w w w. k b a - p r i n t . c o m Edition 1/2006 3 PROCEDES | PRATIQUE | PERSPECTIVES D'origine latine, le terme hybride signifie “composé de deux éléments de nature différentes”. Il désigne communément par exemple des croisements de variétés végétales ou, maintenant dans l'automobile, la combinaison de moteurs essence et électrique. En offset feuilles, on qualifie généralement de machines hybrides celles qui sont équipées aussi bien pour l'impression avec des encres hybrides suivie d'un vernissage UV que pour imprimer avec des encres offset conventionnelles et du vernis en dispersion. L'alternance entre ces deux modes est désormais possible sans problèmes, et ce, sans changer de rouleaux caoutchouc, de blanchets et de modules de séchage. Les encres hybrides réunissent en elles deux types chimiques de séchage: comme les encres grasses conventionnelles, elles sèchent par oxydo-polymérisation et s'infiltrent pour partie dans le support et, comme les encres UV, elles durcissent sous l'action des émetteurs de rayonnement UV. Les machines hybrides, qui autorisent l'alternance des modes, sont donc équipées de modules de séchage par IR, air chaud et UV. Le vernissage hybride est un procédé très économique, aux multiples facettes et de haute qualité d'ennoblissement en ligne qui offre en même temps la possibilité d'aborder la technologie UV. Le vernissage d'encres hybrides avec du vernis UV permet d'atteindre des bril- lances au moins aussi élevées que celles du tout UV. Un vernissage UV pleine feuille combiné à un vernis mat ou grainé, appliqué avec la précision de repérage de l'offset, permet de réaliser d'intéressants effets de contraste mat/brillant. Le créatif peut pratiquement laisser libre cours à sa fantaisie et l'exploitant trouver ainsi des débouchés inédits. Désormais utilisable dans la plupart des secteurs, l'hybride offre de bonnes chances de conquérir de nouveaux clients. Pour résumer, le procédé hybride permet de réaliser en ligne de remarquables effets d'une grande variété, sans devoir s'accommoder des inconvénients du double vernissage ou de l'impression tout UV. Ce sont ces potentiels de rationalisation, les avantages en termes de qualité et les domaines d'application qui s'ouvrent ainsi concrètement à l'imprimeur que ce numéro de “KBA Process” se propose d'exposer objectivement. Il explique le stade actuel de la technique hybride dont la mise en œuvre sans problèmes dépend essentiellement du choix des consommables appropriés, c'est-àdire testés et adaptés les uns aux autres. Dès le début, KBA a joué un rôle déterminant dans le développement du vernissage hybride; une grande partie du savoir-faire et de l'expérience accumulés par Koenig & Bauer AG, ses partenaires et ses clients a fourni la matière de cette brochure. KBA Editorial 2 Principes fondamentaux des encres et des vernis Types de séchage 3 Systèmes de séchage KBA 6 Philosophies 10 Interactions 11 Méthodes d'essai 14 Technologie UV Emetteurs UV Impératifs de résistance Blanchets et produits de lavage Papiers Encres hybrides Vernis UV 15 18 22 24 26 28 Procédés de vernissage brillant Brillance 30 Vernissage hors ligne 31 Vernissage en ligne 32 Etat de la technique Rétrospective Test fogra Rentabilité Encres hybrides sans mouillage 36 39 44 47 Environnement Contrôle des émissions Mouillage sans alcool 49 51 Mise en pratique Avantages et conseils 53 Applications Exemples pratiques 58 Ressources et partenaires 29 Product No.: id P ybr r For H ed credit Ac Des imprimés somptueux par procédé hybride Dans ce numéro ing int . Mise en œuvre des encres hybrides, vernis gras et vernis UV en impression offset feuilles Editorial Chers clients et amis de notre société, Après la publication du KBA Process 2 consacré à “L'offset sans mouillage et sans vis” qui a suscité un écho très positif auprès des professionnels, aujourd'hui presque épuisé, le nouveau numéro de KBA Process 3 dédié au “Vernissage hybride” traite de nouveau d'un procédé dont le développement doit beaucoup au rôle d'initiateur et de moteur assumé par KBA, qui fait de plus en plus d'adeptes sur le marché et ouvre de nouvelles possibilités technologiques en offset feuilles. Le procédé hybride repose sur la combinaison de consommables modernes (encres hybrides et vernis appropriés) avec des machines d'un haut niveau technique associées à un savoir-faire graphique particulier en matière d'impression. KBA a initié l'application de ce procédé en Europe il y six ans environ; avec des partenaires motivés de l'industrie des encres et des vernis, elle n'a cessé de le perfectionner, de communiquer sur ses avantages technologiques et économiques sur des salons, des manifestations et dans les médias spécialisées, pendant plusieurs années face à bien des résistances, avant de le commercialiser enfin avec un grand succès. Depuis son véritable lancement commercial à la drupa 2000 jusqu'à ce jour, plus de 250 KBA Rapida hybrides, du format 4 poses au très grand format, ont été vendues. La plupart des Rapida hybrides à cinq groupes ou plus, tour de vernissage pour vernis en dispersion et UV, et sortie rallongée pour le séchage IR/air chaud et UV sont depuis longtemps déjà en production. Grâce aux variantes de vernissage extrêmement diverses, décrites en détail dans cette publication, nombre d'utilisateurs d'hybride ont conquis de nouveaux clients, convaincu des agences de l'extension des espaces de créativité qu'ouvrait la technologie hybride à des conditions financièrement accessibles, exploité eux-mêmes le cas échéant avec succès ces espaces en créant des échantillons remarquables pour démarcher des clients. Il y a bien longtemps aujourd'hui que les Rapida ne sont plus les seules machines à produire en hybride. D'autres marques ont depuis sauté aussi dans le train de l'hybride, qui progresse à allure toujours plus vive; elles en font maintenant tout naturellement la promotion comme si rien d'autre n'avait jamais existé. Il est vrai que les pionniers ne restent pas éternellement seuls quand leur courage est couronné de succès. Et c'est là une bonne chose car, sans concurrence, l'offset feuilles et le vernissage en ligne n'auraient pas connu les progrès fulgurants qui furent les leurs au cours des 30 dernières années. Les industries graphiques ont besoin 2 Process 3 | 2006 Albrecht Bolza-Schünemann, président du directoire de Koenig & Bauer AG de nouvelles idées; il ne suffit pas de se cramponner à d'anciennes recettes, certes éprouvées mais, et c'est là que le bât blesse, uniquement pour des fabrications standard connues depuis longtemps. Tant côté fournisseurs qu'utilisateurs, elles ont besoin de visionnaires, capables de faire face sans fléchir devant le premier obstacle. L'imprimerie ne pourra en effet réussir à long terme dans le concert des médias que si elle fait autre chose que de déposer de l'encre sur du papier, du carton ou du plastique. L'imprimé peut et doit éveiller des émotions; l'offset feuilles peut et doit par sa qualité optique se démarquer des procédés ressemblant à la copie. La technologie hybride fournit dans ce but d'intéressantes contributions que vous pourrez consulter à bon escient aux pages ci-après. Peut-être rejoindrez-vous aussi bientôt la communauté des adeptes de l'hybride, et les quelques centaines d'utilisateurs et de prospects qui viennent en parler chaque année à la rencontre organisée par KBA. Nous serez toujours les bienvenus. Principes fondamentaux du séchage| Types de séchage Composition et séchage des encres et vernis en offset feuilles Les encres et vernis employés en offset feuilles, et donc en impression hybride, forment un film sec et dur selon diverses lois physiques et chimiques. Leur choix ne dépend pas seulement de la capacité d'absorption du support mais, pour une part tout aussi importante, des impératifs en termes de vitesse de roulage et de complétude du séchage en profondeur, d'effets optiques, de conditions de mise en œuvre et de compatibilité alimentaire et écologique. La machine à imprimer doit donc impérativement être équipée de matériels de séchage efficients, correspondant aux encres et aux vernis formulés en fonction des buts recherchés. Les formulations sont adaptées aux types du séchage Le succès du séchage dépend directement ou indirectement de nombreux composants de l'encre. En offset feuilles, on utilise des encres et des vernis de diverses viscosités. Même à des vitesses de roulage d'environ 18 000 feuilles à l'heure, on peut imprimer sans problèmes avec des encres pâteuses et des vernis gras de viscosité relativement élevée. La gamme de ces consommables comprend aussi des vernis UV faiblement visqueux et des vernis aqueux en dispersion. Sur les machines hybrides, les vernis en dispersion n'interviennent que lors du passage au mode conventionnel. Les vernis UV et en dispersion sont appliqués de préférence au moyen d'un rouleau tramé et d'une chambre à racle, équipement standard des machines KBA Rapida hybrides ou à double vernissage. La mise en œuvre des vernis gras est similaire à celle des encres, c'est-à-dire par l'encrier, au moyen d'une plaque offset humide, et donc avec la qualité de repérage de l'offset. Dans chaque cas, la formulation des différents encres et vernis est mise en adéquation avec le principe technique propre à favoriser ou initier au mieux le séchage de l'extérieur. Le tableau “Types de séchage” fournit une vue d'ensem- ble des principes physiques et chimiques de séchage. Les encres employées en offset feuilles sont constituées de trois composants principaux: le liant, les colorants et les additifs qui influent aussi les uns sur les autres de sorte qu'il est toujours possible que l'une des substances inhibe l'action des autres. Il n'est donc pas si facile pour les fabricants d'obtenir certaines propriétés et de satisfaire immédiatement les demandes d'amélioration des utilisateurs en matière de séchage, d'adaptation au recto/verso, de voltige, de maculage en pile et de neutralité organoleptique. Le liant représente la part essentielle de la masse totale d'une encre offset feuilles. Il se compose de résines dures, d'huiles minérales et/ou végétales ainsi que d'un siccatif. Le liant sert à véhiculer les autres composants et à former le film sur le support imprimé. En allemand, on le désigne aussi par un mot synonyme de vernis, ce qui montre son étroite parenté chimique avec le vernis gras incolore. La tendance au jaunissement du vernis gras ne joue plus aujourd'hui qu'un rôle secondaire depuis qu'on utilise d'autres types de vernis pour la surimpression. Dans le cadre du vernissage hybride, le vernis gras retrouve un nouvel intérêt en tant que vernis de réserve mat Le liant constitue le principal composant des encres offset ou à effet grainé pour les contrastes avec les zones brillantes dans la mesure il autorise le vernissage pleine feuille avec un vernis UV brillant qui ne peut pas adhérer sur les zones recouvertes de vernis gras. Les huiles dissolvent les résines et dispersent les pigments Les huiles minérales et végétales ont surtout pour objet de maintenir sous forme dissoute des résines précédemment dures ou gluantes pour que l'encre arrive à une consistance permettant son écoulement. Les huiles participant directement au séchage par oxydation sont d'origine végétale. Quand elles remplacent aussi les fonctions des huiles minérales, l'encre peut alors être qualifiée d'”écologique”. Les huiles assurent aussi la répartition homogène des colorants, ou plus exactement la dispersion et l'enrobage des pigments. Les résines forment les films Qu'elles soient naturelles ou synthétiques, toutes les résines ont en commun de jouer le rôle de “filmogène” au cours du processus de séchage. Leur choix dépend du type de séchage de la gamme d'encres. Les encres séchant par infiltration sélective et oxydo-polymérisation ou uniquement par oxydation contiennent surtout des résines alkydes et de la colophane, mais elles nécessitent la présence d'huiles comme solvants et véhicules. Les encres et vernis séchant sous rayonnement n'ont besoin d'aucune huile ni autres substances volatiles. D'un emploi plus rare, les encres et vernis UV ainsi que les encres F.E (séchant sous faisceau d'électrons EBC, “EB-curing”) qui durcissent par réaction radicalaire, reposent surtout sur des résines acryliques (AC). Les encres UV à séchage cationique présentent, elles, une forte proportion de résines époxydes (EP) et spéciales. Dans le liant des encres et vernis séchant sous rayonnement, les molécules de résine prennent elles-mêmes en charge la répartition du travail entre les résines et les huiles dans la mesure où elles Process 3 | 2006 3 Principes fondamentaux du séchage| Types de séchage Monomères et oligomères C'est bien en raison de leur brièveté que la littérature spécialisée continue d'employer couramment ces longues désignations.Il serait en effet plus correct d'utiliser celles qui figurent dans le protocole UV commun, connu sous le nom de “Protocole UV, version 9/2001”et conclu par les institutions européennes BG Druck & Papierverarbeitung (Allemagne),CNAMTS (France),HSE (Grande-Bretagne) et ISPESL (Italie) sur l'amélioration des conditions de mise en oeuvre de la technologie UV dans les industries graphiques de ces pays. Les monomètres présents dans les encres UV y sont qualifiés d'”acrylates sténomériques de faible poids moléculaire” et les oligomères d'”acrylates eurymériques de fort poids moléculaire”. Ils font aussi partie des composants des encres hybrides. Lors de l'oxydo-polymérisation des molécules de résine, en réagissant avec le siccatif (oxydant), l'oxygène de l'air libère des ions oxyde réactifs qui réticulent la résine par des ponts oxygène. Des catalyseurs favorisent l'absorption d'oxygène dans le liant et le rayonnement IR accélère l'oxydation. présentent des formes à structures simples et multiples (qualifiées pour simplifier de monomères et d'oligomères). Dans les systèmes UV et F.E., ce sont les monomères qui, parce qu'ils sont complètement libres et non réticulés, influent sur la viscosité en jouant le rôle de “diluant” en lieu et place des huiles. Leur proportion est particulièrement élevée dans les vernis UV pour obtenir un étalement optimal. Déjà pré-réticulés en chaînes courtes (“pré-polymères”), les Dans les processus de durcissement, le rayonnement UV décompose les molécules du photo-initiateur (PI), selon son type, soit en radicaux (PI–) soit en cations complexes (PI+). Les produits de décomposition réticulent entre eux les monomères (MM) et les oligomères (OM) pour former un polymère. oligomères assurent la brillance, la dureté, la résistance au frottement et la résistance chimique du futur polymère. Les monomères et les oligomères restent séparés dans le vernis liquide jusqu'à ce que leurs groupes de molécules réactifs s'agrègent à des radicaux ou des cations qui constituent les liens permettant la réticulation tridimensionnelle (polymérisation). Les encres hybrides renferment des résines que l'on trouve aussi bien dans des encres séchant par infiltration et oxydo-polymérisation que dans des encres UV à durcissement radicalaire. On peut donc parfaitement affirmer qu'elles conjuguent le meilleur des deux systèmes de séchage. Les huiles empêchent par exemple la voltige, inconvénient des encres UV. Les encres hybrides peuvent être directement recouvertes aussi bien de vernis UV que de vernis gras spécial. Et, contrairement à l'impression purement UV qui implique un équipement spé- cial de la machine ne convenant exclusivement qu'aux encres UV et à leurs produits de nettoyage agressifs, les encres hybrides autorisent elles l'emploi de rouleaux en caoutchouc standard et de blanchets universels offrant une bonne résistance physico-chimique aussi bien en mode “hybride” que “conventionnel”. Les encres et vernis UV ainsi que les encres hybrides nécessitent une aspiration de l'ozone dans la zone du sécheur de sortie pendant le roulage et les encres F.E. un blindage contre les rayons X. Les siccatifs favorisent la polymérisation C'est derrière le terme de siccatif que se cache la substance responsable du séchage chimique: ou bien par oxydation progressive ou bien par durcissement immédiatement perceptible sous l'effet d'un rayonnement. Dans les deux cas, il s'agit de processus de polymérisation. Dans les encres qui sèchent entièrement ou partiellement par oxydation, le siccatif est un oxydant dont la teneur doit pouvoir aussi être augmentée par le conducteur. Comme l'oxygène de l'air participe à l'oxydation, c'est en surface que la couche d'encre commence à sécher, puis le séchage se poursuit peu à peu en Types de séchage des encres et vernis; applications Types de séchage Amorce ou aide externes au séchage Applications Emetteur IR, sécheur à air chaud (sous certaines conditions) Encres conventionnelles et hybrides (toujours combiné à une oxydation) sur supports absorbants Encres conventionnelles et coldset sans mouillage séchant uniquement par infiltration Encres heatset; encres offset sans mouillage pour impression sur plastique Principes physiques: Infiltration du liant Vaporisation d'huiles minérales volatiles à haute température Sécheur-tunnel à air chaud, émetteur IR dans le liant Evaporation du véhicule volatile Sécheur à air chaud (modulaire, à tunnel, à jets d'air); thermo- Encres solvantées (hélio, sérigraphie, tampographie, flexo), vernis (hors ligne) et encres à teinture (jet d'encre); fixage toners liquides (hp indigo/Toyo ElectroInk) Vaporisation du véhicule liquide à haut point d'ébullition Sécheur à air chaud, sécheur IR sous certaines conditions Vernis aqueux (en dispersion), encres flexo, hélio et à teinture (jet d'encre thermique) Précipitation du liant et infiltration du solvant par absorption Humidité dans le support, apport de vapeur d'eau de l'humidité Re-solidification des résines fondues ou vaporisées Température ambiante; thermofixage Impression sur ondulé en fixation à l'humidité ou à la vapeur Cartouches d'encre à changement de phase pour jet d'encre, films d'encrage pour impression par sublimation thermique, toners secs et liquides Principes chimiques: Oxydo-polymérisation du liant Oxygène de l'air, poudre (pour une meilleure aération de la Encres offset conventionnelles, hybrides et sans mouillage et pour sérigraphie sur supports absorbants ainsi que pile), accélération par sécheur IR et air chaud, éventuellement vernis gras sur supports et couches d'encres (toujours combiné à l'infiltration); ajout de siccatif (dans l'alimentation en encre) encres séchant purement par oxydation pour impression sur plastique Polymérisation du liant acrylique induite par UV (décomposi- Emetteur UV permanent, lampe excimère (seulement en tion des photo-initiateurs en radicaux) flexo), éventuellement inertisation à l'azote Encres et vernis UV à durcissement radicalaire en offset feuilles, heatset et continu en offset bobine Sérigraphie, flexo et hélio et vernissage hors ligne; encres hybrides en offset feuilles Encres offset UV sans mouillage pour films plastique, cartes, CD et continu (étiquettes, emballages) Polymérisation stimulée par UV du liant époxyde (cations libé- Emetteur UV à impulsions, éventuellement émetteur IR Encres et vernis UV à durcissement cationique en offset feuilles, continu flexo et offset; encres Dual-Cure en offset feuilles rés par les photo-initiateurs) Polymérisation induite par faisceau d'électrons du liant acryli- Emetteur d'électrons avec inertisation à l'azote Encres et vernis durcissant sous F.E. en offset feuilles, continu offset et flexo, que (décomposition de radicaux) Polymérisation, polyaddition ou polycondensation de deux Eventuellement ajout de solvant selon le mécanisme de réac- Encres deux composants et plastiques pour la sérigraphie composants du liant tion 4 Process 3 | 2006 Principes fondamentaux du séchage| Types de séchage profondeur; la première peau formée à la surface du film ne permet donc pas de juger du niveau effectif du séchage. La pratique a montré qu'on pouvait accélérer la polymérisation, relativement lente, par un apport de chaleur. Ce n'est donc pas seulement en raison du vernissage en ligne que beaucoup de machines multicouleurs sont dotées de sécheurs à infrarouge et à air chaud. Sur les machines hybrides, le séchage et le durcissement se déroulent en plusieurs étapes. Des sécheurs UV intermédiaires sont interposés en un ou plusieurs endroits entre les groupes pour sécher en surface la (les) couche(s) d'encre sous-jacente(s) sans empêcher l'infiltration des composants gras. Au cours du séchage de sortie, un apport de chaleur accélère l'oxydation avant l'exposition au rayonnement UV. Les modules de séchage final, positionnés au gré du conducteur, sont généralement montés dans une sortie rallongée double et dans la montée vers la réception. En donnant au vernis UV un parcours maximum, on lui laisse aussi suffisamment de temps pour s'étaler et former une surface aussi lisse et brillante que possible. Dans le cadre de la technologie hybride, KBA a mis au point le sécheur Carbon-Twin-IR, susceptible d'équiper aussi des machines conventionnelles (voir article ciaprès). Photoréticulation avec ou sans photo-initiateurs Les encres et vernis séchant sous UV ainsi que, pour une moindre part, les encres hybrides contiennent comme siccatifs des photoinitiateurs qui se décomposent en molécules résiduelles très réactives sous l'action du rayonnement UV. Les photo-initiateurs organiques, choisis en fonction du type de résine, libèrent soit des radicaux à charge négative soit des ions positifs à plusieurs atomes (cations complexes). Ces produits de décomposition entrent en réaction avec les groupes de molécules libres des résines et amorcent ainsi leur polymérisation. A leur livraison, les encres et les vernis contiennent déjà des photo-initiateurs: les boîtes ou autres conte- nants doivent donc être entreposés à l'abri de la lumière. Les photo-initiateurs passent pour être des substances relativement agressives. Contrairement aux encres UV, leur présence en quantités minimes dans les encres hybrides et les produits de lavage pour encres hybrides n'oblige pas à choisir des matériaux plus résistants dans les groupes imprimants de la machine. Reste l'odeur typique des photo-initiateurs, plus forte après le séchage pour des encres et vernis UV radicalaires, à peine perceptible pour les encres hybrides et plus du tout pour les encres UV cationiques. Les encres hybrides et les vernis UV employés en offset feuilles ne contiennent actuellement que des substances radicalaires. A partir d'une certaine puissance de rayonnement, le temps d'action du sécheur UV de sortie est assez long pour durcir suffisamment en quelques secondes les encres et les vernis. Les vernis UV radicalaires permettent en outre de déposer des couches plus épaisses que les cationiques: c'est là un argument important pour le développement de la brillance. Les formulations cationiques auraient certes l'avantage de continuer à durcir même après l'action du rayonnement et donc de sécher à cœur dans tous les cas. Ce ne serait toutefois possible rapidement que pour de faibles épaisseurs de couches sinon le durcissement pourrait durer plusieurs heures. De plus, avec les vitesses de roulage élevées, compte tenu de la durée de rayonnement nettement supérieure nécessaire, il faudrait plus d'un sécheur UV en sortie, ce qui impliquerait une réduction du temps d'étalement du vernis. Il faut saluer les recherches dans le secteur des encres bi-polymérisantes (dual-cure) qui s'adressent en principe à des applications conventionnelles, et n'ont donc pas nécessairement besoin d'être vernies comme les encres hybrides puisque, sous l'effet d'un bref flash UV, elles forment une surface dure et sèchent par ailleurs par infiltration sélective/oxydo-polymérisation. En cas de succès de leur développement, elles pourraient constituer un troisième mode d'exploitation des machines hybrides et offrir sur les machines conventionnelles une alternative au vernissage de surimpression visant à permettre de passer plus rapidement au façonnage. Les encres F.E. ne nécessitent aucun siccatif: le rayonnement est tellement “dur” que la polymérisation commence sans radicaux. Compte tenu des propriétés germicides du rayonnement ionisant, ce procédé est surtout employé pour les emballages à haut niveau de stérilité. L'avantage du durcissement immédiat des couches des deux côtés du support, même avec rayonnement d'un seul côté, ne compense pas les coûts élevés des investissements. Les colorants n'influent pas seulement sur l'aspect Les colorants employés dans les encres offset feuilles sont exclusivement des pigments, c'est-à-dire des cristaux organiques ou anorganiques et leurs condensations (agglomérations), uniformément répartis sous forme non dissoute dans le liant. Plus la taille des particules de pigment est élevée et plus leur concentration dans le liant est forte, plus l'encre sèche ou durcit vite. En plus des pigments colorants, il existe aussi des pigments spéciaux à effets (métallique, nacré) susceptibles d'être ajoutés aussi bien dans des encres que dans des vernis en dispersion. Les encres hybrides sont proposées avec des pigments qui, en termes de concentration, d'agglomération et de paramètres chimiques, correspondent pour l’essentiel aux propriétés des encres standard. Par principe, les encres hybrides sont plus proches des encres classiques que les encres UV. Elles présentent donc le même comportement à l'engraissement du point que les encres standard. Contrairement aux encres UV, il n'est pas nécessaire de modifier les courbes caractéristiques, ce qui facilite bien entendu l'introduction de la technologie hybride dans une entreprise et aussi l'alternance entre les modes “conventionnel” et “hybride”. Comme pour les encres UV, la couleur du pigment des encres hybrides influe sur le résultat du durcissement UV: plus sa longueur d'onde est longue, c'est-à-dire éloignée de la gamme UV (surtout pour le jaune primaire et les tons directs rouge), plus l'effet du rayonnement UV est faible. Les particules de pigments jaune et rouge absorbent en effet fortement les parts d'ultraviolet du rayonnement: elles ré-émettent donc moins de rayonnement UV et font pour ainsi dire de l'ombre aux particules voisines. Contrairement aux encres UV, les encres hybrides peuvent elles compenser ce phénomène par accélération de l'oxydation avant le séchage UV en sortie. Ce qu'il faut savoir sur les encres hybrides Types de séchage: tant par infiltration sélective/oxydo-polymérisation que par durcissement UV radicalaire, successivement ou simultanément; d'éventuels déficits de durcissement UV (avec pigments jaune et rouge) sont compensés par l'oxydation Technique de séchage: en plusieurs étapes: un à deux sécheurs UV intermédiaires pour sécher l'encre hybride en surface, émetteur IR et sécheur à air chaud dans la sortie rallongée pour accélérer l'oxydation dans l'encre hybride et, le cas échéant, dans le vernis gras, sécheur UV en sortie pour l'encre hybride et le vernis UV Formulations: Il existe des encres pour offset humide et offset sans mouillage Pigmentation: comme les encres standard;existent en couleurs primaires et spéciales Engraissement du point: comme les encres standard (intéressant en cas d'alternance); pas de courbe caractéristique spéciale nécessaire (contrairement aux encres UV) Imprimabilité: manipulation optimale, absence de voltige Compatibilité: sans danger ni problème à condition d'employer des encres hybrides homologuées KBA/FOGRA avec des vernis gras,UV et des produits de nettoyage adaptés au mode hybride ainsi que des rouleaux caoutchouc et des blanchets standard pour alterner modes conventionnel et hybride Possibilité de vernir: directement, c'est-à-dire sans attendre le séchage du primaire,avec du vernis UV;possibilité de combiner avec un vernis gras ou UV pour obtenir des contrastes brillant/mat. Aspect financier: plus chères que les encres standard et UV, mais d'un emploi plus varié et plus économique Process 3 | 2006 5 Principes fondamentaux du séchage| Systèmes de séchage KBA Sécheurs novateurs, d'une très grande efficacité UV IR+TA Comment KBA garantit une grande souplesse et une forte rentabilité grâce au sécheur universel VariDry Des systèmes de séchage personnalisés pour des exigences particulières de vernissage KBA est réputée pour la personnalisation de ses machines. Les machines feuilles n'y font pas exception. Grâce à leur modularité, les Rapida peuvent recevoir la configuration qui satisfait de façon optimale aux impératifs techniques du client. Les “généralistes” tout comme les spécialistes trouvent donc chez KBA la machine de leurs rêves. Et même pour les spécialistes, KBA veille bien entendu à ce que la machine rêvée réponde non seulement aux exigences spécifiques mais constitue toujours aussi un outil de production très polyvalent. Chacun sait en effet qu'aucune commande n'est exactement identique à une autre. C'est précisément au niveau du séchage que l'on peut juger si la machine peut offrir une combinaison idéale de procédés ou si l'imprimeur doit s'accommoder de compromis au détriment de la qualité et de la rentabilité. On ne s'étonnera donc pas que, pour les machines hybrides aussi, KBA dispose d'un système de séchage optimal qui, de surcroît, fait référence pour le vernissage hybride. Un ensemble de séchage est optimal quand la machine peut être adaptée exactement et avec Vue d'ensemble du sécheur VariDry sur une machine hybride KBA Rapida 105 à séchage UV en sortie et section de chauffage composée d'émetteurs infrarouge (IR) et de lames d'air chaud (TA) souplesse aux différentes combinaisons d'encres et de vernis. Ainsi, les encres hybrides sont vernies avec du vernis UV ou avec du vernis gras et du vernis UV, tandis qu'en mode conventionnel, des encres standard peuvent être vernies en surimpression avec du vernis en dispersion. Selon la combinaison de vernis et le type de dépôt, les parts respectives de vernissage en réserves et en aplat mais aussi la charge maximale d'encre peuvent varier considérablement. Une Rapida hybride permet donc de disposer de façon optimale des sécheurs entre groupes, dans la sortie rallongée et dans la montée vers la réception (voir aussi encadré “La machine hybride standard”). Le conducteur peut permuter à son gré les émetteurs IR et UV et les lames d'air chaud ou les compléter sur les Suite page 7 Suite de la page 5 Des additifs permettent d'affiner l'adéquation Huiles, résines, siccatifs, pigments: les multiples possibilités de combinaisons ne conduisent bien entendu qu'à une mise en adéquation grossière des caractéristiques d'imprimabilité, d'adhérence et d'aspect. Pour adapter plus finement les encres et les vernis à des conditions d'impression, des scénarios de séchage et des supports donnés, on dispose encore de charges et d'additifs. Ces produits chimiques empêchent par exemple la formation d'une peau sur l'encre dans l'encrier (“encre semi-fraîche”) ou sur les rouleaux de l'encrage (“encre fraîche”), mais ils peuvent aussi accélérer certains modes de séchage (catalyseurs, siccatifs supplémentaires). Les dispersants aident les huiles à enrober les particules du pigment et évitent la formation de grumeaux. Les diluants 6 Process 3 | 2006 meilleure brillance, des cires augmentent le glissant et la qualité du brillant. Nombre de ces charges, à l'exception des cires, incompatibles avec le vernis UV, figurent bien entendu aussi dans les encres hybrides. impératifs de la pratique en matière de formulation et de technologie de séchage. On comprend donc plus facilement combien il est difficile d'optimiser les encres en général, et les encres hybrides en particulier, en fonction des caractéristiques de l'application. La mention “hybride” sur l'étiquette d'une boîte d'encre ou de produit de nettoyage ne constitue donc aucunement une garantie pour une impression et un vernissage sans problèmes. Il est au contraire absolument impératif de n'employer que des encres, vernis et produits de lavage dont l'adaptation les uns aux autres a été testée, qui sont recommandés par KBA et/ou homologués KBA/fogra. Le vernissage hybride sans soucis n'existe qu'accompagné d'un conseil compétent! Des impératifs complexes Dieter Kleeberg Dans les encres UV et hybrides, les pigments jaune et rouge provoquent un plus mauvais durcissement sous rayonnement que les pigments bleu, vert et noir. Les encres hybrides compensent ce déficit par un séchage par oxydation (photos et schémas: Kleeberg) déterminent la viscosité. Des substances influant sur le pH, la tendance à l'émulsion et la tensioactivité (dont les huiles silicone et, pour l'offset sans mouillage, leurs substituts) optimisent les interactions avec le liquide de mouillage, la surface de la plaque et la couche du papier. Des agents favorisent l'étalement rapide des couches d'encres et de vernis pour une Les considérations ci-dessus montrent le niveau de complexité des Principes fondamentaux du séchage| Systèmes de séchage KBA La machine hybride standard de KBA et ses options 1 3 1 1 1 1 6 P 5 4 2 2 4 1 – cinq groupes pour encres conventionnelles et hybrides: utilisation d'un garnissage en caoutchouc standard pour les rouleaux uniquement sous réserve d'employer des consommables recommandés par KBA. Après les quatre encres primaires, il est possible d'employer un ton direct ou un vernis gras dans le dernier groupe pour des contrastes mat/brillant. De nombreux utilisateurs choisissent d'investir dans un sixième groupe pour gagner encore en flexibilité. 2 – un sécheur UV intermédiaire: un émetteur UV doit impérativement être placé entre le dernier groupe imprimant et la tour de vernissage.En présence de plus de cinq groupes,d'une forte charge d'encre et de motifs très couvrants,de vitesses de roulage très élevées ainsi qu'en cas de blanc couvrant et/ou d'encres métallisées, il est recommandé d'interposer un autre sécheur intermédiaire enfichable en partie avant. Un sécheur intermédiaire devrait comporter un émetteur d'une puissance de 160 à 200 W/cm, réglable si possible en continu. 3 – une tour de vernissage à deux circuits: ce qui permet de commuter facilement entre les deux types de vernis en cas de changement de travail. Un système optionnel d'alimentation automatique en vernis permet d'alterner encore plus rapidement et commodément entre un vernis à l'eau et un vernis UV.Un système de nettoyage intégré avec programmes de lavage de durée modulable rince automatiquement en quelques minutes tous les éléments en contact avec le vernis, pratiquement sans nécessité de terminer à la main.Dans ces conditions, le passage du vernis UV au vernis acrylique, ou inversement, ne prend qu'une dizaine de minutes voire une à deux minutes entre des vernis de même type (d'un vernis UV à un autre, d'un vernis en dispersion à un autre). 4 – sortie rallongée: cette rallonge du parcours qui permet l'étalement du vernis est équipée d'un sécheur combiné IR/air chaud utilisé en cas d'impression avec des encres standard et du vernis en dispersion. 5 – sécheur UV de sortie: doté de trois émetteurs de 160 à 200 W/cm chacun, il devrait, comme le sécheur intermédiaire, être autant que possible réglable en continu pour que l'on puisse adapter sa puissance de façon optimale au support.Pour éviter le collage en pile par effet ventouse, la rampe de poudrage (P) a été repoussée le plus loin possible du sécheur UV de sortie en direction du ralentisseur. L'ensemble des éléments 4 et 5 forment (dans un premier temps sur Rapida 105) le sécheur VariDry. 6 – ACS: le système Air Clean System représente une option très vivement recommandée.Il complète l'obligatoire aspiration d'ozone dans la zone des émetteurs en aspirant les restes d'ozone et les particules de poudre en suspension au-dessus de la pile de réception. emplacements pré-équipés pour recevoir les modules. La technologie de pointe privilégiée depuis toujours Il n'existe pas de sécheur offrant une technologie optimale de séchage sous forme de “solution toute faite”. Depuis toujours, KBA s'efforce, en étroite coopération avec les fabricants de sécheurs AdPhos-Eltosch, Grafix et IST Metz, de proposer à ses clients une technologie de pointe, fiable et flexible. Les interfaces et les emplacements d'enfichage des modules ont été optimisés et le passage des feuilles adapté aux dimensions et aux puissances des modules de séchage. La signature en 2003 d'un contrat de licence avec Air Motion Systems Inc., de Golden (Colorado), a fourni à KBA l'occasion d'adapter ellemême les ensembles de séchage à la technologie de la machine et de les commercialiser avec son matériel. Depuis Graphexpo 2003 de Chicago, KBA détient les droits exclusifs pour la fabrication, le perfectionnement, la distribution et la maintenance des sécheurs modulaires UV, IR et air chaud de cette entreprise américaine dans le cadre de leur mise en œuvre sur machines Rapida 105 à 205. KBA commercialise ce concept de sécheur universel sous le nom VariDry. Elle continue aussi de proposer en option les sécheurs des autres fabricants. séchage sur le site de Radebeul, KBA peut conjuguer encore plus étroitement son savoir-faire dans la construction de machines offset feuilles, en particulier pour le passage des feuilles dans la zone de séchage et pour le choix des matériaux et des revêtements, avec la technologie des sécheurs. Cette synergie se traduit entre autres par la grande flexibilité d'emploi des sécheurs VariDry: l'utilisateur peut permuter presque sans restrictions leur ordre et leurs positions, choisir les différents modules en fonction du type de séchage (UV, IR, air chaud), le nombre et la puissance des éléments étant modulables pour être adaptés au mieux au support, au motif, au type d'encre, de vernis et à la vitesse de roulage. Dans un premier temps, les VariDry sont livrés avec toutes les Rapida 105, et donc aussi avec toutes les machines hybrides de moyen format; ils équiperont ultérieurement les autres formats. Grâce au VariDry, sans séchage final UV, la sortie rallongée de la nouvelle Rapida 105 offre un espace de 18 emplacements (7 pour IR et 11 pour lames d'air chaud) où les modules peuvent être enfichés dans l'ordre souhaité par le conducteur. Ce qui est également nouveau, ce sont les registres de chauffage pour air chaud, disposés dans la réception, de chaque côté. L'aspiration de l'air chaud est réglable en continu à partir du pupitre. En cas de séchage final UV, c'est-àdire aussi sur machines hybrides, les trois derniers emplacements sont occupés par des émetteurs UV d'une puissance de 160 à 200 W/cm chacun. Les positions de ces VariDry, aussi pour machines hybrides Avec la fabrication et le perfectionnement des sécheurs VariDr y jusqu'aux divers modules de Le sécheur VariDry permet d'abriter sept émetteurs Carbon-Twin-IR Process 3 | 2006 7 Principes fondamentaux du séchage| Systèmes de séchage KBA Plages de longueurs d'ondes en séchage IR Le rayonnement infrarouge est absorbé par la couche de vernis en dispersion déposée qui est ainsi fortement échauffée, ce qui amène la part d'eau qu'elle contient à s'évaporer. L’évaporation de l'eau n'est pourtant presque complète que si une certaine quantité d'énergie est irradiée à la longueur d'onde actinique* du vernis, soit environ 3000 nanomètres. Conformément à la loi du déplacement de Wien**,l'apport d'énergie doit être d'autant plus élevé que la longueur d'onde de l'intensité maximale d'un émetteur est basse; autrement dit, plus cette longueur est éloignée de la valeur idéale de 3000 nm dans le spectre électromagnétique. C'est pourquoi un émetteur IR à ondes courtes convient moins bien qu'un autre à ondes moyennes. Ni des émetteurs IR halogènes à longueurs d'ondes ultracourtes ni des émetteurs IR refroidis par eau ne sont envisageables car leur intensité maximale se situe dans la plage du proche infrarouge (à 800 nm environ, la lumière rouge visible se transforme en rayonnement thermique invisible): leur consommation d'énergie est trop onéreuse. Les émetteurs IR à ondes courtes (SIR) développent leur maximum d'intensité à 1100 nm environ. Ils supposent donc une dépense d'énergie considérable, car ce maximum se situe bien loin des 3000 nm. Une grande partie de l'énergie est dissipée en pure perte. Le rendement énergétique et donc l'efficacité pour l'évaporation de l'eau reste donc relativement faible. De plus, le rayonnement thermique inutilisé provoque un fort échauffement, indésirable, du support. *) La longueur d'onde actinique d'une substance est celle à laquelle il est possible de déclencher des réactions physiques et chimiques dans cette substance. Les vernis en dispersion et d'autres substances contenant des polymères ou composés de polymères réagissent avec le plus d'efficacité sous un rayonnement IR vers 3000 nm. Le grand diagramme représente la répartition spectrale du rayonnement S(λ) (courbe d'intensité) des trois types de sécheurs IR à ondes courtes (SIR), à ondes moyennes rapide (FMIR) et Carbon Twin (CIR) par rapport à leur puissance de séchage pour une surface donnée. On voit sur le petit diagramme bleu qui lui est superposé et qui représente le taux d'absorption spectrale relative α (λ) pour du vernis en dispersion (maximum à une longueur d'onde de 3000 nm) que le Carbon Twin contribue mieux à l'évaporation de l'eau (remplissage en bleu sous la courbe CIR) que les autres émetteurs IR. De plus, la courbe d'intensité montre que c'est le CIR qui, à la plus basse température (1200 °C seulement) c'est-à-dire pour l'apport minimal d'énergie, atteint le meilleur résultat d'absorption et offre donc le meilleur rendement. (Source: Heraeus Noblelight) Les différents émetteurs IR à ondes moyennes offrent une intensité maximale entre 1500 et 2400 nm environ. Ceux qui fonctionnent dans la plage des 1500 nm s'amorcent très rapidement, c'est-à-dire qu'ils peuvent fournir leur puissance maximale de rayonnement dans une durée précise et qu'ils réagissent immédiatement aux signaux de commande. Dans la pratique, ces “émetteurs IR à ondes moyennes rapides” (FMIR) sont souvent associés à des IR à ondes courtes (SIR) car leurs courbes d'intensité respectives se compensent avantageusement dans la plage des 3000 nm. Leur rendement n'est pourtant toujours pas satisfaisant. Les émetteurs Carbon-Twin-IR (CIR) présentent leur intensité maximale à 2000 nm et se rapprochent donc plus près des 3000 nm que les autres émetteurs mentionnés; il n'est donc pas nécessaire de les combiner à des SIR. De plus, ils s'amorcent presque aussi rapidement que les FMIR. Les CIR offrent une densité de rayonnement exceptionnellement forte. C'est précisément cette propriété qui manque aux émetteurs IR à ondes moyennes (SMIR), lents, qui par ailleurs, avec un maximum d'intensité à 2400 nm atteindraient un rendement encore meilleur. Les émetteurs IR à ondes longues dont l'intensité maximale devrait se situer entre 5000 et 10 000 nm ne sont pas techniquement réalisables. émetteurs sont également permutables, ce qui devient intéressant quand ils offrent des puissances différentes de l'un à l'autre. Facile à enficher, chaque émetteur peut être changé par le conducteur. Carbon-Twin-IR, nouvelle génération de sécheurs Il est possible de permuter à volonté des sécheurs à lame d'air chaud (à gauche) et des sécheurs infrarouge Carbon-Twin (à droite) pour adapter au cas par cas le système VariDry au produit imprimé et à la vitesse de roulage 8 Process 3 | 2006 Dans le cadre du développement du concept VariDry, KBA mise sur une nouvelle technologie pour le séchage infrarouge. L'emploi d'émetteurs Carbon-Twin du marché a en effet permis de mettre au point une nouvelle génération de sécheurs IR avec lesquels KBA a réussi à augmenter notablement l'efficacité du séchage IR. Cette solution novatrice se répercute avantageusement sur le bilan énergétique d'une machine offset feuil- **) En physique des rayonnements, la loi du déplacement de Wien énonce que le produit de la longueur d'onde au maximum de l'intensité de l'émetteur par la température rayonnée correspondante reste constant: T · λ = const. En déplaçant la courbe d'intensité vers les longueurs d'ondes supérieures (dans notre cas vers les 3000 nm), la courbe s'aplatit globalement car, le produit étant constant, la valeur de l'intensité doit nécessairement décroître. Si donc la température maximale (puissance de l'émetteur) peut être plus basse, l'émetteur a besoin de moins d'énergie pour une même efficacité de séchage. C'est ce phénomène qu'utilise l'émetteur Carbon Twin IR. les, car les sécheurs IR représentaient jusqu'ici une part disproportionnée de l'énergie consommée. Par principe, il est toujours possible d'employer les nouveaux modules IR dans un sécheur VariDry quand un rayonnement thermique est nécessaire: pour sécher la couche de vernis acrylique sur les machines hybrides ou conventionnelles ou encore le primaire sur les machines à double vernissage, mais tout aussi bien pour aider au séchage par oxydation des encres standard, sans mouillage ou hybrides ou encore pour favoriser la vaporisation de solvants dans d'autres procédés d'impression. En choisissant la source de rayonnement non conventionnelle CarbonTwin, KBA vise surtout à obtenir, Principes fondamentaux du séchage| Systèmes de séchage KBA avec un apport en énergie le plus minime que possible, une évaporation aussi rapide et complète que possible de l'eau hors des vernis en dispersion. On n'avait encore jamais atteint jusqu'ici un rendement aussi élevé. Technologie carbone: rendement maximal, échauffement minimal du support C'est la société allemande Heraeus Noblelight GmbH d'Hanau, membre du groupe de technologie et de métaux précieux Heraeus Holdingund fabriquant des sources de lumière et de rayonnement spéciales pour différents secteurs industriels, qui fournit les émetteurs infrarouge Carbon-Twin disponibles depuis 2002 seulement. La désignation “Twin” renseigne sur leur structure: une paire de tubes émetteurs, comme la plupart des autres émetteurs IR à ondes courtes et moyennes. Leurs filaments doivent être logés dans deux tubes parallèles pour pouvoir fournir la puissance totale souhaitée sur toute la largeur du format. KBA utilise une paire de tubes d'une puissance de 80 W/cm, dans lesquels les filaments sont portés à 1200 °C. La paroi interne du tube en quartz est recouverte d'or pour une réflexion optimale des rayons IR. Le filament est constitué de carbone. Un émetteur IR au carbone (CIR) émet dans le spectre infrarouge en ondes moyennes et atteint son maximum d'intensité pour une longueur d'ondes de 2000 nm. Plus que les précédents sécheurs IR, le CIR se situe ainsi plus près des 3000 nm pour lesquels l'eau contenue dans le vernis en dispersion s'évapore (voir encadré “Plages de longueurs d'ondes en séchage IR”, page 8). Proche de cette longueur d'onde idéale, il est logique que le CIR nécessite par nature nettement moins d'énergie pour provoquer l'évaporation de l'eau. Demandant un plus faible apport d'énergie et dégageant moins de chaleur en pure perte, il présente un rendement supérieur aux autres sécheurs IR et ne provoque qu'un échauffement minime du support. A amorçage rapide, le nouveau CIR contribue fortement à la stabilité du processus et à l'assurance qualité puisqu'il est régulé par mesurage de la température en pile. C'est pourtant une autre caractéristique qui qualifie particulièrement le CIR pour son emploi dans l'imprimerie. Sa densité de rayonnement est tellement élevée, stable et homogène, qu'elle permettrait de réaliser une paire de tubes pour des largeurs de format atteignant 3 m. Le CIR est donc loin d'atteindre ses limites, même pour sa mise en œuvre sur la machine offset feuilles la plus large au monde, la KBA Rapida 205. Dieter Kleeberg Dans le système VariDry, le sécheur UV de sortie peut recevoir trois émetteurs UV d'une puissance maximale de 200 W/cm permutables entre eux Lors de l'extraction d'un module UV, il convient de brancher les arrivées de haute tension, de tension de commande et d'eau de refroidissement en position d'attente Les contacts à enficher de l'émetteur UV permettent son changement simple et rapide par les conducteurs Process 3 | 2006 9 Principes fondamentaux des encres et des vernis | Interactions Choix d'une philosophie Partant de la gamme de produits fabriqués par une imprimerie donnée, les impératifs d'adhérence et de compatibilité des matières envisagées s'avèrent décisifs pour choisir la configuration d'une machine à imprimer. Le tableau ci-dessous fournit une vue d'ensemble des combinaisons d'encres, de vernis et de supports possibles et éprouvées dans la pratique ainsi que la configuration de machine KBA appropriée correspondante. Dans l'emballage, la PLV et l'étiquette où les impressions visuelles et tactiles que suscitent les effets de surface jouent un rôle majeur, c'est le vernissage en ligne qui prédomine. A l'ère pré-hybride, l'imprimeur n'avait le choix qu'entre deux philosophies radicalement différentes: soit le tout UV, soit le double vernissage. Les remarquables efforts de développement de KBA ont contribué à lui ouvrir désormais une autre possibilité: l'hybride. Philosophie Tout UV Une grande brillance ne peut être obtenue que par une fabrication purement UV, c'est-à-dire avec des encres UV et un vernissage final UV. Une double sortie rallongée s'avère là intéressante pour que l'allongement du parcours laisse suffisamment de temps au vernis UV pour former une surface homogène, lisse comme un miroir. Le choix en faveur d'une machine purement UV ne laisse toutefois plus aucune possibilité de passer à un autre mode. Philosophie Double vernissage Ceux qui veulent continuer à imprimer avec des encres standard, sans renoncer pour autant au brillant du vernis UV pour certaines commandes, choisiront généralement une machine à double vernissage final. Pour éviter ou limiter fortement l'effet “peau d'orange”, il faut en effet impérativement interposer une couche de vernis en dispersion entre l'encre offset fraîche et le vernis UV final. Cette couche appelée “primaire” obture les couches d'encres et, après un séchage intermédiaire IR/air chaud, fournit un fond sur lequel le vernis UV peut venir accrocher sans problème. Compte tenu de leurs deux tours de vernissage et de leurs deux groupes morts intermédiaires, les machines à double vernissage sont très longues et chères, mais elles permettent de réaliser des effets de brillance beaucoup plus variés que les machines UV. On peut ainsi faire un vernissage non pas par primaire suivi d'UV mais avec deux vernis en dispersion successifs, soit pour augmenter le brillant par une couche de vernis homogène plus épaisse soit pour ajouter des pigments à effet dans la seconde tour. Parmi les machines à double vernissage en sortie, on trouve aussi des configurations comportant en plus, avant le premier groupe offset, un groupe flexo et un sécheur intermédiaire pour un blanc couvrant ou un fond à effet. Elles peuvent même être équipées aussi pour l'emploi d'encres UV. KBA a déjà livré des machines spéciales de ce type. Cette configuration inhabituelle, proposée aussi par Heidelberg (Speedmaster CD 102 Duo) et MAN (Roland 700 Ultima) ne présente toutefois un intérêt économique que pour un segment de marché très étroit. Philosophie Hybride Comparées aux machines UV, les machines hybrides ont l'avantage de conjuguer le meilleur des deux Dieter Kleeberg Combinaisons d'encres, de vernis et de supports pratiquées en offset Pré-impression Gamme d'encres Vernis gras* autres philosophies, d'offrir une plus grande polyvalence et de nécessiter en outre moins d'expérience UV que les machines strictement UV. Elles représentent donc aussi la solution idéale pour aborder l'UV. Pour ce qui est de la brillance, les encres hybrides vernies UV surpassent en général nettement les doubles vernissages sur encres standard et s'approchent des impressions purement UV. Les machines hybrides excellent en particulier dans les effets de contraste mat/brillant qui surclassent de loin ceux de la technologie “drip-off” fondée sur un vernis en dispersion chauffé, sans parler d'autres possibilités comme par exemple les effets de brillant granité. Le procédé hybride réunit plusieurs modes de séchage: les encres hybrides sèchent, comme les encres conventionnelles, par oxydation (et pénètrent pour une certaine partie dans le support) et, comme les encres UV, elles réagissent cependant aussi aux rayons UV. Il reste possible à tout moment de revenir au mode conventionnel, ou inversement, sans devoir pour autant changer de rouleaux caoutchouc, de blanchets et de modules de séchage; les machines hybrides peuvent ainsi aussi utiliser des encres standard et des vernis en dispersion. 2ème vernis surimpresssion — Supports Machines KBA Oxydation/pénétration 1er vernis surimpresssion — Papiers extrêmement absorbants Rapida — Oxydation/pénétration Vernis gras* — Papier, carton Rapida, Rapida “hybride” — Oxydation/pénétration** Vernis en dispersion — Papier, carton, (ondulé) Rapida+L+ALV(2), Rapida “hybride”, Rapida 74 G+L+ALV(2) et 74 Karat+L+T — Oxydation/pénétration Vernis gras* (réserves) Vernis en dispersion drip-off ou twin-effect (aplat) Papier, carton, ondulé Rapida+L+ALV(2) — Oxydation** Vernis en dispersion spécial — Plastiques sélectionnés, substrats métallisés Rapida+L+ALV(2), Rapida 74 G+L+ALV(2) et 74 Karat+L+T à option plastique — Oxydation/pénétration Vernis en dispersion métallisé Papier, carton, ondulé Vernis UV Papier, carton, ondulé (Vernis acryl. à effet, blanc couvrant)*** Oxydation/pénétration Vernis en dispersion (primaire) Vernis en dispersion (primaire) Vernis en dispersion Vernis en dispersion, à effet Papier, carton, ondulé (Vernis en dispersion à effet) Durcissement sous UV Vernis à effet métallique Vernis UV ou en dispersion à effet Papier, carton Rapida+L+T+T+L+ALV2 (“double vernissage”) Rapida L+ZT(+ZT)+c+L+T+T+L+ALV2 (“double vernissage”) Rapida L+ZT(+ZT)+c+L+T+T+L+ALV2 (“double vernissage”) Rapida L+ZT(+ZT)+c+UVZT+c++UVZT+L+ T+T+L+ALV2 (“UV + double vernissage”) — Durcissement sous UV** Vernis UV — Papier, carton, ondulé, plastiques sélectionnés, métallisé, tôle Rapida+c+UVZT+c+UVZT+c++UVZT+ L+ALV2 (“tout UV”) — Hybride** (oxyd./pén.+UV) Vernis UV spécial — Papier, carton, ondulé Rapida “hybride” — Hybride** (oxyd./pén..+UV) Vernis gras spécial* (réserves) Vernis UV spécial (aplat) Papier, carton, ondulé Rapida “hybride” (Vernis acryl. à effet, blanc couvrant)*** Oxydation/pénétration *) En principe, le vernis gras est appliqué dans un groupe imprimant, tous les autres vernis dans un dispositif de vernissage; **) aussi en formulation offset sans mouillage; ***) Pré-impression en ligne avec machines spéciales seulement; Abréviations dans les configurations: c = “couleur” (groupe offset), L = groupe de vernissage, T = groupe mort, ZT = sécheur intermédiaire, UVZT = sécheur intermédiaire UV, ALV = sortie rallongée avec sécheur de sortie, ALV2 = ALV double, “Hybride” = c(+UVZT)+c+UVZT+L+ALV2 10 Process 3 | 2006 Principes fondamentaux des encres et des vernis | Interactions Adhérence et compatibilité entre les couches d'encres et de vernis effect” se situent loin derrière ceux du procédé hybride. Pour les imprimeurs qui réalisent régulièrement des travaux avec des contrastes de brillance, l'hybride représente dans tous les cas le meilleur choix. Aucune encre ne convient à tous les supports. Il n'est pas possible non plus de mettre en œuvre ensemble, arbitrairement, Vernis en dispersion seul ou avec vernis UV au cours d'un seul et même passage en machine, des encres et des vernis impliquant des modes de séchage différents. Les types d'encres et de vernis doivent au contraire impérativement être adaptés les uns aux autres et convenir au support, les sécheurs devant présenter la configuration optimale et ne pas apporter plus d'énergie que nécessaire. L'encre doit adhérer L'un des principes intangibles d'une fabrication de qualité réside dans l'adhérence optimale de l'encre sur le support. On suppose malheureusement, à tort, ici et là qu'un vernissage de surimpression renforce l'adhérence de l'encre sur le support. En fait, le vernis n'adhère qu'aux couches d'encres: si celles-ci ne sont pas accrochées au support, le vernis les entraînera avec lui en s'écaillant. Le choix d'une gamme d'encres dépend donc avant tout des caractéristiques physico-chimiques du support, c'est-à-dire son pouvoir absorbant, sa mouillabilité (rugosité, tension interfaciale) et sa solidité aux rayonnements IR et UV. Ce n'est qu'ensuite qu'il convient de considérer d'autres impératifs comme la neutralité organoleptique. Vient enfin le choix du vernis, du pelliculage ou du film de marquage. Là aussi, ce revêtement de finition doit adhérer de façon optimale aux couches d'encres, qu'elles soient encore fraîches ou déjà sèches. En cas de poursuite de l'ennoblissement, il reste à vérifier ensuite si la couche de vernis peut être gaufrée et rainée sans problèmes et si le film de marquage peut éventuellement être imprimé. Des pré-impressions peuvent aider à augmenter l'adhérence de l'encre sur le support. C'est ce qu'on obtient aussi en cas d'application d'un blanc couvrant ou d'un vernis en dispersion à effet sur du papier pour étiquettes ou du carton. Ces deux traitements servent certes prioritairement à obtenir des effets visuels mais, après le séchage intermédiaire, ils créent en même temps un fond idéal pour l'accrochage des encres qui viennent ensuite. Vernis gras et UV en vernissage hybride Les vernis gras tout simples existent en différentes versions (brillant, mat, texturé); ils sont tout aussi compatibles avec des encres standard qu'avec des encres ne résistant pas aux alcalis et des encres hybrides. Il convient de respecter les recommandations données par les fabricants d'encres et de vernis en cause pour savoir quel vernis gras peut être utilisé avec quelle encre. La désaffection globale à l'égard des vernis gras s'explique par leur coloration et leur tendance générale au jaunissement des impressions, par leur longue durée de séchage, la nécessité de poudrer ainsi que par la plus faible épaisseur des couches comparées à celles de vernis appliqués par dispositifs de vernissage. Les encres hybrides leur valent pourtant un regain de faveur. Leur utilisation se limite dans ce cadre à l'obtention de différents effets de contraste de brillance en réserves: le vernissage sélectif haute brillance souhaité est en effet généré par le motif en réserve négative dans le vernis gras. Le vernis UV est appliqué en ligne, en aplat, sur le vernis gras encore humide qui ne brille que dans les zones réservées: le vernis UV pénètre en effet dans le vernis gras humide en provoquant un phénomène de peau d'orange délibérément recherché. L'effet de vernissage en réserves est donc obtenu par l'interaction entre des systèmes de vernis incompatibles, ce qui ouvre la possibilité de vernissage sélectif avec la précision de repérage de l'offset. L'exploitation judicieuse des différences de tensions interfaciales entre les divers systèmes de vernis formulés à cet effet permet de créer des effets très particuliers. Plus la tension interfaciale est élevée, plus l'aspect grainé est marqué. Ou inversement: moins l'écart est faible, plus l'effet est mat. Ces résultats ne sont pas négliger, mais restent toutefois loin d'atteindre ceux du vernissage mat UV. Vernis gras et vernis en dispersion Ce sont aussi des phénomènes interfaciaux similaires à ceux du vernis gras associé à un vernis UV qui sont exploités en vernissages “drip-off” et “twin-effect”. En mode “drip-off”, on utilise un vernis gras mat qui accroche bien sur des encres standard et un vernis en dispersion spécial qui doit être chauffé dans un groupe de chauffage. Ce n'est en effet que lorsqu'il est appliqué à chaud qu'il présente un comportement déperlant par rapport au vernis gras. Avec les vernis “twineffect” Senolith de Weilburger Graphics, le chauffage du vernis en dispersion n'est pas nécessaire. Pourtant, comme le vernis en dispersion ne permet pas d'atteindre le brillant des vernis UV, les contrastes de brillance réalisables en vernissages “drip-off” et “twin- Le vernis en dispersion constitue aujourd'hui le mode majoritaire de vernissage en ligne. En quelques fractions de seconde, jusqu'à 90 % de l'eau qu'il contient s'évaporent sous l'action des IR et de l'air chaud, au moins pour les vernis de surimpression; les vernis acryliques visant un effet mat ou brillant ou ceux qui renferment des pigments à effet sèchent moins vite. Après l'évaporation de l'eau, les acrylates finement dispersés forment immédiatement un film dur. C'est pourquoi le vernis en dispersion s'avère de plus en plus un moyen de passer plus vite au façonnage. Inutile de se soucier du poudrage ou du jaunissement. Seuls quelques types d'encres, celles qui résistent aux alcalis par exemple, sont généralement incompatibles avec les vernis en dispersion. Même associé à des encres UV, il convient comme vernis de préimpression ou à effet. On emploie en outre des vernis acryliques spéciaux, les vernis blister, pour coller des blisters sur le support, généralement carton ou ondulé. L'application d'un vernis en dispersion est indispensable sur les machines à double vernissage où il fait fonction de couche d'obturation entre les couches d'encre humides séchant par oxydation et le vernis Qu'est-ce que l'effet “peau d'orange” (draw-back)? L'effet “peau d'orange”, c'est-à-dire la perte brutale de brillance, est la principale raison qui justifie l'existence de machines à double vernissage. Il se produit en cas de vernissage humide sur humide avec du vernis UV sur des encres offset conventionnelles.Imperméable à l'air, la couche de vernis empêche en effet le séchage par oxydation des couches d'encres encore humides. Certains composants de l'encre pénètrent certes comme d'habitude dans le support, mais d'autres se combinent au vernis qui paraît donc d'autant plus terne que la charge d'encre est importante. Avant le vernis UV, on applique donc un primaire, c'est-à-dire un vernis en dispersion qui évite le contact entre l'encre et le vernis UV, et contribue en plus, du fait du séchage intermédiaire IR/air chaud entre les vernissage acrylique et UV, à augmenter le brillant.Un effet de “peau d'orange”risque quand même de se produire si la couche de primaire n'est pas suffisamment sèche. Avec les encres hybrides qui réagissent aussi au séchage UV,l'effet “peau d'orange”est pratiquement exclu. Process 3 | 2006 11 Principes fondamentaux des encres et des vernis | Interactions Mouillage et étalement: franchissement des tensions interfaciales anti-mousse n'assurent pas seulement l'apport d'une quantité de vernis constante par un dépôt exempt de bulles, mais favorisent ainsi aussi la formation d'un film de vernis homogène. La modulation d'une résistance optimale au cisaillement du vernis liquide autorise un transfert régulier du vernis,même à haute vitesse de roulage. Il risque pourtant de se produire des défauts de mouillage, comme les “piqûres d'épingle”dans la couche de vernis. Pour parvenir à une adhérence optimale de toutes les couches d'encre et de vernis, il faut qu'elles soient déposées suivant l'ordre décroissant des tensions superficielles: celle du support (au moins 35 mN/m pour la couche de papier,38 mN/m pour les plastiques) ou du fond doit être la plus forte, celle de l'encre moyenne, celle du vernis étant la plus faible. La tension superficielle ou la tension interfaciale résultent des forces d'attraction entre les molécules Schéma: Schmid Rhyner Ce sont les forces d'attraction entre les molécules d'un média (support, surface de la plaque, encre, vernis, eau de mouillage, air) qui assurent sa cohésion (forme solide, gouttes). Au contact avec un autre média (encre sur plaque, vernis sur encre par ex.), il se produit des interactions à l'interface entre les deux médias que l'on qualifie donc de “tensions interfaciales”. Si l'un des médias est l'air, on parle aussi pour l'autre média, plus dense, de sa tension superficielle dont l'unité SI est le milli-newton par mètre (mN/m), ce qui correspond à l'ancienne unité (1 dyn/cm = 1 mN/m). Compte tenu du caractère dipolaire de ses molécules, l'eau présente une tension superficielle très élevée, ce qui se traduit par sa tendance à former des gouttes et à la déperlance sur des surfaces lisses.En offset,la tension superficielle de l'eau dans le liquide de mouillage est atténuée par de l'alcool isopropylique ou des substituts pour obtenir un mouillage optimal de la plaque, c'est-à-dire un étalement complet de l'eau sur les zones non imprimantes. Les fabricants de vernis en dispersion ou UV à faible viscosité obtiennent le même effet d'étalement en ajoutant des produits favorisant le mouillage ou l'écoulement. Ces adjuvants permettent un étalement rapide et homogène du vernis sur les couches d'encres ou directement sur le support. Des produits UV dans le but d'éviter un effet de peau d'orange (voir encadré). Il renforce en même temps la brillance de la couche de vernis UV. Un léger poudrage peut s'avérer nécessaire, mais on peut souvent s'en dispenser. Dans tous les cas, il convient d'employer uniquement les combinaisons de vernis acrylique/vernis UV validées par le fabricant de vernis. Le vernissage UV peut être remplacé soit par une autre couche de vernis en dispersion soit par un pelliculage dont la qualité est renforcée par le primaire. che de vernis UV autorise le façonnage des feuilles même, comme c'est le cas des encres hybrides, si les couches d'encres sous-jacentes sont seulement durcies en surface mais pas à coeur. Après durcissement, les vernis UV présentent peu ou pas de migration, une bonne tenue, résistent à l'abrasion, aux alcalis, aux produits chimiques et à la chaleur. Outre leur adaptation optimale au type d'encres (UV, hybride), les vernis UV peuvent être choisis dans des formulations autorisant le marquage et le collage. La grande force des encres et des vernis UV réside dans l'impression de supports non absorbants tels que les films plastique ou les tôles. Une grande partie des applications se rencontre toutefois dans les étuis pliants où la neutralité organoleptique devient primordiale. Comme les substances durcissant sous UV sont exemptes de solvants, elles remplissent parfaitement les impératifs d'absence d'altération du goût et, employées dans les règles Vernis UV sur encres UV et hybrides Ce sont les vernis UV qui permettent d'obtenir les meilleurs effets de haute brillance, plus encore sur des encres UV ou hybrides que sous forme de double vernissage. Le glacé et la dureté de la couche de vernis peuvent être tellement élevés qu'il risque de se produire un collage en pile par effet ventouse (voir encadré page 13). Le durcissement instantané des encres UV et de la cou- 12 Process 3 | 2006 Pour qu'un média liquide amorphe (2) puisse mouiller par étalement la surface d'un média solide (1), il faut que la tension superficielle du média 1 soit supérieure à celle du média 2 (en bas), sinon ce dernier perle à la surface du média (1) (en haut) Schéma: Weilburger Graphics de l'art, leur odeur reste extrêmement discrète. Les encres hybrides adhérent comme des encres standard sur le papier et le carton, compact ou ondulé. Sur ces supports, elles peuvent même remplacer complètement les encres UV aux inconvénients bien connus. Tout comme les encres UV, les encres hybrides peuvent être vernies directement avec du vernis UV; autrement dit, contrairement aux encres standard, aucune couche de primaire n'est indispensable entre les encres et le vernis UV. Puisque les encres hybrides, comme des encres UV, ont déjà atteint un certain niveau de séchage par le sécheur UV intermédiaire, le vernis UV peut adhérer sans problème sur le film ainsi formé. Choix des encres hybrides appropriées Pour sélectionner les encres hybrides appropriées, il convient de s'en tenir aux recommandations du fabricant de la machine et à celles de la fogra. Outre l'absence de problèmes d'imprimabilité, la bonne aptitude au lavage et bien entendu la compatibilité, attestée par des essais, avec les rouleaux et les blanchets, l'imprimeur peut partir du principe que les encres homologuées sont solides au vernissage, c'est-à-dire résistantes aux solvants et aux alcalis conformément à la norme DIN 16524, qu'elles ne comportent pas de retardateur de séchage et n'offrent pas une grande résistance aux frottements. L'ajout d'adjuvants par le conducteur s'avère donc inutile et pourrait même conduire à des risques imprévisibles. Il est impératif de doser correctement les additifs de l'eau de mouillage pour le roulage. Normalement, aucun poudrage n'est nécessaire mais, si c'est pourtant le cas, compte tenu du vernissage, choisir plutôt une poudre fine. Les supports se limitent aux papiers couchés, aux cartons et aux ondulés à Principes fondamentaux des encres et des vernis | Interactions faible capacité d'absorption. A partir de 120 g/m2, il faut rainer parallèlement au sens des fibres avant de plier. Les supports doivent être entreposés au moins douze heures dans l'atelier pour leur acclimatation. Choix des vernis UV adaptés La formulation du vernis joue un rôle déterminant pour la vitesse de durcissement et les caractéristiques d'adhérence (aussi bien du vernis sur l'encre que de l'adhésif ou du film de marquage sur le vernis). La réactivité des vernis UV diffère en effet selon qu'il s'agit de vernis collables et dorables par exemple ou non. De plus, les vernis UV pour encres hybrides ne sont pas ceux qui conviennent au double vernissage ou à des applications purement UV. L'adhérence du vernis UV sur l'encre dépend aussi de la présence ou non dans l'encre d'agents tensioactifs (silicones ou cires par ex.) susceptibles de tellement diminuer sa tension superficielle que le vernis ne peut plus s'étaler avec la qualité souhaitée. A cet égard, les encres hybrides pour offset sans mouillage constituent un défi particulier pour le fabricant de vernis. KBA a pourtant fait la preuve en avril 2005 lors du dernier forum des utilisateurs d'hybride que, là aussi, il existait des solutions utilisables en pratique. Le vernis UV doit lui aussi contenir aussi peu que possible de silicone ou pas du tout. La silicone accroît certes la résistance des vernis UV courants aux efforts d'adhérence comme le montre le “test du ruban adhésif”, mais c'est au détriment de la qualité des contrastes mat/brillant en raison des défauts de mouillage qu'elle provoque. Les vernis UV spéciaux étiquetés “collables” ne contenant aucune silicone doivent être préférés aux vernis mélangés en interne. Sans oublier que la réserve des pattes de collage sur un cliché de vernissage reste toujours plus sûre que le collage de surfaces vernies! Un faible ajout de silicone est toutefois recommandé en cas de vernissage UV sur les deux faces de façon à éviter le collage en pile par effet ventouse lors du façonnage qui provoque la formation d'une “brique” lors des coupes. Un léger pou- drage peut aussi éviter généralement le collage en pile tout comme un vernissage local approprié. De même, il est intéressant de massicoter à temps, c'est-à-dire avant que l'air emprisonné entre les feuilles ait été éliminé du fait du refroidissement de la pile. Les dégâts deviennent irrémédiables quand, à la suite du choix d'un vernis UV inadapté, les couches d'encres commencent à se décoller. Pour se prémunir à coup sûr d'une telle surprise, en cas de nouvelles combinaisons encres/vernis, il convient de toujours tenir compte des recommandations des fabricants. La plupart des producteurs de vernis sont en outre généralement prêts à tester la compatibilité de leur vernis avec les encres et à le modifier le cas échéant. Pour ce qui est de la viscosité du vernis UV, se fondant sur les expériences rassemblées par des utilisateurs de Rapida et sur celles qu'elle a acquises dans son show-room de Radebeul, KBA conseille de n'employer que des vernis UV d'une vis- Qu'est-ce que le collage en pile par effet ventouse? Les papiers lisses,mais aussi vernis en UV,et a fortiori quand ils sont vernis en UV des deux côtés, peuvent donner lieu à des collages en pile. Autrement dit, il devient presque impossible de séparer la feuille qui vient d'arriver sur la pile de celle du dessous. La pile se transforme en “brique”. Tout l'air qui se trouvait entre les deux surfaces mises en contact étant en effet chassé, il se crée un vide comme l'effet de ventouse qui se produit entre deux plaques de verre. Un très léger poudrage, un massicotage à temps de la pile encore chaude et renfermant de l'air ainsi que le vernissage localisé (bandes rouges) peuvent aider à lutter contre ce phénomène cosité avérée de 70 s (coupe DIN). Le dépôt de vernis devrait se faire à une vitesse d'écoulement d'environ 50 s, la baisse de la viscosité étant obtenue par chauffage dans le circuit de régulation de température du vernis. Dieter Kleeberg Chambres à racles, rouleau Anilox et clichés de vernissages Type de dispositif de vernissage: L'époque des dispositifs à deux rouleaux est révolue: un système à chambre à racle et rouleau Anilox permet de déposer des couches de vernis plus épaisses.De plus, cette technologie venue de la flexo s'accommode très bien de la faible viscosité des vernis en dispersion et UV, et autorise aussi la mise en œuvre de vernis contenant de plus grosses particules de pigments à effets. Rouleau Anilox: C'est la capacité de prise du rouleau Anilox qui détermine au final l'épaisseur de la couche de vernis.Pour préserver la précision de débit de vernis,il incombe au conducteur de veiller en permanence à l'absence de résidus de vernis séché sur le rouleau.Le choix du “tramage” de la surface dépend de l'application envisagée. Praxair Surface Technologies, partenaire de KBA pour l'équipement des dispositifs de vernissage, ne préconise des alvéoles hexagonaux conventionnels que pour les vernis à pigments métalliques. Pour les autres vernis en dispersion et UV, on utilise des reliefs ouverts qui présentent l’avantage de ne pas provoquer de moussage lors du dépôt du vernis.Parmi ces reliefs,on trouve un motif à hachures, c'est-à-dire sous forme d'un seul sillon sans fin, gravé en hélice, qui n'est déjà plus l'état actuel de la technique. La solution qui lui est préférée est un relief dit ART (Anilox Reverse Technology),genre de “trame négative” qui ne comporte plus d'alvéoles mais des “îlots” formant un réseau de canaux et de creux qui se chargent de vernis (voir schéma). Pour les vernissages haute brillance, l'ART est souvent combiné à une structure TIF (Thin Ink Film) qui déforme le relief ART dans une direction. Le tableau fournit des indications sur le choix du rouleau Anilox dans le dispositif de vernissage d'une machine hybride pour un vernis en dispersion (mode conventionnel) ou UV (mode hybride). Fort de son savoir-faire accumulé pendant des années en encrage court, KBA est le seul constructeur de machines à fabriquer aussi maintenant dans son usine de Radebeul ses propres rouleaux Anilox pour dispositifs d'encrage et de vernissage sans vis. Cliché de vernissage: Pour les vernissages délicats, on recourt à un cliché flexo polymère,généralement fabriqué par un prestataire extérieur. La majorité des vernissages ne requièrent toutefois que des clichés moins chers:plaques polymères pelables, découpées sur traceur à l'extérieur de la machine ou à la main, ou bien des blanchets. Ces derniers sont surtout employés pour les vernissages en aplat et peuvent rester sur la machine pour plusieurs commandes. Il est également possible d'utiliser des blanchets pour les vernissages en réserves aux contours simples en supprimant à la main, sur la machine, ou au moyen d'un traceur,la couche de caoutchouc dans les zones non imprimantes.Les clichés présentent une structure similaire à celle des blanchets mais leur surface n'a pas tendance à former des amas de vernis. Ne pas oublier de compenser les différences d'épaisseur en cas de passage d'un cliché à un blanchet ou inversement. Relief Linéature Inclinaison Volume de prise Application du rouleau Anilox ART 120 L/cm 45° 9 cm3/m2 Vernis UV et en dispersion sur papier jusqu'à 170 g/m2 ART 120 L/cm 45° 13 cm3/m2 Vernis UV et en dispersion sur carton ART/TIF 100 L/cm 45°/75° 16 à 20 cm3/m2 Vernis en dispersion pour haute brillance ART/TIF 100 à 80 L/cm 45°/75° 18 à 22 cm3/m2 Vernis UV pour haute brillance Process 3 | 2006 13 Principes fondamentaux des encres et des vernis | Interactions Quelle est la bonne méthode d'essai? Avant de commencer à rouler pour la première fois avec une combinaison donnée d'un support, d'une gamme d'encres hybrides et de vernis UV, il conviendrait de déterminer quel est le réglage optimal du sécheur de sortie UV correspondant en vérifiant le durcissement optimal du vernis UV sur les encres hybrides.Même immédiatement avant le roulage,il est recommandé de contrôler une fois encore le durcissement et l'adhérence du vernis,surtout si la charge d'encre à vernir est importante.Un “réglage optimal”consiste toujours à ne pas utiliser plus d'énergie que nécessaire.Un excès d'énergie n'entraîne pas seulement des coûts inutiles:un rayonnement UV trop fort conduit à un important dégagement de chaleur qui se traduit par une fragilisation (dessèchement) et un dégagement d'odeurs pour le vernis UV et le support, et éventuellement aussi à la casse de la couche du papier lors du pliage ultérieur.Les tests ne sont pas indispensables pour les vernis UV à durcissement cationique:ils adhèrent sur tous les matériaux et durcissent complètement après une seule impulsion UV.Les vernis actuellement employés sur des encres hybrides présentent tous cependant, comme les encres, un durcissement radicalaire.Pour déterminer empiriquement les valeurs limites et trouver la puissance de rayonnement optimale, les imprimeurs recourent en pratique à différentes méthodes d'essai. Aucune d'elles n'est cependant encore standardisée à ce jour,ce qui laisse donc une large place à la subjectivité du conducteur.De plus,la force probante de ces tests risque de s'avérer douteuse selon les spécifications du vernis (dorable et collable ou non). durée pendant laquelle elle agit et l'effort du frottement ne sont pas définis, cette méthode manque beaucoup de fiabilité. Essai à l'ongle Le test à l'ongle fournit des résultats fiables et rapides: la rayure à l'ongle ou avec un autre objet approprié (à réutiliser ensuite de nouveau pour les autres tests) renseigne sur le degré de dureté de la surface du vernis et indique si le film de vernis est assez résistant à l'essuyage sur les couches d'encres. Il est suffisamment probant pour savoir si l'on peut passer rapidement au façonnage. On peut aussi contrôler rapidement à la main le glissant du film de vernis en essayant de faire glisser avec plus ou moins de force quelques feuilles les unes par rapport aux autres sur le dessus de la pile. Le conducteur peut ainsi en plus s'apercevoir si le grand lissé provoque un collage en pile par effet de ventouse. Essai au talc La détermination de la résistance aux rayures par l'essai au talc est plus longue. On vernit deux feuilles en UV, l'une est mise de côté et l'autre passe une seconde fois en machine, mais sans nouveau vernissage, y compris sous le sécheur de sortie UV. Le conducteur talque les deux feuilles et essuie ensuite la poudre. S'il reste du talc sur les deux feuilles, cela signifie que la puissance UV choisie est manifestement trop faible. Si du talc reste accroché uniquement à la feuille séchée une seule fois, le durcissement approche certes de la valeur limite de rayonnement souhaité, mais il n'est pas suffisant. Cette méthode permet ainsi de s'approcher de l'optimum par tâtonnement. Certains imprimeurs n'emploient qu'une seule feuille pour cet essai: ils recouvrent la moitié du format pour le second passage sous le sécheur UV. 14 Process 3 | 2006 Essai chimique au laboratoire Jusqu'à une certaine épaisseur “s” de la couche d'encre mesurable par la densité DS dans les aplats (mesure non linéaire de l'épaisseur de la couche), les encres UV durcissent suffisamment mais ce n'est plus le cas au-delà. Il faut alors augmenter la puissance de rayonnement UV. Pour les encres hybrides qui sèchent en plus par infiltration sélective/oxydo-polymérisation, l'épaisseur de la couche critique est plus élevée Source: RadTech Essai au ruban adhésif Il est largement répandu chez les imprimeurs hybride et UV. Cependant, comme la largeur et la force d'adhérence des divers rubans diffèrent de l'un à l'autre, là aussi seules des conditions d'essais identiques permettent d'obtenir des résultats comparables. De plus, la vitesse d'arrachement du ruban de la surface vernie est purement question d'habitude personnelle du conducteur. Ce test est à vrai dire destiné à déterminer l'adhérence du vernis UV sur les couches d'encres hybrides et donc indirectement son durcissement. En fait, ce que l'on détermine ainsi, ce sont les relations entre différentes forces d'adhérence. Ce que l'on constate d'abord en effet, c'est si c'est au ruban adhésif ou à l'encre que le vernis UV adhère le plus fortement. L'imprimeur cherche-t-il vraiment à savoir si le vernis colle mieux qu'un adhésif? Pour les vernis contenant 1 à 2 % de silicone, la résistance à l'arrachage par ruban adhésif sera dans tous les cas plus forte, de sorte que ce test est surtout pertinent pour ces mélanges de vernis. L'ajout de silicone à un vernis UV s'accompagne cependant de certains inconvénients, de plus en plus évitables par l'emploi de vernis spéciaux. L'arrachement du ruban adhésif peut aussi provoquer un décollement de la couche de papier ou des encres et non pas du vernis! Cela peut indiquer un bon séchage et une forte adhérence du vernis, mais aussi induire chez le conducteur des conclusions erronées sur l'adhérence entre encre et papier ou sur la cohésion entre les couches d'encre et la couche du papier. Cet essai apparaît illogique et risque donc de plutôt de générer des doutes que d'amener des certitudes. Essai à l'acétone Ici aussi, le conducteur ne contrôle pas la dureté de la surface du vernis UV mais son durcissement en profondeur et donc en même temps son adhérence à l'encre. Pour ce test, on frotte deux feuilles vernies avec un chiffon imbibé d'acétone. Ensuite, en frottant les deux surfaces vernies passées à l'acétone, les couches de vernis ne doivent pas glisser. Le résultat obtenu n'est concluant que pour des vernis UV normaux, mais pas pour des vernis dorables ou collables qui, même en cas de durcissement insuffisant, ne se glisseraient pas non plus. Pour cette raison et parce que la quantité d'acétone, la Il n'est pas rare que les imprimeries obligées de contrôler de nombreux applications délicates de vernis ou des supports difficiles, surtout les cartonniers, recourent à leur propre laboratoire qui leur permet des essais plus longs et plus complexes que ceux qu'un conducteur pourrait faire à la vavite sur la machine. Outre les essais de durcissement, on peut aussi exécuter d'autres contrôles de sorte que l'investissement en faut la peine. L'analyse chimique du durcissement du vernis UV est exécutée dans des conditions reproductibles. Avec une solution chimique colorée, employée dans les conditions exactes préconisées par le fabricant, la coloration de la couche de vernis permet un jugement valable. Dieter Kleeberg Contrôle de l'adhérence et du durcissement du vernis UV sur une encre hybride par essai du ruban adhésif: arrachement seulement du vernis ou aussi arrachement non désiré entre les couches d'encre? Photo: VEGRA Technologie UV | Emetteurs UV Rayonnement UV: la dose optimale là où il faut! En impression purement UV comme en vernissage hybride, c'est la précision du dosage du rayonnement UV qui importe. Pour y parvenir, il convient de disposer d'émetteurs d'une caractéristique spectrale appropriée, de les positionner au mieux entre groupes ou regroupés en sortie, et de régler la dose optimale de rayonnement propre à sécher rapidement l'encre et le vernis, sans apport superflu d'énergie. Il faut aussi prendre en compte l'influence sur le support du rayonnement IR secondaire et le durcissement.Les utilisateurs de KBA Rapida ont désormais le choix entre le concept KBA VariDry et des sécheurs d'autres fabricants. L'impression avec des encres et vernis UV demande beaucoup d'expérience. L'emploi d'encres hybrides et de vernis UV nécessite, lui, un moindre capital d'expérience UV de sorte que le vernissage hybride ne représente pas seulement une alternative à la fabrication UV mais aussi un très bon moyen d'aborder le tout UV. L'utilisateur d'hybride doit cependant connaître un certain nombre de principes relatifs à la technologie UV. Il y a UV et UV! La plage des ondes courtes invisibles qui, dans le spectre électromagnétique, s'étend depuis les 380 nanomètres environ jusqu'aux rayons violet visibles est qualifiée de “ultraviolet”. Elle va environ jusqu'à 100 nm et se subdivise en trois “domaines”: les UV-A (longs), les UV-B (moyens) et les UV-C (courts). Ces gammes assurent différentes fonctions dans le durcissement des vernis et encres UV, et des encres hybrides (voir tableau). La caractéristique spectrale des émetteurs UV, c'est-à-dire le spectre de l'émission, doit donc être adaptée à l'application envisagée. Seules des lampes à décharge de gaz sont actuellement envisageables comme sources de rayonnement UV. Leur tube à arc en quartz est rempli de vapeur de mercure ou d'un halogénure (en règle générale, un composé iodé). Dans les sécheurs UV, la préférence va aux lampes à vapeur de mercure; les lampes à halogénures métalliques à haute pression sont employées pour l'insolation des formes imprimantes. La pression à l'intérieur du tube à arc détermine le profil plus ou moins marqué des maxima d'émission dans la courbe de répartition spectrale. Ces maxima sont l'expression d'une plus forte intensité de rayonnement que pour les longueurs d'onde voisines. Pour un Répartition spectrale énergétique (spectre d'émission) du rayonnement d'une lampe à décharge au mercure et dérive des longueurs d'ondes de la gamme des UV-C vers celle du rayonnement visible (lumière). Le maxima d'émission le plus haut à 365 nm est la caractéristique d'identification de la vapeur de mercure. Les lampes présentant des maxima d'émission plus bas dans la gamme des UV-C ne forment que peu d'ozone dans l'air ambiant. Les maxima d'émission dans l'infrarouge proche (700 à 1000 nm) ne sont pas représentés ici. fort rendement lors du durcissement des encres hybrides ou du vernis UV, il est donc judicieux que quelques maxima d'émission se situent dans la plage de sensibilité spectrale des photo-initiateurs (UVC), d'autres dans les plages de poursuite de la réaction (UV-B) et de l'action en profondeur (UV-A). Pour procéder à l'adaptation correspondante, les fabricants d'émetteurs décalent le spectre d'émission dans la gamme de longueurs d'ondes souhaitée en dopant les électrodes d'atomes de métaux rares, du gallium par ex. Des plaques en verre à quartz entre l'émetteur et le support filtrent en outre les longueurs d'ondes gênantes. Un conseil pratique: rajeunir les UV-C La gamme des ondes courtes UV-C qui se caractérise par des maxima d'émission peu élevés représente le “point faible” de la technologie du rayonnement UV car, avec l'aug- mentation des heures de service, son spectre d'émission dérive vers la gamme des ondes longues. Au fur et à mesure du vieillissement des tubes, il faut donc toujours plus d'énergie pour amorcer la polymérisation. La durée de vie d'une lampe UV indiquée par le fabricant n'a donc rien de commun avec la durée d'utilisation au niveau conforme à l'application qu'elle offrait à l'origine. S'il est vrai que la gamme des UV-C bénéficie aussi de l'arrivée de maxima d'émission qui ont dérivé en provenance de la gamme passive proche des rayons X pour pénétrer dans le domaine participant au durcissement, cet afflux ne compense qu'insuffisamment les pertes liées au vieillissement. On peut retenir globalement qu'au fil du temps, l'opérabilité optimale d'un émetteur UV passe successivement de l'UV-C à UV-B puis à UV-A. D'où notre conseil: commencer toujours par remplacer le premier Importance des gammes et octaves UV pour le durcissement sous rayonnement UV Gamme UV Longueurs d'ondes Plages d'emploi des émetteurs pour le durcissement UV Environnement, santé UV-A (ondes longues) 380 à 315 nm pénètre d'épaisses couches d'encres et de vernis Vieillissement de la peau, bronzage rapide UV-B (ondes moyennes) 315 à 280 nm entretient la polymérisation radicalaire Coup de soleil, bronzage durable UV-C (ondes courtes) 280 à 100 nm amorce les polymérisations radicalaire et cationique par décomposition des photo-initiateurs Formation d'ozone Octaves UV Longueurs d'ondes Domaines utiles des émetteurs pour le durcissement UV Différentiation UV-1 (“UV quartz”) 400 à 200 nm Domaine actif; amorce et favorise la polymérisation 400/300 nm “UV proche”, 300/200 nm “UV lointain” UV-2 (“UV vide”) 200 à 100 nm Domaine passif; alimente le domaine actif par une dérive des longueurs d'onde vers l'UV-1 — Process 3 | 2006 15 Technologie UV | Emetteurs UV des trois émetteurs du sécheur UV de sortie. A la campagne de remplacement suivante, le transférer en position centrale pour laisser la place à un nouvel émetteur et, à la campagne suivante, l'amener à la troisième position. On est ainsi assuré de toujours disposer d'un rayonnement UV-C “jeune”! C'est en effet sur le premier émetteur qu'on a besoin de la majeure partie du rayonnement UV-C car c'est là que s'amorce le durcissement du vernis UV; le rôle des deux autres émetteurs ne consiste qu'à entretenir la réaction de réticulation déjà amorcée et à la propager en profondeur. Sur les sécheurs de sortie KBA VariDry, en règle générale, ces trois émetteurs fonctionnent avec une puissance graduelle de 40 % - 80 % -100 % de l'avant vers manipulation et s'ils présentent un haut rendement comme c'est le cas du système KBA VariDry (voir également l'article “Des sécheurs novateurs, d'une grande efficacité”, page 6). Pour satisfaire tous ces critères, KBA a développé et fabrique entièrement un sécheur qui permet d'éviter de s'accommoder de compromis tant pour la structure des émetteurs que pour leur intégration dans la machine. La commodité d'utilisation et d'entretien ainsi que les positions de montage des émetteurs sont ainsi optimales. Les lampes UV sont disponibles en deux puissances: 160 et 200 W/cm. Le ballast assure l'amorçage rapide des lampes, stabilise la puissance dissipée, adapte la quantité de rayonnement nécessaire mais Bilan énergétique d'une lampe UV Rayonnement UV de la lampe 30 % Rayonnement visible de la lampe (lumière) 10 % Rayonnement thermique de la lampe (IR) 40 % Rayonnement thermique des électrodes du tube à arc 10 % Conduction thermique du verre à quartz 10 % principe simple. En renonçant à des géométries spéciales de diffusion du rayonnement, KBA n'est pas non plus contrainte de prévoir différentes géométries pour les diverses positions des sécheurs. Les émetteurs sont donc permutables à volonté sans problèmes entre les sécheurs intermédiaires et en sortie: c'est là une caractéristique unique parmi les types de sécheurs utilisés sur les machines à imprimer! Ce point fort autorise ainsi une adaptation très personnalisée du sécheur. Une autre caractéristique distinctive des émetteurs VariDr y-UV réside dans leur absence de revêtement dichroïque car la fine poussière risque de neutraliser trop vite l'effet de miroir froid. De ce fait aussi, ils sont interchangeables sans problèmes entre les postes de séchage intermédiaire et de séchage en sortie. On ne renonce bien entendu pas pour autant à la gestion de la chaleur: le corps de l'émetteur et les obturateurs sont dotés de trous de refroidissement qui transmettent la chaleur à un circuit d'eau froide. Ce type de refroidissement est tellement efficace que, pour les remplacer ou les déplacer, le conducteur peut saisir Source: Grafix Zerstäubungstechnik Diminution de l'intensité (en %) du rayonnement UV du fait du vieillissement l'arrière. Certains travaux à forte charge d'encre nécessitent une augmentation de la puissance, surtout du deuxième émetteur. Le KBA VariDry satisfait au mieux aux exigences Les machines à imprimer rapides comme les KBA Rapida ne fonctionnent en toute rentabilité avec séchage UV que si les émetteurs UV sont à la hauteur des performances de la machine, s'ils offrent une grande flexibilité et facilité de 16 Process 3 | 2006 les émetteurs sans attendre. Les obturateurs compacts de l'émetteur VariDry-UV remplissent en outre deux fonctions simultanément: fermés, ils dispensent de l'ombre; ouverts, ils font également office de réflecteurs. Comment mesurer au mieux le rayonnement UV? Les corps des émetteurs de certains fabricants comportent des sondes UV intégrées, adaptées à la configuration de l'appareil, destinées à saisir, par des méthodes plus ou moins fiables, la puissance de la lampe en W/cm2 et à permettre d'en tirer des conclusions sur la quantité de rayonnement UV pendant le roulage. Le conducteur peut aussi, avec une sonde portative, avancer dans d'autres endroits dans la zone du sécheur. Le plus souvent, il s'agit de capteurs interchangeables, plats ou à tige, dont la sensibilité maximale se situe, selon le cas, au milieu des UV-A, UV-B ou UV-C. La force probante de certaines “méthodes de mesure” reste toutefois discutable. Ainsi le mesurage des radicaux libres par exemple est inexploitable. Il serait plus utile et plus souhaitable de mesurer l'amplitude et de la position des maxima d'émission, c'est-à-dire d'appliquer une méthode spectrométrique. Seule cette méthode permettrait de surveiller en permanence le vieillissement effectif de l’émetteur UV et, en cas de mesurage en ligne, d'adapter le rendement dans les trois domaines d'UV au moyen de la commande de machine, au prix toutefois d'une augmentation du prix du séchage. Le pupitre des Rapida offre actuel- l'asservit aussi en temps réel à la vitesse de roulage. Depuis le pupitre, le conducteur peut surveiller les différents émetteurs et prérégler en continu leur puissance sous forme de pourcentage. Contrairement à d'autres émetteurs, les réflecteurs des VariDryUV ne sont pas focalisés sur la surface du support mais assurent une réflexion diffuse. C'est la distance optimale par rapport à la surface du support qui permet d'appliquer ce Emetteur UV (principe Dr. Hönle) dans sécheur KBA VariDry: en position ouverte, les deux obturateurs font office de réflecteurs (schéma du dessus); en position fermée, ils obturent (schéma du dessous). Renforcés de nervures, ils sont refroidis par circulation d'eau (conduites en bleu). Le dessous du sécheur est protégé une plaque de verre Appareil de mesurage global de la puissance d'une lampe UV (fabricant: Dr. Hönle) Technologie UV | Emetteurs UV Jusqu'où faut-il descendre dans le “séchage UV à froid”? Tout est relatif, y compris le froid du “séchage UV”:même sur “émetteurs froids”, on mesure 900 °C à la surface de la lampe UV! Il existe toutefois divers types d'émetteurs UV qui inhibent de manières très diverses le rayonnement thermique secondaire (IR). Les combinaisons de modes de refroidissement sont judicieuses et existent pour partie dans la pratique. La méthode la plus simple consiste à évacuer la chaleur par de l'air froid: toutes les machines à imprimer disposent d'un soufflage d'air froid; il n'est donc pas nécessaire d'en générer spécialement. L'inconvénient réside dans le fait que l'émetteur dégage d'abord toute la quantité de chaleur. L'air froid est soufflé au niveau des sécheurs intermédiaires, dans la zone de l'émetteur et du cylindre de pression qui, du même coup, est lui aussi refroidi; sur le sécheur de sortie, le soufflage n'intervient qu'ensuite, pour refroidir immédiatement le support chauffé. KBA ne retient pas cette méthode dans le système VariDry mais permet en option le montage de sécheurs de ce type. Le refroidissement par eau est largement répandu. KBA l'intègre aussi dans le concept VariDry. Une certaine chaleur résiduelle parvient cependant encore sur le support, mais c'est délibéré car la chaleur favorise la réaction de polymérisation. Associée à un vernis UV appliqué à une température maintenue plus chaude, la Sécheur inerte sur Rapida 105 lement un comptage des heures de service de chaque émetteur UV, condition impérative pour une exploitation fiable des lampes. Le problème général réside dans le fait que les encres et les vernis UV des différents fabricants sont adaptés à certaines longueurs d'ondes. Il faut non seulement que le maxima d'émission le plus fort et la puissance de l'émetteur mais aussi le spectre de l'émetteur jouent un rôle décisif. C'est ce qui explique que, dans la pratique malheureuse- chaleur rayonnée apporte des résultats optimaux d'étalement et de durcissement.L'utilisation d'un émetteur IR supplémentaire en amont du sécheur UV de sortie ne s'est pas avéré probante: cet apport ciblé de rayonnement IR liquéfie de nouveau les encres déjà sèches qui attaquent alors le vernis UV, ce qui conduit à des collages en pile. La technologie UV inerte exploite la capacité d'une atmosphère d'azote à favoriser la réaction de polymérisation. Elle nécessite au total bien moins d'énergie de rayonnement et apporte donc jusqu'à 80 % de chaleur en moins. C'est la solution idéale pour l'impression de substrats sensibles à la chaleur, feuilles de plastique par exemple, car la température en pile est ainsi abaissée de jusqu'à 15°. La vitesse de roulage peut également être augmentée car le temps de séjour tion sur une Rapida 105 chez Crea, imprimeur belge de plastique. Pour les imprimeurs de films plastique, le surcoût à l'investissement pour l'UV inerte et les faibles coûts de stockage de l'azote se justifient dans tous les cas. Depuis quelque temps, AdPhos-Eltosch propose une autre solution inerte avec son module TwinRay, conçu de façon que seul le rayonnement réfléchi par les surfaces dichroïques parvienne sur le support, ce qui réduit environ de moitié la température en pile. Les réflecteurs dichroïques sont un type d'émetteurs froids souvent employés en offset feuilles.”Dichroïques” signifie que certaines longueurs d'ondes (UV) sont réfléchies, et d'autres (IR) absorbées, ce qui entraîne toutefois une perte partielle de longueurs d'onde utiles. Ou bien les réflecteurs portent une couche dichroïque ou bien les rayons sont déviés par un miroir froid semi-perméable. Le rayonnement IR, qui sinon parviendrait directement sur le support, est arrêté par une plaque de verre à quartz. Malgré leur faible encombrement, les émetteurs dichroïques sont souvent montés sous forme de modules de séchage UV intermédiaires. On s'en dispense en revanche volontiers sur le empêche l'absorption de la chaleur. KBA préfère donc uniquement le refroidissement par eau sur ses émetteurs VariDry. Elle fournit néanmoins en option comme par le passé des sécheurs avec ou sans revêtement dichroïque d'autres fabricants (AdPhos-Eltosch, Grafix, Dr. Hönle et ISTMetz), qui refroidissent leurs émetteurs par air ou par eau. Il existe un autre type d'émetteur froid, au moins en flexo ou pour l'impression de bandes plastiques fragiles: le laser excimère. Le terme “excimère” est un acronyme de “excité”(par un faisceau d'électrons par exemple) et de “dimère” (liaison de deux atomes, par opposition aux polymères). Compte tenu de leur faible intensité, ces émetteurs UV similaires aux lasers doivent être mis en œuvre avec une chambre inerte. Il n'existe pas encore sur le marché de systèmes plus puissants pour l'offset feuilles. Les lasers excimères présentent le grand avantage de n'émettre que sur une seule longueur d'onde, généralement les 308 nm du composé xénon-chlore employé en cartonnage, et de ne générer strictement aucun rayonnement IR. Leur grand inconvénient: cette unique longueur Combinaison de refroidissement par eau et de revêtement dichroïque Schéma: IST-Metz sous les émetteurs peut être plus courte. L'inertisation s'effectue dans une chambre spéciale placée au-dessus du cylindre de pression. Sa mise en œuvre technique nécessite beaucoup plus de moyens en offset feuilles que sur rotative de continu où elle a largement fait ses preuves, et ce, d'une part en raison des barres de pinces qui traversent la chambre à grande vitesse et perturbent l'étanchéité, et d'autre part du fait de la plus forte épaisseur des supports. C'est en 2002 que KBA qui l'a développée en coopération avec AdPhos-Eltosch et le Sächsischen Institut der Druckindustrie (SID,Institut saxon de l'imprimerie), a mis en œuvre cette solu- ment, on dépense beaucoup plus d'énergie que nécessaire. Allongement de la durée d'utilisation par moins d'allumages Qu'il s'agisse de KBA VariDry ou d'autres sécheurs, les Rapida veillent automatiquement à ce que les émetteurs ne soient pas soumis à des cycles d'allumage inutiles. La commande et l'asservissement en continu de la puissance à la vitesse de la machine n'est pas préjudiciable aux émetteurs. Les obturateurs Principe du miroir froid Revêtement dichroïque, complété par un filtre en verre à quartz (en vert) sécheur UV de sortie, non pas en raison là de l'apport de chaleur recherché (voir plus haut) mais de l'inconvénient que représente ici généralement la très fine poussière provenant des supports. En effet, si elle vient à se déposer sur le revêtement dichroïque et qu'elle n'est pas éliminée régulièrement, elle d'onde ne couvre pas l'étendue nécessaire du spectre des UV-A aux UV-C, de sorte qu'ils impliquent l'emploi de photo-initiateurs, d'encres et de vernis très particuliers et excluent d'emblée la possibilité de les utiliser jusqu'ici en offset feuilles pour les applications UV, y compris l'hybride! évitent que les émetteurs soient éteints en cas d'arrêt transitoire puis réamorcés au redémarrage. Même pendant le lavage des blanchets, les émetteurs restent allumés à un régime de veille qui se situe à 50 % au-dessous de la puissance maximale préréglée au pupitre. On réduit ainsi à un minimum la consommation de courant et prolonge considérablement la durée d'utilisation des émetteurs. L'avenir dira dans quelle mesure les lampes de séchage UV-Quickstart déve- loppées par Kühnast Strahlungstechnik et Baldwin sous le nom GraphiCure GC9 sont à la hauteur des exigences en termes de durée d'utilisation et de spectre UV. GC9 a renoncé aux obturateurs et, à l'arrêt, coupe l'émetteur économe en énergie. Dieter Kleeberg Process 3 | 2006 17 Technologie UV | Résistance des rouleaux, des blanchets, des plaques, du papier Impératifs de résistance en vernissage hybride Résistance au gonflement des rouleaux et des blanchets Blanchets d'impression et de vernissage pour imprimeurs en hybride (édition: août 2005) L'impression purement UV a montré que les caoutchoucs des rouleaux et des blanchets devaient impérativement résister au gonflement. Les encres UV ainsi que leurs produits de lavage, tout aussi agressifs, ne doivent pas provoquer un gonflement du caoutchouc supérieur à une limite de tolérance acceptable. En vernissage hybride au contraire, on emploie des encres certes plus proches par leur composition chimique des encres standard que des encres UV, mais qui pénètrent encore relativement fortement dans les plastiques et dans les couches polymères des plaques. Des produits de lavage spéciaux Blanchets Pour imprimer en UV, il faut impérativement choisir des organes mécaniques, des rouleaux caoutchouc, des blanchets d'impression et de vernissage ainsi que des supports qui résistent non seulement à l'agressivité des encres et des produits de lavage mais aussi au rayonnement UV. Ce principe ne vaut qu'en partie en vernissage hybride où on emploie des encres et des produits chimiques beaucoup moins agressifs.Les matières mentionnées conviennent donc aussi pour l'alternance entre vernissage hybride et impression conventionnelle avec vernis en dispersion; l'impression purement UV n'autorise elle en revanche aucun passage à un autre mode d'impression. Encres et vernis utilisables Supports utilisables pelable? Alternance normal/hybride, mode UV ou mixte Alternance vernis acrylique/UV Alternance vernis acrylique/UV Papier, carton, ondulé, plastique, métal Papier, carton, ondulé, plastique, métal Papier, carton non oui oui Alternance vernis acrylique/UV Alternance normal/hybride, mode UV ou mixte Alternance normal/hybride, mode UV ou mixte Papier, carton, ondulé, plastique, métal Papier, carton, métal Métal (UV aussi papier, carton) oui (jusqu'à 0,7/0,8/0,8 mm) non non Alternance normal/hybride, mode UV ou mixte Alternance normal/hybride, mode UV ou mixte Mode hybride ou UV Alternance normal/hybride, mode UV ou mixte Alternance vernis acrylique/UV Papier, métal Papier Papier, carton Papier, carton, ondulé, métal Papier, carton, ondulé, plastique, métal non oui non non oui (0,9 mm env.) Alternance vernis acrylique/UV Alternance normal/hybride Alternance normal/hybride, mode UV ou mixte Alternance normal/hybride Alternance vernis acrylique/UV Papier, carton, ondulé, plastique, métal Papier, carton, ondulé carton, ondulé, plastique, métal Papier, carton, ondulé Papier, carton, ondulé, plastique, métal oui non non non oui (jusqu'à 0,8 mm) Alternance normal/hybride, mode UV ou mixte Alternance normal/hybride, mode UV ou mixte Vernis acrylique ou UV Alternance vernis acrylique/UV Alternance vernis acrylique/UV Alternance normal/hybride, mode UV ou mixte Mode UV, quelques encres hybrides Papier, carton Carton ondulé Papier, carton, ondulé, plastique, métal Papier, carton, ondulé, plastique, métal Papier, carton, ondulé, plastique, métal Papier Papier, carton, plastique, métal non non oui (jusqu'à 0,8 mm) oui (jusqu'à 0,95/0,8 mm) oui non non Alternance vernis acrylique/UV Papier, carton, ondulé, plastique, métal oui Alternance normal/hybride, mode UV ou mixte Papier, carton non Alternance normal/hybride, mode UV ou mixte Papier, plastique, métal non Alternance normal/hybride, mode UV ou mixte Papier non Elastostrip Metro Alternance vernis acrylique/UV Alternance normal/hybride, mode UV ou mixte Papier, carton, ondulé, plastique, métal Carton, ondulé, plastique, métal oui non Prisco Priscolith Ebony Priscolith Hybrid Alternance normal/hybride, mode UV ou mixte Alternance normal/hybride, mode UV ou mixte Papier, métal Carton, ondulé, métal non non Reeves Vulcan Combo Vulcan Folio Vulcan Image4U Alternance normal/hybride, mode UV ou mixte Alternance normal/hybride, mode UV ou mixte Alternance normal/hybride, mode UV ou mixte Papier, carton, métal Papier Papier, carton non non non Atécé PrintCare SF-A PrintCare SP/SS/N PrintStrip R606 Böttcher TOP 1001/1002/1003 TOP 4400 TOP 5400-N Contitech, Phoenix Xtra Print Conti-Air Ebony Conti-Air Spectral Phoenix Ruby Carat Phoenix Topaz Carat Phoenix Opal/Canyon Day International, Day Brasil davidM QL Stripper dayGraphica 3610/EU 03 dayGraphica NSP 03 Printec max Printec coater/stick ’n’ strip Duco, Birkan Multi Hybrid Superflex Superstrip FB/FB longer run Superstrip PB/UVPB Superstrip SB Adhesive TR Turquiose UV Compressible EPDM Folex Folacoat UV LT-D/LT-P Fujikura Graphics Luminus I.M.C. Perfect Dot 4-SR Kinyo Airtack M Adhesive MacDermid (anciennement Rollin) Attention: Certains fabricants homologuent leurs blanchets pour des formulations de produits de lavage sélectionnées. Informations fournies sans garantie d'exhaustivité ni d'exactitude; toutes les fabrications ne sont pas disponibles dans le monde entier et leur production peut être arrêtée à tout moment. KBA se réserve le droit de recommander ou non certains produits. 18 Process 3 | 2006 Technologie UV | Résistance des rouleaux, des blanchets, des plaques, du papier Structure caractéristique d'un blanchet destiné à l'alternance normal/hybride (exemple du Duco Multi Hybrid): couche de surface en NBR poncée à une rugosité de 1 µm (en vert) à rapide transfert de l'encre et relâchement du papier, faible engraissement du point et haute résistance au marquage et à la déchirure; mince toile stabilisante; couche fortement compressible (en noir), chargée maintenant souvent d'innombrables microbilles); carcasse non extensible Schéma: Duco Les clichés pour alternance entre vernis UV et en dispersion tels le Duco Super-strip sont dotés d'une couche de surface lisse, d'une couche sandwich facile à peler et d'une carcasse non extensible. La profondeur habituelle de découpe est d'environ 0,8 mm Schéma: Duco pour encres hybrides permettent de les éliminer de la surface des rouleaux, des blanchets et des plaques. En cas de passage à un autre mode, ces produits peuvent aussi servir à laver les encres standard. Après une action prolongée des produits de lavage, le caoutchouc La cuisson de la plaque thermique KPG Sword Ultra double sa tenue ainsi portée à 1 million de tours, mais même sans cuisson, elle résiste déjà aux produits chimiques pour UV et hybride grâce à sa couche imperméable Photo: KPG tout comme les polymères non vulcanisés ne doivent présenter que de faibles variations de volume (gonflement en cas d'immersion dans une substance chimique ou rétrécissement lors de son élimination). Le gonflement tout comme le rétrécissement sont inévitables en cas de passage par exemple d'une encre hybride à une encre standard ou d'une encre au produit de lavage: ce qui importe, c'est que les deux phénomènes restent dans une plage de tolérance définie. Les matières constitutives des rouleaux et des blanchets réagissent plus ou moins aux diverses encres hybrides et produits de lavage du marché. Il est donc recommandé de s'en tenir à l'homologation “Accredited For Hybrid Printing” de KBA qui indique quelles encres sont utilisables avec quels produits de lavage sans entraîner de problèmes de gonflement. KBA ne recommande que des encres et des produits de lavage qui n'entraînent que des variations de volume acceptables, voire même aucune, sur des rouleaux standard, c'est-à-dire utilisables aussi avec des encres conventionnelles, ce qui n'est vrai actuellement que pour des rouleaux Felix Böttcher, de Cologne. Il faut sinon employer impérativement des rouleaux mixtes, comme l'exigent certains concurrents; cette configuration sort alors du cadre de la technologie hybride KBA. Il convient par ailleurs de s'assurer que les blanchets sont agréés pour l'hybride ou l'alternance entre les modes hybride et normal: leur couche de surface se compose généralement de caoutchouc NBR (Nitrile Butadiene Rubber, caoutchouc acrylonitrile-butadiène). Certains blanchets à couche de surface en mélange de polymère PVC-nitrile élargissent le domaine des applications vers l'UV tandis que d'autres, à couche de surface en EPDM (Ethylen-Propylen-DienMonomer/Terpolymer, terpolymère/ monomère éthylène propylène diène), sont exclusivement utilisés avec des encres UV. L'affirmation selon laquelle l'emploi de blanchets “universels” impliquerait des résultats de moindre qualité qu'avec des blanchets spécialement destinés à l'hybride ou à l'UV relève du discours marketing de certains fabri- cants: elle ne se justifie peut-être que dans peu de cas. Il est vrai en revanche que l'alternance entre encres UV et encres conventionnelles est à la longue préjudiciable aux caoutchoucs, mais ce problème ne concerne pas l'alternance entre les modes hybride et normal. En mode UV permanent, l'EPDM ne peut pas être remplacé par un blanchet universel qui constitue pourtant le meilleur compromis. En matière de produits de lavage, la règle empirique est la suivante: les produits pour hybride ne sont compatibles qu'avec des matériaux à base de nitrile pour modes conventionnel et hybride alors qu'ils provoquent un gonflement sur les EPDM qui exigent des encres UV et uniquement des produits de lavage pour UV! Tenue des plaques Les plaques offset qui ont fait leurs preuves sur machines hybrides sont par principe toutes des fabrications dont la tenue, comme en UV, peut être améliorée par cuisson, sauf celles à trop basse résolution employées pour les journaux. Ne peuvent être cuites que les plaques argentiques ou numériques à couche polymère photo- ou thermosensible. Le chauffage de la couche polymère développée non seulement accroît nettement sa dureté mais obture aussi sa surface, empêchant ainsi la pénétration des composants de l'encre et du produit de lavage. Il évite aussi une dissolution de la couche lors des lavages intermédiaires du blanchet ou sous l'action de l'encre ainsi qu'un éventuel effet de copie parasite du fait de la chaleur ou du rayonnement UV diffusé dans la zone du sécheur intermédiaire. La plupart des plaques CTP susceptibles d'être cuites sont du type thermique. La Fujifilm Brillia LP-NV constitue même la première plaque CTP violet à supporter la cuisson. Certaines plaques thermiques résistent à la pénétration, même sans cuisson, et se qualifient ainsi pour l'UV et l'hybride, en particulier la Fujifilm VPU, spécialement destinée aux applications UV. Parmi les plaques résistant à la pénétration, certaines peuvent cependant subir une thermofixation qui améliore leur tenue. De plus, la plaque sans développement Anthem de Presstek a également fait ses preuves avec des Pelage d'un cliché de vernissage: découpe sur traceur CAO et enlèvement des zones non imprimantes Photo: Folex encres UV et hybrides. Par ailleurs, l'impression offset sans mouillage avec des encres hybrides appropriées est déjà possible. Les plaques sans mouillage ne peuvent pas être cuites, ce qui n'est pas non plus indispensable pour les petits et moyens tirages. Là aussi, comme depuis des années en impression UV sans mouillage, les plaques Toray sont recommandées. Les plaques sans mouillage KPG (disponibles actuellement uniquement en Amérique du Nord) conviennent également alors que tous les produits à base de polyester n'offrent pas une tenue suffisante. Il n'existe pas encore suffisamment d'expérience issue de la pratique avec des encres hybrides sans mouillage pour se prononcer sur les plaques gravées par ablation telles que les PEARLdry de Presstek à dos aluminium. Résistance chimique des formes de vernissage Le vernissage final UV en mode hybride est pratiqué avec un vernis UV dont l'emploi est adapté aux encres hybrides et, pour partie, au contraste mat/brillant qu'il produit sur le vernis gras. Les vernis UV impliquent bien sûr l'emploi d'un cliché qui résiste au vernis UV et à son produit de lavage. Ces clichés conviennent aussi pour les vernis en dispersion: une caractéristique importante pour leur emploi dans les deux modes hybride et conventionnel. On utilise en revanche pour les vernissages en réserves avec le vernis gras une plaque offset compatible avec l'hybride. Process 3 | 2006 19 Technologie UV | Résistance des rouleaux, des blanchets, des plaques, du papier Plaques argentiques et CTP pour imprimeurs d'hybride (édition: novembre 2005) Plaque Gravure Développement Application hybride Cuisson pour hybride? Largeur maxi positive, UV (argentique ou CTcP) thermique négative violet, négative humide thermique positive (830/1064 nm) humide humide humide humide Labeur, emballage Labeur Labeur Labeur oui oui oui oui non indiquée non indiquée non indiquée 2000 mm thermique positive humide Labeur oui non indiquée thermique négative humide Labeur, emballage oui non indiquée thermique positive thermique positive négative, argon ou Fd:YAG violet, négative positive, UV (argentique ou CTcP) positive, UV (argentique ou CTcP) Preheat, humide Preheat, humide Preheat, humide Preheat, humide humide humide Labeur Labeur Labeur Labeur Labeur, emballage Labeur, emballage oui non oui non oui non 2050 mm 2050 mm 1230 mm 1230 mm non indiquée non indiquée thermique négative thermique positive humide humide Labeur, emballage Labeur, emballage oui oui non indiquée non indiquée thermique positive humide Labeur oui non indiquée thermique positive positive, UV (argentique ou CTcP) thermique positive humide humide humide Labeur, emballage Labeur, emballage Labeur, emballage oui oui oui non indiquée non indiquée non indiquée thermique négative ou UV (arg./CTcP) humide Labeur, emballage non, mais possible 2080 mm thermique négative ou UV (arg./CTcP) positive, UV (argentique ou CTcP) thermique positive thermique positive thermique positive thermique négative Preheat, humide humide humide Preheat, humide humide humide Labeur, emballage Labeur, emballage Labeur Labeur, emballage Labeur, emballage Labeur, emballage oui oui oui oui non, mais possible non (offset sans mouillage) 1560 mm non indiquée non indiquée 1512 mm 1512 mm non indiquée thermique positive humide Labeur oui non indiquée thermique positive violet, négative positive, UV (argentique ou CTcP) humide humide humide Labeur Labeur Labeur, emballage non, mais possible oui oui 1660 mm non indiquée non indiquée thermique positive humide Labeur, emballage non (base bimétal) non indiquée thermique positive sans développement Labeur non 1118 mm thermique positive ou UV (arg./CTcP) humide Labeur oui 1660 mm thermique négative oder UV (an./CTcP) Preheat, humide Labeur, emballage oui 1500 mm positive, UV (argentique ou CTcP) positive, UV (argentique ou CTcP) thermique positive humide humide humide Labeur Labeur, emballage Labeur oui oui oui 1030 mm non indiquée non indiquée Waterless TAC-RG5/RL7 Waterless TAN-E Waterless TAPD-G1/H-G2 thermique, négative argentique, négative UV argentique positive UV humide humide humide Labeur, emballage Labeur, emballage Labeur, emballage non (offset sans mouillage) non (offset sans mouillage) non (offset sans mouillage) 1610 mm 1610 mm 1610 mm Verona Lastre VELA LPN-100/LPV-100 VELA Universal positive, UV (argentique ou CTcP) positive, UV (argentique ou CTcP) humide humide Labeur, emballage Labeur, emballage oui oui non indiquée non indiquée Agfa-Gevaert Meridian P51/P71 N91 N91v Thermostar P970/971 Anocoil 830 T-Plate First Graphics (Kodak) FGN Fuji Photo Film Brillia LH-PCE/PSE Brillia LH-PIE/PJ Brillia LP-N3 Brillia LP-NV VPS-E/VPL-E VPU Huaguang (licence KPG) TN TP Indústria Brasileira de Filmes IBF-Million 2 Ipagsa Arte IP-21 Eco 88 Rubi T-50 Kodak Graphic Communications Group (anciennement Creo) Mirus PN Kodak Polychrome Graphics KPG DITP Thermal KPG EasyPrint KPG Electra Excel KPG Sword Excel KPG Sword Ultra KPG X54 Scorpion/Sc.+ Konica Minolta Duros HST Lastra (Agfa-Gevaert) LT2 LVX Futura Oro PDI Prisma 830/Steel 830 Presstek Anthem Saverio Rief Therma Southern Lithoplate Cobra TechNova Gemini Plus Taurus Thermostar TN (Agfa P970) Toray Attention: Certains fabricants homologuent leurs plaques pour certains systèmes de gravure et certains produits de développement. Informations fournies sans garantie d'exhaustivité ni d'exactitude; toutes les plaques ne sont pas disponibles dans le monde entier et leur production peut être arrêtée à tout moment. KBA se réserve le droit de recommander ou non certains produits. CTcP – ici synonyme de gravure UV de plaques conventionnelles sur CTP – est une marque déposée de basysPrint GmbH, Boizenburg (Allemagne)! Si l'on veut éviter d'investir dans un onéreux cliché flexo photopoly- 20 Process 3 | 2006 mère pour un vernissage final en réserves, il est possible d'utiliser un blanchet d'impression ou de vernissage pelable, en veillant à la profondeur maximale de découpe donnée par un pli barrière sous la Technologie UV | Résistance des rouleaux, des blanchets, des plaques, du papier couche de surface. Les fabricants de blanchets recommandent de plus de tendre modérément, à la clé dynamométrique, si l'on souhaite réutiliser cette forme. Il est également conseillé de régler à une pression aussi faible que possible pour assurer une répartition uniforme du vernis sur le support. Résistance des supports au rayonnement UV L'impression sur plastique et métal restant plutôt le domaine de l'UV, on s'intéressera donc surtout aux conditions auxquelles doivent satisfaire le papier, le carton et l'ondulé pour le vernissage hybride. Il s'agit pour l'essentiel des mêmes qu'en impression purement UV car les principaux problèmes sont liés au rayonnement UV. L'imprimeur d'hybride devrait s'en remettre à l'expérience et aux conseils de mise en œuvre du papetier. La règle générale déjà énoncée pour le séchage IR vaut aussi pour l'UV: le sécheur doit être réglé à la puissance minimale nécessaire car, on le sait, le papier est fragile. Il rétrécit sous l'effet d'un apport de chaleur indésirable lors du séchage et risque différentes transformations chimiques sous l'effet des rayons UV, le jaunissement par exemple. Un autre problème peut survenir: la casse de la couche lors du pliage ultérieur du papier, du carton ou de l'ondulé. Il est possible de le prévenir de deux façons: 1. Choisir un vernis UV plus souple en concertation avec le fournisseur d'encres. 2. Pour le carton et l'ondulé à partir de 150 g/m2, un rainage préalable est absolument recommandé. Pour ce rainage, il convient aussi d'exclure les outils usés ou mal réglés les uns par rapport aux autres sous peine d'empirer les choses. Il est au reste facile de tester rapidement l'aptitude au rainage d'un carton couché sur une platine de typographie. D'autres imprimeurs ne jurent que par la vaporisation des zones à rainer avec un mélange eau/alcool. Le troisième phénomène, dû à la décomposition chimique du liant dans la couche du papier sous l'effet des UV, risque de libérer des odeurs. Il est toutefois rare de pouvoir affirmer d'emblée si l'odeur provient de la couche du papier, des encres ou du vernis. Des com- Le test Robinson évite les réclamations La contamination de l'odeur ou du goût du produit par son emballage en carton ou en ondulé constitue un fréquent motif de réclamations, pas seulement pour l'impression UV. Avant d'en arriver là et de gâcher des consommables onéreux, il est recommandé de recourir au test Robinson.Cet essai sensoriel est intéressant pour les nouveaux supports et pour les nouvelles combinaisons support – encres - vernis.L'essai devrait donc tester les composants en deux étapes:un à un, puis mis en œuvre en commun, après l'impression d'un véritable petit tirage en hybride.Ne pas oublier lors de cet essai que l'odeur risque de ne se développer que bien plus tard, sous l'action de l'oxygène de l'air.Pour le test Robinson,on fabrique plusieurs échantillons pour permettre à plusieurs personnes de participer à l'essai.Les testeurs doivent à leur tour comparer les odeurs d'une part entre les échantillons et d'autre part entre les échantillons et des références (matière ou emballage inodore). Les échantillons et les références sont placés dans des bocaux en verre hermétiques contenant un petit réservoir d'eau assurant une humidité relative de l'air de 75 %. Au cours d'un processus de vieillissement accéléré de 48 heures, il se développe un potentiel défini de dégagement d'odeur. Les testeurs jugent ensuite les écarts d'odeur suivant une échelle de 5 niveaux: 0 = aucune; 1 = à peine perceptible; 2 = légère, à peine définissable; 3 = définissable; 4 = forte (possibilité de noter par demi-point). Le collège de testeurs à réunir en cas de besoin comprend des spécialistes expérimentés issus des rangs des fournisseurs d'encres, des fabricants de carton et d'ondulé, des travailleurs de l'imprimerie, des clients et des utilisateurs du produit imprimé (conditionneurs, chaîne de magasins, consommateurs). Références (à gauche) et échantillons (à droite) pour le test Robinson Photo: M-real Encres pour imprimeurs d'hybride (édition: novembre 2005) Fabricant Gamme d'encre Observations Arets Graphics Eckart America Epple Gans Ink & Supply Huber Group Jänecke+Schneemann Sicolor SunChemical/DIC SunChemical Toyo Ink Toyo Ink Unionprint Van Son XSYS Print Solutions XSYS Print Solutions EXC Process Hybrid MetalStar Hybrid Starbrite OS UV-Hybrid 4-Color Process Hostmann-St. Reflecta Hybrid Supra UV Hybrid Sico Brite Sun Cure Hy-Bryte/Daicure Hy-Bryte Sun Cure Hy-Bryte Max FD Hybrid Aqualess SOY FD Hybrid Eco-SOY VersaCure Quickson UV Coatable Flint-Schmidt Gemini Process K+E Novabryte BF Process non recommandée car trop agressive (type UV) encre métallisée pour le dernier groupe, pas encore testée homologuée KBA/fogra pas encore testée modification recommandée après test fogra testée par fogra et préparée pour l'homologation testée par fogra et préparée pour l'homologation homologuée KBA/fogra comme Sun Cure Hy-Bryte, mais pas encore homologuée encre pour offset sans mouillage,essayée sans problèmes par KBA pas encore testée pas encore testée pas encore testée homologuée KBA/fogra homologuée KBA/fogra Attention: Informations fournies sans garantie d'exhaustivité ni d'exactitude; toutes les gammes d'encres ne sont pas disponibles dans le monde entier. KBA se réserve le droit de recommander ou non certains produits. L'homologation devient caduque en cas de modification de la formulation. Produits de lavage pour imprimeurs d'hybride (édition: novembre 2005) Produit de lavage Felix Böttcher Böttcherin Hybrid Day International Varn Hybrid-Wash DC DruckChemie Hybrid 1.0 Hybrid 3.0 Fuji Hunt/DS Druckerei Service Novasol HB 8 Novasol HB 10 VEGRA Schnellreiniger E 939 Essai de validation fogra passé avec succès pas encore exécuté passé avec succès pas encore exécuté passé avec succès passé avec succès passé avec succès; la formulation, en cours de modification, sera de nouveau testée Attention:Tous les produits de lavage ne sont pas disponibles dans le monde entier.L'adéquation du produit ne dépend pas seulement du type d'encre mais aussi de la gamme d'encres et du caoutchouc du blanchet et des rouleaux.KBA se réserve le droit de recommander ou non certains produits. La validation accordée par fogra s'inscrit dans le cadre de l'accord de branche visant à réduire les solvants.Pour les précédents essais,la compatibilité avec les matériaux présents sur les machines à imprimer était prioritaire.Les futurs essais prendront en outre plus en compte l'efficacité du lavage. Des consignes d'emploi ont été établies fin 2005 et les essais de 5 produits achevés.L'homologation devient caduque en cas de modification de la formulation. binaisons de composants inodores peuvent aussi devenir odorantes, et même le liquide de mouillage et la poudre antimaculante risquent de participer à la formation de l'odeur. On a déjà identifié d'autres causes: une contamination bactérienne consécutive à de mauvaises conditions de transport et de stockage, ou un emballage inadapté du support, des composants trop résineux dans la pâte à papier ou un défaut de nettoyage des machines à papier. Dans la mesure où l'imprimeur sélectionne avec le papetier un support testé comme adapté à l'UV, il devrait être possible d'exclure d'emblée le liant de la couche (de nombreux papetiers testent aussi à la demande des clients des combinaisons de matières déterminées). Il conviendrait en outre de s'assurer de preuves du contrôle de la qualité dans la fabrication et la livraison du support. Contrairement à l'impression UV, du fait de la combinaison des types de séchage pour les encres hybrides, le pouvoir absorbant du support ne revêt d'intérêt que dans le cadre d'un vernis UV et son importance reste marginale compte tenu de la couche, de toute façon épaisse, de vernis. Ainsi, la perte de liant du fait de la rapide infiltration sélective du vernis, et donc un éventuel manque de durcissement, ne joue aucun rôle Dieter Kleeberg notable. Process 3 | 2006 21 Technologie UV | Résistance des rouleaux, des blanchets, des plaques, du papier Blanchets et produits de lavage utilisables en hybride Pour s'inscrire complètement dans la philosophie hybride de KBA, les encres hybrides doivent pouvoir être mises en œuvre avec des blanchets qui, comme les rouleaux caoutchouc et les produits de lavage correspondants, conviennent aussi à l'emploi d'encres conventionnelles. Dans certains cas, les imprimeurs choisissent des blanchets présentant une dayGraphica 3610: maintenant un classique en impression hybride résistance accrue aux encres purement UV. La polyvalence n'est cependant pas impérative: ce qui importe bien plus, c'est la stabilité du comportement sur le long terme en exploitation mixte. C'est ainsi qu'en cas d'alternance entre le mode conventionnel et l'hybride, les encres et les produits de lavage utilisés ne doivent entraîner ni gonflement ni rétrécissement excessifs des caoutchoucs de blanchets et des rouleaux. Il est donc intéressant que le développement des blanchets adaptés à l'hybride s'accompagne de celui des produits de lavage appropriés correspondants comme le montre l'exemple de Day International. Présente dès les débuts Les entreprises participant à l'optimisation de l'impression hybride se trouvent aujourd'hui dans un processus d'innovation résolue, visant à garantir les performances exigées par la technologie hybride. Dès les débuts, Day International a relevé les défis liés à la diversité des possibilités d'application du procédé hybride. Cet engagement a porté ses fruits: les utilisateurs d'hybride peuvent aujourd'hui employer toute une série de produits Day International qui ont fait leurs preuves dans le cadre du processus hybride. Aussi performants que soient ces produits considérés isolément, leur combinaison risque pourtant d'engendrer des problèmes aux lourdes conséquences financières. En la matière, le blanchet doit satisfaire à des différents critères particuliers. Seule une étroite coopération entre les constructeurs de machines, les utilisateurs d'UV et l'industrie des encres a pu permettre de développer des mélanges de caoutchouc qui, associés à des encres et vernis, permettent d'obtenir des résultats optimaux sur les supports les plus divers. Blanchets pour imprimeurs d'hybride Day International a mis au point trois blanchets – dayGraphica 3610, dayGraphica EU 03 et dayGraphica NSP 03 – qui ont rencontré un accueil très favorable auprès des imprimeurs d'hybride dans le 22 Process 3 | 2006 monde entier. A quoi s'ajoute le cliché pelable davidM QL Stripper utilisable avec une large palette de supports pour l'alternance, courante sur les machines hybrides, entre le vernis en dispersion avec encres conventionnelles et le vernis UV avec encres hybrides. C'est le dayGraphica 3610 qui est le plus largement répandu. Outre son faible échauffement et sa grande compatibilité avec les encres hybrides, grâce à sa couche de surface en caoutchouc nitrile il autorise une plage de contraste idéale sur la feuille. Le dayGraphica EU 03 présente la même structure sous-jacente mais avec une autre couche de surface. Ce blanchet s'avère particulièrement intéressant pour les utilisateurs d'hybride confrontés à des types de travaux très différents sur les supports les plus divers. Il se caractérise par un très bon transfert de l'encre et par une grande durée de vie. Le tout dernier blanchet compatible hybride lancé sur le marché, le dayGraphica NSP 03, offre une exceptionnelle polyvalence grâce à sa couche de surface en mélange nitrile-PVC. La plage de ses applications s'étend de l'offset feuilles conventionnel, en passant par l'hybride, jusqu'à l'impression purement UV. Avec cette combinaison, à la fois exigeante et flexible, l'imprimeur peut, à son gré, alterner entre conventionnel/hybride et conventionnel/UV, sans préjudice de la qualité d'impression. Synergie dans le développement des blanchets et des produits de lavage Les photos au microscope électronique qui illustrent cet article montrent, à l'aide de quelques exemples, comment les produits de lavage peuvent modifier ou protéger la structure d'un blanchet. On voit qu'un produit de lavage agressif déclenche une variation du volume du caoutchouc qui s'accompagne d'une destruction de la structure moléculaire d'origine de la couche de caoutchouc. Des produits agressifs ou inadaptés peuvent en effet dissoudre ou détruire certains additifs ayant été ajoutés au mélange de caoutchoucs pour lui conférer par exemple une élasticité et une dureté spécifiques. Ce phénomène risque de se traduire dans la pratique par des répercussions considérables, d'une part sur les performances et la durée de vie du blanchet et des rouleaux d'encrage, et d'autre part sur la qualité de la scission de l'encre et donc au final sur la qualité d'impression. En revanche, un produit de lavage adapté à la formulation du caoutchouc préserve les caractéristiques originelles du blanchet. Dans le cadre d'un projet commun avec Varn Products, fabricant de produits chimiques pour l'imprimerie, membre du Groupe Day, des travaux ont permis de dégager des synergies entre le blanchet et la chimie. Day International et Varn veillent en effet dès le stade du développement à la compatibilité dayGraphica EU 03: pour des travaux très diversifiés de leurs produits respectifs. C'est ainsi que les produits de lavage et les blanchets adaptés les uns aux autres offrent aux utilisateurs une haute qualité et une sécurité optimale en impression (voir tableau). Produits de lavage pour utilisateurs d'hybride Pour une exploitation rationnelle, il importe que les produits non seulement lavent correctement les rouleaux en caoutchouc et la surface des blanchets mais aussi qu'après le lavage et le nouvel encrage, ils restaurent très rapidement la capacité à transporter l'encre. Pour l'hybride, Varn Products propose trois produits présentant les caractéristiques souhaitées: V60+ Wash, AIII Hydrosolv et Hybrid-Wash. Tandis que les deux premiers cités remplissent déjà les critères de validation de tous les principaux constructeurs de machines et des fabricants de dispositifs de lavage ainsi que de la fogra, le Hybrid-Wash se trouve actuellement dans une phase de modification d'après des indications fournies par KBA en vue d'une amélioration. Technologie UV | Résistance des rouleaux, des blanchets, des plaques, du papier Avant d'être mis sur le marché, un produit de lavage est soumis à de multiples essais au laboratoire et en pratique dayGraphica NSP 03: pour exploitation alternée conventionnel/hybride ou conventionnel/UV ou encore avec encres purement hybrides, en association avec Hybrid-Wash Domaines d'application des produits hybride et UV de Day International et de Varn Products Blanchets, produits de lavage Encres conventionnelles Encres hybrides Base du caoutchouc de la couche de surface Caoutchouc nitrile (NBR) Blanchet dayGraphica 3610, EU 03 Produits de lavage Varn V60+ Wash, AIII Hydrosolv Encres strictement UV EPDM Eclipse UV-Wash Base du caoutchouc de la couche de surface Mélange nitrile-PVC Blanchet dayGraphica NSP 03 Produits de lavage Varn AIII Hydrosolv Hybrid-Wash (Remarque de la rédaction: Au cours des examens d'homologation d'encres hybrides par la fogra – voir Code produit de lavage W6 dans l'article “fogra contrôle les encres hybrides”, page 39 – Hybrid-Wash a satisfait dans la plupart des cas aux exigences minimales de lavage; le gonflement provoqué par les pro- duits de lavage ne faisait cependant pas partie des examens des encres. Les contrôles de produits de lavage comportent comme condition impérative de leur validation l'effet de gonflement sur le caoutchouc des rouleaux, sur celui des dispositifs de lavage et sur la couche de surface des blanchets). Le Hybrid-Wash vise le groupe des utilisateurs dont la gamme des travaux ne prévoit pas d'alternance avec des encres conventionnelles, c'est-à-dire ceux qui impriment à 100 % avec des encres hybrides. Les agents provoquant des dissolutions sont des huiles végétales compatibles avec les mélanges de caoutchouc nitrile- Vues au microscope électronique du caoutchouc de la couche de surface d'un blanchet: la surface et le volume de l'échantillon de gauche restent pratiquement inchangés après un séjour de 88 heures dans un produit de lavage à 60 °C de composition appropriée. Après 16 heures seulement à température ambiante, l'échantillon de droite, plongé dans un liquide de lavage plus agressif mais pourtant courant sur le marché, présente de nettes altérations de la structure du caoutchouc PVC, ce qui exclut les blanchets et les rouleaux caoutchouc pour l'exploitation mixte conventionnel/UV. Ce produit, non répertorié comme dangereux au sens de la réglementation de l'UE, ne contient aucun composé organique volatil (COV) et ne dégage donc que très peu d'odeur. Son point de flamme se situe au-dessus de 100 °C. Le V60+ Wash est un produit de lavage économique de classe de risque AIII, développé pour l'emploi mixte avec encres conventionnelles et hybrides, et donc utilisé avec du caoutchouc acrylonitrile (NBR). Le AIII Hydrosolv, dérivé du produit de lavage AII Hydrosolv, appartient également à la classe AIII. C'est un produit polyvalent, utilisable économiquement pour tous les types d'encres offset, depuis les conventionnelles en passant par les hybrides jusqu'aux encres strictement UV. Contrairement à la plupart des produits de lavage pour hybride, il est à base de distillats d'huiles minérales. C'est entre autres pour cette raison que le AIII Hydrosolv convient aussi bien pour le caoutchouc nitrile que pour les mélanges nitrile-PVC des rouleaux ou des blanchets. Comme son nom l'indique, le AIII Hydrosolv est miscible à l'eau. Avec son point de flamme supérieur à 62 °C, son transport et son stockage ne nécessitent pas les précautions imposées par des substances dangereuses. Simon Bornfleth, Georg Fritz, Day International/Varn Products, Reutlingen Process 3 | 2006 23 Technologie UV | Résistance des rouleaux, des blanchets, des plaques, du papier Supports pour applications hybrides Les papiers et cartons couché brillant conviennent tout particulièrement au vernissage hybride car ils amplifient la brillance du vernis UV. La composition du bain de couche d'une part et le satinage en calandre d'autre part confèrent au support des caractéristiques physico-chimiques et mécaniques qui influent sur son aptitude au durcissement sous UV en combinaison avec des encres hybrides et des vernis UV, et au rainage et au pliage en finition. Les impératifs auxquels doivent satisfaire les supports sont décrits ci-après du point de vue du Groupe Schneidersöhne. Trouver la combinaison optimale Le choix du support joue un rôle déterminant dans le résultat imprimé, car c'est le papier qui rend l'impression visible. Tous les papiers n'offrent pas les meilleures conditions pour appliquer sans problèmes la technologie hybride. Par leur interaction avec les encres et les vernis au cours du processus hybride, les caractéristiques du support influent fortement sur l'adhérence de l'encre sur le papier, sur la résistance du film d'encre au frottement et aux rayures, et sur le brillant des vernis gras et UV employés. Une optimisation de la combinaison support-encre-vernis peut donc améliorer notablement le résultat global, car chaque combinaison ne convient pas nécessairement bien. Pour trouver une adéquation optimale, il est recommandé de procéder à des essais d'impression avec différentes combinaisons des systèmes impliqués dans le procédé. Des facteurs mécaniques pour les qualités brillantes De nombreuses applications en pratique ont montré que ce sont les supports présentant une surface particulièrement lisse qui permettaient d'obtenir les brillances maximales en vernissage. Et là, les papiers couchés brillant comme le LuxoMagic de Schneidersöhne offrent les meilleurs préalables. Le LuxoMagic a déjà été employé par KBA dans le cadre d'un essai de brillance en mode hybride (voir article “La brillance et sa mesure avec la forme-test KBA”, page 30). Parmi les papiers couchés brillant proposés sur le marché, on trouve les qualités les plus diverses qui se distinguent essentiellement par le brillant du papier vierge. Cette différence de brillance peut être pro- 24 Process 3 | 2006 duite soit par le choix des pigments colorés de la couche soit par l'influence du satinage. Le traitement de la surface de ces qualités de papier s'effectue sur la bande, au cours d'un couchage en plusieurs étapes qui sont suivies d'un satinage sur calandre pour donner le brillant. Des supercalandres confèrent le brillant par une pression, une température et une humidité élevées. Un grand nombre de contacts mécaniques au niveau des zones de pincement (nip) entre les cylindres de la calandre produit une densification et une uniformisation de la surface couchée du papier. En choisissant judicieusement les pigments colorés de la couche et en appliquant une forte pression mécanique, le lissage confère au papier couché le brillant souhaité. La densification du support qui accompagne le calandrage doit être considérée dans une relation caractéristique par rapport à l'épaisseur et au volume spécifique de ces papiers. Les problèmes susceptibles de survenir en pliage en cas d'une résistance insuffisante de la couche à la casse au pli peuvent provenir entre autres aussi de la technologie de fabrication des papiers couchés brillant. Il conviendrait donc de soumettre dans tous les cas les forts grammages (à partir de 150 g/m2) à une préparation au pliage, par rainage par exemple, de façon à former une zone de flexion malléable. Les supports fortement densifiés présentent de moindres forces de rappel élastiques (raideur à la flexion) que des papiers qui ont été moins fortement satinés en soft calandre. Le vernis UV utilisé devrait en outre former autant que possible un film souple pour ne pas, par une fragilisation, créer de difficultés supplémentaires au pliage. Fragilisation et stabilité dimensionnelle Lors de l'emploi de papiers couchés en technologie hybride avec séchage par rayonnement au cours duquel il se produit non seulement les réactions physico-chimiques du séchage de l'encre mais aussi un dégagement de chaleur, il peut également arriver certains phénomènes de fragilisation de supports. Cette fragilisation s'explique par l'extraction de l'humidité du fait de l'augmentation de la température; le papier se dessèche, les fibres rétrécissent et risquent de perdre de leur élasticité. Dans le même temps, le film d'encre se solidifie et la feuille prend ses dimensions définitives. Dans le pire des cas, il se produit des instabilités dimensionnelles susceptibles d'être causées soit par une reprise d'humidité du support en offset conventionnel ou par une extraction partielle de l'humidité en cas de séchage par rayonnement. Le choix des matières fibreuses, le rapport longitudinal/transversal des fibres, la formation du support de couche et l'humidité de finissage du papier exercent une influence particulière sur la stabilité dimensionnelle du support. Qualités couché demi-mat et mat En plus des papiers couchés brillant, on peut aussi employer avec des encres hybrides et des vernis des papiers couchés demi-mat dont la technique de fabrication est largement comparable à celle des couché brillant. C'est le choix des pigments colorés de la sauce et la pression de satinage qui leur donne leur aspect demi-mat. On utilise généralement des soft calandres qui sati- nent ou plutôt “présatinent” la surface en douceur avec des pressions de contact mécanique nettement moins fortes. Dans des cas exceptionnels, on emploie aussi des cylindres spéciaux pour mater la surface. Pour ces qualités aussi, le couchage s'effectue en plusieurs étapes de façon à générer une surface bien bouchée et très uniforme. Compte tenu de leur configuration graphique, les papiers couchés mat ne se prêtent que sous certaines conditions à la technologie hybride. La matité est dosée en sélectionnant spécialement des pigments colorés de la sauce. Pour produire un effet mat en surface, on utilise en général un pigment de carbonate de calcium, présentant une curieuse structure géométrique anguleuse. L'uniformité de la répartition des pigments à la surface du support autorise une réflexion diffuse de la lumière qui donne à l'observateur une impression de matité. La surface présente donc un léger relief, plutôt ouvert et poreux. Les papiers mats ne subissent pas de satinage et ne sont pas toujours couchés plusieurs fois. Il convient donc de tester à l'avance les applications UV ou hybride sur papiers couchés mat. Un prétraitement spécial par primaire ou l'ajout de produits augmentant la résistance à la pénétration pourraient en effet s'avérer indispensables. Sûreté du procédé assurée par les papiers couchés La qualité des papiers couchés des divers fabricants dépend très fortement de la composition du support de couche, de la formulation de la couleur de couche et de la technologie de fabrication. Il existe par principe aujourd'hui d'excellents Technologie UV | Résistance des rouleaux, des blanchets, des plaques, du papier Papier vu au microscope à balayage électronique papiers couchés qui répondent parfaitement aux exigences du marché et de la technologie. Non seulement la composition de ces papiers a été conçue pour offrir des caractéristiques optimales de pénétration permettant de résoudre les exigences contradictoires d'une bascule rapide pour l'impression du recto et d'une brillance optimale de l'encre, mais ils garantissent aussi une sûreté totale du processus aux vitesses élevées des machines de la génération des 18 000 f./h ou en impression hybride. Les papiers bruts ne conviennent pas En revanche, du fait de leur capacité d'absorption et des caractéristiques de leur surface, les papiers bruts sont plutôt inadaptés à l'impression avec des encres hybrides et des vernis. Le vernissage UV sur papiers bruts implique un traitement préalable de la surface avec un primaire, soit partiellement soit en aplat, pour maîtriser ou réduire la capacité d'absorption du support. Les caractéristiques de pénétration des papiers bruts diffèrent radicalement de celles des qualités couchées. Sur les couchés en effet, au moment de l'humidification par de l'encre pâteuse, il se produit une séparation de phase au cours de laquelle les composants liquides de l'encre (huiles minérales ou végétales) pénètrent dans la surface couchée. Cette séparation de phase ne se produit pas sur les papier bruts sur lesquels le séchage de l'encre s'effectue suivant un processus continu qui dure nettement plus longtemps que sur papiers couchés. Interactions en applications hybrides Diverses autres réactions ont été observées dans l'interaction entre le support et les composants participant au processus hybride. C'est ainsi que non seulement l'adhérence des encres hybrides et des vernis sur le papier revêt une importance particulière mais qu'il convient aussi de tenir compte des zones non imprimées de la feuille soumises au rayonnement UV. Surface d'un papier couché brillant Surface d'un papier couché demi-mat Les coupes de deux papiers de même grammage (135 g/m2) illustrent la différence entre l'épaisseur et la densification par satinage Surface d'un papier couché mat Plus la blancheur de base du support est élevée, plus la part des azurants optiques est faible et moins il se produira de pertes de blancheur. Au contraire, les papiers et cartons comportant une forte proportion d'azurants optiques ont plutôt tendance à jaunir sous l'effet du rayonnement UV et de l'apport de chaleur qui en résulte. Le rayonnement UV détruit en effet dans la couche ces composés chimiques qui perdent ainsi leur effet optique au fil du temps et ramènent le papier dans ces zones à sa blancheur de base naturelle. La qualité des azurants optiques et leur stabilité aux UV revêt donc une grande importance pour la qualité du produit imprimé. Une autre forme de jaunissement due au vernis gras se manifeste surtout au dos de la feuille ou bien il convient de la prendre compte dans la conception graphique en cas de recto/verso. Dans ce cas en Surface d'un papier brut effet, le jaunissement coïncide avec les zones vernies. En présence de ce phénomène néfaste aussi, les azurants optiques subissent une destruction partielle ou locale de sorte que la perte de blancheur est perçue comme un défaut de qualité. Des couches d'encres de forte épaisseur ou un important dépôt de vernis s'avèrent aussi critiques qu'un excès d'énergie de rayonnement UV. Indépendamment de l'odeur propre aux encres et vernis UV, l'odeur caractéristique intrinsèque des produits hybrides n'est pas du goût de tout le monde. Certains produits imprimés issus d'applications UV sentent tellement fort qu'on peut certainement parler d'une pollution olfactive due aux produits volatils de décomposition des composants UV qui s'accumulent sous forme de monomères gazeux dans les liants (partie intégrante de la couche) à la surface du support. Les différents systèmes d'encres UV réagissent aussi différemment en fonction de leurs monomères libérés lors de la polymérisation radicalaire. De même, différents types de systèmes de liants retiennent pendant des durées diverses les monomères UV volatils ou bien ils sont détruits par eux. La condition impérative pour obtenir un produit imprimé d'une odeur pratiquement neutre, ne causant pas de nuisances olfactives, réside dans un durcissement suffisant par rayonnement et un séchage à cœur des encres et des vernis UV. Grâce au choix judicieux de combinaisons de matières appropriées et à une communication constructive avec les partenaires technologiques impliqués dans le procédé, il est d'ores et déjà possible d'obtenir en vernissage hybride des impressions d'une excellente qualité et peu odorantes. Dipl.-Ing. Christoph Weinert Schneidersöhne Unternehmensgruppe www.schneidersoehne.de Pour plus d'informations,vous pouvez joindre l'auteur par téléphone au numéro ++49 (0) 22 36 606-237 ou par courriel à l'adresse suivante:christoph.weinert@schneidersoehne.de Process 3 | 2006 25 Technologie UV | Encres hybrides Encres hybrides: les impératifs La clé du succès de la mise en œuvre du procédé hybride réside non seulement dans une machine offrant une technologie appropriée mais surtout dans des encres qui sèchent aussi bien par infiltration sélective/oxydo-polymérisation que par durcissement sous UV et peuvent être vernies directement en UV. Les propriétés caractéristiques et les impératifs de ce type d'encres sont commentées ci-après en prenant pour exemple la gamme Epple Starbrite qui compte parmi les gammes hybrides homologuées par KBA/fogra. La gamme Starbrite comprend Fort brillant par vernissage UV Pour conférer à des imprimés un fort brillant, supérieur à 85 points, le vernissage par vernis UV constitue la seule alternative au pelliculage. Le vernis UV ne peut cependant développer cette brillance que si la surface sur laquelle il est appliqué est parfaitement sèche à cœur de façon à éviter une infiltration du vernis dans le film d'encre. Le vernis doit de plus disposer d'un temps suffisant pour s'étaler et permettre ainsi la formation d'une surface lisse et brillante. Il existe quatre procédés pour appliquer le vernis UV: 1. vernissage UV hors ligne sur une couche d'encre séchée à cœur de nature quelconque; 2. vernissage en ligne primaire + UV sur couche humide d'encres standard avec un système à double vernissage qui dépose d'abord un primaire aqueux qui est séché immédiatement pour offrir un fond d'accrochage sec au vernis UV appliqué ensuite; 3. vernissage UV en ligne sur couche d'encres UV pré-durcie sous UV; 4. vernissage UV en ligne sur couche d'encres hybrides pré-durcie sous UV. Epple fournit des encres, des produits de lavage et des vernis gras appropriés Depuis des années déjà, Starbrite est le système d'encres hybrides éprouvé de la société allemande Epple Druckfarben AG, située à Neusäß. Il conjugue les propriétés des encres conventionnelles et des encres UV pour permettre des vernissages UV haute brillance en ligne. On peut ainsi bénéficier des avantages des encres UV – durcissement rapide et bonne compatibilité du liant avec le vernis UV – sans devoir être équipé d'une machine purement UV. En employant des encres Starbrite et le produit de lavage hybride Starbrite 1300, ce procédé permet de travailler avec: 26 Process 3 | 2006 • des rouleaux caoutchouc et des blanchets normaux, • sans préparer spécialement les groupes à l'UV et • aussi avec un liquide de mouillage sans alcool. Des nombreux essais de gonflement réalisés avec tous les fabricants réputés de rouleaux ont montré que ce sont les rouleaux et les blanchets conventionnels qui donnent les meilleurs résultats en cas d'impression avec Starbrite. La sûreté de production qu'apportent les encres Starbrite a été confirmée à la seconde rencontre des utilisateurs d'hybride en avril 2005 par l'homologation KBA/fogra. Nonobstant le comportement de ces consommables par rapport aux caoutchoucs, il convient d'employer des plaques offset cuites ou convenant à l'UV. En matière de brillance, ni le support, ni le taux de couverture ni la charge d'encre n'exercent une influence directe notable. Comme pour toutes les encres, le nombre de points de brillance varie légèrement juste après l'impression. Certains utilisateurs observent même des évolutions positives du brillant pendant le séchage par oxydation en pile. Pour l'obtention de contrastes de brillance, Starbrite est également compatible avec divers vernis gras mats qui peuvent être déposés sous forme sélective avec une qualité de repérage offset avant le vernissage UV en aplat. Epple propose à cet effet les vernis Starbrite 1290 et 1579 pratiquement sans jaunissement – tous deux pour un effet peau d'orange – ainsi que le 1523 pour un éclat mat. Stockage et ajustement La stabilité en stockage des encres hybrides dépend de la température et de la nature chimique des pigments: plus la température est élevée, plus la stabilité est faible. Au cours d'une vaste série d'essais, également des produits de lavage et des vernis adaptés aux encres hybrides. 95 90 85 80 75 70 70 % 70 % 70 % 100 % 100 % 70 % 100 % 100 % M+K C+M CMY M+K C+M CMYK CMY CMYK =40 % =140 % =210 % =200 % =200 % =280 % =300 % =400 % 0% Comparaison du brillant après 72 heures sur carton doublement couché brillant (GD2), imprimé à une vitesse de 10 000 feuilles/h, développé avec des encres hybrides Starbrite revêtues de vernis UV (en vert) et avec encres conventionnelles revêtues de vernis en dispersion puis UV (en bleu) en fonction de la charge et de la couverture. En vernissage hybride, les liens sont nettement moins importants (pratiquement aucune variation des points de brillant) et la brillance est en moyenne plus élevée (90,7) qu'en double vernissage (88,3). Le motif choisi pour l'essai était la forme-test KBA, voir page 30 Epple a trouvé des pigments pour couleurs primaires et spéciales qui se conservent six mois au moins à une température de stockage de 25 °C maximum. Les encres primaires Starbrite sont ajustées pour être prêtes à imprimer dans l'ordre noir-cyan-magentajaune. Leur engraissement de point et la qualité d'impression soutiennent largement la comparaison avec les paramètres des encres conventionnelles. Pas de problèmes pour l'équilibre Pour ce qui concerne l'équilibre encre/eau, les encres Starbrite peuvent être considérées comme équivalentes à des encres conventionnelles. Elles n'ont plus tendance, comme autrefois les encres UV, à présenter une trop grande affinité avec l'eau. Elles tendent aussi nettement moins à l'émulsion et à la sèche. Il est toujours recommandé d'analyser l'eau du réseau car sa qualité peut nécessiter une modification de la composition du liquide de mouillage. Par principe, il est possible d'employer tout additif courant, y compris un substitut d'alcool, à l'exception d'additifs de séchage. Des essais d'impression ont en effet montré qu'un liquide de mouillage contenant un siccatif risque de provoquer une forme de séchage sur les rouleaux qui gène le roulage. Pour l'emploi d'encres hybrides, Epple propose l'additif Waterfit 1239 pour eau de mouillage. Un tirant différent de celui des encres conventionnelles Pour les encres hybrides aussi, il existe une étroite corrélation entre les diverses caractéristiques rhéologiques de l'encre, surtout entre la viscosité, le tirant et le comportement à l'écoulement. Il est donc Technologie UV | Encres hybrides Essais de gonflement: Matériaux pour applications dans la tolérance Les essais ont déterminé le gonflement (+) ou le rétrécissement (–) des caoutchoucs sous l'effet d'encres hybrides de la gamme Epple Starbrite et du produit de nettoyage Epple Starbrite 1300. Dans tous les cas, ce sont les matières destinées aux applications avec des encres conventionnelles qui sont les mieux adaptées, ce qui correspond à la philosophie hybride KBA. Comme les encres Starbrite et le produit de lavage Starbrite conviennent le mieux avec les mêmes matériaux, ces deux produits constituent une combinaison optimale. Résultats des essais d'encres hybrides: Courbes caractéristiques d'impression du noir, cyan, magenta et jaune (de haut en bas) des encres Epple-Starbrite (en rouge) comparées à celles d'une gamme conventionnelle du commerce (en bleu). Les différences d'engraissement de point sont tellement minimes qu'elles ne nécessitent aucune correction au niveau du prépresse en cas d'exploitation mixte Exemple: garniture caoutchouc de rouleaux Westland: Werograph (standard), Weromix (conventionnel/UV),Wero-UV Résultats des essais du produit de lavage hybride: 1. Garniture caoutchouc de rouleaux Böttcher: rouleaux standard + 0,25 %, rouleaux mixtes (conventionnel/UV) + 0,65 %, rouleaux UV + 0,45 % 2. Garniture caoutchouc de rouleaux Westland: rouleaux standard – 0,2 %, rouleaux mixtes (conventionnel/UV) – 0,5 %, rouleaux UV + 30,5 % 3. Joints caoutchouc des dispositifs de lavage automatique Baldwin: gonflement après 1 jour + 0,02 %, après 2 jours 0 % et après 7 jours + 0,04 % (critère impératif: le gonflement après 7 jours doit être inférieur à 1 %) bien difficile de modifier une valeur sans faire varier les deux autres. Parmi ces trois propriétés, la plus importante est le tirant. Il donne la mesure de l'effort nécessaire pour réaliser la scission de l'encre au cours de son transfert depuis l'encrier, en passant par la batterie de rouleaux, la plaque et le blanchet jusqu'au support. Dans les systèmes hybrides, le tirant en l'absence d'eau est légèrement supérieur à celui des encres conventionnelles, le tack humide (en présence d'eau) est en revanche un peu plus faible. Ces deux tirants (avec et sans eau) doivent impérativement être adaptés l'un à l'autre pour permettre d'obtenir un parfait résultat. La viscosité repose sur le frottement interne qui s'oppose aux ten- sions de pression et de poussée. Du fait d'une telle contrainte de poussée, l'encre est soumise à un cisaillement de vitesse constante. C'est le quotient entre la poussée et la vitesse de cisaillement que l'on qualifie de viscosité dynamique exprimée en Pascal x seconde. Pour décrire plus précisément et pouvoir mieux optimiser d'autres caractéristiques telles le comportement à l'écoulement, la limite d'écoulement, la durée de relaxation etc., il est également très important de procéder à des mesures de viscosité pour développer le produit. l'odeur des imprimés. Les aldéhydes ou alcanes sont des composés organiques portant le radical fonctionnel —CHO. Pour déterminer la part d'aldéhydes, les encres Starbrite et le vernis gras ont subi un examen par chromatographie gazeuse avec un carton Invercote. Au cours du premier essai, la comparaison a porté sur une gamme Starbrite qui n'est pas qualifiée de “peu odorante” et une gamme séchant par oxydation. Un second essai a permis de comparer une gamme Starbrite peu odorante avec une gamme conventionnelle à faible odeur. Les aldéhydes volatils recherchés étaient le butanal (à 4 atomes de carbone), le pentanal (5 C), l'hexanal (6 C) et l'heptanal (7 C). L'aldéhyde à qui il convient d'attribuer le rôle majeur dans le développement des odeurs est l'hexanal. On distingue facilement son pic pour les encres conventionnelles alors qu'il est de plusieurs ordres plus faible pour les encres Starbrite qui ne sont pas peu odorantes. Pour les deux gammes peu odorantes, les quantités d'hexanal libérées furent identiques. Les différences dans les taux d'hexanal se situaient donc, pour la gamme Starbrite qui n'était pas sans odeur, à proximité et, pour la gamme Starbrite peu odorante, exactement dans la plage des encres à faible odeur. Pour les emballages alimentaires, il convient cependant, comme pour les encres conventionnelles, de veiller que le produit n'entre pas directement en contact avec la surface imprimée. Contrairement aux mesures absolues obtenues par chromatographie gazeuse, le test Robinson (voir l'article “Impératifs de résistance en vernissage hybride”, page 21) reste une méthode de contrôle sensoriel fournissant des “mesures” relatives, fortement soumises à des influences subjectives et donc difficile à reproduire. Il prend toutefois en compte le produit dans son ensemble (papier, encre, vernis, liquide de mouillage, et même le stockage). Il est donc opportun de faire procéder au cas par cas à un test Robinson. Norbert Lenzgeiger, Epple Druckfarben Détermination des odeurs par chromatographie gazeuse Ce sont surtout les aldéhydes, volatils, qui sont responsables de L'analyse par chromatographie gazeuse a montré que la concentration en aldéhydes (en mg/m2) des encres Starbrite avec vernis gras (en bleu) est inférieure à celle d'un support typique (carton Invercote 200 g/m2 d'Iggesund, en vert) et ne permet donc de constater aucune pollution notable par les aldéhydes Chromatogramme gazeux: l'hexanal, qui contribue le plus fortement à la formation d'odeurs, est de plusieurs ordres plus élevé pour des encres conventionnelles (en rouge) que pour les encres Starbrite peu odorantes (bleu). Les encres standard à faible odeur (en vert) et les encres Starbbrite peu odorantes (en noir) ne se différencient pas par leur taux d'hexanal Process 3 | 2006 27 Technologie UV | Vernis UV Vernis UV: les impératifs Pour obtenir un ennoblissement final haute brillance, on emploie en vernissage hybride des vernis durcissant sous UV, appliqués en aplat, humide sur humide, soit directement sur les encres hybrides, soit sur un vernis gras qui joue le rôle de vernis sélectif. C'est l'interaction entre les systèmes de vernis antagonistes que sont le vernis gras et le vernis UV qui produit divers effets de vernissage en réserves. L'exploitation ciblée des écarts de tensions interfaciales ajustés pour les vernis permettent de créer divers reliefs et effets tactiles. A condition toutefois de respecter certains impératifs pour le vernis UV et la combinaison des vernis. Compatibilité avec les encres hybrides Le premier impératif concerne la capacité pour les encres hybrides, qui contiennent à la fois des liants séchant par oxydation et d'autres qui polymérisent sous UV, à accepter le vernis. Comparés aux encres conventionnelles, les systèmes hybrides se caractérisent par une capacité optimisée à être vernis en haute brillance, ce qui implique pourtant l'emploi de vernis UV spécialement formulés et, en cas d'exploitation de la machine aussi en mode conventionnel avec des encres hybrides, également de vernis en dispersion appropriés. en ligne: standard, hybride et UV. Sur des encres standard, donc séchant par infiltration sélective/ oxydo-polymérisation, le vernissage UV n'est possible qu'associé à un primaire à base aqueuse. Il faut pour ce faire une machine à double vernissage et les brillances réalisables se situent en moyenne à 70 environ. Les encres hybrides permettent de se dispenser du primaire, et donc d'un groupe de vernissage, et la brillance accessible monte à 90 environ. Pour le vernissage UV direct sur encres UV, mais dont l'imprimabilité est nettement plus délicate que celle des encres entrent en ligne de compte tels le support, la quantité de vernis déposée ainsi que la position, le nombre et le rendement des différents émetteurs UV. Combinaisons de vernis pour des contrastes de brillance Outre son adéquation aux encres hybrides, le vernis UV haute brillance doit impérativement aussi être adapté aux vernis gras spécialement fabriqués pour des vernissages à effet en hybride. Pour ce faire, on optimise la capacité d'acceptation ou de refus des vernis en ajustant en conséquence les tensions superficielles des deux types de vernis. C'est ainsi qu'il est possible au moyen d'une plaque offset mouillée, de déposer dans le dernier groupe imprimé, un vernis gras refusant le vernis UV dans les zones où l'on souhaite par exemple Viscosité du vernis UV Jürgen Veil, directeur du marketing offset feuilles, et Anne-Kathrin Gerlach, chef de produit, admirent les hautes brillances obtenues en vernissage hybride avec le vernis UV VEGRA Comme le seul système 100 % UV à être mis en œuvre sur la machine est le vernis, il n'est pas nécessaire de conférer aux autres sections une résistance spéciale. C'est là l'un des principaux avantages des encres hybrides, au moins dans la philosophie hybride de KBA: pouvoir employer des garnissages de rouleaux de type conventionnel et non pas à revêtement EPDM comme en impression strictement UV. En pratique, on trouve trois types d'encres associés au vernissage UV 28 Process 3 | 2006 hybrides, la brillance dépasse les 80. La brillance maximale est celle du vernis UV déposé par vernisseuse, le type de l'encre, déjà complètement sèche, ne jouant plus aucun rôle. Quel que soit le mode de mise en œuvre, l'intensité du brillant d'un vernis UV dépend du temps d'étalement, lui-même fonction de la vitesse de roulage et de la longueur du parcours prévu à cet effet. Une double sortie rallongée est donc judicieuse. D'autres facteurs On peut déterminer la viscosité à l'aide d'une coupe DIN (voir schéma).A une température ambiante de 20 °C, on mesure le temps nécessaire au vernis UV pour s'écouler hors de la coupe, remplie jusqu'à un repère donné,par un trou d'un diamètre de 4 mm. Pour les vernis UV, cette durée doit être d'au moins 25 secondes (dépôt irrégulier) et d'au plus 65 secondes (risque de projections).Comme la viscosité dépend de la température et que, sous charge continue, elle diminue quand le vernis se réchauffe dans le groupe de vernissage, on devrait tenir compte de cette chute de la viscosité. Il été affirmé à la rencontre KBA des utilisateurs d'hybride que les meilleurs résultats sont obtenus avec un vernis UV à 45 °C. Il convient toutefois de ne réguler la température que dans l'alimentation en vernis car la température de stockage des vernis UV est plus basse. VEGRA accompagne et encourage depuis les débuts le vernissage hybride.“Nous estimons que la technologie hybride, à effet, représente l'un des développements les plus intelligents de ces 50 dernières années”, constatait l'auteur, Albert Uhlemayr, dès la première rencontre des utilisateurs d'hybride KBA en septembre 2003 un effet mat ou ridé. Appliqué en aplat, le vernis UV haute brillance ne pouvant pas adhérer dans ces zones, il provoque ainsi un contraste entre le vernis gras mat ou grainé et les autres parties à forte brillance. Comme il s'agit toujours de vernis formulés en fonction les uns des autres, il convient de ne conjuguer que des vernis provenant d'un même fabricant ou de demander une liste des vernis d'autres marques qui peuvent lui être associés. Pour le vernissage hybride, le Groupe VEGRA propose par exemple la combinaison de vernis à Technologie UV | Vernis UV Ressources/Partenaires Nous aimerions ici remercier cordialement tous les partenaires qui, par leur coopération et par leur forte implication, ont contribué au succès de la mise au point et du perfectionnement dans la pratique de la technologie hybride. Groupements, conseils, certification •Berufsgenossensch. Druck u. Papierverarb., D-Wiesbaden (www.bgdp.de) •fogra Forschungsges. Druck e.V., D-München (www.fogra.org) •VEGRA GmbH, D-Aschau am Inn (www.vegra.de) Blanchets et clichés de vernissage •Birkan Drucktechnik GmbH, D-Eching am Ammersee (www.birkan.de, www.duco.co.uk) •Day International GmbH, D-Reutlingen (www.day-intl.com) •Phoenix Xtra Print GmbH, D-Hamburg (www.pxp.de, www.contiair.com) Encres et vernis •Epple Druckfarben AG, D-Neusäß (www.epple-druckfarben.de) •Flint-Schmidt GmbH & Co KG, D-Frankfurt/M (www.flint-schmidt.de) •Huber Group/Hostmann-Steinberg GmbH, Celle (www.mhm.de, www.hostmann-steinberg.de) •Jänecke+Schneemann Druckfarben GmbH, D-Hannover (www.js-druckfarben.de) •Schmid Rhyner AG Print Finishing, CH-Adliswil (www.schmid-rhyner.ch) •Sicolor GmbH, D-Neusäß (www.sicolor.de) •SunChemical Hartmann Druckfarben GmbH, D-Frankfurt (www.sunchemical.com) •Terra Lacke GmbH, D-Lehrte (www.terralacke.de) •Toyo Ink Co. Ltd., J-Tokyo •VEGRA Gruppe, D-Aschau am Inn (www.vegra.de) •Weilburger Graphics GmbH, D-Gerhardshofen (www.weilburger-graphics.de) •XSYS Print Solutions Deutschland GmbH, D-Stuttgart (www.xsys-printsolutions.com) Produits de lavage •Kodak Polychrome Graphics, D-Osterode (www.kpgraphics.com) •Rudolf reproflex GmbH, D-Goslar (www.rudolf-reproflex.de) •XSYS Print Solutions Deutschland, D-Stuttgart (www.xsys-printsolutions.com) Rouleaux caoutchouc et tramés •Felix Böttcher GmbH & Co. KG, D-Köln (www.boettcher.de) •Praxair Surface Technologies, D-Schlüchtern (www.praxair.com) Sécheurs à rayonnement •adphos Eltosch Torsten Schmidt GmbH, D-Norderstedt (www.adphos.de, www.eltosch.de) •Grafix GmbH Zerstäubungstechnik, D-Stuttgart (www.grafix-online.de) •Dr. Hönle AG UV Technology, D-Gräfelfing (www.hoenle.de) •IST Metz GmbH, D-Nürtingen (www.ist-uv.com) •RadTech Europe, NL-Den Haag (www.radtech-europe.com) Supports d'impression •Varn Products GmbH, D-Reutlingen (www.day-intl.com) •DC DruckChemie, D-Ammerbuch (www.druckchemie.com) •DS Druckerei Service, D-Reutlingen (www.dsgroup.de, www.fujihunt.com) Le vernis UV VEGRA 1038 pour vernissage hybride se caractérise par une très bonne résistance au frottement, une excellente adhérence, sa résistance au rainage et au pliage ainsi que sa collabilité (par colles en dispersion), sa résistance au thermosoudage (sur PVC et PP) et son aptitude au marquage à chaud Plaques imprimantes et de vernissage effet 3606 (vernis gras) et de vernis UV haute brillance 1038. Il peut aussi fournir la combinaison drip-off de vernis à effet 3606/1 et de vernis spécial DL 1188 pour le vernissage à effet (vernis en dispersion) sur encres hybrides. Pour plus d'informations sur les produits VEGRA, on peut consulter le site www.vegra.com). Dans tous les cas, il est important de veiller à ce que le vernis UV soit déposé de manière constante et en quantité suffisante. Cette quantité ne devrait pas être inférieure à 5 g/m2, ce qui correspond à un volume de prise du rouleau tramé de 15 g/m2. Avant de commencer à imprimer, il est indispensable de nettoyer le rouleau tramé et de contrôler sa capacité de prise à l'aide de son code. Tous les vernis sont imprimables à la vitesse maximale de production. Comme les vernis en dispersion, en vernissage •m-real Technical Sales and Marketing, D-Hamburg (www.m-real.com) •Schneidersöhne Unternehmensgruppe, D-Ettlingen (www.schneidersoehne.de) •UPM-Kymmene Sales GmbH, D-Hamburg (www.upm-kymmene.com) UV aussi la température en pile renseigne sur les éventuels problèmes susceptibles de survenir ensuite en pliage ou en rainage. Emploi en emballage alimentaire et non-alimentaire Des investigations menées par procédé d'extraction à l'alcool et au chlorure de méthylène sur des impressions vernies en hybride avec du vernis UV haute brillance VEGRA 1038 n'ont pas permis de prouver la moindre présence de monomères ou de photo-initiateurs résiduels. Tous les vernis UV de VEGRA sont en outre formulés pour ne dégager aucune odeur, ce qui a été contrôlé par l'ISEGA* Ce couchage brillant peut donc être employé en emballage, même alimentaire, à condition toutefois que, pour un bon durcissement du vernis, les émetteurs UV disposent d'une puissance suffisante et soient régulièrement nettoyés et remplacés. L'aptitude au marquage du vernis UV 1038 milite en outre pour son emploi pour l'impression d'emballages et d'étiquettes. Il existe des films spéciaux de dorage à chaud. Albert Uhlemayr, président du Groupe VEGRA *) ISEGA Forschungs- und Untersuchungsgesellschaft mbH, D-Aschaffenburg (www.isega.de). Cet institut indépendant de conseil et de contrôle déploie ses activités dans le monde entier au service du commerce et de l'industrie, en particulier dans les secteurs suivants cellulose/papier/ondulé/carton, plastiques, emballage, encres/vernis/auxiliaires chimiques; il établit des expertises et des homologations de produits suivant ISO 17025 en allemand,anglais, français et autres langues reconnues au niveau international; depuis 1990, il certifie aussi des concepts de gestion de l'hygiène de fabricants d'emballages. Process 3 | 2006 29 Procédés de vernissage brillant | Brillance La brillance et sa mesure avec la forme-test KBA La brillance est l'impression optique qui permet de conclure à la rugosité ou au poli d'une surface. Elle résulte de la réflexion par la surface de la lumière diffusée sous forme d'indicatrice dans pratiquement toutes les directions de l'espace. La part diffuse de la lumière réfléchie présente une moindre intensité que celle de la part orientée qui se forme préférentiellement autour de l'angle de brillance, c'est-à-dire de l'angle de réflexion de la lumière, symétrique de l'angle d'incidence. Plus la part de réflexion orientée est importante, plus l'indicatrice est longue et vue métrologique, la brillance est évaluée par mesure relative de l'intensité lumineuse sous l'angle de brillance. Les standards autorisent différents angles sur les appareils de mesure de brillance (réflectomètres): les procès-verbaux de mesurage doivent donc toujours mentionner non seulement les valeurs de mesure mais aussi la géométrie du mesurage. La norme ISO 2813 (DIN 67530) prescrit 20°/20° pour les surfaces très brillantes, 60°/60° pour les brillances normales et 85°/85° pour les surfaces mates. Depuis des années, les cartonniers préfèrent cependant Le phénomène de brillance peut être représenté sous forme d'indicatrice (répartition de l'intensité, ici en jaune) de la lumière réfléchie Les mesures liées à l'angle de brillance sont indifféremment qualifiées d'unités, de points ou de degrés de brillant. Elles se situent entre 0 (réflexion complètement diffuse, mat absolu) et 100 (réflexion entièrement orientée, brillant absolu). En règle générale, les valeurs retenues sont celles figurant au tableau. Sauf pour le vernis gras et le vernissage hors ligne, le dépôt de vernis est effectué sur un groupe flexo. Peu employé en pratique, le “chiffre de brillant visuel” selon DIN 16537 se situe entre 0 (mat) et 10 (brillant). La brillance Haze suivant ASTM D 4035, couramment utilisée en Amérique, résulte de la différence entre les points de brillant sous 60°/60° et 20°/20°: H = R60 – R20. Elle autorise une meilleure évaluation du voile de réflexion, surtout sur échantillons normaux et brillants. Il n'existait jusqu'ici aucune forme-test standardisée pour déterminer exactement la brillance. KBA en a donc développé une qui convient pour pratiquement tous les substrats, pour diverses vitesses de fabrication, différents taux de couverture et divers types de vernis. Avec un brillancemètre, le conducteur peut ainsi, sans problèmes, mesurer lui-même la brillance sur les champs de teinte définis et vérifier la reproductibilité pour les travaux les plus variés. Les deux images conviennent très bien à l'évaluation visuelle du brillant, tant dans les lumières que dans les zones à forte charge dans le motif car, en double vernissage au moins, l'alternance entre des charges d'encre faibles et fortes conduit à une diminution de la brillance. Brillance des modes de vernissage les plus courants Vernis UV mat sur encres hybrides R = 10 à 20 Vernis UV mat sur encres UV R = 20 Encres (selon le support) R = 30 à 50 95 Vernis gras sur encres standard et hybrides R = 60 90 Vernis en dispersion sur encres standard R = 70 85 Double vernissage (vernis UV brillant sur primaire) R = 65 à 85 75 Vernis UV brillant sur encres UV R = 85 à 90 70 Vernis UV brillant sur encres hybrides R = 85 à 95 65 Vernis UV hors ligne sur encre sèche R = 90 à 98 Encres hybrides avec vernissage final UV Mesure de brillance immédiate et après 72 h 100 80 étroite, et plus l'impression de brillance est forte. La part diffuse diminue quand les interstices dans la topographie de la surface rugueuse sont comblés ou complètement couverts par un média, du vernis par exemple. Du point de 30 Process 3 | 2006 45°/45°, mais on utilise souvent aussi 60°/60° pour juger de la brillance des impressions. Un éclairage fixe (60° ou 45°) et un angle de mesure variable permettent aussi de déterminer la forme de l'indicatrice. MK 70% CM 70% CMY 70% 140% 140% 210% Mesure immédiate, 10 000 f./h Mesure immédiate, 12 000 f./h MK 100% 200% CM 100% 200% CMYK 70% CMY 100% CMYK 100% 280% 300% 400% Mesure après 72 h, 10 000 f./h Mesure après 72 h, 12 000 f./h unbedruckt Résultats d'essais en technologie hybride Les conditions de cette série d'essais étaient identiques à ceux des essais en double vernissage. Les résultats montrent nettement une plus forte brillance. Même après 72 h, on ne constate qu'un effet minime de peau d'orange. Ces résultats de mesure permettent de conclure que la technologie hybride autorise un vernissage UV d'une qualité très élevée et reproductible. Procédés de vernissage brillant | Hors ligne Quand choisir le vernissage hors ligne? Les vernissages hors ligne sont généralement proposés par des prestataires spécialisés.En offset feuilles,certaines imprimeries d'étuis pliants disposent aussi non seulement de presses de découpe et de gaufrage ou de marquage,mais aussi d'équipements d'ennoblissement brillant hors ligne. Le vernissage et le pelliculage constituent les deux technologies envisageables selon le type du produit.Les brillances obtenues surclassent généralement le vernissage en ligne,ce qui n'est pas le seul aspect qui justifie des coûts plus élevés.Il convient en effet d'examiner aussi d'autres critères qui entrent en ligne de compte. demande” ne sont qu'occasionnels et quand faire tourner en permanence un groupe de vernissage en ligne reviendrait trop cher; • le vernissage brillant hors ligne doit être complété d'un autre ennoblissement, application d'une colle par ex. • il faut vernir l'intégralité du format de la feuille, ce qui n'est pas possible sur machine à imprimer en raison de la prise de pinces. Configurations de groupe de vernissage (exemples Billhöfer): 1 Dispositif à trois rouleaux,2 Dispositif à deux rouleaux,3 Vernissage deux faces par dispositifs à deux rouleaux,4 Calandre Vernissage en ligne ou hors ligne ? Les opérations d'ennoblissement “hors ligne”, c'est-à-dire exécutées en un ou plusieurs passages distincts sur des machines spéciales, sont logiquement plus onéreuses que celles réalisées “en ligne”, c'est-à-dire effectuées au cours d'un seul passage en même temps que l'impression. C'est ce qui explique que l'intégration de groupes de vernissage dans les machines offset feuilles soit devenue aujourd'hui presque une évidence. L'ennoblissement brillant hors ligne trouve pourtant sa justification quand: • on recherche une brillance particulièrement élevée, par d'épaisses couches de vernis par ex. ou par calandrage; • il faut augmenter la résistance et la protection contre le frottement, pour les couvertures de livres par ex.; • l'imprimerie doit sous-traiter l'ennoblissement parce qu'elle ne dispose ni de vernissage en ligne ni de double vernissage; • les travaux avec vernissage “à la Une nette majorité des vernissages visant la brillance ou la protection sont certes réalisés en ligne mais, compte tenu de la demande croissante en produits imprimés toujours plus ennoblis, les deux modes – en ligne et hors ligne progressent. Vernissage Comparé au vernissage en ligne, le vernissage hors ligne présente l'avantage de déposer le vernis sur des encres sèches, ce qui dispense de tenir compte de leur nature. Les vernisseuses reposent sur diverses technologies. Les machines qui ont fait leurs preuves régulent l'épaisseur de la couche par la viscosité du vernis et par l'écartement des rouleaux applicateurs. On distingue entre les vernissages une ou deux faces, avec pinces ou sans pinces, les machines sans pinces permettant de vernir la feuille jusqu'aux quatre bords. Conviennent également pour le vernissage hors ligne, les machines à imprimer feuilles qui, outre le margeur et la réception, ne comportent qu'un seul groupe pour le vernis complété par un sécheur (“Standalone Coater”) ou dont les groupes imprimants servent uniquement au vernissage; il s'agit là de machines hélio feuilles ou de machines de sérigraphie. Au-delà des vernis en dispersion et UV, on continue de trouver sur les vernisseuses des vernis nitrocellulosiques à base de solvants, remplacés de plus en plus par d'autres types de vernis en raison des menaces qu'ils représentent pour l'environnement. En emballage, des vernis spéciaux ont conquis certains créneaux en raison de certaines propriétés de résistance, au froid ou à la vapeur d'eau par ex. Et des vernis colles pour la fabrication de cartes plastique sont souvent déposés sur des machines de sérigraphie économiques. Les vernis à calandrer à chaud jouent un rôle remarquable: ce sont les seuls à atteindre la brillance d'un pelliculage sans en présenter les inconvénients (voir ci-après). L'action de la chaleur permet de déposer des couches de vernis deux fois plus épaisses qu'avec d'autres vernis qui sont ensuite calandrées en ligne entre des cylindres polis à haute brillance. Pelliculage Le pelliculage des imprimés représente la méthode la plus lourde d'ennoblissement à haute brillance. Comme pour les vernis, il existe des qualités brillantes et mates, mais aussi avec relief, pour imiter la toile pour les couvertures rigides par exemple, et à revêtement fonctionnel spécial, pour offrir une résistance particulière aux rayures par ex. Le film qui prédomine est le polypropylène orienté, particulièrement résistant aux déchirures, apte à recevoir une texturation en relief mais aussi transformable à chaud. L'emploi de films en acétate reste occasionnel quand les feuilles doivent être ensuite marquées ou partiellement collées. Il n'y a pas si longtemps, on rencontrait encore en pratique des films de polyester (PET) qui se caractérisent par une meilleure aptitude à épouser (“lay-flat”) la surface du papier ou du carton et une plus faible épaisseur. Comme pour le vernissage hors ligne, la nature de l'encre sèche sur laquelle le film est appliqué reste sans importance. Pourtant le pelliculage a lui aussi ses défauts: il est nettement plus cher que le vernissage; les produits ainsi ennoblis sont plus difficilement recyclables; la durabilité du film risque de s'avérer inférieure à celle d'une couche de vernis, et même les épaisseurs sont en moyenne supérieures à celles d'un vernissage. Ce dernier inconvénient tourne toutefois à son avantage pour les applications en extérieur (displays, panneaux publicitaires, publicités sur les stades etc.) en raison de sa meilleure résistance aux intempéries. Il existe trois procédés de pelliculage: par dispersion avec un adhésif appliqué à froid (avec ou sans solvant), par hotmelt avec un adhésif appliqué à chaud et le pelliculage à chaud relativement nouveau par film pré-encollé sensible à la chaleur. Le pelliculage à chaud est largement répandu car il ne met en œuvre aucun solvant, nécessite moins de temps pour changer de travail sur la machine de pelliculage, autorise une haute vitesse de couchage et permet un meilleur recyclage des produits. Dieter Kleeberg Process 3 | 2006 31 Procédés de vernissage brillant | En ligne Modes de vernissage en ligne En offset feuilles,le vernissage est la seule technique d'ennoblissement brillant en ligne.Selon le type d'encres et la configuration de la machine,l'imprimeur a le choix entre différents modes.Ainsi,les machines hybrides offrent deux modes,ce qui permet de mettre en œuvre trois types de vernis; elles présentent donc à cet égard plus de souplesse que des machines à double vernissage qui peuvent elles en revanche vernir en UV des encres conventionnelles.Les enseignements accumulés en vernissage en ligne d'encres hybrides ont été présentés lors de la seconde rencontre d'utilisateurs de technologie hybride KBA en avril 2005.Il en est rendu compte ci-après. Vernir avec ou sans tour de vernissage, et en recto/verso vernissage, à une ou à deux tour(s) après le dernier groupe imprimant. Dans l'article “Choix d'une philosophie” (voir page 10) qui énumère les avantages de la technologie hybride par rapport à l'impression purement UV et au double vernissage, le tableau qui répertorie les combinaisons encres-vernis-supports mentionne aussi les configurations des machines correspondantes. Partant de là, le tableau ci-dessous décrit maintenant les différentes possibilités des trois équipements de base: sans tour de Même des machines sans tour de vernissage peuvent déposer du vernis au moyen de l'encrage ou du mouillage, étant entendu que le dépôt de vernis en dispersion sans dispositif de vernissage ne correspond plus au standard de qualité actuel. C'est précisément pour cette raison que l'ancienne solution, proposée aussi par KBA, consistant à déposer du vernis acrylique au moyen du dispositif de mouillage n'est pratiquement plus demandée par les clients. L'application de vernis en dispersion par l'encrier, éventuellement surmonté d'une chambre à racle, ce que prônent certains concurrents comme “solution d'entrée de gamme”, s'avère problématique en l'absence de séchage IR/air chaud ultérieur ou si l'émetteur qui suit n'est dimensionné que pour sécher les encres. Il s'ensuit une limitation de la quantité de vernis susceptible d'être déposée sur les feuilles. Dans des versions plus sophistiquées, on trouve même des machines qui vernissent sur les deux faces: elles déposent du vernis de surimpression ou brillant avant le retournement. Selon le type de vernis, le vernissage de la première face doit être suivi aussi d'un séchage intermédiaire sous forme de modules enfichables ou mieux encore de groupes morts. KBA a déjà installé plusieurs Rapida 105 universal et Rapida 105 de toute dernière génération de cette configuration. Il existe aussi des machi- Ennoblissement en ligne par vernis: possibilités offertes par les machines offset feuilles Tour de vernissage Type de vernis (couverture) Encre Dépôt du vernis Observations aucune Vernis gras (aplat, réserves) à infiltration sélective/oxydo-polymérisation humide sur humide, à partir de l'encrage par plaque gravée et blanchet jusqu'à 60 points de brillance aucune Vernis en dispersion (aplat) à infiltration sélective/oxydo-polymérisation humide sur humide, à partir de l'encrage par plaque alu non couchée et blanchet seulement fine couche de vernis, un peu plus épaisse avec superposition d'une chambre à racle (pas chez KBA, car problématique sans séchage IR/air chaud) aucune Vernis acrylique (par mouillage) (aplat) à infiltration sélective/oxydo-polymérisation humide sur humide, à partir du mouillage par plaque alu non couchée et blanchet seulement fine couche de vernis en dispersion faiblement concentré; le vernissage VDL n'est plus demandé par les clients une Vernis en dispersion * (aplat, réserves) à infiltration sélective/oxydo-polymérisation ou hybride humide sur humide, avec tour de vernissage Dispositif de vernissage flexo et sortie rallongée avec séchage IR/air chaud; aussi en mode conventionnel sur machines hybrides; jusqu'à 70 points de brillance une Vernis UV (aplat**) UV sur encres durcies, avec tour de vernissage Séchage UV intermédiaire, matériaux résistants aux UV, dispositif de vernissage flexo et sortie rallongée (double) avec séchage final UV; jusqu'à 90 points de brillance une Vernis UV (aplat**) Hybride (infiltration sélective/oxydopolymérisation + UV) sur encres durcies, avec tour de vernissage Dispositif de vernissage flexo et sortie rallongée (double) avec séchage IR et UV en mode “hybride” sur machines hybrides; jusqu'à 95 points de brillance une Vernis gras (réserves) + vernis UV (aplat**) Hybride (infiltration sélective/oxydopolymérisation + UV) Vernis gras humide sur humide par le dernier encrage, vernis UV sur vernis gras durci avec tour de vernissage Dispositif de vernissage flexo et sortie rallongée (double) avec séchage IR et UV (mode “hybride” sur machines hybrides); jusqu'à 95 points de brillance, contraste mat/brillant optimal une Vernis gras (réserves) + vernis en dis- à infiltration sélective/oxydo-polymérisation persion drip-off/twin-effect (aplat) ou hybride Vernis gras humide sur humide par le dernier encrage, vernis en dispersion avec tour de vernissage Dispositif de vernissage flexo et sortie rallongée avec séchage IR/air chaud; chauffage éventuel du vernis en dispersion; contrastes moyens mat/brillant deux Vernis en dispersion* (réserves, aplat) à infiltration sélective/oxydo-polymérisation + vernis en dispersion* (aplat**) à infiltration sélective/oxydo-polymérisation humide sur humide avec 1ère tour de vernissage, sur vernis séché avec la 2ème tour de vernissage Equipement “double vernissage” (2 dispositifs de vernissage flexo à double séchage intermédiaire IR/air chaud, sortie rallongée (double)) avec séchage IR/air chaud en sortie; jusqu'à 80 points de brillance, effets intéressants deux Vernis en dispersion primaire (aplat**) à infiltration sélective/oxydo-polymérisation + vernis UV (aplat**) Primaire humide sur humide avec 1ère tour de Equipement “double vernissage” avec séchage UV en sortie; jusqu'à 85 vernissage, vernis UV sur primaire séché avec la points de brillance 2ème tour de vernissage deux Vernis à effet métallique (aplat) + UV vernis UV ou en dispersion à effet (aplat) Vernis à effets métalliques sur encres durcies avec la Séchage UV intermédiaire, matériaux résistant aux UV, équipement 1ère tour de vernissage,second vernis sur vernis à “double vernissage” avec séchage IR/air chaud en sortie; effets effet métallique séché sur la 2ème tour de vernissage intéressants *) aussi à pigments à effets; **) pattes de collage en réserves le cas échéant Signification des codes de couleur sur les schémas des machines: blanc = encres à infiltration sélective/oxydo-polymérisation; vert = encres hybrides; violet = encres UV, jaune = vernis gras, bleu = vernis en dispersion, gris = vernis en dispersion avec pigments à effet, violet clair = vernis UV, rouge = tour de séchage IR/air chaud 32 Process 3 | 2006 Procédés de vernissage brillant | En ligne nes spéciales comportant encore avant le premier groupe imprimant une tour de vernissage pour déposer un blanc couvrant ou un fond à effet en dispersion, vernis MetalFX ou iriodine par exemple. Vernis en dispersion Changement de vernis grâce à deux circuits Le changement de mode sur machines hybrides implique aussi, du point de vue économique, la rapidité du changement du vernis. La configuration standard d'une machine hybride KBA Rapida comporte donc une tour de vernissage à deux circuits pour pouvoir commuter commodément d'un vernis à un autre en cas de passage à un autre travail. Un système d'alimentation en vernis à fonctionnement et nettoyage automatiques pour vernis en dispersion et vernis UV peut être raccordé en option. Le passage d'un vernis en dispersion à un vernis UV ou inversement ne demande plus alors que 7 à 10 minutes et seulement 1 à 2 minutes entre des vernis de même nature. Le vernissage par vernis en dispersion est le mode le plus fréquemment employé en offset. Grâce à la technologie de la chambre à racle devenue aujourd'hui standard, on dépose ainsi des vernis brillant, mat, de surimpression mais aussi sans problèmes des vernis à pigments à effets. La fiabilité du séchage nécessite un sécheur combiné à émetteurs infrarouge et à lame d'air chaud pour évacuer l'humidité (voir article consacré au KBA VariDry). Dans le cadre de l'application nécessairement humide sur humide de vernis en dispersion brillant, il convient de prendre en compte d'emblée une chute de la brillance car certains composants du vernis pénètrent dans l'encre. Dans le principe, il s'agit d'un phénomène de peau d'orange (draw-back) même s'il ne prend pas la même ampleur qu'en cas de couverture d'encres standard par du vernis UV ou en cas de dépôt d'un vernis UV sur un primaire insuffisamment sec. Les machines hybrides permettent de déposer des vernis en dispersion sur des encres standard en mode conventionnel. Cela fonctionnerait également sur des encres hybrides bien que, du point de vue de la brillance, un vernis brillant UV conviendrait mieux. L30 Combi Circulator (à gauche) et X10 Conditioner: deux composants du système d'alimentation en vernis à deux circuits Coating Concept de Tresu Schéma de l'alimentation automatique LithoCoat de Harris & Bruno. Le vernis UV ou en dispersion est pompé au choix à partir des réservoirs “Coating 1” et “Coating 2” et acheminé par un groupe vers une unité de conditionnement du vernis avant de parvenir dans la chambre à racle Vernissage UV Contrairement au vernis en dispersion qu'il faut sécher immédiatement, le vernis UV brillant a besoin de temps pour s'étaler de façon à former une surface lisse et donc hautement brillante. Tandis que la sortie rallongée, nécessaire dans les deux cas, abrite un puissant sécheur IR/air chaud pour le vernis en dispersion, elle offre au vernis UV le parcours indispensable à l'étalement jusqu'à son arrivée sous le sécheur de sortie. Pour les machines qui atteignent maintenant les 18 000 f./h, une sortie doublement rallongée est même recommandée. Parce que le vernis UV n'est jamais déposé humide sur humide, mais toujours sur une couche d'encre ou de vernis en dispersion ayant subi un séchage intermédiaire, il ne peut pratiquement pas pénétrer dans les couches profondes, ce qui permet donc par principe d'atteindre des brillances supérieures à celles du vernissage en dispersion. La capacité d'absorption du support ne joue donc un rôle que dans la mesure où l'encre a formé une surface lisse mais perturbée par le phénomène de filtration sélective. Parmi les vernis UV aussi, il existe des différences mises au point par les fabricants en vue des diverses La configuration représentée ici constitue la version la plus développée de la KBA Rapida 105 en mode hybride à grande souplesse de vernissage. Il s'agit d'une machine 5 couleurs recto/verso à vernissage des deux côtés: le verso comprend cinq groupes imprimants pour encres normales ou hybrides, une tour de vernissage pour vernis en dispersion ou UV et deux tours de séchage intermédiaire par air chaud et émetteur UV. Le retournement est suivi de cinq groupes imprimants et d'une tour de vernissage. D'autres émetteurs UV peuvent être enfichés avant et après le retournement sous forme de sécheurs intermédiaires. Une double sortie rallongée avec sécheurs IR et air chaud ainsi qu'un sécheur UV de sortie, placé immédiatement en amont de la réception, complètent la configuration. Elle peut intéresser en particulier l'industrie des cosmétiques, de la mode, de l'automobile, pour le vernissage or ou argent ou encore mat ou brillant des deux côtés en plus d'un vernissage normal en dispersion ou UV applications. C'est ainsi que pour certains vernis UV, la forte brillance et le glissant sont prédominants pour des applications tout UV. Pour les machines à double vernissage, on optimise en plus le vernis UV pour qu'il adhère sur le primaire en dispersion. En vernissage hybride, la formulation du vernis UV prend en compte l'adhérence optimale sur les encres hybrides ou le refus pour les vernissages sélectifs sur vernis gras. Malgré le séchage UV intermédiaire des encres et le vernissage UV haute brillance, les machines hybrides s'avèrent idéales pour aborder la technologie UV car elles ne nécessitent pas une expérience considérable en UV de la part du conducteur qui peut en effet • imprimer avec les courbes caractéristiques de restitution des teintes de machines conventionnelles; • s'appuyer sur un comportement plus stable en roulage qu'en impression purement UV, en particulier pour ce qui concerne l'équilibre encre/eau; • alterner sans problèmes entre mode“conventionnel”et“hybride”, puisque les groupes ne nécessitent aucun équipement résistant aux UV, et entre les types de vernis, en dispersion et vernis gras plus vernis UV. Process 3 | 2006 33 Procédés de vernissage brillant | En ligne Chambre à racle: état actuel de la technique La technique flexographique moderne de vernissage permet de transférer d'importantes quantités de vernis et donc d'obtenir d'excellents brillants. La possibilité offerte par les anciens dispositifs de vernissage à deux rouleaux de moduler la quantité de vernis est devenue inutile car on ne souhaite le plus souvent qu'une épaisseur définie de vernis. Il reste pourtant possible si nécessaire de modifier la quantité de vernis en utilisant un rouleau Anilox offrant un autre volume de prise ou des caractéristiques optimales, pour des pigments nacrés par exemple.KBA propose aux imprimeurs des matériels faciles à manipuler; la structure extrêmement légère des rouleaux Anilox en format 4 poses et en moyen format permet même de les changer à la main, sans palan. Comme il a déjà été indiqué dans l'article “Adhérence et compatibilité entre les couches d'encres et de vernis” (voir page 11), les rouleaux Anilox employés aujourd'hui sur dispositifs de vernissage de type flexographique présentent un relief ouvert, à grande finesse de trame. Plus la trame est fine, mieux le vernis s'étale et plus on peut reporter des réserves délicates. Les croisements des anciens ponts de trame continus ont depuis été ramenés à des pyramides tronquées. Grâce à cette gravure de type ART (“Anilox Reverse Technology”) beaucoup plus facile à nettoyer, le rouleau Anilox apporte de 3 à 5 points de brillance en plus car le vernis a moins tendance à former une peau d'orange ou des piqûres. La gravure ART-TIF (“Thin Ink Film”) améliore la capacité d'étalement du vernis UV malgré une moindre épaisseur de la couche. Les hachures ont finalement fait long feu car le “sillon sans fin” transporte en fait le vernis d'un côté à l'autre de la machine. La chambre à racle a également été améliorée,car on lui reprochait jusque là l'usure des deux racles en acier. Le revêtement céramique dont bénéficiait déjà les rouleaux Anilox a maintenant été étendu aux racles dont la durée de vie a ainsi été multipliée par 8 environ. Double vernissage Malgré leur demande plus forte en énergie pour le séchage et leur encombrement plus important au sol par rapport aux machines hybrides, les machines à double vernissage ont leur justification. C'est pour cette raison que KBA continue d'en proposer aussi. Elles permettent en effet: • le vernissage UV d'encres conventionnelles, même par voie indirecte, par obturation préalable en ligne au moyen d'un vernis en dispersion, • de multiples effets créatifs par des variantes dans l'emploi du vernis en dispersion. La couche de vernis en dispersion, appelée aussi primaire, appliquée avant le vernis UV ne vise pas seulement un accrochage optimal du vernis UV: du seul fait du séchage intermédiaire du primaire, qui limite donc le pouvoir d'absorption du support, avant même l'application du vernis UV, elle augmente du même coup la brillance globale. Par sa capacité stabilisante, le primaire améliore en outre la possibilité d'un pelliculage complémentaire. Pour mettre en œuvre sans problème les deux types de vernis, il est indispensable d'employer deux produits adaptés l'un à l'autre, provenant d'un même fabricant de vernis. Racles céramiques positive et négative après 11 semaines à une vitesse de production de 8000 f./h Photos: Praxair La rotation du rouleau Anilox se traduit par deux types d'usure différents sur les deux racles que l'on peut constater ici sur deux racles céramique de BTG après une semaine de service La polyvalence de la configuration pour double vernissage s'explique par la présence des deux tours utilisables non seulement pour des combinaisons vernis primaire/UV, mais aussi pour des doubles vernissages en dispersion. Même sans survernissage UV, un double vernissage brillant en dispersion procure aussi des brillances élevées, ce qui s'avère encore plus intéressant quand l'un des deux vernis en dispersion contient des pigments à effets métalliques ou nacrés ou une simple coloration. Cette méthode autorise des effets très attrayants et laisse une large place à la créativité. Modes de nettoyage des rouleaux Anilox Procédé, moyens Observations Automatisme de nettoyage intégré dans le système d'alimentation en vernis Tampon de nettoyage Programmes de lavage de durée modulable pour tous les organes en contact avec le vernis; pratiquement aucun nettoyage de finition à la main; très rapide Agit par foulage à la place ou sur le cliché de vernissage; recommandé par Praxair Brosse métallique inox Très efficace, quand le nettoyage est effectué aussi vite que possible après l'impression; pour les vernis à l'eau et/ou UV, application d'un produit de nettoyage aussi biodégradable que possible qu'une brosse fait ensuite “pénétrer” par des mouvements circulaires; séchage avec un chiffon non pelucheux; les brosses métalliques en cuivre ou laiton sont à proscrire en raison des risques de réaction chimique avec la céramique; des produits agressifs risquent de corroder le rouleau Ultrasons Il faut démonter le rouleau; des fausses manœuvres risquent de détériorer la céramique; relativement onéreux Projection de - bicarbonate de sodium - dioxyde de carbone (neige carbonique) - microbilles plastique laser IR Il faut démonter le rouleau; des fausses manœuvres risquent de détériorer la céramique; relativement onéreux 34 Process 3 | 2006 Recommandé à partir d'une trame de 300 L/cm; il faut démonter le rouleau; des fausses manœuvres risquent de détériorer la céramique; relativement onéreux Vernissage avec contraste de brillance Les contrastes de brillance peuvent être obtenus par trois méthodes connues sous les noms de vernissage sélectif “drip off”, “twin-effect” ou hybride. Pour toutes, il s'agit de vernissage en réserve avec un vernis gras mat ou formant une texture en relief, appliqué par le dernier groupe, suivi d'un vernissage haute brillance en aplat total, la tension interfaciale, supérieure de plusieurs multiples, du vernis brillant l'empêchant d'adhérer sur le vernis gras et provoquant sa déperlance. Les différences résident d'abord dans le type du vernis brillant: en vernissage “drip off”, on utilise un vernis en dispersion chauffé; en vernissage “twin-effect”, le vernis en dispersion est appliqué à température normale et, en vernissage hybride, on emploie un vernis UV. Il existe également des systèmes “twin-effect” pour encres hybrides. La différence majeure réside dans la qualité du contraste de brillance accessible: le système encres hybrides/vernis gras/vernis UV est imbattable et son contraste de brillance surclasse de loin celui des deux autres procédés. Procédés de vernissage brillant | En ligne peut cependant pas nuire car, en cas de séchage insuffisant, les encres risquent de s'écailler avec le vernis au moment du massicotage. Le vernissage demande de la préparation Le calendrier KBA 2005 “Michael Freudenberg: paysages abstraits” constitue un morceau de bravoure illustrant l'extraordinaire qualité des effets de contraste réalisables en vernissage hybride. La signature de l'artiste, la grille calendaire et le logo KBA figurent en haute brillance sur le fond noir granité qui imite le passe-partout, le summum étant atteint sur chacune des reproductions par des effets brillant-granité très délicats qui restituent le relief des coups de pinceau à la surface de l'oeuvre. Il a été imprimé sur GardaMatt 170 g/m2 de Cartiere del Garda avec des encres hybrides Starbrite associées à un vernis gras de Epple et à un vernis hybride à effet Senolith-UV-Hybrid 360053 de Weilburger Graphics En plus de la faculté de passer à un autre mode, c'est là la principale autre raison qui, dans de nombreux cas, rend la fabrication sur machines hybrides très intéressante. Vernissage UV d'encres hybrides spéciales Si certaines seulement des encres hybrides proposées sur le marché ont déjà subi les tests fogra et ont ensuite été homologuées par KBA pour être employées sur machines Rapida, cela ne signifie pas pour autant que d'autres gammes d'encres ne conviennent pas. Cela vaut aussi pour des encres spéciales dont on peut s'attendre à ce que le risque d'utilisation soit réduit, surtout quand elles proviennent de fabricants dont les séries CMYK sont déjà certifiées. Par principe, on trouve aussi en formulation hybride les encres spéciales du Pantone Matching System (PMS) ainsi que quelques encres à effets métallisés, de sorte qu'il ne devrait pas là y avoir de doutes par rapport à la philosophie hybride. Pour le vernissage brillant UV d'encres spéciales, il risque de se produire un phénomène de peau d'orange (draw-back) si les encres n'ont pas été suffisamment durcies lors du séchage UV intermédiaire. Comme certaines couleurs des nuanciers PMS sont imprimées avec beaucoup d'intensité, de nom- breux conducteurs ont tendance à surcharger en encres. La couche devient alors tout simplement trop épaisse pour pouvoir être durcie par un seul émetteur UV. En cas d'encres spéciales PMS, il est donc recommandé d'utiliser un second sécheur UV intermédiaire. N'oublions pas non plus qu'en cas de sélection CMYK achromatique, le noir subit aussi un surencrage, ce qui devrait inciter à vérifier là aussi l'efficacité du séchage UV intermédiaire. Des couches trop épaisses risquent également de poser des problèmes au massicotage, au rainage ou à la découpe. Il serait utile que les fabricants d'encres dotent à l'avenir leurs encres spéciales d'une plus forte concentration en pigments, car une plus grande intensité de la couleur réduirait l'épaisseur de la couche. Ceux-ci arguent toutefois que leurs possibilités d'intervention restent réduites dans les formulations hybrides. Il existe déjà des encres hybrides à pigments métalliques dans différents tons bronze, argent et or. Les seuls problèmes d'imprimabilité rapportés par quelques utilisateurs concernent l'or. Il est encore difficile de dire à l'avance si le vernis UV choisi atténue éventuellement l'effet métallique brillant recherché. Des expériences positives ont déjà été rassemblées en cas d'impression préalable avec de la MetalFX Silver Base Ink de SunChemical et Huber, sur laquelle on imprime après en CMYK avec des encres UV ou hybrides qui subiront ensuite un vernissage UV brillant. En cas de faible couche de noir, le vernis UV augmente de façon très attrayante le brillant métallique. Un essai ne Il convient de prendre tout particulièrement en compte le vernissage dans la planification des temps et des consommables: • le calage des clichés de vernissage en réserve allonge la mise en train; • un simple vernissage en dispersion peut permettre d'avancer le moment de la finition; • en cas de vernissage UV sur les deux faces, il convient de massicoter quand la pile est encore chaude afin d'éviter un éventuel collage en pile. • l'emploi de vernis implique une passe supérieure. • en cas de vernissage hors ligne, tenir compte du sous-traitant (disponibilité de la machine, prise de pinces, temps d'entreposage pour des ennoblissements ultérieurs (gaufrage par ex.). Dieter Kleeberg KBA Rapida 105 en configuration pour double vernissage avec une tour de vernissage, deux groupes morts pour séchage intermédiaire et une seconde tour de vernissage ainsi qu'une double sortie rallongée Encres hybrides sans vernissage? Lors de la dernière rencontre des utilisateurs de technologie hybride, la question a été posée de savoir si les encres hybrides étaient utilisables sans le moindre vernissage. Indépendamment du fait que l'emploi d'encres hybrides plus onéreuses en lieu et place d'encres conventionnelles meilleur marché se justifierait difficilement du point de vue économique, cette variante n'est pas non plus envisageable du point de vue technologique. Les encres hybrides étant en effet conçues pour être vernies, l'impression serait bien peu brillante, même moins qu'avec des encres standard. Il manquerait en outre la résistance aux frottements (compte tenu de leur vernissage ultérieur, les encres hybrides ne peuvent contenir ni cires ni silicone), ce qui occasionnerait des rayures du verso en cas de recto/verso. Process 3 | 2006 35 Technologie hybride | Rétrospective KBA, moteur de la percée de la technologie hybride Depuis la fin des années 90, les spécialistes KBA de l'offset feuilles travaillent à l'optimisation technologique de la mise en œuvre des encres hybrides. C'est grâce à leur implication que la technique des machines, les encres, les vernis, les produits de lavage et les blanchets pour vernissage hybride ou exploitation mixte ont atteint leur niveau actuel. Comme elle a compris très tôt tout le potentiel de la philosophie hybride, KBA ne s'est pas contentée de s'interroger sur sa faisabilité: plus que tout autre constructeur de machines à imprimer, elle a investi dans le développement et le perfectionnement de ce procédé en coopérant étroitement avec de nombreux fabricants d'encres, de vernis et de sécheurs. C'est ainsi que les utilisateurs KBA peuvent aujourd'hui exploiter des procédés brevetés pour des vernissages à effets inédits. Environ 250 Rapida installées dans le monde entier impriment chaque jour en procédé hybride ou en mode mixte conventionnel/hybride. KBA est ainsi leader de l'hybride. Les interrogations initiales C'est la découverte par hasard de l'effet du séchage hybride par un technicien Grafix qui conduisit au début des années 90 à la mise au point ciblée d'encres séchant aussi bien par infiltration sélective/ oxydo-polymérisation que sous UV. Il ne tarda pas à s'avérer que la formulation n'avait rien de banal: il ne suffit pas en effet de mélanger une encre standard avec une encre UV. Aujourd'hui encore, la mention “hybride” sur l'étiquette d'une boîte d'encre n'est malheureusement pas justifiée dans certains cas; de plus, le produit de lavage doit lui aussi être adapté à l'encre. C'est le mépris de ces préalables élémentaires qui a conduit par le passé à des réclamations et à des détériorations du matériel des machines. KBA en a tiré les conséquences; elle recommande et n'utilise que des encres et des consommables dont la compatibilité a été vérifiée. C'est ainsi qu'on a observé une nette diminution du nombre des détracteurs de l'hybride et des sceptiques qui invoquaient toujours les détériorations comme “preuves” de l'impraticabilité de ce procédé. KBA pose les jalons décisifs A aucun moment cependant, les spécialistes KBA de l'offset feuilles de Radebeul ne se laissèrent détourner de la voie choisie. En novembre 2000, ils déposaient plusieurs brevets relatifs au vernissage hybride. Depuis, KBA définit sous le nom de “technologie hybride KBA” l'application du procédé hybride sur machines Rapida dans le respect des recommandations de configuration, de conditions d'exploitation et d'emploi de consommables. Les recommandations d'”équipement hybride standard KBA” sont actualisées en permanence en fonction de l'état de la technique. Dès le 11 mai 1999, KBA livrait la toute première machine capable C'est à la drupa 2000, sur cette Rapida 105 à double vernissage, que KBA a présenté pour la première fois le vernissage hybride sur un salon. Avec du vernis UV sur les deux tours de vernissage, sans autre modification de l'équipement de la machine, KBA démontrait la possibilité d'employer des encres hybrides sur des machines conventionnelles d'imprimer sans problèmes avec des encres hybrides, une Rapida 162a-6+L SW1 installée chez Unimac Graphics aux Etats-Unis. La première Rapida 105 universal pour l'emploi d'encres hybrides, une cinq couleurs, suivait fin juillet de la même année chez le français Imprimerie de Montligeon. Le vernissage hybride se pratique aussi en 4 poses depuis décembre 2002 sur une Rapida 74-5+L livrée chez La Moderna Stampa en Italie. Depuis septembre 2004, l'américain Challenge Printing est devenu le premier utilisateur d'hybride sur une Rapida 105 de toute nouvelle génération. C'est aussi aux Etats-Unis qu'est entrée en service en novembre 2005 chez Philipp Lithographing Résultats du contrôle des émissions de la Rapida 105 double vernissage/hybride publiés à la drupa 2000 Source des émissions Valeur limite Résultat • alcool isopropylique • hydrocarbures 500 mg/m3 500 mg/m3 largement en deçà largement en deçà Voltige d'encre en discussion néant Ozone 0,2 mg/m3 largement en deçà Rayonnement UV suivant prEN 1010-2 largement en deçà Poudre 6 mg/m3 (1,5 mg/m3 en discussion) largement en deçà Bruit 84 dB (A) respecté sûrement COV (composés organiques volatils): 36 Process 3 | 2006 Albrecht Bolza-Schünemann, vice-président du directoire de KBA, appose le label BG “Emissions contrôlées” sur la Rapida 105 exploitable en hybride Technologie hybride | Rétrospective A l'occasion du 9ème symposium Karton 2004 de Mayr-Melnhof,KBA a fait la démonstration de l'application du vernissage hybride dans le domaine des marquages de sécurité destinés à déjouer les contrefaçons la première très grand format hybride du monde, une Rapida 2056+L+T. Dès la drupa 2000, KBA a bien entendu fait montre du succès de ses travaux de développement. Pour la première fois sur un salon, les visiteurs ont pu assister en direct à un vernissage hybride. Sur une Rapida 105 à double vernissage, KBA faisait sensation en présentant sur l'une des tours un vernissage final UV pleine feuille sans dépôt préalable d'un primaire, la seconde tour de vernissage étant employée en alternance pour un vernissage UV haute brillance en réserves. Cette performance apportait du même coup la preuve que le vernissage hybride était praticable avec un équipement conventionnel des groupes imprimants! Cette Rapida 105 fut par ailleurs la première machine offset feuilles au monde à recevoir le label écologique de portée internationale “Emissions contrôlées” de la Berufsgenossenschaft Druck und Papierverarbeitung. A la drupa 2004, KBA et ses partenaires présentaient déjà de nouvelles avancées dans le domaine du vernissage hybride. C'est avec un grand intérêt que les visiteurs s'informèrent sur les encres hybrides désormais presque sans odeur, ce qui ouvrait des champs d'application supplémentaires dans le sec- teur de l'emballage. Les démonstrations étaient effectuées sur une Rapida 105 de la nouvelle génération des 18 000 f./h qui reçut elle aussi en 2005 le label “Emissions contrôlées”. Courant 2005, les premières Rapida 105, et donc aussi les machines hybrides pouvaient être équipées de sécheurs VariDry (voir page 6) dont la technologie de séchage sur mesure constitue une nouvelle étape décisive dans le perfectionnement du procédé hybride. La même année, KBA lançait la procédure de validation d'encres hybrides par la fogra, chargée de tester leur compatibilité avec d'autres matériaux et produits ainsi que leurs performances. Cette validation constitue un processus continu, jamais achevé, appelé à devenir une procédure de contrôle standard. KBA contribue ainsi de façon déterminante à la sûreté de production et donc à la réduction des risques en fabrication dans les applications hybrides. KBA encourage les échanges d'expérience Lors de la première rencontre des utilisateurs de technologie hybride organisée par KBA en septembre 2003, plus de 150 utilisateurs et représentants des fournisseurs ont échangé pour la première fois leurs expériences sur la pratique quoti- Vaincre le scepticisme Alors que dès 1999, KBA livrait des machines hybrides à rouleaux d'encrage conventionnels (c'est-à-dire qui n'étaient pas spécialement destinés à une utilisation mixte ou UV), sans le moindre équipement spécial UV des groupes imprimants, capables déjà d'imprimer avec un taux d'alcool réduit, d'autres constructeurs faisaient encore valoir un autre point de vue. Il ne s'agissait pas de contester la longueur d'avance de KBA en matière de savoir-faire, ce dont témoignaient les demandes de brevets et le nombre de machines installées, mais du scepticisme répandu en son temps par d'autres dans le métier et que KBA a dû vaincre. C'est ainsi qu'un concurrent publiait en 2001 les résultats d'essais d'impression hybride sur étuis pliants en modes tout UV, double vernissage et hybride réalisés sur une machine huit couleurs.Se fondant sur les problèmes invoqués et aussi sur la large palette des applications de l'hybride,les auteurs concluaient dans une étude comparative coût/profits au détriment de l'hybride et en faveur du double vernissage. Cette évaluation contredisait totalement l'étude de rentabilité présentée pour la première fois par Klaus Schmidt, directeur général du marketing de KBA,lors des journées Portes ouvertes “Processus d'impression écologique” d'octobre 2001.Selon la concurrence en effet, on aurait constaté une plus forte tendance à l'émulsion des encres et la nécessité de disposer de sécheurs UV intermédiaires supplémentaires en cas de fortes charges.Le nettoyage plus difficile des groupes par rapport aux encres UV et la nécessité de laver entre deux et de terminer le lavage à la main qui sont rapportés semblent indiquer l'emploi de produits inadaptés lors de ces essais.L'encrage des rouleaux aurait impliqué une quantité d'encre supérieure à celle nécessaire en conventionnel pour permettre d'obtenir la densité souhaitée à l'impression. Au coût supérieur en produit de lavage,il faudrait donc ajouter une consommation d'encres accrue. Pour pouvoir mettre en œuvre sans problèmes les encres hybrides, les auteurs recommandaient donc d'équiper la machine de garnissages de rouleaux et de blanchets pour UV, sauf si, en mode mixte, la part d'hybride ne dépassait pas les 10 %, auquel cas la machine pouvait conserver des rouleaux normaux. Depuis, les concurrents en sont venus à partager largement les vues de KBA sur la technologie hybride. Pourtant, dans une brochure technique publiée à l'occasion de la drupa 2004, on pouvait encore lire: “[…] Et comme toutes les encres hybrides X testées contiennent un taux élevé de photo-initiateurs, il convient d'équiper au préalable les groupes imprimants et la réception d'organes résistants aux UV.De manière générale,il est recommandé de choisir des rouleaux dits mixtes pour l'encrage et le mouillage.La réduction des équipements préconisée par certains concurrents,fabricants de sécheurs et fournisseurs d'encres restreint en effet la polyvalence de la machine et, du fait d'organes inadaptés, entraîne des coûts importants au niveau de l'entretien et de la revente de la machine.” Process 3 | 2006 37 Technologie hybride | Rétrospective Quand ce sont des encres et des produits recommandés par KBA et ses partenaires qui sont employés, la stabilité du procédé hybride est acquise comme l'attestent d'innombrables exemples en pratique. De plus, avec un équipement conventionnel, l'imprimeur d'hybride peut alterner sans problèmes les modes d'exploitation des groupes imprimants. La configuration hybride standard caractéristique se compose d'une machine offset feuilles cinq couleurs à tour de vernissage, sécheur UV intermédiaire, double sortie rallongée à sécheurs IR et air chaud et un sécheur UV en sortie. Selon l'application, il peut être intéressant de disposer aussi d'un second sécheur UV intermédiaire. La Rapida 105 de la nouvelle génération des 18 000 f./h photographiée ici au show-room de l'usine KBA de Radebeul est dotée d'un encrage supplémentaire pour pouvoir imprimer un ton direct avant le vernis gras ou en six couleurs conventionnelles (hexachromie par ex.). Le montant de l'investissement en format 3b se situe ainsi à 20 % environ en deçà de celui d'une machine à double vernissage, les coûts d'énergie et les prix de revient de fabrication par poste diminuent nettement, sans compter qu'une machine hybride se caractérise par une plus grande flexibilité. KBA livre aujourd'hui des machines hybride depuis le format 4 poses avec des Rapida 74 jusqu'au très grand format avec la Rapida 205 dienne en impression et en vernissage hybride. Lors de cette manifestation, KBA et d'autres fournisseurs de renom annoncèrent leur volonté de poursuivre systématiquement les développements de cette technologie encore relativement jeune et promirent aux utilisateurs qu'ils pouvaient continuer de compter sur leur soutien plein et entier dans le cadre de ce procédé novateur. Le grand potentiel de cette technique reste en effet encore loin d'être épuisé en matière de variété des ennoblissements et des champs d'applications possibles: il nécessite un dialogue intensif entre les développeurs et les praticiens. Dans ce processus, KBA se considère comme un précurseur et un animateur tourné vers le marché; elle est effectivement reconnue en tant que telle par les professionnels. La seconde rencontre KBA des utilisateurs de technologie hybride qui a réuni en avril 2005 près de 280 participants venus de douze pays a suscité un écho encore plus large et dégagé des enseignements dont rendent compte nombre d'articles de cette brochure. Les discussions avec les intervenants ont montré toute l'ampleur du développement qu'avait connu la technologie en quelques années. Des 38 Process 3 | 2006 commandes qui n'étaient pas réalisables auparavant confirment aujourd'hui que la décision d'investir dans l'hybride était la bonne. Malgré certains problèmes qui surgissent naturellement à l'occasion de commandes délicates ou chez des utilisateurs amateurs d'expérimentations, les utilisateurs d'hybride KBA se déclarent satisfaits de la machine et du soutien qu'ils reçoivent des fabricants et des fournisseurs. KBA utilise aussi d'autres manifestations comme tribune pour mieux faire connaître la technologie hybride et y reçoit un excellent accueil de la part des imprimeurs car le besoin d'information est énorme à ce sujet. Au Druckforum 2002, des utilisateurs d'hybride KBA exposèrent la première fois en public les motifs de leur choix et leurs expériences. Au 9ème symposium Karton (MMK) de Mayr-Melnhof chez KBA en 2004 consacré prioritairement aux possibilités d'ennoblissement pour la protection des marques, une Rapida 105 hybride a montré qu'elle pouvait parfaitement satisfaire aux exigences exceptionnelles inhérentes à ce domaine. C'est ainsi que Jürgen Veil, directeur du marketing offset feuilles de KBA, a fait la démonstration d'un procédé économique de réalisation d'images latentes (CIT, Concealed Image Technologies, “Hidden Image”) par contraste entre différents vernis transparents qu'il a développé avec son équipe, et susceptible d'être mis en œuvre, maintenant aussi sur des surfaces non tramées, pour une protection absolue contre la contrefaçon. L'hybride fait de plus en plus d'adeptes A elle seule, KBA a vendu plus de 200 machines équipées pour l'hybride dans tous les formats courants, sur tous les continents, sans compter la conversion de toute une série de machines à la production hybride. Et la progression continue: chaque année, le nombre de machines hybrides vendues dépasse celui de l'année précédente. Ce succès confirme que KBA avait raison. Après les tentatives observées pendant longtemps sur le marché de remettre fortement en question le sens même du procédé hybride, des fournisseurs, autrefois adversaires résolus, ont depuis sauté dans le train mis en marche par KBA et communiquent même dans la presse professionnelle sur des installations correspondantes. Devant la rentabilité et la facilité de conduite avérées du procédé hybride, il devient en effet difficile à la longue de trouver des objections, même s'il faut renoncer ici et là à vendre une tour de vernissage supplémentaire. Dieter Kleeberg Démonstration de la technologie hybride dans le cadre des nombreuses manifestations professionnelles organisées au show-room KBA de Radebeul, ici devant un groupe d'imprimeurs italiens Technologie hybride | Homologation fogra contrôle les encres hybrides C'est en 2004 que KBA a chargé la fogra Forschungsgesellschaft Druck e.V., de Munich, de contrôler six gammes d'encres hybrides. Près de 600 tests unitaires furent effectués afin de déterminer le gonflement des garnissages caoutchouc des rouleaux et des blanchets en présence de ces encres ainsi que la lavabilité de ces différentes encres. Le but visé consistait à trouver les encres les mieux adaptées à l'impression hybride et à leur attribuer le label “Accredited For Hybrid Printing ”. Ce label, décerné en commun par la fogra et KBA représente une recommandation pour la mise en œuvre sans problèmes en pratique des gammes d'encres ayant passé les tests avec succès, à condition d'employer les garnissages, les blanchets et les produits de lavage ayant aussi été utilisés lors des essais. Partant de ces méthodes de contrôle, la fogra a également défini des propositions pour des contrôles futurs destinés à éviter les dégâts et à valider d'autres produits. Sûreté accrue par le contrôle et la standardisation Si KBA a chargé la fogra de contrôler les consommables employés en hybride, c'est que certains, pourtant étiquetés “hybride”, mis en œuvre dans certaines imprimeries sur des machines Rapida pour la production en hybride s'étaient révélés à l'emploi être presque purement UV, entraînant des détériorations des rouleaux et des blanchets et sapant la confiance des utilisateurs dans ce procédé de vernissage novateur et sûr quand on choisit des consommables adaptés. La vérification puis la validation de produits hybrides appropriés par la fogra vise, dans l'intérêt de l'utilisateur, à fixer des standards clairement définis pour des produits autorisés. Il n'est pas question ici que les fabricants fassent connaître leurs formulations mais que les produits hybrides, pour ce qui concerne leurs caractéristiques, permettent une impression et un Pour les essais de gonflement,les clapetséchantillons (36 x 6 mm) définis par la norme du caoutchouc des rouleaux ont été plongés pendant sept jours à 40°C dans les encres hybrides vernissage sûr et prévisible ainsi qu'un fonctionnement sans problèmes de la machine. KBA demanda à la fogra d'examiner les six gammes d'encres hybrides suivantes (gamme européenne CMYK) de six fabricants: Gamme A: XSYS Print Solutions K+E Novabryte BF Process (auparavant produit BASF Drucksysteme), Gamme B: SunChemical Sun Cure Hy-Bryte, Gamme C: Epple Starbrite, Gamme D: Hostmann-Steinberg (Huber Group) Reflecta Hybrid Gamme E: Arets Graphics EXC Process Hybrid, Gamme F: XSYS Print Solutions Gemini Process (auparavant produit Flint-Schmidt). Gonflement des rouleaux garnis de caoutchouc par les encres hybrides Pour les tests de gonflement suivant DIN 53521, la société Felix Böttcher de Cologne a fourni des échantillons-tests de trois mélanges de caoutchouc pour rouleaux: M1: type 17925 (rouleau toucheur), M2: type 479 40 (preneur), M3: type 220 22 (rouleau mouilleur). Ces échantillons ont été plongés pendant sept jours à 40 °C dans des encres hybrides: on a mesuré ensuite la variation en pourcentage du volume, de la masse et de la dureté (en Shore A) du caoutchouc. Pour pouvoir à l'avenir comparer ces résultats de gonflement avec les contrôles standard pratiqués par les fabricants de rouleaux, la fogra propose une température d'essai de 50 °C. Comme une perte de dureté ne se traduit pas nécessairement par une variation proportionnelle des autres paramètres, il conviendrait pour valider les encres de prendre en compte au même titre les variations de volume, de masse et de dureté. Ce sont les encres C et F qui ont causé les gonflements les plus faibles tandis que l'encre E n'a pas pu être validée en raison des fortes variations de volume et de masse. L'influence de l'encre D sur la perte de dureté du mélange de caoutchouc 2 était critique. Gonflement des blanchets par les encres hybrides Les essais de gonflement ont été menés suivant DIN 53521 sur des échantillons de six blanchets provenant de trois fabricants: 1: Phoenix Xtra Print Topaz Carat (blanchet pour encres normales, hybrides et UV) 2: Phoenix Xtra Print Tourmaline Carat (blanchet pour encres normales), 3: Phoenix Xtra Print Ruby Carat (blanchet pour encres UV et hybrides), 4: Day International dayGraphica Equalizer 3610 (blanchet pour encres normales et hybrides), 5: Day International NSP 03 (blanchet pour encres normales, hybrides et UV) 6: Duco/Birkan Multi Hybrid (blanchet pour encres normales, hybrides et UV) Il s'agissait lors de ces tests, que seule la surface du blanchet entre en contact avec l'encre hybride. Comme pour les rouleaux, ce contact a été maintenu pendant sept jours à 40 °C; pour les blanchets, c'est toutefois le changement absolu de l'épaisseur et de la masse qui a été déterminé. Comme on s'y attendait, les modifications furent analogues à celles du caoutchouc des rouleaux. Le blanchet 3 à couche de surface EPDM, optimisé surtout pour l'impression UV, s'est avéré particulièrement insensible à toutes les gammes d'encres. Les encres C et F provoquèrent un gonflement étonnamment faible sur tous les types de blanchets. Tous les autres blanchets gonflent au contact des encres A, B, D et surtout E. Comme pour le contrôle des pro- Appareil d'essai pour la détermination standardisée des variations d'épaisseur, ici sur un blanchet Process 3 | 2006 39 Technologie hybride | Homologation duits de lavage, les limites de variation de l'épaisseur (±0,04 mm) et de masse (±100 g/m2 soit ±0,0707 g/échantillon) paraissent toutefois excessives. La fogra recommande donc aux fournisseurs de blanchets de parvenir à d'autres valeurs limites plus raisonnables sous l'action des encres. Efficacité des produits de nettoyage sur les encres hybrides La lavabilité des encres hybrides a été testée avec cinq produits de nettoyage disponibles sur le marché et avec une formule échantillon: W1: DC DruckChemie Hybrid 1.0, W2: DC DruckChemie Hybrid 3.0, W3: DC DruckChemie Multi UV (formule échantillon), W4: DS Druckerei Service (Fuji Hunt) Service Novasol HB 10, W5: VEGRA E 939, W6: Day International HybridWash. Pour tous les produits, il s'agissait de liquides à point d'ébullition élevé, à base d'huiles végétales, moins agressifs que les produits pour UV. Les échantillons (des impressions sur bandes de papier avant et après lavage avec 0,3 ml de produit de 0,17 g d'encre étalée par frottement) ont été réalisés sur appareil d'impression d'échantillons de la société Prüfbau. Les impressions furent séchées sous émetteur UV avant de subir un mesurage densitométrique. Le critère d'évaluation de la lavabilité d'une encre hybride fut également la diminution en pourcentage de la densité optique. Les encres B et C furent plus difficiles à laver que les A, D, E et F. De manière générale, les encres jaune ont livré de plus mauvaises valeurs. Un produit qui donne un bon résultat pour une certaine gamme d'encres peut parfaitement fournir un lavage inacceptable avec une autre gamme. Ainsi le W5 nettoyait par exemple des encres A et E avec beaucoup d'efficacité mais restait inopérant avec B et C. La formulation échantillon a montré des résultats d'une qualité égale, ce qui l'a qualifié comme produit de nettoyage standard lors de futurs essais de validation. Homologation et suite de la procédure Sur les six gammes au départ, qua- tre passèrent avec succès les tests fogra décrits ci-dessus et furent homologuées par KBA avec le label KBA/fogra. Il s'agit de: Gamme A: XSYS Print Solutions K+E Novabryte BF Process, Gamme B: SunChemical Sun Cure Hy-Bryte, Gamme C: Epple Starbrite, Gamme F: XSYS Print Solutions Gemini Process. Si le fabricant prend l'initiative de changer la composition du produit homologué, il faut impérativement procéder à une nouvelle série de tests pour obtenir de nouveau le label. Les gammes d'encres testées qui n'ont pas pu être recommandées dans un premier temps peuvent bien entendu, après modification, être représentées pour une nouvelle procédure de validation. La gamme D paraît ainsi avoir de bonnes chances alors que, du fait de son comportement caractéristique d'encre UV, cette démarche serait irréaliste pour la gamme E. Comme la première mission de contrôle fut limitée arbitrairement à six encres sélectionnées, l'homo- logation accordée ne signifie nullement que toutes les gammes d'encres non contrôlées sont inadaptées. Ainsi par exemple, la gamme FD HB Eco-SOY de Toyo Ink a été mise en œuvre avec succès lors des démonstrations dans le cadre du forum des utilisateurs de technologie hybride en avril 2005. Pour ce qui concerne les blanchets, les rouleaux et les produits de lavage, il ne s'agit ici aussi que d'une première sélection. Sans se prononcer sur les produits non sélectionnés, KBA ne peut donc dans un premier temps recommander que les produits ayant subi les tests; l'emploi d'autres consommables pour le La lavabilité des six gammes d'encres hybrides avec six produits de lavage a été testée sur un appareil d'essai de la société Prüfbau Gonflement des mélanges de caoutchouc pour rouleaux M1 à M3: variation de la masse (en %) des rouleaux en caoutchouc après sept jours dans les gammes d'encres hybrides A à F (valeur limite: ± 4 %) 9 8 Black 8 7 7 6 5 6 M2 5 4 M3 4 M2 3 M1 3 2 M3 M1 1 2 1 0 0 -1 A B C D E F A 9 Yellow 9 8 M2 7 M1 B C D M2 M1 7 M3 6 5 5 4 4 3 3 2 2 1 1 E F Cyan 8 6 0 Magenta M3 0 A 40 Process 3 | 2006 B C D E F A B C D E F Technologie hybride | Homologation mode hybride se fait aux risques et périls de l'exploitant. Il est de toute façon recommandé de demander conseil sur le choix des consommables impliqués dans le procédé. A l'avenir, chaque fabricant pourra prendre l'initiative de solliciter à titre onéreux un contrôle de validation pour ses produits auprès de la fogra, et ce, sans demande en ce sens de KBA. Au bouclage de la présente brochure, les gammes d'encres Jänecke +Schneemann Supra UV Hybrid et Sicolor Sicobrite avaient passé l'examen fogra avec succès. Propositions de critères de contrôle Dans leur rapport d'expertise, les deux auteurs de la fogra ont développé d'intéressantes propositions. Il serait ainsi possible à l'avenir de s'appuyer sur les études de laboratoire pour éviter des détériorations des caoutchoucs, car certaines valeurs de gonflements font craindre des risques en ce sens en cas de service continu. Les auteurs recommandent en outre d'essayer la lavabilité d'une gamme d'encres à tester avec une formulation standard de produit de lavage (que la fogra développerait) et de prescrire Gonflement des mélanges de caoutchouc pour rouleaux M1 à M3: variation du volume (en %) des rouleaux en caoutchouc après sept jours dans les gammes d'encres hybrides A à F (valeur limite: ± 4 %) 9 8 Black 8 7 7 6 5 6 M2 5 4 M3 4 2 M3 M1 1 2 1 0 0 -1 A B C D E F A 9 Yellow 8 M2 7 M1 B C D M2 M1 7 6 5 5 4 4 3 3 2 2 1 1 E F Cyan 8 M3 6 0 M2 3 M1 3 9 Magenta M3 0 A B C D E F A B C D E F Gonflement des mélanges de caoutchouc pour rouleaux M1 à M3: variation de la dureté (en Shore A) des rouleaux en caoutchouc après sept jours dans les gammes d'encres hybrides A à F (valeur limite: ± 5 Shore A) A B C D E F A 0 0 -1 -1 C D E F M3 M3 -2 B -2 M1 -3 -3 M1 M2 -5 -5 Black Magenta -6 -6 0 M2 -4 -4 A B C D E F 0 A B C D E F M3 -1 -1 M1 M1 -2 -2 -3 -3 -4 M2 -5 -4 -5 Yellow -6 M3 Cyan M2 -6 Process 3 | 2006 41 Technologie hybride | Homologation une lavabilité minimum selon la méthode décrite ci-dessus. Il serait possible en parallèle de tester et de recommander de nouveaux produits de lavage de la même façon dans la mesure où ils atteignent ou dépassent la lavabilité minimale. Ces essais de lavage, qui ont mis en évidence des écarts parfois consi- dérables tant en termes de lavabilité des différentes encres que d'efficacité du lavage des différents produits, ont certes confirmé des rapports effectués sur la base de la pratique, mais ont également indiqué que des problèmes de lavage ne surgissent que dans certaines combinaisons. Si l'on doit atteindre une standardisation de l'impression avec des encres hybrides, la lavabilité représente un critère très important, car les temps de lavage influent très fortement sur la productivité. Les tests de lavabilité pourraient ainsi conduire à des lavages plus courts et donc à une meilleure rentabilité tout en contribuant à une meilleure standardisation du processus d'impression. Actuellement, les produits de lavage doivent être affectés aux encres hybrides en fonction de leur efficacité de lavage. Dr.Wolfgang Rauh, fogra Alexander Schiller, fogra Gonflement des blanchets 1 à 6: variation de l'épaisseur (en mm) après sept jours dans les gammes d'encres hybrides A à F (valeur limite: ± 4 %) 0.10 0.10 Black 0.08 0.08 0.06 0.06 0.04 0.04 0.02 0.02 0 123456 Magenta 0 123456 -0.02 -0.02 A B C D E A F Yellow 0.10 0.10 0.08 0.08 0.06 0.06 0.04 0.04 0.02 0.02 0 123456 B C D E F Cyan 0 123456 -0.02 -0.02 A B C D E F A B C D E F Gonflement des blanchets 1 à 6: variation de la masse (en g) après sept jours dans les gammes d'encres hybrides A à F (valeur limite: ± 0,0707 g/surface de l'échantillon) 0.10 0.10 Magenta Black 0.08 0.08 0.06 0.06 0.04 0.04 0.02 0.02 0 123456 0 123456 -0.02 -0.02 A 0.10 B C D E A F 0.10 Yellow 0.08 0.08 0.06 0.06 0.04 0.04 0.02 0.02 0 123456 B C D E F Cyan 0 123456 -0.02 -0.02 A 42 Process 3 | 2006 B C D E F A B C D E F Technologie hybride | Homologation credit c A id P ybr r For H d e Product No.: ing int . Au Forum des utilisateurs de technologie hybride organisé en avril 2005, Jürgen Veil (à droite), directeur du marketing offset feuilles de KBA, a remis les premiers certificats d'homologation KBA/fogra aux fabricants d'encres hybrides (de g. à dr.). Joachim Erlach (Epple Druckfarben), Gerrit Wemken (SunChemical Hartmann Druckfarben) et Harold Terwal (Flint-Schmidt/XSYS Printing Solutions) Le fabricant d'encres hybrides peut apposer cette étiquette portant le numéro d'homologation de la gamme d'encres sur les boîtes Le certificat de contrôle, établi par la fogra quand les tests ont été réussis constitue un préalable à l'homologation définitive du produit par KBA Efficacité du nettoyage (en %) des produits de lavage W1 à W6 sur black, magenta, yellow et cyan des gammes d'encres hybrides A à F (idéal: 100 %; minimum exigé: 50 %) 80 80 70 A 60 60 50 K 40 M 50 YC 30 20 20 10 10 0 W2 W3 W4 W5 W6 C K W1 80 C W2 D 60 60 50 50 K M 30 W5 W6 C Y 30 Y 20 W4 40 C 40 W3 K M 70 70 20 10 10 0 0 W1 70 Y 0 W1 80 M 40 30 80 B 70 W2 W3 W4 W5 W1 W6 80 E W3 W4 40 40 30 30 20 20 10 10 0 0 W3 W4 W6 K W5 W6 C Y 50 MY W2 M 60 C K 50 W5 F 70 60 W1 W2 W5 W6 W1 W2 W3 W4 Process 3 | 2006 43 Technologie hybride | Rentabilité Rentabilité comparée avec le tout UV et le double vernissage “Moindres coûts et flexibilité accrue pour des produits plus séduisants”: telle était la conclusion d'une étude de rentabilité de la machine hybride publiée en 2003 dans le KBA Process No. 1 ayant pour titre “Impression offset directement sur ondulé” et s'appuyant sur la comparaison de trois configurations de Rapida 105 cinq couleurs (double vernissage, hybride et tout UV). Comme le montrent de nouveaux calculs récents, ces affirmations restent valables pour la nouvelle génération des 18 000 f./h. Les handicaps économiques de la machine à double vernissage se sont même amplifiés à certains égards, ce qui s'explique en grande partie par l'augmentation des prix de l'énergie. Les écarts de coûts entre les machines hybride et UV ont pratiquement disparu de sorte que la décision en faveur du procédé hybride se justifie surtout par la plus-value qu'il apporte aux produits imprimés par des effets optiques exceptionnels. • emploi du format: motif imprimé plein format 70 x 100 cm; • épaisseur de la couche d'encre: 1 µm pour une teinte à 30 % en moyenne sur chaque groupe; • quantité de vernis: 4 g/m2 (humide) pour une couverture de 80 % (quantité prise aussi pour hypothèse pour les vernis primaire, en dispersion et UV pour simplifier les calculs); • tirage moyen: 10 000 feuilles, ce qui dans le temps de fabrication disponible de 3000 heures, compte tenu des temps de calage et des vitesses de roulage moyennes de 11 500 (machine à double vernissage) à 13 000 feuilles/h (machines UV et hybride), équivaut à 1500 à 1800 tirages par an; Des modèles et des bases de calcul représentatifs de la pratique Cette étude comparative repose sur des modèles de calcul représentatifs de la pratique. KBA a choisi par hypothèse une machine moyen format Rapida 105 avec cinq groupes, une tour de vernissage, une sortie rallongée double, des dispositifs de lavage des blanchets et des rouleaux. Les trois machines étudiées se distinguent ensuite de cette configuration de base par des équipements supplémentaires qui ont été comparés entre eux: une machine à double vernissage classique, une machine hybride et une machine purement UV (voir encadré). Comme la précédente étude, celleci prend aussi en compte pour les trois configurations l'encombrement, le montant de l'investissement et la consommation d'énergie nécessaires ainsi que le coût des consommables tels que les encres, les vernis, les clichés de vernissage et enfin l'efficience exprimée sous forme de production annuelle ou encore de coût du tirage. KBA prend maintenant pour hypothèses suivantes, actualisées uniquement en fonction des vitesses de roulage: • temps de fabrication: 3000 heures par an sur deux équipes; • taux d'utilisation de la machine: 85 % du temps de fabrication (une valeur très proche de la pratique, car le taux d'utilisation se situe légèrement au dessous de la disponibilité technique de 92 à 95 % spécifique de l'imprimerie) 44 Process 3 | 2006 Comparaison des trois configurations Machine de base:KBA Rapida 105 à une tour de vernissage et double sortie rallongée (avec rampe de poudrage et Air Clean System) ainsi que des dispositifs de lavage des rouleaux, blanchets et cylindres de pression D 8+9 7 7 10 10 10 Double vernissage (D): s'ajoutent à la machine de base: 7 – deux groupes morts intermédiaires avec séchage IR et air chaud 8 – une 2ème tour de vernissage avec chambre à racle et équipement UV 9 – un circulateur à double circuit pour vernis en dispersion et vernis UV 10 – plusieurs sécheurs de sortie, activés selon l'application, pour les encres conventionnelles et vernis de surimpression, encres conventionnelles et vernis brillant ainsi que vernis UV 1+9 H 10 10 10 4 4 Hybride (H): s'ajoutent à la machine de base: 1 – un équipement UV pour la tour de vernissage 4 – deux sécheurs UV intermédiaires 9 – un circulateur à double circuit pour vernis en dispersion et vernis UV 10 – plusieurs sécheurs de sortie pour encres conventionnelles et vernis en dispersion, ainsi que pour encres hybrides et vernis UV 1+3 1+2 1+2 1+2 1+2 1+2 UV 6 4 5 5 5 Tout UV (UV): s'ajoutent à la machine de base: 1 – un équipement UV pour tous les groupes et la tour de vernissage 2 – des rouleaux UV et un agitateur d'encre sur tous les groupes 3 – un circulateur pour vernis UV 4 – deux sécheurs UV intermédiaires 5 – trois autres postes d'arrimage pour des sécheurs UV intermédiaires 6 – un sécheur de sortie pour encres et vernis UV 4 Technologie hybride | Rentabilité La Rapida double vernissage occupe une surface au sol de 20 % supérieure à celle d'une Rapida hybride • temps de calage moyen: 45 à 55 minutes; pour coller à la pratique, les temps indispensables au changement d'encres, au lavage des cylindres de pression et autres ont été pris en compte proportionnellement; alors que pour les machines hybrides et UV, la conversion d'un travail à l'autre peut prendre nettement moins de temps (25 minutes env.), sur une machine à double vernissage elle nécessite dans certains cas 10 à 20 minutes de plus que la moyenne avec le même personnel car il faut positionner les deux clichés de vernissage exactement en repérage, en particulier pour les vernissages sélectifs délicats. Encombrement: l'hybride permet de gagner 15 % par rapport au double vernissage Une Rapida 105 cinq couleurs à double vernissage mesure environ 3,50 m de longueur de plus qu'une machine cinq couleurs hybride ou UV. Alors qu'une double vernissage nécessite environ 160 m2 au sol, une machine hybride se contente 120 % de 135 m2. Le gain de place effectif s'élève dont à 15 % environ. Si, par hypothèse, le montant de l'investissement pour une machine hybride est de 100 %, celui d'une machine UV arrive à peu près au même niveau. Les équipements de séchage supplémentaires sur la machine hybride qui peut traiter non seulement des vernis UV mais aussi en dispersion en combinaison avec des encres standard sont en effet compensés sur la machine UV par des rouleaux spéciaux, les agitateurs et les postes d'arrimage des sécheurs intermédiaires. La machine à double vernissage coûte en revanche près de 20 % soit environ 320 000 euros de plus, du fait surtout que ce procédé implique une seconde tour de vernissage et deux groupes morts. moteurs, les servomoteurs, le groupe de mouillage ainsi que les sécheurs intermédiaires et en sortie. Sur le poste de l'énergie aussi, qui occupe une place non négligeable dans les coûts de production annuels d'une imprimerie, la machine à double vernissage se situe à 70 % env. au-dessus des machines hybride ou UV, du fait non seulement du surcroît d'énergie nécessaire à l'entraînement de sa configuration plus longue, mais surtout en raison de la consommation d'énergie relativement élevée des deux groupes morts IR/air chaud et du sécheur IR de sortie. Partant d'un prix de 0,18 euro par kWh, les surcoûts annuels de l'énergie ont été estimés à 60 000 euros env. pour la machine à double vernissage. C'est là un poste de coût tout à fait considérable dont il convient d'informer le client car il pèse sur les résultats. Consommation d'énergie: jusqu'à 70 % de plus en double vernissage Coûts de consommables: jusqu'à 60 % de plus en double vernissage Le calcul de la consommation d'énergie a pris en compte les Si l'on considère les consommables nécessaires dans les trois procédés Montant de l'investissement:le double vernissage 20 % plus cher que l'hybride 160 % 180 % 8% 100 % 23 % 4% 8% 8% 4% 160 % 27 % 140 % 140 % 16 % 120 % 120 % 80 % 100 % 60 % 88 % 88 % 88 % 100 % 65 % 27 % 27 % 80 % 18 % 18 % 60 % 55 % 55 % 80 % 60 % 40 % 40 % 20 % 40 % 62 % D H UV Investissement: la double vernissage est 19 % (320 000 euros) plus chère que l'hybride. Machine hybride = 100 %; jaune (88 %) = machine de base; bleu (23 %) = deux groupes morts et une tour de vernissage supplémentaire; rouge (8 %) = circulateur de vernis et sécheur de sortie pour vernis en dispersion et UV; violet (4 %) = sécheur intermédiaire UV; vert (8 %) = équipement UV (agitateur, rouleaux UV, circulateur de vernis UV, sécheur UV de sortie) 0 133 % 27 % 25 % 6,6 % 6,6 % 66 % 66 % 20 % 20 % 0 15 % 1,1 % 6,6 % 2,9 % D H UV Consommation d'énergie:le double vernissage coûte 70 % de plus (60 000 euros/an pour 0,18 euro/kWh) que l'hybride et que le tout UV. Machine hybride = 100 %;bleu (62 % double vernissage;55 % hybride et UV) = énergie des entraînements et du groupe de liquide de mouillage,violet (18 %) = énergie pour séchage UV intermédiaire,rouge (65 %) = énergie pour l'IR et l'air chaud dans les groupes morts,orange (16 %) = énergie pour le séchage IR en sortie,vert (27 %) = énergie pour le séchage UV de sortie 0 (voir graphique “Coûts des consommables”), la machine à double vernissage se situe là aussi, en particulier en raison du coût élevé des clichés de vernissage, à 58 % environ au-dessus de la machine hybride et à 60 % environ au-dessus de la machine UV. Dans les cas extrêmes, l'écart de coût sur le seul poste des consommables risque d'atteindre presque le demi-million d'euros par an.. Cette estimation repose sur l'hypothèse que le double vernissage nécessite deux clichés (un pour le mat, un pour le brillant). Si le primaire est déposé pleine feuille, un blanchet peut suffire, ce qui réduit bien sûr nettement la part des clichés dans les coûts. Sans clichés, la machine à double vernissage est la plus économique du point de vue des consommables puisque les prix des encres offset normales se situe, pour le moment encore, nettement en dessous (la moitié environ) des encres hybrides ou UV. Les fabricants d'encres hybrides sont donc appelés à continuer de faire progresser la nouvelle technologie, et donc le chiffre d'affaires correspondant, en proposant aux clients des prix plus avantageux. On enregistre déjà des évolutions en ce sens. La machine hybride peut bien entendu aussi être exploitée sans problèmes avec des encres standard et du vernis en dispersion sur des commandes correspondantes, de sorte que l'avantage de prix de la machine à double vernissage n'existe véritablement que lorsqu'on compare des carottes et des navets. De plus, pour un travail occasionnel sans vernissage, une machine hybride se révèle bien plus efficiente qu'une double vernissage avec toute une série d'éléments supplémentaires, inutiles à ce type de travail, et qui tournent pourtant. Effectivité: avantage à l'hybride D H UV Coûts des consommables: le double vernissage est plus de 58,6 % (490 000 euros/an) plus cher que l'hybride. Machine hybride = 100 %; vert = clichés de vernissage (133 %, 66 % et 66 %), rouge (2,9 %) = gâche pour la mise en repérage des réserves, violet (6,6 %) = vernis UV, bleu (1,1 %) = primaire, jaune (15 %, 27 % et 25 %) = encres On a enfin comparé l'effectivité des trois procédés double vernissage, hybride et UV: • Les colonnes “Montant de l'investissement” (I) ont été établies sur la base des mêmes montants que pour le graphique “Investissement” • Le “Rendement absolu” (A) est une moyenne fictive qui tient Process 3 | 2006 45 Technologie hybride | Rentabilité Les machines à double vernissage nécessitent plus de place et plus d'énergie. Elles n'en conservent pas moins leur justification pour certaines applications compte de tous les temps de tirage, de calage ainsi que des arrêts supposés. • Les colonnes “Calage” (M) ne prennent en compte que les temps de calage moyens. Autrement dit, les temps qui ne sont pas nécessaires à chaque changement de travail ont été uniformément répartis sur plusieurs travaux. Sur le graphique, on a supposé seulement dix minutes de calage en plus en moyenne pour la machine à double vernissage par rapport à la machine hybride ou UV, étant entendu qu'on travaille en parallèle sur les deux tours de vernissage, ce qui implique plus de personnel. • La “Production” possible (P), c'est-à-dire le nombre de feuilles par an, est calculée à partir du volume des tirages, des temps de calage, de la vitesse de roulage et de la capacité de fabrication disponible de 3000 heures par an. Le graphique “Coûts de fabrication” montre que le coût au mille (calage compris) est pratiquement identique en hybride et en UV, mais qu'il coûte en revanche, selon le tirage, entre 18 et 20% plus cher sur la machine à double vernissage. Le net avantage de la machine hybride en termes de coût de fabrication s'atténue avec la progression du volume du tirage: l'impact de la durée de calage ainsi que du coût élevé des clichés diminue en effet sur la machine à double vernissage avec la longueur du tirage. Compte tenu des volumes de tirage qui prédominent, les coûts de fabrication restent pourtant globalement plus avantageux avec des encres hybrides et un vernissage UV final par rapport à un double vernissage. La courbe du graphique “Coûts de fabrication” reflète les coûts effectifs au mille (papier non compris) en euros pour la machine hybride en fonction du tirage. Ces coûts chutent bien sûr fortement dans un premier temps avec l'augmentation du tirage puis passent légèrement sous les 50 euros à 20 000 feuilles. Dans tous les cas, avant d'investir, il convient toujours de définir clairement ce que l'on souhaite produire majoritairement sur la machine. Conclusion: l'hybride est plus souple et meilleur marché Malgré un aspect extérieur identique, du seul fait de son équipement, la machine hybride, est nettement plus polyvalente qu'une machine tout UV sans que cet avantage se traduise par un montant d'investissement supérieur. Grâce au niveau de développement actuel des encres hybrides, la machine hybride conjugue très économiquement en effet les avantages de l'UV (configuration moins complexe, meilleur marché et une forte brillance en vernissage) avec ceux des encres et vernis conventionnels pour certaines applications. Elle permet de passer à un autre mode sans changer d'équipements et, selon le type de commande, sans beaucoup de travail de conversion. C'est précisément là que réside le principal atout de l'hybride par rapport à l'UV pour des coûts presque identiques. Comparée à la machine à double vernissage, la machine hybride occupe moins de place, consomme nettement moins d'énergie et implique des coûts de consommables moins élevés. Dr. Roland Reichenberger 186 euros 97 140 % 120 % 140 % D 122 % D 119,2 % H UV H UV 100 % H UV H UV H UV H UV H UV H UV 100 % D 85,8 % D 85,8 % 80 % 80 % 60 % 60 % 40 % 40 % 20 % 20 % I A M P Effectivité (machine hybride = 100 %): I = montant à investir (119,2 %, 100 % et 99,9 %), A = rendement absolu (85,8 %, 100 % et 100 %), M = calage (122 %, 100 % et 100 %, avec main d'œuvre supplémentaire pour régler le repérage des clichés sur la machine à double vernissage), P = Production (85,8 %, 100 % et 100 %) 46 Process 3 | 2006 67 58 53 48 D 138 % D 136,9 % D 136,2 % D 135,4 % 120 % H UV H UV 0 D 142,1 % D 140 % 0 2000 5000 10 000 15 000 20 000 30 000 Coûts de fabrication au mille comparés (calage (en %) compris) selon le volume du tirage: machine hybride = 100 %. Courbe: coûts de fabrication absolus au mille (en euros) sur machine hybride Technologie hybride | Offset sans mouillage Offset sans mouillage avec encres hybrides Première le 21 avril 2005: une machine offset feuilles imprimait pour la première fois sans mouillage avec des encres hybrides. Devant les 280 participants au second forum KBA des utilisateurs de technologie hybride, la KBA Rapida 74 du show-room KBA de Radebeul démontrait que des encres hybrides formulées pour offset sans mouillage présentaient d'excellentes caractéristiques d'imprimabilité. Le vernissage en ligne avec contrastes mat/brillant fut tout aussi spectaculaire. KBA, pionnier de l'hybride et de l'offset sans mouillage C'est lors du second forum KBA des utilisateurs d'hybride, organisé les 20 et 21 avril 2005 à Dresde et Radebeul, que KBA et la European Waterless Printing Association e.V. (EWPA) ont présente l'impression offset sans mouillage par procédé hybride. Au cours de la seconde journée, une démonstration effectuée au show-room de Radebeul sur une KBA Rapida 74 a permis de prouver de façon éclatante que l'hybride fonctionnait aussi sans mouillage et en produisant une haute qualité qui ne le cède en rien à celle de l'offset humide. Déjà deux jours auparavant, lors de la préparation du forum, des essais avec divers motifs avaient été réalisés avec différents effets de contraste de brillance. Ces échantillons aussi ont fortement impressionné les spécialistes et les utilisateurs. Une fois de plus, KBA se montre ainsi à la hauteur de son rôle de pionnier non seulement sur le terrain du vernissage hybride mais aussi de l'offset sans mouillage. KBA a effectivement développé à cet effet une technologie originale reposant sur des encrages courts, sans mouillage et sans vis. En supprimant les facteurs de relative instabilité que constituent le mouillage et la subjectivité de la force d'encrage liée aux vis, ces encrages représentent un remarquable préalable à la standardisation de la fabrication des imprimés. Cette technologie est mise en œuvre tant en offset feuilles (encrages Gravuflow de la 74 Karat et de la Rapida 74 G ainsi que l'encrage court de la Genius 52 et des machines KBAMetronic pour l'impression des films plastique et des supports de données) que pour l'impression des journaux sous forme de l'encrage Newsflow de la Cortina. Perspectives du procédé La gamme d'encres employée était la FD Hybrid Aqualess SOY M du japonais Toyo Ink, actuellement la seule gamme d'encres hybrides sans mouillage au monde. Plusieurs fabricants européens travaillent cependant à des encres comparables, de sorte que cette variante de l'offset pourrait bientôt devenir intéressante à moyen terme pour les imprimeries – surtout dans la perspective d'une plus large diffusion des machines Rapida à encrages Gravuflow qui ouvrent dès aujourd'hui la voie à de nombreuses nouvelles idées d'activités. Les participants au forum ont saisi l'occasion d'interroger Detlef Braun, premier président de l'EWPA, sur l'offset sans mouillage et en particulier sur l'imprimabilité des films plastique avec des encres hybrides. Jusqu'ici domaine réservé de l'UV, y compris des encres UV sans mouillage, l'impression sur film plastique constitue encore un défi pour le procédé hybride. Au stade actuel de développement des encres, tous les spécialistes des encres, y compris Detlef Braun, déconseillent l'impression de films plastique avec des encres hybrides. Detlef Braun, spécialiste de l'impression UV sans mouillage L'auteur n'est pas seulement actif au sein de l'EWPA mais aussi comme propriétaire de l'entreprise Druck & Beratung dont l'activité principale porte sur le conseil dans les techniques de mise en œuvre autour de l'offset sans mouillage avec des encres UV, en progression constante dans l'impression d'emballages et sur plastique.D & B a ainsi dû emménager récemment dans les locaux plus grands (Lahnstraße 31, D-45478 Mülheim/Ruhr, tél. +49 208 594482-10, fax -12, www.wluv.de).Le procédé de haut niveau qu'est l'offset UV sans mouillage implique d'être conseillé en amont ou au cours du processus de décision afin d'éviter un mauvais choix d'investissement et des réclamations. Detlef Braun sait de quoi il parle avec les utilisateurs: depuis des années, sa société Druck & Beratung imprime avec succès des cartes plastique. Du fait de leurs caractéristiques duales de séchage, les encres hybrides sans mouillage relèvent aussi de son domaine de compétence. Detlef Braun a développé un instrument important sous forme d'une barre H-1/04 de contrôle de la charge d'encre et de la densité dont les champs triangulaires prennent en compte le comportement de transfert particulier des encres UV sans mouillage, d'une viscosité élevée. Reste à savoir si l'emploi de cette barre s'impose aussi à l'avenir pour les encres hybrides sans mouillage. Process 3 | 2006 47 Technologie hybride | Offset sans mouillage L'essai de migration (“bleeding test”) au cours duquel on teste le maculage par traînées de l'encre séchée en faisant glisser les feuilles dans la pile a permis de conclure à l'absence totale de ce phénomène pour l'encre hybride sans mouillage FDHB Aqualess SOY (à droite). L'encre hybride pour offset humide FDHB Eco-SOY (à gauche) laissa au moins de légères traces. Les photos du bas montrent le motif d'essai avec les traînées tandis que les photos du haut représentent l'encre déposée sur le dessous de la feuille qui se trouvait au-dessus. Photos: Toyo Ink La première encre hybride sans mouillage au monde vient du Japon Toyo Ink Mfg.Co.Ltd.,de Tokyo,est la première entreprise au monde à proposer avec FD Hybrid Aqualess SOY une gamme d'encres hybrides pour offset sans mouillage. Le Japon est par excellence le pays de l'offset sans mouillage: depuis 1977 déjà, Toray fabrique des plaques sans mouillage; outre Toyo Ink, trois autres fabricants d'encres sans mouillage sont présents sur le marché japonais et c'est au pays du soleil levant que la part des machines offset feuilles sans mouillage est la plus forte (sans compter les machines à gravure directe). La gamme sans mouillage de Toyo Ink compte encore cinq autres gammes d'encres: • Aqualess Ultra L/M pour machines offset feuilles conventionnelles; • Aqualess Karat pour machines à encrages courts (certification KBA pour 74 Karat, Rapida 74 G et Genius 52); • Aqualess Ecoo pour machines offset à gravure directe (certification KBA pour 46 Karat); • Aqualess UV pour impression UV sur cartes plastique, films plastique et CD/DVD; • FDHB Aqualess SOY L/M pour vernissage hybride. Que Toyo Ink ait réussi la synthèse de “l'hybride” et du “sans mouillage” n'a rien de très étonnant: cette entreprise dispose non seulement d'expérience dans les encres sans mouillage mais elle fabrique aussi depuis longtemps des encres durcissant sous UV ou faisceaux d'électrons ainsi qu'une gamme hybride pour offset humide (FDHB Eco-SOY). L'un des défis dans la mise au point de la FDHB Aqualess SOY résidait dans le mélange de résines radicalement différentes, caractéristiques respectivement des encres hybrides et des encres sans mouillage,et de leur compatibilité avec un substitut d'huile de silicone (les encres hybrides ne peuvent contenir aucunes silicones car elles nuisent à la possibilité de vernir en UV).La solution se présenta manifestement sous forme d'huile de soja,d'où la dénomination “SOY” que Toyo Ink utilise comme composant végétal. En offset sans mouillage, la viscosité de l'encre joue un rôle prédominant dans l'imprimabilité. De façon générale, la viscosité et le tirant des encres sans mouillage sont supérieurs à ceux des encres pour offset humide, les valeurs maximales étant atteintes par les encres UV sans mouillage. On a réussi à doter l'encre hybride d'une viscosité inférieure à celle d'une encre UV sans mouillage. C'est ainsi que la FDHB Aqualess SOY peut même être formulée en deux versions optimisées en température:“L” pour les températures basses et “M” pour les températures moyennes (voir tableau). La régulation des cylindres de plaque des machines KBA est programmée à des niveaux supérieurs pour améliorer l'imprimabilité des encres. La gamme FDHB Aqualess SOY ne comporte actuellement encore aucun ton direct mais le noir de la gamme standard peut être remplacé par une formule plus fortement concentrée pour monter le noir des squelettes. Les encres FDHB Aqualess SOY ont bien sûr dû subir les tests habituels. Un papier imprimé humide sur humide à une vitesse de 50 m/min a été soumis au rayonnement d'une lampe UV d'une puissance 120 W/cm et, 15 secondes plus tard, on testait son comportement en cas de déports dans la pile. L'expérience a montré que l'encre hybride sans mouillage ne subissait pas la moindre traînée de maculage et que ces traînées restaient légères avec l'encre hybride pour offset humide HDHB Eco-SOY. La résistance au frottement a été mesurée deux heures après l'impression dans un oscillateur dont le poids de 500 g glisse 200 fois sur l'encre. Cette résistance ne s'est inscrite qu'à un niveau au-dessous (4 = bonne) de celle de l'encre UV (5 = excellente). La désencrabilité par flottaison alcaline (un problème de principe pour les encres UV) a également été testée.Sur du papier imprimé en hybride,Toyo Ink a constaté des résidus presque aussi faibles que pour des encres conventionnelles: moins de 5 mm2/m2 à comparer aux 85 mm2/m2 environ de l'encre UV. En revanche, pour ce qui est du papier, du carton et de l'ondulé, la démonstration a bel et bien prouvé que ce procédé a atteint une maturité qui le qualifie parfaitement pour la pratique. Comme du seul fait de l'absence d'eau, les encres sans mouillage se caractérisent déjà par une plus forte brillance, il est particulièrement recommandé de combiner les procédés sans mouillage et hybride, car on obtient ainsi une brillance de ver- 48 Process 3 | 2006 nis UV encore supérieure et des contrastes mat/brillant encore plus marqués. De nouvelles perspectives s'ouvrent ainsi aux deux procédés. Avec KBA, l'EWPA apportera volontiers son assistance à ses membres pour cette technologie. Detlef Braun Encre hybride du fabricant japonais Toyo Ink pour impression offset sans mouillage Caractéristiques thermo-rhéologiques de l'encre hybride sans mouillage Paramètres FDHB Aqualess SOY M FDHB Aqualess SOY L Tirant (tack) à 30 °C 11,0 à 13,0 9,0 à 11,0 Capacité d'écoulement à 25 °C 16,0 à 17,0 17,0 à 19,0 Viscosité dynamique à 25 °C 70 à 80 Pa s 50 à 60 Pa s Plage de température du cylindre de 28 à 32 °C plaque 24 à 28 °C Compatibilité avec l'environnement | Contrôle des émissions Contrôle des émissions des machines à imprimer Depuis cinq ans, la Berufsgenossenschaft Druck- und Papierverarbeitung (BG*) [Caisse d'assurances mutuelle de l'industrie allemande de l'imprimerie et de la transformation du papier] encourage les technologies aux émissions particulièrement faibles en décernant par le biais de son Bureau de contrôle et de certification le certificat BG-PRÜFZERT “Emission geprüft ” [Emissions contrôlées] à des réalisations exemplaires dans les industries graphiques. La KBA Rapida 105 fut la première à recevoir cette certification pour la génération des machines tournant à 18 000 f./h. Parmi les consommables employés lors de l'expertise se trouvaient aussi deux gammes d'encres hybrides ainsi que des produits de lavage correspondants. Lors des contrôles effectués par la BG sur la nouvelle Rapida 105, les émissions ont été mesurées sur tous les groupes et sur la réception Progression de la prise de conscience des problèmes d'environnement Notre société actuelle accorde une valeur toujours croissante à la protection de l'environnement, en particulier à la réduction des émissions. Les débats qui se sont développés au cours des derniers mois, en partie par médias interposés, au sujet du marché international des émissions ont de nouveau focalisé l'attention du public sur ce sujet. Cela fait maintenant plus de trois décennies que l'on se préoccupe réellement de l'environnement. On peut se souvenir par exemple des études comme celle du Club de Rome sur les limites de la croissance (1973) ou de Global 2000 du gouvernement américain en 1980 et de quelques autres. Même si les objectifs et les mesures de protection de l'environnement font souvent l'objet de vives controverses, il n'en reste pas moins que tous les responsables politiques manifestent la ferme volonté de réduire et de limiter les émissions à l'avenir. De façon générale, le comportement de la société en matière de protection de l'environnement a radicalement changé. La demande en produits dits écologiques a progressé en conséquence. Dans les industries graphiques, elle a d'abord porté sur une fabrication des papiers plus compatible avec l'environnement, papiers recyclés par exemple. A la suite de cette évolution sociétale, de plus en plus nombreux sont les clients à attendre d'une imprimerie moderne qu'elle prenne des mesures plus actives pour protéger l'environnement. Protéger l'environnement, c'est aussi protéger la santé, tant celle des personnels au travail que celle de la collectivité. Dès le début des années 1990, la BG Druck und Papierverarbeitung a relevé ce défi et endossé ainsi un rôle de précurseur dans les industries graphiques. Quant à l'initiative de la branche professionnelle “Solvants en impression offset”, elle s'attaque activement à la problématique des émissions de solvants dans l'imprimerie. Dans ce cadre, la BG s'est donné comme principe directeur la réduction à un minimum des émissions. Le conducteur est en effet soumis tous les jours à des émissions tant physiques (bruit et/ou rayonnements) que sous forme de substances (poudre et/ou solvants par exemple) qui polluent en partie l'air de l'atelier et salissent la machine. L'optimisation du procédé d'impression par des machines perfectionnées, sources de moins d'émissions, constitue donc un préliminaire important pour parvenir à maîtriser ces problèmes. Le certificat “Emissions contrôlées” C'est à la drupa 2000 que le Bureau de contrôle et de certification de la Commission Impression et transformation du papier a décerné pour la première fois le certificat BG-PRÜFZERT “Emissions contrôlées” distinguant des technologies à émissions particulièrement faibles à la KBA Rapida 105 dont est issue la nouvelle Rapida 105 de 18 000 f./h présentée à la drupa 2004. Pour recevoir ce certificat, il faut prouver que la machine a été conçue et peut être exploitée de telle sorte que les différentes émissions restent nettement en deçà des valeurs limites et recommandations actuelles les plus basses en vigueur dans les pays de l'UE. Les mesures portent sur les émissions de solvants (hydrocarbures volatils provenant des produits de lavage et de nettoyage, des liquides de mouillage, des encres et vernis), d'aérosols (voltige d'encre et de vernis par ex.), de poussières (poudre), d'ozone, de rayonnement UV et de bruit. Cette preuve est considérée comme acquise s'il est possible de recueillir en pratique des informations sur les multiples exigences liées à l'impression offset. Pour ce faire, des batteries de tests sont effectuées sur divers supports, les encres utilisées pouvant être des encres standard, UV ou spéciales (hybrides par ex.). On vérifie également les applications comportant des vernis aqueux ou UV. Le certificat établi ensuite mentionne les applications pour lesquelles la machine concernée a été contrôlée avec succès. Il est bien entendu également tenu compte de la sécurité: le contrôle du respect des dispositions de sécurité européennes (label GS) par la Commission Impression et transformation du papier est bien entendu un préalable indispensable à l'obtention du certificat “Emissions contrôlées”. Contrôle des émissions sur la nouvelle KBA Rapida 105 La nouvelle Rapida 105 de la génération des 18 000 f./h a été soumise à une importante batterie de tests par le Bureau de contrôle de la BG dont le but visait entre autres à constater si les conditions d'attribution du certificat “Emissions contrôlées” étaient remplies. Lors du contrôle métrologique effectué fin 2004, toute une série d'essais avaient été pratiqués tant sur papier que sur carton en utilisant deux gammes d'encres hybrides Process 3 | 2006 49 Compatibilité avec l'environnement | Contrôle des émissions ainsi qu'un système UV et deux systèmes d'encres conventionnels sans compter plusieurs vernis UV, un vernis aqueux et plusieurs produits de lavage. Il convient de souligner particulièrement que tous les essais ont été menés sans alcool dans l'eau de mouillage, à une vitesse de roulage de 14 400 feuilles/h, ce qui correspond à 80 % de la vitesse maximale de la machine. Après dépouillement et analyse des échantillons, on peut faire aujourd'hui les constatations suivantes: • toutes les mesures de voltige d'encre sur chaque groupe se situent nettement au-dessous de la valeur limite exigée de 1,5 mg/m3; elles arrivent même dans de nombreux cas au-delà de 30 % en deçà. • Conformément aux attentes, l'impératif de “concentration en alcool isopropylique” a aussi été rempli haut la main. L'absence d'alcool dans l'eau de mouillage permet évidemment d'éluder la question des émissions correspondantes. Pour l'exploitant, cela signifie aussi des économies. La réduction du taux d'alcool permettait certes déjà d'obtenir des succès honorables, mais l'emploi de l'alcool, outre son impact sur la santé et son coût, impose aussi de prendre en compte les frais de stockage et les investissements dans la protection contre les risques d'incendie et d'explosion. • Les relevés des autres sources d'émission contrôlées telles les hydrocarbures, l'ozone, le rayonnement UV, la poudre et le bruit s'inscrivent, comme demandé, largement en deçà des valeurs à respecter. Il est très satisfaisant de constater que la nouvelle génération de machines de KBA, avec 18 000 feuilles à l'heure à leur vitesse maximale, satisfait aussi aux impératifs exigeants du certificat “Emissions contrôlées”. Cette performance est d'autant plus remarquable qu'avec l'augmentation de leur vitesse, les machines tendent aussi en règle générale à causer une quantité accrue d'émissions de substances et de nature physique, en particulier du bruit. Stabilité du processus en technologie hybride Le contrôle étendu de la nouvelle 50 Process 3 | 2006 Rapida 105 par le Bureau de contrôle et de certification vise un double objectif. Le premier est de s'assurer que tous les standards nationaux et européens d'hygiène, d'environnement et de sécurité sont remplis. Le second cherche en plus à obtenir la stabilité du processus et la sûreté de mise en œuvre de la technologie hybride, en s'appuyant aussi sur des contrôles de matériaux, comme l'examen par exemple de l'action des encres et des produits de lavage sur le volume des caoutchoucs, qui ont été exécutés par la fogra à la demande de KBA. L'utilisateur doit à l'avenir pouvoir identifier quels produits satisfont aux critères indispensables à la technologie hybride. On doit ainsi éviter l'emploi de produits ayant des effets néfastes sur la santé des personnes et/ou le matériel. La protection de la santé va de pair avec celle de l'environnement et inversement Non seulement les autorités mais toujours plus de clients attendent désormais d'une imprimerie moderne des mesures actives pour protéger l'environnement. Les machines portant le label de qualité BG-PRÜFZERT “Emissions contrôlées” constituent une étape importante de cette démarche car elles réunissent les préalables techniques indispensables. La clé du succès réside cependant dans le comportement responsable de l'utilisateur. Il importe qu'il dispose d'une formation pour choisir et employer dans les règles de l'art tant les moyens techniques que des consommables chimiques adaptés. Les machines portant le logo BGPRÜFZERT “Emissions contrôlées” sont aujourd'hui souvent dites “machines écologiques”. Elles pourraient tout autant être qualifiées d'”écolonomiques” car, tout en réduisant les émissions, elles donnent à l'imprimeur la possibilité d'optimiser le processus. Ces machines possèdent en effet les caractéristiques techniques qui permettent de mettre en œuvre plus efficacement qu'auparavant les consommables nécessaires et donc de réduire les coûts correspondants. Le processus d'impres- sion peut donc prendre une rentabilité accrue. De plus, dans certains pays d'Europe, ces machines écologiques ouvrent la possibilité de recevoir des subventions. Bien conduite, au-delà de son objectif originel, la protection de la santé et de l'environnement réduit les coûts et augmente la productivité. Dr.-Ing. Bernhard Küter, Dr. Axel Mayer, BG Druck und Papierverarbeitung Lors de la 2ème rencontre des utilisateurs de technologie hybride en avril 2005, Jürgen Veil, directeur du marketing offset feuilles de KBA, a pu recevoir des mains d'Albrecht H. Glöckle le certificat BG-PRÜFZERT “Emissions contrôlées” La preuve noir sur blanc: la KBA Rapida 105 de la génération des 18 000 f./h satisfait aux impératifs de la BG Druck und Papierverarbeitung et peut porter le label “Emissions contrôlées” Compatibilité avec l'environnement | Liquide de mouillage Influence du liquide de mouillage sur l'impression avec des encres hybrides lage. Grâce à la mise au point par fogra d'une forme-test de contrôle du mouillage, on dispose maintenant d'un tel instrument (voir encadré). Partant de cette base, il a été possible au cours des essais d'impression de déterminer des courbes significatives d'engraissement du point (c'est-à-dire de l'engraissement du point [en %] sur l'impression par rapport aux teintes [en %] dans le jeu de données de la formetest). La comparaison a porté sur une gamme d'encres UV et de deux gammes d'encres hybrides L'impression UV avec un liquide de mouillage contenant de l'alcool isopropylique tient du travail d'équilibriste La comparaison des courbes 1 et 2 illustrent de façon très évidente les différences d'évolution de l'engraissement du point. On voit clairement sur les courbes 1 pourquoi l'équilibre encre/eau s'avère délicat avec cette combinaison d'encres UV et de liquide de mouillage à alcool. Seule la position du barboteur à 60 fournit une courbe d'engraissement qui satisfait aux impératifs du standard bvdm pour l'impression offset. Des modifications minimes de l'apport en liquide de mouillage, comme il risque de s'en produire rapidement du fait de la formation d'épaisseurs sur les rouleaux ou d'écarts de température etc. quand la machine tourne, conduisent presque immanquablement à de considérables différences dans le rendu des couleurs à l'impression. Le conducteur est réellement contraint de garder un œil sur le processus et de corriger pour rouler des impressions vendables. Le comportement de la même encre UV est beaucoup moins critique en présence d'un liquide de mouillage sans alcool isopropylique (courbes 2). Les courbes d'engraissement sont là beaucoup plus proches les unes des autres et se situent près du standard à toutes les positions du barboteur. Le liquide de mouillage employé de la société DC Druck- La forme-test fogra de contrôle du mouillage sent que sur l'un des côtés de la feuille. C'est sur ce côté que le conducteur augmente alors l'écartement entre les rouleaux du mouillage. On procède ensuite à une nouvelle épreuve et on baisse de nouveau la vitesse du barboteur jusqu'à réapparition de la sèche. Si les graissages se répartissent maintenant uniformément sur toute la largeur de la forme imprimante,cela signifie que la quantité de liquide de mouillage qui parvient sur la plaque est partout identique et que le dispositif de mouillage est maintenant uniformément réglé. Au cours des étapes suivantes, le conducteur augmente la vitesse des barboteurs par paliers définis,tire plusieurs feuilles- échantillons sur lesquelles il mesure ensuite les engraissements de point et compare les résultats de mesure de la combinaison encre/liquide de mouillage utilisée avec d'autres. Cette forme-test autorise en outre l'évaluation des reports et autres défauts graphiques qui ne sont pas détaillés ici. Les membres et les nonmembres peuvent se procurer le jeu de données de la forme-test auprès de la fogra (www.fogra.org) dans le cadre d'une prestation qui se compose d'une formation pratique à l'emploi de cette forme-test et d'un réglage de base de la machine sur site par un collaborateur fogra. A pleine vitesse de la machine, les encres hybrides sont imprimables sans problèmes sans alcool dans le liquide de mouillage car la plage de mouillage est loin d'être aussi étroite qu'avec des encres UV.C'est ce que confirment des études de la fogra dans le cadre de l'emploi d'un nouveau liquide de mouillage bicomposants sans alcool isopropylique de la société DC DruckChemie. On sait bien que pour ce qui concerne l'équilibre encre/eau, l'impression offset avec des encres UV est nettement plus délicate qu'avec des encres à séchage conventionnel. Cela se traduit par des taux de gâche au démarrage supérieurs et, en partie, par une latitude extrêmement restreinte en matière de mouillage pendant le roulage. Cette faible marge de manœuvre impose une surveillance permanente de l'impression et des corrections en conséquence des réglages de l'encrage et du mouillage. Dans de très nombreux cas, le conducteur est contraint de baisser la vitesse de roulage, ce qui produit un impact néfaste sur la rentabilité. La fogra Forschungsgesellschaft Druck e.V. de Munich, a donc étudié cette problématique dans le cadre du projet de recherche subventionné par l'Etat “Amélioration de l'équilibre encre/eau en impression offset avec des encres UV” tant pour les encres UV que pour les encres hybrides. Réglage du dispositif de mouillage avec une nouvelle forme-test Au début des études, la question s'est posée de savoir si la stabilité du processus de mouillage sur la machine était mesurable. Chaque groupe de la machine réagit à sa manière, car il est réglé indépendamment des autres. Malgré tout le soin apporté par les conducteurs au réglage des mouillages sur la machine selon la méthode bien connue des touches, les essais ont pourtant mis en évidence d'importants écarts d'un groupe à l'autre. Il s'est rapidement avéré qu'un nouvel instrument, plus sensible, était nécessaire pour contrôler et ajuster le réglage du dispositif de mouil- La forme-test contient des champs de mesure très spécifiques pour contrôler l'homogénéité du mouillage sur toute la surface de la forme imprimante. Elle sert à régler uniformément tous les dispositifs de mouillage et, en même temps, à contrôler et à documenter l'état de la machine à imprimer. Cette forme-test aide à détecter rapidement et simplement des problèmes techniques tels que le durcissement des rouleaux caoutchouc dans l'encrage, le dérèglement de potentiomètres dans les groupes,la déformation ou l'usure des rouleaux de mouillage sur certains éléments imprimants ainsi que des disparités dans l'impression entre des différentes combinaisons d'encres et de liquides de mouillage. Pour déterminer l'équilibre encre/eau, on procède comme suit. Après calage de la plaque imprimante portant la forme-test, on fait comme d'habitude une épreuve jusqu'à atteindre une densité de consigne (généralement 1,4) dans l'aplat. On diminue ensuite progressivement la vitesse du barboteur,et donc la quantité de liquide de mouillage apportée sur la plaque, jusqu'à ce qu'un début de sèche se manifeste. En règle générale, les graissages n'apparais- dans leurs combinaisons respectives avec un concentré de mouillage alcoolisé largement répandu sur le marché (teneur de 10 % en alcool isopropylique) et un liquide de mouillage sans alcool (teneur 0 en alcool). Process 3 | 2006 51 Compatibilité avec l'environnement | Liquide de mouillage 1 Courbes d'engraissement du point de l'encre UV combinée à un liquide de mouillage contenant 10 % d'alcool isopropylique pour six positions du barboteur entre 35 et 99 2 Courbes d'engraissement du point de l'encre UV combinée à un liquide de mouillage optimisé pour l'impression UV, sans alcool isopropylique, pour cinq positions du barboteur entre 60 et 99 Chemie, d'Ammerbuch, est parvenu depuis à maturité de production. Ce liquide est proposé en version bicomposants sans risque pour la santé: le composé AlkoGreen remplace l'alcool isopropylique, le composé FountGreen est un concentré de liquide de mouillage qui lui est adapté. l'impression UV sans alcool, l'encre hybride 1 donne des courbes d'engraissement majoritairement plus basses, par ailleurs plus proches les unes des autres (courbes 4). L'étude de l'encre hybride 2 provenant d'un autre fabricant de premier plan (courbes 5 et 6) a aussi montré un comportement très similaire à celui de l'encre hybride 1. Les encres hybrides ne posent pas de problèmes avec ou sans alcool isopropylique Selon le principe appliqué pour l'encre UV, la fogra a aussi étudié deux gammes d'encres hybrides. L'encre hybride 1 (également un produit du fabricant de la gamme UV) est déjà imprimable nettement plus facilement (courbes 3) en utilisant un concentré de liquide de mouillage conventionnel à alcool isopropylique. Cette combinaison encre/liquide de mouillage produit aussi des variations de l'engraissement en cas de changement de l'alimentation en liquide de mouillage, mais elles sont nettement moins importantes que dans le cas de l'encre UV. Combinée au liquide de mouillage DC AlkoGreen/FountGreen, optimisé à vrai dire pour Résumé Comparées aux encres UV, les encres hybrides présentent de manière générale un comportement non critique en roulage. Elles sont également imprimables sans problèmes sans alcool comme l'a prouvé l'emploi du liquide de mouillage sans alcool isopropylique DC AlkoGreen/ FountGreen. Il est ainsi possible de faire tourner les machines à pleine vitesse. Déjà dans le cadre de la certification “Emissions contrôlées” de la KBA Rapida 105 par la Berufsgenossenschaft Druck und Papierverarbeitung, le liquide de mouillage AlkoGreen/FountGreen avait été employé: la machine avait imprimé sans problèmes à une vitesse de roulage de 14 000 feuilDr.Wolfgang Rauh,fogra les/h. 3 Courbes d'engraissement du point de l'encre hybride 1 en combinaison un liquide de mouillage contenant 10 % d'alcool isopropylique pour sept réglages du mouillage entre 18 et 75 % 4 Courbes d'engraissement du point de l'encre hybride 1 en combinaison avec le liquide de mouillage optimisé pour l'impression UV, sans alcool isopropylique pour dix réglages du mouillage entre 27 et 75 % 5 Courbes d'engraissement du point de l'encre hybride 2 en combinaison avec un liquide de mouillage contenant 10 % d'alcool isopropylique pour sept réglages du mouillage entre 18 et 75 % 6 Courbes d'engraissement du point de l'encre hybride 2 en combinaison avec le liquide de mouillage optimisé pour l'impression UV, sans alcool isopropylique pour sept réglages du mouillage entre 30 et 75 % 52 Process 3 | 2006 Mise en pratique | Avantages et conseils Rigoureux, mais rapide à maîtriser Le vernissage hybride fait de plus en plus d'adeptes dans le monde entier. Certains exploitent son absence de complexité pour aborder la technologie UV, plus délicate à maîtriser. D'autres recherchent prioritairement la noblesse et l'originalité des effets d'excellente qualité, réalisables en déployant relativement peu de moyens.Beaucoup ont été séduits par la possibilité d'alterner deux modes relativement sans encombre, ce qui permet l'exploitation rentable d'une seule machine qui peut passer de travaux normaux à d'autres à fort ennoblissement. Les possibilités, les avantages, mais aussi les limites du procédé ont largement été discutés lors de la 2ème rencontre KBA des utilisateurs d'hybride organisée en avril 2005 au cours de laquelle de nombreux praticiens et partenaires de KBA ont apporté leurs expériences en pratique et leurs conseils. Changement de mode: commode et rapide Les machines hybrides de KBA comportent de nombreuses caractéristiques ingénieuses permettant de travailler facilement, vite et en toute sécurité pour les calages, les lavages et le changement de mode – toujours à la condition maintes fois énoncée d'utiliser des consommables recommandés et homologués par KBA. L'un des principaux avantages réside dans le fait que le conducteur n'a besoin de changer ni les blanchets ni les rouleaux pour passer du mode hybride au mode conventionnel ou inversement. Le mode hybride se caractérise par l'emploi d'encres hybrides (avec ou sans vernissage sélectif par vernis gras mat dans le dernier groupe) et de vernis UV brillant pour le vernissage final sur tour. En mode conventionnel, on utilise des encres standard, complétées par un vernis en dispersion contenant éventuellement des pigments à effets. Selon le mode, il est possible d'activer ou de désactiver les modules de séchage intermédiaires ou final nécessaires et, en cas de besoin, en un tour de main, de les transférer à d'autres postes ou d'en ajouter d'autres (voir l'article “Des sécheurs novateurs, d'une grande efficacité”, page 6). Installé en standard, un système d'alimentation en vernis à deux circuits, à programmes de lavage de durées réglables (les eaux de rinçage des vernis aussi sont recueillies dans deux bacs distincts) facilite considérablement le passage d'un mode à l'autre: avec le système LithoCoat de Harris & Bruno, il suffit par exemple de sept minutes pour passer du vernis UV au vernis en dispersion ou inverse- ment et de deux minutes pour changer de vernis en dispersion. Conseil: Entretenez régulièrement les rouleaux en caoutchouc pour augmenter leur durée de vie: éliminez les restes d'encre et les dépôts calcaires; un nettoyage en profondeur de temps en temps leur fera du bien. Quel que soit le mode, les rouleaux en caoutchouc subissent un gonflement ou un rétrécissement, même s'il reste dans la plage de tolérance (voir l'article “fogra contrôle les encres hybrides”, page 39), et ce, aussi avec les encres hybrides et les produits de lavage recommandés par KBA. Selon les encres et les produits de lavage choisis, et selon la fréquence du changement de mode, l'alternance des fabrications en mode conventionnel et hybride risque de représenter pour les rouleaux des conditions de service plus dures qu'en mode conventionnel permanent. nissant leurs données à des dates compatibles avec ce mode d'organisation pourraient être incités par un prix plus avantageux à contribuer ainsi à la réduction des coûts. Courbes caractéristiques: pratiquement identiques dans les deux modes Une imprimerie qui aborde la technologie UV en installant une machine hybride n'a pas besoin d'adapter les courbes caractéristiques d'engraissement du point. Le pupitre d'une Rapida hybride comporte bien entendu aussi un écran tactile Photo: Kleeberg Avec une machine purement UV, utilisant des encres UV, et donc des blanchets et des garnissages de rouleaux en EPDM capables de leur résister, il lui faudrait au contraire redéfinir complètement ces courbes ainsi que les corrections pour la compensation d'engraissement du point au niveau du prépresse. Flexibilité: à exploiter judicieusement Chez les plus de 250 utilisateurs de Rapida répartis dans le monde entier qui exploitent une configuration utilisable en hybride, la part des travaux imprimés avec cette technologie se situe entre 30 et 70 %. La rapidité de passage d'un mode à l'autre constitue donc un aspect important de la flexibilité de production par l'optimisation des temps de préparation. Pour des raisons de rentabilité, il est cependant recommandé, quand les délais le permettent, de regrouper des travaux de même type afin de ne pas devoir changer de mode en permanence. Conseil: Demandez-vous donc si, compte tenu de vos travaux, il ne serait pas opportun d'instaurer une semaine partagée en jours“d'hybride” et de “normal” fixes. Les clients four- Au show-room KBA de Radebeul, on emploie en hybride des plaques Excel de Kodak Polychrome Graphics Une courbe d'engraissement du point aussi plate que pour les encres conventionnelles facilite l'introduction du procédé hybride dans l'entreprise ainsi que l'alternance entre les modes. Le groupe de courbes représenté a été établi en utilisant la nouvelle plaque thermique KPG Sword Ultra qui n'a pas besoin d'être cuite pour être employée avec des encres UV et hybrides Process 3 | 2006 53 Mise en pratique | Avantages et conseils Contrairement aux encres UV, les encres hybrides permettent de continuer à employer les faibles engraissements de point, courants en fabrication conventionnelle. Comme pour toute nouvelle machine, il convient bien entendu de générer la courbe caractéristique et d'établir ou de modifier un profil machine ICC pour la gestion couleur. Et comme à chaque changement de gamme d'encres, de support et de blanchet, il est également conseillé en passant du conventionnel à l'hybride, de vérifier la courbe caractéristique, en particulier quand des motifs imprimés habituellement sont facilement sujets aux variations de teinte. En travaillant dans les conditions préconisées par KBA avec des consommables homologués, le travail d'adaptation des courbes et des engraissements de point devrait toutefois rester minime. C'est là un avantage qui facilite considérablement non seulement l'abord d'une nouvelle technologie mais aussi l'exploitation mixte hybride/conventionnel. La seule nouveauté réside au prépresse, dans les plaques qui, avec ou sans cuisson, doivent résister aux UV (voir vue d'ensemble à l'article “Impératifs de résistance en vernissage hybride”, page 21). Conseil: Employez les mêmes plaques dans les deux modes pour avoir à prendre en compte le moins de modifications de paramètres possibles. stabiliser en employant un liquide de mouillage approprié sans alcool. Dans ces conditions, les encres hybrides sont imprimables sans problèmes. Contrairement aux encres UV, elles se caractérisent en outre par l'absence totale de voltige, ce qui contribue à la propreté de la machine. Conseil: Sur votre machine hybride, réduisez encore les émissions de COV en employant un liquide de mouillage sans alcool. Bien que toutes les Rapida hybrides portent déjà le label “Emissions contrôlées”, vous améliorerez ainsi encore votre contribution à la protection de l'environnement et à une atmosphère saine dans l'atelier. Rouleau tramé: entretien facile En plus des modules d'automation qui vont de soi aujourd'hui, tels le changement de plaque commandé par programme, la liaison CIP3/4, la réutilisation de valeurs de réglage de la machine enregistrées en mémoire, les dispositifs automatiques de lavage des blanchets et des rouleaux, les ingénieurs de KBA ont veillé aux détails qui facilitent la vie tout en permettant de gagner du temps. C'est ainsi que, du fait de la bonne accessibilité des pièces, un opérateur consciencieux termine Equilibre encre/eau: plus stable qu'en impression UV, sans problème en l'absence d'alcool Les participants au forum KBA des utilisateurs d'hybride l'ont confirmé une fois de plus: l'expérience montre que l'équilibre encre/eau est nettement plus stable en hybride qu'en impression purement UV, mais il nécessite cependant plus d'attention qu'en offset feuilles conventionnel. Le mode hybride n'implique aucune exigence insurmontable pour ce qui concerne la qualification du conducteur. Comme le montre l'article “Influence du liquide de mouillage sur l'impression avec des encres hybrides”, page 51, l'équilibre entre mouillage et encrage est encore plus facile à 54 Process 3 | 2006 sans problème le nettoyage manuel du rouleau tramé et de la chambre à racle en deux minutes. En général, le lavage automatique du dispositif de vernissage et de l'alimentation en vernis suffit. Conseil: Un test rapide permet de vérifier s'il faut parachever le nettoyage du rouleau tramé. Colorez du vernis avec une encre alimentaire et vérifiez à l'œil ou au densitomètre l'homogénéité du vernissage en aplat. Normalement le rouleau tramé de la tour de vernissage ne se remplace qu'en raison de son usure, ce qui, avec les matériaux et modes de gravure employés, ne devient nécessaire que très tard. Il peut cependant s'avérer indispensable de le changer pour obtenir une autre capacité de prise ou appliquer un vernis en dispersion à grosses particules de pigments à effet. C'est là une opération réalisable en quelques minutes, à la main, car KBA emploie de préférence des rouleaux tramés à corps en aluminium. Il suffit donc au conducteur de desserrer la vis de la chambre à racle, de dégager cette chambre, d'ouvrir les peignes, de soulever l'ancien rouleau et de monter le nouveau en procédant dans l'ordre inverse. Conseil: Même si le rouleau tramé est assez léger pour être soulevé par une seule personne, il est conseillé de toujours le manipuler à deux. Du fait du format de la machine, le rouleau peut en effet être tellement long qu'il n'est pas possible pour une seule personne de tenir les deux fusées. Saisir le rouleau par le milieu risque d'entraîner des détériorations, car un choc quelque part est vite arrivé. Les rouleaux légers n'ont rien à envier aux lourds rouleaux conven- Les encres hybrides existent aussi en cartouches; c'est ce qu'emploie par exemple la société Industriedruck Dresden sur sa Rapida 105 hybride Avec des dispositifs de lavage automatique (en haut),l'accumulation de boues dans les chambres à racle n'est pas inévitable: il suffit d'employer un produit de lavage hybride à émulsion stable (en bas) Photos: Fuji Hunt DS Druckerei Service Le rouleau tramé à corps en aluminium développé par KBA pour la tour de vernissage est tellement léger qu'aucun appareil de levage n'est nécessaire pour le changer Mise en pratique | Avantages et conseils tionnels en termes de robustesse; ils contribuent en outre à économiser l'énergie quand les Rapida de nouvelle génération tournent à leur vitesse maximale de 18 000 feuilles à l'heure. Produits de lavage: bonne efficacité, faible consommation Les produits de nettoyage hybrides conviennent aussi bien pour éliminer les encres hybrides que conventionnelles sur les rouleaux, blanchets et cylindres de pression. Pour les chimistes, le défi consiste à surmonter des polarités opposées: les encres conventionnelles et la fraction correspondante des encres hybrides sont homopolaires tandis que la fraction UV est polaire. La plupart des produits hybrides reflètent l'état le plus récent de la chimie des détergents. Ainsi, ils favorisent l'aptitude au lavage du caoutchouc en émulsionnant spontanément avec l'eau, la stabilité de l'émulsion – détergent dans l'eau – n'assurant pas seulement un nettoyage efficace pour une faible consommation mais aussi l'absence d'encrassement des systèmes de lavage. Les particules d'encres et de papier restent en suspension dans l'émulsion qui les entraînent lors de son évacuation, de sorte qu'aucune boue ne peut pratiquement se former dans les conduites, les chambres à racle et les bacs de récupération. De façon générale, on reconnaît aussi les bons produits de lavage au fait que les surfaces Circuits d'aspiration du dispositif Air Clean System des blanchets et des rouleaux sèchent rapidement après lavage et sont de nouveau prêtes pour accepter l'encre et la transférer de façon optimale, ce qui contribue à un faible taux de gâche. Il est important que le produit de lavage convienne aux dispositifs automatiques que KBA monte en standard sur ses machines hybrides. La compatibilité du produit de lavage avec le caoutchouc (absence de gonflement/rétrécissement) est examinée dans le cadre de la procédure de validation, mais pas les risques de corrosion qui, avec les produits de lavage actuels, devraient par principe être faibles. Conseil: Ce qui vaut pour les encres hybrides, est aussi valable pour les produits de lavage: utilisez uniquement des produits validés sur la base des tests fogra et recommandés par KBA. Ces conditions étant remplies, respectez en outre les recommandations des fabricants d'encres pour ce qui concerne la lavabilité de leurs produits avec certains produits de lavage hybrides. Les sécheurs UV intermédiaires des machines hybride KBA Rapida sont facilement accessibles et transférables en quelques minutes entre d'autres groupes Photo: Kleeberg Réception: encrassement minimum Pour loger et configurer au choix tous les modules de séchage de sortie pour différents modes (concept VariDry), la double sortie rallongée de la nouvelle Rapida 105 a été transférée vers le haut, ce qui facilite la manipulation des modules. De plus, du fait du nouveau parcours de la feuille, il a été possible d'augmenter la distance entre la rampe de poudrage et le sécheur UV de sortie, ce qui réduit le risque d'encrassement des réflecteurs des émetteurs UV. Même sur les machines pouvant vernir des deux côtés, il est ainsi possible le cas échéant de poudrer un peu plus pour éviter le collage en pile par effet ventouse. Normalement, en impression hybride une face, il n'est pas utile de poudrer ou seulement très peu, pour des effets de contraste de brillance en vernissage sélectif avec vernis gras et UV. Conseil: Pour nettoyer à l'occasion les réflecteurs, ne pas saisir les surfaces réfléchissantes à la main, car les traces de doigts risquent de favoriser l'accumulation rapide et durable de poussière et de poudre. A ce propos, il est recommandé d'opter pour le complément optionnel que représente pour la réception le Air Clean System (ACS). Ce système d'aspiration supplémentaire empêche les particules de poussière et de poudre de pénétrer dans la zone des sécheurs, maintient la propreté des transporteurs et des égalisateurs latéraux et évacue les émanations résiduelles susceptibles de se produire après l'aspiration de l'ozone au-dessus du sécheur UV de sortie. Sur une réception équipée d'une ACS, le conducteur n'est gêné ni par l'odeur d'ammoniac du vernis en dispersion ni par l'odeur typique d'ozone provenant du séchage UV. Energie de séchage IR: le minimum est un plus! Tous les imprimeurs le savent: le papier est un matériau extrêmement sensible. Quand il absorbe sans contrôle l'humidité de l'air ambiant, il commence à onduler à partir du bord ou bien, quand on diminue son humidité, il rétrécit et se fragilise. Dans les salles de presses du monde entier, les atmosphères ambiantes présentent des écarts très importants de sorte que les conditions de départ pour l'acclimatation du papier ou du carton diffèrent en conséquence. Conseil: De manière générale, convenez avec votre fournisseur de papiers que vous n'accepterez aucune rame de papier sous plastique soudé: ce film risque en effet de provoquer la formation d'eau de condensation qui cause à son tour des ondulations que même un conditionnement prolongé dans l'atelier ne pourra plus compenser. Process 3 | 2006 55 Mise en pratique | Avantages et conseils Le rétrécissement et le dessèchement sous l'effet du rayonnement IR mais aussi UV firent l'objet de discussions animées lors du forum KBA des utilisateurs d'hybride. Dans la pratique de l'hybride en effet, on n'active pas seulement en effet le sécheur UV de sortie mais aussi, de temps en temps, le sécheur IR de sortie, qui existe sur machine hybride même s'il est destiné en premier lieu au séchage du vernis en dispersion en mode conventionnel. L'absorption de la chaleur provenant des émetteurs infrarouge favorise certes le séchage par oxydation des encres hybrides mais, même en cas de forte charge d'encre, le rayonnement IR secondaire émis par les émetteurs UV suffit souvent à l'oxydation en pile. Tant qu'on n'imprime pas de film plastique, sensible à la chaleur, c'est là un effet secondaire tout à fait souhaité, car il favorise en outre la réaction de durcissement des encres hybrides et du vernis UV. En présence en particulier de nombreuses ombres dans les motifs, la quantité de chaleur absorbée est suffisamment élevée pour l'oxydation. Un apport délibéré de rayons IR avant le sécheur UV de sortie liquéfierait de nouveau les encres hybrides, ayant déjà amorcé leur séchage, qui viendraient attaquer par-dessous, c'est-à-dire du côté pas encore durci, la couche de vernis UV, avec pour conséquence la formation d'une brique. En présence de lumières, de motifs à faible charge ou de zones non encrées, l'activation supplémentaire d'un sécheur IR peut pourtant s'avérer utile. Là aussi, le minimum est un plus: en d'autres termes, l'émetteur IR devrait être utilisé à sa limite inférieure de puissance. Certains conducteurs utilisent un hygromètre sabre pour mesurer la part d'eau vaporisée dans l'air emprisonné entre les feuilles des piles du margeur et de la réception pour, à partir de l'écart entre les taux d'humidité, en déduire les limites d'apport en IR. Ce n'est pourtant qu'après une longue durée que l'humidité relative de l'air dans la pile de sortie se trouve en équilibre avec celle du papier ou du carton. Seul un conducteur très expérimenté peut tirer des conclusions utiles de ces mesures. La seule mesure fiable, mais non pra- 56 Process 3 | 2006 ticable sur machine, consisterait à mesurer en absolu la teneur en humidité du support imprimé qui devrait être d'au moins 5 %. KBA recommande l'emploi d'un émetteur Carbon-Twin-IR qui permet d'obtenir le rendement maximal par rapport à l'apport d'énergie. Conseil: La mesure de la température en pile est toujours plus pertinente que celle de l'humidité. Emetteurs UV: pas plus d'énergie que nécessaire! Tout comme l'excès de rayonnement IR est préjudiciable au support, l'excès de rayonnement UV est nuisible au film de vernis. Lors du pliage ultérieur, le dessèchement du film de vernis risque en effet d'entraîner sa casse et celle de la couche du papier sous-jacente. Il convient donc de régler le sécheur UV de sortie à la puissance strictement nécessaire. L'article “Quelle est la bonne méthode d'essai?”, page 14, traitait déjà de la fiabilité plus ou moins grande des méthodes de contrôle du durcissement suffisant du vernis UV. N'y figure pas, car il n'est pas pertinent, le mesurage de l'intensité UV avec des bandes spéciales car, selon les fabricants de sécheurs, elles réagissent non seulement aux rayons UV mais aussi aux IR. Conseil: Pour ce qui est de l'apport d'énergie en séchage IR et UV, le principe est le suivant: le strict nécessaire! Des émetteurs UV trop vieux risquent aussi d'être la cause d'un séchage insuffisant. Les vernis UV et les encres hybrides n'étant pas en effet ajustés sur certaines longueurs d'ondes; le maximum d'intensité dans le spectre de l'émetteur n'est donc pas nécessairement déterminant pour le rendement. Faites en sorte que votre sécheur UV de sortie fournisse toujours un rayonnement UV-C “jeune”, car le vieillissement de l'émetteur risque de provoquer la dérive des gammes d'UV. Remplacez toujours d'abord le premier des trois émetteurs que vous décalerez vers l'arrière lors des deux changements de lampes suivants. C'est dans le premier émetteur que l'essentiel du rayonnement UV-C est nécessaire, car c'est là que le vernis UV amorce sa polymérisation tandis que les deux émetteurs suivants entretiennent la réaction et assurent le durcissement à cœur. En cas en formulation incompatible avec l'UV, la couche du papier risque elle aussi de se fragiliser et de casser au pli du fait de réactions de durcissement indésirables. La plupart des papetiers connaissent le problème et renseignent volontiers sur l'aptitude au séchage UV du papier ou du carton. L'emploi de moins de liants ou de liants plus souples serait préjudiciable à l'imprimabilité: ce problème n'est donc pas si simple à résoudre. Conseil: Pour empêcher la casse au pli, rainer par principe avant le pliage tous les papiers d'au moins 150 g/m2. Eviter aussi les mauvais réglages en façonnage. En cas de support difficile, certains utilisateurs conseillent la pulvérisation Tout comme en UV, les feuilles imprimées et vernies en procédé hybride peuvent passer immédiatement au façonnage, sur presse de découpe Bobst SP 142-CER II par exemple comme ici chez Leopold Verpackungen à Ludwigsburg (Allemagne) des zones à rainer avec un mélange eau/alcool. Développement des odeurs: à signaler ou tester à temps Les liants risquent aussi d'être cause d'une éventuelle formation d'odeurs dans la couche du papier sous l'action des UV. Le développement des odeurs du fait des encres hybrides a été considérablement réduit au cours des dernières années et les vernis UV sont depuis longtemps qualifiés de “sans odeur” pour les emballages alimentaires. Considérés isolément, le support, l'encre hybride et le vernis UV sont chacun susceptibles de réagir de façon souhaitée au rayonnement UV en dégageant ou non des odeurs tolérables. La surprise devient d'autant plus grande quand il apparaît pourtant des problèmes d'odeurs. Conseil: De nombreux papetiers sont volontiers disposés à tester des combinaisons données supportencre-vernis de façon à éviter à l'utilisateur des surprises désagréables. Les problèmes d'odeurs risquent en effet de ne survenir qu'à la suite de réactions dans le cadre d'une combinaison concrète de matières. Conclusion: l'hybride ne représente pas un bien grand défi Comme lors de la première rencontre des utilisateurs d'hybride KBA en 2003, les participants venus à la seconde rencontre organisée en 2005 se sont clairement félicités d'avoir choisir d'investir dans ce procédé. Le plaisir avec lequel les imprimeurs recherchent en permanence de possibles applications inédites montre bien qu'ils maîtrisent le procédé et qu'ils y trouvent l'inspiration pour de nouvelles idées de création. Aborder l'hybride ne représente pas un bien grand défi, car il s'agit pour l'essentiel de pouvoir poursuivre la fabrication habituelle si ce n'est qu'on dispose de possibilités d'ennoblissement en ligne. L'éventuel dégagement d'odeurs en provenance de la couche du papier est imputable au même phénomène qu'en impression purement UV, mais au total le conducteur est confronté à nettement moins de problèmes qu'en tout UV. Dieter Kleeberg Mise en pratique | Avantages et conseils 2ème rencontre des utilisateurs d'hybride KBA en avril 2005 à Dresde et Radebeul Avec son équipe, Jürgen Veil, directeur du marketing offset feuilles KBA, a fortement contribué à propulser la technologie hybride à son niveau actuel. C'est avec maestria, humour et une connaissance approfondie aussi de tous les sujets connexes qu'il a animé cette rencontre Les nombreux travaux authentiques, avec divers effets d'ennoblissement hybrides spectaculaires, ont tous suscité un vif intérêt auprès des participants au forum Photo: Kleeberg Les 280 participants ont unanimement reconnu que la technologie hybride a maintenant atteint une telle maturité qu'elle représente, avec des caractéristiques spécifiques, une véritable alternative aisément maîtrisable au double vernissage et au tout UV Démonstration de la facilité d'impression avec des encres hybrides, un vernis gras mat et un vernis UV haute brillance sur une Rapida 105 six couleurs à tour de vernissage et double sortie rallongée au show-room KBA de Radebeul Les discussions avec les intervenants – ici des spécialistes représentant des fabricants de sécheurs, dont KBA – ont contribué à un échange intensif d'informations et d'expériences La démonstration avec encres hybrides sans mouillage sur KBA Rapida 74 fut impressionnante Process 3 | 2006 57 Exemples d'applications Des possibilités pratiquement infinies C'est avant tout à la créativité des nombreux imprimeurs sur Rapida et des agences avec qui ils collaborent que le vernissage hybride doit surtout d'être devenu une véritable alternative aux impressionnantes caractéristiques originales. La technologie hybride a d'abord intéressé surtout les cartonniers qui ont découvert ce procédé pour les étuis pliants, la PLV et l'impression directe sur ondulé.Les exceptionnels effet de contraste de brillance ne tardèrent pas à susciter la créativité des graphistes pour des travaux de labeur à fort ennoblissement, qui depuis s'aventurent sur de nouvelles voies, surtout pour des publicités spectaculaires. En impression sur film plastique aussi, on recense les premières applications de l'hybride. Autre domaine: l'impression de marques de sécurité sur les emballages et les étiquettes afin de lutter contre la contrefaçon. Il existe aussi des exemples intéressants d'extension de la technologie hybride à des machines pour UV et double vernissage. Considérer le vernissage hybride comme une chance L'impression avec des encres hybrides suivie d'un vernissage UV brillant en ligne représente plus qu'un moyen d'aborder facilement l'UV. Comparée à d'autres procédés, elle offre en effet certaines caractéristiques originales qui justifient d'opter délibérément pour la philosophie hybride. Haute brillance: L'imprimeur d'hybride peut obtenir des brillants au moins aussi intenses, à un coût nettement plus avantageux qu'en double vernissage et pratiquement identique à celui d'une machine UV. Contrastes de brillance: Le procédé hybride permet d'obtenir des contrastes entre deux types de vernis, en particulier des contrastes de brillance entre un vernis gras mat ou à relief (sélectif) et un vernis UV (appliqué pleine feuille avec refus dans les zones vernies en réserves), et ce, avec la précision de repérage Réaliser une forme de vernissage à la précision de repérage de l'offset Que les éléments de la page parviennent sous forme de fichier image, trait ou maquette, le motif du vernissage en réserves est généré très simplement à partir des fichiers issus du programme de PAO correspondant. Il peut s'agir de différents niveaux d'un fichier Photoshop ou Illustrator ou de divers éléments d'une 58 Process 3 | 2006 Variété: Le vernissage hybride est de l'offset, avec une mise en œuvre moins lourde que sur machines à double vernissage. Ces résultats éclipsent les solutions de vernissage présentées comme des alternatives telles le drip-off et le twineffect, réalisées avec des vernis en dispersion sur machines conventionnelles. Cette caractéristique permet à l'imprimeur de se démarquer de manière originale par rapport à ses concurrents. Nombre d'agences de publicité connaissent ce procédé noble et polyvalent mais peinent à trouver l'imprimerie appropriée. L'hybride fournit là surtout des chances de conquérir de nouveaux clients. Lutte contre la contrefaçon: Ces avantages du vernissage avec contraste de brillance permettent à KBA d’ouvrir de nouvelles niches à ses clients d'hybride: les spécialistes de l'usine KBA de Radebeul ont en effet mis au point un procédé d'images latentes dans le vernis. geable d'assurer la charge de la page entière comme on va le voir ici avec l'exemple d'une feuille du calendrier KBA. La reproduction du tableau, le texte et la grille calendaire existent sous forme de document QuarkXPress et sont enregistrés dans un fichier EPS (Photo 1). Sous cette forme, il est possible d'ouvrir et de retravailler la page du calendrier dans Adobe Photoshop comme n'importe quel fichier image. Elle est d'abord convertie en dégradé de gris pour pouvoir élargir comme on le souhaite tous les tons pertinents. La photo 2 montre comment l'infographiste compacte les hautes lumières, les tons moyens et les ombres dans la plage des trois quarts de tons (marquage rouge). Avec la baguette magique (flèche rouge sur la photo 3), il masque les parties de l'image s'affichant en noir, les copie et les insère sous forme de niveau dans un nouveau fichier (photo 4). Ce sont là les éléments en réserves où il faudra déposer du vernis gras lors du vernissage hybride. Le vernis brillant UV, utilisable dans presque tous les secteurs de l'offset feuilles, y compris sur certains plastiques, papiers métallisés et aussi les difficiles papiers transparents, mais non pour les étuis pliants pour l'alimentaire. Les fabricants d'encres hybrides ont certes déjà développé des encres à faible odeur. Il ne faut pourtant pas escompter actuellement l'absence absolue d'odeur des encres hybrides et/ou de la combinaison encres - vernis - support. Ce domaine reste donc le privilège de l'UV, encore que là aussi l'émanation d'odeur ne puisse pas être exclue en cas de séchage insuffisant des acrylates dans le vernis UV. En impression sur plastique, l'UV conservera sa position car les encres hybrides n'accrochent pas sur certains supports. Flexibilité grâce à l’alternance des modes: Quand il n'est pas envisa- machine uniquement avec des travaux en hybride, l'imprimeur peut, sans travail de conversion spécial, rouler sur la même machine des travaux courants avec des encres conventionnelles et du vernis en dispersion, sans changer les caractéristiques d'engraissement du point. La possibilité de continuer à employer les mêmes courbes facilite en outre l'introduction de la technologie hybride dans l'entreprise. Aux Etats-Unis, on utilise souvent des formulations d'encres hybrides différentes, ce qui oblige dans ce cas à monter des rouleaux mixtes et des blanchets adaptés sur les machines hybrides. Cela ne correspond pas à la philosophie hybride prônée par KBA qui n'en accompagne pas moins, comme tous les autres clients, les imprimeries concernées pour réussir l'introduction du procédé hybride dans leur entreprise. déposé pleine feuille, ne restera accroché que sur les zones représentées ici en rouge. Selon que le motif du vernissage en réserve contient encore ou non de véritables niveaux de gris, il est possible de le sauvegarder dans Photoshop sous forme de dégradé de gris tramable ou sous forme de trait bitmap. Ce fichier est ensuite placé dans le programme de la maquette et ainsi transféré parfaitement en repérage dans le flux de sortie. Exemples d'applications Un aperçu représentatif de la gamme des produits hybrides de Hager Papprint, de Kirkel, imprimerie spécialisée dans les étuis pliants et la PLV. Depuis l'été 2005, une Rapida 105 six couleurs imprime et vernit en hybride sur carton compact et ondulé jusqu'à 700 g/m2. Comme beaucoup d'imprimeries, cet imprimeur sarrois organisa une journée Portes ouvertes pour l'inauguration de sa machine: des produits hybrides typiques étaient présentés dans un showroom et les clients ont reçu des brochures d'information leur permettant de découvrir les possibilités créatives ouvertes par la technologie hybride Etuis pliants et PLV: le carton couché duplex domine Depuis le début, la technologie hybride est mise en œuvre avec succès avec des cartons couchés une face. Le support utilisé par excellence pour étuis pliants, le GD2 moyennement bouffant, convient aussi pour les encres hybrides car il fournit des brillan- ces remarquables en vernissage hybride. Il est plus lourd que le GD1 très bouffant qui, en revanche, présente des couches satinées moins fermes et se prête donc un peu mieux au rainage, ce qui évite une éventuelle casse de la couche du papier vernie lors du pliage. Les produits de luxe justifient l'emploi de carton couché haute bril- lance (GG), dont la surface garantit la brillance maximale du vernis. Il n'est pas rare que les feuilles pour étuis pliants ou PLV soient ennoblies par des gaufrages ou des marquages, ce qui suppose que le vernis UV soit particulièrement souple et, le cas échéant, compatible avec les films. Un quart des 250 exploitants en hybride de machines KBA dans le monde fabriquent en grand format où dominent à parts égales les Rapida 142 et 162 /162 a, alors que les Rapida 130 a et les 205 en très grand format font encore figures d'exceptions en configuration hybride. La Rapida 130a sept cou- leurs installée chez l'autrichien Wall AG, à Graz, ne s'en tient pas à cette singularité. Implantée en octobre 2000, il s'agit d'une machine à double vernissage, équipée aussi pour l'emploi d'encres hybrides. Cette dualité permet une variété d'applications plus large encore (vernissages mat, haute brillance, nacré, métallique) exigées par les clients qui se recrutent chez les industriels des tabacs, de la confiserie et des cosmétiques. Une Rapida 142 six couleurs double vernissage d'une configuration similaire se trouve chez l'allemand STI, à Lauterbach, spécialiste réputé mondialement pour les étuis pliants et l'ondulé. Utilisateur pilote de l'hybride, STI, de Lauterbach, exploite aussi sa Rapida 142 double vernissage avec des encres hybrides pour imprimer par exemple des étuis pliants revêtus d'un film plastique. Rainer Buchholz (STI, à droite) commente avec Horst Hörning (KBA) les possibilités d'application. Photo ci-dessous: Wall AG, de Graz, combine aussi double vernissage et technologie hybride sur sa Rapida 130a Après plusieurs Rapida, une Rapida 142 six couleurs de 15 000 f./h devint en 2004 la première machine hybride de Leopold, cartonnier à Ludwigsburg. De g. à dr. Marcus Weber (KBA), Jürgen Leopold (associé gérant de Leopold Verpackungen), Michael Stürmer (KBA) et Hans-Joachim Gonnermann (directeur du secteur Impression chez Leopold) Process 3 | 2006 59 Exemples d'applications Impression directe sur ondulé: le célèbre étui à posters KBA Etiquettes: un terrain de jeu pour les créatifs Depuis longtemps déjà, l'impression directe sur ondulé n'a plus rien d'exceptionnel. L'étui à posters KBA, si apprécié sur les salons, en est le meilleur exemple et le plus connu. Il est fabriqué en carton microcannelure G qui se caractérise par sa très bonne qualité de découpe et sa planéité. La cannelure G est imprimée avec un blanchet souple. Plus l'ondulé est épais (E et F), plus le blanchet choisi doit être compressible, ce qui implique aussi un changement de l'habillage. L'absence de problèmes à l'impression suppose une très bonne qualité de fabrication du top liner et des cannelures ainsi qu'une très bonne acclimatation du carton. Plus encore que pour le duplex couché une face, il importe là de régler le sécheur UV au minimum, car l'humidité s'échappe plus rapidement hors de l'ondulé que du carton compact. Souvent confrontés à une très large palette d'idées créatives, les imprimeurs d'étiquettes ont également vocation à employer l'hybride, avant tout parce qu'une telle machine permet d'alterner les modes et d'imprimer aussi bien des papiers bruts à surface rugueuse, à reliefs, avec des encres conventionnelles, que des papiers couchés haute brillance avec des encres hybrides et un vernis UV. Un vernissage UV spécial en aplat confère à l'étiquette une surface résistant à l'eau et convient donc pour les étiquettes de bouteilles et de boîtes. Les délicats contrastes mat/brillant réalisables grâce au repérage de qualité offset du vernissage sélectif par vernis gras mat rendent particulièrement bien sur les étiquettes et font l'objet d'une forte demande. De plus, les étiquettes à vernis UV souple peuvent également être gaufrées et/ou marquées. Les étiquettes pour conserves vernies en hybride sur une Rapida 74 six couleurs sont l'une des spécialités de LitoGrafia La Nueva Latina, de Mexico Les cartes de collection à fond réfléchissant ou à hologramme imprimées avec encres hybrides et vernis UV, et revêtues d'un film plastique contre-collé, sont la spécialité de Mainline Printing à Topeka, Kansas (Etats-Unis) Photo: HoopsCollector.com Les papiers, cartons compacts et ondulés convenant particulièrement à l'hybride Les couchés brillant sont en règle générale les supports à retenir. Plus la couche est brillante, plus le brillant obtenu en vernissage hybride sera élevé.Les qualités couché mat ou non couché (papiers bruts, cartons duplex, UC) sont normalement à exclure d'emblée. On considère ensuite des critères secondaires tels la formation d'odeurs sous le rayonnement UV ou le comportement en façonnage (aptitude au rainage, à l'incision, au collage) et en ennoblissement (aptitude au marquage,au contre-collage).Il convient en outre de toujours vérifier la compatibilité de ces opérations avec la couche de vernis UV. En couchage à lame, la sauce de carbonate de calcium, appliquée en excès par rouleau, est raclée à une épaisseur plus faible, séchée puis polie brillant par des brosses mobiles. La qua- Qualité/quantité couchage brillant Désignation Applications à lame, une face, > 12 g/m2 à lame, une face, > 12 g/m2 à lame, une face, > 12 g/m2 à lame, une face, > 12 g/m2 à lame, une face, 18 g/m2 env. à lame, une face, > 20 g/m2 à lame, une face, > 20 g/m2 chrome, une face, > 24 g/m2 chrome, une face, > 24 g/m2 chrome, une face, > 24 g/m2 rouleaux, deux faces, 5 à 20 g/m2 rouleaux, deux faces, 5 à 20 g/m2 Etuis pliants/PLV Etuis pliants/PLV Etuis pliants/PLV Etuis pliants/PLV Etuis pliants/PLV, labeur Labeur, étiquettes Etuis pliants/PLV Etuis pliants/PLV Labeur, étiquettes Etuis pliants/PLV Labeur, albums Labeur, albums Carton duplex GD1, à partir de 1,45 cm3/g Carton duplex GD2, 1,3 à 1,45 cm3/g Carton duplex GD3, jusqu'à 1,3 cm3/g Carton triplex GT1, GT2, GT3 Carton GC1, GC2, GC3 Papier couché chrome Carton cellulose couché (GZ) Carton couché chrome superbrillant (GG1,GG2) Papier haute brillance non satiné Carton couché superbrillant (GGZ) Papier surglacé Papier glacé Type de cannelure Pas Nombre Epaisseur E (standard) F G N O 3,0 à 3,5 mm 2,4 mm (usuel) 1,8 mm (usuel) < 1,7 mm 1,4 mm env. 283 à 333/m 415/m (usuel) 555/m (usuel) > 600/m 700/m env. 1,0 à 1,8 mm 0,75 mm (usuel) 0,55 mm (usuel) 0,5 à 0,55 mm 0,3 mm 60 Process 3 | 2006 lité de brillant maximale est obtenue par couchage chrome superbrillant au cours duquel la sauce reçoit son brillant d'un cylindre chromé, poli glacé, et chauffé. Selon la couche, le couchage par rouleaux des papiers glacé et surglacé est effectué dans la machine à papier ou hors ligne. Le carton couché une face est un carton duplex composé d'une part d'une couverture (support de la couche) contenant peu ou pas de bois et d'autre part d'une couche centrale, très bouffante, renfermant des fibres de recyclage et un substrat (généralement le dos,restant non imprimé),la couverture comportant généralement une couche sous-jacente supplémentaire empêchant les fibres foncées de transparaître. Le carton triplex présente trois parts de fibres différentes dans la couverture,la couche centrale et le substrat, toutes sans fibres de recyclage. Le carton et le papier chrome reposent sur des qualités pigmentées blanc. Après impression en hybride, le carton duplex couché chrome peut aussi être utilisé pour être affiché sur carton compact ou ondulé d'épaisseur quelconque. Compte tenu de la flexibilité nécessaire, l'ondulé pour impression directe ne peut comporter qu'une microcannelure et devrait, pour l'impression hybride, être revêtu d'un top liner (couverture couchée une face) d'environ 200 g/m2. L'étui à posters KBA, exemple le plus célèbre d'impression directe à vernissage hybride sur ondulé Exemples d'applications La première machine offset feuilles moyen format de 13 groupes au monde, la Rapida 105 installée en 2001 chez Ultra Litho à Johannesburg: 1, dispositif bobine-feuille mobile; 2 et 6, cinq groupes pour encres conventionnelles ou hybrides; 3 et 7, tour de vernissage pour vernis en dispersion ou UV; 4, tour de séchage intermédiaire à sécheurs IR/air chaud/UV; 5, retournement; 8, double sortie rallongée à sécheur IR et air chaud; 9, séchage UV de sortie dans la réception Labeur: publicité spectaculaire Depuis longtemps, le vernissage sélectif brillant est un instrument créatif souvent employé sur imprimés publicitaires spectaculaires, albums, couvertures de livres, calendriers et rapports d'activité pour faire ressortir les images, logos et slogans. Le vernissage hybride s'enrichit maintenant d'effets de contraste mat/brillant et brillant/grainé. Avec son calendrier KBA 2005 (voir images et description à l'article “Modes de vernissage en ligne”, page 32 ), Koenig & Bauer a montré avec éclat combien les effets de contraste brillant/ grainé restituaient les impressions visuelle et tactile du relief des coups de pinceau et de la toile. Un résultat d'une telle plasticité, en repérage de précision offset, n'aurait pas pu être obtenu pour des coûts de formes de vernissage aussi faibles et avec un temps de calage aussi réduit sur une machine à double vernissage! C'est de ce vernissage spectaculaire que l'imprimerie suisse Hallwag Druckerei AG (BHD), de Wabern près de Berne, déjà bien connue pour ses imprimés haut de gamme, aimerait aussi se faire une spécialité. Martin Brawand, son directeur, a rejeté très tôt l'option “machine longue” au profit d'une Rapida 105 six couleurs en configuration hybride standard. Depuis début 2005, l'italien PressR3 d'Almenno San Bartolomeo exploite Industriedruck Dresden imprime chaque semaine, sous une énorme pression des délais, des couvertures de magazines à fort tirage vernies en haute brillance (ci-dessus). – Les étuis pharmaceutiques sont le fer de lance d'Eldruk de Varsovie, un des trois utilisateurs polonais d'hybride, qui fabrique aussi sur Rapida 105 universal des couvertures de magazines à vernissage sophistiqué réalisé en hybride (ci-dessous) une Rapida 105 six couleurs, fortement automatisée, en configuration hybride, pour imprimer des plaquettes publicitaires, albums, posters, PLV (aussi sur ondulé) et des sacs pour produits de luxe. Pour cette machine, le positionnement sur le marché ne se fait manifestement pas par la spécialisation en labeur ou en cartonnages mais prioritairement par le fort ennoblissement des produits. Impression de magazines: des couvertures particulièrement attrayantes Comme en emballage, la concurrence entre visuels fait rage aussi dans les linéaires des points de vente presse. Les couvertures vernies en haute brillance constituent donc une excellente niche à fort potentiel de croissance. Pour ceux qui souhaiteraient suivre la voie de l'allemand Industriedruck Dresden qui imprime des couvertures pour des magazines à grand tirage (Gala par ex.) sur sa Rapida 105 installée fin 2004, une machine hybride de la génération des 18 000 f./h représente le choix optimal par rapport à une machine UV qui ne peut imprimer qu'en UV. Fin 2001, la célèbre imprimerie sud-africaine Ultra Litho de Johannesburg mettait en service la première machine offset feuilles moyen format de 13 groupes au monde. Cette Rapida 105 peut imprimer aussi bien dix couleurs plus vernis en ligne que cinq cou- leurs avec vernis en recto/verso. Cette configuration imaginée par Hans Kieslich, directeur de production de UL, impliquait de sécher suffisamment le verso, verni par vernis en dispersion sur encres conventionnelles ou par vernis UV sur encres hybrides, avant de passer à l'impression du recto. Une tour de séchage intermédiaire à sécheurs IR/air chaud et UV a donc été intégrée avant le retournement. Ultra Litho fabrique ainsi des couvertures pour des rapports d'activités ou des magazines; et quand une couverture doit être vernie en haute brillance à l'extérieur et en mat à l'intérieur, avec un vernis en dispersion de surimpression pour s'harmoniser aux pages intérieures, elle emploie, au cours d'un même passage, à la fois des encres conventionnelles et des encres hybrides. Grafica Artistica Meridionale s.r.l. (GAM) de Roccapiemonte, près de Salerne, fabrique des plaquettes publicitaires à vernissage sophistiqué en hybride pour un fabricant de conserves d'Italie du Sud qui commercialise ainsi avec succès des spécialités régionales. Et, dans la foulée, GAM imprime aussi en hybride et en double vernissage les près de 18 000 types d'étiquettes pour les bocaux et les boîtes Process 3 | 2006 61 Exemples d'applications Impression sur plastique: des films sélectionnés En impression sur film plastique, il existe déjà des expériences positives avec le polypropylène et le polystyrène. C'est ainsi que Ultraprint Impressora de São Paulo exploite deux Rapida 105 et une Rapida 74 en mode alterné avec des encres hybrides et du vernis UV sur des films plastique, et aussi avec des encres conventionnelles et du vernis en dispersion sur papier et carton. Cette imprimerie brésilienne de labeur fabrique entre autres des produits promotionnels (cartes plastiques et pendentifs ajoutés au produit dans les sacs et les étuis). L'américaine Ivy Hill Packaging de Louisville (Kentucky) pratique elle aussi la technologie hybride avec une Rapida 142 six couleurs sur différents films plastique, étant toutefois entendu qu'aux Etats-Unis la formulation des encres hybrides se rapproche généralement plus de l'UV. Pour le PVC, au niveau actuel du développement, ni les encres hybrides ni les vernis qui peuvent leur être associés ne conviennent. Les fabricants d'encres ne recherchent pas non plus l'imprimabilité sur PVC puisqu'il existe à cet effet des encres purement UV. Dans ce contexte, l'allemand berle:druck, de Kaarst, a choisi de s'engager sur la voie de la flexibilité. Sa Rapida 74 cinq couleurs à dispositif de vernissage est dotée d’un équipement mixte et UV pour imprimer non seulement des encres UV au dos de films lenticulaires mais aussi avec des encres hybrides et conventionnelles. La Rapida 130a de l'américain Curtis Packaging de Sandy Hook (Connecticut) représente une solution intéressante du nom de Curt-CHROME. Une pré-impression en ligne par vernis métallique simule un revêtement métallique du film plastique ou du carton et crée un fond approprié pour imprimer ensuite jusqu'à huit couleurs en hybride qui seront ensuite vernies. Nombre d'utilisateurs d'hybride ont fait état de bons résultats dans l'impression et le vernissage de supports effectivement métallisés (films de plastique aluminisé ou papiers revêtus d'un film métallique). L'impression de films à effets métalliques constitue un secteur particulier. Il s'agit ici de films microgaufrés pour hologramme ou réfléchissants, susceptibles d'être personnalisés. Mainline Printing, imprimeur américain de travaux labeur et d'étiquettes à Topeka Impératifs particuliers relatifs aux vernis De nombreux exemples cités à la 2ème rencontre des utilisateurs d'hybride KBA ont amené à débattre aussi des impératifs particuliers auxquels doivent satisfaire les vernis. Il ne suffit pas en effet que le vernis UV soit compatible avec la gamme d'encres hybrides.Le vernis gras employé pour les effets de contraste de brillance doit être imprimé de façon à ne pas déborder du motif sélectionné sur le support blanc, car le rayonnement UV du sécheur de sortie favorise son jaunissement. Les vernis gras non jaunissants ne conservent cette propriété qu'en cas de séchage par oxydation. Il faudra encore quelque temps aux fabricants pour développer une formulation de vernis gras résistant aux UV.Certains utilisateurs d'hybride férus d'expérimentation ont rapporté avoir trouvé des mélanges résistant au jaunissement. Une fois sec,le vernis UV est sensible à la chaleur qui fragilise le film de vernis.Il convient en particulier d'éviter les collages ultérieurs par hotmelt: les réserves ne résolvent pas le problème car,dans ce cas en effet,l'ensemble de l'étui est ensuite exposé à la source de chaleur. Les imprimeurs d'étiquettes pour boissons s'intéressent eux surtout à la résistance à l'eau des vernis UV. Ne sont vraiment lavables que des vernis spéciaux dont il conviendrait de vérifier la compatibilité avec les encres hybrides vernies. Il existe en outre des vernis spéciaux imprimables avec une encre offset. Les vernis UV normaux ne seraient imprimables qu'en sérigraphie avec des encres à solvants. Le vernis métallique à l'eau est-il compatible avec le vernis UV? Les fabricants de sécheurs alertent sur des réflexions sur des particules de métal: le vernis UV recevrait alors une quantité de rayonnement UV-C beaucoup trop faible.On aurait cependant des expériences positives avec l'or.La solution de rechange qui cause moins de problèmes consiste à travailler avec des pigments nacrés et non pas métalliques.En Amérique au moins,Eckart propose la gamme d'encres hybrides MetalStar vernissable en UV.Sans oublier,que par principe,les machines hybrides permettent bien sûr aussi de déposer du vernis aqueux à effet métallique sur des encres conventionnelles. 62 Process 3 | 2006 (Kansas), en a fait sa spécialité et compte aujourd'hui parmi les leaders de memorabilia, cartes à collectionner portant l'image de vedettes du sport. Pour ce marché en croissance, Mainline Printing fabrique ces cartes, avec leurs étuis de prestige, sur deux machines Rapida 105 universal. KBA a apporté son aide intensive pour surmonter tous les obstacles techniques liés à l'impression de jusqu'à dix encres hybrides suivies de vernis UV sur le fond métallique des images. Avant l'impression, les films à effet sont laminés sans support intermédiaire sur substrat carton ou plastique suivant un procédé breveté de l'imprimerie. Comme c'est souvent le cas pour les cartes, après l'impression, un film transparent est contre-collé sur le vernis UV. Une feuille moyen format permet la découpe d'environ 100 cartes. Impression de sécurité: images latentes cachées dans le vernis L'un des principaux sujets du 9ème symposium de Mayr-Melnhof Karton (MMK) organisé en novembre 2004 chez KBA à Radebeul fut la “protection des marques par l'ennoblissement du produit”. Parmi les procédés présentés, deux portaient sur les “images latentes” (CIT, “Concealed Image Technologies”). Le procédé de l'israélien StarBoard Technologies, de Or Akiva, exploite la possibilité d'insérer dans des tramés homogènes des images cryptées en 2D et 3D qui ne pourront Au Brésil, Ultraprint Impressora maîtrise l'impression sur films plastique et sur papier avec ses trois Rapida hybrides être rendues visibles qu'au moyen de la “serrure” correspondante, c'est-à-dire d'une lentille de décodage fabriquée pour ce codage spécifique. L'autre procédé, développé par Jürgen Veil, directeur du marketing offset feuilles KBA, et son équipe de technologues, révolutionne les images latentes. Pour la première fois, il permet de les cacher aussi dans des aplats et non plus seulement dans des tramés, et donc aussi sur des emballages imprimés en aplat avec des couleurs primaires ou un ton direct. Ce progrès a été rendu possible par la formation de contrastes entre des vernis de transparences différentes. Ce procédé de protection contre la contrefaçon est également applicable sur machines hybrides. Dieter Kleeberg Jusqu'ici, les images latentes destinées à empêcher la contrefaçon des emballages ne pouvaient être placées que dans des tramés (en haut, à droite). Grâce à un procédé développé par KBA, il a été possible pour la première fois, par contraste dans les couches de vernis, d'insérer une image cachée dans un aplat noir sur un emballage de cosmétique KBA Process est une publication à parution irrégulière destinée à fournir un bilan détaillé et proche de la pratique de l'état actuel et des perspectives de développement de technologies innovantes. Elle se propose d'aider ainsi ses lecteurs dans leurs décisions stratégiques pour leur entreprise. Koenig & Bauer AG, Würzburg Friedrich-Koenig-Straße 4 D-97080 Würzburg Tél.: +49 (0) 931 909-0 Fax: +49 (0) 931 909-4101 Web: www.kba-print.com E-Mail: kba-wuerzburg@kba-print.de Koenig & Bauer AG, Frankenthal Johann-Klein-Straße 1 D-67227 Frankenthal Tél.: +49 (0)6233 873-0 Fax: +49 (0)6233 873-3222 Web: www.kba-print.com E-Mail: kba-frankenthal@kba-print.de Koenig & Bauer AG, Radebeul Friedrich-List-Straße 47-49 D-01445 Radebeul Tél.: +49 (0)351 833-0 Fax: +49 (0)351 833-1001 Web: www.kba-print.com E-Mail: office@kba-planeta.de KBA-Metronic AG Benzstraße 11 D-97209 Veitshöchheim Tél.: +49 (0)931 9085-0 Fax: +49 (0)931 9085-100 Web: www.kba-metronic.com E-Mail: info@kba-metronic.com Déjà parus: “KBA Process” “KBA Process” N° 1 “Impression offset directement sur ondulé” (1/2002). N° 2 “Sans mouillage et sans vis” (2005). Editeur: Groupe Koenig & Bauer (www.kba-print.de) Rédaction: Jürgen Veil Klaus Schmidt Dieter Kleeberg (directeur du marketing offset feuilles, responsable du contenu, veil@kba-planeta.de) (directeur général du marketing, klaus.schmidt@kba-print.de) (Kleeberg & Stein, journaliste spécialisé/relations publiques industries graphiques, kleeberg.stein@t-online.de) Auteurs: Simon Bornfleth (Day International/Varn Products) Detlef Braun (Druck & Beratung/EWPA) Georg Fritz (Day International/Varn Products) Dieter Kleeberg (Kleeberg & Stein) Dr. Bernhard Küter (Berufsgenossenschaft Druck und Papierverarbeitung) Norbert Lenzgeiger(Epple) Dr. Axel Mayer (Berufsgenossenschaft Druck und Papierverarbeitung) Dr. Wolfgang Rauh (fogra) Dr. Roland Reichenberger (KBA) Alexander Schiller (fogra) Albert Uhlemayr (VEGRA) Jürgen Veil (KBA) Christoph Weinert (Schneidersöhne) Maquette: Margret Hillmann (KBA) Important: Sous réserve de modification sans préavis des caractéristiques et des spécifications des produits. Toutes les réimpressions ou reproductions, même partielles, ne sont autorisées que sous réserve de l'accord express préalable de l'éditeur et à condition d'en indiquer précisément la source. Les marques et modèles déposés ou les brevets de KBA et d'autres entreprises ne sont pas explicitement indiqués dans les textes, ce qui ne signifie pas pour autant que les désignations correspondantes sont libres de droits ou librement utilisables. Si vous ne connaissez pas encore notre magazine “KBA-Report” ou que vous ne l'avez pas reçu, n'hésitez pas à nous contacter en vous adressant à Madame Anja Enders: E-Mail anja.enders@kba-print.de Tél. +49 (0)931 909-4518 Fax +49 (0)931 909-6015 Imprimé en République fédérale d'Allemagne Process 3 | 2006 63 People & Print Technologie hybride KBA De brillantes économies KBA.P.326 f Réalisez des économies grâce à la technologie hybride de KBA : encombrement et coûts réduits de 20% par rapport à une machine double vernis comparable, temps de mise en route et de roulage les plus courts et diminution de la gâche papier. Et au niveau de l’impression, cela donne un résultat … brillant! Vous souhaitez plus d’informations ? Koenig & Bauer AG, Usine de Radebeul près de Dresde Tel: (+49) 351 833-2552, E-Mail: office@kba-planeta.de, www.kba-print.com