• Les 12 divisions de l’as : leur emploi chez Calcidius et chez Boèce • – 1– • Colloquia Aquitana II – 2006 Boèce, l’homme, le philosophe, le scientifique, son œuvre et son rayonnement • • Paris (Éditions Le Manuscrit), 2009, Tome 2, pages 261-274 • • ILLO HUMPHREY | PH. D.-HDR • • Couverture : Boethii De arithmetica | Bamberg | Staatsbibliothek | Class. 5 | Tours | ca. 844 | f. 9V° • COLLOQUIA AQUITANA II – 2006 BOECE, ([Boethius], Rome, ca. 480 - Pavie, 524) l'homme, le philosophe, le scientifique, son oeuvre et son rayonnement colloque international tenu à Duras France-47120 du 3 au 5 août 2006 • http://www.colloquiaaquitana.com/?cat=9 • • http://www.colloquiaaquitana.com/?page_id=28 • TOME 2 PARIS, ÉDITIONS LE MANUSCRIT, 2009 (520 pages) • http://www.manuscrit.com/Book.aspx?id=10178 • • ISBN : 978-2-304-00566-0 (livre imprimé) • • ISBN 13 : 9782304005660 (livre imprimé) • • ISBN : 978-2-304-00567-7 (livre numérique) • • ISBN 13 : 9782304005677 (livre numérique) • • https://u-bordeaux3.academia.edu/IlloHumphrey/Papers • • https://www.researchgate.net/profile/Illo_Humphrey/publications • • http://orcid.org/0000-0002-1130-0397 • • Les 12 divisions de l’as : leur emploi chez Calcidius et chez Boèce • – 2– • Colloquia Aquitana II – 2006 Boèce, l’homme, le philosophe, le scientifique, son œuvre et son rayonnement • • Paris (Éditions Le Manuscrit), 2009, Tome 2, pages 261-274 • • ILLO HUMPHREY | PH. D.-HDR • CHAPITRE 12 : Les 12 divisions de l’as : leur emploi chez Calcidius et chez Boèce [Colloquia Aquitana II-2006 | Vol. 2 | p. 261] 1. L’As (ou libra) L’As (ou libra) est une unité qui contient 12 divisions1. Dans le système économique romain et par la suite dans celui de la période mérovingienne2 et carolingienne3, l’as représentait à tour de rôle une unité pondérale4, une unité monétaire5 puis en même temps un procédé arithmétique pour exprimer des proportions6, des pourcentages7 et des fractions8. En effet, ce fut en tant que système duodécimal que l’as a été employé au Ve siècle par Calcidius dans le chapitre « De numeris » de son commentaire sur le Tímaios de Pláton, et au VIe siècle par Boèce dans son De institutione musica III, 2 • III, 3 • III, 4 • III, 13. 2. Calcidius • Commentaire sur le Tímaios de Pláton : « De numeris » (cf. § XLVIIII : Descriptio tertia • quae est harmonica • iuxta epogdoam rationem modulans utraque symphoniam diatessaron et diapente) [Colloquia Aquitana II-2006 | Vol. 2 | p. 262] Le néo-pythagoricien et néoplatonicien Calcidius9, évoluant dans la même mouvance philosophique que Plotînos-Porphýrios • Iámblichos • Macrobius • Próklos • etc., nous a laissé une traduction latine avec commentaire du Tímaios de Pláton10. Dans le chapitre intitulé « De numeris » : § XLVIIII de son commentaire, Calcidius nous propose un diagramme pédagogique de forme pyramidale qu’il nomme « descriptio tertia… ». Dans cette descriptio, Calcidius indique une suite de neuf valeurs numériques qui correspondent aux secondes majeures (i.e. epogdooi) et demi-tons (i.e. semitonia) intervenant dans une échelle diatonique pythagoricienne, dont l’étendue est d’une octave et un ton. Ces neuf valeurs numériques, situées à l’intérieur de la pyramide, se déclinent de haut en bas de 192 à 432, et s’agencent du grave à l’aigu de la manière suivante : CXCII(192) • CCXVI(216) • CCXLIII(243) • CCLVI(256) • CCLXXXVIII(288) • CCCXXIIII(324) • CCCLXIIIIS(364½) • CCCLXXXIIII(384) • CCCCXXXII(432). À l’extérieur de la pyramide, côté droit, on découvre huit valeurs numériques, à savoir : XXIIII(24) • XXVII(27) • XIII(13) • XXXII(32) • XXXVI(36) • XLS(40½) • XVIIIIS(19½) • XLVIII(48), lesquelles représentent la différence entre chaque paire successive des neuf valeurs numériques se trouvant à l’intérieur de la pyramide, puis du côté gauche, on lit T T S T T T • Les 12 divisions de l’as : leur emploi chez Calcidius et chez Boèce • – 3– • Colloquia Aquitana II – 2006 Boèce, l’homme, le philosophe, le scientifique, son œuvre et son rayonnement • • Paris (Éditions Le Manuscrit), 2009, Tome 2, pages 261-274 • • ILLO HUMPHREY | PH. D.-HDR • S T11, ce qui correspond parfaitement à la succession de tons (i.e. toni) et demi-tons (i.e. semitonia) compris dans une échelle diatonique pythagoricienne. Ainsi, pour exprimer les valeurs numériques XLS(40½), CCCLXIIIS(364½) et XVIIIIS(19½), Calcidius, comme l’on peut voir, fait appel tout simplement aux divisions de l’as, et dans ce cas précis au signe qui correspond à la proportion 0,5 (le semis), c’est-à-dire 6 douzièmes (cf. infra, Tableau synoptique). [Colloquia Aquitana II-2006 | Vol. 2 | p. 263] 3. Analyse La descriptio tertia de Calcidius ne figure pas dans la tradition manuscrite du IXe siècle du Boethii De institutione musica ; seuls, semble-t-il, les manuscrits du commentaire de Calcidius sur le Tímaios de Pláton la contiennent. Toutefois, il faut préciser que Boèce dans son De musica I, 18, nous propose une descriptio en prose qui est identique à la moitié supérieure du diagramme de Calcidius, c’est-à-dire CXCII(192) • CCXVI(216) • CCXLIII(243) • CCLVI(256) • CCLXXXVIII(288)12. Étant donné le raisonnement basé sur le régime de l’octave (Soit f la fonction prenant en paramètres : v allant de + 0 → ∞ (v Є N) • n allant de + 0 → ∞ (n Є N) f (v, n) = = v / (2n) = = v p a f (27 648, 14) = = 27 648 / 214 = = 1 → 1, 6875 • [v = valeur quelconque • v p a = valeur proportionnelle absolue]), caractérisé par le rapport 1 → 2, on est en mesure de comprendre le sens de ce diagramme d’un point de vue solfégique. Il convient à présent, au sujet de la descriptio tertia, de s’exercer à un raisonnement arithmétique pythagoricien, prenant l’unité absolue (i.e. le nombre 1) comme point de départ. • Les 12 divisions de l’as : leur emploi chez Calcidius et chez Boèce • – 4– • Colloquia Aquitana II – 2006 Boèce, l’homme, le philosophe, le scientifique, son œuvre et son rayonnement • • Paris (Éditions Le Manuscrit), 2009, Tome 2, pages 261-274 • • ILLO HUMPHREY | PH. D.-HDR • [Colloquia Aquitana II-2006 | Vol. 2 | p. 264] Descriptio tertia • quae est harmonica • iuxta epogdoam rationem modulans utraque symphoniam diatessaron et diapente13 Enfin, cette vérification minutieuse met en évidence l’étonnante précision des intervalles de l’échelle diatonique pythagoricienne de la descriptio tertia de Calcidius, précision qui est rendue possible grâce à l’emploi de la 6e division de l’as, i.e. le semis (XLS : 40½ • CCCLXIIIS : 364½ • XVIIIIS : 19½). [Colloquia Aquitana II-2006 | Vol. 2 | p. 265] 4. Boethii • De institutione musica libri quinque : III, 2 • III, 3 • III, 4 • III, 13 Le Livre III du Boethii De institutione musica libri quinque, qui comporte seize chapitres, est consacré principalement à la réfutation de la théorie empirique d’Aristóxenos († vers –318)14 comme quoi ἡ διὰ τεσσάρων χορδῶν συμϕωνία (la quarte parfaite : 1 → 1, 333333333)15 serait composée de deux ἐπόγδοοι (ce qui est juste)16 plus la moitié d’un ton (ce qui est inexact d’un point de vue strictement arithmétique)17, enfin, comme quoi ἡ διὰ πασῶν χορδῶν συμϕωνία (l’octave parfaite : 1 → 2) serait composée de 6 ἐπόγδοοι (ce qui est également inexact d’un point de vue strictement arithmétique)18. • Les 12 divisions de l’as : leur emploi chez Calcidius et chez Boèce • – 5– • Colloquia Aquitana II – 2006 Boèce, l’homme, le philosophe, le scientifique, son œuvre et son rayonnement • • Paris (Éditions Le Manuscrit), 2009, Tome 2, pages 261-274 • • ILLO HUMPHREY | PH. D.-HDR • Dans le Livre III, aux chapitres 2, 3, 4 et 13 de son De institutione musica libri quinque19, Boèce, comme Calcidius avant lui, fait appel 16 fois aux divisions de l’as pour exprimer des valeurs numériques avec fractions, en l’occurrence : XIII½, CCLVI½20, •CɸCɸCɸXɸLɸVɸIɸIɸIɸIɸ• DXXV⅓ (i.e. 348525⅓), •IɸIɸIɸIɸ• DCCLXVIII⅔ (i.e. 4768⅔)21, ⅔, ⅔, •IɸIɸ• CCCLXXXIIII⅓ (i.e. 2384⅓), •CɸCɸCɸXɸLɸVɸIɸIɸIɸIɸ• DXXV⅓ (i.e. 349525⅓), •CɸɸLɸXɸXɸIɸIɸIɸIɸ• DCCLXII⅔ (i.e. 174762⅔), XVIIII½ (i.e. 19½)22. En se reportant donc au tableau des 12 Divisions de l’as on constate, par rapport à l’unité absolue (i.e. 1), que la graphie pour triens (i.e. 4 douzièmes) correspond à 1/3, que celle pour semis (i.e. 6 douzièmes) correspond à 1/2, enfin, que celle pour bisse ou bessis (i.e. 8 douzièmes) correspond à 2/3. [Colloquia Aquitana II-2006 | Vol. 2 | p. 266] 5. Observations Suivant le même raisonnement employé dans l’analyse de la descriptio tertia de Calcidius, les valeurs numériques chez Boèce rentrent dans la logique proportionnelle comprise entre 1 et 2. Pour réduire ces valeurs à leur plus petite expression entre 1 et 2, il suffit de les diviser par la valeur 2n qui leur est immédiatement inférieure. L’as, enfin, dont les 12 divisions équivalent à 1 divisé en 12 parties égales, est donc égale à l’unité absolue, c’est-à-dire 1, d’où son intérêt pour les calculs pythagoriciens et platoniciens, autrement dit, pour l’étude des quattuor matheseos disciplinae, i.e. le quadruvium. 6. À propos du tableau des 12 Divisions de l’As Divisé en six colonnes, le tableau des 12 Divisions de l’as se lit de gauche à droite. La 1ère colonne donne le nom de chacune des 12 divisions, la colonne 2 donne les douze graphies, la colonne 3 indique les douze fractions correspondant aux douze graphies, puis la colonne 4 donne les pourcentages par rapport à 1 de chaque division par rapport à 12. Dans la colonne 5, sont indiquées les douze proportions par rapport à 1, accompagnées de leurs noms en grec ou en latin ; ces proportions correspondent chacune aux douze pourcentages de la colonne 4. La colonne 6, enfin, donne les noms des intervalles musicaux en langue grecque ou latine, leurs proportions numériques par rapport à 1, puis leurs grandeurs par rapport à 1. Ce tableau synoptique, transformé pour l’occasion en outil de recherche au service de l’ars arithmetica et l’ars musica, nous aide à mieux comprendre le rapport entre • Les 12 divisions de l’as : leur emploi chez Calcidius et chez Boèce • – 6– • Colloquia Aquitana II – 2006 Boèce, l’homme, le philosophe, le scientifique, son œuvre et son rayonnement • • Paris (Éditions Le Manuscrit), 2009, Tome 2, pages 261-274 • • ILLO HUMPHREY | PH. D.-HDR • nombre et proportion, entre proportions et intervalles musicaux. Par ailleurs, il est utile de rappeler que les 12 divisions de l’as figurent, entre autres, dans le traité Calculus de Victorius d’Aquitaine vers 46523, dans le De [Colloquia Aquitana II-2006 | Vol. 2 | p. 267] computo et ponderibus de l’astronome irlandais Dicuil : † vers 82524, ainsi que dans le commentaire du savant Abbon de Fleury De numero mensura et pondere olim edidi super Calculum Victorii 25, lequel est conservé dans plusieurs manuscrits datés entre le Xe et le XIIIe siècle26. © Tableau conçu et réalisé par Illo Humphrey, le samedi 8 avril 2000. • Les 12 divisions de l’as : leur emploi chez Calcidius et chez Boèce • – 7– • Colloquia Aquitana II – 2006 Boèce, l’homme, le philosophe, le scientifique, son œuvre et son rayonnement • • Paris (Éditions Le Manuscrit), 2009, Tome 2, pages 261-274 • • ILLO HUMPHREY | PH. D.-HDR • [Colloquia Aquitana II-2006 | Vol. 2 | p. 268] 7. Conclusion Enfin, une étude attentive des 12 divisions de l’as, tel qu’elles ont été employées par Calcidius et, surtout, par Boèce27 comme outil de calcul pour exprimer avec précision des fractions, pourcentages et proportions, met en évidence, d’une part, que ars arithmetica (i.e. la philosophie des nombres et des proportions) et ars musica (i.e. la philosophie de la formation des intervalles musicaux) émanent toutes deux du concept de la « principalitas unitatis » (Boethii De institutione arithmetica I, 7 ; II, 2), puis montre une fois de plus que l’unité absolue (en grec : τὸ ἕν, τοῦ ἑνός), c’est-à-dire le nombre 1, lequel est divisible jusqu’à l’infini vers plus zéro, est à la base de toute réflexion scientifique-philosophique pythagoricienne et platonicienne, et, de ce fait, se trouve au cœur du principe fondamental de la « substantia numeri » (cf. Boethii De institutione arithmetica I, 2). • Explicit • • Illo Humphrey, Ph. D. | HDR • NOTES : 1 L’As est une unité duodécimale, c’est-à-dire un système de calcul fondé sur la base de 12, dont voici les noms des 12 divisions : AS = 12 / 12e • deunx = 11/ 12e • decunx = 10 / 12e • dodrans = 9 / 12e • bisse = 8 / 12e • septunx = 7 / 12e • semis = 6 / 12e • quincunx = 5 / 12e • triens = 4 / 12e • quadrans = 3 / 12e • sextans = 2 / 12e • uncia = 1 / 12e • Nota bene : Bisse (i.e. 8 / 12e) est appelé également « bessis » • Cf. W. Christ, « Über das Argumentum calculandi des Victorius und dessen Commentar », dans Sitzungsberichte des bauerischen Akademie der Wissenschaften zu Mûnchen, München, 1863, t. I, p. 136-143 ; Ernest Babelon, Traité des monnaies grecques et romaines, 1ère partie : Théorie et doctrine, t. 1, Paris, 1901, colonnes 747-749 ; G. Friedlein, Boetii De institutione libri duo • De institutione musica libri quinque, Leipzig, 1867, p. 268-300, désormais (G.F.) ; C. Bower, Fundamentals of Music, [Colloquia Aquitana II-2006 | Vol. 2 | p. 269] (i.e. traduction critique en langue anglaise du Boethii De institutione musica libri quinque), New Haven / London, 1989, p. 93, désormais (C.B.) ; I. Humphrey, Thèse de l’École Pratique des Hautes Études, IVe Section (Sorbonne), à paraître, Paris, 1993-1994, t. I, p. 32, 33, t. II, p. 9699, t. III, planche 29a, désormais (I.H., Thèse de l’É.P.H.É.). 2 Cf. Paris, B.n.F., nouvelles acquisitions latines 2654 (VIIe s., 2e moitié) : il s’agit de 31 documents comptables en parchemin provenant de l’abbaye Saint-Martin de Tours (i.e. des registres de redevances des tenanciers de l’abbaye), dont 27 datables du VIIe siècle. Les documents 1, 6, 7, 12 mentionnent un certain Agyricus qui gouverna le monastère vers la fin du VIIe siècle ; P. Gasnault, J. Vezin, D. Muzerelle, Documents comptables de Saint-Martin deTours, Paris, 1975, p. 190-191 ; H. Atsma et J. Vezin, Chartae latinae antiquiores, édition en facsimile des chartes en langue latine écrites sur papyrus ou sur parchemin avant l’an 800, t. XIII-XIX (pour la France t. I-VII), Urs Graf Verlag, Dietikon-Zürich, 1981-1987, cf. n° 659 : Paris, B.n.F., n.a.l. 2654. Nota bene : On rencontre • Les 12 divisions de l’as : leur emploi chez Calcidius et chez Boèce • – 8– • Colloquia Aquitana II – 2006 Boèce, l’homme, le philosophe, le scientifique, son œuvre et son rayonnement • • Paris (Éditions Le Manuscrit), 2009, Tome 2, pages 261-274 • • ILLO HUMPHREY | PH. D.-HDR • le signe pour semis dans les documents : I, III, V, XI, XII, XIII, XV, XVIIII, XX, XXII, XXVI ; cf. P. Gasnault, p. 191. 3 Cf. Paris, B.n.F., Fonds latin 7200 : (Boethii De institutione musica libri quinque, IXe siècle, 1ère moitié, provenance : Fleury-sur – Loire ?), f. 43r° à 44r° ; Paris, B.n.F., Fonds latin 7297 : (Boethii De institutione musica libri quinque, IXe siècle, 2e moitié, provenance : Fleury-sur –Loire ?), f. 72v° ; I.H., Thèse de l’É.P.H.É.) t. II, p. 9699, t. III, planche 29a. 4 En effet, au début du IXe siècle, chez l’astronome irlandais Dicuil († vers 825), évoluant dans l’entourage de Charlemagne, puis dans celui de Louis le Pieux, on rencontre les divisions de l’as décrites dans un poème d’environ 255 vers. Il s’agit d’un fragment de son traité De computo et ponderibus, cf. Paris, B.n.F., nouvelles acquisitions latines 1645 (olim Libri 88), IXe s., f. 7v°14v° ; cf. L. Delisle, Catalogue des manuscrits des fonds Libri et Barrois, Paris, 1888, p. 78-79 ; éd. J. Tierney, Dicuili Liber de mensura orbis terrae, Dublin, 1967, p. 11-17 ; G. Hacquard • J. Dautry • O. Maisani, Guide romain antique, Paris, 1952, p. 103-105, 165. 5 Cf. G. Hacquard • J. Dautry • O. Maisani, op. cit., p. 103-105, 165 ; il s’sgit d’une monnaie de bronze à poids variable. On distingue entre l’as libralis (ca. 272 gr.) l’as trientalis (ca. 109 gr.) l’as uncialis (ca. 27 gr.) l’as sestertius (ca. 36,38 gr.). [Colloquia Aquitana II-2006 | Vol. 2 | p. 270] 6 Cf. Boethii De institutione musica, III, 2 • III, 3 • III, 4, éd. G.F., p. 272-276 ; C. Bower, Fundamentals of Music, p. 91-95 ; C. Meyer, p. 176-182. 7 Cf. Boethii De institutione musica, III, 2 • III, 3 • III, 4, éd. G.F., p. 272-276 ; C. Bower, Fundamentals of Music, p. 91-95 ; C. Meyer, p. 176-182. 8 Cf. Boethii De institutione musica, III, 2 • III, 3 • III, 4, éd. G.F., p. 272-276 ; C. Bower, Fundamentals of Music, p. 91-95 ; C. Meyer, p. 176-182. 9 Cf. Calcidius (Ve s. a.D.), éd. J. H. Waszink, « Timaeus » a Calcidio translatus commentarioque instructus, (Plato latinus IV), London / Leiden, 1972, 2e édition : 1975, p. IX-XVII : « De Calcidio », p. CVI-CXXX : « Elenchus codicum ; cf. Manuscrits : Lyon, B. m., 324 (257) IXe s., et Valenciennes, B. m., 293 (283), IXe s. ; E. Mensching, « Zur Calcidius Überlieferung », dans Vigiliae christianae n° 19, 1965, 43-50 ; J. Marenbn, From the Cercle of Alcuin to the School of Auxerre : Logiqic, Theology and Philosophy in the Early Middle Ages, Cambridge (G.B.), London, etc., 1981, p. 57 et 167 ; G. Madec, Jean Scot et ses auteurs : annotations érigéniennes, Paris, 1988, p. 32 (Calcidius) : Annotationes in Marcianum 10 : 16, p. 49 (Plato) : Annotationes in Marcianum 10 : 16 ; M. Huglo, « La réception de Calcidius et des Commentarii de Macrobe à l’époque carolingienne », dans Scriptorium, t. XLIV, 1990, 1, p. 3-20, voir p. 4-10. Le Timaeus Platonis et Commentarius constituent les seuls ouvrages qu’il nous soient parvenus de Calcidius, semble-t-il.. Ils étaient connus dès le VIe siècle en Gaule et en Espagne ; ils étaient connus également, semble-t-il, d’Alcuin au VIIIe siècle, puis cités plus tard, au milieu du IXe siècle, par Jean Scot Érigène dans ses Annotationes in Marcianum, 10 : 16. 10 Cf. Calcidius (Ve s.), éd. J. H. Waszink, p. 1-52 : Timaeus Platonis • p. 53-346 : Commentarius • p. 98 : « De numeris » §XLIX, Descriptio tertia. Notons que la traduction de Calcidius, inachevée, correspond au Tímaios de Pláton 17a-53c, alors que le traité complet commence à 17a et se termine à 92c ; cf. Th.-H. Martin, Études sur le Timée de Platon, Paris, 1841 / (Vrin – Reprise), 1981, t. I, p. 57-244, t. II, p. 389, 398-399. 11 Cf. M. Huglo, « La réception de Calcidius… », p. 4 : n. 5 ; ici, d’un point de vue strictement philologique, Huglo critique avec raison Waszink d’avoir ‘retenu à tort les lettres T et S ajoutées au • Les 12 divisions de l’as : leur emploi chez Calcidius et chez Boèce • – 9– • Colloquia Aquitana II – 2006 Boèce, l’homme, le philosophe, le scientifique, son œuvre et son rayonnement • • Paris (Éditions Le Manuscrit), 2009, Tome 2, pages 261-274 • • ILLO HUMPHREY | PH. D.-HDR • IXe siècle par les copistes..’. Toutefois, d’un point de vue pédagogique et didactique, ces interpolations sont précises, et, pour ma part, bienvenues. 12 Cf. Boethii De institutione musica libri quinque, I, 18, éd. G.F., p. 204 : 10 à 205 : 3 ; C. B., p. 28-29 ; I.H., Thèse de l’É.P.H.É., t. II, p. 64. 13 Analyse des intervalles musicaux de la Descriptio tertia : Mi0 par rapport à la Fondamentale DO0 constitue une tierce dite « pythagoricienne » réduite à sa plus petite valeur au-dessus de 1 (soit une proportion de 1 → 1,265625 = 26 → 34 = 64 → 81) ; [Colloquia Aquitana II-2006 | Vol. 2 | p. 271] Si♮ ♮0 par rapport au DO1 constitue un λεῖμμα (demi-ton mineur ou diesis) (soit une proportion de 1,8984375 → 2 ⇔ 1 →1,0534979423868312757201640) ; La7 par rapport au Sol7 constitue une seconde majeure (epogdoos) (soit une proportion de 192 → 216 = 24 → 27 = 1,5 →1,6875 ⇔ 8 → 9 = 1 → 1,125) ; Si♮ ♮7 par rapport au DO8 constitue un λεῖμμα (demi-ton mineur) (soit une proportion de 35 → 28 = 243 → 256 = 1,8984375 → 2 ⇔ 1 →1,053497942386…) ; Mi8 par rapport au DO8 constitue une « pythagoricienne » (soit une proportion de 34 = 64 → 81 = 1 → 1,265625) ; 28 tierce → 324 ⇔ dite 26 → Fa♯ ♯8 par rapport au DO8constitue une quarte augmentée (soit une proportion de 28 → 364½ = 256 → 364½ = 1 → 1,423828125) ; puis une tierce dite « pythagoricienne » par rapport 8 au Ré (soit une proportion de 288 → 364½ = 1,125 → 1,423828125 = 1 → 1,265625) ; Sol8 : par rapport au Sol7 constitue une octave parfaite (soit une proportion de 192 → 384 = 1,5 → 3) ; puis un λεῖμμα (demi-ton mineur ) par rapport au Fa♯ ♯8 (soit une proportion de 364½ → 384 = 1,423828125 → 1,5 ⇔ 1 →1,053497942386…). 14 Ἀριστόξενος ὁ Ταραντῖνος ὁ Μουσικός, ἡ Ἁρμονική (Aristóxenos o Tarantînos, musicien-philosophe, disciple d’Aristotélis, vers 318 av. J.-C.), Harmonica, I, 25, II, 3334, II, 56 ; ed. Henry Marcan, The Harmonics of Aristoxenus, (traduction anglaise), Oxford, 1902, Hildesheim 1974, p. 182-183, 207 ; cf. R.I.S.M. [grec], éd. T. J. Mathiesen : n° 89, p. 230, (Paris, B.n.F., Fonds grec 2460, XVIe s., f. 58v-78v), n° 273, p. 709-710 vue [Colloquia Aquitana II-2006 | Vol. 2 | p. 272] (Venetus Marcianus gr. app. cl. VI n° 3, XIIe s., f. 17r°-66v°) ; M. Litchfield, « Aristoxenus and Empiricism : a reevaluation based on his theories », dans Journal of Music Theory, Spring 1988, vol. 32.1, p. 51- 73. 15 C’est-à-dire la quarte parfaite, soit : 3 → 4 ou bien en proportions absolues 1 → 1,333333333333333333333333333. 16 C’est-à-dire 2 secondes majeures parfaites, soit : 8 → 9 + 8 → 9 ou bien en proportions absolues 1 → 1,125 + 1 → 1,125. 17 Le ton, selon Boèce, se divise en 2 parties inégales, i.e. en λεῖμμα (243 → 256 = 1→ 1, 11 0534979423868312757201646090535), puis en ἁποττομή (2 → 2187 = 2048 → 2187 = 1 → 1,06787109375) ; cf. Boethii De • Les 12 divisions de l’as : leur emploi chez Calcidius et chez Boèce • – 10 – • Colloquia Aquitana II – 2006 Boèce, l’homme, le philosophe, le scientifique, son œuvre et son rayonnement • • Paris (Éditions Le Manuscrit), 2009, Tome 2, pages 261-274 • • ILLO HUMPHREY | PH. D.-HDR • institutione musica libri quinque II, 29 et II, 30 ; éd. G.F., p. 262 : 1 et 264 : 14 ; C.B., p. 83-85 ; I.H., Thèse de l’É.P.H.É., t. II, p. 91-92. 18 Cf. Boethii De institutione musica III, 3 : « Adversum Aristoxenum demonstratines diatessaron consonantiam ex duobus tonis et semitonio non constare integro nec diapason tonis sex » ; éd. G.F., p. 273 : 15 ; C.B., p. 92 ; I.H., Thèse de l’É.P.H.É., t. II, p. 97. 19 Cf. Paris, B.n.F., Fonds latin 7200 (Boethii De institutione musica libri quinque, IXe s.), f. 43v°- 44. 20 Cf. Boethii De institutione musica libri quinque III, 2 : « Ex sesquitertia proportione sublatis duobus tonis toni dimicium non relinqui » • ; cf. éd. G.F., p. 273 : 4, 5 ; C.B., p. 91 ; I.H., Thèse de l’É.P.H.É., t. II, p. 96. Nota bene : 243 → 256,5 = 35 → 256,5 = 18 → 19 = 1 → 1,055555555555555555555555555555556 ; puis 243 → 256 = 35 → 28 = 1 → 1,0534979423868312752016460). 21 Cf. Boethii De institutione musica libri quinque III, 3 : « Adversum Aristonxenum demonstrationes diatessaron consonantiam ex duobus tonis et semitonio non constare integro nec diapason tonis sex » • ; cf. éd. G.F., p. 274 : 13, 19 et p. 275 : 4 ; C.B., p. 93-94. Ici, on observe que le surlignement d’un chiffre romain multiplie celui-ci par mille ; I.H., Thèse de l’É.P.H.É., t. II, p. 9798 ; cf. E. Babelon, supra ; note 1, colonnes 745-746. Il faut préciser, toutefois, que le surlignement de M̅, qui signifie normalement 1000 x 1000, peut signifier aussi l’abréviation pour millia ou milia, -ium (i.e. miliers). On rencontre cette abréviation au XIe siècle dans le De geometria du Pseudo-Boèce conservé à vue [Colloquia Aquitana II-2006 | Vol. 2 | p. 273] Erlangen, Universitätsbibliothek, 379, f. 35v° ; cf. éd. M. Folkerts, Boethius Geometrie II, p. 139-140, 228 ; G. Beaujouan, « l’abaque du Pseudo-Boèce. IXe siècle » (cf. supra, Bibliographie I : n° 31), p. 322-328. 22 Boethii De institutione musica libri quinque III, 4 : « Diapason consonantiam a sex tonis … » • III, 13 « Quod semitonium minus… ; éd. G.F., p. 275 : 9, 11,12, et p. 276 : 3 ; C.B., p. 94-95 ; C.B., p. 108 ; I.H., Thèse de l’É.P.H.É., t. II, p. 98-99 ; G.F., 291 ; C.B., p. 108. 23 Cf. W. Christ, « Über das Argumentum calculandi des Victorius und dessen Commentar », dans Sitzungsberichte des bauerischen Akademie der Wissenschaften zu Mûnchen, München, 1863, t. I, p. 136-143. 24 Cf. Paris, B.n.F., n.a.l. 1645 (olim Libri 88), IXe s., f. 7v°-14v° = fragment ; cf. L. Delisle, Catalogue des manuscrits des fonds Libri et Barrois, Paris, 1888, p. 78-79 ; cf. Dicuili Liber de mensura orbis terrae, éd. J. Tierney, Dublin, 1967, p. 11-17. 25 Abbon de Fleury (écolâtre à Fleury de 970-975, écolâtre à Ramsey en Angleterre de 985 à 987, élu abbé de Fleury en 988, † idibus novembris 1004) ; cf. Regesta imperii : http://regestaimperii.uni-giessen.de/guest-lit/titelindex_r.php?p=abbon ; André Van De Vyver, « Les œuvres inédites d’Abbon de Fleury », Revue bénédictine (t. 47), 1935, p. 125-169 ; A. GuerreauJalabert (éditrice), Abbo Floriacenisis Questiones grammaticales, (Auteurs latins du Moyen âge), Paris, 1982 ; Gillian R. Evans et Alison M. Peden, « Natural Science and the Liberal Arts in Abbo of Fleury’s Commentary on the Calculus of Victorius of Aquitaine », dans Viator, , n° 16, 1985, p. 109-127 ; Alison M. Peden, Abbo of Fleury and Ramsey: Commentary on Calculus of Victorius of Aquitaine, Oxford, Oxford University Press, 2003 (Auctores Britannici Medii Aevi, XV), LIV - 160 p. ; Pierre Riché, Abbon abbé de Fleury (950-1004). Un moine combatif et savant, Brepols, 2004, 312 p. ; Abbon de Fleury : un abbé de l’an mille, Orléans et Saint-Benoît-sur- • Les 12 divisions de l’as : leur emploi chez Calcidius et chez Boèce • – 11 – • Colloquia Aquitana II – 2006 Boèce, l’homme, le philosophe, le scientifique, son œuvre et son rayonnement • • Paris (Éditions Le Manuscrit), 2009, Tome 2, pages 261-274 • • ILLO HUMPHREY | PH. D.-HDR • Loire, 10-12 juin 2004 : http://www.irht.cnrs.fr/actualites/coloque_abbon_programme.h tm ; Annick Notter, Aurélie Bosc (éditrices), Lumières de l’an mil en Orléanais autour du millénaire d’Abbon de Fleury, Brepols, 2004, 368 p. 26 Cf. Michel Huglo, « D’Helisachar à Abbon de Fleury », Revue bénédictine (t. 104 : n° 1-2), 1994, p. 204-229, v. p. 220-225 : Bamberg, Staatsbibliothek, Class. 53 (Xe – XIe s.), f. 30 • Berlin, S. P. K. 138 (Phillips 1833) (Xe – XIe s.), f. 5 • Bern, vue [Colloquia Aquitana II-2006 | Vol. 2 | p. 274] Bürgerbibliothek 250 (Xe s.), f. 1v° ; Marco Mostert, The Library of Fleury. A provisional list of Manuscripts, Hilversum, 1989, p. 46, 47, 68. 27 Il faut préciser que Boèce ne s’est jamais servi des 12 divisions de l’as dans son traité De arithmetica. Pour exprimer l’idée de « moitié », par exemple, Boèce n’utilise ni la graphie pour semis, ni le terme semis, mais fait appel plutôt aux termes « medietas » • « media pars » • « media portio » ; cf. Boethii De institutione arithmetica I, 7 : « De principalitate unitatis » ; éd. G.F., p. 16 : 5, 21-23 ; J.Y.G., p. 15 : 12, p ; 16 : 2, 4 ; Illo Humphrey, Boethius De institutione arithmetica libri duo. Édition proto-philologique intégrale princeps d’un manuscrit du IXe siècle (Paris, B.n.F., Fonds latin 14064), texte, gloses, notes tironiennes, signes de renvoi, planches hors-texte, glossaires, Indices, (Thèse de Doctorat Université de Paris X-Nanterre, 2004, t. II, édition p. 15, 16, cf. FCT : Fichier Centrale des Thèses n° 9413058J), Institute of Medieval Music (IMM), Musicological Studies Volume LXXXVII, IBSN : 978-1-896926-90-2, Ottawa, Canada, septembre 2007, f. 6 : 26 à 6v° : 1, f. 6v° : 14, 15. • IH | ih | Ph. D. | HDR | Explicit • ~•~ • « Les 12 divisions de l’as : leur emploi chez Calcidius et chez Boèce » • • Colloquia Aquitana II – 2006 Boèce ([Boethius], Rome, ca. 480 - Pavie, 524) : l’homme, le philosophe, le scientifique, son œuvre et son rayonnement • Paris (Éditions Le Manuscrit), 2009, Volume 2, pages 469-476 • éd. • ILLO HUMPHREY | PH. D.-HDR • (Nota bene : Cet article a été revu, corrigé et augmenté par l’auteur le 22-IX-2016) ____________ • ISBN : 978-2-304-00566-0 (livre imprimé) • ISBN 13 : 9782304005660 (livre imprimé) • • ISBN : 978-2-304-00567-7 (livre numérique) • ISBN 13 : 9782304005677 (livre numérique) • • http://www.manuscrit.com/Blog_Auteur.aspx?id=6280 • http://www.manuscrit.com/Book.aspx?id=10178 • • http://www.colloquiaaquitana.com/?page_id=28 • • • http://sorbonne.academia.edu/IlloHumphrey/Books • https://u-bordeaux3.academia.edu/IlloHumphrey/Papers • • https://www.researchgate.net/profile/Illo_Humphrey/publications • • http://orcid.org/0000-0002-1130-0397 •