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54-le-vocabulaire-de-largumentation

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fiche de Mme RÉALINI – professeur de lettres au lycée Descartes – 78180
le VOCABULAIRE
du texte ARGUMENTATIF :
1 
les composantes de l'argumentation
= ensemble d'idées logiquement reliées entre elles afin de démontrer, de défendre une thèse.
Comprend des arguments, des exemples, des liens logiques.
- la thèse ou le point de vue = on désigne ainsi une prise de position par rapport à un
problème, dans un texte argumentatif. C'est en fait ce que l'auteur veut prouver, son point de vue,
l'idée qu'il veut défendre, son avis sur la question, son opinion.
- l'adhésion = c'est le degré de confiance accordé à une thèse.
- la réfutation = démonstration qui combat une thèse pour en montrer les faiblesses ou la
fausseté. Fait de réfuter, de contredire. On l'appelle parfois aussi antithèse.
- la synthèse = 1 / Ensemble constitué par les éléments réunis; opération intellectuelle par
laquelle on rassemble les éléments de connaissance concernant un objet de pensée en un ensemble
cohérent (vue d'ensemble, synthèse des connaissances, bilan). 2 / Notion ou proposition qui réalise
l'accord de la thèse et de l'antithèse en les faisant passer à un niveau supérieur ; réalité nouvelle qui
embrasse la thèse et l'antithèse en un tout .
l'argument = un élément de raisonnement destiné à prouver qu'une thèse est vérifiée.
Contrairement à l'exemple, l'argument est abstrait, c'est une idée, une justification. Un argument
n'est valable que s'il est clairement formulé, en lien avec la thèse, et distinct d'un cas particulier
(l'argument doit être général)
- l'objection = argument qui sert à réfuter une thèse, à s'opposer à elle. Dans un travail écrit,
les objections se trouveront le plus souvent dans la réfutation ou l'antithèse.
- l'exemple = est destiné à illustrer un argument. Il n'est valable que s'il est précis. Suivant le
cas, il peut être puisé dans les lectures personnelles, ou dans sa propre expérience, ou encore dans
l'actualité. C'est un cas concret, un fait particulier.
- l'implicite = par opposition à ce qui est explicite, ce qui est implicite n'est pas dit ouvertement,
n'est pas formulé clairement, mais est seulement sous-entendu…
2  Les liens logiques
- la cause (ou causalité) = ce qui détermine une chose, ce qui est à son origine. Elle peut être
introduite par : "parce que, puisque, comme, à cause de, du fait de..." La cause est toujours première
chronologiquement parlant.
- la conséquence = ce qui découle d'un principe, d'un fait, ce qui résulte d'un événement. Elle
est introduite par : "donc, par conséquent, si bien que, de sorte que...". La conséquence vient
toujours en second au plan chronologique.
- l'addition = ou adjonction = fait d'ajouter quelque chose. Le mot désigne aussi une relation
logique où une idée s'ajoute aux précédentes. Elle peut être introduite par des mots comme : "et, de
plus, par ailleurs, en outre, d'autre part...".
fiche de Mme RÉALINI – professeur de lettres au lycée Descartes – 78180
- la concession = stratégie d'argumentation qui consiste à admettre, dans un premier temps, un
argument ou un fait qui ne va pas dans le sens de la thèse, pour le combattre ensuite par un second
argument qui va, lui, permettre de défendre à nouveau la thèse. Ce 1er contre-argument est appelé
concession. La concession est introduite par : "certes, bien sûr, évidemment, malgré, en dépit de…"
Elle est en général suivie d'une opposition de type "Mais, cependant, néanmoins, toutefois…" qui la
contredit.
l'opposition = c'est une seconde affirmation qui s'oppose nettement à la première →
antithèse. Ce raisonnement critique se repère aux connecteurs logiques d'opposition.
les connecteurs logiques
 suivi d'un GN
 suivi d'une proposition
continuation (  conséquence ) :  ainsi ; d'où ; par conséquent ; de façon à ; en conséquence ; au point de
donc ; de manière à ; aussi ; c'est pourquoi ;
 assez/trop ... pour que ; de sorte que ; alors ; au point que ; si bien que ; de façon que ; tant
... que ; tellement ... que ; si ... que ; si ... alors ...
cause, ( origine, raison, explication ) :  car ; en effet ; c'est à dire ; à savoir ; à cause de ; faute de ; grâce
du fait de ; en raison de ... ;
 parce que ; puisque ; vu que ; étant donné que ; comme ; d'autant plus que ...
 la cause niée :  sous prétexte que ; non que ... mais en fait ...
accumulation (addition ) :  de plus ; et ; en outre ; ensuite ; aussi ; enfin ; d'une part … d'autre part ;
de surcroît ; de plus ; encore ; également ; en fait ; quant à ; sans compter que ; non seulement
... mais encore ; outre que
 renforcement : certes ; assurément ; tout à fait ; évidemment ; réellement ; vraiment ...
opposition : mais ; par contre ; en revanche ; à l'inverse ; à l'opposé ; contrairement, inversement ...
restriction ( limitation, concession, condition, exception )  opposition partielle :
cependant ; toutefois ; sauf ; en dépit de ; hormis ; excepté ; or ; quand bien même ; néanmoins ;
pourtant ; malgré + GN ; au lieu de ; mis à part ;
 bien que + Vb ; quoique ; encore que ; sans que ; au lieu que ; tandis que ; alors que ; loin que
hypothèse :  peut-être ; probablement ; sans doute ; éventuellement ; à condition de ; avec ; en cas de ... ;
 à condition que ; si ; pourvu que ; à moins que ; à condition que ; à supposer que ; en
admettant que ; pour peu que ; soit que ; au cas où ...
comparaison :  de même ; ainsi ; également ; ou ; c'est à dire ; à la façon de ; conformément à ; comme ;
 de même que ; aussi ... que ; autant ... que ; moins ... que ; d'autant plus (moins) ... que ;
de façon que ...
alternative ( choix) : ou bien ; ou ... ou ... ; soit ... ; soit ... ; sinon ; autrement ...
but ( objectif visé ) :  pour ; afin de ; dans le but de , en vue de ...
 pour que ; afin que ; de crainte que ; de peur que ...
≠ des connecteurs temporels (de type « Soudain, ensuite, alors ... ») qui sont utilisés dans un récit pour en
souligner l'avancement, la progression ou la pause  accélération, ralentissement, ellipse, etc…
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3  Les modes de raisonnement
- raisonnement par induction = type de raisonnement qui consiste à passer du particulier au
général. Cela signifie qu'à partir d'un fait ou d'une série de faits, on aboutit à une idée générale. C'est
un raisonnement très fréquent dans les sciences expérimentales : on réalise une série d'observations,
des expériences, et à partir de celles-ci on dégage des règles, des lois.
- par déduction = opération logique qui consiste à passer d'une étape à l'étape suivante,
souvent sous la forme de passage d'une cause à une conséquence. La déduction peut aussi avoir un
sens plus particulier qui s'oppose alors au sens de «induction» : c'est le passage du général au
particulier (à partir d'une loi, de la théorie, on en déduit des conséquences sur un fait particulier)
 le syllogisme est le type même du raisonnement déductif = il part de deux
propositions, la majeure et la mineure, posées comme vraies et appelées les prémisses, pour aller
vers une conclusion logique. Ex : Tous les hommes sont mortels ; or Socrate est un homme ;
donc Socrate est mortel. (bon, c'est logique...)
Le syllogisme peut parfois être un sophisme, autrement dit, il semble logique, mais il conduit
à des absurdités. Il ne faudrait pas pour autant penser que les syllogismes sont toujours absurdes. La
plupart du temps ils sont justes, logiques et donc corrects. Voici un exemple de faux-syllogisme ou
de sophisme :
Ex : Tout ce qui est rare est cher ; or un cheval bon marché est rare ;
donc un cheval bon marché ... est cher. (toujours logique ?...!)
par analogie = mise en relation de deux objets, deux phénomènes, deux situations qui
appartiennent à des domaines différents mais font penser l'un à l'autre parce que leur déroulement,
leur aspect, présentent des similitudes. Le raisonnement par analogie est la recherche d'une
conclusion à partir de cette mise en relation. La métaphore et la comparaison sont des figures de
l'analogie.
- par l'absurde = raisonnement qui démontre une proposition en prouvant que la négation de
cette proposition aboutit à une contradiction. On dit parfois qu'on démontre la fausseté d'une thèse
en s'appuyant sur les conséquences absurdes qui s'en suivraient si on l'adoptait. Ex : pour démontrer
que x est positif, on montre que si x était négatif, alors on aboutirait à un résultat aberrant.
- par opposition juxtapose deux propositions qui se contredisent.
- par ellipse = le raisonnement elliptique laisse le lecteur dégager lui-même la thèse ou les
conclusions (non sans l'avoir auparavant "orienté", quand même…)

les différents types d'arguments :
- l'argument logique est de type rationnel ; sa vérité repose sur une cohérence interne
(ex : être libre, c'est refuser l'esclavage).
- l'argument de valeur : il se réfère à un système de valeur communément admis. Sa
validité, limitée à ce système, ne remporte pas forcément l'adhésion générale.
- l'argument d'expérience : fondés sur l'observation et l'expérience, ils sont souvent de
l'ordre du constat (ex : les gens qui ont peur des autres sont souvent agressifs).
- l'argument d'autorité : l'auteur a recours à la caution d'un homme illustre pour
légitimer ses propres affirmations. Mais ce recours varie selon les cultures, les époques, les
idéologies.
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- l'argument "ad hominem" : il est utilisé pour discréditer qn, en attaquant non pas les
idées, mais la personne même. Parce qu'il en appelle au particulier au détriment de la
vérité générale et de la réflexion personnelle, ce type d'arguent est souvent spécieux,
c'est-à-dire sans valeur véritable.
Arguments et exemples peuvent progresser selon un ordre chronologique, ou un ordre
thématique (selon le domaine considéré), ou un ordre analytique (l'exposé des faits, puis ses
causes, et enfin ses conséquences ou ses remèdes), ou selon un plan comparatif. Si le point de
vue adverse est examiné, on aura alors souvent affaire à un plan dialectique (ou plan critique :
thèse, antithèse, synthèse).
4 
les types de discours / textes / § argumentatifs :
- une assertion = une affirmation, une proposition que l'on soutient être vraie.
- un a priori = un présupposé = c'est qch qui est posé dès le départ comme principe,
un préjugé. On peut dire aussi un "postulat" de départ.
un plaidoyer, ou une plaidoirie : c'est la défense de qn ou de qch ; il/ elle est
prononcé par l'avocat de la défense, qui vise à innocenter ou à disculper * l'accusé.
Voc : * dis-culper < culpa (en latin) = la faute  coupable, culpabilité.
- une apologie : c'est UN éloge (nom masculin ! ) = texte / discours qui vise à défendre ou
à justifier une personne, une doctrine, en en faisant l'éloge, en en disant du bien.
SYN. : un dithyrambe, une louange, un panégyrique ...
ANT. : attaque, condamnation, critique, une diatribe, une philippique *
Voc : * une philippique : fait allusion aux discours violents que prononça l'orateur
grec Démosthène contre le tyran Philippe de Macédoine.
DÉRIVÉS : apologétique (adjectif) = qui fait l'éloge (un discours apologétique)
et apologiste (nom) = celui qui fait l'éloge de ...
- une réfutation = c'est le fait de contredire, d'attaquer une opinion, un argument,
pour en souligner les points faibles, ou montrer qu'il/elle est faux(fausse). Ce peut être une
partie du discours dans laquelle on répond aux objections qui ont été exprimées
précédemment, ou aux objections qu'on prévoit par avance (et qu'on "démolit" avant
même qu'elles ne soient formulées)...
- un réquisitoire ou une charge (contre) : c'est une attaque, une critique violente contre
qn ou qch. Dans un procès, le réquisitoire est fait par le Procureur et vise à prouver que
l'accusé est coupable.
une controverse (aussi appelé "dispute" aux XVII° et XVIII° siècle, pas dans le sens
actuel de "querelle", mais dans celui de débat, de discussion... vive ou très calme ! ) = c'est une
discussion argumentée et suivie sur une question, une opinion.
DÉRIVÉS : controversé (adj) = discuté, débattu, sur lequel les avis divergent...
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- une délibération = c'est le moment qui précède la décision (ou le verdict, dans un
procès) et où l'on pèse le pour et le contre avant de trancher.
DÉRIVÉS : délibératif, délibératoire (adj)
délibérer (vb) = consulter, réfléchir, hésiter, tergiverser...
délibérément = volontairement, consciemment, exprès
des circonlocutions [ ou des digressions ] = s'exprimer de façon indirecte et
ambiguë, "tourner autour du pot" [ s'éloigner du sujet ]
- un dilemme = choix à opérer entre deux propositions contraires ou contradictoires ou
insatisfaisantes... = une alternative = situation dans laquelle il n'y a que 2 solutions
possibles.
 attention ! 1 alternative, c'est déjà 2 choix possibles ; si vous dites « Il se trouvait devant
2 alternatives », c'est que le personnage a ... 4 solutions !!! (hé oui... 2 fois 2 = 4 !!!)
- un compromis = c'est un arrangement, une solution à l'amiable, un accord, dans lequel
chacune des parties fait un pas (  des concessions) vers l'autre, en général grâce à
l'arbitrage d'un tiers.
DÉRIVÉS : compromission = acte (ou parole) par lequel on transige avec sa conscience,
on se place dans une situation critique.
- un consensus = un accord général sur un point.
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