Uploaded by Marie-Hélène François

Kinésithérapie-et-pandémie

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Kinésithérapie et pandémie : quel impact sur cette profession du
paramédical ?
27 Novembre 2020
Comme pour beaucoup de professions du paramédical, la crise sanitaire a des
répercussions. Ce second confinement en automne pose des problèmes tant au
niveau des kinésithérapeutes que des étudiants. Penchons-nous dans la province
du Hainaut.
La situation des professionnels
Lors du premier confinement en mars, beaucoup de kinés ont été contraints de cesser
leur activité. Pendant cette seconde vague de l’épidémie, ils n’ont pas dû interrompre les
consultations. Malgré tout, le confinement se fait ressentir. Une baisse considérable de
patients est recensée. On peut aisément conclure que la fermeture des clubs de sport et
le report des opérations médicales est à l’origine du problème. Sans écarter les patients
qui ne viennent pas se faire soigner par peur d’une contamination. Un nouveau coup dur
financier pour cette profession libérale.
Et pour les patients ?
La rééducation des patients lors du premier confinement a été compromise. Vincent
Toelen, kinésithérapeute (spécialisé dans le sport) travaille depuis de nombreuses
années dans la Polyclinique Tivoli de Binche. Il peut témoigner de la situation de ses
propres patients : « Forcément pour ceux qui étaient en cours de soins pendant le
premier confinement, où cela était interdit de travailler dans mon cas, il y a eu une
régression. On a pris beaucoup de retard, difficilement rattrapable par la suite. Par
exemple, j’ai le cas d’une jeune sportive qui a été opérée du genou début mars et qui n’a
pas pu bénéficier de soins de kiné adapté à sa rééducation. Elle est arrivée chez moi fin
mai avec des dégâts qu’elle paye encore à l’heure actuelle. »
Un enseignement pas toujours compatible avec le distanciel
Si pour beaucoup de formations, le distanciel est facilement transportable, il l’est
beaucoup moins dans d’autres qui demandent de la pratique. C’est le cas pour les études
en kinésithérapie.
Lors du passage de l’enseignement supérieur en code orange le 19 octobre, les
premières années bénéficiaient encore du « code jaune » et donc de certains cours en
présentiel. Une semaine plus tard, la Fédération Wallonie-Bruxelles renforçaient ces
mesures.
Monsieur Toelen a un avis bien fondé sur la question : « Pour tout ce qui est cours
théorique, il faut s’y plier, il n’y pas le choix. Mais au niveau pratique, c’est impossible. Il
y a tellement de manipulations, tellement de touchés…Les étudiants ont besoin
d’acquérir ces gestes techniques. Même au niveau théorique, selon moi, comme dans
toutes les disciplines, l’explication du prof en live est bien plus importante. Cela est plus
facile dans le sens où l’on intègre mieux quand on est en direct avec le prof plutôt que
sur internet. »
Le problème des stages est aussi évoqué. Pour les formations relevant du médical et du
paramédical, la ministre de l’enseignement supérieur, Valérie Glatigny, a évoqué une
charte destinée à garantir la continuité des stages de 30.000 étudiants avec un
enseignement optimal.
L’appel à l’aide des hôpitaux
Face à l’ampleur de la crise sanitaire, les institutions hospitalières sont en manque de
bras. Les étudiants en soins de santé sont invités à apporter leur aide. Les avis sont
controversés sur cette initiative. « D’abord c’est bien car c’est une expérience unique.
Mais en même temps, pour les étudiants en kiné, les stages sont maintenus, le travail et
les cours aussi. Donc dans la gestion du temps et la disponibilité, c’est compliqué. Ceux
qui ont la possibilité et le temps, pourquoi pas ? Surtout quand on pense aux étudiants
qui ont moins d’heures de cours sur année avec le système des crédits. S’ils peuvent
mettre leur temps libre à profit pour aider, non seulement cela rend service à la société
et en plus ça leur donne une expérience qu’ils ne vivront qu’une fois dans leur vie. Enfin,
je l’espère ! conclut Vicent Toelen avec une pointe d’humour. »
Une vision optimiste, pour un avenir qui, on l’espère, le sera tout autant.
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