ECOLE NATIONALE SUPERIEURE D’ARTS ET METIERS CASABLANCA MODULE : ECONOMIE ET GESTION D’ENTREPRISE EM 1: ECONOMIE GENERALE Pr. OUAZZANI TOUHAMI Naoual Année Universitaire: 2016/2017 1 Objectifs du cours 2 Apporter aux étudiants les connaissances et le vocabulaire économique de base Assurer une ouverture des étudiants sur les problèmes économiques Être en mesure de comprendre de manière critique des articles ou des rapports traitant de politique économique 3 Méthode de travail Cours : 18 heures ( 9 séances) TD : 6 heures ( 3 séances) Contrôle continu 1 : 20% Contrôle continu 2 : 20% Contrôle terminal : 60% Plan du cours 4 Introduction Chapitre 1: Vers une définition de la Science Économique Chapitre 2: Les agents et les opérations économiques Chapitre 3: Les fonctions économiques Chapitre 4: Monnaie et financement de l’économie 5 1ère Partie : INTRODUCTION AUX SCIENCES ECONOMIQUES Chapitre 1: Vers une définition de la Science économique Section 1: Les différentes définitions de l’économie Section 2: Objet et méthodes de la science économique Section 3: Eléments fondateurs de la science économique Section 1: Les différentes définitions de l’économie 6 I- L’économie est une science de la richesse II- L’économie est une science de l’échange marchand III- L’économie est une science de la rareté et des choix efficaces L’économie est une discipline des sciences sociales qui « étudie comment des ressources rares sont employées pour la satisfaction des besoins des Hommes vivant en Société. Elle s’intéresse d’une part aux opérations essentielles que sont la production, la distribution et la consommation des biens, d’autre part, aux institutions et aux activités ayant pour objet de faciliter ces opérations. » (E. Malinvaud (Leçons de théorie microéconomique, Dunod, 1968)) • Principe: l’économie part du principe que les ressources sont en quantités limitées, et qu’il faut choisir comment les utiliser. Dans la rareté, le choix d’une alternative implique le renoncement aux autres alternatives possibles. • Problématique: Redistribution 7 I- L’économie est une science de la richesse 8 L’enrichissement est considéré comme le but fondamental de l’individu et de la société. Elle s’intéressait dans ce cadre aux causes de la richesse, à sa nature, à sa répartition et au processus de son accumulation Cette conception souffre cependant de plusieurs limites dont notamment: L’exclusion de la composante immatérielle dans la définition de la richesse; Et la négligence du concept de l’utilité. II- L’économie est une science de l’échange marchand 9 Les économistes ont montré que seul ce dernier peut mesurer l’utilité des biens et services. L’économie devrait s’intéresser notamment au processus de formation des prix sur les marchés. Toutefois, il y a certains biens et services dans l’économie, qui sont utiles; mais ne sont pas échangeables sur un marché et ne donnent pas lieu à un prix résultant de la libre confrontation entre l’offre et la demande (biens publics, biens libres, ….) 10 III- L’économie est une science de la rareté et des choix efficaces Cette conception repose sur deux principes économiques fondamentaux: 1. La rareté des ressources implique de faire des choix; La rareté est une situation de non abondance des ressources; L’existence des contraintes de la rareté qui crée le problème économique…lequel devient un problème de choix pour les agents économiques, tant au niveau micro-économique (consommateur, producteur) qu’au niveau macroéconomique (Etat): 11 III- L’économie est une science de la rareté et des choix efficaces (suite) 2. Faire des choix, comporte un coût d’opportunité (coût de renonciation) Faire des choix, comporte un coût d’opportunité (coût de renonciation) lié à la satisfaction qui aurait pu être procurée par les alternatives non choisies. Les satisfactions économiques ne sont pas cumulatives mais alternatives, c’est donc renoncer à tel produit ou à tel projet. Coût de renoncement (ou coût d’opportunité): la valeur correspondant à la possibilité qui n’est pas choisie. Synthèse: 12 L’économie étudie la manière dont les agents économiques utilisent des ressources rares en vue de satisfaire au mieux leurs besoins. L’économie est donc la science des choix. Elle étudie la façon dont s’effectuent les choix des agents économiques. Elle étudie la production, la répartition et la consommation des biens ou services rares. Rareté: état défini par le caractère non abondant des ressources. Elles sont le produit du travail de l’homme. C’est parce que les biens sont rares que la science économique existe. Elle permet de définir un bien économique (c’est un bien rare) par opposition à un bien non économique (exemple l’air) qui existe en quantité illimitée. Un tel bien, disponible sans effort, est appelé un bien libre 13 Section 2: Objet et méthodes de la science économique I- Objet de la science économique II- Les grandes questions économiques 1- Que produire? 2- Comment produire? 3- Pour qui produire? III- Les principales branches de la science économique 1- Economie positive et normative 2- Distinction entre microéconomie et macroéconomie 3- Analyse conjoncturelle et analyse structurelle I- Objet de la science économique 14 Pluralité des objets et évolution dans le temps: la réalité socio-économique est évolutive; du fait aussi que la perception de l’économiste s’influence forcément par son environnement. Puisque L’économie s’intéresse à l’organisation matérielle de la société et, en particulier, à l’allocation des ressources rares entre divers usages alternatifs et compétitifs dans le but ultime de satisfaire les besoins illimités de ses membres. I- Objet de la science économique (suite) 15 L’objet de la science économique est donc d’étudier et orienter l’activité économique en vue de satisfaire les besoins des hommes vivant en société. Ressources rares Besoins illimités Comment choisir la combinaison optimale? Satisfaire le maximum des besoins avec le minimum des ressources utilisées I- Objet de la science économique (suite) 16 Produire Ressources rares ECONOMIE Consommer Besoins illimités II- Les grandes questions économiques 17 La problématique d’allocation des ressources consiste donc à trouver des solutions efficaces aux principaux problèmes suivants: Que produire? Quels sont les biens économiques à produire et en quelles quantités? Comment produire? De quelle manière seront-ils produits? Pour qui produire? Comment les répartir entre les membres de la société? 1- Que produire? 18 La réponse à cette question doit prendre en considération les besoins des individus et de la collectivité. Elle renvoie aux notions de besoins et des biens qui satisfont ces besoins. 2- Comment produire? 19 Cette question provient du fait que la rareté des ressources oblige à faire des choix qui procurent un maximum de satisfaction Elle renvoie à la notion des facteurs de production et aux rendements de ceux-ci. Il s’agit par conséquent de chercher la combinaison productive la plus efficace. 3- Pour qui produire? 20 Cette question soulève le problème de la répartition de la richesse dès lors que celleci est rare. Elle renvoie à la question de la répartition des revenus et la richesse d’une façon efficace. On distingue deux niveau de la répartition de la richesse: la répartition primaire et la répartition secondaire. La répartition de la richesse 21 La répartition primaire dite aussi répartition fonctionnelle consiste à répartir la richesse créée sous formes de revenus entre les facteurs de production. Agents économiques Richesses crées par l’entreprise Nature de la rémunération Personnel Salaires Etat Impôts Organismes sociaux Cotisations Banques (ou autre préteurs) Intérêts Actionnaires Dividendes L’entreprise (elle-même) Revenus non distribués La répartition de la richesse 22 • La répartition secondaire dite aussi répartition personnelle s’intéresse aux éléments constitutifs du revenu des individus. Elle pose la question de l’inégalité des revenus des individus qui peut être atténuée grâce à une politique de redistribution des revenus au moyen d’une politique fiscale (impôt sur le revenu) et/ou sociale (transferts sociaux) • Il existe bien sûr d’autres questions annexes, que l’économiste devrait se poser, comme: quand produire? Où produire? Etc. III- Les principales branches de la science économique 23 1- Economie positive et normative 2- Distinction entre microéconomie et macroéconomie 3- Analyse conjoncturelle et analyse structurelle 1- Economie positive et normative 24 Analyse positive Analyse normative « ce qui est », analyse objective « ce qui devrait être », analyse subjective Elle s’intéresse sur le pourquoi des choses afin de comprendre pourquoi les choses et les comportements sont ce qu’ils sont. Elle étudie ce qu’ils doivent être. Elle implique par conséquent des jugements par rapport aux objectifs et normes préétablis. 25 2- Distinction entre microéconomie et macroéconomie La microéconomie analyse les comportements des entités individuelles: le consommateur, le producteur, etc. Elle s’intéresse aux interactions entre les agents économiques. La macroéconomie étudie la performance globale d’une économie, en tenant d’expliquer les interactions entre les différents agrégats et variables globales à l’échelle d’un pays que sont le revenu, la consommation globale, l’inflation, le taux de chômage, l’investissement, l’épargne etc. 3- Analyse conjoncturelle et analyse structurelle 26 Les problèmes structurelles sont des problèmes dont l’horizon dépasse largement le court terme. Ils s’inscrivent dans le long terme. Ex: les pb de développement, d’environnement, de financement, etc. Les problèmes conjoncturelles s’inscrivent en revanche dans le court ou le moyen terme. Ex: la prévision du taux de croissance au prochain trimestre, les explications possibles à l’augmentation des prix des matières premières, etc. 27 Section 3: Eléments fondateurs de la science économique I- Les besoins des individus II- Les biens économiques III- La notion de facteurs de production IV- Un agent économique ou unité institutionnelle V- Les flux économiques VI- Le circuit économique VII- Les agrégats économiques I- Les besoins des individus 28 1- La notion de besoin Le besoin est une sensation de manque qu’un individu cherche à combler. Un besoin est économique dans la mesure où il peut être satisfait par un bien ou un service rare. I- Les besoins des individus (suite) 29 2- Les principales caractéristiques des besoins: La diversité: Les besoins sont multiples et illimités; La satiété: L’intensité du besoin diminue au fur et à mesure qu’il est satisfait; L’interdépendance: Besoins substituables ou complémentaires. I- Les besoins des individus (suite) 30 3- Classification des besoins: Besoins primaires: Ce sont les besoins vitaux liés à la nature physiologique de l’être humain (se loger, se vêtir, se nourrir, …); Besoins secondaires: Ce sont les besoins sociaux liés au fait que l’être humain vive en société (se déplacer, se divertir, … ); Besoins tertiaires: concernant le superflu (gadgets, futilités…). II- Les biens économiques 31 1- La notion de bien Un bien est tout ce qui est utile à satisfaire des besoins humains. Toutefois un bien n’est dit économique que s’il répond aux trois caractéristiques suivantes: L’utilité: l’aptitude à satisfaire un besoin; La disponibilité: c-à-d la possibilité de se procurer de ce bien en tout temps. et la rareté: un bien qui est disponible en quantité illimitée n’est pas un bien économique. Un bien libre: ce sont des biens qui sont disponibles gratuitement, de façon illimitée sans aucune intervention humaine. II- Les biens économiques 32 2- Classification des biens Biens matériels et biens immatériels Biens de consommation et biens de production Biens substituables, biens complémentaires et biens indépendants. Biens marchands et biens non marchands. II- Les biens économiques 2- Classification des biens 33 Biens matériels Ils ont un support physique (tangibles) (stylos, livres, chaises, …) Biens primaires et secondaires Biens immatériels Ils sont des services consommés au fur et à mesure de leur production (Enseignement, voyage, coiffure…) Biens tertiaires II- Les biens économiques 2- Classification des biens (suite) 34 Biens de consommation Ils satisfont directement un besoin Biens durables et biens non durables Biens de production Ils participent indirectement à la satisfaction des besoins, ils permettent de produire d’autres biens Biens d’équipements et biens intermédiaires II- Les biens économiques 2- Classification des biens (suite) 35 Biens substituables s’ils peuvent être dissociés (remplacés l’un par l’autre) pour satisfaire un même besoin Biens complémentaires Biens indépendants s’ils ne peuvent être dissociés pour la satisfaction d’un même besoin. s’ils sont destinés à satisfaire deux besoins totalement différents II- Les biens économiques 2- Classification des biens (suite) 36 Biens marchands sont ceux qui font l’objet d’une transaction sur le marché, à un prix résultant de la confrontation de l’offre et de la demande Biens non marchands sont des biens collectifs ou des biens fournis gratuitement III- La notion de facteurs de production 37 Les ressources utilisées dans l’acte de production sont appelées les facteurs de production. elles proviennent de deux sources principales: Le travail (L) Le capital (K) La relation entre les facteurs de production est appelée la fonction de production: Y = f(K,L) IV- Un agent économique ou unité institutionnelle 38 Un agent économique, ou unité institutionnel est un centre de décision économique indépendant (ménage, entreprise, banque, administration). En comptabilité nationale, les unités institutionnelles qui ont un comportement économique (ou fonction principale) semblables sont regroupées en secteurs institutionnels. V- Les flux économiques 39 Les opérations économiques entre agents donnent lieu à la formation de deux types de flux économiques: Les flux réels qui correspondent à des opérations sur des biens et services et des facteurs de production (voiture, ordinateur…) Les flux monétaires qui sont en général la contrepartie des flux réels et concernent les mouvements de monnaie (ex: le salaire correspond à un travail, le paiement à un achat de biens ou services) V- Les flux économiques (suite) 40 Exemple: Achat par un agent A d’un ordinateur auprès d’un agent B pour 5000 dh: Ordinateur (flux réel) Agent B vendeur Agent A acheteur 5000 dh (flux monétaire): Espèce, chèque, à crédit VI- Le circuit économique 41 1- Définition Circuit économique: représentation simplifiée de l’activité économique décrivant les grandes opérations réalisées par les agents (production, répartition, consommation), faisant apparaître ainsi la circulation des biens et de la monnaie entre les agents. L’approche peut se faire par les agents ou par les opérations. VI- Le circuit économique 42 2- Le circuit des agents économiques Deux groupes d’agents économiques (ménages, entreprises) – absence d’Etat et d’institution de crédit – échangent à l’intérieur du territoire national: économie fermée Entreprises Revenus (salaires, dividendes) Facteurs de production Biens et services Ménages Dépenses de consommation VI- Le circuit économique 43 3- Le circuit macro économique simple Dans une optique macroéconomique, les pôles ne sont plus les agents économiques mais les grandeurs économiques (la production, la consommation, les revenus) => les agrégats Production Consommation Revenus VII- Les agrégats économiques 44 1- Définition Un agrégat est une grandeur synthétique mesurant le résultat de l’activité économique nationale (en général pour une année); Les agrégats permettent des évaluations des performances économiques des économies nationales; Les agrégats permettent d’effectuer des comparaisons temporelles et internationales. VII- Les agrégats économiques 45 2- Principaux agrégats économiques Le principal agrégat est le PIB (Produit Intérieur Brut) qui est utilisé pour mesurer la croissance économique. D’autres agrégats économiques sont calculés par les comptables nationaux tels que le PNB (Produit National Brut), la consommation globale, l’investissement,… a- Le Produit Intérieur Brut (PIB) 46 Le PIB mesure la valeur de l’ensemble des biens et services finaux produits par les unités résidentes sur le territoire national que ce soit en terme de production marchande ou de production non marchande. C’est la richesse créée par les différents agents économiques présent sur le territoire national, y compris les entreprises étrangères. Il correspond à la somme de l’ensemble des valeurs ajoutées des secteurs institutionnels résidents. Différence entre PIB nominal et PIB Réel PIB nominal est la somme des quantités des biens finaux produits multipliés par leurs prix courant PIB réel est la somme des quantités des biens finaux produits multipliés par leurs prix constant ( et non pas courant) a- Le Produit Intérieur Brut (PIB) (suite) 47 Au niveau statistique il se calcule: PIB = Ʃ valeurs ajoutées + Droits des douanes – Subvention à l’importation Mesuré par la méthode de dépenses: PIB (Y) = C +I + G + (X-M) PIB = PIB marchand + PIB non marchand Y = le revenu national La VA (Valeur Ajoutée) 48 Le PIB mesuré selon optique revenu: PIB = Ʃ des revenus distribués La VA représente la richesse réelle créée par une entreprise du fait de son activité de production. VA = Valeur de la production – Consommations intermédiaires VA = CA – CI CA = Quantités vendues x Prix unitaire b- Le Produit National Brut (PNB) 49 Le PNB la richesse créée par les entreprises d’une même nationalité qu’elles soient sur le territoire national ou à l’étranger. PNB = PIB – VA des entreprises étrangères sur le territoire national + VA des entreprises nationales à l’étranger PNB = PIB + Revenus reçus du reste du monde – Revenus versés au reste du monde DNB= le PNB – le solde de la balance commerciale Solde de la balance commerciale= X – M c- La croissance économique 50 La croissance est un taux de variation du PIB; elle représente l’accroissement de la richesse créée par l’ensemble des entreprises dans un pays. Taux de croissance = taux de variation du PIB = 𝑷𝑰𝑩 𝟐 è𝒎𝒆 𝒑é𝒓𝒊𝒐𝒅𝒆 −𝑷𝑰𝑩 𝟏 è𝒓𝒆 𝒑é𝒓𝒊𝒐𝒅𝒆 𝑷𝑰𝑩 𝟏 è𝒓𝒆 𝒑é𝒓𝒊𝒐𝒅𝒆 X 100 NB: La croissance s’exprime tjrs en %. La variation de la croissance s’exprime donc en « points ». Et il s’agit d’un ralentissement ou d’une augmentation de croissance et non pas d’une diminution ou d’une augmentation du PIB Taux de couverture du commerce extérieur 𝑿 = X 100 𝑴 51 Chapitre 2: Les agents et les opérations économiques La problématique de ce chapitre s’articule autour des points suivants: Quels sont les différents acteurs de l’économie nationale? Quelles sont les principales opérations économiques? Quels sont les lieux de rencontre des agents économiques? Quels sont les relations et les liens existant entre les différents agents économiques? 52 Chapitre 2: Les agents et les opérations économiques Section 1: Les principaux agents économiques Section 2: Les différentes opérations économiques Section 3: Les grands marchés Section 4: Représentation des opérations par le circuit économique Section 1: Les principaux agents économiques 53 1- Définition Un agent économique ou unité institutionnelle est « une catégorie homogène qui regroupe les décideurs qui réalisent des opérations identiques et ont des spécificités communes. » Ces unités sont regroupées en ensembles dits secteurs institutionnels. La classification des agents économiques par secteur institutionnel peut se faire selon plusieurs critères. Le critère le plus important est celui de la fonction économique principale et de l’origine des ressources. Section 1: Les principaux agents économiques 54 2- Classification des agents économiques par secteur institutionnel 1- Sociétés Non Financières (SNF); 2- Sociétés Financières (SF); 3- Administration Publique (AP); 4- Ménages; 5- Institutions Sans But Lucratif au service des ménages; 6- Le Reste du Monde; 1- Sociétés Non Financières (SNF) 55 Il s’agit de toutes les sociétés quelle que soit leur forme juridique, y compris les sociétés publiques (à l’exception des entreprises individuelles, classées dans les ménages). Fonctions principales: produire des B&S marchands non financiers; Ressources principales: le produit des ventes de B&S; Dépenses principales: paiement des salaires, achats de B&S intermédiaires nécessaires à leurs activités. 2- Sociétés Financières (SF) 56 Il s’agit des institutions financières (banques et organismes financiers) et des sociétés d’assurances. 2- Sociétés Financières (SF) 57 Les institutions financières Ils produisent des services marchands. Ils collectent des capitaux, accordent des prêts pour financer l’économie et gèrent les moyens de paiement. Fonctions principales: collecter l’épargne disponible et redistribuer des prêts aux agents ayant des besoins de financement; Ressources principales: l’épargne collectée auprès des ménages, les intérêts perçus sur les crédits accordés; Dépenses principales: paiement des salaires des employés, intérêts versés. 2- Sociétés Financières (SF) 58 Les sociétés d’assurance Elles regroupent les compagnies d'assurance et les sociétés mutualistes. Fonctions principales: mutualiser les risques et payer les indemnisations en cas de sinistres; Ressources principales: les primes d’assurance versées par les assurées; Dépenses principales: indemnisation des sinistres et paiement des salaires des employés. 3- Administration Publique (AP) 59 Il s’agit essentiellement de l’Etat (les différents ministères et services publics d’Etat), des collectivités territoriales (régions, départements, communes) et des administrations de sécurité sociale. Fonctions principales: produire des services non marchands collectifs et procéder à des opérations de redistribution du revenu entre agents économiques à travers l’imposition; Ressources principales: les ressources liées à la perception de l’impôt ou de cotisations sociales; Dépenses principales: salaires versés aux fonctionnaires, financement de l’Education nationale, de l’armée, de la justice, etc… 4- Les ménages 60 Un ménage est un individu ou un groupe d’individus vivant sous le même toit ou ayant la même activité économique principale la consommation et en tant qu’entrepreneurs individuels, produire des biens et services marchands. Fonctions principales: consommer les biens et services produits par les autres agents économiques; Ressources principales: revenus du travail, revenus de la propriété et de l’entreprise, revenus sociaux; Dépenses principales: achat de biens et services, paiement des impôts et cotisations sociales. 61 5- Institutions Sans But Lucratif au service des ménages Ce secteur regroupe l’essentiel des organismes privés sans but lucratif (associations, syndicats de travailleurs et des parties politiques). Fonctions principales: produire des services non marchands destinés à certaines catégories de ménages; Ressources principales: cotisations des adhérents, subventions publiques; Dépenses principales: gestion courante, campagne, … 6- Le reste du monde 62 L’extérieur ne constitue pas un agent économique à proprement parler car c’est un agent fictif, c-à-d n’ayant pas d’existence physique ou réelle. Il s’agit d’un compte enregistrant toutes les relations économiques entre unités non résidentes et unités résidentes. Fonctions principales: échanger avec les agents économiques nationaux; Ressources principales: produit des exportations des biens et services; Dépenses principales: leurs importations de biens et services qui sont nos exportations. Synthèse Nom du secteur Fonctions principales Sociétés non financières 63 Produire des biens et services marchands financiers Sociétés financières - Ressources principales des Produit des ventes de biens et non services marchands Produire des services financiers Intermédiation financière Mutualiser les risques et payer les indemnisations Commissions bancaires, intérêt sur prêts, ventes de services marchands Primes d’assurance, cotisations Prélèvements obligatoires marchands à partir de contribution (impôts, taxes et cotisations obligatoires sociales) Administrations publiques Produire des services non Revenus d’activité (salaires, capital) Ménages - Institutions Sans But Lucratif au service des ménages Fournir des services non marchands à destination de leurs membres ou de leurs ayants droit. Contributions bénévoles des adhérents, dons, subventions. Reste du monde Echanger avec des agents économiques nationaux Ressources des autres secteurs institutionnels Consommer Produire (entrepreneurs individuels) Section 2: Les différentes opérations économiques 64 1- Les opérations sur biens et services: constituées par la production et ses divers emplois; 2- Les opérations de répartition: elles portent sur la formation et la redistribution des revenus; 3- Les opérations financières: sont liées à l’usage et l’échange des instruments financiers (monnaie, titres, crédits…) 4- Les opérations avec l’extérieur: 1- Les opérations sur biens et services: 65 Elles décrivent l’origine (ressources) et l’utilisation (emploi) des biens et services pendant une année. Origine des ressources (Offre) Emploi des ressources (Demande) Production (PIB) Consommation (C ) Importation (M) Investissement (I) Exportation (X) PIB + M = C + I + X PIB = C + I + (X-M) 1- Les opérations sur biens et services (suite) 66 La production: c’est l’activité économique qui consiste, à partir des facteurs (ou ressources), à créer des biens et des services qui contribuent à satisfaire des besoins. La consommation: c’est un acte de destruction ou de transformation des biens et services en vue de satisfaire un besoin ou de produire d’autres biens ou services. L’investissement: il s’agit d’une dépense importante engagée pour acquérir des biens de production (K fixe) (FBCF) Les importations et les exportations: c’est la valeur de tous les échanges de biens et services opérés par l’économie nationale, à titre onéreux ou gratuit, avec le reste du monde. 2- Les opérations de répartition 67 Les opérations de répartition décrivent les opérations de redistribution (répartition de la valeur ajoutée dans les entreprises, répartition du revenu national, distribution de prestations sociales à partir des cotisations reçues, etc.) entre les différents secteurs. Elles concernent la répartition des revenus créés entre les différents agents (salaire, dividendes, loyers, intérêts, etc.). 3- Les opérations financières 68 Elles sont des opérations relatives à la création, la collecte et la circulation des moyens de paiement; Elles mettent en relation des créanciers et des débiteurs. Les opérations financières retracent les opérations relatives aux instruments de paiement (monnaie nationale, devise, or), de placement (les actions, les obligations) et de financement (crédits accordés aux différents agents). 4- les opérations avec l’extérieur 69 Elles concernent l’ensemble des flux économiques entre agents résidents sur le territoire économique et agents non résidents appartenant au reste du monde. Ces opérations concernent: opérations relatives aux biens et services, Le transfert de revenu, Les mouvements de capitaux. Les SERIE I 70 Section 3: Les grands marchés 71 Le marché désigne le lieu abstrait ou concret où se rencontrent des vendeurs (l’offre) et des acheteurs (la demande) de biens et services. marché des biens et services; Le marché du travail; Le marché des capitaux; Le marché des changes. Le 1- Le marché des biens et services 72 Il met en relation l’offre des producteurs et la demande des acheteurs; Les producteurs (entreprises, Etat) vendent des biens et services contre monnaie aux acheteurs (ménages, entreprises, Etat). On distingue: marché des biens de consommation finale Le marché des biens de production. Le Son analyse nous permet d’expliquer le volume de la production nationale, le niveau général des prix et le taux d’inflation. 2- Le marché du travail 73 Sur le marché du travail, les travailleurs offrent du travail alors que les entreprises et l’Etat en demandent. Le prix d’échange correspond alors au salaire. Il met en relation les entreprises et l’Etat qui offrent des emplois et les ménages demandeurs d’emploi. L’analyse de ce marché nous permet d’expliquer, le niveau d’emploi, le taux de chômage et le taux de salaire. 3- Le marché des capitaux 74 Les prêteurs (ménages et banques) prêtent de l’argent aux emprunteurs contre promesse de remboursement et paiements futurs d’intérêts. 4- Le marché des changes 75 Il permet d’échanger de la monnaie nationale contre de la monnaie étrangère (devises) et de déterminer ainsi le taux de change. Section 4: Représentation des opérations par le circuit économique 76 Les différents agents économiques entretiennent entre eux des opérations économiques représentées par des flux économiques. Les mouvements des flux entre agents permettent de construire un circuit économique qui est une représentation de l’activité économique faisant apparaître la circulation des biens et services et de la monnaie entre eux. Section 4: Représentation des opérations par le circuit économique 77 I- Représentations de l’économie II- L’équilibre emplois-ressources I- Représentations de l’économie 78 A- Circuit simplifié en économie fermée B- Circuit complet en économie fermée C- Circuit complet en économie ouverte A- Circuit simplifié en économie fermée 79 Imaginons une économie fermée où l’Etat est absent et sans relation avec l’extérieur. Donc, il n’y a que deux acteurs dans l’économie: les ménages et les entreprises non financières. Dans ce cas le schéma de cette économie (ou le circuit économique) se présente comme suit : Versement de revenus Marché des facteurs Offre facteurs production Flux réels Flux monétaires Entreprises Production B&S Marché des B&S Règlement des achats Ménages La circularité des flux 80 Ce schéma simplifié montre que les dépenses d’un agent économique constituent les revenus pour l’autre agent: Les dépenses de production des entreprises sont des revenus pour les ménages et les dépenses des ménages sont des revenus pour les entreprises. La consommation des ménages dépend de leur revenu, mais leur revenu dépend des recettes des entreprises qui elles-mêmes dépendent de la consommation des ménages. On observe ainsi le phénomène de la circularité des flux. L’introduction des sociétés financières 81 Dans la réalité, le circuit n’est pas complètement fermé. Il s’y produit certaines fuites qui mettent en cause ce caractère circulaire du circuit économique. Dans notre économie à deux secteurs, la fuite ne peut provenir que de l’épargne. On suppose maintenant que les ménages épargnent une partie de leurs revenus et que pour produire, les entreprises doivent disposer de biens d’équipement et donc investissent. Dans ce circuit, l’existence d’un marché des capitaux local est nécessaire. Le marché des capitaux doit canaliser l’épargne des ménages et des entreprises (S) vers l’investissement (I). Le circuit économique sera représenté comme suit : 82 Versement de revenus Entreprises BF Marché des facteurs Marché des capitaux Offre facteurs production S Ménages I Achat d’équipements Production B&S Marché des B&S Règlement des achats B- Circuit complet en économie fermée 83 Avec l’introduction du secteur des administrations publiques (l’Etat) L’introduction du gouvernement dans le circuit provoque une fuite. La fuite est due aux impôts prélevés par l’État (i) et des achats effectués par l’État des B&S (G) pour réaliser sa production non marchande. L’État a des responsabilités en matière de redistribution des revenus; il prélève des impôts sur certains agents pour les distribuer sous forme de transferts à d’autres (T). Les principales opérations qui s’effectuent entre ces quatre secteurs sont représentées par un circuit d’une économie fermée à quatre agents: 84 Versement de revenus Entreprises BF Marché des facteurs Marché des capitaux Offre facteurs production Ménages S I Achat d’équipements Production B&S Marché des B&S Règlement des achats G T i B&S Etat C- Circuit complet en économie ouverte 85 En économie ouverte (ayant des échanges avec l’extérieur), il faudrait prendre en compte également activités d’un autre secteur institutionnel, à savoir le reste du monde; avec l’addition d’un nouveau marché, celui des changes. les Le circuit économique complet en économie ouverte peut être représenté comme suit: 86 Versement de revenus Marché des facteurs Marché des capitaux BF Entreprises Offre facteurs production Ménages S I Achat d’équipements Marché des B&S Production B&S Règlement des achats G X Marché des devises Reste du monde T I B&S Etat M C’est à travers le marché de change que l’économie nationale réalise des échanges avec l’extérieur, et ce via tous les types de marchés. II- L’équilibre emplois-ressources 87 Chaque agent économique est à l’origine de flux entrants et sortants d’un montant équivalent. Par exemple, les ménages perçoivent des revenus qu’ils dépensent ou épargnent en totalité. Les ménages Emplois Ressources Consommation finale Salaires Impôts Prestations sociales Epargne Salaires et revenus non salariaux Crédits Légende Opérations sur Biens et Services Opérations de Répartition Opérations financières L’équilibre emplois-ressources (suite) 88 Les sociétés non financières Emplois Ressources Dépenses d'investissement Production Dépenses de consommation intermédiaire Subvention Salaires Crédits Impôts Cotisations sociales Epargne Légende Opérations sur Biens et Services Opérations de Répartition Opérations financières L’équilibre emplois-ressources (suite) 89 Les ressources de l’économie désignent les biens et les services qui sont mis à la disposition des agents économiques. Elles ont deux origines: la production nationale (PIB) et les importations de biens et de services (M) Les emplois de l’économie correspondent aux différentes utilisations possibles des ressources. Ressources disponibles Emplois disponibles Production (PIB) Consommation finale (C) Importations (M) Investissement (FBCF) Variation de stocks (VS) Exportations (X) L’équilibre emplois-ressources (suite) 90 Ressources Emplois Production : valeur des biens et services Consommation finale ( C ) : valeur des créées par les agents économiques biens et services acquis par les agents nationaux économiques pour satisfaire leurs besoins individuels et collectifs Importations: valeur des biens et services produits par des agents économiques étrangers et achetés par des agents économiques nationaux FBCF ( I ): (Formation Brute de Capital Fixe) valeur des biens durables acquis par les agents économiques et étant utilisés dans le processus de production Variation des Stocks (VS) : dans la mesure où le produit ne peut être totalement écoulé sur le marché et se retrouver dans les stocks des producteurs et des distributeurs. Exportations : valeur des biens et services produits par des agents économiques nationaux et cédés à des agents économiques étrangers (le Reste du Monde). L’équilibre emplois-ressources (suite) 91 En considérant le cas d’un bien, les quantités disponibles (ressources) sur le marché ne peuvent provenir que de la production (P) et des importations (M). Si l’on s’attache aux utilisations possibles (emplois) de ce produit, on distingue : la consommation (C), qu’elle résulte des entreprises, des ménages ou des administrations ; l’investissement (I) dans la mesure où le produit peut être un bien durable, acquis pour être utilisé pendant plus d’un an dans le cadre d’une activité de production ; l’exportation (X) qui correspond à une consommation où un investissement de la part d’agents du reste du monde ; la variation des stocks (d S) dans la mesure où le produit ne peut pas être totalement écoulé sur le marché et se retrouver dans les stocks des producteurs et des distributeurs. L’équilibre emplois-ressources (suite) 92 Le circuit économique dans son ensemble est donc caractérisé par l’égalité suivante : Ressources = Emplois Production + Importations Consommation intermédiaire+consommation finale + FBCF +variation de stock + Exportations • Au total, l’égalité emplois-ressources donne : P+M=C+I+X+dS. • Il s’agit d’une égalité fondamentale, au niveau macro-économique qui traduit l’égalité entre l’offre et la demande globales de biens et services sur l’ensemble des marchés. L’équilibre emplois-ressources (suite) 93 L’équilibre comptable correspond alors à l’égalité des ressources et des emplois dans l’économie durant une année. PIB + M = C + I + VS + X Ou encore: L’équilibre emplois-ressources des agents économiques est un équilibre entre la demande globale et l’offre globale sur le marché des biens et services : Offre globale = Production nationale + Importations Demande globale = Consommation + Investissement + Exportations. Application 1 (Série II) 94 Soit le schéma simplifié d’une économie ouverte où: Les flèches représentent des flux monétaires. C = Consommation, P = Production, I = Investissement, M = Importations, X=Exportations, G = Dépenses des administrations. CF et BF = Capacité et besoin de financement, 1. Déterminer l’équilibre sur le marché des biens et services et sur le marché financier. 2. Déterminer l’équilibre emplois-ressources pour chaque agent économique. Salaires = 619 Entreprises Marché des B&S Impôts indirects=70 Salaires versés par l’Etat=351 Ménages Marché financier Etat Reste du monde Impôts indirects et cotisations sociales colléctése par les entreprises et versées aux administrations = 380 Solution: 96 1/ Sur le marché des B&S PIB + M = C + I + VS + X Offre = P + M = 1 168 + 257 = 1 425 Demande = C + I + G + X = 850 + 256 + 92 + 227 = 1 425 Sur le marché financier : Offre = CF = 50 + 30 + 7 = 87 Demande = BF = 87 2/ l’équilibre emplois-ressources pour chaque agent économique 97 a/-- Pour les ménages : Salaires + salaires versés par l’Etat = Consommation + Capacité de financement + Impôts indirects 619 + 351 = 850 + 50 + 70 = 970 b/ Pour les entreprises : Production + Besoins de financement = investissement + salaires versés aux ménages + Impôts versés aux administrations 1168 + 87 = 256 + 619 + 380 = 1 255 2/ l’équilibre emplois-ressources pour chaque agent économique (suite) 98 c/ Pour les administrations : Impôts versés par les entreprises à l’Etat + impôts versés par les ménages à l’Etat = salaires versés par l’Etat aux ménages + Les dépenses du gouvernement + capacités de financement 380 + 70 = 351 + 92 + 7 = 450 d/ Pour le reste du monde : M = X + CF 257 = 227 + 30 99 Chapitre 3: Les fonctions économiques Section 1: La fonction de consommation Section 2: La fonction d’épargne 100 Chapitre 3: Les fonctions économiques Consommation (processus immédiat) Revenu disponible Epargne (processus de consommation différée dans le temps) Section 1- La fonction de consommation 101 I- Définition II- Les différentes formes de consommation III- Les déterminants de la consommation Section 1- La fonction de consommation 102 I- Définition La consommation est la destruction immédiate ou progressive d’un bien ou service dans le but de satisfaire un besoin. La consommation est l’utilisation des biens et des services soit pour satisfaire des besoins soit pour produire un autre bien. II- Les différentes formes de la consommation 103 La consommation n’est pas une fonction homogène, elle peut être décomposée selon un certain nombre de caractéristiques: Consommation finale Consommation intermédiaire Consommation Biens durables/non durables Consommation des biens matériels/non matériels: les biens matériels regroupe l’ensemble des biens alors que les biens immatériels constituent les services. II- Les différentes formes de la consommation (suite) 104 Consommation des biens marchands/non marchands: les premiers sont échangés sur un marché à un prix couvrant au moins leur coût de production. Les seconds (généralement les services) ne sont pas marchands, soit parce qu’ils sont gratuits, soit parce qu’ils sont cédés à un prix inférieur à leur prix de revient. Consommation individuelle: le bien ou service consommé ne l’est que par un seul individu à l’exclusion de tout autre. Consommation collective: un bien ou un service consommé au même temps par plusieurs individus sans possibilité d’exclusivité, et ce, en leur permettant de satisfaire le même besoin (transport en commun). III- Les déterminants de la consommation 105 1- Le prix Elasticité-prix de la demande: L’élasticité de la demande par rapport au prix, mesure la réponse du consommateur à la variation du prix d’un bien. Cette élasticité définit la relation inverse entre le prix et la demande de la manière suivante: C C Ep P P C P . P C Elasticité-prix de la demande: 106 Trois cas peuvent être distingués: Elasticité-prix négative (cas général): une hausse du prix de vente d’un bien déterminé entraîne une diminution de la demande sur ce bien. A l’inverse, une baisse du prix de vente se traduit par une augmentation de la demande du bien. Elasticité-prix nulle: la variation du prix de vente d’un bien n’a aucune incidence sur la demande globale adressée à ce bien. La demande reste inchangée quel que soit le prix: c’est notamment le cas des produits de première nécessité. Elasticité-prix positive: une hausse du prix de vente entraîne une augmentation de la demande adressée à ce bien (cas des biens de luxe). 1- Le prix (suite) 107 Elasticité-prix croisée: la variation de la quantité demandée d’un bien (X) à la suite de la variation du prix d’un autre bien (Y), soit: Mesure Qx / Qx Qx Py Ecxy Py / Py Py Qx Ec >0 Ec < 0 Ec = 0 X et Y substituables X et Y Complémentaires X et Y indépendants 2- Le revenu 108 Elasticité Revenu de la demande: élasticité mesure la sensibilité de la quantité demandée d’un bien à une variation de revenu des consommateurs. Elle se détermine de la manière suivante: Cette Q / Q Q R ER R / R R Q Elasticité Revenu de la demande: 109 Trois cas peuvent être distingués: • εr > 1 Une hausse du revenu entraîne une augmentation de la consommation des ménages: Bien supérieur εr < 0 Une hausse du revenu entraîne une diminution de la consommation de la part des ménages: Bien inférieur 0 ≤ εr ≤ 1 La variation des revenus n’a aucune incidence sur la consommation globale du ménage, ce qui témoigne d’un comportement d’épargne: Bien normal et nécessaire Application 1 : 110 La fonction d’un bien Q est fonction du prix du bien P, des prix des autres biens Pi et du revenu. Q: Comment appelle-t-on les indices qui permettent de rendre compte du changement en pourcentage de la demande du bien Q en fonction du changement en pourcentage de P, Pi et R ? Application 2: 111 On considère la fonction de demande individuelle d’un bien i : Qi = 69. P i -1 Pj0,5 . R 0,5 P i étant le prix du bien considéré, Pj celui d’un autre bien et R le revenu. Q: Calculer l’élasticité prix directe, l’élasticité prix revenu et l’élasticité prix croisée et interpréter les résultats. Section 2- La fonction d’épargne 112 I- Définition II- Les motifs de l’épargne III- Les formes de l’épargne IV- Les déterminants de l’épargne V- Analyse macroéconomique de la fonction d’épargne Section 2- La fonction d’épargne 113 I- Définition L’épargne correspond à la partie consommée du revenu disponible ménages. L’épargne non des est donc, en sciences économiques, considérée comme une consommation différée dans le temps. Chaque année, les ménages épargnent une partie de leur revenu disponible. Cet effort d’épargne se traduit donc par des flux monétaires qui vont alimenter le patrimoine des ménages. II- Les motifs de l’épargne 114 Les ménages épargnent pour trois raisons principales: de liquidités: afin de permettre une dépense de consommation plus importante dans un futur proche. Disposer d’une réserve: cette réserve constitue une marge de sécurité afin de faire face aux aléas de la vie (accident, maladie…). Constituer un patrimoine: ce patrimoine peut prendre des formes de placements différents et sert soit à procurer un complément de revenu, soit à être transmis sous la forme d’un héritage. Disposer III- L’équilibre épargne-investissement 115 Economie fermée avec l’extérieur. absence de relations économiques Offre globale de l’économie = production nationale (Y) Revenus distribués (R) Consommation (C) Investissement (I) III- L’équilibre épargne-investissement 116 Un agent emploie, pour l’essentiel, son épargne à l’investissement : Les ménages : achat de logement Les entreprises : FBCF, achat de terrains et d’actifs incorporels (brevets, logiciels), financement de stocks. Certains agents parviennent à autofinancer l’intégralité de leurs investissements à partir de leur épargne, c’est parfois le cas des ménages ; d’autres agents n’y parviennent pas et doivent recourir à des ressources externes, c’est le plus souvent le cas des entreprises, tout au moins les PME. Autofinancement : financement de l’investissement à partir de l’épargne brute. Taux d’autofinancement : mesure la part de l’investissement qui est financée par l’épargne (soit épargne / investissement x 100) III- L’équilibre épargne-investissement 117 Les revenus sont soit consommés (C) soit épargnés (E) Y=C+E Comme par ailleurs, Y = C + I, on obtient I = E Introduisons l’épargne et l’investissement dans l’égalité emplois-ressources Y+M=C+I+X Si on remplace Y par (C + E): C + E + M = C + I + X Soit X – M = E - I 118 Chapitre 4: Monnaie et financement de l’économie Section 1: La monnaie Section 2: Les fonctions de la monnaie Section 3: Les formes de la monnaie Section 4: Les déterminants de la demande de la monnaie Section 1: Définition de la monnaie 119 Pour F. Perroux, la « monnaie est un instrument de paiement intermédié, général et immédiat ». Intermédié car elle permet de payer n’importe quelle dette et d’acheter n’importe quel bien et service; Général, c’est-à-dire qu’elle est admise en tout lieu et à tout moment par tout le monde; Immédiat dans la mesure où elle permet de régler instantanément et de manière définitive les achats et les dettes. Section 1: Définition de la monnaie (suite) 120 La monnaie est tout moyen de payement qui permet de régler sans délai et définitivement une dette ou un achat. La monnaie est donc apparue pour lutter contre les inconvénients du troc (coût du stockage des biens, leur dommage, dénaturation ou obsolescence…) Section 2: Les fonctions de la monnaie 121 On distingue généralement trois fonctions: Un instrument d’échange Un instrument de mesure de valeur Un instrument d’épargne Section 2: Les fonctions de la monnaie 1- Un instrument d’échange 122 La monnaie favorise les échanges: la fonction première de la monnaie est de servir d’intermédiaire dans les échanges. La monnaie permet de fractionner l’échange en deux temps: On cède un bien A contre la monnaie M au temps t1; On acquiert un bien B toujours grâce à la monnaie en t2. Elle permet ainsi d’éviter les inconvénients liés au troc. Elle constitue donc un moyen de paiement universel. Section 2: Les fonctions de la monnaie 2- Un instrument de mesure de valeur 123 Un instrument de mesure de valeur ou unité de compte: la monnaie permet d’évaluer de façon simple les marchandises susceptibles d’être échangées. Elle permet donc de fixer leurs valeurs ou prix. Les prix sont exprimés en monnaie. C’est un dénominateur commun à tous les biens. Section 2: Les fonctions de la monnaie 3- Un instrument d’épargne 124 C’est un instrument de réserve de valeur: fonction d’épargne en vue de paiements pour des transactions futures. La monnaie permet également l’accumulation de la richesse (épargne), facteur de progrès et de croissance économique. Cependant, cette fonction n’est pas parfaitement assurée en raison de la hausse des prix (érosion monétaire). Section 3: Les formes de la monnaie 125 1- La monnaie marchandise 2- La monnaie métallique 3- La monnaie fiduciaire 4- La monnaie scripturale 5- La monnaie électronique Section 3: Les formes de la monnaie 126 La monnaie marchandise: elle représente des marchandises dont la valeur est reconnue par tout le monde. Elle présentait cependant des limites: Comparaison de la valeur Transport et conservation difficile, … La monnaie métallique: elle est constituée essentiellement par la circulation des métaux précieux or/argent (sous forme de lingots ou de pièces). Cependant, le commerce se développant intensément et les réserves d’or et d’argent n’étant pas illimitées, le recours à d’autres formes de monnaie fut nécessaire. Section 3: Les formes de la monnaie 127 La monnaie fiduciaire: elle comprend: D’une part la monnaie divisionnaire matérialisée par des pièces de monnaie (1c, 5c, 10c, 20c, 50c, 1dh, 2dh, 5dh, 10dh); D’autre part les billets de banques qui sont émis par la banque centrale (20dh, 50dh, 100dh, 200dh). La monnaie scripturale: elle est composée de l’ensemble des dépôts à vue détenus par les agents économiques auprès des banques, des chèques postaux et du trésor. Sa prééminence s’explique par la sécurité, la commodité et la sureté. Ses supports sont les chèques, les virements et les cartes de crédits. Section 3: Les formes de la monnaie 128 La monnaie électronique: c’est un moyen de plus en plus utilisé. Elle concerne l’utilisation des cartes de paiements qui permettent des retraits d’argent dans les guichets automatiques et les paiements chez les commerçants. En réalité ce n’est pas une nouvelle monnaie car il s’agit toujours d’une inscription sur un compte bancaire. C’est le support papier qui est transformé en transferts électroniques. Section 3: Les déterminants de la demande de monnaie 129 Keynes distingue trois déterminants de la demande de monnaie: Motif de transaction : les encaisses monétaires sont une fonction croissante du volume de transaction: échange de biens. Motif de précaution : la demande liée à la nécessité de garder des liquidités pour pouvoir faire face aux dépenses imprévues. Motif de spéculation : il y a un coût d’opportunité de détention de la monnaie. La demande de monnaie dépend du taux d’intérêt qui détermine le partage entre monnaie et placement. Les deux premiers motifs sont sensibles à l’évolution de l’activité économique et au niveau du revenu, le troisième réagit aux variations du taux d’intérêt.