3) « Et ces signes suivront ceux qui
Tons ceux-ci
(4)
(5)
<«
y
croiront. »
furent à la cour.
Mais tous ceux qui recurent
de Dieu à ceux qui croient au
nom
lui
de
,
donna à eux pouvoir
lui. »
d'être dits
ÛU
GRAMMAIRE ROMANE,
J.ll\
Pl. rég.
lîen serai fols,
s'
Jeu non pren
D'aquestz dos mais
menor 1
lo
Bern. de Ventadour
ESTA , IST ; CESTA
CIST
,
Era
:
AQUESTA
;
,
.
m conseillatz.
AQUIST
;
Celle
cette, celle-ci, suj.
Sing. suj. Esta chansons vuelh que tôt dreg repaire
En Arago,
al rei cui
Deus
aiut*.
Pierre Ra mon» de Toulouse
i
Gran
Aquest' amors
me
fier
mor
vetz
lo jorn
de saw Alexi.
;
de dolor,
reviu de joi altras cen 4.
Bïkn. de Ventadour No
:
«
Saben quais
es aquist canczons5.
es meraveilla.
»
Vie de Sainte Foi d'Agi
Bien serai
(i)
De
ces
fol
,
si je
deux maux
ne prends
moindre.
le
Cette chanson veux que tout droit loge
(a)
Eu Aragon, au
(3)
Grande im
(4)
(clic
roi <jm-
Dieu aide.
cette humilité.
.niKiiii nu- li. ipjie si
gentiment
Au cœur d'une douce savrui
Ont fois ninif. le un de don]
;
j.
I
(5)
«
!
m
Savons
vis
de joie autres
(juelle c-i
m pucsc.
tan gen
Al cor d una dolza sabor
E
No
fo cesta humilitat 3 .
La Vida
Cen
:
<
ette
i
(i
m
hau-on.
»•
1
».
,
.
,
PRONOMS DÉMONSTRATIFS.
esta, cesta, AQLESTA
celle-ci, rég.
cette,
,
22 5
Pus ves qu'en esta cort non venon
Sing. rég.
».
ROMAN DE JaUFRE.
Per qu'ieu vos
man
,
me
Esta chanson, que
on
lai
es vostre estatges
messatges
sia
Comtesse de Die
:
A
2.
chaatar.
Ab aquesta dornna domney,
E l'am tan cum puesc ni sai;
E muer quar s'amor non ai 3
.
Arnaud de Marueil Cui que
:
amors.
fin'
ESTAS, CESTAS, AICESTAS, AQUESTAS, CCS , Celles-là,
Pl. suj.
«
Et
uey lo
es
E
causas....
paraulas
ters jorn
va lur dir
que son fâchas aquestas
Quais son aquestas
:
4 ? »
Trad. du Nouv. Testament
«
Luc
:
,
c.
24,
v.
Trad. du Nouv. Testament
(1)
Pais vois qu'en cette cour ne viennent.
(2)
C'est
pourquoi je vous mande
Cette chanson
Avec
cette
,
qui
dame je
Et l'aime tant
me
soit
,
(5)
Quelles sont ces paroles
«
Vraiment vous
dis
où
Marc,
est votre
c.
i3,
v.
3o.
demeure
courtise,
comme
puis et sais
(4) « Et est aujourd'hui le tiers jour
:
là
:
trespas-
5. »
message.
Et meurs parce que son amour
dire
21 et 17.
Verament vos die que aquesta generacion non
sara entro que sian fâchas totas aquest*as causas
(3)
Suj.
;
n'ai.
que sont
faites ces choses....
Et va leur
? »
que
cette génération
ne passera jusqu'à ce que
soient faites toutes ces choses. »
*>
!
GRAMMAIRE ROMANE,
\h±b
estas, cest as, aquestas , ces , celles-ci , lëg.
Cestas joyas prec que tengas
Pl. rég.
Aytan quan
Dieu plazera
a
La Yida de san
1
.
At.exi.
D' aquestas mas fo culhitz lo bastos
Ab que
m'aueis
plus belha qu'anc fos*.
la
Bern. de Ventadour
Bclh Monruelh.
:
i
PRONOMS DÉMONSTRATIFS EMPLOYÉS
NEUTRALEMENT.
So, aisso, aco, aquo, ce
noms démonstratifs
ceci, cela, dérivés de pro-
,
ordinaires auxquels s'attache
la ter-
minaison neutre o, furent employés neutralement.
De so
ben femna parer
fai
Ma dompna,
per qu'ieu lo retrai,
Que so corn
vol
E
deveda
so c'om
li
non vol voler,
fai 3 .
Bern. de Ventadour
Totz
hom
Quan
:
vci la laudeta.
que so blasma que deu lauzar,
Lauz' atressi aco que dec blasmar 4.
Aimeri
(i)
De
ces
mains
Avec qui
(3)
De cela
Ma
bom que
«
<
c'«tfl
]><
ce qu'on
qu'on
la
bâton
plus belle qui jamais
femme
bien
fait
plaint
fut cueilli le
m'occit
dame,
Vu que
(4)
Tote
Ces joyaux prie que tiennes
Autant que à Dieu
(a)
:
>in<]iioi je le
^
fut»
paraître
eut ne
\
eut
retrace,
\
ouloir
,
lui <leii-ml bit.
1
1
1
mil lioiium
i|ui
<
Loue pareillement
tl.i '..l.'inc
que
'l'iil
lOMl
M 0*11 ilut blâmer.
,
so.
)
,
,
x
,
PRONOMS RELATIFS.
Il']
Qu'anc cTaquo qu'amiey non jauzi
*.
Comte de Poitiers Pas vezem.
:
D'aisso
m conort car anc
no
fis
faillensa
Amies, vas vos en lunha captenensa 2
Comtesse de Die
Il est
à remarquer que ce
:
.
A chantar.
pronom démonstratif
verbe esser au singulier
clinable se place avec le
indéet
au
pluriel.
hom no
Nuls
saup que
s'
es gran
benanansa
enans no saup cals es d'amor lafans 3
S'
Giraud
Zo sun bon omne
le
.
Roux Nuls hom.
:
qui an redems lor peccat4.
Poème sur Boece.
PRONOMS RELATIFS.
El,
lo
Qui
que
,
,
,
ella,
la,
don
on
,
,
etc.
En,
ne,
y,
etc.
Loqual
quai
tal
,
,
etc.
,
etc.
Voici des exemples de ces différentes sortes de pro-
noms appelés
relatifs.
el, lo, ella, la, lor,
etc.
,
il, elle, les
,
eu
,
etc.
Lorsque ces sortes de pronoms désignent des objets
(
i
(a)
Que jamais
De
cela
Ami,
(3)
fis
faute
vers vous en longue domination.
Nul homme ne
Si avant
(4)
de ce que j'aimai ne jouis,
m'encourage que jamais ne
sut ce
ne sut quel
que
est
c'est
grand bien être,
d'amour
le souci.
Ce sont bons hommes qui ont racheté
leur péché.
,
>
GRAMMAIRE ROMANE,
\><S
non animés ou non personnifiés,
ils
deviennent pronoms
relatifs.
Sing.
com mov mon
Aissi
lais,
lo
Folqcf.t de Marseille
finerai
:
1
.
cor plagues.
S'al
Bona domna, be degratz esguardar
Lo cor qu'ieu ai, nias ges no lo us puesc
dir;
pensar a
Marueil
En
mon cor ai.
Arnaud de
Mais be l potetz conoisser
al
.
:
«
Uns hom
una
avia plantât en sa vinha
querre en ella fruc, e no lo trobecS.
venc
figuiera, e
»
Trad. du Nouv. Testament
:
Luc,
i3
c.
,
v. 6.
Ja non aura proeza
Qui no fug avoleza
E non la pot fugir
Qui no la saup chauzir 4.
Arnaud de Marueil Quan
:
Mais nul poder non an
Plur.
Huels d'esgardar gen,
si '1
cor no 'ls envia 5.
Blacas
comme je commence mou
(i)
Ainsi
(a)
Bonue dame bien devriez regarder
Le sentiment que
(3) «
,
(4)
et
Un homme
ne
le
,
Bel m'es ab mots.
je le finirai.
le
j'ai
mais aucunement ne
,
le
vous puis
avait planté
en
sa vigne
un
luit
la
Oui ne
I.'ii-
peut
la
lie te,
fuir
sut discernn
.
Mais nul pouvoir n'»ui
Yeux de
;
figuier, et viut chercher
Jamais n'aura prouesse
Oui ne
dire
pouvez connaître au penser.
trouva. »
Et ne
(5)
lai
:
,
Mais bien
fruit
vei la lloi
regarder gentiment,
si le
coeur ne les envoie
eu
lui
,
,
PRONOMS
.
RELATIFS.
Premieirament mos
Plur.
.
229
ditz,
com
los ai escritz *
Arnaud de Marueil Rasos
Si
:
es.
Las tuas lagremas mostraras ;
Al tieu sirven las laissaras
Car per ellas conogra pla
L'amaror del dol sobeira 2
;
.
La Passio de sostra doua sancta Maria.
O
,
lo sont employés neutralement comme
S' ilh es folha, ja
ieu no o serait
Gaccelm Faidit
Non
es
Ab nov
:
drutz cel que
fis
Ni bona domna
Ben
en
,
la
de cela
,
lo cossen4.
:
Peire Vidais.
indéclinables.
,
volgra sola trobar
Que dormis
o
'«
fezes
semblan
un dous
Per qu'ieu l'embles
Pus no valh, tan que
lo
Bern. de Ventadour
(i)
lh
:
deman 5.
Qua
nterba vtrtx.
les ai écrits,
Les tiennes larmes montreras
A
ton serviteur
Car par
elles
les laisseras
;
;
connaîtra facilement
L'amertnme du deuil souverain.
(3)
(
A)
Si elle est folle , jamais je
le serai.
N'est pas pur galant celui qui se change souvent
Ni bonne dame
(5)
ne
Bien
la
celle
qui
le
consent.
voudrais seule trouver
Qui dormit ou en
Pour que je
fit
semblant
lui volasse
Puis que ne vaut
,
;
uu doux
lorsque
le loi
baiser
demande.
;
baisar,
Premièrement mes dits
Comme
(a)
cor.
camja soven,
s
cella qui
Blacas
en , ne
relatifs.
,
->.
,
. ,
.
GRAMMAIRE ROMANK,
3o
E
toletz vos
Que
no
re
i
en de son querre
podetz conquerre;
Bel seiner , e tornatz vos ne *
Romas de Jaufre.
y
i ,
,
hi
Companho,
E
,
y
indéclinables.
y
un vers covinen;
farai
mais de foudatz no y a de sen*.
aura
i
Mas
aras vey e pes e sen
Que
passât ai aquelh turmen,
Comte de Poitiers Companho.
:
E non
hi vuelh tornar jamais 3.
Geoffroi Rudel Belhs
:
Hom
Mas
m'es.
que gaug non es senes amor;
no y truep mas enueg e pesansa*.
Arnaud de Marueii. Hom ditz.
ditz
ieu
:
qui, que,
pronoms
etc.
relatifs.
Rég. dir.
Qui que che
Que, che, cui,
que.
Rég. ind.
De
de qui
Scj.
qui.
,
,
qui, de cui, cui,
de que, don,
A
Rég. ind.
a
Et ôtez vous eD de son chercher.
Vu
que rien ne y pou ver conquérir
et retournez vous en.
Beau seigneur,
(a)
Compagnon
ferai
,
un
vers convenable
Et aura y plus de folies que n'y aura de sens.
(3)
Mais à l'heure vois
Que
passé
ai
et
ce loin
pense
mt-iil
et sens
,
Et n'y veux retourner jamais.
(4)
On
«lit
etc.
qui, a cui, cui,
a qui, a que,
(i)
,
de quoi, dont.
«pic joie n'est sans
amour
Mais je n'y trouve que annal
el
<
;
liagrin.
qui, etc.
,
a
quoi.
PRONOMS RELATIFS.
Qui masculin ou féminin
riel
singulier et au plu-
fonction de sujet.
la
,
On
au
fait,
23 1
ne
trouve pas avec
le
pronoms démonstratifs
les
employés neutralement , auxquels s'adjoint que.
Qui
,
cm
,
sont quelquefois régimes directs
souvent régimes indirects,
dune
cédé
Que
est
,
et
au singulier et au pluriel
et après
les
mais ,
;
est pré-
,
au masculin
comme régime
,
et
au
et
mots employés neutralement
également sujet ou régime
rect
mais plus
préposition.
sert
féminin
,
ordinairement cui
:
il
régime direct ou indi-
indirect
,
il
est
précédé de
la
préposition.
Don, dont, exprime la relation des mots
a quo etc. et de l'adverbe de unde.
latins
cujus,
,
On, où, auquel, en qui,
relatif lorsqu'il se
fait
fonction de
pronom
rapporte aux personnes ou aux objets
personnifiés.
La langue romane forma un autre pronom relatif de
qualw, qual; placé après l'article, il remplit la fonct
ion
du qui du que , du cui
,
L'article de ce relatif
pour
qual
,
et
du don.
reçut les modifications usi-
régimes ; et
qual
reçut celles qui étaient établies pour les adjectifs
com-
tées
les
genres
,
les
temps ,
et les
muns.
Les manuscrits offrent indifféremment
:
Ql, Kl, QUI, QUE, CHE, QUE, QE , KE , QU, CH
q', c, etc.
-Et
QUAL OU
CAL.
,
K,
,,
,
GRAMMAIRE ROMANE,
•2^2.
qui, que, qui,
suj.
masc. et fém.
m
Ieu conosc be selh qui be
Sing. suj.
E
m
selh qui
vol mal atresi
di,
*.
Comte de Poitiers Mont
:
Quar
ves
lei
no
soi tornat,
Per foldat qui m'en rete 2
Bern. de Ventadour
Mas eu
jauzens.
:
.
Conort
era.
que tcmen rauor aman 3
Arnaud de Martteii. Aissi com cel.
soi nel
.
:
Qan remir la bella
Que m soli' acuelhir4.
Bern. de Ventadour
:
Lanquan
vei la fuellia.
E
donc s'ieu fauc so que s cove
Be m'en deu eschazer honors 5
.
Arnaud de Marueii. Ab pauc
:
Et ab los pros de Proenza
Qui renhan ab conoissensa
Et ab belha captenensa^.
Pl. suj.
Bern. de Ventadour
(i)
Je connais bien celui qui bien
Et celui qui
(a)
(4)
folie
Mais je
me
t
ii
elle
dit
ne suis retourné
en craignant meurs en aimant.
si j<- f.iis
ce
|
u
î
M
COftl icnt
m'en doit échoir honnenr.
Et avec
Enaquest
qui m'en retient.
suis celui qui
dune
:
veut mal aussi.
Quand je vois la belle
Qui me avait coutume accueillir
I
(6)
me
Parce que vers
Par
(3)
ien.
les
preux de Provence
Qui régnent avec couuaissancr
Et avec belle domination
,
PRONOMS RELATIFS.
Tuit
Pl. sij.
sels
m pregan qu'ieu chan
que
Yolgra n saubesson lo ver
Berw. de Vestadour
Ma
Sing. rég.
De
vos,
E
.
sels.
BOBLA LEYCOS.
La.
,
1
Tuit
:
que feron ben lo plazer del Segnor
la terra denpromession*.
aqtiilh
Hereteron
qui
^33
que cri que
,
,
domna,
,
rég. dir.
cui désir e ten car,
dopt, e blan part
las meillors 3 .
Bertrand de Bors Quan
:
vei lo
temps
Aisso que vos dirai no us pes4.
Arsta-ud de
Quar
Per
quieu
sai
Marceil Totas
am
:
e sui amatz
gensor que anc Dieus fey 5
la
Berh. de Vestadocr
Que
tramet a la gensor 6
Bers. de Vestadour
Tons «eux qui me
prient que je chante
Voudrais qu'en sussent
(2)
Lanquan
:
Mais ceux qui
.
:
Era
,
le vrai.
firent bien le plaisir
du Seigneur
Héritèrent la terre de promission.
(3)
De vous dame que je
,
Et crains
,
,
et flatte
désire et tiens chère.,
parmi
les meilleures.
(4)
Ceci que vous dirai ne vous pèse.
(5)
Car
sais
Par
la
(6)
.
fuelhon.
Escriu salutz mai de cen
Pl. rég.
(1)
bonas.
que j'aime
et suis
aimé
plus gente que oncques Dieu
J'écris saints plus
de cent
Que
plus gente.
transmets à
la
fit.
m conseillât/.
GRAMMAIRE ROMANE,
234
cm, de qui, de qui; don, de que, dont:
a cm, A qui, on, à qui, où,
rég. ind.
•
Per totz nos peccadors preiatz
Sing. rég.
Vostre dous
De
vostre paire
filh e
cui vos es e filha e maire
r
.
Pons de Capdueil En honor
del.
:
E ma domna don
mons
lo
es honratz 2 .
Arnaud de Marueil La
:
Bona dompna, on
Don
om
par c
E
tôt lo
mon
i
i
i
i.m
o feira
,
Faidit
que us
s'agues mais de
De
enamoratz 3
sia
Ga
,
mas
D'aquestas
:
.
Perdigon.
fezes presen
si
mieus
Pistoleta
Ab que
cortezia.
es granz beutatz,
:
fos
Ar agnes
fo culhitz lo bastos
m'aucis la plus belha qu'anc fos 5.
Bern. de Ventadour Belh Monruelb.
:
Car
hom
No deu
de so don
es forsatz
esscr occaizonatz 6 .
Arnaud de Marueil Si que
:
(i)
Pour tous noos pécheurs
Votre doux
De
qui
^
OU êtes fille
ma dame dont
(a)
Et
(3)
Bonne dame où
(4)
Et
Dont
si
le
et
mère,
monde
est
parait qu'on soit
monde,
«si liouoré.
grande beauté,
amoureux.
j'eusse plus de quoi
De
inni
(5)
De
ces mains fut eueilli
(6)
Car
homme de
Nr
doit être ineusé.
li-
priez
votre père
(ils et
,
4.
ieu.
vous
le ferais,
Vvre lequel m'oeeit
l.i
le
si
fisse
mien
présent
fut.
bâton
plus
!>e!le
ce dont est forcé
qui jamais fût.
vos.
,
,
,
PRONOMS RELATIFS.
Si\g. rég.
Al
rei cci es
Cui
Lerida,
jovenz guida
Arnaud de Marueii.
jois e
*;
Rasos
:
mal
Si
l'en
pren
,
leis
es.
a cui darai lo tort 2
Bertrand de Borx
Quar
^35
:
?
Atoraat.
ox pretz e senz e beltatz régna'.
Gaucelx Faidit Chant
:
e déport.
Qu amar mi
Sella
ox
ja
faitz en perdon loiaumen
merse non trobarai4.
Girattd de BoRîfEuiL
E
E
Pl. rég.
Et
sels cui
:
Amors
e cals.
desplay jonglaria,
selhs cui desplay cortezia
totz aquelhs
a cui ben
far desplay
5.
Bernard de tôt lo mos Be m'agrada.
:
Pauc ni venon a qui non don 6.
ROMAS DE JACFRE.
Aquist gelos, ab cui
ai
près batalha,
Si son malvatz e descausit,
Gaucelm faidit
(i)
Au roi
à qni est Lerida
Que joie
mal
et
(a)
Si
(3)
Car
(4)
Qu'aimer
Celle
(5)
lui
elle
no
:
,
jeunesse guide,
en prend à qui donnerai
,
où prix
me
et sens et
fait
le tort ?
beauté règne.
en perte loyalement
où jamais merci ne trouverai.
Et ceux à qui déplaît jonglerie
,
Et ceux à qui déplait courtoisie
Et tous ceux à qui bien
faire déplaît.
(6)
Peu n'y viennent à qui ne donne.
(7)
Ces jaloux , avec qui
S ds sout mauvais
ai pris bataille
et grossiers
.
ne
me
m
cal
:.
Pel Messatgier
chaut.
GRAMMAIRE ROMANE,
2 36
La gensor es c'om anc pogues chausir;
Pi. rég.
O non vei
clar des huellis
ab que us remir r
Bern. de Vehtadour
que, ce que, quoi,
^Qce, employé
langue romane
Quelquefois
ce
y
soit
dans un sens neutre.
pris
dans un sens neutre, remplit dans
fonction du quid
la
semble que
il
le
Et ieu
lai
!
pronom démonstratif so
no say que dire 2
Berh. de Vehtadour
sai
que
m
m
de Vehtadour
E
pois d'amor mais
Non
sai
don
:
Be
:
no
m
Ce pronom
5
:
lequel, laquelle,
etc.
relatif, selon
qu'il
4.
cal,
Folouet de Marseille
loqual, laqual,
ni cujei.
En Alverube.
de que eban
ni
vai.
fai 3 .
Trobat avem Qu'anam queren
Comte de Poitiers
:
.
Lo temps
:
que
die ni
I'krs.
la
latin.
sous-entendu au-devant de ce relatif que
No
.
Ab joi mov.
:
.
Chantars.
etc.
sujet
est
pron.
rel.
ou régime,
masculin ou féminin, se modifie tant au singulier qu'au
pluriel,
(i)
conformément aux
La plus gente
Ou ne
êtes
règles établies
qu'on jamais put choisir
vois clair des
yeux avec
lesquels
Et moi
(3)
Ne
(4)
Trouvé avons ce que
(5)
Et depuis que d'amour plus ne nie chaut
Ne
,
sais
hélas
!
ne
tais
que
dire.
ce que je dis ni ce que je
fais.
allons chcrcli.nit.
d'où ni de quoi chante.
:
vous regarde,
(a)
sais
pour
,
l'article
,
PROXOaS RELATIFS.
qui précède
adjectif
qual,
En
Pelicer, chauzes de très lairos
Lo qual près
emblar menudert.
pietz per
Blacas
E
qlal.
et à celles qui sont relatives à
commun.
Suj.
«
1^"]
devan
lo drac istet
la
En Pelicer.
:
femna la cal dévia enfantar*.
»
Trad. de l'Apocalypse.
«
Johans a
VII gleyzas las cals son en Asia 3.
las
»
Trad. de l'Apocalypse.
Atrobero gran multitut
Rég.
De paubra gen que
segro tug,
Entre los quals Alexi fo 4.
La Vida de Sa»
E
Alexi.
sabrem, quan l'aura joguat,
Dels quals dels
filhs er la terra 5.
Bertrajcd de Boris
Le pronom
qui,
relatif
quefois sous-entendu
,
comme
etc.
:
Ieu chant.
sujet, est quel-
sur-tout en poésie.
—
hom no
us ve
no us si' amicx 6
Arxaud de ^Iarueil Sel qne vos es.
Nuls
.
:
Seigneur Pelissier , choisissez de trois larrons
(î )
Lequel prit pire ponr voler mena.
(a) « Et le
(3)
(4)
«
dragon
resta
Jean aux sept
devant
laquelle devait enfanter. »
en Asie.
»
gent qui suivirent tons,
Entre lesquels Alexis
Et saurons
,
quand
Desquels des
(6)
femme
Trouvèrent grande multitude
De pauvre
(5)
la
églises lesquelles sont
fils
fut.
l'aura joué
sera la terre.
Nul homme ne vous
voit (oui
}
ne vous
soit ami.
GRAMMAIRE ROMANE,
238
Car anc no
vi
tan mi plagucs*.
Gaucelm Faidit Ane 110 m parti.
dona
:
Que no y a ram .... no s'entressenh
De bêlas flors e de vert fuelh».
Arnaud
Ce même pronom
sujet
soit
ou
le
Dasifi.
:
Ab
employé en supprimant
est aussi
pronom démonstratif auquel
expressément
se
deu ben alegrar
....Qui bon amor saup chaush-3.
Bern. de Ventadour Quan
:
Que
....
il
le
se rapporte
soit tacitement.
,
Adonc
Suj.
plascrs.
la vertz fuellia-
qui ben serf, bon guierdon aten4.
Arnaud de Marueil Aissi cum cel.
:
qui en gaug semena plazer cuelh 5.
Arnaud Daniel Ab plazer».
....
,
:
Ben devria aucire
Qui anc fez miradbr;
Quan ben m'o consire,
Rég.
Non
ai
guerrier peior 6 .
Bern. de Ventadour
Qui
(1)
même
est
sujet
Car jamais ue
tant
me
(a)
(3)
Alors se doit bien réjouir
(4)
Que ( celui )
(5)
(Celui) qui en
(fi)
Bien
)
qui bonne
(lr\r;ii-
(Ou
Quand
bien
N'ai mil
II
m
iu<
,
sut choisir.
bonne récompense
,
pkittr recueille.
occire
>|in i.mi.iis
i
jmour
qui bien sert
joie
dm
le
Mil pli I
lit
vei la Inelha.
plût,
Que n'y a rameau (qui) ne s'entrelace
De belles Heurs et de vert leuillage.
(Cii. ii
Lanqnan
placé après des verbes ou des
dame (qui)
vis
:
miroii
ooMkUre
.
:
attend.
PRONOMS RELATIFS.
prépositions dont
ce régime c'est
ne devient pas
il
2JO,
régime
le
,
parce que
pronom démonstratif sous-entendu.
le
La premiera
demostra a
ley
. . . .
qui ha sen e raczon ».
La kosla Leycos.
On
trouve la préposition et
régime sous-entendus
le
à -la -fois.
Ai cura par franch' e de bon aire
!
Qui
l'au parlai-
o qui son gen cors ve 2
Gaucelm Faidit Ben a
:
.
amors.
qual, cal, quel.
Qcal, cal, pronom
relatif
de
langue romane, fut
la
appliqué aux personnes et aux choses.
se rapporte toujours à
Il
E
un
substantif.
que saupes dels baros
Quals
es fais
ne quals
l'es fis 3 .
Bertrand de Borx
:
Be
m platz car.
qui, qui, que, que, qual, quel, que, quoi,
interrogatifs.
Soit
comme
sujets, soit
comme
régimes, dans
rents genres et dans les différents
qui
,
que qual sont
,
,
E
nombres,
qui m'auzira4?
Pistouta
La première
(a)
Ah comme parait
(
(3)
(4)
loi
démontre à
!
A celui )
(
est
Et
je
»i
:
Manta
gent.
celui ) qni a sens et raison,
franche et débonnaire
qui l'entend parler ou qui son gent corps voit
El qne sût des barons
Quel
les
trompeur
chante
,
relatifs
placés en forme interrogative.
s'ieu chanti,
(l)
les diffé-
et quel lui est fidèle.
qui m'ouïra
?
,
GRAMMAIRE UOMAAL,
240
Don
es
ne qui venetz querer
,
RoMAN
Amors
?
'
DE JauFIIE.
e cals honors vos es
Ni cals bes vo 'n pot eschazer,
,
S'aucizetz seluy c'avetz près
Arnaud de Marueil
Ai
cal vos
!
vi
,
e cal vos
Bern. de Ventadour
E que
val viure ses
Trobatz vos
.vei 3 ?
Era non
:
:
Non
me 5 ?
Bern. de Ventadour
J'ai
es mcraveilla.
es veiaire?
mais que
fol
ai.
amor4?
Bern. de Ventadour
Amors, que vos
a ?
Bel m'es qu'ieu chan.
:
:
Amors
que.
précédemment parlé des que employés après
termes de comparaison
;
je parlerai ailleurs
jonctifs, placés ordinairement entre
des
les
que con-
deux verbes, pour
transporter l'action de l'un sur l'autre, et des différents
que
ou prépositions
régis par les adverbes
Tal,
tel, et ses
Tals
Subst. suj.
E
(i )
D'où
(a)
Amour
êtes
,
tolh
composés, pronoms
que devria donar;
tals cuia dir ver que
,
et
et
qui venez chercher
vous en peut échoir
Si liiez celui
qu'avez pris
?
(3)
Ah
(4)
Et que vaut vivre sans amour
(5)
Amour, que vous
I
(0)
?
quel honneur vous est,
El quel bien
!
quel vous vis
louvez-vous
loi
,
et
r.st
quel vous
mbMmU
pense dire wtti qui
;
MM
l
.'
plus que moi
Tel oie qui dcvr.iil ilomin
II tel
,
'
?
,
men 6
;
etc.
relatifs.
PRONOMS INDÉFINIS.
l(\\
Tals cuia autrui engranar
Scbst. suj.
Que
E
meteys lassa e repren
si
tals se
Que
ges
fia
no sap
si
se veira
1
Pistoletà.
•
:
en lendema
Manta
:
1
.
gent.
De tal sui homs que non a par
De beutat ni d'ensenhamen 2
Subst. rég.
.
Pistoleta
:
Manta
gent.
PRONOMS INDÉFINIS.
Ils
sont employés, les uns
comme
Les autres
comme
substantifs;
adjectifs;
Et quelquefois ces pronoms remplissent tour -à -tour
deux fonctions.
les
Enfin
Voici
il
les
en
est
qu'on emploie neutralement.
principaux
Om hom
,
:
se.
,
Quecx, usquecs.
Cascun cadun negun
Qualque, queque.
,
,
Altre, altrui, al, l'un
Eis
,
meteis
,
,
degun
,
nul.
l'altre.
mezeis.
Maint, molt, tôt, plusor, tant, quant.
(i)
Tel pense autrui tromper
Qui soi-même trompe
Et
tel se fie
Qui nullement ne
(a)
et
reprend
:
au lendemain
sait si le
il
De telle suis homme- lige qui
De beauté ni d éducation.
verra.
n'a pareille
16
,
GRAMMAIRE ROMANE,
•2^7.
hom, om,
J'ai
les
on,
se,
l'on.
hom
eu occasion d'indiquer comment
vient
d'noMO
manuscrits ont souvent conservé à ce pronom
:
I'h pri-
mitif.
E deu hom
mais cent ans durar 1
Comte de Poitiers Mont
:
Hom
ditz
.
jauzens.
es senes amor 2
Arnaud de Marceii. Hom dit*.
que gaug non
.
:
En
général
,
dans
les
manuscrits romans , ce pronom
indéterminé est écrit sans
C'om
Et
humils
sia
als
I'h.
Arnaud
La langue romane
nom
als
bos,
mais orgulhosS.
a usé
Marueil
de
,
dans
personnel se au-devant de
Rasos
:
es.
même
le
sens
,
du pro-
la troisième
personne du
quel mon se
m ire 4.
singulier des verbes.
Car genser cors no
crei
Bern. de Vkntadour
Per
la meillor
que
n'esta ni
PlSTOLETA
Sel que us
:
amet pus anc no
(i)
s
Si
:
Ben m'an perdut.
esmire 5
s'
\ il.Hl
Arnaud de Maruiii.
:
m isj.ii
vi6.
que
vos.
Et doit on plus cent ans dnrer.
(a)
On dit
que
joie n'est sans
(3)
Qu'on
soit
indulgent aux bons
(4)
Car plus gent corps ne crois qu'au moude on voj
(5)
Pour
(6)
Celui qui vous aima plus que jamais ue on
Et aux méchants
la
amour.
fier.
meilleure qui en est et
on admii
<
.
vit.
>
.
,
, ,
PRONOMS INDÉFINIS.
243
quecx, quiconque , chaque; usquecs, quiconque,
un - chacun.
Ces pronoms
QUISQUE
Ils
,
indéterminés
du
furent dérivés
latin
UNUSQUISQUE.
sont ordinairement substantifs.
Quecx
cuiatz bon' amig' aver,
Sol so qu'en veiretz ne crezetz*.
Ga.va.cdaj» le
Vieux Ieu no
:
sui.
Dona, amors a tal mestier,
Pus dos amicx encadena,
Quel mal qu'an
e l'alegrier
Senta quecx a son veiaire^.
Ra.mba.uo d'Orange
:
Amicx ab
gran.
Q'usquecx désira so qu'ieu vuelh3.
Guh.ua.ume de Cabestaihg
Qu'en
:
Âissi
com cel.
amar an près conten
coratges e mos sens,
C'usquecs cuid amar plus formen 4.
leis
Mos ferms
Folquet de Marseiule
(1)
Quiconque croyez bonne amie avoir
:
Tan mor.
,
Seulement ce qu'en verrez en croyez,
(a)
Dame amour a telle nécessité
,
Lorsque deux amants enchaine
Que
le
mal
qu'ils
ont
et l'allégresse
Sente chacun à sa manière.
(3)
Que un chacun
(4)
Qu'en
elle
désire ce
que je veux.
aimer ont pris émulation
Mon ferme cœur et mon sens
Que un chacun
pense aimer plus fortement.
l6.
,
GRAMMAIRE ROMANE.
^44
Quelquefois
il
est adjectif.
Quecx
Per
auzel, en son lengatge,
la frescor del
mati,
Van menan
joy d'agradatge x
Arnaud de Marueil Bel
.
:
m'es quan.
cadun cascun chacun chaque ; negun degun
nulh, non -aucun y nul.
,
,
E no
Subst. sdj.
,
,
y ten mut bec ni gola
Nuls auzels
ans bray e canta
,
Cadabs
En
son us'.
Arnaud Daniel
Autet et bas.
:
Volgra que celés e cobris
Son cor quascus
dels amadors3.
Arnaud de Marueil
:
Bel m'es lo dos.
:
Quan lo
Cascuna creatura
S'alegra per natura4.
Bern. de Ventadour
(i)
Chacuns
Par
la
oisels
,
fraîcheur
en son langage
du matin,
Vont menant joie de
(a)
plaisance.
Et n'y tient muet bec ni gueule
Nul oiseau mais
,
braille et chante
Chacun
En son
(3)
Son
(4)
us.
Voudrais que
celât et couvrit
coeur chacun des amants.
Chacune créature
Se réjouit par nature.
dons.
,
,
,
PRONOMS INDÉFINIS.
2^5
Qu'ai mieu semblan, qui en dos luecs s'aten,
Sub. rég.
Vas quasctjn
es enganaire e trahire r
Arsicd de Marueil Aissi cum
.
:
Adj. suj.
Negus vezers mon bel pensar no
celh.
m val 2
Bern de Vesiidour Qaan par
:
.
E
quascus auzels quier sa par 3
Bern. de Vektadour
hom non
Nuls
:
.
la.
.
Quan lo
boscatge*
pot ben cliantar
Sens amar4.
Berw. de Vestadour
Estât ai dos»
:
Qu'ieu vey say e lay
Adj. rég.
Casctjn auzel ab son par
DomneyarS.
Ber». de Vektadour
«
Thomas
non
la
dis a Karle
penria 6
.
que
,
:
Estât ai dos.
mon
per deguna causa delh
Philomkjca,
»
fol.
27.
Que miels foren cavalguatz
De jsclh home viven 7.
Comte de Poitiers
(1)
Qn'à
mon a-vis
Companho.
qni en deux lieux s'attache
,
Envers chacun
:
est
trompeur
et traître.
(2)
Aucun voir mou beau penser ne me
(3)
Et chacun
(4)
Nul homme ne peut bien chanter
(5)
Que je
oisel
vaut.
cherche sa compagne.
Sans aimer.
vois ci et là
Cbacnn
oisel
avec sa compagne
Courtiser.
(6) «
Thomas
dit à
Charles que
,
pour aucune chose du monde
prendrait. »
(7 )
Qni mieux furent chevauchés
De
nul
homme
vivant.
,
ne
la
,
GRAMMAIRE ROMANE,
246
On
trouve parfois cac
E
maritz soi
c'
cad.
,
no
ieu
cac dia 1
la vei
Giraud le Roux": Ara
A
.
sabrai.
Carduel, una pentecosta
On cad
Cad an
an gran pobels
,
s'ajosta....
jorn d'aquesta festa a .
al
Roman de
Jaufre.
alque, alcun, qualque, quelqu'un, quelque.
SiNG.
Que
s'uj.
am
us
,
calsqce dans m'en
sia
Destinatz ni a venir 3.
Rerekger de Palasol Dona
si
:
Sing. rég.
tos temps.
Conoscatz donc que mal vos estaria
S' entre totz
temps no trobava ab vos
Qualque be
fag o
qualque bo respos4.
Giraud le Roux
:
Ara
sabrai.
Al res no y a mais de mûrir,
S'alqun joy no ai en breumen^.
Geoffroi Rudfl
(t)
Et marri sais de ce que ne
(a)
A
Carduel
Où cbaqne
an grand peuple
,
Qne
je
(4)
cette
s'assemble....
fifte.
et à
soit
venir.
Connaissez donc que mal vous serait
Si
entre tons
(Jnelque Lien
(5)
vois chaque joar.
vous aime, quelque dommage m'en
Destiné
Pro
une pentecôte
,
Chaque an au jour de
(3)
la
:
t.-ni|is
l.iil
Autre chose n'y
Si
aucune
ne trouvais avec vous
ou quelque lionne réponse.
a
joie n'ai
excepté de mourir.
en
bref.
ai
del dvffl
,
PRONOMS INDÉFINIS.
On
trouve en régime
:
247
qualacum qualaquom
,
etc.
,
Sing.rég. Ayatz de mi qualacum jauzimen*.
Poîîs de
Capdueil
Sicom
:
Qu'en vos trobes qualaquom
Arnaud de Marueil
Be n degri' ieu
Qualque avinen
Plur.
Qu'els bes e
'ls
:
Si
celui.
pietat».
m destreignetz.
avez*
plazer,
mais, QUALSQu'ieu n'aia,
Sai sofrir , et ai saber
De
far tôt qu'a
mi dons
Peyrols
ALTRE, ALTRA, AL, ALTRUI
,
plaia
:
3.
anc nuls bom.
Si
Cllltre
Vas que
lo
mieus joys fora grans4.
Bern. de Ventadour
Nulh' autr' amors no
Si
m
:
Pel dos chans.
m pot faire jôyos,
preyavon d'autras domnas cinc cens 5
Poss de Capdueil
(i)
Ayez de moi quelque égard.
(a)
Qu'en vous trouvasse quelque
(3)
Bien en devrais -je avoir
Quelque avenant
Sais souffrir
faire
,
et ai
pitié.
,
quels que, j'en aie
ma dame plaise.
serait petite
la
Nulle autre amour ne
Si
maux
les
En comparaison que
f 5)
Humils
savoir
tout ce qu'à
Toute autre joie
:
plaisir,
Vu que les biens et
De
autrui.
Totz autres joys fora petitz,
Sing. suj.
(4)
,
,
mienne joie
me peut
faire
me priaient d'autrevlames cinq
serait grande,
joyeux
cents.
.
e
fis.
.
,
,
GRAMMAIRE ROMANE,
'2^S
Qu'ieu non
Sing. sur.
Ni al
soi alegres
m
no
res
per al,
viure
fai
r
Pierre Rogiers
.
Tant no plov.
:
D'autra guiza e (Tautra razo
M'aven a chantar que no sol 4
Sing. rég.
Arnaud Daniel
Quels falhimen
se mezeis
de
:
Ja no
s cng.
plus quels autres repren4.
Ventadour
Bern. de
Sui plus cobes de
On
mir,
faillir 3 .
Foi.quet de Marseille
Quar mi
.
D'antra gnisa.
d" autrui taing c'ora se
Per so c'om gart
Plur.
:
Pus mos coratges.
:
que m'a conques,
lieis
plus remir las autras
,
tant es pros
5.
Pons de Capdleil Astrucx.
:
Autrui,
adjectif, est
ordinairement
commun aux deux
genres.
Car nulhs non a doctrina
Ses autrui dessiplina 6
Arnaud de Marleil Rasos
.
:
.
C'ab
Engeing ab que gardon
/
(
i)
Que je ne
D'autre
(3)
Qu'aux
:
Belha m'es
ponr antre
snis alègre
^iiisc et
las lor7.
Pierre d'Auvergne
Ni autre chose ne me
(a)
fait vivre,
d'antre raison
M'avieut à chanter que n'ai coutume.
Pour
(autes d'autrui convient qu'on se regarde
ce qu'on garde
soi-même de
faillir.
(\)
Car moi plus que
(5)
Suis plus désireux d'elle qui m'a conquis,
les autres reprend.
Là où plus regarde
(C)
Car nul
(7)
Qu'avec
es.
autrui van aprenden
las
les autres, tant elle est généreuse.
n'a doeli ine
Sans d'autrui discipline.
celles d'autrui \«.ut
Engin avec lequel gardent
apprenant
les lent».
la flore.
,
PRO N O M
Il
est
,
,,
INDÉFINIS.
S
employé substantivement
E
1
reis
:
conquier I'autrui, e
'1
seu defen
Bertrand de Born
l'un , l'altre
Quand un, altre,
en rapport réciproque
noms
,
l'un
249
,
Gent
:
l'autre.
sont employés substantivement et
on
,
place aussi parmi
les
indéfinis.
Sing.
E no
'ls
Que
l'es
puesc amdos tener,
I'autre no cossen 2 .
Comte de Poitiers Companho.
:
Plur.
Li cavayer an pretz,
Si
cum
l'auzir
podetz
:
L'un son bon cavayer,
L'autre son bon guerrier;
an pretz de servir,
Lux
L'autre de gent garnir 3.
Arnaud de Marueil
:
Rasos
es.
:
Rasos
es.
Las unas son plazens
Las altras conoissens4.
Arnaud de Marueil
(1)
Et
le roi
conquiert Vautrai , et
le sien défend.
(2)
Ne les puis tous deux teuir
Vu que l'un l'autre ne conseut.
(3)
Les chevaliers ont prix
Comme l'ouir
pouvez
,
:
Les uns sont bons chevaliers
Les autres bons guerriers
;
Les uns ont prix de servir,
Les autres de gentement équiper
(4)
Les nues sont agréables
Les autres savantes.
».
part.
:
les
pro-
,,
,
GRAMMAIRE ROMANE,
a 5o
Los us ten bas e
Plcr.
ls
autres
fai
Gaucei.m Faidit
Un
même
signifie quelquefois
Car tug
No
l'an
valer
.
semblable.
que pretz an
ges d'uN semblan
».
de Marleil
:
Rasos
parlant des pronoms personnels,
pronom indéterminé altre
mières et aux
1
A lieis coi am
silh
Arnaud
En
,
:
j'ai
es.
dit
que
personnes du pluriel de ces
secondes
pronoms.
Voici d'autres exemples de cette forme explétive
Trames en
Per
E
Adam
terra lo sieu filh
gitar
de perilh
nos autres totz issament
Que em
sieu filh verayament
;
E' n receup nostra carn mortal
Per que nos autres serem sal 3
.
La Passio de
Jhf.su Crist.
BÎancatz, no sui eu ges d'aital faison
Com
vos altre a cui amors non cal
Blacas
(l)
Le» uns
(a)
Car tons ceux qui prix ont
Ne
(3)
l'ont
tient
bas et les antres
nullement de
Transmit en terre
Pour Adam
même
fait
:
valoir,
manière.
le sien fils,
ôter de péril
ses
fils
vraimeut
;
Et en reçut notre chair mortelle
Par quoi nous autres serons
(4)
Blacas
,
saufs.
ne suis moi nullement de
Comme vous autres
à
qui
telle
amour ne
4.
Peire Vidal.
Et nous autres tous également
Qui soiumM
le
s'attachait souvent aux pre-
Bçon
chaut.
:
,
,
,
PRONOSIS INDÉFINIS.
Vos autres quel mon
oblidatz
La Vida de san
même,
eis, meteis,
même
Ce pronom
même;
le
indéfini s'applique
sonnes , et quelquefois
.
eissa, meteissa,
aux choses
se joint à
il
1
Alexi.
même.
la
,
231
et
aux per-
un adverbe.
E s' eu no m puesc cobrir, qui mer cobrire?
Ni qui mer fis s'eu eis mi soi traire 2 ?
,
Folquet de Marseille Amors merces.
:
Car eis dieus, senes fallida,
La fetz de sa eissa beutatS.
Guillaume de Cabestaisg
:
Aissi
cum
selh.
Qu'en eysa la semana
Cant ieu parti de lai,
Me
en razo plana
ditz
Que mos
chantars
.
Tal paor
li
plai
Veîttadour
Beriï de
:
falhir 5
Comte de Poitiers
Vous
(a)
Et
si
antres qui le
Et qui
(3)
Car
La
(4)
ne
je
me
fit
(5)
monde
dieu
de sa
la
si
Quand
je partis
Me
en raison claire
dit
,
beauté.
semaine
de
là
chanter lui
,
,
plaît.
Telle peur ai qu'à -présent se fâche
Et
moi-même
!
Mont jauzens.
qui me sera couvreur ?
moi-même à moi suis traître
sans faute
,
même
Qu'en même
,
:
oubliez.
puis couvrir
sera fidèle
même
Que mon
.
me
doss' aura.
qu'ades sazir,
ai
Ni ieu meteys tan tem
(i)
4.
Qnan la
tant crains
faillir
!
?
,
GRAMMAIRE ROMANE,
D'un joy que m sofraing
332
Per
mo
mezeis follatge 1 .
Gaucelm Faidit Ab
cossirier.
:
Altresi fora la candela
Que
Per
si
meteissa destrui
far clardat
ad altruia.
Pierre Raimond de Toulouse
E
son ves
els
:
Altresi
com.
mezeis trachor
Li rich malvatz, perqu'els n'azir^.
Folquet de Romans Tornatz es.
:
On
trouve aussi medes
Quelquefois
est
il
,
metes , messeis
,
etc.
employé adverbialement étant joint
à un autre adverbe.
Et aqui meteis vos sapchatz
Ab
los savis
gen captener4.
Pierre Rogiers
totz, tout,
sing.
;
:
Senher Raimbaut.
tut, tug, tuit, tuich, tous,
plur.
TRASTOTZ, TRESTOTZ, très-tOUt; TRESTUIT, très-tOUS.
Dona, si us platz, aiatz lm'militat
De mi que sui totz el vostre poder 5.
Sing. suj.
Arnaud de Marueil Tôt
:
(i)
D'une
Par
(3)
joie qui
ma
propre
Pareillement
folie.
comme
Qui soi-même
Pour
me manque
la chandelle.
détruit,
faire clarté à autrui.
(3)
Et «ont envers eux-iunncs traîtres
(4)
Et
Les riches méchants
là
Avec
(5)
même
le»
pourquoi
les
en
hais.
sages bieu gouverner.
Dame si vous plaît
De moi qui suis tout
,
,
vous sachiez
,
ayez indulgence
au votre pouvoir.
quant.
;
,
,
,
,,
PRONOMS INDÉFINIS.
mon
Sing. rég. Alixandres, que tôt lo
No
^53
avia,
mas un drap solamen
portet ren
Pons de Capdueil
Ar nos
:
Ane ieu no l'aie mas ela m'a
Trastot en son poder amors 2
r.
sia.
,
.
Arnaud Daniel Ane ien no l'aie.
:
Aisso sabem tug que es vers 3
Arnaud de Marueil Sel que vos
Pl. suj.
.
:
Bon son tut
m
mal que
li
Bern. de Ventadour
:
es.
dona4.
Bel m'e6 qnan eu vei.
Car s' ieu lauzan vostre gen cors dizia
So que per ver faissonar en poiria
Sabrion tuich de cui sui fis amans
,
,
Per qu' ieu en
sui
de vos lauzar doptans 5
Blacasset
Pl. rég.
Ben saup chausir de totas
la
Si
:
m
.
fai.
melhorG.
Pons de Capdueil
:
Astrucx
es.
Astrucx es selhs cui amors ten joyos,
Qu'amors
es caps
de trestotz autres bes
Pons de Capdueil Astrucx
:
(i)
Alexandre
,
qui tout
le
monde
avait
N'emporta rien excepté un drap seulement.
(2)
Oncques
je
ne
l'eus
,
mais
elle
m'a
Trestout en son pouvoir amour.
(3)
Ceci savons tous que est vrai.
(4)
Bons sont tous
(5)
Car
si
les
maux que me donue.
moi , louant votre gent corps
Ce que par
vrai façonner
,
en pourrais
disais
,
Sauraient tous de qui suis fidèle amant
Poar quoi j'en
suis de
vous louer
(6)
Bien sus choisir de toutes
(7)
Heureux
est celui
craintif.
la meilleure.
qu'amour
tient
joyeux
Vu qu'amour est chef de trestous autres
hiens.
es.
7,
,
GRAMMAIRE ROMANE.
254
Que ben
Pl. rég.
placz a trestotas gens*.
Roman de Jaufre.
Tôt
employé
est quelquefois
comme
substantif neutre.
Be fora ricx si m volguessetz onrar,
Ans que del tôt m'aeson mort li sospir».
,
Arn uu
de Marueil
mant, molt, trop, plusor
:
En mon
cor
ai.
maint plusieurs.
,
,
Maint mur e mainta tor desfaicha
Veirem, e mainta testa fraicha,
Maint castel forsat e conques 3
Sing.
.
Bertrand de Born
Mas
hom
aissi falh
:
en mainta fazenda 4.
Poxs de iX garde
Plur.
Fugir enfern e
On manh
1
caitiu viuran tos
li
faran tug
Quel veyran
:
Sitôt
temps dolent
li
:
Ar nos
jovenet mesebi 6
:
Qui bien
plaît à trestoutes gents.
Bien serais puissant ,
(?)
si
me
voulussiez honorer
Avant que du tout m'eussent tue
Maint mur
(3)
,
Verrons ,
et
minute
Maint château
(4)
(5)
Mais
I
(
(6)
ainsi
ni in
)n
les soupirs.
mainte tour défaite
et
tète brisée
,
forcé et conquis.
manque- 1 -on en mainte
H et
le
puant
affaire.
'eu ai lent
maints chéllfà vivront tons temps dolent*
Mal
lui feront
Qui
le
tnus
les
plusieurs
verrout jouvencel
faible.
sia.
plusor
Comte de Poitiers Pus de
( i )
no mai.
putnais fuec arden
Pons de Capdueil
Mal
Gaerra e trebalh.
.
chantai-.
,
,
PRONOMS INDÉFINIS.
«E motas femnas
Plur.
eran aqui 1 .»
Trad. du Nouv. Testament
Aqui veirem manz
Manz
Marc,\:. i5, v. 4«.
:
sirventz peceiatz
cavals mortz,
manz
cavaliers nafratz
Blac asset
*
E
^55
:
Guerra mi
J
.
plai.
co en dos torneyhamens avia morts trop Sarrasis
Philomejca
,
fol.
3. «
80.
Per mantas guizas m'es datz
Jois e déport e solatz4.
Alphonse
II
,
roi d'Aragon
:
Per mantas.
Obedienza deu portar
A motas gens qui vol amar*.
Comte de Poitiers
On
:
Mont jauzens-
ac gentz de moltas manieras 6.
Roman de Jaupre.
«
Pausec d'autra part tropas reliquias ad un trauc
aitantost elh lo fe clauser7.
Philomena,
»
fol.
,
et
24-
tant, quant, tant, combien.
«
Calhs ni cans foro morts
COmtar 8.
(1) «
hom no
Philomena
Et plusieurs femmes étaient
lo
,
fol
poyria
68.
là. »
Là verrons maints servants dépecés
Maints chevaux tnés , maints cavaliers navrés.
(2)
comme en deux combats avait tué plusieurs Sarrasins.
(3) « Et
(4)
nuls
,
»
»
Par maintes guises m'est donné
Joie et plaisir et agrément.
(5)
Obéissance doit porter
A plusieurs gens qui veut aimer.
(6)
Où eut gens
de plusieurs manières.
(7) « Plaça d'autre part plusieurs reliques à
un trou
,
et aussitôt
il
le fit
clorre. »
(8) « Quels et
combien furent morts, nul
homme ne le
pourrait compter.
»
,
GRAMMAIRE ROMANE,
*56
En Lemosi ont a trag niant cairel
En tA"nta tor, tans murs, e tant anvan
Frait e retrait , e fondut tan castel
;
E tant aver toit, e donat, e mes;
E tan colp dat, e receuput, e près *.
Bertrand de Born
E
Qiitn
:
R
m
v
Dona mon cor
e
quar etz bella e pros 3
tôt
Ai
E
quant
ai,
mon
castel vos ren
:
Ar agnes
quantas bonas chansos
!
Ai
!
qnantas.
parmi ces pronoms.
En Limousin où a tiré maint carreau
En tant tonr tant mnrs et tant retranchement
,
,
Brisé et rebrisé, et elfondré tant chàtean
Et tant avoir ôté
,
et
Et tant conp donné,
donué
et
,
et
mis
;
;
reçu, et pris.
Et Dieu comment put former
Tant
belles façons,
La où merci ne
fût
!
Dame mon coeur et mon
,
Et tout quant
(4)
:
de quantité indéterminés peuvent
adjectifs
les
être placés
Ab
!
.
ien.
quants bos vers aurai fag4.
Bern. de Veïctadour
(3)
Ja no cugei
:
E
Pistoleta
(a)
!
de Vaqueiras
h
k vi
,
(1)
uovella.
Dieus corn pot formar
Tantas bellas faisos,
Lai on merces non fos 2
Tous
la
ai,
château vous rend»,
parce que êtes belle et généreuse.
quantes bonnes chansons
Et quanta bons vers aurai
fait.
NOMS DE NOMBRES.
CHAPITRE
V.
NOMS DE NOMBRES
CARDINAUX.
GRAMMAIRE ROMANE,
ï58
NOMBRES CARDINAUX.
La langue
romane,
unus, duo, très;
latine déclinait
la
langue
son système d'imitation, distingua
fidèle à
sujets et les régimes
dans un
,
dos
,
les
très.
un, un; una, une.
Un
una
eut son féminin
,
et fut
soumis à
la règle
de
l's final.
Us
Suj.
amor ses
joys d
e
mon
Arnaud de
Gran
Rég.
cor enclaus
Mnum.
:
Us joys
».
d'anior.
talen ai qu"uN baisar
Li pogues tolre o emblar*.
Pkyroi.s
:
Del seu
tort.
Qu'unà 'n sai qu'es de las melhors
La meiller qu'anc Dieus fezesS.
Rern. de
Ventadour
:
Ja mos chantai*».
dos, amdos, deux; doas, amdoas, deux.
Dos
amdui
fut
régime,
dui fut sujet, amdos régime, et
et
sujet, au masculin.
Conformément
à
la
règle
générale, doas,
féminins, furent tour-à-tour sujets ou régimes.
(
i
)
Une joie d'amour
(a)
Grand
(3)
Qu'une en
désir
Lui pusse
La
ai
pi
s'est
en
mon cœar enclose-,
qu'un baiser
nuire ou voler.
sais
qui
meilleur»' qu'oui
est
des meilleures
ques Dieu
fît.
amdoas
,
,
,
IfOMS DE NOMBRES.
Ams, ambedos, ambos ont
E
Suj.
même
la
i5q
acception.
colombet, per gaug d'estieu,
Mesclan lur amoros torney,
E duy
domney 1
e du y fan lur
Arnaud Daniel Ab
Quan
.
plazers.
:
dui amie s'acordon d un voler,
So que
l'uns vol
deu
al altre plazer*.
Gaccelm Faidit Tuit cilh que amon.
:
Tôt
mon
lo joys del
Dompna,
es nostre,
s'amdtji nos
amarn^.
Comte de Poitiers
C'ambedui
E
me
plevit per
son jurât
sagramen4.
Comte de Poitiers
Que Tus
Rég.
E
Farai chansoneta.
:
:
Compauho-
perdet lo pe per dos capos;
segon fo pendutz per dos deniers 5.
'1
Blacas
Dos
:
En
Pellicer.
jorns estem ses beure e ses manjar 6 .
Rambaud de Vaqueiras Honrat marques.
:
(i)
Et pigeoneaux
,
par joie deté
,
Mêlent leur amoureux débat
Et deux
et
deux font leur amour.
(a)
Quand deux amants s'accordent d'un
Ce que l'un veut doit à l'autre plaire.
(3)
Toute
Dame
(4)
Que
la joie
,
si
du monde
est
vouloir
.
nôtre
tous deux nous aimons.
tous deux
me
sont jurés
Et pleigés par serment.
(5)
Que
Et
(6)
le
l'un perdit le pied
second
fut
pour deux chapon»
pendu pour deux
Deux jours fûmes
;
deniers.
sans boire ni manger.
'7-
.
GRAMMAIRE ROMANE,
260
C'amors no vol ren que esser non deia;
Rég.
Paubres e ricxs
amdos d'un paratge
fai
Rern.dk Ventadour
E
Quan
:
d'AMS mos bratz vos ressengua 2
Rahbacd d'Orange Estât
:
Que ben pot
Do as legas a
Aitant
com
aver cavalcat
meintz3.
Roman de Jacfre.
pot ab ambas mans4.
Roman de Jaufre.
fut sujet masculin
trois.
très, régime masculin,
:
régime féminin.
aussi sujet et
E no
Suj.
.
;ii.
tôt lo
très,
Trei
«
vei la flor.
sabran ja duy ni trey
Quais es celha que m'a conquis \
Arnaud de Marueil
Mas non
Rég.
Ni
lai
es, de
on
mar en
:
Coi que
fin' .un h
sai,
es flum Jordans,
Sarrazis ni Crestians
Qu'ieu non venques très o dos 6
K
(1)
Qu'amour ne veut
Pauvres
(a)
(3)
a
m ha
1
d'Orange Ainors com
n
:
rien qui être
et riches fait les
ne doive;
deux de même rang.
Et de deux mes bras vous ceigne.
Que bien peut avoir chevauché
Deux lieues à tout le moins.
comme
(4)
Autant
(5)
Et ne sauront jamais deux ni trois
est
<
illr
(6)
Mais
n'est
,
de mer en ci
Ni
où
Quelle
li
peut avec
deux mains.
les
qui m'a conquis.
est fleuve
,
Jourdain
.
Sarrasin ni Chrétien
Que
je
ne vainquisse
trois
ou deux.
.
er.
-
fut
.
.
WOMS DE NOMBRES.
26 1
Las très dompnas a cui en te presen,
Car elhas très valon ben d'autras cen «
Suj.
Folquet de Marseille Tan
:
Dans
noms de nombres cardinaux
autres
les
m'abellis.
romane ne distingue pas
,
langue
la
régimes.
les sujets et les
NOMBRES ORDINAUX.
Comme
sujets,
Ceux qui
prennent souvent
ils
finissent
l's final.
en h quittent souvent cet n
mal Peire Rogiers,'
D'aisso m'er
Per que n'es encolpatz premiers.
El segonz Guirautz de Bornelh
Qui sembla drap sec al solelh.
El tertz Bernatz del Ventadorn....
El quartz de Briva
1
Lemosis....
En Guillems de Ribas
lo
Pierre d'Auvergne
quinze
:
Cantarai.
El cinques es Gaucelms Faiditz....
El seizes Guillems Azemars
Qu'anc no fon pus malvate joglars^.
Le Moine de Moktacdon
(1)
Les
trois
Car elles
(2)
De
ceci
dames à qui
trois valent
me
sera
je te présente,
bien d'autres cent.
mal Pierre Rogiers,
Parce qu'en est inculpé
le
premier.
Le second Gîrand de Borneuil
Qui semble drap sec au soleil.
Le troisième Bernard de Ventadonr....
Le quatrième de Brive
Sire
(S)
le
Guillaume de Rives
Le cinquième
est
Limousin....
le
cinquième
Gaucelm
Faidit....
Le sixième Guillaume Adhémar
Qu'oncques ne fut plus mauvais jongleur.
:
Pus
Peire.
:
GRAMMAIRE ROMANE,
262
El ochen Bernartz de Sayssac...
E lo noves es En Rambautz....
En Ebles de Sagna dezes
A cui anc d'amor no venc bes
1
,
Pierre d'Auvergne
:
1
.
Cantarai.
El onzes es Guiraut lo Ros
Que
E
sol viure d'autrui cansos.
lo dotzes sera
De Marcelha
E
Folquetz
us mercadairetz.
trezes es mo'vezis....
lo
Guillem de Ribas lo
Ab
•
quinzins....
nia
pro 2
Le Moine de Montaudon Pus
lo sezesme
.
:
Plusieurs des
terminaison
Ils
noms de nombres ordinaux ont
en , ou esme
:
Peïre.
,
eisme.
sont parfois employés substantivement
me
Sostenetz
lo ters
o
'1
m
Del désir que
:
cart
m
art 3
destruy e
Arnaud de Mari eu. Dona sel que.
:
(1)
Le huitième Bernard de
Et
neuvième
le
Sire Ebles de
est sire
Sagne
Sayssac...
Rambaud....
dixième,
le
A qui oncques d'ainour ue
(a)
Le onzième
Qui
Et
a
le
est
Giraud
coutume vivre d'autrui
De
Marseille
Et
le
Avec
vint bien,
Roux
chansons....
douzième sera Folquet
un
petit
treizième est
le
marchand.
mon
Guillaume de Rives
(3)
le
le
voisin....
quinzième...
seizième en y a assez.
Maiutenez moi
Du désir
qui
le tiers
me
ou
le
quart
détruit et m'ard.
.
la
double
VERBES AUXILIAIRES.
CHAPITRE
s63
VI.
VERBES.
JLjes verbes romans peuvent être classés en trois conjugaisons
:
AR,
ER OU RE,
La langue romane a deux
aver
IR
OU
verbes auxiliaires
esser ou estar,
L'auxiliaire
être.
aver appartient à
Des deux verbes esser
auxiliaire se
:
avoir.
.
,
IRE.
et
la
seconde conjugaison.
estar, dont
compose, estar appartient à
l'autre verbe
la
première
conjugaison, et esser est à-la-fois irrégulier et défectif.
Les tableaux des différentes conjugaisons contiennent
les règles ordinaires.
Voulant, selon
la
méthode que
par des exemples ce que
aux modes , aux temps ,
et
j'ai
j'ai
adoptée, justifier
à dire des règles relatives
aux personnes , j'indique som-
mairement dans d'autres tableaux , ou par des notes ,
,
citations répandues
dans cette grammaire, où
l'on
les
trouve
des exemples applicables aux différents modes, temps, et
personnes, des verbes de chaque conjugaison.
GRAMMAIRE* ROMANE,
>.()4
\
de ces tableaux seront
la suite
aux verbes
rales relatives
(i)
Dans
cléments de
les
1
,
la
langue romane
formation des verbes romans;
la
une remarque qui
j'ajouterai à-présent
observations géné-
grammaire de
la
avant l'an iooo,j'ai expliqué
les
et les observations spéciales
alors eût été
Les troisièmes personnes des- temps au singulier
On
a
vu
dans
,
Lorsque
les
serments de 842
on retrancha ce t
la caractérisent,
forme latine qui resta
,
jcra*
le
,
,
conserva^,
final;
même
dans
les
les poésies
etc.
formes qui
mais ce fut toutefois
plus long-temps empreinte dans
idiome ; ce t se montra de temps à autre
copistes
dis-
,
langue romane eut pris définitivement
la
au pluriel
un t dans la langue latine ce t final ne
des mêmes personnes de la langue romane.
étant terminées par
parut que tard
prématurée
et
,
le
la
nom cl
selon les pays et les
des troubadours.
Les actes de 960 et autres titres d'uhe date poetérieure qui
dans les manuscrits de Colbert, offrent plus d'un
,
,
se trouvent
exemple de troisièmes personnes qui ont encore ce t
Dans le poëme sur Boèce, le copiste semble
ment retranché ou conservé ce t en écrivant
ou SUIT.
,
Las mias musas qui ANf peudut lor
Contra
svvt
felnia
fait
de gran
an**
ou an,
itncl
rant....
licnt.ii
Zo suw bon omne qui an redems
final.
avoir indifférem-
....
lor peccat
».
Poiai ici Boic».
Un poëme
sur sainte Foi
des comtes de Tolose
,
imprimé par Catel dans son histoire
exemples , et entre autres
offre plusieurs
,
CM
*xt
Qui
tr.uxt a
soa
la
:
in;ij<'st;tl....
Conquas presens'.
Poiv» iu» iaixti Foi.
Je pourrais rapporter
(1)
Le» mirnnr» muiri qui ont
Conlrr
f.
Ce lont
(l)
ici
Qui ont
Qui
lonir
MM
fait»
beaucoup d'exemples, mais
priilu Irur rhant...
de grande
bonté*....
lions lioiimiri qui ont racheta leur pr.
la
tienne majntr....
étaient à
Conque»
prêtent».
lu".
je
ai
\t*
VERBES AUXILIAIRES.
qui concernent et expliquent
munes
à plusieurs verbes
Je place d'abord
de
se
,
du participe
commence par
des autres verbes
lui-même pour
,
on
lit
qu'il serait
si
Dans
le
manuscrit de
la
les autres
an son£ bon
bibliothèque du Roi
:
guerrier
*.
:
Rasos
es.
les poésies
de
:
Adoncs
mots lassar
vuoill novels
qu'ehtendauT li
vers
meillor...
Que lop son tornat li pastor
Que DEGRAsf las fedas gardar 2
Pierre d'Acvekgïte
final
se suffit à
manuscrits
Les manuscrits 7614 et 7698 offrent aussi dans
Ce t
,
pretz....
AlVAOD de Maxueil
il
l'on n'avait
passé.
devient l'auxiliaire
il
Li cavalier Ajxt
D'un
impossible
temps composés.
les
Pierre d'Auvergne
seul.
AVER, AVOIR.
autrement que dans
Li
à un
ce verbe, qui, n'empruntant rien
dont
,
crois pas nécessaires.
7225
parce
rendre raison des temps composés,
auxiliaire
Je
exceptions, soit com-
les
soit particulières
l'infinitif ,
déjà connaissance
i65
:
.
Abatis que.
disparut cependant des écrits en langue romane, mais
désigna encore long-temps la plupart des troisièmes personnes
de l'ancien idiome français
,
ainsi
que
j'aurai occasion
de
le faire
remarquer, lorsque j'expliquerai l'origine des formes grammaticales de la langue française
personnes du pluriel
(1)
Les chevaliers ont
,
et à
5
il
est resté à toutes les troisièmes
quelques-unes du singulier.
prix....
Les ans sont bons guerriers.
(2)
Maintenant veux nouveaux mots enlacer
D'un vers qu'entendent
les meilleurs.
Que
loups sont devenus les pasteiu
Qui
devraient les brebis garder.
>66
GRAMMAIRE ROMANK,
AVER AVOIR.
INFINITIF.
Présent.
VERBES AUXILIAIRES.
CONDITIONNEL.
PRÉSENT.
SUBJONCTIF.
267
a68
GRAMMAIRE ROMANE,
ESSER, ESTAR
INFINITIF.
Présent.
ÊTRE.
VERBES AUXILIAIRES.
•269
CONDITIONNEL.
Présent.
Ser ia*
Estar
Ser
ias
Estar ias
Est eras
tu serais
Ser
ia
Estar ia
Est era
il
Estar iam
Est eram
nous serions
Estar iatz
Est eratz
vous
Estar ian, ion
Est eran
ils
Ser iam
Ser
iatz
Ser ian, ion
Passé.
Auria
ia
estât, etc.
IMPERATIF.
Présent.
Si as
Est era
je serais
serait
seriez
seraient
j'aurais été
GRAMMAIRE ROMANI
l^O
Ainsi que je
l'ai
annoncé ,
je rassemble en tableaux * les
exemples pour ces verbes auxiliaires
,
et je
les
prends
'indication des exemples relatifs aux verbes
VERBES AUXILIAIRES.
des différentes citations faites, dans le cours
grammaire pour d'autres
,
27I
de cette
règles.
INDICATION DES EXEMPLES RELATIFS AUX VERBES
ESTAR.
AVER.
CONDITIONNEL.
1
Auria
p. 042.
2
3
3
Estaria
Aurian
246.
114.
IMPÉRATIF.
Esta
1
Aiam
3 7 i.
2
Avatz
24:
Aia
247-
Estia
Ara
208.
Estia
329.
Estiara
33o.
Estessetz
425.
3
SUBJONCTIF.
PRESENT.
1
3 9 a.
2
3
Impartait.
3
Aion
169.
1
Agues
234.
3
Agues
356.
2
Aguessetz
38 1.
3
Acson
254-
2
SECOND CONDITIONNEL.
1
Agra
291.
3
Agra
149
Esteram
422.
GRAMMAIRE ROMANI.
W]2>
AVEU.
OBSERVATIONS RELATIVES AU VERBE
Il
arrive, mais rarement, qu'au lieu d'vi
personne du présent de
Que perdu t
Et, par analogie,
le
conçoit que cet El
le
Vieux
:
t,
Crezeas
aurai devient aurei*.
s'est
facilement changé en e 3
d'AGUESSETz,d'AGUESSON,
lieu
Selon
les localités
etc.
on rencontre
,
Le verbe aver
du subjonctif,
acses, acson,
I'h
etc.
est quelquefois
initial
ou
le
b
a^ut pour xgin.
intérieur d'HABERE, primitif latin; et
lement
,
.
on prononce awrai ou Af rai. Dans
,
quelques manuscrits
fis.
futur
Parfois, on trouve aussi dans l'imparfait
au
première
la
ei.
si pretz e valors
Gavaudah
On
en
l'indicatif est
,
employé impersonnel-
:
Dona, loncx temps a qu'ieu consir4.
Arnaud de Marueil
"
Pero
très
semmanas ha que nos em
Dona
:
genser.
aissiS.
Phii.omïh a
,
»
fol. 8.
Bon a cinq ans qu'anc d'un voler no s moc<>.
Aucun Per vos belha.
:
Que perdu
(i)
(a)
On
l'Histoire
(3)
Un
lit
•
\ .il<
«-t
,n.
won KVh.ei,je n'aurai ,
titre
t.
clans
un
titre
de ioii. Pr. de
II, col. 170.
de io34 offre non AURe,/e n'aurai. Pr. de
t.
II, col. 19a.
Dame, long temps
(4)
(6)
prix
de Languedoc,
de Languedoc,
(5)
ai
a
que
je pense.
Pourtant trois semaines a que nous sommes
ici.
<
Bien a cinq ans qu'onc d'un vouloir ne se mut.
l'Hitt.
,
VERBES AUXILIAIRES.
273
OBSERVATIONS SUR LE VERBE ESSER.
INFINITIF.
Essent étant , quoique formé régulièrement du verbe
,
esser,
«
est très-rare.
Car
el
per Daniel
«
meseime essent
1
.
quarta bestia devant scripta
la
Doctrine desVaudois.
»
Essent trop tenre e frevol non poc obtenir 2.
»
Doctrine des Vaudois.
INDICATIF.
Présent. Pour
l'indicatif
la
:
première personne du présent de
on trouve presque indifféremment soi ou sui ;
la différence
tion locale
Mais ce
de To et de Tu provient de
ou des
qu'il
la
prononcia-
copistes.
est essentiel
que divers auteurs
de
se sont servis
Puois
aissi
Quan
fatz avols
faire
connaître
,
c'est
de son.
son encolpatz,
motz o
ls fatz 3.
Rambacd d'Orange
:
A mon vers.
Per aquest sen son ieu sors 4.
Pierre Rogiers
(1) «
(3)
«
Car lui-même étant
Etant trop tendre
la
Puisque ainsi suis inculpé
(4)
Pour
je fais
Al pareissen.
qnatrième bête auparavant décrite par Daniel.
et faible
(3)
Quand
:
bas mots
ou
ne pat obtenir.
»
.
les faits.
ce sens suis je sourd-
l8
,
.
GRAMMAIRE ROMANE,
•274
Mas can
se pot esdevenir
Qu'ieu vos vey, dona, ni us remir,
Son
aisi
que may res no
m sen
I
Arnaud de Marueil Dona
.
gensei.
:
Son encantatz, quel colp, que
No pot ton elme entamenar».
t
don,
Roman de Jaufrk.
Comtessa, yeu son santa Fe3.
POEME SUR SAINTE
Ans son
Foi.
no us sai dir4.
Roux Nulhs hom no sanp.
vostre trop mielz que
Giraud
le
:
Les secondes personnes est , etz , reçoivent parfois Y 1
au-devant de
I'e.
E tu, senher d'umilitat,
Tu iest fort aut et ieu trop
Folquet de Marseille
bas 5.
Senher Dieu.
:
Qui us apellava paoruc,
Semblaria que vers non fos;
Car iest grans e joves e ros 6
Bertrand de Born
(1)
Mais quand
Que je vous
il
:
.
Maitolin.
•
peut arriver
vois
,
dame
,
et
vous regarde,
Suis aiusi que plus rien ne je sens.
(a)
Je suis enchanté , de manière que
Ne
le
coup , que
(3)
Comtesse,
(4)
Mais suis vôtre beaucoup mieux que ne vous
(5)
Et
Tu
(6)
te
douue
peut ton casque entamer.
toi
,
je suis sainte Foi.
seigneur d'humilité
es fort haut et
moi
,
très bas.
Qui vous appelait peureux
Semblerait que vrai ne
Car
êtes
grand
et
lût
;
jeune et roux.
sais dire.
,
,
,,
.
VERBES AUXILIAIRES.
Car iest avols e semblas bos
Bertraïtd de Bors
La première personne du
et l'autre
l'jS
*
Maitolin.
:
pluriel est
em ou sem;
l'un
sont rarement employés, sur-tout sem.
Que
non em amie andui,
amor no m'es veiaire
Que jamais mos cor s'esclaire 2
si
D'altr'
Bern. de Veiïtadocr
E
Lo
:
.
rossignols.
quant em al novel temps clar 3
RiXBiCD d'Orahge Ab nov cor.
.
:
Vey que sem
aisi
vengutz 4.
Vidai, de Bezacdun
La seconde personne du
rement avec des
Quelquefois
copistes
,
pluriel
sujets qui sont
au
prononciation
la
filhas
Abrils
issia.
etz se trouve ordinaisingulier.
locale,
a introduit es au lieu d'ETz
O
:
ou
ou
l'usage des
d'Ez.
de Jherusalem,
De Nazareth de Besleem
,
Verges castas
et
espozadas
Que de Dieu
es
enamoradas^.
La Passio de hostra dona Sakcta
,1)
Car
(2)
Que
es lâche et
si
Maria,.
semblés bon.
ne sommes amis tons deux
,
D'antre amonr ne m'est semblant
Que jamais mon cœur
s'éclaire.
(3)
Et quand sommes an nouveau temps
(4)
Vois que sommes
(5)
ici
clair.
venus.
O filles de Jérusalem
De Nazareth
,
de Bethléem
Vierges chastes et épousées
Qui de Dieu
êtes
,
amoureuse»
iS.
.
GRAMMAIRE ROMANE,
•276
E
cscrida
Que
:
Qui
es baros
ora us combatES
d'aital
?
Puis no us puesc vezer, respondES'.
Roman de
Dans
ces exemples
,
v
.1
1
n.
1
es se rapportant à des sujets qui
sont évidemment au pluriel, on ne peut former aueun
doute sur l'exception que j'indique.
On
trouve
pour
siest
est,
ses
et
Ieu
es.
sai
qui tu siest».
Trad. du Nouv. Testament
E
vuoill saber, lo
Per que
me
:
celle-ci,
On
que
je trouve
dans
La
v.
48.
A chantai
version est différente de
ms. de
le
:
la Bibl.
du Roi 7225.
rencontre des futurs terminés en ei au lieu d'Aï,
la
modification observée pour
de l'indicatif du verbe haver.
Tos temps
seiu>j tortre ses
GlViiiDAn
Et
crie
Qui de
:
Qui
êtes
1
\
1
(a)
Je
(3)
Et veux savoir,
sais
qui tu
Pourquoi me
Tous temps
.1
1
\
:
I
par 4.
u/.
barons
telle lienre
vous combat fi
Puisque ne vous puis voir, répouil<
(4)
,
mieus bel amies gens,
ces vers p. 123.
conformément à
(1)
c. 7
ses tan fers ni tan salvatges 3 .
Comtesse de Die
J'ai cité
Luc,
/
es.
le
mieu
bel
ami
gentil.
êtes tant cruel et taut sain Igc
serai tourtereau sans
compagne.
iis!i>
le
présent
,
,
,
,
.
,
VERBES AUXILIAIRES.
1 r]']
FUTUR,
Le
futur fut quelquefois
trouve à
la
emprunté cTero
première personne du singulier
Com
Mas
:
ainsi
:
plus la prec, pus m'es dura;
'
si
n breu no
Vengut er
si
melhura
partimen
al
i.
Bern. de Vejtadour
:
Lo temps
vai.
plus souvent employé à la troisième personne
Il est
singulier.
Farai
un
vers de dreit nien
;
Non er de mi ni d'autra gen
Non er d'amor ni de joven^.
Comte de Poitiers
Car non
es
,
ni er
,
:
Farai
un
vers.
ni fo
Genser de neguna leg 3
.
Rambaud de Vaquetras Guerras
:
ni platz.
Mas no 1er, segon mon albir,
Apres me, nul amies tan sertz4.
Arnaud de Marueil A gnisa de fin.
:
(i)
Comme pins la prie
Mais
(a)
si
serai
Ferai
un
Ne
Ne
,
pins m'est dure
en bref ne se améliore
Venu
an partement.
vers de juste rien
moi
sera de
Car ne
(4)
Mais ne
est
,
ni sera
,
Plus gente d'aucune
lni sera
;
ni d'autre gent
d'amour ni de
sera
(3)
on
,
vaillance.
ni fut
loi.
selon
mon
avis
Après moi , nul ami autant certain
;
du
GRAMMAIRE ROMANE,
278
Mas una res er, se vos m'enjanatz;
Mos er lo dans, e vostre er lo peccat 1
.
Gaucelm Faidit Tôt aatressi.
:
Le verbe esser prend
quelquefois en venant d'mue,
de cela, de
et signifiant
Ailas
là.
quEN er,
!
si
m
no
secor a
?
M arueil A guisa de fin.
Arnaud de
:
Cet en se place au-devant du verbe, et avec tous
différents
temps
et
modes.
OBSERVATIONS SUR LE VERBE
Ce verbe
i°
A
Au
la
offre
ESTAR.
quelques légères variétés.
présent de
l'indicatif.
première personne du singulier
ESTAU, ESTAUC
Ab
les
,
il
fait
estai
,
:
vos estay on qu'ieu esteia 3.
Arnaud de Marueii. Ab vos
:
estay.
Perque m'ESTAu en bon esperl.
Bern. de Vewtadour
Et à
2
esta
la troisième,
Au
du
présent
Ces de chantar.
et estai.
subjonctif,
du
à la troisième personne
:
il
fait,
à la première et
singulier, estia et esteia.
Mais cette dernière désinence n'a peut-être été employée
qu'à cause de la rime.
(1)
Mai» une chose sera,
Mien
sera le
fa)
Hélas
(3)
Avec vous
(4)
C'est
!
qu'en sera
suis
,
si
vous
si
dommage
,
me
trompez;
et vôtre sera le
ne
où que je
me
secourt
sois.
pourquoi je suis eu bon
espoii
?
péclu
,
VERBES ACTIFS.
279
CONJUGAISONS DES VERBES RÉGULIERS EN
ER
AR
ou RE, IR ou IRE.
Voici trois tableaux dont chacun offre l'une des trois
conjugaisons auxquelles appartiennent
de
Après ces tableaux,
générales
modes,
particulières
soit
,
,
qu'exigent
les
dernes appellent encore passives,
forma en joignant
esser,
exemples;
les
le
conjugaisons actives.
les
grammairiens mo-
comme la
langue romane
participe passé au verbe auxi-
suffira d'en avertir, et
il
temps ,
les
personnes de quelques verbes.
et les
Quant aux conjugaisons que
liaire
verbes
je présenterai les observations, soit
Ces tableaux n'offrent que
les
les différents
langue romane.
la
les règles relatives
de rapporter quelques
à ces conjugaisons ne souf-
frent jamais d'exception.
La première conjugaison comprend
qui sont
les
plus
nombreux,
les
verbes en ar,
et qui n'offrent
jamais d'ano-
malies.
La seconde,
éprouvent
La
le
les
verbes en er ou re; ce sont ceux qui
plus de modifications intérieures.
troisième, les verbes en ir ou ire; ces verbes ne sont
pas nombreux,
ce qui en
jamais
fait
qu'un
et ils offrent
une
rarement des anomalies
classe à part, c'est
;
et,
que ces verbes n'ont
conditionnel, tandis que
les
verbes des
autres conjugaisons en ont régulièrement deux.
(1) Les verbes en ir, qui ont leur parfait simple de l'indicatif
en gui, gardent ou en quelques autres temps et modes, comme le
font les verbes en er , qui ont aussi leur parfait simple en gui.
s8o
GRAMMAIRE
ROMAJNE,
CONJUGAISON
EN AR.
ACTIF.
\MAR AIMER.
INFINITIF.
Présent.
Am
ar
aimer
Part, présent.
Am'
ant
Gérondif.
Am
Am
an
Part, passé.
Prétérit.
Aver amat
aimant
en aimant
aimé
avoir aimé
at
INDICATIF.
VERBES ACTIFS.
SUBJONCTIF.
INDICATIF.
FUTUR COMPOSÉ.
Aurai
amat /aurai
aimé
Auras
tu
Aura
il
Aurem
nous aurons
Auretz
vous aurez
Auran
ils
auras
aura
auront
Am
28l
GRAMMAIRE ROMANE,
a8a
CONJUGAISON
EN
ER OU
RE.
ACTIF.
TE MER
CRAINDRE.
INFINITIF.
Tem er
Part, présent.
Tem ent
Gérondif.
Tem en
Part, passé.
Tem ut, sut
Présent.
craindre
craignant
en craignant
craint
Aver temut
Prétérit.
avoir craint
INDICATIF.
PRESENT
Tem Temi
Tem es
e Tem
em
,
,
PARFAIT COMPOSE.
temut
Ai
tu crains
As
tu as
a
il
avem
nous avons
craint
il
nous craignons
etz
vous craignez
en, on
ils
craignent
avetz
vous ave.
ils
PLUS -QUE -PARFAIT.
Avia temut j'avais
ias
tu craignais
Avias
ia
il
iam
nous craignions
craignait
iatz
vous craigniez
ian
ils
craignaient
PARFAIT SIMPLE'.
Tem
ont
je craignais
ia
i ,
ei
ist
,
est
je craignis
tu craignis
craignit
i, et
il
em, im
nous craignîmes
etz, itz
VOBi craignîtes
craint
a
an
IMPARFAIT.
Tem
fai
je crains
///
craint
avais
Avia
il
Aviam
nous avions
avait
A\iatz
vous aviez
Avian
ils
avaient
FUTUR SIMPLE.
Tenier
ai
as
je craindrai
VERBES ACTIFS.
INDICATIF
SUBJONCTIF.
FUTUR COMPOSÉ.
PRÉSENT.
Aurai temut
j aurai craint
Auras
tu
Aura
il
aura
a
nous aurons
vous aurez
Auran
ils
auront
CONDITIONNEL.
PRÉSENT.
a
ias, as
ia
,
iam,
je craindrais
tu craindrais
a
il
am
nous craindrions
iatz; atz
ian ,
an
craindrait
vous craindriez
craindraient
ils
% PARFAIT.
Auria temut
/aurais
Aurias
tu aurais
Auria
il
Auriara
nous aurions
Auriatz
vous auriez
Aurian
ils
craint
aurait
auraient
IMPÉRATIF'.
PRÉSENT OU FUTUR.
Tem
crains
e
e
Tem
,
em
qu'il craigne
craignons
craignez
etz
en
,
on
a
as
Auretz
ia,
Tem
auras
Aurem
Temer
qu'ils
a83
craignent
que je craigne
tu craignes
284
CRAMMAIRE ROMANE,
CONJUGAISON
EN IR ET IRE.
ACTIF.
SENTIR SENTIR.
INFINITIF.
Présent.
VERBES ACTIFS.
INDICATIF.
>85
GRAMMAIRE ROMANE,
uS6
Dans
les
rassemble,
(*)
il
citations
que cette grammaire
est aisé d'indiquer les
exemples* qui peuvent
nombreuses
EXEMPLES DES VERBES DES TROIS
C
ON J O G A I S O H S EU
VERBES ACTIFS.
justifier l'exactitude des
LèS'j
tableaux des conjugaisons ordi-
naires des verbes réguliers.
1XEMPIES DES VERBES DES TROIS COÎCJUGAISOXS ES
AR
ER
ou
RE
IR or IRE.
CONDITIONNEL,
i
Âmar
p. 128.
Amar
428.
Rendr
ia
p. 1*
2
3
i
Poir
ia
406.
Voir
ian»
35o.
Apenr
ion
216.
Cossentr
ia
p. 35o.
i
3
IMPÉRATIF.
2
Retorn
3
Gnart
1
Albergu
em
i65.
2
Am
atz
166.
1
Auz
e
2
Vir
es
3
Intr
e
146.
1
Guard
em
33o.
2
Am
etz
3 16.
Entend
atz
33 9
3
Pregu
en
180.
Fass
on
211.
Dig
on
200.
i
Ajn
es
290.
Plagu
es
382.
Part
is
177.
2
Delivr
esses
416.
3
Cel
Pogu
es
Dorm
is
229.
Volgu
essetz 254.
Sofïr
issetz i36.
Vez
esson i53.
a
iq5.
33g.
Rend
etz
D,g
a
m
3 7 i.
Aui
atz
i56.
3
SUBJONCTIF.
Puis.
Impart,
Jass
159.
244.
a
Teng as
Apreud a
171.
Part
160.
226.
Dig
226.
i59.
Sueffr
178.
.
a36.
1
2
3
Coit
esson
1
44-
SECOND CONDITIONNEL.
Volgr
3
Torn
era
33o.
Degr
3
Sembl
eran
36 1.
Degr
Degr
a
401.
123.
atz
228.
an
265.
(*)
Ane
ia
p.
an.
GRAMMAIRE ROMANE,
a88
PASSIF DES VERBES ROMANS.
Je ne m'arrêterai pas sur
Il
des verbes romans.
me suffira d'indiquer quelques exemples choisis parmi
citations
par
le
la règle invariable
rapprochement des
verbe esser avec
La
le
de ce passif
différents
temps
seule observation
présent d'ESSER avec
que
le
se
forme
modes du
que
participe passé désigne quelque-
.
Fui désigne un passé plus éloigné.
Infin. présent.
et
il
je croie nécessaire, c'est
Estout es se d'el lonjat i
Roman de Jaufri.
Indic. présent
:
participe passé de chaque verbe.
fois le passé plus voisin.
(*)
les
répandues dans cette grammaire*; ces exemples
démontreront
le
le passif
Esser oroaizouatz
p. a34-
OBSERVATIONS SUR LES VERBES.
289
OBSERVATIONS SUR LES VERBES ROMANS.
A
ces tableaux des conjugaisons régulières
observations
diverses
communes
sur
les
exceptions ou anomalies
à plusieurs verbes romans
nombreux
offrira des détails plus
je joins
,
dictionnaire
le
;
spéciaux, sur-
et plus
tout à l'égard des anomalies particulières.
verbes romans
,
en
diverses personnes de leurs divers temps, consistent
ou
Les modifications subies par
dans
les
les
changements des désinences , ou dans
gements, additions, soustractions, de
lettres
les
chan-
intérieures.
Les terminaisons des verbes romans offrent peu d'anomalies
:
Aux
Aux
de
en général
,
ces anomalies se trouvent
:
participes passés,
premières et aux troisièmes personnes du présent
l'indicatif,
Aux
premières et aux troisièmes personnes du prétérit
simple du
Il n'est
les
même
mode.
pas impossible de reconnaître et de rassembler
principes généraux
pliquent suffisamment
,
la
les
causes analogiques , qui ex-
plupart de ces exceptions.
Les modifications intérieures s'appliquent ordinaire-
ment aux mêmes temps des mêmes modes.
On
peut aussi reconnaître un système spécial dans
la
plupart de ces modifications.
Je présenterai
rents
modes
rapprochant
et
les
mes observations dans
de leurs différents temps
l'ordre des diffé;
mais ce sera en
exceptions relatives aux verbes de chaque
'9
GRAMMAIRE ROMANE,
20,0
conjugaison, parce que plus d'une
tion servira
même
fois la
explica-
aux verbes de différentes conjugaisons.
INFINITIFS.
PRÉSENT.
Dans quelques verbes romans en er ou re
ire
,
le
Ainsi
Il
présent de
l'infinitif
Far
QuERer
:
en ir ou
a plus d'une terminaison.
et
fa«i<?.
QUERre, et leurs composés.
SzGuir
SEGre
Dir
mr.r.
Etc.
etc.
,
composés.
et leurs
de présenter quelques exemples
suffira
,
1
.
Ben sapchatz, s' ieu tan non lames,
Ja non saupra far vers ni sos*.
Pierre d'Auvergne
:
Chantarai pus.
Doua que cuiatz faire
De mi que us am tan 3 ?
,
15 1
(1)
(a)
Voyez
p.
182
Querer
a 40.
Can
la dots' anra.
.
a47-
,
a3o.
Querre
aa8
Dir
149, 173, 197, i85, 198.
Dire
i56,
si
je tant
jamais ne saurais
ue
- ;.
1
<
-<i.
188, aao,
l'aiiiM^
faire
vers ni son*
Dame que croyez faire
Dr moi qui voua aime tant ?
,
:
i38, 147, 149, i55, 167, 179, 247, a5a.
l'aire
Bien saches,
Que
(3)
Far
:
V entadour
kn. de
a3<$.
OBSERVATIONS SUR LES VERBES.
Ponha de
Moros conquerer
sai los
1
agi
.
Rambai'd de Vaqueiras Aras pot hom.
:
De conquerre
fin
Agra ieu talen
e désir
pretz entier
2.
Bern. de Ventadour
Ni ves on
:
En aquest guai.
seguir 3
Roman de Jaufre.
lo poirai
De ben amar
.
sai segr' el dreit viatge 4.
Petrols
Sap mais qui vol
Que Salomos
:
Si anc nuls
hom.
segre
ses ditz
ni Marcols 5
.
Rambaud d'Orange Apres mon vers.
:
D'e?î Blaeatz
no
m
tuelh ni
m vire,
Ni de son pretz enantir;
Que
tan no puesc de ben dir
Qu'ades mais no
i
truep a dire 6
Elias de Barjols
:
.
Car comprei.
Cette double terminaison qu'ont plusieurs verbes au
présent de leur infinitif, n'embarrassera jamais
sonnes
qui
étudieront
(1)
Entreprenne de çà
(2)
De conquérir pur prix
Aurais
je
Ni vers où
(4)
De
(5)
Sait plus qui
Maures conquérir.
entier
le
pourrai suivre.
bien aimer sais suivre le droit chemin.
veut ses dits suivre
Que Saiomon ni
(6)
ouvrages écrits
volonté et désir.
(3)
De
les
les
Marculfe.
Sire Blacas ne m'ôte ni
Ni de son prix
Vu que
Que
élever
me
détourne,
;
tant ne puis de bien dire
toujours plus n'y trouve à dire.
l
9-
les
per-
en langue
,
crammaire romane,
IQJl
romane;
c'est
pourquoi
je
m'abstiens de présenter d'autres
citations et d'autres rapprochements qui appartiennent
spécialement au dictionnaire.
Si je
me
quable,
suis arrêté sur cette circonstance très-remar-
pour avoir
c'est
droit d'en tirer
le
quence que sans doute on ne
Sur ce
le
reconnu de
fait
présent de
très-vraisemblable que
verbes, où
les
modifications de
aussi
far
et
qu'un
même
gérondif F azeiï
Et, dans l'hypothèse inverse,
si
(i)
Les
latin facer*?;
participe présent
1
.
etc. font
pas que
une seconde terminaison au présent de
des Yaudois qui remontent à l'an 1100, offrent
écrits
de ces terminaisons
d'infinitifs
,
qui ne sont plus dans les écrits
postérieurs.
La
1-
\
M-llia
coiuanda combatct H enemi e rehdct mal per mal
Ma la novella di uou te volhus venjar *.
:
La voila Lc»fo«.
(')
La
loi vieille
Mai»
la
tels
au futur de
etc., n'admettrait-on
veirû/, plairûu,
ces verbes ont eu
du
des verbes romans,
que vezer, voir, plazer, plaire,
l'indicatif
infinitif,
rejetée.
primitif fazer
n'ont-ils
même
trouve,
se
sont très-vraisemblablement des
l'infinitif
faire
fazent, qu'un
,
elle
terminaison de leur
ne doit pas être
faire , faire
,
j'éta-
s'expliquera par la conjecture
variaient primitivement la
Far
double terminaison qu'offre
:
Quand une anomalie
cette explication
une consé-
contestera point.
de plusieurs verbes romans,
l'infinitif
blis la règle suivante
la
me
commande combattre
nouvelle
dit
nr
te veuille
les
ennetuu
venger.
et
rendre mal [tour uni
OBSERVATIONS SUR LES VERBES.
leur infinitif,
wire,
PLA*'re ,
quand même
20,3
celle-ci
ne
se
retrouverait pas dans les écrits qui nous sont parvenus?
Je pourrais donner à ces observations de nombreux
développements que je réserve pour
me
qui
permettront d'en
faire
des
circonstances
les
parti-
applications
culières.
PARTICIPES PRÉSENTS, GÉRONDIFS, PARTICIPES PASSÉS.
Les participes présents
tifs
et passés n'étant
que des adjec-
verbaux, furent ordinairement soumis à
rale
,
qui ôtait à chaque adjectif latin
téristique de ses cas
\a.
la règle
géné-
désinence carac-
1
.
Les gérondifs romans, formés en supprimant do,
finale
caractéristique des gérondifs latins, demeurèrent indécli-
(i)
Tous les participes présents dont la terminaison
fut toujours
comme
soumis aux
ant ou ent
,
restèrent
,
adjectifs
verbaux
règles générales de l's final, qui étaient imposées
ordinaires
lions
que
StHG. SU.
;
,
aux
on peut en remarquer diverses preuves dans
j'ai
déjà
faites.
adjectifs
les cita-
GRAMMAIRE ROMANE,
20,4
nables dans la langue romane,
la
langue latine 1
Les participes
ils
Tétaient dans
latins, soit présents, soit passés, adaptés
romane par
à la langue
comme
.
suppression de
la
désinence
la
qui caractérisait leurs cas, paraissent quelquefois
d'analogie avec
le
présent de
l'infinitif,
manquer
quand ce présent
a subi la modification souvent imposée au présent de
plusieurs autres verbes.
Ainsi
,
de credent<?/tc
crezent; mais
le
latin est
présent de
venu
l'infinitif latin
par des modifications successives
l'infinitif
roman creire
logie entre les
Creire
Crezen,
Crezent,
Crezut,
,
temps de
le
,
participe
roman
CREDERe ayant,
produit
le
présent de
on ne reconnaîtrait pas d'ana-
,
l'infinitif:
présent de
l'infinitif
gérondif de
de
CREDENTe/rc;
creditu/h.
Les participes passés présenteraient beaucoup de
cultés à celui
(1)
An ou en
Av.
Aman
:
diffi-
qui rechercherait leurs rapports avec les
fut la terminaison caractéristique
de tous
gérondifs, qui, par leur nature, restèrent indéclinables.
des exemples
;
creden^c;
participe présent de
participe passé
venant de creder<?
En
les
voifi
OBSERVATIONS SUR LES VERBES.
présents des
infinitifs,
s'il
n'avait
la
plupart de ces participes sont venus
la
langue romane par
la
certitude que
la
directement dans
suppression de
désinence du
la
quoique cette modification ne fût pas
participe latin
,
conforme à
modification subie par
la
20,5
présent de
le
l'in-
finitif.
En
de
effet
on s'étonnerait avec raison que
,
l'infinitif
ivascer
,
naître
le
participe
nat, né; mais on reconnaît facilement que nat
passé
a été dérivé directement de
latin
eût produit
,
présent
le
nasci, entrant dans
la
natmot,
Un
l'infinitif
langue romane qui donne à
tous ses infinitifs la terminaison er ou re
minaison er,
que
et
,
a pris la ter-
et a produit ivascer.
très- grand
nombre de verbes romans ont formé
leurs infinitifs présents, leurs participes présents, leurs
gérondifs
,
leurs
participes passés
,
d'après
des
règles
d'analogie aussi simples qu'invariables.
Présent.
AR.
Rom.
Amar
Lat.
Amare
Gérondif.
Part, passé.
amant
aman
amat.
amante/rc
amanafo
amatzi/ra.
Part. prés.
Les verbes en ar qui sont
,
langue romane
Les verbes en er
le
plus souvent
les
plus
nombreux dans
;
et
en re sont ceux qui en présentent
du moins
il
est
rare d'en trouver qui
n'offrent quelque légère altération de la
la
la
n'ont jamais d'anomalies.
,
forme générale;
principale cause en est que la terminaison
cipe passé en ut, terminaison qui
du
parti-
caractérise presque
tous les verbes de cette conjugaison, est très-rare dans
la
langue
latine.
GRAMMAIRE ROMANE,
2^6
ER, RE. Rom.
Lat.
Plazer
plazent
plazen
plazut.
Placere
placentewz
placen</o
placita/n.
auzent
auzen
auzit.
audientem
audiendo
auditu/rc*.
IR, RE. Rom. Auzir
Audire
Lat.
Comme
la
langue romane a un assez grand nombre de
participes passés qui s'éloignent plus
forme ordinaire, je
ferai
ou moins de
cette
quatre classes des différentes
exceptions.
La première comprendra
été conservés
(i)
Il
du
latin
serait inutile
,
les participes
passés qui ont
sans autre altération que la sup-
de donner
ici
des exemples de ces parti-
cipes passés qui sont formés d'après l'analogie rigoureuse. Je
borne à indiquer
citations
AT.
:
les participes
me
qui se trouvent dans les précédentes
OBSERVATIONS SUR LES VERBES.
pression de la désinence
ait subi
,
quoique
297
présent de
le
l'infinitif
une altération plus ou moins considérable.
La seconde comprendra
les participes
présent de
l'infinitif ait été
romans
passés
qui ont subi quelque altération particulière
,
que
soit
formé ou non d'après
le
la règle
générale.
La
troisième, ceux qui ont été formés extraordinaire-
ment,
soit
pour
verbes venant de verbes latins privés
les
de supin et de participe passé
romane
rejetant le supin
fectif , leur
Enfin
le
soit
parce que
,
la
langue
participe du verbe latin dé-
formation a été soumise aux règles de l'analogie.
quatrième classe indiquera
la
,
ou
,
les
participes
verbes romans qui, empruntés du latin par
passés des
la nouvelle
langue
ont pris au présent de
,
l'infinitif la
terminaison en ar , et ont alors conformé leurs participes
et leurs
gérondifs aux règles
générales qui ne varient
jamais dans cette conjugaison en ar.
Je
me
bornerai au
nombre d'exemples qui me
paraîtra
nécessaire pour expliquer en général ces différentes anomalies.
Première classe.
cipés
(1)
romans
'
J'indiquerai quelques-uns des parti-
dérivés d'un supin
ou participe passé
latin,
Voici les exemples qui se rencontrent dans les citations
précédentes
:
-
AT.
Nat
AUS.
ERT.
Enclaas
Cnbert
11 3.
ORT.
Mort
x58, i5g, 169, 210, 211, 218, a55.
Mort a
i35.
p.
i5a, 187.
a58
,
enclansa
p. 189.
298
GRAMMAIRE ROMANE,
sans aucune altération
en
ait
,
quoique
le
présent de
subi une plus ou moins considérable.
l'infinitif
OBSERVATIONS SUR LES VERBES.
2 99
GRAMMAIRE ROMANE,
300
Quatrième classe. Cette
les participes
geant
en ar
la
,
passés en
quoique originairement
Part. roui.
comprend
,
terminaison latine, ont passé dans
autre conjugaison latine.
AT.
dernière classe
at des verbes romans qui chan-
ils
la
conjugaison
appartinssent à une
,
.
OBSERVATIONS SUR LES VERBES.
L'euphonie,
et
même
3ol
seulement l'orthographe ou
la
prononciation, ont pu produire ces légères altérations,
ainsi
:
ont été facilement changés en c, ch ou
ct, pt
kct,
Quant
les
etc.
.
à l'introduction de
l'i ,
autres mots que la langue
langue latine
,
n'est
qu'il
en nh,
t.
etc.
commune dans
elle est si
romane a
dérivés de la
pas nécessaire de donner une
nouvelle explication à cet égard.
On
ne sera pas surpris
Conques, conquist,
Elet
,
quelques verbes romans
si
ont plus d'un participe passé ,
comme
de
Conquerre, conquerer.
E léger
elegit , elegut
Pour expliquer
:
ces variétés, je dirai
*
que de ces
parti-
cipes, les uns ont été fournis directement par les participes
latins, et
que
les autres
précédentes citations
précédentes
Destrait
Escritz
,
les
:
ont été formés analogiquement
je rapporterai ,
exemples masculins
p. 169.
comme
dans l'une des notes
et féminins.
GRAMMAIRE
3û2
d'après l'infinitif
quand
le
roman, ou
ROMAIN
h,
d'après les infinitifs romans,
verbe en avait eu plus d'un.
Je terminerai
mes observations sur
romans, par l'indication de
la
les participes
règle relative
passés
à leurs
féminins.
La
terminaison a au singulier, et
pluriel, caractérisent ces adjectifs
autres
,
mais
au masculin
il
est
se
la
terminaison as au
verbaux
à observer que tous
comme
les
tous les
participes qui
terminent en t précédé d'une voyelle,
changent au féminin ce t
caractéristiques du genre
final
en d , qui reçoit Ta et
1
.
Cette règle est sans exceptions.
AT, ADA. Amaé?a us
ai
mais qu'Andrieus la reyna *.
Non puesc saber.
Rambald de Vaqueiras
UT UDA.
,
No
:
ges esperdur/a ;
siats
mi non er «au bue/a
L'amors ben siatz segura 3.
Ja per
,
Bern. de Vehtadobr
Qu'una n vuelh
e n'ai
ADA.
Ai
!
quanta s.
vohGvda 4.
Berr. de Vf.ntadour
(i)
:
:
Lo temps
vai.
I'as
j
,
OBSERVATIONS SUR LES VERBES.
Dona
IT, IDA.
3o3
grazi*/a,
Quecs
lauz' e crida
V ostra valor
Qu'es
àbeli*/a....
Quar, per genser,
Vos
De
ai
chauzi^/a
pretz complu/a
1
.
Ramr aud de Vaçceiras Kalenda maya.
,
INDICATIFS.
PRÉSENT.
Les
trois
conjugaisons forment ordinairement
mière personne du présent de
la finale caractéristique de
am ar
les
en supprimant
l'infinitif.
tem
Je rapprocherai
l'indicatif,
la pre-
part
er,
ir.
principales modifications
que subit
la règle générale.
Cette première personne ajoute quelquefois
plus rarement
«
E
un e
laissa mais a G. Peire davant dig, etc. 3
Dame
i, et
.
Test, de R. de Trancavel. Pr. de
(i)
un
2
l'hist.
du Langued.
».
t.
III
,
col. 1 15-
gracieuse
Chacun loue
et crie
Votre valeur
Qui
est charmante....
Car, pour plus gente.
Vous
De
(a)
Chanti
Auze
(3)
Et
ai choisie
prix accomplie,
p. 23g.
X78.
je laisse
Trembli
Azire
p.
n5.
Paru
193.
Remembre
plus à G. Pierr» devant dit.
p. 199.
209.
,
,
,
,
GRAMMAIRE ROMANE,
3o4
Nad/ contra suberna 1
.
Arnaud Daniel Ab gnay
:
so.
Pens e repens e pueys sospir
,
E
,
me
pueys
levj en sezen
;
Apres retornï m'en jazen,
E
E
me sobr' el bras destre
me viRe el senestre
Descobr^ me soptozainen
Pueys me recobk^ belamen».
colgiu
pueys
;
Arnaud de Marueil Doua
:
Il
semble que parfois on
ou Te
l'i
final
,
ait
genser.
employé indifféremment
puisque nous trouvons
i
ou e , selon
les
manuscrits; et, pour en citer un exemple, je rapporterai
ces vers de
Pons de Capdueil
De
:
totz caitius sui ieu aisselh
que plus
Ai gran dolor e suefr/ greu turmen
Suefr/, ms. de
la Biblioth.
3.
du Roi 3204
7226
SuEFRe, ms.
Quelques verbes en er ou re, retranebant
(
1
)
(2)
Je nage contre
le vent.
repense, et puis soupire,
Pense,
et
Et puis
me
lève
en m'asseyant;
Après retourne moi en
li
couche moi sur
Et pnis
me
le
m 'étendant
bras droit,
tourne au gauchi-
;
Découvre moi subitement
Puis
(3)
De
me recouvre
bcllciui-ni
tous chétifs suis je celui qui plus
Ai grand douleur
et soiillre grief loin uit-m
et
7225.
et 761.'».
la
consonne
OBSERVATIONS SUR
qui reste
après la suppression de
,
Dev
er
deu
et
dei.
sap
et
sai
fait
Sab er
Per
aisso
estar en bon esper 2
AaxAUD de Marueil En mon
dey
.
Saber
o
t'o farai, si
Lorsque, après
l'hist.
il
pénultième,
la
Ben m'an perdnt.
:
de Laagued.
suppression de
la
tique de l'infinitif,
supprimée
cor.
sai. 4
Titre de io5g. Pr. de
était la
.
de ben quieu no vos sap retraire 3.
Berx de Vestadocr
«
1
.
:
E mas
er ou re de
finale
la
3o5
la voyelle i; ainsi,
y substituent
l'infinitif,
VERBES.
L-ES
la
t.
II
,
col.
a3i.
finale caractéris-
deux consonnes, dont
restait
I'n
dernière lettre fut ordinairement
5
.
AR.
Chan
t ar.
Man » d
ER OU RE.
Aten d re.
IR
Blan
d
ir.
Ren d
Sen
t
ir.
ar.
re.
OU
IRE.
Quelques auteurs ont supprimé, mais très-rarement,
Dei
(i)
p. i85.
Sai
14, 116, ia3, i3a, i38, etc.
i
etc.
Je ne rapporte pas des exemples tels que crei
CREire
,
d'après
la
règle ordinaire
bon
,
(a)
Ponr
(3)
Et plus de bien que je ne vous sais retracer.
(4)
Savoir
(5)
cela dois être en
te le ferai
si le
,
d
d
re
p. 114.
Esgar
ar
147.
Presen
(
ar
a6i.
Aten
,
qui vient de
etc.
espoir.
sais.
Chan
Man
t
d
Reblan d
ar p. 180.
ar
ia3.
ir
178.
Deman d
d
Pren
d
Ren
no
ar p. iSS.
re
a24.
re
16a.
.
G
3ot>
l'i
final
de
VI
\
IX
M
\
I
11
h
il
O AI A
N
I
,
première personne du présent en ei, dans
la
certains verbes tels que
cre/, mescreî, etc.
:
ce qui a produit cre, mescke, etc.
,
«.
D'autres ont retranché la consonne finale placée après
au;
et alors,
hxvzar,
etc.
Auz
etc.
ir,
lau,
a produit
au,
Deu en lau
e sanh Jolia
2.
Comte de Poitiers Ben
:
Del
lauzar^.
Ra.mba.ud de Vaqueiras
Souvent on changea des consonnes
B en
P.
en T.
ID en G. /
Z en G ou S.
Tro b ar
Gar d ar
Cu id ar
\i
z
que
frait le
fournissait
verbe roman
le
:
finales
de
Sec
(i)
Cre
p.
174, 175.
(a)
Dieu en loue
(3)
Du
roi
(4)
Cug
gart.
cug.
aug,
ir
ou reprirent
(5)
Pre.
1 .
.
1
T.
',
.
la
etc. 4.
consonne
verbe latin, au lieu de celle qu'of-
:
Latin.
PRE
g AR
PRE C ARI
se
^ke
se
Mcscre
p. 180..
5.
q ui, etc.
Kecre
p. i3o,
175, 187.
je considèrr
gêna l'entends Ion.
175,180.
p.
:
et saint Julien.
d'Aragon
Mue mainte*
uo.
trop.
Koiuan.
PREC
D'amor
fit
Parfois des verbes conservèrent
finale
vuelh.
d'Aragon consir
rei
Que mantas gens Tau
D
etc.
etc.
Aug
1
p. 14?-
184, 190.aa6.a7-.
An»
Joc
p.
157, 181.
p.
iRl
OBSERVATIONS SUR LES VERBES.
Il
on
3o~
y eut d'autres transmutations de consonnes finales
;
s'aperçoit facilement de ces légères variétés.
Quelques premières personnes du présent furent
minées en auc
E
ter-
r
.
ieu vauc m'en lai a celui
On
tug peccador trobon fia.
Comte de Poitiers
D'autres verbes prirent parfois
finale, et se après la voyelle
:
Pus de
un c après
chantai-.
la
consonne
3
.
El reys de cui ieu texc m'onor4.
Comte de Poitiers
Ar non
Pus de chanta r.
:
pose plus soffrir lo fais 5.
Comte de Poitiers
Er feni5c mon no
sai
que
R.uiB.itD d'Orange
.
Pus de chantar.
:
:
es 6 .
Escotatz.
Aissi gtjerpisc joy e déport
7.
Comte de Poitiers Pus de
chantai*.
:
Quelques-uns eurent une terminaison en
comme
(i)
(a)
fas, faz, fatz, de far, faire 8
Fauc
p.
a3a
,
s
.
338.
Et je vais m'en
là à celui
Où tous pécheurs trouvent fin.
(3)
Die
p.
Conosc
179, 199, a36.
Aussisc
ma
(4)
Le
(5)
Ores ne puis plus souffrir
(6)
Ores
(7)
Ainsi j'abandonne joie et amusement.
(8)
Fas
roi
p.
p. 171.
a 1 5.
de qui je tiens
finis
mon
ne
sais
dignité.
quoi
le faix.
est.
164, 174, 197, aïo.
Fate
p.
^9.
20.
,
z
,
ts
,
,
(ÎI1AMMAIRK ROMANI:,
v5o8
L'euphonie ou
le
son de
l'o
parfois en ei, oi
Il
r
.
Trob
ar, trop
Sol
er ,
soi.
Tol
Vol
re ,
tol
TUELH.
er ,
vol
VUELH.
Mon
ir,
mou
MUER.
me
telles
prononciation locale modifia souvent
la
placé avant une consonne finale en ue, et
TRUEP.
fit
MIMI.
suffira d'indiquer
de plus légères modifications,
que vuoill, vueill, pour vuelh,
En
général
c'est
,
à
la
etc.
prononciation locale ou aux
copistes qu'elles doivent être attribuées.
Assez souvent
cation
la
première personne admet une modifi-
intérieure, en
recevant un
i
qui n'est point à
l'infinitif.
De
SEGre ou sEGuir vint seg,
intérieur.
et sec qui
«
E
sôec vos
,
Quan remir
quar m'es tan bo
vostra faisso
2.
Comte de Poitiers
(«)
Muer
:
En
aissi.
a pris
l'i
.
,
,
OBSERVATIONS SUR LES VERBES.
De QUERRE OU QUERER
JOO,
vint QUJER.
Per qu'ieu vos qu/er de mantenen
Si us platz, vostra mantenenza >
Comtesse de Die Ab joi.
:
Telles sont les principales exceptions qu'offrent parfois
les
premières personnes du présent de l'indicatif au sin-
gulier. Il
v en a encore quelques autres; mais je craindrais
de pousser trop loin l'exactitude grammaticale,
si
j'indi-
quais des variétés qui sont à-la-fois et rares, et faciles à
reconnaître
;
manuscrit donne
tions
à
même
je dois
le
dire
mot avec
que souvent, lorsqu'un
l'une des légères modifica-
que j'indique un autre manuscrit
le
,
donne conforme
la règle générale.
Les troisièmes personnes du présent au singulier étant
ordinairement formées,
comme
les
premières, par
pression de la désinence caractéristique de
la
sup-
l'infinitif, la
plupart des exceptions des premières personnes s'appli-
quent aux troisièmes.
Ainsi on trouve à celles-ci les modifications suivantes
E
final
2
:
E
er suEFRe qu'Espanha se vai perden
Foi.qcet de Marseille
:
3.
Hueimais.
Finale en ai 4 ;
(i)
Pourquoi
Si
[a)
(3)
(4)
je
vous demande de maintenant
vous plaît, votre possession.
Vire
p.
12 5.
Et maintenant
Vai
Desplay
p. ia5.
167.
il
souffre
qu'Espagne se va perdant.
Plai
Eschai
p.
167, 176, 109.
178.
:
GRAMMAIRE ROMANE,
3fO
Changement de
plus douce
consonne
la
rude en consonne
finale
r
;
Suppression de consonne finale après
Suppression de
sonne
comme dans vei
comme dans auzj> 3
final
l'i
finale après AtJ,
Terminaisons en c
Ue,
consonne m a
la
s
,
,
tz 4
,
,
et
de
;
oi, mis à la place de l'o dans l'intérieur
m
platz, e ilh
du verbe,
Pons de CXpdueil
I
ajouté intérieurement 8
Vol qu'om
Pert de per
d re
d re
Sec de se
g
(2)
Aten d re
p.
(3)
^4)
(5)
d'an
ren non guazardona 9-
la s/erv' e
re
i32.
Enten
174'.
Repreu
Men
t
ir
240.
Solirepren
Faz
i5o.
Pnrsc
p.
Dite
Veut qu'on
m lau.
168, 248.
me
plaît
,
Espan
180.
d
ir
p. i3a.
re
241.
Respon</re
221.
re
196.
Sen
117.
t ir
p. 23g.
176,230.
Platz
Cuelh
Qu'autre ne
p. 224.
p.
g ar
re p. 173.
Au
124.
r85.
Que je mourrai si
(<t)
p.
Notz
(6)
Fier
d
d
d
161, a37, 239.
(7)
(8)
Prec de pre
238.
p.
D'amor no
223.
ar
p. 125.
:
Gart de gar</ar
p. 262.
t
DU
i.
dona.
:
Chan
Ve
Ma
:
Ra.mba.ud de Vaqtjeiras
(i) Art
Leials amies.
:
no m'acuelh
s'ap se
:
mi desacuelhG.
Pons de Capdueii.
Que murrei
con-
;
mais plus rarement qu'aux premières personnes 5
Qu'autra no
la
;
et elle
me
p.
128, 172, 195, 211.
p. 238.
désaccueille.
avec soi ne m'accueille.
Onicr
la serve et rien
p.
245.
ne récompense.
Conquier
p. 249.
OBSERVATIONS SUR LES VERBES.
Une
en
le
la fin, soit
en l'ajoutant,
substituant à une autre consonne; mais cette
modification n'a presque jamais lieu qu'aux verbes en ir
Voici
I
modification particulière à cette troisième per-
sonne, ce fut de prendre un s à
soit
3l
l's
ajouté
1
:
Car vos ama de tan bon cor,
Que
desiran languis e raor 2
Arnaud de Marueil Cel que
.
:
Cel que per vos languis e mor
Arnaud de Marueil Dona
vos
es.
3.
:
sel que.
Ben fenis qui mal comensa 4.
Folquet de Marseille
E
:
Grev
feira.
dolz parlar que m'AFOLis lo sen 5.
Folquet de Marseille Tan m'abellis.
'1
:
Voici
l's
mis à
E
la place
d'une autre consonne
vey qu'amors pars e cauzis 6
Bers. de Ventadour
:
:
.
Pus mos
coratges.
Pér una promessa genta
Don mi
sors trebalhs e esglais
Berk. de Vehtadour
(i)
p. i38.
Abellis
Reverdezis
(2)
Car vous
Afortis
p. i34.
218.
il
aime de
Que en désirant
il
si
bon cœur,
languit et meurt.
(3)
Celui qui pour yous languit et meurt.
(4)
Bien
(5)
Et
(6)
Et vois qu'amour partage
(7)
Pour une promesse agréable
le
finit
qui mal commence.
doux
Dont me
parler qui m'afolle le sens.
et choisit.
surgit peine et effroi.
:
7.
•
Al dous.
Enfoletis
p. 186.
.
GRAMMAIRE ROMANE,
3l2
Cet
final
s
s'attache à des troisièmes personnes
quelques verbes, qui l'ont
rejeté
de
premières,
leurs
quoiqu'il pût y rester d'après la règle ordinaire
m
M'en nais orguelh e
:
la
la
.
Aissi col peis.
Quelques verbes terminés en nher, qui
rement
1
creis humiltatz*.
Arnaud de Marueil
ment ing à
de
faisaient rare-
première personne, eurent assez ordinai-
terminaison ing à
Tant
fort
Vostr'
me
troisième 3
la
.
m venz
destreing e
amors que m'es plazenz 4.
Râhbâcd de Vaqueiras Bella domna.
!
:
Joves deu far guerra e cavalaria
E
quant er
;
taing ben qu'en patz
veillz,
Rambaud de Vaqceiras
:
Del
rei
estia 5 .
d'Aragon.
PARFAIT SIMPLE.
I^es
exceptions à la règle générale sont rares pour
premières personnes; mais
les
les
troisièmes offrent souvent
des anomalies.
La première personne du
(i)
(a)
(3)
(4)
Creis
p.
M'en
Sofraing
Nais
149,195.
naît orgueil et
singulier de la conjugaison
me
Taing
p. a5a.
p. i5i.
croit indulgence.
Tant fortement me presse
et
me
p.
i63* 168
,
178
vainc
Votre amour qui m'est agréable.
(5)
Jeune doit
faire
guerre
et chevalerie
;
Et quand sera vieux, convient bien qu'en paix soit.
,
184
,
248".
.
OBSERVATIONS SUR LES VERBES.
en ar, qui
i
3l3
ordinairement en ei, prend quelquefois un
est
intérieur, et est alors en jet
1
.
Et, par suite de cette modification, d'autres personnes
que
Il
en
la
première reçoivent aussi cet
a
intérieur
i
y a des exemples, mais très-rares, de
.
terminaison
la
ai.
Que anc
re
non ama/ tan
Berjc. de
3.
Vehtadocr Amors
:
que.
Les autres conjugaisons ont ordinairement
personne de leur parfait simple en
parfois
l's
final
y
est joint
Et anc no
i
la
première
au singulier, mai?
4.
, mon escien 5.
Comte de Poitiers Companho
vis bellazor
tarai.
:
Mas que
lur dis aital latiG.
Comte de Poitiers
Parfois la première personne
du
:
En Alvernhe.
parfait simple de la
conjugaison en er ou re se termine en ei ou
iei
au
sin-
gulier.
On
trouve des exemples de
comme dans retener tener
,
Si
m
,
et
venir ,
(i)
Amiei
p. i55.
(ï)
Pogiest
p. 199.
Qne onc chose ne
Desiriest
:
Companho
p. 200.
aimai tant.
(4)
Fis
(5)
Et oncques ne vis plus belle, à
(6)
Mais que leur dis
(7)
Si
me
etc.
:
retinc ieu tan de convenen".
Comte de Poitiers
(3)
terminaison
la
p. 161.
Dis
p.
tel latin.
retins je tant de
i 7 3.
mon escieut.
convention
farai.
en inc:
GRAMMAIRE ROMANE,
314
Me
tinc ab vos a ley de vassal
•
bo....
En la batalha vos vinc en tal sazo
Que vos ferian pel pieitz e pel mento....
Pueys vinc ab vos guerreyar a bando
Rimbaud de Vaqueiras Senher
:
*.
marques.
Les troisièmes personnes du singulier des verbes en er
ou re , ir ou ire offrent des modifications
,
et
si
si
nombreuses
variées, que je crois nécessaire de rassembler les
principales dans
un ordre alphabétique.
OBSERVATIONS SUR LES VERBES.
3l5
,
GRAMMAIRE ROMANE,
3lG
On
aura pu remarquer, dans
les citations
exemples, que, selon l'orthographe ou
les
de plusieurs
prononciation,
la
auteurs avaient écrit ec final au lieu d'ET à
sième personne
Il
même
y a
la troi-
1
.
des exemples d'rc
a
.
Je répète que la plupart des verbes romans, qui of-
commune
fraient ces exceptions à la règle
,
n'étaient pas
anomaux,
puisqu'ils formaient tour-à-tour leur prétérit
ou d'après
la règle
commune ou
,
d'après l'exception par-
ticulière.
FUTUR.
Les futurs sont généralement
règle primitive de leur formation
rares
,
;
conformes h
restés
les
la
exceptions sont très-
ou s'expliquent facilement.
Ainsi
,
quelques verbes ont subi des soustractions d'une
voyelle intérieure.
De tencr
Et
est
venu tenrai;
cette soustraction a
du singulier
et
du
pluriel
L'euphonie ou
changé
la
eu
etc.
lieu
3
.
pour toutes
personnes
les
4
.
prononciation
locale a quelquefois
futur arai en erai.
le
Ja no m'ainetz, totz temps vos AMcrai 5.
Arnaud de Marueil Aissi col pris.
:
(i)
Anec
p. i65.
(a) Partie
(3) Tenrai
Partra/'
(4) Sabra»
(5)
Doncc
p. i85.
Fendec
p.
Pausec p. a55.
i65.
p. i65.
Manteurai
de mantrnrr
de partir
149.
Yol/W
de
volt
de taber
aGo.
Valra
</•
n
de tencr
Quoique ne
p.
i
<"..>.
1U.1 unir/,
tous temps vous
.liimi.ii
1
y.
i
i
i.
ao8.
s
I
J
,
,
,
OBSERVATIONS SUR LES VERBES.
E
si
no us
platz
mos enans
mos
e
3l7
pros,
Voirai ni'en mal. don', e ambrai vos*.
Arîtaud de Marceil,
J'ai
eu occasion de
avait été
formé
Quelquefois
tèrent divisés
«
aver à
des autres verbes.
l'infinitif
présent de ces verbes res-
l'infinitif et le
2. »
Acte de
si li
platz,
I
I'an e so
pos
mon
cor
non aus
:
No
ma
chansos4.
gran beutatz.
vos platz qu'en altra part
Ostatz de vos la beltat e
1
gen
1
si
ne vous plaît
,
mon avancement
Voudrai m'en mal dame
,
(a) « Et
quant recouvré l'auront
sans tromperie.
Et
(4)
Et puisque
Et
si
mon
le
,
et
et
:
Tan
,
mon profit.
tolrsïr
le
osi en son pouvoir par
a.
désir je n'ose dire a cachette
si
en ose
,
doux
la
beauté et
le
ma
en
chanson.
me
tourne,
gent rire
parler qui m'afolle
PuU séparer me
m'abelli-
aimerai vous.
à vous plait qu'en autre part
Otez de vous
Et
,
auberger moi
lui plait,
Prier vous ai
(5)
«
rire,
••
(3)
si
vire,
mon senj
mon escien 5.
Folqvet de Marseille
Et
me
dolz parlar que m'afolis
Pois partir m'Ai de vos
(i)
sap chantar.
dir a rescos
ai, s'en aus, en
:
E
fe
alberguar m'A 3.
AasAuo de Marueii. La
Pregar vos
s'a
poder per
i3g. Ms. de Colbert. Titres de Foix.
Geoffroi Rudel
E
du
:
E
E
amoros.
remarquer de quelle manière
faire
Et quant cobrat l'auran , tornar
e senes engan
gais
futur de l'indicatif par l'adjonction
le
présent du verbe
Us
:
mon sens
mon escient.
ai de vous, à
;
foi et
,
,
.
GRAMMAIRE ROMANE,
3l8
Amarai? oc; si li platz ni l'es «en;
E si no 1 platz, amar I'ai eissamen
Elias de Barjols
de mi
etz
privât cosselli
mon
vos ei
le
Vieux
dir vos ai perche 3
Rambaud d'Orange
Les verbes avj n
esser, avec
et
d'un autre verbe
9
.
L'autre diat
.
Escotatz.
:
préposition a devant
la
servirent aussi à exprimer
,
lieys ai
a guérir
Comte de Poitiers
A
:
:
Pus sap qu'ab
«
«.
la belba.
Dm
E
l'infinitif
Pus
Pus tan privada
Gavaudan
futur
:
ladvenement del quai
tuit
:
4.
Mont jauzeus.
an a ressuscitar 5.
Doctrine des Vaudoiv
Et si per mi no us venz
Merces e chausimenz,
Tem
cjue iiieh a morir^.
Arnaud de Marukil La frauca
:
(
i
)
Aimerai -je
Et
(a)
si
uc
?
oui
lui plaît,
;
si
lui plaît et lui est geut
aimer
la
:
ai également.
Puisque tant secrète êtes de moi
Dire tous ai mon
secret avis.
(3)
Et dire vous ai pourquoi.
(4)
Puisque
(5)
A l'avènement duquel
Et
si
sais
qu'avec
elle ai
à guérir.
tous ont à ressusciter.
pour moi ne vous vainc
Merci
et
préférence
Crains que
me
sera à luouiii
.
captcnensa
»
le
OBSERVATIONS SUR LES VERBES.
3lQ
CONDITIONNEL.
Tous
verbes ont leur conditionnel en ia, ias, ia,
les
ajoutés à
etc..
l'infinitif.
Les verbes en ar ont un double conditionnel.
Amar
ia, ias, ia, etc.
Am
era, eras, era,
un second condition-
Plusieurs verbes en er ou re ont
nel en
gra
,
tels
que
:
DOUBLE
C ON" DIT.
part, passe,
Pag.
Pag.
Aver
avria
Beure
beuria
begra
begut.
Cogler
colria
colgra
colgut.
Conoscer
conoiria
conogra
Dever
devria
Mover
movria
mogra
Nocer
noceria
nosrra
Plazer
plaseria
188
plagra
Poter
poiria
2 53
pogra
pogut.
Segre
seigria
sesrra
"6'
segut.
Tener
tenria
tengra
tengut.
Valer
valria
valgra
valgut.
Voler
volria
1
D'autres verbes,
tels
conditionnel
3 59
2 38
49
agra
ï49
conogut.
123
degra
agut
degut.
mogut.
nogut.
320
volgra
i
que venir, ont
73
plagut.
volgut.
aussi ce
double
:
\enir
Et d'autres,
venria
tels
conditionnel.
vengra
que saber, ont a
Les soustractions subies par
le
etc.
le
et ia
vengut.
:
Sapr a, sapria.
futur ont aussi lieu pour
,
)JtU
H
(.
V
M MA
I
H
I.
UOMA\
.
I
,
IMPÉRATIF ET SUBJONCTIF.
y a
Il
peu d'observations à
faire sur ces
Le verbe saper, savoir prend
,
SAPCHATZ, SAPCHON
Les verbes dont
,
en
le
deux modes.
intérieur,
et lait
'.
etc.
les prétérits
simples ou
condition-
les
nels ont été modifiés intérieurement par des soustractions
ou par des additions, conservent, à
l'imparfait
du sub-
jonctif, ces modifications; mais les différentes personnes
gardent leurs désinences
ordinaires-.
Seulement quelques pays avaient adopté
2
an à
risé à
la troisième
désinence
personne du pluriel; ce qui m'a auto-
indiquer cette personne en Esse*
m
Mais que
la
BS80B
,
,
B884HP.
plagra fezessam aeordansa
Dels reys que an guerr' e disacordansa
Si c'otra
mar
passessaw est autr' an 3.
Bertrand Carbonei. Per espas.sar.
:
de nouveau que souvent
J'avertis
les
rieures, indiquées spécialement soit
pour un mode,
modifications inté-
pour un temps,
soit
se reproduisent ou dans un autre temps
ou dans un autre mode.
Ainsi,
quand
pdu
p.
S.i])(hoa
Mais
Dr»
1
verbe nyber
i*8, 107, 181.
*
fait
SapchaU
au subjonctif saupts-
ji.
;
.
i
.
I
6
I
-'>
.
I
129.
(a) Combatessrt/i
(3)
le
<|u<-
p. iy4.
me
«ois qui
rllrtiiciii
plairait
Eadrcy cmM
que
ont guerre
fissent
p. it'S.
accord
et brouillerie,
qu'on tre mer payassent cet autre an.
PagOMjM
p.
1(3
OBSERVATIONS SUR LES VERBES.
ses, c'est qu'il a
fait
saup au
321
prétérit simple de l'indicatif,
et ainsi des autres.
DU VERBE DÉFECTIF ET IRRÉGULIER ANAR.
n'entre point dans
Il
lies
mon
plan d'expliquer
qui se rencontrent dans
nombre de verbes romans
détails
les
les
anoma-
conjugaisons d'un petit
ou
défectifs
appartiennent au dictionnaire
,
irréguliers
qui réunira
:
ces
les ex-
plications et les exemples.
Mais
sur
le
je crois
convenable de présenter mes observations
verbe défectif et irrégulier avar, aller.
Je le considérerai d'abord dans sa conjugaison;
Et ensuite dans son emploi assez fréquent
d'auxiliaire.
COSJUGAISOï DU VERBE ANAR.
La conjugaison de
trois
verbes différents
Anar.
ce verbe est évidemment formée de
:
.
.
GRAMMAIKE ROMANE,
322
IliFINITIF.
ir, aller.
Tan
Prés.
corn los cavals
podon irk
Roman de
Jaufre.
,
INDICATIF.
Vau
Prés. Sing.
p. ii3.
.
Vacc
p.
124
je
V AS
Sai est intratz
;
que vas queren »
Roman de
Plur.'
Fut. Sing.
-vais.
tu vas.
Vai
Va
Van
124, 208.
Irai
172.
177.
?
Jaufre.
164
il
va.
»& ***<
firaL
Qui que reman, ieu irai volentos^.
Pons de Cap-dueit.
:
So qu'hom.
ta iras
Iras
Tu
t'en iras al leopart
'•
Bertrand de Born
:
l'ois als baros.
ilira
Ira
ira ses batailla
Roman de Jaufre.
Irem
nous irons
194.
rnus irez '
Iretz
.'<
Vos iretz
aissi col
senhor Papa
Philomena
chevaux peuvent
(1)
Tant comme
les
(a)
Ici es entré;
que vas
(3)
Q ul 1 ui reste
(4)
Tu
Que
(5)
(6)
t'en iras
••
Vous
'
rai
J '
vou1 ""
jamais n'ira sans bataillr
avec
le
6. »
,
aller,
chm -haut ?
au léopard
irct ainsi
-
5.
Que |a non
Plur.
-
seigneur Pape.
•
fol. 8.
,
.
OBSERVATIONS SUR LES VERBES.
Iran
Fut. Plur.
Perque
ils
perdemen
ii'iran trastug a
Pons de la Garde
:
D'un
3^3
iront.
»
sirventes.
CONDITIONNEL.
Sing.
Iria
Que
irais.
us iria contan
Peyrols
:
2.
Un
sonet vau.
IMPÉRATIF.
Sing.
Vai
va.
vas,
116, 137, 159,
p.
mar;
E per Dieu vai m'a mi dons dir
Que non es joins qu'ieu no sospii-3.
Chanso, tu
ra'iras otra
,
,
Bern. de Ventadour
Bel Papiol
Ten ton camin,
,
:
En
abrii.
vas Savoia
e vas branditz brochan4.
Bertrand de Born Ara
:
sai eu.
Quelquefois on a dit va.
Chansoneta va de cors
,
A
mi dons dire que t reteigna
Pois mi retener no deigna 5
.
Peyrols
C'est
(2)
Que vous
(3)
Chanson tu m'iras outre mer ;
tort.
irais
contant.
,
Et
,
Que
par dieu
,
n'est jour
va moi à
que
je
ma dame
dire
ue soupire.
Beau Papiol , vers Savoie
Tiens ton chemin
(5)
Del seu
pourquoi en iront trèstous à damnation.
(t)
(4)
:
Chansonette
,
A ma
dire
dame
Puisque
me
,
et
va de bric
et
de broc.
va de course
que
te retienne,
retenir ne daigne.
21.
GRAMMAIRE ROMANE,
'6ll\
Je ne dois pas omettre
la
forme remarquable de
la
jonction du pronom personnel tu, t, avec l'adverbe en,
ce qui produit vai t en.
Messagiers, vai t en, en via plana,
A mon
E
romieu,
digas
ves Viana;
lai
li *.
Bern. de Ventadour
:
Ja nios chnntars.
SUBJONCTIF.
Sing.
Vaza
faille.
Ar es ben dretz, pus ieu n'ai dich blasmor,
Quel be quels fan laus' e vaza dizen 2
.
Bertrand Carbonel Per
:
Plur.
espassar.
Vazan
aillent.
Ni d'autra part no vazan entenden
Qu'aisso diga per doptansa de lor 3.
Bertrand Carbunei. Per
:
ANAR
Ce verbe
espassar.
CONSIDÉRÉ COMME AUXILIAIRE.
est auxiliaire
La première
,
lorsque
de deux manières
:
anar précède un
autre verbe
placé au gérondif, c'est-à-dire un participe indécliné.
Soven
(i)
Et dis
Ores
Que
(3)
Ni
pèlerin
,
blasman4.
Bern. de Ventadour
Quau
en chemiii
là vers
Viane
:
facile.
;
lai.
est
le
,
entr' els meillors,
bien juste, puisque j'en ai
bien qu'ils font loue et
dît
blâme,
aille disant.
d'autre part n'aillent entendant
Que
(4)
vau,
Messager, va -t- eu
A mon
(a)
la
ceci je dise par crainte d'eux.
Souvent
la vais
,
entre les meilleurs, blâmant.
la l'uelba.
325
OBSERVATIONS SUR LES VERBES.
Il van disen c'amors torna en biais....
La genser am, ja no i ânes doptan *.
Bern. de Vewtadotjr
De
totz
Quan la fuelha.
:
bos pretz vos anatz meilloran 2
Arnaud de Marueil Aissi coin cel.
.
:
La
seconde manière joint
l'infinitif
du verbe
qu'il régit
Qu'el vai traire
verbe
le
anar au
.
caucz encontra son segnor4.
li
La
«
Quan
l'ac
pro escotadà, elh
li
nobi.a Leycox.
va dir que mal o
Philomena
«
ria
présent de
3
fol.
,
disia^.
5g.
Karles anec dir ad Helias que disxes tôt so que
et Helias
,
va comensar
sas paraulas
nitifs, leur
qui
le
(i)
que cet
voit
auxiliaire , se
communique
II»
De
tout
bon prix vous
Va li transmettre
Va li dir
les infi-
personne,
la
travers....
allez doutant.
allez améliorant.
p. i85.
202.
Va li respondre
Va lur dir
p. i85.
Va
lor dir p. 187
225.
Qu'il va tirer les attaques contre sou seigneur.
(4)
(5)
confondant avec
vont disant qu'amour tourne en
,
(3)
fol 56.
modifient lui-même.
La plus gente j'aime jamais n'y
(a)
vol-
.
mode, le temps, et
le
s
6 »
Phiiomena ,
On
»
«
Quand
l'eut assez écoutée,
(6) « Charles alla dire à Helias
commencer
ses paroles. »
il
lui va dire
que
que mal
cela disait.
dit tout ce qu'il voudrait
,
•»
et Helias
va
,
,
GRAMMAIRE ROMANE,
3î6
EMPLOI DES 'VERBES RÉGIS PAR DES PRÉPOSITIONS.
Les participes indéclinés, ou gérondifs, qui représentent
les
gérondifs latins
en
la préposition
s'emploient sans préposition ou avec
,
même
et
amor
D'aquest'
Veixan,
avec
l'article.
sui cossiros,
dormen
e pueys somjan,
GeoffroiRudei.
Mas de so
Demandan
c'ai
:
Quan lo
».
rossignols.
après,
e AUZEN,
2.
ESCOTAN e VEZEN
Arnaud de Marueil Rasos
e$.
:
Tant atendrai aman,
Tro morrai merceian,
Pus ilh vol qu'aissi sia3.
Blacas
Aman
viu e
:
Lo
bels
aman morrai
Pons de
i.a
garde
douz temps.
4.
Ben
:
En ploran
es dreitz.
serai chantaire 5
Rambadd d'Orange Arm'er.
.
:
(i)
De
(a)
amour
cette
Veillant
,
et
Mais de ce que
Demandant
Écoutant
je sois chagrin,
puis songeant , dormant.
j'ai
et oj
appris
mt
et voyant.
l;ml altcnilrai aimant
.
Jusqu'à ce que mourrai implorant merci,
Puisqu'elle veut qu'ainsi soit.
14)
Aimant
(5)
V.n
vis et
aimant mourrai.
pleurant serai cbant<m.
,
,
.
OBSERVATIONS SUR LES VERBES.
En
chanta:*
m aven
,
a
Si";
membrar
So qu'ieu cug chantan oblidar *
Folqcet de Marseille
Me
:
En
vuelh en cantan esbaudir 2
chantan.
.
Ber3 de Vestadour En aquest
:
.
Soven m'aven
Que
soi
,
nueg quan
la
soi colgat
ab vos, per semblan, en durmen
Arxacd de Marceil
Ae
gnai.
:
Aissi
com
3.
cel.
pareissen de las flors4.
Pierre Rogiers Al pareissen.
:
PRÉSENTS DES INFINITIFS EMPLOYÉS
AVEC DES PRÉPOSITIONS.
La
plupart des prépositions peuvent être placées au-
devant du présent de
l'infinitif
je fournirai des exemples
;
de l'emploi de quelques-unes.
E
s'ieu
en ahar mespren
Bern. de Vewtadocr
En agradar
et
Bern. de
En
Conort
fis
amans 6.
Ventadour
:
Chantars no pot.
chantant, m'a vient à remémorer
Ce que
je crois
chantant oublier.
(a)
Me veux en chantant esbaudir.
(3)
Souvent m'avient ,
Que
(4)
An
(5)
Et
(6)
En
suis avec
la
nuit
quand
suis
je
en aimer
plaire et
couché
vous , par semblant , en dormant.
paraissant des fleurs.
si
era.
en voler
Es l'amors de dos
(i)
5.
:
me méprends.
en vouloir
Est l'amour de deux purs amants.
,
GRAMMAIRE ROMANE,
3a8
Dels auzels qu'intran en amar 1
Rambaud d'Orange Ai nov
.
:
Per
cal
cor.
razon avetz sen tan vénal
En mains
que no us tornon
afars
Et en trobar avetz saber e sen
Blacas
Los joves
a pro,
2 ?
Peire Vidal.
:
cal prim prezem a far 3
Rambaud de Vaqueiras Honrat marques.
faitz
.
:
Per qu'enseignarai ad amar
Los autres bos domneiadors 4.
Rambaud d'Orange
Quar
d'aqui
mov
sai.
cortezia e solatz,
Enseignamenz e franqueza
E
Assatz
:
e
mesura
cor d'amar e esforz de servir 5
Arnaud de Marueil A gran honor.
.
:
Il
est
cédant
même
à remarquer que
a
l'infinitif,
ad
position
suivie
même
le
préposition per
sens qu'avait en latin
du gérondif en dum 6
(i)
Des obéis qui entrent en aim«i
(a)
Pour quelle raison avez sens
Eu maintes
la
affaires
Les vaillants
(4)
Pour quoi enseignerai
faits
pré-
.
profit',
et sens ?
que an commencement primes
(3)
la
pré-
tant vénal
qui ne vous tournent à
Et en trouver avez savoir
,
à
f.iir.
à aimer
Les autres bons galants.
Car de
(5)
là
meut courtoisie
et plaisir,
Instruction et franchise et retenue,
Et volonté
(6) Per aucire
Per
far
p.
d'ainu-i
1
1
eflbli tic servir.
an.
Perover
149, aïo.
Per gandir
p. aao.
i6.'«.
»'•
i
Per
»ml>lar
soffrir
p.
a3?
14a
,
,
,
OBSERVATIONS SUR LES VERBES.
Car
cove
al savi
Que
s'an'
3:20,
ades loinhan
Per mielhs saillir enan
Berî*. de
r
.
Ventadour Pus mi preiatz.
:
VERBES EMPLOYÉS IMPERSONNELLEMENT.
L'emploi des verbes, sans leur donner un sujet apparent,
est très -familier à la
langue romane 2
.
Le verbe employé impersonnellement
du
troisième personne
est toujours à la
singulier.
Respondez mi Per cal razon
Reman que non avetz chantât 3 ?
:
de Ventadour
Berîï.
:
Peirols.
S'aguem paor, no us o cal demandar4.
Ra.mea.ud de Vaqueiras
:
Honrat marques.
Joves deu far guerra e cavalaria,
E, quant er
taing ben qu'en patz estia^.
Rambaud de Vaqueiras Del rei.
veillz,
:
(i)
Car au sage convient
Qu'il s'aille présentement reculant
Pour mieux sauter en avant.
(2)
(3)
Aven
235,236.
248.
Cal
Taing
248.
Cove
146.
Endevenc
182.
Play
146.
p.
Répondez moi
:
Par quelle raison
Reste que n'avez chanté
eûmes peur , ne vous
(4)
Si
(5)
Jeune doit
Et
,
faire
quand U
p.
?
le
chaut demander.
guerre et chevalerie
sera vieux
,
convient bien qu'en paix restr
,
GRAMMAIRE ROMANE,
33o
Que, si nos fossem loyal,
Tornera ns ad honor gran
Folquet de Marseille
«
Nos cove qu'estiam saviament,
no nos pusquan dessebre 3
.
».
:
Chantar mi.
que nos guardem que
e
Phh.omeka
»
,
fol.
ai.
SUPPRESSION DES PRONOMS PERSONNELS
SUJETS DES VERBES.
A
la
l'imitation
de
langue latine
la
langue romane n'exprima point
qui étaient
si ...
pronoms personnels
m partetz un juec d'amor
No
. . .
No
...
les
arriva souvent que
des verbes.
les sujets
El
il
,
sui tan fatz
sapcha
triar lo
melhor
Entr' els malvatz3.
Comte de PofriERS Ben
:
Cette forme de
suffira
la
langue romane est
vnelh.
si
commune,
de renvoyer aux exemples qu'offrent
qu'il
les citations
rapportées dans cette grammaire.
(i)
Que
si
,
nous fussions loyaux
,
Tournerait à nous à honneur grand.
(a) «
Nous convient que soyons sagement
nous puissent décevoir.
(3)
Et
si
et
que nous gardions que
(vocs) me départez uu jeu d'amour,
(J«) ne
Que
,
•
Mii> i.mt fol
(je) ne sarhe trier
Entre
les
mauvais.
le
meillrm
OBSERVATIONS SUR LES VERBES.
en
J'en rassemble quelques-uns
33l
rangeant par per-
les
sonnes.
PREMIÈRES PERSONNES.
SINGULIER.
Tant
vos
...
...
Per vos cui
...
E
Par vous que
...
no trobava.
Totz temps
...
Ane
agui.
non
...
Estât
...
>"i
no
...
la
Car
...
tort.
Si
hom.
un
...
Quant de vos
...
Je
Jamais
E
s' ....
farai.
vos amaria.
...
volria.
volgra mostrar.
...
no
jassa be.
agues mais.
Qu'en vos
...
De que
us fezes presen.
...
Un baisar
...
li
trobes.
pogues
et biens.
trouvais.
128
ce
que
j'
j'
tolre.
Un
iq3
femme.
la
aimai.
dirai
un
i33
227
145
achetai.
lui serai
246
iq3
ans.
la vis.
lui fis tort.
homme.
Je chanterai de
vers.
Totz temps
vos
deux
j'ai
oncques je
Je
Un surventes ...
E ... mantenrai.
A
Tous temps je ne
Cher
Cantarai d'aquest.
.Dirai
i3i
De
la vi.
124
i3o.
Oncques je ne
.Là serai
ia3
Et je connais maux
Je trouvai
amiey.
i3o
Plus je ne vous demande.
no
... li fi
i3o.
adore.
savoir.
eomprei.
...
S'anc
j'
Ni je ne fus mien.
molher.
...
p. i3o
Pour votre amour je chante.
Eté
mieus.
fui
cœnr.
suis.
Jamais je n'eus-
dos ans.
ai
D'aquo qu'
Ane
chan.
conosc mais e bes.
...
je
et fol
Et je veux
no us deman.
...
.Trobei
.
ador.
amor
vostr'
Plus
E
Sage
ai
sui.
vuoill saber.
...
Per
Tant je vous
ai cor.
Savis e fols
175
167
137
i3o
ces.
140
vers.
sirvente je ferai.
140
Et je maintiendrai.
n3
Tous temps je vous aimerais.
128
Quant de vous je voudrais.
149
A vous
n5
je voudrais montrer.
Jamais je ne repose hien.
171
Et
234
si j'
eusse davantage.
Qu'en vous je trouvasse.
247
De quoi
234
je vous
fisse
présent.
Un baiser je lui pusse enlever.
178
GRAMMAIRE ROMAN
33a
i.
PLURIEL.
Emperador
si ...
Ou'
...
Dos jorns
...
Trobat
avem.
E
...
avons.
non em.
anam queren.
Car
Ni
— Empereur nous
— Car nous ne sommes.
— Ce que nous
— Deux
nous fumes.
— Trouvé nous
— Ni nous défendrons.
— Et nous saurons quand.
avem.
...
...
allons cherchant.
estem.
jours
avons.
vedarem.
sabrem quan.
...
p.
si
148
27a
a36
a5o,
i33
189
287
SECONDES PERSONNES.
SINGULIER.
Aras
Can ...
Quant
— Maintenant tu
— Guérie tu
— Quand tu
— Quand tu
— Tu aimeras
laissas.
...
Sanada
iest.
...
vist l'aigua.
...
202
laisses.
202
es.
l'auras.
.Amaras ton senhor.
vis l'eau.
aoo
l'auras.
201
ton seigneur.
2o3
pluriel.
Si
voletz al segle plazer.
...
Per so
S'
...
...
devetz.
So don
Qu'
...
...
...
siècle plaire.
Si
i.J'j
cela
aucizetz selui.
Menassas que
— vous voulez au
— Pour vous devez.
170
— vous tuez
240
— Menaces que vous
2o3
— Ce dont vous m'avez
148
— Ce que vous en
i83
— Quand vous m'aurez donné. 148
— Dame bien vous
228
— Quoiquevousmecommandiez. 182
— Que vous me
i3i
— Que vous me
i38
Si
fasiatz.
m'avetz
dit.
en veiretz.
celui.
faisiez.
dit.
verrez.
Quan ... m'auretz. dat.
Domna be ... degratz.
Que que ... m comandetz.
Que ... m prendatz.
Que ... m fezessetz.
,
devriez.
,
preniez.
fissiez.
TROISIEMES PERSONNIs
SINGULIER.
Pus blanca
"M< illers
es.
...
que
...
non
e».
—
Plus blanche bllb est
1
—
Meilleur qu'iL
149
n'est.
jS
OBSERVATIONS SUR LES VERBES.
Car so
...
m veda.
333
GRAMMAIRE ROMAM.
^34
La belha cui non aus preyar,
Tan tem faillir al seu voler
Per qu'ie n plane e n sospire
!
Ai! amors, no m'aucire
Peyrols
:
1
Tôt
:
.
mon
engienli.
SECONDES PERSONNES DU PLURIEL A LA
PLAC1
DES SECONDES PERSONNES DU SINGULIER.
On
a vu précédemment que
employé au
vos
était
presque toujours
de tu; par suite de cette règle,
lieu
verbes devant lesquels
vos
se trouve placé,
désignant qu'une seule personne, prennent
Cependant
quoique ne
le pluriel.
qui se rapportent au
les adjectifs
les
pronom
restent au singulier.
Je choisis pour exemple ces vers qui s'adressent évi-
demment à une
seule personne
:
Peirols, corn avetz tan estai
Que non
fezest vers ni chanson
Respondez mi
:
Per
Renian que non avetz chantât *
Kern, de Ventadour
1
1
(1)
v
a
même peu
La
belle
à son vouloir
faillir
Pourquoi j'en plains
Ah amour,
!
(*)
Peirols
Qui-
in
ne
et
'.
en soupire
me tuer.
comment avez tant été
(iii s mis m chanson?
,
Hejiiiinir/.
moi
Reste
iijvr/
i|ii<
:
:
?
Peirols coin avetz.
d'exemples de l'emploi de
que n'ose prier,
Tant crains
?
cal razon
Par quelle raison
i
li.
mie
'
la
seconde
, ,
OBSERVATIONS
personne du singulier
dours, soit dans
.
VERBES.
Sl"R LES
dans
soit
les poésies
335
des trouba-
autres écrits.
les
VERBES AU SINGULIER, QUOIQU'ILS AIENT PLUSIEURS
SUJETS.
C'est
un caractère
particulier à la langue
de mettre assez souvent au singulier
romane que
verbe auquel
le
tachent plusieurs sujets.
Per que prez, e cortesia,
E
solaz torxa en non chaler*.
Berx. de Vehtadour
Lo
E
E
bels
la
douz temps mi platz,
Blacas
Dieus
Mos
Ges de chantai
gava sazos
chans dels auzelos 2
1
:
:
.
Lo bels douz temps.
vos, en cui es assis
sal
joys,
mos desportz e mos ris 3.
Arxaud de Marceil Dona sel que.
:
Per
bona comensansa
la
Mi VEN
ALEGRANSA4.
Ab joi
JOIS et
Berk. de Vestadocr
^i)
Pour quoi prix ,
et courtoisie
Et plaisir tourne en non chaloir.
(a)
(3)
Le beau doux temps me
Et
la gaie saison
Et
le
chant des
plaît
oiselets.
Dieu sauve vous
,
en qui
est placé
Ma joie mon contentement et mon rire
,
(4)
bon commencement
Par
le
Me
vient joie et alégresse.
!
:
niov.
s'at-
,
336
GR
A
M M
A
î
11
.
.
.
.
ROMANE,
I
Tal y a qui an mais d'orgueil
jois ni grans bes lor ve
1
Can grans
\hxniwu
Bern. oe
:
Quan par
NOM
VERBES AU PLURIEL, QUAND UN
la
Hors.
COLLECTIF
EST LE SUJET.
On
trouve parfois au pluriel non seulement
nom
dont un
mais encore
collectif est le sujet,
noms personnels
per non saber,
Fola gens, mais
lei
es
Bern. de VentAdour
La forme
:
dans
verbes
les
pro-
collectif.
*.
Ckantars no pot.
suivante est remarquable
comme conjonction
E piieis lo REIS, AB
considéré
un nom
qui se rapportent à
Amor blasmon,
non
les
ab, avec,
:
est
:
SOS BAROS,
Pueion, e lor spazas ceinzon^.
Roman de Jacfre.
un exemple de pronoms personnels au
Voici
nom
rapportent à un
lorsqu'ils se
collectif
pluriel
:
leu o die per chastiamen
Al
rei
Johan que pert sa gen
,
Que no lor
Bertrand de Born
li)
Tels
y
et
RUIid lnen
(a)
Auioui blâment, par non savoir
(3)
Et puis
..lie
I
geut, niais à lui n'est
le
Montent
(4)
Je
Au
\
h
:
a qui oui plus d'orgueil
Ou. mil grande joie
,
roi, avec ses
et leurs
le dis |iiiim
cm
ii.
lem
.
epees feignent.
perd
.ii'i<
>.i
I<-u
i
dommage.
hnoa
enseignement
lui JiMII, <|lle
,
secor pics ni loing4.
geul
prêt ni loin.
vient,
Quau
vei lo
tem
,
QUE
DU
CONJONCTIF ENTRE LES VERBES.
mes
Je terminerai
verbes
,
DU
QUE
la
sur les
conjonctif.
CONJONCTIF ENTRE LES VERBES.
Pour exprimer
souvent
observations
différentes
en parlant du que
337
l'effet
de l'action d'un verbe sur l'autre
langue latine plaçait à
lequel cette action était transmise
,
verbe sur
l'infinitif le
et alors le sujet
de ce
dernier verbe ne pouvait être qu'à l'accusatif.
D'autres
par
quia,
ment
fois la
moyen
le
langue latine transmettait cette action
ut
des particules
etc.; et le
et
ne
que permettant aux
sujets
,
et
du
Ce que
ôta toute amphibologie
,
mode
ce second verbe au
ordinaire
indiqué par
la
,
et
forme
discours.
conjonctif indéclinable servit donc à trans-
mettre l'action d'un verbe sur
Employé par
la
,
que
du que retranché,
la
l'autre.
langue romane, et par
langues de l'Europe latine,
forme grammaticale
dans
Ce
indéclinable.
du second verbe de conserver
le signe qui les caractérisait
,
quod
ces différentes opérations grammaticales, la langue
,
qui
,
verbe soumis à l'action devait ordinaire-
romane adopta que pronom conjonctif
règle
etc.
être au subjonctif.
Pour
laissa
,
il
les
un
autres
remplaça à-la-fois
et
la
modernes ont appelée
la
et les
nombreuses particules
langue latine , étaient
nication d'un verbe à
les
le
lien
de commu-
autre.
Cette forme de la langue romane est, à certains égards,
préférable à l'emploi que
les
Latins faisaient de leur
22
infi-
GRAMMAIRE ROMANE,
338
nitif.
,
,
,
Elle ajoute à la clarté
à indiquer plus pré-
elle sert
,
cisément différentes modifications de
En
discours.
effet
temps de
les
,
pensée et du
la
l'infinitif latin n'offraient
pas assez de nuances , pour rendre exactement quelques-
unes des modifications qu'a exprimées
la
langue romane
modifications qui, dans les divers modes, distinguent
heureusement
du
prétérit
composé;
Quelquefois
QUE
présent, de l'imparfait;
le
le
du
le prétérit,
que
conjonctif
le prétérit
si
simple,
plus-que-parfait; etc.
roman
est sous -entendu.
QUE
CONJONCTIF ROMAN REMPLAÇANT LE
RETRANCHÉ L AT IN 1
.
E
que fauc
sai
faillensa
Quar non am per mesura
Bern. de Ventadotjr
E
conosc be que
Quan
:
lo
dous temps.
gran follatge
ai die
Bern. de Ventadour
Ans vey qu ades
2.
ma
creis
:
Quan
3.
vei la
flor.
dolors4.
Arnaud de Marueil Ab pauc ieu.
:
Mais aisso no us esta be
Que
m
tassatz tôt jorn maltraire 5 .
Bern. de Ventadour
(a)
Et
sais
Conoscatx que...
a53.
Sabera que...
que
fais
p. a4a.
Creique...
p. 114.
(i) Sai que...
2'»<>
faute
Parce que n'aime par mesure.
(3)
Et connais bien que
(4)
Ains vois que toujours
(5)
Mais
ceci
Que me
ne vous
ai dit
grande
croit
ma
folie.
doult-m
est bien
fassiez tout
:
jour maltraiter.
Ainors que.
Aferuii que...
Es
\
ers que...
p. 187.
ait).
,
DU
QUE
Ma
CONJONCTIF ENTRE LES VERBES.
33g
costum' es que fols tos temps folleia*.
Bern. de Vehtadour Quan vei la flor.
:
QUE
CONJONCTIF DANS LE SENS d'UT, NE,
ETC.*.
Per merce us prec que us playa
am
Qu'ieu vos
No
ses cor vayre;
vulhatz Qu'ieu dechayaS.
Bern. de Ventadour Si la belha.
:
Meillz qu'eu no die, vos prec que m'entendatz4.
Arnaud de Marueil Aissi com cel.
:
E
selh
Guart
que de mi l'apenra
que res no mi cambi 5
Geoffroi Rcdel No sap chantar.
si
.
:
QUE
CONJONCTIF DANS LE SENS d'EO
Alberguem lo
Que ben
,
ETC.
plan e gen,
tôt
es
QUOD QUIA,
mutzG.
Comte de Poitiers En Alvernhe.
:
(1)
Mais coutume
(a) Prec
(3)
que
est
que
fol
tons temps folâtre.
Prezicon que
p. 190.
Soffrissetz
Aipaorque
Li plai que
i3i.
p. 169.
que
Preiatz qu'ieu i55.
Taing que
Maritz soi que
246.
197.
Ende venir que
274.
Par merci vous prie que vous plaise
Que je vous aime
sans
Ne veuillez que je
cœur changeant
(4)
Mieux que je ne
Et celui qui de moi l'apprendra
(6)
Aubergeonsle tout simplement
Garde
Vu
soi
;
déchoie.
(5)
dis
,
vous prie que m'entendiez.
que rien ne me change.
que bien
est
et
p. i63.
i36.
geotement
muet
32.
,
,
,
,
,
,
,
GRAMMAIRE ROMANE,
34o
Ni contra mi malvat conselh non creia
Qu'eu sui sos hom liges on que m'esteia 1
i..n
l'.i
Tristans , ges
Qu
.
de Ventadour
Maritz
Deu
Que
non aurez de me
no sai on 2
que marit
,
fai
:
Qnan
sofren
i.
'1
m d'Auvergne
:
Bella m'es la flors.
ieu l'am ses tôt cor trichador,
s'
Quel mon non
ai tan
mortal enemic,
n'aug ben dir, no
1
n aya per senhor4.
Pons de Capdueil
:
Astrucs.
ditz mal per foilia,
no i s tenga per blasmatz
en deu tener per ben lausatz
us fols
si
li
Jes per aisso
Enanz
s
Que blasmes
es del fol al pro lauzors
(uii.mi
:
De
Souvent des manuscrits offrent
car, au
(i)
.
vei la laudeta.
deu eomprar qui car ven*.
car
l'n
E
niiil
la
l.i
;
5.
ren.
variante de
de ce que.
lieu-
Mi contre moi mauvais
conseil ne croie
Vu que je suis son homme -lige où que je sois,
(a)
Tristan
,
aucunement n'aurez de moi
Vu que je m'en vais
(3)
Mari qui mari
,
Doit
i.i
ter
de
fait
telle
Vu que cher doit
(4)
Regardez
si
(5)
marri, ne sais où.
souffrant,
saveur,
acheter qui cher vend.
je l'aime saus tout coeur tricheur,
Vu qu'au monde
Si je lui
n'ai taut
eu ouis bien dire
,
mortel ennemi
ne ne l'eu
aie
pour seigneur.
un fol lui dit mal par folie,
Aucunement pour ceci n'y se tienne pour blâmé
Et
.
vei la flor.
tastar d'altretal sabor.
Gardatz
ieu
Qnan
ieu m'en vau marritz,
Bern. de Ventadour
S'
:
si
Au contraire s'en <loit tenir pour bien lotir
Vu que blâme est du fou au preux louange.
,
;
quar
,
,
DU
QUE
QUE
CONJONCTIF ENTRE LES VERBES.
SOUS-ENTENDU EN LA LANGUE ROMANE.
Ben sapchatz
...
non
s'ieu tan
Ja no saupra far vers ni sos
x
l'ames,
.
Peyroi^ Chantarai pus.
:
Non cug
digua que anc auzis
...
Meillors motz trobatz luenh ni prop 2 .
Pierre d'Auvergne
m
Tuit sels que
Volgra
Non
Cui bon
mon
...
ïuit
:
sels
:
Miels fora
...
1
Pierre Rogiers
...
Berit.
Bien sachez que
,
si
Jamais ne saurais
(a)
Ne pense que
:
sia corals
:
:
,
que oneques ouïtes
Meilleurs mots trouvés loin ni près.
(3)
Tous ceux qui me
prient que je chante
Voudrais Qu'en sussent
(4)
Ne
resterai
(5)
Mieux
Bien voudrais que
serait
Mon cœur,
(7)
le vrai.
que mon chanter ne répande.
(6)
que
ainsi
Ni ne semble que
russes
champion.
ma dame sût
comme je le sais.
soit cordial ami.
volgra.
amies 7.
de Ventadour
tant ne l'aimasse
sai6.
Ben
faire vers ni sons.
dise
Maitolin.
mi dons sabes
cor, aisi corn eu
Ni no sembla
estarai.
fosses campios».
...
Bertrand de Born
Ben volgra
que.
chantar non esparja4.
Bertrand de Born Non
Mon
vers.
'n saubesson lo ver 3.
...
estarai
:
pregan qu'ieu chan,
Berk. de Ventadour
(i)
34 1
Belh Monruelh.
GRAMMAIRE ROMANE,
34^
Ans tem de
lieys
...
maya
Giraud
E
Mos
no vuelh
...
le
per ergulhos
Roux Auiatz la.
sia grazitz
Bernard de Roveïcac Ja no
:
Sapchatz
Que
...
vuelh.
gran talent nauria
L'emperaires volgr'
qu'a son
filh
...
:
Estât
agues la crois preza,
:
J'aurai bientôt occasion de parler
,
.
ai.
l'emperis remazes4.
Austorc d'Arlac
conjonctions
2.
us tengues en loc de raarit 3
Comtesse de DrE
les
.
sirventes entr'els flax nualhos,
Paubres de cor e d'à ver poderos
E
1
:
Ai
Dieus per.
du que placé après
comme
ou employé
!
adverbe de temps.
Je déclare de nouveau qu'il m'eût été facile d'indiquer
d'autres
modifications
légères
,
soit
accidentelles
,
soit
ordinaires, qu'on rencontre parfois en quelques modes, en
quelques temps
nombre de
Mais
j'ai
verbes.
rejeté des détails trop minutieux.
(i)
Mais crains
(a)
Et ne veux que
d'elle
Mon sirvente
parmi
i)
m'ait
pour orgueilleux,
agrée
les lâches
non
vaillants
et d'avoir puissants.
Sachez que grand désir en aurais
Que vous
(
qui
soit
Pauvres de cœur
(3)
en quelques personnes d'un
et
,
tinsse
en lieu de mari.
L'empereur voudrais Qu'eût
i.i
qu'a son
fils
la
l'empire restât.
croix
M iw
,
petit
343
ADVERBES, PREPOSITIONS, CONJONCTIONS.
CHAPITRE VIL
ADVERBES, PREPOSITIONS, CONJONCTIONS.
Je
range sous un
même
adverbes,
titre les
les
préposi-
tions, les conjonctions, et les autres semblables éléments
du
discours; parce que, selon le rang qu'ils occupent dans
la
phrase
,
leurs
fonctions
certains adverbes, suivis
changent quelquefois
deviennent aussi
prépositions employées d'une
,
même que;
sont immédiatement suivies du
nom
ainsi
du que, deviennent conjonctions;
et certaines prépositions le
soumettre un
:
lorsqu'elles
et enfin
manière absolue,
quelconque à leur régime
,
les
et sans
deviennent
adverbes.
Ces rapports intimes ont été cause de l'embarras que
plusieurs grammairiens ont éprouvé
classer ces divers éléments
Dans
Adv.
quand
ils
ont voulu
discours.
langue latine, post était tour-à-tour adverbe
la
et préposition, et, suivi
(i)
du
,
«
de
De Capîtone post
quam,
viderîmus.
devenait conjonction
»
Cic. pro Sex. Rose. Amer. 3o.
Prép.
PosTque brevem rescribe morara.
Ovid. De Arte amandi
Couj.
Tarn, postqu\m ad
te venit
,
III v. 4;3.
,
mensis agitur hic jam seplimas.
To
.
Hec.
»ct. III
,
«c. 3
,
v.
34-
1
.
GRAMMAIRE ROMANE,
344
Dans
langue romane
la
l'Europe latine
mêmes
il
,
,
et
dans
les
est quelquefois des
autres langues de
mots qui offrent
les
variétés.
Je parlerai d'abord des adverbes
;
Ensuite, des prépositions;
Et enfin, des conjonctions, négations,
A mesure
langue,
tion
que
ils
adverbes,
les
de
passèrent
tions
les
interjections
etc.
prépositions et conjonc-
langue latine dans
la
:
nouvelle
la
reçurent souvent l'adjonction d'une préposi-
romane
,
notamment des
et
prépositions
a
,
de
,
en.
Ainsi d'iNT«s vint intz, ins, auquel fut ajouté de,
qui produisit de ins
,
dans ;
préposition de
,
fut
de
la
De
et
même
,
par reduplication
formé dedins , dedans.
sat/s latin vint satz, qui reçut l'A,et forma asatz,
assez.
Versws
de
et
en,
latin
fit
d'abord vers
jointes à
,
vers, et
prépositions
les
vers roman, produisirent devers,
ENVERS.
En
parcourant
nomenclature des principaux ad-
la
verbes, des principales prépositions, et des conjonctions,
qu'on ne
soit
pas surpris de trouver ce rapprochement
de différentes prépositions.
Avant de présenter
les
tableaux des principaux adverbes,
des principales prépositions, et des diverses conjonctions,
je crois utile de placer
manière dont
la
des détails qui expliqueront
la
langue romane a formé ces nombreux
éléments du discours
la
ici
,
en
les
dérivant presque toujours de
langue latine.
Ces détails auront un double avantage
:
d'une part,
,
ADVERBES, PREPOSITIONS, CONJONCTIONS.
présenteront l'origine et
ils
sera l'objet; et de l'autre,
la
du mot qui en
dérivation
montreront
ils
345
rapport des
le
adverbes, prépositions, ou conjonctions, qui ont une origine ou une dérivation
commune.
Voici des observations successives sur
adverbes, sur
principaux
les
principales prépositions, et sur les diffé-
les
rentes conjonctions.
ab, a, avec.
Cette préposition ab se trouve dans les plus anciens
monuments de
«
Ab Ludher
la
langue romane
nul plaid
:
nunquam
prindrai 1
.
»
Serment de 842.
Ella ab Boeci parlet ta dolzamenta.
POEME SUR BOECE.
Ab
vos estay on qu'ieu esteia;
La nueg
e
1
jorn ab vos domneya 3 .
Arnaud de Marueil Ab vos
:
Quelquefois cette préposition quitte
nuscrits
ou
le
b, selon les
prononciation locale; alors
la
estay.
a
seul signifie
avec :
Que
meiller es, et ab mais de beutat,
1
D'autra
domna;
e es a dreit jujatz4.
Pistoleta
(1) «
Avec Lotbaire nul
traité
Elle avec Boece parla tant
(3)
Avec vous
(4)
Que
la
suis
et le
Sens e sabers.
ne oncques prendrai.
(2)
La nuit
:
où que je
doucement.
sois
;
jour avec vous courtise.
meilleure est , et avec plus de beauté
Qu'autre dame ;
et est
avec droit jugé.
>-
ma-
,
,
GRAMMAIRE
346
Qu'
,
ROMAJVi:,
marrimen
Qu' a pauc no m'an mort li sospiri.
en
estât ai
tal
Gaucelm Faidit Ab
chantur.
:
Que
s' il
maire
'1
Fa bastos*.
sabia, batria
Sordei.
:
Planher vuelh.
Lai a Melhau, on solia tener,
Quel coms
E
li
Marcelha
li
tolh ses dreg, e a gran tort,
tolh a «fran soan
Bertrand de Born
Quassatz val mais morir,
Que
toz
al
penas
sai dir
et
,
Philomena,
Et aqui atrobero lor
Il
elh.S7.
'.
oc ni no \
On trouve parfois am amb
« Am l'ajutori de Dieu 6, »
«
semblan.
a afan
Pois entremis me.
:
Pons de Capdueil
AMB
3.
sirventes farai.
mon
temps viure a pena
Peyrols
A
Un
:
fraire
pour ab
,
fol.
S*
:
anc
fis
ni div
:
35.
Thomas
et l'arsevesque
Philomena,
»
Turpi
fol. r.
serait difficile d'expliquer d'où vint cette préposition.
Qu'été ai en
'i)
tel
chagrin
Qu'avec peu ne m'ont tué
les soupirs.
(a)
Que
(3)
Là à Mill.m, où accoutumait
Que
si
le
la
mère
comte
Et Marseille
le savait, battrait le
lui ôte sans droit, et
lui ote
(4)
Qu'assez vaut plus
(5)
Avec peines
Que
.
2
BOB
tous tempe vivre erec peine
sais «lire oui et
(6) «
Avec
l'aide
(7) «
El
trouvèrent leur frère
là
avec grand tort
avec grand mepi
nmmii
avec bàtou.
tenir,
i>.
»VU)|
ti
vrec
,
hagrin,
BOB
de Dieu. »
Thomas
et l'archevè-in--
Tu
1
pin »rec eux.
»
,
ADVERBES, PREPOSITIONS, CONJONCTIONS.
Ce qu'on peut
que d'AB,
dire de plus satisfaisant, c'est
racine d'hxBere , la langue
romane a
qui désigne la possession
l'adhérence
,
fait
,
une préposition
la
de joindre,
et qui a l'effet d'approprier,
347
manière
,
etc.
d'identifier les
objets, etc.
ad
La
,
a
à.
,
préposition latine passa dans la langue
romane
,
et
conserva son acception primitive.
Elle
quelquefois le d, lorsqu'elle était placée
retint
au-devant des mots qui commençaient par une voyelle;
et elle quitta toujours le
d au-devant des mots qui com-
mençaient par une consonne.
des, desse, dès, depuis ; desse que, des que, dès que ;
ades
dese , à-présent ,
,
anceis,
De
au
toujours
;
neis
,
même
;
contraire.
ipso latin
sous -entendu
,
te^ipore
,
forma des
roman.
wsum,
A.D
(i)
sous -entendu
Ce changement
fallait
poëme
tempus, forma ades 1
en eps ou es
est très-ordinaire;
s'il
en donner des preuves matérielles,
je citerais ces vers
du
sur Boece
Eps
li
,
d'ips
où eps
est
évidemment
uiar....
Poème iv* Boece.
Même
les satins sont
Ni même
Et
la
les
le
satan son en so mandamen....
Ne eps li (irane qui sua ultra la
E la mors a EPsament niala fè *.
(*)
.
hommes
en son obéissance....
qui sont outre
mort a mèmemcnt mauvaise
la
foi.
mer
.
même que
ips
:
,
,
,
GRAMMAIRE ROMANE,
3/|8
Des
,
fut préposition
Desse que des que
,
furent conjonction
,
Ades, desse, adverbes.
Des
Ni
Préposit.
temps Rollan,
lo
lai
Non
denan,
anc tan pros
fo
Ni tan guerreian
*.
Bertrand de Born
:
Mon
Desse que 2 serem vengut 3
Conjonct.
Bertrand de Born
:
chant.
.
Lo coms
m'a.
El temps del premier paire
Des que cregron
Arnaud
Adverbe.
S' ieu sabi'
De chanso
,
las
gens 4.
de Marueil
si la
Bérenger de Pai.asou
Depuis
Ni
là
le
:
.
S' ieu sabi.t
temps de Rolland
Ne
lut
Ni
tant guerroyant.
jamais tant preux
Le manuscrit du Vatican 3794 porte, au
synonyme quant
:
Quant
aqui serem vengut.
(3)
Dès que serons venus.
(4)
An
temps du premier père,
Ml
i|uc .iiipncnlri i-nt les gens.
(5)
Si je savais
avoir guerdmt
De chanson
A
es.
auparavant,
(2)
le
Rasos
fazia
Ades la comensaria
Cunheta de mots e de so 5
(1)
:
aver guizardo
,
si la faisais
,
l'instant la coini
Gentille de
mots
et
de son.
lieu
de desse que,
,
,
,
,
ADVERBES, PRÉPOSITIONS, CONJONCTIONS.
Sos homs plevitz e juratz
Adverbe.
Serai ades,
s'a leis
Alphonse
Que
II
,
platz
1
.
roi d'Aragon
C
Per mantas.
:
no vauc, ni sai ni
ades no m tenha en son
tan
lai,
fre a .
Bern. de Ventadour
:
En cossirier.
E
en enfer n'anec dece
Per nos salvar, vera merce 3
Pierre d'Auvergne
E
bon
qui'l
:
.
Lo
senher.
Richar, que vol qu'eu chan,
rei
Blasmet per so que no paset dese
l'en desmen, si que chascus o ve
,
Ar
C areires
trais
per miels
saillir
Folqcet de Marseille
même,
L'adverbe neis,
vint
du
:
enan4.
Sitôt me soi.
latin ai ipso
Per que no vuelh un dia
Viure desconortatz,
Que,
neis
quan
soi iratz,
Ieu chant e m'asolatzS.
Arnaud de Marueil
:
(i)
Son homme cautionne
Serai toujours
,
si
Que tant ne vais, ni
Que toujours ne me
(3)
Et en enfer en
(4)
Et qui
et juré
ça ni là
tienne en son frein.
alla à l'instant
Pour nous sauver ,
vraie merci.
Richard, qui veut que je chante.
Blâma pour ce que ne passa à l'instant
le
Maintenant
roi
l'en
Qu'arrière tira
(5)
non
à elle plaît,
(a)
bon
Ses joi
dément
,
si
pour mieux
que chacun
saillir
Pour quoi ne veux un jour
Vivre découragé
Vu que, même quand suis triste.
Je chant*
et
me
récrée.
avant.
cela voit
es.
:
34g
,
,
,
GRAMMAIRE ROMAN
35o
Mas
que
so
no
tolre
m
K.
podetz,
Tolre no in podetz que no us am,
Neys
s
ieu e vos o volriam
Que no m'o
amors
cossentri'
Arnaud de Marceil
:
*.
Totas boni-
ANCEIS, d'AWTE l¥Slim.
Senz no fo ges, anceis fo granz foldatz».
Conj.
Folquet de Marseille
:
Per
Deu
arnoi
Anceis m'es esquiv' e fera
On
eu plus
clam merce 3
li
Sail de Sror.A
DONC, ADONC, DONCX
ADONCS
,
.
De bon
:
gran.
DONCAS
,
,
ADONCAS,
alors, donc.
Du
ftwc
dune
latin vint
ad,
parfois la préposition
On
trouve
dans
,
et la langue
,
a.
la basse latinité
qui pourrait bien être un effet de
langue latine elle-même
Adv.
E
dunc apel
la
romane y ajouta
la
,
ad tunc 4
ta
dolzamentS.
Poème sur Roece.
(i)
me pouvez
me pouvez que ne vous
Mais ce que ôter ne
Oter ne
aime,
Même si moi et vous le voudrions,
Vu que ue me le consentirait amour.
(a)
(3)
(4)
Sens ue
Au
Où
fut
aucunement, au contraire
contraire m'est rétive et làroiu
je
plus lui crie nu
An tlkc
nos...
Hlaiu
(5)
Et alors
il
appelle
i
<
la
S Jï.
fut
grande
folie.
•
i
Ad tunc
île
li>
ipss.
P». Je l'Hut.
tle
locution
langue romane sur
:
mort
,
Langiml
mort tant doucement.
t. 1
,
|i. <)>|
la
.
ADVERBES, PRÉPOSITIONS
Adokca
era
un lengage
entre tota la gent
La
E
Adv.
qnan
lo
35 1
CONJONCTIONS.
,
».
KOBT.A Letcok.
bosc reverdeya,
Nais fresca e vertz la fuelha ;
Adoncas ieu reverdey
De
joi, e florisc
cum
Geoffroi Rudel
Lanquan
suelha.
:
Lanquanlo temps.
vei los arbres florir,
Et aug
lo rossignol chantar,
Adonc
se
deu ben alegrar
Qui bon' araor saup chausir3.
Berx de Veîîtadour
.
Cant ieu
cug ades
la
trair
:
Quan la
vertz.
per amia,
Adoncx la truep pus salvatg' e peior;
Doncx ben es fols totz hom qu'en lor se
Berx. de Veictadour
On
voit
dans
,
conjonction
précédent
l'exemple
et sert à l'argumentation
,
(i)
Alors
(a)
Et quand
était
même langage
le
:
,
En amor
,
que donc
de
même
entre toute la gent.
bois reverdit,
Naît fraîche et verte
la feuille
;
Alors je reverdis
De joie,
(3)
Et ouis
comme
et fleuris
Lorsque vois
le
sureau.
les arbres fleurir.
rossignol chanter,
Alors se doit bien réjouir
Qui bonne amour
(4)
Quand je
Alors
Donc
la
la crois
sut choisir.
présentement entraîner pour amie
trouve plus sauvage et pire ;
bien est
fol
tout
homme
qui en ellea se
fia 4.
truep.
fie.
est
que or
,
.
GRAMMAIRE ROMAN K,
352
venant d'oRA
donc
,
,
qui signifie alors
,
à V heure
,
,
comme
:
Razon
Conj.
Ai
De
mandamen
e
de leys on m'aten
,
far gaia
chanso ;
Doncx, pos ilh m'en somo.
Ben coven derenan
Qu'ieu m'alegr' en chantan
Gaucelm Faidit
alhors, ailhors,
Cet adverbe vint du
Ma
d'amor
forsa
Que no
latin
m
:
i
Razou.
ailleurs.
aliorshw 2
m
:
rete
laissa virar
alhors 3
.
Arnaud de Marueil Ab pauc.
:
Perdre no
C'ai fach
m pot per so
qu'ieu
Arnaud de Marueil
(i)
et
Ai
celle
de
aillors....
:
giratz4.
Aissi coin selh qu'a.
mandement
Raison
,
am
semblan qu'AiLHORS m'era
où m'adresse
De faire «aie chanson
Donc puisqu'elle m'en semond
;
,
Bien convient dorénavant
Que je me
(a) «
Et
si
réjouisse en chantant.
a proposito suo
nensis monasterii corrigantur
aliorsum
digressi fuerint, per abbatent
.»
Titkb de 819. P». et
(3)
Mais force d'amour me
Qui ne me
(4)
laisse
l'Hijt. ilu Langur.loi
r»ti< ut
tourner ailleurs.
Perdre ne
me
Qu'ai
semblant qu'ailleurs m'étais tOWtt
/ait
peut pour ce que j'aime
ailleurs....
,
t.
I, col. 5j.
Ania-
,
ADVERBES, PREPOSITIONS, CONJONCTIONS.
alques
,
353
aucunement
quelquefois , parfois ,
Cet adverbe roman vint vraisemblablement cTauquo#es.
Pero
m
si
sui
alques forsatz
Bern. de Vextadocr
E
si
n
ai estât
'
.
alques lens
No m'en deu hom
ochaizonar^.
Bérekger de Palasol
A MON,
I
Estât ai dqs.
:
S' iea sabi' aver.
:
DAMON, OU haut ,' du haut ; AVAL, DAVAL,
à bas , en
bas.
Ces adverbes paraissent formés de
avec les prépositions a
E
ou de
montcw
,
:
la cortina se parti
El temple, daval tro amon 3
.
La Passio de Jhesu Crist.
Tornon
so qu'es
damon
desotz4.
Pierre d'Auvergne
Tro que
n'aia
mes
te
vai corren
de Jacfre.
damon daval 6.
Roman
me
(i)
Pour ce
(a)
Et
(3)
Et
(4)
Tournent ce qui
(5)
Jusqu'à ce que en aie mis toi à bas.
(6)
Et va courant du haut en bas.
si
en
si
ai éfé
Non m'en
aucunes
suis
Cai bon vers.
aval 5.
Roman
E
:
de Jaufre.
fois forcé,
quelquefois lent,
doit
on
accuser.
le voile se fendit
Au
temple, d'en bas jusqu'en haut.
est
au haut dessous
*3
vall^/w
,
,
GRAMMAIRE ROMANE,
354
ANT, ANS, ANZ, ABANZ
DAVAN,
,
DEVAN
avant
,
devant > enan, denan, adenant, avant, devant;
antan
avant l'année
,
jadis ; derenan , dese-
,
renan, dorénavant; ans que, avant que; ans,
anz
ainz , au contraire
,
mais
,
Ces adverbes, prépositions
ains.
,
viennent
et conjonctions
d'ANTe, combiné avec d'autres prépositions
et adverbes.
i
Àdv.
D aquesta
«
Titre de
\ titra
hora en ant
1
*. »
122. Pr. de l'Hist. de Langued-
ley d'ayci
atras,
un corn
denan 4.
No m meraveilla.
el fron
Bern. de Ykstadour
D'aquesta hora adenant
Titre de
Ans
il
io5(j.
est quelquefois
est suivi
:
5. »
Pr. de
l'Hist.
da Langued.
du que ou du de
1)
«
(3)
De
cette
Antre
"
l'ni
(6)
««
De
Lissent
cette
et
,
aller
en avant.
tiiilwurs
une corne au
prfa nfaai
front au d<\ .mi
ijm
col.
,
mm Mai
a3o.
et alors
lor°\
Amicx Be marte.
»
henre en avant. -
Qu'avant noni
:
eu avant ne doivent plu» avoir.
Et tourne arrière, quand crois
Que médisants
(4)
(5)
heure en avant.
loi d'ici
II
:
Bern. de Vehtadour
(a)
t.
adverbe de comparaison
Qu'anz nos pregaran que nos
(
.
MaLutas sazos.
lozenger e trizador
Portes'
«
:
.
koblâ Letcok.
quand cug anar enan 3
Gadcei.m l'uni)
Que
II, col. 422.
enant no devon plus aver 2
La.
K torn
t.
,
,
.
,
.
355
ADVERBES, PREPOSITIONS, CONJONCTIONS.
Antan, cTantc anww/tz,
Mas
signifia
auparavant, jadis
no
eras crey so qu'ANTAN
crezia
Arracd de Marueil Ane
dam or
aman 2
qu'avi'
Pierre Raimohd de Toulouse
*
m'es tan be.
:
Lo mais
.
Enquera eu
:
Derenan deserenan venant de de hora
,
,
de ipsa hora in antea,
signifièrent
in
vei.
antea
Per qu'eu vir deserenan 3.
Qui
Ans
Prép.
:
Ges
fora.
fan, per fol' entendensa,
del peccat, penedensa4.
Folquet de Marseille Gréa
:
feira.
Val, Papiol, e no sias lens,
A
Trasinhac on
sias
ans
la festa^.
Bertrasd de Borit Non
:
Davan
so vis nulz
om no
s
estarai.
pot celarG.
Poème sur Boece.
Glorios Dieus , per ta merce
Dressa ta cara de van me?.
Eolquet de Marseille Senher Dieu.
:
(i)
Mais ores
(2)
Le mal d'amour qu'avais
(3)
Pour que
je tourne dorénavant.
(4)
Qui
par
font
,
crois ce
que jadis ne
croyais.
jadis.
folle idée
Avant du péché pénitence.
,
(5)
Va
,
Papiol
,
et
ne sois lent
A Trasinhac où sois avant la fête.
(6)
Devant son visage mil
homme ne
(7)
Glorieux Dieu , par
merci
Lève
ta face
ta
,
dorénavant, dé-
sonnais.
Gaucelm Faidit
:
se peut celer.
devant moi.
i 3.
,
,
.
GRAMMAIRE ROMAINE,
356
homs
Sos
plevitz e juratz
Serai ades
Davan
s'a leis
,
Alphonse
Qui
platz
totz autres senhors
Per niantas.
?
Bern. de Ventadour
du que
suivi
:
anc mais penedensa
vi
Faire denan lo peccat 2
Aws^
>
roi d'Aragon
II,
Lo temps
:
est conjonction
,
vai.
et signifie
,
que.
Si n' Alazais
Conj.
Me
pregava tôt an
séria lassa
,
Ans que m'agues conquist per aymador 3.
Bern. de Vehtadour
Abans que
il
Enans que
:
il
a
sens de plutôt
le
Qu'enans
,
,
:
m
si
deliuravatz 6
Bérenger de Palasol
! i )
Son bounue cautionné
Serai toujours
si
.
et
:
Qui
vil
(moqua
Faire avant
(3)
Si
dame
Me
le
jure
à elle plaît
penitoew
m.iis
picbé
'
Alazais
priai) tout
an, serait lasse
Avant que m'eût OOOqoll
(/,)
(
(
Avant que
les
Q ,,c
plutôt veux que
Dame que
,
si
amant.
blancs sommets soient verds.
5) « Avant que tirassent arrière
6)
|><>ur
me
les
pris
délivriez-
chevaux. »
me
tenir»
,
.
Aissi coin lioin
Préférablrmcut à tous autres seigneui -s
(a)
»
fol. 1 1 5.
que près mi tenguatz *
voill
Domna que
truep.
Abans que.
tiresso areyre los cavals 5 .
Philomena
Quelquefois
En amor
blanc puoi sion vert 4.
Pierre d'Auvergne
«
:
avant
,
,
3d7
ADVERBES, PRÉPOSITIONS, CONJONCTIONS.
Le que
est quelquefois sous -entendu.
Ordinairement ans, conjonction,
signifie
au contraire, mais , oins
Qu'ieu res no vei
ni sai
,
Ans prenc lo mal e
Mas
aisso
non
suivi
du que,
on so ;
bo r
lais lo
.
Folquet de Marseille
Aintz es
non
et
:
Senber Dieu.
:
es ardimentz,
follia
non sentz 2
e
.
Romaw DE Jaufre.
AREIRE, DEREER, TRAS
ATRAS
,
,
DETRAS
arrière, derrière.
Ce
fut
latin , et en y joignant les
langue romane forma dereer
en modifiant re£ro
prépositions de et
a que
la
,
et AREIRE.
Le même
/y?tro,
ou traws
latin, a
pu fournir tras,
ATRAS, DETRAS.
Adv.
C'an mes derer so qu'anava denan 3
Hogues Brcnel
Molt
Qui
fort
lui
:
.
Pois lo dreich.
blasmava Boecis sos amigs
laudaven dereer euz dias antix4.
Poème scr Boece.
»
(i)
Que je
rien ne vois
Mais prends
(a)
le
,
ni sais
mauvais
ceci n'est hardiesse
Ains
est folie et
(3)
(4)
Beaucoup
Qui
le
non
suis
et laisse le
Mais
Que ont mis
où
;
bon.
sens.
derrière ce qui allait devant.
fort blâmait
Boece
louaient derrière
ses amis
aux jours anciens.
,
GRAMMAIRE ROMANE,
358
Mi mandas areire
Adv.
tornar 1
Roman de Jaufre.
E
torn atras, quan cug anar enan
Galcelm
E una femna
E
E
Prép.
.
es se tras
'
v
I
i
n
i
i
:
Mantas
».
sazos.
ven detras 3
KOMAH DE J AUFRE.
.
un
pilar
estet aqui apilatz
mes,
4.
Roman de Jaufre.
Et ab
Qui
aitant us nas issi
un boison 5.
estava tras
Roman
de Jaufre.
asatz, assatz, beaucoup , assez; pro, pron,
prou,
De
sat/s latin, auquel fut jointe
asatz;
l'adverbe
après
assez.
préposition a, vint
la
prend quelquefois
il
particule
la
lui.
Que
tan son nostras terras luenh
Assatz y a pas e camis 6
Geoffroi Ki h m Lanquan
;
.
:
E membres
li
qu assatz quier qui
Petrols
:
Me mandes
(2)
Et tourne arrière, quand crois aller en avant.
(3)
Et une femme Tient derrière.
(4)
Et
(5)
(7)
là
un
pilier
mis
appuyé.
Et à l'instant
Qui
(6)
arrière tourner.
est soi derrière
un nain
était derrière
un
sortit
buisson.
Vu que
tant sont nos terres loin
Assez y
a
pas
Et souvint
lui
et
;
chemins
qu'assez
demande qui
jorn.
complanh 7.
D'un bon
(i)
Et resta
s
li
se plaint.
vers.
de
.
ADVERBES, PREPOSITIONS , CONJONCTIONS.
Comte d'Urgel assatz
,
E
^5o,
avetz formen
sivada, e bos castels, ab tors «.
Bertrand de Born Ua surventes
:
farai.
Pueis an asatz gabat e ris 2
RoX15 DE JAUFRE.
.
Lo nostre
reys assatz a de poder3.
Bertrand de Born
Un sirventes farai.
:
1
Pron, pro eut
quefois
de après
le
E
même
la
lui
acception.
:
aprenetz autre mestier,
Que
aquest avetz prox tengut4.
Roman de Jacfre.
Quar on plus
Del laus
la lauzaria,
sol qu'en remaria,
Cent domnas ne aurian pro 5
Bérenger de Palasol
Del papa
Pron
Comte d'Urgel
Et avoine,
et
,
(3)
Le notre
raillé et ri.
roi assez a
de pouvoir.
Et apprenez autre métier,
Yû que celui-là
(5)
Car où plus
De l'éloge
avez assez tenu.
la louerais,
seul qui en resterait,
Cent dames en auraient
(6)
:
assez avez froment
Après qu'ont assez
Dn
pape
sais qu'il
.
S' ien sabi' aver.
,
bons châteaux, avec tours.
(a)
(4)
:
que dara largamen
e pauc de son argen6.
sai
del pardon
Bertrand d'Alamanok
(1)
prit aussi quel-
Il
assez.
donnera largement
Assez d'indulgences,
et
peu de son argent.
D'un
sirventes.
,
..
,,
,
GRAMMAIRE ROMANE,
3ÔO
S'
ieu trobes plazer a vendre
E
agues pron de paiar,
Ben mi porion reprendre,
S' ieu non l'anes acatar 1
.
Barthéllmi Zorgi
S'ieu trobes.
:
contra, encontra, contre , à Vopposite
envers y
,
à V encontre , en comparaison.
Ja no m'aia cor félon ni salvatge
Ni contra mi malvatz conselhs no creia 2
Ber \ de Vehtadour
.
Com
Que
qu'om
la flors
'1
Si
'1
que
cor e
puesc;
m
'ls
de
lays
3.
D'un sonet van.
lieys
no, fassa
si
:
,
tuelha
lieis
n' ilh
non
:
Si je trouvasse plaisir à
me
ne
vendre,
pourraient reprendre,
l'allasse acheter.
(2)
Jamais ne m'ait cœur félon ni sauvage
(3)
Comme
Et contre moi mauvais conseil ne croie.
la
Heur qu'on rapporte
Qui toutes heures va
Contre
(4)
veut que
Et
le
Si
peux
\
tournant.
le soleil
Si
cœur
;
si
me
laisse d'elle, ôle
et les
non,
n <|ik riiM
i-.
yeas ;
fasse
moi
le
et pais sépai <i
en
elle
sens
,ii
m'en
son semMaui
.!!» n'.ii force ni
adresse.
genh4.
bella.
Et eusse assez de payer,
Si je
sen
son veiaire,
ai forsa ni
Gaucelm Faidit Mas la
Bien
m lo
huelhs; e pueys partirai m'en,
Qu'encontra
(i)
.
vei la flor.
retrai
solelh viran
Peyroi.s
E
Quan
totas horas vai
Contra
Si vol
:
,
ADVERBES, PRÉPOSITIONS, CONJONCTIONS.
36 1
Qu'issamen trembli de paor
Com
fuelha contra
fai la
Berx. de Vestadocr
Si tôt
li
dol e
plur e
1
1
1 ven r
Non es meraveilla.
.
:
marimen....
Fosson esems sembleran tut leugier
,
Contra
la
mort del jove
E
vi dejos
Encontra
Engles 2
rei
Bertrand de Born
Si tut
:
un albespi,
prim rai del
'1
li
solelh
Gataijdah le vieux
:
.
dol.
5.
L'autre dia.
mos chantars.no mer honors
Encontra '1 gran joi qu'ai conques 4.
Ja
Berm. de Vestadoue
t
mos
Ja
:
CUM COM CO SI COM EISSI COM EN
comme, comment , de même que
,
,
,
,
chantars.
COM COSSI
ainsi comme.
AISSI
,
,
,
Ces adverbes et conjonctions furent, selon leurs
rentes acceptions, dérivés des mots latins
et prirent quelquefois si
,
aissi
,
en
aissi romans.
Qu'er amors m'a forjujaz, no
Perdigon
(i)
com 5.
ai.
Qu'également tremble de peur
Comme
(a)
sai
Tôt temps
:
fait la feuille
contre
le vent.
Si tous les deuils et les pleurs et les tristesses....
Fussent ensemble , sembleraient tous légers
En comparaison
de la mort du vaillant roi anglais.
(3)
Et vis en bas une aubépine,
(4)
Jamais
A
l'encontre
mon
du premier rayon du
chanter ne
En comparaison
(5)
me
sera
soleil.
honneur
de la grande joie qu'ai conquise.
Qu'à -présent amour m'a condamné, ne
sais
diffé-
cum, quomoé/o,
comment.
GRAMMAIRE ROMANE,
362
Me
mostra qu'ieu cossir
Quom
de
Quan
me
lieys
\r..\Ai
sovenga
de Maruf.il
i»
La
:
1
.
cortesia.
vostra beutat remire
Fresca cum rosa en mai 2
Rambaud de Vaqleiras
.
Que
vos
emi'n
fesetz
Vos com senher,
e
:
Bella doinna
per totz lausar,
mi com bacalar 3
.
Rambavd de Vaqueiras Honrat
:
Dona, loncx temps
marques.
a qu'ieu cossir
Go us
Mon
disses o us fezes dir
pessamen e mon coratge4.
Arw acd de Marueil Doua
:
genser.
Cum ausam donc
aquesta mort atendre^?
Gaucelm Faidit Cascus hom deu.
:
Al segle mostrarai
Cossi s deu captener
Qui vol bon laus aver 6
Arsacd de Marceii.
( i)
(a)
Quand
Rasos
es.
votre beauté admire
comme
Que vous
et
rose
moi eu
en mai.
fîtes
Vous comme seigneur
(4)
:
Me montre que je considère
Comme d'elle rac souvienne,
Fraîche
(3)
.
,
par tous louer,
cl
moi comme
bachelier.
Dame, long-temps a que je cohm<1< n
Comment vons disse on vous fisse ON
Ma
pensée
et
mou
desir.
(5)
(...iiiiii.nl
osons donc cette mort
(6)
Ail M<<
IlK.llll
11-
Comineut
.
se doit
I
...
gouverner
Qui veut bonne louange un""
aiientli.
,
,
.
,
,
363
ADVERBES, PRÉPOSITIONS, CONJONCTIONS.
com
Si
pergamen
in isto
om
es scrit et
Acte de io53. Pr. de
l'Hist.
legir
de Langued.
Aissi col peis an en l'aigua lor vida
Arnaud de Marceil
:
o pod
i
t.
II, col.
»
.
»
224.
2.
Aissi col peis.
de, de.
La
préposition latine
devint préposition romane, et
eut différentes acceptions; elle exprima la propriété, la
manière,
etc.
E
fezetz la terr', e
E
tôt
D'un
1
tro,
quant es ni anc fo,
sol seing, e
'1
sol, e
Pierre d'Auvergne
:
'1
3
cel
.
Dieus vera vida.
en, e, dans, en.
D in
,
préposition latine , furent formés en , e romans
qui conservèrent
L'n
n'est
la signification primitive.
supprimé que parfois
et
devant
les
consonnes
Dona que en bon pretz s'entend
Deu ben pausar s' entendensa
En un pro cavalier valen 4.
,
Comtesse de Die
No
Roma om
cuid qu'E
Ab
:
joi.
de so saber fos S.
Poème sur Boece.
(i) «
Comme
en ce parchemin
comme
(2)
Ainsi
(3)
Et fîtes
la terre
,
et le
Et tout quant est
D'un
(4)
Dame
on lire y le
est écrit et
peut. »
poissons ont en l'eau leur vie.
les
et
tonnerre
oncques
fut
seul signe, et le soleil, et le ciel.
,
qui en
bon prix
se connaît
Doit bien placer son consentement
En un preux
(5)
chevalier vaillant.
Ne pense qu'eu Rome homme de
son savoir
fût.
:
,
GRAMMAIRE ROMANE,
364
ent, ens, en, ne, de là, en.
Cette préposition
fut dérivée
modifiée de ces manières diverses
,
d'iNDe latin
:
Ja nos es obs fox i sia alumnaz;
Veder enz pot l'om per quaranta ciptaz
1 .
PoEME SUR BOECE.
mEN
Ieu
anarai en eyssilh
».
Comte de Poitiers Pus de
chantai.
:
Tant l'am per fin' amor,
Que mantas vez en plor 3
Dona,
.
de Ventadotjr
Berit.
:
Tant
ai.
ne podetz a vostra guisa4.
far
Rambahi d'Orange
:
Escotatz.
entre, entre, parmi; tro, tro que, jusques , jusqu'à
ce que; entre que, mentre que, tandis que.
Ces
prépositions
et
INTER, INTRA, INTRO
Prép.
E
,
sa beutaz es
Genser,
aisi
conjonctions furent formées de
INTERIM
entre
latins.
las
gensors
coin entre foillas Hors 5
A m
i
i
m
:
Tott
(i)
Jamais n'est besoin qne feu y soit allumé ;
(a)
Je m'en
(3)
Tant l'aime par pure amour,
(4)
Dame,
(5)
Et sa beauté est entre
Voir de
là
peut l'on par quarante
en
irai
Que maintes
faire
Plus gente
,
li'iiu.
cités,
exil.
fois
en pleure.
en pouvez a votre guise.
ainsi
les
comme
plus gentes
entre feuilles fleur.
.
,
,
.
365
ADVERBES, PREPOSITIONS, CONJONCTIONS.
Entr'
Prép.
els nessis e
ls fatz
Sai chausir los sanatz
*
Arnaud de Marceil
Que entro
a la fin del
mont
:
Rasos
es.
cum lor 2
fora tota via
.
La kobla Leycow.
«De
3. »
Savardie tro a Justared
Acte de io34. Pr. de
E
escorgeron
Tro
me
l'hist.
de Languedoc,
t.
II, col.
190.
del cap
al talo4.
Comte de Poitiers En Alvernhe.
:
E
Conj.
entre Qu'es
saisi pert sos dregs,
Lai quant er vielhs
tos,
en sera vergonhos 5
,
Bertrand de Born
:
S'
.
ieu fos.
Qu'el cors me dis qu'ieu no chan mais
Et amors no vol que m'en lais,
Mentre Quel
segl' estarai vius 6
Raimond de Mira val Entre dos
.
:
Mentre Quels
estavan en aquest parlamen
Philomesa,
«
Mentre Thomas
messa^.
(1)
levava el cors
fol.
volers.
7. »
12.
de Jhesu Xrist a
Pmlomena,
»
Entre
les
non
fol. 6.
savants et les fols
Sait choisit les sensés.
(2)
(3) «
(4)
Que jusqu'à
De
du monde
la fin
serait
toujours avec eux
Savardie jusques à Justared. »
Et écorchèrent moi du chef
Jusqu'au talon.
(5)
Et
si
ainsi
perd ses droits
,
tandis que est jouvencel
.
Là quand sera vieux en sera honteux.
,
(6)
Que
le
cœur me
dit
que
je
ne chante plus,
Et amour ne veut que m'en
Pendant qu'au
laisse
siècle serai vif.
(7) « Tandis qu'ils étaient en ce parlement. »
(8) « Tandis que
Thomas
élevait le corps
de Jésus Christ à
la
messe.
la
,,
,
GRAMMAIRE ROMANE,
366
Meillor amie qu'eu ai
Vos man en ostage,
Entro qu'eu torn de chaii.
Bern. de Ventadocr
'<
En
ajutori lor en seran...
Acte de 1020. Pr. de
E no sap
Lanquan
:
vei.
tro que recobrat l'auran^.
l'Hist.
de Languedoc,
t.
II, col. 179.
ren, tro que s'es près a l'ama 3
Bern. de Ventadocr Ben m 'an perdut.
.
:
Tro
suivi
souvent conjonction
est
du que
quoiqu'il ne
,
:
Me
que tan trôna tro plou4.
dis
Arnatjd Daniel
Que
Amors
:
e jois.
gota d'aiga, quan chai,
la
Fer en un loc tan soven
Tro cava
pera durfa
la
5.
Bern. de Ventadour
:
Conort
era.
ensems, essems, ensemble.
U'insimul
latin vint cet adverbe.
Veirem al entrar del estor
Gran ren vassalhs ensems ferir
,
Bertrand de Borh
Le meilleur ami que
(1)
Tous mande en
«
En
Et ne
(4)
Me
(5)
Que
I
sait rien
dit
la
que
,
jusqu'à ce que
Lippe en un
Verrous à
ui plai lo.
ça.
que recouvré
s'est pris à
quand tombe,
lieu tant
l'entrer
de
souvent,
la
pierre dure.
la bataille.
Grand chose vassaux ensemble
fr«|>|»
1
l'auront.
l'hameçon.
tant tonne jusqu'à ce qu'il pleut.
goutte d'eau,
Jusqu'à ce que creuse
(6)
.
Be
j'ai
aide leur en seront... jusqu'à ce
(3)
:
,i
otage
Jusqu'à ce que je retourne de
(a)
soit
pas
,
,
.
ADVERBES, PRÉPOSITIONS, CONJONCTIONS.
Que no
367
us vey lai on essems fom
Rambaid d'Orange Er quan.
r
:
entorn, autour; environ, environ.
Du
gui a
verbe nowsare vint entorn, cTentorn; de GYRare,
le
même
Pro
Prép.
tornare,
sens que
vint viron, environ.
del chan ensenhadors,
ai
Entorn mi
e ensenhairitz
,
Pratz e vergiers, arbres e flors^.
Geoffroi Rudel Pro ai.
:
«
Entorn
miega nueyt 3
la
.
»
Philomena
,
fol.
78.
Qu'en breu aura environ de vu anz
m fetz amar tant fort senez mesura 4.
G .Vf c el m Fjvidit Molt a pugnnt.
Que
:
Que
met viron
s
l'aureilla 5 .
Acgier
Adv.
Li enemic qui
Era quan.
:
perseguian eran moti d'ENTOR>6.
li
La hobla Leyçoh.
De la Francha regio
Don il es, e d'ENviRo:.
Raimoitd de Mira val Entre dos
:
(1)
Que
(a)
Assez
je
ne vous vois
du chant
ai
Autour de moi
,
là
volers.
où ensemble fumes,
instituteurs
et institutrices
Prés et vergers, arbres et fleurs.
(3) « Environ la
(4)
mi -nuit.
»
Qu'en bref aura environ de sept ans
Que me
fîtes
aimer tant
(5)
Que
(6)
Les ennemis qui
(7)
De
se
met autour de
la française
Dont
il
les
fort sans
mesure,
l'oreille.
poursuivaient étaient plusieurs d'entour.
région
est, et d'environ.
,
,
368
MAIRE ROMANI.
GRAM
estiers, esters, estra
Ces adverbes
autrement, hormis, outre.
et prépositions vinrent
com
Aissi
,
Ges no
cel
mostrar
l'aus
latin.
qu esters non pot gandir*.
Folquet de Marseille
^
d'ExTRa
ma
Ben an mort.
:
dolor
Estiers adhorar, quan seschai
Quieu
la vei 2 .
Arnaud de Marueil A
:
Die en chantan
ma
guiz.t.
razos,
Qu'estiers no us aus descobrir
ai e mon coratge 3.
Rambaud de Vaqueiras A
So quieu
:
«
E
dits
van hi morir
III
vos bona.
M Sarrasis, estiers los XI M davant
Philomena
4. »
,
fol.
109.
Mentir cuiei, mas estra grat die vers 5.
Folquet de Marseille
:
S'al cor plagnes.
foras, fora, fors, for, fors, honnis; de fora.s.
defor
,
fors que , dehors
Mais
Aucunement ne
lui
ose montrer
Hormis adorer, quand
Que
tour-;i-
oui mu' celni qui autrement ne peut garantir.
(1)
(2)
(3)
fors que.
fors roman, qui reçut
Forj's latin produisit
1
,
il
ma
douleur.
échoit
je la vois.
DU en
chantant
ma
raison
Qu'autrement ne vous ose decouvm
Ce que
(4) «Et vont y
(5)
en
j'ai
mon
coeur.
inourii troll mille Sarrasins, outre les ouïe mille devjui djla-
Mentir cru
<
itre
gré dis
Tffti.
,
,
,
,
ADVERBES, PRÉPOSITIONS, CONJONCTIONS.
tour diverses modifications, légères
devint adverbe,
et
,
préposition, et conjonction.
Ab tan cuia foras sailir...
E deforas par bels e bos...
Aissi avols hom ben vestitz
Adv.
,
Es bels defors, e dins poritz 1
Roman
.
de Jagfre.
Ieu get defor abdos mos bras 2
Arnaud de Marceil Doua
:
Mas
Prép.
No
Ni
meu
al
chant neus ni glatz
,
fors Dieu et amors
Alphonse
Il
pendutz
II,
roi d'Aragon
:
Per mantas.
:
En
Pellicer.
Enans sapchatz tos temps vos amarai
Fors que jamais vostres drutz no serait.
Pierre Barjac
(i)
3.
fora de consirers4.
es
Blacas
Conj.
.
genser.
m'ajuda,,ni estatz,
res
Cependant caide hors
saillir....
Et dehors parait bel
bon
Ainsi lâche
homme
,
et
:
Tôt francamen.
...
bien vêtu
Est beau dehors, et an dedans pourri.
(2)
Je jette dehors l'un
(3)
Mais à
mon
m'aide, ni été,
Ni
rien
(4)
Le pendu
(5)
An
mes
bras.
chant neige ni glace
Ne
,
et l'autre
fors
est
Dieu
et
amour.
hors de souci.
contraire sachez que tous temps
Hors que jamais votre galant ne
36o,
vous aimerai
serai.
24
.
GRAMMAIRE
37O
ROMANI..
gaire, guaire, beaucoup , grand chose , guères.
Cet adverbe a pu être dérivé ou de gar , qui
langues du nord, signifie beaucoup, très
ou de gran re , gan re , que
en langue romane
l'on
,
vas amors.
:
de
d'aquella cioutat crezeron
Trad. du Nouv. Testament
el 3.
gan re
:
Johak.
que , par euphonie , gaire a pu
sent
;
les écrits
d'autras donas ornai"-*.
Mas gax re de Samaritans
On
exactement 1
trouve dans
Arhacd de Marueil Ane
en
les
:
Gran ren pogra
«
dans
,
c.
4
être
,
v. \i.
formé
:
Que
sciensa
no pretz gaire,
S' al
ops no
la
vey valer4.
Pierre d'Auvergne
hoi, 01, ui
:
Gent
es.
uoi, huei, ce jour, aujourd'hui ;
,
her, hier; demaiv , demain.
Ces adverbes furent évidemment formés de nodie
MANè.
HER*',
Lo plus
ries jorns es 01
de
Bertrand de Born
(_i)
Je parlerai bientôt de gaibk
Grand chose
(a)
(3)
«
(4)
(5)
Le plus beau
Si
acienif
:
comme
setmana 5
Ges de
.
disnar.
négation cxplctivc.
pourrait d'antTM dames orner.
Mais beaucoup de BunaritaiM
Qne
la
u<-
au besoin ne
priât
la 1 (kit
joui
<!<•
oit** rili
cranal ru
licunoop.
l
.iloii
Ml .inpiuul haid*
ta
MMMiM-
lui. »
,
ADVERBES, PREPOSITIONS, CONJONCTIONS.
Oi
val pro mais
que her
1
Aimeri de Pegciulan
Non
l
.
Si coin l'arbres.
:
amors, ans es enganz proatz.
es
deman o
Si uoi enqueretz, e
Buacas
«
3>]
Verge, de Dieu engenairitz,
:
laissatz^.
Peire Vidal.
nos huey en ajuda 3
sias
Phiiomesa,
fol.
.
•
t5.
Mais huey s'oblida aco d ier4.
Pierre d'Auvergne
comme
Quelquefois mais se joint à huei
or a
,
or
,
et
il
également désormais
signifie
Hueimai seran
Que
De Dieu
:
no.
il
se joint à
:
rie portier,
tenran porta serrada 5
Bertrand de Born
;
.
Rassa m'es.
Coindas razos e novelas plazens
Digam oimai
e aiam bel solaz^.
Hugues Brunel Coindas
,
:
razos.
Desser hueimais, de ipsa hor<2 Hodie ma^is,
aussi
désormais
signifie
:
Desser hceymais m'esbaudis7.
Pierre d'Auvergne
(i)
Aujourd'hui vaut beaucoup plus que
(a)
Non
(3)
Vierge
est
amour, au contraire
est
Si aujourd'hui recherchez, et
,
de Dieu engendreresse
,
:
Al descebrar.
hier,
tromperie prouvée,
demain
sois
le laissez.
nous aujourd'hui en
(4)
Mais aujourd'hui s'oublie
(5)
Désormais seront puissants portiers,
(6)
Agréables raisons et nouvelles plaisantes
(7)
Désormais m'esbaudis.
cela d'hier.
Qui tiendront porte fermée.
Disons désormais,
et
ayons beau contentement.
*4
aide.
GRAMMAIRE
S^l
Encii
,
Kivcoi, de
ROMAITE,
hoc uodie, en ce Jour, au-
in
jourd'hui.
mort nos penre o enchoy o deman
Si la
La.
Dona nos
lo nostre
».
nobla Leycqn.
pan quotidian enchoy 2
.
Oraison Dominicale en Vaudois.
y, ei,
i,
aissi, aqui, ici, là; sai, lai, çà, là.
y;
Vf\bi latin, en supprimant ri
(comme dans
iibi , sibi,
ubi), vint l'adverbe de lieu i, y romans.
Cet
tifs
i
combiné avec aisso
,
aquo pronoms démonstra,
employés neutralement forma aissi, aqui,
,
Et enfin ^?sa
ibi, *7la ibi, produisirent sai, lai.
On
trouve quelquefois la, sa.
De
est joint
fréquemment à
D'un an non
i
ces sortes d'adverbes
poiria venir 3
Comte de Poitiers
E
:
.
Moût jauzens.
non hi vuelh tornar jamais 4.
Geofkroi Rudel
Mais la on vol, aqui
:
Belh.s m'es.
s'en pren*.
Behn. de Ventadour
Quar d'AQui mov
:
Ab
cor
leial.
cortesia e solatzG.
A rkaud de Marueil
:
A
grau houor.
mort nous prendra ou en ce jonrd'hui ou demain.
(i)
Si la
(a)
Donne nous
(3)
D'un an
le
notre pain quotidien en ce jourd'uui.
n'y pourrait parvenir.
(4)
Et n'y veux retourner jamais.
(5)
Mais
(0)
Car de
la
où veut ,
là
ici, là.
ment
là s'en
prend.
courtoisie et contentement.-
:
,
,,
,
,
ADVERBES, PRÉPOSITIONS, CONJONCTIONS.
Vos aport
aici esta lansa...
E perque ?
ai te
Mas
373
ren forfait
car voil per aici passai; r
?
Romaic de Jacfre.
Quar qui
E
lai mor, mais a que
qui sai viu, pietz a que
si
si
vivia;
moria 2
Pons de Capdceii.
:
.
Er nos
sîa.
Obre mos huelhs soptozamen;
Gart sai e lai tôt belamenS.
Arsacd de Marceit. Doua
:
Que
tan no vauc ni sai ni lai,
C'ades no
m tenha en
son fre4.
En cossirier.
Bern. de Vehtadour
«
De Bolbona
,en
Qui
No
l'hist.
de Langued.
nul pro,
te
si fal
Vous apporte
Et pourquoi
,
vit
Regarde çà
Que
Que
(4)
(6)
pire a que
si
ici
passer
si
vivait,
?
mourait.
Ouvre mes yeux subitement ;
(3y)
(5)
,
Er nos
à toi rien forfait
Car qui là menrt plus a que
Et qui çà
:
ici cette lance...
? ai
Excepté parce que veux par
(2)
«
et là tout
bellement.
tant ne vais ni çà ni là
toujours ne
De Bolbone en
lui tiens
me
tienne en son frein.
çà et du Bancbet eu
Qui tout quand
Ne
»
t.
II, col. 190.
a Dieu vilmenG.
Poics ot Capdueii.
(1)
.
quant es de sai mar conqueria
tôt
'1
:
ca e del Banchets en la 5
Acte de io34. Pr. de
Prép.
genser.
est
de çà
nul profit,
si
la
là.
»
mer conquerrait
manque
à Dieu vilemcDi
sia.
,
-
GRAMMAIRE ROMAM.
3^4
su
L'adverbe on, où, se joint à lai et
me
Gratar
lai on
fai
m
no
Bern. de Vehtadocr
De
:
:
pru t.
Ab cor leial.
lai on près mort e dolor 2
.
Gaitcelm faidit Tant
:
ins
,
dins
dedins , en
,
,
dans t dedans
sui ferms.
,
au-dedans ;
lains, léans , là- dedans ; sains, céans, çà-dedans.
Ins fut dérivé d'iNT#s latin
et parfois reçut la préposition
C'amors m'a ins
Prép.
dins représenta DeiNTJ/s
;
de
el
:
cor enclaus
Vostra valor e vostra laus 3
Arnaud de M.uuh. Totas bonas.
.
:
Qu'anc no
Dins
mac Norman
mon ostau4.
ni Frances
Comte de Poitiers
Deinz de
mon
Farai
:
un ver».
cor encorroz e m'azire 5
de Vehtadour Ver miels cobrir.
.
Bf.ru.
:
Perqu'ieu volgra estar suau e gen
Dins
mon
ostal, et aculhir los pros°.
Pistolet a
me
(i)
Gratter
(a)
De
(3)
Qu'amour m'a en
là
où
fait là
Votre valeur
(4)
Ar
agues.
où ne me démange,
mort
prit
:
et
doulenr.
le coeur
et votre
enclos
renommée.
Qu'oncqnes ne j'eus Normand ni Français
Dans ma maison.
(5)
Ci)
Au dedans
de
mon
coeur courrouce et je
Pourquoi je voudrais
Dans ma maison
,
être
doucement
et accueillir les
et
preux.
I
.«
i
>
gcnlemeol
,
,
ADVERBES, PRÉPOSITIONS, CONJONCTIONS.
Tro
lai
ont es mont Oreps,
Pueis auzim dedins Bethléem
Pierre d'Auvergne
Adv.
Mot
1
.
Dieus vera vida.
:
de joy parvensa,
Sitôt fas
ai
375
dins lo cor irat 2
.
Bern. de Ventadour
:
Lo temps
vai.
Per lo cor dedins refrescar3.
Comte de Poitiers
Moût
:
jauzeiis.
Qu'es malvatz defors e dedins
Pierre d'Auvergne
Lainz
comme
,
vinrent de //la
sainz
lai et sai
:
4.
Cbantarai d'aquest.
intws
de //la ibi, ips\ ibi
,
:
fo lainz visitatzS.
D'una donzella
Poème sur Boece.
Es
se lainz tornatz sezer...
Car no pot de lainz issir 6.
Roman de Jaufre.
Cavaliers
,
be
t
tenc per ausar,
Car anc sains auses intrar7.
Roman de Jaufre.
(i)
Jusqnes
là
où
est
mont Oreb
Puis entendîmes dedans Bethléem.
(a)
Quoique
fais
Beaucoup
(3)
ai
de joie apparence,
au dedans
triste.
rafraîchir.
est
mauvais dehors
et
Qui
(5)
D'une demoiselle
dedans.
fut léans visité.
Est se léans tourné
asseoir....
Car ne peut de léans
(7)
cœur
cœur au dedans
(4)
(6)
le
le
Pour
sortir.
Chevalier , bien te tiens pour oser
Parce que oncques céans osas entrer.
^psa
intws
,
.
,
GRAMMAIRE ROMANE,
3^6
ja
jamais , jasse jamais , quoique.
,
,
Cet adverbe fut dérivé de jxm,
:
m do Dieus nul be, à mon viven,
No
S'
jxm m Agis
ieu ja per re de vos
amar mi tuelh
Arnaud de Ma mur. Us jois
E jamais no veirai,
Mon seigner lo rei,
«.
d'amor.
:
so cre,
ni el
me 2
ROMAH DE
.
JAUFRF.
Cal que m fassatz q mal o be
Vos am, e us amarai jasse 3
,
.
Arnaud de Marueii.
Que
Er
s'
:
Totas bonas.
mon
anc virey vas autra part
sui
fre,
ab vos remazutz per jasse 4.
Pons de Capdueil Mielhs.
:
Souvent ja et mais sont séparés
E
:
ja no voill mais de sos pes mover^.
Bern; de Ventadour Quan vei la
:
E
ja
non
volria mais
esser residatz 6
Arnaud de Mari
(i)
Ne me donne Dieu nnl
Si je jamais
(a)
.
Aissi
mon vivant,
ponr rien de vous aimer m'ôte.
seigneur
Quel que vous
Vous aime
(4)
:
Et jamais ne verrai, cela crois,
Mon
(3)
bien , à
km.
Que
si
,
et
le roi
me
,
ni lui moi.
Tassiez,
ou mal on bien
vous aimerai toujours.
oneques tournai vers autre part
mon
frein,
Maintenant suis avec vous demeuré pour jamais.
(5)
Et ja ne veux mais de ses pieds mouvoir.
(6)
Et ja ne voudrais mais être
rcvi'ilK
flor.
com
cel.
,
ADVERBES, PREPOSITIONS, CONJONCTIONS.
Ja peut
et alors
être considéré quelquefois
signifie
il
comme
quoique, bien que
Dona, cui pretz, e
conjonction,
:
jois, e jovens guida,
Ja no m'ametz, totz temps vos amerai
Arnaud de Marueil
«
s
1
.
Aissi col peis.
:
que ja joint à sia, a signifié quoique,
C'est dans ce sens
soit , jacoit
3']']
,
:
Karles las ac totas entendudas, ja sia aisso que elhs no
pessavo ges que elh ho agues entendut 2
»
.
Philomixa
Quoique anc
existe
et
,
fol.
5g.
ja signifient l'un et l'autre jamais,
il
cependant entre eux une distinction importante.
Anc
n'est
Ja ne
l'est
guères employé que pour
ordinairement que pour
E
les
les
temps passés;
temps futurs
:
non er, ni axc no fo
Bona dona senes merce 3.
ja
Giralu le Roux
Il
:
Auiatz
la.
y a pourtant des exemples de ja employé avec
passé, et alors
il
signifie jadis
le
:
E ai ja vist per avol drut
A domna marit desamar 4.
Guillaume Adbemab Ien
:
(r)
Dame, que prix
,
et joie
,
et jeunesse
ai ja.
guide
Quoique ne m'aimiez , tons temps vous aimerai.
(2) « Charles les eut toutes entendues, ja soit ce qu'ils ne se pensaient au-
cunement que
(3)
lui cela eût
entendu.
Et jamais ne sera
Bonne dame sans
(4)
Et
A
ai jadis
,
»
ni oncques ne fut
merci.
vu pour
vil galant
dame mari désaimer.
GRAMMAIRE ROMANE,
378
jos , de jos
en jos
,
en bas ; sus , desus , sur, dessus.
svsum, qui
Jusw/tz et
la
,
basse latinité
I
,
avaient la
même
acception dans
fournirent ces adverbes et ces préposi-
romane.
tions à la langue
Qu'ieu lo vi en l'arena
Adv.
Jos trabucar 2
R uibai
.
n de Vaqtjeiras
:
El so que pns.
Qu'el Gastinel
Li saup gent dejotz traire
Rambaud de Vaqueiras
:
3.
El so qne pns.
Tôt l'auran abayssat en jos 4.
Comte de Poitiers
:
Pus de chantar.
L'autre fon noyritz sa jos près Cofolen 5 .
Comte de Poitiers Companho
:
Del loc alsor
Prép.
al terrai 6 .
Jos
Arnaud Daniel
(1) « Jostjm vis facere
S.
"
Denm,
Susum me honoras
,
(3)
j
Ala*.
Tit.
usum me
Auo.
le vis
Que
Gastinel
le
(5)
(6)
Chanson d'un mot.
»
Jouir.
X.
»
i
,
Càltt.
,
t.
I, p. «9.
en l'arène
trébucher.
Lui sut gentement de bas
(4)
,
:
calcas. »
Ib. tract.
45 1 p«r»gr.
Que je
En bas
susum.
in rpist. I
,
Et posant arma sua josum.
Lm
(a)
et te
Auc. Tr»ct. VIII
S.
«
ferai.
tirer.
Tôt l'auront abaissé en bas.
L'antre lut nourri
De
En
lieu plus
Btm
bas au terrain.
ici
bas près Confolenv
,
ADVERBES, PRÉPOSITIONS, CONJONCTIONS.
Adv.
^79
Qu'es tan poiatz que no sap tornar jos.
Ni sus non vai
,
tan
li
par temeiros
Folquet de Marseille
«
!
S'al cor plagues.
:
El pueg es desus grans et autz a
.
ROMIX" de Jacfre.
Prép.
Mas
non poc
car
sus el sérier montait.
Aimeri
E
:
En
Bergaedan.
es sus el caval saillitz4.
Roman de Jacfre.
Lo coms eui fon Belcaire
Venc al sembel
Desus un destrier vaire 5
.
R ambaud de Vaqceiras
jtjsta, josta, dvjost a
,
:
El so que pus.
Jouxte , proche , auprès,
comme.
Cette préposition fut dérivée de juxta
Quan par
la flors
justa
latin.
vert fuelh 6
1
Berw. de Vertadour
:
Quan
.
par.
Qu'ieu pretz mais jazer nutz e gen
Que
vestitz josta peteri:.
Rambattd de Vaqueiras
(1)
Qa'est taat élevé que ne
Ni sns ne va
,
sait
L'élévation est dessus grande et haute.
(3)
Mais parce que ne put sur
(4)
Et est sur
(5)
Le comte
cheval
Beu
retourner en bas
tant lui parait dangereux
(a)
le
:
le cerisier
!
monter.
sailli.
à qui fut Beaucaire
Vint au tournois
Dessus un destrier vairon.
(6)
(7)
Quand
parait la fleur près la verte feuille.
Que je prise plus coucher nud
Que vêtu comme pèlerin.
et
gentement
sai e
conosc.
i
,
GRAMMAIRE ROMANE,
38o
Dejosta
breus jorns e
ls
Se
la bella
No
cm
loncs sers*.
ls
Pierre d'Auverghe
Dejosta
:
'ls
brcus.
jai
m'a dejosta se 2
.
Rern. de Ventadour
:
Pois
me
preiatz.
leu, vite , légèrement; ren leu, peut-être, bientôt.
De
formé cet adverbe.
LEve/rc latin fut
Leu signifia vite, tost, d'après son acception
En joignant ren à leu, l'adverbe eut un sens
bien légèrement, peut- être.
Car non podetz tan leu
issir 3 .
Roman
de Jaufrl.
Que qui non avezet aver
Gran be, plus leu pot sostener
Afan4.
P.
Raimokd de Toulouse Us
:
novels.
mas be,
D'amor non
Quar non ai nj petit ni re,
Quar ben leu plus no m'en coveS.
dei dire
Comte de Poitiers Pus vezem.
:
(r)
(a)
Proche
les brefs
Si la belle
Ne
où
jours et les longs
m'a auprès
soi.
(3)
Car ne pouve» tant
(4)
Q ne 9 n
'
soir*,
elle gît
vite sorti
non accoutuma avoir
Grand bien plus
,
tôt
peut soutenu
Chagrin.
(5)
D'amour ne
«lois dire
Parce que n'en
ai ni
davantage
bi«
peu ni rien
Car peut-être plus ue m'en convient.
primitive.
détourné,
,
.
38 1
ADVERBES, PREPOSITIONS, CONJONCTIONS.
E
E
que
dis
al
ben" letj
Qui
'
1
fuec s'en ira
aqui trobara
dira novas a son grat
«
Roman de Jaufre.
mais,
m ki,
31 as,
Ces adverbes
Adv.
plus, davantage, excepté, mais.
et conjonctions vinrent
de MAgrs
latin.
Reis dels cortes , e dels pros emperaire
Foratz, senher, s'aguessetz mais visqut 2
Bertrand de Born
No
'1
:
.
Mon chant.
prec mas que s'amor m'autrei 3
Arnaud de Marueil Cui qae fin' amors.
.
:
Mas qui may n'a ab se,
Mai de bon pretz rete4.
Arnaud de Marueii. Rasos
:
Quar qui mais
es.
val, mais dopta far faillida^.
Arnaud Daniel Lanqnan vei.
:
Comme
adverbe de quantité
comparaison que
Mas
de
et
,
il
prend
:
vueilh mûrir que vivre desonratz 6.
Blacasset
(i)
Et peut-être
(a)
:
Guerra mi play.
Et dit qu'an fen s'en ira
Qui
les signes
là
trouvera
lui dira nouvelles à
Roi des courtois
,
seigneur ,
et des
gré.
preux empereur
eussiez davantage vécu.
Seriez
,
(3)
Ne la
prie plus
(4)
Mais qui plus en a avec
si
son
que son amour
m'octroie.
soi
Plus de bon prix retient.
(5)
Car qui plus vaut , plus craint
(6)
Plus veux mourir que vivre deshonoré.
faire faute
de
,
.
GRAMMAIRE ROMANI.
38^
Adv.
Qu'âne pus
la vi,
non
Mas n'amar
leis e
de
son coman
Pons de Capdueh,
Lorsque mais
entendu
hormis
signifie
comparaison que
signe de
me
poder en
aie
far
:
Ai.ssi
*
m'es près.
excepté,
,
ou de
que
c'est
comme
est
le
sous-
:
Per que no us aus preiar mais en chantant
Arwatjd de Marijeil
Car res no
com
cel.
truep mas enjan e bauzia
En ainor traep.
3.
i
Bern. de Ventadour
Mais
Aissi
:
:
se joint explétivement à d'autres adverbes tels
que anc , huei
,
ja
on
,
Mais conjonction
fut
etc.
,
,
et les renforce.
beaucoup en usage
:
Yos amarai vos plassa o us pes
Mais moult volgra niais que us plagues4.
Conj.
,
Bérehger de Palasol
:
Aissi
com hom.
malgrat, malgré.
Malgrat,
locution employée
en sens absolu, devint
préposition et conjonction.
Adv.
Que. mal grat vostre, us am e us amarai
mas amors vos in'atrai
E. mal grat mu
i
:
Gaucelm
(i)
Qu'une depuis que
Plus qu'aimer
la vis,
elle et
que
I'aidit
:
Mais
n'eus pouvoir ni
faire
ai
moi
son commandement,
(a)
Pourquoi ne vous ose prier excepté eu Hiaiit.mt
(3)
Car rien n'y trouve bormis tromperie
(4)
Vous
(5)
Que, mal
et trahison.
aimerai, vous plaise ou von
Mais beaucoup voudrais plus que vous
gré votre, vous aime
Et, mal gré mien
:
MU amum
poinhat.
et
plut.
fOUi aimerai
i rotta
m
attire.
•
,
,
.
383
ADVERBES, PRÉPOSITIONS, CONJONCTIONS.
Don MAL MON GRAT
ADV.
,
,
Sllfria
Penas, e dans, e dolors
Peyrols
E
:
1
.
Camjat m'a.
Rolland passée, mal lur grat 2
.
»
Philomena ,
Prép.
«
fol.
Elhs autre s'en intrero a la ciutat,
Karle
malgrat de
Philomeha
3. »
Car am, malgrat Qu'ieu
Conj.
20.
G avcei-m
mantenen, de mantenen
,
Faidit
:
,
fol.
72.
n'aia4.
De
faire clianso-
maintenant, incontinent,
immédiatement.
Cet adverbe vint de
main ,
pour
et
le
exprima
la
manw tenens touchant par
,
grande proximité
et
pour
temps.
Qu'ieu vi ja comensar un pon
Ab una peira solamen
Que pois veni' a complimen;
Pueis MANTEXEN
Anet cazenâ.
Gaitcelm Faidit
Dont mal
(1)
,
Peines, et
(2)
«
mon gré,
et douleurs.
mal leur
,
gré. »
(3) « Les autres s'en entrèrent à la cité
(4)
(5)
Car aime , malgré que j'en
Que je
vis jadis
Avec une
malgré de Charles.
commencer un pont
à
Puis incontinent
Alla tombant.
,
aie.
pierre seulement,
Qui puis venait
S'om pogues
souffrais
dommages,
Et Rolland passa
:
complément;
la
l'espace et
,
;
G HAM
384
E
MA
I
ls
.
.
li
rie e
ill
pro
coratjos, ab ardimen,
Al be
de mantenen 2
ferir
Pierre d'Auvergne
Avec
r
spaza mantenen 1
ROMAN DE JAUFRK.
trais sa
Hueimais parran
E
RO M A A
HE
.
:
Lo seuher
E
Jaufre ven de mantenent
A
la
porta per on intret3.
Romaw de Jaufre.
adverbe je placerai de mânes
cet
subitement, soudainement ;
de bonne heure y de matin
On non
que.
,
il
.
ten pro ausbercs fortz ni espes
de mânes
Si lansa dreit , e pois trais
Sajetas d'aur, ab son arc asteiat4.
(m
ielm Faidit
:
A
leis
cui aiu.
Qu amples vestirs porton e bels arnes;
E son arditz e feron de mânes 5.
Albert
Et
(2)
Désormais paraîtront
Et
tire
les
Au
(3)
Mongrs
digat/.
les
paissants et les preux
courageux, avec hardiesse,
bien frapper incontinent.
Et Jaufre va incontinent
A la porte par où
(4)
:
sou épée maintenant.
(r)
Où
ne
tient profil
Ainsi lance droit
entr.i.
haubert
,
fini
et puis tire
h
r|>.iis.
subitement
Sagcttes d'or, avec son arc de coinr.
(5)
Qu'amples vêtements portent
Et sont hardis
et
et
signifiant
vint peut-être de
beaux harnois
frappent subitement.
mane,
,
,
ADVERBES, PREPOSITIONS, CONJONCTIONS.
MENS, MEINS,
TUOIUS.
Ces adverbes vinrent de minws
Mens preza
Car vieure
latin.
vieure que morir,
de mort*.
Arnaud de Marueil Doua sel
es trop pietz
:
Quan
385
que.
plus m'esfors, e meins me val 2.
Bern. de Vektadour Ab cor leial.
:
Comme
mens
plusieurs autres adverbes,
substantivement
et reçut
,
même
l'article
fut
employé
:
Aissi son finas beltatz,
Que
maïs ni meins no
i
coveS.
Ab cor leial.
Bern. de Ventadottr
Sitôt
E
amors
me
tormenta
m'auci, non o plane re,
Qu'al mens muer per
Sordei,
A
le
:
:
la
plus genta4.
Allas
!
e
que
ni
l'an.
tôt lo mens forma une locution adverbiale, à tout
moins , au moins
Que ben
:
pot aver cavalcat
Doas legas a tôt lo meintzS.
Roman
(1)
Moins
prise vivre
Car vivre
est
que mourir
beaucoup pire que mort,
(a)
Quand
(3)
Ainsi sont parfaites beautés
(4)
Quoiqne amour me tourmente
Que
Et
plus m'efforce
me
Que
,
et
me
moins
vaut.
plus ni moins n'y convient.
tue , ne cela plains rien
Vu qu'au
(5)
de Jacfre.
moins meurs pour
la
plus gente.
bien peut avoir chevauché
Deux
lieues à tout le moins.
a5
,
GRAM M A R
386
1
MEST , PER MIEI
parmi y au
RU M A
K
PER MIEG
,
milieu
,
par
,N
I
EN MIEG
,
le milieu.
Ces prépositions furent dérivées de MEDiwm.
Car
No
aital
captenemens
val mest las bonas gens
Bertrand de Born
1
.
S' abri! e fuelhas.
:
Guiraut, ben volgra fos say
Aquel bos costums per mest nos 2
Geoffroi Rudel
Troba un
:
.
Guiraut Riquier
cavalier nafrat
D'una lansa per miei
lo cors
Doutra en outra 3
.
Roman de Jaufre.
El rossinliols sabandona
De
chant;!!-
Belha
Que
mes
fai
P.
per mieg lo bruelh;
la
retindida
per mieg
la
giardina4.
Raimond de Toulouse
:
Pos
lo prims.
Se combaton en mieg la via 5.
Romau de Jaufre.
.^i)
Car
Ne
(a)
tel
gouvernement
vaut parmi
les
bonnes gens.
Giraud bien voudrais que
,
fût cà
Ce bon usage parmi nous.
(3)
Trouve un chevalier navré
D'une lance par milieu
le
D'outre en outre.
(4)
Le rossignol s'abandonne
De
chanter parmi
Bel m'est
Que
(5)
l'ait
le
le b<><
retentissement
parmi
le
jardin
Se combattent «uimi
la
lufpi
,
,
ADVERBES, PRÉPOSITIONS, CONJONCTIONS.
OLTRA, ULTRA, OTRA
D'ultra
OUfre , CLU-delà.
,
latin vint cette préposition.
Quel
Prép.
387
trametia los breus ultra la
mar «.
POEME SUR BOECE.
Outra
Part
Normanda
mar preonda 2
la terra
la fera
Ber>-.
UNCA
ONCAS , ONGAN
,
de Ventadour
OAN
,
,
:
ANC
.
Lanquan
,
vei per miei.
OTlCqueS , OTIC
;
ancmais jamais ; ancse , toujours ; nonca , jamais.
,
Unqua/w
E
et
nunqua/72
faczia veser
li
latins fournirent ces adverbes.
non havian
cec que unca
La nobla
La genser e
la
vist
3.
letcoit.
pus bona
G'oNCAS vezeson miey huelh4.
Pierre Raimoxd de Toulouse
Ni no
m
vol
Gai
No
c
Faidit
l'auzirem doncx
?
:
Lo
non onguaw 6
:
Tant
al
(i)
Qu'il transmettait les brefs au-delà de la mer.
Outre
la terre
(3)
Et
(4)
La pins gente
faisait
.
mon cor.
Normande,
mer profonde.
voir les aveugles qui oncques n'avaient vu.
et la
plus bonne
Qu'oncques vissent mes yeux.
(5)
Ni ne me vent oncques
(6)
Ne
l'ouïrons
donc
?
lo prlms.
rossinbolet.
(2)
la cruelle
Pos
ongan auzir^.
ti.M
Pierre Rogiers
Par
:
ouïr.
non jamais.
a5.
,
.
(;RAMMA1KK ROMANE,
388
So que no cugei
onguan '.
far
Gaucelm Faidit Lo
:
rossinholet.
D'un sonet vau pensan,
Per solaz e per rire,
Qu'eu no chantai oan 2
•
Peyrols
S'
anc
li fi
tort,
D'un
:
que
lo
m
Comte de Poitiers
Mais
anc,
se joint souvent à
El maior dol,
.
sonel.
perdo^.
Pus de cbautar.
:
et parfois à
hogan
qu'eu ancmais agues4.
las!
Gaucelm Faidit
Fortz chausa.
:
perdre hoganmai 5.
Gaucelm Faidit Ab nov
E ja domna non
:
joc e déport 6.
Comte de Poitiers Pus de
cor.
Quancse amey
:
Que
sos
hom
e sos servire
Soi, et ai estât ancse7.
G a cki.m Faidit : Sitôt
.
ai.
•
Qu'ieu noquam planh,
sitôt
me
Bern. de Vemta-dour
(i)
(
a)
Ce que ne crus
3)
Si
onc
lui
chantai oneques.
pardonne.
Us tort , que le moi
que je jamais
Le plus grand deuil, hélas
(5)
(6)
( 7)
ht
ja
Ou.
dame ne perdre oneques
toujours aimai jeu et
Que son homme -lige
et
mais.
amusement.
son
...
servit.
Suis, et ai été toujours.
gï
Ou.
ir
,
;
.«.....N ,.K.itl--
M"
(
''
r
l"^
,,,r
,
-"
'"'
dol».
Loue temps a
faire jamais.
!
(4)
:
D'un sonnet vais en pensant
rire
Pour amusement et pour
Que je ne
chantar.
eusse-
,
ADVERBES, PRÉPOSITIONS, CONJONCTIONS.
So que
Creza,
E
38o,
dis qu'a fait aillors
noxca
si
lo jura,
so qu'en vi desacuelha
r
.
Pierre Rogiers Al pareissen.
:
A ORA
ORAS
,
ARA
,
ores
AR
,
d'HORA
,
ERAS , ER
,
maintenant.
f
Cet adverbe de temps et
tions vinrent
ERA
,
ses modifications et contrac-
2
latin
.
Enfans, en dies foren orne
fello,
Mal ome foren a ora sun peior 3.
•
Poème
Si
me pregues
eras
st;r
Boece.
pros comtessa4.
Berx. de Ventadocr Eu amor truep.
la
:
Ma
la terza ley, la cal es
« Lo castel de Laurag ni
nan y seran6.
ara
la forsas
al
temps présents.
La nobla Letcok.
que ara y son
ni ade-
>>
Acte de 1084. Pr. de
(1)
Ce que
dit qu'a fait ailleurs
Croie ,
si
jamais
Et ce qu'en
(2)
Dans
De
«
De aquesta hora
t.
II
,
col.
3ao.
le jure,
de
foi et
hommage on
lit
:
ista hora in antea. »
Act« de ioa5. P*. de
l'Hist.
adenant.
Mauvais hommes furent ;
me priât
Si
(5)
Mais
»
II, p. 170.
félons
à l'heure sont pires.
à l'heure la généreuse comtesse.
la troisième loi
Le château de Laurag
vant v seront.
t.
I«.
hommes
Enfants , jadis furent
(4)
de Languedoc,
»
Acte de ioi5.
(6) «
de Langued.
vit désaccueille.
les titres anciens
«
(3)
l'hist.
,
laquelle est ores
et les forteresses
au temps présent.
qui à présent y sont et doréna-
GRAMMAIRE ROMANE,
3C)0
Mas
so que Merlis
Prophetizan dis
Del bon rey
Ara
Loys....
esclarcis
s'
r.
Germondk de Montpellier Greu
:
hom
Aras pot
m'es.
conoisser e proar
Que de bos
fatz ren Dieus bon guizardo 2
RiMBACD de Vaqueiras Aras pot hom.
.
:
Aras quan
vei verdeiar 3
Rambacd de Vaqueiras Aras quan vei.
.
:
Mais er vei be que
si
meteis destrigua
amor guerreia
Sel qu'ab
ni playeia4.
Sail de Scola
Mas eras
Tal se
:
Grau
.
Arnaud de Marueil
Dans
la
esfortz.
ben que vers es
cuia calfar que s'art 5
sai
même*
signification
,
:
Si
que vos.
cet adverbe peut se tra-
duire par tantôt:
Mas
tan a van cor e doptos,
Qu'er
era non
ai lei,
ai ges6.
Rerw. de Vektabour
(i)
Ja mos cliantars.
Mais ce que Merliu
En
prophétisant
Du bon
dit
roi Louis...
Maintenant
(a)
:
s éclaircit.
Ores peut on connaître
Que de bons
faits
et
prouver
rend Dieu bon guerdon.
(3)
Ores quand vois verdoyer.
(4)
Mais
à présent vois bien
que soi-même embarrasse
Celui qui avec
amour guerroyé
f5)
Mai» ores
bien que vrai est
fti)
Mais tant
Que
Que
sais
tel se croit
a vain
et plaide.
chauffer qui s'anl.
courage
et craintif.
tantôt ai elle, tantôt u'ai aucunement.
,
.
,
,
ADVERBES, PREPOSITIONS, CONJONCTIONS.
Cet adverbe a plusieurs composés
ENCAR
ENCARAS, ENQTERAS
,
,
3o,I
:
etc.,
IN
fie
H VNC HO-
ram, encore.
Creis la forsa dels Sarrasis;
Jherusalem près Saladis,
Et encaras non es cobratz
Gavaudak
le
<
Vieux Senhors per
:
lo.
Ges enquerras no puesc serrar mas dens
Qu'ieu del comte non digua sa lauzora.
Aimeri de Peguiixan
Deslor de de ipsa illa hora,
l'ora
,
romans, dès-lors
Que ben
Com
anc chantiei.
S' ieu
:
latins,
ou de des
:
conosc qu'anc re non amei tan
ieu fauc lei, deslor a qu'ieu fui natzS.
Gaccelm Fa.idit Ara cove.
:
Ane non
agui de
Ni no
mieus deslor en
fui
mi poder,
sai 4.
Rern. de Vektadocr Qaan vei
:
Quora
vint de
No
sai
qua hora quand
,
quora
m
fui
Croit la force des Sarrasins
Jérusalem prit Saladin
:
endurmitzS.
Comte de Poitiers
(i)
:
Farai
un
;
,
Et encore n'est recouvrée.
(2)
(3)
Aucunement encore ne puis serrer mes dents
Que je du comte ne dise sa louange.
Que
bien connais qu'oneques rien n'aimai tant
Comme je fais elle,
(4)
Ni ne
(5)
dès l'heure que je fus né.
Oncques n'eus de moi pouvoir
Ne
fus
sais
mien dèslors en
quand
je fus
çà.
endormi
la laudeta.
t«ts.
et
,
GRAMMAIRE ROMANE,
392
No sai quora niais la veyrai,
Que tan son nostras terras luenhi.
Geoffroi
On
RruF.i,
:
Lanquan
li
juin.
vu précédemment derenan , dorénavant.
a
ont, on, où; dunt, don, d'où , dont.
Ces adverbes de
de undc
lieu vinrent
latin
3
auquel
,
parfois fut jointe la préposition de.
E
vos queric lo dur plebs
Tro
ont
lai
mont Oreps 3.
es
Pierre d'Auvergne
Pcro
Ans
pessar no
1
:
Dieus vera vida.
ne part nuech ni dia;
s
es pus ferms
on qu'ieu an ni mestia4.
Pierre d'Auvergne Ab liai cor.
:
No
sai
me venc5.
Arnaud de Marleil Dona genser.
on vauc ni on
:
Mors
fo Mallios
Torquator dunt eu dig 6
.
POEME SUR BOECE.
Ne sais qnand plus la verrai,
Vu que tant sont nos terres loin.
(1)
(2)
Pendant
moyen
le
« Si potehat liabere
11ll.nn
âge on se servait souvent de unde
scripturam ant aliam rem
unde
:
ipsas res partibus
sais indicare debeat. »
•<
De
id
1
mi
1
Actes de 84a
(3)
Et vous chereba
Jusc|in
(4)
Quia de bis unde
ille repetit....
s
Pourtant
nu
l.'i
le
et
le
<••>!
de
87!).
dur peuple
,
penser ne s'en sépare nuit
contraire est plus ferme
(5)
Ne
sais
(6)
Mort
où
mallavit. »
mont Onl>.
Au
fut
me
Pu. de l'HÙI. de Languedoc,
où que
ni juin
vais ni d'où je viens.
Maffias Torquator dont
;
j'aille et je sois.
j<-
As
t.
I, roi.
Il5, 128.
,,
,
,
VDVERBES, PRÉPOSITIONS, CONJONCTIONS.
Farai
un
vers don sui dolens
Comte de Poitiers
Pus de
:
1
.
chantai'.
Qui gran cor a de larguezar
Saber deu dont o pod traire 2
Gaucelm Faidit
Quant
«
lo vie , Karles apelec lo
:
E don
Cet adverbe de lieu on
et
? »
i3.
no m cal
don ni de que chan4.
sai
Folqcet de Marseille
Moble
ves 3
fol.
,
pois d'amor mais
Non
«
.
Cascus deu.
:
Philomena
E
non moble on que
Si qu'ab lieys es
sia
l'Hist.
,
et à
ni quai
de Languedoc,
on Qu'ieu an
Blacas
Mas per
Cb.an.tars.
:
que
se joint à
Acte de 1209. Pr. de
plus
que
t.
ni estiaS.
Bel m'es ab motz.
:
so chant c'oblides la dolor
1 mal d'amor;
Et on plus chan, plus m'en sove7.
Folqcet de Marseille
C'ades
me
fug, on plus
Ferai
(2)
Qui grand
vit
,
sais
Meuble
et
le
:
Et d'où viens
me
non meuble où que
soit , et quel
où que j'aille
(7)
Mais pour ce je chante que j'oubliasse
elle est
que
Que
la
mal d'amour;
toujours
me fuit, où
plus l'appelle.
soit.
et sois.
Et où plus je chante, plus m'en souvient.
(8)
»
d'où ni de quoi je chante.
Tellement qu'avec
le
?
soucie
(6)
Et
Ab cor leial.
tirer.
Charles appela
Et depuis que d'amour plus ne
Ne
(5) «
:
désir a de prodiguer
Savoir doit d'où cela peut
A4)
ebantan.
vers de quoi suis dolent.
(1)
Quand le
En
l'apel 8 .
Berw. de Vewtadocr
(3) u
:
douleur
:
sia 5.
III, col.
E
un
3ç)3
»
3ig.
.
GRAMMAIRE ROMANE,
394
OU, O, QUE, OÙ.
D'ub/
formé ou,
latin fut
o dans
et ensuite
la
même
acception.
Et souvent
de
le
que
quo loco, qua
Lo mas o
indéclinable fut employé dans
die
le
:
intra inz es en gran claritat
«
POEME SUR BOECE.
Cazut sui de mal en pena ;
E vau
O
lai
'1
cors
mi mena 2
Bertrand de Born
Que non
es jorns Qu'ieu
no
Bern. de Vewtadour
E
1
.
:
Cazut
soi.
sospir*.
En
:
abril.
Lazer ressorsis vos
Qu'era ja quatredians 4.
Pierre d'Auvergne
Dieus vera rida.
:
Ieu chant que devria mielhs plorar 5.
Bern. de Ventadour
:
En
abril.
Estât aurai estas doas sazos
e fas hy mon dampnatge».
Guillaume de Saint-Didier Estât aurai.
Que non chantey
,
:
(1)
La demeure où entre dedans
(a)
Tombé
suis de
Et vais
là
(3)
Que
(4)
Et
le
où
en grande
mal en peine ;
coeur
me mène.
où
ne soupire.
le
n'est jour
est
je
Lazare ressuscitâtes vous
Qu'il était déjà quatridien.
(5)
Je chante ou devrais mieux pleurer.
(6)
Été j'aurai ces deux saisons
Que ne
chantai
,
et fais
y
mon dommage.
clarté.
sens
,
,
,
ADVERBES, PRÉPOSITIONS, CONJONCTIONS.
3o,5
part, parmi , par, à travers , au-delà.
du
Cette préposition vient
Outra
Part
latin partj'/w.
Normanda
mar preonda 1
la terra
la fera
Bern. de Ventadour
:
.
Lanqnan
Aquest deu sobre
totz granar,
E
emerar 2
part
los autres
vei per miei.
.
Comte de Poitiers Mont jauzens.
:
Reis Castellas , vostra valor se tria
Part
las valors
que tug
l'autre rey
Folquet de Lu» el
:
an 3.
Al bon
rei.
pauc peu.
,
J'aurais
pu ne pas parler de
PAUce
dérivation de
aucune explication;
latin est
et
,
en avertir
tels
que ben^, isiVL.Tum,
,
devient une
peu peu
,
s'en
ieu d'amar no m recre,
Per enueg de lauzenjadors4.
Aric aud de Marueiï.
Au-delà de
Parmi
(a)
la
la terre
:
AJb pane.
Normande
sanvage mer profonde,
Celai -là doit snr tons graiuer
Et an -dessus des antres
briller.
(3)
Roi Castillan votre valeur on distingue
(4)
Peu
,
Au-delà des valeurs que tous
s'en faut
qne
je
les autres rois ont.
d'aimer ne
Par ennui des médisants.
me
lasse,
etc.;
locution
faut que,
:
Ab pauc
(i)
sa
évidente, qu'elle n'exige
précédé d'AB ou a
conjonctive signifiant avec
je dois
si
que
par cette raison, je ne parlerai pas
de plusieurs autres adverbes
mais pauc
cet adverbe, attendu
et
,
,,
,
,
grammaire romane,
Que m fan sufrir tan greu turmen
Qu'a pauc lo cor d
e d'esmai no m fen
3q6
ir'
Poms de Capdueil
On
:
Ben
r,
sai.
aura remarqué qu'après cette conjonction
le
verbe
reçoit toujours la négation ko.
per, par, pour, à cause de,
en qualité de,
La préposition
et elle eut
au moyen de,
etc.
per ne subit aucun changement;
latine
beaucoup plus d'acceptions.
Leu li juraria,
Per Dieu e per ma
Qu'el bes que
No
m
fe,
faria
fos saubutz per
me 2
Bern. de Yentadour
:
.
Lanquan
un mati
un
simmelh 3
Trespassava per
vei la fueliia.
L'autre dia , per
Gavaudak
le Vieux
:
.
L'autre dia.
Ben es fols qui l'arm' ublida
Per aquesta mortal vida 4.
Barthélemi Xori.i
(i)
Qui me
s'en faut
que
Par Dieu
et
par
L'autre jour
Passais par
(4)
le
cœur de
Facilement lui jurerais
ma
Qne le bien que me
Ne fut .su par moi.
(3)
,
foi,
ferait
par un matin
un
coteau.
Bien est fou qui l'âme oublie
Pour
Jesu Christ.
font souffrir tant grief tourment
Que peu
(a)
:
cette mortelle rie.
tristesse et
d'émoi ne
me
feude.
ADVERBES, PRÉPOSITIONS
E
E
laissa
CONJONCTIONS
,
son parlar per
digas lor que per
Aucizo
'1
cat
m'amor
«.
Comte de Poitiers
Mort m'a,
e per
mort
li
En Alvernhe.
:
respon^.
Berw. de Vektadour
Per
roman,
joint à l'o
3gy
nos....
signifie
Quau
:
pour
vei la laudeta.
ce
,
pour
cela,
pourtant:
Pero no
soi del tôt désespérât 3 .
Arnaud de Marueil
que
Suivi de
quoi y c
il
,
est pourquoi
Que
Aissi col peis.
:
devient conjonction
et signifie
plus etz blanca qu'evori;
Per qu'ieu autra non
azori
Comte de Poitiers
Peccatz a tan dossa sabor
Per que Adams
lo
pom
GivAUDiu
Il
,
:
signifie aussi
pourquoi
le
4.
:
Farai chansoneta.
!
trazic5.
Vieux
:
Patz passien.
:
Per que us vulhetz mètre monjaô?
Comte de Poitiers
(i)
Et
laisse
son parler pour nous....
Et dis leur que pour
Tuent
(a)
Tué m'a
(3)
Pour ce ne
(4)
Que
et
pour mort
suis
du tout
lui réponds.
désespéré.
je autre n'adore.
Péché a tant douce saveur
C'est
(6)
,
plus êtes blanche qu'ivoire ;
Par quoi
(5)
mon amour
chat.
le
pourquoi
Adam
la
!
pomme prit.
Pourquoi vous voulez mettre none
?
:
Farai chansoneta.
par
,
GRAMMAIRE
398
On
dum
MAH
I
,
vu précédemment que per, pour, devant
a
présent de
en
RO
l'infinitif,
remplissait la fonction
le
du gérondif
:
De bon engenh ad ops d'amar,
Per servir, et per tener car,
E
per selar, e per sofrir*.
Arnaud oc Marueil
Totas berna*.
:
mai
pietz, piegz, piez, pire y plus
Cet adverbe de comparaison vint de pejws.
Quar pietz trai que si moria
Qui pauc ve so qu'ama fort 2
SoRDEf. Aylas et que m fan.
.
:
!
Sa guerra m'es mortals,
E
sa patz pietz
de martire 3
l'.iMMin de Vaqueiras
plus
,
:
.
Gnerras.
pus plus , davantage.
,
Cet adverbe de comparaison, venu du latin plus,
n'exige
aucune explication.
Tai déjà
remarquer que parfois
fait
la
langue romane
l'employa précédé de l'adverbe de lieu on.
(1)
De bonne
Pour
adresse à l'ouvrage d'aimer.
servir
,
Et pour celer
et
,
pour
et
tenir cher,
pour
souffrir,
(a)
Car pire raine que
(3)
Sa guerre m'est mortelle
t
si
mourait
Celui qui peu voit ce qu'aime fort
Et sa paix pire que martyre.
,
ADVERBES, PREPOSITIONS, CONJONCTIONS.
POS
,
PUS
POIS
,
,
pois que, puis
que y
De
PUEIS
PUOIS
,
DE POIS
,
,
POISAS
après, depuis, piecà, depuis
y
puisque.
posé latin furent dérivés ces adverbes et conjonc-
tions.
Car
Adv.
si fa
mal, pois abena
Berit. de
«.
Ventadour Amies Bernait.
:
Plus que d'aurra qu'ieu vi pueis ni abans-.
Bérehger de Palasol Tan
:
E
E
anc depuois no
de Jacfre.
fui ses gilozia4.
Augier
Car vieure
Gonj.
m'abelis.
3.
poisas delivrar los ai
Roman
Erransa.
:
es trop pietz
Pus corn non a
joi ni
de mort,
déport 5.
Arnaud de Margeil Dona
:
Le que
est parfois sous -entendu
sel
que.
:
no m puesc de vos amar sofrir,
Per merce us prec e per humilitat,
Qu'en vos trobes qualaquom pietat^.
E
pus
Arnaud
mal, pais
ne.
Marueii.
:
(i)
Car
(a)
Plas que d'antre que je vis après et ayant.
(3)
Et piecà délivrer les
(4)
Et oncqnes depuis ne fus sans jalousie.
(5)
Car vivre
si fait
est
fait
Si
bien.
ai.
beaucoup
pire
que mort,
Depuis qu'on n'a joie ni amusement.
(6)
3c)9
Et puisque ne
me puis
Par merci vous prie
et
de vous aimer cesser,
par humilité,
Qu'en vous trouvasse quelque
pitié
m destreignetz.
,
,
GRAMMAIRE
400
MA
RO
J\
K
,
Pus fom amdui enfan,
Conj.
L'ai .m mil
a presen
e la blan
1
de Ventadour
Beric.
.
:
Lo gens temps de
pascor.
à découvert, à présent, maintenant.
,
Cet adverbe
Si
à découvert, ad present/<2w,
signifia
par sens détourné
,
et,
maintenant, ad presens tempus.
non per aital coven
lui âmes a presen,
Que
E que y agues senhoria;
E mi seladatemen 2
.
Gaucelm Faidit N'Ugo
:
Mas
Si
ieu no l'aus descubrir
no o
fes
de
la.
mon talan
a presen en chantan 3.
m un a Ane mais nulhs.
l'
i
i
:
PROP, APROP, DE PROP, EN APROP, PRES,
proche , près , après.
Ces adverbes et ces prépositions vinrent de prop?
Cane
Adv.
non amey luenh
tan
Arnaud de Mari* h.
Depuis que fumes tous deux enfants.
(i)
L'ai
aimée
et la flatte.
non par tel accord
Que lui aimât à découvert,
(a)
Si
Et que y eût domination;
.
(3)
Et mot couvertement.
Mai» je ne
Si
(4)
ne
Ou
lui ose
le fisse
oui
l.uit
découvrir
mon
de»ir
à- présent en chantant.
ii
.iiiii.i
i
l'»iu ni |iiikIi<
ni prop4.
:
Doua
sel
que
latin.
,
,
,
4 01
ADVERBES, PRÉPOSITIONS, CONJONCTIONS.
De tal doussor sui resplenitz,
Quan de prop la puesc remirari.
Adv.
Berx. de VisTiDOCR
Apres comensa sa
Ex après
viron
:
Quan lo
boscatges.
rason....
un
vassal 2
.
ROMAS DE JaCTRE.
Ben volgra que Limosis
Prép.
Fos plus prop de Mauretainha 3
.
Folqcet de Marseille Ja no
:
volgra.
L'autre fon noyritz sa jos près Cofolen4.
Comte de Poitiers Companho
:
Qu ieu sia
Près del
,
per sa comanda
lieg josta
Berit.
1
esponda 5
de Vejctadocr
:
.
Lanqnan
v.ei
per mlei.
S'aprop cent braus respos,
En
fos d'un joi pagatz&\
Blac is
:
Lo
bels douz temps.
Cal prezatz mais , e respondetz premiers ;
Et, aprop vos, respond' En Perdigos :.
Rameiuo d'Orange En Azemars.
:
(1)
De telle douceur suis rempli,
Quaud de près la puis voir.
(2)
Après commence
Après virent un
sa raison....
vassal.
(3)
Bien voudrais que Limousin
(4)
L'autre fut nourri cà bas près Confolens.
(5)
Que je sois par son commandement
Fut plus près de Mortagne.
,
Près du
(6)
juste
an bord.
Si après cent dures réponses
En
(7)
lit
fusse d'une joie payé.
Quel prisez plus,
et
farai.
répondez premier;
Et, après vous, réponde sieur Perdigon.
a6
,
.
G
/[OJ.
A M M A
li
Molt valra
Prbp.
bens après
'1
E
Prép.
ici
seguentre
de seguentre
,
le
».
Non es
:
lui,
lo reis Franceis 2
manj en
.
Planher vuelh.
:
que, devient conjonction.
QUAN, QUANT, CAN
quand
y
CANT
,
,
LANQUAN
lorsque.
Cette conjonction fut formée de qvxncIo
Quant
ieu serai partit de vos
Comte de Poitiers
Ordinairement
niera veilla.
signifiant aussi après.
Sordel
Apres, avec
-
I
l'afan
de Vehtadour
Beri».
Je place
IIOMÀJN
K K
J
le
t
:
latin.
3.
Pas de chantai
conservé que devant
final n'est
voyelles.
De
QUAN6&? vint lanquan
ihuO anïio
Lanquan fuelhon bosc
:
e guarric4.
Rern. de Vewtadour
:
Lanquan
fuelhon.
quant, autant, autant que, combien.
Cet adverbe vint de l'adverbe
Il
ne quitte jamais
le
t
latin
quantww.
final.
E quant aurem de tort et de peccat,
Trobarem totz al jorn del jutjamen 5
Folquet de Roma.rs Quan
:
N
(i)
Beaucoup vaudra
(a)
Et après
(3)
Quand
(4)
Lorsque
'
~t)
lui
,
le
bien après
mange en
le roi
le
chagrin,
Français.
je serai sépare de fOQf.
feuilleut bois et forêts.
Et autant que aurons de tort
et
de péché,
Trouverons tous au jour du jugeuu
1.1
lo
.
doua
teni]>-
les
,
ADVERBES, PREPOSITIONS
CONJONCTIONS.
,
4°3
Halas quant cuiava saber
!
D amor,
quant
e
en
petit
sai
Bekx. de Yïhtidoir
:
r
!
Qaaa vei la iaudeta.
quar, car, car, parce que, pourquoi,
à cause que ,
c'est
pourquoi.
Cette conjonction fut dérivée de
Car
ilh avian invidia,
car
la
La
Per Deu e
Que no us
per merce
sia
QUARe
gent lo seguia 2
3TOBI.A.
est quelquefois
Leycojt.
vos clam
,
greu car vos ara 3
Aksaud de Marueii.
Il
latin.
employé dans
le
.
Totas bonas.
:
sens de
que
Gentils dona, plazens tan m'es,
Car vos
am
sobre onratz honors
Br »casset
Amors
mon
(i)
Hélas! combien cnidals savoir
(a)
Car
(3)
Par Dieu
combien peu en
et
par merci
Qne ne vous
(4)
sais
:
Quan
Gentille
,
vous
soit grief parce
dame,
5.
lo rossignols.
!
avaient envie, parce que la gent
et
4.
volgra.
miels queren
Geoffkoi Rudel
ils
Ben
alegres part de vos
,
Per so car vau
D'amour,
:
le suivait.
crie
que vous aime.
plaisante tant m'êtes,
Qne vous aime au-dessus d'honorés honneurs.
(5)
Amour,
alegrc
Pour ce que
me sépare
vais
de vous,
mon mieux cherchant
*6.
:
.
,
,
.
GRAMMAIRE ROMANE,
4o4
SEGON, SEGON QUE, Selon , Selon que.
Ski SDltm
produisit cette préposition et cette
latin
conjonction.
Mas, segont
Pkép.
empachament
lor poer, hi fan
1
.
La nobla Leycok.
Quieu non vuelh, dona, joi
Mas segon la vostra merce 2
ni be,
.
Arnaud de Marueii. Dona
sel
qne.
pot sempre faire 3
Pierre d'Auvergne Ab fina
joia.
:
Segon que
Co\J.
s
.
:
S KM PRE,
tOUJOUrS.
Par une légère modification
romane
,
tota ora
très-usitée
STMPer
cet adverbe vint de
Que
,
dans
la
langue
latin.
sempre vai chaden4.
POEME SUR BOECE.
SENES, SENS, SES, SA.NS,
De
SatlS.
sine latin fut formée cette préposition qui reçut
diverses modifications.
Tots sos
Ab
faitz
segur sen
sap acabar e complir
.
selon leur pouvoir
(i)
Mais
(a)
Que je ne veux dame
,
BBS reguart
,
Excepté selon
la
,
,
(mit
\
de
faillir 5
empêchement.
joie ni bien
votre nu n
i.
Ikt
(3)
Selon que
(4)
Qui à toute heure toujours va en tombant.
(5)
Tous
se
peut toujours
ses laits sait
achever et accomplir
Avec sûr sou, sans danger de
faillir
,
,
,
^o5
ADVERBES, PREPOSITIONS, CONJONCTIONS.
E
ses
mal gienh
Ses enveg
ses blasm' e sens folia
,
dir, e senes vilania
1
Bérexger de Palasoi.
En
«
tion
la
.
:
Aital
dona cam.
sua potestat de Guillem lo tournara sans décep-
2. »
Acte de 1059. Pb. de
SI
La conjonction
l'hist.
de Languedoc,
t.
II, col.
i3o.
si.
,
employée sans modifica-
latine si fut
tion.
Mort
sui
,
am
us
si
;
m part de vos 3
e mort, si
Giraud le Rocx Auiatz
:
.
la derreira.
Dona si no us vezon mei huelh
Ben sapchatz que mos cors vos ve 4.
,
Berît. de
Souvent fi subit
si,
ainsi;
Veîïtadocr
si
que, tellement que ;
Cet adverbe vint du
Si t'o tenrei...
E
Quan par la
flors.
l'élision.
ainsi , de
«
:
aissi,
même.
latin sic.
si t'o
tendrai, e
si
o atendrai a
ti5. »
Actes de 960. Ms. de Colbert.
(1)
Et sans maie adresse
Sans envie dire,
(a) «
En
la
,
sans blâme et sans folie,
et sans vilenie.
sienne puissance de Guillaume le rendra sans déception. »
(3)
Mort
(4)
Dame
suis , si
,
si
vous aime ;
et
mort ,
si
me
sépare de vous.
ne vous voient mes yeux
Bien sachez que
mon cœur
vous
voit.
(5) « Ainsi te cela tiendrai... Et ainsi te cela tiendrai
à toi. »
,
et ainsi cela
conserverai
,
,
GRAMMAIRE ROMANE,
4o6
Us amicx
una amia
un voler,
semblan, non poiria
et
Sordel, an
C'a lur
Lus
si
ses l'autre joi a ver
Guillaume de
ten
Mi
E
,
!
Ben
:
si etz
fois
alors
3.
A chantar m'er.
:
:
Al temps qu'En Richartz era coms de Peitieus
quel
fos reis
,
Bertrans de Born
qu En Bertrans
ben
volia
Argum. de
la
Sirvente
si
:
Non
puosc
La
ami
,
et
la Bibl. roy.
72a5.
:
,
Un
ans
»
nu. de
,
Paure era Nostra Dona e Joseph
Sordel
,
era sos enemics , per so
jove4.
al rei
Aissi vint de sic en y joignant a
(i)
:
francs vas totas autras gens
Comtesse de Die
"
volgra.
orguelh en digz et en parvensa;
faitz
Et d'autres
Us amicx.
cependant, pourtant
signifie
il
:
si
Blacasset
Parfois
.
Tour
amors que nia conques
que no m vir alliors 2
Ja dous'
Me
l
la.
asi
5.
IfOBLA. Letçojt.
une amie,
ont tellement
même
vouloir,
Qu'à lenr avis , ne pourrait
L'on sans
(a)
(3)
l'autre joie avoir.
Déjà douce amour, qui m'a conquis
M<
tient tellement
Me
failes orgueil
,
que ne me tourne
en
dits et
ailleurs.
en apparence,
Et pourtant êtes franc vers toutes antres gens.
(4)
An
temps qne
Bertrand de Born alors
u roi jciiue.
(5)
sire
Richard
était
était
son ennemi
comir
.
île
p. un-
Poitou, avant qu'il fût roi,
tjm
•
Pauvre
était
Notre
Dame
,
et
Joseph
aussi.
sire
Bertrand voulait bien
,
,
ADVERBES, PRÉPOSITIONS , CONJONCTIONS.
4°7
Quant aissi auzets esbaudir
Lo rosignolet nuoit e jorn t 4
Bern. de Vektadocr
:
Amies Bernartz.
En aissi fos près, com ieu sui,
Mos Alvernhatz, e foram dui 2
.
Bern. de Veictadour
Il
peut être suivi du que
E
:
Lo
rossignols.
:
sui aissi meitadatz.
m
Que no
desesper.
Ni aus esperans' aver3.
Folquet de Marseille
On
a
:
Uns
volers.
vu précédemment aissi com, cossi,
Conj.
com
C'aissi
etc.
perdonaran,
sai
Sapchatz caital perdon auran
Lai on er fatz lo jutjamen4.
Poss de Capdceiï,
Altresi venant du
de
même
Adv.
,
En honor
alter^w
latin
et prit quelquefois
Mas
:
com
sic signifia aussi,
:
temps que diz hom de mal be
Et atreisi que del ben diz hom mal 5.
er es
,
Aimeri
(i)
Quant
ainsi
Ainsi fût pris,
deux.
désespère
Ni ose espérance
(5)
je suis,
et serions
,
Et suis ainsi divisé par moitié,
Que ne me
(4)
Totz hom.
et jour,
comme
Mon Auvergnat
(3)
:
oy es esbaudir
Le rossignol nuit
(a)
del.
Qu'ainsi
comme
Sachez que
tel
Là où
fait le
sera
Mais à-présent
avoir.
cà pardonneront
*
pardon auront
jugement.
est
temps que
dit
Et aussi , que du bien dit on mal.
on du mal bien.
,
,
GRAMMAIRE ROMANE,
4o8
Atresi com lorifans
Conj.
Que, quan
chai, no s pot levar t,
R ichard de Barbezieux Atresi com.
:
De
sic latin fut dérivée la particule affirmative si,
La
E
oui
ley velha deffent solament perjurar,
plus de
o de no non
si
sia
en ton parlar 2
La.
.
nobla Leycon.
sitôt, quoique, bien que.
E
Com.
sitôt venta freg' aura,
L'amor qu'ins el cor mi muev
Mi ten caut on plus yverna 3.
,
Arnaud Daniel Ab gnay
:
E
s'aman muer, domna, sui merceians,
Qu'en
la
mort prenc honor, sitôt m'es dans 4.
Blacasset
sivals,
S'
a
m
fai.
lieis
De même que
Qui
La
,
loi vieille
:
Un
guai descort.
l'éléphant
quand tombe
Et plus que
(3)
Si
du moins y pourtant.
Pons de Capdueil
(a)
:
no platz qu'entenda en s amor,
Tos temps sivals retrairai sa valor*.
àdv.
(i)
so.
,
ne se peut relever,
défend seulement parjurer,
si
ou que non ne
Et quoique vente froid
air
soit
en ton parler.
,
L'amour qui au -dedans du ccrur me meut,
Me tient chaud
(4j
Et
\
(5)
ii
si
iju'en
Si à elle
H
,
où plus hiverne!
en aimant meurs, dame, suis remen
la
ne
inorl
j>l;iit
prends honneur,
qu
liien
i.mt
que m'est dommage.
prétende en son amour,
temps pourtant retracerai sa valeur.
,
ADVERBES, PRÉPOSITIONS, CONJONCTIONS.
4°9
L'an molt de remaner pregat,
Adv.
Sivaes tro que agues manjat
1
.
Romjl5 de Jaufre.
sobre
desobre
,
sur, dessus
,
SOTZ
;
,
DESOTZ
sous, dessous.
Super
subtws
et
latins produisirent ces prépositions et
adverbes.
Prép.
Sobre sans
juraria
li
C autre jois el
m sia^.
mon no
Bern. de Yebtadocr
Mas
ilh val sobr' ellas
:
Ed. cossirier.
mais,
Tant quant val aurs plus qu'arena3.
Bertrand de Bork
Chantan desobre
E
ls
:
Cazntz sni de mal.
la verdor4.
ROMAN DE JAUFRE.
riu son clar desobre los sablosâ.
Bern. de Vewtadour
Adv.
«
Sant Peyre fo pausa en
cap DESOT
Que
Prép.
la
Belh Monrnelh.
croc,
li
pe desobre e
lo
Doctrine des Vaudois.
6. »
re mais sotz cel
non envei 7.
Bern. de Ventadour
(i)
L'ont moult de rester prié,
(a)
Sur
(3)
Mais
Du moins
:
:
Lanquaa
i'uelhon.
jusqu'à ce que eût mangé,
saints lui jurerais
Qu'autre joie au
elle
monde ne me
vaut au-dessus
soit.
d'elles
plus,
Autant que vaut or plus qu'arène.
(4)
En
(5)
Et
chantant sur
les
la
(6) « Saint Pierre fut placé
(7)
Que
verdure.
ruisseaux sont clairs dessus les sables.
en
la
rien plus sous ciel
croix, les pieds dessus et le chef dessous. »
u envie.
,
,
,
.
GRAMMAIRE ROMANF,
4lO
Adv.
Per qu'es dessus e 'ls autres son desotz*.
R ambaud dk Vaqueiras Aras pot hom.
:
Prép.
Sicum l'auzel son tug sotz Aurion
Son las autras sotz la gensor del mon
Bertrand de Born
Qnan
:
'.
la novella.
soven, sovent, souvent.
Cet adverbe fut dérivé de SjEpe.
Bon
don
conseil vos
Amaz
e gen
Peyrom Quant
:
TANT, TAN, AITAN
ALTRETAN
,
:
3.
e cantaz soven
amors.
tant, autant.
,
Ces adverbes furent formés de tantmw.
cor vos am
Arnaud de Marueil
Tan de bon
Tan gais e tan amoros
Eraz en vostras chansos
Pkyrols
Can
vi
Cuiei
que tan
me que
4
:
!
Ses joi
non
5.
:
Quaut
ainors.
fort fos feritz
fosetz fenitz 6
.
Roman de Jaufre.
(i)
Pourquoi
(a)
De même que les
(3)
est dessus et les autres sont dessous,
les autres
Bon
conseil vous
Aimez
et
oisels sont tous
au-dessous
Sont
donne
et
la
au -dessous Orion
plus gente du monde.
gent
:
chantez souvent.
(4)
Tant de bon cœur vous aime
(5)
Tant
gai et tant
!
amoureux
Etiez en vos chansons.
(6)
Quaud
vis
que
tant fort je fusse frappé
Cnidai moi que fussiez mort.
es.
,
\DVERBES, PRÉPOSITIONS, CONJONCTIONS.
Tan
Conj.
quan
devient conjonction, en recevant
41
*
:
Que tan quan solelhs raya.
Non a domna cui tan ricx pretz s'eschaiai.
Pons de Capddeii.
Tan qcan
:
Huniils e
ten terra ni dura 2
Bern. de Ventadocr
:
fis.
.
Lanquan faelhon
Qu'ieu fui d'AiTAN melhuratz
Adv.
Qu'orne de mi no vey plus
Bern. de Ventadour
Tan
:
rie 3
.
Lanqnan
faelhon.
m'es greu que trichaire
Aia joy ab engan,
O plus, O ALTRETAN,
Com cel qu'es fis amaire4!
Bern. de Ventadour
Ab tant, ab aitant,
:
Quan
signifièrent
la doss' aura.
pourtant, cepen-
dant, alors.
Ab tant
Adv.
lo seneschals escridaS.
Roman de Jaufre.
Ab aitant
lo reis aras
sona
Son nebot mon senber Galvan6.
Roman de Jacfre.
(i)
Qae
autant qne soleil rayonne,
N'a dame à qui tant riche prix échoie,
(a)
(3)
(4)
Autant que terre
tient et dore.
Que je fus d'autant amélioré
Qu'homme que moi ne vois plus
puissant
Tant m'est grief que trompeur
Ait joie avec tromperie,
Ou plus ou autant
Comme celui qui est par amant.
,
(5)
Cependant
le
(6)
Cependant
le roi
sénéchal s'écrie.
ores sonne
Son neveu mon seigneur Gaavaiu.
GRAMMAIRE ROMANE,
4l2
Per tan
pourtant
signifia
m
:
mal e no m voletz aver
Franc chauzimen, ges per tant no m
E
si
fetz
,
Pons de Cafdueil
tan
ni
quan, tant
m
Ges no
et
n'irais
1
.
Tant m'a douât.
:
quant, aucunement, jamais.
recre d'amar lei tan ni
Gaucelm Faidit
Mas noya dira tan
Quel dans n'es pros
quan
ni
:
quan 2.
Era cove.
,
mais n'es bes^.
Pierre Rogiers Tant ai mon cor.
e
1
:
tost, tôt, bientôt,
.
E
cort tan tost
que
res
no
vite.
Cansos vai
t
,
pot fugir 4.
il
Gaucei/m Faidit
:
A
leis
cni am.
en tost en corren 5.
Gaucei.m Faidit S' om pogues.
:
tôt, del tôt, totalement, du tout, entièrement.
Cet adverbe dérivé du
une préposition
latin fut
et l'article
employé parfois avec
:
m sui
del tôt a vos donatz 6
Arnaud de Marueil Aissi coin cel c'araa.
Per que
.
:
(1)
Et
si
me
faites
mal
,
et
ne
me
vonlez avoir
Franc choix, aucunement pourtant ne m'en
(a)
Nullement ne me
(3)
Mais n'y a de
tristesse
Vu que dommage
irrite,
lasse d'aimer elle tant et quaut.
en
aucunement,
est profit
(4)
Et court tant vile que tira ne
(5)
Chanson , Ta- 1 -en
(6)
Pourquoi me
vite
.
cl
la
1<-
mal en
peut
est bien.
fait.
en courant.
suis entièrement a
vous donué.
,
ADVERBES, PREPOSITIONS, CONJONCTIONS.
Parfois cet adverbe se joint à des adverbes
tions
:
l'adjectif
romans en locution
tôt
est
TOTZ JORNS , TOTA DIA
cesse y en tous
,
etc.
employé avec des substantifs
adverbiale.
totas horas, tota via,
On
ou conjonc-
TOT ALTRESI , TOT QUANT , TOT AISSI COM
Souvent
4J3
temps ,
,
etc.
TOTZ TEMPS
,
TOTAS SAZOS
,
signifièrent toujours ,
sans
etc.
a vu des exemples de toutes ces locutions.
travers,
travers.
Cette préposition fut formée du latin transversw^.
E
puois c'a travers non poinha *.
Arnaud Daniel Lanqnan son
:
passât.
C'a travers lo 'n a tôt trencat 2 .
Roman de Jaufre.
trop, très, trop.
Troppus, dans
foule , troupeau
la
basse latinité, signifiait multitude,
:
Si en troppo de jumentis.
Les AuMis.
On
-i, §.
i.
peut conjecturer que ce mot a fourni l'adverbe
roman trop, qui a
le
sens de
Voici des exemples de
«
Tit.
Perdigons
si
la
beaucoup,
très, trop.
première. acception
fo joglars, e sap trop
Vie de Perdigon. Ms. de
(1)
Et puis qu'à travers ne pique.
(2)
Qu'à travers
ben violar
la Bibl.
:
e trobar^.
da Roi, 7225,
fol.
»
49.
l'en a tout tranché.
(3) «Perdigon assurément fut jongleur, et sut très -bien jouer de la vielle
et trouver. »
,
GRAMMAIRE ROMAM
4l4
«
,
Trop
e mielhs estarem a nostra guisa
PHILOMEH A.
Trop ameron
mont, e poc
lo
La
'* «
fol 2
,
I
.
paradis.
lo
kobi.a Leycon.
E si merces ab vos non a que faire,
Ma vida m val trop meins que si moriaS.
Arkaid de
M.um
ii.
Aissi corn
:
Voici des exemples de la seconde acception
Per qu'oui no
Ni per
ira
deu per gaug trop
s
:
esjauzii
trop esser anguoyssos 4.
Ciucki.m
E
selii.
l'
vi
dit
Maint. is sazos.
:
sacha qu'en breu la veirai,
Si trop grands afars
no m'en
Pierre Rochers
TRUESCA
,
:
te 5 .
Tant
ai
mon
cor.
DUESCA jusque.
,
Ces prépositions furent dérivées d'usQUE latin, en y
joignant de et tro romans.
Dcesc'
jorn que ajorna».
Arnaud Daniel Lanquan
al
:
Com
el a
près d'Agen truesc' a Clermon
Bertrand oe Born
(1) «
Beaucoup
et
mieux serons
(2)
Beaucoup aimèrent
(3)
Et
(4)
Pourquoi on ne
(5)
Et sache qu'eu peu
(6)
Jusqucs au jour qui
si
Ma
Ni par
Si
(7)
i
le
merci avec vous
me
vie
:
Quan
à notre puise. »
peu
monde,
et
ni
aire,
<]in-
vaut beaucoup moins que
le
paradis.
si
mourais.
se doit par joie trop réjouir,
tristesse trop èlre
augoisseux.
la vert ai
trop grande adaire ne mVii tient.
Aiiumc
il
a
|>i
vi-i.
i-»
il
e.
V^ru jusqucs à Clcnuoiit.
7.
la novella.
,
,
A.DVERBES, PRÉPOSITIONS, CONJONCTIONS.
VES , VAS
VAIS , ENVES
,
ENVERS , DEVES
,
en comparaison, devers.
vers y envers ,
Versé/* latin produisit cette préposition
sement modifiée
Prép.
E
[\\$
,
qui fut diver-
:
Deu no
evers
torna so talant
1
.
POEME SUR BOECE.
me
Ves se
tira
com aimanz 2
Berx. de Vekta.dour
Vas quai
:
.
Lanquan
on
part tenrem, ni vas
Penre port!
cor m'en fon3.
tôt lo
Augier Cascas
:
Ma
An
Amia,
chansos
lai
on
etz4.
:
sai
deves quai part
Pons de
Quan
plor.
vais vos,
Gaucelm Faidit Per
Eras no
vei per miei.
la doss'
f.a
garde
:
me
l'esgoar.
vire
Sitôt
ao
5.
m'ai.
aura venta
Deves vostre pays 6.
Berw. de Vewtjldour
(i)
Et envers Dieu ne tourne sa volonté.
(2)
Vers soi
(3)
Vers quelle part tiendrons,
me
tire
comme
Prendre port tout
!
(4)
Ma
chanson
Va
vers vous
Amie
,
là
(5)
Ores ne
(6)
Quand
où
sais
le
le
:
Quan
aimant.
et vers
cœur m'en
où
fond.
êtes.
devers quelle partie
doux vent
Devers votre pays.
souffle
me
tourne-
la doss' aura.
,
.
GRAMMAIRE ROMANE,
4 16
Qu'en
Prép.
Com
aissi sui
enganada e trahida,
agues vas lui fag falhimen
si
Comtesse de Die
Que
tuit
son
vas nù
fais
plus
li
Berk. de Ventadour
Digas
Mi
:
t.
A cbantar.
:
leial 2 .
Quan par la
flor».
que mos Azimans
li
ten quar envas
non vau 3
lei
Bern. de Ventadour
:
.
(les de eliautai
Totz autres joys fora petitz,
Gonj.
Vas que
mieus joys fora grans4.
lo
Bern. de Ventadour
veti
vecvos
,
veus
,
voi
,
:
Pels dolz cLaut>.
voyez vous
toi ,
voici, voilà.
remplace I'ecce
Cette préposition qui
voyez, voyez
latin
,
signifie
ici.
Veti que per encantamen
Fes pantayar verayamen
A
ta raolher qu'el délivrasses
La
Pa.ssio dk
Vecvos dei vers
la
fi
Okokfroi
(i)
Qu'ainsi suis trompée et trahie,
(a)
Que
(3)
Dis lui que
Comme
Me
(4)
si
eusse vers lui
tient
mon
il
(6)
un.
:
Lanquan
vef.
faute.
l'ait
elle
ne
vais.
serait petite
ce que
,
la
mienne joie
Voici que par enchantement
I
i
Aziniant
que vers
Toute autre joie
A
6.
tous sont faux en comparaison de moi les plus loyaux.
En comparaison de
(5)
11
*.
Jhesu Crist.
ii
ta
\n
\entalilelneiit
femme
qui- le
Voici du vers
délh
la lin.
nue*
serait gratuit-.
ADVERBES, PREPOSITIONS, CONJONCTIONS.
E
mentre que elhs estavan en aquest parlament , de
valh vecvos un messager de Karle « »
«
la
\i~
.
Philomesa
Veus
tôt lo tort
,
en que m'avetz trobat 2
Arsald
de
M arieii.
:
Si
Bers de Vestadoir
.
le
poème
:
.
m destreignetz.
Yeus m'ai vostre comandamen 3
Dans
i3.
fol.
.
Non es meraveilla.
sur Boece on trouve
:
Fevos Boeci cadegut en afan4.
Poème scr Boece.
Après avoir exposé
part des adverbes
langue romane^
,
prépositions
me
il
l'origine et la dérivation
,
reste à faire
et
de
la
plu-
conjonctions de la
séparément un examen
rapide de ces divers éléments du discours.
ADVERBES ROMAN-5.
En
jectifs
général
,
les
adverbes peuvent être définis des ad-
indéclinables, qui, s'attacbant quelquefois à l'ad-
jectif ordinaire
,
à leur égard la
et le plus
même
souvent au verbe
fonction
,
remplissent
que remplit
l'adjectif
déclinable, alors qu'il modifie le substantif auquel
il
se
rapporte.
(i) « Et tandis qu'ils étaient en ce parlement, de la vallée voici
de Charles.
»
(a)
Voilà tout
(3)
Voici moi à votre commandement.
(4)
Voici Boece tombé en souci.
le tort
en quoi m'avez tronvé.
un messager
,
G
41
II
A
HM
à
I
R
i:
Il
O M A jN B
rétablis cinq divisions au sujet des adverbes romans.
La première
division concerne les adverbes termines
en men;
La seconde ceux
qui n'ont pas cette terminaison
qu'ils aient été dérivés
du
extraordinairement par
La
la
soit
formés
latin, soit qu'ils aient été
la
,
langue romane;
troisième s'applique aux adjectifs qui remplissent
fonction d'adverbes, parce qu'ils sont employés neu-
tralement et en forme absolue;
La quatrième
qui employé
indique l'usage de
la
grammaire romane,
souvent substantivement plusieurs de ses
adverbes, lesquels deviennent alors sujets ou régimes, et
même
reçoivent l'article qui caractérise ordinairement
ou
substantifs
les
La cinquième
biales
dans
la
les
noms employés substantivement;
à l'usage des locutions adver-
est relative
langue romane.
PREMIÈRE DIVISION.
•ADVERBES ROMANS EN
Dans
les
fan iooo,
la
éléments de
j'ai
la
MEN.
grammaire romane
indiqué de quelle manière
désinence caractéristique
ment de
la
;i\;inl
formée
s'était
plupart des ad-
verbes de cette langue.
Ment
auquel
de mentp
il
nécessairement
féminin
:
latin étaril
a été joint
la
féminin, l'adjectif roman,
pour former un adverbe
terminaison qui appartient
,
a
pi ia
au genre
ADVERBES, PRÉPOSITIONS, CONJONCTIONS.
Ne no
«
decebra ne m aliment
l'en
r
Acte de 960. Ms. de
Mais quand
la
»
Colbert.
du genre commun
l'adjectif était
pas pu prendre
.
terminaison féminine a
Qu'ieu vos
4r9
,
:
homs, mas juntas, htjmilmen 2
sia
n'a
il
Arnaud de Marceil Us joys
:
Je dois faire deux observations particulières
.
d'amor.
:
i° Ces adverbes sont assez arbitrairement terminés en
MENT MEN OU MENS 3
,
,
i° Quelquefois
.
sont précédés d'une préposition 4
ils
.
DEUXIÈME DIVISION.
ADVERBES DONT LA TERMINAISON n'eST PAS SPECIALE.
Ces adverbes ont été formés,
i°
le
Du
latin,
en suivant toujours ou presque toujours
système des suppressions des désinences
BEN<?.
CLAR
MAL
MAL£.
PAUC
PAUCtf.
tart
tardé,
etc.
etc.
BEN
(1) «
Ni ne
de
l'en
Bel amen
trompera ni malement.
i38.
Solamen
253.
Que je vous
Formen
Divers amen
p. 3o4-
Gnayamen
(2)
:
sois
Malament
Veramen
(3)
Eissament
En breomen
CLARe.
»
p. 116.
169.
120.
Finamen
Rancament
Verayament
p. 191.
129.
i5o.
homme-lige, mains jointes , humblement.
Hnmilmen
p. 243.
(4)
de
p. 11 5.
Eissaineu
p. 178.
p. 118.
Soptilmen
p. 193.
Eyssamens
p. 246.
a7
.
.
p. 116.
G
4?0
2° Par
la
à ses besoins
RAMMAIRE ROMANI.
langue romane
même,
qui les a appropriés
:
bais
bas.
petit
peu.
pron
assez.
trop
beaucoup,
etc.
TROISIÈME DIVISION.
ADJECTIFS EMPLOYÉS NEUTRALEMENT EN FORME d'aDVERBES.
Com
gen
per vos honratz*.
fui
Bern. de Vewtadour
Conort
:
Les précédentes citations ont souvent
era.
offert l'exemple
de cet emploi des adjectifs en forme adverbiale.
Ils
prennent
même
des prépositions
En escur vauc com
:
per tenebras
2.
Folquet de Marseille Senber Dieu.
:
QUATRIÈME DIVISION.
ADVERBES EMPLOYÉS SUBSTANTIVEMENT.
J'ai dit
sujets
que ces adverbes furent susceptibles de devenir
ou régimes ,
s'attache
aux
que parfois
substantifs
Que
Suj.
et
,
ils
et sert à
reçurent
mais ni meins no
i
cove 3
Bern. de Ventadour
(i)
Comme gentement
(2)
En obscur
(3)
Que
vais
lus par
comme
vous honoré.
par ténèbre».
plus ni moins n'y convirui
l'article
les distinguer.
:
.
Conort
ei*.
qui
,,
,
ADVERBES, PRÉPOSITIONS, CONJONCTIONS.
Rég.
Qu'er trobaretz tôt lo mais de
Que
si
menton,
las
E don m'en un
E, segon
:
.
nom
El
de Dieu.
bais d'estrena,
mais
Arnaud de Marueii,
servizi, 'l
2.
:
E
gens
ni s ne volon celar 1
Guillaume Ahelier
!\1 1
Bel m'es quan.
pus en joi vuelh revertir,
Ben dey,
puesc, al miels anar
si
3.
Comte de Poitiers Mont jauzens.
:
«
Venc
l'un vais l'autre
,
alh pus tost que poc 4.
Philomena
,
fol.
Ans que la mort me sobrevengua
Quan non poiria menar la lengua
72.
;
Car penedensa del adoncx
No
val a l'arma quatre joncxS.
Folquet de Marseille
E
que cor
sol
Del plus
aia
serai
de mi membransa
Qu'à -présent trouverez tout
Qui
(2)
3)
mentent
,
et s'en
le
:
,
selon le service
plus des gens
veulent celer.
,
le plus.
Et pnisqu'en joie veux retourner,
Bien dois
,
si
pnis
,
au mieux
aller.
(4)
Vint l'un vers l'autre au plutôt que put.
(5)
Avant que
,
Quand ne
la
mort me survienne
pourrais mener
Car pénitence de
Ne
(6)
.
Cortesamen.
Et donne m'en un baiser d'étrenne,
Et
(
ainsi
Senher Dieu.
atendenz e sofrire 6
Hugues Brunel
(1)
:
langne ;
vaut à l'âme quatre joncs.
Et seulement que cœur
Du
la
l'alors
ait
de moi remcmbrance
plus serai attendant et souffrant.
•
»
,
GRAMMAIRE ROMANE,
/|22
Mas
Rég.
Per
car vos sai conoiser e chausir
ab mais de beltat*.
Arnaud de Marueil Si m destreignetz.
la meillor, et
:
CINQUIÈME DIVISION.
LOCUTIONS ADVERBIALES.
La langue romane
adverbiales
dans
se servit de
différentes locutions
on a eu occasion d'en remarquer plusieurs
;
les diverses citations
qui précèdent 2
:
Tant esteram rescondut a rescos
Tro 'ls lauzengiers agron mortz los gelos 3
,
.
Pons de liinnin. Per joy d'amor.
:
L'explication de ces locutions appartient spécialement
au dictionnaire de
langue.
la
PRÉPOSITIONS.
J'ai
de
la
précédemment indiqué
On
langue romane.
principales prépositions
les
a vu que souvent elles se for-
maient d'un adverbe, sur-tout par l'adjonction
particule qui leur imprimait
le
(Fuite
caractère et la fonction
de prépositions; on a vu aussi qu'elles devenaient ad-
(i)
(a)
Mais parce que vous
sais
Pour
avec plus de beauté.
Ai
la
meilleure
mm
Mon
si
m
escien
i.i.
a
et
,
connaître et choisir
-v
-,
Al mieu viven ,
Mal mon chat,
(3)
Tant serions
à mon
à
,
/><
mon
<n
p. ti5.
/>
escient
ndant
ma
vie
malgré moi
les
médisants eussent lue
les
174.
383.
celés à cachette
Jusqu'à ce que
3fj.
jaloux.
,
ADVERBES, PRÉPOSITIONS
verbes à leur tour
égime;
quand
et enfin
,
CONJONCTIONS.
lorsqu'elles étaient
,
employées sans
qu'elles devenaient aussi conjonctions,
d'un signe ou d'une particule
elles étaient suivies
qui leur permettait de servir de lien entre
de
phrase, ou entre
la
Dans
la
les
les
le
prépositions transmettaient
nom
quent;
de
en un mot
,
qu'en langage grammatical on appelle consé-
le cas
même
nom em-
substantif ou sur le
ployé substantivement , soumis à leur régime
le
membres
phrases mêmes.
les
langue latine,
toujours une action sur
sur
L[2.?>
les
de ce régime
était autre
que
nominatif:
le
formes de
la
langue romane ont en général
ou
le
nom employé
assujéti le substantif
après une préposition
,
à prendre
le
substantivement,
signe qui exprime et
caractérise le régime.
serait superflu
d'indiquer des exemples
citations déjà faites,
on aura reconnu qu'après
Il
sitions, les
les
noms
qu'elles
aux régimes.
,
même aux
et
substantifs et
une préposition antécédente, qui quelquefois
confondait avec ces noms, et d'autres
ment adhérente, mais sans
comme
régimes
;
les
prépo-
à l'exemple de la langue latine, a
souvent adjoint à ses verbes
adjectifs,
dans
les
gouvernent prennent toujours
caractères et les signes qui appartiennent
La langue romane,
;
fois
y
se
était seule-
soumettre eux-mêmes
les
car alors ces prépositions devenaient en
quelque sorte des adverbes.
Il est
même
à remarquer que
la
ou adhérente n'empêchait pas
nom
qui en
sujet
ou
faisait
celui
la
fonction
du régime.
préposition incorporée
soit le substantif, soit le
,
de prendre
le
signe
du
GRAMMAIRE ROMANE.
i\l[\
En
exemples
voici des
E
Suj.
s'
:
ieu en re mesprenc el dir,
me
Sobretemers
Arnaud
Rég.
de
fai failhir
Marueil A
:
1
.
guisa de.
Sols suy qui sai lo sobrafan que
m
sortz
Al cor, d'amor sofren per sobrama.r 2
Arnaud Daniel
Ben
Dei
sai
:
que per sobrevaler
,
far miels so qu'ai
,
en talan
Pons de Cafdueil
.
Sols suy qui.
:
3.
Ben
sai.
CONJONCTIONS.
Presque toutes
les
conjonctions romanes furent formées
par l'adjonction du que indéclinable.
Ce que
j'ai
de l'origine ou de
dit
principales conjonctions
On
se souviendra
romanes
que souvent
,
le
me
la
dérivation des
paraît suffisant.
que
est
sous-entendu.
Je présenterai seulement quelques détails relatifs aux
particules conjonctives et disjonctives.
PARTICULES CONJONCTIVES.
ET, E, NI,
et.
m
La langue romane adopta et, conjonction
(i)
Et
si je
(2)
me méprends au
me fait faillir.
en rien
Sur-eraindre
dire,
Senl sois qui sais le sur- chagrin qui m.
Au cœur, d'amour soulii.mi pOW mm
(3)
Bien
sais
Dois
faire
que, pour sm
mieux re
-\.il<>ir.
qu'ai en désir.
-aimer.
latine;
mais
,
,
,
ADVERBES, PRÉPOSITIONS, CONJONCTIONS.
4^5
au-devant des mots qui commencent par des consonnes,
le
t
final fut
ordinairement supprimé
Temutz
mot
era e
:
prezats
l
.
La Vida de san Alexi.
Cel que fetz
E
l'air,
e cel, e terr', e mar,
caut, e freg, e vent, e pluei', e tro,
Vol qu'el sieu guit passem mar tug
Sicom guidet Melchior e Gaspard.
li
pro,
Rimbaud de Vaqceiras Aras pot
:
Ni
signifia à-la-fois et et ni,
première acception que
boni.
mais eut plus souvent
la
seconde.
la
Je ne l'examine à-présent que sous la première acception.
Dans
cette première acception
tion dans la phrase
Quar
n'y a jamais de néga-
il
,
:
ieu sai
don venc
ni
on vauc 3.
Trad. du Norv. Testamest
Vas qualque part
:
Johaw.
c.
8, v. 14.
m vuelf, ni m vire
(ju'ieu an, ni
Arwacd de Marueil
:
Aissi
com
selh.
Si m'estessetz a razon,
Bona dona,
ni a dree 5
Rambaïd de Vaqueiras Guerras
.
,
(1)
Craint était et moult prisé.
(a)
Celui qui
«
,
et ciel
,
et terre
et froid
Vent qu'à
sa guide passions
Ainsi
(3)
fit l'air
Et chaud ,
Car
comme
,
et
je sais d'où viens et
mer tous
où
les
preux,
vais. »
(5)
Si
fussiez à raison
,
mer
guida Melchior et Gaspar.
Vers quelque part que je vais ,
Bonne dame
et
vent , et pluie , et tonnerre
(4)
me
,
ni platz.
et
à droit.
et
me
tourne , et
me
vire.
-'1.
.
GRAMMAIRE ROMAM
4^6
.
OU, O, OU.
Cette conjonction fut formée d'Auf latin
la
suppression du t eut
Au
celui d'oR.
«
me
«
Qui
le
ou
après
prononcé ou.
Comuniras ou cumunir
las te tola...
Actes de 960. Ms. de Colbcrt.
faraS
r
Que
a dreit aura ou a merce 2 .
»
.
,
son d'o, ainsi quAURW//* eut
fut aussi écrit et
las te tod,
qui
,
Acte de io63. Pr. de
»
de Langued.
l'Hist.
So laissas per mal, o per be,
Per ira, o per joi, o per que 3
Bern. de Ventadour
t.
II, col. 2 \--
.
Peirols coin ave/.
:
PARTICULES DISJONCTIVES.
ne, ni,
Nec
«
latin produisit
Ne nus
ni.
d'abord ne, et ensuite ni romans.
ne recredent
s'en recreira
110 'n
sera
4. »
Actes de 960. Ms. de Coïbert.
Davan son
Ne
eps
vis
«ulz
omne
li
om no
s
pot celar
;
qui sun ultra la mar*.
POEME SUR ROECE.
prend, ou
(1) «
Qui
les te
(i) «
Qui
à droit aura
(3)
(5)
Ni nul
tristesse
,
,
ou pool
ou pour
joie
,
liiin.
on pour quoi.
s'en lassera ni lassé n'en sera. »
Devant son visage nul liomme
Ni
Avertiras ou avertir
à merci. »
Cela laissez pour mal
Pour
(4) «
ou
les te prenne....
même
les
hommes
rjni
M
•>'
«ml outre
|><
la
"'
Oekl)
DM
me
feras. »
.
ADVERBES, PREPOSITIONS, CONJONCTIONS.
E
42 7
paratges no i des ren ne i tolgues «
Rameau» d'Orange Aissi com selh.
,
:
Al seu voler no m vuelh ieu défendre,
enves lieis de nulha re contendre 2
Ne
.
Rambaud d'Orange
de trobar.
Si
:
J'examine à- présent ni dans sa seconde acception;
est à
remarquer que
dans
la
phrase
la
négation
Non
ne,
lorsqu'il signifie
non
et
et,
:
macula ni ruga 3
a vent
non
.
Doctrine des Vacdois.
Car non
de vos vezer,
non puesc aver 4.
ai loc
Joi ni déport
Arnaud de Marueii. Dona
:
No
No
sui alegres
,
genser.
ni iratz ;
sui estrayns, ni privatz^.
Comte de Poitiers
:
Farai
un
vers.
E
ancmais non auzim dir
Ni per meravilhas comtarG.
Bern. de Ventadolr
nt
donnât
(i)
Et parage
(9.)
A
(3)
N'ayant macule ni
(4)
Parce que n'ai lieu de vous voir,
son vouloir ne
Ni envers
Joie ni
(5)
(6)
Ne
Ne
,
rien ni
me veux
otàt.
de nulle chose disputer.
elle
ride.
amusement ne puis
suis alègre
y
je défendre,
,
ni triste
avoir.
;
suis étrange, ni familier.
Et oncques mais n'ouïmes dire
Ni pour merveilles
conter.
:
En
abril.
il
il
y a
, ,
,
4^8
GRAMMAIRE ROMANE,
>
non, sinon.
si
non, venant du
Si
dans
la
non
employé de deux manières
latin, fut
langue romane.
La première
ments
,
en conservant rapprochés
,
non;
si et
les
deux
immédiatement
et alors si fut
élé-
suivi
de
:
Una domna am finamen
Que m dis que no m'amaria
C amie a
don no
Sinon per
aital
coven
Gaucelm Faidit
La seconde en
,
le
premier
les
partria
s
1
.
N'Ugo de
:
séparant
mais
;
Bachalayria.
si fut
toujours placé
:
Non ho
die
mi a per gap
Richard
Tant
I
er
,
,
per ver non
si
roi d'Angleterre
:
a.
Ja nuls hom.
danz que no i a sospeisson
s' en aital guisa non,
cor, e qu'en nianjo '1 haron
es mortals lo
Que
jamais
Qu'
om
Que
vivon descorat; pois auran de cor pron3.
li
si
revenha,
traga lo
Sordei.
(i)
la
:
Planber vuelh.
Une dame aime parement
Qui me dit qnc ne m'aimerait,
Vu
qu'ami a dont ne se séparerait
Sinon par
(a)
Non
(3)
Tant
Que
tel
cela dis
est
accord.
mie par
mortel
le
pour vrai non.
dommage que
n'y a soupçon
en
non
jamais se répare
Qu'où
raillerie, si
,
lui tire le coeur
si
,
Qui vivent découragés;
et
telle guise
qu'en mangent
et puis
les
barons
auront de cœur assez.
ADVERBES, PREPOSITIONS, CONJONCTIONS.
429
PARTICULES EXPLÉTIVES.
A
non
négation
la
la
des particules explétives
de
,
langue romane joignit souvent
qui augmentèrent la force
même
la négation.
Ainsi res, gaire
ges, mia.
,
pa.s
,
remplirent cette
,
fonction.
Res
,
chose
signifiant
Nuls homs
:
ren non vau
ses araor
Bern. de Ventadour
Ja ren non dirai 2
Arnaud de Marueil
*.
Ges de chantar.
:
.
.
Gaire dont
,
le
même
non
,
a été parlé précédemment , forma , dans
il
sens que res,
et signifiant
Ma
Aissi corn selh.
:
une particule explétive jointe à
grand chose , beaucoup
:
mieu dan guaire3.
Rambaud d'Orange Amicx.
no us
cal del
:
Ges
On
vint de
ge«s , personne , aucun.
trouve gens dans
Ella
s
le
poëme
sur Boece
:
non atend4.
fen sorda; gens a lui
Poème sur Boece.
No
m
mogui ges 5
.
Comte de Poitiers
(i)
Nul homme
(a)
Jamais chose ne
(3)
Mais ne vous chant de
(4)
Elle se feint sourde
(5)
Ne me remuai aucunement.
sans
amour chose ne
En
Alvernhe.
vaut,
^
dirai.
;
:
mon dam
aucunement
grand-chose.
à lai
ne
fait
attention.
,
.
GRAMMAIRE
43o
Ges no
IlOMANl,
mostrar
l'aus
ma
Anif aiid de
Quar mon cor
On
dolor
Marueii
i
A guisa de fin.
:
forsa d'amar lai
be qu'amatz no sui ges 2
Arnaud de Marueii. Cui
sai
.
:
Mica, mi a, minga, mie, point,
tions de
On
mica
latin
,
miette.
trouve mica
,
miga dans
furent
poëme
le
que
fin'
les
amors.
modifica-
sur Boece.
Pero no desesper mia3.
Bern. de Ventadour
E
:
En
abril
quan
datz m'en un, Sordel, quieu no 'n ai mia4.
B lac as s et
Del
tôt
mi
:
Er cinq en podetz.
sui viratz,
Totz enicx e forsatz,
m
A
plai mia 5.
so que no
Bertrand d'Alamanon Lo
:
E
lh dey mostrar
Vas
mo
lieis
(i)
Aacnnement ne
(9.)
Car mon cœur
mal
suis
mingua
talent.
montrer
lui ose
forée d'aimer
Où sais bien qu'aimé ne
ma
:
Gran
donlenr.
aucunement.
(3)
(4)
Et donnez m'en un, Sordel , vu que je n'en
(5)
Entièrement
me
suis tourné
et forcé
,
A ce qui ne me plait mie.
Et connais bien
QtM «e
Vers
lui
elle
dois montrer
ma maie
ini<
volonté.
esfortz.
là
Pourtant ne désespère mie.
Tout contraint
segle m't •.
conosc ben
Que no
Sail de Scola
(6)
vei.
ai
mie.
"
,
ADVERBES, PREPOSITIONS, CONJONCTIONS.
No
portaras minga l'enfant
4^1
.
ROMAÎf DE JaUFRE.
V \s pas point
,
,
latin
,
particule explétive venant de vxssus
:
Car aquel que ha entendament po pensar entre
Quel no ses pas forma, ni li autre asi....
E
mudar
vol
El no
Ma
la
la
la lei
muda
que devant avia dona:
pas qu'il fos abandona
renovelha quil fos melh garda 2
L.v
Sofrir
si
mer
la pen' e
.
xoBla Leycoit.
1
afan
Totz temps, non pas dos jorns ni très 3.
Peyrols Eu nonlaadarai.
:
no us
D'aisso
sai pas
esmenda4.
Pons de la Garde
Que
:
Mandar
sols N'en anarerz vos pas
m'es.
5.
Roman de Jacfre.
INTERJECTIONS, EXCLAMATIONS.
La langue romane
eut aussi de ces particules indécli-
et
employées dans un sens absolu
(i)
Ne
porteras mie l'enfant.
(a)
Car
celui qui a
nables
,
entendement peut penser entre
,
soi
Qu'il ne s'est pas formé, ni les autres aussi....
Et veut changer
(3)
la loi
que devant
avait donnée,
ne
la
change pas ailn qu'elle
Mais
la
renouvelle afin qu'elle fût mieux gardée.
Il
Souffrir
me
fût
sera la peine et le chagrin
Toujours , non pas deux jours ni
(4)
De
(5)
Que
ceci
abandonnée,
ne vous
sais
seul n'en ires
pas excuse.
vous pas.
trois.
qu'on
nomme
GRAMMAIRE ROMANE,
432
interjections, exclamations, et qui servent à exprimer les
sentiments de surprise, de douleur, d'admiration,
d'indiquer
Il suffît
Ai
,
ah
plus ordinaires
les
qui vint peut-être du grec
!
Ai
E
!
ai et al.
quantas bonas chansos
quants bons vers aurai fag i
Bern. de Ventadour Ai quantas.
!
:
Ai
!
cal vos vi
2
e cal vos vei
,
!
Bern. de Ventadour
!
:
Era non
Las, venant de lassus , malheureux ,
suite
etc.
:
AILAS, HALAS!
Las
IttS
Blacas
Ai las
caitiu
!
produisit en-
llélasi
m
donc que
e
!
,
ai.
Lo
:
farai 3 ?
bels
douz temps.
que sabras dire 4 ?
,
Pons de Capdueiu
Ben
:
Ail as! perque viu lonjamen
ni
sai que.
dura
Cel que totz jorns ve creisser sa dolorS?
Aimeri de Beelinoi
:
Ailas
Halas quant cuiava saber
D'amor e quant petit en sai 6
!
per que.
!
,
Bern. de Ventadour
(i)
Ah combien bonnes
!
l'ait.
(a)
Ah
(3)
Las!
(4)
Hélas! chétif, quoi sauras dift
(5)
Hélas! pourquoi
quel vous vis
et
donc quoi
,
<
i
quel vous vois!
je ferai?
\it
Hélas! combien
D'amour,
et
.'
longuement
Celui qui tous jours \oit
(6)
Quan
chansons
Et combien bons vers aurai
!
:
<
rotat
et «lin.
H
ctiidais savoir
combien peu en
sais!
cloul, in
!
vei la laudcta.
,
, ,
,
CHAPITRE
VIII.
LOCUTIONS PARTICULIÈRES, IDIOTISMES
DE LA LA.TGUE ROMAZVE
Iarmi
différentes citations qu'offire
les
cette
maire, on aura remarqué plusieurs idiotismes.
romane créa un grand nombre de
dans
et la plupart sont restées
gram-
La langue
locutions particulières;
langues de l'Europe
les
latine.
?
Je crois nécessaire d en rapporter quelques-unes
Esser a dire, être à dire, être
manquer
Vobjet du
:
De
lieis
no cre
de ben sia a
res
A»s jlcd Daxiix
El dolz parla r. e
E
'1
om
totz los bes c'
:
dus ».
Sols soi que.
dolz rire.
pot eslire,
Beutat, gaiez', e joven,
Honor
pretz
,
,
valor , e sen
Res. mas merces, no
i es a dire 2
Gaccïxm Faxoit Coras que ».
:
ne crois que rien de bien soh à
(i)
D'elle
(»)
Le doux parler ,
et le
Et tous
qu'on peut
les biens
Béante , gai»é ,
et
doux
élire
jeunesse
Honneur, prix, valeur,
Rien .
dire.
rire
bon merci,
et sens.
n'y est à dire.
28
:
regret,
,
.
I.KAMMA1RE ROMANE,
4^4
Dire doc, dire de no, dire d'oui, dire de non
Quan
m'auretz dat so don m'avez dig d'oc.
Augier
Et
H
ela
fai
1
,
Per vos belha.
diz de non
Gaucelm Raidit
mais
:
guizardon
Tal, que de re no
No poder
:
:
D.illin.s
3.
respondez.
ne pouvoir mais :
Qu'eras l'am tan que non pcesc mai 3.
Bérenger de
Saber grat
,
savoir gré
Pa.la.sot.
:
Mais
ai
de talan.
:
Car sui vostres, e no m'en sabetz grat 4.
Ciratjd
Mètre a cap,
issir
le
Roox Ara
sabrai.
:
a cap, mettre à chef,
sortir
chef:
Pus a cap non puesc
De
Bérenger de
Voler
s'en
issir
so qu'ieu tan volriaS.
Pai.a.noi,
:
Dona
mal, s'en vouloir mal
si
tos temps.
:
si no us platz mos enans e m os pros
Volgrai m'en mal, don', et amarai vos 6
E
Arnaud de Marueil Us
:
(i)
Quand m'aurez donné ce dont m'avez
(a)
Et
elle lui fait
dit d'oai.
gucrdou
Tel, que de rien ne lui dit de non.
(3)
Qu'ores l'aime tant que ne puis mais.
(4)
Car
(5)
Puisqu'à chef ne puis sortir
(6)
Et
De
suis vôtre
,
ne m'en savez
et
gré.
ce que je tant voudrais.
si
ne vous
plaît
mon avancement
Voudrai m'en mal dame
,
,
et
et aimerai
mon profit
vous.
.
gais amor.s.
à
,
LOCUTIONS, IDIOTISMES.
Non aver que
E no
faire , n 'avoir que faire
4^5
:
y voigues portier; n'y a que pari.
R~a.mba.ud de
E si merces ab vos
Ma vida m val trop
Vaqueiras
,
Far, faire, employé dans
fi ieu
,
cum
:
Aissi
com
.
cel.
sens de parler, dire, fut
le
sans doute dérivé de fari latin
,
Honrat marques.
non a que faire
meins que si moria 2
Arhaud de Marueil
Belha
:
:
etz aissi
3 ?
Gavaudak le vieux
L'antre dia.
:
Faire la figa , faire lafigue, insulter, se moquer:
E
fes
li
figa denant;
r,A
Tenetz, dis
el,
en vostra gola4.
ROMAK DE JAUFRE.
Nât de maire, né de mère homme, mortel:
E Sarrazi Turc Payan e Persan
,
,
Que
,
,
us doptavan mais c'ome nat de maire 5.
Gaucelm Faidit Fortz chansa.
:
Merce, dona,
plus genta
la
Que anc natz de maire
vis 6 .
Giraud le Roux
(i)
Et n'y voulusse portier; n'y a que
(a)
Et
(3)
Belle
(4)
Et
si
Ma
merci avec tous n'a que
vie
,
lui
Tenez
me
fit
,
,
comment
la figue
dit -il,
Amors.
faire,
faire,
vaut beaucoup moins que
fis-je
:
si
mourais.
êtes ici ?
devant
;
en votre bouche.
(5)
Et Sarrasins, Turcs
(6)
Qni vous redoutaient plus qu'homme né de mère.
Merci, dame, la plus génie
Que onc né de mère
,
Payens
,
et
Persans,
vit.
a8.
GRAMMAIRE ROMANE,
436
Passar lo pas passer
le
,
pas
:
Qu'enans que passon lo pas».
Bertrand de Born
Cent
:
part.
Doîvar, donar sobre, donner, donner sur, combattre
:
E
sapchatz be que non o fetz fugen,
Ans o a
fag
donan
et
combaten*.
Bertrand u'Aumaiw»
E
«
D'un
:
sirventes.
Turpi ab sos compainbos donec sobre
els3.
Phii.omena
Donar
,
fol.
21.
dels esperos , donner des éperons , fuir
E
:
a DONAT DELS ESPEROS
Al caval
,
e vai s'en cocbos
4.
Roman de Jaufre.
A ver nom
Car
E
,
avoir
nom
reis joves
s'appeler
,
:
aviatz nom agut,
de joven eratz vos guitz e paire 5
Bertrand de Born Mon chant.
.
:
«
Es rey de Barsalona e ha nom
Gironda e ha nom Mahomet 6
.
Sathon....
Philomena
(i)
Qu'avant que passent
le pas.
(2)
Et sachez bien que ne
le fit
Ains cela a
(3)
fait
donnant
et
Es rey de
»
,
fol.
i3.
fuyant,
combattant.
Et Turpi 11 avec ses compagnons donna sur eux.
(4)
Et a donné des éperons
(5)
Car
Au cheval
,
et va s'en pressé.
roi vaillant aviez
nom
en,
Et de vaillance étiez vous guide et père.
(6) « Est roi de Barcelonue et a
Mahomet,
i
nom
Sathon... Est roi de Cironne et a
nom
.
LOCUTIONS, IDIOTISMES.
Près d'amor pris d'amour
4^7
:
,
Lo cor
ai
près d'amor
Beric.
1
.
de Veittadour
Tant
:
Prendre garda prendre garde
ai
mon cor.
:
,
E
quar negus no
s
pren garda*.
Boniface de Castellasse
Guerra e trebalhs.
:
Venir a plazer venir à plaire , plaire
,
Dona
Joi,
,
s'
sel
:
que non pot aver
a vos non ven a plazer 3.
Arsaud de Marueil Dona sel
:
No far mot, ne faire mot, ne
dire
qne.
mot:
Pos van de Deu gaban
Car son crozat, e d'anar mot no fan 4.
;
Bertrand de Born
Mètre en
obli
,
si
sai eu.
mes en orli
Bertrand de Borh
ja, tro
Non aura
que
:
Arai
sai en.
l'aia
trobat,
fin, ni ben, ni pausa 6.
RoKAIf DE JAUFRE.
(i)
Le coeur
(2)
Et parce que aucun ne se prend garde.
(3)
Dame
Joie
(4)
,
,
si
ai pris
celui qui
d'amour.
ne peut avoir
à vous ne vient à plaire.
Puisque vont de Dieu gaussant ;
Car sont croisés
,
et d'aller
(5)
Du passage qu'ont ainsi
(6)
Car jamais , jusqu'à ce que
N'aura
fin
,
:
5.
n 'avoir fin ni pause
fin ni pausa,
Car
Ara
mettre en oubli , oublier
Del passatge qu'an
Non aver
:
mot ne
font.
mis en oubli.
l'ait
ni bien, ni pause.
trouvé
:
GRAMMAIRE ROMANE,
438
Penre lengatge prendre langue, s'informer:
,
En
autra terra irei penre lengatge *.
Guillaume de Cabestaing Moût m'alegra.
:
Aver los datz, avoir
les
dés, tenir les dés:
Er entendatz en ma tenson
Qu'ieu vos part; a vos los datz 2
Gaucelh Faidit
De part me,
part de moi
dérivé du latin
:
.
Dalfins respondez.
de partc? me/, de
:
Guillem a Bertran
Per
tôt aquest dir
.
fai
saber
de part me 3
Bertrand de Born
:
.
Sel qui camja.
Ces diverses citations ne laisseront aucun doute sur
caractère particulier que des idiotismes
ont donné à
,
apprécier
qui
le
,
les
les
autres langues de l'Europe latine en
continuation.
(i)
En
autre terre irai prendre langage,
(a)
Maintenant entendez en
Que je vous
sujet des détails et des
formes de cette langue, serviront
la
(3)
et variés
en faisant toujours mieux connaître et
génie et
à démontrer que
ont été
nombreux
le
langue romane. Le discours placé en tête
la
du dictionnaire présentera à ce
exemples
la
dépars
;
ma
tenson
à tous les dés.
Guillaume à Bertrand
fait
savoir
Par tout ce dire de par moi.
FIN DE LA
GRAMMAIRE ROMANI
,,
APPENDICE
Contenant
l'Indication des divers ouvrages
crits cités
dans cette grammaire , et des explications
touchant
les élisions
,
apocopes , aphérèses , contrac-
tions , soustractions , etc.
les
changements
,
touchant
et
et suppressions
mutations de désinences pour
Hj n
de
les variantes
lettres, et les
la rime.
attendant que je publie des notices détaillées sur les divers
ouvrages
en langue romane,
écrits
soit
en prose,
soit
en vers, et
que je paie à plusieurs personnes qui m'ont aidé de leur
leurs soins, le tribut public de
tion
ma
zèle et
de
reconnaissance, voici l'indica-
sommaire des manuscrits qui m'ont fourni
exemples qui autorisent
les règles établies
les
nombreux
dans cette grammaire.
Cette indication m'a semblé indispensable
la
manus-
;
et je la
donne dans
première partie de cet appendice.
Je consacre
exprimer à
la
l'oeil
seconde à expliquer
le
mode que j'ai adopté pour
et à l'esprit des lecteurs
,
les élisions
,
apocopes
aphérèses, et quelques-unes des nombreuses contractions et soustractions
,
qu'offrent ces manuscrits.
J'expose la détermination que
sentaient des variantes
buaient les
,
j'ai
prise
ou lorsque
mêmes ouvrages
,
lorsque les textes pré-
les divers
à différents auteurs.
manuscrits
attri-
Et enfin je parle
des changements que les troubadours se permettaient quelquefois
pour
la facilité
de
la rime.
GRAMMAIRE ROMANE,
44o
INDICATION DES MANUSCRITS ROMANS CITÉS
EN CETTE GRAMMAIRE.
Serment de 842 dans Nithard, ms. n° 1964,
,
Actes de 960, dans
Bibl.
du Roi.
le
n° i65,
le
manuscrit unique du fragment considé-
fol.
,
des mss. de Colbert, Biblio
thèque du Roi.
Poème sur Boece
poëme,
rable de ce
;
très-antérieur à l'an 1000, jadis dans
thèque de Fleury- sur-Loire, se trouve actuellement à
la biblio-
la biblio-
thèque publique d'Orléans.
La nobla Leyçon
Ms. de
l'an 1100.
,
en dialecte Vaudois
et autres poésies
,
de
bibliothèque de Genève.
la
MANUSCRITS DES TROUBADOURS.
A
•
la Bibliothèque du Roi
N° 1091
,
W° 2701
,
jadis de Durfé
N° 32o4
,
ancien n°
;
N° 3794
,
ancien n°
;
N os
:
supplément, jadis de Caumontj
,
et après
de
,
la Vallière
;
7225, 7226, 7614, 7698.
Manuscrit de
la
bibliothèque de M. Mac-Carty à Toulouse,
actuellement dans celle de
Manuscrit de Peyresc
;
M
r
Richard Heber, à Londres.
j'en ai
une copie moderne.
Manuscrit de Chasteuil Galaup, écriture moderne
avait
la
appartenu au président de Mazaugues,
bibliothèque de
M. de Fauris de
est
;
ce ms. qui
actuellement dans
Saint -Vincens
,
à Aix.
COPIES DES MANUSCRITS ÉTRANGERS.
De
la
bibliothèque Laurenziana à Florence
Cod. 41, plut. 41
;
cod. 43, plut.
\
1
;
:
cod. 26, plut. 90.
Les copies m'en ont été délivrées, d'après l'autorisation de
S. A.
I.
le
grand duc de Toscane.
APPENDICE.
De
la
(\l\î
bibliothèque Riccardiana à Florence
:
Cod. 2909.
La
copie m'en a été délivrée par le bibliothécaire.
Copies de manuscrits étrangers appartenant à la collection
de M. de Sainte -Palaye
De
la
même
:
bibliothèque Ricc ardiana
:
Cod. 2901.
De
bibliothèque de
la
Modène
Le ms. de Modène porte
De
la
:
la date
de 1254.
bibliothèque Ambrosiana de Milan
:
Ms. n° 71.
À Rome
Ms. de
:
la
bibliothèque Chici, 2348;
Mss. de la bibliothèque
Ms. de
J'ai pris
pies
,
du Vatican, 3ao6, 3207, 32o8, 5232;
bibliothèque Barberini, 2777.
la
connaissance de ces divers manuscrits d'après les co-
les extraits
,
ou
les notes
qui se trouvent dans
de M. de Sainte- Palaye, déposée à
la
la
collection
Bibliothèque de Monsieur,
à l'Arsenal.
MANUSCRITS EN LANGUE ROMANE PROVENÇALE.
A
la Bibliothèque du Roi
Roman de Jaufre
,
:
fol.
Le même, n° 7988, in-4°-
Roman de Gérard de Roussillon,
Nouveau Testament, 8086, in-4
Philomena ,
autrefois de Baluze,
in-12
,
Etc. etc.
fonds de Cangé.
n°658, actuellement n° 10307.
Lo Libre de Vicis e de Vertutz,
La Passio de Jhesu Crist
La Vida de san Alexi
,
,
.
J
ms
^.^
7 g g3
GRAMMAIRE ROMANE,
\(\1
Après avoir indiqué
exemples ,
qui m'ont fourni les
les principales pièces
je dois expliquer la
manière dont
j'ai
procédé à l'égard
des élisions, aphérèses, soustractions, et contractions, etc., qui,
pour
être comprises
,
que personne ne pût
exigeaient d'être représentées de manière
s'y
méprendre.
L'élision écrite est l'un des caractères de la langue romane.
Les manuscrits anciens ne marquant jamais l'apostrophe qui
indique à nos yeux les apocopes ou
les
aphérèses,
il
m'a paru
indispensable de présenter le signe qui sert à expliquer ces apo-
copes ou aphérèses
J'ai
exposé dans
,
c'est-à-dire
la
grammaire
de marquer
les motifs
l'élision.
qui m'ont déterminé à
détacher dans l'impression les pronoms afixes.
Je réunirai
ici
diverses explications
que
les détails suivants
feront comprendre.
CHANGEMENTS DE LETTRES.
Je ne parle
U
pour l
ici
que des changements
faits à la fin
du mot.
:
Far mi podetz o ben o
hiu
».
Bckk. de Vextâdoo»
:
Gcs de
chantai-
SUPPRESSION DE LETTRES.
Souvent
A pour
I'n final
ou pénultième
fut supprimé.
,
APPENDICE.
du t
Je ne dis rien de la suppression
443
final. Elle
ne peut causer
aucun embarras.
Quelquefois
l'aphérèse au
mot, dont
le
mot
m
Qu'aissi
a été retranché,
I'n final
suivant qui
commence par une
pes qn'o fasso 'l
leial
'.
Aihabd de Maeceil Ab pauc
:
Pour
FASSO/Z
il.
masculin
:
Aissi coi. peis au
Il singulier féminin
Mais de
E
lieis
far tôt
,
en l'aigua lor vida 2
AlHaUD DE MaUCEIL
.
'1
ni
platzî.
la
fol.
Demandée cos podia
esser endevengutS. »
Pn:tO«ITl
lo
,
how tornem 6
.
Philomeita
se
nos
fol.
,
»
,
fol.
Qu'ainsi
(1)
Ainsi
Mais
(3)
Et
me
comme
partira
nnlh temps?.
d'elle
,
faire tout
pèse que cela fassent
les
comment
quand
Conta leur comment
(î) «
Demanda comment
(6) «
Au
(7)
les loyaux.
poissons ont en l'eau leur vie.
(4) «
les
la
pusse servir
lui sera
bon
,
et lui plait.
portèrent à la Grasse.
se pouvait être devenu. »
plutôt que puissions le, nous en retournions
Ne
1<f
:
Axsacd se Makceii.
(3)
58.
:
Al plotost que pusquam
Nos pour non
57.
se:
Non pour nos en
«
ver>
Grassa 4.
Philomesa,
<«
Ges en bon
:
:
Contée lor cols portero a
Cos pour com
Aissi COl.
col pogues servir
quan Ter bon
Cols pour com els
:
:
Geoffioi Rudel
«
ieu.
j'L.
Col pour com
Il pluriel
se séparera nul temps.
.
:
Dont
sel
fait
voyelle
que.
:
subir
,
,
GRAMMAIRE ROMANE,
444
Pel pour per el
<•
Pel
per il
,
pels pour PER els
;
:
castel a recoubrar». »
Actb de 1059. P*. de
l'Hist.
du Languedoc,
t.
II, col. i3o.
Pel dons chanz de rossinhol
C aug chantar
nueg escara
la
Per los verdiers e pels plais 2
.
Pibkre o'Auvbkchk
Amors mi
destrenh e
Pel genser dona
E
del
3.
Gitiii) ll Roux
Aicel sera
C aura
la rosa.
mon
pel plus plazen qu'ieu veia
Pelos pour per los
Bel m'es quan
:
m greya
Amors
:
mi.
:
de Dieu apelatz
fil
fait al
camp
lo
vensimen
;
Pelos cierges er leu coronatz4.
Behi.ijd d'Auxiios
Von pour vos en
«
E
per aquo no von devetz meravelar 5.
mais ne voletz
mais ton trametra
,
D'un sirventes
»
PllILOMF.KA
« Si
:
:
,
fol.
58
,
fol.
90.
,;
.
Philouiha
LETTRES AJOUTÉES; CHANGEMENTS POUR LA RIME.
Entre deux noms, dont
par une voyelle
avertir
que
,
souvent
l'élision
le
le
premier
Z
(1) «
Pour
le
château à recouvrer. »
Pour
doux chant du rossignol
le
Qu'oui] chanter
Par
(3)
les
Amour m'opprime
et
dame du monde
plus gente
la plus
Celui-ci sera
Qui aura
Par
(5) «
nuit obscure
Pour
Et pour
(4)
la
vergers et par les bois.
la
fait
me
sèche
agréable que je voie.
fils
de Dieu appelé
au camp la victoire
les clercs sera
;
bientôt couronné.
El pour cria ne vous en devex émerveiller, a
(6) « Si plus
en voulet
,
dans
second commence
les
manuscrits
,
pour
ne doit pas avoir lieu entre ces deux voyelles
en transcrivant j'ai négligé ce Z.
(1)
finit et le
se trouve
plut voua en transmettra.
>
:
,
,
.
.
.
APPENDICE.
Senher Blacas , aquo lor
Qu'a vos parec
sai
ben
escien
a.z
:
En
tiques
,
je
2 ....
point
ici le lieu
le privile'ge
de
rime a
la
En
des mots qui devaient rimer.
Dona
,
fait
las plus
genta 3
la
grammaire.
voici des
exemples
eût fallu dire gentaj,
l's
.
Quan
la doss' aura.
étant la finale caractéristique
pluriel des substantifs et adjectifs féminins
L'odor de l'erba florki
en
a.
,
dos chan qu'el auzels cria 4.
Bern. de Veutadoo»
:
En
abril.
pour floru/a.
est
Quelquefois, mais plus rarement, des lettres sont ajoutées.
m preges eras la pros comtessa
Si
Silh de Turet qu'es de pretz senhoressa....
Garda tz
se die
ardimen
e follor....
Qu'ieu no volgra que neguna m'iGUE«a
Colgat ab si desotz son cubertor 5
Bées, de Vestadoub.
Sa n'a
(1)
été ajouté à agues
Seignenr Blacas
Qui
à
Qu'ores
(3)
Dame
La
Si
grand profit
sais
bien à escient....
généreuse et vaillante
plus gente des plus gentes.
L'odeur de l'herbe fleurie
Et
(5)
cela leur est
que pour
vous parut qu'à eux fut malheur.
(j)
(4)
,
le
me
doux chant que
,
l'oiseau crie.
priât ores la généreuse comtesse
Celle de Toret qui est de prix maitresse.
Regardez
Que je
si
dis hardiesse et folie...-
ne voudrais que nulle m'eût
Couché avec
soi
la
:
.
Bean. se Yehtadoo*
E '1
de
souvent modifier
pros e valenta
Genser de
Floria
Belhs m'es.
lès règles ordinaires et ge'ne'rales
Le besoin ou
Il
:
de parler des licences poé-
ne dois pas omettre celles qui tiennent à des changements
qui modifient
finale
soit
«
Pelicer
Geoffroi Rcdel
Quoique ce ne
445
pros
es granz
q'A.s els fos destorbers
Blacas
Qu'eras
.
dessous sa couverture.
.
.
:
En
amor.
la rime.
du
,
GRAMMAIRE ROMANE,
446
On
rencontre d'autres modifications ou changements, mais je
ne crois pas nécessaire d'entrer dans de plus grands
Il suffira
de se souvenir que
sont parfois contraires aux règles géne'rales
le
mot,
comme
et l'on résoudra la difficulté
s'il
la
rime
la
entendra
et alors l'on
grammaticale qu'il peut
conformément à
était écrit
,
de'tails.
qui servent à
les de'sinences
offrir,
manière ordinaire.
Je terminerai cet appendice par deux observations relatives
aux différences qu'on pourra remarquer dans quelques exemples
quand
mêmes plus d'une fois.
mêmes citations offrent
je cite les
Il arrive
que
un nom
je désigne l'auteur tantôt sous
que
j'ai
cru pouvoir choisir, selon
m'offraient des exemples
mes
des variantes, ou que
les
citations sur
un
afin
,
que
tantôt sous
,
un autre
c'est
:
besoin, les variantes qui
le
personnes qui vérifieraient
les
seul manuscrit, ne fussent pas étonnées des
différences qu'il leur présenterait. Ainsi des manuscrits écrivent
vuelh je veux
,
et d'autres
,
cdm
d'autres che, c';
,
vuoill
comme ,
vuol
,
,
etc.
;
que
com, qoom,
et d'autres
,
que
etc.
donc rassemblé des exemples de ces variétés, dans diverses
tions
du même passage quand
,
m'en
je
Ayant trouvé assez souvent dans
et as
pour als
et as
parmi
,
au pluriel
articles
romans
les articles
,
les
,
servais
de nouveau
1
,
et
J'ai
cita-
>.
manuscrits des pour dels
,
cru devoir indiquer des
j'ai
quoiqu'ils ne soient
que des
contractions des articles ordinaires.
Il est
des pièces attribuées à différents auteurs par les différents
manuscrits; lors de l'impression de ces pièces, un avertissement
expliquera les raisons qui peuvent faire décider à qui elles appartiennent; mais, en attendant cet
à l'inconvénient de citer
à divers auteurs, et
(i)
j'ai
,
sous un
nommé
examen,
nom
,
dfl
aux pages 376
,
tâché de remédier
des pièces attribuées
les
quand
muUtious, transpositions ou
voyelles, soit de consonnes
(a) J'en ai averti en quelques occasions qui
et
j'ai
tantôt l'un, tantôt l'autre,
Dans plusieurs endroits ft& indiqué
.oppression* , soit
seul
3o4-
me
par. tissaient l'exiger,
comme
APPENDICE.
j'ai
eu occasion de citer plusieurs
pièce
le
En amor trcep
ms. n° 2701
n° 7226
Enfin
:
;
et à
j'ai cité
j'ai
'est
fois la
respecté le texte des manuscrits jusqu'à imprimer des
se
ellas
,
j'ai
copié d'après le ms. 3794
au lieu de
etc.
et
scrupule d'altérer
sciemment
m'a
fallu
rais
,
la
que
me
suis fait
un
si
,
dans une entreprise
lit-
grammaire, jusqu'aux moindres
concernent l'orthographe,
comme un
travail
s/, je
presque tout établir, et tout coordonner,
depuis les plus hautes règles de
quelque inadvertance,
non
le texte.
ne serait pas étonné sans doute
il
:
si,
mais n'ayant trouvé la pièce
;
que dans ce manuscrit qui porte se
détails qui
la
,
Albert de Sisteron, ou Albertet, par le ms.
qu'aurait exigé la règle grammaticale
où
pièce. Ainsi
tantôt Bernard de Ventadour, tantôt Albertet.
E
téraire
même
attribuée à Bernard de Ventadour par
fautes évidentes; ainsi, p. 287,
On
447
et sur-tout
véritable succès
cet ouvrage
même
,
il
se trouvait
quelque erreur,
quelque omission. Je regarde-
comme un
fruit
heureux de
mon
eût enseigné à les reconnaître.
FIN DE L'APPENDICE.
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