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T E C H N O LO G I E S D E L' I N F O R M AT I O N
Ti383 - Le traitement du signal et ses applications
Télévision haute déinition TVHD
Réf. Internet : 42498
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Cet ouvrage fait par tie de
Le traitement du signal et ses applications
(Réf. Internet ti383)
composé de :
Traitement du signal : bases théoriques
Réf. Internet : 42295
Radiolocalisation
Réf. Internet : 42297
Captation et restitution des images
Réf. Internet : 42353
Captation et restitution des sons
Réf. Internet : 42618
Télévision haute définition TVHD
Réf. Internet : 42498
Diffusion - distribution des images et du son
Réf. Internet : 42507
Formats et gestion des données audio et vidéo
Réf. Internet : 42300
Réalité virtuelle
Réf. Internet : 42299
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Le traitement du signal et ses applications
(Réf. Internet ti383)
dont les exper ts scientifiques sont :
François LE CHEVALIER
Directeur scientifique à Thalès systèmes aéroportés, Professeur à l'université de
Delft
Jacques JOUHANEAU
Professeur, ancien titulaire de la chaire d'Acoustique du CNAM
Jean-Noël GOUYET
Ingénieur en techniques numériques Broadcast et multimédia, Ancien chargé
d'études à la Direction de la Recherche de l'Institut National de l'Audiovisuel
(INA)
Philippe FUCHS
Professeur à l'École Mines Paristech
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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
Bernard FOUQUET
Pour l’article : TE5685
Jacques GAUDIN
Pour les articles : TE5680 – TE5682
Jean-Noël GOUYET
Pour les articles : TE5674 – TE5680 – TE5681 – TE5682 – TE5683 – TE5676
Marc LEGER
Pour les articles : TE5682 – TE5676
Francis MAHIEU
Pour les articles : TE5680 – TE5681 – TE5684 – TE5676
Jean-José WANEGUE
Pour l’article : TE5683
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VI
Télévision haute définition TVHD
(Réf. Internet 42498)
SOMMAIRE
1– Techniques de restitution
Réf. Internet page
Images haute déinition : entre cinéma numérique et télévision HD
TE5674
2– Techniques de difusion
Réf. Internet page
Télévision haute déinition (TVHD). Formats natifs, paramètres, normes, conversion
TE5680
19
Télévision haute déinition (TVHD). Formats de compression. Formats-conteneurs
TE5681
29
Télévision haute déinition (TVHD). Captation. Montage
TE5682
35
Télévision haute déinition (TVHD). Difusion. Distribution
TE5683
39
Télévision haute déinition (TVHD). Aichage. Qualité
TE5684
45
Télévision haute déinition (TVHD). Son multicanal
TE5685
51
Télévision en relief stéréoscopique. Principe, production et formats
TE5676
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Télévision haute définition TVHD
(Réf. Internet 42498)
Q
1– Techniques de restitution
Réf. Internet page
Images haute déinition : entre cinéma numérique et télévision HD
TE5674
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2– Techniques de difusion
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Q
QP
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Images haute définition : entre cinéma
numérique et télévision HD
Q
par
Jean-Noël GOUYET
Ingénieur en techniques numériques Broadcast et multimédia
Ancien chargé d’études à la Direction de la Recherche de l’Institut National de l’Audiovisuel
(INA)
1.
1.1
1.2
1.3
1.4
2.
2.1
Paramètres des images haute définition, vidéo et film ................
Paramètres de numérisation ......................................................................
1.1.1 Paramètres d’échantillonnage des images vidéo et film.................
1.1.2 Paramètres de quantification.............................................................
1.1.3 Poids des images numériques haute définition...............................
Rapports de formats d’image .....................................................................
1.2.1 Formats des images-source film ou vidéo .......................................
1.2.2 Conversion des formats cinéma en formats télévision...................
Paramètres de niveaux de gris et de couleur............................................
1.3.1 Contraste et dynamique.....................................................................
1.3.2 Courbe de transfert.............................................................................
1.3.3 Palette de couleurs .............................................................................
Comparaison des paramètres film – vidéo................................................
2.4
Standards et normes...............................................................................
Standards et normes de HDTV ...................................................................
2.1.1 ATSC ....................................................................................................
2.1.2 Standards SMPTE...............................................................................
2.1.3 Norme internationale ITU-R BT.709-5 ...............................................
2.1.4 Interface numérique de liaison série vidéo HD-SDI.........................
2.1.5 Format d’échange de fichiers MXF....................................................
Standards et normes de cinéma numérique.............................................
2.2.1 Enjeux et acteurs de la normalisation...............................................
2.2.2 Format de fichier film numérique DPX .............................................
2.2.3 Digital Cinema Distribution Master DCDM.......................................
Représentation en format de fichiers de données ou en format vidéo
numérique ? .................................................................................................
2.3.1 Comparaison des représentations ....................................................
2.3.2 Inconvénients des deux types de représentation ............................
Réduction de débits images numériques HD............................................
3.
Conclusion .................................................................................................
2.2
2.3
Pour en savoir plus ...........................................................................................
TE 5 674 - 3
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3
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3
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20
—
20
Doc. TE 5674
es images haute définition sont souvent assimilées à celles de la télévision
haute définition naissante (TVHD). Or, le cinéma depuis 100 ans offre, avec
la pellicule film, des images animées d’une finesse de détail inégalée. De plus,
l’infographie (production d’images par informatique) depuis le début des
années 1980, ainsi que la CAO (conception assistée par ordinateur) génèrent des
images d’une grande définition. D’autres domaines comme ceux de l’imagerie
médicale, scientifique ou militaire produisent également de telles images.
La télévision HD, initiée au milieu des années 1980 en analogique par les japonais puis par les européens, et abandonnée ensuite, ne démarrera vraiment
qu’avec le projet de télévision numérique aux États-Unis. Ce processus aboutira
à des normes internationales au milieu des années 1990.
p。イオエゥッョ@Z@ヲ←カイゥ・イ@RPPT
L
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur
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IMAGES HAUTE DÉFINITION : ENTRE CINÉMA NUMÉRIQUE ET TÉLÉVISION HD _____________________________________________________________________
Q
Mais si la télévision a accompli sa révolution numérique, le cinéma n’en est
qu’au début. Or à travers la mise en place d’une postproduction numérique dans
les laboratoires film intégrant des images-sources film et vidéo, les expérimentations de distribution numérique dans les salles de cinéma, la distribution
future de DVD HD, se pose la question soit de la convergence, soit de la co-existence de compatibilité des images produites et distribuées par la télévision HD
et par le cinéma numérique.
Les images « haute définition » proposées par le cinéma et la télévision sont
diverses et différentes. Certes, on a vu en l’an 2000 la publication d’une norme
se voulant un pont entre les deux industries, mais prenant en compte essentiellement des paramètres de la télévision HD. Des tournages en vidéo numérique
HD de longs métrages, de films publicitaires, de films musicaux, et de documentaires, utilisant cette norme, ont été effectués. Mais le film numérique exige, en
particulier au niveau de la production et de la postproduction, des valeurs de
paramètres plus étendues, que l’industrie du cinéma devrait publier en 2004.
Ce document présente les paramètres de base à prendre en compte pour la
numérisation et la réduction de débit des images haute définition, rendant possibles leur captation, leur transport, leur stockage, leur émission et leur
réception, dans le monde de la télévision et dans celui du cinéma. Il détaille aussi
le problème de la représentation des images haute définition en format de fichier
de données ou en format vidéo numérique.
Puis sont exposées les normes déjà mises en œuvre en télévision HD et celles
en préparation pour le cinéma numérique.
Enfin, sont présentés un panorama rapide des chaînes numériques de télévision
HD et de cinéma numérique et des exemples d’équipements les composant.
Avant d’aborder la présentation des paramètres des images haute définition,
un bref rappel des principes de base du passage de la représentation analogique
à la représentation numérique des images animées est donné dans le tableau A).
(0)
Abréviations et acronymes
ATSC
Av
AVC
CAO
CCD
CD
CDR
CIF
CMJ/CMY
CRT
CST
D-Cinema
DCDM
DCI
DCEN
DLP
DPX
DVB
DVD
e-Cinema
EBU (voir UER)
EDCF
EDL
FCC
HD (TV)
TE 5 674 − 2
Abréviations et acronymes (suite)
HL
i
i/s
ISO
ITU (voir UIT)
l
LAN
LUT
Advanced Television Systems Committee
Acuité visuelle
Advanced Video Coding
Conception assistée par ordinateur
Charged Coupled Device
Compact Disc
Common Data Rate ; débit numérique commun
Common Image Format
Cyan Magenta Jaune / Cyan Magenta Yellow
Cathode Ray Tube
Commission supérieure technique de l’image
et du son
Digital Cinema ; cinéma numérique
Digital Cinema Distribution Master
Digital Cinema Initiatives LLC
D-Cinema Europa Network
Digital Light Processing
Digital Moving Picture eXchange
Digital Video Broadcasting
Digital Versatile Disc
Electronic Cinema ; cinéma électronique
European Broadcasting Union
European Digital Cinema Forum
Edit Decision List ; liste de montage
Federal Communications Commission
High Definition (Television) ; (télévision)
haute définition
MAC
ML
MP
MPEG
MTF
MXF
MUSE
NTSC
p
psf
PAL
RAM
RVB/RGB
QXGA
SD (TV)
SDI
SECAM
High Level (norme MPEG-2)
Interlaced ; entrelacé (analyse de l’image)
Image/seconde (fréquence-image)
International Organisation for Standardization
International Telecommunication Union
Lignes (d’analyse de l’image)
Local Area Network ; réseau local, d’entreprise
Look-up Table
Multiplex Analog Component ; multiplexage
analogique des composantes
Main Level (norme MPEG-2)
Main Profile (norme MPEG-2)
Motion Picture Experts Group
Modulation Transfer Function
Media eXchange Format
Multiple Sub-Nyquist Sampling Encoding
National Television System Committee (USA)
Progressive ; progressif (analyse de l’image)
Progressive Segmented Frame
Phase Alternation Line
Random Access Memory ; mémoire vive
Rouge Vert Bleu / Red Green Blue
Quantum XGA
Standard Definition (Television) ; (télévision
de) définition standard
Serial Digital Interface
Séquentiel à mémoire
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_____________________________________________________________________ IMAGES HAUTE DÉFINITION : ENTRE CINÉMA NUMÉRIQUE ET TÉLÉVISION HD
1.1.1 Paramètres d’échantillonnage des images
vidéo et film
Abréviations et acronymes (suite)
SF
SMPTE
SVGA
SXGA
TV
TVHD
UER (voir EBU)
UIT (voir ITU)
UXGA
VGA
VTR
WAN
YCrCb
XGA
Segmented Frame
Society of Motion Picture and Television
Engineers
Super VGA
Super XGA
Télévision
Télévision haute définition
Union européenne de radiotélévision
Union internationale des télécommunications
Ultra XGA
Video Graphics Array
Video Tape Recorder ; magnétoscope
Wide Area Network ; réseau étendu, grande
distance
Composantes Luminance (Y) et Chrominance
(Cr et Cb)
eXtended Graphics Array
(0)
Les paramètres d’échantillonnage d’une image animée s’appliquent
aux trois axes : horizontal (selon la largeur de l’image), vertical (selon
sa hauteur) et temporel (selon son évolution dans le temps).
1.1.1.1 Définition temporelle des images animées
Le cinéma et la télévision sont le domaine des « images animées »,
avec comme paramètre caractéristique le nombre d’images par
seconde (i/s), ou fréquence-image, dont la valeur doit être suffisante
pour satisfaire la propriété de persistance rétinienne de l’œil.
La télévision actuelle (SDTV, Standard Definition Television)
compte non pas 25 images par seconde (30 aux États-Unis et
Japon), mais plutôt 50 trames (respectivement 60 aux États-Unis et
Japon) comportant chacune 2 fois moins de lignes que l’imagesource (§ 1.1.1.3). Les valeurs de 50 et de 60 correspondent aux fréquences en hertz de la tension alternative du réseau électrique des
pays correspondants. Ces fréquences-image/trame de base ont été
conservées pour la TVHD, y compris celles utilisées pour le système
de télévision couleur NTSC aux États-Unis et au Japon. En effet,
pour des raisons de compatibilité entre la télévision noir/blanc et la
télévision couleur NTSC, les fréquences nominales de 30 images/
60 trames par seconde sont divisées par 1,001 produisant des fréquences-image/trame légèrement inférieures de 29,97 et 59,94 Hz. À
noter que pour rendre les transferts film-NTSC compatibles, le 24 Hz
du cinéma devient alors 23,97. Les fréquences d’échantillonnage de
l’audio numérique de 48 kHz et 44,1 kHz deviennent respectivement
47,952 et 44,056 kHz.
Tableau A – De l’analogique au numérique
Avant l’avènement des techniques numériques (cf. dates-clés du
cinéma numérique et de la télévision HD), l’acquisition, l’enregistrement, la transmission et la restitution des images animées
s’effectuait uniquement sous forme analogique.
En télévision, les paramètres de brillance et de couleur d’une
scène étaient traduits par le signal électrique vidéo analogique,
continu dans le temps et d’amplitude proportionnelle à l’intensité
de la lumière captée par la caméra. Ce même signal vidéo était
ensuite enregistré sous forme magnétique sur une bande de
magnétoscope, ou même sous forme optique sur les anciens
vidéodisques optiques LaserDisc (1978).
En cinéma, les valeurs des informations de couleur de la scène filmée étaient traduites par des densités proportionnelles d’une
émulsion chimique à 3 couches de la pellicule dans la caméra (support optique, resté unique, qui sera désigné dans la suite de l’article par « film »).
La numérisation, directement dans les nouvelles caméras vidéo ou
dans un numériseur film (scanner), se traduit par une représentation discontinue dans le temps et codée par un nombre de la grandeur physique lumière colorée. Ce nombre constitué de chiffres
binaires 0 ou 1 est ensuite traduit en signal électrique à 2 niveaux
bas ou haut, enregistrable sur une bande magnétique (de magnétoscope numérique en télévision, ou d’enregistreur informatique)
ou sur un disque optique (DVD). Le numérique a donc permis une
même forme de représentation des images animées en télévision
ou au cinéma. Mais les valeurs des paramètres d’origine des images de ces deux médias restent différentes, et c’est ce qui est précisé dans le paragraphe 1.
En cinéma muet, pour des raisons d’économie de pellicule, une
fréquence de 18 images par seconde était utilisée, nettement perçue
par l’œil. Avec le cinéma sonore, le 24 images par seconde a été normalisé pour augmenter la vitesse de défilement de la pellicule et
donc les fréquences reproduites (la « bande passante ») du signal
audio lu optiquement sur cette pellicule. Cette fréquence-image,
insuffisante à la projection, est alors doublée (48 Hz), ou même triplée (72 Hz) sur les projecteurs récents de cinéma. Dans les standards et normes de TVHD et de cinéma numérique, la fréquenceimage de 24p (§ 1.1.1.3) est présentée comme format d’échange
international « global » permettant d’utiliser la source universelle
d’images de haute qualité que sont les films. Si cette solution est
valable dans toutes les applications acceptant une définition temporelle réduite, elle ne permet pas d’obtenir une bonne reproduction
des mouvements rapides (pour le sport par exemple).
1. Paramètres des images
haute définition, vidéo
et film
1
2
3
1.1 Paramètres de numérisation
Axe optique
Temps
a
Tout processus de numérisation s’apparente à une mesure et
comporte trois étapes : l’échantillonnage ou fréquence de la
mesure, la quantification ou comparaison de chaque échantillon à
une échelle de mesure dont on détermine la précision, le codage ou
représentation numérique de la valeur des échantillons. En ce qui
concerne les images haute définition, le codage utilisé est le codage
numérique binaire classique.
La forme numérique permet, par le choix de la fréquence et de la
précision des mesures, une maîtrise des paramètres de la qualité de
cette représentation. C’est l’objet des paragraphes ci-après de
détailler les paramètres d’échantillonnage et de quantification dans
le cadre des images numériques « haute définition ».
Ecran
3
2
1
Axe
optique
b
Figure 1 – Axe optique de perception visuelle et mouvement [18]
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
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IMAGES HAUTE DÉFINITION : ENTRE CINÉMA NUMÉRIQUE ET TÉLÉVISION HD _____________________________________________________________________
En informatique, la fréquence-image varie de 50 à 85 Hz (Tableau 1)
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Axe
optique
Il faut plus d’images, pas moins !
Pour déterminer la fréquence image permettant une reproduction réaliste des mouvements, il n’y a qu’un seul critère : le
niveau d’artefact, de défaut visible, doit se situer au-dessous du
seuil de perception de notre système visuel. Or, selon un technologue anglais John Watkinson [17] [18], si un objet bouge dans
une image, l’œil le traque, et cet objet est rendu stationnaire par
rapport à la rétine. La figure 1 a montre que lorsque l’œil traque
un objet sur l’écran, le spectateur l’observe selon un axe optique, non selon l’axe des temps, et ces deux axes ne sont pas
parallèles quand il y a mouvement. On peut définir cet axe optique de perception comme étant un axe imaginaire dans le
volume spatio-temporel, qui joint les mêmes points sur un objet
dans des images successives. Lorsque l’œil traque un objet sur
l’image, des images successives apparaissent en différentes
positions par rapport à la rétine. Si un objet traverse l’écran de
gauche à droite, l’œil va le suivre, et l’écran va en fait bouger de
droite à gauche par rapport à la rétine (figure 1 b). Le fond est
donc présenté à la rétine avec des positions différentes à chaque
image. La rétine percevant séparément chaque impression du
fond, un effet gênant en résulte (background strobing). C’est
pourquoi, le critère pour choisir une fréquence image suffisante
est la réduction de cet effet. Les constructeurs de stations infographiques, qui utilisent des fréquences d’affichage bien au-dessus de celles du cinéma et de la télévision (50 à 120 kHz) le font
pour une bonne raison : les résultats sont meilleurs !
De plus, en projetant l’image film non pas à 24 Hz (figure 2 a)
mais à 48 Hz, comme il ne peut y avoir de mouvement entre les
images répétées (figure 2 b), et l’œil essayant de suivre le mouvement du mieux qu’il peut, l’axe optique oscille par rapport à la
rétine (figure 2 c). Les deux versions identiques d’une image
apparaissent donc à des endroits différents sur la rétine. Le résultat est que l’œil perçoit une trépidation du fond (judder), défaut
irritant mais toléré par habitude (le film look). Pour le réduire, on
veille à ne réaliser que des panoramiques lents et l’on tourne
avec une faible profondeur de champ de façon à ce que le sujet
en mouvement soit net mais se déplace sur un fond flou. Les
techniciens du cinéma ont intégré ces procédés par expérience,
même si au début ils n’en connaissaient pas la théorie.
Si le mérite du 24p est de permettre le transfert en numérique
du vaste catalogue de films sans dégradation supplémentaire, la
conclusion est sévère : la fréquence de 24 Hertz est inadéquate
pour une présentation de haute qualité, spécialement sur grand
écran. Choisir une fréquence d’image HD à 24 Hertz, c’est
comme si l’on avait conservé la qualité du son 78 tours sur le
CD-Audio ! La solution, c’est de monter en fréquence image. Le
Showscan (film défilant à 60 images par seconde) l’a démontré :
le résultat est magnifique... mais coûteux.
Un format à 60 Hz (ou 75 Hz !) pourrait, et devrait, devenir le
format optimal de la HD.
a comment les images sont prises
b comment les images sont projetées
c comment l'image bouge par rapport à la rétine
Figure 2 – Projection film à 48 Hz et trépidation du fond [18]
souvent utilisé comme synonyme de définition, alors que ces termes sont reliés par la formule :
Résolution = Définition/Dimension
En télévision, la définition d’une image s’obtient en multipliant le
nombre de pixels par ligne (définition horizontale) par le nombre de
lignes d’analyse (définition verticale). En télévision numérique de
définition « standard » (SDTV, celle des bouquets numériques de télévision), la définition spatiale est de 720 pixels × 576 lignes affichables,
soit 414 720 pixels par image. En télévision numérique HD (TVHD ou
HDTV), c’est la définition spatiale de 1 920 pixels × 1 080 lignes qui a
été retenue au niveau international (§ 2.1.3). Le but de la HDTV, quand
ses paramètres furent déterminés, était d’offrir une définition spatiale
double de la télévision à définition standard, soit en horizontal 2 ×
720 pixels ou 1 440 pixels par ligne. Par ailleurs, la HDTV devait se
rapprocher de l’expérience cinéma en offrant une image grand écran.
L’augmentation en largeur de l’image du format 4/3 au format 16/9,
soit un rapport de 1,33:1 (en effet, le rapport 16/9:4/3 = 1,78:1,33 =
1,33), impliquait un nombre de 1,33 × 1 440 pixels, soit 1 920 pixels
par ligne. Le rapport du format d’image 16/9 combiné avec des pixels
« carrés » détermine alors 1 080 pixels en définition verticale (à partir
du rapport 1 920:16/9 = 1 920:1,78 = 1 080).
En cinéma numérique, les numériseurs film offrent une définition
horizontale dite de 2k (2 048 pixels), ou déjà de 4k (4 096 pixels), ainsi
que le plus souvent la définition vidéo HD (1 920 pixels × 1 080 lignes).
Les propositions de standard de fichier DCDM (Digital Cinema Distribution Master, § 2.2.3) prévoient plusieurs niveaux de définition.
L’industrie informatique a développé une série de définitions
d’affichage (tableau 1), utilisant des pixels carrés et ne recouvrant
pas exactement les formats de télévision SD et HD, ce qui pose des
problèmes d’utilisation des images informatiques en télévision et
vice-versa. Seul le format QXGA est identique au format film 2k
(2 048 × 1 556), car pour un film 35 mm la surface d’image habituellement scannée correspond à 2 048 × 1 536 pixels ; les 20 lignes
supplémentaires du bandeau noir séparant 2 images successives ne
transportant de l’information d’image que si l’obturateur reste
ouvert lors du tournage.
1.1.1.2 Définition spatiale des images
Si l’on considère le cinéma et la télévision comme une suite
d’images fixes, un autre paramètre est la finesse de détails de
l’image ou définition spatiale.
La définition est la « qualité d’un support d’information mesurée
en nombre d’éléments significatifs ». Par extension, c’est la qualité
de l’information codée sur ce support exprimée en nombre d’informations élémentaires. Pour une image, elle s’exprime en nombre de
pixels (picture elements, ou pels), ou nombre de points constituant
l’image.
La figure 3 compare les différentes résolutions des images SDTV,
HDTV et film 2k ou 4k à résolution égale. La figure 4 compare les
résolutions d’images SDTV et HDTV, à hauteur d’image égale, ainsi
que la taille respective de leurs pixels.
La résolution s’exprime en points, ou traits ou lignes par unité de
mesure du système d’acquisition (scanner, pellicule) ou de reproduction (imprimante, affichage). Ce terme est malheureusement
TE 5 674 − 4
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_____________________________________________________________________ IMAGES HAUTE DÉFINITION : ENTRE CINÉMA NUMÉRIQUE ET TÉLÉVISION HD
4 096
Film 4k
Q
2 048
Film 2k
3 072
(1,33:1)
1 920
1 080-HD
1 536
(1,33:1)
720
576-SD 576
640
480-SD
480
1 080
1 280
720-HD
720
Figure 3 – Comparaison des définitions
des images (à résolution égale) [1]
HD, 2k ou 4k : quelle définition est assez haute ?
La référence est celle de la qualité du film 35 mm. Une mesure
reconnue de la résolution spatiale du film est sa MTF, ou Modulation Transfer Function, similaire à la réponse en fréquence des
images électroniques. Pour l’évaluer le film est exposé à des images test comprenant des mires sinus avec des barres de fréquence croissante. Les résultats sur le film développé sont
obtenus en mesurant sa densité et s’expriment en amplitude de
modulation en fonction du nombre de cycles/mm. Mais il y a une
grande différence entre ce qui est capté sur le film négatif de la
caméra et ce qui est projeté dans les salles de cinéma – spécialement si le positif, ou copie d’exploitation, en est à sa 100e ou
200e projection, avec rayures, poussière... (figure 5). On applique un modèle spécifique aux matrices CCD des caméras électroniques, prenant en compte la taille de la surface des cellules
de détection et la taille spatiale du modèle de modulation. La
figure 6 représente la MTF théorique d’une image film 35 mm au
format Academy, scanné, avec une sélection de résolutions de
1 500 à 4 000 pixels sur la largeur de l’image de la pellicule film
(le nombre de cellules de la barrette du capteur CCD).
Mais divers facteurs rendent cette réponse réelle inférieure à
cette réponse théorique. Elle dépend aussi de la longueur
d’onde, étant généralement meilleure dans le bleu et moins
bonne vers le rouge. Il en résulte que la réponse globale du système, incluant caméra, pellicule, CCD et objectif du scanner
(figure 7) ne présente pas de si grand écart aux différentes
résolutions.
Il serait donc économiquement justifié d’utiliser la
définition vidéo HD de 1 920 pixels par ligne. Toutefois un réel
désavantage en est la définition verticale associée de
1 080 lignes, avec le rapport de format d’image de 16/9 soit
1,78 – tandis que le film Academy de rapport d’image 1,316:1
scanné en 2k (2 048 × 1 556) bénéficie d’une définition verticale de 50 % supérieure.
SDTV
(480i ; 4/3)
HDTV
(1 080i ; 16/9)
Ces deux photos sont données à titre comparatif,
la définition des images étant altérée par la reproduction
Figure 4 – Comparaison des résolutions et des pixels des images
SDTV – HDTV (à hauteur d’image égale)
http://www.satellite.co.jp/hdtv.html
(0)
Tableau 1 – Définitions d’affichage numérique [10]
Type
Définition
Rapport du
FréquenceMégapixels
(x · y pixels)
format d’image image (Hz)
VGA
SVGA
XGA
SXGA
UXGA
640 × 480
800 × 600
1 024 × 768
1 280 × 1 024
1 600 × 1 280
0,31
0,48
0,79
1,31
2,05
4/3
4/3
4/3
4/3
5/4
60
72
60
60 - 85
75
QXGA
2 048 × 1 536
3,15
4/3
75
L’utilisation d’une définition de 4k (4 096 × 3 112) se justifie
pour les travaux d’effets spéciaux, qui nécessitent une grande
attention aux détails très fins et un insert invisible avec les plans
du film négatif original.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur
QU
TE 5 674 − 5
Q
QV
Télévision haute définition TVHD
(Réf. Internet 42498)
R
1– Techniques de restitution
2– Techniques de difusion
Réf. Internet page
Télévision haute déinition (TVHD). Formats natifs, paramètres, normes, conversion
TE5680
19
Télévision haute déinition (TVHD). Formats de compression. Formats-conteneurs
TE5681
29
Télévision haute déinition (TVHD). Captation. Montage
TE5682
35
Télévision haute déinition (TVHD). Difusion. Distribution
TE5683
39
Télévision haute déinition (TVHD). Aichage. Qualité
TE5684
45
Télévision haute déinition (TVHD). Son multicanal
TE5685
51
Télévision en relief stéréoscopique. Principe, production et formats
TE5676
55

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teUVXP
Télévision haute définition (TVHD)
Formats natifs, paramètres, normes,
conversion
R
par
Jacques GAUDIN
Diplômé de l’École nationale supérieure Louis Lumière
Responsable de la filière Image des formations de l’Institut national de l’audiovisuel (Ina
SUP)
Jean-Noël GOUYET
Ingénieur-formateur en techniques et systèmes numériques télévision et multimédia
Ancien chargé d’études à la Direction de la Recherche de l’Ina
et
Francis MAHIEU
Formateur en techniques Vidéo numérique à Ina SUP
TE 5 680 - 2
1.
Historique et domaines...........................................................................
2.
2.1
2.2
2.3
2.4
2.5
2.6
Formats et paramètres natifs de la vidéo numérique HD .............
Colorimétrie (ce qui est mesuré... et reproduit) ........................................
Échantillonnage (nombre de mesures) ......................................................
Quantification (précision de la mesure) .....................................................
Codage (représentation des résultats de mesure) ....................................
Comparaison de paramètres.......................................................................
Au-delà de la TVHD ......................................................................................
—
—
—
—
—
—
—
3
4
10
18
20
20
23
3.
3.1
3.2
3.3
Normes ........................................................................................................
ATSC .............................................................................................................
SMPTE 274M et 296M..................................................................................
ITU-R BT 709.................................................................................................
—
—
—
—
24
24
24
25
4.
4.1
4.2
Conversion de paramètres natifs.........................................................
SD ↔ HD........................................................................................................
Conversion HD ↔ film..................................................................................
—
—
—
28
28
30
5.
Conclusion..................................................................................................
—
34
Pour en savoir plus ...........................................................................................
Doc. TE 5 680
es images haute définition (HD) sont maintenant proposées par la télévision, c’est la TVHD (télévision haute définition). Initiée en analogique au
milieu des années 1980 par les Japonais, puis par les Européens, provisoirement abandonnée, la TVHD ne redémarrera vraiment qu’avec le projet de
télévision numérique aux États-Unis. Ce processus aboutira à des normes
internationales au milieu des années 1990.
Ce dossier constitue non seulement une mise à jour du dossier [TE 5 674] paru
en février 2004 « Images haute définition : entre cinéma numérique et télévision
HD », mais le complète par une présentation fonctionnelle et technique détaillée
de toute la chaîne de télévision HD. Il est composé de trois parties :
– une première partie concerne les formats. Dans ce 1er document
[TE 5 680], sont décrits les paramètres natifs des images produites par la TVHD
et les normes correspondantes. Le document suivant [TE 5 681] détaille les
p。イオエゥッョ@Z@。ッエ@RPQP
L
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie
est strictement interdite. – © Editions T.I.
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TE 5 680 – 1
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TÉLÉVISION HAUTE DÉFINITION (TVHD) _________________________________________________________________________________________________
R
formats de compression, permettant de réduire le débit de la vidéo numérique
HD, rendant ainsi possible la captation, le transport, le stockage, l’émission et
la réception des images HD, dans le monde de la télévision. Il présente aussi le
problème de l’encapsulation des images HD en format-conteneur de fichier de
données ou en format de transport ;
– une 2e partie, composée de trois documents, exposera les principales
fonctions de captation/enregistrement, de montage [TE 5 682], de diffusion et
de distribution [TE 5 683], d’affichage et d’évaluation de la qualité des images
HD [TE 5 684], « from glass to glass », depuis le verre de l’objectif de la caméra
jusqu’au verre de l’écran plat ;
– la 3e partie mettra en relief une composante importante de la TVHD, le son
multicanal [TE 5 685].
De nombreux termes et le texte de certaines figures ont été conservés en
anglais, de manière à faciliter la lecture et l’utilisation de documents techniques.
Pour permettre une lecture autonome de chaque document du dossier, une
liste d’abréviations et d’acronymes est incluse à la fin de chacun (cf.
tableau 13). De nombreuses références [indexées entre crochets dans le corps
du texte], ainsi que des listes de normes, standards et recommandations [également indiqués entre crochets dans le corps du texte] ainsi que des
organismes correspondants, sont jointes dans le document « Pour en savoir
plus » [Doc. TE 5 680].
Les figures de ce dossier sont consultables en couleurs dans la version électronique en ligne.
1. Historique et domaines
spécifiés dans la norme ITU-R BT 709, dès 1993 dans sa première
version (§ 3.3) ;
– en Europe, il faudra attendre le lancement le 1er janvier 2004
de la chaîne HD1 d’Euro1080 sur la base des systèmes de diffusion
DVB, cela dans un contexte de prises de position de l’UER (Union
Européenne de Radio-Télévision) concernant certains paramètres.
En France, ce sera 2006 pour la TVHD sur satellite, câble et ADSL,
et octobre 2008 sur la TNT.
Quelques points de repère de l’histoire de la télévision haute
définition sont présentés.
Tout commence avec les systèmes analogiques, qui représentent l’information lumineuse des images captées par un signal
électrique continu et proportionnel :
– de 1949 à 1984, la 1re chaîne de télévision en France émettait
des programmes en noir et blanc sur 819 lignes (737 lignes
visibles d’image), au lieu des 625 ou 525 lignes des autres
systèmes ;
– développé dès 1979 par la télévision japonaise NHK, le système de TVHD analogique MUSE (Multiple Sub-Nyquist Encoding
system) permettait de diffuser des programmes avec 1 035 lignes
actives (1 125 total) au Japon jusqu’à fin 2007 ;
– en 1986, basé sur le système hybride MAC (Multiplexed Analog Components), analogique mais utilisant des techniques numériques, le HD-MAC est proposé comme norme européenne et
permettra en 1992 de diffuser expérimentalement les Jeux Olympiques d’Albertville puis de Barcelone. Il est abandonné en 1993 au
démarrage du projet européen de diffusion de télévision numérique DVB (Digital Video Broadcasting).
Les images vidéo haute définition sont destinées au départ à la
TVHD. Mais d’autres domaines sont concernés (cf. figure 1) :
Cinéma numérique
« HD+ »
Le développement de la TVHD numérique :
– il fut initié en 1990 aux États-Unis, avec en particulier la formation en 1993 sur ordre de la FCC (Federal Communications
Commission ) d’un consortium, la Digital HDTV Grand Alliance, et
des tests de systèmes concurrents jusqu’en août 1994. Le standard
de diffusion ATSC/A/53 (§ 3.1) de l’ATSC (Advanced Television
Systems Committee) fut publié en 1995, ainsi que le standard de
codage SMPTE 274M (§ 3.2), suivi du SMPTE 296M en 1997 (§ 3.3).
La première diffusion publique a eu lieu en juillet 1996, puis le lancement du système en octobre 1998 ;
– en parallèle, en 1993, un groupe de travail du secteur radiocommunication de l’Union internationale des télécommunications, UITR ou ITU-R (International Telecommunication Union) recherche un
consensus autour de paramètres communs de codage, qui seront
TE 5 680 − 2
Films
cinéma
Publicités
Courts métrages
Téléfilms
Documentaires
haut de gamme
HDTV
Programmes TV
Reportages
Vidéo HD
Production à coût réduit
Semi-pro
Grand public
Figure 1 – Domaines des images haute définition
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie
est strictement interdite. − © Editions T.I.
RP
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_________________________________________________________________________________________________ TÉLÉVISION HAUTE DÉFINITION (TVHD)
Les formats natifs numériques des images vidéo, appelés aussi
formats sources ou formats de production ou formats raw (que
l’on pourrait traduire par brut de fonderie, c’est-à-dire issus des
capteurs) ou formats non compressés, sont issus du codage, de la
représentation numérique à la source (caméra vidéo numérique)
de l’information physique image (intensité lumineuse réfléchie par
la scène).
Ces formats natifs, représentant l’information sous forme discontinue dans le temps et codée, sont spécifiés par des paramètres
normalisés. Ils sont représentatifs de la qualité native des images
en amont de la chaîne, par exemple dans le studio de production
de télévision numérique.
Tout processus de numérisation s’apparente à une mesure, dont
les paramètres sont associés aux réponses à quatre questions :
qu’est-ce-que je mesure ? Combien de mesures j’effectue ? Avec
quelle précision ? Comment je représente le résultat ? Il en résulte
les paramètres suivants :
– la grandeur physique mesurée représentative de l’information
(par exemple, intensité lumineuse réfléchie par la scène) ;
– la fréquence d’échantillonnage ou fréquence de la mesure ;
– le nombre d’échelons de mesure ou quantification, définissant
la précision de la mesure ;
– la loi de quantification (linéaire, logarithmique...) ;
– le nombre d’échelons induit la quantité de bit (binary digits, ou
chiffres binaires) à utiliser pour « numéroter » chaque échelon et
ainsi attribuer une valeur à l’échantillon mesuré – on parle de profondeur de codage ;
– le code utilisé pour représenter la valeur des échantillons dans
le système numérique binaire (binaire pur, binaire décalé, code de
Gray...).
– le monde des consommateurs, des amateurs éclairés, de la
production à coût réduit ;
– le marché des productions haut de gamme ou même de film
numérique produit grâce à des équipements vidéo numériques utilisant des paramètres de TVHD « gonflés », se rapprochant des
paramètres natifs du Cinéma numérique, D-Cinema (cf. figure 26).
Ce domaine, avec des paramètres supérieurs à ceux de la TVHD
normalisée, est appelé « HD+ » dans la suite du dossier.
2. Formats et paramètres
natifs de la vidéo
numérique HD
Tout média numérique ne peut être représenté, manipulé, stocké
et distribué, que grâce à deux types de format (cf. figure 2) :
– les formats de médias, forme sous laquelle l’information
source audio et/ou visuelle est représentée, et qui peuvent être :
• les formats natifs numériques issus directement des équipements de production (§ 2),
• les formats de compression résultant de la réduction de la
quantité de données des formats natifs [TE 5 681] ;
– les formats conteneurs [TE 5 681] dans lesquels les formats de
médias vont être encapsulés pour être stockés ou transportés.
Métadonnées
Images/Vidéo
Audio
Données
Ceci est un
texte affiché
avec l'image
Média source
0010000 10100011 101000100000011 0100 0011 0110 0101
Format natif
numérique
Format
numérique
de média
ou/(et)
Métadonnées
structurelles/
descriptives
Format de compression
numérique
Format conteneur 1
Format conteneur 2
Stockage
« Tuyau » de livraison
Figure 2 – Formats numériques de médias et formats conteneurs
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R
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TÉLÉVISION HAUTE DÉFINITION (TVHD) _________________________________________________________________________________________________
Image-source
R
G
B
Cinéma numérique
Photo numérique
Informatique-infographie
Capteurs caméra vidéo
On mesure la valeur de l'intensité
lumineuse dans les composantes RGB
du spectre lumineux
Y
CB
Vidéo numérique produite
On calcule :
Y (luminance = valeurs niveaux de gris)
+ CB CR (chrominance)
CB
Y
(luminance)
CR
Matriçage couleurs SD
0,564 (B-Y)
0,299 R
+ 0,587 G
+ 0,114 B
0,713 (R-Y)
Matriçage couleurs HD
0,5389 (B-Y)
0,2126 R
+ 0,7152 G
+ 0,0722 B
0,6350 (R-Y)
Capteurs
R
Matriçage colorimétrique
CR
« cocktail »
luminance
SD
« cocktail »
luminance
HD
Figure 3 – Matriçage colorimétrique en TVSD et TVHD
2.1 Colorimétrie (ce qui est mesuré...
et reproduit)
définition date de 1990. Cette recommandation, connue sous le
nom de UIT-R BT 709, en abrégé 709, ne marque pas une rupture
fondamentale avec le codage couleur vidéo numérique traditionnel, ni même réellement avec le codage couleur vidéo analogique
dont il reprend le principe des composantes. Il est donc nécessaire, pour comprendre la courbe de transfert et le codage HD, de
se replacer un instant dans l’historique des systèmes de télévision.
En particulier, le système retenu en 1990, du point de vue de cette
courbe de transfert (gamma) et du point de vue de l’espace colorimétrique, correspond à la réponse et à la colorimétrie des tubes à
rayons cathodiques (CRT, Cathode Ray Tube), aujourd’hui en voie
de disparition.
Le principe de la télévision est d’analyser, mesurer avec les capteurs de la caméra les intensités lumineuses des couleurs primaires RGB (Red-Green-Blue, rouge-vert-bleu) de chaque point de
l’image-source, ou pixel (picture element ), et de reproduire par
synthèse additive la teinte correspondante sur l’écran du téléviseur. Mais avant la chaîne de transmission-diffusion, pour des raisons historiques de compatibilité de réception avec des téléviseurs
noir/blanc, on calcule trois informations (par « matriçage » électronique) à partir des valeurs des grandeurs RGB : une de luminance
(Y) + deux de chrominance CB et CR soit YCBCR (cf. figure 3). Ces
trois grandeurs sont appelées les composantes. Dans les formats
analogiques de codage couleur on trouve également les notations
YIQ (en NTSC), YUV (en PAL), YDBDR (en SECAM) et parfois
YPBPR . Quelles que soient les notations, ces informations de chrominance sont identiques à un facteur multiplicateur près. On peut
remarquer que tous ces systèmes analogiques de télévision couleur introduisaient une forme de compression, de réduction de
l’information de chrominance (en limitant particulièrement, par
rapport à la luminance, la largeur de bande qui lui était allouée).
Le signal vidéo, avant numérisation, et après la conversion
numérique/analogique finale, au niveau de l’écran, s’établit toujours sur 1 volt crête à crête, 700 mV étant réservés, comme dans
un système analogique classique, à la partie image du signal
(vision) du noir au blanc (ou plus exactement du gris le plus
sombre au gris le plus clair). Cette plage dynamique correspond à
un système de télévision ancestral, adapté aux caméras à tubes et
aux émetteurs analogiques, mais plus du tout adaptée à la plage
dynamique, six à dix fois plus grande, des capteurs actuels équipant les caméras (cf. [TE 5 682] – § 1.2.2), qu’ils soient CCD
(Charge-Coupled Device) ou CMOS (Complementary Metal Oxide
Semiconductor ) ainsi qu’aux possibilités offertes par la télévision
numérique.
Les paragraphes qui suivent ont pour objet d’expliquer dans le
détail les références choisies pour déterminer l’espace des couleurs mesurées [5] [8] [14].
Il faudra attendre 1998 pour que l’UIT propose dans sa
recommandation UIT-R BT 1361 des « caractéristiques colorimétriques et caractéristiques connexes unifiées à l’échelle mondiale
des futurs systèmes de télévision et d’imagerie » pour lesquels le
dépassement de cette plage de 700 mV soit enfin envisagé (§ 2.1.6
Codage pour colorimétrie élargie xvYCC ).
2.1.1 Origines du codage couleur en TVHD
La première mouture du codage couleur proposé par l’UIT
(Union Internationale des Télécommunications), ou ITU (International Telecommunication Union) pour la télévision haute-
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_________________________________________________________________________________________________ TÉLÉVISION HAUTE DÉFINITION (TVHD)
Jaune
(Yellow)
Vert
(Green)
100 %
gamma caméra
Blanc
(White)
Signal vidéo
Cyan
50 %
pente
de 4,5
u
nd
e
rb
de
re
Rouge
(Red)
u
co
R
20 %
Noir
(Black)
gamma CRT
Bleu
(Blue)
0%
0%
Éclairement
Magenta
Figure 5 – Cube colorimétrique additif et effet de la correction
de gamma sur l’axe achromatique [5]
100 %
techniciens vidéo ont pris l’habitude, depuis les tous débuts de la
télévision, de décoller légèrement le niveau de noir pour retrouver
des informations suffisantes dans ce pied de courbe ;
– le gris neutre (18 %) est sensiblement ramené au centre du
cube colorimétrique (cf. figure 5). Les basses lumières sont donc
particulièrement bien représentées, 50 % du signal (350 mV) étant
réservé à 20 % du signal correspondant aux basses lumières ou
shadow area. L’ensemble du signal RGB est cependant distordu,
ce qui peut poser des problèmes lors de détection de couleurs
(pour l’incrustation, par exemple).
Figure 4 – Courbe de gamma standard HD [5]
2.1.2 Courbe de gamma TVHD [5] [9]
Du point de vue courbe de transfert, la télévision HD est, à la
sortie de l’équipement de captation, un système non linéaire. Dans
les premiers systèmes de télévision, dans les années 1930, cette
non-linéarité était destinée à compenser la courbe caractéristique
des tubes cathodiques des téléviseurs, pilotés par une électronique
rudimentaire. Cette courbe, caractérisant la luminance L obtenue
en fonction de la tension V appliquée, est de la forme L = k1Vγ (cf.
figure 4 – courbe inférieure). Une valeur moyenne de gamma
γ = 2,2 fut retenue pour un tube cathodique regardé dans une
lumière ambiante correspondant à la valeur moyenne d’un intérieur domestique.
La recommandation UIT-R BT 709-5 définit la conversion optoélectronique (étage analogique) pour la TVHD de la manière suivante, pour les trois signaux RGB (cf. figure 4) :
Soient E la tension d’entrée et E′ la tension de sortie en volts :
Si 0 ⭐ E < 0,018 alors E ′ = E × 4,5
Comme il n’était pas question de situer cette correction de
gamma au niveau des récepteurs, une compensation de gamma de
Si 0,018 ⭐ E ⭐ 1 alors E ′ = 1,099 × E 0,45 − 0,099
la forme V = Va1/ γ , avec Va = tension du signal vidéo en sortie du
tube d’analyse, fut donc fixée à 1/2,2 soit 0,45 (cf. figure 4 – courbe
supérieure) pour les télécinémas et les caméras de télévision. Les
signaux des primaires corrigés en gamma sont alors notés Rⴕ, Gⴕ et
Bⴕ. Le rendu final, au niveau du tube du téléviseur, était ainsi linéaire
sans intervention d’aucune correction au niveau du récepteur :
Cette correction de gamma est aussi celle qui a été retenue pour
l’espace sRGB destiné à l’informatique, ce qui constitue un pont
entre les deux technologies.
Pour des applications de cinéma numérique ou pour définir un
rendu caméra spécifique, les caméras HD les plus perfectionnées
permettent l’utilisation de gammas spécifiques ([TE 5 682] – § 1.3)
qui peuvent au besoin être exportés pour l’affichage et l’étalonnage en postproduction sous forme de LUT (Look Up Table). Ces
gammas permettent d’améliorer parfois considérablement le
rendu de l’image dans les hautes lumières, traditionnel point faible
des images électroniques.
L = k1(Va1/ γ )γ = k1(V 0a,45 )2,2 = k1Va = kE
avec L
E
luminance de l’écran,
éclairement de la scène (cf. figure 4 – courbe médiane).
L’utilisation de cette compensation de gamma avec un exposant
0,45 n’est pas sans conséquences :
– cette compensation de gamma n’est plus adaptée aux écrans
plats actuels. Ces écrans doivent donc inclure des composants
CMS (Color Management System ) destinés à émuler au mieux le
gamma 2,2 défini pour les tubes ;
– cet exposant correspond à un gain variable du noir au blanc
(de 0 à 700 mV), les basses lumières (noirs) étant donc particulièrement bruitées ;
– pour la partie basse du signal, l’application pure et simple de cet
exposant correspondrait à une pente verticale, donc à un gain infini,
donc à un bruit infini. Il est donc nécessaire, sur tout système vidéo,
de limiter la pente du pied de courbe. Pour compenser ce fait, les
2.1.3 Espace RGB en TVHD
L’espace RGB défini pour la télévision haute-définition est sensiblement proche de l’espace défini par l’EBU (European Broadcasting Union) et a été conçu, à cette époque, pour des technologies
d’écran à tube. Les coordonnées des primaires et celles du blanc
de référence dans l’espace XYZ de la CIE 1931 (Commission internationale de l’éclairage) sont définies ainsi (cf. tableau 1 et
figure 6).
L’espace colorimétrique défini sous le nom de sRGB pour l’informatique est identique, à la lumière ambiante prêt, ce qui constitue,
là encore, un pont entre les deux univers.
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est strictement interdite. – © Editions T.I.
RS
TE 5 680 – 5
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TÉLÉVISION HAUTE DÉFINITION (TVHD) _________________________________________________________________________________________________
Tableau 1 – Coordonnées primaires dans l’espace
XYZ
R
X 0, 412 0, 358 0,180 R709
Y = 0, 213 0, 715 0, 072 × G709
Z 0, 019 0,119 0, 950 B709
Points
X
Y
R
0,640
0,330
G
0,300
0,600
La valeur Y, dont la somme des coefficients est égale à 1, représente la luminance (cf. figure 3) :
B
0,150
0,060
Y = 0,213 R + 0,715 G + 0,072 B
White D65
0,3127
0,3290
2.1.4 Codage composantes de la TVHD
Remarque
Par rapport au standard EBU, le déplacement du point vert,
pour le rapprocher du pic de la sensibilité spectrale de l’œil
(555 nm) permet d’améliorer la luminance des tubes. Seuls les
écrans plasma mais surtout les écrans LCD rétro-éclairés à LED
peuvent respecter, et même dépasser, cet espace conçu à l’origine pour les luminophores des CRT.
2.1.4.1 Codage standard
Lorsqu’au début des années 1950, la FCC (Federal
Communications Commission) nord-américaine a défini le tout
premier système de télévision couleur opérationnel aux États-Unis,
le NTSC (National Television System Committee), l’idée retenue à
l’époque fut de transformer le signal RGB en un système TeinteSaturation-Luminance (Hue, Saturation, Luma) seul système capable d’assurer une compatibilité avec la réception par la majorité
des téléviseurs d’une image en noir et blanc. L’ensemble TeinteSaturation constitue le signal de Chrominance, les récepteurs en
noir et blanc ne décodant que le seul signal de Luminance.
Les matrices de passage de l’espace RGB 709 vers l’espace
CIE XYZ 1931 pour l’observateur standard avec l’illuminant standard D65 peuvent se définir ainsi (cf. figure 6) :
y
525
NTSC
550
5
EBU
500
709
575
600
D65
*
*
C
62
25
650
475
450
0
425
x
Figure 6 – Espaces colorimétriques (gamut) comparés NTSC, EBU et ITU BT 709 [5]
TE 5 680 – 6
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_________________________________________________________________________________________________ TÉLÉVISION HAUTE DÉFINITION (TVHD)
Y
Cr
700 mV
Cb
0 mV
R
– 300 mV
Chroma
Luma
Figure 7 – Signal de luminance (échelle de gris) et signal de chrominance (roue chromatique) de TVHD pour une mire de barres à 100 % [5]
Ce codage n’a jamais correspondu en réalité à la colorimétrie
d’aucun système d’affichage à tube réellement distribué et les
normes industrielles retenues pour les luminophores ont très largement déplacées les coordonnées du point vert vers le pic de la
sensibilité spectrale humaine. Le blanc de référence a également
été remplacé par l’illuminant standard D65 correspondant plus
fidèlement à la lumière du jour.
Or, c’est ce codage du signal de luminance NTSC, dont le pic de
la primaire verte se situe vers 535 nm, qui a été retenu à l’origine
pour la télévision et qui a perduré pendant plus d’un demi-siècle à
travers l’évolution des normes de la SMPTE (Society of Motion Picture and Television Engineers) et de l’EBU, normes numériques
comprises. Ce codage couleur est insatisfaisant surtout en ce qui
concerne le rendu des visages toujours un peu trop rouges
comparés à l’excellent rendu de l’argentique.
Tableau 2 – Espace colorimétrique
du NTSC
Points
X
Y
R
0,670
0,330
G
0,210
0,710
B
0,140
0,080
White C
0,3101
0,3162
Un système teinte-saturation-luminance peut être représenté
d’une part, par une échelle de gris correspondant au signal de luminance et d’autre part, par une roue chromatique dans laquelle la
teinte correspond à l’angle de phase du vecteur couleur et la saturation au module de ce vecteur en pourcentage, les gris, le noir et le
blanc correspondant donc au centre du cercle (cf. figure 7).
2.1.4.2 Codage HD
Lors de la mise en place de la norme destinée à la télévision
haute-définition, avec en vue d’une ouverture sur le cinéma numérique, il a donc été décidé de changer l’équation du codage de la
luminance en tenant exactement compte des valeurs des primaires
proposées pour les luminophores des tubes HD (cf. figure 6) :
Or, le codage d’une roue chromatique parfaite demande l’utilisation de fonctions trigonométriques incompatibles avec la technologie de l’époque. Sans entrer dans toutes les subtilités du NTSC, le
codage de la chrominance s’établit donc, au départ, selon deux
axes de différentielles couleurs, DB = B – Y pour l’axe horizontal et
DR = R – Y pour l’axe vertical, ce qui constitue une roue chromatique simplifiée, facilement réalisable avec l’électronique de
l’époque.
Y = 0,213 R + 0,715 G + 0,072 B
Sur la roue chromatique, les couleurs complémentaires sont diamétralement opposées (cf. figure 7).
La norme proposée par la FCC a défini comme espace colorimétrique du NTSC un très vaste espace RGB, avec un illuminant standard C (point blanc) qui n’a jamais pu être véritablement émulé
par les luminophores des tubes (cf. tableau 2).
La fabrication des tubes est maintenant arrêtée mais la sophistication des circuits intégrés destinés aux écrans plats, tout particulièrement ceux rétro éclairés à LED, permet d’introduire des
composants CMS (Color Management System) tout à fait performants et capable d’émuler leurs caractéristiques.
Les matrices de passage de l’espace RGB NTSC à l’espace
CIE XYZ pour l’illuminant standard C pouvaient se définir ainsi :
Pour les différentielles B – Y et R – Y, appelées en numérique
respectivement composante bleue CB et composante rouge CR,
nous aurons dans la représentation analogique en mV :
X 0, 607 0,174 0, 200 RNTSC
Y = 0, 299 0, 587 0,114 × GNTSC
Z 0, 000 0, 066 1,116 BNTSC
E CB = (B − Y) × 0,5389 + 350
E CR = (R − Y) × 0,635 + 350
La valeur Y représente le codage traditionnel de la luminance en
vidéo SD (cf. figure 3) :
Les coefficients d’échelle et l’offset de 350 mV sont destinés à
ramener ces deux derniers signaux entre 0 et 700 mV pour pouvoir
les quantifier sur la même échelle que le signal de luminance (cf.
figure 8).
Y = 0,299 R + 0,587 G + 0,114 B
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2.1.5 Problèmes posés par le codage
composantes HD
100 %
Ce codage couleur vidéo traditionnel pose, en numérique, deux
problèmes importants :
Une réduction de l’espace de quantification [10]
0%
Y′
Cb
Alors que l’espace RGB sur 8 bit par axe peut être représenté par
un cube (cf. figure 9a ) contenant (28)3 = 16 777 216 couleurs
possibles, la quantification des composantes vidéo sur 8 bits
s’étale des niveaux 16 à 235 pour Y et de 16 à 240 pour CB et CR.
Cette quantification réserve en effet un certain nombre de niveaux,
de 0 à 16 et de 236 à 255, pour des données auxiliaires. La transformation des primaires en composantes correspond au passage
d’un cube à un parallélépipède déformé (cf. figure 9b) qui n’offre
plus que 2 784 375 combinaisons possibles soit approximativement 6 fois moins de couleurs. Cette réduction de l’espace de
quantification, correspondant aux parties hachurées de la
figure 9c (composée des projections de la figure 9b ), altère les
dégradés (Mach’s banding) et limite les traitements de l’image en
postproduction.
Cr
a SD
100 %
R
0%
Y′
Cb
Cr
b HD
La possibilité de couleurs illégales
Figure 8 – Aspect analogique des signaux vidéo SD et HD [5]
Le décodage des informations couleurs sur 8 bits, soit un octet,
pose le problème, récurrent en informatique, du repliement
d’octet. Pour passer de 255 à 256 par exemple, soit en hexadécimal de FFH à 100H, il est nécessaire d’écrire les données sur deux
octets. En écrivant les données sur un seul octet, on passe de 100H
à 00H en hexadécimal (noté aussi $ 100 à $ 00), soit 256 à 0 en
décimal, en oubliant l’octet de poids fort. Si, en informatique des
fonctions peuvent facilement gérer ce problème, aucune couche
logique n’est disponible en vidéo pour prévenir ce défaut et on
L’aspect inhabituel de la mire de barre en vidéo HD n’est pas dû
à une modification de cette dernière mais aux valeurs des primaires retenues pour le signal de luminance Y : tout ce qui
contient du vert se trouve plus haut sur le signal, tout ce qui n’en
contient pas se trouve plus bas.
Nota : voir en particulier la différence entre les signaux SD et HD dans la transition
vert-magenta (cf. figure 8b).
Vue frontale
Y
235
White
Yellow
Green
Cyan
Magenta
Red
Black
Blue
16
a
Cr
240
Y
Cb
16
Vue latérale
Vue de dessus
b
Figure 9 – Représentation 3D/2D de l’espace composantes – Réduction de l’espace des couleurs [Tektronix] [5]
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Gamma xvYCC
1,2
1,1
1,0
0,9
0,8
R
0,7
0,6
0,5
E′
en V
0,4
0,3
0,2
0,1
– 0,300 – 0,200 – 0,100
0,0
0,000
0,100
0,200
0,300
0,400
0,500
0,600
0,700
0,800
0,900
1,000
1,100
1,200
1,300
1,400
– 0,1
– 0,2
-0.3
L en V
Figure 10 – Colorimétrie élargie xvYCC [5]
risque de voir apparaître dans l’image des couleurs aberrantes. Il
est donc particulièrement important, avant la sortie du PAD (Prêt à
Diffuser), de passer par une étape d’étalonnage numérique au
cours de laquelle une légalisation du signal pourra être appliquée.
En clair, il est tout à fait possible d’établir un codage correspondant aux parties hachurées de la figure ci-dessus, codage qui, dans
une chaîne numérique, sera traduit par des couleurs aberrantes.
Des outils de contrôles sophistiqués sont donc indispensables au
moment de la fabrication du PAD.
Notre signal s’étend donc de – 0,25 à 1,33 V, ce qui représente
une plage de 1,58 V (cf. figure 10).
Cette norme a été reprise par Sony sous les noms déposés de
xvColour et xvColor, et est implémentée pour les écrans dans les
spécificités de la norme HDMI (§ 7.1.1 et [TE 5 682] – § 4.3.2) à partir de la version 1.3 dont le flux passe de 4,95 à 10,2 Gbit/s, sous
l’appellation DeepColor. Le DeepColor autorise un encodage RGB
ou YCBCR sur 30, 36 ou 48 bits, souvent marqué sur les étiquettes
comme « 4096 gradation steps ».
2.1.6 Codage pour colorimétrie élargie xvYCC
2.1.7 Codage pour le cinéma numérique XⴕYⴕZⴕ
En 1998, l’UIT propose dans sa recommandation UIT-R BT 1361
des « caractéristiques colorimétriques et caractéristiques connexes
unifiées à l’échelle mondiale des futurs systèmes de télévision et
d’imagerie » pour lesquels le dépassement de cette plage de
700 mV est enfin envisagé (cf. figure 10). L’acronyme xvYCC signifie eXtended Video YCC.
Le codage des couleurs en primaires RGB ou en composantes
YCBCR ou même xvYCC pose un problème majeur : celui de la correspondance des profils utilisés. En d’autres termes, il faut renseigner l’utilisateur, ou plus exactement le système de projection sur
écran, sur le rouge, le vert, le bleu, le point blanc et le gamma de
référence. Cette correspondance, très bien gérée dans les arts graphiques et la photographie numérique au moyen des profils
encapsulés dans les données EXIF des fichiers, était jusqu’à présent loin d’être d’un usage courant en vidéo, même numérique. La
seule correction consiste, le plus souvent, dans l’application des
modifications de matrices à l’intérieur de la caméra, parfois fantaisistes mais surtout non réversibles. Ces corrections sont devenues
obsolètes avec l’arrivée du cinéma numérique. Fort heureusement
sont apparus en postproduction des outils d’étalonnage sophistiqués permettant d’intégrer des tables de correspondances ou LUT
(Look-Up Table). L’avènement des formats numériques de type
Soit L la valeur de chaque voie R, G, B en volts. Pour chaque
voie, le signal en volts sera converti de cette manière :
E′ = – {1,099 (– 4 L)0,45 – 0,099}/4
pour
− 0, 25 ⭐L < − 0,0045
E′ = 4,50 L
pour
− 0,0045 ⭐L < 0,018
E′ = 1,099 L0,45 – 0,099
pour
0,018 ⭐L < 1, 33
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RX
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Télévision haute définition (TVHD)
Formats de compression.
Formats-conteneurs
par
R
Jean-Noël GOUYET
Ingénieur-formateur en techniques et systèmes numériques télévision et multimédia
Ancien chargé d’études à la Direction de la Recherche de l’Institut national de l’audiovisuel
(Ina)
et
Francis MAHIEU
Formateur en techniques Vidéo numérique à Ina SUP
1.
1.1
1.2
1.3
1.4
1.5
1.6
Formats de compression et HD ............................................................
Réduction de débit vidéo.............................................................................
Techniques de codage DCT en mode « Intra » ..........................................
Techniques de codage MPEG en mode « Inter » ......................................
Techniques de codage en ondelettes .........................................................
Compression et débits .................................................................................
Cascade de compression/décompression .................................................
2.
2.1
2.2
Formats-conteneurs et HD .....................................................................
Formats-conteneurs de transport HD ........................................................
Formats-conteneurs de stockage HD ........................................................
—
—
—
10
11
15
3.
Conclusion..................................................................................................
—
18
Pour en savoir plus ...........................................................................................
TE 5 681 - 2
—
2
—
4
—
4
—
7
—
8
—
8
Doc. TE 5 681
es images haute définition (HD) sont maintenant proposées par la télévision, c’est la TVHD (télévision haute définition). Initiée en analogique au
milieu des années 1980 par les Japonais puis par les Européens, provisoirement abandonnée, la TVHD ne redémarrera vraiment qu’avec le projet de
télévision numérique aux États-Unis. Ce processus aboutira à des normes
internationales au milieu des années 1990.
Ce dossier constitue non seulement une mise à jour du dossier [TE 5 674]
paru en février 2004 « Images haute définition : entre cinéma numérique et
télévision HD », mais le complète par une présentation fonctionnelle et technique détaillée de toute la chaîne de télévision HD. Il est composé de 3 parties :
formats.
Dans
le
1er
– une
première
partie
concerne
les
document [TE 5 680], sont décrits les paramètres natifs des images produites
par la TVHD et les normes correspondantes. Ce document [TE 5 681] détaille
les formats de compression, permettant de réduire le débit de la vidéo numérique HD, rendant ainsi possible la captation, le transport, le stockage,
l’émission et la réception des images HD, dans le monde de la télévision. Il
présente aussi le problème de l’encapsulation des images HD en format-conteneur de fichier de données ou en format de transport ;
– une 2e partie, composée de trois documents, exposera les principales
fonctions de captation/enregistrement, de montage [TE 5 682], de diffusion et
de distribution [TE 5 683], d’affichage et d’évaluation de la qualité des images
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TÉLÉVISION HAUTE DÉFINITION (TVHD) _________________________________________________________________________________________________
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HD [TE 5 684], « from glass to glass », depuis le verre de l’objectif de la caméra
jusqu’au verre de l’écran plat ;
– la 3e partie mettra en relief une composante importante de la TVHD, le son
multicanal [TE 5 685].
De nombreux termes et le texte de certaines figures ont été conservés en
anglais, de manière à faciliter la lecture et l’utilisation de documents
techniques.
Pour permettre une lecture autonome de chaque document du dossier, une
liste d’abréviations et d’acronymes est incluse à la fin de chacun (cf. tableau 7).
De nombreuses références [indexées entre crochets dans le corps du texte],
ainsi que des listes de normes, standards et recommandations [également
indiqués entre crochets dans le corps du texte] ainsi que des organismes correspondants, sont jointes dans le document « Pour en savoir plus »
[Doc. TE 5 681].
Les figures de ce dossier sont consultables en couleurs dans la version électronique en ligne.
1. Formats de compression
et HD
Dans un premier temps, on cherche à réduire la quantité d’informations à traiter, c’est la décimation (cf. tableau 1), par exemple
en :
– éliminant les parties non visibles de l’image (suppressions
horizontales et verticales). On traitera 1 920 pixels par ligne sur les
2 640 que contient la ligne complète ainsi que 1 080 lignes par
image sur les 1 125 que contient l’image complète ;
– utilisant une profondeur de codage plus faible, 8 bits de quantification au lieu de 10 bits ;
– utilisant une définition spatiale plus faible, 1440 × 1080 ;
– utilisant un sous-échantillonnage de chrominance plus importante, 4:2:0 ou 3:1:1 par exemple.
Le débit, c’est-à-dire la quantité de « 0 » et de « 1 » par seconde,
généré en studio de production HD par les formats natifs numériques, est trop important pour les supports de stockage et/ou de
diffusion/distribution. Il est donc nécessaire de réduire cette quantité native de données, de « compresser ». On transforme donc, à
l’aide de calculs mathématiques, les formats natifs en formats de
compression réduisant le nombre de 0 et de 1. Les outils de
codage utilisés pour les générer à partir d’un format natif ou de
décodage pour retourner au format natif sont souvent appelés
codecs (codeur/décodeur ou plus explicitement compresseur/
décompresseur). Ces outils soit font l’objet de normes internationales ou de standards industriels, soit sont des outils propriétaires
ou open source. Certains des outils de réduction de débit ne détériorent pas la qualité du signal source. On dit qu’ils sont sans perte
ou lossless. Malheureusement, ils ne permettent qu’un faible taux
de compression (entre 2 et 4). D’autres outils occasionnent des
pertes de qualité. On dit qu’ils sont avec pertes ou lossy.
Le débit peut ainsi être réduit sans apparition d’artefacts de
compression (cf. figure 3). Soit, par exemple, une vidéo HD, 10 bit
en 4:2:2 brute, qui représente un débit d’environ 1,5 Gbit/s :
– la même vidéo HD, 8 bits en 4:2:2 utile, représente un débit
d’environ 830 Mbit/s.
– cette vidéo HD, 8 bits en 3:1:1 utile, représente un débit d’environ 520 Mbit/s.
Il y a donc une réduction significative du débit tout en gardant
une qualité relative de l’image, bien que dégradée.
L’art de la compression consiste à choisir les bons outils, les
bons algorithmes, les mieux adaptés à l’application envisagée. Ce
choix est fonction :
– du niveau de qualité du média source ;
– du niveau de qualité acceptable pour l’utilisation du média
compressé ;
– du débit disponible et raisonnable (économiquement) pour
enregistrer, transporter, distribuer/diffuser le média compressé.
Dans un deuxième temps, on mettra en œuvre les algorithmes
de réduction de débit (compression) basés sur le traitement :
– de la redondance spatiale, du fait que dans une image il y ait
beaucoup de plages uniformes (cf. figure 4) ;
– de la redondance subjective, du fait que les détails fins n’ont
pas besoin d’être codés avec autant de précision que les plages
essentielles (uniformes) ;
– de la redondance statistique, du fait que certains codes
reviennent plus fréquemment que d’autres ;
– de la redondance temporelle, du fait qu’il y ait peu de changements entre des images successives (cf. figure 4).
Important
Souvent, les médias numériques à la source ne sont pas disponibles en format natif mais ont déjà subi une compression : c’est le
cas des photos délivrées par les appareils de photo numérique
grand public, ou de la vidéo sur tous les magnétoscopes SD ou HD
professionnels ou grand public.
Ces algorithmes de compression peuvent être mis en œuvre
image par image, ce sera un codage en mode Intra, complété le
plus souvent par un codage en mode Inter où les images sont
codées les unes par rapport aux autres et par groupe d’images.
1.1 Réduction de débit vidéo
Le codage en mode Intra se fait (cf. tableau 2) :
– soit par l’intermédiaire de la DCT (Discrete Cosine Transform)
avec des algorithmes propriétaires, comme le DVCPRO, ou des
algorithmes normalisés comme le MPEG-2 I-frame only, ou encore
le MPEG-4 AVC Intra (§ 1.2) ;
– soit par des transformées à base d’ondelettes comme
JPEG2000 ou Dirac (§ 1.4).
En vidéo haute définition les débits engendrés sont très importants (5 fois plus que pour la TVSD), il est donc nécessaire de
recourir à la réduction de débits aussi bien pour les applications de
stockage que de diffusion (cf. figure 1).
Cette réduction de débit se décompose en deux phases de traitement (cf. figure 2).
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Nécessité de la réduction de débit en TVHD
Débit-source
vidéo
utile
829
Mbit/s
Vidéo HD
(1920*1080i, 25)
80
R
80
« Taux de compression »
(taux de réduction de débit)
Vidéo SD
(720*576i, 25)
166
Mbit/s
0
64 k
384 k
80
1M
2M
4M
10 M
20 M
30 M
40 M
Diffusion Satellite (DVB-S)
Réseau Câblé (DVB-C)
Télévision numérique terrestre (DVB-T) 24
Diffusion vers Mobiles (DVB-H) 7
50 M
100 M
200 M
400 M
38
800 M
Débit réduit
(bit/s)
Débits des réseaux
de distribution
ADSL
RTC
RNIS
CD-ROM
Réseaux large bande – Fibre optique
1,5
DVD
100
Magnétoscope Num. SD
10
Débit des supports
d'enregistrement
Magnéto. Num. HD
Blu-ray Disc
1,5
MPEG-1
X 10 G
36-54
15
80
MPEG-2 MP@ML
MPEG-2 MP@HL
MPEG-2 422P@ML
Gamme de débits des outils
de compression MPEG
50
1,8 G
MPEG-4 (Part 2) / MPEG-4 AVC (Part 10) – H.264
Figure 1 – Nécessité de la réduction de débit en TVHD
Tableau 1 – Débits natifs HD et décimation en définition horizontale, luminance et chrominance
Codage
10 bits
8 bits
Définition 1920 ⴛ 1080
Fréquence-image
Définition 1440 ⴛ1080
4:4:4
4:2:2
4:2:0
3:1,5:1,5
(4:2:2 en 1440)
3.1.1
3:1,5:0
(4:2:0 en 1440)
p/50
3 110 Mbit/s
2 073 Mbit/s
1 555 Mbit/s
1 555 Mbit/s
1 296 Mbit/s
1 166 Mbit/s
i/25
1 555 Mbit/s
1 036 Mbit/s
777 Mbit/s
777 Mbit/s
648 Mbit/s
583 Mbit/s
p/50
2 488 Mbit/s
1 658 Mbit/s
1 244 Mbit/s
1 244 Mbit/s
1 036 Mbit/s
933 Mbit/s
i/25
1 244 Mbit/s
829 Mbit/s
622 Mbit/s
622 Mbit/s
518 Mbit/s
466 Mbit/s
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Les images sont donc divisées en petits blocs de 8 × 8 pixels,
voire de 4 × 4 pixels pour la télévision HD. La DCT convertit ces
blocs de valeurs de pixels en blocs de coefficients de fréquences.
Les blocs prélevés dans les zones uniformes de l’image donnent
un coefficient continu DC de valeur élevée mais beaucoup de coefficients de hautes fréquences dont l’énergie est proche de zéro, et
inversement pour les blocs situés dans les zones de détails. Les
coefficients d’un bloc converti par la DCT apparaîtront par ordre
croissant de fréquence.
Vidéo HD
Débit-source
utile
1 920 × 1 080 p 50 i/s
4:4:4 10-bit
3 110 Mbit/s
1 920 × 1 080 i 25 i/s
1 036 Mbit/s
4:2:2 10 bits
R
1 920 × 1 080 i 25 i/s
4:2:2 8-bits
829 Mbit/s
1 440 × 1 080 i 25 i/s
3:1:1 8 bits
518 Mbit/s
1 280 × 720 p 25 i/s
4:2:0 8 bits
276 Mbit/s
1re étape :
« décimation »
(réduire
la quantité
de données
à traiter)
Ce traitement par DCT a donc deux effets : l’un concentre l’énergie de l’image de telle façon que beaucoup de coefficients, résultants du calcul, soient voisins de zéro, l’autre décompose le
spectre en hautes et basses fréquences permettant ainsi de faire
varier la précision des coefficients en fonction des besoins de la
vision humaine : les hautes fréquences (détails fins) n’ont pas
besoin d’être codés avec autant de précision que les basses fréquences (zones uniformes). La quantification permettra ensuite de
diminuer voire d’annuler l’énergie des coefficients de hautes fréquences ayant subjectivement moins d’importance. Des tables de
quantification précisent la portée de la réduction de chaque coefficient. Les coefficients de hautes fréquences sont les plus réduits, le
rapport de compression dépend directement des tables utilisées.
2e étape :
Appliquer
un algorithme
de compression
Les coefficients d’énergie sont ensuite transmis depuis les basses
fréquences jusqu’aux hautes fréquences. La suite d’informations
redondantes, notamment les zéros seront transmis sous une forme
condensée. Le codage entropique permettra de réduire le volume
d’information en codant les valeurs en fonction de leur probabilité
d’apparition, aux événements les plus fréquents on attribue des
mots de code courts, aux événements les plus rares des mots de
code longs (le codage Morse fonctionne suivant le même principe).
Débit final
La norme MPEG-4 AVC (appelée aussi H.264) propose de faire
de la prédiction spatiale dans les images Intra. Cette prédiction
intervient dans le domaine spatial en se référant aux échantillons
voisins de blocs déjà codés (voir [TE 5 367] § 1.3.3). Cette technique au final permet d’améliorer l’efficacité de compression de
50 % en comparaison à un codage Intra sans prédiction spatiale.
Figure 2 – Étapes de la réduction de débit en HD
1 920 pixels
HD Video
4:2:2
Nous pouvons classer dans ce profil de compression le format
HDCAM de Sony, les formats DVCPRO 100 et HD-D5 de Panasonic,
le format MPEG-4 « Studio Profile » du HDCAM SR de Sony, les
formats MPEG-4 AVC Intra 50 et 100 proposés par Panasonic [20]
mais aussi les formats de compression pour la postproduction
comme le DNxHD d’Avid [3] ou le ProRes d’Apple [2]. Panasonic
annonce même le lancement d’un codec AVC-Ultra à 200 Mbit/s
offrant la possibilité d’encoder des formats 3D-Relief ou d’enregistrer en 1080p/50 ou 60 en 4:2:2 10 bits voire même en 1080p/24 (ou
2Kp/24 pour le cinéma numérique) en 4:4:4 12 bits.
1 080 pixels
1 440/1 280 pixels
HD Video
4:2:0
1.3 Techniques de codage MPEG
en mode « Inter »
1 080 pixels
En MPEG-2, qui utilise en mode Intra la DCT, il est possible d’ajouter le traitement de la redondance temporelle où les images sont
codées les unes par rapport aux autres. Le calcul se fera sur des
blocs résultant de la différence entre un bloc à coder et un bloc de
prédiction obtenu dans une image voisine (passée ou future). Si les
deux blocs en question se ressemblent, leur différence engendrera
beaucoup moins d’énergie dans les fréquences visuelles élevées, ce
qui permettra de réduire considérablement le débit. Ce traitement se
fait par groupe d’images appelé GOP (Group Of Pictures), contenant
des images Intra (I) codées en utilisant leurs propres informations,
des images Prédites (P) codées en utilisant la détection-compensation de mouvement par rapport à une image Intra ou Prédite précédente, et des images Bidirectionnelles (B) codées en utilisant la
détection-compensation de mouvement par rapport à une image
passée ou future, ou les deux, Intra ou Prédite (cf. figure 5). Les images sont donc transmises suivant une séquence répétitive appelée
GOP définie par deux paramètres : M fixant la distance entre les images Prédites et N fixant la distance entre deux images Intra.
Figure 3 – Décimation en définition spatiale, luminance
et chrominance
1.2 Techniques de codage DCT en mode
« Intra »
La DCT, ou Transformée en cosinus discrète, est une transformée mathématique utilisant des fonctions trigonométriques qui
permet de calculer, à partir des valeurs absolues de luminance et
chrominance des pixels regroupés en blocs, les valeurs des coefficients entiers significatifs des fréquences visuelles présentes dans
chaque bloc. Elle est de même nature que la transformée de Fourrier, mais n’utilise que des nombres réels.
TE 5 681 – 4
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est strictement interdite. – © Editions T.I.
SR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
teUVXQ
_________________________________________________________________________________________________ TÉLÉVISION HAUTE DÉFINITION (TVHD)
Codage INTRA
calcul des fréquences visuelles
– par blocs (DCT/MPEG)
– sur toute l’image (ondelettes/JPEG2000)
Codage INTER
détection-estimation
des variations/mouvements
entre images
Zone uniforme
(fréquences visuelles
basses ou nulles)
Valeur de pixels
identiques
R
Zone identique
d’une image à la suivante
Zone de détails
(hautes fréquences visuelles)
ne nécessitant pas
une grande précision
Zone de mouvement
Déplacement d’un objet
d’une image à l’autre
Figure 4 – Principes des algorithmes de compression – Éliminer la redondance spatiale et temporelle
Tableau 2 – Techniques et formats de compression utilisés en TVHD
Domaine
DCT
DCT Intra
MPEG-2
MPEG-4
(Part 2)
avec GOP
Acquisition/
Production
HDCAM
XDCAM HD
DVCPRO HD
XDCAM Ex
HD-D5
XDCAM HD422
Ondelettes
MPEG-4 AVC
(Part 10)
Intra
HDCAM SR
(Lossless ou
MP4 Intra)
AVC Intra
WMV
(VC-1)
M-JPEG2000
Dirac
GOP Long
AVC HD
Infinity
DiracPro
*VCIP
(EBU+VSF)
** D-Cinema
DiracPro
HDV
Postproduction
DNxHD
ProRes422
Laison de
contribution
422P@HL
Diffusion
MP@HL
HP@L4
AP@L3
(*) VCIP = Video Contribution over IP.
(**) D-Cinema = Digital Cinema.
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est strictement interdite. – © Editions T.I.
SS
TE 5 681 – 5
R
ST
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
teUVXR
Télévision haute définition (TVHD)
Captation. Montage
par
Jacques GAUDIN
Diplômé de l’École nationale supérieure Louis Lumière
Responsable de la filière Image des formations de l’Institut national de l’audiovisuel (Ina
SUP)
Jean-Noël GOUYET
Ingénieur-formateur en techniques et systèmes numériques télévision et multimédia
Ancien chargé d’études à la Direction de la Recherche de l’Ina
et
Marc LEGER
Diplômé de l’École nationale supérieure Louis Lumière
Opérateur de prise de vues
Ingénieur vision
Formateur Ina SUP
1.
1.1
1.2
1.3
1.4
Captation et enregistrement HD ..........................................................
Domaine d’utilisation et niveau de qualité ................................................
Capteurs et optiques ....................................................................................
Correction de gamma ..................................................................................
Supports d’enregistrement HD ...................................................................
2.
2.1
2.2
2.3
Montage HD ...............................................................................................
Caractéristiques propres à la HD ................................................................
Codecs...........................................................................................................
Workflows .....................................................................................................
3.
Conclusion..................................................................................................
Pour en savoir plus ...........................................................................................
TE 5 682 - 2
—
2
—
2
—
7
—
7
—
—
—
—
10
10
10
11
—
14
Doc. TE 5 682
es images haute définition (HD) sont maintenant proposées par la télévision, c’est la TVHD (télévision haute définition). Initiée en analogique au
milieu des années 1980 par les Japonais puis par les Européens, provisoirement abandonnée, la TVHD ne redémarrera vraiment qu’avec le projet de
télévision numérique aux États-Unis. Ce processus aboutira à des normes
internationales au milieu des années 1990.
Ce dossier constitue non seulement une mise à jour du dossier [TE 5 674]
paru en février 2004 « Images haute définition : entre cinéma numérique et
télévision HD », mais le complète par une présentation fonctionnelle et technique détaillée de toute la chaîne de télévision HD. Il est composé de 3 parties :
– une première partie concerne les formats. Dans le 1er document [TE 5 680],
sont décrits les paramètres natifs des images produites par la TVHD et les
normes correspondantes. Le document suivant [TE 5 681] détaille les formats de
compression, permettant de réduire le débit de la vidéo numérique HD, rendant
ainsi possible la captation, le transport, le stockage, l’émission et la réception
des images HD, dans le monde de la télévision. Il présente aussi le problème de
l’encapsulation des images HD en format-conteneur de fichier de données ou en
format de transport ;
p。イオエゥッョ@Z@ヲ←カイゥ・イ@RPQQ
L
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie
est strictement interdite. – © Editions T.I.
SU
TE 5 682 – 1
R
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
teUVXR
TÉLÉVISION HAUTE DÉFINITION (TVHD) _________________________________________________________________________________________________
R
– cette 2e partie, composée des trois documents, expose les principales
fonctions, depuis le verre de l’objectif de la caméra jusqu’au verre de l’écran
plat (from glass to glass), de captation/enregistrement, de montage [TE 5 682],
de diffusion et de distribution [TE 5 683], d’affichage et d’évaluation de la
qualité des images HD [TE 5 684] ;
– la 3e partie mettra en relief une composante importante de la TVHD, le son
multicanal [TE 5 685].
De nombreux termes et le texte de certaines figures ont été conservés en
anglais, de manière à faciliter la lecture et l’utilisation de documents
techniques.
Pour permettre une lecture autonome de chaque document du dossier, une
liste d’abréviations et d’acronymes est incluse à la fin de chacun (cf. tableau 7).
De nombreuses références [indexées entre crochets dans le corps du texte],
ainsi que des listes de normes, standards et recommandations [également
indiqués entre crochets dans le corps du texte] ainsi que des organismes correspondants, sont jointes dans le document « Pour en savoir plus »
[Doc. TE 5 682].
Les figures de ce dossier sont consultables en couleurs dans la version électronique en ligne.
1. Captation
et enregistrement HD
Les caractéristiques de ces équipements sont explicitées dans
les paragraphes qui suivent et ceux de certains caméscopes sont
détaillées dans le tableau 2.
On notera en outsider dans le domaine de la photo numérique
une évolution des appareils vers la vidéo HD avec, par exemple, le
Canon EOS 5 MarkII (à 30 images/s progressif), ou l’EOS 7D (à 25p).
La caméra et le système d’enregistrement sont les premiers
maillons de la chaîne HD. La caméra, en particulier, détermine le
niveau de qualité natif de l’image. Il convient là de se rappeler
l’axiome : qui a le « plus » peut le « moins » mais qui part du
« moins » ne peut le « plus » !
1.2 Capteurs et optiques
L’offre en caméras pour la captation d’images en haute définition étant extrêmement variée, il est important de lister quelques
critères de différentiation, en fonction :
– du domaine d’utilisation (§ 1.1) ;
– du niveau de qualité, et donc du prix ;
– de la taille, de la définition, de la technologie et du nombre des
capteurs, ainsi que des optiques associées (§ 1.2) ;
– des traitements effectués, en particulier de la correction de
gamma (§ 1.3) ;
– des supports d’enregistrement associés, intégrés dans le cas
d’un caméscope, et de leur technologie (§ 1.4) ;
– des formats de média livrés, natifs ou compressés (par un
codec) et déjà détaillés dans le premier document ([TE 5 680] –
§ 6.2.1 – tableau 15) ;
– des possibilités offertes pour la prise de son.
1.2.1 Taille et définition
La taille de la puce (chipset ) des capteurs (et non la taille de
l’image analysée) peut être de 2/3 de pouce (2/3′′) de 1/2′′ ou de
1/3′′. Plus la taille est grande, plus la quantité de lumière captée et
donc la sensibilité est grande, et moins la profondeur de champ
est importante, permettant de séparer comme en film le sujet du
fond.
Les définitions du capteur peuvent être selon les types de
caméra HDTV et « Grand public » de 1920 × 1080, 1440 × 1080,
960 × 1080, 1280 × 720, 960 × 576 (cf. tableau 2).
La caméra « HD+ » la Viper de Grass Valley présente la particularité
de
posséder
trois
capteurs
CCD
de
définition
1920 × 4320 pixels, ce qui lui permet d’offrir sans interpolation, une
définition d’image de sortie, par exemple, soit de 1920 × 1080 (rapport de format d’image 16/9 ou 1,78 :1) soit de 1920 × 1440 (rapport
de format d’image 2,37 :1 Cinémascope ou WideScreen), ce qui la
situe entre la HD+ et le Cinéma numérique.
1.1 Domaine d’utilisation
et niveau de qualité
Les caméras de cinéma numérique offrent quant à elle une définition horizontale de 2k ou 4k associée aux différents rapports de
format d’image film.
Le tableau 1 propose une hiérarchie en fonction de la qualité (et
souvent du prix) de quelques caméras/caméscopes utilisés pour :
– le « cinéma numérique », les productions haut de gamme,
avec des caméras de D-Cinema (RGB, 2k ou 4k, conversion log) ou
des caméras « HD+ » offrant des paramètres proches du cinéma
numérique (RGB, 1920 × 1080, 4:4:4 log ou 4:2:2 avec gamma
adaptable) ;
– la « TVHD », avec soit des caméras de studio, soit des caméscopes professionnels tous associés à des formats de compression ;
– les productions à budget réduit ou le « Grand public » ou avec
les caméscopes AVC HD ou HDV, tous associés à des formats à fort
taux de compression.
TE 5 682 − 2
1.2.2 Technologies
Les capteurs de caméra HD sont construits autour de deux technologies principales [5] [9] (cf. figure 1).
1.2.2.1 CCD
La technologie CCD, Charged Coupled Device, peut se présenter
en deux versions :
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est strictement interdite. − © Editions T.I.
SV
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teUVXR
_________________________________________________________________________________________________ TÉLÉVISION HAUTE DÉFINITION (TVHD)
Tableau 1 – Domaines d’utilisation des caméras HD
Type de
Caméras/Caméscopes
Domaine
d’utilisation
Exemples
de caméras/Caméscopes
(Constructeur)
Genesis
(Panavision + Sony)
Caractéristiques et Remarques
1 capteur CCD
5760 × 2160 (sous-)pixels
Enregistr. RGB, 4:4:4, 10 bit Log, 800 Mbit/s
sur bande HDCAM SR
Courbe Panalog
Caméras D-Cinema
& « HD+ »
Caméras/Caméscopes
TVHD
Films cinéma
Publicités
Fictions
Documentaires
haut de gamme
Production
studio
Documentaires
Reportages
Production
à budget réduit
R
D-20
(Arri)
Caméra mixte D-Cinema & HD
1 capteur CMOS
2880 × 2160 (sous-)pixels
10 bit
Courbes Lin ou Log
F35
(Sony)
1 capteur mono CCD équivalent 35 mm
Enregistrement
1920 × 1080, RGB, 4:4:4, 10 bit Log, 800 Mbit/s sur HDCAM SR
Viper
(GVG)
Capteur tri CCD 2/3 pouces
1920 × 4320 (sous-)pixels avec possibilité de format d’image
Cinemascope
10 bit
Courbe log Film Stream equiv. Kodak Cineon
Red One
Capteur 4096 × 2048 pixels + filtre Bayer
Pauvre en 2k
Enregistrement en RAW
AJ-HPX3700
(Panasonic)
Capteur tri CCD
1920 × 1080
AVC Intra 100 4:2:2 sur cartes P2
Possibilité de sortie Dual Link
RGB 4:4:4, 10 bit Log
HDW F 900R
(Sony)
1920 × 1080 pixels
Sous-échantillonnage 3:1:1
12 bit
Hypergammas
Pour téléfilms, documentaires et même cinéma
AVC Intra 100
AJ-HPX2700
(Panasonic)
Cf. tableau 2
Infinity
(GVG)
Cf. tableau 2
HDCAM
HDW 790
(Sony)
Cf. tableau 2
Pour documentaires
XDCAM HD 422
PDW-700
(Sony)
Cf. tableau 2
Pour documentaires
XDCAM EX
(Sony)
Cf. tableau 2
AVC HD
(Panasonic)
Cf. tableau 2
HDV
Cf. tableau 2
Flip
Mini-caméra HD (qui équipe les reporters de Reuters)
HXR-MC1/AAC
(Sony)
« Paluche » HD
Caméscopes vidéo
« Grand
public »
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TE 5 682 – 3
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Tableau 2 – Caméscopes et formats d’enregistrement HD [6]
R
Format
d’enregistrement
HDCAM
SR
HDCAM
DVCPRO HD
INFINITY
AVC Intra
XDCAM
HD 422
XDCAM
HD
XDCAM EX
AVCHD
(AVCCAM)
Constructeur
Sony
Sony
Panasonic
GV
Panasonic
Sony
Sony
Sony
Canon, JVC
Panasonic,
Samsung
Sanyo, Sony
Toshiba
Tri CCD 2/3′′
CMOS 1/3′′
(1920 × 1080)
(1280 × 720)
Tri CCD 2/3′′
1920 × 1080
Tri CCD 1/2′′
1440 × 1080
Tri CMOS 1/2
SP/HQ
2 à 7 Mpix
Carte P2
Pro-disc
Blu ray
Pro-disc
Blu ray
Carte S×S
DVD 8 cm
Carte SDHC
Disque dur
Cassette Mini DV 1/4′′
63 min
CCD 1/3′′ –
CCD 2/3′′ –
CMOS 1/3′′
Tri CMOS
Tri CCD 2/3′′
2/3′′
1920 × 1080 (1920 × 1080)
ou
1920 × 1080
(1280 × 720)
ou (960 × 540)
HDV
Canon
JVC
Sony
Taille et
définition
du capteur
Tri CCD 2/3′′
1920 × 1080
Support de
stockage
Cassette
1/2′′
ou 1 To
RAID 5
Cassette
1/2′′
ou solid state
memory 1 To
Carte P2
Cartouche
lomega
RevPro + Co
mpact Flash
Capacité de
stockage
durée max
d’enregistrement
155 min
40/149 min
5 cartesP2
*64 Go
= 320 min
35 Go
45 min
(75 Mbit/s)
60 min
(50 Mbit/s)
5 cartes P2
*64 Go
= 320 min
5 cartes P2
*64 Go
= 640 min
50 Go (DLA)
100 min
50 Go (DLA)
145 min
(35 Mbit/s)
16 Go
70 min
16 Go
50 min
10 min par
Go à
13 Mbit/s
LUMINANCE
enregistrée
1920 × 1080
1440 × 1080
1440 × 1080
960 × 720
1920 × 1080
1920 × 1080
1440 × 1080
1920 × 1080
1280 × 720
1440 × 1080
1440 × 1080
1920 × 1080
1280 × 720
jusqu’à
1920 × 1080
1280 × 720
1280 × 720
1440 × 1080
960 × 1080
480 × 1080
720 × 1080
480 × 720
960 × 1080
960 × 1080
720 × 1080
960 × 1080
640 × 720
720 × 1080
720 × 1080
960 × 1080
640 × 720
jusqu’au
960 × 1080
640 × 720
640 × 720
720 × 1080
4:2:2/4:4:4
3:1:1
3:1,5:1,5
ou 2:1:1
4:2:2
4:2:2
3:1,5:0
4:2:2
3:1,5:0
3:1,5:0
4:2:0
4:2:0
2,6:1,3:0
2,6:1,3:0
3:1,5:0
Format de
compression
MPEG-4
Studio
Profile
DCT Intra
DV
JPEG 2000
DWT
(ondelettes)
MPEG-4
AVCIntra
MPEG-4
AVCIntra
MPEG-2
422P@HL
Long GOP
MPEG-2
MP@HL
Long GOP
MPEG-2
MP@H14
Long GOP
MPEG-2
MP@HL
Long GOP
MPEG-4
AVC
Long GOP
MPEG-2
MP@H14
GOP = 12
MPEG-2
MP@H14
GOP = 6
MPEG-2
MP@H14
GOP = 12
Débit vidéo
440 Mbit/s
800 Mbit/s
141 Mbit/s
100 Mbit/s
50, 75,
100 Mbit/s
100 Mbit/s
50 Mbit/s
50 Mbit/s
18/25
/35 Mbit/s
Mode SP
25 Mbit/s
Mode HQ
35 Mbit/s
6/9/13/15 et
jusqu’à
24 Mbit/s
Rapport de
compression
4
4,4
6,7
20/14/10
10
11
17/15
26/18/13
18
18/16
Dépend
du débit
24
19
24
Autres
formats HD
supportés
...
...
AVC-Intra
MPEG-2
(50 Mbit/s)
DVCPRO HD
...
...
Compatible
HDV
...
...
...
...
...
Sortie Vidéo
1080i ou p
1080i ou p/25
1080i/720p
1080i/720p
1080i/720p
1080i/720p
1080i,
1080p/25
1080i
720p/1080i
1080i
720p/1080i
720p
1080i
Fréquences
image
24 PsF,
25 PsF, 50i,
50p
24p, 25p,
25 PsF, 50i
24p, 25p, 50i,
50p
25p, 50i, 50p
25p
50i
24p, 25p
50i
24p, 25p
50i
50i
24p, 25p
50i, 50p
24p, 25p
50i
24p, 25p
50i
24p, 25p
30p
50i
Quantification
10 bits
8 bits
8 bits
10 bits
8 bits
8 bits
8 bits
8 bits
8 bits
8 bits
Nbre de
canaux
Audio
12
4
4
4
4/caméscope
(8/enreg. studio)
4/caméscope
(8/enreg.
studio)
2 ou 4
2
1 à 5.1
2
Fréquence
échantillonnage
48 KHz
48 KHz
48 KHz
48 KHz
48 KHz
48 KHz
48 KHz
48 KHz
48 KHz
48 KHz
Quantification audio
24 bits
20 bits
16 bits
24 bits
16 bits
16 bits
16 bits
16 bits
16 bits
16 bits
Compression audio
...
...
...
...
...
...
...
...
Dolby Digital
(AC3)
MPEG Layer II
Débit Audio
13,824
Mbit/s
3,840 Mbit/s
3,072 Mbit/s
4,608 Mbit/s
3,072 Mbit/s
(6,144 Mbit/s)
1,536 Mbit/s
64 à
640 kbit/s
384 kbit/s
MPEG-2
(2550 Mbit/s)
DVCPRO
DVCAM
DVCPRO 100/50
MPEG-4
AVC
Long GOP
DVCAM/DV
...
DVCAM/DV
Structure
s/s-échantillonnage
Formats
d’enregistrement
supportés
...
...
DVCPRO 50
DVCPRO
DV
Compatibilité
en lecture
HDCAM
Digital
Betacam,
MPEG IMX,
Beta SX,
Beta SP
DVCPRO 50
DVCPRO
DV
© F. Mahieu, Ina SUP
TE 5 682 – 4
10 bits
10 bits
DVCPRO 50
3,072 Mbit/s
(6,144 Mbit/s) 3,072 Mbit/s
DVCAM
...
Novembre 2009
HDV
...
Tri CCD 1/3′′ Tri CCD 1/3′′
1440 × 1080
1280 × 720
25 Mbit/s
19 Mbit/s
Tri CCD 1/3′′
HAD
960 × 1080
25 Mbit/s
Paramètres relatifs uniquement aux formats 24, 25, 50 images/seconde.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie
est strictement interdite. – © Editions T.I.
SX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
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Télévision haute définition (TVHD)
Diffusion. Distribution
par
Jean-Noël GOUYET
Ingénieur-formateur en techniques et systèmes numériques télévision et multimédia
Ancien chargé d’études à la Direction de la recherche de l’Ina (Institut national de l’audiovisuel)
et
Jean-José WANEGUE
Consultant en supports optiques DVD, BD
1.
1.1
1.2
Diffusion/distribution TVHD sur réseaux ..........................................
Caractéristiques des programmes de TVHD diffusés/distribués .............
Vecteurs de distribution ..............................................................................
2.
2.1
2.2
2.3
2.4
2.5
Distribution HD sur supports optiques ..............................................
Développement du BD (Blu-ray Disc ) ........................................................
Paramètres techniques du BD.....................................................................
Formats de média et format-conteneur .....................................................
Fonctionnalités .............................................................................................
Au-delà du BD : la course vers le Téraoctet ...............................................
3.
Conclusion..................................................................................................
Pour en savoir plus ...........................................................................................
TE 5 683 - 2
—
3
—
4
—
—
—
—
—
—
5
5
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14
15
—
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Doc. TE 5 683
es images haute définition (HD) sont maintenant proposées par la télévision, c’est la TVHD (télévision haute définition). Initiée en analogique au
milieu des années 1980 par les Japonais puis par les Européens, provisoirement abandonnée, la TVHD ne redémarrera vraiment qu’avec le projet de
télévision numérique aux États-Unis. Ce processus aboutira à des normes
internationales au milieu des années 1990.
Ce dossier constitue non seulement une mise à jour du dossier [TE 5 674]
paru en février 2004 « Images haute définition : entre cinéma numérique et
télévision HD », mais le complète par une présentation fonctionnelle et technique détaillée de toute la chaîne de télévision HD. Il est composé de trois
parties :
– une première partie concerne les formats. Dans le premier
document [TE 5 680] sont décrits les paramètres natifs des images produites
par la TVHD et les normes correspondantes. Le document suivant [TE 5 681]
détaille les formats de compression, permettant de réduire le débit de la vidéo
numérique HD, rendant ainsi possible la captation, le transport, le stockage,
l’émission et la réception des images HD dans le monde de la télévision. Il présente aussi le problème de l’encapsulation des images HD en
format-conteneur de fichier de données ou en format de transport ;
– cette deuxième partie, composée des trois documents, exposera les principales fonctions, depuis le verre de l’objectif de la caméra jusqu’au verre de
l’écran plat (from glass to glass), de captation/enregistrement, de
montage [TE 5 682], de diffusion et de distribution [TE 5 683], d’affichage et
d’évaluation de la qualité des images HD [TE 5 684] ;
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Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie
est strictement interdite. – © Editions T.I.
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TÉLÉVISION HAUTE DÉFINITION (TVHD) _________________________________________________________________________________________________
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– la troisième partie mettra en relief une composante importante de la
TVHD, le son multicanal [TE 5 685].
De nombreux termes et le texte de certaines figures ont été conservés en
anglais, de manière à faciliter la lecture et l’utilisation de documents
techniques.
Pour permettre une lecture autonome de chaque document du dossier, une
liste des sigles et abréviations est incluse à la fin de chacun (cf. tableau 7). De
nombreuses références [indexées entre crochets dans le corps du texte], ainsi
que des listes de normes, standards et recommandations [également indiqués
entre crochets dans le corps du texte], ainsi que des organismes correspondants, sont jointes dans le document « Pour en savoir plus » [Doc. TE 5 683].
Une version électronique en couleurs des figures proposées est disponible
sur le site Techniques de l’Ingénieur.
1. Diffusion/distribution
TVHD sur réseaux
bution, et d’autre part, les caractéristiques de la demande de
quelques programmes de TVHD début 2011. Il y apparaît que leur
distribution via ces réseaux a été rendu possible grâce à de nouveaux outils de compression tels que MPEG-AVC/H.264, et qu’elle
sera fortement « boostée » en ce qui concerne les réseaux de diffusion par le développement de nouvelles techniques (DVB-S2, puis
DVB-T2...) et en ce qui concerne les réseaux télécoms par le réseau
d’accès client en fibre optique.
La diffusion sur réseaux broadcast ou la transmission via les
réseaux télécoms sont les principaux vecteurs de distribution des
programmes de télévision HD. Le tableau 1 compare d’une part,
l’offre, les caractéristiques de l’offre en réseaux de diffusion/distri-
Tableau 1 – Comparaison entre l’offre en réseaux et les programmes HD et débits
Réseaux de diffusion/distribution
Vecteur
Satellite
(canal
transpondeur
36 MHz)
Normes
DVB-S
DVB-S2
Câble
(canal
8 MHz)
Terrestre (TNT)
(canal
8 MHz)
Débit
canal
(Mbit/s)
38
Programmes HD
Support
Progr.
Définition
GOP
moyen
Débit
min.
(Mbit/s)
Débit
moyen
(Mbit/s)
Débit
max.
(Mbit/s)
CBR/VBR
Canalsat/TNTSAT
Astra
28,2 oE
TF1, FR2,
M6
1440 × 1080
11
3,7
6,9
15,6
VBR
ITV1 HD
1440 × 1080
57
–
10,4
–
CBR
TF1 HD
1920 × 1080
18
11,3
11,6
FR 2 HD
1920 × 1080
36
8
11,7
11,9
1920 × 1080
17
9,5
10,0
10,1
4
7,5
14,5
+ 30 %
Numéricâble
DVB-C
DVB-T
DVB-T2
ADSL
38
TE 5 683 − 2
TF1, FR2,
M6 HD
1440 × 1080
35 à 60
Mpx R4
Arte HD
1440 × 1080
58
Orange
TV
TF1, FR2,
M6 HD
1440 × 1088
Free
Arte/FR2
HD
1440 × 1080
VBR
7,7
CBR
9
CBR
(SPTS)
+ 45 %
0,5-16
Télécoms
FTTH
Mpx R5
24
547/25
3,8
< 100
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie
est strictement interdite. − © Editions T.I.
TP
5,2/6,2
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_________________________________________________________________________________________________ TÉLÉVISION HAUTE DÉFINITION (TVHD)
1.1 Caractéristiques des programmes
de TVHD diffusés/distribués
Exemple
Soit n services vidéo HD dans un canal TNT de 24,13 Mbit/s. Associés à ces services, on trouve des canaux audio dont le débit total est
de 1,3 Mbit/s. On considère également autour de 700 kbit/s de données annexes (tables d’information MPEG, DVB, EPG...) transmises
dans le multiplex. Sans oublier les paquets de bourrage (stuffing )
pour assurer un débit constant du multiplex. Il reste donc pour la
vidéo des n chaînes : 24,1 – 1,3 – 0,7 = 22 Mbit/s environ.
Le multiplexage statistique permet alors, à qualité égale, de mettre
plus de chaînes qu’avec un multiplexage à débit constant. En effet,
statistiquement, c’est le débit moyen de la chaîne qui est pris en
compte. Si la chaîne a besoin de débit, elle pourra l’obtenir car il y a
une forte probabilité qu’une autre chaîne n’ait pas besoin elle aussi
d’un maximum de débit à ce moment là.
La définition spatiale des images HD transmises
• Définition horizontale
Comme l’image HD est transmise en 16/9, pour avoir les mêmes
détails en horizontal qu’en vertical, il faudrait avoir
1080 × 16/9 = 1920 pixels. Ce n’est malheureusement pas le cas, on
retrouve des définitions horizontales de 1440 et 1280 pixels, ce qui
oblige le téléviseur à ré-échantillonner (upscale ) l’image, d’où
dégradation par rapport à une reprise du format natif sans traitement.
On peut aussi retrouver à l’affichage des bandes noires issues
du choix du 14/9 comme format intermédiaire d’image [TE 5 680,
§ 4.1.1 – figure 35].
En débit constant CBR, celui-ci doit être dimensionné pour permettre de transmettre un programme demandeur de débit. C’est
pourquoi, un débit constant de 10 à 12 Mbit/s en MPEG-4 AVC, suivant le type de programme et le type de réseau, permet une bonne
qualité de transmission. Ce débit est nettement réduit via un
réseau d’accès ADSL (jusqu’à moins de 5 Mbit/s !) afin de pouvoir
offrir la HD au plus grand nombre de clients.
Les opérateurs utilisent le multiplexage statistique dans la plupart des multiplex des réseaux de diffusion. Quand le débit
constant est utilisé, c’est souvent dû au fait que les chaînes ne sont
pas encodées au même endroit que l’assemblage du multiplex, ce
qui empêche la compression à deux niveaux.
La longueur des GOP (Group Of Pictures )
Le flux vidéo codé en MPEG transmet plusieurs types d’images,
entre autres les I, B, P (cf. [TE 5 681, § 1.3 – figure 5]). L’image I
(Intra) est celle de référence. Elle comprend le maximum d’informations sur l’image et se suffit à elle-même. Elle doit être la première d’un GOP. Le décodeur MPEG attend cette image avant
d’afficher quoi que ce soit. Les images P (Prédite) et B (Bidirectionnelle) sont des images de différence, elles prennent comme référence les images I, et/ou P, et sont donc moins demandeuses
d’informations et de débit. Un GOP est une succession de ces
images commençant par une image I. Par exemple : IBBPBBPBBPBB. La longueur « M » d’un GOP est le nombre d’images B et P
entre deux images I. Dans l’exemple cité M = 12. Pour un diffuseur,
l’intérêt est d’avoir un flux MPEG le moins gourmand en débit possible. Il peut donc être tenté de mettre un maximum d’images de
différence (B,P) et peu d’images I. Le défaut est le temps d’apparition de l’image quand on zappe sur une chaîne. Un GOP de 25 fera
apparaître l’image au maximum 1 seconde après réception du flux
MPEG. À cela, lors d’un zapping, il faut ajouter également le temps
pris par le récepteur pour changer de fréquence de réception et
pour déchiffrer le flux si celui-ci est crypté.
• Définition verticale
L’encodage MPEG-4 est fait par des blocs de pixels au minimum
de 16 × 16 pixels. La définition d’image transmise est donc un multiple de 16 pour la définition horizontale et verticale. On obtient
pour la définition HD 1920 × 1088 (avec 1088 multiple de 16 en progressif ou 32 en entrelacé).
Le multiplexage statistique (VBR, Variable Bit Rate ) ou non
(CBR, Constant Bit Rate )
Un transpondeur satellite comme un canal de la TNT peut
contenir plusieurs programmes TV dans un multiplex. Ces différents programmes doivent se partager la ressource de ce multiplex
qui a un débit constant. Les opérateurs ont le choix de découper la
ressource d’une manière fixe et de donner un débit fixe CBR
(Constant Bit Rate ) à chaque chaîne ou bien de laisser une liberté
à chaque chaîne en lui donnant un débit variable VBR (Variable Bit
Rate ), dans les limites d’un débit minimum et d’un débit maximum. Dans ce dernier cas, la somme des débits de toutes les
chaînes ne doit pas dépasser le débit total possible du multiplex
(figure 1). Pour permettre le multiplexage statistique, la
compression vidéo se fait à deux niveaux : un premier étage analyse le débit qu’il faudra à chaque chaîne pour encoder correctement les images à un instant donné, les résultats de chaque
chaîne sont repris pour que la somme ne dépasse pas la valeur
constante du débit du multiplex. En fonction de ce débit total et de
la priorité donné à une chaîne par rapport à l’autre, l’ordre est
donné au deuxième étage d’encoder la vidéo de chaque chaîne
avec le débit voulu. Il reste ensuite à assembler l’ensemble des
chaînes pour former le multiplex, c’est le multiplexage statistique.
DEBIT
(Mb/s)
Copyright digitalbitrate.com
24
Mesures avant le 0
20
15
10
5
PID Null (8191)
M6HD
France 2 HD
TF1 HD
0 MESURES
Figure 1 – Multiplexage statistique de chaînes HD sur la TNT
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est strictement interdite. – © Editions T.I.
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TÉLÉVISION HAUTE DÉFINITION (TVHD) _________________________________________________________________________________________________
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MPEG-4 AVC permet la diffusion de cinq à six programmes HD
dans un canal de transpondeur.
Réseau câblé
Dans les réseaux câblés, c’est le standard DVB-C (1994) qui est
utilisé. Le débit est identique au DVB-S (pour faciliter la reprise des
programmes reçus par satellite au niveau de la tête de réseau),
soit 38 Mbit/s pour un canal de largeur de bande 8 MHz (la modulation numérique QAM à 64 états utilisée étant plus efficace que la
modulation QPSK à 4 états utilisée pour l’émission via satellite).
TNT (Télévision numérique terrestre)
La propagation terrestre des ondes étant multiple (multipath ) et
générant des interférences, le débit permis avec le standard DVB-T
est seulement d’environ 24 Mbit/s pour un canal de largeur de
bande 8 MHz. Comment alors diffuser trois programmes HD dans
un canal de 24 Mbit/s comme cela est le cas sur le multiplex R5 de
la TNT en France ? D’une part en codant chaque programme en
MPEG-4 AVC/H.264 avec des GOP (Group Of Pictures ) très longs,
50 images en moyenne (à comparer aux 12-15 des bouquets
numériques SD et du DVD) et d’autre part en appliquant un multiplexage statistique variant environ de 4 à 14,5 Mbit/s, soit
7,5 Mbit/s de moyenne.
Le futur de la HD sur la TNT réside donc dans la deuxième génération, le DVB-T2, qui amènera un gain en débit d’environ 45 %.
Les premiers tests ont été effectués par la BBC à l’été 2008.
En DVD, le GOP couramment utilisé est entre 12 et 15. En diffusion terrestre TNT MPEG-2, le GOP moyen est entre 22 et 25. En
diffusion MPEG-4, les GOP sont beaucoup plus variables, car ce ne
sont plus des images transmises mais des tranches d’images
(slices ). Le GOP peut varier de 20 à plus de 40 (tableau 1).
Dans le tableau 1, on peut noter les différences de débit sur un
même support suivant le programme et suivant l’opérateur, induisant des différences de qualité. Ces débits sont à comparer aux
résultats de tests de l’UER [Shaefer] avec des codecs H.264 (un
codec MPEG-2 à 24 Mbit/s servant de référence) et aux débits
recommandés pour les séquences (modérément) « critiques » en
CBR :
– 10,5 Mbit/s minimum pour 1280 × 720p/50 ;
– 12,1 Mbit/s minimum pour 1440 × 1080i/25 ;
– 12,8 Mbit/s minimum pour 1920 × 1080i/25.
1.2 Vecteurs de distribution
1.2.1 Réseaux de diffusion
La transmission des programmes HD sur les réseaux de diffusion satellite, câble et terrestre est basée sur les standards définis
par le projet DVB (Digital Video Broadcasting ) et publiés par l’ETSI
(European Telecommunications Standards Institute ).
La chaîne DVB comprend essentiellement (figure 2) :
– un étage de multiplexage pour constituer le train de données
Transport Stream et y encapsuler les composantes audio, vidéo et
données de plusieurs programmes [TE 5 681, § 2.1.2] ;
– un étage d’insertion de codes pour réaliser la détection et la
correction d’erreurs en aval (Forward Error Correction ) au niveau
du décodeur du client ;
– un étage de modulation numérique adapté au milieu de propagation.
Satellite
Via satellite, c’est le standard DVB-S (publié en 1993) qui est utilisé, ou sa deuxième génération DBV-S2 (2005). Chaque génération
définit ses codes détecteurs-correcteurs d’erreurs et ses modulations numériques spécifiques.
Le débit normalisé en DVB-S est de 38 Mbit/s dans un canal de
transpondeur de bande passante de 36 MHz. Il permet la diffusion
de trois à quatre programmes HD sur un transpondeur. Le DVB-S2
y introduit en débit un gain de 30 %. C’est donc un nouveau standard de diffusion qui, couplé avec le format de compression vidéo
Codage de source
Formats
natifs
prod.
1.2.2 Réseau Télécom-ADSL/Fibre optique
La distribution des programmes HD s’appuie alors sur les
réseaux au niveau national puis régional puis d’accès client d’un
opérateur (figure 3a). Les composantes de chaque programme HD
sont encapsulées dans un SPTS (Single Program Transport
Stream ), lui-même encapsulé (comme avec des « poupées
russes ») dans des paquets RTP – UDP – IP, puis finalement des
trames Gigabit Ethernet ou des trames ATM (voir figure 3b).
Comme l’indique le tableau 1, les paramètres de la vidéo HD et
donc les débits adoptés sur une ligne client en ADSL peuvent être
très différents selon les opérateurs, l’intérêt de ceux-ci étant
d’offrir la « HD » (ou ce qu’il en reste...) au plus grand nombre de
clients. Mais le débit en ADSL décroissant en fonction de la longueur et de la qualité de la ligne téléphonique entre le domicile du
client et le centre local de raccordement, la solution du futur est le
raccordement du client en fibre optique assurant des débits réels
entre 30 et 80 Mbit/s. Cela permettra une distribution de bien
meilleure qualité de programmes HD.
Codage de canal
MPEG-2 Systems
SDI
HD-SDI
AES/UER
Formatage
(Embrouillage)
Multiplexage
Autres
programmes
Codage
vidéo
Codage
audio
Format
Conteneur 1
Formats MPEG-2
Compr. MPEG-4 AVC
VC-1
MPEG Audio
Dolby AC-3
DTS
Multiple Program
Transport Stream
DVB
Forward
Error
correction
Format
Conteneur 2
Modulation
numérique
QPSK/8-PSK
16-/32-APSK
(DVB-S)
(DVB-S2)
(DVB-DSNG)
DVB
16-/32-/64-QAM
(DVB-C)
OFDM 2k/8k
+ QPSK/16-/64-QAM
(DVB-T)
(DVB-H)
Figure 2 – Chaîne d’émission DVB
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Signal
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_________________________________________________________________________________________________ TÉLÉVISION HAUTE DÉFINITION (TVHD)
Tête
de réseau
Réseau
fédérateur
national
Réseau
d'accès
client
Réseau
régional
Nœud de
Raccordement
Abonnés
Point
of
Presence
Serveur
de diffusion
Réseau
domestique
client
Asymmetric
Digital
Subscriber
Line
(ou fibre
optique)
Modem
ADSL
Digital
Subscriber
Line
Access
Multiplexer
Programme
de flux
de télévision
numérique
H
Gigabit Ethernet
Train de données MPEG-2 SPTS
A1 H V1 H D H V2 H T H V3 H V1
Téléviseur
Livebox
STB
Dé
R
UDP
RTP
H
A2
MPEG-2 TS
H
A1 H V1
H
D
H
V2
H
T
H
V3
H
V1
H
A2
IP
Figure 3 – Réseau télécom – ADSL/Fibre optique [Orange]
cain et japonais en juin 2006 grâce aux efforts de Samsung. Pendant ce temps, Sony fourbissait ses armes en vue de la sortie en
novembre de la même année au Japon et aux USA de sa nouvelle
console de jeu Playstation-3, intégrant un lecteur de BD. C’est en
octobre 2006 qu’un premier lecteur de salon Blu-ray fut proposé
aux « early-adopters » par Samsung sur le marché européen.
Au niveau du réseau domestique, la distribution sur des téléviseurs ou des écrans d’ordinateur peut se faire via :
– un réseau local Ethernet 100 Mbit/s ou plus, ce qui implique un
câblage du domicile du client ;
– un réseau Wi-Fi, avec la dernière version de la norme, 802.11n
publiée en septembre 2009, plus adaptée à l’audiovisuel et permettant un débit réel d’environ 100 Mbit/s ;
– une liaison en CPL, courant porteur en ligne, sur le réseau électrique, avec des débits théoriques également au-delà de 100 Mbit/s
(mais à diviser par quatre en pratique, ce qui est suffisant pour
deux flux HD).
Nota : le premier lecteur Blu-ray de Samsung, le BD-P1000 fut introduit à un prix
d’environ 900 euros alors que le premier lecteur de HD DVD de Toshiba, le HD E1 lancé
en décembre était proposé à un prix voisin de 600 euros.
Mais si finalement, le Blu-ray n’a que quatre ans d’existence sur
notre territoire, son histoire commence dès la fin des années 1990
alors que le DVD vivait ses premières années de succès. À cette
époque, il devenait évident pour les fabricants d’électronique
grand public qu’au regard de l’évolution des performances des
outils informatiques et des appareils multimédia, il était indispensable d’envisager la mise au point d’un nouveau support optique.
Celui-ci devrait avoir plus de capacité, un débit plus important, des
temps d’accès plus courts, un système de protection des contenus
plus robuste et disposer de nouvelles fonctionnalités pour une
interactivité de haut niveau. Cette préoccupation était légitimée par
le fait que l’on pressentait sérieusement l’arrivée de la TV HD bien
sûr, mais aussi par le fait qu’au milieu des années 1990, la capacité
des disques durs équipant les PC était devenue supérieure à celle
des DVD alors que 10 ans auparavant on ne disposait que de
quelques dizaines de Mégaoctets quand le CD-ROM contenait
650 Mo.
L’architecture télécom, permet de distribuer les programmes de
TVHD non seulement en flux de « télévision linéaire » mais comme
vidéo à la demande (VOD, Video On Demand ). Au niveau des
POPs (Point Of Presence ) régionaux (voir figure 3a ), on dispose
alors de serveurs de fichiers vidéo ou de streaming.
2. Distribution HD
sur supports optiques
Dans un contexte de développement de la diffusion HD, le
Blu-ray Disc (BD) est devenu le seul support autonome de distribution d’œuvres audiovisuelles produites en haute définition, présent
non seulement dans les lecteurs de salon et les ordinateurs personnels, mais aussi dans certaines consoles de jeux et set-top
bones, sans oublier qu’il est le support d’enregistrement de certains caméscopes professionnels [TE 5 682, § 1.4.3].
Nota : dès le milieu des années 1980, les principaux fabricants japonais de vidéodisque commencèrent à développer des prototypes de vidéodisque haute définition
analogique basés sur le procédé MUSE – projets auxquels l’arrivée de la TV numérique et
de la compression vidéo au début des années 1990 allaient mettre un terme.
Parallèlement à cela, les écrans plats faisaient leur apparition.
Rapidement, ils deviennent de plus en plus grands, de plus en plus
accessibles, et sont enfin capables d’afficher de la HD. L’environnement semble donc propice à la mise sur le marché d’un disque
optique de troisième génération capable d’offrir des programmes
en HD.
2.1 Développement du BD (Blu-ray Disc )
Un environnement propice à un DVD haute-définition
Lancé trois mois après le premier lecteur HD DVD de Toshiba, le
premier lecteur de Blu-ray fit son apparition sur le marché améri-
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Télévision haute définition (TVHD)
Affichage. Qualité
par
Francis MAHIEU
Formateur en techniques de vidéo numérique à l’Ina (Institut national de l’audiovisuel)
1.
1.1
1.2
1.3
Affichage HD .............................................................................................
Labels ............................................................................................................
Écrans plats HD ............................................................................................
1.2.1 LCD (Liquid Cristal Display) ...............................................................
1.2.2 Écrans à plasma ..................................................................................
1.2.3 Comparaison des caractéristiques des écrans LCD et à plasma.....
1.2.4 OLED (Organic Light Emitting Device) ..............................................
1.2.5 Autres technologies d’écrans.............................................................
Vidéoprojecteurs HD ....................................................................................
1.3.1 Caractéristiques...................................................................................
1.3.2 Technologies des vidéoprojecteurs HD ............................................
1.3.3 Technologies des lampes de vidéoprojecteurs ................................
1.3.4 Électronique de conversion des formats d’entrée
et de traitement des images........................................................................
Connectique..................................................................................................
1.4.1 DVI ........................................................................................................
1.4.2 HDMI ....................................................................................................
Moniteur de référence
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2
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—
12
14
14
15
17
2.4
2.5
Qualité HD et mesures ............................................................................
Origine et types des défauts des images HD .............................................
Conditions de contrôle des images HD ......................................................
Vérifications objectives de la qualité des images haute définition..........
2.3.1 Contrôles à effectuer en YCBCR et RVB .............................................
2.3.2 Contrôles des couleurs illégales en RVB...........................................
2.3.3 Contrôle du signal HD-SDI .................................................................
2.3.4 Contrôle des alarmes..........................................................................
2.3.5 Contrôle de la conformité de fichier ..................................................
Vérifications subjectives .............................................................................
Spécifications du PAD (Prêt à diffuser) .....................................................
—
—
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—
17
17
17
17
19
19
21
21
21
21
21
3.
Conclusion..................................................................................................
—
23
1.4
1.5
2.
2.1
2.2
2.3
Pour en savoir plus ...........................................................................................
Doc. TE 5 684
es images haute définition (HD) sont maintenant proposées par la
télévision, c’est la TVHD (télévision haute définition). Initiée en analogique
au milieu des années 1980 par les Japonais, puis par les Européens,
provisoirement abandonnée, la TVHD ne redémarrera vraiment qu’avec le
projet de télévision numérique aux États-Unis. Ce processus aboutira à des
normes internationales au milieu des années 1990.
Ce dossier constitue non seulement une mise à jour du dossier [TE 5 674]
paru en février 2004 « Images haute définition : entre cinéma numérique et
télévision HD », mais le complète par une présentation fonctionnelle et tech-
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TÉLÉVISION HAUTE DÉFINITION (TVHD) _________________________________________________________________________________________________
R
nique détaillée de toute la chaîne de télévision HD. Il est composé de trois
parties :
– une première partie concerne les formats. Dans le premier
document [TE 5 680] sont décrits les paramètres natifs des images produites
par la TVHD et les normes correspondantes. Le document suivant [TE 5 681]
détaille les formats de compression, permettant de réduire le débit de la vidéo
numérique HD, rendant ainsi possible la captation, le transport, le stockage,
l’émission et la réception des images HD, dans le monde de la télévision. Il
présente aussi le problème de l’encapsulation des images HD en format-conteneur de fichier de données ou en format de transport ;
– cette deuxième partie, composée des trois documents, expose les principales fonctions, depuis le verre de l’objectif de la caméra jusqu’au verre de
l’écran plat (from glass to glass), de captation/enregistrement, de
montage [TE 5 682], de diffusion et de distribution [TE 5 683], d’affichage et
d’évaluation de la qualité des images HD [TE 5 684] ;
– la troisième partie mettra en relief une composante importante de la
TVHD, le son multicanal [TE 5 685].
De nombreux termes et le texte de certaines figures ont été conservés en
anglais, de manière à faciliter la lecture et l’utilisation de documents
techniques.
Pour permettre une lecture autonome de chaque document du dossier, une
liste de sigles et abréviations (voir tableau 8) est incluse à la fin de chacun. De
nombreuses références, des listes de normes, standards et recommandations
[indiqués entre crochets dans le corps du texte] ainsi que des organismes correspondants, sont jointes dans le document « Pour en savoir plus »
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Les figures incluses dans ce document sont consultables en couleurs dans la
version électronique du site Techniques de l’Ingénieur.
1. Affichage HD
HD ready 1080p (publié avec le suivant le
30 août 2007) :
Conçu pour les appareils vidéo, notamment
les téléviseurs numériques intégrés, les écrans
et projecteurs pouvant accepter, traiter et afficher des signaux 720p et 1080i, mais aussi des
signaux 1080p Haute Définition. Les appareils
vidéo portant le logo « HD ready 1080p » se
distinguent par une résolution d’écran de
1920 × 1080. Pour profiter des programmes en
Haute Définition, ces appareils devront eux
aussi être utilisés avec un appareil HD TV′ ou
HD TV 1080p capable de recevoir et décoder
les signaux.
1.1 Labels
L’EICTA (European Information, Communication and Consumer
devenue
Electronics
Technology
Industry
Association),
DIGITALEUROPE, est une organisation professionnelle représentant l’industrie européenne des technologies numériques et rassemblant plus de 2 000 entreprises au travers de 42 associations de
29 pays européens. Elle a créé une gamme unique de logos afin de
faciliter l’identification des équipements audiovisuels de nouvelle
génération disponibles sur le marché et garantir aux consommateurs leur totale compatibilité avec les normes techniques couramment acceptées pour une diffusion en Haute Définition (HD).
HD ready (publié le 19 janvier 2005) :
HD TV 1080p :
Conçu pour les appareils vidéo capables de
recevoir et décoder des signaux 720p et 1080i,
mais aussi des signaux 1080p Haute Définition
transmis par satellite, câble ou diffusion terrestre. Les écrans et appareils de projection
portant le logo HD TV 1080p se distinguent par
une capacité d’affichage de 1920 × 1080.
S’il existe de nombreux autres logos (en particulier Full HD,
label commercial non validé) utilisés sur des écrans et téléviseurs, seuls les logos HD ready/HD ready 1080p et HD TV/HD TV
1080p d’EICTA se basent sur des critères techniques objectifs
explicites et garantissent une totale interopérabilité. En France,
les labels HD ready, Full HD et HD ready 1080p sont abandonnés depuis le 1er décembre 2008, date à partir de laquelle la
vente de téléviseurs HD non équipés de tuner TNT-HD est interdite.
Conçu pour les appareils vidéo, notamment
les téléviseurs numériques, les écrans et projecteurs pouvant accepter, traiter et afficher
des signaux 720p et 1080i Haute Définition.
Pour profiter des programmes en Haute Définition, ces appareils devront être utilisés avec
un appareil « HD TV » pouvant recevoir et
décoder les signaux.
HD TV (publié le 26 mars 2006) :
Conçu pour les récepteurs TV, notamment les
terminaux numériques et les téléviseurs
numériques à décodeur intégré pouvant directement recevoir et décoder les signaux transmis en Haute Définition (720p, 1080i) par
satellite, câble ou diffusion terrestre.
TE 5 684 − 2
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est strictement interdite. − © Editions T.I.
TV
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1.2 Écrans plats HD
Filtres polarisants parallèles
Les écrans plats ont désormais les avantages des écrans à tube
à rayons cathodiques CRT (Cathode Ray Tube) : forts contraste,
luminosité et résolution, faible coût, grand angle de vision, uniformité des blancs et des noirs et grande durée de vie. De plus, ils
apportent un encombrement réduit, une image stable et sans
papillotement, une grande sécurité d’utilisation, des images de
grandes tailles et des économies d’énergie. Aujourd’hui, nous
trouvons sur le marché deux types d’écrans plats : les écrans LCD
(les plus répandus) et les écrans à plasma [8] [12] [13].
Lumière
transmise
Lumière
non polarisée
R
1.2.1 LCD (Liquid Cristal Display)
Lumière polarisée
horizontalement
Les écrans LCD représentent 90 à 95 % du marché car ils sont
présents dans le domaine de l’audiovisuel mais surtout dans le
domaine de l’informatique. Cela justifie les améliorations permanentes de cette technologie.
La lumière émise par une source naturelle, telle qu’une lampe à
incandescence, une étoile ou le soleil, est une lumière non polarisée, c’est-à-dire que le vecteur qui la caractérise ne vibre pas dans
une direction fixe. La direction de vibration tourne aléatoirement
en fonction du temps, donnant à la lumière naturelle des propriétés de symétrie autour de sa direction de propagation. Certaines
substances transparentes n’ont pas les mêmes propriétés dans
toutes les directions : ce sont les milieux anisotropes (par opposition aux milieux isotropes, aux propriétés identiques dans toutes
les directions). La lumière qui les traverse dans certaines
conditions perd sa symétrie autour de la direction de propagation
et présente une direction de vibration privilégiée (figure 1a). La
lumière est alors dite polarisée linéairement. C’est le principe des
filtres polarisants. Si l’on intercale sur le trajet de la lumière deux
filtres polarisants à axes croisés (orientés à 90o), on peut provoquer l’extinction du faisceau (figure 1b).
Les écrans LCD sont basés sur l’utilisation de cristaux liquides.
Ce sont des substances organiques amorphes, constituées de
longues molécules ayant la forme de bâtonnets organisés en une
structure proche de celle des cristaux. Ils se situent à température
ambiante entre un état liquide et un état solide et pourront prendre
plusieurs états en fonction de la température (figure 2). À l’état
naturel, les molécules de ces matériaux ont tendance à s’aligner
parallèlement. Plusieurs arrangements de molécules se rencontrent, parmi lesquels la structure nématique est utilisée pour
fabriquer des imageurs. Dans l’état nématique, entre 5 et 80 oC, les
molécules peuvent se déplacer entre elles et l’action d’un champ
électrique peut modifier leur orientation. Cela leur confère des propriétés optiques analogues à celles des cristaux, notamment la
possibilité de polariser la lumière.
Un film de cristaux liquides à structure nématique est emprisonné en « sandwich » entre deux plaques de verre finement
striées par gravure et orientées à 90o. Dans cette configuration, les
molécules prennent naturellement un arrangement en hélice
(Twisted Nematic LCD ou TN LCD) qui a la propriété de faire tourner de 90o le plan de polarisation d’une lumière polarisée incidente
CRISTAL SOLIDE
a
Filtres polarisants croisés
Lumière
non polarisée
Extinction
Lumière polarisée
horizontalement
b
Figure 1 – Principe des filtres polarisants
(figure 3a). Si l’on applique un champ électrique entre les plaques
de verre, les molécules s’orientent perpendiculairement à ces
plaques et ne devient plus la lumière incidente (figure 3b).
La cellule élémentaire d’un imageur à cristaux liquides, interposée sur un trajet lumineux, est constituée :
– d’un premier filtre polarisant ;
– d’un film de cristaux liquides emprisonné entre deux plaques
striées, positionnées à 90o, et servant également d’électrodes ;
– d’un second filtre polarisant, orienté à 90o par rapport au
premier.
CRISTAL LIQUIDE
smectique
LIQUIDE ISOTROPE
nématique
TEMPÉRATURE
Figure 2 – États des cristaux liquides
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Lumière incidente
Lumière incidente
a
a
1
2
R
Volts
2
1
b
b
1 : Filtres polarisants
2 : Plaques striées
a et b : Plans de polarisation de la lumière
a
b
Figure 3 – Cellule élémentaire d’un imageur à cristaux liquides
En l’absence de polarisation électrique, la cellule transmet la
lumière – position ON (figure 3a).
commander la commutation des pixels. Cela permet d’améliorer la
résolution par la séparation des pixels et aussi d’améliorer le
temps de réponse, point faible des premiers imageurs, permettant
ainsi des applications en télévision.
En présence d’une polarisation électrique, la cellule ne transmet
pas la lumière – position OFF (figure 3b).
En faisant varier la polarisation électrique, il est possible de
moduler la lumière transmise.
Quand on s’écarte de l’axe perpendiculaire d’un écran LCD, on
perd en luminosité, la colorimétrie peut varier également
considérablement avec l’angle de vue et surtout le contraste diminue. Plusieurs technologies comme IPS (In Plane Switching), MVA
(Multi-domain Vertical Alignment) de Fujitsu et PVA (Patterned
Vertical Alignment) de Samsung atténuent ce problème.
Il s’agit d’une technologie transmissive qui nécessite une source
externe de lumière.
En télévision, le pixel (picture element) est le point coloré élémentaire de la matrice d’un afficheur. Chaque pixel est constitué
de trois luminophores, un rouge, un vert et un bleu. Lorsque les
trois luminophores sont éclairés, cela donne de la lumière blanche.
Le rouge et le vert donnent du jaune, le vert et le bleu donnent du
cyan, le rouge et le bleu donnent du magenta. Un dosage approprié de chacun des luminophores rouge vert et bleu permet de
reproduire toutes les couleurs. Les matrices actives (figure 4)
utilisent des transistors à effet de champ FET (Field Effect
Transistor) en technologie TFT (Thin Film Transistor) pour
1.2.2 Écrans à plasma
Le plasma est un gaz ionisé, comme dans les tubes fluorescents.
Le mélange de gaz à basse pression est ionisé par une décharge
électrique, créant un rayonnement ultra-violet, converti en couleurs visibles par les phosphores R, V, B.
noir
Filtre polarisant
Électrode pixel
commune à 0 V
Substrat de verre
Filtre optique
SEP
SEP
SEP
Cristaux liquides
Filtre optique
Film de fixation
Substrat de Verre
FET Électrode pixel R
FET Électrode pixel V
FET Électrode pixel B
Filtre polarisant
Source arrière de lumière blanche (néons)
SEP
Filtre optique
Film de fixation
Électrode
d’adressage
0 ou – 5 V
+ 20 V
0 v (pour le jaune
0 v par exemple)
Électrodes
de commande des FET
Figure 4 – Matrice active LCD – TFT
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Filtres colorés
optiques
e
ag
orç
3à6
mm
n
tie
tre
en
Substrat de verre avant
am
Bande noire
Électrodes horizontales
coplanaires d'entretien
35
␮m
Gaz : néon + xénon
100
␮m
U
V
U
V
Séparateur
Scellement
Phosphore Blanc
Diélectrique d'isolation
25
␮m
3à6
mm
R
Substrat de verre arrière
Électrodes verticales R V B (amorçage et extinction)
Figure 5 – Cellule ACC d’écran à plasma
Luminosité et uniformité
Il s’agit d’une technologie émissive. Comme pour les tubes fluorescents, la décharge est assez difficile à contrôler, il a fallu de
nombreuses années pour développer des circuits de commande
permettant une large gamme de gris : 256 niveaux (codés avec
8 bit) sont nécessaires pour une qualité acceptable.
Le principe des cellules ACC (Alternative Current Coplanar)
consiste en un amorçage et un entretien de la décharge électrique,
assurés par des électrodes coplanaires séparées (figure 5). Les
phosphores rayonnent dans le blanc, la colorimétrie est assurée
par des filtres colorés. Cette technologie est simple de fabrication
mais donne des teintes moins saturées.
Les constructeurs annoncent des luminosités moyennes de 400
à 600 cd/m2 et plus pour les LCD et de 250 à 500 cd/m2 pour les
écrans à plasma. Encore faut-il être sûr des conditions de la
mesure, et que la luminosité n’a pas été « poussée » pour la circonstance.
Une autre caractéristique importante est l’uniformité de luminance. Elle est limitée dans les écrans à plasma par la difficulté à
réaliser des cellules homogènes sur de grandes surfaces. Elle est
limitée dans les LCD par la qualité du rétro-éclairage (backlight)
par tubes néon. La figure 6 représente la mesure par les laboratoires d’essais Fnac de la luminance en 35 points de l’écran : plus
c’est rouge, et plus il y a de lumière ; plus c’est vert moins il y en
a. Du plus vert au plus rouge, il peut y avoir un écart supérieur à
50 % de lumière.
1.2.3 Comparaison des caractéristiques
des écrans LCD et à plasma
Dans les deux cas, les images sont affichées à partir de tous les
pixels (trame paire et trame impaire), ce qui peut être comparé
à un affichage « progressif » d’où la nécessité d’un désentrelacement du signal dans le téléviseur [TE 5 680, § 2.2.6].
Taille d’écran
Les constructeurs savent aujourd’hui fabriquer des écrans LCD
de 50 pouces de diagonale et plus (> 125 cm). La taille des écrans
à plasma commence à 37 pouces (> 90 cm) et s’étend jusqu’à
50 pouces (125 cm) et même au-delà. La raison en est qu’il est difficile de fabriquer des cellules plasma de petite taille.
Le LCD est en train de l’emporter sur le plasma sur le marché
des téléviseurs grand public car il bénéficie d’améliorations
constantes, tiré par l’énorme marché de l’informatique.
Définition native
La définition native est le nombre de pixels sur la dalle.
Les dalles LCD au format 4:3 ont des résolutions natives aux
standards informatiques : 800 × 600, 1024 × 768, 1280 × 960. Les
dalles LCD au format 16/9 ont majoritairement une résolution
native de full HD 1920 × 1080.
Les dalles plasma sont également de résolution native
1920 × 1080.
La résolution native est un critère important pour un écran plat
utilisé en vidéo. En effet, quel que soit le standard de télévision du
signal reçu, à l’exception du 1920 × 1080 sur un écran full HD,
l’image devra être recadrée pour s’adapter à la définition native de
l’écran plat. Il s’agit d’une conversion de standard réalisée en
interne à l’appareil, dont le soin qui y est apporté influe grandement sur la qualité finale de l’image.
Figure 6 – Uniformité de luminance [labofnac]
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La courbe de gamma d’un LCD est en forme de S (figure 8). Il
faut donc dans le téléviseur un circuit de « correction de
correction » de gamma.
À présent, les constructeurs développent un rétro-éclairage d’un
panneau LCD par diodes électroluminescentes LED :
1/ Technologie LED directe (les LED sont placées derrière le panneau LCD). Il est alors possible de contrôler l’uniformité de l’éclairage diode par diode, à l’aide d’un processeur :
Quant au plasma, la courbe de gamma est pratiquement
linéaire. Là aussi, il faut donc dans le téléviseur un circuit de
« correction de correction » de gamma.
• rétro-éclairage par LED blanches (environ 500 LED) dans le
but principal de réduire la consommation,
Colorimétrie
• rétro-éclairage par LED blanches (de 500 à plus de 1 000 LED)
couplées à un pilotage local (local dimming) afin de réduire
la consommation et d’améliorer le contraste, en éclairant uniquement les zones lumineuses de l’image,
• rétro-éclairage par LED RVB (Rouge, Vert, Bleu) afin d’améliorer la plage colorimétrique ;
2/ Technologie LED Edge : les LED sont placées en bordure de
l’écran, la lumière est diffusée sur tout l’écran à l’aide de tunnels
optiques, l’écran est alors très fin (environ 25 mm), le rétro-éclairage ne peut pas être adapté localement.
Les constructeurs sont très laxistes avec la température de couleur normalisée de 6 500 oK. Ils ont tendance à élever cette température de couleur pour augmenter la luminosité du blanc et
satisfaire les goûts du public.
Contraste
Les espaces colorimétriques de la SD et de la HD étant différents
[TE 5 680, § 2.1], une correction de colorimétrie est intégrée dans
le téléviseur.
Le taux de contraste est le rapport de luminosité d’un blanc à la
luminosité d’un noir.
Les valeurs moyennes du taux de contraste pour les LCD annoncées par les constructeurs s’étagent de 3 000 à 5 000. Ce contraste
est faible, car :
– même à l’état OFF, une cellule laisse passer de la lumière, rendant ainsi les noirs pas très profonds ;
– à l’état ON, elle ne laisse passer que 60 % de la lumière, limitant ainsi la luminosité maximum.
Relative luminance
R
La colorimétrie des LCD comme des écrans à plasma est déterminée par les filtres colorés, ce qui laisse une certaine latitude
dans la réalisation et permet d’avoir une colorimétrie comparable
à celle des CRT [TE 5 680, § 2.1.3]. Le triangle blanc de la figure 9
représente la palette des couleurs (gamut) que l’écran sait restituer, parmi l’ensemble des couleurs visibles représenté par la
forme de voile (de planche à voile).
Pour les écrans à plasma, les valeurs moyennes du taux de
contraste annoncées par les constructeurs s’étagent de 30 000 à
50 000, voire au-delà. À l’inverse des écrans LCD, les écrans à
plasma sont basés sur une technologie émissive générant des
blancs plus intenses et des noirs profonds.
100 %
90 %
Sample factory setting
80 %
70 %
60 %
50 %
Comme pour la luminosité, encore faut-il vérifier les méthodes
de mesure du taux de contraste.
Ideal gamma
40 %
Le taux de contraste est détérioré par la réflectance de la dalle,
c’est-à-dire sa capacité à réfléchir la lumière, sa capacité miroir en
quelque sorte (figure 7). On y remédie en apposant un filtre mat
sur la dalle, ce qui donne d’excellents résultats sur les écrans LCD,
bien supérieurs à ceux des plasmas.
30 %
20 %
10 %
IRE
0
Progressivité des gris – Gamma
0V
Relative voltage
On sait qu’un circuit de pré-correction en gamma est implémenté dans toute caméra pour compenser la réponse lumière/tension d’un tube cathodique [TE 5 680, § 2.1.2].
Figure 8 – Courbe de gamma d’un moniteur LCD [BEW]
Figure 7 – Réflectance [labofnac]
Figure 9 – Palette des couleurs (gamut) [labofnac]
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Télévision haute définition (TVHD)
Son multicanal
par
Bernard FOUQUET
Ingénieur du son
Formateur en techniques d’audio numérique à l’institut national de l’audiovisuel (Ina SUP)
1.
Formats d’écoute......................................................................................
2.
Écoute multicanal ....................................................................................
—
5
3.
Identification des canaux.......................................................................
—
6
4.
Indication de niveau et de phase .........................................................
—
8
5.
Formats de compression pour la réduction
de débit audio multicanal ......................................................................
—
9
Transport et stockage du signal
en environnement production ..............................................................
—
10
7.
Diffusion/distribution du son multicanal ..........................................
—
13
8.
Distribution dans un environnement domestique ..........................
—
14
9.
Évolutions futures de la restitution sonore spatiale......................
—
15
10.
Conclusion..................................................................................................
—
15
6.
Pour en savoir plus ...........................................................................................
TE 5 685 - 2
Doc. TE 5 685
es images haute définition (HD) sont maintenant proposées par la télévision, c’est la TVHD (télévision haute définition). Initiée en analogique au
milieu des années 1980 par les Japonais puis par les Européens, provisoirement abandonnée, la TVHD ne redémarrera vraiment qu’avec le projet de
télévision numérique aux États-Unis. Ce processus aboutira à des normes
internationales au milieu des années 1990.
Ce dossier constitue non seulement une mise à jour du dossier [TE 5 674]
paru en février 2004 « Images haute définition : entre cinéma numérique et
télévision HD », mais le complète par une présentation fonctionnelle et technique détaillée de toute la chaîne de télévision HD. Il est composé de trois
parties :
– une première partie concerne les formats. Dans le premier
document [TE 5 680], sont décrits les paramètres natifs des images produites
par la TVHD et les normes correspondantes. Le document suivant [TE 5 681]
détaille les formats de compression, permettant de réduire le débit de la vidéo
numérique HD, rendant ainsi possible la captation, le transport, le stockage,
l’émission et la réception des images HD, dans le monde de la télévision. Il
présente aussi le problème de l’encapsulation des images HD en format-conteneur de fichier de données ou en format de transport ;
– une deuxième partie, composée des trois documents, exposera les principales fonctions, depuis le verre de l’objectif de la caméra jusqu’au verre de
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TE 5 685 – 1
R
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R
l’écran plat (from glass to glass), de captation/enregistrement, de
montage [TE 5 682], de diffusion et de distribution [TE 5 683], d’affichage et
d’évaluation de la qualité des images HD [TE 5 684] ;
– cette troisième partie met en relief une composante importante de la
TVHD, le son multicanal [TE 5 685].
De nombreux termes et le texte de certaines figures ont été conservés en
anglais, de manière à faciliter la lecture et l’utilisation de documents
techniques.
Pour permettre une lecture autonome de chaque document du dossier, une
liste de sigles et abréviations (tableau 2) est incluse à la fin de chacun. De
nombreuses références [indexées entre crochets dans le corps du texte], ainsi
que des listes de normes, standards et recommandations [également indiqués
entre crochets dans le corps du texte] ainsi que des organismes correspondants, sont jointes dans le document « Pour en savoir plus » [Doc. TE 5 685].
Les figures incluses dans ce document sont consultables en couleurs dans la
version électronique du site Techniques de l’Ingénieur.
Deux objectifs sont assignés à la restitution du son multicanal, la localisation
et l’enveloppement. La localisation suppose une position précise de l’auditeur,
ce qui est réalisable pour un seul spectateur. L’enveloppement est plus facilement réalisable pour un groupe.
Comment peut-on percevoir une continuité sonore avec un nombre fini de
haut-parleurs. N’y a-t-il pas un risque de percevoir des sources ponctuelles
séparées par des espaces acoustiques vides ?
Dès la fin des années 1940, il a été montré que deux haut-parleurs judicieusement placés restituent des sources sonores virtuelles ou fantômes situées
entre les sources réelles [1]. Le multicanal pouvant être considéré comme une
extension de la stéréophonie, chaque couple d’enceintes peut permettre la restitution d’un espace sonore continu entre elles. Cependant, il y a une
restriction, l’auditeur doit être placé à un endroit précis, le « sweet spot ».
L’image HD accroît la définition et permet au téléspectateur de sélectionner
dans l’image ses centres d’intérêt. Le son multicanal permet l’immersion dans
l’espace sonore, c’est donc un complément assez naturel.
D’autre part, avec le multicanal, la restitution sonore domestique se rapproche du standard cinéma comme l’image (« produce high-quality audio for
high-quality video ! »).
1. Formats d’écoute
1.1 Historique
Le format multicanal est issu de la projection grand écran du
cinéma [33] [34]. Il s’est ensuite développé avec l’essor du DVD
vidéo dans le cadre domestique. Il est donc assez logique que la
TVHD soit associée au format multicanal, d’autant que s’appuyant
sur le parc installé chez les particuliers. Les sources de programmes HD existantes étant majoritairement des films 35 mm, le
format de son associé à ces films est le multicanal (figure 1).
1.1.1 Du cinéma muet au multicanal
SDDS
Dolby Digital
À l’origine, le cinéma était muet.
En 1927, « The Jazz Singer » d’Alan Crosland, le premier film
parlant, chantant et musical, sort aux États-Unis. L’acteur vedette,
Al Jolson, d’origine russe, y apparaît maquillé en noir. La partie
son ne comporte que 354 mots, mais le succès est immédiat pour
les producteurs, les frères Warner. La bande passante du signal
audio était de l’ordre de 7 kHz.
TE 5 685 − 2
Pistes optiques Piste
analogiques
Time Code DTS
Figure 1 – Formats de son multicanal sur pellicule film 35 mm
[Rotareneg – Wikimedia Commons]
Par la suite, le nombre de pistes a évolué, mais l’enceinte
centrale, dédiée aux dialogues, est restée.
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canal central C (Center) aux canaux gauche et droit L (Left) et R
(Right) après leur atténuation de quelques décibels (typiquement
3 dB). Le canal d’ambiance S (Surround) est censé être déphasé de
90o, additionné à L et soustrait à R. Dolby est très avare de détails
sur ce codage.
Des tentatives de stéréo ont eu lieu mais la localisation des dialogues posait problème en particuliers pour les spectateurs placés
hors de l’axe central de la salle. Le système trois canaux s’est alors
imposé.
Deux problèmes se posaient à l’époque.
Le résultat forme deux canaux dits Lt et Rt pour Left total et
Right total. C’est ce signal Lt-Rt qui est enregistré sur les pistes
analogiques optiques de la pellicule film 35 mm (figure 4). Ce
codage issu du cinéma peut être appliqué à un système d’enregistrement ou de transmission stéréo comme le DVD ou la radio en
modulation de fréquence. Le son de la télévision analogique française étant mono ne peut l’utiliser sauf depuis l’apparition du
NICAM 728 qui permet la stéréo.
• Premièrement, le personnage à l’écran peut se déplacer mais
la source sonore est fixe. Il a été montré [25] [31] qu’en
l’absence d’habituation si l’écart du point de vue du spectateur entre l’image et le son est inférieur à 11-12o, le cerveau
fusionne les deux images. Avec habituation (plusieurs jours
minimum), cet écart peut atteindre 60-70o. La meilleure place
de l’enceinte dialogue est donc au centre de l’écran.
• Deuxièmement, l’écran est un masque pour le son. La
solution trouvée est l’écran « trans-sonore », toile est percée
de petits trous (1 à 1,2 mm tous le 5 mm).
• Codage et décodage analogique Dolby Prologic
Il y a quatre canaux en production (figure 3) : L, C, R, S (Left,
Center, Right, Surround).
Par la suite, on a ajouté deux enceintes derrière l’écran pour la
musique et les effets, la localisation dépendait de la place du spectateur (seuls ceux placés sur l’axe de la salle percevant un effet
stéréo). Grâce à l’enceinte centrale, le dialogue est malgré tout
perçu en accord avec l’image par tous les spectateurs.
Le centre est dédié aux dialogues. Les enceintes L, C, et R sont
derrière l’écran trans-sonore (§ 1.1.1). Le canal Surround
(ambiance en français) alimente plusieurs enceintes disposées sur
les cotés de la salle voire à l’arrière. L’objectif est de créer une
ambiance, comme une réverbération, plutôt que des sons localisés. La bande passante du canal S est de 7 kHz.
Des enceintes sont aussi ajoutées dans la salle pour un effet
d’ambiance (surround). Elles sont alimentées par une puis deux
voies, voire plus.
Le cinéma n’est pas un monde normalisé. Les formats cinéma
sont propriétaires, ils sont le fait de sociétés de production et de
distribution, le plus souvent américaines. L’histoire du cinéma est
jalonnée de formats de l’image et du son très variés. Aujourd’hui
encore, il subsiste plusieurs formats de diffusion sonore.
LEFT
RIGHT
1.1.2 Son à la télévision
L’introduction du son multicanal dans les programmes de télévision et son arrivée dans l’environnement du téléspectateur a été
très progressive [14] [15].
La télévision est née sonore et monophonique. Il n’a pas été
possible de mettre le haut-parleur derrière l’écran comme au
cinéma car les deux canaux (image et son) utilisant des champs
magnétiques pour la restitution, il y aurait eu interférence.
L’enceinte est disposée à côté de l’écran et blindée. La fusion de
l’image et du son est possible car l’écran est petit et le téléspectateur doit regarder l’écran à six fois la hauteur de celui-ci pour ne
pas distinguer les lignes. L’angle entre la source du son et l’image
est donc réduit.
Par la suite, le son est passé de 1 à 2 canaux (stéréo), il n’y a pas
d’enceinte centrale comme au cinéma. Pour percevoir l’effet stéréo, le téléspectateur doit être en face de l’écran. Le cinéma et la
télévision divergent en matière de format audio.
L’évolution ultérieure est dûe au DVD vidéo. La source naturelle
de ses contenus étant le cinéma, certains lecteurs DVD ont des
sorties multicanaux et certains spectateurs s’équipent en amplificateurs multimédia et en enceintes au format multicanal. De son
côté, la télévision est encore stéréo ou mono.
L’arrivée de la TVHD va profiter du développement rapide du
DVD. Il est impératif de proposer un format multicanal pour diffuser les films, mais aussi les séries, le sport, les publicités et les
habillages d’antenne. Les téléspectateurs équipés en multicanal ne
comprendraient pas que ce format ne leur soit pas alors proposé.
Toutefois, il est impératif de prévoir la compatibilité avec l’écoute
stéréo et mono équipant la majorité des téléspectateurs.
Figure 2 – Format d’écoute stéréo 2/0 ou Lo-Ro
LEFT
CENTRE
RIGHT
MONO SURROUND
Figure 3 – Format d’écoute 3/1
1.1.3 Évolution des formats du son multicanal
au cinéma
L
C
R
S
1.1.3.1 Dolby Prologic (analogique)
Le but est d’encoder quatre canaux (figure 3), voire plus, pour
les enregistrer sur les deux pistes optiques analogiques d’une
pellicule film 35 mm. Le multiplexage est basé sur une addition du
LT
Matriçage
SEU4
Dématriçage
SDU4
RT
L
C
R
S
Figure 4 – Format d’enregistrement/transport Lt-Rt
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est strictement interdite. – © Editions T.I.
US
TE 5 685 – 3
R
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TÉLÉVISION HAUTE DÉFINITION (TVHD) _________________________________________________________________________________________________
Tableau 1 – Terminologie multicanal
Nom
Diffusion
Nombre
de pistes
R
Nom et ordre
des pistes
(EBU R91)
Écoute
Nombre
de canaux
Format
Type MPEG
Nom des canaux
Stereo
2
Lo Ro
2
2.0
2/0
LR
Pro Logic
2
Lt Rt
4
4.0
3/1
LCRS
Dolby Digital
6
L R C LFE Ls Rs
6
5.1
3/2 L
Pro Logic II
2
Lt Rt
5
5.0
3/2
Dolby Digital EX
6
L R C LFE Ls Rs
7
6.1
3/3 L
L C R Ls Bs Rs LFE
Pro Logic IIx
2
Lt Rt
7
7.0
3/4
L C R Ls Lb Rb Rs
L C R Ls Rs
1.1.3.3 Son numérique sur serveurs de fichiers
• Codage et décodage numérique Dolby Prologic II [9]
Le codage numérique, plus précis, permet de passer de un à
deux canaux Surround et d’ajouter des effets d’élargissement du
centre et de la stéréo. La bande passante peut être limitée à 7 kHz,
ou atténuée au-dessus de 7 kHz (Baxendall ou Shelf) ou non limitée.
Le DCI (Digital Cinema Initiative) ou cinéma numérique est le
format de distribution des films sur support informatique. Le format audio natif permet un enregistrement linéaire de 16 canaux
avec des fréquences d’échantillonnage de 48 ou 96 kHz et 24 bit de
codage. Ce format ne subit pas de compression avant d’être distribué.
• Il existe un Dolby Prologic IIx qui rajoute des canaux Surround.
Les pistes optiques sur la pellicule film restent analogiques.
1.1.4 Formats de son multicanal utilisés
en télévision
1.1.3.2 Son numérique sur pellicule film 35 mm
Trois formats se partagent la place libre sur la pellicule. Les
pistes analogiques sont conservées. La lecture est optique. Le son
ne peut être lu à la même place que l’image car le défilement de
l’image est saccadé (24 images par secondes) et le son demande
une lecture régulière. Le son est enregistré avec un décalage
(24 images) qui permet une stabilisation du défilement. Les capteurs pour les systèmes numériques ne peuvent pas être installés
au même endroit. Chacun est affecté d’un décalage propre qui permet de placer tous les capteurs sur le projecteur.
• Dolby D (Dolby Digital)
La composition des systèmes multicanaux peut être décrite en
utilisant deux types de notation :
– avec une barre de fraction : « nombre de voies avant/nombre
de voies arrière ou ambiances » (notation utilisée avec les formats
de compression MPEG) ;
– avec un point : « nombre de voies pleine bande, nombre de
voies LFE ».
Le son en télévision peut être :
– Mono : c’est le format historique initial. Il peut être noté 1/0 ou
1.0 ;
– Stéréo : existe depuis les années 1980 en télévision. Noté 2/0
ou 2.0 avec les voies Lo Ro, pour Left only et Right only (figure 2) ;
– Prologic et Prologic II : 3/1 ou 4.0 (figure 3), 3/2 ou 5.0, avec les
voies Lt Rt pour Left total et Right total (figure 4) ;
– Multicanal numérique (film, télévision, disques) : 3/2, 3/3 ; 5.1
(figure 5) (figure 6), 6.1 (figure 7), 7.1, 13.1, 22.2 pour la Super
Hi-Vision, la TVHD du futur (figure 9)...
Il y a six canaux (figure 5) : L, C, R, Ls, Rs, LFE (Left, Center,
Right, Left surround, Right surround, Low Frequency Effect). Le
signal est enregistré sous la forme de points noirs et blancs entre
les perforations d’un seul côté de la pellicule. Chaque matrice de
points fait 76 par 76. Le format du son numérique est 48 kHz de
fréquence d’échantillonnage avec réduction de débit AC3 (format
de compression propriétaire Dolby). Le débit net est de 320 kbit/s.
• DTS (Digital Theatre System)
C’est un concurrent de Dolby lancé à l’origine par Steven
Spielberg. Il offre six canaux. Le signal sonore est enregistré sur
un support séparé, synchronisé avec le film grâce à une piste de
code temporel située entre l’image et les pistes analogiques. Le
débit est de 1,5 Mbit/s.
LEFT
• SDDS (Sony Dynamic Digital Sound)
Le système SDDS, conçu pour les grands cinémas, a huit canaux
(7.1). En plus des canaux 5.1, sont ajoutés le centre gauche (Center
Left) et le centre droit (Center Right) derrière l’écran (figure 8). Le
signal est enregistré sous forme de points cyan et blanc entre le
bord de la pellicule et les perforations des deux côtés. Le débit est
de 2,2 Mbit/s.
CENTRE
RIGHT
SUBWOOFER
Le SDDS a créé une émulation qui a poussé Dolby à sortir un 6.1
(Dolby Digital EX), suivi bientôt par DTS ES. Dans le 6.1, il y a toujours trois enceintes derrière l’écran mais un canal ambiance
arrière Bs (Back surround) est ajouté à Ls et Rs (figure 7).
La multiplicité des formats ne manque pas de poser des problèmes de distribution des copies car l’équipement de toutes les
salles n’est pas forcément compatible avec tous les formats.
TE 5 685 – 4
L C R Ls Rs LFE
LEFT SURROUND
Figure 5 – Format d’écoute 3/2 ou 5.1
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie
est strictement interdite. – © Editions T.I.
UT
RIGHT SURROUND
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teUVWV
Télévision en relief stéréoscopique
Principe, production et formats
par
R
Marc LEGER
Diplômé de l’École nationale supérieure Louis-Lumière
Opérateur de prise de vues – Ingénieur vision
Formateur à INA EXPERT
et
Francis MAHIEU
Formateur en techniques de Vidéo numérique à INA EXPERT
1.
1.1
1.2
1.3
Introduction aux images stéréoscopiques .....................................
Concepts de base ......................................................................................
Vision du relief – Indices monoculaires de profondeur .........................
Principes généraux de stéréoscopie........................................................
2.
2.1
2.2
Techniques et outils de captation ....................................................
Modules caméras ......................................................................................
Réglages ....................................................................................................
—
—
—
10
10
11
3.
3.1
3.2
Techniques et outils de postproduction .........................................
Étapes et procédures (workflows )
Conversion 2D en 3D-s .............................................................................
—
—
—
12
12
15
4.
4.1
4.2
4.3
Stockage et distribution des images stéréoscopiques ..............
Formats « frame compatible »
Formats « frame compatible » amélioré
Formats « service compatible »
—
—
—
—
16
16
19
20
5.
Conclusion...............................................................................................
—
23
Pour en savoir plus ........................................................................................
TE 5 676 - 2
—
2
—
5
—
6
Doc. TE 5 676
a stéréoscopie, ou technique de création d’une impression de relief à l’aide
d’une vision binoculaire, est apparue avec des images fixes dès la moitié
du XIXe siècle. Ce n’est que dans la période 1952-1954 qu’une production cinématographique en relief conséquente a eu lieu, puis a diminué, pour de
nouveau connaître un regain, des années 2003 à nos jours, grâce à l’utilisation
des techniques numériques. Dans le domaine de la télévision, il a fallu attendre
2010 pour voir apparaître une offre de téléviseurs 3D-s pour l’affichage
d’images stéréoscopiques, mais sans que l’offre de programmes ne suive.
L’objectif de cette série de deux articles, est de présenter la spécificité de la
stéréoscopie pour :
– créer une impression de relief ;
– juger de la difficulté et de la complexité à produire, et à distribuer, ces
images stéréoscopiques à la télévision ;
– comprendre l’évolution de la TV 3D-s, et de son éclipse (temporaire ?) au
profit de la télévision Ultra-High Definition (TV UHD).
Ce premier article détaille :
– les principes de base et les paramètres pour créer une impression de relief
à partir de deux images correspondant aux deux vues de l’œil gauche et de
l’œil droit ;
p。イオエゥッョ@Z@ヲ←カイゥ・イ@RPQT
L
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UU
TE 5 676 – 1
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TÉLÉVISION EN RELIEF STÉRÉOSCOPIQUE _______________________________________________________________________________________________
R
– les méthodes et outils utilisés en production et postproduction télévision
en relief : équipements de tournage, de montage, de conversion 2D en 3D-s ;
– les formats d’image utilisés pour le stockage et la distribution des images
stéréoscopiques.
Le 2e article [TE 5 678] présente :
– les normes utilisées pour la diffusion télévision des images stéréoscopiques, ou leur distribution sur Blu-ray Disc ;
– les technologies d’affichage et de visualisation sur écran de télévision ;
– le contrôle de la qualité des images en relief.
Le document annexe « Pour en savoir plus » fournit des références et liste
quelques outils.
Abréviations et acronymes
Sigle
ADSL
AVC
Cb, Cr
RVB
Rouge-vert-bleu
Advanced Video Coding (= MPEG-4 Part
10 = ITU-T H.264)
s-3D
Stereoscopic 3D
SbS
Side-by-side ; côte-à-côte
Informations de chrominance (Cb = B – Y,
Cr = R – Y)
SIP
Stereo Image Processor
TV
Télévision ; téléviseur
UHD
Ultra-High Definition
D
Depth ; profondeur
DCT
Discrete Cosine Transform ; transformée mathématique utilisée en compression JPEG et MPEG
DVB
Digital Video Broadcasting ; normes de diffusion
de télévision numérique
FCF
Frame-Compatible Format
Norme ITU-T de compression vidéo identique
à la norme ISO/IEC MPEG-4 AVC (Part 10)
H.265
Norme ITU-T de compression vidéo identique
à la norme ISO/IEC HEVC
Axes horizontal/vertical/de profondeur
Y
Luminance, luma = information de luminance
(représentant les niveaux de gris) en TV couleur,
résultant du calcul d’une somme pondérée des
valeurs des primaires RVB
Z
Axe et paramètre de profondeur (depth )
1. Introduction aux images
stéréoscopiques
High Definition (Television )
HEVC
High Efficiency Audio Video Coding, norme
ISO/IEC de compression vidéo
JPEG
Joint Photographic Experts Group
L
Left
L
Level (compression vidéo)
1.1 Concepts de base
Avant de décrire les principes et les techniques de l’image 3D
stéréoscopique, il est important de bien définir d’abord le vocabulaire utilisé. Car ce dernier est un peu ambigu.
■ 3D
Ce terme a été utilisé d’abord pour parler d’image de synthèse :
c’est-à-dire d’image résultant d’un calcul et non pas d’une prise de
vue réelle. Les anglo-saxons parlent alors de CGI pour Computer
Generated Image.
Moving Picture Experts Group
Mux
Multiplexeur
MVC
Multiview Video Coding (Amendement 4
à la norme ISO/IEC MPEG-4 AVC)
MVD
Multiview Video + Depth
NAL
Network Abstraction Layer
P
Profile (compression vidéo)
R
Right
TE 5 676 − 2
xyz
Gauche
H.264
MPEG
Désignation
Asymmetrical Digital Subscriber Line
Droit
HD (TV)
Sigle
Désignation
D
G
Abréviations et acronymes (suite)
En image de synthèse, on a modélisé des objets virtuels en trois
dimensions xyz. On peut calculer une image de ces objets en
définissant les caractéristiques et le placement d’une caméra et de
sources lumineuses virtuelles. L’image qui en résulte n’est pas
« en relief » mais en « 3D » (figure 1).
L’ambiguïté est due au fait que le même terme désigne maintenant une image stéréoscopique. Pour plus de précision, on
utilisera l’acronyme 3D-s pour 3D stéréoscopique (s-3D pour
stereoscopic 3D ).
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UV
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R
Y
Z
X
Y
X
Z
Y
Figure 1 – Modélisation d’un objet en 3D pour le calcul d’images de synthèse (logiciel Blender)
■ Relief
– la fabrication de deux images différentes, « œil gauche » « œil
droit » ;
– l’utilisation d’un écran, avec ou sans lunettes, qui permet à
chaque image d’être vue uniquement par l’œil auquel elle est
destinée [TE 5 678].
On utilise souvent le terme « image en relief », mais si on
regarde une image plate, on voit déjà du relief !!!
Lorsque nous regardons un tableau, nous sommes capables de
comprendre quels éléments le peintre a représenté en avant-plan,
quels éléments sont en profondeur ; pourtant, nous regardons une
image plane (figure 2). Cela signifie que l’artiste a disposé sur sa
toile un certain nombre d’indices de profondeur qui aident notre
cerveau à reconstituer la scène dans sa profondeur (§ 1.2 et 1.3).
La stéréoscopie est une technique ancienne, qui a commencé à
être employée pour l’image fixe dès l’invention de la photographie, et pour le cinéma dès le début du XXe siècle.
■ Stéréoscopie
On remarquera que l’on peut faire de la stéréoscopie en
prise de vues réelles avec deux caméras ou en image de
synthèse. On utilise alors deux caméras virtuelles dont le
point de vue sera légèrement décalé.
C’est le terme le plus précis pour parler de cette technique.
Nous avons deux oreilles : pour se rapprocher au maximum de
notre façon d’entendre le monde, on a inventé la stéréophonie.
Nous avons deux yeux : pour se rapprocher de notre façon de
voir le monde, on a inventé la stéréoscopie.
Même si la stéréoscopie se rapproche au mieux du mécanisme
de la vision humaine, même si l’image en relief apporte un surcroît
de réalisme, une image stéréoscopique a des différences fondamentales avec notre vision du monde réel. Dans le monde réel, la
La stéréoscopie, c’est :
– la prise de vues à deux caméras qui sont positionnées comme
deux yeux, écartées d’un certain entraxe ;
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TE 5 676 – 3
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TÉLÉVISION EN RELIEF STÉRÉOSCOPIQUE _______________________________________________________________________________________________
R
Figure 2 – Indices de profondeur sur un tableau
forme des objets observés change quand on se déplace. Des
facettes des objets, ainsi que des parties de l’arrière-plan,
apparaissent ou disparaissent avec nos déplacements. Seule notre
vision du monde réel est en trois dimensions.
de vue légèrement décalés, ce qui génère des effets de parallaxe
entre les deux images (§ 1.3.2, figure 7).
■ Convergence
La convergence est l’angle entre les axes optiques de nos deux
yeux ou des deux caméras en stéréoscopie (figure 6). On appelle
plan de convergence la zone de l’espace pour laquelle il n’y a pas
de parallaxe.
Si on regarde une image stéréoscopique, le point de vue a été fixé
par la prise de vues. Si nous nous déplaçons en regardant une image
stéréoscopique, la forme des objets ne change pas, c’est toujours les
mêmes parties de la scène observée qui restent visibles ou cachées
(sauf dans le cas des écrans autostéréoscopiques [TE 5 678]). C’est la
raison pour laquelle certains théoriciens refusent le terme de 3D pour
la stéréoscopie et préfèrent parler de 2D1/2.
Dans la pratique, c’est le plan passant par le point de croisement
des axes optiques et perpendiculaire à la médiane de l’angle formé
par ceux-ci (même si le plan de convergence est en réalité
recourbé sur les bords).
Quand on regarde une image stéréoscopique, on épouse le
point de vue d’un couple de caméras, et donc, le point de vue d’un
réalisateur. On reste dans un système de représentation du monde
par des images, avec ce que cela sous-entend de conventions, de
codes, de grammaire de l’image, même si tout cet ensemble de
règles est profondément bouleversé par la stéréoscopie.
■ Distance interoculaire
C’est la distance entre les deux pupilles d’un individu. Cette
distance est, en moyenne, de 65 mm pour un homme adulte, elle
est plus faible chez la femme, et d’environ 48 mm (selon l’âge)
chez l’enfant. Il est à noter que chaque individu a sa propre
distance interoculaire, l’origine géographique jouant aussi un rôle
(les asiatiques ayant, par exemple, les yeux plus rapprochés). Cela
implique que chaque individu a sa propre vision stéréoscopique, et
qu’une prise de vue en 3D-s devra être réglée de façon à satisfaire
le plus grand nombre.
■ Entraxe
On appelle entraxe la distance entre les objectifs des deux caméras d’un dispositif de captation stéréoscopique, et plus précisément,
la distance entre les points nodaux-objet des objectifs.
■ Parallaxe
Une attention particulière doit être notamment portée aux
enfants qui, du fait de leur faible distance interoculaire,
risquent d’être les premiers à ressentir la fatigue visuelle.
La parallaxe se définit comme l’influence de la position de
l’observateur sur la position apparente de l’objet observé. Lorsque
nous regardons un objet, nos deux yeux offrent sur lui des points
TE 5 676 – 4
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1.2 Vision du relief. Indices monoculaires
de profondeur
Éclateur
Laser
Miroir
La perception de l’espace et du relief fait appel à de multiples
facteurs, qui n’ont pas tous à voir avec la vision binoculaire. On
dénombre plusieurs dizaines d’indices de profondeur, monoculaires et binoculaires, statiques et dynamiques. C’est l’interprétation, par notre cerveau, de tous les indices perçus qui nous permet
d’estimer la distance des objets, et de nous représenter l’espace
dans lequel nous évoluons. Il est à noter que ces indices sont en
général, du domaine de l’acquis et du culturel, donc susceptibles
de fonctionner différemment d’un individu à l’autre.
Faisceau incident
Faisceau de référence
Faisceau réfléchi
Champ d’interférences
Hologramme
Un point très important à respecter dans la fabrication
d’images en relief est de ne pas générer de conflit entre
différents indices de perception de la profondeur. Ces conflits
amèneraient une charge cérébrale supplémentaire au
spectateur qui serait une des causes d’inconfort visuel.
Plaque photo-sensible
Figure 3 – Principe de la prise de vues holographiques
■ Holographie
On se limitera, ici, aux indices principaux les plus souvent pris
en compte par les stéréographes (figure 4).
L’holographie est une technique très différente de la stéréoscopie. L’holographie consiste à enregistrer sur une plaque photographique les interférences lumineuses entre un laser de référence et
des rayons de ce même laser, réfléchis par l’objet que l’on souhaite holographier (figure 3).
■ Occultation/révélation
Si un objet masque un autre, alors cela signifie qu’il se trouve
plus près de l’observateur que l’objet masqué (figure 4 – indice 1).
Cet indice est toujours prioritaire dans l’interprétation par le cerveau en cas de conflit avec d’autres indices : il s’agit pour l’observateur d’une réalité géométrique incontestable.
L’hologramme ainsi obtenu, éclairé dans les mêmes conditions
géométriques qu’à la prise de vues, donnera une image en trois
dimensions de l’objet. Il n’y a pas, en holographie, de point de vue
unique comme en stéréoscopie. Si vous bougez la tête en
regardant un hologramme, l’objet peut révéler ou occulter
certaines de ses facettes.
■ Taille des objets et perspective linéaire
Les objets de même taille seront perçus plus ou moins grands
selon leur éloignement (figure 4 – indice 2). Nous avons tous
construit un référentiel d’objets connus dont nous connaissons la
dimension : la taille de leur image sur notre rétine nous permet
d’estimer leur distance.
L’holographie est donc une vraie représentation « 3D ».
La télévision holographique, qui n’en est qu’à un stade de recherche aujourd’hui, pourrait avoir à long terme des débouchés extrêmement importants. Le cinéma et la télévision stéréoscopiques ne
seront peut-être qu’une transition vers l’holographie animée.
La perspective linéaire qui découle de la taille relative des objets
est un puissant indice de profondeur.
3
1
4
2
1 Le palmier situé au centre masque les bateaux : il est donc plus proche que ceux-ci.
2 Les transats au centre sont plus grands que ceux situés à gauche : ils sont plus près.
3 Le gradient de texture des feuilles de palmier (à gauche) nous indique qu’elles sont très proches.
4 Les collines à l’horizon sont dans la brume atmosphérique : elles sont les plus lointaines.
Figure 4 – Indices de profondeur sur une image
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TE 5 676 – 5
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Exemples
Il a été montré que les hommes de certaines tribus vivant dans la
forêt et ne voyant donc jamais d’objets très lointains, placés face à un
panorama, n’étaient pas capables d’interpréter l’effet d’atmosphère
sur les lointains.
À l’opposé, les astronautes américains sur la lune se sont trouvés
très gênés pour apprécier la distance des rochers lointains, précisément à cause du manque d’atmosphère.
Un autre ordre d’idée : dans certaines peintures indiennes, la taille
des personnages n’est pas liée à leur éloignement, mais à leur caste.
R
1.3 Principes généraux de stéréoscopie
Figure 5 – Ombres
1.3.1 Mécanisme de la vision stéréoscopique
■ Gradient de texture
Lorsqu’un motif se répète dans une image, la taille du motif
change avec l’éloignement (figure 4 – indice 3).
Encadré 1 – Indice binoculaire de convergence
■ Ombres
Lorsque nous regardons un objet proche de nous, par exemple, un doigt tenu près de notre visage (figure 6), nous louchons afin d’amener l’image de l’objet sur la fovéa, au centre de
notre champ de vision. Les muscles qui dirigent les yeux renvoient alors à notre cerveau l’information de l’angle de
convergence. Le cerveau, connaissant la distance inter-pupillaire, peut en déduire la distance de l’objet, à la manière d’un
télémètre.
Les ombres propres d’un objet renseignent sur sa forme
(figure 5).
Exemple
Un visage éclairé avec une lumière directionnelle prend du
« modelé ».
De même, la position de l’ombre portée d’un objet nous renseigne
sur sa distance avec le fond.
Grâce à ce principe, nous pouvons apprécier la distance des
objets jusqu’à une distance d’environ 10 m. Au-delà de cette
distance, les axes optiques des yeux deviennent quasiment
parallèles. Heureusement, les autres indices de profondeur
prennent alors le relais.
■ Effets d’atmosphère
Les particules et la vapeur d’eau présentes dans l’atmosphère
modifient l’aspect des objets lointains. Leurs détails sont gommés
(effet de blur ), leur contraste est diminué, leur saturation est diminuée, et leur couleur est modifiée. Cet effet commence à partir
d’une centaine de mètres et nous sert à apprécier les distances
importantes (figure 4 – indice 4).
1.3.2 Décalage des points homologues
■ Accommodation
On appelle points homologues les mêmes points de l’objet
observé dans les images gauche et droite.
Lorsque nous accommodons sur un objet pour le voir net, des
muscles qui déforment le cristallin pour le bomber renvoient une
information au cerveau qui lui indique la distance de mise au point.
■ Parallaxe nulle
Examinons les images formées par nos deux yeux : les axes
optiques de nos yeux convergent vers notre doigt levé, bras tendu,
car nos yeux sont guidés par le cerveau qui cherche à fusionner
les deux images (figure 7a ). La conséquence est que l’image de
notre doigt se forme au même endroit sur nos deux rétines. On
dira, dans ce cas, que les points homologues sont « confondus ».
On dit que notre doigt est dans le « plan de convergence » de nos
yeux : la parallaxe est nulle.
■ Parallaxe de mouvement
Un effet de parallaxe est déclenché par le mouvement de
l’observateur.
Exemple
Lors d’un travelling latéral, les objets les plus proches de la caméra
changent plus rapidement de position dans l’image que les objets
lointains.
La parallaxe peut être aussi obtenue par l’observation d’objets
mobiles par un observateur fixe.
Plan de
convergence
Exemple
Distance inter-oculaire
Un avion loin dans le ciel semble pratiquement immobile, tandis
qu’une voiture qui passe juste devant soi aura une grande vitesse
apparente alors qu’elle va moins vite.
Angle de convergence
Distance de l’objet
Il est à noter que la plupart de ces indices de profondeur
sont du domaine de l’acquis et sont donc liés au bagage
culturel de chaque individu.
TE 5 676 – 6
Figure 6 – Angle de convergence
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