Uploaded by Chiara Scardacchi

Les arabismes

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Le français et les arabismes
La Mer Méditerranée
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La Méditerranée
Creuset de langues
•Berbère
•Arabe
•Langues romanes (vénitien, sicilien, sarde,
italien, français, occitan, catalan...)
•Lingua franca (esclaves chrétiens, marins,
pirates)
Laissons la parole à Tahar Ben Jelloun…
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Résultats
•Riche héritage linguistique sur les deux rives
•Echanges ludiques et féconds
•Mélanges, emprunts et contaminations
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L'importance de l'arabe
C'est grâce à la diffusion de l'Islam que la langue arabe
s'est répandue après le VIe siècle. Cette langue, l'arabe
littéraire ou coranique, fut codifiée; elle acquit alors le
statut de langue savante.
Puis le rayonnement de la langue et de la culture arabes
progressa lors des conquêtes territoriales pendant tout le
Moyen Âge. Les villes saintes de La Mecque et de Médine
devinrent des centres religieux et intellectuels très
importants.
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Traductions
C'est par les ouvrages traduits en arabe que les intellectuels
chrétiens d'Occident découvrirent les sciences et les techniques
des Anciens.
Par exemple, les œuvres du mathématicien Euclide, de
l'astronome Ptolémée, des médecins Hippocrate et Galien.
De cette façon, les Arabes transmirent également les cultures
indienne, perse et grecque, notamment en algèbre, en médecine,
en philosophie, en alchimie, en botanique, en astronomie et en
agronomie.
Il faut comprendre qu'avec les œuvres
se sont aussi transmis les mots.
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Emprunts de l'arabe
De fait, la langue arabe a donné quelques centaines de
mots au français, notamment au cours des XIIe et XIIIe
siècles, mais encore au XIVe siècle. Ainsi, les savants arabes
fournirent au français des termes d'origine arabo-persane
tels que échec (jeu).
C'est ainsi que le français emprunta à l'arabe des mots liés
aux sciences, aux techniques et au commerce : abricot,
alambic, chiffre.
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D'autres emprunts
Les emprunts à l'arabe ont surtout été faits entre les XIIe
et XIXe siècles, mais les XVIe et XVIIe siècles ont été
particulièrement productifs.
Après 1830, c'est-à-dire après la conquête de l'Algérie
par la France, d'autres mots arabes (une cinquantaine
environ) ont pénétré dans la langue française: zouave,
razzia, casbah, kif-kif, toubib, bled.
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Les chiffres arabes
C'est la langue arabe qui a permis au français, comme à bien
d'autre langues, de découvrir la numérotation en «chiffres
arabes». Les Arabes avaient eux-mêmes emprunté à l'Inde ce
système de numérotation. En France, un moine mathématicien
et astronome du nom de Gerbert d'Aurillac (938-1003) avait
découvert les chiffres arabes lors de ses études en Catalogne
(Barcelone). Il s'initia à la science arabe, étudiant les
mathématiques et l'astronomie. Il se rendit vite compte des
avantages de la numérotation décimale, même s'il ignorait
encore le zéro. Devenu pape en 999 sous le nom de Sylvestre II
(le premier pape français), il employa toute son autorité pour
promouvoir la numérotation arabe, ce qui lui valut le surnom
de «pape des chiffres».
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L'abaque de Fibonacci
Dans leur forme actuelle avec le zéro, les chiffres
arabes furent diffusés en Europe par le mathématicien
italien Leonardo Fibonacci (v. 1175 - v. 1250). En 1202,
celui-ci publia son « Liber abaci » (« Le livre des
calculs »), un traité sur les calculs et la comptabilité
basé sur le système décimal à une époque où toute
l'Europe recourait encore aux chiffres romains.
Surtout les chevaliers qui rentraient des croisades
parlaient partout des bienfaits de la numérotation
arabe.
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Des formes d'opposition
Bien que les chiffres arabes soient plus performants
que la notation romaine, ils ne se sont pas imposés
très rapidement (algèbre-algorithme-chiffre). Le
système fut même mal reçu, en raison notamment du
zéro, qui désignait alors le néant ou le vide, une notion
familière aux hindous, mais étrangère aux
Occidentaux. En 1280, Florence interdit même l’usage
des chiffres arabes par les banquiers. En réalité, le
conservatisme des Européens percevait les chiffres
romains comme l'un des «piliers de la civilisation»
occidentale.
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En France
Il faudra attendre le XIVe siècle pour que les chiffres
arabes soient acceptés grâce à l'influence de
mathématiciens comme Nicolas Chuquet (né entre 1445 et
1455, décédé entre 1487 et 1488), François Viète (15401603) et Simon Stevin (1548-1620).
Ce fut après la Révolution française que l'on généralisa en
France l'emploi du système métrique décimal.
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La science arabe
Les Arabes ont été des médecins et des alchimistes, les deux
sciences d'ailleurs se confondent (l'al-kohl ou produit de
la distillation, carat, mot des alchimistes).
Chimistes et pharmaciens, les Arabes nous ont donné le
camphre et le talc. Ils utilisent l'ambre et la nacre.
Parmi ces préparations se trouvent de nombreux
cosmétiques, comme le musc et l'henné.
Pour ce qui est des végétaux et des épices : le sucre et le
safran.
Les Arabes ont été les grands commerçants de la
Méditerranée > mots des poids > quintal
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L'Islam moderne
A partir du XIVe siècle, l'influence culturelle des Arabes
cesse de se faire sentir avec une telle force et continue
par le biais de l'espagnol.
Après le XVIIIe siècle, on assiste à une reprise (djinn,
marabout).
Il s'agit d'une part d'un folklore arabe d'origine littéraire
(babouche, masser, hamman < Turquie), d'autre part,
plus tardif, d'un argot militaire lié à la conquête de
l'Algérie (casbah, nouba, toubib).
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LE MOYEN-ORIENT
On a vu les Arabes comme intermédiaires entre
l'Occident et le Proche-Orient.
Les mots arabes cités en tant qu'exemples ont
fait apparaître nombre de termes venus de la
Perse, de Byzance, de la Turquie.
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Les mots persans
•
•
•
•
Technique et objets: babouche, casaque, divan
Terminologie des échecs
Teinture (écarlate, cramoisi)
Fleurs (jasmin)
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Les mots grecs
Importance des traductions (Grèce alexandrine)
XIIIe alambic et élixir
XIVe alchimie
XVIe talisman et estragon
Byzance > termes maritimes> galère, chiourme
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Les mots turcs
La Turquie vante depuis toujours une position
stratégique, mais sa culture n'a laissé que peu de
traces :
Noms des personnages > pacha, odalisque
Quelques objets > caftan
Un certain nombre de mots turcs sont passés par l'Italie :
sorbet, bergamote.
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Conclusions
Les arabismes sont entrés en français par trois
voies :
- médecins, pharmaciens, alchimistes,
mathématiciens, astronomes venus puiser à la
science arabe
- le commerce intermédiare entre l'Occident et
l'Orient
- la porte des Maures qui implanteront en Espagne
une civilisation originale (VIIIe-XVe).
Arabe > Beur > Rebeu
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